Tumgik
#parce qu'elles cachent toutes des secrets de famille à leurs enfants.
proustianlesbian · 1 year
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at almost 3am i realised how raimunda from volver and nawal from incendies had common points in their stories and how the twists of each movie shows how similar their tragedies are, but by a single thing that changes, makes an important difference.
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i'm going to reblog soon to fully develop.
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pauline-lewis · 3 years
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Because that is your person in this life
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Hier, j'ai revu Frances Ha. En lançant le film, j'ai vu la date de sortie, "2013", et j'ai vraiment eu du mal à y croire. Huit années. Je me vois encore sortir de l'avant-première au Champs-Élysées Film Festival et pleurer sur le quai du RER à Charles de Gaulle Étoile. À l'époque je travaillais en contrat précaire dans une grande rédaction et ce film avait touché une corde très sensible : celle de mon impression d'être perdue, de ne pas être assez avancée dans ma vie, cette crise des 27 ans qui m’avait frappée sans prévenir. J'en avais parlé à Greta Gerwig en interview tandis qu'elle était couchée sur un canapé, ses Louboutin posées négligemment par terre. (j'étais nettement moins distinguée)
J'avais donc un peu peur en lançant ce film qui avait marqué un moment si précis et particulier de mon existence. Et puis, je me suis retrouvée à l'aimer comme au premier jour, chaque image m'a fait ressentir la texture et le poids de ces huit années. Et ce n’était pas si triste. J'ai eu de nouveau les larmes aux yeux quand Frances dit "I'm so embarrassed, I'm not a real person yet", qu'elle raconte cette vie parallèle que nous développons avec les personnes que nous aimons. J'y ai trouvé l'écho de ce que j'étais et la certitude de ce qui avait changé. Je crois que j'ai trouvé ce même équilibre que Frances, j'ai lâché l'ambition pour quelque chose de plus petit mais qui me ressemble plus. Je n'interviewe plus d'actrices sublimes en Louboutin mais je fais d'autres choses.
Et puis il y a tout ce qui reste, la joie de voir quelqu'un danser dans la rue sur le Modern Love de David Bowie, le sourire de Greta Gerwig qui me bouleverse, ce sentiment d'être une personne sculptée à même le malaise qui me fait rire aujourd'hui (et que j'accepte). Les références musicales et cinématographiques. Les silences et les clins d’œil à Proust.
Et surtout la beauté de connaître cette chose précieuse : d’avoir une amie qui me dit souvent "I love you, I really do", qui sait aussi raconter l'histoire de ce qu'elle pense que j'accomplirai. C'est déjà en soi une immense victoire que je chérissais il y a huit ans et que je chéris encore plus aujourd'hui parce que je sais que c’est ce qu’il reste quand on a passé les événements au tamis du quotidien et des années.
and you look across the room and catch each other's eyes... but - but not because you're possessive, or it's precisely sexual... but because... that is your person in this life. And it's funny and sad, but only because this life will end, and it's this secret world that exists right there in public, unnoticed, that no one else knows about.
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Girlfriends de Claudia Weill (1978)
Petite thématique amitié avec le Girlfriends de Claudia Weill (écrit par Vicki Polon) que j’ai découvert cette semaine. Quand j’y pense Frances Ha lui emprunte beaucoup. Les deux films partent des amitiés féminines pour réfléchir à la place des femmes dans le monde, à ce que la société patriarcale attend de nous et à l’ambition artistique vs la vie “rangée”.
Girlfriends raconte, comme Frances Ha, une amitié qui se délite. Deux femmes qui pensaient qu’elles allaient vivre leurs vies en parallèle et qui se retrouvent à avoir deux expériences très différentes de l’existence. Susan (qui est officiellement mon nouveau personnage de fiction pref, quel charisme incroyable) est photographe et elle s’apprête à emménager en colloc avec son amie Anne. Sauf qu’Anne lui annonce qu’elle laisse tomber ce projet pour se marier et s’installer avec son compagnon.
Deux itinéraires complètement différents se dessinent à partir de ce moment tandis qu’elles essaient de réparer cette incommunicabilité qui s’est installée entre elles. Tout comme dans Frances Ha, j’aime particulièrement les scènes d’intimité entre les deux femmes qui dessinent, je trouve, un autre cinéma parallèle. Anne qui joue du piano pendant que Susan écoute, les confidences et les silences qui disent long, les conversations qui durent.
J’ai surtout aimé la longue réflexion sur l’ambition artistique, sur ce qu’elle coûte à Susan (financièrement et mentalement). C’est un film assez mélancolique, sur ce que les femmes sont forcées d’abandonner pour choisir un chemin ou un autre. Je crois que j’aurais pu regarder Susan parler et être elle-même pendant des heures et des heures.
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Résine d’Elodie Shanta (éditions La Ville Brûle)
En ce début d’année il ne s’est pas passé grand chose de fun mais dans mon top 2 il y a vraiment 1) commander de la laine à chaussettes et 2) lire Résine d’Elodie Shanta.
J’aurais du mal à exprimer (même si bon techniquement c’est mon travail) avec des mots à quel point cette petite BD m’a à la fois enchantée et vraiment amusée. Je l’ai lue un soir vraiment morne et je me suis retrouvée à rire à gorge déployée et à prendre des photos de tous les petits détails drôles qui se cachent à chaque page.
Résine raconte l’histoire d’une sorcière et de son compagnon Claudin qui débarquent dans le village de Floriboule. Comme elle a été chassée de son précédent lieu de résidence, Résine se dit qu’il serait peut-être de bon ton de faire profil bas et de cacher à tout le monde qu’elle est une sorcière.
Sauf que Résine est une sorcière au grand cœur, qui multiplie les pains et l’argent, trouve que travailler est une perte de temps, et qui va plus ou moins se griller en mettant en péril l’obscurantisme et l’ordre capitaliste et patriarcal qui règne à Floriboule. De ce décalage entre les couleurs joyeuses et le style tout en rondeurs d’Elodie Shanta, et le message anticapitaliste et féministe, naît une vraie jubilation.
Vous me direz peut-être qu’on en a marre des sorcières mais croyez-moi quand je vous dis que Résine est tout bonnement irrésistible. Et si je vous dis qu’on y croire aussi des sorcières lesbiennes, un lutin avec un grand cœur qui fait la tête en permanence (il m’a fait penser à mon personnage de fiction préféré, Archimède dans Merlin l’enchanteur) et des punchline vraiment hilarantes, j’espère que vous serez conquis·es !
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(Vraiment mon nouveau héros)
Division Avenue de Goldie Goldbloom (ed. Christian Bourgois, trad de l’anglais par Éric Chédaille)
Je suis très triste de ne pas avoir lu ce livre à temps pour ma sélection de rentrée, mais je me suis rattrapée en lisant ce beau roman en janvier et je n’ai pas regretté.
Goldie Goldbloom raconte l’histoire de Surie Eckstein, une femme qui vit au sein du quartier juif orthodoxe de New York. L’autrice elle-même est membre de la communauté juive hassidique. Surie, donc, a déjà dix enfants et plusieurs petits-enfants. Ses règles s’étant arrêtées, elle pense être ménopausée. Mais voilà qu’elle va tomber enceinte. Cette nouvelle la perturbe profondément et change son rapport à son corps, à sa famille, à sa communauté. Alors qu’elle cache son état à ses proches, elle comment à aider la sage-femme de l’hôpital et elle se remémore la disparition de l’un de ses fils, mort du sida après avoir été mis au ban de la communauté. 
Le roman m’a forcément fait penser à la série Unorthodox mais je trouve qu’il évite beaucoup des raccourcis que cette dernière prenait. J’ai eu l’impression de pénétrer vraiment dans cette communauté et de voir comment la frustration pouvait parfois cohabiter avec l’amour, j’ai été vraiment embarquée par ce personnage et par sa vie complexe. Sans jamais porter de jugement. J’ai simplement partagé la vie de cette héroïne pendant quelques jours. Je pense souvent à la phrase de Faïza Guène qui disait dans une interview à Mediapart : “J’aime bien lire ce qui me manque.”
Et j’ai vraiment eu cette impression de lire l’histoire de ces femmes dont on raconte rarement le destin. D’entrer dans le vécu de Surie avec de l’humour et surtout avec ces nuances qui font le sel de l’expérience humaine. Ce n’est pas du tout un roman “choc” sur une communauté religieuse mais vraiment un récit qui fait cohabiter l’empathie, la religion, la science et l’expérience d’une femme avec beaucoup de talent.
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Bryan - 26 ans
Cette histoire, mon histoire, est marquée par la famille, les amis, les voisins, l'école, tout ce qui importe dans la réflexion d'un jeune en recherche d'identité sexuelle. Pour commencer, j'ai toujours connu mes parents séparés. J'ai grandi à Paris même sous la tutelle de ma mère, de son copain qui devint son mari -et également mon parrain- et de mon demi-frère. Mon père, après quelques années de service en capitale dans les forces de l'ordre a demandé par la suite une mutation pour rejoindre nos racines familiales, là où mes parents se sont connus : Hirson. Oui, oui, ville de campagne (où maintenant il y a tout ce qu'on veut, c'est pas si pourri que ça, sincèrement, il y a largement pire aux alentours). Ma mère est… Comment vous expliquer ça…  Elle est langue de vipère (ça va bien avec ses yeux d'ailleurs), concierge (en elle-même et professionnellement, c'est amusant), froide et sur la réserve constamment, votant FN alors qu'elle habitait - habite encore - dans un quartier très “mixte”, dirons-nous. Oui, une vraie campagnarde arrivant en ville qui n'a jamais su s'acclimater au tempérament de la Ville Lumière. Ah et j'ai contracté l'énurésie grâce à ses gènes, sympa hein? Mon père, policier, votant FN mais qui ne déteste que les cons. Il est rempli de préjugés alors qu'il a un bon fond, quand il apprend à connaître la personne qui est en face de lui. Sauf que la Ville Lumière, c'était trop pour lui. La campagne et son air frais, je comprends que ça a dû lui manquer. Mes vacances et week-ends jusqu’à mes 17 ans se sont passés entre la mer, la campagne et la grande ville. J'ai connu toutes sortes de personnes, religions, modes de pensée, extrémistes, flemmards mais ce qui m'a interpellé, ce sont les deux (voire trois à un moment) couples gay qui vivaient dans les appartements de l'immeuble que gardait ma mère. Je n'ai JAMAIS eu un quelconque regard sur eux avant mes 14 ans. Je savais qu'ils étaient ensemble, c'était clair, ma mère les invitait souvent et jamais je me suis dis que c'était bien ou pas bien, c'était normal à mes yeux. J'ai vécu à la même période une amourette de passage avec l'une de mes amies d'école (arrivé au collège, tout le monde désireux de se mettre en couple, c'est insupportable!) pour qu'elle me largue en me faisant dire par sa pote que si je ne l'embrassais pas avec la langue, elle me quittait. J'avais pas l'envie, rien ne m'intéressait, je me suis même posé la question de l'asexualité. Donc j'ai dis merde (en principe, ça colle avec tout). Arrivé au lycée, on retombe avec les mêmes personnes (hé oui, même dans les grandes villes, on reste entre quartiers, c'est étrange parfois d'ailleurs) et c'est là que les vraies histoires commencent. Un mal-être général m'envahit, j'ai beau être entouré de personnes formidables, je ne vois pas ce que j'ai. Ce que j'ai, c'est qu'il faut que j'extériorise ma sexualité. Comment on fait quand on mesure 1m80 à 16-17 ans, qu'on est un putain de niais rigolard et que vous vous n'aimez ni les plans cul, ni coucher avec vos amis? Que même la piscine où vous voyez quand même de beaux corps ne vous fait pas plus d'effet? Oui parce qu'au bout d'un moment, puisque ni le père ni la mère ne se soucie de l'éducation (sexuelle et autre) en dehors de l'Education Nationale, il faut se prendre en main et se la faire soi-même. Internet, la libido, l'amour, j'ai commencé par tout ce qui touche à l'hétérosexualité avant de dériver sur des images très… gay… Et comprendre à ce moment là tout l'étendue de l'homosexualité. Et franchement, ça me donnait beauuuuucoup plus de plaisir, sans vous le cacher. Et c'est à ce moment là que ma mère a pété un plomb. Elle est tombée sur une photo compromettante (aaaah les débuts d'internet tout public pour un ado qui ne connait pas l'historique) et en a parlé à touuuuuuut le monde. C'est sympa de faire passer son fils pour un gros pervers auprès de tous ses amis et ne pas en parler avec lui alors que ce même fils est dans la même pièce, n'est-ce pas? Ah et je parlais d'énurésie, vous savez “faire pipi au lit à un âge avancé”. Vous pensiez qu'elle le gardait pour elle ? Bah non. Mon surnom? “La pisse”. De la honte. Constamment. De ma propre personne et encore bien après que ce problème de santé ne se soit résolu naturellement. Vous comprendrez que Paris, ma mère, j'en ai eu vite marre. j'ai donc demandé à être sous la tutelle de mon père à l'âge de 17 ans, avec mon secret dévoilé non assumé. Mon père, à cette époque, n'était pas au courant, ma mère et lui ne se parlait que pour une seule chose : mes notes. Hirson, petite ville avec plein d'histoire et BORDEL son nombre impressionnant de gay qui se cachent dans les alentours. Tu pousses un caillou, trois sortent et filent dans les bois (si, si, le Bois des Anges, un peu comme le Bois de Boulogne). Et c'est finalement là, dans le fin fond de la campagne que j'ai exprimé totalement le fait d'être gay. J'ai pleuré énormément parce que j'étais attiré par l'un de mes meilleurs amis. J'en ai même pleuré dans ses bras. Et encore devant tout le monde au lycée sans jamais révéler quoi que ce soit. Je le lui ai avoué quelques années plus tard, quand tout ce chamboulement était terminé ; il a mieux compris cette situation psychologique où je savais qu'il ne serait jamais à moi, trop hétéro, et où je ne voulais pas qu'il s'éloigne. Bon, nous nous sommes éloignés quand même, mais pas à cause de ça, au final. J'ai connu finalement mon réel premier amour. On s'attirait mais c'était un peu niais. Les préliminaires étaient le mot d'ordre. Il était mignon, timide mais incroyablement chaud. Si j'avais pu, on aurait pu le faire sur les marches du lycée. Aaaah, la découverte des hormones, tout ça… Le lycée entier est rapidement mis au courant, quelques insultes passent mais, finalement, j'en ris. Mes amis me protègent et, rapidement, mes “ennemis”, puisqu'ils se voient comme ça, comprennent très vite que je ne marche pas à la terreur. Un gay vous prend de haut et c'est toute votre certitude qui s'écroule. Bien que la guerre fût déclarée souvent avec ma mère, je retournais la voir quelques week-ends, je lui annonçai un soir que j'étais gay, et lui présentai même mon petit ami lors d'un “voyage scolaire” à Paris (ce qui est drôle, c'est que c'est plutôt un retour au source pour moi, ces voyages annuels avec les Arts Plastiques). Pas de réaction particulière, elle acceptait et se consolait d'avoir mon demi-frère pour avoir des petits enfants. Et, maintenant que j'y pense, aucune excuse pour tout ce qui a été balancé sur mon dos.  Le second, ce fut une débandade de sentiments, de colère, de chagrin puis d'inattention. J'en avais marre de l'entendre toujours se plaindre, qu'il se plaigne auprès d'autres de choses que je n'avais pas faites pour que je réagisse. Il aimait ma colère. Et moi, je le détestais jour après jour. Et là, coming out un peu forcé pour le reste de nos familles. Lors d'un voyage en amoureux à Paris, sa mère découvre notre relation, son père veut monter me casser la gueule, ma mère arrive tout de même à calmer le jeu. Il se prend une tasse en pleine tête, nous essayons de nous voir en cachette, une véritable catastrophe. Quelques semaines plus tard, je me fais agresser devant le lycée par des primates qui étaient vexés que j'insulte la petite copine de l'un d'eux (ah bah quand on est moche et conne et qu'on se permet de la ramener sur un sujet, je remet la personne à sa place, ça me semble évident). Sauf qu'ils prétendent aussi casser du gay. Et ça, mes amis ne l'ont pas entendu de cette oreille. Résultat, petite bagarre, plainte et donc déballage de l'histoire devant mon père : - Ca a à voir avec ta sexualité? -… Oui, je suis gay. Il a eu un peu de mal à assimiler. Et finalement, dans son fond bourru, il a trouvé que malgré que ça ne soit pas “naturel” (alors que, excusez-moi, ça l'est), j'étais l'un de ses fils (enfin, le seul reconnu, l'autre le sachant mais n'ayant jamais eu la reconnaissance civile) et que ça importait peu. Ma famille paternelle, en dehors de mes grands-parents à qui ont leur a toujours caché (et qui ne me l'ont jamais demandé clairement non plus), m'a supporté dans cette aventure.
Aujourd'hui, je suis dans une situation délicate dans mon couple de 6 ans et quelques, avec la troisième personne qui a partagé mon lit, et bien plus puisqu'il s'agit malgré tout de LA personne à qui je voue sans compter ma propre vie. Je n'ai jamais vu le sexe gay comme un exutoire, la sexualité n'étant pas que du sexe et le sexe n'est pour moi rien sans les sentiments. Ce fut un récit long mais je pensais qu'il fallait donner quelques bases pour comprendre ma façon de voir les choses.
Mais rien de tout cela ne serait possible si je ne m'étais pas construit par moi-même. Avoir des parents “présents” ne signifie pas forcément une éducation parfaite. Voire une éducation tout court. Si j'en suis là où j'en suis arrivé aujourd'hui, c'est par mes réflexions, mon assurance et mon lâcher prise sur ma sexualité. L'Amour est plus fort que tout. Que ça vienne des Amis, de la Famille et surtout : de soi.
On finit sur la plus belle des citations de RuPaul : “ If you don’t love yourself, how the hell you gonna love somebody else? ” Traduction : “ Si tu ne t'aimes pas, comment diable peux-tu aimer quelqu'un d'autre? ”
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a-room-of-my-own · 7 years
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Pygmalion #11
Belle-maman a un charme marmoréen, d'une froideur hypnotique, une étreinte dans laquelle on ne s'abandonne que pour être écrasé. Elle a dressé sa fille à la rouerie, aux battements de cils rythmés comme ceux d'un métronome, à la tête légèrement inclinée, la bouche entrouverte, offerte, un rire de gorge prêt à jaillir au moindre mot d'esprit. Mais sur ce grand échiquier, la reine a accouché d'une tour aux déplacements prévisibles.
Est-ce que si son épouse avait été plus séduisante, belle-maman aurait seulement consenti à leur mariage? Est-ce qu'elle n'aurait pas préféré un ces mec à mèche en chino beige? Le genre qui a passé sa jeunesse à danser  le rock dans les rallyes organisés par une Mme De Quelconque, sous les angelots stuqués d'un salon haussmannien?  
Il contemple le morceau de gigot piqué au bout de sa fourchette. Il est prêt à parier que l'agneau aussi aurait aimé être ailleurs en ce moment. Il a perdu le fil de la conversation il y a déjà un certain temps, mais ses hochements de tête et sourires réguliers font illusion. Belle-Maman picore, et ses coudes anguleux font saillie sous son cachemire. En face de lui, son épouse déplace la nourriture dans son assiette mais y touche très peu, pendant que son père enfourne comme un ours, tout en parlant de...?  
Il a décroché. Il est en pilote automatique depuis qu'il a franchi la porte voilée d'un épais rideaux vert olive - pourquoi cette obsession pour les rideaux de porte dans les appartements bourgeois? - et qu'il a entendu le premier craquement de son pas sur le parquet. "A la française" s'il se rappelle bien le premier laïus de Beau-Papa. Il ne voit toujours pas ce qu'il y a de français dans cet entrecroisement de lattes mais apparemment le détail valait le coup d'être noté.
Ces derniers temps, il semble qu'il ne peut se concentrer sur rien. Depuis qu'il a croisé le regard de cette fille. Une amie d'ami ou plutôt sa target, que celui-ci avait invitée à un apéro pour avoir l'avis des copains. Complètement hors concours aurait été un avis honnête. La fille n'était pas particulièrement belle, mais elle était vive comme un feu follet et surtout d'une intelligence redoutable. 
Il n'avait eu jusque là aucune intention de tromper sa femme. D'une part, il ne pensait pas en avoir jamais la possibilité; d'autre part, il avait une vision un peu chabrolienne du mari adultère. C'était ce type "entre deux âges" selon l'expression consacrée. Le genre un peu minable, confit dans son quotidien bourgeois, qui promettait pendant des années à sa maîtresse qu'il quitterait bientôt sa régulière pour s'installer avec elle sur la Côte. Quelle côte? Peu importe. La Côte. Le divorce faisait l'Arlésienne, quelque chose venait fracasser le "quotidien feutré" - oui, celui-là - du ventripotent père de famille et sa veulerie apparaissait enfin à tous.
Une perspective pas franchement réjouissante.
Lui s'était résolu à être morose. Ni heureux, ni spécialement malheureux. Comme si on l'avait chargé sur une barque qui descendait sans fin le cour d'eau le plus calme et ennuyeux du monde. Il s'était émerveillé du premier héron, des premiers roseaux, des premier saules pleureurs, et après le 22e héron, le 150e roseau et le 33e saule il n'attendait plus que d'atteindre sa destination finale, bien calé dans le fond de son canot à écouter l'eau couler.
Il avait suffi d'une discussion avec elle pour qu'il envisage de sauter par dessus bord.
Il connaissait suffisamment les femmes pour savoir qu'au milieu des hommes elles cachent souvent leur intelligence, car une conspiration de mères, tantes, grands-mères et magazines bien intentionnés leur ont appris que l'ego masculin est une petite créature fragile qu'il convient de ménager, cajoler, sans cesse rassurer. C'est un secret mal gardé même si ses camarades de gonades aiment se prétendre dénués de faiblesses. En vérité, ils peuvent bien peu compter sur les uns les autres pour entendre ces cascades de compliments dont les femmes se gratifient. Pour eux, ils sont depuis si longtemps une monnaie d'échange pour le sexe, que complimenter un ami reviendrait presque à lui demander galamment une gâterie. Bref.  Son épouse est un flagrant exemple de flagornerie et Feu Follet n'était pas une exception à la règle, mais elle faisait tout juste un effort. Son honnêteté l’avait intrigué, attiré, comme un insecte par une lumière trop vive. 
Beau-Papa vient d'aborder le sujet des enfants et voilà que l'épouse a rougit comme une rosière. Je suis enceinte, a-t-elle dit, comme si jusque-là ils avaient tout deux vécu dans la chasteté et la continence. Les yeux de Belle-Maman ont retrouvé une certaine vigueur et Beau-Papa est parti chercher une bouteille de champagne. Lui affecte parfaitement le sourire calme et serein du futur patriarche quand en réalité il ne pense qu'à l'autre.
Il l'a rappelée après cette soirée. 
Voilà qu’ils parlent de prénoms à présent. Il faudrait absolument qu’il porte les prénoms de ses grands-père, avec Marie, pour la chance et par tradition familiale. Lui n’a qu’un seul prénom, le sien et il trouve l’idée d’un petit enfant affublé d’un prénom de vieillard ridicule. Et qui a dit que ce serait un garçon? Mais il a acquiescé. Parce que...
Il l’a revue. Une fois, puis deux, puis trois. Puis...
Son épouse a un peu de rose au joue, les bulles probablement. Le champagne me tourne la tête, dit-elle toujours. Il a levé son verre à leur futur enfant, et lui a souri quand elle s’est tournée vers lui avec une expression béate de future mère, celle qu’elle avait le jour où elle lui a appris la nouvelle.
Il n’a pas caché son alliance. Elle l’aurait appris de toutes manières. Et puis ils ne faisaient que parler, non? 
Il embrasse sa femme sur le front, puis se rassied, sa main dans la sienne.
Il a embrassé Feu Follet le jour où il a su qu’il allait devenir père.  
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nightmareiscoming · 7 years
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PETITS MEURTRES ENTRE CAMPEURS.
Alors là mes chéris... je suis particulièrement déçue de vous. Déçue, mais pas surprise, et je finirai par bien rire de toute façon. J'ai toujours su que vous étiez fades et que sans un petit coup de main de ma part, vous n'êtes vraiment rien. Mon XIII adoré a pourtant gaspillé de l'énergie pour vous sortir de votre état léthargique, mais rien à faire, on dirait qu'il va falloir employer la manière forte. Ca risque peut-être de vous déplaire un peu, mais c'est pour notre bien à tous. Il faut s'amuser dans la vie après tout, et avec ce dont vous êtes capables, je suis convaincue que je vais pouvoir faire de grandes choses.
Vous n'êtes pas très joueurs, les enfants. Et pourtant, j'aurais pensé l'inverse de certains d'entre vous. Ceux qui se vantent de toujours sauter à pieds joints dès qu'on leur lance un défi, qui prétendent n'avoir peur de rien, ceux qui soi-disant aiment jouer. Et subitement, il n'y avait plus personne. Je ris. Brooke, par exemple, je te pensais un peu plus joueuse. C'était attendu tout de même, de la part d'une nympho dans ton genre, quand ce n'est pas une queue que tu as en toi, il faut que tu combles le manque avec toutes sortes de jouets. Tu as une addiction, et il faudrait peut-être penser à te soigner. Ce n'est pas tout à fait normal de toujours avoir besoin de quelque chose dans la chatte, surtout quand on est prêt à voler pour ça. Parce que je sais bien ce que tu fais, Brookie, à visiter les sex-shops de la ville sans jamais passer à la caisse. Petite cochonne, va. Dans le clan de ceux qui cachent bien leur jeu, on peut mentionner Matt. Toi aussi, je te pensais un peu plus joueur, j'ai été bien déçue de toi. Tout de même, tu devrais faire attention, avec ce casier judiciaire bien chargé que tu caches. La drogue, le vol... bientôt le meurtre ? A moins que ça ne soit déjà d'actualité. Rassure-toi, une de ces jours, tu trouveras ta place derrière les barreaux. Et si on passait à la catégorie des sages qui ne le sont pas vraiment. Il y a là Sasha, par exemple. Quelle gentille fille, c'est assez épatant à quel point tu te transformes une fois la nuit tombée. Mademoiselle entre par effraction dans les locaux de diverses entreprises pour sauver des animaux. Si c'est pas mignon comme tout. Enfin, ce fut aussi un échec renversant qui l'envoya direct au poste. Bizarrement, ses amis sont restés derrière les barreaux alors qu'elle a été libérée rapidement. Comme quoi, en suçant, on obtient tout ce qu'on veut ! Et là, je me dois de conclure ce petit chapitre en évoquant notre papa number one, James Mayer. Je l'aime bien James, même après qu'il ait tenté d'empoisonner son fils. Faut dire qu'il a donné beaucoup pour subvenir aux besoins de son môme. Comme ses vêtements, par exemple. Et oui, accrchez-vous bien, James est un pro de l'effeuillage. Il se déssapait devant des dizaines de spectatrices (et spectateurs, il n'y a pas de sexe imposé pour apprécier ces choses-là) jusqu'à finir en string à paillettes aux couleurs du drapeau canadien, avec une feuille d'érable devant le sexe. Puis, évidemment, il faut être innocent pour croire que ça s'arrêtait là. Il parait que ça finissait la plupart du temps à poils, que ça se prolongeait même en privé avec certaines clientes. Il parait aussi qu'il en a une grosse. Reste à séparer le mythe de la réalité...
Poursuivons notre grand inventaire avec la catégorie du meurtrier de l'année ! Catégorie dans laquelle s'opposent Sixtine et le bon vieux Clyde. Disons que Sixtine part avec pas mal de points d'avance, en tant que tueuse d'enfant. Les circonstances n'ont rien de très intéressant, accident de la route, tout ce qu'il y a de plus banal. Droguée et saoule, elle a envoyé dans le ravin la voiture qu'elle croisait. Un bébé est mort, quel drame, c'est fragile après tout, ces choses-là. On plaint tout de même l'autre gamin qui a perdu l'usage de sa main droite, tout ça parce que Sixtine était trop high pour différencier le vert du rouge. Circonstances aggravantes : le gamin était droitier. Quand à Clyde, disons qu'il n'a jamais été très doué pour... quoique ce soit. S'il avait voulu tuer le type, il se serait surement raté. Pas vrai Clydounet ? Mais non, le meurtre n'était pas ton but, c'est d'ailleurs pour ça que tu as fini par tuer ce mec. C'était juste une petite bagarre, qui a fini en drame et fait de toi un tueur. Au moins, ça fait de toi quelque chose, tu devrais en être fier. Même si tu t'es enfui comme le faible que tu es. Un faible aux mains sales. Comme quoi, tu as toutes les raisons du monde de te détester. Alooors ? Qui est le meurtrier de l'année à votre avis ? N'hésitez pas à commenter mes chéris.
En attendant, je passe à une catégorie que j'affectionne tout particulièrement : les précoces. Et non, je ne parle pas de cul. Quoique. Peut-être bien. Miami en tous cas est peuplé de jeunes filles qui aiment s'y prendre tôt, se lancer dans la vie adulte dès leur plus jeune âge. Joe, par exemple, qui passait des moments privilégiés avec son oncle quand elle était enfant. Est-ce que ça te plaisait quand il te touchait ? J'imagine que tu as toujours eu un faible pour les hommes plus vieux. Et de ta famille. Dis-moi, comment était ta relation avec ton papa ? Lui aussi il te tripotait ? C'est une bonne question, pas vrai. Enfin, ton cher oncle n'a au final jamais eu ce qu'il voulait par-dessus tout, puisqu'il fut assommé juste au moment où il défaisait sa braguette. Par ton voisin, le sauveur. J'espère que tu l'as remercié comme il se doit. Pour compléter le duo, je vais m'adresser à Anteynara. Meurtre avec préméditation, à l'âge de quinze ans à peine. C'est assez grandiose il faut l'avouer. Si jeune, déjà tant de talent. Ta victime n'avait rien d'innocent, certes, disons que c'était un bon choix pour s'essayer à l'assassinat. Tu voulais juste tester, le couteau dans sa gorge pour voir ce que ça faisait. Un coup d'essai. C'était assez sale comme travail, tout de même, heureusement que tu as pris la main depuis. Ca mérite peut-être des félicitations pour le sang-froid, et le talent. Si jeune et déjà apte à faire tes saloperies sans attirer l'attention.
Pour finir, voilà un petit podium des plus jubilatoires. Je nomme fils de l'année : Owen. Ta très chère mère n'est plus à plaindre : elle est morte. Certes, tu n'es pas le premier à t'être débarrassé de ta génitrice, il faut dire qu'elles ont une fâcheuse tendance à le chercher. Mais de là à mentir en prétendant que c'est elle qui t'a abandonné, c'est plutôt vache quand même. Je me demande bien si tu te sens coupable, ou si ta première préoccupation est surtout de faire en sorte que personne ne sache que ton imprudence a coûté la vie à celle qui t'as élevé.
Pour le titre d'ami de l'année, je sacre Colton. Déjà que tu n'as pas énormément d'amis, l'idée serait d'au moins être honnête avec ceux que tu as. On fait beaucoup de choses idiotes à quinze ans, comme des pactes de suicide avec nos amis. Tout ça est très amusant, jusqu'à ce que l'un s'y tienne, et pas l'autre. Si tu avais été quelqu'un d'honorable, tu te serais ôté la vie toi aussi, parce que c'est important, la loyauté. Mais visiblement tu n'es qu'un sale traître. Enfin, il n'est pas trop tard pour rectifier le tir, tu devrais y penser.
Et enfiiiiin, un beau duo féminin. Les Mamans de l'année. Alysse, et Chanel. Introduisons avec la plus blonde des deux, qui aurait d'ailleurs trouvé sa place dans la catégorie des meurtriers. Quoique, c'était un homicide volontaire dans ton cas, Alysse. Tuer le père de ta fille, c'est sale quand même. J'ai envie de dire que ça ne se fait pas. Mais bon, tu avais peut-être de bonnes raisons. En tous cas, tu peux te cacher comme tu veux, les enquêteurs finiront par voir clair dans ton jeu, ne t'inquiète pas. La suivante c'est toi, Chanel. Complice du meurtre de ton bébé, faut être dérangée quand même. Tu me diras que ce n'était pas de ta faute, que tu ne cautionnes pas, que c'est ton petit ami de l'époque qui a tout fait et que tu ne savais même pas. Mais tu l'as su ensuite, et tu t'es tue. Voilà un sale secret qui pourrait t'envoyer en prison pour le restant de tes jours. Conseil à tous : ne confiez pas votre gosse à Chanel Delacroix, on ne sait jamais quand la simple complice se décidera à passer à l'acte cette fois-ci.
Comme quoi, c'est toujours une bonne idée de partir en camping ! Vous pourrez me remercier pour cette merveilleuse idée, vous en savez désormais un peu plus sur vos voisins et pourrez vous équiper en fonction (alarmes, pièges en tous genres, armes... la vie à Miami est dangereuse). Mais dites-vous bien, vous qui y avez échappé cette fois-ci, qu'à l'avenir ce sera une très mauvaise idée de me défier. Je n'épargne personne, et tôt ou tard, au premier manquement, ce sera votre nom mentionné dans mes articles. Quant à vous qui avez refusé de jouer, vous payez aujourd'hui le prix de votre arrogance. J'ai été douce, je ne le serai pas une seconde fois. Un jour ou l'autre, vous comprendrez que votre seul salut est de vous plier à mes volontés. En attendant ce jour fatidique, je vous souhaite de vivre dans la crainte. A très bientôt.
N.
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