Tumgik
#climat courbe
plumedepoete · 1 year
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Climat d ’ amour - Daroca Mikael
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La fragile créature Ailes de costume Corps se réchauffe Capteurs thermiques « Cœur » de battement Réserve à phéronomes Climatiser le papillon Le joli petit papillon. Retournement. Ruse des êtres Russe de conflit Amour de tranchée Gorgée d ’ espoir. Âme des armes Désarme noirceur Fleurs des coeurs Tapis des esprits. Supposant. Chance d ’ habileté Synthèse le moment L ’ élan de quiétude Approche l ’ inconnue. Consolation généreuse En courbe des vents Correspondance devine Insidieuses limpidités. Hausser. Utopie flottante Trouble ondines Élégante plongée Échange appels. Tonnerre de choix Infiltre promesses Bonifier dynamique Position première. Primevères. Élévation d ’ humeur Enbrume les cimes Êtres aigles tounoient Aux ailes raconteuses. Contrée d ’ atmosphère Le Cœur des pensées Constellation de victoire Manie belle confidence. Continuité. Pluie de douceur Introduit la caresse Lenteur de sagesse Délivre belle réponse. Locomotive rencontre Détermine abondance L ’ émotivité invisible Change l ’ expression. Read the full article
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claudehenrion · 1 year
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Le rapport du giec... ou ''un grand n'importe quoi''.
 Décidément, plus rien ne marche comme ça devrait. Quand on pense aux chocs que les pauvres français ont encaissés depuis qu'ils ont confié leur sort à Macron, il y a de quoi avoir le tournis. Et malgré le méga bordel actuel –poubelles qui puent, le jour (la nuit, on est moins dehors et tous les rats sont gris !) et qui crament la nuit pour, justement, illuminer nos villes rendues plus sombres par la capitulation en rase campagne de notre ex-merveilleux fleuron nucléaire, ancienne fierté nationale, hollandisée, macronisée et écologisée jusqu'à n'être plus que l'ombre de ce qu'elle fut-- nos compatriotes sont ‘’sympas’’, d'accepter toutes ces avanies sans exploser.
Et pourtant, comme si toutes les mesures vexatoires, humiliantes et liberticides --inutiles, toujours, perverses souvent et contre-productives, parfois !-- que nous ont imposées Macron et sa bande d'amateurs non-éclairés ne suffisaient pas (je n'ai pas la place, ici, de parler des folies des autres pays, et c'est regrettable : eux aussi croulent sous les incongruités !), la malchance semble nous poursuivre. La planète micro-cosmique et macro-comique des partisans de l'absurde ''grince'' sous les récentes conneries produites par le giec (en minuscules) cette usine-à-fabriquer-des-fausses-bonnes-idées-perverses : leur dernier ''rapport'' (dont on aimerait tellement qu'il soit le dernier !) est une immense enfilade de portes ouvertes qu'ils enfoncent l'une après l'autre, exclusivement, semble-t-il pour foutre une panique paralysante à l'humanité –décidément en panne de jugeote et d'esprit critique.
Je l'ai parcouru (c'est un énorme pavé, illisible), mais avec soin, à votre intention, et je vous en donne le résumé : ''Rien... Du vide... Le néant...''. Chaque ligne lue contredit la précédente, et aucun argument autre que ''la température augmente'' (seule chose vraie dans tout ce fatras destiné à égarer tout lecteur éventuel) ne tient la route deux secondes. Les fauteurs de ce véritable ''trouble à l'ordre public'' s'en sont tellement rendu compte qu'ils ont cru trouver un antidote convainquant en saupoudrant leurs affirmations gratuites, environ 2 fois par paragraphe, du mot ''scientifique''. Tout avis cité est scientifique, tout chiffre qui ne démontre rien, toute hypothèse farfelue, toute opinion non-démontrée... sont qualifiés de ''scientifiques''.
En lisant cette prosopopée climato-fanatique, on se croirait devant un de ces ''JT'' comiques dont nos chaînes publiques ont le secret, où des ''Experts'' (?) auto-proclamés venaient parler sans fin des problèmes quotidiens que pose la gestion de leur hôpital... et en tirer des conséquences tout sauf scientifiques sur l'origine du covid, la neutralité du vaccin ou la santé mentale des gens qui ne pensent pas comme eux… ou, plus récemment, à ces vieux généraux périmés qui exposent, sur l’Ukraine, les leçons qu’ils ont tirées de la guerre de 1870 contre le roi de Prusse.
D'abord, pour éviter tout reproche de complotisme par d'éventuels ''fact checkers'' (Dieu me protège de cette engeance de menteurs professionnels !), il n'est pas question de nier qu'il existe un réel changement de climat –trop chaud un jour ici, trop froid ailleurs le lendemain-- dont la résultante peut être interprétée, dans certaines parties du Globe, comme une élévation de la température à très court terme géologique. Mais c'est à partir de là que nos ''scientifiques’’ (sic !) déraillent. Une vague courbe de ''relevés des températures'', dont les unités, la représentation schématique et le mode de calcul (''direct'' ou ''indirect'') change au gré de leurs besoins et ne veut donc absolument rien dire, leur permet de déraper : ''C'est l'homme qui est seul responsable de ce mouvement qui dure depuis des milliards d'années''. Notre chère Méditerranée, par exemple, a connu des mouvements de + ou – 150 ou 200 mètres... ne serait-ce qu'à la ''grotte Cosquer'', près de Mordiou... 
Car ce bobard démontré (enfin... croient-ils !), ils se sentent libres de se concentrer sur la cause (?) de notre malheur à venir : ''les gaz dits à effet de serre''. Ah ! Les pauvres ! Ils sont aussi mal traités que peut l'être un soi-disant ''complotiste'' ou un ''soignant suspendu'' en macronie, et c'est tout  dire ! Des centaines de graphiques, dessins, courbes... montrent (à défaut de démontrer quoi que ce soit) que les émissions totales de ces ''gaz'' incriminés se montent à 50 000 mégatonnes (Mt) d'équivalent-dioxyde de carbone –chiffre qui est totalement abstrait pour tout le monde : c'est typiquement ce qu'on appelle ''une information polluante'' ! Mais ce qui ne l'est pas (abstrait ou polluant), c'est que depuis qu'ils nous emmerdent avec leurs interdits, leurs menaces, nos privations et l'argent qu'ils nous volent pour rien, ce chiffre a augmenté de 24 % (de 36 700 à 50 000, ''excusez du peu''!). On est en droit de penser que le résultat aurait sans doute été ‘’bien moins pire’’, sans eux.
Troisième chapitre (qui nous concerne directement) : sur ces 50 000 mégatonnes (ce qui s'écrit avec un ''5'' suivi de... 10 zéros. C'est la seule quantité qui fasse  un peu penser à la dette fabriquée par Macron en 6 ans !), la France compte pour... 305 ! (Vous avez bien lu ! Trois cent cinq ! C'est-à-dire moins que l'épaisseur du trait de l'addition !). La traduction mathématique (et autre...) est claire : si la France disparaissait tout d'un coup –ce qui n'est plus impossible, entre les erreurs de management sur les retraites et les conneries qui se concoctent (en 2 mots, pour rester fidèles à notre vieille habitude) à propos de la loi macrono-darmanienne en préparation (qui penche pour une immigration de plus en plus envahissante, dévastatrice et incontrôlée)--... le bilan mondial du CO² ne serait pas différent...
Ce qui veut dire aussi que si toutes les dépenses absurdes déversées dans ce tonneau des Danaïdes par les sacrifices qui nous sont imposés par nos politicards mal intentionnés en faveur de ce ''truc'' inutile, innommable, masochiste et pervers qu'ils appellent (à contre-rôle) ''la transition énergétique'' étaient réalisées –et les français (déjà en dégringolade dans le concert des nations où leur rôle va être réduit à celui du ''joueur de triangle'', après 2 mandatures macronisées !), appauvris d'autant-- le bilan-carbone de la planète serait ''amélioré (?)'' de... très exactement : RIEN ! En fait, cette synthèse de 8 années d'efforts continus pour un résultat exactement à l'opposé des objectifs (ce que nous répétons dans nos livres puis dans ce blog depuis la création de cette verrue budgétivore et anthropophage) démontre mieux que ne pourrait le faire tout opposant... qu'il est urgent de changer et de fusil, et d'épaule... Mais tout le monde sait ça, intuitivement. S'il vous plaît, ô puissants malfaisants, ''arrêtez d'emmerder les français'', comme disait Pompidou.
Au risque d'être un peu long, je ne résiste tout de même pas au plaisir de citer l'exemple-type qu'utilisent ces ''scientifiques-amateurs'' pour faire appel à nos ''bons sentiments'' : ''il faut aller vite, car ce sont les plus pauvres qui sont les premières victimes''. La preuve ? (je cite, car ça ne s'invente pas !) : ‘’les décès dus aux inondations (d'après eux : des conséquences de la sécheresse ! Ben voyons...) seraient 15 fois plus nombreux dans les zones... 15 fois plus peuplées que celles où il y a moins de morts par noyade’’. Je trouve grandiose qu'aucun de ces faux génies mais vrais semeurs de panique ne se soit dit qu'il n'est pas franchement surprenant qu'il y ait plus de noyades au Bengladesh (jusqu'à 3340 hab/km²) qu'au Sahel (32 hab/km²). Je crois que la bonne attitude à adopter devant cette logorrhée quelque peu diarrhéique (si j'ose !) est de bien rigoler en lisant leur prose... Passé un certain seuil, la bêtise devient ''vis comica''... et ''un sujet d'étude'' passionnant !
H-Cl.
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jloisse · 1 year
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“La raison pour laquelle j’ai été désigné comme négationniste/dénialiste est que j’ai critiqué le comportement des scientifiques du climat, le GIEC pour violation de l’éthique et leur non-attention pour l’incertitude. Et M. Mann pour sa courbe (frauduleuse) en crosse de hockey.”
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zehub · 3 months
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Dans les océans, les records de chaleur menacent la vie marine
Les eaux de surface des océans du globe atteignent sans interruption, depuis mars 2023, des températures jamais enregistrées auparavant. Voilà maintenant un an que l’océan global ondule en terrain inconnu. Depuis le 13 mars 2023, la température moyenne à la surface des océans bat quotidiennement des records, selon les données de l’Agence atmosphérique et océanique américaine (NOAA), traduites en courbes sur la plateforme Climate Reanalyzer de l’Université du Maine (États-Unis). Le 10 mars 2024, les eaux (...)
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unreveoccasionnel · 1 year
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LA TOILE
Deyn n’a pas dormi depuis trois jours. La semaine a été rude. Le travail, sa récente séparation et cette toile qui l’obsédent. Le monde sort progressivement de la torpeur hivernale. Les premières feuilles ornent timidement les branches dénudées par l’hibernation de la végétation. Les griffures noires sur fond blanc s’effacent du paysage de gravure monochrome, laissant place aux couleurs printanières enveloppant l’atmosphère d’une de toile de Monet. L’artiste retrouve le plaisir de la solitude. Une brise fraîche lui caresse la nuque tandis qu’il se tient debout, imperturbable au dessus de son œuvre : un puzzle de couleurs et de courbes dansant sur un fond bleu-nuit, telle une nébuleuse à l’aube de sa création. Une étoile est morte libérant l’espace pour une entité plus vaste, plus profonde, plus lumineuse et expansive. Méditer sur les derniers événement survenus dans son existence, Deyn n’en a pas envie. A quoi bon ? Il ne veut pas gâcher son énergie à se remettre en question. Quelque chose de plus intense lui prend les tripes. Il doit l’exprimer. Seul, au milieu du royaume bitumineux de cet immense terrain vague, ces peintures, cette toile à ses pieds, il a la sensation de vivre un moment hors du temps. Les balbutiements d’un univers inexploré lui chuchotant ses premiers émois.
Le soleil descend sur l’horizon. La luminosité commence à manquer. Gilmore doit rentrer. Le crépuscule monte doucement, enveloppant le monde de son voile bleu argenté. Ses mains et ses vêtements maculés de peintures, le pans de lin à l’arrière de sa voiture, il éprouve une satisfaction emprunte d’une légère frustration. Il reste beaucoup à faire. Son œuvre n’est pas aboutie. Cependant il émane d’elle une promesse mystérieuse, une lucarne sur une dimension différente, dont il serait la clef. Sa frustration grandit à mesure qu’il s’approche de chez lui. Demain, après le travail, il devra racheter de l’acrylique et n’aura donc pas le temps de continuer son ouvrage.
La lune brille au dessus des bâtiments entourant le terrain. Le temps semble n’avoir aucun impact sur l’atelier improvisé de Deyn. Comme une image figée sur un écran. Une ombre surgit de nulle part traverse soudain la friche. La silhouette tourne quelques instants autour des traces laissées par l’artiste à l’endroit où il peint, puis disparait aussi soudainement qu’elle est apparue.
Une pluie battante s’acharne sur le pare-brise du véhicule de Gilmore qui rentre de l’usine, déçu de ne pouvoir continuer sa création. Deux jours se sont écoulés depuis qu’il a racheté de la peinture. Le climat ne semble pas vouloir s’appaiser. L’ambiance a été tendue au boulot, ce matin-là. Deyn, pressé de rentrer se reposer, a de plus prévu d’aller au Domino Sugar. Son groupe préféré y donne un concert ce soir-là dans le cadre de sa tournée européenne, pour la sortie de son nouvel album. Le goût amer laissé par la pression au travail s’atténue à l’idée de se détendre en écoutant du bon son, avec une bonne bière et quelques bons amis d’enfance. Domino Sugar, cette vieille fabrique de tissus transformée en pub-theater accueille la scène musicale de tous horizons. Son atmosphère particulière et chaleureuse où les stars se fondent dans la masse de fans, en toute simplicité. Un endroit où la célébrité retrouve son humanité, où le public se sent privilégié.
Oswin Osborne, chanteuse et leader du music-band Wild Anarchist adore mélanger les genres. Elle est particulièrement fière de leur troisième album. Un mix audacieux de Reggae et de space rock. Surprenant.
La foule est chaude ce soir-là. La jeune femme se sent quelque peu nerveuse de présenter son dernier « bébé ». Elle n’en est pas à sa première tournée. Cependant, cette fois-ci, Oswin se retrouve « de l’autre côté du miroir », nerveuse de jouer sur la scène mythique qu’elle a toujours rêvé de fouler. La jeune femme ayant passé son adolescence à fréquenter cet endroit à l’aura magnétique. Le public scande le nom de son groupe. Osborne se jette sous les projecteurs.
Deyn sirote sa bière, sourire aux lèvres. Une bonne soirée depuis longtemps bien méritée. Les Wild Anarchist se sont déjà produits sur les scènes les plus populaires du Royaume Uni, mais Gilmore vivait en Nouvelle Zélande, à cette période. Quelle surprise qu'à son retour à Edimbourg son groupe préféré donne un concert au Domino Sugar. Ce lieu mythique qui marqua la jeunesse de tous ceux de sa génération.
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inkysnapyarty · 3 years
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Hands II
Il tient toujours sa main dans la sienne. Ou est-ce l’inverse ?
Garde-t-elle sa main dans la sienne ?
Qu’importe.
Elles sont liées.
Il la serre, mais pas trop fort. Juste ce qu’il faut pour la rassurer. Pour l’ancrer dans ce moment qu’elle pourrait penser avoir rêvé. S’il n’était pas là, devant elle, à courir presque, dans ces marches qu’elle a monté contrainte, il y a huit ans et qu’elle a descendu déjà deux fois en moins de vingt-quatre heures.
Parce qu’il est là.
Parce qu’il est revenu.
Parce qu’ils sont ensemble.
Elle voudrait sourire mais sa joie reste contre sa poitrine. Au même endroit que la couronne de fleurs qu’elle presse encore contre elle, de sa main libre. Celle qui n’est pas emprisonnée de son plein gré, dans celle calleuse et forte de son époux.
Ex-époux.
Futur-ex-époux ?
Elle ne sait plus.
Ne veut pas savoir.
Ne veut pas se perdre dans des pensées obscures et pesantes, alors qu’elle sent encore contre ses lèvres la chaleur de ce baiser attendu pendant vingt-cinq ans.
Elle rougit dans l’obscurité.
Ces baisers devrait-elle dire.
Combien de fois leurs lèvres sont-elles venues se chercher ? Deux fois ? Trois ? Quatre ?
Elle secoue la tête, se souvient des gémissements qu’elle a laissé échapper alors que la main d’Arthur venait se perdre contre sa joue, dans la courbe de sa nuque puis sur sa hanche.
Et de leurs langues qui dansaient ensemble.
Inlassablement.
Indéfiniment.
Le froid de la nuit la surprend. Elle hoquete et resserre son emprise sur la main de son sauveur.
L’ancien Roi grimace. Elle s’arrête.
-Qu’y a-t-il ? Elle demande.
-Rien, il répond avant de presser le pas de nouveau.
-Vous vous êtes fait mal ? Elle questionne encore, tirant vers elle la main d’Arthur.
-C’est rien, j’vous dis.
Il est têtu.
Mais elle aussi, on ne tient pas tête à un prétendant fou pendant presque dix ans sans affirmer son caractère.
La lune est haute, c’est sa chance. Avec douceur, elle retourne la main de son compagnon dans les siennes, la fameuse couronne de fleurs effleurant leurs doigts, puis elle se penche un peu pour mieux voir dans la nuit qui les entoure.
Elles sont plus abimées que jadis, portent les traces d’ampoules mal guéries, de travail répété, de climat sec et de paysages rocailleux.
Mais elles sont belles, élégantes.
Elles ne lui font pas peur, contrastant ainsi avec celles de Lancelot. Ces mains de faux roi et de faux amour. Ces mains qui l’ont trainée, brusquée, bousculée, amochée certaines fois.
Rares fois.
Mais tout de même.
Les faits sont là.
Les mains d’Arthur, même endurcies, dégagent une douceur, une sérénité qui l’apaise déjà. Encore. Toujours.
-Ce sont juste des égratignures, il insiste, la sortant de sa rêverie.
Des égratignures, en effet. Plein de petites plaies qui ne saignent déjà plus depuis longtemps, mais qui doivent drôlement piquer, brûler, puis re-piquer derrière.
-C’est ce qui arrive quand on grimpe une tour à l’aide de ronces à moitié crevées. Il dit sans venin.
Elle le regarde, sourit, puis doucement vient poser un baiser sur sa main droite, au milieu de la paume.
-Merci, elle dit simplement, en relâchant sa main.
Il fronce les sourcils, vient croiser ses bras sur sa poitrine.
-Merci de quoi ?
-Merci d’avoir accompli vôtre quête, elle continue en passant devant lui pour reprendre leur marche vers la Carmélide.
Un instant il reste interdit, avant de courir après elle.
-Est-ce que vous venez de m’adouber ?
-Peut-être bien…
Il sourit mais elle ne le voit pas, il continue.
-Va falloir que vous soyez Reine pour que ça fonctionne…
-Pour que quoi fonctionne ?
-Mon adoubement, ma quête, vous ne pouvez pas valider mes exploits si vous n’êtes pas Reine. Il explique.
-Ah pour ça… Elle répond, toujours le pas sûr vers le chemin du retour.
-Comment ça « pour ça », ça veut dire quoi « pour ça » ?
-Non mais c’est juste que si vous voulez que j’sois Reine c’est pas la peine de vous inventer une quête, hein, il suffit juste que demandiez…
-Mais c’est vous qui m’avez remercié pour… Oh… Il s’arrête, elle aussi. Elle lève un sourcil, a presque un sourire en coin mais il n’est pas entièrement dessiné.
-Vous êtes devenue sacrément douée. Il dit seulement.
-Douée ?
-Pour obtenir ce que vous voulez…
Cette fois elle rit, mais sans joie.
-Si vous saviez le nombre de fois où j’ai supplié Lancelot pour qu’il me laisse partir au cours des huit dernières années, vous ne diriez pas ça !
-Je voulais dire avec moi. Il précise s’avançant vers elle. Sacrément douée pour obtenir ce que vous voulez avec moi.
-Ah bon ?
Il acquiesce.
Puis sa main vient de nouveau se poser contre sa joue froide de cette marche nocturne aux allures d’expiation.
Il voudrait lui sourire, comme il lui a souri quand ils se sont retrouvés, la première fois, juste après qu’il a défoncé la porte de sa prison miteuse. Mais c’est trop sérieux, trop important, l’anxiété, les frissons qui l’habitent, surpassent l’exaltation nichée près de son cœur.
Son pouce vient caresser la commissure de ses lèvres tandis qu’il se penche déjà vers elle, ses cheveux venant chatouiller le bas du visage de Guenièvre.
-Voulez-vous devenir Reine de Bretagne ? Il murmure déjà près à sceller ses lèvres aux siennes.
-Redevenir, vous voulez dire ? Demande Guenièvre, s’éloignant juste assez pour retarder la rencontre de leurs deux souffles.
Arthur se recule à son tour.
-C’est-à-dire que, comme je pensais faire les choses un peu différemment cette fois… Il s’explique.
-Différemment ?
-Bah oui, plus vous et moi, ensemble, plutôt que moi, des maitresses, des paysannes, des femmes de chevaliers, et vous…
Le sourire de Guenièvre s’agrandit.
-Je vois, elle dit simplement, en se rapprochant d’Arthur. Un Roi et sa Reine…
-Ou une Reine et son Roi. Il acquiesce.
Elle est de nouveau tout près de lui. D’un geste doux et gracieux, elle vient poser la couronne de fleurs juste un peu froissée sur sa tête. Puis dans un même mouvement elle laisse ses bras encercler son cou, ses mains se perdant contre sa nuque, prisonnières de sa chevelure.
-D’accord, elle murmure.
Il sourit, se penche, l’embrasse.
Elle fait de même.
Puis rit.
-Vous me prêterez Excalibur pour votre adoubement ?
Il secoue la tête, saisit l’une de ses mains, la serre, puis se presse de reprendre leur route vers leur futur.
Une couronne de fleurs sur la tête.
Fin
ao3
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dreams0001 · 3 years
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Description de mon univers visuel, ainsi que mes références culturelles et artistiques
Mon univers visuel souhaite se rapprocher d'un rêve éveillé, se rapprocher de l’expérience d'être un personnage dans un film de David Lynch, tel que Mulholland Drive ou Lost Highway. Avec le temps, j'ai perdu mon intérêt pour la réalité, celle-ci étant trop limitée face à ce que mes rêves pouvaient m'offrir. Je souhaite récréer ce sentiment, ce ressenti que m'apportent mes rêves, ce climat surréaliste qui se retranscrit dans tous les éléments quel qu’il soit de ces rêves, créant des espaces totalement illogique dans leurs formes, leur placement, leur disposition, ou dans l'esthétique ou les actions des participants de ce monde, un climat aussi de paranoïa constante, dû au fait que la barrière soit très fine entre rêve et réalité, comme dans Serial Experiments Lain où la barrière est fine entre réalité et le Wired. 
Ces rêves suivent une logique nihiliste à la manière de Nietzsche, connaissant une dégénérescence de la société, ce qui entraîne une dégénérescence psychologique des citoyens de cette société, l’esprit et l’âme de l’Homme sont abimés, leur âme est lié à leur corps et donc la douleur et la fragilité de celle-ci se retranscrit dans le physique, leur âme est lié au monde dans lequel ils vivent, créant une forme d’harmonie où tout ce qui est autour du personnage s’adapte à son esprit, ses pensées, son état psychologique, le personnage fait un avec TOUT. Il est la pièce centrale de l’univers, tout se module selon lui.
Ces rêves à mi-chemin entre chaos et ordre, où tout semble si brut, hardcore, « RAW » comme dans l'univers et les créations de Rick Owens, une brutalité sophistiquée. Rêves dominés par la Youth Culture et reprenant de nombreux aspects de la culture punk comme ce qu'on peut retrouver chez Raf Simons dans ses premières collections, reprenant énormément de code du passé, mais en souhaitant s'en éloigner le plus possible. Un autre exemple très connu est Jun Takahashi, et sa marque Undercover. Ce monde dans mes rêves revient aux archives, il se déconstruit pour créer quelque chose de nouveau, on retrouve ça dans tout, avec les vêtements par exemple, avec l'usage du DIY, avec des alliages, du tricot, par association de plusieurs pièces, on recycle et donne une nouvelle vie à ces vêtements, comme on peut le voir dans les travaux de Martin Margiela par exemple. Un univers où tout connaît une distorsion, les lignes droites deviennent des courbes, tout devient extrêmement flou, noisy, le tout pourrait être dicté par des mélodies cauchemardesques, accompagnées de grosses basses et des voix distordus comme chez des artistes comme Playboi Carti, Robb Banks, David Shawty, ECCO2K, Black Kray, ou encore dans les productions “TREAD” du collectif de Philadelphie Working on Dying. La musique prend une grande part dans mon univers, la plupart de mes idées, de mes créations sont des images qui me viennent en tête pendant que j’écoute de la musique, celles-ci représentent en quelque sorte, les sonorités, les mélodies, les rythmiques de la musique sous une forme visuelle. Tout ceci s’inscrit dans l’univers au sens plus large du thème que j’ai développé, comme si la musique que je consommais était la bande originale qui tournait en fond dans mes rêves, dans l’univers que j’imagine. Une longue et lente descente en enfer, vers la folie et le désespoir à la manière de Requiem for a Dream. Un monde anxiogène, similaire à une constante paranoïa, une sorte de schizophrénie collective, où l'on a du mal à faire la part entre le réel et ce qui est une illusion psychologique crée par notre cerveau, le tout animé par une recherche de vérité, de réponses aux questions qui s’installent dans nos esprits. On semble s’approcher de cette vérité et de ces réponses, mais au final on est tout aussi perdu. Mon univers souhaite représenter tous ces gamins perdus comme moi dans ce monde, qui se réfugie dans leurs rêves, loin de la réalité, qui crée leur propre réalité. Vous pouvez trouver par la suite une liste non-exhaustive de certaines de mes inspirations, où l’on peut retrouver des éléments qui ont fortement forger mon style artistique et mon esthétique. (cliquez sur chaque photo pour ouvrir un petit album, dans ces albums vous pourrez retrouver des images qui m’ont servis de moodboard et représentent bien ce qui m’attire dans ces œuvres.)
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julietterouille · 3 years
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LA TOUR URBAINE
Sydney, Australie
Le paradoxe australien entre urgence climatique et climato scepticisme : le choix de l’Australie et de Sydney semblait évident pour construire cette tour expérimentale. D’un côté, la jeunesse et les habitants des centres urbains s’impliquent dans les marches pour le climat et de l’autre une majorité de la population soutient son gouvernement dans un pays ou le lobby du charbon est extrêmement puissant. L’Australie, c’est aussi la grande barrière de corail qui est en grand danger a�� cause du réchauffement climatique.La tour est implantée dans l’eau dans la baie de Sydney pour former un triangle avec le Centre d’Affaires et l’Opéra, dont elle reprend les codes architecturaux : la ligne pour les espaces de travail (en référence au Centre d’affaires) et la courbe pour les espaces de loisirs et les espaces privatifs (qui rappelle l’Opéra).
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mynameisshani · 5 years
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C I T Y   O F   M A L L S 
13.09.19_ An organic city
Singapour et ses multiples facettes, en termes d'architecture, les buildings ultra-modernes côtoient les constructions anciennes. Même si le passé colonial garde une présence forte dans la ville, au travers des noms de rues, de certains bâtiments et lignes de métro très britanniques. La ville se transforme, peu à peu, et laisse place à une architecture moderne, très organique. Singapour, au climat si humide, cherche à respirer. Verdure, fontaine, courbes & transparence partout.
_ Singapore @ ION Orchard 
_ week9
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raphaelmenard · 6 years
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Faire et refaire du verre
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Projet lauréat de FAIRE 2017, Éditions du Pavillon de l’Arsenal, octobre 2018. 169 architecture et Elioth : Adrien Escoffier, Jean Souviron, Vincent Dellac, Sonia Zerhouni et Raphaël Ménard. Lecture en ligne ici.
”Inauguré en 1977, le Centre Pompidou (Renzo Piano et Richard Rogers, architectes) fait aujourd’hui l’objet d’une campagne de rénovation. Après quarante ans de vie, la « chenille », nom donné aux escaliers mécaniques et aux coursives de la façade ouest, réclame sa mue : une rénovation de son enveloppe de verre dont les travaux commenceront fin 2018. S’agissant de quelque deux mille vitrages courbes, ce chantier représente un enjeu important de sauvegarde d’une ressource matérielle précieuse. Les verres de cette architecture iconique ont à l’évidence une valeur emblématique.
En 2017, le cabinet d’ingénierie Elioth, en charge de la rénovation de cette façade, a suggéré l’auto-réemploi d’une partie des vitrages en mettant en avant les enjeux économiques et écologiques. Une large part des verres seraient démontés, nettoyés puis remis en place. Toutefois, cette stratégie ne suffisait pas à éviter la mise au rebut de plus de mille verres. Lauréate de l’accélérateur « Faire », l’agence 169 architecture a donc proposé de réfléchir, avec Elioth, à une autre issue que la décharge pour ces splendides composants. Cet ouvrage détaille cette stratégie. Elle met en lumière un devoir des concepteurs, lanceurs d’alerte pour faire tourner la matière. Le texte décrit le gisement de cette « géométrie grise », clin d’œil à l’exposition « Matière grise » présentée au Pavillon de l’Arsenal en 2014. Au fil des pages, les propriétés de ce stock de matières finales sont caractérisées, dans le but de leur redonner le statut de matières primaires : des éléments d’architectures potentielles à venir. En dernière partie, trois esquisses illustrent plusieurs typologies de réemploi. Ces propositions sont une main tendue aux collaborations, à tous les acteurs qui souhaiteraient construire un futur avec ces matières. Au-delà de cette démonstration, alors que Paris a été le théâtre des mises en œuvre les plus sophistiquées du verre pendant les deux premières révolutions industrielles, il est urgent d’ouvrir un laboratoire urbain du réemploi du verre. Cette matière pérenne, splendide et fragile réclame une expertise spécifique. À l’heure des transitions conjuguées – climat, énergie, matière –, comment composer une verrière, une double peau avec un élément verrier de seconde main ? La publication que voici souhaite aussi catalyser cette réflexion théorique et pratique.” RM
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claudehenrion · 4 years
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Une folie contagieuse
  La semaine dernière, je vous parlais de ces vidéos en provenance d'Australie dans lesquelles s’étale, comme avec complaisance, une brutalité sauvage, laide, absolument indigne d'un pays civilisé (NDLR - Ayant été pendant plusieurs années vice-président du B'ss Club France-Australie -dont le Président était alors Michel Rocard- j'ai pu cent fois apprécier dans ce pays une démocratie à l'anglaise dont tout français serait en droit, de nos jours, d'être très jaloux. Mais “ça”, c'était avant la folie du -ou de la- covid). Vous avez déjà deviné que, s'agissant de brutalités de policiers blancs contre d'autres blancs, ni nos chaînes de télé ni nos organes de presse n'en ont dit un mot : des victimes blanches ne méritent pas le détour !
  Je concluais ce récit d'horreurs (telles qu'une jeune femme étranglée, rouée de coups, jetée à terre et étouffée “façon Gordon Floyd”… pour la punir d'être sortie sans masque… ou encore : un automobiliste dont on brisait les vitres  –“his windows smashed”, ose dire le chef de la Police de Melbourne sans avoir honte– avant de l'extraire manu militari de sa voiture, pour la même raison)… en disant que la folie anti-covid est en train de prendre de telles proportions un peu partout qu'il faut s'attendre à ce que plein d'autres pays versent dans cette nouvelle paranoïa apparemment sans limites. Essayez de dire dans un magasin ou dans un salon (que vous le pensiez ou pas, mais “pour voir” !) que vous êtes contre toutes ces mesures, et que vous les trouvez soit inutiles, soit néfastes… soit les deux… et vous assisterez, en victime expiatoire, à l'acte 1 de la crise de folie furieuse qui risque d'éteindre notre raison pour un bon moment (j'avais écrit “à jamais”, mais je refuse d'admettre sans combattre le triomphe de la bêtise et de la folie, alors même que le sourire sardonique de la Présidente de Nouvelle-Zélande prévenant ses concitoyens qu'elle sera sans pitié pour ceux qui ne suivront pas la mode et ses ordres n'est pas sans faire redouter un retour, malheureusement pas impossible, aux fameuses “pires heures de l'Histoire” du XX è siécle. Et ça fait peur !).
  Or moins de 24 heures après avoir écrit ces mots, j'ai failli être pris dans une souricière vicieuse dans mon propre village de Mougins, qui était un havre de paix et de douceur jusqu'à cette épidémie qui occasionne bien plus de dégâts sur les cerveaux que sur les organes respiratoires. Il faut vous dire que la place de ce charmant village, situé sur une hauteur qui domine la ville de Cannes, compte une douzaine de restaurants qui valent ou non le déplacement. Une petite rue en pente douce monte à la Place de l'adorable Eglise Saint Jacques, construite en l'an 1000 –et où je tiens l'orgue lorsque le titulaire est occupé ailleurs. Imaginez la scène : plein de gens attablés sans masques (l'arrêté municipal le permet, sans l'expliquer), et quelques personnes qui montent vers l'église, pour la messe. La plupart ne sont plus toutes jeunes et trouvent déjà cette montée pénible, sans masque !
  Et c'est ceux-là que deux pandores surarmés façon “Robocop” avaient décidé de coincer (à 135 € le coup, ça fait cher la quête !) : de dangereux ennemis publics qui osaient penser que par 35° à l'ombre, leur solitude était la meilleure “distanciation a-sociale” possible. Par chance, arrivant à moto, je les avais vu se positionner, et j'ai donc eu la chance insigne d'échapper à leur ruse infâme. Mais pas d'autres, moins chanceux : ceux-là n'avaient pas compris que des clients attablés ont des droits que les fidèles en mouvement n'ont pas… et ils croyaient qu'il y avait une logique dans les mesures absurdes qui sont destinées à amplifier l'inquiétude générale plus qu'à préserver qui que ce soit d'une improbable deuxième vague.
  Depuis plusieurs décennies, les seuls crimes que la maréchaussée pourchassait impitoyablement chez nous étaient les pseudo-excès de vitesse (5 ou 10 km/h dans la majorité des cas) et le stationnement interdit. Dans la France actuelle, vous pouvez sans trop de risques agresser une vieille dame, foutre le feu à une église, vandaliser un cimetière (à la condition qu'il ne soit ni juif ni musulman, cela va sans dire !), fumer des substances interdites ou du tabac de contrebande, arnaquer, faire peur, insulter (sauf les minorités. C’est connu), cambrioler, refuser d'obtempérer : à quelques exceptions-qui-confirment-la-règle près, vous vous en tirerez sans trop de bobo. Et si vous faites choper, par malchance, en train d'agresser un maire, un policier ou un pompier, notre Président, dans un désir naïf de “noyer le poisson”, parlera, contre toute évidence, “d'incivilités” (sic !), et vous pourrez donc invoquer une défaillance mentale (surtout si vous avez crié “Allahou akbar” avant de passer à l'acte), des violences policières “au faciès” ou le racisme de ceux qui vous ont pris la main dans le sac… Mais sortir sans son masque-iso-tchador (par ailleurs interdit par la Loi) fait de vous un contrevenant à stigmatiser, à verbaliser, à ponctionner
  Toutes ces folies mises bout-à-bout bâtissent, très exactement, une menace, et il est grand temps de reprendre la saine habitude de faire appel à notre intelligence, à notre bon sens… et à la vérité d'une situation dans laquelle des raz-de-marée de mensonges sont déversées à longueur de ‘’JT’’. L'accroissement du nombre de cas de Covid en France n'est que la conséquence directe et mathématique du nombre de tests, et elle ne peut donc qu'augmenter, le temps passant. Le nombre de cas graves, d'hospitalisations, et même de morts s'effondre –et c'est une excellente nouvelle, mais il ne sert à rien de hurler au loup à chaque nouveau cas, tout en proclamant que “tant que 70 ou 80 % de la population n'aura pas été au contact du virus, aucun mieux n'apparaîtra”… et de faire semblant de s'affoler à chaque cas nouveau qui surgit (et résulte de tests qu'on a soi-même lancés dans ce seul but).
  On est en droit de se demander pourquoi la cohorte des pseudo-scientifiques sélectionnés pour leur docilité veut tellement inquiéter les français et dans quels buts obscurs le gouvernement et l’Élysée re-créent, une seconde fois, un climat anxiogène, presque panique… alors que, tant en ce qui concerne les cas  de contamination que le nombre de cas graves ou de mort, toutes les statistiques concordent : on reste partout en dessous de 1 %. Pourquoi nous menacer sans cesse d'une “deuxième vague’‘et d'un retour de l’épidémie, alors que depuis pratiquement trois mois, il ne se passe rien, absolument rien  qui vaille qu'on en parle, à l'exception des annonces de rebonds et des mises en garde ! Les courbes des hospitalisations et des décès continuent à descendre inexorablement, jour après jour, et le ’'nombre de cas nouveaux”, qui est brandi dix fois par jour, comme s'il avait un sens, n'en a rigoureusement aucun, pas plus médical que statistique…
  Nous sommes dans les derniers sursauts d'une épidémie très classique, mais cela peut durer encore des mois. Il ne sert donc absolument à rien de crier à tout instant “Alerte ! Mettez vos masques ! Gardez vos distances ! Restez chez vous ! Dénoncez vos voisins ! Payez 135 euros !” : tout ça n’empêchera rien, c’est la loi de la Nature. Alors… “arrêtez d'emmerder les français !”. Pompidou, réveille-toi, de grâce : ils sont complètement fous !
H-Cl.
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SÉBASTIEN
Par la fenêtre du wagon, le paysage urbain, désolant et désolé, défile sans but et se reflète sur les rétines fatiguées de Sébastien. Le train est presque vide à cette heure-ci. La plupart des gens ont fini de travailler il y a déjà plus de cinq heures et sont presque tous rentrés chez eux. Lui n’est que sorti maintenant. Il vient de terminer son shift au McDo de la gare et il est déjà 22h25.
Ses collègues sont presque tous des étudiants ou des étudiantes, jeunes et souvent beaux, jeunes et souvent belles, alors que lui a déjà vingt-neuf ans et ne se trouve pas très beau. Il sait qu’aujourd’hui, continuer ses études au-delà de trente ans est devenu possible. Certains étudiants, ici et ailleurs, ont donc le même âge que lui. Vingt-neuf ans. S’il avait fait des choix différents, il serait peut-être comme eux, étudiant à presque trente ans. Mais ce n’est pas comme ça que ça s’est passé. Pas du tout.
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Sébastien a quitté l’école à vingt ans, avec en poche un bout de papier dont il ne savait pas trop quoi faire. CAP Maçon, comme son père. C’était une bonne idée, s’était-il dit. Il aurait au moins l’approbation de quelqu’un, une fois dans sa vie. « C’est un métier qui ne connaît jamais la crise, mon fils. On a toujours besoin de maisons. Toujours. » Sauf bien-sûr quand on tombe de l’échelle, qu’on se casse la hanche et qu’on doit aller une fois par mois chez le physio pour contrôler tout ça. Pour combien de temps ? « Difficile à vous dire, Monsieur. Cela dépend des avancées de la rééducation. Peut-être pour le restant de vos jours. »
Du coup, il s’est fait licencier, à à peine vingt-quatre ans, congé maladie trop long, et a passé plusieurs années au chômage, avant de trouver un poste ici, en cuisine, là où il ne doit ni sourire, ni feindre le moindre intérêt pour autrui.
Tout ça n’a rien d’extraordinaire pour lui. C’est un battant, un homme. Son histoire est celle de notre époque, injuste et peut-être même un peu triste, mais une histoire comme on a l’habitude d’en entendre un peu partout et que les gens ont d’ailleurs marre d’entendre, car la leur est tout aussi triste et banale. Que ce soit la sienne ne change donc pas grand-chose, pour lui comme pour les autres. Tout le monde a ses problèmes, comprenez-vous ? Il a déjà vu bien pire à la télé, mais bien mieux aussi.
Il regarde toujours à l’extérieur. Les murs anonymes, les graffs un peu moins anonymes, les graviers qui bordent les rails, les entrepôts éteints et d’autres bâtiments peu éclairés, au loin. La vibration des roues sous ses pieds. Il connaît chaque courbe de la ligne par cœur, chaque virage amorcé, et n’a plus besoin de penser pour positionner ses pieds.
Puis soudain, l’empilement des voies, à  l’horizontal, parallèles, vides, mais qui doivent bien servir à quelque chose. Et très vite son arrêt. Le train frêne lentement. Il arrive à Renens, petite banlieue populaire de l’ouest lausannois.
Il aurait tout aussi bien pu prendre le bus, le n°17 par exemple, ou même le M1. Mais travailler à proximité d’une gare lui offre l’avantage de pouvoir parcourir cinq kilomètres en tout juste six minutes. Il faut bien que cela serve à quelque chose. Les gares lui ouvrent des multitudes de possibilités. Le monde lui tend les bras. Chaque matin, chaque après-midi, chaque soir. La Suisse, mais pas que. La France, l’Italie, l’Allemagne et au delà. Mais il n’a jamais été plus loin que Renens, ou des fois Montreux et Genève, quand sa famille restée en France vient le visiter quelques jours. Pour l’instant donc, Renens lui suffit. Le reste du monde peut attendre.
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Dehors, il fait froid. Les Saints de Glace ont plus d’un mois d’avance, on dirait. Ça fait longtemps qu’il ne comprend plus rien au climat de toute façon. Il descend la rampe et se retrouve dans le tunnel froid qui passe sous les voies. Comme le train, il est lui aussi presque désert, si ce n’est pour ce vieil homme apparemment ivre qui hurle des choses difficilement compréhensibles aux murs, qui selon lui l’empêchent de passer. Nous ne sommes pourtant que lundi.
Quand il sort du tunnel, le nouveau McDo récemment ouvert à la sortie nord de la gare de Renens lui fait une petite piqûre de rappel. Peut-être pourrait-il demander son transfert ici. Il aurait encore moins de chemin à faire. Il arrive à son niveau et regarde à travers les vitres. C’est le même spectacle, la même mascarade qu’il connaît bien, par cœur même. Il baisse le regard et continue.
Dans sa main, le sac plastique Aldi bruisse à chacun de ses pas. La double-pizza surgelée Prosciutto e Funghi de la marque Cucina Nobile sera ce soir accompagnée d’une bouteille de Castillo de Viñaral – Gran Reserva, qu’il n’a choisie que pour l’espèce de filet doré et étiré qui l’habille. Cela suffira à le faire voyager. La campagne toscane dessinée sur le carton de la pizza et les armoiries toutes royales de l’étiquette du vin. Cet exotisme abordable le ravit et penser à autre chose fait de toute façon défiler plus vite le trottoir. Alors il continue.
Sébastien se rappelle de la caissière d’Aldi qui lui a souri. J. Monteiro indiquait son badge. Jessica, Joana, Justine, Jade ? Elle était mignonne. Pas exceptionnellement belle, mais assez pour vouloir faire sa connaissance, mieux la connaître, apprendre son histoire, partager avec elle ses passions, l’emmener au restaurant, etc. Et il aimait son sourire. Candide et franc, sans hypocrisie apparente. En partant, il avait cependant fait l’erreur de se retourner et avait vu le même sourire adressé au client qui attendait derrière lui dans la file. Il aurait pourtant dû s’en douter.
L’immeuble est moche. Il l’a sûrement toujours été, mais dans la nuit, ça ne se voit pas trop. Sébastien compose machinalement le code d’entrée et pousse la porte. À l’endroit précis où il pose la main, il remarque le bois abimé, décoloré et lissé aux contacts quotidiens de dizaines de mains. Nous avons tous la même façon d’ouvrir cette porte, pense-t-il. Nous avons tous nos habitudes, insoupçonnées et inconscientes. Celle-ci nous est commune et c’est sûrement la seule d’ailleurs. Celles qui suivent n’appartiennent qu’à chacun, et heureusement. Il n’aimerait pas que quelqu’un voit sa vie. Dans la même idée, les rituels des autres habitants restent pour lui un mystère, qu’il n’a aucune envie d’élucider, alors que lui connaît le sien sur le bout des doigts. Par cœur.
Allumer la lumière du hall d’entrée. Passer devant les boîtes aux lettres. Regarder son nom gravé sur la petite plaque métallique. Sébastien Jaques. C’est bien lui. Il existe toujours. Ne pas relever le courrier. Il ne reçoit de toute façon plus que des factures. Depuis l’avènement d’Internet, les bonnes nouvelles sont numériques, et encore quand il y en a. Traverser le hall. Monter les deux étages à pied. Pas d’ascenseur dans un immeuble si vieux. Préparer la clef en arpentant difficilement les dernières marches. Presque à bout de souffle. Insérer la clef dans la serrure, la tourner. Ouvrir la porte, l’entendre grincer. Entrer. Se dire encore une fois qu’on passe tout juste, qu’il faudrait peut-être perdre du poids. Arrêter de repousser la décision, la vraie. Mais pas ce soir. Trop besoin du réconfort de la nourriture. Et de l’alcool.
Puis se changer. Enfiler un training. Ample et confortable. Allumer le four. Servir le vin. Dans un verre, quand même. Lancer Netflix. Choisir sans trop réfléchir. Presser sur le triangle. S’interrompre pour enfourner la pizza, puis dix minutes plus tard pour la sortir. L’engloutir sur le canapé. Devant la télé. Le tout entrecoupé de gorgées rougeâtres, de la fameuse Gran Reserva. Se sentir alors brièvement privilégié. Mais le vin laisse des traces acres sur les dents.
Puis se réveiller. Êtes-vous toujours en train de regarder Osmosis ? lui demande l’écran. L’éteindre. Se lever et se trainer jusqu’au lit grinçant. S’endormir. Dormir. Disparaître durant les heures qui suivent. Alors qu’on aimerait le faire plus longtemps. Peut-être pour toujours. Ne plus se réveiller. Ne plus être un cliché.
Puis se réveiller. Encore. Sortir de la mort. Recommencer. Nouvelle journée. Ou bien la même ? Presque identique. Alors pourquoi continuer ? Pour qui ? Pour moi ? Et pourquoi réfléchir est-il si fatiguant ?
En descendant, il repasse devant les boîtes aux lettres, mais ne relève toujours pas le courrier. Sur la plaque métallique, son nom le regarde encore une fois. Il détourne le regard et sort. Derrière lui, la porte du hall d’entrée se ferme avec un bruit sec. Il repense à toutes les mains qui quotidiennement se posent sur elle et commence à rêver à celles qu’il aimerait, un jour, sentir se poser sur lui.
Prochain portrait : ANA, 7 avril
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zehub · 3 months
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Les océans battent des records de température depuis un an
Les eaux de surface des océans du globe atteignent sans interruption, depuis mars 2023, des températures jamais enregistrées auparavant. Voilà maintenant un an que l’océan global ondule en terrain inconnu. Depuis le 13 mars 2023, la température moyenne à la surface des océans bat quotidiennement des records, selon les données de l’Agence atmosphérique et océanique américaine (NOAA), traduites en courbes sur la plateforme Climate Reanalyzer de l’Université du Maine (États-Unis). Le 10 mars 2024, les eaux (...)
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Le pergélisol fond et ne s'arrêtera pas .
Les plantes sont arrivées à leurs capacités maximales de stockage de CO2 et on détruit toujours plus de forêts.
Les inondations , sécheresses , ouragans , tsunamis , tornades sont de plus en plus fréquents .
La montée des eaux fou un bordel pas possible .
Le climats se dérègle , -46 à Chicago et +50 à Adélaïde , en même temps , pendant plusieurs semaines . Les différences ne vont aller qu'en s accentuant.
Les eaux chauffent , la glace fond . La surface blanche des banquise , qui est réfléchissante et renvoie une partie des rayonnement du soleil diminue , plus de rayonnement sont absorbés, la terre se réchauffe , la glace fond plus , réfléchi moins , etc .
Bon en vrai il y a d'autres raisons mais je sais plus et flemme de chercher des sources . Je sais juste que d'après les models on est dans la merde niveau température , sauf que le modèle est linéaire mais la réalité est une situation exponentielle , donc comment vous dire que la situation est catastrophique . On ne peux plus inverser la courbe . Et si on dépasse les 2 degrés on est foutu . Ou alors faut trouvé une solution ouf , mais j'y crois pas . Ils ne pensent qu'au fric et ils préfèrent crever que de se raisonner .
Les animaux ont un cycle perturbé .
Les sols sont épuisés par l'agriculture intensive déraisonnée , l'eau potable est de plus en plus rare .
Même les girafes sont sur la liste des animaux en danger d extinction ...
Bientôt on devra se battre pour l'eau .
La nature s'en sortira , comme elle le fait depuis des milliards d'année . L'humanité j'en suis pas si sûre.
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jbgravereaux · 5 years
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Michel Trihoreau, auteur, et Annie Butor, préfacière (photo Marine Trihoreau)                                                                                                                              Sauvage Ferré | NosEnchanteurs : ...48-98, c’est un demi-siècle de chanson, où Ferré et Sauvage ne donnent pas leur part aux chiens. Ferré a d’abord été rendu célèbre par Catherine Sauvage : en 1953, c’est elle qui fait un tube de Paris canaille : c’est d’ailleurs grâce à cette chanson qu’il pourra s’acheter une maison à la campagne. Ferré et Sauvage sont pleinement acteurs de décennies flamboyantes, témoins aussi du déclin. Ce témoignage de Catherine Sauvage mis en perspective par Michel Trihoreau fera le bonheur de qui s’intéresse à la chanson. Et des amateurs de Ferré. Il est dans tous les cas un livre important pour l’Histoire de cette exception culturelle qu’est la chanson.                                                                                                                                                            Le livre est préfacé par Annie Butor, qui n’est autre que la fille de Madeleine Rabereau, qui, de 1950 à 1968, fut la muse de Léo Ferré, qui l’avait épousée en 1952, et dont elle divorça en 1968.                                                                                                                                                                                                  Michel Trihoreau, Sauvage-Ferré 50 ans de chansons, L’Harmattan 2018. 150 pages, 16,50 euros.                                                                                                                                                                                                                    Catherine Sauvage - Les bonnes manières - YouTube                                                                                                                                                                    Entretien avec Mona Heftre - Lalalala : ...J'aimerais reprendre "Les bonnes manières", que chantait Catherine Sauvage...                                                                                                                                                                                    Sous les remparts de Léo | Le Hall de la chanson                                                                                                                                                                              Mona Heftre chante Ferré, sans pathos - Le Monde                                    Véronique Mortaigne, Le Monde : ...En 1947 toujours, Ferré rencontre le parolier Jean-Roger Caussimon, mais aussi Catherine Sauvage, chanteuse de cabaret, des Trois Baudets aux Trois Mailletz.                                                                                                                                                                                              Devenue célèbre, elle s’attaque à Ferré avec une droiture perspicace – elle chantera dans sa carrière une centaine de ses chansons et obtiendra le Grand Prix du disque  pour son enregistrement de L’Homme .                                                                                                                                                                      Plus tôt (!), quand Yves Montand, Les Frères Jacques ou Mouloudji boudent Paris Canaille proposée par Ferré, Catherine Sauvage en fait un succès. Et dans la lignée des interprètes féminines, il y a bien sûr Juliette Gréco, héroïne de Jolie Môme en 1960...                                                                                                                                                                                                                  Mona Heftre, sans manières » Crapauds & Rossignols                                    Mona Heftre "T'es un chanteur à ma manière" | Le Hall de la chanson          Hermon revit Ferré dans son Bobino 69 | NosEnchanteurs                                                                                                                                                                    Mona Heftre au FLF - Forum Léo Ferré sur Yurplan : LA VIE EST LOUCHE, chanson de Ferré écrite 1962 ouvrira ce tour de chant Sauvage, en hommage à la Grande Catherine qui fit descendre Ferré dans la rue, comme il l’a toujours affirmé. Professionnellement il est l’homme de ma vie disait de lui Catherine Sauvage, artiste exigeante, femme de caractère, référence absolue pour les interprètes féminines de Léo. Ayant un goût prononcé pour la démesure, la sensualité, la langue subversive de Ferré, j’ai imaginé ce tour de chant, hommage aux auteurs, aux poètes, aux écrivains dont elle et moi chérissons les mots. Nathalie Fortin sera au piano, pour mon plus grand bonheur d’interprète. Mona Heftre                                                                                                                                                                                                                                            T'es un chanteur à ma manière par Mona Heftre - Webthea : Gilles Costaz , 2013 : ...La femme, c’est Mona Heftre qui, elle, aborde Ferré pour la première fois, après avoir plutôt servi Rezvani et fait tant de spectacles, depuis le Grand Magic Circus jusqu’à ses propres récitals.                                                                                                                                                                                              La voilà en athlète de la scène, humblement mais subtilement accompagnées de deux musiciens, Charles Teissier et Bernard Teissier, qui, comme elle, ne cherchent pas à produire des éclats massifs (comme Ferré quelquefois, quand il chantait devant un orchestre) mais plutôt l’émotion secrète et distillée. Ce n’est pas tout à fait courant qu’une femme chante Ferré. Il y a eu, bien sûr, Catherine Sauvage dont Ferré trouvait qu’elle interprétait ses rythmes rapides bien mieux que lui. Et d’autres chanteuses comme Piaf et Greco, puis une nouvelle génération, toute récente, avec, par exemple, Sandra Alberti qui privilégie le chant d’amour et la tendresse.                                                                                                                                                                                        Mona Heftre, à vrai dire, ne semble pas se poser le problème d’être un homme ou une femme face à l’oeuvre de Ferré. Elle est tellement femme ! « T’es un chanteur à ma manière », affirme l’un des textes. Elle fait de la formule son titre et sa politique. Elle n’en fera qu’à sa tête et à sa manière ! Elle reprend certains textes qui avaient été (à peine) modifiés pour qu’ils puissent être dits plus naturellement par Catherine Sauvage. Mais la question du sexe des mots ne la hante pas ! C’est la beauté des chansons qui la pousse sur la scène. Elle a pris le parti de ne pas chanter les poètes mis en musique par Ferré, à part Pauvre Rutebeuf. Elle a écarté les chansons dont Ferré n’a fait que la musique, en conservant quand même un texte de Jean-Roger Caussimon et un autre de Francis Claude. Elle privilégie la langue, l’invention, le style. Elle aime l’argot et, en suivant ce goût-là, s’empare d’airs un peu oubliés, qui ne sont pas toujours devenus des classiques : « Ca t’va », « La The Nana », « Ton style » (il faut oser le chanter, quand on est une femme : « Ton style, c’est ton cul » ! ).                                                                                                                                                      Elle prend beaucoup de choses dans la première période de Ferré, qui évoque un climat révolu - « Les amoureux du Havre », « Les Copains de la Neuille ». – et le temps du diable tiré par la queue. Elle garde ce que Ferré pensait volatil et destiné à l’oubli (« J’ai fait tellement de chansons de chansonnier », disait-il). Il a souffert, ce poète-là, avant qu’on le comprenne, et elle va là, dans ses débuts, dans le génie des commencements. Elle fait éclater l’ironie de celui qui ne trouve pas le succès (« La Grande Vie ») ou sa tristesse qu’il partage avec tous les malheureux de la terre (« La Mélancolie »). Le récital commence par un « tube », « L’Homme », et s’achève par un autre, « Jolie Môme ». Mais la chanteuse le prolonge, si le public est heureux, par de l’inconnu, comme cette « Vie louche », où la passion de Ferré pour l’allitération est, là comme ailleurs, au plus haut, si virtuose et si tendre à la fois.                                                                                                                                                                                            Elle a d’emblée trouvé une façon originale de chanter Ferré, en comédienne, droite, souple, à la voix veloutée, jouant sans circonvolution, dans l’intimité des mots et des partitions dont le pianiste et le contrebassiste font entendre délicatement la richesse sonore et émotive. C’est le cabaret de la vie où, en soie et lin couleur nuit, la chevelure qui boucle comme sur les statues antiques, les bras qui se tendent pour laisser les vibrations emplir le ciel du théâtre, elle alterne le simple et le complexe, l’évident et le mystérieux, le quotidien et la fulgurance. Elle n’est pas dans la vitesse et la griffe, comme l’était Catherine Sauvage. Elle est dans le ricochet intérieur, aux tempos variés, que provoquent dans la conscience le passé, les blessures et le génie de transmutation des poètes. Les œuvres de Ferré ne sont jamais linéaires. Elles ont en chaque vocable, en chaque courbe mélodique, un sanglot et un rire. Mona Heftre les porte et les emporte dans sa voix douce et claire, en grande interprète de Ferré.
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drqueenb · 5 years
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Je d’autorité
Je suis ces courbes bien placées qui sont trop blanches pour être vraies et trop rondes pour être montrées. Je suis ces cheveux versatiles qui sont trop raides pour s’élever et trop radicaux pour aller de soi. Je suis cette peau bavarde qui respire et trop peu et trop mal et qui prend trop bien la mesure de mon climat souvent dérangé. Je suis ces infatigables émotions déchaînées qui me submergent et me paralysent, qui me confirment et me détruisent. Je suis ce fameux ego surdimensionné qui hurle des vérités sans jamais écouter et qui ne veut entendre que ce qui lui plaît. Je suis ces tenues superposées qui racontent mes histoires compliquées et cachent mon narcisse qui pleure encore en secret. Je suis la colère et la peine et la peur et la haine et le drame et l’angoisse et l’envie et l’abandon. Par devers et par défaut, je suis moi et je ne m’ose toujours pas (vraiment) assez.  
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