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#pas vraiment un poème mais ca y ressemble
moinsbienquekaworu · 1 year
Note
My beloved, qu'est-ce que votre titre dit? (Ist "le titre" le mot correct? Por les mots en japonais?)
Et aussi bonne nuit, don't stay up too late!
MON AMOUR!!! 🥺🥺🥺 Oui titre c'est le bon mot! C'est mignon le vouvoiement accidentel aussi haha
C'est les deux premières lignes d'un pangramme japonais, une version alternative de l'Iroha. Je pense que tu sais ce que c'est un pangramme mais au cas où, c'est une phrase avec toutes les lettres de l'alphabet, et généralement si la phrase ne veut rien dire elle ne compte pas vraiment comme un pangramme. En anglais le standard c'est "the quick brown fox jumps over the lazy dog" mais les gens aiment bien "sphinx of black quartz, judge my vow", en français on a des accents et le c cédille (ç) donc c'est un peu plus compliqué, le plus connu c'est "portez ce vieux whisky au juge blond qui fume" et il y a aussi "voix ambiguë d'un cœur qui, au zéphyr, préfère les jattes de kiwis" avec des accents (je te le traduis parce que j'ai pas confiance en google trad sur ce coup là: "ambiguous voice of a heart which, at zephyr, prefers kiwi bowls") Oui celui là il est un peu bizarre mais c'est la phrase standard pour tester les polices de caractère en français parce qu'elle comprend des accents en plus de toutes les lettres. Tu verrais le nombre de fois où j'ai dû supprimer une police de caractère que j'avais téléchargée parce qu'elle n'avait pas d'accents!
Enfin du coup, en japonais, comme leur système d'écriture n'est pas un alphabet mais deux syllabaires et des milliers de signes, c'est un peu différent. L'Iroha c'est un très vieux poème qui utilise toutes les syllabes une seule fois tout en ayant du sens. Il est extrêmement connu, et il sert même d'ordre "alphabétique", voire parfois de système de numérotation à la place de chiffres arabes (que ça soit 1234 ou 一二三四). Les dictionnaires utilisant l'alphabet latin vont dans l'ordre alphabétique, A B C D, mais les dictionnaires japonais vont soit dans l'ordre de l'Iroha soit dans l'ordre des syllabaires. Pour contexte les syllabes c'est les voyelles, a i u e o d'abord toutes seules puis avec une consonne devant: a i u e o, ka ki ku ke ko, sa shi su se so, ta chi tsu te to, etc. (Si on était face à face je te dessinerai le tableau mais tu peux aller le voir en ligne en cherchant "hiragana" ou "katakana").
Voici le lien de la page wikipédia (anglaise) de l'Iroha, pour que tu voies un peu à quoi il ressemble. C'est pas intuitif quand on a l'habitude d'un ordre alphabétique qui commence par a et finit par z d'aller chercher un mot dans un dictionnaire ou l'ordre c'est i ro ha ni o e do, mais je trouve que c'est cool qu'ils aient leur propre version.
Bref, mon titre! C'est les deux premières lignes d'un autre pangramme japonaise, comme l'Iroha, qui est sur la page française de l'Iroha mais qui n'a pas l'air très connu. La page ne cite pas de source mais appelle le poème le Tori naku, et donc mon titre c'est 鳥(tori)鳴(na)く(ku)声(koe)す(su) / 夢(yume)覚(sa)ま(ma)せ(se) - 鳥鳴く声す veut dire "le chant des oiseaux", 夢覚ませ veut dire "me réveille d'un rêve" ou "me rappelle un rêve".
Au début j'avais mis le titre d'une chanson de Daoko que j'aime bien (la chanson et son titre), 夢見てたのあたし, Yume miteta no atashi, "Le moi que j'ai vu dans un rêve", mais après je me suis dit que c'était mieux de mettre un poème. J'ai aussi hésité avec un autre titre de chanson, 命の食べ方, Inochi no tabekata, "Comment manger une vie", mais pareil, j'ai trouvé ça un peu trop simple. J'aime beaucoup ces titres parce que les chansons sont bonnes ET que j'arrive à les comprendre avec mon A1/A2 en japonais haha.
Merci de la question et de me souhaiter une bonne nuit <3 !!! Il me semble que tu vas aller te coucher dans pas longtemps aussi, alors bonne nuit à toi aussi <3
(je crois que t'avais pris des cours de français, est-ce que t'as écrit le message tout seul?? Ça serait trop trop mignon que t'aies fait un effort vu que c'est pas ta langue 🥺)
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alexar60 · 3 years
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Poème
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-          Mais c’est moi qui ai écrit ça ? Non, je ne te crois pas ! 
-          C’est pourtant la vérité, murmurai-je.
Je récupérai la caméra déposée sur la commode et, après l’avoir branchée sur la télévision, je démarrai le film. Elle resta muette, attentive. Soudain, elle garda la bouche grande ouverte en se découvrant sur l’écran. J’avais filmé juste après qu’elle se soit levée du lit. Elle était en sous-vêtements, petite culotte en coton et t-shirt moulant. On distinguait la pointe de ses seins à travers le tissu.
Elle se vit marcher tel un robot dans le couloir. Elle ouvrit le tiroir de mon bureau et sortit un cahier. D’ailleurs, elle m’avait surprise car personne ne savait que j’avais encore des cahiers vierges dans ce tiroir. Il faut dire que je ne l’ouvre plus depuis que j’utilise un ordinateur pour écrire. On pouvait entendre ma voix l’appeler. Je n’aime m’entendre parler, cependant, elle ne porta pas attention à mes appels et continua de s’observer. Elle entra dans la salle à manger, prit un stylo à côté du téléphone fixe et commença à écrire.
Tout en gardant un œil sur l’écran, elle détailla ses mots sur le papier qu’elle tenait toujours dans la main. En fait, elle ne reconnaissait pas son écriture ni même la langue dans laquelle elle avait écrit. C’était du latin ; j’avais reconnu certains mots tels que « quoque » ou « amo». Néanmoins, ses vers étaient incompréhensibles et je regrettais avoir arrêté l’étude de cette langue dès la cinquième, préférant le grec, plus compliqué et plus noble.
J’avais posé la caméra pour me recoucher. Elle continua de tourner, ainsi on pouvait la voir écrire entièrement jusqu‘à ce qu’elle s’effondre brutalement. Sa tête tomba sur la table. Elle garda le stylo dans la main. Elle restait endormie, j’accélérai le visionnage. Puis, tout s’arrêta subitement. Elle ne sut pas comment elle a fait pour retourner dormir.
-          Je… je ne sais pas quoi dire, soupira-t-elle.
Un sanglot envahit le timbre de sa voix. C’était une telle évidence qu’elle voulait pleurer de honte car elle ne contrôlait rien de son propre corps. Je la pris dans les bras, je la rassurai. Elle inspira fortement pour retenir ses larmes. Dès lors, je demandai si elle n’avait pas de douleurs.
-          Si, mal aux cervicales et à la tête quand je me réveille, répondit-elle.
-          C’est peut-être lié, ne crois-tu pas ?
-          Peut-être… surement !
Cela faisait plusieurs jours que ce problème durait. Elle se levait en pleine nuit, très souvent vers trois heures du matin. Elle partait écrire des poèmes dans différentes langues. Je reconnus du vieux français, de l’anglais mais aussi de l’allemand. Ensuite, elle s’endormait subitement avant de retourner se coucher. Elle se levait toujours à moitié perdue, persuadée avoir rêvée… et avec un atroce mal de crâne.
Quelques jours plus tard, elle prit rendez-vous chez son médecin traitant. Ce dernier lui conseilla un psychanalyste. Il suspecta un burnout ou au moins, une dépression liée à un quelconque évènement. Par précaution, ma compagne fit quelques tests et prises de sang qui n’apportèrent aucune réponse.
Lorsque le psychologue regarda les vidéos prises, il ne montra rien de sa surprise. En fait, il avait face à lui, un cas extrêmement intéressant. Il lut  les poèmes, fit quelques recherches et grâce à ses contacts, il découvrit des ressemblances avec des auteurs célèbres. Il y avait du Esope dans certains poèmes, du Victor Hugo dans d’autres, il y avait aussi le style de Goethe. Un nom retint particulièrement son esprit car il était présent sur certaines feuilles, posées comme s’il s��agissait de l’auteur des poèmes.
-          Qui est exactement Ann Finch ?
-          Justement, je ne sais pas, répondit-elle.
-          C’est étonnant que vous ne sachiez pas qu’Ann Finch était une poétesse anglaise. Ce qui me surprend, c’est que vous signez son nom et les poèmes sont en français. Un peu vieillot mais en français tout de même.
Elle ne répondit pas à sa réflexion. Elle sentit une certaine hostilité, se demandant si elle avait inventée tout ça. Aussi, il proposa d’organiser une séance d’hypnose. Il ne savait pas ce que cela donnerait, alors, il invita un collègue spécialisé dans cette méthode. Mon amie accepta à condition que je sois présent. La séance fut riche et me stupéfia.
Elle était assise dans le canapé de travail, le psychiatre face à elle laissait pendre un pendule qu’elle suivait du regard tout en écoutant ses mots. Il annonça qu’il arrêterait, puis il compta jusqu’à trois l’obligeant à fermer les yeux. Le silence ambiançait le cabinet. Tout en prenant des notes, l’autre psy suivait à côté de moi la séance. Il avait posé un magnétophone sur une table basse, à gauche de mon amie, ainsi qu’une caméra sur le bureau pour filmer l’hypnotiseur et sa patiente.
Elle demeurait assise, les genoux collés, les mains sur les cuisses. Le médecin proposa revivre  cette nuit. Soudain, son visage perdit son calme tout en gardant les yeux fermés. Elle respira fortement par coups saccadés, elle se mit à parler dans une voix bien plus grave:
-          J’ai besoin d’écrire, j’ai besoin d’écrire ! J’ai besoin d’une plume ! Je tuerais pour une plume !
-          Qui êtes-vous ? demanda le psychanaliste.
-          Et toi, qui es-tu pour poser la question ?
L’homme se présenta, annonça ses qualifications, faisant rire mon amie qui gardait toujours les paupières fermées. Je déglutis à l’annonce du nom qu’elle prononça.
-          Je m’appelle François Villon.
-          Vraiment ? Alors vous pouvez nous réciter la ballade des pendus ?
Dans un français parfait, elle entreprit un long monologue, prenant aussi la forme, et l’expression nécessaire lorsqu’elle dit : « Mais priez dieu que tous nous veuille absoudre ! ». J’entendis le psychiatre racler sa gorge avant de susurrer à mon oreille qu’elle n’oublia aucune strophe, surtout que le poème est long. Encore plus surprenant, elle ajouta un passage inconnu à la ballade.
L’hypnotiseur mit fin à la discussion en avançant le temps d’une semaine. A ce moment, mon amie se présenta comme un poète portugais totalement inconnu. Puis, elle devint Charles d’Orléans avant de prononcer le nom d’Ann Finch pour la première fois. Toutefois, ses discussions n’apportèrent rien d’intéressant. Le spécialiste continua à remonter dans le temps de mon amie. Il y avait au moins un poète par jour. Et enfin, nous eûmes la réponse à ses possessions.
-          Je suis chez Amélie, dit-elle.
Je me souvenais de cette soirée. Je n’y avais pas été car j’étais invité à voir un match de football avec des amis dont le frère d’Amélie.
-          On boit, on rit énormément. Et nous discutons sur la mort, l’au-delà et la vie après la mort… Oui ? Une partie de ouija ? (un sourire marqua soudainement son visage) Je suis d’accord, c’est excitant ! … Nous nous installons autour de la table, Mélanie revient avec un tableau qu’elle pose devant nous. On se tient par la main. C’est Christelle à ma droite et Léa à ma gauche. Nous commençons la séance dirigée par Amélie… Je ne sais pas, j’ai comme un souffle derrière mon oreille. Je me sens faillir pourtant je ne m’endors pas. Je crois que c’est l’alcool. Et…
Je retins mon souffle, écoutant ses explications avec attention. Elle garda le silence pendant quelques secondes avant d’affirmer :
-          Je peux enfin réécrire. Quel bonheur ! Quel bonheur de me sentir vivante !
-          Qui êtes-vous ?
-          Mary Finch, dit-elle.
-          Pourquoi êtes-vous en elle ? demanda-t-il avec le plus grand calme.
-          Parce que son esprit a laissé la porte ouverte.
-          Je vais vous demander de ne plus la déranger.
-          Je comprends, dit-elle. Mais à une condition. Je voudrais écrire un dernier poème.
Il tendit un crayon et un carnet. Elle se mit tout-à-coup à griffonner, raturant, corrigeant. Elle prit son temps. Puis, elle signa de son nom avant de quitter sans prévenir. Mon amie tomba brusquement sur le côté. Toutefois, elle se réveilla lorsque le psychiatre lui ordonna d’ouvrir les yeux. Elle ne comprit pas pourquoi elle tenait un crayon dans une main et un carnet dans l’autre. Elle me regarda avec de gros yeux hagards avant de se lever et de réaliser qu’elle avait mal au cou. Elle comprit que cela avait recommencé.
Nous quittâmes le cabinet après avoir remercié les deux psychanalystes. Depuis ce jour, elle ne se lève plus la nuit pour écrire. Par contre, j’ai engueulé Amélie pour lui dire ce que je pensais de ces conneries de « ouija ».
Alex@r60 – août 2021
Photo: Auteur inconnu
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lamergelee · 4 years
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“La vie conne et fine de Gustave F.” [épisode 53]
[Lire les épisodes 1, 2, 3, 4, 4 bis, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20, 21, 22, 23, 24, 25, 26, 27, 28, 29, 30, 31, 32, 33, 34, 35, 36, 37, 38, 39, 40, 41, 42, 43, 44, 45, 46, 47, 48, 49, 50, 51, 52] Le jour 53, Jérôme partirait pour Guernesey. Jérôme, qui n’avait pas peu le goût de la contradiction, avait passé plus de dix ans confiné avant que ce fût la règle et, le confinement proclamé, s’était décidé à remettre un pied dehors. Chaque jour depuis la mi-mars, il était allé en forêt et, ces derniers temps, après une récente découverte littéraire, il avait commencé à parler aux arbres, à leur déclamer des poèmes anglophones tantôt dans l’original, tantôt traduits par un Japonais répondant au nom occidentalisé de Pierre Vinclair (en fait Winukararu Piri-Ryû). Ceci par exemple : « Il n’y avait pas d’idée // Ce côté-ci de Moscou. Il y avait des anti-idées / Et des contre-idées. » L’auteur de ces vers fort bizarres mais qui lui plaisaient beaucoup, Wallace Stevens, était avec Emily Dickinson et Allen Ginsberg l’un des rares pas de côté américains de Jérôme, cantonné (sinon confiné) en principe dans le dix-neuvième siècle britiche. En ce 6 mai 2020, peu avant midi, au retour de sa balade matinale, il passa chez sa mère qu’il trouva sur le seuil de sa maison. Elle bavardait avec une voisine, la rue les séparant hygiéniquement, voisine qui, apercevant Jérôme, s’écria : « Mais quelle mine vous avez, mon petit Jérôme ! Le grand air a l’air de vous faire un bien ! » Il régnait une certaine allégresse dans la conversation et le village semblait s’animer. La mère de Jérôme voyait avec d’autant plus de plaisir le déconfinement arriver qu’elle pouvait reprendre ses visites à la maison de retraite (visites certes plexiglacées) et savait désormais avec certitude que le virus n’avait pas touché cet Ehpad rural où le personnel n’était recruté que dans la région, peu densément peuplée. Le ministère avait édicté que « la demande de visite émane du résident, et que dans le cas où le résident ne peut pas l’exprimer formellement en première intention, son avis est sollicité quant à l’éventualité d’une visite ». Mais à quoi cela rimait-il ? L’établissement avait officieusement averti quelques visiteurs réguliers : la plupart des résidents n’ayant pas toute leur tête, on n’allait pas les fatiguer par de sots et vains questionnaires ni solliciter leur avis. Content de voir sa mère revigorée, Jérôme saisit l’occasion pour lui faire part de ses propres tourments. Une lettre trouvée sous son paillasson lui valait des nuits d’insomnie. D’une voix tremblante, il en lut la première phrase à sa mère, qui aussitôt embraya sur la suite. Pas de quoi s’inquiéter : cette missive venait d’une personne bien connue dans le village, une originale qui se sentait pousser des ailes dès qu’il était question d’anges et qui, ayant saisi au vol les mots d’« ange gardien », s’était lancée dans un fatras apocalyptico-extatique avant de l’imprimer et de le glisser dans toutes les boîtes aux lettres et sous tous les paillassons du village. Sur quoi la voisine se mêla de la conversation et, soudain toute droite et solennelle, rappela à Jérôme le Discours du 16 mars : « Évitez l’esprit de panique, de croire dans les fausses rumeurs. Les demi-experts ou les faux sachants. La parole est claire, l’information est transparente et nous continuerons de la donner. » Jérôme se dit que le verbe présidentiel défiait les méthodes de l’exégèse des textes sacrés ; aux quatre niveaux de lecture – littérale, allégorique, tropologique et anagogique – il fallait en ajouter un cinquième, qui était finalement le plus facile à maîtriser ; il suffisait de comprendre l’exact contraire. C’était peut-être ça, les contre-idées et les anti-idées de Wallace Stevens ? Jérôme garda pour lui ses réflexions et rentra bouquiner. Sa passion pour Tennyson, Emily Brontë et Blake l’avait conduit à ressortir un roman qu’il avait lu quelques années plus tôt. Il était de la toute dernière prise nobélisée, Olga Tokarczuk, et il y était question d’un traducteur, Dyzio, qui verse tout Blake en polonais, avec l’aide de la narratrice, laquelle vit aux confins de la Pologne et de la République tchèque : « Dyzio me raconta avoir trouvé dans une petite librairie de Nachód, en Tchéquie, une édition intéressante de Blake ; depuis, nous nous imaginions que ces gens agréables, qui vivaient de l’autre côté de la frontière et parlaient une langue douce, enfantine, allumaient un feu dans leur cheminée quand ils rentraient du travail et passaient leurs soirées à lire Blake. Et Blake lui-même, s’il était toujours en vie, aurait peut-être déclaré en voyant tout cela qu’il existe des endroits dans l’univers qui n’ont pas connu le déclin, où le monde ne marche pas sur la tête et où c’est encore l’Éden. Dans un tel lieu, l’être humain ne se laisse pas guider par les règles de la raison, stupides et figées, mais par son cœur et son intuition. Les gens ne parlent pas pour ne rien dire, n’étalent pas leur prétendu savoir, mais créent des choses extraordinaires, issues de leur imagination. L’État n’enferme pas les citoyens dans leurs obligations quotidiennes, ne les met pas aux fers, mais les aide à accomplir leurs rêves et à aller au bout de leur espoir. L’homme n’est plus une simple courroie dans la roue du système, un figurant, c’est un être libre. Voilà ce qui me passait par la tête, et je dois avouer que mon alitement en devenait presque agréable. Parfois, je me dis qu’il n’y a pas plus sain qu’un malade. » Pas plus sain qu'un malade, et pas plus saint qu'un soignant, selon le nouveau catéchisme bien anesthésiant matraqué par le Pouvoir et ses relais aux heures de grande écoute.
* Dans l’après-midi, Jérôme, un peu par habitude, descendit au courrier. Or quoique la poste du village ne fonctionnât plus, il reçut ou crut recevoir cette lettre qui n’était d’ailleurs pas timbrée : Mon cher vieux caillou, Quand tu écris que le peuple a « besoin de Victor Hugo », ça me parle : je suis en train de lire Notre-Dame de Paris qui est un roman vraiment bizarrement fichu, avec une temporalité absurdement distendue, des scènes de description qui n’assument plus du tout la fiction et une intrigue ridiculement cousue de fils blancs avec des rebondissements d’une invraisemblance pathétique. J’imagine que tu l’as déjà lu (ce n’était pas mon cas). Ça me semble absolument évident qu’un tel roman serait impubliable s’il n’était de Hugo (à moins d’avoir déjà un nom : Balzac pourrait le publier, disons (mais ce n’est même pas sûr : son éditeur l’en empêcherait (Balzac fait quand même des choses très sages, d’un point de vue formel))) ; évidemment qu’un tel roman ne répond à aucune exigence critique raisonnable. Oui mais alors, tu vas me dire : si Victor Hugo a un nom, c’est bien parce qu’il a écrit des livres comme Notre-Dame de Paris, Les Misérables, etc. ! Bien sûr, mais ce n’est pas en tant qu’artisan excellant (avec un -a) qu’il a acquis son nom : c’est plutôt pour la puissance de création phénoménale qu’on devine à travers ses livres, qui est derrière eux et les tient — mais eux, les livres, ne tiennent pas debout tout seuls, ni un à un. Victor Hugo est le nom d’une force qui s’incarne dans des livres, et non celui d’un « auteur » qui fait de la « littérature ». Littérairement, tu sais comme moi que c’est assez mauvais (comme poète, Baudelaire, Nerval et même Vigny le ridiculisent ; comme romancier, il est largement distancé par Flaubert, Balzac, Stendhal et même Dumas) ; philosophiquement, c’est grossier ; et pourtant « ça tient », parce que les vers, la prose et les idées viennent de la même source d’énergie, qui rétroagit sur chaque livre pour lui donner la force de toutes les autres. Et le tout tient comme tout. Jadis, on appelait cela des « génies » et quoique j’aie toujours eu le plus grand mépris pour cette notion qui n’explique rien, en lisant Hugo, on se dit qu’il y a bien quelque chose de cet ordre — à ceci près qu’il faut tenir en même temps que le génie n’est pas un artisan excellant. Il est brouillon, bâcle, s’emporte et ça ne ressemble à rien ; il brûle son texte par tous les bouts, si bien qu’il est, d’un point de vue « littéraire », mauvais voire très mauvais. Mais il s’en moque, il n’est pas là pour faire plaisir à la Faculté, aux critiques, aux éditeurs. Baudelaire et Rimbaud (sans parler des petites merdes parnassiennes) sont des techniciens merveilleux, mais d’un point de vue politique ils sont absents (même Rimbaud avec sa Commune prétexte : il ne parle en fait pas aux Parisiens) car l’énergie qui les anime est entièrement portée sur la perfection de la fabrication. Ils croient au texte, et que la littérature a une valeur « en soi ». Ils claquent évidemment la porte quand ils se rendent compte de leur bévue. Victor Hugo est la figure d’un face-à-face avec le peuple. Ses œuvres sont écrites en patois formel. Aujourd’hui le peuple est requis par un tas de dispositifs de divertissement qui ne le rendent pas susceptible d’accéder à un Victor Hugo possible. De là deux possibilités : ou bien Victor Hugo n’a pas spécifiquement besoin de la langue (c’est une énergie qui se décharge en prenant le premier médium venu, qu’il pousse au maximum) ; ou bien il se joue quelque chose de spécifique avec le texte ; si c’est le cas le prochain Victor Hugo reste à construire. Pour ma part, je pencherais pour dire que quelque chose de spécifique se joue dans le texte : car c’est de la pensée nue (le mot, c’est de la pensée), mais en forme. Nue et en forme en même temps, tu ne peux faire mieux. Si Victor Hugo doit de nouveau venir nous voir, ce sera donc dans la langue. Les gens y reviendront quand l’heure sera venue. Il n’est pas encore là. Pour l’instant nous devons nous contenter de lire l’ancien, et c’est seulement divertissant. La lettre ne lui était visiblement pas adressée. Jérôme observa à droite puis à gauche, et la glissa dans la boîte aux lettres du voisin. Il rumina un moment, et ses pensées revenaient toujours à Hugo. Sa poésie et quelques tirades de ses pièces avaient ponctué sa jeunesse. Il avait même été un temps où Gustave et lui se lisaient avec une diction emphatique, minaudante ou ricanante, des actes entiers de Cromwell ou du Roi s’amuse. Et déjà la mère de Jérôme était hugolienne en diable : « Vous êtes mon lion, superbe et généreux ! », s’exclamait-elle dès qu’elle croisait une Peugeot (fort heureusement, le garage le plus proche était une concession Renault). Si l’auteur de la lettre disait que Hugo « n’est pas encore là », Jérôme avait l’impression qu’il avait toujours été là ; davantage l’homme, en effet, que la langue seule. Cette impression aussi tenait à la mère de Jérôme. Dans son enfance et son adolescence, il l’avait vue une fois l’an rassembler ses copines et, durant les après-midis et soirées, venait immanquablement le moment des récitations ; chacune disait un poème appris des décennies plus tôt ; Hugo ne manquait jamais à l’appel, « Oceano nox » grondait, « Demain dès l’aube » faisait verser des larmes, et « Booz endormi » figurait chaque année en bonne place. Jérôme était resté longtemps sans comprendre pourquoi, au milieu de « Booz endormi », les femmes se mettaient à rire en se lançant des œillades égrillardes et en se trémoussant ; comme toutes connaissaient le poème par cœur, à chaque occurrence du nom de « Ruth », elles hurlaient à l’unisson « une moabite ! » en accentuant la deuxième partie du mot. * Jérôme redoutait le déconfinement. Il lui faudrait sans doute renoncer à sortir s’il voulait rester fidèle à son esprit de contradiction et pratiquer les contre-idées. Alors il s’évaderait dans la lecture. La lettre sibylline annonçant l’avènement de Hugo ne lui laissait pas de repos. Jérôme avait hérité de la bibliothèque de son oncle ; il n’avait pas eu l’énergie de tout déballer pour l’installer le long de ses murs, mais il n’avait pas non plus eu le cœur de s’en débarrasser. Et il savait que plusieurs cartons contenaient les trente-six volumes de l’édition des œuvres de Hugo par Jean Massin. Cette édition, chronologique, datait de 1968 et son oncle l’avait achetée à sa parution. Jérôme se dit qu’il allait relire tout Victor Hugo, dans l’ordre. Qu’il allait vivre par procuration, revivre et vieillir avec Hugo. Il mènerait des batailles, il retrouverait sa jeunesse et, tel Booz, aurait de nouveau des matins triomphants, il signerait des pétitions contre la peine de mort, il vitupérerait Napoléon le Petit et ses nombreux successeurs macronistes, il connaîtrait l’exil et vivrait sur une île, il lutterait contre l’affreuse pieuvre acabéenne pour se retrouver nu sous le soleil, exténué mais vivant, enfin. Et puis, sa lecture achevée, Jérôme serait devenu Victor Hugo. Sans rien écrire, ce qui correspondait mieux à son tempérament moins expansif. (À suivre).
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syruppawnao · 4 years
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Happy Birtday Mammon FR suite 1-10 à 1-22
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Mammon - Pourquoi vous êtes avec MC ? Asmo - Quel mauvais timing… Satan – Tu peux encore parler plus fort… On devrait trouver une sorte d’excuse. Mammon - Tu m'as dit que tu étais trop occupé pour sortir parce que tu étais avec eux ? C'est tellement méchant ! Espèce de crétin sans cœur ! MC - Qui appelle tu crétin sans cœur ? / Je suis désolé. Mammon - N-Ne t’excuse pas! T’entendre dire pardon juste… me rend encore plus triste ! Satan - Hé, Mammon, calme-toi. MC - Je viens de les croiser. / Ils m'ont demandé avant toi. Satan - Oui, mais tu pourrais venir faire du shopping avec nous si tu veux ? Mammon -… Arrête d'essayer d'épargner mes sentiments ! En plus, j’ai déjà ce pour quoi, je suis venu. Je rentre à la maison, vous pouvez donc vous amuser tous les trois ! À plus ! Asmo - Aaah… Et il est reparti. Il peut être si têtu parfois. Satan – Tu ferais mieux de préparer la première lettre le plus tôt possible. Nous comptons sur toi, MC.
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Mammon - Hé, MC ! C'est l'heure du dîner ! Heeey ! MC ? JE SAIS que t’es là-dedans ! Ne m'ignore pas ! Mammon - Sheesh, qu'est-ce que tu fais ? C'est l'heure de manger ! … Hm ? Hé, pourquoi as-tu l'air si paniqué ? Je t’ai appelé et j'ai frappé plusieurs fois. Tu caches quelque chose ici ? MC - C’est juste ton imagination. / Qu'est-ce que tu racontes ? Mammon - Arrête d'essayer de jouer à l'idiot ! Tu as caché quelque chose quand je suis entré ! Qu’est-ce qu’il se passe ? Tu agis si bizarrement ces derniers temps. Nous sommes proches, non ? Alors pourquoi me cache tu des trucs? MC -… Mammon -… Très bien. Si tu ne veux pas en parler, peu importe. Désolé d'être venu. Quoi qu'il en soit, tout le monde nous attend - Whoa ! Hé, ne me tire pas comme ça ! Tu étires mes vêtements ! … Que ? Cette lettre est pour moi ?
Mammon - Pourquoi tu me donnes soudainement une lettre ? Et pourquoi dit-il "Pour quand tu es seul " sur l’enveloppe…? J'accepterai tout ce que tu veux me donner, mais ... MC – Dépêche toi de l'ouvrir / J'ai écrit ceci pour toi, Mammon ! Mammon - Hein… ? Eh bien, si c’est comme ça, je vais le lire rapidement. Voyons voir… " Tout le monde t’aime ! "… Qu'est-ce que c'est que ce truc d'amour ? C’est quoi cette lettre ? Et qui s’est ce tout le monde dont tu parles ? Tu ne penses pas à eux, n'est-ce pas ? Si tu le fais, alors c’est encore PLUS dégoûtant ! M-M'aime ? C-comme je m'en soucie! Mais… ça veux aussi dire que toi aussi, non ? Tu fais partie de ce tout le monde, n'est-ce pas ? MC - Bon sang. Je me demande / Bien sûr que je le suis. Mammon - Hehe… je le savais ! Alors, qu'est-ce que tu essayais de cacher maintenant ? MC - Un sac vide de bonbons. / Les lettres déchirées. Mammon - Oh… je comprends. Tu ne voulais pas te faire prendre alors que tu mangeais une collation avant le dîner, hein ? Sheesh, tu aurais dû le dire plus tôt ! Je n’aurais pas réagi comme ça. Mais le Grand Mammon est généreux. Puisque tu m'as donné cette lettre, je te pardonnerai. Bref, allons manger. Tout le monde nous attend en bas!
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Mammon - Aaaaah… Je suis si fatigué… Je suis resté debout toute la nuit pour cette vente aux enchères… Hé, MC. Tu veux sauter les cours du matin avec moi ? … Hmm ? Une autre lettre ? "Pour quand tu as sommeil le matin." ? Hein ? "Commande un café à Lucifer pour te réveiller."…?! En aucune façon ! Si je disais quelque chose comme ça, il me ferait préparer le café ! MC - Essaye ! / Ne sois pas si sûr. Mammon - Pourquoi es-tu si enthousiaste à ce sujet ? … Bien. Une fois que Lucifer sera là, j’lui demanderai, d'accord ? Mais si quelque chose m'arrive, tu es responsable ! Lucifer - Bonjour, MC, Mammon. Agréable matinée, n'est-ce pas ? Mammon - Ouais… B’jour', Lucifer…. E-Euh… Je veux un prendre un café… Lucifer… Pourrait peut-être… me préparer une tasse ? … Je plaisante' ! Hahaha ! Lucifer - Bien sûr. Mammon - Quoi? Tu vas vraiment me préparer une tasse de café ? Lucifer - Je vais le préparer tout de suite. Attends ici. Mammon -… Est-ce vraiment arrivé ? Lucifer, me prépare vraiment du café ? Que se passe-t-il avec ces lettres… ? … Oh, je sais ! Alors c'est comme ça que vous allez fêter mon anniversaire cette année, hein ? MC - Ce n'est que le début. / Qu’est ce que tu veux dire ? Mammon – Tu n’a pas à le cacher. Je l'ai compris après ce qui s'est passé avec Lucifer. Heh, ce genre de chose peut être amusant de temps en temps. Tu ferais mieux d'avoir plus de deux lettres ! J'ai hâte de voir la suite !
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Mammon - Aaaaah… Enfin, une pause…. Sheesh, les cours sont tellement ennuyeux… Je pense que je vais secher quelques leçons. Je vais trouver une salle de classe vide et faire une sieste… MC - Je ne peux pas te laisser faire ça / je t’ai eu ~ ! Mammon – Quuuue ! N-Ne ne viennent pas me serrer dans tes bras d’un coup ! Tu as fait peur à tout le Devildom ! … Hein ? Pas question, tu as une AUTRE lettre ? Laisse-moi voir… "Pour quand tu veux sauter les cours." ? Mammon - " Déjeunons ensemble ! S'il te plaît, reste en classe jusque-là." Oh, tu veux tellement déjeuner avec moi, hein? J'allais revenir avant l'heure du déjeuner de toute façon… Mais je suppose que je peux rester pour toi ! Je vais juste dormir sur mon bureau !
Mammon - Hé, MC, ce bol de riz au porc de l'ombre grillé au feu de l'enfer a l'air plutôt bien. Laisse-moi essayer ça ! MC – Fait le toi même. / Dit aaaaah ~. Mammon - Mmmmgh ? Qu'est-ce que tu fais ? Et regarde où on est là… ! ... Mmm, c'est plutôt bien. Tient, MC, tu peux avoir certains de mes… D’aaaahhh ?? Satan - Hé, tu parles trop fort, Mammon. Qu'est-ce qui ne va pas ? Mammon – Ça pourrait pas être pire… ! Ça ne peut pas être vrais ? Je suis tellement FOUTU ! Satan – Tu as perdu de l'argent en bourse ? Tu n'apprends jamais, n'est-ce pas, Mammon ? Mammon - Bon sang ! C'était stable quand j'ai vérifié ce matin ... Je n'avais jamais vu des stocks plonger aussi vite ! Satan – Calme toi, Mammon. Nous sommes à la cafétéria, ne te fais pas remarquer. Tiens, lis ça. Mammon - Une lettre… ! Tu me donnes aussi une lettre ? "Pour quand tu es triste.’’ ? "Lis ce poème. Avec la connaissance et la sagesse, tu peux presque tout surmonter.’’…. Quoooi ? C’est dingue, ce poème est stupidement long ? Il contient plus de pages qu’un livre TSL ! MC – Ça te ressemble bien, Satan. / Tu a écrit tout cela ? Satan - C'était le seul poème que j'ai pu trouver qui transmettait tout ce que je voulais dire à Mammon. Mammon - Sheesh, c'est bien trop long ! Ca me rend encore plus déprimé ! Je ne surmonte rien avec ça ! MC – Assure toi de tout lire. / Ouais, Mammon a raison. Mammon - Merde… Toi aussi, MC… Mais je suppose que tu as fait tout ton possible pour écrire ça pour moi, non ? Satan - Oui. De plus, tu n’a pas à tout lire immédiatement. Vas-y petit à petit pour pouvoir absorber le sens. Mammon - D'accord. J'essaierai de travailler dessus pendant les cours de l'après-midi ! Satan - … Je ne voulais pas dire pendant les cours !
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Suite par ici 
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aleatelife · 4 years
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Cantique des Cantiques vu sous un autre angle.
Et si ce livre n’était pas ce que beaucoup pense ou on pensé, si la Sulamithe et Salomon n’étaient pas que “l’homme” et la “femme” de cette écrit mais qu’ils étaient, en un sans plus large L’époux et l’épouse dans le cœur de chacun...
Tout commence avec cette question ; “Qu’est ton amant de plus qu’un amant la belle parmi les femmes ?”
(Pour ce billet, je vais uniquement cité les versets dans la version Chouraqui, vous comprendrez si vous lisez ce livre dans d’autre version pourquoi).
Chapitre 5 au début du verset 9 (version André Chouraqui) cette question est pausé par les “filles de Jérusalem” à la Sulamithe et ce qui m’a surpris dans mes longues méditations c’est la fin de la question “la belle parmi les femmes” autrement dit c’est la seule qui est Belle parmi TOUTES les Femmes, je me suis dit, Ah ! Merci Seigneur ! ici tu nous parle encore de ton épouse l’Église et cela, nous mène à Éphésiens chapitre 5 au verset 31 ou Paule site Genèse 2:24 en expliquant au verset 32 que le verset : “l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme et ne feront qu'une seule chaire, ” concerne en réalité Christ et son Épouse l’Église on voit clairement ici que l’Écriture quand elle nous parle d’Homme et de Femme ne fais pas allusion premièrement à nous la race humaine en tant que tel, il y un sans bien plus profond.
Revenons maintenant dans nôtre fameux cantique des cantiques ou comme Chouraqui aime le dire “le Poème des Poèmes” parce-que la réponse de la Sulamithe est vraiment magnifique; je cite verset 10 “Mon amant transparent et rouge, éminent au-dessus des myriades” déjà là normalement si vous avez bien lus comme moi vous devriez vous pausé une question, parle t’elle bien d’un être humain ? pour vous donnez une idée ici les myriades fond clairement allusion au anges à l’armée céleste, je ne vais pas faire une étude la dessus, je compte simplement sur le Saint-Esprit pour vous le dévoilé, on continue avec ce parfait amant : verset 11 à 16 “sa tête est d’or vermeil ; ses boucles ondulent, noires comme le corbeau.
Ses yeux, telle des palombes sur des ruisseaux d’eaux, baignent dans du lait, habitent en plénitude.
ses joues, telles une terrasse d’aromates, sont des tours d’épices ; ses lèvres, des lotus, dégoulinent de myrrhe ruisselante.
Ses mains, des sphères d’or remplies d’émeraudes ; son ventre, un bloc d’ivoire évanoui dans des saphirs.
Ses jarrets, des colonnes d’albâtre fondées sur des socles de vermeil. Sa vue comme le Lebanôn, il est élu comme les cèdres.
Son sein est douceurs, son tout désirable. Voilà mon amant, voilà mon compagnon, filles de Ieroushalaîm”.
Alors là, on voit clairement que cette homme est un être céleste en tout cas c’est sur, il n’est pas normal selon la conception de la plupart des gens sur Terre ^^ et si on fait le parallèle, avec les versets d'Apocalypse au chapitre 1 du verset 10 à 18 je cite, pour la forme : “ Je me suis trouvé dans le souffle, au jour adonaïque, et j’ai entendu derrière moi une grande voix, comme celle d’un shophar,
  disant : « Ce que tu vois, écris-le sur un volume. Envoie-le aux sept communautés, à Éphèse, à Smyrne, à Pergame, à Thyatire, à Sardes, à Philadelphie et à Laodicée. »
  Je me retourne pour voir la voix qui m’a parlé. M’étant retourné, je vois sept lampes d’or,
  et, au milieu des lampes, un semblable à un fils d’humain, vêtu jusqu’aux pieds, ceint sur les seins, d’une ceinture d’or,
  sa tête et ses cheveux blancs comme laine blanche, comme neige, et ses yeux, comme une flamme de feu.
  Ses pieds, semblables à de l’airain, comme embrasé en une fournaise, sa voix, comme la voix des eaux multiples,
  avec dans sa main droite des étoiles, sept. De sa bouche, une épée à double tranchant sort. Sa face, comme le soleil, brille dans son dynamisme.
  En le voyant, je tombe à ses pieds, comme mort. Il met sa droite sur moi et dit : « Ne frémis pas. Moi, je suis le premier et le dernier,
  le Vivant. J’étais mort et voici, je suis vivant pour les pérennités de pérennités. J’ai les clés de la mort et du Shéol.
Dans ce passage il est question de Jésus-Christ = l’Époux c’est claire, et je pourrais encore cité beaucoup de passage pour vous le démontré, le rapport avec “Cantique des Cantiques” est tout de même frappant il faut l’avouer non ?
Alors sachant ceci mes chers
lecteurs/lectrices on en arrive sûrement à la même conclusion que dans ce merveilleux Poème entre Salomon et son épouse la Sulamithe il est bien question d’un discours allégorique, spirituel ou prophétique (libre à vous, dans juger,) qui ce fait entre l’Esprit de Christ et son Épouse l’Église.
Et ce qui est encore plus merveilleux c’est que tout cela ce passe dans le Cœur/l’être intérieur ; considérons les verset suivants : “ ...le Roi ma fait venir en ses intérieurs”... Chap 1 v 4,
“ il m’a fait venir à la maison du vin son étendard (son bataillon) sur moi, c’est l’Amour”. Chap 2 v 4
“...je trouvai celui qu’aime mon être. Je l’ai saisi et ne le lâcherai pas avant de l’avoir fait venir à la maison de ma mère, dans l’intérieur de ma génitrice.” Chap 3 v 4 
Déjà remarquons ensemble la drôle de coïncidence des versets à chaque fois au verset 4 il s’agit toujours dans ces verset de venir à l’intérieur d’un lieu, maintenant voyons ensemble quel est ce lieu mystérieux;
Chap 4 v 6 à 16 (c’est un peu long comme billet, je sais mais ça en vaut le détour) : “Avant que le jour se gonfle et s’enfuient les ombres, j’irai Vers Moi-Même au mont de la myrrhe, à la colline de l’oliban.  Toi, toute belle, ma compagne, sans vice en toi.  Avec moi du Lebanôn, fiancée, avec moi du Lebanôn, tu viendras ! Tu contempleras de la cime d’Amana, de la cime du Senir et du Hermôn, des tanières de lions, des monts de léopards !  Tu m’as incardié, ma sœur-fiancée, tu m’as incardié d’un seul de tes yeux, d’un seul joyau de tes colliers. Qu’elles sont belles, tes étreintes, ma sœur-fiancée, qu’elles sont bonnes tes étreintes, plus que le vin ! L’odeur de tes huiles plus que tous les aromates ! De nectar, elles dégoulinent, tes lèvres, fiancée ! Le miel et le lait sous ta langue, l’odeur de tes robes ; telle l’odeur du Lebanôn ! Jardin fermé, ma sœur-fiancée, onde fermée, source scellée ! Tes effluves, un paradis de grenades, avec le fruit des succulences, hennés avec nards ; nard, safran, canne et cinnamome avec tous les bois d’oliban ; myrrhe, aloès, avec toutes les têtes d’aromates ! Source des jardins, puits, eaux vives, liquides du Lebanôn !  Éveille-toi, aquilon ! Viens, simoun, gonfle mon jardin ! Que ses aromates ruissellent ! Mon amant est venu dans son jardin ; il mange le fruit de ses succulences.”
Voyez ici au verset 6 la deuxième partie de la première phrase il est écrit “J’irai vers moi-même” n’est-ce pas étrange, et au verset 12 Salomon/l’Époux décrit sa fiancé comme un "Jardin fermé" dans le quel sont tout plein de bon fruits, d’aromates etc. Et le dernier verset la Sulamithe conclu en disant que
“son amant est venu dans son jardin; il mange le fruit de ses succulences”
n’est-ce pas merveilleux, cela signifie qu’en nous il y a un jardin dans le quel Christ aime ce nourrir de bon fruits (en hébreu le mots pour fruits est = au fruits qui ce mange comme au fruit qui est l’acte de produire quelque chose de bon)
Et pour finir au chapitre 6 quand les filles de Jérusalem, demande à la Sulamithe ou est aller son amant au verset 2 elle répond, qu’il est descendu dans son jardin, sur les terrasses d’aromates pour pâturer dans le jardin, pour cueillir des lotus.
Au dedans de nous il y a un jardin qui quand il est bien gardé laisse une place pour que de bon fruits pouce afin que l’Époux puisse venir si reposé et si ravitailler, c'est fabuleux et si nous voulons le contemplé il nous suffit comme le disent les versets suivants d’aller, d’entré au dedans de nous : 
“La voix de mon amant ! Le voici, il vient ! Il bondit sur les monts, il saute sur les collines.  Il ressemble, mon amant, à la gazelle ou au faon des chevreuils… Le voici, il se dresse derrière notre muraille ! Il guette aux fenêtres, il épie aux treillages !
  Il répond, mon amant, et me dit : Lève-toi vers toi-même, ma compagne, ma belle, et va vers toi-même !
  Oui, voici, l’hiver est passé, la pluie a cessé, elle s’en est allée.
  Les bourgeons se voient sur terre, le temps du rossignol est arrivé, la voix de la tourterelle s’entend sur notre terre.
  Le figuier embaume ses sycones, les vignes en pousse donnent leur parfum. Lève-toi vers toi-même, ma compagne, ma belle, et va vers toi-même !
  Ma palombe aux fentes du rocher, au secret de la marche, fais-moi voir ta vue, fais-moi entendre ta voix ! Oui, ta voix est suave, ta vue harmonieuse”.
Le terme pour “Va vers toi-même” en hébreux Lekh(lèrr) Lekha(rra) signifi d’aller au dedans de sois, de faire l’action d’aller vers sois même dans son être intérieur sachant cela il ne vous reste plus qu'à le mettre en pratique, soyons à l'écoute de l'Esprit en Nous.
Voilà ce billet est terminé, vous comprendrez sûrement maintenant pourquoi, proverbes 4:23 nous exhorte à garder nôtre cœur/être intérieur plus que tout autres choses car de Lui, viennent ou jaillissent les sources de la Vie et cette Vie, c’est Christ en Nous qui comme on la vue ce nourrie du Jardin de nos cœurs !
Libre à vous de commenté ce billet ça fait toujours plaisir d’avoir différent point de vue je mettrais bientôt une petite vidéo qui parle du même sujet.  
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matsajapan · 7 years
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L'AMOUR ET MATT
Dégoûtation.
Intriguation.
Rêvation.
Frissonation.
Épeuration.
Pleuration.
Fascination.
Ainjour peutaitre.
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lecturessurpause · 5 years
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(Trilogie) A la croisée des mondes - Philip Pullman (OU « Faut-il écouter sa raison? »)
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Disclaimer : Cet article est à vocation analytique, il s’adresse exclusivement aux personnes ayant lu la trilogie dans son intégralité puisque étant perclus à balle de spoilers. 
Alors, faut-il écouter sa raison? Bien sûr que non.
Entreprise totale que les épreuves de Lyra, Will, consœurs et consorts, relatées dans la saga dont il sera question ici. Original, complexe et élaboré, le récit prend place dans un premier temps au sein d'un univers proche du notre aux premiers abords mais finalement très éloigné. Ensuite, il nous balade dans divers mondes (dont le notre), terrains minés par une guerre opposant comme nous l'apprendra à la fin la sorcière Serafina Pekkala, la sagesse et le pouvoir.
Ce qui frappe souvent c'est la proposition constante de forces de natures opposées, et la manière dont parfois Pullman parvient à les entremêler ou à les associer :
De la magie scellée dans des créatures mécaniques espionnes, un appareil mécanique à aiguilles permettant d'interpréter passé, présent et futur : science et magie, nature et technologie.
Parfois, ces "mélanges" affectent des créatures elles-même, ainsi les mulefas parviennent à l'aide de cosses dans lesquels ils plantent leurs griffes à rouler tels des véhicules naturels. Les tualapis, leurs ennemis, sont des oiseaux se déplaçant dans les airs et ressemblant au loin à des voiliers...
Les éléments contraires qu’ils soient associés ou non pointent une dualité inhérente au récit dans sa globalité. Ainsi, beaucoup de personnages ont leur pendant, leur moitié. On peut d’ailleurs le voir d’après les différents peuples croisés dans les différents univers : Des sorcières à la féminité exclusive, sans âge et d'une grâce imposante et des ours guerriers en armure à la bestialité mâle.  Des anges, aux traits si délicats et lumineux qu'on ne les voit presque pas et des harpies, volatiles grotesques et décharnés à faces humaines qui hurlent des horreurs à tue-tête.
En ce qui concerne les personnages eux-mêmes, Lyra et Will sont indéniablement complémentaires, si la première fonce tête baissée avec un aplomb évident et une imagination incroyable, le second dispose d'une intelligence froide, d'un tempérament calme et peut se montrer brutal voir même tuer.
Les parents de Lyra, Madame Coulter et Lord Asriel, deux titres plus que des prénoms ne possèdent d’humains que l’apparence et forment une paire d’êtres hors-norme. Enfant de leur union, Lyra les verra d'abord comme modèles, puis les reniera l’un après l’autre avant dans le dernier acte de l’œuvre de se questionner quant à leur devenir.  
Lady Coulter est une séductrice, passée maîtresse dans l'art de la manipulation et Lord Asriel est l'homme le plus ambitieux de toutes les dimensions confondues : il souhaite littéralement tuer dieu. Ce qui est intéressant c'est de relever leurs cupidités réciproques et de voir à quel point ils personnifient absolument le désir de pouvoir cher à certains humains. Si Marisa est une actrice, qu'elle improvise sans cesse, son amant est terriblement insensible, figure hautaine par excellence. Les parallèles et jeux de variations entre ces deux-là et le couple Lyra et Will semblent évidents, ils transperce l'intrigue même! Ce genre de renvois inter-duos, il y en a bon nombre courant l'épopée.
C'est un peu là la patte de Pullman, celle d'un théatreux briton qui a pour autorité majeure Shakespeare. Les codes observables concernant les échanges, dialogues d'une idée à l'autre, symétries des protagonistes, duplications et autres exagérations volontaires sont clairement ceux propres aux planches. Il n'est pas étonnant d'ailleurs d'apprendre que Pullman s'adonne régulièrement à la réécriture de pièces célèbres. Cela se ressent dans les dialogues notamment, on a même le droit parfois à des tirades vraiment pas piquées des hannetons.
Toujours dans la même énergie, des extensions aux êtres sont proposées de diverses façons afin d'appuyer une bonne fois pour toute que si on devait donner un chiffre à cette saga, ce serait le "2". La plus célèbre « extension » est le dæmon, dont nous allons parler un peu plus bas. Mais on relèvera également que chaque individu possède une mort sous forme de créature échevelée vêtue de haillons. En creusant plus loin, on peut considérer les "Gallivespiens", minuscules espions chevaucheurs de libellules à la force surhumaine comme des êtres obligés d'évoluer avec une moitié (ici la libellule donc) à l'instar des panserbjornes (veritable nom des ours en armures) et de leurs armures (véritable prolongement de leur être) mais aussi les mulefas et leur fameuse cosse. Dans le même genre la fameuse Autorité (l'équivalent de dieu ou plutôt l'entité qui se fait passer pour le créateur, n'est jamais « rencontrée » pour ainsi dire. Elle n'existe que par le biais d'une extension physique, un ange répondant au doux nom de Métatron. Pour détruire l'Autorité (reposant en lieu sûr au sein de la "montagne nébuleuse") il suffit donc de tuer l’ange en question.
Le concept de "dæmon", lui se rapproche d'une vision intériorisée et animale du soi profond. Lorsque l'individu est enfant, le dæmon continue de changer de "forme", c'est seulement à l'âge adulte qu'il se "fixe". Pullman se base sur des références littéraires telles Shakespeare (yes always him) mais également des réflexions et thèses psychologiques. Si la notion de dæmon n'intervient que dans l'univers de Lyra, on se rend vite compte qu'elle demeure globale et que tout être en possède un, c'est juste que dans les autres univers les gens sont incapables de les voir.
On apprendra à la fin de la série, toujours de la bouche de Serafina Pekkala, que si les dæmons de sorcières sont en mesure de parcourir de très longues distances (ce qui n'est pas le cas des dæmons de "mortels"), c'est parce qu'une séparation "volontaire" entre l'individu et sa conscience, entre l’être et son dæmon est le rite de passage pour devenir sorcière. Cette "séparation" peut-être perçue comme une émancipation entre le corps et l'esprit, un état de perception supérieur, la paix intérieure. Lorsque la "séparation" est forcée par un élément extérieur, là le sujet et son dæmon meurent.
Le dæmon évoque également une inspiration totémiste, croyance sibérienne et chamaniste. Ce qui nous amène à Grumman. Le père de Will, l'homme aux nombreux noms, vient de notre monde mais à passé sa vie à voyager à travers les dimensions. La figure en question est intéressante, et ce  essentiellement par le mysticisme qu’il dégage. On notera le parti pris de Pullman de commencer son histoire dans un monde qui n'est pas le notre. Une démarche de narration plus classique aurait fait de Will ou de son père le héros initial, celui par qui tout commence. On croise finalement peu l'individu en question, mais on constatera tout de même que c'est une force de la nature, qui même mort est encore prêt à livrer bataille. Lee Scoresby, personnage issu du monde de Lyra devient vite son allié, ses deux là ayant manifestement quelques atomes crochus.
Tout au long d' "A la croisé des mondes", il y a comme un aura d'inéluctabilité. Que Pullman adopte une posture fataliste sert sans doute au mieux la notion de quête initiatique propre aux sagas. Et cela à tendance à ajouter un cachet légendaire à l'ensemble.  
Car ce qu'il ne faut pas oublier dans toute cette histoire c'est le caractère quasi "hérétique" qu'on  attache au projet littéraire. En réalité, il faut bien comprendre que le but de l'auteur n'a jamais été de proposer à ses lecteurs un brûlot anti-chrétien mais plutôt une dénonciation du totalitarisme, de la pensée unique.
Pullman est petit-fils d’ecclésiaste et  "A la croisée des mondes" est davantage un travail à visée allégorique qui utilise de nombreuses notions chrétiennes et prend place autour des croyances qui y sont rattachées. Il est à noter que l’auteur s’inspire en partie du poème épique "Le paradis perdu" de John Milton, par exemple. Poème qui relate la chute de Lucifer, l’ange déchu. Pullman s’en inspire surtout pour tout ce qui a trait à la tentation et aussi dans la figure de Lord Asriel très proche de celle du prince des enfers. L’histoire relatée demeure celle de l’écrivain car elle y propose ses idées et partis-pris.
Bon nombre d’œuvres appartenant à la fantasy s'inspirent des croyances, contes et légendes quelles qu'elles soient et d'où qu'elles viennent. Tolkien lui-même a rédigé un essai nommé "Du conte de fée", c'est dire. Il n’est donc pas étonnant de voir ici une réinvention, réinterprétation du christianisme.  
Les croyances, légendes et contes peuvent avant tout être perçues comme des allégories. C'est là le constat de Pullman, traverser le simple aspect initial, y trouver quelque chose, ne pas raisonner de manière factuelle. Vers une liberté d’interprétation.
En définitive, la saga à son extrémité apparaîtra au lecteur plus comme une leçon de vie qu'un objet scandaleux. Si l'issue est déchirante, la dernière dualité proposée étant celle des deux héros, Lyra et Will, elle est profondément réaliste. Dès lors le fatalisme de Pullman était en réalité feint depuis le début, les destinées ne servant que l'accomplissement prophétique. L'amour des deux jeunes gens a bousillé tout le reste sur son passage. En fait, la destruction de l'autorité a libéré l’œuvre de son aspect prophétique et ça c'est puissance.
Malgré tout, le gros de l’œuvre s’articule autour de trois objets (d'aucuns diraient macguffins), trois objets pour trois romans : l'aléthiomètre, le poignard subtil et le miroir d'ambre. Le premier sert à interpréter, trouver des réponses aux questions, le second à perforer la réalité pour en faire apparaître d’autres, quant au miroir, il permet d'observer la poussière en tant que tel. Si on ne connaît pas les inventeurs des deux premiers, le miroir, lui a été créé par la scientifique Mary Malone. Comme dit précédemment, ces objets mélangent magie et science. Mary Malone, elle, est l'équivalente du serpent, du jardin d'Eden (le monde des mulefas est le jardin, le royaume des morts, l'enfer). Ce qui est intéressant avec ce personnage c'est qu'avant de devenir scientifique, elle était bonne sœur, avant de décider de "vivre sa vie". Elle représente la croyance, dépourvue de tout asservissement à des règles précises, préétablies par des ordres supérieurs, à savoir l'idée générale de la série. Qu'elle "tente" Will et Lyra est intéressant puisqu'elle les éveille à l'amour, plutôt qu'à la soumission aveugle. On pourrait même dire qu’elle les éveille à la poussière.
La poussière est un concept bien entendu compliqué, reçu comme la notion de "conscience", conscience de soi mais également de ce qui nous entoure, ce serait de la matière quantique, qui ne s'intéresserait qu'aux adultes, les enfants n'ayant pas encore une conscience totale. Cette matière noire est vivante et elle peut même former des êtres faits uniquement de conscience, les anges. Ce principe de conscience demeure une façon de l'expliquer, une attribution plus littérale pouvant être donnée : la poussière serait ni plus ni moins que l'énergie vitale. Cela rejoint visiblement les objectifs de Pullman présentés plus haut.
Pour conclure, on pourrait écrire longuement sur « A la croisée des mondes », tant ce n’est pas une lecture de tout repos, on pourrait oublier de parler du vaisseau d’intentions qu’on aurait oublier des tas d’autres choses. C’est un récit-monde, voir un récit-mondes et sa densité en fait sa richesse, ce qui est certain c’est qu’on en sort changé.
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perleounavet · 3 years
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Sin City: j'ai tué pour elle
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Ca parle de quoi ? Vies et morts à Sin City
C’est avec qui ? Eva Green, incontestablement la sensation de ce nouvel opus. Juste magnifique. Josh Brolin, qui remplace Clive Owen dans le rôle de Dwight McCarthy, Jessica Alba, toujours en plein déhanché. C’est de qui ? Frank Miller & Robert Rodriguez, l’auteur de la bande dessiné accompagné du dieu de la néo-série B. Et c’était bien ? 9 ans après le premier Sin City, phénomène ciné de la décennie précédente, on nous  livre enfin le second opus. 9 ans d’avancées technologiques plus tard, le premier constat est évident : Sin City 2 est encore plus beau que Sin City 1. Je suis toujours autant cliente de cet esthétisme à toute épreuve. Le film est franchement magnifique. D’une part on ne peut que constater l’efficacité de la patte comics, rien de plus prenant pour rentrer totalement dans un univers que de pouvoir produire une ambiance sans précédent. Deuxièmement, certaines idées de mises en scène sont tout simplement fabuleuses. Miller et Rodriguez jouent avec les formes et les contrastes pour faire de Sin City une œuvre graphique qui étonne et émerveille à chaque plan. Si je dis souvent qu’il ne faut pas aller voir un film pour la prouesse technique, Sin City est l’exception qui confirme la règle. Chaque plan est tellement fidèle d’une bande dessinée que le rendu est réellement bluffant. A noter que je n’ai pas vu le film en 3D mais qu’il a tout de même su m’attraper dans ses décors. Niveau scénario, ça démarre sur les chapeaux de roues. J’ai juste quelques longueurs à déplorer vers le troisième quart. J’ai lu beaucoup de reproches concernant le manque de profondeur du film par rapport au premier. Personnellement, je n’ai pas vraiment fait la différence. Sin City reste la cité du vice. On dérouille sans se poser de question, on prend ce qui nous intéresse et on se casse. Logique implacable de la jungle urbaine. Nos personnages sont toujours joliment torturés, dominés par leurs pulsions les plus basiques.
A Sin City tout tourne autour des 3 forces les puissantes : l’amour, le pouvoir et l’argent. On n’a jamais rien fait de plus universel.
C’est bien joué ? La star de l’opus c’est incontestablement Eva Green. Complètement solaire et femme fatale à tomber raide, Eva Green épouse à merveille le noir et blanc. Peu de budget costume pour la demoiselle mais un écrin de lumière. C’est beau sans jamais être vulgaire. Eva Green vous assassine tous du regard, vous êtes prévenu. J’ai également aimé retrouver Josh Brolin dans un rôle qui lui va à merveille, celui du type fou d’amour qui renonce à ses principes avec une conviction aussi musclée que ses avant-bras. Qui d’autre sinon que Mickey Rourke pour jouer Marv, à la gueule défoncé ? Joseph Gordon Lewitt est lui aussi étonnant. Excellent casting de choix, donc. Rien à redire, à part peut être pour Jessica Alba, excellente quand elle danse, pas assez crédible quand elle s’énerve.
Elle a les yeux revolvers… Mais pas que les yeux ! On y va ? Sin City reste d’une originalité telle qu’il est dommage de ne pas y passer deux heures. Allez-y faire un tour.
Alors Perle ou Navet ? Presque une perle. Dommage pour les quelques longueurs. Esthétiquement le film est formidable. C’est une véritable leçon de mise en scène, de travail graphique et tout simplement de beauté. Sin City est un OVNI, aucun autre film ne lui ressemble, même pas un petit peu, même pas dans le brouillard avec un œil crevé. Au delà de la simple histoire qui reprend quelques mécanismes que nous connaissons tous par cœur, Sin City est une ambiance, un véritable univers comme il y en a peu. Un voyage dépaysant. Sin City est un poème douloureux et mélancolique que l’on aime lire même quand on connaît déjà la triste fin.
Pour le mot de la fin, la guest-star du film….Ceci n'est pas une actrice
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justgimb · 4 years
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De la recherche chorégraphique comme écriture poétique ou Genèse d’une symbiose
Loin de moi l’idée d’éditer une pensée que je voudrais compréhensible par tous, universelle et objective. J’en serais incapable. C’est pourquoi je vous ferai partager une réflexion qui a été mienne, donc totalement subjective, que j’ai moi-même du mal à saisir avec précision, donc parfois incompréhensible, et qui me paraît liée à des évènements personnels, donc non applicable à l’ensemble de mes semblables. Ne voyez pas par là un orgueil mal placé mais plutôt l’envie de partager une analogie qui se veut originale, et d’encourager d’autres penseurs à partager d’autres pensées, étrangères ou semblables à celle-ci, à fin de l’accomplir, de la faire mûrir, de la développer davantage.
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La danse me fait vivre, il n’y a que quand je danse que j’ai l’impression d’exister, de respirer. Je ne pense pas être comme ces danseuses classiques d’une froideur deneuvienne : je vis ce que je danse, j’exprime et partage des sentiments, ou j’essaie du moins, j’essaie de faire en sorte que quiconque me regarde danser comprend l’histoire que je raconte.
Les chorégraphies racontent des histoires, comme les livres le font. Il y a les histoires que l’on lit, les histoires que l’on raconte et celles que l’on invente. Et il y a les ballets que l’on voit, les ballets que l’on danse et ceux que l’on crée. En fait, de nombreuses similitudes existent entre la danse et l’écriture et, par exemple, le vocabulaire le montre : qu’il s’agisse de mots ou de mouvements, dans les deux cas, leurs articulations mènent à des phrases. Que l’on soit lecteur, copieur ou écrivain – respectivement spectateur, danseur ou chor��graphe –, on ouvre les mêmes portes et l’on rencontre les mêmes murs.
Je me suis il y a peu intéressé à ces analogies particulières, qui me touchent moi-même intensément. En effet, j’avais déjà écrit quelques phrases et c’est en essayant d’en chorégraphier quelques autres, que j’ai aperçu ces ressemblances troublantes. Je me suis alors demandé : dans quelle mesure la danse est l’écriture ont-elles le même sens ? La comparaison peut-elle être totale ou devrais-je me contenter d’une métaphore ?
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Je me suis pour ma part concentré sur l’écriture de poésies et de poèmes, et, dans ce domaine, je tentais de faire chanter les lettres et danser les mots. Je me rappelle par ailleurs que je me rapprochais de la danse en ce que j’essayais de ne pas être totalement explicite au niveau du vocabulaire que j’employais, mais de l’être par tout autre moyen : les sonorités, les structures, la syntaxe. En effet, il est plus difficile de s’exprimer lorsque l’on ne dispose pas des mots et des langues. La danse est un langage plus complexe que l’écriture poétique : mettre un mouvement sur une pensée, une émotion, est humainement plus complexe que d’y mettre un mot.
Je comparerais volontiers les mouvements dansés aux rimes d’une poésie. Ce sont eux qui font la beauté d’une phrase, elles qui donnent du plaisir à lire les vers. Et les temps pourraient alors être à la danse ce que les pieds sont à l’art poétique : on trouvera notamment des 8 et des octosyllabiques, des 12 et des alexandrins. Chacun rythme à sa façon la création qu’il habite. Comme les mouvements et les mots, les temps et les pieds sont nécessaires mais pas suffisants. Les éléments caractéristiques précédents – auxquels on peut ajouter la forme générale du poème lorsqu’elle est particulière, comme le sonnet – forment un tout, font partie de l’œuvre autant qu’elle fait partie d’eux.
De plus, lorsque l’on rappelle par moments certaines parties de la chorégraphie, on se rapproche alors d’une chanson et de son refrain, tel le « Là, tout n’est qu’ordre et beauté, / Luxe, calme et volupté. » de L’invitation au voyage de Baudelaire.
Du côté des sentiments provoqués lorsque l’on assiste à un ballet ou que l’on découvre une histoire, le talent du chorégraphe ou de l’auteur peut se mesurer dans sa capacité à nous émerveiller, à nous faire rire ou pleurer. Le tout dernier ballet de Thierry Malandain, notamment, m’a littéralement infantilisé : je me suis retrouvé enfant, en extrême béatitude devant de la magie. Son titre : Magifique, « Magnifique sans « n » parce que la haine divise », d’après le chorégraphe, est des plus adéquats.
Du côté de ceux que l’on éprouve lorsque l’on crée, lorsque l’on écrit, on retrouve l’angoisse de la page blanche, ce blocage qui nous empêche de sortir un seul mot se rapproche à s’y confondre des murs que l’on peut rencontrer en pleine recherche chorégraphique : plus rien ne vient, on ne sait plus comment continuer. On a l’impression dans les deux cas d’être dépouillé de toute créativité, de n’avoir plus aucune imagination, on se raccroche aux choses que l’on connaît ou que l’on a déjà créées, mais on ne s’en satisfait pas. Il faut souvent poser le stylo ou éteindre la musique et s’arrêter quelques temps avant de pouvoir recommencer et d’enfin créer.
On retrouve également l’excitation d’une découverte originale, la satisfaction du créateur devant sa créature. On arrive parfois au cas extrême d’une hystérie constructive, d’une frénésie créatrice, proche de l’improvisation. C’est-à-dire que l’on ne cesse de créer, sans y réfléchir, on écrit, on écrit, on écrit, on danse, on danse, on danse. C’est manifestement dans ces moments que l’on parvient à une parfaite harmonie du je et du moi, que l’on est en total accord avec soi-même, que l’on s’exprime le plus librement possible, que l’on respire et que l’on existe. Mes termes peuvent sembler excessifs, mais c’est vraiment ce que j’ai ressenti lorsque j’ai écrit les poèmes annexes ou lorsque j’ai travaillé avec une jeune étudiante sur un duo de modern jazz.
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D’aucun me considèrerons comme déséquilibré, mais certains me comprendront, et cette joie, cet accomplissement, cet épanouissement éphémère, en réalité assez proche de l’orgasme, que représente l’acte de création, qu’il soit poétique ou chorégraphique, je le souhaite à quiconque veut se retrouver, se découvrir, se connaître davantage. Les énigmes du moi sont nombreuses, mais elles semblent plus accessibles, où plutôt moins insolvables, lorsque l’on considère cette expérience particulièrement enrichissante et novatrice.
Cette symbiose de soi, expression antinomique à souhait, mais qui définit à la perfection la communion évoquée, peut également se décliner pour deux personnes ou plus, qui travailleraient ensemble sur un même projet, sur une même création. C’est exactement le cas avec le duo susmentionné : on se retrouve à danser à deux mais à n’être qu’une seule entité, dans l’harmonie la plus totale, sur la même longueur d’onde. Une telle symbiose semble être plus difficile à atteindre lorsque le nombre de danseurs augmente. C’est pourtant dans ce dessein que je participerai au Christmas ballet, atelier animé par Célia Thomas et Christine Hassid (avec la participation de Martin Harriague) la semaine prochaine. Pour information, le thème est « mes héros d’enfance » et la musique sera signée Haydn.
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- jeudi 17 décembre 2009
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cequilaimait · 6 years
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Cdv6 – 3. Le grand foutoir de Marama
Pour son treizième anniversaire, ce petit imbécile a fait un énorme caca nerveux et a exigé qu’on lui offre un Kili’an. J’ai eu beau lui expliquer que ce n’était pas le genre de bien de consommation qu’on trouve dans une pochette surprise, rien n’y fit. Monsieur le quatorzième n’en avait rien à faire de ma tutelle. Il fallait que cela soit lui qui régente tout, et il fallait lui passer tous ses caprices. Alors, pour lui faire plaisir, et pour éviter qu’il ne me fasse exécuter et qu’il ne mette Vojolakta à feu et à sang, j’ai organisé pour lui un petit safari-chasse sur Aheqet. Ah ça, il faisait le fier avec sa jeep et son chapeau. Bien entendu, tout était pipé, mais ça, il ne s’en est jamais rendu compte. Trop persuadé d’être le meilleur, il ne s’est jamais demandé comment un troupeau de blondinets à poil s’était retrouvé sur notre chemin après seulement cinq minutes de route… alors qu’ils ne sont pas censés exister à l’état sauvage sur Aheqet. C’est moi qui ait eu cette idée, de les traquer dans Vojolakta tout entier et de les foutre dans un champ le cul à l’air. En espérant que le bon, la réincarnation des Kili’ans successifs se retrouverait dans le lot.
Enfin, après en avoir abattu quelques-unes de ces créatures pour la forme, le petit cœur fragile de notre brun a fait boum. Comme je l’imaginais, le blond qui lui était destiné faisait bien parti du troupeau. On l’a trouvé en train de faire une sieste sous un arbre, une bande dessinée ouverte sur son visage pour le protéger du soleil. Grand bien lui en a fait, ce fut ce qui lui évita de se prendre du plomb dans les fesses.
Dès qu’il vit l’éclat lumineux de ses cheveux, le jeune quatorzième lui sauta dessus en criant « C’est mon mien, c’est mon mien ! ». Puis, après avoir bien ligoté sa proie, vint le temps de la photo souvenir. Il était tellement content ! Ainsi Vojolakta fut sauvée. On ne peut pas en dire autant du Kili’an…
Lettre de démission de Mathuz, tuteur et conseiller du 14ème Aar’on
*****
– Un Kili’an habillé en rouge, cela ne devrait pas exister ! Un bon Kili’an se fringue en vert ou ne se fringue pas du tout !
Ce fut par ces mots que le Malaimé annonça au conseil son désir de mener une guerre totale contre l’anti-humanité et d’exterminer ses membres et ses idées, afin que plus jamais elle ne mette en danger les espèces libres de Vojolakta et, accessoirement, pour qu’il puisse récupérer son bien le plus précieux pour le punir comme il se devait. La formule, destinée à rester dans l’Histoire, devint immédiatement la devise des armées fédérées. Ainsi débuta la grande bataille qui fut plus tard connue sous le nom de « grand foutoir de Marama ».
Riche de nombreuses ressources minérales précieuses, le système Solzabul et son immense planète tellurique s’étaient depuis longtemps retrouvés au centre de toutes les convoitises. À peine après y avoir mis les pieds pour la première fois, l’Humanité avait soumis l’espèce âminale locale, les Maors, sous le huitième. Attirés par les grandes quantités de souffre qu’on y trouvait sous la surface de Marama et qui leur servait habituellement de fard à paupière, les Ashtars s’étaient empressés d’y mener un assaut sauvage. Trop occupé à dresser son Kili’an et à promulguer le code sexuel, le neuvième avait dû abandonner ce territoire, et il avait fallu attendre l’arrivée du treizième pour qu’enfin Solzabul revienne dans l’escarcelle de la Fédération. Jusqu’à la génération suivante.
Forcément, le Bottel’ron et les siens ne pouvaient pas accepter cette situation sans bouger. La décision de lancer l’assaut fut prise pendant les vacances scolaires, histoire de prendre par surprise ses adversaires. Cela fut un véritable succès qui permit aux Ashtars de très vite récupérer un quart de la planète. Mais sur leur route, le monstre et les siens eurent la surprise de tomber sur une opposition imprévue. Il n’y avait pas que le Bien et le Mal qui désiraient se battre pour cette terre sacrée. L’anti-humanité, menée par Jar’no, avait elle aussi des vues sur ce territoire. Basée sur la lune Tapu, les rouges n’avaient eu qu’à réaliser un saut de puce pour atterrir sur Marama.
Adulé par ses fidèles, et aidé par un Kili’an fermement tenu en laisse et vêtu d’écarlate, Jar’no avait sans peine réussi à conquérir un quart de la planète, là aussi pendant les vacances. Humilié, l’Aar’on en titre décida de les interdire purement et simplement, afin que plus jamais il ne se fasse avoir de la sorte. L’idée se révéla particulièrement mauvaise. Très attachés à leurs congés, les Maors entrèrent immédiatement en rébellion et, dirigés par un leader charismatique tiré au sort et qui changeait toutes les heures, ils réussirent sans peine à reconquérir un bon quart de leur planète natale.
– Attendez… Donc du coup, si les Ashtars ont un quart, Jar’no un quart aussi et les Maors pareil… Cela veut dire qu’il ne nous reste plus que deux huitièmes ? J’ai bon ?
Bien qu’alambiqués, les calculs du quatorzième étaient tout à fait corrects, comme le lui indiqua le nouveau Grand Khass’Kouil fraichement nommé, La’cout.
Plutôt grand et pas aidé par son physique difficile – il avait des crocs jaunes, trois bras et trois jambes ainsi qu’une peau abimée et infestée de pustules rouges qui lui recouvraient tout le corps –, La’cout avait fait de ses faiblesses une force pour se hisser au sommet de la hiérarchie militaire. Certes, la ressemblance frappante de cet Humain avec un Ashtar lui avait valu l’inimitié de nombre de ses camarades, mais ces derniers, s’était finalement fait une raison, après qu’il les ait tous bouffés tout cru. Le tribunal militaire n’y retrouva rien à redire et retint le cas de légitime défense ainsi que de nombreuses circonstances atténuantes, à commencer par la laideur de l’accusée. La’cout avait fêté son acquittement en bouffant le juge. Le reste de sa carrière fut une succession d’exemplarité. À chaque fois qu’un nouveau poste se libérait, il se portait candidat et l’emportait. Souvent parce que ses concurrents mourraient étrangement dans d’atroces souffrances avant l’annonce de la décision, mais on ne pouvait pas lui reprocher d’être chanceux et talentueux. En plus, il était plutôt bon en maths. Son parcours sans la moindre fausse note l’avait propulsé à la tête des armées, directement sous le commandement de l’Aar’on lui-même. Avec dans sa manche un tel atout qui savait si bien compter, le quatorzième ne doutait pas un seul instant de sa victoire finale.
– Nous sommes prêts à attaquer, oh grand Aar’on. – annonça solennellement le Grand Khass’Kouil en se léchant les babines. Demain, le Kili’an sera mort… euh… enchaîné aux pieds de son maître ! Purée, c’est compliqué, un jour, j’vais vraiment finir par me faire griller… Bref, on attaquera à l’aube, au Four Corner de Marama. C’est comme ça qu’on nomme la frontière entre les quatre territoires que les diverses factions contrôlent. J’ai demandé aux copains, ils trouvent que c’est plus simple de faire ça là-bas. En plus, c’est touristique…
– Hein ? Ah, ouais, génial, nan mais cherche pas, j’t’écoutais pas… – répondit le brun sans même lever le regard vers son général. La guerre, tout ça… Nan mais moi, ça me stresse. J’veux juste récupérer mon Kili’an, le reste, j’m’en fous. Tu peux tous les exterminer. Mais on touche pas à mon Kili’an. C’est à moi ! J’lui ai écrit un poème d’excuse, d’ailleurs, pour qu’il comprenne à quel point je l’aime, cet ingrat ! Je lui ai aussi acheté un collier étrangleur et un gant clouté pour le punir. Avec ça, s’il ne tombe pas amoureux de moi, franchement, j’comprends pas…
L’attaque eut lieu à l’aube. Chaque camp portait ses revendications et avait une bonne raison de se retrouver là. L’anti-humanité jouait son renouveau et son futur et voulait conserver à tout prix le Kili’an. La Fédération se battait pour récupérer le Kili’an. Les Asthars profitaient du bordel pour avancer leurs pions et si possible capturer le Kili’an. Les Maors, enfin, semblaient présents principalement pour se prendre les trois autres groupes sur la tête. Vindicatifs, ils cherchaient surtout à récupérer leur petit bout de terrain et n’étaient pas contre l’idée de mettre la main sur le Kili’an. Ils avaient, il faut bien l’avouer, les boules depuis qu’ils avaient perdu celui du treizième en plus de leur liberté.
– Attendez, donc en fait, tout le monde en veut à mon cul ? – s’exclama le héros blond en pleine prise de conscience après avoir embroché plusieurs adversaires au bout de son fleuret. Cette bataille, c’est avant tout une bataille pour mon cul ? Les autres revendications, c’est du flan en réalité ?
– Ta gueule et choisi moi plutôt que ton brun – répondit Jar’no en l’attrapant par le col.
– Je t’aime, espèce de traître ! J’vais te tuer et ensuite te faire l’amour, et j’vais le bouffer, ton cul, tu vas voir ! – rétorqua l’Aar’on tout en tapant du poing contre le leader des antihumains qui lui avait piqué son jouet.
– S’il vous plait, c’est une bataille sérieuse, un peu de concentration… – ajouta La’cout en trucidant une partie de ses propres armées.
– Ton cul, c’est du flan ! – conclut un Maor, qui voulait faire de l’humour, et qui ne put jamais percevoir les droits d’auteurs pour sa blague, la faute à sa mort soudaine, transpercé par les armes des trois précédents.
Le combat continua de plus belle. Âminêtre, Âminaux et même animaux, toutes les espèces se cognèrent dessus, parfois sans trop savoir contre qui ils se battaient. La faute au Grand Goinfrr qui, dérangé par le bruit, était descendu de sa lune pour voir ce qu’il se passait sur Marama. Du coup, le trajet lui avait ouvert l’appétit, surtout qu’il avait servi de monture à un Chérub à lunettes de soleil qui avait passé la traversé à surfer sur son dos en lâchant des « Geb ! Trop cool ! » bien sonores. Une fois arrivée dans la mêlée, le Grand Goinfrr avait commencé à boulotter puis déféquer la majorité des armées en présence, causant la destruction de leurs uniformes et créant ainsi une grosse confusion sur le champ de bataille.
Seul le Kili’an réussit à éviter l’humiliation de se retrouver nu au milieu des armes. Ayant trouvé un petit bout de papier sur le sol, il était tranquillement allé le lire assis au pied d’un arbre aux feuilles bleues, en haut d’une colline qui dominait la scène. C’était un poème que lui avait écrit l’Aar’on. Curieux, le blond n’avait pu s’empêcher d’y jeter un coup d’œil. La lecture causa quelques reniflements et le poussa à se moucher dans sa cape rouge. Ce n’était pas très propre, mais en même temps…
Mes excuses à un petit con
 Je sais bien, Kili’an, que parfois je suis lourd
Que mes réactions et ma bêtise t’étouffent
Surtout quand un autre te tourne autour
Mais désolé, le voir, ça me bouffe.
 Parce qu’il cherche à te détourner de moi
À se comporter comme s’il était le meilleur
Je te l’assure, vraiment, j’en suis sûr, je le crois
Il cherche seulement à te faire tourner la tête, le cœur
 Oui, j’aimerais que tu recherches mes bras
Plutôt que la compagnie de cette espèce de rat
Je t’implore, je t’en supplie, aime-moi
 Tu n’as pas besoin d’admirer son esprit
Tu n’es bien que contre mon torse, dans mon lit
Je t’en supplie, je t’implore, regarde-moi
Plus bas, la bataille avait pris un tournant inattendu. Alors que la disparition soudaine du Kili’an était passé inaperçue, plusieurs évènements avaient redistribué les cartes. Faute d’uniformes en bon état, les différents protagonistes ne savaient plus trop pour quoi et contre qui ils se battaient, et le Grand Goinfrr, rassasié, était allé faire une sieste en plein milieux des soldats. Plusieurs demandèrent une trêve. La’cout la refusa en massacrant toujours plus de ses propres Hommes, ce qui finit par causer la colère de l’Aar’on :
– Nan mais oh, tu bosses pour quoi, toi, déjà ? – hurla-t-il en direction de son général.
– Bah… Pour le Bottel’ron… – répondit La’cout en écarquillant les yeux. Non, mais, tu n’avais toujours pas compris que j’étais un agent double infiltré avec comme mission de détruire la Fédération de l’intérieur ? Sérieusement ? J’suis même son général en chef, là. Lui, il est resté à la maison à regarder la bataille à la télé.
– QUOI ? Mais… mais… Tu es le Grand Khass’Kouil ! Je t’ai donné un des titres les plus honorifiques qui soit, je t’ai fait confiance, je ne me suis même pas moqué de toi parce que tu étais aussi moche qu’un Asht… Ah, merde ! Oui, du coup, je comprends… Ouais, t’as raison, c’est logique… Nan mais là, c’est la faute de Mathuz aussi. Depuis qu’il s’est cassé parce que soi-disant je suis con, je ne prends que des mauvaises décisions… C’est malin, ça… Bon bah… Ça devient chiant, là… On se fait ça à Pierre Papier Ciseaux ?
Après une longue hésitation, Jar’no et La’cout acceptèrent d’arrêter les frais et de jouer le devenir du Kili’an à ce jeu hautement stratégique, preuve de l’importance folle qu’ils lui vouaient. Un nouveau chef Maor fut élu pour participer lui aussi à l’épreuve, et s’avança fièrement pour serrer la main de ses adversaires.
– Geb !
– Attendez ! – s’énerva l’Aar’on. Elle fout quoi la peluche, là ? C’est même pas un Maor ! C’est n’importe quoi !
– Gaby Geb ! – acquiesça le Chérub d’un sourire accompagnant un grand signe de la tête. J’suis tout à fait d’accord, moi, mais en fait, tous les Maors ont foutu le camp lorsque le Grand Groinfrr est arrivé. Ils en ont une peur bleue, ils le prennent pour un Dieu. Alors du coup, ils m’ont demandé de les représenter. Moi, à la base, je voulais aller me reposer sur Kamedeva, mais c’est tellement le bordel en ce moment avec les bouchons que bon, j’ai décidé d’attendre la fin des départs pour prendre la route. Faut dire que vu ma nature, j’ai le temps. Mais cette idée conne, aussi, d’interdire les vacances en plein milieu des vacances ! Y a que des politiques pour imaginer des trucs pareils. Les gens se pressent tous pour rentrer, on est complétement coincé ! Bon, on joue ? Geb !
Après une courte réflexion, les différents protagonistes acceptèrent les règles. Tout se jouerait en une manche, et interdiction de tricher. Jar’no se lança le premier avec un magnifique « Ciseaux », auquel l’Aar’on répondit immédiatement, un énorme sourire au coin des lèvres, par une très belle « Pierre ». Malheureusement, La’cout avait anticipé ce mouvement audacieux et sorti par surprise une étonnante « Feuille » qui laissa tous ses adversaires sans voix. Tous, sauf le Chérub.
– PUITS ! J’ai gagné, Geb ! Ah ah ah ! La Pierre et les Ciseaux tombent dans le Puits, et la Feuille, j’dessine dessus ! C’est moi le meilleur !
– MAIIIIIIIIIIIIIIIIIIIS ! – hurla le brun en se roulant par terre et en chouinant comme un bébé. C’est pas juste, il a trichéééééé ! On n’a pas le droit de faire « Puits » normalement… Y veut me piquer mon Kili’aaaaaaaaaaaaan ! Il est méchaaaaaaaant. C’est pas juuuuuuuuste ! J’veux mon Kili’aaaaaan, snif… D’ailleurs, il est où, ce con ? Ça fait des plombes qu’on ne l’a pas vu…
À la réflexion, en effet, personne ne savait bien où le blond était passé. Ni l’Aar’on qui souffrait d’un manque atroce, ni La’cout qui voulait le torturer, ni même Jar’no, malgré toutes ses manipulations pour en faire son chien docile. Seul Geb avait bien une petite idée. Et pour cause, il représentait le fier peuple Maor :
– Ah nan, mais ne le cherchez pas, on l’a capturé tout à l’heure. Gaby Geb ! Alors que mes copains étaient en train de fuir à toutes jambes le Grand Goinfrr, ils l’ont trouvé en train de se moucher dans un poème sous un arbre. Enfin, je crois. Alors du coup, mécontent de s’être fait griller la larme à l’œil, il a tout de suite provoqué le combat, mais il s’est fait poutrer la gueule.
– Comment ça ? – demanda le quatorzième, interloqué. Mais son RP Chlorophyli est un des plus puissants de Vojolakta, la marque de tous les Kili’ans ! Quand il est vêtu de sa ©Végéscratch qui lui sert de réserve à fibres végétales vertes, il est quasi invincible !
– Bah oui, Geb, mais là, ce con, comme il est passé du côté de l’anti-humanité, il était en ©Végéscratch rouge, – déplora le Chérub. Du coup, son RP qui ne réagit qu’aux végétaux et fibres vertes a complétement merdé, et il s’est fait poutrer. Le rouge de la trahison lui va si mal, Gaby Geb… Enfin maintenant, c’est le prisonnier des Maors ! Avouez, vous ne vous attendiez pas à un tel dénouement, hein ?
Cela était vrai, sans doute parce que le réel dénouement n’avait pas encore eu lieu. En réaction à ce léger imprévu, l’Aar’on, Jar’no et La’cout déclarèrent une trêve immédiate, saucissonnèrent Geb avec des cordes et un bâillon et l’envoyèrent dans une navette en première classe vers la fameuse Kamedeva, afin qu’il sauve Vojolakta à sa manière et n’intervienne plus dans cette histoire. L’heure de parlementer entre faction avait sonné.
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und100 · 4 years
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Benjamin Lavie
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Aujourd’hui j’ai l’immense plaisir d’interviewer Benjamin Lavie, le jeune auteur du jeu Singin’ In the Game chez Fée Mumuz’. Il est également le fondateur de sa maison d’édition qui ne compte pour l’instant que ce jeu à son catalogue.
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Bonjour Benjamin, tout d’abord un grand merci d’avoir accepté de répondre à mes questions! Peux tu nous décrire ton parcours? J ’ai toujours été joueur, que ce soit de jeux de cartes traditionnels, jeux vidéos, jeux de société etc, mais j’aime aussi certains arts, comme l’écriture et la photo. Lorsqu’une idée vient, j’ai souvent envie de la matérialiser. Or, à 20 ans je suis pleinement tombé dans la marmite des jeux de société modernes et c’est à cette époque qu’est née l’idée de Singin’ in the Game. Il me semblait donc tout naturel de chercher à aller au bout du projet, même si je ne pensais pas encore à l’édition. D’autant que je commençais tout juste mes études pour devenir professeur des écoles, ce que je suis toujours à 75% depuis que j’ai créé Fée Mumuz’. Quel est ton processus de création?  J’ai grosso modo créé 3 ou 4 jeux (qui, à l’exception de Singin’ in the Game sont pour l’instant à l’état de prototypes). Le premier (Singin’ in the Game!) est né d’une frustration ( “Bon sang! Ce serait trop bien un jeu de ce genre, ça doit forcément exister! Quoi, ce n’est pas le cas?! Horreur, malheur, bon et bien dans ce cas je m’y colle). Le second a plus été un challenge lancé par un pote et le troisième, une subite envie de créer le jeu d’une émission TV que je n’arrêtais pas de visionner. D’une façon générale, j’ai à cœur d’essayer d’apporter une expérience de jeu nouvelle, de créer des jeux qui ne ressemblent pas à d’autres, je dirais donc que chez moi, c’est souvent le manque qui me donne l’envie de créer. Cela dit, j’ai également participé à la protojam du FLIP 2019 et j'y ai retrouvé les sensations des ateliers d’écriture auxquels j’ai pu prendre part. C’est très chouette également de partir d’une contrainte et d’avoir un temps donné pour parvenir à un résultat.  Comment t’est venu l’idée de ton jeu, Singin’ in the Game? L’idée m’est venue en jouant à un autre jeu musical: “Hitstory”. En gros on nous demandait, qui a chanté un titre. Si on trouvait, on marquait des points, si on le fredonnait, on en marquait également. J’étais frustré de voir qu’on ne pouvait pas chanter tous les titres de nos artistes favoris et que, comme dans beaucoup de jeux ou d’émissions musicales, on s’en tiennent souvent aux artistes et aux titres les plus “grand public”. Je voulais une jeu dans lequel tout le monde se retrouverait, qu’importe les goûts, qu’importe l’âge. Une espèce d’encyclopédie (pour son côté complet), mais un véritable jeu d’ambiance malgré tout.)
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Pourquoi avoir décidé de créer ta propre maison d’édition plutôt que de proposer ton jeu aux éditeurs existants? J’ai tout d’abord proposé le jeu aux éditeurs mais pour la plupart, cela ne correspondait pas à leur ligne éditoriale. Il faut dire que les jeux de culture ne sont pas forcément ce que recherchent les joueurs habitués aux jeux de société modernes. Alors si on ajoute le fait qu’il s’agisse d’un jeu “musical”, à ce côté culturel, cela peut sembler très clivant. De mon côté, j’avais toujours cherché à éviter d’éditer moi-même Singin’ in the Game, car la paperasse, les recherches de fabricants etc, ça ne m’emballait guère. Mais j’ai également vu le retour des gens en festivals, le plaisir qu’ils prenaient à (re)découvrir des titres et des artistes, l’ambiance que cela amenait à la table. Ça m’a boosté et je me suis dit que culturellement et socialement, ce jeu devait exister, que j’avais travaillé de nombreuses années dessus et qu’il fallait que j’aille au bout pour que tous ceux qui désireraient l’avoir puissent y jouer avec leurs proches. Peu de temps avant que je ne me lance dans l’édition de Singin’ in the Game et de ses extensions, quelques éditeurs se sont tout de même montrés intéressés par son édition. Mais à ce moment là, je m’étais déjà trop projeté sur le financement participatif et je n’étais plus prêt à lâcher le bébé. En effet, si je savais que devenir éditeur ne serait pas une mince affaire,  je trouvais professionnellement très enrichissant de réaliser seul toutes les étapes du projet afin d’en saisir tous les rouages. C’est grâce à cela que j’ai pu endosser toutes ces casquettes: auteur, animateur, commercial, publicitaire, éditeur... Quelle est la ligne éditoriale de Fée Mumuz’? Ma ligne éditoriale est d’éditer des jeux funs et faciles à prendre en main afin de permettre au plus grand nombre de jouer à tout moment.  Je m’oriente donc vers des jeux familiaux ou familiaux +, si possible jouable de 2 à 5-6 joueurs et plus, qui durent moins d’une heure et dont l’épaisseur du livret de règles ne serait pas décourageante. Où sont distribués tes jeux? Pour le moment c’est Ludistri qui s’occupe de la distribution de mes jeux. Je sais qu’ils sont trouvables dans plus d’une quarantaine de boutiques un peu partout en France et en Suisse mais je n’ai pas la liste exacte de ceux qui l’ont. Toutefois, Singin’ in the Game et ses extensions sont toujours disponibles sur le site Fée Mumuz’ si on ne le trouve pas ailleurs. Tu semble privilégier les distributions en boutique physique, pourquoi? Pas nécessairement mais comme je suis un jeune éditeur, je n’ai pas pu me permettre de faire imprimer une énorme quantité de jeux , ce qui aurait réduit les coûts. De plus, j’avais à cœur de ne pas faire fabriquer le jeu en Chine donc le coût final du jeu s’en ressent, ce qui je pense, peut freiner certains sites internet.  En tant que joueur, quel est ton jeu préféré? Impossible de donner un top 1!  Kingdomino, Le Petit prince “fabrique-moi une planète”, The Island, Balade à Burano, Iquazu, Bienvenue à bord, Unanimo, Coloretto, Metropolys, Patchwork, The Boss, Medieval academy… ce sont des jeux que j’adore, mais il y en a tellement (j’en ai environ 400 chez moi). D’une manière générale, j’aime beaucoup les jeux qui sont à la fois simples tout en ayant une dimension stratégique.
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Selon toi, quel serait un jeu sous-coté? Je n’ai pas de définition précise mais j’imagine qu’on a plus de chance de trouver des jeux sous-côtés chez les petits éditeurs qui n’ont pas la même crédibilité que les éditeurs installés depuis plus longtemps. Ils n’ont en général pas les mêmes capacités non plus. La communication (vidéos, publicités), développer son site internet, proposer des concours, être présents sur tous les festivals, ça prend du temps (ou/et des hommes) et ça a un coût. Il faut faire donc faire des choix, ce qui inclut que certaines pépites ludiques puissent passer inaperçu. De plus, je pense que la plupart des médias s’intéressent avant tout aux jeux, aux auteurs et aux éditeurs reconnus ou qui buzzent (ce qui se comprend, cela fait forcément des articles et des vidéos plus lus/vues) ce qui peut laisser de très bons jeux dans l’ombre. On a très peu entendu parler de “Balade à Burano” par exemple qui est à mon sens aussi beau que bon. Sans doute parce qu’il a été édité par “EmperorS4” qui n’est pas très connu ou mis en valeur en France.  A Cannes j’ai également eu le plaisir de tester “Cuisto Fury” de Ludiconcept que j’ai trouvé vraiment sympa, “Iquazù” chez Haba n’a pas buzzé et pourtant il est super aussi, tout comme “Bienvenue à bord” qui est génial mais n’est pas sorti en boutique (il était réservé à l’origine aux participants des croisières “Captain Meeple”).  Je dirais donc qu’un jeu sous-côté est un bon ou très bon jeu dont on a hélas trop peu parlé.
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As tu un scoop à nous partager? Je travaille depuis de longues années sur la genèse de Singin’ in the Game et de Fée Mumuz’. De la naissance de l’idée, aux festivals en passant par le financement participatif et les partenariats divers, l’idée est de retrouver tous les éléments qui peuvent se cacher derrière la création et l’édition d’un jeu.  Or, j’ai profité du confinement pour réécrire ce document (qui faisait plus de 900 pages A4 à la base)! Plus qu’à le relire et faire les dernières corrections et ceux qui voudraient avoir un aperçu de l’envers du décor le pourront! Pour continuer cette interview, je te propose de sortir le jeu “Questions de merde” Je tire 3 cartes, prêt? Voici les questions de la première carte:  Que dois tu toujours faire avant de sortir en soirée? La première chose à faire est de préparer le sac de jeux (que je blinde)! Ensuite je prends à boire ou à manger histoire de ne pas venir les mains vides. Que faut-il obligatoirement apprendre à un enfant? Ahah et c’est à un maître d’école que vous demandez ça? Je dirais l’empathie et la politesse. Le monde manque cruellement de gens qui cherchent à comprendre les autres. Quelle est ton astuce pour mettre de l’argent de côté? Je me contente de peu. J’achète de plus en plus de produits d’occasion également (écologiquement c’est sans doute bien mieux). Ah, et puis d’une façon générale, je me fiche de porter ou de manger de la marque. Ça aide! Voici les questions de la deuxième carte: Quel jeu télévisé pourrais tu gagner facilement? Euhhhh…burger quizz peut-être (mais ne comptez pas sur moi pour le burger de la mort)!  Et je ne serai pas fichu de gagner à “N'oubliez pas les paroles” malgré ce que l’on suppose souvent. Je connais quelques paroles de beaucoup de chansons, mais quasiment aucune par cœur). De quoi avais tu peur quand tu étais petit? Des serpents, à la Indiana Jones! Selon toi, quelle est la loi la plus stupide du pays?  J’aurais tendance à dire que toutes les lois qui cherchent à faire payer les plus pauvres en omettant de parler d’évasion fiscale sont des lois débiles...M’enfin, il y en a bien d’autres, mais évitons de trop parler politique! Voici les questions de la dernière carte: Quel produit fait maison pourrais tu vendre au bord de la route? Ce serait sans doute des poèmes qui me serviraient à “payer” les personnes qui m'emmènerait à bon port. Cela ne demanderait pas trop de matériel et l’inspiration viendrait des rencontres. L’idée me plait bien! Si tu pouvais être mécène, que financerais tu? Les associations écologiques et celles qui donnent aux personnes dans le besoin (Restos du Cœur).  A quelle époque aurais-tu aimé vivre?  Ahah, on m’a souvent dit que je n’étais pas né à la bonne époque. Je crois que j’aurais aimé naître au milieu des années 50 histoire de découvrir les Beatles à l’adolescence avant d’enchaîner avec les 70’s et les 80’s. Le top. Sinon, il n’y a pas vraiment d’époque historique ou lointaine qui me fait rêver. Question Bonus: qui aimerais-tu que j'interviewe après et quelle question souhaiterais tu lui poser? J’aimerais que tu interviewes Guillaume Luton de Worldwide games et que tu lui demandes “A quand un jeu sur un sport atypique”? (type fléchettes, pétanque, baseball, pêche, biathlon etc). Si tu l’as déjà interviewé, j’aimerais alors que tu te tournes vers David Pérez de Flyin’ games et que tu lui demandes “Quand est-ce qu’on s’organise un petit poker?”. Merci beaucoup, Benjamin d’avoir répondu à mes questions! Nous allons suivre l’évolution de ta petite maison d’édition avec intérêt! Merci à toi! C’est vraiment chouette et sympa de ta part de mettre un coup de projecteur sur les petites maisons d’édition!
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jbgravereaux · 7 years
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De Recouvrance à Saïgon: romances et complaintes pour un folklore imaginaire, par Philippe Blondeau
Fanny de Lanninon1, une des plus célèbres chansons de Pierre Mac Orlan, figure en bonne place au répertoire des Marins de l’Iroise, Gabiers d’Artimon, Marins des Abers et autres interprètes bretons, professionnels ou amateurs, comme Éric Tabarly en personne qui aimait, dit-on, la chanter à l’occasion. Elle pourrait passer pour une chanson du folklore breton ; peut-être l’est-elle vraiment du reste, les chansons folkloriques n’étant jamais que des chansons d’auteur que le peuple s’est appropriées. C’est en tout cas ce que pensait Mac Orlan lui-même si l’on en juge par ces lignes : “ Dans quelques siècles, les chansons de Paris, transformées par des déformations amusantes de patois locaux, offriront aux amateurs de folklore d’authentiques et admirables chansons populaires, tout aussi fécondes en images gracieuses que Joli Tambour ou Auprès de ma blonde. Le temps purifie tout.2 ” L’auteur ne plaidait pas ainsi pour son œuvre de parolier puisque cet article de 1930 est bien antérieur à ses propres chansons. Il manifeste en tout cas un intérêt de longue date pour le genre.
Dans l’introduction à ses Chansons pour accordéon, publiées en 1953 après les premiers succès discographiques, Mac Orlan précisait : “ L’idée d’écrire des chansons ne m’est pas venue récemment. Dans presque tous mes livres, ma foi, j’ai introduit une chanson sentimentale, qui me paraissait résumer très clairement des situations romanesques un peu usées par leur fréquence ” (p. 2073). À vrai dire, même si l’on chante beaucoup dans ses romans, cette pratique n’est pas aussi systématique que l’auteur le suggère ; néanmoins les chansons ou fragments de chansons introduits ici ou là dans des récits soulignent par leur apparence folklorique les lieux communs d’une sentimentalité collective. Le folklore n’est guère qu’une illusion car les chansons en question sont souvent de Mac Orlan lui-même (bien qu’il ne soit pas toujours évident de distinguer les emprunts et les pures inventions). C’est le cas dans Docks dont l’édition originale de 1927 contient une première version de La fille de Londres créée par Germaine Montero en 1951, ou dans Les dés pipés (1929) qui se termine par la complainte Les Progrès d’une garce.                                                                                                                                       Tel n’est pas le cas de Fanny de Lanninon dont on ne relève pas d’esquisse dans un roman. À y regarder de plus près toutefois, l’esprit et la matière de cette chanson sont présents dans Brest, texte de 1926, et les quelques chapitres qui préludent aux Chansons pour accordéon empruntent en grande partie leur titre aux diverses Villes qui figurent dans le recueil ainsi nommé. Pour un écrivain qui a voulu faire de ses chansons une mémoire vivante de son existence, Fanny de Lanninon évoque en un raccourci éloquent le Brest du début du siècle et ce qu’il en reste après la Seconde Guerre. L’auteur a lui-même donné quelques clefs, comme ce M. Crouton, ingénieur des phares, modèle possible du personnage évoqué.                                                                                                                                                                                         S’il arrive que des chansons animent ou colorent des romans, beaucoup d’entre elles sont comme des raccourcis d’œuvres antérieures. On ne peut guère écouter Nelly sans penser au Quai des brumes, ni Jean de la Providence de Dieu sans se souvenir de Sous la lumière froide, récits dont les chansons soulignent la dimension autobiographique, quelque peu occultée par la transposition romanesque.                                                                                                         Le charme particulier des chansons de Mac Orlan réside en grande partie dans la conjonction heureuse de souvenirs très personnels et de motifs ou simplement de termes populaires ou argotiques. “ Un certain hermétisme convient parfaitement à des œuvres lyriques spécialisées, c’est-à-dire évocatrices de spectacles dont les professions ou les sociétés exceptionnelles dressent les décors ” (p. 78). Cette précision qui concerne les “ Chansons de charme pour faux-nez ”, évocatrices des bohémiens et des voyous, vaut aussi pour la chanson bretonne. Le “ bidel ” ou les “ marsouins ” contribuent à l’atmosphère au même titre que le “ Jean Gouin ” désignant autrefois, par antonomase, les fusiliers marins. À ces échos de traditions diverses, il faut ajouter le souvenir de chansons familières ; Mac Orlan a consacré un petit article à Henri Ansquer, l’auteur de la fameuse “ Complainte de Jean Quéméneur ” dont le héros n’est pas sans lien avec l’amoureux de Fanny et finit par faire vraiment son trou dans l’eau après avoir bu un coup de trop. Le refrain “ À Recouvrance ” rappelle évidemment les chansons très populaires de Bruant et Mac Orlan s’en souviendra dans “ Tendres promesses ”, chantée notamment par Juliette Gréco.                                                                                                                Cette dernière chanson, comme beaucoup d’autres, relève du genre de la complainte, forme privilégiée chez Mac Orlan, peintre des destins tragiques. La complainte est à vrai dire un genre bien daté dans les années cinquante où les chansons de Mac Orlan connaissent le succès mais l’écrivain se plaît à ces formes populaires héritières du XIXe siècle, comme la romance, “ celle qui invite à "aimer d’amour" [et] se compose éternellement de sentiments qui ne changent guère ”4. Pure romance par exemple que La Belle de Mai...                                                                                                                Bon connaisseur de la chanson populaire, Mac Orlan en fut aussi un excellent critique et, dès 1930, consacra des articles à Mayol, Germaine Montero, Fréhel, mais aussi aux diverses catégories du genre comme la chanson de rue, la chanson de route, ou encore la chanson de griveton qu’il illustrera à merveille avec des titres comme Bel-Abbès ou Marie-Dominique, laquelle est au folklore militaire ce que Fanny de Lanninon est au folklore breton, illustrée par de multiples versions, jusqu’à celle, assez récente de “ La Souris déglinguée ”, qui sent le camp scout guilleret plus que le poignant cafard macorlanien. On se prend à regretter telle autre version d’une chorale militaire, harmonisée avec une gravité quasi liturgique. Revers désenchanté de “ La Petite Tonkinoise ” de Vincent Scotto, cette belle chanson ressemble davantage à “ La Route de Mandalay ” de Kipling – le plus grand écrivain du monde selon Mac Orlan – et les derniers vers résonnent d’une mélancolie évidemment très personnelle. Écrite en peine guerre d’Indochine, elle devait tout naturellement trouver son public, au point de devenir presque officielle dans un certain microcosme militaire. Daniel Therby précise que “ lorsque le général "Père de l’Arme", gardien des traditions, passe les troupes en revue, c’est toujours au son de la chanson "Marie-Dominique" de Pierre Mac Orlan ”5.                                                                                                                Fanny de Lanninon fut enregistrée en 1950 par Laure Diana, actrice de cinéma et de théâtre, et également chanteuse d’opérette (1897-1980). Ce tout premier enregistrement comprend aussi Bel-Abbès, Marie-Dominique, Rose des bois, Nelly et La Belle de Mai. Cette belle réussite, que l’avenir ne démentira si l’on en juge par les très nombreuses reprises, doit beaucoup au compositeur Victor Marceau, ou plus simplement V. Marceau, de son vrai nom Marceau Verschueren. Cet accordéoniste virtuose ami de Mac Orlan – qui l’avait peut-être connu au Lapin Agile où il jouait parfois – fut aussi son professeur à l’occasion. Son sens indiscutable de la mélodie populaire a donné naissance à de véritables “ Chansons pour accordéon ” même si, comme dans le cas de Fanny de Lanninon, le découpage mélodique prend certaines libertés avec le découpage syntaxique. Des quelques compositeurs avec lesquels Mac Orlan collabora régulièrement, c’est certainement celui qui s’accorde le plus spontanément à son univers. C’est peut-être ce qui fait dire au parolier, à propos de La chanson de Catari de Chiaia : “ La musique de mon collaborateur Marceau est parfaitement napolitaine, elle évoque tout à fait, pour moi, ma jeunesse, mais il est presque impossible pour un écrivain de composer des paroles sur une musique qui, en somme, se suffit à elle-même. ” (p. 217)                                                                                                                 Les choses sont un peu différentes avec Michel Philippe-Gérard, de son vrai nom Philippe Bloch, né en 1924 au Brésil, qui réalisa le disque “ Gréco chante Mac Orlan ”, grand prix de l’académie Charles Cros en 1964. Dans les années cinquante, il avait déjà composé nombre de mélodies pour les plus grands noms de la chanson française, parmi lesquels Edith Piaf, Henri Salvador, Yves Montand. En 81, il réalisera le disque “ Jeanne Moreau chante Norge ”, avec la célèbre chanson Le nombril. Plus attentif peut-être que Marceau aux exigences du texte et de l’interprète, il a moins que lui le sens de la ritournelle qui rend une chanson inoubliable, jusqu’à en faire une drogue savoureuse et vénéneuse.                                                                                                    Chef d’orchestre, producteur, compositeur (notamment pour les films d’Alain Resnais, La Vie est un roman et Mélo), Philippe-Gérard était au piano pour le premier enregistrement de Germaine Montero en 1952, qui chanta et enregistra nombre de chansons de Mac Orlan avant de leur consacrer en 1965 – peu après la version de Juliette Gréco – deux disques qui rassemblent 22 chansons et qui constituent pour beaucoup d’amateurs l’enregistrement de référence.                                                                                                        Lino Léonardi, autre accordéoniste, composa pour sa femme Monique Morelli une partie des musiques du disque de 1968, dans un registre souvent plus sombre et lyrique. On doit à cette collaboration la très belle Ballade de la protection, aux accents du meilleur Ferré, ou l’émouvante Chanson de la ville morte, mais aussi des initiatives plus étranges comme la chanson intitulée curieusement Les Rues barrées, adaptation d’un poème de 1922, Les Six éléments, difficilement compréhensible sans ses intertitres et surchargé de références extrêmement datées. Monique Morelli chantera également, avec beaucoup de conviction, le beau poème dédié à Marguerite. Ces créations plus tardives nous rappellent d’ailleurs qu’un certain nombre de textes n’ont pas encore été mis en musique (avis aux amateurs !).                                                                                                                          Il est difficile, et sans doute inutile, de comparer les mérites de ces deux artistes d’exception que sont Germaine Montero et Monique Morelli, qui ont immortalisé entre autres Fanny de Lanninon. La première, plus littéraire si l’on veut, ce qui ne surprendra guère chez une interprète de Brecht et de Lorca, fait preuve de plus de distance, d’ironie parfois, et pratique la nuance avec une grande subtilité ; le registre de la seconde est plus âpre, plus brutal, avec des accents tragiques qui font merveille par exemple dans La Ballade de la protection. Mais il faudrait encore évoquer bien d’autres interprètes car, à la grande époque des cabarets, beaucoup parmi les chanteuses les plus remarquables se sont intéressées à Mac Orlan : Barbara, Catherine Sauvage, Francesca Solleville, etc. Il faudrait y ajouter quelques interprètes masculins comme Yves Montand (La Chanson perdue). Plus récemment, Patrick Denain proposa en 1982 une version qui ne démérite pas et les curieux pourront se procurer ce disque vinyle paru chez Arion et malheureusement non réédité.                                                                                                                                     Le succès de Fanny de Lanninon, comme de bien d’autres chansons de Mac Orlan, atteste le succès de son entreprise, avec une bonne cinquantaine de chansons, six ou sept disques qui leur sont exclusivement consacrés et quelques rééditions récentes. Cette “ conclusion d’une œuvre ” (l’expression est de l’écrivain) sous la forme de mémoires chantés a largement dépassé l’anecdote personnelle pour inventer, rétrospectivement, un certain folklore de sa génération, folklore imaginaire qui illustre à merveille la fameuse formule, qu’on attribue parfois à Brassens, selon laquelle la magie macorlanienne consiste à “ donner des souvenirs à ceux qui n’en ont pas ”.                                                                                                                          1 En contradiction avec le nom géographique Laninon, Mac Orlan écrit Lanninon. Nous conservons cette orthographe originale.                                    2 Repris dans Les Cahiers Pierre Mac Orlan, n° 11, Prima Linea, 1996 3 Toutes nos références renvoient aux Œuvres complètes, Poésies documentaires complètes, Éditions Rencontre, 1970-71. 4 Les Cahiers Pierre Mac Orlan, n° 11, éd. cit.5 “ Pierre Mac Orlan et la "Chose militaire" ”, Lectures de Mac Orlan n° 1, 2013, p. 85.                                                                    Philippe Blondeau Les Cahiers de l’Iroise, n° 215 – juillet-décembre 2013    http://velen.chez-alice.fr/bertin/orpailleurs_cahiers_iroise.htm
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05/08 : Le réveil sonne à 6:15 et c'est dur d'émerger. Je pars me doucher puis prépare mes sandwichs pour la journée et petit déjeune. À 7:00, je suis prêt et avec Elise et Mika, on attend que les guides de l'excursion arrivent. À 7:15, on monte dans un mini bus et on passe chercher d'autres personnes. On prend ensuite la route de Cafayate. Nous avons un conducteur et une guide qui parle en espagnol et en anglais !! On prend la route et je sors mon bouquin "Elle & lui" de Marc Lévy que j'ai trouvé à l'auberge (je sais que je devrais avoir honte haha). On roule pendant 1:30 (beaucoup dorment) puis on arrive à une aire pour faire un petit pipi et on repart. On arrive dans la quebrada de las conches (gorge du vagin). La guide explique la différence entre une gorge et un canyon : une rivière circule dans la gorge et les parois se rejoignent à la fin de cette dernière. Ce n'est pas le cas du canyon où les parois ne se rejoignent jamais. Ici, il ne pleut que quelques jours par an pendant l'été. On apprend que dans les années 1990, le président argentin de l'époque a fait passer le pays du transport ferroviaire au transport terrestre. Résultat des courses : des dizaines de milliers de personnes ont perdu leur emploi et les petits villages étapes où s'arrêtaient les trains ont disparu au profit de l'augmentation de la population pauvre des plus grosses villes alentours. L'Argentine peine encore a se remettre de ce changement majeur qui date de plus de 20 ans ! On arrive au kilomètre sexuel (c'est le vrai nom haha) parce que c'est le kilomètre 69 et que certaines des roches pendant ce kilomètre ressemblent à un penis et à un vagin... On continue notre route pour arriver à Garganta del diablo (la gorge du diable), un énorme trou réalisé par l'érosion de la roche lors des quelques pluies annuelles. L'acoustique du lieu est incroyable et certains orchestres viennent y jouer sans haut parleur. Un peu plus loin se situe el anfiteatro (l'amphithéâtre), la construction inversée de la gorge du diable. Après quelques kilomètres, on arrive à très cruces (trois croix), un lieu où 3 croix sont plantées au milieu de nulle part. Il s'agit du point le plus élevé où on s'arrête et le décor est splendide !! On se rapproche de Cafayate et les rochers sur les bords des routes prennent des formes de ville chinoise, de singe géant, de château et de chien couché (en se servant de notre imagination). Aux abords de Cafayate, on s'arrête dans une bodega (Caseja secreta), les outils ne different pas de ceux utilisés à Mendoza, les seuls changements sont dus à l'altitude du vignoble ainsi que la quantité d'eau utilisée. On déguste du Malbec (je rencontre un couple de Bordeaux en vacances en Argentine) et on repart. Une fois à Cafayate, on déguste du mistela, un vin très sucré, dit vin de messe haha. Pendant que les autres vont déjeuner, je me rends à la place de la ville et je manger les sandwiches que j'ai préparé plus tôt le matin. Je lis mon bouquin assis sur un banc au soleil. Je pars ensuite me balader : la cathédrale de la ville puis je pars marcher un peu au hasard et je rencontre de jolies fresques murales avec des poèmes et de belles illustrations. J'arrive à une extrémité et reviens dans le centre. J'en profite pour goûter la glace au vin, spécialité de la ville. J'en prends une au vin blanc et le goût est vraiment similaire à celui du vin mais c'est vite écœurant. On reprend la route vers 15:30. On s'arrête près du château de pierre et d'une faille colorée dans la pierre, deux constructions naturelles. Après quelques photos, on repart et je finis le bouquin. Je me suis régalé. On refait une pause pipi au même endroit que le matin et on a droit à une explication sur la culture du tabac, source financière importante de la région de Salta ainsi que de toute l'Argentine. La culture du tabac ne se fait pas sans nocivité pour les personnes qui les cultivent. Pour que la plante atteigne la hauteur voulue, une longue et méticuleuse démarche est suivie. Elle inclut des travaux qui ne peuvent être effectués que par des femmes et des hommes parce que les champs de Salta sont trop peu plats pour que des robots puissent les remplacer. De plus, les personnes qui travaillent dans ce champs utilisent de nombreux pesticides, toxiques pour l'être humain, qui amènent à des malformations physiques ou génétiques chez les nouveaux nés. Une loi a été votée en Argentine mais le changement prend du temps et de plus en plus de bébés sont touchés. On rentre à Mendoza vers 19:30 (on fait un bisou à la guide en descendant) et je vais me reposer dans la chambre. Je ne vais pas me coucher trop tard parce que je suis KO.
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double-croche1 · 7 years
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[INTERVIEW #156] Les soeurs jumelles de Tasseomancy ont sorti leur troisième album ‘Do Easy’ fin 2016. On en a a rencontré le groupe au festival Pop=Kultur à Berlin pour parler de jeux de rôle, de culture japonaise et de dévotion. Votre dernier album se nomme ‘Do Easy’. C’est une référence à un livre de William S. Burroughs. Vous pouvez nous en parler ? Romy : Oui, de façon assez distante. William S. Burroughs est un poète américain assez célèbre. Le film ‘Le Festin nu’ de David Cronenberg [paru en 1991] avec des insectes qui utilisent des machines à écrire est une adaptation d’un de ses romans. Il est connu parce qu’il a tiré sur sa femme alors qu’il essayait de tirer sur une pomme qui était sur sa tête ! Il était gay mais était donc cette femme. C’est une histoire intéressante. Peux-tu nous parler de ce poème ? Romy : Je suis tombée sur ce poème ‘Do Easy’ qui est un peu ironique et qui décrit un militaire retraité. Il se déplace dans son appartement. Il est conscient de ses objets et de l’espace autour de lui. C’est à propos de cette idée d’éviter de se créer du travail additionnel en étant trop conscient des choses que tu fais. Je voulais écrire des chansons pop à propos de cela ! Ma vie à cette époque était assez chaotique émotionnellement et physiquement.  
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Tu t’es donc renseignée sur lui ? Romy : C’est intéressant parce que après, une amie à moi m’a montré cet article qui disait que William S. Burroughs avait pratiqué de la magie obscure et qu’il était professeur de Genesis et Jaye P-Orridge. Qui sont-ils ? Romy : C’est un couple qui a fait de la musique très expérimentale. C’étaient des artistes qui faisaient des performances. Ils ont fait de la chirurgie esthétique assez intense pour ne faire qu’un, pour se ressembler jusqu’à être finalement quasiment indissociables. Il y a un qui est parti. C’est assez profond.  Le morceau Do Easy sur l’album fait des références directes au poème ? Romy : Oui mais plus généralement à des idées du poème qu’à des phrases prises telles quelles. Les paroles font également référence à ma vie à cette période. A l’époque, je pensais que je donnais un cadeau à tout le monde en présentant ces conseils mais en fait j’en avais surtout besoin pour moi-même. C’est le premier morceau qui a influencé le reste de l’album ? Romy : Non, pas nécessairement. Avec ma sœur on a déménagé récemment à Los Angeles après avoir fini l’album, mais à l’époque où on le faisait, elle vivait encore à Montréal et moi à Toronto. On avait des vies séparées. J’ai écrit quelques morceaux et elle en a écrit d’autre de son côté. On avait toutes les deux quelques soucis personnels. La vie d’artiste est toujours plus glamour aux yeux des gens que ce n’est le cas en réalité. On cherchait à lire des biographies et des mémoires de personnes qu’on admirait. Quand je regarde en arrière sur cet album, je vois qu’on a fait des référence à nos héros et qu’on a essayé de glaner des conseils sur comment vivre.
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Un des nos morceaux favoris sur l’album est Gentle Man. Est-ce inspiré par quelqu’un en particulier ? Romy : Ma sœur Sari a écrit ce morceau. Je ne devrais pas parler pour elle, mais je crois que de la même façon c’est une combinaison de quelque chose de personnel et d’une référence extérieure. Elle voulait parler du système carcéral américain et en particulier les incarcérations injustifiées de personnes innocentes. Elle pensait à cela, c’est un peu politique. Je ne crois pas qu’il y ait vraiment de référence à quelqu’un en particulier. Quel est ton morceau préféré de l’album ? Romy : Je dirais le morceau Do Easy. Ce n’est que récemment que j’ai pris de l’intérêt pour la musique pop. Je considère maintenant l’album comme pop. Ce genre musical n’était pas vraiment dans mon radar avant. C’était donc amusant de jouer avec cela. Je pense que d’une certaine façon je ne devrais pas être trop négative mais je trouvais la musique populaire très manipulatrice. Je n’arrivais pas à l’apprécier d’un point de vue sonore. Ce sont plus des plaisirs à court terme. Je crois aussi que la musique pop cherche à apporter des expériences universelles, mais ces expériences sont trop vagues et vides de sens. 
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Votre album est très imagé et presque narratif, on ne s’intéresse pas qu’à l’aspect sonore. C’était intentionnel ? Romy : Je crois que notre musique est un peu théâtrale même si cela n’est pas nécessairement intentionnel. On lit pas mal de livres. Je pense que le développement des personnages est inévitable pour nous. C’est amusant car d’un point de vue personnel je suis plus attirée par la musique abstraite. J’aurais rêvé de faire un album abstrait mais je ne l’ai jamais fait. J’aime parfois les choses musicales qui ne sont pas centrées sur l’humain. Quand tu écris des chansons avec des paroles, le fait de développer des personnages dans différentes mondes est une partie importante de ton travail finalement. La pop joue sur les archétypes, on en est conscientes. Quand je chante, c’est quelque chose avec lequel j’aime jouer aussi, ce changement de personnages et de rôles. J’aime ce type de manipulation pour le coup. J’aime quand une œuvre a une certaine vision englobante, quand cela ne se réduit pas à des individus. Certains artistes essaient de justifier leur propre réalité. Ce qu’on essaie de faire avec Tasseomancy c’est de garder en tête toutes les perspectives. A propos de personnages et rôles, on a vu que tu as joué dans un film nommé ‘A’ [de Mitchell Stafiej paru en 2016]. Tu peux nous en parler ? Romy : Oui, je l’ai fait l’an dernier avec Alex Zhang Hungtai de l’ancien groupe Dirty Beaches. Il a le rôle principal, moi je joue sa copine. Le film est écrit par un jeune artiste franco-canadien de Montréal. Je crois que c'est vaguement autobiographique. Cela parle de ses problèmes avec l’alcool quand il était plus jeune. Le personnage principal est un musicien établi, mais sa vie s’effondre peu à peu. Une partie du film est dans son appartement, l’histoire est centrée sur lui et puis sur les différentes personnes avec qui il a des relations dans sa vie. Le casting est composé presque exclusivement de musiciens expérimentaux principalement de Montréal. Peux-tu nous détailler le casting ? Romy : Il y avait notamment mon amie Alexis O’Hara, c’est une artiste qui fait des performances, mais également Alexandra Mackenzie qui a son projet musical Petra Glynt ou encore Bernardino Femminielli qui était dans Dirty Beaches avec Alex justement. Tu as vu le résultat final ? [Le film a été projet pour la première fois au festival POP Montréal en septembre 2017]. Romy : Oui ! Comme je disais tout à l’heure, j’aime bien jouer des rôles dans ma musique mais c’était la première fois que je faisais cela de manière si formelle.  C’était une expérience très cool !
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Quels sont les films que tu as vus récemment et aimés ? Romy : J’ai vu récemment le film japonais ‘Le Pavillon d'or’ de Kon Ichikawa [paru en 1958] qui est une adaptation du livre de l’écrivain japonais Yukio Mishima. C’était très beau. J’ai essayé de regarder pas mal de films japonais quand j’étais en voyage là-bas. Tu as fait une tournée en Asie ? Romy : On vient de faire une tournée au Japon ! Comment c’était ? Romy : C’était assez dingue. D’une certaine façon c’était une expérience inhabituelle car la plupart des groupes internationaux ne jouent qu’à Tokyo alors que nous on a joué dans une quinzaine de villes japonaises ! On a tourné avec Lydia Ainsworth. On a joué dans quelques salles de concert punk, ce n’était donc pas trop ce à quoi je m’attendais ! Le spectre des gens est fascinant là-bas. Il y a tellement de choses intéressantes là-bas, j’ai le sentiment que si je ne l’expliquais qu’en quelques mots cela n’y rendrait pas justice. Tu connais le concept “Wabi-zabi” ou pas ? C’est un concept japonais d’appréciation du temps, comment les choses s’embellissent avec le temps. [Plus d’infos ici : http://bit.ly/2ClCybR] Romy : Oui c’est un concept que j’apprécie. C’est un peu comme la beauté de la mélancolie. Les gens ont cette conscience de la nature temporelle des choses, qui fleurissent puis qui pourrissent. Aux Etats-Unis il y a un rejet du vieillissement. Il y a un inconfort avec cela car on doit confronter sa mortalité donc c’est compliqué. Les japonais le font culturellement d’une façon qui est très poétique. En fait, j’ai pris plein de photos du voyage là-bas que je n’ai pas encore partagées mais que je vais faire publier dans un magazine. Hier soir justement à 4h du matin j’essayais de résumer les sentiments que j’ai eu là-bas. Je veux toucher cela. Il y a une attention au détail que des tas de gens négligent. Avec ‘Do Easy’, j’ai une obsession de comment les gens se déplacent dans la vie et génèrent des flux dans leur existence. Ce que je trouve humble dans la population japonaise, c’est que généralement n’y a pas un seul aspect sur lesquels ils ne portent pas l’attention. Tout est considéré. Les petites choses peuvent faire de grandes différences et je suis totalement d’accord avec cela. Avoir cette conscience des nuances, c’est très puissant. As-tu observé des choses amusantes dans leur culture ? Romy : Oui, ils sont obsédés par Paris et par la France ! (Rires) Partout où j’allais je voyais qu’ils avaient cette image tellement idéalisée de Paris ! J’ai entendu parler de cette chose : le “syndrome de Paris” [plus d’infos ici : http://bit.ly/2zTC3jR]. C’est très commun pour des Japonais d’aller à Paris. Ils s’attendent à cette vision utopique. Leur vision de Paris est assez castratrice en fait. C’est Paris mais sans l’existentialisme. Ils ne pensent qu’au béret et à la baguette. Ils pensent que tout le monde va leur sourire à leur arrivée alors que quand ils sont sur place ils se rendent compte que ce n’est pas ce qu’ils espéraient et qu’il y a de la pisse dans les rues. C’est une expérience assez déroutante pour eux. Je suis assez critique, mais c’est vrai que là-bas cette image parfaite qu’ils ont de Paris se ressent vraiment. Aussi, tu entends de la musique ancienne française et ils font des pâtisseries. Ils inventent leur propre version très romantique de Paris. J’ai remarqué qu’ils le font aussi avec d’autres cultures, ils n’en prennent que certains aspects et en inventent leur propre version idéalisée. C’était assez amusant !
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Vous commencez déjà à travailler sur votre nouvel album ? Romy : Oui ! C’est notre plan pour l’automne. On en est au début pour l’instant. On est en train de conceptualiser. On a décidé que ce serait notre album dévotionnel. Dévotionnel ? Romy : Au début je voyais cela comme une blague, mais plus maintenant. Comme la plupart des choses ! Il y a une idée reçue des chanteurs américains du passé qui deviennent très célèbres et puis de plus en plus religieux et qui au final rejettent la célébrité et deviennent très spirituels. C’est un peu la phase dans laquelle on va aller moins la prétention qu’on soit célèbres ! (Rires) Qu’est-ce qui vous a attirées vers cela ? Romy : Cela a commencé parce qu’on a écouté pas mal d’enregistrements de nonnes qui ont fait de la musique très psychédélique dans plusieurs parties du monde et en particulier en Irlande. C’est assez planant. Il y a des nonnes européennes qui ont joué au piano aussi. Ces femmes d’une certaine façon se donnent une résonance d’artiste sur l’ensemble de leur vie. Elles vont au plus profond d’elles-mêmes et ne sont pas distraites par le reste du monde. Elles font de la musique authentique. C’est assez vertueux, elles n’ont pas d’égo et ne cherchent pas à être cool ou quoi que ce soit. Parfois, tu rencontres des gens qui sont très religieux et qui sont à fond dedans, mais tu sens qu’ils sont endoctrinés dans le sens où ils n’existent que sur un seul niveau et qu’ils ne font que réitérer des choses qu’ils ont apprises. Elles au contraire ont leur propre interprétation. Tu t’es documentée là-dessus ? Romy : Oui, je lis ce livre 'Une vie bouleversée’ d'Etty Hillesum [paru en 1981]. Elle est juive et a été tuée dans les camps au milieu des années 40. On connaît tous Anne Frank mais cette femme a elle aussi eu une histoire intéressante. Elle était intellectuelle, c’était à l’époque de la psychanalyse. Ses mémoires sont brillants. Elle n’était pas alignée avec les autres, ça c’est sûr. C’est assez dingue. Elle a pardonné des actes horribles qui sont arrivés à sa famille à cette époque. Elle avait cette acceptation unique. C’est très marquant. Que penses-tu de la société actuelle ? Romy : On est si influencés par les choses censées être à la mode. Parfois, je me dis que les choses peuvent être construites de sorte que tu ne peux jamais en venir à tes propres conclusions. J’ai l’air parano peut-être ! (Rires) J’ai toujours cru qu’une société saine devait être évaluée selon son excentricité, je veux dire si on permet aux gens d’explorer ce qu’ils veulent comme ils l’entendent. Souvent ce n’est pas ça. Il y a parfois des notions limitées et strictes de comment on doit se tenir, se déplacer, etc. Je pense qu’aujourd’hui on permet aux gens de prendre du temps et d’essayer de se comprendre. Il y a tellement de distractions intentionnelles. On vit à cette époque où il on a tellement de choses à portée de main. On a la moyen de s’exprimer, mais on ne le fait pas. Surtout dans les grandes villes où les gens sont très occupés. Tout est à propos de la concentration. C’est un des aspects négatifs des réseaux sociaux. Si on ne va pas au-delà de cela, on n’avance pas. L’attention des gens est très limitée. A&B
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chamoisart · 7 years
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Petite escale d’un soir dans la cinéphilie barbare des années 80!
Tiens ça fait longtemps que j'avais pas écrit un pavé sur le cinéma! Allez let's go et je vais causer cinéma et heroïc fantasy! Bon alors tout d'abord, la fantasy c'est quelque chose qui me tient à coeur depuis que je suis...bah tout petit! Je me serais nourris de ça toute mon enfance que cela aurait été extraordinaire! Mais je n'avais pas accès à toutes les oeuvres, loin de là! Alors hier soir j'ai voulu combler quelques lacunes cinéphiliques dans la fantasy. Et pour faire dans une thématique bien particulière: Place aux barbares!
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Donc je démarre ma soirée par Conan le Barbare avec Schwarzy. Film que je n'avais toujours pas vu, alors que j'ai commencé à lire les nouvelles littéraires écrites (avec les nouvelles traductions éditées par Bragelonne) par son créateur, Robert Ervin Howard. Je m'attendais à un bon nanar sympathique des années 80. Ces films qui ont une saveur particulière à regarder aujourd'hui et dont je l'avoue, je suis assez friand. Et bien en fait c'est pas si nanardesque que ça. Tout d'abord l'univers de Conan est plutôt pas trop mal représenté pour l'époque. La post-prod old-school donne un coté un peu carton-pâte par moments, mais en même temps c'est ce qui donne ce petit coté sympathiquement oldies! Le récit narré avec la voix off et les moments sans dialogues juste rythmés par la musique (excellente BO d'ailleurs) donne quelque chose d'assez poétique. On sort du cadre du film d'action standard et ça donne une certaine immersion dans un récit héroïque. Cette approche poétique, je trouve justement que ça se rapproche un peu de la vision d'Howard. Dans le premier recueil de nouvelles qui rassemble la période chronologique des publications dans Weird Tales de 1932 à 1933, et bien le premier texte est un poème sur l'Aquilonie.
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Le film tente de donner une certaine classe aux "barbares". Mais en fait ça tombe quand même pas mal dans les clichés: "Tuons nos adversaires, soyons fiers et baisons leurs femmes". Je grossis le trait, mais c'est pas loin d'être ça. D'ailleurs à ce propos, le film tente de donner un semblant d'érotisme. Ce qui aurait pu être réussi s'il y avait un petit peu une explication du pourquoi du comment les meufs tombent absolument sous le charme (les muscles) de Conan. A aucun moment il n'est décrit Conan dans l'histoire comme étant un modèle idéal de genre masculin tout en gros muscles et que dans la culture cimmérienne, c'est ça que les femmes veulent, car c'est ce sentiment de puissance que ça donne d'être avec ce genre de "mâle". Là ça aurait pu fonctionner à peu près. Parce que sinon ça donne un coté gratuit et tombe facilement dans les clichés sexistes des cultures pulp (ça fonctionne généralement mieux quand il y a un coté un peu rock'n'roll derrière façon Metal Hurlant par exemple). Cependant la scène de la sorcière notamment permet d'entendre un des cris les plus ridicules du cinéma, et ça c'était marrant je dois dire!
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Vu que j'aime bien la vision d'origine d'Howard sur son personnage de Conan, j'avoue que je suis moyennement fan de Schwarzy dans ce rôle. Dans ma tête Conan doit plutôt ressembler à Thorgal en fait...Et il est censé dialoguer un peu plus aussi (Conan sait parfaitement s'exprimer avec des phrases plus longues dans les nouvelles littéraires).   Là par contre où le film est hyper nanardesque, c'est sur les scènes de combat. Ca se veut violent, ça l'est, on le montre avec pas mal de sang. Par contre, niveau escrime artistique, c'est complètement nul! On dirait que personne ne sait parer des coups qui le sont parfaitement! A croire que l'équipe du film n'a jamais vu d'escrime artistique! Et ça c'est un peu la honte quand on sait qu'on faisait mieux en France des années auparavant dans les films de cape et d'épée!
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Conclusion: Y a du très bon quand même! Mais c'est dommage que le coté "majestueux" de la figure du barbare ne soit pas aussi mis en avant que dans les nouvelles. La vision du réalisateur influence pas mal l'image que l'on se renvoie de cette figure de la fantasy. Petit point doublage: C'est toujours un bonheur d'entendre la voix de Marc de Georgi. Et qui plus est en voix narrative, comme dans Princesse Bride qui sortira quelques années plus tard. Richard Darbois double Schwarzy et comme à chaque fois, bah c'est Richard Darbois quoi! Par contre point doublage important: Au début du film on entend le père de Conan doublé par Pierre Hatet, j'ai cru dans la voix que c'était Marc de Georgi. Il y a néanmoins une nuance dans leurs voix, mais on peut quand même les confondre facilement.
Suite à Conan le Barbare, je décide donc comme raconté plus haut, de rester dans la thématique du barbare. J'enchaine alors avec le film d'animation Tygra, la glace et le feu, paru en 1983, soit un an après Conan le Barbare.
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Alors qu'on se le dise, les 3-4 premières minutes sont...assez moches en fait! Mais sur la suite ça s'améliore bien plus et on accepte complètement le propos graphique qui s'en retrouve finalement très beau (belles peintures)! Point graphique important: Le film a été travaillé avec l'illustrateur Frank Frazetta, illustrateur très connu pour avoir réalisé des planches de fantasy, dont notamment Conan! Mais la version hyper musclée tant qu'à faire (et disons-le clairement, celle qui s'est inscrite désormais dans l'imaginaire collectif). Quant à l'animation, la technique utilisée est la rotoscopie, ce qui donne un rendu hyper fluide pour l'époque! Et même encore aujourd'hui, certaines scènes du film sont assez impressionnantes! Alors ça raconte quoi Tygra, la glace et le feu? Et bien c'est un film de fantasy qu'on peut classer dans la sous-catégorie "sword and sorcery", un genre pulp au possible qui n'est pas sans rappeler l'esprit graphique et littéraire du jeu de rôle Donjons et Dragons! En gros: C'est un méchant sorcier de glace (un nécromancien quasiment), qui veut tuer tout le monde et qui fait capturer par son armée d'hommes de Néandertal (ce point est important pour piger l'univers), Tygra, la princesse du royaume de feu aux fesses nues omniprésentes et au soutif quasi-underboobs permanent (ce point physique est important pour piger l'univers également). Mais avant ça, le sosie de Rahan voit crever absolument tout son peuple d'Homos Sapiens par les hommes de Néandertal et la glace du méchant sorcier.
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Entre fuites, captures, combats violents, l'aventure se dote d'une intrigue très standard et pas toujours logique, quoiqu'en y réfléchissant bien, on peut y trouver de nombreuses explications qui peuvent s'expliquer par le contexte opposant médiéval et préhistoire (oui les deux époques se confondent). La vision du barbare par ce film d'animation a un coté Maîtres de l'Univers. A savoir: Le pagne, le string et le slip! Le pantalon visiblement les personnages ne semblent pas connaitre, alors qu'ils connaissent très bien les haches à double tranchant et peuvent dompter des ptérodactyles (ah oui il reste quelques dinosaures aussi). Et on tue son adversaire avec un couteau ou une hache très rapidement. Notons qu'en regardant ce film, on comprend parfaitement que Blizzard s'est méchamment inspiré de celui-ci pour créer un des personnages de l'extension de Warcraft III (non ce n'est pas Arthas! Quoique avec du recul peut-être un peu...).   
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Ma description de ce film peut prêter à sourire car ça fait un peu foutoir old-school un peu graveleux et en soi, c'est pas forcément complètement faux, sauf que ça fonctionne! Question univers c'est raccord, on peut y voir la fin de l'animalité et le début de la civilisation également...Ce qui semble être un film de fantasy pour la fantasy, s'en retrouve moins innocent que ce qu'il démontre à l'arrivée (à l'inverse de Conan qui semble plus ancré dans la logique de la fantasy pour la fantasy).   Le point érotisme: Alors là c'est même plus caché! Les poses suggestives de Tygra notamment au début du film sont autant incompréhensibles qu'elles en sont...bah plaisantes à l'arrivée! Je pensais pas dire ça, mais en fait bah...ça fait partie intégrante du truc. L'érotisme est un point essentiel de la démarche du film. C'est grotesque, mais c'est Tygra...(et pas que, d'autres scènes sont un peu ambigües) Je vais pas m'attarder sur le postérieur de Tygra alors qu'honnêtement y aurait largement de quoi écrire un mémoire dessus, mais je ne sais pas si cela aurait un intérêt...
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Le point combat: Croyez-le ou non, mais les scènes de combat de Tygra, la glace et le feu (qui sont assez nombreuses), sont bien plus impressionnantes que celles de Conan le Barbare! Elles sont mieux animées et on a l'impression que les personnages se battent vraiment! Si si je vous jure! Alors conclusion: Tygra, la glace et le feu, un film d'animation à voir? Et bien j'ai envie de dire uniquement si vous êtes fan de fantasy de base. Vous y trouverez votre compte notamment si vous trouvez que l'épique à outrance façon trilogie du Hobbit a tout simplement pourri la fantasy et enlevé son caractère simple et direct. Là on retrouve quelque chose de plus rentre dedans qui en 1h20 est suffisant pour s'imprégner pleinement d'un univers et d'en faire ressortir un esprit plus complexe qu'il n'y parait au premier abord.
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Point doublage pour terminer: On retrouve Marc de Georgi et Pierre Hatet dont on reconfond de nouveau les voix par moments (mais quel plaisir de les entendre quand même!), on retrouve une fois n'est pas coutume Richard Darbois (pas dans le rôle titre pour une fois), ainsi que Céline Monsarrat dans le rôle de Tygra. Céline Monsarrat c'est la voix sexy par excellence. C'est tout de même celle qui donnera à Julia Roberts sa voix et son rire inimitable dans Pretty Woman. Donc rien d'étonnant à l'entendre (pourtant plus ou moins en début de carrière à l'instar de son collègue et ami Richard Darbois) dans le rôle de la princesse sexy Tygra!
Voila, c'était une publication spéciale "les barbares au cinéma dans les années 80" au travers de deux films. Cependant, dans un cas comme dans l'autre, je ne suis pas certain qu'il existe aujourd'hui une version nouvelle de cet archétype de personnage de fantasy. Mais les années à venir prouveront peut-être le contraire!
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songedunenuitdete · 8 years
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Aujourd’hui découvrons les sorties de Mars d’une maison d’édition que j’aime beaucoup : Marabout ! Ce n’est pas forcément celle à laquelle on pense en premier pour les romans ou les BD car elle est plus souvent associée aux livres pratiques, bien-être, activités etc, ce qui est vraiment dommage car elle publie aussi des petites pépites littéraires ! Voyons ça ! 
⭐ Les titres en couvertures
⭐ Les romans
Une enquête de Beth Huntly, Les disparues de Fleshket’s Close de Anne Beddingfeld
Nouveauté – 01/03/17
Son résumé : 
Automne 1900. La famille Hewes se rend à Edimbourg pour un héritage et arrive dans une ville traumatisée par des disparitions inexpliquées d’adultes et d’enfants, sans cadavres ni demandes de rançons. Beth rencontre par hasard Fanny Van de Grift, l’épouse de l’écrivain Stevenson, persuadée que le ou les criminels s’inspirent d’un roman de son époux, «Le voleur de cadavres».
Je te vois de Clare Mackintosh
Nouveauté – 22/03/17
Son résumé :
Le jour où Zoe Walker découvre son portrait dans les petites annonces d’un journal londonien, elle décide de mener sa propre enquête. L’image floue n’est accompagnée d’aucune explication, juste d’une adresse Internet et d’un numéro de téléphone. Pour les proches de Zoe, c’est la photo d’une femme qui lui ressemble vaguement, rien de plus. Mais le lendemain et le surlendemain, d’autres visages féminins figurent dans l’encart publicitaire. S’agit-il d’une erreur ? D’une coïncidence ? Ou quelqu’un surveille-t-il leurs moindres faits et gestes ?
Angel after dark, Volume 1 de Kahlen Aymes
Nouveauté – 15/03/17
Son résumé :
Profiler et psycho-clinicienne de son état (l’une des plus brillantes de Chicago), le Dr Angeline Hemming, une jeune femme à la beauté incendiaire, est reconnue pour son sérieux et ses compétences.En échange de publicité au secours des causes humanitaires qu’elle soutient, elle anime une émission radio de questions-réponses avec les auditeurs sur leur vie de couple et leurs relations amoureuses.Alexander Avery, un homme d’affaires aussi séduisant que brillantissime, refuse toute implication sentimentale. Furieux que sa petite amie du moment (avec qui il entretient une relation de convenance) ait appelé Angeline pour vider son sac, il prend à partie l’animatrice, qu’il accuse de donner des conseils bidons. S’ensuit  entre ces deux fortes têtes une bataille d’ego sur tous les plans, intellectuel, émotionnel, sentimental et… sexuel. Commence alors une lutte continuelle et acharnée pour un oui pour un non, chacun s’arc-boutant sur ses convictions qui donnent un sens à leur vie.
⭐ Les Bandes dessinées et romans graphiques
Bla bla queens de Anne Wehr
Nouveauté – 01/03/17
Son résumé : 
Pipo et Pipa, deux Parisiennes névrosées osent tout, essaient tout – sans jamais tenir leurs bonnes résolutions – et commentent tout à travers des tonnes de textos : mode, beauté, culture, vie sexuelle, régime… tout y passe, sans filtre, sans fioriture, avec élégance. Elles se moquent de tout … et surtout d’elles-mêmes.
Le but est atteint : vous souriez, riez des choses les plus futiles mais aussi de certaines, plus graves.
Varsovie, Varsovie : ils vont sauver les archives de l’oubli de Didier Zuili
Nouveauté – 01/03/2017
Son résumé :
Cette fiction prend naissance dans la résistance du ghetto de Varsovie qui aboutira à la révolte d’avril 1943. Elle s’appuie sur l’histoire d’Emmanuel Ringelblum, militant social et politique, homme de sciences qui entrepris la rédaction collective d’un journal, arme de résistance, dissimulé des dans bidons de lait enfouis sous terre. Ces archives, 27 000 pages et documents rassemblés en 1669 dossiers, retrouvés en 1946 et 1950, dites « archives Ringelblum » font aujourd’hui partie du Patrimoine Mondial de l’Unesco. Le personnage central, l’historien Emmanuel Blum, décide de rester à Varsovie bien qu’il ait les moyens de fuir la Pologne ; il veut sauver de la destruction, avec ses amis du collectif Oyneg Shabbos, des millions de témoignages écrits qui racontent l’histoire des habitants du ghetto. Ils sont traqués par les nazis qui ont appris l’existence du collectif.
Parmi les archives, il y a le journal d’une jeune fille Inge Perlmann qui raconte aussi celle de son ami Jonasz, coursier dans le ghetto qui après avoir sauvé une enfant, devient passeur d’armes……
La complainte du marin moderne de Nick Hayes
Nouveauté – 08/03/2017
Son résumé :
Cette BD est une relecture d’un célèbre poème de Samuel Taylor Coleridge (1772-1834) qui fut l’un des premiers poètes romantiques anglais. Écrite en 1797, La Complainte du vieux marin, fut l’une des toutes premières fables écologiques. Dessiné en 2010, La Complainte du marin moderne  est un roman graphique dont l’action se déroule principalement dans l’Atlantique nord et dont le message résonne comme un cri d’alarme pour sauver les océans de la pollution humaine.
Si le texte de Nick Hayes n’est pas aussi riche que celui de Coleridge, ses illustrations sont à couper le souffle et donnent une dimension quasi sacrée à cet ouvrage. L’histoire de ce jeune divorcé vivant dans une ville polluée et dont la rencontre avec un vieil et étrange marin  va bouleverser sa vie est menée de main de maître par l’auteur. Le rythme de la narration, la poésie des illustrations, la justesse du trait font de cet album un véritable petit chef d’œuvre.
Famille nombreuse de Chadia Chaïbi-Loueslati
Nouveauté – 08/03/2017
Son résumé :
Chadia Chaibi Loueslati signe ici son premier roman graphique.
Elle raconte l’histoire de sa famille et de ses parents, le Daron et Omi, qui ayant quitté la Tunisie, sont venus s’installer en France dans les années 1960. C’est une saga familiale, la découverte d’un pays et de toutes ses bizarreries culturelles et administratives au travers de l’épopée d’une famille immigrée. La ténacité et le courage, l’humour et la chaleur de cette famille nombreuse, le talent de l’auteure font de ce livre une œuvre originale et passionnante.
Alors, certains titres ont-ils retenu votre attention ?? En tout cas je vous conseille fortement de découvrir les romans de Clare Mackintosh, si vous aimez les thrillers à suspense, nul doute que vous adorerez les siens ! J’ai très hâte de lire Je te vois !!
[Article - Lily] De jolis romans et BD chez Marabout pour ce mois-ci ! Dont un nouveau roman de Clare Mackintosh que j'adore !! Aujourd'hui découvrons les sorties de Mars d'une maison d'édition que j'aime beaucoup : Marabout ! Ce n'est pas forcément celle à laquelle on pense en premier pour les romans ou les BD car elle est plus souvent associée aux livres pratiques, bien-être, activités etc, ce qui est vraiment dommage car elle publie aussi des petites pépites littéraires !
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