Tumgik
#je vais faire semblant d'y réfléchir
je-suis-ronflex · 1 year
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Y a des potes qui essayent de m'entourlouper pour que je fasse avec eux cet été le voyage Bayonne - Porto A PIEDS wsh mais respectez moi wsh, allez jusqu'à Porto à pieds et moi je prends un avion pour vous rejoindre wsh on est où là
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fallenrazziel · 4 years
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Les Chroniques de Livaï #469 ~ LE COEUR NE DORT JAMAIS (avril 846) Hanji Zoe
L'histoire de Livaï comme vous ne l'avez jamais lue. ​Le personnage le plus populaire de L'Attaque des Titans, le soldat le plus fort de l'humanité… Qui est-il vraiment ? Qu'a-t-il dans le coeur ? Qu'est-ce qui a fait de lui ce qu'il est ? Je me suis mise en devoir de répondre à ces questions en vous livrant ma propre vision de sa vie, de ses pensées, des épreuves qu'il a traversées, ainsi que celles des personnes qui l'ont côtoyé, aimé, admiré, craint, détesté. Si j'essaie le plus possible de respecter le canon, quelques libertés seront prises sur les aspects de sa vie les plus flous. Quelques personnages seront également de mon invention. Livaï, un homme que l'on croit invincible et inatteignable… Est-ce bien sûr ? Jugez-en par vous-mêmes. 
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Mais où est-ce que j'ai mis ça ? Je suis sûre que c'était par là !
Je soulève un tas de papiers qui volent dans tous les sens, à la recherche d'un rapport que j'ai lu hier. Pas moyen de remettre la main dessus ! En reposant le tout, je fais pas attention et ma tasse de café froid se renverse sur ma table, sans un bruit, comme si je l'avais bien cherché... C'est pas vrai ! Y a rien qui va en ce moment !
Je cherche un torchon pour essuyer tout ça et en me penchant, je tombe enfin sur la page que je cherchais ; elle avait glissé sous mon bureau. Super ! Enfin quelque chose qui marche ! Je tâtonne pour trouver ma chaise, - me cogne la tête en passant, aïe ! - pendant que mes yeux parcourent les lignes, et j'essaie de me concentrer sur les mélanges de substances explosives afin de mettre au point un nouveau matériau qu'on pourrait balancer dans la bouche des titans. J'étais partie sur une méthode pour les endormir, j'ai compulsé des tas d'articles scientifiques sur les somnifères les plus puissants, vu que ça avait bien marché sur eux l'autre fois... Mais aucun d'eux ne ressemble à celui que j'avais trouvé, alors je suis revenue à la bonne vieille méthode de la décapitation. C'est pas que ça m'enchante mais...
Après tout, le problème de l'artillerie c'est la précision. Si les explorateurs peuvent s'équiper de fusils adaptés, on peut frapper chirurgicalement... Evidemment, il faut trouver le bon équilibre entre la solidité des matériaux et la force de frappe. Il faut que ce soit léger mais puissant. Et puis...
J'attrape ma tasse et la porte à ma bouche. Ah, c'est vrai... Plus une goutte... Moblit, tu peux...
Je m'effondre sur la table, et me sens subitement à bout de forces. Pourquoi Erwin m'a fait çaaaaa ?! J'avais absolument besoin de ce microscope, j'ai pas pu refuser ! Mais maintenant, je me dis que le microscope est plus si important ! J'arrive à rien sans Moblit ! C'est bien simple, tout disparaît depuis qu'il est parti ! J'ai beau me fourrer dans le crâne les endroits où je pose les trucs, je les retrouve jamais ! Quand je pense que je l'ai engueulé plus d'une fois parce qu'il rangeait trop ! C'est à devenir fou ! Je m'y retrouve pas dans mon propre labo !
Je me penche en arrière, en équilibre sur les deux pieds de ma chaise, et lève les yeux au plafond. Y a vachement de toiles, là-haut... avec les araignées qui vont avec. Je les avais... jamais remarquées... Je peux pas m'empêcher de réfléchir... C'est vrai. Je me repose peut-être trop sur Moblit. Il se plaint jamais, il fait toujours tout ce que je lui dis sans protester... J'y vais fort avec lui, je pense... Quand je vois tout ce que son absence provoque dans mon quotidien, je peux plus le nier, c'est clair... Ca fait que trois jours pourtant... et je suis paumée, j'arrive même pas à bosser ! Je dois penser à des tas de choses auxquelles je pensais pas avant parce qu'il le faisait pour moi ! C'est très... vexant...
J'ai même pas essayé de demander aux autres. Abel et Nifa me fileraient un coup de main. Mais aucun ne sait comment j'aime mon café... Ni comment et où je range mes archives... Ils foutraient le bordel ici ! Raah, Moblit, reviens, s'il te plaît ! Je promets que ça changera ! Il aura ses jours de relâche comme tout le monde ! Il les demandait pas alors je me disais que c'était... Il voulait toujours rester avec moi pour m'aider parce que je me repose jamais. Je suis un peu égoïste de pas avoir vu qu'il en pouvait plus...
Je me prends la tête dans les mains et j'ai l'impression que je vais pleurer.
Par les culottes de Sina, il faut que je sorte d'ici ou je vais craquer ! Ouais, c'est ça, prendre l'air, c'est une bonne idée ! Je saute de ma chaise, et me dirige vers la porte. L'air frais du couloir me frappe au visage et me redonne de l'énergie. Je ferme le labo à double tour et me précipite dans l'escalier. Je suis au dernier étage alors je dévale pendant un moment. A chaque volée de marches, j'ai l'impression de prendre une nouvelle résolution. Un, le laisser se reposer une fois par semaine ; deux, le laisser aller manger à des heures correctes ; trois, lui permettre de le laisser dormir même si je veille toute la nuit ; quatre...
Ah, j'arrive enfin en bas. Je me rends compte que je dois vraiment avoir l'air dingue, avec ma gueule de dix pieds de longs. J'ai pas dormi depuis trois jours et j'ai même pas changé de fringues... Quelle impression je fais ? Oh, et puis zut ! Il faut que j'aille me prendre un café ! Je me dirige vers le réfectoire et ouvre les portes en essayant d'être discrète. Mais toutes les têtes se tournent vers moi évidemment. Les soldats sont en train de partir pour leurs exercices matinaux mais il y a encore du monde.
Je fais que passer, faites pas attention... Ah, Abel ! Je te tiens, ça tombe bien ! Il me reluque des pieds à la tête et j'espère vraiment qu'il fera pas de commentaires. Hum, j'ai un truc à te demander... Oh non, je peux pas lui demander ça... Euh, il y a des... toiles d'araignée sur mon plafond, c'est perturbant... Ca m'ennuie de te demander ça, mais... est-ce que tu pourrais... ?...
Il se frappe la poitrine et m'assure que ce sera fait au plus vite. C'est vrai ? Wouah, merci, ça m'aidera beaucoup ! Et... Nifa ? La jeune fille juste à côté de lui se fige devant moi. Il y a des... papiers à trier là-haut, ceux qui sont sur la table près de l'entrée du labo, tu vois où ? Elle acquiesce. Il faudrait les classer dans l'ordre chronologique avant de les ranger et réellement, j'ai pas le temps... est-ce que tu peux ?...
Elle agit comme son camarade et affirme qu'elle s'en chargera. J'en reviens pas, de me montrer si gênée de leur demander de faire ça. Moblit le fait toujours sans que je lui demande... J'ai perdu l'habitude de juste... demander qu'on fasse des choses pour moi, quand j'y pense, c'est vraiment étonnant. Alors qu'ils peuvent le faire sans problème !
Enfin peut-être pas aussi bien que Moblit...
Il me faut cette infusion ! Je remets la clef du labo à Nifa et me précipite vers la cambuse pour voir s'il y'en a de prêt. Ah, je vois qu'il y'en a ! Et aussi que quelqu'un d'autre se trouve dans la cuisine... Je sens l'odeur du thé noir...
Livaï se tourne vers moi et se pince le nez avec sa main libre. Pas de commentaire, vu ! Je suis très occupée et j'ai pas le temps de me soucier de mes odeurs ! J'attrape la boîte de thé et je la lui fourre sous le nez. Tiens, colle-le là-dedans si c'est si insupportable ! Mais dis-moi où est Erwin, faut que je lui parle ! Il rétorque en repoussant ma main qu'il est hors de question que j'approche Erwin avec toute cette saleté sur moi. T'inquiète pas, je vais pas le contaminer, il a la peau dure. C'est urgent, là ! C'est au sujet de notre marché, fais pas semblant de pas savoir !
Il hausse les épaules sans rien dire. Je sais que je peux pas le faire parler quand il est comme ça. Alors je me sers une rasade d’infusion - de la sauge, c’est parfait ! -, l'avale d'un trait, repose violemment la tasse et sors du réfectoire. Le soleil du matin m'accueille à la sortie et je me cache les yeux pour ne pas être aveuglée. Je suis restée combien de temps enfermée, moi ? Faudrait peut-être que... j'aille un peu m'entraîner. Oui, c'est ça, ça me dérouillera ! Je me dirige vers la réserve des dispositifs afin d'y prendre le mien et c'est là que j'aperçois la tête blonde d'Erwin. On le reconnaît de loin avec tous ces jeunes explorateurs autour de lui, il les dépasse tous de plusieurs têtes.
J'attends qu'il ait fini avec eux, en m'appuyant contre un mur. Apparemment, il leur donne des astuces de militaire. Les jeunes sont éberlués devant lui, faut dire qu'il sort pas souvent et encore moins pour se montrer si accessible. Je sais pas s'il prend du plaisir ou pas... Enfin, les recrues s'éloignent et Erwin concentre son attention sur moi ; il m'a repérée depuis un moment.
J'y vais pas par quatre chemins. Ok, tu voulais me donner une leçon pour que je respecte davantage mes subordonnés. T'as gagné. Je promets de ménager Moblit à l'avenir, ça te va ? Maintenant, je veux savoir où est mon microscope. Erwin ne dit rien mais garde son petit sourire habituel au coin des lèvres. Il parcours des yeux une liste de fournitures qu'il a en mains, et m'annonce qu'il devrait être là en fin de semaine. Vrai de vrai ? Ouf, au moins j'aurais pas souffert pour rien ! Il me demande si ça a vraiment été si dur. Et comment, tu imagines pas dans quelle situation tu m'as mise ! J'ai pas la tête assez grosse pour penser à tous les petits tracas du quotidien ! J'ai trop de trucs à faire !
Il adopte une expression si innocente que je me sens presque coupable de lui crier dessus. Ca va, tu sais très bien de quoi je parle ! Tu ferais quoi, toi, si on te retirait ton nain grincheux ? Il gère plein de trucs pour toi, et Mike est pas le dernier non plus ! Tu comprends ? Il nous faut une tête libre pour penser ! Et pour ça, on a besoin d'aide ! C'est comme ça, c'est la nature ! Mais...
Erwin me répond que ce n'est pas une raison pour ne pas traiter mes subordonnés avec respect et considération. C'est vrai... J'ai un peu honte... Je promets pas de changer tout de suite, mais je vais essayer ! Faut que je me corrige, mais c'est dur ! J'ai tellement pris l'habitude... Erwin s'approche, me met la main sur l'épaule et m'assure que j'y arriverai. Si tu le dis... Ouhlà, attention, Livaï approche. Erwin me regarde sans comprendre.
C'est juste que s'il voit que tu as la main posée sur moi, il va péter une bobine direct !
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arcadiasarchives · 4 years
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Le Prix du Souvenir
C'était étrange d’être assis avec mes amis après tout ce qui s'était passé. Le vieux pub dans lequel nous nous étions pratiquement installés depuis l'université avait toujours la même apparence. La table que nous avions toujours réquisitionnée, même si l'endroit était bondé, avait toujours la petite pancarte "réservé" écrite en rouge que la propriétaire avait installée quand nous étions devenus ses meilleurs clients. La table était encore tachée, et à un endroit brûlée là où les filles avaient tenté une petite expérience qui s'était déroulée aussi bien qu'on pouvait s'y attendre. Mes amis étaient toujours les mêmes, ils faisaient toujours les choses stupides, attachantes et exaspérantes qu'ils avaient toujours faites et qu'ils feraient probablement toujours. Mais bon, pourquoi seraient-ils différents ? Lorsque tout à commencé nous nous étions tous promis que rien ne serait différent et rien ne s'est produit pour changer cela. Pas vraiment. Mais il y avait quand même quelque chose de différent. C'était moi qui étais différent. Parce qu’ils pensaient que j'avais oublié, mais je me souviens. De tout.
Je me souviens du début, de la magie et des secrets que nous avons tous gardés. Je me souviens de l'adrénaline et du bonheur de faire partie de quelque chose, même si c’était dangereux. Je me souviens de l'obscurité, des batailles, de la guerre. Mais je ne suis pas censé, je m'en souviens de ça aussi. C'est terrible de continuer cette mascarade alors qu'ils sont tous si manifestement inquiets pour moi. Même le vieux grincheux Samael fait de temps en temps un voyage spécial pour voir discrètement si je vais mieux. Sous prétexte de déposer des devoirs oubliés ou de rechercher des papiers manquants. Il est difficile pour les autres de m'emmener à l'université pour le voir pour des examens secrets, car je ne prends pas de "cours du soir" comme eux. Bien sûr, sa magie, aussi sournoise soit-elle, n'a rien détecté parce qu'il n'y a rien à trouver. Il n'y avait pas de vieux sorts qui entravaient ma mémoire. Aucun traumatisme cérébral. Pas de malédiction, ou d'esprit, ou autre chose de ce genre. Non, juste de bonnes vieilles menaces et de la violence. C'était étonnant de voir à quel point ces choses fonctionnent encore. C'est un peu choquant qu'un homme avec autant de pouvoir au bout des doigts y ait toujours recours, mais il a toujours eu l'air d'un type traditionnel. Me voici donc assis dans un coin pendant que Jax et Kieran tentent de se disputer discrètement à l'autre bout de la table sur la façon de se débarrasser d'un liche. Alice fait de son mieux pour parler par-dessus leurs voix, en me racontant un truc vraiment bizarre qui s'est passé à la librairie aujourd'hui. C'est intéressant mais je suis sûr que la vraie histoire est encore meilleure, la façon dont elle traîne par endroits et doit réfléchir pendant une seconde signifie que c'est toute la magie qui a été retirée pour moi. Mais c'est le prix que je paie pour les garder en sécurité. Ou du moins plus en sécurité. Je sais qu'Adrian n'a pas été renversé par une voiture en traversant la route et que Maya ne s'est pas brûlée les mains en cuisinant. Mais je ne peux pas les protéger de tout. Pas avec ce dans quoi ils fourrent leur nez tout le temps et au moins de cette façon, il n'y a pas de grands méchants qui attendent à chaque coin de rue.  Juste à tout les autres coins de rue.
Nicolai, Seth et Grace débarquent en ayant l'air plus qu'un peu plus fatigués au moment où Alice s'apprête à dire aux garçons d'aller se faire foutre. Je peux le deviner parce qu'elle a toujours ce regard vraiment énervé juste avant de le dire. Ils devenaient un peu trop bruyants pour qu'on les ignore et j'allais bientôt devoir leur demander de quoi il s'agissait. Je n'aime pas le faire mais je ne peux que faire semblant d'être si inconscient pendant si longtemps avant qu'ils ne commencent à réaliser que c'est intentionnel. Ils ne viennent pas à la table et mon cœur saute un battement quand Jax va leur parler. Ça ne peut pas être bon, ce n'est jamais bon, et je me sens croiser les doigts sous la table. Je n'ai jamais cru à la chance, je n'y crois toujours pas la plupart du temps, mais j'ai commencé à la tester de temps en temps, juste au cas où.
"Hé, apparemment Samael a dû déplacer notre cm, donc on va devoir partir maintenant si on veut tous pouvoir prendre nos affaires." Jax me regarde avec un air apologétique, c'était après tout la première soirée que nous étions tous censés passer ensemble depuis un bon moment. "Je suis désolé, mec."
"C'est bon, vous contrôlez pas vos cours." Je souriais pendant qu'Alice se levait, me hérissant les cheveux en même temps. Samael réorganisant les cm était un code pour : information, possibilité de combat, donc pas de quoi s'inquiéter mais mon estomac se tordait quand même à l'idée.
"On va le faire demain ou après-demain, promis." dit-elle en faisant le tour de la table pour prendre son manteau, les autres faisant tous un signe de tête enthousiaste.
"Je vous y tiendrai." Je me demande si ma joie est aussi fausse à leurs yeux qu'à mes propres oreilles. Si c'est le cas, ils ne disent rien et je les regarde partir, ignorant la façon dont mon estomac se tord à l'idée que cela pourrait très bien être le moment où l'un d'eux ne reviendra pas.
Ma Ginger Beer a tout à coup l'air beaucoup moins attirante. Les bulles qui éclatent de temps en temps me rappellent combien tout était fragile. Comme la vie était fragile. La vie de mes amis. Et voilà que disparaît ma résolution d'arrêter de boire. Je vais décevoir Alice et Adrian. Ils sont si heureux que j'ai arrêté de boire qu'ils n'ont même pas posé de questions. Ce qui est bien parce que je n'ai pas trouvé de raison valable et, bien qu'ils m'aiment, aucun d'entre eux ne va acheter les trucs génériques que les gens proposent. Moi, ma raison est purement logique. Quand je suis bourré, je ne peux pas toujours contrôler mon cerveau. Si je n'ai pas le contrôle de mon cerveau, je peux dire ou faire quelque chose qui me trahit. Alors maintenant, je ne bois que quand je suis seul, ce qui est assez triste, mais même ça, c'est une chose rare. Ce soir, ce sera une de ces choses rares. Je serai sobre bien avant de voir qui que ce soit.
"Quand exactement vas-tu mettre fin à toutes ces absurdités ?"
En levant les yeux de ce qui n'est probablement que mon troisième verre de whisky, je trouve Maggie, les mains sur les hanches, me lançant un de ces regards. Ces regards réservés aux personnes qui la contrarient ou à celles qui ont besoin qu'on leur donne une leçon sur la vie. J'ai déjà eu ce regard auparavant, pour ces deux raisons, mais je ne vois pas pourquoi je le justifierais maintenant.
"Hein ?"
Ce n'est certainement pas une de mes réponses les plus éloquentes, mais c'est la première fois que je bois depuis un certain temps, mon cerveau est un peu léthargique.
"Vous m'avez entendu jeune homme. Ce n'est pas bien ce que vous leur faites." Elle m'a réprimandé alors qu'elle s'asseyait en face de moi.
Je ne pense pas que mon sang ait jamais refroidi aussi vite de toute ma vie.  Et cela inclut la fois où je me suis accidentellement retrouvé face à face avec un chien de l'enfer. Ce fut aussi la première fois que je me suis retrouvé face à face avec un chien de l'enfer, ce qui n'a pas vraiment aidé. Par contre, le point positif, c'est que j'étais pratiquement sobre maintenant.
"Je suis désolé quoi." Le regard qu'elle m'a lancé aurait pu faire fondre la pierre et j'ai immédiatement levé les mains en signe de capitulation. Maggie n'était pas quelqu'un que vous vouliez voir en colère. "Désolé, désolé, je voulais juste..."
Son visage s'est adouci alors que j'essayais désespérément de trouver quoi dire. Elle ne pouvait pas savoir ce qui se passait. Pour commencer, elle n'avait aucune idée de tous les trucs bizarres dans lesquels on s'était fourré. Si elle avait remarqué quelque chose, cela ressemblait probablement à une sorte de jeu cruel auquel je joue aux dépens de mes amis. Rien que d'y penser, j'ai envie de vomir.
"Chéri, parfois je me demande ce qui a bien pu pousser Samael à vous choisir."
Ok, c'était bizarre, elle ne devait pas connaître Samael, elle n'avait aucune raison de connaître Samael plus qu'elle ne nous connaissait. Certainement aucune raison pour ce commentaire très précis. Peut-être que j'ai déjà trop bu. Si ma tolérance à l'alcool est aussi faible, ma vie est vraiment merdique. Maggie secoue la tête comme elle le fait quand elle surprend des gens qui se comportent mal dans son bar. C'est ce visage déçu de la mère avec un soupçon de défi que personne n'a jamais osé contrer. Je ne suis certainement pas sur le point de commencer.
"Comment pensez-vous que Samael trouve des gens doués avec du potentiel. Ce n'est pas comme s'il allait les chercher."
Et oui, ça a beaucoup de sens.  Le panneau réservé avait été mis en place peu de temps après que Samael ait commencé à donner des cours de magie à Kieran, Grace et Ace. Il a fallu un peu de temps avant que nous autres n'apprenions ou ne nous joignions à eux, mais oui, c'était à peu près au même moment. J'ai pris mon verre, mais je n'étais pas complètement convaincu que l'alcool était la bonne réponse. Tant de petites choses que j'avais remarquées au fil des ans commençaient à prendre une toute nouvelle vie. Le fait que les chaises et les bancs froids en bois dur avaient soudainement été remplacés par des chaises et des bancs rembourrés juste après qu'Alice et Alec aient passé la nuit à être jetés à travers des murs. Personne ne remarquait jamais quand l'un de nous ressemblait à la mort. Ace étant interdit d'accès. Je me suis rapidement détourné de cette dernière pensée pour revenir à l'affaire en cours.
"Tu l'as dit à Samael ?" Ce qui était certainement ma préoccupation la plus pressante, car non seulement je n'avais aucun moyen de l'expliquer sans me trahir, mais son cerveau allait immédiatement sauter à la pire conclusion possible.
"Bien sûr que non." dit Maggie avec un air plutôt agacé, comme s'il était évident qu'elle ne (le) lui dirait pas.  Vu qu'elle m'avait dit il n'y a pas une minute qu'elle était la raison pour laquelle il nous avait choisis, je pense qu'elle aurait pu me donner un peu de mou. "Je suis sûr que vous avez des raisons. De très bonnes raisons même."
"Oui."
Maintenant, elle me regarde de façon impatiente et je sais qu'elle veut que je lui dise. Je ne devrais pas, c'est trop dangereux, ça pourrait tout détruire. Mais en même temps, je veux le faire. J'ai besoin de conseils, je dois savoir quoi faire parce qu'il n'y a pas moyen de continuer comme ça indéfiniment. A part un parfait inconnu, je ne vois personne de mieux à qui le dire. Si elle dit la vérité - personne ne sait rien d'elle, je doute que quelqu'un ait des soupçons, et si elle n'a pas encore parlé à Samael, elle ne le fera pas maintenant. Mais tout se résume à cela, n'est-ce pas, si elle dit la vérité. Parce que si elle ne le fait pas, cela signifie qu'elle fait partie du groupe de Kyle, ce qui va tout détruire. Je déteste vraiment ma vie parfois, et quand je pense que tout allait très bien il y a quelques mois à peine. Bien sûr, c'est Maggie, donc si je ne lui dis pas, elle va tout faire sortir de moi d'une manière ou d'une autre. En plus, je veux lui faire confiance.
Cela ne me prend pas autant de temps que je l'aurais cru, mais suffisamment pour que je sache que c'est la bonne chose à faire pour moi, même si je le regrette un peu. Maggie semble compatissante, sa main reposant sur la mienne, et c'est l'un des sentiments les plus réconfortants qui soient. Je m'éloigne de l'idée de ne pas savoir quoi faire et je termine ce qui est maintenant mon cinquième whisky en me demandant où je pourrais aller en chercher d'autres si cela finit vraiment mal.
"Je suis si fière de toi Xander, je sais que rien de tout cela ne peut être facile." Elle sourit au petit bruit que je fais, bien que je ne puisse même pas dire si le bruit est un accord ou non. "Mais je pense que la meilleure chose à faire maintenant est de tout dire à Samael."  La panique a dû se manifester sur mon visage car elle a immédiatement levé la main pour mettre fin à mes contestations. "Pas les autres, juste Samael. Vous pensez qu'on peut faire ça ? C'est possible de dire non."
J'y pense un instant, ma tête commence déjà à acquiescer. Samael saura quoi faire. Samael a toujours une réponse.
"Oui, je pense qu'on peut faire ça."
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inukag9 · 5 years
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Je t’aime à la folie - Chapitre 2
Disclaimer: Les persos ne nous appartiennent pas!
Merci pour les favoris, suivis et reviews! Ca m'a fait plaisir de voir ce premier chapitre bien accueilli!
Voilà le second chapitre tant attendu! Enfin j'espère… C'est moins long que le premier, certes, mais il y a une petite surprise à la fin du chapitre, profitez-en bien~
Bonne lecture à tous! ^^
Chapitre 2
Depuis la séance de la confession, deux mois avait passé. Le quotidien avait reprit son cours normal. Ground Zero était revenu sur le devant de la scène, pour le plus grand bonheur de ses fans, alliant son travail de héros et ses séances chez Midoriya Izuku. Le héros était bien sur heureux d'avoir diminué le travail administratif au profit du travail sur le terrain. Une fois par semaine, il apprenait comment surmonter son problème. Parfois ils parlaient de la source de son traumatisme, parfois de tout et de rien, d'autre fois, ils faisaient quelques exercices de relaxation et autres méthodes lui permettant de retrouver son sang froid.
- Ground Zero, je vois que tu vas mieux. Tu recommences à insulter tes fans, félicita Red Riot. - Hein? De quoi tu causes? - Mec, j'suis allé sur ta fan page! Elles pleurent de joies! T'as repris du poil de la bête et de jolies minettes ne demandent qu'à se faire injurier par toi. - Tu me fais gerber, cracha le héros explosif. J'vais exploser ta sale gueule de merde!
Alors que les deux héros faisaient leur patrouille dans le centre ville, des cris les alertèrent. Immédiatement, ils regardèrent autour d'eux afin d'identifier la source du désordre et se dirigèrent vers celle-ci. En arrivant sur les lieux, ils virent un immeuble en feu ainsi qu'un vilain qui faisait du grabuge. Celui-ci était immense et déformé avec une peau de couleur bleu. Il avait des sortes de verrues sur les bras et un visage marbré. Son corps était disproportionné par rapport à ses petites jambes. Ses bras étaient trop musclé et ses mains paraissaient minuscules en comparaison.
Rapidement, les taches furent réparties. N'étant pas à l'aise avec les victimes, Ground Zero s'occupa du vilain tandis que son camarade évacuait la zone le temps que des renforts ne viennent prêter main forte. Dans les minutes qui suivirent, les deux héros furent rejoints par d'autres membres de la même profession. Katsuki reçut également de l'aide pour maitriser le monstre déchainé. Des coups fusèrent, des explosions bombardèrent de partout et de l'eau arrosait le bâtiment embrasé. Chacun avait un rôle à tenir et participait dans la mesure de ses moyens. Toute aide reçue était la bienvenue.
Seulement, l'ennemi était plus fort que prévu. Surement un consommateur de cette nouvelle drogue récemment en circulation. C'était à la mode en ce moment. Enfin…drogue était un bien grand mot puisque la substance n'était pas encore détectable. Il y avait plusieurs théories à cela, mais ce n'était actuellement pas le moment d'y penser.
Après un enchainement de coups alternant attaques et défenses, feintes et contre-attaques, l'un d'eux toucha le héros explosif qui se fit éjecter vers l'un des immeubles en grandes parties détruites environnant le champ de bataille. Il s'apprêtait à repartir sur le front quand il entendit des pleurs semblant provenir du dessus de sa tête. Alerté, il se releva rapidement malgré la douleur dans son dos pour sortir des décombres. Il leva les yeux pour voir un enfant en pleurs coincé sur un balcon du troisième étage. Il jeta un rapide coup d'œil aux alentours. Quelqu'un de mieux qualifié que lui devait bien être dans le secteur, n'est-ce pas? Malheureusement, il n'y avait personne. Il lâcha un claquement de langue exprimant son mécontentement. Non pas qu'il rechignait à sauver une vie, loin de là, c'était son métier après tout, mais le sauvetage n'était vraiment pas sa spécialité. Surtout un enfant. Ses collègues étaient tous trop occupés avec le monstre pour lui prêter main forte. Non pas qu'il avait besoin d'aide. Il était un héros professionnel, le futur numéro un. Il avait été formé pour agir dans ce genre de situation. Simplement, l'enfant pleurnichard aurait surement préféré un autre héros. Un héros à l'image plus amical que la sienne par exemple. Mais il était seul. Il allait devoir se débrouiller avec le gamin.
Il envisagea une seconde à pénétrer dans l'immeuble. Il devait simplement rejoindre le troisième étage pour atteindre l'enfant. Mais au moment où cette idée effleura son esprit, une explosion retentit à l'intérieur, faisant s'écrouler les escaliers menant à l'étage supérieur. Résultat, l'incendie grandissait à vu d'œil, l'empêchant de rejoindre le braillard. Il ne restait donc plus que la voie extérieure. Mais au vue de l'intensité des flammes, l'escalier extérieur était également inutilisable. Sans parler de la façade avec toutes ces fenêtres qui crachaient des gerbes de feu. Il avait à un moment imaginé rejoindre le balcon par propulsion en courant sur le mur pour emporter le petit, mais la fragilité de la structure n'inspirait que peu de confiance quand à la résistance face à son poids d'homme adulte. Il ne ferait qu'empirer la situation. Sans ajouter que son alter n'était pas vraiment compatible avec ce genre de situation. Il ne ferait que détruire le maigre espoir du gamin de rejoindre le plancher des vaches. Et qui sait ce que ferait un aussi jeune enfant en le voyant s'approcher avec ses bombes aux mains et sa tête de tueur? Si ce pleurnichard dérapait et tombait sans qu'il ne puisse le rattraper à temps? Ne répéterait-il pas la dernière tragédie? Où était donc cette maudite femme qui contrôlait la gravité quand il en avait besoin? Il devait trouver un autre moyen d'atteindre son objectif. La vie du gamin pleurnichard en dépendait. Il prit une profonde respiration et cria. Première étape: calmer la victime.
- Arrête de chialer, d'mi portion!
Ah… Il n'avait pas voulu être aussi brusque mais c'était sorti tout seul. Il devait se maitriser un maximum. Surtout que l'interpelé s'était figé, arrêtant ses larmes une seconde, avant de reprendre de plus belle.
- Papa! Maman! J'ai peur! Couina l'enfant en ignorant la brute sur la terre ferme. - T'as pas à avoir peur! Moi, Ground Zero, est là pour te sauver!
Le petit garçon ne se calmait toujours pas. Au contraire, ses pleurs redoublèrent en intensité. Katsuki ne pensait pas cela possible. La chaleur et la fumée ne l'aidaient absolument pas. De même pour les craquements de l'immeuble et les bruits de bataille en fond.
- Je vais venir te sauver, ne bouge pas!
Le héros chercha un moyen rapide et efficace d'atteindre le petit garçon par l'extérieur. Le problème des murs peu fiables le freinait énormément. Il ne pourrait pas prendre appuie sur la façade fissurée sans craindre de le transpercer, risquant de détruire ce qui soutenait encore cette bâtisse. Même s'il avait une confiance absolue en sa maitrise de son alter pour atteindre l'étage voulu, il ne pouvait pas placer cette même confiance en la victime surement âgée de moins de cinq ans. Ce petit démon ne parviendrait pas à rester immobile en le voyant arriver en explosant de partout. Il détestait admettre son impuissance. Et pourquoi après tout ce temps, il n'y a toujours pas l'ombre d'un autre putain de héros avec un alter compatible avec ce genre de situation. Son alter explosait les vilains. Il n'était pas fait pour le secourir un gamin coincé sur son balcon.
Alors qu'il digressait, son attention revint sur l'enfant qui lâcha un cri de terreur causé par une flamme qui le frôla d'un peu trop près. Il n'y avait plus d'autre issue. Le feu gagnait de plus en plus de terrain. Le temps était compté. Le blond avait beau réfléchir, encore et encore, il n'en avait plus le temps. Ce n'était plus qu'une question de seconde et qu'une seule solution. La pire de toute. Pour lui comme pour le petit. Malgré tout, ses membres étaient paralysés en vue d'un possible échec. Il se maudit d'être devenu si pitoyable.
Au moment de crier, sa gorge s'assécha soudainement, bloquant sa voix au fond de sa gorge. Des images funestes commençaient à l'envahir. Il secoua énergiquement la tête. Non. Il devait se reprendre. Il ne pouvait pas persister dans la faiblesse. Il se devait d'avancer. Sa thérapie chez Deku n'avait pas été veine. Après tout ce temps, il avait pris sur lui et fait face à l'humiliation de quémander de l'aide à quelqu'un de plus faible que lui. Impossible d'échouer à ce stade là.
- Courage! Kacchan! Tu peux le faire!
Kacchan leva la tête en direction de la voix mais ne vit personne. Aurait-il rêvé? En tout cas, cela avait le mérite de lui faire reprendre ses esprits. Il respira profondément, faisant le vide, donnant ainsi un coup de poings à ses peurs. Son plan? La pire de toute. Il allait sortir le gamin de son perchoir.
Il se remémora rapidement les conseils reçus ainsi que les gestes à effectuer pour se calmer. Chaque seconde était précieuse mais se précipiter maladroitement le mènerait vers la pire des fins. Il inspira et expira profondément, fixant l'objet de sa mission, déterminé. Il contrôla un maximum sa voix. Il était un héros merde! Il devait sourire, comme son idole, son modèle, son objectif: All Might, l'éternel numéro un des héros. Ses bras tremblotants étaient habilement dissimulés. Ses pieds fermement ancrés au sol. Il cria enfin vers le prisonnier des flammes.
- Eh gamin! Saute! Je te rattraperais! - Impossible!
L'enfant tétanisé par la peur s'accrocha aux barreaux du balcon sans parvenir à s'en décrocher. Il ne parvenait plus du tout à bouger, tremblant de tout son corps. Malheureusement, le béton atteint ses limites et s'effrita. Ni une ni deux, le grand Ground Zero se propulsa vers le corps en chute libre. Il fonça vers les débris à une vitesse folle, n'ayant qu'une seule idée en tête, sauver cet enfant d'une mort certaine.
C'était maintenant que les choses allaient se corser. Il devait maitriser sa dernière propulsion pour pouvoir atteindre le gamin. Une erreur de dosage et il pouvait rajouter une vie à sa funeste liste de ses victimes.
Soudain, un énorme morceau du bâtiment s'écroula. Au diable toute ces réflexions, un héros agissait avant tout avec son corps. Malgré son équilibre bancal, il frôla juste assez l'enfant pour l'attirer à lui. Un de ses bras maintenait le petit corps contre lui, quand à l'autre, elle visait le bloc afin de la transformer en poussière. La puissance de feu était tel qu'un des débris vola jusqu'au monstre.
- Accroche-toi petit! Ça va secouer un peu!
A présent dos face au sol, il devait choisir la meilleure solution pour atterrir sans blesser le pleurnichard. Son bras libre fut dirigé vers le sol et puisa dans ses dernières réserves pour balancer une petite explosion qui atténua leur vitesse de chute tout en les déviant légèrement mais tout de même assez pour être hors de portée du danger.
Une fois son dos collé contre la terre ferme, Ground Zero se laissa quelque instant pour reprendre ses esprits. Il vérifia ensuite que son petit passager respirait toujours et poussa un soupir de soulagement. Le bâtiment n'était à présent que des ruines, ne pouvant tomber plus bas.
- Kacchan!
Levant les yeux vers la voix familière, Katsuki vit Deku courir vers lui avec une équipe médicale à ses trousses. Le blond se redressa. Maintenant qu'il avait retrouvé son calme, il sentit un peu trop bien son uniforme mouillé, et il ne préférait pas savoir par quel orifice du gamin cela était sortie. Vraiment. Sentir le tissu humide sur sa peau était des plus désagréables. Son costume était bon pour le pressing. Ou la poubelle, cela dépendra de l'étendue des dégâts.
L'enfant soulagé recommença à pleurer, évacuant les derniers soupçons de peur, et serra plus fortement son héros qui le tenait toujours dans ses bras. Le héros explosif se mit debout et avança vers l'équipe en portant son fardeau. Il voulut leur transférer son poids mais celui-ci avait décidé de jouer les sangsues.
- Tch! Lâcha Ground Zero, se doutant bien que cela ne serait pas aussi facile. Deku, fait quelque chose. Après, je veux savoir ce que tu fous sur le terrain.
Deku lâcha un petit rire gêné et se positionna à la hauteur du petit koala qui refusait de lâcher son patient. Il lui murmura quelques mots doux dans le but de le rassurer tout en caressant gentiment sa tête. Peu à peu, les pleurs se calmèrent. La petite bouille de l'enfant sortie de sa tanière et regarda avec ses yeux rougis l'homme aux cheveux verts.
- Bonjour. Je m'appelle Midoriya Izuku. Et toi?
- Et le héros au regard mauvais, c'est Ground Zero. - J't'ai pas sonné Deku! Grogna le héros au regard mauvais. - …Riku… Répondit timidement le petit. - Riku? C'est un joli nom. Tu as du avoir peur. Mais ne t'inquiète pas. Tu es sauvé, grâce à Ground Zero. - C'est…c'est vrai? - Hn! C'est vrai!
Riku vérifia les dire du gentil monsieur en regardant par-dessus l'épaule du héros qui le portait toujours. Sa maison était à présent tombée en miette avec des pompiers et des héros qui lançaient de l'eau pour éteindre l'incendie. Mais il ne put continuer son observation car le monsieur aux cheveux verts lui parla.
- Est-ce que t'aimes les héros, Riku? - … Oui! - Qui préfères-tu? - Euh… U-Uravity! Elle nous a fait voler avec des copains… C'était trop cool!
Au fur et à mesure de la petite discussion, le petit Riku se détacha de son sauveur et termina l'éloge de son héroïne préférée dans les bras d'un des secouristes. L'enfant allait être emmené plus loin quand Katsuki reçut un violent coup de coude dans l'estomac avec un regard appuyé de son psy qui fit un signe de la tête vers la victime secourue. Le blond soupira en se frottant le cuir chevelu. Il fit un pas vers l'enfant et posa sa main sur la petite touffe légèrement brulée du pleurnichard.
- Tu as été très courageux Riku. Bravo. J'en parlerai à Uravity. - C'est vrai?
Les yeux du gamin s'illuminèrent et ses joues rougirent légèrement, heureux d'avoir été félicité par un héros, malgré son regard mauvais. Il acquiesça et fit de grand signe vers les deux adultes qui l'avaient calmé alors que les secouristes poursuivirent leur route.
A présent que cet incident fut clos, Bakugou rattrapa par le col un Midoriya qui tentait de filer en douce. Sa manœuvre d'évasion fut avortée.
- Et toi, qu'est-ce que tu fais ici, Deku? - Hum… Il m'arrive parfois de…euh…de faire des petites visites surprises… - Des visites surprises, hein… Répéta Katsuki, suspicieux. - Oui… Je voulais, comment dire… T'observer sur ton lieu de travail sans que tu n'aie conscience que je sois là? Habituellement, j'observe une petite routine mais il a fallut qu'il y ait cette attaque et ce sauvetage. En tout cas, je suis extrêmement fier de toi, Kacchan. On se fera un petit compte-rendu plus tard. - Et le fait que t'ai pu avancer aussi loin alors que t'es pas un héros ni un secouriste? - Je ne te l'ai pas dit?
Izuku sortit de sa poche une petite carte plastifiée portant sa photo qu'il montra à son ami d'enfance.
- J'ai une autorisation de la préfecture pour agir en cas d'urgence sur le terrain. C'est un genre de permis de secouriste volontaire. Tu t'inscris sur une liste et le préfet décide de l'accorder le statut de secouriste volontaire ou non. Il y a différent niveau selon l'alter que tu possèdes et j'ai le plus bas niveau, comme tu t'en doutes. Selon les degrés de la carte et les besoins, je peux être appelé à intervenir sur le terrain. Bien sur, cela ne m'autorise pas à jouer les héros mais je peux au moins rejoindre une équipe de secouriste pour vérifier l'état des patients. - Parce que t'as aussi un diplôme de toubib? - Mentalement, je veux dire. Mais il est vrai que je connais au moins les gestes de premier secours, si jamais les secouristes ont besoin de bras supplémentaires. De manière générale, je calme les victimes et effectue un rapide bilan avant qu'ils ne soient transportés à l'hôpital. Et selon les cas, je peux poursuivre ma consultation à l'hôpital. - Donc ta place reste en arrière et non sur le terrain. - Arriver jusqu'ici est ma limite. Aller plus loin serait mettre inutilement ma vie et celle des héros en danger. Je connais ma place, ne t'en fait pas. - C'est que t'a grandi depuis le collège, dis moi, lança Katsuki en faisant référence à l'un de leur souvenir commun avec un certain gluant. - Ahah… Bref. Grâce à toi, Riku ne gardera peut-être pas un aussi mauvais souvenir que cela de cet incident. Quoiqu'il faudra vérifier s'il ne va pas développer une phobie du feu ou un vertige. Je vais le rediriger vers un confrère qui sait s'y prendre avec les enfants. Enfin, je vais retourner en arrière. Bonne chance pour la suite, Kacchan. - Tch! Claqua Kacchan de la langue. C'est Ground Zero quand je porte mon costume, stupide Deku.
Le héros explosif reprit sa route vers le vilain après une courte pause. Mais lorsqu'il arriva sur les lieux, le géant avait été immobilisé par les différentes équipes venues en renfort. Étrangement, un énorme bloc de béton avait pris place autour de la tête du monstre. Le blond laissa échapper un léger soupir de soulagement et entreprit de rejoindre Kirishima afin de passer le relais aux diverses équipes de secours et autres formalités.
Suite à ce retour en force, Katsuki reçut énormément de message de félicitation de la part de ses amis, aussi bien ceux au courant de son petit problème que des autres qui cherchaient juste à discuter de tout et de rien, comme cette Uravity qui avait réussi à chopper son numéro il ne savait comment. Il allait la laisser sans réponse quand il se souvint de Riku. Le blond n'était pas du genre à faire le messager, mais une pensée pour ce petit garçon qui l'avait aidé, sans le savoir, à surmonter son traumatisme lui donna envie de le récompenser. Il appuya sur le bouton envoyé. La seconde d'après, il regrettait déjà son geste. Un bruit insupportable et continu l'obligea à mettre le silencieux sur son smartphone. Il savait très bien qu'il allait se maudire d'avoir fait cela quand il vit l'avalanche de message de son ancienne camarade de classe. Mais au milieu de cette violente tempête, un message noyé parmi tant d'autre lui fit plus que plaisir dans la soirée: celle de Midoriya Izuku. Il réussit à l'attraper avant qu'il ne disparaisse de la première page de sa messagerie et le héros ne put s'empêcher de sourire à la lecture du texto, pourtant si court et simple. C'était quasi automatiquement qu'il l'invita à boire un verre avec lui. Le vert accepta et ils se donnèrent rendez-vous chez le blond.
Habituellement, les deux hommes se rejoignaient devant leur bar préféré, mais la journée ayant été très mouvementée, il y avait énormément de choses à raconter et un lieu public ne correspondait guère. Impatient, Katsuki avait préféré la tranquillité et l'intimité de son cher soi. Izuku qui venait de quitter son bureau avait été tout de suite enchanté par cette idée. Loin du cadre professionnel habituel un peu lourd ou d'une simple beuverie dans un bar bruyant, ils accédaient en quelque sorte au niveau supérieur dans leur relation amicale redémarrée. Se faire ainsi inviter par le blond rappelait au vert leurs anciennes soirées pyjamas. Certes, ils n'avaient plus quatre ans mais la joie était au rendez-vous. En chemin, le psy vit une enseigne lumineuse et décida de faire un petit détour au conbini pour prendre de quoi approvisionner leur soirée.
Aux alentour de vingt et une heure, Deku arriva enfin devant la porte du blond et sonna, un peu nerveux. Celui-ci lui ouvrit en râlant, cachant extrêmement bien sa réjouissance. Comme d'habitude.
- C'est pas trop tôt, Deku! - Désolé Kacchan! Il y a eu la queue au conbini. - Dépêches-toi d'entrer. J'ai la dalle!
Midoriya entra dans l'antre du héros explosif et se déchaussa. Il pénétra ensuite dans le salon où il déposa ses courses. Bakugou prit le relais et rangea les bières dans le frigo, histoire de les garder au frais, laissant deux canettes sur la table du salon. Le dîner se passa agréablement autour d'un katsudon préparer avec soin par le propriétaire des lieux qui avait toujours été un as de la cuisine, contrairement à son invité.
- T'aime toujours ça hein, le katsudon. - Hm! C'est mon plat préféré! Ah… Ca doit être le meilleur que j'ai jamais mangé! Je pourrais en manger tous les jours!
Durant le repas, Ground Zero conta fièrement sa journée héroïque malgré le fait que le vert soit déjà au courant de tout. Pour compléter le compte-rendu, il devait rajouter à son récit son ressenti, passant de la ronde journalière à l'incident, de son sang froid trouvé face à la peur envahissante et du sauvetage in extremis de Riku. Les émotions étaient présentes. La joie, la peur, la fierté… Ce qu'il avait vécu ces derniers mois l'avaient grandement fait murir, aussi bien sur le plan professionnel que personnel. Il avait fait un pas de plus vers son rêve.
Sans doute grâce à l'alcool, les langues se délièrent du fur et à mesure qu'avançait la soirée et Deku entendit quelque chose d'invraisemblable. Il n'aurait jamais cru l'entendre ce mot sortir un jour de la bouche de son ami. Surement était-il trop ivre pour avoir de telles hallucinations auditives.
- …ci… - Hein? - … Merci! Cria presque le blond. - Que- Quoi? Pourquoi?
Izuku scruta le visage rouge de Katsuki qui ne savait plus où se mettre, vidant sa canette de bière d'une traite. Ce côté adorable teinté de gêne fut rapidement effacé par l'air colérique habituel du blond. Ce fut court mais plaisant. Heureusement, il avait appris à sauvegarder ces rares images dans son cœur aussi vite que son ombre.
- Quand je pense que t'es qu'un putain d'nerd… - Eh! Protesta Deku plus pour la forme qu'autre chose. C'est quoi le rapport? - … J'étais paralysé…quand j'ai vu le gamin sur son balcon… Mais grâce à ta voix et à ta pseudo thérapie…j'ai pu agir et le sauver. Alors… Merci… - Kacchan… dit le vert, ému. - Alors profites-en car c'est la dernière fois que j'te dirai un truc pareil!
Se laissant porter par l'ambiance festive qui s'était instaurée, les deux amis d'enfance qui approchaient la trentaine trinquèrent, assis par terre près de la table basse. Ils vidèrent une à une les canettes de bière, dégustant de temps à autre quelques apéritifs en accompagnement. A croire que l'alcool pouvait changer une personne, le Bakugou colérique semblait aussi doux qu'un agneau ce soir là. Avec un pique d'agressivité, mais tellement adorable. C'était là quelque chose qu'il fallait absolument imprimer dans sa mémoire.
L'heure tournait et les facultés cognitives n'étaient plus aussi fonctionnelles qu'en début de soirée. Leur corps était en surchauffe. La douce saison y était peut-être pour quelque chose. Le visage bien rougi, les dernières gouttes de lucidité menaçait de s'évaporer à tout moment.
- Deku… - Hm?
Le surnommé Deku avait aussi quelques verres en trop dans le sang. Ses joues avaient pris une jolie teinte, cherchant à rivaliser avec celle de son ami presque affalé sur la table basse. C'était à peine s'il parvenait à se maintenir éveillé. Il se sentait sombrer petit à petit quand sa conscience fut retenue.
- Pourquoi…? - … De quoi? - Pourquoi… pourquoi tu m'as aidé? Alors que j'ai été aussi cruel avec toi…toutes ces années?
Le vert se redressa du mieux qu'il pouvait, l'alcool dans le sang semblant se dissiper progressivement. Il observa son camarade de beuverie qui le regardait sérieusement. Aussi sérieusement que quelqu'un imbibé d'alcool. Il se demanda vaguement combien de verre ils avaient bu. Retournant son attention vers le blond, il pouvait lire de l'incompréhension dans son regard, mélangé à une pointe de regret. Le psy s'approcha de son patient à quatre pattes et le prit dans ses bras pour y transmettre sa chaleur. Décidément, les langues se déliaient trop facilement ce soir.
- Je te mentirais si je te disais que c'est uniquement parce que je suis ton psy… et que l'idée d'une petite vengeance ne m'avait pas traversé l'esprit…
Le héros n'osa pas rendre l'étreinte, comme si le fait de toucher ce corps allait le brûler, s'envoler et le laisser seul dans son appartement rempli de cadavres de canettes de bière. Seul avec ses cauchemars qu'il avait pourtant appris à maitriser avec le temps.
- Kacchan… Je t'ai toujours admiré… du jour de notre rencontre jusqu'à notre séparation… à la fin du collège… Je n'ai jamais réussi à couper notre lien. Je ne savais pas pourquoi. Alors que tu semblais tant me détester. J'étais sans doute trop jeune pour m'en rendre compte mais… maintenant qu'on a chacun prit du recul… Je peux te dire que je… enfin…
L'ancienne victime se détacha légèrement de son ancien bourreau. Il lui adressa le plus beau de ses sourires accompagné de petites perles aux coins des yeux.
- Je t'aime Kacchan. Je t'ai toujours aimé.
Le bras de Kacchan se leva doucement, voulant certainement vérifier qu'il ne rêvait ou n'hallucinait pas avec tout cet alcool dans le sang. Il toucha du doigt le visage de celui qui venait de se déclarer à lui puis lui caressa la joue. Deku pencha légèrement sa tête afin de mieux sentir le contact si doux, si chaud. Dire qu'habituellement, Kacchan était bien plus brusque, bien plus agressif. Leurs visages se rapprochèrent dangereusement, leurs lèvres se frôlaient. Avec leurs yeux, ils se contemplèrent. Ils sentaient le souffle chaud de l'autre caresser leur peau.
- Kacchan… - La ferme, Deku.
Sa voix résonnait de manière bien plus affectueuse que d'ordinaire malgré son tic de langage peu raffiné. Le blond franchit les derniers centimètres, attiré comme un aimant, et posa ses lèvres sur celle du vert. Ils restèrent quelques secondes sur ce chaste baiser avant de se séparer, se regardant dans les yeux encore légèrement embués par leurs boissons. Mais ce simple contact ne suffisait pas. Il leur en fallait plus. Un déclic s'enclencha dans leurs esprits et Katsuki bascula Izuku par terre, l'embrassant à pleine bouche. D'un coup, la douceur présente une seconde auparavant laissa place à une bête affamée. Le dos plaqué sur le tapis, Midoriya s'accrocha plus fermement à son ami d'enfance, répondant avec ardeur à cette passion qui papillonnait au creux de son ventre.
Des mains se perdirent sous les différentes couches de vêtements. Certains disparurent en cours de route. Des bruits de succions et des gémissements résonnèrent dans l'appartement. Le propriétaire des lieux explora la gorge de son invité, laissant des traces rouges sur son passage, marquant son territoire. La chemise déboutonnée, limite arrachée, lui permit d'accéder assez facilement aux protubérances pointées et durcit par le doux traitement tortueux offert par des coups de langue bien placés. Ses dents offraient également quelques surprises à cette palette de sensation. Le blond prit un certain plaisir à varier l'intensité de sa parade amoureuse sur ces deux bouts de chairs malmenés en les touchant du doigt, les léchant, les mordillant, les pinçant, s'appliquant à poursuivre avec ardeur son supplice à l'entente des soupirs de bien-être de son martyr.
- Ka-Kacchan…
Leurs parties inférieures s'éveillèrent et se frottèrent l'une contre l'autre à travers les fins tissus de leurs sous-vêtements, faisant grogner Katsuki. La main du blond descendit et toucha la bosse déjà légèrement humide. Il fit des mouvements lents de bas et en haut, plus ou moins appuyés. Il sentait la pulsation de plaisir sous ses doigts.
- Je t'ai à peine touché et t'es déjà dans cet état là.
Perdu dans une douce délectation de sensations enchanteresses, Izuku entrouvrit difficilement les yeux, embrumés par la luxure. Il dirigea sa main vers le gonflement plus que visible de son partenaire. Il n'était pas juste que celui-ci soit le seul à profiter de ce petit moment d'intimité.
- Toi aussi t'es déjà comme ça… et je n'ai eu qu'à t'embrasser.
Les derniers remparts qui les séparaient de la nudité la plus complète furent rapidement écartés. La sensation de leurs deux membres fièrement dressés et pressés l'une contre l'autre était tout à fait exquise. Ils n'auraient jamais imaginé en arriver là un jour. Avec chacun une main, ils s'empoignaient mutuellement leur virilité et les frictionnèrent l'une contre l'autre. Leurs souffles étaient courts. Leurs mouvements avaient été tantôt impatient, tantôt joueur, tantôt taquin, tantôt maladroit, tantôt doux, tantôt violent. Ils s'exploraient sur ce petit morceau de territoire. A mesure que le temps passait, ils perdirent le contrôle de leurs mains qui bougeaient de plus en plus frénétiquement. Leur souffle ne firent plus qu'un. Bientôt, la délivrance pointa le bout de son nez et ils jouirent l'un sur l'autre, dans le petit espace entre leur deux corps. Essoufflés par l'effort, ils s'autorisèrent un chaste baiser chargé d'émotion pure et innocente.
Ils venaient à peine de se découvrir. Ils avaient encore tout le temps devant eux pour reprendre cette aventure. Du moins, c'était ce que croyait Bakugou jusqu'à ce que les bras autour de son cou raffermissent leurs prises, approfondissant le baiser, tel un gourmet. Pas que cela ne le dérangeait mais quelque chose manquait malheureusement à son éducation. Ce fut tant bien que mal que le blond décolla ses lèvres de celles de la source de tentation.
- Oï… Deku, tu… - J'ai envie de toi Kacchan… en moi… très envie…
Le héros n'était absolument pas contre, bien au contraire. Ce n'était pas ce petit prélude qui allait calmer son appétit à peine entamé. Il n'en était qu'à l'entrée après tout. Et il restait tout un plat et un dessert à consommer. Mais il savait que s'il laisser son instinct prendre le dessus, il ne ferait que blesser Izuku. Sa fierté l'empêchait de se reposer sur l'expérience du psy et d'en découvrir son étendu. Il avait plus ou moins une idée sur la question mais hors de question de vérifier à quel point elle était véridique. Il risquait même de casser l'ambiance si confortable entre eux par simple jalousie. Il ne s'était jamais senti aussi bien. Il voulait que ce moment ne reste qu'à eux. Si seulement il avait admit ce qu'il ressentait avant, sans avoir quelques grammes d'alcool dans le sang, il aurait effectué des recherches préalables. Il se maudissait vraiment.
Voyant la mine tourmentée de son amoureux, Deku éclata de rire, ce qui fit exploser Kacchan qui sentait la moquerie le viser. Ses pensées n'étaient quand même pas si transparente, si?
- Qu'est-ce t'as à rire, Deku? - Je te montre? - Hein?
Écartant leur corps, le vert partie en cuisine pour revenir avec une bouteille d'huile sous le regard incrédule du blond. L'expérimenté ouvrit le récipient.
- Si j'avais su qu'on en arriverait là, j'aurai amené ma lotion, mais ça, ça nous dépannera pour ce soir.
Un baiser volé plus tard, Izuku coucha Katsuki sur le dos et se positionna à quatre pattes au dessus de lui. Tête et entrejambe se faisaient face des deux côtés, de manière assez embarrassante. Mais pour une leçon particulière, il fallait bien y mettre du sien. Deku versa une bonne dose d'huile sur sa main droite et la fit disparaitre derrière son dos, regardant son spectateur la tête à l'envers par l'espace entre leur deux corps, droit dans les yeux, une once de gêne dans le regard.
- Regarde bien Kacchan… Il faut faire comme ça…
Le vert s'inséra un doigt et fit quelques mouvements pour s'y habituer. Il élargit doucement son entrée, de manière bien visible pour le blond qui ne pouvait détourner son attention des bruits causés par les mouvements de va et vient dans cet orifice juste au dessus de ses yeux. Rapidement, le nombre de doigts augmenta et l'enseignant nocturne gémit de plus en plus fort. Son souffle de plus en plus rapide termina sa course sur l'alléchante verge qui se réveillait près de son visage, jusqu'à durcir sous ses yeux émerveillés. N'y tenant plus, la langue chaude et humide de Deku se posa sur le mont dressé de Kacchan et entreprit de s'en occuper soigneusement avec tout son savoir faire.
Du point de vue de Katsuki, ses mains le démangèrent. Il voyait l'entrée pour pénétrer à l'intérieur de Izuku s'élargir sous ses yeux, prêt à l'accueillir d'un moment à l'autre. Quand à l'organe pendant sous son nez, elle se gorgea de sang et durcit. Il était impatient de pouvoir s'insérer dans l'être représentant la luxure actuellement devant lui. Il avait envie d'y participer. Très envie. Une de ses mains s'actionna et se positionna sur la verge qui pointait vers lui. Il entreprit de s'en occuper en attendant le plat de résistance, observant minutieusement les réactions de son professeur du jour, devinant ses expressions érotiques. Quand à l'autre main, elle vint en renfort pour préparer son futur passage. Il avait vraiment envie d'y gouter. Peut-être commencer par un coup de langue ou deux…
- Ah…! Si tu fais ça… Kacchan… Ahah… Je vais pas tenir…
Tremblant de désir et d'impatience, Deku retira ses doigts huileux de lui. Il se releva légèrement pour changer de position et se plaça correctement au dessus de la tour érigée qui l'attendait. Il était prêt à amorcer la descente.
- Deku, tu… - Laisse-moi faire… Kacchan… Depuis le temps… que j'en rêvais…
Aussitôt ces mots prononcés, le passif plutôt actif s'empala, laissant échapper un râle de plaisir. Il se laissa glisser tout le long, jusqu'à atteindre un recoin assez profond en lui. Il gouta à cette nouvelle sensation avec gourmandise. Son sourire béat ne quitta plus son visage. Il se sentait tellement empli par la présence imposante de son patient. Mais cela était insuffisant. Il en voulait plus. Il désirait plus. Il obtiendrait plus. Il commença par de petits mouvements de va et vient illustrés par de petits sauts avant que cela ne devienne incontrôlable.
Voir l'objet de sa convoitise s'agiter dans un plaisir solitaire au dessus de lui renforça son désir. De part son caractère belliqueux, il n'était pas fait pour rester inactif devant un tel spectacle effectué sans lui. Il décida alors d'accompagner son danseur avec des mouvements de hanches synchronisés.
- Att- Pas si vite! Je vais-
Ce n'était pas quelque mot qui allait lui faire perdre le rythme. Loin de là. Cela ne faisait que l'encourager. C'était de loin la soirée la plus mémorable que le blond avait vécu et il comptait bien en profiter. Prêtant une oreille plus attentive aux gémissements aguicheurs qu'aux mots dénués de sens, Katsuki inversa leur position d'un coup de rein pour dominer la situation. Il bougea de manière plus bestiale, laissant son instinct faire le travail. Il sentait sa tête se vider. Il explora du mieux qu'il put l'intérieur de ce corps brûlant dégoulinant d'érotisme, recherchant l'endroit le plus sensible qui augmenterait le plaisir de son amant sous lui. Comment Deku pouvait-il à ce point envahir ses pensées? Plus rien n'avait d'importance que ce corps qui se cambrait sous chacun de ses coups, allant et venant au gré de ses pulsions.
Les deux hommes sentirent la délivrance survenir à nouveau. Des baisers passionnés furent échangés. Le rythme plus saccadé de leur respiration s'accrut au fur et à mesure que la fin approchait. Encore quelques coups, quelques secondes. La connexion entre leur deux corps allait se rompre d'un moment à un autre. Un cri synchronisé retentit lorsque l'orgasme fut atteint. La semence blanchâtre se déversa sur leur corps recouvert de fluides et de sueurs.
Le reste de la nuit fut dédié aux ébats dont Bakugou Katsuki engrangeait beaucoup d'expérience sur les différents moyens de faire grimper son Midoriya Izuku au septième ciel.
Quelques heures plus tard, le soleil avait déjà dépassé son point culminant et poursuivait sa course vers la lune ronde. Le héros émergea doucement de son sommeil. Ses yeux papillonnèrent tout en maudissant les rideaux beaucoup trop fins. Il voulut s'asseoir pour s'étirer un bon coup quand quelque chose de plutôt lourd lui bloqua tout mouvement. Son bras avait vraisemblablement été réquisitionné pour faire office d'oreiller au psychologue encore plongé dans le pays des rêves. Avec sa main libre, il balaya d'un geste les quelques mèches vertes qui masquaient le visage de l'homme qui avait partagé sa couche la nuit dernière. Il admira cette petite frimousse appartenant à l'homme qu'il aimait.
Ah.
Il se l'était enfin avoué. Il l'avait enfin accepté. Bien que ses souvenirs furent légèrement troublés, il savait ce qu'ils avaient fait la nuit dernière et ne le regrettait pas. Jamais.
- Bonjour, Kacchan.
Sursautant légèrement, Kacchan vit deux yeux grands vert qui le fixaient avec douceur. Il sentait la température monté de quelques degrés à la vision de cet ange enveloppé dans ses bras.
- B-Bonjour.
Bon sang! Pourquoi rougissait-il? Il était une adolescente ou quoi? Et pourquoi bafouillait-il? Ce n'était pas comme s'il avait vécu sa première expérience. Quoiqu'avec un homme, c'était bien sa première fois, et surtout, c'était avec Deku. Mais ils avaient fait tellement de chose cette nuit qu'il n'aurait pas du ressentir de gêne à cet instant. Enfin, lui exprimer son amour de manière plus ou moins rude et sauvage et avoir une discussion sur l'oreiller, c'était deux choses différentes. Katsuki revint à lui quand il entendit celui qui avait partagé son lit avec lui rire. Encore. Immédiatement, il démarra au quart de tour.
- Pourquoi tu ris, Deku? Encore! - Tu es vraiment mignon, Kacchan. Je t'aime! - Que-! Tu-! Qui est mignon? Tu oses me dire ça alors qu'il y a quelques heures encore, tu gémissais à t'en briser les cordes vocales en me grimpant dessus!
Cette fois, ce fut au tour d'Izuku de rougir comme une pivoine. Il n'aurait jamais pensé avoir l'audace de faire tout ce qu'il avait osé faire la veille. Et de surcroit avec son cher Kacchan.
- Je-je suis pas comme ça d'habitude… Mais…mais parce que c'était Kacchan… je…
Le blond tiqua au mot habitude. Cela sous-entendait pas mal de chose. Et il n'aimait pas cela. Il était vrai que son ami d'enfance n'en était pas à sa première nuit, il en avait eu la preuve sous les yeux. De plus, en se rappelant de ce qu'il avait vu quelque mois plus tôt, le vert ne s'était pas contenté que de relations sérieuses dans sa vie sexuelle et sentimentale. Il grinça des dents, irrité à cette pensée.
Sentant que l'atmosphère n'était soudainement plus aussi euphorique, Izuku leva la tête pour voir la tête contrariée de son amant. Pourquoi? Avait-il dit quelque chose de mal?
- Kacchan? - Je t'interdis… murmura Kacchan.
La suite ne parvint pas jusqu'à ses oreilles. Deku se redressa et se rapprocha de son amant.
- Quoi? J'ai pas bien entendu. - Je t'interdis d'aller voir ailleurs, dit-il plus fermement et fortement. T'es à moi. Si un autre gigolo t'approche et que tu oses ne serait-ce que te rincer l'œil, je t'explose! Cette putain d'merde avec!
Se rendant compte de ce que cela impliquait et du sens caché de cette phrase, Deku rougit et acquiesça doucement, se rapprochant du corps de son partenaire, heureux. Il passa ses bras autour du torse offert à ses yeux et enfoui son visage dans la nuque de l'homme qu'il aimait.
- Je t'aime, Kacchan! - Hn… Je ne te déteste pas…
Le héros resserra sa prise sur le corps qui épousait parfaitement le sien. Il ne put s'empêcher d'y laisser une caresse. Il venait tout juste de se rendre compte de se sentiments alors il ne se sentait pas encore prêt à prononcer cette phrase qui semblait si facile à son ami d'enfance. D'ailleurs, celui-ci semblait se contenter de cette version pour le moment vu les petits baisers qu'il laissait dans son cou. Mais un jour, il réussirait à lui exprimer ses sentiments, de vive voix. Et il savait, au fond de lui, que Deku l'attendrait.
Mais en attendant, il devait donner une leçon au vert pour lui apprendre à rester à sa place. Il n'était pas quelqu'un que l'on pouvait taquiner sans en subir les conséquences. Il s'en léchait déjà les babines.
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elorecohlt · 7 years
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16 - Mina
Ça s’est passé pendant les vacances d'hiver. Nos parents étaient rentrés et resteraient dans l'appartement pour une semaine. Il s'est vite avéré que mes craintes étaient infondées : trop absorbés par leur sacro-sainte Science et les histoires de voyages qu'ils nous racontaient, ils avaient à peine remarqué ce qui, dans nos regards, avait changé.
Leur présence, pour autant, n'avait rien de désagréable : ils étaient enthousiastes et peu collants. Le moment des repas mis à part, nous ne passions que peu de temps tous ensemble et cela nous arrangeait : j'aimais passer du temps seule et je sentais que Hakeem aussi.
Une nuit, alors qu'on était rassemblés autour d'une pizza - aucun de nos parents ne cuisinait vraiment bien - Hakeem a fait une annonce à double-sens.
- Je suis occupé mercredi soir.
- Par ton travail ?
- Ouais. J'imagine que ça ne vous dérange pas ?
- Bien sûr que non.
Un regard entre lui et moi, suivi d'un discret hochement de tête de son côté. J'ai repris :
- J'aimerais bien regarder un film avec Kate mercredi soir, aussi. Je peux ?
Nos parents se sont regardés, le père a haussé les épaules et c'est la mère qui a répondu :
- Si tes notes sont correctes et que tu ne poses pas de problèmes à l'école, je ne vois pas pourquoi tu ne pourrais pas.
J'ai repensé aux rumeurs : maintenant, certains des élèves de mon âge s'écartaient sur mon passage, comme ils le faisaient avec Dog. Un sourire ironique s'est figé sur ma face : rien de tout cela n'avait eu l’air d’alerter les profs.
- Ça veut dire que je peux, alors. Merci !
- De rien, ma grande.
Ah, ils avaient l'air si fiers, papa et maman. Si satisfaits d'avoir des enfants débrouillards et sages surtout, qu'ils pouvaient délaisser régulièrement et vers qui ils pouvaient revenir quand ça leur chantait, juste assez pour avoir bonne conscience. Ce qui nous convenait : leur présence était un bonus, ils nous surveillaient moins que Rosie. Alors que je débarrassais la table, je me suis surprise à me marrer seule : j'avais été conne, de penser qu'ils auraient remarqué quoi que ce soit.
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Mercredi soir, il faisait un froid anormal. Sans passer par Dog ni Gold, Hakeem m'a entraînée à travers les rues. Son humeur s'était assombrie depuis plusieurs jours (je l'avais remarqué mais n'avais pas trouvé l'occasion de l'interroger, avec les parents dans le coin). Silence pesant, à peine ponctué par le bruit de nos pas : un escalier et l'on descendait, direction les lignes de métro.
- On va loin.
- Non.
Mon frère m'avait contredite sèchement.
- Excuse-moi de chercher à savoir ce qu'on va foutre, hein.
Hakeem s'est retourné et m'a fait face, interrompant notre descente.
- Toi, tu vas rien faire.
Ah.
- T'es sûr ?
Il a soutenu mon regard, mortellement sérieux.
- Ouais.
Quelques secondes de silence avant qu'il ne reprenne :
- T'inquiète, je sais me débrouiller seul.
Il s'est détourné alors que je haussais les épaules : je n'avais aucune idée d'en quoi consistait son job, je ne pouvais donc pas le juger.
On est descendus jusqu'à la station, puis Hakeem s'est assis sur un banc et m'a fait signe de l'imiter. Alors que son regard balayait la rame, s'attardant sur ceux qui y attendaient, je me suis rendue compte qu'il s'était fait moins morose. Presque confiant.
- Je vais t'expliquer ce qui va se passer.
Il parlait à voix basse, sans me regarder.
- D'ici un moment, une fille va arriver pour la première fois dans le coin et je vais être là pour l'accueillir.
Je suis restée muette, attentive, mais Hakeem ne semblait pas disposé à développer. Je l'ai pressé :
- Tu la connais ?
Il a souri.
- Non. Mais je sais une chose : elle cherchera un endroit où rester et c'est ce qu'on va lui fournir.
- Tu vas la ramener à l'appart ?
J'avais balancé ça sans y croire.
- Non. Au QG.
J'ai retenu mon souffle : je n'avais jamais eu la chance d'y aller.
Deux questions me sont venues en tête en même temps, j'ai choisi la moins dérangeante :
- Moi, j'ai rien à faire ?
- Toi, tu restes assise et tu me rejoindras dès que je te ferai signe.
J'ai hoché la tête : être inactive ne me plaisait pas particulièrement mais, d'un autre côté, j'étais curieuse de voir comment mon frère allait s'y prendre. J'ai résisté quelques secondes à l'autre question que je voulais poser puis, comme aucun métro ne passait, j'ai finis par céder :
- Tu vas la ramener pour quoi ?
- Pour jouer au Scrabble.
Le son de ma réponse a été couvert par le gémissement des rames. Un tube luminescent a pénétré l'espace et a freiné à notre hauteur. En un coulissement, les portes se sont ouvertes pour déverser une série de gens pressés. Saturée soudain par les détails, j'ai scruté les visages en quête du genre de fille que mon frère pouvait chercher.
Trop lente : Hakeem était déjà debout et fendait l'amas. Comme dans un film romantique, je l'ai vu marcher vers une adolescente à l'air perdu, qui serrait un sac à dos contre elle et jetait des regards tout autour. Alors que la foule s'éclaircissait, mon frère s'est arrêté et a commencé à lui parler. J'ai tendu l'oreille, en vain : ils étaient trop loin mais c'était peu important, au final : leurs corps parlaient pour eux.
Hakeem s'est penché vers la fille, tout séduction et sourire. Je l'ai vue froncer les sourcils, pas rassurée mais pas fuyante pour autant. Un temps, le quai se vidait et je la voyais se figer, hésiter. Mon frère, quant à lui, attendait, sans cesser de sourire avec une assurance que je ne lui connaissais pas. Puis, d'un coup, l'expression de la fille s'est modifiée. Après avoir secoué la tête, je l'ai vue contourner mon frère et se diriger vers les escaliers d'un pas vif et déterminé. Hakeem m'a jeté un regard surpris et presque un peu perdu : visiblement, les chose n'étaient pas censées se passer comme ça. Sans réfléchir, j'ai bondi de mon siège et ai entrepris de monter les escaliers à mon tour, deux marches par deux.
Au sommet, j'ai retrouvé la silhouette de la fille. Lorsque je lui ai posé la main sur l'épaule, elle a sursauté et s'est retournée vivement. J'ai tout de suite reculé et levé mes deux mains en réponse et il m'a semblé qu'elle s'est détendue en me voyant. Je n'avais pas l'impression de paraître particulièrement inoffensive, d'un côté, mais bon. Je n'allais pas me plaindre.
- Hey.
- ... hey.
Elle était jeune, peut-être autant que moi, et vraiment très jolie : pâle, avec des grands yeux marrons, des cheveux noirs et une coupe au carrée ridicule, qu'elle s'était sans doute faite elle-même.
- Ça va ?
J'ai essayé de ne pas la brusquer, de ne pas lui parler trop durement et d'utiliser mon ton de tous les jours, à l'école ou à la maison. Ça a eu l'air de marcher, puisqu'elle m'a répondu.
- Euh... pas trop ?
Je voyais - sans pour autant ressentir de réelle compassion pour elle - qu'elle se retenait de pleurer. Je lui ai posé la main sur l'épaule une nouvelle fois.
- Il se passe quoi ?
Doucement.
- ... si c'est pas trop indiscret.
- Ben...
Elle a baissé la tête et fixé ses baskets roses et noires, hésitante. Puis, d'une petite voix, elle a repris :
- Je suis partie de chez moi et je reviendrai jamais.
- D'accord.
J'ai repensé à ce que Hakeem m'avait dit : il voulait la ramener au QG. J'ai souri, lui tapotant l'épaule comme si on était dans une foutue émission TV.
- Bah, c'est bien non ? T'as sans doute pris une bonne décision. Bien joué.
- Ouais... mais le truc, c'est que je sais pas où aller.
- Ah !
J'ai essayé d'avoir l'air sincèrement surprise. La fille s'est mordillé les lèvres puis a levé un regard nerveux sur moi.
- Tu saurais pas, toi ?
Elle m'emmerdait, même si elle était vraiment belle. J'avais envie de lui demander ce qui lui avait pris, de se casser sans jeter ne serait-ce qu'un oeil au bottin mais ça aurait été le moyen le plus sûr de la faire fuir. J'ai jeté un oeil alentours.
- Hmm.
J'ai fait semblant de réfléchir : elle semblait crochée à ce que j'allais pouvoir dire.
- Y'aurait bien un truc mais... oublie.
J'espérais que Hakeem n'avait pas fait pareil avant moi. Heureusement, ça n'a pas semblé être le cas. La fille s'est rapprochée.
- Tu voulais dire quoi ?
J'ai fait semblant d'hésiter, me dérobant à son regard alors qu'elle commençait à trépigner, nerveuse. Puis j'ai repris :
- Mon frère accueille les filles comme toi, en fait. Mais vous vous êtes croisés, non ?
Elle s'est figée, je me suis crispée : peut-être que j'allais la faire fuir, peut-être que j'avais été trop cash.
- Le mec aux yeux gris ? T'es avec lui ?
- Ouais.
Elle s'est braquée un peu mais sans partir. J'ai poursuivi en utilisant le ton le plus doux possible :
- Ecoute, je sais pas ce qu'il t'a dit et je comprends que tu te méfies. Mais sincèrement ? C'est un bon gars.
Du moins, il l'est avec moi.
J'ai vu qu'elle hésitait, comme avec Hakeem.
- Il va rien m'arriver, tu promets ?
Elle me regardait, me crochait de ses yeux comme des putain de puits, en quête d'une réponse que j'avais intérêt à donner vite. J'ai ravalé la bile surprise qui m'est monté à la gorge.
- ...
La vérité, c'est que je n'avais aucune idée de ce que Hakeem ou les autres comptaient lui faire. Mais je savais que Dog n'avait aucun respect pour l'espace personnel des gens et je me rappelais très bien du nombre de filles que j'avais croisées dans le gang : zéro.
Devant ce problème moral, mon estomac s'est tordu un peu. Ignorant la sensation, j'ai lancé :
- Promis.
Elle m'a souri, visiblement soulagée : la perspective de dormir dans les rues froides - peut-être couplée au fait que j'étais une fille de son âge - avait suffi à la convaincre. En périphérie de mon champ de vision, j'ai vu une silhouette s'approcher puis une main familière s'est posée sur mon épaule.
- Rebonsoir.
- Salut.
La tension s'est un peu diluée alors que la voix de mon frère résonnait, grave et accueillante.
- Je vois que tu as rencontré ma soeur.
Elle a hoché la tête et souri faiblement.
- Ouais. Elle m'a dit que t'étais gentil.
- Elle a bien fait.
Hakeem a tendu sa main à la fille.
- Tu peux m'appeler Steel. Toi, tu es... ?
- Mina.
J'ai failli grimacer : c'était un joli prénom.
Hakeeem a souri à nouveau :
- C'est adorable.
- Hak... Steel, on peut parler ?
Il a eu l'air surpris, bien sûr. Je l'ai entraîné un peu à l'écart et il m'a adressé un sourire.
- Bien joué !
- Je sais pas...
Hakeem m'a fixé, perplexe.
- Hein ?
- Je lui ai promis que tu lui ferais pas de mal.
Nouveau sourire, encourageant.
- T'as bien fait.
- Parce que c'est vrai ?
Il a froncé les sourcils d'une façon presque comique alors qu'il me reprenait comme un prof :
- Bien sûr que oui. Les filles que je ramène sont en sûreté, avec nous.
- Tu vas coucher avec ?
C'était sorti tout seul et de manière bien plus agressive que prévue. Surprise mais obstinée - je n'avais jamais envisagé mon frère comme un être sexué et pourtant, ma question avait jailli avec une conviction étrange - je ne me suis pas reprise. Hakeem a soupiré :
- Ça fait partie du job, ouais.
J'ai ri, nerveusement : plus loin, Mina manifestait des signes d'impatience.
- Du job, hein ? Tu vas pas me dire que c'est toi, la pute du gang ?
C'était volontairement insultant et visiblement efficace, à tel point que je l'ai vu hésiter avant de me répondre sèchement :
- Pas moi, non.
- Qu'est-ce que tu veux di...
Ma voix s'est tue alors que mon regard passait de lui à elle, que la réalisation me frappait.
- Oh.
Il s'est passé la main dans les cheveux, embarrassé. D'une voix soudain bien faible, j'ai repris :
- T'as dit que tu lui feras pas de mal.
- Je vais pas lui faire de mal, Raïra, sois pas conne.
- Mais comment... ?
- Je vais la charmer, ok. T'inquiète pas.
Puis, sans me laisser l'occasion de répliquer, il est revenu vers Mina. J'ai refermé la bouche et l'ai suivi comme une abrutie.
- Tout va bien ?
Je sentais sa nervosité, son hésitation malgré ma présence. Hakeem lui a adressé un grand sourire :
- Oui, t'inquiète.
Il s'est approché de Mina mais ne l'a pas touchée. Sans rien dire de plus, je me suis placée à ses côtés et on s'est remis en route.
- Il est où, votre squat ?
- Pas loin, on y sera d'ici dix minutes au maximum. Ça va, t'as pas froid ?
Elle frissonnait, c'était vrai : avec une douceur que je ne lui connaissais pas, Hakeem s'est débarrassé de sa veste et l'a posée sur ses épaules. Je lui ai jeté regard perplexe, mais c'était comme s'il ne me voyait pas : dans son regard, je détectais des choses étranges, comme s'il ne voyait plus que Mina, comme si elle était désormais au centre de son monde. C'était trop bizarre, presque trop intime : j'ai préféré me détourner pour fixer les façades.
- Merci.
- Y'a pas de quoi, Mina. C'est le moins que je puisse faire, et puis... t'as l'air d'avoir vécu des trucs.
- Ouais.
Un temps.
- J'ai pas envie d'en parler.
La voix d'Hakeem a retenti, emplie d'une compassion qui me donnait envie de gerber :
- Je comprends, t'inquiète. Je vais te forcer à rien.
- Vous, vous habitez ici ?
Hakeem est resté évasif alors qu'il lui répondait, insouciant et sérieux à la fois. Plusieurs fois, il lui a demandé si tout allait bien, ce dont elle avait besoin. Et j'ai senti - à sa voix et à ce que je voyais lorsque je jetais un oeil - que Mina se détendait, s'ouvrait un peu plus. Je n'ai pas vraiment pris part à la conversation (mis à part quand Mina m'interpellait), habituée à toujours laisser mes équipiers mener les opérations.
Au bout d'un moment, les rues m'ont semblé plus familières. Alors qu'on passait devant le Gore, Hakeem a lancé :
- On est tout près.
- Ok.
- Y'a de fortes chances qu'il y ait des potes à nous au squat, mais t'inquiète pas, ils sont gentils.
- Même s'ils ont l'air bizarre.
Hakeem s'est marré devant mon intervention, avant de bifurquer dans une allée qui semblait mener à un cul de sac. J'ai failli le lui faire remarquer avant de voir, dessinée sur le mur dans l'obscurité des ruelles, une porte de résidence métallique et écaillée.
- C'est là.
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comettdefal · 7 years
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Chapitre 2 : Mase
Reflet se ressaisit rapidement et bondit sur Mase, furibonde. Elle lui reprit son carnet des mains tout en l'immobilisant à terre. L'Elfe ne résista pas le moins du monde, hilare.
- Reflet, commença Mase dans un éclat de rire, tu aurais vu ta tête… !
La jeune fille lui fit une clef de bras afin de l'interrompre.
- Qu'est-ce que tu fais ici ?, gronda-t-elle en appuyant un peu plus sur le bras de Mase. - Je m'assure que tu ne vas pas faire de bêtise, répondit sérieusement l'Elfe. Maintenant, relâche-moi, qu'on discute un peu de ce que j'ai lu.
Voyant que Reflet n'avait pas l'intention de le libérer, il soupira. Il ne voulait pas faire mal à l'hybride mais elle ne lui laissait pas le choix. Mase se tortilla un peu puis, visage toujours contre terre, balança son talon dans l'épaule de la jeune fille, qui émit un petit cri de surprise et de douleur. Enfin libre, Mase repoussa Reflet et se mit debout. Reflet le regardait, toujours aussi furieuse.
- Écoute Reflet. Je ne sais pas ce que tu as prévu de faire à ce Kisur, mais abandonne l'idée. Te mettre hors-la-loi n'aidera pas Arion, et anéantira tout ce qu'il a fait pour toi. - Je ne serai pas hors-la-loi, rétorqua Reflet. Mais tu en sais trop, je ne peux pas te laisser partir et avertir tout le monde… Je vais être obligée de t'enfermer ici, je pense. - Bien sûr, rit Mase. La gracile gentille petite Fée va neutraliser le méchant Elfe ! Reflet, soupira-t-il, je suis plus vieux que toi, plus lourd, plus grand, plus expérimenté que toi. Que vas-tu faire ?
Reflet ouvrit la bouche, mais aucun son ne vint. Elle savait qu'elle n'avait maîtrisé Mase uniquement grâce à l'élément de surprise et à son volontaire manque de réaction. Lors des entraînements en groupe des apprentis gardiens, il avait toujours été le seul à la vaincre presque sans soucis, et ce, avec n'importe quelle arme, ou à mains nues. En revanche, elle était meilleure magicienne que lui. Avisant les chandelles, elle eut une idée.
- Arion te disait souvent que tu étais trop négligent, rappela Reflet. Il n'avait pas tort.
Elle écarta le bras d'un geste vif, attrapant mentalement les flamèches et les étira en autant de cercles de feu venus s'enrouler très près du corps de Mase.
- Reflet, souffla-t-il tendu, arrête ça tout de suite. C'est dangereux, tu risques nos vies à tous les deux. - Si tu ne bouges pas, tu ne risques rien, répondit-elle simplement. Je vais laisser ce sortilège consummer les chandelles, puis tu seras libre. Ça me laissera assez d'avance.
Sur ces mots, elle s'affaira autour de Mase, vérifiant ses sacs, rangeant la petite maison, afin qu'Arion la retrouve en bon état à son retour. Enfin, elle alla dans la minuscule salle d'eau où elle soigna ses blessures récentes, constatant avec déplaisir que le coup de Mase lui avait laissé un hématome violacé sur l'épaule. Reflet cueillit les différentes herbes médicinales du jardinet et les ajouta à son sac, ainsi que des bandages qu'elle avait fabriqués elle-même. Mase n'avait pas bougé, toujours tendu comme un arc. Reflet se permit donc quelques heures de méditation, ignorant avec brio les moqueries et provocations de Mase, qui finit par s'enfermer dans un silence rageur, jusqu'à son tour de garde. Quand l'Elfe comprit que Reflet était sur le point de partir à son tour de garde, il s'agita, inquiet que le sortilège ne soit hors de contrôle si Reflet s'éloignait trop de la ville.
- Emmène-moi !, s'exclama-t-il, désespéré, alors que Reflet tendait la main vers la porte coulissante. - Hors de question. - Tu n'es même pas majeure, s'énerva Mase, ça va forcément te poser problème à un moment ou à un autre ! Laisse-moi venir, tu profiteras du fait que je sois majeur, et j'ai un peu d'argent de côté. Tu seras plus en sécurité si je viens, car les gardes n'auront aucune piste à suivre. Mon silence contre ma venue, ou je balance tout dès que me sortilège prendra fin, menaça le jeune homme.
Reflet le dévisagea, et il crut apercevoir du soulagement dans le regard de la jeune fille. Il ne savait pas comment interpréter cela, alors il décida d'y réfléchir plus tard.
- Je vais y réfléchir pendant ma garde, finit-elle par murmurer. En attendant, tu resteras ici.
Elle fit coulisser la porte, et s'engouffra dans l'air frais de Vara.
- Reflet, attends ! Tu pourrais au moins déserrer ces fichus cercles ! Je ne vais pas rester debout toute la nuit quand-même ?
La tête de Reflet passa par la porte, un sourire gêné aux lèvres.
- Je n'ai aucune idée de comment faire pour modifier la taille des cercles en fait. Désolée !, ajouta-t-elle avant de repartir au pas de course pour les remparts.
Mase ne put retenir une bordée de jurons : non seulement il n'était pas libre, mais en plus il ignorait comment le sortilège réagirait une fois que Reflet se serait éloignée. Il refusa de céder à la panique, et décida d'utiliser la magie pour se sortir de ce mauvais pas.
Il se concentra, et ressentit la “main spirituelle” de Reflet autour des chandelles. Intrigué, il continua son inspection et constata avec grande surprise que les cercles de feu autour de son corps n'étaient pas régis par la magie de Reflet, ni par quoi que ce soit. C'était comme si ils suivaient l'ordre naturel des choses… Sauf que ce n'était pas naturel et que visiblement, Reflet était bien meilleure en magie qu'elle ne le laissait paraitre. Il remarqua également que les chandelles n'avait pas fondu, alors que cela faisait au moins trois heures qu'elles étaient allumées. Il estimait le temps à la douleur de ses muscles raidis par sa position.
En soupirant, il accepta la défaite. La petite l'avait eu, pensa-t-il avec un sourire amusé. Il était soudain bien plus heureux à l'idée de voyager avec elle qu'il n'aurait pu l'imaginer. Ça promettait d'être intéressant…
****
Reflet était la veilleuse la plus alerte, cette nuit-là, sur les remparts.
La garde de Vara ne luttait pas contre d'autres armées, mais plutôt contre les bêtes sauvages et féroces qui tentaient de s'attaquer aux troupeaux, aux plantations et aux pauvres qui vivaient au pied de la muraille. Ces attaques étaient courantes, de jour comme de nuit.
Le jour, les animaux cherchaient surtout de quoi manger, et les autruches, les bœufs et même les poules maigres qui ne servaient qu'à la ponte étaient des mets de choix pour les différents prédateurs, tels que les vautours, les lézards géants, les vouivres des sables, ou encore les vers écarlates, de géants lombrics de la taille d'un cheval qui peuvent surgir du sol en plein milieu d'un troupeau, gober un animal (ou plus selon leur taille), et repartir aussi vite dans le sol.
Mais le soir, les veilleurs devaient guetter les bandits et nomades, qui venaient piller les habitations en plus des animaux et des plantes, ainsi que des colonies de scorpions ou d'araignées, capable de détruire toutes les cultures sur lesquelles elles passaient.
Reflet savait très bien à quel point le désert entourant Vara était dangereux, surtout qu'il n'y avait pas de route fixe : le vent déplaçait les immenses dunes de sable. Dans ce décor mouvant, les choses repères se faisaient rare, mais il y en avait : Vara au pied du volcan, ainsi que tous les hameaux vivant autour des oasis assez grandes et les villages sur les rives de la Nea, là où le fleuve était particulièrement large.
Pour parvenir à Vara, on longeait la Nea si on voulait être prudents, ou on allait d'oasis en oasis pour aller un peu plus vite, mais avec un risque de se perdre. Seuls les fous traçaient une ligne droite vers l'est en faisant des incursions de temps à autres pour boire à une oasis ou à une boucle de la Nea.
C'est pourtant ce que Reflet allait faire, dans l'espoir de gagner du temps.
Lorsque vint la relève, un peu avant l'aube, Reflet dut faire semblant d'être fatiguée, car l'adrénaline et l'appréhension lui chauffaient déjà le sang.
Dès qu'elle fut sur le chemin courant devant la bordée de maisonettes troglodytes, elle accéléra le rythme et défit le sortilège aussi vite qu'elle put sans brûler Mase. Elle commençait à avoir des remords vis-à-vis de l'Elfe, mais savait que c'était nécessaire pour la sécurité de son plan.
Lorsqu'elle entra chez elle, Mase faisait des étirements en grommelant. Reflet prit ses sacs et équipa son harnais, où elle rangea ses armes. Puis elle se tourna vers son complice :
- As-tu une monture à toi ? Le lézard-dragon que j'ai acheté ne pourra nous porter tous les deux, sans compter les sacs…
- Oui, un lézard géant. Dans les écuries du manoir de mon père. Et il faut que je me fasse un sac aussi.
Reflet se mordit la lèvre. Le temps allait lui manquer, et elle ne faisait pas encore totalement confiance à Mase. Peut-être allait-il profiter d'être chez son père pour tout lui révéler ?
- Je t'accompagne, ce n'est pas négociable. Allez.
Mase ne broncha pas, et ils sortirent de chez Arion. Reflet scella l'entrée avec un sortilège basique : la porte ne serait ouverte qu'à ceux qui connaissaient le mot de passe. Elle avait choisi un mot assez simple, mais pourtant empreint d'une certaine gravité : “réussite”. Si elle échouait à sauver Arion, elle n'aurait pas le cran de redire ce mot.
Ils continuèrent leur route vers le haut du volcan, jusqu'à l'une des demeures les plus élevées. Ils s'arrêtèrent devant une porte minuscule en bois, donnant apparemment sur une écurie à reptile.
Mase déverouilla la porte et s'arc-bouta pour la pousser.
Reflet s'introduisit dans le bâtiment, suivie de Mase qui fit beaucoup d'efforts pour refermer la porte silencieusement.
- Je vais prendre des habits, annonça l'Elfe en se dirigeant vers une sellerie. Il y a des vivres pour les parties de chasse dans les celiers, si tu veux bien faire un sac ?, ajouta-t-il en tendant vaguement le bras.
Reflet hésita puis décida de gagner du temps. Les selleries et les celliers se faisaient face, aussi elle entra dans la pièce en face de celle où Mase prenait des habits de voyage.
La jeune fille choisit deux grands havresacs, où elle fourra de la viande séchée et salée dans l'un, dans l'autre des biscuits secs, des fruits et des légumes conservés dans des bocaux bien hermétiques. Reflet ne s'attarda pas vraiment sur la richesse de la pièce, car cela la mettait mal à l'aise. Sa maison aurait aisément pu se trouver dans une seule pièce de l'écurie. Secouant la tête pour chasser ces pensées inutiles, elle se dirigea vers la sellerie où Mase se trouvait, les deux sacs à la main.
- J'ai fait deux sacs, chuchota-t-elle, vu la quantité de vivres qu'il y avait, je ne pense pas que ça dérange, et ce ne sera pas de trop.
- D'accord, répondit Mase, les gourdes sont à côté de la porte qu'on a empruntée pour entrer, et tu as une fontaine de l'autre côté de la porte. Remplis-en autant que tu peux pendant que j'harnache Miolga.
Reflet acquiesça, puis alla poser les sacs devant le box - ou plutôt la petite grotte - de Miolga, indiqué par un écriteau sur la grille. La partie du fond du bâtiment aurait pu être taillée dans une géode à qui on aurait retiré la jolie couche d'améthystes intérieure.
Les six boxes étaient creusés en de spacieux espaces avec quelques trouées dans le plafond, afin de laisser les animaux voir la lumière. Il y avait là quatre lézards avec Miolga, et deux vouivres domestiquées. La femelle couvait deux œufs. Reflet émit un sifflement à la fois surpris et admiratif en identifiant les deux vouivres. Dresser et domestiquer des vouivres, c'était exactement aussi compliqué que de creuser un puits au milieu du désert en espérant créer un oasis.
Reflet prit six gourdes et les remplit deux à deux à la fontaine. Elle en reprit quatre, les remplit puis les apporta à Mase, qui était en train de mettre les sacs de provisions aux sangles du harnais de Miolga.
- Je t'en prends six, les autres tu les mettras sur ta propre monture, décida Mase. Ça te va ?
- Brum pourra les porter, en effet. Comment comptes-tu sortir d'ici sans alerter le portier ?, questionna la jeune fille en mettant les quatre gourdes restantes sur ses épaules.
- Miolga ne peut pas planer comme un lézard dragon, mais elle a une musculature très puissante, qui lui permet d'escalader ce bâtiment. Ce ne sera pas la première fois que nous partons en pleine nuit de cette manière, sourit Mase en flattant le cou de sa monture. Je te laisse passer par la porte du fond, ajouta-t-il en se hissant sur la selle à la force de ses bras.
Reflet acquiesça, puis se dirigea vers la porte, ramassant ses deux sacs au passage. Ajoutés aux gourdes, cela lui faisait un poids assez conséquent, mais elle ne broncha pas. Ces longues journées passées à entraîner son corps et son esprit avaient doté Reflet d'une certaine résistance à l'épreuve et à la douleur. Elle tira sur la porte et fut surprise de constater son poids. Le bois devait certainement être renforcé jugea la jeune fille.
Une fois la porte refermée doucement, elle souffla et se redressa pour voir la silhouette de Molgia passer du toit arrondi de l'écurie au sol, devant elle, dans un crissement de griffes contre pierre.
- Quelle discrétion, railla Reflet. Allons-y avant que tout le monde vienne voir ce qui a fait ce rafut.
Sans attendre la réponse de Mase, elle se dirigea vers le centre de la ville, près de la place principale où avaient lieu fêtes et célébrations en tous genres. Le vendeur et éleveur de lézards-dragons avait son écurie dans une rue adjacente.
Les pas réguliers et mesurés de Miolga auraient pu la bercer si elle avait été sur son dos, aussi se demanda-t-elle si Mase, plutôt silencieux, s'était endormi. En regardant par-dessus son épaule, elle vit le jeune Elfe bien droit sur sa selle, les mains posées sur le pommeau. Il avait l'air concentré, les sourcils froncés et les yeux alertes.
- Qu'y a-t-il ?, chuchota Reflet, alarmée.
- Comment comptes-tu sortir de la ville sans alerter les gardes de la portee ? J'étais en train de chercher s'il y avait des passages secrets dans la muraille, mais je n'en connais pas…
L'hybride sourit. Elle y avait pensé depuis longtemps, et avait choisi son jour et son heure précisément pour pouvoir sortir incognito.
- Il y a un convoi de marchandises qui part dans une heure. On va s'y mêler, et une fois en dehors de la ville, nous allons partir droit vers l'est, répondit-elle en tendant son bras.
Mase aperçu un éclat, comme du verre, sur le large bracelet de cuir au poignet de Reflet. En regardant de plus près, il comprit qu'une boussole avait été incrustée dans le cuir.
- Pratique, reconnut-il. Tu as des cartes pour te repérer une fois hors du désert ?
- Bien sûr. Tout est là-bas, indiqua Reflet en pointant du doigt une écurie, où un lézard-dragon de bonne taille était attaché et harnaché, avec un sac derrière la selle.
Elle se dirigea vers la tête de Brum et lui caressa le front en lui parlant doucement, puis elle l'avertit qu'elle allait lui ajouter des sacs et des gourdes. Le lézard-dragon pencha la tête en signe d'assentiment et se coucha afin de permettre à la petite hybride de tout installer, après que Reflet l'eut détaché.
Une fois qu'elle eut fini, sous le regard intrigué de Mase, elle grimpa sur l'épaule de Brum, et prit les devants.
- Allons sur la place devant la porte, le convoi se prépare là-bas. Essayons de nous fondre dans la masse, et tout ira bien.
- C'est… Hasardeux, commença Mase.
- Je sais, l'interrompit-elle. Mais je n'ai pas la chance d'avoir assez d'argent pour soudoyer les gardes, ou assez de connaissances en magie et en architecture pour faire un trou dans le mur d'enceinte et le reboucher après.
Mase fit la moue, mais reconnut que la solution de Reflet était la seule vraiment possible à réaliser. Il fit un signe de tête pour encourager la jeune fille à avancer, puis régla le pas de Miolga sur celui, légèrement plus lent, de Brum.
Ils arrivèrent sur la place vingt minutes avant le départ, et se placèrent à côté d'une charrette tirée par trois chevaux aux larges sabots.
De ce que Reflet en savait, le convoi allait ravitailler les hameaux des oasis les plus éloignés de Vara, vers le sud-ouest, l'ouest et le nord-ouest, en suivant la route des oasis. Mase et elle devaient ressembler à deux mercenaires embauchés pour protéger le tout, en plus des six soldats que Vara envoyait à chaque fois. C'était une pratique courrante, donc ils n'attirèrent pas l'attention.
Le convoi se mit en route à l'heure prévue, et la herse se leva sans heurt pour le laisser passer. Le cœur de Reflet tambourinait dans sa poitrine, au point qu'il l'assourdissait. Après des semaines de recherches et de préparatifs, sa quête commençait enfin, et la crainte de l'échec lui parut aussi lourde que la herse sous laquelle elle passait.
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