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#Rentrée Littéraire 2018
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Trancher - Amélie Cordonnier
Trancher – Amélie Cordonnier
Pour ne pas sombrer comme la dernière fois, il y a sept ans, sous le poids de la dévalorisation et de la dépression, une jeune femme qui va bientôt fêter son quarantième anniversaire décide d’écrire.
Écrire les slaves de mots hideux qu’Il lui balance comme ça, sans qu’elle puisse anticiper. Écrire pour mettre à distance. Écrire pour ne pas se laisser engloutir dans le magma de la honte.
Et, puis…
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guenaelboutouillet · 4 years
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Sandra  Lucbert « Personne ne sort les fusils » (SEUIL, collection Fictions et Cie, août 2020)
« 22 Lombard et son équipe, ils ont imposé les N+2 : les responsables de département. Pour fluidifier les départs.
À ce moment-là, c’était l’ouverture à la concurrence Au service des techniciens internationaux, on était submergés de travail. On n’y suffisait pas. Mais enfin, voilà : il fallait-faire-les-départs.
Notre N+2, son N+1 lui avait donné un objectif : Moins 10. D’ici la fin de l’année. Moins 10, réparti dans chacun des 5 départements, ça donnait Moins 2.
C’est ce que nous explique notre N+1 : « Notre objectif, c’est Moins 2. » On demande : « Moins deux quoi ? » « Moins deux MUs. »
MUs : Moyens Utilisés. Mus : par le flow.
23 Parfois, Didier Lombard s’endort pendant le récit d’une pendaison, il digère. »
Parmi les romans de cette rentrée littéraire s'est glissé un essai foudroyant, d'une romancière remarquable – l'essai n'est pas une fiction, pas un roman, mais il traite avec les outils de la littérature (un usage et un rapport au langage, inventifs, questionnant) de ce qui se passe pour une fiction mais dont l'impact est bien réel – la liquidation des vies sous le joug du flux/ du flow économique. Sandra Lucbert a assisté au procès France Télécom, dont on a déjà oublié qu'il eut lieu, et dont les accusés, lestés d'un peu de leur argent de poche, coulent des jours tranquilles et travaillent à gagner plus – plus que toi, moi, nous, sans souci, fluides. Sandra Lucbert y a assisté et il lui faut la littérature pour le supporter et en faire un récit – tant ce qui y fut mis en question est l'impensable, cet impensable qui gouverne (et liquide, donc), nombre de nos vies. Il lui faut Rabelais, pour dégeler, et Kafka (« la colonie pénitentiaire ») et Melville (Bartleby, dont on oublie souvent le destin tragique) pour tenter d'approcher le phénomène qui se recouvre de langue (de cette langue technique, codée, déréalisatrice, qu'on sait trop : elle est celle de nos gouvernants, celle des managers qui nous gouvernent, elle régit donc une large part de nos vies). Elle s'affaire, Sandra Lucbert, à attaquer cette langue-là pour la percer à jour, ce que le procès s'échine péniblement à faire (elle le raconte très bien, aussi, ce à quoi les avocats doivent sans cesse s'adonner pour redire le vivant et les morts). C'est un livre qui paraît au Seuil, chez Fictions et Cie, et qui me renvoie d'autant au fameux « exploration du flux » de Marina Skalova (Seuil, fictions et Cie, mai 2018), dont il constitue une forme de pendant prosaïque et économique (quand Skalova tentait d'appréhender l'impossible flux des humains), les deux facettes d'une même machine – une machine qui d'un côté libère toujours plus le « flow » économique quand elle enserre d'autant les « flux » des humains – libre circulation des capitaux oui, des humains, non. Une machine qui d'un côté « liquide » les vies quand de l'autre elle les laisse couler (au fond de la méditerranée). Les deux livres, différents on l'a dit dans leur point d'énonciation, dans leur objet d'examen comme dans leur forme, ont ceci en commun : il s'agit, par la littérature, d'être, littéralement, d'attaque, face à ces entreprises de destruction de l'humain. Et ceci est, littéralement encore, vital. « Il s’agit de donner des yeux à la pensée, ou du moins meilleure vue, par des combinaisons de mots qui fassent projecteurs, lunettes ou loupes. »
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LUNDI 30 DECEMBRE 2019 (Billet 1 / 4)
Nous vous avons écrit que nous étions partis 10 jours au Sénégal pour « buller » mais que nous voulions marcher (d’où le choix de l’emplacement de notre chambre dans le Village), nous baigner (l’océan et la plage sont de loin ce que nous avons vu de mieux en Europe/Afrique !), lézarder sur des transats au soleil (ou à l’ombre, 32-35° rn moyenne dans la journée – fallait bien se protéger…) ET LIRE (pour nous changer les idées… nous en avions bien besoin), d’où les 4 livres que nous avions emportés.
Marina avait à terminer « Avec toutes mes sympathie » d’Olivia de Lamberterie et s’est lancée ensuite dans « Les choses humaines » de Karine Tuil (Prix Interallié et Prix Goncourt des lycéens 2019), qu’elle a fini dans l’avion du retour Elle vous en parlera dans un prochain Billet.
JM, lui, en était à la moitié de « Gabriële » d’Anne et Claire Berest (lu auparavant par Marina… que nous avons tous les deux finalement énormément apprécié, nous vous en parlerons également plus tard…). Après l’avoir terminé, il s’est plongé dans « Changer l’eau des fleurs » de Valérie Perrin. Toujours recommandé par Marina qui l’avait beaucoup aimé. JM, juste un peu moins mais il a quand même passé un bon moment en compagnie de son héroïne, Violette, et de la vie assez compliquée qu’elle a eue. Un roman « feuilletonesque » que l’on verrait bien transposé en une série à la télévision…
Puis il a commencé « Avec toutes mes sympathie »… dont il ne lui reste plus à lire qu’une dizaine de pages. Ce n’est pas un roman, c’est un récit autobiographique, écrit avec une délicatesse infinie, beaucoup de pudeur et dans un style, quand on connait l’auteur (elle est critique littéraire à TéléMatin, entre autre), qui correspond tout à fait à son personnage : simple et élégant.
Vous trouverez ci-dessous un article sur ce livre que nous vous recommandons TRES chaleureusement. Nous irons même jusqu’à copier Bernard Pivot qui, un jour, dans son émission « Apostrophes », en conseillant la lecture d’un livre de William Boyd, a dit qu’il rembourserait son achat à tout téléspectateur qui ne l’aurait pas apprécié.
Et bien, nous vous disons la même chose au sujet de « Avec toutes mes sympathies". Chiche ?
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"AVEC TOUTES MES SYMPATHIES"
Un récit de Olivia de Lamberterie (Livre de Poche - 7,70€)
Sa première œuvre a été l’une des sensations de la rentrée littéraire 2018. « Avec toutes mes sympathies », le bouleversant essai d’Olivia de Lamberterie, est bien plus qu’un hommage à son frère disparu. C’est l’histoire d’un deuil impossible à faire, de tabous  impossibles à percer, et d’un livre impossible à lâcher une fois ouvert...
Responsable passionnée de la rubrique "Livre" du magazine ELLE, Olivia de Lamberterie n’avait jamais ressenti la nécessité de s’atteler à l’écriture d’une œuvre, jusqu’au décès de son frère. En 2015, Alex, « cadet éblouissant au cœur sombre », met fin à ses jours et aux envies de lectures d’Olivia.
En colère, profondément triste, et empêchée par un tabou du suicide qui ne lui permet pas de s’exprimer comme elle le voudrait, la critique littéraire finit par se confronter à la première page blanche. Elle rédige alors le magistral essai « Avec toutes mes sympathies », le récit d’un drame familial, et d’une famille qui ne sait souffrir qu’"avec un devoir de réserve". Elle raconte son frère adoré, et si attachant, son éducation dans une famille bourgeoise du 16ème arrondissement de Paris, mais aussi la mélancolie, qui semble s’être abattue sur ses proches comme une malédiction. Une auto-analyse tendre, délicate et souvent drôle sur sa vie, et celles de toutes les personnes confrontées au suicide d’un proche.
UNE CRITIQUE SALUÉE PAR SES PAIRS
À sa sortie, en 2018, « Avec toutes mes sympathies » est non seulement applaudi par la critique, mais il est aussi plébiscité par le public d’Olivia de Lamberterie, qui la connaît déjà ou la découvre à travers sa plume d’écrivaine. Top 10 des ventes en pleine rentrée littéraire, son œuvre remporte même le Prix Renaudot Essai en novembre 2018.
Si ce récit intimiste a remporté tant de succès, c’est grâce aux talents d’écriture d’Olivia de Lamberterie, mais aussi à son habileté à observer et à interpeller. Face aux questions existentielles qui entourent le mystère du suicide, et qui ne sauraient trouver de réponse, l’auteure ne recule pas, et ouvre une réflexion salvatrice sur un deuil à jamais marqué par la double peine. Un ouvrage nécessaire et solaire, qui sort aujourd’hui aux éditions Le Livre de Poche, et que l’on (re)découvre avec émotion.
(Source : « elle.fr »)
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Une vibrante ode à la vie. Nathalie Crom, Télérama.
Un grand premier livre, portrait posthume splendide et déchirant. Frédéric Beigbeder, Le Figaro Magazine.
Bouleversant mais incroyablement riche et vivant, ce livre est une leçon de vie pour chacun. Lydia Bacrie, L’Express
Prix Renaudot de l’essai 2018
Coup de cœur des Libraires
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angelitam · 6 years
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Faux amis de Linwood Barclay Résumé Faux amis de Linwood Barclay Le drive-in ferme ses portes. Derek et trois de ses amis tentent de…
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revuetraversees · 6 years
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Amélie Cordonnier      Trancher Flammarion ( 161 pages - 17€)
Amélie Cordonnier      Trancher Flammarion ( 161 pages – 17€)
Une chronique de Nadine Doyen
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Amélie Cordonnier      Trancher Flammarion ( 161 pages – 17€) Rentrée littéraire 2018        Août 2018 _________________________________________________________________________________
  Un weekend de septembre, à Cabourg, on peut en rêver, mais quand l’escapade tourne au cauchemar pour ce couple et ses deux enfants, on s’interroge. Que s’est-il donc passé ?
L’orig…
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lebibliocosme · 6 years
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L'Envolée des Enges
L’Envolée des Enges
Titre : L’Envolée des Enges Auteur : Claire Krust Éditeur : ActuSF Date de publication : 2018 (aout)
Synopsis : Depuis des décennies, les Enges vivent en paix en haut de leur pilier, en totale communion avec le vent, exilés du reste du monde dont ils n’ont que faire. L’Envolée est proche, ce rite qui leur permet d’acquérir leurs ailes d’or et de s’élancer vers les cieux. Mais le coeur de Céléno…
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theversesflow · 5 years
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Call me by your name, André Aciman (2007)
J'avais eu un immense coup de cœur pour le film, sorti en 2018. Je me devais donc de lire le livre dont il avait été adapté. Je m'y suis attaquée, enfin, cet été. C'est une lecture qui m'a pris du temps, car je l'ai lu en anglais et, mon niveau étant plutôt moyen, ça n'a pas toujours été facile, étant donné que la langue qui y est employée est assez complexe. J'ai même pensé à le mettre en pause à un moment, parce que j’avais peur que cette lecture s’éternise et que j’avais l’impression de ne pouvoir apprécier pleinement la narration d'Elio, le personnage principal, à cause de mon manque de compréhension de certains passages. Mais j'ai continué et finalement la suite a été plus simple à lire et plus prenante (les efforts ont payé).  
Mais venons-en au récit même. Pour ceux qui ne connaîtraient pas l'histoire, ou qui n'en auraient jamais entendu parler (est-ce possible ?), elle raconte, du point de vue d’Elio, l’été de ses dix-sept ans, à la fin des années quatre-vingt dans le village du nord de l’Italie, le long de la Riviera, où il passe tous ses étés depuis son enfance. Chaque année, ses parents sélectionnent un étudiant pour aider le père d’Elio, professeur de littérature, dans son travail, et qui, hébergé dans la villa familiale, aura la chance de vivre un été au milieu d’un cadre paradisiaque. Cet été-là, l‘invité est Oliver, un jeune professeur de philosophie américain qui écrit un livre sur Héraclite. Il parvient rapidement à séduire la famille d’Elio et tout le petit monde qui gravite autour par sa nonchalance, son intelligence et ses allures de muvi star. Mais de tous, c’est Elio qui va ressentir pour lui l’attirance la plus forte et la plus passionnée.
La durée du séjour d’Oliver - six semaines - sera pour lui le temps d’une traversée de toutes les étapes d’un premier amour et d’une découverte du désir et de la sexualité. Il feint d’abord l’indifférence, tout en surveillant les moindres gestes d’Oliver et en essayant d’en interpréter le sens. Des semaines s’écoulent entre rêves, doutes et espoirs, fantasmes et peurs ; jusqu’à un rapprochement soudain entre eux. Mais lorsqu’il lui est enfin permis d’assouvir son désir, Elio en ressent de la honte et du dégoût. De ces fluctuations du désir, il accède finalement à une intimité totale avec Oliver, à une tendresse infinie, un échange bref mais si intense qu’il les marquera tous deux à jamais.  
Ce qui est particulièrement beau et fascinant dans ce livre, c’est la plume riche et subtile d’André Aciman, et la sensibilité extraordinaire qu’il prête à son personnage. Elio dépeint la complexité des sentiments qui l’animent et le tourmentent, leurs multiples contradictions, en en saisissant tous les détails et avec une certaine poésie.
J'ai d’abord été émerveillée par la description, la capture, très immersive, des atmosphères et du décor solaire et pittoresque que forment les paysages de la côte italienne. C’est un appel aux sens qui nous immerge dans un délicieux farniente, rythmé par les repas conviviaux, les baignades, les parties de tennis, les excursions au village, les siestes, les heures silencieuses et studieuses.
« To me those hours spent at that round wooden table in our garden with the large umbrella imperfectly shading my papers, the chinking of our iced lemonades, the sound of the not-too-distant surf gently lapping the giant rocks below, and in the background, from some neighboring house, the muffled crackle of the hit parade medley on perpetual replay – all these are forever impressed on those mornings when all I prayed for was for time to stop. Let summer never end, let him never go away, let the music on perpetual replay play forever, I’m asking for very little, and I swear I’ll ask for nothing more. » 
Elio use beaucoup de métaphores et de comparaisons pour traduire (et agrandir) sa perception de choses, et invoque les nombreuses références culturelles, littéraires et historiques qui jalonnent le paysage italien et son propre paysage intérieur. C’est tout un réseau de rêveries et d’obsessions qu’il déploie, calque sur le monde et sur lui-même, toute une part de vie non vécue qui se dessine et émerge des longues heures passées à lire ou à rêvasser, ou même dans les moments qu’il passe avec Oliver. C'est comme s’il était sans cesse détaché de lui-même, de l’instant présent, tout en ressentant les choses avec une conscience aiguë. Il fait surgir toute la vague de non-dits que représentent nos fantasmes, nos pensées secrètes : tout ce qui se joue dans un regard, dans une présence, et toutes les nuances de désir que l’on peut éprouver. Souvent, l’intensité des sentiments d’Elio se reflète dans une prose qui (s’)emporte, dans de longues phrases qui s’épanchent en subordonnées, ou au contraire au rythme saccadé, et qui sont comme un flot qui jaillit de lui.
« “If you only knew how little I know about the things that really matter.”
I was treading water, trying neither to drown nor to swim to safety, just staying in place, because here was the truth – even if I couldn’t speak the truth, or even hint at it, yet I could swear it lay around us, the way we say of a necklace we’ve just lost while swimming : I know it’s down there somewhere. If he knew, if he only knew that I was giving him every chance to put two and two together and come up with a number bigger than infinity. » 
La subjectivité joue un rôle immense dans le récit : Elio tente d’épuiser ce qu’il vit, de façon réelle ou rêvée, en interprétations, et celles-ci varient au cours du temps ; ses sentiments donnent un éclairage particulier à une situation, pour ensuite en changer à nouveau la couleur. Et cela nous est rappelé à la fin lorsqu’Oliver évoque un épisode qu’Elio a oublié. Mais c’est bien grâce à cette subjectivité que l’on atteint une dimension universelle dans cette expérience du premier amour. Je m’y suis souvent identifiée.
Et si cette narration introspective est si remarquablement sensible, c'est dû à la perspective d’un narrateur plus âgé qui se remémore un épisode de son passé et qui peut ainsi tracer de nombreux de liens entre le passé et le présent, le début et la fin de leur histoire, comme si leur liaison n’était pas soumise au temps mais était de l’ordre de l’éternel, zwischen immer und nie.
J’ai trouvé également très belle et très intéressante la spécificité de la relation entre Elio et Oliver, marquée par un échange absolu. Ce lien gagne en puissance tout au long du livre, convoqué à travers des références judaïques ou mythologiques ; à travers lui, ce qui semble d’abord les différencier se révèle être ce qui les unit, voire ce qui les fond en une même personne, et cela aboutit à l’interchangeabilité de leurs prénoms (d’où découle le titre).
« I was Glaucus and he was Diomedes. In the name of some obscure cult among men, I was giving him my golden armor for his bronze. Fair exchange. Neither haggled, just as neither spoke or thrift or extravagance.
The word “friendship” came to my mind. But friendship, as defined by everyone, was alien, fallow stuff I cared nothing for. What I may have wanted instead, from the moment he stepped out of the cab to our farewell in Rome, was what all humans ask of one another, what makes life livable. » 
À mesure que la fin approchait, la tristesse s’est insidieusement invitée dans mon cœur car je savais leur séparation inéluctable. Même si Elio tente d’anticiper un peu cette perte, il sait qu’il lui est impossible de se préparer aux instants terribles qui l’attendent, au gouffre de l’absence et du manque qui ne peut être résorbé qu’avec le temps – et encore. Mais leurs derniers jours ensemble sont marqués par un tel bonheur qu’il ne laisse aucune place à cette tristesse entre eux. D’ailleurs, - attention spoiler - la fin du livre diffère particulièrement de celle du film : Elio et Oliver se rendent à Rome, et il s’y passe tant de choses en l’espace d’une nuit, avec un enchaînement presque rocambolesque de rencontres et d’évènements, que le récit prend une dimension onirique. J’ai particulièrement aimé cette partie. Et puis, à la fin, je ne m’attendais pas à ces ellipses temporelles, douces-amères et quelque peu vertigineuses, d’où émerge toute une réflexion sur le temps et la mémoire.  
Je me demande vraiment sur quoi va porter le second tome (mais sachez que je ne veux pas le savoir avant de l’avoir entre les mains).
Je trouve que Luca Guadagnino a fait un excellent travail de “resserrage” de l’histoire et de retranscription de l’atmosphère du livre dans son film, tout en y ajoutant sa propre patte, notamment grâce à une BO d’exception. Dans l’histoire que raconte le roman, il y a certaines différences avec le film, ce qui est très agréable (même si déconcertant parfois) car on en découvre plus sur les personnages.  
Call me by your name a donc été une lecture passionnante que je ne peux que vous recommander. Je ne regrette absolument pas de l'avoir lu en anglais. En partant avec l'envie de tout comprendre, j'ai vite déchanté car cela risquait de me prendre trop de temps et d’énergie. J'ai donc préféré sélectionner certains passages trop opaques (ou que je trouvais particulièrement beaux) pour en chercher le vocabulaire, en essayant de repérer les mots qui revenaient souvent. Et une fois rentré dans l’histoire, il est plus facile de se contenter d’imaginer le sens des mots, ou de se laisser porter par leur mystère. Cette lecture m’a finalement donné envie de lire régulièrement en anglais, même si ça me prendra plus de temps.
« There is a law somewhere that says that when one person is thorougly smitten with the other, the other must unavoidably be smitten as well. Amor ch’a null’amato amar perdona. Love, which exempts no one who’s loved from loving, Francesca’s words in the Inferno. Just wait and be hopeful. I was hopeful, though perhaps this was what I wanted all along. To wait forever. » 
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lilybfrancis · 6 years
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Bonjour les amis et abonnés !
Comment allez-vous en ce début de semaine ?
Le mois de mars est là, et il va être chargé de bonheur !
Dans moins de 15 jours je pars sur Paris pour le Salon du livre, grand rendez-vous littéraire de l’année. J’ai hâte de revoir mes amis auteurs et mes nouveaux lecteurs rencontrés via les réseaux sociaux.
J’ai également décidé de participer au concours du Speed-Dating d’Amazon, qui consiste à pitcher son roman en 5 minutes, devant un jury composé d’auteurs. Mon dilemme actuel est de ne pas savoir quel livre je dois pitcher. En effet, j’hésite entre Poussières de toi, qui mériterait d’avoir une mise en avant de par son thème abordé (le deuil périnatal), mais j’ai également de très bons retours sur Reviens vite, sur lequel certains ont eu un coup de coeur plus fort encore que sur Poussières de toi.
Je vais donc préparer les deux pitchs et celui qui sera le plus transcendant, gagnera…
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Dédicace :
Je serai également en dédicace le samedi 16 Mars, et je retrouverai comme les deux années précédentes mon ami auteur et compagnon de dédicace Pierre Thiry.
Salon du Livre 2016 – Avec Pierre Thiry – Un magnifique moment
Cette année je dédicacerai Le conte fabuleux de Margot et Stella, stand BoD P49, de 10h à 12h. Je vous attends nombreux !
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Reviens vite :
Concernant Reviens vite, mon dernier roman, je suis ravie de vous annoncer, qu’il est toujours numéro 1 de sa catégorie, et 15 jours après sa sortie il a déjà recueilli 23 commentaires 5 étoiles ! Il est dans sur la trace de Poussières de toi.
Ravie je suis, et très motivée pour écrire mon prochain roman.
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Résumé :
Trois personnages se croisent et changent le cours de leur vie à jamais. Sybille est une artiste reconnue qui se remet de la perte de son mari et décide de quitter Paris pour s’installer dans le sud des Landes. Elle rencontre Marc, agent immobilier que la réussite ne rend pas heureux, époux de Constance mère de famille parfaite et dévouée. Sybille a besoin de revivre, Marc a besoin de s’échapper du quotidien, et ils vont tous deux se retrouver dans leurs manques. Jusqu’au jour où Constance découvre ce mot oublié dans la voiture : “Reviens vite” et comprend que la vie qu’elle croyait parfaite n’est qu’un vernis en train de craqueler.
  Je partage avec vous, quelques uns des derniers commentaires :
“Depuis Poussières de toi, je découvre avec plaisir une autre facette de la plume de Lily B Francis : beaucoup plus dans l’émotion, le vécu, ancrée dans la quotidien où elle puise avec talent son inspiration. L’histoire de Sybille, Constance, Marc et… Robert (Jean ? 😉 ) est profondément touchante. C’est une histoire qui pourrait nous arriver à tous. C’est sans doute cela qui en fait un récit dans lequel on peut explorer ses propres doutes, peurs ou douleurs. On ne peut pas juger ces personnages, on ne peut qu’essayer de les comprendre et les aimer. Et Lily, avec des mots justes, arrive fort bien à faire germer en nous tous ces sentiments bienveillants, mais aussi une profonde réflexion sur le bonheur, la vie de couple, les non-dits et les doutes. Une pépite à dévorer !”
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“L’amour, la mort, la mort, l’amour… deux thèmes récurrents dans la littérature qu’il convient d’aborder avec une certaine profondeur psychologique pour que le récit «ne tourne pas fade».
Lily B.FRANCIS, avec « Reviens vite », le fait avec beaucoup de talent, de la justesse, de la pudeur, de l’élégance, le tout porté par une écriture fluide, charmante et mature à la fois.
À la lecture des premières lignes, l’auteure nous prend gentiment par la main pour poser le décor. C’est plutôt rythmé mais ce qui suit passe la seconde et je dois dire qu’ « il y en a sous le capot » ! Le lecteur est invité à la table des personnages. On leur donne un visage, on cerne leurs personnalités, on s’en fait des amis. Je les ai tous aimés, sans distinction, avec leurs esprits torturés et leurs passions.
Je ne peux dévoiler cette histoire mais elle passe la cinquième dans la dernière ligne droite du livre qu’on regrette de finir si vite.
Un roman émouvant, haletant et parce-qu’il pousse à la réflexion, bouleversant !
Bravo Lily B.Francis et merci pour ce très bon moment de lecture ! J’ai beaucoup aimé !”
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“Lily B Francis m’envoie par mail « Reviens vite ». Je laisse tomber mes lectures perso et commence la lecture et deux soirées plus tard, je finis cette lecture, le cœur rempli d’émotions avec des larmes aux coins des yeux. Paris, mars 2016 Sybille, artiste peintre, marchait sous la pluie, sans manteau, complètement perdue. Ses pensées s’entrechoquent dans sa tête. Pourquoi n’a-t-elle pas de manteau noir, pour aller avec sa robe noire. Elle rend visite à son mari ! Arrivée devant le portail, elle ne peut le franchir… Elle reste pétrifiée, la peur que son mari la juge, si elle n’est pas habillée tout en noire. Là, juste là devant ce portail qui la conduit pour voir son mari, elle rencontre Robert qui comprend son désespoir, sa peur et sa tristesse. Car lui aussi rend visite à sa femme. Robert aide Sybille à passer ce portail et ils rentrent tous les deux ensemble voir leurs amours. Quelques années plus tard et à des centaines de kilomètres de Paris, Constance prépare la rentrée scolaire de ses 2 enfants. Marc son mari est directeur d’une agence immobilière. Ils ont une vie parfaite, une maison parfaite, des enfants parfaits, et une agence immobilière qui marche du tonnerre. Et là, tout va basculer, quand Constance prend la voiture de son mari pour emmener les enfants à l’école, elle trouve un mot coincé. Deux mots qui vont déchirer son cœur, sa vie. REVIENS VITE S. Que recherche Marc dans sa vie ? Et Sybille ? Marc trompe-t-il Constance ? Et Sybille dans tout ça ? Ce livre a été écrit pendant le défi national novel writing month entre le 1er et 30 novembre 2018. Un pur condensé d’émotions tel que le bonheur, l’amour, la vie, la mort, ses rêves… Même si je ne connais pas personnellement Lily, je suis sûre que c’est une femme d’une sensibilité à fleur de peau. Cette auteure pose avec tendresse, amour, ses mots qui nous enveloppent d’une douce chaleur qui nous réconforte, où tout le contraire quand ce sont des mots qui expliquent l’effondrement d’une vie, là notre sang se transforme en un fluide qui nous glace et nous pétrifie. Un très beau roman sur le deuil d’un amour, la perte et la recherche du bonheur, de l’amour, de ses rêves d’enfant perdu, de soi…. Lily a un grand talent et elle arrive à se mettre à la place de ses personnages et à analyser avec sincérité, tendresse, avec justesse et sans jamais juger leurs actes. Une auteure que je vous recommande.”
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De plus, il se passe de grandes choses dans ma vie privée qui vont me prendre pas mal de temps courant du mois de mars, mais c’est pour le mieux. Je serai donc peut-être moins disponible sur les réseaux sociaux et il y aura certainement moins d’articles sur le blog, mais je pense à vous, toujours. Et même si je ne dois faire que passer pour vous souhaiter le meilleur en quelques phrases, je le ferai avec grand plaisir !
Voilà pour les nouvelles,
Je vous souhaite une très bonne semaine remplie de bonheur et d’amour !
With love,
Lily
      Nouvelle semaine ! Bonjour les amis et abonnés ! Comment allez-vous en ce début de semaine ? Le mois de mars est là, et il va être chargé de bonheur !
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leblogdebrillante · 6 years
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La rentrée littéraire ne manque pas de livres lesbiens, donc j’en ai fait une petite sélection !
Ce mois-ci, j’ai lu Sous les branches de l’udala de Chinelo Okparanta, Tous les hommes désirent naturellement savoir de Nina Bouraoui, Ça raconte Sarah de Pauline Delabroy-Allard et Janet de Michèle Fitoussi.
(Pour les amatrices de romans à l’eau de rose, je pense critiquer les dernières sorties des éditions Reines de Cœur le mois prochain 😉)
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A son image - Jérôme Ferrari
Chronique du livre de Jérôme Ferrari "A son image" de la littérature française contemporaine pour la rentrée littéraire 2018.
Antonia est photographe de mariage depuis qu’elle s’est mise à son compte. Lorsque s’ouvre le roman, elle finit de photographier un énième couple sur un port en Corse. En fin de journée, elle rencontre son ancien ami croate, Dragan, engagé maintenant dans la légion. Il passe une douce soirée ensemble…Puis, la nuit se termine. Elle revient chez elle. Mais, en rentrant, elle est victime d’un…
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heleniah · 6 years
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Le Cœur converti
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Stefan Hertmans
sortie le 23 août 2018
Venant habiter en France, l’auteur découvre l’existence d’une jeune femme qui a vécu des siècles plus tôt. Fasciné, il va partir sur ses traces et nous raconter son histoire. Vigdis était une jeune fille noble, descendant des vikings, au XIeme siècle. Elle tombe amoureuse de David et les jeunes gens décident de s’enfuir ensemble. Mais la route est semée…
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jbgravereaux · 6 years
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La romancière cubaine Zoé Valdés, exilée en France depuis 1995, ici en juin 2018. PATRICK GAILLARDIN / HANS LUCAS                                                                                                                                                                                        Zoé Valdés : « Je voulais à tout prix offrir à ma fille la liberté », par Sandrine Blanchard                                                                                                                                                                                                                                  ENTRETIEN                                                                                                                                                                                                                                            Je ne serais pas arrivée là si... « Le Monde » interroge une personnalité en partant d’un moment décisif de son existence. Cette semaine, la romancière évoque son itinéraire entre Cuba et la France.                                                                                                                                                                              Romancière cubaine exilée en France depuis 1995, Zoé Valdés, auteure notamment du Néant quotidien (Actes Sud, 1999) et de La Douleur du dollar (Actes Sud, 1999), vient de publier Désirée Fe.                                                      « Desirée Fe », de Zoé Valdés, éditions Arthaud (traduction d’Aymeric Rollet), 360 pages, 19,90 €.                                                                                                                                                                                                                                Je ne serais pas arrivée là si…                                                                                                                                                                                                                … Si je n’avais pas eu la force de continuer à écrire. C’était en 1993, je vivais à Cuba, j’étais enceinte de ma fille et dans la détresse. J’avais peur pour moi, pour l’avenir de mon enfant, pour l’avenir de mon pays. Je ne voulais pas pour ma fille la vie que j’avais vécue. J’avais parfois tellement faim que je voulais dormir pour oublier. Je faisais des cauchemars dans lesquels je me voyais en train d’empêcher mon bébé de sortir de moi.                                                                                                                                                                                        A La Havane, vous avez grandi parmi des femmes. Quelle éducation avez-vous reçue ?                                                                                                                                                                                                                                                  J’ai été élevée par ma grand-mère, ma mère et ma tante. Ce sont les femmes de ma vie. Après le divorce de mes parents, on ne savait pas où aller avec ma mère. Ma grand-mère nous a sauvées en nous accueillant chez elle, dans une petite chambre du quartier de la vieille Havane.                                                                                                                                                                              C’était trois femmes un peu folles. Ma grand-mère, née en Irlande, avait tout plaqué, son mari chinois, ses enfants pour devenir comédienne. Pour elle, la vie c’était le théâtre. J’étais sa complice. Elle me donnait des textes et répétait avec moi. Ma mère, désespérée d’avoir été abandonnée par mon père, était serveuse et ne lisait qu’un seul livre : Don Quichotte illustré par Gustave Doré. Elle était possédée par ce livre qu’elle emportait partout avec elle. Quant à ma tante, elle ne lisait que des romans à l’eau de rose.                                                                                                                                                                                J’ai reçu une éducation très libre. Ma mère me laissait la clé de la chambre : « Débrouille-toi, nous devons travailler. » Soit, je m’enfermais et je lisais des histoires, soit, pour avoir de l’espace, je sortais dans la rue pour jouer.                                                                                                                                              Puis vous avez été hébergée dans un cinéma…                                                                                                                                                                                  La maison dans laquelle nous vivions était très délabrée. Un jour, les autorités du quartier nous ont dit que nous devions partir. Nous sommes allées dans un foyer où il y avait un étage pour les hommes et un pour les femmes et les enfants.                                                                                                                                                                                                                                                    La nuit, il y avait régulièrement des problèmes et de la violence. Ma grand-mère ne voulait pas que l’on reste là. Comme parfois nous allions aux Actualidades, le cinéma d’en face, elle a parlé avec la vendeuse de tickets pour lui demander si on pouvait s’y réfugier. Elle a accepté. Nous dormions sur les chaises et nous nous lavions dans les toilettes du cinéma où l’on regardait beaucoup de films soviétiques.                                                                                                                                                                                                                                            Vous avez vu aussi plus de soixante fois « Les Demoiselles de Rochefort » !                                                                                                                                        Ce film est passé pendant des semaines. Ces robes de couleur, ces chapeaux, ces filles qui dansaient. C’était tellement différent de ce que l’on vivait. Ce film me faisait énormément rêver. Je voulais être Françoise Dorléac, j’aimais sa voix rauque, son rire. Et puis cette scène avec Gene Kelly autour du piano… c’était magique !                                                                                                                                                                                                                                            Quels étaient vos rêves à cette époque ?                                                                                                                                                                                        J’avais déjà l’idée de devenir écrivaine mais je n’osais pas en parler. A chaque fois qu’il se passait quelque chose, ma grand-mère disait : « Il faut écrire, ne pas oublier. »                                                                                                                                                                                                                                            A 11 ans, j’ai commencé un journal. Elle voulait que je sois artiste, que je continue son histoire. Par contre, ma mère, beaucoup plus pratique, m’incitait à apprendre à cuisiner, pour avoir un travail plus tard. « C’est bien d’écrire mais ça ne donne pas à manger et puis, dans ce pays, écrire est très dangereux », m’expliquait-elle.                                                                                                                                                                                                                                      Ma grand-mère me donnait des livres qu’elle avait précieusement conservés. Baudelaire, Lorca, Ronsard, Rabelais, Jules Verne et Platero y yo de Juan Ramon Jimenez, le plus beau livre de ma vie. Elle voulait que je sois dans un monde où le pouvoir était l’imaginaire et la liberté, que je ne sois pas enfermée dans la réalité.                                                                                                                                                                                                                                        Vous êtes née en 1959, année où Fidel Castro prend le pouvoir à Cuba. Quand prenez-vous conscience du système politique dans lequel vous vivez ?                                                                                                                                            Dans mon cas, très tôt parce que ma grand-mère a été dès le début anticastriste. Ma mère, elle, était apolitique. Ce qu’elle aimait par-dessus tout, c’était danser.                                                                                                                                                                                                                                        Mon père a été pro-Castro, très impliqué dans la révolution, puis s’est vite opposé et a fait cinq ans de prison avant de partir aux Etats-Unis.                                                                                                                                                      Ma grand-mère me disait : « Tu ne peux rien raconter de ce qu’on dit à la maison. Il faut avoir un double langage, toujours dire à l’école qu’on est révolutionnaire. » Et puis on se cachait pour aller à l’église. Je n’ai connu mon pays que sous la tyrannie.                                                                                                                                                                                                                    Après vos études, vous allez pouvoir partir à Paris, de 1984 à 1988, travailler au sein de la délégation cubaine auprès de l’Unesco.                                                                                                                                                                                Ce n’est pas moi qui avais été nommée mais mon mari, Manuel Pereira. Il avait écrit un article sur un film que Fidel Castro n’avait pas aimé. Il a envoyé Alfredo Guevara – qui avait produit ce film contre l’avis de Castro – et son équipe de l’Institut du cinéma, dont mon mari faisait partie, dans une espèce d’exil « de velours ». On a dû se marier avant qu’il parte, j’avais 18 ans et je l’ai rejoint quelques années plus tard.                                                                                                                                                                                                                Lorsque je suis arrivée en France, j’ai travaillé comme contractuelle au sein de la mission cubaine à l’Unesco. J’étais payée 632 francs par mois, je devais notamment découper tout ce qu’il y avait dans la presse sur Cuba. Cela a été une période très enrichissante car j’ai appris la liberté.                                                                                                                                                                          Je me souviens être entrée un jour dans une librairie avec une amie Vénézuélienne et découvrir, sur la table de vente, Lettre à Fidel Castro de Fernando Arrabal. J’ai dit à mon amie : « Il faut sortir. » Elle me répond :« Mais pourquoi ? On est dans un pays libre. » Je lui explique : « Mais si quelqu’un me voit avec ce livre ? » Elle sourit : « Mais personne ne va te voir ! » J’ai compris que j’étais formatée. Je n’avais pas vécu normalement ma jeunesse.                                                                                                                                                  Là, en France, dans ces années 1980 très libres, je voyais à la télévision « Les Guignols de l’info », les Coco-girls… Je vivais des choses que je n’aurais jamais imaginé pouvoir vivre. Mais, en 1988, j’ai commencé à avoir des problèmes.                                                                                                                                      Que se passe-t-il alors ?                                                                                                                                                                                                                          On m’avait invitée à des journées littéraires et je me suis mise nue pour une photo. L’ambassade de Cuba l’a su.                                                                                                                                                                                              Pourquoi nue ?                                                                                                                                                                                                                                    J’étais avec des poètes cubains qui avaient été invités dans une université du sud de la France. Nous étions tellement émus en découvrant le pont Van Gogh à Arles (Bouches-du-Rhône) que j’ai voulu poser pour une photo comme un Christ nu ! Quelqu’un m’a dénoncée. Et puis, à Paris, je commençais à connaître des gens, à m’échapper tous les soirs. Mon mari a estimé qu’on ne pouvait plus continuer comme cela. Je suis rentrée à Cuba et j’ai divorcé.                                                                                                                                Comment se passe ce retour à Cuba après quatre années à Paris ?                                                                                                                                                    Cela a été très difficile. Je suis retournée vivre avec ma mère qui supportait mal que je sois une femme divorcée. Je voulais changer les choses de l’intérieur avec tout ce que j’avais appris en France. J’ai cherché du travail, dans les cinémas, les bibliothèques, mais à chaque fois on me répondait : « Impossible. »                                                                                                                                                                                                                                                              J’ai participé au mouvement des peintres et écrivains qui se formait à Cuba. On faisait des expos sauvages, de l’art dans la rue. Mais cela a été très vite mal vu et réprimé par la police.                                                                                                                                                                                                                          Et vous écrivez votre révolte dans « Le Néant quotidien », le livre qui va bouleverser votre vie…                                                                                                                                                                                                                            Le Néant quotidien a commencé par un poème écrit pour ma fille, Luna, qui venait de naître. Et s’est transformé en roman. Je l’ai apporté à un éditeur à Cuba qui m’a répondu : « Tu comprends bien que c’est impossible que je publie cela. » J’ai compris qu’on ne pourrait rien changer ici, qu’il fallait partir.                                                                                                                                                J’ai donné mon manuscrit à deux journalistes de France-Soir qui étaient à Cuba et m’avaient demandé des contacts et aussi à un cinéaste français. J’ai décousu et recousu la doublure de sa veste pour glisser le manuscrit dedans. De retour en France, ce cinéaste a contacté un ami journaliste qui a remis mon manuscrit aux éditions Actes Sud.                                                                                                                                                                                                          Ma chance a été que la traductrice de mon livre me dise : « Il faut qu’on te fasse sortir. Peux-tu préparer des conférences pour justifier une invitation ? » J’en avais une consacrée à la poésie de José Marti. Actes Sud m’a aidée pour le billet d’avion et j’ai pu partir.                                                                                                                                                                                                                  C’était le 22 janvier 1995. Quelle image gardez-vous de ce jour d’exil ?                                                                                                                                                La peur que ma fille attrape froid à la sortie de l’avion et la crainte de l’insécurité : je ne savais pas ce que j’allais faire. Je ne pensais pas du tout que je pouvais vivre de mon écriture.                                                                                                                                                                                                                        Certains de mes amis français, socialistes, proches de François Mitterrand, supportaient mal mes critiques sur Cuba. La seule chose que j’avais en tête en sortant de l’aéroport, c’était de trouver du lait pour Luna. Les premiers jours, cela a été mon obsession.                                                                                                                                                                                                        Heureusement un ami m’a trouvé des petits boulots de traduction. Et puis je suis tombée malade, paralysée d’un côté, avec de la fièvre en permanence. Un médecin m’a dit que j’avais la maladie des exilés, le foie gonfle parce que rien ne va à cause de la tristesse, de l’inquiétude, de la mauvaise alimentation.                                                                                                                                          Sur le moment, cet exil est une punition. J’ai beau être libre, il y a des choses que j’ai entendues dans mon enfance, qui me restent dans la tête et notamment cette phrase, qui me faisait rire à l’époque de Castro : « Il faut transformer l’échec en victoire. »                                                                                                                                                                                                                          Quand je suis arrivée en France, elle me revenait à l’esprit et cela me mettait en colère parce que, à la fois, c’était ce que je vivais et les mots d’un tyran. Mais j’avais déjà connu la liberté, lors de mon premier séjour en France, et je voulais à tout prix cela pour ma fille. La liberté et qu’elle puisse choisir. « Choisir » ce verbe majeur, si cher à Gisèle Halimi.                                                                                                                                                                                                      « Le Néant quotidien », sorti le 5 avril 1995, a été très bien reçu en France…                                                                                                                                      Je remercierai toujours Actes Sud de l’avoir publié. Hubert Nyssen m’a beaucoup aidée. La critique dans « Le Monde des livres » signée d’Erik Orsenna a été celle qui a le plus dérangé le pouvoir à Cuba. Parce que c’était un article sérieux mais avec l’humour d’Erik Orsenna et puis avec ce titre « Sortez-moi de là » !                                                                                                                                                                                                                        L’attaché politique de l’ambassade cubaine est venu me voir et ce fut violent. Le lendemain, paraissait un entretien que j’avais donné à Libération. Depuis ce moment-là je suis sur la liste noire et j’y suis toujours.                                                                                                                                                                       Avez-vous douté de pouvoir rester en France ?                                                                                                                                                                                  Oui parce qu’on m’a dit à plusieurs reprises que je n’aurais pas mes papiers. Lors de mon premier rendez-vous à la préfecture de police, on m’a tout de suite recommandé de partir aux Etats-Unis. En 1998, j’ai été membre du jury du Festival de Cannes mais j’étais sans papiers. C’est incroyable !                                                                                                                                                            Les choses se sont débloquées quand j’ai obtenu la nationalité espagnole, pays où j’ai reçu, en 1996, le prix Planeta pour La Douleur du dollar. La dotation de ce prix m’a permis d’avoir un vrai logement en France. Ensuite, grâce aux papiers européens, j’ai eu une carte de séjour, puis la nationalité française.                                                                                                                                          Votre mère va vous rejoindre en France en 1999…                                                                                                                                                                              Cela a été très difficile de faire sortir ma mère. La Douleur du dollar a dérangé Fidel Castro parce qu’il y est un personnage, je me moque de lui, il a le surnom de XXL.                                                                                                                                                                                                                                                   A cette époque, dans un long discours de sept heures trente, il dit que la révolution cubaine a « trois ennemis », Guillermo Cabrera Infante, Reinaldo Arenas et moi. Ma mère commence alors à avoir des problèmes. Je me dis qu’il faut qu’elle sorte de Cuba.                                                                                                                                                                                                                      J’avais une amie qui avait travaillé avec le militaire cubain qui interrogeait ma mère. Il a fallu que je verse à cet homme 350 dollars tous les mois sur un compte au Canada. Mais rien ne changeait pour ma mère. Un jour, lors d’un entretien avec une journaliste de Paris Match, elle me demande des nouvelles de ma mère, je lui parle de cette histoire. Elle me dit : « Il faut raconter ça, c’est la seule solution. » Quelques semaines plus tard ma mère est arrivée en France, exilée politique.                                                                                                                                                                                                                                     Le corps, l’érotisme sont souvent présents dans vos livres. Pourquoi ?                                                                                                                                              C’est un espace de liberté. Sous un régime totalitaire, le corps de la femme devient une arme de résistance, même si elle ne le pense pas. On l’utilise pour comprendre qu’on est vivante. La sexualité prend une importance incroyable, presque démesurée. L’écriture m’a permis de comprendre pourquoi j’avais cette férocité dans mon corps.                                                                                                                                                                                                                Qu’est-ce qui vous manque le plus de Cuba depuis toutes ces années ?                                                                                                                                            La mer, l’odeur de la mer. Mais plus rien parce que Cuba est à l’intérieur de moi. Je n’ai rien perdu. C’est cela aussi la force de l’écriture. Je suis une exilée, pas une immigrée. La douleur de l’exil ce n’est pas la perte de son pays c’est, comme le dit le poème de Constantin Cavafy, de savoir que, à la fin, l’Ithaque que vous avez laissé, vous l’avez perdu pour toujours.                                                                                                                                                                        Zoé Valdés : « Je voulais à tout prix offrir à ma fille la liberté »  zoevaldes.tumblr.com  
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reseau-actu · 6 years
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Depuis trente-trois ans, cette émission est au cœur de la vie intellectuelle française. Contrairement à ce que croient ses détracteurs, son animateur Alain Finkielkraut n'est pas un obsessionnel, mais un fin sismographe des débats de l'époque.
Nous sommes le 31 août et dans le studio de France Culture résonne le mythique générique extrait des variations de Goldberg jouées par Glenn Gould, sonnant la rentrée de «Répliques», l'émission d'Alain Finkielkraut. Le thème d'aujourd'hui est délicieusement khâgneux: «La mort de la grand-mère chez Proust». Face-à-face, Philippe Lançon, journaliste, écrivain, rescapé de l'attentat deCharlie Hebdo, qui raconte dans Le Lambeau comment la relecture inlassable des pages du Côté de Guermantes l'a aidé à sortir de l'enfer, et Antoine Compagnon, universitaire reconnu spécialiste notamment d'À la Recherche du temps perdu. Ce dernier débute son intervention, pincé, par cette accroche: «Je voulais m'assurer que j'étais bien digne de dialoguer avec vous, car vous m'avez comparé dans un article à Sainte-Beuve, un professeur soporifique…» La tension monte d'un cran. Dans la régie, le réalisateur fait signe avec ses doigts qu'on coupera au montage. Lançon répond, gêné qu'on lui rappelle son passé de critique cruel, qu'il n'a pas voulu dire ça. Mais très vite la conversation reprend ses droits. Et les deux hommes, l'un blessé du visage et l'autre d'orgueil, se réconcilient un instant dans une complicité littéraire qui les élève au-dessus de leurs ego. Lançon finira par lâcher: «Après ce qui m'est arrivé, je ne peux plus être malveillant.» La veille, Léa Salamé avait qualifié la démission en direct de Nicolas Hulot de «moment de grâce» radiophonique. Le mot conviendrait mieux à cette causerie littéraire de haute volée.
Plus de 1600 émissions au compteur
Alors que l'un des invités cite le docteur Boulbon de La Recherche - «Tout ce que nous connaissons de grand nous vient des nerveux » -, on pense irrésistiblement à Alain Finkielkraut. Il faut le voir - lui qui refuse que son émission soit filmée - animer son ring, avec ce geste de moulinet de la main gauche, qu'il agite comme un maître d'orchestre, et cette main droite méditative posée en «L» sur sa bouche, saisissant au passage un «Pléiade» usé, posant de sa voix fiévreuse et articulée la problématique du débat. Il faut le voir, avant l'émission, taper du pied sous la table avec anxiété. «J'ai le trac», dit-il, et son assistante Anne-Catherine Lochard de confirmer: «Il a le trouillomètre à dix mille, comme à chaque fois.»
« “Répliques”,c'est la seule et dernière émission de débat où on peut avoir une véritable conversation»
«Répliques» en est pourtant à plus de 1 600 samedis matin. Et 33 ans d'existence, âge christique. On devait célébrer les 30 ans le 14 novembre 2015 à la Maison de la Radio, mais la fête a été annulée à cause des attentats. Comme si le tragique de l'histoire poursuivait l'auteur de L'Identité malheureuse. Créée en 1985 sous l'impulsion du directeur de France Culture d'alors, Jean-Marie Borzeix, l'émission devait au départ être confiée au philosophe aujourd'hui oublié François George. C'est finalement Alain Finkielkraut, alors en disponibilité de l'Éducation nationale, qui prit les rênes, après une brève collaboration à l'antenne avec le journaliste Gil Anquetil. Il voulait l'appeler «L'Esprit d'escalier», mais ce sera «Répliques».
Avec 300.000 auditeurs, elle reste l'une des émissions les plus écoutées de France Culture, et la plus podcastée du week-end (300.000 par mois). «Cette émission a une place à part dans France Culture, y compris dans son fonctionnement» confie Sandrine Treiner, directrice de la radio depuis 2015. «Alain est entièrement maître de la programmation. C'est l'émission probablement la plus officiellement engagée en termes de points de vue mais aussi la plus ouverte en termes d'invités», analyse-t-elle. Il est vrai que dans un paysage intellectuel de moins en moins pluraliste, où les camps se figent dans leurs bastions, et où l'ancien animateur légendaire de «Ce soir ou jamais», Frédéric Taddéi, fait le choix d'aller sur la chaîne russe RT pour poursuivre son émission de débat, les espaces de dialogue se font rares sur le PAF.
«Répliques», «c'est la seule et dernière émission de débat où on peut avoir une véritable conversation, assure Denis Olivennes, président de Lagardère Active et fin connaisseur de la vie médiatique. Deux invités maximum, un seul sujet, c'est une exception au royaume du zapping permanent où il faut faire un elevator pitch de trente secondes pour défendre son point de vue!» Pour la patronne de Causeur, Elisabeth Lévy, «Répliques» est une «école de pluralisme». «La tolérance, ce n'est pas tolérer l'eau tiède mais faire un effort sur soi pour accueillir des opinions différentes des siennes! remarque-t-elle. Soit l'inverse de ce que sont les tolérants d'aujourd'hui.»
Diversité des sujets
Certes, mais jusqu'où élargir le compas de la conversation? Samedi 24 juin 2017, Finkielkraut convie à l'antenne Renaud Camus, auteur sulfureux du célèbre syntagme «grand remplacement», pour discuter face au démographe Hervé Le Bras de l'immigration massive. Des messages de protestation pleuvent par centaines chez le médiateur de France Culture. L'intellectuel est obligé de s'en expliquer à l'antenne. En 2000, avant que les deux écrivains ne soient mis à l'index, Renaud Camus dialoguait tranquillement avec Richard Millet, futur auteur d'Éloge littéraire d'Anders Breivik, des bonheurs de la langue française. Quinze ans plus tôt, en 1985, c'était Jean-Yves Le Gallou, alors membre du Front national, qui débattait d'immigration avec Julien Dray, fondateur de SOS Racisme. O tempora, o mores. Aujourd'hui, on a la fulmination facile, et le compas de la conversation fait des cercles de plus en plus réduits.
« Alain est une boussole en matière de crispations. Il a un nez incroyable pour aller là où ça crisse.»
«À part quand il fait une émission sur la mort de la grand-mère chez Proust, il n'arrive jamais que je n'aie pas des réactions extrêmement hostiles. Il est plus souvent critiqué que félicité», témoigne Sandrine Treiner, qui affirme ne s'être «jamais posé la question d'interrompre l'émission». Ces dix dernières années, il n'a eu que trois refus: les philosophes marxistes Étienne Balibar et Alain Badiou et, en cette rentrée, l'historien Pierre Rosanvallon, qui a décliné l'invitation à venir s'expliquer en tête-à-tête sur son livre Notre histoire intellectuelle et politique, où il réduit Alain Finkielkraut à l'état de pamphlétaire et de vulgaire «imprécateur». Un manque d'élégance qui n'a pas manqué d'indigner l'auteur d'Un cœur intelligent. Rosanvallon s'en est expliqué à l'antenne de France Culture, affirmant qu'il ne jugeait pas «sain d'être dans un dialogue où l'animateur était juge et partie». L'excuse fumeuse convient d'autant moins que l'animateur en question met un point d'honneur à laisser le dernier mot à son invité. «Il s'est forgé une ligne de combat sur les questions de l'identité, etc., dont il ne change pas et lui, pour le coup, ce sont toujours les mêmes faits, les mêmes arguments qui reviennent», accuse Rosanvallon. Pourtant, c'est un Finkielkraut moins polémique, moins vindicatif, moins obsessionnel qu'on retrouve sur les ondes. On le dit hanté par l'islam et l'immigration, mais en un an d'émissions il n'en a consacré que quatre à ces sujets, plus une à la laïcité, sur une quarantaine d'émissions. Plus d'une quinzaine concerne la littérature et divers auteurs. Quatre se penchent sur l'épineuse question du «était-ce mieux avant? » qui, il est vrai, habite le philosophe.
«Alain est une boussole en matière de crispations. Il a un nez incroyable pour aller là où ça crisse. Son sens des mouvements de la société est assez unique. Il n'a jamais raté un sujet», confirme Sandrine Treiner. Si on regarde les émissions depuis quinze ans, on découvre en effet un inventaire à la Prévert des angoisses de l'époque. Tout y passe: la pornographie, le transhumanisme, le capitalisme, le nucléaire, le journalisme, la guerre du Liban, la gestation pour autrui, le sarkozysme, Israël, la prostitution, le mariage pour tous, la révolution numérique, la fin de vie, l'Afrique du Sud, Charlie Hebdo, l'écologie ou encore Alzheimer, question qui le bouleverse. Mais aussi des sujets moins dramatiques: le rugby, la figure de Judas, l'esprit Canal, les églogues, Louis XVII dans la littérature, le Tour de France face au dopage, Saint-Augustin, etc. Et certaines qui touchent aux chefs-d'œuvre de l'art subtil de la conversation: le concept de Dieu après Auschwitz avec Paul Ricœur, «Marcion et le marcionisme» avec Alain Besançon et Rémi Brague ou «La prière d'Esther» avec Élisabeth de Fontenay. Bien sûr, il a ses tropismes: l'école, l'identité, l'islam et, plus récemment, le féminisme. Un angle mort peut être, celui de la musique, qu'il avoue mal connaître et maîtriser. Bourreau de travail, il est capable de lire une œuvre complète avant une émission. «Alain est la personne que je connais qui bosse le plus. Chaque émission, il la travaille comme la première fois», témoigne Élisabeth Lévy.
Un médiateur engagé
Ces dernières années, un nouveau thème est apparu sur ses ondes: la cause animale. En cette rentrée, il publie, chez Stock, un recueil des émissions consacrées à cette nouvelle question polémique. «Cette cause, je l'ai accueillie dans mon émission “Répliques” sur France Culture parce que les amis des bêtes ne parlent pas d'une seule voix», écrit-il en introduction. Le livre s'ouvre sur une discussion magistrale entre les philosophes Élisabeth de Fontenay et Francis Wolff sur la corrida. Tout l'art du médiateur engagé se déploie dans l'introduction qu'il fait du sujet, partagé qu'il reste entre son authentique souci de la cause animale et l'admiration sincère qu'il a éprouvée devant le geste tauromachique. Dans ce dialogue courtois, on retrouve ce que disait l'abbé Delille dans son poème La Conversation: «Aucun, par un babil frivole,/ Sur son voisin n'usurpait la parole/ Chacun parlant, se taisant à son tour/ Du discours circulaire attendait le retour.»
À 69 ans, l'intellectuel l'assure, il n'est pas près de raccrocher. Il a beau avoir au compteur une trentaine de livres, son statut d'Immortel et sa plume dans nombre de journaux, «Répliques» reste ce à quoi il tient le plus dans sa vie intellectuelle. Pour décrire son attachement à l'émission, il aime à citer cette phrase de Fontenelle: «On s'accoutume trop dans la solitude à ne penser que comme soi.» « J'aime la conversation. J'en ai besoin pour penser », affirme-t-il. C'est peut-être Claude Habib, sa fidèle amie spécialiste de la galanterie française, qui parle le mieux de ce besoin vital: «D'après la partition antique du débat intellectuel entre l'araignée qui tire son fil d'elle-même et l'abeille qui part chercher de quoi faire son miel, Alain, même si on le perçoit comme un être d'obsession, est du côté de l'abeille.» Dans la modernité où les réseaux sociaux nous enferment, telles des araignées tirant d'elles-mêmes la substance d'une pensée égotique, «Répliques» demeure une ruche et un havre pour les esprits curieux.
«Des animaux et des hommes», sous la direction d'AlainFinkielkraut, Stock-France Culture, 300 p., 20 euros.
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angelitam · 6 years
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De Sang-chaud de Kent Harrington Résumé De Sang-chaud de Kent Harrington Eve, comme toutes les femmes, a des secrets, de nombreux secrets.
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lebibliocosme · 6 years
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Le dompteur d'avalanches
Le dompteur d’avalanches
Titre : Le dompteur d’avalanches Auteur : Margot Delorme Éditeur : Les Moutons Électriques Date de publication : 2018 (septembre)
Synopsis : Ditto, quatorze ans, habite Torchebise, pauvre hameau d’alpage du Duché de Sapaude, une contrée de pics aiguisés et de vallées profondes, de forêts de sapins, de lacs d’altitude et de torrents. À l’occasion, il tient lieu de guide à des excursionnistes venus…
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bsidibe · 3 years
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La rencontre des SEIGNEURS : Ce jour là, la mega Star du #Reggae #AlphaBondy rencontre le Seigneur de la #musique africaine, #AlassaneSoumano en marge de la 10ème édition de la Rentrée Littéraire du #Mali en 2018: il oublia de prendre congé des ministres et autres officiels présidant les festivités. — Crédit photo © Boub’s SiDiBÉ https://www.instagram.com/p/CSLILtooNEV/?utm_medium=tumblr
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