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#ada kobusiewicz
zasvepare · 5 years
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DIE HEIMAT Lettre à Arnaud
Graz,  le 24 juin 2019
Mon cher Arnaud, 
je suis désolé de ne pas avoir pu t’écrire plus tôt. Ayant relu ta dernière lettre ce matin (une bonne semaine après la réception!) j’ai décidé, sur-le-champ, de t’écrire une lettre véritable, oui, sur le papier, à la main, et par-dessus le marché en marchant ! La preuve ?
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J’ai tellement hâte de te montrer toutes les richesses que j’ai dénichées dans les marchés aux puces de Land Steiermark! Mais avant cela, j’aimerais te faire entrer tout doucement dans cette ville de Graz, tout comme l’avait fait Michel Butor dans l'Emploi du temps, en introduisant son lecteur pas à pas dans son Manchester imaginaire (tu peux t’imaginer, c’est le bouquin que je suis en train de traduire!). 
Le premier spectacle qui s'est offert à mes yeux ici à Graz, le soir même de mon débarquement, c'était une vieille femme, postée devant la parfumerie Orsay, et qui ne mendiait ni amusait le public, mais se plaisait à lui tenir un discours en pur serbe (à l'accent de Herzégovine); j'ai réussi à en intercepter quelques paroles que voici, pour tes oreilles : Je vous le baise bien, votre sang hitlérien, et je vous le baise encore sur un bûcher ! Allez le mettre, votre Hitler, dans le trou de cul, tous parmi vous!
(Je te dirais comment ça sonne en serbe. Si j’avais vu ça dans un bouquin, cela aurait l’air trop forcé et ridicule! Pourtant c'était comme ça dans la vraie vie : elle a même prononcé deux synonymes pour baiser ). Pour couper court, c'est en ce moment, cher Arnaud, que je me suis rendu compte que j'étais chez moi ! 
Et c'était seulement la première apparition de la Heimat. Il y en aura, s'avérera-t-il, d'autres apparitions vertigineuses, macabres même ! Lors de mes premières promenades fortuites (fortuites dans la mesure où le permet le plan urbanistique de la ville) dans la vitrine d’un antiquaire près du Jakominiplatz, j’ai surpris une carté du 19e siècle de la Bosnie (qui à l’époque était occupée par l’Empire Autriche-Hongrie) et des terres autour de celle-ci. J’y ai reconnu la ville de Valjevo, où j’ai passé quelques années avant l’école élémentaire (ici appelé Valiova), Kragujevac (Krakoiewacz) et Serraglio. Celle-ci est Sarajevo. 
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 Puisque nous y sommes, à Sarajevo, quelques jours plus tard, le quinze, j'ai passé à Volkshaus, une salle où le Parti communiste local (on m'a dit qu'ils étaient sérieux) avait organisé une Fête yougoslave (annoncée, aussi en serbe, comme Yugofešta). De quoi s'agissait-il donc? Il ne s’agissait, rien de moins, que de tenir des concerts des groupes de folklore pendant toute la journée de ce 15 juin, arrosés par des litres de bière Puntigamer et finalisés par le concert du groupe Zabranjeno pušenje. Tu n'en as pas entendu parler? Eh bien, dans les années 1980, ce groupe rock de Sarajevo était le seul représentant du mouvement de néo-primitivisme (va voir ce que c’est). Ses membres avaient réalisé le meilleur show de télé comico-satirique yougoslave qui s’appelait Top lista nadrealista (Liste top des surréalistes : ils n'avaient heureusement rien à voir avec Breton et co.). Un groupe culte, donc, que je retrouve trente ans plus tard à Graz, et ce lors de la fête des jeunes communistes styriens. Et c'était comment le concert ? Eh bien, franchement, je ne me souviens pas; ou à peine : je me souviens de quelques mesures de la chanson Zenica blues (leur réplique très drôle à Folsom prison blues de Johnny Cash; regarde : ils ont l’air tout réjoui) et de Šeki’s on the road again.  J’ai raté la plupart de leur concert car j'étais occupé à acheter de la bière. Un premier verre (plastique) de Puntigamer a pris une bonne trentaine de minutes de se transformer dans une gorgée et c’est alors que j’ai su que ce sera le seul verre. Ensuite, posté sur un escalier, je devais éviter la fumée. Quelle fumée ? Celle provenant des grilles spécialement aménagés pour l'occasion. Là on pouvait acheter des spécialités balkaniques, comme cevapcici, sarma, pleskavica, accompagnés tout comme il faut par des oignons. Bref, rien que de la meat is murder, avec un peu de choux, et tout cela dans un lieu appelé Dolly Bell, d'après le premier film d'Emir Kusturica. 
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J’étais, je t’avoue, pleinement déçu par ce spectacle nostalgique, organisé en plus par un parti communiste. J’y ai flairé une naïveté énorme, tout près de celle qui a poussé Peter Handke (à tous les égards mon écrivain bien aimé) de plaider pour Slobodan Milosevic en tant que sauveur de cette même Yougoslavie ! 
Ou bien cette parade du Parti communiste était une perspicacité de business (ça marchait bien lors de cette soirée) ! On n’échappe à la naïveté d’une Heimat du communisme-soft, western-friendly, surtout dans cette époque néolib. où ce communisme est transformé en marque commerciale (fût-ce dans une grille de cevapcici à la Sarajevo). Un communisme comestible. 
Pourtant, toutes les réserves prises en compte, le sentiment de reconnaissance d’un chez-soi a continué et s’est sensiblement accru quand j’ai, nous y sommes enfin, rendu visite au marché aux puces. Les plus grandes puces de Graz sont organisées dans la banlieue de Puntigam, tout à côté de la brasserie de la Puntigamer. Et le premier livre que je me suis surpris à prendre dans une boîte cartonnée et d’ouvrir, mais non, que j’ai retrouvé ouvert (tu te souviens qu’autrefois j’étais passionné de livres!); qu’est-ce que tu penses que c’était ? La première page de Sur le pont de Drina d’Ivo Andric, que tous les Yougoslaves connaissent par coeur. La preuve? La voici.  
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Mon dieu, Arnaud, la vie n’a commence qu’alors, à la vue de ces banlieues ! 
Il faut dire que, grâce à la bourse de cette institution locale de Kulturvermittlung, je profite (mais seulement durant un mois) d’un logement somptueux qui se trouve au centre-ville, tout en haut de la colline de Schlossberg, là où tout le monde veut monter, et payer 1.60E pour le faire, et au spectacle duquel une Bosnienne a, il y a quelques heures, dit à son petit ami : Prvo pa muško ! c’est-à-dire : Le premier lieu que tu me fais visiter et il s’avère que c’est un Bingo! Le voici, ce Bingo.  
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Cela doit être la vue la plus connue de cette ville. Les habitants de Graz doivent en avoir marre. Mais moi aussi ! Tout en ne voulant pas me montrer irrespectueux vis-à-vis de cette institution qui me prend pour un écrivain (vois-tu?), j’ai attendu impatiemment ce samedi, j’avais hâte à laisser derrière moi toutes ces façades somptueuses, tout ce luxe blink-blink pour les yeux touristiques (dont je ne me lassais pas à imaginer les coulisses) et de rejoindre la bienheureuse banlieue, les quartiers louches (chelous), les pavés défoncés, les mines crispées, tout ce qui n’était pas fait pour l’oeil de celui qui est en train de passer, mais pour le corps de celui qui y restera, pour un résident, oui, et c’est ce que je suis, jusqu’au début du mois de juillet au moins, un écrivain-résident, pas un écrivain-touriste! Donc, je mérité de m’y rendre !
Ainsi me suis-je pressé pour arriver à Puntigam ce samedi matin (avant neuf heures), ayant pris le tram numéro cinq à partir de Schlossbergplatz. Devant un Cineplexx (il ne s’agit pas de celui passant les films porno; nous sommes dans une époque où ce double X veut dire luxe), une centaine de vendeurs avait déjà déplié leurs ballots. 
Et, tout comme Luise G., organisatrice de cette résidence, m’a chaleureusement prévenu, il y avait des Serbes. Il y en avait beaucoup. De Yougoslaves, de Yougos en général. C’était comme sur mon marché aux puces natal (pourrais-je dire natal? je le pourrais!) de Zemun. Je passais les trajectoires à côté de Cineplexx dans tous les sens, je veux dire ces boulevards entre les marchandises, en écoutant la musique des accents pour la grande plupart bosniaques ou dalmates, avec quelques étirements slovènes. J’en ai tiré pour toi ce bref échange entre un vendeur et un acheteur, ayant pris les tenailles de son ballot : 
Jesi našo nešta? Ja ! Ta ti je odlična, zube da izvadiš!  
(T’as trouvé quelque chose ! / Ouais ! / Celles-là, elles sont excellentes même pour t’arracher les dents!)
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Encore un spectre de Marx dans la boîte dans l’édition de Fischer ! Mais revenons à nos moutons, à nos moutons musicaux je veux dire ! Lors de cette première randonnée à travers Puntigam, j’ai beaucoup vu et écouté, mais il n’y avait pas grand-chose à acheter. C’était simplement un samedi faible. J’en serais rentré les mains vides et tristes si un Yougo n’y avait pas surgi du sol avec deux boîtes pleines de disques. 
Y ayant déniché Harvest de Neil Young parmi de nombreux LPs allemands (surtout lisses! glanz!), je ne me suis pas adressé en serbe au patron. Ah non ! Dieu m’en garde hors de l'ex-Yu ! J’ai posé la question apprise par coeur quelques mois avant d’arriver ici : Was kosten die Platten? Quelle en fut la réponse ? Ein Euro. Sans discussion même ! C’était mieux qu’en Serbie. (Dans la photo qui suit, tu verras le disque confronté au celui de Pearl Jam des années 1990, Vitalogy, l’album que j’ai traité de ‘fils’ de Harvest) 
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Pour faire une comparaison, deux Plattenladen de Graz que j’avais déjà visitées avant Puntigam vendaient leurs disques usés pour minimum 10 euros. Ceux qui étaient proposés pour 3 ou 5 ne valaient strictement rien; parmi eux j’ai vu un McCartney. 
Mais c’est dans Dux Records au quartier Lend que j’ai trouvé un disque formidable : la première édition soviétique des singles précoces des Rolling Stones. Son titre? Игра с огнем/ Play with fire. 
Je l’ai montré à mon voisin de Géorgie, Zviad : il a failli pleurer à la vue de cette couverture. Cela a dû le rappeler sa jeunesse. Le disque avait paru en 1989. 
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 Je ne l’aurais, pour ma part, jamais pris si j’avais déjà “Play with fire” dans un de six ou sept LP que je possède de RS; Play with fire est pour moi de loin leur meilleure chanson. Chez un autre disquaire, avec un nom allusif, Inandout Records, j’ai déniché le troisième album de Stranglers, Black and white, où se trouve aussi ma chanson favorite de ce groupe, Nice’n’Sleazy. 
Dix euros seraient donc rien pour un résident de Graz, en matière de disques. Et les nouveautés, encore en emballage ? Cela ne dépasse pas 20 ou 25 euros. Je me suis souvenu encore une fois de ce disquaire de Belgrade, Yugovynil, qui vend toujours les nouveautés pour des prix dépassant 30 euros. Il est situé dans le centre d’un café-quartier récemment gentrifié de la rue Cetinjska, donc bien adapté aux poches de cette jeunesse posh qui peut bien se les acheter et se les mettre sur leurs... Insta. (Bien sûr, j’ai rencontré leur chef au marché aux puces à Zemun à maintes reprises, achetant ses disques pour 1 EUR maximum pour les revendre à des prix hors commun, sans taxe!)
Revenons à Graz (qui, comme nous avons dit, n’est pas tellement ailleurs!). Une semaine plus tard, le 22 juin, je suis entré dans le tram 5 de bonne heure. Une inscription dans le tram donnait à lire, en slovène : Danas velja vsaka vozovnica kot dnevna karta do 24 H. “Aujourd’hui, tout ticket de transport sera valable comme le ticket journal, jusqu’à 24 heures”. 
Pourquoi donc ? Ce jour-là, comme je le saurai plus tard, c’était le jour de Pride.
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 Cette fois, donc, Puntigam était plein à craquer. Un Slovène vendait des disques que tu me vois ici feuilleter. Ils coûtent combien? - ai-je demandé en allemand. Pourquoi je n’ai pas parlé slovène? J’ai toujours eu envie, mon cher Arnaud, de pouvoir me promener quelque part où tout le monde parle ma langue sans savoir que je peux les comprendre. Le Slovène était pourtant plus raffiné que le Yougo d’une semaine d’avant.  “Chaque disque a son prix!”  “Beatles 1967/1970?”  “20 euros”  “Come Together single?”  “10 euros” Ah, le voilà, il était aussi un Beatles fan.  “Talking Heads, Little creatures?”  “6″.  “Danke”. 
C’est que j’attendais trop, mon cher Arnaud. L’Autriche est quand-même le pays capitaliste le plus proche de nous, les Balkaniques. Dans les années 1980, que j’apprécie tout comme toi, je m’imaginais un bon nombre d’Autrichiens ayant parmi leurs disques les albums et singles des Television, Pixies, Sonic Youth, Dinosaur Jr., Gun Club, Siouxsie and the Banshees, et j’en passe, et même dans les années 1990, où cette maladie de CD avait déjà pris le dessus. 
Mais, hors la façade de ces DUX RECORDS, faite d'après la couverture de l’album Goo de Sonic Youth, hors quelques conneries habituelles de ces années trouvables même à Belgrade, il s’est avéré que nos marchés aux puces respectifs sont, de ce point de vue, absolument contemporains : leurs disques proviennent aussi pour la plupart des années 1960/1970, tout au plus jusqu’à 1980.
Donc, ce 22 juin, un jour après le solstice d’été, un jour après la promenade de Cléo de 5 à 7 dans le film d’Agnès Varda, je m’arrête devant quelques boîtes de disques. C’est une Yougoslave qui vent. Je lui demande dans mon bas-allemand: Was kosten die Platten? Elle me répond d’une façon compliquée, je n’arrive pas à saisir un mot, Arnaud, pourtant je fais oui de la tête avant de poser une question supplémentaire Für eine Stücke? (Pour une pièce?), sur quoi elle me fait: Drei euro. 
Je m’y mets et j’en déniche le soundtrack pour un des films les plus drôles de ma vie, My fair lady (oui, je sais que c’est peut-être hip maintenant, mais il s’agit d’un musical, et, tout comme pour Hair, je n’en aime que le tracklist!). Et ensuite je dis Danke et continue à marcher sans rien acheter. 
C’est alors que je rencontre Ada Kobusiewicz. (Si je ne t’en ai rien dit jusqu’à ce moment-là, c’est que j’ai voulu que tu la rencontrasses en lisant!) Ada est une artiste visuelle qui fait aussi des films et qui est auteure d’une exposition actuelle dans Schlossbergstollen (Tunnel pour les piétons); Illusion, basée sur les effets de lumière et de couleurs. Elle avait passé quelques années en Serbie et j’ai eu l’occasion de voir ses photos du marché aux puces de Novi Sad, appelé Nylon. Je te montrerai à Arles cette série de photos qui s’appelle Fleeting Installation (2014). 
Donc, je rencontre Ada qui me dit s’être procuré de quelques vêtements. Pour combien, je lui demande. Pour 10 centimes pièce! Va voir ! La pluie commence. Je cours immédiatement chez la Yougoslave, demande en bas-allemand si ce serait possible de prendre My fair lady pour 2 euros, et quant au Slovène; si je pourrais avoir Talking Heads pour 5. La pluie devient forte. Mon prix balkanique est immédiatement accepté. Revenu chez moi (de chez moi? je suis toujours chez moi !) je découvre que l’album de Talking Heads est une édition de Jugoton, le disquaire yougoslave le plus important, de Zagreb. 
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Alors, Ada me montre l’intérieur de ce fameux Cineplexx. Là il s’avère que c’est encore plus riche que je ne m’imaginais. Tout en jurant parce que je n’avais pas sur moi de sac supplémentaire, je me surprends à boire un café mit zunehmen, pour la première fois dans un marché aux puces. Pourquoi ? Bah, simplement, ils ont des bancs où s’asseoir, où l’on peut même supporter la pluie. 
Est-ce donc si facile de se faire servir? Oui, et marcher avec un café, mettre son verre en plastique chaque fois devant une boîte pleine de disques ou de livres bon marché et le retrouver intact. 
Et puis, se reposer sur un de ces bancs en attendant Ada et en regardant un Chinois content, s’étant muni d’un ventilateur. 
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Après cela, toujours guidé par Ada, je vais visiter une boulangerie spéciale qui revend le pain de la veille. Mais ce n’est pas un bäckerei comme les autres, Arnaud; ici, au centre ville, à Lend, à Mariahilferstrasse, il s’agit d’un concept-store, dont la vitrine te dira tout ! 
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Donc, au moment où je commençais la lettre que je te destine, j’étais à Sackstrasse, où, à 17h40 précisément, une camionnette jaune s’est arrêté au milieu de la rue. Il en est sorti un employé avec une corbeille orange. Il s’est approché d’une grande boîte jaune d’en face, a mis sa corbeille dessous, et ayant ouvert le fond de la boîte, il en a fait tomber une pile de lettres. 
Cette lettre t’arrivera beaucoup plus tôt que celles-ci, ramassées dans la corbeille du facteur, mais j’espère que tu ne m’en voudras pas ! C’est quand même d’une HEIMAT que je t’écris là!!! Hein ! Je t’écrirai bientôt, surtout si je déniche un chanteur ou un écrivain italien pour tes oreilles.  
P S Quant à l’alcool, le vin... le rouge, tu peux t’imaginer, c’est pas grand-chose. Des vins blancs? C’est mieux. A considérer leurs bières de près, on est plus optimiste qu’en France. Je suis décidément devenu fan de Gösser. J’en importerais sans doute clandestinement quelques-unes, cet été, à Arles.   
J’espère que je ne t’ai pas assommé avec cette lettre énorme ! Mais il y a des photos aussi ! Et que tu ne m’en voudras pas que ce soit une lettre ouverte ! En attendant ta réponse (épique comme d’habitude) ! 
Bojan  
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zasvepare · 5 years
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DIE HEIMAT Pismo Arnou
(ovde pročitati originalno pismo na francuskom)
Grac, 24. juna 2019
Druže Arno,
žao mi je što nisam mogao ranije da ti pišem. Pročitavši tvoje poslednje pismo jutros (sa dobrih nedelju dana zakašnjenja!) rešio sam, na licu mesta, da ti napišem pravo pismo, da, na papiru, rukom, i povrh svega: hodajući! Dokaz? Evo, odmah.
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Jedva čekam da ti pokažem šta sam sve iskopao na buvljacima Land Štajermarka! Ali da bi se to desilo, potrebno je da te postupno uvedem u ovaj Gradec, baš kao što je to učinio Mišel Bitor u svom Rasporedu časova, uvodeći čitaoca korak po korak u svoj imaginarni Mančester (možeš misliti, to je knjiga koju trenutno prevodim!) 
Prvi prizor koji mi se poturio ovde u Gracu, iste večeri pošto sam se iskrcao, bila je jedna starica, smeštena ispred parfimerije Orsay, koja nije prosila niti zabavljala publiku, nego joj je držala govor na čistom srpskom (sa hercegovačkim akcentom); uspeo sam da presretnem nekoliko reči koje, evo, prevodim za tvoje uši: 
Hitlerovu vam krv prčim i jebem na lomači... Jebo vas Hitler sve, u šupak vas jebo!
(Je vous le baise bien, votre sang hitlérien, et je vous le baise encore sur un bûcher ! Allez le mettre, votre Hitler, dans le trou de cul, tous parmi vous!) 
(Reći ću ti kako to zvuči na srpskom. Da sam ovo pročitao u knjizi, učinilo bi mi se smešno i preusiljeno! A ipak, upravo tako mi se ispostavilo u stvarnom životu: ona je čak izgovorila dva sinonima za baiser!) 
Ukratko, u tom trenutku, moj dragi Arno, shvatio sam da sam kod kuće! 
I to je bilo tek prvo pojavljivanje Domovine (Heimat). Pokazaće se da će se ukazati još nekoliko puta, i da će njena ukazivanja biti glavobolna a, bogme, i sablasna!  Za mojih prvih nasumičnih šetnji (nasumičnih u meri u kojoj to dozvoljava urbanistički plan grada), u izlogu jednog antikvara blizu Jakominiplatza, primetio sam kartu Bosne iz 19. veka (u to vreme ju je bila zauzela Austrougarska imperija) i okolnih zemalja. Na njoj sam prepoznao grad Valjevo, gde sam živeo nekoliko godina pre polaska u školu (ovde se zove Valiova), Kragujevac (Krakoievaz) i Serraglio. Ovo na repu je Sarajevo.
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  Dobro je što smo već kod Sarajeva! Nekoliko dana kasnije, petnaestog, svratio sam u Volkshaus, salu u kojoj je lokalna komunistička partija (rekoše mi da su ozbiljni) organizovala Jugofeštu (takođe najavljenu na srpskom po plakatima). 
Šta je tu bilo predviđeno? Da se tokom celog petnaestog juna održavaju koncerti folklornih grupa. Da se sve to zaliva pivom Puntigamer. A na samom kraju, tako je pisalo na plakatu, trebalo je da zasvira Zabranjeno pušenje.  Nisi čuo za njih? Osamdesetih godina, ova grupa iz Sarajeva jedina je predstavljala pokret pod nazivom neoprimitivizam (sam vidi šta je to); njeni članovi su snimili najbolji jugoslovenski komično-satirični tevešou pod nazivom Top lista nadrealista (na sreću, nemaju nikakve veze sa Bretonom & Co.) 
Kultna grupa, dakle, koja se trideset godina kasnije pojavljuje u Gracu, i to na fešti mladih štajerskih komunista. I kakav je bio koncert? E pa, najiskrenije, ne sećam se! Ili jedva: tek nekoliko taktova pesme Zenica blues (njihova presmešna replika na Folsom prison blues Džonija Keša; gledaj ih samo : kako skakuću razdragani) i još jedne: Šeki’s on the road again. Veći deo njihovog koncerta propustio sam jer sam kupovao pivo. Jedno pivo. Prvoj (plastičnoj) čaši Puntigamera trebalo je dobrih pola sata da se pretvori u gutljaj i tada sam shvatio da će biti jedina. Potom, smešten na stepenice na obodima Volkhausa, trebalo je da izbegavam dim. Kakav dim? Dim roštilja specijalno priređenih za ovu priliku. Tu se moglo napariti balkanskim specijalitetima, kao što su cevapcici, sarma, pleskavica, servirani, kao što i priliči, uz crni lukac. Ukratko, samo suvo meat is murder, sa malo kupusa, i to sve u lokalu pod nazivom Dolly Bell, po prvom filmu Emira Kusturice.
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Bio sam, priznajem, prilično razočaran tim nostalgičnim spektaklom, koji je uz sve priredila neka komunistička partija. U svemu sam njušio ogromnu naivnost, posve sličnu onoj koja je navela Petera Handkea (po svim merilima mog voljenog pisca) da brani Slobodana Miloševića kao spasioca te iste Jugoslavije! 
Teško je izbeći naivnost da se pokojna Jugoslavija proglasi Heimatom soft-komunizma, koji je uz sve to western-friendly, naročito u ovoj neolib. epohi, u kojoj se komunizam pretvara u komercijalnu marku (makar se to desilo na roštilju sa nazovi-sarajevskim ćevapčićima). Jestivi komunizam. Komunizam (R) (TM)
Ili je pak (možda sam ja naivan?!) ta parada Komunističke partije bila pronicljivost biznismena? Mora se reći da je te večeri kafe-ćevabdžijama dobro išlo! 
No, uza sve rezerve, osećanje prepoznavanja doma se nastavilo, intenzivno, i naročito se pojačalo kada sam (evo nas, najzad smo tu) obišao buvljak. 
Najveći buvljak u Gracu održava se u predgrađu Puntigam, odmah pored pivare Puntigamer. I prva knjiga koju sam zahvatio iz kartonske kutije i otvorio, ma ne, koju sam našao otvorenu, bila je šta misliš koja? 
Prva stranica Na Drini ćuprije Iva Andrića, koju svi Jugosi znaju napamet. Dokaz? Evo ga.  
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Gospode, dragi Arno, život je počeo tek onda, kad su se ukazala predgrađa! 
Treba reći da, zahvaljujući stipendiji lokalne institucije, raspolažem (ali samo na mesec dana) udobnim smeštajem u centru grada, na samom vrhu brda Šlozberg, na koje bi svi da se popnu, i da plate 1.60 evra da bi to izveli, pred čijim prizorom je jedna Bosanka, evo pre koji sat, rekla svom momku: Prvo pa muško! Da ti prevedem? Prvo mesto koje mi pokazuješ, i ispostavlja se da je Bingo! E pa evo ga taj Bingo.
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Ovo mora da je najpoznatiji prizor iz Graca. Gračanima je sigurno dojadio. E pa i meni je! Ne želeći da ispadnem nezahvalan prema lokalnoj instituciji koja me smatra piscem (vidiš ti to?) ipak sam nervozno čekao tu subotu, žurilo mi se da za sobom ostavim sve te luksuzne fasade, svu tu blink-blink raskoš namenjenu turističkim očima (primetio sam da neprekidno zamišljam njene kulise i lagume) i otrčim u blaženu periferiju, u sumnjive četvrti, među popucale kolovoze i trotoare, u sve što nije načinjeno za oko onoga ko samo prolazi, nego za telo onoga ko će tu i ostati, za rezidenta, upravo, a to sam i ja, zar ne, barem do početka meseca jula, pisac-rezident, a ne pisac-turista! Dakle, i ja zaslužujem da se tamo nađem! Ne samo u centru! 
Pa sam ti tako požurio u Puntigam te subote ujutru (pre devet sati) tramvajem broj pet sa Šlozbergplaca. Ispred jednog Cineplexxa (ne, ovaj sigurno ne pušta porniće; u epohi smo u kojoj duplo X znači LUX), stotinak prodavaca je već razvuklo svoje zavežljaje. 
I upravo kako me je Luiza G., organizatorka rezidencije, toplo upozorila: u Puntigamu je bilo Srba. Puno. Jugoslovena, Jugosa, Južnjaka uopšte. Kao na mom rođenom buvljaku (da li bih mogao reći rođenom? mogao bih!) na Zemunu! Obilazio sam stazice pored Cineplexxa u svim pravcima, hoću reći, te bulevare između prostirki, slušajući muziku akcenata koji su uglavnom bili bosanski ili dalmatinski, sa ponekim slovenačkim razvlačenjem. 
Za tebe izdvajam ovu kratku razmenu između prodavca i mušterije koji je sa njegovog zavežljaja dohvatio nekakva klešta:
Jesi našo nešta?  Ja !  Ta ti je odlična, zube da izvadiš!
(T’as trouvé quelque chose ! / Ouais ! / Celles-là, elles sont excellentes même pour t’arracher les dents!)
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Gle! Još jedna Marksova sablast u kutiji! Ali vratimo se našim stvarima, hoću reći, pločama. O tom prvom obilasku Puntigama, svačega sam video i čuo, ali nije bilo bogzna čega da se kupi. Bila je jednostavno slaba subota. I vratio bih se praznih i žalosnih ruku da jedan Jugos nije iskrsnuo iz tla sa dve kutije pune ploča. 
Kada sam iz njih iskopao Harvest Nila Janga, među brojnim nemačkim LP-jima (koji su svi glanc!) nisam se, šta misliš, obratio gazdi na srpskom. A ne! Neka me od toga Bog čuva izvan Eks-ju! Postavio sam pitanje koje sam naučio napamet nekoliko meseci pre polaska u Grac: Was kosten die Platten? Šta mi je odgovoreno? Ein Euro. Bez diskusije! Bolje nego u Srbiji! (Na fotki koja sledi, videćeš ploču zajedno sa diskom Pearl Jam iz devedesetih, Vitalogy, albumom koji sam okvalifikovao kao “mlađeg brata Harvest”)
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Poređenja radi, dva Plattenladen u Gracu koje sam već obišao pre Puntigama prodavale su polovne ploče za minimum 10 eura. One koje su nudili za 3 ili 5 nisu zaista vredele ništa; među njima sam video jednog Mekartnija i doslednog ga zaobišao. 
Ali u Dux Records u kvartu Lend, preko Mure, našao sam izvanrednu ploču: prvo sovjetsko izdanje ranih singlova Rolling Stones. Naslov? Bilingvalan! Игра с огнем/ Play with fire.
Pokazao sam ploču komšiji iz Gruzije, Zvijadu: samo što se nije rasplakao pred omotom. Dva litra vina kasnije zamolio me je da je sklonim. Mora da ga je podsetila na mladost. Ploča je u SSSR objavljena 1989.
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  Ne bih je, što se mene tiče, nikad uzeo da sam već imao Play with fire na nekoj od šest-sedam Rolling Stones ploča koje već imam; Play with fire je, ako mene pitaš, njihova daleko najbolja pesma. U jednoj drugoj prodavnici ploča, aluzivnog imena, Inandout Records, iskopao sam treći album Stranglersa, Black and white, gde se nalazi moja omiljena pesma te grupe, Nice’n’Sleazy.
Znači, deset evra nisu ništa za rezidenta Graca, kad je reč o pločama. A šta je s novim pločama, još u ambalaži? One staju maksimum 20-25 eura. Setio sam se još jednom onog prodavca iz Beograda, Jugovinil, kod koga nove ploče nema ispod 35 eura. Njegova radnja se nalazi u nedavno džentrifikovanoj ex-pivnici pretvorenoj u kafe-kvart u Cetinjskoj ulici, koja je dakle u potpunosti prilagođena džepu te posh omladine, koja može da ih priušti i da si ih nabije na... Instagram. 
(Naravno, gazdu Jugovinila sreo sam više puta na Zemunskom buvljaku, izjutra, pre sedam, kako kupuje ploče za maksimum 1 EUR, da bi ih preprodao za basnoslovne cene, brez poreza!)
Vratimo se u Grac (koji, kao što smo rekli, nije toliko drugde!). Nedelju dana kasnije, 22. juna, u peticu sam ušao ranije, malo smirenije. U tramvaju se nalazio natpis na slovenačkom: Danas velja vsaka vozovnica kot dnevna karta do 24 H. “Danas će svaka karta za prevoz važiti kao dnevna karta, do 24 sata”.
A zbog čega? Jer je tog dana, što ću kasnije saznati, bio održan Prajd.
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I to, ispostaviće se, Prajd bez oružane pratnje, što je ipak balkanski začin! No, ovog puta, Puntigam je bio pun ko oko! Jedan Slovenac je prodavao ploče koj vidiš ovde kako listam. Koliko koštaju? Pitam na nemačkom. Zašto nisam progovorio slovenački? Uvek sam želeo, moj dragi Arno, da se šetkam kroz neko mesto na kojem svi govore mojim jezikom ne znajući da ga razumem. Slovenac je pak bio prefinjeniji nego Jugos od pre nedelju dana. 
“Svaka ploča ima svoju cenu!”  “Beatles 1967/1970?”  “20 eura”  “Come Together single?”  “10 euros”  Okej, evo ga još jedan Beatles fan! “Talking Heads, Little creatures?”  “6″.  “Danke”.
Mnogo sam očekivao, dragi moj Arno, u tome je problem. Austrija je ipak Balkancima najbliža kapitalistička zemlja. U osamdesetim godinama, koje cenim koliko i ti, zamišljao sam kako dobar broj Austrijanaca u svojim kolekcijama drži albume i singlove Television, Pixies, Sonic Youth, Dinosaur Jr., Gun Club, Siouxsie and the Banshees, i tako dalje, pa čak i u devedesetim godinama, kada je bolest kompakt diska već zavladala.
Ali izvan fasade Dux Records, na kojoj je reprodukovan motiv sa albuma Goo Sonik Juta, izuzev nekoliko uobičajenih gluposti iz tih godina koje se mogu i u Beogradu naći, ispostavilo se da su naši respektivni buvljaci iz tog ugla sasvim savremeni: njihove ploče takođe potiču većinom iz šezdesetih i sedamdesetih, ima i osamdesetih, ali ono progresivnije krilo koje ti spominjem, sva je prilika, nije se preštampavalo.
Dakle, tog 22. juna, dan nakon letnjeg solsticija, dan nakon šetnje Kleo od pet do sedam u filmu Anjes Varda, zastajem ispred nekoliko kutija sa pločama. Jugoslovenka prodaje. Pitam je na svom niže-nemačkom. Ona mi odgovara dugo i zamršeno, ne uspevam da uhvatim ni reč, Arno, pa ipak klimam pre nego što postavim potpitanje Für eine Stücke? (A po komadu?), na šta mi ona odgovori: Drei euro.
Bacim se na posao i iskopam soundtrack za jedan od najkemp filmova svih vremena, My Fair lady (znam da je možda u poslednje vreme postao hip, ali to je ipak mjuzikl, a meni je, kao što je slučaj sa Kosom, draga samo treklista!) U sebi otpevam Show me! kažem Danke i nastavim da hodam ništa ne uzevši.
I tada sretnem Adu Kobusjevic. (Ako ti dosad nisam rekao ništa o njoj, to je samo zato što sam hteo da je ti sretneš čitajući!) Ada je vizuelna umetnica koja takođe snima filmove i trenutno ima izložbu u pešačkom tunelu ispod Šlozberga, pod nazivom Illusion, zasnovanu na efektima svetlosti i boje. Nekoliko godina je živela u Srbiji; imao sam priliku da vidim njene fotke sa novosadskog buvljaka Najlona. Pokazaću ti u Arlu tu seriju fotki iz 2014. koju je Ada nazvala Fleeting Installation (2014).
Srećem, dakle, Adu koja mi kaže da je nabavila neku odeću. Za koliko? Za 10 centi po komadu! Pazi to! Počne kiša. Odmah otrčim do Jugoslovenke, pitam da li bih My Fair lady mogao da dobijem za 2 evra, a kod Slovenca, da li bih Talking Heads mogao iskamčiti za pet. Kiša se pojača. Moja balkanska cena je smesta prihvaćena. Kad sam stigao kući (odakle? od kuće? uvek sam kod kuće! Why on earth are you there when you're everywhere?) otkrivam da je album Talking Heads objavio Jugoton, najveći proizvođač gramofonskih ploča u Jugoslaviji (Zagreb).  
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Ada me onda uvede u unutrašnjost tog famoznog Cineplexxa. I to najpre da bismo se sklonili sa kiše. Prethodne nedelje nije mi ni padalo na pamet da zavirim u tu garažu, ali pokazalo se da je još bogatije nego što sam zamišljao, nego ono što se videlo napolju. To su ta predgrađa, sve je u undergroundu! (u ovom trenutku se na mene zaleteo pas komšinice Kinge i upoznao me!) 
Unutra, psujući što pri sebi nemam dodatni ceger, primećujem da pijem kafu mit zunehmen, po prvi put na buvljaku. Kako to? Pa jednostavno, imaju klupe gde se može sesti, gde se čak može istrpeti kiša. Je li dakle tako jednostavno biti poslužen? Jeste, pa i hodati s kafom, staviti plastičnu čašu svaki put pored kutije pune ploča ili knjiga i potom je pronaći netaknutu. A onda se odmoriti na jednoj od tih klupa čekajući Adu i gledajući jednog zadovoljnog Kineza koji je pribavio ventilator. Probaj!
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A onda, ponovo pod Adinim vođstvom, odlazim u specijalnu pekaru koja prodaje samo hleb od juče. Ali nije to bäckerei kao bilo koji, Arno, ovde, u centru grada, u Lendu, u Mariahilferstrasse, pekara je morala da postane concept-store, izlog će ti reći sve!
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Dakle, u trenutku kad sam počinjao da ti pišem ovo pismo koje je sada, napokon, pri kraju, bio sam u Sackstrasse, gde je, tačno u 17č40, žuti kombi zastao nasred ulice. Iz njega je izašao službenik sa narandžastom gajbom. Približio se velikom žutom sandučetu preko puta, poturio gajbicu pod njega, i pošto mu je otključao dno, bučno istresao gomilu pisama. 
Ovo pismo će ti doduše stići malo brže nego ta koja je skupljao poštar, ali nadam se da mi nećeš zameriti! Ipak ti pišem iz HEIMATA!!! Pisaću ti uskoro opet, naročito ako iskopam nekog italijanskog pevača ili pisca za tvoje uši. 
P S Što se alkohola tiče... crveno vino, kao što možeš da zamisliš, nije bogzna šta. Bela vina? To je bolje. Kad čovek izbliza pogleda njihova piva, ima razloga za više optimizma nego u Francuskoj. Definitivno sam postao fan Gössera, ipak sam Puntigamer čekao predugo u roštiljskom dimu! Neka čekanja ubiju neke žeđi! Preneću nekioliko limenki krišom preko granice i stući ćemo ih zajedno u avgustu u Arlu. 
Nadam se da te nisam ugnjavio ovim pismom. Ali pazi: ima i fotografija. I nećeš mi valjda zameriti što je pismo otvoreno. Čekajući tvoj odgovor (epski, kao što je uobičajeno), 
Bojan  
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