Tumgik
#Arrêt de l’alcool
vodoungnon · 10 months
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Vrai et vérité sur le retour d'affection de ma femme, avis témoignage
Vrai et vérité sur le retour d’affection de ma femme Le Voyant Grand Médium Africain Vodoungnon Medjo est formidable et honnete , il ressent ce que nous ressentons. Il dit les choses comme elles sont .Ce Medium ne prends pas des gants d’ailleurs pour le dire mais sa franchise est une qualité car il nous dit toujours les juste choses. Il a vraiment sur voir le profond de mon problème et m’a aidé…
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plexussolaire · 9 months
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Pousser la porte et prendre une chaise
Hier soir, troisième semaine de réunion des Alcooliques Anonymes. C'est ma sixième réunion.
La plus belle réunion depuis la première.
Ça fait quinze jours que je suis abstinente, j’en savoure les premiers effets bénéfiques. Je dors le même nombre d’heure mais la qualité de mon sommeil s’est significativement améliorée, si l’on exclue les réveils nocturnes causés par le chat. Je me sens calme, reposée, mon humeur s’est stabilisée : je ne pars pas dans les tours, je n’ai pas l’impression d’avoir besoin de re-fonder ma vie entièrement et sur de nouvelles bases, chaque matin. Je ne me mets pas en colère, je ne panique pas dès qu’un problème se présente, je suis tranquille. Je crois que j’ai cessé d’avoir peur tout le temps, et d’avoir honte. Je n’ai plus cette croix à porter, si lourde sur mes épaules, le lendemain d’une simple bière légère.
Je suis même heureuse, je peux le dire. C’est aussi simple. C’est ce sentiment euphorique qui m’avait convaincu d’arrêter la thérapie. Je me souviens de ce fameux mois de septembre, il y a un an et demi, où tout roulait, mon quotidien, ma vie sociale, mes valeurs, l’intérêt que je portais à la vie, le désir, l’enthousiasme. Sans alcool. J’ai replongé après, mais c’était la première fois de ma vie que je me sentais légère et joyeuse, durablement. J’ai passé un temps infini à livrer une bataille titanesque contre le poison qu’insinuait l’alcool dans mes veines, même quand je ne buvais pas deux jours, et c’est ça que je trouve fascinant aujourd’hui, en écrivant et réfléchissant à mon rapport à l’alcool, c’est que tant qu’on n’est pas abstinent, tant qu’on laisse une place à l’alcool dans notre vie, même quand on ne le consomme pas abusivement, il nous empoisonne l’esprit. Il est présent. Il ravive une petite honte, une fatigue, des souvenirs douloureux, des symptômes physiques. Il reste physiquement et mentalement dans notre système et nous met des bâtons invisibles dans les roues. Il change la face de notre quotidien sans qu’on s’en aperçoive.
J’ai tellement lutté pour dépasser la honte et la culpabilité d’être alcoolique, que j’ai développé à force d’obstination et de persévérance, des attitudes très saines pour compenser cet excès morbide. J’apprenais à lire tous les jours, à faire du sport régulièrement, j’ai mis en place des routines du matin, du soir, essayé des choses, reporté, recommencé, pendant des mois, à installer des habitudes pour bien vivre. J’ai lutté pour ma santé mentale. C’est un cadeau que je me suis fait : après tant d’effort pour les inscrire dans mon quotidien, arrêter l’alcool a suffit. Toutes ces habitudes qui me demandaient tant d’effort face à la petite voix de mon cerveau qui me disait : “tu es nulle”, “tu n’arriveras jamais à rien”, “tu ne sais rien faire”, deviennent infiniment plus simples depuis que j’ai retiré l’alcool de ce même quotidien. Tout est plus simple, alors, juste comme ça, je suis simplement heureuse. J’ai enlevé le bâton de ma roue, et je l’ai fait quand j’ai compris qu’il fallait le faire pour moi. Arrêter de boire, je l’ai fait pour moi, et il n’y a pas d’autre façon d’arrêter de boire.
Le partage de P. Hier en réunion parlait de ça. Pour certains, on arrête pour les autres, pour retrouver un travail, récupérer son permis, son appartement… mais c’est seulement quand on comprend qu’on mérite d’arrêter de boire et d’aller mieux, soi, parce que personne ne le fera pour nous, qu’on passe le cap de l’abstinence. On replongera plusieurs fois, mais on n’attendra plus que la solution viennent de l’extérieur. C’est pas qu’on en est pas capable, mais on arrête de boire seulement quand on se met à penser qu’on le mérite. Parce que nous sommes nos propres parents, nous devons d’abord être aimés par nous même, comme nous aurions aimé être aimé au départ. Toutes les personnes que je croise en réunion ont eu des enfances et des foyers dysfonctionnels. C’est tellement fort d’être parmi les siens. D’être parmi des gens qui comprennent ce que c’est que de vouloir se détruire parce qu’on n’a pas trouvé d’autre voie dans la vie, parce qu’on a pas trouvé de soutien ni de raison, déjà tout petit, de se lever et d’avancer.
Hier soir, j’ai trouvé du soutien. J’ai senti mon appartenance. Comme a dit S. Ici, j’ai ma place, parce que quand j’arrive, j’ai une chaise pour m’asseoir. Je peux m’exprimer. Personne ne va m’interrompre, je vais parler aussi longtemps que je le veux, et ces gens vont m’écouter comme on ne m’a jamais écouté nulle part. Ces gens dont je ne sais rien, à part les lieux sombres de leur addictions, leurs démons, leurs joies aussi dans leur rétablissement, m’ont apporté plus que ne l’a jamais fait ma propre famille.
Il y a trois semaines, c’était Noël. Un événement tellement désacralisé et obligatoire, qu’il ne ressemble plus qu’à un simple repas de famille du samedi midi. Il ne s’est rien passé de différent, mais j’ai mis deux semaines à m’en remettre, à me sentir terriblement vide, blessée, profondément malheureuse, dévastée, déprimée. Je n’arrivais plus à sortir de ce marasme d’idées noires, jusqu’à me dire mais à quoi bon ? À quoi bon vivre, si c’est pour ressentir ça ? Mais alors que s’était-il passé là-bas, pour qu’avec ma propre famille, je me sente si abîmée ? Et bien, il n’y avait rien. Pas de lien, pas de regard, pas de sourire, pas de câlin, pas même une tape sur l’épaule, un compliment ou une parole affectueuse. Que des visages renfrognés derrière des masques de personne qui luttent, qui ne veulent pas montrer leurs émotions, ni les ressentir ni les offrir. Pas d’écoute, pas d’attention, pas d’amour. Pas de connexion. Rien, en vérité. Des mots vides, répétés cent fois, sans foi, des mots qui passent entre les couverts, les verres de vins et s’échouent plus loin au pied de la table. Des ricanements débiles, des moqueries, des humiliations même parfois, de celles qui vous saccagent l’esprit avant même de savoir que vous en avez un.
Hier, T. A dit une phrase qui m’a fait réfléchir. La puissance supérieure des AA, c’est la puissance supérieure que nous avions placé dans l’alcool et qui nous dictait nos façons d’agir. Il suffirait de la déplacer dans autre chose, que ce soit Dieu, que ce soit l’Univers, que ce soit le groupe. Je crois qu’il a raison. Il existe encore quelque part dans mon cerveau une croyance, que je tends à déconstruire à présent grâce au programme, une croyance que l’alcool va m’aider à ne plus ressentir la souffrance d’abandon que m’a fait vivre ma famille, qu’il va m’aider à m’extirper de ma dépendance affective. J’ai déplacé en quelque sorte, ma dépendance désastreuse à ma famille, vers une dépendance désastreuse à l’alcool. Car je souffrais, et je souffre encore profondément, Noël me l’a montré. Renoncer à l’alcool, c’est aussi renoncer à cet amour que je n’aurai jamais, ce soutien que je n’aurai jamais, de leur part. Renoncer à mes dépendances, c’est m’accorder enfin la liberté de vivre sans cela, d’en faire le deuil. C’est vivre librement, sans attendre ce réconfort qui ne viendra jamais, qui n’est qu’illusion, et se change en griffe quand on s’approche un peu trop près.
Les personnes dépendantes cherchent à jamais la nourriture affective dont ils ont manqué, cherchent à jamais la sécurité affective et l’attention qu’on leur a refusé. Jusqu’au jour où ils s’aperçoivent que le produit qu’ils consomment possède la même essence que ce poison d’abandon, que le dépit familial. Consommer à outrance, c’est s’enfoncer un peu plus dans la mort et les idées noires, à rechercher l’oubli et l’aisance que nous aurait apporté cet amour initial. Mais la vie sans eux est plus douce, et c’est cela qui soigne.
Remplacer un vide par un gouffre, mais alors qu’est-ce qui vient après ? Comment remplace-t-on l’alcool ? Je crois que les AA sont effectivement une réponse. Je crois que ça marche. Ils m’apportent, une à deux fois par semaine, une drogue douce, humaine : la connexion, le partage, l’écoute, le soutien, gratuit, inébranlable, inconditionnel. Une drogue de rêve que j’ai désespéré de trouver un jour, alors qu’il suffisait de pousser la porte, et de s’asseoir sur une chaise.
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calimera62 · 3 months
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Tag Game: Writing Pattern
Tagged by @allen-kunekune, thank you :)
Rules: list the first line of your last 10 (posted) fics and see if there's a pattern!
Les meilleurs ennemis (Astérix)
Astérix observa avec amusement Jules César, dont les lèvres se tordirent dans une grimace confuse.
The Damned and the Blessed (Makai Ouji / Black Butler)
William was preparing himself to bed when he heard the sound of tree branches cracking. It was soft but distinctive.
Sac de plumes (Angel!verse de modocanis)
À l’instar de ses semblables, Asmodée était habitué à employer ruse et coups retords pour parvenir à ses fins. Telle était sa nature.
Atone (Makai Ouji)
Michael’s curiosity increased as days went by.
Le serment d'Hypocrite (Kaamelott)
Certains jours, Elias de Kelliwic’h n’était pas mécontent de travailler à Kaamelott.
Mauvaise rencontre (Percy Jackson)
Il était à peine vingt-trois heures lorsque Gabriel Ugliano quitta le bar Au Joyeux Marin de Montauk, le goût de la bière dans la gorge; loin de ressentir l’euphorie que lui procurait l’alcool, il ressentait une profonde frustration.
Thérapie conjugale (Angel!verse de modocanis)
Si la vie d’Abalam avait été un film, il y aurait eu un arrêt sur image au moment exact où le poing de la justice divine, en la présence de Michael, allait entrer en collision avec sa gueule, avec un gros plan sur la grimace d’horreur de celui qui allait se prendre une dérouillée et qui n’en avait que trop l’habitude.
Der Vampire (Tanz der Vampire)
Alfred woke up the next morning feeling rejuvenated: gone were the headache, the shivers, the dizziness, and the exhaustion, he was more alert and in very good health.
Du Désordre aux Enfers (Angel!verse de modocanis)
Uriel reposa sa tasse de camomille extra forte destinée aux troubles du sommeil et de l’anxiété sur son bureau, sans égard pour les documents qui y étaient entassés dans le plus grand désordre.
Light of my life (Cesare)
He was supposed to be a meant to an end, a tool to use restlessly before throwing away; things, he discovered, were not that simple.
I don't know if there's a pattern in the way I write or start my fics. If there's one, I can't see it ^^; However, it was fun to do!
Tagging: @modocanis, @naehja, @flo-nelja, @istadris, @garnetrena, @saemi-the-dreamer and whoever wants to do it!
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moon-girls-stories · 2 years
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~ Call Of Duty ~ William Pierson X F!Reader
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Point de vue omniscient : 
-William ?
Casey entre doucement dans la chambre du môtel de Paris. Refermant la porte derrière elle, elle observe la pièce sombre, remarquant alors la forme assise de son ami et collègue au sol, aux pieds du lit.
-William ?
Un gémissement rauque lui répond enfin, elle marche silencieusement vers lui, s’accroupissant alors qu’elle pose une main sur l’une de ses larges épaules.
-William…
Elle le secoue légèrement avant qu’elle ne s’approche plus près. L’odeur pestilentielle de l’alcool et la cigarette lui monte au nez, lui faisant monter la bile alors qu’elle hisse son nez de dégoût.
-Merde mais t’as encore bu comme un trou… ! Se plaint-elle en chuchotant. 
Elle lui retire sa casquette de soldat, la jetant sur un fauteuil abîmé par le temps avant d’essayer de lui retirer sa veste kaki. Il grogne des choses incompréhensibles, comme un enfant que l’on dérange dans son sommeil. A cela, elle ne peut s’empêcher de sourire légèrement. Qu’est-ce qu’il peut être groggy.
-Casey…
-Je suis là William, file moi un coup de main pour te coucher.
-Laisse-moi… Sors de ma chambre..Maintenant.
-William, au lit. C’est un ordre de ton lieutenant.
Le grand homme se plaint à nouveau, murmurant cette fois-ci des insultes. Il la laisse lui retirer ses nombreuses couches de vêtement supérieur jusqu’à ce qu’il soit torse nu. Elle l’aide à se relever avant de l’allonger lourdement sur le matelas. Elle s’éloigne de lui, se dirigeant dans la petite salle de bain. Elle fouille un peu, trouvant une petite cuve et une serviette. Elle remplit la cuvette d’eau chaude et prend du savon de marseille, emmenant le tout vers le lit. 
-Tu bois trop. Lui a-t-elle reproché.
-Peu importe… Tu t’en moques bien, non ?
-Imbécile. Ce n’est pas parce que nous sommes séparés que je me fiche de ton sort. 
-Qu’est-ce que tu fais là ?
-Je m’occupes de toi, tu ressembles à une épave.
Elle trempe la petite serviette dans l’eau savonnée avant de commencer à le laver silencieusement. William ne dit plus rien, acceptant seulement la situation bien que son cœur tambourinant dans sa poitrine n'ait jamais été aussi douloureux depuis leur séparation après Kasserine. Il sait pourquoi elle l’a laissé seul, il en est pleinement conscient, il sait que c’est de sa faute. Il l’a blessé, l’a effrayé, l’a fait pleurer. Il sait qu’il n’est plus méritant de son cœur. Mais pour l’amour de dieu qu’est-ce qu’il aimerait embrasser sa peau une dernière fois. Presque un an de séparation et la douleur est toujours aussi lancinante.
-Arrête de boire autant Will, c’est mauvais.
-Va te coucher. Arrête de faire ça, tu es mon lieutenant, rien d’autre. Va-t-en. Soupire-t-il pris d’un mal de tête.
Il se tourne finalement dans le lit, lui tournant le dos alors qu’il tente vainement de retrouver son sommeil. Victoria l’observe longuement, une bataille intérieure faisant rage dans sa tête. Elle continue finalement de le nettoyé, gardant le silence le plus complet.Elle sait qu’il ne pense pas ce qu’il dit, elle a bien remarqué tous les regards qu’ils jettent aux autres soldats, ses yeux inquiet se posant sur elle à chaque fois qu’elle s’éloigne de son peloton. Ou encore toutes les fois où il la suit, couvrant ses arrières alors que sa place est à côté de ses hommes. Mais une petite voix dans sa tête ne peut s’empêcher de lui chuchoter que cela fait longtemps depuis qu’ils se sont séparés. William n’est pas quelqu’un de sentimentale, il ne l’a jamais vraiment été, sauf avec elle lors de quelques instants de tendresse. Mais même ces moments ont été rares hors de la maison. Et s’il avait vraiment fini par passer à autre chose ?
-Toi aussi tu me manques… Lui murmure-t-elle alors qu’elle passe le tissu mouillé sur son épaule, frottant doucement pour enlever la crasse incrustée dans sa peau après tant de temps dans la saleté et la poussière.
Pierson ne lui répond, ouvrant simplement les paupières, comme si cela l’empêcherait de s’endormir et de rater la déclaration de son ex-compagne. Voyant qu’il ne réagit pas, elle se ravise et ramasse ce qu’elle a sorti. Elle se penche tout de même sur son corps allongé, embrassant tendrement sa tempe. Elle dépose la cuve sur une commode et s’apprête à quitter la chambre. Mais avant de passer la porte, elle se tourne vers le lit, le distinguant difficilement dans l’obscurité.
-J’étais en colère contre toi. Et j’avais peur. Tu n’étais plus l’homme que je connaissais, je ne pouvais pas non plus t’aider aux vues de mon état après Kasserine… Et j’ai encore peur, j’ai peur de te perdre dans cette guerre, physiquement ou psychologiquement. Je suis partie mais je… Je ressens toujours ces sensations débiles près de toi. Je… Je te souhaite bonne nuit, repose toi maintenant…
Elle ferme finalement la porte, s’appuyant dessus, totalement remué par toute ces émotions et ces sentiments de merde. Quant à William, il s’allonge lentement sur son dos, observant silencieusement le plafond abîmé. Il expire bruyamment l’air de ses poumons, réfléchissant à comment ils pourraient réparer leur relation, ensemble. La nuit allait être longue.
Le Lendemain : 
Victoria rejoint les troupes plus tard que d’habitude, elle n’a presque pas dormi, son esprit tournant autour de ses souvenirs de sa relation avec le sergent. Ce qui fait qu’elle est plutôt irritable. Zussman et Daniels saluent joyeusement leur supérieur mais elle ne répond que par un grognement 
-Elle a l’air aussi bien grattée que Pierson. Fait remarquer Zussman avec un sourire moqueur.
Daniels lui donne un regard préventif mais il est déjà trop tard, le lieutenant est d’hors et déjà de retour face au soldat d'origine allemande. 
-Quelque chose à dire soldat ?
-Non, lieutenant. 
-Je suis pourtant sûre de t’avoir entendu parler dans mon dos. Tu te crois malin peut-être ? Continue de faire le clown Zussman et tu finiras avec une balle entre les deux yeux, c’est bien clair ?
-Toutes mes excuses, lieutenant. Ça ne se reproduira plus. 
Turner et Collins arrivent alors au niveau des trois militaires. Lizzie échangent un regard inquiet de la situation à Daniels alors que Zussman reste concentré sur Victoria. Turner pose une main sur l’épaule de sa sœur d’arme, l’éloignant du son soldat.
-Qu’est-ce qu’il se passe ici ? Un problème en particulier ?
-Apprend à tes cabots d’arrêter de japper sur mon passage. 
-Hé, surveille tes mots, Casey. 
-Quand t’auras éduqué tes hommes, on pourra reparler de mes paroles. 
Elle quitte simplement la rue, s'engouffrant dans une brasserie pour prendre un petit déjeuner léger qui consiste à du pain et un café bien fort. Turner la suit, laissant Collins s’occuper des garçons. Il s’installe à côté d’elle au bar, posant une main sur son avant bras. 
-Quelque chose s’est passé depuis hier ? Tu es partie tôt des festivités, tout le monde te cherchait.
-Je n’ai pas la tête à la fête, c’est tout. 
-Qu’est-ce qu’il se passe, Vic ? Insiste-t-il, sa voix laissant entrevoir toute l'inquiétude qu’il lui porte et cela ne fait qu’énerver la jeune militaire.
Elle n’est pas encore contre lui, non loin de l��, mais elle est en colère contre elle. Putain de sentiments. Comment cela se fait même qu’elle n’arrive même pas à en faire abstraction en temps de guerre ? Ces gens ont besoin qu’ils les aident à récupérer leur pays et elle ne fait que penser à cet abruti au cœur de pierre. 
-Hey, parle moi, je vois que quelque chose ne va pas. C’est avec Pierson ? Il t’a dit quelque chose hier soir ?
-Il était saoule, Joseph. Complètement à l’ouest, comme après Kasserine. Lui a-t-elle murmuré, posant son front dans sa paume de main alors qu’elle le regarde avec des yeux fatigués.
Turner humidifie ses lèvres, il sait bien que son bras droit boit bien trop pour son propre bien mais que pouvait-il y faire ? Il n’était pas le meilleur placé pour lui dire quoi que ce soit. C’est en partie à cause de lui s’il en est là à présent. 
-Nos hommes meurent tous les jours, Joseph, et je ne peux pas m’empêcher de penser au vide que je ressentirai en moi si je le perdais lui. 
-C’est un homme fort, très fort. Tu le sais, il s’en sort toujours d’une manière où d’une autre. A bien ou à mal, il s’en sort toujours en un seul morceau.
-Je suis fatiguée de tout ça, Joseph. Je ne sais pas si je pourrais en supporter plus.
Il l’observe longuement, restant silencieux. Elle ne parle plus de sa situation avec Pierson, il le sait, elle parle de la guerre, de la vie et de la mort qu’elle voit se perdre de jours en jours. Lui aussi, il la voit mais il a une approche plus positive à tout cela, d'autant plus qu’il a Collins et Pierson qui l’ont toujours épauler lorsqu’ils baissent les bras. Mais jamais elle n’a osé baisser les bras, jamais elle n’a voulu abandonner si rapidement. C’est vrai qu’elle ne se repose pas souvent sur eux, elle encaisse et gère les choses à sa manière. C’est toujours mieux que de tout noyé dans l’alcool comme le fait Pierson mais ce n’est pas plus sain pour son esprit. 
Il exerce une pression sur son épaule, lui accordant un faible sourire d’encouragement avant de se lever de son tabouret. 
-Tiens bon, nous allons y arriver. 
-Je sais que vous allez le faire, ce n’est pas le problème. C’est que je ne suis plus sûre de pouvoir tenir le rythme.
-Non, nous allons le faire, nous allons repartir tous les quatres chez nous. 
Il ne lui laisse pas le temps de répondre qu’il quitte la brasserie, recherchant activement Pierson. Il est en pleine conversation avec Collins. Il se dirige vers ses deux amis, l’air grave à présent collé à son visage.  Lorsque Pierson le voit il fronce les sourcils, Collins fait de même.
-Comment elle va ? Demande Lizzie. 
-Elle m’inquiète. William, tu restes ici avec elle, empêche la de quitter Paris.
-Quoi ? Hé, on a pas le temps pour des conneries pareilles, on a une guerre à gagner. S’enquit directement le sergent, maintenant mécontent.
-C’est un ordre ! Je ne la laisserai pas se faire volontairement tuée !
-Elle n'abandonnera pas comme ça, Joseph ! Ne sois pas stupide, elle nous fait juste une petite baisse de morale, elle va vite reprendre du poil de la bête et tout sera réglé !
Turner pince ses lèvres, ce type peut vraiment être aveugle quand il s’y met. Elizabeth s’interpose alors entre les deux hommes qui se font face, si un regard pouvait tuer, ils seraient sûrement déjà morts tous les deux. 
-Je peux rester avec elle, si tu veux. 
-Non, toi tu viens avec moi. Victoria et William vont rester ici et régler leurs problèmes. Je veux que vous soyez totalement opérationnelle, à 100% de vos capacité de réflexion et motivée pour écraser ces allemands !  
-Hey, comment ça je dois rester ici ? Intervient alors la voix de Victoria, les faisant tous se tourner vers elle. 
-C’est un ordre. Obéissez bon sang. Râle Turner avant de partir, appelant Collins pour qu’elle le suive. 
William et Victoria se font face, un mélange de gêne et d’agacement se fait ressentir en eux. Victoria est la première à détourner le regard, partant direction du môtel, rejoignant à grandes enjambées la pièce qui leur sert de bureau. Le sergent la suit à la trace, ignorant royalement les soldats se mettant sur son passage pour lui demander les ordres. Il ferme à clé la porte derrière lui, voulant avoir une réelle conversation avec son ex-petite-amie. 
-Qu’est-ce que tu veux, William ?
-Turner nous a parlé.
-Le contraire m’aurait étonné de lui. Et tu vas faire quoi ? Me botter le cul parce que je suis fatiguée de toute cette merde ?
-C’est la première option qui m’est venue en tête.
-Et la seconde ?
-Te traîner dans cette guerre avec moi de force s’il le faut.
-Que de tendresse avec toi, c’est incroyable. Ironise-t-elle en sortant des cartes mais William les ramasse aussitôt déposer sur la grande table, les mettant derrière lui sur une commode.
-Qu’est-ce que tu fais ? Demande-t-elle alors qu’il s’approche d’elle à pas confiant.
-Je refuse que tu te laisses mourir. Tu n’as pas le droit d’abandonner maintenant.
Il pose une main sur l’arrière de sa tête, l’autre sur ses côtes avant qu’ils ne reposent leurs fronts l’un contre l’autre. Il reste là, silencieux pendant quelques secondes, les yeux fermés alors qu’il réfléchit aux bons mots à employer. Vic le détaille autant que la situation le lui permet, finissant par poser ses mains sur son torse tonique. 
-Ca me tuerait de te savoir morte. Murmure-t-il, comme si les mots lui arrachait la mâchoire. 
-C’est juste que…
-Tu comprends ce que j'essaie de te dire, Vic ? Je mourrai pour toi s’il le fallait. Je me prendrai une ribambelle de balles dans le corps et pourtant je continuerai de me relever jusqu’à ce que tu sois en sécurité. Je ferai tout pour toi. 
-Arrête de boire, reste connecter à la réalité, reste avec moi William. 
William reste silencieux un long moment, l’attirant simplement contre lui dans une étreinte serré. Il hume l’odeur propre de ses cheveux bruns, content de pouvoir la reprendre dans ses bras.
-Ok, je vais moins boire. 
-A partir de quand ? 
-Dès maintenant si tu me promets de ne pas abandonner. 
-Je te le promets. 
-Bien… Soupire-t-il à présent rassuré puis il se sépare d’elle. Reprenons le travail. Turner veut qu’on reste ici, très bien mais qu’est-ce qu’on fait ?
-Les bosh se sont peut être retirés de la zone dans laquelle on est mais il doit en rester à certains endroits, bien planqués. 
-Ok, alors mettons en place des patrouilles. Il faut vérifier chaques rues, chaques maison, chaques voitures, chaques lieux abandonnés. Il faut tout passer au crible. 
-Faisons ça, il te reste qui de ton escouade ? Turner est parti avec tout le monde ?
-Ouais, il les a tous embarqués. Mais il nous reste ton escouade. 
-Ok tu pars avec mon escouade.
-Et toi ?
-Je vais partir avec d’autres hommes, t'inquiète pas.
-A tes ordres. Sois prudente. 
-Va chercher Crowley, Vivian et Rousseau. C’est à leur tour de nous filer un coup de main. 
-Très bien lieutenant. 
William s’éloigne alors, déverrouillant la porte avant de quitter la pièce à la recherche des membres de la résistance française. Victoria s’appuit contre la table, la tête tombant vers le sol alors qu’elle fait au mieux pour gérer le flot de larmes qui monte en elle. Elle peut tenir, elle peut supporter cette guerre, ce sera la dernière de sa carrière dans l’armée sûrement mais elle va le faire. C’est son devoir envers sa famille et sa patrie mais aussi en l’honneur de son frère, le premier sergent, Jules Casey, décédé trop tôt à Kasserine l’an précédent. Elle doit le faire en sa mémoire. Et pour William, elle ne serait rien sans lui mais il en est de même pour lui, il serait à nouveau seul sans elle. Non, elle ne pouvait définitivement pas tous les abandonner et partir car elle est fatiguée, ils ont besoin de sa présence. Et elle allait être là pour eux, elle va les épauler, les guider et les rendre fiers. C'est pourquoi elle s’est engagée avant tout autre chose. 
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seoulserpents · 3 months
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𝐀͟𝐒͟𝐔͟𝐌͟𝐈͟ 𝐒͟𝐀͟𝐑͟𝐀 ;
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— Sara est née au Japon, sa famille ayant émigré en Corée lorsqu’elle était encore toute petite. Bien qu’elle passe sa vie dans la capitale, elle est surtout élevée dans le cadre des valeurs traditionnelles japonaises, montre énormément de respect à l’égard de ses parents, pouvant des fois être exagéré. La jeune femme accorde beaucoup d’importance à ses origines, elle envisage même plus tard de retourner vers ses racines, au Japon.
Mais pour l’instant, elle doit surtout assurer sa vie en Corée, sa scolarité. Si au début elle est une bonne élève, faisant des efforts pour assurer toutes ses classes, sa concentration s’envole bien vite quand la mauvaise nouvelle tombe. Sa mère est malade. Une maladie qui ne peut être soignée, ou au pire, être retardée mais Sara ne se fait pas d’idées – comparé à son père – elle sait que sa mère n’a pas beaucoup de temps. Alors elle se prépare, dans son coin, se renferme un peu plus sur elle même, bosse beaucoup ses cours, quitte à ne plus voir qui que ce soit. C’est comme ça jusqu’à sa scolarité, et même si elle va récupérer son diplôme du lycée avec sa mère, dans un fauteuil roulant et un bonnet sur la tête, elle est fière de pouvoir offrir cette dernière fierté à sa mère. Avant qu’elle ne parte.
Ce qui arrive.
Elle qui pensait être prête, elle qui pensait être forte, ce n’est absolument pas le cas. Elle a dix-neuf ans quand sa mère rend son dernier souffle, sa main dans la sienne, son mari de l’autre côté du lit. Et Sara pleure, encore et encore, jusqu’à faire un malaise. Sa mère laisse un manque indéniable dans la famille, se retrouvent à deux alors qu’ils avaient eu l’habitude d’être trois. C’est son père qui en souffre le plus. Il commence à s’éteindre, petit à petit, trouve refuge dans l’alcool, devant une Sara qui ne sait pas gérer la peine de deux personnes. Alors elle part de la maison, décide d’abandonner ses études et de trouver un travail pour joindre les deux bouts, pour trouver un appartement. Elle continue les premiers temps d’aller rendre visite à son père, pour s’assurer qu’il respire toujours, qu’il n’est pas trop dans un sale état. Mais les seules fois où elle retourne dans la maison familiale, c’est la tristesse qui l’envahit, la frustration de voir son père se laisser mourir. Elle arrête petit à petit de lui rendre visite, mais elle garde tout de même un œil sur la rubrique nécrologique de la ville, s’attendant au moment où elle verrait le nom de son père y figurer. Sara trouve un travail en tant que serveuse dans un café du centre-ville, ce n’est pas le boulot idéal mais ça lui permet de penser à autre chose. Puis elle n’est pas toute seule, elle a Jae, son meilleur ami. Même si on dirait qu’ils se détestent la plupart du temps, le garçon est sa seule constante dans sa vie, la seule personne à qui elle peut faire entièrement confiance.
La jeune femme arbore un look à l’image ede sa personnalité – et ce n’est pas rare que les gens pensent d’elle qu’elle est bizarre ou qu’elle fait peur. Toujours vêtue de noir, elle inspire au premier abord la froideur et la distance, ne permettant pas aux autres de rentrer dans sa vie de peur d’être blessée. Cassante, un humour bancal souvent sarcastique, cette carapace est surtout là pour protéger sa générosité ou sa sensibilité, car derrière tout ça, se cache une jeune femme serviable, gentille et sincère. Seulement, peu de personnes sont capables de s’en rendre compte.
Sauf avec les guerriers Lyoko.
Il lui faudra du temps pour leur accorder sa confiance, mais elle devient d’une fidélité à toute épreuve les concernant. Après tout ils sont tous dans la même merde, ont les mêmes craintes concernant XANA. Sara est sans doute la plus mature et la plus réfléchie du groupe – après Minho – son opinion est toujours prise en compte. Elle agit au sein du groupe comme étant responsable des autres, surtout de Thomas qui a le don pour se mettre dans de beaux draps. Celle qui prend les décisions urgentes sur Lyoko, celle que l’on envoie désactiver les tours et à qui on vient demander conseils quand Minho ne peut pas assurer sur Lyoko. En parlant de ce dernier. Il est le chef de leur groupe, celui qui agit dans l’ombre et qui les guide dans le monde virtuel. Il est discret, timide, mais c’est ça qui touche la jeune femme qui ne peut empêcher le coup de coeur de se développer de jour en jour.
。゚゚・。・゚゚。 ゚。   。゚  ゚・。・゚
𝐌͟𝐈͟𝐍͟𝐒͟𝐀 ;
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« birds of a feather, we should stick together, i know i said I'd never think i wasn't better alone can't change the weather, might not be forever but if it's forever, it's even better »
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drivemecrazay · 4 months
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arrête de boire de l’alcool forte omg
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justineplanque · 7 months
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Dépendante à l'alcool depuis ses 15 ans, Marie-Claire a réussi à s'en sortir grâce aux Alcooliques Anonymes
L’alcool et la violence ont rythmé la vie de Marie-Claire pendant des années. Abstinente depuis 29 ans, c’est sans complexe qu’elle livre le récit de sa vie. Témoignage.
"J’ai bu mon premier verre à l’âge de 15 ans", confesse Marie-Claire. Cette quinquagénaire aux cheveux bruns ne mâche pas ses maux. On pourrait croire, à tort, que tous les alcooliques traînent derrière eux un bagage rempli de honte et de regret. Ce n’est pas le cas de Marie-Claire. Droite dans ses bottes et sur sa chaise, elle esquisse sa vie.
"Je pense que je suis née alcoolique", lâche-t-elle sans la moindre pudeur. Marie-Claire grandit dans une famille ébranlée par l’alcool. Son père boit beaucoup. À chaque gorgée, le mariage de ses parents sombre petit à petit. Adolescente, elle boit son premier verre d’alcool. "C’est l’effet qui m’a plu, pas le goût. D’un coup, j’avais une sensation de bien-être, je n’avais plus peur de rien", relate la quinquagénaire.
De là, l’alcool s’immisce dans sa vie. Les beuveries débutent, les verres se multiplient puis se transforment en bouteilles. L’alcool est omniprésent dans la vie de l’adolescente. Comme un doudou qu’on ne quitte pas. Elle s’enfonce rapidement.
"J’étais très violente quand je buvais, je cassais beaucoup de choses"
"Au début, je ne me suis pas aperçue que je buvais plus que les autres. Mais avec le temps, j’ai compris que j’avais besoin d’alcool." À cette même période, elle rencontre son premier mari. Rapidement, il comprend qu’elle est dépendante. "J’étais très violente quand je buvais, je cassais beaucoup de choses", explique la Puydômoise. Mais il reste et à 20 ans, elle tombe enceinte. Marie-Claire, elle, continue à boire. "Je buvais peut-être moins, mais je buvais quand même." À six mois de grossesse, elle est hospitalisée. "Mon gynécologue devait savoir que j’avais un problème avec l’alcool."
Pendant deux mois, Marie-Claire passe son temps à l’hôpital. L’alcool lui manque. Alors, à sa sortie, à huit mois de grossesse, elle lève le coude à nouveau. Le lendemain, elle accouche. Son fils n’a heureusement aucune séquelle. Rapidement, l’alcool prend le dessus sur son couple. Elle part vivre chez ses grands-parents avec son enfant. Le manque se fait ressentir, elle fonce direction la pharmacie. "J’achetais de l’alcool à 60° que je diluais avec du sirop de fraise et de l’eau." Pour ne pas se faire prendre, elle cache ses bouteilles dans le landau de son fils.
Marie-Claire trouve malgré tout un emploi dans le commerce. Là, elle rencontre son deuxième mari. "Je suis rapidement partie vivre avec lui." Mais, l’homme est collectionneur de mignonnettes. Elle boit toutes ses bouteilles. Et puis tout s’emballe. Trou noir, tentatives de suicides, alcool, violence, cure de désintoxication, trou noir. "Je ne m’en souviens pas vraiment. Je n’ai pas envie de m’en rappeler." À 24 ans, elle pousse la porte des Alcooliques Anonymes (AA). Pour se donner du courage, elle participe à sa première réunion sous l’emprise de l’alcool. L’ambiance ne lui plaît pas forcément. Les participants sont âgés, des bougies sont posées sur la table et un crucifix est disposé sur le mur. "Je me suis dit, “c’est quoi cette secte ?”", rit-elle. Mais, une phrase résonne en elle comme une mélodie entêtante : "Essaye d’arrêter de boire pendant 24 heures." Elle qui, toute sa vie, n’a entendu que des “Arrête de boire, pense à ton fils”, se sent comprise. Alors, elle essaye. Elle y arrive pendant six mois.
"J’ai rechuté. Après quelques semaines d’abstinence, on ne boit pas pareil, c’est plus violent", avoue Marie-Claire. Avec l’envie d’arrêter l’alcool, elle retourne en réunion. "C’était simple, je me suis dit : ”soit j’arrête de boire, soit j’arrête de vivre.”" Marie-Claire s’accroche. Les Alcooliques Anonymes deviennent ses amis, puis sa famille. "On se rend compte qu’on n’est pas tout seul", sourit-elle. Ses yeux pétillent comme un cachet effervescent au fond d’un verre.
29 ans d’abstinence
Tout va pour le mieux dans la vie de Marie-Claire, deux enfants viennent agrandir sa petite famille. Et puis, tout bascule. L’alcool fait à nouveau irruption dans la vie de la quinquagénaire. Son fils meurt, fauché par un conducteur ivre. "J’étais bourrée de rage, l’alcool m’avait encore pris quelque chose", relate la Puydômoise. Cette tragédie l’éloigne des réunions AA : "J’avais peur que quelqu’un y arrive en voiture, alcoolisé…"
Après quatre ans, elle repousse la porte des Alcooliques Anonymes. Là-bas, elle comprend une chose : pour avancer, elle doit pardonner. "Je ne buvais pas, mais j’avais conscience que la bouteille se rapprochait à grands pas." Alors, elle écrit au responsable de la mort de son fils. Ils se rencontrent dans un café vichyssois. Pendant 1 heure et demie, ils discutent : "Je me suis rendu compte que c’était monsieur tout-le-monde." Quelque temps après, Marie-Claire lui écrit : "Je t’ai pardonné."
Depuis, elle se reconstruit. Toutes les semaines, elle se rend aux réunions des Alcooliques Anonymes : "Je ne bois plus mais je suis toujours une addict." Lundi 23 janvier, Marie-Claire a fêté ses 29 ans d’abstinence. De sa poche, elle sort une médaille célébrant ses années de liberté. Un sourire se dessine sur son visage. Aujourd’hui, elle a décidé d’être heureuse.
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pharmabiosante · 1 year
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Traitement 087: Dépendance à l’Alcool Recette Naturelle Arrêt
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Dépendance à l’Alcool Recette Naturelle Stoppez la dépendance à l'alcool avec les thérapies naturelles recommandées par le Centre Bio Phytothérapie Afrique Santé. Dans notre boutique, vous trouverez tout ce dont vous avez besoin pour stopper la dépendance et l'addiction aux produits nocifs pour l'organisme. 087 Thérapie recommandée pour stopper la dépendance à l'alcool. Prière Nous Joindre  Nous joindre directement sur WhatsApp pour vos commandes: Cliquez ici +22966067770
Comment Arrêter de Boire L’Alcool
Un remède naturel pour les alcooliques, est une tisane utile et efficace qui aide les alcooliques à abandonner toutes sortes de boissons, à changer leur mode de vie et à adopter un mode de vie sain sans alcool. Le désir de boire de l'alcool et d'autres boissons alcoolisées disparaît définitivement après seulement quelques semaines de traitement. Souvent, la volonté seule ne suffit pas, mais avec la tisane 87, tout est possible. Nous joindre directement sur WhatsApp pour vos commandes: Cliquez ici +22966067770
FICHE TECHNIQUE Comment Arrêter de Boire L’Alcool
Présentation - Poudre en sachet ou en pot de 50g ou en gélule ou potion liquide Composition - Extraits de végétaux Principes actifs   Prix : 200 € Le traitement
Les Effets Thérapeutiques Comment Arrêter de Boire L’Alcool
La prise régulière de cette tisane provoque des malaises, nausées, étouffement, vomissement qui entrainent un dégoût réel et absolu et amènent le patient à renoncer à jamais à l’usage d’alcool dur ou modéré sous toutes les formes possibles(liqueur, vin, bière ,etc.) Ce produit est un vrai remède pour les alcooliques fortement dépendants. Nous joindre directement sur WhatsApp pour vos commandes: Cliquez ici +22966067770 Indications - Alcoolisme débordant Mode d’emploi : Lire la notice
Service de renseignement
Pour tout vos désire d'achat ou de renseignement: Contacter nous ici ou visiter plus notre site pharmabio-sante.com Vous pouvez toutefois échanger de votre problème de santé avec un conseiller médical. Read the full article
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04 - Fondue végétale au vin blanc
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Pour 4 à 6 personnes
500 ml de lait de soja
150 ml de vin blanc sec vegan
1 c. à c. de sel
1 c. à c. d’ail en poudre
2 c. à s. de fécule de pomme de terre
9 c. à s. de purée de noix de cajou
4 c. à s. d’huile végétale neutre (pas d’huile de coco)
2 c. à s. de levure maltée
__________________________
- Verser tous les ingrédients dans le bol d’un blender et mixer
- Verser ensuite dans une casserole de taille moyenne et porter à feu vif en mélangeant sans arrêt pendant 5 bonnes minutes. 
- Le mélange va devenir plus épais, bien crémeux et une partie de l’alcool du vin va s’évaporer à la cuisson.
- Servir sans attendre de préférence dans un poêlon chauffé ou un caquelon à fondue avec un petit réchaud qui gardera votre fondue chaude, accompagné de morceaux de pain, de pommes de terre et de charcuterie vegan pour ceux qui le souhaitent.
- Accompagner d'un vin blanc sec vegan, à consommer avec modération
Suggestions :
Détournez cette base de fondue qui sera parfaite pour napper des pommes de terre au four ou pour réaliser un gratin de chou-fleur très chic.
Info : 
Bien que végétal, le vin n’est pas forcément vegan. Il peut avoir été filtré avec des matières animales telles que la gélatine, le blanc d’oeuf, de la colle de poisson ou encore de la caséine (protéine de lait). Ces matières sont utilisées pour «coller» les impuretés et faciliter le filtrage. On trouve fort heureusement des vins qui n’ont pas été collés ou qui n’utilisent pas de matières animales. Se renseigner directement auprès des producteurs ou acheter sur des sites spécialisés en vin vegan sur internet ou des sites de vente en ligne de produits vegan comme sur le site de Boutique Vegan .
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kiara-on-the-shore · 2 years
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On est si souvent malheureux, qu’on finit par croire que le bonheur ce n’est que l’absence de malheur.
C’est faux.
Le bonheur c’est de passer de beaux moments avec ceux qu’on aime.
Et je n’aime personne plus que j’aime la vie.
Je travaille ici et là, je met en contact des gens qui veulent surfer avec Victor, ceux qui cherchent à s’amuser avec Kiki, ceux qui cherchent un logement avec Christine. Je touche des commissions dessus.
Et tout le monde me remercie, alors que je ne fais rien d’autre que pousser le destin, me faire son intermédiaire.
Je surfe gratuitement , je mange gratuitement car ici, après la pêche on garde les meilleurs pièces pour les amis et on fait un barbecue tous ensemble le soir.
Nico reviens de la chasse avec des poulets et il fait de même.
Tous se donne ici, et tout se reçoit. On ne remercie pas ici. On répond à ceux qui disent merci «  Plutôt que de remercier, et si tu veux vraiment le faire, profite de ce que je t’offre. »
Grâce à ce que Nathan m’a offert, j’offre en retour : quand quelqu’un est souffrant, ou qu’un touriste a un coup de soleil, je m’occupe de lui avec les plantes , les aloe verra, les huiles essentielles.
Tout le monde ici m’a appris à cuisiner quelque chose, et je saurais pour toujours cuisiner ces plats.
Et ça me rend heureuse.
Je vais travailler avec Clément le DJ, en Backstage , je donnerais de l’eau , de l’alcool et tout ce dont auront besoin les artistes.
En fait, je ne travaille pas , on m’offre sans arrêt, des moments, des rencontres, des souvenirs, des expériences, du savoir, du bonheur.
Et on fait de sorte que tout le monde puisse vivre avec ce qui est matériel.
C’est comme un ajout qui est nécessaire sans que l’on soit d’accord avec cette nécessité.
Ce soir, alors que le jour s’achevait , j’étais partie avec des surfers sur l’eau, en pleine mer.
Alors que la mer était calme et comme de l’huile, on voyait les poissons nager sous nos planches.
Le soleil tombait sur l’horizon et le ciel était orange, bleu et les nuages rosés.
Un rayon vert est apparu furtivement, se refletant sur l’eau et dans le ciel, juste avant que la nuit prenne place et que les étoiles illuminent notre nage vers le rivage.
Les goélands nous frôlaient, et volaient tout autours en toute fluidité. Nous ne faisions qu’un avec tout ce qui nous entourait.
Ce soir, j’étais heureuse, tout simplement.
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fuckuuufuckingfuck · 2 years
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Eh vraiment les pubs qu’on voit sans arrêt sur internet avec « je ne veux pas penser à quelqu’un » avec un gros zoom sur une bouteille de rosé ou autre alcool ça me dégoûte.
C’est ça qu’on nous apprend.
Mais c’est de l’alcool, c’est pas un jeu. C’est dangereux. Ça a des conséquences. Ça me dégoûte.
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Bonne nuit, fais de beaux rêves ! - Mike Zacharias
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[ Texte en anglais de @worldofbirbs posté par Eruri RP sur aminoapps : ici ]
« Nous avons invité le Major et les chefs d’escouade. Je vous en prie, servez-vous. »
La vaste demeure, située dans les faubourgs de la ville, était la propriété d’un riche marchand. Des soldats du Bataillon d’exploration venaient d'y faire leur entrée en tenue de cérémonie.
Ce marchand était un homme très important : il soutenait le Bataillon d’exploration, qui manquait de fonds, en finançant ses expéditions.
« Je vous en prie, acceptez ce verre de vin.
- … Erwin. » avertit Mike.
Erwin était en train de discuter avec son camarade ; il fit alors tomber accidentellement le verre de vin.
« Je m’excuse.
- Non, non, ce n’est rien. Le capitaine Mike en prendra-t-il un, lui aussi ?
- Je ne supporte pas bien l’alcool. Je boirai de l’eau.
- Merci, Mike. Il y avait donc une drogue dans ce verre ?
- Oui...
- Ils se sont probablement dit qu'il n'était pas rentable d'investir dans le Bataillon d’exploration en fin de compte ; ils veulent certainement se tourner vers la Garnison. Ils prévoyaient de créer un scandale en me faisant dire n’importe quoi sous les effets de la drogue. On dirait bien que notre collaboration vient de prendre fin. »
*
Dans la calèche qui les ramenait en ville depuis les faubourgs, Erwin et Mike échangèrent leur avis sur divers sujets.
Les choses étaient différentes à l’extérieur des murs : l’humanité devait affronter un ennemi commun. Dans le combat qu’ils menaient contre des ennemis cachés et des titans, l’odorat surdéveloppé de Mike était un atout considérable.
La calèche les ballottait. Erwin afficha un sourire amer.
« Ton sens olfactif est extraordinaire. C’est une bonne chose pour toi. »
Tu es même au courant de choses que tu n’étais pas censé savoir, crut lire Mike dans le regard d’Erwin. Il renifla et ne répondit rien.
...Le bruit de la calèche qui brinquebalait se changea inconsciemment dans l’esprit de Mike en celui des chevaux qu'il montait avec ses camarades.
« Ca... Capitaine ! On ne peut pas passez par là ! Il y a une odeur de sang sur cet itinéraire !
- Tais-toi, Mike Zacharias. Nous n'avons pas reçu de contre-ordre du Major.
- Mais cette odeur… Ce sont sûrement les titans…
- Arrête de dire n’importe quoi ! Aucun signal de fumée n’a été envoyé ! »
A l’époque où Mike venait d’intégrer le Bataillon d’exploration, Erwin n’avait pas encore inventé la formation de détection à distance, et toutes les informations étaient transmises par les signaux de fumée.
« Bon sang… Pourquoi personne ne me croit ? »
Même jeune, Mike savait déjà identifier l’odeur du sang et sentir le danger. Il avait détecté que le Bataillon venait d'entrer en territoire hostile. Cependant, en tant que nouvelle recrue, son intuition n'était pas prise en compte.
« Mes camarades de promo sont devant nous. Si je veux survivre... »
A la fin de l’expédition, Mike avait perdu plusieurs camarades. Cela se répéta de nombreuses fois jusqu’à ce que son don fut reconnu et qu’il obtint sa promotion de capitaine…
*
« Mike, nous sommes presque arrivés. »
La calèche brinquebalante produisait un bruit rocailleux.
« Je me suis endormi ?
- Oui, tu as dormi un moment. »
Mike renifla l’air autour de lui et sentit l’odeur de ses propres larmes. Cette souffrance passée, qui avait refait surface dans ses rêves, était probablement à l'origine des larmes qui coulaient abondamment le long de ses joues.
Le visage tourné, il regardait droit devant lui, et dit tranquillement :
« Tu disais que je n’avais pas de chance.
- Concernant ton odorat ? »
Mike hocha la tête et afficha un sourire :
« Maintenant que j’y pense… J’en souffre moins qu’avant, puisque je peux aujourd'hui le mettre à profit sur le champ de bataille. »
Erwin tourna son regard vers Mike, qui était soudainement sorti de son mutisme. Il rit en entendant la remarque de son camarade.
« Je compte sur toi la prochaine fois.
- D’accord. Je ferai ce que je peux dans la mesure du possible. »
Les deux soldats gardèrent le silence tandis que la calèche passait les portes de la ville. Ces deux hommes étaient à la tête du Bataillon d’exploration.
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havaforever · 3 years
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DRUNK - Leh’aim! A la vie! Tchin!  Za vashe zdorovie !!
Enfin un film qui fête le retour au cinéma comme il se doit! Un vrai feel good movie, sensible, pas idiot, pas simpliste, et même osé!
J’ai toujours soutenu que les fumeurs et les buveurs d’alcool étaient les gens les plus sympas, (certainement parce que j’ai tant de mal à boire et que je suis incapable de fumer), voilà LE film qui me fallait pour soutenir ma thèse. Bon, évidemment que boire et/ou fumer cause aussi des dégâts, cela va sans dire; mais cet opus courageux et insolent donne enfin l’occasion de dépasser ces poncifs. 
Le scénario de Drunk s’intéresse plus particulièrement au personnage de Martin (Mads Mikkelsen, best acteur ever!), dont la dépression latente donne lieu à du cynisme, et à une série de déboires (dé-boires, oui, facile!), notamment lorsque ses propres élèves sont amenés à lui rappeler le contenu du programme scolaire, puis le convoquent pour lui demander de se mettre au travail. 
Plus généralement, toute la première partie du film est habitée par un sentiment diffus d’étrangeté, ça démarre plutôt lentement, mais très vite on est pris par ce récit initiatique particulier. Martin se laisse flotter dans une sorte de rêve éveillé, une routine marquée par un égarement des sens qui prépare déjà le terrain à l’irruption de l’alcool, puis de l’alcoolisme. Lorsque ses amis et collègues professeurs décident de vérifier une théorie selon laquelle l’être humain devrait compenser quotidiennement un important déficit d’alcool dans le sang, l’absurdité des règles qu’ils se fixent (ne boire qu’au travail, augmenter sa consommation jusqu’à atteindre son taux d’alcoolémie « idéal », etc.) ne fait que prolonger, en le redoublant, le non-sens de leur quotidien.
Pour les quatre hommes, ce choix de l’ivresse prend l’allure d’un simulacre d’expérience scientifique : il s’agit de se saouler pour «rassembler des données». Cette posture s’étend au film lui-même, qu’on pourrait qualifier de «film-expérience», et plus largement au cinéma de Vinterberg, qui nous a habitués à de petites fables en vase clos, avec des personnages-cobayes et une morale plutôt pessimiste. 
Ici, le récit avance au même rythme que son héros, à tâtons, ouvrant le champ à la drôlerie et à une légèreté bienvenue. Mais c’est aussi la limite du film, qui expérimente en même temps que ses personnages et, comme eux, semble bien en peine de tirer des conclusions. De ce point de vue, la référence à Kierkegaard, défenseur d’une primauté de l’expérience pratique sur une sagesse théorique, est très bien orienté. Vinterberg s’approprie les concepts du philosophe existentialiste sans pour autant en accepter toutes les implications (l’éloge de l’absurde, par exemple, n’est pas tenu jusqu’au bout par le film).
Le scénario ménage pourtant de façon courageuse et originale une place à l’hypothèse d’un alcoolisme heureux, adhérent pour un temps aux illusions de ses quatre protagonistes, qui se réclament sans cesse de buveurs illustres tels que Churchill ou Hemingway pour justifier leur propre addiction. C’est l’aspect humoristique dont cette fable sans morale n’est jamais vraiment dépourvu en filigrane. 
Drunk s’achève sur un numéro d’équilibriste assez représentatif de ses limites. Nos héros dégrisés croisent la route de leurs anciens élèves, tout juste diplômés et décidés à célébrer pleinement leur réussite. La chute est un peu facile, mais on sort de la salle revigorés, en dansant sur What a Life! 
NOTE 14/20 - Un formidable numéro d’un de mes acteurs préféré (Mad) qui culmine en conclusion et qui fait diversion quelques minutes, avant qu’un arrêt sur image ne fige le corps du personnage dans un saut vers la mer.  
Sa trajectoire se fige à égale distance de l’élévation et de la chute; en parfaite symbiose avec le statu quo derrière lequel se retranche la thèse de ce film méritant et très agréable! 
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egoroman · 4 years
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I
SAMEDI SOIR
23:41
Je sais pas ce que je fous là.
J’aimerais être ailleurs. Où ? Je sais pas. N’importe où. Mais pas ici. Et pas chez moi. Chez moi, c’est sombre et silencieux. Tellement silencieux que ça en devient assourdissant. Tellement silencieux que j’y entends plus que les rouages grinçants de mon cerveau en train d’alimenter les spectres qui hantent mon esprit. Je veux être dans un lieu où y a du bruit, où y a du mouvement. La ville, c’est bien pour ça. Tu sors de chez toi, et t’es plus tout seul.
T’es plus tout seul... C’est des conneries. T’es tout le temps tout seul. Plus tôt tu t’en rends compte, et mieux t’es préparé pour la déception.
Je suis tout seul. Je crois que j’ai toujours été tout seul. Depuis que les docteurs ont coupé le cordon ombilical, c’était acté. Entouré, ou pas entouré. Dans ma chambre, ou dans une foule. Je suis tout seul. Je l’ai toujours su, au fond. Mais je crois que je m’en suis vraiment rendu compte qu’assez récemment. Et depuis, ça me fout des vertiges. Des sensations de vide. J’ai l’impression de chuter sans fin dans les ténèbres.
Autour de moi, y a plein de gens. Ils doivent être une bonne vingtaine, tous entassés dans ce modeste appart’ d’étudiant. Posters de films d’art et d’essais sur les murs, lumière tamisée, musique pop qui pulse à fond, faisant trembler l'habitation sans se soucier des voisins. C’est ça qu’on est censé appeler la belle vie, je crois. Du moins, quand on est jeunes et qu’on connait pas plus.
Les gens dansent. Les gens rient. Ils boivent. Ils fument. Ca sent le tabac, ça sent le cannabis. Y a des bouteilles éparpillées aux quatre coins de la pièce. De l’alcool renversé un peu partout. Les filles se trémoussent dans une transe lubrique, guidées par l’ivresse. Les mecs les regardent du coin de l’œil, cherchant comment les aborder.
Moi, je suis au milieu. Un verre à la main, observant la scène. Je suis là, mais je suis pas vraiment là. Isolé dans la foule. Y a pas si longtemps, j’étais dans une belle relation. Une relation avec une jolie créature qu’on appelle la vie. On a vécu main dans la main pendant un bon bout de temps. C’était chouette. Mais maintenant on est séparés. C’est comme ça, on peut rien y faire. Et comme dans toute séparation, ça fait mal. Très mal. La chute est pas encore terminée. Et croyez-moi, je crains plus que tout le moment où je vais atteindre le sol.
- Tu fais la gueule ou quoi ?
Je me tourne. Y a cette fille juste à côté de moi, qui m’observe. Je l’avais pas remarquée s’approcher, perdu dans mes pensées. Elle est petite, un piercing dans le nez, une natte de cheveux bruns lui tombant sur l’épaule. Une grande poitrine sous un t-shirt serré. Son visage est chaleureux, il semble s’éclairer à chacun de ses sourires. C’est le visage d’un phare dans l’obscurité. Le genre de meuf qui vient guider les navires à la dérive. Mais elle sait pas, la pauvre. Elle sait pas que je suis dans une brume si épaisse, que le souvenir même de la côte a disparu de ma mémoire. Y a plus aucun phare qui pourra me sauver.
- Quoi ?
Je lui demande de répéter. Faut dire que j’entends pas très bien avec le volume de la musique. Je me penche légèrement vers elle, tendant l’oreille. Elle sourit davantage, et répète sa question en haussant légèrement la voix.
- Tu fais la gueule ?
- Pourquoi tu dis ça ?
- Je sais pas, elle répond avec un petit rire amusé. T’as vu la tronche que tu tires ? On dirait que tu viens d’apprendre que ton chien a un cancer. Faut te détendre, mon vieux. T’es pas bien avec nous ?
J’ai vraiment pas envie d’avoir cette discussion. Pas maintenant. Je vois pas ce qui dans mon attitude lui a donné l’impression que j’avais envie qu’on m’aborde. Je serre la mâchoire, détournant le regard. Peut-être que si je l’ignore, elle va partir de son plein gré.
Mais elle lâche pas l’affaire. Ses yeux brillent d’une légère malice. Elle croit savoir sur quel genre de type elle est tombée. Dans la vision du monde qu’elle s’est construite, elle est une psychologue, voyez-vous. Elle comprend les gens, et sait exactement comment leur parler. Elle est juste tombée sur un puzzle qu’elle a envie de résoudre. Et elle va mettre à contribution tous ses talents.
- C’est quoi ton nom ? Elle demande, souriant toujours.
- Hein ?
Je me tourne à nouveau vers elle. Pas le choix si je veux l’entendre par dessus les sons environnants.
- Ton nom. C’est quoi ?
Je la fixe droit dans les yeux. Pendant un court moment, j’ai envie de l’envoyer chier. De lui raconter une connerie, ou de seulement me tirer sans répondre. Mais je me ravise. Et je sais pas très bien pourquoi, je lui dis la vérité.
- Charlie.
- Comment tu t’es retrouvé à broyer du noir en soirée, Charlie ? C’était le plan depuis le début, ou y a un truc qui s’est mal goupillé ?
Sa question me fait rire. Un petit rire sans joie. Elle saute sur l’occasion.
- Ah ! J’en étais sûre !
- Quoi ?
- Je savais bien qu’y avait un sens de l’humour caché quelque part là-dessous. Faut pas que tu restes comme ça. Faut que tu le laisses s’épanouir. Sinon tu vas finir par devenir un vieux con. Je dis ça pour t’aider.
Elle me regarde droit dans les yeux, souriant d’un air complice. Je détourne le regard. Je vois pas comment lui faire comprendre autrement que je suis pas intéressé par son avis. Mais elle ne semble pas saisir.
- Comment tu connais Camille ?
- Hein ?
- Camille. Tu la connais comment ?
- Je connais pas de Camille.
- Quoi ?
- Je sais pas qui c’est Camille.
- Alors tu viens à la soirée d’anniversaire d’une meuf, comme ça, et tu sais même pas qui c’est ?
Elle éclate de rire, amusée.
- Eh ben, bravo, Charlie. C’est de mieux en mieux.
Elle continue de me dévisager, souriant. Je déteste ce genre de situation. Les interactions sociales, ça a jamais trop été mon fort. Même avant d’être devenu le rabat-joie de service. J’ai envie d’être autre part. Loin d’ici.
- Tu connais qui alors, ici ?
- Quoi ?
- Tu connais qui ?
- Personne.
- Comment ça, personne ?
- Je connais personne.
- Personne, personne ?
- Non.
- Comment tu t’es retrouvé là, alors ?
- Je me baladais dans la rue. Quelqu’un avait laissé la porte ouverte. Alors, je suis rentré.
La fille éclate de rire. C’est peut-être la meilleure blague qu’elle a entendu de la soirée. Peut-être même de sa vie. Mais elle croise mon regard. Son rire se stoppe aussitôt. Elle sait plus trop comment réagir.
- T’es sérieux ? Elle demande, surprise.
Je lui réponds pas. Mais la gravité de mon regard semble confirmer. Elle se remet à rire de plus belle.
- Non, mais tu sors d’où, Charlie ?! Elle s’appelle comment la planète d’où tu viens ?!
Elle a du mal à se calmer. Faut dire que c’est pas banal. Je peux pas lui en vouloir.
- Qu’est-ce que tu fais un samedi soir, à te balader tout seul, et rentrer chez des inconnus ? Pourquoi t’es pas avec tes amis ?
- J’ai pas d’amis.
- Arrête les violons, Charlie. Je suis sûre que t’en as plein, des amis.
Je la fixe avec intensité, pour bien lui faire comprendre à quel point elle se trompe. J’appuie sur chacune des syllabes de ma réponse.
- J’ai pas besoin d’en avoir, des amis.
- C’est sûr que c’est pas avec cette mentalité-là que ça va changer...
Je regarde autour de moi, cherchant une issue. Mais personne ne fait attention à nous. Et la fille veut pas abandonner. Elle se calme légèrement, et me regarde alors avec une certaine tendresse.
- Tu sais, moi je veux bien être ton amie, si tu veux. Le temps d’une soirée. T’as l’air tellement perdu. Si je peux être utile à quelque chose. En vrai, moi non plus, je suis pas très fan des fêtes où y a plein de monde comme ça. Alors, si on peut s’épauler...
- J’ai pas besoin qu’on m’épaule.
- Je dis juste ça pour t’aider.
C’en est trop. Je perds patience, me tournant rapidement vers elle, lui répondant avec froideur.
- Qui te dit que j’ai besoin de ton aide ?!
Elle est prise de court, surprise.
- Hé, ça va. Pas la peine de t’énerver.
- Tu crois que j’ai pas compris ce que t’essaies de faire ?! Si tu cherches un mec avec qui baiser, t’as que l’embarras du choix ! Je suis pas intéressé !
Elle n’a vraiment pas l’air d’apprécier la remarque.
- T’es sérieux, là ?!
- Je te dis juste la vérité !
Elle me dévisage longuement, comme si elle découvrait vraiment mon visage pour la première fois. Je suis peut-être allé trop loin. Je m’en fous. J’ai pas le temps de prendre des pincettes. J’ai pas le temps de jouer au jeu de la sociabilité où on dit que des choses sans saveur pour échanger des banalités sans nom. Je m’en fous de son avis. Je m’en fous de l’avis de tout le monde. Je suis seul. Elle est seule. Tout le monde est seul. Et s’ils l’ont pas compris, je vais pas m’éterniser à leur expliquer.
Après quelques secondes, elle se décide à répondre, froidement, me fixant avec un léger air de dégoût.
- Je comprend mieux pourquoi t’as pas d’amis, Charlie...
Puis elle s’éloigne, sans attendre de réponse. Je reste immobile. Je suis allé trop loin. Tant pis. La chute est bientôt terminée de toute façon. Et tout le monde va se marrer. Ou personne va se marrer. Je sais pas très bien. Je suis fatigué, juste fatigué. Fatigué d’être dans ma tête. Fatigué de faire semblant. J’ai plus envie d’être avec eux. J’ai plus envie de jouer à être un petit humain normal qui se contente de sa propre médiocrité pour vivre. Ca m’intéresse plus. Si les autres, ça les intéresse, ça les regarde. Et si ça veut dire qu’on peut plus vivre ensemble, alors c’est pas grave. J’ai fait mon choix.
Sa réponse m’a un peu blessé, je l’avoue. Mais je ravale mes sentiments. Je bois une gorgée de mon verre, et je m’éloigne, insensible.
Tout va bientôt se finir. D’une manière ou d’une autre.
***
Je quitte la pièce principale. Trop de bruit, trop d’informations à gérer. Ca m'épuise même sans rien faire. Je m’engage dans un couloir. J’ouvre une porte, et me retrouve dans une petite chambre sombre. Je referme derrière moi, arrivant quelque peu à assourdir les sons de la soirée. C’est plus calme ici. Plus mon ambiance.
J’avance dans la pièce. Au milieu, y a un lit sur lequel sont entassés les vestes et manteaux des différents invités de la soirée. Je passe devant sans y faire trop attention.
J’erre, sans but. Je sais pas trop ce que je cherche. Juste de quoi m’occuper. Pour ne pas penser. Pour ne plus penser. Être dans ma tête, c’est pire qu’être au milieu de cette fête. Y a tout le temps du bruit. Tout le temps des voix qui hurlent. Faut pas que je les écoute. C’est mieux.
J’arrive devant un bureau, dans un coin de la pièce. Y a tout un bordel éparpillé dessus. Je l’observe avec une légère curiosité. Y a une carte d’identité. Dessus y a la photo d’une fille blonde beaucoup trop maquillée. Elle s’appelle Camille. C’est son anniversaire. Sa soirée. Probablement sa chambre. Peu d’intérêt.
Je repousse la carte. A côté, y a un tirage de photomaton. Camille et une copine à elle qui font des têtes rigolotes. Essayant probablement de reproduire la vie rêvée d’une de leurs célébrités préférées. Peu d’intérêt.
Non loin, une carte de visite. Je sais pas pourquoi, elle attire mon attention. Comme une intuition. Je l’attrape, les sourcils froncés, pour mieux l’analyser.
La carte est blanche, sans texte. Dessus, y a un simple signe. Peut-être un logo. De quoi ? J’en ai aucune idée. Jamais vu auparavant.
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Y a quelque chose qui m’attire dans ce dessin. Je sais pas pourquoi. Peut-être parce qu'il veut rien dire. Ca donne envie de comprendre. Pourquoi quelqu’un se ferait chier à faire une carte de visite sans aucun sens ?
Je retourne la carte. Derrière, y a un simple message, noir sur blanc :
SUIS LA VERITE.
C’est tout. Rien d’autre. Aucune indication. Pas de numéro, ou d’adresse web. Juste un message énigmatique, et un dessin bizarre. Qui filerait une carte comme ça, sans au moins se faire un petit peu de pub ? Si c’est une blague, je voudrais bien savoir quel genre de personne ça fait marrer.
Je rejette la carte sur le bordel qui lui sert d’habitat. Des fois, je crois qu’il faut juste pas chercher à comprendre.
Mon regard est alors attiré par une lettre à l’écriture soignée, posée bien en vue. Je veux l’attraper pour la lire. Je sais pas très bien pourquoi. Sûrement juste par voyeurisme. Pour entrer dans l’intimité de cette Camille. Être dans la tête d’une autre personne que moi pour une fois. Une personne pour qui la définition du bonheur se résume à se prendre en photo en faisant des grimaces avec sa meilleure amie.
Au moment où je prends la lettre, je remarque une enveloppe posée juste à côté. Y a quelque chose qui en dépasse. Quelque chose qui aiguise aussitôt mon intérêt, jusque là mis en sourdine.
J’attrape l’enveloppe, et fouille à l’intérieur. Dedans, y a plusieurs billets. Au moins quelques centaines d’euros. Ca, c’est intéressant !
Je jette un coup d’œil rapide par-dessus mon épaule. La porte est toujours fermée. Je suis seul dans la chambre. Personne pour m’observer, pour me surveiller. Je peux faire ce que je veux.
J’avais lu un truc une fois. Quelqu’un qui disait que notre vraie personnalité se révèle quand y a personne pour nous juger. Je sais pas ce que ça veut dire pour moi. Mais d’un geste rapide, je fous aussitôt les billets dans la poche de ma veste.
C’est pas mon style de voler. Même choper des bonbons en cachette quand j’étais gamin, j’osais pas. Je sais même pas ce que je vais en faire de cet argent. Je sais même pas si j’en ai vraiment besoin. Mais avant même d’avoir réfléchi à mon acte, il est déjà sur moi.
Je lâche l’enveloppe, qui vient lentement se poser sur le sol comme une plume. Je me sens soudain accablé d’un poids. La culpabilité ? Je sais pas. Je la connais pas, cette Camille. J’en ai rien à faire d’elle. C’était peut-être l’argent qu’elle avait mise de côté pour payer la chimio de sa grand-mère. Et alors ? Rien à foutre. Je suis juste... fatigué. Je veux plus réfléchir à mes actes. Juste... ressentir. Quelque chose. N’importe quoi.
D’un pas lent, je m’avance vers le lit. Je lâche un long soupir de lassitude existentielle.
Je m’assois.
- Aïe !
Je me relève aussitôt, d’un bond. J’ai failli frôler la crise cardiaque. Y avait quelque chose sous mes fesses quand je me suis assis. Quelque chose qui a crié, et qui a bougé.
Je me retourne, en panique.
Sous le tas de manteaux posés sur le lit, y a quelque chose qui bouge. La forme d’une silhouette. Elle repousse les vêtements pour revenir à l’air libre, et lève la tête, observant la pièce autour d’elle avec des yeux mi-clos, fatigués. C’est une fille de mon âge. Elle a le regard de quelqu’un qui sait pas trop ce qu’il fout ici. Je connais ce sentiment.
Elle m’aperçoit, et me regarde avec froideur.
- Qu’est-ce que tu fous ?! T’essaies de m’écraser ?!
Elle reste à moitié couchée, dans une position inconfortable. Elle porte une robe bleue, avec des collants et des talons, habillée de circonstance pour la soirée. Ses longs cheveux châtains et lisses retombent sur ses épaules. Son visage aux traits fins entoure des yeux clairs au regard dur. Elle a l’air ivre.
- T’étais sous les manteaux.
Je lui répond calmement. C’est un fait. Si y a un problème dans l’histoire, ça vient d’elle. Qu’est-ce qu’elle fout cachée là, alors que tout le monde vit sa meilleure vie dans la pièce à côté ?
- Et alors ?! Elle répond, en se repositionnant plus confortablement. Ca se fait de s’asseoir sur les manteaux des gens, peut-être ?!
- Et dormir dessous, ça se fait ?!
Y a quelque chose chez cette fille qui m’agace rapidement. Son ton supérieur. Du genre à faire la morale au monde qui l’entoure. Du genre à toujours vouloir avoir raison.
- Je dormais pas. Je réfléchissais à un truc.
- Ouais. Eh ben, je vais te laisser réfléchir tranquille.
J’ai pas envie de m’éterniser à débattre pendant cent-sept ans avec elle. Je me dirige d’un pas rapide vers la porte de la chambre. Je l’entends me crier dessus dans mon dos.
- C’est ça ! Et ferme bien la porte derrière toi !
Je peux pas m’empêcher de lâcher un petit son dédaigneux. Mais je vais pas rester. J’ouvre la porte, prêt à sortir. Mais y a déjà quelqu’un derrière qui me bloque le passage.
Il regarde autour de lui, semblant chercher quelque chose. Ou quelqu’un. Quand il me voit, il s’avance d’un air imposant, m’obligeant à reculer à l’intérieur de la pièce.
- C’est toi Charlie ?! Il demande avec dureté.
C’est un gros dur. Grand, les épaules carrés, une coupe de cheveux courts dans un style presque militaire. Il a le regard énervé de quelqu’un qui a des comptes à rendre. Il contracte les muscles, tentant de m’impressionner. Je connais bien la parade. Des mecs comme lui, j’en ai croisé plein dans ma scolarité. Du genre qui pense qu’avoir de la force, c’est avoir de la personnalité. Je les ai jamais enviés, ces gars-là.
Je reste immobile, sans répondre, méfiant. Je sens que les problèmes sont juste à l’angle de la rue. Et je suis pas sûr d’avoir envie de tourner. J’essaie de rester calme. L’autre insiste.
- C’est toi qu’as mal parlé à Laetitia ?!
- Je sais pas. C’est qui Laetitia ?
J’essaie d’avoir l’air plus assuré que je ne me sens. Je pense savoir d’où vient le problème. Et je l’ai sûrement mérité.
- Vas-y ! Fais pas le malin !
Il s’approche davantage, me dominant de sa taille. Je tente de garder une posture neutre. Le gros dur continue son interrogatoire.
- Qui c’est qui t’a invité à la soirée ?!
Je hausse les épaules, insensible.
- Pas Laetitia, apparemment.
- Fais pas le malin, je t’ai dit ! Tu crois que tu peux venir chez les gens, comme ça, et casser les couilles à tout le monde ?!
- Je comptais pas rester...
Je tente de l’ignorer, et de passer à côté de lui. Raté. Il fait un pas sur le côté pour continuer de me bloquer le passage. Je sens qu’il va m’emmerder, celui-ci.
- Non, non, non ! Toi et moi, on va s’expliquer ! Tu veux jouer au con, c’est ça ?!
- T’as déjà une longueur d’avance, je crois.
Il a un petit bug. Peut-être qu’il a pas de suite capté l’insulte. Ou peut-être qu’il arrive juste pas à comprendre dans quel monde il se trouve pour qu’un gringalet comme moi ose tenir tête à une armoire dans son style. Il a juste pas compris que j’en avais rien à faire. Il a pas compris qu’y avait pire sensation dans cette vie, que de se faire tabasser au milieu d’une soirée.
- Tu te fous de ma gueule, là ?!
Au même moment, la fille sort à nouveau sa tête de sous les manteaux.
- Oh, les gars ! Vous pouvez pas aller mesurer vos bites ailleurs ?! J’essaie de dorm... euh, de réfléchir !
Le gros dur pointe un doigt menaçant dans sa direction.
- Toi, Mélodie, tu restes en dehors de ça !
Elle reprend sa place sur le lit, lâchant un râle agacé. J’essaie à nouveau de quitter la pièce. Une nouvelle fois, mon adversaire se positionne entre moi et la sortie.
- Tu crois aller où comme ça ?!
Il me repousse brutalement en arrière. Je serre les dents. Ca va en venir aux mains, c’est sûr. Et je vais me faire écraser. Pas de doute. L’autre est clairement plus fort que moi. Plus habitué à la violence. J’aimerais bien pouvoir éviter ce passage, si possible.
- Laisse-moi passer.
Je lui ordonne d’un ton froid, le fixant avec noirceur. Ca n’a pas l’air de le convaincre.
- C’est censé me faire peur ? Il demande avec un petit sourire moqueur.
Il me repousse à nouveau. Je vois pas trop comment m’en sortir. Je serre les poings, prêt à me défendre, coûte que coûte, quand...
Le gros dur s’arrête en plein geste. Il a remarqué quelque chose par-dessus mon épaule. Je suis son regard.
Il fixe l’enveloppe tombée par terre, au pied du bureau. Celle dans laquelle il y avait...
- Vide tes poches.
Il ne hausse même plus la voix. Mais pourtant, son ton semble encore plus dur. Il me fixe d’un air qui ne semble pas tolérer de réparties. La grande punition va arriver. C’est qu’une question de secondes. Tout ce qu’il me reste à choisir, c’est comment je vais l’affronter. Est-ce que je vais courber l’échine, ou... la regarder droit dans les yeux ?
- Non.
Je lui réponds avec fermeté. Comme prévu, ça ne lui plait pas du tout. Il s’approche de moi, collant presque son visage au mien.
- Vide tes poches, je t’ai dit !
La fille, Mélodie, sort à nouveau sa tête de sous les manteaux.
- Hé ! Mais vous allez les fermer vos gueules, ou faut que je vous les fasse fermer ?!
Je bouge pas, regardant mon adversaire dans le noir de ses pupilles.
- Laisse-moi passer.
- Vide tes poches, répète l’autre en accentuant chaque mot.
Il semblerait que ce soit la seconde de trop pour Mélodie. Elle se redresse d’un bond, et repousse violemment les manteaux au-dessus d’elle, sans y prêter grande attention.
- Non, mais vous voulez vraiment que je me lève, c’est ça ?!
Le gros dur n’en peut également plus. Il lui crie dessus.
- Mélodie ! Ferme-la, putain !
- OK...
La jeune femme se relève lentement, s’agrippant aux bords du lit. Elle titube dans tous les sens, complétement ivre, et se dirige dans notre direction, tanguant comme sur le pont d’un bateau en pleine tempête.
Elle s’arrête face à nous deux, les mains sur les hanches, et nous fixe avec la sévérité d’une institutrice devant deux gamins un peu trop turbulents. Ou du moins, une institutrice qui aurait un peu trop abusé de la picole, incapable de fixer ses interlocuteurs.
- A qui je casse la gueule en premier ?
Le gros dur et moi, on échange un regard surpris. On n’est plus très sûrs de comprendre la situation.
- Mais putain, Mélodie ! S’énerve mon adversaire. Va te recoucher ! T’as rien à voir là-dedans !
- OK. Je commence par toi, alors.
D’un geste rapide, sans crier gare, elle tente alors de lui foutre un coup de poing. Elle y met toute sa force, dans un bel élan. Pendant un petit laps de temps, j’avoue être impressionné. Cette fille qui paye pas de mine a beaucoup plus de cran que n’importe quel gars que j’ai croisé dans ma vie. Mais ça dure pas longtemps. Car le coup aurait pu être totalement spectaculaire... si seulement elle ne s’était pas raté d’une bonne trentaine de centimètres.
Emportée par sa propre force, elle s’écrase tête la première sur le sol, dans l’envolée la plus pathétique de toute l’histoire de la baston. Le gros dur à côté de moi la fixe avec un étrange mélange de pitié et de mépris. C’est possible que personne ne lui ait jamais fait ressentir ces deux émotions à la fois avec une telle intensité.
- Laissez-moi deux secondes pour me relever, et vous allez voir...
Mélodie reste immobile, sa voix assourdie par la moquette dans laquelle s’est planté son visage. Et la seconde d’après, elle semble se rendormir, sur le sol, comme si de rien n’était.
J’essaie de profiter de la diversion pour m’enfuir. Mais le gros dur réagit. Il m’attrape brutalement par le bras.
- Oh ! Tu restes là, toi !
Je tente de m'en défaire, mais il accentue sa prise.
- Lâche-moi.
- Tu vides tes poches ! Tout de suite !
- Je t’ai dit de me lâcher !
Je le repousse en arrière, de toutes mes forces. Il bouge à peine. Il est d’abord surpris par mon geste. Puis un voile de fureur tombe sur son visage. Il m’attrape par le col, et me plaque violemment contre le battant de la porte. J’en ai le souffle coupé. Cette fois, je vais me faire tabasser, c’est sûr.
- Je vais te les faire vider, tes poches, tu vas comprendre ! Il crache, soufflant comme un taureau. Et après, tu vas venir t’excuser auprès de ma pote ! Et quand ce sera fait, si je suis de bonne humeur, peut-être que je t’exploserai pas les couilles devant tout le monde !
Je tente de me débattre. En vain. Il est trop fort. Je sens ma vue s’assombrir. S’il continue son emprise, je vais tomber dans les pommes.
- T’as compris, espèce de petite tapette ?! T’as compris ce que je viens de te diiiiiiiiiiiiiiii...
Il me lâche, ne terminant pas sa phrase. Il repousse sa tête en arrière, et lâche un cri de douleur. Je tente de reprendre mon souffle, et baisse les yeux.
Toujours couchée sur le sol, Mélodie est en train de lui mordre le tibia de toute la force de sa mâchoire. Le gros dur se tourne vers elle. Il n’en revient pas. Le choc est tel qu’il ne sait même plus comment réagir. Ca dépasse l’entendement. Ca dépasse toute sa conception d’une soirée normale.
- Mais, putain ! Mais lâche-moi !
Il faut que j’en profite. Que je réagisse. Vite.
Je pousse mon adversaire en arrière. Il perd l’équilibre. Il n’a nulle part où se rattraper. Il tombe contre une commode, et dans un grand fracas, se retrouve sur le sol. Il reste en position fœtale, lâchant des gémissements de douleur. Ca a l’air de lui avoir fait très mal.
Mélodie se relève. Un mince filet de sang coule sur sa lèvre inférieure. On dirait une lionne qui vient de goûter à sa proie. Elle a le regard dur. Elle fait flipper.
Elle fixe le gros dur avec colère, puis dans un geste d’irrespect total, lui crache dessus.
Je décide de ne pas rester une seconde de plus dans cette antre de la folie. Je m’enfuie en courant. De la chambre, de l’appart’, de la soirée. Loin d’ici. J’en ai eu assez.
***
J’ouvre rapidement la porte transparente de l’entrée de l’immeuble, me retrouvant dans la douce fraicheur de la nuit. J’entends toujours la soirée au loin, derrière moi, dans une des habitations au rez-de-chaussée. Je me suis enfui à temps, avant que quiconque n’ait remarqué ce qui vient de se passer.
Je reste immobile, tentant de reprendre mon souffle. C’est la folie. Je sais plus quoi faire. Juste partir, loin.
J’entends la porte qui s’ouvre derrière moi. Je me retourne d’un bond, paniqué, prêt à me défendre.
C’est la fille, Mélodie. Elle sort calmement, marchant d’un pas tranquille. Elle me jette un regard froid, sans rien dire, puis fouille dans son sac à main pour en sortir une clope.
Elle l’allume, et aspire une longue bouffée. On reste côte à côte, regardant chacun de notre côté, en silence, s’ignorant.
La chute est bientôt terminée. Je sais pas encore ce que je vais y trouver au bout. Mais la fin arrive, je le sens. Ca va se passer bientôt, au cours de cette nuit.
La nuit où tout a changé pour moi. La nuit où j’ai affronté les ténèbres. La nuit de la chute, et de sa destination. La nuit où j’ai vraiment compris qui j’étais.
La nuit où j’ai rencontré Mélodie.
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laplumedemesmaux · 4 years
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Être incapable de travailler aujourd’hui, prendre rendez-vous chez un médecin inconnu pour demander un arrêt de travail, cas contact du Covid-19, être épuisée aussi bien physiquement que moralement, toujours l’alcool dans le sang.
Je vrille totalement.
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valonfd · 4 years
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Jour 5: Mercredi 12 août - 168 km
(bande son: No Hope - The Vaccines)
Après soins du vélo et du bonhomme, je dis au revoir à ma Loge aux Chèvres et je décanille vers 5h. J’avale les 20kil vers Bar-sur-Seine où je retrouve Anne à l’arrêt boulangerie. Elle a passé la nuit à l’hôtel et a pris son temps pour se réveiller - besoin de récup. Elle décolle avant moi mais nous ferons l’accordéon toute la journée et en roulerons une bonne partie ensemble. Anne avance comme une horloge, super régulière, elle bouge pas de sa selle, gravit les montées les plus raides sans sourciller - solide.
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L’objectif aujourd’hui c’est au moins d’atteindre Avallon. Coach Stef me l’a dit et je suis d’accord. Alors pour continuer les jeux de mots pourris, avalons les kilomètres. La digestion va de mieux en mieux, je rebouffe, je revis. En fait c’est tout le corps qui semble avoir compris qu’il n’y aura rien à faire, il n‘échappera pas à la French. Du coup le moral monte en puissance. Pour la première fois je commence à y croire réellement, à me dire que je peux vraiment la boucler.
Je rattrape Anne, lui fait un coucou, mais comme c’est roulant et que j’ai la musique à fond dans les oreilles, je fais l’ours et je trace. Plus loin elle me rattrape à son tour et cette fois-ci j’ouvre les écoutilles. Nous commençons à bavasser. Ça fait du bien et nous partageons nos expériences des jours passés. Elle me parle de son copain Stefan Maertens que je connais un peu de réputation via Stef qui a participé à l’ACT5 qu’il organise. J’aurai le plaisir de rencontrer Stefan à l’arrivée : un passionné d’aventure à vélo bien marrant.
L’étape est faite d’une succession de bosses qui semblent prévenir de l’arrivée imminente du Morvan. Je commence à avoir quelques difficultés techniques dans les descentes raides. J’aime pas du tout ça, dès qu’il y a trop de vitesse, ça tabasse et en plus mon système de freinage est trop light. Ça va devenir une constante et mon principal problème dans les jours à venir, le problème étant que plus tu te crispes plus ça devient compliqué, c’est le cercle vicieux. Passer dans des chemins techniques comme je le ferai dans le Morvan, c’est pas trop un problème en soi, je me suis bien entrainé dans les alpes, mais quand la vitesse s’en mêle j’ai plus confiance en mon engin ni dans son pilote, alors je deviens encore plus mauvais, c’est la règle ma pauvre Lucette. Et comme à la French, on aime tout ce qui dépasse les 20% en montée comme en descente. En revanche, on reste en général en dessous en ce qui concerne l’alcool, parce qu’on préfère la bière.
Nous arrivons à Tonnerre et nous nous ravitaillons. Anne décide de trouver un coin ou manger et alors que je suis en train de faire mon paquetage, Simon, un des bénévoles de l’organisation, me dit que Clément m’attend avec sa caméra un peu plus loin. Mon instinct de star reprend le dessus et je me dis que je mangerai un bout un peu plus loin dans Tonnerre - erreur d’appréciation, l’appel des sirènes de la gloire est souvent fatal, j’aurai dû le savoir. Je décolle, ou plutôt je reste collé à la route qui grimpe salement pour sortir de la ville. Clément me shoot en me disant “alors ça te plait Tonnerre” - ahahahah - même pas drôle - même pas mal. Je suis bien forcé de poursuivre l’ascension, d’abord car je déteste m’arrêter en montée, et ensuite parce qu’il n’y a aucun endroit propice à une pause. Je m’arrêterai donc quelques kilomètres plus loin, à l’ombre d’une forêt, au bord du chemin. Comme j’en ai pris l’habitude, je me mets à poil (le gros avantage des chemins de la French c’est qu’on est vraiment peinard), je fais sécher ce qu’il faut, je panse, je bouffe, je me raconte des blagues tout seul, c’est la fête. Anne arrive à son rythme inflexible - “alors que revoilà la sous-préfète” - elle a d’abord peur que je sois un bandit de grand chemin (je vous rassure je ne suis plus à poil), puis elle me reconnait et se rassure.
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Je repars quelques minutes après son passage, direction Chablis - un nom prometteur et riche en tanin. J’y fais un arrêt rapide surtout qu’un orage se forme dans les parages. Je sors de la ville et ma route semble dangereusement s’approcher dudit orage. Je vois bien que dans sa zone ça drache sévère et je croise les doigts pour que nos chemins divergent. Ce n’est pourtant pas ce qui semble se profiler. Nous avançons inexorablement vers un point commun. L’orage arrive de ma gauche et la route va tout droit. Il n’y a pas d’abri à l’horizon. Je décide d’accélérer, je remets deux dents. Je vais tâter les frontières de l’orage : bourrasques violentes et pluie drue qui présage la grêle, mais ça passe. Je prends juste ce qu’il faut pour bénéficier d’un rafraichissement salvateur (car il fait encore très chaud aujourd’hui), sans dégâts. Un boulanger rencontré plus tard me racontera que ce même jour, des coureurs du Dauphiné prirent de gros grêlons sur le dos pendant leur course, ce qui aurait pu m’arriver vu qu’il n’y avait vraiment aucun endroit où m’abriter. L’orage se développe encore en largeur et je ne suis pas sûr d'en avoir fini. Aussi, comme j’ai de bonnes jambes, je remets une troisième dent. Je dépasse Anne en trombe, elle me rattrapera un peu plus loin. Elle n’a pas vu une goutte de pluie et n’a pas quittée quant à elle l’atmosphère caniculaire. C’est assez drôle de voir qu’à quelques minutes prêt, tu ne passes pas du tout par les mêmes ambiances. C’est aussi à ce moment que je me suis rendu compte que mon corps s’était transformé intérieurement en profondeur. Certaines de mes sensations semblent métamorphosées, particulièrement celle qui concerne la captation de fraicheur. Je m’explique. A partir de ce moment, à chaque fois que je suis face à une source de fraicheur (eau, ombre, boisson, ou même simplement le fait de voir une rivière ou un lac), tous les pores de ma peau s’ouvrent comme des fleurs qui éclosent, pour capter un maximum de cette fraicheur qui lui manque tant. Quand plus loin, à l’entrée de Sermizelles, je vois deux filles se baignant dans le fleuve, je profite par procuration de la fraicheur sur leur peau - weird. C’est très étrange et très agréable, quasi extatique. Je vais ressentir cette sensation pendant un bon moment sur la French et même encore parfois quelques jours après.  
Sur le reste aussi je sens que mon corps a pris une autre dimension. En échangeant avec Stef, il me dit que beaucoup de dividers ressentent ça, que je suis sans doute “rentré” vraiment dans ma divide - il appelle ça le “déblocage”.
Expérience mystique peut-être, quoiqu’il en soit la fin de journée et la fatigue se rappellent tout de même à moi. Il me reste une bonne heure pour rejoindre Avallon et les buttes s’enchainent plus raides les unes que les autres. J’ai envie d’arriver et je me décide pour la première fois à trouver un hôtel, pour bénéficier enfin d’une vraie nuit réparatrice.
Je roule de nouveau avec Anne, puis, je suis pris de cette furieuse envie d’en finir, je remets une dent et pars seul devant. Grosse fatigue, je m’endors sur le guidon. Je me fais quelques arrêts au stand cimetière pour m’arroser avec de l’eau fraiche afin de rester éveiller. Après quelques nouvelles bosses qui semblent avoir été placées spécifiquement pour l’occasion, histoire de ne pas arriver trop facilement à destination, j’entre dans Avallon et je reconnais le nom de l’hôtel où Anne m’a dit avoir réservé une chambre. Je vais à la réception, plus rien de dispo. Pendant toute la French je n’ai jamais voulu réserver à l’avance, c’est débile mais au fond de moi j’avais l’impression que ce n’était pas du jeu, qu’il fallait que je trouve sur place. Je crois surtout que je n’avais absolument pas envie de prévoir, ne serait-ce qu’une heure à l’avance et surtout pas tant que je n’étais pas sur place. C’est mon problème, ça fait partie des règles de mon contre-la-montre.
J’essaie d’appeler un autre hôtel qui fait un peu usine, ils me placent en attente téléphonique et je roule en même temps dans la ville pour voir si je trouve quelque chose. Je raccroche - marre d’attendre - et je vois un bistrot qui affiche “hôtel-bar-restaurant”. J’aborde le taulier, un petit bonhomme sympathique la soixantaine bien entamée, qui me dit qu’il est complet. Il a vraiment de la peine en me voyant pouilleux et affamé. Il me dit qu’il connait une Dame qui a des chambres d’hôte et il l’appelle. C’est bon ! “Elle arrive dans 5 minutes en voiture pour vous guider !” oups, j’espère que ce n’est pas trop loin de la trace. En l’attendant je bois mon 203ème San Pelegrino depuis le début de l’épreuve et je discute avec le barman qui vide gentiment ses copains en leur rappelant qu’il y a dix minutes il leur avait dit de partir dans cinq minutes. Je me dis qu’encore une fois, mon timing a été bien inspiré. Le gars me dit de revenir manger au restau chinois qui est en face “tu verras, il y a une formule à volonté, tu vas pouvoir manger du riz, des pâtes, tout ce qu’il faut”. Attendez le paragraphe suivant, ce mec aurait dû être coach sportif. La Dame arrive et je la suis. Sa maison n’est pas trop loin même s’il y a un bon raidard pour y arriver. Elle m’installe, je vais être bien, bon lit, bonne douche, j’en frémis d’avance. Elle me dit de ne pas trop m’attarder si je veux aller au restaurant car il est déjà tard. Je prends une douche et lave mes affaires en même temps, je mets mon short à tout faire, mon t-shirt de nuit et je me fais déposer au restau en voiture comme un roi. Je rentrerai à pied.
Et là, c’est le rêve éveillé. Pour 18 euros, une vraie formule à volonté, avec plein de bac rempli de sucres lents, de protéines, de crudités, de légumes cuits, de desserts, de tout ce qu’on veut : ma maison d’Hansel et Graetel. Je vais faire un vrai putain de bon repas. Les produits sont frais, j’apprécie particulièrement le croquant des pousses de soja (encore cette sensation de fraicheur), je mange des sushis à la pelle. Je prends le temps de manger, lentement, pour me refaire. Je crois que j’y suis resté 1h30. Bilan : deux assiettes pleines d’entrées et plats en tout genre + une assiette de dessert - le pied.
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Je rentre, je me couche repus et je dors comme un bienheureux. Je crois qu’à partir de cette nuit je n’aurai plus aucun problème à dormir où que ce soit par ailleurs. Ça y est, je suis vraiment rentré dans un autre monde, celui qui accompagne la longue distance en contre-la-montre.
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