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#parents de trois enfants
e642 · 4 months
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J'me suis embrouillée avec mon beau père. Ce week end j'étais chez le père de mon mec. Je l'apprécie qu'à moitié, il m'a payé des vacances et beaucoup de loisirs et je lui en suis reconnaissante mais c'est tout. Ce n'est pas quelqu'un que je respecte particulièrement. Samedi on mangeait tous les trois ensemble et, les élections approchant, évidemment les débats politiques sont vite arrivés sur la table. Moi, je porte mon orientation politique sur le front. Ya pas beaucoup d'efforts à faire ni besoin de beaucoup me connaître pour savoir de quel côté je suis. Beaucoup de pères (plus que de mères je remarque) penchent à droite mais lui c'était pas écrit Marion sur son front et pourtant... Alors quand il a commencé son petit speech à base de "dehors les arabes" j'ai pété un câble. À entendre certains darons t'as l'impression qu'ils se sont fait voler leur goûter, leur job, leur femme, et leurs enfants par des étrangers. J'ai été réellement rebutée par ses propos. À la fin de son baragouinage, jlui ai demandé s'il avait des cintres. Évidemment, il n'a pas saisi la noirceur du propos. Ce à quoi j'ai ajouté que si la France devenait officiellement fasciste il faudrait retourner aux techniques traditionnelles pour avorter. Puis je lui ai dit que c'était étrange ça que, pour lui, une femme se faisant violée est l'entière responsable sauf si c'est par un étranger (double problème dans sa manière de penser). Puis je lui ai dit que ce serait compliqué de concilier zéro immigration avec zéro écologie, que visiblement c'était pas linéaire dans sa tête que les gens ne partaient pas par plaisir et que les catastrophes climatiques continueraient de s'aggraver. Puis j'lui ai demandé s'il avait bien connu ses grands parents, bizarrement non car la seconde guerre mondiale est passée par là et que si ça continuait, il serait ce grand parent pour les gosses de ses enfants. Puis je lui ai demandé de m'expliquer le principe des européennes et les différences avec municipale, législative et présidentielles, et il a pas vraiment su me répondre. Que des trucs comme ça, rien de profond, pas de chiffre, juste essayer de lui faire capter le problème. Et il m'a dit que ça ne changeait rien, ce à quoi j'ai répondu qu'il n'y avait que les abrutis qui ne changeaient pas d'avis et là, là ça a coincé dans sa tête et il m'a embrouillée. Ça me dégoûte aussi peu d'humanité, de respect et de lucidité. Ça m'a réellement fait mal au cœur cette discussion et voir comme les gens sont profondément cons/tristes/pauvres/en colère pour avoir ce genre d'idées. C'est pas une vie d'exister dans la haine et le mépris de l'Autre. C'est pas une vie de penser des choses aussi grave sans être insomniaque. C'est pas une vie de pas avoir honte. C'est pas une vie de l'assumer. Avec des parents comme ça, c'est navrant à dire, mais tu m'étonnes que les 18-34 votent à droite. Si seulement on prenait assez de recul pour comprendre que nos parents ne sont pas forcément des exemples et qu'on est bien assez grand pour réfléchir. À croire que le libre arbitre, s'intéresser, se cultiver, conscientiser, se remettre en question n'arrive jamais pour certains. Ça m'a rendue très triste. Puis mon village à fait un score de 52% pour le rn et 10 pour reconquête. Comment c'est possible ? Je ne comprends pas comment on peut adhérer à tout ça et cracher sur l'histoire et les schémas pourtant connus et étudiés en classe depuis pas mal d'année déjà.
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aisakalegacy · 7 days
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Été 1925, Hylewood, Canada (1/4)
Chère cousine Noé,
Au final, tu n’auras pas eu à attendre beaucoup de temps, puisque voilà que je reprends déjà ma machine à écrire quelques mois plus tard pour continuer à te répondre. Quelques mois, c’est tout ce que j’arrive à projeter. J’ai tant à faire ! Avec tous mes allers et retours à Kingston, j’ai l’impression que chaque semaine qui passe, j’en vis trois. Je vois les fleuves que ma mère envoyait à la tienne, je ne sais pas comment elle trouvait le temps. Ou plutôt si, je sais : elle ne passait pas sa vie à faire des allers et retours à Kingston. Je passe tellement de temps assis dans une automobile, je jure que j’ai l’arrière-train qui est en train de devenir plat. Agathon qui passe toujours derrière moi aux pires moments, vient de me lancer une pique sur la malabilité malhabilité malhabil le caractère malhabile de discourir de l’état de mon derrière avec une jeune fille et que toutes ne sont pas aussi rustres que nos sœurs, mais je t’admets qu’ayant passé les dix dernières années dans des pensionnats pour garçons ou sur des chantiers navals avec des hommes, je ne m’y entends que très peu en jeune fille.
Moi, je n’arrive pas à m’imaginer marié, avec des enfants, etcétéra. Depuis que je travaille, j’ai à peine le temps de pêcher ou de jouer de la guitare. Alors avec des enfants, j’ose à peine imaginer le peu de temps que cela me laisserait. Agathon n’a pour seul amour que le piano, alors je pense que mes parents vont devoir se faire une raison, la lignée mourra certainement avec nous, et à cinquante ans, je prédis que nous vivrons encore célibataires sous le même toit.
[Transcription] Agathon LeBris : Excusez-moi, je ne savais pas que nous avions une leçon aujourd’hui. Lucrèce Rumédier : C’est parce que nous n’en avons pas. Je voulais vous voir pour vous parler de quelque chose. Lucrèce Rumédier : Vous avez énormément progressé cette année. Agathon LeBris : C’est que j’ai beaucoup travaillé. Lucrèce Rumédier : Oui. Vous avez entendu mes conseils, vous les avez appliqué. Agathon LeBris : Votre petit discours a eu de l’effet… Lucrèce Rumédier : Et c’est tant mieux. Vous avez, comme je vous l’avais conseillé, mis de côté votre égo et déployé de vrais efforts pour améliorer votre technique. Lucrèce Rumédier : J’ai été époustouflée de voir votre aisance, votre endurance, quand vous avez joué le Concerto pour piano de Busoni. Vous êtes aussi à l’aise sur des répertoires classiques que sur des morceaux de jazz. Il n’y a rien que vous ne pouvez maîtriser, si vous l’avez décidé.
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girafeduvexin · 3 months
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Très random mais j'y pense parce qu'étant officiellement au chômage, je postule à des offres d'emploi et vraiment, sur mon CV, y a pas ma photo, juste mon prénom (pas Miriam, mon prénom de naissance, que j'utilise au quotidien) et mon nom de famille et vraiment mes parents, mes parents bien blancs hein, quand je suis née, au coeur du Val d'Oise, au fin fond du Vexin, ils se sont vraiment dits "On va lui donner un prénom arabe, ça passe crème" vraiment des visionnaires.
Et ils ont donné un prénom ultra français à ma petite sœur, genre français bourgeois catho de fou. Et un nom italo-russe (?) à la dernière, mais avec une orthographe unique parce que l'infirmière a fait une erreur en l'écrivant. Trois enfants, aucune cohérence, et le tout avec un nom de famille italien, mes parents sont vraiment les personnages principaux de leur ville de 3000 habitants.
Après, j'exagère un peu, mon prénom peut se retrouver dans d'autres langues, il a un côté multiculturel et je vois de plus en plus de meuf blanches le porter + je vais pas faire genre j'ai été discriminée à cause de mon prénom parce que vraiment pas du tout, mais très marrant le nombre de chauffeurs uber, même des élèves une fois !, qui m'ont dit "je croyais que vous étiez arabe" ah non gars, y a juste un couple de bobos dans les années 90 qui ont voulu délirer un peu.
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alexar60 · 1 year
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Camille
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Mes grands-parents avaient acheté une résidence de vacances du côté de Vannes. Pour la crémaillère, ils avaient invité toute la famille à passer quelques jours. Je devais avoir cinq ans et découvris des cousins que je ne connaissais pas. En fait, il s’agissait surtout des enfants des  cousins de ma mère.
Lorsque nous arrivâmes devant la maison, nous vîmes un terrain immense sur lequel se promenaient de nombreuses personnes. On était plus proche du repas de mariage que d’un simple weekend à la campagne. Avec ma sœur, nous nous retrouvâmes au milieu d’une farandole de personnes que nous ne connaissions pas. J’eus le droit à des surprises, des bonjours d’étonnements, des bisous baveux de vieux adultes, des « mais qu’est-ce qu’il a grandi, il n’était pas plus haut que trois pommes la dernière fois qu’on l’a vu ! ». Bref, je n’étais pas à mon aise. Alors, je m’éloignais et pendant que ma sœur était prise en charge par mes cousines, je regardais les cousins jouer ou discuter. Tous étaient plus vieux que moi d’au moins cinq ans. Comme je me sentis exclu, je visitais ce grand terrain. Il y avait des fleurs alignées en cercle ou en carré, des tulipes, des hortensias, des roses et j’en passe. Il y avait des arbres mais aucune branche ne me permettait de grimper dessus. Je marchai lentement sans savoir quoi faire. Je voyais toujours les adultes discuter et les entendais rire. En fait, j’étais le seul à ne pas être réellement ravi d’être en cet endroit.
Avant de faire demi-tour, je vis une petite fille. En apparence, elle était plus vieille de deux ans, peut-être trois. Ses longs cheveux blonds semblaient briller avec un reflet de soleil. Elle lisait assise au milieu d’un cercle de livres ouverts. Elle me sourit avant de dire bonjour. Dès lors, j’approchais tout en rendant son sourire.
Comment t-appelles-tu ? demanda-t-elle.
Alexandre.
Enchantée, moi c’est Camille. Que fais-tu ici ? Tu n’es pas avec les autres en train de jouer ?
Non.
J’étais timide. Même avec une cousine, je restais timide. J’observais les livres. Ils n’avaient aucune image, ne comportant que des textes. J’approchai la tête pour les regarder de plus près lorsqu’elle demanda :
Sais-tu lire ?
Je hochai négativement de la tête. Dès lors, elle me proposa d’approcher et de jouer à la maitresse d’école. Je m’assis à côté d’elle et l’écoutais attentivement cherchant à comprendre le sens des lettres, les mots qu’elle prononçait. Ce n’était pas un exercice facile car je n’arrivai pas à lire parfaitement les lignes qu’elle montrait du doigt. Toutefois, je réussis à retenir quelques mots.
La matinée se passait à écouter Camille faire sa leçon de lecture. Soudain, un appel annonça le repas du midi. Je me levai immédiatement et rejoignis la famille sans m’occuper de Camille. Je n’entendis pas cette dernière courir avec moi. A l’instar des repas de famille, celui-ci fut long et pénible. Je regardai les plats se suivre, j’attendais le suivant. Je restais à la table des enfants écoutant les grands cousins déblatérer des idioties pour se la péter, et les cousines dont les plus petites  somnolaient à moitié. Après avoir fait tour visuel du groupe, je ne remarquais pas Camille. Je demandai à Carole, ma cousine la plus proche si elle savait où elle se trouvait. Mais, Carole ne put répondre car elle ne la connaissait pas. Cependant, en sortant de table, elle m’aida à chercher Camille, en vain. Elle questionna les adultes.
Camille ? Chérie, on a une Camille parmi nos petits-enfants ? interrogea mon grand-père.
Non, répondit ma grand-mère. Et dans les petits-neveux non plus.
J’expliquai où je l’avais rencontrée. Ma grand-mère caressa mes cheveux recoiffant la raie au passage. Puis, elle expliqua que des enfants du hameau venaient parfois dans le bois car il n’était pas clôturé. Déçu, je passai le reste du weekend à m’ennuyer.
Durant les vacances suivantes, je revis Camille. Elle était au même endroit à lire. Elle n’avait pas changé et portait une couronne de fleurs sur la tête. Elle me reconnut, me sourit et proposa de me faire une leçon de lecture. Je l’écoutai lire un passage des trois mousquetaires d’Alexandre Dumas. Je ne comprenais rien mais restais captivé par sa façon de parler. Je sentais une douceur enivrante m’envahir, je sentais des papillons chatouiller mon ventre. Il faisait beau et j’étais heureux de la revoir, heureux qu’elle ne m’oublie pas. Je montrais mes prouesses en lecture et regrettais de ne pas avoir de crayon pour montrer que je savais aussi écrire.
Je passais l’après-midi avec Camille, oubliant ma famille, mes parents qui partageaient leur temps avec mes grands-parents. J’oubliais ma sœur qui préférait jouer à la poupée sur la terrasse. Quand ma mère m’appela pour le goûter, je proposai à Camille de venir. Elle refusa préférant se nourrir de connaissances. Je partis lui promettant de revenir avec un morceau de chocolat dans du pain. A mon retour, Camille et ses livres avaient disparu.
Toutefois, elle était présente le lendemain puis le surlendemain. Nous jouions à lire et à écrire car cette fois-ci, j’avais pris du papier. Elle lisait énormément et j’écoutais. Parfois, elle me faisait lire corrigeant quelques mots ou la ponctuation. Elle avait pris une pièce de théâtre. Je ne comprenais rien mais c’était drôle de lire chacun son tour. On se donnait des personnages. Parfois, elle prenait une grosse voix pour parler à la place d’un homme. Le soir, je repartais rejoindre la famille.
Par la suite, je la questionnai sur ses parents, où elle habitait exactement. Elle restait évasive me signalant que sa demeure était complètement noire et humide. Son père était ingénieur. Quant à sa mère, elle ne travaillait pas. Pourtant, elle aurait dû être médecin.
Il y eu une nuit étrange. Je dormais dans la même chambre que ma sœur. Nous avions chacun notre lit. Je fus réveillé par un son bizarre. Je compris qu’il s’agissait du grincement de la porte, à cause d’un courant d’air. Le drap de mon lit se leva et ma sœur  s’allongea à côté de moi. Cela arrivait qu’elle fasse des cauchemars. Alors, elle préférait me rejoindre plutôt que de rester seule dans son lit. Enfin, je crus que c’était ma sœur parce que cette nuit, je reconnus le visage de Camille. Elle parla doucement.
Ça ne te dérange pas que je dorme avec toi ? J’ai froid et j’ai peur. Il fait tout noir.
Je laissai mon amie se blottir contre moi. Son corps, ses mains étaient gelées. Je ne l’interrogeais pas sur sa présence dans la maison. Nous dormîmes. Au matin, elle avait disparu. Je me levai seul. Ma sœur était déjà debout. Je descendis à la cuisine et demandai si quelqu’un avait vu Camille partir. On me dévisagea. Mes parents pensèrent que j’avais une copine invisible. Je compris que j’avais rêvé.
Durant l’après-midi, lorsque je revis Camille, toujours au même endroit, je parlais de ce rêve. Elle sourit et baissa la tête. Elle choisit un livre : Alice au pays des merveilles. Dès lors, je restai obnubilé par cette histoire fantastique. J’écoutais la petite fille lire avec passion. Et pour la première fois, je comprenais l’humour dans un récit.
Camille n’était pas là pendant les vacances suivantes. J’avais sept ans. Je passais souvent dans le bois au fond du jardin en espérant la voir, mais je ne voyais que de l’herbe et des arbres. De temps en temps, je m’asseyais ou m’endormais en attendant son retour. Elle n’est jamais revenue. Les années passèrent sans que je n’oublie la petite fille rencontrée au fond du jardin de mes grands-parents. Ce même jardin rétrécissait en vieillissant. Le bois ne semblait pas si grand. Mais le regard de l’adolescent n’est pas celui de l’enfant.  De temps en temps, je retournais dans cette petite forêt à me souvenir que j’y avais vécu de très beaux moments. J’imaginai un livre oublié posé sur l’herbe par Camille. Cependant, il n’en fut rien.
Cela faisait vingt ans que je n’avais plus entendu parler de Camille. J’écoutais un documentaire télé sur des enquêtes non résolus. Quelle fut ma surprise que de voir le portrait de Camille entre celui de ses parents. Sa famille était portée disparue dix ans avant notre rencontre. Aussitôt, je suivais l’affaire avec attention. La famille de Camille passait des vacances dans le même hameau où se trouvait la maison secondaire de mes grands-parents. Il y avait bien quelques suspects, seulement personne n’avoua quoi que ce soit. Après une nuit de réflexion à  chercher à comprendre pourquoi je l’avais rencontrée, pourquoi je lui avais parlé et pourquoi, elle n’avait pas changé, c‘était surtout ce lieu noir, humide et froid qui m’intriguait. J’appelai dès le matin mon grand-père. Nous discutâmes de cette affaire.
Au fait Papy, tu as déjà pensé à faire sonder le jardin ?
Pourquoi faire ? répondit-il avec une voix étonnée.
C’est presqu’une ferme. Et je me disais qu’il devait peut-être y avoir un puits caché ou quelque-chose comme ça. Une cave ?
 Tu sais que ça pourrait être une bonne idée. Un puits m’aiderait pour arroser les fleurs.
Deux mois plus tard, ma mère appela. Elle m’annonça qu’on avait trouvé des corps dans un puits fermé chez ses parents. La maison faisait la une des journaux télé. Effectivement, je reconnus la maison. De nombreux gendarmes encerclaient la demeure. Néanmoins, on pouvait remarquer un groupe de personnes en combinaison blanche en train de marcher vers un trou entre les arbres. Et le lieu du trou était la position exacte où Camille lisait.
Quelque-jours plus tard, je passais voir mes grands-parents. Ils racontèrent la découverte du puits et celle de Camille et de ses parents. Mon patriarche gardait le journal qui expliquait les causes de la mort. Ils avaient été exécutés d’une balle en pleine tête. L’enquête aboutit que c’était en pleine nuit et qu’ils dormaient au moment des faits.
J’accompagnais ensuite mes grands-parents vers le puits.  Nous regardâmes pendant un long silence ce trou ouvert. L’atmosphère était remplie à la fois d’émotion et de libération. Un vent frôla mon visage. Je levai les yeux et crus apercevoir la silhouette d’une petite fille qui s’effaçait doucement.
C’était juste bouché par une dalle en béton et recouvert d’un tapis de verdure, annonça papy. Le puits ne contient plus d’eau.
C’est grâce à ça que les ouvriers ont vu les ossements, ajouta mamy.
Mon grand-père me regarda avec son air perplexe. Il posa sa main sur mon épaule puis hocha la tête en souriant.
Je me souviens que c’était à cet endroit que tu jouais tout seul quand vous veniez. Tu prenais toujours du papier et des crayons et tu jouais ici…Elle s’appelait comment déjà ton amie imaginaire ? Camille ?
Je répondis d’un geste de la tête.
Comme la petite qui était dans le trou, murmura-t-il.
Il ne posa pas d’autres questions. Nous rentrâmes et je passais la nuit chez eux.
Lorsque ma première fille est née, nous l’avons appelée Camille par hommage. Et elle a adoré apprendre à lire.
Alex@r60 – août 2023
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selidren · 3 months
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Automne 1921 - Champs-les-Sims
1/10
Cher Eugénie,
Je vous remercie pour votre recette, nous l'avons donnée à Madame Armadet qui nous a par la suite régalé. Constantin en particulier a énormément apprécie. Je vous adresse aussi mes condoléances pour la soeur de Jules, il ne semble pas que mon mari y ait pensé dans sa lettre. C'est bien triste, et je pense que si la famille avait été au courant de ses difficultés, nous aurions été ravis de l'aider. Je pense également tous les jours à votre Louise et je prie pour elle chaque dimanche à la messe.
Pour en revenir à votre question, je n'ai pas eu une enfance où la bienveillance féminine prédominait. Je suis assez casanière à parler de ma jeunesse, chose pour laquelle je ne juge pas Constantin quand il se refuse à évoquer sa mère. Je me suis retrouvée orpheline très jeune et ait été menée chez ma tante paternelle qui résidait à Savigny-sur-Orge, au sud de Paris. Elle n'avait pas vraiment envie de m'élever, aussi m'a t-elle envoyée en pension chez les religieuses grâce à l'argent laissé par mon père. Contrairement à Constantin, mon éducation chez les soeurs s'est passée sans encombre, et j'appréciais même d'y être, parce que ma tante et mes cousines me traitaient comme une pestiférée. Il me revient certaines mesquineries abominables, comme le jour où mon oncle est passé donner des sucreries aux enfants de la maison (lui-même ne s'est jamais marié et n'a jamais eu d'enfants) qu'il a confiées à ma tante. Au moment de la distribution, quand est venu mon tour, elle m'a regardé d'un regard méchant et m'a dit que je n'en aurait pas, car j'avais déjà pour moi tout l'héritage des grands-parents et que cela devrait me suffire. Elle ne cessait de prendre à parti mes cousines, et étant elles-mêmes de petites filles, elles ont adopté à mon égard la même attitude de rejet et de méchanceté. Voyez-vous, mon père, à la mort de mes grands-parents a capté une grande partie de l'héritage, car ma tante et mon oncle étaient en froid avec leur père. Je ne dis pas que cela est juste, mais cela a nourrit la rancoeur. Etant fille unique, cet argent m'est revenu à la mort de mon père, en attendant ma majorité, et a attisé l'aigreur de ma tante. L'argent est un poison, d'autant plus que la somme qui me revenait n'était pas si élevée que cela. Si je vous avait été apparentée, nulle doute qu'on aurait parlé de moi comme de la cousine pauvre.
J'ai heureusement pu recevoir une éducation correcte, qui m'a permis de devenir gouvernante pour enfants de bonne famille. D'ailleurs, je suis arrivée à Champs-les-Sims car mes précédents employeurs m'avaient recommandé à Jeanne, votre belle-soeur, dont j'ai débuté l'instruction des plus jeunes enfants. C'est en arrivant dans cette famille que j'ai découvert la connivence et l'amour que peuvent se porter les femmes. Je vous joins d'ailleurs une photographie dont je suis très fière : mes trois aînées qui se sont préparées elles-mêmes pour la cérémonie en l'honneur de Madame Eugénie. Je pense que vous n'aurez aucun mal à les reconnaître.
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from-derry · 7 months
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Simone Nelson - Pasteur - 53 ans
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Simone est la première fille et troisième enfant d’une adelphie de sept, du couple Nelson. Élève brillante, elle est aussi la première de sa famille à aller à l’université. Après un cursus remarquable à l’université publique de la ville, Simone se fait embaucher au tribunal de la ville voisine. D’abord remplaçante, son poste est rapidement pérennisé. Se profile alors pour elle un futur tout tracé et radieux. Au sein de la paroisse baptiste que sa famille fréquente, elle rencontre celui qui sera d’abord son fiancé, puis son mari et enfin le père de ses trois enfants. Épanouie, elle mène une vie heureuse, stable jusqu’à la succession de drames qui percutent sa vie de plein fouet.
Des pertes brutales, des membres de son adelphie sont enlevés par la drogue, l’addiction, des guerres dont ils n’auraient pas dû faire partie et ont été les victimes collatérales. Cela a empoisonné leur famille et, contre toute attente, les rapproche tous toujours plus les uns des autres. Pour aider un de ses frères, Simone va à l’encontre de ses principes éthiques et professionnelles – elle use de sa position pour dévoiler des pièces du dossier de son procès. En parallèle, et peut-être parce qu’elle se sent à la fois souillée et parce qu’elle a besoin d’un appui moral, elle s’investit d’autant plus dans la paroisse.
Elle accorde beaucoup de temps à la lecture et l’étude des textes saints, si bien qu’il n’aurait surpris personne – et surtout pas elle – qu’une reconversion se fasse. Elle se consacre toujours autant à sa famille, est une sœur, fille, femme aimante et altruiste, qui rend visite à son frère, prend du temps pour aider ses parents, est présente pour ses enfants.
Lorsqu’elle arrive à Derry, elle est réellement seule pour la première fois depuis des années. Devant initialement être accompagnée de sa cadette – celle-ci a finalement dû abandonner le voyage – à un mariage d’une cousine éloignée, elle se perd en rentrant de celui-ci, se trouvant dans un autre Etat.
Elle découvre une communauté étrangement soudée mais morose. Elle apprend par Beck, au hasard d’une conversation, qu’il n’y a plus de représentant religieux depuis des mois à Derry, personne n’a remplacé le pasteur décédé quelques dizaines de semaines auparavant. Il faut à Simone quelques semaines de réflexion supplémentaires avant d’oser se proposer pour le rôle – et s’adapter à sa nouvelle vie. Elle voit cependant la défection de sa fille comme un signe de Dieu – et sa présence à Derry également. Accueillie d’abord avec une sorte de méfiance de la part des habitants, elle parvient à reconstruire une paroisse à l’image de la ville, un espace où tout le monde peut se recueillir, trouver du silence ou une oreille attentive si besoin.
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femsolid · 10 months
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Désolée pour le vent, c'est un peu long mais j'ai besoin d'extérioriser et j'aimerais des avis extérieurs. J'ai dîné avec mes parents hier, ça a mal fini, j'ai insulté mon père.
On a parlé de l'affaire Sandrine Josso avec ma mère, et mon père a dit "de toute façon tous les puissants et les riches (en parlant de Guerriau) sont ce genre de personne il faut pas leur faire confiance"
Ma mère et moi on lui a dit que c'est pas une question de classe sociale et il y a un problème de violence masculine, ça l'a énervé. Il a commencé à parler des taux de divorce qui augmentent et des taux de natalité qui baissent. Il dit qu'à cause des "femmes qui n'ont confiance en aucun homme et voient tous les hommes comme des agresseurs potentiels" il n'y a plus de confiance et d'amour.
Ça a escaladé à partir de là (je suis une survivante et ma mère a également vécu des choses. Mon frère qui était présent aussi sortait jusqu'à peu avec une survivante et s'emballe très rapidement sur ce sujet) et ma mère a fini par expliquer que la mysoginie et l'anti féminisme des hommes est aussi un facteur qui compte pour les femmes et elles ont le droit de refuser les avances de qui elles veulent pour n'importe quelle raison.
Comme à chaque fois qu'on parle du sexe masculin de façon un peu générale, mon père s'est offusqué et nous a dit "moi je n'en vois jamais de l'anti féminisme de la part des hommes je sais pas où vous voyez ça" j'étais assez en retrait depuis le début mais là j'étais outrée. "J'ai vu ton livre du moment sur ton bureau, sur la quatrième de couverture ça explique que les Femen sont de mèche avec le nouvel ordre mondial. C'est pas de l'anti féminisme ça?" (Je précise que le féminisme n'est pas au centre des propos du livre, c'est avant tout un livre COVID sceptique) Là il s'est VRAIMENT énervé. C'est allé très vite à partir de là et je ne me rappelle plus de ses mots exacts, mais voilà ce qu'il nous a "expliqué" :
Le nouvel ordre mondial est contrôlé par l'OMS dont le but (final?) est de légaliser la pédophilie. (On lui a rappelé que c'est déjà légal sur une grosse partie du globe mais il n'a pas commenté. Je précise également que je lui ai demandé ce qu'il entendait exactement par "légaliser la pédophilie" et il a répondu "montrer des drag queens aux enfants" et "donner des cours sur la sodomie en maternelle, comme en Allemagne") C'est à cause de l'OMS que la société est de plus en plus sexuelle et que tout est sexualisé. Les Femen (qui sont des "exhibitionnistes perverses") participent à cette culture et sont donc de mèche avec l'OMS.
Je lui ai donné deux trois infos sur les femens et d'autres groupes féministes et il était sceptique (c'est le moins qu'on puisse dire) et il m'a dit que "au lieu d'insulter son livre je devrais le lire parce que je sais clairement pas de quoi je parle" du coup je lui ai répondu que je ne vais pas perdre du temps à lire un livre qui a été écrit par quelqu'un qui a fait si peu de recherches qu'il voit les femens se mettre torse nu dans des manifs avec de la peinture sur la peau et au lieu de se demander quelle est leur revendication, pense immédiatement que c'est un fétiche. Je te laisse imaginer sa réponse......
Plus rien de très intéressant à partir de là, moi, mon frère et ma mère on s'est fait traiter de moutons sous hypnose et aussi il était à deux doigts de nous traiter d'apologistes de la pédophilie quand on lui a dit que non, on n'est pas contre l'éducation sexuelle à l'école. J'ai aussi traité mon père de con. Je sais que c'est pas extrême, mais je suis très proche de mes parents, j'adore(ais) mon père et c'est vraiment dur à vivre comme situation. Je me sens coupable.
Je sais plus quoi faire en fait. L'autre jour il m'a entendu parler avec ma mère des dangers de l'idéologie du genre sur les enfants GNC et surtout les adolescentes (je suis détrans) et il s'est emballé. Il a commencé à parler de notre "société décadente" qui veut "transgenrer (c'est son terme) les enfants en masse". Chaque discussion est deraillée/polluée. Je ne peux plus passer de bons moments avec lui, j'ai l'impression d'être la fille d'un fou. J'ose même pas imaginer ce que c'est pour ma mère. Plus le temps passe et moins je fais d'effort. Je ne lui parle plus. Ça me déchire et j'ai envie de pleurer juste en écrivant ça mais je suis épuisée en fait.
Je précise que c'est depuis la pandémie qu'il est comme ça. Il est tombé dans la théorie du complot et il ne cesse de creuser depuis. Il était tellement différent avant. Tellement ouvert et tolérant. Au fond de moi j'ai peur que ce soit juste son vrai visage qui se révèle, et qu'il n'a en réalité jamais soutenu sa fille lesbienne et féministe. Comment je fais pour lui faire comprendre qu'il me rend malheureuse et il enterre notre relation à petit feu... J'en ai marre d'être attentive à ses émotions et à faire des efforts... Je fais que ça depuis 3 ans. Maintenant j'ai juste envie de le frapper. Je sais plus quoi faire.
Désolée encore pour le long ask. J'adore ton blog :')
Bonjour bonjour,
ton message me rappelle les horribles dîners de famille que je devais supporter avec mon père avant que je coupe les ponts définitivement il y a plusieurs années.
C'est tellement ironique que ton père s'érige contre le bourrage de crâne libéral américain alors qu'il est lui même en train de se faire bourrer le crâne par les conservateurs américains non ? Ça se voit dans les éléments de propagandes utilisés type "les drag queens qui font des spectacles aux enfants", sujet de débat chez les conservateurs en Floride mais qui n'a rien à voir avec la situation en France. Donc oui il s'est fait endoctriner mais c'est parce qu'il était déjà misogyne à la base, comme tous les hommes à des degrés divers. Pour être endoctriné dans une secte il faut qu'on nous vende du rêve. Qu'est-ce que les complotistes conservateurs et masculinistes vendent comme rêve? Le patriarcat. Et bien sûr l'idée que tu es plus intelligents que les autres qui sont des "moutons" comme dans toutes les sectes. C'est bien pour les narcissiques.
A chaque fois que les femmes sont choquées d'un acte de violence misogyne et commencent à en parler, les hommes font tout pour que ça ne se transforme pas en conscience de classe, solidarité féminine, séparatisme. C'est ce que ton père a tenté de faire lorsque vous avez commencé à discuter l'affaire Guerriau. Il a tout de suite prétendu que c'était une petite portion des hommes qui faisait ça, des hommes riches, des hommes de pouvoir, j'entends ça souvent. D'autres disent que c'est seulement les arabes ou les noirs qui font ça, d'autres que c'est seulement les moins éduqués qui font ça, ou seulement les hommes dans les bars, les monstres, les fous, les immigrés, les sdf, chacun choisit la catégorie qui l'arrange. Le but c'est de faire croire aux femmes qu'elles peuvent continuer à faire confiance aux hommes. D'ailleurs ton père a été très honnête là dessus, il a dit ouvertement qu'il cherchait à vous convaincre de continuer à faire confiance aux hommes car les femmes doivent continuer à coucher avec les hommes. C'est littéralement ce qu'il a dit. Si vous vous rendez compte que vous ne pouvez pas faire confiance aux hommes (car les hommes sont misogynes, se comportent comme des prédateurs et attaquent typiquement les femmes qu'ils connaissent bien et qui leur font confiance) alors vous allez quitter les hommes "divorcer", arrêter de coucher avec les hommes "y'a pu d'amour :(", arrêter de leur donner des fils "natalité en baisse". En gros il a peur que votre conscience de classe se transforme en séparatisme féministe : ne plus coucher avec les hommes, abandonner vos maris, refuser qu'ils vous mettent enceintes, ne plus continuer la ligne père-fils. C'est le pilier du patriarcat que vous remettez en question selon lui donc il se défend en vous répondant qu'à cause de vos revendications (vouloir être libres, respectées, pouvoir dire non aux hommes, ne pas être violées) l'espèce humaine va périr et "l'amour" (l'unité familiale patriarcale) est en faillite. On est en plein dans la lutte de classe. Et c'est quand même ignoble de tenir des propos pareil, sur le fait que les femmes disent trop non aux hommes, sont trop méfiantes et exigeantes, quand la discussion démarre sur un homme qui essaye de violer une femme. Limite il justifie l'acte de droguer une femme au final, puisque les femmes sont tellement méfiantes et exigeantes qu'on peut plus les approcher normalement. Et que la survie de l'espèce depend des femmes qui doivent se forcer à recevoir les penis d'hommes qu'elles n'aiment pas. Du viol quoi. Un mal necessaire. Aujourd'hui elles divorcent et tout ! On devrait pouvoir les forcer à rester et à faire des gosses non ? "C'était mieux avant !"
Et après avoir tenus tous ces propos typiquement anti-féministes il déclare n'avoir jamais entendu un homme tenir des propos anti-féministes. Tout en lisant un livre anti-féministe en plus. Il a pas beaucoup de "self awareness" comme disent les anglais.
La suite de la discussion devient beaucoup plus complotiste et tristement classique dans ce domaine malheureusement. C'est normal que ça te choque et t'insupporte. Le problème avec les gens endoctrinés dans des sectes c'est que plus on les contredit (et plus on le fait avec virulence) plus ça les conforte. Parce qu'en fait, ils sont déjà dans une mentalité "c'est nous contre eux". Ils pensent déjà que les autres sont à leur trousse pour les faire taire, il y a un côté victimisation, paranoïa, je suis le héro envers et contre tous, je me fais censurer par l'ordre établit; donc à chaque fois que t'essayes de le corriger sa secte lui dit que c'est la confirmation qu'il a raison. Le fait d'être marginalisé et de déranger est pour lui la preuve qu'il dit quelque chose de vrai et d'important.
Donc pour calmer ça je pense que la meilleure approche est celle que tu as abordé dans ton message, lorsque tu dis que tu as l'impression de parler à un fou, que tu as l'impression de perdre ton père, que tu ne peux plus avoir de discussion normale avec lui, qu'il te manque, qu'avant il te semblait ouvert mais que maintenant il te rend triste, qu'il enterre sa relation avec toi etc. Si tu veux essayer de renouer les liens avec lui c'est ça qu'il faut que tu lui dises au lieu de débattre ses biteries complotistes.
Mais peut-être que tu l'as déjà fait et peut-être que t'as autre chose à foutre aussi que d'essayer de convaincre un homme que peut-être, ô peut-être, les femmes ne sont pas des objets à la disposition des hommes. Parce que t'es pas sa mère, t'es sa fille et c'est lui ton père. C'est pas à toi d'éduquer ton père. C'est un homme adulte capable de réfléchir aussi. Si faire du mal à sa fille ne lui pose pas de problème car sa lutte masculiniste est plus importante ça en dit long aussi. Peut-être que t'as assez donné et que c'était déjà pas à toi de donner tant. Peut-être que t'as pas à supporter des diatribes misogynes dégueulasses. Comme je t'ai dit, moi j'ai fait mon choix il y a plusieurs années qui a été de ne plus jamais revoir mon père. C'était après un énième dîner de merde aussi où il a tenu des propos lesbophobes et je me suis dit "en fait ce mec va jamais changer et il apporte que de la négativité dans ma vie donc pourquoi je continue à supporter ça ?" S'il a pas la volonté de changer c'est qu'il tire suffisamment de bénéfices de sa misogynie. Dans tous les cas, à défaut du no-contact tu peux déjà réduire le contacte drastiquement et surtout ne plus te laisser entrainer dans ses discours masculinistes car ça te fait du mal et ça le renforce. Tu peux lui dire directement que, comme tu ne peux plus avoir de conversation normale, sensée et agréable avec lui bah basta, finito. Et la relation devient superficielle mais c'est entièrement sa faute et il le sait.
J'espère que d'avoir mis tout ça à plat t'aura permis d'éclaircir la situation et à comprendre ce que tu ressens. Écrire fait souvent du bien. Dans tous les cas, tu n'es pas responsable ni de la dégradation de vos relations, ni de son comportement et tu es déjà bien gentille d'avoir essayé de raisonner et de préserver tes liens avec quelqu'un qui montre si peu de respect envers les femmes et donc envers toi et ta maman.
Au fait, souvent, quand je reçois des messages, les femmes commencent par s'excuser de l'avoir envoyé et tu n'échappes pas à la règle. Tu t'excuses en début et en fin de message t'as remarqué ? Ne t'excuse pas d'avoir des choses à dire, de prendre ton temps ou de parler de toi. Je peux t'assurer qu'aucun homme ne s'excuse avant de de m'envoyer un pavé complètement débile. Et à côté de ça j'ai de femmes intéressantes qui ont peur de déranger... Triste !
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Le rappel de Mai 68 fait remonter à ma mémoire d'autres mois de mai.
Mai 40. Mon père s'évanouit en apprenant les nouvelles terribles de l'avancée allemande. Les premiers réfugiés arrivent. La valse des voitures officielles commence. Le gouvernement se replie sur Bordeaux. C'est l'affolement. Le monde de nos parents s'effondre. Tout ce qui paraissait établi, solide, solennel, respectueux, implose en quelques semaines. Nous avons dix-huit ans et nous apprenons que le pouvoir est mortel et que les puissants sont fragiles !
Mai 45. Dans une baraque d'un camp de concentration, j'agonise parmi les cadavres. Une villageoise allemande entre, puis recule devant le spectacle du charnier. Des insultes l'accueillent. Elle me regarde avec pitié et peut-être une forme d'amour. Je sombre dans le coma. Trois semaines plus tard, je suis autorisé à sortir de l'hôpital pour la première fois. La ville de Magdebourg est défoncée par les bombardements. Cauchemar, étonnement… Sur notre convoi de mille déportés, nous sommes une poignée de rescapés. Où sont les mois de mai de notre enfance, insouciants et gorgés de sève ? Nous avons vingt ans et nous portons déjà trop de morts.
Mai 54. Avec mes camarades, nous suivons avec douleur et colère la chute de Diên Biên Phu. Derrière chaque article, nous voyons un visage, un ami, des souvenirs de parachutage ou d'embuscades à la frontière de la Chine. Je reviens au Tonkin. L'avion atterrit à Hanoï, le temps d'une escale. Je dois prendre le commandement de ce qui reste du 1er BEP. Je marche une soirée et une nuit dans cette ville tant aimée, suspendue entre deux mondes, plus belle encore que dans mon souvenir. C'est la nuit du Vietnam, envoûtante, bruissante, faite de frôlements et de chants murmurés. Une part de nous-mêmes restera là, toujours, je le sais.
Mai 58. Dans le palais du gouverneur à Alger mis à sac par les insurgés, je vois mon patron, le général Massu tenter de contenir la foule. La passion est palpable. La IVe République est à bout de souffle. L'armée est prise dans un terrible engrenage. Je suis inquiet. Le 16 mai, encouragée par les militaires, une manifestation de musulmans s'avance vers le Forum. Des pieds-noirs les attendent. Lorsque les deux cortèges se rencontrent, des clameurs s'élèvent, des accolades sont rendues. Les martinets volent haut dans le ciel pur d'Alger. Je pleure de bonheur. La Résistance, la déportation, trois séjours en Indochine, l'Algérie, Suez… Les épreuves de notre génération semblent soudain justifiées.
Mai 61. Dans une cellule de la prison de la Santé, je prépare mon procès. Lors du putsch d'Alger, j'ai suivi le général Challe et je suis devenu un officier rebelle. Dans les jours suivants, je peux être fusillé ou lourdement condamné. Je ne cesse de faire et refaire l'engrenage des événements, des rencontres et des engagements imbriqués qui m'ont conduit entre ces murs. Alors j'écris, je lis, je fixe des heures durant le mur lépreux, je pense à ces hommes que j'ai entraînés dans la révolte. C'est un mois de mai lourd et sombre. La beauté et le ciel appartiennent à d'autres.
Mai 68. Responsable du personnel de plusieurs usines dans la région lyonnaise, je porte un costume civil après cinq ans et demi de détention criminelle. L'usine est en grève. Comme à Alger dix ans plus tôt, l'esprit de révolution souffle sur les hommes. J'en connais les dangers et les illusions. Mais je comprends en partie cette jeunesse qui porte l'espérance d'un monde meilleur.
Les mois de mai se confondent désormais dans ma mémoire. Comme tous ceux qui ont eu vingt ans, il y a si longtemps, je vois chaque année à cette époque renaître les souvenirs entremêlés. Des ombres nous accompagnent : espérances fracassées, camarades oubliés, engagements incompris, souffrance du corps usé. Mais le chant du monde est là, étranger à la lâcheté et à la cruauté des hommes. La beauté est fragile et mystérieuse. Des enfants passent dans la rue, courent dans le jardin. Tout leur est offert. Qu'en restera-t-il ? Tout nous a été donné. Qu'en reste-t-il ? Peut-être simplement le besoin de la contemplation. C'est l'éblouissement et l'espérance des derniers mois de mai.
Hélie de Saint-Marc . Le Figaro (Mai 2008).
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patoune-prod · 1 month
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Après Météore, les Remnants en folie et le fiasco Deepground, Tifa espérait un peu de calme et de routine dans son bar. Mais comme d'habitude, c'est fortement sous-estimer les tournants dramatiques que peuvent prendre la vie de Vincent Valentine. Et quand celui ci vient se réfugier à Seventh Heaven et semble déterminer à vider sa réserve d'alcool pour noyer son dernier traumatisme, il devra compter sur le soutien moral qu'elle doit lui apporter avec l'aide de Cloud et Barret, leurs trois enfants (la dernière adoptée depuis moins de trois mois) l' "aide" (entre gros guillemets) que tentent d'apporter Cid et Yuffie, et Reeve, qui est juste là pour le drama.
Tags: Révélation familiale. Found family. Qui est le père de Séphiroth? Comédie romantique ? Est ce qu’ils sont tous sains d’esprit ? Probablement pas, mais ils travaillent sur le problème. Ou en tout cas, ils y pensent. Alcool (non c'est pas comme ça qu'ils travaillent sur le problème). Cloud, Tifa et Barret sont co-parents de Marlène, Denzel et Shelke, Tout le monde est bi, sauf Yuffie qui est ace, et Reeve qui est, selon ses propres termes, trop cis, hétéro et monogame pour les aider.
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wistfulcynic · 8 months
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savez-vous pourquoi on a les tournesols
i learnt about @ecclesiasticallatinfest um, yesterday, but i thought it was a great idea and wanted to participate so i knocked up a quick translation of my shortest fic. i'm an experienced translator but i always do french to english so going the other way was a challenge. Fortunately i knew exactly what the author meant by everything though she is a bitch for the flowery prose. i may have taken a few liberties with the french language, including disposing entirely with the passé simple because i cannot be arsed, so i hope gentle readers you will be kind.
original fic is here
translation is here
Stede Bonnet ressemble parfaitement à un des hommes dans son tableau préféré. Un jour, il rencontre l'homme qui ressemble à l'autre. Ça donne l'impression d'être destiné.
(Il l'est.)
savez-vous pourquoi on a les tournesols
Stede Bonnet adore les musées. 
C’était toujours comme ça, depuis sa première visite, lors d’un voyage scolaire. Un voyage qui était, à tous les autres égards, bien peu mémorable. Les tourments habituels des jumeaux Badminton et de leur cohorte, la solitude habituelle de Stede, lui seul avec ses livres et ses pensées. 
Mais il se souvient du tableau. 
Il se souvient de ces deux hommes sur le pont de leur navire, si vivement rendus par touches d’huile qu’il avait l’impression de sentir lui-même le vent qui fouettait dans leurs cheveux et gonflait les voiles de leur vaisseau. Il se souvient de la fierté de leur posture, l’absence total de peur. Il se souvient de leur unité, le fil de leur lien impossible de nier, palpable même depuis une peinture et à travers trois cents années. Il se souvient du désir ardent qui animait sa jeune poitrine. C’était ça ce qu’il voulait. Cette unité. Ce lien. Ce quelqu’un qui le regarderait du manière dont les pirates du tableau se regardaient. 
Personne n’avait jamais regardé Stede Bonnet comme ça. 
Même aujourd'hui personne ne le regarde comme ça. Ni ses parents, ni son ex-femme. Même pas ses enfants. Il traverse la vie comme il traverse les rues de Londres, seul parmi les foules bouillonnâtes des gens—familles, amis, amants. Mais pas pour lui. Jamais pour lui. 
Mais il adore toujours les musées. 
Il est aujourd’hui le conservateur de l’aile du XVIII siècle de la National Gallery de Londres, un boulot de rêves pour lequel il a travaillé toute sa vie. Il devrait se sentir triomphant, et il l’est, vraiment. Mais… doucement triomphant, et pour la plupart à soi-même. Le fait qu’il n’ait personne avec qui le partager ne fait rien, pas vraiment. Aller chaque jour au musée, savoir que c’est sa place, une place qu’il a méritée, c’est ça qui lui rend heureux. Plus heureux qu’il n’a jamais été. Ça suffit. 
Lorsqu’il acquiert le tableau, le tableau, celui qu’il a vu pour la première fois à Auckland il y a tant d’années, son bonheur est complet. Chaque jour il va dans sa gallérie et se tient debout en face de ce tableau et le regarde. Il se tient debout et il regarde et il ressent à nouveau ce désir presque douloureux dans sa poitrine. 
Peu à peu il se rend compte de quelque chose, une quelque chose très particulière dont il ne sait pas trop quoi faire. Un des hommes du tableau, celui du droit, l’homme blond à la barbe courte et pointue et à l’allure fringante, sa chemise blanche flottante et sa ceinture en soie turquoise autour de la taille, cet homme… il ressemble à Stede. 
Exactement comme Stede. À tel point que c’en est bizarre. Il ne l’a jamais remarqué autrefois, évidemment, comment aurait-il pu? Mais maintenant qu’il est plus âgé—du même âge, semble-t-il, que l’homme du tableau—le ressemblance est indéniable.
Il se laisse pousser la barbe, par curiosité académique, il se dit. Juste pour voir si la ressemblance est renforcée ou entravée. Il se laisse pousser également ses très courts cheveux, afin de mieux ressembler les boucles du tableau. Il introduit de la couleur dans sa garde-robe, les bleus vifs et les verts joyeux, même un petit jaune impertinent, de temps en temps. Il découvre qu’il adore la couleur, et la mode, et qu’elles l’adorent en revanche. S’habiller le matin devient un plaisir et non plus un corvée. 
Ne plus il se heurte les gens dans la rue parce qu’ils ne le remarquent pas. Plutôt, les inconnus hochent la tête à son passage et lui rendent ses sourires amicales. Ils arrivent même de faire la bavardage dans les queues. Ils gloussent s’il tente une petite blague. Il commence à faire des blagues exprès. Les gens rient. Ils rient d’amusement et pas de moquerie. Pour Stede, ça change tout. 
Ce Stede avec plus de confiance, plus de couleur, débordant d’une exubérance naturelle enfin libérée et tellement ravi de se ressembler si parfaitement à l’homme du tableau, commence à tourner plus fréquemment envers l’autre. Cet homme que, même enfant, il a trouvé presque trop magnifique pour apercevoir. Cet homme grand, beau, tout vêtu en cuir, sa barbe et ses cheveux longs fouettés par le vent et glorieux, qui contemple le doppelgänger peint de Stede avec le regard le plus doux qu’il n’ait jamais vu. 
Ce regard. La douleur dans sa poitrine devient insupportable lorsqu’il y pense, mais il y pense tout de même, et fréquemment. 
Malgré sa confiance en lui récemment trouvé, il n’existe toujours personne qui a jamais regardé Stede Bonnet comme ça. 
--
“Sacré tableau, n’est-ce pas, mon pote?” 
Stede se détourne de sa contemplation matinale du pirate vêtu en cuir, surpris et ravi d’entendre la cadence d’un accent familier. C’est rare qu’il rencontre un autre Kiwi à Londres, même si la ville accueille des gens venus des quatre coins du monde.
“Vous savez, c’est drôle,” reprend la voix. Elle est profonde et résonnante et elle caresse la peau de Stede comme du cachemire. “Je me souviens une fois, lorsque mon enfance en Nouvelle-Zélande, j’ai vu ce tableau. J’y suis resté en regardant pendant une bonne vingtaine de minutes. Les autres gamins se sont partis sans moi et le prof a dû revenir m’emmener pratiquement à l’écart. Je me rappelle plus le nom du prof mais je n’ai jamais oublié ce tableau.” Il se tourne vers Stede qui peut maintenant voir tout son visage. “Peut-être que ça vous paraisse fou, mais diriez-vous—pensez-vous que cet homme, celui de la gauche… vous pensez qu’il me ressemble?” 
Stede rest sans voix, bouche bée. Parce que oui, il dirait, oui. L’homme du tableau te ressemble vachement et s’il existe personne qui peut le déclarer avec autorité c’est Stede. C’est lui, après tout, qui avait regardé ce tableau chaque jour et tous les jours pendant tout de l’an dernier. L’homme à son côté a la même taille, les mêmes cheveux longs et barbe magnifique. Et lorsqu’il se retourne et leurs yeux croisent, Stede a le souffle coupé. Les yeux aussi se ressemblent, ce marron doux et chaleureux. Ils traversent le visage de Stede et ils s’écarquillent, signe de reconnaissance d’abord, puis d’émerveillement. 
“C’est toi,” il chuchote. “Cet homme, l’autre. C’est—c’est toi.”
Stede sait qu’il doit dire quelque chose, n’importe quoi, et donc il lance les premiers mots qui lui viennent de l’esprit. 
“Es-tu réel?” 
C’est une question de merde et il se sent ridicule pour la poser, mais les beaux yeux de l’homme se plissent sur les bords et il rit. Il rit d’amusement et non de moquerie. Le Stede d’aujourd’hui connait la différence. 
“Aussi réel que toi, mon pote. Je m’appelle Ed.” Il lui tend la main. 
“Stede,” répond Stede, en la prenant. Un frisson électrique parcourt sa peau, du point de contact jusqu’à l’extrémité de toute terminaison nerveuse qu’il possède. Il retient à peine son souffle. “Je suis le, um, conservateur. Du musée. Fin, pas du musée entier, seulement l’aile du dix-huitième siècle, mais c’est pas important en fait, ce que c’est important c’est que moi aussi.” 
“Toi aussi?” répète Ed. 
Stede hoche la tête avec enthousiasme. “Moi aussi, j’ai vu ce tableau lorsque mon enfance en Nouvelle-Zélande. J’arrivais pas à me détourner, moi non plus. Et je—” 
“Ne l’a jamais oublié?” 
“Ne l’ai jamais oublié! Je l’ai acquis à la première occasion. Ce n’était qu’après que je me suis rendu compte que, er—que l’homme dedans avait—” 
“Ton visage?” 
“Ouais.” Stede hausse légèrement les épaules. “Mon visage.” 
“C’est un bon visage,” dit Ed. La frisson électrique s’intensifie. Il découvre qu’il tient toujours la main d’Ed. 
“Sais-tu ce que j’aime le plus?” il demande. 
“À propos de ton visage?” 
“Non!” Stede proteste, avant de se rendre compte qu’Ed le taquine. Il sent ses joues rosir mais il continue. “Non, pas à propos de mon visage. Dans le tableau.” 
“Qu’est-ce que tu aimes le plus dans le tableau?” 
“C’est la manière dont ils se regardent,” dit Stede. “Ils sont si connectés et les expressions sur leurs visages, c’est—” 
“L’amour,” finit Ed. Sa voix est bourrue. “Ils se sont amoureux.” 
“C’est ça.” Les mots se coincent dans sa gorge. “En tant que garçon je ne pouvais pas le voir. C’est à dire, je l’ai vu mais je ne savais pas ce que c’était. Tout ce que je savais c’était que je voulais quelqu’un à me regarder comme ça. Mais personne ne l’a jamais fait.” 
“Jamais?” 
“Non. Pas—” Stede s’arrête, happé par les yeux d’Ed. Ce regard lui coupe le souffle. 
Ed maintient son regard tout en relâchant la main de Stede, tout en entourant la mâchoire de Stede de sa main, ses doigts s'enfonçant dans ses cheveux, s'enroulant autour de l'arrière de sa tête et l'attirant plus près de lui. 
"Pas jusqu'à ce moment,” murmure-t-il, puis ses lèvres se posent sur celles de Stede. 
Le baiser est d'abord doux, hésitant. Stede n'a jamais vraiment aimé embrasser ; il est peu expérimenté dans ce domaine et même moins enthousiaste, malgré ses dix ans de mariage. Mais ce baiser, ce baiser, l'illumine de l'intérieur ; ce picotement électrique travers sa peau et s’infiltre dans ses os. Il se retrouve penché sur le corps d'Ed, agrippant sa taille, poussant un petit gémissement impuissant qui attire un gémissement plus profond de la part d'Ed. Le baiser devient chaud, humide, tout à fait inapproprié pour un mardi matin pluvieux sur son lieu de travail, mais Stede s’en fout pas la gueule.
Après, ils restent en se regardant, yeux écarquillés et haletants, et puis en unisson parfait ils se tournent comme tirés par un fil, vers le tableau. 
Les deux hommes leur sourient, leur sourient, il n’existe pas la moindre doute. Le sosie d’Ed leur fait un clin d’oeil, tandis que celui de Stede hoche sa tête avec un sourire fier et content. “J’étais sûr que tu l’aurais trouver,” Stede entend dire sa propre voix, dans sa tête évidemment mais les mots sont aussi clairs que comme s’il les avait dit lui-même. 
Il se retourne vers Ed. “T’as entendu—” 
“Ouais,” réplique Ed. “J’ai entendu.” 
Ils regardent à nouveau le tableau, qui est précisément comme il a toujours été. 
“Viens déjeuner avec moi,” dit Ed, abruptement. 
“Il est dix heures et demie du matin!” 
“Un brunch, alors. Je sais un bon lieu, pas loin d’ici.” 
“Ah, oui?” Stede est tellement heureux qu’il a l’impression que son sang a été remplacé par du champagne. “C’est où ça?” 
“Mon restaurant.” Ed lui sourit. “Je viens de l’ouvrir. Blackbeard’s Bar and Grill, il s’appelle.” 
“Ooh, nom fabuleux. Et donc tu… vises rester à Londres?” 
“Aussi longtemps que Londres veut bien de moi,” dit Ed, et Stede sait qu’il ne parle pas seulement de Londres. “Et bien. Brunch? J’ai de la marmelade.” 
Stede reste bouche bée. “Comment—comment sais-tu que j’aime la marmelade?” 
“J’ai eu de la chance,” dit Ed. Ses yeux pétillent, de chaleur et affection et interêt et reconnaissance, et oui c’est enfin réel, ça se passe vraiment. Quelqu’un regarde Stede Bonnet Comme Ça. 
Ici au milieu de son musée bien-aimé, devant son tableau le plus précieux, le plus bel homme qu’il ait jamais vu, soit peint ou en personne, lui regarde de la manière dont il a si longtemps rêvé mais n’aurait jamais pensé savoir. 
Et dans sa poitrine il se sent à nouveau cette douleur mais ce n’est plus la douleur exquise. C’est la douleur d’une joie trop forte d’être exprimée. C’est le bonheur complet. 
C’est l’amour. 
“Le brunch serait super,” dit Stede. “C’est parfait.” Ça donne l’impression du début de quelque chose de spectaculaire. 
Et c’est ça qu’il est.  
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aisakalegacy · 1 month
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Printemps 1924, Hylewood, Canada (1/14)
Chère Albertine,
Vous trouverez au fond de cette enveloppe trois photographies, je ne sais pas si vous conservez les enveloppes de vos correspondances, donc je vous préviens maintenant car il serait dommage que vous jetiez par inadvertance celles que je vous envoie, je vous le dis car cela a déjà failli m’arriver plusieurs fois. Nous ne possédons par de caméra et c’est grâce à la gentillesse de Mme Rumédier jeune et de Mlle Rumédier, toutes les deux férues de photographie, que nous avons pu les prendre. Elles ont été ravies de m’aider quand je lui ai fait part de votre demande.
La première a été prise à l’automne dernier par Mme Rumédier jeune à l’occasion des dix-huit ans de Lulu l’automne dernier. Elle est toute abimée, et je tiens vraiment à m’en excuser, je ne sais pas ce qu’il s’est passé, bien que je soupçonne le chat… Je l’avais laissée sur mon secrétaire, et le lendemain, elle était toute griffée. A gauche, vous voyez donc le jeune Georges Rumédier tenant une crécelle, moi-même, Mlle Rumédier dont le visage est malheureusement griffé, Agathon qui a tourné la tête au moment où nous Mme Rumédier jeune prenait la photo. La petite fille au centre qui dévore le gâteau des yeux est Hannah, une petite cousine du côté de Mme Le Bris ma belle-mère. A droite, Jules qui fait la tête car il voulait que nous prenions la pose dans le jardin et non pas dans la cuisine et qui ne voulait pas que Layan soit présente sur la photo, Lulu qui tient une crécelle, Layan que vous voyez en livrée.
Agathon est difficile à avoir en photo. Il fait toujours exprès de tourner la tête au dernier moment, ou trouve mille excuses pour ne pas y figurer… Ici, il se trouve à côté de Layla, qui pause à côté du piano et est ravie de découvrir son nouvel ensemble.
Sur la dernière, vous voyez Lola et son cône de glace, prise à l’occasion de la foire de Gananoque. C’est en rentrant de cette foire, il y a trente deux ans, que Jules m’a demandée en mariage. C’est une journée joyeuse mais qui me laisse toujours un arrière-goût amer. Je me demande toujours ce que je serais aujourd’hui si j’avais refusé. Oh, je ne regrette pas ma chance, ni mes enfants que j’aime éperdument. Il y a trente-deux ans j’étais une paysanne. Je semais et je récoltais l’avoine, je tenais aux bêtes. Nous étions pauvres, mais jamais malheureux. Il y avait beaucoup de gaité à la maison. Mes parents sont restés unis jusqu’à leur mort, et ils n’ont jamais vécu l’un sans l’autre car ils sont décédés la même année. Ils se sont mariés à quinze ans et ils ne se sont jamais quittés, ils se sont aimés toute leur vie. J’aurais aimé avoir un mariage qui ressemble au leur.
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quemajoiedemeure · 1 year
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Ce week-end j'ai suivi ma meuf a un apero chez une de ses anciennes collègues de taf qui s'est mariée, je connaissais personne je venais en soutien et aussi parce que je m'attendais à de l'alcool gratuit. Il y en avait et heureusement parce qu'un des mecs m'a dit que ça serait moi qui allumerait le barbecue, et ensuite une vieille nous a affirmé qu'on allait se marier aussi avec ma meuf parce que quand même "c'est un truc à faire" (j'ai répondu non aux deux) et puis les mecs se sont tous mis à jouer aux palets pendant que les meufs parlaient, j'ai rempli un deuxième verre de truc petillant alcoolisé (pas du vrai champagne) et je suis allé visiter la baraque, c'était assez chiant, un pavillon avec les prénoms des enfants sur les portes de leurs chambres, absolument rien sur les murs sauf des photos encadrées de la famille, et une seule bibliothèque à l'étage avec les livres des gamins et une petite étagère avec ceux des parents (deux Musso, plein de livres sur quel prénom choisir pour son enfant, un autre qui s'appelait "les bons réflexes pour devenir père", un album d'Asterix et des trucs de développement personnel)
C'était tellement pathétique que j'ai fini le truc pétillant, j'ai pensé "ils les ont mis où leurs souvenirs ?" parce que ça aurait pu être la maison de n'importe quelle personne présente que ça aurait fait aucune différence, ça aurait pu être la maison de n'importe qui dans ce pays que ça aurait fait aucune différence, si demain ils étaient évacués à cause d'une éruption volcanique ils pourraient recréer leur maison à l'identique en quelques passages à Conforama et en deux commandes Vistaprint
Je suis allé pisser trois fois pour évacuer le vin et pour m'occuper (je pensais pas que la moyenne d'âge serait aussi élevée, j'avais vaguement l'espoir de trouver quelqu'un qui aurait de la c mais leur seule drogue à eux c'était plutôt la viande grasse des chipolatas qui finira par leur boucher les artères) au dessus du réservoir de la chasse d'eau il y avait un cadre avec des papillons morts épinglés dedans, quatre papillons morts, je les ai pris en photo et j'ai envoyé la photo à Kévin pour pas mourir seul avec mon affliction, et puis je me suis senti élitiste mais il était 17h et j'étais bourré
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lefeusacre-editions · 3 months
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PAPY A FAIT L'ALGÉRIE, par Maud Bachotet (1/2)
Première partie d'une chronique à la fois familiale et historique, du portrait d'un homme et d'une guerre, "Papy a fait l'Algérie" convoque un réseau d'images gardées secrètes que l'écriture se charge de donner à voir, de transmettre, relier, faire parler. C'est un voyage de recouvrance à la fois physique et mental aux deux pôles Nord/Sud. Maud Bachotet est écrivaine et éditrice, ses travaux d'écriture récents ont pour points de départ l'enquête psycho-géographique, l'imagerie populaire et anonyme, ou encore l'autofiction "psychopompe" (le récit intime se lovant dans celui d'une figure réelle dont l'écrit est leur point de rencontre). "Papy a fait l'Algérie" est sa première contribution au blog du Feu Sacré. Gooble Gobble, bienvenue à elle !
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Les Parapluies de Cherbourg, Jacques Demy.
J’ai tant grandi que la maison d’enfance me semble devenue de poupée. Je déborde aussi bien du lit que de la baignoire, me cogne le crâne dans la largeur de la trémie chaque fois que je descends l’escalier et peux sans peine m’accouder à la table du séjour depuis le canapé tout en ayant un pied dans la cuisine. C’est un peu comme de vivre dans un voilier à jamais amarré.
Je me souviens du jour où la grande marée avait envoyé le fleuve valser dans les ruelles du village. Mon père, craignant le naufrage, avait pulvérisé de la mousse expansive sur le pas de la porte. Depuis la fenêtre, j’espérais que l’eau monte assez pour emporter notre bicoque au loin. Peut-être aurions-nous ainsi pu rendre visite à nos « cousins des îles ». Mais l’eau s’était arrêtée à une dizaine de centimètres seulement de notre porte. Comme pour me narguer. J’étais dévastée. Autant que je le suis aujourd’hui de me coucher bredouille dans mes draps de petit mousse. Après trois années passées sur les bancs de l’université à ne pas chercher à regarder plus loin que l’horizon de la licence (mes parents n’avaient pas su me payer de longue-vue en laiton ni me conseiller dans mon orientation), j’ai dû me résoudre à m’échouer sur le banc de sable bordant mon bled littoral. Me voici donc ensevelie sous une mer de cartons que je me refuse à ouvrir. Quitte à faire trois pas en arrière (un par année passée loin d’ici), je préfère encore m’immerger dans l’hier. Je retourne placards et tiroirs, relie chaque objet, vêtement ou feuille volante à une image de mon enfance ou de mon adolescence – je fais bien plus confiance aux récits de l’inanimé qu’à mes propres souvenirs. Dans la maigre bibliothèque, je tombe sur un livre de Jéromine Pasteur, Chaveta. Entre les pages, tournées à la volée, je feuillette ma mémoire qui se supplée à celles de l’exploratrice. C’est mon grand-père, dont je n’ai jamais vu le nez dans un bouquin, qui me l’avait donné à lire. Je me souviens d’un bateau construit des mains d’une jeune femme sans expérience. Je me souviens de ce même bateau engloutis quelque part sous l’Atlantique et des larmes de la jeune femme sans expérience. Je me souviens aussi d’un plan élaboré à la récré – au fil de ma lecture, peut-être ? – ayant pour dessein une virée à deux (pré-adolescentes sans autre expérience qu’une poignée d’heures de cours de voile) en catamaran. En revanche, je ne me souviens pas sur-le-champ de la forêt péruvienne, des Asháninkas ni des guérilleros. Ce n’était pas tant le prolongement de l’arrivée qui m’avait fascinée que l’urgence du départ.
Cette urgence, je l’avais toujours eue en moi. Enfant, j’avais vidé une valisette en plastique rouge (un jouet) de son contenu (des jouets) pour la remplir de ce qui me semblait nécessaire à la fuite, à savoir deux culottes blanches, un crayon télévision à double mines rouge et bleue et mon ours en peluche rose. Une fois sur le trottoir, tétanisée par le grondement des voitures, j’avais pris conscience qu’il n’était pas si simple de partir et étais rentrée affronter la peur de ma mère assourdie par le vrombissement du Moulinex. Plus tard, j’avais fini par accepter les vacances de la Toussaint, de Noël, d’hiver et d’été à demeure. Mes amies me postaient des cartes où tout était blanc, les pistes de neige comme les plages, et qui me réconfortaient lorsque le vert des champs, des dunes et de la mer me donnait la nausée.
Mon grand-père ne s’est jamais lassé des paysages de son enfance. Tous les matins, il prend sa voiture pour aller saluer la baie et prévoir le temps qu’il fera selon le niveau d’ennuagement du mont. Le samedi, il se laisse conduire par ma grand-mère jusqu’au sémaphore de Granville où il occupe son après-midi à inventorier les bateaux du port. À quoi pense-t-il depuis son banc de guet public ? Au jeune pêcheur en partance pour les grands bancs de Terre-Neuve ? Au jeune appelé sur le point d’embarquer sur l’El Djezaïr ? Au petit garçon rêvant de marcher dans les sabots de son grand-père ? Peut-être m’avait-il mis le livre de Jéromine Pasteur entre les mains pour cultiver chez moi ce désir héréditaire du grand large et qui semblait toujours sauter une génération.
Un jour, ma mère m’a dit : « Je ne comprends pas d’où te viens cette envie de voyager. Moi, je n’ai jamais eu envie de partir. » Je rêvais alors de contrées lointaines, de coutumes exotiques et de langues imprononçables. Je nourrissais une passion dévorante pour la Chine, ensuite détrônée par l’Inde, tandis que ma mère s’était contentée de ne jamais quitter le village qui l’avait vue grandir. Quant à mon père, il n’avait eu qu’à parcourir moins de quatre kilomètres pour l’épouser. La seule personne de mon noyau familial à n’avoir jamais franchi les frontières du village et du pays tout entier se trouvait être mon grand-père. Plus qu’une guerre, l’Algérie avait été pour moi un voyage dans sa jeunesse. Ce n’était pas la Chine, mais ça m’allait bien aussi. C’était un autre continent et on y parlait une langue qui se peint. Quelque part, j’enviais mon grand-père d’avoir « fait l’Algérie ». « Faire l’Algérie », à mes oreilles, ça ne signifiait pas « faire la guerre ». Avec l’innocence de l’enfance, je posais des questions sur le pays et il traçait devant mes yeux des paysages étrangers. Je posais des questions sur la langue et il posait sur la mienne des mots arabes. Je notais déjà sur des feuilles volantes à moitié noircies de dessins tout ce qu’il voulait bien me raconter. Mais j’ai beau fouiller la chambre de fond en comble, je ne parviens pas à mettre la main sur ces premiers témoignages recueillis à l’encre pailletée, peut-être même parfumée. Cette fois, il me faut me fier à ma mémoire.
Je repense à la boîte cartonnée. Plus tôt dans la semaine, mon grand-père m’a demandé au téléphone « dis, la boîte avec mes photos, sais-tu où qu’elle est ? » « C’est moi qui l’ai, papy. Rappelle-toi, tu me l’as prêtée… Je te la rends la prochaine fois que je passe ! » « Ah ! Bon, bon… » Je me suis demandée si ça lui prenait souvent de parcourir ces images. Avant de les lui rendre, je me lance dans un grand inventaire. Je dénombre un total de 190 photographies, 11 cartes postales et photos-cartes et 4 documents. Je distingue les photos de famille des photos que j’associe au service militaire. En attendant que mon grand-père accepte de poser des mots sur ces images, je me contente de les trier à l’estime :
FAMILLE (66)
· Baptême maman (14)
· Maman (15)
· Chantiers (5)
· Chiens (10)
· Fête de mariage (5)
· Autres (17)
SERVICE MILITAIRE (124)
· France (11)
· Algérie (113)
CARTES POSTALES & PHOTOS-CARTES (11)
· Deux femmes devant un décor peint (1)
· Carnaval (1)
· Le vieux pont (1)
· Rue du Pavé (1)
· Gavarnie (1)
· Algérois (1)
· Alger, casbah (1)
· Heureuse année (1)
· Souvenir de mon passage sur l’El Djezaïr (1)
· Souvenir de mon passage sur le Kairouan (1)
· Souvenir de mon passage sur le Ville de Tunis (1)
DOCUMENTS (4)
· Ordre de mission (1)
· Permission (1)
· Ticket de pesage de la grande pharmacie de Bab El Oued (1)
· Carte de prière Sœur Marie-Céline de la Présentation (1)
Les photos ainsi répertoriées, je les scanne une par une. Zoomées et rétroéclairées par l’écran de mon ordinateur, j’en découvre les détails.
Une vue en plongée du pont. Une mer vide occupe quasi entièrement la moitié supérieure du cadre. Au premier plan, deux rangées de valises bon marché, trop petites pour contenir des vies entières. Près des valises, trois hommes en uniforme. L’un d’eux a remarqué la présence du photographe. Il y a de la méfiance dans son regard. Ou peut-être est-ce un rayon de soleil. Sur la gauche de l’image, des civils, trois hommes et une fillette dont la tête est masquée par un foulard, s’appuient au garde-corps pour suivre du regard la trajectoire du bateau. Sur la droite de l’image, un jeune garçon et deux soldats les imitent. Au centre de l’image, deux autres soldats fixent l’objectif. Leur air penaud semble avoir été saisi par surprise. Sans doute le photographe les a-t-il sifflés depuis son nid perché avant de déclencher l’obturateur. Le mauvais cadrage donne à l’image une impression de mouvement.
À force de fixer la photo, je vois la houle onduler, les cheveux ondoyer, les corps tanguer. Surtout, je vois les valises. Le sujet de ce cliché, ce sont elles. C’est le départ. L’ailleurs. L’inconnu. Que met-on dans une valise quand on n’a rien ? Quand on nous somme de tout laisser derrière soi ? De ne prendre que le stricte nécessaire ? Une carte de prière confiée par les mains d’une mère inquiète et qui a marginé au dos « Réciter cette prière pendant neuf jours. N’oublie pas. » ? Moi, dans ma valise, je glisserai cette photo de deux inconnus surpris par le regard de mon grand-père. Il ne remarquera pas qu’elle a disparu.
À faire défiler sur l’écran de mon ordinateur ces paysages en noir et blanc, l’urgence du départ se fait plus que jamais ressentir. Comme l’ont fait avant moi Jéromine, papy, Zachary – la première par défi, le deuxième par devoir, le dernier par nécessité –, je m’en vais prendre la mer. Par dérobade. À une vitesse de 21,5 nœuds, soit 39,8 km/h, il me semble que je pourrais mettre à bonne distance le futur qui s’entête à me rattraper.
Le choix de la destination est simple : 1) il me faut un pays où me rendre par bateau ; 2) il me faut un port d’arrivée au départ de Cherbourg. De tous les pays qui peuplent mes fantasmes d’ailleurs, il ne reste donc plus que la Grande-Bretagne et l’Irlande. Je choisis les rebelles aux colons, la république à la monarchie, la patate à la Marmite, les Pogues à Police.
Pour se rendre à Cork, il n’est pas nécessaire de construire son propre bateau, pas plus qu’il n’est requis de posséder un ordre de mission ou des compétences en matière de pêche à la morue. Il suffit simplement de sélectionner au clic avec ou sans cabine, standard ou supérieure, avec ou sans hublot. Parce que je rêve d’aventure – qui a l’avantage d’être plus à portée de porte-monnaie que le confort –, j’opte pour l’expérience du grand large sans cabine, option hublots à volonté, dix-sept heures de traversée. Débarquée à Rosslare Harbour, il ne me restera ensuite qu’à prendre un premier bus pour Waterford et un second pour Cork. Quatre à cinq heures de route, trois comtés (Wexford, Waterford, Cork), vingt-six arrêts.
Arrivée à Cherbourg, il pleut. Je ne m’en étonne pas. Car l’économie cherbourgeoise repose sur l’eau dans tous ses états. D’un côté la mer, dont quatre ports (militaire, de pêche, de commerce et de plaisance) permettent de tirer profit, de l’autre la pluie, que Jean-Pierre Yvon a l’idée (soufflée par Jacques Demy) d’exploiter en créant en 1986 « Le Véritable Cherbourg », un parapluie haut de gamme multiprimé qui voyagera jusqu’au Japon couvrir la tête de l’actuel empereur Hiro-no-miya Nahurito dont la notice Wikipédia nous apprend qu’il a été décoré Grand maître de l’ordre du Soleil levant mais malheureusement pas de celui de la Pluie tombante. L’Antibourrasque étant à 149 euros, le Pébroque à 299 euros et le Milady en Moire à 650 euros, je prends la pluie. Et je me demande si Geneviève (Catherine Deneuve) aurait pu se refuser à Roland (Marc Michel) et lui jeter ses pierres précieuses à la moustache si seulement elle avait fait une école de commerce et vendu des parapluies de Cherbourg à des princes héritiers.
Je pense à Guy (Nino Castelnuovo), appelé en Algérie dans la première partie du film, en novembre 1957. J’entends ses paroles : Oh... Tu sais, maintenant, ça n’a plus d’importance... / Nous avons même tout notre temps... / Ce matin, j’ai reçu cette feuille de route / et je dois partir pour deux ans... / Alors, le mariage, on en reparlera plus tard... / Avec ce qui se passe en Algérie en ce moment, / je ne reviendrai pas d’ici longtemps... Je pense alors à mon grand-père, Normand lui aussi, ouvrier lui aussi, appelé lui aussi, au même âge, à l’été 1959. C’est drôle, je cours à l’aveugle derrière cette histoire que personne ne veut regarder droit dans les yeux et la voilà qui me devance sur le quai du port de Cherbourg tandis que j’embrasse ma mère, comme tant d’autres l’ont fait avant moi.
Sur la passerelle d’embarquement, je me demande si, là-bas, du côté de la mer Celtique, je trouverais des réponses dans mon disque dur saturé de photos. Sans doute trouverais-je plutôt des questions à poser dans le micro de mon téléphone, que mon interlocuteur, rejetant la faute sur la mauvaise qualité du réseau, pourra ignorer comme bon lui semble.
Depuis le pont, j’observe le quai. Ça fourmille d’adieux en bas. Je distingue mon grand-père, dans son uniforme foncé. Nous ne sommes plus à Cherbourg mais à Marseille. Derrière lui se dresse La Major. Il n’a ni mère à consoler – elle tient son café en Normandie –, ni fiancée à qui chanter des adieux – il ne l’a pas encore rencontrée.
Je sens une présence à mon côté. C’est lui, qui s’accoude au bastingage. Il considère la cathédrale d’un œil déformé à la fois par les rayons du soleil et par un professionnalisme juvénile. À 20 ans déjà, il ne peut s’empêcher de détailler la structure d’un édifice aussi digne – lui qui s’apprête à rejoindre un conflit qui l’est si peu –, de se figurer, sans posséder aucune connaissance de l’histoire de l’art et de l’architecture, quelles techniques les ouvriers de l’époque ont-ils utilisées. Bien plus tard, lorsqu’il sera transporté par taxi à Reims pour qu’un spécialiste de renom pulvérise au laser la tumeur venue se loger dans son oreille, il rendra chaque jour visite (du lundi au vendredi, pendant plusieurs semaines) à la cathédrale de Reims, sans jamais laisser faiblir son admiration.
Je me souviens de la présence de deux photos de La Major, la cathédrale de Marseille, dans la boîte, prises depuis le bateau. Il y en a également trois qui font le tour presque complet (nord, ouest, sud) de Notre-Dame-d’Afrique, à l’ouest d’Alger. Il n’y aucune piété chez mon grand-père. Ces édifices religieux sont pour lui comme des phares. Des points de départ. Et d’arrivée. Des témoins familiers parce que taillés dans le plus noble des matériaux : la pierre.
Je voudrais lui pointer du doigt le Mucem, ce cube posé sur la jetée et voilé d’une mantille de béton. Mais lui ne peut pas la voir. Il ne sait pas encore qu’un musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée verra le jour en 2013 à Marseille et qu’il s’enrichira en 2017 d’une collection d’œuvres et d’objets rassemblée en vue de l’ouverture d’un musée d’histoire de la France et de l’Algérie qui n’aura pas lieu. Alors je me contente de lui dire « est-ce que tu vas finir par me parler ? » Mais lui ne semble pas m’entendre. Son regard s’est posé à son tour sur le quai devenu celui du port de Granville. Il scrute un homme à l’accoutrement d’un autre temps : gros chandail, veste et pantalon cirés, bottes cuissardes, suroît en toile brune, mitaines en laine, baluchon. Zachary, le terre-neuvas. Un peu plus loin, une chorale d’hommes avinés entonne : Ceux qui ont nommé les Bancs / les ont bien mal nommés / ils en font des louanges / ils y ont jamais été. À son côté, une femme fixe la mer avec défi. Derrière eux, une fillette à qui l’on a dit de ne pas se retourner, sous peine de ne pas voir revenir son père, caresse un énorme chien à robe noire qui bientôt s’endort. Je me tourne vers mon grand-père. Je voudrais lui poser des questions sur Zachary, ce grand-père qu’il aimait tant. Mais il a disparu. Je suis de retour à Cherbourg. Et le ferry lève l’ancre.
La seconde partie sera publiée la semaine prochaine.
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jpbjazz · 2 months
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LÉGENDES DU JAZZ
ARTHUR BLYTHE, UN MUSICIEN HORS-NORMES
“The music that I deal with has elements of bebop to ballad, swing to sweet, blues to boogie, and pop to rock. If I have the ability to do that, I should be able to do whatever I want to do in those areas — because I am dealing with the tradition, and my culture, and my heritage.”
- Arthur Blythe
Né à Los Angeles le 5 juillet 1940, Arthur Murray Blythe était le troisième d’une famille de trois garçons (un quatrième était mort en bas âge). Le père d’Arthur était mécanicien, sa mère maîtresse de maison et couturière à temps partiel. Après le divorce de ses parents, Arthur était allé vivre avec sa mère à Chicago. Il était éventuellement retourné à Los Angeles à l’âge de dix-neuf ans.
C’est à Los Angeles que Blythe avait rencontré le pianiste Horace Tapscott et qu’il était devenu membre de l’Union of God’s Musicians and Artists Ascension, dont Tapscott était un des principaux représentants.
À l’âge de neuf ans, inspiré par le rhythm n’ blues et la musique swing qu’adorait sa mère, Blythe lui avait demandé de lui acheter un trombone, mais celle-ci lui avait offert un saxophone alto à la place.
Blythe avait étudié la musique avec Kirkland Bradford, un ancien membre du big band de Jimmie Lunceford. On raconte que le style de Blythe rappelait alors celui de saxophonistes d’après-guerre comme Earl Bostic. Blythe avait joué du rhythm n’ blues jusqu’au milieu de son adolescence alors qu’il avait découvert le jazz. Au milieu des années 1960, Blythe avait fait partie de l’Underground Musicians and Artists Association (UGMAA), qui avait été fondée par Horace Tapscott. C’est d’ailleurs avec Tapscott que Blythe avait enregistré un premier disque en 1969 intitulé ‘’The Giant Is Awakened.’’ UN ESPRIT SANS COMPROMIS Blythe était dans la trentaine lorsqu’il avait déménagé à New York au milieu des années 1970, car il se sentait frustré par les limites de la scène musicale de Los Angeles. Connu pour son indépendance et son esprit sans compromis, Arthur était d’ailleurs surnommé ‘’Black Arthur’’ à Los Angeles. Très engagé socialement, Blythe n’avait jamais mâché ses mots et détestait le racisme sous toutes ses formes.
Afin de gagner sa vie, Blythe avait travaillé comme gardien de sécurité avant d’être invité à accompagner en 1975 le batteur Chico Hamilton avec qui il était resté durant deux ans. De 1976 à 1979, Blythe, dont la sonorité était déjà facilement reconnaissable par son côté tranchant (qui s’apparentait davantage à un saxophone ténor qu’à saxophone alto), avait joué avec l’orchestre de Gil Evans, les trompettistes Lester Bowie et Woody Shaw, le batteur Jack DeJohnette et le pianiste McCoy Tyner. Parallèlement, Blythe avait formé son propre groupe avec le pianiste John Hicks, le conbassiste Fred Hopkins et le batteur Steve McCall, avec qui il avait joué à Carnegie Hall et au Village Vanguard en 1979.
Dès son arrivée à New York, Blythe avait adopté une instrumentation pour le moins inusitée, notamment sur l’album ‘’Lenox Avenue Breakdown’’ sur lequel figuraient le tuba de Bob Stewart, la guitare électrique de James Blood Ulmer, la basse électrique de Cecil McBee, la flûte de James Newton, les percussions de Guilhermo Franco et la batterie de Jack DeJohnette. En 1977, le critique du New York Times Robert Palmer avait décrit le style de Blythe de la façon suivante: “He is sly; he teases the beat, toys with polyrhythms and leaves gaping holes in the fabric of the music, only to come roaring back in with plangent held tones or crisp, punching riffs.”
Même après avoir signé avec Columbia en 1978, Blythe avait insisté pour conserver son autonomie musicale. Il faut dire que Blythe n’était plus un enfant de choeur, car il était dans la quarantaine au moment de la signature de son contrat. Blythe avait enregistré neuf albums aux styles diversifiés dans le cadre de son contrat avec Columbia. Même lorsque Columbia avait refusé de renouveler son contrat en 1987, Blythe avait continué de jouer et d’enregistrer régulièrement. En 1977, Blythe s’était joint au groupe du batteur Steve Reid, avec lequel il avait enregistré l’album ‘’Rhythmatism.’’ Dans sa revue des albums des années 1970, le critique Robert Christgau avait salué en 1981 la puissance du jeu de Blythe en déclarant que : "like so many of the new players Blythe isn't limited to modern methods by his modernism—he favors fluent, straight-ahead Coltrane modalities, but also demonstrates why he belongs on a tune for Cannonball."
En 1977, Blythe avait commencé à enregistrer comme leader de ses propres formations, d’abord sur l’étiquette India Navigation puis pour les disques Columbia de 1978 à 1987. Le tuba de Bob Stewart était mis particulièrement en valeur sur ces albums, et prenait la place habituellement réservée à la contrebasse. Des albums comme ‘’The Grip’’ et ‘’Metamorphosis’’ avaient contribué à démontrer la maturité de Blythe, tout autant que son habileté à jouer dans des contextes tant de free jazz que plus traditionnels avec un style tout aussi personnel. En 1982, le critique Francis Davis avait d’ailleurs reconnu la capacité de Blythe à réconcilier les styles musicaux en écrivant que le saxophoniste ‘’may well prove to be the magic figure of reconciliation, the force for consensus, that modern jazz has been looking for in vain since the death of John Coltrane in 1967.” Ouverte à plusieurs tendances, la musique de Blythe alternait entre le bebop, les balades, le blues, le boogie, le pop et le rock. Comme Blythe l’avait expliqué à l’historien Ben Sidran en 1986 : “The music that I deal with has elements of bebop to ballad, swing to sweet, blues to boogie, and pop to rock. If I have the ability to do that, I should be able to do whatever I want to do in those areas — because I am dealing with the tradition, and my culture, and my heritage.”
Dans son album ‘’In the Tradition’’, Blythe avait d’ailleurs démontré sa grande connaissance de l’histoire du jazz en interprétant des compositions de Duke Ellington, Fats Waller et John Coltrane.
Blythe avait également collaboré à plusieurs albums-phares des années 1980, notamment comme membre du groupe Special Edition de Jack DeJohnette. Blythe avait aussi été membre du groupe tout-étoile The Leaders. Après la mort de Julius Hemphill en 1995, Blythe avait pris sa relève au sein du World Saxophone Quartet. À compter de l’an 2000, Blythe avait enregistra plusieurs albums pour Savant Records. Parmi ceux-ci, citons l’album ‘’Exhale’’ avec le pianiste John Hicks, le tubiste Bob Stewart et le batteur Cecil Brooks. DERNIÈRES ANNÉES Après avoir divorcé de sa seconde femme, Blythe était retourné en Californie en 1998 pour prendre soin de ses enfants. Même s’il donnait beaucoup moins de concerts, Blythe avait continué d’enregistrer des albums pour les disques Savant au début des années 2000. Atteint de la maladie de Parkinson, Blythe avait dû mettre sa carrière musicale en veilleuse. Blythe avait déclaré en 2000 lors d’une entrevue accordée au San Diego Union Tribune: “I would love for everyone to accept my music, and I would love to make money, but only by keeping my music on the cutting edge”.
Arthur Blythe est mort à Lancaster, en Californie, le 27 mars 2017. Il était âgé de soixante-seize ans. Blythe laissait dans le deuil sa troisième femme, Odessa Blythe, ainsi que deux fils, Chalee et Arthur Jr., également issus de son second mariage. Il avait aussi deux demi-frères, Bernard Blythe et Aldrich Neal, ainsi qu’une demi-sœur nommée Daisy Neal. Ses deux premiers mariages s’étaient terminés sur un divorce.
Le saxophoniste ténor David Murray, dont Blythe était un des modèles, avait déclaré après sa mort : “It was pretty much undisputed that Arthur Blythe was the best alto saxophonist out there on the West Coast.” Même s’il avait commencé sa carrière à la fin des années 1960, Blythe avait produit ses œuvres les plus novatrices à la fin des années 1970 et au début des années 1980. c- 2022-2024, tous droits réservés, Les Productions de l’Imaginaire historique
SOURCES :
‘’Arthur Blythe.’’ Wikipedia 2022. ‘’Arthur Blythe, saxophonist.’’ RUSSONELLO, Giovanni. ‘’Arthur Blythe, Jazz Saxophonist Who Mixed Sultry and Strident, Dies at 76.’’ New York Times, 28 mars 2017. SCARUFFI, Piero. ‘’Arthur Blythe.’’ Internet, 2006.
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botr-rpg · 2 months
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WANTED ;; ft. malika el maslouhi & imaan hammam
LIEN FAMILIAL ;; maison-restaurant bruyante qui sent la viande marinée, où les enfants courent entre les jambes des parents. famille sourire, famille polie, famille comme toutes les autres : jolie cacophonie. — tiennent le restaurant familial le Ryad, spécialités marocaines (la mère et le père cuisinent, la grande soeur gère les comptes et le fils s’occupe du service et de la plonge depuis qu’il est revenu en ville) — famille aimante, qui roule pas sur l’or. père un peu taciturne, éducation stricte, homme pieux qui veut le meilleur pour ses enfants et les pousse à voir leurs rêves en grand. mère poule, douce mais vive, brusque dans sa manière d'aimer. fratrie de trois qui portent dans le coeur les liens du sang.
Vous pouvez retrouver l'intégralité du pré-lien de Tariq Mansour sur Bottom of the River !
crédits ; @desertbleuoc & @kiddressources
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lalignedujour · 1 year
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J'ai eu une enfance heureuse. Des parents fonctionnel·les. Je n'ai pas grand chose à soigner, à part, comme tout le monde, le patriarcat (binarité, hiérarchisation, mysogynie, culture du viol, masculinité, monogamie, hétéronormativité). Et c'est pas trop trop la faute de mes parents, sauf celle de me laisser regarder des productions audiovisuelles.
Quand je partais en vacances seul·e avec ma mère, le premier matin, je me levais dans un drap emmêlé dans un lit trop grand. Je sortais doucement de mes rêves, je ne savais pas où j'étais, et puis juste avant de me souvenir où je pouvais être, j'ouvrais les yeux. Pour la surprise. Des voix familières venaient du salon, de la cuisine, je n'entendais pas le contenu, et j'aurais été bien incapable de le comprendre. Mais j'entendais les intonations, différentes de celles de la maison, ou plutôt si, elles me rappelaient quand ma mère était au téléphone avec sa famille. Il y avait aussi des bruits de métal, d'ouverture de frigo. Les rideaux filtraient un soleil plus fort qu'à la maison. Les tissus, les tapis, avaient une odeur de poussière différente. Peut-être que les bactéries dans les fibres sont différentes quand les tissus ont pris beaucoup de rayons UV, ou de vapeurs d'huile d'olive et de concentré de tomate.
J'avais dormi avec ma mère. C'était comme ça pendant les vacances dans la maison de son père. Je m'endormais seul·e et je me réveillais seul·e, mais j'avais dormi avec elle. Je la croyais sur parole.
Elle passait dans la chambre alors que j'étais réveillé·e. Elle me "réveillait" officiellement. Elle me réveillait avec sa voix douce, puis je l'entendais ensuite plus loin de moi tout le reste de l'été. Elle parlait arabe, je ne comprenais pas. Même avec moi, elle parlait parfois arabe, elle voyait que je ne comprenais pas, alors, un peu déçue, elle reprenait en français. Je comprenais.
Je me sentais autorisé·e à me lever, regarder un peu les toits par la fenêtre, les mêmes toits desquels semblaient venir les appels à la prière.
J'allais dans la cuisine. Je croisais mes cousines. Et l'été commençait vraiment.
Il y avait donc la première génération dans la cuisine. Et j'étais avec la deuxième génération, la mienne, celle qui ne comprend pas non plus l'arabe, et regarde plutôt KD2A sur France 2 en mangeant de la pastèque et des céréales pour le petit-déjeuner. Ça me faisait plaisir d'être près d'elles. La veille au soir, c'est mon oncle qui est venu nous chercher à l'aéroport, elles dormaient déjà. Je n'aurais pas pu passer l'été avec des gens aux peaux vieilles. Je les regardais, et ce que j'aimais chez elles, c'était vraiment leur peau élastique. Des peaux d'enfant, d'ado, semblables à la mienne. Les adultes avaient des peaux abîmées qui sentent de plus en plus mauvais. J'y ai été jusqu'à mes 17 ans.
Aujourd'hui, c'est son anniversaire. Je l'appelle au téléphone. Moi, j'ai changé de voix parce que j'ai 34 ans, deux fois 17. Mais elle, non. C'est la même voix qui me demande des nouvelles de mon ex (on est séparé·es depuis trois ans et elle le sait), qui me demande si j'ai mon enfant à côté (ça fait deux ans que je ne l'ai jamais le mardi et elle le sait), qui me demande si je travaille tout l'été ou si je prends quelques jours (ça fait un an que je ne travaille plus, et elle le sait).
J'ai pourtant eu une enfance heureuse.
La mère de ma mère est morte quand ma mère avait 17 ans. Moi non. Elle est là, et je constate cette nouvelle version de ma mère.
C'est pourtant la même voix, dix-sept ans après.
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