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La Michaudière
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dahliamichno · 4 years ago
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Défi écriture 7/7: Avis sur 3 livres classiques
J’ai décidé de faire une semaine d’écriture. Chaque jour, je dois écrire au moins une page sur des sujets différents. Septième jour, aujourd’hui je vous parle de mes dernières lectures et de ma découverte 3 classiques.
L’achat d’une liseuse m’a considérablement changé la vie ! Je peux l’emporter partout, acheter des livres à n’importe quelle heure du jour et de la nuit sans sortir de chez moi, et j’ai recommencé à lire des livres « classiques » desquels j’étais un peu dégoûtée après être sortie du lycée (suis-je la seule ?). J’aimerais vous parler en particulier de trois livres classiques que j’ai découvert pour la première fois et qui ne m’ont pas laissé indifférente.
1. Dracula, Bram Stocker.
Sans mauvais jeu de mots, j’ai dévoré cet ouvrage ! J’ai aimé l’univers et l’ambiance du livre. C’est très sombre, beaucoup de choses se passent la nuit, soit dans la forêt ou sur le bord de mer (surtout sur des falaises), ce qui donne une ambiance un peu fantomatique et mystérieuse. C’est un roman épistolaire, nous n’avons que le point de vue des personnages et nous avançons dans l’histoire à leur rythme. Les personnages comprennent ce qui leur arrive au fur et à mesure de l’ouvrage. Toutes les clés ne nous sont pas données directement et le livre est vraiment bien rythmé. Et pour ceux qui s’attendent à une histoire d’amour (mon père le pensait) ce n’est pas le sujet du livre. Il y a des histoires d’amour entre les personnages mais l’intrigue du livre est autour du comte Dracula et des divers éléments qui touchent mystérieusement les personnages au fur et à mesure de l’histoire. Un très bon classique que je recommande.
2. Frankenstein, Mary Shelley
Frankensteinest une très belle leçon de philosophie sur l’humanité et la responsabilité de nos actes. C’est encore un ouvrage que j’ai adoré. Je dirai que le point négatif de cette histoire est qu’elle met du temps à se mettre en place, il faut bien attendre le premier tiers du livre avant que l’action commence vraiment mais passé ce premier tiers, vous n’êtes pas déçu ! Il y a de beaux dialogues qui nous font réfléchir, surtout sur la part humaine de la violence, du rejet, de la vengeance, de la responsabilité du créateur sur sa créature etc. et je suis sortie de cette histoire avec beaucoup de questions et un nouveau point de vue sur toutes ces questions. Ce livre n’est pas une histoire d’horreur d’un monstre hideux sans sentiments créé par l’humain, c’est une réflexion sur l’humain, sous une multitude de formes, et surtout sur la violence qu’il peut engendrer. Une lecture qui ne laisse pas indifférent, je recommande à 100% !
3. Voyage au centre de la Terre, Jules Verne
Passons sur une note plus négative, j’ai détesté ce livre. J’ai lu plusieurs ouvrages de cet auteur avant celui-là et je m’attendais à tellement de choses ! Ce livre m’a été survendu par Hollywood. Vous vouliez des dinosaures ? Des péripéties ? Une équipe de choc ? Rien de tout ça. Il y a vaguement deux chimères qui se battent, l’une perd donc il n’en reste plus qu’une, des poissons qu’ils pêchent qui datent des ères préhistoriques, et quelques fossiles. Je pense qu’on peut grossièrement diviser le roman en deux parties : la descente, et le voyage au centre de la Terre. La descente vers le centre de la Terre est très bien rythmée, mais arrivée à destination, c’est assez plat. Il se passe très peu de choses, ils arrivent face à une espèce de lac, se construisent un radeau et voguent. Sans vraiment plus. C’est assez superficiel, ce qui est assez étonnant quand on connait un peu le style de Jules Verne. Pour ce qui est des personnages il y en a 2 principaux : le savant « fou » et son neveu qui est aussi scientifique. Il y a une attitude qui m’exaspère dans le personnage du neveu, que nous pouvons voir beaucoup au cinéma aussi, c’est le fait qu’il s’évanouisse ou se blesse constamment. Je veux bien qu’il n’ait pas l’âme d’un aventurier mais là c’est presque enfantin et c’est assez insupportable. Donc déçue de ce classique, peut-être à cause d’Hollywood mais aussi parce-que ce n’est vraiment pas un si bon livre de la part de Jules Verne. Je ne le recommande pas du tout.
Dernier article de ma semaine d’écriture ! Merci de m’avoir lu ! N’hésitez pas à me faire vos retours. Je vous souhaite le meilleur et j’espère revenir ici plus régulièrement. Prenez soin de vous ! <3
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dahliamichno · 4 years ago
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Défi écriture 6/7: À ma place !
J’ai décidé de faire une semaine d’écriture. Chaque jour, je dois écrire au moins une page sur des sujets différents. Sixième jour, aujourd’hui je vous parle de mes études à l’Institut Polis et leur manière d'accompagner les étudiants.
Il y a quelques temps, j’ai écrit un article sur ma place en études de Théologie alors que je suis athée. Avec du recul, je peux dire que oui, j’étais bel et bien à ma place. J’étais passionnée par ce que je faisais et je suis heureuse d’avoir vécu cette expérience. Mais la Faculté de Théologie Protestante de Strasbourg (FTP) a une relation toxique avec ses étudiants, en n’entendant pas leur mal-être, en ne les complimentant jamais (un bon travail a toujours des défauts) et en leur disant que peu importe leur travail, il serait meilleur s’ils avaient travaillé plus. Je suis partie de cette ambiance pour me retrouver à l’Institut Polis (à distance), un institut de philologie et de sciences religieuses situé à Jérusalem, et jamais de ma vie je ne me suis sentie autant accueillie dans mon cursus scolaire. Tout le personnel, de l’administratif au corps enseignant était bienveillant. Je n’ai pas reçu une seule parole négative sur mon travail de toute l’année, que des encouragements. Parce qu’une erreur n’est pas fatale, elle est le fruit même de l’apprentissage. C’était le jour et la nuit par rapport à ce que j’avais pu vivre en Théologie. Pour exemple, ma professeure d’arabe classique détournait la phrase « mes élèves sont merveilleux » (en arabe évidemment) pour expliquer tous les phénomènes grammaticaux que nous voyions. Ou encore une des mes professeures d’arabe dialectal nous envoyait les résultats des examens et des devoirs par WhatsApp avec des stickers qui disaient « clever you », « bravo », « you’re the best ». Impossible d’être déçu de sa note après ça. À propos des notes, là où en France on habitue les élèves et les étudiants à faire attention aux notes et aux examens qui sont vécus comme des fatalités, à l’Institut Polis j’ai eu l’impression que les examens étaient secondaires. Ils sont importants évidemment, mais on en parle assez peu et ce qui compte pour les professeurs c’est surtout la participation en cours (en langues par exemple ça leur permet de savoir notre vrai niveau et pas celui à un moment T). Alors ne nous leurrons pas, l’Institut Polis est un petit institut, nous sommes entre 8 et 20 par cours, ce n’est pas comme des classes surchargées de l’Education Nationale. Donc la participation et l’individualisation et plus facile dans une salle de classe de l’Institut Polis que dans un établissement scolaire public français. Cependant, nous étions beaucoup moins en présentiel en Théologie et nous subissions quand même une forme de harcèlement moral de la part des professeurs sur notre travail. Suite donc à ces encouragements tout le long de l’année, je ne ressens pas le stress lié au travail personnel que je subissais à Strasbourg, mes camarades sont tous aussi bienveillants que le personnel, on s’entend tous bien même à distance et je me mets petit à petit à comprendre qu’il y a une façon saine de travailler, d’apprendre. L’Institut Polis développe sa pédagogie, nous avons donc des professeurs qui sont très attentifs à nous, à la manière dont on apprend, dont on retient. C’est aussi important de prendre cet élément en compte dans la comparaison entre l’Institut Polis et la FTP. Tous nos professeurs de langue à l’Institut Polis sont des pédagogues, et ils enseignent là-bas parce qu’ils sont pédagogues, alors que nos professeurs de la FTP sont « simplement » enseignants-chercheurs. Ils ne sont pas tous là pour faire de la pédagogie, ils n’ont pas tous étudié la pédagogie.
Grâce à l’Institut Polis, j’ai repris beaucoup confiance en moi. J’ai beaucoup appris sur ma manière de travailler et je ne remercierai jamais assez tous les professeurs et le personnel administratif qui sont là pour chacun de leurs étudiants à tout moment. Merci de me faire me sentir à ma place.
Merci de m’avoir lu ! J’ai hâte de vous faire d’autres bilans de cette expérience, j’ai encore beaucoup à vous dire sur l’Institut Polis mais je pense avoir fait le tour de ce sujet ici. N’hésitez pas à me faire vos retours. Je vous dis à demain pour le dernier article du défi si tout se passe bien, d’ici-là portez-vous bien ! <3
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dahliamichno · 4 years ago
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Défi écriture 5/7: Représentativité et seconds rôles
J’ai décidé de faire une semaine d’écriture. Chaque jour, je dois écrire au moins une page sur des sujets différents. Cinquième jour, aujourd’hui je vous parle de représentativité et des seconds rôles à l’écran.
Il y a quelques semaines, le film Cruella est sorti. Je l’ai vu deux fois tellement je l’ai aimé. Je l’ai trouvé quasiment parfait. Il y a des rebondissements, des surprises, des images magnifiques (costumes, maquillages, décors, coiffures …) et tous les acteurs sont bons dans leur rôle. Cependant, même si ce film est très bien réalisé, il reprend un schéma qu’on voit absolument partout à savoir : utiliser ses seconds rôles pour représenter des personnages qui ne sont pas blancs, minces, valide et hétéro. Est-ce une avancée ? Oui et non. Oui car par exemple les personnages d’Anita et Roger (respectivement les maîtres des deux parents dalmatiens) ne sont plus blancs. Ce qui est chouette, on a une plus grande diversité de carnation de peau sans que ça ait un impact sur l’histoire. Non, car le film nous offre aussi la fameuse représentation d’un unique personnage gros qui est simplement là pour faire des blagues ou être un peu stupide et crédule, que le lead est encore tenu par une actrice blanche (que Cruella soit blanche, noire, asiatique ou arabe ne change absolument rien à l’histoire), et qu’on peut penser que la communauté LGBTQI+ est représentée mais ce n’est pas dit, ni montré explicitement.
Le film Cruella n’est qu’un exemple, mais de manière générale les gros studios américains ont encore du mal à produire des films ou des séries avec une représentation correcte sans qu’elle en soit le sujet principal. J’entends par là par exemple avoir des parents homosexuels sans que l’homosexualité soit le sujet du film, ou avoir des personnages non-blancs, gros ou en situation de handicap en personnage principal sans que ce soit montré presque comme un de leur trait de caractère. De plus, toute la représentation passe en « quotas » dans les personnages secondaires, comme s’il y avait une liste de cases à cocher et qu’il fallait au moins un personnage de chaque catégorie. Alors il n’y a pas que du mal à ça, mais souvent cette technique va desservir les personnages qui n’auront au final pas vraiment de personnalité, et n’auront que pour eux ce trait. Ce sera alors encore le personnage principal blanc, mince, hétéro et valide, à qui le réalisateur n’aura pas donné plus de trait physique, qui aura une personnalité plus profonde et nuancée. Il y a aussi ce cliché dont j’ai parlé plus haut avec l’exemple de Cruella, j’en ai personnellement marre de voir les personnages gros comme des clowns sans cerveau qui ne sont là que pour créer des effets comiques. C’est assez typique des grands studios américains de n’offrir que quelques rôles à des personnes grosses, donc à sur-représenter les personnes minces, pour seulement les tourner en ridicule dans un rôle secondaire. Ce qui est d’ailleurs très insultant quand on sait qu’une immense partie de la population des Etats-Unis est obèse.
Par ailleurs il faut aussi penser que les réalisateurs et les producteurs sont libres de réaliser et produire les films qu’ils veulent. Le cinéma est aussi un art et il a le droit de s’exprimer sous des milliers de formes dont celle de ne représenter que des personnes blanches, minces, valides et hétéro. Mais pour moi, la limite à ça ce sont les grands studios comme Disney par exemple, qui ont un devoir de représenter d’autres figures. Ils sont regardés par des enfants, des personnes qui se construisent, ils doivent évoluer. Ils doivent donner plus de place à la normalisation de diverses formes de corps, couleurs de peau, orientations sexuelles etc. On voit que Netflix fait des efforts (surtout au niveau LGBTQI+ et personnages non-blancs) mais ce n’est pas encore parfait. Même s’il y a encore beaucoup de travail, la représentativité ne cesse d’augmenter et j’ai foi en l’avenir d’un cinéma et de séries encore plus inclusifs.
Merci de m’avoir lu ! J’aurai aimé travailler ce sujet beaucoup plus en détails, je suis consciente qu’il est traité de manière très superficielle mais j’ai écrit plus d’une page donc mon objectif journalier est atteint. N’hésitez pas à me faire vos retours, ils me sont toujours très précieux. Je vous dis à demain si tout va bien et d’ici-là prenez soin de vous. <3
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dahliamichno · 4 years ago
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Défi écriture 4/7: Les Dragons des saisons
J'ai décidé de faire une semaine d’écriture. Chaque jour, je dois écrire au moins une page sur des sujets différents. Quatrième jour, aujourd’hui j’ai eu envie d’écrire un début de fiction.
La légende raconte qu’il fût un temps où les volcans, le froid, la canicule et les tempêtes agissaient à leur guise. Le monde était alors plongé dans un déséquilibre climatique sans nom, dans lequel les saisons n’existaient pas. De la rencontre électrique entre un éclair, un amas de lave et une tempête de neige est née Etrera, le premier Dragon. Elle donna ensuite naissance à quatre Dragons. Le premier crachant de la glace, créa l’hiver. Le second crachant de l’eau, créa le printemps. Le troisième crachant du feu, créa l’été. Et le quatrième crachant du vent, créa l’automne. Ensemble, ils créèrent des environnements différents, des montagnes, des forêts, des plaines, des déserts, et mirent fin au chaos climatique. Le monde se divisait alors en quatre peuples humains, qui vénéraient chacun des frères Dragon et faisaient en sorte de ne pas provoquer leur colère.
Mya et Pia sont deux amies du peuple de l’Hiver. De leur village, on peut apercevoir la grotte du premier frère Dragon. Elle est située très haut sur la montagne où la neige y est reine toute l’année. Il arrive que créateur de l’hiver sorte de sa grotte et contemple le village et les alentours, avant d’y retourner lentement. Et ce sont là ses seules apparitions publiques. Personne ne sait ce qu’il y a d’autre que le Dragon dans sa grotte, et personne n’a jamais eu l’idée d’y accéder. Chaque semaine, le peuple de l’hiver sacrifie divers animaux et font des offrandes à leur Dragon qu’ils déposent sur un autel à l’extérieur du village. Sans aucun bruit la nuit, sans que jamais personne ne sache comment, les offrandes ne sont plus là le lendemain. Et ce n’est pas faute d’avoir essayé. À de multiples reprises, les habitants du village ont voulu savoir comment une créature aussi imposante pouvait se déplacer sans faire de bruit jusqu’aux offrandes. En se cachant seuls ou par petits groupes autour de l’autel, à faire le gai toute une nuit jusqu’au petit jour. Mais au petit matin, on les retrouvait endormi, proche de l’autel vide, sans aucun souvenir de la nuit qu’ils avaient passé. Une nuit d’offrande, les deux amies, persuadées d’être plus fortes que leurs prédécesseurs, décident de monter la garde. Minuit, une heure, deux heures, les offrandes sont toujours là. Soudainement, la forme d’un Dragon se dessine dans le ciel, ce n’est pas le Dragon de l’Hiver. Le Dragon inconnu brille de ses écailles d’un bleu nuit éclatant grâce à la lumière de la Lune, ce qui contraste avec le blanc immaculé du Dragon de l’Hiver. Les deux adolescentes entendent un léger grognement, puis la lumière des flammes éclairent soudainement la grotte et un cri jamais entendu fait rage depuis la grotte jusqu’au pied de la montagne. Mya et Pia entrevoient des jets de glace, le Dragon de l’Hiver essaye de se défendre. Puis plus un bruit. Le Dragon bleu nuit s’envole avec un objet inconnu entre ses griffes. Le Dragon de l’Hiver à perdu. Les deux adolescentes ne perdent pas une minute et décident de monter jusqu’à la grotte, peu importe l’interdiction sacrée, leur Dragon est en danger. Il leur faudra plusieurs heures pour gravir la montagne. De leur hauteur au petit matin, elles peuvent voir le village agité et les villageois tournés vers la grotte carbonisée. Elles voient aussi les offrandes, ramenées au village, intactes. C’est alors qu’arrive aux loin quatre Dragons. Etrera et ses autres enfants viennent visiter pour la première fois de l’histoire la contrée de l’Hiver. « Aucun d’eux n'est venu cette nuit. » pensa Mya à voix haute. Pia la regarda, elle pensait qu’elles avaient vu le Dragon de l’Eté, puisqu'il est le seule à cracher du feu, mais aucun des Dragons qui se dirigent vers elles ne ressemble à celui qu’elles ont vu cette nuit. Elles s’arrêtent dans leur ascension pour se cacher derrière un rocher. Les quatre Dragons se posent autour de la grotte, Etrera s’avance, et un cri qui fait trembler toute la contrée sort de ses poumons. Elle s’en va dans un énorme fracas, détruisant un bout de l’entrée de la grotte, les trois frères la suivirent. Mya et Pia continuent leur ascension, arrivent à la grotte, et voient le Dragon de l’Hiver couché de tout son long, inanimé. Leur Dragon était mort.
Merci de m’avoir lu ! J’ai pris beaucoup de plaisir à enfin mettre à l’écrit cette histoire qui trottait dans ma tête depuis plusieurs mois. N’hésitez-pas à me dire si ça vous a plu. Je vous dis à demain si tout va bien et surtout prenez bien soin de vous. <3
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dahliamichno · 4 years ago
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Défi écriture 3/7: Solitude et socialisation
J'ai décidé de faire une semaine d’écriture. Chaque jour, je dois écrire au moins une page sur des sujets différents. Troisième jour, aujourd’hui je vous parle de mon rapport à la solitude.
Je vous ai un peu parlé de mon besoin d’être seule dans le premier article de cette semaine, mais j’aimerai développer un peu plus avec vous la relation paradoxale que j’ai pu entretenir avec la solitude ces derniers mois.
Depuis mon adolescence j’entretiens un rapport correct avec ma solitude. Je me sépare de mon frère et ma sœur pour aller vivre chez mon père pendant mes années lycée, j’ai voyagé seule et je déménage seule à Strasbourg pour mes études en 2017. L’Alsace m’a offert des rencontres exceptionnelles et j’ai eu beaucoup de mal à les quitter après ma licence, mais c’est la vie que j’ai choisi à ce moment. Je veux faire mes études à Jérusalem, donc je dois déménager de Strasbourg. Sauf que le covid est toujours là et je me retrouve à faire une année d’études à distance dans le sud de la France. Pendant ce temps, j’habite deux mois et demi chez mon père, trois mois chez ma tante (chez qui j’ai une chambre à moi) et depuis mars je vis seule dans un logement qu’on me loue à un prix d’ami. Cette période a été extrêmement intense au niveau social pour moi. Même si ma famille a été là pour moi, (et je ne les en remercierai jamais assez) ils ne remplacent pas la présence de mes amis. Si j’ai pensé que, par nature, j’étais capable de vivre complètement seule, je me trompais. Oui j’ai besoin de solitude et d’espace, mais à ce moment-là je me suis sentie seule. La dépression s’était installée. Et c’était difficile à gérer. C’était difficile parce-que j’étais entourée de ma famille, qui m’a aidé, logé, nourri pendant cette période, mais que j’avais l’impression d’être entièrement seule, loin de mes amis, de mon indépendance et de la vie que j’avais construite seule. Entre septembre et mars, je n’ai vu quasiment personne d’autre que les membres de ma famille. Et je peux concevoir qu’il y a des gens qui sont très tournés famille, mais ce n’est pas mon cas. Ils ont été extraordinaire et présents et je leur en suis très reconnaissante, mais ils ne m’apportent pas la dose de social dont j’ai besoin. C’est en décembre que je me rends compte que je ne suis pas quelqu’un d’entièrement solitaire, mais que j’ai aussi besoin d’autres interactions humaines pour mon équilibre mental. J’appelle mes amis à l’aide pour leur dire que j’ai besoin d’eux, et ils ont été là, ils répondent présent quand je les appelle, ils sont là pour mon anniversaire. Ça m’a fait énormément de bien. Une dose de chaleur humaine qui a dissipé ma dépression.
Cette fois, j’ai mon visa, je vais pouvoir partir à Jérusalem, rencontrer physiquement mes camarades de classe (qui sont devenu pour certains, mes amis) et j’espère retrouver un équilibre sain entre mon besoin de solitude et de socialisation.
Merci de m’avoir lue ! Un tout petit article aujourd’hui dû à un manque d’inspiration. J’espère qu’il vous aura quand même plu. N’hésitez pas à me faire vos retours, c’est toujours un plaisir de vous lire. Merci à toutes les personnes qui ont été là physiquement et virtuellement pour moi ces derniers mois, vous êtes les rayons de soleil de ma vie. À demain j’espère et d’ici-là portez-vous bien !
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dahliamichno · 4 years ago
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Défi écriture 2/7: La méditation à l'école va t-elle à l'encontre de la laïcité
J'ai décidé de faire une semaine d’écriture. Chaque jour, je dois écrire au moins une page sur des sujets différents. Deuxième jour, aujourd’hui je vous parle du communiqué de la Ligue des Droits de l’Homme (LDH) contre la pratique de la méditation Pleine-Conscience dans les écoles.
C’est dans une interview pour le magazine Libération que Malik Salemkour, le président actuel de la LDH, s’exprime au sujet de ce communiqué et explique plus en détail la position de la LDH sur le sujet de la méditation pleine-conscience (MPC). Mais avant de décortiquer cette interview, clarifions quelques points. La LDH a été créée en 1898 par Ludovic Trarieux (sénateur de la Gironde) et est aujourd’hui une association de loi 1901 qui défend les Droits de l’Homme, la Laïcité, se bat contre les injustices, l’islamophobie etc.[1] La méditation pleine conscience est un état de présence attentif, où l'individu est concentré sur son expérience interne, externe et ses pensées.[2] Selon le descriptif de la formation à la pratique de la MPC, elle serait une pratique méditative dénuée de sens religieux.[3] Le communiqué en question explique que la MPC nous vient tout droit des Etats-Unis, et plus particulièrement d’instituts qui seraient controversé[4] (Mind Life Institute et Esalen) car ils comporteraient des « chamanes », des personnes venants de différentes branches du bouddhisme[5] et auraient défendu l’utilisation du LSD dans les années 1970. Il affirme aussi que la Miviludes[6] a déjà lancé plusieurs mises en gardes par rapport à la technique de la MPC. Malgré ces éléments, le député LREM d’Ille-et-Vilaine, Gaël Le Bohec, a proposé à l’Education Nationale de pratiquer la MPC dans 240 classes allant du CM2 à la 5èmeà partir de septembre 2021, même si jusqu’ici cette pratique été « tolérée » par l’Education Nationale car elle est déjà appliquée dans des écoles à La Rochelle (dès la maternelle) depuis 2012 et dans une dizaine d’autres académies. La LDH reproche à cette pratique son côté anti-laïcité car elle est basée sur des croyances et des spiritualités et ne respecte donc pas le principe de neutralité de l’Education Nationale. Maintenant que nous avons vu l’essentiel du communiqué, nous allons voir comment Malik Salemkour défend la position de la LDH sur la question et quels sont les liens avec la laïcité.
Le président de la LDH dit à plusieurs reprises, avoir peur de l’instrumentalisation, et de la manipulation mentale d’une telle pratique. D’ailleurs, Miviludes aurait reçu en 2018 une centaine de plaintes liées à la méditation (au sens large, donc pas seulement la MPC) et ajoute que « des universitaires britanniques de la revue scientifique Plos One ont aussi observé que la pleine conscience pouvait provoquer des crises de panique, de dépression ou de dissociation chez un quart des individus qui la pratiquent[7] ». Cette étude n’est malheureusement pas très précise et les chercheurs qui l’ont rédigé en sont pleinement conscients. Il leur manque beaucoup d’éléments à prendre en considération et leurs statistiques ne suffisent pas à faire un lien réel entre la sensation de mal-être après la méditation et la méditation elle-même.
Il ajoute que la MPC pose un problème politique car « l’Education nationale sort du cadre des missions qui lui ont été attribuées, à savoir instruire et émanciper les enfants. […] En concentrant la pensée sur la vacuité, cette pratique ouvre la voie aux fragilisations psychologiques et aux manipulations mentales. Ce qui peut rapidement conduire à une perte d’esprit critique, voire à l’assujettissement de l’individu ». Alors bon, première nouvelle (pour moi en tout cas) l’EN a pour but d’émanciper les enfants. De qui ? De quoi ? Comment ? Rien n’est dit. Ensuite, il va trouver la pratique dangereuse car les enfants ne pensent à rien pendant un moment, c’est donc le meilleur moment pour qu’ils se fassent manipuler. Juste un petit point qui me vient en tête : les enfants sont manipulés par les adultes tout le temps. Les enfants ont la particularité d’être des éponges, ils absorbent tout ce qui fait partie de leur environnement, et s’ils sont élève dans l’EN, la première des « manipulations » est celle de la discipline et de l’apprentissage des programmes scolaires sans jamais se demander pourquoi ils apprennent telle chose et pas une autre. De même pour l’héritage religieux, un enfant élevé dans une famille croyante pratiquante croira les réponses que les adultes lui apporteront sans aucun esprit critique. L’esprit critique arrivera. Il arrivera plus tard. Tous ces enfants issus d’un milieu religieux pratiquant sont-ils eux-mêmes religieux pratiquants ? Non, pas tous. Et ces enfants qui ont apprit la discipline à l’âge de 6 ans ne se sont-ils jamais rebellés ? Bien sûr que si. Je n’ai personnellement pas construit mon esprit critique dans l’EN, mais dès que j’en suis sortie, et je ne me suis jamais sentie aussi assujettie que lorsque j’ai été élève et étudiante de l’EN. Selon moi, les arguments avancés ici ne fonctionnent malheureusement pas.
Malik Salemkour avance aussi que « c’est la liberté de conscience, à savoir la liberté de choisir comment agir et penser, qui est ici mise à mal. Car la pleine conscience, dans ces différentes expérimentations, est imposée aux enfants. Si les adultes sont libres de leurs pratiques parascientifiques, les enfants eux, doivent donner leur consentement. En agissant sur leurs comportements inconscients, la MPC porte gravement atteinte à la laïcité. ». Toujours dans l’idée que les adultes manipulent constamment les enfants, il est assez rare de voir ces premiers demander le consentement des enfants pour leur éducation. Encore une fois, l’EN s’impose de toute sa grandeur dans la vie des enfants sans jamais les consulter, elle s’infiltre dans leurs comportements inconscients en imposant la discipline, le système de notes (même s’il tend à changer pour les écoles primaires et dans certains collège) qui amène l’enfant à penser qu’il ne « vaut rien » s’il n’a pas un bulletin convenable, la méritocratie etc. La MPC n’a pas plus d’impact que ce que propose l’EN actuellement, et elle n’est pas une atteinte à la laïcité car elle n’est pas une pratique religieuse et n’est en tout cas pas définie officiellement comme un enseignement religieux. [8] D’ailleurs, les origines bouddhistes de la MPC ne sont pas ce qui dérange le plus le président de la LDH, « c’est surtout la tension avec la liberté de conscience qui doit nous alerter. […] De la même manière, la MPC n’est pas clairement spirituelle ; il n’y a pas d’incitation directe à adhérer aux croyances bouddhistes. C’est avant tout lié au fonctionnement du corps et de l’esprit. ». Etrangement, ce ne sont pas les origines potentiellement religieuses[9] qui dérange l’esprit laïcard de de Malik Salemkour, mais le fait que ce soit imposé aux enfants. Je n’ajouterai rien que je n’ai déjà plus haut.
Il finit par dire que « ces expérimentations sont surtout révélatrices de la vision de l’éducation portée par Jean-Michel Blanquer qui, sur des arguments de sécurité, de protection, veut encadrer les comportements de la jeunesse selon son idée du bien. L’éducation a pourtant vocation à aider les enfants à devenir pleinement citoyens par l’esprit critique et par l’émancipation. ». Nous pouvons nous demander, est-ce là un prétexte pour critiquer la politique du gouvernement (la LDH étant opposée à bon nombre des décisions politiques prises par LREM) ou la MPC est-elle une réelle atteinte à la laïcité dans l’EN et à la liberté de culte en France ?
Merci de m’avoir lue ! Cet article a été éprouvant à écrire, j’ai fait beaucoup de recherches (autant qu’on puisse en faire en une journée) afin de traiter au mieux le sujet. J’espère qu’il vous a plu et merci à Clémence de m’avoir partagé l’idée de ce sujet. Si vous avez d’autres idées n’hésitez pas à me les transmettre et n’hésitez pas à me faire parvenir vos retours. Merci d’ailleurs pour vos retours sur le premier article qui ne vous a pas laissé indifférents. Portez-vous bien et normalement je vous dis à demain !
Sources :
Article L141-4 du Code de l'éducation
Communiqué de la LDH sur la MPC
Interview Libération
Le principe de laïcité et l’obligation de neutralité : implications dans l’exercice quotidien des fonctions des agents publics (Rapport annuel de l’Observatoire de la laïcité 2019-2020)
Laïcité en France, Wikipédia
Ligue des Droits de l'Homme, Wikipedia
Loi de séparation des Eglises et de l'Etat, Wikipedia
Loi du 9 décembre 1905 concernant la séparation des Eglises et de l'Etat.
Méditation Pleine Conscience 1, 2
Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires, Wikipedia
Marco Schlosser ,Terje Sparby,Sebastjan Vörös,Rebecca Jones,Natalie L. Marchant, “Unpleasant meditation-related experiences in regular meditators: Prevalence, predictors, and conceptual considerations” dans Plos One, 9 Mais 2019
[1]https://fr.wikipedia.org/wiki/Ligue_des_droits_de_l%27homme_(France)#Objet [2]https://doctonat.com/meditation-pleine-conscience/ [3]http://www.fp.univ-paris8.fr/Pratique-meditation-pleine-conscience [4]Argument appuyé sans sources [5]Je ne m’y connais absolument pas en bouddhisme, si les termes que j’emploie sont mauvais, veuillez me le signaler je corrigerai mes erreurs. [6]La Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires est un organisme de l'État français, créé en 2002. Elle a pour mission d'observer et d'analyser le phénomène des dérives sectaires, d'informer le public sur les risques qu'elles représentent et de coordonner l'action préventive et répressive des pouvoirs publics. [7]Marco Schlosser ,Terje Sparby,Sebastjan Vörös,Rebecca Jones,Natalie L. Marchant, “Unpleasant meditation-related experiences in regular meditators: Prevalence, predictors, and conceptual considerations” dans Plos One, 9 Mais 2019, https://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0216643#sec007[consulté le 13/07/2021] [8]Relatif à l’article L141-4 du code de l’éducation ( https://www.juritravail.com/codes/code-education/article/L141-4.html) qui ne condamne que le religieux et pas des pratiques simplement spirituelles. [9]De ce que je sais, le bouddhisme est considéré par certains comme une religion, et par d’autres comme une spiritualité.
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dahliamichno · 4 years ago
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Défi écriture 1/7: Childfree
Je décide de faire une semaine d’écriture. Chaque jour, je dois écrire au moins une page sur des sujets différents. Premier jour, aujourd’hui je vais vous parler de mon non-désir de faire des enfants.
Le choix de faire ou non des enfants est très récent. Avant la contraception, il n’y avait pas de choix. On ne discutait pas de vouloir ou pas des enfants, on avait des enfants un point c’est tout. Aujourd’hui différents mouvements de « childfree » (litt « sans enfant ») se distinguent, les no kids qui ne veulent pas d’enfants pour diverses raisons, les childfrees pro-choix (issu du mouvement féministe pro-choix) qui n’ont rien contre le fait que les autres aient des enfants tant que ça ne les concerne pas, les GINKS (litt « Green Inclination No Kids ») qui renoncent à la parentalité pour des raisons écologiques et les dénatalistes et anti-natalistes, et notamment le VHEMT (Voluntary Human Extinction Movement) fondé en 1991 par Les U. Knight, prônent une diminution ou une extinction volontaire de l'humain par la non-procréation, essentiellement pour des raisons écologiques.[1] Je me situe dans la branche des childfrees pro-choix. Faites des enfants si vous voulez, mais pas avec moi. Je pense que je réfléchis à me faire ligaturer (ou du moins juste au concept de la stérilisation) depuis que j’ai 12-13 ans, un jour où une amie a dit « moi je ne veux pas d’enfants » dans la cour. C’était la première fois que je voyais ce point de vue. Pas d’enfants ? Oui pourquoi pas. Je vais d’ailleurs vous avouer que, même si ce choix prend de plus en plus de place dans ma tête, mes réflexions, mes centres d’intérêts, ce que j’imagine pour mon futur etc, il n’est pas toujours constant. Autour de ma période de règles je vais avoir comme un pic d’hormones qui me fait penser que si j’avais un enfant tout de suite, ou dans le futur, je saurai gérer. Et puis ça redescend et je reviens à ma réalité. Je n’en veux pas, je ne m’en sens pas capable physiquement et surtout émotionnellement. Mais faisons un tour ensemble des raisons pour lesquelles je fais ce choix.
1. (TW : misandrie) Je n’arrive pas à imaginer avoir un enfant avec un homme. Je ne conçois pas l’idée de parentalité. Quand je pense ou parle de ce sujet-là le seul mot que je vais employer est le mot « maternité ». Les hommes ne savent pas prendre leur place de deuxième parent. Bien sûr que j’ai rencontré et que je connais des supers papas, mais j’ai l’impression que c’est comme tirer le bon ticket à la loterie, et le reste ne savent pas y faire. Je le vois dans ma famille, ou dans la famille de mes ami.e.s les plus proches. Ce sont les mères, les tantes, les grands-mères qui sont là pour gérer la famille que ce soient les enfants, les courses, la cuisine, la maison, les rendez-vous chez le médecin, la vie sociale, jusqu’à parfois gérer aussi leur conjoint (leur rendez-vous chez le médecin, leur vie sociale etc). Elles le font d’ailleurs, aujourd’hui, au détriment de leur carrière, la carrière du père passera toujours avant celle de la mère, ne serait-ce juste à cause du congé paternité qui n’est toujours pas à la hauteur de ce qu’il devrait être.[2] Un constat assez alarmant de la part de la journaliste Clémentine Sarlat[3], qui est maman et féministe, et qui a l’impression de s’être « faite avoir » dans son espoir d’une parité dans son couple. Sa carrière est passée après celle de son conjoint, et malgré ses positions féministes, sa déconstruction du patriarcat, ses réflexions sur la famille, et les discussions sur l’égalité des tâches dans son couple, elle s’est rendu compte qu’elle est la femme à la maison qui s’occupe plus des enfants que son conjoint. Elle n’est pas un cas isolé, Illana Weizman[4], sociologue, essayiste, journaliste et militante féministe avait fait le même constat pour elle il y a quelques mois, et après leur témoignage des centaines de femmes se sont livrées à elles pour faire le même constat. Cependant, même s’ils souhaitent être inclus, les produits pour bébés, le corps médical, et de manière générale tout ce qui touche de près à l’arrivée du bébé, est dirigé vers la mère. Et je ne parle pas ici de la grossesse, je parle des livres, manuels, instructions sur les packagings d’objets relatifs aux bébés, de la vie qui peut être partagée en deux entre les deux parents qui omettent toujours le père et qui s’adressent constamment à la mère.
L’égalité n’est pas là, car la société ne veut pas, car les choses avancent lentement, je ne veux pas avoir à mettre ma carrière entre parenthèse pour que celle de mon conjoint puisse s’envoler, je ne veux pas avoir un enfant seule.
2. Les violence obstétricales et gynécologiques lors de l’accouchement et après. Elles existent, elles n’arrivent pas tout le temps, mais j’ai lu trop de témoignages pour en avoir vraiment peur maintenant.
3. Le post-partum. No way. Je ne veux pas. Encore une fois basée sur des témoignages et photos, car la parole se libère de plus en plus par rapport à cette période très intense dans la vie d’une mère, et ça ne m’attire pas plus que ça. Franchement je suis bien et je pense que je vais assez bien vivre sans ça dans ma vie. Merci, merci, toutes les femmes qui partagent leur expérience sur le post-partum. Vous me confortez chaque jour dans mon choix. Merci sincèrement de m’avoir aidé à me débarrasser de l’image d’une maternité sexy, sans encombre et parfaite. [5]
4. J’ai besoin de solitude. J’ai beaucoup de mal à être constamment avec des gens. J’ai besoin d’être seule, besoin de me retrouver, besoin de vivre pour moi. Et ce n’est pas (que) de l’égoïsme, c’est réellement un besoin psychologique. Je me sens mal quand je n’ai pas assez d’espace. Un enfant me ferait exploser. La fatigue (que je gère extrêmement mal) qui découle de la maternité me rendrait facilement en colère et désagréable. Je ne veux pas avoir un enfant et ne pas le supporter (ce qui équivaudrait à le regretter, à regretter ma vie d’avant), et j’ai très peur de moi dans ces moments-là. Je ne veux pas arriver à un moment où je pourrais lui faire du mal, par des mots ou par n’importe quel geste. Je suis bien consciente qu’aucun parent n’est parfait, que parfois les parents se mettent aussi en colère, qu’ils ne gèrent pas mieux leur fatigue que moi, mais j’ai trop peur. Je sais comment je suis quand on me prive de mon espace, soit je suis irritable et mauvaise, soit je m’enferme pour ne plus avoir à supporter la présence d’autres personnes. Sachant ça, je sais que je ne supporterai pas être mère.
5. Je n’en ressens pas le besoin. Je ne vois pas d’intérêt à faire un enfant. À quoi bon ? Je vais perdre de l’argent, du temps, de l’énergie même à des moments où je n’ai envie de donner aucun des trois à qui que ce soit.
Comparé à l’ensemble des childfrees dont j’ai pu lire le témoignage, l’impact écologique ne me touche pas plus que ça dans ce choix-là. Il impacte ma vie, je fais de mon mieux à ce niveau-là, mais il n’impacte pas mon choix de ne pas avoir d’enfants.
Merci de m’avoir lu. J’espère que je vais tenir le rythme et écrire encore demain. N’hésitez-pas à me faire vos retours et à me proposer des sujets sur lesquels je pourrais écrire. Surtout, portez-vous bien <3
[1] https://fr.wikipedia.org/wiki/Sans_enfant_par_choix#Branches
[2] J’ai même l’impression que c’est nous, dans nos luttes féministes, qui revendiquons ce droit au lieu que ce soit une lutte des hommes pour leur droit à avoir une vraie place dans le foyer. Comme si, en fait, ils ne voulaient pas vraiment ce droit, qu’en fait, c’est nous qui le demandons.
[3] Instagram @lamatrescence, et son podcast du même nom à écouter sur Spotify « La Matrescence »
[4] Instagram @illanaweizman, et son essai « Ceci est notre post-partum » disponible ici
[5] À lire à ce sujet l’essai d’Illana Weizman « Ceci est notre post partum » disponible ici
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dahliamichno · 5 years ago
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Le Christ et l’athée
Aujourd’hui un article un peu spécial. Un de mes professeur de dogmatique (et mon plus grand fan ;) ) m’a demandé d’écrire sur ma « relation » au Christ en tant qu’athée.
Tout d’abord, je ne suis pas de ces personnes qui pensent que la personne de Jésus n’a pas réellement existé. Il y a des traces historiques du passage d’une personne nommée Jésus (je recommande la vidéo de Manon Bril, très bien documentée sur le sujet), cette personne est appelée en théologie le Jésus historique. Il est à différencier du Christ de la foi, celui qui est décrit dans la Bible et analysé en dogmatique (en sotériologie, l’étude du salut, ou encore en christologie, l’étude de la personne du Christ et de ses œuvres[1]).
Je ne crois pas en la divinité de cette personne. Si cette personne nommée Jésus est le Christ, c’est parce qu’elle serait divine en étant « fils de Dieu », elle serait un tiers de la Trinité (Père, Fils et Saint Esprit). En étant athée (non théiste, je ne crois pas en une forme de divinité), difficile de croire en la personne de Jésus dit le Christ. Cette première conclusion, elle était évidente et attendue. Mais il faut aller plus loin ici. Comment l’athée que je suis approche-t-elle le Christ ? Je suis dans une démarche d’étude, scientifique, journalistique. Tout passe par des ouvrages, des rencontres, des discussions, et parfois des cours. Il y a deux approches que je peux faire du Christ : celle que j’ai en tant qu’athée, non croyante, et celle que j’ai en tant qu’(ex)étudiante en théologie.
Tout d’abord, une approche personnelle. J’ai rencontré et fréquenté un grand nombre de chrétiens ces six dernières années, j’ai beaucoup parlé avec eux, je les ai beaucoup écoutés, certains ont essayé de m’évangéliser (en vain) mais le Christ n’est pas venu vers moi. En fait, je le considère comme une légende, comme les divinités grecques, égyptiennes et j’en passe : il est pour moi comme une personne mythologique. Je n’ai pas envie de heurter qui que ce soit, c’est mon avis personnel et je ne suis pas dans le jugement. La croyance est une chose personnelle et je ne suis personne pour dire à quiconque ce qu’il doit croire. Je peux d’ailleurs comprendre qu’en croyant au Dieu chrétien, on donne une autorité particulière au personnage de Jésus comme il est conté dans les Evangiles : le Fils de Dieu, lié à Dieu, envoyé par Dieu pour pardonner les péchés des humains[2]. N’étant pas chrétienne, Jésus Christ n’a pas d’impact dans ma vie. Il ne résonne pas pour moi et j’ai du mal à comprendre, au niveau « pratique », ce qu’un chrétien vit « de plus » en ayant le Christ en plus de son Dieu dans la vie quotidienne. Ce que je veux dire c’est que je peux comprendre que les chrétiens y croient, mais je ne comprends pas ce qu’il apporte de plus dans la foi. Il fait partie de l’histoire de base, d’où le christianisme, mais maintenant que c’est fait et qu’on y croit, qu’a-t-il fait de plus pour les humains ? En quoi est-il actuel ? Le seul concept de Dieu ne suffit-il pas ? Ce sont mes questions, je laisse mes lecteurs chrétiens me répondre, je serais ravie de comprendre et d’en apprendre plus.
Maintenant, théologiquement parlant, c’est encore plus compliqué pour moi. En fait, je me demande concrètement à quoi sert la christologie. Pourquoi spéculer autant sur le Christ ? Sur sa divinité ? Ses œuvres ? Et on pose ici même une de mes limites de non-croyante en théologie. Il me faut avoir dans la tête que toute dogmatique, aussi théorique qu’elle puisse être, est une réflexion profonde sur le vécu du théologien qui l’a conçue. Autrement dit, le théologien qui va développer des concepts dogmatiques va peut-être arriver à un résultat qui n’est pas toujours concret, mais sa réflexion première est basée sur une ou plusieurs expériences concrètes de son vécu. Je ne partage pas le point de vue d’un chrétien, il m’est alors impossible de comprendre concrètement la finalité de certains thèmes abordés en christologie, voire plus généralement en dogmatique (le pire étant pour moi la pneumatologie, l’étude de l’Esprit Saint). Et même si je comprends que la christologie peut être le lieu pour répondre aux questions que j’ai posé plus haut, quand je relis le cours de christologie, il y a toujours un moment où je me perds. Un moment où je ne comprends plus où l’auteur veut en venir, d’où il vient, pourquoi il s’arrête autant sur certains détails. Il faut aussi savoir qu’il n’y a pas une mais plusieurs christologies. C’est un sujet en débat entre différents courants de pensées, théologiens, Eglises etc… Donc facile de s’y perdre (ou de trouver ce qui vous convient). Je suis donc désarmée face à la christologie, parce-que pour comprendre, il faut pouvoir s’y retrouver. Je ne parle pas ici de réciter des concepts, si on me demande je suis capable de décrire certains courants de pensés christologiques. Mais ils ne sont pas intégrés. Il me manque des éléments qui pourraient m’aider à comprendre totalement une pensée que je pourrais lier à une expérience, à du vécu.
Néanmoins, je sais que la question théologique n’est pas toujours nécessaire au croyant. Un croyant n’est pas obligé d’être théologien, d’ailleurs tous les croyants ne lisent pas forcément de la théologie. La théologie n’est pas abordable sans étude préalable, il y a un vocabulaire particulier à assimiler, l’accès aux ressources peut être compliqué (vive les ouvrages que nous sommes obligés de lire pour nos études et qui ne sont plus édités !) et elle n’est plus assez reconnue en France pour pouvoir être accessible à tous facilement. Il y a donc sûrement des croyants qui, comme moi, pourraient être perdus par une approche trop scientifique de la personne du Christ. C’est avant tout une croyance, du domaine privé, et chacun est libre de l’appréhender comme bon lui semble, peu importe ce que le théologien aurait à redire là-dessus.
[1] Le mot « œuvres » ici employé est typique du vocabulaire chrétien, il correspond ici à tout ce que le Christ à pu dire et faire dans les récits des quatre Evangiles.
[2] Ça du coup c’est typiquement de la sotériologie
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dahliamichno · 5 years ago
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Spiritualité
Solide croyance : un athée n’a pas de spiritualité.
Bon.
Il va falloir déconstruire tout ça.
  Tout d’abord, la religion n’est qu’une forme de spiritualité, alors que la spiritualité n’est pas forcément une religion. C’est-à-dire que ce n’est pas parce-que nous ne sommes pas religieux que nous ne sommes pas spirituels. Peut-être pensez-vous que ça tombe sous le sens mais mes derniers échanges sur le sujet m’ont prouvé le contraire. Au-delà des spiritualités/philosophies très connues telles que le bouddhisme, le shintoïsme, l’animisme etc ... la spiritualité se définie aussi simplement comme le contraire de la matérialité. Ainsi, penser que nous avons une âme, croire au destin, aux fantômes, au petit peuple fait entièrement partie d’une spiritualité individuelle qui n’appartient pas à une religion. De fait, nous pouvons ne pas être religieux et pourtant être spirituel.
Ensuite, une personne athée n’a, étymologiquement, simplement pas de Dieu (-a privatif + théos dieu). Et tout comme je suis persuadée qu’il y a autant de religions que d’individus croyants, il y a autant d’athéismes que d’athées. Ce que j’entends par là c’est que chaque personne athée va justifier son athéisme différemment. Chaque personne athée vivra son athéisme différemment. L’athéisme n’empêche pas d’être spirituel. Un athée n’est pas vide de spiritualité. Un athée n’a pas de religion, il ne croit pas en un Dieu, c’est tout. Et c’est, selon moi, la seule définition à prendre en compte.
Le problème, c’est qu’on parle trop peu de spiritualité athée. Les auteurs athées eux-mêmes parlent au nom de l’athéisme majoritairement pour revendiquer leur positions contre les religions. Ils n’écrivent donc que sur leur relation à la religion et non sur eux, sur leur spiritualité propre. Le terme athée vient lui-même de la religion, ce sont des croyants qui ont utilisé le terme en premier pour désigner des personnes qui ne croient pas en leur Dieu. Les athées ont donc toujours eu une relation particulière avec la religion. Le sens du mot athée a aussi évolué en fonction de cette relation. Mais aujourd’hui, n’est-il pas temps de faire la part des choses ? N’est-il pas temps d’arrêter de critiquer la/les religion(s) et d’évoluer en vue d’une tolérance ? C’est en acceptant le vivre-ensemble et de se concentrer sur soi-même au lieu de s’occuper de la spiritualité des autres que les spiritualités athées pourront enfin évoluer vers des discours philosophiques qui leur seront propre. André Comte-Sponville est le seul auteur français que j’ai réussi à trouver (si vous en avez d’autres n’hésitez pas, je suis preneuse !) qui a été croyant catholique, qui ne l’est plus, et qui décrit dans ses ouvrages sa spiritualité athée. Il peut aussi le faire parce qu’il est en paix avec le catholicisme. Il ne reproche pas au catholicisme sa conversion. Il avance en tant qu’athée, et en tant que philosophe et sociologue, il analyse son expérience.
De tout ce que j’ai pu lire jusqu’à présent, je ne me retrouve pas. Je ne retrouve pas l’expérience d’un athée qui a toujours été athée et en paix avec les religions. Et je me suis aussi rendu compte que jusqu’ici, j’ai beaucoup parlé de mes études, de mon rapport à celles-ci mais pas encore de ce que représente l’athéisme pour moi. Ce sont des réflexions qui ont pris des années à se mettre en place et qui sont soumises à évoluer. Peut-être, sûrement, aurez-vous une mise à jour de ma condition spirituelle dans quelques mois. Mais voici où j’en suis aujourd’hui.
Il y a quelques mois, une amie croyante m’a dit :
« Moi, je me sens pleine de ma foi, mais toi, qu’est-ce qu’il y a à la place ? »
J’ai eu du mal à lui répondre. D’un côté, je n’ai pas la foi, je ne crois pas en un Dieu, je ne fais partie d’aucune religion et effectivement, mon être est vide de cette partie-là. Or je ne me sens pas vide. Je ne ressens pas un « vide spirituel ».
Mais pourquoi est-ce si difficile de répondre à cette question malgré mon ressenti ?
Parce-que je ne me posais pas la question. Parce-que je ne voyais pas la chose de cette manière. Pour moi, nous avons comme une multitude de tiroirs, les croyants en ont ouvert un qui est complètement scellé chez moi. Le tiroir de la religion. Je ne crois pas en Dieu, c’est sûr. Peu importe le Dieu. En tout cas, je ne crois pas en la définition que je mets derrière le mot Dieu, je ne crois pas au Dieu décrit dans les ouvrages que je lis, que ce soit chrétien, musulman ou juif. Donc pas de dieu = athée.
Je suis passée par différentes phases depuis le lycée, le temps de me positionner sur ce que je crois et ne crois pas. Cette recherche a surtout été l’occasion de redéfinir les termes que j’employais. J’utilisais pendant longtemps le terme « d’agnostique » qui ne me correspond finalement pas. En effet, l’agnosticisme préconise qu’on ne sache pas si Dieu existe ou pas. Or, je ne me positionne pas sur la question de si Dieu existe ou pas car je mets une certaine définition derrière le mot Dieu (et je pense que chacun, même les croyants, a une définition différente de ce mot), en laquelle je ne crois pas. Je refuse toutefois de dire « Dieu n’existe pas » non pas parce-que je ne le pense pas, mais parce-que ce serait me positionner face à un croyant et lui dire « ton Dieu, celui en lequel tu crois, il n’existe pas ». Je refuse cette position d’affront, si un croyant dit qu’il croit en son Dieu, je me dois simplement de dire que personnellement, je n’y crois pas.  
En fin de compte quand je dis que je ne me sens pas vide malgré le fait que je suis vide de foi, c’est parce-que je suis pleine de spiritualité. Je suis totalement spirituelle. Presque autant que tout le monde d’ailleurs. Je suis curieuse de voir ce que je verrai ou pas après la mort, je crois que nous avons une âme, je crois aux fantômes, au destin et à tant d’autres petits détails (qui n’en sont pas pour certains j’en conviens) qui font de moi une personne spirituelle mais pas croyante religieuse pour autant.
Nous pouvons cependant noter que les questions d’âme, de destin ou de ce qu’il y a (ou pas) après la mort peuvent être des emprunts à une tradition religieuse. Ou du moins ce sont des éléments que nous retrouvons dans les traditions religieuses. Mais est-ce que ce sont réellement des emprunts ? Est-ce que ce ne sont pas simplement des questions « humaines » auxquelles les religions répondent ? Il est aisé de trouver des points communs à toutes les religions (des premières civilisations à nos jours) qui donnent toute la légitimité à cette dernière question. 
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dahliamichno · 5 years ago
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Pas à  ma place ?
Il est plus que normal de se remettre en question pendant ses études. La vie étudiante pouvant être une situation éprouvante (vivre au crochet de bourses et de ses parents (dans le meilleur des cas), travailler de la théorie sans relâche, faire des stages non-rémunérés …), elle est le lieu de réflexions sur soi-même, ses capacités, le but, la finalité, l’épanouissement et j’en passe.
Je vais d’abord parler de manière plus générale, avant d’expliquer mon point de vue sur mon expérience.
L’entrée à l’université en tant que néo-bachelier peut être difficile à appréhender. La grande majorité des étudiants vont dans des facultés qui rejoignent des matières déjà présentes au lycée (sciences dures comme les maths, SVT, physique, ou encore sciences humaines avec philo, socio ou encore littéraire), et doivent s’adapter à la méthode universitaire. Nous ne sommes plus surveillés à chaque cours (hors TD normalement), la majorité du travail se fait à la maison où il faut retravailler les cours, les comprendre et les approfondir alors que le lycée se résume beaucoup à du bachotage. Pour certains, l’adaptation peut être difficile. La quantité de travail fournie comparée aux résultats peut en décevoir plus d’un. Il y a, selon moi, deux façon de réagir à cette situation : 1/ le pessimisme : je travaille trop sans résultats, suis-je bien dans la branche qui me convient ? Dois-je continuer à fournir des efforts aussi intenses ? Qu’existe-t-il d’autre qui pourrait mieux me convenir ? Et bien d’autres questions liées, entre autres, à la possibilité de l’abandon. 2/ l’optimisme : j’ai beaucoup travaillé et je n’ai pas eu de bons résultats, je m’accroche. Je ferais mieux la prochaine fois. Je retravaille les examens, je revois ma méthode, parce-que je sais qu’au fond, je suis bien là où je suis. Ce que j’étudie m’intéresse mais j’ai peut-être moins de facilité que mes camarades à comprendre malgré la passion, alors je m’accroche.
Ce que je partage ici n’est que mon point de vue, je sais par rapport aux retours que j’ai déjà eu que le message que je fais passer ici ne sera pas perdu mais ce n’est peut-être pas le vôtre. Je suis complètement ouverte à la discussion sur ce sujet d’autant plus que, comme je vais l’expliquer maintenant, je ne vis pas une situation d’études typiques de néo-bacheliers.
  Alors tout d’abord les études de Théologie(s) ne sont pas préparées par le lycée. Aucune matière à part peut-être le grec biblique (et encore …) ne sont des matières vues ailleurs. Il y a donc là une première adaptation : presque tout est nouveau. Dogmatique, langues, exégèse, théologie pratique, même la philosophie étudiée en théologie n’a aucun rapport tant au niveau du programme que de la méthodologie du lycée. Quant aux disciplines historiques cela va dépendre des professeurs, mais ils préfèrent quand même voir les réflexions théologiques des auteurs ou des périodes étudiées que des dates. Donc double adaptation d’un néo-bachelier : celui de la méthode et de l’acquisition de toutes les bases nécessaires pour étudier la théologie. De plus en faculté de théologie, il y a très peu de néo-bacheliers. À la faculté de Théologie Protestante de Strasbourg on peut compter 2 à 3 néo-bacheliers en L1 en présence, tous les autres étudiants ont déjà fait des études, ont déjà eu une vie professionnelle et sont en reconversion ou sont à la retraite. Les étudiants à distance (qui représentent facilement plus de 80% des étudiants de la faculté) sont des personnes qui ont une vie professionnelle établie à côté de leurs études ou des retraités. Autant vous dire que l’accompagnement des néo-bacheliers est assez ridicule. Alors oui, il y a des cours de méthodologie, beaucoup d’entraide entre étudiants, mais dans les faits, sur le long terme, les professeurs sont habitués à travailler avec des étudiants qui savent déjà comment fonctionne le système. Des étudiants qui ont déjà la méthode, ou de la maturité simplement. Quand, en présence, nous avons face à nous des professeurs qui ne voient pas la « nouvelle » réalité de la situation de la vie étudiante c’est difficile. Difficile parce-que nous ne nous sentons pas entendus, compris face au mal être de l’entrée dans une vie étudiante qui non, mesdames et messieurs professeurs qui passeraient par ici, n’est plus la même qu’à votre époque. Mais encore une fois, ces quelques lignes montrant un aspect de la situation, ne peut contrebalancer la majorité des étudiants préparés à la vie universitaire et ceux qui font ces études sans enjeu, juste par plaisir, passion ou foi.
Je suis entrée en théologie en sortant tout juste du bac. J’ai réussi. Je ne me considère pas comme un exemple. Je n’ai presque jamais eu de très bons résultats et malgré mes efforts constants à essayer de comprendre ce que les professeurs attendent de moi, je reste une étudiante « moyenne ». Je revois beaucoup, à chaque coup dur dans mes études, la finalité de celles-ci. Mais je suis passionnée. J’ai envie de continuer, j’ai envie de savoir, de comprendre donc je continue et je verrais où cela pourra me mener. Je sais que je suis bien dans ces études, je sais que c’est ce que j’ai envie d’étudier or je me suis heurtée à un autre problème qui n’est pas lié directement à ma situation de néo-bachelière, mais plutôt à ma situation d’athée en théologie. Pour certains professeurs comme pour moi, mes difficultés viennent du fait que les réflexions que nous devons faire en théologie ne sont pas une réalité. Il est plus aisé pour un croyant de penser la question de Dieu et le mal ou de comprendre certains aspects dogmatiques parce-que ce sont des réalités pour lui, pas pour moi. Et c’est à ce moment là qu’interviennent non pas des démons intérieurs face à une mauvaise copie ou un travail acharné, mais face à des jugements extérieurs. J’ai eu droit, à trois reprises pour le moment sur tout mon parcours, des professeurs qui me font comprendre que le travail que je fourni, n’est pas un travail digne de ce que l’on attend en Théologie, ou alors lors d’une discussion sur ma difficulté en dogmatique entendre « Mais vous savez, vous devriez vraiment vous demander ce que vous faites ici. ». En fait, c’est extrêmement blessant et rabaissant. Des croyants “se sentant appelés” à faire de la Théologie ne passent pas la première année alors que j’ai toujours tout réussi du premier coup, je me donne corps et âme pour mes études, pour la fac et on me dit que je ne suis pas faite pour ça ? Le problème dans cette situation, est que ces personnes ont une légitimité hiérarchique et scientifique qu’il est difficile de remettre en question. Je sortais alors d’une période intense où je m’étais beaucoup remise en question à ce sujet pour finalement entendre un nouveau jugement moral blessant et rabaissant venant de l’extérieur. Ces paroles, aussi blessantes soient-elles, je les ai entendues et les ai écoutés, elles ont favorisé un questionnement qui m’a été une telle perte de temps. J’aime mes études, je m’y sens à ma place, et j’y arrive. J’y arrive.
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dahliamichno · 6 years ago
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Différences cultu( r )elles
Après mes trois années d’aumônerie catholique au lycée, je décide de me tourner vers une Faculté de Théologie Protestante afin de découvrir une autre vision du christianisme (le fait est que nous ne pouvons pas étudier d’autres religions en France que le Christianisme dans des facultés publiques).  Mon arrivée en première année de licence n’a été qu’une énorme claque. 
Habituée aux catholiques, une de mes premières découvertes à la fac a été celle de la multiplicité d’Eglises au sein du protestantisme. Le catholicisme ne recense qu’une seule et unique Eglise : l’Eglise catholique. Le Protestantisme se compose d’une multitude de branches qui possèdent chacune une théologie différente : les luthériens, les réformés, les évangéliques (terme vague et “fourre-tout” soit dit en passant, mais je m’arrêterai dessus dans un prochain article), les anabaptistes etc...
Ma promotion est riche et diversifiée, nous avions des gens qui viennent de différents endroits en France et dans le monde, qui viennent chacun d’Eglises protestantes différentes, et pourtant nous ne sommes même pas une vingtaine.
Je suis la seule athée de la promotion, apprend plus tard que je suis aussi la seule de la faculté, professeurs compris. Je n’ai lu le Nouveau Testament qu’une fois, je n’ai pas lu l’Ancien Testament en entier. Je ne connais pas la Bible alors que certains sont capables de la réciter ou de situer parfaitement un verset dans un chapitre précis. Je n’ai assisté qu’à deux messes, eux vont au culte toutes les semaines. Je n’ai donc aucune connaissance de la réalité ecclésiale, trop peu de connaissances bibliques. Je pars de presque rien. Et au début, c’est difficile. 
Je ne comprends rien à la dogmatique, découvre tout dans les cours d’Ancien et Nouveau Testament. Seul endroit où je me sens bien : ce sont les langues. J’ai pensé pendant de longs mois que si je ne comprends pas la dogmatique, c’était à cause de mon athéisme. J’ai maintenant assez de recul et de témoignages de croyants qui ont du mal avec les cours de dogmatique pour savoir que je ne suis juste pas faite pour ça, alors que le biblique me passionne. Même s’il faut l’avouer, traduire les textes bibliques est plus aisé pour mes camarades qui connaissent certaines formules bibliques déjà toutes faites alors que je suis obligée de me rattacher à la grammaire et au vocabulaire que je connais.
Autres matières qui posent problème : la Théologie Pratique et la Philosophie. Ce sont les deux matières où on nous demande de faire de la théologie. Non pas simplement de l’apprendre, mais de la réfléchir. Si je suis là, c’est pour comprendre la théologie. Comment réfléchir une théologie qui ne fait pas partie de ma vie ? Où trouver des enjeux théologiques alors que je n’ai aucune réalité des questionnements posés en cours ? Le plus gros soucis dans ces matières, c’est le point de vue. Les professeurs utilisent toujours, et tous, le terme “on” ou “nous” pour définir les croyants. Mais moi, quand je parle, ou dans une copie, dois-je dire “on” alors que je ne m’inclue pas dans cette population ? 
Les études de Théologies secouent, remettent beaucoup en question certaines croyances, et c’est là qu’être athée m’a quand même servi. Beaucoup de personnes ont eu du mal à passer la première année à cause de préceptes, de faits qu’ils ont appris en cours et qui diffèrent de leur croyance, de ce qu’ils ont appris depuis l’enfance ou de ce qu’ils entendent à l’église. Ces personnes ne se sentant pas à leur place en faculté de Théologie libérale (car d’état), où l’on étudie la théologie comme une science, et non pas comme une prêche du Dimanche. Nous n’apprenons pas à prier, nous apprenons à lire le texte biblique, à comprendre la philosophie derrière la croyance, à analyser des enjeux (pratiques, traduction etc..). Ce sont des études difficiles, qui secouent, mais qui sont aussi malgré tout passionnantes !
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dahliamichno · 6 years ago
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Présentation
Saviez-vous qu’il y a des Facultés de Théologie publiques en France ? Deux pour être exacte, une Protestante et une Catholique, au sein du même bâtiment : le Palais Universitaire à Strasbourg.
L’Alsace-Lorraine était allemande lors de la mise en place de la loi 1905 sur la séparation de l’Eglise et de l’Etat. Elle a ensuite gardé son statut concordataire après le traité de Versailles le 28 Juin 1919. Ce statut permet entre autre aux prêtres, pasteurs et rabbins de la région d’être fonctionnaires de l’état, d’avoir des Facultés de Théologie subventionnées par l’état, et de me permettre d’étudier la Théologie en France en tant qu’étudiante boursière comme une autre sans devoir passer par un institut privé et d’obtenir par la suite, un diplôme reconnu par l’état.
Je me présente: Dahlia, athée et fascinée par le fait de croire, fascinée par les croyances et les religions. Ici, je partagerai des découvertes, mon vécu, mon expérience, mes questions, des débats que je vis depuis plusieurs années déjà et que je décide aujourd’hui, de partager publiquement.
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