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Lovecraft: précurseur du "found-footage"
Introduction :
L’œuvre de H.P. Lovecraft (1890-1937), passée relativement inaperçue lors de sa création, a acquis dans la seconde moitiédu XXe siècle une grande réputation, hissant son auteur comme une référence dans le genre de la littérature et du cinémafantastique/horrifique[1].
 Dès son plus jeune âge, Lovecraft s’intéresse à littérature fantastique : Poe, Grimm, Hawtorne[2]. Plus tard, ilvoue une véritable admiration à Arthur Machen et Lord Dunsany[3], deux auteurs contemporains connus pour leurs récitsfantastiques. Tout comme de nos jours encore, cet écrivain particulier continue à hanter les esprits férus de littératurefantastique et horrifique : « Par bien des aspects, c’est une exception culturelle et littéraire. Lovecraft était probablementtrès cultivé, mais complètement asocial. Sur le plan politique, il était légèrement raciste et antisémite. Sexuellement, iln’était pas très clair avec la société dans laquelle il vivait. Ce type n’avait pas sa place dans le monde qui était le sien àcette époque et sa place il l’a trouvée par sa littérature et par son art. Dans les années 1930, il surgit de nulle part, produitles plus grands textes fantastiques de son temps avant de disparaître tout aussi rapidement, comme une météorite quiaurait traversé l’horizon littéraire. On n’ose imaginer ce qu’il serait devenu sans cela. Probablement un pochtron, unprêtre fou, ou clochard déambulant dans les rues de Providence annonçant la fin du monde…[4]»
Bien qu’un certain nombre de commentateurs de son œuvre l’ait souvent qualifié de « puéril[5] », à cause de son styleconsidéré comme étant excessif, notamment ses hyperboles utilisées à outrance, néanmoins s’arrêter à cet aspect de sonécriture : c’est mal connaître Howard Phillips Lovecraft[6]. En réalité, il s’agit justement de la signature de l’écrivain[7].Par ailleurs, à travers cette particularité littéraire, il a développé ce que Denis Mellier nomme « la rhétorique del’indicible[8]. » En l’occurrence, chez Lovecraft, ce n’est pas le texte en lui-même qui est important mais la peur qu’ilprovoque à travers un méta texte[9]. En outre, toujours selon Denis Mellier, Lovecraft a créé un « stéréotype ouvertementindentifiable[10] » fait d’ « excès verbal[11] ».  Comme nous le verrons dans le chapitre consacré au found-footage,Lovecraft peut être, ou plutôt doit être considéré comme étant le précurseur de ce genre cinématographique.
En effet, les réalisateurs notamment de Blair Witch (1999) de Daniel Myrick, (REC) (2007) de Jaume Balaguero et PacoPlaza et Paranormal Activity (2007) d’Oren Peli, ont transposé l’innommable lovecraftien au cinéma : « (…) la cosmicfear. La peur ne s’entend qu’étendue, littéralement déployée par la métaphore spatiale[12]. » Dans les films d’horreur detype found footage, cette cosmic fear se transforme en ghost fear ou spirit fear. Par ailleurs, ce genre cinématographiquene se limite pas à s’inspirer de l’indicible lovecraftien mais il reprend également l’idée de faire croire à la véracité durécit[13]. Typiquement, à l’instar de Lovecraft qui suppose une autre réalité cosmique, le genre cinématographique dufound footage émet l’idée d’une réalité surnaturelle[14]
Chapitre 1 : Howard Phillips Lovecraft : précurseur du found-footage
« On devrait travailler comme si l’on montait un canular, comme si l’on essayait de faire accepter le mensongeextravagant comme stricte vérité[15] . »
Lovecraft a également le don d’effrayer avec des choses qui semblent fondamentalement indescriptibles. Dans certainesde ses nouvelles, nous avons l’impression que l’écrivain, au travers de ses protagonistes, tente de saisir l’insaisissable[16].Par ailleurs, certains critiques lui ont souvent reproché d’abuser de descriptions trop précises, trop intensives de monstresou autres créatures mystérieuses. Pourtant, malgré cette précision, l’indicible règne en maître chez Lovecraft. En effet,comment représenter cinématographiquement : « viscosité, inconsistance, puanteur, multiplicité[17]. » Malgré cela,Lovecraft a, consciemment ou non, créé un nouveau concept qui sera repris au cinéma bien plus tard. Notamment, danscertaines de ses nouvelles, il fait régulièrement référence à la photographie. Par exemple, dans Celui qui chuchotait dansles ténèbres (1935), il est question d’étranges photographies :
« (…) si la plupart était floue, elles avaient un pouvoir diablement suggestif qu’accentuait leur authenticité dephotographie – des liens optiques réels avec ce qu’elles représentaient, et le résultat d’un procédé de transmissionimpersonnel, exempt de préjugé, d’erreur ou de mensonge[18]. »
La photographie est donc considérée par le principal protagoniste, Akeley, comme  étant une preuve absolue de faitsétranges et inexplicables. En outre, des sons effrayants en lien avec la découverte d’Akeley, sont enregistrés par ses soins.Comme le dit Pierre Jailloux : « le cinéma n’est pas loin[19]. » Néanmoins, lorsqu’Akeley veut immortaliser ladécouverte du cadavre de ce qui semble être un monstre :
« J’ai essayé de la photographier pour vous, mais quand j’ai développé le film, on n’y voyait que le bûcher[20]. »
Nous retrouvons dans Les Montagnes Hallucinées (1936), la même description de l’indicible :
« Les photos même ne représentent qu’un ou deux aspects de son infinie bizarrerie, de sa variété sans borne, de sa variétésans bornes, de sa surnaturelle énormité, de son exotisme radicalement étranger[21]. »
La représentation cinématographique, en considérant ces dernières descriptions semblent mise à mal. Il est difficile desavoir si Lovecraft est réellement confronté à une impossibilité de décrire ou s’il s’agit plutôt d’un jeu littéraire. Quoiqu’ilen soit, il a créé une « modalité d’expression [22]» qui sera reprise plus tard dans le found-footage[23]. Il s’agit d’unemise en scène connue dans le monde du cinéma horrifique : une caméra ou une simple cassette est retrouvée. Sur cettemystérieuse vidéo se déroulent des évènements prétendument réels. L’un des films de found-footage, sans doute, le plusconnu est Le projet Blair Witch (1999)[24]. Lovecraft aime faire croire à ses lecteurs que ses récits sont authentiques. Enoutre, ils sont pour la plupart, écrits à la première personne, ce qui renforce l’idée d’un récit de faits véridiques : «Lovecraft ne s’inscrit pas dans le registre d’un fantastique herméneutique, dont l’interrogation sur la réalité des faits est aucœur de la stratégie narrative – à la façon d’Henry James. Au contraire, s’impose ici un fantastique objectif. Le récit ne seprésente donc pas comme fiction, d’autant qu’il est dans les textes presque toujours étayé par des extraits de documentsprésentés comme autant de preuves : lettres, articles de journal, rapports scientifiques ou de police, journal de bord, etc.[25]. »
Les deux exemples les plus illustratifs sont sans doute L’Appel de Cthulhu (1928) et Dans l’abîme du temps. En effet,dans la première nouvelle, le principal protagoniste et narrateur assemble les documents que son grand-oncle lui a léguésafin d’avoir une vue d’ensemble sur ses recherches. Il commente :
Trouvé dans les papiers du défunt Francis Wayland Thurston, de Boston[26]
Nous retrouvons le même genre de discours objectif qui tend à faire croire au lecteur que le récit qu’il lit présentement,s’est réellement déroulé Dans l’abîme du temps (1936) :
« Il me faut aujourd’hui rédiger une déclaration définitive, non seulement pour mon équilibre mental, mais pour mettre engarde ceux qui me liront sérieusement[27]. »
Le même principe d’objectivité est également présent dans les films d’horreur found-footage tels que Rec (2007), BlairWitch (1999) ou encore Paranormal Activity (2007). En effet, lorsque l’on visionne ces films, l’heure et la date durantlesquels les évènements se sont prétendument déroulés sont inscrits au bas de l’écran. Souvent, l’un des protagonistes del’histoire est face caméra afin de faire un topo à celui ou celle qui visionnera la cassette. Lovecraft est sans aucun doute lepremier à user de cette technique, sans caméra bien évidemment. Par exemple, dans Les Montagnes hallucinées, leprotagoniste tient un journal de bord nous informant quasiment quotidiennement de la situation dans laquelle son équipese trouve. Le parallèle avec les films sur-mentionnés paraît flagrant, surtout en ce qui concerne Le Projet Blair Witch(1999)[28].
De la primauté humaine à la primauté monstrueuse
 R. Donald Burleson dans son article, Lovecraft, précurseur de la théorie de la déconstruction, met l’accent sur cequ’il nomme : « (le) refus de la primauté[29]. » Lovecraft dans la plupart de ces récits, notamment ceux qui appartiennentau mythe de Cthulhu : « l’idée que l’humanité, en dépit des prérogatives qu’elle s’est octroyées, n’est pas, n’a jamais étéet ne sera jamais le véritable maître de la planète[30]. »
En l’occurrence, lorsque les personnages de Lovecraft découvrent que la primauté humaine n’est qu’une supercherie, ilsse « retrouvent décentrés [31]».  En effet, il y a toujours une force surnaturelle bien plus puissante et féroce que celle del’espèce humaine comme le souligne Pierre Jailloux : « L’écrivain Fritz Leiber parle à ce sujet de « renversementcopernicien » : ce n’est plus l’intériorité du témoin qui constitue le nœud narratif, comme chez Poe, mais un monde quiignore, et auquel nous sommes livrés[32]. » De manière évidente, chez Lovecraft il ne s’agit pas de caméra ni de vidéomais de photographies. D’après lui, la photographie a la capacité de montrer les choses de ce que l’être humain estincapable de concevoir par lui-même. Lovecraft décrit ce phénomène à l’aide du Modèle de Pickman (1926)dans lequel lepeintre s’inspire de clichés « de monstres[33]. »
« Il ne s’agissait pas là d’une simple vision d’artiste ; c’était l’enfer lui-même, vu par un œil rigoureusement objectif[34].Il mentionne également : (un) monde d’horreur stable, mécanique et organisé, qu’il voyait pleinement, brillamment,objectivement et sans défaillance[35] .»
L’esprit humain n’a alors aucun moyen d’échapper à l’horreur puisqu’il est, nous l’avons déjà dit, incapable de laconcevoir par lui-même. De ce fait, il est également incapable de la rejeter. L’horreur s’immisce donc de manièreinsidieuse au sein de la réalité « sans égard pour le sujet et indifférent à son sort[36]. » L’usage de la caméra desurveillance dans Paranormal Activity illustre parfaitement cette idée émise par Howard Phillips Lovecraft : un couplepersuadé qu’il se passe d’étranges évènements durant la nuit au sein de leur maison, décide alors d’installer des camérasde surveillance[37]. De ce fait, le couple en visionnant ces vidéos, se retrouve en quelque sorte pris au piège par desimages qui dépassent son entendement. En réalité, que ce soient les personnages des récits lovecraftiens ou ceux des filmsde found-footage : ils ne sont là qu’en qualité de témoins et non plus en tant que protagonistes prenant part activement auxdéroulements des faits : « les témoins se retrouvant souvent pétrifiés par ce qu’ils voient, incapables de faire un geste[38].»
Chez Lovecraft comme dans le found-footage, il ne s’agit pas tellement de prouver l’existence, de monstres, d’esprits, defantômes ou autres entités quelles qu’elles soient, mais plutôt de montrer la difficulté de les mettre en scène. Dans cetteperspective : « l’utilisation narrative de la première personne[39]. » Le lecteur de Lovecraft et le spectateur defoundfootage ont alors plusieurs points communs.
Tout d’abord, il y a l’effet d’immersion, ils se retrouvent projetés à la place du ou des témoins[40]. À contrario de ce quepropose le cinéma traditionnel, le found fountage ne permet pas au spectateur d’avoir une vue d’ensemble. En effet, dansla plupart des films, il est aisé de se repérer dans le temps et l’espace. Dans le film Le Projet Blair Witch (1999), laconception de l’espace est totalement irrationnelle au point que les étudiants, malgré leurs efforts acharnés pour sortir dela forêt, perdent petit à petit tous leurs repères. En outre, perdus dans une vaste forêt sans fin, ils sont égalementconfrontés à des phénomènes étranges : apparition de signes cabalistiques, présence inexplicable[41]… Cette absence devue d’ensemble engendre le fait que le spectateur vit les évènements en simultané avec les « témoins » de l’histoire. Cetteperspective d’immersion est déjà belle et bien présente chez Lovecraft : dans La Bête de la cave (1905), le personnageexplore une caverne et finit par y perdre tous ses repères. Évidemment, on pense également aux Montagnes Hallucinées(1936) qui, nous pouvons le supposer, a influencé les réalisateurs du Projet Blair Witch (1999) Daniel Myrick et EduardoSànchez[42].
D’ailleurs, Lovecraft a clairement théorisé sur ce type de construction de récits dans Le livre de la raison et plusprécisément dans la « Liste de certains éléments horrifiants fondamentaux. »[43]
Toute marche, irrésistible et mystérieuse, vers un destin[44]
 Selon les mots de Pierre Jailloux : « La marche du film est irrésistible en ce que les évènements, ont déjà eu lieu,et mystérieuse car la narration n’y est pas construite ni préméditée, mais l’apparence d’un réel qui se déroule en direct, pardéfinition imprévisible et par conséquent angoissant[45]. »
 En d’autres termes, considérer Howard Phillips Lovecraft en tant que prophète est une position plus quediscutable, voire erronée. Néanmoins, il a su créer un nouveau genre horrifique qui connaîtra un certain succès, plus tard,au cinéma. Lovecraft, précurseur donc. Bien que, cette reconnaissance ait encore bien du mal à émerger de nos jours.  Ilexiste plusieurs raisons à cela. La principale se trouve dans le style très particulier de l’auteur[46].
Style lovecraftien : une boulimie de l’horreur…
 Les critiques de Lovecraft ont souvent été durs à son égard notamment en ce qui concerne son style d’écriture.Maurice Lévy[47] évoque une écriture « puéril(e) »[48]. Pour Jean Fabre[49] Lovecraft use d’un « style gras »[50] . SelonDenis Mellier, il s’agit de la signature de Lovecraft, la spécificité du « trop » fait l’originalité des récits lovecraftiens[51].Dans cette optique-là, le commentaire de Michel Houellebecq dans H.P. Lovecraft, contre le monde, contre la vie, semblepertinent et nous permet d’affirmer et de développer dans la suite de ce travail, que Lovecraft est bel et bien le père dufound-footage :
 « De tels morceaux de boursouflure emphatique constituent évidemment une pierre d’achoppement pour toutlecteur instruit ; mais il faut aussitôt préciser que ces passages extrémistes sont sans doute ce que préfèrent les véritablesamateurs. Dans ce registre Lovecraft n’a jamais été égalé. On a pu lui emprunter sa manière d’utiliser les conceptsmathématiques, de préciser la topographie de chaque lieu du drame ; on a pu reprendre sa bibliothèque démoniaqueimaginaire ; mais jamais on n’a envisagé d’imiter ces passages où il perd toute retenue stylistique, où les adjectifss’accumulent jusqu’à l’exaspération, où laisse échapper des exclamations de pur délire du genre : « Non ! Leshippopotames ne devraient pas avoir de mains humaines ni porter des torches ![52] » Et pourtant, là est le véritable but del’œuvre. On peut même dire que la construction est subtile et élaborée des « grands textes » lovecraftiens n’a d’autreraison d’être que de préparer les passages d’explosion stylistique[53]. »
 Il est intéressant de constater que le found-footage essuie le même genre de critique. En effet, que ce soit dans lesrécits lovecraftiens ou le cinéma, les protagonistes ou « témoins » ne reculent jamais devant un danger quitte à mettre leurvie en danger. Typiquement, dans le found-footage, le « témoin » (caméraman) tente à tout prix de filmer ce qu’il se passeautour de lui. Ce type de scène laisse souvent libre cours au sarcasme du spectateur et du commentateur. On retrouve cettecaractéristique spécifique chez Lovecraft dans Dagon dans lequel le « témoin », bien que le danger soit imminent,continue à écrire ce qu’il perçoit.
« La fin est toute proche. J’entends un bruit à ma porte. Comme si un gigantesque corps rampant s’était glissé jusquechez moi. Il ne me trouvera pas. Mon Dieu ! Cette main ! La fenêtre ! La fenêtre ![54] »
La volonté de « dire l’indicible[55] » est également particulièrement présente dans Celui qui hantait les ténèbres (1935) :
« Blake nota tout dans son journal – à l’aide de grands hiéroglyphes nerveux, souvent indéchiffrables qui racontaientl’histoire de sa frénésie et de son désespoir croissant, ou de notes griffonnées dans le noir, alors qu’on ne pouvait plus y voir[56]. »
Il continue son témoignage ainsi :
« Blake avait continué à jeter des notes frénétiques jusqu’à la toute dernière minute et on avait retrouvé un crayon à lamine brisée dans sa main droite[57]. »
Le found-footage reprend la technique de Lovecraft « en train de se faire[58] ». En effet, Lovecraft réussit à capterl’attention du lecteur sur les toutes dernières actions du protagoniste- « témoin ». De ce fait, ses récits se terminenttoujours en apothéose de l’horreur. Au cinéma, cette technique sera évidemment adaptée afin que l’effet d’horreur soitvisuel. Typiquement, le « témoin » est soudainement plongé dans le noir complet, la caméra se brouille sans raisonapparente, elle peut être orientée d’une manière qui ne laisse entrevoir qu’une infime partie de la scène d’horreur qui sedéroule. Le but de Lovecraft et par la suite du found-footage est d’immerger le lecteur/le spectateur dans l’horreur à telpoint qu’il en perd tous ses repères : « ce qui est mis en scène, c’est l’instance énonciative telle qu’elle se trouveperturbée, violentée[59]. »
Le found-footage : enfant légitime d’Howard Phillips Lovecraft
 En réalité, il n’est aucunement hasardeux de prétendre que le found-footage est l’un des seuls, voire le seul genrecinématographique à avoir compris la pensée de l’écrivain Howard Phillips Lovecraft. En effet, d’autres cinéastes onttenté coûte que coûte d’adapter l’œuvre de Lovecraft en essayant de traduire l’indicible lovecraftien en image. JohnCarpenter s’est exprimé à ce sujet lorsqu’il tournait L’Antre de la folie (1994) : « Lovecraft écrivait des phrases du genre :« C’est indescriptible. Quelle horreur ! Les mots me manquent... je ne peux en dire plus ! » Comment filmer ça ?[60] »
Figure 7 apparition d’un mort vivant dans le film (REC).[64]
[69]Figure 8 Chroniques des morts-vivants (2007)
Dans cette troisième et quatrième partie, nous avons pris à contre pieds l’interprétation prophétique de Lovecraft et de sonœuvre. Toutefois, il faut se rendre à l’évidence, si l’on parle encore de lui presque cent ans après sa mort c’est qu’il a,d’une manière ou d’une autre marqué les esprits. En l’occurrence, la partie sur le found-footage nous l’a bien démontré.Par ailleurs, cela nous a permis d’évoquer une figure bien particulière du cinéma horrifique : le zombie. Figure égalementprésente chez Lovecraft.  Certains disent même qu’il serait le premier à représenter la figure du zombie telle que nous laconnaissons de nos jours.
Conclusion :
Il reste un certain nombre d’interrogations en suspens en ce qui concerne le cinéma… En effet, il me semble pertinent desouligner un certain paradoxe dans la culture cinématographique au sujet de l’influence lovecraftienne. En l’occurrence,Philippe Rouyer s’interroge sur le fait qu’à l’ère des effets spéciaux et du gore, Lovecraft maître de l’indicible, trouveencore sa place au milieu de « cette esthétique du sale visant à étaler le sang, la tripe et les mutilations en gros plans[70]. »Alors comment expliquer un tel engouement pour cet héritage de l’indicible lovecraftien qu’est le found-footage ?[71]Isabelle Viville s’interroge sur le fait de ressentir de la peur ou de l’angoisse face à l’inconnu[72]. En réalité, d’après elle,l’imagination dépasse souvent l’image cinématographique en matière de terreur : Ce qui fait peur est indicible[73]. Toutefois, on ne peut nier que le genre « gore » connaît encore aujourd’hui un réel engouement ? Comment expliqueralors que deux genres cinématographiques se partagent la tête d’affiche ? En réalité, selon Philippe Rouyer, le genre goreconnaît un véritable essoufflement dans les années 1990[74]. Période qui coïncide avec l’arrivée du genrecinématographique du found-footage. En outre, selon Heller-Nicholas, l’arrivée de nouveaux médias tels que Youtube nesont pas étrangers à ce basculement du genre horrifique. En effet, à cette époque, les films amateurs connaissent unecertaine popularité grâce à ces plateformes[75]. Par ailleurs, l’indicible lovecraftien est également bien présent surcertaines couvertures de DVD, notamment celle de (REC). En effet, il y a l’indication Experience fear juste au-dessus dutitre principal[76]. Celle-ci n’est pas sans rappeler la Cosmic Fear de Lovecraft que nous avons déjà mentionnée dansl’introduction. Par ailleurs, il est également pertinent de s’intéresser à la couverture de (REC 2) : le sous-titre indiqueQuelque chose a survécu[77]. L’allusion à Lovecraft semble évidente.  De même, Le projet Blair Witcb (1999) dont nousavons souligné de fortes similitudes avec les récits de Lovecraft, notamment Les Montagnes hallucinées (1936), est selonGrant, le film : « qui aurait solidifié une convention devenue aujourd’hui l’une des plus importantes du genre horrifique :la narration par le biais d’une caméra subjective diégétisée[78]. » Par conséquent, il semblerait que le genre horrifiqueduFound-footage, dont le père est bel et bien Howard Phillips Lovecraft ait pris le pas sur le genre gore. Bien que cedernier n’ait, évidemment pas disparu, Pascal Laugier en est le témoin par excellence. En outre, Stephen King a relevéune phrase très intéressante de l’écrivain William Nolan : « Rien n’est plus terrifiant que ce qui se trouve derrière uneporte[79]. » Finalement, nous pouvons supposer que la porte et la chose se trouvant derrière nous effraient l’un autant quel’autre mais sans doute à un degré différent. Quoiqu’il en soit, de manière générale, les films d’horreur sont trop peuétudiés dans le milieu académique, notamment en anthropologie des religions où l’on pourrait creuser de nouvelles pistesde réflexion.
Dorénavant, une autre interrogation apparaît : Y a-t-il un renouveau lovecraftien au cinéma dans les années 1980-2000 ?Nous pouvons aisément répondre par l’affirmative en nous basant sur l’article de Gilles Menegaldo Lovecraft à l’écran :adaptations, hommages, réécritures[80]. Néanmoins, comme nous l’avons souligné à maintes reprises lors de ce travail, iln’y a que très peu d’études qui confirment le lien entre les récits d’Howard Phillips Lovecraft et le genre du found-footage. D’ailleurs, preuve en est, Aude Weber-Houde, dans son article Found-footage horrifique et toucher zombiesque,ne fait aucunement mention d’Howard Phillips Lovecraft mais part du principe que c’est George A. Romero qui a initiéles codes de ce genre[81]. On ne peut pas lui donner tort puisque nous savons très bien que Lovecraft n’est absolumentpas cinéaste. Néanmoins, ignorer ou du moins, ne pas mentionner le fait qu’il en soit le précurseur discrédite quelque peuson article.
Dès lors, il devient absurde d’étudier le genre du found- footage sans considérer le travail de son précurseur. Il en est demême en ce qui concerne la figure du zombie. De ce fait, mis à part les spécialistes de Lovecraft qui effectuent denombreuses recherches sur ce type de question, il faut se rendre à l’évidence : Howard Phillips Lovecraft est quelque peutombé aux oubliettes. Il rejoint le Marquis de Sade et Larry Clark que l’on préfère ignorer de peur d’être accusé des’opposer à la morale. Je reste persuadée que Lovecraft est un écrivain incompris que l’on a considéré comme fou,misogyne et par-dessus tout raciste. Il s’agit, selon moi, d’une problématique du XXIème siècle qui vise à effacer del’histoire toutes les personnes controversées. Loin de moi l’idée de blâmer les mouvements anti-racistes et féministes dontla légitimité est évidemment indiscutable. Néanmoins, il me semble nécessaire de faire la part des choses en se réadaptantau contexte historique des années 1920 aux Etats-Unis. En effet, pouvons-nous vraiment, de manière académique, refuserou ignorer de prendre en considération un écrivain sous prétexte qu’il ait été raciste et misogyne il y a plus de quatre-vingts ans ? Ne serait-ce pas une manière de manipuler l’histoire, notamment celle de la littérature et du cinéma ?
Bibliographie :
Monographies :
Philippe Rouyer, Le cinéma gore- une esthétique de sang, édition du Cerf, Paris, 1997.
S.T. Joshi, Je suis Providence, vie et œuvre de Lovecraft, édition Actusf (traduction sous la dir. de Christophe Thill, Chambéry, 2019.
Articles :
André Habib, « Archives, modes de réemploi. Pour une archéologie du found footage, cinémas, 24, 97–122. https://doi.org/10.7202/1025150ar.
Aude Weber-Houde, « Found Footage horrifique et toucher zombiesque », in La mort intranquille- autopsie du zombie, (dir. J. Allard, MC. Lambert-Perreault et S. Harel), édition PUL, Laval, 2019.
Denis Mellier, « Le rhéteur et le pornographe », (dir. J. Marigny et G. Menegaldo), édition Dervy, Paris, 2002.
Donald R. Burleson, « Lovecraft, précurseur de la théorie de la déconstruction », in H.P. Lovecraft, fantastique, mythe et modernité, (coll. Dirigé par J. Marigny et G. Menegaldo) édition Dervy, Paris, 2002.
Gilles Menegaldo, « Lovecraft à l’écran : adaptation, hommages, réécritures », in Lovecraft au prisme de l’image », (dir. C. Gelly et G. Menegaldo), édition Le Visage Vert, Cadillon, 2017.
Gilles Menegaldo, : « Avant-propos », in H.P. Lovecraft, fantastique, mythe et modernité, (coll. Dirigé par J. Marigny et G. Menegaldo), édition Dervy, Paris, 2002.
Isabelle Viville, « Cinéma de la peur, cinéma de l’inconnu : de l’indicible à l’écran », in H.P. Lovecraft, fantastique, mythe et modernité, (coll. Dir. J. Marigny et G. Menegaldo, édition Dervy, Paris, 2002.
Philippe Rouyer, « Hommages et pillages, sur quelques adaptations récentes de Lovecraft au cinéma », in H.P. Lovecraft, fantastique, mythe et modernité, (coll. Dir. J. Marigny et G. Menegaldo, édition Dervy, Paris, 2002.
Pierre Jaillloux, « Présence de l’indicible : found footage, Lovecraft au prisme de l’image, édition Visage Vert, Cadillon, 2017.
Mémoire :
Elisa Gorusuk. Science et mythologie dans les oeuvres d’Howard Phillips Lovecraft. Littératures. 2013.
[1] Elisa Gorusuk. Science et mythologie dans les oeuvres d’Howard Phillips Lovecraft. Littératures. 2013, p.5. [2] Elisa Gorusuk, op.cit., p.5. [3] H.P. Lovecraft, Epouvante et surnaturel en littérature, édition Pierre-Guillaume de Roux, 2014, Paris, pp. 159-188. [4] Philippe Drouillet, « Postface : Lovecraft, compagnon de folie », in H.P. Lovecraft, Epouvante et surnaturel en littérature, édition Pierre-Guillaume de Roux, 2014, Paris, p.244. [5] Maurice Levy, in Denis Mellier, “ Le rhéteur et le pornographe » in H.P. Lovecraft, fantastique, mythe et modernité », (dir. J. Marigny et G. Menegaldo), édition Dervy, Paris, 2002, p.124. [6] Denis Mellier, « Le rhéteur et le pornographe », (dir. J. Marigny et G. Menegaldo), édition Dervy, Paris, 2002, p.124. [7] Ibidem, p.129. [8] Ibidem, p.135. [9] Texte suggérant ce qui n’est pas écrit de manière explicite. [10] Denis Mellier, op.cit., p.135. [11] Ibidem, p.125. [12] Ibid . [13] Pierre Jailloux, « Présence de l’indicible : found footage et poétique lovecraft », (dir. C. Gelly et G. Menegaldo), édition Le Visage Vert, Cadillon, 2017, p.197. [14] Ibid. [15] H.P. Lovecraft, in Pierre Jaillloux, « Présence de l’indicible : found footage, Lovecraft au prisme de l’image, édition Visage Vert, Cadillon, 2017, p.198. [16] Pierre Jailloux, « Présence de l’indicible : found footage, Lovecraft au prisme de l’image, édition Visage Vert, Cadillon, 2017, p.194. [17] Ibid. [18] H.P. Lovecraft, in Pierre Jaillloux, « Présence de l’indicible : found footage, Lovecraft au prisme de l’image, édition Visage Vert, Cadillon, 2017, p.195. [19] Pierre Jailloux, « Présence de l’indicible : found footage, Lovecraft au prisme de l’image, édition Visage Vert, Cadillon, 2017, p.195 . [20] H.P. Lovecraft, in Pierre Jailloux, « Présence de l’indicible : found footage, Lovecraft au prisme de l’image, édition Visage Vert, Cadillon, 2017, p.195. [21] Ibid. [22] Ibidem, p.196. [24] Ibid. [25] Ibidem, p.197. [26] H.P. Lovecraft, in Pierre Jailloux, op.cit., p.197. [27] Ibid. [28] Ibidem, pp.197-98. [29] R. Donald Burleson, « Lovecraft, précurseur de la théorie de la théorie de la déconstruction », in H.P Lovecraft, fantastique, mythe et modernité », ( coll. Dirigé par J. Marigny et G. Menegaldo) édition Dervy, Paris, 2002, p.38. [30] Ibid. [31] Ibidem, p.39. [32] Pierre Jailloux, Op.cit., p.198. [33] Ibid. [34] H.P. Lovecraft, in Pierre Jailloux, op.cit., p.198. [35] Ibid. [36] Pierre Jailloux, op.cit., p.198. [37] Ibidem, p.199. [38] Ibid. [39] Ibidem, p.200. [40] Se référer au paragraphe précédent. [41] Pierre Jailloux, op.cit., pp.200-201. [42] Ibidem, p.201. [43] Ibid. [44] H.P. Lovecraft, in Pierre Jailloux, op.cit., p.201. [45] Pierre Jailloux, op.cit., p.201. [46] Il s’agit ici d’une réflexion personnelle tirée de la lecture de l’article de Pierre Jailloux susmentionné.
[47] Maurice Lévy (1929-2012) est un grammairien et critique littéraire spécialiste du roman gothique et fantastique. [48] Maurice Lévy, in Denis Mellier, « Présence de Lovecraft : l’illustration en question », in Lovecraft au prisme de l’image, (dir. C. Gelly et G. Menegaldo), édition Le Visage Vert, Cadillon, 2017, p.29. [49] Jean Fabre (1904-1975) est un spécialiste de la littérature française du XVIIIème siècle. Il s’est également intéressé à la littérature fantastique. [50] Jean Fabre, Denis Mellier, « Présence de Lovecraft : l’illustration en question », in Lovecraft au prisme de l’image, (dir. C. Gelly et G. Menegaldo), édition Le Visage Vert, Cadillon, 2017, p.29. [51] Denis Mellier, « Présence de Lovecraft : l’illustration en question », in Lovecraft au prisme de l’image, (dir. C. Gelly et G. Menegaldo), édition Le Visage Vert, Cadillon, 2017, p.29. [52] Michel Houellebecq, in Denis Mellier, op.cit., p.29. [53] Michel Houellebecq, in Denis Mellier, op.cit., p.29.
[54] H.P Lovecraft, in Pierre Jailloux, op.cit., p. 202 [55] Pierre Jailloux, op.cit., p.202 [56] H.P. Lovecraft, in Pierre Jailloux, op.cit., p.202. [57] Ibid. [58] Pierre Jailloux, op.cit., p.202. [59] Ibid. [60] John Carpenter, in Pierre Jailloux, op.cit., p.204. [61] Pierre Jailloux, op.cit., p.204. [62] Ibid. [63] Ibidem, p.203. [64] Photographie tirée de l’article de Pierre Jailloux, « présence de l’indicible…» p.203. [65] Ibidem, p.207. [66] Ibidem, p. 206-207. [67] « Sauter de peur » : technique cinématographique consistant à effrayer le spectateur en faisant apparaître une image de manière très soudaine. [68] Pierre Jailloux, op.cit., p.207. [69] Photographie tirée de l’article de Pierre Jailloux, « présence de l’indicible… » p.207 [70] Philippe Rouyer, « Hommages et pillages, sur quelques adaptations récentes de Lovecraft au cinéma », in H.P. Lovecraft, fantastique, mythe et modernité, (coll. Dir. J. Marigny et G. Menegaldo, édition Dervy, Paris, 2002, p.407. [71] André Habib, « Archives, modes de réemploi. Pour une archéologie du found footage, cinémas, 24, 97–122. https://doi.org/10.7202/1025150ar,p.97. [72] Isabelle Viville, « Cinéma de la peur, cinéma de l’inconnu : de l’indicible à l’écran », in H.P. Lovecraft, fantastique, mythe et modernité, (coll. Dir. J. Marigny et G. Menegaldo, édition Dervy, Paris, 2002, p.393. [73] Ibidem, p.394. [74] Philippe Rouyer, Le cinéma gore- une esthétique de sang, édition du Cerf, Paris, 1997, p.109. [75] Aude Weber-Houde, « Found Footage horrifique et toucher zombiesque », in La mort intranquille- autopsie du zombie, (dir. J. Allard, MC. Lambert-Perreault et S. Harel), édition PUL, Laval, 2019, p.180. [76] Ibidem, p.196. [77] Couverture dvd (REC 2) sorti en 2010. [78] Aude Weber-Houde, op.cit., p.181. [79] Isabelle Viville, op.cit., p.394. [80] CF : Gilles Menegaldo, « Lovecraft à l’écran : adaptation, hommages, réécritures », in Lovecraft au prisme de l’image », (dir. C. Gelly et G. Menegaldo), édition Le Visage Vert, Cadillon, 2017, pp.179-192. [81] Aude Weber-Houde, op.cit., p.181.
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outhouseofhorror · 2 years
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The #SaturdayNightMovie #foundfootage #moviemarathon #online #watchparty kicks off at 3:30 PM - the first day's lineup includes ... 🤓🍕🍺🛋️📺🌐🎞️🎬🎭🩸😱 3:46 PM ET 🎬 #ManBitesDog 1992 🎞️ by #director 📣 #RémyBelvaux #AndréBonzel #BenoîtPoelvoorde 5:23 PM ET 🎬 #OneCutoftheDead 2017 🎞️ by dir 📣 #ShinichirôUeda 7 PM ET 🎬 #DevilsPass 2013 🎞️ by dir 📣 #RennyHarlin 8:41 PM ET 🎬 #REC 2007 🎞️ by dir 📣 #JaumeBalagueró #PacoPlaza 10 PM ET 🎬 #REC2 2009 🎞️ 11:26 PM ET 🎬 #HellHouse 2015 🎞️ by dir 📣 #StephenCognetti Let's 👀 at https://s.kast.live/g/b7pqcss4jaa Check out our 📆 for future events at https://www.meetup.com/Movie-Night-in-the-DMV/events/calendar/ 👀😱👀😱👀 #FridayNightHorrorShow #MovieNightintheDMV #ILoveHorrorMovies #MovieWatcher (at DMV) https://www.instagram.com/p/Ceqyw0MrUzs/?igshid=NGJjMDIxMWI=
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cinematografo04 · 2 years
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Episodio 176 - La Abuela
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sergeotokar · 2 years
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Je suis très heureux de partager ma dernière vidéo critique sur le film ABUELA de Paco Plaza. C’est un format assez spécial car la critique est très courte. J’espère malgré tout que vous l’apprécierez ! Pour la regarder il suffit de cliquer sur mon lien YouTube dans ma bio Instagram… #abuela #abuelafilm #pacoplaza #horrormovies #horror #horreur #cinemaespagnol #geek #geekinworld (à Val-d'Oise) https://www.instagram.com/p/Ccpp8uJrqwD/?igshid=NGJjMDIxMWI=
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frandibuja · 6 years
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janusrw · 6 years
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The end of Angela. #cinerima #rec #Rec2 #rec4 #recmovie #angelavidal #pablograbalotodoportuputamadre #pacoplaza #jaumbabalagero #niñamedeiros #enunmundoinfectado #trowback #mientrasustedduerme https://www.instagram.com/p/Bonin7cn_8I/?utm_source=ig_tumblr_share&igshid=2nebwfzi0bus
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channchum · 7 years
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✨ flawless ✨
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adamwatchesmovies · 3 years
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REC (2007)
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Now that I have seen both REC and Quarantine I'll still stand by my rating of the remake but if you can only see one, make it the original. The differences are small but REC has that little extra something that nudges it over the top.
Ángela Vidal  (Manuela Velasco) and her cameraman Pablo (Pablo Rosso) are interviewing local firefighters as they respond to an emergency call inside an apartment building. They discover the old woman they've been sent to help has been infected by a strange disease and before they know it, the building is sealed off from the rest of the world. No one in, or out.
REC takes enough time to set up the characters before things go crazy for us to like them. Even once the horror reveals itself, you don’t blame Ángela and Pablo for keeping their camera on. They're reporters. It's a big story. The world needs to know. Commenting on the situation and seeing it through a lens also allows them to remain distant from the horror. Despite this, you feel like you’re right there in the middle of it. The first-person point of view allows you to see and feel the disorientation, the shock of seeing these unexplainable actions unfold suddenly, and everything spirals out of control.
The setup is robust. Everyone's holed up in an unfamiliar building, the number of survivors dwindles but there’s always hope. Maybe our heroes can figure out a way to escape. Alternatively, there is a limited number of people who can become infected and turn into threats. If the living can get organized they might hold out long enough for someone to come to their rescue.
REC isn't as slick as its American counterpart, which makes it seem more realistic. The actors and actresses are not as movie star attractive and the camera often turns away from the gore (which makes sense considering someone is "filming" the attacks). The way it’s shot and set up, it just looks more like an actual found-footage incident. You'll miss the scene where the cameraman uses his camera to bash in an infected person’s face, but it’s nothing critical. It certainly doesn't outweigh this film's superior conclusion, which is well balanced between creepily vague and detailed enough for you to understand the gravity of this virus.
Having essentially watched this story twice within a week, it wasn’t as surprising or as scary as it could have been. I look forward to seeing REC again, years down the line when I’ve forgotten some of the finer details so it can properly scare my socks. even with most of it "spoiled", I still experienced that feeling I both look forward to, and dread, that moment when I realize how frightened I am and "regret" sitting dow with the movie. Imagine the terror you'd feel when what's coming next is completely unknown. Between Quarantine and REC, the film which inspired it, go for the original. It's a clever and chilling found-footage horror film that shows there is plenty to be done with the “gimmick”. (On Blu-ray, November 15, 2015)
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espantofest · 3 years
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Cartel de lo más reciente de @pacoplaza "La Abuela" #pacoplaza#horrormovies #horror https://www.instagram.com/p/CSEWrH-Ly4B/?utm_medium=tumblr
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psychodrive-in · 3 years
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Today at http://psychodrivein.com EZMM 2021 Day 8.1: [Rec] 3: Genesis (2012) Granted, [Rec] 3: Genesis doesn’t really break new ground, but it is solid at what it does. --- Read more of Paul's review at the link in our profile! #EZMM #EZMM2021 #EasterZombieMovieMarathon #Zombies #Rec3Genesis #PacoPlaza #DiegoMartin #LeticiaDolera https://www.instagram.com/p/CNSsIZknUJn/?igshid=1ahf4umge59y2
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mickycardi · 4 years
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VERONICA
‘Sin dalla morte del padre, Veronica si prende cura del fratello e della sorella minori. Un giorno, durante un’eclissi totale di sole, Veronica e due amici decidono di utilizzare una tavoletta Ouija per invocare lo spirito del padre. Al picco dell’eclissi, Veronica va in una sorta di trance, spaventando i suoi amici. Ciò segna l’inizio di piccoli e strani cambiamenti nella sua vita che la…
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outhouseofhorror · 2 years
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The #SundayNightMovie #online #moviemarathon #watchparty for #June 5th will feature... 🤓🍺🍕🛋️📺🌐🎞️🎬🎭🩸👀 2:40 PM ET 🎬 #SharkBait 2022 🎞️ by #director 📣 #JamesNunn 4:10 PM ET 🎬 #Unhuman 2022 🎞️ by dir 📣 #MarcusDunstan 5:40 PM ET 🎬 #Dashcam 2021 🎞️ by dir 📣 #RobSavage 7 PM ET 🎬 #TheLongWalk 2019 🎞️ by dir 📣 #MattieDo 9 PM ET 🎬 #Verónica 2017 🎞️ by dir 📣 #PacoPlaza Let's 👀 at https://s.kast.live/g/b7pqcss4jaa Check out our 📆 for future events at https://www.meetup.com/Movie-Night-in-the-DMV/events/calendar/ 👀🎞️👀😱🎭🩸👀 #MovieNightintheDMV #FridayNightHorrorShow #ILoveHorrorMovies #MovieWatcher #PrimeVideo #Netflix #SundayFunday (at DMV) https://www.instagram.com/p/CeaM5ZzOO4e/?igshid=NGJjMDIxMWI=
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nochedeespanto · 7 years
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Recomendación de sábado: la película #veronica de #pacoplaza creador de #rec 👏 Basada en el reporte policial de un caso paranormal acontecido en 1991 en Madrid; esta muy bien narrada con personajes que generan empatía y un diseño de producción que acompaña, evitando que los clichés del género la vuelvan tediosa. Dato extra: tiene 7 nominaciones a los premios #goya 🏆 #horrormovies #laposesiondeveronica #terror #cine #recomendaciones #paranormal #casoreal #informepolicial #peliculas2017 #miedo #fear #posesion
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sergeotokar · 2 years
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J’ai été très heureux de participer à cette vidéo sur la chaîne YouTube la séance de minuit et qui concerne Paco Plaza le réalisateur de Abuela et REC. Si le sujet vous intéresse je vous engage à ne pas la rater. Bonne humeur garantie ! #pacoplaza #abuela #rec #horrormovies #horrorfan #horror #horreur #fantastique #festivalgerardmer #geek #geekinworld #laseancedeminuit (à Ile-de-France, France) https://www.instagram.com/p/CcN18rTqbT_/?igshid=NGJjMDIxMWI=
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jacintcasademont · 5 years
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CLARA (REC 3) Dia 29 de #inktober2019 A la venda i a preu ridícul per DM. #inktober #drawing #copicmakers #ink #fabercastell #movie #leticiadolera #clara #rec3 #pacoplaza https://www.instagram.com/p/B4PHMmzoqLN/?igshid=eumqvuscyj10
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redflost · 5 years
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#31daysofhorrormovies Gonna try and post some of my favourite Horror movies each day of October. Day Two: Rec (2007) The scariest film I’ve ever seen and possibly the most visceral reaction I’ve ever had to a Horror movie. This Spanish found footage film has a simple premise, a news reporter and her cameraman following a group of firemen one night are called to an apartment block where an old women is in distress. So far so creepy yet, as they venture further into the building, we begin to understand the true horrifying extent of the danger and that now they’re in, they may not be able to leave. I’ve been a fan of zombie movies for as long as I’ve been old enough to watch them and this is up there for me as one of the all time greats. Rec is a brutal, heart pounding piece of cinema. It takes no prisoners as it careers through it’s taught run time leaving you little time to blink let alone breathe. It’s remake, Quarantine, is shot for shot and is almost as good. Yet, because this film is entirely in Spanish, there’s something scarier about having to focus on subtitles when all you want to do is close your eyes. Also, it’s sequels are bonkers but fail to capture the same energy. Watch Rec in the dark on your own if you can! #rec #quarantine #horror #spanishhorror #foundfootage #pacoplaza #jaumebalaguero #manuelavelasco #halloween https://www.instagram.com/p/B3HFRpJg9ng/?igshid=1jfzzvit03gh0
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