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leilatovpoetesse · 1 year

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« Moi autrice, suis fière de publier en autoédition ! »

Écrire est un long chemin, parfois semé d’embûches, qui demande du temps, de la persévérance, de la remise en question et de croire dur comme fer en son projet. Il faut s’imposer une discipline pour écrire, se dégager du temps au détriment de sa famille et de nos obligations quotidiennes, veiller à ce que l’inspiration ne nous quitte jamais. Comme une meilleure amie. Lorsqu’on arrive au bout de cette montagne, essoufflé, éreinté par des nuits blanches à écrire et fier de cet accomplissement, on réalise que notre voyage est loin d’être terminé et qu’en face de nous, il y a encore un nouveau sommet à escalader plus haut, brumeux et hasardeux celui de se faire éditer par une maison d’édition.

Là encore, il faut identifier les maisons d’éditions qui acceptent votre genre littéraire, vérifier leur ligne éditoriale pour voir si votre histoire colle avec leur catalogue, s’assurer qu’elles acceptent des manuscrits, l’envoyer par mail pour celles qui veulent faire un geste pour l’environnement ou alors l’envoyer par courrier. Il faudra donc l’imprimer, l’envoyer par la Poste...Bref, écrire est un travail à part entière dans lequel on s’investit beaucoup mais dont on ignore si nos efforts seront récompensés.

Et puis, une fois toutes ces exigences remplies, il faudra s’armer de patience, attendre de longs mois et semaines, pour recevoir une réponse, le fameux mail ou appel téléphonique d’une maison d’édition qui vous dira si elle accepte votre manuscrit ou non. Hélas, il faut être réaliste. Même s’il y a beaucoup de gens qui écrivent, surtout depuis l’épidémie du Covid, très peu réussiront à se faire éditer. C’est là, la dure loi du marché qu’il faut réussir à assimiler. C’est là que le bât blesse. Toutes ces semaines de travail acharné s’écroulent. Que fait-on lorsqu’on a reçu des mails de refus et qu’aucune maison d’édition ne souhaite nous publier ? Cela veut-il dire que notre livre est mauvais ? Qu’on n’est pas fait pour écrire ? Bien sûr, on va remettre le nez dans son manuscrit, essayer de comprendre les erreurs qu’on a pu faire, corriger les petites coquilles oubliées...Mais ces interrogations resteront sans réponse.

Il ne faut pas abandonner d’écrire

J’ai tout simplement envie de dire non : il ne faut pas abandonner. Que je vous prévienne tout de suite. Je ne suis pas une auteure à succès qui a vendu des milliers d’exemplaires. Mais je suis une auteure avec son imagination intarissable, une vision du monde qui lui est propre et une plume comme meilleure arme pour dénoncer, crier, hurler, jouir et vivre. J’estime que moi-aussi j’ai le droit d’écrire des choses pour qu’elles soient lues. J’estime avoir le droit d’avoir des lecteurs sans passer par la case de la maison d’édition.

Je vous explique pourquoi. Il y a maintenant deux ans, j’ai terminé un recueil de nouvelles que j’ai ensuite envoyé à différentes maisons d’édition. L’auteur qui m’a fait tomber amoureuse de ce genre littéraire est Guy de Maupassant, un auteur que je chéris par-dessus tout. Ayant des origines normandes aussi et passant le plus clair de mes vacances dans cette région, je continue encore aujourd’hui à croiser dans les campagnes ou au bord de la mer des personnages décrits par Maupassant, il y a plus d’un siècle. Ses nouvelles m’ont réconciliée avec la littérature. C’est lui qui m’a donné envie d’écrire alors que je n’avais que 16 ans. Et pourtant, alors que la France a de grands auteurs de nouvelles, ce genre littéraire reste méprisé et boudé par de nombreuses maisons d’édition préférant éditer un roman que des recueils de nouvelles. J’ai même eu un jour un mail d’un éditeur qui m’a assez marqué et abasourdi. Il disait ceci : « seuls les auteurs de nouvelles lisent des nouvelles ». Si cet éditeur se retrouvait aujourd’hui face à Maupassant lui aurait-il dit ceci ? Je crois que ce qui m’avait choqué c’est que cet éditeur avait oublié qu’il créait de la magie en mettant au monde des livres et le voir aussi méprisant pour un genre littéraire m’avait laissé sans voix.

Mon recueil aurait dû être publié 3 fois. Mais l’ironie est qu’au final il n’a jamais été publié, à ce jour.

Une première maison d’édition avait adoré. Elle m’avait écrit. Mais hélas, elle ne pouvait pas le publier car elle rencontrait des difficultés financières, notamment à cause du Covid. J’avais apprécié ce mail qui m’avait encouragé. Une seconde maison d’édition, petite et parisienne, m’avait également contacté pour me dire qu’elle était intéressée par mon manuscrit et qu’elle souhaitait le publier, surtout que mon recueil entrait parfaitement dans sa ligne éditoriale. Au même moment, une troisième maison me faisait savoir qu’elle souhaitait publier mon recueil. J’ai donc dû faire un choix et j’ai choisi de travailler avec la seconde maison d’édition.

Avec l’éditrice, nous avons donc entamé le gros chantier de la relecture et de la correction de mon manuscrit en profondeur. Le troisième sommet à escalader. Forte de ses 30 années d’expérience dans le domaine, elle a été une formidable professeure en me redemandant de corriger telles parties de telles nouvelles, en corrigeant mes fautes diverses et variées. Cela a été plusieurs semaines de dur labeur pour finalement avoir un manuscrit prêt à être envoyé chez l’imprimeur. Et puis, à la dernière minute, l’éditrice s’est désistée parce qu’elle aussi a rencontré des soucis financiers et qu’elle ne souhaitait pas prendre de risque avec mon livre. Bien sûr cela a été une déception énorme de voir tous ces efforts non récompensés et de ne pas avoir entre mes mains ce livre objet. Mais pas à un seul moment, je n’en ai voulu à cette dame. Parce qu’être éditeur c’est aussi ça prendre des risques, parier sur un auteur dont on ne sait pas si son livre sera un succès. Être éditeur c’est aussi se battre pour maintenir son entreprise sur pied. Car il ne faut pas oublier, une maison d’édition est également là pour vendre des livres et alimenter un circuit sur lequel repose d’autres secteurs clés (librairie, imprimeur, distribution etc.). Une maison d’édition ne fait pas dans le bénévolat. Elle se doit d’être exigeante et tenter de survivre dans un contexte économique qui défavorise le monde du livre.

Aujourd’hui, je me retrouve donc avec un recueil de nouvelles corrigées à la virgule prêt, mais qui n’a trouvé aucun éditeur. Mon recueil repose donc dans un tiroir attendant de voir le jour. Peut-être un jour.

Pourquoi tel auteur et pas un autre

Toute cette expérience m’a fait profondément réfléchir sur quelle étaient les autres alternatives qui existaient pour ne pas passer par un éditeur. Ce que je vais dire va certainement déplaire mais j’assume parfaitement ce que je pense : il m’arrive souvent de réfléchir aux choix des éditeurs et me demande pourquoi publier tel auteur et pas un autre. Bien entendu, vous me répondrez que si mon livre est très bien écrit, il sera remarqué et publié tout de suite. Cependant, l’intervention de Bruce Toussaint dans l’émission Quelle Époque, il y a quelques semaines m’a fait également beaucoup réfléchir sur cette question : pourquoi choisir tel auteur et pas un autre ? Bruce Toussaint venait sur le plateau de cette émission pour parler du livre qu’il avait écrit à la suite de la mort de sa maman. Un témoignage qui m’a touché profondément surtout lorsqu’il explique que sa mère est morte sur un trottoir ou que parfois il veut l’appeler et réalise qu’elle ne fait plus partie de ce monde. Pourtant Toussaint explique aussi qu’il n’a jamais eu l’intention d’écrire dans sa vie. C’est un éditeur qui l’a approché pour lui demander d’écrire ce livre sur sa mère. Étant une personne publique, très célèbre et appréciée par ses talents de journaliste, Bruce Toussaint fait également partie de cette crème qui a ce privilège de rencontrer des gens du métier de l’édition. Avec tout le respect que j’ai pour lui, il n’est pas le seul à avoir perdu sa maman. Pourquoi son témoignage serait-il plus touchant qu’un autre ? La perte d’un parent est pourtant la même en termes d’intensité pour lui que pour un autre. La différence entre lui et un autre est sa notoriété. Et c’est cette même notoriété et exposition publique qui vont faire vendre son livre car Toussaint est connu et connaît parfaitement les plateaux de TV puisqu’il est lui-même présentateur d’informations. Qui d’autre serait un meilleur ambassadeur pour vendre un livre à la TV qu’un présentateur de TV lui-même ? Il sait parler, capter son audience, réguler l’intonation de sa voix, utiliser des mots percutants qui vont marquer des gens. Car il sait ce qui touchent les gens.

Liberté, égalité, autoédité !

Cette interview a conforté encore plus mon envie de trouver un autre moyen de publier mon recueil de poésie Isaac qui est sorti fin mars : celui de l’autoédition. Je ne voulais pas prendre de risques encore d’attendre de longs mois pour peut-être avoir des réponses négatives de la part d’une maison d’édition. J’ai donc pris le taureau par les cornes et j’ai auto-édité mon recueil de poésie sur Book On Demand, une plateforme qui publie votre livre à la demande et qui le met en vente sur les grandes librairies, notamment du web. Elle se charge également de tout l’aspect administratif de votre livre notamment de la création d’un numéro d’ISBN. J’ai également fait appel à une correctrice professionnelle pour qu’elle puisse corriger mon manuscrit. Je ne voulais pas qu’on me reproche des coquilles dans mon texte et prendre ce risque de penser qu’auto-éditer c’est synonyme de manque de qualité. Mon objectif final est que lorsqu’on tient mon livre, on ne sache pas dire s’il a été autoédité ou édité par un éditeur.

Sincèrement, je ne sais pas ce que cette aventure donnera. Mais je suis fière de l’avoir mené seule : d’avoir pensé et réalisé la couverture toute seule, d’avoir fixé le prix pour que ce livre reste accessible à tout le monde, d’avoir créé un site internet d’auteure (www.leilatov.com), envoyé des exemplaires à la presse que j’ai choisis, proposer des séances de dédicaces à des libraires…Bref, je me sens libre de penser l’avenir de ce livre comme j’en ai envie. C’est un projet qui me tient tant à cœur que j’ai envie de pouvoir avoir ce luxe et cette liberté de le mener comme j’en ai envie sans avoir cette pression d’atteindre un certain nombre de ventes ou de répondre à des exigences d’autres.

Je ne sais pas où cette aventure me mènera...Ce que je sais c’est que j’y ai mis mon cœur et mon âme pour transmettre des émotions, de l’amour et de la beauté dans un genre qui n’est pas facile : celui de la poésie. Mais j’estime que le monde n’a jamais eu autant besoin de poésie qu’aujourd’hui : face à l’obscurantisme des opinions, le chacun pour soi, la destruction de notre planète, la disparition d’espèces animales etc…On a cruellement besoin d’amour, de passion et d’espérance. C’est peut-être naïf. Mais c’est vrai. Les mots peuvent soigner.

En tout cas, je vous tiens au courant pour la suite. En attendant, vous accepterez bien un peu de publicité ? Je m’occupe aussi du marketing. C’est gratuit !

Mon recueil de poèmes Isaac est actuellement en vente sur toutes les librairies en ligne et vous pouvez aussi le commander aussi chez votre libraire du coin. Il est à 4,99 euros en format livre et à 3,99 euros en livre électronique.

Aujourd’hui, c’est aussi la fête des librairies. Il faut les soutenir. Sortez et lisez ! Si vous ne savez pas quoi lire, lisez Isaac !

Leïla Tov

Le recueil Isaac est disponible en librairie (sur commande) et sur le net (Amazon en possède actuellement plusieurs en stock) au prix de 4,99 euros. https://lnkd.in/efe5Esdk

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