Tumgik
#Les bruits de couloir
urween · 4 months
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"Quatre secondes"
Wolverine x
M/FTMreader
note : mutant!reader
résumé : Logan entend malgré lui des bruits assez dérangeants dans une chambre voisine, il sera surpris de découvrir de qui ils proviennent
! warnings : forme de voyeurisme, violence, langage vulgaire/cru, évocation de sexualité et de guerre, alcool, jalousie
3 805 mots Description à la troisième personne
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Il avait une ouïe surdéveloppée, tout le monde le savait. Les élèves qui se disputaient, il les entendait. Les vitres cassées par un ballon, il les entendait. Les rires à deux heures du matin, ça putain ouais il les entendait aussi. En bref, il entendait tout ce qu’il se passait dans le manoir, du moins au deuxième étage. D’habitude, aucun problème à s’endormir avec ces bruits, il avait déjà dormi sous des tirs de fusils alors des gosses n’allaient pas l’empêcher de se reposer. Enfin, c'est ce qu’il pensait. Les rires, les insultes, les chuchotements, d’accord, mais les gémissements c'étaient autre chose encore.
Au deuxième étage il n’y avait que les étudiants ayant dépassé la majorité, pour ceux que l’on pouvait dater, et quelquefois il arrivait que ce genre de choses se produisent mais rien de terrible, c'était léger et rapide, tout l’inverse de ces dernières fois. Parce que oui, “ces” dernières fois. Pas juste une fois, un vendredi soir pour fêter le weekend, non, tous les putains de soirs depuis une semaine. Alors Logan commençait à regretter son ouïe surdéveloppée.
Il n’avait jamais bien dormi, c'était pas son genre, mais ne pas dormir n'était pas son genre non plus. Il avait besoin de sommeil. Son corps avait beau se régénérer, il devait se reposer, pour éviter d'être de mauvaise humeur, encore plus que d’habitude je veux dire.
Mais aller toquer à la porte de cette chambre et demander poliment d'arrêter de baiser tous les soirs n'était pas non plus dans ses options. Malgré son caractère, assez explosif, Logan n’aimait pas ces situations, elles le mettaient toujours très mal à l’aise. Et puis, il devait avouer aussi qu’admettre que depuis une semaine il écoutait sans le vouloir ces bruits était un peu gênant, voire même beaucoup.
Lors de ces nuits blanches, Logan était parvenu à localiser la chambre d’où prévenait tout ce boucan. C'était la dernière, tout au fond du couloir, à environ cinq chambres de la sienne. Si sa mémoire était bonne, Oscar dormait là-dedans. Un mec assez banal et gentillet, le genre à se faire recaler par toutes ses conquêtes amoureuses. Et pourtant il en faisait du bordel. Bien entendu il n'était pas tout seul dans l’histoire, mais Logan ne voyait pas qui pourrait être la deuxième personne. Oscar avait des ami.e.s mais rien de fantastique, pas de petit.e ami.e non plus et en aucun cas une mutation permettant de faire ce genre de choses tout seul. En fait, il pouvait juste manipuler les couleurs, mais pas à un très haut niveau, seulement inverser le jaune d’une banane avec le rouge d’une fraise par exemple. Alors Logan séchait, il ne voyait pas qui ça pouvait bien être. Et même la voix ne l’aidait pas, il entendait davantage Oscar que l’autre. Même si quelquefois il parvenait à capter une voix, très douce, très tremblante, et il devait l'avouer, assez agréable à entendre. Mais ce n'était pas sa faute, il ne pouvait pas ne pas écouter, ses oreilles entendaient pour lui. Et même avec des bouchons il entendait tout, puis de toute manière il ne supportait pas ces trucs en plastique fluorescent.
Au bout de la cinquième fois, il avait eu espoir que ça s’arrête, qu’ils arrêtent. Mais ce n'était pas arrivé.
Honnêtement, il était un peu à cran. Les élèves le remarquaient très clairement, dès le début de la semaine ils avaient vu que Wolverine était d’humeur cinglante, ils se tenaient encore plus à carreaux. Leur soulagement était qu’au moins il n'était pas professeur, parce qu’ils se voyaient mal avoir à endurer ce regard enflammé pendant une voire deux heures de cours. Logan était simplement “invité”, ou peut-être “habitant”, ou “babysitter” aussi parfois. Charles lui avait proposé un poste en tant que professeur d’histoire, mais il avait vite refusé, ne voulant pas avoir à se coltiner des évaluations à corriger et une cravate à porter. Quelquefois il donnait des sortes de cours, ou plutôt des entraînements, dans le combat bien entendu. Et puis un ou deux, ou une petite dizaine d’élèves peut-être, lui demandait fréquemment de les aider à la salle de sport, pour des conseils ou juste un soutien physique. Avec tout ça il avait fini par connaître tout le monde, même s’il n’en avait pas l’air, il aimait plutôt bien ces gosses.
Et puisque officiellement il n’avait rien à faire, il pouvait observer Oscar, ou plutôt avec qui il traînait.
Appuyé contre un encadrement de porte, Logan ne détacha pas son regard du jeune homme. Malicia était passée parler à Oscar, et des sueurs froides avaient parcouru le dos de Logan en imaginant cette possibilité, mais heureusement elle était avec Bobby dans une chambre à l'autre bout du couloir. Katt était aussi passée pour lui donner des livres, mais Logan savait qu’elle avait déjà quelqu’un d’autre dans le viseur, ça ne pouvait donc pas être elle. Quentin, Mark, Sophie et Sasha aussi. En fait, Oscar parlait à beaucoup de monde et n’avait pourtant pas d’amis fixes.
Dix-sept heures et Logan commençait à râler. Pour un samedi, Oscar en voyait du monde, il faisait courir Logan un peu partout. Et dans tout ça, personne ne pouvait correspondre.
« Salut, tu as pu le récupérer ? »
Devant lui, à une quinzaine de mètres, Oscar discutait avec une nouvelle personne encore. Logan leva les yeux au ciel derrière ses lunettes de soleil et s’appuya davantage sur l’arbre dans son dos.
« Mh mh, Tornade a été compréhensive, elle m'a même aidé à le réparer »
Le garçon souriait faiblement, il n'était pas timide, Logan le savait puisqu’il connaissait assez bien ce jeune homme, c'était même lui qui l’avait ramené.
Il y a quatre mois, Logan est parti, sans vraiment savoir pourquoi, pour être honnête, il voulait juste aller près d’un lac et regarder la forêt vivre en face. Mais il a entendu un couinement, humain, ou du moins pas animal. En fait, il a failli couper la tête à ce garçon lors de leur première rencontre, il s'était caché dans un buisson derrière lui. Logan l’a écouté lui expliquer qu’il avait fuit sa maison pour échapper à des personnes qui ne l’appréciaient pas, il disait que sa famille lui manquait beaucoup mais qu’il ne pouvait pas revenir avec eux car c'était dangereux. Puis, sorti de nul part, il lui a dit qu’il était désolé pour tout ce qu’il avait vécu. Logan l’a fixé, pendant un long moment avant de demander : “tu lis dans les pensées ?”. Ce à quoi le garçon a répondu : “j’interprète les signes invisibles”. Il a fallu dix bonnes minutes pour que Logan comprenne, et qu'il se détende un peu par la même occasion. Le garçon lui a demandé pardon, il a dit ne pas avoir voulu être trop brusque mais qu’il n’avait pas pu s'empêcher de le dire, parce qu’il voyait la souffrance sur les traits de Logan. La discussion s'était arrêtée là, Logan s'était levé et avait lentement soufflé, il n'aimait pas parler de sa vie alors savoir que quelqu'un pouvait lire en lui comme dans un livre ouvert l'avait dérangé. Le garçon s'était encore une fois excusé, les larmes aux yeux, et Logan l'avait regardé pendant quatre secondes, quatre longues secondes qui lui avaient fait ressentir plus que quatre années. Il avait pris le garçon dans ses bras, il n’avait pas contrôlé son geste, il voulait juste le prendre dans ses bras pour quelques instants. Après, Logan l'avait emmené au Manoir, et ils s’étaient vite perdus de vue dans la masse de mutants. Mais il le regardait, il ne pouvait pas s'empêcher de le regarder lorsqu'il passait devant une salle de classe et qu’il le voyait en train de prendre des notes, ou lorsqu’il écoutait de la musique dans le jardin. Logan se sentait un peu attaché à ce garçon, enfin, ce jeune homme, puisqu’il avait vingt-trois ans.
« Génial, Oscar sourit gentiment, et..tu peux venir ce soir ? »
Logan ouvrit grand les yeux. Oscar fixait le garçon avec un sourire, un peu trop grand pour n'être qu’une invitation à jouer aux cartes.
« Je sais pas trop, tu sais ça va beaucoup mieux là donc..je veux pas forcer de trop, répondit l'autre avec un regard neutre, contrastant avec la situation »
Bordel, il ne s’attendait pas à ce que ça soit lui. Mais en y repensant, ça semblait presque logique maintenant. La voix faible et tremblante était aussi calme et douce que la sienne, et puis il parlait beaucoup avec Oscar depuis quelque temps.
Logan lâcha son arbre, il retira ses lunettes et passa sa main contre ses yeux. Bordel de merde, il ne s'attendait pas à ça. Il avait besoin d’un peu de calme, et d’une bière accessoirement, alors il alla s’enfermer dans sa chambre.
Dans le jardin, Oscar et le garçon continuaient de parler, mais Logan n'était plus là pour les entendre, malheureusement.
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« Aah putain ouais »
Deux jours, ils avaient tenu deux jours avant de recommencer. Et Logan n’allait plus tenir, surtout maintenant qu’il savait à qui parlait Oscar.
Bordel, il n’aimait pas ça, non il n'aimait pas ça du tout. Cette contraction dans sa mâchoire, ses muscles tendus, son cerveau en ébullition. Bordel, ça faisait des années qu'il n'avait pas été jaloux, et il fallait que ça tombe sur ce mec.
Sincèrement, il devrait avoir une médaille pour ne pas déjà avoir lacéré cette foutue porte de chambre, et peut-être au passage un des hommes à l’intérieur. Mais c’était quelque chose de compliqué à contrôler, la colère elle était faite pour sa mutation, elle était compatible. Alors oui, putain oui il avait envie de sortir ses griffes et de défoncer cette porte. Mais il se retenait, parce que concrètement il n’y avait rien, rien que deux types en train de coucher ensemble. Il n’avait aucun droit sur ce garçon, il lui avait à peine parler, et pourtant un truc au fond de lui, au plus profond de sa cage thoracique, lui disait qu’il était sien. Foutu Wolverine, foutu instinct.
Il se leva, arrêtant de massacrer son oreiller avec ses dents. Il ouvrit sa porte de chambre et descendit le plus vite possible au rez-de-chaussée, assez vite pour se retenir de sortir ses griffes. Bien sûr il n’y avait personne, tout le monde était dans sa chambre et dormait, enfin sauf certains. Logan ouvrit le réfrigérateur et y prit un soda, puisque l'alcool était interdit dans l’établissement. Il but la moitié de la bouteille, manquant d’en faire couler sur son menton. Il essaya de se persuader que c'était de la bière, mais le sucre gâchait tout.
Un bâillement le fit sursauter. Par réflexe ses griffes sortirent, prêtes à embrocher.
« Wow range tes couteaux je veux juste de l’eau ! »
Le garçon se tenait devant lui, dans un large t-shirt beaucoup trop grand pour lui. Logan rentra immédiatement ses griffes, posant à l’aveugle son soda sur le comptoir de la cuisine.
« Qu’est-ce que tu fous ici ? »
Sa voix granuleuse, rauque, presque incompréhensible lorsqu’il parlait trop bas. Le garçon déglutit faiblement, il avança et passa derrière l’îlot central pour attraper un verre dans le placard. Logan semblait bouleversé, ok non peut-être pas autant, juste un peu déboussolé alors. Ses yeux étaient plus ouverts que la normale, ses pupilles larges, rondes, et ce n'était pas pour l’obscurité, il y avait au moins deux millimètres en trop pour que ce soit le cas. Et puis sa mâchoire était tendue, pas contractée mais elle l’avait été très récemment ça se voyait, il y avait encore les micros tremblements musculaires sur le masséter. Et sa peau était pigmentée, par du rouge amarante, posé par points s’étirant petit à petit le long de l’os principal.
« Je viens juste chercher de l’eau, pas besoin d'être aussi agressif »
Logan essaya de respirer, vraiment, mais il avait un peu de mal. Est-ce qu’il venait boire pour compenser toute la sueur épuisée, est-ce que ce t-shirt était à Oscar, est-ce que cette odeur était la sienne.
« Cale-toi sur le battement de tes cils, dit le garçon en s’appuyant sur le lavabo, la respiration devient meilleure et régulée lorsque les clignements sont plus lents et contrôlés »
Logan lui lança un regard, entre l’interrogation et la désorientation. Le garçon lui sourit, il but une gorgée de son eau avant de reprendre la parole.
« Les signes invisibles, expliqua-t-il, tu es stressé, énervé et frustré, je dirais que c’est en rapport avec quelqu'un et je pourrais même dire que c’est moi mais j’aime pas être narcissique alors je le dirais pas »
Le jeune émit une courte pause, juste le temps d'interpréter les réactions de l’homme en face de lui.
« J’ai raison, et en plus de tout ça je dirais que tu es totalement paumé, il se rapprocha, regarde moi, dans les yeux, fixe moi et seulement moi, il posa sa main sur la joue droite de Logan, ne crois pas que j’essaie de te draguer, je te calme juste, parce que ça m’embêterait que le Wolverine fasse une crise d’angoisse à cause de moi »
Les spasmes oculaires se calmèrent, Logan l'écoutait et le fixait comme il lui avait dit. Son cœur ralentissait, tout doucement, pas d’un coup sec et c'était bon signe. Sa gorge était toujours serrée, il retenait quelque chose, son air ou sa voix peut-être, ou alors une réaction, oui une réaction.
« Tu peux sourire si tu veux, je vais pas te croquer tu sais, il sourit doucement à Logan pour appuyer ses mots, et puis je sais très bien que c’est toujours amusant comme situation, il retira doucement la main du visage de Logan, je veux dire, que quelqu’un sache exactement ce que tu penses et fais sans qu'il lise dans tes pensées, ça fait flipper, ou rire, ça dépend des personnes »
Sa gorge se desserra très légèrement, et un souffle amusé passa ses lèvres. Le garçon s'écarta de quelques pas, pour avoir une vue d’ensemble, et tout sembla à peu près stable.
« Comment tu peux faire ça »
Il sourit de nouveau à Logan et répondit en montrant de la tête les mains de ce dernier.
« Et toi, comment tu peux faire ça »
Logan reprit sa bouteille dans un sourire amusé, il la finit en quelques gorgées. En face, le garçon fixait la pomme d’Adam monter et descendre dans une lenteur hypnotisante. Il devait l'avouer, Logan lui plaisait beaucoup.
« Je- je vais remonter du coup, dit-il en se redressant »
La bouteille de soda vide fit un bruit aigu en se posant contre le plan de travail. Logan croisa les bras et prit deux secondes pour observer le jeune homme qui le regardait toujours.
« Tu t’entends bien avec Oscar ? »
Ce micro tremblement dans sa voix grave, il soulignait une retenue. Le garçon fronça les sourcils et pencha la tête sur le côté, réfléchissant à ce signe plutôt qu'à la question. La voix de Logan était plus forte, d’environ trois décibels, plus puissante surtout, oui puissante. Son visage était fermé, comme la plupart du temps, mais les muscles de ses joues n'étaient pas contractés contrairement à d’habitude, il était plus détendu à certains endroits de son corps. La bouche, les yeux, les hanches et le ventre. Ok, on touchait au personnel, la question avait un rapport avec son personnel.
« Il est gentil oui, pourquoi ? Tu le connais ? »
Léger mouvement du sourcil droit, ça l'agaçait.
« Non, répondit Logan, pas plus que n’importe quel mec »
Son regard un peu fuyant, qui contournait la silhouette du garçon. Ok, il avait sa réponse.
« Tu es jaloux Logan, expliqua le jeune homme avec un grand sourire, t’es tellement jaloux que le simple fait de parler d’Oscar fait bouger tes griffes »
Il se rapprocha de l’homme, assez pour laisser un mètre entre eux deux. Logan planta son regard dans celui de l’autre, et le garçon su qu'il avait raison.
« Il est à qui ce t-shirt »
Son sourire ne fit que de s’agrandir.
« À un homme, répondit le plus jeune »
« Qui »
Des frissons se mirent à courir contre la peau du garçon, la voix de Logan était encore plus forte, plus grave encore.
« Tu irais déchiqueté l’intestin d’Oscar si je te disais son prénom ? »
Le point de Logan se resserra, non il lui mettrait un coup de poing, et Dieu sait comme de l’adamantium pur dans la mâchoire peut faire des dégâts. Le garçon se rapprocha encore un peu.
« Je pense que Charles ne sera pas très content si tu mets dans le coma un de ses élèves, mh ? »
Doucement, lentement surtout, il posa sa main sur les phalanges de Logan. Ses doigts se refermèrent sur les os solides de l’homme, créant une chaleur diffuse à ce niveau.
« Range ces armes, arrête de serrer des dents, tu vas finir par te les casser et surtout, il caressa de son pouce la peau de Logan, continue de me regarder comme ça si tu veux que je t’embrasse »
Quatre secondes, quatre longues secondes. Logan y vit toute la tendresse du monde, remuant dans les iris du jeune homme en face de lui. Toute la fraîcheur du matin, pigmentant sa peau. Il y vit un courant puissant circuler derrière ces yeux, un courant d’eau et d'électricité, quelque chose de grand et dangereux, tout au fond derrière ces beaux yeux. La mutation de ce garçon était puissante, grande et dangereuse si elle était mal contrôlée, il pouvait tuer en un regard, un souffle ou un toucher. Ces beaux yeux avaient accès aux corps de n’importe quel être vivant, des poumons aux paupières, il pouvait tout voir avec ces beaux yeux. Il pouvait ressentir le clignement ayant qu’il n’arrive juste en un regard dans les iris de quelqu’un, il pouvait l’intercepter ou le supprimer. Un regard sur le cœur humain et il y voyait le rythme, rapide pour Logan, il pouvait le stopper, il pouvait le contrôler. Il pouvait stopper le Wolverine comme le contrôler, comme s’il ne s’agissait que d’un simple être humain, comme s’il n’avait pas ce poison sur les os et que sa peau vieillissait au rythme des années. Il pouvait tuer Logan, comme n’importe quel autre mutant ou humain, il pouvait s’il le voulait le rendre mortel, il avait ce pouvoir. Il le rendait mortel, parce que d’un regard, d’un souffle ou d’un toucher, il pouvait lui ôter la vie. Logan ressentait ça, il voyait ce courant puissant danser dans ces beaux yeux. Et putain, il adorait ça.
Et aussi peut-être que dans ces beaux yeux, dans ce courant chargé d’électricité humide, il pouvait imaginer tout son futur, se gravant à l’encre rouge sur ses lèvres entrouvertes. Parce qu’il avait quelqu’un de dangereux en face de lui, des lèvres dangereuses qui pouvaient lui ôter la vie, comme personne n’en avait jamais eu le pouvoir.
Pour la première fois depuis des années, il pouvait légitimement éprouver de la peur, la peur de la mort qui se cachait sur ces lèvres, ces lèvres qu’il embrassa à pleine bouche.
Le jeune homme ne put s’empêcher de gémir en sentant les lèvres de Logan contre les siennes. Il aurait pensé devoir se battre avec le temps pour pouvoir suivre le rythme d'un baiser avec Wolverine, mais c'était tout l’inverse. Il était doux, ses mouvements lents et contrôlés, sa main tendre contre la joue du garçon. Il prenait son temps, tout son temps. Il caressait de son pouce la peau laiteuse du jeune homme, il souriait faiblement entre deux rencontres buccales, semblant même murmurer des mots que seul lui entendait, mais que le garçon interprétait.
Logan poussa l'autre contre le réfrigérateur, faisant tomber quelques cartes postales et aimants. Il prit le visage du garçon entre ses deux mains et le regarda pendant encore quatre secondes, quatre secondes pour voir tout le courage dont il avait besoin.
« Alors, il est à qui ce t-shirt ? »
Un rire traversa les lèvres rougies du plus jeune, Logan remercia les dieux de lui avoir donné une ouïe surdéveloppée pour entendre mille fois mieux ce joli son.
« À mon frère, il me l'a donné avant que je ne parte et depuis je le porte les soirs où ma famille me manque »
La relaxation musculaire de Logan fut presque impressionnante.
« Donc il est pas à Oscar ? »
« Non, il est pas à Oscar, répondit-il avec un sourire »
La main du plus jeune se posa sur la nuque de Logan, il lui sourit encore une fois, parce qu'il avait un peu toujours envie de sourire en le regardant.
« Tu nous a entendu c’est ça ? En fait je pensais pas qu’il pouvait être aussi bruyant pour être honnête »
« C'était toi ? C'était vraiment toi ? »
Ses muscles se contractèrent de nouveau et le garçon roula des yeux, plus amusé qu'autre chose. Dans sa paume de main il pouvait sentir le trapèze supérieur de Logan se resserrer, ou si l’on voulait traduire, il pouvait sentir les muscles de Logan se contracter sous sa paume de main.
« Oui c'était moi mais de ce que je sache j'ai le droit de coucher avec qui je veux, non ? Demanda-t-il de sa douce voix »
Logan baissa pendant quelques instants ses yeux, le garçon lui pinça faiblement la peau pour les faire remonter vers lui.
« Ma mutation est complexe Logan, et parfois j'ai besoin d’une grande source de relaxation pour calmer tous mes sens, il continua en souriant, tu sais quelle activité produit le plus d’endorphines le plus rapidement ? Le sexe, et Oscar m’a aidé parce que c'était le seul en qui j’avais assez confiance pour faire ça »
Il fit glisser ses mains le long du torse de Logan.
« Du moins, le seul étudiant, il encercla la taille de l’homme au dessus de lui, parce que crois-moi j’aurais adoré te demander, mais tu es..Wolverine tu vois et- je me voyais mal demander à Wolverine de coucher avec moi, parce que t'es un X-Men et moi je suis juste un mutant qui vit dans le même manoir que toi »
Logan posa ses lèvres contre une des pommettes du jeune homme, il embrassa faiblement la peau à cet endroit avant de murmurer dans l’oreille du garçon.
« La prochaine fois, saute moi dessus et arrête d’autant réfléchir »
Cette fois, ce fut Logan qui remarqua des signes sur le corps du jeune homme. Des rougeurs, un sourire un peu retenu, des yeux brillants et une respiration accélérée. En clair, tout ce qu’il aimait voir chez quelqu’un qui lui plaisait.
« Le consentement c'est important alors, le garçon émit une pause, je peux te sauter dessus là maintenant ? »
Le sourire qui éclaira les lèvres du plus âgé fit pulser le cœur du plus jeune.
« Putain ouais »
° x-men masterlist
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perduedansmatete · 3 months
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j'ai l'impression que tous mes efforts seront toujours vains, j'ai erré en cette fin d'après-midi dans les couloirs du métro et dans la foule dans l'espoir de faire passer cette boule au ventre d'une manière ou d'une autre. je me sentais très seule et le bruit du monde couvert par mon casque était trop fort, les larmes me montaient mais c'est si facile de les retenir, de canaliser le nœud en moi, d'attendre que ça passe. je me dis que ça doit être ça l'impact d'avoir régulé toute mon enfance mes émotions dans le petit recoin entre le mur et mon lit en boule par terre comme un chat se cache pour mourir en paix, d'avoir serré les dents et les poings si fort, de m'être retenue si longtemps de pleurer pour ne pas énerver ou ne montrer aucune trace de vulnérabilité. mais j'aimerais savoir à quel moment tout ça a commencé ? quand est-ce que j'ai commencé à croire que ce que je ressentais n'avait aucune légitimité et pourquoi je n'arrive toujours pas à exprimer mes émotions au moment où je les ressens par peur de blesser ou d'être en tort ? aujourd'hui le petit recoin entre le mur de ma chambre et mon lit n'existe plus mais je finis toujours par imploser en silence roulée en boule derrière ma porte ou sur le carrelage de la salle de bain.
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hellmouthheritage · 1 year
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HELLMOUTH RPG est à la recherche du personnage légendaire de FAITH LEHANE.
Sunnydale 2023 :
La nuit du 2 octobre 2001, Faith était en prison lorsqu'elle a senti son corps commencer à geler. La tueuse a crié de toutes ses forces, mais ayant la réputation qu'elle avait à l'époque, aucun policier n'a voulu s'approcher de sa cellule et lui venir en aide. Lorsque l'équipe tactique du matin arriva devant une cellule remplie de cristaux de sang au sol, ils déclenchèrent l'état d'alerte. En analysant le sang qui était dans les morceaux de glace, le médecin légiste déclara que la fugitive avait belle et bien été tuée par un froid glacial qui avait gelé son corps en entier. Les policiers de Los Angeles ont voulu étouffer l'affaire et n'ont rien déclaré aux médias au sujet de sa mort.
Le 1 juin 2023, le corps de Faith se reconstitua dans la cellule là où elle était morte il y a 22 années. La tueuse regarda autour d'elle complètement désemparée et traumatisée. Elle grelottait et n'avait pas encore conscience de ce qu'il lui arrivait. Elle frappa de toutes ses forces la prisonnière qui résidait maintenant dans son ancienne cage. La tueuse prit possession des vêtements de la femme qu'elle venait d'assommer sans aucune pitié, avec rage. Faith posa ses deux mains sur les barreaux et les écarta avec facilité comme si ce n'était que des cures-dents. Dans le couloir, son regard croisa celui d'un policier qu'elle avait connu autrefois. Le jeune homme commençait sa carrière à l'époque, l'officier ouvrit grand les yeux et reconnu la fugitive qui avait été tué il y a 22 années. Il fonça sur elle, mais malheureusement la tueuse avait toujours ses réflexes de tigresse. La brune haussa le bras dans les airs et fonça sur lui le faisant traverser une fenêtre pour entendre son corps tomber du troisième étage de l'établissement.
Faith en profita pour sauter par la fenêtre et courir rapidement pour escalader le grillage de la prison. Le bruit des voitures de police criait dans tous les sens, mais elle croyait fortement qu'elle allait réussir. La tueuse passa par dessus la grille et sauta dans une voiture en agressant le conducteur, le jetant dehors de son véhicule en pleine conduite. Elle savait très bien quelle direction prendre. La route vers Sunnydale était la seule destination envisageable. Elle regarda rapidement son reflet dans le rétroviseur et elle remarqua qu'elle avait une vingtaine d'années en plus. Elle n'en croyait pas ses yeux, elle continua de se regarder quelques secondes sans remarquer que son véhicule était entrain de dévié de la route. Elle donna un coup de volant pour ramener sa voiture sur la bonne voie juste à temps pour ne pas heurter un autre véhicule qui venait de la klaxonner.
Quelques heures plus tard, elle débarqua à Sunnydale. Une ville hantée par les monstres et par les erreurs de son passé. Elle ressentait la présence de Buffy, mais aussi d'une nouvelle élue. Après 22 années passées dans la noirceur de la mort, elle savait très bien qu'il allait falloir qu'elle se trouve un refuge où habiter sans avoir à payer trop cher, mais la tueuse avait toujours su se débrouiller seule. Faith décida de se rendre dans un lieu qu'elle connaissait bien, elle y avait passé son adolescence. Le Bronze. N'ayant pas reprise complètement ses esprits, la brune défonça d'un coup pied la porte du propriétaire et le poignarda dans le ventre sans pitié utilisant le couteau ensuite pour ouvrir la serrure du coffre-fort de l'établissement où elle trouva quelques milliers de dollars en liquide. La tueuse décida de se débarrasser du corps et de prendre en charge la grande responsabilité de propriétaire du Bronze sachant qu'elle retrouverait rapidement ses anciennes connaissances.
Faith Lehane découvrira qu'à sa mort en 2001, elle était enceinte. Son fils créé par la magie des puissances supérieures Lukas Lehane. Apprenant que la tueuse est en route vers Sunnydale, il essaiera de la retrouver pour se présenter à elle et en connaitre un peu plus sur la véritable nature de sa mère.
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etoilementeuse · 28 days
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diabolik lovers : haunted dark bridal — ayato ; dark 04 [traduction française]
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——La scène débute dans une salle de classe.
Yui : (On nous a donné tellement de devoirs aujourd’hui...)
(Je n’arrive pas à me concentrer à la maison, alors je vais rester un peu ici pour travailler.)
——Ayato arrive.
Ayato : Yo ! Viens, la planche à pain, on rentre.
Yui : Ayato-kun... Je t’ai demandé de ne plus m’appeler comme ça.
Ayato : Le problème, c’est que je me rappelle pas de ton prénom.
Par contre, quand je te regarde, “planche à pain”, ça me vient tout seul. Genre : planche-à-pain.
Yui : … … !
(I-Ils ne sont peut-être pas très gros, certes, mais tout de même...!)
C’est Yui, Komori Yui ! Rappelle-toi en, s’il te plaît...
Ayato : Bref, qu’est-ce que tu fais, de toute façon ?
Yui : (I-Il ne m’écoute même pas...)
… Tu ne vois pas ? Ce sont les devoirs qu’on nous a donné aujourd’hui.
Ayato : Tch, sérieux !? Personne ne fait ces trucs !
Yui : Tu es l’une des rares personnes à ne pas les faire !
Ayato : Sérieux, pourquoi tu les fais pas à la maison ? Allez, viens, on rentre.
Yui : Je ne peux pas me concentrer quand je suis à la maison à cause d’une certaine personne, alors je les fais ici.
Ayato : J’ai faim. Allez, rentrons pour que je puisse manger !
——Ayato lui vole son cahier.
Yui : H-Hey ! Rends-le moi !
Ayato : Pas moyen ! Je te le rendrai une fois à la maison.
Yui : (… Il n’est pas croyable !)
… Ah ! Une jolie fille avec une grosse poitrine vient de passer dans le couloir !
Ayato : Quoi !?
Yui : Je t’ai eu !
——Yui reprend son cahier des mains d’Ayato.
Ayato : Argh...! La peste !
Yui : Tu ne peux t’en prendre qu’à toi-même d’avoir été si crédule~!
(C’est toujours lui qui m’embête d’habitude, alors je peux bien lui rendre la pareille, non ?)
(Ça me donne un peu l’impression qu’on est des camarades de classe ordinaires.)
(… Ayato-kun, si tu n’avais pas été un vampire... Je me demande si on aurait pu bien s’entendre.)
Ayato : T’as du cran pour faire ce genre de choses au grand Ayato¹...
Yui : (Uhh... Il est en colère ? Malgré tout, je ne dois pas flancher !)
➛ Je n’ai pas peur ! (♥) Yui : M-Même si tu fais cette tête, tu ne me fais pas peur ! Ayato : Hmm ? Voyons voir ça. Yui : Huh...!? ——Ayato frappe ses mains sur le bureau. Ayato : Dans ce cas... Je vais devoir redoubler d’efforts pour te terroriser.
➛ Si tu veux rentrer, rentre seul ! Yui : Je ne partirai pas avant d’avoir fini. Si tu veux rentrer, rentre seul. Ayato : … … … … Yui : (J-Je l’ai dit, ça y est !) Ayato : Fait chier. Yui : Huh...!? —— Ayato frappe ses poings sur la table. Ayato : Je ne déteste pas les femmes qui ont du caractère... Mais celles qui vont trop loin m’insupportent. Yui : A-Attends... Ayato : Je vais faire en sorte que tu ne puisses plus te rebeller.
Yui : Kya...!
—— Ayato défait le noeud de l’uniforme de Yui.
Yui : A-Ayato-kun !?
Ayato : Tu ne veux pas rentrer, j’ai compris. Je ne peux rien y faire.
Alors j'ai qu’à te mordre ici.
Yui : A-Attends ! Il y a encore des élèves ici...!
Ayato : Qu’est-ce que tu racontes ? Regarde, il n’y a que toi et moi ici.
Yui : I-Il y a des gens dans le couloirs... Ils pourraient nous voir...!
Ayato : C’est bien ! Ça rend les choses encore plus excitantes.
——Ayato mord Yui.
Yui : Ah...!
(J-Je ne dois surtout pas faire de bruit ! Quelqu’un pourrait entendre !)
Ayato : Haha... ton cou est sensible, hein ?
Yui : … !
Ayato : C’est ça, j’aime cette expression. Tu peux faire du bruit, ça m’est égal.
Yui : Ah... Nn...
Ayato : Hehe, hey, retire tes mains de là. Ne couvre pas ta bouche.
Yui : … C-C’est bon, j’ai compris, j’ai perdu ! Rentrons à la maison !
Ayato : Hm, trop tard.
Je me demande combien de temps tu peux tenir sans faire de bruit. Voyons voir !
——Ayato mord Yui de nouveau.
Yui : … … !
Ayato : [bruits de succion]
Yui : … Gh...
(J-J’ai vraiment mal... J’ai l’impression qu’il mord plus fort que d’habitude.)
Ayato : Haha, tu fais vraiment de ton mieux.
Yui : T-Tu n’en as pas déjà assez ?
Ayato : Haa ? Tu fais la courageuse maintenant ? Ça me donne encore plus envie d’entendre ta voix.
Yui : Kya...! M...Mm—!
Ayato : [bruits de succion]
Yui : (Ah, ma tête... J’ai la tête qui tourne...)
Ayato : [bruits de succion]
——Yui s’écroule.
Ayato : Mince. J’en ai trop bu ?
J’ai bien aimé cette situation. On devrait le refaire une prochaine fois.
Yui : (Mon corps est faible... Je ne peux plus bouger...)
Ayato : Bon, comme je suis repus, je vais rentrer. À plus, planche à pain !
Yui : Huh...!?
(Il va vraiment me laisser seule ici !?)
(C’est cruel...)
Ayato : En fait... J'ai pas vraiment envie que tu te fasses attaquer par un de ces vampires bas de gamme.
——Ayato se rapproche.
Yui : Hein...?
Ayato : Tu es ma proie. Ne vas pas tituber comme ça alors que tu saignes encore.
L’odeur de ton sang est dangereuse. On ne sait pas quel genre de personne il peut attirer.
Yui : (“Ne vas pas tituber comme ça”... À qui la faute ?)
Ayato : Je t’escorte personnellement jusqu’à la maison. Tu devrais te sentir honorée.
Yui : (C’est frustrant... Mais... Ce n’est pas si désagréable, pour une fois...)
(Je ne sais pas trop quel genre d’expression je devrais afficher...)
¹ Pour ceux qui n'ont pas accès aux dialogues du jeu, Ayato se réfère souvent à lui-même comme “Ayato-sama”. Le suffixe -sama est utilisé lorsque l'on s'adresse à quelqu'un que l'on respecte énormément. On l'utilise notamment pour s'adresser à des divinités, ou à l'Empereur du Japon et sa famille. Il est difficile de traduire en français toutes les subtilités de ses dialogues, mais sa manière de s'exprimer est très arrogante et supérieure.
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ivo-oz · 6 months
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❄❄❄
🄲🄾🄻🄳 🄷🅄🄶
『𝙿̷𝚊̷𝚛̷𝚝̷𝚒̷𝚎̷ 𝟸̷ 』
Le son grinçant des volets brisés par le vent me sort de mon sommeil glacé.
J'ai. . . froid.
Ainsi sont les mots qui me viennent chaque matin. Et ça bien avant d'avoir trouvé cette maison
Mademoiselle espace vital prend le malheureux plaisir me servir de réveil en me volant ponctuellement de la chaleur corporelle.
Cependant, aujourd'hui, j'ai beau avoir froid, ce n'est pas comme d'habitude. Elle n'est pas là, toujours pas là.
Deux jours déjà, seulement deux jours et le dégoût d'une routine de silence s'installe dans mes pensées. Deux jours sans qu'elle me dérange, deux jours sans ses interminables tirades, deux jours de vide.
L'ennuie et la curiosité me semble être de bonnes raisons pour résoudre la question de son absence.
Enfin motivée, je sors de la cave pour traverser le couloir transpercé de planches tombé du plafond et des murs. Le vent souffle et siffle entre les pièces et les lattes du plancher. La cave a beau être un frigo, au moins elle m'épargne du chant des nuages.
Les trous et les fissures jonchent les murs et les sol, mais le peu d'endroits où le vent ne s'engouffrent pas entièrement rend cette passoire préférable à la forêt.
Aussi tôt sorti de ma demeure, je me réengouffre dans l'épaisse forêt.
Perdre une journée alors que j'aurai pu me reposer après cette dure semaine de chasse. Elle ne se soucie même pas m'aider pour ça. Pourquoi ne voit-elle pas à quel point je travaille, que son absence est une meilleure compagnie que sa personne, que plus je la vois, moins j'ai envie de . . . . . Non, mais je vais rire
Et maintenant que je me suis habitué à cette nuisance, elle décide de disparaître.
Quelle hideuse ironie : en route pour chercher l'objet mes tourments, esclave de cette putain d'accoutumance.
Au détour d'un arbre, je la trouve adossée au tronc.
Quelle idiote elle do...
Immobile
Le dos de ces mains allongé sur le sol.
Couché sur le lit blanc de la forêt devenue boueux et rougeâtre.
Défigurée, la gorge et les côtes exposées au ciel.
Ce n'est plus qu'un corps inerte, il est réellement mort.
Mes jambes se retrouvent immobilisé par la dureté de cette image.
Son visage saccagé, ses yeux dérobés de vie
Elle n'est plus rien à présent, non si ça trouve, elle ne l'a jamais été et je suis juste confronté au mensonge de mon imagination.
Réminiscence, fantôme ou hallucination. J'aurais préféré ne jamais m'en rendre compte.
Que ce soit réelle ou dans ma tête son existence s'est éteinte.
Mes jambes rendant ma fuite impossible, mon dos glissa le long de l'arbre sur lequel elle est adossée.
Mes larmes se mêlent à la neige et au sang.
Faut croire que l'empathie ne m'a pas entièrement quitté.
Une voie hystérique transperce la forêt. Pourquoi crier ? Mes pleurs se fondent dans le sifflement du vent.
Wow qu'est que je suis pathétique, obligé de s'inventer de la compagnie pour plus sentir seul. Haha, je fais quoi maintenant, je n'ai plus rien maintenant.
- . . .
— hin ?
Un son, quelque chose émet de quelque part. Mes yeux balais la forêt.
- . . . .
Étant plus attentif, ma tête pivote vers l'origine du bruit, son cadavre. Je ne sais par quel miracle c'est possible, sa mâchoire tremble légèrement.
— tu . . . es encore en vie
- . . . onjour . . .
— Bonjour ? Bonjour ! T'es vivante !
- . . . .
— Fatigué ? Est-ce que je peux te soigner ? S'il te plaît dis-moi ce que je peux faire.
- . . . heuhin . . .
— quoi
- guehin
— Demain ? Hé répond ! demain ?
J'agrippe sa main désespérément
- . . . ouuuui . . .
— Mais non, je ne peux pas te laisser comme ça, tu tu ...tu ...
Apercevant sa mâchoire bougée de nouveau, j'approchai ma tête de son visage, ignorant l'état de celui-ci.
"Laisse. Attend demain" dit-elle.
Je ne sais que faire. Dois-je la prendre avec moi ? Ou je risquerai d'aggraver son état.
Sa voie était déformée par les multiples mutilations que contenaient sa gorge et sa mâchoire.
Sa main froide transperce la mienne. Je ne sens plus mes doigts, mais je sens de sa présence. Cette froideur unique, associable qu'avec un seul corps, une seule personne. La température qui me convient, celle que je ne veux plus perdre.
S'il te plaît parle-moi encore.
SUITE (un jour. . . peut-être) PRÉCÉDENT
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sh0esuke · 8 months
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" Oasis "
𝗠𝗲𝘁 𝗲𝗻 𝘀𝗰𝗲̀𝗻𝗲 : Desert King Sir Crocodile.
𝗥𝗲́𝘀𝘂𝗺𝗲́ : Crocodile était puissant dans tous les sens du terme, que ce soit de part le fruit du démon, le Suna Suna no Mi, qu'il avait mangé lui conférant ainsi les pouvoirs d'un homme sable ou son charisme et intelligence qui lui permirent de créer une organisation criminelle redoutée de tous, le Grand Corsaire s'en sortait à merveille. Il gérait son entreprise d'une main de fer, veillant à ce que son nom ne soit que rarement cité ainsi que ceux de ses employés. Certains ne furent même jamais découverts. Mister 1 n'était pas l'unique exemple, de même pour Mister 2, il existait tant d'autres agents qui agissaient dans l'ombre, et, sans surprise, Crocodile avait ses favoris. Ceux-ci se faisaient d'autant plus discrets. L'un d'entre eux n'avait jamais vraiment fait parler d'elle, si Crocodile aurait dû la décrire utiliser l'adjectif : agent fantôme aurait été le plus approprié. Et pour cause, grâce à ses attributs physiques, elle ne laissait jamais rien sur son passage, son efficacité n'avait aucun égal. Et, aux yeux du Grand Corsaire -qui n'étaient peut-être pas aussi objectifs qu'il l'aurait cru- sa présence lui était indispensable.
𝗔𝘃𝗲𝗿𝘁𝗶𝘀𝘀𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁 : aucun.
ENG : PLEASE DO NOT STEAL MY WORKS. If you want to translate it, ask me first then we can talk about it. If you want to find me on Wattpad or AO3, my accounts are in my bio, these are the ONLY ONES i have. FR : MERCI DE NE PAS VOLER MES OS. Si vous avez envie de les traduire, merci de me demander la permission avant. Si vous voulez me retrouver sur Wattpad ou AO3, j'ai des liens dans ma bio, ce sont mes SEULS comptes.
𝙽𝚘𝚖𝚋𝚛𝚎 𝚍𝚎 𝚖𝚘𝚝𝚜 : 𝟒,𝟓𝟖𝟗.
Commentaires, likes et reblogues super appréciés. Tout type de soutien l'est, merci beaucoup !! <33
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Rain Dinners, comme à son habitude, prospérait. Malgré l'heure tardive, la lune brillant haut dans le ciel, les clients provenant des quatre coins du nouveau monde affluaient avec une vigueur consternante. Les temps n'étaient pas aux problèmes financiers et psychologiques mais plutôt à l'amusement et à l'argent, il était question de jouer à en avoir des ampoules au bout des doigts, à boire quitte à se mettre trembler et chuter, de draguer et de fanfaronner. Ça, les habitants et vacanciers de Rainbase l'avaient bien compris. Voilà pourquoi, au lieu de rester chez eux et de jouir de leurs biens déjà acquis, ils s'étaient tous réfugiés dans cette pyramide à l'aspect alléchante et perdus parmi des montagnes de jetons et de machines.
Le bruit incessants de ceux-ci brisait les tympans des employés, pourtant habitués à ce boucan infernal, beaucoup étaient étourdis, la vue trouble et le corps couvert de sueur. Ils restèrent professionnels. Le lieu était réputé non seulement pour ses divertissements inégalables, mais aussi son service irréprochable.
Malgré l'absence du patron dans la salle principale, les employés ne purent souffler, sentant les quatre coins du casino les écouter et épier leurs moindres mouvements. Ils se résolurent à afficher leur plus joli sourire et à obéir au doigt et à l'œil des consommateurs. Ils guidaient des clients perdus, rendaient services en en rafraichissant certain ou s'occupait de superviser des parties de poker.
Et si le Grand Corsaire manquait à l'appel, c'était tout simplement parce qu'il était occupé ailleurs, vagabondant dans les couloirs souterrains du QG de son organisation secrète. Crocodile était seul, livré à lui-même.
Pas de Nico Robin en vue, pas de membre de Baroque Works traînant dans les parages, l'endroit était désert. Seul le bruit des Banana-crocos flottant sur sa droite, sa gauche, sous ses pieds ainsi qu'au dessus de sa tête rythmait le bruit de ses pas. Crocodile ne les regardait pas. Leur taille était pourtant impressionnante, un seul coup d'œil aurait suffit à pétrifier une armée entière. Leur couleur verte marais contrastait avec le bleuté de l'eau dans lequel ils résidaient. Les Banana-crocos imitaient Crocodile, néanmoins, pas pour les mêmes raisons. Car tandis que le Grand Corsaire les ignorait par pure lassitude, les créatures marines, quant à elles, cherchaient à l'éviter le plus possible. Non pas en se reculant de lui et en le fuyant ⸺cela aurait attisé sa colère⸺ mais en détournant constamment le regard et en faisant mine de ne pas l'avoir remarqué.
Cet accord durait depuis déjà un an.
Crocodile les nourrissait, faisait nettoyer et leur eau quotidiennement, tout ça pour qu'en retour, ils lui servent de décoration. Et les créatures ⸺pourtant à la force physique monumentale et à l'appétit monstrueux⸺ s'en réjouissaient.
Crocodile continua donc d'avancer. Il ne regarda rien d'autre que le bout du couloir, accompagné par le son de ses mocassins encontrant le sol marbré. L'échos résonnait profondément contre le verre, il semblait sans fin, s'éloignant mais ne disparaissant point. Sa silhouette camouflée sous son épais manteau de fourrure paraissait immense. Son torse l'était tout autant. Crocodile n'était pas seulement imposant, il était aussi grand. À marcher ainsi dans le couloir souterrain, l'aura qui se dégageait de lui fut écrasante. Son expression dure n'aidait pas, elle accentuait le tout, formant un lot effrayant chassant quiconque aurait eu l'audace de s'approcher de lui.
Lorsque l'échos d'un rire cristallin parvint à ses oreilles cela changea du tout au tout. Crocodile fronça les sourcils. Il serra les dents et zieuta la grande porte boisée présentée devant lui.
Autour de lui, des plantes et tableaux servaient de décoration. Cette partie du couloir, c'est-à-dire sa fin, étaient composée de murs, d'un sol et d'un véritable toit. La séparation entre verre et construction solide n'était pas caché derrière de quelconques artifices, elle était bel et bien visible juste derrière lui. Crocodile ne s'y attarda point. Il zieutait les décorations le temps de se préparer mentalement, prenant compte de l'assèchement d'une quelques verdures, avant de poser sa main sur la poignée. Il l'abaissa et ouvrit la porte.
Un éclat de lumière l'aveugla. Puis, le même rire cristallin se fraya un chemin jusqu'à ses oreilles.
Le Grand Corsaire referma la porte derrière lui le temps d'habituer ses yeux meurtris. Il grogna dans sa barbe, les yeux plissés et le corps rigide.
« Je t'avais bien dit que tu n'allais pas aimer, Hector. Pourquoi tu ne m'écoutes donc jamais ? »
Le ton joueur de la voix résonnait dans la pièce immense et vide. En réponse, le grognement d'une bête s'éleva, et, un troisième rire survint.
« Tu es têtu ! Non, je t'en redonne pas ! »
Lorsque Crocodile rouvrit les yeux, il la vit. La langue pendue, les paupières fermées et la peau brillante. Ce fut la première chose qu'il remarqua.
La sirène se tenait devant un immense banana-croco, défiant la créature avec malice. Auprès de ses clavicules nues, elle serrait un panier d'algues odorantes et raffermit sa prise dessus en entendant la créature geindre. Le monstre était si gigantesque qu'il la surplombait et lui faisait de l'ombre. Cependant, elle ne semblait pas le moins du monde effrayée. Au contraire.
Le sourire gravé sur ses jolies lèvres pulpeuses en était le témoin.
La pièce était ronde. Au plafond, des plaques de lumière illuminaient l'endroit. Peut-être un peu trop d'ailleurs, en vue du temps de réaction qu'il fallut au Grand Corsaire pour s'y habituer. Les lumières n'étaient pas tamisées. Elles étaient d'un blanc pur, se mariant avec les murs de la même couleur, décorés par des éclats de dorure et des reliefs de style royal. Le sol en marbre clair reflétait les lumières qui rebondissaient déjà sur les murs. Le tout était parfaitement harmonieux, majestueux. La pièce était grande, avec au milieu, un bassin menant à la demeure des Banana-crocos, et, sur ses contours, quelques meubles, fauteuils, plantes et bibliothèques comblaient le vide. Il n'y avait ni salle de bain, ni cuisine ou chambre, l'endroit n'existait que pour la satisfaction personnelle du Grand Corsaire.
Et il n'y avait aussi pas d'autre porte.
La pièce était sans issue outre celle derrière le pirate, le bassin était effectivement une option, mais ne menant pas vraiment quelque part -outre l'aquarium des Banana-crocos-, la question ne se posait pas.
Satisfait par sa petite observation, Crocodile contourna le bassin pour rejoindre la sirène assise sur le bord à gauche. Sa queue était plongée sous l'eau, mais son bassin était assis. Elle posa son panier à côté d'elle et éclaboussa gentiment la créature devant elle.
Le banana-croco prenait presque toute la place dans le bassin, sans parler de son immense taille qui lui faisait entrer en contact avec le plafond. Sans sa peau d'écailles aussi dure que du métal, son épiderme aurait brûlé depuis longtemps. Aucun d'entre eux ne remarqua la présence du Grand Corsaire. Les deux amis continuèrent de chahuter ⸺l'un grognant et l'autre riant⸺ jusqu'à ce que le bruit des pas du pirate furent suffisamment proche pour se faire remarquer.
La sirène ne le comprit pas immédiatement, bien trop prise dans son fou-rire, cependant, le banana-croco, lui, ne fut pas aussi chanceux.
Croisant le regard las du Grand Corsaire, l'animal se pétrifia sur place. Ses yeux s'écarquillèrent. Sa gueule s'ouvrit, laissant un bruit mixé entre la terreur et l'appréhension lui échapper. Crocodile s'arrêta alors de marcher, à trois mètres d'eux, et fit un rapide geste de la main en direction du bassin. Le banana-croco fut incapable de réagir. Son cœur battait à la chamade. Malgré le fait que cela soit physiquement impossible, il suait même à grosses gouttes. Il fut incapable de comprendre ce que cherchait à dire le noiraud, soudain devenu comme sourd. Ses grosses pattes furent prises de secousses. Et, au moment où le Grand Corsaire prit la parole, son corps sursauta.
« Disparais. »
Le Banana-croco prit ses jambes à son cou. Il fuit, se cognant la tête contre le plafond de lumières au passage, et éclaboussant la jolie sirène. Le bassin fut pris de secousses, de l'eau atterrit sur ses contours et le bruit que cela provoque sortit la demoiselle de sa transe. Étourdie, elle regarda autour d'elle.
« Oh ! C'est vous ! »
Crocodile s'accroupit devant elle.
Il posa son crochet sur son genoux et la dévisagea avec intrigue.
« Qu'est-ce que tu fais à converser toute seule, hein ? »
La sirène arqua un sourcil. Elle se rapprocha de lui tandis qu'il levait sa main dans sa direction. Le Grand Corsaire replaça une mèche de ses cheveux trempé derrière son oreille, celle-ci ayant été secouée par le Banana-croco qui l'avait trempée. La sirène frissonna au contact de sa peau rugueuse et chaude. Elle poussa un doux soupir d'aise et ferma les yeux.
« Je n'étais pas seule. »
Sa contestation affirmée, elle les rouvrit.
« J'étais avec mon ami Herbert. »
« Et qu'est-ce qu'il te voulait ? »
« Mon repas.. » elle avoua dans une mine renfrognée.
« C'est fâcheux, ça. »
« N'est-ce pas ! Ce sont mes algues... »
La sirène argumenta ses propos en plongeant une de ses mains dans son panier posé au sol et en en saisissant une ferme poignée. Elle la fourra vigoureusement entre ses lèvres. Une fois sa bouchée avalée, elle plissa les yeux. Elle affirma un air déterminé sur les jolis traits de son visage, les sourcils froncés et la bouche tirée en une grimace.
Quelques gouttes provenant de son repas étaient coincées entre ses lèvres. Celles-ci perlèrent le long de son visage jusqu'à atterrir entre ses seins. Ceux-ci aucunement habillés ⸺outre les écailles gravées à la place de ses tétons⸺, se retrouvèrent trempés. Les perles salées roulèrent jusqu'à toucher sa queue et se mêler parmi ces mêmes écailles de couleur vert pâle.
Crocodile se chargea de passer son pouce sur son menton, récoltant le jus et l'apportant à ses propres lèvres. Il ignora son cigare fumant et grimaça.
« Infect.. » il maugréa.
La sirène apporta soudain ses poings sous son menton et questionna du regard le pirate. Elle lui fit plutôt les yeux doux, mais cela passa inaperçu.
« Qu'est-ce qui vous amène ici, monsieur Crocodile ? »
« J'aimerais que tu me rendes un service. »
La demoiselle hocha vigoureusement la tête.
« Entendu, tout ce que vous voudrez. » s'empressa-t-elle de répondre.
Crocodile relâcha le visage de la jolie créature pour extirper un bout de papier de son costume. Plié et coincé entre son index et majeur, il le lui tendit. La sirène le réceptionna et vérifia son contenu pendant que le pirate reprit la parole.
« Miss Father's Day et Mister six se chargeront de te fournir la bombe une fois arrivée à destination. »
Elle leva les yeux dans sa direction.
« Je dois faire sauter un navire ? »
« Tu comprends vite. »
La sirène rangea le morceau de papier auprès de ses algues, presque immédiatement, celui-ci se retrouva gorgé de jus. À présent, il était illisible. La demoiselle ne s'en préoccupa point, elle était bien trop intéressée par l'homme devant elle pour jeter son dévolu sur de simples écritures qu'elle avait déjà mémorisé dans son esprit. Depuis sa venue, son sourire n'avait pas fané, il était rêveur, enjôleur, transpirant l'amour et l'intérêt qu'elle lui portait. Crocodile n'y était pas immunisé, malgré son air indifférent, le fait qu'il reste aussi proche d'elle et qu'il se permette de la toucher en disait beaucoup.
« Le roi Cobra a demandé à un royaume voisin de les épauler, tu comprends bien qu'on peut pas se le permettre. » argumenta le Grand Corsaire. « Ça serait dommage que nos efforts soient réduits à néant après tout ce temps. »
« Oui, je comprends. »
« Je n'en attendais pas moins de toi. »
« Est-ce que.. »
D'un ton hésitant, la sirène frappa le bord de l'eau de sa nageoire. Ce geste nerveux fit arquer un sourcil au pirate. Elle chercha à le fuir du regard, mais elle se retrouva immédiatement tirée de nouveau dans sa direction. Elle n'était pas en mesure de lui résister. Elle serra les poings sur sa nageoire, plissa ses lèvres en une fine ligne et déglutit. La question lui brûlait les lèvres. Voilà des jours qu'elle y réfléchissait, voilà des mois qu'elle hésitait. Plus que tout au monde elle le désirait, néanmoins, face à lui, elle perdait tous ses moyens. Incapable de soutenir l'intensité de son regard, écrasée par son aura imposante, elle sentit son organe vital s'emballer. Des papillons se mirent à virevolter dans son bas ventre et en réponse, sa queue s'excita davantage. De l'eau éclaboussa la tempe de Crocodile, la sirène regretta immédiatement.
« Qu'est-ce que tu as ? » demanda-t-il.
« Je me demandais si... »
Sa main s'agrippa à son avant-bras. La sirène planta d'un geste désespérément ses ongles couvert d'un vert métallisé dans sa chemise et se rapprocha de lui.
« Si vous accepteriez de voir un coucher de soleil avec moi. »
Crocodile fronça les sourcils. Sa confusion se traduisit par de la contrariété aux yeux de la demoiselle. Celle-ci commença alors à paniquer.
« Pas aujourd'hui, bien évidemment ! Ma mission est de la plus haute importance, j'en suis consciente ! » affirma-t-elle. « Mais je me disais, pourquoi pas après ? Je sais que vous êtes un homme prit et demandé, mais ce serait juste pour un soir.. Un seul. »
« Tu veux.. »
Crocodile posa sa main sur la sienne.
« Tu me fais du rentre-dedans ? » s'étonna-t-il.
« Quoi ? »
La mine de ma sirène s'illumina sous la confusion. Elle contempla le Grand Corsaire avec pure intrigue, comme si ses paroles étaient dans une autre langue.
« Non. Je.. Juste... »
Elle inspira profondément, cherchant à ignorer le contact physique entre leur main. Ses efforts furent en vain. Il lui était impossible de passer outre son eau de cologne et de la chaleur provenant de sa main déposée sur la sienne. C'était bien trop divin. Ses pupilles perdues dans ses yeux, leur corps si proche, la sirène n'était pas en position de feindre l'indifférence.
« Je sais que c'est contre l'organisation, je sais que mes sentiments ne sont peut-être pas réciproques. Oh, il est tout autant possible que mon aveux causera ma perte, mais je mourrais sans regret. »
La sirène sandwicha la main du noiraud entre les siennes et l'apporta entre ses seins. Sa peau humide contrastait avec la sienne sèche. Elle était rugueuse et puissante, tout le contraire de la sienne. Ses doigts fins et délicats s'entremêlèrent aux siens. La sirène tentait le tout pour le tout, persuadée qu'après cet acte suicidaire, Crocodile ne lui offrirait pas une seconde fois la même opportunité.
« Mon cœur bat pour vous, monsieur. »
Crocodile grogna contre son cigare. De sa main libre, il le saisit et expira un nuage de fumée entre leur visage.
« Je doute que ce soit de l'amour. »
« Oh ? »
Face à l'air consterné de la sirène, il retroussa son nez et mordit l'extrémité de son cigare, le fourrant de nouveau entre ses dents.
« Tu es juste effrayée. » observa-t-il. « Tu confonds ces battements paniqués par de l'amour, mais, en vérité, tu me crains. »
Vigoureusement, la sirène contesta.
« Je sais faire la différence. » elle affirma.
« Peux-tu ? »
« Ne ressentez-vous donc pas la même chose ? Lorsque je vous aperçois, c'est un sentiment bien plus agréable que la terreur qui m'emporte. J'aime être auprès de vous. Je ferai n'importe quoi pour vous satisfaire. »
Sur ce point là, Crocodile fut incapable de la contredire.
Depuis qu'il l'avait recrutée, la sirène s'était montrée irréprochable. Elle n'avait pas hésité à trahir ses compagnons, punir les traîtres et les peureux qui, au bout de quelques jours, avaient cherché à fuir l'organisation. Elle exécutait ses missions avec un professionnalisme déconcertant, comme si sa propre vie en dépendait. Et peut-être que c'était le cas. Pas une seule fois ne l'avait-elle déçu ou avait-elle osé lui manquer de respect. Même en cet instant, alors qu'elle le contemplait avec amour et admiration, Crocodile se sentait incapable de trouver quoique ce soit à redire. Elle était d'ailleurs bien trop divine pour cela soit le cas. Un couteau à la main, tachée de sang, il l'aurait sûrement tout autant défendue. L'éclat pétillant dans son regard suffisait à l'innocenter, que ce soit auprès des autorités que de lui.
Crocodile reprit ses esprits en sentant la sirène presser sa main un peu plus profondément dans sa poitrine. Ce geste désespéré fut accompagnée par son expression du visage tiraillé par l'appréhension.
« Vous ai-je contrarié ? » elle chuchota.
Crocodile secoua la tête.
« Qu'est-ce que tu trouves de si intéressant dans un coucher de soleil ? » il marmonna, les sourcils froncés.
« Oh ! »
Presque immédiatement, son dos se redressa et son regard se mit à briller.
« Tout ! Absolument tout ! » s'exclama-t-elle. « Depuis que je suis enfant, ma mère m'a toujours interdit d'aller à la surface pour l'admirer. Elle me disait que de méchants humains risquaient de m'enlever et de me vendre. Alors, j'ai obéi et je suis restée cachée en bas, loin de votre monde. »
Plus elle parlait, et plus sa prise sur sa main se raffermit. Crocodile ne l'entendait pas que dans le ton de sa voix, mais aussi dans ses yeux, ce grain et éclat d'excitation lui faisaient beaucoup d'effet. Crocodile se sentait submergé par un flot de sentiments inconnus, une agréable chaleur s'empara de son organe vital, il ne put y échapper.
« Je l'ai déjà vu une centaine de fois. » avoua-t-elle. « Je ne m'en lasse jamais. »
« Alors pourquoi me demander de t'accompagner ? C'est une perte de temps. »
« Parce que... »
Elle se racla la gorge. La demoiselle détourna un petit instant le regard, fébrile et perplexe. Elle se reprit en sentant les doigts de Crocodile se crisper. Ils bougèrent finement, cela suffit à attirer son attention et à la faire le regarder de nouveau.
« Parce que j'aimerais passer ce moment à vos côtés. »
Son aveux fut accompagné par les battements affolés de son cœur. Sa peau en palpitait presque, notamment l'endroit où sa jugulaire se trouvait.
« Je suis consciente que c'est déplacé, mais⸺ Je... Je le veux. Du plus profond de mon cœur. »
Crocodile ne répondit point. Il retira sa main de son emprise et se redressa tranquillement. La sirène le dévisagea avec angoisse. Elle pressa ses mains contre sa poitrine et déglutit. Le pirate agissait avec une désinvolture terrifiante. Il semblait indifférent à sa confession, comme habitué. Comme si le fait qu'une femme se jette à ses pieds n'était pas nouveau. Cette pensée chagrina immensément la jolie créature.
« Monsieur..? »
Crocodile marcha en direction des deux grandes portes de la pièce. Dos à la sirène, il ne se retourna point.
La demoiselle baissa alors la tête.
Son cœur se brisa en mille morceaux, les éclats tombèrent dans son bas ventre, blessant les papillons qui s'y étaient précédemment tenus. Elle passa ses bras autour de son estomac, les yeux larmoyants, sa lèvre inférieure avait commencé à trembler. La sirène se laissa glisser dans le bassin, ravagée par un sentiment d'embarras profond qu'elle chercha désespérément à fuir à travers la noyade. Elle y tomba de manière à avoir la moitié de son corps englouti, jusqu'à son décolleté. Ses mains saisirent le panier à algues que l'ont lui avait servi, elle l'emporta avec elle le regard fuyant, incapable de regarder son employeur plus longtemps. Toutefois, lorsque celui-ci reprit la parole, toujours dos à elle, sa tête fit volte-face dans sa direction.
« Reviens me voir une fois ta mission terminée. »
Crocodile poussa les deux portes. Il les ouvrit avec nonchalance.
« Je connais un endroit où tu pourras admirer un lever de soleil qui en vaut la peine. »
La sirène hoqueta.
« Mon⸺ Monsieur ? »
Son cœur se gonfla d'amour. Ses yeux s'étaient ouvert en grand, et ses lèvres s'étaient séparées dans une grimace. La sirène ne sut trouver une réponse suffisamment convaincante à lui donner, elle était bien trop surprise par ses paroles. Le ton de sa voix grave paraissait toujours aussi lasse et détachée, mais ses propos l'avaient touché en pleine poitrine. C'était comme si une flèche l'avait transpercée. Elle en avait mal. Elle souffrait monstrueusement, ce nouveau sentiment logé au centre de son être l'avait propulsée haut dans les nuages, et à présent, elle se sentait incapable d'en redescendre. Elle ne le voulait pas.
Crocodile la rappela à l'ordre en prononçant son nom de code.
« Je me suis fais comprendre ? »
Immédiatement, la sirène plaqua sa main contre son front, à l'instar d'un salut militaire, et s'exclama :
« Oui, monsieur. Je ne vous décevrai pas ! »
Le pirate esquissa un sourire satisfait avant de quitter la pièce. Il ne dit rien de plus, laissant les portes se refermer derrière lui et ainsi plonger la pièce dans un lourd silence pesant. La sirène attendit une poignée de secondes. Elle eût serré le panier si fort contre sa poitrine qu'il s'était plié en d'eux, à peine sur le point de se briser, elle le lança dans les airs et plongea dans le bassin. Elle rejoignit l'immense aquarium du Rain Dinners, à la recherche de Banana-crocos.
« Herbert ! Mon Dieu, Herbert, tu ne vas jamais croire ce qu'il vient de se passer ! »
La demoiselle laissa le panier tomber à l'eau et sombrer dans les tréfonds de l'endroit. Elle ne lui jeta pas même un seul regard coupable. Celui-ci fut rapidement avalé par un banana-croco flottant aux alentours, les algues furent incapables de fuir, tout comme le petit morceau de papier avec. Toute trace de la culpabilité de la jeune femme disparut avec. Celle-ci n'était, en cet instant, pas un membre précieux de l'organisation de Baroque Works, mais plutôt une simple créature maritime amoureuse. Follement éprise d'un homme à l'allure bienveillante.
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jisbunv · 1 month
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YOUTH RADIO CHAPITRE 1
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(couloir)
Makoto : waaah...... j'ai beau vérifier dans toutes les directions, il n'y a vraiment personne.
hmm, peut-être que je suis arrivé trop tôt ? quoique s'il y avait du monde je ne réussirais peut-être pas à me concentrer sur mon travail.
il n'y a pas un bruit, je vais pouvoir réussir à me concentrer, aller travaillons un peu avant que tout le monde arrive.
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(classe 2-A)
BONOJOUURR!!!!!!♪
effectivement il n'y a personne, je suis bien le premier.
...............
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(j'ai sorti mes feuilles et mon stylo en me disant "au travail !!" c'est super mais...... je suis perdu. je ne sais pas quoi écrire..)
(jusqu'à présent... ou plutôt, jusqu'à ce que anzu chan arrive à yumenosaki il n'y avait pas beaucoup de postes en tant que membre du comité de diffusion....)
(bien sûr, c'est déjà arrivé que j'ai eu a choisir des pistes audio pour l'émission de midi, j'ai aussi déjà eu à rédiger des articles sur l'actualité de l'établissement.)
(pas mal de choses étaient réglementées par le conseil des élèves, donc je ne pouvais pas diffuser ce que je voulais. pour moi ce modèle de hiérarchie a toujours été présent ici.)
(il y avait des moments où je n'aimais vraiment pas ça, alors j'allais dans le quartier commerçant près de l'école et je recherchais de la bonne musique bon marché.)
(mais durant DDD, fine, dirigé par Tenshouin senpai, le président du conseil des élèves, s'est effondré et la monarchie absolue s'est effondrée.)
(les dream festivals ont également beaucoup changé avec le retour des shuffle unit et l'ajout du système "S3".)
(maintenant que l'on peut créer librement nos émissions sans se soucier du conseil des élèves, Nito senpai est tout excité.)
(l'autre jour, je travaillais sur un article pour l'émission du club, j'ai travaillé tellement dur jusqu'à en négliger mon sommeil.)
(je ne fais vraiment pas le poids face à nito senpai..... je suis tellement dépendant de lui que je peux même pas rédiger un script par moi-même.)
ah! ce n'est pas le moment de déprimer! demain je serais de service, alors je dois être en pleine forme!!
(je dois prouver a nito senpai que shinobu kun et moi pouvons assurer seuls, afin qu'il ait l'esprit tranquille.)
bon !! je suis remotivé! quel thème choisir...... quelque chose de pas trop sérieux, comme ça ce sera plus amusant à écouter que si c'était un sujet compliqué.
quelque chose d'amusant... quelque chose d'amusant... qu'est-ce qui me rendrait content ? autant que de manger mon plat préféré par exemple ?
ah! pourquoi pas un classement de mes plats préférées !
héhé je suis tellement intelligent ! c'est important de mettre beaucoup de réflexion dans nos émissions, même cette saison !
♪~♪~
WAH !! anzu chan!? depuis combien de temps tu es là ?
oh, est-ce que tu as entendu tout ce que je disais depuis tout a l'heure ?
euh.. certes j'y ai mis du cœur mais tout ça c'était juste une blague...
ah, tu n'es pas obligée de me dire ton avis ! après avoir vu ta réaction, je sais déjà ce que tu en penses...
au, au fait, c'est vraiment bien que tu viennes aussi tôt a l'école.
moi ? je suis de service pour l'émission d'après-demain après midi. donc je suis venu tôt pour rédiger le brouillon du programme~♪
je n'arrive pas bien à me concentrer chez moi, c'est pourquoi j'écris généralement mes brouillons à l'école ou à la bibliothèque, mais cette dernière n'est pas encore ouverte alors je me suis installé là.
um ? anzu chan où vas-tu avec ce sac ? oh, est-ce que tu as oublié quelque chose chez toi ?
"si je reste ici je vais gêner"...... non tu ne me déranges pas du tout, d'ailleurs ça serait même mieux si tu restais là, anzu chan !
anzu chan, est-ce que toi aussi tu es inquiète à propos de la production et des chansons du prochain live ? si tu es en train de chercher des musiques, alors aide-moi aussi !
eh bien, j'ai décidé le contenu pour l'émission mais je n'ai pas encore décidé quel genre de musique je vais mettre.
oui, je suis membre du comité de diffusion~♪ je dois réfléchir aux idées pour les programmes. et c'est également mon travail de décider quelles chansons nous diffuserons♪
les réglementations se sont assouplies, donc si on veut utiliser des chansons de groupes de l'école on n'est plus obligés d'utiliser que celles faites par les membres du conseil des élèves !
on peut toujours utiliser celles faites par les groupes du conseil, mais on a aussi la possibilité d'en utiliser d'autres !
après tout il est important que les idols de notre école découvrent de nouvelles chansons pour développer leur sensibilité musicale.
après tout lorsque l'on est chef cuisto et qu'on mange des plats délicieux, on a envie de les refaire pour les servir à nos clients pas vrai ?
mais également,
si nous nous limitons à ce qu'il y a dans l'école, notre champ de vision sera forcément réduit. il faut qu'on puisse développer notre capacité de voir les choses dans une plus large perspective pour que nos capacités en tant qu'idols s'élargissent aussi.
enfin c'est pas à moi de dire des choses aussi ambitieuses.. quoi qu'il en soit, maintenant je suis libre de faire un peu tout ce que je veux.
je me demande de quelle manière je pourrais le mieux en profiter..
euh, hum, tu, tu vois, tout à l'heure quand je disais que je cherchais de la bonne musique pas chère ?...
ah tant mieux tu t'en souviens ! eh bien, je pensais aller jeter un coup d'œil dans les boutiques aujourd'hui.
si, si par hasard tu as du temps libre anzu chan, je me demandais si tu aurais envie de venir avec moi pour trouver de la musique..
comme toi aussi tu cherches des chansons je pense qu'on pourrait faire d'une pierre deux coups ?
wah.... faire les recherches demain après l'école ce serait ce qui te conviendrait le mieux ? wah, tu acceptes vraiment qu'on y aille ensemble ??
merci anzu chan !♪ je choisis toujours les musiques de mon émission en fonction de mes goûts personnels donc ça arrive que ça ne soit pas très varié...
mais si anzu chan est là alors je pourrais avoir un avis extérieur pour trouver les meilleures chansons~♪
Mao : oh, j'entendais du bruit depuis le couloir, c'était toi makoto
makoto : oh ? isara kun ? tu es censé être dans la classe d'à côté, qu'est-ce que tu fais là ?
mao : hm. je revenais de mon travail au conseil des élèves, et en passant par là j'ai entendu des voix depuis cette classe.
j'étais tellement impressionné que quelqu'un soit là si tôt, alors j'ai voulu voir qui c'était et c'était vous. vous sembliez bien vous amuser alors je suis rentré♪
makoto : ah d'accord. isara kun, tu avais l'air vraiment occupé avec le travail du conseil des élèves hier, ne te force pas trop d'accord ?
mao : haha, merci !
moi je travaille dur, mais le vice président a encore plus de travail!
il y a des gens qui occupent des postes plus importants que le mien, alors je ne peux pas me permettre de partir en premier.
makoto : ah ouais, quand nito senpai reste tard au club je lui demande toujours si je peux faire quoique ce soit pour l'aider.
alors je comprends vraiment ce que tu ressens isara kun.
mao : tous les deux on a quelqu'un de très sérieux au-dessus de nous. il faut qu'on se montre à la hauteur en leur rendant la pareille.
makoto : ahaha, c'est vrai
mao : cette conversation est passionnante, mais je suis curieux de savoir de quoi vous parliez tout les deux avant que j'arrive.. est-ce que vous pourriez m'inclure dans votre discussion ?
~~~~~~~~~~~~
END☆
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swedesinstockholm · 2 months
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16 juillet
ça y est j'ai pleuré. je suis tombée sur une annonce de coloc à bruxelles dans les stories d'un ami de r. et ça m'a fait dérailler. 580 euros charges comprises ou bien le double d'ici mais la chambre est cinq fois plus grande (littéralement cinq fois) et c'est près de flagey donc près de m. ils sont tous artistes et dans le cercle de mes connaissances bruxelloises et je meurs d'envie d'être amie avec ce mec. il a l'air trop cool et j'adore ce qu'il fait, j'adore son univers, j'adore son humour. je l'ai envoyé à m. et elle a essayé de me raisonner mais je lui ai dit que j'avais un truc très fort dans mon corps qui voudrait être à bruxelles plutôt qu'ici et elle m'a envoyé l'émoji coeur avec les mains et j'ai pleuré. sans bruit, contrairement à la maison, pour alerter personne. j'ai pleuré et puis j'ai écrit au mec. il m'a dit qu'ils organisaient des visites mi-août mais qu'on pourrait faire un appel vidéo et j'ai dit ok cool mais mi-août ce sera beaucoup trop tard pour donner le préavis de ma chambre. et je peux pas le donner maintenant déjà parce que je sens que mes chances pour avoir cette chambre sont assez compromises.
quand j'ai vu l'annonce j'étais en train de traduire mon cv en allemand et après avoir écrit au mec j'ai complètement laissé tomber le cv, auf wiedersehen berlin, on s'en fout de trouver un job, on s'en fout que j'en ai déjà marre de l'appart et de la musique de prière arabe et de la techno et des engueulades dans la cour, on s'en fout des groupes telegram pour se faire des amis et des soirées lesbiennes auxquelles j'ose pas aller et de la chaleur insupportable et de l'odeur de viande dans le couloir de l'entrée et de la anmeldung etc etc etc, j'étais déjà à moitié partie. prête à annoncer à mes colocs je suis désolée mais je m'en vais à la fin de l'été, ma place n'est pas ici, ma place est à bruxelles, plus près de la maison, plus près de mon coeur, dans une ville francophone, plus petite, moins hardcore, avec des gens que je connais, où j'aurai plus de chances de me faufiler sur la scène artistique, surtout si j'habite dans cette coloc. bon, il reste le détail r. est-ce que c'est lui, le petit diamant au fond de ma gorge qui m'a fait pleurer de nouveau cet après-midi? dans quelle mesure exactement il est impliqué dans cette histoire de truc très fort dans mon corps? j'ai essayé de m'imaginer qu'il se pointe à l'appart un jour avec une fille qu'il aime plus que moi. mais c'est pas que lui. c'est tout son petit monde. je veux être amie avec ses amis. comme s. le bassiste par exemple. dans dix minutes je dois voir une fille de bumble mais c'est pas avec elle que j'ai envie de trainer. je veux trainer avec des gens comme r. je veux trainer avec r.
quand j'ai dit au revoir à la fille de bumble ce soir sur le trottoir devant le resto turc il a pété un énorme orage et j'étais persuadée qu'elle m'avait trouvée chiante à mourir. on s'est promenées à travers le parc de la hasenheide, on a vu des canards, un cygne, des tortues, un rat nageur, une poule d'eau et ses bébés poule d'eau qui ressemblaient à des crânes de dame âgée aux cheveux clairsemés teints en noir avec des énormes pattes de dinosaure, et puis on est allé manger des gözleme et des manti. je lui ai parlé de bruxelles et de mes angoisses existentielles et elle m'a dit que je pouvais prendre berlin comme une étape intermédiaire. je lui ai dit que je le prenais déjà comme une étape intermédiaire, mais là précisément j'ai besoin que cette étape intermédiaire se termine fin août pour pouvoir aller habiter dans cette coloc do you understand. on a encore parlé anglais parce qu'elle a pas insisté pour parler allemand mais si les gens insistent pas moi je m'y mettrai jamais. elle m'a dit qu'elle utilisait chatgpt pour écrire ses lettres de motivation elle aussi et que ça avait toujours bien marché pour elle, elle donne son cv et l'annonce à la machine et voilà. rien qu'aujourd'hui elle a envoyé trois candidatures. elle est revenue de son année à paris y a même pas une semaine et elle a déjà je sais pas combien de propositions d'entretien. moi je suis là depuis dix jours et j'ai toujours pas traduit mon cv. elle m'a dit de postuler à des jobs avec la confiance d'un homme incompétent, même si j'ai pas d'expérience ou les bons diplômes.
17 juillet
troisième jour consécutif que je me réfugie au cimetière pour écrire, c'est mes endroits préférés de la ville parce que c'est calme et on y croise pas grand monde. sauf lundi dans celui du columbiadamm où y avait un groupe de touristes qui marchaient lentement avec un air concentré en regardant autour d'eux, certains avaient posé leurs chaussures et tenaient un carnet et un stylo à la main, on aurait dit qu'ils faisaient une espèce de workshop d'écriture de terrain, ou un walkshop comme ceux d'alisa. je me suis dit que je pourrais trop organiser des walkshop-workshops d'écriture, vu mon expérience en marche urbaine et en écriture. à force de participer à des trucs j'ai accumulé des millions d'idées d'exercice. j'en ai parlé à n. mais elle a dit que pour se faire connaitre il fallait être le genre de personne qui sait se vendre et qui va au contact, ce qui complique un peu mon projet.
y avait un écureuil qui mangeait juste à côté de moi, même s'il restait sur ses gardes. il me faisait penser à moi, contractée et aux aguets, incapable de se détendre parce qu'on sait jamais. j'aime bien savoir que pas loin de la maison y a un endroit où je peux me retrouver seule avec des animaux. des animaux et des morts. mais je pense jamais aux morts quand je me promène dans un cimetière. ou plutôt je pense jamais à la mort. ou alors si, mais pas de façon négative. parfois je regarde les dates sur les tombes pour voir s'ils sont morts vieux ou jeunes. lundi sur mon banc je lisais le livre de thomas bernard qui parle beaucoup de la mort et de la misère humaine. il se plaint de tout lui aussi. il dit: "car le fait est que nous n'existons pas, le fait est que ça nous existe!" tout le monde est absolument désespéré dans ce livre. un des personnages a fini par se suicider. le narrateur dit qu'il avait vécu toute sa vie avec une "prédisposition à la mort." je me demande si j'ai vécu toute ma vie avec une prédisposition à la mort moi aussi. j'y pensais tout à l'heure dans ma chambre pendant que j'étais encore en train de pleurer. et si je me tuais à berlin? mais ça me semble moins faisable ici, ça traumatiserait plus de monde, je veux pas infliger ça à mes colocs.
ce matin je suis retournée à ikea mais ils avaient toujours pas ma lampe alors j'ai du me résoudre à prendre le modèle plus grand et plus cher et racheter des autres ampoules et je suis rentrée avec un sentiment d'échec. en rentrant maman m'a appelée et je lui ai parlé de la coloc à bruxelles et j'ai recommencé à pleurer. elle a dit et tu crois pas que ç'a quelque chose à voir avec r.? elle m'a dit que je pouvais pas partir comme ça sans plan et je commence à en avoir MARRE de devoir avoir un PLAN toujours et de pas savoir quoi FAIRE parce qu'il faut bien FAIRE quelque chose de sa vie. le plan ultime c'est la mort. le plan pour les terminer tous. je choisis ce plan et j'ai plus jamais besoin de faire un plan de ma vie. c'est mon plan préféré. quand j'ai dit à la fille de bumble que j'avais abandonné mon master à paris parce que j'étais dépressive et que je voulais rentrer à la maison elle a dit ah c'est exactement ce qui est arrivé à ma soeur. sa soeur qui est la marginale incomprise et hypersensible de la famille. si j'avais mes deux parents et une soeur ou un frère de plus, ce serait moi qui tiendrais le rôle. mais vu qu'on est que trois, y a pas assez de place pour être marginale. je me contente d'être la fragile. elle travaille dans une agence de voyage et elle vient de publier son premier recueil de nouvelles. l'été elle va chez ses parents avec ses deux enfants, dans leur grande maison au sud de l'allemagne.
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recapqsmp · 1 year
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Mardi 26/09 - Fudge the Federation
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Les joueurs ont découvert une nouvelle mécanique au spawn : désormais, il y a des portails qui mènent à des endroits de la carte (souvent à côté) mais pas toujours dans le même axe de rotation du joueur. Ainsi, Tubbo s'est retrouvé face à un couloir sombre en haut du titan, et en rentrant dedans, il a pu s'apercevoir devant lui. Les joueurs ont beaucoup joué avec cette mécanique, plusieurs portails apparaissant un peu partout sur la carte.
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https://clips.twitch.tv/PlayfulMoistBillTheTarFu-ny55jZJlxFOWWOJW
Fit Philza Aypierre et Tubbo ont commencé a briser quelques règles avant l'arrivé de Forever. Ils se sont rendu dans les locaux de la fédération via la warplate à la gare, et ont découvert plein de gâteaux dans la salle de réunion. Ils ont placé plein de terre avec le lance-pierre. Tubbo a aussi découvert une image d'Hatsune Mike cachée. Tubbo a aussi montré à Philza la photo cachée de Tilin. Les joueurs ont fini par se faire téléporter hors des bureaux, et ont reçu un effet d'aveuglement pendant 10mn en punition. Philza a donc posé des Wither au spawn pour se venger.
Fit a entendu un bruit d'appareil photo, et lui et Tubbo ont remarqué quelqu'un en train de faire du trampoline chez Philza mais sans voir personne. Ils se demandent si ce n'est pas un signe de Tallulah ou Chayanne.
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https://clips.twitch.tv/WanderingBlightedPepperNinjaGrumpy-DNPx2WJyVJqZaLDR
Cucurucho est allé voir Foolish pour lui proposer une mission spéciale : prendre des notes de toutes les infractions causées par les joueurs, prendre un maximum de preuve et les arrêter si besoin. Il peut décider d'employer quelqu'un avec lui si besoin, mais cette mission doit rester extrêmement confidentielle. Il a donc interrogé Tina qui passait par là pour voir si elle pourrait l'aider.
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https://clips.twitch.tv/CallousFrozenStapleDatBoi-LW42C_Nk7hJnXvX2
Les joueurs ont remarqué du béton noir au niveau du titan. Foolish est donc allé voir au dragon, et une structure était apparu, avec un message de Leo lui demandant de venir la chercher car elle était perdue. Baghera est allé vérifier une nouvelle fois, mais toujours aucun signe de Pomme.
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https://clips.twitch.tv/TallFunnySquirrelPMSTwin-Oxcm2cct37Rpe8Ms
Les joueurs ont continué à briser les règles une par une. Aypierre et Tubbo ont installé une foreuse sous la structure de Luzu. Etoiles a mis son armure en dark metal et a tué Tubbo avec son épée du Code. Certains joueurs n'arrivant pas a s'infiltrer dans la base de la fédération, Aypierre et Tubbo ont construit une grosse foreuse pour y accéder de nouveau. Ils ont ensuite fait un sitting à l'intérieur, en jouant des bruits de casserole.
En se baladant à l'intérieur, Tubbo a remarqué un bureau nommé "WA-02", le nom de code de Fred. Il est rentré dedans, et a trouvé un livre ainsi qu'une fleur renommée "Daisy from Tubbo". Le livre contenait un rapport sur les agissements de BadBoyHalo, Fred le trouvant extrêmement menaçant et potentiellement dangereux pour la fédération. Les joueurs se sont fait attaquer par des gardes et ont du fuir en panique. Tubbo a réussi a récupérer deux autres livres contenant des informations sur un travailleur de niveau B qui a disparu et a probablement été enlevé, ainsi que sur l'impact émotionnel que cela peut provoquer sur les autres travailleurs. Tubbo suppose que Badboy a enlevé le travailleur de rang B et veut en savoir plus.
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https://clips.twitch.tv/GorgeousCheerfulQueleaYee-c8d1hmt3cBD3i7dn
Etoiles est allé dans le bureau de la fédération pour affronter les gardes et leur pistolets.
Fit avant de dormir a prévenu qu'il se connecterait 1h plus tard que d'habitude, mais qu'il ferait tout pour retrouver le nom de celui qui l'a envoyé sur cette île.
BadBoy a rejoint Baghera et lui annoncé qu'il avait quelque chose a lui montrer, qu'il avait fait quelque chose d'un peu borderline, qui pourrait rendre la fédération vraiment en colère, mais qu'il voulait d'abord qu'elle promette de ne rien dire à personne, ni d'interférer dans son plan. Baghera a accepté, et Badboy lui a montré Ron, le travailleur qu'il a capturé dans sa base.
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https://clips.twitch.tv/RelievedOptimisticMeatloafSMOrc-iOxz5qKAiQaEONZ3
Baghera n'est pas très heureuse de ce qu'a fait BadBoy. Elle ne trahira pas Bad, mais a bien fait comprendre à Ron qu'elle souhaite l'aider. Elle en a profité pour poser quelques questions, comme si ils avaient des visages que les joueurs ne peuvent pas voir (Ron répondant "Je ne sais pas"). Ron ne passe pas un mauvais moment ici, car il n'a jamais eu de vie à lui auparavant. Il ne se souvient pas de grand chose avant d'avoir rejoint la fédération. Il ne veut faire de mal à personne, il veut simplement faire son boulot. Il n'en veut pas à Bad.
Tubbo et Forever les ont interrompus (sans découvrir l'endroit où Ron est capturé). Baghera souhaite revenir le lendemain pour s'occuper de Ron. Forever ne comprends pas pourquoi les deux lui cachent un truc alors qu'ils formaient un trio à l'époque. Tubbo Forever Baghera et Badboy se sont rendus au bureau du président pour expliquer tout ce qu'il avait trouvé. Tubbo a accusé Baghera d'être de mèche avec lui, Baghera lui a expliqué qu'elle se trouvait chez lui car elle souhaitait trainer avec Bad. Tubbo est persuadé que BadBoy a kidnappé un travailleur, et pendant que Forever et lui soient parti discuter entre eux, Tubbo a accusé Baghera d'être au courant de certaines choses lié à ça. Baghera a simplement dit qu'elle s'inquiétait juste des accusations publiques (surtout aussi grave) et que Bad était dans un sale état mental et qu'il avait surtout besoin d'aide.
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https://www.twitch.tv/bagherajones/clip/AstuteFilthyMagpieHotPokket-6MtyzB0Kw4XMT3za
Bad et Bagh sont ensuite allés investiguer sur ces fameux rapports dans les bureaux de la fédération. Ils ont fait une copie des rapports pour comprendre ce qui s'était passé, et sont retournés au château de Baghera pour discuter un peu. Baghera comprends ce qu'il a fait, mais n'est absolument pas d'accord avec la manière. Il a assumé avoir fait ça car il se sentait très seul ces derniers jours et pour pouvoir sauver ses enfants. Baghera a dit qu'ils verraient demain comment se sortir de tout ça, car elle n'aimait vraiment pas mentir a ses amis, et qu'elle s'en voudrait si quelque chose de mal arrivait à Ron.
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https://clips.twitch.tv/WonderfulPlainIguanaPunchTrees-3FcWF_o2eLEhSBDb
Forever a vu Bad, et lui a dit qu'il comptait monter un tribunal pour le juger, et qu'il espérait que le travailleur kidnappé n'avait pas a endurer la même chanson que Bad avait posé chez lui. Bad a décidé de lui montrer où il emprisonnait les travailleurs de la fédération. Il lui a montré une salle où il y avait la tête de Foolish avec un panneau marqué "Prisonnier #102", en lui disant qu'il comptait emprisonner Foolish pour lui poser des questions, mais que tout le monde passe son temps à l'interrompre dans cette quête. Forever ne le croit absolument pas.
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https://clips.twitch.tv/EntertainingWimpyDunlinKreygasm-gfF9n-adwukBU2jE
Bad a ensuite rendu visite à Tubbo et Bagi, et a expliqué vouloir chercher s'il y a une taupe parmi les joueurs. Il a précisé que Forever était celui qui avait enfermé le plus de joueurs, car il l'a enfermé dans le musée. Il travaille aussi peut-être pour la fédération à cause de son travail de président. Ils ont ensuite demandé à Foolish de sauter dans une cage, et l'ont enfermé. Bad souhaite provoquer la fédération et se faire enfermer, il lui a donc demandé des conseils, et se sont dirigé vers les rails pour les faire exploser. Foolish a pris des photos pour avoir des preuves. Foolish a ensuite rempli son rapport et mis toutes les photos dans un album.
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sous-le-saule · 1 year
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Quand le chat n'est pas là
J’arrive pas à dormir. Maman, elle veut toujours que je fasse une sieste après le déjeuner mais je suis jamais fatiguée. Elle dit que je dois quand même rester dans mon lit et fermer mes yeux pour me reposer. Au moins une demi-heure, jusqu’à ce que mon réveil lapin chante la chanson qui dit que c’est fini. C’est long et je m’ennuie.
Y a un bruit. J’ouvre un œil. Ca gratte à la porte. Chouette, c’est le chat qui vient me faire coucou. Il arrive pas à ouvrir et j’ai peur de me faire gronder si je me lève mais à force de gratter gratter gratter il entrouvre la porte. Y a un peu de lumière qui vient du couloir mais pas assez et je vois juste sa forme dans le noir. Il avance un peu bizarrement, peut-être qu’il a mal à la patte. J’entends ses griffes sur le parquet quand il avance vers le lit. Maman, elle dit que le chat devient vieux et qu’il arrive plus toujours à rentrer ses griffes et que ça fait comme le bruit d’un chien quand il marche. C’est drôle.
J’attends qu’il saute sur le lit pour me faire un câlin, parce que c’est ce qu’il fait toujours. Mais il va sous le lit. Je l’appelle : « Bataille » mais il vient pas. Il fait des bruits dégoutants, comme s’il mastiquait un truc et j’ai peur qu’il ait attrapé une souris mais j’ose pas allumer pour voir. Puis j’entends plus rien, puis je l’entends respirer alors que d’habitude non. Ca fait un drôle de sifflement-grondement. Il est peut-être fâché.
Je me penche un peu mais je vois rien. Je passe ma main sous le lit pour le caresser, qu’il comprenne que tout va bien. J’arrive à le toucher mais ses poils, ils sont pas comme d’habitude. D’habitude ils sont tout doux, et là on dirait les poils de la brosse que papa utilise pour nettoyer la terrasse.
Tout à coup, je sens ses dents s’enfoncer dans ma main. Ca fait très très très mal et je crie. Tant pis, j’allume ma lampe de chevet. Y a un peu de sang et ça me fait peur, alors je pleure. Jamais il m’a mordue, le chat ! Pourquoi il est méchant aujourd’hui ? Je regarde sous le lit mais il est plus là. J’entends un bruit de griffes quelque part dans la chambre, je sais pas où.
Maman ouvre la porte en grand. « Qu’est-ce qui se passe encore ? Qu’est-ce que tu as trouvé pour ne pas faire ta sieste, cette fois ? » Comme si c’était ma faute ! « C’est le chat, je dis, y m’a mordu ! »
Maman fait les gros yeux. « Je n’aime pas que tu mentes. » Je me remets à pleurer : « Mais je mens pas ! Il était sous le lit ! »
« Camille, le chat n’est pas là. Papa l’a emmené chez le vétérinaire pour sa visite annuelle. »
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je-suis-ronflex · 1 year
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Je suis dans un train de l'horreur :
- Je suis dans un TER et ce sont des banquettes de 3 ; évidemment j'ai la place du milieu
- L'une des dames à côté de moi nous a tenu la jambe parce qu'elle voulait la place côté fenêtre alors que son ticket disait côté couloir, elle était pas loin du caprice
- Cette même dame s'est mise à manger sauf que : sa nourriture pue, elle mange la bouche ouverte et j'entends tous les bruits de sa bouche
Jpp j'ai envie de mourir
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poesiecritique · 6 months
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Demain le silence, Kate Wilhem, Le passager clandestin, 2022 (1970), trad. Michèle Valencia
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Ce livre est petit, 45 pages en poche, c'est une nouvelle, éditée ici seule, pas dans un recueil, ni une anthologie, c'est une nouvelle élue pouvoir devenir livre, c'est une nouvelle qui a été publiée en 1970, sous le titre "The Chosen, l'élu, traduit par Michèle Valencia, peu d'informations sur elle, si ce n'est qu'elle a traduit, beaucoup, d'auteur.ices de langue anglaise, et plutôt de langue australienne et américaine. Kate Wilhem est américaine. Elle a vécu 89 ans, est morte en 2018. Kate Wilhem a 34 ans quand Rachel Carson publie, en 1962, le Printemps silencieux, le constat d'un anthropo-phonocène, une capacité du groupe humain d'affecter la qualité sonore du monde. Cette information est rappelée dans le petit commentaire biographique et contextualisant de l'écriture et la publication de cette nouvelle, The Chosen, Demain, le silence. Personne ne signe ce petit commentaire, fidèle au nom de la maison d'édition, le passager clandestin.
Le silence c'est le silence d'un monde découvert, dont on pense qu'il a été découvert comme un monde parallèle à l'aide d'une technologie en élastique de voyage dans le temps, ou inter-dimensionnel. C'est flou comme un rêve, nécessairement. Comme un désir. Comme ce qui doit être deux choses contradictoires en même temps : flou, brouillé, enneigé, silencieux pour que la projection de l'autre advienne sur ce que l'on ne veut pas dire, ce que Wilhem ne veut pas, dans une logique narrative, tout de suite dévoiler. Mais à vrai dire, ce n'est pas ce qui me plaît autant dans cette fiction. Ce n'est pas ce qui me déplaît le moins non plus. Ce qui me plaît le plus c'est la description d'un monde sans bruit, qui est objectivement tout à fait bruissant (le vent, la neige, les chutes d'eau, les marais, la pluie, l'orage) et tout en même temps, complètement atone subjectivement. Quels sont les bruits que nous entendons, et que nous qualifions tels ? Le bruit est-ce la parole humaine incessante que l'on entend dans un appartement aux murs trop fins, ou la parole reste-t-elle parole, audible, tangible et rassurante ? A cette question, rien ne tient comme réponse que la norme, et ce que la norme sociale imposera. Si le ressort final de Wilhem m'indiffère c'est qu'il ne va pas au bout de la description du monde sonore de l'hôpital psychiatrique qui contraint au silence ceux considérés comme les plus dangereux, en même temps qu'il permet un flot incessant de paroles pour ceux jugés doux, inoffensifs. Ce que Wilhem décrit du premier monde ne se déploie pas dans le second. Si ça reste une nouvelle, 5 pages configurent le second espace sonore, dont une demi, seulement, pour ce que y vit, une fois que le retournement a eu lieu, le protagnoniste.
Ma seconde remarque est à l'endroit du genre.
Dans l'opposition qui se joue sous nos yeux, c'est bien un homme qui, hyper-sensible, va avoir un désir de résistance, de rébellion à un ordre décrit comme oppresseur, et oppressif à son endroit. C'est une figuration classique, où la femme est associée à la pérennisation du modèle social. Nicole-Claude Mathieu analyse la possibilité de ce phénomène (assourdissant) du maintien de l'oppression comme moyen de survie par les opprimé.es dans L'anatomie politique. L'hypersensibilité (dont les représentations sociales nous conduisent à considérer comme qualité féminin mais il faut penser à tous les poètes maudits, leur sensibilité exacerbée, et parmi lesquels les femmes sont bien rares à avoir été autorisés aux mêmes perditions) de cet homme est soulignée par Wilhem qui lui donne un prénom de genre neutre en américain, Lorin. Son hypersensibilité lui fait percevoir avec acuité, chez lui, que "Des enfants jouaient dans les couloirs et hurlaient." (p.43) Une première question est à l'endroit de l'absence de prise en compte de l'hypersensibilité que peuvent avoir des femmes assignées aux tâches domestiques, à la prise en charge des nourrissons et des enfants qui leur font des trous dans les oreilles. Dans Demain, le silence le trouble de cet homme qui désire du silence apparaît, socialement et donc littérairement, plus justifié - à comprendre comme comme collant plus à une réalité sociologique (que nous sommes bien en droit de vouloir renverser).
A l'hypersensibilité s'ajoute la naturalisation de la parole des hommes, et la figuration du désir de bavardage des femmes. Ce paradoxe est rendu possible par un sexage du travail de socialisation de la parole qui revient à la femme (comme le montre, d'un point de vue féministe C. Monnet dans La répartition des tâches entre les femmes et les hommes dans le travail de la conversation (1998), et d'un point de vue masculiniste Kleist dans De l'élaboration progressive des idées par la parole). D'une certaine façon, Wilhem prend ce paradoxe en compte en prénommant la protagoniste féminine Jan qui est de genre neutre en américain - et que la traductrice s'est bien gardé de francisée en Jeanne, ou même Jane. Mais Kate Wilhem le souligne également par la description des prises sonores des hommes et des femmes de cette société : "Des femmes poussaient des cris aigus, les hommes juraient", puis une litanie de bruits urbains. Ainsi, dans la trame sociale de ce monde (qui ressemble fort au nôtre), la naturalisation de la parole des hommes induit qu'ils continuent à être dotés de la parole même dans leur forme encolérée à l'inverse des femmes, des enfants - et des objets. S'ils sont en colère, c'est grave et réflexif, pas aigüe et sans sens comme la nature des femmes. A cela, s'articule, en miroir négatif, le désir de socialisation permanente de Jan, sa femme, dans toute la première partie de ce livre - même dans le sommeil, elle souhaite dormir à proximité des autres, à l'intérieur du navire. Ce désir permanent de socialisation avec d'autres peut aussi être une forme de refus d'un isolement dans une relation exclusivement duelle. Les violences de genre, sexistes et sexuelles, sont en effet accrues par l'isolement, et peut-être moins celui physique que celui social caractéristique d'une relation d'emprise, où tous les réseaux sont abandonnés au profit d'un espace-temps dédié à cette relation devenant unique. Si Jan semble, d'un certain point de vue, répondre parfaitement à cette société, d'une certaine façon cette société la protège peut-être de ce type de relations (bien que les bruits décrits par Wilhem soient moins un tissu relationnel qu'une somme de bruits, mais encore ici, malgré tout, rendus à l'aune de la perception de Lorin).
Mais outre le désir de silence ou de parole, le genre du silence est présent par devers les genres neutres des prénoms, l'hypersensibilité de Lorin, et avec le désir de bruit qu'à Jan. Quand Lorin, sur la planète, désire plus que tout y vivre, et y emmener Jan, il le dit mais ne détaille jamais ses affects, tout au plus son plan :"Jan, essaie de me comprendre. Nous pourrions avoir la belle vie ici. Nous pourrions avoir des enfants qui auraient de l'espace pour courir, jouer dans la forêt, nager dans la rivière… (…) Tu t'habituerais au calme…" (p.18) Il essaie de convaincre Jan, ce qui le ferme à entendre les émotions de Jan, mais de plus, Lorin ne lui dit jamais sa propre nécessité qu'il a du silence : il évoque des désirs d'enfants, soit le contraire du silence. Par ailleurs, Jan réagit typiquement par un silence genré à la promenade, qui se déroule sur un temps de plus en plus long, en ne disant pas son refus. Comme dans notre monde, les femmes, dotée ou non d'un prénom neutre en terme de genre, ne semblent pas avoir reçu cet apprentissage fondamental qui est de savoir exprimer le refus, autrement que par le silence.
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loup-venant · 2 months
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La porte de la salle de bain est grande ouverte sur le couloir. Mathieu en sort de moitié et tend l'oreille. Habillé uniquement d'une serviette lâchement placée sur ses hanches et prête à tout dévoiler, il se penche légèrement en avant sur la pointe des pieds et se tient d'une main au chambranle de la porte pour maintenir l'équilibre.
Rien.
Il est pourtant certain d'avoir entendu du bruit en bas.
"T'as déjà mangé ?" La voix de Lucie précède son arrivée dans le couloir et le surprend.
Immédiatement, Mathieu se retourne et se dirige vers la cabine de douche. Son agitation détourne son attention de sa serviette qui, avec le mouvement, tombe au sol. Il s'arrête et fait un pas en arrière pour la récupérer.
Dans l'embrasure de la porte, il aperçois Lucie qui passe d'un coté à l'autre du couloir. Juste avant d'atteindre l'autre coté, elle s'arrête net. et tourne son visage vers lui.
Mathieux se fige, comme un lièvre surpris par les phares d'une voiture dans la nuit. Elle, elle affiche un sourire gourmand, des pommettes rouges et rondes et des yeux pleins d'appétit. Autant de signaux auxquels Mathieu reste aveugle. Toute son attention dérobée par sa tenue, sa serviette. Est-elle bien placée ? Suis-je couvert ?
"Alors, t'as mangé ?" reprend Lucie. "Pas encore. Je voulais d'abord me doucher." Sa question semble l'avoir redémarré. Comme un robot, il s'exécute, et rentre dans la cabine sans demander son reste. Il ferme la porte, le loquet et puis inspire. A l'expire, sa tête est vide. Il accroche sa serviette sur le coté et a à peine le temps d'ouvrir l'arrivée d'eau que la porte de la cabine s'ouvre derrière lui.
"Je prendrais bien une douche aussi" annonce Lucie en souriant, complètement nue. "Quoi ?" semble-t-elle demander du regard, d'un air sincère. "Ah ! Le verrou est cassé depuis que j'habite ici" déclare-t-elle d'un air satisfait. Mathieu reste muet, dépassé par la situation. "Tu veux que je m'en aille ?" demande Lucie.
Mathieu l'avait déjà vu en pyjama, en maillot de bain, en robe de soirée sans jamais vraiment y prêter attention, mais nue, c'est une première. Il naviguait du regard s'en vraiment s'en rendre compte entres ses seins, ses cuisses, ses yeux, ses mains, et ne pouvait concevoir de soulagement que dans l'idée d'y poser les siennes.
"Non. Reste."
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thob-rpg · 7 months
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Les groupes
SUPERSTITIONS they believe in things they don't understand
Pas de don entre vos mains, c'est bien dommage. Pourtant, vous êtes persuadé au fond de vous-même que ces rumeurs n'en sont pas. Certains événements sont bien trop précis pour être faux, alors vous avez tendance à y croire un tout petit peu. Il y a quelque chose pourtant qui vous rattache à ça, un sentiment, peut-être un esprit qui s'amuse de vous, assez pour que vous ne soyez pas fermés à l'idée. Vous êtes une personne lambda dans cette petite ville, pourtant attirée par tout ce qui se dit. A vous aussi, il vous est peut-être arrivé des choses inexpliquées.
GRAVES they say it's negative attention
De simples rumeurs, des histoires pour faire peur aux gamins en ville. Les fantômes n'existent pas, c'est bien connu et ce ne sont pas quelques bruits de couloir qui vous feront changer d'avis. Esprit cartésien, presque buté dans votre propre opinion. Il vous arrive de rire à gorge déployée devant celles et ceux qui croient, qui disent avoir vu des choses. Non, pour vous, tous ces étranges événements ont une explication, il faut simplement la trouver. Vous êtes ceux qui disent attendre des preuves pour y croire, les rationnels qui ont besoin d'avoir tout sous les yeux pour y accorder un minimum de crédibilité.
SALEM they got friends on the other side
Sensible, s'en est presque risible pour celles et ceux qui n'ont pas de don entre leurs mains. Pas pour vous. Non, pour vous, la frontière entre le réel et l'au-delà est si fine qu'il vous est presque impossible de la distinguer. Vous êtes capable de voir, entendre et comprendre des choses qui n'ont pas la moindre explication pour beaucoup. Un don qui vous pèse, que vous essayez de fuir par crainte sans doute. Ou au contraire, un don que vous avez fait le choix d'exploiter au quotidien, car il vous semble impossible de fuir sa véritable nature. Il n'est pas question de magie, mais d'une capacité à communiquer avec les morts, les voir ou bien encore sentir leur présence, héritée d'ancêtres qu'on disait sorcières, mais qui comme vous, avez un don entre les mains.
GHOSTS they'll sit beside you
Aussi étrange que cela puisse sembler aux yeux du reste du monde, vous avez toujours eu la sensation de ne pas être à votre place. Comme un vide dans la poitrine, un manque de quelque chose qu'il vous est incapable de nommer. Les sensations de déjà vu sont fréquentes pour vous, presque quotidiennes et vous n'avez jamais osé quitter Burtondale et si vous n'êtes pas né.ée ici, vous avez pourtant fini par venir vous y installer, attiré.ée. La ville est un point de repère pour vous, le seul sans doute que vous ayez vraiment. Et ça, c'est parce que vous avez déjà vécu ici dans une autre vie, seulement, vous n'en avez pas conscience.
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alexar60 · 2 years
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Transylvanie express (Épilogue)
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Tous les épisodes sont disponibles ici.
Audrey sortit rapidement de la gare. Elle attendit avec patience tout en observant les alentours. Elle cherchait du regard quelque-chose de précis. Et ce quelque-chose était un homme, celui qu’elle avait aperçu sur le précédent quai. Il marchait portant un sac à dos, ses mains tenaient les bretelles à hauteur de la poitrine. Il avait un peu moins de quarante ans, elle avait un but.
Elle savait comment faire pour ne pas être repérée, se fondant littéralement dans les murs. Elle n’était plus qu’une ombre se baladant à la vue du soleil et de tous. Aussi, personne ne réalisa que la silhouette noire n’avait pas de propriétaire. Elle suivit le quarantenaire content de rentrer chez lui. Il sifflotait gentiment.
Le reste de la journée se passa sans qu’il n’aperçoive la jeune femme. Elle resta cachée dans une armoire puis dans un coin de la chambre. Elle attendit patiemment, écoutant les discussions plus ou moins personnelles. Elle s’imprégna de sa vie, de sa famille. Il était marié et avait deux beaux et jeunes enfants. Lorsque son épouse partit coucher les petits, elle approcha avec subtilité, sans faire de bruit. Confortablement installé dans son canapé, il était passionné par le film, une vieille série noire déjà vu maintes fois.
Lentement, elle se positionna dans son dos. Puis elle approcha la tête afin d’humer le parfum de sa prochaine victime. Soudain, le froid l’envahit. Dès lors, il tourna la tête pour vérifier que la porte-fenêtre du balcon était bien fermée. Il entendit sa femme raconter une histoire aux enfants avant de se reconcentrer sur la télévision. Elle s’imprégna de son odeur. Alors, elle comprit pourquoi il était si attirant. Puis, elle retourna dans la chambre du couple.
La patience demeurait être son fort. Elle attendit qu’il se couche. Il embrassa sa femme puis il s’endormit. Elle maudit l’épouse pendant sa lecture, laissant logiquement la lumière allumée. Elle attendit une petite demi-heure, le temps d’un chapitre ou deux. Enfin, la nuit entra dans la pièce. Aussitôt, elle sortit bien qu’elle savait que la rivale ne dormait pas encore. Mais ce n’était pas grave. Elle approcha doucement de l’homme, absorba de nouveau son odeur. Et assurée qu’il était dans un profond sommeil, elle s’allongea lentement contre lui, pour entrer dans son rêve…plus précisément, pour diriger son rêve.
Il savait que le château était ensorcelé ; il était là pour vaincre une malédiction. Il marcha dans les couloirs à la recherche d’un démon. Juste avant, il avait ordonné à ses hommes d’occuper les lieux. Certains surveillaient les jardins pendant que d’autres inspectaient les salles. Il se retrouva seul après avoir grimpé des escaliers. Une porte l’intrigua car il ne l’avait pas vu durant son dernier passage. Du coup, il l’ouvrit rapidement s’engouffrant brutalement dans une chambre.
Il n’y avait rien de dangereux. C’était une banale pièce comme on en trouvait dans les musées. Quelques tableaux accrochés aux murs décoraient l’endroit. Une jeune femme dormait sur un lit, tournant le dos au visiteur. Il approcha, admira ses cheveux bouclés. La couleur châtain, l’odeur de lilas et de caramel n’étaient pas commune. Au contraire, elles ravivèrent de vieux souvenirs. Alors, il se permit d’admirer le visage de la dormeuse. Il resta stupéfait en reconnaissant une amie d’enfance.
-          Marina ? C’est bien toi ? s’exclama-t-il.
Elle ouvrit lentement les paupières, puis elle releva la tête. Un sourire éclatant se figea sur son visage blanc. Il avait toujours aimé ses yeux bleus. Il avait craqué pour elle à cause d’eux quand ils étaient au collège. Elle tendit les bras pour réclamer un câlin.
-          C’est toi, Maël ? Tu es venu me sauver ? demanda-telle avant d’ajouter : Serre-moi dans tes bras, j’ai si froid !
Dès lors, il s’exécuta constatant que sa peau était glacée. Ils restèrent enlacés pendant un long moment. Elle sanglotait, murmurait des mots doux. Elle se confiait en parlant de ses inquiétudes. Il répondait qu’elle n’avait rien à craindre. Alors, elle l’embrassa, d’abord sur l’épaule, puis sur maladroitement sur le menton. Son geste rappela à Maël un souvenir égaré dans sa mémoire tout en réveillant le désir.
Désormais, il était à sa merci. Elle avait déjà oublié Yannick Ridel. Il n’avait été qu’un moment, une victime qui s’en est sorti. Parce qu’elle a voulu l’épargner. Il n’avait pas été le premier pour qui, elle ressentit de l’amour. Et il sera vite oublié dès qu’elle aura goûté à cet homme.
Lentement, elle déshabilla Maël, tâtant ses muscles, écoutant les battements de son cœur, et frôlant du bout des doigts les principales veines  de son cou, la partie la plus sensible et la plus charnelle. Elle embrassa son amant qui s’évanouit de plaisir. Elle le caressait, le suçait, elle jouait avec lui de haut en bas.
On ne voyait rien dans l’obscurité. La femme de Maël s’endormit sans remarquer la présence fantomatique d’un succube. Le monstre grimpa sur son mari. Elle le caressa du bout de ses griffes, elle avança la bouche faisant sortir une langue de serpent. Tout –à-coup, elle s’étendit entièrement sur son buste pressant ainsi ses poumons. Il n’arrivait plus à respirer. Alors, elle ouvrit la bouche pour aspirer lentement la petite flamme à l’origine de son âme.
Dans son rêve, l’amour se déchainait dans une passion torride. Maël réalisait qu’il était encore amoureux de Marina, et enfin, il pouvait l’aimer. Tantôt, elle le dominait, tantôt c’était lui qui gérait les ébats. La passion dictait le songe jusqu’à ce qu’il découvre qu’il n’avait plus de jambe. Son corps avait fusionné avec celui de Marina ! Immédiatement, il hurla cherchant à se débarrasser d’elle. Mais elle riait, continuant à le baiser. La peau de la jeune femme s’écailla, une odeur putride remplaça le parfum de lilas et caramel. Il hurla, hélas, rien de sortit de sa bouche. Plus il paniquait, plus il criait et plus il suffoquait. Il chercha un peu d’air, écartant les lèvres. Il exposa son cou, elle en profita de suite.
Ses dents déformées et pointues arrachèrent la gorge du malheureux. Le sang gicla sur le lit, sur le visage du monstre et sur les murs. Elle se délectait de cette vie prise. Il n’était pas question qu’il résiste ni qu’elle le prenne en affection. Il était question de faire son job ; il était condamné, et elle était venue pour la sentence.
Maël ne bougea pas, il ne sentit pas le poids du succube sur son ventre. Elle inspira la dernière étincelle de vie. Il mourut enfermé dans son cauchemar. Elle resta encore quelques instants allongée sur le corps encore chaud de sa proie. Audrey reprit lentement forme humaine tout en restant invisible aux yeux de la femme qui dormait toujours. Elle l’observa un peu.
-          Tu vivras encore longtemps, susurra-t-elle.
En réponse, la veuve soupira tout en restant endormie. Alors, le succube se releva et glissa jusqu’à la porte. Elle traversa l’appartement et sortit, pleine d’énergie, heureuse d’avoir le goût de la vie sur le palais. Elle marcha dans la rue. Curieusement, son ombre n’apparut pas sous la lumière d’un lampadaire. Elle  regarda le ciel. Elle sourit, elle avait oublié Yannick qui lui avait donné tant de mal et tant de plaisir. Elle s’éloigna du lieu de son crime. Étrangement, elle n’aimait pas voir les cadavres froids au matin. Plus tard, Maël sera déclaré décédé à cause d’une embolie pulmonaire.
Pendant ce temps, notre héros éteignait la lumière de son nouveau logement. C’était une chambre dans un dortoir. Il venait d’écrire le premier chapitre d’une nouvelle sur son ordinateur : Ses mémoires de voyage à bord de l’express du Transylvanie.
Fin
Alex@r60 – février 2023
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sh0esuke · 9 months
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" Smoke "
𝗠𝗲𝘁 𝗲𝗻 𝘀𝗰𝗲̀𝗻𝗲 : Karl Heisenberg
𝗥𝗲́𝘀𝘂𝗺𝗲́ : Peut-être que Mère Miranda se doutait de quelque chose, peut-être que sa monstrueuse fratrie était déjà au courant. Karl était tellement cachotier... Cela n'aurait surpris personne que, au travers de son usine et de ses créations monstrueuses, y vive un complice. Après tout, il était difficile d'imaginer qu'il ait pu construire sa base sans aide, un tel exploit aurait été folie. Karl n'était pas pressé de rendre cette information publique. Peu lui importait d'avoir l'approbation de sa "famille", malgré les apparences car, au bout du compte, ils n'étaient pas ceux qui faisaient battre son coeur. Ils n'étaient rien d'autres que des monstres, des bêtes de foire dont l'opinion n'avait aucune importance. Tout lui était égal tant qu'il était chez lui, dans son usine putride à l'aspect peu flatteur, confortablement blotti dans l'étreinte de celle qui faisait battre son coeur difforme.
𝗔𝘃𝗲𝗿𝘁𝗶𝘀𝘀𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁 : nudité, référence à la fornication.
ENG : PLEASE DO NOT STEAL MY WORKS.If you want to translate it, ask me first then we can talk about it. If you want to find me on Wattpad or AO3, my accounts are in my bio, these are the ONLY ONES i have. FR : MERCI DE NE PAS VOLER MES OS.Si vous avez envie de les traduire, merci de me demander la permission avant. Si vous voulez me retrouver sur Wattpad ou AO3, j'ai des liens dans ma bio, ce sont mes SEULS comptes.
𝙽𝚘𝚖𝚋𝚛𝚎 𝚍𝚎 𝚖𝚘𝚝𝚜 : 𝟑,𝟒𝟕𝟕.
Commentaires, likes et reblogues super appréciés. Tout type de soutien l'est, merci beaucoup !! <33
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Furieusement embarrassée, j'ouvris la fenêtre de la chambre. Repoussant les volets, agrippant la poignée, je ne repris ma respiration que lorsque je fus frappée par une vague d'air glaciale. Celle-ci me frappa de plein fouet, froide et humide, quelques mèches de mes cheveux s'extirpèrent du dernière de mes oreilles et mes poils s'hérissèrent. Malgré la pénombre industrielle qui m'accueillit, je me laissai aller, elle n'était pas effrayante, plutôt rassurante. Mes mains s'enroulèrent autour de mon estomac nu et mes pupilles se perdirent sur le paysage cauchemardesque qui s'offrit à moi.
Karl était un homme de grandeurs. Il n'avait jamais fait les choses à moitié.
De là où je me trouvais, j'avais une vue assez globale de l'usine souterraine. La fenêtre était certes petite, cependant, il me suffit de me pencher un peu dessus pour pouvoir admirer l'océan de fumée qui remontait jusqu'au plafond, les cyborgs qui se faisaient transporter d'un bâtiment à un autre par un escalator inversé et l'obscurité qui embaumait joliment l'endroit. Ça avait un côté futuristique et apocalyptique à la fois. Je ne pouvais pas nier être charmée. L'endroit tombait effectivement en ruine, Karl ne faisait que bricoler et tester, tout finissait éventuellement par cesser de fonctionner et lui exploser à la figure. Mais tout ce qui se déroulait sous mes yeux, présentés ainsi, un peu comme le témoignage de sa détermination, me donna chaud au cœur.
Accoudée à la fenêtre, j'y restai un moment.
Je me calmai. Je respirai doucement, inspirant et expirant à répétition, guidée par les échos brutaux provenant des quatre coins de l'usine. Ma poitrine se soulevait pendant que mes poumons se remplissaient d'air, puis, ils se vidaient, tout comme les voix et pensées dans ma tête. Il devait être quatre heure du matin, l'heure d'aller me coucher avait été dépassée depuis longtemps, mais ici, en ces couloirs diaboliques, personne n'avait jamais vraiment le luxe de se reposer. Les congés et les vacances étaient des notions inconnues pour les monstres errant en ces lieux. Alors ils martelaient le fer, chauffaient de l'or, conduisaient de l'électricité et créaient la vie. Ils le faisaient vingt-quatre heure sur vingt-quatre, sept jour sur sept. Ces bruits me maintenaient éveillée, plus par habitude qu'ennui.
Ils étaient chargés de faire tourner l'usine en son absence. Ils étaient maîtres, en attendant de revenir esclaves.
Cette simple pensée émoustilla quelque chose au creux de mon estomac. Je me mordis la lèvre inférieure. Toutes ces créatures étaient innocentes, elle n'étaient que les victimes d'années de misère et de violence. Cependant, mon avis biaisé ne me permit pas de les regretter. À présent, ils étaient des sans âmes, ils n'étaient plus rien, réduits à l'état de numéro, je n'eus que faire de leur situation.
Surtout lorsque j'avais la possibilité d'aimer leur tortionnaire.
Me retournant, je lui fis face.
« Tu fais la gueule ? »
La voix de Karl m'ôta les mots de la bouche. Forçant un sourire jovial, je secouai la tête de gauche à droite.
« Il fait chaud, tu trouves pas ? »
De la table de nuit, il extirpa un cigare, il le papota une fois allumé et coincé entre ses dents. Karl était nu, une fine couche de drap blanc recouvrait le bas de son corps jusqu'à son torse, masquant le reste de sa silhouette. Le voir ainsi me fit soudain complexer. Présentée devant lui, j'étais complètement nue, moi aussi. Poitrine, sexe, jambes, clavicules, outre mes bras qui enlaçaient mes hanches, je lui étais offerte dans ma tenue la plus modeste. Il me regardait de haut en bas.
« Tu déconnes ? Il caille. »
J'avançai jusqu'à le rejoindre.
La chambre n'avait pas grand chose à vanter, elle aussi, tombait en ruine. Le lit n'était d'ailleurs en réalité pas un lit, la seule chose qui le composait était un vieux matelas poisseux jeté au sol et collé contre le mur humide et bricolé de la chambre. Karl dormait sans mal dessus, quant à moi, j'avais eu besoin de quelques années avant de totalement m'y habituer.
Je tombai gentiment dessus, à genoux.
Karl écarta les jambes, me permettant de me frayer un chemin entre celles-ci. Ravie de trouver ma place sur son torse rondouillet, je poussai un soupir content et frottai le côté de mon visage contre ses pectoraux. Karl posa sa main libre dans mon dos. Au même moment, il expira la fumée de son cigare de l'autre. Les battements de mon cœur s'emballèrent.
Après quelques instants, je relevai la tête dans sa direction.
« Est-ce que tu peux rester un peu plus longtemps avec moi, ce matin ? »
« Aucune chance. » répliqua-t-il. « J'ai une tonne de truc à faire, j'ai pas le temps de me prélasser, désolé, trésor. »
Karl me brisa le cœur. Il eut beau me presser contre lui et me regarder de ses beaux yeux attentifs, cela ne sut diluer le sentiment de désespoir qui s'empara de moi. Mes lèvres se froncèrent en une moue renfrognée. C'était comme si il m'avait déjà abandonnée. Comme si il était déjà parti. Je ne pouvais pas l'accepter.
« Ça peut bien attendre, non ? » insistai-je. « Aujourd'hui. Juste aujourd'hui, s'il te plaît..? Tu travailles assez dur pour ça et c'est pas comme si ton armée n'était pas déjà prête. »
« C'est pas ça. »
Sa contestation me fit froncer les sourcils. Karl retira son cigare d'entre ses lèvres, le tapota au sol juste à côté du matelas et le replaça entre ses dents l'instant suivant. Il prenait son temps. Je le regardais faire. La légère odeur de son cigare qui flottait dans l'air était agréable. Un nuage de fumée virevoltait au dessus de nos têtes. Elle se retrouvait irrésistiblement attirée par la fenêtre ouverte, s'y échappa et, ne laissa derrière elle, qu'une douce odeur boisée.
« Je veux bien rester, crois-moi, t'abandonner ici c'est bien le dernier truc dont j'ai envie. Surtout après t'avoir baisé toute la nuit. »
Karl apporta sa main libre ⸺celle qui n'était pas dans le bas de mon dos⸺ jusqu'à mon visage. Il toucha une mèche de mes cheveux et la repoussa gentiment derrière mon oreille.
« Mais l'autre grognasse veut qu'on passe la voir dans la journée, et je m'attends pas à ce qu'elle comprenne.. »
Peu ravie, je grognai.
« Tu sais pourquoi ? »
Karl secoua la tête, rapportant ses doigts à son cigare.
« J'en ai aucune idée. »
Il prit une taffe puis l'expira.
« Je suppose que c'est quelque chose d'important, c'est pas tous les jours qu'elle demande à ce qu'on se rassemble. »
« Mhh. J'espère pas. »
« Fais pas la gueule.. Je te promets de faire vite. »
Soudain, je relevai un sourcil. Curieuse, je le questionnai du regard.
« Je suis pas invitée ? »
Le fait que Karl secoue la tête me contraria grandement.
« Quoi ? » m'exclamai-je.
« C'est sa décision, pas la mienne. »
« Mais pourquoi ? »
« Va savoir.. T'es pas son gosse, elle peut pas te saquer, tu lui sers à rien. Avec elle on peut s'attendre à tout. Prends pas ça trop à cœur, trésor, ça fait bien longtemps qu'elle a perdu la boule. »
« Je suis sa belle-fille, non ? Ça devrait signifier quelque chose à ses yeux.. »
J'avais marmonné cela tout en jetant un coup d'œil rageur à ma main posée sur son torse. Ça n'était pas la première fois que Mère Miranda m'excluait de ses plans, même Moreau y avait droit ! Alors pourquoi pas moi ? Certes, je provenais du village qu'ils avaient détruit et certes je n'étais pas sa fille "biologique" mais je l'étais par alliance, j'avais épousé son fils, tout de même ! La bague métallique qui reposait sur mon annulaire en était la preuve, Karl et moi nous aimions. Je lui étais fidèle autant à elle qu'à lui, du moins, à un certain point. Cela me valait bien une place à côté des quatre seigneurs qu'elle avait rassemblé, non ? N'est-ce pas..?
Mon objectif n'était pas de lui plaire. Oh que non. Cette poufiasse pouvait bien aller se faire voir, je supportais Karl de ce côté là. Mais tout de même.. Se sentir rejetée, peu désirée, même par une grognasse pareille, ça faisait toujours un peu mal. Mon égo en avait pris un coup.
« Je n'ai vraiment pas envie de passer la journée à t'attendre ici.. »
Ma main qui était déposée sur son torse remonta jusqu'à sa mâchoire. De la pulpe de mes doigts, je commençai par toucher sa barbe, partant de sa gorge jusqu'à son menton, et finalement sa moustache. J'ignorai son cigare, uniquement attirée par sa pilosité faciale. Karl ne bougeait pas. Il restait immobile, à simplement me regarder faire.
« Tu me manques déjà. » murmurai-je.
Il se retint de rire.
« Il est vrai ce mensonge ? »
« Mhh, mhh ! »
J'acquiesçai vivement la tête.
« Tu te fous de ma gueule.. »
« Absolument pas, Karl. » je contestai. « Si ça ne tenait qu'à moi, je te garderai enfermé ici pour toujours. »
« C'est une bonne chose que ce soit moi qui te garde enfermée, alors ? »
J'esquissai un rictus.
« J'oublierais sûrement de te nourrir, de temps à autre. » avouai-je.
Je me rapprochai de lui, collai ma poitrine nue à son torse, et déposai mon front contre le sien. J'inspirai son odeur. Elle était masculine, huileuse, enivrante. Rien que le fait de le sentir faisait naître un cocon de papillons au creux de mon estomac, c'était aussi facile que ça. Ils s'envolèrent et me taquinèrent les côtes.
« Si ça ne tenait qu'à moi, je ne te quitterais jamais. »
« Rassure-toi, trésor, je sais. »
« C'est stupide que tu puisses vivre aussi longtemps, et faire tous ces trucs cool, alors que moi je risque de mourir à chaque instant. »
« J'ai compris.. »
« Non, je te jure. C'est⸺ »
« Merde, j'ai compris, j'ai dit. »
Agacée, pas parce qu'il venait me couper la parole, mais plutôt parce qu'il venait de violemment saisir la chair de ma hanche, je le foudroyai du regard. Karl avait l'air passablement énervé. De part son comportement, il me faisait comprendre qu'il était juste contrarié, et, malheureusement pour lui, je n'étais pas prête de le laisser tranquille.
« Karl. »
« Non. »
« Juste aujourd'hui ! Ou ce matin. Comme tu veux ! »
Je décorai son joli visage de baisers. Tous les plus délicats et amoureux que les autres. Dans l'espoir de davantage l'attendrir, je lui fis les yeux doux.
« Je veux rester avec toi. »
« Putain.. »
Karl grimaça et me jeta un coup d'œil.
« On t'a jamais dit non de ta vie ou quoi ? Tu comprends que je peux pas rester et tu veux juste me faire chier, c'est ça ? »
J'embrassai sa pommette. Un gloussement s'échappait d'entre mes lèvres complices.
« Reste avec moi, s'il te plaît... »
Je ne me lassais pas de lui. Que ce soit son corps, ou sa manière de parler, le grain de sa voix, j'en voulais toujours plus. Si je ne pouvais pas m'agripper à lui, me perdre dans son regard et l'aimer quitte à succomber à la folie, alors à quoi bon vivre ? Je désirais plus que sentir la chaleur de son corps contre le mien au travers de ces fins draps crasseux. Je voulais bien plus que le sentir me faire jouir du matin au soir. Le septième ciel n'aurait su comparer à la splendeur de son cœur. Je le voulais lui. Et Mère Miranda pouvait bien aller se faire foutre si elle pensait que je n'étais pas assez bien pour lui. Elle-même n'était pas capable de se rendre compte de sa perfection. Elle courait après une chimère alors que Karl avait tout pour lui. Dans un sens, je la plaignais.
Quant à moi, j'étais consciente de ma chance et pour rien au monde, je n'aurais voulu le laisser me filer entre les doigts.
« J'ai besoin que quelqu'un me réchauffe.. J'ai besoin de toi. »
Feignant un frisson, je collai ma joue à la sienne.
« T'avais qu'à pas ouvrir ta fenêtre de, merde, je te l'ai déjà dit quinze fois. »
Karl chercha à me retirer de lui, mais j'étais si fermement agrippée à son corps qu'il abandonna rapidement et se contenta de tirer une taffe de son cigare. Il m'était hors de question de partir. Après cette nuit que nous avions échangé, la journée dernière qu'il avait passé enfermé dans son fichu laboratoire, j'étais déterminée à rattraper le temps perdu. Je voulais bien plus que des orgasmes. Je voulais son âme.
Karl pesta dans sa barbe.
« Tu commences à me gonfler.. »
Il grogna.
Le corps de Karl était chaud. Il était rondouillet, puissant et si, si chaud. C'était la seule raison pour laquelle j'avais ouvert cette fichue fenêtre, je savais qu'une fois notre nuit ardente écoulée, il voudrait se reculer de moi et dormir, mais, avec un froid pareil, il serait forcé de m'accueillir dans son étreinte. Je ne rêvais que de ça. Karl aurait pu me repousser et se charger lui-même du problème, j'y songeais. Cependant il ne fit rien de cela et, plutôt, malgré ses plaintes, me laissa fondre sur lui. Mon corps nu se moula au sien tel les deux pièces d'un puzzle.
Poussant un soupir d'aise, je fermai mes yeux.
Décrire ce qu'il me faisait ressentir était presque impossible. Entre sa poigne ferme sur mon corps, son souffle chatouillant mon épiderme, son odeur corporelle saupoudrée d'un peu d'huile, tout cela faisait juste sens à mes yeux. Je ne me voyais pas le quitter. L'idée de m'extirper de son étreinte me faisait grincer des dents.
« Je dis juste.. »
Je fis des gestes circulaires de mon ongle sur son pectoral. Pensive, je n'avais toujours pas rouverts mes paupières.
« Qu'est-ce qui compte le plus pour toi..? La plus belle femme au monde, nue dans ton lit de crasseux, ou une vieille cinglée qui court après un fichu fantôme décomposé ? »
Karl étouffa un rire cynique. En fait, il s'étouffa. Contre son cigare, il s'était mis à ricaner. Flattée, j'en souris.
« Tu fais déjà si peu attention à moi.. »
« Tu te fous de ma gueule.. »
« Mhh, mhh, je t'assure ! » répliquai-je. « Tous les jours tu me laisses ici, je m'ennuie et je fais que penser à toi du matin au soir.. C'est injuste. »
Je ne mentais pas spécialement. Certes, j'avais de quoi faire, Karl m'avait construit une bibliothèque à côté d'ici et y avait apporté des livres sortis de je ne savais où. Parfois même il me laissait assister à ses opérations et la mise à jour de ses esclaves mécaniques. Ça ne changeait pas les faits pour autant : il me manquait.
« Je t'aime, Karl. »
Mes paroles furent presque muettes.
M'accrochant à son corps à l'aide de mes mains et de mes jambes, je frottai ma joue contre son torse.
« Je t'aime. »
Karl déposa rapidement une de ses mains contre le dos de mon crâne, la seconde suivante, je le sentis embrasser mon front. Mon cœur pulsa contre ma cage thoracique, j'en eus des frissons.
« Je t'aime aussi, chérie. »
Sa réponse me fit soupirer d'aise. Satisfaite, je rouvris mes yeux et les dirigeai immédiatement dans les siens. L'espace d'un bref instant, je le contemplai.
Ses pupilles d'une couleur verdâtre, sa barbe de plusieurs jours, ses cheveux bruns méchés par des éclats de blanc et les trois cicatrices parsemant les traits de son visage. La plus visible, celle partant de sa joue jusqu'à son nez, attira mon attention. Elle reposait joliment sur son épiderme. Elle était tout autant visible que la seconde sur son autre joue, une croix maladroite. Cependant, le fait qu'elle soit centrée attisa ma curiosité. Je relevai une main et m'en allai la caresser du bout de mes doigts. Karl me laissa faire, profitant de son cigare tout en me dévisageant. La lourdeur de son regard m'avait toujours pesé sur les épaules, avec le temps, je m'y étais habituée. J'aimais ça. Ça me faisait me sentir en sécurité.
Après quelques secondes à l'allure interminables, Karl prit la parole.
« Qu'est-ce que t'as ce matin ? »
La troisième, quant à elle, avait été charcutée sur sa lèvre inférieure, la cicatrice était en biais, descendant sur son menton. Je la touchai dès que possible. J'arrêtai de trifouiller le dessus de son nez pour faire glisser mon pouce sur ses lèvres. N'ayant pas de réelles explications justifiant mon comportement, toutefois embarrassée, je m'en allai de nouveau éviter le regard de Karl. J'admirai ses croissants de chair, satisfaite. Puis, je les embrassai.
J'embrassai sa bouche, juste après, je déposai un doux baiser nuageux contre la commissure de ses lèvres, et cela m'arracha un énième rictus.
« Tu sais, Karl... »
Me redressant, je posai mes mains sur son torse. J'y pris appui. À cela, Karl réagit au quart de tour. Pensant sûrement que j'allai le fuir, ou m'effondrer, il agrippa le creux de mes reins. Ses mains y trouvèrent leur place sans aucun mal, comme destinées à se fondre dans ma chair.
Karl se redressa. Il s'assit sur le matelas, moi sur ses cuisses, et remonta ses mains pour coincer mon visage entre ses palmes. De ses pouces, il caressa mes tempes.
Plus je l'observai, et plus je sombrai dans les tréfonds de l'amour inconditionnel que je lui portais.
Dans mon dos, coincées entre ses doigts, je sentais la fumée de son cigare remonter. Elle me chatouillait les narines. De la cendre me frôlait la peau, elle me brûlait très brièvement. Cependant, perdue dans le regard de Karl, je ne ressentis presque rien. Nos visage se rapprochaient. Plus rien d'autre ne m'importait, pas lorsqu'il était aussi proche, pas lorsque nous ne faisions qu'un. L'odeur n'était qu'un bonus. Tout me rappelait lui.
Je fondais sur lui, irrésistiblement charmée.
Mes lèvres s'entrouvrirent et mon épiderme s'embrasa. Mes mains remontèrent délicatement sur ses épaules. Du bout de mes doigts, je le frôlai.
En cet instant, ces infimes minutes, l'espace de cette ridicule seconde, plus rien d'autre ne me préoccupa. Au centre de l'univers, au cœur de la question ultime, ne reposait que le regard verdâtre de Karl. Accompagnant cette splendeur : mon cœur battant à la chamade.
J'en perdis mes mots.
Alors, je me rapprochai un peu plus de lui, et, gentiment, le pris dans mes bras. J'embrassai sa joue, sa tempe, ses lèvres, et je me laissai aller contre son torse. Et je priai. Je priai pour que plus jamais, je n'ai à passer une seule seconde éloignée de lui.
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