Tumgik
#je n’ai que les étoiles
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Jour 1 - Vivantes
VIVANTES les gouttes d’acier lacèrent le sol de chlorure de sodium. Je ne sais pas si vous saviez je ne le savais pas que les larmes de tristesse renferment des antalgiques, que les larmes de tristesse n’ont pas la même composition que les larmes des poussières des cils et des insectes dans l’œil. Je ne le savais pas. VIVANTES les phrases prononcées s’échappent de sa bouche et se battent avec mes excuses VIVANTES et pliées en quatre comme une insulte en colère sous la table d’une écolière. Je n’aime pas la violence je n’ai jamais aimé la violence et pourtant j’ai toujours aimé la violence. VIVANTES les épines dans ma peau. VIVANTES tes manières de t’enfuir. VIVANTES avant de s’éteindre avalées par notre gravité comme les étoiles meurent et avalent l’univers autour d’elles. La lumière disparaît et avec elle la possibilité de les voir, de justifier leur existence. Qui prouvera qu’elles ont brillé si fort avant de s’effondrer sur elles-mêmes ?
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mamaasawriter · 1 month
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Je crois que c’est la première fois que je vois les étoiles à travers les arbres
et que je vois aussi
à travers toi
cette coïncidence me fait sentir
là comme je n’ai jamais été là
sur les confettis de feuilles mortes
entre l’humus et le cumulus
dans le brouillard et la fumée
le froid attaquant le bout de mes doigts
tes yeux attaquant des bouts de moi qui
fondent se durcissent se
tentent de s’échapper voudraient ne jamais
te quitter se rendent à l’évidence qu’il n’y a rien d’autre à faire qu’être
objet maléable
matière au contact
de ton regard le plus souvent
je prends feu mais tu ne vois rien car
je suis déjà loin
Mon foyer ce sont mes poèmes
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vague-abondage · 8 months
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Je suis né en 1902
Je ne suis jamais revenu dans ma ville natale
Je n’aime pas les retours.
À l’âge de trois ans à Alep, je fis profession de petit-fils de pacha
à dix-neuf ans, d’étudiant à l’université communiste de Moscou
à quarante-neuf ans à Moscou, d’invité du Comité central,
et depuis ma quatorzième année, j’exerce le métier de poète.
Il y a des gens qui connaissent les diverses variétés de poissons moi celles des séparations.
Il y a des gens qui peuvent citer par cœur le nom des étoiles, moi ceux des nostalgies.
J’ai été locataire et des prisons et des grands hôtels,
J’ai connu la faim et aussi la grève de la faim et il n’est pas de mets dont j’ignore le goût.
Quand j’ai atteint trente ans on a voulu me pendre,
à ma quarante huitième année on a voulu me donner le Prix mondial de la Paix
et on me l’a donné.
Au cours de ma trente-sixième année, j’ai parcouru en six mois quatre mètres carrés de béton.
Dans ma cinquante-neuvième année j’ai volé de Prague à La Havane en dix-huit heures.
Je n’ai pas vu Lénine, mais j’ai monté la garde près de son catafalque en 1924.
En 1961 le mausolée que je visite, ce sont ses livres.
On s’est efforcé de me détacher de mon Parti
ça n’a pas marché
Je n’ai pas été écrasé sous les idoles qui tombent.
En 1951 sur une mer, en compagnie d’un camarade, j’ai marché vers la mort.
En 1952, le cœur fêlé, j’ai attendu la mort quatre mois allongé sur le dos.
J’ai été fou de jalousie des femmes que j’ai aimées.
Je n’ai même pas envié Charlot pour un iota.
J’ai trompé mes femmes
Mais je n’ai jamais médit derrière le dos de mes amis.
J’ai bu sans devenir ivrogne,
Par bonheur, j’ai toujours gagné mon pain à la sueur de mon front.
Si j’ai menti c’est qu’il m’est arrivé d’avoir honte pour autrui,
J’ai menti pour ne pas peiner un autre,
Mais j’ai aussi menti sans raison.
J’ai pris le train, l’avion, l’automobile,
la plupart des gens ne peuvent les prendre.
Je suis allé à l’opéra
la plupart des gens ne peuvent y aller et en ignorent même le nom,
Mais là où vont la plupart des gens, je n’y suis pas allé depuis 1921 :
à la Mosquée, à l’église, à la synagogue, au temple, chez le sorcier,
mais j’ai lu quelquefois dans le marc de café.
On m’imprime dans trente ou quarante langues
mais en Turquie je suis interdit dans ma propre langue.
Je n’ai pas eu de cancer jusqu’à présent,
On n’est pas obligé de l’avoir
je ne serai pas Premier ministre, etc.
et je n’ai aucun penchant pour ce genre d’occupation.
Je n’ai pas fait la guerre,
Je ne suis pas descendu la nuit dans les abris,
Je n’étais pas sur les routes d’exode, sous les avions volant en rase-mottes,
mais à l’approche de la soixantaine je suis tombé amoureux.
En bref, camarade,
aujourd’hui à Berlin, crevant de nostalgie comme un chien,
Je ne puis dire que j’ai vécu comme un homme
mais le temps qu’il me reste à vivre,
et ce qui pourra m’arriver
qui le sait ?
Nâzim Hikmet
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baby-lalune · 3 months
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je contemple ton absence
comme on contemple l’orage
ça fait peur et ça fait du bruit
puis après la tempête le calme revient
et le calme c’est le bruit assourdissant de ton silence
c’est l’absence / c’est le vide
c’est à nouveau la sensation de ne pas avoir compté
parce que c’est bien connu, les gens d’aujourd’hui ne se battent plus, ils te laissent toute seule face à tes démons et tes incompréhensions
c’est comme si ça n’avait jamais existé
tous les messages le matin
tout le désir insatiable
c’est toutes les conversations qui se sont effacées
et toutes les chansons que tu n’as jamais écoutées
au fond je devrais être heureuse
quelqu’un qui n’écoutait pas mes chansons n’avait rien à faire dans ma vie
et pourtant j’attends toujours ton message, j’attends un signe, le signe que j’ai compté
tant compté pour toi
et dire que je ne suis même pas amoureuse
c’est autre chose qui vaut quand même la peine d’être vécu rien que parce que c’est ressenti
\imagine si j’étais amoureuse/
et je n’ai pas eu besoin de l’être pour me bercer d’illusions
comme le font tous les amoureux du monde
ils se bercent, ils dorment dans les étoiles, ils marchent sur les nuages
moi j’ai la vue embuée de larmes
non, n’est pas la pluie qui coule sur mon visage
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sous-le-saule · 1 year
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Tout au milieu des étoiles
(Le musicien fantôme, épisode 7 – parce que quand on commence quelque chose, il faut le finir, même s’il faut tordre les thèmes pour y parvenir.)
On m’arrache aux eaux sombres qui devaient me servir de tombeau. On me dépose lourdement sur un sol de bois. Un pont. Le pont du Musicien fantôme. Des marins inconnus se massent autour de moi et me dévisagent avec curiosité, tandis que je rends l’eau de mer que j’ai avalée. Ils ont quelque chose d’étrange que je ne parviens pas à cerner. Je ne comprends pas ce qui se passe. Désorienté, je cligne des yeux comme un hibou. La tempête rugit encore autour de nous mais elle n'atteint pas le pont, comme si le bateau constituait l’œil d’un cyclone. Mon esprit semble être resté dans les abysses. Je sens qu’une idée capitale m’échappe, jusqu’à ce qu’elle remonte comme une bulle à la surface, accompagnée d’une bouffée de panique. Où sont les autres ? Où est Esteban ?
Je désigne à l’inquiétant équipage les eaux en furie. « Il faut sauver mes amis ! Je vous en prie ! »
« Si nous les sauvons, accepteras-tu de nous aider ? »
Je cherche des yeux l’homme à qui appartient cette voix sépulcrale. Il s’avance, rompant le cercle de mes observateurs muets. La tête me tourne. Je connais ce visage, qui offre une ressemblance troublante avec le mien. C’est impossible. Je sais pertinemment que c’est impossible. Mais je n’ai pas le temps d’y réfléchir pour l’instant.
« Je le promets. » Que puis-je dire d’autre ?
&&&
J’ai été tenu à l’écart le temps du sauvetage. Fermement mais avec courtoisie. J’ai reçu des vêtements secs, une couverture et un verre de rhum. Puis j’ai été autorisé à vérifier, de loin, que tous les hommes avaient été repêchés. Esteban est parmi eux. Je ne sais comment il va, je sais juste qu’il est en vie, et je devrai m’en contenter puisqu’un marin du Musicien fantôme me conduit, avec une opiniâtreté muette à laquelle je n’oserais désobéir, vers une cabine dont il ouvre la porte, m’intimant d’un geste l’ordre d’entrer.
A sa superficie et son luxe, je devine la cabine du capitaine, et je ne suis pas surpris d’y voir l’homme qui m’a arraché plus tôt la promesse de mon aide.
Entre-temps, j’ai remis mes idées en place et je l’interroge avant qu’il ait le temps d’ouvrir la bouche.
- Vous êtes mon grand-père, n’est-ce pas ? Il y a votre portrait sous un drap, dans le grenier du manoir familial.
Il acquiesce.
- Tout s’éclaire maintenant, dit-il. Je percevais ton existence – pardonne-moi, je ne peux l’exprimer plus clairement – mais je ne savais pas qui tu étais. Je me doutais qu’une telle connexion ne pouvait exister qu’avec un membre de ma famille, mais… ces dernières semaines, je t’ai senti approcher, de plus en plus, et quand je t’ai vu sur le pont… la ressemblance est frappante. Comment t’appelles-tu ?
- Giacomo.
- Sans surprise, ton père ne t’a pas donné mon prénom. J’imagine qu’il m’en voulait toujours d’être parti.
- Il ne parlait jamais de vous, en tout cas. Tout ce que j’ai réussi à lui arracher, c’est que vous étiez officier de marine et que vous étiez présumé mort en mer.
- La première partie est fausse, mais je suppose qu’« officier de marine » jette moins l’opprobre sur notre arbre généalogique qu’«  aventurier ». Quant à la seconde affirmation, elle est correcte, même si je la nuancerais quelque peu : je ne suis pas « présumé » mort en mer. Je me suis bel et bien noyé il y a dix-sept ans. Tout comme le reste de mon équipage.
Il me toise avec un sourire partagé entre moquerie et amertume.
- Tu es bien pâle, tout à coup. Que t’attendais-tu à trouver sur un navire fantôme, si ce n’est des spectres ?
- Vous n’en avez pas l’air, dis-je en maitrisant tant bien que mal le tremblement de mes mains.
- Nous ne sommes pas les formes éthérées que décrivent les récits mais, comme elles, nos âmes n’aspirent qu’à être libérées de cet état qui n’est ni la vie, ni la mort. Hélas, les sirènes en ont décidé autrement. J’aimerais pouvoir te dire que la punition est imméritée. Mais nous avons tué tant d’entre elles… A l’époque, j’étais aveuglé par l’excitation de la chasse et l’or facile. Sais-tu combien rapporte une écaille de sirène dans les cercles initiés ?
Des fantômes. Des sirènes. C’est trop à assimiler à la fois. Mes jambes se dérobent sous moi et je m’effondre sur un fauteuil. A la stupéfaction se mêle la déception. Voilà donc l’homme qui a incarné, dans mes rêveries d’enfant, le voyage, l’appel du large, la possibilité d’un autre destin…
- « Aventurier » est un terme encore trop flatteur pour vous décrire. Je dirais plutôt « braconnier ».
Il soupire.
- J’ai eu le temps de regretter. Crois-moi si je te dis que je comprends, à présent, le courroux des sirènes. Mais je ne parviens pas à les en convaincre.
Face à mon air interdit, il explique :
- Elles nous libéreront lorsque nous leur présenterons des excuses qu'elles estimeront acceptables.
- Je ne vois pas où est-
- Un chant. Ce sont des sirènes. Elles exigent donc un chant d’excuse, émouvant et exprimant sans le moindre doute la sincérité de nos regrets.
Je ne saisis toujours pas le problème et cela semble irriter mon grand-père, qui écarte les bras en s’exclamant :
- Ai-je l’air d’un musicien ? Cela fait dix-sept ans que j’essaie d’écrire ce foutu chant ! Rien n’est jamais assez bon pour elles. Il y a quelques années, je me suis mis à rêver de mélodies sur lesquelles je tentais laborieusement, à mon réveil, de plaquer des paroles d’excuses et que nous répétions ensuite sans relâche avant les soumettre aux sirènes. Toujours sans succès, hélas.
- Mais… C’étaient les miennes, n’est-ce pas ? C’étaient mes compositions !
- Tu as eu vent de cela ? s’étonne-t-il. Est-ce la raison de ta venue ? Oui. C’était les tiennes. J’ai mis un certain temps avant de comprendre qu’il y avait un lien entre ces airs et la présence que je ressentais dans mes rêves. Il fallait bien qu’ils viennent de quelque part. Je ne suis pas un artiste. Mais toi, oui. Il faut que tu m’aides. Que tu nous aides. Il faut que tu écrives ce chant.
Je sens la colère me monter au nez.
- Et pourquoi donc vous aiderais-je ? Vous avez utilisé ma musique pour attirer et couler d’innocents équipages !
Affichant une mine outrée, mon grand-père élève la voix à son tour :
- Nous n’attirons personne ! Nous ne faisons que répéter nos chants. Si des bateaux ont coulé, c’est parce qu’ils nous ont approchés de trop près. Comme tu as pu t’en rendre compte, mon navire est entouré d’une tempête incessante qui fait partie de la malédiction des sirènes, nous empêchant d’approcher des rivages et de toute embarcation susceptible de nous aider. Ce qui signifie, par ailleurs, que les hommes que tu m’as demandé de repêcher sont coincés sur ce navire avec nous, tout comme toi, jusqu’à ce que la malédiction soit levée.
Comme je m’apprête à répliquer, il m’arrête d’un geste autoritaire et ajoute, sur un ton dont l’apparence conciliante peine à masquer l’acidité :
- Mais je n’ai aucun doute que ma descendance accorde de l’importance à une parole donnée, et que tu tiendras à honorer ta promesse de nous aider, sans avoir besoin d’autre motivation…
&&&
Interrompant mes déambulations sur le pont, je soupire et lève les yeux vers le ciel. A la verticale des deux mâts, entre les circonvolutions instables des nuages qui encerclent le navire, se découpe un espace dégagé où brillent les étoiles. C’est le seul endroit où le regard peut se porter sans rencontrer les murs menaçants de la tempête. C’est comme si nous étions seuls au monde. Je n’ai aucune sympathie pour mon grand-père, mais je songe à ce que lui et son équipage ont dû ressentir pendant dix-sept ans. Et plus j’y pense, plus je ressens le poids de la responsabilité, comme tombé sur mes épaules depuis ce carré de ciel. Les âmes de l’équipage du Musicien fantôme. Les vies de l’équipage de l’Icare. Je ne suis pas sûr que mon art soit à la hauteur des exigences des sirènes.
Quelle ironie que là-haut, tout au milieu des étoiles, je puisse distinguer la constellation d’Orion. L'orgueilleux chasseur. C’est Esteban qui m’a appris à reconnaitre dans le ciel ce repère pour les navigateurs. Peut-être pourrais-je trouver mon inspiration dans ce mythe. Quelques notes me viennent… une ébauche de thème, avec laquelle mon esprit jongle quelques minutes. Ca, ce n’est pas mal. Pas mal du tout, même. Je me mets à la recherche de papier en me retroussant mentalement les manches.
Les sirènes veulent un chef-d’œuvre ? Giacomo Tremonti va leur en donner un !
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lisaalmeida · 1 year
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Belle Lettre d'amour... à lire......
Lettre de Consuelo de Saint-Exupéry à son mari Antoine St Exupery
Fin décembre 1944
Que j’aille très loin, en train, en avion, sous la mer, par la terre, j’ai l’impression que jamais je ne pourrai arriver jusqu’à toi.
Tonio, Tonito, mon homme, mon fils, mon clocher, fais sonner les grandes cloches parce que je ne peux pas respirer. J’ai grossi en attendant la houle qui va te ramener.
Je tombe avec les feuilles, avec la pluie, avec ma jupe de fête.
Je ne peux pas marcher à force d’attendre le moment où
je reverrai tes yeux, ronds comme des fleurs.
Tu ne vois pas que je ne peux pas arroser l’arbre de Noël pour le faire grandir. Mon mari des étoiles, j’ai de tout petits pieds et de toutes petites mains, il faut que tu reviennes m’aider.
Je ne sais pas comment j’ai marché depuis mon enfance jusqu’à aujourd’hui. Ma vie fut un immense vertige.
A présent, j’ai des cheveux gris, j’ai tellement de larmes dans ma bouche que cela me suffirait pour boire toute ma vie.
Pourquoi Tonio, mon Tonio, mon mari,
mon mal et mon bien, mon ciel et mon enfer,
es-tu parti pour ne jamais revenir ?
Je ne peux pas le croire, je ne veux pas le savoir, tu es parti dans ton avion, le 31 juillet, en mission de guerre et tu n’es pas revenu. Pas de nouvelles de toi et l’année va finir. Il faut que je l’accepte, et si je l’accepte, c’est pour t’aimer davantage.
Comme je t’aurais aimé si tu étais revenu ! Comme toi aussi tu aurais fait la même chose pour moi !
Seigneur à la couronne d’épines, arrache-moi le cœur pour qu’il ne me fasse plus mal.
Tu sais, toi, que Tonio est tout pour moi. Sans lui, je ne suis rien. Sur la table de ma chambre d’hôtel, j’ai un livre de lui, son portrait avec son manteau de soldat en cuir et ses fines mains d’homme comme des ailes et sa barbe pousse avec mes larmes.
Seigneur grand et miséricordieux, je te donne ma peine et ma douleur.
Mon Père, aide-moi. Je n’ai personne pour aimer, pour attendre, pour embrasser.
Ma maison est devenue petite, seule ma fenêtre reste ouverte pour faire entrer le ciel où il est parti en s’envolant pour ne pas revenir.
Rendez-le-moi mon Père, je vous en prie, faites un miracle.
Si vous me le rendez dans sa tendresse, je le coifferai, je le laverai, je l’embrasserai et ensemble nous irons jusqu’à vous
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1912. Mauritanie. Le lieutenant méhariste Psichari écrit :
“A Matalla, je passai quelques jours dans un extrême dénuement. Je n’avais plus rien à manger, et la provision de riz de mes hommes commençait elle-même à s’épuiser. Comme abri, je n’avais que l’arbre unique, qui dresse près du puits sa modeste frondaison. Nos seuls compagnons étaient des compagnie de corbeaux qui venaient se poser en cercle sur le rebord du puits. Assis gravement comme un conseil d’anciens, ils ne s’effrayaient même pas de notre approche… Parfois aussi, nous voyions un chacal fuir sournoisement de son trot effilé, les oreilles droites.
Malgré cette grande pauvreté, je n’ai pas conservé un mauvais souvenir des heures que je passais à Matalla, en attendant l’arrivée de mes bagages laissés en arrière. Ce furent des heures de douces rêverie, de vie ralentie, où défilaient avec paresse les milles beautés que j’avais entrevues dans mes voyages. Je ressentais bien qu’il m’en restait une sorte de malaise, et je souffrais de ne pouvoir mettre un peu d’unité dans cette dispersion. Mais je me disais :
« Il sera temps de me désoler, lorsque j’aurai retrouvé la froide Europe. Maintenant, laissons agir le silence. C’est un grand maître de vérité »
Ces grands espaces de silence qui traversent ma vie, je leur doit bien tout ce que je puis avoir de bon en moi. Malheur à ceux qui n’ont point connu le silence ! Le silence qui fait du mal et qui fait du bien, qui fait du bien avec le même mal ! Le silence qui coule comme un grand fleuve sans écueils, comme une belle rivière, pleine jusqu’au bord, égale !… Bien souvent, il est venu vers moi, comme un maître bien-aimé, et il semblait un peu de ciel qui descendait vers l’homme pour le rendre meilleur. Par nappes immenses, il venait du Ciel, des grands espaces interstellaires, des parages sans remous de la lune froide. Il venait de derrière les espaces, par delà les temps – d’avant que furent les mondes et de là où les mondes ne sont plus… Alors, je m’arrêtais, plein d’amour et de respect. Car le silence est aussi maître de l’amour.
L’absence de bruits est un grand repos. Mais le silence est plus. C’est une grande plaine d’Afrique où l’aigre vent tournoie, c’est l’Océan Indien, la nuit, sous les étoiles… C’était le silence qu’écoutait Pascal dans les nuits de Port-Royal, et c’est lui que parfois nous avons retrouvé dans les solitudes de l’Afrique. Nous connaissions à ces moments là, que c’était, hélas !, la seule chose qui nous vint de Dieu.”
Ernest PSICHARI
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mauditcherubin · 1 year
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je ne marche pas dans vos combines chiens cravateux au plus je marche dans les épines au bord de la voie ferrée au plus je marche dans la sourdine des fin d’après-midi sur le divan je ne marche pas ni ne trottine je suis fébrile ma chemise prise dans la clenche le téléphone ne vibre plus ne sonne plus ça n’est pas grave dans le métro je m’agglutine contre vous deux femmes parlent dans un langage que je ne connais pas du russe peut-être et j’écoute tendrement leur accent roucouler quand elles disent Nation et Charles de Gaulle étoile je n’ai pas de haine pour elles c’est rare que je ne haïsse pas c’est un récent confort je ne hais plus que vous les errants de la ligne 2 en costard et chaussures cirées ignorants de la mer et du fleuve qui pleure hérétiques du malheur pantins libidineux gargouilles rictussiantes
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murmuur-vanilja · 1 year
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Où sont les mauvaises nouvelles quand on les attend sans prévoir de les accueillir ?
Doucement, je rouvre mes yeux lorsque le soleil me fait part du début d’une nouvelle journée. Je ne me souviens de rien, et l’espace d’un instant, je ne peux ni bouger ni respirer — soudainement, comme précipité par un hier qui a fait son chemin dans mon esprit, c’est l’anxiété qui me met debout. Je cherche des nouvelles, je parcours la boîte aux lettres, un pull mal enfilé comme seule tenue. Aujourd’hui encore, il n’y a pas de mauvaises nouvelles. Cela signifie-t-il qu’il va mal ? Cela signifie-t-il qu’il va bien ? Les dictions qui visent à dire que s’il n’y a rien cela n’est pas négatif ne sont que des ignorants — que faire de tous ceux qui refusent de parler jusqu’à se briser en éclats ? Je penche la tête contre le mur. Moi non plus, je n’ai pas donné de mauvaises nouvelles, mais mes jambes peinent à me promener, même pour des voyages au sein même de la maison. Comment prendre soin de moi dans l’ignorance ? Je ne tiendrai plus longtemps, et face au miroir, il ne subsiste que joliesse ; la hardiesse, je ne saurais dire ce qu’elle est devenue. Peut-être que moi aussi, je me suis brisé en éclats lorsque que je ne pouvais pas parler. Je pointe les cieux d’un doigt plein d’espoirs, pourtant tremblant, et quelques mots s’échappent de mes lèvres bien silencieuses. « Est-ce qu’on s’en remet, un jour ? »
J’espérais une réponse du soleil ou du vent, une réponse qui vienne de ce ciel que je ne vois plus comme un ennemi depuis que j’ai repris de mon autonomie. Si je parlais de mon passé, je ne sais pas si je pleurerais ou si je me figerais. Si j’en parlais… je me demande à quel point tout cela est bien rangé dans ma biographie, et à quel point il est encore capable de se renverser et de tacher mon présent. Ce qui est certain, c’est qu’à une époque, j’ai cru les étoiles de moqueurs bourreaux, montrant le futur auquel je n’avais aucun accès. Finalement, je pensais que je serais mort, aujourd’hui. Je ne le suis pas. Un nouveau regard au miroir, encore, ma tête penchée contre le mur, encore ; il ne faut pas dire de moi que je suis fort parce que je suis en vie. Je suis faible parce que je viens seulement de commencer à vivre, les années précédentes n’étaient qu’un vague sens de survie, qui elle-même n’avait pas de sens. Je trouve pourtant ça beau, l’herbe fraîche sous mes pieds, la limonade à siroter, un wrap de poulet au diner. C’est beau, mais c’est encore irréel. Je ne suis pas le seul à avoir commencé à vivre. C’est tout un pan de notre génération qui partage les sentiments qui me parcourent au matin, qui me hantent doucement au soir, avant de me laisser bercer à un sommeil paisible pour la première fois. Si je ne suis pas seul, peut-être que l’absence des mauvais augures est enfin le signe qu’il n’y a pas à s’inquiéter outre mesure. Pourtant, je me surprends encore à aller à la rencontre des mauvaises nouvelles, à les attendre, comme si c’était un destin inévitable. Elles ne viennent pas, je ne me détends pas. Pourtant, si elles venaient, je ne saurais pas les supporter, car la hardiesse, je ne saurais dire ce qu’elle est devenue. Je ne veux plus mourir, mais j’ai tellement de questions que je ne me pose pas. Ce sont plutôt des questions qui existent à travers moi ; je les incarne par ma seule vie. Je les partage, probablement. Finalement, au-delà de simplement s’en remettre, au-delà de retrouver un peu de force pour pouvoir supporter cent fois moins que ce que j’avais du supporté autrefois, sans en avoir le choix, il y a des jours où j’erre. Des jours où j’existe sans être là, des jours où j’ai oublié que j’avais commencé à vivre, et où je recommence à essayer de survivre — il n’y a plus rien à quoi survivre. Il y avait donc une suite après la fin, car ce n’était pas la fin. Cependant, il semblerait que ce ne soit pas tout à fait le début non plus. Moi, lui, et bien d’autres encore, si nos vies étaient une série de livres, alors c’est comme si nous avions soudainement fait notre apparition au tome deux sans connaître le un. Comment, dans ces conditions, doit-on vivre, quand tout portait à nous faire croire que nous n’apparaîtrions jamais ? J’aime la vie, mais je n’en connais rien. J’aime apprendre à la connaître, mais parfois tout est si lointain. Je penche la tête contre le mur, je regarde le miroir, je pointe le ciel du doigt. « On s’est sauvés, mais on n’est pas encore tirés d’affaire. Moi, je crois que ça viendra. » Le vent a soufflé. Cela ne voulait rien dire. Mais moi j’ai voulu croire que ça avait un sens. Alors aujourd’hui, si je suis incapable de soudainement arrêter de m’attendre au mal, je vais aussi commencer à attendre le bien.
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Je t’ai rencontré à l’aube de mes peines, la scène était triste à voir, il y avait du néant partout, à en avoir mal au cœur. Je crois que je ne le sentais guère comme si… il n’était plus. Qu’il n’avait été à personne, pas même à moi. Tu l’as dessiné de tes doigts et j’ai fermé très fort les yeux en attendant l’impact, la douleur de celui qui admire la fêlure avant de chercher à la faire naître davantage. Je pensais qu’on aimait la perfection mais je me suis rendu compte qu’on lui préfère l’éraflure, les perles de trop sur les joues et les étoiles qui trouvent reflet dedans. Tu m’as énoncé que mes yeux étaient jolis sans chercher à t’y perdre alors que, pour une fois, j’aurais laissé faire. Tu m’as tendu la main et il y avait mon cœur dedans. Tu m’as dit que tu avais retiré les morceaux de verre mais qu’il devait en rester car tu n’avais jamais été très consciencieux. Alors, tu m’as amené voir la mer pour le nettoyer un peu. Elle était calme même l’écume se faisait discrète. Je ne connaissais pas ton nom mais j’avais l’impression que tu avais toujours été là. Je crois que je t’ai donné l’appellation de mon poème préféré. Tu as souri et j’ai su que c’était ici, qu’il fallait vivre. Dans le creux de tes pommettes, pas si loin des lèvres et des mots dorés qu’elles laissent transparaître. Tu m’as énoncé que tu n’étais pas un romantique tout en prouvant le contraire. J’ai voulu croire que c’était parce que c’était moi, je suis prétentieuse pour cela. Je n’ai jamais énoncé être un entrelac de qualités mais, on aime me faire porter ce fardeau. Je t’ai avoué que je n’étais pas vraiment humaine et que c’était sûrement pour cette raison, qu’on ne me laissait pas l’être. Tu as levé la tête vers moi et ils étaient bleus, tes univers. Avec une grande touche de vert. C’était un combat de couleurs en un si petit espace, je me demande qui triomphera, avec le temps. Sûrement que le soleil aidera mais en mer tu as souvent quelque chose sur la tête. Tu regarderas la lune parfois ? Pour penser à moi. Je veux que tu penses tout le temps à moi mais je promets de te laisser de l’espace et de n’occuper que le coin de l’esprit. Tant que tu me laisses le cœur. J’ose espérer que tu seras bien, dans le mien. Malgré les éraflures. Est-ce qu’il reste du verre ? Ne te coupe pas. Tu m’as dit que je pouvais dérober ta veste et, au final, je t’ai dérobé toi.
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coeurencrise · 1 year
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Une lumière dans l’obscurité.
Quels mots poser ? Je n’ai plus rien. Pas de beauté à faire jaillir de ce sombre événement. Pas d’artifices, nulle verve créative. Rien.
La perte de ta chaleur est anéantissante et à nouveau, ce que représente la mort perd de sa mystique abstraction parce qu’elle m’est jetée à la figure.
Où es-tu, mon bébé ?
Dans les moments de tristesse, tu étais ma seule joie. Mon réconfort.
Je crois en Dieu et au paradis, mais je n’arrive pas à t’imaginer là-bas. C’est trop tôt pour moi.
Je t’aime encore. Je t’aime trop et à la fois pas assez. J’avais encore de l’amour à cultiver et à te donner. Je t’aime tellement et je t’aimerai toujours. Pourquoi faut-il que je parle de toi au passé ?
Mon ange, mon refuge, mon tout. Une créature de moins d’un mètre m’arrivant au-dessous des genoux. La douceur de ton tout petit corps, la tendresse de tes pattes. Tes oreilles adorables aux messages les plus mystérieux et secrets.
Bien plus qu’un animal de compagnie, bien plus qu’un chat, bien plus que la forme à laquelle ils te réduisent. Tu étais une partie de mon âme. Mon sauveur. Il me suffisait de te regarder pour trouver un semblant de joie et de paix dans la vie. Tu donnais un sens à mon existence et à toi, je dédie tout.
Que vais-je faire sans toi ? Que faire d’une vie sans toi ?
Je savais que ce jour viendrait, mais pas aussi tôt, et pas aussi brutalement.
Est-ce que Dieu a conscience de ce qu’il m’a arraché ?
Je veux bien me dire que tu es parmi les étoiles et que tu brilleras à jamais et pourtant, que c’est dur de l’accepter.
Kuro. Le flambeau de mes jours. Dès que je te voyais arriver dans la pièce, tout s’illuminait et tout revenait à sa place. Tu plaçais des repères dans mon quotidien, m’aidais à calmer mes songes.
Kuro, pour une personne dépressive comme moi, pour une personne qui a tant de mal à aimer la vie, tu représentais l’infini. La perspective d’un lendemain, d’une vieillesse. Je me préparais à grandir et vieillir avec toi, pour pouvoir aussi bien accueillir la vie que la mort, mais voilà que tu es parti.
J’essaie de me consoler en me disant que tu es dans un monde meilleur, parce qu’il ne doit pas être difficile de trouver plus agréable que celui-ci…
Malgré ça, rien n’apaise mon chagrin. Que vais-je faire sans toi, mon Kuro ? Que vais-je devenir ?
Tu n’as jamais prononcé le moindre mot mais dans la douleur, il n’y avait que toi. Il n’y avait que toi quand je repensais à mon viol en décembre, en larmes sur le canapé, il n’y avait que le poids de ton corps sur le mien pour me consoler. Dans la solitude, tu étais là. Tu avais le pouvoir de tout changer.
Est-ce que tu étais magicien ?
Pour une fille triste comme moi, il n’y avait que toi. Tu évoquais quotidiennement, à tes simples apparitions, l’émerveillement le plus total. Le ravissement pour la vie et ses mystères. J’étais en adoration devant toi. Un si petit être rempli d’amour. Un petit être vivant de caresses et de croquettes. J’aurais pu continuer à te câliner jusque le ciel s’effondre sur ma tête.
Que je t’aime.
Que je t’aime, mon amour. Que je t’aime.
C’est si douloureux. Si douloureux de savoir que je ne peux même pas te dire adieu.
Mon Kuro, je t’aime.
J’espère qu’on se retrouvera un jour et que tu dors paisiblement au paradis des chats. Que tu as aimé ta vie avec nous.
Merci pour ces aventures. Merci pour l’espoir et la foi que tu m’as donné. Merci pour ces trois ans de bonheur.
La vie avec toi, c’était comme un long dimanche…
Merci pour tout mon bébé. Mon Kuro d’amour. Mon chou bébé, comme je disais.
Je ne t’oublierai jamais, et il y aura toujours une place pour toi dans mon cœur, mes rêves, mes ambitions.
Repose en paix.
Je t’aime.
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alain-keler · 1 year
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Jeudi 11 mai 2023.
 La balade continue avec Marie D. Nous prenons notre temps. La patience de Marie me laisse libre de photographier. Mais comme je l’écrivais hier tout était plutôt calme sur ces bords de Seine jusqu’au moment ou une musique familière se fit entendre. Du tango, du tango à Paris. Ce n’était pas Marlon Brando qui dansait, ni Maria Schneider, ni le dernier tango, mais c’était quand même beau de voir ce couple et d’entendre cette musique somptueuse.
  Maria Schneider meurt à  58 ans après une carrière compliquée et cette polémique suite à la scène de sodomie pour laquelle il semble qu’elle ne fut pas prévenue, et qui valut une interdiction du film en Italie.
 « Marlon Brando fut considéré comme l’un des plus célèbres acteurs américains et l'un des plus influents du XXe siècle, classé par l'American Film Institute (AFI) « quatrième acteur de légende du cinéma américain ». Étoile hollywoodienne et sex-symbol à l'instar de Marilyn Monroe, Greta Garbo, Cary Grant ou James Dean, il est aussi connu pour son implication dans le combat pour les droits civiques aux États-Unis, notamment pour la reconnaissance des droits des Amérindiens et des Afro-Américains *».On continue notre balade, la suite à demain !
 Pour ceux que ça intéresse, je n’ai jamais dansé le tango, ou si peux et si mal que mes partenaires abandonnaient vite. Jeune, je préférais le slow, moins compliqué mais qui rapprochait nos corps sans faire trop de gymnastique. Histoires de contacts ! J’étais gauche et timide avec les filles. Un jour j’ai demandé à une partenaire de danse rencontrée dans une boite de nuit si elle voulait flirter avec moi. La belle s’en alla très vite sans même me répondre !
* https://fr.wikipedia.org/wiki/Marlon_Brando
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oviri7 · 1 year
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Lu l’Aigle à deux têtes de Jean Cocteau. Atmosphère onirique, fuyante; sentiment étrange d’assister à l’effleurement de deux nuées. Même lorsque le sang vient à couler, la douleur reste à l’état vaporeux. La lame de Stanislas n’est pas entrée dans ma chair, quand j’ai encore sur les mains le sang des enfants de l’Héraclès dément d’Euripide. Je n’ai pas trouvé là le grand fond de la tragédie, cette ombre en l’Homme, d’où l’inéluctable émerge toujours pour enfanter l’irréparable. Mais prétendait-elle en être une? Kléber Haedens, dans son Histoire de la littérature française, dit de la pièce qu’elle est un mélodrame romantique. Il a sûrement raison. Il n’empêche qu’un grand amour est là: « Mon Dieu, acceptez-nous dans le royaume de vos énigmes. Évitez à notre amour le contact du regard des hommes. Mariez-nous dans le ciel. » C’est sublime, c’est éthéré, peut-être trop parfois pour nous convaincre, et peut-être est-ce pour cela que l’on regarde plus que l’on accompagne les amants, et que l’on peine à suivre d’un mouvement clair l’ascension de leur volute amoureuse dans le ciel du destin. L’ensemble reste indéniablement magique. Il y a un ton, un air chez Cocteau, entre le jour et la nuit mais qui n’est pas l’heure bleue, et qui colore toujours de nuances rares les atmosphères qu’il crée. Comme insatisfait des étoiles, il accroche ses lustres au ciel, et charge les anges d’allumer les bougies au feu de sa parole. L’ensemble jette sur son monde une lumière vive et chaude que ses personnages portent comme un voile, sans que l’on puisse dire s’il on assiste à des noces ou à des funérailles.
Ariya S.
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mysadecstasy · 2 years
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C’est une errance. Une pluie de questions sans réponse au cœur d’un désert sans horizon. Je n’aime pas raconter des histoires. Je préfère la peinture, les couleurs et le mouvement, la musique et la chair. Je préfère que ça transpire et ne mène nulle part. Je veux décrire le sang et la brillance de ton regard. Décrire les ventres noués et les attentes insolubles sous le porche mitraillé par une pluie drue dans la nuit enchevêtrée de lumières blêmes. Je veux embrasser le ciel, je n’ai rien à dire je ne sais que ressentir.
C’est une errance, une déviance, un va et vient de l’âme, une dévotion à l’Éternel. Une errance douce amère sur les eaux saumâtres des fleuves qui meurent en mer. Qui se répandent et se désagrègent dans l’infinie pureté de l’océan. Vague après vague, en combien de temps une goutte parcourt elle les océans ? Errance sous les falaises laiteuses comme ta peau, marcher le long de la grève entre les bateaux échoués à marée basse. Mouettes rieuses et galets blancs. Marcher et revenir. Le retour paraît toujours plus court. La découverte rallonge le temps. Sous les falaises coiffées d’herbe grasse. Soleil couchant par delà les vagues écumeuses. Blanches comme un linceul.
C’est une errance, éternel recommencement, ta main dans la mienne nous allons boire du vin dans une petite auberge de briques rouges. Un grand magnolia en fleur sur nos têtes égarées. Le temps arrêté. Je te bois, je me perds en songe dans tes yeux hurlants. Seule nourriture ou presque. Admirer ton existence et accueillir ton étreinte comme une bénédiction. Chaque soir, dans le noir qui m’effraie tant, tes doigts pianotent sur mon dos. C’est la dernière extase.
C’est une errance, le vrai voyage. Ne se fixer que très peu de points de repères, avancer avec son cœur, ne pas trop spéculer sur les voies impénétrables. Être humble. Ne pas s’éparpiller en rêves mais embrasser l’instant comme une félicité. Et repartir nu, les poches vides, l’amour à sec, le cœur essoré, tout donner et encore plus. Telle est la mélodie de mon cœur écharpé. Toujours battant. Qui n’attend rien mais déguste la vie par petits bouts. Note après note jusqu’au final enragé. Après la grande escalade c’est un soleil rougeoyant comme les enfers qui nous éblouit. Sur ta peau rosée par l’effort il scintille de mille feux. Nous le regardons se noyer derrière les montagnes voluptueuses au loin. Lumière dorée, reflets majestueux, sur une traîne de nuage s’imprime un rose angélique. La nuit enserre la lumière il faut se hâter. Tes pas dans mes pas. L’émerveillement intouchable. À la nuit tombée les étoiles s’allument une à une. Nous n’avons pas compté le temps.
C’est une errance, un émerveillement de chaque instant. Tout doit aller plus vite. À cette époque du tout maintenant et tout de suite, les plus belles choses gardent leur pureté virginale. L’amour se construit lentement, pierre par pierre on bâtit sa pyramide. La nature va toujours au même rythme et les jours n’ont pas rallongé. Vouloir aller trop vite c’est oublier le bonheur et le plaisir qu’offre le fait de surmonter difficultés et souffrance, travail et échecs. L’expérience ne s’achète pas et c’est elle qui nous façonne. C’est elle qui nous façonne dans notre touchante balbutiante errance. Ne pas savoir quel chemin prendre est un don du ciel. Avoir le droit de se tromper est une chance. Et on ne peut rien réussir d’autre que de voir sourire ceux qu’on aime.
Ta main dans la mienne sous la voûte criblée du ciel. J’erre encore. J’errerai toujours dans ce labyrinthe schizophrénique. Entre horreurs et merveilles. Silence glaçant quand la musique s’arrête. Plaisir indicible quand sous un soleil cinglant je plonge mon corps entier dans des fontaines de marbre. Dans une torpeur soudaine mille souvenirs m’envahissent. Les odeurs, les textures remontent à mon âme. On pourra tout me voler sauf mes souvenirs et mon désir d’abandon à l’instant présent. Mi acteur, mi marionnette, qu’est-ce que le libre arbitre ? Sans penser je vogue sur un bout de bois sur la mer infinie des possibles. Je vogue le sourire aux lèvres jusqu’à l’inéluctable noyade.
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L'étreinte de l'infini
La nuit était tombée depuis longtemps quand nous nous sommes retrouvés. Sous la lueur vacillante des étoiles, la ville semblait s’être figée, comme si le monde tout entier s’était accordé une pause, nous laissant seuls au centre de cet instant suspendu. C’était une nuit que je savais différente des autres. Chaque souffle d’air, chaque murmure du vent entre les branches semblait nous chuchoter une histoire plus grande que nous, une histoire d’éternité.
Je me souviens de ton regard quand tu m’as vue. Il y avait cette étincelle, ce mélange de tendresse et de désir, une promesse silencieuse que tu m’offrais sans un mot. Tu ne t’es pas approché tout de suite, et je n’ai pas bougé. Le silence entre nous était doux, lourd d’une complicité ancienne. Ce silence, il nous appartenait. Nous l’avions forgé au fil des nuits, entre des éclats de rire et des soupirs, entre des confidences et des silences lourds de tout ce que nous n’osions pas dire.
Quand tu t’es enfin approché, je me suis perdue dans la chaleur de tes bras. Tes mains sur ma peau étaient comme une prière, lentes et infinies, elles exploraient chaque parcelle de moi comme si tu cherchais à m’imprimer en toi, à ne jamais oublier la sensation de ma présence. Il y avait dans tes gestes une délicatesse qui me bouleversait, une attention presque sacrée. Tes doigts traçaient des chemins invisibles sur mon corps, et chaque frisson que tu provoquais en moi résonnait comme une onde qui s’étendait au-delà du simple plaisir.
Nous avons laissé le temps s'effacer, devenant des âmes errantes dans cette nuit qui semblait ne jamais finir. Nous n’étions plus vraiment là, pas tout à fait sur cette terre. Nous étions dans un ailleurs où les heures se fondaient, où le présent devenait éternel. Chaque baiser que tu déposais sur mes lèvres était une promesse, chaque souffle contre mon cou une mélodie qui racontait des histoires que seul le silence pouvait comprendre.
Tu m’as fait l’amour cette nuit-là, mais c’était bien plus que cela. C’était un dialogue sans mots, une conversation entre nos âmes. Chaque mouvement était lent, mesuré, comme si nous avions peur que la nuit s’effrite si nous allions trop vite. Je sentais ton cœur battre contre le mien, une symphonie silencieuse qui nous liait dans quelque chose de plus vaste que nous. Il y avait dans tes gestes quelque chose d’infini, comme si tu voulais me dire que ce moment, que cette nuit, ne finirait jamais.
Je me suis accrochée à toi, sentant une mélancolie douce m’envahir. Je savais que l’aube finirait par nous rattraper, que la lumière viendrait briser cette bulle de tendresse et de passion dans laquelle nous flottions. Mais pour l’instant, dans le noir profond de cette nuit infinie, je me laissais bercer par toi. Par ta chaleur, par tes mains qui me racontaient des histoires de promesses non dites, de rêves inachevés.
Je te regarde dans cette obscurité presque totale. Ton visage à peine éclairé par la lune semblait sculpté dans l’ombre, et tes yeux, toujours aussi intenses, me disaient des choses que tu n’oserais jamais dire à voix haute. Il y avait une profondeur dans ton regard qui m’attirait, comme si tu voulais m’emporter au plus profond de toi. Et moi, je te laissais faire. Je me perdais dans cette nuit, dans toi.
Nous avons parlé, longtemps. De rien, de tout. Parfois, tu riais doucement, et ce son était pour moi la plus belle des musiques. À d’autres moments, tu t’enfonçais dans le silence, et je te rejoignais là, dans cet espace où les mots n’étaient plus nécessaires. Et même dans ces silences, je sentais ta présence aussi intensément que tes baisers.
L’aube a fini par percer. Je l’ai sentie avant de la voir, ce changement imperceptible dans l’air, cette fraîcheur nouvelle qui annonçait la fin de notre nuit. Je n’ai rien dit, tu n’as rien dit non plus. Mais je savais que tu l’avais senti aussi. Alors, tu m’as serrée un peu plus fort, et je t’ai laissé faire, comme une tentative futile de retenir la nuit un peu plus longtemps.
Lorsque la première lumière a effleuré ton visage, j’ai ressenti une vague de tristesse douce, comme si une partie de moi ne voulait jamais que ce moment se termine. Et pourtant, je savais que c’était précisément cette fin qui rendait tout si précieux. Nous n’avions pas d’éternité, mais nous avions eu cette nuit, cette nuit infinie où nous avions touché du bout des doigts quelque chose qui nous dépassait.
Et maintenant que je suis là, que la lumière envahit doucement la pièce, je ne peux m’empêcher de penser que cette nuit restera gravée en moi pour toujours. Pas seulement pour les gestes, pas seulement pour la passion, mais pour cette sensation d’avoir, pour quelques heures, vécu quelque chose d’infiniment grand.
Et même si cette nuit ne reviendra jamais, je sais qu’elle vit encore en moi, dans chaque battement de mon cœur, dans chaque frisson qui parcourt encore ma peau quand je pense à toi.
Je t'aime dans l'ombre de cette nuit éternelle.
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christophe76460 · 8 days
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Les yeux qui regardent les autres de haut, la langue qui répand des mensonges, les mains qui font couler le sang des innocents (Proverbes 6:17).
Précédemment, le maître de sagesse avait donné des directives sur l’attitude à adopter concernant le cœur, le siège de la personnalité, la bouche, les lèvres, les yeux et les pieds. Je rappelle ce passage :
Garde ton cœur plus que toute autre chose qu’on garde car c’est de lui que procèdent les sources de la vie. Éloigne de toi la perversité de la bouche, et la fausseté des lèvres. Que tes yeux regardent droit, et que tes paupières se dirigent devant toi. Balance le chemin de tes pieds, afin que toutes tes voies soient affermies (Proverbes 4:23-26).
Ensuite, l’auteur a montré comment le vaurien se comportait avec son corps. Je lis le passage :
Le méchant homme, l’homme inique va avec une bouche perverse. Il fait signe de ses yeux, il parle de ses pieds, il donne à entendre de ses doigts. La perversité est dans son cœur, il machine du mal en tout temps, il fait naître des querelles (Proverbes 6:12-14).
Or dans la liste des 6 et 7 choses que l’Éternel déteste, on retrouve le mauvais usage des mêmes parties du corps : les yeux, la langue, les mains, le cœur, les pieds, la bouche ou les lèvres.
Le premier vice est les yeux hautains. Une personne orgueilleuse se considère supérieure aux autres. Elle me fait penser à la fable de La grenouille qui se veut faire aussi grosse que le bœuf. La Fontaine écrit :
La chétive pécore s’enfla si bien qu’elle creva.
Et il conclut, disant :
Le monde est plein de gens qui ne sont pas plus sages.
L’orgueil commence dans le cœur et se traduit par un regard particulier, une certaine lueur dans les yeux, un petit hochement de tête, des signes qui disent :
Je suis mieux que toi.
Mais Dieu déteste cette attitude. Pendant quelques années, j’ai travaillé avec deux collègues et un jour j’ai été abasourdi d’entendre l’un d’eux me dire en toute franchise et le plus sérieux du monde qu’il se considérait supérieur à l’autre. Je me souviens d’avoir essayé de lui faire changer d’avis en mentionnant quelques qualités évidentes de la personne concernée et nous en sommes restés là. Par contre, je n’ai jamais su ce qu’il pensait de moi.
Le tout premier péché originel, la première faute commise contre Dieu par une de ses créatures, eut lieu quand Lucifer, alors fils de l’aurore, a dit en lui-même :
Je monterai au ciel, j’élèverai mon trône bien au-dessus des étoiles divines. Je siégerai en roi sur la montagne de l’assemblée des dieux, aux confins du septentrion. Je monterai au sommet des nuages, je serai semblable au Très-Haut (Esaïe 14:13-14).
C’est aussi lui, le diable, qui déguisé en serpent, est venu tenter Adam et Ève en leur disant :
Si vous mangez du fruit de l’arbre qui est au milieu du jardin, vos yeux s’ouvriront et vous serez comme des dieux, ayant la connaissance du bien et du mal (Genèse 3:5).
À ces mots, nos premiers parents ont gonflé la poitrine : devenir comme des dieux, quelle aubaine ! Ils auraient dû pourtant se douter que tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute. Et c’est ce qui est arrivé puisque depuis ce jour, l’homme est devenu assujetti à Satan.
La volonté des êtres humains de fonctionner indépendamment de leur créateur et d’être leur propre dieu est la source de tous leurs problèmes, absolument tous. Si les religions ont une grande attirance sur l’homme, c’est parce qu’elles flattent son orgueil en lui laissant croire qu’il peut lui-même gagner le ciel, tout seul, comme un grand. Le petit minable dit :
Je vais réaliser mon propre salut et quand je serai devant Dieu, je lui ferai valoir tous mes mérites.
Les personnes qui accomplissent leurs devoirs religieux avec cet état d’esprit ont été aveuglées par un miroir aux alouettes qui a été forgé de toutes pièces dans les antres de l’enfer, et par le diable lui-même.
L’orgueil détient la première place dans la longue liste des tares humaines parce que d’une manière ou d’une autre, il est à l’origine de tous les vices. Les proverbes mentionnent souvent l’orgueil. Je lis quelques exemples :
Révérer l’Éternel, c’est haïr le mal. Je déteste l’orgueil, la suffisance, la conduite mauvaise et la bouche menteuse. Toutes les querelles proviennent de l’orgueil, mais ceux qui sont sages acceptent les conseils. L’arrogance précède la ruine, et l’orgueil précède la chute. L’orgueil de l’homme l’humiliera, mais un esprit humble obtiendra l’honneur (Proverbes 8:13; 13:10; 16:18; 29:23).
Comme je l’ai déjà mentionné, les apôtres Pierre et Jacques écrivent tous deux que Dieu s’oppose aux orgueilleux, mais il accorde sa grâce aux humbles (Jacques 4:6; 1Pierre 5:5).
Dans le Sermon sur la Montagne, Jésus dit :
Heureux ceux qui se reconnaissent pauvres en esprit, car le royaume des cieux leur appartient (Matthieu 5:3).
Et le grand roi David écrit :
Éternel ! je n’ai ni un cœur qui s’enfle, ni des regards hautains ; je ne m’occupe pas de choses trop grandes et trop élevées pour moi (Psaume 131:1).
Non seulement l’humilité caractérisait tous les grands personnages bibliques, mais seuls ceux qui s’approchent de Dieu en s’abaissant devant lui, en reconnaissant leurs fautes, leur misère et leur petitesse, sont capables d’accepter le don de sa grâce, la vie éternelle en Jésus-Christ.
Le deuxième vice que Dieu déteste est la langue menteuse. Dans la liste, le mensonge est mentionné deux fois, ici et en sixième position dans la bouche du faux témoin. Cela tient au fait que si beaucoup d’entre nous ne sont pas meurtriers ou adultères, nous sommes tous coupables d’avoir menti. Le roi David écrit :
J’ai dit dans mon agitation : tout homme est menteur (Psaume 116:11).
Ce travers est souvent condamné dans le livre des Proverbes, mais aussi par l’ensemble des Écritures.
L’apôtre Jacques, dans son épître, écrit une longue tirade contre le mauvais usage de la langue. Je lis un extrait :
Celui qui ne commet jamais de faute dans ses paroles est un homme mature, capable de maîtriser son corps tout entier. La langue est un feu ; c’est tout un monde de mal. Elle est là, parmi les autres organes de notre corps, et contamine notre être entier. Allumée au feu de l’enfer, elle enflamme toute notre existence (Jacques 3:2, 6).
Le psalmiste écrit :
Tu m’as libéré, Éternel, Dieu de vérité ! Tu aimes la vérité dans le cœur (Psaume 31:5; 51:4).
Dieu désire que nous soyons vrais dans nos attitudes et que nous disions la vérité en toute circonstance.
La troisième chose haïe par Dieu, ce sont les mains qui répandent le sang innocent. Le meurtre est un acte particulièrement grave devant le Créateur, mais aussi devant les hommes. Sous la loi de Moïse, c’était une faute considérée à main levée contre l’Éternel, c’est-à-dire une attaque dirigée contre Dieu qui donne la vie et à qui seul appartient le droit de la reprendre. Les meurtriers devaient donc être exécutés sans la moindre pitié.
Mais notre système judiciaire fonctionne à l’envers en obéissant au principe que l’homme civilisé doit se montrer charitable et tolérant envers tout le monde, et donc ne pas juger trop sévèrement les vauriens criminels et les teignes malfaisantes, même s’ils commettent les crimes les plus atroces. Si une jeune fille est violée et étranglée, les gens éprouvent tout d’abord de la pitié pour la victime disant :
Mais comment peut-on commettre un tel crime ?
Puis avec le temps, on oublie, ce fait divers s’estompe. Mais dès que le coupable passe en justice, la populace commence à le prendre en pitié disant :
Le pauvre, il faut le comprendre, il a droit à des circonstances atténuantes, il n’a pas eu de chance, une enfance malheureuse, etc.
Dieu, lui, ne voit pas du tout les choses comme ça. La loi de Dieu fonctionne comme le couperet de la guillotine. Il n’a pas peur de châtier le coupable, et l’opinion publique le laisse indifférent. Il ne prépare pas une campagne électorale et n’essaie pas de plaire à quiconque. Dieu a horreur de notre sentimentalisme à l’égard des criminels. Selon les Écritures, la vie humaine est sacrée, mais celui qui prend volontairement celle d’autrui doit perdre la sienne. C’est la justice de Dieu qui l’exige.
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Le cœur qui médite des projets coupables, les pieds qui se hâtent de courir vers le mal (Proverbes 6:18).
C’est le propre de l’homme d’entretenir des pensées orientées vers le mal. Le prophète écrit :
Le cœur est tortueux par-dessus tout, et il est pervers (Jérémie 17:5).
Et Jésus a dit :
C’est du cœur que proviennent les mauvaises pensées qui mènent au meurtre, à l’adultère, à l’immoralité, au vol, aux faux témoignages, aux blasphèmes (Matthieu 15:19).
Nous avons tous une grosse réserve de purin nauséabond au fond du cœur, et elle s’exprime par la bouche, par les mains et par des pieds qui se hâtent de courir au mal. Un prophète accusant le peuple d’Israël a dit :
Vos mains sont tachées de sang et vos doigts de péchés, vos lèvres disent des mensonges, votre langue susurre des paroles perfides. Leurs pieds courent au mal, et ils ont hâte de verser le sang innocent. Leurs pensées sont sans cesse orientées vers le mal, dévastation et destruction jalonnent leur parcours (Esaïe 59:3, 7)
Il existe une grande diversité de cultures humaines. Si vous voyagez de l’une à l’autre, vous serez dépaysé, ça c’est sûr, et pourtant plus ça change et plus c’est la même chose. Que vous alliez à Jérusalem, Pékin ou Paris, ce sont les mêmes faits divers, les mêmes atrocités. Le cœur de l’homme est pareil partout.
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