Tumgik
#Eugénie Rumédier
selidren · 1 year
Text
Tumblr media Tumblr media
Printemps 1906 - Champs-les-Sims
18/19
Je me rends compte également que je ne vous ai pas encore félicité pour la naissance de notre fils. Vous devez être un père comblé à présent avec deux enfants. Marie et moi voudrions bien avoir un troisième enfant sous peu, et peut-être cela sera-t-il votre cas également d'ici quelques années. Prévoyez-vous de rester auprès de votre famille après cette éprouvante expédition ? De telles blessures doivent mettre du temps à se refermer, que ce soit sur le plan physique ou celui de l'esprit, et votre Eugénie peut vous y aider.
Transcription :
Eugénie : Je ne veux que la confirmation que mon faquin de mari est bien là où il devrait être : à pourrir au fin fond des Enfers !
Rhabba : Vous n'êtez pas une cliente très ordinaire vous... C'est bien la première fois que quelqu'un d'aussi rancunier frappe à ma porte.
Eugénie : Vous n'avez aucune idée de ce qu'il m'a fait, très chère. Il m'a trompée, dupée, dépossédée honteusement de la fortune de mes parents. Et au moment où nous avons perdu notre fils et que notre fille a été envoyée en prison, il est ... mort en m'abandonnant seule face au malheur.
Rhabba : Mais quel monstre ! Je comprends que vous vouliez vous assurer qu'un tel goujat pourrisse pour l'éternité.
Eugénie : N'y a-t-il aucun moyen de s'en assurer ?
Rhabba : Si bien sur ! Le monde peut signifier obstacle et l'hostilité. Quand à l'as de coupe, on peut le lire comme l'enfermement.
Eugénie : Et que peut en déduire une professionnelle du tarot ?
Rhabba : Il est coincé dans les tréfonds des Enfers, entouré et torturé par les pires démons du Lucifer, et comme il n'admet pas ce qu'il a fait, il ne peut s'engager sur la voie du pardon.
Eugénie : Voilà qui est parfait. Ma chère, vous ôtez de mes épaules un poids qui me pèse depuis des décennies.
7 notes · View notes
aisakalegacy · 23 days
Text
Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media
Printemps 1924, Hylewood, Canada (12/14)
L’avenir de Lucien semble assuré. Je ne m’inquiète pas vraiment pour Marie, elle est jolie, elle trouvera de quoi se marier. Par contre, je ne sais pas ce que nous allons faire d’Agathon. C’est un excellent élève, il est sérieux et consciencieux la plupart du temps (malgré sa tendance à se laisser entrainer par sa sœur dans toutes sortes d’histoires), mais il n’en a que pour son piano et sa musique. Il a quatorze ans, il serait temps qu’il commence à apprendre un métier, mais rien ne semble l’intéresser… Il va finir comme certains cousins de ma mère, qui ne faisaient rien de la journée et restaient oisifs en suçant la fortune de sa famille, et dont la totalité des compétences se résumaient à bien se faire voir lors des mondanités saisonnières. Ma mère ne supportait pas ce genre de personnes. Si elle le voyait, elle se retournerait dans sa tombe !
[Transcription] Marie LeBris : J’ai des œufs avec moi… Agathon LeBris : Des œufs ? Qu’est-ce que tu fais avec des œufs ? Marie LeBris : J’ai pensé que les façades de nos voisins avaient besoin d’une nouvelle décoration… Tu viens m’aider ? Agathon LeBris : On va être en retard pour le cours de littérature, et Mlle Rumédier va encore nous disputer. Marie LeBris : Franchement, vu la note qu’elle m’a mise en latin la dernière fois, je ne vois pas à quoi servent ses cours. Agathon LeBris : En même temps, tu n’avais appris que la moitié de ta leçon… Marie LeBris : Bah ! Elle devrait nous remercier, on lui rend service. En séchant son cours, on lui laisse un peu de temps libre… La pauvre, elle n’a pas de vie. Je n’aimerais surtout pas être comme elle quand j’aurai son âge. Elle est si austère ! Agathon LeBris : Tu exagères. Si tu n’étais pas constamment en train de la provoquer, elle serait plus gentille avec toi. Marie LeBris : Si tu veux, chouchou. Bon, tu m’aides ou pas ? Franchement, on mérite bien une petite journée de vacances… Il fait tellement beau ! Agathon LeBris : Bon… Je suppose qu’on peut avoir un peu de retard. Marie LeBris : Hop ! Agathon LeBris : Bien visé. Marie LeBris : Vite, cours ! Marie LeBris : Ce parasite de Louis Rumédier mérite une bonne leçon lui aussi. Hop ! Agathon LeBris : D’accord, c’est vrai que c’est très drôle. Louis Rumédier : Mais qu’est-ce que vous faites ? Ça ne va pas ? Marie LeBris : Monsieur Rumédier, les affreux gamins qui ont sali votre porte sont partis en courant quand ils nous ont vu arriver ! Ils ont couru le long de la jetée et ont disparu dans le bois ! Louis Rumédier : Attendez que je les attrape !!
10 notes · View notes
aisakalegacy · 1 month
Text
Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media
Printemps 1924, Hylewood, Canada (1/14)
Chère Albertine,
Vous trouverez au fond de cette enveloppe trois photographies, je ne sais pas si vous conservez les enveloppes de vos correspondances, donc je vous préviens maintenant car il serait dommage que vous jetiez par inadvertance celles que je vous envoie, je vous le dis car cela a déjà failli m’arriver plusieurs fois. Nous ne possédons par de caméra et c’est grâce à la gentillesse de Mme Rumédier jeune et de Mlle Rumédier, toutes les deux férues de photographie, que nous avons pu les prendre. Elles ont été ravies de m’aider quand je lui ai fait part de votre demande.
La première a été prise à l’automne dernier par Mme Rumédier jeune à l’occasion des dix-huit ans de Lulu l’automne dernier. Elle est toute abimée, et je tiens vraiment à m’en excuser, je ne sais pas ce qu’il s’est passé, bien que je soupçonne le chat… Je l’avais laissée sur mon secrétaire, et le lendemain, elle était toute griffée. A gauche, vous voyez donc le jeune Georges Rumédier tenant une crécelle, moi-même, Mlle Rumédier dont le visage est malheureusement griffé, Agathon qui a tourné la tête au moment où nous Mme Rumédier jeune prenait la photo. La petite fille au centre qui dévore le gâteau des yeux est Hannah, une petite cousine du côté de Mme Le Bris ma belle-mère. A droite, Jules qui fait la tête car il voulait que nous prenions la pose dans le jardin et non pas dans la cuisine et qui ne voulait pas que Layan soit présente sur la photo, Lulu qui tient une crécelle, Layan que vous voyez en livrée.
Agathon est difficile à avoir en photo. Il fait toujours exprès de tourner la tête au dernier moment, ou trouve mille excuses pour ne pas y figurer… Ici, il se trouve à côté de Layla, qui pause à côté du piano et est ravie de découvrir son nouvel ensemble.
Sur la dernière, vous voyez Lola et son cône de glace, prise à l’occasion de la foire de Gananoque. C’est en rentrant de cette foire, il y a trente deux ans, que Jules m’a demandée en mariage. C’est une journée joyeuse mais qui me laisse toujours un arrière-goût amer. Je me demande toujours ce que je serais aujourd’hui si j’avais refusé. Oh, je ne regrette pas ma chance, ni mes enfants que j’aime éperdument. Il y a trente-deux ans j’étais une paysanne. Je semais et je récoltais l’avoine, je tenais aux bêtes. Nous étions pauvres, mais jamais malheureux. Il y avait beaucoup de gaité à la maison. Mes parents sont restés unis jusqu’à leur mort, et ils n’ont jamais vécu l’un sans l’autre car ils sont décédés la même année. Ils se sont mariés à quinze ans et ils ne se sont jamais quittés, ils se sont aimés toute leur vie. J’aurais aimé avoir un mariage qui ressemble au leur.
8 notes · View notes
aisakalegacy · 1 month
Text
Tumblr media Tumblr media
Printemps 1923, Hylewood, Canada (6/7)
Je vous souhaite une bonne fin de séjour en Egypte, et que vous y trouverez tout ce que vous recherchez. Je n’entends pas grand chose à toutes ces histories d’égyptologie, mais quand vous écrivez à ce sujet, je trouve cela bien plus clair que lorsque c’est mon mari qui le fait. Ecrivez-moi vite, en tout cas quand vous en aurez le temps. Cela me fait toujours infiniment plaisir de vous lire.
Bien à vous,
Eugénie LeBris
PS : Marie et Lucien ont des tempéraments très différents, mais ils ont en commun de ne jamais rien partager… Voilà donc ce que j’en ai observé moi-même.
Le jeune Rumédier nous vient tous les dimanches, et tous les dimanches elle se pavane et se pomponne car elle est ravie d’être ainsi le centre de l’attention, mais elle repousse toujours toutes les tentatives du garçon, qu’elle ne laisse même pas lui effleurer la main lorsqu’ils se pensent seuls (vous pensez bien que cette solitude est de toute relative, parce que jamais je ne laisserai ma fille seule avec un jeune homme..). C’est comme un jeu, elle se rend inaccessible pour le rendre fou. Quand le poisson serra bien ferré, alors peut-être daignera-t-elle enfin le remonter dans ses filets.
Je ne crois pas que Lucien ait une quelconque vie sentimentale. D’ailleurs je me demanderais bien avec qui : il est dans un pensionnat pour garçons depuis le plus jeune âge, je ne crois pas qu’il connaisse aucune fille. C’est un brave garçon, rêveur, excité, il aime ses livres et ses poissons, je ne vois pas quand il aurait le temps de courtiser une jeune fille. C’est tant mieux, je préfère qu’il se concentre sur ses études.
[Transcription] Lucien LeBris : Alooooors, comment ça se passe avec Georges Rumédier ? Marie LeBris : « Aloooors », comment ça se passe avec ta main droite ? Lucien LeBris : … Tu es abominable.
9 notes · View notes
aisakalegacy · 2 months
Text
Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media
Hiver 1922, Hylewood, Canada (3/3)
Je dois également vous annoncer un évènement heureux. Vous souvenez-vous de l’infirmière Heather Delacroix ? C’est elle qui m’a tiré de ma tranchée à Ypres. Après la guerre, Heather a ouvert un institut pour orphelins de guerre à Vancouver. Nous continuons à correspondre régulièrement, et c’est ainsi qu’elle m’a entretenu d’une petite fille née dans l’Alberta, dont le père est tombé à la Serre en 1918 et dont la mère est morte il y a deux ans de la grippe espagnole. Elle a déjà trois ans, et si les bébés sont adoptés rapidement, il n’en va pas de même pour les enfants plus âgés. Nous avons une grande maison, Lola est en âge de quitter la nurserie… J’ai donc décidé d’adopter cette petite fille, qui s’appelle Gizelle. Elle rejoindra notre famille bientôt, il faut que j’aille la chercher à Vancouver.
Voilà pour les nouvelles. Ma femme voulait répondre à Albertine, je pense qu’elle le fera bientôt.
Votre bien dévoué,
J. Le Bris
[Transcription] Lucien LeBris : Comment sera notre nouvelle petite sœur, à ton avis ? Marie LeBris : Insupportable, sûrement. N’est-ce pas le cas de toutes les gamines de cet âge ? Lucien LeBris : Tu étais plutôt mignonne, toi, quand tu avais trois ans ! Marie LeBris : Parce que je ne suis plus mignonne aujourd’hui ? Lucien LeBris : Alors non, clairement, mignonne n’est pas le mot qui me vient à l’esprit quand je pense à toi. Terrifiante, belle, glaciale. Mais pas « mignonne ». Marie LeBris : Ça me va. Je prends ça pour un compliment. Lucien LeBris : J’espère que tu ne vas pas trop terrifier notre nouvelle sœur… Marie LeBris : Ne t’en fais pas, Papa s’occupera de la terrifier tout seul lorsqu’il l’abandonnera pour une excavation en Papouasie dès lors qu’il se sera lassé de jouer à la poupée. Marie Simmon : Oh non, vous n’osez pas ! Vous êtes odieux !
8 notes · View notes
aisakalegacy · 4 months
Text
Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media
Hiver 1920, Hylewood, Canada (2/2)
Des gens si charmants, ça me fait de la peine qu’on calomnie sur eux. Leur fille est une jeune femme très agréable, elle s’est proposée pour donner des cours de piano à Agathon deux fois par semaines. Sa belle-sœur a elle-même trois enfants dont l’aîné a l’âge de Lucien mais un tempérament très différent, car il est beaucoup plus casanier que mon fils ; d’ailleurs aucun de ses enfants ne vont à l’école, c’est leur tante, celle qui va donner des cours de piano à Agathon, qui s’occupe de leur éducation.
J’ai sympathisé avec la belle-sœur. Je dis « belle-sœur », mais il est possible qu’il s’agisse de leur fille ainée. Je n’ai pas osé demander, car peut-être que mes voisins ont perdu un fils pendant la guerre, qu’elle même est récemment veuve, et je ne voudrais pas remuer le couteau dans la plaie. Elle est charmante. Elle a un accent très français, ça m’a fait pensé à vous donc je lui ai parlé de nos lettres et je lui ai montré la photographie qui est parvenue dans votre dernier courrier, elle semblait ravie, elle a même demandé à la garder un moment pour la montrer à sa sœur (belle-sœur ?) car apparemment, l’un de vos fils a une ressemblance saisissante avec quelques qu’elles ont connu. Je pense que son pays doit lui manquer. Cette photographie est si jolie, je l’ai faite encadrer et je l’ai accrochée dans l’escalier.
Pas de nouvelles de Jules depuis bientôt un an. Dans son dernier courrier, il disait vous avoir écrit aussi. S’il vous écrivait, auriez-vous la gentillesse de me le dire ?
Bien à vous,
Eugénie LeBris
[Transcription] Eugénie LeBris : Encore une fois, je suis vraiment navrée pour le comportement de mon fils. Je ne comprends pas, mon cadet n’est pas du tout comme ça. Il est si tranquille. Il peut passer des journées sur son piano. Clémence Rumédier : Il s’entendrait bien avec Lucrèce, dans ce cas. Elle est pianiste. Eugénie LeBris : Pourriez-vous alors demander à votre belle-sœur de me recommander un professeur de piano ? Agathon joue facilement mais sans aucune technique, et quelques leçons lui feraient du bien… Clémence Rumédier : C’est-à-dire que je ne pense pas qu’elle connaisse… Lucrèce Rumédier : Sa « belle-sœur » sera ravie de tutorer votre fils elle-même !
9 notes · View notes
aisakalegacy · 6 months
Text
Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media
Printemps 1918, Al Simhara, Égypte (13/20)
Pour échapper à la conscription, qui concerne donc un tiers des Canadiens, des milliers d’hommes ont fui dans la nature et sont partis s’installer dans les forêts les plus reculées du pays. Ce maudit niaiseux de Simmon est donc parti sans demander son reste, en catimini le matin de ses noces, s’ermiter dans je ne sais quelle cabane de bûcheron pour échapper à son service militaire, plantant là sa famille et la mienne, ma fille, et ma cérémonie qui avait déjà été réglée ! La nouvelle de la conscription était tombée la veille, et, tous occupés que nous étions aux préparatifs du mariage, nous n’y avions pas pris garde.
[Transcription] Napoléon Bernard : Ah, Mme Rumédier est de retour. Nous allons enfin avoir des explications. Louise Le Bris : Ada, l’as-tu trouvé ? Ada Simmon : Le majordome dit que Mr. Simmon est déjà parti ! Napoléon Bernard : Enfin, vous voyez bien qu’il n’est pas là ! C’est du jamais vu ! Se perdre sur un trajet de cinq cent mètres, le jour de son mariage ? Louise Le Bris : Peut-être que si nous attendons encore un peu… Napoléon Bernard : Il va falloir se faire une raison, Mlle Le Bris… Louise Le Bris : S’il-vous-plaît, Révérend… Napoléon Bernard : Ça fait deux heures que nous attendons, et Mr. Simmon n’est toujours pas là. Il faut annuler le mariage. Peter Simmon : C’est une honte ! Marie Rumédier : Un scandale ! Françoise Simmon : Earnest, à cause tu fais simple de même… Peter Simmon : Ce garçon est déshérité ! Je le raye de mon testament ! Jules Le Bris : Humilier comme ça ma fille… Ça ne peut pas rester impuni ! Adolph Simmon : Ne vous en faites pas, Le Bris, si j’attrape mon fils, je m’en occuperai moi-même.
8 notes · View notes
aisakalegacy · 6 months
Text
Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media
Printemps 1918, Al Simhara, Égypte (12/20)
Pour que vous compreniez ce qu’il s’est passé, il faut que je vous parle d'abord un peu de la politique actuelle du gouvernement canadien. En décembre dernier ont eu lieu les premières élections fédérales où les femmes ont eu le droit de vote. L’enjeu majeur de ces élections était la question de la conscription obligatoire, très populaire chez les Anglophones, très attaquée par les Francophones. Je n’ai pas voté lors de ces élections, mais peut-être que j'aurais dû. Le candidat unioniste qui a été élu à la mi-décembre, Sir Robert Borden, est un partisan de la conscription. Au cours du mois de janvier, la Loi sur le Service militaire a été mise en application : tous les hommes de vingt à quarante-cinq ans peuvent donc être conscrits de force dans l’armée.
[Transcription] Napoléon Bernard : Mais où est-il, enfin ? Nous avons presque une heure de retard ! Je vais finir par annuler la cérémonie. Jules Le Bris : Vu ce qu’elle m’a coûté, essaye donc, Bernard ! Peter Simmon : Je réponds de mon neveu, et quand il arrivera, il aura intérêt d’avoir une bonne excuse. Il humilie la famille Simmon ! Louise Le Bris : Je suis certaine qu’il va arriver, Révérend. Louise Le Bris : Il a dû avoir un retardement... Ou peut-être qu’il s’est blessé sur la route… Napoléon Bernard : Quelle route ? Il habite sur la jetée en bas de la colline, c’est à moins d’un kilomètre d’ici ! Louise Le Bris : Dans tous les cas, il doit avoir une bonne raison. Lucrèce Le Bris : Faut-il que j’aille le chercher ? Françoise Simmon : Inutile, ma fille est déjà partie. Elle sera de retour bientôt avec une explication. En attendant, il est inutile de nous exciter.
8 notes · View notes
aisakalegacy · 6 months
Text
Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media
Printemps 1918, Al Simhara, Égypte (11/20)
J’ai dépensé une petite fortune dans cette cérémonie. Les femmes revêtaient leurs plus belles robes, confectionnées dans des étoffes somptueuses et ornées de dentelle et de broderies délicates, tandis que les hommes portaient des costumes élégants ou des uniformes militaires. Après le mariage, nous nous serions réunis dans la salle des fêtes de l’hôtel de ville, somptueusement décorée pour l’occasion, ornée de draperies luxueuses et de fleurs fraiches. La réception aurait été marquée par un festin où les mets raffinés et les vins fins auraient abondé. Un orchestre ayant été loué, les couples auraient tourbillonné au rythme des valses et des polkas. C’était sans compter la lâcheté de gros écœurant qui a failli me servir de gendre.
[Transcription] Napoléon Bernard : Chers paroissiens, votre attention, s’il-vous-plaît ! La mariée souhaite faire un discours. Louise Le Bris : Chers amis et familles, en attendant l'arrivée de mon fiancé qui semble avoir été retardé, je veux exprimer ma gratitude à chacun d'entre vous pour votre présence ici aujourd'hui. Louise Le Bris : Aujourd'hui est un jour très spécial pour moi, car je suis ici entourée de ceux que j'aime le plus pour célébrer l'amour et l'engagement que je partage avec Earnest, qui a illuminé ma vie de sa gentillesse et sa compréhension. Louise Le Bris : Je veux aussi prendre un moment pour rendre hommage à nos familles, qui nous ont soutenus et aimés tout au long de nos fiançailles jusqu'à ce jour. Louise Le Bris : Merci à Tante Françoise, sans qui je n’aurais jamais eu l’occasion d’apprendre à connaître mon fiancé, et pour les bons mots qu’elle a touché à mes parents à son sujet. Louise Le Bris : Merci à mon père, qui finance cette cérémonie, et à ma mère, pour tout le soin qu'elle a mis dans les retouches de ma robe et dans l’organisation de cette journée, malgré toute la fatigue de ces dernières semaines. Louise Le Bris : À tous nos invités, merci d'être ici pour célébrer ce jour avec nous. Napoléon Bernard : Le marié ne devrait plus tarder, alors je vous remercie pour votre patience.
9 notes · View notes
aisakalegacy · 29 days
Text
Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media
Printemps 1924, Hylewood, Canada (6/14)
Je ne sais plus si je vous l’ai déjà écrit, Marie et Agathon ne vont plus à l’école. Quand Marie a passé l’âge de la petite école, nous avons engagé une préceptrice qui lui apprend l’anglais, le latin, la littérature, la couture et les arts ménagers. A ce moment, Agathon allait toujours à l’école, mais recevait des cours de piano de Mlle Rumédier. Quand il a eu douze ans, Mlle Rumédier a proposé de prendre le relais sur la préceptrice de Marie et d’éduquer Agathon également. Je sais qu’il est inhabituel de laisser l’éducation d’un jeune garçon à une jeune femme, mais je vous assure que Mlle Rumédier est très instruite. Je n’ai jamais vu aucune femme aussi instruite qu’elle. Marie et Agathon suivent ensemble ses leçons de littérature et de latin, puis elle lui enseigne les mathématiques, les sciences, l'histoire, la géographie, ainsi que le grec. Ses connaissances semblent même plus grandes que celles de ma belle-mère, dont on me dit qu’elle était pourtant très éduquée et qu’elle écrivait dans toutes sortes de langues. Nous n’avons plus vraiment les moyens d’engager deux précepteurs… Son offre était donc une aubaine.
[Transcription] Agathon LeBris : ♪ Lucrèce Rumédier : Non, ça ne va pas. Piano. Agathon LeBris : ♪ Lucrèce Rumédier : Ralentissez, vous faites des erreurs. Ecoutez le métronome. Agathon LeBris : Le métronome est trop lent, ce n’est pas le rythme original du morceau. Lucrèce Rumédier : Le rythme original est trop rapide pour vous pour l’instant. Nous l’augmenterons au fur et à mesure. Lucrèce Rumédier : Reprenez au début du solo.
5 notes · View notes
aisakalegacy · 1 month
Text
Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media
Printemps 1924, Hylewood, Canada (4/14)
Je suis incrédule devant ces histoires de sarcophage. Constantin a offert à sa grand-mère une tombe égyptienne ? Quelle horreur… Cela me fait penser à une histoire de quand j’étais petite. J’ai connu trois de mes grands-parents. Il n’y a que ma grand-mère maternelle qui était déjà morte avant ma naissance. Son mari mon grand-père est mort quand j’avais huit ans, et sur la fin de sa vie, alors qu’il était très malade et qu’il vivait son dernier été, j’étais allé lui cueillir un bouquet de fleurs que je lui avais offert en avance pour mettre sur sa tombe. Ma logique d’enfant était qu’il fallait que je m’y prenne tout de suite, car je n’étais pas certaine qu’il y aurait encore des fleurs lorsque l’hiver viendrait et qu’il serait mort… Maman était blême et m’avait longuement disputée. Heureusement, Grand-Père l’avait pris avec humour et avait salué mon esprit pratique… A sa façon, Constantin se comporte encore comme un enfant de huit ans. J’admire le fait que vous osiez lui dire quand vous n’êtes pas d’accord avec ses décisions.
Vous dites que je prends la main dans mon mariage, mais je ne crois pas que ce soit le cas. Je ne suis pas comme vous, je n’y arrive pas. Ce n’est pas moi qui gère les finances, c’est le vieil oncle Joseph, celui qui est évêque de Kingston. C’est toujours lui qui a eu la main dessus, et je n’oserais jamais les lui disputer, je ne saurais pas faire. Je sais que je devrais m’affirmer, mais je n’y arrive pas… Ma mère m’a élevé pour être une bonne épouse chrétienne, qui soutient son mari inconditionnellement. J’ai réussi à m’opposer à lui pour lui rappeler qu’il ne remplissait pas sa promesse devant Dieu, quand j’ai découvert l’existence de Layan et de sa fille. Mais je ne me sens jamais dans mon bon droit pour lui émettre des critiques ou des reproches, et si un jour j’y arrivais, s’il élevait un peu la voix ou s’il m’opposait un désaccord, je pense que je ferais immédiatement marche arrière…
[Transcription] Georges Rumédier : Tu es ravissante, aujourd’hui. Marie LeBris : « Aujourd’hui » ? Tu sous-entends que c’est inhabituel ? Georges Rumédier : Euh, non, je… Eugénie LeBris : Ça fait deux ans qu’il lui fait la court, elle pourrait ben se montrer plus fine… Jules LeBris : Pourquoi faire ? Elle a seize ans, vous n’allez quand même pas déjà la marier. Ou vous aussi vous allez devenir comme la grand-mère Le Bris de France ?
5 notes · View notes
aisakalegacy · 2 months
Text
Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media
Printemps 1922, Hylewood, Canada (7/7)
Ce que vous me dites sur Arsinoé me fait chaud au cœur. Elle devient une vraie jeune femme ! Faites attention quand même à ce qu’elle soit correctement chaperonnée. Ce n’est pas elle que je mets en cause, mais vous savez comment peuvent être les garçons. Marie se voile derrière son flegme apparent, mais même si elle le raille en permanence, je crois bien que son ami d’enfance, le fils de mon amie Jeanne, ne la laisse pas indifférente. Je vous tiendrai au courant de l’évolution de ce feuilleton, qui n’ira peut-être pas bien loin. Après tout, les jeunes, à cet âge…
Je n’attends pas de réponse rapide, je sais que vous aurez beaucoup à faire lorsque vous serez en Egypte. Mais je vous lirai avec plaisir comme toujours.
Bien à vous,
Eugénie LeBris
[Transcription] Marie LeBris : Tu te souviens quand on lançait des pétards sur Maria ? Tu étais plus rapide que moi, et c’est moi qui me faisais disputer. Qu’est-ce qu’on riait. Georges Rumédier : On la rendait folle, la pauvre. J’espère qu’elle ne nous en veut pas trop. Marie LeBris : C’est ça que j’aime bien avec toi. En fait, on se connait depuis tellement longtemps, j’aurais du mal à te voir comme autre chose qu’un frère. Georges Rumédier : Un frère ? Et cette considération est définitive ? Il n’y a rien que je puisse faire pour la changer ? Marie LeBris : Pourquoi, tu as quelque chose en tête ? Georges Rumédier : Oui, quelque chose comme… ça. Georges Rumédier : Alors, « ma sœur » ? Je te laisse donc complètement indifférente ? Marie LeBris : petit rire Arrête, j’ai l’impression que tu t’adresses à moi comme à une nonne.
5 notes · View notes
aisakalegacy · 2 months
Text
Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media
Printemps 1922, Hylewood, Canada (5/7)
Je suis impressionnée par la capacité d’Adelphe à tenir tête à Madame Eugénie concernant les décisions qui le touchent lui et sa famille. J’aimerais avoir la même confiance tranquille pour tenir face à mon mari. Mais j’ai trop peur de ses réactions. Si je m’oppose à lui, j’ai peur qu’au mieux, il m’ignore, et qu’au pire, il se mette en colère et qu’il ne me le pardonne pas. Je fais un bien piètre modèle pour mes filles…
[Transcription] Eugénie LeBris : Oh, bon matin, Georges. Qu’est-ce qui t’amène ? Georges Rumédier : Euh… Eh bien, je voulais vous demander quelque chose d’important. C’est un peu gênant… Georges Rumédier : C’est l’anniversaire de Maman bientôt, et je n’ai pas la moindre idée de ce que je dois lui offrir. Comme vous êtes proche d’elle, je me disais que vous auriez peut-être une idée. Un bijou ? Un bouquet extravagant ? Eugénie LeBris : Tu sais que ta Maman a été mariée avant ? Georges Rumédier : Oui, à un homme des bois ou quelqu’un de la sorte. Eugénie LeBris : Ce qui l’a séduite chez lui, c’est un beau bouquet de fleurs sauvages qu’il lui a offert. Ta mère aime les choses simples. Va cueillir de la bruyère, des trilles, des sanguinaires et des hépatiques. Prête du temps et du soin à ton bouquet. Elle l’appréciera plus que n’importe quelle bébelle. Georges Rumédier : C’est simple mais… Ça lui correspond bien ! Merci. Voulez-vous que je vous associe au cadeau ? Eugénie LeBris : Pantoute. Ça sera notre petit secret. Je ne demande qu’une chose en échange. Georges Rumédier : Vu l’épine que vous venez de me tirer du pied, demandez ce que vous voulez. Eugénie LeBris : Reste diner avec nous ! Georges Rumédier : Ça devrait pouvoir se faire.
6 notes · View notes
aisakalegacy · 2 months
Text
Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media
Printemps 1922, Hylewood, Canada (1/7)
Chère Albertine,
Je réponds enfin à votre lettre. Je suis bien contente que la recette de ma mère vous ait plue, ces crêpes sont pour moi étroitement associées à des souvenirs d’enfance. Jules ne veut pas que je cuisine, il dit que sa mère n’a jamais cuisiné, mais cela me manque parfois. Je vous remercie de votre confiance concernant les confidences que vous m’avez faite au sujet de votre enfance. Je suis navrée et atterrée des mauvais traitements qui vous ont été faite quand vous étiez si jeune, et je comprends d’autant mieux pourquoi il a été important pour vous de vous entourer d’une si grande famille aimante.
[Transcription] Eugénie LeBris : Vous avez fait un bon voyage ? Jules LeBris : Très bon, merci. Le retour avec la petite était plus compliqué, elle a eu du mal avec les quatre jours de train avant notre changement à Toronto. Lucien LeBris : Quand même, confier une si petite fille à un homme seul… Ils auraient pu envoyer une infirmière avec vous. Jules LeBris : L’institut manque trop de personnel, Heather ne pouvait pas se permettre de détacher quelqu’un juste pour accompagner la petite pendant deux semaines. Eugénie LeBris : Vous auriez pu emmener Maria. Ça fait longtemps, mais je sais encore tenir une maison. Layla Bahar : On peut aller la voir ? Eugénie LeBris : Po encore, ma chérie. Elle dort, elle est fatiguée.
4 notes · View notes
aisakalegacy · 8 months
Text
Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media
Automne 1915, Hylewood, Canada (10/11)
Je me repose pour l’instant, et je n’ai pas l’intention de recommencer à voyager dans l’immédiat. Par les temps qui courent, cela serait inconscient de toute manière. Savez-vous que deux navires-hôpitaux anglais ont coulé ces derniers mois, sans compter de nombreux navires civils en Bretagne coulés par les U-boot ? Les Boches n’ont aucun honneur. Mon épouse était surprise de me voir utiliser ce terme, moi qui était en si bon terme avec mon équipe allemande avant la guerre, et qui compte un certain nombre d’Allemands parmi mes amis. J’avais des amis allemands, et je dirais même que j’en ai toujours. Les gens que j’ai fréquenté étaient des hommes intelligents et distingués. Les barbares que j’ai affronté à Ypres n’étaient pas des Allemands. C’étaient des Boches.
[Transcription] Jules Le Bris : La plupart de mes amis allemands sont probablement morts. Mais, qui sait ? Je dois tenter ma chance et leur écrire. Je vais d’abord attendre la fin de cette maudite guerre, je ne veux pas être accusé de trahison ou de communication avec l’ennemi. Eugénie Le Bris : C’est ben plus sage en effet, mon chéri. Eugénie Le Bris : Moi aussi, j'attends la fin de la guerre avec impatience. Quand je vois les Rumédier qui tremblent à chaque lettre, craignant d'apprendre la mort de leur dernier, ça me fend le cœur. J'veux même pas imaginer comment j'me sentirais si Lucien était à sa place. Jules Le Bris : Lucien a juste dix ans, il est un peu jeune. Eugénie Le Bris : On dit qu'un p'tit gars de huit ans s'est engagé, alors dix, c'est pas si fou que ça. Eugénie Le Bris : Quand même, dix ans… On ne rajeunit pas. Dans trois ans, nous en aurons tous deux quarante-cinq. Pis nous avons déjà quatre enfants. Jules Le Bris : … Voudriez-vous en faire un cinquième ? Eugénie Le Bris : Voyons, Jules, vous n’y pensez même pas, à notre âge… et dans votre état ? Jules Le Bris : Rassurez-vous ma chère, on ne m’a amputé que de la jambe.
9 notes · View notes
aisakalegacy · 3 months
Text
Tumblr media Tumblr media
Printemps 1921, Hylewood, Canada (3/6)
Depuis que je suis rentré, et puisque je n’ai pas l’intention de repartir, j’essaie de créer et de maintenir un réseau de sociabilité sur l’île. Depuis que la nièce de nos voisins du sanatorium a commencé à donner des leçons de piano à Agathon, nos relations avec cette branche de la famille Rumédier sont devenues plus étroites. Ce sont des gens charmants, de très bonne compagnie. Nous les invitons souvent, car leur bonne humeur est communicative et nous permet de nous changer les idées en ce temps troublés.
J'achève ici ma lettre, puisque cette nouvelle en était le motif principal, et je laisse à ma femme le soin de vous entretenir du reste si elle le souhaite.
Votre bien dévoué,
J. Le Bris
[Transcription] Jules LeBris : Je me disais qu’une petite fête vous changerait les idées. Eugénie LeBris : Vous en aviez sûrement autant besoin que moi.
4 notes · View notes