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Pieuvre #1
Pieuvre - La Flaque
this is me trying - Taylor Swift
Everybody's gonna learn sometines - Beck
Nue - Clara Lucianni
Avant que je n'oublie - REYN
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Un souvenir de soleil pour oublier la pluie.
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Apparition
Assise dans un fauteuil, elle regardait le soleil achever lentement sa descente. Depuis combien de temps était-elle là ?
Cela faisait longtemps que le temps avait perdu son sens, de toute façon. Il n'était plus représenté que par des soleils qui se lèvent et qui se couchent, laissant place à des lunes qui apparaissent et disparaissent.
Ce temps sans aucun sens avait d'ailleurs fait disparaître beaucoup de choses. Les souvenirs s'étaient étiolés. Ne lui restaient maintenant plus que des bribes d'images. Un dîner joyeux et agité de rires, un enfant qui court dans le jardin. Un sourire, si beau et si tendre – mais à qui appartenait-il ?
Elle avait perdu peu à peu ces souvenirs, des autres et d'elle-même, des lieux et des sentiments. Il ne lui restait alors qu'un temps infini, une succession de soleils et de lunes, d'hivers et d'étés, sans qu'elle ne comprenne plus ce qu'elle faisait ici, dans cette maison.
Elle se disait qu'elle avait dû vivre là. Qu'elle était enchainée à cette maison, prisonnière, ne pouvant se déplacer que dans cet immense cercueil, sans but et sans échappatoire.
Sa seule distraction, c'étaient ses habitants, qu'elle voyait défiler au fil du temps. Des personnes qui s'installaient, qui vivaient, et qui partaient.
Elle les observait. Avec curiosité. Parfois avec ce qu'elle se rappellait être de la tristesse. Ou de la colère. Ces sensations se succédaient – car elle avait constaté qu'elle se pouvait plus ressentir qu'une émotion à la fois.
Elle avait d'ailleurs fait peur à certains habitants de cette maison. Certains avaient même fui, effrayés par la vaisselle qu'elle avait brisée au sol, les coups qu'elle avait donnés aux murs, les meubles qu'elle avait renversés. Les voir vivre sans pouvoir y participer l'avait mise dans une rage puissante, destructrice. Elle s'était alors dit : « Ça y est ! Ils me voient ! »
Mais ils ne la voyaient pas. Ils ne voyaient que les objets brisés. Elle avait parfois savouré de les faire hurler. « Si vous ne me voyez pas, alors laissez-moi seule ! Allez-vous en ! » leur criait-elle, sans qu'ils ne l'entendent jamais.
Elle avait un temps préféré la solitude à ce théâtre de vie. Mais la solitude s'étirait, les souvenirs disparaissaient, et il ne lui restait plus qu'à observer les soleils et les lunes se succéder, dans la poussière et les grincements de cette maison vieillissante.
De nouveaux habitants étaient alors apparus - très différents des précédents, ce qui lui avait laissé penser que beaucoup de temps s'était écoulé. Le soulagement qu'elle avait ressenti en les voyant s'installer lui fit jurer de ne plus jamais se mettre en colère. Elle ne voulait plus être seule, même si elle ne pouvait qu'observer.
Et c'est ce qu'elle avait fait. Elle avait vu cette famille grandir et s'agrandir. Les bébés marcher et courir, les enfants jouer et rire, les parents gronder et s'embrasser. La vie s'était écoulée devant ses yeux, et elle en savourait chaque moment. Elle veillait sur eux, même si elle ne comprenait pas toujours leurs tristesses et leurs colères - ses propres souvenirs s'étant effacés depuis longtemps. Mais ils étaient si fascinants, si bruyants, et plein de vie.
Les enfants avaient grandi, et quitté la maison. Ils étaient revenus, plus vieux, avec épouses, maris, et enfants. Quand ils repartaient, la maison redevenait silencieuse, et leurs parents s'attristaient un peu, elle le voyait bien – comme elle. Ils vieillissaient, se ridaient et se courbaient. La vie était plus lente, mais elle restait douce, elle le voyait bien.
C'est lui qui était parti en premier. Elle l'avait vu tomber, la main sur la poitrine, dans un râle de douleur. Elle voulut avertir sa femme, elle avait crié, mais on ne l'entendait pas. Alors elle avait cogné contre le mur, pour la faire venir plus vite. Il était parti, entouré de beaucoup de monde. Et c'est la dernière fois qu'elle le vit.
Après une succession de monde et d'agitations, de murmures et de sanglots, la maison avait retrouvé son calme, laissant la vieille femme dans le silence. Elle la vit vieillir encore un peu plus, marcher plus lentement, et de moins en moins sortir de la maison.
Elle lui tenait alors compagnie, même si on ne la voyait pas, et elle l'observait, cherchant sur son visage des traces de solitude dans cette maison silencieuse. Elle la regardait s'asseoir dans son fauteuil et contempler le jardin. Un voile, qu'elle n'arrivait pas à identifier, passait parfois dans son regard, mais il disparaissait aussitôt, et ses yeux reprenaient vie.
Après plusieurs soleils et plusieurs lunes, la vieille femme ne quitta plus son lit. Ses enfants, parfois accompagnés de leurs propres enfants, passaient plus souvent encore, pour s'occuper de leur mère et de la maison. Mais la vieille femme dormait de plus en plus souvent, et de plus en plus longtemps.
Elle l'avait veillée jusqu'au dernier instant, une nuit où la lune était haute et claire, écoutant sa douce respiration se transformer en murmure, puis s'évaporer. Elle fut alors envahie par une vague de tristesse, sans trop savoir l'expliquer, sans trop comprendre ce qu'elle symbolisait.
Le silence était revenu. La solitude aussi. Les meubles se recouvraient d'une fine couche de poussière, la maison grinçait. Et elle avait pris la place de la vieille femme dans le fauteuil, à observer, dans une longue torpeur, le jardin, les soleils, et les lunes.
Le soleil était réapparu lorsqu'elle entendit au loin la porte d'entrée s'ouvrir. Des voix. Des petits pas courir dans le couloir. Elle regarda la porte du salon s'ouvrir, laissant apparaitre un petit enfant pendu à la poignée. Il s'arrêta, regardant le fauteuil. La regardant.
« Vous êtes qui ? » demanda-t-il.
Elle resta assise, à le regarder, ne comprenant pas bien la question. Il lui parlait ? Il la voyait ?
« Théo, qu'est-ce que tu fais ? » dit une voix dans le couloir.
L'un des enfants qu'elle avait vu grandir apparut à son tour.
« Viens nous aider, dit-il à son fils, nous avons encore plein d'affaires à sortir de la voiture. »
« Papa, j'ai vu une dame dans le fauteuil de Mamie ! »
Son père regarda le fauteuil en fronçant les sourcils.
« Une dame ? Arrête de raconter des bêtises, et viens nous aider. On doit encore ranger certaines affaires de Mamie avant de nous installer. »
« Mais je te jure ! Elle était assise là, dans une robe blanche et pleine de dentelles, et ... »
La voix du petit-garçon diminuait alors qu'il suivait son père dans le couloir. Elle resta immobile, jusqu'à sentir une larme couler sur sa joue. Pourquoi, elle ne le savait pas. Mais elle finit par quitter le fauteuil, afin d'observer les nouveaux habitants s'installer.
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« Féministes du monde arabe »
(Première publication en avril 2016)
En février dernier, je suis allée à une rencontre organisée à la librairie 27 rue Jacob, à l’occasion de la sortie du livre Féministes du monde arabe, de la journaliste Charlotte Bienaimé. Elle était accompagnée de Feriel Ben Mahmoud, réalisatrice, et Shahinaz Abdel Salam, blogueuse et auteure égyptienne. Tout ce qu’elles y ont raconté était passionnant, et je voulais absolument en faire un article. J’ai trainé, mais le voilà enfin.
Pour beaucoup de personnes (et il me semble que c’est également le cas de certaines féministes), le féminisme n’a qu’une seule vérité, un seul visage. Pourtant, que ce soit en France ou dans le reste du monde, rien n’est plus faux : le féminisme est un courant de pensées, il est donc varié, dans sa conception comme dans son combat. Quel est donc le visage du féminisme arabe ?
D’abord, il est ancien. Feriel Ben Mahmoud, dans son documentaire La révolution des femmes - Un siècles de féminisme arabe, a retracé son histoire. « C’est un sujet très méconnu en France, et par les Arabes eux-mêmes. Les grandes figures du féminisme arabe existent depuis un siècle ». Elle nous apprend ainsi le nom de Tahar Haddad, un Tunisien qui dans les années 20 prônait que l’égalité homme-femme, l’égalité de l’héritage, l’abolition de la polygamie, du voile, … « des choses qui aujourd’hui encore ne sont pas légalisées, même en Tunisie ». Elle parle aussi de l’Egyptienne « Houda Sharawi, première féministe arabe qui a retiré son voile en public ». Un mouvement né au sein des pays arabes, et non pas importé d’Europe, et mêlé aux combats anti-coloniaux. « Ces gens luttaient contre le colonisateur français ou britannique, et avaient en même temps conscience qu’il fallait absolument libérer les femmes et d’accéder à la modernité ». Mais l’histoire, la guerre, la géopolitique, le retour des conservateurs et des religieux, ont contrecarré ces projets. Un cheminement indispensable à comprendre, d’après la réalisatrice, « des tournants qui ont fait qu’il y a pu avoir des avancées, pourquoi on est pas allé jusqu’au bout, et puis une régression ».
Les nouvelles technologies ont libéré la parole des citoyens, et des citoyennes. Shahinaz Abdel Salam a ainsi créé son blog en 2005, « un moyen d’avoir ma liberté d’expression, de m’exprimer comme femme, comme Egyptienne ». Un outil essentiel sous le régime de Moubarak dont les lois et les décisions étaient « décoratives ». « Nous étions dans les rues, harcelées, des femmes battues, mariées ou pas, des femmes toujours sous oppression. Et il y avait, et c’est toujours le cas malheureusement, un discours religieux très dur pour les femmes, et qui était contre tout ce qui n’était pas homme musulman ». Puis sont venues les révolutions, en 2011, durant lesquelles « il y avait des centaines, des milliers de femmes » dans les rues. Libération de la parole, et libération de l’esprit. « Beaucoup de filles depuis ont commencé à retirer leur voile, et elles se sont posées la question : 'mais pourquoi j’ai mis le voile ?'. C’est un choix pour les femmes, mais ce qui était intéressant, c’est qu’elles se sont posées la question. Il y avait déjà cette liberté de choix, la liberté de se demander pourquoi ».
Féminisme et voile : la grande obsession
C’est bien un élément qui nous obsède, nous. Le voile, image de l’emprisonnement de la femme, un symbole visible de l’oppression. Sauf que …
D’abord, Shahinaz explique que la connotation religieuse n’est pas toujours évidente. « Ce n’est pas du tout religieux en Egypte, c’est un costume de la société ». Une façon d’être comme les autres. Mais aussi une « pression familiale ». Un poids de la religion qui reste pour elle « le grand obstacle » : « l’interprétation, les discours religieux, qui viennent d’autres pays comme l’Arabie Saoudite ou Daesh … je ne sais pas comment changer ça, mais j’ai de l’espoir avec les générations qui vont arriver ».
Mais le voile a plusieurs facettes. Car il n’empêche pas d’être féministe. C’est ce que Charlotte Bienaimé, en allant à la rencontre de toutes ces femmes, a pu découvrir : « Ce que je trouve intéressant par rapport à la religion, c’est que chacune a des positions différentes. On peut être voilée et féministe, voilée et pour la laïcité, on peut être non voilée et soutenir les féministes voilées, et puis on peut changer l’interprétation sans rejeter la religion. Je voulais essayer d’aller au-delà des stéréotypes, d’une part des stéréotypes de la femme voilée, soumise, qui ne se battrait pas, mais aussi des stéréotypes d’une société qui ne pourrait bouger, et de l’homme arabe qui serait forcément machiste, forcément intégriste. Je pense qu’il faut aussi faire entendre les différentes voix ». Casser les stéréotypes et montrer qu’une femme peut choisir de se voiler, en accord avec sa religion, tout en ayant conscience des droits à acquérir et du combat à mener. Un féminisme islamique, qui cherche aussi à démonter les discours religieux, en se plongeant dans les textes pour les réinterpréter. « J’étais intéressée par le féminisme islamique, raconte Shahinaz. Avec d’autres femmes, on a essayé d’interpréter, et l’interprétation féminine était différente ». Le seul bémol, c’est qu’elle n’a pas été très convaincue : « J’ai passé un peu de temps avec ces femmes, j’ai essayé de faire des choses avec elles, mais je trouve que le texte a un problème. Je trouvais qu’on essayait de se voiler la face. Mais je respecte ce travail bien sûr ».
Le féminisme, ou les féminismes, répondent aux mêmes mécanismes, dans les pays arabes comme ailleurs : chercher, trouver ses propres moyens, ses propres combats, en adéquation avec son identité et ses convictions. C’est aussi cette liberté-là. « J’ai rencontré des féministes voilées qui ont des relations sexuelles avant le mariage et qui militent pour la légalisation de l’avortement, explique Charlotte. Il y a donc vraiment une diversité de points de vue et de façons de militer. On parle tout de suite de la religion et de voile, je pense que c’est important mais il y a d’autres questions qui sont importantes et dont on parle moins, parce que nous nous focalisons sur ça ».
La journaliste insiste aussi sur les « leçons » que ces femmes ont à nous donner : « Elles réfléchissent à une façon différente de militer dans leur pays, elles réfléchissent à leur histoire. Les pays ne sont pas les mêmes, il ne faut pas oublier ça : ces femmes se battent dans un contexte, et il ne faut surtout pas les regarder de façon surplombante comme on fait tout le temps. Il n’y a pas une seule façon d’être féministe, mais c’est plutôt contre l’injonction d’être féministe comme ça et pas autrement ».
« Comme ça et pas autrement » : comme  si nous étions forcément le modèle à atteindre, l’idéal de liberté que le monde nous envie. Une voie et une seule … ou pas. « L’accusation de vouloir ressembler aux Occidentales fait partie du débat, souligne Feriel. La question est alors de savoir si le féminisme est finalement universelle, comme les droits de l’homme, ou s’il y a une spécificité culturelle, et s’il faut prendre en compte la culture, la religion, et caetera. »
Combats féministes et conflits de génération
Puisqu’il y a des féminismes … il y a divergences sur les façons de combattre. C’est en tout cas ce qu’a constaté Charlotte au fil de ses rencontres. « Ces jeunes femmes sont en train de renouveler les formules. Il y a la question du corps et de la sexualité qui reviennent énormément. Beaucoup de filles remettent en cause l’injonction à la virginité. Il faut une révolution sexuelle, il faut une égalité sexuelle entre les hommes et les femmes, et ça j’ai le sentiment que c’est en cours ». Sauf que la nouvelle génération n’est pas toujours en accord avec l’ancienne. « J’ai senti une envie de faire différemment, même dans l’organisation. Par exemple, beaucoup de jeunes féministes me disaient qu’elles ne voulaient plus d’actions hiérarchiques, un peu lourdes, où les décisions sont longues à prendre. Elles voulaient quelque chose de plus démocratiques. Je ne dirai pas qu’il y a un conflit de générations, mais une volonté de renouveler les formes de lutte. Concernant les problématiques aussi. Les anciennes sont encore sur des questions de lois, et les jeunes femmes vont plutôt dire ‘oui, nous aussi on veut changer tout ça, mais pour l’instant il faudrait se battre contre le harcèlement sexuel dans la rue, et puis on voudrait se battre parce que le soir on peut pas sortir et on peut pas aller aux réunions féministes parce qu’il y a un couvre-feu, …’ »
Des combats pragmatiques, en lien avec les oppressions quotidiennes. « Elles vont être un peu moins dans l’idéologie, et plus dans l’action, parce qu’il y a urgence ».
L’exemple de ce pragmatisme est le combat pour l’avortement. « Dans le monde arabe, le seul pays où l’IVG est légal c’est la Tunisie, depuis 1973, explique Feriel. Au départ ce n’est pas si tabou que ça, même si le contexte actuel n’est pas très favorable : la religion musulmane est beaucoup moins stricte que dans la religion chrétienne. Dans la religion musulmane, ils disent que le souffle de la vie n’apparait qu’à deux ou trois mois. Mais le vrai problème, c’est qu’il y en a des centaines de milliers que se font en toute illégalité. »
L’avortement pose la question de « la manière de militer », selon Charlotte. « Individuellement les féministes sont pour. Mais publiquement, elles ne veulent pas revendiquer ce droit maintenant parce qu’elles estiment que stratégiquement, si elles demandent le droit à l’avortement libre de toutes conditions, elles n’auront pas autre chose et vont bloquer les discussions ». Elle parle alors de jeunes féministes algériennes qui, dans ce contexte, ont décidé d’aider des jeunes femmes à avorter de façon illégale, malgré les dangers que ça comporte.
C’est toujours ce pragmatisme qui fait que ces mêmes jeunes femmes accompagnent aussi des filles pour des hyménoplasties - la reconstruction d’hymens. Et la journaliste évoque ce témoigne de la jeune féministe algérienne : « Elle dit ‘oui je suis féministe, et je vais aider des femmes à se mentir à elle-même, à mentir à leur futur mari …’. Elle est partagée, mais elle dit ‘si pour cette femme c’est une façon de se sauver, de pouvoir être plus libre, on va la laisser tranquille, eh bien je le fais. Par contre je discute beaucoup avec elle avant parce que je ne veux pas qu’elle renie ce qu’elle a été, ce qu’elle veut être, je ne veux pas qu’elle oublie ce qu’elle a fait, qu’elle n’ait pas avoir honte de ce qu’elle a pu vivre avant le mariage’ ».
Une guerre loin d’être terminée
Faire avec les situations, aider, et défendre droits et liberté. Le programme est chargée. Beaucoup reste à faire. Espoir ? Oui, pour Shahinaz, malgré une oppression de plus en plus forte. « C’est très violent aujourd’hui, il y des disparitions forcées, il y a plein de femmes en prison, harcelées, … Ils tuent, ils torturent, … Ils veulent nous contrôler physiquement. Mais malgré tout ça, ils ne peuvent pas contrôler l’esprit des Egyptiens et des Egyptiennes. C’est en marche, c’est quelque chose qu’ils ne peuvent pas stopper, et je pense qu’ils vont tomber tous seuls ».
Un espoir que confirme Feriel : « Après 2011 a démarré une nouvelle période. Elle va peut-être durer vingt ans, trente ans. C’est une phase de l’histoire, mais c’est une nouvelle phase. Il y aura sûrement des reculs, des rentrées difficiles, mais il s’est vraiment passé quelque chose ».
L’espoir du temps, de l’évolution, de la progression lente mais sûre des nombreux combats à mener. Un espoir qui porte ces nouvelles générations. Charlotte termine en citant « une jeune Algérienne qui m’a dit ‘nous ne verrons peut-être pas le pouvoir des femmes, mais j’y crois. De toute façon, si je ne suis pas optimiste, je ne continuerai jamais’ ».
A écouter :
L'émission Nasawiyat de Charlotte Bienaimé - France Culture
Eté 2014 - Les nouvelles féministes du monde arabe
Eté 2015 - Les nouvelles féministes en France
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Outlander : le final du malaise
(Première publication en octobre 2015)
J’ai regardé la première saison de Outlander un peu sur le tard. Ayant entendu que c’était pas mal, je me suis lancée.
C’était effectivement pas mal : j’ai maintenant envie de visiter l’Ecosse, et malgré les longueurs et quelques niaiseries, j’avais envie de connaitre la suite de l’histoire. Et puis surtout, il y a Sam Heughan, alias Jamie, que l’on voit torse nu voire nu la moitié du temps.
Je suis donc tranquillement arrivée à la fin de la saison, suivant les péripéties des deux héros. Et là, ce fût le drame.
Attention, je vais à partir d’ici spoiler à fond, puisque je ne peux pas en parler sans décrire exactement ce qu’il se passe dans les derniers épisodes. Si vous voulez la regarder, ne lisez pas, et revenez plus tard. Si vous ne voulez pas, sait-on jamais, ça pourrait vous intéresser. Si vous l’avez vu, je veux bien votre avis, n’hésitez pas à commenter.
Avec les deux derniers épisodes, j’ai eu l’impression de basculer dans un délire complètement en décalage avec le reste de l’histoire. Vraiment, la seule phrase qui me venait était : « Mais qu’est-ce que c’est que ce délire ? »
Il faut d’abord que je vous situe l’histoire et les trois personnages principaux. Nous avons ainsi :
Claire, jeune anglaise vivant dans les années 1945, qui se retrouve projeter à cause de pierres druidiques dans l’Ecosse du XVIIIème siècle, à l’époque d’affrontements entre les Anglais et les Ecossais ;
Jamie, jeune noble écossais avec qui elle doit se marier pour être protégée et dont elle est finalement follement amoureuse (le destin fait bien les choses n’est-ce pas ?) ;
et Jake Randall, capitaine de l’armée anglaise (et, soit dit en passant, ancêtre du mari de Claire dans son époque), un véritable psychopathe qui dès le premier épisode manque de violer Claire (une première fois, car il récidive), et qui avait précédemment massacré Jamie à coups de fouet, lui laissant des cicatrices impressionnantes sur son (incroyable) dos. L’ennemi, donc.
On apprend, au détour d’un épisode, qu’avant de le punir sur la place publique, Randall avait proposé à Jamie un arrangement peu conventionnel, et qu’en échange, il le laisserait partir (il voulait le sauter, quoi). J’étais déjà un peu étonnée de cette révélation, j’aurais dû me méfier.
Dans les derniers épisodes, Jamie se fait capturer par les Anglais, et est finalement sauvé de la potence par … Jake Randall. Qui l’enferme dans un cachot humide dans les tréfonds de la prison.
Et c’est là que le « délire » commence. Le téléspectateur a le droit à quasiment une heure et demi, sur deux épisodes, de tortures psychologiques et physiques, puisque Jamie subit plusieurs viols durant toute une nuit. Il est sauvé et sort de la prison par ses compagnons, mais est détruit au point de vouloir se donner la mort.
Sympa non ? On part d’une histoire fantastique à l’eau de rose (avec quelques duretés de la vie de l’époque mais bon ça va quand même), et on tombe dans un scénario hyper glauque dans lequel le héros est soumis à un psychopathe sadique qui lui fait subir les pires horreurs.
Et je me suis retrouvée envahie d’un immense malaise.
Le dernier épisode est donc consacré au désespoir de Jamie, entrecoupé par les scènes du viol qu’il a subi (je vous avoue, j’ai avancé un peu, suffisamment pour comprendre un minimum, mais je n’avais pas envie d’assister à ça). On voit la violence physique, la violence psychologique qui brise peu à peu la victime. Il parle de son dégoût, de sa honte, de sa culpabilité. Il parle même, car c’est le « secret » qu’il révèle à Claire et qui fait qu’il veut mourir, qu’un instant il a « aimé ça » (ce qui influe d’autant plus sur la culpabilité).
Lorsque l’on s’intéresse un peu à la question du viol et tout ce qu’il entraine (merci le féminisme), ce discours raisonne un minium. Les témoignages des victimes que l’on peut lire, les ressors psychologiques, les réactions physiques, raisonnent, et c’est, je pense, ce qui m’a le plus choqué. C’est un sujet délicat, sensible, qui est déjà peu compris par la société aujourd’hui, et qui est balancé dans le dernier épisode d’une série, qui est exposé, filmé sans fards, et qui ne trouve comme réponse que Claire qui dit à Jamie (en gros) : « Tu ne pensais qu’à survivre, et puis ne meurs pas sinon je meurs avec toi ».
Le malaise était peut-être le but recherché. On ne peut qu’être écoeuré par un tel acte, et on se le prend en pleine face. Il est décortiqué lentement mais sûrement, et nous met face à l’horreur que représente le viol. Mais je ne comprends tout simplement pas : pourquoi inclure un tel drame dans une telle histoire ?
Outlander est issu d’une saga littéraire (Le Chardon et le Tartan en France) de Diana Gabaldon. Je n’ai pas lu les livres (j’en avais l’intention, mais finalement, je n’ai pas très envie), mais je suppose que les scénaristes ne seraient pas permis une telle digression. Je suppose donc que c’est dans le livre. Et je ne comprends toujours pas. Pour moi, c'est l’auteure a fait le plus preuve de sadisme, car ce « rebondissement » n’a rien à faire dans l'histoire : c’est gratuit. Qu’est-ce que cela apporte au personnage ? Etait-ce pour renforcer l’idée du « couple maudit » ? Pour briser un personnage et montrer sa reconstruction ?
J’ai trouvé ça violent, j’ai trouvé ça déplacé, et j'ai trouvé ça inadapté. Trop sensible et trop cruel pour être abordé de cette façon, trop bâclé pour être un minimum compris. Et je trouve ça profondément triste. Et tout cela me plonge dans l’incompréhension.
Tout ceci n’est bien sûr que mon avis et mon ressenti. Mais j’ai véritablement été dérangée par cette tournure de l’histoire. Je m’interroge : vais-je regarder la suite ? Pour l’instant, je n’en ai pas envie.
N’hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé. Je suis peut-être à côté de la plaque. Je perçois peut-être mal le sujet. Je cherche peut-être le mal où il n’est pas. Mais comme mon malaise ne s’est pas dissipé, je me suis dit que c’était au moins trop violent pour moi.
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« Je veux que ton univers commence et se termine avec moi »
(Première publication en mars 2015)
J'ai. Lu. 50 nuances de Grey (les 3. Oui, je paye de ma personne).
J'arrive effectivement bien après la bataille. Les corps et les blessés ont déjà été ramassés, les tranchés sont vides, et chacun a déjà donné son avis un million de fois, sur les livres ou le film.
Mais comme je suis têtue, je vais quand même donner le mien.
Au départ, je n'avais pas du tout prévu de lire ces bouquins, qui me semblaient sortir du fond du fond du fond … de la littérature (mon instinct ne me trompait pas). Mais je suis tombée sur le storify de La Sale Garce, qui a livetweeté sa lecture de 50 nuances de Grey. Et je pleurais tellement de rire que je me suis dit que je passais à côté d'une bonne tranche de rigolade.
Je me suis donc lancée dans la palpitante épopée de Cricri et Nana. Le premier tome a effectivement été une source de fous rires. Le deuxième encore un peu, mais je perdais déjà de l'endurance. Le dernier a été un supplice interminable.
J'ai beaucoup roulé des yeux, j'ai soupiré (d'ennui hein, uniquement d'ennui), j'ai ri … et j'ai froncé des sourcils.
Je vous expose mon analyse, avec des citations par ci par là à l'appui, parce qu'il faut bien que vous rigoliez un peu aussi.
Twilight … avec du sexe
L'histoire d'amour de Cricri et Nana a été vue 50 (nuances de) fois. Elle, une jeune fille douce, innocence, vierge, qui sous-estime sa beauté et son pouvoir de séduction, mais qui reste intelligente (constat à nuancer : en fait, Nana est une cruche !) et un peu cultivée (mais uniquement en littérature romantique britannique du XIXème siècle, évidemment). Lui, un homme beau, séducteur, riche, ténébreux, avec une aura magnétique mais … laissant une impression de grand danger. Ooouuuuuuh !
Mais la jeune fille innocente est attirée par lui comme un moustique pas la lumière. Il la prévient, parce qu'il est conscient d'être un homme dangereux. Mais aucun d’eux ne peut résister à l'AMOUR.
C'est d'une banalité sans nom : c'est Twilight. La seule différence, c'est que ce cher Christian Grey ne brille pas au soleil. L'amour plus fort que tout, que les différences, que le danger, que la souffrance … Un cliché que l'on nous vend depuis la nuit des temps. L'auteure a sûrement cru pouvoir le planquer derrière son trip SM : raté.
Ah si, il y a une autre différence : la chasteté contre la débauche de sexe. Là où les lecteurs de Twilight avaient dû se contenter d'une unique scène, dans 50 nuances de Grey, c'est la débandade. C'est le but, vous me direz. Mais à force, ça peut donner envie de se tourner vers l'abstinence.
« Pour le fisting, d'accord, on laisse tomber. En revanche, j'aimerais vraiment t'enculer Anastasia. »
Ces gens feraient mieux de vivre nus
Effectivement, dans un bouquin de cul, il faut … du cul. Enrobé d'amour quand même (c'est américain), mais on en frôle l'overdose. Je leur conseillerais même d'arrêter de s'habiller, on arrêterait de lire pendant des milliers de pages qu'ils se déshabillent.
Parenthèse vestimentaire : Cricri est doté d’un don génial : il « désintègre » les culottes. Soit cet homme possède des rayons laser, soit Nana porte des culottes en papier. Mais c’est une spécificité à noter. Parenthèse close.
L'auteure croit visiblement être révolutionnaire en incorporant (ou en tentant d'incorporer) des codes ou pratiques sadomasochistes. Et pourtant, difficile de révolutionner le sexe. Les scènes se répètent et ne changent que de peu. Ah ils changent d'endroits ; mais sinon …
Sans surprise, Anastasia Steele est une machine à orgasmes, dès sa première fois avec Cricri. Mais en même temps, Cricri est un « dieu du sexe », alors il sait taper où ça fait mal (haha). La jeune femme ne connait pas son corps, mais lui OUI.
Les dialogues restent le plus savoureux. Ils ruinent la moindre excitation possible, mais ils vous garantissent de franches rigolades, quand le « dieu grec » balance du « Jouis pour moi, bébé » (oui, parce qu’Anastasia jouit automatiquement quand il le lui demande) ou du « Et maintenant, je vais te baiser à fond ». Yeah !
L’art des métaphores filées, oxymores ou autres comparaisons
Pour rythmer cette vie sexuelle déchaînée et apporter un peu de poésie, l’auteure  a souhaité démontrer tout son talent littéraire en utilisant des expressions imagées. Son inventivité va au-delà de tout ce que j’ai pu lire jusqu’à maintenant.
Voici un intermède Citations !
« Parfois, tu es tellement inaccessible, telle une île au milieu de l’océan »
« L’artiste commence à chanter et sa voix m’enveloppe telle une écharpe en soie »
« Je suis toujours comme Icare volant trop près de son soleil »
« Une pièce comme un utérus » (celle-là est la plus magique, à mon humble avis)
« Cette voix masculine, sucrée comme du caramel fondant »
« Kate sourit comme un chat qui vient de manger un canari »
Etc, etc. Du grand art. Oui, j’ai beaucoup soupiré.
« Fondamentalement, Christian, c'est la joie que tu éprouves à me faire du mal qui est difficile à gérer. »
Saloperie de bonnes femmes
Entrons dans le vif du sujet, celui qui fâche. Celui qui me fait déplorer que cette daube se soit vendue à plus d’un million d’exemplaires.
Christian Grey fait donc fantasmer au moins un million de femmes parce que c’est un homme blessé. Une âme torturée qu’une jeune femme, l’amour de sa vie, arrive (soit disant) à guérir. Parce que c’est ça, l’amour. C’est ça le rêve : si vous trouvez le véritable amour, il changera, grâce à vous, et la vie sera merveilleuse.
Sauf que l’on part de loin (et que c’est faux, il ne change pas). Christian Grey a eu une enfance malheureuse, avec une mère droguée et négligente (« la pute camée », charmant n’est-ce pas) et un homme qui l’a maltraité. Enfance et adolescence difficile, jusqu’à ce qu’une femme plus âgée lui mette le grappin dessus et l’initie à ces pratiques « perverses ». Encore une bonne femme tiens, qui vient briser ce pauvre garçon. Puis Christian Grey prend le dessus et devient dominant. Par plaisir sexuel, mais pas que : « Je suis un sadique Ana. J’aime fouetter les petites  brunes comme toi parce que vous ressemblez toutes à la pute camée, ma mère naturelle. Je suis sûr que tu peux deviner pourquoi. »
Se venger de sa mère, mais c’est bien sûr. Et le mal qui a pourri Christian Grey vient donc de deux femmes.
Heureusement qu’Anastasia Steele arrive pour le sauver. Mais elle n’est pas comme les autres femmes qu’il a connues : elle est vierge et pure, immaculée, innocente, sans expériences … Elle est à façonner. Ce n’est pas une femme de caractère qu’il cherche, pas une femme indépendante et maîtresse de sa vie : il lui faut une blanche colombe fragile et … A garder en cage. Il trace son téléphone pour savoir où elle est (je vous jure), il n’est vraiment pas content qu’elle travaille (donc il achète la société pour pouvoir tout contrôler), il rechigne à ce qu’elle sorte, quand elle désobéit (non non, pas de guillemets) il entre évidemment dans une colère noire, colère qu’elle craint à chaque instant de déclencher, et il veut la punir. Lui faire mal. Pas par jeu sexuel uniquement. Et le clou du spectacle (attention, spolier) est l’idée qu’il se fait du mariage : il la demande en mariage pour être sûr qu’elle ne pourra jamais partir. Le parfait prince charmant, n’est-ce pas ?
Le problème de ce livre, c’est qu’il nous ramène à un modèle tellement rétrograde qu’il serait étonnant qu’Anastasia Steele puisse voter. Le problème de ce livre, c’est qu’il véhicule le schéma d’une femme soumise (constamment) face à un homme dominant (constamment) qui n’accepte pas la contrariété. Moi président Le problème de ce livre, c’est qu’il serait normal d’accepter toutes les violences d’un homme et son contrôle, au nom de l’amour. Et le plus gros problème de ce livre, c’est qu’il fasse fantasmer autant de monde.
Il est terrible (mais pas si surprenant, finalement) de voir ces stéréotypes encore véhiculés aujourd’hui. Le jeu sexuel que l’auteure vend pour paraître moderne n’est là que pour cacher ce qu’elle véhicule en réalité : la soumission au nom de l’amour, la violence au nom de la passion.
Et moi, personnellement, ça me laisse un goût amer (voire de gerbe) dans la bouche.
A écouter : Descente d'organes féministe
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