#code 353 du code pénal
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mmepastel · 11 months ago
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Je n’avais jamais rien de lui, mais en entendant un conseil d’un libraire à un client (je tendais l’oreille), j’ai été tentée, et ma foi, je n’ai pas regretté.
En résumé, et je ne spoile rien puisque ce que je vais dire là est contenu dans les premières pages, un homme ordinaire a jeté un autre homme, un promoteur immobilier, à la mer et l’a laissé se noyer. Tout le reste de cet assez court roman sera son quasi monologue, face au juge, pour expliquer ce qui l’a conduit à ce geste meurtrier.
C’est un peu comme un polar à l’envers, les mobiles apparaissent après la révélation de l’identité du meurtrier. Et ces mobiles sont complexes, et variés ; ils relèvent de la moralité, mais aussi de ce sentiment d’enlisement des classes moyennes, déclassées de surcroît, dans ce coin de Bretagne dépeuplé, où les gens rêvent, comme dans la chanson de Souchon, « d’un mieux d’un rêve d’un cheval », ils essaient de sortir d’une forme de torpeur, et se laissent alors parfois embobiner par des promesses clinquantes. On perçoit aussi dans le discours du narrateur la difficulté d’un père, qui sent et sait ce qu’il montre à son fils de ses divers échecs, qui sent ce qu’il lui transmet malgré lui, cette conscience aiguë de ce message mortifère qu’il lui passe comme un poison, malgré lui donc, mais palpable tout de même et impossible à travestir (les enfants comprennent tout, surtout ce qu’il n’y a pas dans les mots).
Le climat de cette presqu’île bretonne, son paysage, semblent s’immiscer dans l’écriture de Tanguy Viel, et c’est assez éblouissant. Un rythme dans les phrases, une acuité dans le choix des mots, une profonde mélancolie un peu teintée de sarcasme. C’est sombre, mais terriblement juste, sans emphase. On est devant un tableau aux teintes grises, mais riche de nuances.
La maîtrise du style et la justesse des portraits, la logique sophistiquée mais implacable des événements font de ce roman, à mon sens, un petit bijou de polar social, quasi métaphysique.
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tracesdelire · 8 years ago
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Il y a toujours cela, un jour et une heure où les choses basculent et alors on ne peut plus faire comme si - je veux dire, comme si ça n'avait pas lieu.
Tanguy Viel, Article 353 du code pénal
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la-princesse-de-cleves · 8 years ago
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Et je ne dis pas que j’étais détendu à ce moment-là, mais pour la première fois depuis des mois, je me sentais comme à ma place. D’ailleurs, à force d’aplomb dans ma voix ou d’avoir l’air si à l’aise dans son bureau, je l’ai vu, le juge, qui s’enfonçait dans son fauteuil de cuir et respirait plus largement, comme pour me dire qu’à partir de maintenant, oui, il comptait sur moi comme sur son code pénal, et répétant seulement : depuis le début, Monsieur Kermer, depuis le début.
Et il avait l’air d’avoir le temps, il avait l’air de penser que si ça devait prendre quinze jours, il les prendrait, rien que pour comprendre je ne sais pas quel ressort caché de l’histoire, alors j’ai dit :
Une vulgaire histoire d’escroquerie, monsieur le juge, rien de plus.
[...] Et pour ne pas trop soutenir son regard, j’ai baissé les yeux sur le code pénal posé verticalement sur le bureau, n’osant pas remonter d’un centimètre le long de la couverture, comme une muraille trop haute qu’il aurait fallu escalader pour au moins voir ce qu’il y avait de l’autre côté - comme si de l’autre côté des lois, de l’autre côté des articles et des alinéas, dans son regard c’était déjà, non pas les délits et les scènes spectaculaires des délits, mais seulement les punitions et les châtiments, de sorte que là, par-delà le livre, sur le visage du juge que je ne voulais pas regarder, ne se dressaient plus déjà que les coursives de la prison où je me voyais me promener, la tête basse et les mains menottées et regardant la rade depuis les fenêtres d’en haut, en attendant la visite de France. Mais ça encore, je me suis dit, ça a peu de chances d’arriver.
[...] Mais vous connaissez la règle, j’ai dit au juge ; une chaine n’a jamais plus de force que son maillon le plus faible. Et alors si l’un lâche, elle ne retient rien, et le bateau s’en va à la dérive pendant la nuit. Avec un peu de chance vous vous réveillez au large à l’aube dans la lumière rasante du soleil. Mais aussi bien dans l’heure qui suit, il y a le bruit terrible de la coque en pleine nuit drossée sur les rochers, l’eau qui entre à flots dans la cabine, et au mieux, au mieux, vous rejoignez la côte à la nage.
[...] Il y a toujours cela, un jour et une heure où les choses basculent et alors on ne peut plus faire comme si - je veux dire, comme si ça n’avait pas eu lieu. Ce n’est peut-être qu’un grain de plus qui tombe dans le sablier, mais enfin c’est le grain de trop, après quoi plus rien n’est pareil, tout s’écroule ou se succède, les événements tombent les uns sur les autres comme les vers d’un poème.
[...] Et dans le bruit du même papier qu’il froissait doucement, le juge a trouvé la page qu’il cherchait , faisant glisser son doigt sur elle, il l’a arrêté, son doigt, disant : Ecoutez bien, Kermeur, écoutez bien, et peut-être que ce sera plus clair pour vous.
Et alors calmement, distinctement il s’est mis à lire à voix haute, comme s’il avait devant lui une assemblée entière ou bien comme s’il voulait que j’apprenne chaque phrase par cœur, et je l’ai écouté lire :
“Article 353 du code de procédure pénale : la loi ne demande pas compte aux juges des moyens par lesquels il se sont convaincus, elle ne leur prescrit pas de règles desquelles ils doivent faire particulièrement dépendre la plénitude et la suffisance d’une preuve; elle leur prescrit de s’interroger eux-mêmes dans le silence et le recueillement et de chercher, dans la sincérité de leur conscience, quelle impression ont faite, sur leur raison, les preuves rapportées contre l’accusé, et les moyens de sa défense. La loi ne leur fait que cette seule question, qui renferme toute la mesure de leurs devoirs : Avez-vous une intime conviction ?”
Oui, souvent, quand je regarde la mer depuis la fenêtre de ma cuisine, quand je respire l’air libre de la mer qui se prosterne en contrebas, je récite à voix haute les lignes de l’article 353, comme un psaume de la bible écrit par Dieu lui-même, avec la voix du juge qui résonne encore à mes oreilles, lui, me regardant plus fixement que jamais, disant, un accident, Kermeur, un malheureux accident.
Article 353 du code pénal, Tanguy Viel 
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toabettermenextyear · 5 years ago
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Les livres que je veux lire cette année:
-À quoi rêvent les jeunes filles, Alfred de Musset
-Le jeu de l’amour et du hasard, Marivaux
-La guerre sous mon toit, Anne Fine
-L’anti-magicien 2, Castell
-Jacques le fataliste, Diderot
-Article 353 du code pénal, Tangy Viel
-Le quatrième mur, Sorj Chalandon
-Notre Dame du Nil, Mukasonga
-Dans les forêts de Sibérie
-Frankenstein ou le Prométhée moderne, Mary Shelley
-Gatsby le Magnifique, F. Scott Fitzgerald
-Les falsificateurs, Antoine Bello
-Orgueil et Préjugés, Jane Austen
-Anna Karénine, Tolstoï
-Crime et châtiment, Fiodor Dostoïevski
-Qui es-tu Alaska?, John Green
-À la croisée des mondes, Philip Pullman
-Andromaque, Racine
-L’Iliade, Homère
-L'Odyssée, Homère
#books
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parisladouce · 6 years ago
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Paris la douce : Article 353 du code pénal - Tanguy Viel
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lapsang-lisait · 8 years ago
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Article 353 du code pénal, Tanguy Viel
Je n’ai pas lu les 352 premiers articles du code pénal mais s’ils sont tous dans ce goût là, je vais peut être songer à m’y mettre. Parce qu’en fait c’est plutôt sympa et j’avoue que je ne voyais pas ça comme ça, le blabla juridique n’étant habituellement pas ma tasse de thé. Comme quoi, même des études de droit auraient pu m'intéresser, on en apprend tous les jours (et ça c’est vraiment une bonne chose d’ailleurs). Donc, j’ai été plutôt agréablement surprise par ce petit livre au sujet duquel j’ai vu défiler pas mal de commentaires élogieux par ci par là (sans trop m’y attarder car j’ai pour politique d’essayer d’aborder au maximum les livres comme des territoires vierges - genre Dora l’exploratrice vous voyez - j’attends de les avoir lu avant de lire dessus).
Je ne vais pas vous raconter l’histoire, il y a des kilomètres de lignes sur le sujet, disons simplement que ça parle d’une grande escroquerie, d’une arnaque de première catégorie comme seules la finance et la politique réunies peuvent en produire. Et c’est valable partout dans le monde, évidemment. Par contre ici ça se passe en France (dans ma Bretagne préférée) et ça se voit au premier coup d’œil, je veux dire dès la quatrième de couverture. A ce propos, je dois tout de même dire que si j’avais dû me baser uniquement sur ces quelques lignes au dos du livre, jamais ô grand jamais je n’aurai envisagé de le lire. Nan mais franchement, c’était jour de grève aux Editions de Minuit ou quoi ? Bref, en tout cas ça sonne bien comme le synopsis d’un film français du genre que je déteste, le truc un peu social avec indemnités de licenciement et tout le tintouin, le truc un peu glauque sur les bords et intello au milieu, le truc qui va forcément mal finir et pour tout dire, me concernant, le truc qu’on a envie d’avoir fini avant même de le commencer.
Et c’est là que Tanguy Viel se la ramène, tranquille pépère, avec son p’tit bouquin, et me renvoie direct dans mes buts avec mes théories fumeuses et mes préjugés à la noix (bien fait pour moi tiens !). Parce que ce 353ème article, ce n’est pas du tout ça. Ce n’est pas un mauvais film français (et j’espère que ça ne le deviendra jamais, ne parlons pas de malheur). Oui, ce fut une vraie surprise, et si j’ai d’abord été un peu déstabilisée par la voix de Kermeur, ce vieil homme floué qui cherche ses mots et finalement les trouve on ne sait comment au plus profond de ses tripes sans jamais toutefois perdre cette espèce de candeur dont on se demande à chaque instant comment il a pu la conserver avec la chienne de vie qu’il a eu, j’ai rapidement été obligée de reconnaître que oui, punaise, oui, c’est un bon livre.
Mais je vais m’arrêter là car si je dévoile le truc le plus fou du bouquin, à savoir la fin, vous seriez en droit de me faire un procès et comme je ne suis pas encore sûre que l’ensemble du code pénal ressemble à cette fable, je ne vais pas tenter le diable. En guise de final, un petit soupir : Ah mais si seulement ce genre de choses pouvaient arriver dans la vraie vie ! Malheureusement je n’y crois pas des masses, il vaut mieux ramasser son pavé et continuer la lutte...
Quatrième de couverture : Pour avoir jeté à la mer le promoteur immobilier Antoine Lazenec, Martial Kermeur vient d'être arrêté par la police. Au juge devant lequel il a été déféré, il retrace le cours des événements qui l'ont mené là : son divorce, la garde de son fils Erwan, son licenciement et puis surtout, les miroitants projets de Lazenec. Il faut dire que la tentation est grande d'investir toute sa prime de licenciement dans un bel appartement avec vue sur la mer. Encore faut-il qu'il soit construit.
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sophielitdeslivres · 8 years ago
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Je n'imaginais pas qu'un article du code pénal puisse être aussi émouvant. N'allez pas le chercher dans un livre de droit. Vous en saurez bien assez tôt le contenu. Laissez vous dériver sur les flots de ce livre intense, âpre et tendre monologue... Pas un mot de trop dans ce récit, perché entre terre et mer, au bout d'une presqu'île bretonne battue par les vents, où les hommes d'honneur sont des hommes au cœur bien écorché.
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sebchevalier · 8 years ago
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Peut-être que c'est censé rapprocher mais ça reste un pont, avec la mer dessous (T. Viel)
Et c'est un fait que les gens comme moi, j'ai repris, on ne sort pas assez pour avoir toutes les clés de la ville. Pourtant, de chez nous, la ville, c'est seulement quoi? Douze kilomètres à peine, mais enfin, il y a le pont, peut-être que c'est censé rapprocher mais ça reste un pont, avec la mer dessous qui monte toutes les douze heures et rappelle qu'on habite une presqu'île, et qu'alors pour des gars comme moi ou Le Goff, il restera toujours un océan en dessous qui nous sépare de certains endroits.
(Article 353 du code pénal, p.45)
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actualite-lyon · 8 years ago
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LIVRES Tanguy Viel : le romancier, le juge et l’assassin – Le Progrès
Le ProgrèsAvec son Article 353 du code pénal , il avait toute sa place ce week-end au festival Quais du Polar, à Lyon ! Une histoire d’escroquerie et de meurtre, dont on connaît le coupable dès le début du livre.... Savoir plus
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tracesdelire · 8 years ago
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Voilà. C'est peut-être ça, la principale chose que j'ai apprise ces dix dernières années : qu'on finit toujours par aimer qui nous aime.
Tanguy Viel, Article 353 du code pénal
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literensics · 6 years ago
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Critiques: Article 353 du code pénal par Tanguy Viel https://t.co/qHBFg6XVg1 @literensics
Critiques: Article 353 du code pénal par Tanguy Viel https://t.co/qHBFg6XVg1 @literensics
— Literensics (@literensics) September 22, 2019
via Twitter https://twitter.com/literensics September 22, 2019 at 08:14PM
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cdipasteur67 · 7 years ago
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Tanguy VIEL. Article 353 du code pénal. 
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mosieurj · 8 years ago
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Lecture du soir #LivreEnPixel : Article 353 du code pénal - Tanguy Viel
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mictolblog-blog · 8 years ago
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LIVRE
ARTICLE 353 DU CODE PÉNAL – TANGUY VIEL
Voilà un roman maîtrisé  qui décrit sans fioritures la lente progression d’un homme vers l’irréparable.
En rade de Brest la fermeture de l’Arsenal est enclenchée. Les salarié licenciés représentent, avec leurs indemnités, les proies idéales pour un promoteur verreux.
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alexmotamots · 8 years ago
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Article 353 du code pénal - Tanguy VIEL
Article 353 du code pénal de Tanguy VIEL : il y a une justice, quand même !
Qui croit encore que la justice règle tous les problèmes de façon impartiale ? Pas moi, en tout cas. Jusqu’à ce que je lise ce roman qui, au départ, ne me tentait pas plus que ça, rapport au code pénal.
Et puis il a croisé ma route, alors je me suis lancée dans sa lecture. Une lecture exigeante, car le personnage parle : les phrases sont longues, la chronologie aléatoire.Au lecteur de faire des…
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tracesdelire · 8 years ago
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C'est ainsi, même quand vous sentez que tout est perdu, même quand vous ne regardez plus vers l'avenir, il reste que les marches du désespoir, vous les descendez très lentement, une à une, mais jamais toutes en même temps. Je vous jure qu'il y a quelque chose dans votre cerveau qui vous empêche de les dévaler.
Tanguy Viel, Article 353 du code pénal
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