Tumgik
#et c'est tout!!!! 9 pages finies!!!
flashbic · 1 year
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Page 9! Clairement tout ça c'est le début d'une belle amitié >:3
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Cases individuelles et translation under the cut!
Panel 1: You have a name, sir...?
Panel 2: Falconi.
Panel 3: Well, Falconi, I'm sure we'll see each other again...
Panel 4: I'll keep this necklace to commemorate this encounter. The marquis doesn't really need it. Say hi to the Régent for me!
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swedesinstockholm · 1 year
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8 juillet
je me demande, en pourcentage, combien de mes pensées ont un rapport avec le monde virtuel par rapport au monde monde. j'espère que c'est pas plus.
bonne grosse soirée de merde à regarder schitt’s creek affalée sur le canapé au lieu d’aller rejoindre shariel au karaoké comme on avait décidé hier soir, mais 1. pour me faire sortir de la maison après dix heures il faut un cas de force majeure et 2. j’avais peur. hier soir je fanfaronnais mais j’avais oublié que malgré mes récents progrès, j’étais toujours moi. et pourtant, sortir au bar à karaoké aurait été la meilleure chose à faire pour noyer mon chagrin revenu me heurter de plein fouet cet après-midi, assaillie par la maudite icône bleue électrique avec les petits trucs qui ressemblent à des churros au milieu de r. sur instagram. elle me hante. je vais écrire un poème sur les photos de profil d’instagram, c’est un gros sujet. dès que je vois un truc vaguement bleu électrique dans mon champ de vision mon cerveau crie R.! j'ai l'impression de devenir folle.
à défaut du karaoké avec shariel j’ai regardé une discussion de laura vazquez avec un artiste qui s’appelle françois durif qui lui raconte sa rencontre avec gaëlle obiégly dans un café parisien, avant qu'il parte en résidence à la villa médicis. il parle de sa façon d’être attentive, de son phrasé, de sa voix, il dit que quand tu lui parles, ou même quand tu la lis, elle te réanime quelque chose, qu’elle a une telle vivacité d’esprit, qu’elle accorde une telle attention aux êtres animés et inanimés que tout fait signe, que tout fait récit. (je cite) il dit que quand il l’a quittée, il était heureux heureux heureux. il l’a dit trois fois. elle lui a dit que son existence était une source de joie. je me suis demandé si quelqu’un avait déjà pensé ça à mon sujet, après m’avoir rencontrée. quand il a eu fini les beaux arts, il a travaillé pour un service de pompes funèbres parce que son bilan de compétences lui avait indiqué que c'était la voie à suivre et parce qu'il voulait pas être tributaire de son travail d’artiste pour gagner sa vie. il disait que pour la première fois de sa vie, il s’était senti à sa place, que ça l’avait redressé et que ça lui avait donné goût à la vie. est-ce que je devrais faire un bilan de compétences? est-ce que c'est ça la clé pour trouver ma place dans le monde?
9 juillet
j'ai recommencé à penser à cette phrase que j’avais lue sur la page wikipedia de sophie calle un jour qui disait: elle est partie à new york pour sublimer sa douleur et je me dis que j’ai loupé une occasion de faire un truc plus radical pour échapper à la douleur de mon coeur brisé. rester enfermée à la maison à scroller ig n’est sans doute pas la stratégie la plus efficace. vendredi soir à la kulturfabrik j’étais absolument pas intéressée par les filles de nouveau, mon homosexualité est cassée, zéro trace de sentiment d’appartenance à la communauté queer. bon, quand shariel a commencé à discuter avec le seul couple hétéro de la soirée qui était également le plus horripilant, je me suis quand même dit putain comment je fais pour toujours me retrouver avec les gens les moins queer du monde? j’étais littéralement à une soirée de la pride. je l’avais invitée à venir avec moi voir la perf de r22. même si j’apprécie leur engagement politique, sur un plan artistique on a toutes les deux trouvé ça cringe et pas drôle et on a décidé qu’on pouvait faire mieux. même si on arrivera jamais à travailler ensemble parce qu’on est toutes les deux obsédées par nous-mêmes, persuadées d’être des stars au potentiel inexploité, ce qui nous mènera probablement nulle part. quand je parle de mes ambitions de performeuse à des gens comme shariel, débordants de charisme et d’exubérance, des soleils qui attirent la lumière et charment tout le monde avec leur énergie chaude, j’ai toujours peur de paraître complètement incongrue, avec ma personnalité de timide, de réservée, d’effacée. ma personnalité de trou. comment un trou peut attraper la lumière? je suis un trou, elle est un soleil, et pourtant on veut la même chose. mais au moins j’arrive à le dire maintenant. même si je me sens incongrue quand je le dis. tant pis. j’en ai marre de ce stupide concept de timidité, ça vient d’où cette ineptie? j'ai envie de bannir ce mot de mon vocabulaire, il m’encombre et ne sert à rien. je suis pas timide, je suis juste moi.
après on a vu un show de drag queens un peu moyen et une fille a fait une danse sexy triste avec un coeur en laine rouge qui se détricote pour parler de son coeur brisé et j’ai shazamé la chanson parce qu’elle était triste et la femme à côté de moi a pris une photo de mon shazam parce qu’elle était sûrement triste, elle aussi. ça m’a rappelé r. qui shazamait toutes les chansons à la soirée où on est allés et quand il les shazamait pas il me demandait et c’était moi son shazam et j’espérais secrètement qu’il soit impressionné par ma culture musicale encyclopédique. y compris mourir demain de natasha st. pier et pascal obispo qu’on a chanté ensemble en se regardant dans les yeux comme si on devait vraiment mourir demain.
11 juillet
r. m’a raconté qu’il avait fait une performance avec gaëlle obiégly et un autre écrivain y a quelques années, avec son groupe de l’époque, et j’arrive pas à y croire. je l’ai raconté à n. et elle a dit wow the universe is a bitch. je lui ai demandé s’il avait discuté avec elle et il a dit que non parce qu’elle était timide, mais il disait qu'il l'avait trouvée très drôle, et je me suis demandé s’il avait fait une corrélation avec moi. je me suis demandé si moi aussi je le rendais heureux heureux heureux mais de manière platonique, comme gaëlle obiégly rend françois durif heureux heureux heureux, de manière platonique.
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davidfakrikian · 1 year
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DVDvision - La Collection Épisode 8
L'histoire de DVDvision vol.1 continue ! Et voici l'épisode 8 de la série, quand le rédac-chef se retrouve à travailler 24h/24 pour sauver le DVD de Crying Freeman, et est trop épuisé pour signer l'édito !
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Numéro 8 - Janvier 2001 - 
116 pages
Editeur : Seven Sept
Directrice de publication : Véronique Poirier 
Rédacteur en chef : David Fakrikian
Rédacteurs principaux : Yannick Dahan, Christophe Lemaire, Stéphane Lacombe, Benjamin Rozovas, Rafik Djoumi, David Martinez, Sandy Gillet, Nicolas Saada, Nicolas Rioult, Guillaume Delbos, Gael Golhen.
Sommaire : Gladiator making of DVD, Films ados, DVD en séries.
DVD : Le Pacte des Loups, Les Rivières Pourpres.
Notes : Ce numéro fut le plus vendu de DVDvision, montant à 34 000 exemplaires. Nous venons alors d'embaucher à temps plein Benjamin Rozovas, qui prend en charge le cahier multimédia, et grâce à ma rencontre avec Nicolas de La Mothe, qui dirige alors les projets à Gaumont Columbia Tri-Star, je signe le dossier de couverture sur Gladiator, qui est une véritable plongée dans les coulisses de l'adaptation d'un blockbuster américain en DVD Zone 2. C'est donc la deuxième fois en 8 numéros qu'un film de Ridley Scott fait notre couverture. Lié au DVD, Le Pacte des Loups, forcément très racoleur, et à la superbe couverture retravaillée par Joel Casano, ce numéro tombe à point. 
Il correspond aussi à une énorme période d'effervescence pendant laquelle je me retrouve à travailler littéralement jour et nuit, ce qui explique que Leonard Haddad signe le très drôle éditorial de ce numéro. Bien que présent quand il l'a rédigé, je n'avais ce soir là plus la force d'écrire, donc je l'ai laissé à mon ordinateur le faire à ma place. 
La raison ? Alors que la date de sortie du Pacte des Loups de Christophe Gans approche, l'odyssée du DVD Crying Freeman, commencée en 1999, sur lequel je donne un coup de main au concepteur Sébastien Prangère (également le monteur du Pacte des Loups) prend une tournure surréaliste.
Au cours de la conception, j'ai décidé de mon propre chef, au vu de l'abondance de matériel, que le collector serait un double DVD-9, alors qu'à l'origine, le produit était budgétisé pour un DVD-10 (double face). Ce qui, en plein milieu du bouclage du magazine, me vaut d'être convoqué en compagnie de Sébastien Prangère dans le bureau de Victor Hadida, qui m'incendie à juste titre, (après tout, c'est son argent que je suis en train de dépenser). Les ventes sont alors estimées à 5000 ex., et faire deux DVD-9 risque de réduire fortement les bénéfices possibles du projet. Je défend mon choix avec une énorme mauvaise foi, argumentant des raisons techniques, et Victor fini par valider à contre-coeur. 
Après avoir reporté la sortie une première fois pour refaire le master en HD, (sur lequel j'ai supervisé l'étalonnage qui ensuite a été approuvé par Christophe), nous ratons la nouvelle date de sortie, quand la compagnie chargée du transfert HD nous livre un DVD master dans lequel il manque environ 40 secondes de film ! Elles étaient pourtant présentes sur la copie interpositive que nous avons remasterisée. Il faut donc tout refaire ! Et pour couronner le tout, malgré nos efforts et nos nuit blanches passées à les aider, la compagnie chargée des menus est incapable de nous livrer un produit fini qui correspond à nos attentes sur le deuxième disque des suppléments.
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Le coffret Crying Freeman de 2001, originellement estimé à 5000 ventes, est monté à 100 000 exemplaires à sa sortie.
Pendant ce temps, une fois les bons de précommande envoyés aux magasins, et après que j'ai organisé une démo de présentation pour la presse avec un avant/après, pendant laquelle tous les journalistes sont devenus fous en voyant la qualité du transfert HD du film, la hype monte. Très, très haut. L'éditeur a commencé à faire imprimer le coffret emballage. Qui passe d'un pressage de 6000 ex, initialement prévu, à 12000. Puis, deux jours après, nous apprenons qu'il y a 18000 précommandes. Nous renvoyons donc au calage le coffret, pour 24000 exemplaires. Mais la semaine suivante, on nous informe qu'il y a 32000 précommandes ! Le coffret va être remis au calage au moins quatre fois, pour un total de 80000 exemplaires, du délire total. Seul problème, si l'emballage est prêt, le DVD ne l'est pas ! 
Alors qu'il a vent des chiffres de précommandes, je devient le meilleur ami de Victor Hadida, qui convoque un meeting au sommet avec son frère Samuel, Christophe Gans et Sébastien Prangère, où nous décidons tous que vu l'attente, il est hors de question de sortir le disque tel qu'il est finalisé par la compagnie d'authoring. Victor va alors empoigner son téléphone, et sauver le projet, en embauchant TOUT le staff d'une autre compagnie d'authoring pour refaire le disque... en une semaine, sous la supervision de Sébastien et moi. Il paie donc littéralement cette société, pour que tous leur travaux en cours s'arretent, et que 100% de leur équipe travaille sur le DVD Crying Freeman 24h/24 ! 
Je me retrouve donc à travailler la journée au journal, et la nuit chez la nouvelle compagnie d'authoring, dormant dans la chambre d'amis de Sébastien Prangère entre 4 heures et 8 heures du matin, avant de reprendre le chemin du journal. En 5 jours, nous reprenons tout à zéro, reconcevant le menu, le disque de suppléments, refaisant tous les graphismes, ajoutant des bonus de dernière minute, et refaisant même deux fois la compression du film, après que Christophe réalise sur son téléviseur qu'une étrange teinte verte a fait virer inexplicablement les couleurs du master. (En vérité, on le découvrira des années plus tard, les tubes cathodiques de cette époque, différents du moniteur HD sur lequel nous avions validé le film, viraient au vert. Ils nécessitaient donc une teinte rouge dominante afin de rééquilibrer l'image, ce qui explique que tous les masters des années 90 à 2005 ont un "red push" donnant sur les écrans d'aujourd'hui une apparence rosée).
Pour passer le temps en attendant que les graphistes nous envoient les nouveaux menus sur internet la nuit, nous jouons à la Dreamcast à SoulCalibur avec Sebastien (et oui, nous sommes encore en 1801) !
Une fois le travail terminé, Sébastien a dormi pendant 4 jours, sans qu'il ait été possible de le joindre au téléphone... Une fois le DVD sorti, il sera regardé comme l'un des meilleurs jamais édité sur le marché, un exemple à suivre, qui atteindra les 100 000 exemplaires de vente au total, en pleine post-effervescence Pacte des Loups, un happy-end inespéré.
Qui a dit que la vie d'un rédac-chef était de tout repos ? Il s'est assurément trompé. 
La citation de ce numéro : "David, mon ami !"  (Victor Hadida - janvier 2001)
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lilias42 · 1 year
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Identifiez quelqu'un que vous voulez mieux connaître OU à qui vous voulez simplement dire bonjour !
Merci beaucoup à @ladyniniane de m'avoir tagué ! On va tenté de répondre à tout ça !
Couleur préférée : Le rouge de très loin ! Ensuite, le blanc et le noir
Dernière chanson : Ma Fée de Manau. Je me suis refait toute sa discographie cette semaine au boulot vu que je fais des trucs trèèès ennuyeux, et cette chanson est de loin ma préférée de toutes, elle décrit vraiment bien comment je voie la créativité et l'imagination en tout genre !
Série en cours : Infinity Train. J'ai vu juste la saison 1 de cette série d'anthologie mais, elle est vraiment bien dans son côté absurde avec peu de sens mais, qui arrive à en avoir un quand on voie l'ensemble de la saison, avec des persos très attachants (j'aime beaucoup Tulip et honnêtement, à l'épisode 8-9, j'ai sauté sur le wiki pour savoir comment finissait Atticus et si ce serait positif ou pas pour me préparer) En plus, vu que je ne l'ai trouvé qu'en VOSTFR, c'est une des rares séries que je regarde vraiment, pas juste l'écouter en faisant autre chose donc, c'est assez apaisant et les épisodes sont assez courts pour que cela ne m'agace pas de ne rien faire de mes mains trop longtemps.
Lecture en cours : Elusive Samourai. Ce manga est trop cool ! Le côté historique est surtout pour la forme mais, tous les personnages sont hauts en couleurs et plaisant à lire, surtout le héros qui est assez original et très attachant ! En plus, je le lis avec ma meilleure amie donc, c'est encore mieux de pouvoir en discuter avec elle !
Travail en cours : mes différents travaux pour la FE OC Week, surtout mon introduction qui sera sous forme de BD et donc est très chronophage mais, mon encrage est quasi fini, elles sont toutes à cette étape-là à part quelque petits raccords (il manque juste une page que je dois toute refaire et je procrastine), et j'aurais moins de couleurs à faire donc, on tient le bon bout, ça devrait être bon pour le Jour-J ! Pour la suite de ma fic en cours, elle est en pause le temps que la week se finisse.
Obsession en cours : La FE OC WEEK !!! J'ai tellement hâte ! Bon, comme toujours, je suis en retard car pour ce genre de chose, j'ai toujours l'impression d'être en retard mais, j'ai trop trop trop hâte d'y être et de vous présenter tout le monde !
Je tague toute personne qui passe et qui a envie de participer ! Faites vous plaisir !
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minis42 · 2 years
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UnderHell Fr Page 72
< Previous - Cover - Next (à venir) >
UnderHell engl.
Reaper!sans by Renrink
Bon, 'faut qu'on parle. D'abord, merci de toujours lire cette bd, vraiment ça me fait plaisir ! Honnêtement, j'aurais jamais pensé que ça irait aussi loin. Après, comme vous ne le savez pas, à la base, cette bd était censé être un "test" pour m'aider à me faire la main dessus, pour ensuite me lancer dans mes vrais projets de bande dessiné. Là où je veux en venir, c'est qu'il était censé faire qu’une vingtaine de pages, mais plus le temps passait, plus j'avais des idées pour la suite (ce qui est cool en vrai !), mais vous imaginez bien que, du coup, les premières pages sont un peu obsolète maintenant, et qu'il y a des idées que j'aurais dû introduire avant. J'ai beaucoup réfléchit, et un jour mon pote la flemme m'as dit "casse-toi pas le cul, un texte sa prend 2 minutes à écrire, plutôt que de devoir tout refaire". Donc voilà, cette page sert à donner les informations qu'il vous manque pour la suite qui sont : - Que Hell et Frisk vivent actuellement dans l'underground - Que l'underground n'est pas l'endroit où vivaient les monstres avant - Que Hell semble en avoir rien à foutre que tout le monde soit mort, mais que ce qu'il l'ennui le plus c'est d'être seul - Que Hell semble éprouver une peur bleu du "monstre" - Et que Hell semble ne pas vouloir retourner dans sa ville d'origine avec Frisk A partir de maintenant, je pars du principe que vous avez ces informations. Bon, tant qu'on y est, on peut parler de la suite de l'histoire (qu'est-ce que tu fais encore debout ? assis-toi, sert-toi un verre, j'ai du sirop, pas d'alcool chez moi) Oui, du coup, bah le chapitre est bientôt fini (il a trainé celui-là), j'ai l'impression que ça fait 6 ans que je suis dessus (9 mois jour pour jour), il ne reste que la "scène final", si je peux dire comme ça, qui commence à la prochaine page (donc samedi prochain), la suite devra être assez rapide après, on rentrera plus dans le vif du sujet, en faisant de moins en moins de sous-entendu. Si vous lisez ceci, c'est que vous êtes encore là, je peux vous applaudir (clap, clap), même moi j'aurais pas le courage de me relire. Je vais en profiter pour vous poser une question alors : Qu'est-ce que vous pensez de Hell (sans) ? Répondez honnêtement, plutôt sympa, sa peut-être ton pote, ou au contraire, tu le déteste. J'ai vraiment envie de savoir, pour la suite, sa pourrait être ... ... Très ... Très ... Intéressant
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crashtestvideo · 1 year
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Pourquoi ???
Pourquoi je continue à essayer ? Je n'en sais vraiment plus rien. Je ne vois pas ce qui me laisse encore le doute sur le fait que je ne suis pas autorisé à arriver à quelque chose dans cette société ou les gens de la même entreprise, école ou rue sont en compétition et non en coopération. Je ne vois plus pourquoi je continue à m'évertuer de tenter quelque chose.
Ça n'a aucun sens, je n'ai jamais été autorisé à réussir un projet, même normal ou classique. Je ne suis pas autorisé à réussir réellement. J'ai le droit d'arriver à faire quelque chose, mais jamais complètement abouti, jamais fini. J'en ai marre de tout essayer depuis que je suis né. J'ai eu 18/20 de moyenne toute ma scolarité en math et au brevet des collèges, on m'a octroyé un 18/40. J'avais 16 de moyenne dans ma matière principale sans travailler, coefficient 9 au bac et mon prof qui était dans la salle d'examen (chose qui n'est pas autorisée je pense) m'a fait un croche-pied qui m'a valu deux 9 au final, j'ai fini avec 7.86 comme note à 0.14 points, j'avais l'oral, même pas l'examen.
J'en ai marre d'essayer dans tout ce que je vois comme opportunités, y a que des échecs que j'arrive à réussir. Je ne vais pas expliquer en long tout ce que j'ai raté, la liste est trop longue et je veux dormir ce soir, mais il n'y a rien pour moi qu'il soit possible de réussir. Je ne veux plus essayer. Je suis sans emploi ni activité productive depuis toujours. Je touche L'AAH qui me permet de vivre, mais pas d'entreprendre (même pôle emploi et la CAF ne veulent plus me voir).
J'ai foiré tous mes amours lamentablement. Je ne cherche jamais à faire du mal à qui que ce soit. Je n'ai même pas d'idée pour trouver la personne qui va m'énerver pour shooter dans les jeux vidéos (pourtant il y en a des salopiots à toutes les sauces). Je m'arrête là sur mes nombreuses réussites en termes de relation sociale.
Je viens d'avoir mon antivirus qui trouve un logiciel malveillant et pour la première fois depuis que j'ai internet...... Cet antivirus ne peut pas se connecter à internet pour résoudre le problème. Je vous écris en ce moment sur ma page fb et mon live YouTube tourne sans problème et le moth** fu**ker de put*in d'antivirus ne peut pas se connecter à internet pour résoudre un problème de sécurité informatique. Je n'ai jamais eu ça malgré tout ce que j'ai fait de bizarre sur internet et j'en ai fait des trucs pas safe. Je ne veux pas faire d'hypothèse sans preuve, mais je me demande quand même si quelqu'un ne serait pas à l'origine de ça (je me contredis, j'ai le droit, on m'a dit que j'étais humain).
Je dois effectivement me demander si ce n'est pas moi le problème vu que la constante dans l'histoire, c'est moi. Alors pour ne plus réussir à rater ce que j'essaye sans prétention d'entreprendre. Je ne ferai plus rien et je trouve normal de ne pas continuer à risquer d'entrainer encore avec moi des personnes que je respecte dans mon sillage.
J'en ai marre d'essayer, c'est le bouquet. Je n'ai même pas envie de régler le problème, je vais mettre mes données sur un disque externe et je ne fais plus rien. Ma vie privée est déjà piratée depuis longtemps. Et je me trouve sobre, les gens qui me connaissent comprenne pourquoi je râle, c'est parce que je suis français. C'est comme ça qu'on nous reconnait à l'étranger. Je n'aime pas qu'on touche à mes affaires et j'en ai marre de me voir effacé toutes mes envies, mes espoirs et mes tentatives de faire quelque chose de fini pour une fois dans ma vie.
Je ne demande même pas une réussite, mais juste ne pas avoir d'embrouille dès que je fais quelque chose d'original ou non conventionnel dans ce bordel de système de société qui me refuse tout. Je stoppe tout et je fais la grève de la vie, je mange déjà plus, je ne dors pas, je n'ai plus le droit d'aimer ce, ceux ou celles que j'aime. Alors, je vais prendre mes dormifères en boucle, je ne veux plus me lever. C'est fini, je suis trop tombé, j'ai mal, je ne me relèverai pas. Je pars un peu dans tous les sens et m'expose sur la toile, mais la goutte d'eau n'est pas loin d'ici et je n'ai pas de photo de mon complément alimentaire à vous montrer pour vous faire rêver.
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Dimanche 9 avril 2023
Les Who et Dylan
Il a fallu que je me mette un mini coup de pied au cul pour écrire ce soir. Parce que si je ne le fait pas je me dis « je le ferai demain » et puis résultat, je procrastine et puis je fini par écrire de moins en moins régulièrement...
Je suis un peu attristé par le fait que, après mes derniers posts, peu de gens me font savoir qu'ils me lisent toujours en dehors de ma mère bien entendu.
De toute façons, que j'écrive ou non, ma mère est fière de moi.
J'ai pensé à cette définition de ce qu'est une mère : une mère, c'est quelqu'un qui est fier de vous alors que vous n'avez rien fait.
J'ai calculé le nombre de page que j'avais écrite ces trois dernières années et j'ai décidé qu'à la fin de l'année il y en aura assez pour imprimer le volume 2 des recueils de mon journal, le volume 1 ayant été imprimé et édité par Justine.
Ce volume 2 comptera environ (plus de) 200 pages et il couvrira les années 2019 à 2023.
J'ose espérer qu'il sera mieux écrit que le précédent, parce que j'ai l'audace de croire que je m'améliore malgré tout.
L'édition de papier de ce journal me tient vraiment à cœur parce que ce sera à peu près la seule chose qui restera de moi un jour, et j'ai l'espoir qu'il soit lu après ma mort par les deux ou trois personnes qui seront intéressés par cette modeste trace que j'aurai laissé, peut être mes neveux, nièces ou arrières petits-neveux (je n'ose penser à des descendants plus directs types enfants ou petits enfants, ça me paraît trop improbable), qui sait...
J'adore l'idée d'être lu par des gens dans le futur. Ce sera peut être intéressant pour
des gens dans 50 ans de lire le récit de vie d'un parfait quidam tel que moi dans les années 2020.
Ah, je suis bête, je fantasme, je me projette, alors qu'au final il est possible que mes récits terminent dans une poubelle !
Mais je préfère ne pas y penser sinon, je n'aurais plus aucune raison d'écrire.
Toujours est il que j'ai commencé à m'occuper de ce volume 2 qui se terminera avec l'année 2023.
Oh, ce n'est pas beaucoup de travail, il s'agit surtout de mise en page.
Je réfléchi aussi à la couverture, peut être que j'y inclurai un de mes éternels autoportraits.
L'autre nuit je me suis senti soudainement serein et parfaitement heureux, comme ça, juste parce que j'ai pris conscience de ma parfaite liberté : c'était grisant !
Ma liberté est la chose la plus précieuse que je possède.
Ce n'est pas donné à tout le monde.
Peu de gens ont le luxe de pouvoir se lever, ou pas, à l'heure qu'ils veulent et d'aller à n'importe quel concert sans avoir à s'inquiéter d'être entravés par leur emploi du temps professionnel.
Bon sang, qu'est-ce que je suis content de ne pas avoir un job et trois enfants, là !
Dimanche dernier je suis allé assister à un match de foot professionnel, ce qui ne m'était pas arrivé depuis au moins vingt ans (depuis l'époque où ma famille et moi vivions à Ajaccio).
Je m'étais toujours juré d'aller voir des matchs le jours où l'équipe locale, le Clermont Foot, passerait en ligue 1, eh bien, ça a finit par arriver alors voilà, mon père et moi sommes enfin aller voir un match.
Clermont-Ferrand affrontait Ajaccio (comme quoi tout est lié!).
Il faisait un froid de canard et nous étions frigorifiés, du haut de notre emplacement dans les tribunes.
Il y avait une bonne ambiance et les tribunes étaient au moins remplies au trois quart.
Tout s'est très bien passé puisque Clermont a finit par l'emporter 2-1 (deux buts marqués sur pénalty).
Seule (petite) ombre au tableau : nous avons acheté un hot dog et c'était la chose la plus immonde que j'avais mangée depuis longtemps, l'impression de manger du plastique et ils n'ont pas eu la décence de mettre au moins une goutte de ketchup, moutarde ou mayonnaise, beurk !
Mais c'était une sortie agréable, l'occasion de passer un moment avec mon père (c'est d'autant plus rare que nous n'avons pas beaucoup de choses en commun).
Pour finir, l'autre jour j'ai acheté une place pour le concert des Who à Paris et c'était inattendu.
En fait, ça me démangeait parce que c'est peut être leur dernier concert en France et il s'agit d'un de mes groupes fétiches et ça m'embêtait de ne plus revoir Pete Townshend exécutant des moulinets sur scène et chanter « don't cry, don't raise your eye, it's only teenage wasteland » une dernière fois.
Mais les places sont chères et c'est tout un budget puis s'ajoute avec elles le prix des billets de train et de l'hôtel.
Bref, j'avais abandonné l'idée à contre cœur quand soudainement Arthur (le frère de ma meilleure amie Justine) m'a écrit pour me dire qu'il y avait des places à 59€, et qu'il pourrait même venir avec moi et m'héberger chez lui.
Autant vous dire que je n'ai plus hésité une seule seconde et j'ai acheté un ticket. Merci Arthur !
Donc, à la fin du mois de juin, j'aurai le privilège de voir en l'espace de 7 jours les Who et Bob Dylan.
Bon sang, qu'est-ce que j'ai de la chance !
Alors que s'achève la dernière chanson de la tracklist de Beggars Banquet, je termine ce récit en vous remerciant de me lire, qui que vous soyez et je vous dis à la prochaine.
Bande son : Beggars Banquet, the Rolling Stones
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christophe76460 · 2 years
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CHRÉTIENS STYLÉS VS CHRÉTIENS AGRICOLES.
FAUDRAIT-IL MODIFIER L'ÉVANGILE POUR CETTE GÉNÉRATION?
Les enseignements de l'Évangile ne sont-ils pas CADUCS ? Ne faudrait-il pas les adapter au monde moderne ?"
👉 J'AIME UNE HISTOIRE DANS LA BIBLE QUI NOUS INTERPELLE TANT : L'arche de l'alliance avait été prise en butin par les Philistins. Mais les ravages que sa présence occasionnait les avaient poussés à la renvoyer en Israël sur un char neuf, et durant de longues années, pendant le règne de Saül, elle était restée à Kirjath Jearim, dans la maison d'Abinadab. Les choses saintes du Tabernacle — dont L'ARCHE — devaient être PORTEES SUR LES ÉPAULES. Le reste du matériel devait être transporté SUR DES CHARS (Nombres 7.6-9). Or, nous lisons :
"Ils mirent SUR UN CHAR NEUF L'ARCHE DE DIEU, et l'emportèrent de la maison d'Abinadab sur la colline ; Uzza et Achjo, fils d'Abinadab, conduisaient le char neuf." (2Sam 6.1-10).
👉 David va donc commettre une faute, en imitant les Philistins et en faisant mettre l'arche sur UN CHAR NEUF. Les limites de cette "modernisation" vont bien vite se révéler en terrain accidenté : L'arche risque de tomber, et Uzza, malgré ses bonnes intentions, sera la victime d'un enchaînement de circonstances qui ne seront que le résultat de la désobéissance de David.
👉 Cela nous semble-t-il, comme à David, injuste ? Mais imaginons aujourd'hui le transport d'un appareil dangereux, chargé d'électricité à haute tension. Le toucher, pour quelque raison que ce fût, aurait entraîné d'aussi dramatiques conséquences, quelle qu'ait été par ailleurs la nature de l'intention !
Point n'est besoin de faire un long discours pour démontrer à quel point les valeurs de notre société moderne se dégradent. La morale est depuis longtemps en perte de vitesse. La virginité est devenue une tare ; la fidélité conjugale est tournée en dérision, et elle n'est pas même mentionnée parmi les remèdes efficaces contre la propagation du sida ; le mariage est devenu ringard ; l'homosexualité est en train d'acquérir ses lettres de noblesse. Et sans parler de tant d'autres domaines, arrêtons ici cette lugubre énumération, que résume bien ce texte d'Esaïe :
⚠️ " Malheur à ceux qui appellent le mal bien, et le bien mal, qui changent les ténèbres en lumière, et la lumière en ténèbres, qui changent l'amertume en douceur, et la douceur en amertume ! Malheur à ceux qui sont sages à leurs yeux, Et qui se croient intelligents! " (Esaïe 5.20-21).
Malheureusement, le monde chrétien se laisse parfois entraîner par la mentalité qui nous environne, et adopte LE CHAR NEUF DES PHILISTINS !
Gardons-nous de "MODERNISER" la parole de Dieu, en nous laissant influencer par la manière de penser d'un monde perdu dans le péché. Ceux qui l'ont fait ont entraîné de nombreuses âmes dans la mort spirituelle.
CES CHRÉTIENS INFILTRÉS VEULENT NOUS FAIRE GOBER TOUT AVEC ACTION DE GRÂCE.
Quand CEUX du MONDE vont au BAR, ils ne vous COPIENT pas en mettant des COLS ROMAINS mais C'EST VOUS qui les COPIEZ quand vous VENEZ à L'ÉGLISE avec des JEANS DÉCHIRÉS, des HOMMES portant des BOUCLES D'OREILLES, des COIFFURES EXTRAVAGANTES sur la TÊTE, des SŒURS avec des CHAINES aux PIEDS, UNE PRATIQUE CULTURELLE QUI DEVIENDRAIT UN EFFET DE MODE SEMBLE T-IL...
On veut MODERNISER L'ÉVANGILE et y AJOUTER de nouvelles PAGES pour PLAIRE à ce MONDE.
On veut se CONFORMER à ce SIÈCLE pour MASQUER notre CHRÉTIENTÉ. QUELLE DUPLICITÉ EST LA VÔTRE !
- Dieu regarde au coeur...
- Personne n'a le droit de juger...
- Ne parle pas des autres car on ne sait pas de quoi est fait le lendemain...
- C'est la première personne à pécher ?
- Ne touchez pas aux oints de l'Éternel...
- C'est vous les 3 fois saints...
- Dieu aime tout le monde...
👉 LA TENDANCE POPULAIRE A FINI PAR CONVAINCRE TOUT LE MONDE ET MÊME UN BON NOMBRE DE CHRÉTIENS PAR CE SLOGAN MESQUIN ET DIFFORME :
- "DIEU AIME LE PÉCHEUR MAIS HAIT LE PÉCHÉ"
⚠️ Mais que dit la BIBLE ?
"...LES INSENSÉS NE SUBSISTENT PAS DEVANT TES YEUX; 👉 TU HAIS TOUS CEUX QUI COMMETTENT L'INIQUITÉ. TU FAIS PÉRIR LES MENTEURS; L'ÉTERNEL ABHORRE LES HOMMES DE SANG ET DE FRAUDE."
(Psaumes 5.5-7).
IL PARAÎT ALORS JUDICIEUX D'EXPLIQUER LE FAIT QUE L'AMOUR DE DIEU POUR LES PÉCHEURS N'EST VALABLE QUE POUR CEUX QUI RÉPONDENT À CET AMOUR PAR LA VRAIE REPENTANCE, LA FOI SINCÈRE ET L'OBÉISSANCE TOTALE À JÉSUS CHRIST SON FILS "BIEN-AIMÉ, EN QUI IL A MIS TOUTE SON AFFECTION"
(Matthieu 3.17).
"...Jésus lui dit: Je ne te CONDAMNE pas non plus :
👉 VA, ET NE PÈCHE PLUS."
(Jean 8.11).
QUE DIEU VOUS BÉNISSE ABONDAMMENT !
👉 Pasteur N'guessan Ulrich Guy Ghislain ✍️
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SAMEDI 9 JANVIER 2021 – (Billet 1 / 3)
« LA FAMILIA GRANDE » Camille Kouchner
Editions du Seuil (208 pages – 18.00€) _________________________
Dédicace :
« Souviens-toi, maman : nous étions tes enfants. » C.K.
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Nous ne connaissions pas bien Olivier Duhamel, nous pensions même, jusqu’à il y a quelques jours, qu’il avait un lien de parenté direct avec Alain Duhamel. En vrai, il n’en est rien mais autant nous apprécions les interventions dans les débats de celui qui n’est donc pas son frère, Alain, autant celles d’Olivier Duhamel, entre autres sur LCI où il participait régulièrement à l’émission « 100% Politique », animée par Marie-Aline Meliyi, au côté d’Alexis Brezet et de Jérôme Jaffré, nous montraient un homme insupportable d’arrogance… “ le Monsieur qui sais tout... le Monsieur plus intelligent que tous les autres... le Monsieur qui a raison sur tout ” ! Sa photo ci-dessous en est une parfaite illustration.
Et puis, lors du « C à Vous » de mardi où étaient invitées 2 journalistes, dont Ariane Chemin, grand reporter au Monde, qui ont écrit un long article sur la sortie du livre de Camille Kouchner, nous avons pris connaissance de ce qui allait très vite devenir « L’AFFAIRE OLIVIER DUHAMEL ».
Presque plus que l’inceste révélé par l’auteure entre son beau-père et son jeune frère jumeau, ce qui nous a le plus scandalisés c’est l’omerta de la famille, des amis… comme par hasard la plupart étant de grandes figures de la Gauche, cette Gauche qui ne cesse de donner des leçons à tout le monde ! On comprend alors pourquoi l’omerta a si bien fonctionné. A l’image de la fille de François Mitterrand. Il parait (c’est la journaliste du Monde qui le dit dans l’émission), que tous les journalistes de la rédaction savaient – sauf elle. Pourquoi n’ont-ils pas parlé ? Imaginez juste 2 secondes si cela avait été un homme de Droite qui aurait eu ce même comportement, combien de temps aurait-il fallu à la meute des réseaux de Gauche, Mediapart en tête, pour se déchaîner ? Un milliardième de seconde ?
Nous avons commandé « La familia grande » sur Amazon et l’avons reçu le lendemain. JM le lira dès qu’il aura fini le livre de Noureddine Bousfiha (« L’autre côté de soi ») et celui de Muriel Gilbert, « Un bonbon sur la langue », dont il se délecte d’une page ou deux tous les soirs avant de s’endormir. D’ailleurs nous lui consacrons le Billet suivant…
En attendant notre critique personnelle, nous vous faisons suivre in extenso un article paru dans Le Parisien. A lire… et à vomir !!!
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Affaire Olivier Duhamel : ce que révèle le livre de Camille Kouchner
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Camille Kouchner, qui accuse le politologue et homme de médias Olivier Duhamel, son beau-père, d’agressions sexuelles sur son frère jumeau, livre un récit foudroyant de l’inceste et du silence qui l’a entouré.
C'est le livre dont tout le monde parle, avant même sa sortie ce jeudi. Un récit qui brûle les doigts, que l'on dévore tant il nous plonge en apnée dans un secret de famille. Une grande famille de notables de gauche, un inceste, des agressions sexuelles répétées sur un adolescent de 14 ans, des faits sur lesquels « des dizaines et des dizaines de personnes » se sont tues depuis plus de trente ans.
Camille Kouchner, fille de Bernard, l'ancien secrétaire d'Etat de François Mitterrand et ministre de Nicolas Sarkozy, relate d'une écriture sèche, percutante et élégante, non seulement les agressions subies par son frère jumeau et dont elle accuse son beau-père, le politologue Olivier Duhamel - qui vient de démissionner de toutes ses fonctions, à la tête de la Fondation nationale des Sciences politiques, ainsi que d'Europe 1 et LCI où il intervenait -, mais aussi et surtout le déni de l'entourage de ce dernier. Avant d'exploser publiquement aujourd'hui.
Les faits
« Victor » – le prénom a été changé, car la victime, père de trois enfants, ne veut pas apparaître publiquement —, frère jumeau de Camille Kouchner, a été victime d'abus sexuels. L'auteur de ces agressions, accuse-t-elle : Olivier Duhamel, le compagnon de leur mère Evelyne Pisier, elle-même grande figure de la Gauche à la fin des années 1980. Caresses, fellations, le soir, dans la chambre du garçon, alors qu'Evelyne Pisier, dont la mère venait de se suicider, sombrait dans l'alcool. Ces agressions ne s'interrompront que lorsque l'adolescent, sous emprise et terrorisé à l'idée de dénoncer son beau-père tout-puissant, quittera la maison.
Les personnages
Olivier Duhamel
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Après le divorce de Bernard Kouchner et Evelyne Pisier, il entre dans la vie de cette dernière. Les enfants l'adorent. Epoque très libertaire. Petite, Camille le voit caresser la jambe d'une amie de sa mère à table. Maman défend beau-papa : « Il n'y a rien de mal à ça, mon Camillou. Je suis au courant. La baise, c'est notre liberté. » Quand le secret de famille sur les abus sexuels éclate, certains ne sont pas surpris : le frère aîné raconte que Duhamel adorait mesurer son sexe avec un double décimètre. Une amie d'enfance révèle aussi qu'autour de la piscine de la maison secondaire - où tout le monde était invité à se baigner nu -, le politologue l'avait embrassée sur la bouche alors qu'elle avait 12 ans.
Evelyne Pisier, pionnière du féminisme…
l'une des premières femmes agrégées en droit public et en sciences politiques. Elle a été nommée directrice du Livre par Jack Lang lorsqu’il était Ministre de la Culture. Personnage de roman, elle a eu une liaison de 4 ans avec Fidel Castro. Disparue en 2017, la mère des jumeaux avait très mal réagi, en 2008, quand le secret de famille avait été révélé à l'entourage proche : « Bande de salauds ! Vous avez tout balancé. Je hais votre perversité. Tout le monde maintenant va être au courant », aurait-elle dit à ses enfants.
Marie-France Pisier
L'actrice, célèbre dans les années 1980 au cinéma comme au théâtre, sœur d'Evelyne, se serait suicidée en 2011, à 66 ans, au même âge que son père. Elle est le seul personnage solaire de « La Familia grande ». Très proche de ses neveu et nièce, elle exhorte sa sœur à quitter Olivier Duhamel dès qu'elle apprend les abus sexuels de ce dernier. Les deux sœurs resteront brouillées toute leur vie. L'autrice suggère que pendant la liaison entre Evelyne Pisier et Fidel Castro, Bernard Kouchner aurait pu vivre un bref amour avec la comédienne. Les deux sœurs de l'après-68, dit l'écrivaine, étaient « partageuses ». Autre curiosité : Marie-France Pisier a épousé le cousin germain d'Olivier Duhamel.
Bernard Kouchner
Le père de l'autrice en prend d'abord pour son grade. Aucunement par rapport aux faits, mais en raison de son absence et de sa dureté. « Bernard hurlait. Il nous terrorisait, nous reprochait le malheur du monde », écrit Camille de son papa quand il rentrait de ses missions humanitaires au bout du monde. Colérique, pas toujours fin après le suicide de la grand-mère, qui ravage Evelyne Pisier dont il est séparé. Il récupère ses enfants et les met au lit avec un somnifère, pour ne pas être trop importuné. « Mon père… un héros déserteur », lâche sa fille. […]
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peggyannmourot · 4 years
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La gestation fut longue, le parcours semé d'embûches, mais au final il est beau, il est lourd, il est soyeux, il...il fait 200 pages et 1 kilo 300 tout d'même.
Je suis ravie. Je suis très fière aussi. C'est à ce jour le texte que j'ai préféré illustrer. J'ai adoré le découvrir, le lire, et bref la vie est belle tout d'même.
Treize pages donc. J'aime bien le treize. Treize pages de Calvo haletantes et mes dessins et j'en suis très fière aussi.
Je vais m'en remettre ça va aller mais il faut comprendre... D'abord ça a commencé quand j'ai vu mon nom dans la liste des auteurs et que j'étais juste sous Michael Moorcock. J'ai eu les yeux en mydriase trois jours juste à cause de cette information. Et puis Adrian Smith, David Lloyd, Pat Mills !!!
Bon alors là à ce stade les copains font la gueule, mais bien évidemment oui je suis fière et ravie d'être à vos côtés mais je ne peux quand même pas tous vous citer deux fois même si je suis emphatique ! Alors je vais me contenter de remercier et citer Gabriel, mon maître et mon mentor, Richard, qui a toujours des mots encourageants, Calvo pour les collaborations passées et à venir toujours épiques, et bien sûr Jérôme, l'éditeur qui est derrière.
Et puis mon homme qui n'est jamais très loin il faut bien dire.
Voilà, je suis bien contente ! (j'ai fini)
~
GRYYYM, avec :
Attila Futaki, Gabriel Delmas, Guillaume Bouges, Michael Moorcock, Joseph Lacroix, Patrick Pion, Romain Rogier, Adrian Smith, Thibault Vermot, Justine Gasquet, Sabrina Calvo, Peggy Ann Mourot, Elena Guidolin, Julien Raboteau, Georges Clarenko, Akileus, Tommy Lee Edwards, Marazano Richard, Simon Léturgie, Chris Lenté, Chrysostome Gourio, Bruno Letizia, JP Krassinsky, Fay Dalton, Pat Mills, David Lloyd, Guillaume Chuffart, Vincent Pelletier, Richard Gez, Grégory Makles, Paolo Massagli, Alkbazz, Jérôme Barbosa, Julien Burn Brunet, Framax Framax, Julien Gardon, Sébastien Loraine, Nicolas Nemiri, Christophe Poot.  – avec Gryyym.
Pour ceux qui souhaiteraient une dédicace, c'est possible, je fais ça sur une double page noire et à la peinture en format 30x40 si je n'ai pas l'ouvrage entre les mains. Me contacter en mp ou par mail. Une commande groupée avec le portfolio que je finalise regroupant toutes mes illustrations est bien évidement possible. Pour ceux qui n'ont pas encore l'ouvrage et qui voudraient tout ça, quelques exemplaires "version luxe" disons, seront disponibles en versions dédicacées et avec le portfolio uniquement. Luxueux mais pas ruineux. Mp, mail, tout ça.
Je finalise donc un portfolio qui regroupe les 9 illustrations que j'ai faites pour GRYYYM toutes dans leurs versions d'origine. Plus de détails pour le portfolio ? 4 cartes 4 Ex-Libris A5 1 Grand Tirage en 30x40 30 exemplaires seulement le tout numéroté signé.
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lesarchivesmagnus · 4 years
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Les Archives Magnus - Episode 9 : L’amour d’un père
                                                ARCHIVISTE
Déposition de Julia Montauk, concernant les actions et les motivations de son père, le tueur en série Robert Montauk. Déposition originale faite le 3 décembre 2002. Enregistrement audio par Jonathan Sims, archiviste en chef de l'Institut Magnus, Londres.
Début de la déposition.
                              ARCHIVISTE (DEPOSITION)
Mon père était un meurtrier. Je ne peux pas raisonnablement le nier à ce stade ; les preuves fournies par la police étaient accablantes, et j'ai vu sa remise moi-même. Je ne suis pas ici pour essayer de laver son nom. Il n'y aurait pas beaucoup d'intérêt, de toute façon, car je suis sûre que vous savez qu'il est mort en prison l'année dernière. Sept ans, ce n'est pas beaucoup pour une peine d'emprisonnement à vie, mais je doute que ce soit la libération conditionnelle anticipée qu'il espérait.
Désolé, ce n'était peut-être pas de bon goût. Pourtant, sa mort me donne l'impression de pouvoir raconter cette histoire, ce que je m'étais jamais vraiment sentie comme libre de faire avant. Je m'attendais toujours à ce qu'il en parle pendant la frénésie médiatique qui a entouré son procès, mais pour une raison quelconque, il s'est tu. Je pense que je comprends un peu mieux maintenant pourquoi il n'en a jamais parlé, préférant que les gens tirent leurs propres conclusions, mais à l'époque, je ne pouvais pas comprendre pourquoi il restait assis là en silence, laissant les autres parler à sa place.
Mais j'aimerais le raconter à quelqu'un maintenant, et je n'ai que récemment terminé mes séances de thérapie prescrites par le tribunal. Je préfère donc ne pas le dire aux tabloïds et voir "MON PÈRE TUAIT POUR ALIMENTER UN POUVOIR SECTAIRE, DÉCLARE LA FILLE DU MONSTRE" apparaître en page 7 de l'édition du week-end. Il ne reste donc plus que vous. Respectable n'est pas le mot que j'emploierais, mais c'est mieux que rien.
Alors oui, mon père a tué au moins 40 personnes au cours des cinq années qui ont précédé son arrestation en 1995. Je ne vous raconterai pas les détails les plus horribles - si cela vous intéresse, vous pouvez chercher Robert Montauk dans les archives des journaux de n'importe quelle bibliothèque. Il y en aura beaucoup : les journaux ne se sont manifestement pas beaucoup souciés de l'attentat américain, car en avril de cette année-là, ils semblaient ne parler que de mon père. Il y a également quelques livres sur lui, dont aucun ne peut être vraiment recommandé, mais je suppose que "Aucun Corps dans la Remise" de Ray Cowan est le livre le plus proche de ce que je considère comme exact, même s'il implique que j'étais complice, malgré le fait que j'avais douze ans à l'époque.
Honnêtement, j'ai découvert la plupart des détails dans les journaux et au tribunal, comme tout le monde. Mon père a passé les années où j'étais à l'école à tuer des dizaines de personnes et je n'en avais aucune idée. Mais plus je repense à mon enfance, plus je suis sûre que quelque chose clochait. Je n'ai pas de théorie sur ce que cela signifie, mais je dois juste écrire cela quelque part. Et ici me semble être un endroit tout à fait approprié.
J'ai toujours vécu dans la même maison sur York Road à Dartford. Même maintenant, après tout ce qui est arrivé, et tout ce que je sais de ce qui s'est passé là-bas, je ne peux pas me résoudre à partir. Autant que je sache, la remise venait avec la maison ; elle a toujours été dans le jardin. Faite en bois, vieille et silencieuse. Je ne me souviens pas qu'elle ait été utilisée avant la nuit où ma mère a disparu. C'est là que tout a commencé à devenir étrange.
Mes souvenirs des premières années de mon enfance sont vagues - des images et des impressions isolées pour la plupart - mais je me souviens de la nuit où elle a disparu comme si c'était hier. J'avais sept ans et j'étais allée au cinéma ce soir-là pour la toute première fois de ma vie. Nous étions allés voir Les Sorcières à ce qui était alors l'ABC, sur Shaftesbury Avenue. J'avais déjà vu des films auparavant, bien sûr, sur la télévision de notre petit salon, mais voir un film sur grand écran était impressionnant. Mais le film lui-même était terrifiant, et même maintenant, je dirais qu'il est bien plus effrayant que n'importe quel "film pour enfants" a le droit de l'être. Je me souviens que j'ai passé quasi la totalité le film au bord des larmes, mais j'étais fière de ne pas avoir craqué et pleuré. Quand nous sommes rentrés à la maison, je suis resté longtemps éveillée. Cette scène où Luke est transformé en souris n'arrêtait pas de me trotter dans la tête, et pour une raison quelconque, elle me faisait trop peur pour que je m'endorme.
C'est alors que j'ai entendu un bruit sourd venant d'en bas, comme si quelque chose de lourd était tombé. Je n'avais pas d'horloge dans ma chambre, donc je n'avais aucune idée de l'heure, mais je me souviens avoir regardé par la fenêtre et le paysage était sombre et totalement silencieux. Le bruit sourd s'est à nouveau fait entendre, et j'ai décidé de descendre pour voir ce que c'était.
Le palier était presque complètement plongé dans le noir, et j'ai essayé d'être aussi silencieuse que possible pour que personne ne sache que j'étais là. La quatrième marche en partant du haut grinçait toujours, et c'est toujours le cas, mais je ne pense pas l'avoir un jour entendu grincer aussi fort que cette nuit-là, alors que je descendais terriblement lentement. Les lumières en bas étaient toutes éteintes, sauf celle de la cuisine, que je pouvais voir du bas de l'escalier.
Je suis entrée dans la cuisine et l'ai trouvé vide. La porte arrière était ouverte, et une brise fraîche en provenait et me faisait frissonner malgré mon pyjama. J'ai vu quelque chose de brillant posé sur la table. En m'approchant, j'ai vu que c'était le pendentif de ma mère. Le motif m'avait toujours paru beau : il était en argent, une forme abstraite de main avec un symbole dessus qui, je crois, était censé représenter un œil fermé. Je ne l'avais jamais vue l'enlever. Avec mon cerveau d'enfant, je supposais qu'elle l'avait juste oublié sur la table, par accident, et que la porte ouverte ne signifiait rien. Je suis retournée à l'étage, le collier serré fermement dans ma main, pour le lui rendre. Elle n'était pas au lit, bien sûr. La place à côté de l'endroit où mon père était couché, endormi, était vide.
J'ai doucement touché l'épaule de mon père endormi, et il s'est réveillé lentement. Je lui ai demandé où était maman, et il commençait à répondre quand il a vu la chaîne en argent que je tenais. Il est vite sorti du lit et a commencé à s'habiller. En enfilant une chemise, il m'a demandé où je l'avais trouvée, et je lui ai dit, sur la table de la cuisine. En me suivant en bas, son regard s'est immédiatement arrêté sur la porte ouverte, et il a marqué une pause. Au lieu de sortir, il s'est dirigé vers l'évier de la cuisine et a ouvert un des robinets. Aussitôt, un liquide sombre et sale s'est mis à couler et l'odeur salée et fétide de l'eau boueuse m'a frappé le nez, bien qu'à ce moment-là je n'aie pas compris ce que c'était.
La lumière de la cuisine s'est éteinte à ce moment-là et la pièce est devenue entièrement sombre. Mon père m'a dit que tout allait bien, que je devais retourner me coucher. Ses mains tremblaient légèrement lorsqu'il m'a pris le pendentif des mains, et je ne l'ai pas cru, mais j'ai quand même fait ce qu'il m'a dit. Je ne sais pas combien de temps je suis restée allongée, à attendre le retour de mon père cette nuit-là, mais je sais qu'il faisait jour quand je me suis finalement endormie.
J'ai fini par me réveiller. La maison était calme et vide. J'avais manqué le début de l'école de plusieurs heures, mais ce n'était pas grave, parce que je ne voulais pas quitter la maison. Je suis juste restée assise dans le salon, silencieuse et immobile.
C'était presque le soir quand mon père est revenu. Son visage était pâle et il me regardait à peine, il s'est dirigé tout droit vers le placard et s'est versé un verre de scotch. Il s'est assis à côté de moi, a vidé le verre et m'a dit que ma mère était partie. Je n'ai pas compris. Je ne comprends toujours pas, en réalité. Mais il l'a dit avec une telle finalité que je me suis mise à pleurer, et je n'ai pas arrêté pendant un long moment.
Mon père était policier, comme je suis sûr que vous l'avez lu, alors enfant, j'ai supposé que la police avait cherché ma mère et ne l'avait pas trouvée. Ce n'est que beaucoup plus tard que j'ai découvert qu'ils n'avaient jamais fait de signalement de disparition à son sujet. Pour autant que je sache, je n'ai jamais eu de grands-parents vivants, et apparemment personne n'a remarqué qu'elle était partie - ce qui est étrange, car j'ai de vagues souvenirs de ses nombreux amis avant qu'elle ne disparaisse. Tout le monde suppose qu'elle a été l'une des premières victimes de mon père, mais il n'y a jamais eu assez de preuves pour l'ajouter au compte officiel. Cela n'a pas vraiment d'importance.
En tout cas, je ne pense pas qu'il l'ait tuée. Je ne nie pas que cela fasse sens, mais je me souviens à quel point il était dévasté lorsqu'elle a disparu. Il s'est mis à boire beaucoup. Je pense qu'il a essayé de s'occuper de moi du mieux qu'il pouvait, mais la plupart des nuits, il finissait par s'endormir sur sa chaise.
C'est aussi à cette époque qu'il a commencé à passer beaucoup de temps dans la remise. Je n'y avais jamais vraiment prêté attention auparavant. En ce qui me concerne, la solide structure en bois n'était pour moi que la demeure d'araignées et d'outils de jardin rouillés que mes parents utilisaient une fois par an pour combattre la végétation sauvage qui constituait notre arrière-jardin. Mais peu après la disparition de ma mère, un nouveau cadenas solide a été placé sur la porte, et mon père passait beaucoup de temps à l'intérieur.
Il me disait qu'il travaillait le bois, et parfois j'entendais le bruit d'outils électriques de l'intérieur, et il me présentait un petit jeton en bois qu'il avait fabriqué, mais la plupart du temps c'était silencieux. Cela aurait probablement dû me déranger plus que cela, les heures qu'il passait là-dedans, et cette odeur étrange que je remarquais parfois, comme celle de la viande en boîte. Mais je n'y ai jamais vraiment prêté attention, et je devais faire face à mon propre chagrin.
Il était également absent la plupart des nuits. Souvent, je me réveillais d'un de mes cauchemars pour constater que la maison était silencieuse et vide. Je le cherchais mais il était parti. Je n'ai jamais désespéré, pour une raison ou une autre, pas comme je l'avais fait lorsque ma mère a disparu. Je savais qu'il finirait par revenir, lorsqu'il en aurait fini avec ce que j'avais décidé être du "travail de police". Parfois, je restais éveillée jusqu'à ce qu'il revienne.
Une fois, alors que je restais éveillée, je l'ai entendu entrer dans ma chambre. J'ai fait semblant de dormir. Je ne sais pas pourquoi, mais je pensais que j'aurais des ennuis s'il découvrait que j'étais réveillée. Il s'est approché de moi et m'a caressé le visage avec douceur. Ses mains sentaient bizarre. À l'époque, je ne connaissais pas l'odeur du sang, en plus mélangée à cette faible odeur saline d'eau souillée. Il m'a alors murmuré, alors qu'il me croyait endormie, qu'il promettait de me protéger, de s'assurer que "ça ne me prendrait pas aussi".
Il semblait que ses paroles étaient étranglées ; je crois qu'il pleurait. Quand il est parti, j'ai ouvert les yeux juste assez pour le voir. Il se tenait près de la porte, le visage dans les mains, portant une salopette gris clair tachée d'une substance noire et épaisse. J'aurais souvent souhaité lui poser des questions sur cette nuit-là. Je me demande, s'il avait su que j'étais réveillé, si je lui avais demandé dans ce moment de faiblesse... Bon, c'est bien trop tard pour ça maintenant.
Au cours des deux années qui ont suivi, j'ai remarqué que mon père semblait être souvent blessé, et il était rare qu'il n'ait pas de plâtre, de pansement ou d'ecchymose visible. Il m'arrivait aussi de trouver de petites taches de sang sur le sol ou les tables, surtout dans le hall. Je suis devenu très douée pour les nettoyer, et il ne m'est jamais venu à l'esprit de réfléchir à leur origine - j'ai juste supposé que le sang était celui de mon père.
Il a commencé à rester à la maison pendant la journée et m'a dit qu'il avait été affecté définitivement à l'équipe de nuit. Je l'ai cru, bien sûr, et ce n'est qu'après son arrestation que j'ai découvert qu'il avait démissionné de son poste dans la police. Je ne sais pas d'où venait l'argent après cela, mais il semblait que nous en avions toujours assez.
Sachant ce que je sais maintenant, cela semble horrible à dire, mais ce furent quelques-unes des années les plus heureuses de mon enfance. J'avais perdu ma mère, mais mon père s'occupait de moi, et ensemble, nous semblions pouvoir surmonter notre douleur. Je sais que je l'ai fait passer pour un reclus alcoolique qui vivait dans la remise, mais c'était généralement des activités nocturnes pour lui. Pendant la journée, il passait son temps avec moi.
Je ne me souviens que d'une seule fois où il est entré dans la remise pendant la journée. C'était quelques années après la disparition de ma mère, et je devais avoir une dizaine d'années. Le téléphone de la cuisine s'est mis à sonner, et mon père était à l'étage. J'avais récemment eu son l'autorisation pour répondre au téléphone, j'étais donc excitée à l'idée de prendre mes nouvelles responsabilités. J'ai saisi le combiné et j'ai prononcé mon texte mémorisé dans le récepteur : "Bonjour, résidence Montauk !"
Une voix d'homme a demandé à parler à mon père. C'était une voix haletante, comme celle d'un vieil homme, et à l'époque, j'ai décidé qu'il avait un accent allemand, bien que, lorsque j'étais jeune, beaucoup de nationalités et d'accents différents étaient regroupés dans mon esprit sous l'étiquette "allemand". "C'est à quel sujet ?" lui ai-je demandé, car j'avais mémorisé toute une conversation téléphonique et je voulais l'utiliser le plus possible. L'homme a eu l'air surpris et m'a dit avec hésitation qu'il était du travail de mon père. Je lui ai demandé s'il était de la police et après une pause, il a dit "Oui". Il m'a demandé de dire à mon père que c'était l'inspecteur Rayner qui était en ligne, avec une nouvelle affaire pour lui.
A ce moment-là, mon père était descendu à la cuisine pour voir qui appelait. Je lui ai dit, et il a visiblement pâli. Il m'a pris le combiné et l'a placé à son oreille, sans parler mais en écoutant très attentivement. Au bout d'un moment, il m'a dit de monter dans ma chambre, car c'était une conversation "d'adulte". Je me suis tournée pour partir, mais alors que je montais les escaliers, l'ampoule du palier a explosé.
Les ampoules dans notre maison se cassaient souvent - mon père disait que nous avions un câblage défectueux - donc même à cet âge, j'étais assez habile pour les changer. Je donc fait demi-tout et je suis retournée en bas pour aller chercher une nouvelle ampoule. En m'approchant de l'armoire où nous les gardions, j'ai entendu la voix de mon père depuis la cuisine. Il était toujours au téléphone et il avait l'air en colère. Je l'ai entendu dire : "Non, pas encore. Faites-le vous-même." Puis il est resté très silencieux et a écouté, avant de finalement dire d'accord, qu'il le ferait dès que possible. Il a posé le téléphone, puis il a ouvert le placard et s'est servi un verre. Il a passé le reste de la journée dans la remise.
La seule question qu'ils n'ont cessé de me poser pendant l'enquête sur mon père était si je savais où se trouvaient les autres corps. Je leur ai dit la vérité, que je n'en avais aucune idée. Ils ont affirmé qu'ils voulaient confirmer l'identité des victimes, ce qu'ils ne pouvaient pas faire facilement avec ce qui en restait.
Je ne savais pas où se trouvaient les corps, mais je ne leur ai pas non plus parlé de l'autre façon dont ils auraient pu identifier les victimes : les photos de mon père. Je n'ai rien dit, parce que je ne savais pas où il les gardait, et je pensais que ça ne ferait qu'empirer les choses s'ils ne les trouvaient pas, mais, oui, mon père prenait des photos.
Pendant ces cinq années, j'avais progressivement commencé à remarquer qu'il y avait de plus en plus de boîtes de pellicule photographique dans la maison. Cela me rendait perplexe car, bien que mon père et moi allions parfois en vacances, nous ne prenions jamais beaucoup de photos. En lui posant la question, mon père m'a dit qu'il avait essayé d'apprendre la photographie, mais qu'il ne faisait pas confiance aux développeurs pour ne pas abîmer ses films, car il avait apparemment déjà eu des problèmes auparavant.
Je lui ai suggéré de se créer une chambre noire pour les développer lui-même. J'en avais vu une dans Ghostbusters 2 à la télévision le Noël précédent, et j'avais adoré l'idée d'avoir une pièce comme ça. Son visage s'est illuminé, et il a dit qu'il allait transformer la chambre d'amis. Il m'a ensuite averti qu'une fois que ce serait fait, je ne pourrais jamais y entrer sans sa supervision - il y aurait beaucoup de produits chimiques dangereux. Je m'en fichais ; j'étais juste ravie qu'une de mes idées ait rendu mon père si heureux.
Cet été-là, mon père a transformé la chambre d'amis en chambre noire pour le développement de photos. Comme la remise, elle était presque toujours fermée à clé, mais il arrivait que mon père m'emmène à l'intérieur et que nous développions des photos de voitures ou d'arbres, ou de tout ce qu'un enfant de dix ou onze ans avec un appareil photo prend en photo. Mais la plupart du temps, mon père travaillait seul à l'intérieur et gardait la porte fermée à clé quand il y était. Il semblait presque heureux ces deux dernières années.
Ce n'est que quelques semaines avant que mon père ne soit arrêté que j'ai pu jeter un coup d'œil à l'intérieur sans surveillance. C'était un samedi soir à la fin de l'automne et mon père était absent. J'ai passé la journée à regarder la télévision et à lire, mais quand la nuit a commencé à tomber, je me sentais seule et m'ennuyais. En passant devant la porte de ce qui était maintenant la chambre noire, j'ai remarqué que la clé était restée dans la serrure.
Je repense parfois à ce jour et je me demande si mon père l'a laissée délibérément. Il avait été si prudent pendant tant d'années, et puis il avait soudainement oublié ? J'étais consciente du danger, mais quelque chose en moi ne pouvait pas résister à l'envie d'y entrer.
Il n'y avait pas de photos rangées à l'intérieur. Jusqu'à ce jour, je ne sais pas où mon père gardait ses photos développées. Mais il y avait une douzaine d'images suspendues en train de sécher. Elles sont toujours vives dans mon esprit - en noir et blanc et baignées dans le rouge profond de la chambre noire. Chaque photo représentait le visage d'une personne, en gros plan et sans expression, les yeux étaient ternes et vitreux.
Je n'avais jamais vu de cadavres avant, donc je ne comprenais pas vraiment ce que je regardais. Sur chaque visage, il y avait d'épaisses lignes noires qui formaient ces symboles que je ne reconnaissais pas, mais ils étaient clairement dessinés sur les visages eux-mêmes, et pas seulement sur les photographies. Je ne me souviens pas des symboles dans leurs moindres détails, j'en ai peur, mais seulement des visages sur lesquels ils étaient dessinés, même si ce n'étaient pas des personnes que je reconnaissais. Ils ne correspondaient pas non plus aux photos que la police m'a montrées plus tard.
Je ne suis jamais retourné dans la chambre noire après avoir fermé et verrouillé la porte derrière moi ce jour-là. J'ai passé les semaines suivantes à me demander si je devais dire à mon père ce que j'avais vu. Je ne savais pas ce que j'avais vu - pas vraiment - mais cela me semblait être un terrible secret, et je ne savais pas quoi faire.
Finalement, j'ai décidé de le lui dire. Il buvait assis sur le canapé à ce moment-là, et il a éteint la télévision dès que j'ai dit être entrée dans la chambre noire. Il n'a pas dit un mot quand je lui ai dit ce que j'avais vu, il m'a juste regardée avec une expression que je n'avais jamais vue auparavant. Quand j'ai eu fini de parler, il s'est levé et a marché vers moi, avant de me prendre dans ses bras et de me donner la dernière et la plus longue étreinte que je n'ai jamais reçue de lui. Il m'a demandé de ne pas le détester, et m'a dit que ce serait bientôt fini, puis il s'est détourné pour partir. Je n'avais aucune idée de ce dont il parlait, mais quand je lui ai demandé, il m'a simplement dit que je devais rester dans ma chambre jusqu'à son retour. Puis il est parti.
J'ai fait ce qu'il m'a dit. Je suis monté dans ma chambre et je me suis allongée dans mon lit, et ai essayé de dormir. L'air était pesant et j'ai fini par passer la nuit à regarder la rue par la fenêtre. J'attendais quelque chose, mais je ne savais pas quoi.
Je me souviens qu'il était 2h47 du matin quand ça a commencé. J'avais enfin un réveil, et l'image est encore nette dans ma mémoire. J'avais soif et je suis descendue chercher un verre d'eau. J'ai ouvert le robinet, mais il s'est écoulé un épais torrent d'eau boueuse, brune et salée. Cela sentait très mauvais et je me suis figé en me souvenant de la dernière fois que cela s'était produit. Mon père n'était toujours pas rentré, et je suis allé dans le salon pour regarder désespérément par la fenêtre, cherchant dans la rue pour voir s'il rentrait. J'étais terrifiée.
En regardant la rue, j'ai été frappé par la taille des petites flaques de lumière des lampadaires, qui s'étendaient au loin. Mais pas aussi loin qu'elles auraient dû aller. Il y avait moins de lumière qu'il ne devait y en avoir, j'en étais sûre. Puis j'ai vu la lumière au bout de la route s'éteindre. Il n'y avait pas de lune cette nuit-là, et toutes les maisons étaient silencieuses ; quand les lampadaires se sont coupés, il n'y avait plus que l'obscurité. Le réverbère le plus proche s'est éteint. Puis le suivant. Et le suivant. Une lente vague d'obscurité mouvante se dirigeait vers moi en toute tranquillité. Les quelques lumières encore allumées dans les maisons le long de la route ont également disparu à l'approche de la marée. Je suis resté assise là, incapable de regarder autre chose. Finalement, elle a atteint notre maison, et tout à coup, les lumières ont disparu et l'obscurité était à l'intérieur.
J'ai entendu un coup à la porte d'entrée. Ferme, lent et insistant. Silence. Je n'ai pas bougé. Les coups sont revenus, plus forts cette fois, et j'ai entendu la porte cogner sur ses gonds. Plus le bruit augmentait, moins il ressemblait à celui d'une personne qui frappe et plus il ressemblait à... de la viande mouillée que l'on claquait sur le bois de la porte d'entrée.
Je me suis tournée et j'ai couru vers le téléphone. En le décrochant, j'ai entendu une tonalité, et j'aurais pleuré de soulagement si je n'étais pas déjà en train de pleurer de peur. J'ai appelé la police, et dès qu'ils ont décroché, j'ai commencé à bafouiller à propos de ce qui se passait. La dame à l'autre bout a été patiente avec moi, et a continué à insister gentiment pour que je lui donne l'adresse jusqu'à ce que je sois enfin assez calme pour le faire. Presque aussitôt que je lui ai dit où j'étais, j'ai entendu la porte commencer à se fendre. J'ai laissé tomber le téléphone et j'ai couru vers l'arrière de la maison. Au même moment, j'ai entendu la porte d'entrée se briser derrière moi et j'ai entendu un... grognement - ça grondait profondément et respirait comme un animal sauvage, mais avait un timbre étrange que je n'ai jamais été capable d'identifier. Peu importe la direction vers laquelle je me tournais, on aurait dit qu'il venait de l'obscurité, juste derrière moi. Je n'ai pas eu le temps d'y penser lorsque j'ai couru vers le jardin de derrière, et vers une lumière à laquelle je ne m'attendais pas. Devant moi, il y avait la remise. Elle brillait, d'un bleu terne et vibrant à travers chaque fissure. Mais je ne me suis pas arrêté, car j'ai entendu à nouveau ce grognement derrière moi. J'ai couru vers la remise et j'ai tiré la porte.
La remise n'était pas fermée à clé cette nuit-là, et encore aujourd'hui, je ne sais pas si je le regrette. La première chose que j'ai vue en ouvrant cette porte, c'est mon père, baigné dans la lumière bleu pâle. Je ne voyais aucune source de lumière, mais elle était tellement brillante. Il était agenouillé au centre d'un motif de craie orné, griffonné sur le bois brut du sol. Devant lui gisait un homme que je ne connaissais pas, mais il était manifestement mort - sa poitrine avait été ouverte, et il était encore en train de saigner faiblement. D'une main, mon père tenait un effroyable couteau, et de l'autre, il tenait le cœur de l'homme.
Mon père chantait, et alors que le chant résonnait, le cœur dans sa main battait au rythme du chant, et la lumière bleue s'est mise à briller intensément puis a diminué progressivement. J'ai regardé les murs et j'ai remarqué qu'ils étaient couverts d'étagères, chacune contenant des bocaux en verre, remplis de ce que j'apprendrai plus tard comme étant du formol contenant un unique cœur - qui battait au même rythme que celui qui dégoulinait de la main de mon père. C'était une chose bizarre à remarquer à ce moment, mais je me souviens que le mort portait le même pendentif que ma mère - une main en argent avec un dessin d'œil fermé.
Je ne sais pas combien de temps je suis restée là à regarder. Cela a pu durer des heures ou seulement une minute ou deux. Mais soudain, j'ai entendu ce grognement derrière moi et j'ai senti une présence si proche que je pouvais sentir l'obscurité dans mon dos. Avant que je ne puisse réagir, bouger ou crier, le chant de mon père est monté en puissance et il a plongé le poignard dans le cœur battant. D'un seul coup, la présence a disparu et la lueur bleue s'est éteinte. Je ne pouvais plus entendre les battements des cœurs. Dans le silence, j'ai réalisé que je pouvais entendre les sirènes de police au loin. J'ai entendu mon père me dire qu'il était désolé, et puis il s'est mis à courir.
Vous connaissez la suite. Chasse à l'homme, procès, prison, mort. On dit qu'il y avait 40 cœurs dans cette remise, sans compter sa dernière victime, mais bien sûr, la police n'est arrivée que lorsqu'il ne restait plus qu'une horrible armoire à trophées. Quoi que j'aie vu mon père y faire, ses effets avaient disparu depuis longtemps. Je ne sais pas pourquoi mon père a fait ce qu'il a fait, et je doute que je le sache un jour, mais plus je repense à ces événements, plus je suis sûre qu'il avait ses raisons.
                                                 ARCHIVISTE
Fin de la déposition.
Il n'y a pas grand-chose à ajouter. Les rapports de police sur Robert Montauk sont, comme on peut s'y attendre, complets, et il y a peu de détails à ajouter. La grande majorité des recherches sur cette affaire a déjà été effectuée par la communauté des passionnés de tueurs en série qui, bien que bizarre et profondément inquiétante, s'avère souvent étonnamment utile dans des affaires très médiatisées comme celle-ci.
Outre le corps d'un certain Christopher Lorne, 40 coeurs préservés ont été récupérés dans la remise de Robert Montauk. Ils étaient disposés sur les murs, sur des étagères individuelles, formant des motifs de onze cœurs sur chaque mur intérieur et de sept sur le mur avec la porte. Les photos des motifs correspondent aux différentes formules de la géométrie sacrée mais ne semblent pas correspondre exactement à une école spécifique. Le fait que les autres corps n'aient jamais été retrouvés est également significatif.
Le symbole sur les deux pendentifs est celui de l'Eglise Populaire de l’Hôte Divin, un petite secte qui s'est développé autour du pasteur pentecôtiste Maxwell Rayner à Londres à la fin des années 80 et début des années 90. Je savais que j'avais reconnu le nom dans la déclaration 1106922, mais actuellement, cela ressemble à une coïncidence.
Christopher Lorne était membre de l'église et sa famille n'avait pas eu de nouvelles de lui pendant les six années qui ont précédé son meurtre. M. Rayner lui-même a disparu de la scène publique en 1994, et le groupe s'est fragmenté peu après. La police a tenté à de nombreuses reprises de suivre cette piste dans l'affaire Montauk, mais n'a jamais réussi à retrouver des membres disposés à faire des dépositions.
La maison de York Road est toujours habitée, bien que les propriétaires actuels aient démoli la remise il y a plus de dix ans et l'aient remplacée par un jardin.
Robert Montauk est mort dans la prison de Wakefield le 1er novembre 2002. Il a été poignardé à quarante-sept reprises et s'est vidé de son sang avant qu'on ne le retrouve. Après avoir lu cette déposition, trois points intéressants se présentent : aucun coupable ou arme n'a jamais été trouvé en lien avec le meurtre ; il était apparemment seul dans sa cellule à ce moment-là, qui était censée être fermée à clé ; et au moment de sa mort, on a découvert que l'ampoule de sa cellule avait explosé, le laissant dans l'obscurité.
Fin de l'enregistrement.
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lamergelee · 4 years
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“La vie conne et fine de Gustave F.” [épisode 12]
[Lire les épisodes 1, 2, 3, 4, 4 bis, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11] Le jour 12, Gustave fut beaucoup sur l'ordinateur. Depuis le début de la nouvelle ère, Gustave se demandait, avec un peu plus de virulence chaque jour, après le déjeuner, ce qu’il aurait pu devenir, autrefois, quand il était temps encore. Il avait joué de malchance, concluait-il, catégorique. Mais il y revenait, malgré lui, d’heure conne en heure fine, à petits bonds furtifs. Que s’était-il donc passé ? Avait-il raté quelque chose ? Sa pensée dans le monde d’avant serpentait d’abord, multipliant les longs détours à travers de vagues paysages, allemands, italiens, où il se souvenait avoir marché, des années plus tôt, en Toscane, en Saxe, avec des amis dont il avait pour la plupart perdu la trace et presque entièrement le souvenir, à trente ans de là. Des beuveries jusqu’au petit matin dans des bars clandestins, des concerts, des théâtres, une aube d’été à Dresde, des trajets de trois heures en train jusqu’à Chemnitz où il donnait des cours de français, le dense ciel bleu qui baignait la ville dès cinq heures, un éblouissement. C’EST FLOU, QUAND MÊME. C'EST SUPER FLOU, GUSTAVE, C'EST COMME SI TU N'AVAIS PAS ÉTÉ LÀ. BLEU, MATIN, TERRE, DRESDE : TU N'AS RIEN DE PLUS PRÉCIS ? Gustave prenait la mouche. Il ne supportait pas quand il s’apostrophait ainsi et se manquait de respect. Alors il se relevait d’un bond, rejoignait la cuisine et son ordinateur ouvert sur la table. Il plongeait dans les sites d’informations, les fils, les réseaux, la toile, les liens. Le WWW. Il épluchait tout, en prévision de la période d’après la nouvelle ère, la Nouvelle Nouvelle Ère. Il recopiait. Il accumulait. Il rebondissait de fil Twitter en fil Twitter, s’exclamait, relayait, mettait des cœurs, haranguait, jetait des points d’exclamation, apostrophait avec rage. Il ouvrait des dizaines de pages web à la fois, sautait de l’une à l’autre, comparait, en français, italien, allemand, anglais. Il traduisait via les logiciels de traduction en ligne. Il vérifiait certains termes complexes. Il avalait tout, les yeux fixés sur l’écran, affamé, tremblant de rater quelque chose. Il avait échangé des insultes en ligne avec @Frédéric – « Consultant en prise de parole stratégique | Amoureux des mots » et avec @Louise – « Être humain du moins j’essaie | Je bloque les trolls direct. » Il cherchait une réponse cinglante à @Nicolas – « Si tu crois aux rumeurs t’es un fils de pute » qui avait fait une allusion fielleuse à son retweet de @Marie « J’espère que ça va péter | Je veux l’apocalypse maintenant. » Il supputait la possibilité d’un verre ou d’un repas un jour futur avec « @Rosanette – « Mon libraire mon univers ! | Passionnée par les Livres et la Nature | Mes tweets n’engagent que moi 😀 », mais ne se précipitait pas, se contentant de retweeter tous les deux jours un de ses posts. Il lui avait parlé des films de Lubitsch qu’il adorait. Il proposerait bientôt de lui envoyer via GrosFichiers Le ciel peut attendre, ce chef-d’œuvre de 1943. Elle comprendrait son humour, sa finesse, son goût. Il l’inviterait à boire un café en début d’après-midi, car il l’imaginait libre de son temps, comme lui, et vivant de minima sociaux. Un café en début d’après-midi n’engageait à rien, ne valait pas date comme un dîner ou un verre à 20 h. Il aurait laissé ses grosses lunettes Afflelou à la maison pour avoir l’air sportif. Ils évoqueraient leurs quatre mois confinés. Il la laisserait parler, ne lui couperait pas la parole, ne lui lirait pas ses poèmes de jeunesse, ne déclamerait pas les tirades de Radio-Plouc dont lui seul rirait. Après un troisième rendez-vous, il proposerait un dîner et elle accepterait. En attendant, Gustave dégueulait @LolaL « Chanteuse engagée | Folk et permaculture », 13 000 followers, qui annonçait la sortie d’un nouvel album. « Regardez-moi cette affreuse bonne femme ! » cria-t-il à l’adresse de ses enfants Charles et Léon, « elle a le toupet de faire de la retape pour vendre sa camelote. Ces artistes de merde n’ont aucune vergogne ! » « Chacun son flic, son curé, son artiste, tuez-les tous ! » rugit encore Gustave qui avait un peu fini la bouteille de rouge à midi. « On s’en fout tu sais, papa », répondaient les deux petits gars, déguisés ce matin en chefs de guerre, des décorations en papier doré collées avec du scotch sur leur T-shirt. Ils jouaient à rendre visite aux poilus du front, comme on l’avait vu faire au président la veille. Ils voulaient faire tous les deux le président. Ils avaient décidé qu’il y aurait deux présidents. « Alors, disait Charles, ça va mon brave ? Pas trop dur la vie sans masque ? » « Soldats ! Je suis content de vous, renchérissait Léon. Vous avez justifié tout ce que j’attendais de votre intrépidité ! Vous avez décoré vos aigles d’une immortelle gloire. Il vous suffira de dire "Je travaillais à l’hôpital public", pour que l’on réponde : Voilà un brave ». « Si vous survivez, vous jouerez à la Wii tant que vous voudrez ! » concluait Léon. Puis Gustave se souvint qu’il n’avait pas d’enfants. À intervalles réguliers, toutes les deux ou trois minutes, il fermait les nombreuses pages ouvertes sur Firefox et regardait ses pieds, puis le mur d’en face. Trois ou quatre heures passaient ainsi, à rouvrir et refermer les dizaines et dizaines de pages ouvertes sur le monde, avant qu’il ne finisse par éteindre l’ordinateur, qui le lâcherait bientôt de toute façon, espérait-il, pour revenir à sa vraie, sa position préférée, allongé dans le couloir, prêt à lancer de nouveaux filets plus fougueux vers sa vie d’avant. En y repensant, et il avait tout son temps pour y repenser, il se demandait s’il ne partait pas un peu trop tôt, un peu trop tard, dans ses histoires avec les gens. Il ne cultivait aucune relation suivie. Rodolphe, Jérôme, sa mère, son ex-femme, ce n’était pas grand-chose. Il avait sans doute trop vécu avec Napoléon, adolescent, dont il s’étonnait de retrouver dans sa mémoire des petits restes coagulés, aujourd’hui encore : le pont d’Arcole, l’auto-couronnement sur le tableau du sacre par David, les visages gris bleu sur des chevaux décharnés pendant la retraite de Russie. Sur l’immensité ténébreuse de l’Histoire, saillissaient encore çà et là, sans aucun rapport entre eux, Bayard mourant, l’Appel du 18 juin, l’assaut du RAID à Marignane, Chirac repoussant un soldat israélien à Jérusalem. Tout cela ensemble composait son histoire de France. Il avait été sensible, quoi qu’il en eût, à la prestation du président sous la tente militaire à Mulhouse. Elle lui avait rappelé certaines toiles d’Antoine-Jean Gros, les grands formats qu’il avait vus dans les livres d’histoire puis au Louvre : Bonaparte visitant les pestiférés de Jaffa, par exemple. Bien sûr, dans le cas de l’ancien inspecteur des finances, l’improvisation, le ridicule, une sorte de comique presque assumé se mêlaient à la posture, mais cela aussi n’était pas tout à fait absent des toiles de propagande impériales. Un corbeau s’était posé sur le toit d’ardoise de l’immeuble en face, et remuait son bec par à-coups. Le soleil de la fin d’après-midi faisait luire son plumage, avec des éclats bleu-violet que Gustave n’avait jamais remarqués. Il regarda le gros oiseau, son œil noir et lourd qui vibrait. Outre Napoléon, Gustave s’était construit un bric-à-brac de vies tapageuses, chanteurs, acteurs, artistes des deux sexes, où il puisait son répertoire d’attitudes possibles, de destins sublimes. Longtemps, il avait ignoré la vie de ses semblables, moins portés que lui à la dévotion, et qui évoluaient dans des univers dont il ignorait presque tout. Alors, plein de bonne volonté, il s’était juré de rattraper son retard. Il était allé voir les films, avait écouté les disques, lu les livres des autres, s’était énormément saoulé aussi, pour passer du temps avec eux, et il surmontait sa timidité et son ignorance. Sur son téléphone posé sur le parquet à côté de lui, un petit message de sa banque s’afficha. « Hop, hop, hop, on ne bouge plus, Axa reste avec vous pendant la vie confinée ». Le corbeau s’était avancé sur la gouttière. C’était peut-être une corneille. On apercevait des coyotes à San Francisco, pourquoi pas d’authentiques corbeaux sur les toits de sa ville ? Avec Jérôme et Rodolphe, il s’était découvert une passion commune pour la vie du dernier président élu. Ils partageaient leurs informations, et le père de Gustave les aidait. Tous les trois aimaient tout particulièrement l’histoire du chien élyséen. Brigitte, depuis le début du mandat de son mari, visitait tous les dimanches un centre SPA. Elle cherchait pour le couple présidentiel un animal aux traits distinctifs précis. Depuis six mois, elle repartait bredouille, lasse et résignée. Quand sa Peugeot 5008 de fonction repartait, elle fixait longtemps la route, sans un mot, les traits tirés. Elle regardait les platanes qui perçaient le ciel avec une immobilité d’estampe. Elle pensait à la déception d’Emmanuel quand il apprendrait son nouvel échec, et à sa main si belle qu’elle prendrait doucement dans la sienne. Un jour cependant, en visite dans le chenil de Hermeray, dans les Yvelines, le personnel lui avait présenté Marin, qui correspondait en tous points à leur désir, un croisement de labrador retriever et de griffon noir. Né le 7 avril 2016 à Tulle, ville longtemps gouvernée par le précédent président français, Marin était arrivé en août 2017 dans le refuge. Les récits divergeaient sur sa vie d’avant. On disait qu’il avait été recueilli par un berger, sur un plateau des Causses, et qu’il avait mis en fuite une meute de loups. Brigitte était transportée, elle tressaillait de joie. L’entente fut immédiate, la confiance et l’écoute mutuelles, entre l’ancienne professeure de français et l’animal. Avec le président aussi, fou de joie, tout alla bien. Ils eurent une petite dispute au sujet du prénom, mais elle se rangea à ses raisons : Némo était plus souverain. Dans une interview à Der Spiegel, l’ancien pensionnaire mélancolique d’Amiens expliqua avoir volontairement choisi un chien qui ne soit pas de race, mais issu de la SPA, afin de se démarquer des autres présidents et d'offrir un changement disruptif de destin à l'animal. (A suivre).
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asian-avatars-hunt · 6 years
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Update #9
Salut les amours !
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Je vous écris de Londres pour vous prévenir de plusieurs petites choses ! Yeaaah ! Je suis en vacances YOUHOU
Nouveau design de la rentrée !
L'été c'est presque fini alors voici l'automne (un peu en avance mine de rien), tout nouveau design ! Moins flashy et plus artsy héhé :)
Les TOP du mois de Septembre
Parce que je ne les oublie pas ♥ Ce mois-ci, j'ai mis à l'honneur le forum Shake the World ! Très joli design et en forme depuis 2014, on applaudit ! Chapeau le fofo' ! Pour l'Artiste du mois, comment résister à Ralhiel, à qui j'ai osé demandé une petite série de vavas ! Merci encore, ils sont magnifiques et continue à nous faire rêver ! ♥
L'appel des artistes
La page a été retiré de la sidebar pour le moment, le temps que je la construise tout simplement, mais maintenant que j'ai du temps libre, je vais rattraper mon temps libre
Ajouts de tags
Pour le moment, je n'ai pas encore MAJ les tags, ni même rempli la file d'attente, je m'en occupe ce soir mes chers enfants, je vais profiter de Londres vu qu'il fait beau !! Désolée pour ceux qui attendent d’être recensé (ou ceux qui attendent que je réponde à leurs requêtes, elles sont bien dans mes likes mais ma dernière semaine s’est enchaînée !!)
Personnel & Conclusion
Merci beaucoup pour tous vos messages, je n'ai même pas répondu à tout @boulet-universe, je t'envoie un petit message j'ai bien lu tes messages mais j'ai pas pris le temps d'y répondre ! Ma santé va mieux ! Et j'ai été suivi de près par des analyses et le problème s'est résorbé tout seul haha. Le corps est pleins de mystères parfois...
Prenez grand soin de vous et très bonne rentrée à tous et à toutes, courage pour les cours, le boulot ou la recherche d'emploi si jamais !
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@ralhiel ♥
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yourhuge · 3 years
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sac tennis 2 raquettes
La chaussure running asics femme de loup était censé libérer le 26 mars mais a été changé pour le 9 avril 2016. Bien que pas immédiatement évident de l'image, les coups de pied le sport probable que les longhorns logo sur la languette. Il n'y a pas de doute que le asics running gel sont deux des plus populaires sneakers dans le jeu droit NOE. C'est convenable, mais j'attendais de coloris plus d'une collaboration. Pour couronner le tout, le black tiffany se trouve au sommet d'un fond de glace. Patrick Day New York Knicks et port d'un uniforme vert Badminton Soldes En Ligne colorway de la Foamposite Asics Lite avec magasin de chaussure femme. D'autres particularités Remise Squash incluent les perforations des panneaux latéraux et des orteils, beige, gomme de marque croc soles, et balle de tennis à blanc ressenti toute la maternelle. via sf retour en octobre, nous vous avons apporté des nouvelles de la prochaine tokyo. Plus précisément d'éminents au col et sur l'arrière, la majorité du modèle de profil est trempé dans complètent parfaitement blanc Thème. Assurez-vous de visiter notre Faomposite chaussure magasin Pro University Red page de lancement pour des images supplémentaires, divulguer l'information et d'autres mises à jour importantes. Avec tronçon à quatre voies et léger hydra tissu void, le boardshort héritage pushead réalise quelque chose d'unique: Asics innovation logé dans une uvre d'art moderne one-of-a-kind, créé par pushead, exclusivement. Bien que nous n avez aucune information de libération concrète à partager avec vous tous en ce moment, nous pouvons vous dire que la paire va en effet être vendu individuellement. stay l'écoute de fichiers sneaker pour plus de nouvelles celebrity sneaker watch. Que se passe essentiellement sur une construction en nubuck lisse avec des sangles cuir texturé noir Tennis De Table Pas Cher mi-pied, vous pouvez également remarquer ses lacets tonales, l'unité de fond de l'air, et la signature gras branding. Cette colorway du Dash fonctionnalités a sports-inspiré la tige en mesh technique; balle de tennis senti le timon et cuir de chèvre teints pour le pare-boue, parements et toe wrap. Doté maille grise et dessus en cuir blanc, plus raisin et de couleur sarcelle à travers les accents, vous pouvez ramasser une paire de la asiscs raisin maintenant à un prix de détail de 160 $ chez les détaillants comme finish line. Marqué par ses accents distincts de mandarines de couleur, ces bas-top chaussures de skate sont finis jusqu'à hits de gris, noir, et blanc haut de ses tige en toile. if vous êtes excité au sujet de colorway, marquez votre calendrier, car elle libère officiellement le 15 octobre, pour $. www.sportsoldes.com/tennis
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if-you-fan-a-fire · 4 years
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“Accusé du meurtre de la femme Lecompte, Zénon Limoges rend lui-même témoignage aux Assises,” L’llustration Nouvelle. September 24, 1940. Page 07. ---- Le procès de Zénon Limoges, qui devait répondre, devant le jury de la Cour des Assises criminelles présidéo par l’Hon. Wilfrid Lazure, a l’accusation do meurtre da son amie, Mme Emile Lecompte, le 9 juin dernier, vers 3 heures du matin, rue St-Laurent, près de la rue Ste-Catherine, a été marqué hier après-midi par un témoignage rendu par l'accusé lui-même. ---- Ce témoignage qui dura une heure termina l'audience de la journée sur une note des plus curieuses. Il constitue, en effet, un véritable document psychologique.
Invité par son avocat, Me Jacques Vadeboncoeur, à rendre témoignage, Limoges qui, pendant tout le procès avait écouté les débats les sourcils froncés et l’oeil dur, prit place à la barre avec presque le sourire aux lèvres.
Il déclare être journalier et demeurer 1457 rue Ste-Elisabeth. Puis Limoges entreprend de raconter toute sa vie aux jurés. "Je suis né à Terrebonne...” Mais le juge demande à l'accusé de ne pas remonter aussi loin, en l’invitant à déposer sur les faits du crime dont il est accusé. 
Mais l’avocat de la défense signale que son client veut montrer, pour sa défense, combien la vie lui a été contraire et Infortunée. 
“J'ai, reprend l’accusé, en 1925 épousé ma femme dans des conditions toutes particulières. J'étais employé comme marcand de pain pour la maison Brosseau. Je fis un jour la connaissance, au cours de ma livraison quotidienne d’un monsieur Dagenais. Un jour Mme Dagenais me dit: “J’ai trois filles. Vous devriez venir passer quelques soirées à la maison... etc...” Mais la Cour demande en quoi ceci peut intéresser la cause. Et il est convenu qu’on tiendra pour acquis que le mariage de l’accusé fut contracté sans amour de part et d’autre.
La victime Et on en vient à la connaissance que l'accusé fit de la victime Mme Lecompte. C’est au mois d’août 1939 que la rencontre eut lieu. “Je sortais d'un théâtre sur la rue Ste-Catherine, dit le témoin, lorsque je vis cette dame qui marchait devant mol. Elle boitait légèrement. Je pressai le pas et lui dis: Qu'avez-vous donc, vous avez mal au pied?" Et je la reconduisis jusque chez elle.”... Mais encore prié d'accélérer son récit l’accusé dit qu'il vécut en bon accord avec Mme Lecompte jusqu'au 8 juin 1940 à 6 heures du soir. Il vivait dans la même maison, ayant cessé depuis plusieurs années de voir sa femme légitime et son fils âgé de 13 ans actuellement. 
“Le huit juin. Mme Lecompte ne rentra qu'à trois heures du matin, la veille au soir je l'avais conduit avec une voisine au “Capitol", cabaret de nuit. Nous n’avions pas assez d'argent pour payer la chambre de Mme Lecompte avait proposé d'aller au Capitol “tâcher de faire quelques piastres”. Ça ne me plaisait pas beaucoup, mats je lui dis que si la recette était bonne Je ne dirais rien mais que si elle ne faisait rien, elle resterait à vivre avec moi tranquillement.” 
"Or. à son retour elle dit: “Tout le monde était cassé, mais c'est demain la paye"
Une rencontre “Mais le samedi. Mme Lecompte ne mangeait pas, elle ne disait rien et j'insistai pour savoir ce qu’il y avait. Elle dit qu'elle devait faire une rencontre. Alors, après tout ce que j'avais fait pour elle, payé sa chambre et l'avoir nourrie pendant un an. Je lui dis qu'elle devait me respecter, puisqu'elle disait m’avoir aimé. Et j'insistai pour qu’elle restât jusqu’au lendemain. Mais elle partit en me disant que tout était fini entre nous.
"C’est aiors que je suis descendu pour téléphoner à ma femme légitime en lui demandant de porter plainte contre Mme Lecompte comme faisant une mauvaise vie. Mais ma femme a refusé. Je voulais que les parents de Mené Lecompte sachent la vie qu’elle menait, car elle leur mentait disant qu'elle travaillait."
Chez sa femme “Comme je descendais pour sortir, la concierge me donna congé en disant qu’elle ne voulait pas avoir de trouble dans sa maison. J’ai été voir ma femme en lui demandant de me reprendre comme pensionnaire, mais elle a refusé. Je me suis alors rendu à un cinéma de '.a rue Ste-Catherlne est. J'étais sur les nerfs. Je fumais beaucoup. J’ai appelé Mme Lecompte en lui demandant de venir à ma chambre le soir à 8 heures. Or à neuf heures moins un quart, elle n’était pas arrivée. Je suis encore sorti. En revenant à la maison je vois Mme Lecompte avec son amie et lui demande de rester Intacte jusqu’au lendemain pour me prouver son amour. Elle refuse en disant que son amie l'attend. Elles partirent toutes les deux. Je remontai chez moi, pris mon carnet et une feuille de papier et écrivis une lettre qu'on a retrouvée sut moi ----  sans lui faire bien du mal, ‘ Je voulais que sa famille apprenne la vie quelle menait.”
“Je me suis alors rendu au Capitol. Mme Lecompte se trouvait à une table avec son amie. Je me plaçai à une table voisine. Rlta, l’amie de Mme Lecompte me dit à un moment qu’un homme la regardait et qu’elle n’osait lui parler. J’ai alors parlé au propriétaire de l’établissement et l’homme est venu trouver Rica. Ils sont partis ensemble. J’ai demandé alors à Mme Lecompte de revenir, mais elle m’a dit de la laisser qu’un homme la regardait. Je suis allé à une autre table et songeai au moyen de la blesser. Je méditais de la suivre avec l'homme et de lui demander de choisir entre lui et moi et la blesserais à la su&se. Je dis à la cuisse parce que j'ai été blessé ainsi une fois et que ce n'était pas grave.”
Il achète un couteau "Mats les circonstances ont changé les faits. M. Berthiaume est venu s'asseoir près de Mme Lecompte. A 2 heures et demie du matin Ils sont partis. Je suis allé rue St-Laurent et j'ai acheté un couteau. Je voulais prendre un canif seulement mais le marchand m'ayant demandé pourquoi faire J'ai dit, pour la chasse.
L'attentat Il m'a offert alors un grand couteau et j’en ai pris un plus petit. Après ça le voulais jeter mon couteau, mais je ne pus. J’entrai à l'Hôtel d'Italie. Mme Lecompte et Berthiaume étalent là. J’ai attendu. A leur départ Berthiaume s’est absenté un instant et j'ai profité de cela pour demander à Mme Lecompte de revenir. Elle a refusé. ILs sont sortis, mais Berthiaume revint vers mol en me demandant: "Qu'est-ce que vous aviez à me regarder comme ça?” — ’’Quand on se conduit bien, ‘Je répondu, ça n’est pas gênant” Encore une fois il m'a demandé si c’était ma femme. J'ai dit que Je l’avais aimée mais que tout était fini entre nous. Enfin une troisième fols il s'est retourné pour me demander: "Enfin, c’est-tl votre femme ou c’est-ll pas votre femme.” Les ayant suivis rue Ste-Catherine. J'ai demandé à Mme Lecompte avec lequel elle allait. Et Mme Lecompte a répondu: “Je vais trouver une police et le faire arrêter.” A ce moment j'ai vu bleu, rouge, vert, de toutes les couleurs et j'ai vu le couteau et j’ai dit: “C'est à fon tour.” “A qui ai-je dit ça?” “A M. Berthiaume?” “Mais je ne connaissais pas M. Berthiaume.” Et le récit de l'accusé prend fin à ce moment, la Cour ayant ajourné l’audience à ce matin.
“C’est ma vie!’’ Dix minutes plus tôt le Juge avait fait remarquer que le récit de l’accusé était fort long et qu’il serait sans doute préférable d’ajourner pour sa continuation au lendemain, mais l'accusé .très calme, se retournant vers le juge avait protesté en disant: “Mais, Monsieur, c’est ma vie qui est en jeu actuellement.''
L'audience du matin avait été marquée d'un incident quand l'accusé, au début, avait demandé qu'on fit sortir de la salle son Jeune fils de 13 ans. Il en fut fait ainsi sur l’ordre de la Cour. 
Mme Jean Saint-Pierre, appelée à témoigner, par Me Orner Legrand, avocat de la Couronne, Identifia le corps de la victime à la morgue
Le Dr J.-M. Roussel Le Dr Jean-Marie Roussel, médecin légiste, donna connaissance des résultats de l'expertise qu’il pratiqua sur le corps de la victime le 10 juin. Elle portait quatre blessures par devant et deux par derrière. Ce sont les blessures du dos qui furent mortelles ayant traversé le sommet du poumon et brisé des artères. Les piales étalent fraîches. Elles avalent été faites avec un couteau. Le Dr Roussel déclara que le couteau produit devant la Cour était taché de sang humain.
Marcel Berthiaume Marcel Berthiaume. 23 ans. de Sainte-Flore, explique que le 9 Juin, vers minuit il entra dans un grill de la rue St-Laurent et vit une femme qui lui fit signa deux fols. Il alla s’asseoir près d’elle. Plus tard ils se rendirent, à la demande de la femme, à un autre cabaret, rue St-Laurent. Un individu semblait épier la femme. Celle-ci déclara que c'était son ancien amant qui l'avait quittée depuis la veille. L’individu, après que les deux nouveaux amis furent sortis du cabaret, vers 3 heures, voulut parler à la femme. Berthiaume lui dit. —“Enfin, est-ce ta femme?” Il dit “Non, mais Je. la connais depuis longtemps. J’ai dépensé de l’argent pour elle, mais ça ne fait rien, qu’elle fasse ce qu’elle veut”. 
Enfin, dit le témoin, peu après il voyait que l’homme qui n’était autre que Limoges frappait la femme quatre fois par devant et deux fols par derrière. La femme, Mme Lecompte tomba et Limoges s’adressant au témoin dit: “Maintenant c'est à ton tour”. “Je m’enfuis, dit le témoin mais iI me poursuivit, me frappa dans le dos. Je ne me souviens plus du reste".
L'arrestation Deux chauffeurs de taxi. Maurice Paquette, maintenant soldat aux Fusiliers Mont-Royal, et Maurice Botsjoly, virent l'accusé frapper la femme et courir après un homme, Bertiilaume. Ils ramassèrent le couteau et l'un i'eus retrouva l’étui.’
Le constable Robert Charbonneau. entenant crier: “Police’’! “Arrôtez-le” descendit de sa voiture de la radio-police et arrêta un homme qui fuyait vers la nie SteCatherine. "On m’a dit qu'il avait poignardé une femme sur la rue St-Laurent. J’y suis allé en tenant toujours mon prisonnier par le bras. Limoges ne dit rien pendant tout ce temps”. 
Le témoin se rendit plus tard à l'hôpital St-Luc, après avoir remis le prisonnier aux détectives qui avalent été alertés. La il vit l’accusé qui se trouvait dans un passage. L’accusé qui avait dans les mains nn carnet et une lettre dit au constable que sur la lettre il y avait “ce qu’il avait fait”. Une garde ayant annoncé que la femme était morte, l’accusé déclara: "Je suis content. Je sais oii elle est maintenant. Je n’aural plus besoin de courir après elle"
Autres témoignages Entin la défense fait entendre deux témoins qui se montrèrent peu favorables à l’accusé. Une dame Rlta Denis, demeurant dans la môme maison que l'accusé, rapporte des menaces de mort faites par Limoges à Mme Lecompte. l’après-midi précédant le drame. Elle rapporte aussi le téléphone à la femme de Limoges où celul-cl veut lui faire porter plainte contre Mme Lecompte. 
Enfin Mme Roland Lavigne, concierge de la maison, corrobore une partie de cette déposition, notamment le coup de téléphone. 
L'affaire se poursuivra ce matin et un verdict sera probablement rendu au début de l'après-midi.
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l’Évangile au Quotidien
l’Évangile au Quotidien
« Seigneur, vers qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle » Jn 6, 68
Vendredi 9 Juillet
Livre de la Genèse 46,1-7.28-30.
En ces jours-là, Israël, c’est-à-dire Jacob, se mit en route pour l’Égypte avec tout ce qui lui appartenait. Arrivé à Bershéba, il offrit des sacrifices au Dieu de son père Isaac,
et Dieu parla à Israël dans une vision nocturne. Il dit : « Jacob ! Jacob ! » Il répondit : « Me voici. »
Dieu reprit : « Je suis Dieu, le Dieu de ton père. Ne crains pas de descendre en Égypte, car là-bas je ferai de toi une grande nation.
Moi, je descendrai avec toi en Égypte. Moi-même, je t’en ferai aussi remonter, et Joseph te fermera les yeux de sa propre main. »
Jacob partit de Bershéba. Ses fils l’installèrent, avec leurs jeunes enfants et leurs femmes, sur les chariots que Pharaon avait envoyés pour le transporter.
Ils prirent aussi leurs troupeaux et les biens qu’ils avaient acquis au pays de Canaan. Jacob arriva en Égypte avec toute sa descendance.
Ainsi donc, ses fils et ses petits-fils, ses filles et ses petites-filles, bref toute sa descendance, il les emmena avec lui en Égypte.
Jacob avait envoyé Juda en avant vers Joseph, pour préparer son arrivée dans le pays de Goshèn. Quand ils furent arrivés dans le pays de Goshèn,
Joseph fit atteler son char et monta à la rencontre de son père Israël. Dès qu’il le vit, il se jeta à son cou et pleura longuement dans ses bras.
Israël dit à Joseph : « Maintenant que j’ai revu ton visage, je peux mourir, puisque tu es encore vivant ! »
Psaume 37(36),3-4.18-19.27-28ab.39-40.
Fais confiance au Seigneur, agis bien,
habite la terre et reste fidèle ;
mets ta joie dans le Seigneur :
il comblera les désirs de ton cœur.
Il connaît les jours de l'homme intègre
qui recevra un héritage impérissable.
Pas de honte pour lui aux mauvais jours ;
aux temps de famine, il sera rassasié.
Évite le mal, fais ce qui est bien,
et tu auras une habitation pour toujours,
car le Seigneur aime le bon droit,
il n'abandonne pas ses amis.
Le Seigneur est le salut pour les justes,
leur abri au temps de la détresse.
Le Seigneur les aide et les délivre,
il les délivre de l'impie, il les sauve,
car ils cherchent en lui leur refuge.
Matthieu 10,16-23.
En ce temps-là, Jésus disait à ses Apôtres : « Voici que moi, je vous envoie comme des brebis au milieu des loups. Soyez donc prudents comme les serpents, et candides comme les colombes.
Méfiez-vous des hommes : ils vous livreront aux tribunaux et vous flagelleront dans leurs synagogues.
Vous serez conduits devant des gouverneurs et des rois à cause de moi : il y aura là un témoignage pour eux et pour les païens.
Quand on vous livrera, ne vous inquiétez pas de savoir ce que vous direz ni comment vous le direz : ce que vous aurez à dire vous sera donné à cette heure-là.
Car ce n’est pas vous qui parlerez, c’est l’Esprit de votre Père qui parlera en vous.
Le frère livrera son frère à la mort, et le père, son enfant ; les enfants se dresseront contre leurs parents et les feront mettre à mort.
Vous serez détestés de tous à cause de mon nom ; mais celui qui aura persévéré jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé. »
Quand on vous persécutera dans une ville, fuyez dans une autre. Amen, je vous le dis : vous n’aurez pas fini de passer dans toutes les villes d’Israël quand le Fils de l’homme viendra. »
 - © AELF, Paris
« Quand on vous livrera, ne vous tourmentez pas »
     En faisant retour sur moi-même et sur les vicissitudes variées de mon humble vie, je dois reconnaître que le Seigneur m'a dispensé jusqu'ici de ces tribulations qui, pour tant d'âmes, rendent difficile et sans attrait le service de la vérité, de la justice et de la charité... Ô Dieu bon, comment vous remercier des égards qu'on m'aura toujours réservés partout où je me serai rendu en votre nom, et toujours par pure obéissance non à ma volonté mais à la vôtre ? « Que vous rendrai-je, Seigneur, pour tout ce que vous m'avez accordé ? » (Ps 115,12) Je le vois bien, la réponse à faire à moi-même et au Seigneur est toujours de « prendre le calice du salut et invoquer le nom du Seigneur » (v. 13).
     J'y ai déjà fait allusion dans ces pages : si un jour m'arrive une grande tribulation, il faudra bien l'accueillir ; et si elle se fait attendre encore un peu, je dois continuer à m'abreuver du sang de Jésus avec ce cortège de tribulations petites ou grandes dont la bonté du Seigneur voudra l'entourer. J'ai toujours été très impressionné, et maintenant encore, par ce petit psaume 130 qui dit : « Seigneur, mon cœur ne se gonfle pas et mes yeux ne se lèvent pas devant toi ; je ne cours pas après de grandes choses plus hautes que moi. Non, je tiens mon âme en paix et en silence. Comme un enfant dans les bras de sa mère, voilà comment est mon âme ». Oh, comme j'aime ces paroles ! Mais si je devais me troubler vers la fin de ma vie, mon Seigneur Jésus, tu me fortifierais dans la tribulation. Ton sang, ton sang que je continuerai à boire à ton calice, c'est-à-dire à ton cœur, sera pour moi un gage de salut et de joie éternelle. « La légère tribulation d'un moment nous prépare, bien au-delà de toute mesure, une masse éternelle de gloire. » (2Co 4,17)
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