C’est fou comme
certaines nuits, on peut reprendre
espoir, se dire que tout est possible,
croire qu’on va y arriver, et c’est fou
comme au matin, tout cet espoir
peut s’écrouler…
dans le wagon clair, le sommeil déborde, inonde la lumière et se rend presque visible aux côtés des ombres crépusculaires ; le matin est un jeu qui reprend toujours la même musique où son écho ne peut être qu’un souffle de la nuit
Et s’éveiller à l’aube,
du désir plein le corps, de l’amour
plein le cœur, se rappeler soudain que
l’on est seul au monde, qu’on n’a pas
d’âme-sœur, voilà ce que j’appelle
un matin de douleur…
Derrière les ennuis et les vastes chagrins
Qui chargent de leur poids l’existence brumeuse,
Heureux celui qui peut d’une aile vigoureuse
S’élancer vers les champs lumineux et sereins ;
Celui dont les pensers, comme des alouettes,
Vers les cieux le matin prennent un libre essor,
– Qui plane sur la vie, et comprend sans effort
Le langage des fleurs et des choses muettes !