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#marie ribeaucourt
selidren · 4 months
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Printemps 1919 - Champs-les-Sims
4/4
Par ailleurs, je tenais à vous entretenir d'une affaire qui me touche énormément ces derniers temps, et j'espère que je trouverai en vous une oreille attentive. Vous seriez presque la seule dans mon entourage.
Je ne sais si Jules vous en avait parlé, mais quand ma chère Marie est morte, elle venait de mettre au monde la petite Jeanne, et laissait également derrière elle (en plus de son fils), deux autres filles : Emma et Anne. Adelphe était alors encore hospitalisé à Compiègne et il était si bouleversé qu'à son retour, il est revenu habiter à la Butte-aux-Chênes. Ses filles résident chez leur tante Jacqueline, la soeur de Marie. Quand à Alexandre, il s'est aménagé un appartement dans le petit théâtre où il vit presque comme un reclus. Cet arrangement m'est apparu naturel pendant un temps, sans compter que dès qu'Adelphe et son fils sont dans la même pièce, le ton monte très rapidement. Récemment, les nouvelles rancunes d'Alexandre envers son père sont que ce dernier ne visite pas assez leurs soeurs. Lui-même est à cet égard un frère modèle, et ses soeurs sont la prunelle de ses yeux. Je n'y ai d'abord pas cru, car Adelphe est parti régulièrement de la maison pour les voir, et ce n'est pas son genre de mentir. Mais Jacqueline a pu certifier à Madame Eugénie que cela fait à ce jour des mois qu'Adelphe n'est plus assidu, qu'il manque de nombreuses visites chez ses filles.
Selon Madame Eugénie, Adelphe ne supporte pas de poser les yeux sur la petite Jeanne. Non pas qu'il lui reproche la mort de sa mère, mais plutôt que la petite ressemble tellement à Marie qu'il en a pleuré à plusieurs reprises. Notre matriarche accueille cette situation avec un fatalisme qui est apparemment une sorte d'habitude chez elle. Elle trouve tout cela regrettable, mais gare à qui oserais critiquer Adelphe !
Je pense très sincèrement qu'elle n'en a pas forcément conscience, mais qu'Adelphe est son préféré parmi ses petits-enfants, et au vu de son histoire, c'est compréhensible. Je comprends également que tout cela ait été très dur pour mon beau-frère, et que les expériences qu'il a vécues suffisent à changer un homme, mais je ne reconnais pas le père affectueux qu'il était, celui qui s'asseyait avec son fils pour l'aider à faire ses calculs, qui lui ébouriffait les cheveux avec affection, et qui regardait chacun de ses enfants comme si ils étaient les merveilles qui illuminent son existence. Je suis d'autant plus affligée que personne ne lui dit quoi que ce soit, et qu'en plus, il ne s'agirait pas de le remettre sur le droit chemin. A ce titre, même si je n'ai pas son caractère impulsif et colérique, je rejoins le point de vue d'Alexandre. Peu importe à quel point c'est difficile, les filles ont besoin de leur père. La petite Jeanne a à peine deux ans, et elle ne le voit presque jamais ! J'ai donc adopté une certaines distance et un ton assez froid quand je m'adresse à mon beau-frère, afin de lui faire connaître ma désapprobation. Constantin ne l'a bien entendu pas compris (il ne voit même pas en quoi la situation est problématique), mais j'ai enfin réussi à lui faire comprendre qu'il s'agit là de mes rapports avec Adelphe et que cela ne le concerne pas. Quand à Adelphe, il s'est montré blessé par mon comportement, ce qui était le but de la manoeuvre, mais il lui reste assez de dignité pour me le reprocher. Son visage se pare toujours d'un air profondément honteux quand je m'adresse à lui, et j'espère qu'ainsi, j'arriverai à le faire revenir à la raison.
J'ai conscience que cette situation vous parait bien complexe. Figurez vous par exemple que j'ai songé à plusieurs reprises à écrire une lettre à Alexandre pour lui faire savoir que j'étais d'accord avec lui, mais j'ai finalement renoncé, de crainte que Madame Eugénie n'en entende parler. Je ne tiens pas à ce qu'elle me mène la vie dure au nom de ce qu'elle considère comme un tabou. C'est sans doute à ce moment que j'ai définitivement fait le deuil de l'idée que je serai un jour maîtresse en ma propre maison.
Avec l'assurance de toute mon affection,
Albertine Le Bris
Eugénie « Oh comme elle a grandit ! C’est incroyable ! Bonjour Jeanne, reconnais-tu ton arrière-grand-mère ? »
Jacqueline « Cela fait plaisir de vous voir Madame Le Bris. »
Eugénie « De même Jacqueline, vous ne savez pas à quel point je vous suis reconnaissante de vous occuper des petites. Je ne suis plus de première jeunesse et Albertine est dans la période caporal de la maternité. »
Jacqueline « La période cap… ? »
Eugénie « Oui, vous savez. Ce moment où une mère doit régler les conflits entre un groupe d’adolescents geignards et les mettre au pas comme un sergent chef. Comme tu es mignonne Jeanne ! Tu m’appelleras Grand-Mère, ce sera plus simple. »
Eugénie « Quelle adorable petite. Elle ressemble tant à sa Maman... »
Jacqueline « C’est vrai… C’est parfois difficile de la regarder sans voir Marie dans ses yeux. »
Eugénie « Vous savez Jacqueline, si notre petite Jeanne ressemble tant à votre sœur, c’est de famille ! J’ai pleuré tant de fois en voyant le visage de sa mère dans celui d’Adelphe, tant celui-ci ressemble à ma Lazarine. »
Jacqueline « Adelphe oui… Dites-moi Madame Le Bris, quand Adelphe a t-il prévu de venir voir ses filles ? Je sais que ses relations avec Alexandre sont… quelques peu tendues, mais Anne et Emma n’ont pas vu leur Papa depuis longtemps, et elles le réclament. »
Jeanne « Papa ? »
Eugénie « Je ne comprends pas. N’est-il pas venu vous voir la semaine dernière ? »
Jacqueline « Pour être honnête avec vous Madame Le Bris, cela fait presque un mois que je ne l’ai pas vu. »
Eugénie « Un mois ? Mais c’est bien trop longtemps ! Il a du être pris par les affaires du domaine, je ne vois que cela. Adelphe a toujours été un père exemplaire, et je suis bien placée pour le savoir, c’est moi qui l’ai élevé ! »
Jacqueline « Ecoutez. Avant le décès de Marie, j’étais de votre avis. Mais cet événement l’a profondément changé. Lui plus que tous les autres voit Marie en Jeanne, et à chaque visite, c’est comme si il tentait de toutes ses forces de ne pas la regarder. Il n’a pas levé les yeux sur sa fille de deux ans depuis une éternité Madame ! Il vous a toujours écoutée, je vous en prie... »
Eugénie « Je pense que vous me prêtez un pouvoir que je n’ai sans doute pas. Je… je ne savais pas la situation si grave. Mais cette petite n’a déjà pas connu sa mère, elle a besoin de son Papa. Je ferai ce que je peux. »
Jeanne « Papa ? »
Eugénie « Oui, ma petite chérie. Ta Grand-Mère va te ramener ton Papa... »
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infos-lgbt · 7 years
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court métrage gay : Amour Éternel
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Nathan et Lucas sont en couple depuis plusieurs années, et ce dernier prend peu à peu conscience qu’il ne s’agit pas de la vie qu’il souhaite. Lucas va tenter de pimenter le quotidien de son couple. Jusqu’où peut-il aller ?    Un film de Benjamin Ribeaucourt  Avec Rémi B., Marie Muffat et Guyom Éké.  Musique originale de Jascha Nakladal.  Photographie de Florian Blond.
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selidren · 6 months
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Automne 1917 - Champs-les-Sims
4/4
Et comme si cela ne suffisait pas, nous avons appris le décès il y a peu de la plus jeune soeur de Marie, Cloédie, elle aussi en mettant son enfant au monde. Cette pauvre petite n'avait déjà pas eu une vie facile, car chacun sait que la fillette née de cette union était la fille d'un homme qui n'a pas assumé ses responsabilités. Pensez vous, ce malappris, apprenant que sa jeune maîtresse attendait un enfant, s'est empressé d'épouser une autre femme qui attend également un enfant de lui. Qui peut bien se conduire ainsi ? La famille Ribeaucourt n'a t-elle pas assez souffert ? Le goujat a été fauché par un obus le mois dernier, mais il a tant fait souffrir autour de lui que j'ai bien du mal à me sentir désolée. Je suis navrée de vous apporter ainsi d'autres raisons de vous alarmer au sujet de votre Eugénie, mais le malheur ne peut pas encore frapper après tout cela, pas encore une fois.
Au milieu de tout ce malheur, je trouve la nouvelle du droit de vote des femmes par chez vous assez réjouissante. En France, cette proposition ne cesse d'être retoquée depuis des années au prétexte que nous serions trop susceptibles d'être influencées par les curés ! Il est certain que toute femme digne de ce nom se prend toujours de passion pour les curés et ne se marient d'ailleurs jamais ! Veuillez excuser ma colère, mais alors même que de plus en plus d'homme au sein du gouvernement y soient favorables, cela n'arrive toujours pas, c'est une honte !
J'espère apprendre dans votre prochaine lettre une bonne nouvelle quand à votre nouvel enfant et de mon côté, j'espère que Constantin prendra le temps de vous écrire, je sais que cela vous pèse de ne pas avoir de nouvelles.
Avec l'assurance de mes sentiments les plus sincères,
Albertine Le Bris
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selidren · 6 months
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Automne 1917 - Champs-les-Sims
3/4
Adelphe ne vous en parlera sans doute pas, mais depuis son retour, il ne parvient plus à nous cacher ce qu'il est advenu de son fils. Je connais Alexandre depuis son enfance, et en quelques années la guerre l'a changé comme jamais personne ne l'avais imaginé. Quelque part, je suis heureuse que sa pauvre mère, ma chère Marie, ne l'ai jamais vu ainsi. Cela lui aurait brisé le coeur.
C'est un jeune homme qui a aujourd'hui à peine vingt ans mais l'aigreur d'un vieil homme. Il est toujours fébrile, et nous regarde avec une telle méfiance que je m'en suis sentie presque blessée. Ses gestes, mêmes les plus anodins, sont pleins de brusquerie, parfois de violence, et les bruits forts déclenchent chez lui de temps à autres des tremblements de la main. Il ne fait preuve de douceur qu'avec ses jeunes soeurs, en particulier la petite Jeanne. Les ragots glanés par Madame Legens sur ordre de Madame Eugénie sont très inquiétants : le bruit court qu'il aurait levé la main sur sa "fiancée", la petite Sylvette, lors de sa dernière permission (j'utilise les guillemets car si il parlait d'elle autrefois comme tel, cela ne semble plus si évident aujourd'hui) et Madame Legens a confirmé que la pauvre fille ne sort plus qu'avec son fichu bien serré contre son visage. Je sais qu'Adelphe a échangé des mots très durs avec son fils, mais Alexandre a rétorqué avec beaucoup de violence et ce n'est qu'avec l'intervention de Madame Eugénie que les esprits se sont apaisés. Il semblerait qu'il reproche à son père sa mort de Marie, comme si il y pouvait quelque chose. Voilà ce que la guerre a fait d'un jeune homme qui avait toute sa jeunesse devant lui avant qu'on ne lui mettre un fusil dans les mains !
Ici, l'hiver est un peu en avance. Quand j'écris ces mots, la neige s'attache à la pelouse comme pour mettre d'autant plus mon moral en berne.
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selidren · 6 months
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Automne 1917 - Champs-les-Sims
1/4
Très cher cousin,
C'est un bref courrier que je vous adresse, adjoint à celui de ma belle-soeur Albertine. Néanmoins, cela me semblait important de vous écrire.
J'ai quitté l'hôpital il y a de cela quelques mois, et j'ai bien entendu été réformé. Je n'ai conservé aucune séquelle réelle, mis à part une cicatrice bien laide qui marque ma joue et déforme ma paupière droite. Par miracle, je n'ai pas perdu mon oeil. Il me semblait pourtant, quand j'ai perdu connaissance ce jour là sous les balles boches que s'en était fini de moi. Constantin est toujours là-bas. Aux dernières nouvelles, ils l'ont affecté à la boulangerie, près d'Arcis-le-Ponsart (non loin de Reims). Cela me semble absurde, mais au moins le voici le plus loin possible des combats. Ma blessure l'a dévasté, et ses lettres me prouvent que depuis mon départ, il est plus désemparé que jamais. Je prie pour qu'il s'en sorte sans moi et qu'il me revienne en un seul morceau. Il en va de même pour mon fils, mais je n'en dirai pas plus car je risque à nouveau de sombrer dans un accès de panique.
Vous savez bien sur également ce qui est arrivé à ma chère Marie. Je m'en voudrait toujours de ne pas avoir été là en cette funeste nuit à ses côtés. Je ne me fais pas d'illusions, je ne suis pas médecin et je pense que cela m'aurait encore davantage dévasté. Mais au moins ne serait-elle pas partie seule. Encore aujourd'hui, bien que je sache pertinemment qu'elle n'y est pour rien, j'ai du mal à fixer le regard de ma petite Jeanne. Ma belle-soeur Jacqueline a gardé les filles chez elle, je ne suis pas encore capable d'en assumer la charge et je réside ainsi à la Butte-aux-Chênes, le temps que cela sera nécessaire.
Je sais que vous espérez de moi mon récit du front, afin que nous puissions échanger nos impressions et peut-être apaiser le souvenir qu'il nous en reste et qui nous torture parfois dans notre sommeil, quand il ne nous saute pas à la gorge sans prévenir jusque dans nos activités diurnes les plus banales. Je ne m'en sens pas encore capable. Je sens mon esprit encore trop fragile pour une telle épreuve, alors même que je n'ai jamais senti une telle faiblesse. Un jour, quand ces blessures auront commencé à cicatriser, je serai très heureux de m'en ouvrir à vous. En attendant, le récit de vos déboires domestiques me ravit à un point que je n'aurai jamais cru avant le début de la guerre. Vous savoir vivant et en bonne santé me procure toujours un certain soulagement pendant mes accès de panique.
Votre ami,
Adelphe
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selidren · 7 months
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Printemps 1917 - Champs-les-Sims
2/7
Je ne peux m'empêcher de penser à Marie nuit après nuit en me retournant dans mon lit. Elle n'était en définitive pas tant plus âgée que moi (une dizaine d'années il me semble), et la savoir partie si brutalement nous a tous fait un horrible choc. Le seul réconfort que nous puissions avoir est que la petite Jeanne lui a survécut et se porte comme un charme. Elle et ses soeurs ont été recueillies par Jacqueline, la soeur de Marie, qui est elle aussi seule avec une fille depuis que son mari et son fils sont partis au front.
Pour tromper l'ambiance morose nous avons fait l'acquisition d'un gramophone. Les filles en particulier l'adorent, mais avec ce qui vient de se passer, cela a ravivé l'inquiétude des enfants pour leur père. Même Jean-François, qui va avoir six ans cette année (Seigneur que le temps fuit !), sent sans vraiment comprendre le danger et se réveille la nuit après avoir fait des cauchemars.
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selidren · 7 months
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Printemps 1917 - Champs-les-Sims
1/7
Cher cousin,
C'est avec le coeur lourd que je vous écrit cette lettre. La tragédie que nous redoutions temps a fini par frapper, mais là où ne nous y attendions pas, ce qui ajoute à notre malheur.
Juste après le nouvel an, alors que son régiment stationnait à Avoncourt, Adelphe a été touché par une balle incendiaire au visage. Il n'est heureusement pas mort et n'a même pas perdu son oeil, ce que les médecins considèrent comme miraculeux. Alors que nous étions soulagés qu'il s'en sorte avec une simple cicatrice, c'est alors que le véritable drame a frappé. Le jour où il nous adressait la lettre informant son épouse de son rétablissement, Marie a été amenée à l'hôpital pour accoucher. Aveuglés par notre soulagement, nous avons éclaté en sanglot quand Madame Eugénie est revenue en nous annonçant que ma chère belle-soeur est morte en mettant au monde la petite Jeanne.
Transcription :
Marc-Antoine « Maman ? »
Albertine « Oui, mon petit ? »
Marc-Antoine « Tu dormais ? Tu veux que je te laisse ? »
Albertine « Non, je suis réveillée. Tu veux parler de quelque chose ? »
Marc-Antoine « Tu as des nouvelles d’Oncle Adelphe ? »
Albertine « Il va mieux, mais malheureusement il aura le visage marqué je pense. »
Marc-Antoine « Et par rapport à... »
Albertine « Comme tu t’en doutes, il ne va pas bien du tout. Ce n’est pas le genre de blessure dont il se remet. Voudras-tu bien lui écrire une lettre avec tes sœurs ? »
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selidren · 7 months
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Hiver 1916-1917 - Champs-les-Sims
6/7
Cela me rappelle que nous attendons un heureux événement pour le printemps. Adelphe aurait bien voulu vous en parler lui-même, mais les temps sont si rudes qu'il nous écrit à peine à nous même. Son épouse, Marie, attend leur quatrième enfant. Ma pauvre belle-soeur n'est plus toute jeune, mais elle est aussi dynamique qu'autrefois, et qu'elle a bien hâte de cette naissance. Rendez-vous compte, cela fait déjà vingt ans qu'elle a mis Alexandre au monde. Pour ma part, je ne sais si je veux encore d'autres enfants, mais il n'y a rien au monde qui me procure plus de bonheur que de les voir grandir. Antoine par exemple, grandit bien trop vite. On dirait un homme adulte dans le corps d'un jeune garçon. Eugénie dit qu'il est exactement comme Maximilien, le père de Constantin. Mon époux me parle assez rarement de son père, et Adelphe m'a avoué qu'il fallait éviter le sujet avec lui car les deux s'entendaient très mal. En revanche, Madame Eugénie ne tarit jamais d'éloges à son sujet et de son amour pour son épouse, Rose se souvient de lui avec émotion et Adelphe lui-même admet que pour lui, Maximilien a été une excellente figure paternelle. J'ai beaucoup de mal à me figurer un tel personnage : un être apparemment brillant, capable des amours les plus profonds comme du plus grand des désintérêts. Il est si dommage que Constantin prenne la même voie avec ses propres enfants mais qu'y puis-je ?
Transcription :
Marc-Antoine « Je vois, mais moi, je dois faire quoi ? Je suis le quatrième enfant de Papa. C’est Noé l’aînée. »
Eugénie « Arsinoé oui, c’est sur elle que repose le plus important des devoirs. Elle devra, comme son père, son grand-père, son grand-oncle, et tous les héritiers de la famille, se marier et avoir des enfants. La prochaine génération repose sur elle. »
Marc-Antoine « Comme vous ? C’était aussi votre devoir ? »
Eugénie « Pas exactement, mais oui, j’ai été en charge de mettre au monde les héritiers Le Bris, comme ta Maman. Puis je les ai élevés et j’ai défendu leurs intérêts. Je n’ai peut-être pas toujours eu les idées très éclairées, mais j’ai toujours défendu les intérêts de mes descendants. »
Marc-Antoine « Donc elle devra faire des enfants quand elle sera grande. Et qu’est-ce que vous voulez dire ? Défendre les intérêts ? »
Eugénie « Protéger la famille, leur assurer un revenu, comme le fait encore ton oncle Adelphe bien que ce soit le hasard qui ait posé cette responsabilité sur ses épaules. Grand-Dieu, il était si jeune... »
Marc-Antoine « Vous auriez pu le faire aussi non ? SI il était si jeune je veux dire... »
Eugénie « Oh non, lui c’est un homme, mon garçon. Ta mère te diras sans doute que je suis dépassée en disant cela, mais toutes ces choses sont le travail de l’homme de la famille. Maximilien l’a fait avant Adelphe, et c’est lui qui a réellement bâti la fortune de notre famille. Et après Adelphe, ce sera à toi de le faire. Tu seras l’homme de la famille. »
Marc-Antoine « Si j’ai bien compris, Noé devra se marier, donc ce sera à son mari de le faire. »
Eugénie « Non ! Les hommes qui arrivent dans la famille sont de potentiels vautours qui ont à coeur leur propre nom. Ce devra être toi. »
Marc-Antoine « Donc, si je dois être l’homme de la famille, je devrai observer Adelphe non ? »
Eugénie « Exactement ! Ce garçon est un excellent modèle. Mais rappelle-toi toujours que, adulte, ta priorité absolue, ce sera ta sœur. Tu m’entends ? Absolue ! Elle devra pouvoir compter sur ton soutient sans failles, peu importe les épreuves ! »
Marc-Antoine « J’ai compris. Elle aura besoin de moi. »
Eugénie « Comme ton Papa a besoin d’Adelphe. Et comme Lucrèce avait besoin de Maximilien. »
Marc-Antoine « Grand-Mère, qui est Lucrèce ? »
Eugénie « Oh... »
Marc-Antoine « Je sais que c’est une tante de Papa, mais c’est à peu près tout. Sinon, il y a des rumeurs… »
Eugénie « N’écoute jamais ces rumeurs, au grand jamais, ce ne sont que d’affreux mensonges ! Oh mon petit, j’aimerai t’en parler mais c’est encore très dur. Un jour peut-être. Sache simplement qu’ elle sera la seule de mes enfants qui ne reposera jamais ici, et que cette absence me déchire le coeur depuis plus de vingt ans. »
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selidren · 2 months
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Automne 1922 - Louxor (Egypte)
7/10
Je n'ai pas souvenir de vous avoir parlé de ce lien si particulier qui les unit depuis l'enfance. Il faut dire qu'au sein de la famille, Adelphe a été pendant longtemps la figure de référence pour Constantin et ses deux sœurs, en tant qu'aîné de tous ses cousins. Il me semble que quelqu'un a évoqué une fois lors d'un repas de famille que Matthieu, le fils aîné de Madame Eugénie, a eu des enfants, mais qui sont décédés peu de temps avant lui. Une histoire sordide à ce qu'on en dit, mais c'est tout ce que j'en sais. Encore un des vieux secrets que les Le Bris ont pris grand soin à enterrer.
Bref, si il est certain que j'ai l'amour de mon mari, il est tout aussi certain que je ne parviendrai jamais à appréhender la relation entre Adelphe et Constantin. C'est une forme d'amour quelque part entre la fraternité et une amitié fusionnelle. Il y a entre eux cette proximité qui, involontairement, me tient à l'écart quand je suis seule avec eux, un langage corporel et du regard qui leur semble propre. Je n'ai jamais vu cela ailleurs, et toutes les autres personnes à qui je m'en suis ouverte, comme Rose, Juliette, ou même ma chère Marie (qui les a connu depuis le berceau) témoignent que cela en a toujours été ainsi. Que partout où le petit Adelphe allait, le jeune Constantin en culottes courtes n'était pas loin derrière. D'où le fait que voir Constantin initier de lui-même une séparation est assez nouveau pour moi, et me fait d'autant plus réaliser qu'il y a entre eux des choses intimes qui ne me seront jamais révélées.
Transcription :
Adelphe « Albertine ? Que fabrique tu ? »
Albertine « C’est un sol aménagé avec des aiguilles de pin séchées. »
Adelphe « Oui, ça en a l’odeur et l’aspect. Nous sommes dans un pays méditerranéen. J’en ai déjà vues et senties lors de mes séjours en Provence. Je ne vois pas ce que cela a de particulier. »
Albertine « Dans le sud du pays, cela reste assez rare. »
Adelphe « Ils en auront fait venir du nord pour rappeler la douceur du littoral aux touristes. C’est sans doute une excellente idée afin de rendre ces endroits plus attrayants et masquer l’odeur de poussière.»
Albertine « Tout à fait. Je n’avais pas réalisé à quel point cela m’avait manqué depuis Alexandrie. »
Constantin « Venez voir ! La chambre funéraire est sublime ! »
Constantin « Qu’est-ce qui vous a retenu ? »
Adelphe « Des aiguilles de pin. »
Constantin « Intéressant… Les Lagides ont introduit en Égypte l’usage du pignon de pin comme aphrodisiaque, peut-être que... »
Albertine « Constantin… »
Adelphe « Les aiguilles de pin ne sont pas là depuis deux-mille ans, Tintin. Et aucun pignon en vue ! »
Constantin « Oh, vous parliez du sol. Drôle d’idée… Une représentation iconographique aurait été plus intrigante en effet… et plus significative. »
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selidren · 5 months
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Printemps 1918 - Champs-les-Sims
9/10
J'ai bien vu à quoi ressemblent les adolescents d'Adelphe et de ma chère Marie, qui nous a quitté si tôt. J'ai beau savoir que la fin de cet âge a été complètement gâché chez ce pauvre Alexandre, je ne sais pas à quoi m'attendre. D'ailleurs, ce pauvre garçon ne redeviendra sans doute jamais lui-même.
Transcription :
Arsinoé « Allez, réessayons ! »
Marc-Antoine « Tu es sure ? »
Arsinoé « Je n’aime pas finir sur un échec. Et si tu m’écoutes cette fois, peut-être que nous n’allons pas nous casser la figure. »
Marc-Antoine « Ce que tu peux être obstinée... »
Arsinoé « Tais-toi et donne moi tes mains ! »
Marc-Antoine « Quoi ? »
Arsinoé « Oh, rien. Je pensais juste que je devrai arrêter de partir du principe que j’ai toujours raison. »
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selidren · 11 months
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8/10
Il est heureux que vos enfants soient eux mêmes trop jeunes pour se lancer de leur plein grès dans une telle folie. Quelque part, votre arrivée imminente m'emplit d'espoir, car avec de bons renforts, peut-être pourront nous renvoyer l'ennemi de l'autre côté des frontières et cette guerre prendra fin. Ainsi, mon fils sera de nouveau en sécurité et, si Dieu le veut, n'aura pas été trop abimé par ce qu'il a vécu.
J'ai des nouvelles bien sur, mais sporadiques et atrocement vagues. Il me cache beaucoup de ses pensées et de ses peurs (je le connais trop bien pour ne pas m'en rendre compte), et parfois ses lettres me parviennent toutes raturées de noir, ce qui augmente ma frustration. Il est certain qu'il ne veut pas m'inquiéter (lui aussi me connait trop bien ignorer ma peur) ni inquiéter sa mère et ses soeurs. Il aura bientôt une permission, ainsi je pourrai respirer sans l'étau qui me serre la gorge. Il reverra sa mère qui saura s'occuper de lui, et ira rendre visite à sa chère Yvonne (son amoureuse, comme vous l'aurez deviné). Je ne lui souhaite rien d'autre. Parfois, mon esprit torturé en vient presque à lui souhaiter une blessure quelconque, afin qu'ils le renvoient à la maison. Vous devez me juger monstrueux d'avoir de telles pensées mais ce sont les miennes depuis trop longtemps pour qu'elles en viennent à me choquer.
Transcription :
Constantin : Adelphe, tu m'as toujours dit que les rêves étaient les rêves, ils ne sont pas la réalité. Alexandre va bien, j'en suis sur !
Adelphe : Je n'en peux plus, tu comprends ? A bruit sourd ou fracas, je vois dans ma tête son corps sans vue. Je m'imagine le ramenant à la maison dans une housse mortuaire, le mettre dans un cercueil pour l'enterrement. Et je n'y peux rien... Je suis mort de peur. Que ferai-je si cela devait arriver ? Je ne pourrai pas... je ne pourrai pas continuer je crois...
Constantin : Adelphe, je... pardonne moi.
Adelphe : Ce n'est pas ta faute, bien au contraire. Tu as eu raison de me pousser à dire ce que j'avais sur le coeur, cela m'a fait du bien je crois.
Constantin : Tu n'as plus peur ?
Adelphe : Si, mais tu m'as rappelé que j'ai la chance d'avoir mon Tintin avec moi pour me soutenir, et ça, ce n'est pas rien.
Constantin : ...
Adelphe : Qu'y a-t-il ?
Constantin : Tu penses vraiment ce que tu disais ? Tu vas... Tu pourrai te tuer ?
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selidren · 4 months
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Printemps 1919 - Champs-les-Sims
3/4
J'en suis d'autant plus heureuse pour vous alors que je mesure chaque jour que des rivalités peuvent persister entre des enfants issus des mêmes parents et qui ont toujours vécu ensemble, alors même que je poursuis mes efforts.
Je ne suis pas sure que Madame Eugénie se rende compte de ce qu'elle fait. Depuis toujours, Cléo est jalouse de sa grande soeur qui reçoit de leur père plus d'attention. Cléo est une jeune fille fantasque, bruyante et assez impulsive, plus sensible et impressionnable qu'elle ne veut bien l'admettre, alors que Noé est le type même de la fille modèle au sens où l'entend son aïeule : douce, gentille, obéissante, et assez effacée. Elle ne cesse de dire qu'elle lui rappelle sa petite Lucrèce, comme si je n'en avais déjà pas assez qu'elle compare Antoine à Maximilien !
Il y a peu, j'ai emmené les enfants à une projection dans notre petit théâtre local. J'ai souvent négligé d'en parler, car il s'agissait du dernier projet de ma chère Marie, qui voulait amener la magie du cinématographe jusque chez nous. Depuis son décès, c'est son fils Alexandre qui a religieusement repris le flambeau. Bref, il a obtenu le mois dernier une copie du film Le Calvaire d'une reine et nous sommes allés le voir. Cléo a été transfigurée par les interprétations de Gabrielle Robinne et Léontine Massart. Depuis, sa vie semble être un long film. Elle se noircit les yeux comme dans les films et a coupé ses cheveux courts comme ceux de Massart. Madame Eugénie désapprouve, bien sur, et ne cesse d'enjoindre ma fille à imiter son aînée. Cela met ma Cléo dans des états de colère intenses, et Sélène m'a confié qu'elle pensait que toutes ces transformations ont avant tout pour motivation de se différencier complètement de sa jumelle sur le plan physique. Ma Cléo se cherche, comme tant de jeunes filles de son âge avant elle, et j'aimerai tant que Madame Eugénie ait sur elle un regard un peu plus bienveillant.
Transcription :
Eugénie « ... »
Cléopâtre « Qu’y a-t-il encore Grand-Mère ? SI vous soupirez autant, c’est que vous avez quelque chose à dire non ? »
Eugénie « Tu sais bien que tu es trop jeune pour ce genre de maquillage. Tout ce noir autour de tes yeux, c’est si laid ! »
Cléopâtre « Maman dit que ça me va bien. Cela met en valeur mes yeux justement, et ça me vieillit un peu. »
Eugénie « Quelle jeune fille de treize aurait besoin de se vieillir ainsi ? Ce n’est pas de cette façon que l’on atteint la maturité. Prends donc exemple sur ta sœur ! »
Cléopâtre « Oui, Grand-Mère. Comme toujours, Grand-Mère... »
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selidren · 1 year
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Champs-les-Sims - Eté 1908
10/10
Pour ma part, je mentirai en disant que l'expérience de ma maternité n'est pas épuisante. Avoir en même temps quatre enfants est compliqué, non seulement en matière de grossesse ou d'accouchement, mais aussi sur ma vie quotidienne. J'ai bien entendu la chance de ne pas être seule, avec Madame Eugénie qui me dispense ses connaissances tentaculaires sur l'éducation des enfants. C'est une femme pourvue d'une énergie tout bonnement spectaculaire, qui s'active partout, va partout (avec une canne mais tout de même), et ce à plus de quatre-vingt ans. Cet âge s'accompagne également d'avis quelques peu vieillots dont je dois m'accommoder, mais comme me l'a confié ma belle-soeur, Marie Barbois, toute aussi agaçantes que puissent être certaines de ses interventions, on ne peut tout simplement pas se passer d'elle. Et je n'ai pas vraiment le choix. Je dors beaucoup et des nourrices doivent s'occuper de Sélène et Marc-Antoine la plupart du temps. Fort heureusement, ils sont en passe d'être sevrés, je pourrai ainsi me concentrer sur d'autres pans d'éducation.
Constantin, comme il vous l'a dit, s'occupe de préparer sa prochaine campagne de fouilles, la première dont il sera en charge. Il est aux anges bien entendu. J'espère de tout coeur pouvoir de nouveau l'accompagner, car même pour une mère comblée telle que moi, l'appel du désert et des ruines est puissant. Pour cela, il faut que les enfants grandissent un peu. Mon mari est d'un naturel assez impatient, comme vous l'avez vu plus tôt, mais quand il s'agit de moi, il est d'une patience exemplaire. Adelphe m'a confié qu'il s'agissait là d'une grande preuve d'amour pour lui qui est fort peu démonstratif. Je commence cependant à peine à appréhender la profondeur de la relation qui unit Constantin à son cousin (mais on pourrait tout aussi bien l'appeler son frère), et sachez qu'il a été très difficile de les séparer quand la famille Barbois est partie s'installer dans une maison non loin de chez nous. Bien qu'il m'ait assuré que cela était pour le mieux, Constantin l'a très mal vécu, du peu que j'ai pu en voir. Non pas parce qu'ils ne se voyaient plus, par bien des aspects cela n'a guère changé, mais mon mari déteste de ne plus savoir Adelphe à la maison, comme il me l'a confié l'autre soir. C'est pour cette raison que je suis ravie que son travail lui change ainsi les idées.
J'espère pouvoir vous écrire à nouveau sous peu, pour faire ainsi plus ample connaissance avec vous. Sachez que mon mari vous tient en haute estime.
Avec l'assurance de mes salutations les plus sincères et respectueuses,
Albertine Le Bris
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selidren · 1 year
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Printemps 1906 - Champs-les-Sims
13/19
Albertine, quand à elle, s'est montrée tout naturellement alarmée par la nouvelle. Je pense que toute future mère à qui on annonce qu'elle porte de nombreux enfants doit singulièrement paniquer. Marie m'avait confié juste après notre mariage qu'il s'agissait de sa principale inquiétude au sujet de la maternité. Il a fallu le soutien de tous les membres de la famille pour la rassurer.
Par ailleurs, ce voyage en Egypte nous a fait retrouver notre petite Juliette. Plus si petite cependant. Elle qui était déjà grande dépasse à présent d'une demi tête la plupart des hommes que je connais. Si elle n'en a pas la carrure, elle a certainement la stature de son père ainsi que ses yeux. Il est vrai que Constantin ressemble beaucoup à Oncle Maximilien, mais il a sa façon d'être qui les rend au plus haut point dissemblables. Or, je retrouve beaucoup de Maximilien en Juliette, elle a les mêmes manières, la même façon de toiser les gens comme si elle les évaluait en permanence. C'est d'autant plus étonnant car, comme vous le savez, elle n'a presque pas connu son père.
Un effet notable s'est également fait ressentir chez ma Grand-Mère. Je ne dis pas qu'elle a un caractère difficile, ne le croyez surtout pas, mais elle se montre plus apaisée depuis notre retour. Comme si elle avait été soulagée d'un poids. Elle se montre même amicale avec Horus, le petit chien de Constantin.
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selidren · 1 year
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Printemps 1906 - Champs-les-Sims
18/19
Je me rends compte également que je ne vous ai pas encore félicité pour la naissance de notre fils. Vous devez être un père comblé à présent avec deux enfants. Marie et moi voudrions bien avoir un troisième enfant sous peu, et peut-être cela sera-t-il votre cas également d'ici quelques années. Prévoyez-vous de rester auprès de votre famille après cette éprouvante expédition ? De telles blessures doivent mettre du temps à se refermer, que ce soit sur le plan physique ou celui de l'esprit, et votre Eugénie peut vous y aider.
Transcription :
Eugénie : Je ne veux que la confirmation que mon faquin de mari est bien là où il devrait être : à pourrir au fin fond des Enfers !
Rhabba : Vous n'êtez pas une cliente très ordinaire vous... C'est bien la première fois que quelqu'un d'aussi rancunier frappe à ma porte.
Eugénie : Vous n'avez aucune idée de ce qu'il m'a fait, très chère. Il m'a trompée, dupée, dépossédée honteusement de la fortune de mes parents. Et au moment où nous avons perdu notre fils et que notre fille a été envoyée en prison, il est ... mort en m'abandonnant seule face au malheur.
Rhabba : Mais quel monstre ! Je comprends que vous vouliez vous assurer qu'un tel goujat pourrisse pour l'éternité.
Eugénie : N'y a-t-il aucun moyen de s'en assurer ?
Rhabba : Si bien sur ! Le monde peut signifier obstacle et l'hostilité. Quand à l'as de coupe, on peut le lire comme l'enfermement.
Eugénie : Et que peut en déduire une professionnelle du tarot ?
Rhabba : Il est coincé dans les tréfonds des Enfers, entouré et torturé par les pires démons du Lucifer, et comme il n'admet pas ce qu'il a fait, il ne peut s'engager sur la voie du pardon.
Eugénie : Voilà qui est parfait. Ma chère, vous ôtez de mes épaules un poids qui me pèse depuis des décennies.
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selidren · 7 months
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Printemps 1917 - Champs-les-Sims
6/7
Sans doute ai-je les idées trop noires, mais j'ai l'impression d'en demander déjà tellement à mes enfants. Notre petite Eugénie a bien de la chance d'être si jeune, elle ne peut donc pas saisir l'ampleur des événements qui se jouent à l'heure où j'écris.
Peut-être ai-je trop laissé l'organisation des choses à Madame Eugénie et est-il temps pour moi de reprendre les décisions en ce qui concerne ma famille. Encore une fois, c'est une conversation nécessaire que j'aurai tant aimé avoir avec Marie.
Transcription :
Arsinoé « Grand-Mère, nous n’attendons pas Maman, Cléo et Sélène ? »
Eugénie « Non, je me suis dit que nous pourrions goûter tous les trois. Marc-Antoine, mon petit, tu liras plus tard. Pose ce livre. »
Arsinoé « Mais elles sont où ? »
Eugénie « Tu sais que tes cousines vont très mal en ce moment après ce qui est arrivé à leur Maman, alors elles sont parties goûter chez leur Tante Jacqueline. »
Arsinoé « J’aurai bien aimé aller les voir aussi. »
Eugénie « Tu iras une autre fois, ma petite. Marc-Antoine, lâche donc ce livre. »
Arsinoé « Mais pourquoi ? »
Eugénie « Parce que j’ai envie de prendre un peu de temps avec toi et ton frère voilà tout. Vous raconter quelques histoires, vous parler de quand vous serez grands tous les deux. »
Arsinoé « J’aimerai plutôt parler de Papa, Grand-Mère. Je suis vraiment inquiète après ce qui est arrivé à Oncle Adelphe. Vous n’êtes pas triste ? »
Eugénie « Voyons, ne va pas imaginer quelque chose ! Bien sur que je suis triste ! Ton oncle a toujours été un si beau garçon, et cela me navre de le savoir à la fois défiguré et veuf, mais rendons nous à l’évidence, nous sommes déjà chanceux de le savoir en vie. Et nous avons également l’assurance qu’il ne retournera pas faire cette maudite guerre. Et bien sur, je m’inquiète pour votre Papa aussi. »
Marc-Antoine « On ne dirait pas Grand-Mère. »
Eugénie « Mais enfin ! Qu’est-ce que tu insinue ? »
Arsinoé « Oh, je pense qu’Antoine voulait juste dire que tu es impassible, un peu comme Papa. Tu ne montre juste pas beaucoup tes émotions. »
Marc-Antoine « Oui, voilà, c’est ça ! »
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