Un blog de l'atelier Médias du Channel pendant les Chantiers Sonores
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ÉDITO. BIENVENUE SUR LE BLOG DE L’ATELIER MÉDIAS DU CHANNEL
Lüllya, Yousra, Océane, Swanne, Ysé, Anasthasia, Lylou, Allan et Noah ont été des apprentis journalistes de haut rang. Pendant une semaine, tout condensé, ils ont découvert les bases du métier. Et n’ont même pas été rebutés! Des bases de l’interview au cadrage en passant le montage, ils ont réalisé un podcast, un reportage vidéo, une interview, un portrait et un reportage photos. L’ensemble est compilé dans ce blog, que nous sommes fiers de vous présenter. Journaliste au Huffpost, j’ai été fière de les encadrer pendant ces 6 jours. Variés et riches, leur contenus sont à leur image: curieux, sensibles, humoristiques, et talentueux. Ce sont des sujets qu’ils ont réalisés du début jusqu’à la fin: de l’angle à définir au texte de présentation du rendu.
Bravo à eux!
En parallèle, vous pouvez nous suivre sur notre compte Instagram @channelsidestories
Hortense de Montalivet


Un projet co-financé par:
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PORTRAIT. Plaisirs Partagés, Matthieu l’enfant «adoptif» de Calais
De passage sur la scène nationale du Channel pour les Flâneries sonores, Matthieu Marsan-Bacheré membre du groupe de slam rock Plaisirs Partagés accompagné d’un des autres membres Philippe Garnier dit « Phil » nous a offert quelques minutes. Nous avons parlé de son rapport à Calais, son «port d’attache» loin de son pays natal, les Landes.

«Cosmopolite», «Venteuse», «Riche», voilà comment Matthieu, 42 ans, membre du groupe Plaisirs Partagés, nous présente Calais, mardi 25 février. De sa longue barbe grisâtre, une voix posée et une prestance incroyablement naturelle se dégagent. Et se mêlent à l’atmosphère calme du restaurant dans lequel nous nous sommes installés. Au coin d’une table, l’homme nous délivre, non sans difficulté son histoire d’amour avec Calais, à la limite de la fusion. Cette ville a «saisi» le globe-trotter et l’amoureux de poésie qu’il a toujours été.
Avant Calais, sa vie d’avant prend racine des centaines de kilomètres plus bas. Derrière son apparence calme d’adulte, l’enfant, né dans les Landes dans les années 70, a connu déménagements sur déménagements. «C’était difficile», avoue-t-il, non sans une certaine amertume dans la voix. Malgré cette enfance chaotique, il garde une certaine nostalgie quand il parle de ces années de voyages en famille. Cette vie qui «l’emmenait un peu partout» du Sud-Ouest au reste de la France. Dès les années 2000, il fait la connaissance de Calais, ville où son ex-femme a fait ses études quelques années plus tôt. Ils y font toujours des détours, même parfois rien qu’un instant, durant leurs voyages.
Mais c’est en 2009 que la vie de l’homme prend un autre tournant. «Malheureusement comme beaucoup de couple il y a un divorce, et ma femme est remontée sur Calais avec mes deux garçons» explique-t-il. A cet instant, le regard se perd. Son divorce a été un obstacle très difficile. Matthieu, l’âme criblée de cicatrices a vu deux de ses enfants s’éloigner à l’autre bout de la France. Loin des Landes, loin de lui. Durant cinq années, le va-et-vient entre les deux points sur la carte a laissé des traces. Une bascule régulière de plus de 1000 kilomètres. Matthieu a alors tenté plusieurs villes de France, notamment Paris, chez son père. Et c’est finalement en 2014, qu’il s’installe à Calais. Le départ des Landes, il le décrit comme un «crève-cœur», un mot fort sur lequel il insiste. Mais qu’est-ce que Matthieu ne ferait pas pour ses enfants?
Calais, pour lui, c’est aussi des poèmes. Un lien tout en mots qu’il tisse entre lui et la ville. Lorsqu’il est arrivé, sans point d’encrage et sans repères, il s’est épris d’elle et de son ambiance. Il a «saisi» Calais, il a saisi sa «mine d’inspiration». L’artiste nous parle alors d’un de ses poèmes. Lorsqu’on lui demande quel vers décrit le mieux la ville, avec un air déterminé il nous cite : «Calais c’est pas Paname, c’est pas capitale mais c’est passage obligé pour la flamme d’un espoir bancal sur un long trajet». On y sent son passé qui l’a poussé de Paris à Calais. Un «espoir bancal», un espoir sans équilibre comme son arrivée ici. Un «long trajet» comme les kilomètres qui le séparent de ses enfants. «Paname» pour sa vie du quotidien.
Lorsqu’il parle de Paris, son œil est tout autre, presque apathique. «A Calais j’ai monté ma boite, des ateliers d’écriture, une chose que je n’aurais jamais fait à Paris», raconte-t-il d’un air sérieux avant d’ajouter : «A Paris ils n’en ont pas besoin… A Calais faut savoir qu’il y a un des plus hauts taux d’analphabétisme». Calais c’est pas Paname, mais il y trouve un enjeu. Un intérêt d’apprendre aux Calaisiens à écrire, d’être en contact avec eux. Les imbibés d’écriture pour rendre peut-être la vie meilleure. Calais est un défi et il adore ça.
Pour Matthieu, Calais c’est aussi, un «carrefour d’Europe». Calais, la ville au cœur d’une valse quotidienne entre la Belgique, l’Angleterre et Paris. «Calais c’est un cœur battant de l’Europe», comme il le dit si bien. Le «passage obligé» aussi pour les migrants et pour les stéréotypes. Matthieu raconte avec tristesse la vision que les gens ont souvent de Calais. «Quand les gens parlent de Calais ils pensent à la jungle… J’avais des coups de fils qui arrivaient de Paris et qui me disait ‘C’est pas la guerre civile ici? Tu vas bien?’». Il y a aussi cette anecdote: «La première fois que ma mère est venue, elle recevait des appels tous les soirs pour savoir comment elle allait.»
Calais, c’est bien plus que la « jungle », pour le poète. Malgré les «barbelés», Calais reste à ses yeux une ville qu’il affectionne et il sait au fond de lui que les stéréotypes ne sont qu’une illusion. A son arrivée, il s’étonne du nombre d’associations présentes sur place. Des migrants au sport pour enfants, la ville jouit d’un tissu social extrêmement fort. Avec de l’émotion dans la voix, il raconte ces Calaisiens, des gens « volontaires », abîmés par les préjugés.
Calais, c’est aussi une scène nationale. Sous ses yeux défile un nombre foisonnant de jeunes groupes de musique qui sortent de terre tout seuls et qui l’impressionnent. Vivier de culture, l’endroit lui parait «cosmopolite» avec une multitude de choix et des possibilités culturelles qui l’inspire. A son arrivée, il a découvert le Blue’s Cafe où s’organise rencontres et événements. C’est Bijou, une femme congolaise la tenancière. Il la considère comme une deuxième maman, son petit bout de femme à Calais et son petit bout de culture. Pour l’artiste, ce café où s’entremêle langues et cultures est à l’image du Calais qu’il aime: un point de culture.
Même si Matthieu se sent bien à Calais, la question de la durée de sa présence reste difficile à déterminer. Il s’y sent bien dans son «port d’attache», sa ville adoptive où ses rêves se sont fixés. Mais le fil rouge resteront toujours ses trois enfants. «J’ai une petite fille de 6 ans et je pense que j’en ai pour 12/13 ans» avoue-t-il avant de conclure: «Je me sens bien à Calais mais si elle décide de partir ailleurs et bien… Je partirais.»
Lylou Delplanque
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VIDÉO. VILOCÈRE REVIENT SUR L’AFFAIRE DU SKETCH INTERROMPU
Vilocère alias Victor Mené, âgé de 26 ans, est un apprenti-rappeur mais pas que. Jour 1. Moment des présentations. Le sketch de l’artiste est interrompu. Le moment est légèrement “malaisant”. Dans cette vidéo, il revient pour nous sur les faits. Et nous fait part de son parcours et de sa philosophie.
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Noah Gernez Delval et Ysé Himy--Hoffschir
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PODCAST. MITSMURF, UNE BOÎTE À RYTHME HUMAINE
Nous sommes allés à la rencontre de Mitsmurf, un artiste qui nous avait intrigués au moment des Présentations, au début de la semaine. Caisse claire, grosse caisse, cymbale ou encore table de mix…Avec sa voix, le musicien Mitsmurf, adepte du beat box nous raconte comment il est devenu un mélange d’instruments à lui tout seul.
Allan et Sandrine
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REPORTAGE. ALOA, UN ARTISTE AFFRANCHI
Nous avons rencontré Aloa, un personnage atypique. Chef d’entreprise et surfeur, Aloa a décidé de redevenir artiste et redécouvrir le monde de la musique sous un angle nouveau, autre que celui qu’il avait connu. Découvrez le portrait d’un homme qui sort des sentiers battus. Aloa nous parle de rébellion, de jazz et de voyages à travers la musique.
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Yousra et Lüllya
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INTERVIEW-CONFESSION. DORINE, UNE MUSIQUE INTIME...
C’est au Channel, à Calais, dans le cadre des Flâneries sonores, que nous avons rencontré Dorine. À l’aube de ses 23 ans, cette jeune auteure compositrice interprète nous a parlé de ses compositions et plus particulièrement de « cambriolage » soit d’agression sexuelle.
BLOG - Tes chansons sont-elles directement inspirées de ta vie ? Raconte nous car tes textes donnent une impression autobiographique…
Dorine - Oui, c’est exactement ça. Notamment à ce stage - les chantiers sonores - que j’avais aussi fait l’année dernière, j’ai composé trois morceaux dont « Cambriolage » qui parle d’agression sexuelle, « Et si » qui parle plus du fantasme d’avoir envie de quelqu’un avec qui c’est impossible, avec qui l’on a pas le droit. Enfin, il y en a une autre, que vous n’avez pas encore entendue. C’est « Décembre aux enfers ». Ça parle de ma vie un peu débridée, de mes multiples histoires, quand j’étais légèrement plus jeune. Enfin non pas que je sois vieille non plus…
On s’est concentrées sur une de tes chansons. A un moment dans « Cambriolage » , tu dis « « Ils ont cassé, volé, pillé » que voulais-tu raconter, est-ce que tu parles d’une effraction que tu aurais vécue?
Moi on m’a jamais vraiment cambriolée au sens propre du terme, personne n’est venu dans ma maison, voler ma télé mais c’est une métaphore pour parler tout simplement de notre maison qui est notre corps.
« Mon corps souillé » est une expression qui nous a particulièrement marquées. De quoi parles-tu exactement?
Je pense que malheureusement une femme, depuis toujours, et encore aujourd’hui, est confrontée à de multiples agressions sexuelles que ça soit juste le regard de quelqu’un, les mots de quelqu’un, le toucher et plus encore […] et notre corps dans tous les cas est souillé. Moi j’ai pu être souillée par un ancien petit ami par exemple. Ca peut être son propre parent...Je ne parle pas forcément de viol ou d’inceste mais aussi des paroles. Elles sont parfois aussi fortes que les actes. Et ça, ça laisse des traces.
Quand tu chantes « Leurs mains ont glissé sur ma peau et leurs lèvres ont mouillé ma bouche crispée » Qu’est ce que tu veux nous dire?
Là on est dans la description physique de ce que j’ai pu vivre moi même; en l’occurrence une agression un peu violente.
Tu parles beaucoup de tout ça, de ton corps, de sexualité. Est-ce que le mouvement #metoo ou encore l’affaire Polanski font écho chez toi et est-ce que tu t’en inspires pour tes textes?
Alors dans ma chanson, en vrai pas du tout! En réalité ce que j’écris, je l’écris purement égoïstement en parlant de moi. Après, ça peut parler à d’autres femmes et pas que. Mais ce n’est pas ça qui va me faire dire «Alors tiens, moi aussi je vais libérer ma parole». Pas du tout. Je pense qu’on est pourtant sur deux sujets qui se corrèlent, je ne dis pas le contraire mais en même temps qui n’ont rien à voir. Je fais ça en ce moment, et en parallèle il y a toutes ces affaires...Ok, mais ça n’a pas de lien. En revanche, ça y fait écho, évidemment.
Un moment, tu dis aussi « C’est jamais de leur faute aux loups, on n’a qu’à pas être bonne »...Tu penses que femmes et hommes ne sont pas égaux devant la justice? Ça t’est déjà arrivé d’être confrontée à une situation embarrassante et d’avoir l’impression d’être l’accusée alors que tu étais la victime?
Moi, je n’ai jamais été jusqu’à aller devant la justice. Parce que pour moi, c’est un peu trop compliqué, un peu trop intime. Mais je me souviens par exemple que la personne m’avait dit « Bah oui, mais c’est de ta faute un peu. Tu n’aurais pas dû faire-ci, tu n’aurais pas dû faire-ça...» Et du coup là, le gars retourne la situation et d’un coup, ça devient de ma faute quoi...Mais ça, que ce soit dans les violences sexuelles ou tout autre forme de violence, en général, la personne qui les commet, si elle n’est vraiment pas saine d’esprit, elle retourne la situation.
Retour à la musique. Où est-ce que tu te vois dans 5 ans? Est -ce que tu as des rêves de carrière ou bien la musique reste un divertissement à côté de ton activité principale?
Vraiment, je sais pas si je peux dire que c’est un divertissement. C’est peut être plus un exutoire. Ensuite, je n’ai pas de «rêve de carrière» parce que je n’arrive pas à en avoir. Des nénettes qui chantent avec leur guitare-voix il y en a dix mille, je ne vais certainement pas aller chercher à me faire particulièrement connaitre là-dedans. Après j’aimerais enregistrer mes sons pour toucher un peu plus de monde […] mais je suis plus en mode «On verra ce qu’il se passe». J’aimerais que beaucoup d’oreilles puissent les entendre...Tout simplement.
Swanne Mondésir et Océane Pitre
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REPORTAGE PHOTO. UNE BREVE HISTOIRE DU CHANNEL
A travers une promenade sur les lieux de la scène nationale de Calais, nous avons retracé une histoire en images d’un lieu culturel insolite.
En 1911, la ville de Calais ouvre ses abattoirs.
En 1994, à l’occasion de l’inauguration du tunnel sous la Manche, la scène nationale du Channel s’installe provisoirement dans les anciens abattoirs pour préparer la première édition de Jour de Fête à Calais, manifestation artistique, festive et populaire.
En 2000, le Channel inaugure sa première salle de spectacle, le Passager, conçue par François Delarozière. Des gradins entièrement sculptés, des airs d’art nouveau, une régie aux allures fantastiques. La salle fait sensation auprès des visiteurs.
En 2007, le Channel, réhabilité par les architectes Patrick Bouchain et Loic Julienne, se dévoile et fête la 5ème édition de la manifestation artistique, festive et populaire Feux d’Hiver, pour imaginer des jours tout feu tout flamme, libres, fraternels et poétiques. Du matin au soir, du 27 au 31 décembre, les murs du lieu vibrent au rythme des spectacles et s’ornent de jeux d’ombres féeriques.
En 2008, c’est la première édition de la manifestation Liberté de séjour : pendant deux semaines et trois week-end, une compagnie, le théâtre des Ariette, est invitée à s’imprégner des 14.000m2 du Channel, pour inventer et y faire vivre une manifestation artistique humaine et inattendue.
En 2009, la librairie Actes Sud, le bistro et le restaurant les grandes Tables ouvrent leurs portes et élargissent le panel des usages quotidiens du Channel. Espaces indispensables de rencontre, de découvertes littéraires et gastronomiques, ils contribuent au lieu de vie artistique, accueillant les petits comme les grands, tout au long de la journée et les soirs de spectacle.
Autrefois le château d’eau des abattoirs, le belvédère embarque aujourd’hui les promeneurs le long de son escalier métallique haut de 20m, -dessiné par François Delarozière et construit par la compagnie La Machine-, à la découverte d’un panorama sur le site du Channel, la ville de Calais et plus loin encore les beaux jours.
Anasthasia Barbe, Swanne Mondésir et Mathilde Thomas
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