Tumgik
#ça veut dire futurs billets en perspective
maviedeneuneu · 2 years
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Big news que je vous ai pas dit : fin septembre je suis repartie à Majorque !!!!! (En vacances) (pour l'instant haha)
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claudehenrion · 3 years
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Rien ne nous sera épargné...
  Notre Président a donc annoncé que la vie allait reprendre ''progressivement, à partir du 15 Mai et peut-être même avant''... au moment précis où le porte-bobards officiel, l'insupportable Gabriel Attal, annonçait, avec ses mots amphigouriques, que ''la France est actuellement au pic de l’épidémie ou proche de l’être... même si le nombre de contaminations recule deux fois moins vite qu’à l’automne" (ça ne s'invente pas !). Moralité : au moins l'un des deux cherche à nous enfumer. Mais... si près de la présidentielle, on peut parier que c'est le Président qui va gagner !
Et pourtant... Nous pouvons constater chaque jour que rien ne permet de parler de changement notoire dans l'évolution de l'épidémie. On a vacciné à tour de bras ou de livraisons retardées... nous sommes dégoûtes à tout jamais d'un trop plein de bras piqués sur nos petits écrans (pourquoi ces étalages de laideur sans intérêt ?)... et on nous a assuré que, une fois X ou Y % de la population piqués, on ne parlerait plus du coronavirus... mais, bien sûr, ''à condition de garder les masques et les gestes-barrière...'', puisque même Pfizer et Moderna avaient averti : ces ''vaccins-qui-n'en-sont-pas'' ne protègent pas et ne préviennent pas : ils oblitèrent parfois certains cas graves. Et nos ''sachants'' ont tout joué sur ce cheval borgne !
Certains clamaient depuis des mois que la plupart des gesticulations liberticides et ravageuses pour notre économie et notre futur ne servaient à rien, puisque le problème avait été mal posé dès les début : confinement, couvre-feu, fermetures, ''ausweis dérogatoires'' et condamnations en série à la faillite provoquée... n'étaient pas, ne pouvaient être, et ne seraient jamais une bonne réponse. Ces ''lanceurs d'alerte'', on les a traités de ''complotistes'' et de ''conspirationnistes'', en spécifiant que c'était une insulte... alors qu'ils recevaient ce titre comme un compliment involontaire. Eh ! bien, les décisions présidentielles en cours tendraient à prouver que c'est eux, les affreux, les vilains, les méchants, qui avaient raison sur toute la ligne : on va alléger, permettre, autoriser... sans la plus petite raison de le faire par rapport à la situation qui existait avant manipulation, distorsion et réécriture correcte de chiffres qui disent à chaque fois le contraire de ce qu'on veut leur faire dire
Les ''plus vulnérables d'entre nous'' (les vrais sont ceux qui n'ont pas vu les grosses ficelles et ont donc cru la phraséologie officielle) vont être autorisés à faire de gros câlins à leur progéniture. Mais le fait qu'ils aient été vaccinés une, deux, et bientôt 3 fois en attendant pire, à l'Astrazenecapfizermodernajohnsonspoutnik ou autres, ne changera que si peu à leur pronostic vital (NDLR : forcément engagé, à leur âge --et je sais de quoi je parle !)... qu'on aurait pu et du faire l'économie de toutes les simagrées et contorsions qui ont foutu en l'air un an de notre vie et le futur du pays... En résumé sur ce premier point : en suivant les étapes vides de sens et faussement précises d'un plan technocratique destiné à ne pas arrêter trop vite de nous emmerder, on va regagner un peu de cette liberté et de cette normalité qu'on nous a ''sucrées'' sans vraie raison... autre que la reconnaissance implicite que la formule ''quel qu'en soit le prix''  est une aberration. Il était urgent qu'on invoque n'importe quel mensonge et qu’on raconte n’importe quoi pour arrêter la casse !
Je dis ''sur ce premier point'', car la liste des absurdités auxquelles nous avons dû nous plier sans raison est longue, et chaque jour nous voit boire des potions amères que rien ne justifie, non plus : nos médias, ''addicts'' à la drogue covid, nous ont fait oublier qu'aucun des vrais problèmes qui nous assaillent et qui menacent notre futur de ruine n'a reçu le plus petit début d'une solution. Il suffit de penser à ce problème multiple et ''indémerdable'', mais nié par la bobo-sphère, qu’est ‘’islam + immigration + folie d'Erdogan + parti-pris et déni des politiques’’ : c'est un seul et même problème, et plus vite on s'en rendra compte, plus vite... rien. Il est trop tard.
Et d'un autre côté encore, tout le monde semble vouloir oublier cette loi empirique qui, nourrie par l'expérience mais qui n'a pas été contredite une seule fois dans l'histoire, affirme que l'humanité n'a jamais retrouvé les libertés auxquelles elle a renoncé... pour une durée limitée (et toujours au nom d’un intérêt dit supérieur) : discrètement, comme ''à l'insu de notre plein gré'', l’état d’urgence-dite-sanitaire auquel nous avons été soumis 10 mois en un an est en train de devenir la norme !
La loi prévoyait que ce régime d’exception prendrait fin le 1er juin prochain, mais le gouvernement prépare la reconduction, jusqu’au 31 octobre (?), des principales dispositions de cet état d'urgence vite rebaptisé "phase de transition" d’un mot qui, faisant moins peur, permet de ne pas se soucier des réactions négatives de la valetaille. Mais cette ''transition'' (ce qu'on fait dire aux mots !) conserve l’essentiel : le premier ministre pourra encore "réglementer ou interdire la circulation, les cultes, les rassemblements des personnes, et l’ouverture des endroits ouverts au public''. On peut dire ce qu'on veut : limiter ou suspendre par décret, sans le dire au Parlement, le droit d’aller et venir ou d’exercer une activité, ça a un nom !
''Rien ne nous sera épargné'', titre ce billet : sans faire à l'insupportable Jack Lang l'honneur de trop parler de la scandaleuse intervention où il nous souhaitait à tous ''un bon mois sacré du ramadan'' (sic !), dans un ridicule étalage de sa cuistrerie dont chaque mot est une insulte à la vérité et au bon sens, le mieux est de passer à des choses sérieuses, non sans lui avoir demandé de citer un exemple, un seul, de cet ''enrichissement grâce à l'islam'' qu'il se croit chargé de promouvoir... ce que pas un seul musulman n'accepte, venant de lui. Par exemple, il convient, encore et toujours, de revenir sur cette étrange et inexplicable ‘’pathologie de le repentance mémorielle’’ qui semble avoir frappé le chef de l'Etat, cette lâcheté politique qui , disait hier l'historien Eric Teyssier, fait de lui le porte-voix de la déconstruction de l’histoire. Cette maladie est inquiétante car aucune preuve, aucune évidence, aucun rappel historique ne paraît capable de lui ouvrir les yeux, même un tout petit peu !
Il faut le rappeler, avant qu'il ne soit trop tard : cette relecture sélective de l'Histoire ne nous a  évité aucune humiliation, aucun abaissement, et aucun ralentissement vers notre décadence dont la perspective commence à devenir incontournable... Et ce n'est pas sa dernière déclaration, le 18 avril, à la chaîne américaine CBS, où il a déclaré ''Nous devons déconstruire notre propre histoire'' qui va nous rapprocher de la seule solution qui pourrait réussir (Question : Un Président peut-il dire : ''Notre histoire est une invention qui repose sur des mensonges depuis des siècles. Mais il existe une vérité historique que moi seul puis révéler...'' ? Que chacun apprécie son inculture, sa créativité dans l’invention, et les dégâts qu’entraîne son masochisme...
Et pendant qu'ils font des torts sans doute irrattrapables, désormais, à notre chère Patrie, nos génies de la gestion de l'Etat laissent filer notre dette, sans le moindre contrôle. Pas plus tard qu’hier, on pouvait lire dans ''les Echos'' que la dette des 35 pays qui représentent 90 % du PIB mondial a été multipliée par 3,7 en 25 ans, sans commune mesure avec la croissance du PIB. En moyenne, elle était à 59% du PIB en 1995, 70% en 2019 et 84% en 2020, et 10 pays dépassent 100% de leur PIB", dont la France (le plus gros emprunteur) qui exposait fièrement un trou de 115,7 % fin 2020, avec une explosion attendue cette année. ''On est les champions, on est, on est, on est les champions !'', et nos dirigeants parlent de n’importe quoi d’autre. 
Décidément... Covid, immigration, moralité, lois sociétales, dette, dénaturation de l'Histoire, islam, masochisme, décadence, lourde menace de guerre civile... et mensonges en série (pourquoi ne pas le dire ?)... rien ne nous aura été épargné !  La France a un espoir (surtout géographique) mais n'espère plus rien, pour elle et pour ses enfants. Elle a un futur (dans le temps), mais on l'a privée de son avenir.. 
H-Cl.
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girly-mess · 3 years
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{ Billet d’humeur #15 }
“Stay single and focus on yourself, before getting into a relationship. Love yourself before loving anyone else.”
Aujourd’hui, j’ai retrouvé dans mes Notes de téléphone un petit extrait de mes pensées sur un sujet que je voulais aborder depuis longtemps. Ca date d’il y a quelques années, quand j’étais, disons, encore en pleine guérison émotionnelle suite à ma dernière rupture qui fut - vous l’aurez compris - très douloureuse.
“Pourquoi est-ce si important de travailler sur soi, pour devenir une meilleure version de nous-même - c’est à dire celle qui s’assume un peu plus, celle qui se respecte, qui sait ce qu’elle vaut et qui a beaucoup plus confiance en elle - avant de se lancer dans une nouvelle relation ?
Statistiquement, il paraît que la moitié des couples ( si ce n’est beaucoup plus ) que nous voyons dans notre entourage ne durera pas. Parce que la plupart s’est lancé dans une relation avant même de savoir ce qu’ils voulaient dans la vie, dans leurs relations, ce dont ils avaient besoin pour s’épanouir. Beaucoup trop de couples restent ensemble par confort, parce qu’ils se sont connus très jeunes, par peur de devoir tout recommencer à zéro avec une autre personne, voire par peur de ne jamais retrouver quelqu’un derrière ou de ne jamais trouver mieux. 
Et souvent, ce sont nos insécurités qui prennent le dessus et nous empêchent de voir l’incompatibilité parfois flagrante dans notre couple. C’est dans ces moments-là, d’ailleurs, que les amis proches peuvent intervenir et faire part de leurs avis plus objectifs sur la situation, des avis qui seront donc extérieurs et non teintés de tout le passif émotionnel entre les 2 personnes concernées.”
Ca, c’était ce que j’ai écrit il y a quelques années. Et je suis toujours d’accord avec ce que j’ai écrit. Je ne sais pas si c’est l’approche de la trentaine, ou la crise de la trentaine pour ceux/celles qui ont déjà eu 30 ans, mais j’ai pu constater qu’il y a tout de même eu beaucoup de séparations. Surtout des relations de très longue date, des relations de 6 ans, 7 ans... 10 ans, et plus. Certes, les confinements à répétition dû à la pandémie mondiale n’ont clairement pas aidé, mais je ne pense pas que le Covid soit le seul responsable. 
En astrologie, il y a ce phénomène du “Saturn Return”, qui est connu pour chambouler une foule de gens lorsqu’ils sont autour de leurs 30 ans, pour les amener à remettre en question toute leur vie. Et c’est à cette période-là qu’on remarque que la plupart des gens se mette à douter de leurs choix de vie et décident de changer radicalement les choses. Des gens démissionnent de leurs taffs pour se reconvertir dans un domaine qui n’a aucun rapport avec la voie qu’ils avaient choisi initialement, des gens se séparent de leurs partenaires de vie après une très longue relation, divorcent même, décident de tout plaquer pour partir s’exiler dans une forêt... etc etc. 
Et toutes ces séparations amoureuses sont, je pense, dues au fait que... durant les relations qui ont commencé lorsqu’on avait encore une 20aine d’anniversaires à notre compteur, aucun des 2 ne savait encore qui il était réellement en tant qu’individu. On se cherchait encore, on était encore soit en études, soit dans la vie active depuis seulement quelques années. On avait manifestement pas encore le recul nécessaire pour savoir ce qui nous épanouissait ou non, ce qu’on attendait de notre existence, ce qu’on recherchait vraiment dans nos relations. Lorsqu’on a la vingtaine, on est encore au stade où l’on explore, on découvre puis on avise. Rares étaient les gens qui se projetaient déjà, qui avaient déjà un plan d’avenir tout établi. Pendant notre seconde décennie, on voulait profiter, s’amuser, penser le moins possible à notre avenir qui semblait encore lointain, faire des erreurs, prendre de mauvaises décisions. On pouvait encore se permettre d’être insouciant, à ce moment-là... Jusqu’à ce que la trentaine nous rattrape. 
Plus l’échéance se rapprochait, plus on se mettait enfin à se poser les bonnes questions. Les questions qu’on a longtemps voulu balayer sous le tapis, mais qu’il fallait maintenant étaler sur la table pour avoir une bonne vue d’ensemble. L’heure de reprendre nos vies en main avait sonné. La plupart d’entre nous n’était pas satisfait de la vie menée jusqu’ici. Que ce soit à cause d’un mauvais choix de carrière, un mauvais choix de partenaire avec qui partager notre quotidien, un cercle d’amis toxiques ou qui ne nous correspond simplement plus... Voire un mix de tout ça. Le nombre de fois où j’ai entendu des amis se plaindre de leur taff hyper stressant qui leur donnait envie de démissionner, de la pression qu’ils ressentaient au point d’être proches du burn-out, des amis qui les gonflaient, de leurs problèmes de famille, de leurs vies amoureuses désolantes... Le nombre de fois où JE me suis plainte aussi de tout ça... ! Pour finir par tous - les uns après les autres, avant nos 30 ans - nous remuer le cul et changer enfin ce qui clochait dans nos vies, alors qu’on aurait pu s’y prendre bien plus tôt ! Mais nan... On était tous trop occupé à se morfondre, à râler ( comme les bons Français que nous sommes ), à stagner, ne pas savoir quoi faire, à se laisser paralyser par nos peurs... Bref. Vous avez saisi. 
Voilà comment on se retrouve quasi-tous à avoir un déclic à l’approche de nos 30 piges, et se rendre compte que ce n’est pas de cette façon qu’on souhaite profiter de nos vies respectives. Le cercle vicieux dans lequel on s’était piégé tout seul est enfin rompu et de nouvelles perspectives s’offrent maintenant à nous. Il se peut que l’on se trompe encore, que ça nous prenne davantage de temps pour trouver enfin ce dont on a besoin pour être réellement épanoui, mais au moins, on sait désormais quels schémas ne pas répéter.
Et pour revenir sur le sujet des relations amoureuses - parce que oui, j’ai ENCORE divagué... Je fais tout le temps ça, can’t help it - c’est souvent après ces ruptures-là ( celles qui font bien mal, celles qui nous incitent à nous remettre en question ) qu’il faut vraiment prendre le temps de se reconnecter avec soi-même. C’est le moment ou jamais de faire le point sur nos erreurs du passé, de retrouver son identité, de faire une introspection et de faire une liste mentale ( ou sur papier, comme ce fut mon cas ) de tout ce qu’on voudrait retrouver dans notre future relation, ce qu’on ne veut plus du tout, ce qui nous a cruellement manqués, et ainsi de suite. De sorte à faire le tri dans notre esprit, pour mieux appréhender les futures rencontres et les potentiels dates si on tente les applis.
Cela peut prendre un mois ou deux de réfléchir à tout ça, tout comme cela peut durer des années si on a la fâcheuse tendance à planquer nos émotions, nos mauvais souvenirs, ou les choses les plus douloureuses à affronter dans un coin de notre tête, comme on planquerait une montagne de bordel dans un vieux placard, en espérant que ça disparaisse. Tout dépend de notre fonctionnement habituel. Et si c’est le cas, il faut juste prendre le taureau par les cornes et accepter que c’est un moment difficile mais bel et bien nécessaire à passer. Parce qu’on se sentira ensuite libéré, éclairé et on pourra reprendre de plus belle nos vies, avec de nouveaux objectifs en tête et une meilleure vision de nous-même, car on saura à présent ce qu’on vaut. On saura qu’on mérite le meilleur et que toutes nos expériences passées nous auront servis de leçons.
Sur ce, j’arrête de blablater ! Je me suis encore égarée dans mon monologue, c’est fou... 
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vraiesmeufs · 7 years
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Nawel
Belleville, 18h.
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Je retrouve Nawel dans ce quartier cosmopolite de Paris. On se pose dans un bar pour boire un café. “J’ai toujours habité à Paris, on est parisiennes de génération en génération dans la famille. Tout le monde dira la même chose en parlant de son quartier mais le mien c’est le meilleur ! Belleville c’est vraiment l’exemple du Paris black blanc beur. Malgré l’invasion des bobos blancs provinciaux qui s’installent sur le boulevard à coup de pinte à 8€, gilet de grand père et de « nouveaux concepts super sympas », la mixité qu’on y trouve rend ce quartier populaire très charmant. Tu peux manger ton phô chez le Viet, acheter un maïs chaud au foyer de la rue Bisson et pour le dessert des petits gâteaux orientaux à Couronnes, (si tu te demandes, oui la bouffe c’est une de mes passions). N’étant pas très sédentaire et attachée à un lieu précis, je pourrais vivre ailleurs mais il me faut un endroit qui ait un esprit similaire à celui de Paris. Donc pourquoi pas Londres ou Brooklyn.”
Après un bac L, Nawel est aujourd’hui en première année de langues étrangères appliquées anglais/espagnol. “Au départ, je voulais travailler dans la mode, car c’est un domaine qui m’intéressait beaucoup. Je tiens mon intérêt pour la mode de ma mère et ma grand-mère. Je me suis tournée vers l’option « mode » pour pouvoir jouer la Anna Wintour, malheureusement ce n’est pas si facile et je n’ai pas assez de talent (et d’argent) pour pouvoir atteindre ce niveau (rires). En ce qui concerne mon avenir, je suis assez dans le flou, tout ce que je veux c’est voyager peut importe le métier qui va avec.”
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En effet, le voyage est une partie importante de sa vie. Lorsque j’ai remonté son Instagram, la première chose qui m’a marqué était les nombreuses photos et vidéos de voyages qu’elle postait. Loin des hôtels cinq étoiles et voyages tout confort, ce qu’elle préfère c’est les rencontres avec les locaux. Elle voyage sac à dos sur le dos et dort parfois chez l’habitant. “J’ai commencé à voyager quelques temps après ma naissance, en commençant par la visite de la famille au bled évidemment. Mon grand père travaillait en Côte d’Ivoire, j’ai donc vécu quelques mois là-bas étant bébé. Le voyage me permet de m’évader, de relativiser, de me dépayser, de découvrir des nouvelles cultures, de m’enrichir intellectuellement et apporter aux gens que je rencontre ce que j’ai à offrir. Pour certaines personnes, c’est différent mais pour moi le voyage c’est avant tout les rencontres et les échanges que tu peux avoir avec ces personnes, et non pas la destination. J’ai eu la chance de visiter 24 pays pour l’instant, je ne vais pas te les lister mais la plupart étaient en Asie, les asiatiques étant les gens les plus accueillants que je n’ai jamais rencontrés. Mes prochains voyages se porteront donc sur le reste des pays d’Asie que je n’ai pas encore visités. Un sac à dos, deux billets d’avion et je suis partie !”
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Au fil de la discussion, elle m’explique qu’elle s’est récemment fait tatouer et me montre le tatouage en question : un dessin qui rappelle les anciens tatouages faciaux berbères. “Ce tatouage est un peu le seul lien que j’ai avec ma grand mère mis à part le fait que mon deuxième prénom soit le sien. Ma grand mère paternelle, que je n’ai pas connu malheureusement, était tatouée sur le front et sur les joues : à cette époque les femmes non tatouées étaient considérées comme des hommes. Un soir en zappant les chaînes avec mon père, on est tombés sur un reportage d’Arte, d’une jeune tatoueuse tunisienne qui avait décidé de parcourir la Tunisie pour répertorier le plus de tatouages berbères possible en sachant pertinemment que cette tradition avait cessée et que les dernières femmes tatouées allaient bientôt disparaître. En regardant ce reportage je suis tombée amoureuse de mon pays et j’ai trouvé les femmes magnifiques. J’ai donc entamé des recherches sur les tatouages tunisiens et j’ai décidé de me construire un tatouage en partant de celui de ma grand mère. Je dis construire parce que c’est comme une sorte de code, chaque motif a une signification : le premier est celui de ma grand mère, il représente la déesse mère, ce qui lui est très représentatif, mon père l’a toujours décrite comme un ange tombé du ciel, une femme remplie d’amour et qui malgré la pauvreté à laissé un souvenir magnifique à ces enfants. Le second est le symbole de la femme pour représenter le féminisme. Le troisième est la force, je ne pourrais pas te dire pourquoi mais j’avais besoin de ça pour me remonter le moral et passer à autre chose. Le quatrième est une figue de barbarie, le fruit préféré de mon père, celui de son enfance.”
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“Avoir une double culture peut être enrichissant mais aussi compliqué. Je ne me sens ni entièrement liée à la France ni à la Tunisie. Ce mélange fait partie de mon identité et sans l’une de ces des deux cultures je ne serai pas celle que je suis aujourd’hui. Ayant habité à Paris, je ne me suis jamais reconnue dans la mentalité tunisienne du « tout se passe par derrière » cette façon de tout cacher pour bien paraître, à cause des traditions strictes. D’un autre côté, je ne me suis jamais reconnue dans la mentalité française du « chacun pour sa gueule » :  certains diront que j’ai le cul entre deux chaises mais je ne trouve pas que s’accrocher à un drapeau soit si important. On est tous citoyens du monde après tout.”
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Enfin, quand je lui demande qui est une vraie meuf, elle me répond : “Pour moi la vraie meuf n’existe pas. Chacun devrait avoir sa version et être libre d’être la meuf qu’il veut être. La vraie meuf c’est pas celle avec les cheveux longs et soyeux, celle qui fait tout Paname avec ses talons aiguilles de 12cm, celle qui est toujours pomponnée et qui n’a jamais un cheveux qui dépasse. Tout le monde peut devenir une vraie meuf, à condition d’y croire.”
Instagram
ENGLISH VERSION (translated by Mathis)
Belleville, 6 pm.
I meet with Nawel in this Parisian cosmopolitan neighborhood. We sit down on a bar to drink a coffee. "I always lived in Paris, we're Parisians from generation to generation in our family. Everybody will say the same thing speaking about their neighborhood, but mine is the best! Belleville is truly the example of "black blanc beur". Despite the invasion of boho provincial people who install on the boulevard with an 8 euros pint, a grandfather cardigan and some "new super cool concepts", the diversity we can find makes this popular neighborhood very charming. You can eat your phô at the Vietnam restaurant, buy a hot corn at the household on the Bisson street, and for dessert you can get some oriental cakes at Couronnes (if you ask, yes, food is one of my passions). Not being that much settled, I could live somewhere else, but I need a place which has a similar spirit from the Paris' one. So why not London or Brooklyn."
After a baccalauréat L, Nawel is today doing her first year of applicable foreign languages in English and Spanish. "At first, I wanted to work in fashion as it is a field that interested me a lot. I got this interest for fashion thanks to my mom and my grandma. I chose the "fashion" option so I could be Anna Wintour, unfortunately this isn't as easy as that, and I don't have enough talent (and money) to reach that level (laughs). About my future, I am a bit confused, all I want is travel, no matter the job that gets along with it."
Indeed, traveling is an important part of her life. When I scrolled down her Instagram, first thing that marked me was all the pictures and videos of trips she posted. Far from the huge hotels and the high-quality journeys, what she prefers is to meet local people. She travels with a backpack and sometimes sleep at the inhabitant's house. "I started traveling some times after I was born, starting by visiting family in our village obviously. My grandfather worked in Côte d'Ivoire, I then lived there a few months while I was a baby. Traveling makes me escape, put things into perspective, break my habits, discover new cultures, broaden my knowledge and bring the people I meet what I have to offer. For some people, it's different but to me traveling is about meeting new people and sharing with them, and not about the destination. I was lucky to visit 24 countries as of now. I won't list them all to you, but most of them were in Asia, Asiatic people being the most welcoming people that I ever met. My next trips will be about the rest of the Asiatic countries that I didn't visit yet. A backpack, two plane tickets and I'm ready to leave!"
Over time we're talking, she explains to me that she recently got tattooed and shows it to me: a drawing that reminds old facial Berber tattoos. "This tattoo is kinda the only link I have with my grandmother, except the fact that my second name is her first name. My paternal grandmother, who I unfortunately didn't know, was tattooed on the forehead and cheeks : at this time, non-tattooed women were considered as men. One night, we were watching TV with my father and we found an Arte report of a young Tunisian tattooer who decided to go through Tunisia to list every Berber tattoos possible, pertinently knowing that this tradition wasn't one no more, and that the last tattooed women were about to disappear. While watching this report, I fell in love with my country and I found that women were beautiful. I then started researching about Tunisian tattoos and I decided to create a tattoo using my grandmother's one. I use the word "create" because it's like a code, each pattern has a signification : first one is my grandmother's one, it represents the goddess mother, which is very representative of my grandma, my father always described her as a heaven-sent angel, a woman full of love and who, despite poverty, left a wonderful souvenir to her children. The second one is the woman symbol to represent feminism. The third one is strength, I couldn't tell you why but I needed this to cheer myself up and move on to something else. The fourth one is a prickly pear, my father's favorite fruit, the one from his childhood."
"Having a double culture can be enriching but complicated as well. I do not feel entirely linked to France, neither to Tunisia. That mixing is part of my identity and without one of these both cultures, I wouldn't be who I am today. Living in Paris, I never recognized myself in the Tunisian mentality of "everything happens from behind", that way of hiding everything to appear good, because of strict traditions. On another side, I never recognized myself in the French mentality of "every man for himself": some will say that I fall between two stools but I don't think that clinging to a flag is that much important. We're all citizen of the world after all."
Finally, when I ask her who is a "vraie meuf" (Editor's note: a "true girl"), she replies: "to me the vraie meuf doesn't exist. Each one of us should have her version and be free to be the girl she wants to be. The vraie meuf isn't the one with long and silky hair, the one who go through Paris with her 12 centimeters spike heels, the one who is always dolled up with no hair that stick out. Everybody can become a vraie meuf, on condition of believing in it."
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utopiedujour · 7 years
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Voici comme votre monde pourrait prendre fin, par Peter Brannen
Billet invité. Ouvert aux commentaires. Merci à Alexis Toulet pour la traduction.
Dans cet extrait de son livre Fins du Monde (Ends of the World), le journaliste scientifique Peter Brannen étudie les extinctions massives et l’issue catastrophique de l’augmentation des températures pour l’ensemble de la population mondiale.
Les conséquences sur les sociétés humaines d’un réchauffement même en apparence modéré sont souvent gravement sous-estimées.
Original en anglais – Peter Brannen, © The Guardian, 9 septembre 2017
Feu de forêt, Californie 2014. Le réchauffement climatique devrait augmenter la fréquence des feux de forêts, avertissent les scientifiques
Beaucoup d’entre nous partagent une sourde inquiétude que le monde est en train d’échapper à tout contrôle, que « le centre ne peut tenir »  (1) Feux de forêts, tempêtes « du millénaire » et vagues mortelles de chaleur sont devenus des leitmotive des journaux télévisés – tout cela après que la planète se soit réchauffée de même pas 1°C par rapport aux températures préindustrielles. Mais voici ce qui est vraiment effrayant.
Si l’humanité consomme toutes ses réserves de carburants fossiles, le potentiel existe d’un réchauffement de la planète allant jusqu’à 18°C ainsi que d’une élévation du niveau de la mer de plusieurs dizaines de mètres (2) Ce serait un réchauffement d’une plus grande amplitude encore que celle de l’extinction de la fin du Permien (3) Si les pires scénarios se réalisent, le système océan-climat légèrement menaçant d’aujourd’hui apparaîtra bien terne en comparaison. Même un réchauffement d’un quart de ce chiffre ferait apparaître une planète qui n’aurait rien à voir avec celle où les êtres humains ont évolué et où la civilisation a été construite. La dernière fois qu’il faisait 4°C plus chaud, il n’y avait aucune glace ni à un pôle ni à l’autre et la mer était 80 mètres plus haute qu’aujourd’hui.
J’ai rencontré le paléoclimatologue Matthew Huber, de l’Université du New Hampshire, à un dîner près de son campus à Durham. Huber a passé une bonne partie de sa carrière de chercheur à étudier l’environnement de serre chaude dans lequel vivaient les premiers mammifères, et il pense que dans les prochains siècles nous pourrions en revenir au climat de l’Eocène il y a 50 millions d’années, quand des palmiers poussaient en Alaska et des alligators se baignaient au cercle polaire.
Le monde moderne se rapprochera d’un champ de bataille. La fragmentation de l’habitat rendra beaucoup plus difficile de migrer. Mais si nous restons en-dessous de 10°C de réchauffement, au moins il n’y aura pas trop de morts par hyperthermie.
En 2010, Huber et son co-auteur Steven Sherwood publièrent l’un des articles scientifiques les plus inquiétants de mémoire d’homme Limite à l’adaptation au changement climatique par stress thermique (An Adaptability Limit to Climate Change Due to Heat Stress) (4).
« Les lézards iront bien, les oiseaux iront bien » dit Huber, remarquant que la vie a prospéré dans des climats plus chauds que même les pires projections du réchauffement climatique anthropique. C’est l’une des raisons de soupçonner que l’effondrement de la civilisation pourrait survenir bien avant que nous n’atteignions une extinction de masse à proprement parler (5) La vie a persisté dans des conditions qui seraient impensables pour une société mondiale en réseau partitionnée par des frontières politiques. Nous nous inquiétons bien sûr tout naturellement du sort de la civilisation, et Huber suggère que, extinction de masse ou pas, c’est notre dépendance incertaine envers une infrastructure vieillissante et inadéquate, le plus inquiétant peut-être les réseaux électriques, couplée avec les limites de la physiologie humaine, qui pourrait bien faire tomber notre monde.
En 1977, quand l’électricité a été en panne un seul jour d’été à New York, certaines parties de la ville retombèrent en quelque chose ressemblant à un état de nature hobbesien. Des émeutes balayèrent la ville, des milliers de commerces furent détruits par les pillards et des incendiaires allumèrent plus de 1 000 feux.
En 2012, quand la mousson ne s’est pas levée en Inde (elle ne le fera pas du tout dans un monde plus chaud), 670 millions de personnes – c’est-à-dire 10% de la population mondiale – ont perdu l’accès à l’électricité lorsque le réseau fut paralysé par une demande anormalement haute de la part des fermiers luttant pour irriguer leurs champs, tandis que les températures élevées poussaient beaucoup d’Indiens à chercher des climatiseurs avides de kilowatts.
Inde occidentale, Août 2012. Quand la mousson n’arriva pas, les villageois durent migrer par manque d’eau
« Le problème, c’est que les êtres humains ne peuvent même pas supporter une journée chaude aujourd’hui sans que le réseau électrique ne coupe régulièrement » dit Huber, remarquant que le réseau électrique vieillissant des Etats-Unis est construit avec des composants de bric et de broc que l’on attend parfois plus d’un siècle avant de remplacer. « Pourquoi penser que la situation sera meilleure lorsque la température moyenne l’été sera ce qui aujourd’hui est la plus chaude journée en cinq ans, et les températures les plus chaudes seront absolument sans précédent ici ? C’est pour 2050. »
En 2050, suivant une étude du MIT de 2014, il y aura aussi cinq milliards de personnes vivant dans des régions sous stress hydrique (6)
« Dans environ 30 à 50 ans commenceront les guerres de l’eau » selon Huber.
Dans leur livre Terribles Prédictions (Dire Predictions), Lee Kump et Michael Mann de l’Université de l’Etat de Pennsylvanie décrivent ce qui n’est qu’un exemple de la manière dont sécheresse, augmentation du niveau des mers et surpopulation pourraient se combiner pour faire sauter les rivets de la civilisation.
Des sécheresses de plus en plus sévères en Afrique occidentale susciteront une migration de masse de l’intérieur densément peuplé du Nigeria vers sa mégapole côtière, Lagos. Déjà menacée par l’augmentation du niveau de la mer, Lagos ne pourra pas faire face à cet afflux massif de gens. Les disputes autour des réserves en voie d’épuisement du delta du Niger, combinées avec la corruption d’Etat, s’ajouteront aux facteurs contribuant à une agitation sociale massive.
« Agitation sociale massive » doit ici être compris comme une expression relativement anodine masquant le chaos total submergeant un pays déjà déchiré par la corruption et la violence religieuse.
C’est le scénario du cauchemar en quelque sorte. Aucun des économistes ne modélise ce qui arrive au PIB d’un pays si 10% de la population est constituée de réfugiés vivant dans des camps. Mais regardez le monde réel. Que se passe-t-il si une personne qui travaillait en Chine doit se déplacer au Kazakhstan, et n’y travaille pas ? Dans un modèle économique, ils seraient immédiatement au boulot. Mais dans le monde réel, ils resteront juste là et commenceront à s’énerver. Si des gens n’ont pas de perspective économique et sont déplacés, ils ont tendance à devenir fous et à faire sauter des choses. C’est le genre de monde où les principales institutions, y compris des nations tout entières, voient leur existence menacée par la migration de masse. C’est dans cette direction que je vois les choses évoluer vers le milieu du siècle.
Et ça ne s’améliore pas après 2050. Mais les prédictions de désintégration de la société sont des spéculations sociales et politiques et n’ont rien à voir avec les extinctions de masse. Huber s’intéresse davantage aux limites infranchissables de la biologie. Il veut déterminer quand les êtres humains eux-mêmes commenceront à se désintégrer. Son article de 2010 sur le sujet fut inspiré par une rencontre avec un collègue.
J’ai présenté à une conférence un article sur les températures tropicales dans les époques géologiques passées et Steve Sherwood [climatologue de l’université de Nouvelle-Galles-du-Sud] était dans l’auditoire. Il a écouté ma présentation et a commencé à se poser cette question très simple : « A quel point peut-il faire chaud et humide, avant que des choses commencent à mourir ? ». C’était littéralement juste une question sur l’ordre de grandeur. J’imagine qu’en y pensant il s’est rendu compte qu’il ne connaissait pas la réponse, et n’était pas sûr que qui que ce soit la connaisse… Notre article initialement n’était vraiment pas motivé par le climat futur, parce que quand nous avons commencé nous ne savions pas si un quelconque climat futur réaliste pouvait sortir de cette limite à l’habitabilité. Quand nous avons commencé, c’était « Faut voir. Peut-être il faut aller jusqu’à, disons, 50°C de température moyenne mondiale ». Puis nous avons mouliné toutes sortes de résultats de modèles, et ça nous a plutôt alarmés.
Sherwood et Huber ont calculé leurs seuils de température en faisant intervenir la température au thermomètre-globe mouillé (TTGM) (7) qui mesure en gros de combien vous pouvez vous refroidir à une température donnée. Si l’humidité est élevée par exemple, la sueur et le vent sont moins efficaces pour vous refroidir, et la température au thermomètre-globe mouillé en tient compte.
Si vous regardez un cours de météorologie, pour calculer la TTGM on met un thermomètre en verre dans une chaussette humide serrée et on en enveloppe votre tête. Donc en supposant que cette limite de température s’applique à un être humain, vous êtes en train d’imaginer un vent violent soufflant sur un être humain dénudé, trempé, pas éclairé par le soleil, immobile et ne faisant rien d’autre que son métabolisme de base.
Aujourd’hui, les maximums ordinaires pour la TTGM dans le monde sont entre 26 et 27°C. Une TTGM à partir de 35°C est mortelle pour l’humanité (8) Au-dessus de cette limite, il est impossible aux êtres humains de dissiper indéfiniment la chaleur qu’ils dégagent, et ils meurent d’hyperthermie en quelques heures, aussi fort qu’ils essaient de se refroidir.
Donc nous essayons de faire passer le message que physiologie et adaptation et ce genre de choses n’ont aucune influence sur cette limite. C’est la limite de la cuisson au four. Vous vous cuisez vous-mêmes, très lentement.
Ce qui veut dire que cette limite est probablement bien trop large s’il s’agit de survie humaine.
Quand vous faites un modèle plus réaliste, vous atteignez la limite bien plus tôt, parce que les êtres humains ne sont pas des chaussettes mouillées.
Suivant la modélisation de Huber et Sherwood, un réchauffement de 7°C commencerait à rendre de grandes régions du monde mortellement chaudes pour les mammifères. Que le réchauffement aille plus loin, et des parties vraiment immenses de la planète, aujourd’hui habitées, dépasseraient la une TTGM de 35°C et devraient donc être abandonnées (9) Sinon, leurs habitants seraient mourraient par cuisson, littéralement.
On pense toujours « Bon, ne peut-on pas s’adapter ? » et c’est possible, jusqu’à un certain point. C’est ce qui se passe après dont je parle.
Déjà, dans le monde d’aujourd’hui, réchauffé de moins de 1°C par rapport à l’époque préindustrielle, les vagues de chaleur sont devenues plus mortelles. En 2003, deux semaines chaudes tuèrent 30 000 personnes en Europe. On appela ça un événement qui arrive une fois tous les 500 ans. Il arriva à nouveau trois ans plus tard (avec 497 ans d’avance). En 2010, une vague de chaleur tua 15 000 personnes en Russie. En 2015, presque 700 personnes moururent rien qu’à Karachi du fait d’une vague de chaleur qui frappa le Pakistan alors que beaucoup jeûnaient pour le Ramadan. Mais ces épisodes tragiques sont à peine l’ombre de ce qui est prévu.
A moyen terme – 2050 ou 2070 – le Midwest américain sera parmi les plus frappés. Il y a un panache d’air chaud et humide qui se dirige vers le haut à travers le centre des Etats-Unis durant exactement la bonne saison, et qu’est-ce qu’il est chaud et collant. Ajoutez juste deux ou trois degrés et ça devient vraiment chaud et collant. Nous parlons de seuils. Ce n’est pas une progression en douceur. Qu’un certain chiffre soit dépassé et vous serez vraiment touchés gravement.
La Chine, le Brésil et l’Afrique doivent faire face à des prévisions tout aussi infernales, tandis que le Moyen-Orient déjà étouffant connaît ce que Huber appelle « des problèmes existentiels ». Les premiers signes de cette catastrophe au ralenti sont peut-être familiers aux Européens qui ont du mal à loger les dizaines de milliers de réfugiés à leurs frontières : l’effondrement et la migration de masse de la société syrienne est survenue après une douloureuse sécheresse de quatre ans. D’autres encore ont remarqué que le Hadj, qui amène deux millions de pèlerins à la Mecque chaque année, sera dans quelques petites décennies une obligation religieuse impossible à accomplir à cause des limites du stress thermique dans la région.
Mais dans les pires scénarios d’émission [NdT : de gaz à effet de serre], les vagues de chaleur ne seraient pas simplement une crise de santé publique ni un « multiplicateur de menaces », comme le Pentagone appelle le réchauffement mondial. L’humanité devrait abandonner la plus grande partie de la Terre qu’elle habite aujourd’hui. Dans leur article, Huber et Sherwood écrivent :
Si un réchauffement de 10°C devrait vraiment survenir dans les trois prochains siècles, la zone rendue probablement inhabitable du fait du stress thermique serait bien plus grande que celle touchée par le relèvement du niveau de la mer.
Huber continue :
Demandez à n’importe quel écolier « Que faisaient les mammifères au temps des dinosaures ? », il vous dira qu’ils vivaient sous terre et ne sortaient que la nuit. Pourquoi ? Eh bien, le stress thermique est une explication très simple. Il est intéressant de noter que les oiseaux ont une température interne plus élevée – la nôtre est à 37°C, les oiseaux sont plus proches de 41°C. Il me semble que c’est là une relique évolutive très ancienne. Parce que la température au thermomètre-globe mouillé allait probablement jusqu’à 41°C au Crétacé, pas 37°C.
Au dîner dans le New Hampshire, Huber m’a raconté son « histoire préférée » : la parabole réaliste de l’US Army dite de l’Homme de Pointe Motivé (10) En 1996, un peloton d’infanterie légère passa des jours dans la jungle de Puerto Rico pour s’acclimater à la chaleur et l’humidité étouffantes, surveillant avec soin leurs apports en eau avant de simuler un raid de nuit. Le peloton avait « certains des soldats les plus motivés et les mieux en forme du bataillon ». Quand arriva le soir du raid, le chef de peloton commença à mener ses soldats à travers la jungle, se traçant un chemin à la machette à travers les fourrés. Bientôt abattu par la fatigue, il délégua son commandement à un subordonné. Quand le deuxième soldat s’avéra incapable de mener le peloton assez vite, le chef exigea d’être en tête à nouveau. Mais il se retrouva rapidement hyperthermique et incapable de marcher. Ses hommes durent l’asperger d’eau froide et lui faire des injections intraveineuses. En définitive, quatre soldats durent le porter. Les efforts supplémentaires eurent tôt fait de ronger le peloton tout entier, tous les hommes commençant à souffrir de stress thermique. L’exercice dut être interrompu avant qu’il ne débouche sur un massacre.
Soldats américains à l’entraînement dans la jungle. La résistance a des limites physiologiques
Je regarde ça et je me dis que même la nuit, même acclimatés, des gens très en forme peuvent se désintégrer tout simplement en un ramassis d’inutiles sur des brancards. Voilà ce que je vois arriver à la société, à des cultures. Si vous voulez savoir comment arrivent les extinctions de masse, voilà comment. Quand les gens parlent de l’extinction de la mégafaune du Pléistocène ou des gens de la culture Clovis, parfois ils font comme si tout cela était mystérieux. Mais c’est arrivé exactement de la même manière. Voilà quelque chose qui abat les plus forts, les plus faibles tentent de colmater la brèche, ils en sont encore moins capables, et le tout s’écroule.
Vous voulez savoir comment les sociétés s’effondrent ? Voilà comment.
Ce qui disparaît quand la température augmente
+0,6°C – Quand les températures commencent à augmenter par rapport au niveau préindustriel, une extinction très large des amphibiens commence.
+1,0°C – Le réchauffement commence à faire fondre les plaques de glace, les populations de krill sont touchées, menaçant la principale source de nourriture des pingouins.
Manchots empereur en Antarctique
+1,6°C – Environ la moitié de la toundra boisée est perdue, augmentant la pression sur ses habitants tels les élans, lynx et ours bruns.
+2,2°C – Un réchauffement très légèrement supérieur à la limite définie dans l’accord de Paris sur le climat (11) suffit à conduire à l’extinction 25% des grands mammifères d’Afrique.
+2,6°C – Grandes pertes dans les forêts tropicales et les espèces qui y habitent, par exemple orang-outang, paresseux et jaguars.
Supérieur à +4°C – A ces températures, plus de 70% des espèces s’éteindraient, les massifs coralliens mourraient et les déserts s’étendraient dans le monde.
=========================================== 1 – « The centre cannot hold » extrait du poème The Second Coming de Yeats (1919) décrivant l’atmosphère en Europe juste après la Première Guerre Mondiale – Voir une traduction ici.
2 – Environ 70 mètres en cas de fonte totale des inlandsis de l’Antarctique et du Groenland. Une telle fonte s’étalerait cependant sur plusieurs siècles ou millénaires, à cause de l’inertie thermique de ces masses énormes de glace.
3 – L’extinction de la fin du Permien il y a 252 millions d’années a été la plus grande des cinq extinctions de masse ayant frappé la biosphère, avec la disparition de 80 à 96% des espèces marines et 70% des espèces de vertébrés terrestres. Voir une description ici.
4 – L’article est accessible ici.
5 – La sixième extinction de masse, celle que provoquerait l’être humain, est pour l’essentiel un risque pour l’avenir. Même les actuelles dégradations impressionnantes de la biosphère ne sont que prémices de ce que serait une véritable extinction de masse
6 – Voir page 24 du document complet (PDF) La population totale sous stress hydrique en 2050 varierait entre 3,5 et 5 milliards suivant les scénarios, dont 3 milliards en stress permanent.
7 – Il s’agit d’un « indice composite de température utilisé pour estimer les effets de la température, de l’humidité, et du rayonnement solaire sur l’homme (…) le seul indice de température ressentie à tenir compte du rayonnement solaire ».
8 – Il est utile de remarquer que les limites de TTGM sont bien plus basses s’agissant des travailleurs, entre 28 et 32,5°C suivant l’intensité et la durée de l’activité. Or, pour qu’une région soit véritablement habitable par l’homme, encore faut-il qu’il soit possible d’y effectuer quelque travail… Voir les normes de santé au travail ici
9 – Et qu’en serait-il des régions où l’être humain ne pourrait vivre qu’à condition de n’accomplir strictement aucun travail, ou bien seulement des travaux légers et une partie de la journée ? « Vivre » de cette manière a tendance à rendre difficile la simple survie…
10 – Voir la source ici au chapitre 9.
11 – Et dont cet accord définit très peu comment au juste elle pourrait être respectée. La date définie par l’accord pour parvenir à un pic des émissions de gaz à effet de serre – dont il faut espérer que les instances internationales vérifieront bien qu’elle n’est pas dépassée – est « dès que possible ». Une étude parue en juillet 2017 estime à 5% la probabilité de rester en-dessous de cette limite, et arrive plutôt à une « valeur la plus probable » de 3,2°C pour le réchauffement au cours du siècle. Encore cette valeur suppose-t-elle des efforts notables pour limiter les émissions, n’allant cependant pas jusqu’aux mesures véritablement draconiennes indispensables rapidement pour respecter la limite de 2°C. Voir un article sur cette étude ici.
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claudehenrion · 6 years
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''Je calcule et je choisis''.... donc je suis ?
  Notre ''billet'' du 28 janvier 2019, ''Comment peut-on être chrétien en 2019 – ( I )'', a amené plusieurs lecteurs à s'étonner de l’affirmation relative à ces deux vecteurs principaux du fonctionnement de notre cerveau que sont les verbes “je compte'' et ''je choisis''. Le ‘’raccourci fulgurant’’ entre je compte et je choisis les a intrigués et résumer ‘’la pensée’’ à ces deux seules activités les a étonnés. Ils me demandent donc des explications, que je leur donne avec d'autant plus de plaisir qu'elles sont extraites de l'un de mes bouquins, ''Comprendre demain'' --dont ce Blog a repris le nom lorsqu'il a été épuisé. Alors... ’’A vos marques... Prêts ? Partons !’’.
  ''Une bonne et une mauvaise nouvelle : sans toujours en être conscients, nous sommes entrés récemment (à l’échelle de l’Histoire) dans une ère nouvelle : celle d'une orthèse interactive ''cerveau - ordinateur'', avec toutes les conséquences directes et indirectes que ce simple énoncé implique. Il n'est sans doute pas inutile de rappeler qu'une ''orthèse'' est un élément extérieur qui compense une fonction déficitaire, alors qu'une ''prothèse'' remplace un élément manquant. Une paire de lunettes, une canne, un ''Amplifon'' sont des orthèses, tandis qu'un rein, une hanche ou une jambe artificiels sont des prothèses. On est bien obligés de reconnaître que l’ordinateur est devenu une ‘‘orthèse’‘ quasi-indispensable pour toutes les activités humaines... en attendant un terrible renversement des rôles qui, les choses étant ce qu’elles sont, ne peut pas ne pas arriver bientôt. Nous y reviendrons, hélas !
Cette ''interconnexion'' du cerveau humain et des ordinateurs fait de nous à la fois les témoins et les acteurs ''en grandeur réelle'' d'un énorme changement, fondamental dans l'histoire de l'humanité, dont personne ne peut dire s'il sera un progrès... ou pas ! (NDLR : un ''changement'' est un passage d'un état A à un état B, sans autre critère que ''quelque chose de différent''... alors qu'un ''progrès'' est un changement qui se traduit par un ''mieux'' mesurable pour, et par, l'homme).
  Depuis que l'Homme, qui s'est baptisé lui-même Sapiens (Ah ! Le fou !), est sur la Terre, il arrivait à sélectionner quelques ''progrès'' dans les nombreux changements qui affectaient son environnement. Cela n'est plus : ce n’est plus le progrès (uniformément bon, par définition) mais le ''changement'' (rarement bon, parfois neutre, mais le plus souvent mauvais) qui est devenu le moteur de notre devenir : le progrès s'est fracassé sur l'échec de ses succès, et la véritable foi iso-religieuse qui avait été mise en lui par ses adorateurs s'est effritée devant le bilan ''avantages/inconvénients'' de ses promesses non-tenues. Et du coup, seuls des ''changements'' (souvent indésirables) sont susceptibles de jouer un rôle dans notre futur, qui s'annonce donc menaçant : notre monde est devenu si complexe qu'il est en train d'échapper à tout contrôle humain (cf. § suivant), et l'homme court vraiment le risque d'être relégué dans un rôle de ''faire valoir'', qui ne sera indispensable que dans un premier temps. Il n'en reste pas moins vrai que changer pour changer, sans espoir raisonnable de progrès perceptibles est une bien triste perspective !
  La théorie des systèmes, souvent citée dans ce Blog, prévoit un tel scénario. Les ''principes'' qui la régissent se résument en deux termes faciles à comprendre : (1)– Tout système complexe tend à générer tout seul sa complexification propre, comme cela est prouvé par l’évolution de notre cerveau, par exemple... ou celle de la Sécurité sociale et de toutes les ‘’usines à gaz’’ qui pullulent autour de nous.    (2)– Tout système complexe ne peut être contrôlé que par un système plus complexe que lui-même. Cette logique implique, il faut le savoir, la mise hors service à terme de l'homme dans la maîtrise des systèmes dont il a eu la paternité mais dont la complexité finira (grâce aux interconnexions entre ordinateurs en réseau ou en série) par dépasser celle du cerveau humain. C'est demain...
  Les travaux de Claude Shannon sur la théorie des systèmes (circa 1932), la théorie des probabilités, la théorie de la décision et la théorie de l’information nous ont appris que le fonctionnement des systèmes informatiques et des autres systèmes complexes qu’ils prétendent réguler est ''mimétiquement isomorphe'' avec celui du cerveau humain (qui est un vrai ''système complexe''). Ce qui veut dire que le fonctionnement opérationnel de notre cerveau est assez proche de celui des ordinateurs les plus perfectionnés (ou le contraire, si on veut, ça revient au même).     Ce processus peut se décrire comme une énorme succession, à un rythme incroyablement rapide, d’impulsions simples, sur deux et seulement deux modes : ''je calcule'' et ''je choisis'', qui se répètent à l’infini, plus rapides que l'éclair.             Leur nombre immense et la rapidité quasi instantanée des décisions prises et des calculs faits crée la diversité des situations qui font notre existence... ou qui y répondent, tout en garantissant la variété des solutions auxquelles on aboutira.
  Prenons un exemple simple. Soit un automobiliste qui se déplace sur une route (en se méfiant comme de la peste des radars vicieux). Il a fait le choix de l’endroit où il veut aller et il s'est fixé une heure à laquelle il aimerait arriver. Il va donc calculer sa vitesse, en tenant compte, ou pas, des stupides panneaux de limitation à 80 km/h (choix). S’il voit qu’il va arriver trop tard (calcul), il décide d’accélérer  (choix et calcul) et va donc dépasser le véhicule qui est devant lui (choix), dont la vitesse relative est inférieure à la sienne (calcul). Au moment de déboîter (choix), il voit venir en sens inverse un autre véhicule dont il évalue la vitesse (calcul) et se souvient que, dans des circonstances identiques précédentes, il a toujours eu le temps de passer (choix). Au milieu de sa manœuvre, il se rend compte que la vitesse de l’autre est différente (calcul) de celle qu’il avait évaluée lors de sa décision (choix) et qu’il n’aura pas le temps de passer (calcul). Il  se rabat, donc (choix)… et ainsi de suite.... Il faut savoir que des gens vraiment très intelligents et très perspicaces (ou vraiment très peu occupés !) ont été jusqu’à calculer que sur un trajet Paris-Nice, un automobiliste pouvait prendre jusqu’à 12 000 décisions binaires, dites ''go/no go'' de ce type, avec les calculs qui leur donnent un sens !
  Ce type d’enchaînements microscopiques ''calcul/choix'' se retrouve dans toutes les situations de notre vie et il est possible d'étendre le raisonnement ci-dessus à des ''occupations'' telles que l'amour (où le choix semble l'emporter sur le calcul, mais ce n'est pas toujours vrai), ou la création artistique (où l'interversion de ce deux facteurs est souvent primordial !), entre autres. Seules la richesse de notre cerveau, sa vitesse d’exécution, sa puissance de calcul, le nombre d’opérations traitées en ''multiprogrammation'' en un clin d’œil, sa capacité itérative (tout cela étant, au fond, inexplicable bien que ce soit ‘’en nous’’)... nous font croire qu’il s’agit d’un processus un peu ''magique'', et nous refusons donc (ignorance, superstition, orgueil, habitude, religion ?) d’admettre une idée tellement dérangeante. Quoi ? Notre personnalité, notre liberté ou notre créativité ne seraient donc qu’une somme prodigieuse et inimaginablement efficace d’impulsions électriques du type ''je compte/je choisis'', comme dans un vulgaire ordinateur, même ultra-perfectionné ?
 Et nos réactions émotionnelles ? La création, la générosité, le chagrin, l'amour, la joie, la tristesse... pourraient n'être que des processus binaires s'enchaînant à toute vitesse ? Beaucoup se révoltent, à cette idée : ''Ce n’est pas possible ! Ce serait trop triste, c'est trop limitatif ! Je ne peux pas le croire !''. Et je reconnais qu'il n'est pas facile d'admettre que tout puisse se résumer à l’accélération / multiplication vertigineuse d'un processus binaire, ou à une sorte de paroxysme informatif...
  Je me garderai bien de répondre à ces interrogations, ayant moi-même été souvent très secoué par certains résultats auxquels me faisaient accéder mes recherches : alors que ma culture et mon histoire personnelle m’ont amené à considérer que j’étais construit ''à l'image de Dieu''... il a été très inconfortable, parfois, de me dire que mon cerveau (et donc : moi, un peu  !) pourrions n'être qu'un système complexe de traitement d’informations. Je comprends toute réaction de révolte, mais a-t-on le droit de rejeter une idée... parce qu'elle nous défrise ?  
  J'espère avoir éclairé un peu la lanterne des lecteurs que telle ou telle formulation avaient laissé sur leur faim. Je ne dis pas que l'état actuel de la science puisse constituer une réponse définitive, mais je sais, en revanche, que cette théorie (car c'en est une) est la seule qui réponde de manière satisfaisante à toutes les questions que je lui pose sur les mécanismes si complexes de la pensée...           D’un autre côté, pousser plus loin exigerait des incursions approfondies dans les domaines de l'algèbre booléenne, de la cybernétique, de la logique aristotélicienne. La dernière fois que je m'y suis risqué, c'était en juin 2012, et il m'a fallu 571 pages et un an entier pour arriver à une réponse à peu près satisfaisante ! On s’arrête là ?
H-Cl.
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claudehenrion · 3 years
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Quelques pérégrinations autour de l'esclavage…
On dit qu'il y aurait en tout homme un masochiste qui s'ignore. Moi, par exemple : à la suite d'un “billet” récent, j'ai dû réécouter le discours de Macron lors de son sacre en Grand Mamamouchi de l'Union européenne (dont il ne reste, après ce discours, qu'une désunion) ! J'ai été envahi de pensées moroses devant les kyrielles de tuiles qu'il annonçait, sans la moindre honte, à ses pauvres administrés qui ploient sous le poids de trucs intrinsèquement “pas bons”, qu'ils sont 70 à 80% à récuser car, in fine, ils ne peuvent être que catastrophiques. Mais le progressisme est une maladie terrible : elle isole ceux qui en sont frappés et elle les coupe de leurs semblables !
En l'entendant dérouler ce sinistre (ce qui veut dire : ''à gauche’’ !) catalogue de mesures qui devraient être évitées à tout prix, une horrible pensée m'a envahi :''Et s'il existait aussi, en tout être humain, un besoin d'obéissance, de dépendance (de soumission, dirait Houellebeck en pensant à l'Islam) ?''. Car... comme elle est loin du rêve européen de ma jeunesse, cette Europe dont parlent ceux qui la défont, ‘’hardi, petit’’,  ! Après cinq ans de guerre, c'était une perspective de paix, une foi dans le futur et une espérance que l'humanité avait rarement connues (NDLR - Un souvenir très fort : je me souviens avoir été enrôlé, joyeusement, vers 1953, avec un de mes frères, pour manier la pioche en construisant un stade, à Hambourg ravagée, en chantant... Autres temps, autres rêves ! Qui ferait ça, aujourd'hui ?).
En dernière analyse, cette pseudo-Europe en devenir se met à ressembler comme une sœur jumelle à un autre monde, que j'ai connu beaucoup plus tard : le paradis communiste. Vous pensez que j'exagère ? Alors, si vous voulez, faisons un petit tour commenté dans ces deux mondes qui ont été et sont encore incroyablement parallèles, contre tout ce qui se raconte, se répète, se recopie, se persuade... Je tiens à préciser que jamais jusqu'à ce jour je n'avais réalisé la similitude qui existe entre eux, au contraire ! C'est la re-visite de ce discours-programme qui vient de me donner envie de crier ''Eureka !'' : ce qu'a été le monde communiste à sa fin, est ce qu'est en train de devenir l'Europe (dont la mue, largement commencée, est loin d'être terminée : nous avons devant nous plein de “beaux” jours atroces, qui nous attendent !). Question :  l'union européenne évoluerait-elle, comme je viens d'en avoir la terreur, sur les traces de ce que furent l'Union Soviétique ou la Roumanie de Ceaucescu, que j'ai trop bien connue ?  (NDLR : peut-être écrirai-je un “billet” sur ce sujet ?). Mais en allant au vrai fond des choses, et en s’écartant des lieux communs, de la “Propaganda”, et du n-ième rappel des intentions historiques, bien des choses rapprochent ces deux géants de notre Histoire. Citons, par exemple… 
L'union soviétique était dirigée par une quinzaine de hiérarques jamais élus, qui se cooptaient, qui n'avaient de comptes à rendre à personne et qui étaient inamovibles tant qu'ils restaient “dans la ligne du parti”… qu'ils définissaient eux–mêmes. Eh ! bien, notre Union européenne est dirigée par deux douzaines de “responsables” totalement irresponsables, qui se réunissent à huis-clos, n'ont de comptes à rendre à personne et sont “in-renvoyables” (NB - La plupart d’entre nous n’a pas oublié les écarts de morale de Barroso ou les cuites légendaires de JC Junker qui était ‘’paf’’ comme aucun polonais ne pourrait l'être, dès 10 h du matin… et qui racontait, à la tribune, ses discussions avec de petits hommes verts venus ‘’d’autres planètes’’ !).
Vous allez me dire que l'UE a un Parlement, qui est élu, lui…. Mais c'était le cas de feue l'URSS avec son “Soviet Suprême”, qui approuvait –sans les discuter–  les décisions du Politbureau… exactement comme les députés européens, en dehors de leurs propres initiatives (qui sont rarement propres, et plus souvent  mortifères), approuvent tout ce qui a été décidé en amont… avec, en plus, cette caricature de démocratie qui limite le temps de parole à… une minute par intervenant ! (NB : on est pas loin de telles performances, dans notre Chambre d'enregistrement –qui est “la Chambre des Députés”... du parti LREM ! On avait fait croire aux peuples que le communisme empêcherait toute guerre à tout jamais ? Il y en a rarement eu autant, larvées ou pas ! Mais la même promesse intenable a été faite pour la construction européenne… avec un résultat assez voisin : la guerre est sur les 5 continents !
Exactement comme cela se passait aux temps maudits du communisme, l'UE est encombrée et paralysée par des centaines de milliers d’eurocrates, surnombreux, surpayés, surprotégés, surchouchoutés, surprivés d'impôts mais pas d'avantages en nature –et Dieu sait combien la nature a horreur du vide : voitures, chauffeurs, cantines de luxe, mutuelles, bonus, voyages, et j'en oublie–, et surgarantis à vie de protection contre toute poursuite individuelle et toute perte d'emploi. On les balade d'une sinécure à l'autre, quoi qu'ils aient réussi à faire… ou, mieux, à ne pas faire !  
Autre point où les deux systèmes finissent par se ressembler : l'Union Soviétique avait été créée par la contrainte, la violence, les grands procès et le recours à la force.  L'UE, n'a certes pas été créée par la force armée, mais par la contrainte politiquement correcte, le mépris des peuples (cf le scandaleux traité de Lisbonne), la violence économique (amendes énormes et sanctions privant les populations de produits importés). Une autre chose qui rapproche les deux situations, c’est la corruption. La chute du monde soviétique a permis de mettre des noms et des chiffres sur un système de corruption généralisé… ce qui n'est pas encore le cas avec l'UE. Mais je n'ai jamais rencontré personne qui ait le moindre doute sur l'existence de conflits d'intérêt, de corruption active ou passive, de soumission à des lobbies, de dessous de table, de favoritisme et de népotisme… Et dans les deux cas, ceux qui ont dénoncé ces pratiques iso-mafieuses étaient ou sont hués, bâillonnés, ostracisés…  et exclus des médias (par peur de la contagion !).
Pour assurer la survie de son régime indéfendable, l'ex-Union Soviétique devait toujours s'agrandir, un peu comme une pyramide de Ponzi, et elle s'est effondrée sur elle-même le jour où la conquête de nouveaux territoires a été impossible. Il commence à devenir évident que l'UE est condamnée au même “sport”, donc au même sort : contre sa parole, donnée à Gorbatchev, elle a annexé peu à peu tout l'ancien “glacis” soviétique. Depuis que l'Armée russe a retrouvé une taille normale, nos stratèges ont réalisé que le “casus belli” promis lors de l'effondrement de l'URSS n'était pas un bluff, et que leur politique d'expansion illimitée les menait, en Ukraine, droit à une confrontation extrêmement coûteuse et pas gagnée d'avance.
Dans un autre ordre d'idées, on avait dit aux russes que le but de la ‘’Révolution d'Octobre’’ était l’avènement d'un peuple nouveau, obtenu par la disparition des nationalités, de l’Histoire de chaque pays (réécrite ‘’comme il faut’’), des religions, des us et coutumes, et l'alignement sur la norme (impossible, mais tant pis !) d'un “homme nouveau”, l’homo sovieticus. Une des idées fixes de feu l'URSS était la destruction totale de tous les Etats-Nations. Franchement, ça ne vous fait penser à rien ? Les eurocrates, qui refusent que nous soyons italiens, suédois ou français, n'ont qu'un seul but : nous faire tourner le dos à nos vieilles habitudes, pour que nous appartenions tous à une nouvelle entité, création fantasmée de leur esprit : “l’homo europaeus (Sa définition : il vivrait en Europe, turc, syrien, malien, ou pas !). Quant à la ré-écriture de l’histoire, Macron, expert ès-bobards inventés, nous gâte !
Certains vont m'opposer l'existence, là-bas mais pas ici, du ’‘Goulag”. Mais qui oserait dire qu'il n'existe pas en Europe un iso-goulag qui n’ose pas dire son nom, le “politiquement correct” qui tue socialement quiconque se dresse contre lui : de Finkelkraut à Raoult, de Bourdin à Zemmour, ou de Fillon à Orban, entre  autres ? En France, se dresser contre “la ligne du Parti” et la ‘’Doxa’’ est une autre forme de ‘’suicide social’’… Au hasard : dans un “dîner-en-ville’’, osez dire que vous êtes “un peu raciste, comme tout le monde”, pas plus féministe que ça, opposé à la théorie du genre et au volapük inclusif, contre les éoliennes mais ‘’vent debout’’ contre Macron, opposé au faux “vaccin” qui ne protège ni porteur ni cible éventuelle.. ou anti européen farouche –même en précisant “ce qu'est devenue l'Europe”--  et vous comprendrez ! Or la perte de la liberté –même un tout petit peu : dans l'absolu, rien n'est relatif !– est le début du goulag, disait Boukovski peu avant sa mort.
Dernier point de convergence --et pas des moindres : l’existence, dans ces deux univers, de pseudo-dogmes jamais démontrés mais qui ne supportent pas la moindre critique. Côté URSS, c'était la série mortifère des bases du communisme : lutte des classes, mise en commun des moyens de production et des biens produits (''selon les besoins de chacun’’ ! Tu parles !), l’internationale et l’extinction finale de l'Etat... Cette liste vous donne envie de rigoler, tant elle est absurde ? Mais n'allez pas croire que l'Union européenne soit en manque de grandes idées devenues folles : la concurrence-finalité en soi, la ''norme-agent-du-bonheur-des-peuples’’, l’internationalisme, la  convergence non des luttes comme les cocos, mais des économies, la disparition des Patries et des religions (exception faite de l’islam. Pourquoi ?), le libéralisme, le multiculturalisme, et l’interchangeablité des citoyens...
Revenons à nos moutons : en  ré-écoutant le discours strasbourgeois du président, je me disais que l'UE devient, si on va au fond des choses, une copie plus ou moins fidèle de l'ex-“modèle” soviétique, un peu modernisée (puisque servie 50 ans plus tard) et repeinte en couleurs plus gaies… ce qui donnerait raison à une théorie intéressante : cette Europe contre les européens porte en elle les germes de sa propre fin, d'autant plus qu'elle n'est guère plus réformable que son abominable ancêtre… Les futurs sont sombres. S’il vous plaît... où sont les raisons d'espérer ?
H-Cl.
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utopiedujour · 7 years
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Washington hors de l’accord de Paris sur le climat – les raisons de Donald Trump, par Alexis Toulet
Billet invité. Sur le propre site d’Alexis Toulet. Ouvert aux commentaires.
Le 1er juin 2017, après quatre mois au pouvoir, le président américain Donald Trump annonçait solennellement sa décision de respecter sa promesse de campagne et de sortir les Etats-Unis de l’accord de Paris sur le climat de 2015.
Pourquoi ? Analyser les raisons et arguments de Trump est nécessaire quoi qu’il en soit, c’est de plus fort instructif.
Quoi qu’on en pense, et y compris si c’est pour le vomir ensuite, il est nécessaire d’analyser le discours de Trump. Même si le personnage a bien évidemment ses ridicules, il n’est certainement pas le seul à vouloir la sortie des Etats-Unis de l’accord de Paris, c’est une position qu’il ne fait que représenter, et qui n’est pas soutenue que par des incultes ou des gens qu’on puisse se contenter de tourner en dérision. Sans compter que se moquer ou se scandaliser n’a jamais fait avancer aucun schmilblick.
Trump un simple vandale ?
Ce n’est pas de plaisir de destruction qu’il s’agit
Quelles sont les justifications avancées pour cette décision ?
La détermination de Donald Trump à appliquer cette promesse de campagne de sortir les Etats-Unis de l’accord de Paris sur le climat a de quoi surprendre, au vu des contraintes à première vue assez réduites qu’il fait concrètement peser.
S’il a été possible de convaincre pratiquement tous les pays au monde de se joindre à cet accord, c’est avant tout parce qu’il n’est pas contraignant. Il permet à chaque pays de définir ses propres objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre, et ne prévoit aucun moyen de les faire respecter. (lien en anglais)
L’accord de Paris s’appuie sur le pouvoir de la transparence et de la pression exercée par les pairs. Il n’exige des pays participants que de dire ce qu’ils comptent faire et de rendre compte de ce qu’ils ont fait. En un mot, il est basé sur le volontariat.
Ce qui ne veut pas dire qu’il ne soit pas important. Les engagements publics sont un moteur puissant. Ils peuvent stimuler et organiser la politique intérieure. L’échec à les honorer endommage la réputation. Mais ils n’ont pas force légale par eux-mêmes.
Alors, pourquoi cette sortie dont le coût politique y compris aux Etats-Unis mêmes risque d’être élevé ?
Une fois mis de côté les – nombreux – effets de rhétorique, il ressort du discours du président américain deux arguments forts :
1. L’accord de Paris est dénoncé comme injuste parce que les efforts ne sont pas également répartis entre tous les pays, les émergents bénéficient de délais importants avant de commencer à réduire leurs émissions, 2030 pour la Chine et l’Inde, tandis que les plus pauvres bénéficient de 100 milliards d’aide à rassembler par les plus développés.
Il s’agit ici d’une remise en question des concessions obtenues par les pays en voie de développement comme quoi les pays développés, ayant plus contribué au réchauffement jusqu’ici, doivent faire davantage d’efforts pour compenser – ils partent en quelque sorte en position débitrice – ce qui tient compte aussi de leurs émissions de carbone plus élevées par habitant, même si inférieures par unité de valeur produite.
Non dit le gouvernement américain : le passé est le passé on ne va pas le prendre en compte, et ce sont les émissions actuelles qui doivent servir de référence, sans que les émergents bénéficient d’un délai supplémentaire pour continuer à augmenter leurs émissions, ni tenir compte des émissions par habitant, lesquelles sont évidemment fortement corrélées avec la prospérité par habitant.
2. Les Etats-Unis sont décrits comme possédant des ressources naturelles immenses, jusqu’à il y a peu encore largement inconnues ou du moins inexploitables – gaz et pétrole de schiste accessibles par fracturation hydraulique notamment – et respecter l’accord de Paris obligerait à ne pas les utiliser, si bien que l’Amérique serait moins prospère, aurait moins d’emplois et moins de croissance.
Il y a ici refus clair et net de laisser dans le sol une partie des ressources en énergie fossile qui pourraient en être exploitables. Ce refus tient pour nul et non avenu les résultats de recherche concordants comme quoi pour maintenir le réchauffement dans des limites moins dangereuses, il faudrait laisser dans le sol une partie considérable des ressources en pétrole, en gaz, et encore plus en charbon qui s’y trouvent.
Non dit le gouvernement américain : puisque l’énergie fossile est nécessaire à la prospérité, laquelle est nécessaire à l’emploi, les intérêts des Etats-Unis commandent d’en utiliser tout ce qu’on peut.
Le fond de l’argumentation de Trump
Le président américain a déclaré, c’est sans doute là le fond de son argumentation, qu’il a été élu pour représenter les intérêts des citoyens de « Pittsburgh, pas Paris »
I was elected to represent the citizens of Pittsburgh, not Paris
C’est pour cela que l’argument de justice – pays développés plus pollueurs dans le passé, pays en développement qui ont besoin de se développer encore – est refusé. Car l’argument de justice dans ce cas précis joue contre les intérêts des Etats-Unis, et Trump estime avoir été élu pour défendre les Américains, et non la justice.
C’est pour cela que laisser inutilisées des ressources fossiles américaines est inacceptable. Car ce serait limiter la croissance du pays, donc la prospérité de ses citoyens, et Trump estime avoir été élu pour défendre la prospérité des Américains, et non l’environnement.
L’argumentation est chauvine – une position « my country, right or wrong« , mon pays qu’il ait raison ou tort, en l’occurrence que défendre ses intérêts soit ou non au détriment d’un intérêt général humain plus large – et elle est à courte vue – prospérité plus grande pour quelques années supplémentaires peut-être, mais problèmes plus graves pour les enfants ou les petits-enfants.
Elle n’est pas fausse. Encore moins ridicule ou absurde. C’est différent : elle est mauvaise sur le plan moral, dans la mesure exacte où défendre un intérêt national au détriment de celui de l’ensemble de l’humanité, tout comme favoriser le court terme de la prospérité au détriment des intérêts de long terme notamment ceux des jeunes générations, sont des actes immoraux.
Comme il serait pratique qu’elle soit fausse, encore mieux qu’elle soit ridicule ! Alors il serait plus facile de la vaincre.
Mais non. Il est effectivement exact que laisser beaucoup de fossiles dans le sol, c’est de la croissance en moins – assez rapidement, il sera plus exact de dire de la décroissance en plus – les perspectives des énergies renouvelables sont fortement exagérées et les formules comme « croissance verte » sont largement illusoires voire de pieux mensonges.(1) Il est effectivement exact que la répartition des limitations d’émissions de carbone entre les différents pays est un jeu à somme nulle, le gain de tel pays est la perte de tel autre, tandis que le président américain est en charge de défendre les intérêts des Américains, pas ceux des autres peuples ni ceux d’une justice abstraite.
Qu’est-ce que cela signifie pour la lutte contre le réchauffement climatique ?
Ce qui se passe n’est pas simplement la foucade d’un personnage public trop facile à ridiculiser, ni la promesse d’un démagogue. C’est beaucoup plus important. Ce qui se passe est la chose suivante : en ce qui concerne le réchauffement climatique, nous sommes en train d’entrer dans le dur.
C’est-à-dire que pour la première fois un dirigeant a cessé de faire semblant de croire qu’une « nouvelle croissance » écologique pourrait remplacer l’ancienne, en même temps qu’il a refusé d’accepter qu’on limite la croissance d’aujourd’hui pour les intérêts des gens de demain ou que des pays plus riches comme le sien fassent des efforts plus grands que les plus pauvres.
C’est la première fois. Rien ne permet de penser que ce sera la dernière.(2)
La situation telle qu’elle est, c’est-à-dire la nécessité de limiter la croissance pour tenter de contrôler les dégâts apportés à l’environnement notamment au climat, c’est-à-dire la justice dans un jeu à somme nulle d’accepter que la limitation de prospérité soit plus importante pour les plus prospères que pour les moins prospères… cette situation au fur et à mesure qu’elle sera de plus en plus clarifiée provoquera sans doute d’autres refus, ouverts comme celui de Donald Trump, ou plus discrets, dans tel ou tel autre pays, maintenant ou bien plus tard.
Et limiter contre le réchauffement climatique nécessitera de les surmonter.
Nul ne sait ce qu’a exactement dit le pape François au président Trump le 24 mai dernier. Il n’a pas réussi à le convaincre. C’était lui pourtant qui avait le plus de chance d’y arriver, parce que Trump quoique d’une autre confession que la catholique est chrétien. Et au-delà même du cas particulier de l’accord de Paris, l’argument pour la limitation de la prospérité au bénéfice de l’avenir des plus jeunes et des générations futures tout comme pour des efforts particuliers des plus riches en ce sens est bien chrétien – si vous l’êtes. Ou bien il est humaniste athée, ou musulman, bouddhiste etc. – suivant quelle est la source la plus profonde de votre morale personnelle.
Parce que cet argument est moral et pas autre chose.
Convaincre Trump de donner priorité à la justice et au long terme ? 
Pas cette fois-là en tout cas
(1) – On ne peut sur ce point que donner raison à Trump : pour l’instant et dans l’état actuel des techniques, la prospérité est basée sur les énergies fossiles, et on ne sait pas « faire sans ». L’illusion est partagée et répandue par beaucoup de dirigeants – ou pour certains d’entre eux peut-être un pieux mensonge – comme quoi on pourrait somme toute assez facilement faire de la « croissance verte ». Dans l’état actuel des techniques, ce n’est pas vrai. Cela pourrait peut-être changer – il faudrait faire les plus grands efforts pour que ça change, en pratique des programmes de recherche façon « Manhattan » ou « Apollo » puissance dix ! – mais ce n’est pas encore le cas.
(2) – Tant que continue l’hypocrisie consistant à prétendre qu’un peu de solaire ou d’éolien, un peu de capture du carbone ou de « charbon propre », et hop les problèmes seront résolus bonjour la prospérité écologique, bref tant qu’on continuera à faire semblant de croire que les solutions techniques sont déjà là ou du moins immédiatement à portée de main, les efforts de limitation des dégâts climatiques et environnementaux d’une part seront viciés et insuffisants, d’autre part même le peu qu’ils peuvent accomplir sera menacé par le premier dirigeant qui utilisera la faiblesse qu’est cette hypocrisie, plus une dose de chauvinisme et de court-termisme classiques pour les attaquer voire les renverser.
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