rodglacial · 11 months ago
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Interview Bernie Bonvoisin (Déc. 2023)
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mollat-bordeaux · 2 years ago
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📣 le dernier numéro de SCHNOCK La revue des Vieux de 27 à 87 ans N°46 spécial Michel Drucker vient d’arriver ! Il est disponible au rayon Cinéma de la @librairie_mollat @latengoeditions #micheldrucker #schnock #librairie #mollat #bordeaux (à librairie mollat) https://www.instagram.com/p/Cp2LOVCj-KX/?igshid=NGJjMDIxMWI=
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The singular good photo I have of him
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totalposer · 1 year ago
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Renata Stih: During the process they asked the artists to present their work at a public forum. We showed little drawings, not the real size, which is fifty by seventy centimeters. The drawings were like fine watercolors. They gave the pictures a softness. This was very good because everybody focused on the art. Here, in real life, it looks like brash Pop Art, but at the presentation it was different. It was of course a trick. You have to be very careful when you present because otherwise you’ll scare people. You had politicians, you had the head of the Jewish community, the head of town planning. It wasn’t a normal committee for the arts.
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ascle · 29 days ago
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La lettre V
Vadrouille
Balais à frange
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Valise
-> Coffre arrière d'une voiture
-> Personne crédule, facile à duper
Varger
Frapper à grands coups répétés sur quelqu’un ou sur quelque chose
Varloper
Maltraiter ou malmener fortement
Varnousser
S'occuper à faire plusieurs petites choses sans envergure pendant une bonne période de temps.
Vente (en)
En solde
Vidanges
-> Déchets, ordures ménagères, poubelle
-> Insulte, se dit d’une mauvaise personne. 🦘
Vidangeur
Éboueur
Visou
Avoir une habileté à viser, à tirer juste
Vlimeux
Personne qui agit par des moyens détournés pour en tromper une autre et, par extension et atténuation, personne espiègle ou malicieuse. Note : Ce terme a aujourd'hui généralement une valeur plaisante ou gentille, et est souvent utilisé comme apostrophe à l'adresse des enfants.
Un bel exemple ici dans cette chanson de La Bolduc de l’utilisation du mot « vlimeux » autour d’une bonne turlutte 🤣.
youtube
Expressions
(spécial "virer")
Viré à l’envers
Être bouleversé, être ému, être perturbé
Virer dans le beurre / Virer d'sour
Tourner à vide, avancer sans rouler, tourner sans obtenir de traction.
Virer de bord
Changer de direction
Virer de bord (me)
( à utiliser avec un pronom personnel) Se relever d'une épreuve difficile, reprendre le dessus.
Virer son capot de bord
Changer d'idées, d'opinons ou de croyances.
Virer sur un dix cents
Réagir avec rapidité, s'adapter promptement
Virer une brosse
Boire de l'alcool avec excès (par exemple à l'anniversaire de Clémence), se saouler. Une cuite.
*********
Il y a aussi:
Vieux schnock / Vieille picouille
Aîné(e) déplaisant(e) et détestable
Veux, veux pas
Que tu le veuilles ou non. Employé lorsque t'as pas le choix ou par quelqu'un de résigné et de déterminé
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ohbabydollie · 5 months ago
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Omg 💥anon, me too! 🙏
But for me, it more reminds me of what I was into when I was a teenager (and I don’t wanna go back *shudders*)
Like legit, I have a note from when I was like 16 that describes essentially 2019 schlatt but with fluffier hair and he’s a protestant instead of a catholic (I was raised in a conservative evangelical family 🤮)
~🍓🍰
bro got the knock off schlatt, schnock off if you will
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isamajor · 1 year ago
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Nanu/Archer WIP [French]
Pour me motiver et m'encourager à continuer, je poste le début de ma fic Nanu/Archer. L'idée de cette fic est venue d'une discussion avec @istadris. Je sais que je devrais aussi finir "Quand l'espion se met à table" et aussi plein d'autres fics en cours T^T.
Enfin bref, enjoy ! (2430 mots pour l'instant)
/!\ Attention au langage, Nanu n'a pas envie d'utiliser un vocabulaire des plus soutenus :P /!\
C'était un pari stupide, il était trop vieux pour ce genre de conneries, pensa Nanu. C'était venu dans la conversation, comme un genre de défi, de bravade, pour titiller l'autre et le pousser dans ses retranchements. Et évidemment, impossible de se débiner. Plutôt crever, même. Nanu se sentait bien contrarié de la tâche imposée, la seule chose qui le consolait, c'était la propre tâche qu'il avait assigné à Giovanni. Ce n'aurait pas été drôle si la balance ne penchait que d'un seul côté, après tout.
Cela n'empêchait pas Nanu de fulminer. La tâche pouvait sembler simple. Archer. Ce chien dévoué à son maître. Giovanni lui proposait de le dévoyer. Oh, c'était effectivement tentant. Mais il sentait que la tâche serait ardue. Le chiot avait des crocs. Et une fidélité sans faille à Giovanni qu'il idolâtrait tel un dieu, ou presque. De plus, il ne fallait pas se fier à son visage glabre, presque poupin. Il était plus âgé et plus retors qu'il en avait l'air, après tout, il n'était pas le numéro 2 de la Team Rocket pour rien. Le laisser s'égarer entre ses bras, lui faire abandonner volontairement, ne serait-ce qu'un instant, sa dévotion à Giovanni... Là, la tâche sera compliquée. Giovanni le savait lorsqu'il avait avancé le nom d'Archer, avec un petit sourire satisfait.
Nanu tourna et retourna dans tous les sens les informations qu'il possédait déjà sur le type en question. Il lui fallait trouver un angle d'attaque. Quelque chose qui ferait chanceler l'esprit d'Archer et lui permettrait de glisser la possibilité d'essayer autre chose. Lui annoncer simplement que c'était la volonté de son maître ne suffirait pas, il trouverait la chose beaucoup trop absurde. Si on lui demandait son avis, Nanu retoquerait aussi qu'il trouvait ça débile et absurde. Que se satisferait-il de ce roquet alors qu'il avait Giovanni, tout en charisme et puissance ? Et comment pousser ce jouvenceau dans les draps d'un vieux schnock tel que lui ?
Il hocha la tête tout à ses pensées. Il ne voulait pas le contraindre. Archer devait se livrer de lui même. Sinon cela ne compterait pas. Le vieux flic se gratta la commissure des lèvres, pensivement. Il fallait utiliser l'évocation de Giovanni pour appâter Archer. Lui donner envie de toucher au jouet favori de son maître. Lui montrer la différence de niveau entre eux deux. Nanu eut un petit rictus amusé à cette pensée. C'était décidé, il allait s'en occuper le plus rapidement possible, se débarrasser de cette tâche encombrante. Il prouverait ainsi à Giovanni que ce n'était pas grand chose, alors que le flic était certain que ce dernier galérerait avec celle qui lui avait assigné.
•••
Quelques jours plus tard, à une heure tardive de la soirée, on pouvait retrouver Nanu se faufiler habilement à travers les couloirs d'un QG de la Team Rocket, évitant les caméras de sécurité et les gardes postés ici et là, avec la facilité d'un gars qui connaît les lieux comme le fond de sa poche. Ce n'était pas ardu pour lui d'exploiter et de contourner les failles du système de sécurité. Comme si elles étaient présentes pour qu'il puisse se promener en ces lieux à sa guise, ou presque...
Il lui fallut peu de temps avant d'arriver devant la porte du bureau d'Archer. Nanu sortit une carte magnétique de sa poche et déverrouilla sans peine la porte de la pièce. Il eut une petite moue déçue. C'était trop facile. Ça ruinait l'ambiance et son humeur, quasiment. Le vieux flic se glissa silencieusement dans le bureau à peine éclairé par les écrans imposants de l'ordinateur sur lequel Archer travaillait. Ce dernier semblait absorbé dans son travail.
A pas de velours, Nanu s'approcha du jeune homme de dos, jusqu'à lui poser la main sur l'épaule. Archer ne sursauta pas. A la place, la pointe d'un couteau vint l'accueillir, prête à se planter dans la main de l'importun. Nanu ricana. Okay, Archer marquait un point là. Il appréciait la petite menace en guise de bienvenue. Giovanni avait bien dressé son toutou, il semblerait. Le regard bleu acier d'Archer se reflétait dans les écrans de contrôle de l'ordinateur. On ne pouvait y déceler qu'un léger agacement. Nanu se sentit un peu piqué dans son orgueil. Quoi, sa venue pour jouer les troubles-fête n'était plus qu'une vague incommodité pour la Team Rocket ?
Nanu n'eut pas loisir de s'exprimer à ce sujet que déjà, Archer rangeait son surin et demanda, d'un ton un brin las, sans même se retourner, que lui valait l'honneur de cette visite tardive. Nanu ne put s'empêcher de lâcher un soupir. Il regrettait déjà d'être là. Il n'était plus aussi sûr de son plan maintenant qu'il se trouvait là et qu'Archer en plus de ça, avait un peu ruiné son effet de surprise.
« C'était toi que je venais voir. », annonça finalement Nanu.
Archer haussa un sourcil. Dans le reflet de l'écran, Nanu pouvait voir toute l'exaspération du jeune homme. Il pouvait même entendre les pensées d'Archer qui certainement vociféraient dans son petit crâne un truc du genre « Mais pourquoi il vient me faire chier ce type ??? ».
Archer se contenta de répondre un simple « Et... ? », l'invitant sans aucun enthousiasme à poursuivre. Nanu appuya fermement sur l'épaule d'Archer, peut-être inconsciemment dans l'intention de le faire un peu plus réagir que ça. Il se sentait un peu nerveux. Cela ne lui ressemblait pas du tout. Ce défi ne devait être qu'une formalité. Il baisait Archer et rentrait au bercail. Un truc simple. Normalement.
« En fait, ton cas m'intéresse. Jeune et presque à la tête de la Team Rocket. Tu as la confiance de Giovanni. Alors que du lait sortirait presque encore de tes narines si je les pressais. », finit-il par articuler.
Archer soupira en se massant les tempes. Puis pivota son siège pour enfin faire face à son interlocuteur.
« Tout ce chemin pour venir me dire ça. Magnifique. » dit-il, la bouche pincée d'exaspération contenue.
Soit Archer n'arrivait pas (plus?) à le prendre pour une réelle menace, soit il jouait vraiment bien son rôle. Dans tous les cas, ça lui déplaisait. Et Nanu devait faire quelque chose pour reprendre la main. Quitte à désarçonner Archer avec une vérité crue, nue.
« Tout ce chemin pour baiser ton petit cul, plutôt. J'voulais être plus subtil, mais tu me forces la main, là, gamin. »
Oh, quel regard mauvais dans les yeux d'Archer ! Nanu se délectait d'avoir marqué une touche et de reprendre un petit avantage. Maintenant, le tout était de l'intéresser à la chose et de l'amener à la faute.
Nanu continua sur sa lancée.
« Sérieusement, à part ton joli minois, je me demande ce que Giovanni te trouve. Tu es un chiot aux dents émoussées qui s'aplatit devant son maître à chaque instant. Jamais pu te trouver plus de personnalité qu'une carpette. Alors je me suis dit que sans doute tu suçais bien ou un truc du genre, tu vois... »
La lame du couteau vola, rapide et silencieuse, pour faire taire le vieux flic. Il eut à peine le temps de voir le mouvement d'Archer et ne se décala par instinct qu'au dernier instant, sentant le métal lui frôler une mèche de cheveux le long de sa tempe. Nanu ricana devant le regard noir que lui lançait Archer.
« Doucement, je vais finir par t'apprécier sinon... »
Archer expira longuement. Il rajusta ses manches, comme pour se redonner contenance et effacer toute trace de la vive émotion qui l'avait traversé peu auparavant. Puis il refit pivoter son siège pour faire à nouveau face à ses écrans, prêt à continuer son travail, tournant délibérément le dos à Nanu. Ce dernier sembla l'espace d'une seconde soufflé par l'audace d'Archer. A moins que ça ne soit de l'inconscience pure et dure ?
Non... Archer avait son côté fourbe et roublard. Il n'aurait pas si bien prospéré au sein de la Team Rocket sinon. Et puis lui aussi, malgré son apparence jeune et lisse, prenait de l'âge et de l'expérience. Nanu esquissa un sourire en coin : Archer lui rappelait presque ses jeunes années en fait. Il était arrogant et ambitieux à l'époque, lui aussi. Il usait et abusait de moyens peu recommandables pour arriver à ses fins au sein d'Interpol...
« Fais pas semblant de bosser. Je sais que tu me z'yeute du coin du regard. »
Il avait voulu ajouter « Tu sais que je suis un type dangereux » mais ça coulait de source. Giovanni ne s'entourait pas de jouets inoffensifs. L'ambition et la volonté de plaire à Giovanni pouvait rendre Archer extrêmement menaçant, Nanu le savait et l'avait déjà expérimenté. Que ne ferait-il pas pour l'approbation de son Boss ?
« Difficile de se concentrer quand il y a un tel pitre dans la pièce, je l'avoue. » finit-il par répondre à Nanu. Après une courte pause, il ajouta : « Sérieusement. Pourquoi cette visite ? Devons-nous couvrir une débâcle d'Interpol ? Un souci avec une de vos mouches? »
Nanu trouva les questions d'Archer sensées, mais il était tellement loin du compte. Il l'avait pourtant énoncé clairement. Il était là pour le baiser et lui faire aimer ça.
« Tu m'écoutes pas ou tu le fais exprès ? J't'ai déjà dit pourquoi j'étais là. Faut que je te fasse un dessin? »
Il voyait dans le reflet de l'écran le jeune homme se masser le front et l'arrête du nez, comme si les projets de Nanu lui donnaient mal à la tête. Nanu pouvait presque l'entendre supplier Arceus et lui demander qu'est-ce qu'il lui avait fait pour mériter ça. Cela se lisait sur le visage d'Archer. Après une longue minute, ce dernier finit par poser une question.
« Dans l'optique que cela soit le réel motif de cette visite... Pourquoi ? Qu'est-ce que cela vous apportera ? »
Nanu se passa par réflexe la main sur la nuque, son regard oscillant du sol au plafond. Il avait commencé par cracher le morceau, mais une partie de lui hésitait encore à tout déballer. Peut-être parce qu'énoncé platement, ça sonnait d'une stupidité extrême. Et d'une puérilité indigne du Boss de la Team Rocket et d'un ancien officier d'Interpol, sans doute. Un pari. Bon sang, qu'il se sentait très con, là, à cet instant. Il vit Archer hausser un sourcil, comme intrigué par la mine un peu décontenancée qu'il devait afficher.
Nanu soupira longuement, fatigué soudainement par la tournure que prenait les choses. Il était décidément trop vieux pour ce genre de conneries. Mais comme il avait opté pour lui dire la vérité, dans toute sa crudité, il ne pouvait pas faire marche arrière.
« Bah... J'aurai gagné mon pari. »
Le silence et le ronronnement des ordinateurs lui répondit. Nanu ricana. Au moins la révélation avait fait son petit effet. Et à voir le reflet du visage d'Archer dans l'écran, Nanu pouvait imaginer ce qui se passait à l'intérieur de son crâne, à triturer ces informations pour en déceler le vrai du faux, et décider si son précieux patron pouvait vraiment être à l'origine de ceci.
« Je sais que c'est compliqué pour toi d'imaginer que ton Boss puisse faire des pari sur ta belle petite gueule, mais voilà, le fait est là. »
« Si tout ce que vous me racontez est vrai, pourquoi accepterais-je ? Après tout, si je marche dans votre combine, cela ne ferait que perdre le Boss. », rétorqua t-il levant les yeux au ciel, comme si Nanu avait dit la chose la plus stupide du monde.
Nanu ferma les yeux, et expira une longue bouffée d'air dans un sourire crispé. Décidément, Archer n'était qu'un chien loyal à son maître et rien d'autre. Il était désespéré pour la moindre parole d'approbation de Giovanni. Il imaginait Archer se galvauder intérieurement d'être un défi impossible pour Nanu, choisi judicieusement par son Boss pour sa fidélité ultime à sa personne. Ce qui n'était pas faux, Nanu ne le niait pas. Mais il espérait retourner la situation à son avantage. Les coups bas, bien tordus, c'était plutôt son truc, après tout.
Il fallait juste qu'il trouve la formule qui ferait mouche.
Nanu s'humecta les lèvres, cherchant ses mots pour amorcer Archer. Si tout se passait comme prévu, le jeune homme allait finir par adhérer à son raisonnement, il allait se le taper, et il pourrait balancer ça dans les dents de Giovanni qui s'imagine la fidélité absolue de son toutou. Oh, qu'il se ferait plaisir à utiliser cette fidélité à tort et à travers !
« Non mais si j'avais un espoir de te séduire, je m'y serai pris autrement. Je sais qu'tu bandes pour Giovanni. Et pourtant c'est moi qui couche avec. La vie est injuste, hein ? »
Archer se retourna et si les regards pouvaient tuer, Nanu aurait été pulvérisé sur place. Mais le vieux se contenta de ricaner, content d'avoir piqué l'intérêt et surtout l'orgueil de ce jeune coq. Il le regarda se lever de son fauteuil, et se rapprocher de lui, le corps bouillant de colère froide, le toisant de toute sa hauteur, son ombre couvrant le vieux flic comme une menace voilée. Nanu se contenta de sourire en coin, et continua :
« Pourtant, t'es beau garçon et tu tuerais pour les beaux yeux d'ton patron. Mais c'est ça, ton problème. Il t'ordonne de te coucher et d'écarter les jambes, tu le fais dans la seconde, tout frétillant. »
Il vit arriver la mandale. Il ne se détourna pas et serra les dents. Il y avait de la force et de la colère dans la longue main d'Archer. La douleur était cuisante et Nanu se massa douloureusement la joue. Il plongea son regard dans celui d'Archer, pour y voir toute la peine que ce dernier avait à garder son calme. Il le sentait prêt à l'étrangler à la prochaine parole, limite. Oh putain, il commençait à apprécier leur petit jeu, en fait.
[à suivre]
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aldhar-ibn-beju · 5 months ago
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Le greenwashing: La grande transformation
La splendeur autrefois florissante et vivante de la forêt druidique et sa destruction avaient depuis longtemps disparu de la mémoire fugace des hommes. Comme tant d'autres choses, le souvenir de ce crime s'est perdu dans les profondeurs obscures de l'océan du temps. A la place d'une nature vivante s'élevait une cité d'immeubles désolée, habitée par les parias d'un système malade, qui végétaient comme des zombies dans leur absence de perspectives. L'architecture était un monument sinistre de la cupidité et de l'insouciance humaines, tandis qu'une atmosphère oppressante de désespoir et de destruction régnait dans les rues sales, reflétant la souffrance oubliée de la nature.
Dans ce royaume de l'ombre créé par l'homme, Jean Ursus menait une existence misérable dans une tour délabrée de vingt étages. Comme beaucoup d'autres, le vieil homme faisait partie des oubliés d'une société impitoyablement avide de profit, qui vivaient tant bien que mal de la charité publique. Dans le passé, Jean avait travaillé pour un salaire modeste chez un employeur clérical, qui n'était toutefois pas très regardant sur les principes de sa religion chrétienne et qui avait jeté son travailleur assidu sur le marché du travail comme un vulgaire déchet lorsque celui-ci avait eu des problèmes de santé grâce à des conditions de travail plus qu'humaines. C'est ainsi qu'il est tombé dans les griffes d'un système pervers qui abandonnait les vrais nécessiteux, mais qui offrait aux fraudeurs de meilleures conditions de vie qu'à bien des membres de la population active.
L'appartement de Jean était une triste oasis de décrépitude et de solitude, où fleurissaient la moisissure noire et les rêves brisés. Le premier a conduit sa femme bien-aimée à l'hôpital, où des médecins incompétents et une médecine à trois vitesses, où les pauvres étaient plutôt considérés comme une charge gênante ou des rats de laboratoire, ont coûté la même chose à l'amour de sa vie.
Malgré les conditions inhumaines de ce logement loué à prix d'or et dont le loyer était payé par des institutions publiques corrompues et dépensières à un généreux requin de l'immobilier, il représentait néanmoins pour Jean une sorte de refuge auquel il aspirait désormais.
Outre le charme morbide de cette cité d'immeubles délabrée, qui se reflétait dans les fenêtres brisées et les façades défraîchies, il aperçut maintenant deux membres des 'Crazy Homocides' sur le chemin du seul kiosque fortifié de la banlieue.
Dans cet environnement empreint d'une sombre criminalité, même le prudent Ursus ne pouvait échapper à l'ombre qui s'étendait sur tout, telle une obscurité étouffante. Les deux membres du gang, Ibrahim Al Ahmaq et Charles Pissel, marqués par une aura lugubre, se mirent en travers du chemin du vieil homme avec un large sourire qui exprimait un mépris et une dérision complets.
Ibrahim, un beau garçon intelligent avec une pointe d'arrogance, s'est présenté devant Jean Ursus. Son sourire était comme un masque derrière lequel se cachaient de sombres intentions.
"Eh bien, qu'avons-nous ici ?", commença-t-il avec une gentillesse feinte. "Un vieux schnock solitaire sur notre territoire, c'est ce que j'appelle être courageux. Dans ce quartier délabré, il est facile de se faire attaquer ou même tuer. Tu as l'air de ne pas avoir besoin d'ennuis, et je suis sûr que nous pouvons t'aider à les éviter. Au fait, as-tu déjà payé le tribut ?"
Charles, une brute au quotient intellectuel digne d'un giganthrope, grogna en guise d'approbation et ajouta avec la finesse d'une masse : "Oui, on pourrait vraiment 'remonter le moral' de cette vieille épave, Ibrahim. Comme avec le Juif de la semaine dernière, qu'on a massacré parce qu'il avait une drôle de tête ! "
L'élément qui reliait Al Ahmaq et Pissel, que ses amis appelaient aussi Charlie le nazi, était sans aucun doute l'antisémitisme extrême des deux.
Jean, entouré des ombres menaçantes des deux en général et de l'odeur de matière fécale du moins hygiénique Nazi-Charlie en particulier, a tenté de désamorcer la situation.
"S'il vous plaît, messieurs, je n'ai pas grand-chose, mais je peux vous donner ce que je possède".
Sa voix était calme, mais son cœur battait fort sous l'effet de la peur. Pendant un moment, un silence pesant s'est installé, finalement brisé par le rire sardonique d'Ibrahim. Bien que Pissel, tel un gorille atteint de la maladie d'Alzheimer, ne sache pas exactement pourquoi son camarade s'est mis à rire, il s'est tout de même joint à lui en grognant comme un cochon.
Les mains tremblantes, Ursus sortit sa bourse déchirée et la tendit finalement à Al Ahmaq, qui la reçut avec une révérence moqueuse et la vida avidement. Une fois son forfait accompli, Ibrahim jeta négligemment la bourse et se tourna vers sa victime en secouant la tête.
"Qu'est-ce que je t'ai fait pour que tu me traites avec un tel manque de respect ? Tu ne vas tout de même pas sérieusement me laisser me débrouiller avec quelques sous, n'est-ce pas ? J'aimerais bien faire preuve de clémence envers un clochard délabré comme toi, mais ce ne serait pas juste pour les autres ! Charlie, je crois que ce type a besoin d'une leçon" !
Charlie le nazi a serré les poings et s'est approché de manière menaçante.
"Ouais, et si tu ne coopères pas, tu vas le regretter".
L'atmosphère était tendue, les mots étaient suspendus au-dessus de la tête de Jean comme une épée de Damoclès. Il était conscient de ses chances de s'échapper ou même de se défendre. Il ne pouvait pas espérer obtenir de la pitié de la part de ses bourreaux, il ne voyait donc qu'une seule possibilité d'échapper à son destin.
"Je sais où il y a des choses à prendre. De l'argent, des bijoux et d'autres choses de réelle valeur" !
Imperturbable, plein d'une anticipation primitive et brutale, le stupide donneur de leçons s'approcha de son souffre-douleur tremblant, tandis qu'Ibrahim ricanait joyeusement. Mais juste avant que Pissel n'atteigne sa victime, son acolyte a ressenti le besoin d'interrompre cette forme particulière d'entraînement de boxe.
"Stop Charlie, au pied ! Écoutons qui le vieux veut livrer au couteau".
L'homme de main brutal quitta à contrecœur sa victime et rejoignit son maître, conformément aux ordres.
"Eh bien, vieux traître, parle !"
Ursus se détestait pour cela, mais dénonçait maintenant d'une voix tremblante tous ses voisins dont il supposait qu'ils possédaient encore de modestes biens datant de temps meilleurs. Tandis que Charlie le nazi se tenait là, avec son habituel visage stupide et inexpressif, Al Ahmaq écoutait l'informateur avec un grand sourire. Finalement, celui-ci arriva à la fin de sa sordide confession.
D'un geste autoritaire, Ibrahim a fait taire le colocataire de bidonville délabrés, avide de renseignements.
"Tu es un vrai Judas, alors..."
"Quoi, c'est un juif ! Je vais le tuer !"
D'une voix stridente, Nazi-Charlie interrompit son chef et se prépara à achever son projet inachevé.
"Idiot, tu ne l'écraseras pas avant que je te le dise !"
Confus, Pissel fixa son acolyte qui l'avait réprimandé assez brutalement. Pour donner plus de poids à son ordre, Ibrahim a donné une gifle retentissante à son camarade qui avait réagi trop vite. Comme un chien battu, Nazi-Charlie attendait les prochaines instructions de son chef en baissant les yeux.
"Maintenant, mon vieux, cela ne nous suffit pas ! Mais, Allah aime les miséricordieux ! Si tu me montres ton respect, peut-être que je t'épargnerai".
Désespéré, Ursus tomba à genoux et balbutia des paroles de supplication en demandant pardon. Même si le vieil homme savait mieux que quiconque que ses supplications auprès des deux voyous étaient vaines, il osa tout de même solliciter leur compassion. Les yeux de Jean imploraient la compréhension, tandis que ses paroles se perdaient dans l'obscurité comme un dernier cri de désespoir.
Ibrahim était rempli d'une joie sadique et ne put réprimer un sourire méprisant en observant les tourments du vieil homme. "Oh, comme c'est touchant", se moqua-t-il avec une gentillesse feinte. "Mais tu ne comprends pas, vieux pet. Tes gestes d'humilité et tes larmes ne signifient rien pour moi. Ce qui m'amuse, c'est de te voir souffrir. Mais continuez ! J'adore vous voir mendier, chiens d'infidèles" !
Le requérant a finalement compris que sa situation était désespérée et s'est levé. Conscient qu'il n'avait plus rien à perdre, l'homme qui avait disparu depuis longtemps se réveilla en lui.
"Vous êtes de lâches scélérats qui vous en prenez aux plus faibles", s'exclama Ursus, la voix tremblante de colère et de peur. "Vous recevrez votre punition pour vos actes, tôt ou tard".
Pissel, dont l'esprit fasciste ne supportait pas la provocation, avait l'intention de se jeter sur le vieil homme.
"Pas si vite, espèce de troglodyte", dit Ibrahim d'un ton impérieux et avec un sourire malicieux. "Comme il lui a visiblement poussé des couilles, nous allons le laisser parler encore un peu. Quand je te l'ordonnerai, tu pourras en finir avec ce vieux con".
Le nazi Charlie, qui dans sa simplicité prenait ce salut d'homme des cavernes comme un compliment, claqua les talons de ses bottes de springer et leva la main droite pour saluer.
"Fils de putes lâches, si j'étais plus jeune, je vous ferais bouffer votre merde. Alors allez, bande de bâtards, faites ce que vous avez à faire".
Dans l'attente des événements désagréables qui allaient se produire, Jean se taisait. Une atmosphère fantomatique, semblable à une brume chuchotante d'un malheur sombre et imminent, imprégnait les structures délabrées du bidonville. En souriant méchamment, Ibrahim leva son bras droit pour donner le signal du massacre au nazi.
Cependant, Jean ne se rendait plus vraiment compte de tout cela, car son attention était détournée par l'anomalie spatiale qui venait de se former derrière ses bourreaux sous la forme d'une sorte de portail d'une noirceur extrême. Son cœur se mit à battre à toute vitesse d'horreur lorsqu'il sentit le vide inimaginable qui se trouvait derrière. "Regardez !", cria-t-il d'une voix paniquée. "Derrière vous !"
Ibrahim a réagi par un rire moqueur auquel s'est joint l'idiot de nazi Charlie.
"Tu ne sauveras pas ta peau avec ce truc débile, mec. Charlie, fais-lui sa fête à cette vieille épave".
Mais avant que le sbire ne puisse exécuter l'ordre de son maître, les deux voyous sentirent le froid glacial qui émanait du portail noir. Alors que Pissel continuait à ricaner bêtement en ignorant tout, Ibrahim se retourna.
"Mais qu'est-ce que c'est ?"
"Quoi, Ibrahim ?"
"Tourne-toi, abruti !"
La créature de l'ombre sortit de la porte entre les dimensions. Cette fois, cela ne durerait pas, mais le temps du retour définitif était proche. Une aura de pouvoir ancestral entourait la druidesse mort-vivante. Tandis que son patron gardait un silence confus, le nazi primitif Charlie n'en ressentait rien et proclamait haut et fort sa sagesse.
"Qu'est-ce que tu veux, espèce d'idiote ? Tu veux que je te baise ou que je te mette un coup de poing dans la bouche" ?
La druidesse hacka avec facilité les structures cérébrales peu complexes des deux voyous. Un rire moqueur s'échappa de ses lèvres alors qu'elle pénétrait dans leur monde mental stupide et primitif.
Face à cette situation étrange, Al Ahmaq décida d'attendre et de décider ensuite s'il devait se battre ou battre en retraite. Cependant, il avait fait le calcul sans cet idiot de Charles qui, profondément touché dans son honneur masculin douteux par le rire des femmes, s'apprêtait à punir l'auteur de l'impertinence féministe. Mais avant que Charlie le nazi ne puisse lancer sa guerre d'attaque contre la druidesse, celle-ci fut soudain entourée d'une lumière bleue étincelante qui laissa pantois même le fasciste le moins doué mentalement. Encore éblouis par ce spectacle, un grand grognement fit tourner les deux héros de la banlieue en direction d'Ursus.
Au lieu d'un vieil homme impuissant, ils se sont retrouvés face à un énorme ours des cavernes qui s'est précipité sur eux. Paralysés par l'effet de surprise, les deux membres de la bande ont subi un sort cruel sous la forme de coups de patte brutaux et amputants, qui ont finalement envoyé le crâne creux de Nazi-Charlie dans une poubelle voisine. Le lecteur gardera à l'esprit qu'une fuite ou une résistance de nos deux antihéros aurait très probablement été inutile. 
La druidesse observa la scène avec un sourire moqueur sur son visage de mort-vivant, qui laissa place à une expression de profonde satisfaction une fois que les deux bandits de fortune eurent été découpés avec succès. Le voile entre les dimensions s'abaissa une dernière fois et le portail ainsi que la voyageur morts-vivant disparurent aussi brusquement qu'ils étaient apparus, tandis que Jean reprenait sa forme humaine en toute hâte. 
Ursus contempla avec horreur les restes des deux brutes, tandis que son esprit s'efforçait de saisir le souvenir de son existence en tant que monstre-ours. Mais comme un rêve obscur, le souvenir s'estompa et il resta avec la sinistre certitude que quelque chose d'inexplicable s'était produit.
Finalement, submergé par la panique et la confusion, le vieil homme a fui la scène du crime et s'est réfugié dans son appartement délabré. Il a fermé la porte derrière lui, comme pour se protéger d'une menace invisible, et s'est barricadé dans sa propre prison de peur et de solitude.
La pensée de la police s'est imposée à son esprit, mais le désir de ne pas risquer d'autres ennuis a prévalu. Jean n'osait pas informer les autorités, de peur des conséquences létales qu'un habitant du bidonville risquait s'il enfreignait la loi du silence. De plus, les forces de l'ordre préféraient rester passives face à d'éventuels délits dans les quartiers pauvres et y être le moins présentes possible, car elles concentraient leurs forces sur la protection des quartiers chics contre la foule moins aisée et sur les leçons de violence d'État à donner aux manifestants quérulents et non conformes au gouvernement.
Tout en buvant une bonne gorgée d'une bouteille d'alcool bon marché, Ursus pensa à la terreur inconnue qui se cachait dans ce désert inhumain de crimes architecturaux.
Suite à donner - © 2024 Q.A.Juyub
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ppwbm-blog · 7 months ago
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Suggestion : De quelques magazines de chanson francophone …
Le site ‘Nos Enchanteurs” (*), quotidien de la chanson , sous la plume de  Michel Kemper, suggère 3 magazines dédiés à la chanson francophone, chacun offrant une expérience éditoriale distincte. Schnock (https://www.la-tengo.com/) se démarque par son approche atypique, incarnée dans son cinquantième numéro dédié à Johnny Hallyday, explorant diverses facettes de l’artiste avec…
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rodglacial · 2 years ago
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Chronique Les Calamités (Juin 2022)
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mollat-bordeaux · 2 years ago
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📣 le nouveau SCHNOCK vient d’arriver ! N°45 avec son grand dossier consacré à Louis de Funès #revueschnock @latengoeditions #louisdefunes #librairie #mollat #bordeaux (à librairie mollat) https://www.instagram.com/p/Cl3UBC5jmAG/?igshid=NGJjMDIxMWI=
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ket-pupp · 1 year ago
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so fucked rn like absolutely schnocked and oomf i luv my roomies and babes i think this is fun :3
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beatlesonline-blog · 2 years ago
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cinemacinemas-fr · 2 years ago
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RT @SchnockRevue: Le Schnock #45 c'est demain... Demandez le sommaire ! #Schnock #LouisdeFunes https://t.co/WvhUyWNAnV
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— Cinémannonce (@cinema_cinemas) Dec 6, 2022
via Twitter https://twitter.com/cinema_cinemas December 06, 2022 at 09:57PM https://twitter.com/cinema_cinemas/status/1600232965312679936
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isamajor · 1 year ago
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Nanu/Archer WIP, la suite [French]
Pour me motiver et m'encourager à continuer, je poste ce que j'ai déjàt de ma fic Nanu/Archer. Il faut que je tienne bon ><
(4669 mots pour l'instant)
/!\ Attention au langage, parfois vulgaire, à la description de coups de blessures, et au traitement de thèmes sexuels /!\
C'était un pari stupide, il était trop vieux pour ce genre de conneries, pensa Nanu. C'était venu dans la conversation, comme un genre de défi, de bravade, pour titiller l'autre et le pousser dans ses retranchements. Et évidemment, impossible de se débiner. Plutôt crever, même. Nanu se sentait bien contrarié de la tâche imposée, la seule chose qui le consolait, c'était la propre tâche qu'il avait assigné à Giovanni. Ce n'aurait pas été drôle si la balance ne penchait que d'un seul côté, après tout.
Cela n'empêchait pas Nanu de fulminer. La tâche pouvait sembler simple. Archer. Ce chien dévoué à son maître. Giovanni lui proposait de le dévoyer. Oh, c'était effectivement tentant. Mais il sentait que la tâche serait ardue. Le chiot avait des crocs. Et une fidélité sans faille à Giovanni qu'il idolâtrait tel un dieu, ou presque. De plus, il ne fallait pas se fier à son visage glabre, presque poupin. Il était plus âgé et plus retors qu'il en avait l'air, après tout, il n'était pas le numéro 2 de la Team Rocket pour rien. Le laisser s'égarer entre ses bras, lui faire abandonner volontairement, ne serait-ce qu'un instant, sa dévotion à Giovanni... Là, la tâche sera compliquée. Giovanni le savait lorsqu'il avait avancé le nom d'Archer, avec un petit sourire satisfait.
Nanu tourna et retourna dans tous les sens les informations qu'il possédait déjà sur le type en question. Il lui fallait trouver un angle d'attaque. Quelque chose qui ferait chanceler l'esprit d'Archer et lui permettrait de glisser la possibilité d'essayer autre chose. Lui annoncer simplement que c'était la volonté de son maître ne suffirait pas, il trouverait la chose beaucoup trop absurde. Si on lui demandait son avis, Nanu retoquerait aussi qu'il trouvait ça débile et absurde. Que se satisferait-il de ce roquet alors qu'il avait Giovanni, tout en charisme et puissance ? Et comment pousser ce jouvenceau dans les draps d'un vieux schnock tel que lui ?
Il hocha la tête tout à ses pensées. Il ne voulait pas le contraindre. Archer devait se livrer de lui même. Sinon cela ne compterait pas. Le vieux flic se gratta la commissure des lèvres, pensivement. Il fallait utiliser l'évocation de Giovanni pour appâter Archer. Lui donner envie de toucher au jouet favori de son maître. Lui montrer la différence de niveau entre eux deux. Nanu eut un petit rictus amusé à cette pensée. C'était décidé, il allait s'en occuper le plus rapidement possible, se débarrasser de cette tâche encombrante. Il prouverait ainsi à Giovanni que ce n'était pas grand chose, alors que le flic était certain que ce dernier galérerait avec celle qui lui avait assigné.
•••
Quelques jours plus tard, à une heure tardive de la soirée, on pouvait retrouver Nanu se faufiler habilement à travers les couloirs d'un QG de la Team Rocket, évitant les caméras de sécurité et les gardes postés ici et là, avec la facilité d'un gars qui connaît les lieux comme le fond de sa poche. Ce n'était pas ardu pour lui d'exploiter et de contourner les failles du système de sécurité. Comme si elles étaient présentes pour qu'il puisse se promener en ces lieux à sa guise, ou presque...
Il lui fallut peu de temps avant d'arriver devant la porte du bureau d'Archer. Nanu sortit une carte magnétique de sa poche et déverrouilla sans peine la porte de la pièce. Il eut une petite moue déçue. C'était trop facile. Ça ruinait l'ambiance et son humeur, quasiment. Le vieux flic se glissa silencieusement dans le bureau à peine éclairé par les écrans imposants de l'ordinateur sur lequel Archer travaillait. Ce dernier semblait absorbé dans son travail.
A pas de velours, Nanu s'approcha du jeune homme de dos, jusqu'à lui poser la main sur l'épaule. Archer ne sursauta pas. A la place, la pointe d'un couteau vint l'accueillir, prête à se planter dans la main de l'importun. Nanu ricana. Okay, Archer marquait un point là. Il appréciait la petite menace en guise de bienvenue. Giovanni avait bien dressé son toutou, il semblerait. Le regard bleu acier d'Archer se reflétait dans les écrans de contrôle de l'ordinateur. On ne pouvait y déceler qu'un léger agacement. Nanu se sentit un peu piqué dans son orgueil. Quoi, sa venue pour jouer les troubles-fête n'était plus qu'une vague incommodité pour la Team Rocket ?
Nanu n'eut pas loisir de s'exprimer à ce sujet que déjà, Archer rangeait son surin et demanda, d'un ton un brin las, sans même se retourner, que lui valait l'honneur de cette visite tardive. Nanu ne put s'empêcher de lâcher un soupir. Il regrettait déjà d'être là. Il n'était plus aussi sûr de son plan maintenant qu'il se trouvait là et qu'Archer en plus de ça, avait un peu ruiné son effet de surprise.
« C'était toi que je venais voir. », annonça finalement Nanu.
Archer haussa un sourcil. Dans le reflet de l'écran, Nanu pouvait voir toute l'exaspération du jeune homme. Il pouvait même entendre les pensées d'Archer qui certainement vociféraient dans son petit crâne un truc du genre « Mais pourquoi il vient me faire chier ce type ??? ».
Archer se contenta de répondre un simple « Et... ? », l'invitant sans aucun enthousiasme à poursuivre. Nanu appuya fermement sur l'épaule d'Archer, peut-être inconsciemment dans l'intention de le faire un peu plus réagir que ça. Il se sentait un peu nerveux. Cela ne lui ressemblait pas du tout. Ce défi ne devait être qu'une formalité. Il baisait Archer et rentrait au bercail. Un truc simple. Normalement.
« En fait, ton cas m'intéresse. Jeune et presque à la tête de la Team Rocket. Tu as la confiance de Giovanni. Alors que du lait sortirait presque encore de tes narines si je les pressais. », finit-il par articuler.
Archer soupira en se massant les tempes. Puis pivota son siège pour enfin faire face à son interlocuteur.
« Tout ce chemin pour venir me dire ça. Magnifique. » dit-il, la bouche pincée d'exaspération contenue.
Soit Archer n'arrivait pas (plus?) à le prendre pour une réelle menace, soit il jouait vraiment bien son rôle. Dans tous les cas, ça lui déplaisait. Et Nanu devait faire quelque chose pour reprendre la main. Quitte à désarçonner Archer avec une vérité crue, nue.
« Tout ce chemin pour baiser ton petit cul, plutôt. J'voulais être plus subtil, mais tu me forces la main, là, gamin. »
Oh, quel regard mauvais dans les yeux d'Archer ! Nanu se délectait d'avoir marqué une touche et de reprendre un petit avantage. Maintenant, le tout était de l'intéresser à la chose et de l'amener à la faute.
Nanu continua sur sa lancée.
« Sérieusement, à part ton joli minois, je me demande ce que Giovanni te trouve. Tu es un chiot aux dents émoussées qui s'aplatit devant son maître à chaque instant. Jamais pu te trouver plus de personnalité qu'une carpette. Alors je me suis dit que sans doute tu suçais bien ou un truc du genre, tu vois... »
La lame du couteau vola, rapide et silencieuse, pour faire taire le vieux flic. Il eut à peine le temps de voir le mouvement d'Archer et ne se décala par instinct qu'au dernier instant, sentant le métal lui frôler une mèche de cheveux le long de sa tempe. Nanu ricana devant le regard noir que lui lançait Archer.
« Doucement, je vais finir par t'apprécier sinon... »
Archer expira longuement. Il rajusta ses manches, comme pour se redonner contenance et effacer toute trace de la vive émotion qui l'avait traversé peu auparavant. Puis il refit pivoter son siège pour faire à nouveau face à ses écrans, prêt à continuer son travail, tournant délibérément le dos à Nanu. Ce dernier sembla l'espace d'une seconde soufflé par l'audace d'Archer. A moins que ça ne soit de l'inconscience pure et dure ?
Non... Archer avait son côté fourbe et roublard. Il n'aurait pas si bien prospéré au sein de la Team Rocket sinon. Et puis lui aussi, malgré son apparence jeune et lisse, prenait de l'âge et de l'expérience. Nanu esquissa un sourire en coin : Archer lui rappelait presque ses jeunes années en fait. Il était arrogant et ambitieux à l'époque, lui aussi. Il usait et abusait de moyens peu recommandables pour arriver à ses fins au sein d'Interpol...
« Fais pas semblant de bosser. Je sais que tu me z'yeute du coin du regard. »
Il avait voulu ajouter « Tu sais que je suis un type dangereux » mais ça coulait de source. Giovanni ne s'entourait pas de jouets inoffensifs. L'ambition et la volonté de plaire à Giovanni pouvait rendre Archer extrêmement menaçant, Nanu le savait et l'avait déjà expérimenté. Que ne ferait-il pas pour l'approbation de son Boss ?
« Difficile de se concentrer quand il y a un tel pitre dans la pièce, je l'avoue. » finit-il par répondre à Nanu. Après une courte pause, il ajouta : « Sérieusement. Pourquoi cette visite ? Devons-nous couvrir une débâcle d'Interpol ? Un souci avec une de vos mouches? »
Nanu trouva les questions d'Archer sensées, mais il était tellement loin du compte. Il l'avait pourtant énoncé clairement. Il était là pour le baiser et lui faire aimer ça.
« Tu m'écoutes pas ou tu le fais exprès ? J't'ai déjà dit pourquoi j'étais là. Faut que je te fasse un dessin? »
Il voyait dans le reflet de l'écran le jeune homme se masser le front et l'arrête du nez, comme si les projets de Nanu lui donnaient mal à la tête. Nanu pouvait presque l'entendre supplier Arceus et lui demander qu'est-ce qu'il lui avait fait pour mériter ça. Cela se lisait sur le visage d'Archer. Après une longue minute, ce dernier finit par poser une question.
« Dans l'optique que cela soit le réel motif de cette visite... Pourquoi ? Qu'est-ce que cela vous apportera ? »
Nanu se passa par réflexe la main sur la nuque, son regard oscillant du sol au plafond. Il avait commencé par cracher le morceau, mais une partie de lui hésitait encore à tout déballer. Peut-être parce qu'énoncé platement, ça sonnait d'une stupidité extrême. Et d'une puérilité indigne du Boss de la Team Rocket et d'un ancien officier d'Interpol, sans doute. Un pari. Bon sang, qu'il se sentait très con, là, à cet instant. Il vit Archer hausser un sourcil, comme intrigué par la mine un peu décontenancée qu'il devait afficher.
Nanu soupira longuement, fatigué soudainement par la tournure que prenait les choses. Il était décidément trop vieux pour ce genre de conneries. Mais comme il avait opté pour lui dire la vérité, dans toute sa crudité, il ne pouvait pas faire marche arrière.
« Bah... J'aurai gagné mon pari. »
Le silence et le ronronnement des ordinateurs lui répondit. Nanu ricana. Au moins la révélation avait fait son petit effet. Et à voir le reflet du visage d'Archer dans l'écran, Nanu pouvait imaginer ce qui se passait à l'intérieur de son crâne, à triturer ces informations pour en déceler le vrai du faux, et décider si son précieux patron pouvait vraiment être à l'origine de ceci.
« Je sais que c'est compliqué pour toi d'imaginer que ton Boss puisse faire des pari sur ta belle petite gueule, mais voilà, le fait est là. »
« Si tout ce que vous me racontez est vrai, pourquoi accepterais-je ? Après tout, si je marche dans votre combine, cela ne ferait que perdre le Boss. », rétorqua t-il levant les yeux au ciel, comme si Nanu avait dit la chose la plus stupide du monde.
Nanu ferma les yeux, et expira une longue bouffée d'air dans un sourire crispé. Décidément, Archer n'était qu'un chien loyal à son maître et rien d'autre. Il était désespéré pour la moindre parole d'approbation de Giovanni. Il imaginait Archer se galvauder intérieurement d'être un défi impossible pour Nanu, choisi judicieusement par son Boss pour sa fidélité ultime à sa personne. Ce qui n'était pas faux, Nanu ne le niait pas. Mais il espérait retourner la situation à son avantage. Les coups bas, bien tordus, c'était plutôt son truc, après tout.
Il fallait juste qu'il trouve la formule qui ferait mouche.
Nanu s'humecta les lèvres, cherchant ses mots pour amorcer Archer. Si tout se passait comme prévu, le jeune homme allait finir par adhérer à son raisonnement, il allait se le taper, et il pourrait balancer ça dans les dents de Giovanni qui s'imagine la fidélité absolue de son toutou. Oh, qu'il se ferait plaisir à utiliser cette fidélité à tort et à travers !
« Non mais si j'avais un espoir de te séduire, je m'y serai pris autrement. Je sais qu'tu bandes pour Giovanni. Et pourtant c'est moi qui couche avec. La vie est injuste, hein ? »
Archer se retourna et si les regards pouvaient tuer, Nanu aurait été pulvérisé sur place. Mais le vieux se contenta de ricaner, content d'avoir piqué l'intérêt et surtout l'orgueil de ce jeune coq. Il le regarda se lever de son fauteuil, et se rapprocher de lui, le corps bouillant de colère froide, le toisant de toute sa hauteur, son ombre couvrant le vieux flic comme une menace voilée. Nanu se contenta de sourire en coin, et continua :
« Pourtant, t'es beau garçon et tu tuerais pour les beaux yeux d'ton patron. Mais c'est ça, ton problème. Il t'ordonne de te coucher et d'écarter les jambes, tu le fais dans la seconde, tout frétillant. »
Il vit arriver la mandale. Il ne se détourna pas et serra les dents. Il y avait de la force et de la colère dans la longue main d'Archer. La douleur était cuisante et Nanu se massa douloureusement la joue. Il plongea son regard dans celui d'Archer, pour y voir toute la peine que ce dernier avait à garder son calme. Il le sentait prêt à l'étrangler à la prochaine parole, limite. Oh putain, il commençait à apprécier leur petit jeu, en fait.
Cette gifle lui en rappela d'autres. Un souvenir datant d'une dizaine d'années, lorsque Giovanni était encore champion de l'arène de Jadielle et qu'Archer, bien qu'adolescent alors, était déjà le bras droit du Boss. Il avait déjà la main leste à l'époque, et cette froideur polie. Mais devant lui, ce n'était plus un gosse propulsé dans la cour des grands dont il voulait ouvrir les yeux sur l'ordure qu'était son patron pour le faire flancher, non... C'était un homme qui cultivait son aspect juvénile pour endormir sa cible et se faire passer pour plus jeune et inexpérimenté qu'il n'était réellement. Et même si leur différence d'âge était importante, Nanu savait qu'il fallait qu'il se fourre dans son petit crâne que ce type était dangereux. Archer pouvait le sous-estimer en raison de son âge et de sa stature chétive, il ne fallait pas qu'il tombe dans le même travers et qu'il le sous-estime de même.
Il vit Archer avoir un sourire en coin, comme s'il avait lu dans ses pensées. Oh, Giovanni avait bien dressé son chien de garde, semblerait-il. Nanu le regarda s'approcher de lui jusqu'à que leurs corps se frôlent. Bon sang, qu'il était grand le bougre, ne put-il s'empêcher de penser. Il leva la tête pour se forcer à croiser le regard bleu glacé d'Archer. Il n'arrivait pas à y lire quoi que ce soit, il ne voyait cette façade froide que le jeune homme endossait comme une tenue de travail.
Était-il intimidé ? Le vieux flic ne saurait dire. Il déglutissait difficilement, et ses joues chauffaient mais ça, c'était sans doute la gifle. Nanu scruta le visage d'Archer, son teint était impeccable comme s'il cultivait une apparence de perfection et c'était renforcé par la régularité de ses traits, sa ligne de mâchoire assez douce, et ses yeux bleus légèrement en amande. Les seuls « défauts » que Nanu pouvait déceler et qui rendaient Archer plus humain qu'une poupée parfaite, étaient ses oreilles légèrement décollées et cette ligne de cheveux qui annonçaient un dégarnissement dans la prochaine décennie. Bref, c'était un bel homme.
« Franchement, Giovanni n'a jamais couché avec toi ? Jamais ? Bordel, mais le con, quel gâchis... », finit-il par ajouter à la fin de son examen visuel.
« La flatterie ne vous mènera nulle part non plus. », rétorqua Archer, avec un ton presque las.
Nanu pointa sa poitrine du doigt, tapotant le plexus d'Archer pour ponctuer ses dires :
« Écoute, j'aurais été ton Boss, voyant que t'en crevais d'envie, je me serais pas fait prier et tu serais passé à la casserole... Ou sous le bureau, enfin, j'te fais pas de dessin. Beau corps, belle gueule, avec du désir et du zèle à revendre... Honnêtement, ton patron ne t'a jamais fait la moindre proposition ? »
Les lèvres d'Archer se pincèrent en une ligne dure. Avec rapidité, il saisit le doigt de Nanu, le lui retourna juste assez pour le faire glapir de douleur avant de le repousser fortement, regardant le vieux flic chanceler en arrière jusqu'à que ses épaules heurtent le mur. Massant sa main endolorie, Nanu ne put s'empêcher de dévoiler un petit sourire carnassier de triomphe. Oui, la pique faisait terriblement mal. Et oui, Giovanni ne l'avait pas touché, ce salaud savait qu'Archer pouvait se damner corps et âme pour lui et il ne voyait pas pour le moment l'intérêt de donner à son subordonné ce genre de récompense. Et que ce clébard ferait n'importe quoi pour une seule caresse de son maître.
« Tu sais pas comment t'y prendre avec lui. Il te verra toujours comme un chien et pas comme un potentiel intérêt si t'éveilles pas sa curiosité par quelques transgressions, t'sais. Je l'excite parce que je trouve toujours un moyen de lui planter un couteau dans le dos. »
Archer le regardait, le regard vraiment mauvais, là. Nanu avait vraiment l'impression d'avoir affaire à son Démolosse plutôt qu'au dresseur, en fait. Mais Archer le savait aussi bien que lui, nul combat Pokémon ne réglerait le différend entre eux deux. Enfin, Nanu n'avait aucun souci avec Archer, hein. C'était plutôt le freluquet qui prenait ombrage de sa place privilégiée dans les pensées de son précieux Boss...
« En fait, peut-être que Giovanni m'a lancé ce défi, non pas parce que tu serais une sorte de forteresse imprenable de loyauté... Ça, tout le monde le sait, t'es son toutou fidèle, t'as pu à faire tes preuves... Mais peut-être est-ce toi qu'il met à l'épreuve ? Ou bien est-ce une récompense de te laisser poser les pattes sur son jouet favori ? »
Nanu ponctua son raisonnement d'un mouvement de tête équivoque, les mains écartées comme si c'était une évidence. Mais Archer ne cilla pas. Son regard était vissé sur Nanu, comme s'il essayait de son regard de le réduire en miettes. Mais il en fallait plus pour effrayer le vieux flic. Ce dernier cherchait dans sa tête la petite phrase, le petit truc qui achèverait Archer, qui lui ferait commettre cette transgression sous couvert de loyauté et de dévotion envers son Boss.
Mais rien de pertinent ne lui venait aux lèvres, alors qu'il vit Archer s'approcher de lui, remontant ses manches avec des mouvements un peu saccadés. Il en déduisit que le jeune homme avait peine à se contrôler et avait envie de toucher le jouet favori de son patron mais avec ses poings, ce qui n'était pas tout à fait ce que Nanu avait envisagé pour sa soirée. Quoique. Ça avait marché avec Giovanni quand il était jeune. Ça marcherait peut-être avec son numéro 2. Mais s'il fallait être une seconde être honnête, Nanu préférerait ne pas en passer par là. Les ans avait pris leur dû sur sa carcasse et même s'il lui restait quelques réflexes, il n'était pas sûr de mener face à un Archer au meilleur de sa force physique et dont la colère aurait doublé sa puissance.
Et il était acculé contre le mur, évidemment. De plus, la fuite était inenvisageable. Il venait pour Archer, après tout. Il n'avait qu'à serrer les dents et le laisser venir. Il aviserait en fonction du degré de contrôle que le type aurait sur lui-même et il n'était pas à un coup bas près pour se sortir du pétrin, au besoin. L'espace d'une seconde, il imagina que la pièce était sous caméras de surveillance et que Giovanni se délecterait de le voir acculé comme ça, à la merci de son chien-chien. Il ricana, voyant Archer avancer inexorablement vers lui.
Le coup de poing partit rapidement, mais Nanu l'esquiva et entendit le poing d'Archer bruyamment se loger dans le mur, juste à côté de son oreille. Il leva les yeux vers Archer, espérant le voir grimacer de douleur, mais se rendit compte avec effroi que sa tête était beaucoup trop près... L'instant d'après, seule la douleur occupait ses pensées. Le front d'Archer avait violemment percuté son nez et la force du coup de boule lui avait fracassé le crâne contre le mur auquel il était adossé. Il se laissa glisser jusqu'au sol, la main tenant son nez par réflexe et il fit bien, car rapidement, le sang se mit à couler.
Archer avait reculé de deux pas, massant son poing rouge et endolori, contemplant Nanu, assis au sol contre le mur, le nez tordu et les mains couvertes de sang. Jamais il n'avait été aussi loin à le maltraiter, pensa Nanu. Le nez cassé était une première, habituellement les confrontations avec Archer se soldaient par de beaux bleus, rien de plus. Malgré la douleur qui lui sonnait le crâne, Nanu sourit de toutes ses dents. Oh putain, il commençait vraiment à apprécier ce type, en fait.
Nanu regarda Archer s'approcher à nouveau de lui, puis s'accroupir face à lui. La colère semblait s'être dissipée sur les traits fin de son visage, comme s'il était à nouveau parfaitement maître de lui-même. Il le regarda redescendre ses manches et grimacer à la tache de sang qu'une goutte projetée avait fait sur son pantalon immaculé. Puis, de sa voix d'où Nanu percevait un brin de moquerie, il déclara :
« Avec toutes mes excuses. J'espère ne pas trop avoir abîmé le jouet personnel de Monsieur Giovanni. »
Nanu émit un petit grognement en guise de réponse. Le chiot bien élevé avait développé quelques dents, il le reconnaissait. Ça rendrait sa chute d'autant plus délicieuse, pensa t-il. Nanu voulait en faire dorénavant une affaire personnelle. Parce qu'Archer se foutait de sa gueule. Et qu'Archer était un petit salaud qui avait fini par le faire bander. Est-ce que cela avait été prévu par Giovanni ? En fait, il s'en contrefoutait. Une sorte d'instinct animal, une colère mêlée de désir, voulait Archer, point c'est tout. Le pari était passé au second plan.
Nanu se mit à genoux et étendit sa main pleine de sang vers Archer. Le type ne broncha même pas lorsqu'il lui toucha le visage, lui barbouillant de sang son nez, sa bouche, son menton. L'espace d'un instant, Nanu vit les lèvres d'Archer se retrousser, comme si elles étaient prêtes à mordre. Mais il s'était ravisé, s'était laissé faire, comme curieux de voir ce qu'un vieux fou blessé pouvait encore lui faire.
Ils restèrent quelques secondes ainsi, silencieux et immobiles, dans un moment de flottement comme si aucun des deux hommes ne savait comment agir pour la suite. Puis Archer se lécha les lèvres, doucement, ne pouvant pas se dérober au goût de ce sang qui lui souillait le visage. Nanu pouvait le voir dans les yeux bleus d'Archer qu'il aimait le goût du sang. Le goût de son sang. Son regard faisait des allers-retours entre les yeux pâles et la bouche humide du type. Il sentait une faim rageuse croître en lui, viscérale, animale.
Il se pencha légèrement, haletant, son nez violacé et gonflé, obstrué par le sang qui commençait à coaguler, pour qu'il frôle presque le parfait petit nez d'Archer. Ce dernier ne broncha même pas. Nanu aurait pu croire que la vue et l'odeur du sang l'hypnotisait. Nanu sourit, tous crocs dehors, tel un carnassier prêt à dévorer sa proie, et brusquement, happa les lèvres d'Archer.
Il s'était attendu à un mouvement de recul, de surprise tout du moins, mais le freluquet ne fit rien de tout cela, acceptant le baiser au goût de métal avec un appétit qui ébahit le vieux flic. Ce chien était vraiment affamé, pensa-t-il, après toutes ses années à espérer la moindre faveur de son maître...
Nanu se recula pour contempler l'expression d'Archer mais celle-ci restait indéchiffrable. Comme si ce dernier était encore en train d'analyser la situation. Peut-être avait-il besoin d'une petite pique supplémentaire pour réagir ?
« Viens donc. », souffla t-il, « Utilise ta langue, tu pourras peut-être sentir le goût de Giovanni, qui sait ? »
Sa petite phrase eut plus d'effet qu'escompté et Nanu regarda les yeux d'Archer s'écarquiller et ses oreilles rougir. Il pouvait presque en sentir la chaleur de là où il se trouvait ! La bouche d'Archer s'entrouvrait sans qu'un son n'en sorte, et cela faisait doucement marrer Nanu de voir le jeune homme se battre contre ses désirs et essayer de garder son calme.
« Pas plus tard que cet après-midi on s'est vus. Je l'ai sucé et il a joui dans ma bouche. », ajouta t-il.
Certes, c'était un mensonge, la dernière fois qu'ils s'étaient vus remontait à presque une semaine. Ils avaient bu un peu et n'avaient pas baisé, ce coup-ci. Non, à la place ils avaient fait des paris à la con. Il aurait bien dû le sucer, d'ailleurs, à la place, pour faire fermer son clapet à Giovanni, et l'empêcher lui-même d'avoir des idées tordues comme d'aller se taper un type soi-disant impossible à avoir.
Mais la phrase avait eu son petit effet. Archer en tremblait presque. De colère ? D'envie ? Sans doute d'un mélange des deux, mais le fait était qu'imperceptiblement, Archer se rapprochait et Nanu guettait le bon moment pour se jeter sur lui.
Leurs souffles se croisèrent. Nanu avança légèrement, les lèvres entrouvertes et laissa Archer combler le reste de la distance, comme aimanté par son désir. Une fois leurs lèvres verrouillées, Nanu posa ses mains sur les épaules d'Archer, tachant sa veste blanche d'Admin, laissant ses empreintes partout comme s'il marquait son territoire. Puis il fit basculer le jeune homme accroupi en arrière. La tête d'Archer heurta le sol avec un bruit sourd et le vieux flic ne laissa pas à ce dernier le temps de réaliser ce qu'il se passait que déjà il lui grimpait dessus, se mettant à califourchon sur la longue et fine carcasse de l'Admin de la Team Rocket.
[à suivre]
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godwantsit · 5 years ago
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