Tumgik
#mais elle peut être partie ailleurs si vous voulez
sh0esuke · 5 months
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" Oasis "
𝗠𝗲𝘁 𝗲𝗻 𝘀𝗰𝗲̀𝗻𝗲 : Desert King Sir Crocodile.
𝗥𝗲́𝘀𝘂𝗺𝗲́ : Crocodile était puissant dans tous les sens du terme, que ce soit de part le fruit du démon, le Suna Suna no Mi, qu'il avait mangé lui conférant ainsi les pouvoirs d'un homme sable ou son charisme et intelligence qui lui permirent de créer une organisation criminelle redoutée de tous, le Grand Corsaire s'en sortait à merveille. Il gérait son entreprise d'une main de fer, veillant à ce que son nom ne soit que rarement cité ainsi que ceux de ses employés. Certains ne furent même jamais découverts. Mister 1 n'était pas l'unique exemple, de même pour Mister 2, il existait tant d'autres agents qui agissaient dans l'ombre, et, sans surprise, Crocodile avait ses favoris. Ceux-ci se faisaient d'autant plus discrets. L'un d'entre eux n'avait jamais vraiment fait parler d'elle, si Crocodile aurait dû la décrire utiliser l'adjectif : agent fantôme aurait été le plus approprié. Et pour cause, grâce à ses attributs physiques, elle ne laissait jamais rien sur son passage, son efficacité n'avait aucun égal. Et, aux yeux du Grand Corsaire -qui n'étaient peut-être pas aussi objectifs qu'il l'aurait cru- sa présence lui était indispensable.
𝗔𝘃𝗲𝗿𝘁𝗶𝘀𝘀𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁 : aucun.
ENG : PLEASE DO NOT STEAL MY WORKS. If you want to translate it, ask me first then we can talk about it. If you want to find me on Wattpad or AO3, my accounts are in my bio, these are the ONLY ONES i have. FR : MERCI DE NE PAS VOLER MES OS. Si vous avez envie de les traduire, merci de me demander la permission avant. Si vous voulez me retrouver sur Wattpad ou AO3, j'ai des liens dans ma bio, ce sont mes SEULS comptes.
𝙽𝚘𝚖𝚋𝚛𝚎 𝚍𝚎 𝚖𝚘𝚝𝚜 : 𝟒,𝟓𝟖𝟗.
Commentaires, likes et reblogues super appréciés. Tout type de soutien l'est, merci beaucoup !! <33
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Rain Dinners, comme à son habitude, prospérait. Malgré l'heure tardive, la lune brillant haut dans le ciel, les clients provenant des quatre coins du nouveau monde affluaient avec une vigueur consternante. Les temps n'étaient pas aux problèmes financiers et psychologiques mais plutôt à l'amusement et à l'argent, il était question de jouer à en avoir des ampoules au bout des doigts, à boire quitte à se mettre trembler et chuter, de draguer et de fanfaronner. Ça, les habitants et vacanciers de Rainbase l'avaient bien compris. Voilà pourquoi, au lieu de rester chez eux et de jouir de leurs biens déjà acquis, ils s'étaient tous réfugiés dans cette pyramide à l'aspect alléchante et perdus parmi des montagnes de jetons et de machines.
Le bruit incessants de ceux-ci brisait les tympans des employés, pourtant habitués à ce boucan infernal, beaucoup étaient étourdis, la vue trouble et le corps couvert de sueur. Ils restèrent professionnels. Le lieu était réputé non seulement pour ses divertissements inégalables, mais aussi son service irréprochable.
Malgré l'absence du patron dans la salle principale, les employés ne purent souffler, sentant les quatre coins du casino les écouter et épier leurs moindres mouvements. Ils se résolurent à afficher leur plus joli sourire et à obéir au doigt et à l'œil des consommateurs. Ils guidaient des clients perdus, rendaient services en en rafraichissant certain ou s'occupait de superviser des parties de poker.
Et si le Grand Corsaire manquait à l'appel, c'était tout simplement parce qu'il était occupé ailleurs, vagabondant dans les couloirs souterrains du QG de son organisation secrète. Crocodile était seul, livré à lui-même.
Pas de Nico Robin en vue, pas de membre de Baroque Works traînant dans les parages, l'endroit était désert. Seul le bruit des Banana-crocos flottant sur sa droite, sa gauche, sous ses pieds ainsi qu'au dessus de sa tête rythmait le bruit de ses pas. Crocodile ne les regardait pas. Leur taille était pourtant impressionnante, un seul coup d'œil aurait suffit à pétrifier une armée entière. Leur couleur verte marais contrastait avec le bleuté de l'eau dans lequel ils résidaient. Les Banana-crocos imitaient Crocodile, néanmoins, pas pour les mêmes raisons. Car tandis que le Grand Corsaire les ignorait par pure lassitude, les créatures marines, quant à elles, cherchaient à l'éviter le plus possible. Non pas en se reculant de lui et en le fuyant ⸺cela aurait attisé sa colère⸺ mais en détournant constamment le regard et en faisant mine de ne pas l'avoir remarqué.
Cet accord durait depuis déjà un an.
Crocodile les nourrissait, faisait nettoyer et leur eau quotidiennement, tout ça pour qu'en retour, ils lui servent de décoration. Et les créatures ⸺pourtant à la force physique monumentale et à l'appétit monstrueux⸺ s'en réjouissaient.
Crocodile continua donc d'avancer. Il ne regarda rien d'autre que le bout du couloir, accompagné par le son de ses mocassins encontrant le sol marbré. L'échos résonnait profondément contre le verre, il semblait sans fin, s'éloignant mais ne disparaissant point. Sa silhouette camouflée sous son épais manteau de fourrure paraissait immense. Son torse l'était tout autant. Crocodile n'était pas seulement imposant, il était aussi grand. À marcher ainsi dans le couloir souterrain, l'aura qui se dégageait de lui fut écrasante. Son expression dure n'aidait pas, elle accentuait le tout, formant un lot effrayant chassant quiconque aurait eu l'audace de s'approcher de lui.
Lorsque l'échos d'un rire cristallin parvint à ses oreilles cela changea du tout au tout. Crocodile fronça les sourcils. Il serra les dents et zieuta la grande porte boisée présentée devant lui.
Autour de lui, des plantes et tableaux servaient de décoration. Cette partie du couloir, c'est-à-dire sa fin, étaient composée de murs, d'un sol et d'un véritable toit. La séparation entre verre et construction solide n'était pas caché derrière de quelconques artifices, elle était bel et bien visible juste derrière lui. Crocodile ne s'y attarda point. Il zieutait les décorations le temps de se préparer mentalement, prenant compte de l'assèchement d'une quelques verdures, avant de poser sa main sur la poignée. Il l'abaissa et ouvrit la porte.
Un éclat de lumière l'aveugla. Puis, le même rire cristallin se fraya un chemin jusqu'à ses oreilles.
Le Grand Corsaire referma la porte derrière lui le temps d'habituer ses yeux meurtris. Il grogna dans sa barbe, les yeux plissés et le corps rigide.
« Je t'avais bien dit que tu n'allais pas aimer, Hector. Pourquoi tu ne m'écoutes donc jamais ? »
Le ton joueur de la voix résonnait dans la pièce immense et vide. En réponse, le grognement d'une bête s'éleva, et, un troisième rire survint.
« Tu es têtu ! Non, je t'en redonne pas ! »
Lorsque Crocodile rouvrit les yeux, il la vit. La langue pendue, les paupières fermées et la peau brillante. Ce fut la première chose qu'il remarqua.
La sirène se tenait devant un immense banana-croco, défiant la créature avec malice. Auprès de ses clavicules nues, elle serrait un panier d'algues odorantes et raffermit sa prise dessus en entendant la créature geindre. Le monstre était si gigantesque qu'il la surplombait et lui faisait de l'ombre. Cependant, elle ne semblait pas le moins du monde effrayée. Au contraire.
Le sourire gravé sur ses jolies lèvres pulpeuses en était le témoin.
La pièce était ronde. Au plafond, des plaques de lumière illuminaient l'endroit. Peut-être un peu trop d'ailleurs, en vue du temps de réaction qu'il fallut au Grand Corsaire pour s'y habituer. Les lumières n'étaient pas tamisées. Elles étaient d'un blanc pur, se mariant avec les murs de la même couleur, décorés par des éclats de dorure et des reliefs de style royal. Le sol en marbre clair reflétait les lumières qui rebondissaient déjà sur les murs. Le tout était parfaitement harmonieux, majestueux. La pièce était grande, avec au milieu, un bassin menant à la demeure des Banana-crocos, et, sur ses contours, quelques meubles, fauteuils, plantes et bibliothèques comblaient le vide. Il n'y avait ni salle de bain, ni cuisine ou chambre, l'endroit n'existait que pour la satisfaction personnelle du Grand Corsaire.
Et il n'y avait aussi pas d'autre porte.
La pièce était sans issue outre celle derrière le pirate, le bassin était effectivement une option, mais ne menant pas vraiment quelque part -outre l'aquarium des Banana-crocos-, la question ne se posait pas.
Satisfait par sa petite observation, Crocodile contourna le bassin pour rejoindre la sirène assise sur le bord à gauche. Sa queue était plongée sous l'eau, mais son bassin était assis. Elle posa son panier à côté d'elle et éclaboussa gentiment la créature devant elle.
Le banana-croco prenait presque toute la place dans le bassin, sans parler de son immense taille qui lui faisait entrer en contact avec le plafond. Sans sa peau d'écailles aussi dure que du métal, son épiderme aurait brûlé depuis longtemps. Aucun d'entre eux ne remarqua la présence du Grand Corsaire. Les deux amis continuèrent de chahuter ⸺l'un grognant et l'autre riant⸺ jusqu'à ce que le bruit des pas du pirate furent suffisamment proche pour se faire remarquer.
La sirène ne le comprit pas immédiatement, bien trop prise dans son fou-rire, cependant, le banana-croco, lui, ne fut pas aussi chanceux.
Croisant le regard las du Grand Corsaire, l'animal se pétrifia sur place. Ses yeux s'écarquillèrent. Sa gueule s'ouvrit, laissant un bruit mixé entre la terreur et l'appréhension lui échapper. Crocodile s'arrêta alors de marcher, à trois mètres d'eux, et fit un rapide geste de la main en direction du bassin. Le banana-croco fut incapable de réagir. Son cœur battait à la chamade. Malgré le fait que cela soit physiquement impossible, il suait même à grosses gouttes. Il fut incapable de comprendre ce que cherchait à dire le noiraud, soudain devenu comme sourd. Ses grosses pattes furent prises de secousses. Et, au moment où le Grand Corsaire prit la parole, son corps sursauta.
« Disparais. »
Le Banana-croco prit ses jambes à son cou. Il fuit, se cognant la tête contre le plafond de lumières au passage, et éclaboussant la jolie sirène. Le bassin fut pris de secousses, de l'eau atterrit sur ses contours et le bruit que cela provoque sortit la demoiselle de sa transe. Étourdie, elle regarda autour d'elle.
« Oh ! C'est vous ! »
Crocodile s'accroupit devant elle.
Il posa son crochet sur son genoux et la dévisagea avec intrigue.
« Qu'est-ce que tu fais à converser toute seule, hein ? »
La sirène arqua un sourcil. Elle se rapprocha de lui tandis qu'il levait sa main dans sa direction. Le Grand Corsaire replaça une mèche de ses cheveux trempé derrière son oreille, celle-ci ayant été secouée par le Banana-croco qui l'avait trempée. La sirène frissonna au contact de sa peau rugueuse et chaude. Elle poussa un doux soupir d'aise et ferma les yeux.
« Je n'étais pas seule. »
Sa contestation affirmée, elle les rouvrit.
« J'étais avec mon ami Herbert. »
« Et qu'est-ce qu'il te voulait ? »
« Mon repas.. » elle avoua dans une mine renfrognée.
« C'est fâcheux, ça. »
« N'est-ce pas ! Ce sont mes algues... »
La sirène argumenta ses propos en plongeant une de ses mains dans son panier posé au sol et en en saisissant une ferme poignée. Elle la fourra vigoureusement entre ses lèvres. Une fois sa bouchée avalée, elle plissa les yeux. Elle affirma un air déterminé sur les jolis traits de son visage, les sourcils froncés et la bouche tirée en une grimace.
Quelques gouttes provenant de son repas étaient coincées entre ses lèvres. Celles-ci perlèrent le long de son visage jusqu'à atterrir entre ses seins. Ceux-ci aucunement habillés ⸺outre les écailles gravées à la place de ses tétons⸺, se retrouvèrent trempés. Les perles salées roulèrent jusqu'à toucher sa queue et se mêler parmi ces mêmes écailles de couleur vert pâle.
Crocodile se chargea de passer son pouce sur son menton, récoltant le jus et l'apportant à ses propres lèvres. Il ignora son cigare fumant et grimaça.
« Infect.. » il maugréa.
La sirène apporta soudain ses poings sous son menton et questionna du regard le pirate. Elle lui fit plutôt les yeux doux, mais cela passa inaperçu.
« Qu'est-ce qui vous amène ici, monsieur Crocodile ? »
« J'aimerais que tu me rendes un service. »
La demoiselle hocha vigoureusement la tête.
« Entendu, tout ce que vous voudrez. » s'empressa-t-elle de répondre.
Crocodile relâcha le visage de la jolie créature pour extirper un bout de papier de son costume. Plié et coincé entre son index et majeur, il le lui tendit. La sirène le réceptionna et vérifia son contenu pendant que le pirate reprit la parole.
« Miss Father's Day et Mister six se chargeront de te fournir la bombe une fois arrivée à destination. »
Elle leva les yeux dans sa direction.
« Je dois faire sauter un navire ? »
« Tu comprends vite. »
La sirène rangea le morceau de papier auprès de ses algues, presque immédiatement, celui-ci se retrouva gorgé de jus. À présent, il était illisible. La demoiselle ne s'en préoccupa point, elle était bien trop intéressée par l'homme devant elle pour jeter son dévolu sur de simples écritures qu'elle avait déjà mémorisé dans son esprit. Depuis sa venue, son sourire n'avait pas fané, il était rêveur, enjôleur, transpirant l'amour et l'intérêt qu'elle lui portait. Crocodile n'y était pas immunisé, malgré son air indifférent, le fait qu'il reste aussi proche d'elle et qu'il se permette de la toucher en disait beaucoup.
« Le roi Cobra a demandé à un royaume voisin de les épauler, tu comprends bien qu'on peut pas se le permettre. » argumenta le Grand Corsaire. « Ça serait dommage que nos efforts soient réduits à néant après tout ce temps. »
« Oui, je comprends. »
« Je n'en attendais pas moins de toi. »
« Est-ce que.. »
D'un ton hésitant, la sirène frappa le bord de l'eau de sa nageoire. Ce geste nerveux fit arquer un sourcil au pirate. Elle chercha à le fuir du regard, mais elle se retrouva immédiatement tirée de nouveau dans sa direction. Elle n'était pas en mesure de lui résister. Elle serra les poings sur sa nageoire, plissa ses lèvres en une fine ligne et déglutit. La question lui brûlait les lèvres. Voilà des jours qu'elle y réfléchissait, voilà des mois qu'elle hésitait. Plus que tout au monde elle le désirait, néanmoins, face à lui, elle perdait tous ses moyens. Incapable de soutenir l'intensité de son regard, écrasée par son aura imposante, elle sentit son organe vital s'emballer. Des papillons se mirent à virevolter dans son bas ventre et en réponse, sa queue s'excita davantage. De l'eau éclaboussa la tempe de Crocodile, la sirène regretta immédiatement.
« Qu'est-ce que tu as ? » demanda-t-il.
« Je me demandais si... »
Sa main s'agrippa à son avant-bras. La sirène planta d'un geste désespérément ses ongles couvert d'un vert métallisé dans sa chemise et se rapprocha de lui.
« Si vous accepteriez de voir un coucher de soleil avec moi. »
Crocodile fronça les sourcils. Sa confusion se traduisit par de la contrariété aux yeux de la demoiselle. Celle-ci commença alors à paniquer.
« Pas aujourd'hui, bien évidemment ! Ma mission est de la plus haute importance, j'en suis consciente ! » affirma-t-elle. « Mais je me disais, pourquoi pas après ? Je sais que vous êtes un homme prit et demandé, mais ce serait juste pour un soir.. Un seul. »
« Tu veux.. »
Crocodile posa sa main sur la sienne.
« Tu me fais du rentre-dedans ? » s'étonna-t-il.
« Quoi ? »
La mine de ma sirène s'illumina sous la confusion. Elle contempla le Grand Corsaire avec pure intrigue, comme si ses paroles étaient dans une autre langue.
« Non. Je.. Juste... »
Elle inspira profondément, cherchant à ignorer le contact physique entre leur main. Ses efforts furent en vain. Il lui était impossible de passer outre son eau de cologne et de la chaleur provenant de sa main déposée sur la sienne. C'était bien trop divin. Ses pupilles perdues dans ses yeux, leur corps si proche, la sirène n'était pas en position de feindre l'indifférence.
« Je sais que c'est contre l'organisation, je sais que mes sentiments ne sont peut-être pas réciproques. Oh, il est tout autant possible que mon aveux causera ma perte, mais je mourrais sans regret. »
La sirène sandwicha la main du noiraud entre les siennes et l'apporta entre ses seins. Sa peau humide contrastait avec la sienne sèche. Elle était rugueuse et puissante, tout le contraire de la sienne. Ses doigts fins et délicats s'entremêlèrent aux siens. La sirène tentait le tout pour le tout, persuadée qu'après cet acte suicidaire, Crocodile ne lui offrirait pas une seconde fois la même opportunité.
« Mon cœur bat pour vous, monsieur. »
Crocodile grogna contre son cigare. De sa main libre, il le saisit et expira un nuage de fumée entre leur visage.
« Je doute que ce soit de l'amour. »
« Oh ? »
Face à l'air consterné de la sirène, il retroussa son nez et mordit l'extrémité de son cigare, le fourrant de nouveau entre ses dents.
« Tu es juste effrayée. » observa-t-il. « Tu confonds ces battements paniqués par de l'amour, mais, en vérité, tu me crains. »
Vigoureusement, la sirène contesta.
« Je sais faire la différence. » elle affirma.
« Peux-tu ? »
« Ne ressentez-vous donc pas la même chose ? Lorsque je vous aperçois, c'est un sentiment bien plus agréable que la terreur qui m'emporte. J'aime être auprès de vous. Je ferai n'importe quoi pour vous satisfaire. »
Sur ce point là, Crocodile fut incapable de la contredire.
Depuis qu'il l'avait recrutée, la sirène s'était montrée irréprochable. Elle n'avait pas hésité à trahir ses compagnons, punir les traîtres et les peureux qui, au bout de quelques jours, avaient cherché à fuir l'organisation. Elle exécutait ses missions avec un professionnalisme déconcertant, comme si sa propre vie en dépendait. Et peut-être que c'était le cas. Pas une seule fois ne l'avait-elle déçu ou avait-elle osé lui manquer de respect. Même en cet instant, alors qu'elle le contemplait avec amour et admiration, Crocodile se sentait incapable de trouver quoique ce soit à redire. Elle était d'ailleurs bien trop divine pour cela soit le cas. Un couteau à la main, tachée de sang, il l'aurait sûrement tout autant défendue. L'éclat pétillant dans son regard suffisait à l'innocenter, que ce soit auprès des autorités que de lui.
Crocodile reprit ses esprits en sentant la sirène presser sa main un peu plus profondément dans sa poitrine. Ce geste désespéré fut accompagnée par son expression du visage tiraillé par l'appréhension.
« Vous ai-je contrarié ? » elle chuchota.
Crocodile secoua la tête.
« Qu'est-ce que tu trouves de si intéressant dans un coucher de soleil ? » il marmonna, les sourcils froncés.
« Oh ! »
Presque immédiatement, son dos se redressa et son regard se mit à briller.
« Tout ! Absolument tout ! » s'exclama-t-elle. « Depuis que je suis enfant, ma mère m'a toujours interdit d'aller à la surface pour l'admirer. Elle me disait que de méchants humains risquaient de m'enlever et de me vendre. Alors, j'ai obéi et je suis restée cachée en bas, loin de votre monde. »
Plus elle parlait, et plus sa prise sur sa main se raffermit. Crocodile ne l'entendait pas que dans le ton de sa voix, mais aussi dans ses yeux, ce grain et éclat d'excitation lui faisaient beaucoup d'effet. Crocodile se sentait submergé par un flot de sentiments inconnus, une agréable chaleur s'empara de son organe vital, il ne put y échapper.
« Je l'ai déjà vu une centaine de fois. » avoua-t-elle. « Je ne m'en lasse jamais. »
« Alors pourquoi me demander de t'accompagner ? C'est une perte de temps. »
« Parce que... »
Elle se racla la gorge. La demoiselle détourna un petit instant le regard, fébrile et perplexe. Elle se reprit en sentant les doigts de Crocodile se crisper. Ils bougèrent finement, cela suffit à attirer son attention et à la faire le regarder de nouveau.
« Parce que j'aimerais passer ce moment à vos côtés. »
Son aveux fut accompagné par les battements affolés de son cœur. Sa peau en palpitait presque, notamment l'endroit où sa jugulaire se trouvait.
« Je suis consciente que c'est déplacé, mais⸺ Je... Je le veux. Du plus profond de mon cœur. »
Crocodile ne répondit point. Il retira sa main de son emprise et se redressa tranquillement. La sirène le dévisagea avec angoisse. Elle pressa ses mains contre sa poitrine et déglutit. Le pirate agissait avec une désinvolture terrifiante. Il semblait indifférent à sa confession, comme habitué. Comme si le fait qu'une femme se jette à ses pieds n'était pas nouveau. Cette pensée chagrina immensément la jolie créature.
« Monsieur..? »
Crocodile marcha en direction des deux grandes portes de la pièce. Dos à la sirène, il ne se retourna point.
La demoiselle baissa alors la tête.
Son cœur se brisa en mille morceaux, les éclats tombèrent dans son bas ventre, blessant les papillons qui s'y étaient précédemment tenus. Elle passa ses bras autour de son estomac, les yeux larmoyants, sa lèvre inférieure avait commencé à trembler. La sirène se laissa glisser dans le bassin, ravagée par un sentiment d'embarras profond qu'elle chercha désespérément à fuir à travers la noyade. Elle y tomba de manière à avoir la moitié de son corps englouti, jusqu'à son décolleté. Ses mains saisirent le panier à algues que l'ont lui avait servi, elle l'emporta avec elle le regard fuyant, incapable de regarder son employeur plus longtemps. Toutefois, lorsque celui-ci reprit la parole, toujours dos à elle, sa tête fit volte-face dans sa direction.
« Reviens me voir une fois ta mission terminée. »
Crocodile poussa les deux portes. Il les ouvrit avec nonchalance.
« Je connais un endroit où tu pourras admirer un lever de soleil qui en vaut la peine. »
La sirène hoqueta.
« Mon⸺ Monsieur ? »
Son cœur se gonfla d'amour. Ses yeux s'étaient ouvert en grand, et ses lèvres s'étaient séparées dans une grimace. La sirène ne sut trouver une réponse suffisamment convaincante à lui donner, elle était bien trop surprise par ses paroles. Le ton de sa voix grave paraissait toujours aussi lasse et détachée, mais ses propos l'avaient touché en pleine poitrine. C'était comme si une flèche l'avait transpercée. Elle en avait mal. Elle souffrait monstrueusement, ce nouveau sentiment logé au centre de son être l'avait propulsée haut dans les nuages, et à présent, elle se sentait incapable d'en redescendre. Elle ne le voulait pas.
Crocodile la rappela à l'ordre en prononçant son nom de code.
« Je me suis fais comprendre ? »
Immédiatement, la sirène plaqua sa main contre son front, à l'instar d'un salut militaire, et s'exclama :
« Oui, monsieur. Je ne vous décevrai pas ! »
Le pirate esquissa un sourire satisfait avant de quitter la pièce. Il ne dit rien de plus, laissant les portes se refermer derrière lui et ainsi plonger la pièce dans un lourd silence pesant. La sirène attendit une poignée de secondes. Elle eût serré le panier si fort contre sa poitrine qu'il s'était plié en d'eux, à peine sur le point de se briser, elle le lança dans les airs et plongea dans le bassin. Elle rejoignit l'immense aquarium du Rain Dinners, à la recherche de Banana-crocos.
« Herbert ! Mon Dieu, Herbert, tu ne vas jamais croire ce qu'il vient de se passer ! »
La demoiselle laissa le panier tomber à l'eau et sombrer dans les tréfonds de l'endroit. Elle ne lui jeta pas même un seul regard coupable. Celui-ci fut rapidement avalé par un banana-croco flottant aux alentours, les algues furent incapables de fuir, tout comme le petit morceau de papier avec. Toute trace de la culpabilité de la jeune femme disparut avec. Celle-ci n'était, en cet instant, pas un membre précieux de l'organisation de Baroque Works, mais plutôt une simple créature maritime amoureuse. Follement éprise d'un homme à l'allure bienveillante.
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itszoom · 1 year
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♥♥♥♥♥ Shadow and Bone : La Saga Grisha !
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La série est une adaptation de la trilogie littéraire Grisha et la duologie littéraire Six of Crows de Leigh Bardugo.
Synopsis
Le royaume de la Ravka est maudit depuis des millénaires. Son destin repose désormais sur les épaules d'une orpheline. ...Alina a été recrutée par l'Armée pour accompagner les Grisha, de puissants magiciens qui luttent contre le brouillard maléfique qui déchire le pays. Quand son ami d'enfance frôle la mort lors d'un raid, Alina doit affronter ses peurs et sa destinée... Le monde des Grisha est dangereux et les pièges nombreux. À qui Alina pourra-t-elle accorder sa confiance, alors que la seule personne sur laquelle elle pouvait compter n'est plus en mesure de l'aider ?
L'adaptation des livres du Grishaverse avec Shadow and Bone, une série ambitieuse qui rassemble les personnages de deux ouvrages de l'auteure Leigh Bardugo : Shadow and Bone, et Six of Crows. Les premiers épisodes de cette saison de huit chapitres contiennent, honnêtement, beaucoup d'informations pour ceux qui ne sont pas familiers des romans, ne serait-ce que le nombre de protagonistes à l'écran. Mais une fois dépassé le stade de l'apprentissage, c'est un vrai régal.
Vous voulez un avant-goût avant d'appuyer sur « lecture » ? Voici un guide rapide, pratique et sans spoiler pour aider les non-initiés à comprendre cette nouvelle série.
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À quelle période sommes-nous ?
Le Grishaverse de Leigh Bardugo se situe dans un univers complètement différent du nôtre mais cependant, plus proche de notre monde qu'un Westeros (dans Game of Thrones). Etant donné qu'il y a des tsars et des tsarines, et très peu de technologie moderne, on peut supposer qu'on se trouve quelque part autour du 19e siècle.
Où sommes-nous ?
Oui, j'ai bien dit des tsars et des tsarines. Le lieu principal de la série est un endroit appelé Ravka, une version fictionnelle et fantastique de la Russie. Ravka est en guerre avec son voisin au Nord, Fjerda – une nation inspirée des pays scandinaves. Et aussi avec son voisin du Sud : Shu Han, l'équivalent de la Chine. Il y a aussi des tensions à West Ravka. Mais pour comprendre les premiers épisodes, c'est important de savoir que si vous voyez des soldats, et quelque chose qui ressemble à un champ de bataille, vous êtes à Ravka. Pareil pour le palace.
Il y a aussi une partie de la fiction qui se déroule dans une ville densément peuplée qui s'appelle Ketterdam. Comme vous l'imaginez, c'est une analogie avec l'Amsterdam au temps des Provinces-Unies. Il s'agit d'une île où il n'y a pas vraiment de guerre et dont l'objectif principal est le profit
Pourquoi y a-t-il une guerre ?
Comme toujours, pour des terres. Mais il y a aussi le sujet des Grisha. Les Grisha sont l'élite magique qui est redoutée et persécutée partout ailleurs dans le monde, mais adulée et protégée à Ravka. Il y a aussi le Shadow Fold, un territoire mystérieusement sombre où vivent les monstres. La domination du Shadow Fold, qui est en plein centre de la carte, donnerait à n'importe qui un avantage considérable dans les guerres en cours.
Dites m'en plus sur cette élite de la magie...
Le plus simple est d'imaginer les Grisha comme des êtres similaires aux mutants de X-Men, ou les maîtres des éléments des séries Avatar. Certaines personnes dans ce monde sont nées avec des pouvoirs qu'ils doivent apprendre à dompter. Pour certains, c'est le feu, pour d'autres, l'air. Quelques-uns peuvent aussi ralentir votre pouls et arrêter votre cœur complètement. Il y a beaucoup de sortes de Grisha, mais ce n'est pas si important. Les différents magiciens utilisent des couleurs de manteau spécifiques avec des broderies qui permettent de les reconnaître. Du bleu pour les éléments, du rouge pour ceux qui contrôlent le corps humain, du mauve pour ceux qui contrôlent les objets matériels. On se croirait à Poudlard, l'école de sorcellerie de Harry Potter. Pour savoir ce que signifie le blanc et le noir, il faut continuer à regarder la série.
Qu'en est-il de tous ces personnages ?
Ne vous inquiétez pas, il n'y a que six personnages principaux qu'il faut VRAIMENT suivre dès le début. Vous pouvez vous focaliser sur six personnages, n'est-ce pas ? Voici les principaux. Mal (Archie Renaux) et Alina (Jessie Mei Li), qui sont deux orphelins dans l'armée de Ravka. Ils se connaissent depuis toujours, et partagent un lien indéfectible.
Un univers solide électrisé par des morceaux de bravoure
Malgré la profusion d'informations à digérer et de personnages à appréhender, nos premiers pas dans l'univers, dont le guidage rappelle les didacticiels des jeux vidéo (camp de base, mise en place des factions et première expédition) s'effectuent avec aisance et distillent un émerveillement immédiat qui tient beaucoup à la direction artistique de la série. Servie par une photographie somptueuse et soulignée par une BO ouvragée, elle frappe par un sens du détail, particulièrement dans le choix des couleurs ou la confection des costumes, qui confère à l'ensemble une matérialité vibrante, loin de l'homogénéisation numérique et désincarnée de la plupart des productions contemporaines du même type.
On se rappelle alors qu'Eric Heisserer, le showrunner de la série, est principalement connu pour avoir signé le scénario de Premier contact de Denis Villeneuve, fable dans laquelle une femme détient en elle, inconsciemment, le pouvoir de conjurer les monstres – ou de les apprivoiser. Elle a trouvé en Alina Starkov une successeuse à sa mesure, qu'on espère suivre longtemps.
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 La saga Grisha est composée de 3 livres dont voici l'ordre de publication:
  Les orphelins du Royaume (Grisha Tome 1)
 Le Dragon de Glace (Grisha Tome 2) 
 L'oiseau de Feu (Grisha Tome 3)
Six of Crows est composée de 2 livres :
Six of Crows (Tome 1)
La Cité Corrompue (Tome 2)
Les livres:
Shadow and Bone est disponible sur Netflix ! Si vous souhaitez tout savoir concernant les livres Shadow and Bone, lisez la suite ! Shadow and Bone était encore plus ambitieux dans ses changements grâce au showrunner Eric Heisserer et son équipe d'écriture, avec l'auteur du livre Leigh Bardugo, combinant les événements du premier livre avec un certain nombre de personnages des livres suivants afin d'en faire un monde plus complet et plus étoffé. Heureusement, les changements sont tous efficaces.
L'intrigue principale de Shadow & Bone suit plus ou moins la voie empruntée par le premier livre. La principale protagoniste, Alina Starkov, est une orpheline qui a grandi dans le pays de Ravka avec son meilleur ami, Malyen « Mal » Oretsev. Pour en apprendre plus sur Mal et son futur, lisez ceci. Le royaume étant actuellement en guerre, tous deux sont enrôlés dans la Première Armée. Au cours d'une mission dangereuse avec leur unité militaire pour traverser le Fold, Alina se découvre des pouvoirs rares que l'on croyait être un mythe.
Ses nouveaux pouvoirs d'invocatrice de lumière font d'elle une Grisha, une personne capable de manipuler la matière au niveau moléculaire. Pour tout savoir concernant les types de Grisha, lisez ceci. Cela signifie également qu'elle est la seule à avoir le potentiel de détruire le Fold, ce qui fait d'elle une cible pour ceux qui voudraient l'utiliser comme un pion à savoir le général Kirigan, alias le Darkling, chef de la Seconde Armée Grisha et Grisha le plus puissant du monde.
De quoi parle les livres Shadow and Bone ?
Le premier livre de l'auteur Leigh Bardugo, Shadow and Bone, a été publié pour la première fois en 2012. Depuis, la série s'est enrichie de six autres livres, de deux livres compagnons et d'un certain nombre de nouvelles. Elle s'est vendue à plus de 3 millions d'exemplaires rien qu'en langue anglaise. Sans compter les deux livres les plus récents et a été traduite en 38 langues dans le monde à ce jour.
Les livres suivants se sont diversifiés pour se concentrer sur d'autres personnages qui avaient à l'origine des rôles secondaires dans la trilogie originale. Et d'autres livres qui suivent des personnages qui n'étaient pas du tout dans la trilogie originale. À travers tout cela, la fanbase de Bardugo n'a fait que croître pour suivre le rythme du Grishaverse.
L'adaptation Netflix de Shadow & Bone a suscité d'excellentes critiques. Pourtant, si le monde vaste et varié offre quelque chose pour tout le monde. Il peut laisser ceux qui ne connaissent pas les livres se sentir un peu découragés. Nombreux sont ceux qui se demandent s'ils doivent commencer par la trilogie originale des Grisha ou passer d'abord à la duologie Six of Crows. Et s'ils ne seront pas perdus s'ils choisissent la seconde approche. L'une ou l'autre solution convient, mais il est presque toujours préférable de commencer par les premiers livres de la série, et c'est ce que propose ce guide.
Les livres de la Trilogie Original Shadow and Bone
Les premiers livres du Grishaverse forment la trilogie Grisha et constituent le meilleur point de départ car ils présentent clairement le Grishaverse. Dans l'ordre, les livres sont Shadow and Bone, Siege and Storm et Ruin and Rising. Ils suivent Alina Starkov, qui découvre qu'elle possède les rares pouvoirs d'un invocateur du soleil, longtemps évoqués mais considérés comme un mythe.
Grâce à ses nouvelles capacités, elle peut potentiellement détruire le Fold, une bande de ténèbres quasi impénétrable qui divise le royaume de Ravka. Et qui étrangle lentement le pays depuis plus d'un siècle parce qu'il est peuplé de créatures voraces.
La trilogie met en place le concept des Grisha, l'équivalent des magiciens du monde. Et explique son système de magie, ses royaumes et ses habitants, ainsi que l'état général du monde. Il s'agit d'une série fantastique très amusante et captivante, qui se lit rapidement. Cependant, Bardugo elle-même a déclaré publiquement plus d'une fois qu'il s'agissait des premiers livres qu'elle a écrits et qu'ils étaient fortement influencés par la fantasy avec laquelle elle a grandi.
Et il y a peut-être quelques choses qu'elle ferait différemment maintenant. Quelques tropes du genre YA, comme le récit de l'élu et le triangle amoureux, semblent un peu dépassés. Cependant, grâce à la richesse de la construction du monde de Bardugo, la lecture reste extrêmement divertissante.
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Les livres de la duologie Six of Crown
Le prochain livre sur la liste de lecture est la duologie composée de Six of Crows et Crooked Kingdom, dans l'ordre. Bien que l'un des personnages principaux de la duologie ait été mentionné dans la trilogie originale. La duologie est complètement distincte de la trilogie Grisha originale, même si elle se déroule dans le même monde.
Après la destruction du Fold, l'histoire de la duologie s'éloigne du royaume de Ravka et se déroule dans le petit pays de Kerch, plus précisément dans la ville de Ketterdam. Dans cette ville, le jeune et ambitieux chef de gang, Kaz Brekker, aspire à régner sur le monde criminel de Ketterdam avec son gang, les Dregs, également connus sous le nom de Crows. Lorsqu'ils sont engagés pour une mission à fort enjeu, Kaz doit réunir une équipe d'inadaptés et de marginaux compétents pour réaliser l'impossible.
Bien qu'il y ait des Grisha dans la duologie de livres Six of Crows, ils ne sont pas au centre de l'histoire. Au lieu de cela, Bardugo passe de la dark fantasy russe à un monde qui ressemble davantage à un monde souterrain victorien steampunk construit autour d'une histoire de braquage. Son écriture s'est considérablement améliorée dans la duologie, les personnages étant plus complexes, plus étagés et plus diversifiés. Bien que de nombreuses personnes aient lu la duologie en premier, ou seulement la duologie, et l'aient appréciée. Il est toujours recommandé de la lire après avoir lu les trois premiers livres car des références sont faites aux événements de la trilogie originale.
Les livres de la duologie King of Scars
Le troisième groupe de livres de la liste est la toute nouvelle duologie King of Scars et Rule of Wolves, dont le dernier vient de sortir en mars 2021. King of Scars ramène le royaume de Ravka et ré-ancre fermement l'histoire dans le monde des Grisha. Cependant, le Darkling ayant été vaincu et le Shadow Fold ayant disparu. L'histoire se concentre sur Nikolai Lantsov, l'ancien prince, désormais roi, de Ravka.
Le jeune souverain est apparu dans la trilogie Grisha originale dans les deuxième et troisième livres avant qu'il ne devienne roi, et l'histoire de la duologie reprend après les événements de la trilogie originale. Nikolai se retrouve à lutter pour reconstruire la nation déchirée par la guerre qu'il a héritée de son père incapable. Tout en luttant contre les effets de la terrible malédiction dont il a été affligé dans la trilogie originale.
Il est équilibré par Zoya Nazyalensky, qui était un personnage secondaire important de la trilogie. Elle l'accompagne à chaque étape en tant que conseillère de la cour Grisha et bras droit. La duologie de King of Scar est sans doute le livre le plus adulte du Grishaverse à ce jour. Bien que Zoya et Nikolai soient encore jeunes, ils ne sont plus des enfants, et le fardeau de la gestion d'une nation en pleine tourmente fournit un cadre difficile dans lequel Bardugo explore deux de ses personnages de la trilogie originale, sans doute les plus incompris.
Les livres complémentaires de Shadow and Bone
Le Chant des Ronces est un recueil de nouvelles qui se présentent comme des contes de fées du monde du Grishaverse. Comme les autres livres, les contes de fées sont à la fois beaux et tristes, brutaux et pleins d'espoir. Les contes de fées que les enfants apprennent dès leur plus jeune âge. En particulier Ravka, sont souvent mentionnés dans les livres du Grishaverse. Et Le Chant des Ronces constitue un compagnon intéressant pour ceux qui souhaitent se plonger un peu plus dans ce monde et dans les histoires fictives qui l'ont façonné.
Il y a aussi The Lives of Saints. Dans la trilogie originale du Grishaverse, il s'agit d'un livre que tous les jeunes enfants Grisha et Ravkan lisent. Racontant l'histoire des saints de leur foi, un peu comme une Bible pour enfants. Avec ce livre complémentaire, Bardugo a créé et écrit le livre auquel il est fait référence si souvent dans la trilogie.
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thehappyegg · 3 years
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Hey le Prendranièvre du Lac Crew, j’ai un début de fic pour vous à compléter !
à vous des jouer :)
- Qui est ce que vous bécotez à cette heure ? Depuis quelque temps, Guenièvre se doutait que son époux avait une nouvelle maîtresse. Il se perdait régulièrement dans ses pensées, un petit sourire au bord des lèvres. Il était un peu plus patient, plus affable. Oh de pas grand chose, mais elle qui le connaissait si bien, elle voyait la différence. Il ne devait en être qu'au début de sa nouvelle relation car il n'avait plus visité de maîtresse depuis quelques mois, mais il ne s'était pas encore absenté du lit conjugal. Son époux était un homme romantique. Enfin, amoureux de l'amour plutôt. Il aimait faire durer les débuts de la relation. Étirer la période où il faisait la cour à la nouvelle élue de son cœur. Personne n'aurait dit non au roi de Bretagne, mais Arthur aimait prendre son temps. Ses maîtresses, averties de son manège, le laissaient mariner un peu. Guenièvre avait hâte de découvrir la nouvelle amante de son époux, aussi elle était joyeuse lorsqu'elle l'avait entendu dans les cuisines. Elle n'avait rien prémédité, elle connaîtrait le nom de celle-ci tôt ou tard de toutes façons. Si Arthur avait pris tant de soin à courtiser cette dame, c'est qu'il était quelque peu sérieux dans ses sentiments. Sûrement une nouvelle maîtresse officielle. Elle était néanmoins heureuse de la coïncidence. C'est alors qu'elle les vit. Elle cru d'abord à une erreur. Elle avait mal vu, mal entendu. Elle balaya la pièce du regard mais le regard coupable de son époux lui disait qu'elle ne trouverait rien. Aucune femme cachée parmi les placards, aucune amante dissimulée sous les tables. Elle prit le temps de regarder quand même pour se redonner contenance. - Seigneur Lancelot. C'était à la fois une salutation et à la fois un constat. - Ma reine, la salua Lancelot. Et ciel, le chevalier était aussi rouge que Arthur était pâle. À part la chemise de Lancelot de travers, ils étaient plutôt décents. Mais leurs cheveux ébouriffés et leurs lèvres gonflées laissaient peu de doutes sur leurs activités. Guenièvre se tourna vers son époux qui fuyait encore son regard comme si ce simple fait pouvait le rendre invisible à ses yeux. - Votre convoitise ne connaît elle aucune limite ? Vous désirez, vous prenez. Au diable les lois de ce royaume et les conséquences de vos actes. Vous vous rendez compte que par vos indiscrétions, vous jouez la vie de votre ami, et votre place sur le trône ? - J'ai pas forcément réfléchi jusque là. Arthur se frottait les mains sur ses collants pour les débarrasser de leur moiteur. De là a dire qu'il s'en lavait les mains il n'y avait qu'un pas qu'elle était prête à franchir. - Ce qui se passe entre le roi et moi est très soudain et inattendu. Nos sentiments nous ont surpris tous les deux. Voulu expliquer Lancelot pour défendre son roi. - Sentiments, voilà autre chose ! Arthur eu la décence de baisser la tête pendant que Lancelot s'entêtait. Le chevalier défiait la reine du regard. Il n'avait pas honte de ses sentiments, oui, sentiments, pour Arthur. Ses intentions étaient pures et guidées par l'amour. Qu'importe que les lois d'ici l'interdisent. - Pourtant, le seigneur Bohort me rapportait d'autres sentiments à votre égard. Des sentiments contradictoires avec ce que j'ai sous les yeux aujourd'hui. - Il ne vous a pas menti, mon amie. - Si c'est là la façon dont vous traitez vos amies, je me demande quelles humiliations vous réservez pour vos ennemis. - C'est la vérité pourtant, Lancelot vous aime. - Et c'est pour cela que vous le convoitez ? Il vous était insupportable qu'un homme puisse m'aimer ? Il vous fallait prendre le seul ami que j'avais dans ce château ? - Seul ami, seul ami. Ça va, vous êtes pas toute seule non plus. Vous avez vos parents ici déjà. - Ah vraiment, vous êtes trop bon avec moi. - Et puis vous êtes amie avec Démetra et avec votre suivante... - Une boniche et une de vos maîtresses encore une fois, me voilà bien gâtée. Et maintenant Lancelot qui est votre amant ! Je vous préviens, si vous essayez de vous taper mon père, vous risquez d'avoir une sacré surprise. - Guenièvre, calmez-vous, vous dites n'importe quoi. - Et vous, vous faites n'importe quoi. Nous n'aurons jamais été aussi bien assorti, mon époux. Quand je pense que pendant tout ce temps je me sentais coupable. Quelle grosse gourde ! - Coupable ? répéta Lancelot surpris. - Dans tout le royaume on parle déjà notre folle romance interdite. Et qu'est ce que j'étais misérable, qu'est ce que je me sentais fautive. Qu'avais je donc fait pour encourager ces rumeurs adultères ? Depuis des mois, je surveillais chacun de mes gestes en votre présence. Je faisais bien attention à chacun de mes mots. Je les choisissais avec soin, pour cacher mon émoi. Et pendant ce temps, j'essayais de paraître plus présente aux côtés de mon époux. Mais ce n'était qu'un stratagème pour vous ? Un piège pour détourner le regard du peuple de ce qui se tramait entre vous. Menteurs ! En plus, si vous m’aviez demandé, je vous aurai aidé,moi ... Mais non ! Il fallait faire croire à la pauvre Guenièvre qu'elle était aimée. Pauvre sotte ! Qu'allez vous faire d'une femme aussi laide qu'elle est bête, cher ami ? Arthur ne répondit rien. - Oh mais c'est une vraie question. Que comptez vous faire de moi maintenant ? - Euh ben rien. Enfin comme d'habitude quoi. Rien. Voilà. - Dans ce cas, puisque vous n'avez que faire de moi, je vais me retirer, il semblerait que je ne vous manquerai pas. Arthur crut qu'elle parlait de se retirer dans ses appartements, aussi ne rentra-t-il pas dans la chambre conjugale cette nuit. Il trouva une quelconque chambre d'invité laissée vide. Il préférerait laisser à la Reine son espace. Mais s'il avait eu le courage de pénétrer dans sa chambre, il l'aurait trouvé vide, et la reine envolée.
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moore-rpg · 2 years
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I got new rules; I count 'em
Et oui, ménage de printemps dans mes “ask” -comprendre le coin commande- et je voulais quand même faire quelques remarques dans un billet, en plus que ce soit écrit dans la partie “commande” du blog. 
One: You pick up the phone
En réalité, la première règle va être la plus simple : les suggestions ne seront possible qu’en réponse à ce post qui sera épinglé (si j’y arrive).
Two: Please let them in
Les sacro-saintes galeries. Car OUI, les commandes restent ouvertes pour l’instant et seront notifiées dans la page commande si elles venaient à être fermées. Pour passer commande, je vous prierais de passer soit par la fonction “ask” dans l’onglet prévu à cet effet (auquel cas je ne répondrais pas donc checkez bien les nouvelles publications (ou le #request) soit par messages privés sur ce compte. 
Une galerie est OBLIGATOIRE si vous voulez une quelconque réponse de ma part ou avoir un espoir de voir votre commande réalisée. Ca semble peut-être un peu dramatique ou très stricte, je m’en excuse si c’est le cas mais c’est ma façon de faire et de fonctionner. Je suis quelqu’un qui reconnait très mal les visages et j’ai beaucoup de commande de fc que je ne connais pas. 
Three: And be my friend
Bonjour, s’il te plait, merci, des doux mots qu’il faut continuer de dire, car je suis un humain derrière et j’aime être aussi simplement respecté. La seconde marque de respect est le crédit. Que ce soit sur mes avatars, mes headers et/ou designs mais également les codes que je peux partager sur les forums où je me trouve et je vous pris de respecter le crédit. Ne pas créditer, c’est non seulement ne pas me respecter, me remercier mais c’est également ne pas me rendre visible à d’autres personnes qui aimeraient peut-être ce que je fais (et en plus, moore, c’est pas long hein). Egalement à savoir, parfois, je mets en crédit d’autres personnes, c’est important de les créditer, c’est quand sur une création contient beaucoup d’éléments de cette personne. Dans les # vous remarquerez également les personnes dont je tire certaines ressources (que j’utilise de pinterest, behance et adobe stock principalement) j’essaie de créditer un max. Si je ne mets pas mon nom dans un crédit, merci de ne pas me créditer, c’est que ce n’est pas mon travail.
Par ailleurs, je suis ouvert à toute critique positive ou négative mais argumentée et constructive que ce soit dans mes asks (où je ne répondrais pas) ou mes MP. Je suis même ouvert à découvrir de nouvelles techniques pour m’améliorer en continuant dans un style que j’aime faire.
Je précise également que ce que je fais n'a pas vocation à être politique. Je graphe sur des commandes de forum (pas forcément que sur Tumblr). Je n'ai pas la prétention de refuser. Parfois, certains avatars me servent de base de travail pour de nouveaux colorings et je ne fais pas même attention au FC choisi.
Four: Lost the count
Pour les headers, au moment où vous me demandez la réservation d’un header, celui-ci vous sera réservé 3 mois. Si dans les 3 mois il n’est pas utilisé pour une de vos versions, il sera remis libre et réservable. Je vous notifierais si cela venait à être le cas bien évidemment. 
Merci de me MP en me donnant le nom ainsi que l'adresse de votre forum dans votre premier message. Les MP et messages ne respectant pas cela ne verront pas de réponse.
Par ailleurs, les tailles de mes headers sont en général assez classique (soit du 800x500) MAIS il est possible pour moi de m’adapter si vous souhaitez une autre dimension !
Je repartage toutes mes créations sur luomistaide exception faite des headers qui seront publiés uniquement ici.
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CLOSE-UP REPORT / Reportage : Gros plan sur… Livaï – Partie 1
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[ La série des interviews/reportages n’a pas été traduite officiellement en anglais. Il n’existe que des traductions de fans. Pour le Close-up report sur Livaï, j'ai donc utilisé la traduction de @yusenki​, élaborée en 2015 (à partir d’une version chinoise) : ici. ]
[ La partie 1 de ce reportage se situe entre la bataille de Trost et le procès d’Eren, dans la saison 1. ]
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Si on demande aux citoyens de nommer une personne célèbre dans le Bataillon d’exploration, la plupart d’entre eux vous répondront la même chose... On l’appelle « le soldat le plus fort de l’humanité », il est revenu vivant d’un nombre incalculable d’expéditions et il a une personnalité froide et qui va droit au but. Son passé est un mystère : son nom de famille et ses origines sont en effet inconnus. C’est pour cette raison que les citoyens et les recrues sont nombreux à vouloir en savoir plus sur lui.
Cette fois-ci, suite aux demandes insistantes de la part de l'équipe, nous avons obtenu l’autorisation d’effectuer ce reportage dans son entièreté… Par chance, le major Erwin, ainsi que plusieurs autres hauts gradés de l’armée, ont jugé qu’il s’agissait d’une belle occasion pour améliorer l’image du Bataillon d’exploration.
LA FONCTION DE CHEF D’ESCOUADE
Reportage : Jour 1. Le caporal Livaï arrive. Il arbore un visage visiblement fermé.
Journaliste reporter (J) : Bonjour ! J’ai entendu dire qu’il n’y avait que de l’entraînement au programme aujourd’hui.
Livaï (L) : Alors comme ça, vous êtes le journaliste dont Erwin a parlé. Franchement, il faut toujours que je me tape de ces corvées…
J : Nous avons déjà interviewé le major au sujet des tâches qui lui incombent.
L : Sûrement parce que ça peut aider à améliorer l’image du Bataillon d’exploration… Ce n’est pas une mauvaise idée après tout. Avec ce qu’il a en tête… J’accepte de me prêter au jeu de votre interview en fin de compte.
Livaï soupire, puis part en direction de la forêt qui sert de terrain d’entraînement. Sur place se trouve un groupe de soldats qui se prépare pour sa prochaine expédition.
L : Explique-lui.
Petra (P) : Ah oui… Le reportage, c’est vrai… Merci pour tout le travail que vous faites.
Erd : L’entraînement du jour est axé sur le travail d’équipe en combat. Nous allons être mis dans la situation où nous rencontrons des titans lors d'un déplacement à pied ou à cheval. C’est une séance de simulation.
Une recrue pointe du doigt la forêt, où se trouvent des mannequins de titans, petits ou grands, et de formes différentes.
J : C’est un entraînement plutôt difficile qui vous attend, n’est-ce pas ?
Auruo : Forcément. Les soldats du Bataillon sont d’une autre trempe que ces jeunes recrues. Nous avons une connaissance approfondie des titans… Comprendre comment les combattre et évaluer leur taille ne peut s’acquérir que par l’expérience.
P : Pourtant, ce n’est pas toi qui as fabriqué ces mannequins, Auruo. Les mannequins sont actualisés régulièrement sur la base des nouvelles informations que nous rapportons de nos expéditions. Le scénario du jour consiste à se retrouver entouré de titans. Si on ne fait pas attention, on peut finir dans la bouche d’un titan, et – si la situation tourne mal - on doit aider les soldats qui sont coincés.
J : Ce scénario annonce un entraînement vraiment rude… N’est-ce pas le genre de situations auxquelles seule une équipe extrêmement talentueuse comme l’Escouade Livaï peut faire face avec succès ?
L : C’est Erwin qui valide en dernier lieu les simulations que nous mettons en place à l’entraînement, et c’est quelqu’un de sensé. Il ne demanderait jamais à qui que ce soit de réaliser l’impossible.
Pour des raisons de sécurité, notre équipe s’est mise en hauteur. Cela nous permet par ailleurs d’avoir une vue d’ensemble sur l’entraînement. Jusqu’à présent, Livaï arborait un visage fatigué et impassible, mais son expression a changé en une seconde au moment où il s’est mis à donner ses directives avec clarté.
L : Petra et Gunther, vous attaquerez ensemble le titan de 8 mètres derrière vous. Auruo et Erd, vous sectionnerez les articulations de celui de 12 mètres, qui se trouve à 10h. Ne le laissez pas approcher de la cible !
Escouade Livaï : Reçu, Caporal !
Ensuite, Livaï se sert lui-même de sa lame pour abattre un immense mannequin de titan de 15 mètres placé devant la cible, afin de la sauver. D’autres soldats utilisent des câbles de maintien pour faire bouger les mannequins et Livaï s’envole avec agilité dans les airs.
L : … !
Grâce à ses déplacements imprévisibles, le « titan » auquel il fait maintenant face, a du mal à anticiper ses mouvements ; puis, dans un dernier mouvement fulgurant, Livaï fait une entaille profonde dans la nuque du mannequin.
P : Le titan de 8 mètres a été abattu ! Devons-nous attaquer les autres ?
L : La cible n’est plus en danger. On se replie.
A lui seul, Livaï est venu à bout de plusieurs mannequins et il prouve ainsi qu’il mérite son titre de « soldat le plus fort de l’humanité ». Désormais, la philosophie qui est la sienne au cours d’une expédition nous paraît évidente : il fait de sa mission une priorité et il évite les sacrifices inutiles.
UN « MANIAQUE DE LA PROPRETE » PRAGMATIQUE
Nous sommes à présent le soir et, tout comme ce matin, Livaï est de mauvaise humeur.
J : C’était un sacré spectacle ! Vous n’êtes pas seulement fort, mais vous faites aussi preuve de beaucoup de clarté quand vous transmettez vos ordres à vos subordonnés.
L : Je ne peux pas vous parler maintenant. A cause de l’entraînement d’aujourd’hui, mes habits sont extrêmement sales. Je dois aller me changer et aussi… En fait, laissez-tomber : je vous parlerai après le dîner.
J : Ah, très bien. Pas de soucis.
Visiblement, il déteste avoir de la saleté sur ses vêtements. Ce doit être son côté « maniaque » dont ses collègues nous ont parlé.
Hansi (H) : Alors comme ça, vous faites un reportage sur Livaï ? Il faut s’accrocher, n’est-ce pas, pour interviewer un personnage aussi distant et maniaque ?
Erwin (E) : Hansi, je pense que tu dis cela parce que toi, tu ne fais pas attention aux détails.
H : Mais il demande même à ses subordonnés de nettoyer leur propre chambre de fond en comble !
E : … Il a sa personnalité. Ce reportage est une bonne chose pour nous.
Une fois Livaï revenu, nous lui demandons la raison pour laquelle on dit de lui que c’est un « maniaque de la propreté ».
J : Caporal, en tant que soldat qui vous trouvez en toute première ligne lors des combats, est-ce qu’on vous demande souvent pourquoi vous êtes un maniaque… euh, je veux dire… pourquoi vous aimez tant la propreté ?
L : Hein… ?
J : Si cela ne vous dérange pas, nous aimerions beaucoup en connaître la raison.
L : Vous voulez une raison… hmm… Vous êtes journaliste, pas vrai ? Donc, il vous arrive d’aller voir des nobles. Dites-moi : quand vous interviewez l’aristocratie, est-ce que vous portez de vieux vêtements sales ?
J : Non, bien sûr que non. Je mets une tenue propre et correcte.
L : Eh bien, c’est pareil pour moi. En tant qu’êtres humains, il est nécessaire que nous maintenions un certain niveau de propreté.
J : Y-a-t-il d’autres raisons ? Je ne parlais pas seulement des vêtements. J’ai en effet entendu dire que vous êtes très tatillon en ce qui concerne la propreté de votre chambre, aussi.
L : Un environnement insalubre est un ennemi en soi. Prenez Hansi par exemple… Elle est bien trop sale, comme un microbe. Si votre chambre n’est pas propre, vos chances de tomber malade sont beaucoup plus élevées.
J : En effet… Les maladies contagieuses sont une menace, encore aujourd’hui, pour les gens à l’intérieur des murs.
L : De plus, nous nous rendons dans des lieux qui n’ont jamais été explorés par l'homme. Si nous venions à contracter des maladies inconnues, comment les soignerions-nous ?
J : Ah, je comprends. Ainsi, votre comportement n’est pas la manifestation d'un simple amour de la propreté, mais il y a une raison logique derrière.
L : Mais il s'explique aussi par mon expérience personnelle.
Il veut certainement parler de ce qu’il a vu dans sa jeunesse. A ce moment-là, notre équipe s’intéresse aux mots qu’il a employés : « expérience personnelle » semble faire référence au passé mystérieux de Livaï. Il est né dans les Bas-Fonds et il est devenu membre du Bataillon d’exploration après avoir fait le choix de suivre Erwin.
J : Pouvez-vous nous parler de votre passé ?
L : Ah… il s’agit d’un sujet classé confidentiel. Je ne suis pas sûr qu’Erwin soit d’accord pour que je parle de ça. Si vous me posez une question qui reste dans les clous, alors je vous donnerai plus de détails.
Même si Livaï déteste obéir aux autorités ou à la chaîne de commandement, il obéit toujours aux ordres d’Erwin. Avait-il déjà cette attitude rebelle avant de rentrer le Bataillon d’exploration ?
J : Premièrement, une rumeur circule selon laquelle vous êtes né dans les Bas-Fonds. Est-ce exact ?
L : C’est exact. Mais je ne suis pas le seul à avoir eu ce parcours : les habitants des Bas-Fonds qui sont déterminés peuvent atteindre la surface, parfois en envoyant leurs gosses dans l’armée… Je n’ai pas de raison de le cacher.
J : Caporal Livaï, est-ce votre cas ? Avez-vous été envoyé dans l’armée par vos parents ?
L : Non. Quand j’étais jeune… quand j’avais à peu près le même âge que ces gosses… maintenant que j’y pense, j’ai été le chef d’une bande de délinquants pendant un temps.
J : Il y avait donc des gens qui vous suivaient ? Vous étiez si jeune et on vous considérait déjà comme un leader.
L : Qui sait ce que ces gosses voyaient en moi ? Le temps a passé… J’imagine que je le saurai jamais. Afin d’atteindre un objectif, il faut quelqu’un pour décider qui fait quoi et quand. C’est la même chose aujourd’hui aussi.
J : Et comment êtes-vous passé de gamin des Bas-fonds à officier dans le Bataillon d’exploration ?
L : Cette information est classée confidentielle. Je ne peux pas en discuter avec vous.
J : Dans ce cas, je vais reformuler ma question. Quand et où avez-vous rencontré le major Erwin pour la première fois ?
L : … Vous utilisez donc ce genre de procédés pour parvenir à vos fins. Bon, peu importe. Nous nous sommes rencontrés pour la première fois dans les Bas-Fonds.
J : Quelle a été votre première impression en voyant le Major ? Comment le voyez-vous aujourd’hui ?
L : Ma première impression… eh bien, il est très tenace, et il serait prêt à tout pour atteindre les objectifs que se fixe le Bataillon d’exploration. Il ne dévoile ses plans à personne - pas même à Mike, Hansi ou moi-même.
J : S’il est vraiment comme ça, pourquoi avoir choisi de travailler sous les ordres du Major ? Est-ce parce que vous aimez votre travail au sein du Bataillon d’exploration ? Ou parce que vous avez été séduit par ce petit plus qu'on peut trouver dans les relations humaines ?
L : … Vous êtes vraiment obligé de le formuler ainsi ? Pfff… Eh bien, il y a plusieurs raisons. La sensation du vent sur la peau quand nous nous rendons de l’autre côté des murs… Ce vent est différent de celui des Bas-fonds, ou même de celui qui souffle à l’intérieur des murs, et la sensation qu’il procure est plutôt séduisante. En ce qui concerne les relations humaines particulières… comment dire… Avant de le rencontrer, je trouvais simplement ces soldats des Brigades spéciales imbus de leur personne… Au moins, le Bataillon d’exploration vaut largement mieux que la plupart de ces types… C’est vraiment tout ce que j’ai envie de vous dire à ce sujet pour le moment.
J : C’est déjà bien. Merci beaucoup.
Derrière ses apparences de héros prétentieux et distant, il est évident que le caporal Livaï sait transmettre des ordres clairs et précis à ses subordonnés, qu’il se soucie de ses camarades, et que les décisions qu’il prend sont rationnelles. Ce n’est pas seulement sa grande force qui fait de Livaï un héros, mais également le fait que c’est une personne entière et dévouée. Dans la deuxième partie de notre reportage, nous plongerons encore plus en profondeur dans la période de sa vie qui s’est déroulée dans les Bas-Fonds, afin d’essayer d’en savoir plus sur son passé et le mystère qui entoure Livaï.
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radcaen · 3 years
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Non, les femmes trans n’ont pas leurs règles
Cela fait maintenant un sacré bout de temps qu'en me promenant sur internet, je rencontre de temps à autre la question des règles des femmes trans. Ce qui me surprends le plus, c'est que quand je croyais dur comme fer aux identités de genre, on m'avait dit qu'ils avaient leurs règles, et cela m'avait semblé logique. Une preuve de plus que l'idéologie trans confonds genre et sexe, et qu'au fond tout le monde sait qu'être une femme n'est qu'un fait biologique. Mais ce n'est pas le sujet.
Le sujet, ici, est de débunker ce qui se dit sur les règles et les hommes trans-identifiés. J'aurais plusieurs articles à faire sur le sujet du "pourquoi", de l'appropriation de l'expérience femelle, du fétiche des règles, mais je n'ai pas envie que cet article se change en roman.
Qu'est-ce qui se dit ?
J'ai trouvé un grand nombre d'hommes trans-identifiés qui disent avoir des règles. C'est l'importance de ce nombre qui me motive à écrire cet article par ailleurs. Suivant les cas, l'affirmation des règles peut vouloir dire plusieurs choses.
Certains affirment avoir un "cycle hormonal"[1] dû à la prise d'hormones, notamment d’œstrogène, et qui causerai un équivalent de syndrome pré-menstruel. Les symptômes décrits sont : crampes abdominales, mal de tête, changement d'appétit, parfois nausées, baisse de moral et d'énergie, etc. La question est de savoir si ce cycle existe, comment, et quelles en sont les conséquences. Nous verrons les détails dans la suite de l'article.
Il existe ensuite ceux qui disent non pas avoir un cycle hormonal mais bien un "cycle menstruel" et des "règles". Ceux là sont les plus courants. Comme précédemment, ils décrivent des symptômes associés aux règles, mais n'ont évidemment pas de saignements. Selon eux, le saignement n'est qu'un symptôme parmi d'autres, et ne définit pas les règles. On oscille entre les hommes qui disent avoir des règles liées à leur prise d'hormones[2], et ceux qui pensent avoir des règles parce qu'ils sont trans[3]. On se retrouve avec une problématique de vocabulaire : peut-on appeler ça des règles ?
Et enfin, il y a la catégorie des hommes qui se font passer pour des femelles biologiques ou des intersexes. L'individu le plus connu à faire de telles affirmations est Jonathan Yaniv[4], un homme trans-identifié, prédateur sexuel et pédophile. Il dit avoir besoin de tampons[4] à cause de ses règles, et posséder à la fois des organes génitaux mâles et femelles. Je vous explique à la fin de l'article pourquoi cette affirmation est du bullshit total, et je vous donne de quoi répondre si vous entendez ça un jour.
Voici ce qui se dit sur internet en ce qui concerne les règles, et les hommes trans-identifiés. Je vais revenir sur chaque affirmation pour expliquer quelques notions de biologie, de linguistique et d'appropriation.
Un cycle hormonal
L'existence d'un cycle hormonal chez les hommes trans-identifiés est une grande source de débat. Entre ceux qui disent que c'est entièrement impossible (ils prennent la même dose d'hormones tout les jours) et ceux qui expliquent que ce cycle est exactement le même d'une femme grâce à des procédés biologiques variés, il y a de quoi se perdre. Je ne suis pas endocrinologue, mais voici mes conclusions basées sur mes lectures d'hommes trans-identifiés et de recherches en endocrinologie.
Les hommes trans-identifiés ont naturellement exactement le même cycle hormonal que n'importe quel homme. Seul un traitement hormonal de substitution peut apporter un changement. En général, le traitement est à base d’œstrogène et est stable. C'est à dire que l'individu prends les mêmes doses d'hormones à chaque fois. A première vue, cela empêcherai l'existence d'un cycle : si la prise est constante, comment un cycle, donc des fluctuations, peuvent se mettre en place ?
Il n'y a aucune études (ou du moins je n'en ai trouvé aucune) sur le sujet, mais certains éléments d'endocrinologie, et notamment les études des personnes intersexes ou des gens ayant besoin de prise d'hormones peuvent nous donner des réponses potentielles. On sait donc que les hormones peuvent être naturellement stockées et transformées par le corps en fonction des besoins.
La question est de savoir si c'est bien ce qui se produit chez les hommes qui prennent des hormones, pourquoi, et les conséquences. Il est très facile de savoir si il existe bien un "cycle" et pas simplement des symptômes récurrents : il suffit de faire suivre les symptômes à assez de gens pour voir si il y a une récurrence systématique.
Personnellement, l'idée d'un cycle hormonal chez les hommes qui prennent de l’œstrogène me paraît plausible. Il est à garder en tête que l’œstrogène a des symptômes connus, comme une perturbation de l'équilibre via l'oreille interne et la constipation, ce qui pourrait expliquer la gêne occasionnée. Cependant, ce ne serai pas un cycle. En attendant des études sur le sujet, je ne nie pas l'existence de symptômes et de la possibilité d'un cycle.
La question des règles
J'ai donc établi que l'existence d'un cycle hormonal est plausible, mais cela ne prouve rien sur l'existence de règles. Je vais couper court. Il est impossible, absolument impossible pour un homme d'avoir des règles, même si cet homme est trans-identifié et sous hormones. Pourquoi ? La réponse est double : Pour des raisons de vocabulaire, et pour des raisons de biologie.
Attaquons-nous au vocabulaire. Les règles sont définies comme un écoulement de sang et d'endomètre, de l'utérus par le vagin, en raison des variations hormonales du cycle menstruel. Les règles sont un élément essentiel du système reproducteur femelle : elles sont un signe de fertilité et de bonne santé.
Comme vous le voyez, les règles sont définies par le sang, pas par les autres symptômes des règles. Et ce, pour une raison simple. Il est possible pour une femme d'avoir certains symptômes, de presque tous les avoir, d'en avoir presque aucun, que ses symptômes varient au court de sa vie. Le sang n'est donc pas un symptôme parmi d'autres, c'est l'élément essentiel qui caractérise les règles. C'est aussi l'élément qui nous rends vulnérables et qui justifie la haine à notre égard.
D'un point de vue linguistique, les mots ont un sens, et le respecter permet aux gens de se comprendre entre eux. Les activistes trans le savent bien, et c'est pour ça qu'ils redéfinissent chaque élément de la femellité de manière à inclure des mâles. Les hommes trans-identifiés n'ont pas de règles car ils n'ont pas d'utérus, de vagin, d'endomètre, d'ovaires, bref car ils n'ont pas les organes qui provoquent les règles, parce qu'ils ne sont pas femelles.
D'un point de vue biologique maintenant. Les règles, comme dit plus haut, sont un signe de fertilité, car leur présence signifie que le corps a produit un ovule comme prévu, et en l'absence de fécondation, évacue l'endomètre de la paroi de l'utérus. Les règles sont provoquées par une balance hormonale précise. C'est l’œstrogène qui provoque la pousse de l'endomètre, et sa perte est provoquée par une baisse du taux de progestérone.
Je répète : les règles sont caractérisées par un taux très bas d’œstrogène, et un taux bas de progestérone. Difficile dans ce cas de comprendre comment la prise d’œstrogène pourrait provoquer des règles car, comme adorent le dire les féministes : les règles sont la période du cycle menstruel où les femmes sont le plus proches des hommes d'un point de vue hormonal. Les symptômes des règles sont causées par ces changement hormonaux et par l'expulsion du sang.
Ainsi, les crampes abdominales ou lombaires sont dues aux contraction de l'utérus qui évacue l'endomètre. L'endomètre étant un tissus, l'utérus (qui est un muscle lisse) se contracte de la même manière que pendant un accouchement, ce qui explique les douleurs. En l'absence d'utérus, ces douleurs ne peuvent évidemment pas être ressenties. Ce qui n'est pas pour dire qu'il est impossible pour un homme trans-identifié d'avoir mal au ventre, simplement ces douleurs ne sont pas des règles.
Les cas de personnes intersexes
Le cas des personnes intersexe est complexe pour deux raisons : premièrement, les médecins ne savent pas toujours à quoi ils ont affaire, et certains cas peuvent paraître complètement fous alors qu'ils sont bien réels. Deuxièmement, il existe des cas de gens qui se font passer pour intersexe, et ceci est assez régulier pour avoir été documenté[5]. Je vous invite sérieusement à lire/télécharger mon guide d'introduction à l'intersexualité si vous voulez bien comprendre cette partie.
Toujours est-il que certaines personnes utilisent l'argument fallacieux de l'existence des personnes intersexes pour affirmer que certains mâles pourraient avoir des règles. Je vais donc directement briser un mythe : Oui, il existe des individus avec des chromosomes XY qui peuvent avoir leurs règles, il s'agit du symptôme de Swyer, et non seulement il s'agit du seul cas existant de "mâles" ayant des règles, mais ces règles ne peuvent avoir lieu que si la personne suit une thérapie hormonale de substitution.
L'immense majorité des femmes qui ont le syndrome de Swyer (oui, les personnes qui ont le syndrome de Swyer sont toutes des femmes) n'est pas transgenre, et ne ressemble en rien à un homme. Seule la présence des chromosomes mâles en font un syndrome qui rendre dans la case des intersexes.
Ensuite, il existe des cas d'hommes ayant des organes génitaux femelles internes et des organes génitaux externes mâles, mais ces organes ne sont pas fonctionnels ; il s'agit de mâles infertiles. L'utérus ne débouche pas sur un vagin, empêchant l'existence de règles à proprement parler, mais il arrive que certains expériences des saignements péniens (sang dans les urines) qui permettent de détecter le syndrome. L'utérus est atrophié, et les testicules sont mal formés. En conclusion, parler de règles ici est un abus de langage.
Tout comme le cas de Jonathan Yaniv, la majorité des hommes trans-identifiés ne sont pas intersexes, et ne peuvent pas avoir de règles même en prenant des hormones régulièrement. Il s'agit d'un cas d'appropriation des conditions intersexes par les activistes trans, un sujet sur lequel je dois définitivement faire un article complet.
Conclusion
Les femmes trans n'ont pas leurs règles. Le titre était déjà clair, mais je pense qu'il est important d'appuyer ce fait. Il n'est pas possible pour un homme d'avoir des saignements menstruels en l'absence d'utérus, et les symptômes évoqués et comparés à un syndrome pré-menstruel ne sont pas non plus lié à des règles : comment avoir des crampes menstruelles en l'absence de l'organe qui provoque les crampes...?
La question de la terminologie est également importante car comme le souligne La vie en queer dans son excellent article sur le cycle hormonal des hommes trans-identifiés, les règles sont une problématique femelle, qui touche toutes les femmes peu importe leur identité de genre. Les hommes trans et les femelles non-binaires ont besoin de ce vocabulaire propre qui nous appartient et qui nous relie. Retirer les saignements de la définition, en plus d'être incorrecte, est un manque de respect. Nous subissons des violences dans le monde entier à cause de nos règles, violences que les hommes trans-identifiés ne subiront jamais.
Nous avons le droit à notre propre vocabulaire, nous avons le droit de parler de nos corps de manière exclusive.
Sources externes : (1) Un cycle hormonal chez les femmes trans ? par La Vie En Queer (2) J'ai mes règles et je vous emm*rde. par Laura Badler (3) Trans Girl Periods. Yes, that's right. No, I'm being serious. Just read the damn article. par Alaina Kailyn (4) Heated debate w/ Jessica Yaniv: Trans Predator par Blaire White (timer) (5) Pretense of a Paradox: Factitious Intersex Conditions on the Internet
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Note
Bonjour, Commandant.
Mon nom est Maxime, et j'aurais une question d'ordre pratique à vous poser. L'un de mes proches a mentionné que vous étiez un militaire de renom ; et il est évident, par votre grade, que vous devez être un homme on ne peut plus compétent. C'est pourquoi je me permets de m'enquérir humblement de ce que vous feriez si vous vous trouviez à la tête d'une armée plus qu'indisciplinée ; une armée à laquelle vous ne pourriez même songer à donner des armes, de peur que ses membres se blessent entre eux. Comment gérer pareille armée ? Comment instaurer la discipline nécessaire ?
Il me semble être parvenu à asseoir mon autorité, mais mon autorité ne m'amène guère bien loin.
Bien sûr, je comprendrai tout à fait si vous ne jugez pas bon de me répondre. Il est difficile de formuler des hypothèses avec si peu d'éléments.
Bonne soirée à vous,
Respectueusement,
@maxime-maelic-schreider
Bonjour, Maxime.
Des questionnements parfaitement légitimes, et auxquels je crois pouvoir donner réponse. Des pistes de travail, tout du moins.
Si ni même la fermeté, ni même l'autorité ne parviennent à venir à bout de la dissipation de vos troupes, c'est peut-être que celles-ci
1/ manquent cruellement de formation première de soldat.
2/ ne comprennent pas pour quoi elles se battent, ce qu'elles défendent, quel sont leurs responsabilités.
3/ ne sont définitivement pas faites pour faire partie d'un corps militaire.
Si vos soldats sont ausssi peu disciplinés que vous ne me l'expliquez, instaurer un apprentissage classique après coup serait compliqué. Pas infaisable, mais vous aurez besoin de beaucoup de patience et d'instructeurs qualifiés.
Concernant le deuxième point abordé ci-dessus, rien ne vaut mieux que l'expérience sur le terrain. Quoique si vous êtes habile avec les discours, je vous conseillerais de les réunir et de leur expliquer le plus directement possible ce pour quoi ils sont là ; quel est leur but, quelles sont les valeurs, les enjeux qui les ressemblent tous sous la même bannière. Il ne faut pas hésiter à utiliser des mots forts, des mots qui percutent, qui galvanisent et qui font réfléchir. Avec un peu de chance, cela réveillera une flamme à l'intérieur de certains d'entre eux.
De plus, en tant que supérieur hiérarchique gradé, vous êtes un guide pour vos soldats. C'est vers vous qu'ils vont se tourner en cas de crise, et c'est à vous qu'ils demanderont "Que faisons-nous maintenant ?" quand tout semble perdu. Vous devez croire en eux si vous voulez qu'ils croient en vous et vous obéissent. Et ce même sans avoir besoin de le montrer ouvertement. Beaucoup passe par les mots et la conviction que vous leur conférez.
Pour en venir au dernier point, dites-vous que tout individu ne naît pas soldat, et certain ne le deviendront jamais. Cela dit, toute personne peut se rendre utile quelque part. C'est alors à vous d'organiser des changements de sections pour ceux qui ne répondent pas aux attentes de leur poste actuel. Une armée n'est pas formée que d'une poignée de gradés et de centaines de fantassins devant leur obéir bêtement. Chacun est différent et possède sa propre façon de penser, sa propre résilience, sa propre vision de la vie. Le but étant d'inclure dans cet ensemble d'éléments une appartenance assez forte pour les faire se dépasser. Réveiller leur honneur.
(Quoique, si certains s'opposent ouvertement au règlement instauré, il est impératif de les remettre à leur place pour ne pas que l'insubordination gangrène. Quitte à lancer un ultimatum si sévir ne suffit pas. Voire même, dans le plus compliqué des cas, se servir d'une faute grave de l'un d'entre eux pour montrer aux autres à quoi ils s'exposent s'ils décident de n'en faire qu'à leur tête.)
L'armée idéale, Maxime, c'est un ensemble cohérent et symbiotique d'hommes et de femmes qui ont choisi par vocation de défendre une cause qui leur semble juste. Là où chacun aurait un poste pour lequel il est qualifié selon ce qu'il est capable d'accomplir.
À défaut de vivre dans cette utopie, il faut prendre sur soi pour accepter que ce n'est pas simple que d'avoir une foule aussi hétéroclite sous votre responsabilité. Et, du mieux que vous le pouvez, donner l'envie à vos troupes de se battre pour quelque chose qui en vaut la peine.
Si rien n'a d'effet, il faudra croire que le problème se situe ailleurs, et dans l'immédiat je ne saurai avancer d'autres pistes.
Faites donc ce que vous souhaitez de mes conseils ; vous m'avez demandé, je vous ai répondu selon ma propre expérience. Libre à vous d'en retirer ce qui pourrait correspondre au profil de votre armée. Après tout, toutes ne sont pas identiques.
N'hésitez pas non plus à venir m'exposer les éventuelles améliorations ou me donner d'autres précisions concernant ce qui fait défaut. Il est si rare de pouvoir échanger avec des officiers d'ailleurs, bien que ce soit très instructif pour tous les partis.
Bonne journée à vous, et bon courage.
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sofya-fanfics · 4 years
Text
Juvia déteste Gray
Voici un texte que j’ai écrit pour le Gruvia Day. Je me suis inspirée d’un OVA de Ranma 1/2 : La malédiction des bijoux contraires.
Résumé : « Juvia, dit Lucy. Gray vient d’arriver. Tu ne vas pas le voir ?
-Juvia n’a aucune envie de voir Gray-san.
-Ça fait plusieurs jours que tu ne l’as pas vu, dit Levy. D’habitude tu es heureuse quand il est là. » 
Le visage de Juvia se durcit, agacée par l’insistance de ses amies. 
« Arrêtez de dire que Juvia est heureuse de voir Gray-san. Juvia déteste Gray-san. Elle le hait. »
Disclaimer : Fairy Tail appartient à Hiro Mashima.
Juvia s’arrêta devant l’étal d’un marchand ambulant qui vendait des bijoux et différents accessoires. Il venait juste de s’installer parmi les autres marchands et plusieurs clients s’étaient attroupés. Juvia venait de terminer une mission avec Gajeel et Panther Lily et attendait le train qui les ramènerait à Magnolia. Elle regarda les différents bijoux et un attira son attention. Il s’agissait d’une broche avec un saphir qui scintillait de milles éclats à la lumière. Juvia regarda le prix. Elle venait de toucher sa part de la prime de la mission et se dit qu’elle pouvait se permettre de se faire plaisir.
« Avez-vous trouvé quelque chose qui vous plaît ? Demanda le marchand. »
Juvia acquiesça et montra la broche.
« Juvia va acheter cette broche.
-Vous avez très bon goût. C’est un bijou spécial. »
Il prit la broche, la rangea dans une petite boite et la posa dans un sac. Il le tendit à Juvia qui paya et partit en direction de la gare. Gajeel et Panther Lily  n’étaient pas encore arrivés. Juvia en profita pour sortir la broche du sac et à l’accrocher sur sa veste. Ses deux partenaires finirent par arriver. Panther Lily remarqua tout de suite le bijou que portait Juvia.
« C’est une très jolie broche, dit-il.
-Bof, c’est qu’un bijou, ajouta Gajeel. »
En temps ordinaire, Juvia se serait fâchée contre lui. Mais cette fois-ci, elle décida de ne pas lui en tenir rigueur. Elle était de bien trop bonne humeur et elle savait qu’il était toujours grincheux avant de prendre un transport. Elle regarda son reflet dans une vitre. Oui, elle avait vraiment bien fait d’acheter cette broche.
« Tu n’as quand même pas acheter cette broche pour plaire à Gray, se moqua le chasseur de dragons.
-Pourquoi est-ce que Juvia voudrait plaire à Gray-san ? »
Gajeel et Panther Lily échangèrent un regard. Elle avait dit cela d’un air détaché, comme si elle s’en moquait. Ce qui les étonnait surtout, était que Juvia ne l’avait pas appelé ‘Gray-sama’. Gajeel soupira lorsque le train arriva et fut bien trop malade pendant le trajet pour repenser aux paroles de son amie. Sa tête était posée sur le genoux de Juvia. Il n’avait plus la force de bouger. Juvia lui caressait les cheveux, tentant d’apaiser son mal. Elle regardait le paysage défiler par la fenêtre, un air paisible sur le visage. Panther Lily, lui, lançait de temps à autre un regard vers la jeune mage. Il se dit qu’il n’y avait rien d’anormal et qu’il n’y avait pas de quoi s’inquiéter. Il finit par dormir tout du long du voyage.
Le train arriva trois heures plus tard dans la gare de Magnolia. Gajeel sortit le plus vite possible de cet engin de malheur, comme il l’appelait, et soupira de soulagement. Ils se dirigèrent vers la guilde pour faire leur rapport. Une fois cette tâche accomplie, ils retournèrent chacun chez eux. Il faisait nuit et Juvia était heureuse de rentrer, elle était épuisée et n’avait qu’une envie, retrouver son lit et profiter d’une bonne nuit de sommeil. Elle mit son pyjama et se mit sous sa couette. Elle serra contre elle une peluche à l’effigie de Gray. Elle était impatiente de le revoir. Il lui avait tellement manqué durant sa mission. Elle pensa à lui une dernière fois et à la journée qu’ils allaient passer ensemble le lendemain et elle finit par s’endormir.
******
Juvia poussa la porte de la guilde et entra. Elle se dirigea vers le table de Levy et Lucy qui lui faisaient signe de les rejoindre. Juvia s’assit avec ses amies et toutes les trois commencèrent à discuter. Lucy et Levy lui racontèrent ce qu’elle avait manqué à Magnolia pendant les quelques jours où elle avait été absente et Juvia leur raconta ce qu’il s’était passé durant sa mission. Levy remarqua la broche qu’elle portait.
« C’est un nouveau bijou ? Demanda-t-elle. »
Juvia sourit et acquiesça.
« Juvia l’a acheté avant de rentrer.
-Elle est vraiment jolie, s’extasia Lucy. »
Levy fronça les sourcils, réfléchissant.
« J’ai l’impression d’avoir déjà vu ce genre de broche quelque part.
-Un marchand ambulant en vendait. Il est peut-être déjà venu à Magnolia. »
La porte de la guilde s’ouvrit. Juvia sentit un frisson lui parcourir le corps. C’était la même sensation qu’elle éprouvait lorsqu’un ennemi approchait. Lucy et Levy la regardèrent, surprise.
« Juvia, dit Lucy. Gray vient d’arriver. Tu ne vas pas le voir ?
-Juvia n’a aucune envie de voir Gray-san.
-Ça fait plusieurs jours que tu ne l’as pas vu, dit Levy. D’habitude tu es heureuse quand il est là. »
Le visage de Juvia se durcit, agacée par l’insistance de ses amies.
« Arrêtez de dire que Juvia est heureuse de voir Gray-san. Juvia déteste Gray-san. Elle le hait. »
Le silence s’abattit sur la guilde. Chacun avait arrêté ce qu’il faisait et regardait entre Juvia et Gray, qui était assis au bar. Juvia regarda Gray, qui avait le dos tourné et qui était resté immobile. Elle lui lança un regard rempli de haine, ce qui fit frisonner Levy et Lucy. Jamais elles ne l’avaient vu regarder quelqu’un ainsi. Juvia se leva et quitta la guilde. Une fois qu’elle fut partie, le brouhaha habituel reprit, chacun allant de son commentaire sur ce qu’il venait de se passer. Mirajane, qui était derrière le bar, regarda Gray avec inquiétude.
« Est-ce que ça va ?
-Bien sûr que ça va. Pourquoi tu me demandes ça ?
-C’est la première fois que Juvia disait des choses pareil sur toi.
-Et alors, c’est une bonne chose. Au moins comme ça, elle me laissera tranquille. »
Malgré ce qu’il venait de dire, Mirajane voyait bien que la déclaration de Juvia l’avait affecté. Elle sursauta lorsqu’elle entendit du verre se briser. Son regard se posa sur la main de Gray qui était en sang. Elle se précipita vers lui et examina sa blessure.
«Kinana, apporte-moi vite la trousse à pharmacie. »
Kinana partit à l’arrière et revint avec la trousse à pharmacie. Mirajane s’empressa de soigner la main de Gray. Elle lança de temps à autre un regard vers lui, mais il n’avait aucune réaction.
« Est-ce qu’il s’est passé quelque chose entre Juvia et toi? »
Gray ne répondit rien. Il resta silencieux le temps que Mirajane le soigne. Elle attacha le bandage et une fois terminée, elle ne put s’empêcher de dire :
« Je suis sûre que si tu allais lui parler, les choses s’arrangeront.
-Qu’est-ce que ça peut me faire. »
Gray se leva et sortit de la guilde. La nuit était tombée. Il marcha dans les rues de Magnolia sans but précis. Il avait beau réfléchir, il ne comprenait pas la réaction de Juvia. Est-ce qu’il aurait dit ou fait quelque chose de mal ? Non, il aurait fallu que se soit extrêmement grave pour que Juvia réagisse ainsi. Tout se passait bien avant qu’elle ne parte en mission. Est-ce qu’elle lui en voulait parce qu’il n’était pas allé la voir quand elle était revenue ? Il faisait comme si ce qu’il venait de se passer ne le touchait pas, mais la scène tournait en boucle dans sa tête. Juvia me hait, pensa-t-il encore et encore. Il devrait être content, elle arrêterait de le suivre partout, elle arrêterait de lui demander de sortir avec lui, elle arrêterait de lui faire des cadeaux pour un oui ou pour un non. Il s’arrêta de marcher et il porta sa main à sa poitrine. S’il était si content de la tournure des évènements, pourquoi avait-il l’impression qu’on venait de lui arracher le cœur ?
Ses pas l’avaient mené à Fairy Hills. Il leva les yeux vers la fenêtre de Juvia. La lumière était allumée. Peut-être qu’il devrait aller la voir. Il pourrait lui parler, comme lui avait conseillé Mirajane, et arranger les choses. Il s’excuserait s’il l’avait blessé. Il ne pouvait pas entrer dans Fairy Hills, les garçons étaient interdit et il savait que Erza veillait à ce que chaque résidente respecte cette règle. Et si jamais elle voyait aller dans la chambre de Juvia. Il préférait ne pas penser à ce qu’elle pourrait lui faire.
Il regarda autour de lui et vit qu’il n’y avait personne. Il grimpa jusqu’à la chambre. Il grimaça lorsqu’il pensa qu’il faisait la même chose que Natsu lorsqu’il allait chez Lucy. Il arriva à la fenêtre et remarqua qu’elle était entrouverte. Il la poussa et entra. Juvia n’était pas là, mais il entendait l’eau de la douche couler dans la salle de bain. Il se sentit d’un coup mal à l’aise. Ce n’était peut-être pas une si bonne idée. Qu’allait-elle penser si elle le voyait dans sa chambre ? Elle pourrait se faire de fausses idées. La porte de la salle de bain s’ouvrit et Juvia apparue. Elle n’était vêtue que d’une serviette et s’essuyait les cheveux. Elle sursauta lorsqu’elle vit Gray et écarquilla les yeux.
« Gray-sama, que faîtes vous dans la chambre de Juvia ? Demanda-t-elle, plus curieuse qu’effrayée. »
Gray regarda ailleurs, rougissant. Qu’est-ce qu’il lui avait pris d’aller dans sa chambre ?
« Je voulais qu’on discute.
-De quoi voulez-vous parler ?
-Aujourd’hui, à la guilde, tu avais l’air en colère contre moi. Je voulais m’excuser si j’avais fait quelque chose qui t’aurait contrarié.
-Juvia n’est pas en colère contre Gray-sama. Pourquoi le serait-elle ? »
Gray tourna le regard vers elle. Elle lui souriait et toute animosité qu’elle avait envers lui avait disparu. Son comportement était totalement différent que lorsqu’elle était à la guilde. Gray ne put s’empêcher de sourire. Juvia était comme d’habitude. Au fond de lui, il était rassuré. Elle ne lui en voulait plus et il avait l’impression d’avoir le cœur plus léger. Juvia posa ses mains sur ses joues. Elle avait un immense sourire aux lèvres et un air rêveur sur le visage. Gray connaissait bien cette expression et il savait qu’elle avait une imagination débordante.
« Gray-sama s’inquiétait pour Juvia.
-Ne vas pas t’imaginer des choses, dit-il pour essayer de la calmer.
-Juvia est si heureuse ! »
Sans qu’il n’ait le temps de réagir, Juvia lui sauta dans les bras. Gray perdit l’équilibre et tous deux tombèrent sur le lit. Soudain, la porte s’ouvrit.
« Est-ce que tout va bien ? J’ai entendu du bruit. »
Gray vit avec horreur Erza entrer dans la chambre. Le visage de la jeune femme se décomposa.
« Que faîtes-vous tous les deux ? »
Gray se rendit compte que lui et Juvia se trouvaient dans une position compromettante. Ils étaient allongés sur le lit, Juvia au-dessus de lui, vêtue d’une simple serviette et lui en caleçon. Il ne s’était pas rendu compte qu’il s’était déshabillé en chemin. Erza était de plus en plus en colère et Gray vit sa vie défiler sous ses yeux. Elle allait le tuer, il en était sûr. Il avait déjà frôlé plusieurs fois la mort, mais il n’avait jamais eu aussi peur qu’en cet instant. Erza attrapa le bras de Juvia et la fit se lever. Elle lui mit sur ses épaules une veste qui se trouvait sur une chaise et se tourna vers Gray, qui sentit la mort se rapprocher.
« Je n’aurais jamais cru ça de toi Gray.
-Ce n’est pas ce que tu crois.
-Qu’est-ce que Gray-san fait dans la chambre de Juvia ? »
Gray et Erza se tournèrent vers la jeune mage, qui était rouge de rage. Elle le regardait avec tant de haine, que Gray sentit son cœur se serrer à nouveau. Mais qu’est-ce qu’il se passe ? Se demanda-t-il. Elle était pourtant de si bonne humeur il y a encore quelques secondes. Même Erza la regardait étonnée, ne s’attendant pas à un tel changement de comportement.
« Sortez d’ici tout de suite, sale pervers. »
Elle lança un sort contre Gray, qui fut expulser par la fenêtre. Elle croisa les bras, regardant mécontentement la fenêtre et marmonnant :
« Juvia déteste ce genre de personne.
-Juvia, est-ce que ça va ? »
Elle se tourna vers son amie et lui sourit.
« Bien sûr. »
Mais Erza ne la croyait pas. La scène à laquelle elle venait d’assister n’était pas habituelle.
Gray avait atterri en bas du bâtiment de Fairy Hills. Heureusement pour lui que la fenêtre était restée ouverte. Il ne comprenait pas ce qu’il venait de se passer. Juvia pouvait avoir parfois des comportements irrationnels lorsque cela le concernait, mais jamais comme cela. Est-ce qu’elle le détestait vraiment ? Pourtant personne ne pouvait passer de l’amour à la haine en seulement une seconde. Il porta sa main à sa poitrine. Encore cette douleur au cœur. Il tremblait et sa respiration se saccadait de plus en plus, jusqu’à ce qu’il ait l’impression de ne plus pouvoir respirer. Juvia le détestait et il ne pouvait pas le supporter. Pour la première fois, depuis des années, il avait froid.
******
Trois jours passèrent et Gray était désespéré par le comportement de Juvia. Un jour, elle était normale et le lendemain, elle le détestait. Et lorsqu’elle agissait ainsi, plus il essayait de se rapprocher d’elle, plus elle le repoussait. Par moment, il se disait qu’il ferait mieux d’abandonner. Il s’était rendu compte trop tard de ce qu’il ressentait pour elle. Il l’aimait et il avait fallu qu’il la perde pour pouvoir enfin se l’avouer. Il s’était refusé de ressentir plus que de l’amitié pour elle par peur de la perdre. Il avait perdu toutes les personnes qu’il avait aimé. Ses parents, Ur, Urtear et il ne voulait pas perdre Juvia. Depuis qu’elle était entrée dans sa vie, il ne s’imaginait pas devoir vivre un jour sans elle. Et désormais, tout était terminé.
******
Juvia, qui était assise à la table de Gajeel, Levy et Panther Lily, se leva et quitta la guilde. Elle passa à côté de Gray sans lui jeter un regard et sans lui adresser la parole. Levy regarda la scène, attristée. Elle voulut se lever, mais Gajeel l’en empêcha en le retenant par la main.
« N’y vas pas, dit-il.
-Mais Gray a l’air tellement malheureux.
-Il se passe quelque chose d’étrange avec Juvia. Elle n’est pas dans son état normal.
-Tu crois qu’elle a été ensorcelée ? Demanda Panther Lily. »
Gajeel acquiesça.
« Il a dû se passer quelque chose lors de notre mission. C’est depuis qu’elle agit bizarrement. Au début, j’ai cru qu’il s’était passé quelque chose avec Gray. J’étais prêt à lui dire ma façon de penser, quand j’ai vu la tête qu’il faisait. »
Gajeel se tut, se remémorant le visage de Gray. Il avait le cœur brisé. Le chasseur de dragon frissonna, se disant qu’il serait désespéré si Levy avait le même comportement envers lui.
« Je connais bien Juvia, reprit-il. Elle ne s’est jamais montrée aussi hostile envers quelqu’un. Pas même contre un ennemi. »
Depuis qu’ils avaient été membres de Phantom Lord, Gajeel avait toujours considéré Juvia comme une petite sœur et cela l’inquiétait de la voir ainsi.
« Il faut qu’on découvre ce qu’il s’est passé, dit Levy. Je suis sûre qu’on pourra trouver la réponse à la bibliothèque. »
Tous les trois se levèrent et quittèrent la guilde. Ils cherchèrent parmi tous les livres que pouvait regorger la bibliothèque. Ils y passèrent une heure, puis deux, mais ils ne trouvèrent aucune réponse. Aucun sort ne semblait faire agir Juvia de cette façon et aucun remède ne semblait exister. Gajeel soupira et se frotta les yeux.
« Je n’arrive même plus à lire. »
Levy le regarda tristement. Ils s’inquiétaient pour Juvia et avaient peur que leurs recherches ne mènent à rien. Elle posa son livre et s’avança vers Gajeel. Elle posa délicatement la main sur son épaule pour le réconforter. Gajeel posa sa main sur la sienne et la serra. Panther Lily, qui se trouvait à l’autre bout de la table, ouvrit un nouveau livre. Il lut quelques pages, avant de s’exclamer :
« Je crois que j’ai trouvé quelque chose. »
Gajeel et Levy s’approchèrent de lui.
« Mais on dirait…
-La broche de Juvia. »
La page montrait une illustration qui ressemblait à la broche de Juvia et les lignes qui suivirent, expliquèrent son comportement. Cette broche, ainsi que d’autres bijoux, étaient ensorcelés. Les personnes qui portaient un de ces bijoux voyaient l’amour qu’ils ressentaient se transformer en haine.
« Je savais que j’avais déjà vu ce genre de bijoux quelque part, dit Levy. Il y a plusieurs années, un mage vendait des objets ensorcelés. Le trafic a été arrêté, mais le mage n’a jamais été retrouvé.
-Apparemment, il a repris ses affaires, dit Panther Lily.
-Il faut qu’on avertisse Gray, s’exclama Levy. »
Ils parcoururent les rues de Magnolia et finirent par le trouver. Il était avec l’équipe Natsu, leur sac sur le dos et ils se dirigèrent vers la gare pour partir en mission.
« On sait ce qu’il se passe avec Juvia, dit Levy.
-Elle me déteste et ne veut plus entendre parler de moi. Il n’y a rien de plus à savoir. »
Il reprit la direction de la gare, mais Erza l’arrêta.
« Tu devrais peut-être les écouter.
-Le train va bientôt partir.
-Tu n’auras qu’à nous rejoindre plus tard. Tu ne pourras pas te concentrer sur la mission si tes problèmes avec Juvia ne sont pas réglés. Et tu sais que si tu n’arranges pas les choses, tu le regretteras. »
Une fois de plus, Erza avait su quoi lui dire. Il annonça à son équipe qu’il les rejoindrait plus tard et écouta ce que les trois mage avaient à lui dire. Levy ouvrit le livre qu’elle avait avec elle et le tendit à Gray. Il fronça les sourcils lorsqu’il vit de quoi il s’agissait.
« Juvia a acheté cette broche lors de notre retour de mission, expliqua Gajeel. C’est un bijou ensorcelé qui change l’amour en haine.
-Les sentiments de Juvia n’ont pas changé, dit Levy. Tout ça, c’est à cause de la broche. »
Gray réfléchit à tout ce qu’il s’était passé depuis que Juvia était rentrée de mission. Toutes les fois où elle disait le détester, tous les regards haineux qu’elle lui lançait, se produisaient lorsqu’elle portait sa broche. Et au vu de sa réaction plus tôt dans la journée, elle l’avait sur elle. Cela n’allait pas être facile de lui parler. Encore moins de lui faire entendre raison. Mais il devait faire quelque chose. Juvia devait se débarrasser de sa broche et redevenir qui elle était.
D’un coup sec, il ferma le livre, le rendit à Levy et partit en courant chercher Juvia. Il finit par la trouver dans une rue déserte. C’était un raccourcit qu’elle prenait pour retourner à Fairy Hills. Gray l’appela, mais Juvia fit comme si elle ne l’entendait pas. Il l’appela à nouveau et elle accéléra le pas. Il finit par la rattraper et il lui prit le bras. Il se rendit compte de l’erreur qu’il venait de faire lorsqu’il vit le regard meurtrier qu’elle lui lançait. Il lui lâcha le bras, lui signalant qu’il n’était pas là pour se battre.
« Qu’est-ce que vous voulez ? Demanda sèchement Juvia.
-Tu dois enlever ta broche. Elle est ensorcelée et change tes sentiments. »
Juvia éclata de rire.
« Juvia n’a jamais rien entendu d’aussi ridicule.
-Écoute-moi. Cette broche change l’amour que tu ressens en haine. C’est pour ça que tu agis comme ça avec moi. Il faut que tu l’enlèves pour retrouver ton état normal.
-Donc, d’après ce que vous dîtes, Juvia déteste Gray-san à cause de sa broche, alors qu’en fait, elle est amoureuse de vous. »
Gray acquiesça et sourit. Elle commençait à comprendre.
« Juvia ne veut plus rien entendre. Elle n’enlèvera pas sa broche et surtout pas pour vous. »
Qu’est-ce qu’elle pouvait être têtue, pensa Gray. Il était impatient qu’elle se débarrasse de cette satanée broche et que tout redevienne comme avant. Gray s’approcha d’elle. Il n’eut pas le temps de réagir lorsqu’il fut projeté en arrière par un torrent d’eau. Il se releva avec difficulté. Il savait que Juvia était forte, il s’était déjà battu contre elle lorsqu’elle faisait partie de Phantom Lord et avec le temps, elle s’était améliorée. La tâche allait être bien plus difficile que prévue. Si elle refusait d’enlever sa broche, il devait trouver un moyen de la lui enlever sans lui faire de mal. Il évita l’eau de justesse. Juvia attaqua à nouveau et Gray changea l’eau en glace. Il n’arrivait pas à s’approcher d’elle. Tous deux commencèrent à se fatiguer. Gray puisa dans ses forces et réussit à être suffisamment rapide pour se placer derrière elle. Il plaça ses bras autour d’elle, essayant de l’immobiliser. Juvia se débattit.
« Arrête ! Dit-il. Je ne veux pas te blesser. »
Juvia se débattit encore plus. Gray réussit à attraper la broche et l’arracha de son vêtement. Il la gela grâce à sa magie et la jeta par terre. Elle se brisa en mille morceaux. Juvia s’arrêta de bouger et Gray la lâcha. Elle regarda autour d’elle, un peu perdue.
« Est-ce que tu vas bien ? Demanda Gray. »
Juvia se tourna vers lui et acquiesça.
« Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Demanda-t-elle.
-Tu ne te souviens de rien ?
-Pas vraiment, tout est un peu confus. »
Gray lui expliqua tout ce qu’il s’était passé ces derniers jours et que tout ceci était dû à la broche. Juvia l’écoutait attentivement, de plus en plus horrifiée. Elle était au bord des larmes et dit d’une voix tremblante :
« Juvia est tellement désolée. Si seulement elle n’avait pas acheté cette broche. Juvia ne vous déteste pas, elle ne pourra jamais vous détester.
-Je sais. »
Juvia mit ses mains devant son visage et pleura. Gray, ne supportant pas de la voir ainsi, s’approcha d’elle et la prit dans ses bras.
« Gray-sama ? »
Gray la serra un peu plus contre lui. Tout était enfin terminé et il était désormais prêt à lui dire ce qu’il éprouvait. Il était hors de question qu’il la perde à nouveau.
« Tout ce qu’il s’est passé, m’a fait comprendre ce que je ressentais vraiment. »
Il s’écarta légèrement d’elle et la regarda dans les yeux. Il lui caressa la joue avec son pouce et sourit.
« Lorsque j’ai cru te perdre, j’avais l’impression de ne plus pouvoir respirer. Je ne veux plus ressentir ça. Je ne veux plus être sans toi. Je t’aime.
-Juvia vous aime aussi. »
Gray approcha ses lèvres des siennes et l’embrassa. Ce baiser était la promesse d’un amour éternel et que plus rien ne pourra les séparer.
******
Lucy se trouvait dans un marché en compagnie d’Happy. L’équipe de Natsu venait d’arriver en ville et ils avaient encore du temps avant de rencontrer leur client. Gray ne les avait pas encore rejoint et Lucy se demandait si tout se passait bien entre lui et Juvia.
« Quelque chose ne va pas Lucy ? Demanda Happy. »
Lucy secoua négativement la tête et sourit pour ne pas inquiéter son ami.
« Je pensais à Gray et Juvia. J’espère que les choses se sont arrangées entre eux.
-S’il veut se faire pardonner, il n’a qu’à lui offrir un poisson. J’en ai offert un à Carla une fois.
-Et ça lui a plu ?
-Pas vraiment. »
Lucy et Happy continuèrent de déambuler dans le marché, regardant les différents étals, jusqu’à ce que Lucy remarque quelque chose. Plusieurs bijoux étaient étalés et parmi eux, une broche qui ressemblait à celle de Juvia. La différence était que la pierre était dorée.
« Elle est magnifique ! S’exclama Lucy.
-Puis-je vous aider mademoiselle ? »
Lucy leva les yeux vers le marchand et montra le bijou.
« Je voudrai acheter cette broche.
-Très bon choix. »
L’homme plaça la broche dans une petite boite et la donna à Lucy qui le paya. Sans attendre, elle attacha la broche à son haut.
« Elle est tellement brillante, dit Happy. »
Lucy sourit. Elle perdit son sourire lorsqu’elle vit un garçon aux cheveux roses arriver en courant vers elle. Pourquoi est-ce qu’il fallait que Natsu la suive partout ? Il lui fit un immense sourire et un frisson de dégoût parcourut le corps de Lucy. Elle ne le supportait pas. Pourquoi est-il venu avec eux pour cette mission ?
« Eh Lucy ! Je te cherchais partout !
-Ne t’approche pas de moi ! Je te déteste ! »
Elle lui donna un violent coup de pied qui le projeta sur plusieurs mètres sous le regard médusé d’Happy.
Fin
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pauline-lewis · 4 years
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People are their principles
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J’ai beaucoup pensé à deux choses pendant le confinement : à l’engagement, et à Barbra Streisand. À Barbra parce que j’ai regardé une bonne partie de sa filmographie, que j’ai écouté sa voix douce, grave et veloutée. J’ai été soufflée par la force de ses personnages et l’énergie pure qui émane de tout son jeu. Qu’elle soit Dolly, Fanny ou Yentl, elle inonde l’écran d’une force vitale. Les après-midis avec elle ont accéléré le temps. Il y a quelque chose dans sa joie et dans sa tristesse qui m’a parlé au-delà des mots. Sa manière d’être au monde, dans les films, m’a vraiment inspirée. (j’espère que ça donnera un zine chouette bientôt)
Totalement indépendamment de Barb, j’ai aussi pensé à l’engagement. C’était souvent une réflexion paradoxale. Parce que dans le fond, j’avais resserré les vis de mon existence sur ce que je tiens très près de mon cœur : mon mari, ma famille, mon chat et ami·es proches, mes disques, mes films, mes livres. J’ai été sans cesse travaillée par cette envie très forte d’emballer tout ça dans un petit baluchon et de le délocaliser loin de Paris, loin du monde, far from the madding crowd.
Et en même temps comment ne pas avoir un œil ou même plusieurs dehors ? Alors j’ai aussi été travaillée par cette envie de m’engager. De porter mes principes plus haut. Est-ce que des articles, des idées, des lectures suffisent ? De mon point de vue, non. Non, plus maintenant. Ce n’est pas parce qu’on resserre l’amour plus fort qu’il ne faut pas aussi ouvrir grand ses fenêtres et faire partie du monde, profondément. Essayer de le changer, autant que l’on peut.
Et ces deux réflexions, sur la force de Barbra Streisand et l’engagement se sont alignéews en un film parfait, The Way We Were de Sydney Pollack. Il y a toujours, vraiment toujours, un film.
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The Way We Were de Sydney Pollack (1973)
Dans le cadre de ma rétrospective Barbra Streisand, j’ai majoritairement vu ses comédies musicales : Yentl, On a Clear Day You Can See Forever, A Star Is Born, Funny Lady. Et puis j’ai découvert The Way We Were de Sydney Pollack qui m’a vraiment retournée comme une crêpe (la Bretagne me manque vraiment).
Le film raconte l’histoire d’amour entre deux personnages que tout semble séparer : Hubbell Gardiner (Robert Redford) et Katie Morosky (Barbra Streisand). Nous faisons leur rencontre en 1937, alors qu’ils sont étudiants. Katie est une jeune femme juive et communiste ayant grandi dans une famille pauvre qui essaie d’éveiller les consciences sur les dangers du fascisme et d’insuffler un désir de révolution. Hubbell, lui, s’amuse avec ses camarades de classe dépolitisés (#teamKatie, en gros). Nous voyons très rapidement cependant que cet homme blanc privilégié qui semble vide de substance a un talent caché pour l’écriture. Pendant le cours de littérature, le professeur lit son devoir, une nouvelle sur le fait d’être un homme blanc aux États-Unis. Cette conscience de sa situation et de ses privilèges le rend soudainement plus intéressant aux yeux de Katie.
À la fête de fin d’année, Hubbell et Katie dansent ensemble et se parlent brièvement. L’histoire aurait pu s’arrêter là. Mais voilà qu'à la fin de la guerre ils se retrouvent par hasard dans un bar. Ils semblent à un moment décisif de leur existence et ils passent une nuit assez triste ensemble où il est complètement saoul tandis qu’elle semble déjà amoureuse de lui.
Le film suit ainsi leur relation entre la fin des années 30 et les années 50 tandis que leur vie amoureuse se noue et se dénoue au rythme de l’intensité de leurs convictions politiques. La capacité d’Hubbell à faire des concessions sur tout, étant toujours protégé par son privilège d’homme blanc, met sans cesse leurs liens à rude épreuve. (#teamKatie, I said what I said) Hubbell s’adapte à tout : au monde hypocrite d’Hollywood, au maccarthysme sur lequel il accepte de fermer les yeux, à ses amis riant de tout comme si rien n’avait d’importance.
Katie, elle, ne cesse de défendre avec passion ce qui lui tient à cœur : la justice, l’égalité, la nécessité de ne pas se taire peu importe ce que cela lui coûte de parler. Elle est prête à tous les sacrifices individuels. Manifester enceinte contre les ravages du maccarthysme ? S’il le faut, elle le fait. People are their principles crie-t-elle à Hubbell pendant l’une de leurs disputes. Bien évidemment, le personnage de Katie m’a particulièrement émue, par sa passion et sa manière bien personnelle de sans cesse vouloir le meilleur pour ses proches, quitte à paraître over the top. J’ai l’impression qu’être intransigeant·e, ne pas faire de concession sur ses principes, être politisé·e sont souvent des caractéristiques associées aux personnages masculins. Comme il est plaisant de voir ce cliché se retourner complètement.
Peu importe ce que pense Hubbell, il n’influence pas Katie. Elle fait ce qu’elle doit faire et l’amour qu’elle porte à son conjoint n’y change rien. Et cette passion et cette énergie pure que je mentionnais dans mon introduction pour parler de Streisand explose à l’écran dans ce film.
Sydney Pollack filme magnifiquement bien ce couple (d’ailleurs j’adore tous les couples que Streisand forme au cinéma, je trouve qu’il y a quelque chose de magnétique dans son jeu qui fonctionne vraiment bien dans les face-à-face), leurs moments de symbiose, dans les bras l’un de l’autre, comme ceux où ils se déchirent dans l’ombre d’un bar. Il filme superbement bien les illusions d’Hollywood, la mer et la plage sur lesquelles on se dit que tout est possible malgré les apparences...
The Way We Were est une vraie réflexion sur l’engagement et la passion (politique et amoureuse) qui ne m’a pas vraiment quittée depuis.
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Ryan’s Daughter de David Lean (1970)
J’ai profité des jours fériés du mois de mai pour rattraper les films de David Lean qui durent plus de 3 heures : Docteur Jivago, Lawrence d’Arabie et Ryan’s Daughter. Ce dernier parle aussi, à sa manière, de l’engagement. (les trois en fait mais je ne vais pas vous accabler)
Ryan’s daughter se déroule dans une petite ville irlandaise pendant la Première Guerre mondiale. Au début du film la fille de l’aubergiste, Rosie Ryan (Sarah Miles), déclare sa flamme à Charles, l’instituteur du village (interprété par Robert Mitchum). Charles est très honnête avec elle : il pense qu’elle ferait mieux d’aller voir ailleurs, qu’elle va s’ennuyer si elle l’épouse. Elle lui tient tête, ils se marient et force est de constater que l’ami Charles avait pourtant raison. Au bout de cinq minutes avec lui elle en a déjà marre de son obsession pour Beethoven et elle trouve légèrement redondant de broder en le regardant corriger ses copies. Quant au sexe, David Lean n’a pas son pareil pour infuser toute la tristesse du monde dans cette première scène de pénétration sans préliminaires de dix secondes qui imprime en lettres capitales sur le visage de la jeune femme is that all there is. Le plus triste étant que cette scène se déroule pendant leur nuit de noce et que dehors les clameurs de la foule donnent une teinte ironique à la terrible désillusion qui se joue dans la chambre à coucher.
Il ne faudra donc pas plus que l’arrivée dans ce village figé dans le temps d’un jeune officier britannique en plein stress post-traumatique pour que Rosie décide de vivre cette vie aventureuse dont elle rêvait. Leur première rencontre est à l’inverse de sa vie avec Charles : rien n’est théorisé dans la relation, presque aucun mot n’est prononcé, tout passe par le corps et est rythmé par le désir. Avec l’officier britannique, elle vivra des heures passionnées dans des décors presque surréalistes au cœur de la nature.
Sauf que dans le village, les officiers britanniques ne sont pas les personnes les plus populaires de la terre et rapidement la relation va faire scandale. Plus d’ailleurs auprès des habitants qu’auprès de Charles, grande figure sacrificielle du film. L’arrivée de Tim O’Leary, leader de la Fraternité républicaine irlandaise, va achever de mettre le feu au poudre. Le film travaille profondément les questions de la loyauté (sous toutes ses formes) façon Roméo et Juliette au temps de l’IRA et de toutes les manières dont les êtres humains communiquent. Et de l’engagement, donc. Jusqu’où doit-on aller pour respecter ses convictions ? Quels sacrifices peut-on ou doit-on faire ? Où se termine le privé et où commence le politique ? Quelle place les individus ont-ils dans les guerres qui déchirent les nations ? David Lean a parfois des positions complexes sur la question, notamment dans son portrait assez négatif de O’Leary.
Quelque chose d’un peu bancal dans la construction du film laisse entrevoir le tournage compliqué traversé par le réalisateur et ses acteurs·trices (je vous conseille cet article si vous voulez en savoir plus, ft des fun facts sur Mitchum). Pourtant la grande mélancolie de Ryan’s Daughter et de ses personnages brisés par la vie que David Lean filme de loin, perdus sur ces plages infinies, m’a profondément touchée. Sa manière de jouer avec les tempêtes, le soleil, le vent pour donner corps aux émotions de ses personnages n’en finit jamais de me passionner.
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Odd Man Out de Carol Reed (1947)
J’ai terminé ma triplette autour de l’engagement sur un dernier film sur l’Irlande, Odd Man Out, qui encore une fois ne prend pas un parti franc pour les indépendantistes et s’éloigne un peu du contexte historique pour s’intéresser à l’errance d’un homme.
Johnny McQueen (James Mason) est le leader d’un groupe irlandais. Fait assez étrange, ce groupe n’est jamais identifié comme l’IRA. Un message au début du film explique que l'action se déroule en Irlande du Nord mais que le but du scénario est de s’intéresser au conflit “dans le cœur des personnages” plutôt qu’aux tensions entre les organisations illégales et la loi. Cela n’empêchera bien sûr à personne d’identifier clairement que le personnage de Mason est lié à l’IRA et que le film se déroule à Belfast.
Donc Johnny s’est échappé de prison et il s’apprête à organiser un vol pour récolter de l’argent pour son organisation. Mais voilà qu’il souffre, lui aussi, d’un stress post-traumatique qui le paralyse alors même qu’il allait s’échapper avec l’argent. Il est donc contraint de tuer un homme pour sauver sa vie et il est gravement blessé à l’épaule. S’en suivent des heures d’une cavale lente pendant laquelle il est balloté d’un groupe à un autre. Dans ce Belfast noir et crépusculaire filmé dans une pénombre magnifiée par Carol Reed, McQueen rencontre toutes sortes de personnages étranges. Au même moment, la jeune fille chez qui il était caché, Kathleen (Kathleen Sullivan), qui est clairement amoureuse de lui, part à sa recherche.
Odd Man Out est aussi à sa manière une réflexion sur l’engagement et sur le prix à payer pour nos convictions. Avons-nous le droit, pour suivre nos idéaux, de commettre un crime ? C’est avant tout un beau film sur la foi et toutes les formes qu’elle prend. La foi en l’art du peintre que croise Johnny, qui veut absolument capter l’essence même de l’humanité dans ses tableaux et pense ainsi trouver le sens de la vie. La foi de Kathleen, qui pense que l’amour est plus fort que tout et l’exprime dans un bouleversant monologue. Et la foi en sa propre vie, sur laquelle Johnny réfléchit tout au long de sa nuit. Tout le film prend la forme d’une dernière confession, où se mêlent les visages de ceux et celles qu’il a connu et des souvenirs de son enfance. Dans ces séquences Carol Reed explore de nombreuses pistes visuelles passionnantes, des hallucinations expressionnistes au fond d’une cave ou des visages qui apparaissent dans les bulles d’une flaque de bière étalée sur la table d’un bar.
Et on se laisse avec la voix de Barbra. Évidemment.
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trentonnria730 · 3 years
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La Liste Des Emplois Disponibles Dans L’industrie De Débarras De Maison
Comment Vider Une Maison Après Décès? La Solution Hexadebarras
Une estimation précise doit être faite sur l’ensemble des pièces du logement, notamment s’il existe des dépendances, une cave, un garage ou encore un grenier. Bien que ce ne soit pas la formule la plus courante, c’est une possibilité que vous avez. La revente des meubles et des différents objets de valeur sur la maison, permet d’offrir une seconde vie aux objets et d’avoir une tarification particulièrement alléchante.
Quand l’habitation comporte des biens de valeur, vous pouvez ainsi espérer bénéficier d’un débarras gratuit.
Si ces predicaments sont assez exceptionnelles, elles démontrent une fois de furthermore l’intérêt de faire appel à des professionnels du débarras pour vider votre maison.
Faire appel à une entreprise de débarras de maison ou d’appartement vous semble une Answer trop couteuse ?
Sachez que dans certains cas, la valeur des objets débarrassés, une fois estimée grâce à nos partenaires brocanteurs, peut couvrir tout ou partie des frais d’intervention.
Il seront capables de trier et de faire estimer les biens contenus dans le logement, le grenier ou autres locaux encombrés.
Sachez que trier le contenu d’un logement est un véritable supplice pour un non-habitué. En outre, cette opération implique que vous souleviez et portiez des objets lourds. Quant à l’entreprise spécialisée, elle dispose des ressources nécessaires (matérielles et humaines) qui lui permettent de débarrasser la maison convenablement. Ainsi, vous obtiendrez un résultat satisfaisant, et ce, en un temps history. Nous sommes une entreprise qui paie les déexpenses (déchetteries) et oui certains meubles ou objets n'ont moreover la cote, donc le coût du débarras, stockage, safety et mise en dépôt vente, n'est as well as envisageable et surtout rentable.
Remark débarrasser sa maison après un décès ou un déménagement en maison de retraite ? Besoin de faire débarrasser une maison Gratuitement et vendre vos meubles ne cherchez plus ! Notre société de Débarras Débarrasse votre maison rapidement et gratuitement suivant récupération dans le département 33 en Gironde. Ce groupe d’content de la même thématique ou thématiques complémentaires explique comment débarrasser une maison de tout son contenu. Faisant suite à un déménagement, une succession, un départ en maison de retraite, il est nécessaire d’intervenir pour vider entièrement une habitation de la cave au grenier. Le faire en famille ou déléguer ce travail à un professionnel de la brocante ou de l’antiquité telle est la concern.
Organiser Un Vide
Faire appel à une entreprise de débarras de maison ou d’appartement vous semble une Remedy trop couteuse ? Sachez que dans certains cas, la valeur des objets débarrassés, une fois estimée grâce à nos partenaires brocanteurs, peut couvrir tout ou partie des frais d’intervention. Quand l’habitation comporte des biens de valeur, vous pouvez ainsi espérer bénéficier d’un débarras gratuit. Si ces situations sont assez exceptionnelles, elles démontrent une fois de as well as l’intérêt de faire appel à des professionnels du débarras pour vider votre maison. Il seront capables de trier et de faire estimer les biens contenus dans le logement, le grenier ou autres locaux encombrés. C’est une prestation qui est de base payante, calculée avec précision par l’specialist au cours du Leading rendez-vous, le fait de vider appartement, maison, cave est notre métiers.
Légalement, en cas de décès, la loi oblige à un inventaire, spécialement si l’un des héritiers du défunt est absent, mineur ou sous tutelle. L’inventaire n’est pas uniquement réservé aux cas de vente, mais permet un usufruit cadré des meubles et objets décoratifs. L’inventaire permet de lister les biens et leur valeur afin d’éviter les problems entre héritiers.
Il s’agit en fait de l’organisation d’une vente privée à l’intérieur d’un domicile ou de son jardin. Si le vide-maison a pour avantage de ne pas avoir à transporter les biens à vendre, il demande en revanche une préparation minutieuse et il doit respecter certaines règles. Si vous souhaitez organiser un vide-maison, vous devez en effet avertir la mairie du lieu de l’habitation quinze jours avant la date prévue, soit par lettre recommandée, soit by using un formulaire remis directement à la mairie. Un justificatif de domicile et une pièce d’identité est desireé à l’organisateur du vide-maison. Une affiche placée devant la maison et des annonces sur des websites Online spécialisés permettent de faire connaître l’évènement au public.
Débarras À Proximité De Chez Vous
Diogène France, spécialiste du débarras de maison et du nettoyage extrême, intervient pour assainir et déblayer les logements encombrés ou insalubres ou les locaux ou entrepôts. Si vous cherchez une entreprise de débarrassage pour vider un appartement ou une maison et vous restituer des locaux propres et libérés de tout encombrement, Diogène France est l’interlocuteur qu’il vous faut. Notre société de débarrasseurs intervient à travers tout l’hexagone, à Paris, Lyon, Bordeaux, Marseille ou ailleurs pour vider votre logement. Bien évidemment, si vous êtes soucieux des valeurs humanitaires et d’aider les personnes as well as démunis, sachez que notre support sera parfaitement cohérent avec cette eyesight des choses. Rien ne vous empêche de contacter directement une Affiliation pour effectuer le débarras d’une maison, mais celle-ci se concentra uniquement sur les objets qui les intéressent, vous laissant avec d’innombrables articles or blog posts sur le bras. Mais en faisant appel à notre société spécialisée dans le débarras et nettoyage après décès, vous aurez la certitude que tous les objets seront littéralement pris en cost.
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Un vide-maison passe en amont par une huge advertising et le jour même une organisation sans faille. Dans le meilleur état de présentation attainable, les objets concernés doivent être valorisés et prédespatchedés à leur juste prix. Il est tout à fait naturel que les services d’une entreprise de débarras soient facturables. Pourtant, tout le monde n’a pas la possibilité d’engager un professionnel. C’est ce qui pousse les particuliers à vider leurs demeures ou appartements eux-mêmes.
Que Faire Du Contenu De La Maison Après Un Décès?
Faire débarrasser un grenier sur les Bouches du Rhône, avant de faire rénover un toit thirteen sur Marseille, demande un débarras full des combles. Avant de faire intervenir une entreprise de couverture 13 à Marseille, pour démolir et rénover votre charpente et couverture en tuile . Nous intervenons pour vider, déblayer, dégager vos combles et grenier à partir de ce second-là, l'intervention des couvreurs est réalisable, bien sur dans le cas où vous souhaiteriez faire rénover votre couverture de toiture. Il s’agit d’un système mis en spot par les entreprises spécialisées dans le domaine. Concrètement, elles se chargent du vidage de votre maison sans que vous ayez à payer la prestation. Il s’agit en effet d’un éalter de leurs companies contre quelques-uns de vos objets de valeur en bon état. Vous pouvez également décider de tout donner à l’entreprise en issue.
Il vous restera donc à vous débarrasser vous même du reliquat restant dans votre habitation. Le débarras payant d'une habitation, d'un objet ou mobilier encombrant, ou bien d'un community professionnel constitue la seule solution lorsque rien ou trop peu de mobiliers et objets sont récupérables. Il faut également tenir compte de la hardé d'accès qui peut nécessiter l'utilisation de monte-cost, ou encore le volume trop significant de déchets et encombrants à mettre en décharge. Nous assurons également le transportation d’objets en salle des ventes pour les mises aux enchères. En premier lieu, il existe des entreprises spécialisées dans le débarras, qui vous assureront de vous débarrasser (comme son nom l’indique) des meubles et objets dont vous ne voulez as well as, sans forcement passer par a la scenario “vide-maison” à proprement parlé. Oui, le rendez-vous devis débarras se fera sur spot, dans la du logement à débarrasser.
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Good Omens  Amazon Q&R, 28 mai 2020 partie 4
Nous avons traduit le live en français à partir de la transcription réalisé par aziraphaelite ici. Les autres parties: 1 / 2 / 3 / 4
La vidéo du live
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JD : Comment ça se passe, Neil, quand vous écrivez ? Parvenez-vous à visualiser ce que vous écrivez, quand vous êtes assis et mettez quelque chose sur le papier, visualisez-vous ce à quoi ça devrait ressembler si c’était filmé ? Et est-ce que cette aptitude peut vous aider quand vous devenez soudainement le showrunner d’une série télévisuelle ? Ou partez-vous tout aussi bien de rien, réalisez-vous subitement des croquis et des schémas sans avoir une idée vraiment précise de ce à quoi vous voulez que ça ressemble ?
Neil : J’ai la chance d’avoir réellement commencé ma carrière d’écrivain en écrivant pour des comics. Où tu dois dire à un artiste ce que tu veux voir, ce que tu as en tête et ce que tu leur demandes de dessiner. Et c’est un merveilleux entrainement d’essayer de sortir une vision de ta tête pour la mettre dans celle de quelqu’un d’autre. La plupart du temps, j’étais très … Nous avions un merveilleux designer – Michael Ralph – qui nous donnait juste de merveilleux, merveilleux designs. Et 95% du temps, je voyais les designs de Michael [Ralph] et me disais « C’est vraiment ça, c’est parfait. ». Et puis occasionnellement … Un exemple serait le design original de Michael [Ralph] pour l’Enfer qui était tellement impressionnant, et c’était magnifique, et c’était un Enfer fait de flammes – c’était comme un gigantesque tunnel rempli de flammes et de magie et de noirceur … Et j’ai dû dire « Hum, Michael, c’est superbe. Mais en réalité, l’Enfer devrait être un peu merdique. »
Tu sais, ce sont les bureaux dont on ne veut pas. Le Paradis a les bureaux qu’on veut avoir, avec des vues magnifiques et un beau grand plan ouvert, et en Enfer … c’est juste les bureaux en sous-sol dont personne ne veut. Et va dans ce sens, et donne-moi ça, et fais-le affreux, et puis empire-le. Et c’est ce que nous avons eu. Et nous l’avons tourné, nous avons filmé l’Enfer dans un abattoir abandonné en Afrique du Sud, où à un moment nous avons dû mettre David dans un bain, dans un abattoir abandonné, rempli de figurants – ces merveilleux acteurs en arrière-plan qui avaient alors tous des têtes supplémentaires, d’étranges visages démoniaques, des déformations, des morceaux et autres – et c’était assez glorieux.
JD : C’est une bonne scène. J’ai quelques questions supplémentaires sur le chat en ligne, je veux m’assurer de les avoir. Celle-ci est de quelqu’un dont le pseudo est ‘Crowley’ [= Rampa], donc vous savez que c’est un-e fan. « Nous savons que Rampa déteste le 14e siècle, mais y a-t-il une période qu’il a absolument adorée ? »
David : Eh bien, ça dépend de si vous posez la question à l’acteur qui l’a joué ou non. J’ai adoré le look de Rampa dans les années 60, ça ne m’aurait pas déplu de jouer beaucoup plus de choses se passant à cette époque. Je pense que Rampa l’appréciait probablement aussi, je pense que ça lui correspondait bien. Je pense que la vérité est qu’il n’admettra jamais adorer aucune des époques, parce que ce serait presque capituler, et pourtant je pense qu’il a aimé y vivre, il ne veut être nulle part ailleurs que sur Terre, vivant dans de la riche tapisserie et parcourant la trame de l’expérience humaine. Je pense que la difficulté serait de le coincer et l’amener à confesser que c’est la vérité, mais ça l’est clairement.
Neil : Je pense aussi qu’il adore les choses modernes car normalement elles facilitent un peu la vie. Et Rampa est quelqu’un qui, face à un immense cheval noir, ou un train, ou encore mieux … une voiture!, le regarde avec des yeux brillant de flammes. Il va vers la solution la plus facile, parce que c’est plus amusant et que ça demande moins d’effort. Et il adore les téléphones, il adore les choses qui facilitent la vie des gens, et c’est une des raisons pour lesquelles il adore tellement ‘maintenant’.
JD : Parlons de la voiture pour une seconde, parce que la voiture était un si grand personnage. Une des personnes sur le chat dit : « Mon personnage préféré de la série est en réalité la voiture de Rampa, la Bentley. Ça semble être la combinaison parfaite, quelqu’un peut-il expliquer comment la voiture a été choisie et si vous avez senti que la voiture partageait chacune de ses caractéristiques avec Rampa ? » Comment vous êtes-vous arrêtés sur cette voiture en particulier … Je jeux dire, dès que nous la voyons, nous savons qu’elle va finalement être détruite, non ? »
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Neil : [rires] Donc, c’est un beau compliment à l’intrigue si quelqu’un ne l’a pas vu venir. Je pense que le plus grand truc avec la voiture est que dans le roman nous en avions fait une Bentley de 1926, parce qu’aucun d’entre nous n’avait la moindre idée … C’était avant internet, et aucun d’entre nous n’avait un livre avec des représentations des Bentley classiques. Donc une des choses que j’ai dû faire quand des personnes sont réellement venues me trouver, initialement, avec le peu de Bentley 1926 qui existaient, a été de dire « Elles sont en effet magnifiques, mais en vrai ça ne conviendra pas pour les choses que nous avons besoin de faire, dont des trucs comme mettre un vélo à l’arrière. » Donc nous avons cherché et convenu … ok, au moment où nous sommes tombés sur celle de 1933, c’est vraiment la voiture à laquelle nous voulons qu’elle ressemble. Et nous avons trouvé une Bentley, nous avons trouvé une superbe, magnifique Bentley, un extraordinaire propriétaire et conducteur de Bentley qui s’en occupait pour nous, et nous avons aussi trouvé – et je vous dévoile ici quelques secrets – une Bentley très similaire qui était basiquement vendue comme de la ferraille.Et nous avons aussi acheté celle-là, et nous en avons pris des pièces comme les sièges pour fabriquer une Bentley avec laquelle nous pourrions réellement filmer des conversations se déroulant à l’intérieur. Et en plus de ça, nous avons utilisé la carrosserie de cette Bentley quand nous avons dû réellement faire exploser la Bentley, et nous l’avons garnie avec des explosifs et réalisé ce gigantesque boom que vous avez et qui s’est réellement produit. Il n’y a pas d’effets spéciaux dans l’explosion finale de la Bentley … elle a explosé. Et vous savez, cette magie s’est produite parce que nous avions la Bentley-camelote que nous avons aussi pu utiliser pour ça. Mais aussi, je dois le dire, c’est le timbre dans la voix de David, ce sont les larmes dans ses lentilles, qui donnent son impact à cette scène où la Bentley est finalement détruite. Juste lui ayant son moment, et c’est ce qui se serait produit si le Docteur devait voir le Tardis exploser – c’est ce niveau de déchirement. [référence à Doctor Who, série britannique dans laquelle David Tennant a joué le rôle du Docteur de fin 2005 à fin 2009]
JD : J’aime cela, cette façon de tout connecter, j’aime ça. C’est une bonne référence. C’est sympa d’avoir ce moment où nous voyons clairement que si le démon prétend ne se soucier de rien, ce n’est en réalité pas le cas.David, nous allons bientôt devoir clôturer, le temps est presque écoulé. Mais pouvez-vous résumer votre aspect préféré de cette expérience ou de la réalisation de la série, ou du fait de jouer Rampa. Comme par exemple ce que vous en avez retiré quand vous avez fini. David : Je veux dire, ce fut une joie à filmer. C’était une joie de travailler sur le scénario, c’était une joie de travailler avec Michael tous les jours et d’amener ces personnages à la vie … Il y a tellement, en réalité. Et puis, ce qui a été extraordinairement réconfortant et ce qui m’a tellement rempli de joie est – dans l’année qui a suivi sa mise en ligne – de voir la façon dont les gens sont juste tombés amoureuxes de ces personnages et de voir tellement de personnes habillées comme elleux, tellement de personnes adorant simplement la série. Et la réaction que ça a provoqué et la vie que ça semble toujours avoir, ça a été un vrai privilège d’en faire partie.
JD : Et Neil, aviez-vous imaginé … Nous avons parlé au début du fait que vous vous sentiez comme si vous aviez quelque chose de vraiment spécial, aviez-vous imaginé le nombre de personnes que pourraient atteindre aussi bien le livre que la série ? Le nombre de vies que ça impacterait, l’importance qu’aurait cette histoire dans le monde des fictions ? Neil : Non. J’aurais été parfaitement heureux si vous m’aviez juste dit il y a 30 ans que 30 plus tard, De Bons Présages serait toujours imprimé. J’aurais été heureux. L’année passée, c’était l’un des titres les mieux vendus à travers le monde, c’était complètement inattendu, et glorieux. Mais beaucoup plus amusant que ça, c’est la quantité d’arts que les gens ont réalisé, inspirés par De Bons Présages / Good Omens. Et en réalité pour moi, maintenant, ce qui me fait encore plus plaisir que le fait qu’ils lisent encore le livre ou adorent la série, c’est la quantité de peintures, la quantité de créations en ligne, la quantité d’histoires, de poèmes, de pensées, la quantité de costumes que les gens ont faits. La quantité de personnes qui adorent simplement cet univers et veulent en donner quelque chose au monde, et ça a été un absolu délice et un plaisir, et vous savez … Les fans de Good Omens sont les personnes les plus talentueuses, brillantes, formidables. Iels font tellement de choses splendides, et c’est un honneur de les avoir inspiré-e-s.
JD : Merci beaucoup d’avoir pris de votre temps et d’avoir été ici, Neil et David, c’était un plaisir de vous parler. Merci.
David : [C’était] un plaisir, merci. Neil : [C’était] si bien, merci.
JD : Au revoir. Ok les gens, n’oubliez pas que ce sont les 30 ans, l’anniversaire des 30 ans de publication de De Bons Présages. […] [C’est] juste aussi inspirant que les 2 gars avec qui nous venons de parler. Je suis JD Roberto, assurez-vous de regarder Good Omens, à la prochaine.
Les autres parties: 1 / 2 / 3 / 4
Traduction par Aikarainbow
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coco-colada · 3 years
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Manon Massé réagit à la musique de Petal Supply, Playboi Carti et Maxime Gervais 👂Écoute ça
Cette semaine pour la chronique Écoute ça, on reçoit la co-porte-parole de Québec Solidaire, Manon Massé.  Elle nous a généreusement accordé une quinzaine d’heures de sa journée afin qu’on lui fasse écouter la musique qui nous fait vibrer ces temps-ci. Voici ses réactions suite à l’écoute de chacun de ces morceaux.
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Petal Supply - Time (Hyperpop, Electronic)
Manon: « Ça sonne jeune, avec la petite voix aigu on dirait Passe-Partout, c’est cute. La jeune fille qui produit cette musique là crée quelque chose d’inspirant, je pense. Pis avec la pandémie, on a tous besoin d’inspiration en ce moment.  Je vous avoue qu’à première écoute, c’est peut-être pas un style de musique auquel je suis habituée... l’ultra pop, c’est ça? »
Colada: « Oui, enfin, hyperpop si veut on être exact. »
Manon: « Hyperpop.. Les jeunes savent vraiment nous inspirer, vous trouvez pas? Bon, la techno a jamais été mon cheval de troie, mais j’suis certaine que Gabriel (Nadeau-Dubois) aimerait ça. »
Colada: « Ah oui? Donc, Petal Supply, vous aimez ça? »
Manon: « Gabriel aimerait ça. »
Dope.Gng - Harakiri (Trap, Rap Keb)
Manon: « Ok, ça ça déménage. La basse est lourde, c’est presque écrasant, hein? Ça nous prend par les trippes. Là, on est en zoom, c’est pas l’idéal. Une chanson comme ça, ça s’écoute dans une voiture ou dans un club. Nous chez Québec Solidaire, on tente toujours de faire justice aux artistes québécois, pis honnêtement cette chanson là, y faudrait qu’on la fasse jouer dans le bus de tournée. (rires) Avec le volume au fond, à 160 km/h! »
Colada: « C’est cool, le beat vous plaît! Et les paroles, vous en pensez quoi? »
Manon: « Écoutez, c’est brute, ça, j’en conviens. Mais avec un groupe qui s’appelle Dope.Gng... la chanson s’appelle Harakiri. Je m’attendais pas à autre chose, pis c’est correct. L’abus de drogue, c’est une réalité pour beaucoup de québécois, on se doit d’en parler. Pis entre vous et moi, prendre une ligne de coke de trop, la puff de trop, comme ils disent, ça nous est tous et toutes déjà arrivé. »
Colada: « Et vous pensez quoi des artistes d’Hochelaga qui... »
Manon: « La peanut de trop. »
Colada: « Hum oui. Les artistes qui contribuent à la réputation.... »
Manon: « Histoire vécue, monsieur Colada. »
Playboi Carti - M3tamorphosis (feat. Kid Cudi) (Trap, Psychedelic Rap)
Manon: « On l’attendait-tu, cet album là, ou on l’attendait pas (Whole Lotta Red) ? »
Colada: « Oh, vous êtes une fan de Playboi Carti? »
Manon: « Non, non. Je dirais pas fan. Mais disons qu’à force d’en entendre parler autour de moi, j’avais hâte de voir la raison de l’engouement. »
Colada: « Et qu’avez vous pensez de l’album? »
Manon: « L’album compte 24 chansons, monsieur Colada, alors excusez-moi, mais avec l’urgence climatique, j’ai préféré investir mon temps ailleurs.  J’ai écouté quelques morceaux sur youtube, dont celle là, que vous me présentez (M3tamorphosis). Mais honnêtement, je verrais pas comment prendre plaisir à écouter ça à moins d’être complètement battée. Et comprenez moi bien, je dis pas ça nécessairement comme une mauvaise chose, mais juste en regardant le clip, on voit que ça s’adresse à un public qui est sur le blue dream accoté. »
Colada: « (rires) Le clip vous a pas convaincue? »
Manon: « Convaincue? J’étais endormie autant que Kid Cudi dans le tracteur. Bon sang qu’il a l’air déprimé! (rires) Mais sérieusement, quand on sait qu’au Québec, y se produit trois suicides par jours... Trois par jour, monsieur Colada. Faut pas niaiser avec ça. »
ENTRY - Your Best Interest (Hardcore Punk)
Manon: « Peu de gens savent ça, mais j’ai joué de la basse le temps d’un show pour ENTRY. En 2015 ou 2016, je suis plus certaine. »
Colada: « Wow! C’est vrai? Comment ça s’est produit? »
Manon: « C’était au Bar Le Ritz, y me semble. Je savais pas qui jouait ce soir là, mais j’étais allé avec quelques amis. C’était une bonne soirée, ça brassait pas trop dans le pit. Pis là, ENTRY a monté sur scène, pis la chanteuse a annoncé qu’y aurait pas de basse ce soir là, parce que leur bassiste était malade ou j’sais pas quoi. Faque moi, j’ai deux trois bières dans le corps vous comprendrez, pis je mets à crier à répétition: « I know how to play! I know how to play! ». »
Colada: « Pis ça a marché? J’ignorais que vous saviez jouer de la basse! »
Manon: « Non, je sais pas en jouer le moindrement! (rires)  Mais la chanteuse m’a entendu, pis elle m’a fait monter sur scène. Après, j’ai juste fait mon possible. (rires) Je faisais comme monsieur Legault, j’y allais au feeling!  »
Colada: « (rires) Wow! Et après avoir jouer avec eux, vous pensez quoi de leur plus récent matériel? »
Manon: « C’est brutal, j’aime ça. Mais si vous voulez mon humble avis, ça manque d’la basse à Manon! (rires) D’ailleurs, je leur ai jamais redonné leur basse, vous savez. » 
Kaskade & WILL K - Flip Reset (EDM, House)
Colada: « On sait que vous êtes une joueuse assez sérieuse de Rocket League, alors on se demandait ce que vous pensiez de cette chanson avec laquelle a débuté la saison 2. »
Manon: « Là vous me faites plaisir. J’adore. Juste l’écouter avec vous en ce moment, ça me donne le goût de jouer (rires). Vous savez... Ah, je sais pas si j’ai le droit d’en parler... Mais bon, tant pis, je suis trop excitée! Vous savez que nous, chez Québec Solidaire, on souhaite une réforme électorale? »
Colada: « Oui, absolument. »
Manon: « Et bien, on est en pourparlers avec différents chefs de partis pour voir si les prochaines élections pourraient pas se faire sous forme de tournois. Un tournoi de Rocket League, bien sûr. Vous comprendrez que ça aurait pour but d’avantager le peuple ordinaire, pour une fois, et non les élites de monsieur Legault. »
Colada: « Oh, ok. Et avenant ce cas là, vous auriez confiance en vos chances de gagner? »
Manon: « (rires) Disons que Legault est mieux d’arrêter ses conférences de presse pis qui est mieux de commencer à s’entraîner. »
Maxime Gervais - Je connais des vedettes (Indie Rock)
Manon: « Ouin, je l’ai déjà entendu celle là. »
Colada: « Vous avez pas l’air sûr d’aimer ça. (rires) Pourtant j’avais cru lire que vous aimiez bien Maxime Gervais?»
Manon: « Oui. Oui, j’aime beaucoup Maxime. Je l’ai souvent croisé dans des évènements, ici et là. J’ai même souvent pris la peine d’y dire merci pour sa contribution à la musique québécoise. Parce que, écoutez, qu’on le veuille ou pas, le paysage musical québécois serait pas ce qu’il est sans Maxime. »
Colada: « Ok, mais vous semblez quand même pas trop enthousiaste pour cette chanson là? »
Manon: « J’trouve juste ça bizarre qu’il me nomme pas dans une chanson littéralement dédiée aux vedettes qu’il connaît... Je m’excuse, je veux pas manquer de respect à personne, mais... Sam Breton? Les Deuxluxes? Rosalie Soly? C’est qui ça, cibole? Encore une fois, je tiens à préciser que c’est pas contre eux, mais j’avoue que je suis déçue que Maxime aie pas pensé à moi. »
Colada: « Désolé, j’ignorais que ce serait un sujet sensible pour vous. »
Manon: « Non y’a pas de problème. C’est réglée cette histoire là. Mais entre vous et moi, Maxime s’arrange pas pour se faire subventionner. (rires) »
Pour suivre Manon Massé, rendez-vous sur les comptes officielles de Québec Solidaire sur Facebook, Instagram et Snapchat ainsi que sur son nouveau compte Twitch où elle stream régulièrement ses games de Rocket League et de Fortnite.
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«Julie a perdu sa mère en quelques jours. Après avoir contracté les premiers symptômes du Covid-19, Danielle a été hospitalisée, et à partir de ce moment, dans une violence inouïe et habillée de droit, son corps ne lui appartenait plus.
Julie a pris la voiture pour aller voir sa mère, être auprès d’elle dans ce moment décisif. Mais le médecin lui a dit qu’elle ne pourrait pas la voir, qu’elle pourrait seulement voir son corps avant qu’elle ne soit mise sans aucune toilette ni soin dans un sac mortuaire. Elle a donc attendu dans la chambre anonyme d’un hôtel de bord de route. Elle a regardé la télé, confinée dans son deuil impossible à faire. Elle est descendue commander un repas, un verre de vin. Elle a attendu pendant que sa mère attendait elle aussi sur son lit d’hôpital. Et puis elle a reçu un coup de fil. Elle était morte. Elle pouvait venir voir le corps. Ça lui a été présenté comme une fleur, un privilège. Elle est donc allée voir sa mère, le corps de sa mère encore tiède. Elle a dû mettre des gants, un masque. Elle a pu lui dire au revoir, commencer à réaliser ce que notre monde voulait lui voler : aimer sa mère.
Elle est retournée dans sa chambre d’hôtel, toujours anonyme. Elle a commencé à faire les démarches pour les obsèques : carte d’identité, livret de famille, choix du cercueil, de l’urne. Elle a appelé plusieurs pompes funèbres. Elle les a presque toutes appelées. Elles ont toutes répondu cette même réponse inaudible, impossible, inhumaine. Vous ne pourrez pas revoir le corps de votre mère, vous ne pourrez pas suivre le cercueil au funérarium, vous ne pourrez pas assister à la crémation, vous ne pourrez pas célébrer les obsèques. Vous pourrez venir chercher l’urne dans deux semaines.
Il n’est plus question ici de contagiosité. Il n’est plus question ici de coronavirus. On peut pousser son caddy au supermarché, mais on ne peut pas accompagner le cercueil de sa mère. On peut prendre sa voiture pour aller travailler, on peut planter des pommes de terre, on peut réparer des voitures, on peut transporter des marchandises, on peut livrer des colis, on peut faire le plein d’essence, on peut prendre l’autoroute, le train, où même l’avion. On peut quitter Paris, faire une location saisonnière, mais on ne peut pas dire adieu à sa mère, on ne peut pas assister à sa crémation, on ne peut pas dire lui dire un dernier poème, devant quelques proches réunis. Ça n’a rien à voir avec le coronavirus. Ça vient de nous, de notre inhumanité naissante.
Nous sommes dépossédés de nos défunts. L’État et son heuristique de la peur semble avoir conquis le monopole radical de la mort. Et je n’entends aucune voix, aucune rage, aucune fureur monter de la rue. Et je n’entends aucune plainte. J’ai passé le moment d’émerveillement face au retour de la nature. L’homme ne s’est pas retiré du monde, il s’est retiré de lui-même, il a retranché son humanité. Ne pas enterrer ses morts, c’est enterrer sa vie même.
Julie rentre demain. Elle ira chercher l’urne dans deux semaines. Elle ira chercher son deuil, et elle organisera les obsèques quand l’État lui en donnera le droit. Un corps représente encore une valeur marchande : cercueil, urne, funérarium, prestation des pompes funèbres. Le deuil, les larmes, le rituel, la chaleur humaine, le cœur, l’âme, les déchirements, les déchirures, les cicatrices, les colères, les rages, ça ne rapporte rien, ça ne mérite aucune case dans aucune attestation dérogatoire de déplacement. Mais c’est votre cœur que vous avez déplacé ! C’est votre cœur que vous avez oublié de cocher.
Julie ira faire les courses, elle ira sortir les poubelles, elle ira faire le plein, elle ira peut-être aider aux champs. Son deuil, elle s’en occupera plus tard. Quand elle n’aura plus le temps de s’en occuper. Quand on aura tous oublié, quand on voudra tous oublier. Elle lira un poème, peut-être au funérarium où sa mère a été incinérée. Peut-être qu’on y verra que du feu, qu’on fera comme si sa mère venait de mourir, comme si on avait pu lui dire au revoir, comme si on avait pu l’accompagner, lui tenir la main, la serrer, embrasser son front, comme si on avait entendu son dernier souffle, comme si on avait pu faire son deuil. Mais sera-t-on capable de faire comme si ? Comment osons-nous pousser des caddies et abandonner nos morts ? Comment osons-nous laisser les gens crever seuls ? Comment osons-nous regarder ailleurs ? Qui a l’autorité de nous dire comment accompagner nos défunts ? Qui a l’autorité de nous interdire un geste, un deuil, un murmure ?
Je ne vous pardonnerai pas de laisser crever les morts. Je ne vous pardonnerai pas d’avoir blessé ma compagne. Je ne vous pardonnerai pas votre inhumanité habillée d’urgence sanitaire. Vous voulez que j’écoute les oiseaux, que je regarde les rorquals dans les calanques, vous voulez que je visionne des séries, que je lise des livres. Vous voulez que je médite sur le sens de l’existence. La voilà ma méditation métaphysique : vous êtes des chiens aveugles qui piétinez nos âmes sur l’asphalte du progrès. Vous êtes les fantômes d’un monde mortifère détruisant nos songes. Vous avez presque le monopole radical de la mort, je ne vous laisserai pas celui de la vie.»
Mathieu Yon
C’est contre ce pouvoir qu’il nous faut nous battre, et ce pouvoir se soutient d’un discours, ce terme de discours étant à entendre dans son acception stricte lacanienne... ce discours c’est le discours dominant, une idéologie ultra-hégémonique dans nos sociétés du capitalisme tardif.
Loin des fausses oppositions générées par ce discours dominant (femmes vs hommes, tolérants vs fondamentalistes, gauche vs droite, etc.) et l’incessante revendication d’un niveau de vie plus "élevé" — ce dont nous avons réellement besoin — c’est d’un autre genre de vie sociale, et il nous appartient de redonner son sens au mot «collectif», notamment par la participation à l'accroissement de la responsabilité individuelle et partagée pour la considération des "communs".
C'est en ce sens précis et en ce sens seul que nous pouvons re-questionner l'idée marxienne de "communisme", mais un communisme sans parti et sans chef, le communisme au sens littéral.
"Communisme" ne peut plus être le nom d'un programme à appliquer, mais celui d'un problème à résoudre, et il ne saurait être résolu s’il n’est pas d’abord posé au plan subjectif, autrement dit le plan du sujet, ce problème se posant cependant objectivement, comme celui des "communs", ce qui est commun à l'humanité, et qui continue d’être privatisé, toujours plus privatisé...
La classe au pouvoir, parmi lesquels ceux qui ne cessent de se réclamer "de gauche" (qui sont en vérité les serviteurs les plus zélés du Discours Capitaliste) est cette caste qui prétend pouvoir instrumentaliser le langage, favorisant ainsi la propriété intellectuelle qui étend ses tentacules jusqu'à la biogénétique et la biopolitique.
Que les derniers communs ne tombent pas sous l'emprise des capitaux privés est ce qui doit donner lieu à un combat.
Le premier moment du combat consiste en ce refus de se laisser signifier par les mots et le discours (toujours l’acception lacanienne) de l'adversaire, ne pas se tromper de combat.
I would prefer not to, dit Bartleby.
Il existe un non affirmatif, un non de la confrontation joyeuse et héroïque avec la logique de l'ennemi.
Réapprendre à parler, refuser la langue, les (fausses) catégories du Discours dominant.
Céder sur les mots c'est toujours avoir déjà cédé sur les choses.
«Car pour nous la lutte n'est pas contre le sang et la chair, mais contre les principautés, contre les pouvoirs, contre les cosmocrates [kosmokratoras] de ce monde de ténèbres, et contre les esprits mauvais qui sont dans les cieux». (Paul de Tarse)
Dans le langage d'aujourd'hui, cela pourrait se traduite par: «Pour nous, la lutte n'est pas contre tel ou tel individu corrompu, mais contre le discours de ceux qui sont réellement au pouvoir, contre l'ordre global qu’il instaure et l’immense mystification idéologique qui étaye celui-ci.»
Ce qu'il nous faut rejeter est donc l'idéologie libérale-libertaire et son corollaire de victimisation, qui a réduit la politique au seul programme d'évitement du pire, au renoncement à tout projet positif, à la poursuite de l'option la moins mauvaise – sans savoir que, comme Arthur Feldmann, un auteur juif viennois, l’écrivait: "notre survie se paie généralement au prix de notre vie."
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drypauli · 4 years
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Comment avoir de plus en plus confiance en soi
youtube
Résumé
Je vous propose de découvrir une stratégie pour développer de plus en plus la confiance en soi. Le développement de la confiance repose sur 4 compétences à travailler : l’engagement dans la décision qu’on prend et qui nécessite de la persévérance et de la foi en nous-même, le courage d’oser sortir de notre zone de confort pour traverser un espace inconnu, notre capacité à développer de nouvelles compétences et notre confiance en cette capacité.  
Il est important de comprendre que la confiance se développe par l'action, et non avant l'action. Je vous propose 4 questions à vous poser pour développer votre confiance en vous, sur la base de ces 4 compétences.  
Pour résumer, la confiance dépend de deux choses : la connexion que l'on a avec la partie divine de nous-même, et notre capacité à prendre une décision, à faire un choix et à s'y engager complètement et pleinement.
Transcription
Dans cet épisode, je vous propose de découvrir une stratégie pour développer de plus en plus la confiance en soi.
Parce que la vie est bien trop magique pour être petite et que nous avons tous besoin d‘une prescription pour grandir en conscience et faire que nos rêves dévorent notre vie. Bonjour, je suis le Docteur Yannick Pauli, bienvenue à un nouvel épisode d’Une Grande Vie. Vous le savez, chaque semaine, je vous propose des stratégies pratiques, pragmatiques, pour grandir en conscience, qu’elle soit d’ordre physique, émotionnel, psychologique ou spirituel, parce que c'est cette conscience qui nous permet d’évoluer en tant qu’être humain et de vivre une vie pleinement vécue.
Cette semaine, j'aimerais vous proposer un exercice, une forme de réflexion, une stratégie pour vous aider à développer de plus en plus la confiance en vous. C'est inspiré d'une discussion que j'ai eue avec un de mes patients qui me disait que s'il avait confiance, il pourrait faire ça et obtenir cela. Je me suis rendu compte que cette personne, dans la manière dont elle concevait le fait de développer de la confiance en soi, raisonnait un petit peu à l'envers.
Aujourd'hui, je vais vous proposer de découvrir le modèle d'un coach entrepreneurial américain, Dan Sullivan. Il a développé le modèle appelé des "4C", que je vais vous présenter.
Comprendre la confiance
Avant d'entrer dans ce modèle, il faut comprendre tout d'abord ce que la confiance n'est pas. Le modèle que je vais vous proposer est assez conceptuel, il va vous permettre de vous poser des questions pour vous aider, mais il faut bien comprendre que la véritable confiance n'est pas quelque chose de mental ou de l'intellect. Notre mental va toujours être là pour nous faire douter, pour nous faire peur, nous faire hésiter, pour avoir cette petite voix qui nous rabaisse parfois. Il faut comprendre que la véritable confiance est associée à quelque chose qui transcende le mental. Elle est associée avec la partie la plus divine de nous-même : notre âme. Si, d'une manière ou d'une autre, vous ne développez pas une pratique, un savoir-être qui vous permet de, très régulièrement, élever votre conscience et rester connecté avec cette partie non physique de vous-même, avec cette partie divine de vous-même, la tentative d'améliorer votre confiance ne va pas être peine perdue mais ne va jamais être aussi efficace que si vous développez cette relation profonde avec cette partie de vous-même qui est au-delà de votre mental. C'est un point très important à comprendre.
Ensuite, revenons à la manière de percevoir la confiance. Mon patient me disait donc que s'il avait davantage confiance en lui, il serait capable de développer une certaine capacité et de faire ci ou ça. Concernant les envies, comme par exemple l'envie d'aborder quelqu'un qui vous plaît sur votre place de travail ou peut-être l'envie de faire un voyage ou d'aller vivre ailleurs, ou l'envie d'arrêter d'être un employé et de lancer votre propre entreprise, peu importe, la plupart des gens raisonnent à l'envers en se disant qu'ils ont besoin de confiance pour pouvoir concrétiser cette envie. En fait, Dan nous explique que la confiance n'est pas le moteur mais le résultat. Il ne s'agit pas d'avoir confiance pour pouvoir faire telle ou telle chose, mais c'est plutôt une fois que l'on fait telle ou telle chose qu'on va pouvoir développer de la confiance.
Modèle des 4C
Ce modèle des "4C" correspond à 4 mots décrivant le mot anglais : commitment, signifiant engagement, courage, capacité et confiance. Si vous voulez développer de la confiance en vous, il faut que vous développiez une certaine capacité. C'est en acquérant une nouvelle capacité que la confiance naît. Cette capacité, vous ne l'avez pas encore. Si vous étiez capable d'aborder quelqu'un qui vous plaît, ça vous donnerait confiance en vous. Si vous aviez la capacité d'avoir les stratégies nécessaires pour aller vivre ailleurs, ça vous donnerait confiance en vous. Si vous aviez les capacités et les connaissances nécessaires pour lancer votre entreprise, ça vous donnerait confiance en vous.
Cette capacité, vous ne l'avez pas encore et on doit la construire. Pour la construire, on va devoir traverser un espace qui est inconnu pour nous. Pour traverser cet espace inconnu, il faut se lancer. C'est presque comme un acte de foi. C'est pour cette raison qu'il faut développer du courage. Le mot courage vient du mot cœur, donc on retrouve cette idée que ce n'est pas une question de tête mais une question de cœur, de connexion avec cette partie divine. Comme un acte de foi, il s'agit de faire confiance non seulement à nous-même mais aussi à l'univers.
Pour avoir le courage nécessaire, il faut que vous soyez commited, que vous soyez engagé, il faut que vous vouliez absolument atteindre cette capacité pour avoir cette confiance. Au bout d'un moment, ça revient à prendre une décision, à se dire que l'on s'engage maintenant pleinement dans cette voie même si l'on n'a pas encore toutes les compétences et les capacités nécessaires pour avoir confiance en soi pour le faire. Dans cet espace où on n'a pas encore ces compétences et ces capacités qui vont donner confiance, il faut prendre son courage à deux mains, il faut faire un acte de foi en sachant que ça ne va pas être nécessairement très agréable ou confortable.
Dans cette zone de courage, on est dans une zone de turbulences, on ne connaît pas, c'est l'inconnu donc c'est inconfortable. Il va falloir développer cette capacité à être confortable avec l'inconfort pour augmenter cette confiance en soi. Une fois que vous vous êtes engagé et que c'est un point de non-retour en étant certain que vous allez le faire et aller jusqu'au bout, le courage va être mobilisé et vous allez obtenir cette capacité, par exemple la capacité d'aborder quelqu'un ou de lancer votre entreprise. Toutes ces capacités peuvent s'apprendre et il y a des gens qui les enseignent comme les coachs de business, les coachs de relationnel, etc.
Une fois ce courage mobilisé, vous obtenez donc cette capacité. Le fait d'avoir obtenu cette nouvelle capacité ou compétence vous donne de la confiance en vous, ce qui vous permet ensuite de vous engager dans quelque chose de plus grand. Si vous vous engagez petit à petit dans certaines choses, au fur et à mesure vous pourrez toujours voir plus grand. Il faut aussi parfois recommencer avec de petits engagements que vous êtes sûr de pouvoir atteindre pour développer des capacités qui sont raisonnables. Si vous avez eu des difficultés avec l'argent toute votre vie et que la nouvelle compétence que vous auriez envie d'avoir est de savoir gérer une fortune de 100 000 000 d'euros et que vous avez envie de passer de votre état actuel à 100 000 000 en six mois, c'est complètement irréaliste. En revanche, au fur et à mesure, peut-être que vous pouvez avoir l'objectif d'être capable de ne plus avoir de dettes en fin de mois. Une fois cette capacité obtenue, vous gagnez en confiance et vous allez même peut-être pouvoir mettre de l'argent de côté et commencer à épargner. Vous visez, vous vous engagez vers quelque chose de plus élevé. Plus on développe cette confiance en soi, plus on peut s'engager dans des choses plus massives qui à l'origine nous faisaient encore plus peur mais on sait que de par nos antécédents, on est capable de mobiliser ce courage nécessaire pour obtenir les compétences.
Exercice
Si vous voulez faire ce travail sur vous, il y a 4 questions à vous poser.
Quel type de confiance ai-je envie d'avoir ? Qu'est-ce que je veux ressentir en moi ? Une confiance en quoi ? Une confiance pour aborder quelqu'un ? Une confiance pour lancer ma propre entreprise ? Une confiance pour détruire ce que j'ai créé et aller recréer quelque chose de nouveau ailleurs ? Définissez donc tout d'abord quel type de confiance vous voulez.
Pour arriver à obtenir cette confiance en tant que résultat, quelle est la ou les capacités et compétences que je dois développer ? Cela peut être d'être à l'aise pour avoir une conversation avec quelqu'un que je ne connais pas. Peut-être que je vais chercher l'aide d'un ami ou d'un coach. J'ai besoin de compétences pour lancer mon entreprise, pour développer une vision, pour développer un plan d'action, pour faire du marketing et de la communication, etc. Vous devez définir les capacités.
Quel courage vais-je devoir générer ? Visualisez à l'avance. Je suis ici, pour développer cette compétence-là, voilà l'espace qu'il y a entre les deux. De quel type de courage vais-je avoir besoin ? Est-ce quelque chose qui me demande un tout petit peu de courage ou au contraire quelque chose qui me demande un énorme courage au point où peut-être que je ne vais pas pouvoir le générer tout seul, peut-être que je vais devoir m'entourer de personnes qui vont m'aider à rester courageux et me soutenir dans cette phase d'inconnu. Prenez aussi conscience du courage dont vous aurez besoin pour acquérir cette capacité parce que la quantité et l'intensité du courage vont être différentes en fonction de la compétence que vous voulez acquérir.
Une fois que vous avez déterminé ce courage que vous avez besoin de générer, la dernière question est : dans quoi je m'engage complètement et pleinement ? C'est une question fondamentale parce que si vous n'êtes pas prêt à vous engager pleinement, à vous dire que désormais ça, c'est quelque chose de fondamental pour vous, que vous êtes prêt à le faire, ce processus ne va jamais s'engager. Il faut vraiment prendre la décision de vous retrouver dos au mur, de brûler les bâtons, de ne pas cesser d'aller de l'avant même si c'est difficile, même si c'est l'inconnu, même s'il y a de la friction ou des obstacles. Très souvent, on se rend compte quand on assiste des gens qu'ils aimeraient telle ou telle chose, ils rêvassent mais ils ne sont pas vraiment engagés.
Pour résumer, la confiance dépend de deux choses : la connexion que l'on a avec la partie divine de nous-même, et notre capacité à prendre une décision, à faire un choix et à s'y engager complètement et pleinement.  
Faites-moi savoir comment ça fonctionne pour vous dans les commentaires. Nous, on se retrouve la semaine prochaine pour une nouvelle vidéo. D’ici là, souvenez-vous : émerveillez-vous, aimez la vie et contribuez chaque jour un petit peu plus.
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hildagirl99 · 5 years
Text
Tome 4, Chapitre 11 : le traître
(french version)
Attention : scènes violentes pour ce chapitre (-18)
Après que Oswald ait repris ses esprits, il retourne au château. Il entre dans la salle des conseils, Fio était là, seul, face à la fenêtre. 
"Et bien, Oswald, quelle tête vous faîtes, vous avez vu un mort ?" Dit Fio avec amusement. 
"Heu… non non… je… j'ai médité un peu." Répond Oswald en chuchotant. 
"Un peu de repos vous fera le plus grand bien." 
"C'est gentil, Altesse, mais en vérité, j'ai un mauvais pressentiment. Quelqu'un vous veut du mal, faites attention à qui vous parlez !" Dit Oswald. 
"Je ne sais pas ce que vous fumez pour vos méditations, mais arrêtez, hehe." Dit Fio en haussant les épaules, pour rire. 
"Altesse, je suis sérieux…" dit Oswald en essayant d'être convaincant. 
Fio s'arrête dans sa marche. 
"Dites moi alors qui pourrait m'en vouloir ?"
"Vous ne trouvez pas que lord Eustache est très étrange, ces derniers jours ? Enfin… plutôt en début de semaine, des rumeurs circulent, des choses disparaissent…" 
"Vous affirmer qu'il y est pour quelque chose ?"
"Non, je constate. Ne niez pas que vous le trouvez pas étrange…" 
"Mmmh, je dois admettre oui. Il m'avait posé des questions étranges vis à vis de Linda, comme si il savait à l'avance que c'était ma tante… comme si il avait essayé de me prévenir. Mais je ne vois pas le mal qu'il a fait ! Il a essayé de me prévenir." 
"Mais ouvrez les yeux ! Il tourne autour de votre mère, il a une attitude étrange ! Il écrit de la main droite alors qu'il est gaucher ! Et les D-mons semblent terrorisés dès qu'on parle de lui." 
Fio garde le silence un moment, puis dit : 
"Très bien… gardez un oeil sur lui, je commence à avoir des doutes." 
"Entendu…" dit Oswald en quittant la salle des conseils. 
Un peu plus loin, Cagney était assis en terrasse, il pense à ce qui s'est passé hier soir avec Fluffy, après avoir découvert la vérité que ses parents étaient morts. Il pense qu'il ne lui pardonnerai jamais, il avait commencé à s'attacher à lui, ne voulant le laisser seul, il avait besoin d'une famille. Jusqu'à ce que un des trois D-mons vient interrompre ses pensées, C'était Boom. 
"Que fais-tu ici tout seul ?" Demande-t-il timidement. 
"J'ai besoin d'aucune aide… laisse moi s'il te plaît." Dit sèchement Cagney. 
Il remarque que Boom était lui aussi tout seul. 
"Et où est ta bande ?" Demande-t-il.
"Ils sont partis ailleurs surveiller quelqu'un puis je t'ai remarqué et je m'en suis séparé." Répond Boom en se mettant à côté de lui. 
"Je vois, tu es le sage du groupe, c'est ça ? Qui me dit que tu vas pas encore me piéger." Dit Cagney. 
"Non, je ne te veux rien. Tu sais, j'ai tout vu hier soir, pour Fluffy." 
À ce moment là, celui-ci passe sous le balcon et en entendant son prénom, il se cache pour écouter. 
"J'ai essayé de lui redonner espoir pour retrouver ses parents vivants, mais j'étais sûr de rien… je peux comprendre qu'il m'en veuille. J'ai commencé à m'attacher à lui et maintenant, je ne sais pas où il est, ce qu'il fait, il a besoin de quelqu'un, d'une famille…" 
En entendant ces mots, Fluffy sourit. 
"Tu voudrais l'adopter ?" Demande Boom. 
"Je … je ne sais pas, peut-être, mais il faut que j'en parle à ma femme." 
Soudainement, Fluffy avait le sentiment qu'il trouverait une bonne famille ! Il veut pardonner à Cagney, jusqu'à ce que la conversation change de sujet. 
"Je suis sûr qu'elle dirait d'accord. En parlant de ta femme, il faut que tu reste près d'elle." 
"Pourquoi dis-tu ça ?" 
"En réalité, Tic et Tac sont partis surveiller Lord Eustache. Il est vrai qu'on a été complices avec lui au début mais il nous retiens comme ses otages pour se débarrasser de toi, on a décidé de ne plus se laisser faire mais nous sommes en mission depuis le début, je ne peux pas t'en dire plus, nous sommes sûrs que lord Eustache n'est pas celui qu'il prétend être ! Il en veut à ta femme ! Il faut que tu ailles la retrouver !" 
"Tu es sûr de ça ? Où est t'il !" S'exclame Cagney en écarquillant les yeux. 
"Oui… je pense qu'il est vers le dortoir des invités !" 
À cela, Cagney se lève et se précipite pour retrouver Hilda.
"Fais attention ! Monsieur Carnation !" Prévient Boom.
Fluffy, ayant tout entendu, décide de le suivre discrètement. 
Pendant ce temps, Hilda longe les couloirs sombres des chambres, elle veut profiter de ses derniers jours sur sa terre d'origine. 
"On cherche son chemin ?" Dit une voix.
"Lord Eustache, je sais que c'est vous…" dit Hilda. 
Il apparaît à ses côtés. 
"C'est quoi votre délire d'apparaître dans le noir…" 
"J'ai toujours préféré l'ombre à la lumière, c'est ce qui fait mon charme." Dit Eustache en s'approchant un peu d'elle. 
Elle s'écarte doucement puis continue de marcher. 
"Et pour répondre à votre question, je profite de mes derniers jours, là où je suis née." 
"Justement, pourquoi ne pas profiter avec moi, depuis le début, vous semblez m'éviter alors que je vous tend gentiment la main." Dit Eustache en approchant sa main de son visage. À ce geste, Hilda repousse sa main violemment. 
"Monsieur ! Je ne suis pas intéressée ! Et je ne tromperai pas mon mari !" Crit Hilda.
"Vous devriez vous lâcher un peu plus souvent, tout les couples le font, vous devez vous ennuyer au lit. Avec moi, vous pouvez vous libérer." Celui-ci se positionne devant elle. 
"Jamais ! Laissez-moi ! Pauvre fou !" Dit-elle avec énervement. 
"Mais tu me cherches bien, petite allumeuse, hehe, à 50 ans, vous êtes encore de la chair fraîche, prête à baiser." Il lui attrape le bras et la bloque contre le mur. 
"Non !! Lâchez moi !" Hurle Hilda, elle prend peur. Elle essaie de se débattre mais il a une grande emprise sur elle. Elle se concentre pour utiliser sa magie mais rien ne se passe, elle en reste sans voix. 
"Comme c'est triste, sans pouvoirs pour se défendre, t'es à moi maintenant !" Dit Eustache dans un rire machiavélique et s'approche de son visage en lui touchant le corps.
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"Enlève tes sales mains de ma femme ! Pervers !!" Crit une voix dans le couloir et une énorme liane vint frapper Eustache en pleine face et en tombe inconscient. Cagney apparaît, les yeux pleins de colère. Hilda cours vers lui. 
"Cagney… il… a" 
"Ne t'inquiètes pas, je suis là, heureusement que je suis arrivé à temps, je m'en doutais qu'il était pas net ! C'est un des D-mons qui m'a averti."
"Merci chéri… mais mes pouvoirs, ils ne semblent plus fonctionner !" 
"Comment ça ?"
"Regarde…" elle essaie de faire apparaître une étoile mais rien n'y fait. 
"C'est pour ça que je n'ai pas réussi à me défendre." 
"Étrange… il faut vite prévenir Fio ! Son bras droit n'est pas quelqu'un de confiance, dit lui ce qu'il a essayé de te faire." Dit Cagney en prenant Hilda dans ses bras, il était très inquiet, et ils se précipitent pour avertir Fio. 
"Quoi ? Comment c'est possible ?" S'écrit Fio, complètement abasourdi. 
"C'est la vérité ! Sinon, je ne serai pas choquée ou ébouriffée !" Dit Hilda, encore sous le choc. 
"Je sais qu'il est un peu fou, mais de là, te faire des attouchements sexuels, c'est pas son genre…" 
"Fio ! Il faut que tu l'arrête et tout de suite ! Sinon, il va recommencer !" 
"Je vais m'en charger, on va l'avoir par surprise, j'ai besoin d'être certain. Vous êtes pas les premiers à vous plaindre de son comportement, Oswald l'a dit, et les D-mons aussi." 
"Altesse, je vais le confronter, restez derrière moi." Dit Oswald en ouvrant la marche. Pendant ce temps, Eustache, ayant repris connaissance, devient nerveux, sa liqueur dans laquelle il buvait était vide et il commence à trembler. 
"Et merde… et cet abruti qui est mort, son sang n'est plus bon… il faut vite que je trouve quelqu'un d'autre, le chef serait pas mal… haha… je prendrai sa place et je prendrai ma revanche sur la montagne." 
Il commence à boiter et ne tarde pas à se retrouver face à Oswald. 
"Tiens, mon cher, quel bon vent aujourd'hui ?" Dit-il en essayant de cacher ses tremblements
"Je vous prie de bien vouloir me suivre." Répond Oswald. 
"Et pourquoi cela?" 
"Tu as agressé miss Berg dans ce couloir ! Son Altesse se chargera de ta punition." 
"Agressé… pfff, tout de suite les grands mots, hehe. Elle m'a chauffé aussi ! Une femme comme elle, on ne peut pas résisté."
Il ignore que dans l'ombre, Cagney, Hilda et Fio avaient tout entendu.
"Mais qui êtes-vous, bon sang ! Cela ne vous ressemble pas !" Surgit Fio. 
"Oooh ! Altesse, je ne vous avais pas vu !" Dit-il avec arrogance.
"Assez ! Vous avez fait du mal à ma mère ! Votre sanction sera lourde de conséquences !" Dit Fio en fronçant les sourcils. 
Soudainement, Eustache se tient la tête, et la moitié de son visage devient noir. Tout le monde recule à cette apparence effrayante. Voyant une bonne opportunité, comme une force brute, il se jette sur Fio, les mains autour de son cou.
"Aaah !! Fio !" Hurle Hilda complétement apeurée.
"Arhhgg, lâchez moi !" Crit Fio en repoussant violemment Eustache, Oswald le rattrape et le plaque au sol. Une dizaine de gardes rejoignent le couloir et le tiennent par les bras. Eustache avait maintenant les yeux rouges, semblant baver comme si il avait la rage. 
Fio se relève rapidement.
"Vous n'êtes pas Eustache… qui êtes vous ? Et OÙ EST-IL ?" hurle-t-il. 
Il répond en ricanant. 
"Si vous voulez bien me suivre, je vais vous montrer quelque chose…" 
"Je ne serai pas seul, alors qu'avez-vous a me montrer." 
Il conduit le reste du groupe dans un sous-sol. 
"Je suis sûr que vous détenez le vrai Eustache ! Il est ici ?" Demande Oswald.
"Pour une fois, t'as l'air moins débile que tu en as l'air…" répond l'individu. 
"Tais-toi et montre nous où il est !" Demande Fio. 
Soudain, une vive odeur nauséabonde monte au nez. 
"Mon Dieu ! Mais ça pue ici !" Dit Fio en se bouchant le nez. 
"On dirait l'odeur qui dérangeait le personnel, souvenez vous, je vous en avais parlé." Dit Oswald
"Purée… il y a un mort ou quoi ?" Dit Cagney.
"C'est bien ce que vous croyez." Répond le faux Eustache. 
Il ouvre une porte, à côté des canalisations, leurs coeurs ratent un battement quand ils voient avec horreur, un corps gisant sur le sol. Il semble être un cadavre en état de décomposition avancée. 
"Mon dieu… non !!" 
Le faux Eustache s'approche du corps, le saisi par le col de la chemise et le jette au sol devant eux. Ce cadavre, c'était le VRAI Eustache ! 
"Que lui avez-vous fait !" Hurle Fio. 
"Je ne faisais que prendre son sang pour garder son apparence et vous tromper ! Il est vrai que je l'ai maltraité, mais jamais je ne lui aurait taillé les veines si j'avais besoin de lui !" Répond le faux Eustache, toujours dans sa folie et de son apparence défigurée. 
Hilda se cache dans les bras de Cagney pour ne pas regarder. Cagney était dégoûté à la vue du cadavre et du faux Eustache qui a voulu faire du mal à sa femme. Fio avait perdu son deuxième conseiller, son fidèle bras droit. 
"Mettez le derrière les barreaux ! Tu as intérêt à nous dire ton identité avant ton jugement !" 
"Vous pouvez toujours essayer, je ne parlerai pas." Dit l'individu en le narguant. 
"Toute la nuit, tu m'entends ? Tu parleras !" Crit Fio. 
Et les gardes l'emmènent dans la plus solide prison, pour éviter qu'il puisse s'échapper sans avoir révélé son identité. 
"Et… prenez Eustache… on va lui faire un enterrement digne de lui." Dit Fio en baissant la tête. 
"Altesse, j'en suis navré… il faut être fort maintenant, je pense qu'il a voulu mettre fin à ses jours pour éviter que cet intru continue de nous berner avec son apparence. Pour nous sauver, sinon, qui sait ce qu'il aurait pu vous faire." Dit Oswald en essayant de réconforter son chef. Fio ne pu s'empêcher de faire tomber une larme. Ses parents se rapprochent de lui pour le réconforter. 
Après l'enterrement de Eustache, la nuit tombe et promet d'être longue pour les gardes et Fio qui essayent tant bien que mal de faire parler l'individu sur son identité, qui se contente de lâcher quelques rires tout en restant muet aux questions. 
"Il est coriace." Dit Fio, épuisé. 
"Oui… il finira par céder." Réplique Oswald. 
"Papa, maman, aller dormir, c'est le mieux pour vous." 
"Oui… mais Fio, fais attention." Dit Cagney.
"Ne t'inquiètes pas, si dans une heure, il n'a répond pas, j'irai me coucher." 
"Très bien, essayons de dormir maintenant." 
"Son jugement sera demain soir, on verra bien." 
À ce moment là, Oswald repense à ce que le diable lui a dit. "Demain soir, à minuit sur la place royale" Ces mots résonnent dans sa tête, il pense immédiatement qu'il pourrait essayer de convaincre Hilda et Linda de le suivre à cette endroit pendant le jugement. Cela lui faisait beaucoup mal au fond de lui, mais il n'a pas le choix. 
To be continued
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Slow Burn, BatB fic, StanFou, chap 18
Ce soir-là, la taverne bruissait de monde et d’un joyeux brouhaha. C’était une première importante pour Stanley et LeFou, qui étaient arrivés ensemble et qui célébraient cette première sortie en couple. Naturellement, ils ne se tenaient pas par la main, ne s’étaient pas embrassés ou n’avaient eu de geste explicite ou même ambigu en public, mais c’était important tout de même pour eux. Leurs plus proches amis s’étaient rassemblés autour d’eux et ils bavardaient avec animation. Les triplées bourdonnaient autour de Dick avec un enthousiasme empressé, car leur aîné avait annoncé, fier comme un pou, que Magdeleine attendait un nouvel enfant. Tom discutait avec LeFou d’un projet qu’il avait d’ouvrage de ferronnerie. Stanley échangeait avec Samuel et Renée les dernières nouvelles du voisinage. Olivier le tavernier arrosait les choppes de tout ce monde et tenait aussi sa partie des bavardages.
Ils ne remarquèrent pas tout de suite la vieille Clothilde qui était entrée avec quelques personnes derrière elle. Elle alla droit à LeFou dès qu’elle l’aperçut, et agita devant son nez un long doigt maigre, son bonnet tuyauté tressautant dangereusement sur sa tête décharnée.
- Je t’y prends, dépravé !
LeFou fronça les sourcils, perplexe.
- Hein ?… De quoi parlez-vous, Clothilde ?
La vieille femme le toisa, les poings sur les hanches. Elle désigna Stanley du menton.
- Tu as perverti cet enfant !
- Comment ?
- Mais de quoi elle se mêle ! S’écria Stanley, ulcéré. Cessez ce scandale, Clothilde ! Et mêlez-vous de vos affaires !
- C’est l’affaire de tout le monde que les horreurs que vous commettez !
- Des horreurs ? Répéta Tom, stupéfait.
- Mais de quoi parlez-vous ?
- Des abominations que ces deux pécheurs commettent, en violant les règles divines ! Je refuse de les citer, mais vous pouvez les imaginer sans peine !
Le brouhaha de la taverne s’était tu. Toute l’attention s’était concentrée sur l’assemblée divisée entre LeFou, Stanley et leurs amis d’une part, Clothilde et sa clique d’autre part.
- Servir Gaston avec ce zèle servile qui ne laissait pas de place à l’imagination était déjà une peine à soutenir du regard, dit-elle en fixant LeFou qui luttait pour ne pas rougir, mais étaler ainsi votre perversion est une honte ! Vous devriez avoir honte ! S’écria Clothilde.
Déjà, des chuchotements et des murmures couraient dans l’assemblée. Une partie de la foule semblait indécise quant au parti à soutenir.
Stanley était furieux. Il sentait que LeFou, son cher et doux Étienne, habitué à supporter les reproches, allait peut-être battre en retraite, mais s’il flanchait, c’était lui qui prendrait le relais. Après tout, dans un couple, quand l’un des deux était en difficulté, l’autre faisait de son mieux pour l’aider.
- Voulez-vous vous taire, vieille harpie, grommela-t-il d’un ton menaçant mais calme. Vous ne savez que créer des malaises et de la chicane autour de vous ! Arrêtez de vous mêler des autres et retournez à votre baraque !
Clothilde, galvanisée par la petite assemblée qu’elle avait réussi à rassembler autour d’elle, s’approcha du jeune tailleur.
- Tu n’es encore qu’un enfant, lui dit-elle d’un ton pointu. On en reparlera quand tu seras devenu adulte !
Il est vrai qu’à cette époque où la majorité était encore fixée à vingt-cinq ans, Stanley avait encore deux ans à attendre avant de disposer totalement de sa personne.
Impossible de tirer l’épée devant une femme. Ce n’était pas une de ces rixes qu’on pouvait évacuer à coups de poing, bien sûr ! Dick et Tom fulminaient. Voilà qui n’était pas dans leurs habitudes, de devoir désamorcer une dispute de taverne par les mots. Et la menace était de taille.
Si la vieille Clothilde parvenait à retourner l’opinion publique à son avantage, les conséquences seraient dramatiques pour LeFou et Stanley. Au mieux ? La Maison des Lunes en aller simple et des semaines de souffrances à l’asile avant de périr de dénutrition, de maladie et de mauvais traitements. Au pire ? Le viguier, les juges, un procès… Et le bûcher.
Des sillons de sueur se mirent à couler sur les tempes de Stanley, faisant tomber quelques mèches de cheveux sur son front. Toutes ses craintes étaient pour Étienne. Il avait déjà subi la mort de ses proches, la guerre, l’humiliation auprès de Gaston… Le destin ne pouvait-il pas le laisser enfin en paix, maintenant qu’ils s’étaient enfin trouvés !!
Étienne, de son côté, tentait de reprendre son calme. Que cette vieille harpie le prenne, mais qu’elle laisse Stanley tranquille. Son esprit dévoré de panique à l’idée qu’il puisse arriver la moindre chose à son bien-aimé le plongeait dans un désarroi profond, où il semblait ne pouvoir qu’assister aux événements, passif. Ils avaient été trop imprudents. Il lui semblait voir éclore, ça et là dans la foule, comme autant de fleurs vénéneuses, des regards accusateurs dans leur direction.
Clothilde arpenta la taverne, cherchant d’autres alliés.
Elle aborda la fille aînée du barbier, qui conservait un ressentiment tenace envers LeFou pour avoir dédaigné ses avances -et Clothilde le savait.
- Alors, mademoiselle Clorinde ? Que pensez-vous de cette affaire ?
- Si LeFou est coupable, qu’on l’accuse ! Jeta la jeune femme, que son célibat forcé avait rendu fort aigre. Elle s’était bien fiancée avant la guerre, mais le malheureux n’avait pas survécu aux batailles et son caractère odieux l’avait prémunie d’attirer d’autres partis.
- Maître Louis ?
Le gros homme but dans sa choppe et essuya délicatement sa formidable moustache avant de répondre.
- Pas de preuves, pas d’accusations. Et que je sache, vous n’êtes pas juriste ! De quel droit vous arrogez-vous celui d’accuser vos semblables ?
- Il va du bien public de dénoncer les désordres !
- Mais de quels désordres vous voulez parler ? S’écrièrent Benjamin et Jacquot.
- Silence ! Les enfants n’ont pas le droit à la parole ! Cria Clothilde. À vous, monsieur Fabien.
- Gardez vos sornettes pour vous, répliqua l’ancien meunier. Cette histoire ne m’intéresse pas.
Plusieurs voix approuvèrent monsieur Fabien. La bienheureuse influence du père Robert sur ses ouailles avait engagé les habitants de Villeneuve à plutôt juger les gens sur les actes qu’ils accomplissaient pour aider leur prochain que sur leur façon d’être, bien que, Clothilde en était la preuve, tout le monde n’ait pas forcément profité de ces leçons. Quelques âmes avaient été un peu bousculées par la nouvelle des inclinations de certains habitants, puis finalement, tant qu’ils agissaient bien par ailleurs, quelle importance ? Plusieurs groupes, çà et là, reprenaient leur discussion et se désintéressaient de la meneuse du scandale.
Clothilde enragea en silence. Elle décida d’abattre une de ses cartes maîtresses, car elle avait un notable attaché à son parti.
- Maître Gustave ! Lança-t-elle à son frère. Vous avez eu LeFou et Stanley comme élèves, vous pouvez nous dire s’ils ont des propensions au péché…
Le maître d’école se redressa en toussotant, prenant un air important.
- Il est vrai… Il est vrai que je les ai eus tous deux comme élèves.
Stanley et LeFou se regardèrent. L’école à Villeneuve n’avait été un bon souvenir ni pour l’un ni pour l’autre. Stanley n’avait passé qu’un an entre les griffes de Maître Gustave avant que sa famille ne l’envoie prendre des leçons, cinq ans durant, chez un autre maître qui s’était avéré bien meilleur et autrement plus aimable. Quant à LeFou, ses parents n’avaient pu envoyer leur rejeton que deux ou trois mois en classe, puis le décès de Mr Le Folliet père avait définitivement arraché le petit garçon aux bancs d’école, sans regret excessif.
- J’ai pu déceler chez ces deux enfants des dérèglements de l’esprit propices à ces mœurs dissolues, car LeFou se plaisait à cueillir des fleurs pendant la récréation au lieu de se battre comme ses camarades !
Quelques éclats de rire moqueurs accueillirent cette preuve irréfutable.
- Silence ! C’était un élève en deçà du médiocre, qui n’a jamais su apprendre ses lettres en dépit de mes soins diligents ! Cela prouve bien la dégénérescence de son esprit…
- Menteur !
- LeFou sait lire et écrire !
- Il m’a même écrit pour sa prochaine commande de foin !
- Et on sait que Stanley lui a appris !
- Parlons-en de Stanley ! Rebondit Maître Gustave, qui tentait en hâte de reprendre la main sur la discussion. Seul un œil exercé comme le mien a su détecter chez lui une mollesse particulière…
- Il était le premier à se battre à l’épée avec nous à la récréation ! Rétorqua un ancien camarade de classe.
- … Un affaiblissement des facultés d’apprentissage…
- Il a appris à lire le premier de notre classe !
- … Et une sournoiserie inhérente à son esprit corrompu qui…
- Silence, Maître Gustave !
- Allez répandre vos horribles mensonges ailleurs !
- Stanley n’est absolument pas comme vous le décrivez !
- Vous êtes juste le pantin de votre sœur !
- Sortez !
Maître Gustave reçut une pluie de boulettes de mie de pain et d’aspersions de bière qui le forcèrent à battre en retraite. Clothilde enrageait.
- Il n’y a donc personne ici qui croie en la morale divine ? S’écria-t-elle, les bras au ciel.
Le silence se fit. Gaston venait d’entrer, et Samuel étant celui qui se trouvait le plus près de la porte, il s’était chargé de lui expliquer l’affaire en deux mots.
- Qu’est-ce qui se passe, ici ? Tonna-t-il de sa voix la plus impérieuse.
- Vous abritez un serpent en votre sein, déclara Clothilde. LeFou est un criminel !
- Tiens donc. A-t-il donc tué ?
- Non !
- Volé ?
- Non…
- Blessé quelqu’un ?
- Il a corrompu un enfant !
- De quel enfant parlez-vous ?
- Stanley Laurent ! Glapit la vieille en montrant le jeune homme du doigt.
Gaston regarda Stanley, qui lui rendit son regard avec un air où se mêlaient crainte et courage. Il était évident qu’il ne se rendrait pas sans se battre. Gaston nota l’attitude protectrice qu’il avait en s’étant posté inconsciemment devant LeFou. Celui-ci semblait en proie à la panique la plus sombre, et ne pouvait que garder un air à peu près impassible, mais bien révélateur auprès de ceux qui le connaissaient bien. Une des triplées lui avait entouré les épaules d’un bras et lui parlait doucement, dans l’espoir de le réconforter un peu. Le malheureux était d’une pâleur mortelle.
Me dénoncer ? Fais-le si ça t'amuse, tu seras le premier puni !
LeFou ne se rendait pas compte à quel point il avait raison. Lors de leur dernière discussion, Gaston avait cru le perdre, et plusieurs jours après cette crise, son esprit tressautait encore de terreur à l’idée que cette discussion aurait pu être la dernière entre lui et LeFou.
- Il n’a rien d’un gamin, fit Gaston en désignant Stanley d’un signe de tête. Quant à ces histoires de corruption… Vous voulez dire que mon lieutenant aurait donné une somme d’argent à Stanley pour qu’il vote pour lui ?
- Mais non voyons !!
Gaston faisait évidemment l’âne pour avoir du son. Bien qu’il lui en coûte d’accorder une faveur à Stanley, il ne pouvait faire accuser l’un sans faire tomber l’autre.
- Je ne vois pas de quoi vous parlez. Et LeFou est une des personnes les plus honnêtes que je connaisse. Allez répandre votre venin ailleurs, dit-il d’un ton définitif avant d’aller s’asseoir à son fauteuil attitré.
La vieille femme sentait ses alliés vaciller. Personne ne semblait appuyer ses dires dans l’assemblée, fors un ou deux fâcheux.
- Mon père ! S’écria Clothilde en voyant que le père Robert venait de se lever. Vous savez mieux que quiconque la gravité de ce qui se trame ici !
- Et votre charité sans bornes à accuser bien promptement des gens qui ne vous ont jamais fait de mal, rétorqua l’homme d’église. Allons ! Si vous les estimez si coupables que cela, que ceux d’entre vous qui n’ont jamais péché leur jettent la première pierre ! Mais au moindre mouvement contre eux, j’en écrirai directement à l’archevêché ! Et vous savez à quel point Monseigneur Habert de Crécy déteste les calomniateurs. Il n’a pas hésité à faire excommunier plusieurs personnes pour ce motif l’an passé, prévint le père Robert d’un ton menaçant.
Clothilde sentit le vent tourner. La peur de l’excommunication avait jeté la crainte dans ses rangs, qui s’éclaircirent promptement.
En désespoir de cause, Clothilde se précipita vers la veuve Grandier qui venait de faire son entrée. La veuve d’un riche propriétaire était une voix non négligeable à obtenir.
- Madame Grandier !
- Oui ?
- Vous êtes quelqu’un d’important… Vous pouvez appuyer mes dires !
- De quoi parlez-vous ?
- Il faut faire accuser LeFou !
Amélie regarda LeFou, interloquée.
- Hein ? Mais de quoi l’accusez-vous ?
- Du crime le plus abominable qui soit, fit Clothilde avec emphase. Le crime contre-nature qui est perpétré entre hommes !
Amélie eut un long coup d’œil pour l’assemblée. Visiblement, son avis trancherait la question. Elle n’avait personnellement rien contre le serviteur de Gaston, et honnêtement, se demandait de quoi se mêlait la sœur du maître d’école. LeFou semblait changé en statue. Stanley la regardait d’un air implorant. Gaston la fixait d’un air étrange, où se mêlait une tension extrême et des dizaines de recommandations silencieuses. La jeune veuve prit son attitude la plus digne et regarda Clothilde avec une expression où se mêlaient savamment compassion et ironie.
- Ma pauvre Clothilde, vous déraillez complètement. LeFou, capable de faire une chose pareille ? C’est un membre tout à fait honorable de notre village. Vos accusations ne tiennent pas debout.
- Mais il a corrompu Stanley Laurent ! Piailla Clothilde.
- Corrompu ? Comme vous y allez ! Il me semble que Stanley Laurent est en excellente santé, rétorqua Amélie en regardant le jeune homme.
- Non, mais je voulais dire… Par l’esprit.
Amélie se mit à rire.
- Essayez de trouver une proie un peu plus crédible pour vos prochains délires, fit-elle en passant devant la vieille femme. Pas un des jeunes hommes les plus respectables du village ! À moins qu’être travailleur, honnête, pieux et dévoué à sa famille ne soit pas encore assez pour vous… En ce cas, vous feriez mieux de balayer devant votre porte ! Maître Olivier ? Une eau de Ville d’Avray, s’il vous plaît ! Commanda-t-elle sans plus prêter attention à son interlocutrice.
Le désintéressement de la veuve Grandier envers Clothilde désarma les derniers alliés de cette dernière, qui finirent par partir. Clothilde, comprenant qu’elle n’aurait jamais de quoi faire accuser ses ennemis en bonne et due forme et honteuse de se retrouver seule au milieu de gens qui lui étaient défavorables, s’éclipsa à son tour. La tension baissa significativement une fois qu’elle eut disparu.
Stanley ne put s’empêcher d’aller faire un baisemain galant à la jeune dame.
- Vous avez arrêté un vrai début de guerre, madame, dit-il avec reconnaissance. Je vous remercie mille fois pour vos belles paroles.
Amélie lui sourit.
- Je n’ai pas fait grand-chose pourtant…
- En discréditant une fois de plus Clothilde, vous nous avez permis de conserver la paix.
- Que vous méritez tout autant que n’importe qui, assura Amélie avec un gracieux sourire, portant un grand verre d’eau pure à ses lèvres.
L’assemblée reprit son brouhaha habituel, la crise étant écartée. Gaston eut un regard de reconnaissance pour la jeune veuve, qui avait contribué à sauver son lieutenant. Il leva sa choppe dans sa direction, à quoi elle répondit par un sourire. La même idée était passée dans leurs esprits. Ce soir, ils se retrouveraient pour la nuit.
LeFou, encore déstabilisé par l’événement, fut aussitôt entouré des attentions de ses amis pour le rasséréner. Olivier glissa quelques gouttes de cognac dans sa bière pour le remettre d’aplomb, et Stanley le réconforta bien évidemment. Pendant qu’ils allèrent marcher un peu dehors, Samuel et Renée entamèrent une danse endiablée qui entraîna toute l’assistance, avec un zèle que n’aurait pas renié LeFou en personne. Quelques minutes plus tard, remis de ses émotions, LeFou se mêla au joyeux tapage et la soirée se termina heureusement bien mieux qu’elle n’avait commencé.
Clothilde, découragée par cet échec cuisant et public, désavouée par le prêtre lui-même dont la menace avait fait grand effet, n’osa plus s’attaquer à LeFou ni à Stanley. Elle limita ses efforts à maudire les gamins qui manquaient de la faire tomber en courant sur la place, se plaindre du prix du kilo de carottes et pérorer sur la vertu de la voisine, abandonnant ses rêves de présenter comme la garante des bonnes mœurs de Villeneuve.
La relation entre le lieutenant de Gaston et le fils cadet du drapier et de la modiste était un secret de Polichinelle, mais du moins, personne n’y trouverait à redire.
OoO
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