Tumgik
#imaginer un monde utopiste
retranscriptions · 8 months
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Dream 1
Il est 4h36, je viens de me réveiller et j'allume le ConPan avant d'aller me laver, j'ai l'impression d'avoir rêvé de quelque-chose d'étrange mais les images s'échappent dès que je commence à les saisir. L'eau est très chaude aujourd'hui. Le ConPan illumine toute la pièce, j'ai dû oublier de baisser la luminosité la semaine dernière, en m'approchant je remarque que certaines tâches habituellement prises en charge ne sont pas couvertes, alors je regarde si j'ai les connaissances pour aider la commu. Assistance Médicale : - Connaissance des troubles Dys - Utilisation du logiciel U-Lex - Plage horaire : 6am - 9am (3 pauses de 15mn
Construction : - Capacité physique 7 - Permis ForkLift - Plage horaire : 12pm - 14pm
Administration : - Utilisation du logiciel U-Lex - Capacité à discuter sur le holo (visuel et/ou vocal) - Plage horaire : 10am - 11am
D'après mon évaluation de la semaine dernière ma CP n'est que de 6.3, donc je lance QuickSliver pour apprendre à me servir de U-Lex, ça fait plusieurs mois que je n'y ai pas touché et Ai-Dan l'a probablement mis à jour depuis. [Hello Lucarne ! Je vois que tu es de retour pour apprendre les nouvelles fonctionnalités de U-Lex ! Soit tranquille toutes les maj faites depuis le 75-13-28 peuvent être appris en moins de 3mn, also tout temps de réaction de plus de 12 secondes enverra un ping à ton interface pour vérifier ton taux de cortisol, s'il dépasse la baseline un Ai-ssa te guidera pas à pas pour la prochaine étape !] Je sais que c'est la procédure standard mais lire des mots rassurants au saut du pod est quand même preem. Mon interface refroidi brièvement et QuickSliver commence à me montrer ce qui a changé et je rempli les cases du template pour vérifier si j'ai bien compris. Après une petite correction QuickSliver me félicite et je reçois un ping de mon bff qui vient de se lever, il a dû voir que j'avais lancé mon ConPan pour aider la commu. "hey gonk tu vas faire quoi aujourd'hui ? perso je vais au RComp, je pense que c'est ma tâche fav alors j'ai demandé une permanence" J'avoue que je suis surpris que Kato aime le RComp, c'est assez loin de son U-box... A sa place le commute m'en aurait dégouté. "Hey broK trop cool ! Je pensais que tu étais comme moi à toujours vouloir changer de tâche, mais happy de voir que tu te trouve ton compound !!! Perso j'ai deux tâches dans mon canton qui me fit alors je viens de finir la maj de U-lex, tu as vu la notif et tu viens me féliciter c'est ça ?" "exactly broL ! je suis trop fier de toi as usual. je crois que j'avais besoin de me poser, la routine ça me refroidi l'interface quoi, je comprends pas comment tu fais pour tâcher devant le ConPan pendant tout ton quart, je pourrais jamais. mon AV est là" Je sens la vibration ténue mais familière de l'interface, c'est un peu comme un hug mental. La fenêtre affiche l'heure dès que je me demande quelle heure il est, 5:42, j'ai encore le temps de décider comment utiliser mon quart.
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ka-zed · 4 months
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Futurité Queer: Fragment 2
"...l'utopie nous offre une critique du présent, de ce qui est, en projetant une image de ce qui peut être et peut-être sera." (Muñoz, p.75)
Nous ne pouvons pas nous offrir le luxe de ne pas être utopiste. Comme beaucoup, j'angoisse face au futur proche (au présent?) qui nous attend. La vertu réside peut-être en cela que ça nous oblige à penser des manières radicalement différentes de vivre ensemble.
La temporalité queer offre la possibilité de rompre avec les schémas hérités. Refuser de reproduire ce qui nous a été transmis. Refuser de penser que le système tel qu'il est est immuable. D'autres mondes sont possibles, oui d'autres mondes, d'autres manières de vivre ensemble sont possibles.
Il suffit peut-être simplement de les imaginer, de les propager, de les tester, de les éprouver. D'apprendre des expériences passées, des utopies avortées, des Edward Carpenter et Carl Wittman qui parcourent et ont parcouru cette Terre, des communautés lesbiennes de l'Oregon et des ZAD multiples, des manifestes et des livres qui nous inspirent*.
* Je pense par exemple au livre de Larry Mitchell & Ned Asta "Les Pélades et leurs ami.e.s entre les révolutions" ou au "Manifeste gay" de Carl Wittman
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christophe76460 · 2 years
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Dimanche 18 décembre 2022
Si les fondements sont détruits, que fera le juste ?
Psaume 11. 3
Un enfant nous est né, un fils nous a été donné, et le gouvernement sera sur son épaule ; et on appellera son nom : Merveilleux, Conseiller, Dieu fort, Père du siècle, Prince de paix.
Ésaïe 9. 6
Comment tout peut s’effondrer
“Et si notre civilisation s’effondrait ? Non pas dans plusieurs siècles, mais de notre vivant… Un nombre croissant d’auteurs, de scientifiques et d’institutions annoncent la fin de la civilisation industrielle… Que faut-il penser de ces sombres prédictions ? Pourquoi est-il devenu si difficile d’éviter un tel scénario ? L’utopie a changé de camp : est utopiste celui qui croit que tout peut continuer comme avant. L’effondrement est l’horizon de notre génération, le début de son avenir. Qu’y aura-t-il après ? Tout reste à penser, à imaginer, et à vivre.”(P. Servigne)
Dans la Bible, Dieu nous révèle qu’un jour, effectivement, tout va s’effondrer : “Encore une fois, ce sera dans peu de temps, et j’ébranlerai les cieux et la terre, et la mer et la terre sèche ; et j’ébranlerai toutes les nations” (Aggée 2. 6, 7). Mais dans quel but ? Dieu va reprendre en main le gouvernement direct du monde. Il le confiera à Celui que le monde a crucifié : son Fils Jésus Christ, qui sera proclamé Roi des rois et Seigneur des seigneurs !
Que faire alors ? Confesser à Dieu mes péchés pour en être délivré. Lui demander de prendre la direction de ma vie dans le monde qui s’égare loin de Dieu.
Jésus revient bientôt, c’est une espérance qui nous encourage à vivre pour lui plaire, en attendant de partager avec lui son royaume et sa gloire.
la bonne semence
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yes-bernie-stuff · 2 years
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Dimanche 18 décembre 2022
Si les fondements sont détruits, que fera le juste ?Psaume 11. 3Un enfant nous est né, un fils nous a été donné, et le gouvernement sera sur son épaule ; et on appellera son nom : Merveilleux, Conseiller, Dieu fort, Père du siècle, Prince de paix.Ésaïe 9. 6Comment tout peut s’effondrer
“Et si notre civilisation s’effondrait ? Non pas dans plusieurs siècles, mais de notre vivant… Un nombre croissant d’auteurs, de scientifiques et d’institutions annoncent la fin de la civilisation industrielle… Que faut-il penser de ces sombres prédictions ? Pourquoi est-il devenu si difficile d’éviter un tel scénario ? L’utopie a changé de camp : est utopiste celui qui croit que tout peut continuer comme avant. L’effondrement est l’horizon de notre génération, le début de son avenir. Qu’y aura-t-il après ? Tout reste à penser, à imaginer, et à vivre.”(P. Servigne)
Dans la Bible, Dieu nous révèle qu’un jour, effectivement, tout va s’effondrer : “Encore une fois, ce sera dans peu de temps, et j’ébranlerai les cieux et la terre, et la mer et la terre sèche ; et j’ébranlerai toutes les nations” (Aggée 2. 6, 7). Mais dans quel but ? Dieu va reprendre en main le gouvernement direct du monde. Il le confiera à Celui que le monde a crucifié : son Fils Jésus Christ, qui sera proclamé Roi des rois et Seigneur des seigneurs !
Que faire alors ? Confesser à Dieu mes péchés pour en être délivré. Lui demander de prendre la direction de ma vie dans le monde qui s’égare loin de Dieu.
Jésus revient bientôt, c’est une espérance qui nous encourage à vivre pour lui plaire, en attendant de partager avec lui son royaume et sa gloire.
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claudehenrion · 2 years
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L'écologie radicale... ou la fin de l'humanité...
  Nos jours ressemblent de plus en plus souvent à des angoisses existentielles. On voit se développer un contre-univers mortifère, rempli de terreurs qui auraient été dites ''moyenâgeuses'' il y a quelques années, peuplées de virus improbables qui ont pris la place des monstres des ''contes de méchantes fées'' que l'on racontait aux petits enfants pour que, terrifiés, ils obéissent sans trop comprendre à toutes les injonctions, sommations et avertissements... De nos jours, ces injonctions sont devenues idiotes, impératives et non-négociables... et leur coût, insupportable.  Et ‘’les méchantes fées’’, en 2022... sont des politiciens incultes, des ''experts du 20 heures'' prétentieux, des médicastres enrégimentés  (alias des consultants fort bien payés de McKinsey)... ou encore les ayatollahs de l'écologie punitive du Giec...
Dans un monde décidément devenu complètement fou, nous avons presque pris l'habitude de considérer que font partie du paysage politique et sociologique --ou illogique-- toutes les ''harkas'' de zadistes, de trotsko-mélenchoniens, d'anti-spécistes et des extrémistes L 214, ou encore ceux qui s'achètent une renommée facile en ''emmerdant'' (sic !) ceux qui ne partagent pas leur ‘’vision’’ (?) --même totalement erronée-- des choses... Conséquence (d'ailleurs cent fois annoncée) de l'emprise grandissante du progressisme sur l'intelligence (dont on dirait qu'il prend la place... ce qui n'est pas une bonne nouvelle) : tout se passe comme si moins on s'éloigne de toute ''norme'' ayant fait ses preuves depuis et pendant des millénaires, plus on est déclaré ''cas à enfermer'' par ceux... qui devraient l'être. Et plus grave encore : c'est au nom d’une fausse tolérance que chacun entend imposer aux autres ses croyances et ses lubies... ce qui est typique d'un mode de penser ''de gauche'', les ''végan'' étant un bel exemple de cette nouvelle humanité où la violence méchante tend à remplacer toute forme d'intelligence.
On ne se rend pas toujours compte de la chance qui est la nôtre, à nous qui vivons en cette époque tout de même exceptionnelle (comme toutes celles qui l'ont précédée !) de pouvoir croiser, dans la rue et dans tous les ''JT'', des climato-activistes, des écoloféministes, des anti-tech (fers de lance de la juste (?) lutte des peuples contre la  5 G ou contre le compteur Linky), des néo-utopistes promoteurs de la vie en communauté, des collapsologues, des antispécistes (ceux qui n'aiment pas la viande et, du coup, veulent en priver tous les autres), des ''élgébétistes'' en goguette, des ''trans-tout-ce-que-vous-pouvez-imaginer'',  et des écosurvivalistes qui chantent les charmes du retour à une nature réinventée (mais... à fuir : elle est aussi improbable qu'eux  !)... . Et voilà qu’Emmanuel Macron lui-même semble vouloir ironiser sur les avantages (pas faciles à trouver) d'un pseudo ''modèle Amish'' et de la lampe à pétrole... dont il ignore tout, comme de tout le reste (Contrairement à lui, j'ai étudié en 1968 les us et les êtres des amish, et je dois à ma jeunesse africaine de maîtriser parfaitement la lampe à pétrole et son usage !).
Contre toute sagesse et toute intelligence, on a l’impression que ces divers farfeluismes font ‘’souche’’ chez une partie des plus jeunes --sans doute un reste du prurit dit ''de l'atroce Greta Thunberg'' qu'on croyait enfin en voie de cicatrisation... Mais force est de constater que pour un certain nombre de ces citoyens qui votent pour cette "europe-écologie-les-verts'' qui n'est ni l'un, ni l'autre, ni le troisième (NB : je sais bien qu'il faut de tout pour faire un monde. Mais tout de même, ''y en a qui poussent'' !), le vocable ''décroissance'' n'est pas un gros mot, et ils ne veulent regarder et garder de l'héritage de leurs aînés que les quelques points qui, apparus récemment, n'ont pas trouvé le temps ou les moyens d'être soignés, voire guéris.
La mauvaise analyse des causes réelles de la cauchemardesque ''urgence climatique''  y est pour beaucoup : on ne dira jamais assez l'immensité des dégâts qu'a commis le Giec en se polarisant sur une des ''non-causes'' d'un état certes peu réjouissant ... mais auquel l'arrêt complet de toute activité industrielle ne changerait pas un ''iota'', comme on l'a constaté lors des absurdes confinements qui ont réduit l'activité industrielle à une petite fraction de ses niveaux antérieurs. Au contraire de leurs conclusions alarmistes-par-système, ce qui est inquiétant, c'est une soi-disant urgence à ce que la France se sacrifie sur l'autel de la repentance imméritée (seule parmi les Nations... alors qu'elle contribue à la pollution totale pour un ''∈psilon'' à peine perceptible, un petit ''0,9 % du total'' !). Ils confondent leur terreurs immatures avec le rejet du système capitaliste par les faux trotskystes, vraiment rétrogrades. Tout semble se passer comme si la gauche, pratiquement morte politiquement, renaissait de ses cendres et se remettait à empoisonner le monde entier de ses remugles puants (violence urbaine prétendue ''antifa'', islamo-gauchisme, idéologies ravageuses qui refont surface. C’est au point qu'un nouveau venu dans la galaxie des troubles publics, ''l'écolo-terrorisme'', commence à inquiéter, avec juste raison, nos  Renseignements et notre contre-espionnage.
La crise actuelle entre Russie et Ukraine pourrait finalement avoir un point positif : le réveil des populations et une prise de conscience que tout (je veux dire ''vraiment tout'') ce qui a été décidé ces dernières années sous l'influence des modes ''politiquement correctes'' ou sous les crises de nerfs des  soi-disant ''verts'' (ces vrais rouges mal camouflés), c'est-à-dire le pire ramassis de mauvaises idées qui puisse être et le plus ravageur des cimetières de bonnes solutions doit être ''jeté'' avec armes et bagages, y compris la voiture électrique, l'essor de l'éolien et le retrait criminel merkelo-hollandais de l'énergie nucléaire... dont nous reparlerons, bien entendu. Il est à peine exagéré de dire que le futur de l'humanité en tant que ce qu'elle est, ce qu'elle a toujours été et ce qu'elle aimerait perdurer à être tient dans la capacité d'une nouvelle race de dirigeants de fuir comme la peste toute idée qui proviendrait de ce côté-là de l'échiquier politique...
Pour conclure ce ''billet'' sur une note optimiste --une fois n'est pas coutume !-- je vais vous confier ce que mes lectures --nombreuses, très variées et politiquement multicolores-- me suggèrent, depuis quelques semaines : l'immense bobard de l'apocalypse climatique est percé à jour par de plus en plus d'honnêtes gens, qui voient enfin la lumière à travers l'obscurantisme des prophètes de malheur, ces ''philippulus'' sans vision, annonciateurs du pire et professionnels de la mise sous terreur de la pauvre Humanité : le pire, annoncé contre toute intelligence par ces inconséquents de la fin des temps, commence à se vider de ses miasmes comme un ballon de baudruche. Encore un peu de patience, et tous les ''Giec'', toutes les ''Greta Thunberg'', Sandrine Rousseau, Barbara Pompili, et la nulle Anne Hidalgo, et leurs adeptes, suiveurs et thuriféraires sans foi ni loi auront retrouvé la place qui est la leur, celle qu'ils n'auraient jamais dû quitter : la dernière. Il suffit d'attendre...
H-Cl.
PS : Quand vous lirez ce ''billet'', quelque 70 % d'entre vous se prépareront à aller voter (espérons que ce sera plus !). Comme il est constitutionnellement défendu de parler politique depuis hier (d'où les 2 derniers sujets choisis !), nous avons abandonné les ''politicards + Zemmour'' (qui n'en est pas un), pour errer parmi les climato-punitifs, les morts yéménites et ukrainiens, les agressions urbaines, les consultants douteux,... et d'autres horreurs tout aussi regrettables : c'est le monde qui nous attend, sans aucun doute, si les prévisions des officines de sondages --qui espèrent ainsi influencer sur vos votes-- se réalisent. En cette veille d'élection décisive, la seule question qui se pose vraiment est  : Y aura-t-il encore une France, dans 5 ou 10 ans , et si ''oui'' --car la géographie est persistante--, quelle langue y parlera-t-on, quel Dieu y adorera-t-on, quelle loi s'appliquera, comment seront vêtus (et vêtues) les ''plus-du-tout-français'' qui peupleront nos rues où toute musique sera interdite, toute gaîté bannie et toute fraternité oubliée et remplacée par la violence dont nous commençons à constater les ravages, tout le temps et partout ? Je pense que beaucoup, s'ils pensent à ça dans l'isoloir, vont connaître un instant de grande solitude... Puissent-ils se ressaisir avant qu'il ne soit trop tard... L’enjeu est terrifiant !
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theburningbright · 6 years
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Xavier Dolan : « Tout est possible » «La culture, c’est ce qui détermine l’âme, le caractère, la mémoire, la couleur, la voix d’une société entière.»
Il ne se passe pas une journée sans que Xavier Dolan entende parler du discours rempli d’idéalisme qu’il a prononcé au Festival de Cannes, en 2014 : « Accrochons-nous à nos rêves, parce qu’ensemble nous pouvons changer le monde et le monde doit être changé. »
Des admirateurs de partout lui écrivent pour le remercier de ces paroles qu’il a dites d’une voix tremblante, en anglais, en acceptant le Prix du jury pour son film Mommy. « Je maintiens ces mots-là », m’a-t-il affirmé en juin lorsque je l’ai rencontré dans les bureaux de l’agence d’artistes qui le représente, à Montréal. « C’est plus qu’une opinion, c’est une façon de vivre, une idéologie. Vouloir renoncer au changement du monde, ce serait triste. »
Le milieu du cinéma n’est certainement plus le même depuis que Xavier Dolan, alors âgé de 20 ans, a signé son premier long métrage, J’ai tué ma mère, en 2009. Ce film, il l’a financé en grande partie lui-même, épuisant les cachets d’acteur empochés depuis son enfance, étant donné le refus initial des organismes publics de le soutenir. Du cinéma, il voulait en faire là, tout de suite, coûte que coûte, à sa manière, et il se voyait déjà fouler les tapis rouges de la planète. Et tant pis pour les conventions.
Son ambition, que certains prennent pour de l’arrogance, dérange. Ses films crus, explosifs, criards, enivrants, bousculent les codes du cinéma d’auteur. Ses personnages de révoltés et de marginaux, en quête de liberté, prennent aux tripes.
Travailleur acharné, le réalisateur de 28 ans met ces jours-ci la dernière main à son septième long métrage en huit ans, The Death and Life of John F. Donovan, tourné avec des vedettes hollywoodiennes. En entrevue, il s’enflamme souvent, cherche inlassablement le mot juste, sacre spontanément et, parfois, entre deux envolées, se ronge les ongles. Il se révèle consumé de doutes, à un point tel qu’il dit avoir parfois envie de tout abandonner. C’est la passion du cinéma qui le sauve. Et la conviction profonde qu’en remuant les cœurs, on peut, véritablement, changer le monde.
Pourquoi le monde doit-il être changé, à ton avis ?
Parce qu’il est malade. Le monde est en fin de vie. En plus, contrairement aux civilisations passées, on est aux prises avec les conséquences de notre irresponsabilité en matière d’environnement. Les idéologies qui dominent le monde, surtout l’Occident, sont corrompues, opportunistes, lobbyistes, oligarchiques. Si on ne change pas notre façon de gouverner, de posséder, d’acheter, de vivre, il n’y a aucun avenir qui nous attend. Et la tâche est tellement vaste qu’il faut commencer dans toutes sortes de sphères, pour créer un changement coagulant, exponentiel. Parce qu’on n’y arrivera pas sinon.
Ce qui doit changer avant toute chose, ce sont les mentalités. Il faut travailler individuellement, de toutes les façons possibles et imaginables pour changer les mentalités, qui, elles, vont changer les idéaux, et notre façon de vivre, de produire, de consommer. Par où commencer ? Chacun, je pense, est responsable de trouver sa manière de créer une amélioration. Moi, je suis un utopiste.
En même temps, ton discours est très pessimiste.
Il n’est pas pessimiste, il est réaliste. Dans les derniers mois, sur cette terre, on a périclité avec un tel appétit, une telle insouciance, une telle vélocité. À la suite de l’élection de Trump, il y a eu une recrudescence de toutes sortes de phénomènes, soit de racisme ou de sexisme, d’islamophobie ou d’homophobie. Ce qu’on pensait qui avait changé, on se l’est fait rappeler durement, était juste en dormance.
Que veux-tu dire par « utopiste » ?
Je m’interdis de ne croire à rien. En matière de progrès, en matière de ce que la volonté humaine peut accomplir. J’ai de la difficulté à croire aux collectivités, à la société. Mais je crois en l’individu et en l’humain. Je pense que la femme ou l’homme sont capables de faire de grandes choses, et ils ont les moyens de leurs ambitions, plus que jamais.
Je crois de moins en moins à la société comme un grand tout, comme un ensemble de gens qui s’influencent. Je nous trouve individualistes, égoïstes, amers, âpres, avides. Et je ne vois pas, dans cette énergie sociale là, le désir que les choses changent. Mais tout à coup, je lis un article sur un dispositif océanique qui a été créé par un étudiant en ingénierie aéronautique, The Ocean Cleanup, un système de nettoyage des déchets flottants. Ou sur un jeune garçon de 12 ans, repéré par Ellen DeGeneres, qui veut concevoir une application mobile pour que les personnes handicapées puissent consulter un répertoire en ligne de commerces qui ont des installations adaptées.
Qu’est-ce qui t’inspire dans ces deux exemples ?
Leur détermination à changer le monde.
On peut faire un parallèle avec ton propre parcours. Tu as entrepris tes deux premiers films sans attendre d’obtenir du financement public, mais grâce à tes propres moyens, ta détermination, ton ambition.
Moi, j’ai compris que je suis ici pour raconter des histoires. C’est dur de mesurer la portée de la culture. Les arts, la danse, la musique, le théâtre, le cinéma, qu’est-ce que ça apporte de concret dans le quotidien des gens ? C’est tellement omniprésent qu’on n’en a plus conscience, mais la culture, c’est ce qui détermine l’âme, le caractère, la mémoire, la couleur, la voix d’une société entière. C’est pas juste une gang d’artistes qui se baladent sur le tapis rouge du Gala Artis.
La culture, c’est ce qui détermine l’âme, le caractère, la mémoire, la couleur, la voix d’une société entière.
La culture, c’est le vaisseau que moi j’ai choisi pour véhiculer mon message. Et ce qui est formidable, c’est que parce qu’on a voyagé dans le monde, j’ai le privilège d’avoir la preuve que ça a une incidence dans la vie des gens. Des gens qui étaient au bord du suicide, des mères qui ont perdu leur fils, des fils qui ont perdu leur mère, des gens qui se sont enfuis de la Corée du Nord.
Ils t’ont écrit ?
Oui ! Quand je dis agir, intervenir de façon minimale, ben c’est ça que je veux dire. Commencer dans l’écran de télévision, dans la chambre de quelqu’un, dans une maison, quelque part, en banlieue. On est au fond du baril, on est désespéré, on a perdu son emploi, son amoureux, sa mère, son père. Puis, tout à coup, un billet de cinéma, on s’assoit dans le noir… « Et par le pouvoir d’un mot, je recommence ma vie. » Paul Éluard écrivait ça dans le poème Liberté. Par l’art, oui, on peut décider de se changer, de changer sa vie.
Évidemment, il y a des moments difficiles. Des moments de solitude, des moments où tu doutes, où tu penses que tout le monde t’haït. Il y a des moments où les gens ont mal compris ton film, pis t’as l’impression que c’est fini, que tu t’es trompé, que t’es un imposteur, que t’as pas d’affaire là. Et là, tu te rappelles qu’il y a ces lettres, ces témoignages. Ça aide à continuer. Ce n’est pas quelque chose qui te laisse croire que t’es invincible, que forcément ce que tu fais, c’est bon. Au contraire, je doute à chaque instant de ce que je fais. Mais c’est quelque chose qui te dit que t’es à ta place, pis que tu ne l’as pas volée.
Pourrais-tu te passer de raconter des histoires ?
Mon but dans la vie, c’est pas de déménager à Hollywood, de faire des gros films pis de gagner des millions de dollars, je m’en tabarnaque. Vraiment. Pour moi, c’est pas une fin en soi d’être big. J’ai le désir de créer avec des moyens, en ayant du temps. J’ai le désir de travailler avec des acteurs que j’admire. Est-ce que je pourrais complètement cesser de faire des films ? Je ne sais pas. C’est ma passion. J’en ai besoin pour vivre, j’en ai besoin pour respirer.
Tu as conquis le Festival de Cannes avec des films qui rendent hommage au Québec populaire, celui des villes de banlieue, où tu as grandi. Est-ce qu’il y a quelque chose de proprement québécois dans notre imaginaire que le reste du monde gagnerait à mieux connaître ?
Le caractère, je pense. La détermination. On est des survivants, au Québec. On est une contreculture. Pendant des années, tout ce qu’on a chanté, écrit et dit, tout ça vient d’un geste de résistance, de survie, pour exprimer qui l’on est. C’était une contestation envers une oppression, un mépris, une forme d’esclavagisme. Le désir qui nous a jadis transportés de nous affirmer par rapport aux anglophones, d’affirmer notre francophonie, notre culture, nos droits, notre valeur, c’est ce qui nous a déterminés, c’est ce qui nous a sauvés. Aujourd’hui, c’est sûr que ça a muté en une forme d’isolement, une forme, souvent, de racisme ou d’anglophobie. On baigne dans toutes sortes de cultures et de langues, ça ne veut pas dire que notre culture disparaît. Ça veut dire que le monde change.
La solution, ce n’est jamais le repli sur soi, ce n’est jamais l’unilinguisme. Parce que ça, c’est une forme d’inculture. Ce qu’il faut faire, c’est non pas se couper de la culture des autres, c’est renforcer la nôtre
Tu ne sens pas que la culture québécoise est menacée ?
Je le sens, des fois. Je comprends très bien pourquoi on se bat. Quand j’entends certains jeunes parler, les limites de leur vocabulaire, les anglicismes qu’ils utilisent constamment, ça montre l’envahissement de la culture américaine et de la langue anglaise, comme c’est le cas partout dans le monde. La solution, ce n’est jamais le repli sur soi, ce n’est jamais l’unilinguisme, certainement pas. Parce que ça, c’est une forme d’inculture. Ça, c’est un manque d’intelligence.
Ce qu’il faut faire, c’est non pas se couper de la culture des autres, c’est renforcer la nôtre. Non pas mal apprendre le français et mal apprendre l’anglais et ne parler finalement ni l’un ni l’autre. Bien apprendre les deux ! Revoir le système d’éducation, qui est de la marde !
Qu’est-ce qui te fait dire ça ?
On n’a pas un système d’éducation qui prépare des enfants à la vie, au marché, à la concurrence, à la compétence. On ne prépare pas des individus forts intellectuellement. On est mou, on est laxiste, on est dépassé, on manque de rigueur, de curiosité, de culture. Regarde juste la façon dont on valorise auprès d’un enfant le travail d’équipe et la participation. L’important dans la vie, ce n’est pas de participer ! L’important, c’est de comprendre, d’assimiler une notion et de la maîtriser. Mais ce qu’on célèbre, ce n’est pas le savoir, ce n’est pas la connaissance, ce n’est pas la maîtrise.
Tes personnages de femmes sont particulièrement émouvants. C’est rare au cinéma de voir des personnages féminins aussi complexes, qui ne sont ni des victimes ni des objets. Qu’est-ce qui t’intéresse dans l’expérience du monde des femmes ?
Les femmes sont le vaisseau, le véhicule humain, la figure par laquelle je peux exprimer le plus librement et le plus complètement mes griefs envers la société, mes désirs, mes angoisses, mes peurs, mes frustrations. J’ai grandi avec des femmes : ma grand-mère, ma grand-tante, ma mère, mes tantes, mes enseignantes. C’est leur sensibilité, leur style, leur rire, leur façon de pleurer, de marcher, de regarder le monde, de s’exprimer qui ont marqué mon imaginaire et ma vie. Je les observe depuis que je suis tout petit.
Les hommes que j’aime ont une liberté dans la façon dont ils expriment leurs sentiments, leur intelligence, leur culture. Ce sont des hommes décomplexés, qui n’ont pas besoin de se prouver leur masculinité. Mais envers les femmes, je ressens une plus grande complicité. J’ai l’impression que je comprends leur quête d’identité, de reconnaissance, de respect, de statut, d’égalité, parce que c’est une quête qu’un homosexuel traverse aussi.
Quel est le message central que tu veux communiquer par tes films ?
Ce sont tous des films qui parlent de la façon dont on marginalise les gens, dont on les castre et les paralyse par notre étiquetage, notre ghettoïsation. Ce sont tous des films sur des êtres qui se sentent isolés, qui veulent être inclus, qui veulent fonctionner, qui veulent marcher. Ce sont des films qui parlent de nos intolérances en tant que société, de la façon qu’on a de rejeter les gens différents.
Tu as déjà dit que tu étais habité par l’idée de la mort. Et on sent chez toi une urgence de créer, de t’exprimer, comme si tes jours étaient comptés.
Je pense que nos jours sont comptés. Dans 3 ans, 5 ans, 10 ans, je ne sais pas dans combien de temps, mais bientôt, nos priorités en tant que société vont changer par la force des choses. Elles vont passer de la vie à la survie. Mais c’est évident, non ? Tu nous imagines continuer comme ça pendant des décennies ? On n’est plus en 2002 là, on ne peut plus dire : hey ! ça va être les enfants des enfants de nos enfants qui vont le subir, non. C’est maintenant, tout de suite. Il faut changer les choses, continuer à se battre, à résister et à créer. Fait que oui, j’ai peur de mourir. Pis oui, c’est un moteur.
Dans ton discours à Cannes, en 2014, tu as aussi dit la chose suivante, en t’adressant expressément à ta génération : « Tout est possible à qui rêve, ose, travaille et n’abandonne jamais. » Pourquoi ?
Pour J’ai tué ma mère, je me suis juste battu jusqu’à la fin. J’ai tout donné pour faire ce que je voulais. On m’a abandonné, on m’a dit que c’était mauvais, on m’a ignoré, on ne m’a pas rappelé, on m’a dit de retourner à l’école, de farmer ma yeule, de m’en aller chez nous. Il n’y a rien qui a marché pour ce film-là. Jusqu’à ce que ça marche.
La détermination et la confiance en soi, tu ne nais pas avec ça dans la vie. Ce sont des choses que tu dois développer. Il y a des gens qui doivent te soutenir, ou alors tu dois t’accrocher à quelque chose. Il y a des gens qui n’ont pas ces personnes-là pour les encourager, qui n’ont pas trouvé ce à quoi s’accrocher, mais ils ont le talent d’accomplir de grandes choses. Ils ont besoin d’une impulsion, d’un élément déclencheur. Pis je voulais juste leur dire à ces individus-là que ce serait le temps qu’ils arrêtent d’écouter la génération X, qui leur dit que c’est toute une ostie de criss de gang de roteux pis de paresseux, pis que dans leur temps, eux autres, ils payaient pour aller à l’école pis que c’était difficile. On s’en câlisse de la marde que vous avez vécue ! On va quand même pas déterminer notre existence, notre société, nos conditions de vie en fonction de la difficulté que vous avez éprouvée ! On est là pour améliorer l’existence des gens qui nous succèdent, pis des gens autour de nous.
Je le vois que tout est possible. J’ai dit à mes amis, souvent, avec énormément de prétention : tu vas voir, c’est ça qu’on va faire avec ce film-là, c’est là qu’on va aller, c’est ça qui va se passer. Et c’est ce qui s’est passé.
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alexpouliotrob-blog · 6 years
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SÉANCE #03 - De la société des loisirs aux médias numériques
Durant les années 60, l’automatisation des moyens de production devint la source des phantasmes les plus fous. Alimenté par les médias, le public occidental s’est mis à rêver d’une société des loisirs où les machines permettront de ne jamais travailler ou de se présenter au bureau pour n’y rien faire comme Georges Jetson du mythique dessin animé de Hanna-Barbera.
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« Force est de constater que celle-ci ne s’est jamais concrétisée, » explique Caroline Rodgers de La Presse. « Au contraire, le travail prend de plus en plus d’importance, » renchérit-elle. Dans ce même article, madame Rodgers cite Diane-Gabrielle Tremblay, titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les enjeux socio-organisationnels. Cette dernière déclare que « ces prédictions faites, dans les années 1970, étaient probablement utopiques. » Aujourd’hui, l’utopie de la société des loisirs fait donc rire. Cela fait rire de bon cœur ou fait rire jaune, mais personne n’y croit.
Il faudra toutefois y penser deux fois avant de se moquer des idéalistes des années 60. Le 21e siècle est loin d’être dépourvu de fantaisie. Internet crée les mêmes dérives utopiques que l’automatisation. En 1999, Viviane Serfaty parle déjà des rêves liés à l’entrée d’Internet dans les foyers. Le mythe fondateur de l’Internet joue « sur la création d’un monde vierge, où l’excellence technologique et l’ivresse des commencements permettraient de réinventer une vie communautaire idéale. »
Au lieu de la société des loisirs, on nous propose la démocratie directe. Une Athènes numérique devrait voir le jour. Chaque citoyen pourra participer librement au pouvoir. Fini les dictatures et les bureaucraties toutes puissantes. Avec l’accès au web, on pourra transformer l’humanité en gigantesque forum qui ferait rougir Périclès en personne.
Les utopistes ne changent donc pas d’une époque à l’autre. La technophilie sera toujours une source pour les fantasmes les plus fous. Malheureusement, Hanna-Barbera n’a toujours pas créé de famille Jetson de la démocratie directe. Les idéalistes semblent très créatifs pour imaginer le futur, mais ils ont bien de la difficulté à apprendre du passé.
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choisirloptimisme · 2 years
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Optimisme et créativité : deux compétences intimement liées ?
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Cet article participe au Carnaval d’articles “Les Secrets de la Créativité”, organisé par le blog S’élever par l’art, à l’occasion du Festival de la Créativité, se déroulant en ligne du 15 au 23 octobre 2023. L’inscription au Festival de la Créativité est gratuite. N’hésitez pas à découvrir son programme et à vous inscrire.” Pour commencer, je voudrais que tu prennes quelques secondes pour penser à la personne la plus créative que tu connaisses…. 😔 Attention, quand je dis la personne la plus créative, je ne pense pas uniquement à une artiste peintre réalisant des natures mortes de corbeilles de fruits à la manière de Paul Cézanne. La créativité s’entend au sens large, comme la capacité, le pouvoir d’une personne à imaginer, créer quelque chose de nouveau. Cela peut-être un objet (une peinture, une sculpture, un dessin, etc…), mais également une idée, une solution nouvelle et originale pour répondre à un problème donné (une recette, une méthode d’apprentissage, un projet d’entreprise, etc…). C’est d’ailleurs une qualité particulièrement recherchée par les employeurs dans de nombreux domaines d’activité. J’en reviens donc à ma question : pense à la personne la plus créative que tu connaisses, en prenant bien cette fois-ci le terme « créatif » au sens large !!! ⏳ Ca y est, c’est bon ? Tu as trouvé ? 🙌 Maintenant, dis moi comment tu pourrais décrire cette personne : quels sont ses principaux traits de caractère ? Tu veux que je t’aide ???  Ca ne devrait pas être trop compliqué dans la mesure où la plupart des personnes créatives se rejoignent sur de nombreux points. Je dirais une personne : souriante, curieuse, joviale, bienveillante, inventive, rêveuse, généreuse, attentive, utopiste, …  En clair, une personne optimiste !!! 😊
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L’optimisme est la capacité d’un individu à prendre les choses du bon côté. L’optimiste percevra le monde qui l’entoure de manière positive. Il n’hésitera pas à accorder sa confiance et à garder un état d’esprit positif malgré les difficultés rencontrées. A première vue, l’optimisme et la créativité semblent donc intimement liés. Mais faut-il être optimiste pour être créatif ? Ou est-ce le fait de créer qui rend optimiste ? C’est ce que je te propose de découvrir dans la suite de cet article.
Un état d’esprit optimiste est-il propice à la créativité ?
Prenons l’exemple de Bernard. Bernard est un grand pessimiste (désolé pour tous les Bernard, j’ai choisi ce prénom au hasard 😅). Bernard a une fâcheuse tendance à se concentrer sur les aspects négatifs de sa vie en générale. Lorsqu’il se lance dans un nouveau projet ou dans une nouvelle activité, il en connaît déjà l’issue : un échec !!! Un de plus !!! Généralement Bernard n’aime pas rencontrer de nouvelles personnes. Mais lorsque par malchance 😂, il en rencontre une, il est incapable de lui faire confiance. C’est normal, toutes les personnes qu’il a rencontrées jusqu’à présent, lui ont joué un mauvais tour. Ce n’est donc pas utile de perdre du temps avec cette personne qui ne fera que reproduire ce qui lui est arrivé par le passé… Ah oui, j’ai oublié de te dire, Bernard aime bien ressasser le passé. C’est beaucoup plus rassurant pour lui que d’essayer de se projeter dans l’avenir, dans l’inconnu. Il n’aime pas non plus changer ses habitudes. Au travail, il préfère manger tous les jours à la même heure et à la même table, si possible avec les mêmes personnes et souvent la même chose. Ce n’est pas qu’il apprécie vraiment les personnes avec lesquelles il mange, mais il ne voudrait surtout pas changer ses habitudes, de peur d’être déçu… Bon j’arrête là ma description (un peu caricaturale j’en conviens 😉) de notre ami Bernard. En résumé, notre pessimiste : - ne perçoit pas (ou mal) « le beau » dans ce qui l’entoure - ne prend aucun risque par peur de l’échec - reste dans ses routines et n’aime pas la nouveauté - est inquiet pour l’avenir et n’a aucune (ou très peu) confiance en autrui - se complait dans le passé (le fameux « c’était mieux avant ») - etc… Maintenant que nous avons dressé son portrait, perçois-tu chez Bernard une certaine capacité à innover, à proposer de nouvelles idées, à mener un projet créatif, à sublimer un paysage sur une toile (ou une corbeille de fruits 😅), à proposer une recette revisitée du « baba au rhum » lors d’un prochain concours culinaire télévisé à la mode ? 😅 Tu as parfaitement compris où je voulais en venir : l’optimisme libère la créativité !!!
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Il faut avoir confiance en l’avenir, savoir prendre des risques et faire preuve d’ouverture d’esprit pour être créatif. Face à un problème donné, l’optimiste verra des solutions, des opportunités, là où le pessimiste verra des obstacles. Pour créer, il faut sortir de sa zone de confort et explorer de nouvelles pistes. Il faut oser, surprendre et inventer des solutions innovantes. Il faut accepter l’erreur et faire preuve de résilience pour se remettre à l’ouvrage. Un état d’esprit optimiste est clairement propice à la créativité. Ce qui nous amène à notre seconde question.
Etre créatif rend-t-il optimiste ?
Pour répondre à cette question, nous allons nous appuyer sur une étude scientifique (oui je sais, j’aime bien les études scientifiques…😉). Cette étude est parue dans The Journal of Positive Psychology et a été menée par les chercheurs de l’université d’Otago (Nouvelle-Zélande). Pendant deux semaines, 658 volontaires ont tenu un journal, dans lequel, ils écrivaient chaque jour leur humeur et leur niveau de créativité. Les chercheurs ont alors constaté que plus les personnes étaient créatives et plus l’humeur qu’ils décrivaient était positive. Le fait de pratiquer une activité inventive leur procurait du bonheur et contribuait à leur épanouissement personnel. En développant notre créativité, nous améliorons la confiance en soi. Nous apprenons à surmonter les obstacles rencontrés et à trouver nos propres solutions. Nous surmontons nos doutes et nos frustrations et nous maximisons nos chances de réussite. Etre créatif nous permet au quotidien, d’avancer sur le chemin de l’optimisme. Je vais encore faire appel à tes souvenirs… Te souviens-tu la dernière fois que tu as fait preuve de créativité (en soumettant une idée originale et innovante à tes collègues, en proposant une activité manuelle inédite à tes enfants, en réalisant une activité artistique, etc…) ? A ce moment précis, quelles ont été tes émotions ? Tu as ressenti de la joie ? de la satisfaction ? du plaisir ? de la fierté peut-être ? Essentiellement des émotions positives et gratifiantes contribuant ainsi à un état d’esprit optimiste.
Le cercle vertueux de l’optimisme et de la créativité
Nous avons vu qu’un état d’esprit optimiste était propice à la créativité et que le fait de créer nous rendait optimiste. Nous sommes donc dans un cercle vertueux où créativité et optimisme s’entraînent l’un et l’autre, l’un pour l’autre !!! A contrario, une vision négative de nous même et de notre environnement bloquera notre créativité et notre capacité à innover. Nous serons alors impuissants et résignés, provoquant ainsi un ressenti émotionnel négatif. ☹️ L’un des meilleurs exemples selon moi pour affirmer l’existence de ce cercle vertueux, est l’altruisme et l’empathie. Il est rare d’être créatif uniquement pour soi même. Généralement, la créativité est un acte généreux porté par le souci des autres. Elle vise l’amélioration et le changement pour le bien d’autrui. Il s’agit d’innover, de surprendre et d’imaginer pour apporter de la joie et du plaisir aux autres. Pour l’illustrer, prenons l’exemple d’une recette de cuisine. Lorsque je prépare une nouvelle recette de cuisine, je vais m’appuyer sur les goûts et les préférences de mes invités. Je vais innover en leur proposant une recette originale et appétissante. Je prendrais alors autant de plaisir dans la préparation que dans la dégustation. En me donnant « tout ce mal » pour les surprendre, je suis heureux de leur apporter du plaisir avec la recette que je leur ai préparée. C’est l’envie de faire plaisir à l’autre qui me rend créatif. Et c’est la créativité qui apportera du bien-être et du bonheur aux autres !!!
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Et si je ne suis pas créatif, je fais comment ??? Et bien, j’ai une excellente nouvelle pour toi : l’optimisme comme la créativité, ça s’apprend !!! Beaucoup de personnes ont une idée arrêtée sur la question : « je ne suis pas quelqu’un de créatif et je ne l’ai jamais été. C’est comme ça ». Et bien non, « ce n’est pas comme ça » 😊 Contrairement au talent qui lui est inné, la créativité peut se travailler et se développer. C’est un muscle que nous possédons tous et qui a besoin d’être entretenu et renforcé pour être plus performant. Encore faut-il le vouloir … Travaillons au quotidien sur notre état d’esprit optimiste pour développer notre créativité. Ouvrons-nous aux autres, ayons confiance en l’avenir et en nous même pour laisser sortir l’artiste qui sommeille en nous !!!
Conclusion 
Nous avons donc vu qu’un état d’esprit optimiste était propice à la créativité. La confiance, l’empathie, l’ouverture d’esprit mais aussi le goût du risque favorise la créativité au sens large du terme. Mais la créativité contribue également à nous rendre optimiste. Il suffit de constater que le simple fait de côtoyer ou d’échanger avec des personnes créatives nous rend plus optimiste. Optimisme et créativité forment donc un cercle vertueux qui chaque jour s’auto-entretient. Nous pouvons apprendre à développer notre créativité et notre optimisme. Si tu as d’ailleurs besoin de conseils, je te recommande la lecture de mon article : « 10 conseils pour devenir optimiste » Dis moi dans les commentaires  si tu as besoin d’être dans un état d’esprit optimiste pour être créatif ? Je suis impatient de te lire. 😍 Read the full article
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cafechaussette · 6 years
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Beauté toujours en instance, par Annie Le Brun (le Monde Diplomatique, août 2018)
Contrairement à la rumeur, la guerre de Troie, dont l’origine tient à un choix esthétique (1), n’en finit pas d’avoir lieu. Car la beauté, dont l’idée même serait de plus en plus contestable aussi bien intellectuellement que politiquement, demeure au centre de tous les enjeux. Mais qu’est-ce que la beauté ? Comment l’appréhender ?
Sigmund Freud admet ne pas être d’un grand secours quand, en 1929, il affirme au début de Malaise dans la civilisation : « Malheureusement, la psychanalyse a (…) moins que rien à dire sur la beauté », tout en précisant : « Un seul point semble assuré : c’est que la beauté dérive du domaine de la sensibilité sexuelle ; ce serait un modèle exemplaire d’une motion inhibée quant au but. » Ce que ne vient pas contredire le point de vue de Salvador Dalí quatre ans plus tard : « La beauté n’est que la somme de conscience de nos perversions (2). » Ainsi, pour Freud et pour Dalí, si la beauté a trait à nos pulsions, elle est avant tout indissociable de l’irréductible singularité de chacun, par son pouvoir d’en révéler soudain certaines parts d’ombre.
Aujourd’hui, la science le confirme quand, s’interrogeant sur la « beauté dans le cerveau », le neuro-biologiste Jean-Pierre Changeux parle de « court-circuit cérébral », plus exactement d’une « sorte d’ignition singulière et puissante », qui renverrait à une « synthèse globale particulière au sein de l’espace neuronal conscient » (3). Réalité aussi bien que métaphore, voilà que se vérifie tout ce que nous savions sans le comprendre. Pouvoir d’éclairement, pouvoir d’ébranlement, pouvoir d’embrasement, voilà que, en dehors de toute transcendance, la beauté ouvrirait sur l’ailleurs au cœur de nous-mêmes, elle nous montrerait ce que nous ignorons de nous-mêmes, elle révélerait la forme toujours autre du feu qui nous habite.
Dès lors, on comprend mieux la constance avec laquelle les différents pouvoirs se sont toujours efforcés de se l’approprier, voire d’en circonscrire les effets, et plus encore de la contrefaire. Dans le même temps, on se demande pourquoi presque tous ceux qui voulurent changer le monde furent sans doute si effrayés par la singularité qui s’y manifeste qu’ils n’envisagèrent même pas ce que, faute d’en tenir compte, ils perdaient de leur rêve. Aussi est-il remarquable que certains utopistes ou anarchistes, tels Charles Fourier, William Morris, Élisée Reclus…, firent le pari inverse, qui leur permit d’échapper aux pièges de la raison instrumentale. Sans doute pour le motif avancé par Walter Benjamin : « Chaque époque ne rêve pas seulement de la prochaine, mais en rêvant elle s’efforce de s’éveiller (4). » La beauté comme le rêve ont ce pouvoir d’éveil.
Non que je confonde tout, l’utopie, la beauté, le rêve, mais les relie la même force d’effraction dans le continuum de ce qui est. Et ce n’est pas par hasard que Reclus se retrouve à penser dès 1866 : « La question de savoir ce qui dans l’œuvre de l’homme sert ou contribue à dégrader la nature extérieure peut sembler futile à des esprits soi-disant positifs : elle n’en a pas moins une importance de premier ordre (5). » Et, pour Morris : « Il n’existe rien de ce qui participe à notre environnement qui ne soit beau ou laid, qui ne nous ennoblisse ou ne nous avilisse (6). » L’un et l’autre ont la certitude qu’« une harmonie secrète s’établit entre la terre et les peuples qu’elle nourrit », mais que, « là où le sol s’est enlaidi, là où toute poésie a disparu du paysage, les imaginations s’éteignent, les esprits s’appauvrissent, la routine et la servilité s’emparent des âmes et les disposent à la torpeur et à la mort » (7). Voilà pour la première fois établi ce qui relie laideur, prédation et servitude. Une vingtaine d’années plus tard, Morris le confirme à son tour. « La laideur n’est pas neutre ; elle agit sur l’homme et détériore sa sensibilité, au point qu’il ne ressent même pas la dégradation, ce qui le prépare à descendre d’un cran (8). »
Mais le problème est qu’il y a laideur et laideur comme il y a beauté et beauté. Et l’enjeu est si important qu’il ne saurait être question de faire l’impasse sur leur imbrication, qui hante le XIXe siècle et détermine le regard du XXe siècle. Surtout parce que, entre les innombrables remises en question de la notion de beauté, il y a Arthur Rimbaud déclarant au début d’Une saison en enfer (1873) : « Un soir, j’ai assis la Beauté sur mes genoux. — Et je l’ai trouvée amère. — Et je l’ai injuriée. » Mais aussi parce que, à la fin de ce voyage au bout de lui-même, il n’en constate pas moins : « Cela s’est passé. Je sais aujourd’hui saluer la beauté. »
Longtemps, je me suis demandé ce que signifiait ce retournement, jusqu’à ce que je comprenne que, après avoir risqué son équilibre pour aller aux antipodes de cette Beauté, Rimbaud avait soudain vu qu’il est une beauté toujours autre, toujours surprenante. Et celle-ci, il la découvre au plus loin de ce qui est établi, dans les « peintures idiotes », « toiles de saltimbanques », « enluminures populaires », « livres érotiques sans orthographe », mais aussi dans la « félicité des bêtes » comme dans ses propres « folies ». Et comment ne pas remarquer que ce décentrement est contemporain de ce que Rimbaud vient de vivre au plus près de la Commune de Paris ?
Cette beauté, qu’il écrit alors sans majuscule, il la reconnaît autant plurielle que singulière, des « déserts de l’amour » à « l’azur, qui est du noir ». « Je est un autre », écrit-il alors, ouvrant à chacun la souveraineté de tous les royaumes du singulier.
Encore ces horizons lui seraient-ils vraisemblablement restés invisibles si, dans le même temps, la justesse sauvage de sa voyance ne lui avait permis d’annoncer, avec un siècle et demi d’avance, les « horreurs économiques », la « vision des nombres » et l’intolérable univers qui en résulte, uniquement occupé de lui-même. Jamais encore la beauté n’était apparue aussi indissociable de la révolte qui l’a fait naître.
À tel point qu’à la lumière de cette polarité se dégage un aspect majeur de l’aventure artistique du XXe siècle. C’est elle qui induit fortement le passage de Dada au surréalisme, et il se pourrait même que, en s’attaquant aux canons de beauté que la domination fait siens, la modernité se sera dessinée à travers une multiplicité de chemins pour remonter aux sources vives de la beauté, des peuples sauvages aux aliénés. Sans oublier les différentes pratiques de l’automatisme, où la beauté surgit parfois aveuglante, telle une forme inespérée de la liberté.
C’est d’ailleurs encore à la lumière de la même polarité que les combats de Reclus et de Morris prennent tout leur sens, dès lors que, pour celui-ci, « le processus qui nous a dépouillés de tout art populaire, en tuant l’instinct de beauté, nous prive également de la seule compensation possible, gommant sûrement (…), mais pas lentement du tout, toute beauté à la surface de la terre (9) ».
Le malheur est que nous en sommes arrivés à ce point, où tout concourt à éradiquer jusqu’au souvenir de cet « instinct de beauté », dont il n’est aucune culture traditionnelle qui n’apporte le saisissant témoignage. C’est pourquoi, partant de l’alerte lancée par Morris, je parle de guerre. Encore que cette guerre ait pris un tour nouveau. Car, pour dénier, sans bien sûr rien interrompre, la catastrophique surproduction de déchets qui caractérise nos sociétés, il fallait nous convaincre qu’il n’y a pas d’autre possibilité. De sorte que c’est à la colonisation de notre vie sensible que vise désormais cette guerre menée contre tout ce dont il est impossible d’extraire de la valeur, contre ce qui n’a pas de prix.
À cet égard, la collusion de la haute finance, de l’art contemporain et des industries de la mode aura correspondu au stade décisif d’une marchandisation de tout, s’appuyant sur une esthétisation censée se substituer à toute vie sensible. Bien sûr, il ne s’agit pas d’esthétique, mais de nous faire participer à notre propre expropriation, pour nous accoutumer au présent sans présence d’une réalité génétiquement modifiée, où rien n’existe plus qui n’ait été pollué, manipulé ou trafiqué, et de manière irréversible. Tel est d’ailleurs le programme commun qu’essaient de nous vendre les marques les plus en vue et les philosophes les plus roués, à travers le concept de « style de vie », depuis peu devenu valeur ajoutée à la servitude. Comme antidote, il vaut de se reporter, une fois encore, à Morris ou à Reclus, se référant l’un et l’autre à la « libre nature » et à ses métamorphoses infinies, pour voir la laideur dans ce qui en nie jusqu’à la possibilité, alors que la beauté apparaît toujours pour eux comme espace de dégagement, tel le « rêve non réalisé, mais non pas irréalisable » dont parlait l’anarchiste Joseph Déjacque (10).
Si l’on ne peut définir la beauté, on la reconnaît à son pouvoir soudain d’élargir l’horizon. Preuve que la fin ne justifie pas les moyens mais que ceux-ci déterminent ce qui advient. C’est un semblable changement de perspective, en quête d’autres façons d’être, qui depuis presque une décennie soutient les mouvements d’occupation dans le monde entier. La violence de la répression qu’ils suscitent suggère le rêve dont ils sont porteurs, nous rappelant qu’« il y a assurément un autre monde, mais il est dans celui-ci (11) », comme la beauté qui y est toujours en instance.
Annie Le Brun
Écrivaine, auteure de Ce qui n’a pas de prix. Beauté, laideur et politique, Stock, coll. « Les essais », Paris, 2018.
(1) La guerre de Troie a pour origine le jugement de Pâris, invité à départager trois déesses — Héra, Athéna et Aphrodite — en décernant une pomme d’or à la plus belle.
(2) Salvador Dalí, « De la beauté terrifiante et comestible de l’architecture modern style », Minotaure, n° 3-4, Paris, 1933.
(3) Jean-Pierre Changeux, La Beauté dans le cerveau, Odile Jacob, Paris, 2016.
(4) Walter Benjamin, Paris, capitale du XIXe siècle, L’Herne, coll. « Carnets », Paris, 2007 (1re éd. : 1989).
(5) Élisée Reclus, Du sentiment de la nature dans les sociétés modernes et autres textes, Premières Pierres, Saint-Maurice, 2002.
(6) William Morris, L’Art en ploutocratie, FB Éditions, 2015 (1re éd. : 1883).
(7) Élisée Reclus, op. cit.
(8) William Morris, L’Âge de l’ersatz et autres textes contre la civilisation moderne, Éditions de l’Encyclopédie des nuisances, Paris, 1996.
(9) William Morris, L’Art en ploutocratie, op. cit.
(10) Joseph Déjacque, À bas les chefs ! Écrits libertaires (1847-1863), La Fabrique, Paris, 2016.
(11) Ignaz Paul Vital Troxler, cité par Albert Béguin, L’Âme romantique et le Rêve, Éditions des Cahiers du Sud, Marseille, 1937.
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randomdays-1 · 7 years
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Cher Antonioni Par Roland Barthes Dans sa typologie, Nietzsche distingue deux figures : le prêtre et l’artiste. Des prêtres, nous en avons aujourd’hui à revendre : de toutes religions, et même hors religion ; mais des artistes ? Je voudrais, cher Antonioni, que vous me prêtiez un instant quelques traits de votre œuvre pour me permettre de fixer les trois forces, ou, si vous préférez, les trois vertus, qui constituent à mes yeux l’artiste. Je les nomme tout de suite : la vigilance, la sagesse et la plus paradoxale de toutes, la fragilité. Contrairement au prêtre, l’artiste s’étonne et admire ; son regard peut être critique, mais il n’est pas accusateur : l’artiste ne connaît pas le ressentiment. C’est parce que vous êtes un artiste que votre œuvre est ouverte au Moderne. Beaucoup prennent le Moderne comme un drapeau de combat contre le vieux monde, ses valeurs compromises ; mais pour vous, le Moderne n’est pas le terme statique d’une opposition facile ; le Moderne est bien au contraire une difficulté active à suivre les changements du Temps, non plus seulement au niveau de la grande Histoire, mais à l’intérieur de cette petite Histoire dont l’existence de chacun de nous est la mesure. Commencée au lendemain de la dernière guerre, votre œuvre est ainsi allée, de moment en moment, selon un mouvement de vigilance double, au monde contemporain et à vous-même ; chacun de vos films a été, à votre propre échelle, une expérience historique, c’est-à-dire l’abandon d’un ancien problème et la formulation d’une nouvelle question ; cela veut dire que vous avez vécu et traité l’histoire de ces trente dernières années avec subtilité, non comme la matière d’un reflet artistique ou d’un engagement idéologique, mais comme une substance dont vous aviez à capter, d’œuvre en œuvre, la magnétisme. Pour vous, les contenus et les formes sont également historiques ; les drames, comme vous l’avez dit, sont indifféremment psychologiques et plastiques. Le social, le narratif, le névrotique, ne sont que des niveaux, des pertinences, comme on dit en linguistique, du monde total, qui est l’objet de tout artiste : il y a succession, non hiérarchie des intérêts. A proprement parler, contrairement au penseur, un artiste n’évolue pas ; il balaye, à la façon d’un instrument très sensible, le Nouveau successif que lui présente sa propre histoire : votre œuvre n’est pas un reflet fixe, mais une moire où passent, selon l’inclinaison du regard et les sollicitations du temps, les figures du Social ou du Passionnel, et celles des novations formelles, du mode de narration à l’emploi de la Couleur. Votre souci de l’époque n’est pas celui d’un historien, d’un politique ou d’un moraliste, mais plutôt celui d’un utopiste qui cherche à percevoir sur des points précis le monde nouveau, parce qu’il a envie de ce monde et qu’il veut déjà en faire partie. La vigilancedel’artiste,quiestlavôtre,est unevigilanceamoureuse,unevigilancedudésir. J’appelle sagesse de l’artiste, non une vertu antique, encore moins un discours médiocre, mais au contraire ce savoir moral, cette acuité de discernement qui lui permet de ne jamais confondre le sens et la vérité. Que de crimes l’humanité n’a-t-elle pas commis au nom de la Vérité ! Et pourtant cette vérité n’était jamais qu’un sens. Que de guerres, de répressions, de terreurs, de génocides, pour le triomphe d’un sens ! L’artiste lui, sait que le sens d’une chose n’est pas sa vérité ; ce savoir est une sagesse, une folle sagesse, pourrait-on dire, puisqu’elle le retire de la communauté, du troupeau des fanatiques et des arrogants. Tous les artistes, cependant, n’ont pas cette sagesse : certains hypostasient le sens. Cette opération terroriste s’appelle généralement le réalisme. Aussi, quand vous déclarez (dans un entretien avec Godard) : « J’éprouve le besoin d’exprimer la réalité dans des termes qui ne soient pas tout à fait réalistes », vous témoignez d’un sentiment juste du sens : vous ne l’imposez pas, mais vous ne l’abolissez pas. Cette dialectique donne à vos films (je vais employer de nouveau le même mot) une grande subtilité : votre art consiste à toujours laisser la route du sens ouverte, et comme indécise, par scrupule. C’est en quoi vous accomplissez très précisément la tâche de l’artiste dont notre temps a besoin : ni dogmatique, ni insignifiant. Ainsi, dans vos premiers courts métrages sur les éboueurs de Rome ou la fabrication de la rayonne à Torviscosa, la description critique d’une aliénation sociale vacille, sans s’effacer, au profit d’un sentiment plus pathétique, plus immédiat, des corps au travail. Dans il grido, le sens fort de l’œuvre est, si l’on peut dire, l’incertitude même du sens : l’errance d’un homme qui ne peut nulle part confirmer son identité et l’ambiguïté de la conclusion (suicide ou accident) entraînent le spectateur à douter du sens du message. Cette fuite du sens, qui n’est pas son abolition, vous permet d’ébranler les fixités psychologiques du réalisme : dans Deserto rosso, la crise n’est plus une crise de sentiments, comme dans L’Eclisse, car les sentiments y sont sûrs (l’héroïne aime son mari) : tout se noue et fait mal dans la zone seconde où les affects – le malaise des affects – échappe à cette armature du sens qu’est le code des passions. Enfin – pour aller vite – vos derniers films portent cette crise du sens au cœur de l’identité des événements (Blow up) ou des personnes Profession : Reporter). Au fond, au fil de votre œuvre, il y a une critique constante, à la fois douloureuse et exigeante, de cette marque forte du sens, qu’on appelle le destin. Cette vacillation – j’aimerais mieux dire avec plus de précision : cette syncope du sens, suit des voies techniques, proprement filmiques (décor, plans, montage) qu’il ne m’appartient pas d’analyser, car je n’en ai pas la compétence ; je suis ici, me semble-t-il, pour dire en quoi votre œuvre, au-delà du cinéma, engage tous les artistes du monde contemporain : vous travaillez à rendre subtil le sens de ce que l’homme dit, raconte, voit ou sent, et cette subtilité du sens, cette conviction que le sens ne s’arrête pas grossièrement à la chose dite, mais s’en va toujours plus loin, fasciné par le hors-sens, c’est celle, je crois, de tous les artistes, dont l’objet n’est pas telle ou telle technique, mais ce phénomène étrange, la vibration. L’objet représenté vibre, au détriment du dogme. Je pense au mot du peintre Braque : « Le tableau est fini quand il a effacé l’idée. » Je pense à Matisse dessinant un olivier, de son lit, et se mettant, au bout d’un certain temps, à observer les vides qui sont entre les branches, et découvrant que par cette nouvelle vision il échappait à l’image habituelle du l’objet dessiné, au cliché « olivier ». matisse découvrait ainsi le principe de l’art oriental, qui veut toujours peindre le vide, ou plutôt qui saisit l’objet figurable au moment rare où le plein de son identité choit brusquement dans un nouvel espace, celui de l’Interstice. D’une certaine manière, votre art est lui aussi un art de l’Interstice (de cette proposition, L’Avventura serait la démonstration éclatante), et donc, d’une certaine manière aussi, votre art a quelque rapport avec l’Orient. C’est votre film sur la Chine qui m’a donné l’envie d’en faire le voyage ; et si ce film a été provisoirement rejeté par ceux qui auraient dû comprendre que sa force d’amour était supérieure à toute propagande, c’est qu’il a été jugé selon un réflexe de pouvoir et non selon une exigence de vérité. L’artiste est sans pouvoir, mais il a quelque rapport avec la vérité ; son œuvre, toujours allégorique si c’est une grande œuvre, la prend en écharpe ; son monde est l’Indirect de la vérité. Pourquoi cette subtilité du sens est-elle décisive ? Précisément parce que le sens, dès lors qu’il est fixé et imposé dès lors qu’il n’est plus subtil devient un instrument, un enjeu du pouvoir. Subtiliser le sens est donc une activité politique seconde, comme l’est tout effort qui vise à effriter, à troubler, à défaire le fanatisme du sens. Cela ne va pas sans danger. Aussi la troisième vertu de l’artiste (j’entends le mot « vertu » au sens latin), c’est sa fragilité : l’artiste n ‘est jamais sûr de vivre, de travailler : proposition simple mais sérieuse : son effacement est une chose possible. La première fragilité de l’artiste est celle-ci : il fait partie d’un monde qui change, mais lui- même change aussi ; c’est banal, mais pour l’artiste, c’est vertigineux ; car il ne sait jamais si l’œuvre qu’il propose est produite par le changement du monde ou par le changement de sa subjectivité. Vous avez toujours été conscient, semble-t-il, de cette relativité du Temps, déclarant, par exemple, dans un interview : « Si les choses dont nous parlons aujourd’hui ne sont pas celles dont nous parlions tout de suite après la guerre, c’est qu’en fait le monde autour de nous a changé, mais que nous aussi nous avons changé. Nos exigences ont changés, nos propos, nos thèmes. » La fragilité est ici celle d’un doute existentiel qui saisit l’artiste au fur et à mesure qu’il avance dans sa vie et dans son œuvre ; ce doute est difficile, douloureux même, parce que l’artiste ne sait jamais si ce qu’il veut dire est un témoignage véridique sur le monde tel qu’il a changé, ou le simple reflet égotiste de sa nostalgie ou de son désir : voyageur einsteinien, il ne sait jamais si c’est le train ou l’espace-temps qui bouge, s’il est témoin ou homme de désir. Un autre motif de fragilité, c’est paradoxalement, pour l’artiste, la fermeté et l’ insistance de son regard. Le pouvoir, quel qu’il soit, parce qu’il est violence, ne regarde jamais : s’il regardait une minute de plus (une minute de trop), il perdrait son essence de pouvoir. L’artiste, lui, s’arrête et regarde longuement, et je puis imaginer que vous vous êtes fait cinéaste parce que la caméra est un œil, contraint, par disposition technique, de regarder. Ce que vous ajoutez à cette disposition, commune à tous les cinéastes, c’est de regarder les choses radicalement, jusqu’à leur épuisement. D’une part vous regardez longuement ce qu’il ne vous était pas demandé de regarder par la convention politique (les paysans chinois) ou par la convention narrative (les temps morts d’une aventure). D’autre part votre héros privilégié est celui qui regarde (photographe ou reporter). Ceci est dangereux, car regarder plus longtemps qu’il n’est demandé (j’insiste sur ce supplément d’intensité) dérange tous les ordres établis, quels qu’ils soient, dans la mesure où, normalement, le temps même du regard est contrôlé par la société : d’où, lorsque l’œuvre échappe à ce contrôle, la nature scandaleuse de certaines photographies et de certains films : non pas les plus indécents ou les plus combatifs, mais simplement les plus « posés ». L’artiste est donc menacé, non seulement par le pouvoir constitué – le martyrologue des artistes censurés par l’État, tout au long de l’Histoire, serait d’une longueur désespérante –, mais aussi par le sentiment collectif, toujours possible, qu’une société peut très bien se passer d’art : l’activité de l’artiste est suspecte parce qu’elle dérange le confort, la sécurité des sens établis, parce qu’elle est à la fois dispendieuse et gratuite, et parce que la société nouvelle qui se cherche, à travers des régimes très différents, n’a pas encore décidé ce qu’elle doit penser, ce qu’elle aura à penser du luxe. Notre sort est incertain, et cette incertitude n’a pas un rapport simple avec les issues politiques que nous pouvons imaginer au malaise du monde : il dépend de cette Histoire monumentale, qui décide d’une façon à peine convenable, non plus de nos besoins, mais de nos désirs. Cher Antonioni, j’ai essayé de dire dans mon langage intellectuel les raisons qui font de vous, par delà le cinéma, l’un des artistes de notre temps. Ce compliment n’et pas simple, vous le savez ; car être artiste aujourd’hui, c’est là une situation qui n’est plus soutenue par la belle conscience d’une grande fonction sacrée ou sociale ; ce n’est plus prendre place sereinement dans le Panthéon bourgeois des Phares de l’Humanité ; c’est, au moment de chaque œuvre, devoir affronter en soi ces spectres de la subjectivité moderne, que sont, dès lors qu’on n’est plus prêtre, la lassitude idéologique, la mauvaise conscience sociale, l’attrait et le dégoût de l’art facile, le tremblement de la responsabilité, l’incessant scrupule qui écartèle l’artiste entre la solitude et la grégarité. Il vous faut donc aujourd’hui profiter de ce moment paisible, harmonieux, réconcilié, où toute une collectivité s’accorde pour reconnaître, admirer, aimer votre œuvre. Car demain le dur travail recommencera. Roland Barthes
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reflexionsnouvelles · 6 years
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Plongée futuriste dans la vie des transhumanistes
EN LIBRAIRIE – Aventures chez les transhumanistes, sorti cette semaine aux éditions L’échappée, dépeint le monde obscur mais bien réel de ceux qui voudraient fusionner avec les machines. Sous-titré « Cyborgs, techno-utopistes, hackers et tous ceux qui veulent résoudre le modeste problème de la mort », cet essai sous forme d’enquête est une immersion dans un monde où la science-fiction rejoint notre réalité… déjà augmentée !
Le transhumanisme, le mouvement international prônant l’ouverture du corps humain au potentiel infini des nouvelles technologies, existerait de fait. C’est en tout cas ce que tente de prouver le journaliste et essayiste irlandais Mark O’Connell dans ses Aventures chez les transhumanistes. Son livre raconte ses rencontres avec ces scientifiques, geeks, et gourous des nouvelles technologies, qui préparent à leur manière l’avènement d’un monde où machines et humains ne feraient plus qu’un.
L’enquête, qui prend globalement place aux États-Unis, nous mène des entrepôts de cryogénisation d’Alcor Life Extension en Arizona, au Brain Forum de Zurich où chercheurs du monde entier se regroupent pour évoquer les potentiels et limites de notre conscience biologique. À travers des témoignages concrets, Mark O’Connell aborde petit à petit les fondements philosophiques et historiques du transhumanisme. Derrière son écriture fantasque se construit en effet une réflexion approfondie sur les croyances actuelles liées à la mort.
À lire aussi : Allons-nous tous nous implanter des puces électroniques ?
Quelle réalité derrière les pratiques transhumanistes
Le livre dégage aussi les pistes d’une pensée transhumaniste ancrée dans le réel, où les avancées technologiques actuelles seraient la première étape vers un futur humano-robotique. Que ce soit les expériences actuelles de cyborgs – par l’implant de puces, notamment – aux tentatives de cryogénisation et autres projets de numérisation de l’esprit humain, de nombreux exemples tendent à montrer que penseurs et chercheurs transhumanistes considèrent notre époque comme l’achèvement d’une transition vers un futur humainement augmenté. Exemple frappant quand l’auteur se rend compte que son utilisation compulsive du smartphone est déjà, en soi, une continuité technologique du mouvement de sa main.
Des croyances qu’O’Connell s’applique tout de même à démystifier, en les ramenant systématiquement à un degrés de réalité raisonnable. Il se plait à opposer à ses interlocuteurs un pragmatisme sans faille, mais se laisse aller en off à des doutes et questionnements existentiels, qui découlent naturellement d’un futur potentiellement transhumaniste. L’intelligence artificielle par exemple, concept largement approfondi dans le bien-nommé chapitre « Rêve ou cauchemar ? », est à l’origine d’un débat bien réel dans la communauté scientifique actuelle, poussant les dirigeants de grande firmes à émettre des doutes sur notre capacité à la contrôler !
L’auteur est fasciné par son sujet, et par les geeks qui peuplent son récit, mais il prend un malin plaisir à retranscrire son rapport à cette croyance de manière très humaine. Il introduit ponctuellement des descriptions touchant à l’absurde : ici un interlocuteur décrit par sa manière d’ingurgiter des pistaches, pour marquer l’originalité du point de vue d’un écrivain humain ; là sa femme jouant avec son enfant, moment intime qui prouve la particularité des interactions humaines. Il imagine tout au long du livre les limites de consciences artificielles, en cultivant sa singularité d’être humain.
Une réalité dont il faut questionner les risques
La grande force du livre réside donc dans le recul critique que s’impose l’auteur. S’il aime à se prendre aux jeux des théories d’anticipation des transhumanistes, c’est pour mieux se mettre à leur place, et développer une pensée critique des dérives de l’innovation. Il projette à un moment l’impact sur des consciences humaines dématérialisées, de publicités ou autres contrôles plus insidieux, à l’attention de ceux qui ne possèderaient pas une version premium. Une image qui prend son sens, quand en ce moment l’omniprésent Facebook est en pleine crise pour son incapacité à protéger ses utilisateurs.
On rencontre au long des 261 pages du bouquin ces figures inconnues du transhumanisme : Anders Sandberg, Ray Kurzweil, Max et Theresa Vita-More etc. Autant d’individus qui, du siège de Google aux plus prestigieuses universités, s’activent au quotidien pour réaliser leurs utopies futuristes. Si des voix discordantes s’expriment régulièrement, l’auteur maintient l’ambiguïté d’un possible devenir transhumaniste, pour mieux pousser son récit. Aventures chez les transhumanistes fait en tout cas le lien entre les fantasmes des partisans du transhumanisme, et la frontière très fine que l’explosion technologique actuelle forme avec ses théories.
Aventures chez les transhumanistes, de Mark O’Connell, paru aux éditions L’échappée, actuellement disponible en librairies, 20 euros.
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romane-pnt · 8 years
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CHAPITRE 2 - L’envol
Vendredi 6 janvier - 4H30 : Départ de mon petit nid.
Dernière nuit dans ma chambre, dernier petit dej. Mes parents déménagent, alors quand je rentrerai, ça sera tout nouveau.
Arrivée à Paris : 10H42, -4°, vent, verglas.  Avion PARIS DUBAI : Embarquement 13H45 - Arrivée 00H Avion DUBAI CEBU : Embarquement 02H30 - Arrivée 15H35,30°, humide, pluie.
Dimanche 8 janvier - 22H26
Je suis toute perdue, le matin, le soir, pas trop de repères. Il fait tellement chaud, tellement humide. Il a plu toute l'après-midi. Mais ça ne fait pas tomber la chaleur. Je crève de chaud.
Je suis arrivée hier en fin de journée. Quand j'ai passé la porte de l'aéroport, je me suis prise une vague de chaleur immense en plein visage. Je n’ai pas trop compris ce qui m'arrivait. Je venais de faire 11000 km, en 17h de tps, je n’avais pas fermé l'oeil, c'est vrai que ça peut bousculer ! On est donc venu me chercher avec un petit fourgon passe-partout, il y avait un monde fou!!! Sur la route, des minis bus transportant le plus de personnes possibles tentaient de se partager la voie. Tant que ça rentre, on y va! Ils appellent ça des “jeepney”, leur petit taxi collectif local. Pour la petite histoire, ce sont les jeeps des Américains qu'ils ont laissées sur place ou revendues aux Philippins à la fin de la 2nde guerre. Les Philippins les ont redécorées à leur façon, customisées, et recouvertes pour la plupart d'un toit, et s'en servent en transport collectif. Les “taxis driver” demandent entre 6 et 7 pesos la course, (1€: 50pesos). Les passagers paient le conducteur, en donnant la monnaie à leur voisin, les “jeepney” sont longues, alors le conducteur est loin à l'avant. Gain de tps, passage de main en main, et puis il glisse ses billets en éventails entre ses phalanges pour rendre la monnaie et ne pas se tromper. Technique de fou je trouve !
Une route ! et la même pour tout le monde. Les voitures, les bus, les taxis, les vélos, les scooters qui klaxonnent sans raison, juste pour appeler le copain d'en face, les chats, les chiens errants, les chèvres qui prennent leur temps, les piétons,(oui! vous pourrez voir un gamin de 2ans traverser tout seul sans que cela ne pose aucun problème), les gendarmes qui tentent de gérer quelque chose et d’empêcher la petite mamie qui manque de se faire renverser. Tout ça en moins de 20secondes. Je vous laisse imaginer !
Mais c'est génial ! J'avais les yeux qui piquaient, j'étais crevée du voyage mais j'étais ébahie par ce nouvel environnement et ce nouveau décor qui s'ouvrait devant moi.
Il y a une surpopulation, et les habitations ne cessent de se construire, mais aucune amélioration des routes, les infrastructures routières sont en piteux état. Ils n'ont pas le tps de construire qu'il y a déjà de nouveaux habitants, donc de nouvelles voitures etc… Une ville en pleine effervescence, qui ne cesse de grandir, mais qui se heurte à certaines complications de croissance !
Première fois que la population m'apercevait, à travers la fenêtre du petit camion. Je peux vous dire que c'est rigolo à voir. Une blonde, les yeux clairs, la peau pâle. Je suis une extraterrestre. Les gens me regardaient avec insistance. “Qu'est-ce que fait cette nana dans le coin?” Ils me souriaient tellement, les enfants me faisaient de grands signes ! C'était tellement agréable. Je vous promets, mais c'était comme s’ils avaient été mis au courant de mon arrivée!
Chers amis Français, souriez ! 
Vous n'imaginez pas le nombre de sourires que j'ai reçu en aussi peu de tps! Les enfants, les vieux, les moins vieux !Tous, avaient un regard attendri et un sourire pour moi. J'étais comme attendue. Je me suis sentie attendue, moi, la fille la plus inconnue de l'île de Cebu. Quand j'étais dans le métro il y a encore peu de tps, à Paris, j'aurais tellement aimé voir les gens se sourire. Alors oui ça paraît complètement utopiste, dans notre société d'individualiste blablabla, mais moi je dis “et pourquoi pas ?”.
Les gens sont pieds nus, à peine de quoi se protéger de la pluie, dans les rues, pas propres, jonchées de déchets. La pauvreté est bien là. Mais ils sont heureux. Ils ont le sourire. On a traversé l'île de Mactan, là où se trouve l'aéroport, et ensuite, on a traversé Cebu, pour remonter sur les collines. On est passé par des avenues où il y avait de jolies villas et en un rien de temps, on s'est retrouvé dans un “bario”, un bidonville. La plupart des Philippins vivent très simplement. Les plus riches vivent dans des quartiers séparés. La fracture riches/pauvres est flagrante. C'est tout ou rien. C'est l'impression que j'ai eue pendant le trajet, et on a croisé de nombreux barios. 
Je m'imaginais quelque chose pendant le trajet, et si on inversait nos populations. Celle de PARIS se retrouve à CEBU et vice-versa. Qu'est-ce que ça pourrait bien rendre ?
Hier soir, j'ai dîné avec les religieuses, et je suis directement allée me coucher. Elles ont été super accueillantes. Il y a deux Françaises, une Taïwanaise, une Roumaine, une Chinoise et une Américaine. Le mélange est sublime. On a beaucoup discuté mais je ne tenais plus, je devais EN PLUS réfléchir en anglais du coup j'ai foncé dans mon petit lit.
J'ai mon petit ventilateur pour éviter de suffoquer, c’est parfait ! Ma chambre donne sur un petit jardin, de la végétation à perte de vue, c'est splendide. Cette nuit j'ai entendu des cris d'animaux qui m'étaient totalement inconnus. J'avais l'impression d'être dans une forêt tropicale ! C'est un peu ça vous allez me dire. Je me suis couchée à 20H30, je me suis réveillée, à 23H, à 00H, à 02H, et ainsi de suite jusqu'à 10h le lendemain… J'essayais de calculer quelle heure il était en Bretagne à chaque fois pour essayer de comprendre pourquoi je ne pouvais pas fermer l’œil… Bref, première nuit pas terrible sur un lit d'une grande simplicité. J'ai mal au dos.
J'ai tout de même fait la rencontre d'un super ami cette nuit. Aux pieds des toilettes, une petite ombre se dandinait, 40cm à vue d'oeil, il chantonnait un petit air ressemblant à “TACOO TACOO”, un peu bruyant mais très charmant. Cette nuit j'ai faits la rencontre de Mr le Tuko. Un lézard, bien dodu, assez surprenant. Je dois vous avouer qu’après avoir vu sa petite tête, j'ai vite sauté dans mon lit. Ce n’est pas la petite bête qui va manger la grosse, mais ce matin il y était encore. Du coup c'est cool, quand je me brosse les dents j'ai un petit compagnon.
Ce matin je suis allée me balader dans le jardin, voir les alentours de jour, on est dans les collines de la ville de Cebu, entouré de végétations, c'est super sauvage; Je me sens détendue, relaxée.
Tout le village est venu à la messe de la communauté des “Sisters and Brothers of St John”. Les enfants, les parents, les grands-parents, le chien, toujours (il s'est installé devant la porte de ma chambre, je ne sais pas s’il compte me protéger, mais il sent extrêmement fort et je compte pas le laisser dormir là). Les chants sont beaux, c'est joyeux, ce sont principalement les petits qui animent. Avec leur voix d'anges c'est fabuleux. En anglais, la plupart du temps et quelques chants traditionnels Cebuano. Je suis arrivée un peu en retard, étant donné que j'avais profondément envie de dormir, mais je me suis dit que c'était la première occasion de faire des rencontres donc je me suis secouée, et j'y suis allée. J'arrive, et puis je me glisse au fond, je dirige mon regard un peu partout, et puis je remarque que tout le monde avait retiré ses chaussures ! J'étais la seule avec mes petites tongs. Je n’ai pas trop compris mais je les ai glissées, l’air de rien sous mon banc. Me voilà pieds nus. C'est vachement plus marrant. En fait c'est différent, et du coup j'aime bien. On se sent comme chez soi, plus à l'aise. Mes premières petites découvertes, pas grand chose mais ce sont ces petits riens qui me mettent peu à peu dans le bain de cette nouvelle culture.
Les Philippins sont très religieux. Depuis début janvier, jusqu'au 3 ème dimanche de ce mois, c'est LE SINULOG. Une immense fête en l'honneur du SANTO NINO, qu'ils fêtent tous les jours, toutes les nuits, sur l'île. La ville de Cebu est décorée avec des fleurs, des drapeaux, des banderoles. Il y a de nombreuses parades, les gens sont costumés, ils chantent, ils dansent au son de percussions. C'est magnifique. Je suis allée cet après-midi au stade, en centre ville. J'ai assisté à la compétition des écoles de danse pour le SINULOG. Pas moins de 80personnes à chaque danse sur scène, avec des nouveaux costumes et nouveaux décors immenses, qu'ils ont travaillé durant 1 année entière. Les peintures sont magnifique, de toutes les couleurs. C'était grandiose. On a marché pour rentrer, et on a croisé beaucoup d'enfants qui couraient à notre rencontre. Les petits comme les plus grands prenaient notre main pour la poser sur leur front. J'ai trouvé ça étrange. La sœur m'expliquait que c'est leur façon à eux de saluer, et de demander d'être protégés. Ils le font avec les personnes plus âgés qu'eux, avec leurs parents, leurs grands-parents, les religieux et puis du coup avec moi ! C'est tellement beau comme signe, ils se mettent près de vous, ils ne vous connaissent pas et demandent une chose pareil. Etre béni, protégé !
Vers 15H on était attendu à l'anniversaire de la petite Gabriela au centre de Cebu. Je m'attendais à un petit café ou thé avec les proches, et du coup quelques amis. Je me suis retrouvée, dans une immense salle des fêtes, avec plus de 100 personnes qui dansaient,la musique à fond, un buffet gigantesque, une scène, des ballons et des confettis dans tous les sens. On s'est fait asseoir à une table, on nous a servi des boissons, des desserts, du riz (toujours du riz), des glaces, des plats à n'en plus finir. On en avait pour 20 ! On était 4. On sortait du déjeuner, mais pour accueillir ce cadeau qu’ils nous faisaient on était dans l'obligation de goûter à un peu de tout. Je vous assure, que même par politesse, et même quand on est gourmande, quand c'est trop, c'est trop. Quand les goûts sont nouveaux et que c’est froid, c’est facile de sourire et d’avaler toute son assiette sous les yeux des hôtes... Les grands parents étaient adorables, j'ai beaucoup discuté avec eux ils étaient très curieux de savoir ce que je venais faire ici. J’ai répondu à toutes leurs questions en détails histoire de fuir le buffet... Les enfants me tournaient autour, ils étaient trop mignons. Tout ce festin et ces invités pour un petit bout d'chou d’1 an... C’est génial, tout est prétexte à se réjouir et faire la fête!  Le premier anniversaire est une victoire ici ! La mortalité infantile reste élevée, et lorsqu'un enfant atteint sa première année, ils ne peuvent s’empêcher de célébrer ça comme il se doit ! Alors voilà, on a goûté à tout, on a souhaité un Joyeux Anniversaire à la petite demoiselle et on est reparti.
Ce soir, je m'étais promis que je me coucherai tôt, car suis épuisée, mais je n'ai pas envie de fermer les yeux, j'ai envie d'écrire tout ce que je vis, j'ai envie de rencontrer du monde, j'ai envie de bouger ! Je ne sais pas ce qui m’attend demain, je prends tout ce qu’on me propose.
J’ai envie de donner de mon temps pour eux, de leur donner mon sourire aussi, tant ils me l’ont déjà partagé aujourd’hui. 
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anastasia05262208 · 5 years
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Robert Filliou Robert Filliou est né à Sauve dans le Gard en 1926. Après une scolarité turbulente, il s'engage dans la Résistance dès 1943 et adhère au Parti communiste. Il obtient un diplôme d'économie à l'université de Los Angeles (U.C.L.A.) qui lui ouvre la possibilité de partir en mission pour les Nations unies au Japon et en Corée du Sud, où il découvre la pensée extrême-orientale. Il démissionne en 1954 et entreprend des voyages qui le mènent en Égypte, en Allemagne, en Espagne et au Danemark où il rencontre Marianne en 1957. Le « Principe d'Économie Poétique » se substituant à celui d'économie politique, Filliou développe à partir de 1960 une activité poétique qu'il présente à la galerie Addi Köpcke de Copenhague : Poème de 53 kg, Longs Poèmes courts à terminer chez soi (1961). En 1963, il conçoit avec Joachim Pfeufer le Poïpoïdrome qui trouvera sa forme définitive en 1978 au Centre Georges-Pompidou, lors de leur « hommage aux Dogons et aux Rimbauds ». Robert Filliou est un artiste et poète français. Il remet en cause les relations traditionnelles de l’art et du monde: « C’en est fini pour moi des objets-oeuvres d’art. Ils ne sont plus pour moi que des pistes de décollage. » comme ses contemporains  Marcel Duchamp, Joseph Beuys, Kurt Schwitters ou encore John Cage. Robert Filliou est obsédé par l’idée de paix ce qui se ressent fortement dans ces oeuvres. Il fonde « The Afro-Asiatic Combine » qui est un mouvement dédié à la recherche sur l’influence de la pensée contemporaine africaine et asiatique sur la culture occidentale. Il se rapproche de l'esprit Fluxus, il fait d’ailleurs la connaissance d'Emmett Williams et de George Maciunas. Installé à Villefranche-sur-Mer, il ouvre en 1965 avec George Brecht un atelier-boutique : La Cédille qui sourit.« On faisait des jeux, on inventait et „désinventait“ des objets, on était en contact avec les petits et les grands, on buvait et parlait avec les voisins, on produisait des poèmes à suspens et des rébus qu'on vendait par correspondance. On a commencé une anthologie des malentendus et des blagues à partir desquels on a fait des films, avec des scénarios d'une minute... ». En 1967, Robert Filliou s'installe à Düsseldorf où il rejoint Daniel Spoerri et Dieter Roth. C'est à cette époque qu'il élabore le concept de « création permanente » lié au « Principe d'équivalence : Bien-fait/Mal-fait/Pas-fait » (galerie Schmela, Düsseldorf, 1969). « Je parle beaucoup de la Création Permanente et j'essaie de la rendre accessible aux autres. Mais il y a quelque chose que j'estime être le secret relatif de la Création permanente, c'est ce qui suit : quoi que tu fasses, fais autre chose. En français cela s'appelle l'Autrisme. Comme je ne supporte pas les „ismes“ j'en ai fait un par ironie. » En 1968, Filliou et BRECHT annoncent « l’ouverture de The Eternal Network » – traduit en français par « la fête permanente » – qu’il faut entendre comme l’« élargissement du concept de l’art au concept de la Création Permanente ». Ils expliquent que The Eternal Network est formé du réseau horizontal qui regroupe l’ensemble des activités humaines, dont l’art, et du réseau vertical des activités supranaturelles qui nous relie au cosmos. Ainsi, il faut appréhender la notion de Création Permanente dans la multitude des champs de la Création et de leurs processus d’évolution comme la synergie des différents règnes du vivant, humain, animal, minéral, végétal et divin. En 1970, Robert Filliou publie Teaching and Learning as Performing Arts, en collaboration avec Beuys, Cage et Kaprow. La même année, il réalise Commemor, proposant « aux pays qui songeraient à faire la guerre d'échanger leurs monuments aux morts avant  au lieu de la faire ». Un an plus tard, Filliou crée le Territoire de la République géniale, qui tend à abolir les barrières entre l'art et la science, dont il montre les premières « recherches » au Stedelijk Museum d'Amsterdam (1971). « J'avais l'idée de créer mon propre territoire et, bien sûr, de proposer aux autres également de créer le leur. Je me disais que les gens qui vivraient dans un tel territoire passeraient leur temps à développer leur génie plutôt que leurs talents. » Utopiste intégral dans la lignée de Fourier, Filliou pense que « tout le monde est parfait » et imagine à cet effet la « Parfaitologie ». En faisant de l'Imagination et de l'Innocence les emblèmes de sa démarche, l'artiste entend réconcilier l'art et la science, l'économie et la poésie. En 1975, Filliou s'installe à Flayosc dans le Var. Marianne crée le « Cucumberland », territoire mimétique de la République Géniale. Filliou réalise en vidéo ses Hommages aux Dogons ainsi que sa série Telepathic Music. En 1980, il quitte le Var pour les Eyzies en Dordogne, afin de se rapprocher d'un monastère bouddhiste. Après ses rétrospectives (The Eternal Network) au Sprengel Museum de Hanovre, à la Kunsthalle de Berne et au musée d'Art moderne de la Ville de Paris (1984), il entre en retraite pour trois ans, trois mois et trois jours au Centre d'études tibétaines de Chanteloube en Dordogne, où il meurt le 2 décembre 1987, emporté par un cancer. Les grandes rétrospectives posthumes de Bâle, de Hambourg, du Centre Georges-Pompidou (1990) et du musée d'Art contemporain de Nîmes (1990-1991) soulignent l'importance de l'œuvre de Robert Filliou dans l'art de la deuxième partie du XXe siècle et son influence décisive sur la scène de l'art contemporain. Robert Filliou dépasse le champs spécifique de la création artistique. Il s’est nourri de tous les domaines de la connaissances pour réaliser ces ouvres comme métaphysique, la philosophie, la linguistique, l’économie, l’écologie, aux sciences ou aux arts. Il se présente d’ailleurs comme un « animateur de pensée ». Dans le contexte des mouvements de protestation et de libération des années 1960, de la contre-culture, son art s’inspire de la logique de la philosophie bouddhiste, et plus particulièrement du bouddhisme tantrique, qui consiste à dépasser la dualité du bien et du mal. Il construit un langage qui joue avec la polysémie et les symboles pour procéder par rebonds et faire surgir le subtil, les paradoxes. Il considère l’art comme une « nouvelle source d’énergie, spirituelle et matérielle » susceptible de dépasser les situations de crise. Il analyse les modèles sociaux et économiques. On peut presque le qualifié d’artiste totale puisqu’il s’intéresse a tout les art comme la poésie, le théâtre, la sérigraphie, le collage, les performances de rue… Robert Filliou a agi en parfait perturbateur. Il savait pointer les défaillances d’un art toujours maintenu dans des carcans idéologiques et des règles techniques. Il plaçait la liberté au-dessus de tout, la rapidité d’exécution comme gage d’efficacité. Il apparaît sans conteste le chef de file de nouvelles pratiques contemporaines. La rapidité d’exécution lui garantit de conserver l’étincelle créative, l’énergie du big-bang captée puis retranscrite dans chaque geste, chaque pensée. Il a cette capacité de voir le monde de biais et avec humour, sans aucune orthodoxie. C’est cette énergie que l’on retrouve dans ces sérigraphies comme : -Robert Filliou, Projects for Skywriting, 1971, sérigraphie. -Robert Filliou, Bélier, sérigraphie . -Robert Filliou, Cancer, sérigraphie. -Robert Filliou, Capricorne, sérigraphie. -Robert Filliou, Taureau, sérigraphie. -Robert Filliou, Modern video Model. Sérigraphie et collage signée. -Robert Filliou, 7 Childlike uses of warlike material, 1971 Ensemble de 7 sérigraphies. C’est lui qui a remis au gout du jour la sérigraphie en art. Bibliographie J. BÜCHNER, J.-H. MARTIN, S. PAGÉ, M. ERLHOFF, G. JAPPE & I. LEBEER, Robert Filliou, La Fête permanente, ARC, musée d'Art moderne de la Ville de Paris ; Sprengel Museum, Hanovre ; Kunsthalle, Berne, 1984 Robert Filliou, catal. expos., musée d'Art contemporain, Nîmes, 1990 Robert Filliou, Lebeer-Hossmann, Bruxelles, 1990 Robert Filliou, catal. expos., Centre Georges-Pompidou, Paris, 1991.
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allieababoua · 7 years
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“Victopia”, Ou ce moment ou l’on retrouve le début d’un bouquin, laissé quelque part..
Avril 2017, lendemain du premier tour des élections présidentielles françaises, on retrouve Oscar et Paula, ces deux amis, qui entretiennent alors une relation epistolaire moderne depuis quelques temps déjà, par le biais de ce charmant outil qu'était l'internet. Et oui, à cette époque il y avait encore la technologie, vous vous rendez compte ?
Ceci étant, ce n'est pas le point important du commencement de cette histoire. Ce qui est important, c'est le contexte social, dans lequel elle a commencé. Ce moment ou, alors qu'ils avaient la vague impression que tout s'écroulait autour d'eux, ils se mirent à imaginer un monde dans lequel tous ces problèmes qui pesaient alors sur la société, n'éxisteraient plus. Ils se mirent à espérer à une alternative possible, qui serait en mesure de sauver le monde, et de donner la victoire aux utopistes, plutôt qu'à ces cons, qui couraient perpetuellement après l'argent et le pouvoir.
Vous allez sûrement vous demander de quoi je peux bien parler quand je parle de con, d'argent, de pouvoir. Il est tellement loin ce temps que vous devez être perdu dans le vocabulaire. Un con, c'était une personne dénué de sens, qui agissait machinalement, et pour son prôpre profit. Vous avez peut-être du mal avec le mot profit aussi ? Je vais tâcher de vous expliquer les choses avec des mots simples, même si pour parler de cette histoire, il va me falloir utiliser le vocabulaire de l'époque, vous m'en excuserez !
A l'époque, il y avait encore ce système de hiérarchie, ça voulait dire que qui qu'on soit, il y avait toujours quelqu'un au dessus de nous, pour nous dicter ce que nous avions le droit de faire, ou ne pas faire. Il y avait toujours un chef. Toujours quelqu'un qui décidait à la place des autres, pour les autres, que ça leur plaisent ou non. Vous allez me dire que c'est complètement stupide comme façon de vivre, d'ou le mot cons, pour les définir, qui vient du mot connerie, synonyme de bêtises, de comportement stupide, enfin vous aurez bien compris ce que je veux vous dire.
On vivait dont dans un monde sous évolué, avec des cerveaux sous développés, et d'autres mentalités plus idiotes les unes que les autres. Un exemple tout bête, à l'époque, selon si on était un homme, ou une femme, on n'avait pas les mêmes "avantages" dans la vie, il y avait une inégalité. Les femmes étaient moins bien traitées que les hommes sur beaucoup de choses. Il y avait même des gens qui traitaient mal d'autres gens, parce qu'ils n'avaient pas la même couleur de peau qu'eux, ou qu'ils ne venaient pas du même pays ! Ah oui, ils avaient encore le système de pays.
Les pays, c'était des morceaux de terres qui appartenaient à un certains nombres de personnes, parlant tous la même langue, mais pas la même que les autres pays. Oui, c'était compliqué pour se comprendre, ils avaient besoin d'apprendre d'autres langues tout le temps, ou alors d'user d'interprête pour se comprendre les uns les autres. Ca ne rendait pas la tâche facile pour ce qui était de cohabiter. Et alors le plus idiot dans tout ça, c'est que même les personnes sourdes, n'avait pas la même langue des signes, en fonctions des pays, vous imaginez ? Le manque d'intelligence de ces gens, c'était une époque de dingues ! Et pas dingue dans le bon sens comme à l'heure d'aujourd'hui, mais fou comme la folie de l'époque, celle qui pouvait faire en sorte que des gens tuent d'autres gens.
Non ce livre n'est pas un livre à lire pour les enfants le soir, c'était un monde ou la violence existait encore, et bien trop.
C'est pourquoi nos deux amis se questionnait sans cesse, et cherchait un moyen de changer les choses, comme ils le pouvaient. Ils passaient tout leur temps à trouver des idées pour faire bouger le monde, et le rendre peu à peu tel qu'on le connait aujourd'hui. Un monde sans violence, sans chef, sans inégalités, sans tristesse même. Vous savez ce que c'est la tristesse vous ? Bien sûr que non. Bon, il est vrai qu'il peut nous arriver parfois de la ressentir un peu, quand il y a des accidents, et que ceux d'entre nous qui doivent partir partent, mais comme on les sait en paix, et qu'on sait qu'ils voguent vers une nouvelle vie, on ne peut que s'en réjouir pour eux, et espérer qu'il soit heureux dans leur nouvelle enveloppe, n'est ce pas ?
Enfin ceci n'est pas la question. La question est de savoir comment ces deux êtres, ont entamés ce long périple vers le monde que l'on connaît aujourd'hui. Comment ils auront réussis, peu à peu, à instaurer cette paix, et à faire en sorte que l'utopie l'emporte sur la connerie.
Ce livre va vous raconter l'histoire de la construction de Victopia, la victoire des utopistes sur les cons, ou comment la connerie perdit du terrain, au profit de la reflexion des humains.
Comme je vous le disais, tout a réellement commencé, après le premier tour des élections françaises de 2017. Et ceci est loin d'être anodin. Ces élections furent vraiment choquantes pour nos deux amis, les résultats de ce premier tour, ont a ce moment là, bouleversées les français. Alors que les états unis (un autre des pays riches de l'époque) quelques mois auparavant, avait élu à leur tête, un monstre. Oui un monstre oui, je vous parlais des cons tout à l'heure, eh bien lui ce serait une sorte de roi des cons, un homme vraiment dénué d'intelligence, et qui amenait son pays à reculer de plusieurs siècles dans l'évolution des shémas de pensées.
Alors que cet homme donc, venait de prendre la tête du plus riche pays du monde à cette époque, et que le monde entier en était choqué, la France se rapprochait de ce shéma, en désignant au second tour des élections, d'un côté, une femme à la tête d'un mouvement politique (très) extrémiste, qui s'appelait le FN, une femme qui elle aussi, était remplie de haine et de mauvaises intensions ; et de l'autre côté, il y avait cet homme, qui au lieu de privilégié le plus grand nombre, ne s'occupait que de ceux qui avaient beaucoup d'argent, beaucoup de pouvoir, pour ce temps. Les français ont choisi à ce moment là, deux personnes vraiment monstrueuses, pour prendre la tête du pays.
Et ça, nos deux amis, et des millions d'autres comme eux, ne pouvait pas en supporter l'idée. [...]
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daliababoua-blog · 7 years
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“Victopia”, Ou ce moment ou l’on retrouve le début d’un bouquin écrit quelque part..
Avril 2017, lendemain du premier tour des élections présidentielles françaises, on retrouve Oscar et Paula, ces deux amis, qui entretiennent alors une relation epistolaire moderne depuis quelques temps déjà, par le biais de ce charmant outil qu'était l'internet. Et oui, à cette époque il y avait encore la technologie, vous vous rendez compte ?
Ceci étant, ce n'est pas le point important du commencement de cette histoire. Ce qui est important, c'est le contexte social, dans lequel elle a commencé. Ce moment ou, alors qu'ils avaient la vague impression que tout s'écroulait autour d'eux, ils se mirent à imaginer un monde dans lequel tous ces problèmes qui pesaient alors sur la société, n'éxisteraient plus. Ils se mirent à espérer à une alternative possible, qui serait en mesure de sauver le monde, et de donner la victoire aux utopistes, plutôt qu'à ces cons, qui couraient perpetuellement après l'argent et le pouvoir.
Vous allez sûrement vous demander de quoi je peux bien parler quand je parle de con, d'argent, de pouvoir. Il est tellement loin ce temps que vous devez être perdu dans le vocabulaire. Un con, c'était une personne dénué de sens, qui agissait machinalement, et pour son prôpre profit. Vous avez peut-être du mal avec le mot profit aussi ? Je vais tâcher de vous expliquer les choses avec des mots simples, même si pour parler de cette histoire, il va me falloir utiliser le vocabulaire de l'époque, vous m'en excuserez !
A l'époque, il y avait encore ce système de hiérarchie, ça voulait dire que qui qu'on soit, il y avait toujours quelqu'un au dessus de nous, pour nous dicter ce que nous avions le droit de faire, ou ne pas faire. Il y avait toujours un chef. Toujours quelqu'un qui décidait à la place des autres, pour les autres, que ça leur plaisent ou non. Vous allez me dire que c'est complètement stupide comme façon de vivre, d'ou le mot cons, pour les définir, qui vient du mot connerie, synonyme de bêtises, de comportement stupide, enfin vous aurez bien compris ce que je veux vous dire.
On vivait dont dans un monde sous évolué, avec des cerveaux sous développés, et d'autres mentalités plus idiotes les unes que les autres. Un exemple tout bête, à l'époque, selon si on était un homme, ou une femme, on n'avait pas les mêmes "avantages" dans la vie, il y avait une inégalité. Les femmes étaient moins bien traitées que les hommes sur beaucoup de choses. Il y avait même des gens qui traitaient mal d'autres gens, parce qu'ils n'avaient pas la même couleur de peau qu'eux, ou qu'ils ne venaient pas du même pays ! Ah oui, ils avaient encore le système de pays.
Les pays, c'était des morceaux de terres qui appartenaient à un certains nombres de personnes, parlant tous la même langue, mais pas la même que les autres pays. Oui, c'était compliqué pour se comprendre, ils avaient besoin d'apprendre d'autres langues tout le temps, ou alors d'user d'interprête pour se comprendre les uns les autres. Ca ne rendait pas la tâche facile pour ce qui était de cohabiter. Et alors le plus idiot dans tout ça, c'est que même les personnes sourdes, n'avait pas la même langue des signes, en fonctions des pays, vous imaginez ? Le manque d'intelligence de ces gens, c'était une époque de dingues ! Et pas dingue dans le bon sens comme à l'heure d'aujourd'hui, mais fou comme la folie de l'époque, celle qui pouvait faire en sorte que des gens tuent d'autres gens.
Non ce livre n'est pas un livre à lire pour les enfants le soir, c'était un monde ou la violence existait encore, et bien trop.
C'est pourquoi nos deux amis se questionnait sans cesse, et cherchait un moyen de changer les choses, comme ils le pouvaient. Ils passaient tout leur temps à trouver des idées pour faire bouger le monde, et le rendre peu à peu tel qu'on le connait aujourd'hui. Un monde sans violence, sans chef, sans inégalités, sans tristesse même. Vous savez ce que c'est la tristesse vous ? Bien sûr que non. Bon, il est vrai qu'il peut nous arriver parfois de la ressentir un peu, quand il y a des accidents, et que ceux d'entre nous qui doivent partir partent, mais comme on les sait en paix, et qu'on sait qu'ils voguent vers une nouvelle vie, on ne peut que s'en réjouir pour eux, et espérer qu'il soit heureux dans leur nouvelle enveloppe, n'est ce pas ?
Enfin ceci n'est pas la question. La question est de savoir comment ces deux êtres, ont entamés ce long périple vers le monde que l'on connaît aujourd'hui. Comment ils auront réussis, peu à peu, à instaurer cette paix, et à faire en sorte que l'utopie l'emporte sur la connerie.
Ce livre va vous raconter l'histoire de la construction de Victopia, la victoire des utopistes sur les cons, ou comment la connerie perdit du terrain, au profit de la reflexion des humains.
Comme je vous le disais, tout a réellement commencé, après le premier tour des élections françaises de 2017. Et ceci est loin d'être anodin. Ces élections furent vraiment choquantes pour nos deux amis, les résultats de ce premier tour, ont a ce moment là, bouleversées les français. Alors que les états unis (un autre des pays riches de l'époque) quelques mois auparavant, avait élu à leur tête, un monstre. Oui un monstre oui, je vous parlais des cons tout à l'heure, eh bien lui ce serait une sorte de roi des cons, un homme vraiment dénué d'intelligence, et qui amenait son pays à reculer de plusieurs siècles dans l'évolution des shémas de pensées.
Alors que cet homme donc, venait de prendre la tête du plus riche pays du monde à cette époque, et que le monde entier en était choqué, la France se rapprochait de ce shéma, en désignant au second tour des élections, d'un côté, une femme à la tête d'un mouvement politique (très) extrémiste, qui s'appelait le FN, une femme qui elle aussi, était remplie de haine et de mauvaises intensions ; et de l'autre côté, il y avait cet homme, qui au lieu de privilégié le plus grand nombre, ne s'occupait que de ceux qui avaient beaucoup d'argent, beaucoup de pouvoir, pour ce temps. Les français ont choisi à ce moment là, deux personnes vraiment monstrueuses, pour prendre la tête du pays.
Et ça, nos deux amis, et des millions d'autres comme eux, ne pouvait pas en supporter l'idée. [...]
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lescourspourjohanna · 7 years
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UTOPIE COURS 11
Il cherche à définir une structure nouvelle rationnelle, et doit être compatible avec ce nouveau monde industriel. L’univers de Le Corbusier implique la présence d’un chef planificateur investie des pleins pouvoirs. Sans ce dernier, qui doit être sage, impartiale, il ne peut pas y avoir une garantie de réalisation et de succès dans la gestion même de cette ville. Une telle position, est reflétée dans les contacts qu’il entretien avec l’Italie fasciste, la Russie communiste. Cela explique aussi qu’il dédicace la ville radieuse à « l’Autorité », ce qui est très totalitariste. Cependant il était persuadé qu’il aurait pu améliorer le sort de l’humanité. Il s’appuyait sur les idée de Saint Simon et de Fourrier (dont on a parler donc à connaître). La construction de la ville chez Le Corbusier est purement plastique, c’est une vision qu’il va mener très loin. Sans doute plus loin qu’aucun autre de ces années. Il élabore des système à rendre la ville méconnaissable. Ses projets sont rendus impossibles aux yeux des autorités publiques à cause de son rapprochement de l’Italie et de la Russie, mais aussi de ses provocations. Il oublié dans ses projets les analyses économiques, et techniques. Il ne pense pas non plus aux aspects administratifs (permis de construire, réglementation etc…) C’est pour ça qu’il se tourne vers l’Italie, la Russie. Il rencontre Mussolini, il va à un Congrès Internationaux d’Architecture Moderne (CIAM). Il va s’efforcer e faire financer son projet de ville radieuse aux autorités fascistes. En 1934 en Italie il pense un autre projet, celui de Pontinia, une des 3 villes nouvelles fascistes. Il publie un essai, et dans le volume 2, il fait une dédicace à Mussolini, et fait donc allégeance à ce pouvoir autoritaire. Il propose aussi d’appliquer légalement le plan voisin, qui ne sera pas reconnu. La charte d’Athènes, signée en 1943 est la reprise des principes de la ville rêvée selon Le Corbusier. On peut dire que c’est un condensé des voeux d’un utopiste.
Le premier CIAM à lieu en Suisse en 1928 et le dernier en1959 . Il y en a 2 en France un à Paris et l’autre à Aix-en-Provence. L’idée est y divulguer des idées, une vision commune. Des groupes d’architectes viennent, on fédère des groupes et pas des individus. Pour eux l’architecture doit être là pour le bonheur de tous. En ce regroupant ces groupes d’architectes veulent faire entendre leur voix. Il ciblent l’élite mondiale, des chefs d’états et des industriels. Il ressort au final une déclaration commune. Les participants adoptent un déclaration commune affirmant leur unité. « Leur unité de vue, sur les conceptions fondamentales de l’architecture et sur leur obligations professionnelles » Ils insiste sur le fait que l’urbanisme est d’ordre fonctionnel.
2ème CIAM: 1929 à Francfort. A chaque fois il y a une thématique centrale, cette année c’était le logement minimum. C’est le groupe allemand avec à sa tête Walter Gropius qui l’emporte.
3ème CIAM: 1930 à Bruxelles. La discussion porte sur le lotissement rationnel. Une des question est le logement des hauteurs. Le but étant d’établir des principes qui puissent être communs. Il y présente son projet de ville radieuse.
4ème CIAM: 1933. On part de Marseille et on va à Athènes (croisière) le thème est la ville fonctionnelle.
Tout ces échangent aboutissent à la charte d’Athènes, publiée en 18943 par Le Corbusier. Le pensées de Le Corbusier sont le fruit des réflexions des CIAM qui ont eu lieu jusqu’à là. Ce texte reste le document le plus cohérent sur la doctrine de l’urbanisme moderne. C’est presque un mode d’emplois sur comment construire une ville. A partir desquels le monde entier va construire au sortir de la guerre. 4 fonction urbaines principales: habiter, travailler, cultiver le corps et l’esprit et circuler. La ville portée en dessein par la charte d’Athènes est une ville avec un pouvoir centrale et un découpage de la ville en zone séparées par des espaces verts. Cette charte veut mettre un terme à la ville traditionnelle en lui opposant la hiérarchisation des communications. On recommande un meilleur positionnement des bâtiment, l’omniprésence d’espaces verts, lieux de vie, de sport, de loisir, la proximité des lieux de travail. La charte d’Athènes ne méprise pas le patrimoine histoire. Elle entend protéger les témoignages, notamment il est dit que « il faut protéger les édifices historiques car ils ont une porté historique, mais il faut détruire les bâtiments insalubres qui les entoure souvent ». Programme ambitieux pour la construction des villes qui va rester presque secret. L’efficacité de ce programme ne se révélera qu’après la guerre.
Le succès de de cette charte passe aussi par les réseaux politiques: relations entre élites architecturale et les dirigeants politique et économique. Les alliées des modernes vont des états aux municipalités en passant par des syndicat, coopérative, mais également par le monde des entreprises. La firme AEG reste encore marquant. On a un collaboration entre Le Corbusier et Fiat, ou encore Ollivetti, ou l’entreprise Bata. Il y a une internationalisation de ces principes, de ces esthétiques. Et certains vont même critiquer cette tendance en parlant d’un académisme qui menace les avants-gardes. Lors de la reconstruction des années 1950 la charte d’Athènes, serviront d’alibi es à une reconstruction sauvage, guidée par la quantité et la rapidité au détriment de la rapidité. Ceux qui ont repris cette charte ont dévoyés certains points de son contenus. Le rêve de Le Corbusier s’est limité « aux cages à poules ». Les « HLM » qui se multiplient en périphérie de la ville. La dedans il y a un contre exemple: la cité radieuse de Marseille. La preuve que la charte d’Athènes est possible. Au-dessus de la médiocrité des banlieues qui ont été construite.  
UTOPIE ET TOTALITARISME
Bien qu’opposés ces deux termes peuvent s’associer. Les utopies peuvent présenter, dans leur obsession de reconstruire l’homme pour l’amener dans le bonheur, et ont des caractères du totalitarisme:
Nazisme
Fascisme
Socialisme chinois, stalinien
Même lorsqu’ils ne s’en réclame pas, ce totalitarisme rappel l’utopie dont il récupère les objectifs, les mots d’ordres et parfois même les moyens. Toutes les utopies n’annoncent pas au même degrés les régimes totalitaires. Variations infinies qui existent dans ces utopies. Le projet est d’instaurer un monde nouveau, le totalitarisme aspire à la même chose. Tentative de créer une race, avec le nazisme par exemple. « Mein Kampf » comporte des éléments utopiques. Présents également dans les projets de l’architecte d’Hitler Speerr. Berlin est choisie et on veut la renommer comme Germania.
Du côté du fascisme il y a l’exaltation de la machine moderne, qui fonctionne avec la force et l’énergie de l’homme. Il y a dans ces philosophie la notion de régénération de l’âme et du corps de l’homme, qui passe par la nature à travers les champs, montage… Cette dimension utopique st plus claire avec le communisme et socialisme notamment soviétique. L’intellectuel Arthur Koestler, à même cru voir la nouvelle étoile de Betlehem se lever à l’Est. André Gide, imagine que l’utopie est en passe de devenir réalité en Union-Soviétique. Dans les excès de Staline on trouve des éléments qui nourrissent l’anti-utopie. Georges Orwells, « La ferme aux animaux » analyse ce qu’il se passe chez Staline en 1945.  Koestler publie « Zéro et l’infini » en 1940.
Utopie et contre-utopie coexistent et sont complémentaires. Martin Buber publie « Path in Utopia » en 1949.
LE FUTURISME
Selon Marinetti la violence est salvatrice pour le futur.  « Nous voulons glorifier la guerre, seul hygiène du monde ». Déclaration publiée dans le 1er manifeste du futurisme qui parait dans le Figaro de 1909. Volonté d’affrontement, désir d’apocalypse caractéristique du début du XXème où des avants-gardes vont trouver un langage commun. Le futur ne peut se libérer qu’au prix d’une explication violente, destructrice avec le passé. Pour eux la guerre est voulue, nécéssaire, c’est l’ultime moyen de régénération, de mobiliser les forces. Celles qui viendront à bout du passé. La source de cette pensé futurisme vient de l’anarchisme.
L’autre source ce trouve chez Georges Sorel qui publie en 1906 « Le mouvement socialiste » dans lequel il est question de la violence de masse pour libérer, régénérer et il dit aussi que la violence est ce par quoi advient l’homme nouveau. Pour Hans Jünger publie en 1930 « La mobilisation totale » Référence à la 1ère Guerre Mondiale. L’expérience de la mobilisation industrielle dans l’économie guerre fournit un modele à une autre forme d’organisation. Tout le monde à son rôle, même le femmes travaillent. Modèle d’une utopie productiviste. Pour les futuristes la vie doit être mécanique: « la splendeur du monde s’est enrichie d’une beauté nouvelle, la beauté de la vitesse ». La vitesse est la divinité du modèle. Pour eux c’est le symbole premier du monde nouveau qu’il faut créer. La vitesse rapproche les choses.
Marinetti parle même de religion morale de la vitesse.
Botccioni parle de modernolatrie: idolâtrie du model. Pour caractériser la rupture des sensibilités.
Umberton Boccioni
La Citta Che sale, de 1910.
Les artiste futuristes italien vont prôner un monde militaire, de violence.
Sant’ Elia, architecte italien qui publie avec l’aide de Marinetti le manifeste de l’architecture. 1ère tentative de faire souffler l’esprit révolutionnaire du futurisme. Il se libère de la tradition et reprend tout à zéro. « Tabula rasa ». Il faut donc trouver des formes inédites, des matériaux et des moyens nouveaux. On va vers le déracinement. On se détache de la nature. Le projet de Sant’ Elia est plus fort dans les textes que dans les images. Citta Nuova de Sant’Elia est un ensemble de plans. Il prend toujours position selon les canons perceptifs traditionnels. Le processus dynamique de la vitesse n’est pas rendu. Il l’a conçoit comme un immense chantier de construction navale. Il parle de maison futuriste et dit qu’elle doit être pareil à une immense machine. En fait la ville futuriste est une ville industrielle.
1913: première réunion des chantier de Russie. Malévitch est présent.
Svomas: Malévitsh fonde un de ces ateliers libre en 192à, le 1er voué à l’art moderne qui q’appel l’Ounovis. Renouvellement des arts.
Le plan de propagande de Lénine s’inspire de la Cité du Soleil, qui avait plein de statues. Ici il en plein à son image c’est de l’endoctrinement. Témoignage des frère Vesnine, chefs de file de ce courant architecturale.
Georges Kroutikov imagine une ville volante.
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