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#attirer une femme avec du sel
Puissant Sort D'amour Par Le Maître Le Plus Redoutable Tobonon Djafa 
Sort d'amour sur les poils pubiens d'un homme Sortilège Pour Rendre Un Homme Fou Amoureux à Distance Rituels d'amour puissant avec miel et photo Envoûtement amoureux - Comment lancer un sort d'amour Tel: +33774813740 Email: [email protected]
PUISSANT ENVOUTEMENT D’AMOUR DU REDOUTABLE MAITRE TOBONON DJAFA  Le but de l’envoûtement d’amour est d’attirer une personne vers une autre. L’envoutement d’amour concerne donc la magie blanche amour ou la magie rouge. Il consiste à effectuer un rituel ou plusieurs rituels magiques, manipulations d’énergies et d’ondes vibratoires, qui si elles sont correctement dirigées peuvent résoudre à tous…
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paul123love · 2 years
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RITUEL POUR TROUVER LE VRAI AMOUR: Tel whatsapps +22990810913
RITUEL POUR TROUVER LE VRAI AMOUR: Tel whatsapps +22990810913
Rituel pour trouver le vrai amour : Beaucoup de jeunes filles et de vieilles filles viennent souvent me voir sous prétexte qu’elles n’arrivent pas à trouver de conjoints. Ce phénomène est partout dans le monde. De belles filles qui n’arrivent pas à trouver un mari fixe dans leur vie. Les causes sont diverses et relatives. Car souvent on vous parlera de mari de nuit ou d’influence de Mami Water.…
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pharmabiosante · 1 year
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Roi des Herbes Maladies Soignées Traitement par Roi des herbes
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Roi des Herbes Maladies Soignées Maladies traitées par le Roi des Herbes : Plus d'une centaine de maladies ont été guéries. Roi des herbes, une liste de maladies soignées par la plante magique. Prière Nous Joindre  Nous joindre directement sur WhatsApp pour vos commandes: Cliquez ici +22966067770
Plus de Cent Maladies Soignées
Les plantes n'ont pas fini de livrer leurs secrets. C'est le cas d'une plante qui fascine l'homme depuis longtemps. Comme son nom l'indique, le roi des herbes surpasse toutes les autres plantes grâce à ses nombreuses propriétés curatives et médicinales.
Roi des Herbes dans la Médecine Africaine
Nous revenons ici aux recettes secrètes des grands-mères africaines. Il est bien connu qu'en Afrique, les extraits de plantes étaient largement utilisés pour traiter les maladies, en partie au détriment de la médecine moderne. Le roi des herbes a guéri plus de 200 maladies et est indispensable dans le traitement des pollutions féminines. Il peut même aider les femmes à surmonter les difficultés de l'accouchement et à réaliser leur rêve de devenir mère. Nous joindre directement sur WhatsApp pour vos commandes: Cliquez ici +22966067770
Liste de Quelques Maladies Soignées par le Roi des Herbes
Le roi des herbes soigne beaucoup de maladies  : - Il lutte contre l’empoisonnement :  En cas d’empoisonnement, il suffit de bien le laver et le manger cru. - Pour ceux et celles qui souffrent de maux de ventre réguliers, il est également un bon remède pour calmer vos douleurs. - Il est très efficace contre le chlamydia , les fibromes , kystes , myomes , en boire le verre chaque matin -  Fait pousser rapidement les ongles. - Guérit du vers des femmes, mélanger avec le piment de guinée ,purger 1 semaine avant l’ovulation permet de tomber enceinte, - Puissant déblocage utiliser en bain ou brûler en encens dans la maison, - Lutte contre les démangeaisons et infections vaginales ,utiliser en ovule, - Il lutte contre la stérilité et trompe bouchées , utiliser en purge, - Traite les maux de ventre répété chez les enfants. - Lutte contre les verres intestinaux, très efficace pour lutter contre les infections chez la femme et les règles douleureuses. - Régule la tension, - C’est un excellent moyen de purge pour la femme, - Utiliser pour l’attirance, l’utiliser en bain associé au miel, - Il est utiliser pour le désenvoutement, faire un bain associer au gros sel, - Pour attirer la clientèle asperger dans votre magasin et brûler sous forme d’encens, - De façon spirituelle, cette dernière débloque l’ouverture des portes d’affaires sur votre vie, lutte contre toute forme de mauvaises attaques et vous protège contre les mauvais œil Nous joindre directement sur WhatsApp pour vos commandes: Cliquez ici +22966067770
Roi des Herbes Maladies Soignées
Roi des Herbes et Empoisonnement Dès les premiers signes, écrasez une poignée de feuilles fraîches dans de l'eau et commencez le traitement. Le roi des herbes et les maux d'estomac Dissoudre une poignée de feuilles fraîches dans de l'eau et boire, ou ajouter une cuillère à café de poudre de feuilles séchées à une tasse d'eau chaude. Le roi des herbes et les infections à Chlamydia Écraser une poignée de feuilles fraîches, en extraire le jus et boire un petit verre de madère deux à trois fois par jour pendant 21 jours. Le roi des herbes pour traiter les champignons oculaires Laver et presser les feuilles fraîches et les utiliser comme gouttes pour les yeux. Roi des herbes pour les infections fongiques de la peau. Laver et presser les feuilles et frotter la zone affectée avec le jus. Roi des herbes pour rallonger les ongles. Lavez, pressez et frottez les ongles ; ils pousseront plus vite. Le roi des herbes est bon pour les douleurs d'estomac Le roi des herbes peut aider les enfants qui souffrent de maux d'estomac. -Le roi des herbes est très efficace contre les vermoulures et les crampes menstruelles chez les femmes. -Il suffit d'en extraire le jus et de nettoyer son corps avec. -C'est aussi un antibiotique très efficace qui peut être utilisé sous forme de suppositoires ovariens. -Une liste d'utilisations peut être complétée. L'alcool et les médicaments ne doivent pas être consommés après l'utilisation.
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agbidi · 3 years
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Comment envoûter personne grâce a son nom avec puissant médium compétant
Comment envoûter personne grâce a son nom avec puissant médium compétant
Le travail d’envoûtement d’amour est un rituel hautement spirituel. L’envoûtement d’amour consiste à appeler l’esprit de la personne à envoûter et effectuer le rituel sur son esprit. Parfois ce travail de rappel peut s’avérer compliquer lorsque la personne bénéficie d’une protection mystique très forte. Dans ces circonstance, le maître marabout compétent qui maîtrise bien son travail doit…
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Grigri pour ensorceler un homme pour qu'il m'aime : Comment ensorceler un mari ?
Ce genre de sort est le plus souvent utilisé pour attirer l'attention d'un homme aimé , pour éveiller en lui des sentiments de sympathie, d'amour, ou du moins d'amour.
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vinon0 · 3 years
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prière pour rendre une femme fou amoureux à distance
prière pour rendre une femme fou amoureux à distance
Vous voulez attirer l’amour? Vous aimeriez conquérir son cœur? Qu’il ou elle revienne vers vous? Dans tous les cas, sachez que les sorts d’amour pour attirer la personne aimée sont infaillibles. Téléphone whtasapps +229 99752035 Gmail:[email protected] site web:https://fairerevenirsonexparlapensee.wordpress.com/ prière pour rendre une fille folle amoureuse,rituel pour rendre…
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sous-le-saule · 4 years
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Au bord du vide (L’Offrande aux sirènes)
Le vent glacé, chargé de sel, souffle en rafales tumultueuses qui lui font presque perdre l’équilibre tandis qu’il s’approche du bord. Sans doute vaudrait-il mieux fixer l’horizon avec stoïcisme, mais les rochers noirs et pointus, sur lesquels se jettent les vagues furieuses, loin, loin en contrebas, attirent inexorablement son regard. Il a conscience de son sang quittant son visage et fait un effort surhumain pour contenir le flageolement de ses jambes. Tout son clan le regarde et compte sur lui. Il entend, comme dans un rêve, les cris de sa mère. Il n’ose tourner les yeux vers elle, en dernier adieu, de peur de se mettre à sangloter lui aussi. On ne parle pas avec beaucoup de respect des Marqués qui ont passé leurs derniers instants à pleurer et à supplier. Il ne veut pas être un de ceux-là.
Pendant des années, il n’y a pas eu d’Offrande. Mais le temps est venu, car trois garçons sont nés avec la Marque, comme lui, dans les mois qui ont précédé sa naissance, et un autre quelques jours après. Les anciens disent qu’il en naît quelques-uns à chaque génération, toujours des enfants mâles. Et à chaque génération, les sirènes réclament leur dû et en emportent un. Selon la rumeur que l’on choisit de croire, l’élu deviendra leur roi, sera dévoré, ou mourra d’épuisement après avoir servi de reproducteur. Bien qu’il ait essayé de toutes ses forces de ne pas imaginer les détails d’un accouplement avec ces créatures mi-femmes mi-oiseaux aux serres cruelles, cette troisième possibilité lui a valu bien des réveils en sueur et au bord de la nausée.
Il a songé à s’enfuir, bien sûr. Mais cela aurait amené le déshonneur sur sa famille, faisant d’eux des parias et ôtant à ses frères et sœurs tout espoir de se marier - une sentence tacite de bannissement. Plus grave encore, cela causerait la perte de son clan. Les sirènes les protègent des Etrangers et, lorsqu’elles amènent les bateaux ennemis à se briser sur les rochers, grâce à leur chant terrible et magnifique, elles autorisent les membres du clan à s’emparer des cargaisons dans les épaves. C’est de cela qu’ils vivent. Les anciens racontent même qu’une année où les tempêtes avaient duré bien plus longtemps qu’à l’habitude, les empêchant de sortir en mer pour pêcher, les sirènes leur avaient amené une créature marine aux formes étranges, comme nul n’en avait jamais vu, dont la chair avait permis au clan de survivre jusqu’au retour du beau temps.
En échange, les sirènes exigent, une fois par génération, une Offrande. Le jour de son quinzième anniversaire, le Marqué doit s’avancer au bord de la falaise, au flanc de laquelle les sirènes ont leurs nids, et sauter. Si les créatures le trouvent à leur goût, l’une d’elles l’attrape au vol dans ses serres, et l’emporte dans le réseau de galeries qui s’enfonce dans la paroi calcaire. On ne le reverra jamais, mais son nom et sa famille seront révérés car il aura permis au clan de perdurer. Si le Marqué n’a pas l’heur de plaire aux sirènes, elles le regardent avec indifférence se fracasser sur les rochers – comme se sont fracassés ses trois prédécesseurs au cours des derniers mois. La gloire ou la mort. Il n’y a pas d’entre-deux.
Le clan l’acclame. Les sirènes ont quitté leurs nids et tournoient un peu en-dessous de lui, planant dans l’air marin en le fixant avec intérêt. Il faut y aller, maintenant. Il prend une grande respiration, vaine tentative de faire refluer la terreur qui l’emplit tout entier, et fait un pas en avant.
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misskittyspuffy · 4 years
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À un meilleur avenir
(I'll do an english version of this fic, but I needed to write it in my mother tongue first).
Auteure : Miss Kitty
Localisation : 15x20 (Spoilers)
Relations : Dean/Cas, Sam/Eileen, Dean & Sam
Résumé : Quand Dean et Sam découvrent que Chuck leur a joué son dernier coup de poker, en leur écrivant une fin qui n'était pas la leur, ils décident de reprendre le contrôle de la situation.
Ao3 link 
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Note: Comme beaucoup d'entre nous, j'ai cordialement détesté la fin, qui a (à mes yeux) détruit 15 ans de construction narrative. Je souhaite oublier l'existence du 15x20 et le fait que j'ai un jour vu cet épisode.
Du coup, évidemment, cette fanfiction était initialement prévue pour être un remplacement du 15x20. Or, en l'écrivant, je me suis rendue compte que j'allais pouvoir y imbriquer en réalité une grande partie de l'histoire du final (jusqu'à quelques minutes avant la fin). Ne soyez pas rebutés par le fait qu'il est pris en compte, j'ai fait en sorte de détricoter point par point ce qui s'y passe justement ;) J'ai mis tout mon cœur dans l'écriture de cette histoire ; ça avait une saveur toute particulière après avoir connu une telle déception. 
Merci à ceux qui la liront, les retours sont grandement les bienvenus :)
*************
 Leurs samedis soirs étaient usuellement réservés à leurs binge-watching de films, dans l’antre que Dean s’était aménagée au Bunker. Ils préparaient bières et pop-corn et prenaient place sur le canapé spécialement installé face à la grande télévision que l’aîné Winchester avait achetée. D’autres fois, ils se permettaient des sorties au cinéma, choses qui s’étaient faites étrangement rares par le passé.
 Mais ce soir là, le devoir allait l’emporter.
 Un entrepôt déserté depuis plus d’une trentaine d’années était hanté par les esprits d’anciens employés qui y avaient trouvé la mort dans une violente explosion. Plusieurs attaques, certaines mortelles, sur des visiteurs un peu trop téméraires avaient fini par attirer l’attention de Dean.
 Depuis plus d’un an, ils avaient retrouvé leur libre arbitre. Chuck n’avait pas joué sa dernière carte, ce jour là près du lac. Après l’avoir —le croyaient-ils— réduit à l’état de simple mortel, les frères Winchesters n’avaient pas réalisé que le piège s’était en réalité refermé sur eux.
 Pour se débarrasser d’un ennemi de manière efficace, il fallait lui faire croire que la menace avait été éliminée.
 Et c’était exactement ce que Chuck s’était employé à faire.
 Il avait tenté un ultime coup de poker qui lui avait été (provisoirement du moins) profitable. Il les avait enfermés dans une ultime illusion de choix, qui avait mené Dean à sa mort et conduit Sam à une vie qu’il n’avait pas choisie —un profond sentiment de décalage avait altéré la joie qu’il aurait dû ressentir lorsqu’il avait épousé sa femme et était devenu père. Quelque chose ne collait pas, le cadet Winchester l’avait senti.
 Sam avait un jour trouvé Jack sur le perron de sa maison de banlieue, l’air grave et le regard inquiet. Le jadis Nephilim s’apprêtait à briser la ligne temporelle dans laquelle Chuck les avait enfermés. La ruse avait été habile, mais le jeune homme avait été plus ingénieux. Il avait perçu la faille lors de son passage entre deux mondes —des dimensions parallèles qu’il s’évertuait à reconstruire avec Amara pour préserver l’Équilibre.
 Sam avait mis un moment avant de concéder à Jack que quelque chose ne tournait pas rond. L’illusion était devenu sa réalité depuis des années. En sortir lui avait paru inconcevable. Il avait passé de longues heures, contemplatif, à regarder l’enfant né de cette illusion. Voir son fils jouer dans leur salon, lui tendre fièrement un dessin de la petite famille qu’ils constituaient, l’entendre rire, l’appeler « papa »… La gorge de Sam s’était faite douloureuse, au fur et à mesure qu’il avait réalisé pleinement la gravité de ce qui allait se passer. Ce n’était pas réel ; sur un plan intellectuel, il le comprenait. Mais était-il prêt à y renoncer ? Il avait été confronté à un des pires choix de sa vie. Mais au fond de lui, il avait su. Dès que Jack avait prononcé ces mots, lui avait annoncé que Chuck était toujours en pleine possession d’au moins une partie de ses pouvoirs —Sam avait su : ce n’était pas lui ; ce n’était pas sa vie. Ce n’était pas la fin que Dean était supposé connaître, il y a des années de ça dans cette grange.
 Ce n’était pas eux.
 Il arrivait enfin à mettre le doigt sur le mauvais son de cloche qui l’avait accompagné toutes ces années depuis la mort de son frère, depuis même le jour où ils avaient vaincu Chuck. Il s’agissait d’une illusion, créée de toutes pièces. Jack avait alors commencé à lui parler d’une certaine Eileen, un nom qu’il pensait n’avoir jamais entendu jusqu’alors. Donna, Charlie, Jody, Claire… Tous lui étaient étrangers. Sam avait fini par accepter, non sans difficulté, que Jack restaure le cours naturel des choses. Les liens qu’il avait créés dans cette vie illusoire, leur dire au revoir… était une blessure qu’il ne refermerait probablement jamais. Il savait cependant que son frère ne méritait pas ce qui lui était arrivé —cette motivation avait été suffisante.
 Il était temps de remettre les choses à leur juste place.
 Quand Jack avait fait le nécessaire pour rétablir l’ordre tel qu’il était avant que Chuck ne le bouleverse, puis avait ramené Dean sur Terre, et leur avait restitué leurs souvenirs et —par la même occasion— rendu leurs réelles personnalités, la retombée avait été difficile. Dean s��était affalé sur le sol du Bunker, anéanti. Il avait reçu un appel de Donna et Jody, qui avaient elles-mêmes eu le sentiment de sortir d’une transe de plusieurs années.
 Quel p*tain d’enflure, avait lancé l’aîné Winchester dans une rage semi-contenue en lançant son téléphone à travers la pièce.
 Ils avaient dès ce moment récupéré le pouvoir sur leurs vies, étaient redevenus maîtres de leurs choix. Jack avait rétabli l’ordre naturel des choses. Il avait conservé les pouvoirs de Chuck, que ce dernier lui avait —en réalité seulement en partie— concédé. Amara avait beaucoup participé à définitivement réduire son frère à l’état de simple mortel. Ils avaient retourné le mensonge de Chuck contre lui. L’ironie du sort avait voulu qu’il soit emporté par une pandémie seulement quelques semaines après.
 Quand Jack avait restauré l’Univers dans toute sa grandeur et dans toutes ses failles, la ligne temporelle avait été remontée jusqu’au moment où les frères se trouvaient au Bunker, après leur impossible négociation avec Chuck. Une ligne temporelle divergente avait alors été créée à partir de là. Sam avait retrouvé ses jeunes traits, Dean ne les avait quant à lui jamais perdus —dans sa réalité (sa propre perception du temps) seuls quelques jours étaient passés.
 Une fois le combat terminé, ils avaient réinvesti le Bunker. Réinvesti leurs vies. Retrouvé la pièce du puzzle qui leur manquait.
 Ce samedi soir là, plus d’un an après leur victoire contre Chuck, Dean se tenait près de la table centrale du Bunker, sur laquelle il avait déposé son sac d’armes et dans lequel il stockait du matériel pour le combat qu’ils s’apprêtaient à mener dans l’entrepôt. L’aîné Winchester faisait ses habituelles vérifications : le gros sel, les armes, les détecteurs de rayonnement EMF… Puis il fronça les sourcils, en farfouillant dans le fond du sac.
 « Mais qu’est-ce que ça fout là ?! » pesta Dean en sortant un nunchaku. « Bon sang, Sam ! »
 Une main masculine apparut à côté de la sienne, entreposant une dague à l’intérieur du sac, que le Winchester entrouvrit plus largement pour donner un meilleur accès au nouvel arrivant.
 « Tu l’aimes vraiment celle là, » dit-il avec un petit sourire en coin.
 « C’est toi qui m’as dit que je développerais mes fétiches pour certaines armes, » répondit Cas en haussant une épaule.
 L’ex-ange se tenait près de lui, dans une veste en cuir, vêtu d’un jean noir et d’un t-shirt bordeaux. Un style qui détonnait de ses précédentes habitudes vestimentaires, que Dean lui avait soigneusement conseillé lors d’une virée shopping dans laquelle il l’avait entraîné quand Cas était devenu humain voilà un an de ça.
 « Vrai. »
 « Tu crois que ça suffira ? » avait poursuivi le brun aux yeux bleus.
 Dean releva enfin le nez de son sac, se pencha vers Cas qui se tenait à quelques centimètres de lui, et déposa un furtif baiser contre ses lèvres. « Ça paraît bon pour moi. »
 Un air désapprobateur survola le visage de Cas. « Dean. »
 Le Winchester haussa un sourcil interrogatif. « Quoi ? » demanda t-il l’air innocent.
 Cas soupira. « Tu crois que je n’ai pas vu ton lance-grenades ? »
 Tout en disant cela, il rouvrit le sac que Dean venait de fermer, pointant du doigt l’arme en question.
 « Et ? » fit-il mine de ne pas comprendre.
 « On va chasser des esprits, je doute que tes grenades nous soient très utiles. »
 « Parce que tu crois que ta dague va leur faire un grand effet ? » rétorqua t-il, fier de sa parade.
 Cas plissa les yeux, ce qui fit ressortir les rides de son front. Si un regard pouvait tuer…
 « C’est vraiment un crime que tu sois aussi mignon quand t’es en colère, » marmonna finalement Dean, le regard tendre.
 Il l’embrassa à nouveau rapidement, alors que Cas était demeuré immobile, puis l’attrapa gentiment par la main, l’entraînant de force avec lui. « Allez viens, tu me bouderas en chemin. »
 Sur leur lancée en direction des escaliers, ils croisèrent Sam qui sortait du couloir qui menait à la cuisine et aux chambres.
 « Hey, » lança t-il en direction du couple. Il eut l’air interrogatif en voyant leur attirail. « Vous êtes chargés, vous allez où comme ça ? »
 Dean et Cas échangèrent un regard.
 « Rien de bien intéressant, un entrepôt hanté, » répondit l’aîné Winchester.
 Sam fronça les sourcils. « Piste sérieuse ? »
 « Plusieurs morts, ça vaut le coup de s’y pencher. »
 « Je devrais peut-être ve— »
 « Non, » l’interrompit fermement Dean. « Vous avez prévu une soirée avec Eileen, allez admirer vos danseurs en collants, nous on s’occupe des maccabhés. »
 Sam leva les yeux au ciel. « Dean, c’est tout ce que tu retiens des ballets ? Les collants ? »
 « J’en ai jamais vu, mais ça me va très bien cette image ! » rétorqua l’aîné dans un demi-sourire.
 Cas attrapa le bras de son petit-ami de ses deux mains, les entraînant en direction de la sortie. « Laisse-tomber Sam, » ajouta t-il en jetant un regard semi-amusé, semi-exaspéré à l’aîné Winchester. « Passez une bonne soirée, » dit-il à Sam en insistant sur ces derniers mots. « Dean a raison, on prend les choses en main pour ce soir. »
 Il l’entraîna ensuite vers les escaliers, qu’ils montèrent rapidement. Dans le même temps, Sam réalisa que son nunchaku se trouvait dans la poubelle.
 « DEAN !!! »
***
 La classique chasse aux fantômes que Dean et Cas avaient pris en charge s’était finalement révélée ne pas être aussi classique qu’ils l’avaient escompté. Un démon s’était glissé dans le lot, puis un deuxième, rendant le combat plus périlleux qu’ils ne l’avaient pensé. Après un coup de dague qui avait permis de vaincre l’un d’eux, Cas s’était retrouvé propulsé au sol, contre des cartons qui avaient amorti sa chute. Dean avait tué le deuxième, puis s’était précipité vers l’ex-ange, inquiet.
 « Cas, ça va ? »
 « Tout va bien, » avait-il répondu en attrapant la main que lui tendait Dean. Une fois relevé, ils conservèrent leurs mains l’une dans l’autre. « Curieux retournement de situation, » dit-il le souffle court.
 « Ouais, deux petites surprises qui n’étaient pas au programme, » concéda t-il en relâchant un soupir. « Mais hey, on les a eus et on peut retourner à la maison entiers. Il y a pas de petite victoire, ça me va, » dit-il d’une voix posé. « T’es sûr que t’as rien ? » dit-il plus concerné en passant sa main le long du bras du brun.
 Cas hocha la tête et déposa un baiser contre sa joue, près du recoin de ses lèvres. « Ne t’inquiète pas autant. Toi aussi t’es humain… et t’es toujours là. »
 « Je le suis depuis plus longtemps que toi, » répliqua le Winchester. « J’en ai pris des coups avant d’en arriver là. »
 « Nos entraînements m’ont bien aidé. »
 Dean hocha doucement la tête. « C’était tout l’intérêt. »
 Le Winchester se remémora les premiers entraînements qu’ils avaient eus ensemble —ils avaient été pour le moins singuliers. Ce qui le conduisit à se souvenir également de la façon dont les choses avaient tourné entre eux en raison de l’inquiétude perpétuelle que Dean lui avait manifesté, à se souvenir de l’élément déclencheur, celui qui avait tout débloqué.
***
Flashback - Un an plus tôt
 Après avoir appris que Chuck les avait une nouvelle fois manipulés, Dean s’était enfermé un moment dans sa chambre, à deux doigts de casser tout ce qui lui tomberait sous la main —de rage. L’ancien Dean l’aurait fait sans sourciller. Mais les mots de Cas résonnaient encore dans son esprit. L’amour faisait partie intégrante de ce qu’il était, c’était ce qui guidait ses actes. Il voulait y faire honneur et que ce sentiment soit celui qui prédomine désormais chez lui.
 Et c’était exactement ce qu’il avait l’intention de faire.
 Alors que Sam venait de quitter le Bunker pour rejoindre Eileen, avec qui il avait échangé plusieurs messages dans l’heure qui précédait et à qui il avait évoqué le besoin de la retrouver après les récents événements et leur liberté retrouvée, Dean avait alors profité de son absence pour parler à Jack en seul à seul. Il savait que Sam aurait tenté de le dissuader s’il avait su ce qu’il s’apprêtait à faire. Le jeune homme se trouvait toujours dans la bibliothèque du Bunker et Dean l’avait approché d’un pas sûr. Ils avaient retrouvé leur ligne temporelle depuis quelques heures, et il était plus déterminé que jamais à rétablir son propre ordre des choses désormais. Il n’y avait pas été par quatre chemins.
 « Tu peux m’ouvrir une brèche vers le Néant ? T’as ce pouvoir ? »
 « Je sais à quoi tu penses, » dit Jack en refermant doucement le livre qu’il était en train de parcourir. « Je m’attendais à ce que tu me le demandes. Est-ce que je peux le faire ? Bien sûr. Mais la situation avec le Néant ne s’est pas encore stabilisée, je suis en… négociation avec elle. »
 « Je dois le faire, tu sais que je ne peux pas le laisser là-bas, » finit-il d’une voix tremblante malgré lui. « Je ne te demande pas de le ramener pour moi, je sais que ce n’est peut-être pas possible et que c’est quelque chose que je dois faire par moi-même. Je te demande juste un coup de pouce pour l’accès. »
 Jack hocha doucement la tête. « Tu penses avoir des arguments à avancer face au Néant ? »
 « Laisse-moi m’occuper de cette partie, » dit le Winchester d’une voix sûre.
 Il y eut un court temps de battement.
 « Alors, cette brèche ? Tu m’ouvres l’accès ? » s’impatienta t-il.
 Il avait tenté de se contenir mais sa voix avait laissé apparaître un brin de supplication qui n’avait pas échappé au jeune Nephilim.
 « Bien sûr. C’est Cas. »
 Dean déglutit difficilement. « Ouais… Exactement. C’est Cas. »
 « Mais si ça tourne mal… je ne sais pas si je pourrai intervenir. On a atteint une nouvelle forme d’équilibre, nous sommes plusieurs forces à régner, je n’ai aucune emprise sur le Néant. »
 Le Winchester hocha la tête. Rien ne le dissuaderait.
 Quelques minutes plus tard, la brèche était ouverte, un grand cercle noir ondulant était apparu près de l’immense télescope. Dean poussa un soupir en le voyant s’agrandir au fur et à mesure, de la même façon qu’il l’avait fait le jour où le Néant était venu récolter Cas. Il prit une grande et visible inspiration, et sans hésiter une seconde, se jeta à l’intérieur.
 « Bonne chance, » dit Jack après qu’il eut disparu.
 Il eut un petit sourire en coin.
 Il savait que tout se passerait comme le Winchester l’avait décidé.
***
 Le Néant était vraiment immense ; et faisait justice à son nom. Les ténèbres s’étendaient à perte de vue —si tant est qu’il puisse le formuler ainsi, Dean n’y voyait pas à plus de cinq ou dix mètres devant lui. Il fut déstabilisé dans un premier temps. Il ne savait pas par où commencer, tournant sur lui-même, essayant de percevoir la moindre présence, le moindre signe de vie ou d’activité. Il fit alors la seule chose qui paraissait logique. Tout en circulant à l’aveugle, il appela le nom de Cas. Une fois, deux fois, dix fois, vingt fois, cinquante fois. Il hurla son nom à s’en époumoner. Apparemment suffisamment pour que le Néant finisse par se matérialiser devant lui sous l’apparence de Meg.
 « Cas ! Cas ! » se moqua t-elle. « Bon sang, EST-CE QUE TU VAS ENFIN LA FERMER ?!! »
 Dean prit quelques secondes pour ajuster sa posture face à la nouvelle arrivante, se mettant sur ses gardes.
 « Où est-ce qu’il est ? » dit-il d’une voix ferme, lui laissant comprendre qu’il n’était pas là pour marchander.
 « T’es venu récupérer ton p’tit ange, c’est mignon… mais pas un effort suffisant. Tes armes ne peuvent rien contre moi, » dit-elle en désignant la dague qu’il tenait entre ses mains.
 Le Winchester jeta un regard en direction de l’arme, resserrant son emprise autour de cette dernière. « Elle n’est pas pour toi. »
 Le Néant prit un air intrigué. « Vraiment ? »
 « Où est-ce qu’il est ? » répéta Dean d’une voix sans appel.
 Elle poussa un soupir, croisant ses jambes sur son trône. « Quelque part… entre ici et ailleurs… je lui ai réservé une place de premier choix. »
 Elle avait fini sa phrase avec un petit sourire en coin, haussant un sourcil, sous-entendant que le traitement spécial infligé à Cas était probablement des plus douloureux, et à cette simple pensée, Dean se sentit nauséeux. Depuis combien de temps Cas était-il ici ? Combien de jours, de mois, d’années peut-être, avait-il été coincé ici pendant que lui et Sam vivaient le scénario que Chuck leur avait concocté ?
 Elle ne l’avait pas vu venir —et Dean lui-même n’était pas sûr de l’avoir vu venir— mais dans la seconde qui avait suivi, le Winchester lui avait sauté à la gorge et assené un coup de poing magistral qui l’avait laissée sonnée. D’un coup de main, elle l’avait envoyé valser en retour, quelques mètres plus loin. Dean se releva péniblement, mais sa colère n’était pas redescendu, son regard restait noir et fixement posé sur le Néant.
 « OÙ EST-CE QU’IL EST ?? » hurla t-il à sa destination.
 « Toi et ton chéri êtes vraiment irrécupérables, » dit-elle furieuse. « Tu veux savoir où il est ? Il vit les pires tourments, condamné à revivre ses cauchemars. En boucle. Tu y as fait plus d’un caméo, d’ailleurs, » dit-elle d’un air qui se voulut faussement amusé. « Je ne vais pas prétendre que je ne prends pas mon pied à le voir souffrir, parce que c’est le cas, » finit-elle en balançant son pied négligemment.
 La mâchoire de Dean se contracta. « Pour la dernière fois, dis-moi où il est ou je jure que je- »
 « Que quoi ? Que tu vas me hurler dessus ? » ricana t-elle en l’interrompant. « Tu ne peux rien contre moi. »
 « Peut-être, mais je sais comment te pourrir l’existence… Tu aimes le calme ? Je te promets que tu ne le trouveras plus jamais. Et tu ne peux rien contre moi, je suis humain. »
 Le visage du Néant se décomposa.
 « Dis-moi où il est. »
 Elle sembla contemplative pendant de longues secondes, puis poussa un soupir. « Bonne chance, Dean. Peu importe ce que tu fais… rappelle-toi, il est encore à moi. »
 D’un claquement de doigts, elle le téléporta jusqu’à Cas. Dean atterrit douloureusement sur le sol dur et froid d’une pièce fermée, plongée dans le noir, dans laquelle un fin rayon de lumière à lui seul lui permettait de distinguer les contours du lieu. Après s’être relevé, il prit quelques secondes pour se familiariser et ajuster sa vue. Il trouva rapidement Cas, dont le trench-coat se distinguait au sol. Il était allongé face contre terre et semblait connaître un sommeil troublé. Il poussait des gémissements de douleur, son visage était déformé par la peur —il paraissait profondément affecté.
 Dean s’agenouilla près de lui, accrochant la dague à sa ceinture. Il le retourna sur le dos et passa une main contre sa joue, tentant de le secouer, de le réveiller.
 « Cas ! Hey, Cas ! Réveille-toi. »
 Il fallut un moment, mais au prix d’une grande insistance, Dean parvint enfin à le ramener —difficilement— à la conscience. Les yeux de l’ange peinaient à rester ouverts.
 « Dean ? » il demanda d’une voix enrouée quand il reconnut le Winchester. À ce stade, il n’était plus sûr de s’il était éveillé ou inconscient, la réalité se mélangeait à ses cauchemars.
 « C’est moi… » dit-il inutilement. « Hey, hey, reste avec moi, d’accord ? » il poursuivit quand il vit qu’il commençait à sombrer à nouveau, le retenant pour le maintenir en position assise.
 « Tu n’es pas réel. »
 « Je le suis. Je te promets que c’est moi. Je suis désolée d’avoir mis si longtemps… » Sa voix s’était un peu étouffée sur la fin. Il maintint le visage de l’ange entre ses deux mains, plongeant son regard dans le sien, tentant de le convaincre que c’était réellement lui. « Je vais te sortir de là, ok ? »
 Cas semblait sincèrement perdu. « Où sommes-nous ? »
 « Le Néant, Cas. Tu t’es sacrifié pour me sauver, tu te rappelles ?. »
 Un temps de battement. Le regard de l’ange sembla se fixer et retrouver un semblant de consistance. « Je me souviens. » Puis il se décomposa. « Qu’est-ce que tu fais là ? » dit-il inquiet.
 « Tu croyais vraiment que j’allais te laisser croupir ici ? » lui répondit le Winchester, la gorge serrée. « Tu m’as sauvé, Cas. Plus d’une fois. Tu pensais vraiment que je ne viendrais pas te chercher ? »
 « Tu risques de ne pas pouvoir repartir, » poursuivit l’ange les sourcils froncés.
 « Oh si, crois-moi, et tu vas venir avec moi. »
 « Je ne peux pas, Dean, » dit-il dépité, en secouant la tête. « Le deal… »
 Le Winchester l’interrompit. « Le deal n’a plus d’importance. J’ai une solution. »
 Il retira la dague de son emplacement à sa taille et l’exposa à l’ange. Ce dernier lui retourna un regard perdu, il ne comprenait pas.
 « Pour ça, il faut que tu sois d’accord avec mon plan, » dit-il un peu plus nerveux.
 « Qu’est-ce que… où veux-tu en venir ? »
 « Le Néant ne peut retenir que les anges et les démons. Si tu es humain, elle n’aura plus d’emprise sur toi. » Il désigna la fiole qu’il avait accrochée à un collier, autour de son cou. « Si on extrait ta grâce, si tu t’en sépares, tu redeviens humain… et tu rentres avec moi. »
 Dean était nerveux, il ne savait pas comment Cas allait réagir.
 « Ça te va, ce plan ? » finit par demander doucement le Winchester, hésitant.
 L’ange hocha doucement la tête, encore assommé par ce qu’il avait subi. « Bien sûr. »
 « Génial, » dit Dean soulagé. « Écoute, je ne sais pas ce que prévoit le Néant, mieux vaut ne pas trop traîner, d’accord ? T’es prêt ? »
 Cas étendit son cou sur le côté, donnant un meilleur accès à Dean, qui —après une légère hésitation— lui fit une entaille de quelques centimètres sur le côté gauche. Plaçant la fiole de sorte à ce que la grâce de Cas puisse y être entreposée, le processus s’entama et prit seulement quelques secondes. La lumière bleutée, scintillante, fit son transfert de son cou jusqu’à l’intérieur du récipient, rendant l’ange plus faible qu’il ne l’était déjà.
 « VOUS N’AVEZ AUCUN DROIT DE FAIRE ÇA ! »
 Le Néant sous l’apparence de Meg venait de réapparaître près d’eux. Furieuse.
 « Castiel est à moi, vous n’aviez AUCUN droit ! »
 « On l’avait et on l’a pris, » dit Dean d’une voix défiante en se relevant, aidant Cas à faire de même. « Il est humain. Il ne t’appartient plus. »
 Elle s’apprêtait à s’élancer contre eux mais le portail pour retourner dans leur monde se rouvrit dans le même temps. Cas, soutenu par Dean qui avait passé son bras derrière sa nuque, les lança à corps perdus dans la spirale qui leur permettrait de rentrer et ils disparurent avant que le Néant ne les atteigne.
 De l’autre côté de la porte dimensionnelle, ils atterrirent sur le sol du Bunker de manière brutale, propulsés à grande vitesse —mais au moins, ils étaient sains et saufs.
 « Excellent timing, Jack, » lança Dean en se relevant, prenant appui sur la table du Bunker.
 Il tourna son attention vers le —désormais— ex-ange, passant sa main sous son bras afin de l’aider à se relever et à se maintenir. Il était considérablement affaibli, mais allait bien.
 « Tu tiens le coup ? » demanda Dean, son entier langage corporel tourné vers Cas.
 « J’irai bien, » répondit-il en se maintenant debout grâce au Winchester. « Jack… » continua t-il finalement en constatant la présence de son fils de cœur.
 « Cas, » lui retourna le Nephilim avec un sourire soulagé. Il l’approcha d’un pas rapide et le prit entre ses bras. « Tu m’avais manqué. »
 « Combien de temps… ? Combien de temps je me suis trouvé dans le Néant ? » poursuivit Cas en rompant leur étreinte.
 Dean et Jack échangèrent un regard significatif. C’était trop compliqué à expliquer.
 « Plus tard… » répondit finalement Dean en lui faisant une gentille tape sur l’épaule. « Prenons soin de toi d’abord. »
***
 Une dizaine de jours étaient passés avant que les choses ne finissent par reprendre leur cours normal. Cas avait récupéré sa chambre, qui avait été réaménagée de sorte à être adaptée à ses nouveaux besoins. Dean et lui avaient fait plusieurs magasins, sous l’impulsion du Winchester, pour compléter sa garde-robe, en plus de ce qu’il lui avait lui-même donné. Physiquement, Cas allait de mieux en mieux et s’était considérablement renforcé.
 Avec la reprise de leur vie, la dynamique entre Dean et Cas avait doucement glissé du bonheur des retrouvailles, de la remise en forme de l’ex-ange, à une légère sous-tension maladroite visible comme le nez au milieu de la figure, qui avait interrogé Sam, mais que l’un comme l’autre prétendaient ignorer. Cas évitait parfois de se montrer trop entreprenant dans ses actions à l’égard de l’aîné Winchester, de peur que sa confession avant qu’il ne se sacrifie ne vienne jeter le doute sur le fait qu’il n’attendait rien en retour de ses gestes à l’égard de Dean.
 Mais il était loin de s’imaginer que ce dernier était en proie à une lutte intérieure et qu’il avait perdu de nombreuses batailles contre lui-même ces derniers jours. L’hésitation, la peur —d’aller trop vite, trop doucement— de ne pas être à la hauteur, de faire mal, de faire du mal… Dean n’avait jamais été entièrement à l’aise avec l’Amour. Il pouvait hausser une épaule, détourner le regard, prétendre qu’il n’était pas atteint. Sa nonchalance le préservait. Mais la confession de Cas avait bouleversé son monde. Les murs autour de lui, agissant en barrières protectrices, s’étaient affinés avec les années. Il avait toujours été plus ou moins conscient que ses sentiments pour l’ange approchaient une intensité qui n’avait rien d’amicale ou de fraternelle. Leur relation avait toujours été aussi singulière que leur histoire.
 Chaque fois qu’il l’avait perdu, Dean avait su. La profondeur de sa blessure avait été au-delà du réparable. Quand il lui avait offert cette cassette compilant ses chansons préférées de Led Zeppelin —parce que c’était le langage amoureux qui avait conduit ses parents à s’aimer— il savait. Les messages que l’un et l’autre avaient fait passer étaient plus clairs que leur relation ne s’était autorisée à l’être.
 Il en avait marre de se taire.
 Marre de ne pas être celui qu’il était. Il avait toujours vécu pour le bonheur de Sammy. Il voulait qu’il vive, qu’il ait une femme, des enfants, un travail qu’il aimait —comme il en avait toujours exprimé le souhait. Mais aujourd’hui, il sentait que les choses prenaient un nouveau tournant pour lui. Des jours meilleurs les attendaient. Et il voulait de cette normalité, celle qu’il avait tant admirée depuis sa voiture à travers la fenêtre de Garth. Il voulait espérer quelque chose de plus, quelque chose de meilleur. Peut-être méritait-il de vivre pour toute autre chose que le sacrifice, après tout.
 Il n’avait pas fallu si longtemps pour que les choses finissent par tourner. Lors du premier retour de Cas avec eux en mission, Dean s’était montré particulièrement alerte, restant près de lui, veillant à ce que rien ne lui arrive, même s’il avait essayé de se montrer discret sur la question ; ce qui avait eu le don de particulièrement agacer Cas. Sa nouvelle condition humaine semblait l’avoir transformé en chaton innocent aux yeux de Dean, selon ses propres termes, et il ne voulait pas représenter un poids pour le Winchester. Ce dernier s’était montré grognon sur la question, lors de leur retour au Bunker, malgré la persistance de Cas à lui dire qu’il était à même de faire ses propres choix sur la question.
 Lorsque Dean s’était présenté à la porte de la chambre de l’ex-ange, afin de s’assurer que la blessure qu’il avait eue lors de leur combat ne nécessitait pas des soins supplémentaires, la conversation avait ripé à une vitesse qui les avait eux-mêmes surpris.
 Cas avait secoué la tête, ne le quittant pas du regard. « Tu ne devrais pas autant t’inquiéter, Dean. »
 « Impossible. »
 Ils s’étaient toisés un long moment. Dean avait senti ses mains devenir moites, sa respiration s’accélérer. Il avait fait un pas supplémentaire dans la chambre, refermant la porte derrière lui, puis s’était figé à quelques mètres de Cas, qui se trouvait près du lit. Une légère tension flottait dans l’air, le silence de la pièce n’était troublé que par leurs respirations respectives, ce qui ajoutait une légère pesanteur au moment.
 « Je ne cesserai jamais de m’inquiéter pour toi, Cas, » reprit Dean avec une nouvelle intensité, en penchant la tête sur le côté.
 Il fit un nouveau pas en direction du brun, hésitant. Son regard fixa le sol quelques secondes avant de revenir vers lui.
 « Cas… »
 Il secoua la tête, le regardant fixement, ouvrit la bouche comme s’il s’apprêtait à dire quelque chose, mais aucun mot ne sortit. Alors il fit la seule chose qu’il savait faire : laisser ses actions parler pour lui.
 Quand il avait réduit la distance entre eux, le rythme des battements du cœur de Cas s’était considérablement accéléré. Il n’osait pas espérer. Jamais. Mais… et si ? En quelques secondes, il avait eu sa réponse. Le visage du Winchester s’était retrouvé à quelques centimètres du sien, ses yeux verts ne quittant pas les siens. Beaucoup de non-dits transparaissaient dans son regard. Puis il s’était penché doucement vers lui. Leurs paupières s’étaient fermées, leurs lèvres s’étaient rencontrées —d’abord timidement. Et quand leur émotion à ce contact les avait confortés sur cette voie, ils avaient renforcé leur étreinte, plus aucune hésitation ne les avait retenus. Le baiser avait pris de la profondeur, s’était accru en intensité, et les mains du Winchester étaient venues entourer le visage de Cas, qui avait lui-même entouré le chasseur de ses bras. Quand Dean avait  légèrement séparé leurs lèvres, une larme silencieuse coulait le long de la joue de Cas.
 « Je t’aime aussi, Cas » il parvint finalement à dire, tremblant, comme s’il reprenait la conversation là où ils l’avaient laissée des semaines auparavant, quand l’ange s’était sacrifié. Des larmes flottaient dans les yeux de Dean. « On… on n’en a jamais reparlé. Je ne t’ai jamais remercié pour… tout. Absolument tout. Les choses sont allées si vite. Mais… je veux que tu saches que je t’aime. Tellement, et depuis tellement d’années. Je suis désolé que ça m’ait pris si longtemps. »
 La gorge de Cas s’était nouée, il avait été incapable d’articuler le moindre mot en retour. C’était tout ce qu’il avait toujours voulu, sans jamais penser l’avoir et le mériter un jour en retour. Il avait alors pris l’initiative du second baiser et celui-ci se révéla tout aussi tendre que le précédent.
 À compter de ce jour, toutes les pièces du puzzle s’étaient mises en place. Leur vie avait pris un nouveau tournant.
 Mais un tournant qu’ils avaient pleinement choisi.
***
Fin du flash-back. Retour dans le présent.
 Dean venait de garer l’Impala dans une station essence, afin de faire le plein et quelques emplettes. Une fois le moteur coupé, il se tourna vers Cas, qui consultait son téléphone.
 « Claire et Kaia vont passer nous voir en fin de semaine, » finit par dire l’ex-ange en relevant son regard.
 « C’est son anniversaire, non ? »
 Cas hocha la tête en réponse.
 « On devrait lui prendre quelque chose, » suggéra Dean.
 « Je vais avoir besoin de ton aide, » dit le brun en réponse, tournant un regard légèrement paniqué vers son petit-ami.
 Le Winchester lui adressa un clin d’œil. « T’inquiète, je pense avoir une idée qui pourrait lui plaire. Claire est plutôt branchée musique, non ? »
 Cas lui fit un signe positif de la tête et soupira. « Elle a essayé de me faire découvrir des chansons, c’était… une expérience. »
 Dean éclata de rire quand il se remémora le moment où il avait trouvé Cas en train d’écouter le groupe The Pretty Reckless.
 Depuis qu’il était devenu humain, les contacts entre Cas et Claire s’étaient faits plus réguliers. Ils s’étaient à plusieurs reprises eu au téléphone et s’étaient revus à quelques occasions. Claire vivait encore sous le même toit que Jody et Donna. Avec Kaia, elles commençaient à tracer leur propre route. Partant régulièrement en chasse —un choix que Jody, comme Cas, n’étaient pas sûrs d’entièrement approuver. Mais il fallait qu’elle se fasse son expérience, et force était de constater que Kaia avait une plutôt bonne influence sur elle.
 « Au moins, on n’a pas ce problème avec Jack, » poursuivit le Winchester. « Enfin, quand il a le temps de passer, » ajouta t-il en marmonnant.
 L’ex-ange hocha la tête. « J’ai moins de difficultés à le comprendre. »
 « Un Nephilim devenu Dieu qui jongle avec des enjeux d’ordre existentiel et gère des millions de dimensions parallèles… Meh, ouais, ça fait sens pour toi, » finit Dean avec une petit dose de tendresse dans la voix.
 Cas haussa les épaules. « Je suis âgé de quelques millions d’années, Dean. Enfin, je l’étais. »
 « Tu ne t’en sors pas trop mal désormais, » ajouta néanmoins le Winchester en prenant sa main dans la sienne. Cas resserra son étreinte, entrelaçant leurs doigts.
 S’ajuster à sa toute nouvelle humanité était un processus que Cas n’avait pas encore achevé —peut-être qu’il ne s’y ferait jamais entièrement. Mais il prenait ses marques. Dean et Sam y étaient aussi pour beaucoup. L’ex-ange avait très vite exprimé le besoin de se rendre utile. À peine un mois et demi après son retour du Néant, il s’était rendu dans un abri qui offrait refuge à des jeunes en difficulté. Cas s’était joint aux travailleurs sociaux et s’était proposé pour tenir des permanences, cinq fois par semaine. Il s’était révélé très investi dans ses nouvelles missions, dans lesquelles Dean avait fini par le rejoindre plus d’une fois. Ils étaient parvenus à faire une réelle différence, trouvant quelques affaires d’ordre surnaturel sur leur chemin.
 « Offrir guidance et protection à des enfants semblait un choix plus approprié que de passer nos journées au lit devant Netflix… même si j’aime beaucoup Netflix, » finit-il avec humour.
 Dean haussa un sourcil, prenant un air semi-offensé. « Et pas être au pieu avec moi ? »
 Le brun leva les yeux au ciel, resserrant la pression de sa main dans la sienne. « Comme si tu ne le savais pas déjà. »
 Dean lui retourna un sourire amusé, puis redevint sérieux. « On a fait des trucs pas trop mal ces derniers temps, toi et moi… »
 Ils échangèrent un long regard et Cas se pencha vers lui pour l’embrasser, s’attardant légèrement contre ses lèvres. « Définitivement. »
***
 Lors de leur retour au Bunker, ils constatèrent que Sam et Eileen étaient rentrés de leur soirée. Négligemment affalés sur l’un des sofas qui longeaient les contours de la pièce, ils étaient installés l’un contre l’autre et fixaient l’écran de l’ordinateur de Sam qui se trouvait sur les genoux de ce dernier —parcourant les critiques du ballet qu’ils étaient allés voir et partageant leurs impressions sur le spectacle.
 Dean et Cas, après avoir descendu les escaliers, vinrent à leur rencontre.
 « Comment c’était ? » demanda l’aîné Winchester d’une voix sceptique en déposant son sac d’armes sur la table.
 « Exceptionnel, » fit exprès d’accentuer Sam en retour. « Je sais déjà ce que je vais t’offrir pour ton prochain anniversaire. »
 Le visage de Dean se décomposa. « Sam, si tu me traînes de force à un de ces trucs, je ne te parle plus jamais, capiche ? »
 « Cas a peut-être envie de découvrir, » argumenta le cadet Winchester en jetant un œil à l’ex-ange.
 « Ah ! » réagit Dean avec humour, « j’en doute. ».
 En complet contraste avec la réaction de Dean, Cas sembla considérer sérieusement cette option. « Eh bien… pourquoi pas. »
 « Sérieux ?! » poursuivit l’aîné Winchester avec un air trahi, en se tournant vers son petit-ami, ses épaules s’affaissant. « Tu veux vraiment nous embarquer là-dedans ? »
 « La vie est courte, l’univers artistique du genre humain est riche, autant en profiter pour tout découvrir, Dean, » dit-il avec un sourire, en lui donnant un petit coup d’épaule.
 Dean passa une main le long de son visage en réponse, dépité.
 « On a fait du pop-corn, si vous en voulez, » dit Eileen en signant et en parlant dans le même temps. Elle désigna le plat qui se trouvait un peu plus loin.
 Tout en le faisant, elle réalisa que le plat en question était déjà vide et elle entama alors un mouvement en direction de la cuisine pour aller leur en chercher une nouvelle fournée.
 « Je viens avec toi, » signa Cas.
 Il déposa sa veste sur une des chaises et rejoignit la jeune femme dans sa lancée. Ils partirent d’un même mouvement, en discutant de la chasse dont lui et l’aîné Winchester revenaient.
 Ils avaient, lui et Dean, suivi quelques cours de langue des signes en ligne, en plus de leur pratique au jour le jour, pour leur permettre de communiquer avec Eileen et partager les efforts lors de leurs discussions. Dean les regarda s’éloigner, un petit sourire au coin des lèvres, et attrapa une des bières non-ouvertes qui se trouvait sur la table. Il s’affala à côté de Sam, qui était toujours installé sur le sofa.
 « Pas de mauvaises surprises ? Lors de votre affaire ? »
 Dean réagit à retardement, il semblait être parti loin dans ses pensées. « Deux démons, sortis de nulle part. On n’a pas eu trop de mal à s’en débarrasser, mais il s’est avéré que c’étaient eux à l’origine des meurtres. Les fantômes étaient inoffensifs finalement… »
 « C’est réglé pour eux aussi ? »
 « Ouais, on les a fait partir. »
 « Génial, je vais pouvoir rentrer les infos dans l’appli. »
 « T’inquiète, Cas l’a fait sur le chemin, » lança Dean en tapotant la jambe de son frère.
 « L’appli s’est étendue en Europe et en Australie, tu le savais ? » reprit Sam en lui montrant sur l’écran de son ordinateur les dernières nouvelles sur le sujet. « Charlie s’est occupée de tout. »
 Dean eut un petit sourire. « Ils auraient eu tort de ne pas le faire. »
 Quand ils avaient retrouvé leur libre arbitre, Sam avait mis quelques mois à réfléchir à ce que serait la prochaine étape de son parcours —outre sa relation avec Eileen, qui était à peu près sa seule certitude à ce stade. La vie artificielle que lui avait créé Chuck l’avait beaucoup interrogé sur son devenir professionnel, même si elle n’était désormais qu’un souvenir flou d’une ligne de temps alternative à laquelle il ne se sentait —heureusement— plus autant rattaché. Les souvenirs de son fils, de sa femme dans cette réalité revenaient parfois le hanter, mais ces éléments se dissipaient de jour en jour, le libérant du poids qu’il ressentait de les avoir abandonnés.
 Après de longues hésitations, il avait finalement décidé de prendre la voie de l’enseignement. Il sentait que ce domaine lui parlait plus que n’importe quel autre et avait repris des études en ce sens. Le Sam qui avait choisi la voie du Droit des années auparavant n’était plus. Il ressentait désormais plus que jamais l’envie de transmettre ses connaissances et de se connecter aux autres. Dans le même temps, il avait investi de son temps dans la création d’une application qui permettait désormais de réunir les chasseurs sur réseau. Les cas suspects faisaient l’objet de localisations sur une carte que chacun pouvait consulter, modifier et —lorsque la situation était réglée— ils pouvaient sélectionner l’option « Affaire résolue » et ajouter les précisions souhaitées, tel que la nature de l’affaire ou le type d’être surnaturel auquel ils avaient été confrontés.
 Cette version moderne du journal de John Winchester avait permis d’unir les chasseurs à travers le monde et d’optimiser la lutte contre les esprits, démons et autres créatures surnaturelles, mettant à leur disposition une colossale base de données. Bien qu’à ce jour, Rowena avait permis une refonte de fond de l’organisation de l’Enfer et du monde des ténèbres, nombre de créatures continuaient de faire cavalier seul, excédant le contrôle même de la Reine de l’Enfer.
 En le regardant si investi dans ses nouvelles missions, Dean devint soudain contemplatif.
 « J’suis fier de toi, Sammy, » dit-il en se tournant vers son frère. « T’as géré de bout en bout. »
 Il leva sa bière en sa direction, voulant honorer son parcours, avant d’en prendre une gorgée.
 « Je ne sais pas si tu t’en rends compte Dean, mais tu t’en sors bien aussi, » répliqua Sam au bout de quelques secondes.
 L’aîné Winchester haussa une épaule. « Je fais de mon mieux. »
 « Le bar est quasiment à toi Dean, il ne te reste plus que quelques formalités… » lança son jeune frère en lui faisant une tape sur l’épaule.
 Depuis plus d’un mois, Dean avait entamé les démarches pour réaliser son rêve et devenir propriétaire d’un bar plutôt bien placé dans Lebanon. Ils avaient trouvé son emplacement lors d’une mission qu’ils avaient, avec Cas, Sam et Eileen, prise en charge. Le bar était hanté et était longtemps demeuré invendable pour les anciens propriétaires — en raison de la réputation fort peu engageante qui le précédait. En échange des services des Winchesters, ces derniers avaient proposé à Dean de le lui vendre à un prix battant toute concurrence.
 « Je suppose… » dit-il avec un petit sourire fier.
 « Et Cas… » ajouta Sam. « Je pense que vous vous faites beaucoup de bien. Après toutes ces années, c’est ce que vous méritiez, » finit-il doucement. Il connaissait la pudeur de son frère et ne voulait pas se montrer trop insistant.
 Dean avait le regard rivé sur ses mains, mais son visage s’était clairement illuminé. Il hocha légèrement la tête. « Depuis le premier jour, le rencontrer a tout changé pour moi. »
 « Qui l’aurait cru, » approuva Sam.
 « Il y a dix-sept ans, j’nous aurais jamais vus où on en est arrivés aujourd’hui. »
 « Clairement, moi non plus… »
  Le cadet Winchester parut hésitant, jetant des regards nerveux en direction de l’encadrement de la porte à travers laquelle Eileen et Cas étaient passés.
 « Tu sais… je vais la demander en mariage, » lâcha t-il d’une traite.
 Les yeux de Dean s’agrandirent, bien que ce n’était pas vraiment une surprise, connaissant son frère.
 « J’y ai longtemps réfléchi… et je suis sûr de moi et de ce qu’on a. Tout est tellement… facile, avec Eileen. On a beaucoup en commun. Elle fait partie de notre monde, elle comprend notre vie… Elle est ma chance d’avoir ce que j’ai toujours voulu. Je ne pensais pas être capable d’aimer quelqu’un autant après Jess. »
 Une lueur nouvelle s’éveilla dans le regard de Dean, qui baissa la tête quelques secondes, un large sourire prenant place sur ses lèvres.
 « Tu vas pas pleurer ? » se moqua gentiment Sam au bout de quelques secondes.
 « Moi ?! NON, » dit-il d’une voix défensive, avant de prendre une nouvelle gorgée de sa bière, cherchant à sauver les apparences. « Je suis juste heureux pour toi, Sammy. » Il se tourna vers lui et le prit dans ses bras pendant quelques secondes, lui faisant une gentille tape dans le dos.
 « Ça te fait peur ? » il finit par demander, plus sérieux, une fois leur étreinte rompue.
 Le plus jeune Winchester relâcha un soupir. « Un peu… Je -je n’ai pas peur qu’elle me dise non —même si, évidemment, c’est toujours un risque. Mais j’ai confiance en ce qu’on a. »
 « Qu’est-ce qui te fait peur alors ? » demanda Dean confus.
 « Eh bien… la dernière fois que j’ai songé à me marier, c’était du temps où j’étais avec Jess… et je l’ai perdue dans les pires circonstances. »
 « Nos vies roulent plutôt bien depuis que Chuck n’est plus là, » tenta de le rassurer l’aîné Winchester.
 « Je sais, mais… une partie de moi a toujours peur que tout me soit repris. On a tellement perdu depuis qu’on était gamins… Je ne sais pas si ça fait sens ? » il finit en se tournant vers son frère.
 Dean approuva d’un hochement de tête, ses yeux fixés sur sa bière. « Ça fait totalement sens. J’ai cette peur aussi parfois. Il m’est arrivé de me réveiller en sursaut, juste pour m’assurer que Cas était toujours à côté de moi… »
 « On se traîne de sacrés traumas, » soupira Sam en reprenant sa bière, qu’il avait laissée de côté. « À un meilleur avenir, » dit-il en tendant sa bouteille afin de trinquer avec Dean.
 « À un meilleur avenir. »
FIN
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la-sylve · 4 years
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le 18 novembre 1504 : pour la seconde fois, Anne de Bretagne est couronnée Reine de France à la basilique de St-Denis.
La défaite du 28 juillet 1488, infligée aux Bretons par Louis de La Trémoille, à la tête de l'armée française d'invasion, sonne le glas de l'indépendance bretonne. Par le traité signé au château du Verger, près d'Angers le 19 août, le duc François II s'engage, notamment, à ne pas marier ses filles (Anne et Isabeau) « sans l'avis et le consentement du Roi de France». François II meurt le 9 septembre 1488. Sa fille Anne, âgée de 12 ans, lui succède le 14 octobre avec le titre de duchesse de Bretagne.
Après le projet avorté, car contraire au traité du Verger, d'un mariage avec Maximilien d'Autriche, Anne épouse, le Roi de France Charles VIII. Le 2 décembre 1491. Le contrat de mariage stipule qu'ils se font réciproquement cession et donation de leurs droits sur la Bretagne ; que si Anne meure la première, le Roi de France devient automatiquement duc de Bretagne et la Bretagne est alors unie à la France. Si le Roi, meurt le premier, Anne reste duchesse de Bretagne, mais son fils aîné hérite du duché de Bretagne. Et s'il n'a pas de fils, au moment du décès de Charles VIII, la reine ne peut se remarier qu'avec le Roi suivant. Aucune mention n'est faite ni des enfants ni des privilèges de la Bretagne. Le 8 février 1492, a lieu, à Saint-Denis, le sacre et couronnement de la duchesse et reine. Des quatre enfants qu'ils auront, aucun ne survivra. Charles VIII, quant à lui, meurt le 7 avril 1498.
Pour assurer la paix de sa nation, Anne se lie avec le Roi Louis XII, le 8 janvier 1499, mais cette fois à Nantes, où résidait la cour des ducs, dans la chapelle du château ducal. Le contrat de mariage entre Louis XII et Anne de Bretagne ne constitue pas l'union de la Bretagne à la France, mais plus réellement une alliance entre deux pays, la Bretagne n'étant liée à la France que par un hommage simple et non pas un hommage lige. D'ailleurs, dans ce contrat, Louis XII reconnaît et garantit solennellement à la Bretagne le maintien de tous ses privilèges. Il est prévu pour l'avenir qu'à défaut d'héritier mâle, les droits se reportent sur le deuxième enfant à naître. En effet, la Bretagne n'applique pas la loi salique, et une fille y succède avec les mêmes droits qu'un héritier mâle.
Ce rappel historique est important, car il explique la révolte des Bonnets Rouges sous Louis XV ; il explique pourquoi aujourd'hui les autoroutes payantes s'arrêtent aux portes de la Bretagne.
C'est sous François Ier que s'effectue l'union véritable de la Bretagne à la France. En effet, du mariage de Louis XII et d'Anne de Bretagne, naissent deux filles, Claude Renée. Après bien des péripéties, la reine Anne doit consentir au mariage de Claude avec François, duc d'Angoulême et héritier du trône de France, mariage célébré le 18 mai 1514. C'est dès cette année-là que le duc d'Angoulême montre sa volonté d'unir définitivement la Bretagne à la France.
Le 27 octobre 1514, Louis XII concède l'administration du duché breton, lequel appartient à sa fille Claude, à François d'Angoulême. Toutefois, il préserve les droits de sa seconde fille, Renée de France. Le 18 novembre 1514, François obtient d'être déclaré duc de Bretagne. Les événements se précipitent quand Louis XII meurt le 1er janvier 1515, laissant le trône au duc d'Angoulême, qui devient alors François Ier.
Le 22 avril 1515, le nouveau Roi obtient de sa femme le don du duché de Bretagne en usufruit, et le 28 juin 1515, pour éviter dit-il, « que le duché ne tombe aux mains de prince ou seigneur étranger » il se voit attribuer le duché à perpétuité. Le 6 août 1532, un traité a été conclu au parlement de Bretagne : la Bretagne est unie et jointe à perpétuité à la France. Il ne doit plus y avoir de guerres, de désunions ou d'inimitié entre les deux pays. François, le Dauphin de France est fait duc et prince de Bretagne, à Rennes le 13 août 1532 par Yves Mahyeuc, mais il ne gouvernera jamais le duché le Roi François 1er en ayant l'usufruit jusqu'à sa mort. A sa mort, c'est son frère, le futur Henri II, qui reçoit le titre de duc de Bretagne.
Mais la Bretagne entend cependant conserver ses droits et ses libertés. A la demande des états, le Roi, par l'édit du Plessis-Massé promulgué au mois de septembre 1532, accorde à la Bretagne le maintien de ses privilèges concernant quatre domaines particuliers :
concernant les finances, le Roi promet que, comme au temps des ducs, aucun impôt ne pourra être perçu en Bretagne sans le consentement des états. Il ajoute que l'attribution du produit de certains impôts sera réservée exclusivement à la Bretagne ;
sur le plan militaire, les Bretons auront le droit de ne pas faire de service militaire hors de Bretagne ;
la justice, quant à elle, sera « entretenue en la forme et la manière accoutumée », et les Bretons ne pourront être « tirés hors » pour être jugés par d'autres tribunaux que ceux de la province ;
enfin dans le domaine religieux le Roi assure de ne nommer aux bénéfices ecclésiastiques de la province que des Bretons, exception faite des personnes distinguées de sa cour. Nul changement ne pourra être apporté dans la législation, les institutions, les coutumes, sans le consentement des états de Bretagne, le Roi s'y engage personnellement.
Cette union ne provoque pas de grands bouleversements économiques. En effet, bien avant le traité, la Bretagne est déjà un pays riche. Le XVe siècle constitue l'âge d'or de la Bretagne, qui est alors le pays le plus riche d'Europe. En matière de commerce, les nombreux ports attirent depuis des siècles marins et trafiquants de tous les horizons. La Bretagne entretient aussi un important trafic commercial avec la Hanse et la Galice. Elle y a des comptoirs florissants, exporte ses toiles et le fameux sel de Guérande.
Il n'y a pas non plus de conséquences sociales particulières, l'art, la langue et les mœurs ont déjà traversé les frontières. Il n'y a donc pas de réels bouleversements économiques et sociaux suite au traité de 1532. Et la France ne veut quant à elle s'unir à la Bretagne que pour des raisons politiques. Convoitée par de nombreux pays, en particulier la toute proche Angleterre, la Bretagne est unie à la France dans le seul but d'agrandir le territoire et d'éviter qu'elle ne tombe aux mains d'autrui.
En 1790, sous la Révolution, le traité qui unit la Bretagne à la France est annulé, dans son fond et dans sa forme, par le nivellement des provinces. Les états de Bretagne supprimés, les députés renoncent, sans pourtant en être habilités, à ce traité. Comme toutes les provinces de France, la Bretagne est divisée en départements : le Finistère et le Morbihan, les Côtes-du-Nord (actuelles Côtes-d'Armor), l'Ille-et-Vilaine et la Loire-Atlantique.
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Mercredi 25 mars 2020
Ce matin, la souffrance était immense.
Je me suis réveillée en milieu de matinée avec une monstrueuse céphalée du lobe frontal et, encore une fois, une grande fatigue.
Je pense que c’est dû à la sortie d’hier, à l’hypermarché. Tous ces néons m’ont agressé le nerf optique, c’est à n’en pas douter. Depuis que je traite mon corps comme un temple, je ne suis plus habituée à évoluer dans ces atmosphères vulgaires et toxiques. Il fut un temps où je prenais beaucoup moins soin de moi. Dans ma période nihiliste, je traînais souvent, telle les surréalistes amateurs d’absinthe, dans les bars de nuit du huitième arrondissement. C’était juste après la fin de mes études. Suite à un investissement malheureux, mon père avait connu un revers de fortune, et nous vivions tous les trois dans un cinq pièces exigu de la place des Vosges.
Mes parents avaient tout fait pour me cacher l’ampleur des dégâts – qui les conduirait à s’exiler en Normandie pour leur retraite, ne gardant à Paris que cet appartement comme modeste pied-à-terre, radeau de la Méduse dans cette capitale où mon père avait jadis connu la gloire – mais je n’étais pas dupe, et je savais que rien ne serait plus jamais comme avant.
Alors le soir, je m’en allais, les poings dans mes poches crevées, et j’allais m’enivrer là où mes pas me conduisaient, au hasard. J’allais parfois me frotter à la populace des étudiants provinciaux déracinés dans les caves de la Montagne Sainte Geneviève, boire des bières chaudes et des cocktails trop sucrés, et, lorsque l’alcool avait raison de mon instinct de survie, me nourrir d’étranges sandwiches dont le nom m’échappe – des sandwiches faits de pains plats et insipides garnis d’une viande que le “cuisinier” râclait sur une espèce de brochette géante à l’aide de ce qui me semblait être une tondeuse à cheveux. S’en servait-il également pour faire une coupe de printemps à ses six enfants ? Sa femme, peut-être. Deux ou trois fois par an.
Il m’est même arrivé, lors d’un moment de rupture brutale avec mes parents et tandis que j’étais psychologiquement au plus bas dans la noirceur, d’aller vivre trois semaines rue Labat, dans le XVIIIème arrondissement. Je m’étais réfugiée dans un minuscule deux pièces de cinquante mètres carrés pourvu d’un balconnet étriqué que m’avait prêté une amie noire partie en voyage, amie que j’avais rencontrée quelques années plus tôt au Lycée Fénelon, où j’avais été scolarisée – mais dont le prénom m’échappe. J’en ai conservé quelques cicatrices au cœur, et le souvenir ému des odeurs de poulet yassa.
La gentillesse des femmes africaines !
Même si j’ai grandi à Paris, Barbès est dans mon sang, tatouée dans ma chair.
J’ai bien conscience que peu de gens de mon milieu peuvent se targuer d’avoir été, comme moi, à l’école de la vie, et j’ai conscience que c’est une chance.
Car je suis très curieuse de tout.
Au départ, dans mon âme la plus profonde, je suis une artiste du verbe.
C’est un peu par hasard, que je suis devenue architecte d’intérieur. Lorsque Victor a eu besoin de donner un coup de jeune à sa clinique, c’est moi qui ai tout pensé, qui ai expliqué aux ouvriers ce que j’attendais d’eux. C’est moi qui ai choisi l’agencement, les couleurs, le mobilier, les œuvres d’art... j’ai même fait dessiner un papier-peint très épuré pour la salle d’attente par un ami graphiste, qui a suivi mon brief à la lettre.
À compter de ce moment, ma carrière a décollé d’une façon assez impressionnante. Victor a reçu tellement de compliments sur ce nouvel agencement de la part de ses patients que je me suis fait faire une carte de visite. Mon carnet d’adresse s’épaissit de jour en jour. Je sais que de nombreuses personnalités – dont je ne peux révéler l’identité par secret professionnel – ont mes coordonnées et attendent impatiemment l’opportunité de faire appel à mon œil d’architecte.
Et puis bien entendu, il y a eu le réagencement de la dépendance, ma plus belle réussite, que je suis parvenue à accomplir malgré les tentatives d’ingérence de ma mère. Il m’a fallu user de toute la diplomatie dont je suis capable pour l’empêcher de mettre son grain de sel dans ce projet – c’est fou comme les gens, sous prétexte qu’ils financent une œuvre, s’imaginent que cela leur donne les compétences pour la réaliser. Enfin est-ce que les producteurs de cinéma sont aussi les réalisateurs de leurs films ? Sont-ce les mécènes qui tiennent le pinceau ? Évidemment non. Le producteur, ou le mécène, il sort le carnet de chèques.
Au fond de moi, je suis quelqu’un de très créatif. Je passe ma vie à inventer. Pas une journée ne se passe sans que j’écrive. J’ai une attirance toute particulière pour le théâtre. Et ce depuis toujours. Si ma mémoire est bonne, j’avais cinq ans lorsque j’ai monté ma première pièce. Et puis à dix-huit ans, j’avais trois scénarios de long-métrages qui traînaient dans mes fonds de tiroir, côtoyant deux romans, quatre recueils de nouvelles, et d’innombrables poèmes, plus poignants les uns que les autres.
D’ailleurs, je suis diplômée de lettres modernes. Je me suis arrêtée une fois ma Licence en poche, par dégoût pour la notion même d’élite, cette imposture que j’avais percée à jour bien malgré moi lorsque je m’étais rendu compte que certains de mes professeurs étaient bien moins brillants que moi.
Que pouvaient-ils bien m’enseigner ?
Je pense en avoir appris bien plus sur le monde et sur moi-même lors de mes promenades nocturnes dans les recoins les plus sombres de Paris, que sur les bancs de la Sorbonne.
Pourtant, malgré l’évidence, malgré ma qualité manifeste d’animal littéraire, je n’ai jamais cherché à me faire publier ou à mettre en scène mes scripts. Sans doute un vilain tour que m’ont joué mon incorrigible pudeur, mon goût pour la discrétion et surtout, mon humilité maladive.
Pourtant, en ce moment, ma productivité est à son paroxysme. Tout m’inspire. Comme je suis très heureuse en ce moment dans ma vie, tout est source d’inspiration.
Chaque petit instant que j’ai de libre, ces jours-ci, est consacré à l’écriture. Et l’alimentation quotidienne de ce journal de confinement n’est que la partie visible de cet iceberg créatif. Très naturellement, un nouveau roman est né sous ma plume fertile – un roman très original sur le thème du confinement. Une histoire d’amour entre deux voisins qui vivent en face l’un de l’autre à Paris et applaudissent tous les soirs à 20h les soignants de France et de Navarre sans trop oser se regarder, jusqu’au soir où, une fois que tous les autres ont refermé leur fenêtre, ils prennent leur courage à deux mains et s’adressent enfin la parole.
Ce qu’il y a d’incroyable, c’est que ce roman s’écrit presque tout seul. Je n’ai pas eu besoin de m’embêter à en dessiner un plan. Et à la relecture, je ne tombe que sur quelques coquilles à corriger, mais pour ce qui est du style, tout est excellent, et même moi qui l’écris, je trouve que ce roman se dévore !
J’ai entendu l’information selon laquelle dans certains secteurs, les dirigeants seraient en droit de demander à leurs salariés de travailler jusqu’à soixante heures, ou de prendre des congés sans solde. L’article que j’ai lu employait l'expression “bouscule le Code du Travail” – quelle violence, cette presse de gauche, mon Dieu mais quelle violence ! Il me paraît logique de réajuster quelque peu le Code du Travail, de l’assouplir légèrement aux entournures. D’autant que je compte bien moi aussi participer à cet effort de guerre. C’est décidé : je vais me mettre à l’écriture de ce roman à temps complet.
Dès que cette maudite migraine aura cessé de me brouiller la vue et l’esprit.
La pharyngite m’a rendue aphone, ce qui handicape également mon écriture. Lorsque j’ai fini de sculpter une longue phrase ou un paragraphe, je me plais à le soumettre au gueuloir, à la manière de Flaubert, notre maître à tous.
Alors je prends ma plus belle voix, et je crie mon texte, je chante mon texte, qui prend vie dans ma voix et dans l’air poussiéreux du bureau de ma mère, une pièce de taille moyenne côté est du manoir qu’elle a fait aménager il y a quelques mois – sans m’en parler, évidemment – lorsqu’elle a décrété qu’elle aimait écrire.
Malgré tout l’agacement qu’elle suscite en moi par ses multiples entourloupes et ses coups de plus en plus bas, la visualiser assise à ce petit bureau trop grand pour elle, pleine d’espoirs quant à ce talent littéraire dont elle se croit dotée, m’attendrit profondément.
Lorsqu’elle travaillait encore, elle était professeur de lettres modernes en classe préparatoire. Elle n’a jamais réussi à trouver mieux que le lycée Jules Ferry, cet établissement tout en briques jaunes situé au beau milieu de la jungle de la place de Clichy. J’ignore quelle était sa réputation en tant qu’enseignante – j’ai préféré pour ma part rejoindre Fénelon, car mon niveau en violon valait la peine que j'aie accès à l’option musique – mais quoiqu’il en soit, ce n’est pas parce que l’on sait enseigner une discipline qu’on est doué pour la pratiquer. Ainsi que l’écrivait très justement l’inénarrable George Bernard Shaw:
Those who can’t do, teach.
–Ludivine de Saint Léger
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traitor-for-hire · 5 years
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Le P.C. et le B.P.
Le printemps venu, de nouveaux loisirs devinrent à la mode, et les journées plus longues offrirent de longs après-midi pour le travail, ou pour des jeux de toutes sortes. Le jardin devait être remis en ordre, et chaque sœur avait à sa disposition un quart de la petite parcelle pour y faire ce qui lui chantait. Hannah avait coutume de dire, « Je saurais à qui est chaque jardin, même si je les voyais en Chine » ; ce qui aurait bien été possible, car les goûts des filles étaient aussi différents que l'étaient leurs caractères. Meg avait dans sa parcelle des roses, de l'héliotrope, du myrte et un petit oranger. Le lopin de Jo n'était jamais le même d'une année sur l'autre, car elle était toujours en train de faire des expériences ; cette année ce serait une plantation de tournesols, plante gaie et ambitieuse dont les graines nourriraient « Tante Cot-Cot » et sa famille. Beth avait dans son jardin des fleurs odorantes et désuètes ; pois de senteur et réséda, pieds d'alouette, œillets, pensées, et de la citronnelle, ainsi que du mouron pour son oiseau et de l'herbe à chats pour les minets. Amy avait un pandoréa jasmin - plutôt petit et truffé de perce-oreilles, mais très joli à regarder - ainsi que du chèvrefeuille et des belles-de-jour qui laissaient pendre leurs cornes et leurs corolles colorées en arabesques gracieuses ; de grands lys blancs, des fougères délicates, et le plus grand nombre possible de fleurs éclatantes et pittoresques qui consentaient à éclore dans son jardin.
Jardinage, promenades, canotage sur la rivière, et cueillette de fleurs occupaient les belles journées ; et pour les jours pluvieux, elles avaient des jeux à la maison -certains anciens, d'autres nouveaux - tous plus ou moins originaux. L'un de ces jeux était le « P.C. », car, les sociétés secrètes étant à la mode, il était considéré de bon ton d'en avoir une ; et, comme toutes les filles admiraient Dickens, elle se nommèrent le Pickwick Club. En dépit de quelques interruptions, elles y jouaient depuis maintenant un an, et se réunissaient chaque samedi dans le grand grenier. En ces occasions, les cérémonies se déroulaient ainsi : Trois chaises étaient arrangées en rang devant une table, sur laquelle se trouvait une lampe, ainsi que quatre bandeaux blancs sur lesquels se lisait, en quatre couleurs différentes, « P.C. », et le journal hebdomadaire, le « Pickwick Portfolio», auquel toutes contribuaient à leur façon. Jo, qui adorait les plumes et l'encre, en était l'éditeur. À sept heures du soir, les quatre membres montaient dans la salle du club, nouaient leur bandeau autour de leur tête, et prenaient place solennellement. Meg, en tant qu'aînée, était Samuel Picwick ; Jo, vu ses tendances littéraires, Augustus Snodgrass ; Beth, pour sa rondeur et ses joues roses, était Tracy Tupman ; et Amy, qui essayait toujours de faire ce qu'elle ne pouvait pas faire, était Nathaniel Winkle. Pickwick, le Président, lisait le journal, qui était plein d'histoires originales, de poèmes, de nouvelles locales, réclames amusantes, et de suggestions, dans lesquelles elles se rappelaient les unes les autres leurs défauts avec bonne humeur. En une occasion, Mr. Pickwick mit une paire de lunettes sans verre, tambourina sur la table, s'éclaircit la gorge, et, après avoir jeté un regard noir à Mr. Snodgrass, qui se balançait sur sa chaise, jusqu'à ce qu'il s'asseye proprement, commença à lire -
"The Pickwick Portfolio"
10 MAI 18-
Le Coin des Poètes
ODE ANNIVERSAIRE
Nous nous retrouvons avec solennité
et nos bandeaux, pour célébrer
Notre cinquante-deuxième anniversaire,
Ce soir à Pickwick Hall.
Nous sommes tous en parfaite santé,
La petite bande est au complet ;
Nous retrouvons chaque visage familier,
Et serrons chaque main avec amitié.
Nous le saluons avec révérence,
Fidèle au poste, notre Pickwick,
Tandis qu'il lit, lunettes sur le nez,
Notre gazette bien remplie.
Bien qu'il soit enrhumé,
Nous nous réjouissons de l'entendre,
Car toujours ses paroles sont sages
En dépit de son ton nasillard.
Du haut de son mètre quatre-vingt,
Avec une grâce peu banale,
Snodgrass éclaire la compagnie
De son visage brun et jovial.
Le feu poétique brille dans son œil
Il lutte contre sa destinée ;
L'ambition se lit son front,
Et il a une tache sur le nez !
Puis vient notre paisible Tupman,
Si rose, et rond et tendre,
Qui s'étouffe de rire aux bons mots,
Et en tombe de son siège.
Le petit Winkle est là aussi,
Guindé, chaque cheveu en place,
Un modèle de convenance,
Bien qu'il ne se lave pas la face.
L'année passée, nous nous réunissons encore
Pour plaisanter et rire et lire,
Et suivre la voie littéraire
Qui conduit à la gloire.
Longue et belle vie à notre journal,
Que notre club reste uni,
Et que l'avenir soit propice
À l'utile, au joyeux "P.C."
A. SNODGRASS
LE MARIAGE MASQUÉ
Un Conte Vénitien
Gondoles après gondoles glissaient jusqu'au perron de marbre, et laissaient leurs charges ravissantes gonfler la foule brillante qui emplissait les halls majestueux du Comte d'Adelon. Chevaliers et gentes dames, elfes et pages, moines et marchandes de fleurs, tous se mêlaient gaiement à la danse. De douces voix et de riches mélodies emplissaient l'air, ainsi en joie et en musique se déroulait la mascarade.
« Votre Altesse a-t-elle vu Lady Viola ce soir  ? » demanda un galant troubadour à la reine des fées à son bras. 
« Oui, n'est-elle pas charmante, mais si triste ! Et sa robe est bien choisie, car dans une semaine elle épouse le Comte Antonio, qu'elle déteste.
—  Ma foi je l'envie. Le voici venir, en atours de marié, si ce n'est pour son masque noir. Quand il l'enlèvera nous pourrons voir comment il regarde la jeune fille dont il ne peut gagner le cœur, bien que son père lui ait accordé sa main, répondit le troubadour.
—  L'on chuchote qu'elle aime le jeune artiste anglais qui hante son parvis, et que le vieux comte a éconduit, » dit la dame tandis qu'ils se joignaient à la danse.
Les réjouissances étaient à leur comble quand un prêtre apparut, et, attirant le jeune couple dans une alcôve tendue de velours pourpre, leur fit signe de s'agenouiller. Le silence tomba instantanément sur la joyeuse assemblée, et pas un son, hormis le gazouillis des fontaines ou le bruissement des orangers endormis dans le clair de lune, ne se fit entendre, lorsque parla le Comte d'Adelon :
« Mes seigneurs et gentes dames ; pardonnez la ruse par laquelle je vous ai réunis pour assister au mariage de ma fille. Mon père, veuillez officier. »
Tous les yeux se tournèrent vers la noce, et un murmure d'étonnement parcourut la foule, car ni la mariée ni le marié ne retirèrent leurs masques. Curiosité et interrogations emplissaient les cœurs, mais le respect lia toutes les langues jusqu'à la fin du rite sacré. Alors les spectateurs s'empressèrent autour du comte, demandant une explication.
« Je vous la procurerais volontiers si je le pouvais, mais je sais seulement que c'était le caprice de ma timide Viola, et je m'y suis plié. Maintenant, mes enfants, assez de cette mascarade. Démasquez-vous, et recevez ma bénédiction. »
Mais aucun des deux ne plia le genou ; car le jeune marié, alors que le masque tombait, révélant le noble visage de Ferdinand Devereux, l'artiste amoureux, et que s'appuyait sur sa poitrine, ornée maintenant de l'étoile d'un duc anglais, la charmante Viola, rayonnante de joie et de beauté, répondit sur un ton qui surprit toute l'audience :
« Mon Seigneur, avec mépris vous m'avez commandé de prétendre à votre fille quand je pourrais me targuer propriétaire d'un titre égal et d'une fortune aussi vaste que le Comte Antonio. Je peux faire mieux, car même votre âme ambitieuse ne peut refuser le Duc de Devereux et De Vere, quand il offre son ancien nom et sa richesse sans limite contre la main bien-aimée de cette gente dame, à présent ma femme. »
Le comte resta stupéfait, comme changé en pierre, et, se tournant vers la foule en délire, Ferdinand ajouta avec un gai sourire de triomphe, « À vous, mes galants amis, je ne peux que souhaiter que vos amours prospèrent aussi bien que les miens, et que vous trouviez femme aussi belle que celle que j'ai gagnée, par ce mariage masqué. »
S. PICKWICK
En quoi le P.C. est-il comme la Tour de Babel ? Il est plein de membres indisciplinés.
L'HISTOIRE D'UNE COURGE
Il était une fois un fermier qui planta une petite graine dans son jardin, et après un moment elle germa et devint une plante, porteuse de nombreuses courges. Un jour d'octobre, quand elles furent mûres, il en choisit une et la porta au marché. Un épicier l'acheta et la mit dans son magasin. Le même jour, une petite fille, avec un chapeau brun et une robe bleue, avec un visage rond et un nez retroussé, vint et l'acheta pour sa mère. Elle la porta jusqu'à la maison, la coupa, et la fit bouillir dans le grand pot ; en écrasa une partie, avec du sel et du beurre, pour dîner ; et au reste elle ajouta une pinte de lait, deux œufs, quatre cuillerées de sucre, de la muscade et quelques biscuits ; versa le tout dans un grand plat, et le fit cuire jusqu'à ce qu'il soit bien doré ; et le jour suivant ce plat fut mangé par la famille March.
T. TUPMAN
Mr. Pickwick, Sir,
Je m'adresse à vous au sujet du péché et du pécheur je veux dire il y a un homme nommé Winkle qui cause des problèmes dans son club en riant et parfois n'écrit pas sa part pour ce bon journal j'espère que vous lui pardonnerez sa mauvaise conduite et le laisserez envoyer une fable en français parce qu'il ne peut pas figurer quoi écrire parce qu'il a tant de leçons à apprendre et pas d'esprit à l'avenir j'essaierai de sauter sur location et de préparer un travail qui sera tout commy la fo* - ça veut dire très bien - je suis pressé il est bientôt l'heure de l'école
Respectablement vôtre, N. Winkle
[Ci-dessus une belle et virile reconnaissance d'incartades passées. Si notre jeune ami étudiait la ponctuation, ce serait très bien.]
UN TRISTE ACCIDENT
Vendredi dernier, nous fûmes alertés par un choc violent dans notre cave, suivi de cris de détresse. En nous précipitant comme un seul homme dans le cellier, nous découvrîmes notre Président prostré sur le sol, ayant glissé et étant tombé en allant chercher du bois à des fins domestiques. Une parfaite scène de désolation s'offrit à nos yeux ; car dans sa chute Mr. Pickwick avait plongé la tête et les épaules dans un baquet d'eau, renversé un bidon de savon liquide sur ses formes masculines, et vilainement déchiré ses vêtements. Une fois secouru de cette périlleuse situation, il apparut qu'il ne souffrait d'aucune blessure à l'exception de plusieurs bleus ; et, nous sommes heureux d'ajouter qu'il se porte maintenant bien.
ED
AVIS DE DISPARITION 
 Il est de notre pénible devoir de reporter la soudaine et mystérieuse disparition de notre chère amie, Mrs. Boule-de-Neige Pattounette. Cette chatte charmante et aimée était la chérie d'un cercle d'amis chaleureux et admirateurs ; car sa beauté attirait tous les yeux, ses qualités et ses vertus la rendaient chère à tous les cœurs, et sa perte affecte profondément la communauté toute entière.
Elle a été vue pour la dernière fois assise devant la porte, en train de surveiller le chariot du boucher ; et il est à craindre que quelque vilain, tenté par ses charmes, l'ait bassement volée. Les semaines ont passé, mais nulle trace d'elle n'a été découverte ; et nous abandonnons tout espoir, nouons un ruban noir à son panier, rangeons son assiette, et la pleurons comme perdue à jamais.
Un ami compatissant nous envoie la gemme suivante : 
LAMENTATION
POUR B.N. PATTOUNETTE
Nous pleurons la perte de notre petite chérie,
Et déplorons son triste destin,
Car plus jamais elle ne se tiendra près du feu
Ni ne jouera près de la porte verte.
La petite tombe où dort son enfant
Est près du châtaignier,
Mais sur sa tombe nous ne pouvons pleurer,
Nous ne savons pas où elle est
Son lit vide, sa balle immobile,
Plus jamais ne la reverront ;
Ni bruit de pattes, ni doux ronron,
Ne se font entendre à l'entrée du parloir
Une autre chatte chasse ses souris,
Son vilain museau d'un noir de suie,
Mais elle ne chasse pas comme notre chérie
Ni ne joue avec sa grâce aérienne.
Ses pattes discrètes parcourent le même hall
Où Boule-de-Neige souvent jouait,
Mais elle ne fait que cracher sur les chiens
Que notre chérie si vaillamment chassait
Elle est utile et docile, et fait de son mieux,
Mais n'est pas belle à voir ;
Et nous ne pouvons lui donner ta place, amour,
Ou l'adorer comme nous t'adorons.
A.S.
ANNONCES
MISS ORANTHY BLUGGAGE, l'oratrice accomplie à l'esprit fort, donnera sa fameuse conférence sur « LA FEMME ET SA POSITION, » à Pickwick Hall, samedi soir, après la séance habituelle.
UNE RÉUNION HEBDOMADAIRE se tiendra Place de la Cuisine, pour apprendre aux jeunes dames à cuisiner. Hannah Brown présidera, et tous sont conviés à y assister.
LA SOCIÉTÉ DE LA PELLE À POUSSIÈRE se réunira mercredi prochain, et paradera à l'étage du Club-House. Tous les membres doivent se présenter en uniforme et le balai sur l'épaule à neuf heures précises.
MRS. BETH BOUNCER présentera son nouvel assortiment de Chapellerie pour Poupées la semaine prochaine. Les dernières modes de Paris sont arrivées, et des commandes sont respectueusement sollicitées.
UNE NOUVELLE PIÈCE se jouera au Théâtre de la Grange, pour quelques semaines, qui surpassera tout ce qui a jamais été vu sur la scène américaine. « L'ESCLAVE GREC, ou Constantine le vengeur, » est le nom de ce drame passionnant !!!
SUGGESTIONS.
Si S.P. n'utilisait pas tant de savon pour se laver les mains, il ne serait pas toujours en retard pour le petit-déjeuner. Il est demandé à A.S. de ne pas siffler dans la rue. T.T. s'il vous plaît n'oubliez pas la serviette d'Amy. N.W. ne doit pas se tracasser parce que sa robe n'a pas neuf plis.
RAPPORT HEBDOMADAIRE
Meg - Bien
Jo - Mauvais
Beth - Très bien
Amy - Moyen
Quand le Président eut fini de lire le journal (qui est, je vous prie de me croire, une copie authentique d'un journal écrit par d'authentiques jeunes filles il y a bien longtemps), des applaudissements retentirent, et puis Mr. Snodgrass se leva pour faire une proposition.
« Monsieur le Président et gentlemen, » commença-t-il en adoptant une attitude et un ton parlementaire, « je souhaite proposer l'admission d'un nouveau membre ; quelqu'un de hautement méritant de cet honneur, qui en serait profondément reconnaissant, et ajouterait énormément à l'esprit du club, à la valeur littéraire de son journal, et serait infiniment gai et gentil. Je propose Mr. Theodore Laurence comme membre honoraire du P.C. Allez, prenons-le. »
Le changement de ton soudain de Jo fit rire les filles, mais elles avaient toutes l'air plutôt anxieuses, et aucune ne dit mot, tandis que Snodgrass se rasseyait.
« Nous allons mettre ce projet aux voix, dit le Président. Tous ceux en faveur de la motion sont priés de se manifester en disant "Oui." »
Un oui retentissant de Snodgrass, suivi, à la surprise de tout le monde, par un timide oui de Beth.
« Ceux qui s'y opposent disent "Non." »
Meg et Amy s'y opposaient ; et Mr. Winkle se leva pour dire, avec une grande élégance, « Nous ne souhaitons pas de garçons ; ils ne font que plaisanter et chahuter. C'est un club de dames, et nous voulons rester entre nous, et être convenables.
—  J'ai peur qu'il ne rie de notre journal, et se moque de nous après, » observa Pickwick, en tiraillant la petite boucle qui tombait sur son front, comme elle le faisait toujours quand elle se trouvait dans le doute.
Snodgrass bondit sur ses pieds, avec beaucoup de sérieux. « Sir ! Je vous donne ma parole de gentleman que Laurie ne fera rien de la sorte. Il aime écrire, et il donnera un ton à nos contributions, et nous empêchera de faire dans le sentimental, ne voyez-vous pas ? Nous pouvons faire si peu pour lui, je pense que le moins que nous puissions faire est de lui offrir une place ici, et bien l'accueillir, s'il vient. »
Cette ingénieuse allusion aux avantages conférés fit se lever Tupman, l'air bien décidé.
« Oui, nous devons le faire, même si nous avons peur. Je dis qu'il peut venir, et son grand-père aussi, s'il le veut. »
Cette tirade fougueuse de Beth électrifia le club, et Jo quitta son siège pour lui serrer la main avec approbation. « Maintenant, votons à nouveau. Souvenez-vous qu'il s'agit de notre Laurie, et dites "Oui" !
—  Oui ! Oui ! Oui ! répondirent trois voix en même temps.
—  Bien ! Soyez bénies ! Maintenant, comme il n'y a rien tel que "saisir location" ainsi que le fait remarquer Winkle, permettez-moi de vous présenter le nouveau membre, » et, au désarroi du reste du club, Jo ouvrit en grand la porte du placard, et découvrit Laurie assis sur un sac de chiffons, les joues rouges et les yeux brillants d'un rire réprimé.
« Canaille ! Traître ! Jo, comment as-tu pu ? » s'écrièrent les trois filles, tandis que Snodgrass faisait triomphalement avancer son ami, et, faisant apparaître une chaise et un bandeau, l'installait en un tour de main.
« Vous ne manquez pas de toupet, vous deux, » commença Meg en essayant d'afficher une moue réprobatrice, et ne réussissant qu'à produire un aimable sourire. Mais le nouveau membre se montra à la hauteur de la situation ; et, se levant avec un salut reconnaissant envers la Présidence, dit de la manière la plus engageante, « Monsieur le Président et mesdames - je vous demande pardon, gentlemen - permettez-moi de me présenter en tant que Sam Weller, le très humble serviteur du club.
—  Bien, bien ! » s'écria Jo en martelant le plancher avec le manche de la vieille bassinoire, sur laquelle elle s'appuyait.
« Mon fidèle ami et noble parrain, » poursuivit Laurie, avec un geste de la main, « qui m'a présenté de manière si flatteuse, n'est pas à blâmer pour le stratagème de ce soir. Je l'ai planifié, et elle n'a accepté qu'après bien des taquineries.
—  Allez, ne prends pas tout sur toi ; tu sais que j'ai proposé le placard, » intervint Snodgrass, qui s'amusait immensément de la plaisanterie.
« N'écoutez pas ce qu'elle dit. Je suis le seul coupable, sir, » dit le nouveau membre avec un hochement de tête Welleresque à l'intention de Pickwick. « Mais sur mon honneur, je ne le referai jamais, et me déwoue dorénavant aux intérêts de ce club immortel.
—  Bien parlé ! Bien parlé ! » s'écria Jon en faisant claquer le couvercle de la bassinoire comme une cymbale.
« Poursuivez, poursuivez ! » ajoutèrent Winkle et Tupman, tandis que le Président saluait avec bienveillance.
« Je souhaite seulement dire, qu'en gage de ma gratitude pour l'honneur qui m'est fait, et afin de promouvoir les relations amicales entre nations voisines, j'ai installé un bureau de poste dans la haie au fond du jardin ; un bel et grand édifice, aux portes cadenassées, et tout ce qu'il faut pour le courrier. C'est le vieux nichoir des hirondelles, mais j'ai bloqué la porte, et fait en sorte que le toit s'ouvre, pour qu'elle puisse contenir toutes sortes de choses et nous faire gagner un temps précieux. Lettres, manuscrits, livres et paquets peuvent y loger ; et, comme chaque nation a sa clef, ce sera extraordinairement agréable, je gage. Permettez-moi de vous présenter la clef du club ; et, avec bien des remerciements pour votre faveur, de prendre mon siège. »
Un tonnerre d'applaudissements retentit quand Mr. Weller déposa la petite clef sur la table, et se prolongea ; la bassinoire fit un tapage de tous les diables, et il s'écoula quelque temps avant que le calme ne revienne. Une longue discussion suivit, et toutes furent étonnamment ouvertes, car toutes firent de leur mieux ; aussi ce fut une réunion exceptionnellement agitée, qui ne se termina qu'à une heure tardive, sur trois hourras pour le nouveau membre.
Personne ne regretta jamais l'admission de Sam Weller, car aucun club n'aurait pu avoir de membre plus dévoué, mieux élevé et plus jovial. Il ajouta en effet de « l'esprit » aux réunions, et un « ton » au journal, car ses discours tordaient de rire son audience et ses contributions étaient excellentes, patriotiques, classiques, comiques, ou dramatiques, mais jamais sentimentales. Jo les estimait dignes de Bacon, Milton ou Shakespeare, et retravailla ses propres œuvres, avec de bons résultats, pensait-elle.
Le B.P. était une petite institution épatante, et prospéra merveilleusement, car il y passa presque autant de choses étranges que dans un vrai bureau de poste. Tragédies et écharpes, poésies et légumes marinés, graines et longues lettres, partitions et pain d'épices, gommes, invitations, remontrances et chiots. Le vieux gentleman s'en amusait lui-même en envoyant d'étranges paquets, de mystérieux messages et d'amusants télégrammes ; et son jardinier, qui était tombé sous le charme d'Hannah, envoya une lettre d'amour aux bons soins de Jo. Comme elles rirent quand le secret fut éventé, sans imaginer le nombre de lettres d'amour que ce petit bureau de poste abriterait dans les années à venir !
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goddamnitconnor · 5 years
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Les meilleures façons de lutter contre les fourmis à la maison
Comment lutter contre les fourmis, les fourmis sont l'insecte le plus ennuyeux pour les femmes au foyer, car il se propage dans toute la maison, en particulier pour les cuisines, et se rassemble autour de la nourriture en miettes, et les fourmis abondent en été pour collecter de la nourriture et se préparer pour les habitations d'hiver.
Comme nous savons que les fourmis se distinguent par le système extrême parce qu'elles vivent dans des royaumes souterrains et que chaque groupe a un rôle dédié à jouer et qu'elles endommagent les murs, les portes et les fenêtres en bois, et qu'elles détruisent la nourriture qu'elles rassemblent, alors neuf femmes au foyer chaque maison recherchent les meilleures façons de lutter contre les fourmis dans la maison et nous vous énumérerons pour vous Cher lecteur, dans cet article, la plus puissante de ces méthodes vous aidera certainement à vous débarrasser des fourmis.
Lisez aussi: Quelles sont les raisons pour lesquelles les termites sont présents à la maison
Façons de combattre les fourmis à la maison Il existe de nombreuses façons de se débarrasser des fourmis à la maison, notamment:
L'hygiène, puis l'hygiène, puis la propreté, qui est l'un des moyens les plus importants pour éviter la présence de fourmis de bas en haut dans la maison parce que les fourmis se rassemblent autour des aliments ouverts et couchés sur le sol et des miettes de pain, de sucre et d'autres aliments qui attirent les fourmis, nettoyer ce qui tombe sur le sol et toujours couvrir les aliments ouverts est l'un des moyens de prévention les plus importants Des fourmis. Essuyez toujours la table des aliments avec de l'eau et du savon après chaque repas Nettoyage permanent pour garder les fourmis loin des restes. Fermez toutes les ouvertures et trous des murs, portes et fenêtres par lesquels les fourmis pénètrent dans les maisons. Jeter immédiatement les ordures et les garder loin de la maison. Bonne ventilation de la maison et fenêtres ouvertes en permanence, surtout le matin, pour donner au soleil et à l'air l'occasion d'entrer dans la maison et avec le soleil et l'air, il n'y a pas d'insectes en général. Il existe de nombreux types d'insecticides de fourmis sur le marché et peuvent être utilisés à bon escient pour éliminer les fourmis. Comment combattre naturellement les fourmis à la maison Il existe des méthodes et des matériaux naturels utilisés pour se débarrasser des fourmis et les éliminer dès que nous les mentionnerons:
Les fourmis s'échappent de l'endroit où les plantes contiennent des arômes forts et forts tels que la menthe, la cannelle, le basilic, le piment, le poivre noir, l'ail et le citron. Elles sont placées aux endroits où les fourmis se trouvent ou mélangées avec de l'eau et saupoudrées à ces endroits. L'alcool est utilisé pour empêcher les fourmis d'approcher des maisons et peut être mélangé avec de l'eau en quantité appropriée et pulvérisé aux entrées des fenêtres et des portes. Le sésame est l'un des matériaux les plus utilisés pour repousser les fourmis, et la façon de l'utiliser est de placer une quantité de sésame dans une tasse ou un récipient et de la placer près de la présence des fourmis. Le vinaigre est un répulsif immédiat des fourmis noires, mélangé à de l'eau et saupoudré dans des trous et des ouvertures où l'on soupçonne la présence de fourmis. La pelure de concombre tue les fourmis et les éloigne de l'endroit où elles se trouvent, dès que vous les reniflez. L'acide borique est l'un des meilleurs matériaux utilisés pour tuer les fourmis, et une pâte est fabriquée en ajoutant du lait et du sucre en poudre avec du borique et placé près des endroits des termites et vous trouverez des résultats étonnants. Une quantité limitée de sel de table peut être placée dans les coins et aux endroits où se trouvent les fourmis. Elle peut également rincer les fourmis. Conseils importants pour éviter la présence de fourmis Pour éviter le problème des fourmis depuis le début, vous devez suivre des conseils spécifiques, et ces conseils garderont les fourmis noires loin de chez vous tant que vous les suivrez. Ces conseils sont:
Nettoyage régulier de la maison et essuyage minutieux des sols avec de l'eau, du savon et du dettol pour les nettoyer de tout germe ou microbes. Laver les récipients de nourriture et ne pas les laisser pendant de longues périodes dans les étangs après les avoir nettoyés de la nourriture reste collé à eux parce que les fourmis aiment les déchets et se rassemblent sur les déchets alimentaires en abondance. Les feuilles qui recouvrent la nourriture et qui peuvent être collées avec des parties de nourriture, en particulier des boîtes de bonbons, doivent être éliminées en les jetant à la poubelle avec les dispositions du sac à ordures et bien le fermer, puis le garder loin de la maison. Nos maisons doivent être gardées à l'abri des fourmis, car elles sont très nocives pour les meubles, la détérioration des aliments et les dommages aux fenêtres, aux portes et aux sols.
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Préquel - Selim & Myriam (2)
Une autre préquel sur ces deux petits loulous. Elle se déroule durant leur relation, au mois de janvier. 
(si vous avez un doute sur quoi que ce soit, n’hésitez surtout pas à aller regarder dans les pages Personnages & Relations qui sont là pour ça).
youtube
TW : SEXE / ados stupides qui vont se baigner en hiver
Ils étaient revenus sur le quai de leur premier baiser. Pour fumer un peu, pour parler, pour s’embrasser. Myriam n’avait pas encore rencontré Dan, et tout allait bien. Il faisait froid, c’était en janvier, et il était minuit. Et Selim avait une idée idiote. Il voulait se baigner. 
Il était descendu sur la plage, pieds nus, ses chaussettes restées dans ses chaussures, elles mêmes sur la digue. Myriam finissait de fumer sa cigarette, seul point rouge dans la nuit qui les entourait. Quelle idée à la con, pensait-elle. Il faisait déjà assez froid. Selim n’était pas trop du genre frileux, mais tout le monde avait ses limites. Elle s’amusait intérieurement, se disant qu’il n’enlèverait surement rien d’autre que ses godasses, quand elle le vit retirer sa chemise. Elle ne l’avait jamais vue torse nu. Ils étaient deux petits ados et s’étaient mis ensembles un peu à tâtons, par hasard un peu plus tôt dans l’année. La météo n’avait pas vraiment été propice à ça. Myriam était bêtement un peu intimidée. Selim n’était pas vraiment son genre, mais le trouvais mignon quand même. Et attirant, d’un côté. Elle avait du mal à comprendre tous ses sentiments et hormones adolescentes, mais… Myriam bloqua. Selim venait de retirer son caleçon, sexe à l’air et souriait comme un con. Elle était clairement en train de paniquer.  
Merde, il avait peut être été trop loin. Quand il vit la tête de Myriam se décomposer devant sa nudité, Selim se sentit extrêmement coupable. Est ce qu’il venait de faire une connerie, une putain de grosse connerie ? Sa petite amie écrasa calmement sa cigarette contre le béton et se leva. Méthodiquement, elle retira son foulard élimé mauve, puis ses bagues en argent. Est ce qu’elle allait le suivre, en fait ? Non, elle ne se mettrait jamais complètement à poil sur cette plage. Myriam était une petite bourg. Une petite bourg rebelle, mais… La voir retirer son pull en laine le sortit de ses pensées. Elle était en soutien gorge en dentelle noir, très joli. Très cher surement. Qu’elle dégrafait. Selim était clairement en train de paniquer à son tour. Quand il vit sa petite poitrine tombante et blanche nue, il resta bloqué dessus un instant avant d’essayer de se ressaisir. 
“Tu… vas le faire aussi ?”
Myriam lui avait lancé un regard un peu froid, mais défiant. 
“Si tu es capable de le faire, je vois pas pourquoi pas moi.”
Quelle tête de mule. Enfin, ça se défendait. Même si la chair de poule qui parsemait la peau pâle de la jeune femme était aussi là pour démontrer le contraire. Même si elle était déjà en train d’enlever sa culotte. Merde. Si il avait une érection maintenant, ça allait carrément se voir. C’était un peu idiot d’y penser maintenant, car c’était trop tard. 
Myriam s’approcha se Selim, plus intimidée par sa propre nudité que par le fait que son copain commençait à avoir la gaule. Elle évitait de regarder sa queue, même si c’était tentant, et essaya de trouver ça flatteur. La situation était vraiment trop étrange. Elle lui pris la main et lui sourit. 
“Alors, on y va ?”
Selim attrapa la sienne et acquiesça. 
Deux minutes trente plus tard, les deux couillons sortirent de l’océan, complètement gelés et persuadés d’avoir chopé une pneumonie. Myriam maudissait Selim intérieurement, et Selim pestait sur le fait qu’il avait froid aux couilles. La faute à qui ? Qui avait eut cette merveilleuse idée ? Ils coururent encore trempés pour réenfiler son pull pour Myriam et un gros sweat pour son partenaire, et se pressèrent de rentrer, le reste de leur vêtements à la main, chez Selim. 
“T’inquiètes, mes parents sont chez des potes cette nuit”. 
Qu’est ce que ça voulait dire ? Est ce que Selim avait une idée en tête ? Et si c’était le cas, est ce qu’elle en avait envie ? Elle se passait en boucles les derniers moments, et se reposait les mêmes questions, alors que Selim était parti chercher des serviettes pour qu’ils se réchauffent. Ses parents avait un poêle à bois, dont les charbons rougeoyaient encore. Dans son pull informe en laine trempée, Myriam fixait mécaniquement le feu en attendant. Elle vit Selim approcher, serviette accrochée à la taille, et en train de tenter de sécher ses cheveux. Il lui tendit une serviette grise en souriant. Elle ne souriait pas du tout. 
“Je sais pas si j’ai envie de coucher avec toi maintenant, ok ?”
Elle lui avait craché ces mots au visage avec froideur. 
Selim n’avait rien dit et avait juste fixé Myriam avec des yeux ronds. Le regard accusateur de cette dernière le transperçait. Comment elle pouvait penser que… Merde, il avait pas envie qu’elle se sente forcée ou quoi, il y avait même pas vraiment pensé. Enfin si, un peu, mais si ça venait… naturellement. Il était con. Ça ne venait jamais naturellement. Il fallait qu’ils communiquent. Mais tout ce qu’il réussit à faire fut de continuer à regarder sa petite amie avec des yeux de merlan frit. Il vit le regard Myriam passer de glacial à troublé puis à une honte non dissimulée.
Elle commença à se lever du canapé, comprenant que Selim n’avait pas eut les intentions qu’elle lui prêtait. Quelle conne, quelle conne. Elle avait envie de pleurer. Pourquoi elle interprétait les choses de travers comme ça ? Elle avait envie de se foutre des baffes. Elle était tellement gênée qu’il fallait clairement mieux qu’elle parte. Merde, merde, merde. Elle avança à grands pas vers la porte, sentant son cœur tambouriner dans sa cage thoracique. Elle allait attraper la poignée quand la main de Selim prit son bras gauche.
“Je suis désolé, attends s’il te plait !, avait-il gueulé, Je voulais pas que tu penses ça, excuses moi si j’ai laissé sous entendre quoi que ce soit. On fait comme tu veux, ok ? Je m’en fout, je voulais pas…”
Sa voix s’était perdue. Merde. Il se sentait coupable, maintenant, et c’était sa faute à elle. Il était chou à être tout gêné, comme ça. Elle sentit la poigne de sa main. Il serrait fort, ce con, ça lui faisait mal.
“Euh… T’inquiètes… Tu peux juste me lâcher ? Tu me broies un peu le bras.”
Selim laissa tomber son bras comme si il avait été brûlant, se confondant en excuses. C’était troublant de le voir comme ça. Il passait son temps à troller tout le monde, mais il y en avait des choses à dire sur lui, pensa silencieusement Myriam. C’était drôle. Cette expression de gêne lui donna envie de l’embrasser. Elle s’approcha, leur corps se collant doucement, et attrapa la nuque de Selim pour poser ses lèvres sur les siennes. C’était doux. Il avait un peu le goût de l’eau de mer à cause de tout à l’heure. Elle ferma les yeux et laissa ses mains descendre sur les hanches de Selim. Il avait la peau douce, même si le sel marin collé était un peu rugueux.
“Euh… Tu te sens pas obligée, hein ?” avait soufflé Selim.
Non. Elle avait envie. Elle avait d’autant plus envie qu’il demandait.
“T’inquiètes, je te dirais si je veux qu’on arrêtes. Ou si y’a un truc qui me va pas.”
Selim acquiesça.
“On devrait peut être pas rester dans l’entrée.”
C’est vrai qu’il y avait plus sexy.
Emmitouflés tous deux dans le plaid miteux sur le canapé du salon, Selim et Myriam étaient aussi secs que nus. Il l’embrassait dans le cou, caressant ses petits seins du bout des doigts, maladroitement. La lumière du feu rougeoyait sur la peau pâle de la jeune femme, et Selim y faisait danser ses lèvres doucement. Elle était vraiment jolie dénudée. Les longs doigts maigre de Myriam s’emmêlaient dans les cheveux de son petit ami. Il aimait sentir ses mains froides contre son corps. C’était doux. Doux et malhabile. Alors qu’il caressait ses hanches et ses cuisses, sa main s’approcha de son sexe.
“Est ce que tu voudrais que…”
Myriam hocha silencieusement la tête. Il embrassa sa fine bouche tandis qu’il commençait à caresser ses lèvres du dessous. Ses mouvements étaient maladroits, mais la nouveauté de l’expérience semblait déjà bien assez troubler sa partenaire.
“Tu as une capote ?”
Selim ne s’attendait pas à ça. Elle voulait déjà aller plus loin ? Il devait super mal le faire, merde. Elle se faisait peut être chier…
“Euh, oui, y’en a dans ma chambre.
Tu penses que tu peux en prendre une… au cas où ?”
Selim acquiesça et monta rapidement, pour redescendre tout aussi vite, préservatif à la main.
“Tu… tu te fais pas chier ? Enfin, si c’est nul tu peux me di…
Si j’ai envie qu’on continue, c’est que c’est pas mal, marmonna Myriam. Par contre je veux bien que tu reviennes, je caille.”
L’adolescent sourit un peu et décida de la boucler, et de se réinstaller contre sa partenaire.
Il souriait comme un sale gosse. Ça agaçait autant Myriam qu’elle trouvait ça mignon. Depuis qu’elle avait admis que… Oui, c’était agréable. Évidemment, elle l’avait déjà fait, et connaissant son corps, elle connaissait mieux son plaisir mais… C’était différent. Il était tremblant, un peu maladroit, mais sentir ses doigts fins était quelque chose de nouveau. Nouveau et troublant. Alors qu’elle caressait le visage de Selim d’une main, elle tripotait nerveusement le plaid de l’autre. Merde, c’était bon. Leurs lèvres s'entrechoquaient avec douceur et ne se séparèrent que lorsque Selim mit finalement le préservatif, avec l’accord de sa partenaire. Elle se sentait prête.
Selim était plus que gêné. La première tentative avait été stoppée par la panique. La seconde, son gland avait à peine entré. La troisième, dans une nouvelle position, avait été stoppée à l’instant où Myriam avait eut mal. La quatrième fois n’avait clairement pas réussit à juste rentrer. Et là, il venait de débander. Il s’astiquait le manche avec un air contrarié, les doigts pleins de lubrifiant et glissant sur le préservatif. C’était pitoyable. Et il était super gêné. Ca avait si bien commencé. Il n’allait pas sortir le cliché “Je comprends pas, ça arrives pas d’habitude.” Il n’y avait pas de d’habitude. C’était aussi pour ça, et il le savait, mais bêtement, on se croit toujours plus malin que les autres. Myriam lui sourit et pris son bras.
“T’embêtes pas. C’était déjà bien.”
Son sourire. Merde. Elle avait cette manière de sourire, un peu pincée, et son regard un peu sévère. Elle avait toujours l’air un peu contrariée ou froide, mais quand il regardait bien, il y avait une vraie douceur. Des sourires comme ça, elle n’en faisait pas tous les quatre matins. Il avait l’impression que c’était spécial. Elle lui donnait l’impression d’être spécial. Il n’avait jamais crut qu’elle pourrait s’intéresser à lui comme ça. C’était troublant, mais tellement bien. Il l’aimait, et à chaque fois qu’elle souriait comme ça, c’est comme si il le redécouvrait. C’était terrifiant, mais tellement bon. Il retira le préservatif, s’essuya les mains et se lova contre le corps nu de sa petite amie. Le nez dans ses cheveux rêches, il fermait les yeux, se laissant enivrer par l’odeur de son corps, des effluves marines, du feu de bois et des clopes. Il était si bien. Si seulement ça pouvait durer toujours. 
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agbidi · 3 years
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Comment jeter un sort amoureux à distance, envoûtement amoureux efficace
Comment jeter un sort amoureux à distance, envoûtement amoureux efficace
Un rituel est un puissant moyen de concentrer son intention afin de réaliser un but.Dans le cas des rituels de magie rouge, l’objectif est « l’amour » (ou la convoitise).Il faut croire en la puissance de la projection d’une forte intention positive, afin d’obtenir ce que vous désirez. Apprenons ensemble comment jeter un sort qui va vous apporter l’amour que vous cherchez. Voici un sort de base…
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zhannabelle-fr · 5 years
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Le solstice d’hiver, c’est le jour où les rêves se réalisent
Comment faire tourner la chance en sa faveur?
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On dit que la nouvelle année commence le 1er janvier. Pourtant, l’Univers fonctionne selon ses propres lois cosmiques qui ne correspondent pas toujours à notre calendrier habituel. Aujourd’hui, peu de gens se souviennent qu’il existe quatre nouvelles années. Ce sont le solstice d’hiver, le solstice d’été, l’équinoxe de printemps et d’automne. Dans cet article, nous allons vous expliquer pourquoi ils sont si importants.
Le principal Nouvel An
Le solstice d’hiver qui tombe le 22 décembre cette année, est considéré depuis longtemps comme un des plus importants et plus puissants événements au niveau énergétique. Il est caractérisé par le jour le plus court et la nuit la plus longue.
En ce jour, les forces obscures font tout leur possible pour garder le pouvoir sur la planète.
Le solstice d’hiver est leur dernière chance de faire quelque chose de maléfique. Les larves hideux, les démons et les esprits malins essaient de prendre le pouvoir sur le monde.
C’est pour cette raison que depuis longtemps les gens de différents pays fêtaient le solstice d’hiver en s’amusant, en chantant et en dansant. Ce jour-là, les gens cherchaient à réveiller tous ce qu’il y avait du bien en eux pour effrayer les forces obscures et attirer les esprits bienveillants.
Dans l’antiquité, on croyait que pendant la période du solstice d’hiver il y avait une violente bataille entre le bien et le mal. Et que dans cette bataille les forces de la lumière gagnaient.
C’est pourquoi nos ancêtres considéraient le solstice d’hiver comme la période de grande renaissance.
Le Soleil se  renaissait, puis grandissait, devenait comme un vieil homme sage, et enfin renaissait de nouveau. Ce processus est  infini et merveilleux.
Voilà pourquoi le solstice d’hiver était une période particulière pour des gens particuliers : des chamans, des sorciers, des guérisseurs. C’est en cette période mystérieuse que les gens comme Zhannabelle font des cérémonies et des rituels les plus puissants grâce auxquels des vrais miracles se produisent.
Saima, Oslo:
« J’étais une bonne élève à l’école, puis je suis allée à l’université pour obtenir une formation prestigieuse. J’ai été diplômée avec mention, alors j’étais sûre que je ferais une brillante carrière. Mais ce n’était pas le cas...
J’ai pu obtenir un emploi prestigieux juste grâce à la recommandation d’un ami de ma famille. Mais quel était ce travail!..
Je servais du thé et du café, et personne ne s’intéressait ni à mon excellente formation ni à mon esprit analytique.
J’était une fille coincée et ordinaire pour les supérieurs. Cela me rendait malheureuse, je ne pouvais pas me réaliser. Ce n’est pas ce dont j’avais rêvé.
Un jour, j’ai eu la chance de visiter un séminaire de Zhannabelle. Elle a pu transformer ma perception de la vie et du destin. J’ai commencé à assister aux cours régulièrement, j’ai pris rendez-vous pour une consultation privée. J’ai compris beaucoup de choses. Tout d’abord, j’ai compris comment diriger mon destin! Car j’ai cru que je suis une Femme de Puissance!
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Le jour du solstice d’hiver j’ai souhaité que j’aie une chance de prouver ma valeur au travail. De plus, le rituel sacré que Zhannabelle a fait ce jour-là était tout à fait surprenant. Elle irradiait la lumière de puissance que tout le monde sentait et qui donnait d’énergie à toutes les personnes présentes. Je ne pensais pas que je pourrais ressentir un sentiment tellement incomparable! Elle a aussi fait un objet magique pour moi, qui sert jusqu’à présent à me protéger des forces obscures et qui m’aide à accomplir des tâches.
Dans une semaine après ce rituel il m’est arrivé une histoire très étonnante.
J’ai été transférée au service d’analyse! D’un coup, du secrétariat! Personne ne sait toujours pourquoi, mais je suis sûre que c’est le rituel du solstice d’hiver qui m’a aidé.
Maintenant, après cinq ans, je dirige le service. Le premier séminaire de Zhannabelle a changé ma vie, il m’a aidé à réaliser mon grand rêve. J’ai réussi à me réaliser et maintenant je suis complètement heureuse ».
Comment faut-il passer le Jour du solstice d’hiver?
Le solstice d’hiver est le meilleur moment pour réviser tout ce qui c’est passé avec vous cette année. Écrivez une liste détaillée de tous les événements désagréables, les offenses, les erreurs, ainsi que de tous les événements heureux et remarquables qui vous sont arrivés.
Écrivez ce dont vous voudriez vous débarrasser l’année prochaine, puis écrivez ce que vous voudriez obtenir.
Ensuite, nettoyez l’endroit du futur rituel (Zhannabelle parle de son organisation dans son cours). Pour cela, il faut faire un bon nettoyage de l’endroit où vous allez passer la fête. Il vaut mieux utiliser le sel noir du Jeudi saint. Si vous n’en avez pas, venez visiter les séminaires de Zhannabelle, elle vous dira comment le préparer exactement.
Si vous n’avez pas de sel noir de jeudi, au début il suffit d’utiliser le sel ordinaire. Il faut dissoudre une cuillère à café de sel dans un seau d’eau, et puis il faut nettoyer avec cet eau chaque coin de la maison ou de l’appartement .
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Il est nécessaire de ranger votre armoire.
Donnez les vêtement que vous ne portez plus à ceux qui en ont besoin.
Et si en faisant du nettoyage vous écoutez de la musique de transformation spirituelle, alors l’éspace de votre maison et de votre âme sera rempli d’énergie subtile – l’immense force créatrice.
Peu à peu, vous sentirez que ce n’est pas seulement la maison que vous nettoyez. Vous nettoyez également l’éspace pour la prospérité. Cet éspace libéré donnera lieu aux nouveaux événements heureux dans votre vie. Il vous arrivera des choses incroyables : vos maladies chroniques disparaîtront, l’harmonie se rétablira dans votre famille, vous trouverez le vrai amour, vous ferez un véritable succès dans vos affaires, vous gagnerez un montant d’argent important.
Venez visiter les séminaires de Zhannabelle, assistez aux cours qui seront organisés dans votre ville, commandez des objets de puissance magique pour vous protéger des esprits du Monde inférieur. Parlez à vos amis et connaissances de nos articles, invitez-les à nos événements. Car c’est possible de changer la vie et le destin au mieux! Zhannabelle sera heureuse de vous y aider!
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voyagedametnoe · 5 years
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[ 7 JUILLET 2019 ~ ROTTELSHEIM ]
Notre premier stop est israélien. Plutôt froid au début, il nous raconte sa vie de commercial dans les pompes à chaleur, en écoutant nekfeu et en nous proposant des madeleines. Nous faisons beaucoup de route avec lui. Il a des théories intéressantes sur les chinois qui blanchissent l'argent des politiques en masse dans leurs tabacs. C'est tellement connu que ''c'est fou '' que nous on soit pas au courant. Les champs de blés se suivent et se ressemblent.
Ensuite, un quarantenaire cultivé et sur-sympa accepte de nous prendre. Nous voilà embarqués pour une super visite mobile de la Meurthe et moselle. Moi j'y connais rien à cette région alors j'ouvre grand mes oreilles.
Lui, sa mère a émigré depuis Berlin avant la deuxième guerre mondiale. C'était la seule allemande mariée à un français dans un bled français alors elle était pas trop aimée vu le contexte historique qu'a suivi. On regarde le paysage. Plein de collines, mais aussi de champs dorés. Il nous parle des salines. En fait ici en Meurthe et moselle, avant, y'avait la mer. Difficile à imaginer. Les pierres se sont imprégnées du sel marin pendant des années. Aujourd'hui partout dans la zone on procède à des extractions de sel pour en faire du gros sel routier à étaler en cas de neige. Ca donne des galeries de mines de sel énormes à 40m de profondeur.  Les camions sont montés directement dans les galeries et ne remontent en pièces détachés qu'une fois la mine à sec. Quand on creuse ca produit des "déchets", de la terre en fait. Le tout est rebalancé plus loin et a formé les collines du paysage sur lesquelles la nature a déjà bien repris ses droits.
Derrière l'une de ces collines, nous explique t il, juste là, y'a un center park. C'est drôle parce qu'on en parlait ce matin dans le RER pour aller au point de stop premier. Quand il était jeune il avait l'habitude daller chiner les champignons avec son grand père sur ce versant de colline. Ce même versant que le groupe Pierre et Vacances a ravagé pour construire ses petits logements de vacanciers, dont certains sont aujourd'hui privatisés selon lui par Mylène Fermer ou Jonnhy Hallyday. Ca sonne comme une blague mais c'en est pas une. Il ajoute que des biches et cerfs ont été introduits dans les center parcs. Sauf que quand ils se reproduisent trop le groupe ne peut plus gérer et ouvre les clôtures pour en faire partir quelques uns. Les pauvres bêtes sont tellement apprivoisées dans le parc que quand elles sortent elles font pas 1 jour sans que leur naïveté ne les attire dans le viseur des chasseurs.
Il nous propose de nous déposer au sommet d'une montagne des Vosges qui surplombe Strasbourg. Depuis celle ci on peut voir le camp de concentration de Strutohf, sortie annuelle des CM2 de par chez lui. De nombreuses expériences ont été menées sur des humains dans ce camp. On plongeait des femmes enceintes dans l'eau glacée pour voir qui du bébé où de la femme mourrait en premier. La femme du chef de camp était une artiste au goût subtil. Le musée de Strutohf présente ses oeuvres. Des lampes aux abats jour un peu particuliers... Faits de peaux tatouées de prisonniers du camp. Ils étaient scalpés pour son bon plaisir.
Il nous raconte aussi la haine ancestrale entre la Meurthe et Moselle et la Moselle. Les uns sont restés longtemps occupés par les allemands, ce qui à impregné la culture locale. Les autres ont grandi dans la haine des Bosch, alors forcement ca fait pas bon menage, même aujourd'hui. Nous voyons quelques cigognes et après avoir evoqué la zad de Strasbourg contre le contournement routier de la ville, ses aventures du service militaire et la bêtise des GM, notre compagnon temporaire nous abandonne à proximité de Strasbourg.
Sur un péage une dame nous prend. Sa tête me dit quelque chose mais je passe à autre chose. Quand on cherche l'endroit où elle va nous déposer elle farfouille dans les rangements de son partner. Là je vois plein de cartes de Rouen. J'ais oh c'est marrant j'suis de Rouen. Elle me fait et mais moi aussi. Jdemande où ça à Rouen elle me dit Roumare. Jfais oh mais c'est un truc de ouf ma mère achète sa viande au boucher de roumare j'suis le village juste à côté. Là elle me dit qu'elle a longtemps travaillé à la Vaupaliere en tant... qu'institutrice. Ou comment rencontrer la maîtresse de ma cousine (dont elle se souvient très bien qui plus est) à l'autre bout de la France dans un stop.
Pour finir, Danielle nous emmene dans son village. Et même chez elle, mais son mari ne préfère pas nous laisser dormir dans le jardin. Du coup elle nous installe dans le verger de son frère. Mais attention, des gens sont venus piquer des centaines de kilos de cerises il y a quelques jours, alors c'est mieux si on ne se sert pas.
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