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#joie et douleur
mega-adam-blr · 1 month
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Combien de significations se cache derrière une étreinte? Qu'est-ce une étreinte, si ce n'est communiquer, partager et instiller quelque chose de soi-même chez une autre personne? Une étreinte est l'expression de son existence à celui qui est à côté de nous, quoi qu'il arrive, dans la joie et la douleur. Il existe de nombreux types d'étreintes, mais la plus vraie et la plus profonde sont celles qui transmettent nos sentiments. Parfois une étreinte, quand le souffle et les battements du cœur ne font plus qu'un, fixe cet instant magique dans l'éternité. Parfois encore une étreinte, si silencieuse, fait vibrer l'âme et révèle ce qui n'est pas encore connu ou que l'on a peur de savoir. Mais le plus souvent, une étreinte c'est détacher un petit morceau de soi-même, pour en faire don à l'autre afin qu'il puisse continuer son chemin moins seul.
Pablo Neruda
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praline1968 · 5 months
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Mon beau Charly,
Mon petit bouchon,
Ma beauté suprême,
Ma petite merveille,
Il y a 1 an aujourd’hui, tu prenais ton envol à 3h40 alors que tu étais dans mes bras.
Tu étais agité, j’ai essayé de t’apaiser mais je n’y suis pas arrivée à mon plus grand désespoir.
Malgré des signes d’affaiblissement que j’avais mis sur le compte d’un début de vieillesse,
Je n’ai pas vu, senti, compris, qu’une tumeur grandissait dans ton ventre depuis des mois.
Le poids des regrets et de la culpabilité me ronge un peu plus chaque jour.
Ton départ est le plus grand malheur de ma vie terrestre, nous étions si fusionnels.
Tu étais ma boussole, tu étais ma lumière, aujourd’hui, sans toi, je suis perdue dans le noir.
J’ai perdu le goût de vivre, plus rien n’a d’intérêt ni de sens dorénavant.
J’attends juste la fin au plus vite en espérant que je pourrai enfin te retrouver.
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🎤 Michel Pépé ~ Le coeur des anges 🎧
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(Petit poème que j’ai écrit pour toi le 24 décembre 2022)
🩵 Mon Charly 🩵
Il y a 9 ans, tu apparaissais et venais combler ma vie,
Tél un don venu du ciel, tu rallumais mes jours et mes nuits,
Pour moi, revenait alors le goût de vivre, l’énergie,
Un vrai bonheur, un éclair de temps et de vie qui déjà s’enfuit,
Et me laisse dans un silence, une solitude et une détresse infinie.
Mon petit bichon,
Mon adorable Charly,
Aides moi à vivre sans toi 🙏🏻
Petit chien de caractère, petit être d’exception,
Tes grands yeux noirs respiraient l’intelligence,
Coquin, joueur, espiègle, bavard et râleur,
Tu t’exprimais toujours avec ferveur,
Florilège d’intonations sonores,
Tu t’affirmais avec assurance, énergie et passion,
T’avoir dans mon existence fut une extraordinaire chance.
Mon petit bichon,
Mon adorable Charly,
Aides moi à vivre sans toi 🙏🏻
Tes mimiques, ta joie de vivre, tes discours, ta drôlerie,
Emplissait la maison de joie, de rires et de fantaisie,
Ta démarche aérienne si gracieuse, telle une élégante danseuse,
Ton majestueux panachon exprimait ton humeur toujours joyeuse,
Ta présence nous inondait d’amour et rayonnait d’une manière inouïe.
Mon petit bichon,
Mon adorable Charly,
Aides moi à vivre sans toi 🙏🏻
Ce si triste et douloureux dernier soir,
Malgré ton hospitalisation, je t’ai ramené dans ta maison, près des tiens,
Je ne voulais pas que tu restes à la clinique sans personne ni rien,
Seul dans cette cage, dans la peur, l’angoisse, le froid et le noir,
Je ne sais pas si ma décision fût la bonne,
J’espère juste que ce choix aurait aussi été le tien.
Mon petit bichon,
Mon adorable Charly,
Aides moi à vivre sans toi 🙏🏻
La nuit de ce 22 décembre qui a vu s’éteindre ta lumière,
Quand ton souffle s’est subitement arrêté,
Et que ton petit corps dans mes bras a soudain cessé de s’agiter,
J’ai senti ton esprit s’envoler, tu étais enfin libéré.
J’ai alors ressenti cet indescriptible vide abyssal où s’arrête l’univers,
Incommensurable et insupportable déchirure qu’à jamais j’aurai du mal à porter.
Mon petit bichon,
Mon adorable Charly,
Aides moi à vivre sans toi 🙏🏻
A présent, il me reste les médicaments pour ne pas sombrer,
Pour parvenir à trouver le sommeil et ne plus penser,
Malheureusement, chaque jour, il faut bien se réveiller,
Retrouver et affronter cette terrible réalité,
Cette douleur immense, il faudra beaucoup de temps pour l’effacer 💔
Mon petit bichon,
Mon adorable Charly,
Aides moi à vivre sans toi 🙏🏻
A jamais, pour toujours, je t’aime mon Charly 💕 💞
J’espère te retrouver bientôt pour l’éternité dans l’amour infini 🙏🏻
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La chanson Time to Say Goodbye Con te partirò d'Andrea Bocelli et Sarah Brightman est une belle ballade sur le fait de dire au revoir à quelqu'un avant de partir pour un voyage personnel. La chanson exprime la tristesse des adieux et la difficulté de laisser quelqu'un derrière soi, mais aussi l'espoir de s'embarquer dans un voyage de découverte de soi. Les paroles suggèrent de souhaiter le meilleur pour l'autre personne tout en se consolant dans le fait qu'ils seront à nouveau réunis. Le refrain de "Time to say goodbye" souligne la douleur de devoir dire au revoir, mais aussi la joie d'avoir pu partager un moment spécial ensemble, un moment qui restera dans leur mémoire pendant longtemps
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lisaalmeida · 7 days
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Je ne suis pas intéressé par ce que tu fais pour vivre.
Je veux savoir ce qui brûle en toi
et si tu oses rêver la réalisation
de ce que tu portes dans le coeur.
Je ne suis pas intéressé par ton âge.
Je veux savoir si tu prends le risque de passer pour un fou au nom de l'amour,
de tes rêves et de l'aventure qu'est la vie.
Je ne suis pas intéressé à savoir quelles planètes sont en carré avec la lune.
Je veux savoir si tu as touché le centre de la tristesse, si tu as été ouvert aux trahisons de la vie ou si tu es devenu endurci et fermé par peur d'une peine prochaine.
Je veux savoir si tu peux t'asseoir
avec la douleur, la mienne ou la tienne, sans bouger pour la cacher, l'amoindrir ou l'arrêter.
Je veux savoir si tu peux être dans la joie, la mienne ou la tienne, si tu peux danser avec ferveur et laisser l'extase te remplir complètement, jusqu'au bout de tes doigts et de tes orteils, sans me dire de faire attention, d'être réaliste et de ne pas oublier les limites de l'être humain.
Je ne suis pas intéressé à savoir si ce que tu me dis est vrai, je veux savoir si tu es prêt à décevoir les autres pour rester vrai avec toi-même et si tu peux supporter d'être accusé de trahison
et ne pas trahir ton âme.
Je veux savoir si tu peux être fidèle
et donc digne de confiance,
Je veux savoir si tu peux voir la beauté même lorsque ce n'est pas tous les jours bien joli et si tu nourris ta vie à la Source
de Sa Présence.
Je veux savoir si tu peux vivre avec des échecs, les miens ou les tiens et pourtant continuer à te tenir debout au bord du lac en criant comme la pleine lune argentée : OUI !
Je ne suis pas intéressé à savoir où tu vis et combien tu gagnes.
Je veux savoir si tu peux te réveiller après une nuit de chagrin et de désespoir, de lassitude ou de douleur et faire ce qui doit être fait pour les enfants
Je ne suis pas intéressé à savoir
qui tu es et comme tu es venu jusqu'ici.
Je veux savoir si tu peux te tenir au milieu du feu avec moi et ne pas te dérober.
Je ne suis pas intéressé à savoir ce que tu as appris, où tu l'as appris et qui te l'a enseigné.
Je veux savoir ce qui te nourrit de l'intérieur lorsque tout s'effondre autour de toi.
Je veux savoir si tu peux rester
avec toi-même et si tu jouis vraiment
de ta propre compagnie dans ces moments de vide".
ORIAH Mountain Dreamer
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mimithewitchy · 1 month
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here is some french poetry i wrote :
douceur est marquée sur mon front, on me dit
douleur est réfléchie sur mes yeux, on m'a transmis
Chagrin et mélancolie m'ont accompagné depuis mon jeune âge
maintenant le bonheur prend doucement l'aspect d'une mirage
connaîtrai-je donc l'épanouissement un jour?
goûterai-je donc à la joie avant mon dernier jour?
deux décennies passées a fantasmer sur ce qui me semble désormais impossible
ressusciter les morts serait une chose bien plus plausible
Peut-être que cela me plaît au finale
peut-être que ma tristesse me rend jovial.
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coolvieilledentelle · 6 months
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Il y a un lieu de paix, Il y a un lieu de joie, Un endroit loin de la solitude Un endroit loin de la douleur Cet endroit est à côté de toi..Un jardin secret...Où le noir et blanc devient un lieu coloré.. Les soucis du monde s'évanouissent.. La colère et la peur ne sont pas autorisées...Les préjugés ne peuvent pas entrer.Un endroit où deux cœurs battent comme un seul..Un lieu où deux âmes s'entrelacent...Un matin doux, plein d’amour et de complicité, en toute intimité, juste tous les deux ...  Bon jeudi
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prosedumonde · 6 months
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Je vis, je meurs : je me brûle et me noie.  J’ai chaud extrême en endurant froidure : La vie m’est et trop molle et trop dure.  J’ai grands ennuis entremêlés de joie.  Tout à un coup je ris et je larmoie,  Et en plaisir maint grief tourment j’endure :  Mon bien s’en va et à jamais il dure :  Tout en un coup je sèche et je verdoie. Ainsi Amour inconstamment me mène :  Et quand je pense avoir plus de douleur,  Sans y penser je me trouve hors de peine.  Puis, quand je crois ma joie être certaine Et être au haut de mon désiré heur,  Il me remet en mon premier malheur. 
Louise Labé
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aurevoirmonty · 6 days
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« Il est des temps de décadence, où s’efface la forme en laquelle notre vie profonde doit s’accomplir. Arrivés dans de telles époques, nous vacillons et trébuchons comme des êtres à qui manque l’équilibre. Nous tombons de la joie obscure à la douleur obscure, le sentiment d’un manque infini nous fait voir pleins d’attraits l’avenir et le passé. Nous vivons ainsi dans des temps écoulés ou dans des utopies lointaines, cependant que l’instant s’enfuit. »
Ernst Jünger, Sur les falaises de marbre (1939).
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jeanchrisosme · 4 months
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Les cœurs unis dans la douleur et la tristesse ne seront pas séparés par la joie et le bonheur. Les relations qui se sont tissées dans la tristesse sont plus fortes que les liens de la joie et du plaisir. L’amour lavé par les larmes restera éternellement pur et fidèle.
Gibran Khalil.
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fleurdusoir · 10 months
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Être dans la nature ainsi qu'un arbre humain, Étendre ses désirs comme un profond feuillage, Et sentir, par la nuit paisible et par l'orage, La sève universelle affluer dans ses mains!
Vivre, avoir les rayons du soleil sur la face, Boire le sel ardent des embruns et des pleurs, Et goûter chaudement la joie et la douleur Qui font une buée humaine dans l'espace!
Sentir, dans son coeur vif, l'air, le feu et le sang Tourbillonner ainsi que le vent sur la terre. - S'élever au réel et pencher au mystère, Être le jour qui monte et l'ombre qui descend.
Comme du pourpre soir aux couleurs de cerise, Laisser du coeur vermeil couler la flamme et l'eau, Et comme l'aube claire appuyée au coteau Avoir l'âme qui rêve, au bord du monde assise...
Anna de Noailles, Le vie profonde
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firebirdxvi · 5 months
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Fils du Feu 07 ~ Flamme de Douleur
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Il avait passé la nuit les yeux ouverts à réfléchir en scrutant le plafond de pierre noire. Il n'était pas sûr de se souvenir de tout... Certaines scènes de son passé lointain lui revenaient par bribes, lui procurant tour à tour de la joie ou de la peine. Il sentait son corps réagir de mieux en mieux à ses émotions, comme si ses nerfs et ses muscles réapprenaient à fonctionner normalement.
Il se rappelait également vaguement qui étaient les Immortels. Cet ordre discret avait toujours gravité autour de lui à la cour, même si son père ne l'avait jamais vraiment apprécié. Il faisait partie de l'histoire de Rosalia autant que Phénix lui-même, mais peu de gens connaissaient son existence et sa fonction. Il aurait du en apprendre davantage le jour de... le jour où tout avait été détruit...
Il crispa les paupières et essaya de se souvenir. La guerre était à leurs portes ; il devait se rendre au Fort Phénix pour... quoi ? Une cérémonie. Un oracle martial. Pour s'assurer la victoire, c'était ce qu'on lui avait dit. En tant qu'Emissaire de Phénix, c'était la première fois qu'on lui demandait de faire quelque chose pour son pays, au lieu de simplement agiter la main durant les fêtes paysannes. Il se souvenait d'avoir douté d'être à la hauteur... mais son frère l'avait soutenu, croyant en lui de toutes ses forces.
Il tendit la main, essayant de toucher dans ses songes le visage de Clive. Il se souvenait de lui confiant, téméraire et d'un courage sans faille. Il était son héros, son chevalier...
Ce qu'il voulait le plus, là, maintenant, c'était le retrouver. Et il ne voulait pas attendre le matin.
Joshua se leva du lit rapidement, bien éveillé, frôla un cristal pour faire de la lumière et attrapa les vêtements que Jote avait achetés pour lui. Un pantalon moulant, une chemise lacée et une tunique à manches bouffantes. Le tout teinté de rouge et noir, les couleurs des Rosfield. Il s'interrogea un moment : le rouge n'était pas usité parmi le peuple rosalien, étant réservé à la famille ducale ; et la teinture en était plutôt coûteuse... Comment Jote avait-elle pu s'y prendre ? Il se demanda alors pour la première fois de quelle manière le monde avait évolué sans lui, et cela lui fit peur. Ce monde-là n'avait peut-être plus rien à voir avec celui qu'il avait connu...
Il laça ses bottes hautes, se regarda un moment dans le miroir mural et se trouva présentable. Il était prêt à sortir. Cependant, une certaine appréhension le faisait encore hésiter. Ses doigts s'apprêtaient à actionner le mécanisme de la porte - il n'avait nul besoin de clef pour utiliser les dispositifs célestes -, quand il perçu, de l'autre côté, comme une mélopée sourde. Il colla son oreille contre la roche, cherchant à en comprendre le sens mais le son était trop étouffé. Prenant son courage à deux mains, il mit en marche la serrure imposante et la porte circulaire s'ouvrit devant lui.
Presque renversé par le souffle d'air qui lui fouetta le visage, il s'aventura enfin hors du Nid.
Un long couloir sombre se déployait devant lui. Des rais de lumière bleutés couraient sur les murs de chaque côté de lui, entrecoupés ça et là par des silhouettes alignées ; Joshua remarqua alors qu'il y'en avait des dizaines et qu'il ne s'agissait pas de statues ; capuches rabattues sur leurs visages, les silhouettes entonnaient un champ profond et harmonieux, sans bouger, les mains jointes, et Joshua sentit quelque chose d'infini remuer ses entrailles. Il n'était pas effrayé, c'était plutôt comme si les voix le transportaient ailleurs, dans un passé si lointain qu'aucun livre n'en parlait plus...
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L'Emissaire de Phénix se mit à avancer à pas lents, avec respect, au milieu des Immortels recueillis qui chantaient pour lui. Il chercha des yeux Jote et Adalia mais ne les vit pas. Elles devaient pourtant bien se trouver parmi eux... Suivant la haie d'honneur formée par les adeptes, Joshua tourna à des angles de couloirs spécifiques, tout en regardant autour de lui. L'architecture céleste était splendide mais un peu monotone, et la luminosité n'était pas excellente pour des yeux fragiles comme les siens. Il avait hâte d'atteindre sa destination : le lieu où résidait le Maître des Immortels, et il savait qu'on le guidait dans cette direction.
Enfin, il toucha au but. Au bout d'un ultime corridor, il vit parfaitement un homme se tenant debout derrière une table, les mains dans le dos, dans une petite pièce se situant en face de lui. Il déglutit et avança plus rapidement, avide de connaissances. Quand il eut passé le seuil, l'homme s'inclina profondément devant lui.
- "Source de vie et de lumière éternelles... Emissaire de l'oiseau de feu apportant la prospérité à Rosalia... Protecteur de Souffledrac, gardien de..."
- "Pardonnez-moi, mais...", le coupa Joshua. L'homme s'interrompit, un peu décontenancé. "Je pense que je peux me passer de tous ces titres. Je n'ai jamais beaucoup aimé ça..."
L'homme se redressa et adopta une posture un peu plus décontractée - mais pas trop.
- "Vous êtes... Cyril, le Maître des Immortels. Adalia m'a parlé de vous. Vous êtes venu me voir une fois, il me semble."
- "Adalia ?" Mais il sut très bien de qui il parlait. "Je suis honoré que vous vous souveniez de moi, Votre Grâce."
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Joshua examina la pièce où il se trouvait. On avait amené dans cet endroit du mobilier au style tout à fait différent de l'architecture céleste et il eut un sentiment de familiarité qui le mit à l'aise. Des étagères de livres tapissaient le mur, des chandelles éclaboussaient d'ombre et de lumière les murs de pierre grise... Tout ceci lui rappelait sa maison. Il tira une chaise près du bureau du Maître et s'y assit sans plus de cérémonie. Cyril demeura debout jusqu'à ce que le garçon dise :
- "Depuis combien de temps chantent-ils ?"
- "Depuis des heures, il me semble. C'est un chant pour fêter le retour du Phénix..."
- "Vous pouvez vous asseoir. Et je veux aussi que vous me racontiez tout ce qui s'est passé... Avant... après... pendant que je..."
Cyril s'éclaircit la voix avant de prendre place à son tour dans son siège à haut dossier.
- "Je répondrai à vos ordres, Votre Grâce. Je vous demanderai simplement de ne pas m'interrompre tant que je n'aurais pas terminé." Cyril sembla nerveux, réalisant qu'il avait exigé quelque chose de son dieu qui aurait paru inconvenant dans toute autre situation. "Ensuite, vous pourrez me poser vos questions."
Joshua hocha la tête. Il avait posé les mains sur ses cuisses, attendant que le Maître se décide à commencer.
- "Vous vous trouviez à Fort Phénix afin de procéder à un rite très ancien destiné à apporter la victoire à Rosalia. Le Royaume de Fer nous disputait la propriété du cristal-mère de Souffledrac et l'archiduc avait jugé que cela avait assez duré. Les Immortels vous auraient rejoint sur place le jour du rite si la Nuit des Flammes n'avait eu lieu..."
Joshua ne prononça pas un mot, comme convenu.
- "Il n'est pas nécessaire que je vous décrive ce qui s'est passé dans l'enceinte de la forteresse cette nuit-là, vous en savez sans doute bien plus que moi. Mais vous devez apprendre ceci : le Primordial de Feu qui vous a laissé pour mort semble avoir disparu sans laisser de trace. Nous avons enquêté sans relâche dans toute la région et même au-delà pour recueillir la moindre rumeur au sujet d'un Emissaire de Feu, cela n'a rien donné. L'existence de ce Primordial est un mystère, et un outrage pour notre foi : seul le Phénix gouverne le feu. Cet imposteur doit être retrouvé et châtié."
Cyril s'interrompit un instant.
- "Une autre vengeance doit aussi s'accomplir. C'est l'armée sanbréquoise qui a attaqué le Fort cette nuit-là. Alors qu'il était notre allié, l'Empire semble avoir décidé de profiter de notre posture délicate face au Ferrégiens pour prendre sa part du gâteau. Rosalia a toujours attisé beaucoup de convoitise... Votre père avait des ennemis à la cour valisthéenne, à cause de certaines opinions jugées trop... progressistes, je suppose. Tuer l'archiduc et l'Emissaire en un seul coup, voilà qui faisait bien les affaires de l'Empereur Sylvestre... Mais vous êtes là, et le jour de la rétribution viendra..."
"Depuis cette nuit fatale, l'Empire s'est officiellement attribué la propriété de Rosalia ; ce qui n'a pas empêché les Ferrégiens de venir piller Rosalith quand les Sanbréquois ont eu le dos tourné. Il ne reste qu'une poignée d'habitants dans votre illustre capitale, résistant tant bien que mal à l'occupation impériale comme ils le peuvent. Leur fierté est ébréchée... mais l'espoir du retour de l'archiduc les fait tenir encore."
Joshua ferma les yeux et des images pleines de joie et de soleil lui revinrent en mémoire. La place du marché, les écuries pleines de chocobos trépignant, le cliquètement des armures et des épées... Il se voyait marcher au milieu de tout ça, suivi pas à pas par son grand frère attentif... Sa mère ne le laissait presque jamais sortir mais Joshua aimait tant se promener parmi les Rosaliens, et se comporter comme un enfant ordinaire...
"Votre oncle Byron vit toujours à Port-Yseut où il essaie de mener ses affaires comme il le peut. Il fait profil bas depuis la mort de son frère. On l'a déjà pressenti pour reprendre le pouvoir mais il ne dispose pas d'assez de moyens et de partisans pour cela. Il subsiste en feignant l'allégeance à Sanbrèque."
"Nos espions sont nombreux à l'intérieur du territoire de l'Empire. Comme c'est Sanbrèque qui a détruit l'archiduché, nous avons sans relâche collecté toutes les informations les plus utiles depuis cinq ans sur ce qui s'y passe. Nous pensions peut-être y découvrir cet autre Emissaire de Feu ; il pouvait être un genre d'arme secrète impériale mise au point pour vous détruire. Nous n'avons rien découvert à ce jour à ce sujet, mais nous avons appris autre chose." Cyril se tortilla sur son siège. "Votre mère, l'archiduchesse Anabella, est maintenant une citoyenne très en vue de Sanbrèque, dans les bonnes grâces de l'Empereur."
Joshua écarquilla les yeux de stupeur.
- "Je me garderai bien de dire tout le fond de ma pensée, mais seule la trahison peut expliquer ce qui s'est passé la Nuit des Flammes. Les soldats sanbréquois se sont introduits par ruse dans l'enceinte, et seul quelqu'un de haut placé à Rosalia pouvait connaître à l'avance vos déplacements et donner les informations nécessaires à la prise de la forteresse. Votre mère semble bel et bien impliquée dans cette affaire. Je suis navré de vous l'annoncer si brutalement..."
Joshua se tint silencieux mais une insondable tristesse le saisit. Sa mère avait toujours eu beaucoup de défauts - dont sa manière de traiter son frère aîné n'était pas le moindre -, mais jamais il n'aurait pu imaginer qu'elle s'en prendrait à lui. Elle lui avait déjà fait du mal, par ses mots et ses manipulations, mais elle s'occupait de lui et ne cessait de lui dire qu'il était son seul univers, sa seule raison d'exister... Joshua ne comprenait pas... Pourquoi avait-elle voulu détruire sa famille ? Citoyenne de Sanbrèque ? Cyril n'avait aucune raison de mentir. Il ne pouvait y avoir qu'une seule réponse...
- "Pour résumer, Rosalia est officiellement une province sanbréquoise dorénavant. Les anciennes allégeances au Phénix et à l'archiduc sont sévèrement réprimées. Les habitants vivent dans la peur et dans la pauvreté pour certains. Les Pourvoyeurs sont traités comme dans le reste de l'Empire, autrement dit pire que des chiens. Et par-dessus tout ceci, le Fléau Noir ne cesse de progresser, plongeant Valisthéa dans une peur croissante. Les nations se font la guerre entre elles pour gagner le plus de territoires épargnés par le mal. Tout ceci ne peut qu'empirer davantage... Et il y aussi ce mystérieux royaume de l'est, et son roi étrange, qui sont entrés dans le jeu politique, et manipulent les dirigeants des nations. Nous ignorons dans quels buts mais le Fléau Noir ne doit pas y être étranger..."
Joshua se rappela alors de ce cataclysme qui vidait les terres de toute vie et de toute magie et dont personne ne connaissait la cause. Le Fléau était déjà bien avancé cinq ans auparavant... Il se pencha en avant et se tritura les doigts avec appréhension.
- "Votre Grâce, je vous ai livré les informations les plus importantes que vous deviez connaître afin d'appréhender au mieux la situation actuelle", conclut Cyril en posant ses mains sur le bureau. "A présent, si vous avez des questions, je vais y répondre."
Joshua n'en avait qu'une. Elle lui brûlait les lèvres et aussi le coeur. Il enfonça ses ongles dans son poignet...
- "Où est Clive ?"
Cyril ne répondit pas tout de suite et jaugea son seigneur des yeux afin de déterminer s'il était capable d'entendre la vérité. Joshua le couvait d'un regard enflammé et il ne put soutenir plus longtemps ses iris claires posées sur lui avec un fol espoir...
- "Votre Grâce...", commença-t-il dans un souffle. "Personne n'a survécu à Fort Phénix, à une exception près. Ce seul survivant, un ancien soldat rosalien, demeure à l'extérieur, à Lestange ou à l'auberge du croisement. Le corps de votre père a été retrouvé dans un état lamentable, brûlé au dernier degré, ainsi que beaucoup d'autres, alliés comme ennemis. Le commandant Murdoch a lui aussi disparu corps et bien... Le combat que vous avez mené contre ce démon était si...
- "Où est Clive ?" répéta Joshua, refusant de comprendre.
Cyril déglutit.
- "Il ne reste rien, Votre Grâce. Même pas un corps." Le Maître sentit qu'il devait choisir ses mots avec soin, mais il opta finalement pour la simplicité. "Votre frère... est mort lui aussi."
Joshua se redressa sur sa chaise, ferma les yeux, puis retomba en arrière. Ses traits délicats se tordirent dans une grimace douloureuse, et il se couvrit le visage de ses mains.
- "Je suis désolée, Votre Grâce..." se contenta de dire Cyril.
Joshua ne répondit rien. Il se leva de sa chaise, sans un regard pour le Maître, se détourna, la tête basse, et sortit de la pièce d'un pas lent, un peu chancelant. Il finit par disparaître de la vue de Cyril.
Le garçon terrassé alla se perdre dans les corridors du refuge, insoucieux de l'endroit où il allait. Les Immortels avaient disparu, plus aucun chant ne se faisait entendre. Il aurait tout aussi bien pu se trouver dans un tombeau... Il stoppa un moment à un coude du couloir et s'appuya contre le mur, comme hors d'haleine. Il ne réalisait pas encore la vérité de ce qu'il avait entendu. Il n'y croyait pas. Son frère ne pouvait être mort ! Pas Clive, c'était impossible ! Il posa la main sur son coeur, alarmé par la violence des battements dans sa poitrine... Il cru défaillir, se rattrapa de justesse pour ne pas s'écrouler et continua sa route vers l'inconnu. Il aurait voulu trouver la sortie de ce labyrinthe et se sauver de toute cette souffrance, de ces larmes qu'il retenait, de cette révélation qui le terrorisait plus que tout autre chose qu'on lui avait dite...
Il ne réussit qu'à se retrouver à l'entrée de la bibliothèque des Immortels. Quand il y pénétra, l'archiviste qui s'y trouvait crut mourir sur place de surprise, mais elle comprit vite qu'il fallait vider les lieux et laisser l'Emissaire avec lui-même. Elle s'inclina précipitamment et s'éclipsa. Joshua était de nouveau seul.
Il avança avec difficulté vers un gros fauteuil en velours rouge ; chaque pas lui demandait un effort considérable... Son corps lui faisait si mal qu'il se retenait de hurler de douleur. Se laissant tomber sur le siège, il eut alors une sensation inattendue qui envoya des ondes à la fois agréables et douloureuses dans chacun de ses muscles. Il s'était déjà assis ici ; ce fauteuil provenait de la chambre de Clive. Il en connaissait chaque bosses, chaque éraflure... Ses doigts caressèrent les moulures des accoudoirs... Il ferma les yeux et se rappela de ses jours heureux où son frère lui racontait des histoires tandis que lui, petit garçon malade et reniflant, emmitouflé dans une épaisse couverture, l'écoutait avec ravissement, pelotonné au fond de ce grand fauteuil moelleux...
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Joshua s'effondra alors. Il se recroquevilla comme il put au fond du siège dont le rembourrage s'était affaissé avec le temps, se prit la tête dans les mains et laissa son chagrin exploser. Ses pleurs résonnèrent parmi les étagères et les volumes indifférents. Son corps était secoué de spasmes incontrôlables et des plumes folles, se consumant presque immédiatement, voletèrent tout autour de lui avec violence... Pendant de longues minutes, ses larmes parurent impossibles à tarir. Il s'était préparé à la mort inévitable de son père, la trahison de sa mère avait été un coup rude... mais rien n'aurait pu le terrasser davantage que la disparition de son frère...
Joshua essuya ses yeux rougis et douloureux et regarda autour de lui. Les couleurs avaient disparu ; tout était terne et mort. Quel intérêt ce monde pouvait-il encore avoir si Clive n'était plus avec lui ? Il perdit toutes ses forces, tout son courage et examina ses mains. L'avait-il tué ? Le feu de Phénix avait-il prit la vie de la personne la plus chère à son coeur ? Il imagina Clive se débattre dans les flammes, brûlant lentement dans la souffrance la plus atroce sans que Joshua ne puisse l'entendre... Il l'avait appelé, l'avait supplié de le défendre face au démon qui était en train de fracasser ses os... Clive n'était pas venu...
Rien n'aurait pu empêcher Clive de voler à son secours... Rien, hormis la mort. Cette révélation si évidente eu raison de ses dernières défenses mentales. Il se laissa glisser du fauteuil et se traîna presque jusqu'à une petite table encombrée de papiers et d'objets divers. Son regard fut accroché par un éclat de lumière se reflétant sur du métal... Sa main empoigna machinalement le coupe-papier aiguisé... Oui, la lame était tranchante, elle ferait le travail rapidement... Peu lui importaient les Immortels, le Phénix, Rosalia et Valisthéa désormais... Il s'endormirait ici pour de bon et irait rejoindre les siens dans un monde bien meilleur...
- "Clive... J'arrive..."
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Il rassembla ses ultimes forces pour porter la lame vers sa gorge, quand quelque chose se jeta sur lui par derrière, envoyant le coupe-papier par terre.
- "Ne faites pas ça !"
Des bras enserraient sa taille avec force, et Joshua tenta de s'en libérer. Il n'avait plus d'énergie et s'accouda à la table tandis que l'étreinte se desserrait. Le souffle court, il vit alors que Jote se tenait devant lui, les joues empourprées, les cheveux en désordre. Elle semblait en colère.
- "Qu'est-ce que vous alliez faire ?!" s'écria-t-elle.
- "Ca ne vous regarde pas..." Joshua se força à se montrer méprisant, ce n'était pas dans sa nature. Il avait déjà les yeux de nouveau posés sur le coupe-papier... "Je n'ai plus rien à faire ici..."
Sans crier gare, il se jeta à terre sur la lame et s'en saisit de nouveau. Mais la petite fille fut prompte elle aussi. Ils se disputèrent l'objet fatal jusqu'à ce que Jote se mit à crier :
- "Vous croyez qu'ils voudraient ça ? Votre père et votre frère sont morts pour que vous puissiez vivre ! Vous voudriez que ce soit pour rien ?!"
Joshua eu un sursaut choqué et se rejeta en arrière loin du coupe-papier, qui lui apparut alors tout à fait repoussant. Il respirait très vite et très fort et la petite Immortelle craignit un nouveau malaise. Le garçon se mit à tousser avec violence en se redressant tant bien que mal.
- "Vous croyez vraiment que... vous croyez que Clive...", hoqueta-t-il.
- "Je ne le connaissais pas, mais..." Elle cherchait ses mots. "... je suis sûre qu'il serait d'accord avec moi !"
Se disant, elle envoya le coupe-papier hors de portée d'un coup de pied.
- "Qu'est-ce que j'ai failli faire ?" se lamenta le garçon, comme sonné par son geste. "Oh Clive, pardonne-moi !...."
Jote aida Joshua à se rassoir dans le fauteuil. Le garçon se tordait les mains, incapable de cesser de trembler. Il observa alors la petite fille.
- "Que faites-vous ici ?"
- "C'est Maître Cyril qui m'a ordonné de vous suivre, il a bien vu que vous n'alliez pas bien... Mais je vous aurais suivi même s'il avait pas demandé !"
Joshua se prit de nouveau la tête dans les mains et se mit à gémir.
- "Je l'ai tué !... Je les ai tous tués !"
- "Personne n'en sait rien, Votre Grâce. Ca aurait pu être l'autre. Vous n'avez fait que vous défendre. Il était bien plus fort que vous ! Ce sont ses flammes qui ont du brûler tout le monde !"
Jote n'était pas sûre de ce qu'elle disait, mais elle savait que ses mots sonnaient justes.
- "Ils auraient donné leur vie pour vous, vous savez..."
- "J'en ai assez qu'on meurt pour moi..."
Elle se mit à genoux devant lui et prit ses mains dans les siennes. Aucun autre adepte n'aurait eu de geste aussi tendre envers lui, hormis Adalia sans doute.
Joshua sourit à travers ses larmes.
- "C'était toujours vers lui que je marchais... Il était mon modèle, mon héros... Je voulais être comme lui... Il était tellement... meilleur que moi..."
- "Alors rendez-le fier et devenez plus fort."
- "Je ne peux pas... sans Clive... Il ne peut pas être mort !"
Joshua avait toujours cru son grand frère immortel. Il n'avait jamais envisagé qu'il puisse mourir. C'était une impossibilité très concrète pour lui. Son être tout entier reculait de nouveau face à cette évidence.
- "Je vous aiderai alors... Je ne peux pas le remplacer, mais... je peux essayer..." Jote avait murmuré ces mots, pas certaine que l'Emissaire les accepte.
Joshua la regarda de sous la mèche de cheveux qui lui était tombée devant les yeux. Ceux-ci étaient secs mais toujours rouges. Jote reprit, avec espoir :
- "On va retrouver ce Primordial de Feu usurpateur et lui faire payer la Nuit des Flammes. C'est à vous de le faire. Je vous aiderai..." Elle était déterminée à suivre l'Emissaire jusqu'au bout du monde.
Joshua se détacha d'elle et se releva difficilement. S'approchant de nouveau de la table en toussant, il redressa une chandelle tombée, la replaça dans son bougeoir et agita les doigts au-dessus. Aussitôt, la mèche s'enflamma toute seule. La petite fille se retint de sauter de joie.
- "Je dois venger Clive. Mon père... Tous ceux qui sont morts. Je le leur dois... pour que leur sacrifice ne soit pas vain..."
Une entité millénaire endormie depuis cinq longues années commença alors à déployer ses ailes.
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satinea · 5 months
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JOIE*
Comme tendrement rit la terre quand la neige s'éveille sur elle!
Jour sur jour, gisante embrassée, elle pleure et rit.
Le feu qui la fuyait l'épouse, à peine a disparu la neige.
S'il te faut repartir, prends appui contre une maison sèche.
N'aie point souci de l'arbre grâce auquel, de très loin, tu la reconnaîtras.
Ses propres fruits le désaltéreront.
Levé avant son sens, un mot nous éveille, nous prodigue la clarté du jour, un mot qui n'a pas rivé.
Espace couleur de pomme.
Espace, brûlant compo-
tier.
Aujourd'hui est un
Jouve.
Demain verra son bond.
Mets-toi à la place des dieux et regarde-toi.
Une seule fois en naissant échangé, corps sarclé où l'usure échoue, tu es plus invisible qu'eux.
Et tu te répètes moins.
La terre a des mains, la lune n'en a pas.
La terre est meurtrière, la lune désolée.
La liberté c'est ensuite le vide, un vide à désespérément recenser.
Après, chers emmurés éminentis-simes, c'est la forte odeur de votre dénouement.
Comment vous surprendrait-elle?
Faut-il l'aimer ce nu altérant, lustre d'une vérité au caur sec, au sang convulsif!
Avenir déjà raturé!
Monde plaintif!
Quand le masque de l'homme s'applique au visage de terre, elle a les yeux crevés.
Sommes-nous hors de nos gonds pour toujours?
Repeints d'une beauté sauve?
J'aurais pu prendre la nature comme partenaire et danser avec elle à tous les bals.
Je l'aimais.
Mais deux ne s'épousent pas aux vendanges.
Mon amour préférait le fruit à son fantôme.
J'unissais l'un à l'autre, insoumis et courbé.
Trois cent soixante-cinq nuits sans les jours, bien massives, c'est ce que je souhaite aux kaîsseurs de la nuit.
Ils vont nous faire souffrir, mais nous les ferons souffrir.
Il faudrait dire à l'or qui roule : «
Venge-toi. »
Au temps qui désunit : «
Serai-je avec qui j'aime?
O, ne pas qu'entrevoir! »
Sont venus des tranche-montagnes qui n'ont que ce que leurs yeux saisissent pour eux.
Individus prompts à terroriser.
N'émonde pas la flamme, n'écourte pas la braise en son printemps.
Les migrations, par les nuits froides, ne s'arrêteraient pas à ta vue.
Nous éprouvons les insomnies du
Niagara et cherchons des terres émues, des terres propres à émouvoir une nature à nouveau enragée.
Le peintre de
Lascaux,
Giotto,
Van
Eyck,
Uccello,
Fouquet,
Mantegna,
Cranach,
Carpaccio,
Georges de
La
Tour,
Poussin,
Rembrandt, laines de mon nid rocheux.
Nos orages nous sont essentiels.
Dans l'ordre des douleurs la société n'est pas fatalement fautive, malgré ses étroites places, ses murs, leur écroulement et leur restauration alternés.
On ne peut se mesurer avec l'image qu'autrui se fait de nous, l'analogie bientôt se perdrait.
Nous passerons de la mort imaginée aux roseaux de la mort vécue nûment.
La vie, par abrasion, se distrait à travers nous.
La mort ne se trouve ni en deçà, ni au-delà.
Elle est à côté, industrieuse, infime.
Je suis né et j'ai grandi parmi des contraires tangibles à tout moment, malgré leurs exactions spacieuses et les coups qu'ils se portaient.
Je courus les gares.
Cœur luisant n'éclaire pas que sa propre nuit.
Il redresse le peu agile épi.
Il en est qui laissent des poisons, d'autres des remèdes.
Difficiles à déchiffrer.
Il faut goûter.
Le oui, le non immédiats, c'est salubre en dépit des corrections qui vont suivre.
Au séjour supérieur, nul invité, nul partage : l'urne fondamentale.
L'éclair trace le présent, en balafre le jardin, poursuit, sans assaillir, son extension, ne cessera de paraître comme d'avoir été.
Les favorisés de l'instant n'ont pas vécu comme nous avons osé vivre, sans crainte du voilement de notre imagi' nation, par tendresse d'imagination.
Nous ne sommes tués que par la vie.
La mort est l'hôte.
Elle délivre la maison de son enclos et la pousse à l'orée du bois.
Soleil jouvenceau, je te vois ; mais là où tu n'es plus.
Qui croit renouvelable l'énigme, la devient.
Escaladant librement l'érosion béante, tantôt lumineux, tantôt obscur, savoir sans fonder sera sa loi.
Loi qu'il observera mais qui aura raison de lui; fondation dont il ne voudra pas mais qu'il mettra en œuvre.
On doit sans cesse en revenir à l'érosion.
La douleur contre la perfection *.
René CHAR
"Le Nu perdu et autres poèmes"
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mauxpourdesmots · 9 months
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Ce que cache un masque
Derrière les cheveux, des yeux doux
Derrière les yeux doux, une douleur infinie.
Le souvenir de ce qui a été et ce qui n'était plus. La douceur d'un temps passé, d'une mémoire infinie, de ce qui aurait pu être et ne le sera jamais. Parfois, je me souviens du soleil qui passait au travers des feuilles et ton sourire radieux sur ton visage. Ou encore, tes petits pas joyeux quand les premiers flocons de neige tombaient juste avant Noël.
Mais tu n'es plus et je cache ces petits moments de joie derrière un masque impassible, que personne ne parvient à transpercer.
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marie-chatelaine · 1 year
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Le magnolia blanc
 symbole de force et de pureté
🎨 Nan Rae
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"La pureté, cette vertu qui met de la joie dans la douleur. "
- Thérèse Tardif -
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lisaalmeida · 9 months
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Je continuerai
Je continuerai à croire, même si tout le monde perd espoir.
Je continuerai à aimer, même si les autres distillent la haine.
Je continuerai à construire, même si les autres détruisent.
Je continuerai à parler de paix, même au milieu d’une guerre.
Je continuerai à illuminer, même au milieu de l’obscurité.
Je continuerai à semer, même si les autres piétinent la récolte.
Et je continuerai à crier, même si les autres se taisent.
Et je dessinerai des sourires sur des visages en larmes.
Et j’apporterai le soulagement, quand on verra la douleur.
Et j’offrirai des motifs de joie là où il n’y a que tristesse.
J’inviterai à marcher celui qui a décidé de s’arrêter…
Et je tendrai les bras à ceux qui se sentent épuisés. »
Abbé Pierre
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Quelques trucs bien. Juin 2023
Ces “Quelques trucs bien” s’inspirent directement des “3 trucs bien” de Fabienne Yvert, publié au Tripode. 
Pas 3 par jour pour ma part, mais une volonté régulière de gratitude et d’optimisme. 
Entendre un rossignol chanter à la nuit tombée 
Essayer une robe toute en soie pour le mariage civil de ma fille. Apprécier la douceur et arrêter mon choix  
Partir un week-end en bateau et en pseudo colonie de vacances avec les collègues. Fêter le départ en retraite du doc mais regretter déjà son absence future
Faire le premier bain de mer. Manger des fruits de mer 
Partir une journée en Italie, sur la Riviera dei fiori. Apprécier la Dolce vita 
Recevoir un paquet dans ma boîte aux lettres. Me réjouir comme d’un cadeau. Reconnaître une amitié en découvrant deux livres à lire 
Prendre conscience parfois que le boulot est vraiment difficile : urgence, violence et négligence 
Consoler une collègue de travail qui craque et éclate en sanglots. La prendre dans mes bras et ne rien dire puisque trop c’est trop 
Préparer mon sac pour le séjour aux îles ce week-end. Me sentir adolescente, prévoir bouteille d’alcool et cigarettes 
Acheter un nouveau maillot de bain. Une pièce. Penser que cela sied à mon âge. Me trouver quand même sexy 
Attendre la naissance du bébé, au jour le jour. Attendre, être patiente et avoir hâte ! 
Subir encore un orage de grêle à la mi-juin. Il n’y a plus de saison ! Apercevoir les premières lucioles. Sentir venir l’été 
Découvrir un délicieux salon de thé dans le village, qui fait aussi bouquiniste, pour accueillir les moments précieux comme une rencontre avec mon amie Béa 
Retrouver ma cousine et retourner 10 jours en adolescence. Retrouver les secrets et les confidences, sans regrets et avec confiance
Parler avec ma cousine de mon hyper-sensibilité enfin acceptée et du chemin parcouru jusqu’à maintenant 
Regarder avec ma cousine de vieilles photos de famille : mon père enfant, mes oncles et tantes, mes grands-parents paternels, mes arrière-grands parents aussi. Des générations, jeunes alors, aujourd’hui disparues et qui vivent encore en nous. Montrer et raconter les images en noir et blanc à mon fils
Recevoir l’annonce du départ à la maternité pour ma fille. Pleurer de joie et sentir les flots d’émotions déborder par les yeux sans discontinuer pendant les 23 heures du travail
Être rassurée d’entendre ma fille au téléphone, elle-même apaisée de la douleur par la péridurale. L’écouter parler d’amour intense et immense pour son conjoint et cette nouvelle famille qui arrive avec son bébé. Pleurer encore d’amour pour l’enfant qu’elle était et la maman qu’elle devient
Boire une bouteille de Prosecco avec ma soeur et ma cousine en attendant la naissance du bébé. M’endormir dans l’ivresse et la fatigue
Me réveiller toutes les 2 heures en guettant un message. Recevoir la première photo de ma fille et mon petit-fils peau à peau
Guetter encore des nouvelles de ma fille. Attendre vainement dans l’angoisse que la délivrance se soit bien passée. Pleurer encore au téléphone quand nous pouvons enfin nous parler 
Tenir enfin ce bébé nouveau-né dans mes bras. Pleurer et m’émerveiller devant la perfection de son anatomie et le naturel des réactions des jeunes parents 
Recevoir la visite de ma fille avec son conjoint et leur bébé nourrisson. Le présenter à la famille, et pleurer encore partageant l’émotion de ma mère, devenue arrière-grand-mère et de ma nièce, hyper-sensible elle aussi
Sentir la fin d’année scolaire se précipiter. Fêter les départs des collègues de travail. Trouver les mots pour rendre hommage 
Dire au revoir et à l’année prochaine pour l’Atelier d’écriture 
Penser à de nouveaux projets et de nouvelles médiations de travail 
Attendre avec impatience les vacances d’été 
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