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oenodyssee · 10 months
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Pour une lampée de vin langue
Chez la famille Chaume // Domaine Chaume-Arnaud // Vinsobres // Côte-du-Rhône
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« Un point d’écart est-ce désaccord ? » J'ai pondu cette phrase pour Synapses en écho à la défaite de l’équipe bleue contre l’équipe verte en quart de finale de la coupe du monde de rugby. Elle me revient après que Valérie Chaume m’a fait remarquer qu’en traversant la rivière pour gagner le domaine Chaume-Arnaud j’ai changé de département, passant du Vaucluse à la Drôme, mais aussi de région (Provence-Alpes-Côte -d’Azur / Auvergne-Rhône-Alpes) et, surtout, que d’une rive à l’autre le cours d’eau a changé de nom : l’Aygues est devenu l’Eygues. « Une lettre d’écort est-ce désaccard ? »
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« Comprendre qu’il y a un espace infini entre chaque atome de langage » écrit Valère Novarina dans une langue inconnue un merveilleux petit livre dans lequel il réfléchit sur le patois savoyard, ses multiples variations d’un hameau à l’autre, d’une vallée à l’autre ; chatoiement dans lequel il voit « un lien mystérieux ressenti entre le renouvellement des plis du paysage et celui des mots, un sentiment du paysage parlé ». Non loin, se trouve la mosaïque des paysages bus : toutes ces topographies, ces géologies, tous ces écosystèmes, ces microbiotes, qui depuis mon départ, se sont exprimés en moi par le canal du vin. Comprendre que chaque vin est le signal d’une possibilité de langage.
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Avant la présentation de Rhapsode je propose aux vignerons qui m’accueillent de partager un verre avec l’assistance. C’est à partir de cet ancrage liquide que la performance va se dire et s’entendre, qu’elle va prendre sa teinte unique, se distinguer des précédentes, des prochaines. Il arrive cependant que les circonstances en décident autrement et qu’à la place d’une parcelle locale ce soit le coteau d’un ami ou la combe d’une consœur qui soit servie. Et j’apprécie aussi cette curiosité et ce goût pour la manière des autres — « et dans manière il y a main » note Valère —, la joie de s’échanger des bouteilles que je constate souvent dans le petit monde du vin nature. Ce soir c’est Philippe, mari de Valérie et père de leur trois fils Thibaud, Raphaël et Samuel, qui est à la manœuvre.  Le premier verre est un taillis fleuri blanc du Mas de Libian, le deuxième un col oiselé rouge du domaine Gramenon. L’accostage à  Chaume-Arnaud se fait au troisième verre dans une trouée violette en cœur de ripisylve. La performance peut commencer.
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Je bois donc une goulée de Vinsobres : Grenache, Syrah, Cinsault, Mourvèdre, Counoise. « Chaque langue s’ouvre comme un puits de mémoire » écrit le dramaturge suisse. Une généalogie se diffuse en moi, se mêlant à celle d’Orphée. Orphée devenant progressivement vigneron. Vigneron par son dire. Au loin, dans la nuit, on devine la silhouette tourmentée des Baronnies. La famille de Valérie est paysanne, protestante et communiste. Au départ c’est elle qui se lance, sans aucune aide de ses parents, à vendre des abricots au bord des routes puis, au sortir du Lycée agricole où elle a rencontré Philippe, se risque à la vigne, au bio, à la biodynamie.  Son pari : produire des vins nature toujours « loyaux et marchands » tout en maintenant une production diversifiée de fruits et d’olives Nyons. Philippe, lui, est athée et rugbyman. Formé au "machinisme agricole cultures tropicales équatoriales et méditerranéennes", on lui propose de partir Outre-mer. Il reste, pour Valérie. Ils feront grandir le domaine ensemble, 60 hectares aujourd’hui « tout en fermage :  la propriété ne m’intéresse pas » a précisé Valérie. Ils donneront naissance à trois enfants. Deux rugbymen professionnels revenus travailler au domaine, et un agronome, en partance pour la Côte d’Ivoire. Caractère et solidarité. Dans et au-delà l’humain. J’ai donc bu une goulée de Vinsobres.
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Puis j’ai mélangé les verres, les lettres et la ponctuation, j’ai joué de la métaphorminx et nous avons parlé ma « langue à un » selon l’expression de Valère. Puis, sans penser au lendemain, j’ai rebattu les verres, les lettres et la ponctuation.
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linstantdavant · 1 year
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Portrait robot du bourgeois, par Régine Pernoud (deuxième partie)
DE LA BOURGEOISIE RÉVOLUTIONNAIRE QUI RENVERSE CHARLES X
Le texte qui suit est un extrait du livre de l'Historienne et Archiviste Régine Pernoud La bourgeoisie, PUF, col. Que sais-je ?, Paris, 1985, p. 7-21.,
Impérialisme et patriotisme au service du commerce
La liberté ! sa défense sur le plan du commerce extérieur a été remarquablement illustrée par le gouvernement anglais qui, toujours en avance sur la France en ce domaine, n’a pas craint d’engager ses forces navales l’année précédente (1839) en Extrême-Orient. L’attaque victorieuse du fort de Bogue à l’entrée de la rivière de Canton, bloquant la ville et bientôt celle de Shang-Haï, a obligé la Chine à s’ouvrir au commerce de l’opium que l’Inde produit en grande quantité — ainsi qu’aux prédications des missionnaires. Il faudrait souhaiter aux dirigeants de la politique française une attitude aussi résolue dans la protection du commerce national. Cette guerre est la première qu’une nation d’Europe ait livrée sur les rivages de la Chine : sujet d’orgueil pour les forces britanniques. L’Extrême-Orient s’ouvre désormais aux exportateurs avec ses débouchés à peu près illimités.
Il est vrai qu’un élan patriotique se fait jour en France et qu’en Algérie il semble qu’on se décide enfin à prendre pied. Après l’héroïque assaut de Constantine (1837), nos troupes que mène le brave général Bugeaud, prévoient sans doute des opérations de plus grande envergure. Bugeaud, on le sait, envisage une colonisation à la romaine et songe à installer sur ce sol plein de promesses des vétérans, des soldats-laboureurs.
En fait l’Afrique du Nord offre surtout à nos portes un champ immense au commerce français : or, à quoi bon produire si l’on ne peut écouler ses produits dans de bonnes conditions ? Les filatures de Manchester ont pris leur considérable essor parce que dans les Indes des populations entières sont vêtues des cotonnades qui en proviennent. Nos industriels doivent le comprendre pour développer ces richesses qui font la prospérité d’une nation et dont finalement tous ses membres profitent ; il faut vendre.
Ainsi peut-on résumer, dans leurs structures essentielles, les préoccupations premières du bourgeois, aux environs des années 1840.
La propriété
Des propriétés foncières souvent issues de la vente des biens nationaux
En dehors du domaine des affaires, son principal souci concerne la propriété qu’il possède — de préférence aux proches environs de Paris, car les longs déplacements l’ennuient et lui feraient perdre un temps précieux pour la conduite de ses activités.
Lui-même ou sa femme, ou l’un et l’autre, ont hérité de leurs parents terres et châteaux acquis lors de la vente des biens nationaux pour quelques poignées d’assignats sous la Révolution. Et il s’agit de toute façon de propriétés de rapport sur lesquelles vivent des familles de laboureurs sous la conduite d’un régisseur. Il y fait bâtir une maison de maîtres que son architecte a trouvé bon d’agrémenter d’une tourelle dans le style moyenâgeux et qu’il a entourée d’un parc à l’anglaise avec un cyprès, une pièce d’eau, des bosquets et des tonnelles qui abritent un Cupidon de marbre — cadeau fait à sa femme. Ses fermages constituent une portion solide dans ses revenus et il ne lui déplaît pas. bien que lui-même ne soit qu’un fusil médiocre, d’inviter à l’automne quelque manufacturier ou grand commerçant, ses confrères, pour une partie de chasse dans les bois qui lui appartiennent.
La propriété : un droit inviolable et sacré
Pour lui, l’article important entre tous de la Déclaration des Droits de l’Homme est celui qui fait de la propriété « un droit inviolable et sacré ». – Il est impitoyable lorsqu’il s’agit de réprimer les abus de ces paysans qui tentent, consciemment ou non, d’invoquer les anciens droits d’usage ; tout braconnage sur ses terres, toute coupe de bois illégale dans sa portion de forêt font l’objet de procès tenacement poursuivis. – Les murs qu’il a fait élever pour clore ses propriétés une fois pour toutes sont pour lui le symbole de ce droit d’user et d’abuser que le Code civil a reconnu au propriétaire il n’y a pas cinquante ans. Achetée par son père à la même époque, cette terre sert d’assiette à l’impôt foncier qu’il verse, moyennant quoi il se sait chez lui.
Défendre le régime bourgeois
Le revenu de sa propriété lui a permis dans sa jeunesse d’échapper au service militaire dont la Révolution a étendu l’obligation à tous les citoyens. Notre bourgeois s’est donc acheté un remplaçant, mais il n’en exerce pas moins un certain service armé dans la Garde nationale que Louis-Philippe a instituée dès 1831 : Pour défendre la royauté constitutionnelle et la Charte, maintenir l'obéissance aux lois, conserver ou rétablir l(ordre et la paix publics
Il s’y retrouve d’ailleurs en bonne compagnie : la garde se compose à peu près uniquement de bourgeois, commerçants, industriels, rentiers ou fonctionnaires ; on impose à chacun de fournir équipement et uniforme, ce qui suffit à en écarter les éléments indésirables. En souvenir de l’ancienne Rome, la garde se divise en légions qui élisent leurs officiers et sous-officiers. Notre bourgeois revêt donc certains jours l’habit bleu, le pantalon garance et se coiffe du shako au plumet tricolore.
Un impôt foncier (cens) qui donne accès au pouvoir politique
Mais ce qui importe surtout pour lui, c’est que l’impôt qu’il verse fait de lui un électeur. Notre bourgeois vote. Il fait partie de ceux qui, versant l’impôt foncier ou la patente, ont en mains les destinées de la nation.
Le régime censitaire a été institué par la Constituante en 1789 et maintenu par la Charte ; celle-ci imposait, pour être électeur, un cens d’au moins trois cents francs, pour être éligible au moins mille francs.
Avec Louis-Philippe le cens a été réduit de trois cents à deux cents francs pour l’électeur et à cinq cents francs au lieu de mille pour être éligible. Le bourgeois appartient à cette classe d’environ deux cent mille électeurs dont les votes déterminent la politique du pays : un pays qui comporte environ trente millions de Français sur lesquels dix millions payent un impôt. Il fait partie de ce que l’on appelle le « pays légal ». Des électeurs censitaires qui le composent, la moitié a plus de cinquante-cinq ans d’âge en 1840. La grande question qui occupera le centre des débats sous le règne de Louis-Philippe sera de savoir si l’on doit, à ces électeurs payant un cens suffisant pour faire partie du pays légal, ajouter un certain nombre de personnalités dont le cens est moindre, mais qui représentent une valeur importante pour le pays : c’est le fameux débat sur l’adjonction des capacités, qui soulèvera des tempêtes à la Chambre, et d’ardentes discussions dans la presse. On considérera finalement que des généraux, des membres de l’institut pourront être électeurs eux aussi, même si leur cens ne dépasse pas cent francs. Car on aurait tort de voir en ce bourgeois que favorise le régime censitaire un adversaire des valeurs intellectuelles.
La vie sociale
Le bourgeois français est un homme cultivé
Le bourgeois français est un homme cultivé, très cultivé même. Il tient à la culture classique qui a fait la gloire des trois siècles précédents.
Lui-même a bénéficié d’une solide formation humaniste, peut-être même dans un de ces collèges de jésuites dont il apprécie la pédagogie bien que, comme tous les libéraux de son temps, il ait voté leur expulsion sous la Restauration.
Il tient même essentiellement à cette culture classique et au latin qui en constitue la base — autant qu’il tient au droit romain qui constitue la base du Code civil ; il applaudira de toutes ses forces à la représentation de la Lucrèce de François Ponsard à l’Odéon en 1843 et considérera le succès de cette pièce comme une revanche sur le scandale d’Hernani.
Très amateur de beaux-arts, il professe, comme tout le monde ou à peu près à l’époque, que « l’antique est la première base de l’art », et rappelle au besoin que Colbert, lorsqu’il envoyait des jeunes gens à Rome, leur recommandait de copier soigneusement la sculpture antique sans y rien ajouter. Si pour lui le grand maître reste David, il est ouvert aux peintres de son temps et voue une fervente admiration à Ingres comme à Prud’hon.
Face à ces œuvres solides dans lesquelles semble s’incarner la vision classique, rien ne l’irrite autant que les fantaisies désordonnées de Delacroix en peinture, de Victor Hugo ou de Lamartine dans les lettres. Amateur averti, il suit le mouvement des salons et se plaît lui-même à collectionner des œuvres d’art d’une valeur éprouvée. Il fait confiance à ces critiques très écoutés que sont un Guizot ou un Thiers. a la suite de ce dernier il voudra avoir son portrait peint par Paul Delaroche et sera transporté d’admiration pour les statues qui décorent l’église de la Madeleine ou pour les bas-reliefs de l’Arc de Triomphe — ceux du moins de Cortot et d’Etex, plus classiques que celui qu’on a confié à Rude.
Il voyage peu mais s’il se permet quelque jour un voyage à l’étranger, ce sera pour visiter la Florence des Médicis. En attendant il achète d’excellentes copies, dues aux élèves des Beaux-arts, des chefs-d’œuvre de la Renaissance italienne, qui meublent son salon.
Du beau monde dans son salon
C’est dire que cet homme mène une vie rangée mais pas nécessairement austère. Avoir un salon signifie qu’il reçoit. Il reçoit même beaucoup ; ses dîners réunissent des hommes politiques, de hauts fonctionnaires, des manufacturiers — tous hommes vêtus de la tenue noire de rigueur ; leurs femmes, épaules découvertes, chignons hauts, bandeaux encadrant sagement le visage, sont des figurantes dans ces repas qui ressemblent d’aussi près que possible : manières, vêtements, conversations, à ceux que donne M. Thiers.
Portrait de la bourgeoise
Une activité cantonnée à la vie domestique
Il apprécie chez sa femme les qualités de maîtresse de maison. – Elle appartient comme lui à une famille d’industriels, de commerçants ou de fonctionnaires. – De toute façon, elle a reçu une éducation soignée dans une maison religieuse où bons principes, bonnes manières et bons sentiments ne lui ont pas été ménagés. – Elle a durant toute sa jeunesse pratiqué les arts d’agrément, appris la danse, le piano, l’aquarelle. – Elle a par ailleurs apporté à son époux une dot respectable qu’il gère sans avoir à lui en rendre compte puisque celle-ci fait désormais partie de la fortune personnelle du mari.
Son temps à elle s’écoule surtout au foyer : surveiller le personnel domestique, veiller à l’ordonnance des dîners avec un soin que facilite sa connaissance exacte du protocole, grâce aux ouvrages sur le savoir-vivre et les usages en société qui sont alors très répandus.
Ses distractions
La mode, les concerts, le théâtre, où elle accompagne son époux, font ses distractions, ainsi que l’exercice d’une « charité raisonnable » selon l’expression d’Eliza Guizot : comités de bienfaisance, ventes de charité ; et comme elle est sensible et bonne, il lui arrive même, lorsqu’elle apprend que quelqu’un est malade dans les familles d’ouvriers qui sont logées sous les combles de son immeuble, de lui faire porter par sa femme de chambre un bol de bouillon.
Un fils unique pour préserver l’héritage
Elle s’est occupée aussi de l’éducation de son fils, mais cette éducation lui échappe depuis que le jeune garçon, interne dans un lycée parisien, ne passe que quelques heures en famille le dimanche. Il lui est dur de savoir que ce fils qu’elle chérit est élevé dans un encadrement quasi militaire, éveillé chaque matin à cinq heures au son du tambour suivant la stricte discipline du lycée Descartes (aujourd’hui Louis-le-Grand), mais elle reconnaît la nécessité de cette éducation sévère pour le futur polytechnicien, et les plaintes du jeune garçon contre les punitions que distribue à tort et à travers le maître d’études chargé de la surveillance et du silence au dortoir et au réfectoire lui apparaissent comme un mal inévitable. Du reste elle connaît trop son devoir pour s’élever contre l’autorité de son époux, en matière d’éducation comme dans la gestion de leur fortune.
Le ménage n’a que ce fils — les partages successoraux en seront évités — et si pour elle-même elle eût souhaité avoir aussi une fille, du moins se dit-elle que leur prudente abstention lui a évité de mettre au monde un être dont le destin eût été semblable au sien, voué à l’obéissance et à la résignation. Son fils aura la destinée qui sied au sexe masculin, plus favorisé par les lois naturelles.
La contrepartie : la maîtresse de l’époux
Elle n’ignore pas, certes, que — contrepartie aux restrictions qu’ils doivent l’un et l’autre s’imposer — son époux a une maîtresse, mais il a garde d’en faire étalage et se conduit envers son épouse légitime avec toute la délicatesse qu’elle peut souhaiter.
Elle sait qu’elle n’aura à craindre aucun de ces écarts qui peuvent jeter le discrédit sur une famille, et la blesser, elle, dans son honneur. Aussi ne manque-t-elle pas de s’apitoyer sur les femmes chargées d’enfants des familles ouvrières.
Il est vrai, les enfants travaillent et contribuent un peu par leur travail aux besoins de ces ménages sans cesse au bord de l’épuisement : c’est l’argument que compte faire valoir son époux lorsque la loi dont on parle, visant à interdire le travail des enfants de cinq à huit ans dans les usines insalubres, passera en discussion à la Chambre.
L’ambition politique du bourgeois
L’idéal du conservatisme
Pour en revenir au bourgeois lui-même, il serait faux de ne voir en lui qu’un homme aux ambitions limitées. Mais son ambition est autre que celle de son grand-père, qui eût tant souhaité épouser une fille de la noblesse, autre que celle de son père qui désirait être introduit à tout le moins dans la noblesse impériale : son ambition, il l’a mise au service de ses visées politiques et en ce sens il a réussi. Mais il en a une autre : après le siège à la Chambre des Députés, il vise le fauteuil à l’Académie des Sciences morales et politiques. Le bourgeois est un homme assis.
Ce sont là ambitions raisonnables et qui ne pourront mettre en péril la position de ses affaires : il se méfie de l’agitation quelque peu inquiète de ceux qui, par la spéculation, par l’accélération de leur industrie ou, plus grave encore, par la hardiesse de leurs conceptions politiques, menacent la sécurité à laquelle — après tant d’avatars ! — on se trouve parvenu sous le règne de Louis-Philippe. À tout ce qui menace cette sécurité il faut imposer un frein. C’est à quoi s’emploie un ministre parfaitement conscient des intérêts supérieurs du pays, Guizot, lequel sait à la fois stimuler une jeunesse turbulente (« Enrichissez-vous par le travail et la pratique des vertus morales ») et tempérer ou aplanir tout ce qui, à l’intérieur ou à l’extérieur, risquerait de provoquer une marche en avant désormais inutile.
À toute turbulence sociale, opposer l’inertie de l’administration
Au reste le bourgeois sait que la société possède un appareil d’institutions sur lesquelles on peut se reposer en toute confiance : cette administration dont l’a doté Napoléon, qui fut en réalité l’homme de la bourgeoisie ; on ne lui doit pas seulement la banque et l’université, mais cette précieuse mise au point d’une mécanique intérieure que lui-même résumait en trois mots : « mes gendarmes, mes préfets, mes prêtres ».
Dommage qu’à lui-même on n’ait pu en son temps appliquer ce système de freinage si précieux dont il a doté la France — en l’espèce son administration car, irresponsable et anonyme, capable par sa seule force d’inertie de paralyser toutes les turbulences, d’entraver toutes les initiatives irréfléchies, de couper court à toutes les inventions personnelles, l’administration française permet, avec une admirable continuité et dans un silence efficace, de mettre en œuvre, puis de poursuivre toutes les entreprises propres à assurer la stabilité des classes dirigeantes, celles qui ont fait la preuve de leur aptitude à détenir le pouvoir réel. Tandis que les jeux de la politique amusent le public et fournissent des dérivations à des ardeurs combatives qu’il vaut mieux tolérer, du moins en apparence, pour n’avoir point à les combattre de front, l’administration, elle, demeure ; avec le Code civil, elle est le grand œuvre du grand homme.
L’idéal napoléonien : administration et Empire
Aussi notre bourgeois a-t-il été le partisan enthousiaste du retour des cendres de Napoléon, que le roi des Français a réclamées et qui, revenues de Sainte-Hélène, sont installées cette année même, en 1840, à la crypte des Invalides, en attendant le somptueux tombeau dont on a confié l’exécution au plus grand des sculpteurs, Pradier.
C’est à Napoléon qu’on doit d’avoir mis le point final à l’organisation même du pays grâce à cette armée de fonctionnaires, réglementée par un cadre supérieur, un cerveau qui se trouve à Paris. Nulle part dans l’Histoire, on ne trouvera semblable réussite, sinon à Rome même, cette Rome sur laquelle s’est calquée la France bourgeoise. Car la France est à l’image de l’Empire romain. On ne peut la désigner que par le nom de sa capitale : Paris. Rome résumait l’immense Empire romain ; Paris résume la France, et bientôt son immense Empire.
Anticléricalisme, mais tolérance d’une Église d’État pour maintenir l’ordre social
Et c’est en ce sens que, bien qu’ayant hérité du solide anticléricalisme de toute la bourgeoisie, qui ne jure que par un Voltaire ou un Diderot, notre bourgeois approuve pleinement aussi le Concordat qui complète l’œuvre du grand homme et qui d’ailleurs ne fait que renouveler celui qu’avait conclu jadis le premier de nos monarques, François Ier.
Une Église d’État, pourvue de cadres qui sont autant de fonctionnaires : prêtres et évêques, est un garant de l’ordre social. Il faut bien promettre à ceux qu’écrase le libre jeu des lois naturelles un monde meilleur après celui-ci. Il faut une religion pour le peuple. Et Voltaire le premier en savait la nécessité. Deux conditions toutefois : que cette Église, payée par l’État, soit soumise à L’État et n’aille pas chercher des consignes ailleurs que dans ce pays légal qui assure l’existence de ses membres ; – il est intolérable que récemment (cela s’est passé en 1837) le pape ait renouvelé ses antiques prescriptions contre le prêt à intérêt dont chacun sait qu’elles sont définitivement périmées. Un pape réactionnaire ! Une Église qui se trompe de siècle ! Des prohibitions remontant à ces temps obscurs du Moyen Âge pendant lesquels le commerçant était brimé et la manipulation de l’argent interdite ! – L’autre condition, c’est que l’Église ne soit pas admise à diriger les cerveaux de la société éclairée. Qu’elle instruise le peuple, c’est fort bien, tant qu’il s’agit d’une bonne instruction élémentaire et technique formant des ouvriers honnêtes et capables ; mais qu’elle ne touche ni à l’université ni aux grandes écoles, réservoirs d’une jeunesse qui doit être formée à l’efficacité, au service de l’État, à la poursuite des légitimes ambitions de la société bourgeoise.
De même peut-on concéder à l’Église quelques avantages honorifiques et reconnaître son aptitude à bien élever les filles de la bourgeoisie, en leur inculquant une saine résignation à leur état et quelque crainte du péché —, ce péché de la chair qui, chez les filles, peut avoir des conséquences catastrophiques du point de vue social.
Car notre bourgeois serait volontiers manichéen à ses heures : une seule faute, celle de la chair — et elle est forcément moins grave pour l’homme que pour la femme, puisqu’elle n’entraîne pas les mêmes conséquences naturelles.
À la recherche d’une raison d’être
Ah certes ! cet univers de l’argent est par bien des côtés méprisable. Aussi le bourgeois ne cherche-t-il pas à se glorifier de sa richesse. Non, contrairement à ce que l’on croit, le bourgeois n’éprouve en réalité que mépris pour l’argent. Ce qu’il honore, c’est uniquement ce que l’argent lui a permis d’acquérir : les objets d’art qui peuplent son salon, les éditions précieuses qui commencent à meubler sa bibliothèque. Or il est bien certain que tout cela nécessite une élite.
Ce n’est pas le bourgeois certes, on le reconnaît volontiers, qui alimente les belles-lettres et les beaux-arts, mais c’est autour de lui et dans la société qu’il crée et qu’il maintient que peuvent vivre ceux qui se consacrent aux lettres et aux arts. Cette noblesse de l’esprit qui fait la grandeur d’un pays, elle ne peut subsister que grâce à ceux qui ont eux-mêmes acquis suffisamment d’opulence pour la faire vivre, et l’on peut en dire autant des découvertes scientifiques : Ce n'est pas le riche qui fait souvent ces sublimes découvertes, bien que ce soit lui quelques fois, mais c'est lui qui les encourage, c'est lui qui contribue à former ce public instruit pour lequel travaille le savant modeste et pauvre. C'est lui qui a les vastes bibliothèques ; c'est lui qui lit Sophocle, Virgil, le Dante, Galilée, Descartes Bossuet, Montesquieu, Voltaire. Si ce n'est lui, c'est chez lui, autour de lui qu'on les lit, les goûte, les apprécie, et qu'on réunit cette société éclairée, polie, au goût exercé, pour laquelle les génies écrivent, chantent et couvrent la toile de couleurs.
Il n’y a rien à ajouter à cette constatation de Thiers énonçant tout ce qui justifie à ses propres yeux l’existence du bourgeois.
Conclusion sur le régime bourgeois
Le pouvoir politique d’une petite minorité
Soulignons tout de suite l’objection qu’on ne manquera pas de formuler à la lecture de ce portrait-robot du bourgeois : c’est celui d’un très grand bourgeois comme il y en eut assez peu en France ; vers 1840, nous l’avons vu, le nombre des électeurs ne dépasse pas cent quatre-vingt-dix mille pour environ trente millions de Français. Par cela seul qu’il fait partie du pays légal, le bourgeois décrit ne correspond en effet qu’à une très petite minorité.
Mais cette minorité est celle qui gouverne et par conséquent détient le pouvoir. Il ne s’agit pas seulement du pouvoir politique : l’administration est à son service ; ce n’est que plus tard, et surtout au XXe siècle, qu’elle se trouvera de plus en plus indépendante des personnalités politiques élues — avec encore bien des exceptions !
Une petite minorité, modèle de tout le Pays
D’autre part, l’influence de cette minorité s’exerce en profondeur et cela d’autant plus que, par ses intérêts, par ses préoccupations familières, une fraction importante de la population — celle qui compose à Paris la Garde nationale — est toute disposée à accueillir cette influence ; il n’est pas une boutique où l’on n’accorde au bilan annuel, à l’actif et au passif, le même intérêt que le grand banquier ; pas une petite entreprise qui ne se ressente de l’importance nouvelle de la grande industrie, pas un petit rentier qui ne surveille le cours des valeurs en Bourse avec un intérêt aussi actif que le grand financier. Enfin, pas un notaire de province qui ne se fût senti honoré, comblé d’aise, à l’idée de recevoir Cunin-Gridaine ou d’être reçu par lui.
Ce bourgeois est donc parfaitement représentatif d’une classe qui déborde largement le pays légal et dont la mentalité sinon les structures se calquent sur la sienne, cela jusque dans les provinces les plus lointaines, ou disons plutôt dans les plus lointaines petites villes de province, puisque le bourgeois demeure l’homme de la ville.
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blogtbear · 2 months
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Vive le mouton LIBRE !!!
Préambule Voyant le 2ème guerre mondiale venir, bien que citadin de naissance le papa de T-Bear eut l’idée d’acheter un petit domaine agricole ce qui permit à sa famille d’éviter le plus gros des restrictions alimentaires. Après la fin des combats il mit en fermage la ferme et s’en servit comme 2ème résidence. Donc à chaque fin de semaine, pendant les vacances et l’été T-Bear et ses parents s’y…
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qenne21 · 1 year
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Immobilier conseils
La personne exerçant cette rôle d’agent commercial immobilier nenni peut conclure lequel avérés contrats relatifs à l’achat, la élocution ou cette Fermage à l’égard de produits ou bien aide concernant seul oui immobilier. It is mandatory to procure fatiguer consent prior to running these cookies on your website. Enregistrer & appliquer Quelles sont les annotation obligatoire concernant cela…
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christophe76460 · 2 years
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PAR NATURE, PERSONNE NE VIENDRA À CHRIST
« Vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie ! »
J’affirme à partir de l’autorité inspirée de mon texte que vous ne voulez pas de vous-mêmes venir à Christ pour avoir la vie. Je pourrais vous parler sans discontinuer, et emprunter l’éloquence de Démosthène ou de Cicéron. Vous ne voudriez cependant pas venir à Christ.
Je pourrais vous implorer à genou avec des larmes aux yeux, vous montrer les horreurs de l’enfer et les joies du ciel, la pleine perfection de Christ, et votre perdition. Toutefois, aucun d’entre vous ne viendrait de lui-même à Christ à moins que l’Esprit, qui reposait sur Christ, ne vous attire. Il est vrai de tous les hommes dans leur condition naturelle qu’ils ne veulent pas venir à Christ.
Mais il me semble entendre un de ces discoureurs me poser une question : « Ne pourraient-ils pas venir s’ils en avaient envie ? » Mon ami, je vous répondrai une autre fois. Ce n’est pas la question ici, car je parle de la volonté, et non de la capacité. Vous remarquerez qu’à chaque fois où l’on parle du libre arbitre, ses adeptes commencent aussitôt à parler de capacité et mélangent deux sujets qu’il faut garder séparés.
Je ne prendrai pas deux sujets à la fois, et je refuse de combattre sur les deux fronts en même temps, si vous me le permettez. Je traiterai un autre jour le texte : « Nul ne peut venir si le Père ne l’attire », mais pour l’instant, c’est la volonté qui nous occupe. Et il est sûr que personne ne veut de soi-même venir à Christ pour avoir la vie.
Je pourrais prouver cela de plusieurs textes de l’Écriture, mais je prends une seule parabole.
Vous vous rappelez celle dans laquelle un certain roi tint un festin pour son fils, et convia un grand nombre d’invités à venir. On tua les bœufs et les veaux gras, et on envoya des messagers pour annoncer aux invités que le repas était prêt. Vinrent-ils au festin ? Non. Tous, comme d’un même accord, trouvèrent une excuse. L’un dit qu’il venait de se marier, et ne pouvait donc pas venir. Il aurait pu amener son épouse avec lui. Un autre avait acheté un attelage de bœufs, qu’il devait aller essayer. Pourtant, le festin avait lieu pendant la soirée, et il ne pouvait tester ses bœufs dans l’obscurité.
Un autre encore avait décidé d’offrir ce festin. Il dit alors à son serviteur : « Va dans les chemins et le long des haies, et… Invite-les » ? Non, pas « invite-les », mais « contrains-les d’entrer ». En effet, même les pauvres hères, déguenillés et couchant dans les haies, ne seraient jamais venus si on ne les avait pas contraints.
Prenons une autre parabole : « Un homme avait une vigne. Au temps fixé, il envoya un de ses serviteurs pour en percevoir le fermage. Que lui firent les vignerons ? Ils battirent ce serviteur. Le maître envoya un autre, qu’ils lapidèrent, puis troisième, qu’ils tuèrent. Enfin, il dit : Je leur enverrai mon fils, ils respecteront. » Mais que firent-ils ? Ils se dirent : « Voici l’héritier ; tuons-le, et jetons-le hors de la vigne. » C’est ce qu’ils firent. Il en est ainsi de tous les hommes par nature. Le Fils de Dieu est venu, mais ils l’ont rejeté. « Vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie ! »
Il nous faudrait trop de place pour mentionner d’autres preuves de l’Écriture. Nous ferons cependant référence à la grande doctrine de la chute. Quiconque croit en l’entière liberté de la volonté humaine, et en la capacité qu’a l’homme de s’en saisir pour parvenir au salut, ne croit pas à la chute. Comme je l’ai parfois dit, peu de pasteurs croient absolument à la doctrine de la chute. Ou bien ils pensent que, lors de sa chute, Adam se cassa seulement le petit doigt. Pour eux, il ne se brisa pas le cou ni ne ruina sa race. Mais mon ami, la chute détruisit entièrement l’homme et ne lui laissa pas une seule faculté intacte.
Tout a été brisé, avili et souillé.
Comme pour un ancien temple majestueux, les piliers sont encore là, ainsi que la flèche, les colonnes et le pilastre. Mais ils sont tous démolis, même si certains gardent quelque chose de leur forme et de leur position initiales. La conscience de l’homme garde parfois une grande partie de sa sensibilité, mais elle est déchue. De même, la volonté n’en est pas exempte. Lisez La Guerre Sainte de Bunyan si vous voulez vous en convaincre.
Votre nature déchue a été détraquée, et votre volonté, parmi d’autres choses, s’est complètement détournée de Dieu. La meilleure preuve de la réalité de mes propos tient dans le fait que vous n’avez jamais rencontré de chrétien authentique qui vous dise être venu à Christ sans que Christ ne soit d’abord venu à lui. Vous avez entendu un grand nombre de sermons faisant appel au libre arbitre, j’en suis sûr, mais jamais une seule prière qui se repose sur cette base. En effet, les chrétiens authentiques se ressemblent tous quand ils prient, en parole, en acte et en esprit. Un adepte du libre arbitre à genoux prie exactement comme celui qui n’y croit pas. Il ne peut pas prier au sujet de ce libre arbitre, car ce dernier n’a aucune place dans la prière.
Imaginez un homme prierait ainsi : « Seigneur, je te remercie de ne pas m’avoir fait comme ces adversaires présomptueux. Seigneur, je suis né avec un merveilleux libre arbitre, avec la force de me tourner de moi-même vers toi. J’ai fait progresser la grâce que tu m’as donnée. Si tout le monde avait fait comme moi avec cette grâce, ils seraient peut-être tous sauvés. »
« Seigneur, je sais que tu ne forces pas notre volonté si nous ne voulons pas de nous-mêmes. Tu accordes la grâce à tout le monde, et certains n’en font rien de bon, mais je ne suis pas comme eux. Beaucoup iront en enfer, qui ont pourtant été rachetés par le sang de Christ tout autant que je le suis. Ils ont reçu la même mesure d’Esprit-Saint, ils avaient une chance aussi bonne, et étaient aussi bénis que moi. Ce n’est pas ta grâce qui fit la différence ; oui, je sais qu’elle a fait une grande part, mais c’est moi qui ai pris le tournant. Je me suis servi de ce que j’avais reçu, alors que d’autres n’ont pas fait de même. C’est là que se trouve la différence entre eux et moi. »
Voilà une prière pour le diable, car personne d’autre ne peut offrir un tel blasphème. Ah ! Les chrétiens peuvent annoncer de fausses doctrines lorsqu’ils prêchent ou parlent entre eux, mais jamais lorsqu’ils ne peuvent les retenir. Si quelqu’un parle très calmement, il peut parler d’une manière très raffinée, mais lorsque le sujet agite ses lèvres, les vieilles expressions de son terroir ressortent.
Je vous demande à nouveaux, avez-vous jamais rencontré un chrétien qui affirme : « Je suis venu à Christ sans la puissance de l’Esprit » ? Si jamais vous avez rencontré une telle personne, n’hésitez pas à lui répondre : « Je peux vous croire, et je ne doute pas que vous soyez aussi reparti sans la puissance de l’Esprit. Vous ne connaissez rien de la question. Vous êtes toujours dans le fiel de l’amertume et le lien de l’iniquité. »
Est-ce que j’entends un chrétien dire : « J’ai cherché Christ avant qu’il me cherche. Je suis allé à l’Esprit, mais il n’est pas venu à moi » ? Non, mon ami, nous devons tous, chacun d’entre nous si nous avons été régénérés, mettre la main sur le cœur et dire : « Pour nous, nous l’aimons, Parce qu’il nous a aimés le premier. »
Une dernière question : Ne trouvons-nous pas, même après être venus à Christ, que notre âme n’est pas libre, mais qu’elle est gardée par Christ ? Ne passons-nous pas, même aujourd’hui, par des moments où nous n’avons pas la force de vouloir ? Il y a dans nos membres une loi qui lutte contre la loi de notre esprit. Or, si tous ceux qui sont spirituellement vivants sentent l’opposition de leur volonté à Dieu, que faut-il dire de celui qui est « mort par ses offenses et par ses péchés » ? Ce serait une parfaite absurdité que de mettre les deux au même niveau, et davantage encore de placer le mort avant le vivant.
Non, le texte est vrai, et notre expérience l’appuie dans notre cœur. « Vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie ! »
Il me faut maintenant vous donner les raisons pour lesquelles les hommes refusent de venir à Christ.
Pour commencer, aucun homme ne pense par nature avoir besoin de Christ. Par nature, l’homme s’imagine pouvoir se passer de Christ. Il pense posséder une robe de justice qui lui soit propre, être bien habillé. Il ne se voit pas dénudé, mais se pense sans besoin de la purification du sang de Christ. Il n’est à ses yeux ni noir ni cramoisi, et n’a pas besoin de grâce pour le purifier. Personne ne connaît son réel besoin avant que Dieu ne le lui montre, et personne ne recherche le pardon avant que l’Esprit-Saint ne lui en révèle la nécessité. Je pourrais prêcher Christ sans discontinuer mais, à moins que vous ne ressentiez votre besoin de lui, vous ne viendrez jamais à lui. Un pharmacien peut avoir une boutique bien achalandée, mais personne n’achètera ses médicaments avant d’en ressentir le besoin.
Les hommes n’aiment pas non plus le moyen par lequel Christ sauve. L’un dit : « Je n’aime pas cette voie car il me rendra saint. Je ne pourrai plus boire ni jurer s’il me sauve. » Un autre avance : « Cela me demande d’avoir une conduite stricte et gardée, alors que je préfère avoir plus de liberté. »
Tel autre n’aime pas la voie de Christ car elle est trop humiliante. La « porte du ciel » n’est pas tout à fait assez haute pour sa tête, et il n’aime pas se baisser ! La raison principale pour laquelle vous ne voulez pas venir à Christ, c’est que vous ne pouvez pas le faire avec la tête haute. Christ vous fait baisser la tête lorsque vous venez.
Tel autre homme n’aime pas que ce soit une voie de grâce du début à la fin. « Oh, dit-il, si seulement je pouvais en retirer un peu d’honneur ! » Mais lorsqu’il entend que c’est tout Christ ou pas du tout Christ, il réplique : « Je ne viendrai pas », et il s’éloigne. Ah ! Pécheurs orgueilleux, vous ne voulez pas venir à Christ !
Pécheurs ignorants, vous ne voulez pas non plus venir à Christ, parce que vous ne savez rien de lui. Les hommes ne connaissent pas sa valeur, sinon, ils viendraient à lui. Pourquoi les marins n’allaient-ils pas en Amérique avant Christophe Colomb ? Parce qu’ils ne croyaient pas qu’il existait une telle chose. Christophe Colomb avait de la foi dans le fait qu’il trouverait une terre, c’est pour cela qu’il partit.
Celui qui a la foi en Christ vient à lui. Mais vous ne connaissez pas Jésus, et beaucoup d’entre vous n’ont pas vu la beauté de son visage. Vous n’avez jamais réalisé la valeur qu’a son sang pour le pécheur, ni la grandeur de son sacrifice ou la pleine perfection de ses mérites. Ainsi donc, « vous ne voulez pas venir à lui ».
Ami lecteur, ma dernière pensée est solennelle. J’ai affirmé que vous ne voulez pas venir, mais certains diront : « Ils refusent de venir à cause de leur péché. » Oui, c’est vrai. Vous ne voulez pas venir, mais votre volonté est une volonté pécheresse. Certains pensent que j’offre une excuse au pécheur lorsque je prêche cette doctrine, mais ce n’est pas le cas.
Je n’affirme pas que la volonté pécheresse appartienne à la nature originale de l’homme, mais à sa nature déchue. C’est le péché qui vous a amené dans cette condition où vous refusez de venir. Si vous n’aviez jamais péché, vous viendriez à Christ dès l’instant où il vous serait annoncé. Mais vous ne venez pas à cause de votre péché et de votre crime. Les gens s’excusent à cause de leur mauvais cœur. C’est l’excuse la plus faible du monde. Le vol et le cambriolage ne viennent-ils pas aussi d’un mauvais cœur ? Imaginez qu’un voleur dise à son juge : « Je n’y peux rien, j’ai un cœur mauvais. » Que répondra le juge ? « Vaurien, si ton cœur est mauvais, j’alourdis la sentence car tu es vraiment un voyou. Ton excuse ne vaut rien. » Le Tout-Puissant : « rit, et se moque du méchant. »
Je ne prêche pas cette doctrine pour vous excuser, mais pour vous humilier. La possession d’une nature mauvaise est tout autant votre responsabilité que votre terrible malheur. Leur refus de venir à Christ est un péché qui sera toujours retenu contre les hommes, car c’est le péché qui les retient. Je crains que celui qui ne prêche pas cela ne soit fidèle ni à Dieu ni à sa conscience.
Réfléchissez donc, et dites-vous : « Je suis par nature si pervers que je ne veux pas venir à Christ, et cette méchante perversion de ma nature est mon péché. Je mérite d’être envoyé en enfer pour cela. »
Et si cette pensée ne vous humilie pas, sous l’action de l’Esprit, alors rien ne le pourra. Que Dieu humilie chacun de nous.
- Charles Spurgeon
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montagnarde1793 · 5 years
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Du 28 Ventose [ventôse] L’an second de la Republique une et indivisible L’administration de Departement Considerant qu’une des principales fonctions dont elle est chargée est de Veiller à ce que la Culture des terres Se fasse avec soin et exactitude que dans les circonstances Presentes cette culture est dautant plus essentielle que de grandes forces Se Deployent contre les [plusieurs mots illisibles], et que le mouvement de ce grands [sic] corps armés [sic] exigent de nombreux approvisionnemens de toute espece de G[ ?] et Denrees [sic] Considérant que L’experience nous a appris Combien il est facheux d’estre [sic] obligé de recourir à Letranger pour se procurer Des [provisions ?] Considerant que L’administration seroit inexcusable de ne pas mettre en usage tous les moyens que la loi luy a Confiés pour faire ensemmencée [sic] les terres qui peuvent etre cultivées, que cependant une grande Etendue de ces terres et les plus productives telles que celles des Jardins court risque [sic] de rester incultes Si L’on n’adopte de mesures extraordinaires pour les faire cultiver. A arreté ce qui suit art. 1.er[.] La Loi du 16 7.bre Dernier et L’arreté du 20 Brumaire seront executés Suivant leur forme et teneur Les administrations des Districts du ressort sont chargées de faire ensemmencer [sic] toutes les terres qui auroient du L’être et qui ne L’ont pas ete Soit par la négligence ou la malveillance des proprietaires ou fermiers, Soit par leur absence ou leur Défaut de moyens en conséquence elle nommeront hors Leur sein des Commissaires instruits dans le genre de culture reconnu le meilleur Suivant Les Localités lesquels seront chargé Sous la surveillance de leurs Commettans et notament [sic] de Lagent national 1° de verifier [Si on ?] a execute [sic] la loi et L arrêté des Département cy dessus Dattés et 2° de L’execution entiere du present ces Commissaires seront [ ?] Sur les fonds affectes [sic] aux depenses [imprevues ?] Des administrations de District Art 2. La saison etant passée où on seme les grains principalement Destinés à faire du pain, tel que le froment et le seigle, les Ensemencements se feront en patates ou pommes de terre, poids [sic], feves, haricots, Bled noir, millet et autres menus Grains ou [mesures en ?] Legumes du Grand produit tels que les Choux, Carottes, navets & Cetera qui peuvent servir egalement a la nourriture des hommes et des animaux utiles art 3[.] Les terres que les Commissaires Seront le plus spécialement chargés de faire ensemencer et cultiver Sont celles des Jardins potagers et de plaisance des cy devant curés Les maisons cy Devant Seigneuriales, cy devant maisons Religieuses, des Emigrés des personnes absentes et des Condamnés dont les biens Sont sequestrés les Cimetieres même où il n’a pas eté fait D’Inhumation depuis deux ans Doivent etre considerés comme terres bonnes à cultiver et les Commissaires ne pourront Se dispenser de les mettre en production Art 4[.] Des terres dont il est mention dans Larticle précedent les unes sont affermées, les autres ne le sont pas, celles qui sont affermées doivent etre cultivees [sic] par le fermier, et dans Le même genre de culture auxquelles elles étoient cidevant Destinées etant de principe qu’on ne peut, Sous aucun pretexte, changer la culture des terres affermées et de faire d’un Jardin par exemple une vigne, une prairie [ou ?] un bois celles qui ne sont point affermées Seront cultivées par Les soins des Commissaires des municipalités et les ouvriers qui seront Jugés nécessaires pourront etre requis par lesdits Commissaires et municipalités Conformément à la loi du seize septembre Dernier art 5[.] quant aux [fermiers ?] qui Seroient reconnus ne pour ne pouvoir cultiver faute de bras ou de moyens il leur sera fourny des ouvriers par requisition et les moyens nécessaires ; S’ils refusaient d’Executer le present par negligence oü [sic] par mauvaise volonté, la Culture Sera faite à leurs frais par les municipalités et les Commissaires de District et il [sic] seront denoncés Comme suspects par le Commissaire et L’agent national aux comites [sic] de surveillance des lieux cette Disposition [devra ?] s’appliquer au propriétaire cultivateur qui n’aurait pas les moyens ou la bonne volonté de cultiver ses terres etant essentiel qu’il n’en reste point D’incultes art 6[.] Dans le cas où les Commissaires et les particuliers manqueraient de sémence, il en sera fourni par le District conformement a La Loi par la voie de requisition, les frais de Lexploitation seront provisoirement payés par le receveur de chaque district qui en sera remboursés Sur le produit de la recolte ; Si mieux n’aime le représentant du peuple autoriser les Administrateurs a asseoir une Contribution Sur les Riches, ou a prendre provisoirement dans la Caisse du payeur géneral a charge Du remplacement. Art 7[.] Les Commissaires et la municipalité Se concerteront pour le succés de L’operation et demeureront respectivement respectivement responsables de leur négligence, ainsy que les administrations de Districts et les agens nationaux de Districts et municipalités qui ne surveilleraient pas et ne feraient pas effectuer les opérations dont ils sont chargés art 8[.] Le District de Nantes est particulierement chargé de faire ensémencer tous les Jardins et Enclos des cy devant maisons religieuses, des Emigrés et autres qui Se trouvent dans la cite [sic] de nantes, Soit que les batimens servent d’hopitaux militaires et autres établissemens publics Soit qu’ils soient affermés et de s’entendre pour cet effet avec la municipalité Le present sera préalablement Soumis à l’approbation des representants du peuple, passé [sic] de quoi, il sera imprimé envoyé aux Districts et municipalités du ressort, publié et affiché partout ou Besoin sera fait en Departement a Nantes lesdits Jour et an Gicqueau p.dt [président] Grelier S.re G.l [secrétaire général] [[de la main de Prieur :] Vû et approuvé par nous representans [sic] du peuple dans les départemens de L’ouest A nantes Ce [[raturé:]2 3 Germinal] deux Germinal l’an 2 de la republique française. Prieur de la marne
Arrêté du département de la Loire-Inférieure du 28 ventôse an II, approuvé par Prieur de la Marne le 2 germinal an II (AD Loire-Atlantique L 98).
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littleempresshk · 2 years
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hifu價錢2022 香港主要做這幾部機
HIFU 全名為 High-Intensity Focused Ultrasound(高效聚焦超聲波),是一種非侵入性醫療程序,自1940年一直受到醫學界關注,透過高能量超聲波、高聚焦、定點方式加熱皮膚底層的筋膜層(SMAS),早期主要應用在腫��科的手術治療,隨後發展至應用在皮膚美容。
HIFU不是便宜療程,是不可能出現$98試做,$298試做這些價錢。如果要做hifu, 建議去稍有規模的美容院,千萬不要貪便宜去了屋村美容院,因為多數是假機,慎防被騙!
Thermage FLX - 嚴格來說不算hifu, 但性質相近,效果最好,價錢也是最貴。而且最痛,很多人做了一次便沒有第二次了,適合年過40歲又忍得痛的女士。現時一般賣$30000/1300發。效果長達1年以上,香港主要是Dr. Reborn和skin and beam, 現時是第4代,未出第五代,不要誤信廣告。另外提大家避免去Perfect Medical/new beauty這黑店,它們曾經以自己研發的Fermage當成Thermage賣,上了報紙,老闆歐陽江經常被人粗口問候,著名的黑心商人。
Ultheraphy - 美國機,一般人所說的hifu是指它,適合年過35歲以上女士,效果僅次於Thermage FLX,但一樣有劇痛問題,以致很多人做完一次後便沒有第二次,一般來說要打800發才足夠,價錢大約$15000-$20000, 800-1000發。比Thermage實惠得多,效果長達9個月至1年。價錢比Thermage實惠。  香港推薦去beauskin打
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Ultraformer 3/ Ultraformer MPT - MPT是新機,但主要性能還是一樣,比起Ultheraphy痛感低得多,容易打完再打,被喻為性價比最高的hifu機種。適合年過30歲以上女士。但效果也較差,只能維持4個月至半年。一般來說要500發才足夠,市面價錢$4000-$6000一次全臉連頸,推薦去bora beauty做
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New Doublo SD - 跟Ultraformer 3 相近的機種,痛感再低一點,效能也再差一點,但多了RF功能。大約維持3個月,價錢$3000-$5000一次,medime 有$1680試做價
V-zet無針埋線 - 也算是hifu, 痛感跟new doublo sd差不多,但比起New Doublo SD多了美國FDA認證。比較淺層的提拉瘦面,25歲也適合做。效果大約維持1-2個月,價錢$1500-$2000一次,有$688試做價
liftera v lift - 最弱的機種,是v-zet的弱化版,而且沒有FDA, 效果大約維持3星期-1個月。價錢$1000-$1500一次,skin and beam有賣
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mfslg · 3 years
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"Le refus de tests RT-PCR par des officiels et son imposition sur des particuliers soulève un peu plus qu’une simple question d’éthique. Les principaux officiels gérants la crise COVID dans les pays occidentaux ont refusé systématiquement de se soumettre à des tests RT-PCR pour se prémunir du vol de leur échantillons ADN mais l’on imposé à leurs populations respectives en tant que mesure sanitaire. Plus encore, presque aucun Chef d’État ou dignitaire d’un des régimes politiques du diktat « sanitaire » ne s’est soumis à une vaccination anti-COVID même si certains d’entre-eux ont mis en scène une fausse vaccination à des fins de relations publiques et de marketing d’image....." https://strategika.fr/2022/02/15/lere-du-fermage-massif-de-materiel-genetique-humain/
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Le château de la Cascade est situé aux pieds de la cascade de Cerveyrieu. C'est un château au toit à la Mansart construit en 1856, sur l'emplacement de la propriété de François Louis de Leysin, dernier seigneur de Cerveyrieu. A la Révolution, l'ancienne demeure est occupée par Guillaume Collet qui y réside avec un bail de fermage, ce qui lui permettra d'acquérir la propriété à bon compte. Réquisitionnée par les révolutionnaires, Collet a l'obligation de détruire la demeure. Ce qu'il ne fait apparemment pas puisque c'est son neveu, Hector Collet-Meygret (1816-1876), qui après en avoir hérité, la fera détruire pour reconstruire ce château dans le style Empire. Il achètera d'ailleurs les maisons alentour afin de les abattre pour créer son domaine au milieu d'un vaste parc agrémenté de dépendances, fontaines et vasques alimentées par une source. Il ira même plus loin puisque pour être tranquillou chez lui, il fera dévier le tracé du chemin de fer. Les voies ferrées ont été installées dans les marais, en bordure de la rivière "Les Eaux Mortes". C'est fou ce qu'on peut se permettre quand on a du pognon... Grand pote d'un tas de gens haut placés, il jouira de la tranquillité de son domaine en recevant la noblesse d'Empire et les hommes politiques importants. L'empereur Napoléon III aurait ainsi séjourné au château avec une "amie". 😙
Artemare, Ain.
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oenodyssee · 1 year
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L’attraction animale
Montpezat-de-Quercy / La ferme de Lafage / Kevin Barbet / 12 hectares
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__ Autour de la table Il y a Paul C. __ sommelier à Bordeaux __ ses deux enfants __ sept ans à eux deux __ Jeanne Barbet __ médecin généraliste __ Kevin Barbet __ son mari __ vigneron paysan __ leur deux enfants __sept ans à eux deux __ Haidan __ saisonnier de passage __ et un cycliste a.ffam.ssoiff.é__
__Navigant sur la table __ une côte de bœuf __ les vins apportés par Paul __ la cuvée La Suite __ Cabernet Franc __ Côt __ Malbec __ de Kevin __ la bouteille relai du jour __ cuvée Vendredi __  que j’ai colportée depuis L’Ostal Levant __ Le morceau de viande est délicieux mais le paysan cuisinier regrette __ de l’avoir trop cuit et __ surtout  __ de n’avoir pu nous faire tâter de son travail __ veau ou vache __ faute de stock après abattage__
__ Arrivé à Montpezat-de-Quercy il y a neuf ans __ après une première expérience dans l’animation culturelle __ Kevin a choisi de s’installer en fermage __ on n’est que de passage sur terre __ et en polyculture __ quelques hectares de prairies et de bois le rendent autonome en fourrage pour __ ses onze vaches et __ sept brebis __ qui le rendent autonome en fumure pour ses __ douze hectares de vignes __ À quoi il faut encore ajouter un poulailler __ des chevaux de trait __ loués quand il faut travailler sous le rang. __ L’équation est simple __ si je devais me passer des animaux j’arrêterai de faire du vin __
__ La vigne n’irait pas non plus sans les fêtes et concerts qu’avec Jeanne __ ils organisent régulièrement après les vendanges __ fenaisons __ ou autres moments collectifs des travaux agricoles. __ Tous deux originaires de la région de Sancerre et d’ascendance rurale ils y ont pris le goût de l’entraide entre voisins paysans __ des maisonnées pleines __ festives __ ouvertes. __ accueillantes à l’ami de __ l’oiseau de __l’inconnu de__ passage __
L’inconnu de __ ce soir __ c’est moi __qui le matin même __ ne savait vers quel havre diriger ma cariole __ Dix ans plus tôt ce fut peut-être un autre __ Dionysos __ pourquoi pas __dieu errant __se présentant anonyme devant les princes et les humbles__ châtiant ceux qui l’ignorent __ comblant __ fécondité __ science du vin __ ébriété heureuse __ ceux qui l’accueillent. __ sans préjuger __
Ayant besoin d’un peu de repos __ j’arrive les mains vides __ id est __ sans proposition de performance __ si ce n’est celle d’arriver__ d’éviter l’orage orange déchiffré grêleux __ de mesurer l’espace à force de cuisse. __ Désormais __ quand on s’étonnera de l’absence d’assistance électrique sur mon attelage je répondrai  __ traction animale. __
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vangoghs-other-ear · 4 years
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Medieval Life in French
un.e paysan.ne- peasant, countryman
un seigneur- lord
un.e alleuti.er.ère- peasant that owns their own land
un.e vilain.e- a free peasant (in modern usage the word now means a deplorable person, a villain)
un.e ser.f.ve- serf, a peasant that belongs to their lord
un.e burgeois.e- a well off person in the city, a burgher (has a different connotation these days)
un.e manant.e- a poor person in the city
un fermage- a type of rent that one pays to farm someone else’s land
la laine- wool
une bêche- spade
la faim- hunger
un berger- shepherd
une charrue- plough
la crasse- grime
une houlette- shepherd’s crook 
une motte- clump, clod
un métier à tisser- loom
la bouse- dung
laborieu.x.se- laborious 
en friche- fallow
brimé.e- downtrodden
traire- to milk (a cow normally)
défricher- to put into cultivation
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jpguedas · 6 years
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Il y a dans l'année une date qui fait se retourner bien des ménagers sur leur couette de balle d'avoine à longueur de nuit. C'est la Saint Michel à la fin de septembre. Ce jour là ou le jour suivant il faut trouver assez d'écus pour payer ce qu'on doit, locations et fermages.  S'il n'y a pas " de quoi" dans l'armoire il faut quitter. On charge le ménage sur une charrette à ridelles, les lits, les tables, les bancs, les ustensiles, les humbles trousseaux ramassés dans une grosse serpillière. On juche les enfants sur le tas, on attache la vache derrière quand elle n'a pas été vendue et l'on part en silence vers un autre logis plus misérable que le premier. On part de bon matin, entre nuit et jour, pour rencontrer le moins de gens possible. Encore heureux quand on ne croise pas une autre charrettée, celle des gens qui vont prendre votre place et qui rameutent tout le monde sur leur passage, les fumiers, pour faire savoir qu'ils grimpent l'échelle tandis que vous la descendez
Cheval d’orgueil, Pierre Jakez Hélias, Terre Humaine Poche, traduit du breton par l’auteur.
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i-orange-robot · 6 years
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E aqui mi primera publicacion en esta plataforma, y no sera mas ni menos que furros... Digo mis personajes(diosas) Dovsl y Nalum, diosas del sol y la luna. Y unos furros random (que los llamo Fermag si son mamiferos, y las aves Avag)
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newschristine · 6 years
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New Zealand 03/2019: nature
D’emblée ce pays invite à être en lien avec la nature. Les espaces sont ouverts, collines et montagnes rejoignent l’immensité de la mer de tous les côtés. Le regard se perd tandis que l’envie de découvrir et parcourir grandit. James Cook est arrivé en 1770, et l’implantation anglaise a accéléré le développement de ce territoire découvert par les Maoris de Polynésie depuis plus de 700 ans… Une histoire et un métissage pour constituer aujourd’hui la culture propre de 5 millions de néozélandais. Ce lieu est d’abord un territoire parfait pour le fermage, et les moutons sont sûrement les êtres vivants les plus représentés… Si certains paysages sont paradisiaques, c’est aussi parce qu’ils restent sauvages, peu fréquentés, rudes d’accès ou souvent masqués par la pluie et les nuages. Si on rajoute que ce pays est vraiment loin, même depuis l’Asie du Sud, on sait alors qu’on ne vient pas par hasard, par facilité, par effet de mode. De nos jours, la Nouvelle-Zélande attire les admirateurs des espaces naturels préservés et les amateurs de trekking en tout genre. Les néozélandais accueillent avec d’autant plus de sympathie ces visiteurs qu’eux-mêmes sont aussi actifs et protecteurs de leur environnement…
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briefbluebirdyouth · 2 years
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