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#comment se guérir de la folie
maraboutowo · 2 years
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Envoûtement et emprise affective, Comment vaincre «l'ange noir» ? , le plus dangereux des manipulateurs
Envoûtement et emprise affective, Comment vaincre «l’ange noir» ? , le plus dangereux des manipulateurs Au cours de ma carrière, j’ai rencontré plusieurs cas de patients profondément perturbés par une personne qu’ils ne connaissaient parfois que depuis très peu de temps. Une emprise affective qui ressemblait à de l’amour mais qui n’en était pas. Et, à la clé, une souffrance hors du commun,…
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christophe76460 · 2 years
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Une Semaine d'Expériences avec Dieu(SED N°502022)
Dimanche, 11 décembre 2022
"Sonde-moi, ô Dieu ! et connais mon coeur ; éprouve-moi, et connais mes pensées."
Ps 139,23(Darby)
Mets-toi au calme !
L'année finit bientôt, l'heure du bilan a sonné. Le moment où l'on doit revenir sur les objectifs que l'on s'est fixés au début de l'année ainsi que sur les résultats obtenus afin d'en tirer des leçons constructives, est arrivé. Certains ont déjà commencé cet important exercice de fin d'année, sur les plans: personnel, professionnel, économique, de la santé etc. Et d'autres s'apprêtent à entrer dans la danse sous peu. Mais, combien seront-ils à penser à faire un bilan spirituel ou à évaluer l'état de leur relation avec le Seigneur ? Ah oui ! C'est tout aussi important que les autres, je dirai même que ça devrait être placé en tête de liste des bilans à faire. Comment le faire ?
Voici ce que le Révérend Albert Benjamin Simpson(1843-1919) en dit: "Dieu veut que nous allions nous mettre à part pour nous attendre tranquillement à Lui, jusqu'à ce qu'Il creuse dans les profondeurs de notre être et nous montre notre folie, nos échecs, notre besoin.
Il n'y a rien de plus sage et de mieux à faire à la veille d'une saison de bénédiction que de faire un inventaire, non pas de notre richesse[matérielle, ndlr], mais de notre pauvreté[spirituelle, ndlr] : compter tous les vides et les endroits d'insuffisance ; examiner la vallée pleine de fossés et ensuite apporter à Dieu les profondeurs de notre besoin de Lui pour Le laisser nous remplir."
Eh oui ! Il y a un danger à vouloir faire le bilan spirituel avec les outils humains, comme on ferait les autres bilans: nous pouvons facilement nous tromper sur nous-mêmes et passer lamentablement à côté de la plaque. "Rien n’est plus trompeur que le cœur humain. On ne peut pas le guérir, on ne peut rien y comprendre"(Jérémie 17,9). D'où, pour nous, la nécessité de "passer dans le silence, le scanner du Seigneur", qui voit jusqu'au fond du cœur, qui perce le secret des consciences, qui discerne toutes les pensées des hommes; et ainsi peut traiter chacun selon sa conduite et le résultat de ses actes (Lire Jérémie 17,10; 1Chroniques 28,9).
C'est pourquoi mon ami(e), en cette période de fin d'année, je t'invite à te trouver un endroit calme et tranquille, loin du bruit et des regards, un endroit où tu peux parler seul à seul avec le Seigneur. Là, crie à Lui de tout ton cœur à la manière du psalmiste: "Sonde-moi, ô Dieu, et connais mon cœur, Examine-moi, comprends mes pensées. Vois si j’ai choisi la mauvaise route Et ramène-moi dans le droit chemin de l’éternité"(Ps 139,23&24). Tu verras qu'Il te dira où tu en es exactement avec Lui. C'est lorsqu'on met l'eau au repos, qu'on voit les impuretés se déposer au fond de la bouteille. De la même manière, c'est lorsque tu te mettras au calme dans la présence du Seigneur, que tu découvriras la réalité de ta relation avec Lui.
Amen !!!
Merci d'être fidèle !
Kwami Pétro
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thebusylilbee · 3 years
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“A l’université Harvard où il enseigne depuis 1981, Michael J. Sandel est surnommé «le Philosophe rockstar». Ses cours sur la justice ont fait déborder même les plus grands amphithéâtres du campus bostonien, et leur retransmission a été visionnée plusieurs dizaines de millions de fois sur YouTube. Son dernier ouvrage, la Tyrannie du mérite (Albin Michel, mars 2021), est venu toucher l’audience étudiante en plein cœur : le professeur de philosophie politique y affirme que la méritocratie est un mauvais idéal pour nos démocraties, car elle justifie les inégalités au lieu de les gommer.
Selon Michael J. Sandel, l’aspiration méritocratique génère de la démesure chez les gagnants en même temps qu’elle attise la rancœur des perdants, ne faisant que creuser le sillon qui les sépare. Ce livre, qui se veut une invitation à l’humilité pour les élites des méritocraties du monde entier, est paru aux Etats-Unis moins de deux mois avant l’élection présidentielle américaine. La pensée de Michael J. Sandel a pris un sens tout particulier lorsque les résultats du scrutin ont été contestés par Donald Trump et ses partisans en novembre 2020, puis quand, le 6 janvier 2021, a éclaté l’émeute du Capitole. Depuis sa bibliothèque du Massachusetts, le philosophe américain se réjouit que son texte soit aujourd’hui disponible en France : car le Brexit, le mouvement des gilets jaunes, la montée du populisme en Europe indiquent que le Vieux Continent n’est pas épargné par cette montée du ressentiment chez les perdants de la méritocratie. En révélant la «face cachée» de cette notion tant aimée qu’est le mérite, Michael J. Sandel espère nous guérir de l’obsession de la réussite et donner un nouvel élan dans une quête qu’il juge délaissée : celle du «bien commun».
Votre livre s’inscrit dans la lignée de travaux précédents sur les théories de la justice, mais il semble empreint d’un sentiment d’urgence particulier. Qu’est-ce qui en a motivé l’écriture ?
J’ai voulu essayer de comprendre les événements de 2016 : le vote pour le Brexit au Royaume-Uni, l’élection de Donald Trump aux Etats-Unis, l’émergence dans plusieurs pays européens d’un contrecoup populiste. Je m’interrogeais sur l’origine de cette colère envers les élites, car c’est un sentiment qui peut être - et a été - exploité par diverses figures populistes de droite. Même si Joe Biden a été élu en 2020, il faut continuer de se demander aujourd’hui pourquoi 74 millions d’Américains ont voté pour Donald Trump, alors qu’il a si mal géré la pandémie, enflammé les tensions raciales, violé les principes de notre Constitution. Je souhaite inviter à l’autocritique, et encourager les partis progressistes et de gauche, aux Etats-Unis comme en Europe, à chercher ce qui, dans le programme qu’ils proposent, a nourri cette rancœur chez tant des travailleurs qu’historiquement, ces formations politiques sont censées défendre.
On reproche souvent aux sociétés méritocratiques d’être inachevées ou inabouties. Mais vous affirmez que même une méritocratie parfaite ne serait pas moralement souhaitable. Pourquoi ?
Il peut sembler contre-intuitif de parler de la méritocratie comme d’une tyrannie, car il est communément accepté que le mérite soit une bonne chose. Pragmatiquement, si j’ai besoin de me faire opérer, je veux que ce soit par un chirurgien qualifié. Et comparée à un système aristocratique ou aux sociétés de classe où on hérite des privilèges, la méritocratie a quelque chose de très libérateur. Elle nous fait la promesse que quelles que soient notre origine ou notre condition sociale, nous devrions être libres d’exercer nos talents et d’entrer en juste concurrence avec les autres. Mais depuis une quarantaine d’années, la division entre gagnants et perdants s’est approfondie, empoisonnant la politique et nous séparant les uns des autres. Ceci est en partie dû aux inégalités grandissantes amenées par l’âge de la mondialisation néolibérale. Mais cela a aussi beaucoup à voir avec notre vision du succès.
L’idéal méritocratique suggère que puisque nous jouons d’égal à égal, nous méritons notre réussite comme notre échec. Ceux qui ont atterri en haut de l’échelle en viennent à croire que leur succès est leur propre accomplissement, la mesure de leur mérite, et que les avantages que le marché déverse sur eux sont leur juste récompense. Ils sont invités à croire que ceux qui sont en difficulté méritent eux aussi leur sort. En réalité, l’idéal méritocratique est défectueux en soi. Car la méritocratie a une face obscure : elle érode le bien commun. Elle génère de l’hubris chez les gagnants en même temps qu’elle démoralise voire humilie les perdants, soulignant la ligne de partage entre les deux. Au lieu de réduire les inégalités, la méritocratie en fournit une justification. Les citoyens non diplômés ont aujourd’hui ce sentiment, qui me semble très compréhensible, que les élites les regardent de haut.
Comment ce dédain est-il véhiculé ?
Je me suis beaucoup intéressé aux traces de cette condescendance dans la parole publique, en analysant des centaines de discours politiques sur la question des inégalités. Depuis environ quarante ans, les partis de gauche et du centre, au lieu de prendre le problème de front en proposant une réforme structurelle de l’économie, offrent la promesse de pouvoir y échapper individuellement en empruntant un ascenseur social qui passe par l’éducation supérieure. Les politiciens répètent que pour réussir dans l’économie mondiale, il faut aller à l’université, que «qui apprend, gagne». Ils font la promesse que chacun ira aussi loin que son talent pourra le porter. «Si vous essayez, vous le pouvez» : Barack Obama a employé cette phrase dans 140 discours différents. Le message est bien intentionné et il y a là quelque chose d’inspirant. Mais c’est une erreur de penser que ce discours peut être une réponse politique fondamentale aux inégalités. Ces phrases sont devenues si familières qu’elles ne sont plus sujettes à controverse. Pourtant, dans cette rhétorique de l’ascension gît, de manière implicite, une insulte. Près des deux tiers des Américains n’ont pas de diplôme universitaire. Les chiffres sont du même ordre dans la plupart des pays européens. C’est une folie de défendre une économie qui pose comme condition d’un travail digne et d’une vie décente, un diplôme universitaire que la majorité ne possède pas. Les citoyens qui se retrouvent en bas de l’échelle, en plus de perdre leur emploi ou de voir leur salaire revu à la baisse dans une économie mondialisée, vivent dans le sentiment que leur travail n’a pas de valeur aux yeux de la société.
La tyrannie du mérite opprime-t-elle aussi les gagnants ?
Les gagnants sortent corrompus de l’aspiration méritocratique. Dans une société aristocratique, on héritait de génération en génération de privilèges (un titre, des terres, de l’argent). Aujourd’hui, ce mécanisme traditionnel de transmission est remplacé par cette préoccupation qu’ont les parents aisés d’équiper au mieux leurs enfants pour gagner la course vers l’éducation supérieure d’élite. Or la méritocratie s’est déjà muée en aristocratie héréditaire : malgré des politiques d’aides financières très généreuses pour les boursiers, plus des deux tiers des étudiants inscrits dans les universités de la Ivy League viennent des familles les plus riches (les 20 % supérieurs sur l’échelle des revenus). Pour les plus aisés, de plus en plus depuis les années 70, l’adolescence et parfois l’enfance sont employées à avancer sur un parcours du combattant (qui passe par l’enseignement privé, le tutorat, une flopée d’activités extrascolaires ou d’expériences à l’étranger) voué à bâtir le profil du candidat parfait. Même les vainqueurs de cette compétition en ressortent blessés. L’épidémie de perfectionnisme dans les universités d’élite américaines est réelle. La jeunesse paie le coût émotionnel de cette obsession de la performance. La société en pâtit aussi, car ce processus fait de l’éducation un simple instrument. Les universités, que l’on imaginait être des arbitres de l’opportunité, sont devenues des machines à trier pour des méritocraties dirigées par le marché. Les jeunes les traversent sans trouver l’espace mental nécessaire pour réfléchir à ce qui les intéresse, ce qui leur importe, ce qui pourra être plus tard leur contribution à la société plutôt que leur valeur sur le marché.
Le contrecoup populiste est-il un rejet de la méritocratie ?
Le clivage entre gagnants et perdants de la méritocratie n’est pas une ligne séparant ceux qui y croient de ceux qui n’y croient pas. Il est intéressant de noter que même si les Etats-Unis se vantent d’être une terre d’opportunités, le taux de mobilité sociale intergénérationnelle est supérieur en Europe et au Canada. Pourtant, 70 % des Américains pensent que les pauvres peuvent, sans aides, sortir de la pauvreté, alors que seuls 35 % des Européens partagent cette croyance. Même si cette pensée consolatrice ne colle plus à la réalité, les Américains continuent de croire à leur rêve. On leur a appris à ne pas se préoccuper des inégalités parce qu’on leur a promis qu’il serait toujours possible de les surmonter. Le sentiment d’être responsables de leurs échecs les démoralise et les frustre. D’où la popularité de Donald Trump auprès des non-diplômés. Leur colère n’est pas dirigée contre les riches, mais contre ceux dont les diplômes servent de certificats de mérite. Donald Trump n’est pas vu comme faisant partie de l’élite intellectuelle ou technocrate, mais comme un homme d’affaires qui a réussi, hors des attributs et du parcours habituels.
Quelle alternative proposez-vous à la tyrannie du mérite ?
L’alternative est un projet politique qui porte moins d’attention au fait d’armer les citoyens pour la compétition méritocratique et se concentre davantage sur la dignité du travail et les moyens de rendre meilleure la vie de ceux qui contribuent de manière importante au bien commun, à travers le travail qu’ils font, les familles qu’ils élèvent, les communautés qu’ils servent. Et ce, qu’ils aient un diplôme ou non, qu’ils soient jugés comme hautement compétents ou non. Cette année de pandémie a mis au jour le fossé qui existe au sein de nos conditions de travail. Ceux qui travaillent de chez eux depuis un an peuvent difficilement ignorer combien ils dépendent de travailleurs qui longtemps ont été invisibilisés ou dédaignés : pas seulement les soignants, mais aussi les livreurs, les transporteurs, les caissiers, les employés des crèches. Ce ne sont ni les mieux payés ni les mieux considérés, et nous les appelons maintenant des «travailleurs essentiels». Cette crise ouvrira peut-être un débat plus large sur la façon de revoir leur salaire et notre reconnaissance pour être à la hauteur de ce qu’ils apportent à la société. Nous devrions aussi investir bien plus dans les autres pans de l’éducation que l’université : les formations techniques et professionnelles sont complètement négligées aux Etats-Unis, autant par nos financements publics que par notre estime sociale. Enfin, la politique fiscale a une dimension expressive (on dit bien que les taxes sur le tabac, l’alcool ou les casinos sont des «impôts du péché», qui expriment la réprobation sociale par l’augmentation du coût). Pourquoi ne pas en faire usage pour montrer que nous apprécions les contributions de ceux qui travaillent pour produire des biens et des services utiles à la société, en déplaçant la charge fiscale qui pèse sur le travail pour l’appliquer davantage à la consommation et la spéculation ?
Comment infléchir la posture de dédain des élites ?
J’espère que mon livre invitera à repenser notre vision du succès, en rappelant combien les gagnants doivent à la chance et à la bonne fortune. Je propose comme alternative au système actuel de sélection universitaire d’établir un «tirage au sort des qualifiés», en fixant un seuil de qualification et en laissant le hasard décider du reste. Cela permettrait d’adoucir l’expérience du lycée et de dégonfler l’orgueil de ceux qui réussissent, tout en les préparant à la réalité du dehors : c’est le hasard qui nous a fourni certains talents, et c’est le hasard qui décidera s’ils seront valorisés et récompensés par la société. LeBron James est un joueur de basket prodigieux, qui s’entraîne très dur. Mais vivre aujourd’hui, à une époque où le jeu dans lequel il excelle est aimé de tous plutôt qu’à Florence pendant la Renaissance, où l’on recherchait les peintres de fresques plutôt que les joueurs de basket, cela ne relève pas de son fait. Le tri méritocratique a érodé notre sens de la dette, et il nous faut aujourd’hui le restaurer. Les gagnants vivent dans le mythe de leur autocréation et de leur autosuffisance, alors qu’ils devraient se sentir redevables - envers leur famille, leur professeur, leur communauté, leur pays. L’humilité est le meilleur antidote de l’hubris méritocratique. Elle peut être ce qui nous ramènera de la dure éthique du succès qui nous a divisés, à une vie publique plus généreuse et bienveillante. Ce sont des vertus civiques dont notre société actuelle manque cruellement et qu’il nous faut cultiver.”
Michael J. Sandel est professeur de philosophie politique à l’université Harvard (Etats-Unis). Il est l’auteur de la Tyrannie du mérite (Albin Michel, 2021), Justice (Albin Michel, 2016), Contre la perfection (Vrin, 2016) et Ce que l’argent ne saurait acheter (Seuil, 2014).
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septperceptions · 3 years
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Lettre à 2021.
Août 2021,
Enchantée 2021, on ne s'est encore jamais présenté. Alors je prends le temps de le faire dans cette lettre d'adieu et de remerciements. J'allais me présenter en te disant comment je m'appelle, le nombre d'année que j'ai à mon actif, mes défauts et j'allais déjà me noyer dans mes larmes. Tu m'as fait prendre 21 ans cette année, et tu m'as appris à totalement me connaître. Je t'ai détesté comme j'ai peu détesté dans ma vie, simplement parce que tu m'as fait goûté au bonheur que pendant quelques heures qui accolées ne donneront qu'une seule semaine de répit. Je t'ai détesté certes, mais tu sais bien que de la haine à l'Amour il n'y a qu'un pas. Cette année j'ai rencontré le coup de foudre, c'était une relation intense, de part sa toxicité et sa beauté. Je me suis effondrée, j'ai cru que comme toujours je n'allais jamais me relevée. Mais si je t'écris aujourd'hui c'est pour te dire que j'ai survécu et que comme chaque année j'ai beaucoup appris. J'ai beaucoup appris de moi, 2021. Et pourtant tu sais qu'en 2020 j'ai pensé me connaître, savoir qui j'étais, quand je me suis séparée de cette relation qui ne me rendait pas heureuse, quand j'ai travaillé sur mes relations de couple pour guérir. J'ai pensé en 2020 que j'avais gravis les plus hautes montagnes de ma vie, et que mon périple était fini. C'était sans compter sur les difficultés que toi, 2021, tu es venu m'apporter. En 2020, un tournesol est venu ce joindre à moi sur mon bras, pour m'accompagner au fils des jours les plus gris, pour rappeler mon côté solaire et surtout pour exprimer ma personnalité. En 2021, six autres petits accompagnateurs de vie sont venus exprimer mes blessures, mon histoire, mon parcours, mes amours, ma souffrance et mes joies sur mon corps qui s'embellit à chaque nouvel obstacle. Un huitième message viendra ornée mon corps pour soigner ses derniers mois, pour soulager mes épaules du poids que tu pesais. Il dessinera mon dos pour son côté vitale et fleurira pour son message sur le bonheur et l'Amour. J'ai appris cette année que plus le temps passait plus j'apprenais à me connaître et que chaque jour était un cadeau pour en apprendre plus sur qui je suis.
En 2021, je suis tombée amoureuse, j'ai aimée de la plus jolie des manières, et je ne te remercierais jamais assez pour la jolie personne que tu es venues m'apporter. J'ai aimé dans le secret avant d'avouer. C'est une personne rare qu'on ne rencontre qu'une fois dans sa vie j'imagine, c'est une belle personne par son attachement et sa façon d'être. Sa souffrance a été la mienne au cours de ses derniers mois et j'ai compris que la plus belle façon d'aimer c'était d'accompagner. Je ne suis pas là pour réparer mais pour sublimer. Tu m'as fait tombée amoureuse doucement, alors que j'ai toujours aimer l'Amour dans ses plus grands fracas. Je sais, aujourd'hui que la douleur peut-être présente et silencieuse. Tu m'as prouvé que l'Amour pouvait simplement faire du bien, qu'une personne pouvait être dans ma tête sans me la prendre, et que je pouvais sourire sincèrement quand j'entendais son nom. Je l'ai aimer de la plus douce des manières, avec l'Amour le plus pur que je puisse offrir. Et tu sais pourquoi ? Parce que j'ai appris à savoir comment je voulais qu'on m'aime. Ça a pris du temps, et ça en prendra encore certainement. Dans cette histoire, je me suis perdue complètement, je me suis découverte amoureuse autrement de quelqu'un de différent. Et ça a été la plus jolie découverte de ma vie.
J'ai appris cette année que chacun avait ces propres batailles, et que chacun devait apprendre à guérir de ses peines. Merci pour toutes ces personnes que tu as mises sur mon chemin, merci a celles qui sont parties et a celle qui le décore au quotidien. Merci 2021, pour toutes ces discussions sur l'Amour avec tellement de personnes et de visions différentes. Merci vraiment pour toutes ces soirées en dessous des étoiles, à discuter de l'Amour. Merci pour toute cette jolie communauté qui m'accompagne quotidiennement et qui est venu me soutenir lors de mes jours les plus durs. Merci pour vos mots, pour vos délicates attentions. Merci vraiment pour ces discussions sur la vie, sur les milles questions qui tournent en boucle dans ma tête. Merci pour mon hypersensibilité, parce que tu sais que je la déteste elle aussi autant que je l'aime. Merci de m'avoir offert la chance de ressentir toutes mes émotions, merci pour mes pleurs qui m'ont creusé le cœur, merci pour ma colère que j'apprends à connaître, merci pour mes sourires qui m'embellissent autant que mes rires. Merci de m'avoir permise d'accepter mes émotions sans plus jamais les cacher. Merci de me faire me sentir vivante partout où je vais. Merci pour les crises d'angoisses, les excès de panique qui n'ont aucunes explications, ces moments me permettent de me reconnecter avec la réalité et de vivre le moment présent. Merci de m'avoir fait réalisé que je ne voulais pas quelqu'un pour paraître correcte aux yeux du monde, mais que je voulais une personne pour l'aimer véritablement. Aujourd'hui, je ne veux que des amitiés et des amours qui emploient mes connexions d'âmes. Et ce n'est pas grave, si je passe du temps seule, parce que ce temps est bénéfique pour réparer mes blessures et pour me recentrer.
Merci 2021, pour m'avoir permise de trouver ma propre définition, d'Amour, de paix, d'âme sœur, de coup de foudre et de flammes jumelles. Merci de m'avoir fait douter de qui j'étais parce qu'il n'y a que comme ça que j'ai pu répondre à mes questions et me trouver. Merci de m'avoir offert la chance de me rendre compte de la valeur des personnes qui m'entouraient avant qu'elle ne quitte le paysage de ma vie. Merci pour la méfiance que tu m'as apporté. Merci pour la jolie personne que je suis devenue grâce à toi. Merci pour ces nuits blanches dans le noir, avec le cœur en mille morceaux. Merci pour ces torrents de larmes qui m'ont donné envie plus d'une fois d'aller voir la mer. Merci pour ces rêves qui étaient tellement plus beaux que ma réalité. Merci d'avoir écorchée mon cœur, puisqu'aujourd'hui je souris véritablement. Merci pour ces jours où je n'ai plus su faire semblant. Merci pour cette nuit de juin. Et dans tous ces fracas, j'ai réussi à réaliser le plus grand rêve de mon année qui était d'acheter mon appartement. Cette année m'a permise d'apprendre à appréhender ma peur de vivre seule, aujourd'hui, je me sens sereine concernant ce changement de vie. En ce moment, je le décore parce que je veux qu'il soit aussi neutre et confortable que possible. J'ai hâte de prendre un nouveau départ avec cet envole, parce que ma chambre a accueillis bien trop d'histoires et d'émotions. Merci pour la paix. Merci pour ces tirages de cartes qui m'ont donné de l'espoir et qui m'ont permis de me sentir rassurée. Merci pour toutes ces heures miroirs qui me permettent de savoir que je suis sur le bon chemin. Merci à mon corps, parce qu'il a enfin su se reconstruire et se liée dans son entière confiance. Merci à lui de m'avoir permis de me transporter quotidiennement jusqu'ici. Merci pour mes excès de folie. Merci pour mes éclats de rire. Merci pour m'avoir offert depuis un an une meilleure amie aussi incroyable. Merci pour m'avoir offert une famille qui m'accompagne quotidiennement peu importe mes choix et mes envies. Merci pour m'avoir fait grandir et devenir meilleure, même si rien n'a été facile, merci de m'avoir fait voir que les obstacles n'étaient pas des échecs mais des leçons de vie. Merci pour tout, vraiment merci.
Mandy
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claudehenrion · 3 years
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L'échec du succès... - ( I ) : Plus rien ne va...
  Ce Blog est né le 13 novembre 2013, en plein cauchemar ''hollandais'', et le titre du ''billet'' n°1 était : ''Mais où est donc passée la France ?'', déjà.  Sept ans plus tard, toutes les prévisions ''mauvaises'' se sont réalisées (contre... très peu des ''favorables'') et quelques ''idées-force'' se sont imposées. La première concerne le succès de notre civilisation occidentale, dite judéo-chrétienne : ayant dépassé les frontières ‘’normales’’  de l'influence de nos trois ‘’patries’’ d'origine, Athènes, Rome et Jérusalem, cette civilisation a offert au monde des victoires que jamais une autre n'avait imaginées. Gavés, nous ne voyons même plus que chacune est un miracle.
La seconde de ces idées-force, comme en contre-point à la précédente, est que des dangers inquiétants, qui sont autant de défis, sont apparus ces dernières années. (1)- la perte de notre ''raison d'être'' : des mots imprécis, mal ou pas définis, prennent la place des réalités, des faits, et... des hommes. L'Occident, au sens large, n'a plus ni but ni raison d'être, ce qui constitue une authentique rupture dans l'Histoire de l'Humanité. (2)- la science est devenue ‘’perverse’’  (du latin ''pervertor'' : se retourner contre soi) et devient une ennemie dont nous découvrons qu'il faut se méfier (bricolages génétiques, transhumanisme, folies abortives et péri-natales, errements dits ''sociétaux'', allers-retours autour du coronavirus --toujours légaux, mais parfois criminels quand même-- et, plus récemment, médicastres qui se voient en vedettes de la télévision... (3)- le mode de pensée qui est dit à tort ''politiquement correct'', méchante corruption de feue la pensée ''de gauche'' (qui a démontré le mal qu'elle pouvait causer à l'humanité, pour si peu d’apports positifs durables), qui ne peut être qu'incorrecte. Du constat de ces idées-force vient le titre de ces 3 billets, ''l'échec du succès'' : le plus beau succès de l'Histoire de l'Humanité est en train de se déliter en un échec majeur, par notre faute...
En outre, last but not least, il faut ajouter à cette liste d ''idées-force'' l'évolution récente, néfaste et agressive, d'un Islam dévoyé qui prétend retrouver ses racines et son histoire : la machine de guerre sale qu'est devenue ce ''holisme'' serait ''le seul Islam authentique''. Ses meneurs doivent à cette formulation un succès que rien ne vient apparemment ralentir pour le moment : il a comme anesthésié toute volonté chez les pseudo ''élites'' qui sont actuellement aux commandes du monde et de notre pays, plutôt plus mal loti que les autres sur ce point. (NDLR : cette menace, qui semble dirigée en priorité contre nos pays de civilisation chrétienne, est en fait un élément déstabilisateur pour le reste du monde, des ouïgours en Chine aux pakistanais en Inde, des Rohingyas en Birmanie à tous les voisins de la Turquie, en passant par les peuples qui formaient feue la Yougoslavie titiste).
Quelles qu'en soient les causes, vraies (l'islamisme) ou artificielles (comme le sont l'européisme béat, déjà mort, ou le soi-disant ''macronisme'' --qui l'est plus encore, puisqu'il n'existe pas), nous sommes entrés dans une ''zone d'ombre'' où personne n'avait prévu d'aller. Cette situation est tellement nouvelle que, n'ayant pas encore compris toute l'étendue des dégâts et nous retrouvant en état de sidération, nous cherchons à l'apprivoiser alors qu'elle est, de toute évidence, sans espoir et sans solution, dans sa logique à elle --à laquelle pourtant nous nous soumettons, stupidement. Crises à rebondissements multiples, querelles intestines, absence totale de vision des lendemains, un continent divisé contre lui-même par une invasion ''contre nature'', et une mode perverse dont les sectateurs se prétendent ''corrects'', quant ils ne sont que des baratinocrates... et, last but not least, cette pandémie si mal réglée... il y a vraiment de quoi se faire du mouron !
Nous rappelons souvent, ici, que le danger est partout, immense, omniprésent, vicieux... En face de lui, les peuples européens, dès qu'on les laisse libres de dire ce qu'ils pensent (hors de la tutelle de politiciens dépassés et de médias qui sont, sans oser l'admettre, nostalgiques du stalinisme ou du maoïsme et qui refusent de voir le jour en plein midi), s'écartent des chemins balisés de la pensée clonée et suivent dans l'instant des chemins aussitôt qualifiés de  ''populistes'' par des chiens de garde incapables de se rendre compte que ce mot qu'ils voulaient péjorant est devenu un compliment pour tous ceux --une majorité-- qui rejettent ''le système'', mot-valise qui englobe la totalité des idées à la mode, qui sont toutes mortifères.
Car il existe un paradoxe qui semble jusqu'ici inexplicable, dans le système de pensée duquel nos ''Lumières'' actuelles, décidément très éteintes, n'arrivent pas à s'extraire : il est vrai, comme nous le disons souvent, que notre civilisation a atteint un degré de qualité, de raffinement, de succès dans tous les domaines qui satisfait les besoins quasi-éternels de l'humanité, presque trop, et souvent avant même que ces besoins ne soient ressentis, ce qui est un comble ! Ne craignons pas de le répéter : aucun âge avant nous n'avait eu l'intuition que de telles merveilles existeraient un jour. Mieux, on l’a dit : personne n'aurait cru tout ça possible.
Et pourtant, malgré ou à cause de ces immenses succès... non seulement le monde va très mal mais le pire est à craindre ! La vérité, et elle est terrible, est que plus rien ne marche comme il faudrait : tout le monde est malheureux, râle, se plaint, revendique... Et surtout : plus personne ne comprend quoi que ce soit aux mouvements du monde, ni à ce qui se passe autour de nous. Le fossé entre les dirigeants et les dirigés est devenu un gouffre et les remèdes proposés sont perçus comme autant de catastrophes surajoutées... Sous le prétexte de guérir tout ou partie de ces maux, les administrations multiplient les contrôles tatillons, les contraintes humiliantes et l'emmerdement maximum pour les malheureux contribuables auxquels les ''big brothers'' en poste ont réussi à faire croire qu'il n'existe pas de solutions alternatives. Qui dira l'immensité du mal qu'a causé Mitterrand avec son honteux ''on a tout essayé'' (NDLR : ''tout, sauf ce qui aurait pu marcher'' !) qui a fait perdre toute crédibilité à la parole publique. Alors... se révolter, pour quoi ? Pour ''guère mieux'', ou pour ''encore pire'', comme les pauvres ''gilets jaunes''? L'exemple récent de l' ''anti-gestion'' du covid, à peine croyable, donne à redouter que nos ''responsables irresponsables'' soient capables de tout... sauf de ce qui est bien, souhaitable, efficace, et ''bon pour la France''...
Ce qui est très surprenant, c'est que des explications à cette situation (dont tout le monde admet qu'elle ne pourra pas ''durer aussi longtemps que les impôts'') existent, mais que, comme toujours, un bon diagnostic était LA condition préalable à l'invention de solutions. Et là... tous les responsables sont aux abonnés absents, comme s'ils étaient ''confinés''. Question : ''Comment avons-nous pu en arriver à un tel point de rupture ?''. Essayons de passer en revue les vraies causes de la succession de drames qui nous menacent (en réalité : nous empoisonnent déjà !). Et d'abord (on retrouve-là ma ‘’fixette’’, mon idée-fixe du ''retour sur images'' !) y a-t-il eu des précédents dans l'Histoire de France, d'Europe, du monde... (à suivre).
H-Cl.
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fanfictera · 4 years
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La Balance des Dragons / Chapitre 18: Ecailles
Auteur:   Douce Plume
Univers:
Dark Fantasy (inspiré du MMORPG TERA RISING -accessible même si on ne connait pas Tera)
Résumé :  
Jeune alchimiste Elfe pleine d’avenir, Eveanna se voit confier une mission importante par son maitre, Hustod. Malheureusement l’aventure ne va pas se dérouler comme prévu. Elle devra fuir tout ce qu’elle connait, entrainée malgré elle par un archer pervers alcoolique et une ex- Lancière devenue marchande de chaussures. Pourra-t-elle retrouver sa vie ou devra-t-elle révéler son potentiel de sorcière pour sauver les dragons de la folie ?
Mises en garde :  
Violence, jurons, esclavage
>>MASTERLIST<<
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CHAPITRE 18: ÉCAILLES
Le groupe avançait prudemment à travers la foret des brumes. La lenteur du pas des chevaux aurait pu bercer les cavaliers si leur mission ne présentait pas tant de dangers. Griffeuille, en tête, guettait le moindre mouvement suspect. Aledaran fermait la marche, une flasque à la main. Il surveillait leurs arrières, l'air renfrogné.
  Eveanna cheminait au milieu du groupe, les poings serrés sur les rênes de sa monture. Elle se remémorait fébrilement le plan mit en place la veille. L'angoisse d'être la cible d'une nouvelle attaque la rongeait autant que cette mission. Et une foule de questions se disputaient la priorité dans sa tête. Ces derniers jours avaient été très éprouvants et ne lui avaient laissé aucun répit pour trouver des réponses.
 Elle essaya de se calmer en prenant une profonde respiration et en se concentrant sur son environnement. Ses yeux se posèrent sur le dos de Griffeuille, portant fièrement son armure et son immense bouclier. "Si elle est marchande de chaussures alors moi je suis  un porcidé" se dit Eveanna tout en essayant de trouver une position plus confortable sur sa selle.
 Elle jeta un coup d'œil derrière elle. "Et lui…. il m'a aidée alors…" elle soupira et se ravisa: "non, impossible de lui faire confiance. Et quel genre d'entrainement a-t-il reçu pour arriver à encaisser autant de blessures? Une journée d'entrainement aussi intense et il se tient comme si de rien n'était?  Nous avons utilisé l'alchimie pour guérir et reprendre des forces mais quand même… " A cette pensée elle frotta ses bras encore douloureux.
 Le trajet était plutôt long et à cette vitesse ils n'arriveraient pas avant des heures. La lancière avait été très claire à ce sujet: le trajet devait se faire en silence. Les Gulas avaient été éloignés de la zone mais d'autres créatures rodaient dans les bois. S'ils voulaient trouver un Naga isolé pour lui voler des écailles, il était hors de question d'attirer trop l'attention.
  L'Elfe se mordit la lèvre et empêcha les questions de sortir. Elle voulait tellement savoir que sa frustration lui donnait l'impression de bouillir. Ses pensées la ramèrent vers Yrlyg: "Pourquoi est-elle parti si vite et sans rien expliquer ? Et comment fait-elle pour maintenir une maison pareille en fonctionnement ? Pourquoi m' aider? Est-ce que ça a un rapport avec la marque sur mon poignard?"
 Perdue dans ses pensées, elle ne s'était pas rendue compte que son cheval s'était arrêté sur l'étroit sentier. Devant elle Griffeuille scrutait l'horizon, le poing levé pour signaler une halte  silencieuse. Une fois satisfaite elle descendit de sa monture et les invita à en faire autant. Ils  attachèrent les chevaux à l’abri des regards et se regroupèrent.
La lancière regardait autour d'elle et semblait perplexe :
- "On aurait déjà du croiser un Naga" chuchota-t-elle "je ne sais pas ce qui se passe mais ils ont changé leurs habitudes.
- "heu…du coup, on rentre?" dit Eveanna pleine d'espoir. "Aïe!"
Aledaran lui avait envoyé une pichenette au milieu du front et il étouffait un rire:
- 'Non! Trouillarde… on va en hauteur pour observer. Bordel, t'as vécu dans une grotte ou quoi?
- Non! Enfin…
- Ça suffit vous deux. Vous règlerez vos problèmes de couple plus tard. Gardons l'objectif en tête", stoppa Griffeuille.
 Eveanna sentait le rouge lui monter aux joues alors que l'archer la gratifiait d'un petit sourire satisfait. Elle brulait de répliquer mais Gri' suivait déjà le chemin et elle dut la suivre sans dire un mot. Elle semblait savoir exactement où elle allait. Après un long détour et une brève ascension, ils s'accroupirent discrètement le plus près possible du bord de la falaise. Ils purent constater par eux même le désastre en contrebas :
- "P'tain d'bordel de merde!" lâcha Aledaran à voix basse.
Griffeuille lui lança un regard contrarié mais elle acquiesça à contrecœur :
- "En effet ".
 Juste en dessous d'eux, ils pouvaient apercevoir les cages des esclaves dont les Gulas faisaient commerce. Sur leur droite s'étalait un camp assez étendu, grouillant d'activité. Plus à l'écart sur leur gauche se trouvaient deux arènes. La plus éloignée était de loin la plus grande . La plus proche était de petite taille mais elle semblait plus utilisée. Deux Gulas y trainait un esclave terrifié vers un Nagas surexcité.      
Après quelques instants d'observation silencieuse, Ale se remit à jurer puis grogna:
- "Merde. On dirait bien qu'ces bâtards s'sont associés. Comment on fait pour en choper un tout seul maint'nant? ... et m'refait pas faire l'appât!". Il coula un regard en biais à la sorcière. "Quoique le coup d'l'appât ça pourrait…"
-  Non!" L'interrompit Eveanna , prise de panique.
- "Du calme, personne ne va servir d'appât" coupa Gri, le visage soudain crispé
 Eveanna ferma les yeux et se couvrit la bouche d'une main sous le coup de l'horreur. Le Naga avait commencé à jouer avec l'esclave et au bout de quelques dizaines de secondes, il ne restait presque rien de lui. Les Gulas riaient à gorge déployée tout en encourageant l'ignoble serpent rouge. Aledaran jura à nouveau.
- " Il faut sortir les esclaves d'ici" décida Griffeuille, "ensuite on s'occupe des écailles. Par contre nous aurons besoin d'une diversion.
-  Tu penses à quoi?"  reprit Ale en se grattant la barbe.
- "Regardez là-bas", Griffeuille tendit un doigt griffu vers l'arène la plus éloignée.
- "On dirait… un Naga mort? C'est quoi s'bordel?
- Exacte. Si on arrive à les faire se regrouper dans la partie habitée du camp, on aura les mains libres pour secourir les esclaves et remplir notre mission initiale. Sans combattre.
- Ca m'plait bien" acquiesça l'archer en empoignant son arc.
    Griffeuille désigna une des huttes au toit de chaume, la plus éloignée du camp. Elle était proche de plusieurs autres habitations mais restait assez éloignée des arbres ce qui éviterait un feu de foret.
- "Celle-ci me parait idéale. Une fois qu'ils auront sonné l'alarme, on pourra agir."
  Aledaran hocha la tête et s'installa, un genou à terre. Il matérialisa une de ces flèches d'énergie et la tendit vers Eveanna. Elle toucha la flèche du bout des doigts et ferma les yeux. Elle appela le feu, tout doucement, et fit courir ses doigts délicats le long de la hampe en remontant vers la pointe, transformant doucement le bleu lumineux en rouge flamboyant.
L'archer encocha sa flèche et réajusta sa position. Il tremblait toujours mais semblait avoir gagné en stabilité. Il banda encore un peu plus ses muscles et  laissa sa flèche de feu s'envoler dans  le ciel et atterrir sur la plus grosse hutte en plein milieu du village. Le toit prit feu instantanément et l'incendie gagna rapidement en puissance.
Eveanna regarda Ale, choquée, alors que Gri grognait sa désapprobation:
- "J'avais pas dit celle-là! Tu ne sais plus viser ma parole!
-  Ça va! Une hutte c'est une hutte!
- Elle est trop proche de nous, c'est un risque inutile". Elle souffla bruyamment et ragea à voix basse "Faut vraiment que tu arrêtes de boire, tu vas finir par nous faire tuer!"
- "Avoue qu't'adores ça. Une p'tite baston d'temps en temps…" L'archer riait dans sa barbe.
 Griffeuille lui lança un regard noir qui terrifia Eveanna mais qui n'émut pas du tout Ale. Il continua à la fixer avec un sourire désarmant.  La lancière préparait une réplique cinglante mais une cloche se mit à sonner dans le camp, génératrice de chaos et vibrante protestation contre le silence.
 Comme prévu tous les Nagas et Gulas se précipitèrent pour éteindre l'incendie gigantesque qui menaçait de réduire toute la zone en cendre. Le camp était plongé dans le désordre et les cris mais une chaine se forma rapidement pour éteindre les flammes. Ils avaient pour le moment le champ libre pour leur mission de sauvetage mais cela ne durerait pas éternellement. Ils se mirent en route sans tarder , redescendant discrètement vers les prisons.
 Près des cages, une effluve  pestilentielle planait et s'attaquait à leurs narines. Eveanna avait du mal à soutenir l'odeur mais les autres semblaient bien s'en accommoder. Ils s'approchèrent des portes. Elles n'étaient pas verrouillées. Les yeux terrifiés des esclaves et la façon dont ils se recroquevillaient les uns contre les autres leurs apprirent pourquoi.
 Luttant contre la puanteur, la sorcière se faufila dans la première alcôve. L'état des personnes enfermées lui serra le cœur et, même s'il fallait agir vite, elle redoubla de douceur lorsqu'elle les approcha. Elle distribua des parchemins de havre-sûr à chacun, s'assurant que tous pouvait le lire et se téléporter rapidement en sécurité. Aledaran fit de même de  son côté alors que Griffeuille faisait le guet.
  Une fois tous les prisonniers téléportés, ils se dirigèrent vers leur second objectif en longeant la falaise. Afin d'atteindre le Naga putréfié au milieu de la grande arène, ils durent sortir à découvert ce qui rendit l'humeur de Griffeuille encore plus noire. Même Ale semblait tendu, ce qui contrastait avec sa nonchalance habituelle:
- "Dépêchons nous d'prendre ces écailles. J'ai un mauvais pressentiment.
-  Je suis d'accord avec toi. Je vais faire le guet de ce côté-ci, Eveanna tu prends l'arrière. Ale tu prends les écailles."
  Il avaient convenu la veille d'utiliser le poignard d' Eveanna car il avait déjà fait ses preuves face à la solide armure écailleuse des Nagas. Elle confia donc sa lame à Ale avant de faire le tour de la bête pour faire le guet de l'autre côté. Mais lorsque qu'il posa son regard sur le manche, il s'arrêta net.
- "Ale, cesse de dormir et prends les écailles!" jeta la Lancière par-dessus son épaule.
Mais il ne bougea pas. C'était comme si son sang s'était figé dans ses veines. Les souvenirs se bousculaient dans son esprit, rendant sa respiration difficile et son teint blême. Griffeuille s'approcha de lui et le secoua par l'épaule. Il la regarda, les yeux encore hantés par ses visions:
- "C'est elle, Gri. Je sais que c'est elle…."
Sa voix n'était plus qu'un murmure étranglé. Griffeuille soupira mais ne s'énerva pas. Elle savait que le sujet était douloureux, pour lui encore plus que pour elle. C'est pourquoi elle répondit le plus calmement possible :
- "Écoute, je sais qu'elle lui ressemble mais… on en a déjà parlé, ce n'est pas possible. Elle est morte. Ce n'est pas le moment de…"
- "Et ça alors! " la coupa-t-il en lui montrant la marque sur le poignard.
 Le cœur de Griffeuille manqua un battement. La lance de Kaïa. Cela faisait des années qu'elle n'avait pas revu cette marque hormis sur ses propres armes ou celles d'Aledaran. Pas depuis que leur guilde avait été dissoute après la grande guerre. Mais elle repoussa ses émotions :
- " Beaucoup d'entre nous ont du vendre leurs armes. C'est une simple coïncidence".
Ale allait rajouter quelque chose mais elle le secoua violemment par l'épaule avant qu'il n'ait pu formuler sa pensée :
- "On en reparlera plus tard. Nous sommes à découvert. Prends les écailles."
 C'était un ordre. Quand elle était comme ça, personne ne pouvait l'arrêter ou la contredire. Alors il obéit, grommelant dans sa barbe,  alors qu'elle retournait surveiller les environs. Il avait presque fini sa besogne quand Eveanna se manifesta de l'autre côté de l'arène:
- "Heu… dites… y'a quelqu'un ? Parce qu'il y a une sculpture vraiment très bizarre par ici…"
 Sa voix était hésitante et elle semblait avoir peur. Griffeuille décida d'aller voir et de laisser Ale finir son travail, espérant qu'il aurait rapidement fini. Lorsqu'elle fit le tour de la bête, elle trouva la Sorcière, toute tremblante, figée devant une statue d'un réalisme effrayant:
- "Je crois… je crois qu'elle a bougé", souffla la sorcière, terrifiée.
 La statue était plantée à quelques mètres du Naga et lui faisait face. C'était une sculpture d'Elfe grandeur nature. Elle était à genoux, les mains attachées à un pilier de bois derrière son dos. Sa tête penchait devant elle, ses longs cheveux cachant ses traits.  Sans les centaines de petites craquelures rappelant de la glaise séchée au soleil, on l'aurait dit vivante.
Griffeuille soupira. Décidément ils s'étaient passé le mot pour rendre cette mission plus compliquée que nécessaire. Mais elle devait admettre que trouver une statue d'Elfe dans une arène Naga au milieu d'un village Gulas défiait toute logique. Et vu que tout ça n'avait aucun sens, autant en profiter pour en tirer un enseignement :
- "Eveanna, les statues ne bougent pas", affirma la lancière calmement. "Ta peur est ta pire ennemie. Approche toi de la statue et constate par toi -même."
 La sorcière grimaça mais s'avança. Elle s'arrêta à un mètre à peine, le cœur battant. Elle attendit un peu tout en fixant la presque représentation d'elle-même mais rien ne se passa. Soulagée, elle allait tourner les talons quand Griffeuille ajouta:
- "Touche-là."
Eveanna regarda la lancière d'un air contrit tout en émettant un petit gémissement plaintif. Elle n'avait pas du tout envie de faire ça mais elle savait qu'elle ne pouvait pas refuser. Son souffle se fit plus court. Elle avança lentement sa main, tremblante. Mais avant qu'elle ait pu toucher la peau de pierre, la statue releva brusquement la tête et ouvrir les yeux:
- "Hé toi, j'ai soif!"
Eveanna cria et tomba à la renverse, sur les fesses. La sculpture était vivante! Griffeuille se précipita vers la captive dont la tête était retombée vers l'avant. Elle l'examina rapidement et constata l'évidence :
- "C'est une Elfe couverte de boue. Elle est à peine en vie, je crois qu'on est arrivé à temps" dit- elle en détachant ses liens.
Aledaran arriva au pas de course de leur côté :
- " Faut s'casser, les Gulas rappliquent!"
- " Ok. Combien de havre-sûre nous reste-t-il ?" demanda Griffeuille, à court de parchemins.
- " J'en ai pu" grogna l'archer. "Et toi ?"
Il regarda Eveanna avec espoir mais elle secoua la tête.
- "Fait chier".
Griffeuille ne perdit pas une minute et attrapa l'elfe pétrifiée pour la jeter sur son épaule, ignorant ses grognements et la boue tombant sur son armure. Au loin, des cris et des invectives fusaient. A l'entrée de l'arène un énorme Gulas à deux têtes s'avançait vers eux en hurlant à plein poumons:
- "Attrapez moi les vivants ! Je veux m'occuper moi-même de ceux qui ont osé bruler ma maison ! "
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adele-iris · 5 years
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L'art, ou comment soulever le voile des illusions
“Pour ces victimes à la recherche de leur vérité, les productions artistiques (la littérature, les romans, le théâtre, la poésie, la musique, les arts plastique, le cinéma) peuvent donner des éléments de réponse et peuvent briser leur sensation de solitude, leur offrir un miroir fidèle qui enfin ne les mystifie, qui leur donne raison, qui leur montre que ce qu'elles vivent et ce qu'elles ressentent existe vraiment et peut même faire le sujet d'un roman, et peut par-là même leur redonner une dignité. L'Art, contrairement à la nudité crue d'un témoignage, ouvre de multiples possibilités de liens, de résonance avec notre propre histoire, car il s'agit d'un réservoir de représentations, de sensations, de perceptions sensorielles, d'affects, qui vont nous toucher par leur beauté, c'est à dire leur grande justesse, et qui vont nous permettre de circuler par touches légères à l'aide de chaînes associatives intimes sur le terrain même de notre mémoire traumatique, sans courir le risque qu'elle explose et mette un terme brutal à toute remémoration. C'est le mouvement perpétuel entre la chose représentée (métonymie) et sa représentation métaphorique (oscillation métaphoro-métonymique décrite par Guy Rosolato) qui permet d'instiller une dynamique de mouvements et de représentations empêchant le réveil de la mémoire traumatique. Tout se passe comme si aucun survoltage ne peut se mettre en place car le courant est continuellement dévié ou modulé : les violences initiales peuvent alors être approchées sans risques, , et entrevues. L'art, en ne sombrant pas dans la démonstration et la morale, mais en se développant dans l'hypermorale (Georges Bataille, La Littérature et le Mal), c'est-à-dire dans l'authenticité et la fidélité à une cohérence interne, peut exposer au grand jour la réalité des violences sans que celles-ci aient un potentiel traumatisant et mortifère. 
L'Art n'est pas une tête de Méduse, il a cette capacité de pouvoir rendre compte avec fidélité de la violence, de l'intimité psychique d'un agresseur, sans complaisance coupable et donc sans danger de pétrification, de fascination et d'addiction, l'horreur y devient regardable et représentable. Bien avant les médecins, les psychologues et les politiques, les artistes avaient rendu compte de la réalité des maltraitances graves que subissaient les enfants. Les contes, la littérature pour enfants, les romans du XIX° et XX° siècles regorgent de violences inouïes faites aux enfants. La réalité des violences faites aux femmes, notamment des violences sexuelles et conjugales, a traversé quantité de romans. Lacan nous avait prévenu, qui énonçait : « Le seul avantage qu'un psychanalyste ait le droit de prendre de sa position , lui fut-elle reconnue comme telle, c'est de se rappeler avec Freud qu'en sa matière, toujours l’artiste le précède et qu'il n'a pas à faire le psychologue là où l’artiste lui fraie la voie ». L'artiste, producteur d'une vérité qui relie les victimes à la vie Et si lui seul, l'artiste, a cette possibilité, ce « droit » de révéler cette réalité taboue, cette violence inouïe, incongrue, incohérente, incompréhensible, tapie là où on ne l'attend pas, là où elle ne devrait pas exister, c'est que son statut au sein de la société, l'y autorise. La société, sauf dans les régimes totalitaires, tolère l'artiste et son activité subversive parce que celle-ci fait office de soupape de sécurité dans sa révélation d'une vérité qui relie les victimes à la vie et évite à nombre d'entre elles de basculer (dans le néant de la mort, de la folie, de la violence). Cette vérité est suffisamment maquillée par les fonctions de divertissement, de plaisirs esthétiques et intellectuels, voire même, comble d'une récupération perverse, par la fonction élitiste que l'on peut prêter (comme avec la musique classique) à l'activité artistique. Le danger qu'elle pourrait représenter de par la dénonciation des violences est considéré comme accessoire, de même que son potentiel révolutionnaire de remise en cause des inégalités et des systèmes de discrimination. L'art fait des liens, sur fond de vérité et de représentations. Il peut ainsi aider à survivre, à dénoncer, à comprendre, à guérir. Mais rejoindre « le monde des vivants » va rester souvent difficile, la mécanique d'autodestruction nichée au cœur de soi, le manque cruel d'estime de soi qu'elle génère, s'ils peuvent être mis en lumière par l'art et reconnus, n'en seront pas pour autant désamorcés faute d'avoir tous les outils pour en comprendre les mécanismes intimes. L'activité artistique : un atout essentiel pour les victimes Avoir une activité artistique peut être un atout essentiel pour les victimes, cela leur offre un espace pour arriver à mettre en scène leurs affects et leurs émotions en les saturant de processus psychiques secondaires par des mots, des sons, des images, afin d'exprimer plus ou moins consciemment là aussi une vérité qui va se donner à voir en donnant le sentiment d'une perfection qui signe un sentiment de retrouvailles avec soi, d'exaltation qui pourra être partagée et donc authentifiée, et souvent même enrichie par les lecteurs, les auditeurs ou les spectateurs de son œuvre. Sans aller jusqu 'à devenir un artiste, il est déjà très important et très utile pour les personnes ayant été victimes de violences d'écrire leur histoire, de décrire ce qu'elles vivent, ce qu'elles ressentent (témoignage, journal intime...), de traduire des émotions par des poèmes, des dessins ou des peintures. Ces représentations vont les aider à comprendre ce qui s'est passé, à s'analyser, et leur donner de meilleurs outils intellectuels pour moduler leur mémoire traumatique, pour se parler et s'auto-apaiser en cas d'angoisses déclenchées par des réminiscences.” 
Dr Murielle Salmona, psychiatre, psychotraumatologue, victimologue, présidente de l'association Mémoire Traumatique (memoiretraumatique.org), extrait de : Le livre noir des violences sexuelles, Dunod, 2013.
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SCPT
Ce n'est que 10ans après ce choc post-traumatique que j'ai pu rencontrer une personne fabuleuse. Qui m'a confirmé que ce que je vivais, ce que je ressentais et comment je réagissais au stimuli de la violence qu'elle soit verbale ou physique sont des états normaux suite à des traumatismes. Jusqu'à là les personnes qui n'ont pas su comment réagir dans ces moments ont été des facteurs agravant de l'état dans lequelle j'étais lors de grosse crise. Le corps enregistre tout et lorsqu'il est stimuler par un minimum de violence verbale ou physique peut vous amener dans un état d'amnésie du moment présent. Et vous ramener au moment même où le traumatisme s'est activé. Et cela est incontrôlable. Cela peut gâcher des relations par manque de compréhension des personnes extérieur et de soi-même. Cela peut être douloureux pour les gens extérieur. Mais pour les gens qui le vivent c'est réellement un ENFER. On peut passer pour des personnes sensible. Des personnes faible. Des personnes ayant de sérieux problème psychologique et ce sont la pire chose qu'une personne ayant vécu un stress du choc post-traumatique peut avoir à ressentir. Cela peut aller jusqu'à vouloir mourir pour ne plus le ressentir sur l'instant. Cela peut être déroutant pour l'entourage qui souvent ne peut réagir en conséquence par manque de connaissance du syndrome. Je remercie cette personne qui a été une lumière pour moi. Le sentiment de se sentir enfin comprise après 10 année est indescriptible. Merci 🙌🏽.
Malheureusement de nos jours les victimes ne sont pas prise en charge correctement et directement. On vous dit quoi faire. Mais vous n'arrivez pas a réagir. Donc vous vous retrouver seul face à votre trauma. Dont vous n'avez même pas conscience. Ce qui peut vous gâcher la vie pour toujours si vous et votre entourage n'en prenez pas conscience. Les réactions lié à la l'incompréhension des proches peuvent provoquer des crises aigüe menant jusqu'au suicide. Parmis les réactions suite aux stimuli:
Notre corps peut revivre le traumas dans le moment présent, sans que notre conscience le veuille. Ce qui peut provoquer un désordre vu d'extérieur qui peut s'apparenter à de la folie. Mais à ce moment précis nous ne contrôlons plus rien. Dans ce moment précis l'idée obsédante que nous sommes en danger est réel. A ce moment précis les seules choses à faire sont de ne pas accabler cette personne avec des phrases blessante tel que "Tu es Folle", "Tu as trop de blessures à guérir". "Je n'arrive pas à être la pour toi". Où avoir une attitude agressive où réagir brusquement. Ce qui peut agraver le cas. A ce moment là les seul moyen d'apaiser la personne est de la réconforter jusqu'à ce que le calme revienne sans stimuler la crise. La prendre dans ces bras lui dire "je suis la pour toi", "ne t'inquiète pas", lui rappeller "qu'elle n'est pas en danger"( et pas mais je ne te ferais pas du mal en criant). Cesser la communication violente pour éviter d'empirer la crise. Ce sont les seules et unique moyen de calmer une personne en crise. Et surtout si vous avez un de vos proches qui vit ce syndrome. Renseignez vous. Car sans le savoir vous pouvez aggravé le cas sans vous en rendre compte. Le syndrome peut s'estomper avec une fréquence de succession de bonnes réactions fasse à ces crises. Le contraire la renforce. On ne compte plus le nombre de suicide ou d'internement suite à ce syndrome encore mal compris par tous et en premier par la victime elle-même. ABE.
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break-the-soul · 3 years
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CHAPITRE 20
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La nuit est profondément tombée quand je gare enfin mon pick-up sur le parking de l'hôpital. Nous avons un plan mûrement réfléchit, chacun à son rôle. Jimin, dans quelques minutes, tu seras libre, tu as ma promesse. Afin de ne pas éveiller les soupçons, nous nous séparons et nous rentrons au compte goutte à l'intérieur de l'hôpital. Comme si de rien était. Comme si nous n'étions pas là pour la même chose.
En premier lieu, Hoseok devait détourner l'attention des infirmières de l'étage de Jimin, faisant mine d'être venu leur apporter quelques snacks pour les remercier du bon traitement qu'il a eu pendant son hospitalisation, prétextant avoir pensé qu'elles en auraient besoin.
Pendant ce temps, Jungkook et Taehyung devaient se glisser dans la chambre de Jimin, afin de l'avoir sous la main et lui expliquer le plan de sauvetage dans lequel on l'embarque. Namjoon et Yoongi veillent au détour des couloirs que personne n'approche de la chambre. On ne sait jamais, il faut toujours prévenir que guérir. Quant à moi, je suis positionné de l'autre recoin du couloir, prêt à bloquer la porte quand j'aurai le feu vert des deux garçons qui font les guets.
Notre plan est parfait, j'y crois de tout mon cœur. On va réussir, on va sortir Jimin d'ici, foi de Kim Seokjin. D'un œil, je regarde Hoseok qui se pavane devant les infirmières en papillonnant des cils comme une biche innocente, les faisant rire avec son éternelle bonne humeur. Il est fort pour détourner l'attention ce Hoseok, je l'admire pour son rayonnement de bonheur si plaisant. Mais je dois rester concentré. Je secoue rapidement la tête avant de reposer mes yeux sur Namjoon qui se tord le cou à essayer de regarder si ca bouge dans la chambre de Jimin.
Je crois voir la porte s'entrouvrir. Yoongi me fait un signe discret que les petits sont prêts. Je tourne les yeux vers Hoseok qui reçoit le geste de Namjoon. Je ne sais comment il fait, mais il parvient à positionner les infirmières dos au couloir. En reposant mes yeux sur la porte de la chambre. Je vois Taehyung, suivi de Jimin puis Jungkook, sortir presque accroupis de la chambre.
A pas de loup, ils longent le couloir, se mettant à quatre pattes quand ils passent devant le comptoir des infirmières. Yoongi et Namjoon quittent leur tour pour s'approcher de moi, mine de rien. Et dès que les trois petits sont quasiment à notre niveau, je bloque la porte pour laisser passer les gens, avant de faire signe à Hoseok que c'est bon. Hoseok fait mine de les laisser travailler et part comme si de rien était. Mais dès que les portes du service se referment sur Hoseok, on se met à courir comme des dératés pour rapidement sortir de l'hôpital. Jimin est en pyjama d'hôpital, avec des pantoufles tout aussi blanches.
C'est dans un éclat de rire qu'on passe enfin les portes de l'hôpital. Sans réfléchir, je saute au volant du pick-up, Yoongi Namjoon et Hoseok grimpent avec moi dans la cabine pendant que les trois plus jeunes sautent dans le coffre et je démarre en trombe, quittant le parking alors qu'on laisse éclater notre joie dans des cris. Dans le rétroviseur, je vois les yeux de Jimin briller d'un bonheur infini. Voir ce sourire sur ses lèvres me fait chaud au cœur. Je suis heureux. Notre cauchemar est enfin terminé. On est tous en vie.
Cette nuit là, nous avons fait la fête jusqu'au lever du jour, chez Namjoon, buvant, chantant, dansant. Nous sommes libres à présent. Plus rien ne peut briser nos vies. On est ensemble.
Du moins, c'est ce que je croyais...
Jimin Check
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15 mai. Année 22
Il est presque 16h. Je suis chez Yoongi. On boit une bière devant un drama un peu mou à la télévision. La vie a reprit son cours. Tout recommence comme avant. Comme lorsque nous étions au lycée. Notre amitié a renait de ses cendres et je n'ai jamais été aussi heureux. Je me sens si...apaisé. Mais j'ai l'impression d'avoir oublié quelque chose. Mais je ne saurai mettre le doigt sur ce que cela peut être. On est heureux, on est ensemble, alors je me dis que je dois me faire des films.
Alors que je suis à moitié perdu dans mon téléphone, n'écoutant que d'une oreille le drama qui passe à la télévision, alors que Yoongi somnole à moitié dans le canapé, car il a passé la nuit à composer ; notre drama se coupe d'un coup pour un flash spécial. Le bruit brusque de l'alerte flash spécial nous fait sursauter tous les deux. Yoongi se redresse brusquement et essaie de décoller ses yeux ainsi que désembuer ses neurones pour comprendre. Pour ma part, j'ai lâché mon téléphone en me redressant.
Aux informations ils parlent d'une attaque à main armée dans une supérette, du moins d'après la journaliste. Il ne me faut qu'une seconde pour reconnaitre la devanture de l'épicerie de Taehyung. L'espace d'une seconde un flash me revient. Taehyung, menotté et insulté, accusé d'avoir tiré sur quelqu'un. MERDE TAEHYUNG !!
Je lâche ma bière qui s'explose sur le sol alors que je dévale les étages de chez Yoongi, l'entendant gueuler que je vais lui payer le nettoyage de sa moquette toute neuve. Comment j'ai pu être aussi naif...Comment ai-je pu oublier l'accusation de Taehyung. Merde...merde...merde...MERDE ! Quel con.
Je ne prends même pas ma voiture, je cours de toutes mes forces, par chance, la police n'est pas encore bien installée pour gérée la situation. Me permettant d'approcher sans problème de la boutique et même d'y pénétrer.
« _ TAEHYUNG NON !! »
Devant moi, je vois Taehyung, presque en transe. Il tremble, il crie des choses incompréhensibles en visant un homme tétanisé qui le supplie de l'épargner. Je tente de m'approcher en essayant de lui parler.
« _ Taehyung-ie...c'est moi...Seokjin...tu sais ton ami... Calme toi...on va parler...okey... ? Baisse cette arme...tout va bien Tae...Je te promets...tu n'auras pas de problème si tu poses cette armes... »
J'ai réussi à me glisser entre l'homme et mon ami, approchant, les mains en avant, pour lui montrer que je ne lui veux aucun mal. Il ne faut pas être devin pour comprendre qu'il est en pleine crise de panique, ou de folie. Suffit de regarder ses yeux. Il n'a pas le contrôle de lui. Il est dans un état second, dans un état de choc traumatique.
Je le vois doucement son arme, comme s'il était entrain de se calmer. Mais un bruit métallique se fait tendre derrière nous. Je n'ai pas le temps de me retourner que je vois Taehyung appuyer sur la gâchette. Je hurle en me jetant sur lui, pensant réussir à faire dérivé le canon de l'arme pour épargner l'idiote qui à buter dans une pile de conserve, les faisant tomber dans un bruit assourdissant.
Une violente douleur remplit mon corps, mon souffle est comme coupé. Je mets quelques secondes à me rendre compte que je suis entrain de saigner. Taehyung venait de me tirer dans l'abdomen. J'ai juste le temps de murmurer son prénom avant de m'écrouler.
Mon dernier souvenir est Taehyung qui lâche l'arme. Je crois que le coup de feu l'a fait reprendre ses esprits. Il hurle en se jetant sur moi, se rendant compte de ce qu'il a fait et il se met à pleurer. Plaquant ses mains sur mon torse en me suppliant de ne pas mourir...
Mais c'est trop tard.
« CRACK »
J'ai encore échoué...Seul, je ne peux rien faire...J'échouerai toujours seul...
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Hoseok, 25 Avril. Année 22
Lorsque j'ouvre les yeux, il est là, debout à coté de mon lit, ses cheveux en bataille qui me font rire. Il me regarde de ses petits yeux pétillants de malice. La même malice que lorsqu'on dansait lui et moi dans notre repère secret au lycée. Me souvenir de ces jours là me serre le cœur. Je me redresse doucement en m'étirant doucement. Avant d'attraper mon coussin et de lui jeter dessus dans un éclat de rire. Je sais qu'il a le sien caché derrière lui. Il explose aussi de rire à l'impact avant de me frapper du sien également.
Je suis heureux de l'avoir enfin retrouvé. Je me sens renaitre depuis que je revois sa bouille d'éternel bambin. Il a grandi, il a perdu également de ses joues pulpeuses qu'on adorait tous pincé comme les vieilles ajummas du quartier.
« _ Je meurs de faim...allons à la cafétéria ! »
Il accepte immédiatement et il attrape mon poignet en me disant de venir. Je n'ai pas le temps de réagir qu'il me tire. Nous partons tous les deux en courant dans le couloir en riant comme des enfants. Je termine par récupérer mon poignet et je cours encore plus vite en le mettant au défi.
« _ Le dernier arrivé à la cafétéria est un œuf pourri ! »
Il éclate de rire en me disant que j'ai perdu d'avance. Je ris encore plus alors que j'accélère. J'y suis presque. J'ai gagné.
C'est un muffin à la fraise et une canette de soda à la main qu'on se laisse tomber sur le vieux sofa de la cafétéria, riant de notre course. Je le regarde en ouvrant ma canette pour prendre une gorgée avant de lui tendre. Une question me brûle les lèvres. Dois-je lui demander ? Aller, je me lance, je dois savoir.
« _ Jimin-ah...Tu étais ici toutes ses années...n'est-ce pas... ? »
J'entends son soupir, il se positionne complètement au fond du canapé, de profil par rapport à moi et je l'entends me répondre d'une voix presque éteinte à présent.
« _ Je n'ai jamais bougé d'ici depuis trois ans...et je ne bougerai surement jamais...
_ Jimin-ah...je vais te sortir de là, je te le promets...»
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christophe76460 · 3 years
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Pour ceux qui vont périr, le sacrifice de La Croix est une folie, Jesus Christ a été inventé par les blancs, Jésus Christ est un prophète comme tous les autres prophètes, mais pour nous qui connaissons la valeur de la vie, qui avons l’espérance de la vie éternelle, Jésus est une nécessité. Car la prédication de la croix est une folie pour ceux qui périssent; mais pour nous qui sommes sauvés, elle est une puissance de Dieu.
Souvent les gens me demandent comment est ce que je peux être sûre que Jésus existes réellement? Mais la réponse est claire, c’est son existence qui a permis que moi j’existe.
La bible me parle de Jésus Christ comme étant le chemin, la vérité et la vie, et la bible me dit aussi que Jésus Christ est Dieu, et chaque jour j’expérimente sa toute puissance dans ma vie.
Pour moi Jésus n’est pas un choix, car sans Lui je ne peux rien faire, Jésus pour moi est une nécessité. Et je remercie le ciel de m’avoir choisie pour être sa servante, pour être un instrument utile entre ses mains.
Lorsque je lis l’histoire de l’homme riche et Lazare, malgré toute la richesse que possédait l’homme riche, cela ne pouvait lui acheter le ticket pour le ciel. Daniel dans la fosse aux lions, n’avait ni épée ni armes à feu, et les lions ne pouvaient le dévorer. Les trois jeunes hébreux sont sortis sains et sauves dans la fournaise ardente. Batimèé était un aveugle né, son cas aux yeux des hommes était impossible, et Jésus l’a rendu possible. Les médecins étaient dépassés par le cas de la femme perte de sang, ils n’avaient pas pu la guérir tandis qu’elle était malade depuis 12 ans, mais le Dieu qui guérit toutes les maladies l’a guérie en une seule seconde. l’homme paralytique avait passé 38 ans au bord de la piscine, et personne ne venait à, son secours, et toute suite le Dieu de Grèce l’a vue et a eu de la compassion pour lui, et lui a dit : leves toi, prends ton lit et marche. Lazare qui était mort depuis 4 jour, et qui sentait déjà, pour tous ceux qui étaient près et, tout était fini pour lui, mais puisque Jésus n’avait pas encore dit son dernier mot, il est retourné à la vie. Et surtout le laron droit qui était un criminel, que les hommes avaient condamné à mourir, mais Lui, Il lui a pardonné ses péchés, et lui a donné immédiatement un place dans le ciel. Pour ne citer que citer que ceux là. J’ai toute suite compris que le meilleur choix c’était Jésus. Et ce ne sont pas seulement les histoires de la bible qui m’ont poussée à croire en Jésus, mais lorsque je vois tout ce qu’Il a fait dans ma vie, dans la vie de ma famille, je ne peux que dire que Jésus est une nécessitait dans ma vie. Et parfois lorsque j’entends mes ennemies témoigner de la toute puissance de mon Dieu, ceux qui ont médité du mal contre moi, qui voulaient à ma vie, lorsque tous leurs pour me détruire ont échoué, ils disent: vraiment elle est une servante de Dieu, et Dieu entend ses prières. Tout cela me pousse à croire en mon Je Suis chaque jour d’avantage. .
La bible nous parle de Jésus, et lorsque nous Le recevons dans nos vie, la manifestation de ses œuvres parlent encore plus de Lui.
Jésus n’était pas seulement venu nous apporter le salut, mais Il est venu aussi pour que les aveugles voient, les boiteux marchent, pour que les lépreux soient purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, et pour que la bonne nouvelle soit annoncée aux pauvres. Il est le Dieu qui guérit toutes maladies, Il est le Dieu des délivrances, le Dieu du pardon, le Dieu des miracles, des prodiges, de la réussite, de la résurrection et la vie éternelle.
Tout ce que la bible nous dit de Jésus, je l’expérimente chaque jour dans ma vie. Et si je suis encore en vie et en bonne santé encore aujourd’hui, c’est grâce à ce Jésus. Ce Nom fait trembler le royaume des ténèbres, et je parle d’expérience. Même mes ennemis témoignent combien le Dieu de ma vie est tout puissant. Aujourd’hui vous pouvez vous moquer du sacrifice de La Croix, mais un jour viendra où vous regretterez de ne pas avoir cru.
Vous ne vous êtes jamais demandé : et si le retour de Jésus était vrai ? Qu’avez vous à perdre lorsque vous acceptez Jésus ? Nous vivons dans un monde bouleversé, tourmenté, pervers, Jésus est le seul qui peut vous apporter la véritable paix, le vrai bonheur. Le monde peut vous consoler pour un moment, le péché peut vous procurer du plaisir pendant un instant, mais ses conséquences peuvent vous détruire, et cela pour l’éternité. Venez à Jésus vous qui ne l’avez pas encore fait, et non seulement vous serez benis, vous serez en même temps une source e de bénédiction pour tous ceux que vous aimez. Lorsque Jesus vit en vous, vous ne faites que contribuer au bonheur autour de vous.
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zoragrdn · 4 years
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l’art salvateur
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« Que peut l’art ? ». C’est une bien vaste question, et j’admets que j’ai eu du mal à savoir par quel bout la prendre. Tout de suite, on pense aux grands problèmes du monde et à la place de l’art dans notre société. Cependant cela me semblait trop éloigné de moi pour pouvoir vraiment creuser le sujet. J’ai donc resserré la question sur mes problématiques personnelle : « Que peut l’art pour moi ? ». En analysant la relation que j’ai avec la création artistique, j’ai abouti à la problématique : « L’art peut-il guérir ? ». Malgré tout, je continuais à trouver le terme « guérir » non adapté à ma démarche. Il évoque sans doute trop l’aspect médical et scientifique de la thérapie. Peut-être, peut-on lui préférer le mot « remède ». L’art peut-t-il donc être un remède (à la mélancolie) ?
En pensant à ma propre expérience, à ce qui m’a aidé à surmonter des épreuves, j’ai décidé d’orienter mes recherches vers la littérature, plus particulièrement la poésie. Cependant, j’ai eu du mal à trouver des podcasts qui abordaient la poésie et son aspect thérapeutique. Par hasard, mon père m’a parlé d’un podcast dans lequel Tracey Emin (qui vient de survivre à un cancer) intervient pour présenter sa nouvelle exposition à la Royal Academy of Arts, dans laquelle ses œuvres sont mis en relation avec celles d’Edvard Munch. En l’écoutant parler de son travail, plusieurs passages m’ont interpellé, mais en particulier celui entre 95:53 et 97:52. Il résume parfaitement mon ressenti par rapport à cette thématique. L’exposition se nomme « Tracey Emin / Edvard Munch: The Loneliness of the Soul ». J’ai remarqué au cours de mes recherches que le terme « soul », ainsi que ses dérivatifs, apparaissait fréquemment en lien avec le pouvoir thérapeutique de l’art. Comme-ci l’art, contrairement à un plâtre ou un médicament, pouvait guérir cette partie immatérielle de l’humain.
En poursuivant mon travail, je me suis aperçu que ces sujets et problématiques étaient très proches, voir les mêmes, que ceux abordés par les artistes expressionistes (Munch en tête de fil), comme on a pu le voir en cours. Pour moi, leurs peintures sont une retranscription picturale de la poésie, peintre et poètes ont le même but : exprimer leurs émotions. 
Je me suis rendu compte qu’il fallait également faire une distinction entre l’acte de créer de l’art et celui de le « consommer ». Les deux sont-ils aussi salvateurs l’un que l’autre ? Je pense que c’est le cas, mais pas pour les mêmes choses. Le fait de créer est plus un exutoire, alors que « consommer » nous permet plutôt de nous conforter, de nous sentir moins seule avec nos douleurs. Ces deux aspects de l’art sont pour moi essentiels à la guérison. Cela est très présent dans le podcast, car l’artiste parle à la fois de son travail et de la relation qu’elle entretien avec l’Œuvre de Munch ; comment cela l’a guidé dans sa vie personnelle et artistique. J’ai trouvé cela très intéressant d’écouter une artiste mondialement reconnue parler de ces influences, et à quel point un autre artiste a eu une incidence sur sa vie.
Nous avons rapidement évoqué les aspects positifs de l’art sur la santé mentale, comment expliquer alors pourquoi tant d’artistes et d’écrivains ont mis fin à leurs jours ? Je pense en particulier aux poètes tel que Alejandra Pizarnik, Sylvia Plath, ou Virgina Woolf. L’art n’a-t-il pas permis de les sauver ? La maladie a-t-elle remporter le combat ? Je pense que je n’aurais jamais vraiment de réponses à ce sujet, mais cela permet de relativiser l’enthousiasme que j’éprouve face à l’aspect salvateur de l’art. Au final, l’art n’est peut être qu’une arme, une aide, face à la douleur, mais pas la seule solution.
Suite au cours de la semaine dernière, il serait intéressant de poursuivre ce travail en faisant le lien entre ‘art’ et ‘folie’, particulièrement le rôle que joue l’art dans la maladie mentale, non pas en temps qu’outil de guérison, mais de création. Jusqu’où la folie peut-elle mener dans la création ?  
Le podcast : Tracey Emin CBE (Special Episode at Royal Academy of Arts), émission Talk Art, présenté par Rob Diament et Russell Tovey, publié le 11/20/2020.
Citations : « Écrire, c'est donner un sens à la souffrance » - Alejandra Pizarnik
« I shall speak about women’s writing: about what it will do. Woman must write her self: must write about women and bring women to writing, from which they have been driven away as violently as from their  bodies – for the same reasons, by the same law, with the same fatal goal. Woman must put herself into the text – as into the world and into history – by her own movement” - The Laugh of the Medusa, Hélène Cixous
- « I was young here. Riding
 the subway with my small book
 as though to defend myself against the same world: you are not alone,
 the poem said,
 in the dark tunnel. » - October, Louise Glück
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johndoesthingsyes · 4 years
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GROSSE CLAQUE ! The Devil All the Time (Critique)
The Devil All the Time Antonio Campos, 2020 D’après l’oeuvre originale de Donald Ray Pollock
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ATTENTION, GROSSE CLAQUE DE SEPTEMBRE ! (ET SPOILERS CI-DESSOUS, NE LISEZ QUE SI VOUS AVEZ VU LE FILM !!!)   “Quelle intensité dans le jeu !” Voilà la phrase qui ne m’a pas lâché durant tout le visionnage de ce  Devil All the Time ( “Le Diable, tout le temps” en français ).   Sincèrement, quelle claque et quel pied de voir un film où le jeu de tous les interprètes est réglé au cordeau, où un mélange de fiévreuse intensité côtoie une violence sourde et intérieure prête à surgir, où les silences remplis de tension attendent d’exulter hors de corps tendus et courbés.    Chapeau bas donc, à commencer par un Tom Holland méconnaissable, qui troque ici son image de play-boy super-héros contre un rôle tout en nervosité en incarnant le personnage d’Arvin.   Ce grand sec taiseux bouffé par une rage sourde qui embrase tout l’écran, Holland lui donne une force insoupçonnée, une brutalité sans vergogne.  À travers des mâchoires serrées, il lâche ses phrases comme des grognements, des bougonnements d’ado. Avant de pouvoir enfin, dans les toutes dernières minutes du film, relâcher le corps tout entier pour tomber de fatigue avec aise... 
  À ce titre, ce bâillement face caméra à la fin est d’une puissance insoupçonnée ; dénotant à la fois d’un lâcher-prise colossal de l’acteur qui accepte de se donner entièrement à la caméra dans tout son naturel peu glorieux et en même temps, donnant enfin (et pour la première fois) la permission au personnage d’Arvin de ne plus se retenir et de laisser s’échapper, détendu et dans sa totalité, ce soupir de soulagement et d’éreintement à la fois.   Enfin les mâchoires s’étirent, la gueule s’ouvre…  à l’instar de la route infinie qui se déroule devant lui et qui lui offre peut-être, au creux de son repos, un ticket pour la liberté. 
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  Mais outre Tom Holland, qui n’a pas fini de nous surprendre, le film est porté par un casting prestigieux et des seconds rôles marquants (Mia Wasikowska, toute en fragilité ; Bill Skarsgård, qui démontre une réelle palette d’acteur et qu’on préfère largement ici plutôt que dans son interprétation grotesque de Pennywise) qui font toute la beauté du film et concourent à sa réussite.    Certes, si l’accent travaillé par Pattinson ne convainc pas toujours et déroute parfois, on ne peut néanmoins pas lui retirer la réussite magistrale dans la dose d’excentricité qu’il apporte à sa composition du Révérend Teagardin, prédicateur pervers et vicieux au possible, prouvant ainsi qu’il est l’un des acteurs les plus surprenants de sa génération et dont les choix de rôles sont aussi inattendus les uns que les autres d’un film à un autre. Je suis curieux de voir ce qu’il nous réserve pour la suite...
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  Le film en lui-même nous mène donc d’un destin à un autre, de vie en vie, ballotté comme les orphelins que sont Arvin et Lenora avant de comprendre, grâce à un scénario et une mise en scène habiles, comment tout finit par être relié...     Baigné d’une lumière sépulcrale et avec une image légèrement granuleuse (superbe travail du chef op’ Lol Crawley), le film est narré par une voix-off, celle de Donald Ray Pollock, l’auteur du livre dont le film est l’adaptation. Belle idée d’un auteur-narrateur de son propre écrit et omniscient, qui observe ses personnages de papier prendre vie sous ses yeux et être les jouets de sa volonté alors que le film se déroule et mêle les destins de tous ses personnages dans une longue ligne de fuite angoissée dont le rassemblement en un point convergeant à la fin donne tout son sens... 
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  Non content de dresser le portrait de personnages heurtés par la vie, malmenés, humiliés, abandonnés, le film (et le livre avant lui probablement) porte en creux une critique sur le facteur commun à toute la misère humaine, qui s’en nourrit et qui la cause, et qui tient en un seul mot : religion.   Arvin n’est d’ailleurs pas dupe là-dessus, lui qui trouve la voiture du Révérend Teagardin bien trop “tape-à-l’oeil” pour un homme de sa fonction ; lui encore qui a décidé de ne plus prier après que la croyance aveugle et dévouée de son père placée dans le Seigneur l’a poussé à se suicider ; et lui encore qui perdra sa demi-soeur à cause d’un Révérend qui détourne les paroles divines à des fins sexuelles… 
  Sorte de film choral aux très forts relents de noirceur et de sang, The Devil All the Time ne laisse aucun répit au spectateur puisque, fidèle au titre, le Diable dans cette histoire est partout, tout le temps.  Qu’il prenne les traits d’un Pasteur farfelu qui se croit habité par Dieu et tue sa femme dans l’espoir de la ressusciter... ou la forme d’un cancer qui ravage et la mère d’Arvin et son père qui, pris de folie, crucifiera leur chien dans l’espoir de guérir sa femme... oui, Le Diable est partout et prend en réalité maintes formes dans le film (et très certainement dans le livre de Pollock) mais est souvent placé sous l’égide d’une seule et même entité : la religion.    La religion, quand elle est croyance aveugle et confiance trop dévouée, est un piège vecteur de folie, nous dit le film, se diffusant comme des pensées pernicieuses. C’est elle qui crée le Diable tout le temps, illusionnant ses fidèles et les condamnant à l’Enfer, victimes de leurs propres croyances.
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  En cela, on pourrait donc presque voir en Arvin une figure rédemptrice, qui décide de rendre la justice par lui-même (presque dans la tradition du vigilante) et qui ne succombe jamais à la facilité de la prière illusoire ni à aucune croyance de quelque ordre que ce soit : on l’entend d’ailleurs répondre “c’est ridicule” à Lenora qui lui demande s’il ne voudrait pas prier pour que son défunt père revienne...   Et ce, à juste titre, car le seul moment où Arvin s’autorise à prier devant l’ancienne croix de son père est aussi l’instant-clé qui manque de marquer sa mise à mort puisqu’il ne doit qu’à son ouïe fine et à son instinct de combattant de se cacher au dernier moment, évitant les balles du shérif et l’exécutant juste après.
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  Finalement, c’est comme si quiconque entrait dans une église et souhaitait faire profession de foi devait en payer le prix : le vice ou la mort - quand ce n’est pas les deux. 
VERDICT : C’est rare de voir un tel constat aussi violent porté à l’écran, par une mise en scène nerveuse, tendue et des interprètes d’une justesse implacable. On applaudit donc et on salue d’autant plus l’audace d'un tel point de vue.
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votresante · 4 years
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13 Conseils Pour rester motivé sur le Chemin de la Perte de Poids
Se lancer sur le chemin de la perte de poids n’est pas quelque chose qui est nécessaire et important seulement du point de vue de la forme et de l’apparence, mais aussi pour votre santé. En attendant, nous ne savons pas qui de passer par un processus qui comprend les changements de régime alimentaire et de la routine, et lorsque vous incluez l’exercice physique dans la journée-à-jour, il n’est pas loin de la tâche la plus facile dans le monde.
Et tandis que beaucoup de gens sont préoccupés par les questions de personnes qui peuvent être impliqués dans le processus, comme c’est l’effort qui doit être fait dans l’exercice ou de la faim d’un régime alimentaire, vous pouvez apporter quelque chose qui ne peut pas être laissé sur le côté de la voie de la santé mentale.
C’est parce que même si vous supprimez une grande quantité de poids, il est à désirer pour toute personne qui va sur ce chemin, il est impossible de nier que le changement n’est pas radical, et vous pouvez jouer avec les sentiments de la tête de la personne. En plus de cela, il n’est pas rare d’être confronté à des obstacles tels que l’incapacité à arrêter de manger certains aliments, le manque de volonté de l’exercice, à une rechute dans une habitude du passé qui n’est pas particulièrement sain, ou les commentaires des autres que vous blesser.
De cette façon, afin de surmonter ces problèmes, il est important d’être à l’esprit de la calme et agréable pour passer à travers ces questions, et de garder la motivation pour aller de l’avant avec le processus.
Ce n’est certainement pas facile, mais si il y a des gens qui peuvent aller au-dessus de tout et atteindre votre objectif, il est possible d’être fait, non? Et avant que vous commencez à vous poser vous-même comme vous le faites, consultez cette liste de conseils sur la façon de maintenir la santé mentale pendant la perte de poids, il est donné à 13 personnes qui ont vécu la même situation, et ont révélé leurs tactiques, et les recommandations.
1. Vous n’obtenez pas l’impressionner autant par les muses, de remise en forme, et saradões les réseaux sociaux
Il suffit de faire une recherche rapide dans les réseaux sociaux comme Instagram et Facebook, où vous trouverez de nombreux profils de muses, de remise en forme, et les hommes sont guéries, que emagreceram assez, ou qu’ils ont un physique de temps d’arrêt, tout en offrant des conseils sur la façon de garder ou retrouver la forme, et la publication de phrases d’accroche pour motiver les personnes qui veulent obtenir un corps comme ça, ou être égal à eux.
Si, d’une part, de connaître leurs histoires et écouter les recommandations de ceux qui ont de l’expérience sur le sujet, il est peut-être bien un positif et un encouragement pour suivre le même chemin, de l’autre, pour laisser une impression et le fait d’avoir ces gens comme un synonyme de la perfection peut vous amener à se sentir vers le bas, vers le bas ou incapable d’atteindre le même niveau qu’eux.
Et lorsque cela arrive, que la preuve de la Formation C. qui peuvent servir comme source d’inspiration à ne pas se décourager: “j’ai remarqué que juste en regardant les gens qui sont déjà mis en avant sur le voyage de remise en forme, il peut être une source de motivation, mais il ya des moments où vous pouvez mettre votre esprit sur le tour. À un certain point le long du chemin, j’ai réalisé que je regarde les gens qui je pensais être dans la meilleure forme que je pouvais le faire, je serais battu. Il m’a fallu un certain temps pour réaliser que ce n’est pas seulement parce qu’ils montrent comme ça sur Instagram ou Facebook, ils n’ont pas de cellulite, il ne faut pas courir dans les cinq dernières minutes d’exercice aérobie et parfois de manger trop de sucreries. Nous sommes tous des humains!”
Voir aussi:
Donc, la prochaine fois que vous voyez quelqu’un qui a réussi à obtenir le corps de vos rêves, ne vous laissez pas croire que la personne est parfait, ou n’a jamais fait une erreur. Comme Elle le dit, gardez à l’esprit que tout le monde est humain, et qu’il n’y a pas de crime en vous, ou la personne que vous admirez et les poser dans les réseaux de vous faire quelque chose de mal à un moment ou à un autre. La chose importante est d’admettre l’erreur, de chercher à guérir et aller de l’avant avec les objectifs que vous souhaitez atteindre.
2. Ils ne croient pas qu’ils font un erreur est la même chose qu’à défaut de
Le danger de donner le même poids à l’échec d’un petit toboggan et vous vous sentez dépassé par quelque chose qui n’est pas toujours aussi désastreux ainsi, se découragent et que vous souhaitez abandonner sur l’ensemble du processus.
Comment expliquez-vous Mel B. le problème n’est pas juste au sujet de manger trois cookies quand je n’étais pas prévue dans le régime alimentaire, car ils ne peuvent pas causer trop de problème, si vous deviez prendre la conscience, et revint prendre soin de la nourriture de nouveau pour rattraper ce glissement. La grande question est de le faire lorsque vous vous laissez aller à travers le désarroi d’avoir cédé à la tentation et s’engage pleinement à elle, de manger tout le paquet de biscuits, par exemple. Cela apportera des effets les plus graves sur l’échelle, et il serait plus difficile de récupérer.
“J’ai réalisé que si j’avais le choix de douteuses en ce qui concerne la nourriture, il est préférable de s’en passer et faire des choix qui sont plus sains que vous pensez,  » Oh, j’ai déjà mangé ce doux pour la même chose, je vais vous demander aussi, dans une tarte,” dit-elle.
3. Regardez-vous dans le miroir avec les attentes et avec l’intention de célébrer les progrès
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“J’ai appris que la façon dont vous vous voyez dans le miroir tous les jours, il est difficile de voir à quel point vous êtes venus. Quand je me sens de cette façon, je assembler une image de l’avant et l’après juste pour me rappeler comment je suis et comment je suis,” dit Cheri H.
Avec tant de choses à occuper nos esprits dans la journée-à-jour, il ne peut vraiment être facile d’oublier à célébrer les changements et les résultats obtenus pendant le processus de perte de poids. Mais il est important que vous suivez la suggestion de Cheri, et rappelez-vous de lui, souvent, en particulier pour vous garder motivé pour améliorer et maintenir les gains que vous l’avez bien mérité.
4. N’oubliez pas de profiter du voyage
Ne laissez pas l’excitation de voir les résultats que vous empêcherait de prendre la bonne nouvelle de la journée. Vous changez votre mode de vie pour quelque chose de plus sain, vous êtes probablement apprendre à connaître son propre corps, et le sentiment de pouvoir essayer de nouvelles activités, que je ne pouvais pas faire avant.
Puis, quand les choses vont si bon, et que vous voulez regarder loin, n’oubliez pas de profiter d’autres avantages, en dehors de la perte de poids, qui est en train d’entrer dans une vie saine vous apporte…. Il se peut que vous ne l’avez pas encore atteint le poids idéal, mais pour en tirer parti des possibilités que leur meilleure condition physique, et sont disponibles pour vous.
“J’ai, comme beaucoup de gens, je pense que si je mange quelque chose de  » mal  » ou  » j’ai une journée ou une mauvaise semaine, et mon objectif ne peut être atteint et je l’ai prouvé que je suis un échec. En plus de cela, quand je suis en train de travailler régulièrement et de manger correctement et tout ça, mais je n’ai toujours pas voir les chiffres sur la balance bouger, je suis très découragé. La meilleure façon de surmonter ces sentiments pour vous rappeler que vous faites cela, non seulement parce que le résultat final, mais pour profiter de la beauté du processus”, a déclaré Lauren L.
5. Remarquez que le nombre sur l’échelle ne permet pas de déterminer votre bonheur
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Hé les gars! Breaking news: ce nombre ne permet pas de déterminer votre beauté ou de la peine… Vous êtes!
Alors il est important de vérifier le poids, car il mesure l’évolution du processus de devenir une personne qui est obsédé par le nombre sur l’échelle est de montrer qu’il peut rendre votre vie plus ennuyeux et moins heureux. Même si la perte de poids est un objectif important, il l’incite beaucoup de gens à vivre une vie plus saine, il ne peut pas être la seule raison de la vie d’une personne. Parce que ce n’est pas toujours un nombre inférieur sur l’échelle est synonyme de bonheur.
Il est important de prendre soin de votre régime alimentaire et exercice de routine, il est également nécessaire de trouver un équilibre et de consacrer plus de temps pour faire les choses que vous aimez, sans faire de folie, si dans 100 ou 200 grammes de plus sur la balance.
“Je-j’ai fini par trouver dans autour de 2,5 kg, et j’ai réalisé que je n’étais pas heureux avec ce poids. Ces 2,5 kg) ont comparu au nom de toutes les nuits manger de la crème glacée et de boire du vin avec mes amis. Ce sont les 2.5, qui ont fait de mon mieux à la vie, et moins obsessionnelle. Je n’ai pas encore de travail, et j’ai un mode de vie sain, mais je suis content de 2,5 kg plus de graisse… donc je vais les laisser faire, parce que j’ai enfin eu le plus de l’idée que le nombre sur l’échelle signifie plus de bonheur. La seule façon d’être heureux est d’être, tout simplement”, a déclaré Annie M.
6. N’oubliez pas que vous devez avoir une bonne forme est le résultat de l’attention avec son propre corps, si c’est un jour dans la salle de gym, ou de prendre un moment pour se reposer
Pour prendre soin de la bonne forme, c’est aussi prendre soin de votre corps et apprendre à comprendre et à respecter les restrictions et les exigences d’elle, et de déterminer quand il est temps d’aller à la salle de gym de la formation dur, et quand il est préférable de rester à la maison et permettre à votre corps de se reposer et de récupérer:
“Je dois me rappeler chaque jour que c’est le meilleur moyen, c’est une partie de la j’ai pris soin de moi, et que j’ai besoin pour l’honneur de mon corps, et mon esprit est moi, aux prises avec la dernière série à la salle de gym, ou de prendre un jour de congé”, dit-il, la Foi K.
7. Changer la façon dont vous parlez à vous-même
Même si il est difficile de conclure le plus de qualités que de vous plaindre sur les défauts, il est important d’apprendre comment le faire, et à cultiver l’amour de soi, de sorte que vous pouvez être heureux avec qui vous êtes.
Parce que si vous ne le faites pas, si vous ne pouvez pas le voir de façon positive quand vous n’êtes toujours pas en mesure de perdre du poids, il n’y a aucune garantie qu’après vous perdez du poids, vous saurez apprécier ce qui est bon à ce sujet. Pour ceux qui n’ont pas l’habitude de parler ainsi de lui-même, et préfère se plaindre que vous n’êtes pas heureux avec dans le miroir, il y aura toujours quelque chose à se plaindre.
“J’ai dû changer la façon dont j’ai parlé à moi-même. J’ai dû regarder dans le miroir et sourire quand je vois les changements dans mon visage et ne cherchez pas les défauts de quelque part d’autre. J’ai mis de petits objectifs, et je me suis retrouvé dans une partie du renforcement positif. Mais la chose la plus importante est que j’ai eu à le faire pour moi, et à cause de cela, il a été un choix de ma part. J’ai dû décider que je valait la peine”, a déclaré Kathleen C.
Cela ne signifie pas que vous devez trouver tous les beaux et merveilleux que vous êtes, ou si vous rendre le séjour d’une personne. Les kilos en trop vont encore vous déranger, vous avez vraiment de la lutte pour se débarrasser d’eux, mais ils doivent aussi apprendre à faire la plupart de ce qui est bon en lui-même, et le résultat est que vous souhaitez voir apparaître, et leur réaction est de le garder et de ne pas chercher d’autres lignes à remplir votre esprit et vous rendre anxieux.
8. Pour comprendre que les problèmes sont une partie du voyage
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Passer par un échec ou une difficulté qui peut vraiment nous a laissé tomber, mais il est important de tenir votre terre, et de comprendre que cela fait partie du processus, et que, comme personne n’est né en sachant tout, vous êtes susceptible de faire une erreur ou ne parviennent pas à surmonter un obstacle lors de la tentative de perdre du poids. La chose importante est de savoir comment prendre une leçon de l’échec et de ne pas abandonner.
“Au début, les revers, toujours laisser vers le bas. Vous êtes sûr de se sentir vaincu et, comme si elle n’avait pas de sens. Mais, après quelques échecs, vous commencez à réaliser que cela fait partie du processus. Il n’y a pas de programme et le régime alimentaire qui fonctionne de la même façon pour tout le monde. Vous pouvez trouver celui qui fonctionne le mieux, et vous tomberez sur le chemin, Mais un faux n’est pas un échec. C’est pour apprendre”, a déclaré un employé de façon anonyme.
9. Ne manquez pas sur quoi que ce soit
Plus de vous interdire de manger de toutes sortes de bonbons, des bonbons, de la nourriture de plus de calories, il est important de savoir comment utiliser ces éléments dans la modération. C’est parce que quand vous vous privez de ce type de nourriture, vous courez le risque de se sentir un désir qui est de plus en plus forts par eux, et à un moment ou à un autre cède à la tentation. Donc, au lieu de manger un peu, vous pourriez finir par manger plus que nous le devons, et causer plus de dommages à votre plan de perte de poids, que si vous avez inclus des petites portions de quelques-uns d’entre eux dans votre alimentation.
“Parfois, je pense que c’est une partie ou un morceau de gâteau ou un biscuit va annuler tous. Et je sens que je vais saboter l’ensemble de votre perte de poids. Parfois j’ai même envie d’une bière ou d’un cookie va me faire gagner tous de retour. La vérité est, j’ai été en mesure de prendre avantage de la bière, le gâteau, et tout le reste, dans la modération. Ma vie n’est pas saine, elle était pleine de ces choses tout au long de la journée, chaque jour. Je dois me rappeler que mon style de vie sain ne comprennent pas ces choses tous les jours, juste une fois dans un certain temps,” a dit M. Kortni
10. Définir un certain nombre d’objectifs, même s’ils n’ont rien à voir avec la perte de poids
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Il est important d’établir des objectifs liés à la perte de poids au début de l’aventure, de sorte que vous savez où vous voulez aller et vous pouvez être en mesure de déterminer ce que vous devez faire pour atteindre leurs objectifs.
D’autre part, lorsque vous vous rendez compte que ces objectifs que vous avez mis ne fonctionne pas très bien, vous pouvez finir par se sentir un peu dépassé par le voyage. Mais la bonne nouvelle, c’est qu’il y est une tactique qui peut vous aider à éviter cela: mettre en place une partie des objectifs de long terme et à court terme, liée à la bonne perte de poids et dans l’autre coin du monde.
Donc, quand quelque chose ne fonctionne pas, vous serez en mesure de regarder un autre objectif qui a été atteint, sera en mesure de le célébrer et de ne pas laisser la consternation vous vers le bas.
Et c’est précisément pour cette raison qu’Elle A. a fait, comme illustré par la déclaration suivante: “j’ai déterminé sur une ultime objectif de perte de poids pour moi mais je me suis fixé des objectifs à court terme et à long-terme des objectifs de remise en forme et les objectifs de remise en forme. Vous avez un certain nombre d’entre eux, il m’a aidé parce que j’avais du retard ou n’atteignent pas les uns des autres à l’époque, je me sentais toujours comme si j’étais de droite sur toutes les autres que j’avais fait.
Par exemple, mon objectif pour la course à courir un demi-marathon à Pâques, et je voulais atteindre mon objectif de perte de poids sur une Journée de la Mémoire, qui est célébrée le dernier lundi de mai aux États-unis d’amérique. J’ai juste couru un demi-marathon, mais je n’ai pas touché mon poids-avant-le-Jour-de-la Mémoire. Cependant, je suis d’accord avec ça parce que je suis arrivé à penser à mes autres réalisations. Comme pour la perte de poids est délicat et difficile, j’ai pensé qu’il était important de me mettre sur le chemin de la réussite.”
11. Ne pensez-vous pas que, lorsque vous n’obtenez rien dans la salle de gym tous de vous juger et de critiquer
Pour ceux qui n’ont jamais fait les classes ou les ont entraînés dans une salle de sport, l’idée est de travailler jusqu’à une sueur devant un tas d’inconnus, dont certains sont déjà en service avec les muscles du corps de vos rêves, il peut sembler assez intimidant.
Dans l’intervalle, vous avez besoin de se débarrasser de l’idée que lorsque vous arrivez sur le site pour la première fois, les gens vont regarder de travers et vous voyez tout ce que vous faites est mal. De plus, il y a quelques habitués, plus arrogant, et implicantes, la majorité n’ont pas tendance à être ainsi.
D’abord, parce que vous avez tous les exercices à faire et va probablement se concentrer plus sur eux que sur ce qu’ils peuvent faire pour les débutants du site, et, deuxièmement, parce qu’ils sont aussi des êtres humains, ils ont aussi eu des difficultés quand il est venu pour travailler, et il peut être facile à comprendre et utile vous avec votre voyage.
“Il y a une position telle que ce sont les gens dans la salle de sport sont les plus ignorants et arrogants que vous allez faire face, et de se moquer de vous…. J’étais sûr que tout le monde se demander,  » qu’est-ce que cette fille de la graisse est la salle de gym?’ Cependant, comme j’ai commencé à parler aux gens, j’ai constaté que la plupart des gens étaient tellement absorbés dans leur propre voyage qu’ils n’avaient pas pensé à quelque chose à propos de moi, ou qu’ils avaient remarqué que mes progrès et ont été très impressionnés. La seule personne à qui j’ai pensé a la même chose que moi,” dit Enid B.
12. N’ayez pas peur de demander des conseils et des conseils à des amis
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Personne n’est né en sachant rien, et surtout pour ceux qui commencent tout juste à se battre avec l’équilibre, et il est normal que de nombreuses questions commencent à se poser. Et il n’est pas aucune honte à poser des questions et obtenir des conseils et des conseils de vos amis, même si le sujet semble plutôt ridicule.
Pire que cela, c’est d’essayer de tout faire sur leur propre, de faire des erreurs, et de perdre un temps précieux qui aurait pu être mieux si vous aviez pris le courage d’ouvrir ma bouche et dit à quelqu’un d’autre.
“Une chose que j’ai apprise, c’est de ne pas avoir peur de demander. L’Utilisation de ses ressources, et les gens autour de vous. Je ne sais rien à propos de la natation ou le vélo, mais je suis à la recherche pour certains de mes amis qui étaient bons dans ces choses. J’ai fait les questions sur la nutrition des personnes que je connais qui ont réussi dans leur régime alimentaire. J’ai travaillé avec un ami qui m’a appris à être formés dans de remise en forme et de la force. Ce n’est pas mal de ne pas savoir ce que vous faites et demander de l’aide. Si vous ne demandez jamais, la réponse sera toujours non et vous manquerez de belles occasions de s’améliorer et d’apprendre”, a déclaré Christina M.
13. En fin de compte, n’oubliez pas que votre corps est juste l’une des choses qui font de vous ce que vous êtes
“Votre corps est la demeure de l’âme. Votre âme est qui vous êtes, votre corps est juste le navire à travers laquelle elle doit passer, il a réfléchi, Shelby L.
Il n’y a rien de mal à vouloir prendre soin de votre corps, et d’obtenir un meilleur look, mais ne laissez pas que faire de vous une personne qui est obsédé, ou vous faire perdre de vue d’autres aspects sont tout aussi, sinon plus important que vous restiez en bonne forme. C’est comme l’extérieur est juste une coquille d’un être humain, dans lequel vous trouverez dans votre cœur.
Prendre un voyage qui n’est pas juste pour avoir un corps plus beau, mais aussi pour apprendre à prendre soin de lui-même d’une manière générale, en prenant soin de l’âme, l’esprit et l’esprit. Et pour s’assurer que l’ensemble du processus vous aidera à mieux prendre soin de toutes ces pièces de qui vous êtes.
Lequel de ces conseils qui vous a motivé, inspiré vous de continuer ou de commencer votre voyage de perte de poids? L’un de ces est votre point faible? S’il vous plaît commentaire ci-dessous!
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Cet article a été publié pour la première fois dans 13 Conseils Pour rester motivé sur le Chemin de la Perte de Poids
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Mon endo-lecture : Histoire de l’endométriose de l’Antiquité à nos jours, du Dr Petit
Le Dr Petit est connu comme étant LE radiologue spécialiste de l’endométriose. Il est par ailleurs à la tête de Résendo qui rassemble des spécialistes pluridisciplinaires de l’endométriose. Dans cet article, il retrace l’endométriose et le moins que l’on puisse dire c’est que cela vaut son pesant de cacahuètes.  
Ainsi cette maladie est décrite depuis l’Antiquité, notamment dans le Corpus hippocratique et par Platon lui-même. Tout y était déjà décrit: violentes contractions utérines, inflammation, état syncopal ou convulsif. Ces crises sont qualifiées d’hystérie, du terme grec désignant l’utérus. L’effet bénéfique des grossesses est aussi remarqué. On la soigne grâce à des traitements anti-estrogéniques, qui “sont parfois de nos jours encore proposés en pratique de médecine parallèle ou alternative.” 
Au IIème siècle, le médecin Galien a une soudaine idée, qu’il décide de transformer en théorie. Il a ainsi affirmé “avec autorité le lien potentiel entre troubles psychiques et d’origine utérine, source d’errance et de confusion pour les siècles à suivre dans la prise en compte réelle des douleurs liées à l’endométriose, encore perceptibles aujourd’hui et ainsi responsable d’un retard diagnostique en moyenne de 7 à 9 ans, très délétère.” 
Au Moyen-Age on confond de plus en plus endométriose et hystérie, que l’on attribue à l’époque à une possession démoniaque. S’en suivent exorcismes, exils, voire exécutions pures et simples. 
A la Renaissance les autopsies confirment les thèses hippocratiques. Ainsi en un millénaire on n’a toujours pas avancé. Cependant je vais être indulgente, c’était une époque où il n’y avait aucun moyen technique, où la transmission du savoir était difficile et où entre les guerres et les épidémies, il y avait peu de temps pour la recherche. 
Au XVIIème les médecins considèrent de plus en plus les troubles gynécologiques trouvent leur origine dans la psyché. “Cette funeste orientation doit être prise en compte dans la sous-estimation encore aujourd’hui de la dysménorhée, considérée trop souvent comme normale et obérant ainsi la possibilité diagnostique de l’endométriose”. 
En 1690, Daniel Schrön décrit précisément les signes cliniques et macroscopiques de l’endométriose, telle que connue de nos jours. Il évoque aussi le caractère héréditaire. 
Au XVIIIème siècle la littérature médicale compile les symptômes de l’endométriose mais les attribue à l’hystérie. “Son origine psychoneurologique est affirmée avec une connotation morale péjorative et les femmes atteintes sont considérées comme dérangées mentalement, l’enfermement en maisons de fous les guettant.” De mieux en mieux, je me demande ce que me réserve la suite de l’article comme réjouissance... 
Arrive le XIXème siècle et un groupe de scientifiques qui pour une fois ont une pensée rationnelle! Ces français (cocorico) se penchent sur la nomenclature de ce que l’on appelle à l’époque les hématocèles cataméniales. Ils confirment le caractère déclenchant des règles et “cela sans aucune référence à l’hystérie, en considérant ainsi clairement son caractère purement organique.” ENFIN! Quel soulagement! Armand Trousseau commente les travaux dans le British Medical Journal et formule une recommandation encore utilisée de nos jours “à chaque fois qu’une femme, en période de règles, se plaint de douleurs pelviennes allant jusqu’au malaise, le diagnostic d’hématocèles cataméniales (endométriose) peut être fait.” En 1852 “quasiment tous les symptômes et les lésions macroscopiques identifiables dans l’endométriose étaient connus et attribués à une seule entité pathologique, y compris l’association à des troubles digestifs, alors qu’encore trop souvent méconnus de nos jours.” Pourtant Jean-Martin Charcot renonce à l’origine organique de l’hystérie et la définit comme un trouble psychologique. L’attitude de ce cher Jean-Martin n’a malheureusement pas été sans conséquence. Ainsi, Franz Winckel note en 1857, que les femmes ayant des lésions trop petites pour être perceptibles, sont considérées comme hystériques “et incomprises de leur entourage compte tenu de leur apparente bonne santé en contradiction avec leurs plaintes majeures. C’est l’une des premières observations de l’absence de corrélation anatomoclinique dans cette maladie.” Les patientes gagnent ainsi des chocs électriques! (Quand je pense que le “grand spécialiste” recommandé par Endo*** m’a fait le coup de “vos douleurs ne sont pas proportionnelles à la taille de vos lésions”, il a eu son diplôme au XIXème???) 
Et au XXème siècle qu’en est-il? Au début, “le spectre de la maladie mentale revenait facilement, surtout quand aucune lésion manifeste n’était retrouvée par le chirurgien, alors que parallèlement la symptomatologie révélatrice était de mieux en mieux décryptée, y compris dans ses voies atypiques.” En résumé, ils continuent de dire “c’est dans votre tête” alors qu’ils ont de moins en moins d’excuse. Dans les années 30 et 40, de plus en plus de cas étaient repérés à l’adolescence et dans les années 50, la pilule contraceptive fait son apparition. Malgré tout, dans les années 70, jusqu’à 70% des cas ne sont pas détectés.  
Résumons donc la situation. On a cessé de croire que la Terre est plate mais on continue à croire que notre utérus nous rend folle... Les symptômes cliniques sont connus depuis des millénaires, ou au moins des siècles pour les microscopiques, mais les médecins ne connaissent toujours pas cette maladie qui touche pourtant autant de personnes que le diabète ou l’asthme. Vous imaginez un médecin ne pas connaître ces deux maladies? Non, car chacune touche 4 000 000 de patients et à ce stade cela devient un problème de santé publique. Aujourd’hui on est capable de greffer des visages mais même si cette maladie a été remarquée depuis l’Antiquité, on n’a jamais mené de recherches poussées pour identifier le fonctionnement de l’endométriose qui touche 180 000 000 de femmes dans le monde. On propose encore aux malades des plantes progestérone-like ou régulant le taux d’oestrogènes, sans oublier la fameuse grossesse qui dans l’esprit de certains médecins est censée guérir l’endométriose (c’est complètement faux au mieux vous aurez une rémission). Ainsi en plusieurs millénaires la prise en charge a guère évoluée. Quelle excuse peuvent-ils invoquer en 2018?
Alors on pourrait s’estimer heureuses de ne plus être brûlées sur le bûcher, afin de faire fuir le démon qui nous possède. Cependant nous sommes tellement bien traitées que souvent quand j’évoque cette anecdote, on me répond “oh bah finalement c’est pas si mal que ça”... Force est de constater, comme le dit le Dr Petit à plusieurs reprises, que les préjugés sur la folie des endogirls.boys persistent. Finalement j’étais dans le vrai quand je surnommais ces médecins des chamans-en-blouse-blanche et les non-malades des moldus... Mais comme dit ma tasse “Don’t let the muggles get you down!” 
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gimmickzine · 5 years
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Halloween 2018
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Après 40 ans, Michael Myers revient sur les lieux de ses premiers massacres. Faire revenir sur grand écran le boogyman le plus charismatique du slasher est un pari fou, cela relève peut-être même de l'inconscience de la part des studios. Comment relancer la saga, après les interventions de John Carpenter et de Rob Zombie ? En tout cas le mal est bel et bien ressucité, pour notre plus grand plaisir...
 Forme originelle
  John Carpenter étant producteur délégué et conseiller artistique sur le tournage, le maître de l'horreur souhaite reproduire l'ambiance du premier volet, réalisé par ses soins en 1978.    C'est une suite directe au premier film, Big John impose donc aux studios de reprendre la forme originelle qui a fait le succès en 1978, afin que les deux films soient raccord :  pas une relecture, comme le très réussi Halloween de Rob Zombie; Garder la forme de la mise en scène, en faisant évoluer le scénario. Et c'est précisément l'écriture qui est la très grande réussite de ce nouvel opus.  
  Après avoir visionné le film, on se demande bien pourquoi John Carpenter ne l'a pas réalisé lui-même car sur de nombreux plans on ressent sa présence. Pour orchestrer ce nouveau Halloween la production a fait appel à David Gordon Green, un artisan modeste du cinéma contemporain. Une cible idéale pour que Big John le manipule  ? Peut- être.  L'ensemble du film est très réussi. C'est un bel objet car la plupart du temps le film adopte le point de vue de John Carpenter. Mais paradoxalement, le film manque de souffle car parfois trop appliqué à recréer la forme originelle. David Gordon Green arrive tout de même à nous montrer ses qualtité de cinéaste, quand il s'éloigne des conseils du patron Carpenter. Pour respecter la forme originelle , John Carpenter compose à nouveau tous les morceaux, en y ajoutant de sublimes trouvailles.
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  ATTENTION SPOILERS
 L'obsession du mal  
  Le scénario est d'une grande qualité. Il révèle des trouvailles plus intéressantes les unes que les autres et participe à la bonne « tenue » du film. L'un des points forts du scénario est dans l'obsession de tous les personnages pour le mal. Tous veulent entrer en contact avec le tueur en série Michael Myers, notamment deux journalistes de télé à sensation. Ils désirent enquêter sur les raisons du massacre survenu 40 ans plus tôt et d'établir un portrait de Myers, pour mettre à jour ses motivations. Laurie Strode, traumatisée par Myers, vit recluse dans sa maison sous haute sécurité, agoraphobe, paranoïaque et tombée dans l'alcoolisme. Afin de se guérir du mal qui la ronge, elle souhaite prendre sa revanche au moment ou Michael sera transféré vers le couloir de la mort.  
  Les obsessions de chaque personnages pour Myers vont déclencher, malgré eux sa « résurrection ». Sans cette obsession on peut penser que le mal ne se serait jamais réveillé. Convoité par tous ces protagonistes, Myers devient la proie des hommes. La chasse est ouverte !  
 La victime devient bourreau
  Laurie Strode est la victime principale du tueur de Haddonfield qui l'avait prise pour cible 40 ans plus tôt. Assoifée de vengeance, elle s'entraine depuis des années pour l'éliminer définitivement de sa vie. Elle est devenue une véritable machine à tuer. Laurie Strode devient le bourreau qui va traquer Michael Myers sans relâche. Point de vue intéressant qui élimine totalement les suites de la saga, dans lesquelles on apprenait que Myers était son frère. Le boogyman tue sans raison et ne choisit pas ses proies. Laurie Strode, en revenche, le choisit car l'émotion du passé est trop forte. D'une certaine manière, la raison de l'homme est plus dangereuse que la folie de Michael Myers.  
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  Halloween 2018 est un grand cru qui se regarde sans modération. Le film est généreux dans ses excès de violences ( 16 victimes ). Un vrai slasher qui a beaucoup de classe et savoureux comme une friandise d'Halloween. Un pari fou, mais qui fonctionne à merveille, avec un scénario ingénieux et passionnant. Certaines qualités deviennent parfois le défaut du film. La présence de John Carpenter est très présente et par moment parlaysante pour le réalisateur. Un film toujours au bord de la rupture, comme tous les films de John Carpenter, ou l'inconcevable fonctionne . Le film a l'audace de renouveler sa saga, avec inspiration et intelligence, à l'instar des sagas comme Alien ou encore Star Wars.  
 Batman
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adrienmeunier · 4 years
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Traitement Retard
Note le l'auteur:
La pièce « Traitement Retard » est une comédie qui tourne en dérision la psychiatrie en général et leurs grands ordonnateurs en particulier, à savoir, le personnel soignant. La pièce dure une grosse heure et se déroule au sein d'un hôpital psychiatrique. Il y a quatre protagonistes : deux patients, un médecin et une infirmière.
Le point de départ de cette comédie est qu'en réalité les deux patients se sont faits internés sans être malade -chacun pour une raison différente. Le premier est un journaliste qui souhaite effectuer un reportage sur la psychiatrie, le second est un artiste peintre fauché qui souhaite obtenir une allocation handicapé pour subventionner son travail.
Ces deux faussaires en bonne santé sèment la zizanie dans l'hôpital et vont être confrontés au personnel soignant qui va tenter de guérir leurs maladies imaginaires. Le docteur de l'institution souhaite notamment essayer un nouveau neuroleptique appelé le Xéplion : administré sous forme de traitement retard (médicament à libération prolongée qui agit un mois sur les patients). La pièce va crescendo jusqu'au délire curatif du médecin sur les patients drogués.
Pièce à quatre personnages:
Docteur Bonbon : le médecin
Adolphine : l'infirmière
Monsieur Pomme : un patient
Monsieur Perrin : un autre patient
Scène 1 :
La scène s'ouvre sur une salle réservée aux entretiens dans un hôpital psychiatrique. Le docteur Bonbon et Adolphine, une infirmière, sont assis autour d'un bureau et épluchent des dossiers médicaux tout en parlant et en prenant des notes.
Docteur Bonbon :
Vous êtes partie en vacances cette année, Adolphine ?
Adolphine :
J'étais chez mes parents avec Dylan et Gordon. Ils habitent à Jard sur Mer, en Vendée. Les enfants allaient à la plage tout seul, ils sont grands maintenant. Moi je me reposais et assurais l'intendance avec ma mère. J'ai lu « Et si c'était vrai » de Marc Lévy. Vous connaissez ?
Docteur Bonbon :
Non. Je lis très peu. Ce qui m'intéresse c'est la médecine, la psychiatrie, comment réguler les patient et ne jamais les revoir en accueil de crise. C'est ça ma passion.
Adolphine :
Vous êtes parti un peu quand-même ?
Docteur Bonbon :
Oui mais je suis parti seul en vacances. Comme vous le savez, j'ai divorcé. Nathalie -mon ex femme, était hystérique. Je l'avais rencontrée en médecine et je crois que c'est ce qui m'a attiré chez elle, du moins au début. J'ai passé trois semaines dans le Luberon (prononcé Lubeuron) et ma sœur m'a rejoint ensuite. Elle est borderline ma sœur. Elle ne supporte pas que je lui donne des conseils sur sa santé.
Adolphine :
C'est drôle, ma sœur qui a passé quelques jours avec nous est aussi borderline.
Docteur Bonbon :
Adolphine, c'est moi qui donne les diagnostiques. C'est moi le médecin. Vous êtes infirmière je vous rappelle, les pansements, les piqûres, laissez le reste à ceux qui savent.
Adolphine :
Oui Docteur Bonbon.
Docteur Bonbon :
A l'avenir, faites attention. Je suis le chef de service, je suis psychiatre -la psychiatrie est le diplôme de médecine le plus difficile à obtenir avec celui de chirurgien. Vous n'êtes pas autorisée à formuler de diagnostiques sous prétexte que vous exercez en psychiatrie. C'est comme si votre garagiste vous proposait de vous préparer une côte de bœuf, c'est impossible.
Adolphine :
Oui...
Docteur Bonbon :
Bien. Quoi d'autre ?
Adolphine :
Sophie et Virginie, les infirmières, sont en congé pour deux semaines. Il va falloir reprendre le planning pour répartir leur temps de travail avec ceux qui restent -même si l'été est souvent calme par ici. La folie n'attaque réellement qu'en hiver. L'été tout le monde part en vacances, les gens sont fous ailleurs.
Docteur Bonbon :
Quels entretiens avons-nous aujourd'hui ?
Adolphine :
Il n'y en a qu'un. Un cas difficile. Monsieur Pomme.
Docteur Bonbon :
Pourquoi un cas difficile ?
Adolphine :
Il ne croit pas aux vertus de la médecine. C'est rare. Il a par ailleurs un comportement négatifs avec les autres patients. Il leur dit de ne pas croire les médecins et de refuser les traitements. Tout à l'heure, à table avec son complice d'insubordination -Monsieur Perrin, il a décrété qu'il fallait boire du lait, du lait de vache en grandes quantités. Les dix autres patients ont alors réclamé du lait à table, du lait de vache. Corinne, qui connaît mal le service -elle est arrivée il y a dix jours, a accédé à leur demande. Ils ont tous bu du lait, du lait de vache et ils étaient heureux et hilares, persuadés que c'était un remède miracle pour leur santé. Ils ont fini en chantant une chanson et ont refusé de débarrasser la table. Ivre de lait, de lait de vache.
Docteur Bonbon :
Je vois le genre. Anarchiste maniaco-dépressif. Les pires cas de notre profession. Interdisez-lui tout lait, tout lait de vache dorénavant. Même au petit-déjeuner. Même traitement pour Monsieur Perrin, bien entendu. Mieux vaut ne pas prendre de risques avec des patients tels que Monsieur Pomme et Monsieur Perrin. Rappelez-moi la date d'entrée de Monsieur Pomme dans le service ?
Adolphine :
Le 20 juin dernier, cela fait deux semaines. C'est Amélie, l'interne, qui s'en est occupée jusqu'à aujourd'hui.
Docteur Bonbon :
Diagnostique ?
Adolphine :
Pour le moment, il est en observation, difficile de trancher mais Amélie penchait pour une schizophrénie disthymique.
Docteur Bonbon :
Quels sont les thèmes de son délire ?
Adolphine :
Il est l'objet d'un amour inconditionnel pour une femme qu'il a vu trois fois.
Docteur Bonbon :
Agitation ?
Adolphine :
Aucune.
Docteur Bonbon :
Compliance ?
Adolphine :
Aucune également. Il refuse de prendre son traitement. Nous sommes obligés de lui demander d'ouvrir la bouche après chaque prise afin de vérifier s'il l'a bien avalé.
Docteur Bonbon :
Quel est le traitement ?
Adolphine :
Risperdal 4mg trois comprimés le soir, Depakote 500 un comprimé matin, midi et soir, Téralithe LP 400: quatre comprimés le soir, Tercian 100 un le midi et un le soir, Valium 10 trois comprimés au coucher et Akineton le matin.
Docteur Bonbon :
C'est un peu léger comme traitement. C'est normal qu'il soit dissocié. Il y a un nouveau traitement qu'un labo m'a présenté au cours d'un séminaire à Cannes : le XEPLION. Un traitement retard à libération prolongée. Une injection par mois. Cela permettrait un meilleur contrôle sur le patient. Je pense l'essayer sur ce brave Pomme. Qu'en pensez-vous Adolphine ?
Adolphine :
C'est vous qui décidez, Stéphane. Grâce au XEPLION, le brave Pomme ne sera plus jamais malade !
Docteur Bonbon :
Le brave Pomme vivra heureux !
Adolphine :
Le brave Pomme sera transformé !
Docteur Bonbon :
Le brave Pomme sera libre !
Adolphine :
Le brave Pomme nous sera éternellement reconnaissant !
Docteur Massacre :
Allez me chercher ce brave Pomme, Adolphine.
Adolphine :
Oui Stéphane.
Docteur Bonbon :
Une chose cependant. Nous n'allons pas lui parler du nouveau traitement tout de suite. Je veux observer le patient au cours de ce premier entretien. Nous attendrons le bon moment pour mettre en place le XEPLION.
Adolphine sort. Le docteur Bonbon compulse des dossiers machinalement. Adolphine et Monsieur Pomme entrent.
Docteur Bonbon :
Bonjour Monsieur Pomme !
Monsieur Pomme :
Bonjour Monsieur Bonbon.
Adolphine :
Asseyez-vous Monsieur Pomme.
Docteur Bonbon :
Alors Monsieur Pomme, comme ça on nous prend pour des poires ?
Monsieur Pomme :
Non docteur mais je ne me sens pas malade.
Adolphine :
Si vous êtes ici avec nous, c'est qu'il y a une raison.
Docteur Bonbon :
Oui Monsieur Pomme, une grosse raison.
Monsieur Pomme :
Laquelle ?
Docteur Bonbon :
Vous souffrez !
Monsieur Pomme :
Non, je ne souffre pas, je suis amoureux.
Adolphine :
Amoureux d'une idée, d'une image. Vous ne l'avez vue que trois fois.
Monsieur Pomme :
Et alors, c'est pas interdit d'aimer une femme qu'on n'a vu que trois fois.
Docteur Bonbon :
Je lis dans votre dossier que vous avez démissionné de votre emploi, c'est un signe de grande maladie !
Monsieur Pomme :
Je n'ai plus envie de travailler. Le travail n'est pas encore obligatoire. Vous, vous prenez plaisir à dire aux autres ce qu'ils doivent faire. Vous vous sentez important de cette manière. C'est pour ça que vous travaillez.
Docteur Bonbon :
vous refusez le traitement !
Monsieur Pomme :
J'ai le droit. J'ai le droit de refuser votre autorité de pacotille. Je suis ici de mon plein gré, rien ne me force à suivre vos conseils que, dans votre grand délire de puissance vous prenez pour des ordres.
Docteur Bonbon :
C'est moi qui décide !
Monsieur Pomme :
Adolphine, vous préparerez une seringue de Théralène pour Monsieur Bonbon s'il vous plaît.
Docteur Bonbon :
Vous le prenez comme ça, Monsieur Pomme ! Très bien, j'augmente le traitement. Adolphine, vous rajouterez 20 mg de Valium et 8 mg de Risperdal.
Adolphine :
C'est pas un peu trop ?
Docteur Bonbon :
Pour ce qui est du traitement, encore une fois, je vous le répète : c'est moi le médecin ! c'est moi qui décide ! Qui tranche ! Et qui administre ! Je veux que l'on suivre mes recommandation à la lettre et sans commentaire, je suis le chef des 400 mètre-carrés de cet établissement !
Monsieur Pomme :
Vous devriez penser à vous de temps en temps Docteur. Faites-vous une petite prescription de Xanax. Ça vous détendrait, à coup sûr.
Docteur Bonbon :
Une chose, Monsieur Pomme. Si vous ne pensez pas être malade ni d'avoir besoin d'un traitement, pourquoi restez-vous chez nous et pourquoi ne rentreriez vous pas tout simplement chez vous ?
Monsieur Pomme :
Je n'ai pas le droit de vous le dire.
Docteur Massacre :
Vous voyez Monsieur Pomme, vous considérez que certaines choses doivent être tues c'est typique des comportements obsessionnels et délirants. Vous avez donc besoin de nous. C'est sans appel.
Monsieur Pomme :
Oui, j'ai besoin de vous mais pour une autre raison. Je vous le dirai un jour. Très bientôt. Vous serez déçu Monsieur Bonbon.
Docteur Bonbon :
Bien sûr... Poursuivons. Libido ?
Monsieur Pomme :
Calme comme le lac de Genève, neutre même, pour filer la métaphore Suisse. Pétole une nuit d'hiver. Marée basse. Les noix au fond du sac. La verge triste. Les muqueuse ensablées. Le radada en vacances. La machine à jouir débranchée. La molle guimauve. Le poireau vinaigrette. Le concombre débité en salade. La courgette flasque... C'est assez clair pour vous où je poursuis ?
Docteur Bonbon :
Je voulais voir jusqu'où votre esprit malade pouvait aller. Je remarque que vous ne me prenez pas au sérieux. Seulement, vous vous trompez Monsieur Pomme. Vos digressions végétales concernant votre pénis n'amusent que vous et elles en disent long sur votre désir de me mettre en échec. Je note simplement dans votre dossier : « aucune libido », ça suffit amplement pour votre suivi médical. Parlez moi maintenant de cette femme que vous aimez et qui vous a conduit à être pris en charge dans notre service de crise. Parlez moi d'elle.
Adolphine :
Oui, parlez-nous d'elle Monsieur Pomme.
Monsieur Pomme :
Ah... Estelle... Estelle... C'est la plus merveilleuse des femmes. Si merveilleuse qu'on se demande si elle réelle. Son prénom porte en lui cette interrogation : Estelle : un verbe un pronom personnel, « Est » « elle » ? Est-elle ? « E » « s » « t » plus loin « elle »...
Docteur Bonbon :
Oui ça suffit, on a compris.
Adolphine :
Oui, on a compris.
Docteur Bonbon :
Poursuivez, Monsieur Pomme. On tient quelque-chose là. La clé de votre démence.
Monsieur Pomme :
Je ne suis pas dément, je ne dors plus, c'est différent. Je rêve, je pense à mon Estelle.
Docteur Bonbon :
Que fait-elle dans la vie ?
Monsieur Pomme :
Elle est guide touristique. Elle fait visiter le cimetière du Père Lachaise à des Russes, des Japonais et des Allemands. Elle parle quatre langues : le russe, le japonais, l'allemand et le français. Elle est si douée... Je l'ai rencontrée lorsque j'ai moi-même effectué une visite du cimetière avec elle. C'était la fin de l'hiver, il y avait de longues brumes sur les tombes et sa voix hésitante et fragile nous tenait en haleine de sépultures en sépultures. Elle portait un chapeau qui cachait ses cheveux. Le vent s'est levé, le chapeau s'est envolé, elle était rousse. Sa peau claire était en adéquation parfaite avec sa chevelure. Cette image d'elle m'a possédée. Une fois la visite terminée j'ai essayé de parler avec elle mais elle était pressée. J'aurais aimé lui demander son téléphone mais elle s'est évanouie dans le cimetière et la brume. Le samedi suivant j'étais là, ivre de la revoir, mais ce n'était plus elle qui faisait la visite. J'ai demandé à sa collègue si elle travaillait toujours. Elle m'a dit que non. Je lui ai demandé si elle avait son téléphone. Elle m'a à nouveau dit non. Les semaines qui suivirent furent douloureuses, j'étais littéralement obnubilé par elle. Beaucoup plus tard, au mois de mai, je l'ai aperçu dans un bus : le 63 en direction de la Muette. J'étais en face du Collège de France. Cette apparition m'a rempli d'espoir. J'ai couru jusqu'au niveau de la Sorbonne pour monter dans le bus mais il n'a pas marqué l'arrêt. Je ne dormais déjà plus tant elle me hantait. La dernière fois que je l'ai vue, elle était au bras d'un homme et sortait de la piscine Jean Taris dans le quartier de la Contrescarpe. J'ai fondu sur elle pour lui demander son numéro de téléphone. Elle a été surprise et saisie de peur. Son ami m'a évincé en deux phrases. Aujourd'hui encore je suis obsédé par elle, cette apparition rousse à la peau claire dont je ne connais ni le nom ni l'adresse ni le numéro de téléphone. C'est pourquoi je pense que vos traitement sont inutiles, je suis juste amoureux, pas malade. C'est un sentiment noble, pas une pathologie.
Docteur Bonbon :
Vous vous rendez bien compte que vous êtes obsédé par une image, pas une réalité.
Adolphine :
Oui, une image, pas une réalité.
Monsieur Pomme :
Une belle image cependant. Cette femme existe, elle est vraie, je lui ai parlé. Ne tombons-nous pas tous amoureux d'une image avant d'aimer la personne concrètement ?
Adolphine :
Vous avez une conception de l'amour fausse et dangereuse.
Docteur Bonbon :
Oui, fausse et dangereuse. Cette femme a réveillé en vous un besoin impératif d'amour. Vous vous êtes égaré en chemin. Ce n'est pas de l'amour.
Adolphine :
Ce n'est pas de l'amour !
Monsieur Pomme :
Je me fiche de vos conceptions de l'amour. Je sais que mes sentiments sont réels, je l'aime, j'ai besoin d'elle, elle vit en moi, elle me nourrit, elle me berce. Ma vie est plus belle avec elle dans le cœur. C'est comme ça. Je ne suis pas malade.
Docteur Bonbon :
Et si ! Et si ! Vous êtes malade Monsieur Pomme. Il vous faut l'accepter, vous êtes malade, un grand malade. A ce propos, j'aimerais que vous vous contentiez d'être juste malade et de ne pas perturber les pensionnaires de cet hôpital avec vos lubies extravagantes. Adolphine m'a rapporté que vous avez fait boire du lait aux patients en leur promettant une guérison subite ?
Monsieur Pomme :
Oui, j'ai trouvé la chose amusante et par ailleurs le lait est certainement moins nocif que vos médicaments élaborés suite aux tortures d'êtres humains dans les camps de la mort germaniques.
Docteur Bonbon :
La médecine n'est pas nazie Monsieur Pomme !
Adolphine :
Pas nazie !
Docteur Bonbon :
Merci Adolphine. Oui, pas nazie !
Adolphine :
Pas nazie !
Docteur Bonbon :
La médecine est une science ! Nous nous battons contre la mort au contraire ! Nous défions la mort ! La maladie ! Les souffrances ! Nous guérissons ! Nous connaissons des succès hors du commun ! Nous greffons ! Nous réparons ! Nous faisons advenir l'homme nouveau éternellement jamais malade grâce à nos médicaments !
Monsieur Pomme :
Nazis.
Adolphine : (debout et tempétueuse)
Monsieur Joël Pomme ! Vous pourriez être condamné pour de tels propos ! Pas nazie, la médecine ! Pas nazie du tout ! Belle médecine ! Calme médecine ! Douce médecine ! Gentils cachets ! Bon médicament ! Progrès ! Science ! Joël Pomme ! Progrès ! Science ! Liberté ! Vérité !
Monsieur Pomme :
Et pourquoi pas charité pendant que vous y êtes. Non, la médecine est un repaire de charlatans incapables qui marchent main dans la main avec les laboratoires pharmaceutiques mus par l'argent et le pouvoir mais à aucun moment par le bien-être de l'humanité.
Adolphine : (au Docteur Bonbon comme une cafteuse)
Dans d'autres matières, Docteur Bonbon, et toujours avec Monsieur Perrin, Ils ont voulu monter Le Malade Imaginaire avec quelques autres patients...
Docteur Bonbon :
Il a voulu monter quoi ? Faire quoi ???
Adolphine :
Une pièce de théâtre docteur Bonbon. Une pièce de théâtre !
Docteur Bonbon :
Une pièce de théâtre dans mon hôpital ??? Une pièce de théâtre ??? Mais vous êtes cinglé Monsieur Pomme. Ça ne va pas bien du tout ! On ne monte pas de pièce de théâtre dans un hôpital ! En psychiatrie ! Le Malade Imaginaire en plus !
Monsieur Pomme :
J'avais trouvé trois gusses intéressés par le projet, je trouvais cela plutôt distrayant.
Docteur Bonbon :
Une pièce de théâtre ?
Adolphine :
Oui Docteur, une pièce de théâtre.
Docteur Bonbon :
Il est strictement interdit, interdit strictement de monter des pièces de théâtre avec les patients d'un hôpital psychiatrique en psychiatrie ! C'est bien clair Monsieur Pomme ! Le lait passe encore mais le théâtre... le théâtre... le théâtre !
Monsieur Pomme :
Oui, la médecine étant l'art le plus simplet elle ne supporterait pas la comparaison avec le théâtre, art le plus noble qui soit.
Docteur Bonbon :
Vous délirez Pomme ! Vous délirez ! Vous êtes gravement malade ! Je vais m'occuper de vous, ça va pas traîner ! Vous allez voir, dans deux semaines vous serez guéri, soigné, plus de lubies, plus d'ironie, rien, rien d'autre qu'une rémission complète et totale !
Monsieur Pomme :
C'est bien ce que je disais, nazi.
Adolphine (éructante) :
Nous ne sommes pas des nazis ! Nous donnons notre vie aux malades ! Nous donnons tout ! Nous voulons le bien ! Nous vous voulons du bien Monsieur Pomme ! Que cela vous plaise ou non !
Docteur Bonbon :
Laissez tomber Adolphine... Ne rentrez pas dans son jeu... C'est un fou, un malade. Nous n'avons pas à nous justifier auprès des patients. Croyez-moi, il va filer doux plus tôt qu'il ne le pense.
Adolphine :
Attendez, je ne vous ai pas tout dit : Monsieur Pomme et Monsieur Perrin se sont fait livrer une pizza hier soir.
Docteur Bonbon :
Une pizza ???
Adolphine :
Oui, avec deux bières.
Docteur Bonbon :
Deux bières ???
Adolphine :
Oui, deux bières. Deux bières fraîches. Ils ont tout mangé et tout bu.
Docteur Bonbon :
Tout mangé et tout bu ?!?
Adolphine :
Ils ont déjoué notre surveillance. Corinne était à table avec les autres patients et moi je répondais au téléphone dans le poste de soin.
Docteur Bonbon :
Ils ont déjoué notre surveillance ?
Adolphine :
Et ce n'est pas fini, ils ont fumé deux cigares.
Docteur Bonbon :
Deux cigares ?!? Mais vous vous croyez où Monsieur Pomme ? Vous vous croyez où ? Vous êtes dans l'endroit le plus sérieux sur terre Monsieur Pomme : vous êtes à l'Hôpital Psychiatrique Napoléon Bonaparte ! L’Hôpital Psychiatrique Napoléon Bonaparte ! Bon sang de bois !
Monsieur Pomme :
N'empêche que la bouffe est dégueulasse.
Docteur Bonbon :
Ici on soigne son esprit, pas son estomac !
Monsieur Pomme :
Venez dîner avec nous un soir, vous verrez si ça soigne quoi que se soit !
Docteur Bonbon :
Se sera tout pour aujourd'hui Monsieur Pomme, j'en ai assez entendu. Si le personnel vous voit discuter à nouveau avec Monsieur Perrin ça va barder. Vous êtes consigné dans votre chambre où vous prendrez d'ailleurs vos repas.
Monsieur Pomme :
Vous avez raison. Pas nazie la médecine, fasciste plutôt.
Docteur Bonbon :
Sortez Monsieur Pomme ! Sortez immédiatement !
Adolphine :
Je vais l'accompagner dans sa chambre, je reviens.
Docteur Bonbon :
C'est ça, merci Adolphine.
Monsieur Pomme :
Au revoir Docteur Bonbon. Une chose seulement : Bonbon c'est votre vrai nom ou c'est juste pour le côté « casse-bonbon » ?
Docteur :
RAUS !!!
Le Docteur Bonbon s'assoit au bureau et reste abasourdi, interdit, pendant quelques minutes puis il ouvre un dossier médical posé sur la table et commence à prendre des notes fiévreusement. Adolphine entre à nouveau dans le bureau.
Adolphine :
Je vous avais prévenu, un cas difficile ce Monsieur Pomme.
Docteur Bonbon :
Je l'aurai. Je les ai tous eu jusqu'à aujourd'hui. Pas un qui n'ai été guéri. Ils vont tous bien maintenant. Ils sont guéris. Lui aussi je vais le guérir.
Silence puis noir
Scène 2 :
Monsieur Pomme est assis sur la cuvette des toilettes. Il a les mains sur le visage et un sac plastique blanc posé à ses pieds. Quelqu'un frappe à la porte des toilettes.
Monsieur Pomme :
occupé !
Monsieur Perrin (en off):
C'est toi Joël ?
Monsieur Pomme :
Oui c'est moi, Jean.
Monsieur Perrin (en off) :
T'en as pour longtemps ?
Monsieur Pomme :
Entre, c'est ouvert.
Monsieur Perrin apparaît. Il a un sac plastique blanc à la main relativement vide et gueuzé par deux plaques de chocolat.
Monsieur Perrin :
Bah alors, qu'est-ce que tu fous habillé sur ce chiotte ?
Monsieur Pomme :
Bonbon m'a consigné à cause de la pizza, des bières, du lait et de la pièce de théâtre. Je dois rester dans ma chambre et prendre les repas seul. Je n'ai plus le droit de te parler.
Monsieur Perrin :
Attention gros, s'il débarquent dans ta chambre et que tu n'y es pas, tu risque la chaise électrique mon pote.
Monsieur Pomme :
La chaise peut-être pas mais les électrochocs c'est sûr... J'ai demandé à Rapin, celui qui dort tout le temps, de se mettre dans mon pieux et de faire acte de présence dans mon lit, la tête sous l'oreiller. Il me le fait pour 10 clopes par jour. Par les temps qui courent, ça les vaut largement. Je suis donc coincé sur ce chiotte la moitié de la journée, pour prendre l'air -si je puis dire.
Monsieur Perrin :
Alors, Bonbon, raconte.
Monsieur Pomme :
Ça l'a enragé cette histoire de pizza et de bières. Il s'est contracté. Le lait aussi mais le summum ça a été le théâtre !
Monsieur Perrin :
Ah ouais ?
Monsieur Pomme :
T'aurais vu sa gueule quand Adolphine a cafté pour Molière, c'était comme si il apprenait qu'il était viré de l'hôpital. Je me suis bien marré. En revanche, niveau traitement, ça devient difficile. Il m'a foutu de ces doses... J'ai la tronche en compote. Je suis hyper fatigué. Leur connerie curative commence à me faire peur. Rien ne les arrête, ils sont persuadés d'être la vérité incarnée, j'ai un peu les boules.
Monsieur Perrin :
Ouais je comprends. Je redoute un peu mon entretien de cet après-midi, du coup.
Monsieur Pomme :
C'est Bonbon qui te suit ?
Monsieur Perrin :
Non, c'est l'interne, Faber.
Monsieur Pomme :
Elle est bien Faber ?
Monsieur Perrin :
Rien ne peut être pire que Bonbon...
Monsieur Pomme :
Indeed...
Monsieur Perrin :
Mais pourquoi t'es là toi au juste ? T'as pas l'air gravement atteint.
Monsieur Pomme :
Toi non plus Perrin : tu fais un peu fausse note dans le décors. T'as pas l'air  délirant comme les autres patients de cet hôpital... T'es un fake ?
Monsieur Perrin :
Un quoi ?
Monsieur Pomme :
Un fake... Un simulateur quoi.
Monsieur Perrin :
Ouais, je suis un fake, effectivement.
Monsieur Pomme :
Et pourquoi viens-tu subir un tel traitement, t'essaye d'éviter la prison ?
Monsieur Perrin :
Non, pas la prison, la vie. Je suis peintre et je n'arrive pas à joindre les deux bouts. J'ai besoin de temps et de fric pour pouvoir créer. J'espère obtenir une allocation handicapé pour survivre à l'extérieur où on n'est ni logé ni nourri gratuitement.
Monsieur Pomme :
Ok, artiste malin quoi.
Monsieur Perrin :
Non artiste et malin, c'est différent. Mais, dis-moi, toi aussi t'es un fake, non ?
Monsieur Pomme :
Puisqu'on en est à se faire des confidences : j'ai inventé cette histoire d'amour avec Estelle pour me faire interner. Ici, ils pensent que je suis comptable et que j'ai donné ma démission alors qu'en réalité je travaille pour un journal, je suis journaliste.
Monsieur Perrin :
Non ? Journaliste ? Énorme ! Et tu prépares un papier d'enfer sur la dictature médicale en psychiatrie ?
Monsieur Pomme :
Tu comprends vite l'artiste ! Mais ça se complique, je deviens réellement malade avec les traitements qu'ils nous imposent. Je dois encore rester une semaine pour être certain de bien rendre compte de l'univers psychiatrique avec objectivité mais je ronge mon frein pour leur avouer la situation.
Monsieur Perrin :
C'est pour ça que tu t'es mis à déconner et à faire le dingue ?
Monsieur Pomme :
Eh oui, Jean... C'est exactement pour ça, pour les pousser dans leurs retranchements. J'avais un présupposé de départ : les psychiatres sont dans le contrôle et le pouvoir sur leurs patients et n'ont aucune empathie. Mon hypothèse se vérifie de jour en jour. Ça m'amusait au début car je jubilais de constater à quel point j'avais raison mais maintenant ça prend des proportions qui ne m'amusent plus du tout. Le papier va être noir et cinglant.
Monsieur Perrin :
Mais tu vas te mettre à dos un pan entier de la médecine. La confraternité est grande chez les médecins.
Monsieur Pomme :
Oui, mais je pense qu'il est important de replacer le patient au centre de la prise en charge. Il faut que ce dernier retrouve sa place d'honneur et qu'il ait le dernier mot en matière de soin. Il n'a pas à subir d'injonctions de la part de son médecin que se soit pour une grippe, un cancer ou une pathologie psychiatrique. Tu sais que ça va loin et que ça devient même absurde : avec toutes les pilules qu'ils me donnent j'ai extrêmement soif. Eh bien figure-toi qu'ils me rationnent en eau. Ils ne m'autorisent que deux bouteilles d'eau maximum par jour. Ils font des traits sur ma bouteille et surveillent que je ne la remplisse pas aux éviers. Se sont eux les fous. Ils m'ont assuré que si je buvais trop d'eau je risquais de mourir...
Monsieur Perrin :
Ouais, ils crèvent le plafond -pourtant élevé, de la connerie.
Monsieur Pomme :
Mais, comme j'aime bien jouer au con, je vais tenter un truc qui va les rendre hystérique. Je vais me faire Géraldine, la dingue nymphomane.
Monsieur Perrin :
Ah ouais, là tu monte en gamme. C'est leur hantise que les dingues s'accouplent. Ils ont peur qu'ils se reproduisent, sans doute. C'est vrai qu'elle est pas mal, Géraldine. Pas mal du tout même. Tu me diras si c'est un bon coup, je ferais bien trempette moi aussi.
Monsieur Pomme :
Faut juste que j'arrive à bander mais pour le combat des braves, il y a parfois des miracles ! Pour la justice, on trouve des forces !
Monsieur Perrin :
Elle est taillée pour la bite Géraldine. Pour ce qui est de bander, c'est dans la tête. La bite c'est notre bâton de survie depuis la nuit des temps et face à une belle plante ça s'électrifie automatiquement. Il en va de la survie de l'espèce, ça nous dépasse complètement, c'est comme le mouvement des marées : les forces de la bite, c'est pas de la merde !
Monsieur Pomme :
Dieu fasse que tu dises vrai. J'ai croisé Géraldine en venant ici et je lui ai proposé de venir croquer un bout de chocolat dans ma chambre, après le repas. Je lui ai dit d'être discrète, j'espère qu'elle va pas déconner et se répandre partout que Pomme veut lui offrir du chocolat... A ce propos, il te reste du chocolat ?
Monsieur Perrin :
Ouais l'artiste, deux plaques et ma mère m'en apporte souvent (il lui tend une plaque de chocolat qu'il avait dans son sac plastique). T'en veux une entière ?
Monsieur Pomme :
Non, merci. Une demie suffira, je ne voudrais pas la faire grossir, elle perdrait de son charme !
Monsieur Perrin :
C'est sympa pour ceux qui vont suivre.
Perrin coupe une plaque de chocolat en deux et la tend à Pomme.
Monsieur Pomme :
En revanche, j'aurais besoin de toi pour donner l'alerte. Tu feras gaffe vers 23 heures ce soir. Je vais hurler comme un sourd en éjaculant et si c'est pas suffisant pour rameuter nos garde-chiourmes, il faudrait que tu donnes l'alerte. Il faut être discret avant mais tapageur après. Il faut que ce soit un flag' sinon c'est raté.
Monsieur Perrin :
Ok, tu peux compter sur moi pour te balancer, enfoiré. Dire que tu vas te faire Géraldine...
Monsieur Pomme :
Dernière chose : t'aurais pas des capotes à tout hasard ? Ils n'en distribuent pas au poste de soin...
Monsieur Perrin :
Eh non, l'ami. Point de capote.
Monsieur Pomme :
Point de capote... Bon...
Monsieur Perrin :
Demande à Rapin !
Monsieur Pomme :
Non, Rapin, il a pas de capotes, c'est sûr. Et puis il risquerait de me les vendre chère s'il en avait. Tu vois personne aujourd'hui ?
Monsieur Perrin :
Je vois ma mère.
Monsieur Pomme :
Ah... Ta mère... Elle doit bien se douter que tu baises, à ton âge...
Monsieur Perrin :
Je pense que oui mais elle verrait sans doute d'un mauvais œil que je baisasse à l'hôpital psychiatrique Napoléon Bonaparte...
Monsieur Pomme :
Dis-lui que c'est pour un pote, elle comprendra sans-doute.
Monsieur Perrin :
Ok, je vais lui demander. Je ne te promets rien.
Monsieur Pomme :
Ok, merci.
Monsieur Perrin :
Sinon, il te reste l'éjac' face...
Monsieur Pomme :
L'éjac' quoi ?
Monsieur Perrin :
L'éjac' faciale mon pote ! Un masque de beauté pour la petite Géraldine !
Monsieur Pomme :
C'est pas con... Ça limite les risques de maladie et de conception... L'éjac' face... C'est un truc de cinéma ça, non ?
Monsieur Perrin :
Ouais... J'ai jamais rencontré une nana suppliant une éjac' face. T'as raison, c'est du cinéma. Mais au point ou t'en es et avec cette nymphomane extrême, tu peux bien tenter un truc d'artiste, non ?
Monsieur Pomme :
C'est le bon côté du job, t'as raison.
Monsieur Perrin :
Dit-donc, l'apôtre, ça t’ennuierait de te lever pour que je pisse un coup ? A l'origine j'étais venu pour ça, j'ignorais que tu planquais ici.
Monsieur Pomme se lève et attrape son sac plastique qui est gueusé par un objet inconnu, unique et qui déforme son sac jusqu'à ne créer qu'une forme verticale un peu absurde. Pendant ce temps on entend le bruit de l'urine dans le fond de la cuvette. Monsieur Pomme regarde distraitement le sexe de son compère et a une réaction marquée d'étonnement. Bruit de chasse d'eau.
Monsieur Pomme (sidéré) :
Excuse d'avance cette familiarité mais il te sert de rouleau à pâtisserie ton machin ?
Monsieur Perrin (gêné) :
Non, te marre pas, c'est un vrai poids.
Monsieur Pomme :
En effet, il doit bien faire un kilo cinq ton filet mignon !
Monsieur Perrin :
Non, je t'assure, c'est pénible. C'est un vrai handicap et malheureusement l'objet d'aucune allocation.
Monsieur Pomme :
Tu peux faire des concours hippiques et encore, les chevaux seraient gênés...
Monsieur Perrin :
Tu sais que je ne peux pas m’asseoir sur la lunette des toilettes, sinon j'ai le gland qui trempe, façon sonde. C'est un handicap réel.
Monsieur Pomme :
Je te crois l'ami.
Monsieur Perrin :
Je te raconte pas comment il est difficile de convaincre une femme de coucher avec moi. Dès qu'elles me voient nu elles ont des regards effrayés, elles ont peur de se faire oblitérer comme un vulgaire ticket de métro. C'est un poids...
Monsieur Pomme :
Une dernière petite question : t'as assez de sang dans le corps pour l'ériger ou bien t'as besoin d'une perfusion avant d'attaquer ?
Monsieur Perrin :
Très spirituel... On pourrait parler d'autre chose ?
Monsieur Pomme :
Écoute, on n'a pas la télé, on s'occupe avec les moyens du bord... Blague à part, tu bandes encore ?
Monsieur Perrin :
Un peu mais mollement...
Monsieur Pomme :
Tu prends quoi comme médocs ?
Monsieur Perrin :
Haldol, Séroplex, Valium, Lysanxia, Abylify et Lepticure.
Monsieur Pomme :
Et t'as juste une grippe par an, c'est ça ?
Monsieur Perrin :
Oui...
Monsieur Pomme :
Grandiose... Tu penses que tu vas l'avoir, ton alloc' ?
Monsieur Perrin :
J'espère, je fais tout pour. Je fais le grand malade avec le médecin et pendant les journées que je passe à l'hôpital. Il me la faut cette alloc'. Tu verrais la difficulté de réaliser une toile aujourd'hui, c'est un enfer. Tout coûte et coûte extrêmement cher : le matériel, l'intendance et si je rajoute à ça la difficulté de trouver un client tu comprendras que j'ai vraiment besoin d'une alloc' régulière.
Monsieur Pomme :
Tu pourrais enseigner, Non ?
Monsieur Perrin :
Oui mais du coup je n'aurais plus l'énergie nécessaire pour accomplir mon œuvre. Tu sais, les Van Gogh et autres barbouilleurs ils se sont sacrifiés pour leur art. Mais à l'époque on pouvait vivre entre les lignes, le monde était moins compliqué et puis il y avait des mécènes : les épiciers de l'époque, les hôteliers d'antan sans parler des types comme le docteur Gachet : ils acceptaient tous des toiles pour se faire payer. Aujourd'hui, tu me vois aller chez Carrefour et sortir une toile à la caisse ? C'est plus possible, les créateurs sont cernés par le kolkhoze fleuri qu'on s'est fabriqué. Tout ce qui est gratuit a disparu. La monnaie d'échange d'aujourd'hui c'est le propre abrutissement de chaque consommateur qui accepte sans trop avoir le choix de faire de longues heures de présence dans un travail stupide pour pouvoir se payer des Club Med l'été et, une fois sur place, ces consommateurs animés espèrent multiplier les conquêtes de chair fraîche jusqu'à écœurement. L'année qui suit ils pallient le manque de contacts humains véritables et gratuits par une consommation délirante d'objets et de produits de plus en plus absurdes. Le marketing a colonisé le réel, tout n'est qu'image, mirage, reflets. Mais même chez les journalistes, les types comme toi sont devenus rares. Aujourd'hui, un journaliste c'est quelqu'un qui fait de la mise en page d'infos prêtes à être consommées qui giclent des agences de presse. Plus de réflexion ni d'analyse, rien, le néant.
Monsieur Pomme :
Je sais, c'est vrai. Chacun est une victime innocente et consentante de ce système absurde. Et ceux qui craquent et qui se retrouvent ici sont traités comme des chiens.
Monsieur Perrin :
Il nous reste l'humour pour supporter cet enfer moderne.
Monsieur Pomme :
J'en connais qui ne comprennent même plus le second degré. Ils sont devenus des machines. Regarde Bonbon et Adolphine, ils sont dangereux ces cons-là. Ils ont l'obsession du zéro défaut comme sur les chaînes de montage de chez Renault. Mais un être humain n'est pas une bagnole, merde alors ! Ils me foutent les jetons ces zèbres là, ils n'ont pas d'âme, se sont des flingueurs, des dératiseurs, des dégraisseurs. Ils nous traitent comme du bétail et ils attendent qu'on leur dise merci. C'est des mecs dangereux.
Monsieur Perrin :
eh ouais...
Monsieur Pomme :
Bon ! je te laisse le contrôle du chiotte, fais en bon usage ! Je vais aller libérer Rapin de sa lourde tâche d'épouvantail et m'échauffer pour la partie de flipper avec Géraldine ! Ça m'a fait du bien ce petit break avec toi. N'oublie pas de donner l'alerte si les matons ne débarquent pas tout de suite après le coït transgressif...
Monsieur Perrin :
T'inquiète se sera fait. Pense à moi quand tu seras sur elle !
Monsieur Pomme :
Promis Perrin. Pense aux capotes si tu peux. Allez, farewell !
Monsieur Perrin se retrouve seul, assis sur les toilettes. Il commence à manger un bout de plaquette de chocolat en consultant sa montre, l'air circonspect.
Noir
Bruits en off de fornication pornographique.
Scène 3 :
Adolphine :
Monsieur Pomme ne s'est pas calmé. Il refuse de respecter les règles de l'établissement et celles imposées par sa pathologie. Il est incontrôlable.
Docteur Bonbon :
Quelles sont ses dernières frasques ?
Adolphine :
Il a bu de l'eau sous la douche.
Docteur Bonbon :
Il a bu de l'eau sous la douche ?
Adolphine :
Oui, de l'eau sous la douche.
Docteur Bonbon :
De l'eau sous la douche... Pourtant vous lui aviez expliqué, vous lui aviez dit ce qu'il encourait s'il buvait trop d'eau, n'est-ce pas ?
Adolphine :
Oui, mais malgré cela il continue à boire au delà de ses deux bouteilles d'eau quotidiennes. Il dit qu'il a soif.
Docteur Bonbon :
Avec deux bouteilles d'eau par jour on n'a pas soif.
Adolphine :
Non, on a pas soif. Pas soif du tout même.
Docteur Bonbon :
Vous lui avez dit qu'il risquait une ionisation.
Adolphine :
Il a ri quand je lui ai dit qu'il risquait une ionisation. Il a ri.
Docteur Bonbon :
Il a ri à la ionisation ?
Adolphine :
Il a ri à la ionisation...
Docteur Bonbon :
Quoi d'autre ?
Adolphine :
Il a eu une relation sexuelle non protégée avec Mademoiselle Dupré, l'étudiante.
Docteur Bonbon :
Une relation sexuelle non protégée avec Mademoiselle Dupré, l'étudiante ?
Adolphine :
Oui.
Docteur Bonbon :
Mais je vais la mater, moi, cette forte tête ! Je crois qu'il est temps de mettre fin à ses souffrances... Nous allons lui administrer du XEPLION. Du XEPLION à haute dose. Est-ce qu'il lui arrive encore de parler de son amour imaginaire ?
Adolphine :
Quand on l'a surpris en train de jouir avec Mademoiselle Dupré, il hurlait « Estelle ! Estelle ! Estelle ! » La petite Dupré était ravie et elle a voulu s'interposer avec Monsieur Perrin -qui était arrivé entre temps. Elle était hystérique et Monsieur Perrin applaudissait en riant. L'interne a donc injecté deux ampoules d'Haldol à Géraldine Dupré pour qu'elle se calme.  Elle a aussi donné à Monsieur Perrin du Théralène qu'il a refusé de prendre. Il ne voulait plus quitter la chambre de Monsieur Pomme. On l'a donc enfermé dans la sienne jusqu'au matin.
Docteur Bonbon :
Et comment a réagi Monsieur Pomme ?
Adolphine :
Comme d'habitude, avec ironie. Il a comparé l'hôpital à une prison parce qu'il y est interdit d'avoir des relations sexuelles entre patients adultes et consentants...
Docteur Bonbon :
C'est là que vous allez pouvoir constater l'efficacité radicale du XEPLION. Avec le XEPLION, Monsieur Pomme va tomber de l'arbre, je vous le garantis. Autre chose à signaler avant de recevoir Monsieur Pomme ?
Adolphine :
Non Stéphane, rien d'autre.
Docteur Bonbon :
Eh bien allez le chercher s'il vous plaît.
Adolphine sort et le Docteur Bonbon reste assis au bureau en marmonnant le mot XEPLION avec une excitation particulière.
Entrent Adolphine et Monsieur Pomme.
Docteur Bonbon :
Monsieur Pomme.
Monsieur Pomme :
Monsieur Bonbon.
Adolphine :
Asseyez-vous, Monsieur Pomme.
Monsieur Pomme :
Je n'avais pas l'intention de rester debout, Adolphine.
Docteur Bonbon :
Ah ! Ne commencez-pas Monsieur Pomme ! Nous sommes très déçu par votre comportement. Très déçu.
Monsieur Pomme :
C'est un conseil de discipline ? Je vais avoir des heures de colle ?
Docteur Bonbon :
Qu'avez-vous à nous dire ?
Monsieur Pomme :
Je n'ai pas pour habitude de collaborer avec la Gestapo.
Docteur Bonbon :
Vous avez raison, faites bien l'imbécile. Monsieur Pomme : vous avez bu de l'eau !!!
Monsieur Pomme :
j'aurais préféré un verre de blanc mais je dois avouer que j'ai bu de l'eau... Oui, je reconnais, j'ai bu de l'eau... Vous allez me donner l'absolution ou bien j'ai d'autres crimes à expier ?
Docteur Bonbon :
Je suis très sérieux, Monsieur Pomme. Une infirmière vous a vu boire de l'eau sous la douche. Dans votre cas c'est très grave, vous risquez une ionisation.
Monsieur Pomme :
Ionisation c'est un terme médical qui veut dire qu'on pisse beaucoup ?
Adolphine :
Non ! Une ionisation c'est mortel. La ionisation c'est la mort, la fin, la mort. La mort Monsieur Pomme ! La mort ! Ça vous fait peut-être aussi rigoler, la mort, Monsieur Pomme ?
Monsieur Pomme :
Non mais vous êtes tarés, vous êtes cinglés, dérangés. C'est vous qui avez besoin de repos et de médicaments, c'est pas moi.
Docteur Bonbon :
Nous voulons vous éviter la mort.
Monsieur Pomme :
Comme vous me privez déjà de la vie, si vous m'enlevez la mort, je me demande ce qu'il me reste...
Docteur Bonbon : (solennel)
Il vous reste la guérison !
Adolphine : (comme si c'était quelque chose de sensationnel)
Il vous reste la guérison ! Monsieur Pomme ! La guérison !
Monsieur Pomme :
Tous les deux, vous devriez faire un dépistage de connerie. Je pense que vos résultats feraient exploser les canons actuels. Vous deviendriez célèbres : Bonbon et Adolphine, pionniers dans les zones inconnues de la bêtise humaine.
Docteur Bonbon :
Ne devenez pas impertinent, Monsieur Pomme! D'autant que nous n'en avons pas fini avec vos frasques.
Adolphine :
Oui, l'épisode avec Mademoiselle Dupré.
Monsieur Pomme :
Je pense que si l'eau est interdite, baiser avec une patiente devrait me conduire, au minimum, à l'euthanasie...
Adolphine :
Il n'y a pas que ça, vous avez parlé avec Monsieur Perrin !
Monsieur Pomme :
Ah oui ! Donc la baise cumulée à Perrin et au verre d'eau on va d'abord m'euthanasier et ensuite disperser mes cendres dans un chiotte de l'hôpital Napoléon Bonaparte ! C'est ça ?
Docteur Bonbon : (très calme)
Eh bien non Monsieur Pomme. Nous ne voulons pas vous voir disparaître, bien au contraire. Nous voulons votre bien, nous voulons vous voir guéri. De ce fait nous allons vous enfermer dans votre chambre, dorénavant.
Monsieur Pomme :
Et vous allez couper l'eau aussi, pour éviter que je me ionise ?
Docteur Bonbon :
Non. Nous allons vous administrer du XEPLION !
Monsieur Pomme :
Du quoi ???
Adolphine: (Comme si elle annonçait la découverte de nouvelles galaxies dans l'univers)
Du XEPLION ! Monsieur Pomme !
Docteur Bonbon :
XEPLION !
Monsieur Pomme : (plutôt très inquiet)
XEPLION ?
Docteur Bonbon et Adolphine :
Oui ! Du XEPLION !
Docteur Bonbon :
La Rolls des neuroleptiques ! Un traitement retard par injection !
Monsieur Pomme :
Je refuse ce traitement.
Docteur Bonbon :
Mais vous n'avez plus le choix, vous êtes devenu incontrôlable. C'est une question de sécurité pour l'hôpital : c'est la solution finale !
Monsieur Perrin entre sans frapper.
Monsieur Perrin :
Il faut que je dise quelque chose à Joël !
Adolphine :
Monsieur Perrin ! Nous sommes en entretien et vous n'avez pas le droit de parler à Monsieur Pomme ! Sortez !
Docteur Bonbon :
Sortez ! Monsieur Perrin, nous sommes en plein travail mais le Docteur Faber va bien s'occuper de vous, aussi. Ne vous inquiétez pas, c'est prévu. Chacun son tour... Sortez !
Monsieur Pomme :
Ne les écoute pas, ils délirent. Tu voulais me dire quoi ?
Monsieur Perrin :
J'ai trouvé des capotes !
Monsieur Pomme :
C'est Géraldine qui va être contente.
Docteur Bonbon se lève et pousse Monsieur Perrin dehors.
Docteur Bonbon :
J'ai dit ! Dehors !
Il claque la porte et retourne s’asseoir au bureau.
Monsieur Pomme :
J'exige un avocat.
Docteur Bonbon : (amusé)
Vous vous croyez au Palais de Justice ?
Adolphine :
Au Palais de Justice !
Adolphine et Docteur Bonbon :
Il se croit au Palais de Justice ! (ils rient fort)
Adolphine :
XEPLION !
Docteur Bonbon :
XEPLION !
Monsieur Pomme :
Donc c'est bien vous les dingues, ça confirme mon hypothèse. Je refuse catégoriquement ce traitement.
Docteur Bonbon : (sec)
Mais on ne vous demande pas votre avis. C'est pour guérir Monsieur Pomme, être heureux, mettre un terme à votre délire destructeur.
Monsieur Pomme :
Je demande à avoir accès à mon téléphone.
Adolphine :
Vous n'avez pas le droit d'y accéder.
Monsieur Pomme :
Pourquoi ?
Adolphine :
Vous êtes malade Monsieur Pomme, malade.
Monsieur Pomme :
Je ne vois pas le rapport... Ce n'est pas contagieux de passer un coup de fil !
Adolphine :
C'est pour votre bien, Monsieur Pomme, croyez-moi.
Docteur Bonbon :
Vous allez vous en sortir, faites confiance à vos thérapeutes, Monsieur Pomme.
Monsieur Pomme :
Mais vous êtes délirants. Je ne suis pas malade. Estelle, l'amour fou, le délire, c'est du cinéma et...
Docteur Bonbon :
Bien... Vous commencez à commenter votre délire, c'est très bon, très très bon signe. Une bonne dose de XEPLION et vous êtes sauvé !
Monsieur Pomme :
Non, vous ne m'avez pas laissé finir. Je ne suis pas malade, je n'ai jamais été malade, je...
Adolphine :
Ah... Enfin, vous déposez les armes, c'est bien Monsieur Pomme. Quel chemin parcouru. C'est très bon signe et avec quelques ampoules de XEPLION vous allez renaître de vos cendres, vous serez un homme nouveau.
Monsieur Pomme :
Eh oh ! Les toubibs ! Je ne suis pas malade ! Je vais bien ! C'est vous les dingues, c'est...
Docteur Bonbon :
C'est normal cette tension entre le patient et son thérapeute, aujourd'hui vous êtes en colère et demain vous nous bénirez de vous avoir sauvé du pire, de la catastrophe, de la folie, de vos souffrances atroces. Quelques doses de XEPLION et hop ! Fini le cauchemar ! Vous ignorez sans-doute que le  XEPLION est un médicament américain extrêmement efficace : la molécule s'appelle le « palmitate de palipéridone ». Du « palmitate de palipéridone »... Ça fait rêver, n 'est ce pas ?  
Monsieur Pomme :
Mais vous êtes cinglés ! Vous êtes dément ! Faut vous empêcher de nuire ! Achtung ! Connerie en roue libre ! Bouffez-le votre mille patte de palindrome ! Bouffez-le ! Bouffez-le !
Docteur Bonbon :
Non, Monsieur Pomme, c'est du « palmitate de palipéridone ». En même temps, vous n'êtes pas médecin, vous ne pouvez pas comprendre. C'est si génial, le « palmitate de palipéridone » !
Adolphine :
« Palmitate de palipéridone » !
Adolphine et Docteur Bonbon : (dans un soupir d'amour contemplatif) :
« Palmitate de palipéridone »...
Docteur Bonbon :
L'entretien est maintenant terminé. Nous avons bien travaillé. Adolphine, appelez Corinne qu'elle conduise Monsieur Pomme dans sa chambre et dites lui bien de l'enfermer dedans.
Adolphine prend le combiné du téléphone et compose un numéro bref.
Adolphine :
Oui... Corinne... C'est Adolphine, l'entretien de Monsieur Pomme est terminé... Peux-tu passer le prendre devant la salle d'entretien, le conduire à sa chambre et l'y enfermer ?... Merci... (à Bonbon) C'est arrangé !
Docteur Bonbon :
Sortez Monsieur Pomme et attendez Corinne devant la porte, elle va vous raccompagner.
Monsieur Pomme :
Vous avez dû fréquenter trop de dingues ! Vous êtes l'un et l'autre fou à lier ! Vous ne valez pas mieux que les médecins fous des camps de la mort ! Vous êtes dangereux ! Inutiles et malfaisants ! Criminels !
Docteur Bonbon :
Sortez !!!
Monsieur Pomme :
Nazis !!!
Monsieur Pomme sort en claquant la porte. Un temps...
Docteur Bonbon :
Vous voyez Adolphine, là nous sommes en présence d'un cas typique de paranoïa aiguë à tendance dépressivo-schizo-bipolaire. C'est la pire pathologie qui soit, mais... Grâce au XEPLION ! Vous allez vous apercevoir que ce genre de malade mental peut guérir. Nous allons le sauver malgré lui. Il faut toujours soigner les gens malgré eux car ils sont ignorants de leur mal : il faut leur pardonner, ils ne savent pas ce qu'ils font.
Noir.
Scène 4 :
Monsieur Pomme et Monsieur Perrin sont sur scène on voit leurs deux chambres séparées par une cloison. Monsieur Perrin est à cour, il est assis sur une chaise, la tête dans ses mains. Monsieur Pomme est à jardin et est recroquevillé sur le sol, apparemment endormi. Toute la scène est jouée de manière inarticulée à cause des médicaments qu'ils prennent. Monsieur Perrin frappe sur la cloison.
Monsieur Perrin :
Joël !
Monsieur Pomme ne bouge pas. Monsieur Perrin frappe à nouveau sur la cloison.
Monsieur Perrin :
Pomme !... Pomme !... Pomme !...
Monsieur Pomme ne bouge toujours pas. Monsieur Perrin frappe encore une fois sur la cloison.
Monsieur Perrin :
Géraldine !
Pomme se réveille en sursaut.
Monsieur Pomme :
Hein... !
Monsieur Perrin :
Ah... t'es toujours vivant...
Monsieur Pomme :
Hein... !
Monsieur Perrin :
Pomme ! C'est Perrin !
Monsieur Pomme :
Perrin ???
Monsieur Perrin :
Oui... Perrin... Jean Perrin...
Monsieur Pomme :
Je suis où là ? Je suis où ?
Monsieur Perrin :
T'es chez les fous, Pomme !
Monsieur Pomme :
Chez les quoi ???
Monsieur Perrin :
Les fous ! Tu fais un reportage ! T'es pas malade mais ils t'ont drogué...
Monsieur Pomme :
Ah oui... Le XEPLION...
Monsieur Perrin :
C'est ça, voilà. Comment te sens-tu ?
Pomme s'assoit sur la chaise collée à la cloison.
Monsieur Pomme :
Je suis fatigué.
Monsieur Perrin :
Pourtant ça fait quatorze heures que tu dors...
Monsieur Pomme met la main dans son slip.
Monsieur Pomme :
Ma carte de presse !
Monsieur Perrin :
Quoi ?
Monsieur Pomme :
Ma carte de presse ! Elle était dans mon slip et elle n'y est plus !
Monsieur Perrin :
Merde !
Monsieur Pomme :
Ma carte de presse !
Monsieur Perrin :
Ils ont dû te changer de pyjama et de caleçon et en profiter pour te la piquer.
Monsieur Pomme :
Ma carte de presse, bordel !
Monsieur Perrin :
Moi, ils m'ont piqué mes stylos, mes crayons, mes gommes et mon papier... Pour éviter que je me suicide...
Pomme :
Ils sont fous !!! Infirmière !!! Infirmière !!!
Monsieur Perrin :
Laisse tomber... On est en pleine nuit, ils ne répondent jamais à cette heure là...
Monsieur Pomme :
Ils ont réussi à me rendre malade ces fous de la norme...
Monsieur Perrin :
Pas mieux... J'aurais mieux fait de postuler au RSA...
Monsieur Pomme :
Oui mais l'alloc' est moins substantielle. Dingue rapporte plus que pauvre. Y'a une hiérarchie.
Monsieur Perrin :
Et quand on est dingue et pauvre on touche plus ?
Monsieur Pomme :
Oh non ! Le législateur ne gaspille jamais l'argent du contribuable... Le système social est une machine redoutable. Tellement redoutable que les assistantes sociales s'emmêlent les pinceau. Je l'ai rencontré, moi, l'assistante sociale. Elle m'a dit ne rien pouvoir faire pour moi : dingue et démissionnaire de son job c'est la fessée garantie.
Monsieur Perrin :
Ouais... (un temps) T'as des enfants toi ?
Monsieur Pomme :
Peut-être... Pourquoi ?
Monsieur Perrin :
Comment ça, peut-être ? T'en a ou t'en a pas ?
Monsieur Pomme :
Les femmes que j'ai connues ne m'ont jamais rien réclamées. J'ai peut-être quelques enfants... Des enfants au hasard de soirées arrosées. Et toi ?
Monsieur Perrin :
J'ai vécu longtemps avec une femme et j'ai eu un enfant avec elle. Bastien. Il a dix ans.
Monsieur Pomme :
Et...
Monsieur Perrin :
Bah, rien. J'ai un enfant quoi.
Monsieur Pomme :
Vous vous entendez bien ?
Monsieur Perrin :
Oui, plutôt. Seulement je ne le vois jamais.
Monsieur Pomme :
Ta femme t'en veut ?
Monsieur Perrin :
Non, je m'entends bien avec Carole -elle s'appelle Carole. Le truc c'est que je suis fauché et l'endroit où je vis n'est pas idéal pour recevoir un gosse. Je vis dans un studio alors il faut que l'on ait le même rythme, c'est pas idéal, ni pour lui, ni pour moi.
Monsieur Pomme :
Et ta femme pourquoi tu l'as quittée ?
Monsieur Perrin :
Non c'est elle qui est partie. Tu sais, les femmes d'artiste, elle te suivent jusqu'à un certain point. Quand tu n'arrives plus à payer l'électricité et qu'on finit par te la couper, elles cherchent des solutions légitimes et quand il n'y a plus rien à faire, elles partent avec les enfants en quête de cieux plus cléments. C'est bien normal même si ça fait souffrir...
Monsieur Pomme :
Mais t'es à ce point à la dèche.
Monsieur Perrin :
Ouais, à ce point à la dèche. J'ai toujours eu des clients pour mes œuvres mais comme tout devient difficile, avec le temps, ils se sont fait rares. Ma dernière solution, c'est cette alloc'...
Monsieur Pomme :
Et tes toiles, c'est quel genre ?
Monsieur Perrin :
Je fais de la peinture figurative. C'est plus tellement l'époque. Aujourd'hui, il faut vendre un concept, une idée de peinture mais surtout pas de la peinture. On fait trois traits, deux points et un cercle et si on est déjà un peu côté on peut en vivre. C'est d'ailleurs parfois intéressant, seulement au niveau technique, c'est limité.
Monsieur Pomme :
Ouais, je trouve aussi que l'art contemporain est assez pauvre en terme de technique.
Monsieur Perrin :
Ouais ouais, moi c'est pas mon truc. Ceci dit, j'aurais peut être pu fonctionner un petit peu mieux si j'avais su me vendre. Je n'y suis jamais arrivé. Je n'ai jamais eu la vitalité nécessaire pour m'assurer des conditions matérielles confortables.
Monsieur Pomme :
Ouais, pas vivre dans le luxe mais dans un environnement suffisamment agréable pour que tes qualités d'artiste éclosent.
Monsieur Perrin :
Indeed...
Monsieur Pomme :
Tu sais, journaliste c'est pas moins précaire. Avant de décrocher un contrat régulier, tu rames pas mal. Seulement le système fiscal est plus favorable.
Monsieur Perrin :
Ouais... Et sinon, t'as beaucoup voyagé ?
Monsieur Pomme :
Ouais, un peu. Mais je n'aime pas ça en réalité. Enfin pour être précis, ça demande un gros effort personnel de partir à la rencontre d'une culture. J'aime avoir des souvenirs d'un pays mais les fabriquer me coûte.
Monsieur Perrin :
Comment ça ?
Monsieur Pomme :
C'est anxiogène de se lancer dans l'inconnu. Anxiogène car je n'utilise pas les voyages de groupe qui sont, certes, sécurisants mais qui ne te permettent pas de saisir l'âme d'un pays. Et découvrir l'âme d'un pays te met un peu en danger, en déséquilibre.
Monsieur Perrin :
Ouais, je comprends.
Monsieur Pomme :
Pour ça, je suis un peu comme Léo Ferré : (chantonné) « Les gares c'est con, SNCF, je préfère les trains de la NRF, et les bouquins qu'ont pas d'horaires... »
Monsieur Perrin :
Ah ! Léo Ferré ! Le grand Léo Ferré... Tu crois qu'on est les derniers ?
Monsieur Pomme :
Les derniers quoi ?
Monsieur Perrin :
Les derniers êtres vivants...
Monsieur Pomme :
C'est vrai qu'aujourd'hui la machine à faire peur fonctionne à plein régime et comme jamais. T'ouvres un journal, une télé ou une radio et on te déverse un tombereau de crimes, de décapitations ou de bombes suicide... Les plus sensibles sont XEPLIONISÉ à bloc, les plus fragiles moralement expriment leur désir d'être dans des pulsions morbides strictement calquées sur le modèle malsain des histoires colportées par les médias et avec un raffinement extrême dans les supplices qu'ils infligent aux autres pour être sûr d'être sur la première marche de ce hideux podium de la haine. Et le commun des mortels s'endurcit nous devenons tous une machine de morale sèche, de morale réglementée, de morale sans cœur. La gaieté a déserté nos latitudes. Trop d'objets... Nos sociétés développées n'ont pour unique horizon moral que la sacro-sainte consommation créatrice de montagnes de frustration et de jalousie. On voit bien que la joie s'est repliée dans les régions du monde où les objectifs quotidiens sont de se nourrir et de rêver le soir aux veillées où les conteurs projettent des ombres de lumière dans les âmes pures de ces peuples et non pas, comme chez-nous, des journaux télévisés fleuves qui t'invitent à te méfier de ton prochain et à avoir peur de la vie. L'âme malade de l'occident ne produit plus que de la haine et des normes. De la haine et des normes. La consommation est la bête immonde à abattre, ce faux Dieu à arraisonner, ce mirage à fantasmes à dégommer. Les gens aspirent naturellement à vivre en harmonie : sans religions, sans États, sans frontières, sans normes, sans argent.
Monsieur Perrin :
Ouais... Ouais... Ouais... Verrons-nous la révolution des cœurs ? Rien n'est moins sûr...
Monsieur Pomme :
La douce, la lente, la patiente, la belle, l'implacable révolution des cœurs... C'est le sens du progrès pour le génie humain. Elle est inscrite en nous, elle avance ses pions fragiles de siècles en siècles et ne demande qu'à éclore comme les plantes fragiles que ne fleurissent qu'une fois par an avant de se faner pour mieux renaître l'année suivante.
Monsieur Perrin : (prononcé à l'américaine)
Amen !
Monsieur Pomme :
Quoi qu'il en soit, demain je me barre d'ici. Putain de papier...
Monsieur Perrin :
Putain d'alloc'...
Monsieur Pomme :
C'est comme si j'avais de l'eau dans le cerveau
Monsieur Perrin :
Pareil. Qu'est ce que tu vas leur dire aux toubibs ?
Monsieur Pomme :
Je vais leur dire ce pour quoi je suis là et je pense que ça va les électrochoquer.
Monsieur Perrin :
Ce genre de personnes ne se remettent jamais en cause : ils n'accepteront jamais d'avoir rendu malade, avec leur science, un type qui allait bien.
Monsieur Pomme :
Ils seront bien obligés, je ne suis pas malade, juste drogué.
Monsieur Perrin :
Moi j'attends le petit-déj pour reprendre des forces, j'ai faim.
Monsieur Pomme :
Ouais, t'as raison, le petit-déj c'est le seul truc potable ici. En même temps, rater un petit-déj, faut avoir des qualifications.
Monsieur Perrin :
Et ils en ont ! Certifié « cons en forme » sur toute la ligne.
Monsieur Pomme :
Quand je pense que j'étais volontaire pour faire ce papier...
Monsieur Perrin :
Et moi donc ! (un temps) Au fait, Pomme, tu connais des chansons ?
Monsieur Pomme :
Non, pourquoi ?
Monsieur Perrin :
On pourrait faire une veillée comme en Afrique, ça passerait le temps.
Monsieur Pomme :
Je ne connais pas de chansons mais je connais des poèmes.
Monsieur Perrin :
Magnifique ! Vas-y, je t'écoute...
Monsieur Pomme :
Alors, un petit poème de Rimbaud qui s'appelle « Sensation » :
« Par les soirs bleus d'été j'irai dans les sentiers,
Picoté par les blés, fouler l'herbe menue :
Rêveur, j'en sentirai la fraîcheur à mes pieds
Je laisserai le vent baigner ma tête nue.
Je ne parlerai pas, je ne penserai rien :
Mais l'amour infini me montera dans l'âme,
Et j'irai loin, bien loin, comme un bohémien,
Par la nature, heureux comme avec une femme. »
Silence
Monsieur Perrin :
C'est beau Pomme, c'est beau. T'en connais un autre ?
Monsieur Pomme :
Ouais un poème de Verlaine :
« Le son du cor s'afflige vers les bois
D'une douleur on veut croire orpheline
Qui vient mourir au bas de la colline
Parmi la bise errant en courts abois.
L'âme du loup pleure dans cette voix
Qui monte avec le soleil qui décline
D'une agonie on veut croire câline
Et qui ravit et qui navre à la fois.
Pour faire mieux cette plainte assoupie
La neige tombe à longs traits de charpie
A travers le couchant sanguinolent,
Et l'air à l'air d'être un soupir d'automne,
Tant il fait doux par ce soir monotone
Où se dorlote un paysage lent. »
Monsieur Perrin : (ému)
C'est tellement ça... C'est tellement ça...
Monsieur Pomme :
Allez, un dernier... Je n'en connais que trois. Pour finir, un poème de Baudelaire qui s'appelle « L'étranger » :
« Qu'aimes-tu le mieux, homme énigmatique, dis ? Ton père, ta mère, ta sœur ou ton frère ?
Je n'ai ni père, ni mère, ni sœur, ni frère.
Tes amis ?
Vous vous servez là d'une parole dont le sens m'est resté jusqu'à ce jour inconnu.
Ta patrie ?
J'ignore sous quelle latitude elle est située.
La beauté ?
Je l'aimerais volontiers, déesse et immortelle.
L'or ?
Je le hais comme vous haïssez Dieu.
Eh ! Qu'aimes-tu donc, extraordinaire étranger ?
J'aime les nuages... Les nuages qui passent... Là-bas... Là-bas... Les merveilleux nuages ! »
Monsieur Perrin est ému, il se frotte les yeux avec sa main et laisse échapper un soupir.
Monsieur Pomme :
Eh oui... Les merveilleux nuages ! Les merveilleux nuages...
Bruit de clés en off de portes qui claquent et de pas.
Monsieur Pomme :
Allez soldat ! Reprend-toi ! Le combat continue et il ne faut montrer aucune faiblesse à l'ennemi !
Monsieur Perrin :
Yes sir !
Bruits de portes qui claquent, de clés et de pas en off puis noir.
Scène 5 :
Docteur Bonbon et Adolphine sont seuls dans le bureau d'entretien. Ils sont d'humeur badine et ils chantonnent.
Docteur Bonbon et Adolphine :
XE ! XE ! XE ! XEPLION ! XE ! XE ! XE ! XEPLION ! XE ! XE ! XE ! XEPLION !
(Adolphine continue seule la ritournelle et Docteur Bonbon entonne en seconde voix à la manière d'un chanteur d'opéra baryton-basse)
Docteur Bonbon :
Palmitate de palipéridone ! Palmitate de palipéridone ! Palmitate de palipéridone !
(Ils continuent à chanter ensemble en riant et en faisant des gestes de victoire)
Docteur Bonbon : (Docteur Bonbon met fin à la chanson avec ses bras au dessus de la tête, à la manière d'un chef de chœur)
Trêve de cul de lampe... Récapitulons, avec délice, l'efficacité du traitement employé. Où en est-on avec ce brave Monsieur Pomme ?
Adolphine :
Ah... Ce cher Monsieur Pomme. Il va mieux, il va beaucoup mieux. Pas une frasque ces derniers jours. Monsieur Pomme est doux comme un agneau. Il ne dit pas encore merci mais sa crise est en train de passer. Nous avons aussi neutralisé Monsieur Perrin. Faber, l'interne, a augmenté ses doses d'Haldol, il va beaucoup mieux. Corinne, l'infirmière, a surpris Pomme et Perrin en train de discuter au travers de la cloison de leurs chambres. Corinne a changé Monsieur Perrin de chambre, il est maintenant dans l'aile Géranium et Monsieur Pomme est resté dans l'aile Chrysanthème, ils ne peuvent donc plus communiquer entre eux et sont enfermés nuit et jour dans leurs chambres.
Docteur Bonbon :
C'est... parfais ! Eh oui... XEPLION... Le labo qui nous a présenté ce médicament à Cannes avait été catégorique sur nos futurs succès de prise en charge grâce à ce médicament. C'est le meilleur traitement retard, le plus doux, le plus abouti, le plus long en bouche, pour les connaisseurs de neuroleptiques. C'est américain il faut dire. C'est un médicament patiemment élaboré par les meilleurs chercheurs de monde entier. « Palmitate de palipéridone », on croirait un vers de Virgile.
Adolphine :
Est-il guéri Docteur Bonbon ?
Docteur Bonbon :
Non, pas encore mais la nouvelle compliance du sujet nous permet d'envisager la rémission. La rémission, Adolphine ! La rémission !
Adolphine :
Vous êtes merveilleux Docteur Bonbon. Avec vous la médecine semble évidente, parfaite et sans écueils. Vous devriez enseigner...
Docteur Bonbon :
Mais j'y songe, Adolphine... J'y songe...
Adolphine :
Je vais chercher Monsieur Pomme ?
Docteur Bonbon :
Oh oui ! Et aujourd’hui, c'est un plaisir de le recevoir, il ne ricane plus... Il ne se croit plus invincible, il n'est plus ironique du tout, son délire l'abandonne... Il revient parmi les vivants !
Adolphine :
Oh ! Docteur Bonbon...
Adolphine sort et Docteur Bonbon reste assis et silencieux. Il contemple le dossier de Monsieur Pomme qu'il tient dans ses mains et soupire, comme soulagé. Adolphine revient avec Monsieur Pomme qu'elle tient pas la main. Monsieur Pomme est drogué, il a du mal à ouvrir les yeux et est avachi comme un petit vieux.
Docteur Bonbon :
Monsieur Pomme !
Monsieur Pomme : (enhardi)
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Docteur Bonbon :
Ça va beaucoup mieux on dirait !
Monsieur Pomme : (avec colère)
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Adolphine :
Ah non ! C'est nous qui somme fiers de vous !
Monsieur Pomme : (résigné)
éjzefg...^sgzeàgizeg... zoegjgqeg...
Docteur Bonbon :
Vous voyez quand vous voulez... Il faut faire confiance à ses thérapeutes. Ils sont à votre écoute, il ne faut pas tricher avec son médecin, il faut que le patient accepte l'alliance thérapeutique et alors, la guérison est possible !
Monsieur Pomme : (très résigné)
qofpqaz...
Adolphine :
Monsieur Pomme, hier vous vouliez nous faire part d'une chose importante. Dites-nous tout Monsieur Pomme !
Monsieur Pomme se redresse sur sa chaise et fait un effort colossal pour s'exprimer normalement mais son débit verbal est lent et inarticulé.
Monsieur Pomme :
Je ne suis pas fou... Je suis journaliste... zegljEGMds... Et j'ai inventé cette histoire d'obsession amoureuse... zejgaqelrgùlqrdg... Pour écrire un article sur les soins en Psychiatrie... zeojrùsjrhbùojszthr...
Docteur Bonbon :
Tiens, la structure du délire évolue.
Adolphine :
C'est normal ça Docteur ?
Docteur Bonbon :
Oui, oui ! Bien sûr... Alors, Monsieur Pomme, comme ça on est journaliste ! Mais c'est passionnant ! Vous avez la charge d'une rubrique ? La rubrique santé sans-doute ?
Docteur Bonbon et Adolphine éclatent de rire
Monsieur Pomme :
DKEDKDKkfkg-(è... Je suis un journaliste d'investigation... J'écris des articles sur des sujets de société sensibles...
Docteur Bonbon : (comme s'il parlait à un demeuré)
Et comment s'appelle votre journal ?
Monsieur Pomme :
C'est le journal : zsljvgzflfgzeozfeojfezo...« Citron ».
Docteur Bonbon : (réjoui)
Alors comme ça, Monsieur Pomme travaille au journal « Citron »... Et ça ne vous le presse pas trop : le citron, ce travail ?
Docteur Bonbon et Adolphine rient de bon cœur.
Monsieur Pomme :
Non, non... C'est vrai... zamok »éàçgoze... Appelez le rédacteur en chef et vous verrez...
Docteur Bonbon : (toujours mielleux)
Et il s'appelle comment votre patron ?
Monsieur Pomme :
Jus. Monsieur Jus...
Docteur Bonbon : (il le prend pour con fini)
Monsieur Jus de chez « Citron »... (il prend à partie Adolphine) Vous voyez Adolphine comment le délire chez un patient se construit. Il s'appelle Pomme et est persuadé de travailler pour Jus chez « Citron ».
Adolphine :
C'est incroyable !
Docteur Bonbon :
Oui, c'est sidérant et c'est pour ça qu'il est difficile d'enrayer la logique de ces constructions mentales. Les patients sont toujours accrochés aux thèmes de  leurs délires. Tous les éléments de réalité passent par le filtre de leur délire et finissent par l'alimenter.
Monsieur Pomme : (furieux)
ZEJOFOJQESGOesg*POJGEPOseg*µSEOJGERPOGZ04Z0Y 34
Docteur Bonbon :
Oh là ! Oh là ! On se calme ! On se calme...
Adolphine :
Et pourquoi pousse t-il de tels cris ?
Docteur Bonbon :
Mais parce qu'il sent que nous n'adhérons pas aux thèmes de son délire.
Monsieur Pomme : (faisant un effort surhumain pour se faire comprendre)
ZDOR3434OPOKFGETKETG§§ !!!... ET MA CARTE DE PRESSE ???
Aldolphine :
Votre quoi ?
Monsieur Pomme :
R309FR39JEVFOIFE§§ !!!!...MA CARTE DE PRESSE !!! E3OPFE0R3IFE !!!
Docteur Bonbon :
Vous voulez dire, votre carte de presse citron, sans doute ?
Rires
Monsieur Pomme : (véhément)
zegpoSEBHêprhyZ...ÄA...OfqÔGEGEZPHQ...ERH¨H !!!
Docteur Bonbon :
Allons, allons, on se calme Monsieur Pomme ! Tout doux, tout doux... Calme...
Monsieur Pomme :
Vous m'avez pris ma carte de presse... Vous me l'avez volée... aoisffepofdjo...
Docteur Bonbon :
Mais non... Mais non... Personne n'a pris votre carte presse... Vous n'avez pas de carte de presse Monsieur Pomme. Pas de carte de presse. Tout ça c'est dans votre tête, un délire, de l'imagination. Vous êtes comptable dans une PME : j'ai votre dossier sous les yeux (il lui montre une feuille), il n'y a pas de carte presse non plus dans vos effets personnels, regardez : (il lui montre une autre feuille de papier) un stylo, une montre, un téléphone portable, un portefeuille vide, quelques pièces de monnaie et un passeport. Vous voyez !
Monsieur Pomme :
J'avais gardé ma carte de presse sur moi...
Adolphine : (comme à un débile)
Et vous l'aviez rangée où, cette carte de presse ?
Monsieur Pomme :
zlkfdelkdfldflkef...Dans mon...dkvfkfkdejkd,jd... Slip...
Docteur Bonbon :
Évidemment ! Existe t-il meilleur endroit au monde que son slip pour ranger sa carte de presse quand on est journaliste chez « Citron » ? Journal, que soit dit en passant : personne ne connaît ! Ça vous dit quelque-chose, à vous, Adolphine, le journal « Citron » ?
Adolphine :
C'est la première fois que j'entends parler d'un truc pareil.
Monsieur Pomme :
C'est très connu ! C'est un journal participatif... Colonnes ouvertes aux abonnés... Je travaille pour les contributions professionnelles de ce journal. Vous ne devez pas vous intéresser... 2ODZOPZOFDELKDF...beaucoup à la presse car on tire à PZER39FOJERZLFES !!!... !!!...100 000 exemplaires !
Docteur Bonbon : (très ironique)
Ah, oui ? 100 000 exemplaires! Mais vous êtes donc un grand journaliste Monsieur Pomme ! Vous êtes quelqu'un d'important... (à Adolphine) Les sujets délirants ont toujours un penchant mégalomaniaque. Il est rare qu'un patient sujet au délire s'imagine être pompiste en banlieue. Ils se prennent tous pour des figures clés de notre société. Ça va du Christ au dirigeant politique en passant par diverses figures artistiques. C'est très œdipien... très très œdipien... (en réintégrant Monsieur Pomme dans la conversation) Alors, où en est-on de cette fameuse carte de presse égarée dans le slip du grand journaliste Monsieur Pomme ?
Adolphine : (ironique)
Eh oui, Monsieur Pomme, cette carte de presse, vous l'aviez rangée devant ou derrière dans votre slip ?
Docteur Bonbon : (ironique)
Derrière c'est plus pratique si on serre les fesses, ça fait porte carte ! A condition de ne pas y mettre trop de documents, évidemment, sinon on perd son slip, n'est-ce pas Monsieur Pomme ?
Adolphine et Docteur Bonbon rigolent de bon cœur.
Monsieur Pomme :
ADFDFTJYDETYKYT§§§£µ%¨¨+Y... Elle a disparue... e »çr... Il y a deux jours... Après le XEPLION...
Docteur Bonbon : (comme à un gosse de trois ans)
Dorénavant vous savez qu'il ne faut rien ranger dans son slip même si c'est pratique...
Adolphine : (ironique)
A moins d'y insérer un classeur...
Monsieur Pomme : (au comble de l'indignation)
Z3QRGQRHQRSFNSTFJ§§§FFUYDGKYFUUKDDKYG
Docteur Bonbon :
Ah ! Il faut vous calmer ! Descendre d'un ton ! On peut plaisanter mais il y des limites !
Adolphine :
Oh oui ! Des limites !
Monsieur Pomme : (ému, triste)
Il faut que vous me croyez... « éfeù^ùmyrm... Je ne suis pas délirant... Je ne suis pas malade... vlf,:;ù-(ràrmf... J'ai simulé... Pour l'article... Niiiiiiiiiiii ...
Adolphine :
Ce nouveau délire est très envahissant, non ?
Docteur Bonbon :
Évolution normale pour quelqu'un de délirant. Vous verrez que quand le traitement retard aura atteint son rythme de croisière nous serons à même d'en plaisanter avec ce brave Monsieur Pomme qui aura alors accès à la critique de son délire.
Monsieur Pomme : (désespéré)
qjfqfpqsfs*^s
Docteur Bonbon :
Mais oui Monsieur Pomme, mais oui... Ne vous inquiétez pas, nous sommes là...
Monsieur Pomme :
Mais c'est justement ça qui m'inquiète... Niiiiiiiiiiiii...Que vous soyez-là... Niiiiiiiiiiiiii... Ouvrez internet, allez sur Google et et tapez : « Citron »... Niiiiiiiiiiiiiiiiii... C'est un concours de circonstance... Il s'appelle Jus, je m'appelle Pomme, le journal s'appelle Citron... Niiiiiiiiiiii... C'est un coup du sort... C'est vrai... Monsieur Jus va venir me chercher... Niiiiiiiiiiiiiiiii... Vous allez avoir de gros soucis avec ce papier... De gros soucis... Niiiiiiiiiiiii... De gros soucis...
Docteur Bonbon : (avec colère)
Alors, premièrement, vous n'avez pas à me dire ce que je dois faire, ici c'est moi qui décide de la manière dont on danse. Je vous rappelle que je suis le chef de service. Le chef de service ! pas un aide-soignant à qui vous demandez de relever votre lit, pas une infirmière qui vous fait vos piqûres, pas un interne hésitant: le chef de service ! Ensuite, pour des raisons de sécurité et de confidentialité internet n'est, de toute manière, pas accessible dans les salles d'entretien.
Monsieur Pomme :
De gros soucis... zaqijzfjlsflsf...
Adolphine : (au Docteur Bonbon)
Et Estelle dans tout ça ? Ça aussi c'est inventé ? C'est aussi un délire ?
Docteur Bonbon :
Ah... Non ! Ça c'est vrai ! C'est la première strate de son délire.
Monsieur Pomme :
qfzjLMSFE%OJVG ! T'as qu'à croire !
Docteur Bonbon :
Laissez-nous travailler Monsieur Pomme, ne nous interrompez pas sans arrêt.
Monsieur Pomme :
FCPSQVKKA°++12T23T12ZEG
Docteur Bonbon :
C'est ça, faites une sieste. On vous dira quand on aura besoin de vous. J'en était où ?
Adolphine :
La première strate.
Docteur Bonbon :
Eh oui ! Chère Adolphine ! La première strate : c'est à dire la réalité à partir de laquelle le patient construit son délire. Le point de départ si vous voulez.
Adolphine :
Et il y a combien de strates ?
Docteur Bonbon :
Autant de strates que de fantasmes qui viennent nourrir sa maladie. C'est extrêmement simple : les patients délirent et nous, nous stoppons leur activité cérébrale grâce à des molécules puissantes que l'on appelle les neuroleptiques. Quand le médicament a suffisamment fait effet, le patient retrouve sa première strate et il est capable de commenter son délire. A ce moment précis, il faut toujours maîtriser cette activité cérébrale grâce à un savant dosage de neuroleptiques. Chez certains patients les strates se recomposent assez vite et il faut alors à nouveau gérer la crise.
Monsieur Pomme :
kskscsdazop)... Vous permettez ? Jdofvgflze...
Docteur Bonbon : (comme à un niais)
Et que veut-il Monsieur Pomme ?
Monsieur Pomme :
Et si la première strate est inventée ? Heinnnnniiiiiiii ? Qu'est ce qui se passe ?
Adolphine :
Ah, oui ! Qu'est-ce qui se passe ?
Monsieur Pomme:
pépfzcc lsfpzf...
Docteur Bonbon :
Mais voyons... Adolphine... On ne peut pas inventer la première strate... On ne peut pas, c'est impossible.
Monsieur Pomme :
éfe^kpsdflzt... Et si justement...^ùqzfazfr... On peut !
Docteur Bonbon :
Mais non, mais non. Je vais lui rajouter quelques médicaments, il n'a pas l'air bien aujourd'hui...
Monsieur Pomme :
AQSF£1arzpozeg^zeg1=p !!!!!!!
Adolphine :
S'il vous plaît, Monsieur Pomme ! Un peu de silence et cesser de gémir sans arrêt, c'est vraiment très agaçant : c'est déplaisant... Je vous assure... (au Docteur Bonbon) Donc, impossible d'inventer la première strate...
Monsieur Pomme :
&$azf^pZEFG ;;;... Et si !...a^µPD*d
Docteur Bonbon :
Attention Monsieur Pomme !
Monsieur Pomme :
aézskdfskze ».;ù)è)'-à)- »à)ey
Adolphine :
Mais vous allez vous taire, non de non ?!!!?
Silence
Docteur Bonbon :
Bon ! J'en étais où ?... Ah oui ! La première strate ! Eh bien oui, Adolphine, on ne peut pas inventer la première strate, c'est à dire le réel, le quotidien ! Si on l'inventait cela voudrait dire qu'on est fou.
Adolphine :
Oui, mais ils sont fous.
Docteur Bonbon :
Absolument ! Fou ! Fou ! Fou ! Mais leurs délires puisent dans leur quotidien, dans le réel de leur première strate et ça on ne peut pas l'inventer car effet, rendez-vous compte que si...
Monsieur Pomme : (mugissement)
PFE¨£ VG£.PT4Z¨£.1P¨GSHP/£ZYR5§TDIN734 !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Docteur Bonbon : (extrêmement énervé et en colère)
Ah Vous !!! Ça va bien !!! Faut la fermer maintenant !!! La boucler !!! Vous nous fatiguez avec vos salades !!! Je vais revoir sérieusement votre traitement et je vous assure qu'on entendra les mouches voler !!!
Adolphine :
C'est vrai ça, vous êtes pénible Monsieur Pomme ! Vraiment pénible ! On croirait que vous êtes le centre du monde... Zut ! À la fin !
Docteur Bonbon : (déçu)
Mettez-le en chambre d'isolement Adolphine... C'est dommage d'en arriver là mais on ne peut pas travailler avec lui... Allez hop ! À l'isolement !!! Je vais vous donner un coup de main Adolphine !!!
Monsieur Pomme : (deuxième mugissement féroce)
AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH
Docteur Bonbon :
Chambre d'isolement !!!
Monsieur Pomme : (cri d'horreur)
AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH
Adolphine et Docteur Bonbon : (avec autorité et détermination)
CHAMBRE D'ISOLEMENT !!!
Monsieur Pomme : (cri d'effrois)
AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH
Docteur Bonbon et Adolphine crient de concert sur la voix de Monsieur Pomme. Ils le prennent par les bras et sortent tous les trois ensemble. Les cris s'estompent petit à petit.
Noir
Bruits de clés, de portes qui claquent et de pas sur le sol.
Scène 6 :
La scène s'ouvre sur une porte aveugle avec des barreaux verticaux à  hauteur de tête d'homme.
Adolphine et le docteur Bonbon sont chacun d'un côté de la porte. Adolphine a un carnet et un stylo dans la main. Le Docteur Bonbon a un stéthoscope autour du cou. Il le pose sur la porte et fait signe à Adolphine de ne rien dire en mettant son doigt sur ses lèvres. Adolphine et le Docteur Bonbon restent interdits pendant une minute, toujours avec le stéthoscope posé sur la porte, un endroit différent toutes les dix secondes.
Docteur Bonbon : (voix basse)
Vous entendez Adophine ?
Adolphine : (à voix basse également)
Qu'y-at-il à entendre Docteur ?
Docteur Bonbon:(toujours à voix basse)
C'est le silence de la victoire Adolphine ! Le silence de la victoire ! Il est guéri ! (Adolphine prend des notes fiévreusement) Tenez, prenez mon stéthoscope, le silence y est encore plus intense.
Adophine : (à voix basse et le stéthoscope enfoncé dans les oreilles)
Oh oui Docteur, c'est beau.
Docteur Bonbon : (voix normale)
Allez Adolphine, ouvrez cette porte. Ouvrez-là doucement.
Adolphine : (elle sort une clé de sa poche qu'elle manipule lentement dans la serrure)
Voilà, Stéphane, la porte est ouverte.
Docteur bonbon : (ouvre lentement la porte derrière laquelle se trouve Monsieur Pomme, ratatiné en petit tas sur le sol)
Vous voyez Adolphine, Monsieur Pomme est un exemple de prise en charge réussie. Regardez à quel point son sourire illumine son visage. Il est heureux. Il se repose et son cerveau reprend petit à petit le contrôle. Vous verrez tout à l'heure comme il nous remerciera ! Que c'est beau ! Rien, pas un mot, pas d'agressivité non plus ! Nous avons tout effacé. Mais regardez comme il est heureux ! Il va s'excuser, c'est sûr, mais nous lui dirons : « Non Monsieur Pomme, non, c'est vous qu'il faut féliciter, c'est vous qui avez inconsciemment  réclamé cette rémission qui ressemble beaucoup à une guérison ! Ah... Adolphine, que de chemin parcouru... Il faut garder espoir, toujours ! Les médicaments sont plus forts que la folie !
Adolphine : (toujours avec le stéthoscope autour du cou)
Ah... Stéphane, quelle leçon ! Dire que vous le saviez depuis le début, que vous avez tenu bon pour finir par mettre la dernière estocade au cerveau malade de Pomme.
Docteur Massacre :
Et oui... 20 ans de pratique... Asseyons-nous à côté de lui pour lui annoncer la bonne nouvelle à son réveil.
Adolphine :
Oh... Docteur Bonbon ! Comme vous êtes bon !
Docteur Massacre :
Regardez comme il s'est écroulé sur le sol, ivre de fatigue, ivre de désespoir d'avoir été enfermé dans sa tête, ses visions et son cauchemar. Perdu dans les dédales de son délire depuis trop longtemps et là, il rend les armes, il sourit, il est heureux.
Monsieur Perrin apparaît sur scène en pyjama d'hôpital.
Monsieur Perrin :
Qu'est-ce qui se passe ?
Docteur Bonbon :
Mais que faites-vous là Monsieur Perrin ? Vous êtes à l'isolement !
Monsieur Perrin :
Oui, je suis à l'isolement mais la porte était ouverte ce matin. Je me promène.
Docteur Bonbon :
Mais non, mais vous n'avez pas le droit, vous devez rester à l'isolement ! Vous n'êtes pas guéri ! (montrant Pomme du doigt) lui, il est guéri ! Totalement guéri.
Monsieur Perrin :
Mais c'est Pomme ! Qu'est-ce qu'il fout par terre ?
Docteur Bonbon :
Oui, c'est Monsieur Pomme, il a déposé les armes, il est guéri !
Monsieur Perrin :
Vous considérez qu'un mec avachi par terre est un mec guéri ? Vous êtes tarés ! Eh Pomme ! Pomme ! C'est Perrin !
Docteur Bonbon : (debout et proche de la figure de Perrin et d'une voix
étouffée)
Mais enfin Perrin, vous allez la fermer ! Il est guéri !
Monsieur Perrin :
Vous êtes en train de commettre une bourde, mais alors une bourde komac !
Docteur Bonbon :
Je commets une bourde komac ? Qu'est que ça veut dire ?
Monsieur :
Ça veut dire que Pomme est journaliste -je peux le prouver- et qu'il va vous allumer d'ici peu de temps dans un article qui vous fera perdre votre job jusqu'à la fin des haricots !
Docteur Bonbon : (furieux)
Mais enfin non ! Je suis le médecin et il n'y a pas de journaliste qui tienne, c'est un malade, il est guéri et vous Adolphine vous allez raccompagner Perrin à l'isolement. ET DANS LE CALME !!! SURTOUT !!! DANS LE CALME !!!
(Adolphine et Monsieur Perrin quittent la scène ensemble mais Perrin se fige tout en retenant Adolphine qui tire sur son bras pour le faire avancer)
Monsieur Perrin : (il crie)
Pomme ! Pomme ! Répond Pomme ! C'est Rapin qui a ta carte de presse! C'est Rapin ! Il l'a trouvée par terre et c'est comme un talisman pour lui, il ne la quitte jamais, il dit que ça le protège ! Pomme ! Pomme ! Répond, Pomme !
Docteur Bonbon :
Qu'est ce que c'est encore que cette histoire de carte de presse !?!
Monsieur Perrin :
Allez voir Rapin ! Déshabillez le ! Et vous verrez ! T'es cuit Bonbon ! T'as dépassé les bornes ! T'es cuit !
Docteur Bonbon : (à Adolphine et avec vigueur)
Je vais raccompagner Perrin à l'isolement ! Je vais pas me laisser emmerder par un dépressif quand-même, merde !
Monsieur Perrin :
Tiens bon Pomme, c'est fini, tiens bon ! Rapin a ta carte de presse ! Rapin ! Pomme ! Rapin !!!
(Docteur Bonbon et Monsieur Perrin sortent de scène. Restent Adolphine et Monsieur Pomme sur scène. Adolphine s'approche doucement de Monsieur Pomme, interloquée. Elle s'assoit à côté de lui et le secoue doucement d'une main. Pomme ne réagit pas du tout)
Adolphine: (inquiète et haussant de plus en plus la voix)
Monsieur Pomme ? Monsieur Pomme ? Houhou ? Monsieur Pomme ? (elle enfile le stéthoscope et pose l'extrémité sur le cœur de Monsieur Pomme. Son visage de décompose et elle pousse un grand cri de frayeur)
Aaaaahhh !!!
Le docteur Bonbon bondit sur scène
Docteur Pomme : (inquiet et énervé)
Qu'est ce qui se passe ! Pourquoi avez-vous crié Adolphine ?
Adolphine : (livide et bégayante)
Monsieur Pomme... Monsieur Pomme... Il est...
Docteur Bonbon : (en colère)
Quoi Monsieur Pomme ! Quoi ? Mais exprimez-vous à la fin !!!
Adolphine : (voix sèche et angoissée)
Il est mort... Il est mort Monsieur Pomme... Il est mort...
Docteur Bonbon :
Il ne peut pas être mort puisqu'il est guéri !
Adolphine :
Non, il est mort. Nous l'avons tué...
Le docteur Bonbon s'approche du cadavre de Monsieur Pomme. Il pose son doigt sur sa jugulaire et ouvre de grands yeux sidérés, Monsieur Pomme se lève, sa tête semble pendouiller, il amorce quelques pas de danse avec Docteur Bonbon puis le laisse au fond de la chambre. Il ferme la porte toujours en dansant puis il quitte lentement la scène)
Noir - Rideau
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