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#Une femme enceinte de sept mois
lolochaponnay · 6 months
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Une femme enceinte de sept mois, se rend à la maternité où elle doit accoucher, pour les dernières formalités. On lui demande : - Le papa de votre enfant sera-t-il présent lors de l'accouchement ? - Cela m'étonnerait. Mon mari ne peux pas le sentir !
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leonlafricain · 7 days
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quentinyhk · 24 days
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La Bible
[Quelle meilleure méthode, pour se forcer à la lire en entier, que de la réécrire patiemment ? Cette tâche s'interrompra d'elle-même quand elle devra cesser, si et seulement s'il le faut vraiment. Entreprise amusante et instructive. Quentin Cavellier.] - Les enfants de Jacob [suite]
Peut-être par souci d'équité entre les deux sœurs rivales qui n'en finissaient plus de faire - ou de faire faire - des enfants, Dieu, qui avait fait de Rachel une femme stérile la rendit brusquement féconde, et elle put tomber enceinte. - L’Éternel a enlevé mon opprobre, constata-t-elle, émerveillée. Elle donna au nouveau né le nom de Joseph qui se traduit par "Dieu accroîtra ma descendance". Rachel ne comptait pas s'arrêter en si bon chemin. Elle demanda à l’Éternel la faveur d'accoucher d'un autre fils. Après la naissance de Joseph, Jacob demanda à son beau-père Laban la permission de retourner au pays d'où il était venu : - Laisse-moi partir avec mes épouses et mes enfants, en échange desquels je t'ai servi d'abord sept années, puis sept années encore. - J'aimerais trouver grâce à tes yeux, lui répondit Laban. Car je vois bien que ta présence auprès de moi m'attire la bénédiction de Dieu. Que puis-je t'offrir en remerciement ? Dis-moi seulement ce que tu souhaites et je te le donnerai. - Tu sais avec quel zèle je t'ai servi et ce que ton troupeau est devenu par la force de mon travail. Le peu que tu possédais avant mon arrivée s'est considérablement accru. Car l’Éternel t'a béni dans mon sillage. Il est temps que je quitte tes terres et que j'aille m'occuper des miennes, à présent. - Certes, mais tu n'as pas répondu à ma question : que puis-je t'offrir ? - Presque rien. Tout ce que je te demande, si tu y consens, c'est de pouvoir m'occuper encore de ton troupeau, pendant quelques années, avant de m'en aller. Continuer à garder tes bêtes, et à les faire paître. Ensuite, attendu que je t'aurai servi durant plus de quatorze ans, la part de ton bétail qui me reviendra de droit, selon les lois de ce pays qui a vu naître mes épouses, sera beaucoup plus importante que celle que je te réclamerai. Tu le sais : un troupeau de brebis et d'agneaux ne comporte que très peu d'animaux tachetés ou rayés. Or je ne me considérerai propriétaire que des quelques bêtes présentant de tels défauts. Cela te convient-il ? Laban, étonné mais réjoui de voir que non seulement Jacob désirait continuer de travailler à son service pour quelques années, mais que de surcroît, il ne lui lui réclamerait qu'un salaire insignifiant, s'empressa d'accepter cette proposition. En respectant cet accord, Laban savait qu'il ne perdrait pas grand chose. Il décida cependant de perdre encore moins. Malhonnête, il écarta subrepticement de son bétail les boucs et les chèvres qui étaient tachetés ou rayés. Puis il remit le reste du bétail à Jacob qui ne parut pas remarquer que le troupeau qui lui était confié n'avait que bien peu de chances de comporter ne fût-ce qu'un seul animal moucheté ou zébré, même après plusieurs années. Jacob emmena le troupeau à trois jours de marche de la maison de Laban. Puis il prit des branches d'amandiers, de peupliers et de platanes. En les pelant, il dessina dessus de longues bandes, faisant apparaître le bois blanc qui se trouvait sous l'écorce verte, de sorte qu'il obtint rapidement des sortes de baguettes à rayures bicolores, blanches et vertes. Il plaça ces branches pelées par ses soins sur les auges et les abreuvoirs de ses brebis, contraignant ces dernières à voir les rayures bicolores taillées dans le bois, dès qu'elles allaient s'abreuver ou manger. Ce stimuli visuel amenait mécaniquement les bêtes à s'accoupler. Elle se reproduisirent intensément, en donnant naissance à quelques petits rayés et tachetés qui, en grandissant, furent encouragés à leur tour à procréer frénétiquement au moyen des baguettes à rayures. Jacob accrut ainsi considérablement la part du troupeau qui lui revenait de droit, suite au marché conclu avec Laban, son oncle escroc. Par ailleurs, Jacob se montra très malhonnête lui aussi puisqu'il retrancha du bétail les bêtes les plus vigoureuses et les mit de côté, à son profit, laissant à Laban des animaux sans taches ni rayures mais chétifs et malingres.
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christophe76460 · 10 months
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(Partie 42) Trompettes: Le GRAND SIGNE de la FEMME d’apocalypse 12 se RÉPÈTE dans le ciel!
Une prophétie très intrigante d’apocalypse 12 aura lieu les 18 septembre 2023, elle sera similaire à celle réalisée 6 années plus tôt, soit le 23 septembre 2017. Cette prophétie concerne le Grand Signe de la femme.
Ce grand signe décrit une femme qui est sur le point d’accoucher alors qu’un Grand Dragon veut dévorer son enfant. Nous savons qu’il y a des couches et des sous-couches dans l’interprétation des prophéties. La femme d’apocalypse 12 représente Israël, qui donnera naissance à un enfant qui sera la proie du diable qui veut le détruire. On voit cette scène dans l’histoire de Moïse, de Jésus et finalement dans l’enfant de cette prophétie, représenté par l’Église de Christ.
Lisons premièrement ce texte d’apocalypse 12:
Un GRAND SIGNE parut dans le ciel: une FEMME ENVELOPPÉE DU SOLEIL, LA LUNE SOUS SES PIEDS, ET UNE COURONNE DE DOUZE ÉTOILES SUR SA TÊTE. ELLE ÉTAIT ENCEINTE, et elle criait, étant en travail et dans les douleurs de l'enfantement. Un autre signe parut encore dans le ciel; et voici, c'était un grand dragon rouge, ayant sept têtes et dix cornes, et sur ses têtes sept diad��mes. Sa queue entraînait le tiers des étoiles du ciel, et les jetait sur la terre. Le dragon se tint devant la femme qui allait enfanter, afin de dévorer son enfant, lorsqu'elle aurait enfanté. ELLE ENFANTA UN ENFANT MÂLE, qui doit paître toutes les nations avec une verge de fer. Et SON ENFANT FUT ENLEVÉ VERS DIEU et vers son trône. Et LA FEMME S'ENFUIT DANS LE DÉSERT, où elle avait un lieu préparé par Dieu, afin qu'elle y fût nourrie pendant mille deux cent soixante jours. Apocalypse 12:1-6
Selon les érudits bibliques, la femme est représentée par la constellation Virgo «la Vierge» qui est une des constellations du zodiaque, traversée par le Soleil pendant 44 jours, qui varie entre le 23 août et le 30 octobre. Le signe d’apocalypse 12 est lorsque le Soleil enveloppe la femme tandis que la lune se trouve au pied de cette constellation (Vierge) et qu’une couronne de 12 étoiles est au-dessus de sa tête. Puis la Vierge, selon la prophétie, enfantera un fils qui sera ENLEVÉ au Ciel.
En gros, la Vierge représente Israël (à travers Marie) qui a enfanté Jésus. Les 12 couronnes représentent les 12 tribus d’Israël pour Israël et les 12 apôtres pour l’Église. Tous couronneront Jésus-Christ comme Roi.
Dans l’histoire de Moïse d’Exode 1, le dragon est représenté par Pharaon qui a fait tuer tous les garçons nouveaux nés, alors que Moïse, l’enfant, fut sauvé par la fille de Pharaon. Un autre dragon représenté par le roi Hérode fit tuer tous les mâles en dessous de 2 ans, alors que l’enfant Jésus fut épargné par l’intervention d’un ange qui avertit sa mère Marie.
De même l’Église (qui fut enfantée par Israël et Jésus) sera sauvée (enlèvement) du dragon (antéchrist), alors qu’Israël (la femme Vierge) va se sauver dans le désert, car l’Antéchrist va la pourchasser (Apocalypse 12:13).
Ce qui est étonnant avec ce signe apparu dans le Ciel en 2017, c’est que c’était la première fois que la constellation de la Vierge avait 12 planètes qui la couronnaient alors que Jupiter, qui est la planète Roi, (Jésus) pénétra l’abdomen de la Vierge et resta 9 mois (par un mouvement rétrograde) dans la Vierge avant d’en sortir.
Jésus fut le premier à être né de nouveau (par sa résurrection) dans un corps glorieux et il devient évident que le Grand Signe de la Femme vu dans la constellation de la vierge en 2017 était un signe que la tête de l’Église (Jésus), représenté par Jupiter, était dans le Ciel, et que bientôt, 6 années plus tard à la deuxième manifestation de cette prophétie, le corps de l’enfant sera enlevé vers le Ciel tout juste avant que le dragon ne le dévore.
Nous savons que l’enfant qui est enlevé, échappe à l’étau de l’antéchrist, car après que l’enlèvement de l’enfant (chrétiens nés de nouveau) se soit produit, l’antéchrist (le dragon) fera la guerre à tous ceux qui seront sauvés APRÈS l’enlèvement. Ce seront ceux qui, à ce moment, lui tiendront tête, ceux qui ont le témoignage de Christ et qui condamneront l’antéchrist. Des millions d’entre eux mourront décapités.
«Le dragon s'irrita contre la femme, et s'en alla faire la guerre aux restes de sa postérité, qui gardent les commandements de Dieu, et qui ont le TÉMOIGNAGE DE JÉSUS-CHRIST.» Apocalypse 12:17
Les 18 et 19 septembre 2023, un astéroïde du nom «CHILD» ou enfant en français sera dans l’abdomen de la constellation de la Vierge alors qu’un autre astéroïde appelé «Nations Unis», avec le numéro 6000, sera aussi dans la proximité de l’abdomen de Virgo, au côté de l’astéroïde «Child». Tout comme la prophétie de la femme de septembre 2017, fut complétée durant la fête des Trompettes, cette nouvelle prophétie parallèle, de cet astéroïde «Child», se retrouve aussi dans la constellation, durant la fête des Trompettes.
Le Seigneur a dit qu’il y aura des signes (avant son retour) dans le Soleil, la Lune et les Étoiles et ces signes concernent ce qui se passe dans les constellations et principalement dans la constellation de la Vierge, d’apocalypse 12.
Nous ne pouvons pas confirmer assurément que l’enlèvement aura lieu durant cette période de septembre, mais le Seigneur nous a dit de surveiller les signes et que si nous sommes diligents, ce jour ne nous surprendra pas comme un voleur dans la nuit.
Rappelle-toi donc comment tu as reçu et entendu, et garde et repens-toi. Si tu ne veilles pas, je viendrai comme un voleur, et tu ne SAURAS PAS À QUELLE HEURE je viendrai sur toi. Apocalypse 3:3
En conclusion, l’enfant est donc représenté PAR Jésus qui est la tête de l’Église et aussi PAR l’Église qui est son corps sur la Terre. Les deux parties sont réunies dans cette prophétie. En 2017, Christ symboliquement comme prémices de ce corps glorieux et 6 ans plus tard par le CORPS de Christ enlevé vers le Ciel. Ces 6 années entre ces deux événements représentent les 6000 ans d’intervention de Dieu dans la création de l’homme.
En examinant la photo de ma publication, vous verrez qu’il y a une répétition des signes dans le ciel depuis 2014. La tétrade de lune de sang de 2014-2015 a donné un essor incroyable aux sentinelles qui y ont vu la main de Dieu qui nous envoie des signes clairs du retour de Jésus-Christ. Une duplicité existe dans ces signes. Cette tétrade de lune de sang en 2014-2015 s’est répétée 6 années plus tard dans une tétrade effectuée, en 2020, et cela, en une seule année, ce qui est extrêmement rare.
Puis le signe de l’étoile de Bethléem, qui a marqué la venue des mages pour adorer l’enfant Jésus, s’est reproduit en 2015, puis 6 années plus tard, elle a eu lieu de nouveau, en 2021. Mais le plus beau cadeau des signes de Dieu, fut la prophétie du Grand Signe de la Femme de 2017 qui revient aussi 6 années plus tard, en 2023.
Quelle exactitude, alors que le 6 représente le chiffre de l’homme, Dieu créa l’homme le 6e jour, l’homme travaille 6 jours et le 7e est le jour du repos. Puis, nous savons que nous sommes à la veille du 6e millénium (6000 ans) avant que le Seigneur ne revienne et que commence le 7e millénium (1000 ans de paix).
L’événement du Signe de la Femme de 2017 fut un catalyseur afin de propulser l’étude des prophéties concernant le retour de Christ sur la Terre. De nombreuses personnes furent réveillées à la suite de la prophétie du 23 septembre 2017 et nous verrons POSSIBLEMENT le dénouement final dans l’enlèvement de l’enfant, lors de la prochaine fête des Trompettes 2023.
On peut voir plusieurs parallèles de ce signe dans la Bible.
1. Au temps de Jésus, Hérode le roi a fait tuer tous les bébés en espérant tuer le Seigneur. La prophétie similaire au temps de Jésus est d'ordre individuel, autrement dit des personnes:
La FEMME représente Marie.
L'ENFANT représente Jésus qui fut enfanté par une vierge par l'action du St-Esprit, et non par la semence pécheresse d'un homme.
Jésus fut ÉLEVÉ au Ciel (et non enlevé comme dans Ap 12).
Le DRAGON représente Hérode qui pourchasse Jésus afin de le tuer.
3. Mais en réalité, la prophétie d'Apocalypse 12 est une prophétie future, donc cela ne concerne pas la naissance de Jésus. Cette prophétie est d'ordre corporatif (un corps), autrement dit un groupe de personnes qui sera enlevé en rejoignant la Tête de l’Église.
La prophétie est:
La FEMME représente Israël (un groupe, pas Marie).
L'ENFANT est l'Église (corps du Christ, pas Jésus qui est la tête de l'Église dans le Ciel) qui est née d'Israël. La planète Jupiter (Jésus, la Tête de l’Église) a vacillé 9 mois (par rétrograde) dans l’abdomen de la constellation de la Vierge.
Le DRAGON est le Nouvel Ordre Mondial, le système mondialiste des Nations Unis qui est contrôlé par l'élite (Antéchrist), qui est contrôlé par Satan.
La FEMME (constellation Vierge) enfante un enfant qui est l'Église par l'action du Roi qui est représenté par la planète Jupiter qui pénètre l'abdomen de la Vierge. L'ENFANT mâle est ENLEVÉ au Ciel. Cela représenterait l'enlèvement du corps du Christ (l’Église). Ensuite, le dragon (antéchrist) pourchasse la femme qui est Israël durant 3 ans et demi (Apocalypse 12:14). RD
Voici les dates des 4 lunes de sang de 2020 :
1) 10 janvier 2020
2) 5 juin 2020
3) 4-5 juillet 2020
4) 30 novembre 2020
Série sur le Grand Signe de la Femme de 2017:
(Partie 8 ) Trompettes: Le GRAND SIGNE dans le CIEL d'Apocalypse 12!
https://www.facebook.com/261307290934216/posts/1264420223956246/?d=n
(Partie 9) Trompettes: Les quatre LUNES de SANG tombent sur des FÊTES de l'Éternel!
https://www.facebook.com/261307290934216/posts/1273396843058584/?d=n
(Partie 10) Trompettes: 2017, une ANNÉE SPÉCIALE d'un alignement de PLANÈTES dans la constellation de la VIERGE!
https://www.facebook.com/261307290934216/posts/1284308961967372/?d=n
(Partie 11) Trompettes: Le GRAND SIGNE d’Apocalypse 12, l’enfant mâle est l’Église de Christ qui sera ENLEVÉE!
https://www.facebook.com/261307290934216/posts/1284308961967372/?d=n
(Partie 12) Trompettes: Le GRAND SIGNE D'APOCALYPSE 12 expliqué avec le SENS DES NOMS DES PLANÈTES!
https://www.facebook.com/261307290934216/posts/1350444285353839/?d=n
(Partie 13) Trompettes: La DERNIÈRE TROMPETTE!
https://www.facebook.com/261307290934216/posts/1368770746854526/?d=n
(Partie 14) Trompettes: Le GRAND SIGNE d’Apocalypse 12 dans le CIEL le 23 septembre 2017, selon des CATHOLIQUES très conservateurs!
https://www.facebook.com/261307290934216/posts/1373776769687257/?d=n
(Partie 15) Trompettes: Le GRAND SIGNE d’Apocalypse 12 et le signe de l’étoile de Bethléem, seulement une POIGNÉE DE GENS ont VU ce SIGNE!
https://www.facebook.com/261307290934216/posts/1378702952527972/?d=n
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hope-and-roll · 11 months
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Romy Owen
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"Be yourself, everyone else is already taken." _ Oscar Wilde  
- Romy Charlotte Owen - Née le 6 août 1992 - Morte le 10 septembre 2035  - Reborn - Anglaise - Sang-Mêlé - Bisexuelle  - Poudlard, Gryffondor  - Infirmière à Poudlard, et professeure de l'option médicomagie  - Mathilda Mai. ~ Fille de Peter Owen et Charlotte Delant ~ Mère de Judy Owen 
* Meilleure amie de Corine Gamble et Charley Chatterson depuis Poudlard  * Petite-amie, puis épouse de Nestor Gordon 
Romy est née le 6 août 1992 dans une petite famille de Sang-Pur, ni riche, ni noble. Elle l'avait été au dix-huitième siècle, mais plus personne ne s'en souvenait, même pas les Owen eux-mêmes. Son père, Peter, était un sorcier travaillant au Ministère de la Magie, un homme toxique, très narcissique et manipulateur. Charlotte était une Moldue qui travaillait dans un restaurant, une femme adorable mais malheureusement trop naïve et sensible au charme de Peter. Ils vivaient dans le même quartier, leurs maisons étaient en face, ils se connaissaient donc depuis toujours, et elle l'aimait depuis l'école primaire. Ils avaient commencé à sortir ensemble à l'âge de dix-sept ans, une relation qui n'était censée durer que quelques mois pour Peter. Sauf que Charlotte tomba enceinte, et refusa d'avorter. Elle voulait un enfant de Peter, elle croyait que leur amour était vrai et éternel. Elle ne le prévint que lorsque la date d'avortement était légalement dépassée. Il se mit très en colère, la menaça, voulut l'obliger à aller avorter dans un autre pays, ou en secret. Il était prêt à utiliser la magie sur elle et l'oublietter ensuite, mais préféra la quitter. Il ne dit rien à ses parents, ni à personne, et vécut comme si rien de tout ça n'avait existé : Charlotte, leur relation, leur enfant. Il était un sorcier qui se projetait dans un avenir radieux, un Serpentard qui aspirait à une carrière brillante, et ne voulait certainement pas être retenu par une femme Moldue et un enfant. Les parents et ses amis de la jeune fille l'abandonnèrent à leur tour, la traitant de traînée stupide et égoïste, la mettant à la rue. Elle alla vivre dans un centre pour jeunes mamans. Elle fut très malheureuse, et seul son bébé parvint à lui rendre le sourire une fois né. C'était une fille, à qui elle donna le nom de famille de son père malgré tout : Romy Charlotte Owen.
  Malgré le comportement détestable de Peter, Charlotte espérait qu'il revienne. Elle ne le harcelait pas, le laissant revenir. Parfois, elle allait promener sa fille dans son landeau juste devant la maison des Owen, dans son ancien quartier, dans l'espoir que celui qu'elle aimait les voie et comprenne son erreur. Elle réussit à trouver un job de cuisinière dans un petit restaurant qui venait juste d'ouvrir, non loin du centre pour jeunes mamans. Charlotte avait un seul talent, c'était la cuisine et la pâtisserie. Ils l'embauchèrent donc, et la laissèrent garder son enfant avec elle à condition que Romy ne dérange pas. Heureusement, c'était un bébé adorable, très calme.   Quelques jours après le premier anniversaire de sa fille, Charlotte apprit, pendant l'une de ses promenades dans son ancien quartier, que ses parents avaient déménagé. Tout le monde ignorait où. Elle se sentit profondément abandonnée, trahie, elle pleura pendant des jours.   Deux semaines après cette nouvelle, Peter réapparut dans sa vie. Ses deux parents étaient morts dans un accident de Portoloin – ils travaillaient au Département de la Coopération Magique Internationale et voyageaient beaucoup, c'est pourquoi il fut souvent seul pendant son enfance et son adolescence. Alors, il avait pris conscience qu'il n'avait plus de famille, et désirait retrouver Charlotte et Romy pour combler ce vide. Charlotte ne vit pas la dimension perverse et égoïste de ce retour, et fut ravie. Elle quitta ses conditions de vie plutôt précaires en déménageant dans la maison de Peter, qu'il venait d'hériter de ses parents. Il lança un sortilège d'Illusion sur tous les objets magiques, ne voulant pas que Charlotte apprenne sa nature. Il ne l'aimait pas vraiment, il voulait juste créer une illusion de famille, et apparaître comme un type bien. Dans son dos, il multipliait les aventures, sans vraiment s'occuper de sa fille. Il la considérait plus comme un trophée que comme une personne. 
Romy ne connaissait rien du monde de la magie, Peter ne lui en avait jamais parlé car il ne faisait pas confiance aux enfants pour garder des secrets. Ce fut un choc pour elle lorsqu'elle l'apprit, à l'âge de onze ans. Elle se fit répartir à Gryffondor. Sociable, elle fit rapidement amie-amie avec sa camarade de dortoir Corine Gamble, et avec un Poufsouffle nommé Charley Chatterson. Ils forment depuis un trio inséparable. 
Son père lui interdit de parler du monde magique à sa mère, et la menaça, lui faisant même croire qu'il était illégal de révéler l'existence des sorciers aux Moldus quelles qu'en soient les conséquences - Romy n'apprit que ce n'était pas le cas très tard, à l'âge de dix-sept ans. Elle garda donc le secret, par peur.  Peter était rarement présent, à cause de son métier, mais quand il était là, il la faisait se sentir comme la personne la plus importante du monde. C'est pourquoi elle ne pouvait s'empêcher d'aimer, excusait toujours ses absences, sa froideur, et ses critiques - Peter n'hésitait en effet pas à pointer du doigt ses défauts physiques, comme les rondeurs de l'enfant. Son adolescence fut une période très triste de sa vie. La rouquine développa de nombreux complexes. Elle fit tout pour plaire à son père, ruinant sa santé en réduisant drastiquement ses portions de nourriture. Elle apprit ensuite comment mincir sainement, et fit beaucoup de sport jusqu'à avoir une silhouette mince. Mais son père trouva simplement quelque chose d'autre à déplorer chez elle, comme son acné. 
Aux yeux de Peter, Romy était comme une tache dans la vie parfaite qu'il voulait, une erreur de jeunesse qu'il n'assumait pas. Romy ne comprenait pas que rien de tout ça n'était de sa faute, elle culpabilisait, voulait rendre son père fier avec les moyens qu'elle avait : elle était une jeune fille intelligente, gentille, populaire, avec beaucoup d'amis et d'excellentes notes, mais rien de tout ça suffisait.   Charlotte, de son côté, sentait son mari devenir de plus en plus froid, méchant et distant. Elle ne savait toujours rien du monde magique, et ne comprenait donc pas. Elle avait développé une peur panique de l'abandon, et pour que Peter reste avec elle, elle s'acharna pour redevenir désirable à ses yeux, faisant beaucoup de sport pour rester mince, mettant ses formes en valeur, s'habillant comme il l'aimait. Cela fonctionna, et ils retrouvèrent une sexualité acceptable. Charlotte promettait à Peter qu'elle prenait la pilule, ce qui n'était pas le cas. Elle espérait qu'un deuxième enfant l'enchaîne à elle pour toujours. C'était malsain, c'était toxique. Elle se voilait la face, soupçonnant ses infidélités mais ne voulant pas vérifier.   Son plan marcha, elle tomba enceinte. Mais elle était terrifiée que Peter réagisse comme pour Romy et l'abandonne, voire la force à avorter. Charlotte cacha donc son ventre de plus en plus rond comme elle le put, et cessa ses efforts vestimentaires et physiques. Peter remarqua simplement qu'elle avait pris du poids, et qu'elle semblait malade. Ils ne firent donc plus l'amour, et il repartit voir ses maîtresses après son travail, rentrant très tard. Il était souvent absent, et heureusement, car ainsi Charlotte put lui cacher sa grossesse jusqu'au sixième mois. Lorsqu'il le découvrit, il se mit très en colère. Paniquée, elle inventa une histoire qui ne tenait pas debout, comme quoi elle avait fait un déni de grossesse. Peter gifla violemment sa compagne, ce soir-là.
Les violences se poursuivirent. Peter battait Charlotte dans l'espoir qu'elle perde le bébé. Romy était âgée de treize ans, elle était un peu trop vieille pour croire aux mensonges de ses parents. Les excuses « je suis tombée dans les escaliers », « je me suis cognée » étaient répétées trop souvent pour qu'elles soient crédibles. Et Peter réussit : Charlotte accoucha prématurément, et son bébé ne survécut pas.  Charlotte sombra dans une dépression, elle ne parlait à personne, elle ne sortait plus de sa chambre, refusait de voir son mari et sa fille, buvait de plus en plus souvent, des doses d'alcool de plus en plus fortes. 
Peter, qui détestait ne pas être en contrôle, devenait de plus en plus violent. Un jour, alors qu'il critiquait Romy, celle-ci lui balança à la figure qu'elle savait qu'il frappait sa mère, et qu'elle pouvait le dénoncer. Il entra dans une rage glacée, hurlant que personne ne la croirait, et qu'il était plus puissant qu'elle, car il était un sorcier, lui. A partir de ses 13 ans, il commença aussi à frapper Romy à chaque fois qu'elle se montrait insolente, cela devint donc régulier. L'admiration enfantine qu'elle ressentait à l'égard de son père, puis la tristesse de n'être pas assez, avaient disparu. L'adolescente comprenait désormais qu'elle n'avait rien fait de mal, que c'était son père le monstre, et non elle. Elle voyait clairement, à présent, sa personnalité sombre et tordue. Cela l'aida beaucoup à s'accepter, notamment en tant que bisexuelle. Son père était ouvertement homophobe, c'est pourquoi elle ne fit pas son coming-out auprès de lui. 
Romy eut quelques crush sur des garçons en deuxième et troisième année, mais tomba vraiment amoureuse en cinquième année, d'une fille. Celle-ci était hétéro, leur relation ne se concrétisa pas, et la rousse sut passer à autre chose. En sixième année, elle sortit avec deux garçons, pendant trois et cinq mois. En septième année, elle eut une relation avec une fille, et sa première fois. Leur histoire dura six mois. Les relations amoureuses de Romy n'avaient jamais été longues et stables, car le sombre modèle de ses parents restait marqué au fer rouge dans son inconscient.   A la fin de son adolescence, sa situation familiale se dégrada encore plus. A quinze ans, elle découvrit les aventures de son père, ce qui ne la surprit pas, mais la dégoûta encore plus de son géniteur. Elle en parla à sa mère pour lui ouvrir les yeux, la supplia de quitter Peter et d'aller vivre ailleurs, loin, de reconstruire une vie saine, l'encouragea, lui promit qu'il n'était pas trop tard, qu'elle l'aiderait. Romy était partagée entre la certitude qu'elle avait eu raison de prévenir sa mère des liaisons de son père, et entre la culpabilité qu'elle ressentait en se disant que c'était sa faute si elle était devenue alcoolique.  
Charlotte comprenait, mais elle avait très peur de ce que Peter pourrait lui faire si elle partait. Cependant, son mari la devança : il quitta sa famille lorsque Romy avait seize ans. A la fin de ses études, Romy s'orienta vers le domaine de la santé, souhaitant devenir médicomage. Un cursus très compliqué qui mobilisait toute son énergie. Elle devait de plus travailler pour le payer, sa mère étant au chômage depuis la mort du bébé. Elles vivaient du maigre héritage des parents de Charlotte, morts quand sa fille avait trois ans. Mais celui-ci commençait à s'amenuiser, et les Owen croulaient sous les dettes. 
Si Romy était heureuse que son père ait quitté leurs vies, elle s'inquiétait beaucoup pour sa mère, qui restait prostrée toute la journée, n'exprimant soit aucune émotion, soit éclatant en sanglots. Celle-ci mourut d'un cancer du foie lorsque la jeune fille avait vingt-quatre ans. 
A la fin de ses études, elle voulut postuler à Sainte Mangouste, mais Corine et Charley, qui venaient d'être engagés comme professeurs à Poudlard, lui donnèrent l'idée d'y travailler également. Luz Noctua accepta sa candidature, et elle devint l'infirmière de Poudlard. C'était un bonheur pour la jeune femme de retourner à l'école. Un an plus tard, elle eut l'idée de créer une option pour les élèves se destinant aux dures études de médicomagie, à partir de la sixième année. Noctua lui en confia les rênes. 
Romy rencontra Nestor Gordon, professeur de magie de la terre. Elle engagea la conversation, et ils se découvrirent de nombreux points communs, ainsi qu'une certaine complémentarité. Ils prirent plusieurs années à assumer leurs sentiments l'un pour l'autre et à débuter une relation romantique, ayant tous deux été traumatisés par le coupe abusif de leurs parents respectifs. Le 9 mars 2024 naquit leur fille, Judy Owen. Elle devint rapidement leur trésor, une enfant pleine de vie et d'imagination, dont la fantaisie et la bizarrerie étaient rafraîchissantes. Leur bonheur fut cependant coupé court lorsque la petite avait six ans. On diagnostiqua à Romy une grave maladie, touchant très peu de sorciers, impactant ses capacités respiratoires et musculaires, qui se détériorèrent de plus en plus malgré les soins magiques. A sa maladie s'ajouta une dépression, elle ne pouvait pas croire que ça lui arrivait à elle, après avoir trouvé le bonheur et une famille. Elle fit de son mieux, se soigna avec l'aide d'un psychologue et d'un psychiatre, et se soumit à tous les traitements possibles. Elle parlait le moins possible de sa maladie, allant jusqu'à s'énerver lorsque quelqu'un en faisait mention. Cependant, Romy finit par ne plus pouvoir l'ignorer, lorsqu'elle dut se déplacer en chaise roulante par exemple, ou dépendre d'un respirateur. Elle fit de son mieux pour garder sa fille en-dehors de tout ça, en lui expliquant peu de choses, mais Nestor le faisait dans son dos, convaincu qu'il était important que Judy sache ce qui se passe. Car c'était devenu évident : Romy allait mourir. 
Cela se produisit le 10 septembre 2035, quelques jours après l'entrée de sa fille à Poudlard. 
Romy est une jeune femme pleine de vie, sociable, drôle et pétillante. Elle a un grand coeur, était sensible et généreuse, désireuse d'aider son prochain sans rien attendre en retour. C'était une excellente diplomate, avec beaucoup de tact. Elle est également très rusée et astucieuse, virtuose dans l'art de mentir et de dissimuler – mais ne le faisant que si c'était important. Elle est intelligente, mais naïve, voyant toujours les gens mieux qu'ils ne l'étaient, aveuglée par l'espoir et la gentillesse. Elle voit le monde meilleur qu'il n'est et est assez brave, inconsciente et têtue pour essayer de le rendre effectivement meilleur. Bien qu'ayant passé une grande partie de sa vie dans un milieu violent, c'est une jeune femme pacifiste. Elle est naturellement protectrice. Romy fonctionne à l'instinct, rarement à la logique, par contre, elle réussit à garder la tête froide en toutes circonstances. Romy est, malgré elle, une personne très secrète et mystérieuse. Elle a tendance à se méfier alors qu'il n'y a pas lieu. 
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beatlesonline-blog · 1 year
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news24fr · 1 year
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SIl y a 6 ans, Alex Martin, cinq ans, a été brutalement battu par le petit ami de sa mère dans un parc de Catford, au sud-est de Londres. Il est mort deux jours plus tard de ses blessures. Son meurtrier, Marvyn Iheanacho, avait été libéré de prison sous licence à peine six mois plus tôt, après avoir purgé une peine pour avoir agressé une femme.Le meurtre d'Alex était évitable. Iheanacho était sous la supervision du service de probation et aurait dû être considéré comme à haut risque. Pourtant, la mère d'Alex, Liliya Breha, n'était pas au courant de ses condamnations passées, des conditions de son permis et du fait qu'il représentait un risque sérieux pour les femmes et les enfants. Un jury d'enquête a découvert plus tard que les défaillances du service de probation avaient contribué au meurtre d'Alex. Sa mère a déclaré à l'époque : "J'aimerais vraiment dire qu'Alex n'a pas eu à mourir pour que les défaillances du système soient identifiées... J'espère maintenant que des changements seront apportés."Ils ne l'ont pas été. Depuis lors, de nombreux meurtres et viols ont été perpétrés par des hommes sortis de prison sous contrôle judiciaire. Lisa Skidmore était violée et assassinée par le violeur condamné Leroy Campbell en 2016 après avoir fait irruption dans sa maison. Quyen Ngoc Nguyen était violée et torturée, puis brûlé vif dans une voiture en 2017 par deux meurtriers condamnés qui se sont rencontrés alors qu'ils purgeaient des peines de prison à perpétuité. Janet Scott était assassiné en 2018 par un homme précédemment reconnu coupable du meurtre de sa femme. Et l'inspection de la probation a publié le mois dernier des rapports sur les manquements associés à deux cas horribles: le meurtre par Damien Bendall de sa partenaire enceinte, Terri Harris, de ses deux enfants et de leur ami en 2021, et de Zara Aleena par Jordan McSweeney en 2022. Ce sont juste la pointe de l'iceberg; le parti travailliste la semaine dernière chiffres publiés montrant que depuis 2010, une moyenne de quatre meurtres et sept viols par mois ont été commis par des délinquants en probation.La grande majorité des violences graves dans notre société sont commises par des hommes : 94 % des meurtres et 98 % des agressions sexuelles graves. Ainsi, alors que la gauche et la droite mettent l'accent de manière variable sur les aspects de réhabilitation et de punition de la prison, sa fonction la plus critique est la sécurité publique : éloigner les hommes dangereux de la société. L'abolitionnisme des prisons est la croyance de luxe ultime de ceux qui n'ont pas à affronter ces risques.Cependant, la prison ne peut pas faire grand-chose à cet égard. Pas seulement parce que seuls certains hommes violents sont jamais jugés ; un petite fraction du nombre de viols signalés à la police débouchent sur une condamnation. Pas seulement parce que le domaine carcéral masculin lui-même est délabré et dangereux, ce qui entrave tout effet théoriquement réhabilitateur qu'il pourrait avoir. Mais parce que bon nombre de ces hommes violents présentent un risque pour la société qui s'étend bien au-delà de leur séjour en prison. Les personnes reconnues coupables des pires crimes doivent comparaître devant la Commission des libérations conditionnelles avant d'être libérées sous licence – et sa terrible décision (maintenant annulée) de libérer le violeur prolifique John Worboys après avoir purgé seulement neuf ans montre qu'elle peut se tromper dans ses évaluations – mais beaucoup sont libérés automatiquement après avoir purgé la moitié de leur peine.La Commission des libérations conditionnelles a décidé de libérer le violeur John Worboys après avoir purgé seulement neuf ans. Photographie: Police métropolitaine / PAC'est le service de probation qui est chargé d'encadrer ces hommes, de surveiller les risques et de les renvoyer en prison si nécessaire pour le reste de leur peine. L'espoir est qu'au moment où ce sera terminé, ils seront suffisamment en sécurité pour être pleinement réintégrés dans la société.
Cependant, le nombre d'agressions violentes et de meurtres évitables commis par des hommes en probation - si souvent contre des femmes et des enfants - montre que quelque chose ne va vraiment pas. Dans une certaine mesure, l'histoire est celle de nombreux autres services publics au cours de la dernière décennie : coupes budgétaires ont entraîné une main-d'œuvre plus junior essayant de gérer des charges de travail insoutenables ; il est révélateur que l'agent de probation nouvellement qualifié qui supervisait le meurtrier d'Alex ait admis elle était effrayée de lui. Tout cela a été aggravé par la désastreuse privatisation partielle du service de probation par Chris Grayling en 2014, qui, selon la Commission d'audit, nous a tous payer plus pour le privilège de vivre dans une société plus dangereuse.Mais lisez tous les résultats de l'enquête et les rapports de l'inspection de la probation et il est clair que ce n'est pas tout. Comme dans toutes les autres parties du système de justice pénale, il y a une minimisation fatale du risque que les hommes violents font courir aux femmes et aux enfants. La surveillance ressemble à une case à cocher plutôt qu'à une évaluation dynamique du risque. Ce délinquant respecte-t-il les conditions de son permis (et même à ce test de base, il y a eu de graves échecs) ? Est-il dans une nouvelle relation ? Peut-il entrer en contact avec des enfants ? Il faut un professionnel sophistiqué pour voir à travers la manipulation d'un agresseur narcissique afin d'évaluer avec précision ces risques. Une avocate qui a représenté plusieurs clients lésés par des échecs de probation m'a dit que selon elle, le service de probation évalue le risque de violence envers les femmes et les enfants très différemment des autres formes de violence telles que le terrorisme.C'est la double injustice du système de justice pénale pour les femmes. La violence masculine à l'égard des femmes et des enfants n'a pas la même priorité que les autres formes de violence. Et bien que les différences fondées sur le sexe dans les schémas de violence signifient qu'il est extrêmement rare qu'une femme soit véritablement un danger pour la société, les délinquantes sont traitées comme si elles étaient des hommes violents. Les prisons pour femmes sont bourrées de victimes de violence domestique séparés de leurs enfants, qui ont été reconnus coupables de délits mineurs tels que vol à l'étalage, fraude et délits mineurs liés à la drogue. Femmes qui tue leurs partenaires violents en état de légitime défense ou à la suite d'un contrôle coercitif prolongé ont tendance à être condamnés à de longues peines de prison - et celles-ci sont devenues plus longues avec le temps, ironiquement à la suite de décideurs politiques voulant que les hommes dangereux servent plus longtemps.Nous savons que l'expérience d'un traumatisme infantile chez les garçons est associée à une propension plus élevée à la violence à l'âge adulte, de sorte que tout effort visant à réduire la violence masculine doit inclure davantage d'investissements dans les services aux enfants. Mais il y aura toujours des hommes très violents dans la société et il est naïf de penser qu'ils peuvent tous être réhabilités avec des programmes tels que des cours de gestion de la colère. Ils doivent être surveillés, gérés et empêchés de commettre des crimes contre les femmes et les enfants. C'est pourquoi le service de probation défaillant est l'une des frontières les plus importantes dans la lutte féministe pour protéger les femmes de la violence masculine. Sonia Sodha est chroniqueuse chez ObserverAvez-vous une opinion sur les questions soulevées dans cet article? Si vous souhaitez soumettre une lettre de 250 mots maximum pour être considérée pour publication, envoyez-la nous par e-mail à [email protected]
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carolinegili · 2 years
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La banshee
Moira était une jeune femme dont on dirait qu’elle était chanceuse. Née dans une famille d’artisans réputés, dotée d’une grande beauté et d’une incroyable intelligence, son éloquence et son sens de la justice faisaient pourtant fuir les hommes qui tentaient de la conquérir, peu habitués à un ce genre de caractère. Cette âme affirmée pesait sur les épaules de ses parents qui peinaient à lui trouver un mari et cela les préoccupait. En effet, Moira avait bientôt trente ans et aucune descendance. 
Pourtant, un fabuleux jour de Printemps, alors qu’elle écumait la foire de sa ville, elle rencontra un jeune homme tout à fait singulier auquel pour la première fois de sa vie, Moira ne fit pas peur. Au contraire, l’homme, qui se nommait Aïdan, tomba sous le charme de cet esprit frais et réfléchis. Ils eurent des discussions passionnées et seulement deux semaines après cette première rencontre, Aïdan demanda la main de Moira à son père. Le vieux forgeron, fou de joie de voir enfin sa fille se marier, accepta sur le champ. Ils achetèrent une petite maison non loin de là et vécurent un parfait amour durant plus d’un an. Jusqu’au jour fatidique où Aïdan mourut d’une infection qui s’était propagée dans tout son corps. Moira, alors enceinte de sept mois, sombra plusieurs semaines dans le désespoir absolu. Elle craignait de ne plus jamais retrouver une âme aussi pure que celle de son défunt époux, une âme avec qui partager toutes ses pensées différentes de celles des autres. Pourtant, elle se rappela la vie qui grandissait en elle. Un morceau d’elle et un morceau d’Aïdan. L’être qui allait venir au monde serait le parfait équilibre entre leurs deux cœurs. Moira se consola ainsi, attendant impatiemment la naissance de ce petit être. Retournée vivre chez ses parents par crainte d’être seule le jour de l’accouchement, Moira passait ses journées à attendre sans rien faire d’autre, sauf peut-être à regarder la vie par la fenêtre de la cuisine. 
Le jour de la mise au monde arriva. Il semblait que si la vie de Moira n’avait jusque là été peu heureuse, le point d’orgue de son désespoir fut atteint lorsque son bébé, extrait de ses entrailles sanguinolentes, ne respirait pas. En ce jour de beau temps et de chaleur, le petit garçon de Moira était bien plus maigre que les enfants de son âge. Sa peau fripée et ensanglantée n’était chaude que parce qu’elle sortait du ventre de sa mère, et elle refroidit très vite au contact de l’air. La mère de Moira et les aides à la naissance ne parvinrent pas à faire crier le bébé, et Moira avait très vite compris que la Mère Créatrice ne veillait plus sur elle depuis longtemps déjà. L’enterrement fut rapidement organisé, un jour de grand soleil, alors que le cœur de la jeune veuve éplorée demeurait dans la tempête. Elle ne mangeait plus, ne parlait plus, ne sortait plus de sa chambre, et un jour, elle plongea. Elle sortit alors que le soleil s’était couché depuis plusieurs heures, une torche à la main et ignorant les cris de ses parents, elle s’enfuit, quitta la ville et ne devint rapidement plus qu’un point vacillant dans la pénombre. 
Malgré les recherches, on ne revit plus la jeune femme durant des mois. Pourtant, ses parents s’asseyaient tous les soirs sur le perron de leur maison située en bordure de la ville, guettant un point vacillant sortant de la pénombre.
Une nuit d’Automne, calme, douce et rafraichissante, une lumière tremblante apparue au loin. S’approchant doucement, elle parvint au bord de la maison. Les parents de Moira se redressèrent. Les oiseaux de la nuit s’étaient tus, le vent sifflait dans les arbres tel un mauvais chant. Un faible gémissement sortait de la bouche asséchée de la jeune femme décharnée qui tenait le flambeau. Les cheveux en bataille, la peau glacée et les yeux rougis par les sanglots, elle avançait dans les ténèbres en traînant des pieds. Sa robe traînant sur le sol était déchirée, sale et ensanglantée. Les parents de Moira retinrent leur respiration, priant pour que la banshee s’éloigne au plus vite de leur maison. La créature observa la bâtisse, gémit un peu plus fort, puis se détourna. Ses plaintes se transformèrent en pleurs, elle criait de façon incompréhensible ce qui semblait être un prénom. Les vieux artisans regardèrent l’immonde créature s’éloigner, priant pour que personne ne croise son chemin. Les banshees étaient capables du pire pour retrouver leur enfant mort-né, leur âme perdue errant dans les sombres terres du Dorchadas. En la voyant ainsi trembler et gémir, les parents de Moira comprirent que jamais elle ne reviendrait des terres maudites où elle cherchait son fils pour l’éternité.
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blogbenelaunay · 2 years
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Mémé
Une naissance au début de l’autre siècle à la fin d’une grande guerre.
Aînée d’une fratrie de six, sept même, puisque une petite a été emportée par la maladie.
À l’usine des l’âge de 11 ans même si 12 ans était l’âge légal. Drôle de vie...
Tu me parlais plus de l’école où tu excellais mais où, ce qu’on nomme aujourd’hui la fracture sociale, avait là, tout son sens: la fille de l’ouvrier ne pourrait jamais poursuivre ses études.
As tu pu même rêver une autre vie? Happée encore gamine par l’usine .
Faire réussir vos enfants, pour Nenène et toi, était peut-être une obsession, une revanche sur la vie que tu n’avais pas eue. Je crois qu’inconsciemment, tu as transmis cette « valeur » de la réussite à ta fille, puis ta petite fille (un peu plus fainéante !) et enfin tes arrières petits enfants :
Alix responsable reconnu et apprécié de son entreprise et Julie bientôt avocate dont les qualités ont déjà été remarquées par ses futurs paires. Quelle fierté tu avais de « ces petits ».
Mais, je reprends le fil... un amoureux, rencontré. Ta sœur et toi épouserez deux frères. Qu’est-ce que la petite choletaise allait faire à Paris ? Ou Le Parisien d’origine alsacienne à Villedieu ?Je n’ai jamais trop su comment vous vous étiez rencontrés avec Albert.
De cette époque, des photos, mille fois vues et revues. Des balades dans des lieux que tu avais connus dans ta jeunesse que nous avons refaites ensemble en région parisienne. C’est l’empreinte que tu m’as laissée.
Le bonheur dura peu. Celui que j’ai du mal à nommer mon grand père, j’ai si vite dépassé son âge, quittait ce monde alors que tu étais enceinte de ta fille, ma mère.
Personne ne peut imaginer ce qu’a représenté cette naissance. La douleur et le bonheur mélangée, il n’y a que toi qui aurait pu tenter de le décrire .
Tu as en tout cas été marquée à vie par une habitude au malheur te faisant craindre tout le temps le pire pour les tiens voire pour toi.
Puis Nenene, ta sœur, a elle aussi perdu son mari. Vous vous êtes installées toutes deux ensemble, tu travaillais, Nenene élevait les enfants: Pierrot, Marie France et Odile ... il valait mieux, Nenene avait des talents de cuisinière que tu n’avais pas! En revanche, tu cousais à merveille !
Puis les enfants ont grandi, Nenene et toi avez refusé les places à l’usine pour les filles. Revanche sociale ... mais revanche tranquille. Les enfants ont pu faire des études.
Une vie à l’usine. Syndiquée mais pas passionnaria ...tu fus tout de même à l’origine de la création de la section CFTC de ton usine.
Femme de gauche mais tu ne te reconnaissais pas du tout dans les partis d’aujourd’hui. Cependant, je me souviens de ton bonheur d’avoir assisté avec ta fille et moi, à un rassemblement (un meeting plutôt) de François Mitterrand en 1981. Tu m’en as parlé longtmps même après tes 100 ans!
Puis, la vie a suivi son cours... ta fille a rencontré mon père, puis je suis arrivée. Tu as été présente et parfois extrêmement présente... te rendant tous les week- ends à Angers pour me voir ! Mais qui ne l’aurait pas été avec ton vécu. Et puis c’était un peu l’époque.
Ensuite la distance, la grande distance ... nous avons déménagé pour le Maroc en 1967. Je n’ose imaginer le choc. On était loin des réseaux de communication actuels : pas d’internet évidemment , mais même pas de téléphone !
Entre le Maroc et notre retour en France, la vie a été faite de nos visites aux vacances...un peu cruelles pour toi puisque je préférais la maisonnée Launay emplie de cousines et cousins! Nous avons résolu cela en t’incluant aux Noël familiaux Launay durant de nombreuses années.
Mais tu étais aussi la tatodette des petits enfants de ta sœur. J’ai mis du temps à comprendre que Tatodette était le prononcé enfantin de mes cousins, Dominique, Jean Philippe.., puis des plus jeunes que j’ai moins connus Frédéric et Emmanuel. Tante Odette.
Odile et Jean François avec leur maison à saint Gilles nous accueillaient régulièrement !
La retraite anticipée est arrivée. Tu en as profité pour découvrir un peu le monde : le Maghreb, l’Espagne, l’Italie, la Grèce. Mémé voyageuse.
Puis la vie a continué, je me suis mariée et nous t’avons régulièrement accueillie. Olivier te considérant plus comme SA mémé que sa propre grand-mère! Tu arrivais par le train avec ta petite valise. Tu étais là pour nous faire plaisir : notre chaîne hi-fi que nous avons toujours c’était toi... puis la couture, toujours la couture. Tu coupais et bâtissait sur place et... tu me cousais en rentrant des ensembles parfaits.
Les arrières petits enfants sont arrivés... que du bonheur! Tu as suivi les premières années d’Alix à distances. Puis... instant précieux , nous étions à saumur quand Julie est née! Cette année 1/2 à Saumur tu l’as savourée: tu prenais le car pour venir nous rendre visite, tu as passé régulièrement du temps avec nous, toujours la bienvenue.
nous avons ensuite rejoint la région parisienne , régulièrement tu es venue...en train longtemps très longtemps. Et les dernières fois en voiture avec moi !
Quelle joie de revoir certaines vidéos : tes 80 ans où j’avais pris soin de mettre toutes les bougies parties en fumée ...
À presque 80 ans tu as appris à Alix a faire du vélo sans les petites roues. Inépuisable tu courais soutenant le vélo.
Intrépide, je me souviens d’un parc d’attraction, tu avais 80 ans passés nous avons fait un grand splash en barque avec Alix!
Puis les enfants ont grandi. Tous nous avons toujours essayé de venir régulièrement...tu étais la mémé de tous Alix, Julie... moi... mais aussi Olivier que tu as adopté et qui t’a et te considéra toujours comme sa mémé.
Un point d’ancrage.
Le Covid est arrivé ! Une joie pour nous... et oui... pendant que nos anciens se morfondaient de ne plus avoir de visites, toi, tu pouvais enfin nous voir toutes les semaines!
La résidence saint Joseph a mis en place des visio qui, compte tenu de la distance entre nous, ont été conservées avec bienveillance par l’équipe qui t’a suivie.
Depuis deux ans grâce à la magie de la technologie nous nous voyions toutes les semaines. Tu incitais la fiancée anglaise de ton arrière petit-fils à parler français !
Tu as revu notre appartement, découvert où vivaient tes arrières petits enfants, fait connaissance avec Boris le chien d’Alix, encore ce dernier vendredi de visio, ton visage s’est illuminé en voyant apparaître à l’écran ce charmant compagnon à 4 pattes!
Puis, tu as visité avec nous l’Espagne en 2020, 2021 et le grand nord suédois.
Quel émerveillement dans tes yeux quand je t’ai répondu emmitouflée, en raquettes et que je t’ai montrée les étendues enneigées ! Instant magique.
Tu as aussi salué mes amis au travail ! Tous connaissaient la mémé de Béné !
Voilà tu es parti doucement. Nous n’avons pas réussi à atteindre ces 104 ans...
Merci ma p’tite mémé de m’avoir donné ce privilège de t’avoir, même à distance, si longtemps auprès de moi...de nous . Aînée d’une grande fraterie tu es partie la dernière rejoindre frères et sœurs, cet amoureux, parti si vite... et celle partie il y a quelques années : Nenene. Ta sœur née un an après toi avec laquelle tu as partagé de vrais malheurs, mais aussi les joies d’une longue, très longue partie de ta vie. Cette évocation était peut être un peu longue mais je l’espère fidèle pour laisser à toutes et tous venus se souvenir de toi, une trace de presque 104 ans de vie.
LE MOT D’ALIX
Chère Mémé
Tu vas beaucoup nous manquer.
Mais malgré cela, je ne garde que des bons souvenirs de toi. Des moments qui resteront très spéciaux et heureux étant donné la place que tu as dans nos cœurs.
Je suis tellement content d'avoir pu profiter aussi longtemps de toi et que tu aies pu nous voir devenir des grands.
Je pourrai toujours raconter que j'ai connu mon arrière grand-mère et que c'est toi qui m'a raconté des petites anecdotes rigolotes comme par exemple l'histoire du sabotage de quand vous mettiez vos sabots dans les engrenages de l'usine pour faire grève
Tu auras été la meilleure Mémé possible, toujours pleine de gentillesse. Ces derniers temps, j'étais le plus heureux de pouvoir te voir par visio mais je garderai en tête ces quelques petites visites et le plaisir de te voir et de te faire un gros câlin.
Pour finir, je te dis un dernier "je t'aime Mémé"
LE MOT DE JULIE
Ma chère mémé,
Tu te souviens du costume du Peter Pan pour Alix ? De la robe de princesse pour moi ? C’est toi qui avait cousu ces deux magnifiques déguisements.
Tu te souviens, je devais avoir 6/7 ans et je t’avais dit que je voulais que tu couses ma robe de mariée ? Tu m’as alors dit que ce jour là tu ne serais sûrement plus de ce monde. Et pourtant... ton arrière petit fils a pu t’annoncer ses fiançailles.
Tu te souviens, tu m’avais offert un patron à coudre. Un bateau bleu avec ses voiles blanches. J’ai passé un été avec ma grand mère paternelle à le faire. Elle reprenait à chaque fois que ce n’était pas parfait en me disant, quand je perdais patience, que je regretterai de ne pas le faire correctement. Elle avait bien raison.
Tu te souviens, des fraises des bois ? Quand on les récoltait tu évitais les disputes entre Alix et moi et quand ce n’était plus la saison tu les récoltais en amont pour qu’on en ai toujours à notre venue
Tu te souviens, de la visite dans une ancienne fabrique de chaussures ? Tu avais pu raconter tout à Alix et maman de ton travail. Moi j’avais fait comme toi, des chaussures ce jour là. Elles ressemblaient à des souris. Pour moi c’était un jeu amusant quand toi dès l’âge de 11ans c’était ton gagne pain.
Tu te souviens, de ce jour où tu m’as révélé que les œufs que j’allais chercher avec nénène étaient enfaite des œufs du supermarché places avant mon arrivée parce que les poules ne pondaient plus depuis longtemps ? Tu as brisé toutes mes croyances d’enfant mais tu m’as fait réaliser à quel point les illusions sont parfois importantes.
Tu te souviens de la barbe d’Alix ? Ce jour où tu nous as fait rire à en pleurer parce que tu avais gribouillé sa barbe sur une carte postale car tu ne l’aimais pas avec.
Tu te souviens de mes cheveux roux ? Tu m’avais dit que j’aurais pu éviter...Tu vois aujourd’hui je les ai gardés au naturel pour toi.
Tu te souviens, de ce jour où je t’ai annoncé que j’avais réussi l’examen pour être avocate ? La fierté sur ton visage. Cette joie de voir ton arrière petite fille atteindre un rêve et la vie dont elle souhaite. Je sais ce que ça représentais pour toi.
Tu te souviens, de toutes ces visio ? Le covid à finalement permis qu’on reste plus en lien avec toi depuis deux ans. Tous les vendredis presque à t’appeler, à hurler au téléphone, à t’écrire sur des post it ce qu’on voulait te dire.
Aujourd’hui tu ne te souviendras plus mais pour Alix et moi, ces 29 et 26 années à tes côtés resteront gravées.
Pour toutes ces années merci.
Pour ta présence dans nos vies merci. Pour ta bonté et ta générosité merci.
Je t’aime.
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manniecrit · 2 years
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Juste un cauchemar
Kevin avait toujours pris son rôle de père au sérieux. Quand son fils aîné est venu au monde, il avait arrêté les conneries. Il n'avait pas su les arrêter pour sa femme mais il l'avait su pour son fils. Kevin était un bon père. Il était attentionné, drôle et toujours disponible. Il était l'un de ces pères qui emmenait son fils jouer au foot le dimanche ou après l'école dans le parc. Il était l'un de ces pères qui se marrait avec lui comme s'ils étaient copains. Kevin était l'un de ces pères qui avait toujours rêvé d'avoir un fils. Il l'avait eu, son fils, et il décrocherait la lune pour le rendre heureux.
Quand sa femme, Mélanie, lui avait appris qu'elle était enceinte pour la seconde fois, Kevin était tombé des nues. Aussi bien elle que lui ne s'attendaient pas à cette nouvelle. Ils n'avaient jamais parlé d'avoir un deuxième enfant. Hugo leur suffisait amplement, l'enfant réclamait beaucoup d'attention à seulement trois ans. Quoiqu'il en fût, le deuxième était en route, il fallait pour les deux parents de solidifier leur situation. Le travail de Kevin au marché ne lui rapportait pas grand chose et Mélanie, secrétaire dans un cabinet dentaire, touchait le SMIC. A la fin du mois, ils peinaient déjà à joindre les deux bouts, avec un deuxième enfant à charge, ce serait deux fois plus compliqué.
Une petite fille naquit. Ils l'appelèrent Anissa, comme la grand-mère de Mélanie. C'était un sage bébé. Elle ne pleurait jamais et était parvenue à faire vite ses nuits. Elle n'était pas dérangeante. A vrai dire, elle l'était si peu, qu'il arrivait à ses parents de l'oublier. Mélanie oubliait de lui changer sa couche, Kevin de la sortir de son berceau à l'heure du repas. Seul Hugo semblait se soucier d'elle. Il ne l'oubliait jamais, si bien qu'il devint son protecteur ou, plutôt, son baby-sitter.
Lorsque Hugo et Anissa eurent sept et dix ans, Mélanie perdit son travail. A leur âge, ils ne comprenaient pas très bien ce qu'il en était. Ils savaient juste que c'était grave car leur père et leur mère ne faisaient que de se disputer et Mélanie restait tout le temps à la maison, même quand eux étaient à l'école. Elle était là quand ils partaient le matin, elle était toujours là quand ils revenaient le soir. Par contre, leur père, lui, ils le voyaient de moins en moins. Ils faisaient des marchés tous les jours, même le week-end, et il avait en plus trouvé un travail de livreur. Il conduisait un énorme camion. Hugo trouvait ça cool, alors Kevin l'avait pris avec lui, un après-midi. Il s'était amusé comme un fou, à bidouiller tous les boutons du tableau de bord et à être maître de l'autoradio. Kevin leur manquait, à Hugo et à Anissa, ainsi que les sorties au parc. Leurs moments préférés étaient les quelques heures passées au square, après l'école. Ils goûtaient tous ensemble sur un banc ou assis dans l'herbe et, soit ils faisaient une partie de foot, soit ils jouaient aux jeux pour enfants. Ils – y compris Kevin – aimaient faire du toboggan, de la balançoire et toutes sortes de jeux à bascules. Ces quelques heures étaient importantes, pour eux trois. Anissa oubliait qu'il était dur pour elle de se faire des amis à l'école, Hugo faisait l'impasse sur ses mauvaises notes et les mots des professeurs dans son carnet de correspondance et Kevin se rappelait ce que c'était d'être un enfant avant que les problèmes d'argent ne vinssent le ramener à la réalité.
Les problèmes d'argent survinrent peu après le licenciement de Mélanie. Bien que les enfants ne surent pas très bien ce qu'ils impliquaient, ils aperçurent des changements qui s'opéraient au sein du foyer familial. D'abord, le nouvel emploi de Kevin lui prenait tout son temps et l'obligeait à rentrer à des heures parfois tardives. Puis, l'arrêt soudain d'achat de marques alimentaires et des céréales préférées de Hugo. Ensuite, l'appréhension de Mélanie avant d'ouvrir la boîte aux lettres et cette inquiétude qu'elle avait toujours sur son visage lorsqu'elle ramenait des enveloppes tamponnées de l'insigne rouge "DERNIÈRE RELANCE".
Hugo et Anissa ne parlaient pas de tout ça entre eux. Hugo jugeait qu'Anissa était trop jeune et ne comprendrait pas. Lui se considérait comme un grand et bien qu'il ne connaissait pas la raison des tourments de ses parents, il savait que quelque chose allait mal. Au moment où il trouvait que la situation était la plus critique et où il pensait que Kevin et Mélanie allaient divorcer comme les parents de Lucas, une accalmie était apparue. Un soir, Kevin était rentré à la maison avec un bouquet de fleurs. Mélanie était toujours triste ces derniers temps mais, ce soir-là, elle avait souri. Kevin l'avait prise dans ses bras, il l'avait embrassée et avait murmuré tout bas :
"Ça va aller, ne t'inquiète pas, ça va aller."
C'était à partir de cet instant qu'ils avaient recommencé à faire des trucs de grands. Ils sortaient le soir et Hugo et Anissa restaient seuls à la maison. Les enveloppes au tampon rouge se faisaient de plus en plus rares, leurs parents retrouvaient un peu plus de leur joie de vivre et la bonne humeur était de nouveau présente.
Cependant, l'accalmie n'avait été que passagère. Mélanie avait trouvé un nouveau travail. Elle était caissière dans un supermarché. Ses horaires ne lui permettaient pas de passer beaucoup de temps avec sa famille. Elle rentrait le soir vers vingt-et-une heures et était exténuée. Cet emploi avait néanmoins permis à Kevin de lâcher celui de livreur et ainsi, de finir plus tôt ses journées. Quand les parents réunirent les enfants pour leur apprendre la nouvelle, ces derniers s'en étaient réjouis. Ils pensaient que tout allait redevenir comme avant, que les goûters dans le parc allaient de nouveau faire leur apparition dans leur vie. Ce fut le cas, d'une certaine manière. Kevin allait, certes, chercher tous les soirs les enfants à l'école et ils prenaient leurs encas dans le square, mais le père se montrait très préoccupé. Il profitait d'être en dehors de la maison pour voir ses copains, ceux dont Mélanie se méfiait. Il demandait à Hugo et à Anissa de jouer aux jeux d'enfants et de les laisser discuter entre adultes. Quand Hugo se tournait vers eux, ils parlaient avec intensité et ils s'échangeaient de nombreuses poignées de mains, avant de s'assurer que personne ne les regardât. Cet homme, celui qui venait tout le temps, il ne l'avait jamais vu auparavant. Hugo avait un jour surpris une dispute de ses parents dans laquelle Mélanie reprochait à Kevin de traîner avec un certain Teddy, "un individu peu fréquentable" selon ses propos. Pour Hugo, ce Teddy n'avait pourtant pas l'air peu fréquentable. Il le trouvait même sympathique. Il leur ramenait des sucettes quand il les rejoignait au parc et il leur racontait toujours des blagues hilarantes. Quoiqu'il en fût, ce n'était pas l'avis de Mélanie et le jour où elle apprit que Kevin le voyait fréquemment, elle devint folle de rage. Les enfants étaient enfermés dans leur chambre, ils étaient assis sur le lit d'Anissa. Pour la divertir, Hugo essayait de lui lire une bande dessinée en interprétant les personnages avec des voix différentes mais Mélanie hurlait tellement fort que lui-même n'arrivait pas à se concentrer. Au final, ils se mirent tous les deux à écouter aux portes. Ils n'entendirent que des bribes de conversations.
"Je n'arrive pas à croire que tu puisses le revoir après tout ce qu'il t'a fait. Après ce qu'il nous a fait !
-Il a changé.
-Bien sûr que non il n'a pas changé ! Arrête d'être aussi naïf !
-Tu nous mets en danger !
-Je sais ce que je fais !
-Oh vraiment ? La première fois tu savais également ce que tu faisais, il me semble. Non ?
-Et regarde où ça nous a mené ! On a été obligés de déménager.
-Ted n'est plus l'homme qu'il a été. Il a changé. Il ne fait plus de trafic. D'ailleurs, je suis allé chez lui l'autre fois et il a un enfant ! Une petite fille à peine plus âgée qu'Anissa !
-T'as été chez lui ? Non mais je crois rêver !
-Oui, je suis allé chez lui et c'est une très bonne chose !
-Et pourquoi ça ?
-Il a trop de choses à perdre, Mélanie ! Il a une femme et un enfant, une famille, comme moi ! Qui serait assez bête pour perdre tout ça ?..."
Anissa et Hugo, les oreilles collées contre la porte, n'entendirent plus rien. Avec ces dernières paroles, Kevin avait réussi à l'apaiser. Mélanie n'était néanmoins pas plus sereine à l'idée que son mari fréquentât l'homme qui leur avait gâché la vie il y avait de cela une dizaine d'années, quelques temps avant la naissance de Hugo. A chaque fois que Kevin sortait, elle spéculait. Et s'il ne revenait pas, aujourd'hui ? Chacun de ses retards était pour elle une source d'angoisse. La peur avait pris possession de son être, une boule s'était créée au creux de son estomac.
Un soir, son cauchemar s'était transformé en réalité. Kevin avait plusieurs heures de retard. Il n'était pas passé chercher les enfants à l'école. La maîtresse les avait gardés à la garderie alors qu'ils n'y restaient jamais. Elle téléphona à Mélanie qui dut quitter son travail et venir les chercher en urgence. Lorsqu'ils rentrèrent à la maison, Kevin n'y était pas. Il ne décrochait pas son téléphone, son patron l'avait vu partir à l'heure habituelle, son ami et voisin ne l'avait pas vu rentrer. Il était nulle part. Si Kevin n'était pas à la maison, c'était que quelque chose le retenait. Mélanie ne pouvait s'empêcher de spéculer sur la mort plausible de son mari ou sur sa séquestration.
"S'il est en danger, nous aussi ?" se demanda-t-elle.
Elle se revoyait déjà faire ses valises en moins de deux heures et fuir, comme elle l'avait fait il y avait dix ans de cela. Ce fut à l'instant où elle se décida qu'elle et les enfants passeraient quelques jours chez sa mère qu'elle entendit la porte d'entrée s'ouvrir. Elle se pencha, le buste en avant, pleine d'appréhension.
Kevin traversa le couloir d'un pas lent et lourd. Lorsqu'il arriva dans la lumière, Mélanie eut une vision d'effroi. Il avait le nez ensanglanté, la lèvre fendue et un œil au bord noir encore bien rouge.
"Chéri ! Qu'est-ce... Qu'est-ce qu'il t'est arrivé ?"
Elle l'assit sur le canapé et s'empara d'un gant de toilette humide avec lequel elle tamponna le sang séché qui recouvrait son visage.
"C'est Teddy ?"
Il acquiesça silencieusement. Mélanie soupira. Elle aimerait lui dire qu'elle avait raison depuis le début, mais elle s'en abstint. Kevin avait déjà assez souffert comme cela.
"Il faut qu'on parte.
-On ne peut pas.
-Rien que quelques jours, chez ma mère.
-Mélanie, on ne peut pas.
-Pourquoi ?
-Ils ne me lâcheront pas.
-Explique-moi.
-Je lui ai emprunté de l'argent."
Le bouche de Mélanie s'entrouvrit mais se referma subitement. Elle bouillonnait de l'intérieur. Comment son mari avait-il pu faire une erreur aussi stupide ?
"Comment ça, tu leur as emprunté de l'argent ?
-On avait besoin de fric. On ne s'en sortait pas, même avec ton nouveau travail. J'ai voulu garder mon taf mais on n'avait personne pour s'occuper des petits et on n'avait pas de quoi payer la garderie...
-Du coup t'en as demandé à Teddy ?
-Non, bien sûr que non ! C'est lui qui me l'a proposé. Il m'avait dit que c'était juste une aide, pour me dépanner, et que je lui rembourserai quand j'aurai les moyens... Il a commencé à me faire chanter. Je devais faire passer des trucs d'une cité à l'autre.
-Quels trucs ?
-Des produits de contrebandes, à ce que j'ai compris... Mais ce sont des colis fermés, je ne sais pas ce qu'il y a dedans !"
Mélanie s'écroula sur le canapé. Les larmes lui montèrent aux yeux. Elle avait cette étrange impression de déjà-vu, sauf que ce n'était pas une impression, elle vivait le même scénario, à la différence près qu'elle avait deux enfants en bas âges. Les enfants... Que Kevin les mît, lui et elle, dans la galère était une chose, mais pas les enfants. Il ne bousillerait pas leur vie.
"Je veux que tu règles ça. C'est ton problème. Je veux qu'il n'y ait aucun impact sur la vie de mes enfants, t'as bien compris ? Si un soir, tu rentres encore comme ça, aussi mutilé que tu l'es aujourd'hui, tu ne nous reverras plus. On partira loin. C'est compris ?"
Elle s'était levée, le surplombait de sa hauteur. Il hocha la tête. Kevin ne pouvait pas lui en vouloir de le détester. Il se détestait encore plus.
Deux mois s'étaient écoulés. Depuis ce soir-là, s'en étaient suivis des lettres de menace, des tentatives d'intimidation et du harcèlement à outrance. Par chance – enfin, si Kevin pouvait appeler cela de la chance – Teddy n'incluait pas Mélanie et les enfants dans ses histoires. Il lui insinuait néanmoins que s'il ne payait pas dans la semaine ou dans le mois la somme, qui avait considérablement augmenté soit dit en passant, il lui enlèverait ce qu'il avait de plus cher au monde. Bien que Kevin pensait que la majorité de ce que disait Teddy était du bluff, il ne pouvait pas prendre de risque. La vie de sa femme et de ses enfants était un jeu, il n'avait pas le droit de perdre la partie.
Un soir, alors qu'il rentrait de l'école avec Hugo et Anissa à ses côtés, toute une horde de voitures de police contrôlait le quartier. Au moment de passer le panneau annonçant la résidence Aristide Brian, un policier l'arrêta.
"Vous habitez le coin, Monsieur ?
-Oui, j'habite au L.
-Très bien. Vous pouvez passer, mais je vous demanderai de ne pas traîner pour rentrer chez vous, Monsieur.
-Qu'est-ce qu'il se passe ?
-Oh, des histoires de rivalité entre cités et des échanges douteux."
Kevin déglutit avec difficulté. Il prit la main de ses enfants et se dirigea à grands pas vers sa cage d'escalier. Lorsqu'ils arrivèrent à l'appartement, Mélanie n'était pas encore rentrée. Jusqu'à son retour, il essaya de s'occuper l'esprit. Il aida les enfants à faire leurs devoirs, à préparer leurs cartables pour le lendemain et à se laver avant de souper.
Alors que Kevin était en train de préparer à manger, il entendit la porte d'entrée claquer. Les pas qui s'approchaient de lui étaient précipités. Mélanie courait presque.
"Kevin ! Kevin !" Hurlait-elle.
Kevin se précipita dans le cadre de la porte du salon. Ils faillirent se percuter. Mélanie se jeta dans ses bras et serra fort le buste de son mari contre elle. Elle était essoufflée, son cœur battait à un rythme effréné.
"Tu es là ! La police est en bas ! J'ai cru qu'ils t'avaient arrêté !"
Sa voix était saccadée par sa respiration haletante. Kevin passa sa main dans son dos et le caressa de manière rassurante.
"Je suis là, Mel. Ne t'en fais pas."
Il la conduisit vers le canapé sur lequel elle se laissa tomber. Sa respiration retrouva un rythme normal. Kevin lui apporta un verre d'eau qu'elle but par petites gorgées.
"Pourquoi les flics sont là ?
-Je crois qu'ils ont découvert le trafic de Ted."
Personne ne parla pendant plusieurs minutes, jusqu'à ce que Mélanie brisa le silence :
"Il faut qu'on déménage.
-Quoi ?
-On ne peut pas rester ici. On doit déménager.
-Qu'est-ce que tu racontes ? On est en pleine année scolaire. On ne peut pas partir comme ça et laisser tout en plan.
-Kevin, si les flics ont découvert ce que Teddy manigance, c'est qu'il s'est foiré et qu'il ne va pas tarder à débarquer ici ou à te balancer !
-On n'est pas sûrs à 100% que c'est le trafic de Teddy qu'ils ont découvert, alors ne nous précipitons pas et attendons un peu.
-Je n'attendrai pas qu'on te jette en taule."
Sur cette dernière phrase, elle se leva et se dirigea d'un pas décidé vers la chambre parentale et referma la porte. Mélanie avait raison, si le trafic de Teddy avait été intercepté, il ne tarderait pas à dénoncer ses complices. Le premier était d'ailleurs déjà tombé. A quelques mètres de l'immeuble de Kevin et Mélanie, Vincent était la raison de tout ce remue-ménage et de la présence des voitures de police. Il avait été arrêté pour avoir stocké les marchandises de Teddy dans sa cave. Kevin l'apprit le lendemain soir, à la sortie de l'école. Il croisa un homme qu'il connaissait par le biais de son travail avec Teddy et qui attendait lui-même son enfant.
"T'as appris pour Vince ? Lui dit-il.
-Non. Qu'est-ce qu'il a ?
-Il a été arrêté."
Dans la tête de Kevin, les pièces du puzzle s'étaient assemblées. Les flics auraient bien pu l'arrêter lui. Il a eu de la chance, cette fois.
Kevin resta songeur quelques secondes.
"Je compte partir un moment. Tu devrais faire pareil.
-Partir ? Partir où ?
-Je ne sais pas. Loin, dans la famille, à l'étranger, chez des amis, qu'importe. Il faut partir et s'éloigner de Ted. Tu sais que c'est lui qui a dénoncé Vince, hein ?"
Kevin ne répondit pas.
"Il a voulu arrêter de travailler pour Teddy mais il a oublié que ça ne marchait pas comme ça. On ne peut pas quitter Teddy... Oh ! Voilà la plus belle", s'exclama-t-il en se tournant vers le portail de l'école.
Une petite fille, métisse, avec un nœud rose perdu dans ses cheveux en bataille, accourut vers son père. L'homme s'agenouilla et serra fort sa fille contre lui. Il la prit dans ses bras et se leva.
"Ça a été ta journée, mon cœur ?
-Oui ! Mais Kilian m'a enlevé mon nœud et la maîtresse me la remit !"
Il embrassa sa tempe et au moment de partir, il se tourna vers Kevin.
"Tu devrais suivre mon conseil Kev. Prend ta famille et barre-toi."
A cet instant, Hugo et Anissa déboulèrent en trombes en hurlant ce qui leur était arrivé aujourd'hui à l'école. L'esprit bien trop préoccupé, Kevin n'arrivait à déceler ce qu'ils disaient. Lorsqu'il se retourna, l'homme avait disparu parmi la foule de parents et d'enfants agités.
"Allez les nains, on rentre.
-Quoi ? Maintenant ?! Protestèrent Hugo et Anissa d'une même voix."
Kevin, sans même vérifier qu'il était bien suivi par ses enfants, prit le chemin de la maison. Une fois à l'appartement, il autorisa les enfants à goûter devant la télévision et les envoya faire leurs devoirs dans leur chambre. Alors qu'il se retrouvait seul dans le salon et qu'un silence de plomb vint l'accabler, il était désormais sûr et certain qu'ils devaient partir. Mélanie avait raison. Ils avaient tous raison et Kevin avait été trop naïf pour ne pas croire que son tour allait arriver. Il viendrait, mais avant qu'il ne vint, ils seraient tous déjà loin. En attendant que Mélanie rentrât, Kevin commençait à rassembler leurs affaires. Un petit sac de voyage suffirait pour le nécessaire des parents, ils avaient seulement besoin de quelques tenues de rechange. Il s'accroupit devant la table de chevet. Il sortit du tiroir une enveloppe blanche. Il jeta un œil à l'intérieur. Elle contenait environ mille euros en liquide. Il ne savait pas pendant combien de temps ils seraient partis, mais ils devaient être prêts à faire face à n'importe quelle situation. Il referma l'enveloppe et la glissa entre les deux piles de vêtements.
Mélanie rentra. Kevin la rejoignit dans le salon. Elle déposa sur le plan de travail des sacs de courses.
"Je suis passée faire des courses après le taff. Il n'y avait plus de yaourt et j'ai vu que le paquet de céréales de Hugo était presque vide... Quelle journée ! J'ai eu un client, un petit vieux, un habitué, qui s'est plaint parce que la date de péremption de son pot de fromage blanc était dans deux jours. Il voulait une remise dessus. Et quand je lui ai dit que ce n'était pas possible, que ce n'était pas moi qui décidais des réductions, il s'est mis à gueuler, le vieux ! Non mais je rêve ! Ils se croient vraiment tout permis... Kev ?... Tu peux le dire si je te fais chier avec mes histoires."
Kevin reporta son attention sur Mélanie. C'était vrai qu'il ne l'avait pas vraiment écoutée. Il était plus concentré sur la façon dont il allait dire à sa femme qu'ils devaient plier bagages et s'en aller loin d'ici.
"Il faut que je te parle, Mel."
Elle leva les yeux de ses sacs de courses et regarda son mari. Elle comprit par son air sérieux que c'était grave. Il lui expliqua tout, sans langue de bois, sans omission. Ni une ni deux, ils s'étaient décidés : demain soir, ils mettraient les voiles. Ils partiraient quelques jours chez les parents de Mélanie avant de pouvoir reprendre leur vie là où ils l'avaient laissée ou avant d'en commencer une nouvelle. Aux enfants, ils dirent qu'ils partaient tous en voyage chez papi et mamie. Hugo trouva cela étrange mais il était si heureux de retrouver ses grands-parents qu'il ne chercha pas à en savoir d'avantage. La question de l'école ne lui vint pas en tête, à Anissa non plus, elle était bien trop enjouée de ne plus voir "les nazes de sa classe". Les enfants emballèrent leurs vêtements dans des sacs et sélectionnèrent quelques jouets pour le voyage. Ils allèrent ensuite se coucher, les yeux plein d'étoiles, en attendant hâtivement d'être au lendemain. Kevin et Mélanie, quant à eux, étaient beaucoup moins excitées que les enfants. Au lieu d'étoiles, c'était la préoccupation qu'ils avaient dans les yeux.
Le lendemain matin, Kevin emmena les enfants à l'école. Mélanie et lui s'étaient mis d'accord sur le fait qu'il fallait prévenir le directeur et les instituteurs, ainsi que leurs employeurs de leur départ soudain. Kevin n'alla pas au travail ce jour-là. Il était convenu qu'il chargeât la voiture, qu'il allât chercher les enfants à l'école et qu'il récupérât Mélanie à son travail. Après tout cela, seulement, ils partiraient.
A 16h30, la voiture était prête et garée devant l'école. Hugo et Anissa accoururent et grimpèrent dans le véhicule avec enjouement. Ils prirent la route pour récupérer Mélanie au supermarché.
Après avoir quitté le centre-ville, ils arrivèrent dans une zone désertique, voire apocalyptique. La route goudronnée était longue et large. Des vieux champs à l'abandon en attente d'accueillir de nouveaux géants de bétons s'étalaient sur la droite. A gauche, des vieux immeubles bas désaffectés périssaient. Au loin, devant eux, la ville et ses hauteurs s'étendaient.
"Tout est mort ici", pensa Kevin.
Une étrange sensation se dégageait de ce lieu. Tout était mort. Il n'y avait pas forme humaine, animale ou même végétale vivante. Cet endroit était peut-être maudit, peut-être pas, mais Kevin sentait comme une malédiction planer sur eux.
La voiture roulait lentement. Plus elle avançait, plus sa vitesse diminuait. Le pied levé de l'accélérateur, Kevin fronça les sourcils. Une ombre noire couchée sur la route se rapprochait, ou du moins, le véhicule s'en approchait. De loin, il n'était pas évident de savoir ce que c'était. Un énorme sac poubelle noir s'était-il envolé et déposé là ? Plus la voiture s'avançait, plus le sac plastique était grand, élancé et son apparence se précisait : un corps humain était étendu sur l'asphalte. Kevin arrêta la voiture. Les enfants ne cessaient de hurler à l'arrière pour la Game Boy que Hugo ne voulait pas prêter à Anissa.
"Les enfants... Dit Kevin, d'une voix absente. Restez-là, d'accord ? Je descends, j'en ai pour une minute."
Les enfants se turent et observèrent leur père qui descendait du véhicule. Ils se penchèrent tous les deux entre les sièges avant pour être au plus près de la scène.
"Arrête de me pousser, Anissa !
-C'est toi qui m'as poussée en premier !"
Leurs cris retentirent de nouveau dans l'habitacle. Pendant ce temps, Kevin s'approcha du corps qui lui tournait le dos. Il était habillé d'un jean noir et d'une grosse veste de motard en cuir. De loin, il n'arrivait pas à déceler le motif de la veste mais désormais plus proche, Kevin reconnut le célèbre logo des Guns' N' Roses.
"Cette veste... J'espère que ce n'est pas..."
Kevin se pencha au dessus du corps. Il reconnut Vincent immédiatement. La police l'avait-il relâché ? Oui, sinon il ne serait pas là, pas comme ça. S'il avait été relâché, c'est qu'il avait donné des informations à la police. Avait-il dénoncé le trafic de Teddy ? Avait-il été tué de sa main en signe de vengeance ? Pris par une vision d'effroi, Kevin recula.
"Il faut se barrer d'ici, et vite !" s'écria-t-il.
A cet instant, une ombre apparut devant lui. Elle se tenait debout, au bout de la rue : Teddy. Teddy était là. L'homme qu'il avait tant fuit se trouvait à une cinquantaine de mètres de lui. Kevin se tourna vers la voiture, elle se trouvait à la quasi même distance. Il se tourna vers Teddy de nouveau. Un bras parallèle au ciel, il s'était saisi d'une arme à feu qu'il pointait en sa direction. Son autre main, la paume vers Kevin, lui signifiait de ne pas bouger. C'était à peine si Kevin respirait. Il voulait hurler mais son corps ne répondait pas.
Quelqu'un toqua au carreau de la voiture. Anissa et Hugo sursautèrent. Ils se tournèrent vers la vitre. A leur droite, une petite fille se tenait devant eux. Elle avait de longs cheveux noirs et lisses qui tombaient sur ses épaules. Elle les regardait avec des yeux froids et intenses.
"Qu'est-ce que tu veux ? Lui cria Hugo.
-S'il vous plaît, vous pouvez m'ouvrir ?
-Pourquoi faire ?
-J'ai vraiment besoin que vous m'ouvrez.
-Pourquoi ?! Hurla à son tour Anissa.
-C'est pour mon papa. Il a besoin de la voiture, il lui ait arrivé un truc grave.
-Quel truc grave ? Demanda Hugo d'une voix suspicieuse.
-J'ai pas le droit de l'dire.
-Alors on peut pas t'ouvrir.
-Ouvrez, s'il vous plaît. J'ai besoin de la voiture.
-On t'a dit NON !"
En réponse au ton criard d'Anissa, la petite fille dégaina de derrière son dos un pistolet qu'elle pointa sur la vitre. Anissa et Hugo se jetèrent contre la vitre opposée. Hugo n'en avait jamais vu en vrai. Adepte des jeux vidéos où les flingues sont l'arme favorite de ses héros, il savait à quel point ils pouvaient être dangereux.
"Oh ! Qu'est-ce que tu fais ?! T'es malade !
-J'ai besoin de la voiture. Ouvrez-moi les portes !
-Pas question !"
En une fraction de secondes, l'enfant appuya sur la gâchette, le coup partit, le carreau de la voiture se brisa en mille morceaux. La balle atteignit l'épaule d'Anissa.
Attiré par le détonation du coup de feu, Kevin se retourna en direction de la voiture. La portière arrière gauche était grande ouverte. Il ignorait la scène qui précédait. Teddy s'était rapproché de lui, ils étaient désormais à quelques mètres l'un de l'autre.
"C'est quoi ce bordel, Ted ? Qu'est-ce qu'il se passe ?! Hurla-t-il.
-T'as voulu jouer, t'as voulu me défier, t'as voulu te défiler...
-Non !
-Qui sème le vent, récolte la tempête."
L'index de Teddy glissa vers la gâchette mais il n'eut pas le temps de la presser que Kevin lui avait lancé au visage le seul objet qu'il possédait sur lui : son téléphone portable. Il l'ignorait auparavant mais lancé avec force, celui-ci peut faire des ravages. Teddy se couvrit une partie du visage de sa paume, Kevin s'élança vers la voiture sans se retourner. Il n'y avait aucune trace des enfants. La Game Boy toujours allumée était tombée sur la moquette, du sang avait giclé su l'écran lors de l'impact de la balle.
"HUGO ! ANISSA !"
Kevin partit en courant, oubliant Teddy, oubliant Mélanie, leur grand départ, la contrebande. Il n'avait qu'une seule volonté : retrouver ses enfants en vie.
Hugo avait passé le bras d'Anissa derrière sa nuque et la soutenait au niveau des côtes. A deux, ils peinaient à avancer. Ils voyaient les larmes de sa sœur qui dévalaient ses joues. Son pull rose prenaient une teinte rouge sang de plus en plus grande. Derrière eux, ils entendaient la petite fille les appeler. Elle leur demandait de revenir, elle leur hurlait qu'elle n'avait rien contre eux, que son père voulait le leur. Ils continuèrent d'avancer jusqu'à ce qu'ils trouvèrent un vieux morceau de mur décrépit. Hugo déposa avec délicatesse Anissa sur le sol et l'appuya contre le mur. Il regarda la plaie : elle saignait beaucoup. Il l'ignorait mais la balle n'ayant touché que l'épaule, Anissa s'en sortirait.
"Hugo.. Je vais mourir ? Demanda-t-elle entre deux sanglots.
-Qu'est-ce que tu racontes ? Bien sûr que non.
-Ça me fait vraiment très mal.
-Je sais. Il faut juste qu'on retrouve Papa. Lui, il saura quoi faire. Tu peux te lever et marcher ?
-Je sais pas, j'ai mal.
-Tu peux essayer ? Pour moi ?"
Anissa essuya une larme qui coulait le long de sa joue avec sa manche et hocha la tête.
"Super ! T'es géniale !"
Hugo l'aida à se lever, elle gémit quelque peu. Appuyés l'un contre l'autre, ils s’extirpèrent des gravas et abandonnèrent leur cachette. Alors qu'ils contournaient le muret, la petite fille leur fit face. Elle était à deux mètres deux, son pistolet plus qu'à un, tenu à bout de bras.
"Je vous ai trouvé, dit-elle avec un sourire. Il est où votre père ?
-On sait pas, répondit Hugo.
-Tu mens.
-Non, c'est vrai ! On sait pas ! La dernière fois qu'on l'a vu, il était sorti de la voiture, t'es arrivée et tu nous a tirés dessus !
-Dites-moi où il est.
-Mais on-ne-sait-pas ! Combien de fois il faut t'le dire !"
La petite fille était fort déçue que son plan ne se passât pas comme elle le voulait. Cela aurait dû pourtant être simple : son père lui avait dit de récupérer la voiture et lui s'occuperait du père des deux enfants. Cependant, il a fallu qu'ils la contredissent et que son père perdît Kevin. Tout avait capoté.
"Dites-le moi."
Hugo fit un "non" de la tête. La petite fille appuya sur la gâchette. Hugo et Anissa s'écroulèrent.
A peine une minute plus tard, Teddy débarqua :
"Cynthia ! Qu'est-ce que tu as fait ?! Il ne fallait pas leur faire du mal ! Ça ne faisait pas partie du plan ! Vite, il faut qu'on se barre de là !"
Sa petite fille sous le bras, Teddy disparut dans les ruines des immeubles désaffectés. Anissa se redressa et regarda son frère. Du liquide couleur rouge sombre s'écoulait de son abdomen en grande quantité. Un petit filet de sang était apparu le long de sa commissure des lèvres.
"Hugo ?"
Il toussota, du sang sortit de sa bouche. Tout autour, des petites gouttelettes s'étaient déposées sur son visage.
"Ça va, ça va... Il faut... Il faut chercher Papa."
Courageux comme il était, Hugo parvint à se redresser. Une fois debout, il posa la main sur son ventre. A peine l'enleva-t-il qu'elle était marquée de son sang.
"Papa... Faut qu'on le rejoigne... Anissa, il... Il faut que tu m'aides."
C'était à son tour désormais de s'appuyer sur sa sœur. Les deux mutilés marchèrent pendant un moment. Ils eurent du mal à enjamber les gravats qui encombraient leur passage mais une fois fait, ils déambulèrent sur une grande route où les voitures les dépassèrent rapidement. Ils arrivèrent à un carrefour. Les feux de signalisation étaient très hauts dans le ciel, des fast food se trouvaient à chaque croisement. Ils étaient arrêtés au niveau du passage piéton. Les voitures roulaient vite, très vite. Hugo vacillait d'avant en arrière. A tout moment, il se voyait sous les roues d'une voiture. Anissa, aussi maigrelette qu'elle était, avait du mal à le soutenir.
"HUGO ! ANISSA !"
L'aîné se retourna faiblement. Kevin courait vers eux. Une fois à leur niveau, il les prit tous les deux dans ses bras. Il hurlait, il parlait vite, Hugo ne comprenait pas ce qu'il disait. Lorsque son père se détacha de lui, son corps ne le soutint pas, il s'écrasa sur le bitume. Kevin retint son buste en posant une main dans son dos. Ce fut à cet instant qu'il vit tout ce sang et cette entaille qui déchiquetait son ventre. Kevin retira son pull et le mit contre l'abdomen de son fils pour faire compresse. Depuis combien de temps s'était-il pris cette balle ? Depuis combien marchait-il ? Depuis combien de temps le sang coulait-il si abondamment ? Le père pleura, il ne savait pas quoi faire d'autre.
"J'aurais pu faire ça aussi, déclara Anissa d'une petite voix.
-Mais non, ma puce. Tu ne pouvais pas savoir. Toi aussi tu as mal ? Dit-il en remarquant le sang sur son pull.
-Oui mais Hugo m'a porté quand j'avais vraiment très mal.
-C'est vrai, ça ? Tu as porté ta sœur ? Demanda-t-il à Hugo. Il hocha la tête. C'est bien, mon grand. Tu sais, je suis vraiment très fier de toi. Tu t'es comporté comme un grand garçon, tu as protégé ta sœur. Je suis vraiment fier de toi, et de toi aussi, ma puce.
-Hugo, c'est un peu mon super-héros ? Demanda Anissa.
-Bien sûr, le plus fort et le plus courageux. C'est le super-héros de la famille."
Hugo sourit. Anissa, aussi. Kevin, aussi. Par hasard, une ambulance passa. Elle s'arrêta à leur niveau. Les ambulanciers prodiguèrent les premiers soins à Hugo en priorité, puis à Anissa et à Kevin. Ils les emmenèrent tous les trois vers l'hôpital le plus proche.
***
Le temps était brumeux ce matin-là quand Kevin et Anissa descendirent au bord de la mer.
"Je peux faire une montagne de galets ?
-Oui si tu veux, ma puce."
Kevin s'assit sur les galets, au plus près de la mer. Après plusieurs minutes, Anissa s'assit à ses côtés. Ils fixèrent l'horizon.
"Tu penses que Hugo nous voit ?
-Bien sûr qu'il nous voit. Pourquoi ne nous verrait-il pas ?
-Je sais pas. Je me dis qu'il doit être drôlement occupé.
-Il fait quoi, à ton avis ?
-Il joue à la console, au foot, il mange des pains au lait avec une barre de chocolat devant la télé, il continue sa collection de cartes Pokémon... Tout ça, ça doit lui prendre du temps."
Anissa marqua une pause. Elle vint se blottir contre son père.
"Tu crois qu'il s'ennuie sans moi ?
-Je ne pense pas, non. Et tu sais pourquoi ? Parce qu'il est tout-le-temps-là. Tout le temps, quoi que tu fasses, ou que tu ailles. Il est tout le temps là, au près de toi. Dès qu'il s'ennuie, il vient te rendre visite. Ça tu le sais pas parce que tu le vois pas mais je te promets que c'est vrai.
-J'espère qu'il vient te voir quand même un peu, et ses copains aussi.
-Bien sûr."
Kevin sourit.
"Papa ? On peut renter ? Je commence à avoir froid."
Ils se levèrent. Kevin regarda la sculpture d'Anissa. Elle avait empilé des galets du plus grand au plus petit, tel un mémorial. A son sommet, elle avait déposé la Game Boy de Hugo.
"Tu la laisses là ?
-Je n'ai plus envie d'y jouer.
-Tu devrais la garder. Il aimerait que tu l'aies.
-Tu crois ? Il se fâchait toujours contre moi quand je voulais jouer avec.
-C'était pour t'embêter. Il voudrait que tu la gardes.
-D'accord."
Anissa récupéra la console et la rangea dans la poche de son imperméable rose.
"Je la garde mais je te promets que je ne jouerai pas avec."
Elle fit cette promesse en regardant l'océan. Anissa glissa sa main dans celle de son père. Ils se retournèrent, dos aux vagues et remontèrent les planches en bois. Kevin emporta avec lui l'urne vide qui avait contenu les cendres de son fils. L'océan, symbole de l'infini et de mystères gardait désormais en son antre le plus courageux ange qui n'ait jamais existé.
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carbone14 · 3 years
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“La tondue de Chartres” - Simone Touseau, tondue et marquée au fer rouge sur le front, est conspuée dans les rues de Chartres libérée le jour même – 16 août 1944
Avec le baluchon, Georges Touseau, le père de Simone.
© Robert Capa
Article de Gilles Heuré pour Télérama (photos supplémentaires)
16 août 1944. Alors que les Américains viennent de libérer Chartres, la foule en liesse hue onze femmes, tondues pour s’être livrées à la “collaboration horizontale” avec l’occupant. Parmi elles, Simone Touseau, 23 ans. Le photographe de guerre Robert Capa était là.
Sur le trumeau du portail sud de la cathédrale de Chartres, le « Christ enseignant » ne pouvait rien voir : le chemin de croix de Simone Touseau se déroulait du côté nord. Mais il a probablement entendu les cris, les quolibets et les insultes. Témoin, qu’aurait-il pu enseigner d’ailleurs de ce mercredi 16 août 1944, qui vit les premiers chars américains entrer dans la ville et la foule partagée entre la joie et l’esprit de vengeance ? Dans la cour des communs de la préfecture d’Eure-et-Loire ont été regroupées des personnes soupçonnées de collaboration. Trois hommes sont rapidement exécutés et onze femmes sur dix-neuf livrées aux ciseaux pour être tondues. Le nombre aurait pu être plus important si un capitaine des Forces françaises de I’intérieur (FFI), authentique résistant celui-là, ne s’était interposé pour mettre fin à cette outrageante justice expéditive. Parmi les « tondues » figure Simone Touseau, 23 ans. Et à la différence des autres, elle a été marquée au fer rouge sur le front. Depuis la préfecture, une sinistre procession accompagne la jeune femme, sa mère, également tondue, et son père qui porte un baluchon. Autour d’eux, hommes, femmes et enfants savourent l’événement, remontent la rue du Cheval-Blanc, et parcourent les quelques centaines de mètres jusqu’au domicile des accusées.
Quelque vingt mille femmes ont subi le même sort en France
Les onze Chartraines tondues pour « avoir fait la vie avec les Boches » devaient connaître son nom. Accusées de collaboration active ou de « collaboration horizontale », cette forme de « relation avec l’ennemi » dont la nature sexuelle est la marque d’une coupable infâmie, elles font partie des quelque vingt mille femmes qui ont subi le même sort en France entre 1943 et 1946. La « tonte » à laquelle se livrent des coiffeurs professionnels ou des FFI « de la vingt-cinquième heure » est alors, comme l’a expliqué l’historien Fabrice Virgili, « la première violence exercée contre l’ennemi, ou plutôt contre celle qui l’incarne », par une partie de la population « redevenue actrice » après avoir subi l’Occupation pendant quatre ans. Et comme ce fut déjà le cas lors de la Première Guerre mondiale, la nature sexuelle de la relation revêt une dimension symbolique et encourage tous les fantasmes. L’écrivain Louis Guilloux (1899-1980), à Saint-Brieuc, sera témoin de telles scènes de la Libération, qu’il relate dans ses Carnets : des femmes dont l’une, la tête rasée, ressemble à une « poire pelée », une autre avec une « tête de bagnard ». Et partout la foule qui crie « Hou ! Hou ! ».
De nombreux documents ont rendu compte de ces « tontes » sauvages. Certains sont des photographies prises par des particuliers ou des soldats américains. Mais une photo semble les résumer toutes, celle saisie par le grand photographe de guerre Robert Capa (1913-1954), à Chartres, ce 16 août 1944. Dix jours auparavant, il a débarqué avec la première vague d’assaut du 116e régiment d’infanterie américain sur Easy Red, à Omaha Beach, « Omaha la sanglante », et pris des clichés devenus légendaires dont onze, seulement, ont pu être sauvés d’un séchage intempestif en laboratoire. Après la longue bataille du « bocage », il arrive à Chartres et, alerté par les cris de la foule qui se masse devant les grilles de la préfecture, il parvient à y pénétrer et à prendre en photo le groupe de prisonniers. Au moment où des FFI et une cohue de curieux escortent en riant la famille Touseau, Capa, insatisfait par les photos de dos, fonce pour se retrouver devant le cortège et commence à déclencher son Contax. En reculant encore, il prend le désormais célèbre cliché qui restera comme « La Tondue de Chartres ». Simone Touseau, entourée d’un homme en uniforme et d’un autre en chemise blanche qui se prétend « chef de la résistance policière », porte son bébé de trois mois dans les bras. En robe recouverte d’une blouse, elle est au centre de la photo, comme une pietà pécheresse. Elle ne regarde que son enfant, semblant ignorer les regards tendus vers elle et les sourires des autres femmes qui jouissent du spectacle. Le 4 septembre, le magazine Life publiera le reportage « The French get back their freedom » (« Les Français retrouvent leur liberté ») avec sept photos, cinq de Ralph Morse, l’autre reporter arrivé avec Capa, et deux de celui-ci, dont la fameuse « tondue ».
Une enquête fascinante sur une photo iconique
Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Dans un livre paru aux éditions Vendémiaire en 2011, Philippe Frétigné et Gérard Leray ont mené une fascinante enquête sur cette photo symbolique d’une forme d’épuration peu honorable. « Au départ, explique aujourd’hui Philippe Frétigné, j’ai discuté avec Gérard Leray, professeur d’histoire-géographie et précieux connaisseur de la région et de cette période. Nous échangions simplement sur un élément du décor : la grande porte entourée d’un portail de pierres à arc de style Renaissance où figure un blason représentant un griffon et devant lequel passe la foule en cette journée d’août 1944. La porte en question est celle de l’hôtel de Champrond, à l’époque étude notariale, qui fut jadis propriété d’un haut magistrat de Louis XIV, dont l’avarice aurait inspiré Molière pour son Avare, selon la légende. De fil en aiguille, nous avons finalement retracé l’histoire de la photo, celle des protagonistes, la sociologie politique de la ville et le contexte historique de l’époque. »
Les recherches menées dans les archives françaises et allemandes et les appels à témoins au moyen d’un site Internet les ont ainsi conduits à mieux cerner la personnalité et l’itinéraire de « la tondue ». De faillites en liquidations, rongés par la frustration et la haine du Front populaire, ses parents étaient devenus au fil des années des commerçants déclassés, aux idées ouvertement d’extrême droite. Quand la guerre arrive, ils choisissent d’emblée leur camp. Simone, elle, a un caractère bien trempé. Bachelière, on la dit arrogante. D’ailleurs, elle ne cache pas ses idées politiques favorables au nazisme. Le voisinage fait aussi des gorges chaudes de son comportement, la traite de fille facile. Sa réputation trouve de nouveaux motifs de détestation quand elle devient interprète dans les services administratifs allemands, puis la maîtresse d’un soldat du Reich, Erich Göz. Bibliothécaire dans le civil, il tient la librairie militaire de Chartres. Envoyé sur le front de l’Est, il est ensuite blessé, et Simone se rend en Allemagne en 1943 pour le rejoindre. Une fois rétabli, il est renvoyé en Russie où il mourra en juillet 1944, alors que Simone, déjà enceinte, était rentrée à Chartres.
Dans les derniers mois de 1944, les faits de collaboration reprochés aux femmes suivent une échelle de gravité : avoir adhéré à une organisation collaborationniste et professé des opinions négatives contre la Résistance et les Alliés ; avoir touché de l’argent de l’occupant ; avoir entretenu des relations personnelles avec des membres des troupes d’occupation (collaboration horizontale) ; avoir été coupable de délation. Simone Touseau, qui a aussi adhéré au PPF, le parti collaborationniste de Jacques Doriot (1898-1945), coche donc toutes les cases sauf la dernière, la plus grave. Accusée dans un premier temps d’avoir dénoncé cinq voisins qui ont été déportés, elle évitera le peloton d’exécution, faute de preuves tangibles et grâce à l’habileté de son avocat qui a fait traîner la procédure. Elle ne fera que quelques mois de prison, sortira libre fin 1946 et sera toutefois condamnée à dix ans « d’indignité nationale ». Dépressive et alcoolique, elle mourra en février 1966 à l’âge de 45 ans.
Dans son appartement face à la cathédrale, Philippe Frétigné a tourné la page de cette histoire. Musicien dans l’âme, l’ancien professeur de philo est aujourd’hui facteur de clavecin et il mène des recherches sur l’histoire de l’art au XVIIe siècle. On est loin de la période trouble de l’épuration. Mais il ne peut s’empêcher de faire le lien avec aujourd’hui. « Les cruels déclassements économiques et la précarité croissante d’une partie de la population peuvent aujourd’hui l’entraîner vers des partis fascisants qui exploitent la colère, la haine et la stigmatisation. Karl Marx n’avait pas tort quand il disait que si l’histoire ne se répète pas, elle bégaie. »
Une correction est à apporter à l’article : Robert Capa a débarqué en Normandie avec la première vague d’assaut sur la plage d’Omaha le 6 juin et non pas le 6 août comme l’écrit Gilles Heuré !
Pour en savoir plus sur cette histoire :
Les protagonistes de l'affaire par Gérard Leray, professeur d'histoire
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lolochaponnay · 9 months
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Une femme enceinte de sept mois, se rend à la maternité où elle doit accoucher, pour les dernières formalités. On lui demande : - Le papa de votre enfant sera-t-il présent lors de l'accouchement ? - Celà m'étonnerait. Mon mari ne peux pas le sentir !
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benlettres · 3 years
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Mon aïeule
Bonjour mon aïeule Brigitte,
Tu as un joli nom, tu sais. Je viens de le trouver dans un vieux coffre chez ma mère. Je m’attendais à quelque chose de plus pittoresque, tu m’a surpris. Maintenant, je t’imagine jeune, comme une ancêtre qui aurait dix-huit ans. La tête plongée au fond du coffre, il me semble entendre ta voix.
Tu ne sais rien de moi. Pourtant, je vis grâce à toi. Je suis l’un de tes descendants. Tu ne peux pas tous nous connaitre, nous sommes si nombreux. Alors, ne t’excuse pas.
— Mon beau garçon, bien sûr que je te connais, comme j’ai connu tes parents, même s’ils sont nés après ma mort. J’ai eu le bonheur de vivre avec ta grand-mère, Marie-Amanda. Elle avait déjà dix ans quand j’ai quitté ce monde. C’est moi qui lui ai donné ce coffre. De génération en génération, vous êtes tous les enfants de ma petite Julie. Je ne vous ai jamais perdus de vue.
— Tu me surprends encore.
— Tu n’as pas fini d’être surpris. On a raconté tellement de faussetés à mon sujet. D’accord, il est vrai que je me suis mariée vieille fille. Toutefois, je n’étais pas aussi naïve qu’on l’a laissé croire. Mais, il est faux que je me sois mariée obligée.
— C’est passé proche quand même, tu admettras. Ta petite Sophie est née tout juste neuf mois après ton mariage.
— Oui, c’était comme ça, dans ce temps-là. Nous faisions des enfants du premier jour du mariage jusqu’au dernier jour de fertilité. J’en ai fait sept avec ton aïeul. Et lui, il en avait déjà huit de sa première femme. Ils n’ont pas tous survécu, loin de là. Mais, ils ont tous été aimés.
— Mais pourquoi faire autant d’enfants ? Vous n’aviez pas de vie, toujours enceinte, toujours à torcher, toujours à gratter les derniers sous pour faire vivre des familles trop grandes, trop pauvres.
— Cela, vous ne l’avez jamais compris. Nous avons défriché la terre, tracé des routes, construit des ponts, érigé des églises et des écoles, et nous avons fait des enfants, beaucoup d’enfants. Nous faisions tout cela dans un seul but : créer une nation. Alors oui, pour ce projet, les hommes ont sacrifié leur dos dans les champs et dans les usines. Nous, les femmes, nous y avons consacré nos ventres et nos bras.
— Vous avez beaucoup souffert.
— Ne pense pas que nous avons été malheureux. Nous n’avions pas vraiment le choix. Par contre, nous avons fait tout ce que nous avons pu pour que toi, tu l’aies.
— Et de génération en génération, vous n’avez jamais eu envie d’abandonner?
— Souvent. Mais si je peux te reconnaitre aujourd’hui, c’est que nous avons persévéré. De génération en génération, nous sommes tous la même âme.
Nous t’avons légué ce coffre d’espérance. Tu y inscriras à ton tour le nom des enfants de tes enfants. Qu’ils soient d’ici ou d’ailleurs, nous les adopterons. Tous. Ils n’ont pas à être de notre sang pour s’unir à notre âme, seulement à réinventer notre rêve.
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Benoit Bolduc / octobre 2021
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alexar60 · 4 years
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La répétition
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Il est sept heures quand mon réveil sonne. Je me lève cinq minutes plus tard après avoir fait quelques étirements pour animer mes muscles purifiés de toute mauvaise humeur. Ensuite, je prends un petit-déjeuner copieux, je me douche et m’en vais partir travailler. Je marche jusqu’à la station de bus ; j’attends quelques minutes entourés d’inconnus qui eux aussi attendent sagement. Puis, je monte dans le premier car arrivé et m’en vais en regardant les rues qui commencent à s’animer. Après six stations, je descends. J’ai le temps de flâner et regarder les livres exposés à la vitrine d’une librairie. Je grimpe quelques marches dans un passage classé historique puis, j’arrive enfin au bureau. Durant mon travail, je classe des dossiers, j’ai une réunion, je remplis des cases, je fais une pause vers 10h30 pour boire un café avec des collègues, et je reprends mon minutieux travail d’archivage.
A midi, je quitte le bureau en compagnie de quelques collègues afin d’aller manger dans un bistrot sympa. Pendant le repas, nous discutons de nos vies de familles ou de nos loisirs jusqu’à 13H, l’heure à laquelle nous recommençons de travailler. Je sors du boulot à 17H. Je reflâne dans la même rue qu’au matin. Je m’arrête encore devant la librairie et j’achète une baguette dans la boulangerie d’à côté avant de reprendre le bus. Quand j’arrive chez moi, j’ai déjà mangé la moitié de mon pain. Ensuite, je me change, allume la télévision pour entendre de la vie. Je cuisine, je finis quelques dossiers et enfin, je regarde un film avant d’aller dormir.
Je ne sais pas depuis quand cela dure. Mais un matin, j’ai réalisé en arrivant devant la station de bus que les gens étaient tous les mêmes. Ils gardaient la même posture, chaque jour, ils avaient le même visage, la même mine triste ou heureuse. Il y a un homme, grand brun, terriblement maigre ressemblant à un porte-manteau qui ne bouge jamais. A la minute exacte, il se frotte l’œil, cligne des yeux pour réajuster sa vision et tourne la tête pour regarder le bus arriver. Il y a une femme qui tape la nuque de son fils afin de lui ordonner de ne pas trifouiller son nez en public. Il y a cette autre femme enceinte qui arrive juste après moi et après un grand sourire, elle remercie un monsieur qui se lève pour lui céder sa place sur le banc. Elle monte toujours avant moi et s’assoit toujours à la même place. Je la vois tellement, qu’elle semble être enceinte depuis plus de dix ans. Il est peut-être temps qu’elle le fasse, son gosse.
Une fois dans le bus, j’ai découvert que les feux de signalisations sont toujours synchrones. Ils passent au vert à seconde près. Puis, j’ai découvert que les voitures qui dépassent le bus se ressemblent toutes. Par exemple, une Fiat blanche dépasse le car quand celui-ci s’est arrêté à la station suivant la mienne. Il en est de même pour le cycliste qui suit la FIAT. Il est toujours habillé pareillement. J’avais déjà remarqué avoir affaire au même chauffeur, mais ça, c’est normal. C’est son quotidien. Par contre, les gens qui montent et descendent sont toujours les mêmes avec la même tête. Certains sont tristes, d’autres semblent contents, quelques-uns discutent et en tendant l’oreille, j’ai réalisé qu’ils parlent des mêmes sujets.
Bien entendu, les personnes qui descendent en même temps que moi, sont les mêmes. Il y en a un qui me frôle, s’excuse et part dans la direction opposé. Une femme resserre la lanière de sa chaussure tout en tenant un lampadaire. Et les gens se ressemblent tous. Depuis, je marche lentement pour mieux comprendre cette répétition. Devant un kiosque à journaux, j’ai lu les gros titres et vu la date du jour. Devant la vitrine de la librairie, j’ai réalisé que c’était toujours les mêmes livres. Je ne sais plus quand j’ai pu voir des nouveautés.  Juste avant le passage, il y a un fast-food dans lequel il n’y a pas grand monde. Un panneau « sol glissant » git au milieu du pseudo restaurant et il n’a jamais bougé depuis que j’ai découvert sa présence.
Au bureau, j’emploie les mêmes mots, j’entends les mêmes phrases. Les dossiers sont toujours les mêmes, les réunions se ressemblent toutes. Je remplis les mêmes cases, je coche avec un stylo inusable. Un jour, je me suis amusé à le mâchouiller pour déformer le bouchon, le lendemain, il était comme neuf en dehors d’une petite éraflure qui a toujours été dessus. C’est encore mon collègue le plus proche qui frappe à la porte pour me proposer de manger ensemble. Nous sommes rejoints par un autre avant d’entrer dans l’ascenseur, le reste du groupe nous attend dans le hall principal. J’ai remarqué que nous sommes toujours dans le même ordre lorsque nous marchons jusqu’au restaurant.
Bien entendu, le serveur est toujours le même. Il dit la même chose que d’habitude. Tout le monde prend les mêmes plats : Un steak frite, deux andouillettes frites, un plat du jour, un magret au miel et moi, je dis simplement : « Comme d’habitude » et il revient pour déposer devant moi un steak tartare ainsi qu’une assiette de frites. Nous parlons des mêmes choses. Une discussion sur la vie amoureuse d’une collègue, une autre sur notre hiérarchie, une troisième sur les actualités qui curieusement, ne changent jamais. La quatrième discussion concerne le sport et la première victoire de l’équipe de foot locale de la saison. Enfin la cinquième sur le travail à entreprendre l’après-midi. Ensuite, nous nous levons, payons chacun notre tour dans le même ordre. Et nous repartons travailler avec des habitudes quotidiennes. Ce que je ne comprends pas, ce sont toujours les mêmes phrases racontées. Et chaque fois, une merde de chien traine sur le bord du trottoir avec un petit vieux qui fait demi-tour pour ramasser la crotte avec un morceau de papier après avoir été engueulé par un homme plus jeune. Le vieux ne lâche pas la laisse de son roquet qui aboie contre les gens qui passent. Comme son chien, il grogne, ramasse la merde et la jette dans le caniveau avec le papier. Puis, il reprend sa route en maugréant contre le plus jeune déjà parti.
Les banalités de l’après-midi sont identiques aux précédents jours. Je quitte l’immeuble. En marchant, je constate rencontrer les mêmes passants, au même moment. Le panneau dans le McDo n’est plus là, il y sera le lendemain matin. C’est toujours la même femme qui achète un magazine en faisant tomber une pièce devant le kiosque à journaux. Dans le bus, je reconnais les têtes, toujours et encore les mêmes. Une fois chez moi, c’est le même programme qui s’affiche à l’écran de la télévision. Je constate que je cuisine le même plat chaque jour. Et les dossiers en retard sont toujours les mêmes. J’ai beau les terminer, le lendemain, ils sont vierges de toute correction. Enfin, je m’assis dans le canapé en découvrant que le film se répète, c’est « un jour sans fin » avec Bill Murray.
J’ai réellement pris conscience de vivre le même jour en lisant la date du journal sur le présentoir du kiosque à journaux. Il ne change jamais, ni les titres d’ailleurs. Parfois, j’essaie de faire autre chose, de comprendre le sens de ce blocage temporel. Je regarde autour de moi au cas où je rencontre mon Andy McDowell, seulement personne ne correspond. Je cherche à trouver la solution pour faire redémarrer le temps mais je ne trouve aucun moyen qui puisse changer tout ça.
Je pense avoir tout fait. Je suis parti en voyage, j’ai cambriolé une banque, je me suis suicidé… Un jour, j’ai volontairement roulé une pelle à une collègue en pleine réunion au point de me faire virer. Le lendemain, je recevais un appel du travail, inquiet de ne pas me voir travailler. J’ai poignardé un flic dans un commissariat, je me suis retrouvé en cellule et me réveillais dans mon lit. J’ai demandé aux autres s’ils n’avaient pas cette impression de répétition. Personne n’a répondu et je pense connaitre leur réponse car ils me regardent bizarrement dès que je parle de mon ressenti. Comme s’il était normal de vivre éternellement la même pathétique journée. J’ai préféré abandonner et faire comme tout le monde. Alors depuis, je vis cette putain de journée qui se répète sans arrêt : je travaille, je mange, je dors sans en connaitre le véritable but.
Alex@r60 – juin 2020
Artwork  par Philip McKay
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christophe76460 · 1 year
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Elle fera la guerre aux saints et elle les vaincra
Foi et fidélité mises à l’épreuve
Durant son règne, la bête va imposer la terreur sur toute la terre, en particulier pour les fidèles du Christ. Cette période difficile s'appelle la Grande Tribulation et va durer 42 mois ou 3 ans et demi.
Apocalypse, 13:5-7
Et il lui fut donné une bouche qui prononçait de grandes choses et des blasphèmes; et [le] pouvoir lui fut donné de FAIRE LA GUERRE pendant quarante-deux mois.
Et elle ouvrit la bouche en blasphémant contre Dieu, pour blasphémer son nom et son tabernacle, et ceux qui demeurent dans le ciel.
Et il lui fut donné de FAIRE LA GUERRE AUX SAINTS, et de les VAINCRE ; et [le] pouvoir lui fut donné sur toutes les tribus, et langues, et nations.
Le parallèle est à faire avec la mort des deux témoins au début de la Grande Tribulation. Au milieu de sa semaine d’années de règne (sept ans), la bête tuera les deux témoins après qu’ils auront rendu un témoignage intense pendant 1260 jours.
Apocalypse, 11:7
Et quand ils auront achevé leur témoignage, la bête qui monte de la fosse sans fond leur fera la guerre, et les vaincra, et les tuera.
Pendant la Grande Tribulation, l’Antichrist/Antéchrist cherchera à imposer la marque de la bête, et tous ceux qui ne porteront pas allégeance à la bête seront persécutés et/ou tués. Ils ne pourront ni acheter, ni vendre et ils subiront l’oppression (Apocalypse 13 :17). L’œuvre chrétienne sera interdite dans un climat devenu hostile aux fidèles de Jésus-Christ.
L’œuvre de témoignage chrétien sera violement combattue et fortement ralentie pendant 42 mois, laissant place à une période d'obscurité et de ténèbres (désert spirituel) dans le monde, juste avant le jour du Seigneur et l'avènement de Jésus-Christ.
Paul l'exprime ainsi en 1 Thessaloniciens, 5:2 : « En effet, vous savez bien vous-mêmes que le JOUR DU SEIGNEUR viendra comme un voleur DANS LA NUIT. »
Et au verset 3, il ajoute : « Quand les hommes diront : « Paix et sécurité ! » alors une RUINE SOUDAINE fondra sur eux, comme les douleurs sur la femme enceinte ; ils n’y échapperont pas.
« Mais vous, frères et sœurs, vous n’êtes pas dans les TÉNÈBRES pour que CE JOUR VOUS SURPRENNE comme un voleur » (1 Thessaloniciens, 5:4).
Seuls les enfants des ténèbres seront pris au dépourvu, tandis que nous, nous sommes « des enfants de la lumière et des enfants du jour. Nous ne SOMMES PAS de la NUIT ni des TÉNÈBRES » (verset 5).
Gloire à Dieu, qui « ne nous a pas destinés à la COLÈRE, mais à la possession du salut par notre Seigneur Jésus-Christ » (verset 9).
Quand cela aura-t-il lieu ?
Jésus nous a clairement averti au sujet des persécutions de ses fidèles au temps de la fin :
Matthieu, 24:13
« celui qui persévérera jusqu'à la fin sera sauvé (physiquement) ».
Matthieu, 24:22
« Et si ces jours n'étaient pas abrégés, personne ne serait sauvé (physiquement); mais à cause de ceux qui ont été choisis (élus), ces jours seront abrégés. »
Il nous faudra persévérer ou endurer (selon les traductions) jusqu’à la fin. Jusqu’à la fin de quoi ? Il nous faudra endurer jusqu’à la fin de ce monde, jusqu'au retour du Seigneur Jésus-Christ, de la résurrection des morts et de l'enlèvement.
Apocalypse, 12:15-16
Alors le serpent vomit de sa gueule comme un fleuve d'eau derrière la femme, afin qu'elle soit entraînée par le courant. Mais la terre secourut la femme : elle s'ouvrit et engloutit le fleuve que le dragon avait lancé de sa gueule.
Ce sera alors la fin des persécutions et cela coïncidera avec la résurrection des deux témoins. Et tout cela se passera bien sur la terre !
Apocalypse, 11:11-12
Après les trois jours et demi, un esprit de vie venu de Dieu entra en eux et ils se tinrent debout sur leurs pieds; une grande crainte s'empara alors de ceux qui les voyaient. J'entendis une voix forte qui, du ciel, leur disait : « Montez ici ! » Et ils montèrent au ciel dans la nuée sous les yeux de leurs ennemis.
Marc, 13:33, 37
Faites bien attention, restez en éveil et priez, car vous ignorez quand ce temps viendra. Ce que je vous dis, je le dis à tous : Restez vigilants (VEILLEZ).
En voyant tous les signes énoncés par Jésus, les chrétiens sauront que Jésus est sur le point d’intervenir pour les délivrer. Il nous encourage à nous tenir prêts, en éveil, à rester vigilants, à veiller.
Selon les enseignants dispensationalistes prétribulationistes, si Jésus dit qu’il serait possible d’échapper aux évènements difficiles qui doivent arriver dans les derniers jours. Cela signifie que les chrétiens ne seront plus sur terre.
Luc, 21:36
Restez donc en éveil, priez en tout temps, afin d'avoir la force d'échapper à tous ces événements à venir et de vous présenter debout devant le Fils de l'homme.
Jésus nous demande ici de prier en tout temps, de rester en éveil afin d’avoir la force d’échapper à tous ces évènements !
Avoir la force d’échapper à la tentation, à la peur, aux pressions, aux persécutions en priant, en restant conscient du sens des évènements… Ce n’est pas ce que j’appellerais être tranquillement à l’abri au ciel, assis aux côtés de Jésus !
Bien au contraire, l’ensemble des paroles de Jésus nous exhortent à nous préparer pour cette épreuve. Ce n’est qu’après avoir traversé la Grande Tribulation avec fidélité que nous pourrons nous présenter debout devant le Fils de l’homme.
C’est le même raisonnement pour les paroles de Jésus en Apocalypse 3.
Apocalypse, 3:10
Parce que tu as GARDÉ mon ordre de PERSÉVÉRER, je te GARDERAI AUSSI à l'heure de la TENTATION (épreuve) qui va venir sur le MONDE ENTIER pour METTRE à l'ÉPREUVE les HABITANTS de la TERRE.
Le seul moyen d’échapper à la tentation est-il vraiment de quitter la terre ?
Au verset suivant, Jésus conseille à l’église de Philadelphie de TENIR FERME ce qu’elle a afin que PERSONNE NE PRENNE SA COURONNE. Cela se passe bien sur la terre.
Apocalypse, 3:11
TIENS FERME ce que tu as, afin que personne ne PRENNE ta couronne.
Nous devons donc priez, veiller, lutter, combattre le bon combat, tenir ferme, persévérer, endurer, courir vers le but et garder la foi jusqu'à la fin de ce monde et jusqu'au retour ou l'avènement du Seigneur Jésus-Christ !
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petiteyuki · 4 years
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Yuki Story modification
Nom: Yao. Prénom : Yuki. Sexe : Féminin. Race : Humaine. Age : 24 ans. Date de naissance : 08/06/1998. Lieu de naissance : Kirigakure  -  Village caché de la brume.
Personnalité : Généreuse, Empathique, Joueuse. Caractère : Passionnée, Sentimentale, Nerveuse. Qualité : Gentille, Souriante, Fière. Altruhiste. Défauts : Susceptible, Rancunière, Orgueilleuse, Impulsive.
Famille : Tokuma Hyuga (père) - Yuli Yaoi (mère) - Yuka Yaoi (Tante 1 mère Suki) - Suki Yaoi (cousine) - Clan Hyuga (oncles, tantes, cousins, cousines)
Kekkei Genkai : Byakugan - Taigā dōkō (Pupille du Tigre)
Élément primaire : Suiton (eau)
Techniques élémentaires : - Nami o yaburu (Vagues déferlantes) - Mizu keimushi (Prison d'eau) - Hakke Rokujûyon Shô (64 poings du Hakke) - Hakke Kûshô (Paume du Hakke) - Hakkeshô Kaiten (Tourbillon divin du Hakke).
Technique héréditaire et INTERDITE : Jikan no baburu (Bulle du temps)
Invocations :
- Taïga le Grand Tigre. - Kujira la Baleine Bleue
Capacité : Jōki kyūshū (Absorption de Vapeur)
Jutsu création : 
- Seibāabisusēruzu (Sabre Abyssales)
Aime : La nourriture, les animaux, la lecture, la musique, les balades sur la plage.
Aime pas : Les fermé d'esprit, la maltraitance animal, les livre de mauvaise qualité, le travail bâclé, les enfants.
Histoire :
Yuki est né d'une union improbable, sa mère n'avait pas prévu de tomber enceinte.
Un soir un groupe d'amis venant de Kiri virent séjourner Konoha pour la semaine, c'est lors d'une soirée arrosée qu'elle rencontre Tokuma. Un beau jeune homme à la peau pâle, aux yeux blancs acres et aux cheveux châtain foncé.
Sous le charme, elle va le séduire et visiblement réceptif, Tokuma rentre avec la jeune femme, bras dessus, bras dessous pour une folle nuit. À la fin de son séjour Yuli rentre chez elle avec ses amies. 9 mois plus tard, une petite fille est née dans le modeste village de Kiri. Elle a de tous petits yeux bruns et une petite épaisseur de cheveux sur la tête. Née pendant une nuit assez froide et inédite pour un mois de Juin la nouvelle née fut prénommée Yuki. Malheureusement, sa mère ne survit pas à l'accouchement. C'est alors sa sœur aînée qui prend en charge la petite. Elle élève Yuki sa fille. Yuki vit avec sa mère à travers les souvenirs de sa tante bien aimée. Elle alla à l'académie où elle a dû vite apprendre à se faire respecter si elle ne voulait pas mourir à l'examen Genin. Un examen qu'elle passa avec facilité. A 13 ans, la voilà dans une équipe de trois ninjas de son rang et un prof.
Puis, plus tard, à 16 ans, vient l'examen Chûnin.
Un examen qui, malheureusement à Kiri, se gagne par la mort de certains adversaires. Elle a su montrer de quoi elle était capable dans cette ère qui suivi la tristement célèbre "Ère de sang" du village de Kiri. Elle fut donc aussi gradée au rang de Chûnin. Pendant deux ans elle intègre un groupe de mission. Pendant son enfance elle a beaucoup travaillé, elle s'est penchée sur les cas de Zabuza le démon qu'elle admirait quand elle était petite. Il était quand-même l'un des sept épéistes de la brume. Son rêve d'enfance était de l'affronter, mais il est mort avant même qu'elle ne parte en mission. Plus tard quand elle apprit la désertion de Kisame, elle s'est donné pour but de l'affronter. Car lui aussi faisait partie des sept Épéistes.
<< Je n'ai pas pu affronter Zabuza. Kakashi, le ninja copieur, l'a achevé avant. Kisame est pour moi. >> À ses 18 ans, Yuki décide de partir en voyage et de faire de Konoha sa première destination ayant pour but d'apprendre, mais surtout de créer un ou plusieurs jutsus qu'elle a déjà imaginés.
Elle se renseignera sur Tobirama connu à Kiri pour  ses techniques et ses prouesses dans la création de techniques interdites ainsi que sur sa maîtrise parfaite de l'eau.
A Konoha, elle y A forcément rencontré son père. Un homme qui ne l'a pas reconnue tout de suite quand il l'a croisée, mais son visage lui a dit bien quelque chose. Il met plusieurs jours avant de réaliser qu'elle ressemblait énormément à la mère de sa fille. Car oui, même s'il n'a pas été là pour elle, sa tante lui a souvent écrit pour parler d'elle. Lors de leur première rencontre, Yuki a mis les choses au clair ce jour-là :
< < Je sais qui tu es, je sais aussi que tu es mon père, mais sans vouloir paraître méchante vu le nombre de fois où je t'ai vu, tu n'en as pas le rang. Juste le titre. Je suis désolé > > Tokuma avait un pincement au coeur, mais ne le prenait pas mal car il pouvait comprendre sa réaction. Ils prient le temps de faire connaissance. Tokuma ramena Yuki a la demeure Hyûga mais Hiyashi Hyûga, Chef du clan, ne l'accepte en aucun cas comme membre du clan l'appelant "la bâtarde". Elle ne fut pas surprise et n'a jamais cherché à faire partie d'un clan qu'elle ne connaît pas. Quant aux techniques Hyûga qu'elle connaît, c'est qu'elle s'est renseignée et entraînée longuement pour les maîtriser. Car Yuki ne possède qu'un seul Byakugan. Elle apprend encore à le maîtriser.
Après plusieurs mois, elle s'est complètement intégrée. Elle s'est faite des amis comme sa cousine Hinata et Ino ou Kiba et Chôji. Mais elle a aussi, le béguin pour Neiji. En revanche, elle est incapable de lui dire et se comporte normalement, néanmoins elle met toujours une certaine distance. Quand Yuki apprit l’existence d’une certaine organisation criminelle, elle se renseigne. Dans l'akatsuki s'il y a bien un membre qui l’intéresse, c'est Kisame. Pourquoi ? Parce qu'il est de son village natal et qu'elle rêve de le surpasser pour pouvoir lui faire avaler ses dents. Pendant son séjour à Konoha elle sut que Gaï-sensei l'avait affronté lors d'une mission, mais que malheureusement Kisame s'est donné la mort contre Bee quelque temps plus tard. Ce jour-là, elle a perdu son deuxième objectif. Ce fut la dépression pour elle. Dans son village, elle fait partie d'un petit clan modeste à première vue, mais un clan bourré de secrets. Car, oui, caché sous les yeux du monde, le clan Yao a développé diverses techniques. Une technique que sa tante a créée, mais qui a été interdite, "la bulle du temps". Cette technique requière une gérance parfaite de son chakra au risque de mourir épuisé. Cette technique permet de se balader dans le temps et l'espace. Si l'utilisateur de cette technique a une bonne quantité de chakra qu'il contrôle à la perfection il pourra faire un bond dans le temps de maximum 7 jours, mais elle permet aussi la téléportation, ce qui signifie qu'une bulle d'eau entoure l'utilisateur et quand elle éclate il se retrouve à la destination souhaitée. Mais cela demande beaucoup d'énergie. Yuki ne la maîtrise pas. Lors de la 4e Grande Guerre Ninja Yuki, comme tous les autres à du combattre durement. Mais lorsque que Neiji se sacrifia pour sauver Hinata... Elle a perdu tout ce qui la rendait rationnelle. Neiji avait été son premier amour avec un grand A la première fois qu'elle aimait autant quelqu'un. Et bien qu'elle ne lui ait jamais rien dit, elle a toujours été protectrice avec lui, quand celui-ci rendu son dernier souffle, elle vrilla littéralement et perdit le contrôle d'elle-même. C'est alors qu'à l'intérieur d'elle quelque chose se libéra !
Le chakra du Tigre.
Le chakra du Tigre est un flux semblable à celui des Jinchûuriki. C'est un Chakra qui prend forme un peu comme les Susano ou le Chakra de Kurama.
Quand il prend forme autour de Yuki déjà il a les pattes avant qui se forme autour de ses mains et ses pattes arrière sur ses jambes. Elle a une silhouette abstraite de tigre qui l'entoure. À sa forme finale, le tigre à la taille d'un Susano, Yuki est au centre du front de la bête et le contrôle. Elle possède ainsi une puissance dévastatrice et une rapidité hors du commun.
Les mêmes avantages que les porteurs de Démon à queue. Par les pattes du Tigre, elle peut aussi saisir le Chakra de ces démons et de s'en servir comme approvisionnement afin de refaire du chakra. Par cette libération, elle a obtenu une nouvelle pupille. La pupille du Tigre qui lui permet d'avoir des réflexes de garde et d'attaque décuplé.
Mais cet état de force n'est pas éternel. Après avoir fait un du ménage avec les clones de Juûbi, son chakra fini par se dissiper.
L'équipe médicale la prend en main et la soigne pendant un long moment.  
Après avoir reçu les soins nécessaires, elle reprit le combat avec les autres jusqu'à ce que Naruto et son équipe mettent fin à la guerre. L'après-guerre se fit pour elle comme pour les autres avec beaucoup de repos. Après la guerre elle décide de retourner chez elle auprès de sa tante et de sa cousine pour en savoir plus pour son chakra.
Ses aventures restent à suivre
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Artiste : YukiChan Photo 1 - Artiste ; Zenax
Don't repost without my permission thks
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