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#femme séductrice comportement
christophe76460 · 2 days
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Introduction
Le début du chapitre 6 des Proverbes donne des exemples de comportements sages. Ces conseils relatifs à plusieurs situations de vie sont une parenthèse au milieu d’une série d’avertissements face au danger que représente la femme adultère séductrice. Lorsqu’il reprendra le fil de son discours, le maître répétera au jeune homme les avertissements qu’il lui a déjà donnés, mais avec plusieurs images très parlantes.
* * *
Mon fils, si tu t’es porté garant des dettes de ton prochain, si tu t’es engagé pour autrui en topant dans la main, si tu t’es lié par les paroles de ta bouche, si tu es pris aux paroles de ta bouche, alors, vite, mon fils, fais ce que je te dis pour te désengager, car tu t’es livré toi-même au pouvoir d’autrui (Proverbes 6:1-3).
À cette époque, on ne signait pas une reconnaissance de dette, mais on faisait tope là, un geste qui correspond à une poignée de main et qui était souvent accompagné d’une promesse orale. Dès lors, la transaction ou l’accord était réalisé.
Aujourd’hui, on emprunte de l’argent qu’on rembourse avec intérêts et dont le taux est plus ou moins élevé selon les risques encourus par le prêteur. Plus la banque est sûre de recouvrer ses fonds et meilleures seront les conditions qu’elle consentira à son client.
En Israël, on prêtait aussi de l’argent, mais c’était pour aider quelqu’un dans le besoin et non pour faire fructifier son avoir comme aujourd’hui. En conséquence et selon la loi, il était interdit d’exiger des intérêts. Dans ces conditions, le créancier protégeait son capital en demandant à ce que quelqu’un d’autre que l’emprunteur se porte garant de la dette encourue. Mais selon le maître de sagesse, celui qui consent à un tel arrangement met pratiquement sa tête sur le billot, car il se livre corps et biens entre les mains du créancier au cas où la dette ne serait pas remboursée. Preuve en est l’expression si tu t’es engagé pour autrui, qui signifie littéralement : si tu as donné tes mains pour un autre.
Dans l’histoire de la famille de Jacob-Israël, Juda, l’un de ses 12 fils s’est porté garant pour Benjamin. Mais quand l’affaire a mal tourné et que le vizir d’Égypte veut l’emprisonner, Juda est obligé de lui dire :
Je suis la caution du jeune homme devant mon père. Maintenant donc, je te prie, permets à ton serviteur de rester comme esclave de mon seigneur à la place du jeune homme (Genèse 44:33).
Prêter ou donner c’est bien, car on engage ce qu’on possède déjà, mais cautionner quelqu’un est dangereux parce qu’on parie sur l’avenir qui n’appartient pas à l’homme, mais à Dieu seul.
Se porter garant pour un ami n’est déjà pas sage et demande beaucoup de prudence. Mais celui qui serait caution pour une simple connaissance, un étranger, histoire de montrer qu’il a les moyens, serait carrément stupide.
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Va, humilie-toi devant ton prochain, insiste auprès de lui, n’accorde ni sommeil à tes yeux, ni assoupissement à tes paupières ; dégage-toi comme la gazelle du piège tendu, comme l’oiseau du filet de l’oiseleur (Proverbes 6:4-5).
Celui qui s’est porté garant pour autrui a commis une erreur monumentale. Il doit donc tout faire en son pouvoir pour sortir de ce piège qui risque de se refermer sur lui. Le vocabulaire utilisé est très fort. Le fidéjusseur, quel drôle de nom, c’est-à-dire celui qui dans cette affaire est caution, doit s’humilier en se mettant à plat ventre et plaider bruyamment sa cause en confessant sa stupidité. Rien ne doit l’arrêter, car sa situation financière est gravement menacée. Il doit se débattre comme un oiseau pris au filet même s’il lui en coûte quelques plumes. Le texte ne précise pas devant qui le fidéjusseur doit faire tout ce cinéma, car ça dépendra de la situation.
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yes-bernie-stuff · 3 months
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Samedi 15 juin 2024L’Éternel Dieu planta un jardin en Éden, du côté de l’orient, et il y plaça l’homme qu’il avait formé.Genèse 2. 8Deux jardins (1) Désobéissance et mortLe mot Éden, qui signifie : “délice, beauté”, caractérisait bien ce jardin préparé par Dieu pour le bien de l’humanité. Un fleuve l’arrosait et de magnifiques arbres portaient de multiples fruits. Dieu planta au milieu l’arbre de vie, et l’arbre de la connaissance du bien et du mal.Adam devait cultiver et garder ce jardin. Occupation heureuse, mais comportant une responsabilité. Dieu lui avait donné un seul commandement : “Tu mangeras librement de tout arbre du jardin ; mais de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, tu n’en mangeras pas ; car, au jour où tu en mangeras, tu mourras certainement” (Genèse 2. 16, 17).Que fait Adam ? Est-il simplement reconnaissant à Dieu pour cet environnement merveilleux, est-il heureux de répondre à son commandement, comme on le fait pour un être à qui l’on doit tout, est-il satisfait ? Non, lui et sa femme Ève écoutent la voix séductrice du serpent. Ils adoptent l’idée diabolique de désobéir à Dieu. Par cet acte “le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, et ainsi la mort a passé à tous les hommes, du fait que tous ont péché” (Romains 5. 12).Satan a-t-il remporté la victoire en entraînant avec lui à la perdition les hommes que Dieu voulait rendre heureux ? Dieu aimait ses créatures et avait un plan de salut pour elles. Pour cela, il a envoyé son Fils sur la terre, qui a vaincu Satan et “délivre tous ceux qui, par la crainte de la mort, étaient, pendant toute leur vie, tenus en esclavage” (Hébreux 2. 15). Pour les sauver, Jésus a dû entrer dans un jardin bien différent.(suite demain)
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omagazineparis · 5 months
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La représentation des femmes dans les médias
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La représentation des femmes dans les médias a toujours été un sujet brûlant. Si les médias reflètent et façonnent la société, la manière dont les femmes y sont représentées influence profondément les perceptions et les attitudes envers le genre. Examinons cette représentation et ses implications. Historique de la représentation des femmes dans les médias Une image stéréotypée Pendant des décennies, les femmes étaient souvent cantonnées à des rôles de mères, d'épouses ou de séductrices. Rarement présentées en tant que leaders ou expertes, elles étaient plutôt reléguées au second plan. L'évolution progressive Avec les mouvements féministes et la prise de conscience sociétale, la représentation des femmes a commencé à évoluer. Elles sont devenues plus présentes et dans des rôles plus variés. Les médias modernes et la représentation des femmes Une présence accrue mais… Aujourd'hui, les femmes sont bien plus présentes dans les médias. Cependant, des problématiques subsistent, comme la sexualisation excessive ou la surreprésentation de standards de beauté irréalistes. Les femmes de pouvoir dans les médias Les femmes leaders, PDG ou politiciennes, ont plus de visibilité médiatique. Toutefois, leur représentation est parfois biaisée, se concentrant davantage sur leur apparence ou leur vie personnelle plutôt que sur leurs compétences. Les conséquences de cette représentation Impact sur l'image de soi La manière dont les femmes sont représentées influence l'image que les femmes ont d'elles-mêmes. Les standards de beauté irréalistes peuvent engendrer des complexes et des troubles du comportement alimentaire. Influence sur les jeunes Les jeunes filles, grandes consommatrices de médias, sont particulièrement influencées. Leur perception d'elles-mêmes et de ce qu'elles peuvent accomplir est façonnée par ces représentations. Vers une meilleure représentation Les médias responsables Certains médias s'efforcent de briser les stéréotypes, mettant en avant des femmes inspirantes, fortes et diversifiées. Ces efforts doivent être salués et encouragés. A voir : Comment définir l’inclusion sociale ? Le rôle du public Le public, en tant que consommateur, a un rôle à jouer en soutenant les médias qui offrent une représentation équilibrée et en critiquant ceux qui perpétuent les stéréotypes. La représentation des femmes dans les médias est un reflet de la société, mais elle influence également cette même société. Si d'énormes progrès ont été réalisés, il reste encore du chemin à parcourir pour que chaque femme puisse se voir et se reconnaître de manière équitable et réaliste dans les médias. Read the full article
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xyanmajor · 6 years
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Les Enfants du Serpent - Chapitre 1 [Eldarya Fanfiction]
                      CHAPITRE 1 : Sois docile, mon Enfant.
    « Adjugé et vendu à  450 pièces d’Or et 20 000 maanas. Veuillez retirer votre lot au comptoir à droite avec nos agents. »
    La faery fut poussée sur la scène en compagnie d’une très jeune Brownie aux cornes naissantes, effrayée comme pas deux, et de ce qui semblait être un faelien Lamia plus âgé qu’elle et en parfaite santé.
    Ce dernier était entravé par de nombreuses chaînes et son regard empestait la fougue. La captive au regard morne ricana. Elle savait ce qui les attendait, et à les voir, pas eux.
    À en juger par leur comportement et leur carrure, l’adolescente savait déjà comment cela finirait. À force d’être revendue par des maîtres peu désireux d’avoir un esclave indocile sur les bras, elle avait finit par connaître ce lieu et ses épreuves.
    Encore un peu et ces crétins auraient pu l’engager comme commissaire priseur.
    À peu de choses près, la timide Brownie finirait comme petite esclave confidente chez une riche bourgeoise qui la cacherait dans une salle sombre ou un placard aménagé lors des réunions entre femmes riches de même acabit. Lorsque la confiance des ses paires  serait acquise, elle l’exhiberait alors devant ce troupeau d’imbéciles et leur chuchoterait entre deux gloussements l’origine pernicieuse de ce secret aussi honteux qu’excitant.
Lorsqu’elle grandirait et serait devenu lassante pour sa maîtresse, la petite poupée serait surement reléguée aux cuisines, ou en tant que gouvernante des futurs héritiers, subissant les appels timides d’un maître en manque de relations extra conjugales.
    Le jeune mi-Lamia quant à lui, avait un physique assez généreux, surmonté de traits assez fins et d’un regard hypnotique gris acier. Il n’aurait pas un sort aussi enviable que l’enfant. Deux chemins s’offriraient surement à lui.
    Il serait acheté comme esclave pour les mines de charbon ou de sel, ou tout autre travaux peu reluisants nécessitant force physique et endurance. Là-bas, son physique lui serait désavantageux, l’adolescente le savait bien. Elle avait remarqué les humiliations subies par ces « gueules d’anges » dans les fosses communes , où les esclaves étaient laissés pour la nuit. Et elle s’était tue, masquant à son tour les traits de son visage avec de la terre ou de la craie..
        Si il avait un peu plus de chance - mais la jeune Faery ne savait qu’en penser - son corps serait employé à une toute autre fin, dans ces « maisons » illicites, dont les emplacements étaient secrètement gardés par quelques amateurs de filons juteux. Il passerait d’abord par une école pour « être dressé », puis par un apprentissage auprès d’un Maître de maison. Au terme de cette école sordide, il serait jugé apte ou non à servir pour de bon en conditions réelles.
    Si il se débrouillait bien, il pourrait un jour passer lui-même  Maître de maison, puis racheter sa liberté si son commerce fonctionnait agréablement. De là venait le caractère « enviable » de sa position.
    Aussi étrange que cela puisse paraitre, la jeune faery n’avait aucune indication sur sa propre destinée.
    Oh…elle ne s’attendait pas à quelque chose de bien nouveau. Elle se demanda seulement si sa biographie serait évoquée au moment de la vente.
    Tout bien réfléchit, elle esquissa un semblant de rictus. Personne ne voudrait d’une esclave indocile, soupçonnée de meurtre d’un de ses maîtres durant l’une de ses période de servitude, mainte fois revendue pour rébellion et arrachée à l’exécution par des moyens douteux pour tentative d’évasion des mines de sel.
    Non. Il la vendrait comme jeune esclave fraichement capturée au tempérament bien trempée, « idéale pour ceux voulant relever le défi de la dompter ».
    Menteurs.
    Et malgré toute son expérience’ dans le domaine de la vente d’esclaves, malgré son assurance certaine, la jeune faery s’interrogeait. Trop indisciplinée pour finir chez une bourgeoise. Trop jeune, pas assez féminine ou séductrice pour une « maison ». Trop chétive pour un travail manuel, les mines de sel lui ayant très peu réussi.
    Elle allait donc partir chez un particulier. Le pire choix en somme.
    Car les particuliers n’avaient d’autre motif d’achat que leurs propres envies. Si l’on avait de la chance, il vous exploitait juste pour une tâche ou une autre. Si vous n’en aviez pas…cela pouvait être pour bien d ‘autres motifs plus sordides.
    À présent qu’elle avait atteint l’âge de quatorze années, l’adolescente redoutait cette alternative. Cela c’était confirmé avec les paroles de son geôlier et son regard lubrique, quelques heures auparavant.
    Son corps était frêle, et ses attributs féminins peu développés. S’ils avaient dû l’être plus, la malnutrition s’était toutefois chargée de les freiner dans leur élan. Mais son visage avait évolué et ses traits devenaient plus élégants, malgré les mauvais traitements. De fillette, elle passait à femme, et cela finirait un jour par se voir.
    Sa taille s’affinait, ses mains devenaient plus longues, son regard plus acérée et ses traits plus longilignes.  Sa poitrine tendait à se développer, bien que faiblement, et ses jambes prenaient un galb assez velouté qui lui aurait parut attirant si elles n’avaient pas été recouvertes d’autant de crasse.
    Tandis que son geôlier regardait ailleurs, elle gratta la base de ses oreilles frénétiquement. Si on l’avait vu, on l’aurait punie pour ca. Une esclave avec des puces  se vendait moins bien ici.
        La vente débuta par la fillette Brownie aux cornes de chèvre, qui partit avec un homme bien propre sur lui. Il la rassura sobrement en lui frottant la chevelure affectueusement. Partie pour la somme modique de 10 000 pièces d’Or, entre un tableau de contrebande et un lot d’Herbarêve nordique,  elle paraissait presque heureuse de son sort.
    L’adolescente soupira. Au vu du prix d’achat de la jeunette, soit son nouveau maître avait réalisé une sacrée affaire, soit les Brownies ne devaient plus être à la mode parmi la petite bourgeoisie. L’attendrait alors à la maison une maîtresse déconfite de stupeur face à cet affront. Elle deviendrait alors la tête de turc de la maîtresse de maison jusqu’à temps que les économies du couple soient assez importantes pour la revendre au plus offrant et s’acheter enfin un serviteur digne de ce nom.
    Au bout de vingt autres minutes, le jeune faelien à ses côtés partit à son tour, encadré sévèrement par ce que l’adolescente devina être son futur maître de maison, et deux gorilles le maintenant sévèrement pour le faire taire et le contraindre à les suivre.
    Les premiers jours de dressage allaient être durs pour lui...mais il finirait par céder. Ils finissaient tous par céder.
    Contrainte de se tenir immobile depuis un temps qui lui semblait interminable, elle commença à trépigner sur place. Vite rabrouée par un des gardes de la marchandise, elle se stoppa et s’autorisa de furtifs regards vers le public qui l’attendait.
    Pour la plupart, des visages insignifiants à ses yeux. Comme d’habitude, on reconnaissait tout de suite les petits nouveaux : ils avaient la fâcheuse et amusante manie d’essayer de passer inaperçus dans un lieu qui était paradoxalement l’un des plus gardés du royaume. Elle remarqua des « habitués » et se demanda avec une pointe de sarcasme si l’un d’eux la reconnaitrait un jour. Surement pas.
    Son regard farfouillait la salle à la recherche d’une possibilité d’issue. Dans ses rêves les plus fous, elle s’évadait de cet endroit en volant. Un stupide et ridicule rêve : elle n’avait même pas d’ailes, et n’en aurait jamais.
     Examinant de loin un autre passant du marché, son regard fut soudain attiré vers une silhouette étrange.
    Muni d’un capuchon qui lui couvrait en partie le visage, l’homme avait croisé les prunelles de l’esclave l’espace d’une fraction de seconde. L’adolescente baissa le regard pour contempler à nouveau ses pieds.
Allait-il la dénoncer ? Par pur sadisme ? Si oui, elle serait vivement punie. Et le geôlier de tout à l’heure s’en acquitterait surement avec délectation.
    Elle n’avait pas pour habitude d’avoir peur. Et pourtant, en cet instant précis, elle éprouvait un profond sentiment d’appréhension. À son grand soulagement, rien ne vint et la témérité reprit le dessus.
    Elle jeta un furtif regard en avant. L’homme la regardait toujours et plongea cette fois son regard profondément dans celui de l’esclave.
    Tous les doutes s’effacèrent. Cet homme là avait repéré son achat de la journée. Elle ne connaissait que trop bien ce regard avide. Il la voulait.
    Alors qu’ils se jaugeaient mutuellement, l’adolescente céda à sa nature et le regarda droit dans les yeux avant de cracher plus ou moins discrètement par terre. Défi terrible qu’elle venait de lancer.
    Revenir dans sa geôle en compagnie du monstre lubrique qui lui avait promis un traitement spécial, ou être vendue à quelqu’un à nouveau ? Elle ne savait ce qu’elle préfèrerait au fond, l’horreur des deux se valaient.
    Mais alors qu’elle s’était attendue à être battue et ramenée en cellule, son geôlier semblait avoir momentanément disparu et l’homme se contenta d’hausser les épaules dans ce qu’elle comprit être un rire. Il s’avança dans la foule vers l’estrade où se déroulaient les ventes, suivi de près par un jeune garçon plus âgé qu’elle.
    Il la regarda lui aussi, mais de façon plus brève et désintéressée. Chuchotant quelque chose à l’homme devant lui, il sembla lui répondre en désignant un autre lot d’esclaves plus loin.
    Alors que la jeune faery regardait leur étrange manège avec intérêt, son geôlier lui frappa l’arrière du crâne sans ménagement :
    « Avance petite idiote. Es-tu sourde ? »
    Elle comprit que son tour était venu. Quelle plaie.
    Elle se débattit quand les deux gardes chargés de la vente la déshabillèrent et la forcèrent à se tenir nue devant l’assistance. Jusqu’ alors jugée trop jeune, elle n’avait jamais été soumise à ce procédé dégradant Elle comprit alors avoir changé de catégorie. Et une fois n’était pas coutume, l’un des gardes dut la tenir durant l’annonce du commissaire priseur.
    Maintenue par la base des cheveux, et les mains dans le dos, elle se sentait étrangement plus humiliée que d’habitude. Les regards se faisaient insistants sur certaines parties de son corps et la faery les sentait presque la toucher de façon malsaine. Elle tenta de se tortiller mais le garde la tint plus fermement et tira sur sa chevelure emmêlée.
    Se refusant à gémir de douleur, elle se contenta de plisser les yeux sous la douleur et de montrer les crocs en grondant envers lui.
    « Jeune esclave faelienne. Mi-Humaine, mi-Purreko, probablement venue des Terres du sud. Esclave d’occasion, revendue chez plusieurs maisonnées pour raisons diverses. Agée de 14 années environ, elle a l’avantage d’avoir été dressée dès son plus jeune âge. Elle fera un esclave parfait pour les travaux domestiques et toutes sortes d’autres tâches.
    Elle est encore vierge à notre connaissance, et pourra donc également servir dans une de vos maisons, mes Seigneurs. Ses attributs de faelienne purreko sont d’un blanc pur, tachetés de noir sombre aux extrémités et feront d’elle une travailleuse convoitée par vos clients.
    Mise à prix : 30 000 pièces d’or. »
     Le silence post annonce caractéristique tomba et fit entrer la faelienne dans un état de stress intense. Son regard doré parsemé d’orange vif cingla l’assistance dans un ultime geste de défi inutile.
    Le silence dura encore, plus douloureux qu’un fouet. Puis avec un sentiment mitigé entre le désespoir et le soulagement, elle entendit un timide :
    « Mise à 30 000 »
      La voix lui déchira le cœur. Elle sentait sa liberté lui filer une énième fois entre les doigts. Elle cessa progressivement de se débattre, et le garde en parut soulagé.
      Le commissaire priseur, fort satisfait, alluma la première chandelle. Un second acquéreur fit son entrée et haussa la mise. Le premier renchérit de frustration, puis un troisième et un quatrième entrèrent dans la danse.
      La faery les écouta se battre à coup de pièces d’or pour son corps exposé et découvert.
    Par pitié qu’ils en finissent ! La punition n’équivalait pas la faute. Elle voulait se couvrir de tous ces regards tournés vers la vente qui prenait une envergure inattendue.
    Etait-elle devenue si attirante aux yeux profanes pour que 7 acquéreurs se disputent le simple droit de la tenir en laisse ? Où était-ce le défi de remporter la joute verbale qui était si désirable ?
    Elle se rappela alors être la dernière enchère de la journée. Ces bourgeois sans cervelle n’avait surement remporté aucune vente, et désiraient revenir victorieux à la maison. Elle ne valait pas grand chose, en vérité. Ils étaient juste prêts à verser leurs économies dans cette dernière possibilité d’acquisition. La faery sentit les larmes lui monter aux coins des yeux.
    Le calvaire de sa vente serait bien long. Et alors qu’elle tournait son regard embué vers l’assistance, elle remarqua à nouveau cet homme et son étrange apprenti la fixant avec ardeur.
    Une certaine chaleur empourpra les joues de l’esclave mise en vente alors que le rictus de l’homme s’affichait de plus en plus marqué.
    « Vengeance » chantonnait-il en un regard unique, pour son affront de l’instant passé.
    C’en fut trop pour la faelienne qui laissa une larme de rage s’échapper et rouler sur sa joue, en serrant les dents d’amertume.
    Elle eut envie de hurler, mais elle savait ce qui l’attendait.
    « Soixante cinq mille ! » S’exclama fièrement l’un des acheteurs, tonitruant.
     Le commissaire priseur alluma une énième chandelle et attendit. Le silence retomba lourdement, et alors que la flamme de la vente allait enfin mettre fin au supplice de l’adolescente, elle entendit reprendre l’enchère, de la part de cet homme encapuchonné. Amusé, il avait fini par se désintéresser de la scène secondaire pour revenir admirer la suppliciée et prendre part au spectacle.
    « Soixante cinq mille…et une ? » S’était-il contenté d’enchérir avec un petit sourire.
     L’homme bourru et tonitruant de la minute précédente avait sorti des yeux outragés vers le nouveau venu et renchérit de mille unités, vite contré par une nouvelle mise d’une pièce d’or supplémentaire de la part de son nouveau concurrent.
     À chaque remise en jeu, l’homme au capuchon attendait la fin de la bougie pour enchérir. La faery comprit rapidement son but. Il lui faisait payer son affront. Bien plus cher qu’une simple rossée.
     Et même si les larmes coulaient sans discontinuer à présent, son regard doré soutint celui bleu électrique de l’étranger.
     De longues minutes de ce petit jeu se déroulèrent devant son impuissance, mais l’homme bourru hésitait désormais et réduisait ses mises.
     « Soixante quinze mille, et une. » Déclara calmement l’homme, avec un ton doucereux.
     Dans la salle, l’affrontement passionnant était suivi par de nombreuses oreilles.     Cette esclave ne valait largement pas ce prix. Et pourtant, cet étranger encapuchonné s’obstinait.
      Son adversaire ouvrit la bouche alors qu’une bougie s’allumait. Il la referma aussitôt et répéta son ménage plusieurs fois. Finalement, il prit ses affaires et s’en alla précipitamment en bousculant les personnes sur son chemin, vaincu et furieux.
    La minute s’écoula plus lentement que jamais.
    Non. Elle ne voulait pas. Elle ne voulait pas aller avec cet homme. Même ce geôlier lubrique et déterminé à la salir serait un sort plus enviable à ses yeux.
    Lui, cet étranger, avait réussi à la faire souffrir sans même la connaitre ou la toucher.
    Le regard rivé sur la flamme de la bougie, l’esclave la vit vaciller avec terreur, et se consumer lentement. Elle sentait la délectation de cet homme à voir son espoir s’éteindre à mesure que la flamme diminuait. Puis vint le moment fatidique.
    « Adjugée et vendue à 75 001 pièces d’or. Veuillez retirer votre lot au comptoir à droite avec nos agents… » Soupira le Commissaire priseur, soulagée de voir la fin de cette enchère.
     « Non. » Murmura-t-elle inaudiblement, alors que le garde relâchait enfin sa prise, lui-même soulagé d’enfin pouvoir rentrer chez lui au terme de la journée.
      « Non. » Répéta-t-elle plus fort lorsqu’il la poussa sans affection vers le comptoir marchand où l’attendait son « acquéreur ».
       Elle se stoppa durant sa marche,  juste devant l’escalier séparant l’estrade de vente du comptoir.
      « NON. » Se mit-elle à gronder en se retournant furieusement, les yeux brillants d’une ardeur rarement éprouvée chez elle.
    Un cri retentit dans la salle alors que la faelienne esclave nue comme un ver  se saisissait de ses chaînes et entourait durement le cou de son garde. Tout se passa en une fraction de seconde.
    L’esclave sauta sur lui en lui décochant un magistral coup de pied en plein visage, les chaînes en appui autour de sa nuque lui servant a se propulser. Le menton de l’homme partit en l’air dans un craquement sec, alors que la jeune esclave et lui-même tombaient en arrière en direction du sol.
Le choc fut dur mais l’adolescente profita de la masse de l’homme pour amortir la chute et roula sur une épaule pour se relever au plus vite.
    Le regard incertain, devant une foule abasourdie, elle fut rapidement arrêtée par un contingent d’autres gardes alors qu’elle s’approchait du commissaire priseur dans un geste de démence désespérée.
    Elle se mit à crier son mal-être, à hurler son désespoir, à tenter de frapper au rythme des chaînes alors qu’elle encaissait les coups à terre de ses assaillants. Bientôt, elle fut réduite au silence, le souffle court et le corps tuméfié. On la ramassa pour lui passer une sorte de chiffon crasseux sur les épaules et on l’enchaina plus solidement.
    Adossé au comptoir marchand, son acquéreur attendait, impassible. Le regard rivé sur la captive qui avait écopé de jolis cocards dont la couleur devenait de plus en plus précise, il se contenta de dire :
    « 5000 de moins. Vous l’avez amoché. »
    « Mais…mon Seigneur, ce n’est pas conforme à notre marché et je suis sur que… »
    « 10 000 de moins. Vous ne la vendrez plus à personne après ce qu’elle vient de faire. » Siffla-t-il en ricanant.
    « Mon Seigneur vous devez… »
      Un regard cassant fit taire le notaire. Celui-ci déglutit difficilement alors que l’homme encapé dévoilait à son flanc une dague ouvragée.
    « Tu comprends sûrement mieux ainsi. »
    « O-Oui Mon Seigneur. » Murmura le vieux notaire, craintif.
    « Bien, nous disions donc 50 000 pièces d’or. »
     Les yeux ronds du notaire n’y firent rien. L’homme ne paierait que cette somme pour l’esclave, et il ne craignait apparemment pas les représailles économiques et du marché noir. Il devait être puissant. Ou craint.
    Ou les deux à la fois.
    Le commissaire priseur rejoint la conversation alors engagée entre le notaire et l’acquéreur pour venir fondre en excuses sur le comportement outrageant de la marchandise. Il proposa toutes sortes de châtiment en compensation mais l’homme parut agacé :
    « Voyons…Cher ami. »
Il s’avança vers l’adolescente faery aux yeux gonflés par les coups et lui leva le menton en la forçant à avancer ainsi. Elle ne résista pas, mais dans ses yeux brillait toujours cette lueur qui l’avait attiré et poussé à l’acheter.
    Il se mit à sourire de façon étrange en la contemplant :
    « Elle est parfaite bien au contraire. Vous m’avez rarement comblé à ce point. »
    Les deux vendeurs échangèrent un regard inquiet alors que l’homme confiait la laisse en chaînes de fer au garçon qui le suivait comme son ombre sans un mot.
    Ils cheminèrent ainsi, la jeune faelienne les suivant docilement à travers des coursives compliquées.
    Ils finirent par sortir par une porte dérobée dans une maison à l’aspect abandonné. Le jeune garçon abandonna la laisse à son Maître pour sortir le premier.
    Un sifflement servant surement de signal leur parvint quelques instants plus tard. L’homme encapuchonné tira sur la laisse et la faery captive le suivit à l’extérieur.
    Ils marchèrent dans une forêt marécageuse, silencieuse et malodorante durant presque une heure, sans échanger un seul mot.
    De temps en temps, ils s’arrêtaient et recommençaient le manège. Le garçon allait plus avant, puis sifflait. Et elle reprenait la marche, enchainé à ce nouveau Maître dont elle ne savait que penser.
    Une nouvelle heure passa et enfin, le cercle infernal se brisa. Le Maître les fit s’arrêter d’une voix sèche et confia la laisse à son garçon.
    « Je vais ouvrir le portail, veille à ce qu’elle reste sage. »
    Il s’avança de quelques mètres devant eux, et la faery captive se demanda si elle avait le droit de regarder. Elle le fit d’abord timidement, puis voyant que le garçon ne bronchait pas à son essai, s’arrogea le droit de porter un œil attentif aux évènements. Elle avait du mal à essayer d’ouvrir les yeux, car ils étaient désormais cerclés d’un bleu tirant vers le noir, et tout effort oculaire devenait vite insupportable. Maintes fois sur le chemin, elle avait préféré s’en remettre à ses guides et fermer les paupières.
    Le Maître avait entamé une sorte d’incantation rituelle, dans une langue que la faelienne ne reconnut pas. D’étranges syllabes aux consonances particulières sortaient de sa bouche et coulaient tel un flot continu. Bientôt, quatre pierres autour de lui vinrent s’élever et tourner autour de sa silhouette sombre.
    Le cercle gagna en vitesse et en hauteur jusqu’à ne plus distinguer ses composants. Alors s’ouvrit la chose la plus lumineuse que l’esclave ait pu contemplé de sa courte existence : une porte de lumière blanche intense et pure, où sans plus attendre, le Maître s’engouffra.
    Elle leva un regard effrayé vers celui qui tenait sa laisse. Le jeune garçon rabattit une capuche sur sa tête et en fit de même avec la jeune fille, l’aidant à enfiler une sorte de cape qu’il referma comme il le put à cause des entraves. S’autorisant un vague sourire envers elle, celle-ci s’étonna.
    « Viens. » fit-il d’une voix douce et avenante.
    L’esclave ne connaissait que trop bien ces individus doucereux. Ce sont eux qui frappaient les plus forts à la mine. Mais elle se contenta de le suivre. Elle avait appris à ne pas les mettre en colère.
    Le garçon traversa le premier le portail, tenant toujours fermement la laisse et attirant inexorablement la faelienne vers cette étrange porte. Au dessus d’elle flottait toujours ce cercle magique de quatre pierres en rotation rapide.
    Sur le sommet de son crâne, les oreilles de chat blanches et noires qui l’ornaient se baissèrent lentement, signe de non-assurance.
        Puis elle pénétra dans la lumière.
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refletoriental2021 · 3 years
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Soraya - سريّا Tag une Soraya que tu apprécie 💌 Soraya est une personne avec un fort, mais aussi un très mauvais caractère. Néanmoins, c'est quelqu'un de très sympathique avec qui on aime passer du temps. Elle a aussi l'âme d'une séductrice, elle voit tous les hommes à ses pieds et compte bien en profiter pour obtenir tout ce dont elle a envie. D'ailleurs, Soraya rêve de choses toujours plus belles et son compagnon devra lui offrir tout ce qu'elle désire. Elle a tendance à se comporter comme une princesse. De plus, c'est une femme possessive et très jalouse qui n'hésitera pas à attaquer si on s'approche de trop près son conjoint. Dans la vie de tous les jours, elle se fixe des objectifs et se donne toutes les cartes en main pour les réussir. Elle a un esprit de battante et qu'importe les difficultés elle n'abandonne pas facilement. #refletoriental #soraya #soraïa #soso #prenom #prenomturc #prenomarabe #prenomancien #prenomdefille #prénom #prenoms #prenomfille #prénomfille #calligraphiearabe #arabe #prenomfeminin #prenomarabe #prénomarabe #prenombebe #significationprenom #girlsnames
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pubetsociete · 4 years
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Il est évident que l’on veut faire ressortir les bénéfices du parfum, c’est à dire  de se sentir plus séductrice et d'augmenter la confiance en soi. Jusque-là ça appartient à l'entreprise. Cependant, la femme est dénudée et tient dans ses mains un chapeau melon qu'elle utilise pour cacher ses seins. Cet accessoire était typiquement réservé aux hommes et, donc on peut déduire rapidement que, selon Chanel, le parfum sert uniquement à plaire aux hommes. C’est très problématique. Il ne faut pas oublier que la publicité influence grandement comment les gens pensent et se comportent en société. Il est important de ne pas mettre de l'avant des messages qui incitent les femmes à faire n'importe quoi pour plaire à leurs partenaires. Les publicitaires ont une responsabilité sociétale et doivent agir en tant que modèles, ce qui n'est vraiment pas le cas dans cette publicité.
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franckdoutrery · 4 years
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Du gaz dans l’eau
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C’est une histoire qui fait pschitt. Elle se passe à la télé, dans l’interruption publicitaire, celle qui permet parfois de répondre à un petit besoin. Comme tant d’autres pubs, elle passe et repasse ad nauseam, jusqu’à la nausée. En outre elle se fait remarquer par l’inversion des rôles entre parents et enfants. Ça commence par une fille (d’une dizaine d’années ?) qui interpelle son père : « Mais qu’est-ce que tu fais ? » En effet, il y a de quoi s’étonner : il s’apprête à boire de l’eau. Pas dans un verre ou un gobelet, mais directement au goulot d’une bouteille. Or en écoutant la fille, on comprend que le problème, ce n’est ni de boire de l’eau, ni de le faire directement au goulot, mais de boire dans une bouteille en plastique. Et si les parents normaux sont censés apprendre les bonnes manières aux enfants, c’est ici l’enfant qui s’érige en donneuse de leçons. Car elle enseigne sur un ton de reproche : « Mais c’est quoi ? Tu ne sais pas que … ? » C’est donc un rappel à l’ordre, un rappel de ce que son père sait à coup sûr, mais dont il devrait tirer toutes les conséquences pour se comporter autrement.
Et quel est ce savoir que prône la donzelle ? Que le plastique pollue déjà tous les océans. Et si on continue à boire de l’eau dans des bouteilles en plastique, on va polluer toute la terre entière. Elle dit bien « toute la terre entière », ce qui donne l’impression que c’est doublement dangereux. Ce n’est pas seulement toute la terre qui va crouler sous le plastique, mais aussi la terre entière !
Là-dessus la séquence s’interrompt deux secondes pour montrer le père rentrant à la maison avec un pack de six bouteilles d’eau gazeuse en plastique, qu’il traîne comme un boulet de forçat. Le message est clair : arrêtons cette corvée, qui de surcroît nuit à l’environnement ! Et pour ceux qui n’auraient pas compris, la fille s’adresse à son père, en faisant des deux mains le geste qu’il faut : « Alors, t’attends quoi pour dire stop ? » Oui mais, chère enfant, dire stop à quoi ? À boire de l’eau ? Certainement pas ! À boire de l’eau gazeuse ? Pas davantage ! (Bien au contraire, comme on le verra plus loin.) Le seul ingrédient auquel il faut dire stop, c’est la bouteille en plastique ! Mais comment y arriver ? La solution (la seule !), c’est d’acheter leur machin, leur machine, pour fabriquer de l’eau gazeuse à partir de l’eau du robinet. Avec cette panacée, plus besoin d’acheter et de transporter cette eau dans des bouteilles en plastique. Grâce à cet engin, tous les océans seront propres ! Toute la terre entière sera purifiée.
Suit alors une image somptueuse d’un grand verre d’eau où baignent des glaçons et un zeste de citron. C’est un condensé de ce qu’on peut désirer quand on a soif : une fontaine claire, fraîche et surtout pétillante, dans un beau verre transparent. Et une voix de femme accompagne cette image séductrice en susurrant tout le bien qu’il faut penser de la chose. Avec cette conclusion conçue pour fermer les bans : Bon pour nous, meilleur pour la planète !
Chapeau, les fils de pub ! C’est bien pensé tout ça ! Pas un instant le spectateur n’est tenté par l’idée qu’on pourrait vivre sans eau gazeuse, en buvant tout simplement de l’eau du robinet. Mais l’astuce sublime, c’est l’argument écologique. Il ne vous a pas échappé qu’à l’instar de Greta Thunberg, les jeunes font ces temps-ci l’école buissonnière pour manifester en faveur de la planète. Et vous vous êtes dit : prenons une fille encore plus jeune que Greta, pour faire la leçon, non aux dirigeants du monde entier, mais à son père ! C’est donc par sa bouche que vous nous posez la question rhétorique : « Vous n’en avez pas assez de toute cette pollution au plastique ? » Nous on a envie de répondre : « Si, bien sûr ! Chaque bouteille de plastique en moins sera un plus pour la planète. Mais on s’étonne que vous limitiez votre lutte contre ce déchet à la suppression de contenants qui rendent indispensable l’achat de votre gadget. Vous n’ignorez pas que bien d’autres boissons se vendent dans ce genre de bouteilles : eaux minérales, sodas, jus de fruits, et autres boissons énergisantes. Au vu de ce qu’on trouve dans les parcs à conteneurs, la consommation écoresponsable n’est pas encore pour demain. Entre-temps vous aurez quand même vendu votre engin à des milliers d’exemplaires (dans toute la terre entière ?), et à moyen terme ils rejoindront les mêmes parcs, mais dans d’autres conteneurs. Sans oublier que la consommation quotidienne des boissons qui font pschitt risque de déteindre sur celle des sodas sucrés, qui est une des causes principales de l’obésité infantile. »
Mais il faut que la pub se clôture sur une note optimiste. C’est encore la petite chipie, celle qui a fait la leçon à son père, qui y pourvoit. On la voit sourire d’aise après avoir bu une gorgée d’eau gazeuse produite par l’engin miraculeux en question. Et elle gazouille de plaisir, comme quand on se dit que « ça fait du bien par où que ça passe ».
Vous ne trouvez pas qu’avec cette pub en faveur du gaz dans l’eau, il y a comme de l’eau dans le gaz ?
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worldofwomenfr · 5 years
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8 types de femmes selon Des études de psychologie
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Nous vivons dans un monde et à une époque où chacun est unique, créé spécialement avec ses propres traits de personnalité. Cependant, les spécialistes ont déterminé qu'il existait 8 types principaux de femmes - la Playette, le papillon social, le romantique plein d'espoir, la Cendrillon, la danseuse privée, la séductrice, le connaisseur et la femme moderne. Chacune de ces femmes a ses propres traits de personnalité qui la rendent unique en ce qui concerne ses désirs et les méthodes qu'elle utilise pour obtenir ce qu'elle veut.
1. LA PLAYETTE
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Ce type de femme est une combinaison unique d'idéaliste, de denier et de testeur. La Playette est comme un iceberg, avec tant de choses à découvrir sous la surface. Elle a tendance à rester secrète dans sa vie personnelle et à faire preuve de prudence lorsqu'il s'agit d'exprimer ses émotions. En règle générale, la Playette est modestement vêtue et est un excellent observateur. Les désirs de la Playette consistent à trouver la relation parfaite. En termes clairs, elle souhaite qu'un homme la balaie littéralement des pieds. Elle cherche un homme qui l'inquiéterait, la séduirait, l'apprivoiser et et continuerait à se battre pour elle. La Playette obtient toujours ce qu'elle veut, atteignant ses objectifs par différents moyens. Elle utilise divers tests et essais pour protéger son cœur des hommes. De plus, elle essaie de ralentir la progression d'une relation sexuelle afin de prouver à son partenaire qu'elle a le contrôle.
2. LE PAPILLON SOCIAL
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Aussi connu sous le nom de «fêtarde», le Social Butterfly est cette jolie fille énergique qui fait la fête. Elle est une combinaison de justicier, de testeur et d’idéaliste, à la manière d’un papillon attrayant, magnifique et extrêmement difficile à attraper. Cependant, le Social Butterfly est assez différent de la Playette, car elle adopte une approche agressive. Le problème avec ce comportement est que le papillon social aime être le chasseur. La plupart des hommes ont peur de ces femmes, car ils pensent que les hommes devraient les chasser, et non l'inverse. The Social Butterfly aime essayer différents types et goûter à différents styles. Elle finira probablement au lit avec un mec juste parce qu'il est confiant, riche, bien habillé ou sexy. Cependant, ce type de femmes n'est pas prêt pour le mariage ou une relation sérieuse.
3. L'espoir romantique
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Bien que cette personnalité type soit quelque peu démodée, de nombreuses filles et femmes attendent toujours le chevalier en armure étincelante pour sauver la situation. L’espoir principal de Espoir Romantique est d’avoir une relation durable, c’est pourquoi elle est sincère et extrêmement féminine. En ce qui concerne ses désirs, le Hopeful Romantic ne veut rien de plus qu'un homme doux, patient et romantique. Les filles romantiques pleines d'espoir ont avant tout besoin de force émotionnelle et de sécurité. Le romantique plein d'espoir recherche l'épanouissement émotionnel et la gratification sexuelle d'un seul homme. Sa nature domestique en fait la femme idéale qui ne trompera jamais son mari, sauf dans des circonstances extraordinaires.
4. LA CINDERELLE
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Le type Cendrillon est toujours sexy, d'une beauté exceptionnelle, mais mature et élégant. Elle est assurément une tournure qui cherche toujours un homme brillant à ses côtés. Cependant, comme elle est très passionnée et se réchauffe rapidement, elle a tendance à plonger dans les mauvaises relations, de sorte qu'elle finit par être déçue et le cœur brisé. La Cendrillon recherche des hommes qui allient à la fois sensibilité et force. Elle recherche les hommes complexes et ceux qui sont forts dans tous les domaines. De plus, elle a envie de bien avoir du sexe, mais elle est aussi centrée sur les relations et les sentiments. La stratégie de Cendrillon pour trouver le bon gars dépend principalement de son humeur. Cependant, attendez-vous d'une Cendrillon à avoir une vision à l'ancienne de la relation amoureuse - l'homme devrait payer au restaurant, il devrait la conduire à la maison, etc.
5. LA DANSEUSE PRIVEE
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The Private Dancer est un personnage à la fois testeur, négateur et réaliste. Les femmes qui appartiennent à cette catégorie sont des donneuses, car elles aiment partager tout ce qu'elles ont avec l'homme qu'elles aiment. C’est dans leur nature d’aider, de contribuer et de donner. Bien qu'elle soit extrêmement excitée et adore avoir des relations sexuelles, une danseuse privée ne le montrera pas au début. Au lieu de cela, elle pourrait rechercher la confiance en soi dans son entourage. La danseuse privée est très indépendante et orientée vers une carrière. Elle commence généralement à chercher un mari au début de la trentaine, après avoir occupé un bon poste dans une entreprise.
6. LA SÉDUCTRICE
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Comme son nom l'indique, la séductrice adore séduire. C'est une femme très confiante et indépendante, capable d'intimider beaucoup d'hommes. La plupart de ses désirs ont tendance à se focaliser sur le sexe. Elle aspire à un mec qui est difficile à séduire et qui est capable de la rendre sexy en permanence. À un moment donné, elle voudra peut-être fonder une famille, mais la Séductrice voudra avoir des relations sexuelles et des conversations normales.
7. LE CONNOISSEUR
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Ce type de personnalité présente un contraste intéressant - extrêmement difficile, mais elle aime donner. Pour elle, le sexe est quelque chose de spécial et d’unique, résultant d’une relation personnelle. La connaisseuse protège ses émotions, mais elle sera également dévouée, attentionnée et extrêmement compétente. Le défi avec la connaisseuse est qu’elle devient extrêmement attachée à vous une fois que vous couchez avec elle, ce qui entraîne divers arguments et problèmes. Son homme idéal est celui qui se bat pour elle. Elle cherche une relation à long terme, pas seulement pour un rapport sexuel.
8. LA FEMME MODERNE
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Réaliste, justicière et extrêmement indépendante, la femme moderne a un bon travail, des objectifs ambitieux et elle adore sortir avec elle. La femme moderne veut un gars avec une forte pulsion sexuelle, des objectifs et une grande confiance en soi. Vous n'avez pas besoin d'être extrêmement beau ou au lit pour être choisi par une femme moderne. Si une femme de cette catégorie est célibataire et excitée, elle cherchera certainement un mec pour elle. Elle peut aller au gymnase, se joindre à un club de danse, devenir bénévole ou passer une nuit par semaine au club. En fin de compte, la femme moderne veut être avec le bon gars, mais elle peut facilement faire face sans un petit ami. Read the full article
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page-a-pages · 7 years
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Devenir Rosie
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Dans sa version originale, Becoming Rosie est le résultat, le condensé d’une recherche menée par Shreyas R. Krishnan afin d’en faire une bande dessinée publiée à compte d’auteur. Aujourd’hui, sa traduction en français est éditée par la maison d’édition Cambourakis dans une jolie facture, souple et à rabats. La mise en page et les dessins à la gouache sont très agréables, le bleu, le rose pâle, le jaune et le rouge alternent sur un beau papier. A la lecture, c’est à la fois simple et complexe. Par curiosité, on se retrouve à aller plus loin, pour bien comprendre, car souvenez-vous qu’il s’agit d’une sorte de « digest ». 
Il existe quantité d’études, d’articles sur Rosie, personnage imaginaire créé lors de la Seconde Guerre mondiale, icône, symbole de l’émancipation féminine. La plupart sont en anglais dont cet article écrit par la même Shreyas R. Krishnan! https://www.rockwell-center.org/essays-illustration/a-rosie-is-a-rosie-is-a-rosie-by-shreyas-krishnan/. Le sujet est passionnant et pose beaucoup de questions. Pour les paresseu.ses.x qui n’iront pas plus loin que mon article, tout est parti d’une chanson et d’une campagne d’incitation dont le but était que les femmes s’engagent dans les usines pour remplacer les hommes partis au combat. Ainsi est né un premier portrait de femme, en bleu de travail, un fichu rouge sur la tête, qui retrousse sa manche d’une main et serre le poing de l’autre. Un second suit rapidement. Aujourd’hui encore le premier est détourné, le symbole du bras plié, le poing dressé utilisé dans des contextes et des cultures très différents ; même par Michèle Obama qui y a ajouté le fameux « Yes we can!»
L’édition de Cambourakis me semblerait idéale augmentée d’un cahier de documents d’archives et d’explications sur les différentes théories du genre citées. Elle insisterait également sur le fait que si les femmes pendant la guerre ont remplacé les hommes au travail, elles ont vite dû retourner à leur vie au foyer par la suite. Une telle édition trouverait sa place – j’espère – dans les écoles. Il est des choses qu’il est bon de rappeler de nos jours. Never give up ! So Cambourakis, You should do it!
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Durant la Seconde Guerre mondiale donc, Rosie incarna une nouvelle femme américaine, celle qui remplace les travailleurs partis au front. Pour ce faire, il fallut que sa représentation soit celle d’une femme « normale » et non plus le canon esthétisé de la femme au foyer comme c’était le cas auparavant. On la déféminisa en quelque sorte, puisqu’elle allait devoir entrer dans le rôle masculin d’ouvrier. Wonder Woman apparaît à la même époque: malgré sa tenue sexy, elle a néanmoins une carrure plus musclée que les héroïnes habituelles et endosse le rôle de sauveur dévolu jusqu’alors aux super héros mâles. Il y a chez ces deux héroïnes un glissement vers des attributs associés à la masculinité, et tout particulièrement: le muscle. Et il s’agit là d’une évolution de l’image de la femme par rapport aux appels à l’engagement par les femmes lors de la Première Guerre mondiale.
Krishnan étaye sa bande dessinée d’exemples qui vont au-delà de l’appel au patriotisme durant les deux guerres et s’appuye sur les études de théoricien.ne.s féministes et du genre comme Laura Mulvey,  Judith Butler, Jack Halberstein et Janet Hyde qui méritent quelques explications.
Celle de Butler est la suivante: Le genre est un processus de construction sociale de la différence des sexes. C’est également un processus producteur de catégorisation (masculin, féminin) et, par la même, de hiérarchisation sociale. La distinction de genre ne se limite donc pas à la simple distinction de sexe. Les distinctions sociales, culturelles doivent être prises en compte tout comme la contextualisation. En effet, le genre se fabrique certes, institutionnellement mais également culturellement. Au-delà des différences biologiques naturelles, l’identité du genre (femme ou homme) est une construction sociale, qui se fait par la performativité, dans un but de reconnaissance sociale. La performativité de Butler inclut non seulement la façon de parler, mais aussi les comportements, les attitudes et les gestes par lesquels l’individu performe un genre, féminin ou masculin, et se conforme au modèle « femme » ou « homme » construit par la société. Ces modèles apparaissent dès le plus jeune âge : le « jeu » est créé par l’éducation, les contraintes, l’identification. (Tiré de Wikipedia)
Mentionnée dans le livres, la scophilie est le plaisir de regarder. Elle est souvent associée au voyeurisme. Laura Mulvey y voit une projection où celui qui regarde s’identifie à défaut d’être lui-même. Avec Rosie, la femme américaine pouvait enfin se projeter dans une image qui lui ressemblait vraiment. Quitte à revêtir et adopter des attributs liés à la masculinité, c’est à dire aux comportements considérés comme caractéristiques du sexe masculin.
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Dans Devenir Rosie, Krishnan explique que les fameux modèles du dessinateur Coles Phillips qui faisait les couvertures des magazines dans les années 20 ont durablement inspiré les dessinateurs des années 40. À la différence que la représentation de la femme de Phillips en faisait une créature séduisante, voire séductrice, objet de fantasme alors que la Rosie de Norman Rockwell met en avant d’autres atouts.
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Que de chemin parcouru avec une question en suspens: Rosie peut-elle être un symbole féministe alors que « l’émancipation » accordée aux femmes pendant la guerre fut de courte durée ? On sait également que Beyoncé qui s’est mise en scène dans un remake de l’affiche de Miller a pu être critiquée, sa posture féministes semblant incompatible avec certaines de ses tenues de scènes, voire les paroles de ses chansons. Concluons sur l’idée que ce qui est intéressant dans les versions contemporaines de Rosie, par rapport à l’époque des illustrateurs Philips, Miller et Rockwell, c’est que ce sont enfin des femmes qui se représentent, et se ré-approprient une image avec laquelle les hommes ont parfois joué de manière assez opportuniste.
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  P.S. Parce que le sujet s’y prête et “à l’américaine”... Bravo à ma fille Loraine et son engagement : elle a découvert “Becoming Rosie” lors d’un voyage à Baltimore, ville où travaille Shreyas Krishnan, l’a recommandé à Cambourakis et me l’a fait découvrir. Merci pour ses corrections et suggestions.
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omagazineparis · 5 months
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La représentation des femmes dans les médias
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La représentation des femmes dans les médias a toujours été un sujet brûlant. Si les médias reflètent et façonnent la société, la manière dont les femmes y sont représentées influence profondément les perceptions et les attitudes envers le genre. Examinons cette représentation et ses implications. Historique de la représentation des femmes dans les médias Une image stéréotypée Pendant des décennies, les femmes étaient souvent cantonnées à des rôles de mères, d'épouses ou de séductrices. Rarement présentées en tant que leaders ou expertes, elles étaient plutôt reléguées au second plan. L'évolution progressive Avec les mouvements féministes et la prise de conscience sociétale, la représentation des femmes a commencé à évoluer. Elles sont devenues plus présentes et dans des rôles plus variés. Les médias modernes et la représentation des femmes Une présence accrue mais… Aujourd'hui, les femmes sont bien plus présentes dans les médias. Cependant, des problématiques subsistent, comme la sexualisation excessive ou la surreprésentation de standards de beauté irréalistes. Les femmes de pouvoir dans les médias Les femmes leaders, PDG ou politiciennes, ont plus de visibilité médiatique. Toutefois, leur représentation est parfois biaisée, se concentrant davantage sur leur apparence ou leur vie personnelle plutôt que sur leurs compétences. Les conséquences de cette représentation Impact sur l'image de soi La manière dont les femmes sont représentées influence l'image que les femmes ont d'elles-mêmes. Les standards de beauté irréalistes peuvent engendrer des complexes et des troubles du comportement alimentaire. Influence sur les jeunes Les jeunes filles, grandes consommatrices de médias, sont particulièrement influencées. Leur perception d'elles-mêmes et de ce qu'elles peuvent accomplir est façonnée par ces représentations. Vers une meilleure représentation Les médias responsables Certains médias s'efforcent de briser les stéréotypes, mettant en avant des femmes inspirantes, fortes et diversifiées. Ces efforts doivent être salués et encouragés. A voir : Comment définir l’inclusion sociale ? Le rôle du public Le public, en tant que consommateur, a un rôle à jouer en soutenant les médias qui offrent une représentation équilibrée et en critiquant ceux qui perpétuent les stéréotypes. La représentation des femmes dans les médias est un reflet de la société, mais elle influence également cette même société. Si d'énormes progrès ont été réalisés, il reste encore du chemin à parcourir pour que chaque femme puisse se voir et se reconnaître de manière équitable et réaliste dans les médias. Read the full article
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laurent-bigot · 7 years
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NOTORIOUS (Les Enchaînés) – Alfred Hitchcock (1946) avec Cary Grant, Ingrid Bergman
Il est des sujets qui donnent des ailes à Hitchcock. L’amour en fait partie. Le film sorti en 1946, sur lequel le réalisateur avait commencé à travailler avec son scénariste Ben Hecht avant même la fin de la guerre, transcende les genres cinématographiques et atteint au chef-d’œuvre absolu. Plus encore qu’avec le scénario, c’est derrière la caméra qu’Hitchcock donna la mesure de son talent, façonnant Notorious au gré du tournage avec une maîtrise vérifiée à chaque instant.
NOTORIOUS (Les Enchaînés) – Alfred Hitchcock (1946) avec Cary Grant, Ingrid Bergman, Claude Rains
Amour contre poison
Pour racheter le passé de son père, Alicia accepte d’infiltrer un groupe d’espions nazis… Mais la vie d’agent double comporte des risques. Découverte, Alicia est empoisonnée. Un seul antidote : l’amour.
NOTORIOUS (Les Enchaînés) – Alfred Hitchcock (1946) avec Cary Grant, Ingrid Bergman
C’est en pleine guerre que naquit le projet de Notorious. En août 1944, la chef du département littéraire de David Selznick informait son patron «[Hitchcock] paraît vraiment désireux de tourner une histoire où la confiance aurait une place très importante et où Ingrid Bergman, à laquelle il tient beaucoup, pourrait jouer le rôle d’une femme méticuleusement formée pour accomplir une mission de confiance exceptionnelle, au point d’épouser un homme qu’elle n’aime pas. » Avant même que son producteur ait eu le temps de réagir, Hitchcock partait pour Londres. Il en revint avec un synopsis complet de Notorious. Restait à décider Selznick. Ce ne fut pas difficile. Alors que Spellbound (La Maison du docteur Edwardes) prenait sa forme définitive, Selznick put se convaincre que ce serait un succès (la sortie du film allait bientôt lui donner raison), et – on ne change pas une équipe qui gagne ! – il fut enchanté de relancer le trio Alfred Hitchcock, Ingrid Bergman, Ben Hecht (le scénariste) sur un nouveau projet.
NOTORIOUS (Les Enchaînés) – Alfred Hitchcock (1946) avec Cary Grant, Ingrid Bergman, Claude Rains
Trois semaines durant, enfermés, Hecht et Hitchcock travaillèrent sur les principales scènes du film, que le réalisateur récrivait la nuit… Le scénario prenait forme, l’histoire s’étoffait et de nouveaux éléments venaient s’y greffer. Ainsi, l’uranium fit son apparition et le profil des méchants se précisa. Hitchcock eut beau expliquer à Selznick que l’uranium n’était qu’un MacGuffin, le producteur n’aimait guère l’idée. Il avait reçu une lettre du F.B.I. l’informant de la volonté des services secrets américains d’avoir un droit de regard sur le scénario. Pour cette raison, et parce qu’il était occupé – voire préoccupé – par la production de Duel in the Sun (Duel au soleil) de King Vidor ; Selznick choisit de se débarrasser de son trio gagnant. Il vendit, en tant que « package» dira Hitchcock, le réalisateur, son scénariste et son actrice à la R.K.O. pour la somme de 800 000 dollars, plus 50 % des bénéfices.
NOTORIOUS (Les Enchaînés) – Alfred Hitchcock (1946) avec Cary Grant, Ingrid Bergman
L’épure et la rime
Le tournage commença en octobre 1945. Il dura jusqu’à la mi-janvier 1946, et des prises supplémentaires furent nécessaires, en janvier d’abord, puis en avril. De fait, malgré le temps consacré au scénario, Hitchcock avoua avoir « fini le découpage technique presque au fil de la production ». Le film y gagna. Le réalisateur mit tout son talent au service d’un découpage technique d’une grande cohérence et d’une grande fluidité, faisant preuve d’une incroyable capacité d’adaptation et de réaction durant le tournage. Le résultat selon Truffaut est que le film atteint « le comble de la stylisation et le comble de la simplicité. » La simplicité, c’est bien ce à quoi Hitchcock s’attacha durant ces journées de tournage, et plus encore lors des prises de vues supplémentaires, en janvier et en avril. Au fur et à mesure que la production avançait, il élimina le superflu et renforça ainsi la cohérence de l’ensemble. Comme l’a remarqué Bill Krohn, plus que jamais, sur le tournage de Notorious, Alfred Hitchcock « écrit avec la caméra ».
NOTORIOUS (Les Enchaînés) – Alfred Hitchcock (1946) avec Cary Grant, Ingrid Bergman, Claude Rains, Louis Calhern
La comparaison du scénario original et du film fini en témoigne. De nombreuses scènes écrites s’avérèrent inutiles après qu’Hitchcock eut filmé tel ou tel plan. Ainsi, Prescott devait apparaître dans plusieurs séquences où il aurait témoigné de sa compréhension des sentiments et de la position de Devlin vis-à-vis d’Alicia. Le Simple fait d’introduire le regard de l’agent sur la bouteille de champagne oubliée par Devlin, lorsqu’il apprend la teneur de la mission, nous fait comprendre que Prescott est au courant de ce qui se trame entre les deux personnages. Dès lors, toute scène supplémentaire semblait inutile. De la même manière, le regard de Devlin sur Alicia qui se penche vers le hublot de l’avion arrivant à Rio en dit plus que n’Importe quel dialogue. La relation entre les deux amants fut aussi réduite à l’essentiel.
NOTORIOUS (Les Enchaînés) – Alfred Hitchcock (1946) avec Claude Rains, Leopoldine Konstantin
C’est également au cours du tournage que la structure en écho du film, faite de multiples correspondances, trouva sa forme parfaite. Notorious regorge de rimes visuelles ou symboliques. La sortie d’Alicia du tribunal où son père a été condamné est en parfaite symétrie avec sa sortie finale de la demeure de Sebastian. La gueule de bois d’Alicia à Miami annonce son empoisonnement. Le baiser-travelling à l’hôtel rime avec l’étreinte finale, quand Devlin sort Alicia de chez les Sebastian. Le champagne oublié par Devlin préfigure celui de la réception… Mais Hitchcock fit également rimer certains détails. Ainsi, ce n’est qu’après avoir tourné le panoramique sur la bouteille de champagne oubliée par Devlin et le regard compréhensif de Prescott que le réalisateur effectua deux prises supplémentaires qui introduisirent de nouvelles rimes visuelles : le plan où Devlin regarde Alicia dans l’avion et celui où Prescott observe Devlin alors qu’Alicia se prépare pour sa première visite chez les Sebastian .
NOTORIOUS (Les Enchaînés) – Alfred Hitchcock (1946) avec Cary Grant, Ingrid Bergman, Claude Rains, Leopoldine Konstantin
Qui est mon amour ?
Who is My Love ? Qui est mon amour ? Tel est le titre auquel Hitchcock avait d’abord pensé en réfléchissant au projet de ce qui allait devenir Notorious. Et, des années plus tard, le réalisateur confirmera son sentiment premier : « Le film tout entier fut conçu comme une histoire d’amour. » L’art d’Hitchcock réside dans sa capacité à fusionner les deux thèmes, celui de l’amour et celui de l’espionnage. L’histoire d’amour et le récit d’espionnage évoluent non seulement parallèlement, mais ils s’alimentent et se renforcent l’un l’autre. Le suspense amoureux rythme l’intrigue politique, et vice-versa. Ainsi, chaque avancée plus avant dans la sordide entreprise nazie est le résultat d’un défi amoureux. Alicia accepte sa mission en espérant que Devlin s’y opposera ; elle a le même espoir quand Alex fait sa demande en mariage. Le comportement de Devlin est identique. C’est toujours dans l’espoir qu’elle refusera (et qu’elle refusera par amour pour lui) qu’il feint l’indifférence. De la même manière, c’est l’amour qui détermine le comportement des deux personnages. Il faut voir le visage illuminé d’Alicia après qu’elle soit tombée amoureuse, et avant même le premier baiser. À son arrivée à Rio, elle abandonne son cynisme du début, devient enjouée et oublie même de boire.
NOTORIOUS (Les Enchaînés) – Alfred Hitchcock (1946) avec Cary Grant, Ingrid Bergman
Seul le poids du passé s’oppose à l’épanouissement de cet amour. La réputation d’Alicia alimente les remarques des agents américains. Devlin lui-même croit un moment qu’Alicia a repris ses habitudes de séductrice alcoolique. Et c’est bien son passé (en tant que fille de nazi) qui permet à Alicia d’infiltrer la demeure des Sebastian et d’approcher les secrets du groupuscule allemand. Tout le poids de ce passé semble même décourager l’intéressée. Notorious rejoint ainsi le grand thème hitchcockien du passé venant hanter le présent développé dans des films comme Rebecca, Spellbound, ou Vertigo (Sueurs froides).
NOTORIOUS (Les Enchaînés) – Alfred Hitchcock (1946) avec Ingrid Bergman, Claude Rains, Leopoldine Konstantin
L’amour de Sebastian pour Alicia est plus franc et direct que celui de Devlin. Il est aussi plus complexe. Comme souvent chez Hitchcock (que l’on pense au Bruno Anthony de Strangers on a Train (L’Inconnu du Nord-Express) ou à Norman Bates dans Psychose), la sexualité d’Alex est très fortement déterminée par son rapport à sa mère. La jalousie de Mrs Sebastian vis-à-vis des femmes qu’il convoite le marque d’une manière évidente. Et c’est vers sa mère qu’Alex se tourne lorsqu’il dévoile le double jeu de sa femme. Son image apparaît alors dédoublée par un miroir comme s’il était à la fois le fils et le mari. Un portrait de lui repose sur un guéridon de la chambre maternelle à la place qu’occuperait habituellement la photo du mari. Cette mère prend d’ailleurs des allures tout à fait masculines lorsque, réveillée par son fils qui vient lui demander conseil, elle allume virilement une cigarette. De cette situation découlent les tendances homosexuelles de Sebastian (qui annoncent celles de Bruno Anthony). À deux reprises dans le film, Alex fait remarquer que Devlin est très séduisant. Pour séduire Alexander ; Alicia se transforme en homme : elle est vêtue en amazone. Et lorsqu’il découvre le véritable rôle d’Alicia, Alex annonce à sa mère : « Je suis marié à un agent américain », exactement comme s’il s’agissait d’un homme.
NOTORIOUS (Les Enchaînés) – Alfred Hitchcock (1946) avec Ingrid Bergman, Claude Rains
“[Claude Rains et Ingrid Bergman] : C’était un bon couple, mais, dans les plans rapprochés, la différence de taille était si forte que, si on voulait les avoir tous les deux dans le cadre, il fallait monter Claude Rains sur des cales. A un certain moment, on les voyait tous deux arriver de loin, et comme ils se rapprochaient de nous à la faveur d’un panoramique, il était impossible de faire monter Claude Rains brusquement sur une cale ; il a donc fallu construire un espèce de faux plancher qui s’élevait progressivement ! ” Alfred Hitchcock
NOTORIOUS (Les Enchaînés) – Alfred Hitchcock (1946) avec Cary Grant, Ingrid Bergman
Blanche Neige et les sept nazis
Alicia est la Belle au bois dormant que le baiser de Devlin va réveiller, rompant la malédiction dont elle est victime. Cette malédiction, c’est celle de Sebastian et de ses relations nazies. On a très justement comparé ce personnage à Hadès emmenant Perséphone au royaume de l’Enfer. C’est bien en enfer qu’Alicia pénètre lorsqu’elle se rend pour la première fois chez les Sebastian. Hitchcock nous le montre en donnant à chacune des présentations (la mère, puis les convives) une allure hautement inquiétante. Et ce n’est pas un hasard si, lors de cette visite, Alicia est vêtue entièrement de blanc. Cette fois, Blanche Neige sera empoisonnée par une tasse de café. Dans cet antre infernal, le Diable, le Mal absolu, ce n’est pas Alexander, mais sa mère. Alexander, comme beaucoup de méchants hitchcockiens (Phillip Vandamm dans North by Northwest (La Mort aux trousses) en est l’exemple le plus caractéristique) n’est pas antipathique. Il est attentionné, élégant, aime réellement sa femme, et semble réprouver quelque peu les méthodes expéditives de ses collègues nazis qui n’hésitent pas à liquider l’un des leurs dès lors qu’il représente une menace. Mrs Sebastian, au contraire, incarne réellement tout le mal. Sa froideur et sa droiture sont inquiétantes dès sa première apparition. C’est elle qui suggère d’empoisonner Alicia. Bien que discrète, elle règne sur ces lieux maléfiques. Dans cet univers, le parcours d’Alicia prend une forme très symbolique. Au point que Bill Krohn a pu écrire à son sujet : « Sa dégradation morale et sexuelle tient lieu d’une forme de crucifixion particulièrement féminine. »
NOTORIOUS (Les Enchaînés) – Alfred Hitchcock (1946) avec Cary Grant, Ingrid Bergman
Bien que la référence à l’enfer soit une allégorie, et bien qu’Hitchcock ait affirmé que Notorious était, avant tout, une histoire d’amour, l’élément politique est très présent. L’engagement d’Hitchcock n’était pas nouveau. Le réalisateur avait ostensiblement affiché ses positions interventionnistes et anti-fascistes dans des films comme The Lady Vanishes (Une Femme disparaît) ou Saboteur (La Cinquième colonne). En juin 1945, il s’était rendu en Angleterre pour effectuer le montage d’images de la libération de camps de concentration filmées par les alliés (le film, Memory of The Camps, fut enterré par le gouvernement britannique et ne sortit qu’en 1984… ). Son scénariste, Ben Hecht, ne cachait pas non plus sa volonté de rappeler ce qu’était réellement la terreur nazie. Le film en porte la trace. Il s’ouvre sur une référence temporelle très précise : Miami, Floride, 15 h 20, le 24 avril 1946. Et les références au nazisme ne le sont pas moins. L’ultime espoir hitlérien résidait dans l’élaboration d’une arme fatale – d’où l’uranium. Les nazis de Notorious  sont eux-mêmes décrits avec réalisme. Le père d’Alicia se tue avec une capsule de poison, comme la plupart des dignitaires nazis ; et l’action du film se déroule en Amérique du Sud, terre d’asile pour les anciens dirigeants du Troisième Reich. Alexander Sebastian et ses acolytes travaillent pour I.G. Farben, firme allemande de produits chimiques, tristement célèbre pour avoir fourni à Hitler le Zyklon-B qui servit dans les chambres à gaz. Conte de fées, œuvre politique, drame amoureux, comédie, film d’espionnage… La lecture du film est multiple ; elle s’échelonne sur plusieurs épaisseurs qui, réunies, forment un ensemble remarquablement structuré et cohérent. N’est-ce pas le propre des chefs-d’œuvre ?
ON SET – NOTORIOUS – Alfred Hitchcock (1946)
ON SET – NOTORIOUS – Alfred Hitchcock (1946)
ON SET – NOTORIOUS – Alfred Hitchcock (1946)
ON SET – NOTORIOUS – Alfred Hitchcock (1946)
ON SET – NOTORIOUS – Alfred Hitchcock (1946)
ON SET – NOTORIOUS – Alfred Hitchcock (1946)
Distribution
Pour jouer Devlin, Hitchcock tenait tant à Archibald Leach, plus connu sous le nom de Cary Grant (1904-1986), qu’il n’hésita pas à repousser le tournage jusqu’à ce que son acteur fétiche se libère de ses obligations, au grand dam de Selznick. L’actrice, elle, faisait l’unanimité. N’était-ce pas Selznick lui-même qui avait remarqué Ingrid Bergman (1917-1982) dans Intermezzo (Molander, 1936), avant de la faire venir aux États-Unis ? Outre Notorious, elle fut l’actrice principale de deux autres films d’Hitchcock : Spellbound (1945) et Under Capricorn (Les Amants du Capricorne, 1949). Habitué aux rôles de méchants, Claude Rains (1889-1967) fit d’Alexander Sebastian un parfait personnage hitchcockien, mêlant le charme et la sensibilité à la plus grande infamie. Quant à Louis Calhern (1895-1956), qui avait débuté dès 1921, il était rompu aux comédies, pour avoir joué notamment auprès des Marx Brothers. Le casting allemand était également de qualité. Leopoldine Konstantin (1886-1965), après une belle carrière allemande, tournait pour la première et dernière fois aux États-Unis. Reinhold Schünzel (1886-1954) était connu pour avoir joué sous la direction de Pabst dans L’Opéra de quat’sous (1931). Quant à Ivan Triesault (1898-1980), il mêlait la danse et le mime à ses talents d’acteur.
NOTORIOUS (Les Enchaînés) – Alfred Hitchcock (1946) avec Cary Grant, Ingrid Bergman, Claude Rains, Leopoldine Konstantin
Analyse du film
Prise de contact : Miami, Floride, 15 h 20, le 24 avril 1946. Au tribunal, John Huberman est reconnu coupable de trahison envers les États-Unis. Sa fille Alicia sort impassible sous les flashs des journalistes. Un homme demande qu’on la suive. Chez elle, Alicia donne une soirée. Un inconnu l’intrigue. Elle chasse ses invités et se retrouve seule avec lui. Manifestement ivre, elle propose, en pleine nuit, d’aller pique-niquer… Cooptation : Alicia conduit comme elle peut son invité surprise sur une route de Floride. A ses côtés, Devlin reste serein. Un motard arrête la voiture, mais se retire quand Devlin présente sa carte. Alicia comprend qu’il est policier. Il la reconduit. Au matin, il annonce qu’il travaille pour les renseignements américains et cherche à lui confier une mission secrète au Brésil, où sont réfugiés des amis de son père. Alicia finit par accepter
L’envol : Dans l’avion qui les emmène à Rio-de-Janeiro, Alicia apprend que son père s’est suicidé en prison. À Rio, Devlin et Alicia attendent de connaître le contenu de leur mission, pendant que le supérieur de Devlin, Paul Prescott, négocie avec les autorités brésiliennes. Devlin, qui reste distant et quelque peu méprisant avec Alicia, finit par succomber à celle dont il est chargé de superviser la mission. Ils s’embrassent… Dîner aux chandelles : Alors qu’il se prépare à passer une soirée avec Alicia, Devlin est appelé auprès de Prescott. Son supérieur lui apprend la teneur de la mission : Alicia est chargée de séduire un ancien ami de son père, Alexander Sebastian, qui dirige des opérations secrètes d’anciens nazis et qui a été amoureux d’elle par le passé. Retrouvant sa froideur initiale, Devlin annonce le programme à Alicia. Elle doit infiltrer la maison des Sebastian pour surveiller ce qui s’y trame. Avant d’être consommé, le dîner est aussi froid que l’est devenu le couple. Mata Hari : Devlin mène Alicia faire du cheval. C’est là qu’elle doit renouer contact avec Sebastian. Le stratagème fonctionne : Sebastian reconnaît Alicia et la convie à dîner. Au restaurant, la jeune femme joue la carte de la séduction et feint de partager les opinions nazies de son père. Sebastian affirme qu’il a gardé les mêmes sentiments pour elle depuis leur dernière rencontre. Alicia découvre que Prescott, qui dîne dans la même salle qu’eux, est connu de Sebastian comme espion américain.
Bévue mortelle : Alicia est conviée à dîner chez Alexander Sebastian. Elle y rencontre sa mère, puis ses amis, tous réfugiés allemands. Soucieuse de mener à bien sa mission, elle est très attentive à chaque détail de la soirée. Lors du dîner, un convive, Emil Hupka, semble s’inquiéter à la vue de bouteilles de vin. Après le repas, les hommes discutent de la « faute» d’Hupka. Il est décidé qu’il faut « s’occuper» de lui. Eric Mathis se propose de le conduire sur une petite route sinueuse… pour s’en débarrasser. Demande en mariage : Alicia, Sebastian et sa mère se rendent au champ de courses. Alicia y retrouve Devlin, et lui narre les événements de la soirée, dont l’incident des bouteilles de vin. Elle annonce également avoir conquis Sebastian. Devlin réagit brutalement. Alexander retrouve Alicia, se montre jaloux de Devlin et lui demande des preuves de son amour… Alicia retrouve Prescott, Devlin et leurs collègues brésiliens pour leur annoncer qu’Alexander la demande en mariage. Bien que manifestement agacé, Devlin ne s’y oppose pas. De son côté, Alexander doit composer avec la jalousie de sa mère.
Maîtresse de maison : Après le mariage, Alicia s’installe chez les Sebastian. En bonne maîtresse de maison, elle visite chaque parcelle de la demeure, dans le but évident de poursuivre sa mission. Malgré l’opposition maternelle, elle obtient toutes les clés de la maison, exceptée celle du cellier. Elle rend compte de ses découvertes à Devlin, qui l’engage à se procurer la clé du cellier et à organiser une soirée où invité, il pourra s’y introduire. Lors de la préparation de la soirée. Alicia parvient à subtiliser la clé du trousseau de son mari. Le champagne coule à flot : À la réception des Sebastian, Alicia parvient à donner les clés à Devlin. L’investigation doit être rapide. Si le champagne venait à manquer, Sebastian se rendrait compte de l’absence de la clé du cellier sur son trousseau. Alicia mène Devlin à la cave. Là, en cassant une bouteille, ils découvrent qu’elle contient un sable étrange, qui s’avérera être de l’uranium. Sebastian arrivant, Devlin embrasse Alicia pour cacher leur véritable but, puis affirme avoir forcé la volonté de la jeune femme. Le soir, Alexander découvre qu’il manque une clé à son trousseau.
Qui est pris qui croyait prendre : Au matin, la clé est de nouveau à sa place sur le trousseau. Alexander Sebastian se rend dans le cellier et découvre bientôt la bouteille cassée. Il se rend compte qu’il a épousé une espionne américaine et fait part de sa découverte à sa mère… Puisque les amis de Sebastian ne doivent rien savoir de tout cela, sans quoi Alexander le paierait de sa vie, sa mère et lui décident de se débarrasser d’Alicia en feignant une longue maladie qu’ils provoqueront en l’empoisonnant progressivement. Poison lent : Alicia apprend de Prescott que Devlin a demandé à être muté en Espagne. Lorsqu’elle le rencontre, il n’en dit rien. Elle est visiblement malade, mais Devlin croit à une gueule de bois, convaincu qu’elle a repris ses habitudes de débauchée. Il s’agit en fait de l’effet du poison que lui administre Sebastian dans son café. Alicia finit par comprendre, mais elle n’a plus la force de réagir. Elle doit être alitée. Sebastian prend soin d’ôter le téléphone de sa chambre. Sans nouvelles d’Alicia depuis plusieurs jours. Devlin décide de se rendre chez les Sebastian.
La scène de l’empoisonnement : Dans le calvaire qu’endure Alicia Huberman chez les Sebastian, la scène de l’empoisonnement est sans doute la plus forte. Comme la plupart des séquences du film, elle fut d’abord envisagée d’un point de vue extérieur, objectif, avant d’être recentrée sur le personnage d’Alicia en renforçant le point de vue subjectif. Hitchcock voulait nous plonger dans les souffrances de la jeune femme. Il y parvint en maniant magistralement tous les outils à sa disposition : jeu des acteurs, mouvements de caméra, montage, bruitage… On peut noter que le réalisateur avait tenté d’obtenir un effet qu’il décrivit ainsi : « La porte semble d’abord normale, puis elle s’éloigne de la caméra, hors d’atteinte d’Alicia. » Cette image venait d’une expérience personnelle qu’il avait vécu après une consommation excessive d’alcool… Hitchcock ne parvint pas au résultat qu’il escomptait. Ce n’est qu’en tournant Sueurs froides, quelques années plus tard, qu’il l’obtiendra, lors de la fameuse scène dans le clocher.
L’amour triomphe : Chez les Sebastian, Devlin apprend qu’Alicia est malade. Il parvient à rejoindre sa chambre et la retrouve, très mal en point. Elle lui annonce être victime d’empoisonnement et, alors qu’elle s’étonne qu’il ne soit pas en Espagne, il lui avoue son amour pour elle. Devlin porte Alicia jusqu’à sa voiture, devant Sebastian rendu impuissant par la présence de ses amis. Au dernier moment, Devlin empêche Sebastian de monter dans la voiture, le livrant à ses bourreaux qui comprennent enfin. La porte de la demeure se referme sur Alexander.
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Le plus long baiser…
Le baiser d’Alicia et Devlin fut longtemps considéré comme « le plus long baiser de l’histoire du cinéma ». Pourtant, le Code de production imposait qu’un baiser ne dure pas plus de trois secondes ! De fait, Hitchcock sut composer avec la censure : Devlin et Alicia ne s’embrassent jamais plus longtemps. C’est le nombre de baisers qui valut à la scène ce compliment. L’idée originale prévoyait une coupe entre les baisers du balcon et ceux du téléphone. Hitchcock choisit finalement de filmer la scène en un seul plan séquence. Les dialogues, qui furent en grande partie improvisés par Bergman et Grant, avec leurs doubles sens, ajoutent à l’érotisme de la séquence. Cela ne plut pas à tout le monde. Lors d’une projection-test où les spectateurs notaient chaque scène en fonction de leur satisfaction, le film obtint de très bonnes notes. Une seule scène fut mal jugée : celle du baiser…
Effets spéciaux : petit glossaire des mouvements de caméra
Fondamentalement, le cinéma se distingue de la photographie par le mouvement et sa représentation. Pourtant ce qui apparaît aujourd’hui comme une évidence ne le fut pas toujours. Au tout début du cinéma, la caméra était immobile: le mouvement provenait uniquement de la scène filmée. Les personnages, les éléments (nuages, vagues…) ou les objets (un train, une voiture) constituaient le seul moteur du mouvement dans un film. L’apparition de déplacements « naturels » de caméra fut la première évolution. Pour suivre un personnage, l’appareil de prise de vues était placé sur un bateau, un train, une voiture, créant ainsi un mouvement propre à la caméra.
ON SET – NOTORIOUS – Alfred Hitchcock (1946)
Avec le temps, le mouvement de la caméra acquit une réelle autonomie, en grande partie grâce aux progrès techniques. L’impact fut énorme : les mouvements de caméra s’intégrèrent pleinement au langage cinématographique et permirent l’épanouissement complet d’un art. Dès 1916, Billy Bitzer effectuait un remarquable mouvement de caméra, précurseur de l’utilisation d’une grue, pour Intolérance, de David Griffith. Pourtant, il faudra encore attendre des années avant que les possibilités techniques rendent de tels effets possibles sans avoir recours à des moyens trop onéreux ou scabreux. En 1945, pour réaliser le fameux travelling des Enchaînés, Alfred Hitchcock dut faire construire l’appareil nécessaire pour réaliser son plan. On distingue cinq méthodes de tournage principales : le plan fixe, le panoramique, le travelling, la grue et la caméra sur l’épaule. L’absence de mouvement, le plan fixe, utilise en général une caméra installée sur un pied, dont la taille peut varier.
ON SET – NOTORIOUS – Alfred Hitchcock (1946)
On emploie un « pied de campagne », c’est-à-dire un pied télescopique à trois branches, directement hérité de celui des photographes. Pour certains plans (une contre-plongée vue du sol, par exemple), le pied est proscrit. On utilise alors un socle spécial, une base, beaucoup plus petite. Le panoramique est une simple rotation de la caméra. Le terme désigne aussi bien le mouvement de la caméra que l’effet visuel obtenu avec ce mouvement. Il peut être horizontal, vertical ou oblique. Une caméra professionnelle comporte deux axes de rotation, horizontal et vertical. Le panoramique horizontal s’obtient par rotation autour de l’axe vertical, le panoramique vertical autour de l’axe horizontal et le panoramique oblique par la combinaison des deux mouvements.
ON SET – NOTORIOUS – Alfred Hitchcock (1946)
Le travelling désigne le déplacement de la caméra elle-même. On distingue trois types de travelling. Le premier consiste à donner le point de vue d’un personnage (la route qui défile quand le personnage conduit, par exemple). La caméra est alors simplement installée dans le moyen de locomotion avec l’acteur. Un autre type de travelling consiste à suivre un personnage en mouvement. Pour cela, la caméra est généralement placée sur un chariot de travelling ou une voiture-travelling. Enfin, le dernier groupe de travellings est purement narratif et nécessite des moyens fort divers selon la situation. Au réalisateur de déterminer celui qui convient le mieux. La grue ouvre la troisième dimension et permet le mouvement vertical, alors que le chariot de travelling ou la voiture-travelling n’autorisent généralement qu’un mouvement selon un plan horizontal. Enfin, la caméra sur l’épaule fut d’abord utilisée pour le reportage. Certains réalisateurs l’intégrèrent à leur propre langage à cause des possibilités qu’offre une telle mobilité.
Arrêt sur image
Spectateur : Au début, seule la silhouette, de dos au premier plan, de Devlin est visible. Bien qu’aguiché par Alicia, il reste muet. Ses répliques, d’abord prévues par Hitchcock, furent écartées. Le réalisateur le place ainsi dans la position du voyeur. Plus encore, c’est le spectateur qui est mis dans cette position. En effet, Devlin occupe la place qu’aurait un spectateur assis dans une salle de cinéma. – (NOTORIOUS – Alfred Hitchcock, 1946)
Sainte Alicia : On a évoqué à juste titre le parcours d’Alicia comme une sorte de crucifixion. Les Enchaînés évoque en effet la chute et la résurrection (par l’amour) d’une femme. Plus généralement, le film comporte (mais c’est vrai pour la plupart des films d’Hitchcock) plusieurs allégories chrétiennes. Ainsi, le couple ivre après la soirée d’Alicia ne peut pas ne pas évoquer une pietà, mais une pietà inversée et quelque peu grotesque. Cette inversion des genres s’accorde parfaitement avec l’idée du calvaire d’Alicia, cette crucifixion du Christ transposée sur un personnage féminin. – (NOTORIOUS – Alfred Hitchcock, 1946)
Un verre de trop : Les Enchaînés regorge de rimes visuelles : de nombreuses scènes se font écho l’une l’autre. Ainsi, le réveil difficile pour cause d’abus de boisson d’Alicia, avec l’arrivée de Devlin, annonce la scène finale où Devlin retrouve Alicia empoisonnée. La mise en scène est identique : gros plan sur le visage d’Alicia et plans subjectifs sur la vue qu’elle a de Devlin. Pour un connaisseur d’Hitchcock, la scène rappelle également le fameux verre de lait que Gary Grant apporte à Joan Fontaine dans Soupçons. Ainsi, le verre réparateur offert par Devlin fonctionne comme l’image inversée des cafés empoisonnés qu’Alicia boira plus tard. – (NOTORIOUS – Alfred Hitchcock, 1946)
Economie : Le personnage de Devlin le dit lui-même : certains actes sont plus éloquents qu’une parole. Hitchcock le sait bien, qui fait parler chaque mouvement de caméra et chaque geste de ses acteurs. Ainsi, le regard que porte Devlin sur Alicia qui se penche vers le hublot ne laisse guère de doute quant à ses sentiments pour la jeune femme. Le scénario initial prévoyait plusieurs scènes développant l’amour que Devlin ressent pour Alicia. Grâce à ce simple plan, Hitchcock put s’en passer. – (NOTORIOUS – Alfred Hitchcock, 1946)
L’antre nazi : Hitchcock multiplie les plans subjectifs du point de vue d’Alicia afin de nous faire éprouver son inquiétude lors de sa première visite chez les Sebastian. Lorsque Mrs Sebastian descend les escaliers, la caméra adopte le point de vue d’Alicia. Le visage de la femme reste dans l’ombre jusqu’au dernier moment. L’apparition des « collègues» d’Alex n’est pas moins inquiétante. Hitchcock avait prévu d’insérer un contrechamp d’Alicia regardant un à un les invités ; il fut écarté au montage. Ainsi ininterrompu, le plan subjectif qui voit défiler les hommes d’Alexander se baissant l’un après l’autre pour baiser la main d’Alicia n’en est que plus fort. – (NOTORIOUS – Alfred Hitchcock, 1946)
Une histoire d’amour : Selon les mots du réalisateur lui-même, les Enchaînés est un « drame psychologique transposé dans une histoire d’espionnage ». Plus précisément, c’est une histoire d’amour. Les tractations d’anciens nazis et d’espions américains ne sont là que comme toile de fond. Ainsi, quand Alicia vient demander conseil au sujet de la demande en mariage, Hitchcock transforme la scène en une joute amoureuse. Seuls quelques inserts de Prescott (qui n’est pas dupe de ce qui se trame entre les amoureux) interrompent le montage en champ/contrechamp qui oppose Alicia et Devlin. Ce n’est pas tant la suite de l’opération d’infiltration qui se joue alors, que l’évolution de l’histoire d’amour chaotique entre Devlin et Alicia. – (NOTORIOUS – Alfred Hitchcock, 1946)
L’apparition d’Hitchcock : AIfred Hitchcock apparaît durant la soirée des Sebastian en invité goulu : il vide avidement une flûte de champagne. On peut y voir un clin d’œil autobiographique : ce n’était un secret pour personne qu’Hitchcock aimait bien boire et bien manger. Mais plus encore, c’est sa position de maître du suspense que le réalisateur revendique par cette apparition : en vidant son verre, il ne fait qu’augmenter le risque de voir Alexander Sebastian descendre à la cave, et il renforce donc le suspense de la scène. Hitchcock – (NOTORIOUS – Alfred Hitchcock, 1946)
Suspense sonore : En descendant l’escalier sous le regard de plus en plus soupçonneux des nazis, les quatre personnages se parlent à voix basse pour ne pas risquer d’être entendus par ceux qui les attendent au bas de l’escalier. Le groupe de nazis est montré dans des plans subjectifs de Devlin et de ceux qui l’accompagnent. Habilement, Hitchcock crée une perspective sonore en donnant à la voix des nazis un aspect lointain. On comprend ainsi que, plus ils descendent l’escalier, plus le risque que leurs tractations soient entendues grandit. L’effet de suspense s’en trouve renforcé. – (NOTORIOUS – Alfred Hitchcock, 1946)
Les prémices du film
L’idée de Notorious venait d’une nouvelle de John Taintor Foote, The Song of the Dragon (La Chanson des flammes), parue en 1921 dans le Saturday Evening Post, que David Selznick, le producteur d’Hitchcock lui avait mis entre les mains. On peut pourtant parler d’un scénario original tant le texte de Foote ne fut qu’un prétexte. La qualité de l’œuvre doit tout au travail du réalisateur et de son scénariste, Ben Hecht (1894-1964), dont Hitchcock connaissait le talent depuis leur collaboration sur Spelbound. Les deux hommes s’inspirèrent aussi de la vie des grandes espionnes telles Mata Hari (1876-1917) ou Marthe Richard (1889-1980), ancienne prostituée ou service de la Fronce durant la Gronde Guerre, qui fera compagne en 1946 contre les maisons closes, fermées par une loi qui porte son nom.
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Fiche technique du film
NOTORIOUS – Alfred Hitchcock (1946) Il est des sujets qui donnent des ailes à Hitchcock. L'amour en fait partie. Le film sorti en 1946, sur lequel le réalisateur avait commencé à travailler avec son scénariste Ben Hecht avant même la fin de la guerre, transcende les genres cinématographiques et atteint au chef-d'œuvre absolu.
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mytatouage · 7 years
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Eric Marcinizyn et Ses Sublimes Femmes en Noir et Gris.
Article Source HERE: Eric Marcinizyn et Ses Sublimes Femmes en Noir et Gris. - L'article Eric Marcinizyn et Ses Sublimes Femmes en Noir et Gris. Publié en Premier sur: My Tatouage.
Eric Marcinizyn et Ses Sublimes Femmes en Noir et Gris.
Des femmes incroyablement réalistes avec beaucoup d'attitude.
Si vous aimez les visages de femmes rendues réaliste en noir et gris, alors vous allez bavez sur les illustrations d'Eric Marcinizyn. Il produit quelques-uns des portraits les plus attrayants de femmes imaginables, et la meilleure partie est que la plupart d'entre eux ont un style de gangster de la côte Ouest, tirant de l'influence de la tradition chicanos du tatouage. Il se spécialise dans la création de personnages comme les filles séductrices, les anges déchus sexy, et plus encore.
1. Tatouage Oeil de Femme et Rose Noir et Gris by Eric Marcinizyn.
2. Tattoo Portrait Femme Noir et Gris Avec Poignard by Eric Marcinizyn.
3. Tatouage Portrait Femme Fumant Cigard by Eric Marcinizyn.
Toutes ces femmes attrayantes illustrent le niveau étonnant de détail qu'il investit dans son travail. Il réalise cette esthétique intensément réaliste grâce à l'ombrage soigneusement exécuté. La délicatesse avec laquelle il tire des lignes et dépose l'encre fait ressortir la beauté naturelle de ses personnages féminins. En outre, la façon dont il utilise l'espace négatif est également remarquable. Prenez leurs cheveux blonds ou la fumée s'élevant du cigare ci-dessus par exemple. Il est assez étonnant comment il crée de tels effets atmosphériques par l'absence de couleur dans ces pièces. La qualité primitive de son art corporel brille plus radieuse de ces yeux de dames, cependant. La façon dont il utilise juste une touche de blanc pour créer un scintillement dans chacun de leurs regards est le toucher parfait.
4. Tatouage Portrait Femme Avec Ornement Barbare by Eric Marcinizyn.
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5. Tattoo Portrait Chicanos Girl Noir et Gris by Eric Maciniyn.
6. Tatouage Portait Femme Payasa Noir et Gris By Eric Marcinizyn.
7. Portrait Femme Ange Avec Pistolet by Eric Marcinizyn.
Une grande partie du portfolio de Marcinizyn comporte une iconographie de l'école chicane du tatouage. Il a illustré des tonnes de filles payasa, par exemple, et ils sont simplement à monter ou à mourir. Parfois, ses petites filles de clowns ont des accompagnements comme des couteaux et des pistolets pour un effet thématique. Parlez de la chaleur d'emballage. En parlant de hotties déclencheur-heureux, l'ange avec un 9mm est céleste comme elle est hardcore. Certains de ses tatouages ​​de femmes magnifiques même prendre après les bombes réelles, comme on le voit dans son portrait de Candice Swanepoel comme la déesse romaine Minerva.
8. Candice Swanepoel Comme la Déesse Minerva by Eric Marcinizyn.
Si vous en voulez plus de Marcinizyn et de ses magnifiques femmes, faites un tour sur son Instagram.
Merci de votre visite et surtout merci de partager ces magnifiques tatouages avec vos amis sur Facebook, Twitter ou Pinterest.
A bientôt - le TattooTeam
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elorecohlt · 8 years
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Chocolat amer
Il est des choses qu’on ne peut oublier. Des images, des réflexes, des sensations d’un autre âge et dont on ne peut se défaire. Cela fait des années, pourtant, que je suis partie loin d’elle. Des années que le sucre a cessé de fondre sur ma langue, des années que j’essaie de me remettre mais c’est vain : mes os sont toujours fragiles, mon esprit refuse de coopérer. Et mon regard... mon regard. Peut-être suis-je la seule à y voir encore son reflet, les échos d’une peur ancienne. Peut-être suis-je la seule et cela me convient. Après tout, rien ne m’écoeurerait plus que de livrer mes faiblesses en pâture à qui saurait lire un peu trop fort.
Même encore aujourd’hui, je suis incapable de m’abandonner au sommeil si d’autres sont là.
Il est des choses qu’on ne peut oublier. Le plafond bleu sombre de la chambre, éclairé par les lueurs du crépuscule. Le store que l’on baisse, le walkman que l’on enclenche, le casque que l’on place de part et d’autre de mon crâne. La lumière éteinte, seuls subsistent les rais de lumière sanglante, filtrés par les stores. Je me souviens de la peur, de mes muscles qui se raidissaient déjà d’avance. Et la musique qu’elle mettait fort, pour ne pas que je l’entende se déplacer. Je ne bougeais pas, je luttais. Contre ma propre angoisse, l’envie de m’enfuir à toute jambe. C’était la peur contre la loyauté, l’effroi contre l’obéissance. Et je fermais les yeux, très fort pendant que l’obéissance gagnait. Parfois, c’était comme si mon esprit sortait de mon corps pour venir se fixer au plafond, observer la fille allongée, paumes plaquées contre les yeux alors que l’autre rôdait, caressait ses cheveux tout en s’emparant de l’objet. Je dis l’objet car je n’ai jamais vraiment su ce dont il s’agissait vraiment - selon ses dires, mieux valait que je l’ignore.
Durant le bref temps entre l’appel et l’arrivée des secours, elle aimait comparer cela à une piqûre. Je l’entends encore de façon nette : si tu avais regardé, cela t’aurait fait peur et tu aurais eu encore plus mal. C’est pour cela que je ne sus jamais ce qu’elle utilisait réellement. Si c’était une batte, un pilon ou quelque chose d’autre. De toutes façons, j’avais trop peur pour y penser vraiment. Ou peut-être que je pensais trop vite, que mon esprit s’emballait et que je me retrouvais semée, larguée par mes propres pensées. C’est une idée, aussi. Une hypothèse à ne pas écarter.
Je me souviens que - malgré mes mains, malgré le casque - je pouvais pressentir lorsqu’elle s’arrêtait, objet en main. Parfois c’était un genou, parfois un coude. Lorsque c’était le cas, elle me prenait doucement le poignet pour poser mon bras à plat sur le lit. Je me souviens que ne pas bouger en sachant ce qui allait se produire consommait toutes mes forces - j’étais presque fière d’y arriver mais surtout... je me souviens de la douleur.
J’essayais d’être digne, pourtant. De ne pas hurler. Mais c’était trop fort, trop dur à supporter. Et à chaque fois, elle plaquait sa main contre ma bouche, paume contre dents pour étouffer mes cris. Puis, pendant que je sanglotais, elle appelait les urgences. Les minutes qui suivaient étaient consacrées à me réconforter, me dire que tout irait bien. Mais mon bourreau avait déjà la tête ailleurs, si heureuse d’y retourner. Et moi je crevais de mal, jointure explosée, en sang sur le matelas. C’était un rituel, auquel je me soumettais par amour et abnégation. Pour son regard si heureux, baigné de larmes de joie alors qu’elle me remerciait. C’était dans ces moments-là qu’elle disparaissait à la cuisine pour revenir avec ma récompense. Un carré de chocolat, souvent cher. Et je la laissais le glisser dans ma bouche, inerte. À la sensation de chaleur meurtrière s’échappant de mes os se mêlait la sensation de douceur sur la langue, le sucre qui fond.Je me souviens de l’ambulance, des murs blancs. Me transporter alors que mes membres se disloquaient si facilement relevait du défi, mais le corps médical y était habitué. Je me souviens d’elle, ravie et papillonnante, si contente parmi eux, dans son élément. Elle aimait leur expliquer à quel point j’étais maladroite, se montrait heureuse comme une enfant, séductrice comme une catin. Je les détestais, les docteurs, alors qu’ils n’avaient rien fait de mal. Je les haïssais de lui donner ce qu’elle voulait, d’être les seuls, d’ailleurs, à le faire. Mais je haïssais aussi ceux qui s’intéressaient à moi de trop près, soulevaient les incohérences. Je savais qu’elle s’en faisait mais elle n’en avait pas besoin : je restais bouche scellée, digne dans mon horreur. Elle s’en méfiait, aussi. C’était pour cela qu’elle refusait de me donner de quoi soulager mes douleurs avant chaque séance : elle ne voulait pas éveiller les soupçons. Oh, c’était une femme intelligente.
Je me souviens des jours qui passent, de la routine qui s’installe. Des jours en mois, des mois en années. De mon corps qui changeait, de mon comportement qui se modifiait pour la répugner, pour qu’elle cesse de m’user. Mais rien ne la décourageait et je ne pouvais aller plus loin. Nous n’avions que l’une et l’autre, c’était pour cela que je ne pouvais m’enfuir. Et je l’aimais, je crois. L’idée qu’elle me frappe me rendait malade, mais jamais autant que l’idée de la trahir.
Je me souviens de mon quatorzième anniversaire, de la seule fois où elle effectua mal ses calculs. C’était soudain, imprévisible. Je me souviens que j’étais dans la salle de bain lorsqu’elle m’attira à elle pour me brûler. J’étais face au miroir, pas au plafond. Mais je ne me souviens plus de ce que j’y vis, non. Je crois que mon âme toute entière a lutté pour que cela reste flou.
Les jours qui suivirent furent blancs - la couleur du bandage que l’on serra autour de mon visage brûlé. La marque du fer à lisser couvrait une fossette et l’autre, chevauchant brièvement l’arête de mon nez. Je sursautais sans cesse dans ma chambre d’hôpital, me cachant sous les draps à chaque grésillement. Mon bourreau prétendit que j’avais glissé sur une plaque de cuisinière, mais je sentis le scepticisme grandissant des médecins. À cette époque, celui qui s’occupait régulièrement de moi partit à la retraite pour laisser place à un autre docteur : un homme jeune, qui disait revenir d’un long voyage. J’appris à connaître sa voix avant de pouvoir le voir, j’appris à me braquer car il était d’une gentillesse effarante, le genre d’attitude dangereuse, à faire fondre les résistances. Et je savais qu’il se doutait de tout, il me l’avait posément expliqué. Il m’avait aussi dit qu’ils me garderaient loin d’elle un peu plus longtemps, que j’aurais tout le temps de lui dire ce que j’avais à dire si je le voulais. Je me souviens n’avoir rien dit, me contentant de jeter le chocolat qu’elle m’amenait lors de ses visites quotidiennes. Le docteur venait souvent me rendre visite, me racontant ses voyages tout en la gardant à l’oeil. Mais ni elle ni moi ne trahissions quoique ce soit.
Puis vint le jour, peu après que je puisse voir de nouveau. Elle était venue me voir, dans la petite chambre que l’on m’avait assignée. À voix basse, elle m’avait demandé une faveur. J’étais fatiguée, la boule dans la gorge mais j’ai acquiescé.
Elle a serré ses mains autour de mon cou, fort jusqu’à ce que je perde connaissance.
Lorsque je me réveillai, elle était partie en me laissant un mot. Et même si elle n’était plus là, je flottai à nouveau. D’en haut, je voyais la fille allongée sur le lit d’hôpital, l’adolescente à la peau marbrée de bleus et à la face brûlée, baignée de larmes. J’étais faible, je n’en pouvais plus. D’en-haut, je me vis appeler mon médecin, attendre qu’il arrive et parler.
Hors de mon corps, je me vis la trahir.
Il est des choses qu’on ne peut oublier. Des images, des réflexes, des sensations d’un autre âge et dont on ne peut se défaire. Cela fait des années, pourtant, que je suis partie loin d’elle. Des années depuis ma trahison, depuis l’instant où nous avons été séparées. Pourtant je suis incapable d’oublier son visage et sa voix douce, le contact de ses mains et la douleur qu’elle m’infligeait. Même encore maintenant, je suis incapable d’oublier que je l’aimais. Ou croyais l’aimer, croyais que me laisser faire pouvait l’aider. Même encore maintenant, je me souviens du goût vomitif du chocolat sur ma langue. Même encore maintenant, ma gorge s’obstrue quand j’y repense. Et mon corps et mon visage portent encore les marques de ses traitements, de notre relation. Et j’aimerais tant tout oublier, cesser d’être en colère même encore maintenant.
Mais c’est impossible.
Même après tant d’années, je suis incapable d’oublier le souvenir de maman.
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christophe76460 · 3 months
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( Jésus dit : ) Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, comme moi j’ai gardé les commandements de mon Père et je demeure dans son amour. Je vous ai dit cela afin que ma joie soit en vous et que votre joie soit complète. Jean 15. 10, 11
✅ Le vrai bonheur
Dieu a créé l’homme pour qu’il vive dans une proximité heureuse avec lui. Cette période de bonheur, dans le jardin d’Éden, n’a pas duré. La désobéissance de nos premiers parents a tout gâché. En se détournant de son Créateur, l’homme a perdu l’accès au vrai bonheur. Dans un monde sans Dieu, il s’est fabriqué des plaisirs passagers, des satisfactions éphémères, mais le bonheur, c’est autre chose.
Dieu désire pourtant le bonheur des humains. Bien des siècles avant notre ère, il déclare : “J’ai mis aujourd’hui devant toi la vie et le bonheur, et la mort et le malheur, en ce que je te commande aujourd’hui d’aimer l’Éternel, ton Dieu, de marcher dans ses voies, de garder ses commandements… afin que tu vives” (Deutéronome 30. 15, 16). Et aussi : “Réconcilie-toi avec [Dieu], je te prie, et sois en paix : ainsi le bonheur t’arrivera” (Job 22. 21).
Le Nouveau Testament donne un éclairage plus précis : “Nous avons été réconciliés avec Dieu par la mort de son Fils” (Romains 5. 10). Oui, l’accès au bonheur passe par la foi en Jésus Christ. Sur la croix, il a porté le châtiment que nous méritions pour avoir recherché le bonheur sans Dieu. Il a souffert pour que nous trouvions une joie profonde et durable.
Le chrétien, conscient du prix payé par Christ, est alors heureux de répondre à cet amour et désire “garder ses commandements”, c’est-à-dire vivre concrètement les enseignements de la Bible. Et cela lui procure une “joie complète”.
⦁ Vendredi 14 juin 2024
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L’Éternel Dieu planta un jardin en Éden, du côté de l’orient, et il y plaça l’homme qu’il avait formé. Genèse 2. 8
✅ Deux jardins (1) Désobéissance et mort
Le mot Éden, qui signifie : “délice, beauté”, caractérisait bien ce jardin préparé par Dieu pour le bien de l’humanité. Un fleuve l’arrosait et de magnifiques arbres portaient de multiples fruits. Dieu planta au milieu l’arbre de vie, et l’arbre de la connaissance du bien et du mal.
Adam devait cultiver et garder ce jardin. Occupation heureuse, mais comportant une responsabilité. Dieu lui avait donné un seul commandement : “Tu mangeras librement de tout arbre du jardin ; mais de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, tu n’en mangeras pas ; car, au jour où tu en mangeras, tu mourras certainement” (Genèse 2. 16, 17).
Que fait Adam ? Est-il simplement reconnaissant à Dieu pour cet environnement merveilleux, est-il heureux de répondre à son commandement, comme on le fait pour un être à qui l’on doit tout, est-il satisfait ? Non, lui et sa femme Ève écoutent la voix séductrice du serpent. Ils adoptent l’idée diabolique de désobéir à Dieu. Par cet acte “le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, et ainsi la mort a passé à tous les hommes, du fait que tous ont péché” (Romains 5. 12).
Satan a-t-il remporté la victoire en entraînant avec lui à la perdition les hommes que Dieu voulait rendre heureux ? Dieu aimait ses créatures et avait un plan de salut pour elles. Pour cela, il a envoyé son Fils sur la terre, qui a vaincu Satan et “délivre tous ceux qui, par la crainte de la mort, étaient, pendant toute leur vie, tenus en esclavage” (Hébreux 2. 15). Pour les sauver, Jésus a dû entrer dans un jardin bien différent.
⦁ < > (suite demain)
⦁ Samedi 15 juin 2024
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christophe76460 · 3 months
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Samedi 15 juin 2024
L’Éternel Dieu planta un jardin en Éden, du côté de l’orient, et il y plaça l’homme qu’il avait formé.
Genèse 2. 8
Deux jardins (1) Désobéissance et mort
Le mot Éden, qui signifie : “délice, beauté”, caractérisait bien ce jardin préparé par Dieu pour le bien de l’humanité. Un fleuve l’arrosait et de magnifiques arbres portaient de multiples fruits. Dieu planta au milieu l’arbre de vie, et l’arbre de la connaissance du bien et du mal.
Adam devait cultiver et garder ce jardin. Occupation heureuse, mais comportant une responsabilité. Dieu lui avait donné un seul commandement : “Tu mangeras librement de tout arbre du jardin ; mais de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, tu n’en mangeras pas ; car, au jour où tu en mangeras, tu mourras certainement” (Genèse 2. 16, 17).
Que fait Adam ? Est-il simplement reconnaissant à Dieu pour cet environnement merveilleux, est-il heureux de répondre à son commandement, comme on le fait pour un être à qui l’on doit tout, est-il satisfait ? Non, lui et sa femme Ève écoutent la voix séductrice du serpent. Ils adoptent l’idée diabolique de désobéir à Dieu. Par cet acte “le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, et ainsi la mort a passé à tous les hommes, du fait que tous ont péché” (Romains 5. 12).
Satan a-t-il remporté la victoire en entraînant avec lui à la perdition les hommes que Dieu voulait rendre heureux ? Dieu aimait ses créatures et avait un plan de salut pour elles. Pour cela, il a envoyé son Fils sur la terre, qui a vaincu Satan et “délivre tous ceux qui, par la crainte de la mort, étaient, pendant toute leur vie, tenus en esclavage” (Hébreux 2. 15). Pour les sauver, Jésus a dû entrer dans un jardin bien différent.
(suite demain)
la bonne semence
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christophe76460 · 7 months
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Acquiers la sagesse et l’intelligence, n’oublie pas ce que je t’ai dit et ne t’écarte pas de mes recommandations. N’abandonne pas la sagesse, et elle te gardera, aime-la, et elle te protégera (Proverbes 4:5-6).
Auparavant, la sagesse a été personnifiée en une femme. Elle se comporte comme une maîtresse d’école qui essaie d’obtenir l’attention de ses élèves afin de les conduire dans le droit chemin. Mais elle est en compétition avec Dame Folie, la femme adultère séductrice qui cherche à perdre les hommes. Comme le commencement de la sagesse est la crainte respectueuse de l’Éternel, celui qui la possède est gardé et protégé du mal.
L’immense majorité de ceux qui sont dans l’enseignement ne possède pas la sagesse telle que le livre des Proverbes la décrit parce qu’ils n’ont aucune connaissance de la Parole de Dieu. Presque tous ceux qui se prennent pour des intellectuels considèrent les Écritures comme les vieux parchemins appartenant au Moyen-Âge. Leur erreur tient du fait qu’ils ne comprennent ni leurs auteurs, ni son message parce qu’ils n’aiment pas les Textes Sacrés.
Blaise Pascal a dit :
La connaissance humaine doit être comprise pour être aimée.
Mais pour la révélation qui vient de Dieu, c’est l’inverse. Elle doit être aimée pour être comprise. Celui qui désire se pencher sur les Écritures doit avoir l’esprit ouvert et être prêt à accepter que Dieu va lui parler.
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Voici le début de la sagesse : acquiers la sagesse, procure-toi le discernement au prix de tout ce que tu possèdes (Proverbes 4:7).
Le discernement est une des caractéristiques de la sagesse. Celui qui en a compris la valeur sait que rien en ce bas monde ne peut lui être comparé. La sagesse est le bien le plus précieux qui soit. Il s’ensuit qu’elle vaut tous les efforts et tous les sacrifices.
Alors qu’il était sur terre, Jésus a déclaré être aussi bien le roi que le royaume de Dieu. Il a décrit ce dernier comme un grand trésor et une perle de grand prix. Je rappelle ses paroles :
Le royaume des cieux ressemble à un trésor enfoui dans un champ. Un homme le découvre. Il s’en va, débordant de joie, vend tout ce qu’il possède et achète ce champ. Un marchand cherche de belles perles. Quand il en a trouvé une de grande valeur, il s’en va vendre tout ce qu’il possède et achète cette perle précieuse (Matthieu 13:44-46).
Dans le Nouveau Testament, l’acquisition de la sagesse est confondue avec le royaume de Dieu parce que Jésus est la sagesse de Dieu. C’est en lui et uniquement par lui que l’homme peut connaître Dieu et recevoir la vie éternelle. Il a dit à ses disciples :
Je suis le chemin, la vérité et la vie. Nul ne vient au Père que par moi (Jean 14:6).
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