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Mots et émotions aléatoires
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Iel - they/them
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aelixyr · 9 months ago
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Spirale nocturne
J'ai peur, j'ai peur de retomber, j'ai peur de tout gâcher. Je suis en apnée dans le bonheur que j'ai espéré toute ma vie et j'ai peur de m'y noyer et de le corrompre de mon cadavre intérieur, de la pourriture d'une décennie de pensées sombres et de paniques.
C'est terrifiant d'être heureux quand on a été malheureux si longtemps, comme si on allait se réveiller à un moment et que rien de bien n'est réel. J'ai l'impression de ne rien mériter de tout ça, que la seule explication soit que ce ne soit pas réel.
Il faudrait que je m'auto sabote, parce que c'est plus sur d'être mal, c'est plus connu, plus comfortable, non ?
Comme un cerf aveuglé par les phares, je vois la chute arriver à travers mes larmes mais je ne sais pas comment freiner. La prophétie auto-realisatrice est en marche et son cycle vicieux me détruit et me force à tout détruire avec moi.
De vieilles insécurités viennent tacher mon bonheur et en essayant de les nettoyer je ne fais que les étaler. Je perd mon souffle à hurler à l'aide, mais j'effraie et repousse les oreilles à portée.
Tout se mélange, un cocktail de mes démons m'expose à la figure tandis que l'abysse m'avale. Je repense à ceux que je jalouse honteusement, ceux dont j'ai peur, ceux qui pourraient tout me prendre, ceux à qui j'attribue bien pire qu'ils pourraient faire, et ceux de qui j'attendais bien mieux.
Je réalise mon impuissance, tant face aux autres que face à moi même,
La nuit s'avance et avec elle se réveille la boule au ventre et les larmes aux yeux dont les sensations sont devenues trop familières.
Je tente de me rappeler que la guérison n'est pas linéaire, et que le bonheur et l'amour m'entourent encore malgré mes nuages.
Ceci aussi passera sûrement.
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aelixyr · 1 year ago
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Cœur à toute vitesse
Je découvre après deux ans de trajets plus ou moins réguliers que les trains me rendent contemplatif.
Il faut croire qu'il y a quelque chose de surréaliste à filer à toute vitesse entre des arbres se rhabillant timidement sous un soleil de plus en plus matinal, entre les gares vides de petites villes aux façades ternes, tout en ressentant mille couleurs que ces murs délabrés ne pourraient imaginer.
Mes paupières sont lourdes, et mon cœur un peu plus. Ce coeur novice, qui s'autorise enfin l'ivresse de l'ocytocine traîtresse, qui croule sous des vagues chaudes et douces de sentiments difficiles à nommer mais si facile à ressentir.
Il est tôt, aujourd'hui et pour mon coeur, même si ce dernier est incapable de ne pas courir, même après être tombé tant de fois. Il découvre qu'il peut courir dans plusieurs directions à la fois. C'est beau, c'est intense, mais c'est épuisant et terrifiant de se perdre, de perdre son coeur par petits bouts éparpillés dans des êtres qui n'ont pas demandé tant de chaos. 
Il a fallu deux printemps à mon cœur habitué des tropiques à la chaleur oppressante pour que celui-ci fleurisse à son tour. Peut-être qu'il a peur d'être en retard, et que c'est pour ça qu'il court. Peut-être qu'il souhaiterait prendre le train pour l'automne et ses bras réconfortants, pour fuir l'été et ses journées interminables que les autres semblent adorer.
Le ciel s'éclaircit, les villes sont de plus en plus grandes et modernes bien qu'elles paraissent tout aussi fades. Je suis sûr qu'elles abritent pourtant des êtres colorés de l'intérieur que j'aurai pu découvrir si j'avais eu quelques vies de plus à dépenser à courir dans tous les sens.
J'espère que les petits bouts de cœur que j'ai laissé à d'autres corps se portent bien. Je leur passe le bonjour de la part de celui coincé dans un train, qui admire les arbres se réveillant d'un hiver trop court. J'espère qu'ils profitent de la peau douce et chaleureuse des humains auxquels ils ont choisi de s'accrocher sans trop leur faire de mal. 
J'espère que mon cœur intrépide ne s'essoufflera pas trop vite à se précipiter ainsi. Et plus que tout, plein de désillusions, j'espère qu'il n'y a que moi que je ferai souffrir si c'est le cas.
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aelixyr · 2 years ago
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Les câlins du chaos
De tous les potentiels univers, j'envie ceux que j'avoisine. Je rêve de vies proches mais si lointaines, d'un ordre qui n'est qu'une lumière au loin, perçant parfois le désordre d'un rayon éblouissant. Peut-être que derrière la lumière, il y a autant de chaos, mais pour avoir osé y goûter, elle semble cacher un confortable cocon, calme, frais et doux. Dans un univers alternatif, celui du chalet dans les bois, ou celui d'une vie stable dont je ne serais probablement capable que dans cet univers précis, je suis dans les bras de personnes que je n'ai pas la chance d'appeler miennes dans le présent.
J'ai peur d'être devenu accro au rayon de lumière qui ne semble exister que dans les quelques secondes où je touche une peau interdite, où le chaos constant ralentis juste assez pour que je puisse sentir la chaleur sur mon visage. Je garde les yeux fermés, à la fois pour les protéger, mais aussi pour mieux ressentir la lumière douce caresser mes joues. L'étreinte s'éteint et la lumière aussi, le chaos bruyant recommence à tournoyer. Le poids dans ma poitrine retombe soudainement. Il fait sombre, lourd et je suis terrifié. Rendez moi ma lumière, ne me lâchez jamais, ne laissez jamais se finir les câlins du chaos qui le rendent tolérable.
J'espère que dans ces univers alternatifs, je ne cherche pas d'autres rayons en vain. J'espère que je suis heureux et que je réalise la chance que j'ai d'échapper au nuage assourdissant que je subis ici. Peut-être qu'il y a des nuages de chaos dans tous les univers, peut-être que seul le présent existe, peut-être que la lumière n'a toujours été qu'une illusion addictive. Toujours tant de questions sans réponses, ces spirales de pensées s'ajoutent au chaos ambiant. Quelques lignes de plus ne se feront pas remarquer, je ne suis plus à ça près.
Alors je rêve malgré moi de ce qui aurait pu être, si tant de choses avaient été différentes. Je rêve de danser sur le seuil de la cuisine, de baisers volés, de balades en voiture dont les rires et les chants couvrent le bruit du moteur, d'affections pure et sincère, d'insouciance, de légèreté, et des derniers câlins du chaos que j'ai pu embrasser.
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aelixyr · 2 years ago
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Presque
Sentiment amer de n'être que le deuxième choix.
Je suis le lendemain d'un magnifique orage, où il ne reste qu'une atmosphère lourde, moite et grise, qui rappelle le spectacle d'éclairs de la veille sans avoir sa beauté.
Je suis le dernier jour des vacances d'été, où l'air se rafraichi, mais l'intensité des jours se dissipe peu à peu, annonçant un automne qu'on ne peut pas apprendre à adorer.
Je suis les viennoiseries de la veille, qui auraient pu être aussi fraiches que celles du jour si on avait su quoi en faire plus tôt.
Je suis presque.
Jamais assez, surtout pas après elle.
Elle était spéciale. Elle était orage, tempête et soleil brûlant à la fois. Je ne suis qu'une pale copie dessinée par un enfant qui ne voit pas très bien et qui ne comprend pas tout. La ressemblance est là quand on plisse les yeux et qu'on n'est pas très regardant : ça peut faire l'affaire un moment, le temps de trouver mieux.
Que deviennent les "presques" une fois remplacés? Ni recyclables, ni biodégradables, des fantômes entre-deux âmes écorchées à apaiser un moment le temps qu'elles n'aient plus besoin de pansement émotionnel.
presque.
Qu'aurait-il fallu de plus? Aurais-je même pu faire quelque chose moi même, ou est-ce une énième conséquences d'être élevé par des parents qui n'auraient pas du en être?
Personne ne peut mentir à une soirée sombre et froide d'automne en lui disant la préférer à une nuit d'été encore ensoleillée. Ce ne sont pourtant que quelques jours qui les séparent finalement.
Il en existe peut-être, des amoureux de la nuit, du vent et des feuilles volantes. Mais lui préfère le soleil tard le soir, les filles fines aux cheveux sombres, virtuoses et dérangées.
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aelixyr · 3 years ago
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Dysphorie
Je veux me libérer de ces poids. A chaque mouvement, chaque irrégularité sur la route, je suis douloureusement ramené.e à la réalité. Sentir ma peau toucher ma peau, mes vêtements contre ces amas de chair indésirés, ou simplement voir mes habits tomber de façon disgracieuse m'enfonce une lame malheureusement figurative dans la poitrine. Le regard des gens, du plus pervers au plus ignorant, tous me rappellent brutalement que je serai toujours considéré.e comme quelque chose que je ne suis pas. "Madame", "Mademoiselle", "Elle", "Femme". Ces mots comme ces morceaux de peaux, si beaux sur d'autres, sonnent comme des insultes envers moi. Je ne veux pas être un garçon, mais j'aimerais être le petit ami de quelqu'un. Je ne veux pas être une fille, mais j'aimerais être la princesse de quelqu'un. Je ne veux être aucun des deux car je ne suis aucun des deux. Je suis humain, je veux avoir les cheveux longs et un torse plat. Je veux porter des boxers et du maquillage. Je veux pouvoir exister sans être en permanence tiré.e de force vers mon genre assigné à la naissance, au point de devoir tirer de toutes mes forces vers un côté qui ne m'attire pas plus. Je veux me tenir debout sous la pluie, plaquer mes mains sur mon torse nu et sentir les gouttes ruisseler par dessus mes cicatrices. Je veux qu'un gentil poignard m'ouvre et me vide de mes maux emmêlés par dessus ma cage thoracique.
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aelixyr · 3 years ago
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Nausée d'exister
Mes émotions me donnent la nausée. Il y en a trop, et elles sont balancée par une route sans bande d'arrêt d'urgence. J'ai besoin de vomir des mots sur une page, un texte, une chanson, un cri, n'importe quoi. J'ai besoin de laisser sortir tout ça d'une façon ou d'une autre.
Les insécurités me rongent. Les abandons successifs empilés au coin de mon cerveau me fixent malgré mes tentatives de les ignorer, à défaut de pouvoir m'en débarrasser. La pièce est trop vide pour pouvoir faire abstractions de leurs chuchotements qui me crient qu'ils ne vont que s'agrandir, que tous ceux qui me sont chers vont tôt ou tard rejoindre la pile poussiéreuse de fantômes du passé. On me suggère d'être terrifié.e, d'à la fois faire tout mon possible pour que ça n'arrive pas, mais en même temps de laisser tomber, puisqu'à quoi bon? Il partira comme tous les autres. Elle partira comme toutes les autres. Chacun.e trouvera mieux si ce n'est pas déjà le cas, si je ne suis pas encore une fois qu'un passe-temps.
C'est marrant, c'est en espionnant mon fantôme préféré que j'ai vu cette expression, "nausée d'exister". Je ne sais pas si j'ai été son passe-temps ou si je n'ai juste pas su rester assez bien pour qu'elle ne parte pas elle aussi. Des centaines de mots et une lettre perdue plus tard, je ne m'en suis toujours pas remis.e.
[...]
J'aurai aimé de pas me comparer, j'aurai aimé ne rien savoir, ou alors en savoir assez pour ne plus avoir à douter. Tout le monde entier est dans cet entre-deux. J'aurai aimé pouvoir lire dans les pensées ou ne pas connaître leur existence. Les humains sont compliqués et imprévisibles. Je ne peux me passer d'eux même s'ils m'ont tant fait du mal. Je reste donc tout près mais terrifiée du moindre mouvement. C'est difficile de ne pas écouter les petites voix expertes qui remarquent le moindre changement. J'ai récemment appris qu'il s'agissait d'une réponse à un trauma mental/émotionnel. Mais pourquoi les voix auraient elles tord? Si quelque chose il doit bien y avoir une raison? Où l'érosion touche-t-elle aussi les comportements humains et leurs sentiments, causant des décalages millimétrés invisibles à l'œil sain?
Des mots qui se veulent exutoires en vain, des émotions chaotiques et des pensées arborescentes qui ne peuvent être structurées. Il va falloir s'habituer à cette étrange médiocrité.
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aelixyr · 3 years ago
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Non-sens solitaire
Ce matin, le ciel s'est levé très tôt pour lui peindre un beau cadeau d'au revoir. Je l'ai laissé dans les nuages, où il voyagera toute la journée. L'île reprend alors ses couleurs familières et terrifiantes, n'ayant plus d'yeux curieux à émerveiller. Les douleurs que j'ai élevé sur place sont toujours là. Les ponts sont toujours teintés d'une amère tentation. Tous les lieux sont entachés de souvenirs déjà trop enfouis pour n'avoir qu'un an. Le chemin du retour a été douloureux et solitaire. Je m'y attendais, mais ça n'a pas suffit. Le silence pèse autour de moi. J'essaie d'ignorer les démons laissés sur place qui tentent de m'enlacer à nouveau. Le silence durera encore quelques heures. Je me convainc que le plus dur est en train de passer. En réalité je suis terrifié.e de passer encore un mois ici. Vais-je passer ma vie à choisir quels démons fuir, à idéaliser ma destination seulement pour y trouver du repos tant qu'un rempart humain me protège de moi-même? J'écrivais il y a un mois rêver d'une maison. La maison est à la fois trop vide et trop pleine, d'un vacarme assourdissant. Les phrases viennent en désordre et les larmes me nouent la gorge, timides de couler pour la énième fois aujourd'hui. Le lit sera froid et immense ce soir, dormir seul.e sera difficile. J'ère dans les pièces vides de vies mais toutes remplies de tensions et de cris qui y ont été lachés. Je remplis cette page pour compenser le vide qui remplace mes poumons. Ce genre de désordre textuel n'a de fin que lorsqu'on lui en attribue une.
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aelixyr · 3 years ago
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En attendant le train
Le ciel est gris mais lumineux, trop pour qu'il semble être déjà vingt heures.
La brise légère agite mes cheveux et m'effleure la peau.
La fin du quai est déserte, quelques personnes isolées attendent plusieurs mètres derrière moi.
Il y a un banc devant moi, mais je décide de ne pas m'y assoir pour mieux ressentir et contempler le vent.
La solitude soudaine est étrange et indescriptible, alors je décris mes alentours pour compenser.
Je suis prise d'une certaine nostalgie factice. Bientôt, je retournerai à la maison.
La maison, je l'idéalise beaucoup.
En réalité, ce n'est pas une maison. C'est un ensemble de briques dans lequel sont entassés plein de souvenirs douloureux. C'est une boîte où je me suis abritée pour ce qui est, pour l'instant, la majorité de ma vie. C'est un point dans le monde, c'est tout.
Une maison, c'est accueillant, c'est rempli d'amour qui couvre et apaise les souvenirs douloureux. Une maison, c'est chaleureux, ça a la sensation d'une étreinte de la part d'un corps qui nous a manqué. Une maison, c'est une famille peut-être imparfaite mais fonctionnelle.
Quand on quitte la maison, elle nous manque. Elle nous a apporté beaucoup de bien, le temps qu'on puisse voler par nous même.
Je me suis enfuie de la boîte trois ans trop tard. Elle me manque, mais pas telle que je l'ai connue. Elle me manque comme un personnage fictif vous manque : il n'a jamais existé, mais c'est exactement ce dont vous avez besoin, car vous avez rempli les silences et les lacunes par quelque chose d'idéal.
La boîte n'est pas une maison, mais je ne peux m'empêcher de lui imaginer un toit, un jardin, une cheminée, un câlin sincère de ma mère.
Le train est arrivé, il ne m'emmène pas à la maison mais vers une autre boîte un peu moins pleine.
Il n'y a pas de train qui emmène à la maison.
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aelixyr · 3 years ago
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Aphasie de survie
Les mots s'en vont. Ils s'enfuient, ils ont peur et me supplient de faire de même.
Les mots se battent contre eux-mêmes. Ils veulent sortir, s'alignent et s'ordonnent pour me montrer qu'ils sont prêts.
Mais il y a un obstacle sur la route. Peut-être est-ce ma bouche qui refuse de s'ouvrir, peut-être est-ce mes cordes vocales écrasées par le nœud dans ma gorge, peut-être est-ce le poids dans ma poitrine qui empêche l'air de sortir de mes poumons. Peut-être que c'est mon cerveau qui interdit aux mots de sortir, les confinant de force pour les protéger d'une tempête imaginaire dont il se souvient si clairement.
Alors je me tais et je me hais. La tempête est en réalité à l'intérieur et je ne peux y échapper. Les mots s'affolent et se désorganisent, mais ne peuvent toujours pas sortir. Les secondes s'étirent et le monde attend une phrase qui ne viendra peut-être jamais.
Une fois que la tempête à tout dévasté, les mots rescapées s'alignent timidement et entrouvrent mes lèvres : "je suis désolé.e".
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aelixyr · 3 years ago
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Angoisses nocturnes
Les nuits s'étirent et le poids dans ma poitrine s'alourdi ; toujours plus tard, toujours plus lourd, toujours plus difficile le lendemain matin.
Pourquoi est-il si difficile de penser la journée et si facile de se laisser emporter dans un tourbillon de pensées sombres une fois la nuit tombée?
Le retour des heures à un chiffre signifie le retour de l'angoisse.
La fatigue physique est présente mais mon cerveau bien réveillé est décidé à s'inquiéter de tout ce qui est possible et tout ce qui ne l'est pas.
Balancé.e dans un tourbillon de "et si", emporté.e par une vague de "j'aurais dû", achevé.e par le traditionnel "pas assez", je supplie le sommeil de me sauver de mes pensées.
[...]
Je me réveille bien après le soleil, à une heure à deux chiffres. Mes paupières sont aussi lourdes qu'était le poids dans ma poitrine quelques heures auparavant. Je suis aussi épuisé.e que si j'avais passé la nuit à me battre dans une tempête.
"Il faut se lever, ça sera pire sinon."
Je rassemble mes forces, je fais du café, je sors et je couvre les pensées avec de la musique. Le vent me caresse le visage comme pour me rassurer et souffle sur les brûlures de la veille.
La journée passe, les pensées sombres ont, comme moi, un peu peur du soleil.
Vient le temps de rentrer, la soirée passe, le ciel s'assombri, le silence est assourdissant.
Les heures à un chiffre arrivent, l'angoisse pesante aussi, il est temps de se battre une nuit de plus contre un ouragan de moi-même.
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aelixyr · 3 years ago
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La soif d'être assez
Je vais vous parler de mes parents. Enfant, j'ai développé une facilité académique déconcertante (vous voyez d'ici venir le "gifted kid burnout"). Mes parents, encore ensemble à l'époque, étaient tous les deux professeurs et manifestaient très peu leur bonheur de ne pas avoir à continuer leur travail à la maison. La perfection était attendue et normale, quoi que ce soit d'inférieur était un échec. S'est construit au fil des années une soif intarissable de validation, étendue à quiconque pouvait m'en procurer. J'avais besoin d'entendre que je faisais assez, que j'étais assez. Sans m'en rendre compte, je courrais après les compliments et les mots rassurants, ne semblant paradoxalement jamais assez eux-mêmes.
La semaine dernière, j'ai décroché un entretien pour un projet qui me tenait à cœur. Ma mère m'a dit "super". Ça a créé un vide en moi puis résonné très fort à l'intérieur. "super". J'avais besoin d'un "c'est génial, je suis fière de toi." "Je suis fière de toi". Je n'ai même pas eu le temps de me réjouir, frappé.e par la réalisation que mon besoin de validation avait une explication tout à fait rationnelle : je recherchais ce dont j'avais manqué enfant.
J'ai compris d'où il venait, j'ai maintenant besoin de le laisser partir.
Le problème des mauvais schémas parentaux, c'est qu'ils causent plein de difficultés qui s'imbriquent entre elles. J'ai aussi des problèmes avec mon corps, sur lesquels j'écrirai encore une autre fois. Fusionnés avec la recherche permanente de validation, avec une pincée d'insécurités sexuelles et sentimentales, je me suis persuadé.e que mon amoureux déteste mon corps autant que moi.
Je vois des gens parler de leur partenaire qui les rassure ; "tu es parfait.e comme ça", "je t'aime comme tu es", "ton corps est parfait", "tu n'as pas besoin de changer"… Ce n'est pas le genre de chose qu'on demande malheureusement, par peur d'une réponse un peu trop honnête. S'il aimait mon corps, il me l'aurait dit non? Est-ce un questionnement légitime ou est-ce une autre séquelle de mon enfance? Je tente de me couvrir les oreilles pour échapper aux pensées-vacarme qui me hurlent qu'il me préférerait si je m'affamais comme avant. Ne pas pouvoir lui partager mon chemin de recovery le rend très solitaire, mais il pourrait le détruire si facilement que je suis terrifié.e de l'y accueillir. J'ai besoin qu'il me rassure, mais ses mots seraient ils suffisants ou amèneraient ils le besoin d'encore plus, toujours plus?
Je me sens coincé.e, conscient.e du processus qui me conduit à ressentir ainsi mais incapable de l'arrêter.
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aelixyr · 3 years ago
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Le vent souffle et je n'existe pas
Je suis en ville. Une sirène retenti. Ça fait une heure environ, peut être plus, que mon esprit tente de m'arracher de la réalité. J'évite les miroirs et les regards qui pourraient me prouver que je suis réel.le, ou pire encore que je ne le suis pas.
J'ai appris que la dissociation, la déréalisation, sont des mécanismes de défense que le cerveau érige tels des remparts aux situations stressantes.
J'ai les larmes aux yeux et la tête qui tourne de l'intérieur. Le vent souffle, des oiseaux s'envolent. Le vert des arbres et de l'herbe semble faux tant il est intense, de la même façon que la réalité semble lointaine tant mes émotions sont exacerbées. C'est comme si le bouton permettant de régler le volume de mes pensées était cassé et que j'étais coincé.e avec des émotions assourdissantes sans pouvoir enlever le casque qui les diffuse.
Le vent souffle à nouveau, les oiseaux qui s'étaient posés s'envolent à nouveau, dirigées par les courants d'air. Le vent souffle et entraîne avec lui le concept de réalité. Je n'existe pas, je n'existe plus, ai-je même existé un jour.
Le vent souffle plus fort et traverse mes vêtements. Le froid me secoue comme pour me réveiller d'un cauchemar. J'ai toujours aimé le froid et le vent. Les oiseaux n'ont pas bougé cette fois, comme si ce souffle précis m'étais destiné. Le voile recouvrant la réalité semble flotter comme un drapeau, laissant paraître des rayons dansants de vie. J'existe peut-être moi aussi, comme les oiseaux qui volent, comme les arbres trop verts, et comme la sirène qui retentit toujours au loin.
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aelixyr · 3 years ago
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Présentation
Bonjour, bonsoir, bonne nuit.
Vous pouvez m'appeler Ael ou Ethael et me genrer au neutre tant que faire se peut.
En tentative de surpasser le malaise que m'inspire ma langue maternelle, je me suis mis à écrire, me forçant à n'utiliser que le français que je fuis naturellement dans la vie de tous les jours.
Tout à commencé par une lettre perdue à une personne qui a quitté ma vie sans prévenir. D'autres idées sont venues, en cours de réalisation, mais sachez que j'ai tendance à ne pas finir ce que je commence, je ne promet donc rien.
Je n'écris pas forcément pour être lu.e mais je ressens le besoin de publier ce que je produis.
Bienvenue à toi qui pose tes yeux sur ces mots en désordre et ces émotions aléatoires.
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aelixyr · 10 years ago
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draw stick figures. sing off key. write bad poems. sew ugly clothes. run slowly. flirt clumisly. play video games on easy. you do not need to be good at something to enjoy the act. talent is overrated. do things you like doing. it’s ok to suck
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