french teacher put on speak white by michèle lalonde in class and now I'm bummed out again
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extrait de la nuit de la poésie (1970), de michèle lalonde
"Action antifasciste"
"Capitalisme : Exploiter le peuple pour les nuls" - @le_pleurnicheur
#politicalstickers #collants #anticapitalisme #anticapitaliste #antifascisme #antifasciste #troisrivieres #troisrivières #graffiti3r
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Speak white
il est si beau de vous entendre
parler de Paradise Lost
ou du profil gracieux et anonyme qui tremble
dans les sonnets de Shakespeare
nous sommes un peuple inculte et bègue
mais ne sommes pas sourds au génie d’une langue
parlez avec l’accent de Milton et Byron et Shelley et Keats
speak white
et pardonnez-nous de n’avoir pour réponse
que les chants rauques de nos ancêtres
et le chagrin de Nelligan
speak white
parlez de choses et d’autres
parlez-nous de la Grande Charte
ou du monument à Lincoln
du charme gris de la Tamise
De l’eau rose de la Potomac
parlez-nous de vos traditions
nous sommes un peuple peu brillant
mais fort capable d’apprécier
toute l’importance des crumpets
ou du Boston Tea Party
mais quand vous really speak white
quand vous get down to brass tacks
pour parler du gracious living
et parler du standard de vie
et de la Grande Société
un peu plus fort alors speak white
haussez vos voix de contremaîtres
nous sommes un peu durs d’oreille
nous vivons trop près des machines
et n’entendons que notre souffle au-dessus des outils
speak white and loud
qu’on vous entende
de Saint-Henri à Saint-Domingue
oui quelle admirable langue
pour embaucher
donner des ordres
fixer l’heure de la mort à l’ouvrage
et de la pause qui rafraîchit
et ravigote le dollar
speak white
tell us that God is a great big shot
and that we’re paid to trust him
speak white
parlez-nous production profits et pourcentages
speak white
c’est une langue riche
pour acheter
mais pour se vendre
mais pour se vendre à perte d’âme
mais pour se vendre
ah! speak white
big deal
mais pour vous dire
l’éternité d’un jour de grève
pour raconter
l’histoire de peuple-concierge
mais pour rentrer chez-nous le soir
à l’heure où le soleil s’en vient crever au dessus des ruelles
mais pour vous dire oui que le soleil se couche oui
chaque jour de nos vies à l’est de vos empires
rien ne vaut une langue à jurons
notre parlure pas très propre
tachée de cambouis et d’huile
speak white
soyez à l’aise dans vos mots
nous sommes un peuple rancunier
mais ne reprochons à personne
d’avoir le monopole
de la correction de langage
dans la langue douce de Shakespeare
avec l’accent de Longfellow
parlez un français pur et atrocement blanc
comme au Vietnam au Congo
parlez un allemand impeccable
une étoile jaune entre les dents
parlez russe parlez rappel à l’ordre parlez répression
speak white
c’est une langue universelle
nous sommes nés pour la comprendre
avec ses mots lacrymogènes
avec ses mots matraques
speak white
tell us again about Freedom and Democracy
nous savons que liberté est un mot noir
comme la misère est nègre
et comme le sang se mêle à la poussière des rues d’Alger ou de Little Rock
speak white
de Westminster à Washington relayez-vous
speak white comme à Wall Street
white comme à Watts
be civilized
et comprenez notre parler de circonstance
quand vous nous demandez poliment
how do you do
et nous entendez vous répondre
we’re doing all right
we’re doing fine
We are not alone
nous savons
que nous ne sommes pas seuls.
Speak White, Michèle Lalonde
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Speak white
il est si beau de vous entendre
parler de Paradise Lost
ou du profil gracieux et anonyme qui tremble
dans les sonnets de Shakespeare
nous sommes un peuple inculte et bègue
mais ne sommes pas sourds au génie d’une langue
parlez avec l’accent de Milton et Byron et Shelley et Keats
speak white
et pardonnez-nous de n’avoir pour réponse
que les chants rauques de nos ancêtres
et le chagrin de Nelligan
speak white
parlez de choses et d’autres
parlez-nous de la Grande Charte
ou du monument à Lincoln
du charme gris de la Tamise
De l’eau rose de la Potomac
parlez-nous de vos traditions
nous sommes un peuple peu brillant
mais fort capable d’apprécier
toute l’importance des crumpets
ou du Boston Tea Party
mais quand vous really speak white
quand vous get down to brass tacks
pour parler du gracious living
et parler du standard de vie
et de la Grande Société
un peu plus fort alors speak white
haussez vos voix de contremaîtres
nous sommes un peu durs d’oreille
nous vivons trop près des machines
et n’entendons que notre souffle au-dessus des outils
speak white and loud
qu’on vous entende
de Saint-Henri à Saint-Domingue
oui quelle admirable langue
pour embaucher
donner des ordres
fixer l’heure de la mort à l’ouvrage
et de la pause qui rafraîchit
et ravigote le dollar
speak white
tell us that God is a great big shot
and that we’re paid to trust him
speak white
parlez-nous production profits et pourcentages
speak white
c’est une langue riche
pour acheter
mais pour se vendre
mais pour se vendre à perte d’âme
mais pour se vendre
ah! speak white
big deal
mais pour vous dire
l’éternité d’un jour de grève
pour raconter
l’histoire de peuple-concierge
mais pour rentrer chez-nous le soir
à l’heure où le soleil s’en vient crever au dessus des ruelles
mais pour vous dire oui que le soleil se couche oui
chaque jour de nos vies à l’est de vos empires
rien ne vaut une langue à jurons
notre parlure pas très propre
tachée de cambouis et d’huile
speak white
soyez à l’aise dans vos mots
nous sommes un peuple rancunier
mais ne reprochons à personne
d’avoir le monopole
de la correction de langage
dans la langue douce de Shakespeare
avec l’accent de Longfellow
parlez un français pur et atrocement blanc
comme au Vietnam au Congo
parlez un allemand impeccable
une étoile jaune entre les dents
parlez russe parlez rappel à l’ordre parlez répression
speak white
c’est une langue universelle
nous sommes nés pour la comprendre
avec ses mots lacrymogènes
avec ses mots matraques
speak white
tell us again about Freedom and Democracy
nous savons que liberté est un mot noir
comme la misère est nègre
et comme le sang se mêle à la poussière des rues d’Alger ou de Little Rock
speak white
de Westminster à Washington relayez-vous
speak white comme à Wall Street
white comme à Watts
be civilized
et comprenez notre parler de circonstance
quand vous nous demandez poliment
how do you do
et nous entendez vous répondre
we’re doing all right
we’re doing fine
We are not alone
nous savons
que nous ne sommes pas seuls.
(Michèle Lalonde, 1968)
Speak white
It sounds so good when you
Speak of Paradise Lost
And of the gracious and anonymous profile that trembles
In Shakespeare's sonnets
We're an uncultured stammering race
But we are not deaf to the genius of a language
Speak with the accent of Milton and Byron and Shelley and Keats
Speak white
And forgive us our only answer
Being the raucous songs of our ancestors
And the sorrows of Nelligan
Speak white
Talk about this and that
Tell us about Magna Carta
Or the Lincoln Memorial
The grey charm of the Thames
The pink waters of the Potomac
Tell us about your traditions
As a people we don't really shine
But we're quite capable of appreciating
All the significance of crumpets
Or the Boston Tea Party
But when you really speak white
When you get down to brass tacks
To talk about gracious living
And speak of standing in life
And the Great Society
A bit stronger then, speak white
Raise your foremen's voices
We're a bit hard of hearing
We live too close to the machines
And we only hear the sound of our breathing over the tools.
Speak white and loud
So that we can hear you
From St-Henri to St-Domingue
What an admirable tongue
For hiring
Giving orders
Setting the time for working yourself to death
And for the pause that refreshes
And invigorates the dollar
Speak white
Tell us that God is a great big shot
And that we're paid to trust him
Speak white
Talk to us about production profits and percentages
Speak white
It's a rich langauge
For buying
But for selling
But for selling your soul
But for selling out
Ah!
Speak white
Big deal
But to tell you about
The eternity of a day on strike
To tell the story of
How a race of servants live
But for us to come home at night
At the time that the sun snuffs itself out over the backstreets
But to tell you yes that the sun is setting yes
Every day of our lives to the east of your empires
There's nothing to match a language of swearwords
Our none-too-clean parlure
Greasy and oil-stained.
Speak white
Be easy in your words
We're a race that holds grudges
But let's not criticize anyone
For having a monopoly
On correcting language
In Shakespeare's soft tongue
With the accent of Longfellow
Speak a pure and atrociously white French
Like in Vietnam, like in the Congo
Speak impeccable German
A yellow star between your teeth
Speak Russian speak call to order speak repression
Speak white
It is a universal language
We were born to understand it
With its teargas words
With its nightstick words
Speak white
Tell us again about Freedom and Democracy
We know that liberty is a black word
Just as poverty is black
And just as blood mixes with dust in the steets of Algiers
And Little Rock
Speak white
From Westminster to Washington take it in turn
Speak white like they do on Wall Street
White like they do in Watts
Be civilized
And understand us when we speak of circumstances
When you ask us politely
How do you do
And we hear you say
We're doing all right
We're doing fine
We
Are not alone
We know
That we are not alone
(translated Albert Herring, 2001)
Trying to memorise, Robert Lepage creates this. So warm and beautiful.
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whenever i see someone make jokes about quebec on here i go to their blog and if they're from the rest of canada i'm like ok kitchen party attendee. go read speak white by michèle lalonde bitch
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SPEAK WHITE by Michèle Lalonde, 1968
“tell us that god is a great big shot and that we’re paid to trust him”
english translation
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« À la mémoire de Michèle Lalonde (1937–2021) »
Xavier Marchand
Art numérique
24 juillet 2021
#XavierMarchandArtiste
[email protected]
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887
by Robert Lepage
2017年6月4日 Barbican
ケベックの舞台芸術家ルパージュの2015年作。日本でも2016年に上演済みの作品。
記憶の奥に残っている一番古い番号、それがケベックシティ、マリー通り887番地のフラット。その建物を模したセットに当時の住人がうごめいているかと思ったら、側面に映像が投影されたり、開くとルパージュの自宅のキッチンになったり、バーになったり。
もともと英国系の英語��者に有利であったカナダにおいて、ケベックのフランス系住民のアイデンティティ形成に重要な時代となった「静かな革命」が進行中の1960年代後半、分離主義過激派がテロを拡大する。そんな回想と、Michèle Lalondeの『Speak White(「Speak White」とはもともとカナダにおいて、英語圏の人間が非英語話者を差別する語)』という、ケベック、ひいてはカナダにおける言語についての詩を朗読するために暗記する、その骨の折れる作業の過程で、記憶とは、それがひとりの人間の形成に及ぼす影響とはについて思考することとなる。
昨年の『針とアヘン』でも凝った映像とセットが目をひいたが、今回は直近の作品ということもあり、建物のセットの自在な変化と、特に映像の洗練された使用は他ではまず見られないものだ。フラットの中の各住人が小さく動いているのにも驚いたが、スマートフォンのカメラの使用も大変にうまい。休憩なしの二時間、現在と45年前の物語がシームレスに、実にスムーズに流れていく。
演者としてのルパージュを見るのは今回が初めてなのだが、軽みやウィットが印象的。次第に暗さと複雑さを帯びていく回想部分において、軽みが冷え冷えとしたトーンを帯びていく。現代パートはよりコミカルな部分が多いが、それゆえに終幕近くの詩の朗読の迫力が胸を打つ。
全編韻文と散文、会話文の組み合わせで書かれており、文体と言語(英仏二ヶ国語での上演)の変化が全体のリズムとなって飽きさせない。詩の暗記と、アルツハイマーを患った祖母の話の関連から脳の話になり、右脳と左脳の話や古代・中世からの記憶術「記憶の小部屋」がそのまま887のフラットに変化するくだりは、コミカルなアニメーションも相まって奇妙だが可笑しい。
丁度思春期にさしかかる時期でケベック解放戦線によるテロの激化、そして1970年のオクトーバー・クライシスにより、街中に国軍が配備され、新聞配達中に軍により所持物を確認されるという経験、またコモンウェルスの兵士としてWWIIを戦い、連邦カナダを支持する父の複雑な心境を描写するシーンは、歴史に翻弄される一般市民のやるせなさを繊細に描写する。
これもまた、個人の記憶とその背景となる社会を語り継ぐ作品。その語り口は穏やかだが、取り巻く状況の厳しさが時に難しい選択を迫る。そのときの感情を感傷的になりすぎずに語る手腕に舌を巻く名作。
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Speak White
Speak white
il est si beau de vous entendre
parler de Paradise Lost
ou du profil gracieux et anonyme qui tremble
dans les sonnets de Shakespeare
Speak white and loud
So that we can hear you
From St-Henri to St-Domingue
What an admirable tongue
For hiring
Giving orders
Setting the time for working yourself to death
And for the pause that refreshes
And invigorates the dollar
Speak white
Be easy in your words
We’re a race that holds grudges
But let’s not criticize anyone
For having a monopoly
On correcting language
In Shakespeare’s soft tongue
With the accent of Longfellow
Speak a pure and atrociously white French
Like in Vietnam, like in the Congo
Speak impeccable German
A yellow star between your teeth
Speak Russian speak call to order speak repression
Speak white
It is a universal language
We were born to understand it
With its teargas words
With its nightstick words
Speak white
Tell us again about Freedom and Democracy
We know that liberty is a black word
Just as poverty is black
And just as blood mixes with dust in the steets of Algiers
And Little Rock
Speak white
From Westminster to Washington take it in turn
Speak white like they do on Wall Street
White like they do in Watts
Be civilized
And understand us when we speak of circumstances
When you ask us politely
How do you do
And we hear you say
We’re doing all right
We’re doing fine
We
Are not alone
We know
That we are not alone
- Michèle Lalonde
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Août 2018/ Washington D.C/ suite pour Francis
par Alix P.V.
1/
Francis la ville est queer
ici on sue en Fahrenheit
on me demande how do you do
je réponds
i do i do i do
2/
les bâtiments fédéraux
semblables au complexe G
surface bétonnée brûlante
idéale pour les oeufs bacon
la clim est si forte
mes nipples sont tranchants
comme le ton d’un homme
qui m’explique les choses
encore et encore
3/
ici les musées sont gratuits
entrer sortir des salles
comme dans un moulin
se perdre dans un Rothko
n’importe lequel
4/
au jardin botanique
je suis un fruit
qu’il faudrait cueillir
mon visage
comme une orange
du Sud du Sud
surface humide
élevée en serre
le coton mouillé de mon t-shirt
fait fondre les bandes du drapeau
les étoiles s’effacent
comme dans une toile
de Jasper Johns
5/
je cherche le Potomac
du poème de Michèle Lalonde
traverser le Mall
m’y tremper les pieds
zone démilitarisée
6/
selfie
devant l’obélisque
cheveux blonds
lunettes de star
i’m an american
hier j’ai rêvé que notre rencontre était un MacGuffin
un prétexte au développement du scénario
nous sommes des poissons d’argent
insaisissables sous l’obturateur
ne nous définissez pas
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Panneaux-Reclamé, Michèle Lalonde
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Hyperallergic: A Giant of the Theater Recounts His Childhood in Miniature
Robert Lepage in 887 (photo by Stephanie Berger)
In 887, a virtuosic piece of stagecraft created and performed by Robert Lepage, the celebrated theater artist integrates video into scale models of the apartment building where he grew up in order to weave a story that combines the personal and political. The show’s title comes from the address of this building, 887 Murray Avenue in Quebec City, which serves as the primary touchstone for Lepage’s memoiristic ruminations.
Robert Lepage in 887 (photo by Stephanie Berger)
His trip down memory lane is initiated by his struggle to remember the text of an important French-Canadian poem for an event commemorating the 40th anniversary of the Nuit de la Poésie (or “Night of Poetry”), a famous gathering in Montreal in 1970 that galvanized the separatist spirit of Quebecois political poetry. Lepage has been asked to recite “Speak White” by the Quebecois poet Michèle Lalonde, but for reasons unexplained cannot learn it. The poem’s title refers to the way in which subjugated peoples are ordered to speak in the language of the oppressor; it was used on plantations in the Southern US and later became a slogan designed to shame French Canadians into speaking English. Like Lepage’s play, the poem switches between French and English and illustrates the difficulty of retaining one’s minority linguistic heritage while being forced to adopt the language of an empire.
(graphic by Chrysler Ford)
As Lepage wrestles with memorizing the poem, he turns to an old memory trick. The set itself, a model of 887 Murray Avenue, becomes a “memory palace” — a mnemonic technique in which one imagines segments of a long text placed in various parts of a location one knows from childhood. Lepage takes us on a tour of the apartment building and its surrounding area, delivering vignettes about the neighbors, his father’s efforts to eke out a living as a taxi driver, and the sometimes violent protests of the Quebec separatists nearby. Just like any metropolis, Quebec City is replete with fragments of unnoticed history enshrined in everyday life. Lepage highlights the names of streets, parks, monuments, and buildings, which point to a history often forgotten by those who live and work there.
While we agree that the set design and visual experience of 887 are first-rate, your humble reviewers are of two minds about the narrative. Chrysler finds it self-indulgent and wonders whether anyone less famous than Lepage would have gotten so much funding for such a personal project. Chrysler sees no reason for Lepage’s childhood to constitute the subject of a play, and he thinks that the political background, despite having some useful resonances for today’s America, appears tacked on.
Robert Lepage in 887 (photo by Stephanie Berger)
John, on the other hand, finds much that is interesting and moving in this story. Memoir is not short on popularity these days (look at the sales of autobiographies), and part of the interest in the genre stems from the fact that people like to know the personal histories of those whose work they admire. Moreover, in the story of any person’s childhood — famous or not, fictional or real — we can find narratives that help us make sense of our own lives. In John’s opinion, just because Lepage happens to have been successful does not imply that there is nothing to relate to in his stories from his early life — for example, his grandmother’s decline into Alzheimer’s or the brutal fights between the couple across the hall. For John, these stories are handled with sensitivity and intelligence, and are marvelously brought to life by Lepage’s stagecraft and showmanship.
Rather than give a single viewpoint on this topic, we leave it to our readers to see the show and decide for themselves. In any case, US audiences who are not well versed in Canadian history will learn much from Lepage’s show. The bloody revolts of the Quebec Liberation Front and Charles de Gaulle’s rousing cry for an independent Quebec are rarely covered in our history textbooks. And as a visual spectacle, Lepage’s memory palace is of the highest order.
Robert Lepage in 887 (photo by Stephanie Berger)
887 continues at the Brooklyn Academy of Music (651 Fulton Street, Fort Greene, Brooklyn) through March 26.
The post A Giant of the Theater Recounts His Childhood in Miniature appeared first on Hyperallergic.
from Hyperallergic http://ift.tt/2mVFQXw
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Michèle Lalonde - Speak White - La Nuit de la Poésie 1970
Un beau poème engagé, parlé, crié avec toute la force du désespoir par la poétesse Michèle Lalonde lors de cette nuit de la poésie de 1970, lors de la Révolution Tranquille (1960-1980). Belle découverte via le cours de Littérature Québécoise de ce peuple de Français-Canadiens qui revendiquent leur place face à l’oppressant colonisateur anglais. :)
Même si on ne peut s’empêcher de penser que les français étaient eux-même des colonisateurs, ayant décidé de s’installer sur les terres ancestrales des occupants originels : les inuits...
Speak white
il est si beau de vous entendre
parler de Paradise Lost
ou du profil gracieux et anonyme qui tremble
dans les sonnets de Shakespeare
nous sommes un peuple inculte et bègue
mais ne sommes pas sourds au génie d'une langue
parlez avec l'accent de Milton et Byron et Shelley et
Keats
speak white
et pardonnez-nous de n'avoir pour réponse
que les chants rauques de nos ancêtres
et le chagrin de Nelligan
speak white
parlez de chose et d'autres
parlez-nous de la Grande Charte
ou du monument de Lincoln
du charme gris de la Tamise
De l'eau rose du Potomac
parlez-nous de vos traditions
nous sommes un peuple peu brillant
mais fort capable d'apprécier
toute l'importance des crumpets
ou du Boston Tea Party
mais quand vous really speak white
quand vous get down to brass tacks
pour parler du gracious living
et parler du standard de vie
et de la Grande Société
un peu plus fort alors speak white
haussez vos voix de contremaîtres
nous sommes un peu dur d'oreille
nous vivons trop près des machines
et n'entendons que notre souffle au-dessus des outils
speak white and loud
qu'on vous entende
de Saint-Henri à Saint-Domingue
oui quelle admirable langue
pour embaucher
donner des ordres
fixer l'heure de la mort à l'ouvrage
et de la pause qui rafraîchit
et ravigote le dollarspeak white
tell us that God is a great big shot
and that we're paid to trust him
speak white
c'est une langue riche
pour acheter
mais pour se vendre
mais pour se vendre à perte d'âme
mais pour se vendre
ah! speak white
big deal
mais pour vous dire
l'éternité d'un jour de grève
pour raconter
une vie de peuple-concierge
mais pour rentrer chez-nous le soir
à l'heure où le soleil s'en vient crever au dessus des ruelles
mais pour vous dire oui que le soleil se couche oui
chaque jour de nos vies à l'est de vos empires
rien ne vaut une langue à jurons
notre parlure pas très propre
tachée de cambouis et d'huile
speak white
soyez à l'aise dans vos mots
nous sommes un peuple rancunier
mais ne reprochons à personne
d'avoir le monopole de la correction de langage
dans la langue douce de Shakespeare
avec l'accent de Longfellow
parlez un français pur et atrocement blanc
comme au Viet-Nam au Congo
parlez un allemand impeccable
une étoile jaune entre les dents
parlez russe parlez rappel à l'ordre parlez répression
speak white
c'est une langue universelle
nous sommes nés pour la comprendre
avec ses mots lacrymogènes
avec ses mots matraques
speak white
tell us again about Freedom and Democracy
nous savons que liberté est un mot noir
comme la misère est nègre
et comme le sang se mêle à la poussière des rues d'Alger ou de Little Rock
speak white
de Westminster à Washington relayez-vous
speak white comme à Wall Street
white comme à Watts
be civilized
et comprenez notre parler de circonstance
quand vous nous demandez poliment
how do you do
et nous entendes vous répondre
we're doing all right
we're doing fine
We
are not alone
nous savons
que nous ne sommes pas seuls.
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il est si beau de vous entendre
parler de Paradise Lost
ou du profil gracieux et anonyme qui tremble
dans les sonnets de Shakespeare
nous sommes un peuple inculte et bègue
mais ne sommes pas sourds au génie d'une langue
parlez avec l'accent de Milton et Byron et Shelley et
Keats
speak white
et pardonnez-nous de n'avoir pour réponse
que les chants rauques de nos ancêtres
et le chagrin de Nelligan
speak white
parlez de chose et d'autres
parlez-nous de la Grande Charte
ou du monument de Lincoln
du charme gris de la Tamise
De l'eau rose du Potomac
parlez-nous de vos traditions
nous sommes un peuple peu brillant
mais fort capable d'apprécier
toute l'importance des crumpets
ou du Boston Tea Party
mais quand vous really speak white
quand vous get down to brass tacks
pour parler du gracious living
et parler du standard de vie
et de la Grande Société
un peu plus fort alors speak white
haussez vos voix de contremaîtres
nous sommes un peu dur d'oreille
nous vivons trop près des machines
et n'entendons que notre souffle au-dessus des outils
speak white and loud
qu'on vous entende
de Saint-Henri à Saint-Domingue
oui quelle admirable langue
pour embaucher
donner des ordres
fixer l'heure de la mort à l'ouvrage
et de la pause qui rafraîchit
et ravigote le dollar
speak white
tell us that God is a great big shot
and that we're paid to trust him
speak white
c'est une langue riche
pour acheter
mais pour se vendre
mais pour se vendre à perte d'âme
mais pour se vendre
ah! speak white
big deal
mais pour vous dire
l'éternité d'un jour de grève
pour raconter
une vie de peuple-concierge
mais pour rentrer chez-nous le soir
à l'heure où le soleil s'en vient crever au dessus des ruelles
mais pour vous dire oui que le soleil se couche oui
chaque jour de nos vies à l'est de vos empires
rien ne vaut une langue à jurons
notre parlure pas très propre
tachée de cambouis et d'huile
speak white
soyez à l'aise dans vos mots
nous sommes un peuple rancunier
mais ne reprochons à personne
d'avoir le monopole
de la correction de langage
dans la langue douce de Shakespeare
avec l'accent de Longfellow
parlez un français pur et atrocement blanc
comme au Viet-Nam au Congo
parlez un allemand impeccable
une étoile jaune entre les dents
parlez russe parlez rappel à l'ordre parlez répression
speak white
c'est une langue universelle
nous sommes nés pour la comprendre
avec ses mots lacrymogènes
avec ses mots matraques
speak white
tell us again about Freedom and Democracy
nous savons que liberté est un mot noir
comme la misère est nègre
et comme le sang se mêle à la poussière des rues d'Alger ou de Little Rock
speak white
de Westminster à Washington relayez-vous
speak white comme à Wall Street
white comme à Watts
be civilized
et comprenez notre parler de circonstance
quand vous nous demandez poliment
how do you do
et nous entendes vous répondre
we're doing all right
we're doing fine
We
are not alone
nous savons
que nous ne sommes pas seuls.
Michèle Lalonde
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