"Il m'a apporté de la légèreté dans certaines périodes dures, il m'a aussi appris à gérer ma colère et réguler mes émotions." Un apport bien maigre par rapport à ce qu'il te fait vivre, développé ?
Passif agressif cette question. Ma foi, j'avais pris le soin de spécifier que ce n'était pas l'objet de la précédente question d'où le fait que je n'ai pas développé mais je peux le faire. En vrac et sous forme de liste voici les raisons de pk mon mec n'est pas entièrement une odieuse personne dénuée de sentiments.
La légèreté: en effet cette année a été ce que l'on pourrait qualifier de virage à 180° supplément trafic dense et verglas. J'ai eu d'importants pb de santé et des grosses décisions à prendre (Cf période des masters). Là où j'ai aimé son côté léger c'est que pendant cette période, je n'avais pas envie de parler de ça, de mes angoisses et mon malaise, je voulais qu'absolument tout le monde me foute la paix avec les questions type "tu vas faire quoi l'année pro ?", "Et ça donne quoi les masters alors ?", "Roh une licence pour rien ?", "T'en as pas marre d'être tjrs malade ?", ect. Lui n'a jamais abordé ces questions car il savait que j'avais juste pas envie d'en parler et ça m'a fait du bien de rester dans une atmosphère safe dans le sens loin de tout ça. Ya des pb dont t'as besoin de parler pour aller mieux et d'autres dont tu veux absolument éviter de ne seulement que laisser une emprunte vocale dans l'univers. Peut-être que c'est aussi qu'il en avait rien à foutre mais peu importe la raison, le fait est que j'ai apprécié ne pas avoir à me justifier.
La tolérance: c'est quelqu'un qui aime pousser les autres dans le retranchement et qui ne connaît pas même ses propres limites pour certaines choses. J'ai appris à me détendre un peu, à rester tranquille avant de le démarrer. Il m'a appris, ou plutôt, il m'a permis de mettre en pratique le fait de réagir à froid et non plus à chaud. Au lieu d'exploser de colère à son égard direct, bien que ça ait été mérité, j'ai appris à exploser de colère de mon côté, me calmer et revenir vers lui avec l'esprit clair. Le meilleur exemple reste le jour où il m'a avoué sa tromperie, avant de l'agresser verbalement et me mettre en situation de difficulté où je serai reprochable, j'ai pris la décision de me calmer et revenir lui demander tranquillement de me raconter.
La confrontation avec moi: ma rupture précédente, il y a quelques années, m'a mise à terre. J'ai réussi à en tirer des leçons et à me sentir reconnaissante même de cet évènement. En effet, sans cette rupture, je n'aurais pas eu certains déclics. La vérité c'est que jusque là, c'était des mantras, je me disais "ok dans ma prochaine relation faut que je fasse ci, que je fasse ça", mais je n'avais jamais eu l'occasion de remettre en pratique. Savoir que la communication est la clef c'est bien, réussir à ne pas se braquer, à aller vers l'autre, à discuter sans frontalement reprocher et se mettre l'autre à dos en est une autre. Je découvre une réelle congruence entre comment je veux réagir et comment je réagis vraiment, c'est signe de travail. Et je dirais que ça l'aide, je lui donne les bons gestes, les bonnes réactions selon mes critères, il en fait ce qu'il veut. Si c'est perdu, ça ne sera jamais pour moi.
La rigueur: je pourrais me comporter comme une merde, aller revoir mon ex, me venger pour la tromperie, être franchement condescendante voire méchante. Pourtant, j'ai décidé d'être carré avec lui jusqu'à la fin pour lui montrer qu'une femme peut avoir une réelle bienveillance à son égard. Que tout n'est pas une question de calcul.
Les traumas: il en a, issu d'une famille éclatée par la tromperie, enfant du milieu jamais calculé et ex particulièrement toxique, il y a des choses à panser. Je ne me mets pas en position de sauveuse, je veux seulement dire que son passé impacte son présent et du coup son futur. La seule chose que je peux faire pour lui c'est être fidèle, lui donner de l'importance et lui faire comprendre que le relationnel, les relations sentimentales ne sont pas une vaste compétition de qui brisera l'autre en premier, de qui insérera ses doigts plein de sel dans les plaies de l'autre en premier. Et je le sens plus ouvert, il fait un travail sur lui. C'est pas avec moi qui sera la meilleure version de lui même mais avec la prochaine, autant essayer de lui redonner une vision claire des choses et une balance correcte. Rien n'est binaire en ce qui concerne les émotions.
Le sexe: il m'a permis d'ouvrir mon regard sur le sexe en se montrant particulièrement safe, non jugeant, et dans le moment. Il fait très bien l'amour, ça me permet de dire qu'il n'est pas profondément teubé non plus. Il sait écouter, enregistrer et appliquer. Bizarrement, je me suis rarement autant régalée qu'avec lui car bien qu'il ait des failles à ce niveau là, il fait preuve d'une étonnante douceur et bienveillance. Je n'ai jamais reçu une remarque reevant de près ou de loin du body shame de sa part, pourtant il y aurait matière (mutilation, peau acnéique, vitiligo dans le dos, ectt). Il a tjrs été très rassurant en ce qui concerne les règles, les poils, le corps. C'est normal oui, mais les normes ont changé, c'est donc rare et donc à souligner.
Les petites attentions: bien qu'il en loupe des évidentes (Cf arriver 20 min en retard à la gare et me laisser croupir sous la flotte), il est capable de faire des petites attentions (m'apporter un redbull, me complimenter, retenir un truc qui m'a plu ect).
Naturel: Il est nature peinture et c'est appréciable, il a désacralisé -sans se rendre compte- le rôle de la meuf qui doit être parfaite, fifille, pudique, qui fait pas caca. Il me permet d'être dans une certaine mesure moi. Il n'y a qu'avec ce mec que j'ai pu aller faire des randos à 3h du mats, aller voir des couchers de soleil, instaurer une baignade par mois, ect. J'ai tjrs été une meuf qui aime bien la nature, les trucs atypiques et lui aussi, donc c'est agréable.
bonus: j'ai un toc qui consiste à m'arracher frénétiquement la peau autour de mes ongles sans même m'en rendre compte ou encore à bouger sans cesse mes jambes même quand je pionce, bah du plus loin que je me souvienne avec lui, il a tjrs pris mes doigts ou mis ses jambes sur les miennes pour que j'arrête et ça signifie bcp pour moi
Je m'arrête là, j'ai pas écrit tout ça pour le protéger, faire changer d'avis ou encore le faire mieux paraître. Juste, je liste ce qu'il fait de bien ou provoque de bien. Il faut dire quand c'est de la merde mais aussi quand c'est bien. Donc à bon entendeur, perso, je prends pas de parti, c'est quelqu'un de bien mais un peu immature
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Bonsoir, ou bonjour, Monsieur Saulter !
Je sais que vous êtes très attaché à l'esthétique des années 1920... du coup, je voulais savoir s'il y avait des films de cette période que vous avez vu, et que vous appréciez particulièrement ! :D Je pensais moi-même m'y pencher...
@carwyn-gibson
Bonsoir, Carwyn !
Je suis navré du temps qu'il m'a fallu pour répondre à cette question, ma foi tout à fait passionnante. Vois-tu, je me suis peut-être laissé emporté... ! Le début du vingtième siècle est très riche en cinéma, comme tu peux t'en douter. En effet, j'ai eu l'occasion de regarder beaucoup de films de cette époque, principalement entre 1910 et 1920. Le Cinéma, à cette époque, est une discipline encore naissante, mais qui recèle déjà de cette qualité artistique que nous lui connaissons. Je pourrais vous parler de Georges Méliès, bien sûr, et l'exemple surprenant de son Cendrillon de 1899, bien moins connu que son Voyage sur la Lune, mais parfaitement remarquable malgré tout. Je pourrais vous parler d'Alice Guy, la toute première réalisatrice de l'histoire du cinéma, qui, par ses reconstitutions de célèbres tableaux, pourrait être tracée comme inauguratrice du genre des péplums. Je pourrais vous parler de Victorin Jasset, Louis Gasnier, Louis Delluc... de beaucoup de personnes, sommes toutes, et peut-être que cela sera le sujet d'un autre poste. Aujourd'hui, pourtant, j'aimerai vous parler d'un réalisateur, et, plus particulièrement, de l'une de ses œuvres.
Laissez moi vous présenter J. Searle Dawley.
Mr. Dawley était un réalisateur et scénariste américain, qui me semble relativement méconnu. Et l'oeuvre en question, Carwyn, devrait vous être familière, puisque j'ai pu constaté que vous aviez récemment lu le roman duquel elle est adapté : il s'agit de son Frankenstein de 1910. Et vous avez beaucoup de chance : le film, d'une durée de treize minutes environ, se trouve sur YouTube ; je vous en fourni le lien.
C'est une œuvre que j'affectionne particulièrement, et, si vous m'en permettez l'indulgence, j'aimerai vous faire un petit commentaire dessus ; il n'y a pas que le cinéma moderne qui mérite d'être décortiqué. Il s'agit, en effet, de la toute première adaptation du roman de Mary Shelley, et, s'il diffère à bien des égards du roman, il en retient certains des thèmes les plus passionnants.
L'ubris de Victor Frankenstein.
Bien sûr, vous n'êtes pas sans savoir que l'un des nœuds principaux du roman réside dans la folie créatrice de son héros, le Docteur Victor Frankenstein ; et par là-même, son ubris, sa volonté à défier les lois naturelles, défier l'ordre des choses, défier Dieu lui-même en se prétendant Le remplacer. C'est un élément que nous retrouvons, par ailleurs, dans toutes les adaptions- l'acte sacrilège de vouloir dépasser la loi des choses, de remplacer la mort par une vie éternelle, voir pire : de créer soit même la vie.
Voyez donc la première apparition de Frankenstein, sur l'image que je vous offre. Vous pouvez remarquer, bien sûr, que la mise en scène est particulièrement parlante dans ce genre d'œuvre ; chaque détail y est millimétré. Le voici présenté sur un trône, entouré de squelettes, jouant avec des crânes : une représentation très baroque, très excessive, et très shakespearienne- la référence à Hamlet ne vous aura certainement pas échappée. Le positionnement du personnage est parlant, également. Sur la gauche de l'image se trouve le squelette, sur la droite, le vivant : l'ordre des choses est bouleversée, la mort se présente avant la vie, ou la vie se propose comme une continuation de la mort. L'atelier du Docteur a tout de celui d'un apprenti sorcier. Le voilà bien jouasse, sur son trône, l'établi couvert de morceau humain, d'une tête grotesque. Voilà donc, bien sûr, le tableau d'un savant fou- et vous remarquerez que le terme "tableau" est toujours particulièrement parlant, à cette époque. J'y reviendrais.
"The most perfect human being that the world as yet to known", déclare le Docteur. Le voici, l'ubris, l'égo créateur : la folle volonté de vouloir dépasser le travail de Dieu. Vous vous doutez bien qu'à l'époque, et plus encore à celle de Mary Shelley, c'était là un bien grave blasphème à avancer. Frankenstein, le Prométhée Moderne, qui joue a créé l'homme de sa propre glaise, est ici parfaitement représenté, selon moi- du moins, dans la première partie de ce film : son rôle créateur, en effet, se construit comme une parodie de celui de Dieu.
Prenez l'exemple du processus de création de la créature, à partir de 2m11. "I shall create into life", nous annonce le panneau. Le terme "into" est particulièrement parlant : il s'agit de faire surgir la vie depuis le néant, une image de la création ex-nihilo observée dans la génèse, et qu'on retrouve, seulement dans cette adaptation, dans la fabrication de la créature. Voyez comme elle se forme, petit à petit, morceau par morceau, sans intervention extérieure, comme sous l'influence d'une forme de magie dénaturée ! Vous pouvez également noté l'omniprésence du rouge, qui n'est que très rarement une couleur positive, et des flammes qui l'entourent (le feu étant évidemment un motif récurrent dans le mythe de Frankenstein : à l'image de Prométhée, c'est celui qui donne la vie, tout en restant destructeur, dangereux, à craindre- le feu étant lui-même craint par la créature, notamment dans l'adaptation de 1931 par James Whales).
Bien sûr, une fois la créature formée, le docteur fuit devant son œuvre macabre, cette parodie de vie ; et, détail intéressant, pour revenir sur cette idée de tableau- voyez comme la mise en scène est, une fois de plus, extrêmement parlante.
A votre gauche, l'extrait du film, baigné dans sa couleur écarlate ; de l'autre, Le Cauchemar de Füssli, peint au XVIIIème siècle. Nul besoin de longue déclaration pour que la créature apparaisse comme ce qu'elle est : un cauchemar d'un autre monde.
La deuxième partie du film, dès lors, dévie grandement du roman ; mais elle conserve un élément particulièrement important, particulièrement central : le dédoublement du monstre, le renversement entre créateur et créature.
Ambiguïté du monstre : le créateur qui se perd dans sa création.
"Il n'y a pas qu'un seul monstre, dans mon récit, mais deux", écrit Mary Shelley. Je vais m'octroyer une brève, très brève, et très superficielle analyse de ce point précis dans le roman. La construction des rôles de Frankenstein et de sa créature sont similaires, et peut-être l'avez vous remarqué. Leur première apparition, dans le journal de bord du capitaine, est identique : tout deux apparaissent sur leurs traîneaux, apparitions surprenantes et mystérieuses. Nous pouvons également souligner l'aspect même du Docteur, sa dégradation physique qui accompagne la folie de sa fièvre créatrice ; au fur et à mesure que le corps de la créature se forme, le sien se dégrade. Tout deux, également, sont plongés dans la folie, la solitude. Finalement, le créateur se trouve dépassé par sa création. "Vous êtes mon créateur," dira d'ailleurs la créature, "mais je suis votre maître." Une construction en miroir, donc. Et savez vous où nous retrouvons, assez littéralement, un miroir ? :D
Et oui ! Dans l'adaptation de Mr. Dawley !
Voyez la scène qui commence à 7 minutes 45. Voyez comment s'opère le jeu du miroir. Le monstre, dans un premier temps, est dans la pièce, Frankenstein apparaît dans le miroir ; et puis, inversement ! Le monstre se retrouve dans le miroir, Frankenstein, dans la pièce. La frontière est toujours présente, mais bien mince, puisque les rôles sont interchangeables, tant et si bien que le monstre finit par être, littéralement, le reflet de Frankenstein. Tout le cœur et la morale de ce film réside dans cette ambiguïté là : dans la relation entre l'humain et son double "monstrueux". Ici, la créature n'est plus seulement une création blasphématique et monstrueuse. Elle est la représentation du "mal" caché en l'homme, de son inconscient, de sa difformité. En cela, bien sûr, la fin dévie du roman d'origine.
"The monster is overcomed by love and disappears." La fin, peut-être, peut sembler décevante, en ce qu'elle est bien plus optimiste que celle de Mary Shelley : c'est que le message de l'oeuvre est différent. Ici, l'homme surpasse ses démons, par le biais de valeurs (très chrétiennes, par ailleurs, mais je ne compte pas me lancer plus en avant dans un débat sur le lien qu'entretient le mythe de Frankenstein avec la religion) positives. En treize minutes seulement, donc, ce film de 1910 parvient à raconter une histoire tout à fait passionnante, et sans conteste riche ; pas seulement au travers de ses dialogues -inexistants, sans les panneaux- mais également, et surtout, par le soin apporté à sa mise en scène.
Et... Comme je vous l'avais dit, je me suis laissé emporté ! Il faut dire que le sujet est passionnant, et j'aurais encore beaucoup à dire. J'espère vous avoir fait découvrir quelque chose d'intéressant. N'hésitez pas à me dire si ce genre de post vous intéresse - vous, Carwyn, ou peut-être d'autres personnes. Je vous souhaite en tout cas une excellente soirée ;)
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