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#mais les chats c’est plus fort qu’elle
toutletemps · 2 years
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tu m’as littéralement coupé le souffle j’arrive plus à bien respirer depuis toi et ces aprems au soleil, depuis tes yeux en accéléré depuis ces ça me manque de te parler depuis ces tu m’intrigues mais je sais pas bien depuis ces enfait seulement la peau pis y’avait les trajets aussi et le corps qui se trimballe de trains en trains dans l’obscurité de l’hiver, plus le temps de faire du yoga car la vie allait trop vite, donc plus de temps pour soi et pour le recentrage nécessaire d’une âme qui vit tout trop fort et qui est ravagée par ses espoirs de nuits blanches avec la personne qui est à côté d’elle et qui me parle de enfait seulement la peau enfait seulement la peau tu peux pas je veux pas tolérer ça je veux pas me contenter de ça je veux pas risquer que tu veuilles que ça pis j’arrivais plus à me mouvoir comme moi car j’avais l’impression que ça suffisait pas pour te plaire en plus ça se voit tout se voit que t’es pas libre pour ça que t’es pas bien pour moi là maintenant tout se voit et moi j’ai tout observé mais rien dit rien dit parce que toi toi toi et que je voulais toutes les miettes que tu me donnais, alors j’ai fait du mutisme mon chat du mutisme j’ai rien dit rien dit mais j’avais tellement de feu à l’intérieur et il arrivait pas à s’éteindre comme le feu de chez jessica qui se cracelait gentiment la porte ouverte et qu’elle hésitait à éteindre par peur que ça prenne feu tu trappelles cette nuit là tu n’as pas réussi à dormir je me rappelle que même avec le médicament y a tout qui tournait dans la tête et que les autres les autres avaient pris tout le pouvoir tout le pouvoir pour rien te laisser d’oxygène à toi rien te laisser de libre arbitre rien te laisser de sérénité et tu pensais à leur bouche qui parle de toi pis tout allait beaucoup trop vite tu pouvais rien arrêter
c’est mon anniversaire aujourd’hui et je me rends compte à quel point je me suis oubliée à quel point j’ai mis ma joie de côté mes limites de côté mon enthousiasme de côté, l’envie de vivre ma vie pour moi, l’envie de sortir dehors dans la forêt d’ailleurs je vais y aller juste maintenant heureusement elle est là elle a pas bougé pendant mon absence d’ici maintenant elle elle faisait que ça elle respirait par la sève ou à travers elle faisait confiance aux lois du temps et à ses racines à elle
c’est un arbre que j’aimerais être jusqu’à ce que ça aille mieux
je sens que déjà ça va mieux, petit à petit, et mon espoir je le tourne ailleurs que dans tes mains, je le tourne sur cette retrouvaille tant attendue avec moi-même, ma joie, mes sourires, mes battements de cœurs et pour la vie, pour mon futur de champs de blé et de livres au soleil
j’ai tant à apprendre de moi à comprendre tout ce qui m’a mené là, mais pour l’instant je vais finir mon bol de riz pis m’habiller pour aller dehors
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holythebopapocalypse · 3 months
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Le jardin
Il y a quelques semaines un médecin a dit  des mots de médecin dont on ne revient pas
Elle est rentrée chez elle
Elle a semé dans le jardin
Je ne sais pas comment m’y prendre pour parler d’elle parce que les mots viennent par deux avec l’air de  se contredire : tendre     et dure fière     et craintive blessée     et forte aimante     et sauvage
Ils ne se contredisent pas tout à fait ils se dérobent comme la vie
La vie qu’elle savait reconnaitre et chercher c’est ce qui me frappe dans les souvenirs qui reviennent cette attention à la vie les heures qu’elle a dépensées pour son jardin dans ses jardins sans relâche ce travail de faire vivre les plantes et puis les bêtes ses chiens ses chats ses oiseaux, les pigeons, voyageurs, culbuteurs, les perruches, les tourterelles, les canaris, les mandarins, le geai, les poules aussi, les cobayes, les lapins, chinchillas, chevaux, poneys, âne, mouton, canards, oies, chèvre, chevreaux, cochon, tortue, poissons, de toutes les couleurs
pour son travail aussi prof de sport qui  n’aimait pas tant le sport que les gamins
et puis pour les yeux de son mari les yeux de son amour qui l’a rejoint de si loin pour les yeux de ses enfants de sa fille de son fils pour leurs vies qui irriguaient la sienne
C’était tout je crois
Elle a semé dans le jardin une considération de la vie plus grande que d’ordinaire la vie plutôt que tout ce qu’on s’en raconte, tout ce qui prétend à la vie : des obéissances des automatismes des rêves imposés
La vie là
La vie nue chez les bêtes autant que les hommes les petits autant que les grands
La vie sans naïveté qui gifle et qui vous marque
La vie démasquée par un éclat de rire où on ne l’attend pas dans une chambre à l’hôpital ou quand les mots se cassent la gueule
Elle a semé dans le jardin
Elle voulait encore un printemps
Il y a juste quelques jours elle a dit Je crois que je vais me laisser  pousser les cheveux
Elle n’avait pas peur ce n’était pas injuste c’est seulement  dur d’abandonner tout ça mais
Elle a semé dans le jardin
Et elle s’est absentée
Elle n’est pas là  pour donner tort à notre peine mais je l’écoute maintenant je regarde tout : le ciel  pleure et le jardin est en fleurs
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MARDI 2 AVRIL 2024 (Billet 3/3)
« LE JEU DE LA REINE » (2h)
Un film de Karim Aïnouz (un metteur en scène brésilien d’origine algérienne), avec Alicia Vikander, Jude Law…
« Il était une fois un roi malade et colérique qui régnait sur un royaume corrompu », les premières phrases du film, en forme d’incipit de conte, sont prononcées par une future Reine d’Angleterre, Élisabeth 1ère. Sa voix introduit un épisode de sa jeunesse auprès de son père, Henri VIII. Elle aurait tout aussi bien pu fredonner une comptine que les Anglais apprirent par la suite : « Divorcée, décapitée, décédée, divorcée, décapitée, vivante », moyen mnémotechnique de se souvenir du sort des six épouses du célèbre monarque.
Une fois n’est pas coutume, « Le Jeu de la Reine » s’intéresse à la dernière. La « vivante », Catherine Parr, qui assista son mari jusqu’à la mort de ce dernier en 1547. C’est en ressuscitant cette figure d’une épouse longtemps assimilée à la nurse d’un roi décrépit que le cinéaste Karim Aïnouz s’aventure sur les terres ripolinées du film en costumes. Et ça ne sent pas la naphtaline ! Malin, il transbahute la cour des Tudor dans le Devonshire.
À Londres, la peste fait des ravages et voilà ce beau monde investissant avec cage à perroquet, colliers en forme de chaînes et manteaux à épaulettes XXL, les moindres recoins d’un château qui semble fort mal chauffé dans son nuage de brume.
Catherine Parr (Alicia Vikander), Reine régente, est à la manœuvre pendant que son mari guerroie en France. Elle gère plutôt efficacement les affaires courantes (moues dédaigneuses des puissants du royaume) et fait réviser leurs leçons à ses beaux enfants, tous deux orphelins. Le jeune Édouard, (branche Seymour, mère décédée) futur héritier, et Elisabeth (branche Boleyn, mère décapitée) à qui elle enjoint d’aller plus loin que la traduction littérale des textes. Il s’agit de former une femme qui pense. La reine se rend aussi en catimini dans la forêt. Elle y rencontre la prédicatrice Anne Askew, une amie d’enfance impliquée dans la Réforme. L’expédition ne passe pas inaperçue auprès de ses opposants qui estiment qu’elle a un peu trop d’influence sur le roi vieillissant.
Justement, Henri VIII (Jude Law) affligé d’un ulcère à la jambe rentre plus tôt que prévu de la campagne de France. Branle-bas le combat au château, le stress se diffuse dans toutes les antichambres. « Je ne sais jamais ce qu’il va faire, ni ce qu’il pense », déclare la jeune Elisabeth, défaite. Jude Law, ogresque à souhait, tonne, éructe, joue au jeu du chat et à la souris avec sa femme qui esquive, tout à tour câline ou ferme.
Karim Aïnouz filme l’histoire en regardant par le trou de serrure, la confrontation du couple. Il introduit le thriller psychologique dans cette Angleterre filmée comme un tableau. Chacun avance ses pions : le mari retors et violent, l’épouse maligne et déterminée. Il est le feu, elle joue avec. Visage impassible mais cœur battant à tout rompre, Alicia Vikander affronte avec une belle audace un Jude Law aussi méconnaissable qu’inquiétant. Le roi est mort. Ouf ! Vivante.
(Source : « lefigaro.fr »)
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Nous avons beaucoup aimé ce film dont nous avions repoussé à 2 reprises le jour de la séance, suite à des conditions climatiques DÉ-TES-TABLES !
On ne peut pas dire qu’il ait fait meilleur lorsque nous y sommes allés, disons qu’il faisait juste un peu moins pire.
L’article ci-dessous dit très bien tout ce que nous avons particulièrement apprécié dans ce film, l’interprétation entre autres des 2 comédiens principaux (si vous ne le saviez pas, nous vous aurions mis au défi de reconnaître Jude Law, un des plus beaux acteurs de sa génération, dans le rôle d’Henri VIII) mais aussi tout le reste de la distribution. Les costumes, les décors… parfaits ! Quant à l’histoire, même si dès le début nous connaissons la fin (quoique…), l’angoisse qui s’installe au fur et à mesure de son développement est digne d’un thriller.
Nous avons donné tous les deux ❤️❤️❤️,5 sur 5 à ce film.
NB. Pour finir, nous vous mettons 2 liens à la fin de ce Billet, le premier concernant la sixième Reine, Catherine Parr et le second, Henri VIII. Si vous les ouvrez et les lisez aussi attentivement que nous l’avons fait, vous vous apercevrez très vite que l’autrice du livre dont s’est inspiré le film, Elizabeth Fremantle, s’est très largement éloignée de la vérité historique mais, par contre, est restée fidèle au sens principal de l’« action » de Catherine Parr sur son époque et sur l’avenir « spirituel » du Royaume d’Angleterre. Comme disait Alexandre Dumas : « Il est permis de violer l’histoire, à condition de lui faire un bel enfant ! »…
Les 2 liens en question :
Sous-estimée, la sixième et dernière femme d’Henri VIII façonna l’Angleterre | National Geographic
Henri VIII — Wikipédia (wikipedia.org)
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cerulane · 1 year
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La tueuse de vampires Elena Deveraux sait qu'elle est la meilleure. Ce qu’elle ne sait pas en revanche, c’est si elle est à la hauteur pour sa nouvelle mission. Engagée par le magnifique et tout aussi dangereux archange Raphaël, un être si meurtrier que nul mortel ne veut attirer son attention, une seule chose est claire: l'échec n'est pas une option … même si la tâche est impossible. Parce que cette fois, ce n'est pas un vampire rebelle qu’elle doit traquer. C'est un archange qui a mal tourné. Ce travail va entraîner Elena au milieu d'un massacre pas comme les autres … et sur le fil du rasoir de la passion. Si la chasse ne la détruit pas, peut-être en sera-t-il autrement si elle succombe au séduisant Raphaël. Car quand les archanges jouent, ce sont les mortels qui paient les pots cassés.
Le début de l’histoire m’a un peu perturbée. Le lecteur est projeté dans un monde bizarre et un peu malsain dans lequel les anges sont au sommet de l’échelle sociale. Ils transforment des humains en vampire contre une servitude d’une centaine d’années. Il est assez vite sous entendu que les anges ont tout pouvoir et peuvent faire ce qu’ils veulent quasiment sans conséquence.
L’héroïne quant à elle est assez classique. Une jeune femme assez badass avec une particularité physique distinctive et un passé traumatisant.
J’ai eu du mal à m’habituer au style de l’auteur. J’ai plusieurs fois été perdue au début de ma lecture, en me demandant de qui on parlait à certains moments.
Néanmoins, j’ai assez vite été happée par l’intrigue et le jeu du chat et de la souris entre Elena et Raphaël. Leur relation est un peu malsaine, étant donné le déséquilibre des pouvoirs entre l’archange et l’humaine. La manière dont l’archange répète souvent qu’il pourrait faire plier la chasseuse s’il le voulait m’a assez dérangée. La vision un peu sexiste qu’i veut qu’une femme veuille toujours un homme fort pour la protéger également. Par ailleurs, leur je t’aime moi non plus accapare beaucoup trop le roman et fait passer la chasse au second archange au second plan, alors qu’il est décrit comme puissant, dangereux et fou.
J’ai également aimé les jeux de pouvoirs entre les archanges du Conseil. Elles n’ont pas un rôle prépondérant dans ce premier tome mais amorce la suite de la saga.
Au final, c’est un livre qui se lit bien. L’intrigue est prenante. On a envie de voir la relation entre Elena et Raphaël progresser et de les voir capturer l’archange. Néanmoins, la romance entre les deux protagonistes prend un peu trop de place au détriment de l’enquête de la traque.
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benjaminrcvr · 2 years
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Séance #10 - Le deep learning, à l'origine de la révolution des intelligences artificielles ?
Nos voitures, nos smartphones où même nos maisons dans certains cas, notre quotidien est de plus en plus connecté et donc doté d’intelligences artificielles. Mais alors comment cela fonctionne concrètement ?
Les intelligences artificielles sont omniprésentes dans notre quotidien sans forcément que l’on ne le sache comme les commandes vocales de nos smartphones tels que Siri et Alexa. Les médias sociaux sont dotés également d’intelligence artificielle très puissante (Geekflare, 2022, p.1). C’est le cas pour TikTok qui a mis en place un algorithme ayant pour objectif de proposer des vidéos adaptées à son utilisateur afin de le garder connecté sur l’application le plus longtemps possible. On peut citer également les voitures connectées, à l’image de Tesla (Geekflare, 2022, p.1).
Mais alors comment fonctionnent ces nouvelles technologies ? Les intelligences artificielles sont développées de façon à tenter de « comprendre et reproduire le fonctionnement d’un cerveau humain. » (DataScienctest, 2022, p.1). C’est notamment dû au « deep learning » qui correspond à un sous-ensemble du « machine learning » (apprentissage autonome de l’IA). Pour faire simple, le deep learning est un algorithme programmé de façon à « mimer le cerveau humain grâce à des réseaux de neurones artificiels » (DataScientest, 2022, p.3). C’est donc le deep learning qui a permis un véritable bon vers l’avant pour ces technologies.
Cette invention a donc permis notamment à l’intelligence artificielle de faire de très gros progrès dans plusieurs domaines, notamment le langage naturel (LeMagIT, 2020, p.3). De plus, le deep learning est actuellement l’architecture d’IA la plus avancée (LeMagIT, 202, p.3) et est en partie responsable de l’apparition de nouveaux logiciels hypersophistiqués tels que l’IA très tendance de par les débats qu’elle suscite, Chat GPT, mais également d’autres IA permettant par exemple de modifier sa voix en direct lors d’un live sur les réseaux sociaux comme Voicemod, logiciel permettant d’adopter des voix amusantes ou même des voix de célébrités (Lebigdata, 2022, p.1).
Pour conclure, les intelligences artificielles connaissent depuis peu de temps une très forte croissance de puissance et de capacités, notamment grâce à de nouveaux algorithmes tels que le deep learning qui sont pensés et réalisés de façon similaire au cerveau humain ainsi qu’a comment ce dernier se comporte.  
Bibliographie :
Bastien, L. (15 juin 2022). Voicemode transforme votre voix grâce à l’intelligence artificielle. Lebigdata.fr. https://www.lebigdata.fr/voicemod-voix-ia#:~:text=Voicemod%20AI%20est%20un%20logiciel,'un%20pilote%20d'avion.
DataScientest. (28 septembre 2022). Deep learning ou Apprentissage Profond : qu’est-ce que c’est ? https://datascientest.com/deep-learning-definition
Pachauri, G. (29 octobre 2022). 10 exemples d’intelligences artificielles (IA) dans notre vie quotidienne. Geekflare. https://geekflare.com/fr/daily-life-ai-example/
Petersson, D. (24 novembre 2020). IA, machine learning, deep learning : quelles differences ? LeMagIT. https://www.lemagit.fr/conseil/IA-machine-learning-deep-learning-quelles-differences
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espritsnocturnes · 2 years
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Je me souviens de mes cheveux qui grattent fort. J’ai joué avec les poules tout l’après-midi. Ça me gratte et je frotte mes ongles sur le sommet de mon crâne qui pèle et il fait très chaud, et tu me propose de me faire des nattes avec cette idée farfelue de mettre du tissu dedans. Je trouve ça trop génial et beau, j’ai l’impression d’être une bohémienne, avec mes pieds nus qui détalent sur l’herbe et qui se stoppent devant la paille où les poules gisent tranquillement, et mes cheveux qui tapotent mes épaules, enroulés de turbans colorés. Je me souviens ne plus jamais vouloir les enlever. Tu me dis que tu m’en referas.
Tu me raconte ta vie de coiffeuse. On est le soir et il est tard et on regarde Joséphine ange gardien. T’adores regarder ça et moi aussi je trouve qu’elle est attachante Joséphine alors je m’assieds avec toi et on regarde tous les épisodes jusqu’à minuit ou une heure du matin. Tu me parle de Dieu et des anges. Tu me raconte que quand tu travaillais à ton salon de coiffure, Dieu est venu te voir à un moment et que tu pouvais pas perdre la foi depuis que tu l’as rencontré. Je trouvais que tu avais beaucoup de chance et très longtemps je pensais à toi qui connaissait Dieu quand j’avais l’impression qu’il ne m’entendais pas.
Tu me raconte aussi que tu as vu des extraterrestres une fois. Tu me raconte la voiture la nuit, l’ovni qui brillait pas loin. Moi j’avais pleins d’images dans la tête et je n’ai jamais douté de toi. J’ai toujours rêvé de passer ma nuit dans un champs vide en pleine campagne, un peu comme le paysage que tu m’avais décrit, à attendre sur une chaise longue avec un ami la venue des petits gris que tu avais aperçut en plein transit. Tu m’as précisé que c’était un secret, je pense que les autres étaient au courant mais ils n’avaient pas l’air de pouvoir comprendre alors je préférais pas en parler avec eux.
Une fois tu me mets du vernis. Tu t’occupe de moi et tu me raconte quand tu étais esthéticienne. Tu m’explique les techniques de comment on applique le vernis et moi je comprends pas parce que tu dis qu’il ne faut en mettre qu’au milieu alors il y a des manquements sur le côté et tu dis que c’est ça une pose professionnelle. Moi je me dis que ça me dérange un peu, puis j’y pense plus et je repars jouer.
Avec les autres on a décidé de te faire plaisir. On a ramassé pleins d’herbes dans la foret. Les grands m’ont dit de prendre tout ce que je trouvais d’intéressant, on avait des fleurs, des brindilles, du bois effrité. On a tout cassé pour mettre dans une feuille à rouler et on t’as offert plusieurs cigarettes d’herbes naturelles. Tu étais contente et tu l’as presque fumée mais on s’est fait grondé et on t’as retiré ta cigarette.
Tu avais un chat qui se prenait pour un chien, qui mordait et léchait et qui avait un très sale caractère et qui dormait avec les chiens. J’aimais bien ton chat parce qu’il te rendait vraiment heureuse, vous étiez comme deux inséparables je me souviens de tes lèvres pincées quand tu riais à le caresser.
Mais le chat s’est fait écrasé il y a cinq ans. Je n’imagine pas ta douleur. Je sais que depuis plus de cinq ans tu souffrais beaucoup.
Je te revois à Marseille, dans l’appartement, à te trainer sur toi-même. A vivre dans ta peinture et dans la fumée de tes cigarettes d’herbes naturelles.
La déesse du cannabis.
Maintenant c’est la campagne, c’est plus aérer et pourtant tu reste toujours enfermée chez toi. Tu vis seule et c’est presque comme si tu était indépendante. Tu as toujours un truc à l’œil. Une conjonctivite, des infections. Tu ris en regardant tes tableaux, ils sont beaux et ton univers est tout aussi féérique que tes milles vies.
Les visites sont moins fréquentes et moins longues. Tu parles moins quand on vient te voir, tu as l’air de souffrir et ça sent mauvais. Tu te fais pipi dessus souvent. Tu as beaucoup maigris, tu continue de fumer, pas trop de manger, et tu as toujours la télé allumée. Ça se voit quand même que tu es contente de nous voir. Moi je te vois comme un souvenir avec lequel je ne parle plus la même langue. Ça me rend un peu triste, je crois que je tiens la vieillesse à distance et je ne viens plus trop.
La dernière fois je ne t’ai pas vue. Tu dormais. C’était ton anniversaire et on a mangé un gâteau mais tu n’étais pas venue parce que tu étais trop fatiguée. On était plusieurs du village réunit pour toi et maintenant il y aura sûrement les mêmes personnes qui vont se réunir pour compléter le puzzle de ta personne, pour que tu puisse vraiment la quitter. C’est ça les enterrements. C’est recomposer en collectif un individu. Chacun a les bouts manquants aux autres.
Lui m’écris dans sa tristesse qu’il apprend à peine à te connaître quand il écoute les autres parler de ton enfance alors que tu n’es plus là. C’est un peu particulier. Ils t’ont incinéré là où tu as grandis. Maintenant ils vont exposer tes œuvres, des œuvres qu’on pensait perdues parce qu’elles étaient éparpillées chez tes proches. Comme le puzzle de ton image, ils vont toutes les exposer dans un endroit, comme pour les tombeaux égyptiens, que tu puisse rentrer intacte dans l’au-delà. J’espère que tu retrouvera ton chat. Parce que j’ai toujours entendu dire qu’il y a « le paradis des chats et des chiens » comme si ce n'était pas le même que celui des humains. J’espère qu’on y a accès. Mais puisque Dieu est un vieux copain, il t’a peut être déjà aidé.  
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risiblesamours · 2 years
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I’M BROKEN DO YOU HEAR ME
– FT YUNA                                                              ✩ ○.⋆☽ ⋆.○ ✩
Ça l’étonne peut-être l’héritière mais non, t’as pas conduit une seule fois une voiture depuis l’accident. Comme elle, t’uses des bons et loyaux services d’un chauffeur les trois quarts du temps et si ce n’est pas le cas tu bouges à pied ou en dernier recours utilise un deux roues histoire de te flinguer tout seul si un accident survient. Aujourd’hui, si t’as pris la décision de te remettre derrière un volant et d’utiliser cette voiture de malheur c’est parce que t’avais un plan bien rodé. Tu cherchais une issue particulière pour cette fin de journée. Tu t’imaginais te prendre une voiture de plein fouet – ou viser un mur histoire de ne blesser personne cette fois-ci. T’as conduit comme un idiot encore, laisser ton pied maltraité la pédale d’accélération mais rien ne s’est produit.
T’es juste là, face à elle. Trempé comme un chat de gouttière, 
l’air abattue et surtout déçu de ne pas avoir réussi à te tuer encore aujourd’hui.
Tu comprends qu’elle soit agacée Yuna, comprends que de voir cette voiture la fasse grincer des dents car même à toi elle te donne des relents. Mais tu voulais la garder pour cette occasion-là, si tu n’as rien dit c’est car t’y penses depuis l’année dernière déjà, à ce plan. Mais ça ne semble pas être le meilleur des moyens, va falloir tu penses à autre chose et que t’abandonne celui-là pour de bon.
- Tu la reverras plus, c’était la dernière fois ne t’inquiète pas.
Clé que t’attrape, jette au loin avec conviction et rage. Advienne que pourra à cette voiture, dorénavant t’en a juste rien à foutre qu’elle finisse voler, bruler ou à la fourrière. Tu n’en veux juste plus. Et maintenant que c’est fait, t’imagines qu’il est grand temps que vous vous quittiez. Car il fait froid, la pluie est inarrêtable. Ça serait dommage pour elle qu’elle tombe malade en discutant avec toi, sombre déchet que tu es. Alors tu lui souffles d’y aller, de ne pas rester là. Les yeux rivés vers le sol, des larmes se mêlant aux torrents de pluie qui s’abat toujours sur toi qui aujourd’hui n’a fait aucun effort pour échapper aux humeurs de la météo. Elle te demande de la suivre pourtant Yuna, de rentrer toi aussi. Et tu n’esquisses pas un pas. Tu penses pas mérité sa pitié, certainement pas aujourd’hui. Pas après ce que t’as fait à son frère, ce qu’elle endure par ta faute depuis un an et endurera toute sa vie par cette triste perte. Tu mérites de mourir Hyujin, que ce soit d’une pneumonie ou en te jetant du haut d’un pont. Et pourtant sa voix résonne de nouveau, te fait comprendre qu’elle ne répétera pas deux fois. Soit tu viens, soit tu restes. Elle ne te suppliera pas, n’attend même pas ta réponse pour aller prendre place à l’arrière de la voiture.
Et t’hésites Hyujin, ne sait plus quoi faire. Tu ne sais pas si t’es censé rester ici, rentrer ou chercher un nouvel endroit pour commettre ta dernière bêtise. Jusqu’à qu’un tonnerre vienne fendre l’air, gronde au-dessus de ta tête et que la pluie devienne encore plus forte – presque violente à ce stade-là. Tu renifles alors un coup, fini par te diriger vers cette voiture noire sans conviction, prend place toi aussi à l’arrière, pas moins abattue qu’un peu plus tôt. Tu ne sais pas pourquoi t’as fait ce choix mais déjà la voiture se met en marche ne te permettant pas de changer d’avis. Tu fixes alors l’extérieur, renifle sans pouvoir faire grand-chose pour les larmes qui perle au coin de tes yeux. Un souffle d’air chaud s’engouffre dans tes vêtements et pourtant, tu restes frigorifié. Et alors que le silence est maitre dans l’habitacle tu finis par lui dire :
- J’dois vraiment te faire pitié pour que t’acceptes que je monte dans ta voiture...
Regard rivé sur la route qui défile, t’as pas envie de parler et pourtant tu penses à ce qu’elle t’a dit lorsque vous étiez devant la tombe de son frère un peu plus tôt. Cette histoire de manque de respect que t’as à clamer haut et fort que t’aurais préféré mourir à sa place. Elle s’imagine peut-être que tu ne penses pas ce que tu dis, que tu le fais juste pour la forme alors t’ajoute de but en blanc :
- Je le pense quand je dis que j’aurais pref’ mourir à sa place j’espère que tu le sais que j’mens pas sur ça ? il méritait pas ça Woosung... Comme j’pense au fait que dans aucun monde je pourrais me pardonner d’avoir conduit ce soir-là...
T’as beau voir des thérapeute, psychologue personne n’arrive à te faire entendre que t’aurais rien pu faire pour ton ami. Que le destin était fait et déjà écrit ainsi pour lui.
- J’comprends que tu me détestes, moi aussi je me hais.
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jules-and-company · 2 years
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comme vous le savez sûrement pas, ce jeudi TF1 balance une nouvelle série : syndrome E. Adaptée directement d’une des plus excellentes saga de bouquins que je connaisse par un des maîtres du genre, Franck Thilliez, assez rapidement et comme je ne suis jamais dans la demi-mesure j’ai développé une petite hyperfixation sur tous ces débiles. ci-joint une introduction aux chroniques de sharko et hennebelle pour les nuls
1. Sharko
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Ahlalalalala mon Franck. premier rencontré premier blorborisation. découverte dans 1991, l’époque où il avait encore une vie acceptable. puis arrive Train d’enfer pour ange rouge et Deuils de miel et là c’est merde sur merde pour lui. on lui kidnappe sa femme, on la retrouve, ils ont une gosse, six mois plus tard elles crèvent toutes les deux devant lui. pas une séance chez un psy dans tout ça. dans deuils de miel il développe une schizophrénie et il hallucine le fils hypothétique de son ancienne voisine et une petite fille qui lui veut pas du bien donc si vous voyez une gamine à qui il parle et que personne d’autre voit bah c’est eugénie et faut se méfier d’elle comme de la peste. à part ça franck me fait hurler de rire parce qu’il fait genre il est désagréable avec les gens et il déteste socialiser alors qu’en vrai sa personnalité ça tient du chat mouillé plus qu’autre chose and he cares so so much about les quelques personnes qui arrivent à rentrer dans sa vie. en vrai frérot soigne ta santé mentale c’est important
2. Hennebelle
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lucie lucie lucie. moins pire que franck question gestion de la santé du carafon mais tout aussi mentalement instable. pas un pour rattraper l’autre j’vous jure. vous pensiez que thilliez avait pas été gentil avec franck, à vous faire croire que ça y est l’horreur est passé les personnages peuvent être heureux ? sike. il les sort du merdier pour leur replonger la tête directement dedans. ne faites jamais confiance à thilliez quand il vous fait une fin heureuse : ça durera pas. comme ci-dessus vous voyez que lucie elle mène pas la belle vie, relation cheloue avec sa mère et elle aussi perd ses deux gosses. laissez-là se reposer par pitié elle en a besoin. elle finit par coucher avec franck, qui se ressemble s’assemble j’ai envie de dire (envie de voir cette scène juste pour m.elbaz ngl). vous pensiez que La Chambre des morts et La Mémoire fantôme c’était la merde pour elle ? ils vont tous souffrir leur race dans syndrome e, un joli filon pour tous les psychothérapeutes de france. ah oui elle pleure du sang après avoir shooté son pote aussi
3. Leclerc
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au départ c’était un monsieur martin leclerc, mais au final ça change pas grand chose vu que les deux leclercs doivent put up with franck on a daily basis et croyez-moi c’est un job à plein temps. est-ce qu’elle va être aussi lovable que le leclerc des bouquins ? à voir
4. Ce mec
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j’ai entendu qu’il s’appelait da silva ou di garcia, je sais plus. je ne connais que sibersky en sous-fifre de franck (et aussi son seul pote un peu), donc euh…à voir lui aussi
5. Avis personnel sur quelques reviews
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1. oui en effet ils bouffent plus d’anxiolytiques que de véritable bouffe, 2. il gère que dalle, le franck. quechi.
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1. si on nous montre une partie de deuils de miels je vais pleurer un peu fort, 2. c’est pas sa fille ??? mon bébé est schizo il l’hallucine eugénie elle est pas réelle elle représente son envie de suicide par pitié la présenter pas comme le fantôme de sa gamine
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je vais crier ça me tue ARRÊTEZ DE DIRE QUE C’EST SA GAMINE
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télérama you’re the only funny mfs around here
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mais qu’est-ce que- qu’est-ce que vous me leur avez fait
…..ok j’ai un peu peur là du coup, j’ai l’impression qu’ils m’ont tout changé
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luma-az · 2 years
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Comme chat et chien
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Pas un chat ne doit être croisé durant la balade - c’est la règle. Sinon, je ne réponds plus de rien.
Je suis un bon chien, moi. Vraiment un bon chien. Je fais des sourires et des tours pour plaire à mes humains, j’écoute tout ce qu’ils me disent même si c’est aberrant (pourquoi m’empêcher de monter sur le canapé quand je suis mouillé, alors que c’est le moment où je veux me sécher, et me laisser faire quand je suis sec, alors que je n’en ai pas besoin ? Absurde ! Mais j’écoute quand même). J’attends même leur autorisation avant de manger ma gamelle ! Je ne tire pas en laisse, je n’aboie jamais, je me tiens tranquille le temps de faire la photo, même si on a mis des choses bizarres sur ma tête. Un chien en or, j’aime autant vous le dire. D’ailleurs, mes humains en sont bien conscients. Ils me couvrent de compliments, de caresses et de récompenses savoureuses. C’est toujours agréable de savoir que votre dur labeur est reconnu.
Et ils m’aiment. C’est ça le plus beau. Ils m’aiment si fort qu’il leur suffit de me voir pour être plus heureux qu’avant, ou au minimum moins malheureux. Et si me voir ne suffit pas, poser ma tête sur leurs genoux et soupirer longuement va aider à coup sûr. J’ai des pouvoirs magiques, en tant que chien, et j’en use généreusement.
Mais les chats… Mon seul défaut, ma seule faiblesse, ce sont les chats. Ces créatures du démon qui ne font que me narguer avant de s’enfuir à toutes pattes, comme s’ils suppliaient pour qu’on les poursuive. Comment pourrait-on caninement résister à un chat qui vous déboule sous la truffe avant de courir et sauter comme s’il était une super baballe ultra-rebondissante ? Impossible, je vous dis !
Alors voilà, j’ai beau être un bon chien, quand j’en vois un je deviens fou. J’oublie tout, les ordres, la laisse, les humains, les calins et les friandises, tout ça n’a plus aucune importance. Tout ce qui reste c’est cette obsession : attraper le chat !
Et qu’est-ce que j’en ferais si j’en attrape un ? Je saurais bien quand ça arrivera…
En attendant, j’avertis silencieusement mes humains – avec mes yeux télépathes, je les regarde et ils comprennent très bien – que s’ils veulent que tout se passe bien pendant la balade, il faut enlever tous les chats. Je n’y peux rien, c’est comme ça, c’est la règle.
Sinon, je ne réponds plus de rien.
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ernestinee · 3 years
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Tu sais, il y a des conversations qui s’enfilent comme des perles. Il y a des personnes qui résonnent facilement, avec harmonie. Elle a aimé que j’écrive sous-la-douche-dans-ma-tête et j’ai aimé qu’elle aime chacune de ses queues de tomates. Cherche pas à comprendre.
Et puis les queues de tomates m’ont fait penser à l’odeur des tomates et voilà, mon cerveau était déjà parti des années en arrière, bien plus que trente années d’ailleurs, dans la serre de mon grand-père. C’est ma Madeleine de Proust, l’odeur des tomates.
Quand tu achètes un melon ou un ananas, tu le sens? Moi je fais ça aussi avec les tomates, mais pas pour juger de leur qualité ou de leur maturité, je le fais juste pour envoyer mon cerveau dans l’enfance.
Du coup j’écris ceci dans-ma-douche-dans-ma-tête. En ce moment exactement, je me rince les cheveux.
J’ai repensé à mon enfance et plus particulièrement à mes grands-parents. C’est rare que je pense à eux parce que je culpabilise très fort de la façon avec laquelle leur décès est passé crème, dans mon cerveau et dans mon cœur. J’avais 19 et 20 ans, et j’étais ensevelie sous des tonnes de travaux à rendre à l’école, sous des résumés à faire, des rapports de stage, des bilans de langage. Mon deuil est bringuebalant. Tu le sais très bien, pour toi aussi il y a des choses importantes qui passent à la trappe pendant ton master. Je te dirais bien d'être doux avec toi-même, de ne pas culpabiliser pour ça, mais je suis incapable de me dire ça à moi-même, alors je te dirai juste de ne pas perdre de vue l'essentiel.
Mes grands-parents étaient fermiers. Ils avaient des vaches, des poneys, un chien, plein de chats, une basse-cour, un verger de pommes et de poires, un potager immense, un terrain qui traversait le village et descendait vers une petite rivière où l'on pouvait pêcher la truite. J'y étais tout le temps avant de commencer l'école à 2 ans et demi, et j'y étais pendant tous les congés scolaires et certains week-ends.
L'été, ils déléguaient certains travaux et passaient quelques semaines à la côte belge dans leur appartement, où ma grand-mère prenait sa dose d'iode pour soigner sa thyroïde. Mon grand-père restait à l'intérieur pour regarder le tour de France et il fallait faire le silence. Je passais donc aussi beaucoup de temps à la côte belge, à La Panne. Le reste de l'été, il y avait les moissons et je me souviens de parties de cache-cache derrière des gros tas de foin qui séchaient avant d'en faire des ballots à la main.
A l'époque, il y avait un camion qui passait vendre du pain directement chez les gens. Je crois que c'est la seule chose qu'ils achetaient, ainsi que de temps en temps un cochon qui se faisait égorger dans l'arrière-cour et qui était transformé en tout ce qui est possible de faire avec du cochon. Je détestais ça mais j'étais curieuse, je regardais entre mes doigts et puis j'aidais à peser les paquets qui allaient dans le congélateur. Ils tuaient régulièrement des canards et des poules et ça j'aimais bien, mes petites mains étaient utiles pour vider l'intérieur sans abimer la carcasse. J'ai appris l'anatomie de la volaille en chipotant dans le sang et les tripes de canards, je découpais avec des ciseaux pour voir comment c'était fait. A part pour le pain et le cochon, ils consommaient leur production. Je me demande parfois comment, si sensible j'étais avec la nature et les animaux (il ne fallait pas tuer une mouche devant moi ni écraser les fleurs), je pouvais trouver ça si naturel de tuer des poules que j'appelais par leurs prénoms juste avant.
Aujourd'hui je me rends compte de la chance que j'ai eue, mais quand j'étais petite, tout ça coulait de source. La liberté d'aller où je voulais comme si tous les terrains m'appartenaient. Tous les gens qui me connaissaient dans le village parce que j'étais la petite de la ferme, la qualité de ce que je mangeais...
Je me souviens d'un coq qui était méchant avec tout le monde sauf avec moi. Je le prenais dans mes bras et on escaladait un tas de bois. Il se couchait sur mes genoux et je lui lisais des livres, il s'appelait Coco. Quand on n'était pas sur le tas de bois, il me suivait. Je me suis déjà endormie dans le poulailler et on m'avait cherchée partout.
Je me souviens des arbustes fruitiers, les petites groseilles rouges et surtout les grosses groseilles blanches, je savais comment les choisir en fonction de leur dureté entre mes doigts. J'adorais faire une entaille avec mes dents et écraser la groseille entre mon palais et ma langue pour sentir tous les petits grains.
Je me souviens de mon grand-père qui m'avait appris à séparer les fibres de branches de noisetier puis les tresser. J'avais fait un panier et on l'utilisait pour aller ramasser les œufs. J'étais fière;
Je me souviens qu'il essayait de me faire sentir de minuscules vibrations, à peine un ressenti infime qui traverse les doigts, dans une branche de noisetier quand on s'approchait de la source. Il essayait de me faire sentir la différence. Concentre-toi sur ce que tu ressens ici, et maintenant on va vite jusque là, et il avait mal aux jambes mais il se dépêchait quand même, pour que la sensation reste en moi et que je comprenne enfin cette différence. Je disais "oui oui" mais je ne sentais rien jusqu'au jour où j'ai ressenti un truc hyper fugace mais ce n'est arrivé qu'une seule fois.
Je me souviens des petits sentiers entre deux terrains, bordés de haies mixtes, où il fallait faire attention parce que les ronces étaient envahissantes, je revenais pleine de griffes.
Je me souviens d'avoir été embourbée dans la berge de la petite rivière parce que je n'avais pas écouté quand on m'avait dit de ne pas y aller. Je n'avais pas réussi à récupérer mes bottes qui étaient restées dans la boue, j'avais retraversé les prairies en chaussettes pour rentrer à la ferme. Je me souviens que ma préoccupation principale était de ne pas aggraver mon cas en écrasant une bouse de vache. Ça n'aurait pas changé grand chose parce que j'avais de la boue jusqu'aux genoux et mes chaussettes étaient dégoutantes quand même, mais bon. Psychologiquement. J'ai dû me changer en arrivant à la ferme et porter un bleu de travail de mon grand-père.
Je me souviens de ma grand-mère qui tricotait des pulls et lorsqu'elle ne tricotait ni n'était aux fourneaux ou dans le potager à récolter le futur repas, elle se tournait les doigts entre eux. Les doigts enlacés et les pouces qui tournaient sans se toucher, dans un sens puis dans l'autre.
Je me souviens de l'odeur du beurre qui cuit jusqu'à ce qu'il soit noisette, et de la sensation des perles de tapioca dans la soupe. Je préférais les petites pâtes alphabet.
Je me souviens du goût du steak froid, parce que je détestais manger, et ça prenait des plombes et je devais finir mon assiette. Je me souviens des traits au feutre sur les verres, parce que je n'avais jamais soif et je devais boire jusqu'au trait du dessous.
Le village s'allongeait d'un côté vers la rivière et de l'autre vers un bois qui était, lui aussi, mon domaine. Encore aujourd'hui, j'en connais par cœur le relief, les coins à champignons et à jonquilles. Je cueillais des fleurs des sous-bois et des clairières, j'humidifiais un mouchoir pour les mettre dedans et pour qu'elles restent presque intactes jusqu'à mon retour à la ferme, et puis je cherchais leurs noms dans un grand livre. Il y a des dizaines de fleurs oubliées dans des dictionnaires, parce que je voulais toujours commencer un herbier.
Je me souviens de deux énormes chiens noirs qui me terrorisaient, ils appartenaient à un vétérinaire qui vivait entre la ferme et le bois, et ils réussissaient régulièrement à s'enfuir. J'avais toujours la peur au ventre quand j'allais au bois et je me souviens de la sensation grisante de liberté quand l'obstacle était dépassé et que je n'avais plus qu'à suivre le sentier sans aucune inquiétude.
J'ai écrit ce billet sous la douche et, plus concrètement depuis mon pc. Généralement j'écris depuis l'app, c'est plus discret, mais là j'avais besoin de fluidité. Du coup, j'ai du m'interrompre, parce qu'on passe derrière moi, on mange, on gesticule, on me demande plein de choses, on doit faire les devoirs, revoir les leçons... Finalement, il est bientôt 18h et j'ai passé presque toute la moitié de la journée à revenir à ce billet, me replonger dans l'enfance, repenser à mes grands-parents. Et ça m'a fait du bien, c'était un beau dimanche, nostalgique mais doux. Le deuil a parfois besoin d'un hommage du dimanche après-midi.
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mmepastel · 3 years
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Épatée et intriguée par toutes les louanges qui pleuvaient sur ce livre, je l’ai lu.
Le moins qu’on puisse dire c’est que j’ai été déroutée. Ce n’est pas vraiment un roman, mais plus un journal de bord d’une écrivaine (avec œuvres mais non traduites encore, ce qui m’a gênée je pense) qui peine à écrire. Elle lit, picore des phrases chez les écrivains et artistes qui l’obsèdent, Rainer Maria Rilke, Walser, Chantal Ackerman, Albrecht Dürer, Agnès Varda... elle écrit des fragments, traîne, se sent seule malgré son chien et son compagnon dans New York, et en même temps aspire à disparaître, à s’effacer.
Le début m’a franchement agacée. Toutes ces références pointues, intellectuelles, assez peu analysées, juste posées là, étaient à la fois passablement ennuyeuses et pouvaient aussi sembler prétentieuses. Pointless comme on dit outre Atlantique. Je reconnaissais pourtant un vrai talent pour raconter le vide, le quotidien nu, un certain sens du rythme, et parfois des traits d’humour assez salés.
Puis, j’ai commencé à aimer ses dérives à partir de la découverte de la narratrice-autrice de sa grossesse. C’est peut-être ma limite, ce besoin d’avoir tout de même un fil narratif, ma limite de lectrice. Sans, je n’y arrive pas ? Peut-être. Ou alors j’aurais été plus intéressée par Kate Zambreno et sa psyché si j’avais lu un autre livre d’elle avant ? Le mystère reste entier pour le moment.
J’ai apprécié la mise à nu de son désarroi face à cet événement, qui s’étire et s’accompagne d’une métamorphose physique et psychique ; j’ai été touchée par son honnêteté dans ce qui ressemble fort à une dépression pré natale, exacerbée par des inquiétudes légitimes financières (elle est enseignante universitaire précaire). Elle est perdue et dérive vraiment entre des fantasmes d’évasion, des craintes, une envie d’écrire et l’envie d’être anonyme et de se dissoudre au moment même où son corps change, où son ventre devient immense, lui donne un autre statut aux yeux des autres.
On comprend alors le repli (partiel) sur son appartement, son amour pour son chien, ses repères, les silhouettes connues du quartier, celles d’une vielle dame, un chat tigré, un arbre, la beauté de l’art qui peut tout et rien à la fois et qu’elle guette même si elle ne redoute jamais le trivial. Elle tâtonne, et rend ses tâtonnements intéressants. Elle a une identité en acier et une sensibilité très vulnérable. Je crois que ce n’est pas si facile d’écrire ainsi, sa vie, son quotidien en le rendant spirituel. Et autre signe que j’ai aimé : j’ai envie de lire certains auteurs cités dans le livre, et je lirais bien d’autres auto-fictions fragmentaires.
Je m’incline.
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nanananerd · 3 years
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La Fac
30 jours pour écrire/Jour 20/20.08.2021
Thème : Fraternité/Sororité.
-”Meuf, je stresse tellement pour aujourd’hui” maugréa Eugénie en essayent d’ajuster son bandana sous son chapeau pointu. Zéli passa la tête par l’embrasure de leurs salles de bain, sa brosse à dents coincés dans sa bouche couverte de mousse et agita un doigt en direction de son amie : le bandana s’ajusta parfaitement sous le chapeau, les petites mèches de cheveux bien calés en dessous.
-”Comment tu fais pour maitriser aussi bien les sorts de télékinésie capillaire ?” demanda Eugénie en se tourna vers sa colocataire. Cette dernière cracha dans le lavabo et sortie de la salle de bain en frottant une serviette dans ces cheveux.
-”Ma sœur, regarde ben ça :” une tignasse frisée rousse s’échappa de la serviette. “Je ne peux rien en faire, ils ont leur vie propre. Tu vois cette raie ridicule au milieu, pas moyen de la changer de place. Ça fait 25 ans que j’essaye de faire quelque chose de mes cheveux, et même la magie ne m’aide pas. Mais au moins, je maitrise bien la télékinésie en général. Dommage que je n’ai pas tes talents culinaires. Eugénie rie en lançant le café. Zéli enfila une robe longue noire à bretelles fines et vint s’assoir à côté de sa colocataire.
-”Bon, dit moi ce qui te fais peur.”
-”J’ai deux examens ; un en droit magique et juste après en Dragonisterie, et celui-là je le sens pas. J’adore les créatures magiques, mais les dragons, c’est une autre paire de manches. Ils m’impressionnent avec leurs capacités de télépathie et leurs immenses connaissances.”
-” Je te comprends, mais voit ça comme un avantage ; tu fais un double cursus en droits et créatures magiques pour pouvoir mieux les protéger. C’est une approche à l’opposé des autres personnes dans ton cursus, qui veulent juste travailler avec des dragons, je pense que ça peut jouer en ta faveur, surtout si tu tombes sur Apalala. Il appréciera ça, et bien, c’est juste un examen de physiologie non “
-”Euh oui, mais comment tu sais tout ça ?”
-”Bah tu sais, la Sirène qu’on a croisé au sabbat des Omegomongus ?”
Eugénie acquiesça en buvant une gorgée de café.
-”Bah on s’est bien rapproché après ça, et ses cours de Créatures des forets sont dans le même bâtiment que mes cours de Démonologie Mineures. Elle stresse aussi pour l’examen, les dragons terrestres, c’est pas son fort. Je la rejoins pour manger à midi, si tu veux te joindre à nous”
Un chat calico entra pas la fenêtre. Il portait dans sa gueule un petit morceau de papier.
-”C’est le chat de Ptolem ?” s’étonna Zéli.
-”Hi hi, ooui, on s’est vu toute la semaine pour réviser notre droit, et je crois qu’il pourrait se passer quelque chose avec lui. C’est dommage qui ne face partie d’aucune Fraternité, il ne peut pas vivre sur le campus.
-”Oui, mais au moins il a son propre appartement !”
-”t’aime plus vivre avec moi ?” s’offusqua faussement Eugénie
-”Non, c’est pas ça, mais les sirènes n’aime pas trop voir des terrestres trainées dans leurs souterrains, et on est quand même au dernier étage de l’arbre de vie des Volalenn, je vois pas comment on pourrait trouver un peu d’intimité. Eugénie rougit en lisant le message :
-”Il me propose de venir passer une soirée chez lui… Ça te dérange de m’accompagner avec Aryenne ? Il possède une piscine reliée au réseau souterrains marins, au moins vous pourriez avoir de “l’intimité” et si j’ai trop pur, je pourrais vous interrompre.”
Eugénie termina son café et attrapa son sac à dos.
-”Honnêtement, je pense pas que Ptolem tente quoique ce soit d’inconvenant. Il est aussi religieux que toi, et je pense que c’est ce qui fait qu’il ne veut pas être dans une fraternité, il y à trop de dérives chez les sorciers. On en reparle à Midi, tu m’envoies un hibou quand tu sors de ton examen, je passe la mâtinée à la bibliothèque.”
-”Ça marche, bonne révision.” Zéli sortit de leur appartement, traversa un couloir recouvert de bois et ouvrit une porte qui donnait sur le vide. Elle tendit la main et une planche de long board arriva à sa hauteur. Elle grimpa dessus et glissa jusqu’a sa destination. Elle aimait bien le campus de sa ville ; une grande rivière reliée tous les bâtiments pou permettre aux sirènes de se déplacer. Il n’y avait pas de bitumes comme certaines universités modernes, ce qui en faisait un lieu de prédilection pour les centaures. Ils se retrouvaient généralement ne grands groupes avec des elfes et des fées dans les forets qui jouxtait l’entrée des mines. Elle s’amusait à chaque fois de voir comment la société avait imaginé. Il y à encore 50 ans, jamais on aurait pensé qu’un centaure puisse p=faire des études de minéralogie, où qu’un nain face de la démonologie. Ou encore que les sirènes aillent dans les mêmes campus que les harpies. Mais son université avait réussi à prouver au monde magique qu’une entente était possible, dans une société adaptée à tous. Alors qu’elle descendait doucement vers la bibliothèque souterraine, elle se fit quasiment renversé par un nain sur un balai. Il s’arrêta juste avant le mur et descendit péniblement de son engin. Zéli sauta agilement de sa planche, qui reparti dans les airs.
-”Bah alors Nielbeuk, tu testes une nouvelle monture ?”
-”M’en parle pas ma sœur, j’ai refait les branches de mon balai, il pousse de ouf maintenant, faut que je raccourcisse le manche pour plus de maniabilité avant de me faire tuer. T’a pas idée comment je me suis fait insulter par les fées de ta Sororité en passant trop prêt de leurs douches.”
-”Tu viens réviser tes potions ?”
-”Ouais, et toi, qu’est-ce que tu fais ici ?”
-”je suis lié à un Démon du 7e cercle, et il affectionne venir dans la bibliothèque des nains, quelque chose avoir avec les anciennes énergies.”
Zéli et Nielbeuk descendait l’escalier colossal qui menait dans les profondeurs de la bibliothèque.
-”Au fait, j’ai reçu un message d’un goéland. Eh la vache, c’est grand ces trucs-là, limite je pourrais le chevaucher pour aller au bar. Bref, le piaf m’apporte son message et ça dit un truc du genre Désole de t’importuner, je sais que c’est pas commun pour nos deux espèces de se côtoyer, mais je te vois passer tous les jours au-dessus de mon bassin et j’aimerais vraiment bien te connaître, et c’est signé Piscus, tu crois que ta copine pourrait m’aider ?”
-”Ouuuuh mais c’est que tu fais tourner les têtes mon cher ! Écoute on à rendez-vous près de la clairière aux trèfles, dans la mare des songes t’sais à côté du bâtiment de philo à midi. Ptolem et Eugénie seront là aussi, joint toi à nous et puis on verra bien”
-”Ils sont pas encore ensemble ces deux là ? Sérieux ça se voit qu’il la kiff grave, elle devrait tenter sa chance”
-”Ouais, mais tu connais Eugénie … ” Nielbeuk s’arrêta soudain. Il frissonnait.
-”Je crois que ton démon arrive, je me sens pas super bien… tu sais où me trouver. Ça te dérange de me prendre sur ta planche pour aller à la mare, j’ai vraiment eu peu ce matin sur mon balai”. Un chat noir attendait en bas de l’escalier. Son ombre mouvante semblait faite de tentacules et de volutes de fumées, mais elle dégoulinait sur le mur.
-”Ouais pas de soucis. Et tu devrais voir avec Astros, le faune, il est doué pour les balais custom, allé je te laisse”
Le chat souri. Le monde des vivants avait vraiment changé depuis qu’ils maîtrisaient le voyage spatial. Et cala allait permettre la réalisation du Grand Plan. Zéli était prometteuse et la Grande Instance avait déjà déterminé son rôle de chevalière de l’Apocalypse des mondes extra-terrestre bien avant sa venue au monde. Et en plus, elle faisait des grattouilles derrière les oreilles particulièrement appréciables.
(Vous pouvez désormais trouvé la suite des aventures sur le #CampusMagique.)
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alexar60 · 4 years
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Tous coupables
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Maxime avait choisi cet appartement pour la tranquillité régnante dans le quartier. De plus, il était bien situé entre son lieu de travail et de nombreux lieux culturels. Ainsi il pouvait sortir juste à pied sans se soucier de trop boire pour rentrer. C’était vraiment intéressant. Alors, il profita d’un prix avantageux pour acheter un appartement au second étage d’un vieil immeuble rénové. C’était un petit trois-pièces, propre aux plafonds hauts. Il put aménager une mezzanine et faire une chambre d’amis. Il se plut dès le début, se sentant pour la première fois chez lui.
Les voisins se présentèrent les uns après les autres, saluant le nouveau avec quelques cadeaux de bienvenue. Une gentille petite vieille du rez-de-chaussée apporta une boite de chocolat, les résidents du troisième vinrent accompagnés d’une bonne bouteille de vin. Ainsi que ceux d’en face. Seule, les personnes du premier ne se présentèrent pas. Il y avait vraiment une ambiance bonne enfant. Tout le monde se connaissait et déjà Maxime avait son surnom : le petit dernier. Comme s’il était le dernier de la famille. Par la suite, il découvrit une atmosphère d’entraide entre celle qui va faire les courses pour la vieille dame mais aussi, celle qui garde les enfants. Justement, son niveau d’études intéressa les parents en quête de soutien scolaire pour leurs petits. Alors, le samedi après-midi, ils étaient trois à venir chez Maxime afin de perfectionner leur français et leur math. Par contre, il n’était pas question d’argent entre eux, mais de bons petits plats mijotés et cuisinés avec bonheur. Grace à cela, il n’avait pas besoin de se préoccuper  de cuisine tout en embaumant son appartement de senteurs appétissantes. De temps en temps, on lui proposait une lessive gratuite en échange d’une leçon. Et quand il se reposait, le jeune homme ouvrait la fenêtre ou la porte afin d’écouter le garçon du quatrième qui jouait du piano.
C’est au bout de six mois qu’il fut réveillé par des sons étranges. Peut-être étaient-ils déjà présents et Maxime n’y faisait pas attention ? Cela le réveilla en pleine nuit. Au début, il crut à un fêtard dans la rue. Il ouvrit la fenêtre, constatant qu’elle était totalement déserte hormis un chat curieux en train de fouiller dans une poubelle. En refermant le volet, il réalisa que le bruit venait bien de l’intérieur. C’était une sorte de chuchotement, comme une plainte, quelqu’un qui pleurait ou gémissait. Cependant, impossible de trouver l’origine de ces cris. Il se rendormit, et rêva d’une femme se promenant dans la chambre en larmes avec la bouche bâillonnée. Le lendemain, il posa la question à un voisin rencontré dans les escaliers. Ce dernier fronça les sourcils et ne sut pas la provenance de ces bruits. Il partit de son côté tandis que Maxime se dirigea vers son lieu de travail. Toutefois, il eut l’impression que l’homme l’observait, alors, il tourna la tête et vit son voisin reprendre sa route avec un air gêné.
Le soir, n’y pensant plus, Maxime reçut sa visite ainsi que sa femme et deux autres voisins pour un apéro. Ils entrèrent, une bouteille de vin et quelques amuse-gueules en main. Ils discutèrent de banalités sans grand intérêt. Soirée sympathique, surtout que sa voisine décida de revenir avec un gigot permettant au groupe de continuer de s’incruster dans son appartement. Ils restèrent longtemps, Maxime constata qu’il était minuit passé lorsqu’ils rentrèrent chez eux. Toutefois, leur comportement fut intrigant. Par moments, ils se concentraient comme pour écouter un écho lointain. Max fit mine de ne pas s’y intéresser jusqu’à ce que l’un d’eux interrompit une discussion. Tout le monde resta figé, écoutant le silence. Puis, il dit « Ah non !» reprenant le fil du dialogue comme si de rien était. Une fois dans le couloir, le jeune homme put les entendre parler rassurés par on ne sait pas quoi. Il remarqua que l’un d’eux descendit d‘un étage puis remonta quelques secondes plus tard pour rentrer chez lui. Cette nuit, il fut de nouveau réveillé par ces gémissement d’outre-tombe. Il chercha l’origine vainement avant de dormir.
Petit-à-petit, les voisins se montrèrent distants. Ils évitaient de rencontrer Maxime et surtout de répondre à ses questions sur les bruits de la nuit. On était loin de cette bonne humeur amusante et chaleureuse du début. Ses petits élèves vinrent de moins en moins passer leur après-midi. Il reçut même quelques réflexions désagréables sur la boue déposé par ses chaussures dans les escaliers ou le bruit trop fort de sa télévision. Il y avait dans leur comportement une expression de plus en plus malsaine. Par la suite, dès qu’il rentrait ou sortait, il espérait ne pas les croiser ; quand c’était le cas, il osait à peine dire bonjour. Bref, Maxime commençait à mal vivre cette période absurde et la nuit, il cherchait l’origine de ces cris car les plaintes continuaient. Il eut enfin sa réponse pendant un retour de soirée.
Il était deux heures du matin lorsqu’il grimpa les marches pour rejoindre son appartement. Il essaya de faire le moins de bruit possible afin de ne pas prendre de réflexion sur un retour brutal qui pourrait réveiller la vieille dame devenue maintenant acariâtre. Devant la porte de l’appartement inoccupé du premier, il entendit un bruit sourd. Il s’arrêta puis posa son oreille contre la porte. Il fut stupéfait d’entendre les mêmes pleurs qui le réveillent constamment. Il y avait quelqu’un dans cet appartement abandonné ! Dès lors, il frappa demandant à haute voix si tout allait bien. Les pleurs continuèrent sans se soucier de lui. Maxime actionna la poignée, la porte ne s’ouvrit pas. Il monta ensuite l’escalier  à grandes enjambés, faisant un bruit phénoménal pour récupérer chez lui un objet et défoncer cette porte. Il pénétra son appartement à toute vitesse laissant l’entrée ouverte. Il fouilla quelques tiroirs, trouva un tournevis et redescendit. Devant la porte, il entendait toujours les mugissements étranges. Il coinça le tournevis entre la gâche et le chambranle puis força d’un coup sec, ouvrant la porte en grand. La salle était noire. Il put entrevoir une ombre, une forme lorsque soudain, quelque-chose cogna l’arrière de sa tête. Il s’effondra inconscient entouré d’un voile noir sur le tapis poussiéreux et recouvert par les quelques copeaux de bois tombé lors de l’infraction.
A son réveil, Maxime était assis, les mains et les pieds attachés à une chaise, un chiffon enserrait la bouche. Avec l’obscurité, il ne vit pas grand-chose clairement, constatant juste quelques faisceaux de lumière au travers des lattes d’un volet. Il savait qu’il n’était pas chez lui. Il regarda, prenant l’habitude des ténèbres environnant lorsqu’il aperçut une forme étrange à sa gauche. Pendant ce temps, il ne réagit pas au bruit derrière la porte entrouverte. Il regarda la forme en essayant de prononcer quelques mots, seulement le chiffon empêchait la mâchoire de remuer. La forme ressemblait à une personne, la tête baissée, elle était assise, les mains attachées. Il tourna la tête en direction de la porte, cherchant à appeler de l’aide. Mais Maxime fut vite pris d’angoisse en découvrant un voisin en train de remplacer la porte par un mur. Le gars ne souriait pas. A l’aide d’une truelle, il étalait une épaisse couche de mortier qu’il recouvrit avec une brique. Il reconnut un autre voisin derrière lui, dès lors, il devina que les deux autres personnes au loin étaient aussi des voisins. Le maçon improvisé continua de poser du mortier qu’il lissait avec sa truelle, puis il posa une seconde brique. Déjà le petit  mur arrivait à son menton. Maxime essaya de hurler, grognant maladroitement. Il gesticula, seulement ses poignets étaient attachés avec des menottes en plastique jetable. Il n’arriva à rien en cherchant à se libérer ; au contraire, le plastique cisaillait sa chair plutôt qu’autre chose. Les autres parlèrent entre eux, souhaitant refermer le passage au plus vite.
Épouvanté, la poitrine oppressé par l’idée de finir emmuré vivant, Maxime chercha à déchirer à coup de dents, le tissu dans sa bouche sans résultat. Dès lors, il essaya de réveiller son acolyte d’infortune qui ne bougea pas un cil durant toute la scène. Il chercha à remuer ses pieds attachés, quand, il réalisa en voyant le visage blême de la forme qu’elle ne se réveillera jamais. C’était une femme aux longs cheveux noirs, la tête baissée, la peau grise presque momifiée, son cadavre était ici depuis plus d’un an. Il sembla voir un mouvement chez elle, une mèche de ses cheveux venait de bouger. Pendant ce temps, le voisin grimpa sur un escabeau afin de poser les dernières briques. Maxime se calma, persuadé être en pleine hallucination. Il rêvait, c’était certain ! Il rêvait et il allait se réveiller. A ce moment, il souffla un grand coup par les narines tout en fermant les yeux, puis il ouvrit les paupières, et regretta voir la main de son voisin installer l’avant dernière brique. Le jeune homme se mit à pleurer, priant que son absence ne passera pas inaperçu. Il espéra ne pas vivre la même chose que cette pauvre femme. Mais qu’avait-elle fait pour mériter ça ? De son côté, le voisin jeta un dernier œil sur cette pauvre victime qui se posait des questions. Lui, savait pourquoi comme tous les autres de l’immeuble car ils étaient tous coupables.
Alex@r60 – avril 2020
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semena--mertvykh · 3 years
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Du jour 221
S’il fallait une seule bonne raison pour détester les masques – en plus d’être irrémédiablement associé à la disparition du roulage de pelles aux inconnus – c’est de nous laisser croire que le bas du visage est aussi beau que le haut, et de faire tourner la boîte à fantasmes pour des prunes.
Cf. les filles de ma classe, qui ont toutes des yeux de chat, j’ai envie de chanter Ah qu’elles sont jolies les filles de mon pays ; et quand elles tombent le bas, on se retrouve avec des joues pleines d’acné, des petites bouches pincées et le nez de Grü.
Notre prof d’histoire des politiques culturelles est un emblème de bogosserie, avec ses manches de chemises roulées sur ses beaux avant-bras fuselés, ses accroche-cœurs d’un noir de jais, et quand il plonge ses yeux dans les vôtres, on pense à la mer à Eilat. Les filles se donnent beaucoup de mal pour capter son attention, dans un amphi bondé (mais euuuh, j’veux direuh, vous pensez qu’on peut parler de démocratsation de la cultureeuuuh) ; à la fin du cours, on les voit faire la queue pour lui poser toutes les questions portnawak qui leur passent par la tête (mais euuuh, j’veux direuh, vous pensez qu’on peut parler de culture de la démocratsation-euuuh). C'est touchant et ridicule, c'est la jeunesse.
Bref. L’autre matin il a enlevé son masque pour se moucher.
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On aurait dit un photomontage de parties qui vont pas du tout ensemble. C'était même pas laid, c'était décevant.
Il y a une très belle idée, dans The Truman Show, lorsque le héros cherche à reconstituer, de mémoire, le visage féminin qui le hante depuis des années. A un moment, il se met à découper des échantillons dans des magazines - des mentons, des bouches, des nez, des yeux, des fronts - afin de recréer une sorte de composite de ce visage idéal. Il y parvient, évidemment, et la rencontre avec cette fiction, plus réelle que le mensonge dans lequel il vit depuis des années, et qui le cerne dangereusement, est l'une des scènes les plus fortes de ce grand film subtil et méconnu.
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Il m'est arrivé de penser que la rencontre amoureuse, la vraie - la rencontre avec un visage qui, d'un coup, éclaire l'univers entier et sans lequel on ne saurait vivre complet - cette épiphanie procède du même mouvement. C'est la quête muette, obstinée, d'une image coincée sous un repli de la mémoire. Une quête aveugle, parce qu'on tâtonne, et parce que la nuit qu'on arpente est sans fond et sans âge.
Il y a eu des moments, dans ma vie, où rien n'était plus important que de trouver ce visage. Ni l'argent, ni la réussite, ni la famille, ni la connaissance, ne pouvaient faire le poids. Je ne l'ai pas trouvé, bien sûr, et je suis vieille maintenant. Mais je n'ai pas oublié.
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swedesinstockholm · 4 years
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vendredi
pendant que je regardais le live stream de céline sciamma à la berlinale sur mon lit j’ai entendu la copine de mon cousin qui montait pour venir dire bonjour et j’ai failli me dissoudre de bien-être et de satisfaction d’être cachée là-haut avec céline et pas en bas obligée de dire oui ça va et toi avec une voix aimable et enjouée et enthousiaste. merci la vie. céline racontait que quand elle était ado elle avait assisté à un spectacle de natation synchronisée et qu’elle avait tellement été touchée par la grâce que pendant les trois prochains jours elle s’était dit qu’elle avait raté sa vie parce qu’elle était pas nageuse de natation synchronisée et c’est exactement ce que je ressens quand je regarde un dj set d’azf. mais je crois qu’avec ses films elle a quand même réussi à faire ce que la natation synchronisée fait, c’est l’exaltation du spectacle, les émotions qui montent, c’est le travail collectif qui crée un truc où tout vient se mettre en place parfaitement et qui donne de la beauté. heureusement que je suis pas critique de cinéma.
samedi
dans la voiture ils ont commencé à parler du permis de manon et j’ai pris mon air de gravité abyssale en regardant par la fenêtre pour y échapper autant que je pouvais mais je pouvais pas j’étais coincée dans la voiture, c’était tellement intenable que mon corps envisageait d’ouvrir la portière pour me laisser rouler sur la route et qu’une voiture me roule dessus pour en finir une fois pour toutes.
j’ai pas acheté de veste. j’essaie de faire une année sans m’acheter d’habits de nouveau, ou pas de trucs neufs du moins. l’année dernière j’ai acheté un tshirt rayé, un tshirt céline sciamma et un chapeau en éponge orange.
dimanche
en revenant de la forêt je me suis perdue dans le vortex du stalking instagram qui mène directement dans le vortex de l’auto-dénigrement parce que tous les amis d’a. ont l’air beaucoup plus fun et queer et hors des normes que moi. moi je sais pas m’amuser je prends tout au sérieux et mon rapport à la norme se traduit par une réclusion dépressive. moi aussi je veux me baigner dans une baignoire remplie de mousse avec ma copine dans une chambre d’hotel tapissée de miroirs et faire semblant de parler à mon petit chien en mousse. elle m’a mentionnée dans ses stories (j’avais dit que son chat ressemblait au petit de love actually) et j’ai décidé que ça équivalait à une présentation officielle à ses amis.
à table le soir j’arrivais plus à fonctionner de nouveau, je me sentais cassée, j’arrivais pas à faire d’efforts pour parler avec la copine de mon cousin, ils parlaient d’études de master d’agroécologie de débouchés de stages de métiers d’avenir de marché du travail de reconversion etc et j’avais l’impression qu’ils parlaient d’un monde parallèle auquel j’avais pas accès. si elle m’avait demandé et toi lara? je crois que j’aurais fondu en larmes.
lundi
à onze heures je suis sortie de mon monde avec david abram et la synesthésie et merleau-ponty et la naissance de l’écriture et platon et la chair du monde pour me transformer en personne socialement acceptable en mettant des barrettes dans mes cheveux (huit) pour pas ressembler à une folle et un col roulé noir pour faire le test sur zoom avec le jif et j’étais étonnée de ma présentabilité à l’écran. on a dit mon nom et on m’a présentée comme queer féministe et j’ai étalé mon journal (sous forme de poème) devant 200 personnes en live stream sur facebook en même temps. mon. journal. j’avais peur d’être trop neuneue, de gaspiller une occasion d’être politique, même si le personnel est politique, j’avais quand même l’impression de présenter une bonne grosse tranche de guimauve dégoulinante. je devrais aussi prévenir tous les gens que je rencontre que si je tombe amoureuse d’eux, y a de fortes chances qu’ils se retrouvent un jour dans un poème que je finirai par lire en public d’une manière ou d’une autre.
Dans les commentaires y avait un type qui était dans ma classe au lycée qui me disait merci, il est journaliste maintenant. si on m’avait dit au lycée qu’un jour je lirais un poème intime en live stream sur fb et que t. de ma classe me dirait merci... ça m’aurait pas du tout étonnée en fait. j’ai toujours aimé étaler ma vie en public, c’est mon truc. je sais pas si c’est du courage, de l’inconscience, ou une foi absolue en ce que je fais, ce qui sort de moi. et puis mon courage a continué et m’a poussée jusqu’à la gare pour rejoindre le block queer pour la manif du 8 mars, j’avais les genoux qui tremblaient, c’était pire que sur zoom, parce que je devais manoeuvrer mon corps. quand je suis arrivée j’ai dit bonjour à e. qui m’avait dit de les rejoindre et puis j'ai commencé à me demander ce que je faisais là, mais si j’y étais pas allée je m’en serais voulu toute la journée. on était à la tête du cortège et j’étais juste derrière le grand drapeau arc-en-ciel avec les mains dans les poches de ma parka et la bouche hermétiquement fermée sous mon masque parce que je sais toujours pas crier en manif. vers la fin e. m’a mis une pancarte profiteroles not gender roles dans les mains et finalement je trouvais ça grisant de marcher derrière ce drapeau et de parader à travers la ville avec des revendications. quand on a traversé le pont le soleil se couchait et elles faisaient flotter le drapeau derrière elles en rigolant et c’était un petit moment de grâce. j’ai réussi à tomber amoureuse de deux filles dont une avec un chien noir et blanc que j’ai caressé derrière les oreilles. j’adore voir des chiens dans les manifs. quand je suis rentrée il faisait nuit et j’ai mis de la techno pour marcher à grandes enjambées et faire sortir mes émotions. je marchais tellement vite que j’avais mal aux poumons.
mardi
j’ai trouvé l’article de t. du tageblatt, j’y suis brièvement mentionnée, die queerfeministin lara well et mon bemerkenswerte gedicht, HA. j’ai pensé à mes grands-parents qui lisaient le tageblatt. je l’ai vu t. à la manif, il a bien grandi, il était tout propre. je me suis demandé comment était sa vie, où il habitait, et s’il avait pensé à moi et à mon poème avant de s’endormir. à la fin sur la place d’armes je tenais un bout du drapeau avec mes mains gelées et je regardais les guirlandes dans les arbres et il discutait quelque part derrière moi avec la fille qui braillait dans le mégaphone et c’était une collision bizarre de plusieurs mondes: mon monde intime, le monde du lycée, et le monde queer. je donnerais n’importe quoi pour avoir un dixième de l’énergie qu’avait la fille qui braillait dans le mégaphone.
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scienceoftheidiot · 4 years
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Bonjour, j'ai vu ton post sur le vaccin et je me demandais si il n'y avait pas de risques de maladies auto immunes qui pouvaient se développer? J'ai lu que c'était déjà arrivé après des injections similaires, pour le cancer? Je suis désolée je n'ai vu ça qu'en passant donc je n'ai ni les sources ni la science pour expliquer mais peut être que tu sais de quoi je parle :x
Alors je suis pas du tout calée en maladies auto-immunes et sans sources ça va être tendu, mais voilà ce que je sais : 
une maladie auto-immune peut se déclencher n’importe quand, après une injection, après une grossesse, même après un fort choc émotionnel. Ou simplement comme ça. Il y a plus que probablement des prédispositions génétiques, mais probablement pas que ça. 
Du coup, après l’injection du vaccin, si on vaccine suffisamment de monde, il y aura, c’est sûr et certain, des gens qui vont développer une maladie auto-immune. Mais est-ce qu’elle sera causée par le vaccin ? Impossible de le dire. La plupart du temps non. Peut-être que pour certains, oui. C’est juste des statistiques, et pour expliquer mieux ce que je veux dire ici je te renvoie à la dernière vidéo du Chat Sceptique https://www.youtube.com/watch?v=hOWB7o6XUSU&t=317s&ab_channel=ChatSceptique
Pour ce vaccin en particulier, je suis personnellement peu encline à penser qu’il va causer plus de déclenchement de maladies auto-immunes que les vaccins habituels qui déjà n’augmentent pas l’incidence d’apparition des maladies auto-immunes, voici pourquoi : ce vaccin est à ARNm. L’ARNm c’est une molécule qui permet de faire sortir l’information génétique (qui est basée dans l’ADN) du noyau de la cellule où il est bien protégé, vers le reste de la cellule où on va pouvoir utiliser cette information génétique pour fabriquer des trucs (des protéines). Ici on injecte donc juste de l’information, qui va être traduite en protéine. Pour avoir travaillé avec des ARNm, et pour les avoir étudiés, je peux te dire que cela fait partie des molécules les plus fragiles qu’on peut avoir : au moindre truc, elles sont détruites. Parce que leur raison d’être c’est d’être traduites puis immédiatement détruites par les cellules - une fois qu’elles ont servi à quelque chose ça ne sert à rien de les garder. C’est pour ça qu’on garde les vaccins à une température très basse : en dehors de la cellule, ils s’auto-détruiraient sinon. Donc, à mon avis, peu de chances que quelque chose qui ne restera que quelques heures dans le corps cause une maladie autoimmune. 
Ensuite, même si CELA NA JAMAIS ETE PROUVE PAR LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE je le dis et le redis, donc je ne fais qu’enfoncer une porte ouverte, ce qui est souvent accusé de causer x ou y problèmes dans les vaccins habituels sont en général les adjuvants (qui sont donc en vrai absolument pas la cause de quoi que ce soit). Il se trouve que par la nature même de l’ARN et sa petite taille, il n’y a pas d’adjuvants dans le vaccin à ARNm. Donc les antivaxs devraient se jeter dessus, en vrai. 
On sait aussi que ces vaccins à ARNm sont déjà utilisés en médecine vétérinaire, donc si on avait ce genre de résultats sur les animaux on aurait beaucoup plus de réticences à le développer sur humains. 
Voilà tout ce que je peux dire pour répondre à ta question, anon. Il faut cependant garder en tête que le risque zéro n’existe pas. C’est comme ça. Par contre, on a probablement plus de risques à boire une bière (risque prouvé : l’alcool est un cancérigène notoire) ou à manger du saucisson (la charcuterie aussi c’est cancérigène) qu’à se faire vacciner avec un vaccin à ARNm. Perso, je continue à boire de la bière et à bouffer du saucisson, je ne peux pas m’en empêcher... alors j’irais me faire vacciner. 
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