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Black Panther : un symbole panafricain

C’est un fait, Black Panther a eu un réel impact. Ce magnifique film réalisé par Ryan Coogler a touché les populations africaines, les a représentées et a changé le point de vue de certains. Car oui, le cinéma a le pouvoir de changer des opinions. Au-delà de son côté blockbuster Marvel Studios, Black Panther a renforcé un certain sentiment de fierté africaine. Mais quel est le message principal du film ?

Le Wakanda est une belle métaphore de l’Afrique. Si ce continent a été colonisé, c’est évidemment en grande partie à cause des ressources gigantesque qui le composent. De l’or, du sucre, du cuivre, du cacao, des diamants, de quoi rendre le Wakanda plus réel que dans une salle 3D. Seulement voilà, la colonisation a pillé et séparé les peuples Africains, provoquant selon beaucoup un retardement économique et technologique conséquent. Pendant les décolonisations massives du XXème siècle, où les puissances européennes ont perdu leur empire colonial africain, s’est développé un mouvement unificateur dans le continent : le panafricanisme. Le panafricanisme, c’est la volonté d’unifier l’Afrique, de renforcer la fraternité, les échanges, le développement solidaire. L’idée d’une Afrique fédérale, avec une monnaie unique à l’instar des Etats-Unis, ou d’une Afrique unie au même titre que l’Union Européenne a souvent été exposée, notamment par l’Union Africaine, association qui lutte pour le Panafricanisme. Cependant, ce n’est pas au goût de tous les dirigeants politiques. De plus l’Afrique reste malheureusement instable économiquement, et peine à se détacher de son passé colonial. En témoignent les pays qui utilisent encore et toujours le Franc CFA comme monnaie. Néanmoins, il y a un fort potentiel. Les militants et débats font rage, la plupart évoquent une Afrique unie qui pourrait certainement se démarquer. Ce n’est pas au goût du jour, mais Ryan Coogler penche vers ces idées, et dénonce dans son film les dégâts produits par la colonisation.

Pays fictif ou non, l’Afrique avait le potentiel de devenir le Wakanda. Le pays a su exploiter ses ressources de manière à ce qu’ils ne se fassent pas coloniser. Il y a cependant quelque chose à reprocher au Wakanda, dénoncé par T’Challa dans le film : il n’est pas intervenu lors de l’esclavagisme et du partage de l’Afrique par les Européens. T’Challa, s’opposant à cette idée isolationniste lors de la deuxième réunion avec son père, représente le panafricanisme : il tourne le dos à ses ancêtres qui ont préféré se terrer dans le silence, la puissance et la richesse au lieu d’offrir de l’aide à ses voisins. Ici Coogler souhaite dénoncer les quelques dirigeants africains qui ne font rien pour faire avancer l’Union Africaine, préférant s’occuper d’eux même sans tendre la main, comme l’a fait notamment T’Chaka. Les personnages de Nakia, W’Kabi et Killmonger sont aussi dans cette optique. En effet, les trois ont pour motivation d’aider les plus démunis le long du continent.

S’il faut rentrer un peu plus dans le détail, il y a une réelle volonté de la part de Ryan Coogler, de Ruth E. Carter (costumes) et de Hannah Baechler (décor) de représenter la totalité de l’Afrique au sein du Wakanda. Par exemple la tenue que porte T’Challa dans le Plan Ancestral est inspirée de celle des pays du nord de l’Afrique. La langue parlée est le xhosa d’Afrique du Sud. Les décors sont inspirés de ceux du Kenya. Les motifs sur les costumes des Dora Milaje sont inspirés de ceux de la tribu Turkana. La tenue de Zuri est inspirée de celle des sages Nigériens. Les tenues de la tribu de la Rivière sont inspirées des Suri (d’où le disque dans la bouche de l’Ancien de la Tribu) et lors de la scène du Casino de Busan, Nakia, Okoye et T’Challa portent les couleurs du drapeau panafricain sur leur costume. Pour ce qui est de la bande originale, hormis Ludwig Göransson et James Blake, tous les artistes présents sont afro-américains. De Khalid à Kendrick Lamar en passant par SZA ou le sénégalais Baaba Maal. 

Le film Black Panther est panafricain. En effet, le film milite pour une collaboration plus poussée entre les pays du continent. Il prouve qu’il y a encore un espoir de développement important pour l’Afrique. Elle doit s’unir pour que le Wakanda puisse prospérer, même dans notre réalité.

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Un public chinois pour Shang-Chi

Pendant le XXI ème siècle, la Chine est devenue la deuxième puissance mondiale et l’atelier du monde grâce à son taux de production inégalé. Le producteur Kevin Feige a annoncé en juillet dernier l’arrivée d’un personnage inédit au cinéma qui n’est autre que le Chinois Shang-Chi. Voulant reproduire le succès de Black Panther, Disney ne prend pas de risque économique en mettant en scène un héros de cette ethnie. La Chine est le pays le plus dense démographiquement, mais aussi paradoxalement l’un des moins représentés dans le cinéma américain malgré sa diaspora fortement présente dans le pays. Réside un enjeu avec la sortie de Shang-Chi et la Légende des Dix Anneaux que nous allons élucider.

Si la Chine compte dans les relations internationales, cela n’empêche pas la dégradation de son image. Devenu une dictature communiste après l'élection de Mao Zedong en 1949, le pays a souvent recours à la propagande ainsi qu’à la censure. En témoignent par exemple les manifestations sociales place Tian’anmen en 1989, passées sous silence par les médias chinois. Ce n’est pas la première répression idéologique. De son vivant, Mao lance la révolution culturelle, ayant pris conscience que le soft power d’un pays est un élément central pour guider la Chine vers la puissance. Des étudiants sont envoyés dans tout le pays pour participer à la diffusion du point de vue indiscutable du leader communiste : le Petit Livre Rouge. Cependant, la répression engendre un bain de sang contre quiconque ne s’alignant pas parfaitement avec le leader. Après 10 ans de répression envers les cinéastes et d’arrêt de productions audiovisuelles, chaque film est désormais financé par l’Etat, chaque scénario contrôlé par une commission de censure.

Le peuple chinois n’est pas traumatisé par ces événements. Les médias ne relaient pas ce type d’informations nuisibles au parti unique. Mais les démocraties ne sont pas aveugles, internet non plus. C’est pourquoi la Chine souhaite se modeler une image plus policée et séduire l’occident, divulguer sa culture pour la rendre appréciée dans le monde. Cette stratégie mobilise évidemment le cinéma. Déjà sur le territoire, le cinéma est l’un des principaux loisirs des chinois, des dizaines de millions fréquentent les salles régulièrement. C’est un véritable nid à bénéfices pour le gouvernement. Cependant il est primordial de nuancer : la Chine possède plus d’un milliard de citoyens, seuls les plus aisés ont accès aux grands écrans. De plus, la propagande reste le maître mot : rien de ce qui est diffusé ne doit nuire à l’image du parti communiste, ni même appeler à la révolution. 

La Chine a créé les Instituts Confucius pour promouvoir la langue et la culture chinoise dans le monde. Grâce à ceux-ci, de nombreux réalisateurs chinois sont récompensés dans les cérémonies prestigieuses. Subsiste un problème : la propagande est toujours présente. En effet la Chine garde à l’idée de se donner une bonne image. C’est pourquoi même dans les productions sino-américaines, il est interdit de porter atteinte à la grandeur du pays. Le métrage de Zhang Yimou, La Grande Muraille, fait notamment l’éloge d’une Chine puissante et impénétrable. De plus les producteurs n’hésitent pas à se plier à l’éthique chinoise afin de faire pénétrer leurs films sur le marché asiatique. Peu d’entre eux osent briser les règles, la Chine représentant un marché bien trop important. C’est pourquoi pour le rôle de l’Ancien dans Doctor Strange de Scott Derrickson, Marvel Studios opte pour Tilda Swinton. Cette dernière n’est pas un homme tibétain à l’instar du personnage des comics, puisque la Chine est en tension constante avec la région autonome du Tibet. Le cinéma américain ne pouvant pas se séparer de son public chinois, il n’est pas surprenant qu’en plus de se plier à la dictature communiste aient été annoncés des nouveaux blockbusters dédiés au pays, dont Mulan de Niki Caro et Shang-Chi et la Légende des Dix Anneaux de Destin Daniel Cretton.

Mulan et Shang-Chi promettent de battre des records. Si le grand public n’a pas connaissance de ce dernier, il le découvrira dans un film de super-héros révolutionnaire, inspiré par les films d’actions avec des acteurs tels que Jackie Chan. D’ailleurs, Disney ne compte prendre aucun risque pour plaire à la Chine : l’actrice principale de Mulan, Liu Yifei, a ouvertement soutenu la police hongkongaise sur les réseaux sociaux, prenant parti en faveur de la politique chinoise. Néanmoins Kevin Feige, voulant reproduire le succès de Black Panther de Ryan Coogler avec Shang-Chi et la Légende des Dix Anneaux, doit faire face à un paradoxe. Avec Black Panther, Ryan Coogler a posé une thèse politique : les pays Africains doivent avancer ensemble pour briller mondialement. Destin Daniel Cretton sera-t-il libre de faire de même en s’exprimant à propos la politique chinoise ? Rien n’est certain. Shang-Chi et la Légende des Dix Anneaux devra ou bien subir des reproches en prenant une position pro-chinoise, ou bien se concentrer sur une histoire non politisée.

En somme, le prochain blockbuster Marvel doit faire face à un dilemme manichéen : soutenir la dictature chinoise ou contrer le modèle communiste, et ainsi perdre une partie potentielle de l’audience. Quoi qu’il en soit, soutenu par une diaspora puissante, et des spectateurs impatients de découvrir le premier super-héros asiatique au cinéma, le film battra des records.

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Donald Glover : Me And Your Marvel

Donald Glover, Childish Gambino, mcDJ … Tant de noms pour une seule et même personne. Un artiste qui mélange l’humour et la politique à la perfection. Acteur et chanteur, scénariste et humoriste, il a à de nombreuses reprises collaboré avec Marvel au long de sa carrière. Cet univers étant très inspirant pour Glover, vous pourrez apercevoir son nom dans beaucoup de credits au fil des productions, mais aussi dans des easter-eggs. Mais qui est Donald Glover, et de quelle manière a t-il séduit les studios Marvel ?

I) Because The Community

Donald Glover se fait connaître grâce au rôle principal de Troy Barnes dans la sitcom Community où il dévoile ses talents de scénariste et d’acteur. En parallèle, il s’essaie au rap et devient l’un des rappeurs les plus influents, Childish Gambino. Il sera alors qualifié de « figure incontournable de la pop culture  » et sortira des classiques musicaux tels que Redbone ou encore This Is America. Il ne s’arrête pas là puisque qu’il rencontre un grand succès grâce à sa série Atlanta et obtient des rôles principaux dans les blockbusters Seul Sur Mars (2015), Solo: A Star Wars Story (2018) et Le Roi Lion (2019). Childish Gambino se démarque par sa folie, ses danses exagérées et ses messages politiques forts. On notera la dénonciation du droit au port d’armes dans This Is America, le réchauffement climatique dans Feels Like Summer ou encore le racisme dans sa pièce de théâtre Black Peter Pan, qui montre des enfants ayant peur d’un Peter Pan noir.

II) Spiderpants

Donald Glover et Spider-Man, une grande histoire d’amour. En 2011, la saga Ultimate Comics offre la possibilité d’un reboot du personnage de Spider-Man. Brian Michael Bendis et Sara Pichelli créent alors un tout nouveau personnage, Miles Morales. Ce dernier est un jeune noir latino, qui suite à une piqûre d’araignée, devient le nouveau Spider-Man. Morales connaît un succès monstre, et obtient son film d’animation en 2018, Spider-Man Into The Spider-Verse. Si le nouveau Spider-Man est noir, c’est parce-que le scénariste Bendis a été très inspiré par une célèbre scène de la série Community, où Donald Glover revêt le costume de Spider-Man. La personnalité de Miles Morales est donc très inspirée de celle de Glover et de son personnage de Troy.

Suite à l’annonce d’un reboot de la saga Spider-Man de Sam Raimi, internet s’enflamme et lance le #DonaldForSpiderMan afin de militer pour que l’acteur puisse interpréter le personnage dans The Amazing Spider-Man. Cependant le rôle fut donné à Andrew Garfield, à la grande déception des fans de Glover et de lui-même. Ce dernier ne se découragea pas pour autant puisqu’il double Miles Morales dans la série animée Ultimate Spider-Man, et devient l’interprète son oncle Aaron Davis dans le Marvel Cinematic Universe. De plus, il travaille sur le scénario de Black Panther avec son frère Stephen, où les deux ajoutent des scènes comiques au m��trage. Un easter egg est présent dans le film Spider-Man Into The Spider-Verse, où Aaron Davis regarde l’épisode de Community où Glover se munit du costume de Spider-Man, afin de rappeler que Miles Morales n’existerait sûrement pas sans lui.

III) The Night Me and Deadpool Met

En 2017, suite au succès du personnage de Deadpool et dans l’intention de développer des séries télévisées Marvel, FFX (chaîne adulte de la Fox) commande le premier animé centré sur le personnage. Donald Glover et son frère Stephen sont annoncés comme producteurs et créateurs de la série. Deadpool: The Animated Series est décrite comme très violente, gore, abordant des sujets très tabous, et Donald Glover exprime son souhait de trouver un acteur ayant un ton différent de celui de Ryan Reynolds pour doubler son personnage, afin de rendre la série plus atypique et exceptionnelle. Ce dernier qualifie même Donald Glover de génie sur twitter, et exprime son impatience de découvrir la série le jour de sa sortie.

Néanmoins, la série est annulée près d’un an plus tard, en 2018, pour des raisons de différents créatifs. En réaction à cela, Donald Glover s’est révolté et a dévoilé sur Twitter le script entier de la série, racontant l’histoire de Deadpool en voyage au Kenya pour protéger des rhinocéros blancs. Un discours dénonçant la maltraitance animale, toujours avec un univers atypique à celui du mutant mercenaire. Cependant suite à de nombreuses pressions de la part de la Fox, le script ainsi que ses reproches envers le studio furent rapidement supprimés de son compte. Dans ses tweets, Donald Glover accuse la Fox de racisme, ajoutant qu’ils ne souhaitaient pas laisser les commandes d’une série centrée sur un personnage blanc à des personnes noires, puisqu’il y avait beaucoup de références à la culture afro dans les blagues des frères Glover. 

En effet, cela soulève un point très intéressant. Les films centrés sur des blancs sont dans la forte majorité des cas confiés à des personnes blanches. Les films centrés sur des noirs confiés à des noirs. Les films sur des asiatiques à des asiatiques, etc. C’est par exemple le cas de Get Out ou encore Shang-Chi et la Légende des Dix Anneaux. Est-ce pour autant un mal ? Oui et non. D’un côté cela engendre beaucoup plus de représentation, les réalisateurs noirs les plus connus et récompensés étant très minoritaires (Spike Lee, Ryan Coogler, Jordan Peele ...) De plus, la culture est traitée de façon pertinente puisque ces réalisateurs racontent leur vécu. Mais d’un autre côté, cela pose des problèmes de communautarisme excessif et de discriminations. Or si la culture d’une population n’est pas au centre du scénario, la couleur de peau du réalisateur n’a objectivement aucune importance ! Hollywood se montre encore et toujours très fermé quant au fait de laisser le talent s’exprimer à la place du physique, et cela est un réel problème à dénoncer.

Donald Glover est très engagé politiquement. En plus de proposer du contenu original, il inspire et invite au progrès. Ryan Coogler, réalisateur de Black Panther, dira même de lui qu’il est capable de repousser les limites dans bon nombre de domaines sans difficulté. Quoi qu’il en soit, espérons que la relation entre Glover et Marvel dure de nombreuses années encore !

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Black Panther : Briser les chaînes par les mots

Joe Robert Cole et Ryan Coogler ont réalisé une prouesse en écrivant le personnage de Killmonger, qui fut acclamé par bon nombre de critiques. Au centre du métrage, il est nécessaire de le comprendre pour pouvoir prétendre être au point sur le message. Dans un premier temps, il sera intéressant d’analyser Killmonger et sa place dans Black Panther, pour enfin dans une deuxième partie analyser son discours, et plus particulièrement sa phrase ante-mortem.

Dans les quartiers de Oakland, Erik Stevens est né de l’union du prince wakandais N’Jobu et d’une mère délinquante. Baigné dans les histoires de son père jusqu’à son décès, il se forge un objectif. Mener une révolution sociale en armant les opprimés. Propulsé par l’assassinat de son père des mains du roi T’Chaka, le personnage soulève une problématique intéressante : nous ne serions que la somme de nos actes. Elle renvoie à la philosophie de Jean-Paul Sartre qui soutient que l’Homme n’est pas libre puisqu’il devient Homme en fonction des choix qu’il opère dans sa vie. Cela n’excuse pas les meurtres de Killmonger, mais nous comprenons davantage ses motivations. Celui-ci est coincé entre sa morale et ses actes, pour enfin se laisser guider par ses émotions. Forgé au meurtre et à la manipulation, il ne se reconnaît qu’en son père et en sa promesse qu’est celle d’observer un coucher de soleil au Wakanda. Killmonger est donc un personnage intéressant puisqu’il représente les conséquences du passé sur ce que l’on est, et les tourne à l’extrême.

Néanmoins si Erik Stevens possède un défaut, c’est bien celui de ne pas essayer de tendre vers l’éthique. Il excuse ses actes par son passé et ne jure que par ses émotions. Il n’est pas un militant pacifiste, mais plutôt un extrémiste. Lors de son couronnement, il est semblable à un tyran. Il nie tout ce que constituait la culture wakandaise, en incinérant l’herbe-cœur notamment. Cela dénonce évidemment l’oppression et le désespoir d’une population pauvre et abandonnée, ainsi que la soif de vengeance extrême de ces personnes. Cela est une bonne chose puisqu’en caricaturant leur traits pour les pousser à l’extrême, le film nous met en garde contre une potentielle révolution de ces populations abandonnées par l’Etat. Il est possible de faire une claire opposition entre Killmonger et Malcolm X. Bien que ce dernier ait été un nationaliste noir extrémiste avant de se repentir, il s’est toujours montré raisonnable en apprenant de ses erreurs. Il est devenu un symbole de paix. Killmonger est un Malcolm X n’ayant pas fait les bons choix, perdant tout espoir au détriment de sa santé mentale et éthique.

Killmonger a été écrit pour alerter les Américains face à l’oppression envers les pauvres et les minorités. Poussant à l’extrême la folie et la solitude de son personnage, Ryan Coogler accentue son message politique : il est nécessaire que les Africains s’entraident.

La mort de Killmonger est forte en symboles. Elle marque l’histoire et le personnage. Pour preuve, T’Challa se remet en question après avoir été témoin de son sacrifice, et applique la politique de son ennemi en la modifiant légèrement pour qu’elle devienne juste. De plus, Killmonger s’en sert pour donner du sens à ses actes, puisqu’il présente sa volonté de devenir un homme libre en faisant ses propres choix, à l’instar de ses ancêtres esclaves qui ont tout fait pour s’échapper des chaînes. Il nous renvoie une nouvelle fois à la philosophie sartrienne qui soutient que l’Homme est condamné à être libre puisque chaque obstacle est l’occasion de faire un choix. Finalement, Ryan Coogler personnifie la promesse de N’Jobu par le Soleil, pour qu’elle achève son fils de manière imagée.

Cette dernière phrase inouïe dans un film de l’Univers Cinématographique de Marvel a été comparée aux dires du chanteur américain Kanye West. Il affirmait à la télévision que l’esclavage était un choix. Au premier abord, il est facile de penser que Killmonger est du même avis, qu’il soutient que les esclaves noirs auraient dû privilégier le suicide ou la révolution au lieu de se laisser dominer par les maîtres. Toutefois il y a eu des rebellions d’esclaves, mais par manque de force, ils ont rapidement été torturés pour terroriser les autres. Mais aussi parce-que Killmonger incarne plus cette détermination et cette foi en la liberté que la liberté elle-même. D’où le texte de la chanson Pray For Me de The Weeknd inspirée par le personnage : « Just in case my faith go I live by my own law // Pour ne pas perdre la foi, je fixe mes propres lois ».

Killmonger est un Malcolm X déchu, un sartrien convaincu ayant grandi dans la haine à cause d’une erreur commise par un pays aux multiples secrets. Coogler met en scène un personnage abandonné par les gouvernements de ses deux pays qui ont engendré en lui une folie irréparable. Cependant en influençant la politique de T’Challa à la fin du métrage, Killmonger accomplit son destin et décède en homme libre, libéré de ses chaînes.

SOURCES :

Kanye West et l’esclavage : https://www.youtube.com/watch?v=sIQBREMkQu4&t=7s

https://www.lecinemaestpolitique.fr/les-larmes-de-killmonger-pour-une-contre-lecture-de-black-panther/

http://lesensdesimages.com/2018/02/16/black-panther-un-message-politique-complexe/

https://shadowandact.com/erik-killmonger-forgotten-wakanda

https://junkee.com/black-panther-killmonger-hero/147096

https://www.woulooo.com/black-panther-part1/

Killmonger n’est pas Malcolm X (1) : https://www.youtube.com/watch?v=6VmyykC74AM

Killmonger n’est pas Malcolm X (2) : https://www.youtube.com/watch?v=lP09KhLuaFs