Coucou les curieux!
Bon comme beaucoup d’entre vous le savant (mais peut être pas tous) j’étais la semaine dernière au festival du Chamanisme et j’ai eu la très grande chance de bénéficier d’un pass qui m’a permis de faire des photos et de pouvoir vous faire un retour….
Tout d’abord mille excuses auprès de celles et ceux qui attendaient ce retour plus tôt… Le festival brasse énormément d’énergies et un temps de repos au retour a été nécessaire pour laisser infuser, remettre les idées en place et voir de quelle manière j’allais bien pouvoir vous présenter tout cela…
Pensez donc… 4 jours complets entre copines parmi 180 délégués des 5 continents, tous détenteurs de savoir et de rites ancestraux mais aussi de messages pour la Terre, la paix, l’humanité…
Je passerais très rapidement sur la partie soins car je pense que ce type d’expérience se vit vraiment de l’intérieur ou peut être est-ce moi qui suis trop pudique pour exprimer mes ressentis… Mais c’est tellement personnel à chacun qu’il est difficile d’en aire étalage. Nous avons beaucoup échangé au cours de ces 4 journées avec les copines et chacune d’entre nous était venue chercher quelque chose de différent au festival (même lorsqu’on se trouve là juste “par curiosité” c’est que déjà même sans le savoir on est dans une démarche de recherche), chacune y a trouvé des réponses, parfois en adéquation avec ses demandes ou parfois plus surprenantes (peu importe, l’essentiel étant de se laisser porter par le courant) et chacune a ressenti des affinités totalement différentes.
Pour ma part j’étais venue avec quelques idées préconçues. Je pensais passer beaucoup de temps auprès des délégations Celtes, Vikings et amérindiennes et c’est finalement auprès des Sud Américains, des Mongols et des Aborigènes que j’ai passé le plus de temps. Les affinités ça ne s’explique pas, ça passe par un sourire, un geste, un regard… Je n’avais pas prévu non plus d’assister aux cérémonies des délégations africaines et c’est avec un grand intérêt que j’ai découvert les rites pygmées et massaï…
Dès l’arrivée au festival, lors de la cérémonie d’ouverture on est de suite frappé par tout ce mélange de cultures… Voir assis côte à côte des indiens d’Amazonie, des Russes et des pygmées , tous unis dans une sorte de fraternité, ça a quelque chose de magique et d’extraordinaire aussi.
Ce que j’ai remarqué dans un second temps c’est l’immense douceur qui émane des regards.
Passé le temps de présentation et d’ouverture, le second temps fort du festival consiste en l’allumage du feu sacré. Le feu va durer tout le temps du festival, il représente de manière symbolique ce qui unit notre feu intérieur à l’énergie et à la vitalité du soleil.
Un représentant de chaque continent est chargé d’aller allumer le feu pour sa délégation puis des danses, des chants et le son des tambours font de ce moment solennel un fête immense et collective.
Une fois le feu allumé et le festival placé sous sa protection les ateliers peuvent commencer. J’ai pour ma part assisté a pas mal de tables rondes concernant le sort que fait subir le monde “civilisé” aux peuples premiers. En fait jusqu’à présent je croyais que les histoires de génocides et de colonisation c’était derrière nous mais les témoignages effarants qui m’ont été donné d’entendre lors du festival m’ont permis de me rendre compte à quel point je suis loin de la réalité et combien il est important de faire connaitre au plus grand nombre toutes ces atrocités.
Lorsqu’on parle d’épuration ethnique on a tendance à se référer aux heures les plus sombres de l’histoire mais on ignore bien souvent que l’appât du gain continue à générer des horreurs un peu partout dans la monde.
Brian Injalman Bin Gaaban, guérisseur de la nation souveraine Djugun en Australie témoigne des cultures et des luttes des peuples aborigènes. “En 1769, le Britannique James Cook est le premier Occidental à mettre le pied chez les Maoris.Aussitôt, il accorde à cette terre le titre de « terra nullius ». Par cette proclamation, James Cook rejette l’idée et la possibilité de l’existence d’une autre nation en ce « continent inexploré ». Ce concept d’appropriation, en lien au droit de propriété en vogue en Europe, s’oppose vivement à la conception aborigène de la terre. « La terre ne leur appartient pas, ils appartiennent à la terre. » Emporté par sa nouvelle découverte et sa vision impérialiste au nom de l’Angleterre, Cook institue un régime raciste et contrôlant qui entraîne de lourdes conséquences sur le peuple fondateur. Pour mieux s’approprier le territoire, une négation de reconnaître les aborigènes comme premier peuple australien justifie sa conquête sans aucune réserve. Les colonisateurs amènent une mentalité xénophobe à propos des Premières nations qui selon eux « réunissent toutes les choses mauvaises que ne devrait jamais présenter l’humanité, et plusieurs dont rougiraient les singes, leurs congénères. »
À l’époque précoloniale, 500 tribus nomades sillonnaient le sol austral au gré des saisons et des ressources. Tous les clans étaient dispersés de façon très sporadique sur l’immensité du continent. Ainsi, des différences notoires caractérisaient les tribus. Cepeuple, installé depuis environ 40 000 ans en ces terres, paya et paye encore cher les débordements britanniques assoiffés de pouvoir et de domination. Les épidémies et le massacre de ce peuple réduisent leur nombre de 1 million à 60 000 individus en seulement un siècle d’invasion. Au début du siècle, l’Australie adopte des mesures d’assimilation pour supprimer le peuple aborigène. La politique raciste de « l’Australie aux Blancs » est alors instaurée.Des milliers d’enfants métis se font enlever à leur famille pour leur donner une éducation « blanche ». Ces stratégies d’assimilation pour « l’intégration des Aborigènes à la société blanche » a, en réalité, pour but « d’effacer toute trace de la culture et de la langue aborigène ». Des regroupements entre tribus enterrent plusieurs traditions pour ainsi matérialiser les desseins des envahisseurs. Ce sont des familles blanches et des institutions missionnaires qui accueillent les enfants pour se charger de leur apprentissage « civilisé ». En 1967, le gouvernement du Commonwealth organise un référendum conférant à l’État le droit de légiférer sur les Aborigènes, et ce dans tous les états australiens. À partir de ce moment, les Aborigènes se voient octroyés le droit d’exister ! Ils deviennent alors sujets de sa Majesté. Après deux siècles de répression, de vols et de spoliation, le gouvernement australien les dénombre dorénavant lors des recensements.
Malgré leur lutte, les aborigènes ont dû attendre jusqu’en 1992 pour l’abrogation de la loi du Terra Nullius. Néanmoins, les Aborigènes se voient toujours nier la propriété de leurs terres ancestrales. Le gouvernement utilise tous les moyens pour faire obstacle aux réclamations territoriales des peuples australs: des cours d’eau sont empoissonnés, des villes sont construites sur les territoires sacrées, les enfants continuent régulièrement d’être ôtés aux familles qui tentent de maintenir leurs cultures ancestrales…
“A l’heure actuelle, les aborigènes ne représentent plus que 3% de la population australienne mais ils constituent 70% de la population carcérale” explique Brian. La situation de ces tribus est encore bien précaire est la lutte pour la survie de leur culture est une lutte de tous les moments.
Autre continent mais pas autres moeurs hélas… Les pygmées voient leur territoire diminuer d’année en année. C’est le prix à payer pour la déforestation massive imposée par “l’homme blanc”. Avant, me confie le traducteur, un chasseur pygmée pouvait partir en forêt et parcourir quelques mètres, il était assuré de trouver du gibier. Il lui faut aujourd’hui marcher plusieurs jours pour obtenir le même résultat. Les animaux disparaissent en même temps que la fierté d’un peuple d’appartenir à sa tribu… L’homme blanc a cru bon de construire des écoles, des chapelles et a tellement bien vendu son discours sur la civilisation que les jeunes pygmées ont aujourd’hui honte de leur culture qu’ils délaissent peu a peu. Les pygmées ont pourtant leur propre système d’apprentissage… Ils ont l’école de la forêt… Là où un occidental apprendra des leçons de botaniques à travers les livres et les écrits, le jeune pygmée apprendra a entrer en connexion avec la plante dans son élément naturel et à intégrer ses vertus et ses moindres secrets de guérison… Un jeune pygmée n’a besoin ni de carte ni de gps pour retrouver son chemin en forêt… Il sait se repérer au soleil, aux arbres, écouter les bruits des animaux…. De quel droit et au nom de quoi nous sentons nous le investis du pouvoir de perturber un tel équilibre? Je l’ignore…
Andrew Thunderdog
Le massacre des indiens d’Amérique…. Le plus grand génocide perpétré à travers l’histoire…. Ces tribus vivaient en parfaite harmonie avec la nature et les éléments lorsque les Européens ont débarqué avec leur soif de l’or… Andrew Thunderdog Pollis,
né en Australie de parents et ancêtres Lak’Ota et Arborigènes, a reçu l’enseignement des traditions chamaniques Lak’Ota à travers son Grand-Père Wallace Black Elk, et vit depuis 20 ans avec sa famille dans les Montagnes Rocheuses du Nord du Nouveau Mexique où il pratique les traditions et la spiritualité des Premières Nations d’Amérique et continue ses recherches. Il témoigne et apporte son message de paix pour les générations futures.
“Les hommes blancs nous ont apporté l’alcool, l’héroïne, la nourriture polluée… Les indiens connaissent aujourd’hui le plus fort taux d’incarcération des les prisons américaines. Nous arrivons aujourd’hui à la fin du 4ème monde. Cette société pleine de violence envers la Terre et les hommes est arrivée au bout de son mode de fonctionnement. N’acceptez pas cette nourriture, n’acceptez pas la médecine chimique, rejetez l’argent et le profit. Tenez vous debout sur vos pieds. Il y a 140 ans Crazy Horse a vu dans une vision qu’il mourrait à cause d’une trahison car aucune balle ne pouvait le tuer. Il a effectivement été tué par 2 indiens devenus policiers américains. Lors de son arrestation dans le Nebraska il a dit que nous reviendrons dans 7 générations et ce sera au moment où toutes les générations en ont le plus besoin. C’était il y a 140 ans. Le temps est venu. Nous devons avoir une approche du monde comme Gandhi. Ce n’est pas le temps de Che Guevara. Nous savons organiser la résistance pacifique. Nous savons résister à la faim et à la soif et nous sommes en mesure de refuser tous les poisons qu’ils veulent nous donner. ”
Crazy Horse
“Les hommes blancs nous ont apporté l’alcool, l’héroïne, la nourriture polluée… Les indiens connaissent aujourd’hui le plus fort taux d’incarcération des les prisons américaines. Nous arrivons aujourd’hui à la fin du 4ème monde. Cette société pleine de violence envers la Terre et les hommes est arrivée au bout de son mode de fonctionnement. N’acceptez pas cette nourriture, n’acceptez pas la médecine chimique, rejetez l’argent et le profit. Tenez vous debout sur vos pieds. Il y a 140 ans Crazy Horse a vu dans une vision qu’il mourrait à cause d’une trahison car aucune balle ne pouvait le tuer. Il a effectivement été tué par 2 indiens devenus policiers américains. Lors de son arrestation dans le Nebraska il a dit que nous reviendrons dans 7 générations et ce sera au moment où toutes les générations en ont le plus besoin. C’était il y a 140 ans. Le temps est venu. Nous devons avoir une approche du monde comme Gandhi. Ce n’est pas le temps de Che Guevara. Nous savons organiser la résistance pacifique. Nous savons résister à la faim et à la soif et nous sommes en mesure de refuser tous les poisons qu’ils veulent nous donner. ”
Yézidi
Les yézidi, communauté monothéiste, qui compte entre 100 000 et 600 000 personnes, est persécutée de longue date par les membres de Daesh en Irak. Avec la prise de leur bastion, Sinjar, 35 000 yézidis ont dû fuir dans les montagnes, sans eau ni nourriture, sous une chaleur pouvant atteindre les 50 °C. Les Yézidi honorent les éléments. Adorateurs du diable pour certains, païens pour d’autres, les membres de cette communauté sont persécutés depuis longtemps. Les yézidis ont enrichi leur religion par des apports coraniques et bibliques pour se camoufler des musulmans et des chrétiens afin de ne pas trop se faire remarquer . Le yézidisme est une religion monothéiste qui puise une partie de ses croyances dans le zoroastrisme, la religion de la Perse antique. Leur culte et leurs rituels se transmettent oralement, c’est pourquoi on ne devient pas yézidi, on naît yézidi.
Les fidèles de cette religion croient en un dieu unique, Xwede, qui fut assisté par sept anges lorsqu’il créa le monde, dont le plus important est Malek Taous, souvent représenté par un paon, symbole de diversité, de beauté et de pouvoir.
Comme pour les musulmans et les chrétiens, le bien et le mal occupent une place importante chez les yézidis. Présents dans le cœur des hommes, il ne tient qu’à eux de faire le bon choix.
Si les yézidis sont persécutés depuis la nuit des temps, c’est parce que les autres religions, que ce soit l’islam ou le christianisme, ont une interprétation erronée de leur culte. « En Irak et en Syrie, on les a pris pour des adorateurs du diable parce qu’ils ont fait une espèce de bricolage entre les deux religions du Livre ». L’archange Malek Taous a ainsi faussement été pris pour le diable par les musulmans. Certaines pratiques et restrictions des yézidis peuvent paraître farfelues. Par exemple, les yézidis ne peuvent manger de laitue ou porter des vêtements bleus.
Ces pratiques ont contribué à créer une forme de mépris chez leurs voisins musulmans. « Les yézidis sont des adorateurs du feu, ce qui les fait apparaître comme des païens aux yeux des Syriens.L’islam n’a pas de considération pour cette religion, contrairement au christianisme et au judaïsme, qui sont tolérés. »
La famille Dolo a perdu 70 de ses membres dans les conditions les plus atroces lors du génocide de 2014. Le père lors de la cérémonie d’ouverture du festival déclare “C’est la première fois depuis le drame que nous avons le sentiment de nous trouver à la maison.”
Les Kogis
Avant de clôturer ce tour du monde je tenais à vous parler des indiens Kogis , derniers héritiers des Tayronas, l’une des plus grandes sociétés précolombiennes du continent sudaméricain et porteurs d’un magnifique message pour la Terre et l’humanité. Je vous mets en lien leur site internet (hé oui les indiens ont des sites! Je vous rassure ça m’a surprise moi aussi! ) . C’est super bien fait et très parlant:
http://www.tchendukua.com/les-kogis/le-message-des-kogis/#.WvBKDS5ubIU
Pour ceux qui auraient encore des doutes sur le bien fondé de préserver ces cultures et ces savoirs ancestraux (encore que je ne cherche à convaincre personne, j’apporte juste un témoignage) je conclurais sur ce que nous a appris Bensou Meoli sur les modes de vie de son village au Kenya. Il n’existe dans sa tribu ni hôpital ni médecin au sens où nous l’entendons. Le doyen de la communauté est âgé de 117 ans et les octogénaires y sont nombreux et respectés. Peut être qu’au lieu de toujours penser que nous autres peuples des lumières sommes détenteurs d’un savoir que nous devons diffuser partout à travers le monde, devrions nous faire preuve d’un peu plus d’humilité et accepter de recevoir à notre tour des leçons de nos pairs? En toute bienveillance bien sûr!
Bensoum Meoli
Merci encore aux organisateurs et aux bénévoles pour ce super moment et à l’année prochaine!
Festival du Chamanisme: cultures et traditions ancestrales Coucou les curieux! Bon comme beaucoup d'entre vous le savant (mais peut être pas tous) j'étais la semaine dernière au festival du Chamanisme et j'ai eu la très grande chance de bénéficier d'un pass qui m'a permis de faire des photos et de pouvoir vous faire un retour....
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