Text

Après tout.
Parfois je sens à nouveau m'enlacer les nuits urbaines. Elles vibrent avec éclat où veillait l'abandon, l'inextricable mutilation d'une âme envers elle même. Franche et familière, elles récitent d'abord la rage, la violence, le désespoir, les larmes et puis, l'accalmie, les gants toujours, mais surtout l'amour, la paix, les rires, un brin de solitude et un bouquet d'instants précieux.
Il n'est pas question de nier la dévastation passée, l'envie dévorante de consomption, l'angoisse persistante d'une fin annoncée, l'impression de chaque jour renaître pour mieux crever. Mais il est certain qu'elles sont à leur place, dans un souvenir lointain qui a desserré son emprise, pour qu'après des années, malgré une allure un peu pétée, quelque chose à l'intérieur enfin respire. Grain de Rien, 2024
18 notes
·
View notes
Text

Le rêve et la Mémoire
Chapitre 1 : Esquisse brisée
J’ai comprimé ma vie dans une poignée d’années. Sans doute un jour de pluie, gamin, égaré dans l’infinie contemplation de ses lignes. Captivé par
- Cette esquisse fragile et diffuse en coups de crayon rapides, dont les nuances révèlent un regard trouble et puissant comme un secret, un éclat saisissant voilé par une indifférence qui me fascine.
Inatteignable,
Je l’admire planqué le jour, et la nuit l’aime en aparté, Son emprise sur mes songes accrue par son absence.
Insaisissable, Une ombre discrète prête à s’effacer À chaque seconde, Dissipée par le souffle du jour. A tout moment. Pour toujours.
Contrainte à vivre en corps sur les restes consumés de sa vie entière... -
Grain de Rien, Le rêve et la mémoire, 2017 Illustration, Tess Azaela
28 notes
·
View notes
Text
Les petits riens
Si on se prenait la main? Si tu m'emmenais au loin? Combien de temps durent les rêves? Combien de fois est-ce qu'il nous reste? On n'en sait rien. On sait pas vraiment quoi faire. On sait même pas comment s'y prendre. Alors, tenus en suspens au dessus des heures qui se compriment, on s'enivre des petits riens que l'on distille.
Grain de Rien, 2023
52 notes
·
View notes
Text
Misérable dans la détresse (2/2)
Le calme Règne à présent. Les tremblements Irrépressibles de son corps Ont cessé.
Son visage Inerte, creux, S'enfonce dans l'ombre. Son regard Inexpressif erre dans le vide, Les yeux Brulés par une peine abrasive. Des lames Plein la gorge, Des aveux Dans la salive, Des paroles Au bord des lèvres Il admet peu à peu cette fêlure soudaine, Le fracas retentissant De son reflet brisé.
Grain de Rien, 2023
28 notes
·
View notes
Text
Misérable dans la détresse (1/2)
Étranglée Par des sanglots épais, Elle se fracasse en hâte dans l'ivresse,
Sacrifiée À l'orée nouvelle d'une nuit sans réveil.
Ses iris brisés Laissent entrevoir sa détresse, Ses hurlements Se dissipent en silences, Ses larmes Ternissent prises au piège, Ses rêves acérés Tapissent ses perspectives enclavées. Elle erre Péniblement dans les regrets, Lacérée, Et tremble Quand l'horizon se ferme, La poitrine écrasée Par des mains obscures glissant sur sa peau, Qui la meurtrissent Tristement De caresses en cicatrices.
Grain de Rien; 2023
33 notes
·
View notes
Text
[A l'occasion de30 jours pour écrire; #Dernières fois]
Seuls entre mille, des pulsations puissantes nous enivrent. L'atmosphère vibre et dans la foule transportée nos corps se défient, se jaugent et parfois se frôlent embrasant notre peau.
Sous les éclats de lune, les pupilles pleine d'étoiles, nos regards se poursuivent, se dissimulent et s'esquivent pour ne rien avouer... puis par surprise se se heurtent, se percutent lors de collisions cristallines.
Dans le fracas retentissant de nos iris on se confronte, on s'apprivoise, on s'enlace un instant captifs, laissant nos sourires se faire écho quand nos regards s'enfuient.
L'atmosphère vibre et seuls entre mille, on se délivre dans cette nuit pure et animale commune aux dernières fois.
Grain de Rien, 2023, à l'occasion de 30 jours pour écrire
#30jourspourécrire#grain de rien#texte français#amour#noir#rouge#poésie#poème français#texte#dernières fois
31 notes
·
View notes
Text
[A l'occasion de30 jours pour écrire; #Vivantes]
Portée par la caresse d'un courant délicat, une respiration profonde délie la constriction de sa lente asphyxie. L'ombre dans le ciel se disperse, des mélodies aériennes l'étreignent et des incantations bordent son cœur, comme l'exorcisme guttural de ces années versées dans le mal, ...
captive d'un œil prédateur et froid tapis dans le soir, de murmures hostiles serpentant les nuits noires. A la merci d'un tortionnaire logé sous la chair, lui fracassant le crâne, déchirant ses nerfs, tailladant sa peau au teint si clair, diluant l'éclat bleu du cristal dans ses yeux, elle disparaissait dans les profondeurs d'un pessimisme épais.
Combien de cris pour ne plus souffrir, d'entailles pour oublier de mourir? Combien se souviennent enfin, pour apprécier de nouveau la porté d'un sourire?
Grain de Rien, 2023, à l'occasion de 30 jours pour écrire
12 notes
·
View notes
Text
Cet été là

Cet été là, on l'a saisi en pack de 6, sans filtre et allongé.
Autour de nous l'émoi, le lac, l'air électrique et les horizons clairs. Entre nos doigts des étoiles et sur nos joues des perles or et noir.
Devant nos yeux l'immensité. En contrebas des perspectives bouleversées.
Derrière nos rires, nos cœurs entrelacés.
On ne pensait à rien, on ne pensait qu'à nous, et surtout
on s'attendait pas, ce soir là, à ce que le ciel nous surprenne, tous les trois.
Grain de Rien; 2023
32 notes
·
View notes
Text
Quelquefois
Les éclats stroboscopiques d'autrui le déchict' dans la nuit. Les rues se renversent, les particules d'anonymes le percutent, les eaux montent, il sombre dans ville.
Abattus les souvenirs sucrés, les après-midi ensoleillés, l'espoir, la candeur, la promesse douce et persistante d'une caresse.
Sous la lueur de l'ombre, la peur fermante en futs de haine. L'ivresse est lourde, le mal épais, le naufrage... interminable.
Et quelquefois, sous la quiétude diffuse d'un triste constat, le silence retentissant dans l'abîme des errances tisse le seuil d'une délicatesse létale, un linceul violacé comme l'ecchymose de ses espoirs violés.
Grain de Rien; 2023
#texte français#texte#grain de rien#amour#poésie#poeme francais#noir#peine#rouge#punk#textes#haine#alcool#passion
33 notes
·
View notes
Text
See you in the orange light
C'était doux, cet été-là, d'espérer te retrouver. Monter, traverser le Faubourg, monter encore, apercevoir la rotonde qui se dévoile, apprécier le balancement des wagons sur leurs canaux d'acier.
Maladroitement, le souvenir et l'espoir diffusaient leurs battements du creux de mon coeur jusqu'au bout de mes doigts. Parfois vifs comme les ailes à l'orée du bois, souvent langoureux comme l’enchevêtrement de nos corps sous tes draps.
Il s'en est fallu de peu, on le sait. Mais les poupées morcelées restent à jamais dispersées dans le noir. Évidement.
Si deux épaves s'attirent, ça n'peut finir qu'en naufrage.
Grain de rien; 2023
25 notes
·
View notes
Text
Floraison
On savait pas quoi faire de nos cœurs, ni de nos doigts. De la passion dans nos regards germait un désir cannibale. Muets, on s'asphyxiait en silence dans la floraison buccale de ses pétales épaisses, gorgées de larmes.
Grain de Rien; 2023
29 notes
·
View notes
Text
Cendres
On disparaitra peu à peu dans l'asphyxie létale de nos corps, Gisant l'un sans l'autre sous un tapis de cendres. La peau Grise Les plaies Noires Les paupières Closes Les lèvres Froides Le cœur Ecchymose.
Grain de Rien, 2022
47 notes
·
View notes
Text
Ces amours là
L'hiver s'est installé sur les nuances des saisons passées, et deux flocons dansent dans l'indifférence épaisse et blanche des manteaux enneigés. Ils volent et virevoltent dans l'envolée grave et discrète d'un violoncelle, vacillant comme une flamme vacille en plein gel. Loin des vies qui se tissent comme des pièges, les ruines étoilées sont le château sublime des cœurs esseulés. Jusqu'aux larmes sous leurs yeux, jusqu'aux perles dans leur voix, dans le drame sous leur rire, jusqu'aux arpèges de leurs doigts, le charbon noir est le joyau pur de ces amours là.
Grain de Rien, 2022
22 notes
·
View notes
Text
[A l'occasion de 30 jours pour écrire; jour 23; L'odeur de la vie] Épaisse et suffocante dans les poumons; dans le goudron puis l'asphyxie. L'odeur de la vie.
Douce et amère au levé du soleil; portée par l'embrun comme un souvenir au matin. L'odeur de la vie.
Triste et légère, et un peu salée de peine; en arôme diffus de caf' et de spleen. L'odeur de la vie.
Vive et chaleureuse dans les rayons de l'automne; dans un élan qui nous porte ainsi que les feuilles; Courant de braises et de tendresse peu avant le deuil...
L'odeur de la vie.
Grain de Rien; 2022; à l'occasion de '30 jours pour écrire'
31 notes
·
View notes
Text
[A l'occasion de 30 jours pour écrire; jour 17; Tu] Dans mes cheveux, contre ma peau. Dans les muscles, puis sous les côtes, profondément, blottie où s'élance depuis chaque battement. Sur mes lèvres, dans le parfum dilué d'un souvenir lointain. A chaque instant sous mes paupières, et la nuit encore sur le perron des rêves. Partout où je traine, et où je n'ai posé pied. Dans le silence impétueux de ton absence, jusqu'au mutisme des mots abattus. En trombe dans l'air que nous avons embrasé, En détonations où nous nous sommes embrassés, A jamais dans le ciel comme ces flammes en bouquets, à jamais dans la nuit comme nos rires en fracas ! En larmes aquarelles quand la lune nous appelle, à jamais en écho dans les toiles de mes peines!
Tu, toi, et toujours, Tu, toi, et toujours.
Grain de Rien, 2022, à l'occasion de '30 jours pour écrire'
29 notes
·
View notes
Text
Fin
Enfin on y arrive, au terme des espoirs successifs... Où l'évidence surgit d'un battement de cils, tristement comme la conscience réciproque et soudaine que cette romance noire et morcelée comme nos âmes éreintées est vaine.
Fustigé par la douleur d'un cœur criblé de nos rencontres, de nos caresses et de nos évasions, il faut endurer le déchirement, la perte, l'amertume et... admettre enfin que l'issue était connue.
Je ne la verrai plus s'animer, l'incandescence vive dans tes pupilles, virevoltante et pure comme une étincelle cristalline.
Je ne sentirai plus, sur ma peau, la pression brusque et délicate de tes mains qui m'appellent.
Et pourtant, L'écho de ton rire en fracas dans la nuit, La tendresse évasive embusquée dans tes iris, La tristesse dans ta voix parfois et la fêlure sous ta poitrine, Enfin, Cette singulière beauté de cocaïnomane pétée,
Je ne les oublierai jamais.
Grain de Rien, 2022
44 notes
·
View notes
Text
Les gamins
Il n'en restera pas grand chose de nos jeux de gamins. De la poussière sur nos joues, de la terre plein nos mains, des caresses sur les doigts, des écorchures aux genoux. La tendresse dans nos regards, elle, s'effacera sous le passage répété de nos paupières, qui ternira à terme ces tristes pupilles dont nous aurons tu les prières.
On en fait quoi alors, de nos regards qui se cherchent?
Grain de Rien, 2022
30 notes
·
View notes