Tumgik
#Retrouver son ex amour
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Récupérer son Ex EN 24H
La magie blanche, pratiquée par un expert comme Boco Fagla, peut être une solution puissante pour récupérer votre ex et restaurer l’amour perdu. En combinant des rituels spirituels et des changements personnels, vous pouvez attirer des énergies positives et raviver la flamme de votre relation. Contactez Boco Fagla pour une consultation personnalisée et commencez votre voyage vers la…
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maitremaraboutkpomevo · 4 months
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Le plus grand maitre marabout puissant de l’Afrique
Le plus grand maitre marabout puissant de l’Afrique, depuis des décennies déjà, il est un des rares que vous trouverez capable de réaliser pour vous des rituels bien faits. Il utilise une connaissance spirituelle antique très puissante qui lui permet de résoudre tous vos problèmes sentimentaux dans Honnêteté, efficacité et rapidité, surtout en discrétion totale , retour de l’être aimé en moins…
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maraboutbadou · 7 months
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Rituel à distance pour briser une relation de couple
Comment briser une relation à distance vise à ce que deux personnes s’éloignent physiquement et spirituellement l’une de l’autre. Il s’agit généralement d’un couple, mais il peut concerner également d’autres catégories (des membres d’une même famille, amis, collègue de travail… ). Par ailleurs, notez que ce rituel puissant de magie noir pour briser un couple est destiné à mettre fin…
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toffavoyance · 1 year
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Comment raviver la flamme de l'amour avec un retour affectif puissant?
Lorsque les flammes de l’amour commencent à vaciller, il est naturel de vouloir raviver la passion et retrouver l’être aimé. Le retour affectif puissant offre une approche spirituelle pour restaurer les liens émotionnels et retrouver une relation épanouissante. Dans cet article, nous explorerons différentes techniques et rituels de retour affectif pour vous aider à retrouver l’amour perdu. 1-…
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lerefugedeluza · 2 months
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Ce week-end ma meilleure amie était là et on a beaucoup parlé. Notamment de nos amours de jeunesse, et comme on se connaît depuis le collège, on peut remonter loin dans nos souvenirs communs et c’était plutôt amusant de se remémorer tout un tas d’anecdotes abracadabrantes.
Enfin bref, à un moment on a fini par parler d’un garçon que j’avais aimé très fort et qui était très doux avec moi (même si on avait jamais été vraiment en couple) quand j’étais en licence, et elle ne se souvenait plus d’à quoi il ressemblait alors, telles les vieilles que nous sommes, on a simplement tapé son nom sur Google.
Et on a découvert qu’il vivait dans la même ville que moi actuellement. Et je ne sais pas si c’est malsain ou si mon cerveau fait des trucs bizarres sachant que je suis quand même en procédure de divorce, mais me dire qu’on vit probablement à moins de 20 kilomètres l’un de l’autre et qu’on peut potentiellement se recroiser au hasard d’une rue, ça me remplie d’une joie candide assez impressionnante.
Je ne sais pas trop si c’est normal ce genre de comportements, mais mon ex mari est parti « en voyage pour penser » et me retrouver seule avec mes créations et mes souvenirs de lointaines tendresses me fait beaucoup de bien.
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sh0esuke · 1 year
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“ Always and Forever “
𝗠𝗲𝘁 𝗲𝗻 𝘀𝗰𝗲̀𝗻𝗲 : Miguel O’hara
𝗥𝗲́𝘀𝘂𝗺𝗲́ : Miguel O'hara, autrement connu sous le nom de 'SpiderMan 2099' l'avait découvert par lui-même : jouer avec le canon ᅳmodifier la réalitéᅳ, ça n'était pas sans conséquence. Il s'en était mordu les doigts. Il s'en était voulu d'avoir poursuivi une vie qui ne lui appartenait pas, aveuglé par son désir d'échapper au destin, de mettre la main sur une vie où ses malheurs, ses responsabilités, n'avaient plus d'importance si cela signifiait être heureux. Une vie où, lui et la fille de ses rêves, étaient restés ensemble, et avaient eu cette adorable petite fille qu'il revoyait sous la forme de rêves. Avant que ceux-ci ne se transforment en cauchemar. Lyla le savait, Miguel n'allait pas bien. Petit à petit, il se détruisait. Voilà pourquoi elle fit appel à la seule personne capable de leur rendre leur véritable SpiderMan. L'ex femme de Miguel, autrement connue sous le surnom de : le seul et unique amour de sa vie.
𝗔𝘃𝗲𝗿𝘁𝗶𝘀𝘀𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁 : exes to lovers.
ENG : PLEASE DO NOT STEAL MY WORKS. If you want to translate it, ask me first then we can talk about it. If you want to find me on Wattpad or AO3, my accounts are in my bio, these are the ONLY ONES i have.
FR : MERCI DE NE PAS VOLER MES OS. Si vous avez envie de les traduire, merci de me demander la permission avant. Si vous voulez me retrouver sur Wattpad ou AO3, j'ai des liens dans ma bio, ce sont mes SEULS comptes
𝙽𝚘𝚖𝚋𝚛𝚎 𝚍𝚎 𝚖𝚘𝚝𝚜 : 𝟐,𝟖𝟔𝟓
Commentaires, likes et reblogues super appréciés. Tout type de soutien l'est, merci beaucoup !! <33.
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À ma droite, des SpiderMen. À ma gauche, des SpiderMen. En haut, des SpiderMen ! Et en bas, devinez quoi.. Des SpiderMen ! Il y en avait partout, des hommes, femmes, enfants et créatures en costume, imitant notre SpiderMan à nous, des araignées dans tous les coins, discutant autour d'une tasse de thé et petits biscuits comme si c'était habituel, comme si ça ne venait pas de bousculer mon entière existence. Je n'arrivais même pas à marcher convenablement. C'était absurde. Je me retournais sur le passage de nombreux super-héros. Il me dévisageait, et je les dévisageais en retour.
La Spider-Society, qu'est-ce que c'était que ce délire ?
« Je vérifie à droite, je vérifie à gauche ! »
En mettant les pieds ici, voire avant même d'y avoir pénétré, l'on m'avait prévenue, cet endroit se nommait la Spider-Society. Au départ, j'avais pensé à une entreprise spécialisée dans la protection de SpiderMan, il était après tout un super héros, un trésor national. Je ne m'étais pas attendue à voir un bâtiment sans dessus ni dessous, fourmillant d'hommes, femmes et créatures en costume d'araignée. Loin de là. Et je m'étais encore moins attendue à tomber dans le vide, parce que ces idiots s'étaient amusés avec la gravité.
« Je sécurise en haut, et puis en bas... Et de nouveau sur ma gauche, moment de surprise ! »
Scarlet Spider.
Il me tenait la main. Qu'il était gentil, curieusement habillée certes ᅳd'une tenue moulante rouge et un sweat bleu aux manches déchirées sur le torseᅳ mais terriblement gentil. C'était lui qui, lorsque j'étais tombée dans le vide, m'avait rattrapée. Collant sa toile d'araignée à ma poitrine, il m'avait attirée à lui, dans ses immenses bras musclés, et m'avait ainsi évité une mort certaine. En lui montrant mon 'invitation' son expression dubitative s'était transformée en illumination et il m'avait entraînée ici.
Il y avait des ponts dans tous les sens, empruntés par des SpiderMen. Nous, nous avancions sur un long presque interminable. Il se tenait au centre de la pièce, à l'endroit ᅳj'osais espérerᅳ mais j'étais reconnaissante envers Scarlet Spider car il ne lâchait pas ma main, en vue des battements effrénés de mon cœur et de ma respiration haletante, il avait dû remarquer que je me sentirai mieux ainsi. Ce qui était le cas. Je m'accrochais férocement à celle-ci. C'était dur à dire, je ne saurais savoir de combien de mètres j'avais chuté. J'avais juste voulu emprunter l'ascenseur, mais à la place j'avais frôlé la mort. J'en avais les jambes qui tremblaient encore. Et tout ce monde autour de moi... Je sentais des paires d'yeux plantées dans mon dos, j'étais dévisagée, foudroyée du regard et analysée sous tous les angles. Ils le savaient aussi bien que moi : ma place n'était pas ici.
Car, après tout, je n'étais pas un super-héros.
« Entrée en vue, dernière vérification ! Pose mémorable en cours et... Pose ! »
Un gentil rire me quittait à la vue de Scarlet Spider. Le torse bombé et sa main libre se balançant durement dans les airs, il marchait. Ses propos me firent lever les yeux après un instant, j'ignorais la montagne de SpiderMen perchée au dessus de moi ᅳj'en aurais pleuréᅳ pour effectivement remarquer que nous arrivions à un curieux endroit. C'était en intérieur, beaucoup plus sombre que là où nous étions, ça c'était sûr. Cela me forçait à déglutir.
« Euhm. Monsieur Scarlet, vous êtes sûr d'aller au bon endroit ? »
L'héros se tournait dans ma direction.
« Bien sûr ! Je ne me trompe jamais ! Ayez confiance, rayonnante citoyenne, je saurais vous amener à destination en un seul morceau. »
Mes yeux s'ouvraient en grand.
« En un seul quoi !? »
Mais pas le temps de me répondre, il me tirait en avant et nous faisait entrer si vite dans la pièce que je manquais d'en trébucher. Je poussais un cri aiguë.
« Seigneur. »
Scarlet Spider continuait à marcher. Fièrement, il me guidait à une pièce des plus curieuse. Je tournais la tête dans tous les sens, horrifiée à la vue d'hommes, femmes et créatures emprisonnés. C'était... C'était inimaginable. Tous ces gens étaient entassés les uns sur les autres, ils étaient entourés d'une curieuse lumière orangée sans rien avec eux, juste de quoi s'asseoir ou assez de place pour ne pas étouffer. J'en reconnaissais certains. Ils avaient l'air d'être des pâles copies des vilains de notre monde : des rhinocéros, des bouffons verts, des vautours. Quelques femmes et animaux étaient présents aussi.
« Excusez-moi, monsieur Scarlet. » je murmurais. « Qui sont tous ces gens ? »
Le curieux SpiderMan me jetait un coup d'œil.
« Oh, eh bien, ce sont des viᅳ »
Mon regard croisait celui d'une prisonnière et la voix de Scarlet Spider me semblait soudain lointaine. À sa vue, mes sourcils se fronçaient, ma bouche s'entrouvait. Elle reposait juste à ma droite, devant le reste des prisonniers entassés derrière elle, assise sur une caisse de bois à tortiller une vieille photo entre ses doigts. Mon cœur se serrait.
« Toi.. »
Ma main se libérait de Scarlet Spider. Avec un grand empressement, je me rapprochais d'elle et plaquais les paumes de mes mains contre sa prison. Je la touchais, comme si j'avais su qu'elle n'était pas électrifiée, comme si je savais qu'elle n'allait pas me rejeter, et ce geste attirait l'attention de la personne à l'intérieur.
« Tien donc. »
« Comment... Comment est-ce possible ? »
Un sourire méconnaissable se dessinait sur ses lèvres, je la voyais ranger la photo dans son curieux costume et se lever. Mon cœur battait à tout rompre. Elle se rapprochait de moi, de peu, sachant que sa prison était minuscule. Si proche, j'avais l'impression de sentir son souffle sur ma peau. Ou alors c'était le mien. Je n'en savais rien. J'étais... Elle était...
Elle était moi.
« Bizarre, hein ? »
Je clignais des yeux.
« Qui es-tu ? Qu'est-ce que c'est que tout ça ? »
Elle arquait un sourcil.
« Oh. Alors tu n'es pas au courant ? Tu viens de ce monde ? »
« C'est quel genre de question, bien sûr que je suis de ce monde ! Et toi, tu vas me dire qui tu es ? »
Je la regardais pointer du doigt son visage, dans de doux gestes circulaires.
« Ça m'a l'air évident, non ? Je suis toi. » riait-elle. « Ou plutôt, tu es moi. »
« Qu'est-ce queᅳ »
La voix de Scarlet Spider me coupait.
« Veuve Noire, on t'a pourtant prévenue ! Tu n'as pas le droit d'interagir avec le monde extérieur, attends qu'on te ramène chez toi ! »
Je sentais une ferme paire de mains m'attraper par les épaules.
« Attends ! »
Mais il me tirait déjà hors d'ici.
« Veuve Noire ? » répétais-je en me débattant. « D'où vient ce nom ? Pourquoi je suis dans cette prison ? Hein !? Qu'est-ce qui va m'arriver !? »
Scarlet Spider arrêtait de me tirer tant je me débattais. Je n'en pouvais plus. Entre cette mystérieuse invitation, ma terrible chute, tous ces héros masqués et finalement ça, c'était à peine si je pouvais en supporter plus. Ils me devaient une explication. Je repoussais Scarlet Spider et faisais volte-face dans sa direction.
« Madame, il faut avancer. »
« Qu'est-ce que je fais dans cette prison. » j'insistais. « Répondez. »
« Tu veux une réponse, ma jolie ? »
C'était moi ᅳelle ?ᅳ qui avait parlé. Elle qui, à deux mètres de moi, m'avait de nouveau interpellée et titillé ma curiosité.
« Oui. »
Malgré la tentative du héros masqué de m'empêcher d'y retourner, je me rapprochais de la prisonnière. Je déglutissais à sa vue. Quelques blessures ici et là, mais elle était bel et bien moi.
« Qu'est-ce que je fais dedans ? » la questionnais-je.
« C'est simple, pourtant. » elle répliquait. « On ne vient pas du même monde. »
Je tiltais sans attendre.
« D'où les SpiderMen à l'extérieur. »
« Bingo. »
Mon alter-ego souriait.
Soudainement, je la voyais extirper un bout de papier de son costume et le plaquer contre sa prison, juste sous mes yeux. C'était une petite photo. C'était la même que je l'avais vu tortiller entre ses doigts quelques minutes auparavant.
« Miguel est là, n'est-ce pas ? »
Je relevais mes yeux dans les siens.
« Oui. »
« Et vous êtes mariés ? »
Je levais une main pour lui montrer mon annulaire nu et l'expression de son visage se froissait.
« Plus maintenant. » elle constatait.
« On a divorcé il y a un an, à peu près. »
Ma précision la faisait grincer des dents.
« Et... Et toi ? »
Ça me paraissait bizarre. Me faire la conversation, demander des nouvelles de son monde, comme si je n'étais pas en train de me parler à moi-même ᅳdu moins une version de moi-même. Je la voyais grincer des dents. Un éclat sombre voilait son regard.
« Regarde moi. »
« Je te regarde. »
Elle grognait.
« Non. Regarde moi. »
Elle faisait glisser la photo devant son visage, elle me bloquait la vue. Je ne voyais plus que ce morceau de papier, il était vieux, déchiré à quelques endroits, le temps, les larmes et la colère l'avaient froissé. À cause de sa prison, j'avais du mal à comprendre ce que je regardais, cependant, j'arrivais à reconnaître deux visages, plus un troisième qui m'était inconnu.
Je relevais mes yeux.
« C'est moi. »
« Non, c'est moi. » répondait mon alter-ego.
« Miguel est là aussi. Je... Enfin, toi, tu es toujours avec lui, dans ton monde ? »
Elle étouffait un rire.
« Regarde moi, ma belle. »
Ses bras s'ouvraient et son regard se durcissait, la photo était tombée.
« J'ai l'air d'avoir mon Miguel ? »
Je ne comprenais pas.
« Regarde moi. Regarde moi ! »
Son hurlement m'avait fait sursauter.
« Miguel est mort, notre fille a été assassinée ! Il ne me reste plus rien ! »
Ses paumes de mains se plaquaient contre sa prison et elle se mettait à la frapper de toute ses forces. Elle frappait avec rage. Je sentais son envie de me faire la peau d'ici. La façon dont elle me regardait... J'en avais des sueurs froides. Son brusque changement de comportement m'avait fait hoqueter.
« N'ose pas te comparer à moi, espèce de sale grognasse. Moi, moi, j'ai tout perdu ! » hurlait-elle. « Toi tu n'es qu'une version pourrie gâtée de moi, tu as tout sous la main et tu snobes ce qui t'entoure ! »
Les mots me manquaient.
Sa peine et rage me coupaient le souffle. J'avais honnêtement peur qu'elle parvienne à se libérer et me tue. Je le sentais d'ici. Je le sentais, son désir de m'arracher la peau et de se vêtir avec.
« Madame, il faut y aller. »
Scarlet Spider avait attrapé ma main.
Il essayait d'attirer mon attention, j'en étais consciente, cependant, j'étais incapable de détacher mon regard d'elle. La façon dont elle hurlait, frappait et parlait, j'en avais la chair de poule. Tout le monde nous regardait, tous les prisonniers, toutes les versions, les alternatives et les SpiderMen qui passaient par là, faisaient des analyses. Ils étaient enfermés, loin de moi, mais leur regard me donnaient l'impression de me faire poignarder. Et les cris de mon alter-ego... Ils n'arrêtaient pas.
« Je.. Je ne comprends pas ? »
Scarlet Spider me tirait finalement hors d'ici.
« Je suis désolé, je n'aurais pas dû vous laisser avec elle, j'aurais dû me rendre compte que ça vous choquerait. »
Le ton sérieux qu'il empruntait me forçait à baisser la tête en direction de mes pieds. Soudainement, mes sabots à talons semblaient terriblement intéressants, de même pour mon pantalon taille basse à pattes d'éléphant, ils attiraient tous les deux mon attention. Je refusais de regarder autre chose. J'en avais assez avec les hurlements de mon alter-ego. J'avais envie de pleurer.
« C'est le Spider-Verse. »
Je le dévisageais.
« Le patron l'expliquera sûrement mieux que moi, mais je peux essayer d'éclairer votre lanterne. C'est mon rôle d'héros, après tout ! »
Je hochais la tête.
« Merci, Scarlet Spider. »
« Il y a une infinité de dimensions qui existent. Avec des versions différentes de vous et moi, d'où les SpiderMen que vous avez vu, ils sont des versions de moi, et je suis une version d'eux. »
« Donc il y a aussi des versions de nous ? Nous tous ? »
« C'est ça. »
Sa main serrait la mienne.
« Sauf que dans certaines dimensions, des personnes qui sont mortes ici sont vivantes ailleurs, et d'autres qui sont vivantes ici sont mortes ailleurs. »
« Je vois. » je murmurais. « C'est pour ça que cette version de moi était enragée. »
Scarlet Spider acquiesçait.
« Dans son monde, le boss a été tué par le Vautour, leur fille aussi. La boss a essayé de la sauver mais le Vautour les a transpercés alors qu'il la protégeait. »
J'en avais mal au cœur. C'était... C'était horrible. J'avais des vertiges. Miguel, mort ? Rien que d'y penser j'avais envie de vomir, ma gorge me faisait mal.
« Ils sont morts tous les deux. »
La suite était facile à imaginer. Mon alter-ego avait sûrement perdu la tête et avait cherché vengeance. J'osais dire que c'était facile parce que, en y repensant, je pense que j'aurais fait la même chose à sa place, j'aurais traqué cet enfoiré et je lui aurais fait regretter d'être sorti du ventre de sa mère. Je lui aurais fait regretter d'avoir enfilé son fichu costume et je lui aurais infligé les tortures les plus viles au monde. Je ne pouvais pas m'imaginer perdre Miguel. J'avais déjà mal rien qu'à le penser mort, alors je me savais incapable de comprendre la tristesse qui la traversait. Elle devait tant souffrir.
« Est-ce que... Est-ce que Miguel va bien ? »
Scarlet Spider me regardait curieusement.
« Le boss va super, madame. Je crois savoir de qui provient cette invitation, et je doute qu'il veuille vous voir, mais je peux pas refuser d'aider une citoyenne en détresse. »
Un rire m'échappait.
« En détresse ? »
« Oui m'dame ! Et c'est mon devoir de vous aider ! »
Je roulais gentiment des yeux. Peu de temps après, j'extirpais un bout de papier dans la poche arrière de mon pantalon, il était assez petit pour que je le lise d'une main. Après tout, l'autre était toujours accrochée à celle de Scarlet Spider, et je me voyais mal l'abandonner.
« Alors, cette invitation n'était pas une mauvaise blague. » songeais-je.
« Madame Lyla ne mentirait pas. » il me répondait. « Je pense que le boss va bien, mais si elle dit le contraire, je lui fais confiance. »
J'arquais un sourcil.
« Lyla ? »
« Oui ! C'est l'assistante du boss. »
« Tien donc... »
Miguel avait une assistante ? J'aurais aimé dire que ça me surprenait, mais je n'étais pas d'humeur à mentir. Elle était sûrement jeune, une jolie belle blonde toute timide et innocente qui savait bien lui préparer son café et lui faire oublier tous ses problèmes. Rien qu'à y penser, je grinçais des dents. J'étais verte de jalousie. Rouge de rage.
Je ne regardais même plus ce qui nous entourait. Une assistante..? J'ignorais toute cette ferraille, tous ces ordinateurs, les curieux bracelets qui traînaient sur des tables et l'obscurité qui commençait à nous engloutir alors que Scarlet Spider me guidait à l'intérieur d'un étrange couloir. J'avais mal au cœur. L'envie de faire demi-tour et de m'enfermer à la maison se faisait toujours un peu plus forte, j'avais du mal à y résister. Je me sentais bête. Après tout ce temps, tous ces mois... Revenir auprès de Miguel me semblait soudainement stupide. Il avait l'air de s'en sortir, il bossait auprès de SpiderMen, avait une assistante et ne m'avait pas appelée depuis le tribunal. C'était comme si il avait tourné la page sur notre histoire. Alors que moi...
« Nous y voilà. Mission réussie, c'est encore un succès pour Scarlet Spider ! »
C'était... C'était immense.
L'endroit était gigantesque.
Je peinais à en croire mes yeux, la pièce s'étendait à perte de vue, que ce soit en haut, en bas, sur les côtés ou devant moi. J'avais l'impression qu'elle était interminable. L'était-elle ? Je m'avançais. J'abandonnais la main de Scarlet Spider et je marchais. Au centre, se trouvait une plate-forme, elle était située si haut dans les airs que je ne parvenais pas à voir ce qu'il y avait dessus. Autour, c'était le néant, l'obscurité. Des espèces de piques entouraient l'endroit, elles étaient grandes et longues, je n'en voyais pas la fin en levant la tête.
« Qu'est-ce que c'est que cet endroit ? »
Scarlet Spider me rejoignait.
« Je vais vous laissez, madame. Mais n'ayez crainte. »
Je faisais volte-face. Me laisser ici, seule ? Mais il était fou !
« Non, attendez ! Vous n'allez tout de même pas me laisser ici ? C'est de la folie ! »
Le héros ne me répondait pas. Il me fixait à travers son masque, de ses grands yeux blancs inexpressifs. J'avais peur. Je ne savais pas où j'étais. Je ne voyais même pas Miguel. Et si c'était un piège ? Et si je mourrais ?
« Vous n'êtes pas seule. »
Je me figeais.
« Pardon ? »
Scarlet Spider soupirait. Il se reculait de quelques pas avant de faire totalement demi-tour. Il n'avait rien dit de plus, il me laissait en plan comme ça, sans même m'expliquer ce qui allait m'arriver. Je sentais mes mains recommencer à trembler. Tout était si peu familier ici. Et puis je... Je ne savais pas où était Miguel. J'étais supposée le retrouver, m'assurer qu'il aille bien mais je n'avais pas vu la moindre trace de lui depuis que j'étais arrivée.
« C'est pas vrai ! »
J'extirpais violemment mon portable de ma veste courte à manches, le cuir grinçait sur mon passage, je l'allumais et m'en allais pianoter dessus. Qu'est-ce que je cherchais ? Je n'en savais rien. Je pouvais appeler à l'aide, mais pour dire quoi ? Personne ne me croirait. Ou peut-être... Le contact de Miguel me titillait. Peut-être que l'appeler et lui demander de l'aide serait une bonne idée ? Après tout, c'était de sa faute si je me retrouvais ici. Cet endroit me donnait la chair de poule. Rien qu'à y penser, je me sentais forcée d'allumer la torche de mon portable et de tout examiner. Autant savoir où je me trouvais avant de mourir... J'oubliais d'appeler Miguel, j'étais plus préoccupée par le désir de faire la lumière sur toute cette situation. Sauf que, l'instant même où je me retournais, j'entrais en contact avec quelque chose.
« Mierda ! »
C'était quelqu'un.
La silhouette devant moi était géante, elle reculait, ses mains devant son visage pendant que je voyais mon portable s'éclater la face la première contre le sol. C'était avec impuissance que je le regardais. Il était allongé sur le ventre, le flash faisait ainsi face au plafond et, ainsi, cela lui permettait d'éclairer un peu mieux la pièce.
« Fais chier ! »
Mon sac à main tombait de mon épaule. Il encontrait le sol dans un bruit sourd.
Je le jurais, je connaissais cette voix.
« Miᅳ Miguel ? Miguel, c'est toi ? »
La silhouette retirait ses mains de son visage. Il se dévoilait à moi, il me montrait sa chevelure brune, les traits rugueux de son visage, ses splendides lèvres pulpeuses et ses fiers sourcils épais. C'était lui. Je n'arrivais pas à y croire. Miguel me faisait face, il était bel et bien là. Derrière lui, se trouvait la curieuse plateforme, elle était totalement descendue, dévoilant ainsi une panoplie d'ordinateurs et de claviers.
« Tu vas bien ? »
Je m'approchais de Miguel, le flash l'avait sérieusement blessé, c'était étrange.
« Mierda, ça a l'air d'aller !? » il répliquait en se massant les yeux. « Quelle idée de me foutre ton flash dans lesᅳ »
« Ça va, ça va. J'ai compris. » le coupais-je. « Je suis désolée. Viens avec moi, allons nous asseoir. »
Juste devant la plateforme, se trouvaient des escaliers. J'y accompagnais Miguel, pleine de remords et d'embarras. Je le faisais s'accrocher à mon bras, ignorant mon portable au sol ou le sentiment de surprise qui persistait à faire pétiller mon cœur. Miguel marchait doucement. Il ne voyait plus rien. Il grognait à répétition et poussait de fines plaintes.
« Je suis vraiment désolée. Je m'attendais pas à te voir. »
« Tu parles. »
Une fois assis, il me dévisageait.
« Qu'est-ce que tu fais ici, d'ailleurs ? » il s'exclamait. « C'est une société privée, elle est interdite auᅳ »
Me voyant faire gigoter un petit bout de papier sous ses yeux, Miguel s'arrêtait. C'était cette curieuse invitation que sa dite assistante m'avait envoyé, je la lui offrais sur un plateau d'argent, toute aussi curieuse que lui de comprendre toute cette situation. Et je ne parlais pas que ce lui, je parlais aussi du costume qu'il portait.
« Tu es SpiderMan ? »
Ses yeux s'ouvraient en grand.
« ¿ De qué estás hablando ? » je l'entendais jurer.
Miguel m'arrachait le papier des doigts. Il refusait de me répondre, l'expression très sévère. Ça ne m'étonnait pas. Miguel était quelqu'un de froid, trop professionnel parfois, même avec ceux qu'il aimait. Son corps était de profil alors que moi, même assise, j'étais tournée face à lui, je le regardais avec grande attention, extrêmement confuse. Je ne savais pas trop par quoi commencer. Le questionner sur cette Lyla, sur son costume, sur son état mental ou sur cette moi emprisonnée à quelques mètres de là ?
Je ne parlais pas en le voyant se lever.
« Lyla. »
Miguel broyait le morceau de papier dans son poing.
« Lyla ! »
Il était vraiment en colère. Miguel se tenait dos à moi, je ne parvenais plus à voir son visage, il regardait partout sauf dans ma direction. Je restais recroquevillée dans mon coin, je me sentais soudain de trop. Mon apparition n'était pas vue d'un bon œil, c'était évident. Qu'est-ce que cette Lyla avait espéré en m'envoyant ce message ? Miguel et moi étions séparés, c'était à peine si nous arrivions à nous entendre, j'en étais couverte de honte.
Soudainement, j'apercevais une lumière scintiller par dessus l'épaule de Miguel. Je clignais des yeux. Je les rouvrais à répétition. Croyant rêver, je peinais à croire que, face à moi, par dessus l'épaule de Miguel, se trouvait une minuscule jeune femme. Elle était entièrement jaune.
« Miguel ? Je peux t'aiᅳ Oh. »
La créature m'avait immédiatement remarquée.
« Tu es venue ! »
« Lyla, reviens ici ! »
Trop tard, elle s'était jetée sur moi.
« Je savais que tu ne dirais pas non ! Merci beaucoup ! »
Ses mains se plaçaient sur mon menton, elle me serrait contre elle. Miguel grognait. Je le dévisageais avec horreur pendant qu'il se pinçait l'arête de son nez, les yeux clos. Lyla était un hologramme, c'était évident parce que je n'arrivais pas à la sentir.
« Miguel, qu'est-ce qui se passe ? »
Il soufflait.
« J'en sais rien. » il avouait sans me regarder.
« Comment ça t'en sais rien ? C'est une blague, c'est ça ? »
Il était sur le point de me répondre, visiblement frustré, mais Lyla se jetait entre nous deux, juste sous mon nez. Qu'elle était adorable avec ses lunettes et son bob. Elle faisait à peu près la taille de ma main.
« C'est moi la responsable. » nous coupait-elle. « C'est moi qui t'as demandé de venir ici. »
« Oh, vraiment ? »
Je la cueillais, Lyla prenait place sur les paumes de mes mains pendant que je les déposais sur mes cuisses. Elle parlait un peu plus doucement, certainement par honte.
« Lyla, tu avais interdiction de la contacter. Je t'ai déjà dit queᅳ »
« Je sais. Mais c'était urgent. »
Miguel et moi arquions un sourcil. Je le voyais déposer ses mains sur ses hanches. C'était avec déception qu'il toisait son assistante. Elle m'avait contactée sans son ordre, je trouvais ça très étrange. Depuis quand les intelligences artificielles étaient dotées de volonté ?
« À cause des failles dans le Spider-Verse, la Veuve Noire s'est échappée de son monde et j'ai vu l'effet que ça t'a fait. »
J'arquais un sourcil.
« La Veuve Noire... Vous voulez dire la vilaine emprisonnée devant ? Celle qui me ressemble ? »
Miguel faisait volte-face.
« Tu l'as vue ? »
« Je l'ai croisée. » avouais-je. « Je n'ai pas tout bien compris, mais je sais qu'elle m'en veut. »
La façon dont il grimaçait ne me rassurait pas.
« Joder. Por el amor de Dios... »
« Miguel, il faut que tu m'expliques. »
Il me foudroyait du regard.
« T'expliquer quoi ? Tu n'es pas de ce monde, tu es une citoyenne, je peux pas me permettre de te mettre en danger. »
Lyla attirait mon attention.
« Ahem. »
L'intelligence artificielle me souriait.
« Miguel ne se sent pas lui-même en ce moment, j'ai jugé nécessaire de te contacter parce qu'il refuse de m'en parler. Mais toi, tu es son amie, après tout. »
Une question me démangeait. J'avais encore un peu de mal à tout comprendre.
« Il existe plusieurs mondes ? »
Elle hochait la tête.
« Et donc.. Dans l'un d'entre-eux je suis mariée à Miguel, je le perds, lui et notre fille ? Et je me transforme en cette version maléfique ? »
« C'est pas tout à fait ça. » marmonnait Miguel. « Mais si tu veux, oui. »
« On a eu une fille, alors ? »
C'était idiot, je n'aurais pas dû sourire autant, Miguel et moi n'étions plus. Cela faisait bien des mois, j'avais presque commencé à m'y faire. Malgré tout, la simple pensée que, dans un autre univers, notre mariage avait survécu, que je l'avais aimé à en tuer et à en devenir folle, me faisait énormément d'effet. J'en souriais bêtement. J'avais des papillons dans l'estomac.
« Pas vraiment non. »
Miguel soufflait. Lyla me répondait à sa place.
« Ce sont des versions de vous. » parlait-elle. « Et cette version de toi, la Veuve Noire, est venue en ce monde dans le but de prendre ta place. Miguel l'a capturée à temps et, même si il ne voudra jamais l'admettre, il se faisait un sang d'encre pour toi. »
« Elle est venue dans notre monde ? Ça veut dire qu'on peut voyager entre les dimensions ? »
« Normalement, non. Mais il y a une faille, une anomalie. » elle répliquait.
« D'accord. »
Je relevais mes yeux dans ceux de Miguel, il me fixait déjà. L'expression de son visage était toujours aussi sévère, j'y trouvais cependant une pointe de douceur, comme à chaque fois qu'il posait son regard sur moi. J'esquissais un petit sourire timide. Malgré les années écoulées, malgré le temps passé à ses côtés, je n'avais jamais réussi à me faire à la façon dont il me regardait. Miguel était énigmatique. Pas spécialement mystérieux, mais très réservé, difficile à déchiffrer. Et la manière dont il me dévisageait me faisait de l'effet. Il avait des yeux sombres, des yeux qui en disaient long sur ce qu'il avait vu et vécu, ça a avait toujours eu un effet charmeur sur moi. Il lui suffisait d'un coup d'œil, et Miguel me savait dans la poche.
« J'ai eu... »
Il soufflait.
« J'ai eu peur qu'il te soit arrivé quelque chose. »
Son aveu me forçait à sourire. Encore.
« Tu aurais pu m'appeler, tu sais ? »
« Pour te dire quoi ? »
Miguel faisait un rapide geste des mains, désignant son costume. Ensuite, il passait sa main dans ses cheveux, il se frottait le cuir chevelu, la mine renfrognée.
« Comment j'aurais pu t'expliquer tout ça sans passer pour un taré ? »
« Alors, tu es vraiment SpiderMan ? »
Il grimaçait.
« Je suis le SpiderMan de ce monde. »
J'en avais la gorge serrée. Me dire que, depuis tout ce temps, il s'était mis en danger et m'avait menti... J'avais encore du mal à y croire.
« Wow... Alors, toutes ces fois où tu disparaissais, tous ces lapins que tu m'as posé, c'était parce que tu te battais en petite tenue avec des monstres ? »
Il roulait des yeux.
« On peut dire ça, ouais. »
J'aurais voulu réagir avec plus de recul, lui montrer mon soutien et lui dire que je ne lui en voulais pas, je l'aimais trop pour ça. Mais c'était impossible. J'avais beau comprendre qu'il regrettait, qu'il culpabilisait, j'étais incapable de faire preuve d'empathie. Miguel m'avait menti. Pire : il ne m'avait pas fait confiance. Depuis tout ce temps, il m'avait vue me faire un sang d'encre pour lui, nous nous étions tant de fois disputés parce que j'avais suspecté qu'il me trompe, je l'avais tant de fois pensé infidèle... Tout ça pour qu'il m'avoue être un super-héros.
J'entendais mon cœur se briser. Je le sentais s'émietter.
« Tu me l'as pas dit. »
Ma réponse semblait le surprendre, ses yeux s'ouvraient en grand.
« C'est tout ce que t'as à dire ? Tu t'énerves pas ? »
« Je sais plus quoi penser, Miguel. »
Heureusement que j'étais assise, autrement, j'aurais chuté depuis longtemps.
« Je me sens bête. Je me sens trahie. » lui confiais-je.
« Te le dire n'aurais fait que compliquer les choses. Je ne voulais pas te mettre en danger. »
« Je comprends. »
Il fronçait les sourcils.
« Quoi ? » je demandais.
« C'est ta seule réaction ? »
« Tu aimerais que je te hurle dessus, peut-être ? Désolée, j'ai passé l'âge. »
L'hologramme de Lyla avait disparu depuis peu, son aura jaunâtre s'était volatilisée, me permettant ainsi de me lever. Je tapotais le derrière de mon pantalon, assez inconfortable, et me pinçais les lèvres sans même être apte à conserver mon regard dans celui de mon ex-mari. Miguel lui ne cessait de me fixer. Je sentais la lourdeur de son regard sur mon corps.
« Je voulais te le dire. » il m'avouait finalement. « Je compte plus les fois où, en te voyant endormie sur le canapé tard le soir, j'ai voulu te réveiller et tout t'expliquer. » poursuivait-il. « Ça ma rongé de l'intérieur. »
« Tu me l'aurais dit ? »
Miguel me questionnait du regard.
« ¿Qué ? »
« Si Lyla ne m'avait pas appelée, si je n'étais jamais venue, est-ce que tu aurais fini par me le dire ? Que tu étais Spiderman. »
Il ne répondait pas. Miguel tournait la tête sur le côté, il jouait avec sa bouche, je le voyais mâchouiller l'intérieur de sa joue. Son silence en disait long. À vrai dire, je ne savais même pas pourquoi je lui avais posé cette question, c'était pourtant évident. Miguel avait laissé notre mariage s'effondrer parce qu'il avait refusé de se confier à moi. Il avait détruit tout ce que nous avions construit et était allé de l'avant pendant que, de mon côté, j'avais continué à me demander pendant tout ce temps ce qui s'était mal passé pour que notre histoire se termine ainsi. J'avais envie de pleurer. Plus je le regardais et plus je me sentais en colère, j'avais envie de hurler. J'avais envie de le frapper, de l'insulter, de lui faire regretter tout ce qu'il m'avait fait vivre. Mais, à la place, je me contentais de le fixer. Car, au fond, je n'avais même plus les mots. J'étais hébétée, complètement brisée.
« Je... »
Je le stoppais en levant la paume de ma main.
« Pas la peine. »
Miguel grognait, il se frottait la nuque.
« Divorcer était une bonne idée, au final. Je peux plus te supporter, Miguel. Tu es bien trop égoïste, ça n'aurait jamais pu marcher entre nous deux. »
Je le voyais arquer un sourcil.
« J'ai du mal à te suivre. » il déclarait. « Tu aurais voulu que je te dise la vérité ou non ? »
« Ça ne sert à rien de s'attarder sur ça. Ça n'a plus d'importance. »
Miguel s'était construit une toute autre vie ici, une vie à laquelle j'étais inconnue. Entre technologie, amis, mondes parallèles, héros et monstres, ça faisait tâche comparé à une vie avec moi, je comprenais enfin pourquoi il avait tant cherché à me fuir. Être marié à moi devait l'avoir pesé. J'en venais presque à en culpabiliser.
« Ça a de l'importance pour moi. »
Sa réponse me surprenait.
« Vraiment ? Après avoir laissé notre mariage s'effondrer, ça t'intéresse soudainement ? »
Sans surprise, il ne répliquait pas. Il regardait vers le sol, ses deux mains pressées sur ses hanches et l'expression grave. Le fait qu'il n'ose même pas me regarder dans les yeux manquait de me faire voir rouge. Miguel n'était qu'un abruti fini. Une espèce de raclure plein d'amour, trop maladroit pour qu'on le comprenne entièrement, moi-même j'avais du mal à le cerner. Parfois, je pensais qu'il le faisait exprès, alors qu'au fond, il n'était que bêtises et regrets. Que c'était dur de l'aimer...
« Je pense que je serai restée. »
Je me pinçais les lèvres, regrettant immédiatement d'avoir parlé. Je rapportais une mèche de mes cheveux derrière mon oreille, bien trop nerveuse pour affronter l'expression sur son regard, je préférais regarder mes pieds vêtus de mes sabots. C'était une grosse confession, j'avais peur qu'il ne la prenne trop à cœur.
« Je t'aime tellement, j'aurai ignoré ma propre vie et ma propre santé pour t'épauler. À un certain point, je pense même que j'aurai pu te demander de venir travailler, ici, avec toi. »
Miguel serrait la mâchoire. Je le voyais, son nez se retroussait et un éclat familier scintillait dans ses beaux yeux sombres.
« No estoy sorprendido. » l'entendais-je marmonner.
Un rire sec me quittait.
« Évidement que ça ne t'étonne pas. »
Je levais deux doigts en l'air tout en rangeant mon autre main dans la poche arrière de mon pantalon taille basse.
« De nous deux, j'ai toujours été celle la plus amoureuse. Tout le monde le sait. »
« Hein ? »
Les yeux de Miguel s'étaient immédiatement redressés dans les miens. Il me regardait avec surprise ce qui, étonnement, ne me fit aucun effet. Il jouait sa dernière carte, feignant de se soucier des années que nous avions passé ensemble, il n'était que ridicule. Il se couvrait de ridicule. Qu'est-ce qu'il pouvait m'énerver...
« Qu'est-ce que tu racontes ? »
Je balayais la discussion sous le tapis d'un geste de la main. Je n'étais plus intéressée.
« Miguel, je pense qu'on va s'arrêter là. J'en ai assez. »
Il avançait, mais mes paroles le forçaient à se stopper.
« Je veux rentrer chez moi. »
C'était avec facilité que je le voyais commencer à paniquer. La bouche de Miguel s'entrouvrait, il cherchait sûrement les mots juste à me susurrer pour me faire rester, mais j'aurais été incapable d'y succomber, j'étais convaincue d'être à présent immunisée à ses belles paroles. J'en avais trop entendu. J'en avais trop vu. Il m'avait menti, m'avait caché un tout autre monde, juste sous le bout de mon nez. J'étais, pour être honnête, même pas sûre de faire face à l'homme que j'avais autrefois épousé. Le Miguel que j'avais aimé était méconnaissable, ça m'enrageait.
« Aᅳ Attends. On peut pas s'expliquer ? »
Miguel cherchait à s'approcher de moi, cependant, je le contournais. Je m'en allais récupérer mon sac à main et mon portable, une fois mes affaires rangées, je faisais volte-face dans sa direction.
« Ça fait longtemps que tu as fait ton choix. »
Mon regard se durcissait.
« Je n'ai pas ma place dans ta vie, Miguel. Tu le sais aussi bien que moi. »
« Tu peux pas t'en aller comme ça. »
« Regarde moi faire. »
Je tournais les talons et commençais à sortir de cette étrange pièce. Devant moi, se dressait le couloir par lequel Scarlet Spider m'avait guidée. Je n'étais même pas sûre de pouvoir l'emprunter sans me perdre, mais je préférais m'en aller par là plutôt que de faire de nouveau face à Miguel. J'aurais préféré n'importe quoi à lui, en cet instant.
Je me sentais humiliée.
Il ne me retenait même pas.
Je sortais de son espèce de QG secret, son bureau, ou la chose par laquelle il l'appelait, je m'en fichais. Je pressais le pas, la gorge serrée et les larmes aux yeux. J'avais tellement mal au cœur, c'en était ridicule. J'avais du mal à marcher, j'avais terriblement envie de me laisser glisser contre un mur et de pleurer, j'avais besoin d'exprimer le sentiment de peine qui me brûlait de l'intérieur. Il me marquait au fer rouge, tout comme l'amour de Miguel l'avait fait par le passé. Tout me faisait mal. Je n'aurais voulu m'arrêter pour rien au monde, j'aurais voulu continuer mon chemin ainsi, ne pas me retourner, le fuir comme la peste et tourner la page. Cependant, je fus retenue. Mais pas par Miguel.
Quelque chose parlait.
C'était la voix d'une enfant, la voix d'une enfant qui appelait sa mère.
La voix me força à me retourner.
« À quoi tu joues, Miguel ? »
Mais il n'avait pas bougé.
Il était là, devant les escaliers de la plateforme, il se tenait droit dans ma direction. Ça n'était pas lui, ça ne pouvait pas être lui. Si..? Je continuai d'entendre cette adorable voix gazouiller dans les moindres recoins de la pièce, elle faisait échos. Mais sa provenance n'était pas mystérieuse. J'avais une petite idée sur la responsable. Je raffermis la prise sur mon sac à main. Mes sourcils se froncèrent, j'étais incapable de bouger. Fuir ? Impossible. Parler ? Encore moins. Cette voix m'était inconnue, jamais de ma vie, je ne l'avais entendue. Néanmoins, elle me creusa un trou dans le cœur. Elle me faisait mal. Elle me faisait énormément de mal.
Et j'avais peur de savoir pourquoi.
« Lyla, c'est ça ? » je demandai. « Arrête. »
Je ne contrôlai plus ma respiration.
« Miguel ? Miguel, fait quelque chose. »
J'avais beau l'appeler, il ne me répondit pas. C'était peine perdue. À quelques mètres de là, Miguel était figé sur place, un grand gaillard comme lui, les yeux écarquillés comme jamais en direction du sol et ses bras tombant le long du corps. Je déglutis. Il avait l'air horrifié. Cette voix ne faisait pas effet qu'à moi, elle le terrifiait.
« S'il vous plaît. Arrêtez. »
Sur la plateforme, je vis l'écran se changer. Il devint noir l'espace d'une seconde, avant de se changer en visages. Trois visages, dont deux familiers. Sans attendre, des larmes me quittèrent.
Je me mis à pleurer.
Je savais que ça n'était pas réel. Ça n'était pas nous, ni Miguel, ni moi, nous n'avions jamais vécu ce moment. Pourtant, ce que je voyais était bel et bien là, sous mes yeux.
Je me voyais sur cet écran, à ses côtés, avec une adorable petite fille écrasée entre nous deux. Qu'elle était belle... Sur la vidéo, elle m'appelait à l'aide, attaquée par une vague de baisers que Miguel lui offrait. Il embrassait sa joue, son menton, sa mâchoire, sa tempe, son crâne, ses épaules, sa gorge, il l'attaquait de tous les côtés avec un immense sourire pendant qu'elle cherchait à s'enfuir, à trouver refuge dans mes bras ce qui, évidement, me faisait rire. Ce n'était pas moi. Ça n'était pas nous. Mais cette fille... Cette petite fille était notre portrait craché, elle nous ressemblait comme deux gouttes d'eau.
« Comment osez-vous... »
Je reniflai. Mes larmes me brouillèrent soudainement la vue. Je ne vis plus rien.
« Comment osez-vous utiliser les souvenirs d'une autre contre moi... C'est monstrueux. »
Et Miguel qui ne bougeait toujours pas, ça me rendait furieuse.
« Ordonne lui d'arrêter. Jeᅳ Je plaisante pas, Miguel. Dis-le lui ! »
C'était infernal. La petite fille continuait de rire, elle était à présent poursuivie par son père dans un joli champ, et mon moi d'un autre monde semblait tenir la caméra, puisque j'entendais mes ᅳsesᅳ rires provenir de derrière. Le paysage était paradisiaque. C'était à la fois si familier et inconnu, comme un souvenir que j'avais perdu. Cette fille n'était pas mienne, malgré tout, à la voir ainsi, je sentais que quelque chose nous reliait. Le simple fait de me dire qu'elle n'était pas de moi, que je ne la rencontrerai jamais me détruisait.
« Lyla. »
Miguel avait parlé.
« Lyla, arrête ça. »
Je séchai mes larmes avec la paume de ma main, l'assistante n'était pas réapparue, mais la vidéo avait enfin été mise sur pause : pile poil sur Miguel et sa fille, enlacés l'un contre l'autre, un grand sourire sur les lèvres et les yeux fermés tant ils étaient submergés par de la joie. Je grimaçai à cette vue.
« Est-ce que... Est-ce que c'est réel ? »
Miguel se frotta le visage d'une main. Je l'entendis pester d'ici.
« Hijo de puta.. Qué mierda... »
« Miguel ? »
Je me rapprochai finalement de lui. Mon sac pendait depuis ma main, il se cogna contre mon genoux pendant que je pressai le pas dans sa direction. Je ne savais pas ce qui me prenait. J'étais supposée le haïr. Cette vidéo m'avait fait un effet fou, à présent, lorsque je regardais Miguel, je ne ressentais plus le besoin de lui hurler dessous, mais de le réconforter et de lui montrer mon soutien. Si Lyla m'avait montré cet extrait et si Miguel avait réagi ainsi uniquement à l'audio, ça signifiait qu'il lui était familier. Combien de fois l'avait-il visionné pour le reconnaître rien qu'aux sons ? Je n'osais pas l'imaginer...
Une fois à sa hauteur, je déposai ma main sur son avant-bras. Penchant la tête sur le côté, je cherchai à croiser son regard.
Je ne savais pas quoi lui dire.
« Est-ce que... Est-ce que ce sont les souvenirs de la moi emprisonnée dans ton QG ? »
Lyla apparut sur son épaule, assise.
« Non. » elle me répondit. « Ce sont les souvenirs d'une autre. »
Miguel leva brusquement sa main droite sur son épaule gauche, il tenta de broyer son assistante dans la paume de sa main, mais son image ne fit que se brouiller et disparaître pour réapparaître de l'autre côté. Avec son mouvement, Miguel eut repoussé ma main. Je l'apportai alors contre moi, je croisai les bras en dessous ma poitrine, un peu gênée. Miguel baissa la tête droite dans ma direction, ses yeux étaient très expressif, j'étais dans l'incapacité de détourner le regard. Nous étions bien trop proches.
« Dans un autre monde, » poursuivit Lyla. « Toi et Miguel vivez heureux. Son ancien boss n'essaie pas de le tuer, il ne t'abandonne pas par peur de te perdre et vous avez une petite fille, bientôt des jumeaux. »
« Je vois. »
L'idée d'avoir des enfants avec lui m'avait toujours plu, même après avoir affirmé pendant des années que je n'en voudrais jamais. La grossesse était quelque chose qui m'avait terrifiée, et ce, depuis gamine. Mais Miguel m'avait donné envie de lui en donner une centaine, voire un millier, j'aurais voulu repeupler la Terre pour ses beaux yeux, j'aurais voulu sacrifier mon corps pour son bonheur, j'aurais voulu tout lui donner si cela aurait signifié rester à ses côtés pour toujours et à jamais.
Alors, oui, j'en crevais de jalousie.
« C'est ridicule. »
Miguel se redressa, le dos bien droit et rejetait à nouveau son assistante.
« Tu avais raison. »
Il me regardait.
« Tu es bien mieux sans moi. » ajouta-t-il sans me laisser le temps de répliquer. « Eux ont peut-être réussi à être heureux, mais, dans notre monde, ça n'est pas le cas. Ça fait longtemps que je m'y suis fait. Je suis désolé de t'avoir mêlée à tout ça. »
« Tu n'as pas l'air d'être convaincu. »
« Parce qu'il ne l'est pas. » affirma Lyla.
Sa voix provenait de mon épaule gauche.
« Lyla. » Miguel la prévint.
« Je fais ce qu'il y a de mieux pour toi. » elle le coupa. « Ça fait des semaines que tu te noies dans le travail pour échapper à la réalité. » affirma-t-elle. « Il faut que tu te l'avoues à toi-même : revoir la Veuve Noire t'as fait de l'effet, parce que tu es toujours amoureux. Ça te ronge, et un patron rongé par les remords, ça ralentit les performances de travail. C'est pas bon. »
Mon corps recula de son propre chef.
« Tu m'aimes encore ? »
Miguel détourna le regard.
« Comme si j'avais pu arrêter ne serait-ce qu'un seul instant... » il jura entre ses dents. « J'arrive pas à croire que tu penses m'aimer plus que je t'aime, j'ai tué pour toi. »
« Hein ? »
Le grognement qu'il lâcha me fit plisser les yeux.
« Rien, oublie. »
Miguel se retourna. Il m'évitait.
« Je sais plus où j'en suis. »
Il se pinçait l'arête du nez.
« Lyla n'aurait jamais dû te demander de venir ici. C'étaitᅳ »
« C'était une erreur ? »
Il se tut.
De là où j'étais, je le regardai. Je tenais à présent les lanières de mon sac de mes deux mains, celui-ci pressé contre mes genoux. Miguel avait fait volte-face à mes propos, surpris par ma question.
Je ne savais pas quoi penser, pour ne pas mentir. Une chose était sûre, je l'aimais. Je l'aimais à en devenir folle, à en sacrifier ma vie sentimentale et tout le reste. Je l'aimais du plus profond de mon cœur et je trouvais ça immonde qu'il ose qualifier ma venue d'erreur. C'était la preuve de mon amour pour lui. Après tout ce temps, je faisais l'effort de revenir vers lui, j'étais passée par tant de sentiments à la fois, pourtant, j'étais encore là, je n'étais pas partie en courant. J'aurais pu, après ma chute, ma rencontre avec mon alter-ego et tout ce foutoir mais non, j'étais encore là. Et, à la regarder ainsi, je jurais être prête à nous donner une deuxième chance. Miguel avait l'air misérable, épuisé par le travail et le chagrin.
Notre divorce ne nous réussissait pas, c'était évident, alors, oui, je ne savais plus quoi en penser.
L'envie de faire le premier pas me rongeait, cependant, la pensée que Miguel n'avait rien fait pour nous éviter le pire me hantait.
Il osait dire qu'il m'aimait davantage, mais il m'avait laissée partir. Sans Lyla, il serait mort sans avoir mis les choses au clair.
Je l'aurai perdu.
« Je te demande d'être honnête, Miguel. »
Je pressai mon index entre mes seins.
« Parce que moi, je vis mal notre séparation. J'en suis malade. »
Miguel déglutit. Toujours dos à moi, il déposa ses mains sur ses hanches, il secoua la tête et traîna du pied, mes propos restaient sans réponse. Des secondes s'écoulèrent. Elles s'écoulèrent jusqu'à se transformer en minutes.
« Miguel, je t'en prie. J'ai pas envie d'avoir fait tout ça pour rien. »
Silence.
« Miguel ? »
Ma voix tremblait.
Je ne le comprenais que maintenant : sa réponse, il venait de me la donner.
C'était son silence.
C'était son dos.
C'était son refus de me répondre.
« Je vois. »
Je secouai la tête, incapable de réagir davantage. C'était tout, c'était tout ce qu'il m'offrait, après tout ce que nous avions traversé, après les aveux qu'il venait de me faire il se rétractait et m'humiliait. J'étais à deux doigts d'en rire. Pathétique, ça l'était. Je finissais par reculer, je me séparai de lui, les sourcils froncés et le cœur émietté au fond de mon estomac. J'en avais la boule au ventre. Miguel soupira.
« Je peux pas. »
Il parlait sans même me regarder dans les yeux, j'en pouffais.
« C'est bien ce que je disais. »
Il tourna la tête pour me jeter un coup d'œil par dessus son épaule, entendre mes reniflements ne suffisait plus, il fallait qu'il voit mes yeux larmoyants et ma lèvre inférieure trembler. Il avait l'air surpris.
« Je t'ai toujours plus aimé. Ça n'a pas changé. »
« Dis pas çaᅳ »
« C'est pas grave. » le coupai-je. « C'est cool de savoir que dans un autre monde t'es pas une énorme enflure. C'est cool de savoir que dans tous les autres univers où on existe, c'est moi qui sacrifie ma vie pour la tienne. Que ce soit en devenant mère ou en assassinant, c'est cool. C'est génial. Ça me va. »
Durement, je le pointai du doigt.
« Tu oses me rappeler, tu oses m'écrire ou essayer de me retrouver, et je te promets que tu le regretteras. »
Un sanglot m'échappa.
Merde, je devais avoir l'air risible.
« Plus jamais je veux revoir ta sale face, Miguel. J'ai plus besoin de toi. »
Et c'était sur cette poignante conclusion que j'avais quitté les lieux.
J'étais sortie de ce curieux endroit, je m'étais engouffrée dans un long couloir rempli d'électroniques et mal éclairé pour rejoindre le pont que j'avais emprunté précédemment. Pas une seule fois j'avais osé me retourner. Mon cœur me faisait mal. Mes larmes coulaient d'elles-mêmes et peu importait le nombre de fois où je les essuyais, c'était toujours la même chose, d'autres arrivaient, c'était interminable, alors, je m'étais mise à avancer la tête baissée. Il était hors de question que je sois vue ainsi par tous ces gens, il était hors de question qu'ils comprennent que c'était cette enflure de Miguel qui m'avait mise dans cet état. Ça m'aurait détruite.
Il ne m'avait même pas rattrapée. Encore une fois...
J'avançais la tête baissée jusqu'à sentir les rayons du soleil réchauffer le cuir de ma veste. Je relevai alors le visage. Derrière moi, j'entendis du monde s'agiter. Entre les SpiderMen qui passaient à côté de moi, ceux qui me dévisageaient ou hésitaient à venir m'interpeller et les criminels qui beuglait à l'arrière, je peinais à m'entendre penser.
Le pont semblait interminable. Il pendait dans le vide, surplombé par une centaine d'autres ponts qui allaient dans diverses directions, un peu comme une autoroute. C'était de même pour en bas. Je me penchais pour mieux regarder le tout. Sans Scarlet Spider pour m'accompagner, c'était tout de suite plus impressionnant.
Il y avait tellement de SpiderMen... Lorsque Miguel m'avait avoué qu'il en était un lui-même, il avait dit "je suis le SpiderMan de ce monde" alors, ça signifiait que, chacun de ces héros présents, représentaient un monde, leur monde ? Je présumais. Tous ces gens, ces héros masqués, ça m'était difficile de croire que chacun d'entre eux ne venaient pas de Nueva York, mais plutôt d'une autre planète, d'une autre dimension.
« Besoin d'aide ? »
Une main s'était posée sur mon épaule. J'y jetai un coup d'œil en me retournant, légèrement surprise d'avoir été interpellée.
« Peter. Peter Parker. »
L'homme en costume de SpiderMan me salua gentiment. Avec appréhension, je le saluai en retour, cependant réticente à l'idée de donner si facilement mon nom et prénom. Il me regardait, lui aussi, de ses gros yeux blancs globuleux. Peu importait le ton chaleureux de sa voix, je ne pouvais pas m'empêcher jusqu'à toucher le rebord du pont du bas de mon dos et croiser mes bras contre ma poitrine. Je toisai le héros, peu convaincue. Ils se ressemblaient tous avec leur fichu masque.
« Les citoyens ne sont pas autorisés ici, je peux vous aider ? »
« Oui, justement. » répondis-je. « Vous pourriez m'accompagner à l'extérieur ? J'ai aucune idée de comment sortir d'ici. »
Il zieuta par dessus mon épaule.
« Vous m'êtes familière. »
Plus il avançait, et plus je mettais de la distance entre nous, je glissais contre le bord du pont, commençant à reculer assez vite. La façon dont il me détaillait ne me signalait rien de bon. J'en paniquai.
« Oh oh. » murmurait le héros. « Je reconnaîtrai ce regard n'importe où. »
Je n'eus pas le temps de répliquer, à peine j'eus ouvert la bouche, qu'une substance visqueuse s'était accrochée au bas de mon visage. Mes yeux s'écarquillèrent d'horreur, je ne pouvais plus respirer. Qu'est-ce que c'était que ce truc ? Un cri essaya de s'échapper de ma paire de lèvres. Ça m'était impossible. Je reculai jusqu'à entrer en contact avec quelqu'un et, peu après, je me retrouvai encerclée. Une horde de SpiderMen m'entourait.
De tous les côtés j'étais piégée, à ma droite, à ma gauche, devant derrière et même dans les airs. Je ne comprenais plus rien.
« C'est la Veuve Noire. » parla un SpiderMan à un autre.
Je respirai fortement par le nez. Mon cœur battait fort sous la panique. Ils me prenaient pour une vilaine ? Sérieusement !?
J'essayai de leur faire comprendre que je venais de ce monde, que je ne leur voulais aucun mal, mais comment faire sans parole ? J'avais beau tirer sur la toile d'araignée, elle ne cédait pas. C'était comme tirer sur un élastique. J'étais impuissante. J'y collais mes doigts, les tâchais et reculais en me débattant.
« Sonnez l'alarme ! Qui l'a laissée s'échapper ? »
« De quelle dimension vient-elle ? »
« Elle est sûrement armée, faites attention les Peter. »
Lorsque la toile d'araignée céda enfin, je pris une profonde inspiration, la gorge brûlante et les larmes aux yeux. Je jetai la toile au sol, les sourcils froncés et la mine enragée.
« Je ne suis pas la Veuve Noire ! » parlai-je. « Je... Jeᅳ Je viens de ce monde. J'étais partie voir Miguel. »
« Miguel ? »
Les SpiderMen m'étudièrent du regard.
« Ça m'étonnerait. » en parlait un.
« Comment es-tu rentrée ici ? L'entrée est interdite aux citoyens. »
« C'est Lyla qui m'a invitée et... Scarlet Spider qui m'a accompagnée. »
Je remonta les lanières de mon sac à mains sur mon épaule. Leur panique et attention était compréhensible, maintenant que je me souvenais de ma rencontre avec mon alter-ego, je comprenais. Je restais un peu paniquée. Je ne pouvais pas m'arrêter de me demander ce qui allait m'arriver si ils ne me croyaient pas. Est-ce que j'allais être envoyée en prison ? Être punie pour des vies que je n'avais pas prise ? Ça me faisait peur. Néanmoins, j'essayais de rester calme, paniquer ne ferait que les rendre dubitatifs, ils ne me croiraient pas et ça se finirait très mal.
« Miguel, on a trouvé une variante de la Veuve Noire dans le QG, qu'est-ce qu'on fait ? »
Mon regard se tourna vers le SpiderMan qui avait parlé, il tenait son avant bras, une étrange montre sur son poignet, projetant une lumière orange sous ses yeux. D'ici, je pus entendre Miguel soupirer.
« Laissez-la partir. » ordonna-il.
« Hein ? »
« Quoi ? »
Je me pinçai les lèvres.
« Elle vient de ma dimension, elle n'est pas un danger. Elle tuerait même pas une mouche. »
« Je lui fais pas confiance. Regardez comment elle tient son sac à mains, c'est sûr qu'elle cache quelque chose. » s'exclama une SpiderWoman.
« Non, attendez ! »
Je levai mes deux mains devant mon torse, soudainement visée par une cinquantaine de... poignets..? Les SpiderMen s'agitèrent, surpris par mon exclamation. Je n'avais pas pu m'en empêcher. J'avais été si proche du but, à deux doigts d'être relâchée, et voilà que cette héroine en compote venait de tout gâcher... Je paniquais. Là, je n'y pouvais rien. Je voulais rentrer. Merde, je voulais rentrer. Je voulais partir. J'en pouvais plus. C'était un véritable cauchemar.
« Dios mios... » pesta Miguel. « Vous allez laisser ma femme s'en aller ou il faut que je me ramène ?! » s'emporta-t-il.
Ohᅳ
« Attendez. »
Un des SpiderMan leva la main en l'air, cherchant à calmer la situation.
« Je crois le boss. » il affirma. « La Veuve Noire est belle est bien la femme de Miguel O'Hara, si elle vient de ce monde, elle ne peut pas être une vilaine. »
« Parce que ici, Miguel O'Hara est toujours en vie. » tiqua un second héros.
« Très bien, on vous félicite. » je m'enthousiasmai faussement. « Je peux m'en aller maintenant ? »
Mais personne ne répondit.
« Laissez-la. » acquiesça encore Miguel à l'autre bout du fil. « On n'a que trois Veuve Noire dans ce QG, elle, n'en fait pas partie. »
Trois !? Trois versions de moi ?!
« Je me charge de la raccompagner. »
Quelqu'un avait posé sa main sur mon épaule, un autre homme araignée. Je frissonnai à son contact. Son regard croisa le mien, lui aussi, masqué, mais, à travers ses grands yeux blancs, je pouvais y sentir une certaine tendresse. Je le remerciai silencieusement et il me tapota l'épaule.
« Ravi de pouvoir rendre service au boss. Désolée que vous vous soyez retrouvée dans une telle situation, madame O'Hara. »
Les SpiderMen s'écartèrent, ils se reculèrent tout en s'excusant. Je me sentis enfin capable de respirer. Le SpiderMan à mes côtés s'assura que j'étais apte à reprendre mon chemin et, très gentiment, il me proposa de nous mettre en route. Je fus incapable de lui dire non.
Je raffermis ma prise sur mon sac à mains et le suivis rapidement. Je n'avais qu'une envie : partir d'ici. Sans parler, sans croiser le regard de qui que ce soit et en espérant tout oublier en me réveillant le lendemain. Que c'était humiliant... Je m'étais retrouvée à leur merci, dans l'incapacité d'être entendue, accusée et menacée. Moi, une assassin ? C'était ridicule. La moi actuelle était pathétique. J'avais été recalée il y avait quinze minutes de cela, je devais avoir l'air horrible avec mes yeux rouges et mes joues collantes, et donc, selon eux, j'avais l'air de préparer un mauvais coup ? J'étais à deux doigts d'en rire.
« Vous allez bien, madame O'Hara ? »
Je grimaçai.
« S'il vous plaît, j'ai un prénom. » le prévins-je. « Et puis, je ne suis plus une O'Hara, Miguel et moi avons divorcé il y a peu. »
« Oh, excusez-moi. »
Je le sentais embarrassé d'ici.
« Non, non ça va. »
J'apportai ma main libre à mon visage. Je cachai ma grimace derrière ma paume, furieusement gênée par les précédents propos de Miguel. "Ma femme" ? Non, mais pour qui il se prenait ? C'était que ça l'amusait... Je ne voyais pas d'autre explication.
« Je suppose que Miguel a dit que nous étions ensemble pour simplifier les choses. » murmurai-je.
Il n'empêche, le fait qu'il ait parlé ainsi de moi m'avait fait de l'effet, je ne pouvais le nier. Son ton autoritaire, son exaspération, sa voix... J'en avais eu des frissons. Plus je m'éloignais de lui, plus je mettais de la distance entre nous, et plus je le regrettais. Je n'arrêtais pas de me retourner. Je regardais derrière moi toutes les cinq secondes, c'était à peine si je marchais droit, j'étais même forcée de m'excuser à chaque fois que je marchais sur le pied du SpiderMan à mes côtés. J'avais l'espoir de voir Miguel apparaître. J'avais l'envie de le voir me courir après, de crier mon nom, de me prendre avec lui et de nous emmener loin d'ici afin de mettre fin à cette mascarade. Mais ce n'était que des rêves. Je ne faisais que projeter des désirs que j'avais ressenti depuis que lui et moi nous étions séparés.
J'étais désespérée, c'était aussi simple que ça, voilà pourquoi dès que l'on m'avait appelé au sujet de Miguel, j'avais accouru.
« Accrochez-vous à moi. »
Le Peter Parker à côté de moi s'était posté de manière à m'empêcher d'avancer. Je ne l'avais écouté que parce qu'il avait prononcé mon nom, me faisant ainsi remarquer que nous étions devant l'ascenseur par lequel j'étais arrivée. Je déglutis, approchant ma main à ses avants-bras. Le SpiderMan me prit dans ses bras, il me serra très fort contre lui, et libéra une main pour cracher une toile d'araignée à l'intérieur de l'ascenseur. Il nous colla au plafond et se recula un peu de moi.
Embarrassée, je détournai le regard.
« Je suis désolé. Tout va bien ? »
Après avoir appuyé sur un bouton, le héros masqué me jeta un coup d'œil.
« Oui, ça va, merci. »
Notre proximité me rendit toute gênée. J'étais collée à un inconnu, la tête dans les airs avec les cheveux en pagaille, mon sac à main tombant et le cœur pétillant sous l'adrénaline. Ça m'était dur de me calmer.
Ce ne fut qu'une fois hors de cette fichue Spider-Society que je parvins à reprendre mes esprits. Le monde réel m'accueillit, avec ses voitures volantes, toute cette herbe et ce blanc, et cette technologie, sans des hommes, femmes ou créatures en tenue moulante. Le SpiderMan qui m'avait accompagnée continua de m'escorter ᅳil avait cependant changé de vêtements entre-temps, à ma plus grande surprise. Je ne m'arrêtai pas de le zieuter pendant que je sortais mon portable afin de commander un taxi. Nous descendîmes une longue rangée d'escaliers blancs, au bout, j'en finissais essoufflée. Il n'y avait personne aux alentours.
Le super-héros soupira lourdement, attirant mon attention. J'arquai un sourcil dans sa direction.
« Je tiens encore à m'excuser pour... Pour tout ça. »
Il se gratta la nuque, une main sur la hanche.
« C'est juste que, vous ressemblez énormément à une vilaine de mon univers. »
« La Veuve Noire ? » supposai-je.
« Vous la connaissez ? »
Je hochai la tête, rangeant par la même occasion mon portable dans mon sac à main de cuir.
« Je l'ai rencontrée, du moins une de ses versions. » répondis-je. « Elle vous a pris des gens que vous aimiez ? »
Le SpiderMan me dévisagea.
« Vous ne savez donc rien de la Spider-Society ? »
« Je suis désolée, mais non. »
Un petit rire m'échappa.
« Pour tout vous dire, monsieur Parker, je viens à l'instant d'apprendre que mon ex-mari est SpiderMan. »
Il hocha la tête.
« La Veuve Noire a tué une amie proche à moi. » me partagea-t-il. « Elle s'appelait Mary-Jane. »
Ma moue se froissa.
« Je vois.. »
« C'est fou à quel point vous lui ressemblez. »
« Miguel dit que je suis une version de la Veuve Noire, c'est sûrement pourquoi. Une version qui... qui n'a pas perdu son Miguel. »
Je détournai le regard.
« Du moins pas par la mort. »
J'avais pris notre situation pour acquise. La moi d'une autre dimension avait raison, j'étais égoïste et ridicule même, je vivais ma vie sans arrêter de penser à Miguel, j'espérais secrètement depuis des mois que lui et moi finirions par nous retrouver.
Je n'avais pas su chérir ce que nous avions construit et maintenant j'osais dire qu'il me manquait alors que je n'avais pas cherché à l'aider. Le fait que Miguel m'ait repoussée après avoir dit qu'il m'aimait me faisait mal. J'en crevais de douleur. Tout chez lui me manquait, sa voix, son doux regard, son corps, ses pensées et sa douleur. Mais je comprenais pourquoi il avait fait ça. Miguel cherchait à me protéger. Il n'avait pas jeté notre mariage à la poubelle pour jouer au super-héros, il s'était sacrifié pour sauver le monde. Il se levait chaque matin en regrettant son choix de m'avoir laissée, en y repensant sans cesse, à se demander si je lui manquais, si je pensais à lui et si me parler aurait changé quelque chose.
Je lui avais dit ma vérité : j'aurais accepté.
J'aurais porté le poids de toutes ces dimensions avec lui, je l'aurais supporté et je l'aurais aimé encore plus pour ça.
À présent, je devais accepter son choix.
Je n'étais pas la Veuve Noire. J'avais ma propre histoire à écrire, j'avais la chance de ne pas avoir tournée comme ces autres versions de moi, j'avais la chance de vivre, de me reconstruire, et pourquoi ? Parce que Miguel s'était sacrifié pour moi. Comme il l'avait fait dans tous ces autres univers. Il l'avait fait par amour pour moi, et il était tout à fait normal que je lui renvois la pareille en vivant ma vie, en signe de gratitude.
Je repris mes esprits en sentant un souffle chaud sur mes lèvres.
« Paᅳ Pardon ? »
Peter Parker me sourit gentiment.
« Vous aviez l'air perdue dans vos pensées. »
Il se recula et jeta un coup d'œil à la route, mon taxi n'était toujours pas arrivé.
« Vous savez.. Dans tous les autres univers que Miguel a visité, vous et lui... Eh bien, vous finissez toujours par vous rencontrer. »
Il plongea ses mains dans les poches de son jean, ses yeux refusant de quitter les miens.
« Vous finissez toujours par tomber amoureux, peu importe si l'un de vous deux meurt. C'est un interminable cycle pour lui et vous. »
« Est-ce que c'est vrai ? Ou alors, vous vous fichez de moi..? »
« La vérité, la seule et l'unique. Foi de Peter Parker, votre fidèle serviteur. »
« Alors, Miguel et moi... »
Peter esquissa un petit sourire.
« Votre amour traverse même les plus grandes difficultés, c'est comme si le destin persistait à vous réunir. »
Son discours me fit glousser.
« Il faut croire qu'il y a une première fois à tout. » je le coupai. « Regardez bien, la prochaine fois que vous visitez un autre univers, et peut-être que vous en trouverez une autre comme moi. » repris-je. « Ou peut-être que je suis l'exception même. Celle qui n'a pas eu l'occasion de perdre son Miguel, parce qu'il l'a abandonnée. »
Je refusais de dire que j'aurais préféré le voir mourir, me forçant ainsi à devenir une meurtrière. J'étais heureuse de le savoir en vie, même si cela signifiait que nous ne pouvions plus être ensemble. Il n'empêche, j'aurai donné tout l'or du monde pour ne serait-ce qu'une minute de plus avec lui. Miguel me manquait de manière inhumaine. Ça m'en donnait envie de vomir. J'avais comme cet immense trou dans le cœur, un trou incapable à remplir tant sa profondeur était inégalable. Il s'était creusé depuis qu'il avait signé les papiers du divorce, me faisant ainsi valser dans un cycle de chagrin interminable.
« Ne perdez pas espoir. » me certifia Peter Parker.
« Vous connaissez Miguel, n'est-ce pas ? Depuis longtemps ? »
« Ça fait déjà quelques mois. »
Je me pinçai les lèvres.
« Alors vous le savez, hein ? Qu'il est buté jusqu'à l'os. »
Du coin de l'œil, j'aperçus mon taxi. Je l'avais entendu s'approcher ce qui m'avait déconcentrée, juste le temps de m'assurer qu'il était là.
« Merci de m'avoir accompagnée, je vous en suis reconnaissante, monsieur Parker. »
Je lui offris un sourire.
« Bon courage et merci pour tout ce que vous faites. Toute ce.. » décrivis-je en balançant mes poignets et en crachant des onomatopées embarrassantes. « truc de super-héros. »
Il se mit à rire.
« Je vous en prie. Tout le plaisir est pour moi. »
Je glissai une mèche de mes cheveux derrière mon oreille, soudainement surprise par une bourrasque de vent. Je regardai le SpiderMan d'un autre monde me saluer d'un grand signe de la main, il s'assura que je sois bel et bien montée dans mon taxi, avant d'accourir dans l'immense bâtiment devant lui et de commencer à retirer ses vêtements, dévoilant ainsi fièrement son costume de super-héros. J'en souris. Incapable de décoller mon regard de sa silhouette, je donnai mon adresse au taxi et le sentis se mettre en route presque sur le champ. Afin de m'attacher, je fus contrainte de détourner le regard, juste le temps d'entendre un petit clic.
Néanmoins, cela suffit au SpiderMan pour disparaître. J'étais déçue. Je l'avais cherché du regard, persuadée de ne pas avoir pris autant de temps pour m'attacher mais, derrière moi, ne se trouvait que ces fichus escaliers blancs. Le taxi s'éloigna, je le perdis bientôt de vue.
Un lourd soupir m'échappa. Je me débarrassai de mon sac à main sur la banquette arrière à côté de moi et jeter un coup d'œil à ma vitre.
« Tout va bien, mademoiselle ? » me questionna le conducteur.
« Mhh ? Oh, oui. Merci. »
« Vous m'avez l'air bien triste. »
Je collai ma tempe à la vitre, sentant les vibrations du véhicule contre celle-ci.
« Non, je me porte comme un charme. »
« Et siᅳ »
Mais je l'ignorai déjà, incapable d'en entendre plus. Il m'était hors de question de poursuivre cette discussion. Combien de leçons allais-je recevoir aujourd'hui ? J'avais l'impression d'avoir tout juste dix-neuf ans, c'était frustrant. Entre cette Lyla, Miguel, ce Peter Parker et ces SpiderMen... Je ramenai mon portable sous mon nez et le rallumai, impatiente. Tout au long du trajet, j'y avais consacré mon attention.
Et, comme par pur hasard, j'avais porté mon dévolu sur des articles traitant de SpiderMan comme si, irrésistiblement, le destin m'avait ramenée à lui. Miguel. Et plus je regardais des photos de lui, plus son corps, ses mimiques et ses interviews me dévoilaient la seule et unique réalité. Une réalité qui, depuis toujours, s'était dandinée sous mon nez. Miguel O'Hara n'était effectivement nul autre que SpiderMan, le super-héros de notre monde.
J'avais lu plusieurs de ses articles en boucle, les sourcils froncés et les doigts endoloris à force de taper, jusqu'à, finalement, sentir le taxi s'arrêter. En jetant un coup d'œil à l'heure, je remarquai qu'une heure et demie s'était écoulée. Nous avions parcouru la ville, et voilà que je faisais face à ma maison.
« Merci, gardez la monnaie. » je plaisantai en offrant ma carte de crédit au conducteur.
Une fois mes affaires récupérées et ma facture payée, je m'extirpai de la voiture. Je claquai la portière. Devant moi, se trouvait nulle autre que ma maison, blanche, décorée de baies vitrées et entourée d'une herbe d'un vert cartoonesque.
Depuis que le voyage inter-spacial existait, beaucoup de place s'était libérée sur la planète, ce qui expliquait pourquoi le voisinage était aussi calme. Peu de gens habitaient sur Terre, ceux vieux-jeu, ou alors les peureux, et ceux n'ayant pas les moyens avaient préféré rester ici. Moi, je faisais partie des peureux. J'aimais sentir le vent frais parcourir mon visage et jouer avec mes cheveux, toucher la verdure du bout de mes pieds et aimer notre première et unique maison. J'aimais regarder le ciel et me dire qu'en deux mille quatre vint dix-neuf, tout était possible. Et j'aimais regarder tout ça de loin.
Une fois devant ma porte d'entrée, je pressa ma main sur un petit clavier à sa droite et vis la porte s'ouvrir en deux sur les côtés. J'entrai ensuite chez moi.
Je me débarrassai de ma petite veste à cuir à manches longues sur mon porte-manteau, elle y reposa joliment, je retirai mes sabots à talons pour les abandonner à même le sol et pressai le pas en direction de la cuisine. Mon sac à main tomba sur l'îlot principal. Une bouteille d'eau m'accompagna pendant que je me retournai contre le frigo, en direction de mon salon.
C'était calme. Beau, mais calme, parce que, à part moi, personne n'était présent pour rendre ma maison vivante. J'étais adossée contre mon frigo, la mine renfrognée et ma bouche enroulée contre le rebord de ma bouteille, de même pour mes dents. L'eau était rafraîchissante. Je me remerciai mentalement pour avoir attrapée la plus reculée, ce qui venait de m'offrir une expérience divine. L'eau était si fraîche et si bonne que je terminai de la boire en deux petites minutes. Je jetai l'emballage en verre dans le lavabo et m'approchai de la baie vitrée menant à mon jardin. Elle était tout au bout de mon salon, cuisine et salle à manger, elle faisait face à la porte d'entrée à plusieurs mètres de là, cachée par une rangée de volet.
J'avais eu à peine le temps de cligner des yeux, d'admirer le soleil perché haut dans le ciel, que la nuit était déjà tombée. L'après-midi avait volé en éclat.
J'avais passé quelques heures à me nettoyer, me changer, à faire du rangement dans ma demeure, tout pour me changer les idées. J'étais restée en constant mouvement, accompagnée par de la musique ou des exclamations provenant de la télévision. Il n'était plus quatorze heure, loin de là, il était à présent vingt deux heure. Mes volets, ma porte d'entrée, mes lumières, tout était éteint, sauf ma télévision écran plat et un regroupement de bougies dans ma cuisine. Couverte par un petit plaid noir, j'étais emmitouflée dans mes propres bras et une peluche d'ours, ma tête reposant sur une montagne d'oreillers. C'était très silencieux. Il faisait assez frais, même avec mon surplus de vêtements et les fenêtres fermées.
Toutefois, même avec les yeux scotchés devant moi, mon attention totalement rivée sur mon dessin animé, j'entendis mon portable sonner. La sonnerie me fit froncer les sourcils. Déposant mon coude sur le canapé, puis mon menton contre ma paume, je poussai mes lèvres en un cul de poule. À cette heure, j'avais du mal à croire que quelqu'un pouvait m'appeler.
C'était sûrement une erreur.
Cependant, je sursautai en voyant une lumière subitement jaillir de la caméra de mon cellulaire. Je le jurai, je n'avais pas bougé un pouce. Il était posé sur ma table basse du côté de l'écran, de ma place, il m'aurait été impossible de répondre à l'appel.
« Qu'est-ce queᅳ »
Mes yeux s'ouvrirent en grand à la vue de Lyla, l'assistante de Miguel. Je m'assis droite comme un piquet et la dévisageai. C'était elle. Je l'aurais reconnue entre milles. Avec ses lunettes, son bob, son épais manteau de fourrure et tout ce jaune qui la constituait... Elle se tenait devant moi, projetée par mon portable en tant que hologramme. Elle avait l'air morte d'inquiétude.
En vue du ton paniqué avec lequel elle murmurait mon prénom, je sentis que quelque chose de grave s'était produit.
« Il faut que tu parles avec Miguel, tout de suite. »
Je me penchai dans sa direction.
« Dis-moi... Je pensais que Miguel t'avait interdit de me contacter ? »
« Hein ? Oh. Margo m'a aidée. »
Au moment où elle finit sa phrase, elle pointa son pouce par dessus son épaule. Une gigantesque tête apparut, de la taille de la mienne. J'en criai.
« Bonsoir ! » me salua l'adorable fille à la couleur de peau foncée. « J'ai hacké votre dossier dans le bureau du boss, j'espère qu'il m'en voudra pas. C'est pour la bonne cause ! »
« Seigneur. »
Je posai ma main sur ma poitrine.
« Quoi qu'il en soit, » reprit Lyla alors que la dite Margo disparaissait. « Il faut que tu nous aides. »
« Pourquoi ça ? Il est arrivé quelque chose à Miguel ? »
L'intelligence artificielle tourna la tête et sourit.
« Tu vois, je te disais bien qu'elle ne nous rembarrerait pas ! »
« Hey, qu'est-ce qui se passe ? »
« Désolée. » elle se reprit en me zieutant. « C'est Miguel, effectivement. Il nous inquiète tous, depuis que tu es partie il n'a pas dit un mot. Il m'a même interdit l'accès à son bureau ! On a peur que quelque chose lui soit arrivé. »
« "On" ? » je répétai.
De son index, Lyla fit descendre ses lunettes au bout de son nez.
« Oui, "on". »
« Écoute, jeᅳ j'adorerai t'aider, vraiment, » mentis-je. « mais il ne m'a ni contactée ni est venu me voir. Il sait que je lui fermerai la porte au nez. Et puis, je suis plus d'humeur à le voir. »
« Je sais, je sais. »
Elle plaça ses paumes de main devant elle comme pour calmer les choses.
Je lui avais répondu un peu trop vite, mais ça n'était pas ma faute. Je venais de me faire pirater et Miguel était devenu fou ? Ça me faisait un peu peur. Et si il avait fait une bêtise ? Mon regard avait dévié un peu partout dans mon salon, le temps que Lyla réagisse. Finalement, mon attention se reporta sur elle lorsque j'aperçus du mouvement au niveau de son image.
J'avais du mal à comprendre ce qu'elle faisait. Son corps rétrécit, c'était comme si elle dézoomait. Et plus la caméra se reculait, plus des silhouettes apparaissaient, plus mes yeux grossissaient. Devant moi, à travers un hologramme, se dressait une armée de SpiderMen. Ça n'était pas une dizaine, non, c'était une centaine, voire trois cent de super-héros qui se présentaient. C'était un festival de costumes, de masques, de couleurs. J'en eus la bouche grande ouverte. Finalement, Lyla se plaça au dessus d'eux, juste sous mes yeux. Elle n'avait plus l'air amusée, juste extrêmement embêtée.
« On a besoin de Miguel pour maintenir le Spider-Verse en place, s'il te plaît. Il faut que tu nous aides. »
« Mais je viens de vous le dire, j'ai aucune idée d'où il se trouve ! Pourquoi je le saurai, hein ? »
« Parce que tu le connais mieux que quiconque, Miguel n'a plus personne d'autre. » murmura Lyla avec amertume. « Tu es notre dernier espoir. »
« Eh bien désolée mais vous êtes fichus. »
Je me levai, laissant mon plaid retomber sur le canapé.
« Je sais pas. J'en sais vraiment rien. »
Je commençai à tourner en rond.
« Vous n'avez qu'à enfoncer la porte de son bureau, j'en sais rien, moi ! »
« C'est ça le problème. »
« Quoi ? »
« On a réussi à entrer dans son bureau, mais il a disparu. On a aucune idée d'où il peut être. »
Son commentaire me força à rouler des yeux.
« C'est ridicule, vous pouvez pas le traquer ou vérifier les caméras de surveillance ? »
« C'est un SpiderMan, il sait ce qu'il fait. »
« Eh bien déployez-vous ! Cherchez le vous-même, c'est pas mon problème ! »
Je me frottai le front, soudainement agacée. Ils me posaient un tel poids sur les épaules, l'avenir du monde, la sécurité de d'un milliard de dimensions, qu'est-ce que j'en savais moi, où Miguel avait pu partir ? C'était insinuer que je le connaissais encore, ce qui était faux. Je n'aurais même pas pu deviner où il se cachait. Le Miguel que j'aimais et connaissais comme le dos de ma main avait disparu. Je détestais ce qu'ils étaient en train de faire.
Je vis Lyla à deux doigts de reprendre la parole, mais je la lui coupai brusquement.
« S'il vous plaît. »
Silence.
« S'il vous plaît, laissez moi. »
Lyla souffla, les mains sur les hanches.
Elle semblait enfin m'écouter.
« Tu as raison, désolée du dérangement. » elle se raisonna. « Prends soin de toi, d'accord ? On ne t'embêtera plus. »
Sa réponse fut un grand soulagement.
« Merci, merci beaucoup. »
La seconde suivante, les SpiderMen disparurent, de même pour l'image de l'intelligence artificielle. Il ne restait plus que moi, moi debout à côté de mon canapé, de l'autre côté de ma table basse, là où reposait mon téléphone portable.
J'étais... J'étais bouche bée.
Cet appel avait été plus qu'intense, il m'avait rendue brusquement morte d'inquiétude. Je croisai mes bras contre ma poitrine, le sentiment de panique qui se propageait en moi me terrifiait. J'avais peur pour Miguel, c'était une évidence. Je n'arrêtai pas de me demander si c'était ma faute, ou si quelque chose l'avait attaqué, mais il y avait aussi cette histoire de dimension. Miguel était leur chef ? Alors... Si il disparaissait, ça signifiait la mort de nos univers ?
Je la sentis arriver, ma crise de panique.
J'attrapai durement les côtés de ma tête, trébuchant sur mon tapis et tombant sur le popotin, je laissai un hoquet fébrile me quitter. J'avais compris que Miguel avait un rôle important dans cette Spider-Society. C'était évident à la vue de son bureau et de la manière dont les gens parlaient de lui, mais je ne l'avais pas imaginé aussi vital.
À cette pensée, je sanglotai.
Que faire ? Ça n'était pas mon problème. Je ne connaissais même pas cette Lyla, et je ne comprenais rien à leurs histoires. Je me sentais cependant en quelque sorte responsable. Elle avait raison, je connaissais Miguel, je l'aimais depuis que j'étais adolescente après tout, il était évident que je devais avoir des informations, mais il m'était impossible de réfléchir, pas quand je sentais si soudainement, le poids du monde reposer sur mes épaules.
Au même moment, un bruit attirait mon attention. Ma tête faisait volte-face en direction de la porte d'entrée, quelqu'un venait d'y toquer. Encore. On insistait, on toquait encore plus fort contre ma porte.
« J'aᅳ J'arrive ! »
Je ne questionnai même pas la situation, à l'instar de réfléchir, je me remettais sur mes deux pieds et traversais le salon dans le but de m'approcher de la porte d'entrée.
La télé tournait encore, éclairant ma vision, et le parquet glacé, quant à lui, forçait mes mollets à frissonner. J'en avais la chair de poule. Après mûre réflexion, je rapprochai ma main de la poignée. De l'autre côté, j'entendis une voix jurer et un soupir.
Je l'aurai reconnue n'importe où.
C'était Miguel, il était venu.
D'une violence inouïe, j'avais ouvert la porte. Elle claqua contre le mur, mais je n'y fis pas attention, car mon regard était rivé droit sur la silhouette obscure qui avait commencé à faire demi-tour sur l'allée de ma maison. Il faisait trop sombre pour que je le reconnaisse, mais le costume qu'il portait ne trompait personne.
« SpiderMan ? »
Le héros s'arrêta.
« À quel SpiderMan je m'adresse ? Miguel, c'est toi ? Quelle version ? »
Je passai le pas de la porte, pieds nus et uniquement habillée d'un boxer et d'une brassière, le froid me brûlait la peau, mais j'avais si peur de le voir partir. J'aurais affronté vent et tempête. Les lumières blanches aux côtés de la porte d'entrée de ma maison l'éclairaient, pas assez pour que je puisse reconnaître les motifs dans son dos, mais suffisamment pour que j'en reconnaisse la couleur.
Bleu et rouge.
« Miguel, c'est toi ? » j'insistai en avançant. « Tous tes amis te cherchent, ils sont fous d'inquiétude. Tu n'as rien à faire ici, rentre, d'accord ? »
Il baissa la tête.
« Puta madre... » l'entendais-je jurer.
Suffisamment proche de lui, j'étais à présent capable de le toucher, d'enrouler mes bras autour de ses hanches. Cependant, je me retins. Je m'en sentis incapable. Miguel resta muet l'espace d'un instant. Il ne parla pas, allant jusqu'à me faire croire que j'hallucinais. Toutefois, au moment même où je m'apprêtai à ouvrir la bouche pour le questionner, il me devança.
« Je t'aime. »
Mes yeux papillonnèrent sous la surprise.
« Je t'aime du fond de mon cœur. »
Le SpiderMan se retourna vers moi, en même temps, il fit disparaître son masque, un hologramme, lui aussi. Et Miguel me revint, Miguel réapparut.
« Je deviens dingue. » il cracha difficilement. « J'arrête pas de penser à toi. »
« Miguel, jeᅳ »
Il me coupa en levant la main, l'autre posée sur sa hanche.
« Non. »
Il releva son regard dans le mien.
Et j'en fus bouche bée. Il était très pâle, à bout de souffle.
« Donne moi une chance de parler. S'il te plaît. »
Miguel se contenta d'un hochement de tête de ma part pour poursuivre. Il descendit sa seconde main sur sa hanche et, toujours fièrement moulé dans son costume, grimaça.
« J'ai vu des univers. Des univers où je te perdais. »
Une légère brise se leva, balayant ainsi quelques mèches de ses cheveux brunes.
« C'était bien après notre divorce, ça ne justifie rien, mais bien avant je connaissais tout autant les dangers d'être amoureux en étant SpiderMan. T'imaginer mourir m'a rendu malade à en crever. J'en dormais plus. Bon sang, je t'aime tellement. »
Mon cœur battit un peu plus vite. Plus rien d'autres m'importait, juste... Qu'il continue de parler, c'était tout ce que je voulais.
« Je voulais pas te forcer la main, je savais que tu m'aurais suivi jusqu'au bout du monde. Ça n'aurait pas marché, j'en étais persuadé. »
Il me pointa du doigt, les sourcils froncés.
« Tu méritais pas une telle vie. » poursuivit-il. « Ça me rendait fou de rage de savoir que me séparer de toi serait synonyme de t'offrir à un autre. Putain. J'aurais tué le premier venu. Le premier qui aurait posé la main sur toi. »
« Miguelᅳ »
« Mais je préfère te savoir avec un autre que six pieds sous terre. »
Merde. Il ne me laissait même pas parler.
« Miguel, jeᅳ »
« Sauf que je le supporte plus. Je supporte plus d'être loin de toi. » pesta-t-il. « Et toutes ces versions de toi qui vont et viennent, ton sourire, ta voix, ton corps, tes mots doux... J'ai l'impression d'être en plein cauchemar. »
Il se pinça l'arête du nez.
« Même après tout ce temps, je continue de t'aimer comme au premier jour. »
Il me regarda ensuite. Ou plutôt, il me foudroya du regard.
« Tu sais à quel point je déteste ça ? »
Je ne pus empêcher le sourire qui prit place sur mes lèvres. Qu'il était beau. Charmeur et splendide, plus je le regardais, plus j'en oubliais de l'écouter. Miguel continua de me faire la cour, il parla, jura, et déblatéra les mêmes choses, encore et encore jusqu'à finir à bout de souffle. Sa main avait fini par trouver ma joue, Miguel m'avait touchée et avait, inévitablement, posé son front contre le mien.
« Te amo.. Te quiero. »
« Miguel... »
Il grogna soudainement.
« Ne me importa. »
Ses yeux étaient vissés dans les miens.
« Je te protégerai à en devenir malade, je bosserai plus fort, je t'enfermerai dans mon bureau jusqu'à la fin de tes jours si il le faut. Mais jamais, plus jamais je te laisserai t'en aller. Plus jamais je te laisserai me glisser entre les doigts. »
Ma vue se troubla.
« Tu te fiches pas de moi, hein ? »
Miguel secoua la tête.
« J'y ai pensé comme un malade. »
Ses mains sur mon visage me caressèrent, il faisait de doux gestes circulaires avec ses pouces sur mes joues, c'était agréable, étrangement familier.
« Je peux pas te laisser partir. »
« Pas besoin de t'inquiéter pour ça. »
Je plaquai mes mains sur ses joues à lui, les yeux de Miguel s'ouvrirent alors avec surprise.
« Je ne compte plus te laisser, non plus. »
Le sourire qui prit place sur ses lèvres fut tout à fait exquis, j'en avais des papillons dans le ventre. Son odeur intoxiqua mes poumons. J'avais du mal à respirer. Tout était si intense. Je le sentais, le voyais, l'entendais, je n'en avais pas assez. J'étais tellement heureuse. Qu'il était stupide d'avoir attendu aussi longtemps, évidement que j'allais sacrifier ma vie pour lui, il aurait dû le savoir depuis le début. Le fait qu'il soit SpiderMan ne me faisait pas peur, et c'était de même pour les dangers qui allaient avec le fait d'être sienne.
Ce fameux Peter Parker avait raison : il n'y avait pas d'exception.
Miguel et moi étions destinés à nous retrouver et à ne faire qu'un.
J'étais sienne, pour toujours et à jamais, à travers le temps, les univers et l'adversité.
« Tu le veux ? »
Miguel hoqueta, l'air tout à coup pressé.
« Dis moi que tu le veux. »
Je pressai mon front au sien, caressant le bord entre son visage et ses oreilles.
« Bien sûr que je le veux, sombre fou. Peu importe le nombre de fois où tu me repousseras, je ne me sentirai jamais capable de cesser de t'aimer. »
Nos regards s'enflammèrent.
« Je t'aime, Miguel. »
Mon cœur battait si vite pour lui. J'avais mal au ventre à force de le regarder et mon visage lui-même était douloureux. Plus nous restions ainsi, et plus j'avais mal. Je ressentais ce désir de le toucher. J'avais besoin de plus. J'avais besoin d'être à nouveau sienne.
Ce fut avec vitesse que Miguel retira ses mains de mon visage pour forcer mes jambes à s'enrouler autour de sa taille. Je criai de surprise. Ma poitrine s'écrasa contre son torse et mes mains firent un bon dans sa chevelure, le sol me sembla lointain, presque inaccessible.
« Je t'aime aussi. »
Sa bouche embrassa ma joue.
En même temps, il se mit à marcher jusqu'à entrer chez moi.
« Tu me rends dingue. » jura-t-il. « Plus jamais. Je te le promets, plus jamais. »
Finalement, nos lèvres se rencontrèrent.
Miguel m'embrassa avec ardeur, il claqua la porte d'entrée de son pied sans me lâcher pendant qu'il m'offrait en même temps le baiser le plus langoureux et passionné que j'eus partagé. Je couinai contre sa bouche. Que c'était bon.. Ses lèvres étaient humides, chaudes et sa salive se mariait merveilleusement à la mienne. Je n'en avais pas assez. Je ne le laissai même pas se reculer. Ses bras me pressaient fort contre lui. Mon torse et le sien bougèrent en rythme, sous nos deux respirations saccadées. Mes doigts se perdirent dans sa chevelure brune. Elle était douce, et sentait aussi terriblement bon. Miguel m'embrassait encore et encore. Sans cesser de mouver ses lèvres contre les miennes, il nous guida quelque part. Je le laissai faire, bien trop enivrée pour réagir..
Lorsque je le sentis me poser sur l'îlot central de la cuisine, juste à côté de mon sac à main ᅳque j'avais oublié de rangerᅳ je rouvris mes yeux et me séparai de lui.
J'avais du mal à retrouver mon souffle. Quelques plaintes me quittèrent en sentant ma gorge me brûler, ainsi que deux trois gémissements. Miguel me regarda faire, ses paumes de mains plaquées sur le plan de travail, penché droit sur moi, et les yeux.. rouge ?
« Ça n'était pas une erreur. »
Miguel me toisa avec sérieux. Je le questionnai du regard.
« Quoi ? »
« Lyla. Ta venue à la Spider-Society. »
Je le sentis caresser ma joue. Sa paume était chaude, ferme.
« Ça n'était pas une erreur, c'était tout sauf une erreur. »
J'acquiesçai.
« Je vais te demander quelque chose, sois honnête, d'accord ? »
« Bien sûr, tout ce que tu veux. »
Miguel me récompensa d'un baiser sur la mâchoire puis sur la commissure de mes lèvres.
« Je veux que tu reviennes dans ma vie. »
Il déglutit en agrippant ma hanche de son autre main, son regard se faisait incertain.
« Je veux pas attendre, je veux pas prendre mon temps. » m'expliqua-t-il. « Je te veux maintenant. »
« Moi aussi, Miguel. Je te veux. »
Le soupir de soulagement qui s'échappa de lui me fit esquisser un petit sourire.
« Tout ce que tu veux. » je murmurai contre son oreille, le souffle saccadé. « Je ferai tout ce que tu veux. »
Miguel me serra contre lui, il me pressa contre son torse dans une étreinte chaleureuse, son visage noyé dans ma nuque et mes jambes toujours enroulées autour de sa taille. Je n'avais plus envie de penser en cet instant. Je n'avais plus envie de rien si cela n'était pas en rapport avec Miguel. Je me sentais bien là, étouffée dans ses bras musclés, asphyxiée par son eau de Cologne, et charmée par ses belles paroles. J'y avais finalement succombé. Et, pour rien au monde, je n'aurais désiré y mettre un terme.
« J'arrive pas à croire que tu sois SpiderMan... »
Je l'entendis soupirer.
« J'aurais dûᅳ »
« Tu aurais dû rien du tout. »
J'embrassai sa gorge.
« Tu as fait ce que tu pensais juste, Miguel. Je ne t'en voudrais pas pour ça. Je t'en veux juste d'avoir laissé notre histoire se finir ainsi. »
« Je sais. Désolé. » il marmonna dans le creux de ma nuque.
« Je t'aime. »
« Je t'aime aussi. »
Miguel et moi restions prisonniers de notre étreinte l'espace d'une éternité, bras enlacés, visage noyé dans le creux de la nuque de l'autre et les battements de nos cœurs synchronisés. Je ne l'aurais lâché pour rien au monde. Je fondais contre son torse, il était chaud et la peau de son cou était si douce, onctueuse, à l'aide de mes jambes enroulées autour de sa taille je le serrais contre moi. Son bassin encontra le mien. Les bougies au fond de la cuisine continuaient de luire dans l'obscurité, elles réchauffaient légèrement la pièce, la télé, elle, depuis longtemps oubliée et positionnée dans mon dos dans le salon ᅳen face de la cuisineᅳ nous éclairait et projetait nos ombres contre le mur. C'était une mixture peu homogène, une espèce de créature immobile; le fruit de notre amour.
Miguel ne faisait pas que m'enlacer, son nez était plongé dans ma nuque, il inspirait fortement mon odeur, et me pressait si fort par la taille que, à répétition, je venais à manquer d'air, je poussais quelques plaintes et le serrais contre moi à mon tour.
« Miguel ? »
« Mhh ? »
Je raffermis la prise de mes doigts dans sa chevelure.
« Tu restes avec moi ce soir ? »
Il resta muet un court instant. J'avais entendu sa respiration s'arrêter puis, il me répondit juste après avoir soupiré.
« Si c'est ce que tu désires. »
« Oui, s'il te plaît. »
Je me détachai de lui pour l'observer tout en conservant ma poigne de fer sur ses mèches brunes. Son regard s'encra dans le mien. J'en frémis. Qu'il était charmant, une véritable œuvre d'art.
« Reste avec moi. » le suppliai-je.
Miguel esquissa un rictus.
« D'accord, d'accord. »
Je le sentis remonter une de ses mains sur mon visage pour que, de son pouce, il vienne caresser le dessous de mon œil. Un air soucieux se creusa sur les traits de son propre visage. Miguel me contempla avec grande attention, je le pensai même perdu dans ses pensées, noyé dans un torrent de peurs et affirmations avant que, soudainement, il ne me détache du plan de travail et ne me laisse poser les pieds au sol.
« Je te suis. » il murmura.
Tout en lui offrant un splendide sourire, je glissai ma main dans la sienne, entremêlant sans perdre de temps nos doigts et me rapprochai de lui. J'apportai ma main à sa joue, Miguel se baissa et j'en profitai pour embrasser sa mâchoire. J'y déposai un doux baiser. Qu'il sentait bon, que sa peau était douce... J'y étais dépendante.
Malheureusement, je me retrouvai rapidement contrainte de me reculer de lui. Je serrai ma main dans la sienne, puis, après avoir éteint mes bougies, je l'amenai à mon canapé où je m'empressai d'éteindre la télévision et de récupérer mon téléphone portable. Ensuite, je nous guidai jusqu'à ma chambre à coucher. Nous marchâmes dans l'obscurité, étonnamment, Miguel ne sembla pas dérangé par ce détail. Il ne me donna pas l'impression de connaître les moindres recoins de ma maison mais plutôt de parvenir à les voir.
Je nous fis pénétrer un petit couloir menant aux toilettes, ma librairie, la salle de bain et, finalement, ma chambre.
Miguel m'y suivit aveuglément.
« Attention. »
Mon corps sursauta lorsqu'il me jeta contre son torse.
« T'as pas vu ta commode, ou quoi ? »
Je fronçai mes sourcils.
« Où ça ? » demandai-je.
« Là, juste à côté. T'as failli lui rentrer dedans. »
Ce fut avec surprise que je me tournais dans sa direction, prête à le dévisager malgré l'obscurité. La baie vitrée qui faisait face à ma porte était grande ouverte, de sa transparence, elle laissait les rayons de la lune pénétrer dans la pièce, cependant, à un angle particulier, me permettant ainsi de toiser l'expression perplexe de Miguel, mais pas de reconnaître ce qui m'entourait. Avec son aide, je remarquai l'étrange couleur de ses yeux, Miguel avait les pupilles rouges, elles scintillaient comme décorées de constellations.
« Tu peux voir dans le noir ? »
Miguel grimaça.
Il détacha sa main de la mienne pour aller se gratter la nuque.
« Il faudra que je t'explique un jour. » déclara-t-il. « Je suis pas un SpiderMan normal, je suis légèrement différent. »
Ma réponse se contenta d'un hochement de la tête. Je ne comprenais pas trop où il voulait en venir, pour moi, il était comme tous ces autres super-héros, avec ses sens affûtés, sa puissance, ses toiles et son agilité, une véritable araignée.
Enfin. À vrai dire, il avait parfois un peu trop l'air d'une araignée, je devais me l'avouer. Miguel avait sûrement raison. Il n'était pas comme les autres. Entre la couleur de ses yeux, sa faible tolérance à la lumière et son agilité bien trop naturelle... Tout ça paraissait trop parfait, il avait vraiment l'air araignée.
Miguel embrassa ma tempe.
« Je peux t'emprunter une brosse à dents ? Je fais vite. »
« Elles sont en bas de l'armoire blanche. » je répondis.
Nos mains se séparèrent alors que je le vis s'en aller hors de la pièce. Miguel referma la porte sur ses pas, il me plongea dans un profond silence.
Peu après son départ, j'allais toucher du bout des doigts mon front, faiblement irritée, mes yeux se plissèrent et je poussai un profond soupir. J'avais rempli mes poumons et les avais entièrement vidé l'instant suivant. Je n'étais pas d'humeur à me brosser les dents ou à grignoter, je n'avais plus envie de rien faire. Choisissant de tout remettre au lendemain, je m'empressai de rejoindre mon lit et de me glisser sous ma couette. Je couvris mes jambes nues, me débarrassai de mon portable sur ma table de nuit et tapotai vigoureusement mon oreiller afin de corriger sa posture. Légèrement impatiente, je préférai patienter dans l'obscurité, le temps que Miguel me revienne.
Tout ce calme, cette fraîcheur et chaleur, la vue de mon jardin sur ma droite, à travers ma baie vitrée. C'était assez pour me relaxer.
Bêtise ou pas, j'étais revenue auprès de Miguel. J'avais l'impression de ne m'en rendre compte qu'en cet instant, j'étais frappée par ce fait, je comprenais l'ampleur de ma décision, de ma faiblesse. Mes paupières se firent lourdes. Mes yeux me brûlèrent un peu sous la fatigue et mon corps était endoloris de tous les côtés. L'envie de dormir se faisait de plus en plus forte. Cependant, j'étais dans l'incapacité de cesser de penser. Mon cerveau tiquait toutes les cinq secondes, il me forçait à repasser ma journée en boucle et à songer à Miguel, sous tous ses angles.
Même lorsqu'il revint dans la chambre, je n'y fis pas attention. Ça n'était que lorsque son torse se pressa à mon dos et que la pulpe de ses doigts se faufila sur mon bas ventre que je revins sur Terre. Miguel était brûlant, à moitié nu, aussi. Je n'avais aucun mal à le sentir : il ne portait qu'un boxer.
Sa bouche embrassa ma gorge. Il baisa ma peau, c'était... C'était divin. Son souffle me brûlait l'épiderme et ses mains raffermissaient leur prise sur le gras de mon estomac. Nos corps étaient si proches, si chauds, tels deux morceaux de bois fumant au dessus d'un brasier. J'étais recroquevillée sur moi-même, lui, collé à moi telle une carapace. Un faible murmur me quitta, tandis que, finalement, je l'abandonnai pour rejoindre l'étreinte de Morphée.
Et, Miguel glissant son visage dans le creux de ma nuque, taquinant mon bas ventre, se contenta d'être la dernière chose que je sentis avant d'enfin m'assoupir.
Nous avions passé la nuit ensemble, une nuit qui m'avait été si revigorante qu'en me réveillant le lendemain, j'avais eu cette curieuse impression d'avoir dormi cent ans.
Alarmée par une fine brise parfumée qui flottait dans l'air, je m'étirais. J'ouvris les yeux, et, au passage, fis tomber mon drap au sol. Ça sentait bon. Très bon même. Rien que renifler cette divine odeur sucrée suffit à ce que je me redresse. Mes paupières papillonnèrent. Je regardai autour de moi, la lumière du soleil qui brillait de mille feux m'aveuglait un peu, le temps que je cligne des yeux et m'en aille récupérer mon téléphone portable sur ma table de nuit. Il était huit heure et demie du matin. Cette constatation suffisait à me faire grogner, je poussais cette plainte et me laissais retomber sur mon matelas. Mon corps rebondit pendant que je soufflai tout l'oxygène présent dans mes poumons. Huit heure et demie... Je travaillais dans.. deux heures, à peu près ? Ça me fatiguait déjà.
Je me sentais bien là, dans mes draps. Je me recroquevillai contre ma poitrine, les paupières toujours lourdes et l'envie de retourner somnoler très présente.
Cependant, la curieuse odeur de petit-déjeuner qui provenait de mon salon continuait de me déranger. J'avais beau l'ignorer, et ignorer les grondements de mon estomac, je ne pouvais pas me résoudre à fermer les yeux sur les faits. Miguel était dans ma cuisine. Il était là, dans mon salon, à fouiller dans mes affaires, à faire comme chez lui, à se préparer de quoi petit-déjeuner avant de quitter ma maison. Ça me semblait familier. Ça me rappelait nos années passées ensemble.
J'en gloussai et secouai les jambes.
Toutefois, alarmée par mon comportement d'adolescente en chaleur, je me redressai et plaquai mes mains contre les côtés de mon visage. J'étais immonde. Je me répugnais.
« Tu délires, ma pauvre... »
Mes paroles me forcèrent à me lever, je me dépêchai de ranger ma chambre afin d'accéder plus rapidement à ma salle de bain. J'avais refait mon lit, rangé mes oreillers et peluches, entrouvert ma baie vitrée et je m'étais jetée dans mon armoire pour en extirper de quoi me changer. Tout ça m'avait pris une dizaine de minutes, la douche elle, une trentaine.
« Enfin levée ? »
Depuis la sortie du couloir, j'aperçus Miguel. Je le vis me faire face contre l'îlot de la cuisine, à déverser le contenu de la casserole dans deux assiettes, aux côtés de deux grands verres de jus de pomme sans me quitter du regard. Je terminai d'enfiler mes talons aiguilles dans un petit sourire et le rejoignis sans attendre. Miguel abandonna la casserole dans le lavabo, éteignit la plaque de cuisson et me servit mon assiette pendant que je m'assis sur un tabouret. Au moment où il l'a déposa sa main frôla la mienne. Je le remerciai d'une voix fébrile.
Miguel m'offrit une paire de couverts, de quoi boire mais refusa de s'asseoir, il resta devant moi, l'îlot nous séparant, debout droit comme un piquet.
« Tu as bien dormi ? »
Il me jeta un coup d'œil.
« Ouais. » me réponda-t-il la bouche pleine.
« Il a fait chaud, cette nuit, tu trouves pas ? »
« Un peu. Au fait, je t'ai utilisé ta douche. »
Je balançai nerveusement mes jambes d'avant en arrière. Qu'il était beau..
« Mhh, pas de problème. »
Miguel posa une main sur le bord de l'îlot, penché dessus pendant qu'il triait et attrapait sa nourriture. Ainsi installé, il m'offrit une splendide vue sur ses larges épaules et sa fine taille. Il était vêtu de son costume de SpiderMan, sauf au niveau du visage. Je toussai faiblement, soudainement frappée par mon état distrait.
« Tu as prévenu ton assistante que tu allais bien ? »
Miguel me questionna du regard.
« Comment tu sais ? »
« Je te demande. »
« Je m'en suis occupé hier soir. » expliqua-t-il. « Je vais revenir bosser ce matin, j'avais... J'avais juste besoin de me changer les idées. »
Sa réponse me fit hocher la tête.
« Ils t'ont contactée ? »
« Je sais pas si j'ai envie de répondre à ta question, honnêtement... »
Miguel esquissa un faible rictus, finissant de ramasser les restes de sa nourriture de sa fourchette, il s'en alla juste après saisir son verre et boire un peu de son contenu.
« C'est ton assistante, cette Lyla, qui m'a appelée hier. Et puis... Il y avait tous ces héros masqués derrière elle, ils étaient fous d'inquiétude. »
Un de ses sourcils se arqua.
« Tu es vraiment populaire. » murmurai-je.
Miguel laissa un rire lui échapper.
« Je dirais pas "populaire", plutôt : important. » il me reprit. « Je suis pas le plus intelligent de la Spider-Society, mais j'en suis son créateur, je maintiens un certain rythme et je m'occupe de prendre des décisions justes pour tous les SpiderMen existants. Même si, parfois, ça peut déplaire. »
« Je vois. »
Il avait fini son assiette avant moi, je le regardais donc la jeter dans l'évier et s'occuper de la vaisselle. Quelques secondes s'écoulaient. Bientôt une minute.
« Tu reviendras ? »
Miguel ne répondit pas.
« Ici, je veux dire. Tu reviendras me rendre visite ? »
Je devais avouer avoir un peu peur.
J'avais peur de m'être emballée, que, aussi vite qu'il soit arrivé, il ne s'en aille avec ses belles paroles. J'étais convaincue qu'en connaissant son plus grand secret, Miguel et moi pourrions avancer, je n'aurai plus peur de le voir partir, j'attendrai ses retours avec hâte et je saurai amplement le remercier d'avoir encore une fois sauvé notre univers. Mais que se passerait-il si Miguel me disait non ? J'avais peur qu'il me dise avoir mûrement réfléchi et qu'ainsi il refuse de nous donner une seconde chance. Je l'aurais haï pour ça, à en crever.
« Évidement que je reviendrai. Quelle question... »
Miguel essuya grossièrement ses mains contre un torchon, il se tourna rapidement dans ma direction et me dévisagea bien curieusement.
« J'y ai longuement réfléchi. » il m'avoua. « Tant que tu te tiens à l'écart de la Spider-Society, rien ne devrait t'arriver. Je rentrerai te retrouver, sain et sauf. Je ne veux plus qu'on se sépare. »
« Moi non plus, Miguel. »
Il accueillit ma réponse dans un sourire.
Posant mes pieds au sol, je m'en allai le rejoindre, abandonnant ainsi mon assiette vide. Je marchai jusqu'à arriver à sa hauteur et lui offris ma main, Miguel la saisit sans attendre, il entremêla nos doigts dans une chaude étreinte.
« Je t'aime tellement. »
Miguel s'empressa de caresser ma joue avec son autre main.
« Je t'aime aussi. »
J'adorais la sensation de sa peau sur la mienne, ça me donnait envie d'en avoir plus. J'avais toujours cette impression de ne pas être assez proche de lui. Elle me démangeait de l'intérieur. Miguel se pencha au dessus de moi et déposa un doux baiser sur ma joue, puis la commissure de mes lèvres.
« Tu veux aller dîner quelque part, ce soir ? »
J'hochai vigoureusement la tête.
« Pourquoi pas sur la lune ? Ils ont ouvert une nouvelle pizzeria là-bas, je meurs d'envie de la tester. »
« Je passerai te chercher alors. »
Sa réponse s'était faite douce. Il avait murmuré contre ma joue, faisant à répétition se frôler nos lèvres. Et puis, il avait descendu sa main au niveau de ma nuque, et il m'avait attirée à lui pour, tendrement, embrasser ma bouche. J'avais immédiatement répondu à son baiser. Nos lèvres se rencontrèrent, nos yeux se fermèrent et nos nez vinrent expirer au même moment. Je lâchai la main de Miguel après un instant, forcée de m'agripper à son avant-bras afin de ne pas perdre l'équilibre sur mes pieds. Il me rendait toute fébrile. Je focalisai toute mon attention dans notre baiser, incapable de songer à autre chose qu'à la douceur de ses lèvres, ou le doux nectar qu'était son odeur corporelle. J'étais tellement attirée par son être tout entier que j'en oubliais de me maîtriser. Et je perdais le contrôle.
Miguel pressa son visage davantage contre le mien, je sentis les traits de son visage se froncer, il raffermit sa prise sur ma nuque, me faisant déglutir. Lorsque lui et moi nous séparâmes, ce fut à bout de souffle que nous nous toisâmes. Miguel déposa un fier baiser sur ma tempe puis sur le dos de ma main qu'il avait fermement agrippé.
« Tu es magnifique. » il murmura.
« Et toi tu es... SpiderMan ? »
Un rire lui échappa.
« Ta tenue n'est pas réelle non ? » le questionnai-je finalement en glissant la pulpe de mes doigts sur sa nuque, là où une certaine limite se créait entre son costume et sa peau.
« Non, c'est vrai. »
Comme pour appuyer ses propos, Miguel fit apparaître son masque, il se matérialisa depuis la nuque jusqu'à descendre sur sa mâchoire. Ça s'était fait avec efficacité, d'un naturel déroutant.
« Wow. »
Voir Miguel en tant que SpiderMan était étrange, charmant, mais très étrange.
Son visage était masqué derrière cet espèce d'hologramme d'un bleu marine. Autour de ses yeux, des traits rouge brillaient, accentuant le côté expressif de son regard. J'y apportai ma seconde main. Je touchai Miguel avec grande curiosité, j'ignorai ses mains qui se faufilèrent sur mes hanches pour analyser le matériel qui l'habillait. Miguel me plaqua contre son torse et rapprocha sa tête de la mienne, me permettant ainsi de plus amplement le regarder.
« C'est splendide. » je chuchotai.
« Tu aimes ? »
« Mhh, beaucoup. »
La seconde suivante, son visage réapparut.
Le regard de Miguel était plongé dans le mien comme si, même si j'avais été incapable de le voir à cause de son masque, il n'avait pas cessé de m'observer un seul instant. Je balançai mes yeux dans les siens. Telle une pendule, je le toisai. Notre proximité me faisait beaucoup d'effet, mais je n'étais pas capable de me reculer de lui, j'étais comme figée sur place, hébétée face à tant de splendeur.
« J'ai du mal à me dire que tu es SpiderMan. Le SpiderMan. »
Je caressai sa joue de la pulpe de mon pouce, des étoiles dans les yeux.
« J'ai encore du mal à y croire. »
Miguel pressa gentiment sa main sur ma nuque afin de coller son front au mien, ses yeux se fermèrent.
« Je sais. »
Déposant un doux baiser sur sa joue, j'attirai son attention. Miguel me questionna du regard, je souris en retour, puis, je pouffai. La situation n'était pas particulièrement drôle, j'étais juste heureuse, je sentais mon cœur battre fort dans ma poitrine, il palpitait, il pétillait, il s'emballait comme si un feu d'artifices s'y déroulait. Et à l'admirer ainsi, à perdre mon regard dans le sien, je ne pouvais pas m'empêcher de rire. C'était un rire rempli de bonheur.
« Quoi ? »
« Rien. Rien du tout. »
Je soupirai d'aise.
« Je suis juste heureuse. »
« Ah ouais ? »
« Mhh. »
« Ça tombe bien, » murmura-t-il. « parce que moi aussi. »
Miguel embrassa une dernière fois mes lèvres. Je fermai mes yeux à la sensation de sa bouche pressée contre la mienne. Je fondis sur place. Lorsqu'il se recula de moi, j'en grognai d'inconfort.
« Miguel... »
Sa main posée sur ma nuque dévia sur mon menton, il s'en alla le saisir.
« Regarde moi. »
« Je te regarde, mon amour. »
Le suppliant du regard, j'espérai le sentir à nouveau m'embrasser, cependant, Miguel ne bougea pas. Il respirait doucement. Miguel se contenta de garder les yeux ouverts, très attentif à mes réactions pendant que, de mon côté, je mourrais d'envie de le toucher. Miguel relâcha doucement mon menton, tout ses gestes étaient méticuleux, très doux. Il s'en alla poser le dos de ses doigts sur ma joue, son front toujours pressé contre le mien.
Rien qu'en me regardant ainsi, je compris où il voulait en venir.
De ses beaux yeux sombres, m'exprimant un sentiment d'amour incomparable, Miguel me témoigna son infaillible loyauté et la promesse d'un futur à deux.
Il n'avait pas besoin de parler, ça aurait été futile. Nous avions assez échangé comme ça, à présent, il me suffisait de le regarder pour le comprendre. J'avais cette déroutante impression de lire dans ses pensées, et j'appréciais ça, un peu plus que je ne l'aurais cru. Miguel et moi restâmes ainsi silencieux. Nous avions tout le temps du monde entre nos mains. En cet instant, il ne ressentit pas le besoin de parler tandis que moi, j'avais simplement envie de le sentir proche. Je ne voulais plus le laisser s'en aller. Plus jamais.
J'en oubliai mon job, lui le sien. Il n'y avait que nous, nous deux, enlacés dans le côté de ma cuisine à côté du lavabo, nos deux silhouettes bercées par les doux rayons matinaux du soleil. Et, pour rien au monde, alors que je m'accrochai désespérément à lui, je n'aurai désiré que ça ne s'arrête.
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marie-swriting · 2 years
Text
Être La Seule Pour Toi - Benedict Bridgerton
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Masterlist
Résumé : Tu as toujours eu du mal avec le passé de Benedict car il a été avec beaucoup de femmes avant toi and savoir qu'il doit encore regarder des femmes nues pour son art n'aide pas à faire disparaitre tes peurs.
Warnings : le reader manque de confiance en elle et est un peu jalouse, sous-entendus sexuels, mention de peintures nues, fin fluffy, dites-moi si j'en ai loupés d'autres.
Nombre de mots : 2.3k
Version Wattpad
Version anglaise
Chanson qui m'a inspiré : All Your Exes par Julia Michaels
Ta lecture est interrompue par l'arrivée de Benedict, rentrant tout juste de l'Académie. Tu fermes ton livre et le retrouves devant l'entrée de votre maison en train d'enlever son manteau. Tu embrasses ton époux chastement pour le saluer. Il te fait un sourire et récupère au sol un tableau enveloppé dans du papier.
- Une autre de tes œuvres d'art ? lui demandes-tu en souriant.
- Oui, j'ai enfin eu la permission de la ramener. Viens, je vais te la montrer.
Benedict prend ta main et t'amène dans la pièce dédiée à sa passion. Il te fait fermer les yeux pendant qu'il défait le papier et pose le tableau sur son chevalet.
- Tu peux les ouvrir.
En posant ton regard sur la peinture, la surprise prend possession de ton visage face au corps féminin dévêtu devant toi. Tu sens tes joues chauffer légèrement avant de t'exclamer en forçant un sourire :
- Oh ! Encore un nu.
- Eh bien, nous devons bien apprendre à dessiner l'anatomie humaine, rigole-t-il.
- C'est ce que j'ai cru comprendre. Ta peinture est magnifique, Benedict, complimentes-tu, sincèrement. Tu t'améliores à chaque fois. Malgré mon manque de connaissance en art, je peux remarquer que ta technique s'affine de jour en jour. Tu as parfaitement bien réussi à capturer la... beauté du corps de cette femme, déclares-tu en tentant de garder une voix calme.
- Serait-ce de la jalousie que je détecte ? demande Benedict avec un narquois.
- Quoi ? Bien sûr que non ! C'est ridicule.
- Il me semblait pourtant. 
Tu lèves les yeux au ciel face à sa remarque, feignant l’agacement. Tu tentes de cacher un peu mieux tes émotions, mais Benedict voit clair dans ton jeu. Il pose ses mains sur tes hanches et te rapproche de lui en te regardant avec amour.
- Tu sais bien que peu importe les femmes présentes à l'Académie, tu es celle que je pourrais admirer toute la journée sans me lasser. Tu es la seule femme que je vois, précise-t-il en appuyant sur le premier mot.
- J'espère bien !
Benedict te serre contre lui et te caresse délicatement l’épaule. Ta tête posée sur son torse, tu te rappelles que tu es la seule à pouvoir être contre lui.
- Et toi, ajoute-t-il, espiègle, tu es la seule qui a le privilège d'admirer ce beau corps sous tous les angles.
- Benedict !
Tu te sépares de lui, gênée par son insinuation alors qu'il s'esclaffe. Tu lui frappes l'épaule, le faisant rigoler de plus belles. Tu caches ton visage dans tes mains. Il a toujours les mots pour t'embarrasser en un instant. Tu sais que sa dernière phrase est surtout pour détendre l'atmosphère, mais tu ne peux empêcher une partie de toi d'être contrariée, malgré tout. Tu sais qu'observer ces femmes nues est pour son art et rien d'autre, mais tes angoisses grandissent à chaque nouveau tableau.
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Le week-end, vous profitez d'une exposition d'art pour sortir. Benedict t'en a parlé pendant un mois. Il attendait ce moment avec impatience. Même si l'art reste quelque chose d'inconnu pour toi, tu es toujours curieuse de voir les différentes œuvres. Enfin, tu aimes surtout écouter les commentaires de Benedict. Il est quelqu'un qui ne retient pas ses mots, mais quand il admire une œuvre, c'est pire. Il n'attend pas de former une réflexion complète avant de parler. Il exprime son ressenti dès que ses yeux se posent sur l'art.
A la galerie, vous regardez les tableaux et statues à votre rythme. Ton bras accroché au sien, tu l'écoutes divaguer tout en cherchant les détails qu'il pointe. Grâce à ses analyses, tu découvres toujours des nouveaux éléments. Alors qu'il est en pleine réflexion sur un tableau représentant une forêt avec un lac d'un artiste inconnu, tu laisses ton regard passé de la peinture à son visage. Tu le vois froncer ses sourcils puis ses yeux s'agrandir, son visage passe par pleins d'émotions en un instant, rendant sa pensée encore plus vivante. Sentant ton regard sur lui, Benedict arrête son commentaire et tourne la tête vers toi avec un sourire en coin :
- Tu sais que l'œuvre d'art est en face de toi ?
- Je sais.
- J'ai parlé pendant longtemps encore, n'est-ce pas ?
- En effet, lui confirmes-tu et il paraît gêné pendant une seconde. Mais j'aime bien. Sans toi, je ne comprendrais vraiment rien à ce que je regarde alors continue.
- Tu es la seule personne qui veut autant m'écouter. Même Eloïse se lasse.
- Je ne suis pas ta femme pour rien. Alors, qu'as-tu d'autres à ajouter sur ce tableau ?
- Je n'ai rien de plus à dire, mais je pense que je vais encore le regarder un peu. Tu peux avancer, je te rejoindrai dans quelques instants.
- Très bien.
Benedict embrasse le dos de ta main, te faisant sourire. Tu t'éloignes de lui, te dirigeant vers le mur d'à côté découvrant le portrait d'une femme avec un enfant. Tu commences à regarder les personnages, attendant de voir la présence de Benedict apparaître à n'importe quel moment. Mais, même après une dizaine de minutes, il ne vient pas. Tu te tournes vers l'endroit où tu l'as laissé, les sourcils froncés et le vois en train de discuter avec une femme. Aux premiers regards, tu ignores qui elle est et devines que leur échange est cordial. En faisant un peu plus attention, son visage te parait familier, même si tu n’arrives pas à savoir où tu l’as déjà vue. Tu débats mentalement avant de te décider à les rejoindre avec un sourire poli.
- Oh, chérie ! commence Benedict en te voyant. Désolé, j'allais bientôt arriver.
- Bonjour, dit la femme.
- Y/N, voici Mademoiselle Tessa Brown. Elle était à l'Académie.
- L'académie ? Je croyais que les femmes n'avaient pas le droit d'étudier là-bas, la questionnes-tu, perdue.
- C'est le cas. Je travaillais en tant que modèle pour pouvoir écouter les enseignements.
- Je vois, déclares-tu, comprenant d’où tu la connais avant de la regarder de haut en bas, malgré toi. Je ne me suis pas encore présentée, excusez-moi, Y/N Bridgerton, sa femme, ajoutes-tu en appuyant sur le dernier mot.
- Enchantée.
- Mademoiselle Brown me disait qu'elle était l'artiste de ce tableau, t'informe Benedict, ramenant ton attention sur la peinture.
- Vraiment ?
- J'ai enfin osé franchir le pas et proposé une de mes œuvres. J'en suis très fière.
- Vous pouvez l'être, votre œuvre est belle. J'espère qu'un jour vous pourrez exposer en dévoilant votre nom, lui dis-tu, sincèrement.
- Je l'espère également. Je m'excuse, je dois partir. Au revoir, Lord et Lady Bridgerton.
- Au revoir, Mademoiselle Brown.
Tu ne peux t'empêcher de la suivre du regard en essayant de comprendre quelle était la nature de sa relation avec Benedict. Tu sais que tu es ridicule, mais Benedict a déjà vu son corps sous toutes les coutures pour son art alors pour ton cerveau, c’est une raison suffisante pour s’imaginer des scénarios. Soudainement, tu te rappelles qu’Anthony l'avait évoquée lors d'une discussion avec son frère, discussion qu'il avait arrêtée quand il t'avait vu entrer dans la pièce. Tu n'as jamais osé questionner Benedict, jugeant que tu n’étais pas censée entendre ce bout de conversation en premier lieu. Mais après avoir rencontré Tessa Brown, ta curiosité a refait surface.
Pendant le reste de l'exposition jusqu'au retour chez vous, tu restes assez silencieuse. Tu essayes de paraître normale, mais tes pensées sont trop importantes pour communiquer. Heureusement, en arrivant, l'excuse de la lecture te permet de t'échapper et de réfléchir tranquillement. Alors que tu continues de fixer la même page, tu entends Benedict dessiner au fusain. Tes angoisses grandissent à chaque réflexion. Ton côté rationnel n'arrive pas à se faire de la place dans ton esprit alors tu continues à paniquer. Tu secoues rapidement la tête, voulant effacer toutes ses pensées. Tu tentes réellement de lire quand Benedict pose son carnet de croquis et se met en face de toi :
- Qu'est-ce qui ne va pas ?
- De quoi parles-tu ? demandes-tu, feignant l'ignorance.
- Tu n'as presque rien dit depuis que l'on a quitté l'exposition et tu fixes la même page pendant vingt minutes.
- Je ne fixe pas...
- Je te connais, Y/N, t'interrompt-il, inquiet. Quelque chose ne va pas, je le sais.
- Ce n'est rien, le rassures-tu.
Tu fermes ton livre et te lèves du sofa. Tu t'apprêtes à quitter la pièce quand il pose une main délicate sur ton bras, t'arrêtant dans ton mouvement.
- Tu es énervée ? questionne Benedict.
- Pourquoi serais-je énervée ?
- Ne crois pas que je n'ai pas vu ton regard quand tu as rencontré Tessa Brown.
- Quel est le rapport ?
- Tu l'as dévisagée et tu as été un peu sèche, précise-t-il, te vexant instantanément.
- J'ai littéralement complimenté son travail.
- Tu veux que je te rappelle la façon dont tu t'es présentée à elle ? Tu as bien appuyé sur le mot "femme". Pas que je n'apprécie pas, j'aime quand tu le précises, surtout si tu es jalouse.
- Je ne suis pas jalouse, le contredis-tu. Je n'ai aucune raison de l’être, comme tu l'as dit la dernière fois, je suis la seule à avoir le privilège de t'admirer sous tous les angles, non ?
- C'est vrai. Alors, dis-moi ce qui ne va pas, insiste-t-il et tu baisses le regard.
- C'est ridicule.
- Y/N, parle-moi.
Il pose une main sur ta joue, te forçant à relever les yeux vers lui.
- C'est juste que… Je sais que tu l’as déjà peinte et j’ai l’impression que tu la connaissais plutôt bien. Est-ce qu'il y a eu quelque chose entre toi et elle, avant nous ? demandes-tu en t'éloignant légèrement.
- Oui, je dois avouer que nous avons eu une aventure. Mais cela ne représentait rien !
- Je ne te blâme pas, Benedict, lui assures-tu. Cela serait idiot de ma part de le faire. Tu me l'avais dit que tu avais eu plusieurs femmes avant moi. Je le sais et je ne t'en veux pas. Et, je sais que notre société n'est pas aussi stricte avec les hommes ayant des relations avant le mariage qu'avec nous, les femmes. Je le sais, insistes-tu, submergée. Mais je ne peux pas m'empêcher d'y penser. Et j'aimerais qu'on soit sur un pied d'égalité.
- Que veux-tu dire précisément ? veut-il savoir, curieux.
- Benedict, tu as eu une vie entière avant moi, commences-tu, exposant tes peurs. Tu as dansé avec pleins de femmes, tu as embrassé encore plus de femmes, tu as partagé de nombreuses nuits avec ces dernières, il y en a d'autres que tu as vues nues pour ton art et tu as eu des sentiments pour certaines. Ce n'est pas pareil pour moi. Je n'ai dansé qu'avec très peu d'hommes, tu es le seul que j'ai embrassé, le seul avec qui j'ai partagé mes nuits et le seul pour qui j'ai eu des sentiments. Je ne peux pas m'empêcher de penser que, sur ce point, nous sommes tellement éloignés. Et je sais que c'était avant moi et que ces rencontres sont une partie de qui tu es, mais j'aimerais qu'elles n'existent pas. J'aimerais être la seule pour toi comme tu es le seul pour moi, lui avoues-tu, vulnérable. Je sais que, parfois, tes frères se retiennent d'évoquer des moments de ta vie par respect pour moi, mais tout serait plus simple si on était sur un pied d'égalité. Je n'aurais plus à m'inquiéter à me demander si tu as été proche de la femme avec laquelle tu parles et si tu as été proche avec elle, à quel point. Encore une fois, je sais que ces peurs sont ridicules. Je sais que tu m'aimes et que tu ne me blesserais jamais. J'ai confiance en toi, mais je veux juste vivre dans un monde où tu n'as pas ces souvenirs avec ces femmes, un monde où elles n'auraient jamais eu de relation avec toi.
Ton monologue fini, tu reprends ta respiration. Tu n'avais même pas remarqué que tu avais parlé aussi vite. Tu n'oses pas regarder Benedict, appréhendant qu'il te juge, même si tu sais qu’il ne le ferait jamais.
- Y/N, je m'en veux de savoir que je te cause du souci, même si c'est involontaire de ma part. J’aurais également aimé que tu sois la première femme que j'ai rencontrée, car si cela avait été le cas, je n'aurais pas perdu une seconde et je t'aurais passé la bague au doigt plus tôt, déclare Benedict en prenant ta main. Peu importe ce que j'ai vécu avec ces femmes avant toi, ce que j'ai pu ressentir pour elles n'est pas comparable à ce que je ressens pour toi. Tu es la seule femme pour laquelle j'ai réellement eu des sentiments. Tu es la seule personne que j'ai réellement aimée et que j'aimerai jusqu'à la fin de ma vie. Tu es la seule femme qui compte pour moi. Si je peux faire quelque chose pour te faire oublier toutes ces peurs, je le ferai parce que je t'aime. Je déteste savoir que tu tortures l'esprit, surtout si j'en suis la cause.
Tu le regardes avec tendresse, reconnaissante d'avoir un mari si attentionné. Tu prends sa deuxième main dans la tienne, lui souris et lui précises :
- Je dois juste totalement accepter que tu aies connu d'autres femmes. Comme je t'ai dit, j'ai confiance en toi. Ce sont juste mes insécurités qui parlent. J'arriverai à les surmonter. Mais je suis contente de t'en avoir parlé. J'ai l'impression d'être libérée d'un poids.
- Je suis ravi de l'entendre. Je t'aime, Y/N. Tu es et tu seras toujours la seule personne dans mon cœur, ne l'oublie jamais.
Benedict rapproche son visage du tien avant de t'embrasser avec délicatesse. Votre baiser dure quelques instants, mais il est rempli d’amour et de passion. Quand vous vous séparez, tu plonges tes yeux dans les siens avec un sourire.
- Je t'aime, Benedict.
Tu places ta tête sur son torse, entendant les battements de son cœur pendant qu'il te tient contre lui. Il embrasse le haut de ta tête avant d'y poser sa joue. Plus vous restez enlacés, plus tes angoisses se dissipent. Tu arrives à lâcher un soupir de soulagement pendant qu'il caresse délicatement ton bras. Tu fermes tes yeux, chérissant ce moment jusqu'à ce que Benedict rapproche sa bouche de ton oreille avec un air malicieux avant de chuchoter :
- Nous pouvons monter dans notre chambre et je pourrai te prouver que tu es la seule femme à mes yeux.
- Benedict ! cris-tu, gênée alors qu’il rigole.
- Te voir embarrassée est ce que j'aime le plus chez toi, déclare Benedict en posant à nouveau ses lèvres sur les tiennes et tu fonds à son touché.
Masterlist
{Ceci est mon blog secondaire donc je répondrai aux commentaires sous le pseudo @marie-sworld}
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la-tempete-des-ames · 7 months
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Les Pré-liens attendus
Bonjour Tumblr!!!
Plusieurs pré-liens vous attendent, au travers de l'orage!
Tristao attend Antigona, son ex-copine. Ils voyageaient de par le monde ensemble, faisant rêver leurs abonnés instagram... jusqu'à ce que Tristao rencontre opar inadvertance son âme-soeur. Antigona est partie mais il n'est rien, sans elle... Et si elle revenait? https://soul-tempest.forumactif.com/t68-f-the-ex-came-back
Sybil est à la recherche de son arrrière-arrière-arrière neveu... Qui est cette étrangère qui a pris le nom de ta mère? Tu es déterminé à avoir le fin mot de l'histoire.... t'attendais-tu à avoir en face de toi une de tes ancêtres? https://soul-tempest.forumactif.com/t74-recherche-de-liens#1062
Mekhai et Dafydd sont à la recherche d'un.e troisième partenaire de danse, pour un lien love poly-amoureux. Dès que ton regard a accroché celui de Mekhai, tu l'as compris.... Mekhai et toi, vous vous êtes aimés très fort, dans une autre vie. Et cette fois-ci, tu n'es pas prêt.e à l'abandonner. Mais c'est sans compter Dafydd, son *autre* âme-soeur. https://soul-tempest.forumactif.com/t218-f-ou-h-ou-nb-amant-e-poly-amour
Dafydd est aussi à la recherche de sa meilleure amie. Ayant un passé difficile, dans les rues de Toronto, tu y as rencontré Dafydd pour mieux le retrouver à Halifax, maintenant que la vie te sourit davantage. Vous êtes inséparables. Quelles aventures vous attendent? https://soul-tempest.forumactif.com/t213-f-best-friend-forever
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iranondeaira · 2 years
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🎶 c’est extra 🎶 hier encore j’avais vingt ans 🎶 presque 🎶 l’âge d’or 🎶 pourrait-on dire .
🎶 ex-fan des sixties où sont les années folles 🎶 mes amours mes emmerdes 🎶 la bohème 🎶 .
🎶on est bien peu de choses et mon amie la rose me l’a dit ce matin 🎶 de mémoire de rose on a vu mourir un jardinier … 🎶 .
🎶 j’ai laissé le temps s’étirer sans le maudire 🎶 et là ce matin de ce dix-huit septembre 🎶 je me lève comme d’habitude 🎶 je me réveille avec ce chiffre rond de 🎶la cinquantaine consommée … 🎶. Les cinquantièmes hurlants … car oui il n’y a pas de bons marins sans de belles tempête, je suis quelque part du cap de la colère au bout du monde 📖
mon dieu cinquante … voilà … la moitié … et déjà quelques vies et 🎶 Madame Nostalgie 🎶 me rappelle 🎶 les amis d’autrefois , les amis du passé 🎶 mes amours mes emmerdes 🎶 ce fut une belle ballade mais il n’est pas encore le temps de fermer la porte 🎶 il me reste tant de poèmes à lire 🎶 le temps qui reste 🎶.
aujourd’hui je suis encore à la fenêtre ( avec un café 😉 ) je regarde et je m’interroge 🎶 est-ce ainsi que les hommes vivent 🎶 Et qu'on s'demande
Si c'est utile
Et puis surtout
Si ça vaut l'coup
Si ça vaut l'coup
D'vivre sa vie !... 🎶
… 🎶 on aurait dit le Sud Le temps dure longtemps
Et la vie sûrement
Plus d'un million d'années
Et toujours en été 🎶 .
L’automne arrive et 🎶 les feuilles mortes à son vent mauvais 🎶 me rappelleront quelqu’un 🐇 que j’ai croisé enfin je crois car parfois je me dis que c’était un rêve et puis c’était dans une autre vie , depuis je suis mort car oui il y’a des multiples façons de mourir … 🎶 il me reste la vie 🎶 dit le poète et puis 🎶 c’est beau c’est beau même sans toi 🎶 … 🎶 Pour une amourette, l'amour éternel
Dure le temps d'une fête, le temps d'un soleil
Et mon amourette qui était trop jolie
Vers d'autres conquêtes bientôt repartit … 🎶 .
oui 🎶 elle était si jolie 🎶 Je souffre d’indifférence et elle croit se couvrir d’amour 🎶 Ain’t no sunshine 🎶 .
il me reste ces rues mortes où j’erre parfois au hasard cherchant sa silhouette 🎶 quelqu’un qui ne ressemble qu’à toi 🎶 et espérant ne plus jamais me voir dans ses yeux … 🎶 souvenirs attention danger 🎶 les parfums de sa vie 🎶 me hantent …
Il y a toujours l’air d’un accordéon 🎶 à Paris 🎶 Padam Padam 🎶 trois petites notes de musique qui vous font la nique 🎶 et puis un jour il suffit d’un parfum pour qu’on retrouve soudain la magie d’un matin et l’on oublie l’avenir pour quelques souvenirs 🎶 .
🎶 j’aurais voulu danser 🎶j’aurais voulu te danser jusqu’au bout … au bout de quoi … jusqu’au bout … 🎶 désormais on ne nous verra plus ensemble 🎶 .
mais dis-moi 🎶 quand tu danses y songes-tu ? 🎶 jolie môme 🎶 pourquoi je saigne et pas toi 🎶 .
moi parfois je me sens 🎶 pauvre comme Job 🎶 et puis après je me la joue à la 🎶 Richard Toll 🎶 en pensant à un 🎶 Monsieur Richard 🎶 la nuit 🎶 devant une machine à sous 🎶 dans un bistrot qui n’a plus d’nom tell’ment les gens sont habitués à y danser 🎶 .
Tu sais 🐇 je crois qu’il n’y a pas plus douloureuse sensation 🎶 j'aurais su
Que le seul sentiment qui dure
C'est le chagrin d'une rupture
Où je n'aurais jamais rompu 🎶 .
Mais passons 🎶 n’en parlons plus c’est du passé elle ne l’aime plus 🎶
Je suis heureux d’être triste et triste d’être heureux . 🎶 Les beaux moments sont trop courts 🎶.
Et puis oui la vie 🎶il me reste la vie🎶
Il me faut juste changer de mémoire 🎶 c’est ainsi, les choses de la vie 🎶 un homme et une femme … depuis la nuit des temps … 🎶 un jour tu verras 🎶…
🎶 non je n’ai rien oublié 🎶 je sais aussi que tu n’oublieras jamais la baie de Rio 🎶 ni son homme 🎥 mais je sais que 🎶 même même si tu revenais 🎶 …
Allez ne m’en veuillez pas c’était juste une petite 🎶 mise au point 🎶 …
🎶 les jolies dansent sont rares 🎶
Je n’ai plus 🎶besoin de personne 🎶 c’est peut-être cela devenir adulte … qui sait ?
🎶 Comme tous les joueurs il cherchait
La carte qui est si délirante
Qu'il n'aura plus jamais besoin d'une autre
Qu'il n'aura plus jamais besoin d'une autre🎶
Je me permets de piquer un post d’une amie fb « Partager des regards, du temps, des effleurements de peau, du café, des fous rires, et de la peau, et encore de la peau.
Plus on vieillit, plus on recherche la rondeur de la délicatesse »
- Stela Est
Et moi qui ne suis pas encore 🎶vieux comme l’hiver je vous dis
🎶 - merci - merci pour la tendresse et pour vos petites chansons 🎶 et tous vos mots 🎶 des copains d’abord 🎶 vous 🎶 les "auvergnats" qui sans façon m’avez donné des feux de joie 🎶 je vous souhaite une vie de chansons, de scènes de films, de pages de livres, de l’eau d’une claire fontaine, 🎶 de fruits des fleurs des feuilles et des branches 🎶 et de verres d’eau fraîche 🎶 .
Je suis à ma fenêtre avec un café je songe je regarde et je m’interroge 🎶 épique époque 🎶 est-ce ainsi que les hommes vivent? 🎶 passenger 🎶 ?
🎶 assis devant le restant de portion de frites 🎶
🎶 oh faites que jamais ne revienne le temps du sang et de la haine 🎶 et si j’y jouais mal mon rôle c’était de n’y comprendre rien 🎶 je ne fais pas de la merde grand public 🎶 moi je vis la vie d’à côté 🎶 Je ne crois pas que je cherchais la gloire.
J’avais peut-'tre seulement du mal ' jouer le jeu 🎶 .
Je crois que je ne pourrais pas l’avoir 🎶 jusqu’à la ceinture 🎶
je suis d’un autre pays que le leur 🎶 j’aurais pu m’appeler Max 🎶 je suis fils de marin 🎶. Je voyage en solitaire 🎶
🎶 il neige sur le lac majeur 🎶 et heureux celui qui meurt d’aimer 🎶 au pied de mon arbre 🎶 je chante pour passer le temps 🎶 car oui 🎶tous les marins sont des chanteurs 🎶.
🎶 Bella Ciao 🎶 il n’y en a pas un sur cent et pourtant ils existent 🎶 .
à tous bon vent et belle mer …🎶 dans cette caravane 🎶 le vent l’emportera 🎶 cette amitié qui a la douceur des plus beaux paysages et la fidélité des oiseaux de passages 🎶 que nous partageons … 🎶 dans le temps 🎶 il y aura toujours un coin qui me rappelle 🎶 cette maison bleue 🎶 où Faut passer par un chemin à péter un essieu, Où l’on peut voir les nuages courir dans les flaques d’eau 🎶 .
si j’étais québécois 🎶 je reviendrai à Montréal 🎶 et à tout hasard j'vous enverrai des becs
Chaque fois que je repasse à Québec
En espérant qu'un p'tit coup de vent
te les apportent pour rappeler le temps🎶
🎶 mais il faut que je m’en aille 🎶 c’était bien le petit bal 🎶 sera sans doute la pensée que j’aurai au bout des cinquante prochaines … et 🎶 qu’une heure, rien qu’une heure durant … 🎶
Je vais me refaire un café et chaque grain sera une pensée pour vous .
Sur une dernière musique sans paroles
( Amélie Poulain )
Ps :
à toi 🐈 que je garde comme un de mes plus beaux souvenirs .
à toi 🐇 malgré que je t’en veux de ne pas pouvoir t’en vouloir .
à toi ❄️ de Sibérie ( je te dirais plus tard )
à toi 🐁 pour ne pas m’avoir laissé à ma douleur … et patiemment presque inconsciemment de refaire fleurir ce jardin saccagé …
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Comment un Médium Marabout Peut Aider à Résoudre les Problèmes de Couple.
Les problèmes de couple sont une réalité courante qui touche des personnes de tous horizons. Qu’il s’agisse de disputes incessantes, de manque de communication, de trahison ou de perte d’affection, ces difficultés peuvent engendrer beaucoup de souffrance. C’est dans ces moments de crise que l’aide d’un médium marabout peut se révéler précieuse. Les médiums marabouts sont des experts spirituels…
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livresderomance · 2 days
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📕L'ex-femme muette du milliardaire📕
Kallie, une muette qui a été ignorée par son mari pendant cinq ans depuis leur mariage, a également subi la perte de sa grossesse à cause de sa cruelle belle-mère.
Après le divorce, elle a appris que son ex-mari s'était rapidement fiancé à la femme qu'il aimait vraiment. En tenant son ventre légèrement arrondi, elle s'est rendu compte qu'il ne s'était jamais vraiment soucié d'elle.
Déterminée, elle l'a laissé derrière elle, le traitant comme un étranger. Pourtant, après son départ, il a parcouru le monde à sa recherche. Le jour où ils se sont croisés à nouveau, Kallie avait déjà trouvé son amour.
Pour la première fois, il l'a suppliée : « S'il te plaît, ne me quitte pas… » Mais la réponse de Kallie était ferme et méprisante, « Va-t'en ! », anéantissant tous ses espoirs.
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𝙘𝙡𝙞𝙦𝙪𝙚𝙯 𝙥𝙤𝙪𝙧 𝙚𝙣 𝙨𝙖𝙫𝙤𝙞𝙧 𝙥𝙡𝙪𝙨👉https://reurl.cc/g6r18b
Chapitre 1 Ivresse sous la pluie
Pendant une nuit d'orage, des vents incessants projetaient la pluie contre les portes-fenêtres.
Dans la grande villa, la lumière était allumée dans une seule chambre à coucher.
Kallie Cooper était appuyée contre la tête de lit, ses yeux parcourant un livre tandis que la somnolence s'installait.
La porte de la chambre s'est brusquement ouverte.
Surprise, Kallie a levé les yeux pour découvrir son mari, Jake Reeves, dans l'embrasure de la porte.
Jake était là, vêtu d'un costume impeccable, ses traits séduisants marqués par un air renfrogné.
Avant que Kallie ne puisse prononcer un mot, Jake a pressé ses lèvres contre les siennes, l'odeur de l'alcool se mêlant à la fraîcheur de la pluie. Il a glissé sa main froide sous sa jupe et l'a pressée fermement contre sa jambe qui résistait.
D'un ton épais et persuasif, Jake a ordonné : « Ne bouge pas. »
Kallie a cessé de se débattre, la douleur s'intensifiant. Elle ne pouvait s'empêcher de produire des bruits faibles et déformés.
En entendant ses sons, Jake a froncé les sourcils et a mis la main sur la bouche de la jeune femme.
Réduite au silence, Kallie s'est accrochée au bras musclé de Jake, sa poigne désespérée comme pour s'ancrer dans une mer tumultueuse. Elle était submergée lorsque Jake l'a relâchée et s'est dirigé vers la douche.
Quelques instants après que Jake a disparu derrière la porte de la salle de bains, son téléphone sur la table de nuit s'est allumé.
Par réflexe, Kallie y a jeté un coup d'œil et a vu un nouveau message s'afficher à l'écran. « Jake, je suis désolée, d'accord ? Peux-tu arrêter de retrouver ta femme muette à chaque fois qu'on se dispute ? Ça me fait vraiment mal. »
La lumière a disparu des yeux de Kallie. Elle a compris qu'elle ne pourrait jamais prononcer les réprimandes enjouées ou les tendres griefs échangés doucement dans le calme de la nuit.
À la suite d'une maladie infantile, Kallie avait été privée de sa voix, ce qui l'avait rendue muette. Elle ne pouvait produire que des sons fragmentés, que même son propre mari trouvait insupportable d'entendre.
À travers le verre dépoli de la fenêtre de la salle de bains, Kallie a pu apercevoir la grande silhouette de Jake. Elle a rapidement détourné le regard.
Jake séchait négligemment ses cheveux humides et la regardait d'un air dédaigneux. « Tu as regardé mon téléphone ? », a-t-il demandé.
Kallie s'est crispée et a secoué la tête rapidement pour nier instinctivement. Elle voulait préciser qu'il s'agissait d'un coup d'œil accidentel.
Mais Jake a perdu patience et a dit froidement : « Ne touche plus jamais à mon téléphone. »
Kallie s'est forcée à sourire, se mordant la lèvre en acquiesçant. Elle ne pouvait pas revendiquer l'amour de Jake. Leur mariage était arrangé par le grand-père de celui-ci. Jake avait déclaré sans ambages qu'il l'avait épousée uniquement parce qu'elle était la fille adoptive de la famille Reeves, et qu'il ne voulait pas défier les souhaits de son grand-père.
Pendant cinq ans, Kallie n'avait jamais dépassé les bornes, parfaitement au courant des affaires de Jake, mais elle est restée silencieuse, craignant qu'il ne la trouve gênante.
Après avoir pris une profonde inspiration, Kallie a fait le geste d'aller chercher un verre de lait pour lui. N'ayant pas le courage de croiser le regard indifférent de Jake, elle est sortie précipitamment de la pièce.
Derrière elle, Jake a pris son téléphone et a effacé dédaigneusement le message sans même en vérifier le contenu.
Kallie s'est levée tôt.
Jake, connu pour ses habitudes alimentaires difficiles, avait un estomac fragile.
Depuis des années, Kallie lui préparait méticuleusement le petit-déjeuner tous les matins.
Lorsque Jake a descendu les escaliers, la première chose qui a attiré son attention a été Kallie, qui s'affairait dans la cuisine.
Les ficelles de son tablier accentuaient la taille mince de Kallie, tandis que de légers suçons subsistaient sur son cou depuis la nuit précédente. Elle était l'incarnation de la délicatesse, toujours sereine et évitant de faire des histoires, vraiment une épouse exemplaire.
Un subtil adoucissement a touché les traits habituellement impassibles de Jake. Il a brisé le silence. « Prenons le petit déjeuner ensemble. »
Ravie, Kallie a acquiescé vigoureusement et a signé sa gratitude. Elle a enlevé son tablier et s'est assise avec précaution à côté de lui, plus près qu'ils ne l'avaient jamais été.
Jake lui a passé un sandwich, que Kallie a accepté avec un sourire prudent et reconnaissant.
D'un air nonchalant, Jake a mentionné : « Demain, c'est la fête du centième jour du bébé de mon frère. Tu devrais venir avec moi. »
Kallie a failli laisser le sandwich lui glisser entre les doigts, stupéfaite. Il l'invitait rarement à des rassemblements publics. Pourtant, il était là, à lui demander de se joindre à lui pour une telle occasion. Ses yeux ont tremblé d'hésitation et de conflit.
Une trace de réticence a traversé l'expression de Kallie, sans que Jake s'en aperçoive.
Nonchalamment, il a ajouté : « Je demanderai à mon assistant de déposer des vêtements demain et je viendrai te chercher à midi. »
Kallie n'avait d'autre choix que d'accepter.
La famille Reeves jouissait d'une immense influence à la ville d'Arcpool, et Dean Reeves, le fils aîné, célébrait le centième jour de son fils aîné par une fête somptueuse.
Dean avait réservé un hôtel de prestige pour l'occasion, qui bourdonnait d'excitation.
Kallie, habillée d'une robe beige complétée par un maquillage subtil, était splendide. Ses traits fins et ses yeux brillants faisaient d'elle le centre de l'attention.
Cependant, les regards qui se sont posés sur elle étaient critiques, et non admiratifs.
« Quelle chance elle a ! Elle est née sans pouvoir parler, et pourtant elle s'est si bien mariée. Pourquoi n'ai-je pas une telle chance ? Est-ce parce que je sais parler ? »
« Et à quoi cela sert-il de parler ? Peux-tu susciter la sympathie comme elle le fait ? »
« Que veux-tu dire ? »
« Rappelle-toi, elle semblait si malheureuse que Roderick Reeves l'a prise comme fille adoptive et l'a mariée à Jake. Quelle pitié ! »
« Les gens appellent ça de la chance, mais tout est calculé. Tu devrais prendre exemple sur elle ! »
Kallie a intérieurement protesté, voulant argumenter que Roderick avait simplement sympathisé avec elle. Pourtant, elle savait que sa réfutation silencieuse ne pouvait pas être entendue.
« Kallie, tu es là ! Nous t'attendions. »
𝙘𝙡𝙞𝙦𝙪𝙚𝙯 𝙥𝙤𝙪𝙧 𝙚𝙣 𝙨𝙖𝙫𝙤𝙞𝙧 𝙥𝙡𝙪𝙨👉https://reurl.cc/g6r18b
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alite-pinguin · 9 months
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Comment reconquérir son ex par texto ?
Dans le vaste univers numérique contemporain, les relations amoureuses et les ruptures se vivent aussi à travers les écrans. Vous êtes en pleine rupture amoureuse et vous êtes prêt à tenter le tout pour le tout pour retrouver l’amour perdu ? Ne vous inquiétez pas, il existe des moyens de reconquérir votre ancien amour. Parmi eux, l’envoi de SMS. Oui, vous avez bien lu. L’utilisation stratégique…
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ry-reviews · 9 months
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S n o w o n t h e b e a c h (Sasha's version) - WIP (20.12.2023)
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M i d n i g h t s c o l l e c t i o n
Résumé : Sasha et Louane formait une paire. Inséparable depuis l'enfance, la complicité entre elle n'avait pas de limite, et personne pourrait en mettre, hormis elle-même. Adolescente blagueuse, Sasha parvenait toujours à faire sourire Louane, ce qui était sa plus grande fierté. Mais qu'en sera-t-il lorsque, durant des vacances au ski, Sasha découvrira la véritable nature de ses sentiments pour Louane ? Récit de découverte, Snow on The Beach narre l'histoire d'un jeune amour, avec ses défauts, mais surtout, ses plus grandes qualités...
Cette nouvelle fait partie d'une collection de nouvelles, la Midnights Collection, qui regroupent des nouvelles de différents styles, inspirées par le dixième album studios de Taylor Swift, Midnights.
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Lors de cette journée, j’ai découvert une femme au cœur d’or. J’ai ris aux éclats quand elle a narré sa rencontre avec son ex-mari, un artiste raté aux compliments maladroits. C’était ces mêmes compliments qui l’ont intrigué alors qu’elle était encore étudiante. Ses yeux d’un brun d’une clareté de verre se sont plongés dans son café noir alors qu’elle parlait de ces années d’amour, celles qui la rendaient invincible.
Hello hello, petite compte rendu de cette semaine d'écriture et surtout de l'avancée de cette nouvelle. Pour le moment, j'en suis à environs 5'000 mots et je dirais à 1/4 de la nouvelle pour l'instant. C'est assez difficle de m'en rendre compte surtout que j'ai encore le nez en plein dans le guidon, mais avec un peu de recul je pense qu'on arrive dans ses eaux-là. En terme d'enchainement de journée, j'ai écrit quasi toute la semaine, juste le dimanche et le lundi qui ont été des journées compliquées puisque j'étais à une fête de famille qui m'a pris pas mal d'énergie. Sur ce, je vous retrouve normalement la semaine prochaine pour la suite de l'avancement de la nouvelle,
La bise ! :D
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toffavoyance · 2 years
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WhatsApp et Appel : +229 91728602
Bientôt les fêtes de fin d’année. #Consultation #voyance, #amour, #travail, #argent, #retouraffectif . Le cabinet du professeur Toffa reste à votre disposition. Trouver satisfaction aupres du professeur Toffa, #médium #mediumafricain résidant au BÉNIN, pays de la terre #Vodoun. Venez découvrir et faire l’expérience de la vraie puissance d’Afrique. Discrétion assurée je travail aussi à distance…
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rituel d'amour puissant avec photo de Magie noire retour affectif
Retour émotionnel rapide et définitif : ramenez votre ex rapidement et ayez son amour pour toujours grâce à la haute magie de l'amour blanc, la haute magie naturelle. La personne que vous aimez de tout votre cœur vous a-t-elle laissé un vide dans votre vie et vous souhaitez la ramener et ne plus la laisser partir ? Ne restez pas dans la douleur et la souffrance à ne rien faire ! Il faut savoir que beaucoup de personnes comme vous ont réussi à retrouver l'amour, elles ont aussi retrouvé la joie de partager des moments de bonheur dans leur relation avec leur partenaire. Pourquoi risquer de rater une grande histoire d'amour ? Grâce à ses puissantes œuvres spirituelles de magie blanche et ses rituels de haute magie vaudou, le grand médium voyant Maître PAPA ADEOSSI a déjà démontré à de nombreuses personnes à travers le monde l'efficacité de son talent, de son travail avec des résultats rapides et efficaces pour toujours. Savourez le retour de votre amour perdu même si le temps de votre séparation est assez long. Comme beaucoup de personnes qui ont frappé à la porte du Temple, vous pouvez ramener et garder à jamais l'être que vous aimez beaucoup et qu'une autre personne ou des circonstances de la vie vous ont pris. Rappelez-vous une fois pour toutes que toutes les solutions sont dans la nature qui a déjà tout donné. Grâce aux puissants rituels de haute magie vaudou blanche du Grand et puissant médium observant le marabout PAPA ADEOSSI, vous trouverez sûrement la solution qu'il vous faut pour faire revenir votre ex et le garder pour toujours ou pour retirer un être ,rituel de charme vaudou, sortilège d'amour sur sperme par magie blanche. Contactez moi: Mon travail est très efficace. WHATSSAP +229 65 11 00 64
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Retour Affectif et Rallumer la Flamme de la Passion avec le Grand Médium Boco Fagla
Ne laissez pas les défis de la vie amoureuse vous abattre. Avec l’aide du grand médium Boco Fagla, vous pouvez raviver la flamme de la passion, restaurer l’amour perdu et ramener votre ex. Ses rituels de retour affectif sont conçus pour être efficaces, bienveillants et respectueux du libre arbitre. Contactez Boco Fagla dès aujourd’hui et découvrez la puissance de la magie blanche pour transformer…
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