#Nicolas Tronc
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genevieveetguy · 5 months ago
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Golden Eighties, Chantal Akerman (1986)
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rwpohl · 17 days ago
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golden eighties, chantal akerman 1986
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detournementsmineurs · 6 months ago
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Nicolas Tronc et Fanny Cottençon dans “Golden Eighties” de Chantal Akerman (1986), décembre 2024.
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dixvinsblog · 1 year ago
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Nicolas Gouzy - Hosanna
Heureux le couple d’écureuils qui gloute dans mes branches et qui bondit loin de tronc en tronc, de haie en haie, qui fouine au sol (et pourtant ce sont des écureuils) sous mes feuilles tombées dans l’espoir d’y trouver quelques noix oubliées de l’hiver dernier. Heureuses les chattes noires qui les poursuivent bravement , museau en l’air, pattes mouillées, et se font agonir d’injures rousses et…
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christophe76460 · 2 years ago
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Samedi 01 juillet 2023.
Message de votre frère Jean-Marc transmis par votre frère Nicolas.
Chers frères et sœurs, Bonjour.
Ces derniers mois, j’ai demandé à notre frère Nicolas de travailler sur le thème de l’hypocrisie. C’est sans doute un thème qui fait peur ou qui fâche. Je le comprends très bien. Cependant il nous sera très utile de l’étudier car il me semble que parfois nous soyons hypocrites sans nous en rendre compte. Je vais expliquer pourquoi.
En introduction, il est nécessaire de dire que le Seigneur ne regarde pas aux apparences mais au cœur. Il sait ce que nous faisons pour lui ou les autres mais il sait aussi dans quel état d’esprit nous le faisons. Il connait nos pensées, nos mobiles, nos buts et ce qui se cache derrière toutes intentions et actions.
Dans un évangile, nous trouvons Jésus face au tronc dans lequel les gens déposent leurs offrandes. Une pauvre veuve vient mettre la seule et unique pièce qui lui reste. Jésus dit que cette dame a donné tout ce qu’elle possédait au travers de cette seule pièce, tandis que les pharisiens ont donné beaucoup mais ce qu’ils ont donné c’est leur superflu.
Le Seigneur ne regarde pas COMBIEN nous donnons mais COMMENT (dans quel état d’esprit) nous donnons. On pourrait dire aussi qu’il ne regarde pas combien ON DONNE, mais combien ON GARDE pour nous.
Les jours suivants nous allons voir ensemble comment on peut éviter d’��tre en situation d’hypocrisie ou d’égoïsme. On va voir aussi comment on peut sortir du légalisme religieux pour agir avec un cœur rempli de grâce et de spontanéité. Autrement dit : est-ce que je sers ou donne par obligation ou avec l’élan de mon cœur ?
Toutes ces méditations vont donc nous aider à faire le point sur notre vrai comportement devant le Seigneur.
On se retrouve donc dès demain avec Nicolas pour le début de notre étude.
Soyez béni, comblé de grâces et de bienfaits. Votre frère Jean-Marc qui vous salue dans le Seigneur.
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killer-klowns · 5 years ago
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Golden Eighties / « Tu sais pas ? Lili elle couche avec Robert », c’est ce que tout le monde dit.
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a-room-of-my-own · 4 years ago
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ENQUÊTE - En octobre 2019, une jeune fille, victime d’un viol collectif deux ans avant, a été poignardée et brûlée vive. Pour l’avocate de la famille, cet assassinat « dit beaucoup de choses sur la place des femmes et de la sexualité dans les cités ».
Trois jeunes trépignent derrière le comptoir de l’accueil du commissariat de Creil (Oise). Agités, inquiets, ils n’aiment pas la police – « on n’est pas des balances », proclame l’un d’entre eux. Mais cette fois-ci, l’affaire est plus grave que les traditionnels trafics de drogue qui agitent la cité du Plateau Rouher. Depuis deux jours déjà, une rumeur se propage : « Une fille s’est fait brûler dans le quartier, au niveau des jardins ouvriers », signalent-ils. « La rumeur précise également que le corps calciné est celui de Shaina, disparue depuis plusieurs jours, et cette dernière, toujours selon la rumeur, serait enceinte », écrit le policier, recueillant le témoignage des adolescents. Pourquoi parlent-ils ? « Nous avons tous des petites sœurs, cela nous choque. »
A 14 heures, ce dimanche 27 octobre 2019, une patrouille embarque les jeunes à son bord et s’enfonce dans les travées du Plateau. Les barres d’immeubles y sont moins imposantes et dégradées qu’en banlieue parisienne, mais le Plateau, « abcès de fixation » du ressort du procureur de Senlis, Jean-Baptiste Bladier, vit au rythme des points de deal, des meurtres et des voitures incendiées. Niché au fond du quartier, un dédale de parcelles fleuries et de cabanons en tôle rouillée, oasis de verdure en plein béton. A l’arrivée des forces de l’ordre, un groupe d’hommes semblent les attendre sur place et confirment les bruits de la cité.
Les policiers progressent dans le jardin ouvrier et tombent sur un abri carbonisé. Au sol, il y a des fioles de Poliakov et des bouteilles de Nicolas Feuillatte, marques de vodka et de champagne premier prix. Des canettes de boissons énergisantes, des emballages de jus de fruit, un couteau de cuisine. La structure métallique d’un canapé clic-clac, celle d’une banquette arrière de voiture. Le cabanon abandonné est connu pour accueillir les soirées et relations clandestines des jeunes des barres d’immeubles, privés d’autres espaces pour se fréquenter.
« Constatons la présence dans les débris calcinés d’un tronc ainsi qu’un crâne humain face contre sol », rédigent les membres de la patrouille. Le reste du corps est masqué par les stigmates de l’incendie. Quelques jours plus tard, les résultats de l’expertise génétique et de l’autopsie reviennent. Shaina Hansye, 15 ans, scolarisée en seconde au lycée Cassini de Clermont (Oise), a été poignardée à plusieurs reprises au ventre, puis embrasée vivante. Elle était vraisemblablement enceinte d’une dizaine de jours.
« Victime au moins trois fois »
A l’époque, le meurtre barbare de l’adolescente ne déclenche rien d’autre que la traditionnelle marche blanche, quelques articles de presse, et les condoléances des autorités locales. Parveen, Muhamad et Yasin Hansye, les parents et le grand frère de Shaina, tentent bien d’appeler BFM-TV pour les alerter, mais l’assassinat de la jeune fille n’obtient pas d’écho national ni de réaction politique. Pourtant, il contient les mêmes ressorts que ceux à l’œuvre dans la mort de Sohane Benziane, brûlée vive dans un local à poubelles de Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne), en 2002, et dont le retentissement avait généré la création de l’association Ni putes ni soumises.
Le lendemain de cette découverte, la substitute du procureur de Senlis entre le nom de Shaina Hansye dans le fichier des enquêtes en cours. La lycéenne apparaît comme victime dans deux autres affaires, un viol collectif en août 2017 et des violences volontaires commises contre elle, en mai 2019. Les magistrats restent marqués par cet homicide « effrayant », tant au niveau du mode opératoire, que de cette « gamine victime au moins trois fois », retrace Jean-Baptiste Bladier.
« Shaina, c’est l’histoire d’une victime au cube », défend Me Negar Haeri, avocate de la famille. « Elle est violée dans une tournante à 13 ans, tabassée deux ans après parce qu’elle a porté plainte contre ses violeurs, et elle meurt brûlée dans un cabanon parce qu’elle est tombée enceinte. Ce n’est pas un fait divers, mais un fait de société qui dit beaucoup de choses sur la place des femmes et de la sexualité dans les cités. » Dans ces trois procédures, de nombreuses auditions d’adolescents, des extraits de messageries et des expertises psychologiques dépeignent une perception sexiste des jeunes filles, ainsi qu’un regard honteux et dégradé sur les relations sexuelles.
Dans le salon de leur pavillon à la façade en bois du Plateau, Parveen, équipière polyvalente au Quick de Saint-Maximin, parle plus que son mari Muhamad. La famille de Shaina vient de l’île Maurice, pratique un islam modéré, se décrit comme moderne et ouverte. « Moi je ne suis pas voilée, je fume, mais je suis aussi musulmane. Je ne comprends pas qu’en France, une femme puisse mourir, comme en Afghanistan, parce que c’est une femme. Shaina, elle a été sanctionnée par les garçons de la cité, elle voulait être libre, et on l’a tuée à cause de ça. C’est la loi des anciens, des grands-pères, qui veut que les femmes ne sortent pas, ne couchent pas, et se cachent », s’insurge sa mère. Yasin, son frère de 23 ans, qui s’apprête à intégrer la marine, abonde : « Shaina est morte parce qu’elle ne voulait pas se laisser faire. »
« Je ne sais pas pourquoi, je l’aimais bien »
Parveen refuse de toucher à la chambre de Shaina. L’autocollant Hello Kitty collé au mur, la poupée Reine des neiges, le maquillage, les bijoux et les strass évoquent une adolescente féminine et coquette, dont la trajectoire est une première fois brisée en 2017. Elle vient d’avoir 13 ans, et sort avec Djibril B., qui l’a abordée à la sortie du collège pour obtenir son « snap » (son identifiant sur la messagerie instantanée Snapchat). D’après elle, au début, le garçon est gentil, attentionné, puis il devient violent. Il la frappe et la force à se déshabiller pour la prendre en photo.
Pendant des semaines, il la menace de publier ces images afin d’obtenir des rapports sexuels. Shaina refuse. Jusqu’au 31 août 2017, où elle se rend avec sa meilleure amie de l’époque, Maeva C., dans l’hôpital désaffecté de Creil, une polyclinique en ruines à la lisière de la Cavée, l’autre grande cité de Creil. Le lieu a la même fonction que les cabanons des jardins ouvriers, héberger les relations interdites des mineurs, au milieu des matelas éventrés, des murs tagués et des détritus amoncelés.
Maeva C. ne comprend pas pourquoi Shaina reste avec Djibril B. : « C’est un garçon pas bien, il la prend pour une chienne. Shaina m’a dit qu’il s’en foutait d’elle, il voulait juste la baiser », dépose-t-elle au commissariat de Creil, le soir des faits, où elle est arrivée la première, inquiète de ne plus avoir de nouvelles de Shaina. Quelques heures avant, le garçon de 15 ans a emmené sa petite amie de force dans un recoin de l’hôpital. Deux de ses copains sont présents. Maeva C. n’assiste pas à la scène, n’entend que des « suce-moi » et Shaina qui se débat. Elle retrouve son amie en larmes, furieuse, le soutien-gorge apparent, le visage et le pantalon noircis. Djibril B. a voulu lui « faire une réputation ». Shaina craque, se traite de pute dans la rue. Sa copine la rassure. « Ils m’ont violée », éclate-t-elle.
La mère de Maeva C. accompagne sa fille mineure lors de son audition. Celle-ci tient à préciser sur procès-verbal que Shaina est « une gamine effrontée », surnommée « l’allumeuse », et qu’elle « a la réputation de bien aimer les garçons ». Shaina arrive enfin au commissariat. Elle est pleine de griffures et d’ecchymoses. La policière l’interroge : « Ton amie Maeva dit qu’il te traitait comme une chienne mais que tu étais comme hypnotisée par lui, es-tu d’accord ? » « Oui, je ne sais pas pourquoi, je l’aimais bien. »
Des heures dans le noir
Ensuite, l’adolescente déroule la narration sordide d’une tournante devant l’enquêtrice, laquelle mentionne en majuscules dans son compte-rendu : « DISONS QU’AU COURS DE L’AUDITION, Shaina NE MANIFESTE AUCUNE EMOTION PARTICULIERE. » Selon elle, Djibril B. et ses deux copains lui enlèvent son pantalon de force, exigent des fellations, toujours sous la menace de la diffusion d’images dénudées d’elle sur Snapchat. Elle tente de récupérer son jean et de s’enfuir. Ils le lui arrachent, la filment. Ils tiennent ensuite à vérifier sa virginité à l’aide d’un tube de Labello. Shaina crie, Djibril B. lui met la main sur la bouche pour la faire taire : « Si tu cries, je te donne un coup sur la tête. Avec les vidéos qu’on a de toi, on fait ce qu’on veut », lui aurait-il répondu, d’après sa déposition. Le jeune homme veut absolument un rapport sexuel complet avec elle, essaie, mais échoue.
Maeva C. et Shaina Hansye s’échappent de l’hôpital désaffecté, et comprennent dans la rue en croisant d’autres garçons de la cité que les images qui viennent d’être filmées ont déjà été diffusées. Ils interpellent la victime : « C’est toi la pute qui s’est fait baiser ! »
Article réservé à nos abonnés Lire aussiLe « revenge porn », pratique « banale » et hors de contrôle chez les élèves
L’affaire est prise au sérieux par le parquet de Senlis, mais les enquêteurs semblent hésiter sur le récit de Shaina. Jusqu’à ce qu’ils arrivent à restaurer une vidéo effacée du téléphone de Djibril B. qui, en garde à vue, « met en cause la crédibilité de la victime et la fait passer pour une aguicheuse alors même que l’exploitation de son téléphone portable contredit totalement ses dires, faisant réapparaître une vidéo brève montrant la victime en situation de victime de violences, partiellement dénudée, en détresse », documentent-ils. On y voit Shaina en soutien-gorge, sa culotte à côté d’elle, son pantalon sur le bassin pour essayer de cacher ses parties intimes. La bande sonore capte les protestations désespérées de l’adolescente : « casse-toi », « laisse-moi », et les insultes récurrentes de ses agresseurs, « pute », « salope », « sale pute ». Shaina se défend, tente de les repousser. La vidéo s’interrompt.
Djibril B. et ses deux camarades sont mis en examen pour « viol aggravé, enregistrement d’images à caractère pornographique et violences ». Les proches des trois garçons se plaignent de cette procédure, de Shaina qui a « fait des problèmes » alors qu’il ne se serait rien passé. Parveen, sa mère, se souvient bien de cette période post-viol. Sa fille reste des heures dans le noir, ne quitte plus sa chambre. Elle accepte d’aller consulter un psychologue, mais n’aime pas ça : « A chaque fois, elle en sortait en pleurant, ça lui rappelait ces horreurs, et je l’emmenais au restaurant ou faire les magasins pour la consoler. » Elle change de collège, recommence doucement à vivre, même si elle croise encore Djibril B. dans le bus. « Et puis cette histoire, ça l’a fait passer pour une fille facile », regrette Parveen.
Sa famille suit désormais le moindre de ses déplacements grâce à la fonction géolocalisation de Snapchat. Elle ne se rend dans la cité que sous surveillance de ses proches, car Djibril B. la menace encore sur les réseaux sociaux : « Un jour je vais te tuer. » Le 1er mai 2019, soit presque deux ans après l’ouverture de la première affaire, Shaina et sa nouvelle meilleure amie, Ilona D., révisent leur brevet. Les deux filles veulent faire une pause et aller « chercher un grec ». En chemin, elles croisent Djibril B. sur un vélo. « Sale pute, je vais te briser, t’es morte », la menace-t-il. « Laisse-la, c’est une fille, ne la touche pas », proteste leur chaperon, un ami du frère de Shaina. Djibril B. revient avec une petite dizaine de copains. Quelques-uns sont cagoulés. L’un d’entre eux frappe l’adolescente avec un grand « bâton noir », elle tombe inconsciente au sol et se réveille à l’hôpital de Creil, le visage tout bleu.
Au commissariat de Creil, Ilona D. raconte l’intervalle : les violences, les cinq personnes s’acharnant sur Shaina, le vol de son portable, Djibril B. lui décochant un coup de pied au visage alors qu’elle est à terre. Les policiers retrouvent là encore des échanges entre les différents membres du « commando », certains s’enorgueillissant de lui avoir « mis un penalty dans la bouche », un autre riant de l’agression devant le juge d’instruction, pour ensuite se ressaisir en niant et en expliquant que « c’est choquant dix garçons qui frappent une fille ». Djibril B. est à nouveau mis en examen, pour « violences en réunion, menaces de mort et vol ». Son avocat, Me Archibald Celeyron, déclare que son « client a été remis en liberté dans le cadre de ces deux dossiers, il conteste fermement les faits et s’en expliquera devant la justice ».
122 SMS en moins d’une heure
L’été 2019 s’écoule. Shaina tente encore une fois de dépasser sa peur de l’extérieur et des garçons pour rencontrer Omar O., un élève de terminale scolarisé à Creil. Elle le croise au Plateau, où le jeune homme de 17 ans va voir sa grand-mère. Il l’ajoute sur Snapchat. D’après lui, ils ont leur premier rapport sexuel au dernier étage d’une tour du Plateau, dans les parties communes. A une psychologue qui l’examine, le jeune homme reconnaît s’être rapproché d’elle à cause de sa réputation sulfureuse. Il veut avoir des relations sexuelles, et il croit savoir que dans la cité, avec elle, c’est « facile à avoir ». « Je ne suis pas fier de ça. C’est vrai que je me suis servi d’elle. Je savais dans quel but je lui parlais. »
Shaina, elle, aime beaucoup Omar O., veut souvent le revoir. Lui parfois l’ignore, parfois en profite à nouveau dans le cabanon du jardin ouvrier. Il a « honte » de devoir assumer devant ses parents d’avoir eu des rapports sexuels. « Il évoque un fort interdit culturel et religieux en lien avec la sexualité hors mariage, qui est tabou dans sa famille », développe la psychologue. Omar O. a aussi honte de Shaina devant ses copains, alors il ne va pas plus loin avec elle. A cause du viol qu’elle a subi, la cote de l’adolescente s’est effondrée sur le « marché » des filles de la cité, elle n’est plus « fréquentable ».
La dernière semaine d’octobre 2019, Shaina est vue à la pharmacie du Plateau. A la main, elle a un test de grossesse, qu’elle montre à la pharmacienne. Il est positif. « Je vais avoir de gros ennuis », redoute-t-elle. Shaina en achète un autre, pour confirmer son état. Elle prévient Omar O., qu’elle désigne comme père. Le 25 octobre en début d’après-midi, Shaina et Omar O. échangent 122 SMS en moins d’une heure. La conversation n’est pas retrouvée, mais Omar O. dit qu’elle a émis l’idée de garder l’enfant, quand lui veut la convaincre d’avorter. Douze minutes après le dernier message, entre deux vidéos pornographiques, son ordinateur consigne le visionnage de l’émission de témoignages « C’est mon choix », intitulée « Un enfant à 15 ans, je suis pour ! ».
Parveen s’en veut encore. Ses yeux s’humidifient lorsqu’elle évoque la soirée du 25 octobre 2019, cette porte qu’elle n’a pas entendu claquer vers 21 heures quand Shaina serait partie rejoindre Omar O. Shaina, amoureuse, s’est faite belle : elle s’est maquillée et habillée, mais a laissé son sac à main, dans lequel sa mère retrouve le lendemain un test de grossesse positif en cherchant sa fille disparue.
« Les gars du quartier le vannaient »
Quand le corps de l’adolescente est retrouvé dans le cabanon, deux appels « strictement anonymes pour des raisons de sécurité » arrivent au commissariat. Ils désignent Omar O. comme l’auteur du meurtre, et un mobile, celui de la grossesse non désirée de Shaina. Un avortement par la lame et le feu. Le soir des faits, le jeune homme se serait confié à un de ses copains de la cité, Sofiane M., devenu depuis témoin numéro un de l’affaire. Vers 23 heures, alors qu’une explosion retentit dans le jardin ouvrier, et qu’un incendie se déclenche, Omar O. rejoint Sofiane M., et lui aurait avoué avoir tué quelqu’un. « Je l’ai fumée. »
Les deux jeunes hommes se rendent chez la mère de Sofiane M. pour discuter tranquillement. Selon lui, Omar O. se confie. « Il m’a dit qu’il est parti voir Shaina au squat des jardins avec un couteau, une paire de gants et une bouteille d’essence. “J’y allais pour la tuer parce qu’elle était enceinte de moi”. Il a dit également qu’il ne pouvait pas garder le bébé, sa mère, tout ça. Arrivé au squat, il lui a demandé de se déshabiller comme d’habitude, ce qu’elle a fait. Une fois toute nue, il lui a mis plusieurs coups de couteaux. »
Il aurait ensuite aspergé Shaina d’essence et allumé le briquet au niveau de ses cheveux, entraînant un retour de flammes qui l’a brûlé. « Est-ce que vous savez comment Omar O. prenait la nouvelle qu’elle soit enceinte ? », demande le policier à Sofiane M. « Les gars du quartier le vannaient en lui disant qu’il avait mis une pute enceinte et ça ne lui plaisait pas du tout. » Me Adel Farès, l’avocat d’Omar O., conteste la parole d’un témoin « dont la version et la moralité sont discutables ».
Omar O. passe la nuit du 30 octobre sur Internet, à lire les articles de la presse locale sur le féminicide du jardin ouvrier, et à taper « jugement pénal », « justice pénale », « jugement cour d’assises » dans la barre de recherche de YouTube. A 6 heures du matin, la brigade de recherche et d’intervention (BRI) de la police judiciaire de Lille fait sauter la porte de son appartement et l’interpelle. Devant les policiers et le magistrat, il enchaîne les explications confuses, les dénégations, pour finalement garder le silence.
Vantardise
Mis en examen pour assassinat, le jeune homme est incarcéré dans le quartier pour mineurs du centre pénitentiaire de Liancourt (Oise). Là-bas, il semble autant s’exprimer qu’il refusait de le faire devant les enquêteurs. A peine arrivé, l’un de ses codétenus raconte l’avoir alpagué par la fenêtre sur la raison de son emprisonnement. « Il m’a répondu fièrement, avec le sourire, qu’il était là car il avait tué sa copine, qui était une pute qu’il avait mise enceinte et qu’il ne voulait pas que sa mère l’apprenne car il était musulman. »
La vantardise d’Omar O. serait telle qu’un autre camarade de prison s’en ouvre au téléphone auprès de sa petite amie – la conversation est captée par les services pénitentiaires. « C’est quoi le plus gros dossier qu’il y a là-bas ? », questionne-t-elle. « Un mec, il a tué une fille et tout, il l’a brûlée (…). V’la le clochard ! Tout ça parce qu’il l’a baisée sans capote et l’a mise enceinte. C’était une pute en plus. (…) Et il s’en vante. Quand il va prendre une peine à deux chiffres on va voir s’il va s’en vanter… » Ce même jeune confirme devant le juge d’instruction qu’Omar O. lui a exposé « préférer prendre trente ans que d’être le père d’un fils de pute ». La défense du mis en cause insiste, elle, sur des prisonniers qui pourraient avoir « témoigné pour obtenir des remises de peines », selon Me Farès.
Derrière les barreaux, Omar O. étonne jusqu’aux surveillants. Il ne montre aucun « choc carcéral » – du nom de cette agitation psychique que ressentent souvent les primo-incarcérés. Il exprime peu d’empathie, ne prononce jamais le prénom de Shaina, qu’il désigne toujours par « elle ». Il se met à rapper dans sa cellule, produisant des textes et des vidéos qu’il diffuse sur son compte Instagram. Bonnet Lacoste gris vissé sur ses cheveux frisés, sweat jaune floqué de l’insigne du FC Barcelone, il chante ses copains qui ont « bavé [dénoncé] devant l’OPJ [officier de police judiciaire] », son dossier dans lequel il n’y a pas « d’indice, que des indics en anonyme » et sa situation judiciaire : « Criminel, je risque une peine qui est égale à mon âge. »
Pour son avocat, Omar O. est victime d’« une rumeur qui l’a désigné, qui s’est propagée jusqu’à la prison. L’instruction n’a été faite qu’à charge pour solidifier cette rumeur, alors que j’ai apporté la contradiction sur tous les éléments de l’accusation. Mon client est innocent et ce dossier contient un réel risque de désastre judiciaire pour les parties civiles si la cour d’assises ne valide pas le travail de l’instruction ».
Place des femmes dans la cité
Les deux ans d’investigations sur l’assassinat de Shaina ont scindé en deux la cité du Plateau. D’un côté, ceux qui pensent qu’Omar O. est innocent, que la jeune fille avait des « vices » et une vie « trop libre ». Une autre enquête préliminaire pour subornation de témoins a été ouverte suite à des menaces et des agressions subies par Sofiane M. et sa mère, pour qu’ils « allègent » leurs témoignages. De l’autre, ceux qui s’inquiètent de la place des femmes dans le chaudron de la cité. Après le meurtre de sa sœur, Yasin a monté une association pour promouvoir l’égalité sur le Plateau. Il a essayé d’organiser un tournoi de foot constitué d’équipes mixtes. Très peu de filles sont venues.
Dans le cimetière de Creil, la tombe de Shaina attend toujours sa pierre. Ecrasées par le soleil d’août, les fleurs en plastique poussiéreuses encadrent un petit panneau de bois surmonté d’un écriteau en métal gravé « Bibi Shaina Hansye, 2004-2019 ». Sa mère Parveen n’est pas encore prête à refermer sa sépulture, tant que l’ordonnance de mise en accusation devant la cour d’assises des mineurs de l’Oise d’Omar O. n’est pas tombée, tant qu’il n’est pas condamné.
C’est chose faite : le juge d’instruction vient de le renvoyer, mais la défense d’Omar O. annonce faire appel. Les parents de Shaina aimeraient transformer le jardin ouvrier où elle a été assassinée en mémorial, y installer une jolie plaque de marbre en hommage à leur fille. Mais ils n’osent pas le réclamer à la mairie de la ville, de peur que des jeunes viennent encore la détruire, « comme ils pensent que Shaina était la pute de la cité », s’émeut Parveen
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franckdoutrery · 4 years ago
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Sous le signe du Sagittaire
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Voici les dernières convulsions de l’automne. Sous un ciel purée de pois, les grands arbres du parc se dénudent de leurs dernières frondaisons. C’est la saison dont Rutebeuf disait : « Il ne reste en branche feuille qui n’aille à terre ». Alors que les tondeuses se sont enfin tues, les tronçonneuses et les chasse-feuilles pétaradants viennent déranger l’ensommeillement de la nature. On voit néanmoins fleurir ça et là l’ellébore, parfois le camélia, souvent le prunus d’automne ou la bruyère d’hiver. Avant les premières gelées, le jardinier prévoyant récoltera le chou de Bruxelles, le navet et le radis d’hiver. Quand ses cors aux pieds le feront souffrir, il saura que le froid va bientôt sévir.
La saison a pourtant aussi ses réjouissances. Ainsi saint Nicolas accoste à Amsterdam, venant d’Espagne dans un trois-mâts toutes voiles dehors. Il est accompagné de Nicodème, du Père Fouettard et d’une foule d’acolytes, qui sèment à la volée clémentines et friandises. Le grand saint poursuivra sa route sur son cheval blanc à travers la Hollande, traversera la Belgique et poussera jusque dans le nord de la France, en particulier en Alsace-Loraine, pour déposer dans les chaumières des cadeaux attendus par les enfants sages. Au matin du 6 décembre, ceux-ci trouveront au bas de la cheminée, dans leurs paniers ou sabots, des paquets contenant tantôt des trains électriques, des camions de pompiers et des garages, tantôt des jouets éducatifs, des instruments de musique ou des poupées parlantes. Toute la maison résonnera des cris d’ébahissement et de joie. Les parents feront semblant de s’étonner de tant de surprises « auxquelles ils ne s’attendaient pas ».
Dans le cercle zodiacal, on vivra sous le règne du Sagittaire à partir du 23 novembre jusqu’au solstice d’hiver. Le Sagittaire est un centaure, soit un corps d’homme sur un tronc de cheval, qui prend un malin plaisir à décocher des flèches sur des azimuts sensibles. Aussi les natifs de ce signe feront de belles carrières militaires, surtout dans les archers, les grenadiers et les tireurs d’élite. En matière grammaticale, ils maîtriseront parfaitement l’accord du participe et le pluriel des noms composés. Ils raffoleront du jeu de fléchettes, sinon des boules et des quilles. Ils ressembleront à la déesse Artémis accompagnée de sa biche, à Guillaume Tell muni de son arbalète, voire à Tartarin de Tarascon, quand il part à la chasse au grand fauve.
Néanmoins c’est bientôt l’Avent, premier temps de l’année liturgique, qui inciterait encore davantage à la sobriété et au renoncement, s’il n’était ponctué par tant de fêtes invitant à la consommation. Et d’abord saint Éloi, évêque de Noyon, le 1er décembre. C’est à lui que revient l’insigne mérite d’avoir remarqué que le roi Dagobert avait mis sa culotte à l’envers. C’est lui aussi qui l’incita à la remettre à l’endroit, pour la faire rimer, sinon avec la loi, du moins avec saint Éloi. Selon une tradition séculaire, les métallurgistes fêtent ce dernier avec une marche aux flambeaux, arrosée de force libations alcoolisées. Ensuite, le 4 décembre, c’est le tour de sainte Barbe, patronne des mineurs et des sapeurs-pompiers. Lesquels l’honorent en interrompant le jeûne de l’Avent à peine commencé par des banquets généreusement arrosés. Deux jours plus tard, c’est la Saint-Nicolas déjà évoquée, où les parents se joignent aux enfants pour faire honneur aux pralines, caramels, nougats, macarons et autres friandises. Puis le 13, c’est la Sainte-Lucie. Les Italiens la chantent en buvant force chianti et valpolicella : « Sul mare luccica l’astro d’argento ! » Et les Siciliens, qui la vénèrent comme leur sainte exclusive, lèvent le coude en se croyant tous émules de Pavarotti : « Venite all’agile, Barchetta mia ! »
C’est donc ainsi, cheminant d’évêque en vierge, de docteur en martyr et d’Immaculée conception en dimanche Gaudete, qu’on approche allègrement de Noël, sans trop renoncer aux délices de la table. Déjà la chorale se réunit dans une dépendance de la cure pour les répétitions de la messe de minuit. Elle chantera bien sûr Douce nuit, sainte nuit à plusieurs voix. Puis elle reprendra encore Il est né le divin enfant, dont on exagère souvent la scansion. (Faites attention à ne pas trop appuyer sur la deuxième syllabe des mots musettes et couchette !) Entre-temps le bedeau et le sacristain s’attèleront à la construction de la grande crèche dans l’église. Dehors, dès le coucher du soleil, les illuminations changeront les longues soirées d’hiver en féeries. Des sapins lumineux apparaîtront dans les endroits les plus insolites. Les guirlandes multicolores et clignotantes le disputeront aux rennes et luges, aux rubans en led, aux projecteurs laser, voire aux traineaux de père Noël tous feux allumés.
Une fois atteint le solstice d’hiver, on abandonnera le Sagittaire pour le Capricorne. Selon les astrologues les plus patentés, les natifs de ce signe sont des êtres têtus, taciturnes et avares. Ils ressembleront à Marcel Dupont, héros couvert par l’anonymat, ou à Marie-Odile Duchamp, veuve du soldat inconnu. Mais au moment voulu, tous et toutes recevront leur morceau de dinde et leurs étrennes pour passer sans encombre au Nouvel an.
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almanach2023 · 2 years ago
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Aujourd'hui, lundi 13 mars, nous fêtons Saint Rodrigue.
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SAINT DU JOUR
. Rodrigue . Du germanique hrod, "gloire", -rick, "roi", "puissant" . Saint-Rodrigue (+857) Prêtre espagnol à Cabra près de Cordoue, il est trahi par son frère musulman. En prison, il rencontre Salomon avec qui il est livré au martyre à Cordoue. . La fierté est naturelle aux Rodrigue, qui développent par ailleurs une grande vivacité physique et intellectuelle. Ils se montrent généralement très doués dans les domaines de la communication et aiment à voyager. En amour, ce sont de tendres infidèles. Nous fêtons également les : Agnel - Agnella - Agnelle - Agnello - Aniel - Eldrad - Helder - Heldrad - Helrad - Kania - Kennoc'ha - Pient - Rod - Rodrigo - Rodrigue Toutes les infos sur les Saints du jour https://tinyurl.com/wkzm328
FETE DU JOUR
Quels sont les fêtes à souhaiter aujourd'hui ? [ Bonne fête ] . Rodrigue Beaubois, joueur de basket-ball professionnel français évoluant aux postes de meneur et arrière. . Rodrigue Jean est un réalisateur canadien.
Ils nous ont quittés un 13 mars :
13 mars 2022 : William Hurt, acteur américain (20 mars 1950) 13 mars 2012 : Michel Duchaussoy, acteur français (29 novembre 1938) 13 mars 2010 : Jean Ferrat, né Jean Tenenbaum, parolier, musicien, compositeur et chanteur français(26 décembre 1930) 13 mars 1711 : Nicolas Boileau, poète et critique français (1er novembre 1636) 13 mars 1901 : Benjamin Harrison, 23e président des États-Unis (20 août 1833) 13 mars 2002 : Yvonne Dumont, femme politique française (3 septembre 1911)
Ils sont nés le 13 mars :
13 mars 1985 : Emile Hirsch, acteur américain 13 mars 1976 : Danny Masterson, acteur américain 13 mars 1967 : Pascal Elbé, acteur français 13 mars 1950 : William H. Macy, acteur, scénariste, producteur et réalisateur américain 13 mars 1946 : Yann Arthus-Bertrand, photographe, journaliste, reporter, homme d'affaires et militant écologiste français. 13 mars 1945 : Didier Decoin, écrivain 13 mars 1943 : André Téchniné, réalisateur
Toutes les naissances du jour https://tinyurl.com/msmk5e22
Fêtes, Célébrations, événements du jour Du 13 au 19 mars 2023 semaine nationale de la lutte contre le cancer
CITATION DU JOUR
Citation du jour : Les cadeaux sont des hameçons. Martial.
Citation du jour : La sagesse est l’arbre du bonheur dont les racines sont synonymes de contentement, le tronc de discernement, le feuillage de considération et le fruit de serviabilité. LAZREK Mohamed
Toutes les citations du jour https://tinyurl.com/payaj4pz
Petite histoire... digne d'un caramel...
P'tite #blague du #lundi Brèves de comptoir : Le sucre, c'est ce qui donne mauvais goût au café quand on en met pas dedans.
P'tite #blague du #lundi Un radin est en train de décoller le papier peint de son salon. Le voisin de palier s'étonne : Vous allez poser un nouveau papier ? Non ! On déménage !
Petit clin d'oeil sur le jardin : C'est peut-être le moment...
De bouturer les plantes vertes. De tailler les fuschias.
Nous sommes le 72ème jour de l'année il reste 293 jours avant le 31 décembre. Semaine 11.
Beau lundi à tous.
Source : https://www.almanach-jour.com/almanach/index.php
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reseau-actu · 6 years ago
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De nombreux édifices religieux on récemment subi des dégradations.
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Qui a entendu parler du saccage du prieuré de Saint-Jean des Balmes, en Aveyron? De ces adolescentes qui «jouaient» à uriner dans le bénitier de l'église de Villeneuve-de-Berg, en Ardèche? Du vol du ciboire en vermeil de la basilique Saint-Eutrope à Saintes, en Charente-Maritime, tandis que les hosties étaient éparpillées derrière l'autel? Tous ces méfaits ont pourtant été perpétrés ce mois-ci, sans compter les nombreuses autres atteintes à des lieux de culte chrétiens qui ont eu lieu ces dernières semaines, un peu partout en France. Vitraux brisés, statues décapitées, murs tagués… Les églises ne sont pas uniquement la cible de petits voleurs de troncs. «Les actes antichrétiens ne cessent de croître : je reçois en moyenne deux signalements par jour!, indique Daniel Hamiche, administrateur de l'Observatoire de la christianophobie. Alors que j'ai recensé 33 profanations en 2018, nous en sommes déjà à une douzaine pour 2019. Février a été le mois le plus lourd: j'ai compté 49 actes de vandalisme.»
» LIRE AUSSI - Dégradations dans des églises: «Les chrétiens doivent faire entendre leur voix»
Tags, portes et grilles arrachées, le prieuré de Saint-Jean des Balmes, à Veyreau, a récemment subi de nombreuses dégradations. «C'est un acte honteux et lâche de s'attaquer à un lieu historique et encore plus à une église!, s'effare Miguel Garcia, maire de la commune, dans Midi Libre. C'est surtout sa symbolique qui interpelle.» Rien qu'en Charente, neuf églises ont été vandalisées depuis janvier. À Hyères, dans le Var, la chapelle Notre-Dame de Santé, régulièrement taguée, l'a encore été la semaine dernière. À Vittel, dans les Vosges, un Christ sur une «croix de chemin» datant de 1839 a connu de multiples déboires: cassé plusieurs fois, déplacé, mutilé… Huit jours après sa remise en place, mi-mars, le bas de son corps a été arraché.
Crier leur haine
Certes, ce ne sont parfois que des «jeux» d'ados mal cadrés. Comme ces cinq copines qui se filmaient en train de danser sur l'autel de l'église de Villeneuve-de-Berg. Deux extincteurs vidés sur les bancs, le cierge pascal et une statue renversés: là encore, cinq jeunes de 12 à 15 ans sont en garde à vue pour des dégradations commises le 11 mars dans l'église Saint-Louis de Strasbourg. «En plus, on vient d'avoir des dégradations similaires dans une autre église!, s'exclame Nicolas Matt, l'élu en charge des relations avec les cultes. Mais rien à voir avec la profanation du cimetière juif de Quatzenheim! Il s'agit là d'incivilités dues à une méconnaissance des valeurs plutôt que d'un acte politique.»
» LIRE AUSSI - «À quoi bon défendre les chrétiens? Ça ne rapporte rien!»
«La seule église qui illumine est celle qui brûle!», a-t-il été tagué en février sur le portail d'une école catholique à Sète. Parfois, des activistes profitent d'un accident pour crier leur haine. À Grenoble, alors que la piste accidentelle était privilégiée dans l'incendie qui a entièrement détruit l'église Saint-Jacques, en janvier, un groupuscule anonyme a revendiqué le sinistre. «Nous avons débridé nos rages en incendiant l'église», dit le texte. Signé «Des courts circuits».
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alainlesourd-14 · 4 years ago
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Livre d'heures en latin à l'usage de Rouen, enluminé sur peau de vélin, avec quelques passages en français. [Rouen, vers 1470]. In-8 (18,5 x 13 cm) de [129] f. (le dernier blanc), veau brun sur ais de bois, décor de filets, roulettes et fleurons à froid sur les plats et le dos à cinq nerfs, tranches dorées (reliure de l'époque, vraisemblablement doublée au XXe siècle de veau à décor pastiche). Livre d'heures enluminé par un suiveur contemporain du Maître de l'Échevinage de Rouen. Nommé ainsi d'après les manuscrits qu'il enlumina pour la librairie des échevins de Rouen, le Maître de l'Échevinage, actif de 1460 à 1480 environ, fut aussi appelé le Maître du Latini de Genève d'après l'exemplaire genevois du Trésor de Brunetto Latini. La richesse de ses compositions, fortement influencées par l'art flamand, provient d'une facture maniérée et d'une importance capitale accordée au dessin, avec une prédominance de lignes anguleuses. Outre les membres de son atelier, nombreux fut le cénacle d'enlumineurs suiveurs de sa conception artistique et travaillant dans une facture très proche, allant même jusqu'à reproduire des compositions similaires pendant la première moitié du XVIe siècle. Notre manuscrit fut réalisé vers 1470 par un suiveur contemporain et très proche du Maître de l'Échevinage de Rouen, qui emprunta tantôt sa conception spatiale, construite à l'aide de représentations architecturales soignées et d'encadrements sur fond de villes, tantôt son emploi de couleurs chatoyantes. Le texte est écrit, par plusieurs mains, en textura à l'encre noire et rouge sur une colonne de 15 lignes par page, avec rubriques et rehauts aux petites capitales en or sur fond bleu et rouge filigranées de blanc, réglures à l'encre brune et bouts de ligne en bleu et rouge séparés par un besant d'or (à l'exception du f. 89v qui compte treize lignes et du f. 92v qui en comprend seulement trois). Le calendrier est écrit en textura or, bleue et rouge, et présenté sur une colonne de 16 lignes par page. La composition du manuscrit est la suivante : - Calendrier complet des douze mois (f. 1r-12v), indiquant notamment les fêtes des saints locaux, dont sainte Austreberthe, abbesse de Pavilly (f. 2r), la translation de saint Ouen, archevêque de Rouen (f. 5r), saint Godard, archevêque de Rouen (f. 6r), saint Philibert, abbé de Jumièges (f. 8r), saint Maurille, archevêque de Rouen (f. 9r), saint Mellon, archevêque de Rouen (f. 10v) et bien entendu saint Romain, saint fondateur du diocèse de Rouen, nommé à 3 reprises (f. 2v, f. 6v - en sa translation - et f. 10v) ; - Périscopes des évangiles de saint Jean, saint Luc, saint Matthieu et saint Marc (f.13r-18r) ; - Prière Obsecro te (f. 18r-21v) suivie du O intemerata (f. 22r-25r) ; - Heures de la Vierge (f. 26r-67r) avec 7 suffrages après les laudes (Saint-Esprit, saint Nicolas, saint Michel, sainte Catherine, sainte Barbe, tous les saints et pour la paix) ; - Sept Psaumes de la Pénitence et Litanies des saints (f. 68r-84v) ; - Petites Heures de la Croix et du Saint-Esprit, très lacunaires (f. 86r-92v) ; - Office des morts (f. 93r-120v) ; - Les Quinze Joies de Notre-Dame ("Doulce Dame de miséricorde […]") et les Sept Requêtes ("Douls Dieu, douls Père, Sainte Trinité […]") (f. 121r-128v). Le manuscrit est décoré de grandes initiales en bleu sur fond d'or, soulignées de vermiculures rouges et bleues rehaussées d'encadrements et de champs filigranés ou pointillés de blanc, et de petites initiales champies décorées en or sur fond bleu et rouge filigranées de blanc. Sur certaines pages, la hiérarchisation des sections à l'intérieur des offices se fait à l'aide d'une baguette en bordure marginale à la décoration très sobre, végétalisée de fleurs rouges et bleues sur fond noir pointillé de besants d'or et délimitant la colonne de texte. Les pages de texte les plus décorées sont celles qui présentent une bordure à triple marge encadrant le texte, ornée de rinceaux bleus et or et de feuillettes sur lesquelles se déploient des feuilles vertes, des fleurs trilobées en or et quadrilobées bleues et rouges. Six grandes et belles miniatures ornent ce manuscrit, avec une décoration marginale similaire à celle évoquée plus haut, selon une homogénéité propre au cercle des enlumineurs proches du Maître de l'Échevinage. Décentrée vers le coin supérieur de la page, chaque miniature est bordée d'un trait doré arqué dans la partie supérieure, et doublée d'une ligne rouge encadrant aussi le texte (sur trois lignes) et la lettrine : 1. Annonciation (f. 26r) : cette miniature présente une bordure originale ornée de cinq médaillons dont deux figuratifs : Adam et Ève de part et d'autre de l'arbre de la connaissance sur le tronc duquel est enlacé le serpent à visage humain ; une sirène se peignant devant un miroir, figure très récurrente et issue des bestiaires, tout comme le coq peint sous ce médaillon (ces figures raides aux visages anguleux et aux yeux ronds, présentent un lien évident avec la facture propre au Maître de l'Échevinage). Les quatre autres médaillons sont garnis d'une décoration de fleurs blanches trilobées, rouges et bleues, et de rinceaux bleus et blancs sur fond or. 2. Nativité (f. 50r) 3. Le roi David en prière (f. 68r) 4. Crucifixion (f. 86r) 5. Office des morts (f. 93r) 6. Vierge à l'Enfant (f. 121r) : cette miniature, d'un grand raffinement, est celle qui est la plus proche du style du Maître de l'Échevinage, non seulement par l'emploi de couleurs vives et la représentation de vêtements tombant dans un drapé anguleux, mais surtout par la présence de la figure, très récurrente dans les miniatures connues du Maître de l'Échevinage, d'une dame en prière portant un voile de veuve, archétype de la commanditaire du manuscrit. Quelques taches et salissures marginales. Mouillure et bavure aux 2 dernières lignes du f. 36r. Reliure un peu frottée avec accrocs au dos et aux coiffes. Bibliographie : Claudia Rabel, Artiste et clientèle à la fin du Moyen Age : les manuscrits profanes du Maître de l'échevinage de Rouen, Revue de l'art, vol. 84, 1989, p. 48-60 Sold 13,000 €
(via Books & Manuscripts | Sale n°3332 | Lot n°1 | Artcurial)
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luxtriumphans · 7 years ago
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CELLE QUI FUT LA BELLE HEAULMIÈRE
Sculpture d’Auguste Rodin faisant référence à un écrit de François Villon, poète français de la fin du Moyen-Âge : « Les regrets de la Belle Heaulmière ».
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Qui est la belle Heaulmière ?
François Villon donne la parole à une courtisane réputée pour ses aventures, mais confrontée au moment de sa plainte au vieillissement de son corps. C’est d’abord avec beaucoup de mélancolie qu’elle décrit en détail les traits de son corps d’autrefois. C’est également avec regret qu’elle se plaint de n’avoir pas pu jouir suffisamment de sa jeunesse. C’est ainsi que François Villon fait le portrait empreint de pathétisme d’une vieillarde qui manifeste sa colère et sa honte de vivre dans un corps devenue laid par le temps. 
Là où la beauté physique se fane, le désir de séduire et de plaire reste immortel. Ces regrets révèlent avec effroi les effets du passage du Temps sur le corps humain, transformant jeunesse en vieillesse, beauté en laideur, anéantissant le vivant et rappellent que le temps n’épargne personne. 
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Une statue vivante
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Du premier coup d’œil le spectateur peut voir une vieillarde cassée en deux. La main droite anormalement suspendue derrière son dos, ses 5 doigts en extension, les jambes rétractées, assise sur une petite partie de son siège, tenant avec sa main gauche le rebord de son appui. Sa tête, penchée vers l’avant, semble tomber petit à petit, se détachant du tronc. L’exacerbation des saillies musculaires du cou est d’autant plus frappante qu’elle contraste avec la profondeur de ses creux sus-claviculaires. 
Voilà la représentation d’une position vicieuse, pathologique, témoignant (peut-être) d’une catalepsie, probablement catatonique. La catatonie est un syndrome psychiatrique, expression physique d’une détresse psychique intense. Sans même voir son visage, il est alors aisé de percevoir la tourmente de cette femme ainsi que sa déchéance physique.
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En s’approchant de plus près, le spectateur aperçoit la dame balader un regard honteux sur son corps flétri, ses seins, gants vides longeant son abdomen, cruellement plissé alourdissant un dos rendu scoliotique par son âge et sur le point de se briser. Corps, meurtri de l’intérieur, transpercé par les saillies osseuses iliaques et scapulaires, recouvert d’une peau en nappe, flasque.
La lutte pour la vie semble peut-être s’exprimer par sa coiffure, certes simple, mais constituant le seul élément de sa physionomie tenant encore en place rappelant son passé de fière courtisane.
La sublimation du poème de François Villon
De cette sculpture à la fois vulgaire et navrante se dégage le désespoir de cet être humilié, abattu par le Temps. Autant elle était orgueilleuse de son charme, autant elle a maintenant honte de sa hideur.
Quand je pense, las ! au bon temps, Quelle fus, quelle devenue, Quand me regarde toute nue Et je me vois si très changée, Pauvre, sèche, maigre, menue, Je suis presque tout enragée ! Qu’est devenu ce front poli. Ces cheveux blonds… .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   . Ces gentes épaules menues, Petits têtins, hanches charnues, levées, propres, faictisses (faites à souhait) À tenir d’amoureuses lices ; .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   .   . C’est d’humaine beauté l’issue ! Les bras courts et les mains contraictes, (contractées) Les épaules toutes bossues, Mamelles, quoi ! toutes retraites (desséchées) Telles les hanches que les tettes ! … Quant aux cuisses, Cuisses ne sont plus, mais cuissettes Grivelées comme saucisses !
Auguste Rodin a réussi le pari de donner vie à la détresse de cette dame. Son œuvre dans l’effroi qu’elle inspire à celui qui l’admire est probablement plus expressive que les singuliers vers de François de Villon. Le corps inerte de ce cadavre se recroqueville, se courbe, se crispe et laisse place à un tas d’ossement desséché.
Le Beau dans l’Art
Cette sculpture a permit à A. Rodin d’illustrer parfaitement sa vision de l’art. Là où le vulgaire voit la laideur d’un corps mourant, l’artiste y voit l’expression d’une profonde souffrance existentielle. La nature est belle et parfaite par définition, quelque soit la forme qu’elle peut prendre. Le rôle de l’artiste est de la représenter et d’y être le plus fidèle possible. Ce qui est considéré comme étant « laid » dans la nature devient par la main de l’artiste le beau dans l’art. Il va la représenter sans la corrompre, et en faire ressortir tout son caractère, mettant à nu toute la vérité qu’elle porte. L’artiste ne représente pas photographiquement une réalité, mais va représenter la nature telle qu’elle se présente à lui à travers son âme.
Par extension, est laid dans l’art ce qui a été faussé, enjolivé, modifié pour plaire au vulgaire. Par exemple un peintre, qui prétend embellir la Nature, en supprimant les rides d’un front, la déviation d’un nez, crée de la laideur parce qu’il ment.
Le Beau est l’expression du Vrai.
Conseil de lecture : Le Portrait de Nicolas Gogol
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monsieurcyclopede · 6 years ago
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Les Landes, ou la peur de mourir en forêt...
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De la traversée des Landes, je ne garderai qu'un souvenir réctiligne, la vision d'une ligne droite infinie et angoissante, bordée de pins maritimes...
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L'amoureux des arbres que je suis a vu sa passion malmenée et mise à l'épreuve de l'overdose. Un million d'hectares de culture monospécifique à faire pâlir un bûcheron, effrayer un pic-vert et faire vomir une chenille processionaire. Trois départements couverts de forêt de résineux qui se pavanent, les aiguilles au soleil d'été, secs comme des harengs... De quoi donner les pires insomnies à tous les sapeurs-pompiers du monde et les fantasmes les plus excitants aux pyromanes. C'est l'armée des clones qui attaque l'océan Atlantique. Au risque de paraître ingrat, je crois qu'on peut aimer démesurément la nature sans aprécier particulièrement la forêt des Landes. Pas pour ce qu'elle est mais pour ce qu'elle représente... On ne va pas cracher sur une forêt par les temps qui court et je ne m'en prendrais pas au pauvre troupeau de pins maritimes dans lequel j'ai joué au chien de berger. Mais forcément, à pédaler cinq jours au milieu d'un paysage qui ne change pas, on finit par avoir l'impression de tourner en rond malgré la droiture des routes. Pour ne pas devenir fou, on se pose des questions, on essaye de comprendre comment une seule espèce a pu envahir un million d'hectares... Roulement de tambour... On s'en doutait un peu... La quasi totalité de la Forêt des Landes a été planté par l'homme ! Seulement 20% de sa surface est naturelle. L'avantage des lignes droites de douze kilomètres, séparées par de petites chicanes (pleines de sensations), c'est qu'on peut pédaler en lisant des articles intéressants (pas bien... ). On y apprend plein de choses, notamment que les Landes, jusqu'au 19ème siècle était une zone humide, marécageuse, dans laquelle vivait et travaillait une population adaptée à son milieu. La plupart ��taient éleveurs ovins, les fameux bergers Landais perchés sur leurs échasses. Les dunes de sable de la région qui bordent la côte posaient déjà problème à l'époque, contraignant par leurs mouvements, la population de quelques villages ensevelis à migrer dans les terres. Qu'à celà ne tienne, dit l'ingénieur, plantons des pins partout ! À chaque problème sa solution. À cette époque, on ne blague pas, on bosse dur et on aime voir les choses en grand. Un chantier n'a de sens que si il est Herculéen, titanesque et magnifique, à l'image de l'homme. Paris a eu Hausmann, les Landes auront aussi leur chirurgien esthétique en la personne de Nicolas Brémontier. À lui seul, ce jeune gaillard motivé su convaincre avec succès Mister Napoléon III. Cette zone marécageuse et puante devait être "assaini" afin de ne plus salir les nobles bottines de sa majesté durant ses vacances à la dune du Pilat. Pour se faire, rien de tel que d'assecher radicalement le secteur en plantant un million d'hectares de pin maritime. Leurs racines se chargeront de sucer toute l'eau environnante pour alimenter leurs majestueuses ramures. Au passage, elles calmeront les sables... Allez les copains, chacun sa pelle et sa binette, c'est parti pour les travaux ! Ainsi naquit la Forêt des Landes, financée en grande partie par une cohorte d'industriels, désireux d'exploiter la résine afin de fabriquer de l'essence de térébenthine et de la colophane. Dès lors, ce n'est pas pour laisser place au sable mais aux arbres que les populations durent non seulement migrer mais aussi changer de métier. Mais la France était enfin capable d'assumer la demande toujours plus grandissante du peuple en essence de térébenthine, fameux produit du quotidien... Aujourd'hui, les dunes posent toujours autant de problèmes et la forêt des Landes est des plus vulnérable de part sa monospécificité. Les pins sont magnifiques mais à la merci du premier ravageur (de plus en plus nombreux) et de la première étincelle. La catastrophe sanitaire semble difficile à éviter et la forêt nécessite une surveillance accrue. Entre deux troncs, j'ai parfois aperçu l'océan et à quelques reprises, j'ai pu savourer quelques divins coucher de soleil sur les vagues...
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detournementsmineurs · 6 months ago
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Nicolas Tronc et Fanny Cottençon dans "Golden Eighties" de Chantal Akerman (1986), décembre 2024.
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evebarlier · 8 years ago
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Vue antérieure du tronc cérébral pour le professeur neurologue D.Hasboun, à l’UPMC (Université Pierre et Marie Curie). Les couleurs repèrent les différents nerfs, organisés en symétrie axiale, particulièrement nombreux dans cette zone car le tronc cérébral est une partie incontournable du système nerveux central.
Sur France Culture dans l’émission La Méthode scientifique par Nicolas Martin : https://www.franceculture.fr/emissions/la-methode-scientifique/sciences-avec-vues-dartistes 
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leluthon · 8 years ago
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SCREAMING GHOSTS
LECON 2 : Calme avant la tempête Sophocle
Nico chassa avec rage le souvenir de l’accident. Merci Mme Love. Vraiment. Il s’obligea à penser Histoire-Géographie, cours et tous ses trucs ennuyants. Au moins ça avait le mérite de vider la tête. Quand il arriva devant sa salle, les élèves retraient encore. Il n’était pas en retard s’était déjà ça. Il aurait bien voulu sécher mais il ne se le permettrait pas. Pas avec cette professeure, Mme Caprotine. C’était l’épouse du directeur et ils se ressemblaient sur au moins un point : leur sévérité. C’était une femme froide et intimidante. Tellement, que personne n’osait remuer ne serait-ce qu’une oreille dans son cours. Il déglutit difficilement à cette pensée. Il s’engouffra dans la salle et alla s’installer au fond à sa place habituelle, au calme, seul. Il sortit ses affaires et le cours sur les transformations scientifique et technologique du XXème siècle débuta. Nico se dit qu’il aurait peut-être du sécher finalement. Jusqu’à la fin de l’année. Tous ces noms célèbres, ses morts affreuses pendant les guerres…Il allait sûrement en baver. Ou pourquoi ne pas aller en cours dans une autre classe ? Techniquement il serait en Histoire, alors on ne pouvait pas lui reprocher grand-chose. Ce qui serait parfait ce serait une classe de sixième en pleine étude du monde grec, la fondation de Rome ou Alexandre Le Grand. Ce serrait de l’Histoire, mais de l’Histoire passionnante. Oui, ça se serait parfait…
                                                          - S -
La cloche sonna. Finalement, Nico était resté à sa place. Et le cours n’avait pas été aussi affreux qu’il ne l’aurait craint. Juste terriblement ennuyant. Il avait pris en note de temps en temps. Pour la forme. Les feuilles noires de mots, distribuées par la prof ne comportait même pas de cartes ou de photo – hormis celles de gens souffrant de tuberculose. Su-per. Alors, qu’elle ne vienne pas se plaindre après que personne ne voulait être le dernier à sortir de sa salle. Personne ne voulait rester une minute de plus avec ce glaçon frappadingue.
Comme d’habitude, Nico était passé à son casier pendant la récré pour échanger ses livres et ses cahiers. Ensuite il était allé tranquillement attendre que la cloche sonne devant sa salle. Car il restait une dernière heure de cours avant de pourvoir aller manger. Musique. Avec le même timbré qui leur servait aussi de prof d’Art. Un type bronzé, beau, souriant et blond surtout,  qui faisait défaillir les filles de tout âge en les flattant. Et Le stéréotype du surfeur australien. Et qui donnait en plus l’air d’avoir piqué une tête dans la Fontaine de Jouvence tellement il passait inaperçu au milieu des élèves. On lui donnait au maximum dix-sept ans. En un mot : le type haïssable.
Nico n’eut pas longtemps à attendre dans le couloir. La cloche sonna et les élèves affluèrent en même temps que le bruit. Le professeur leur ouvrit la porte.
- Prenez tous un instrument dans la réserve. Aujourd’hui c’est fanfare ! leur dit-il avec son grand sourire Colgate.
- C’est vrai ?! Trop cool, Monsieur Solyra ! s’exclama une fille.
- Combien de fois devrais-je répéter de m’appeler Luke ? fit le professeur avec une petite moue faussement blessé.
- Désolée…Luke.
Nico s’éclipsa dans la réserve avant de vomir de dégoût. Comment pouvait-il profiter de son influence comme ça ?! Il savait très bien qu’aucune filles lui résistaient et qu’il les avait toutes à ses pieds. Enfin…Presque. Il y avait un groupe de jeunes filles dans l’établissement, dirigé par une certaine Luna, qui ne voulait ne rien avoir à faire de près ou de loin aux garçons. Et elles n’hésitaient pas à cogner si l’un d’eux était un peu trop entreprenant. Nico les connaissait parce-que…Parce qu’elles avaient été des amies de sa sœur. Nico ressentit un pincement au cœur et s’en voulu. Ce n’était pas le moment de penser à ça. Énervé contre le professeur qui l’avait amené à penser à sa sœur, il attrapa le premier instrument qui lui tombait sous le nez et sortit de la réserve où il était le dernier à s'y attarder.
- Les maracas Nico ? C’est plutôt…incongru, lui lança le professeur.
- Il n’y avait pas d’orgue de barbarie, répliqua sèchement Nico en allant s’asseoir au fond de la salle.
Il n’avait pas l’intention de participer de toute façon. Luke ne pouvait pas plutôt faire un cours sur la musique classique ? Nico serrait sûr d’être tranquille avec Beethoven. Le sourd ne parlait jamais. Il aurait pu dormir avec un peu de chance. Mais non. Aujourd’hui c’était fanfare. Ou plutôt cacophonie. L’heure de cours promettait d’être longue. Il le savait : il aurait dû sécher.
                                                      - S -
Nico alla chercher son repas au self. Comme d’habitude, il ne se posa à une table que pour manger son entrée et son assiette. Ensuite, il alla porter son plateau, pris sa pomme avec lui et s’enfuit du lycée. Il avait une heure de libre avant de devoir revenir pour les cours de l’après-midi. Sur le chemin vers la tranquillité, il laissa vagabonder ses idées. Et ce n’est que lorsqu’il arriva au cimetière, quelques rues plus loin, qu’il se sentit libre. Il passa le portail en fer forgé et se dirigea au fond à droite, vers l’amandier. Elle lui avait donné rendez-vous ici et il allait enfin la revoir.
-Bianca ? appela-t-il
- Je suis là, petit frère.
La tête laiteuse de sa sœur émergea la première du tronc suivie par le reste de son corps immatériel. Il lui donna la pomme.
- Hum, techniquement parlant, je suis plus vieux que toi maintenant donc se serait plutôt à moi de…
- Dans tes rêves ! Tu resteras toujours mon petit frère !
Nico s’assit au pied de l’arbre, le sourire aux lèvres. Sa sœur l’imita.
- Tu m’as manqué, fit-il.
- Toi aussi.
Elle voulut lui ébouriffer les cheveux comme…avant mais sa main traversa la tête de son frère et y laissant un courant d’air froid. Nico avait des envies de meurtre. Envers ceux qui avaient provoqué l’accident, qui l’avait privé de sa mère et du corps de sa sœur. Un léger silence s’installa. Bianca fut celle qui le rompit.
- Alors ? Raconte-moi. Cette fin de semaine, on t’a importuné ?
- Oh. Si on ne compte pas ce qu’il s’est passé jeudi pendant les deux heures de Français, alors je dirais ça a été plutôt calme.
- Qu’est-ce qu’il s’est passé ? s’est enquit Bianca.
- Pendant qu’on regardait Antigone de Jean Anouilh, la mise en scène par Nicolas Briançon, Sophocle déclamait SA pièce et ne pouvait pas s’empêcher de vociférer en grec à chaque fois que le texte divergeait de son original. Je te jure, c’était vraiment énervant.
- Bien sûr que c’était énervant, petit !
Nico et Bianca sursautèrent. Le fantôme du dramaturge était apparu devant eux.
- Et je savais que tu pouvais me voir !
- Et vous entendre aussi, malheureusement.
- Tant mieux ! Je vais enfin pouvoir expliquer à quelqu’un le ton que devait prendre ma pièce ! Ce que ce petit jeune en a fait c’est de la χόπροϛ ! Je ne peux pas laisser faire ! C’est une honte, vous m’entendez !
- Et c’est repartit…soupira Nico.
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