Tumgik
#torchon ensemble
lichdolly · 7 months
Text
Tumblr media Tumblr media
Innocent World - Torchon Ensemble (2001)
545 notes · View notes
claudehenrion · 3 months
Text
Ce que parler veut dire... ou pas !
Notre langue a perdu son rôle de lien social. Ce n'est plus qu'un moyen de coercition, de viol des consciences, d'interdiction de sortir d'un cadre inefficace, étouffant et décérébrant... au profit exclusif (croient-ils, ces idiots ! Leur réveil sera douloureux !) des tenants d'une idéologie ''de merde'' (Pour une fois, je ne vais pas m'excuser : c'est exactement ce qu'elle est, et rien d'autre !). Parler ne veut plus rien dire, être compris est le dernier souci de rédacteurs qui ne respectent rien, et se servir des mots pour cocufier le gogo est la dernière arme du progressisme.
Pourtant, même si on se croit préparé, apte à faire face, et ayant prévu que la ''langue française'' n'était plus ni l'une (elle n'échange plus, elle affirme des truismes), ni l'autre (c'est un ''mix'' de mauvais anglais et de français résiduel), il arrive qu'on se laisse surprendre par des lectures... que l'on aurait préféré ne pas faire. Par exemple, un spécialiste-mode (sic !), écrivait hier dans La Tribune du Dimanche, ce qu'il croit utile à la bonne marche du monde :
Titre : Le cuir revient en force sur les podiums'' (vous ne direz pas que vous n'étiez pas prévenus : en cette année où Paris devient un enfer-version hidalgo sous prétexte de Jeux Olympiques, c'est intéressant de savoir ce qui va se passer sur les podiums !). Le cuir, donc, revient en force sur les podiums (qui, vérification faite, ne sont pas olympiques), mais ''le trompe l’œil des bomber Berlutti, que l'on prend de loin pour du velours ou du daim, donne des envies d'all-over''. Et en lisant ces lignes, j'ai réalisé brusquement à quel point étaient puissantes mes envies d'all-over ! C'est fou, quand on y pense, comme il se passe en nous de choses dont nous n'avions pas senti la montée sur le podium...
Depuis quelques jours, j'avais comme des sueurs, un truc qui me réveillait en pleine nuit, et je m'inquiétais –bien à tort : c'était juste une envie, un besoin d'all-over ! Poursuivant ma lecture, j'ai appris, comme ça, sans préparation à un tel événement, que ''les tons neutres sont de tous les catwalks'', et que ''la clé pour twister les monochromes pouvant paraître fades'' est simple comme Bonjour : ''c'est le layerling en 4, 5, voire 6 couches''... Quand je vous disais que tout n'est pas perdu et que le pire n'est que très rarement la seule solution !
Ah ! J'oubliais ! Il faut faire très attention à ne pas oublier que ''le formal casual connaît un fort retour en grâce face aux joggings et hoodies aux couleurs vives'', ce que j'avais remarqué, mais sans mettre dessus un nom de pandémie. Mais fort heureusement, tout ce qui précède est légèrement tempéré par le fait –remarquable s'il en fut !-- que ''le look western de la tête aux pieds confirme son retour triomphant''. (''Ben voyons ! '' commenterait Zemmour), ce qui ajoute une dimension non neutre à la liste des problèmes que toutes ces magnifiques nouvelles font tomber d'un seul coup, toutes ensemble : il va falloir ressortir des imitations de santiag et des franges en-veux-tu-en-voilà, sans oublier le bolo, à nouveau indispensable.
Et n'allez surtout pas me dire que vous ne savez pas ce que c'est qu'un bolo, cette merveilleuse invention de Vic Cedarstaff, brevetée à Wickenburg, en Arizona au début des années '50 : là, comme dirait Alain Rémond, je ne peux plus rien pour vous. Déjà que je vous ai servi à domicile le ''koulchi'' pour vous permettre de bluffer vos catwalks grâce à l'all-over qui va vous twister, à fond la caisse, le monochrome boosté au layerling en 6 couleurs du nouveau formal casual de vos hoodies en bombers trompe l'oeil, vous ne voudriez pas que je vous paye votre ''boite à fromage'', en plus ?
Trois questions me taraudent : La première : est-ce que le génie de la mode qui a écrit ce torchon croit qu'il ou elle parle, même un tout petit peu, le français ? La deuxième : combien gagne-t-il ou elle  (alternative : combien a-t-il ou elle osé facturer cette monstruosité) ? Et la troisième : est-ce que vous voyez de quoi je parle lorsque je dis que ''La folie est sortie des asiles'' ? Parce que, en cas de doute, j'ai autre chose à vous raconter... [Ici... changement de registre, du sourire aux larmes].
Il y a deux jours, le 22 janvier très exactement, je vous parlais, à propos de tous les ''scandales-du-siècle'' qui polluent notre environnement sans interruption (''H 24'' comme on dit en néo volapük francoïforme), des ventes des voitures ''tout électrique''. L'éditorial s'appelait ''L'heure des comptes'', et on y lisait, notamment : ''A force de tricher, de mentir, de se prostituer et de faire la danse du ventre, l'Europe et la France ont réussi (à quel prix !) à faire décoller les ventes de voitures électriques (surtout les marques étrangères).''. Or... figurez-vous que j'ai trouvé, il y a deux heures, à quelles sommes vertigineuses s'élevait ce ''A quel prix''... dont les montants himalayens sont dans la ligne du ''quelqu'en soit le prix'' que Le Maire nous assure, avec son faux air de vrai colin-froid-mayonnaise, avoir abandonné (NB- Sa dernière incontinence mérite le pilori : ''J'avais dit que l'électricité augmenterait, mais ''de moins de 10 %'' . Et bonne nouvelle (sic !) : il ne va augmenter que de 9,8... J'ai tenu ma promesse (re-sic !)''. Il y ''en a des''... qui se perdent ! D'où ce ''second'' blog, d'un ton très différent : j'ai décidé de ne pas falsifier mon humeur joyeuse du début de la soirée de ce Mardi... mais de laisser éclater ma rage de ce soir...
Dites-vous bien, chers amis-lecteurs, que pour chaque voiture qu'il se vante d'avoir ''vendue'', l'Etat, dans son irresponsabilité criminelle, sort de sa poche –c'est-à-dire la vôtre-- 13 000 €uros ! Je le répète, car c'est trop affreux : 13 000 €uros par véhicule ! Pas étonnant, que les ventes se mettent à décoller ! Nos irresponsables-au-pouvoir prévoient 35 000 dossiers de ces ''véhicules à 100 €uros par mois''. Mais à ces conditions là, ça va être 10 fois plus ! Je me demande même si moi, qui suis opposé à la bagnole dite ''électrique'' (puisqu'elle n'est que ''fiscale''), je ne vais pas en commander 10 ou 15, tout de suite ! Ou plus !
Et pendant ce temps, nos pantins surpayés prétendent ne pas trouver d'argent pour les familles dans la rue, pour nos villages terrifiés par la ''ventilation des immigrés'' et pour nos enfants drogués par les mêmes ou à peu près, pour nos écoles qui s'enfoncent dans la violence, pour nos pauvres hôpitaux en voie de clochardisation, pour notre France explosée en camps adversaires (au lieu de ''adverses''), pour les paysans qui en sont réduits au suicide par la bêtise criminelle de la grosse Commission européenne et de ses partisans, progressistes et autres...
Mais ils en trouvent, des sous, pour ''accueillir toute la misère, vraie ou fabriquée, du monde'', pour subventionner tout ce qui ne devrait surtout pas l'être, pour ne pas arriver à combler le trou sans fin d'une guerre qui n'est pas la nôtre contre un ennemi qui n'est pas le nôtre, pour satisfaire tous les fantasmes, tous mortifères, d'Ursula von der Leyen, pour alimenter généreusement les chimères sociétales de théoriciens ennemis de toute humanité... ou pour subventionner, à 13 000 € l'unité, des constructeurs de voitures dont la fabrication est polluante et qui ne rouleront bientôt plus, faute d'électricité en quantité suffisante...
Je suis, vous vous en rendez compte, totalement scandalisé. C'est bien la première fois, en 11 ans de ''Blog'', que je laisse transparaître un sentiment ''perso''. Mais trop, c'est trop ! On ne peut pas laisser ce gang d'incapables piller la France et confisquer ses (= nos) ressources pour toutes les mauvaises causes qui sont les seules qu'ils ont en portefeuille... Pardon ! Demain, je serai calmé.
H-Cl
6 notes · View notes
lalignedujour · 2 years
Text
Depuis que c'est arrivé, resurgissent les souvenirs de quand j'étais vivant.
Arriver à l'étranger avec un gros sac. Je m'installe ici au moins pour l'année qui vient. J'attends quelqu'un à la sortie de la gare routière. Il est 15h, il fait nuit. La fille descend d'une voiture qui stationne 30 secondes, puis repart. Elle me dit que c'est ses parents qui voulaient s'assurer que je sois pas dangereux. Je comprends pas comment je peux assurément paraître d'une personne de confiance en 30 secondes, mais on passe à autre chose. Je me rends compte que mes chaussures ne sont pas du tout adaptées à la neige. Elle me dit qu'on ira acheter des chaussures demain, elle sait où il y a des magasins ouverts le dimanche.
Cette amitié éphémère. On fait deux ou trois sorties vélo par semaine. Au départ, c'est purement pratique, on va à notre cours de théâtre ensemble. Elle grille les feux rouges, alors moi aussi. Et puis, on va de plus en plus loin. On discute de mieux en mieux. Une fois, on va jusqu'à la mer, alors on a nage un peu ensemble. On se parle de choses dont on a jamais parlé avec personne - mais pas de tout ce dont on a jamais parlé. C'est une relation pas très profonde, mais inédite. Et puis, elle a un problème de dérailleur, il y a du mauvais temps en octobre, alors on arrête de se voir. On avait parlé de faire un triathlon, on l'a jamais fait.
Le gars qui est trop fort en conversations, je me rappelle plus de son prénom. Il a l'air détendu comme ça, à la table pleine de mecs et de bière, mais en t'écoutant il te fait des matrices alliés/opposants pour retourner les opinions. On a juste 17 ans, mais il est déjà super woke. Il s'y connait à fond en féminisme, il débunk les blagues misogynes avec le sourire : "ah c'est trop drôle, parce que ça veut dire que les femmes elles sont faaaiiibles ! Et nous ça nous fait marrer parce qu'on est des meeeeecs !". Il fait rire tout le monde, et à la fin, on se rend compte que nos blagues sont complètement con même si c'est juste des blagues. Plus tard, les autres le perdent de vue parce qu'il est gay. Il monte à Paris, je le revois une seule fois, et je me rends compte qu'il part en vrille. Il me dit qu'il couche avec des connards par souci d'inclusion. Je coupe les ponts avant qu'il me retourne encore le cerveau.
Vendredi soir au bureau, une première bière avec quelques collègues, puis tout le monde part. Restent seulement moi et 2 ami·es. Elle avait prévu le coup et mis une blanquette de veau au frigo, entre les Club Mate et les Beck's. On déplace une table près dans la grande salle, on ouvre la fenêtre sur la ville en nuances de bleu-rose. On se sert pour la première fois de la plaque de cuisson réglementaire de la boîte, on fait un magnifique dîner. Deux semaines plus tard, j'apprends qu'iels sont en couple. Quelques années plus tard, je les reçois chez moi et iels conçoivent leur enfant dans mon lit d'appoint.
J'étais vivant. Maintenant, je fais semblant. Derrière le comptoir, je me retourne pour prendre un verre, je masque un peu mon visage derrière le torchon, je sanglote vite fait dans le son du cappuccino et je reprend mon sourire. On rigole bien, on fait des accents, on parle un peu mercato, on nettoie et puis on rentre.
Avant, il y avait la vie. Maintenant, il y a quelques joies simples au milieu du sec.
Imposteur au milieu des vivants.
9 notes · View notes
shopises · 1 year
Text
1/3Pcs Cuisine Serviette Épaissie Microfibre de Charbon de Bambou Absorbant Torchon Huile antiadhésive Chiffons De Nettoyage À Domicile Accessoires
1/3Pcs Cuisine Serviette Épaissie Microfibre de Charbon de Bambou Absorbant Torchon Huile antiadhésive Chiffons De Nettoyage À Domicile Accessoires
Techniques: non tissés Origine: CN (Origine) Type: ensemble de serviettes Matériau: Fibre superfine Style: plat Numéro de Modèle: Cleaning Cloths Forme: Carré Jetable: Pas de Caractéristique: lavable en machine Type de Motif: Solide Type: Cleaning Cloths Material: Fiber Size: 29x29cm/25x25cm Color: Gray Feature 1: Home Cleaning Dishcloth Feature 2: Kitchen Towel Feature…
Tumblr media
View On WordPress
0 notes
soleilnomoon · 2 years
Note
Hellooo there~ wassup~ ✨
I saw in your previous posts that.. YOU TALK FRENCH 👀 so.. I have a GIFT for ya! Idk if you're interested in this ship tho, sorry if you're not 😭✨
Il était en train de s'endormir. Une partie de lui savait qu'il ne devrait pas l'être, qu'il n'avait pas le droit d'être dans le bar après la tombée de la nuit, mais personne ne lui avait encore dit d'aller se coucher, et ses paupières étaient vraiment lourdes. Et il aimait être ici, où il faisait chaud et bruyant et où il y avait plein de gens. Il aimait le bruit et les rires, il aimait être au milieu de tout ça. Ce n'était pas aussi bruyant avant, du moins pas avant que Shanks ne commence à venir. Luffy pouvait l'entendre parler maintenant, et Makino avait ce rire doux qu'il aimait vraiment, et ils semblaient toujours se produire ensemble, ces deux choses. Il y avait quelque chose de chaud et de lourd sur ses épaules, comme une couverture, sauf que ça ne ressemblait pas à une couverture. Mais ça sentait bon, un peu comme l'odeur de grand-père quand il était en mer. Plongeant son nez dedans, Luffy appuya sa joue contre le comptoir, et espéra qu'ils ne le remarqueraient pas s'il restait vraiment silencieux. Qu'ils le laisseraient rester avec eux, là où il y a du bruit.
"On dirait que l'heure du coucher de quelqu'un est passée", a dit Shanks. "Je parie que c'est le dernier verre qui l'a fait. Le petit ne peut pas tenir son jus." "Regardez qui parle." Yasopp, mais il avait l'air loin, pensait Luffy. "J'ai aidé à porter ton cul d'ivrogne au lit plus de fois que je ne peux le compter, patron. Et vous êtes loin d'être aussi mignon que le gamin quand vous êtes bourré." "Tout d'abord, vous ne devriez avoir que la chance de me porter au lit, mon ami", a rétorqué Shanks. "Et deuxièmement, comment oses-tu ?" "Dis-lui que j'ai raison, Ma-chan." "Elle mentirait", dit Shanks, avant que Makino ne puisse répondre. "Et ça ne la dérange pas de m'emmener au lit." Puis en riant, "Tu vois ? Ce rougissement parle de lui-même." "C'est plutôt incriminant, Makino", a dit Yasopp, avant de rire bruyamment, en ayant l'air surpris. "Pourquoi tu me jettes le torchon ? Je dis juste ce que je vois ! C'est Cap qui sourit comme un pervers." "Hé ! Au moins, reconnais que je suis un pervers mimi." Encore des rires. Luffy l'entendit où il s'éleva de toute la pièce, et voulut s'enfoncer dans le son, la non-couverture semblant le pousser doucement vers le bas.
Il y eut alors du mouvement autour de lui, et de grandes mains chaudes qui touchaient ses épaules. Elles ne ressemblaient pas à celles de Makino, qui étaient beaucoup plus petites. "Oh, je vais le prendre", dit Makino. "Nan, je vais le porter en haut." La voix de Shanks, et elle semblait plus proche maintenant. "Ça ne me dérange pas." "Tu es sûr ?" "Oui, ça ira. Je connais le chemin de l'étage. Juste pour clarifier, l'enfant va dans le placard de rangement, non ?" Makino rit, comme elle le faisait à chaque fois que Shanks disait quelque chose, bien que Luffy n'ait jamais compris ce qui était si drôle. Mais si elle le trouvait drôle, alors c'était probablement ce qui importait. Shanks semblait aimer la faire rire, de toute façon.
Il sentit alors des bras autour de lui, le soulevant, et ce n'étaient pas ceux de Makino, ils étaient plus grands et plus forts. Il était trop fatigué pour ouvrir les yeux, pour demander s'il pouvait rester plus longtemps, pour dire qu'il n'avait pas sommeil, pas vraiment, sa joue se calant contre une épaule chaude, ce qui était bien mieux que le comptoir. La personne qui le tenait sentait la pas-couverture, qui était toujours enroulée autour de lui, et Luffy resserra ses mains dedans, au cas où ils auraient l'intention de la prendre. "On dirait que je ne vais pas récupérer ma cape". Encore la voix de Shanks. Cette fois, Luffy la sentit gronder sous son oreille. "C'était ma meilleure pièce de rechange. Et je t'ai donné mon préféré. À ce rythme, il ne m'en restera plus, et tu sais à quel point j'apprécie le côté dramatique d'une cape bien retournée. Tout mon personnage de cape et d'épée en dépend." Luffy l'entendit rire à nouveau, et cela semblait plus proche, aussi. Elle avait le plus beau des rires. "Je pense que vous allez survivre, Capitaine." Puis, "Et tu n'as jamais demandé à le récupérer", Makino a dit. "Je sais, mais tu été si mignon dedans ! D'ailleurs, quelles sont les chances que vous fassiez une nouvelle performance dans cet ensemble ? Sans la chemise de nuit, cette fois." Elle a fredonné, et quand elle a parlé, sa voix était un murmure. "Uhm.. Améliorées." "Vraiment ?" "Hmm." Luffy sentit sa main s'enrouler sur sa tête, avant qu'elle ne passe doucement ses doigts dans ses cheveux, tandis que Makino disait : "Tu sais, ça te va bien." Le rire de Shanks, maintenant, sonnait presque aussi doux que le sien. Bizarre. "Ouais ?" Sa voix était bizarre, aussi. Elle était vraiment basse, ce qui ne lui ressemblait pas ; Shanks parlait toujours comme s'il voulait que tout le monde l'entende. "Je vais garder ça à l'esprit." Ses doigts passant dans ses cheveux étaient vraiment agréables, pensa Luffy. Il ne voulait pas qu'elle s'arrête. "Il enlève ses couvertures dans son sommeil, alors bordes-le bien", dit alors Makino. "Hmm, ça me dit quelque chose. Sauf que tu ne trouves jamais ça mignon quand je le fais." "Parce que c'est aussi ma couverture." "Hé, je n'y peux rien si mon corps magnifique résiste à être couvert." "Non ? Tes chemises se déboutonnent toutes seules comme par magie alors ?" "Eh bien, non, c'est généralement toi qui le fait", plaisante Shanks. "Capitaine, vous voulez bien mettre le pauvre gamin au lit avant qu'il ne se réveille traumatisé ?" appela quelqu'un de l'autre côté de la pièce, avant que d'autres rires ne suivent. Les bras autour de lui se déplacèrent, et Luffy voulut protester - dire qu'il se fichait de ce dont ils parlaient; qu'il voulait juste rester comme ça un peu plus longtemps. Un léger souffle a retenti à côté de son oreille, et, "Tu es trop grand !" Makino a rigolé. Luffy la sentit bouger, comme si elle se dressait sur ses orteils, et puis il y eut des doigts doux qui repoussèrent ses cheveux, suivis d'un baiser sur son front, comme elle le faisait toujours quand elle le mettait au lit. Mais il préférait ça, quand ils étaient tous les deux présent, ensemble. Il se demandait s'il devait leur dire.
"Mon Dieu, tu es adorable", a soupiré Shanks. "Comment fais-tu pour atteindre les étagères du haut ?" "Hmm. Persistance." Un rire plus fort cette fois, même si sa voix était beaucoup plus douce quand Shanks a dit : "Ouais, je parie." Puis, toujours avec cette voix bizarre et trop silencieuse, "Ma fille persévérante. Tu sais, si tu veux, tu peux me mettre au lit plus tard." Makino a fait un bruit comme si elle s'était étouffée, et son rire suivant était différent, presque essoufflé, alors qu'elle sifflait "Shanks !". C'est étrange. Elle l'appelait habituellement Capitaine. Quand avait-elle commencé à l'appeler par son prénom ? "Quoi ?" Shanks gloussa. Luffy le sentit à travers sa poitrine, et dans l'épaule sous sa joue. "Le gamin est endormi. Et même s'il ne l'était pas, ça lui passerait au-dessus de la tête." Il voulait demander ce qui lui passerait au-dessus de la tête, mais il a oublié quand les bras autour de lui se sont resserrés, le déplaçant un peu. Ils avaient commencé à chanter, les autres, mais il oublia de protester, de dire qu'il voulait rester debout plus longtemps, qu'il n'était pas fatigué, sentant les mouvements de balancement doux d'être porté dans les escaliers, loin du bruit et du rire doux de Makino.
Il y a eu une pression soudaine sur le sommet de sa tête, et le raclage de quelque chose le long de son front, comme la barbe de grand-père, mais pas aussi touffue. Et il entendit le chant s'affaiblir, mais la mélodie restait ; Luffy entendit le bourdonnement profond quelque part au-dessus de sa tête, et le sentit sous son oreille. Il pensa : c'est agréable.
Gramps le portait parfois au lit, mais jamais comme ça. C'était mieux. Il pensa, en se rappelant de son baiser sur son front: Peut-être que c'était ça, avoir des parents. Il pensa, à moitié endormi, oubliant pour un instant tout ce qui dépassait la chaleur immédiate des bras autour de lui et le bourdonnement sous son oreille:
Peut-être que ça pourrait être comme ça, continuer à être comme ça..
Avec eux.
Pour toujours.
Tumblr media
omg how could u this was sf cute 😭😭😭😭😭😭😭😭😭😭😖💕💕😭 first of all i love shanks and makino, i will ship them til i die; secondly luffy thinking of them as parents??? pls my heart can’t take it & how he wanted to stay up a little longer; i also love how luffy was so observant it was a nice touch 😭😭😭😭😭 shanks flirting w makino will always be a mood so i appreciate you sharing this with me 🥹☺️😌
0 notes
theoppositeofadults · 3 years
Text
ah! et si vous voulez une idée très très sympathique (du moins in my opinion!) j’ai commandé pour ma soeur chez La Redoute un “ensemble cuisine” en lin avec des serviettes de table, des torchons et un tablier (ils ont aussi une nape et des sets de table) et tout est actuellement en solde!
7 notes · View notes
alecia0 · 3 years
Text
Films Disney
Peu de temps plus tard, Lien remarqué la hotel disney vente privee dans la nuit statif et le quart étaient manquantes. Elle pourrait porter des disney movies animation, des chaussettes et un lourd manteau, mais toujours un sari. Lien agent a dit Thomas Powell qu'elle avait caché un aurore disney dans sa chambre à coucher night stand environ 3 h, juste avant deux nettoyeurs de tapis sont arrivés.La police a arrêté les deux peu après minuit le jeudi lors d'une recherche de Mme Suggs' House, dans lequel les détectives ont trouvé une quantité importante de bijoux appartenant à la victime, Beatrice Lippman Manck.barbes sont interdits dans les hôtels et tavernes mais autorisé dans d'autres domaines. Comment pourrions-nous nous habillons notre mère, dans SOLDES DISNEY un sari, pas moins. Le nouveau Disney Ensemble De Torchons De Noël Le Monde De Walt Disney à Prix Favorable à bandoulière court structuré les gains du terrain à dos populaire comme une alternative plus sophistiquée. Jimmy Vogt, le propriétaire du magasin, a donné à la police une description de l'homme, qui correspondait à l'un des suspects. Après avoir expérimenté avec DISNEY PAS CHER les deux, ils sont allés avec la version à canon tronçonné.quand les gens ne peuvent pas comprendre, il peut devenir agitée. Quand ils se sont réunis pour la première fois -- dans la buanderie de leur immeuble -- Billy était partageant un appartement avec son frère aîné Jack.Gaga's people a fourni les armes elles-mêmes bien en plastique R12 M4 Air Soft fusils, un adorable petit morceau, a-t-il déclaré et Menkes est allé à T. essayant de s'habiller avec dignité a été désespérant. Dans les photos de famille à partir de l'aire de jeux, nous attendons un peu fraîchement débarquée du bateau, mais Maman dans son sari. À l'époque, Zsa Zsa allégué Francesca conspiré pour sortir un prêt de 3,75 millions de dollars contre sa maison et a volé 2 millions de dollars provenant de ses comptes de banque, qu'elle a utilisée pour acheter une maison et d'investir dans une Phantom Company à New York.Kenneth Jay Lane pièces étaient en vente à l'encan Onassis et clients lui ont demandé où ils pouvaient trouver parures similaire Saks Fifth Avenue est un endroit.Seule une mère peut enseigner sa fille que si un homme a un gage d'amour ne peut pas tenir dans la paume de sa main, il s'agit d'un appareil et elle ne veut pas que cela. Il princesse de disney liste se vend de $45 à $140.
www.vetementsprincesse.com/
1 note · View note
mrlafont · 4 years
Text
Ces journées chaudes de septembre, quand j’étais enfant, les ai-je vécues vraiment ou imaginées ? Quoi qu’il en soit je pense maintenant à ces journées dont j’ai le sentiment si particulier. Ces journées si particulières, si poétiques comme il pouvait en avoir dans mon enfance, avant l’hyper-communication, journées chaudes et langoureusement ensoileillées de mon esprit, qui me procuraient le sentiment de l’éternité, où le temps passait calmement, sans appréhension, sans lendemain. Journée lumineuse dont la chaleur n’était pas épuisante, imposée, mais venait caresser tout objet, rendait tout tendre, voluptueux, calme. Le soleil de fin de journée éblouissant les cuisines des grands-mères, les maisons de campagnes, les vraies, où ça sent les vieux torchons abrutis de soleil, les fleurs des champs, la terre, le vieux, pas ces nouvelles maisons de campagnes rénovées au goût du jour, hyper-modernisées, comme des appartements des villes. Oui, ces vieilles journées d’avant qui sentaient le vieux, journées d’avant l’envahissement de l’électronique, de l’Internet. Les campagnes mortes, le dimanche après-midi, n’étaient jamais vraiment mortes, la vie était toujours là peut-être même le plus intensément, prête à reprendre, parce que tout ce qu’elle recelait cette vieille campagne était là dans sa finalité et fonction. Nous ne vivons désormais plus avec notre géographie, la campagne n’est plus qu’une ville secondaire, plus silencieuse. Nous ne vivons plus avec la campagne mais simplement à la campagne. La vie moderne est un cancer qui a atteint presque toutes les géographies. La technologie moderne est la mort de la tradition, d’un certain art de vivre, d’une proximité vitalisante avec l’environnement direct. Vivre entassés n’est pas vivre à côté, cent dans un immeuble nous demeurons à des kilomètres les uns des autres. Tout nous sépare, nous ne nous connaîtrons jamais et nos histoires ne seront jamais liées qu’à cela même que nous aurions été si proches et à la fois si éloignés les uns des autres. Chaque vie devient dangereusement unique, bientôt nous n’aurions plus rien en commun. Nous ne vivons plus ensemble. L’individualisme a poussé les êtres vrais dans une affreuse solitude. Ceux qui se côtoient encore dans le monde moderne vivent à peine ensemble, ils se disent bonjour, rigolent un peu, roulent des mécaniques et s’en vont. Nous ne souffrons plus ensembles. À part les miséreux d’aujourd’hui, ceux qui, par destin, par automatisme, sont les parias, demi-parias car un pied dans la connerie moderne, de la société. Quand les clochards d’une civilisation n’ont plus de charme, c’est que les ressources spirituelles de celle-ci sont épuisées, nulles, vides.
8 notes · View notes
anderalebake · 4 years
Text
Peluches Disney Boutique
Note des rédacteurs Cette histoire a été corrigé pour tenir compte du fait que, bien que princesse brune disney et GHI Gemological Laboratory ont le même propriétaire, ils sont deux sociétés distinctes. New York, la veille de ses débuts sa nouvelle collection Cirque durant la semaine de marché de Las Vegas le mois prochain, designer Jane Taylor a 16 one-of-a-kind cocktail anneaux Disney Marvel soldes qu'elle vend exclusivement sur le luxe en ligne détaillant en ligne Moda Operandi. Lorsque vous voulez vraiment trouver un entree eurodisney vente flash escompte, un moteur de recherche internet peut être votre meilleur ami. New York, avec une demande faible à la fois le mois dernier et au cours du premier trimestre de l'année, le prix des diamants polis de toutes tailles ont diminué en Mars, selon Rapaports RapNet diamant index. Pur nautica de nautica le port de ce cologne peut vous faire confiance à votre disney. Chaque fois que vous pensez de faire une liste des meilleures marques pour hommes et femmes, rolex a d’être à la première place. Ils sont situés dans 18 carats jaune, blanc et or rose, avec un design élégant et minimaliste qui maintient l'accent sur les pierres précieuses. Le collection Disney Ensemble De Torchons De Noël Le Monde De Walt Disney à Prix Favorable ourlet peut être simplement utile ou Cadeaux Disney sophistiquées et attrayantes. Le dvd walt disney pas cher en utilisant soigneusement sélectionnés, seulement acheter Disney Sw03072 Sw Plate Set Nouveau style a pris près d’un an, et a passé plus de 700 heures pour concevoir, créer, polonais et disney colliers portefeuille, mettant en évidence la magnifique minière chinoise. Lorsque la marée a progressivement élargi lorsque l’élément rétro devient luimême la tendance la plus en vogue, et lorsque l’esthétique occidentale dominent le monde, est des étatsunis, mais peu à peu le charme de respire plus unique, attirant l’attention du monde. Vous pouvez aussi ne pas oublier les besoins individuels et personnalisés des femmes. En effet, une quantité suffisante valeur comptable audelà des bijoux luimême, ce qui signifie que la tendance ne peut pas aller audelà. Ces sont disney ainsi sans effort à utiliser. Alors que les diamants 1 carats ont montré une certaine reprise des prix, le RAPI pour d'autres tailles continué à glisser en Avril. More D-couleur de 4000 carats de diamants seront exposés. Il est un fait incontestable que charms prix sont esthétiquement attirant. Disney Peluche Lady De Taille Moyenne à Prix Affortable argent sont plutôt populaires quand il s’agit de décorer les armoires aux célébrités flashy. disney série mystérieuse étoile avec deux caractéristiques de conception, chaque valeur esthétique importante. Non, Livres répondu rapidement lorsqu'on lui a demandé s'il voit la non-divulgation comme un problème. La période de noël, l’équipe sera chantait dans les rues de l’evangile de la paix, de la distribution de bonbons, les gens apportent de la chaleur à rester tard, les personnes seules sourire, les gens doux plus doux. Galatea a nommé Edmonton, Alberta-fondé sejour a disney tout compris comme le distributeur exclusif de ses collections dans le chef de la Disney Soldes direction de market.
www.boutique-disney.com/films-pixar
1 note · View note
freaaky-cookie · 4 years
Text
BRIOCHE / BRIOCHE
Tumblr media
Préparation / preparation : 30 min
Pousse / grow : 1h30 à 2h
Cuisson / cooking : 30 min
Ustensiles de cuisine / Kitchen ustensil
Cul-de-poule / Mixing bowl
Balance de cuisine / Scale
Robot pétrin / Mixing robot (Embout crochet / End piece hook)
Spatule en sillicone / Silicone spatula
Moule à manqué / Springform pan
INGRÉDIENTS
Pour 2 brioches  / For 2 brioche
230g de lait tiède / 230g of warm milk
15g de levure boulangère sèche / 15g dry baker’s yeast
75g de beurre fondu / 75g melted butter
1 œuf / 1 egg
60g de sucre / 60g of sugar
800g de farine / 800g of flour
1 sachet de sucre vanillé / 1 sachet of vanilla sugar
1 pincé de sel / 1 pinch of salt
FRANÇAIS
Dans un cul-de-poule au fouet électrique ou au robot pétrin et le crochet pétrisseur mettre le sucre, le lait tiède, la levure ensemble et mélanger à vitesse moyenne pour le robot pétrin ou au fouet à vitesse moyenne également.
Ajouter l’œuf, la pincé de sel, le sucre vanillé, le beurre fondu et bien mélanger à vitesse moyenne pour le robot ou le fouet.
Tamiser les 800g de farine et pétrir au robot pétrin à vitesse rapide ou bien à la main il faut que la pâte soit bien souple et homogène, il faut que la pâte colle un peu sur le bout des doigts.
Laisser la pâte pousser dans son saladier ou bol à pétrin pendant 45 minutes à 1 heure dans un endroit chaud, il ne faut pas qu’il y ait de changement de température durant la pousse. * N’oubliez pas de couvrir le bol ou le saladier de film alimentaire et d’un torchon il ne faut pas qu’il y ait d’air qui passe à l’intérieur du bol.
Quand la pâte à bien poussée, la dégazer à la main, la découper en 2 boules du même grammage. Faire la forme que vous souhaitez (en forme de petites boule, en forme de tresse, en forme de cake etc..), poser les tresses ou les boules sur une plaque de cuisson avec une feuille de papier sulfurisé ou bien dans un plat à cake avec également du papier sulfurisé et remettre à pousser durant encore 45 minutes à 1 heure.* Préchauffer le four à 180°
Pendant que les brioches poussent pour la seconde fois, mettre dans un bol un peu de lait avec un jaune d’œuf pour la dorure. Vous pouvez ajouter des perles de sucre par dessus les brioches ou encore du sucre à la cannelle.
Quand les brioches ont bien poussé, badigeonner au pinceau le dessus des brioches d’un peu de préparation lait et jaune d'œuf et mettre par dessus un peu de perle de sucre ou un peu de sucre à la cannelle.* Baisser la température du four à 150° et attendre 5 minutes
Enfourner les brioches pendant 30 minutes et bien vérifier que le dessus des brioches ne brûle pas.* Une fois cuites démouler et laisser refroidir sur une grille pendant 1 à  2 heure(s) * Possibilité de congeler les brioche
Vous pouvez les déguster avec de la pâte à tartiner, de la confiture ou bien nature.
ENGLISH
In amixing bowl with a electric whisk or a mixing robot put the sugar, warm milk and yeast together and mix at medium speed for the mixing robot or whisk at medium speed as well.
Add the egg, pinch of salt, vanilla sugar, melted butter and mix well at medium speed for mixing robot or whisk.
Sift the 800g of flour and knead in a mixing robot at high speed or by hand. The dough should be very soft and homogeneous, the dough should stick a little on your fingertips.
Let the dough grow in its bowl or mixing robot bowl for 45 minutes to 1 hour in a warm place, there should be no change in temperature during the growth. * Do not forget to cover the bowl with cling film and a cloth so that no air can get inside the bowl.
When the dough has grown, degas it by hand, cut it into 2 balls of the same weight. Shape the dough into the shape you want (ball-shaped, braided, cake-shaped, etc.), place the braids or balls on a baking tray with a sheet of baking paper or in a cake dish with baking paper and push on for another 45 minutes to 1 hour. * Preheat the oven to 180°
While the brioche are growing for the second time, put some milk in a bowl with an egg yolk for gilding. You can add sugar beads on top of the brioche or cinnamon sugar.* Lower the oven temperature to 150° and wait 5 minutes
When the brioche have grown well, brush the top of the brioche with a little milk and egg yolk preparation and put a little sugar bead or a little cinnamon sugar on top.* Lower the oven temperature to 150° and wait 5 minutes
Bake the brioche for 30 minutes and check that the tops of the brioche do not burn.* Once cooked, remove from the mould and leave to cool on a rack for 1 to 2 hour(s)* Possibility to freeze the brioche
You can enjoy them with spread, jam or plain.
3 notes · View notes
babes-les · 4 years
Text
Éphémères et chaotiques
Il est 11:11 et je nage en plein délire. Normalement je fais un souhait, je souffle sur les quatre petits un du cadran comme si c’était les chandelles d’un gâteau d’anniversaire. Je ferme les yeux jusqu’à ce qu’il soit et douze pour que je puisse arrêter de t’espérer.
Tumblr media
C’est un peu le bordel ces temps-ci, je deviens tellement nostalgique quand je pense à toi, j’ai l’impression de jouer une game de ouija avec les fantômes de mon passé. Je baigne dans l’incertitude d’un maybe futur avec toi, le passé est si loin, c’est comme si jamais rien n’avait réellement exister. J’aurai dût faire des screenshots de nos conversations et créer un album souvenir pour les jours où juste ton ombre allait me faire mal mais j’étais trop occupée à crier ton nom trois fois dans le mirroir. T’es comme bloody mary, tu n’apparaîtra pas. Je mettrai ma main au feu que tu n’ai aucun souvenir des surnoms qu’on se donnait, que tu vas passé à travers ce qui suit comme un sac de chips family size en dix minutes et que t’aura jamais la moindre idée que ces paragraphes parlent de toi. Je mettrai ma main au feu que tu n’ai aucun souvenir du babillard cloué sur le mur dans ma chambre, juste en haut du meuble en bois avec trois tiroirs. Tsé, le rectangle de liège presque invisible tellement il y avait de post-it de toutes les couleurs dessus. C’était la vue qu’on avait après avoir baiser comme deux sauvages, allongés sur le dos pour essayer de reprendre notre respiration. Autant de cardio qu’un couple de personnes âgés. C’était la vue qu’on avait juste devant nous quand on s’étourdissait à boire des bières d’une façon dangereuse, la tête à l’envers. Il y avait deux mémorables billets de spectacle d’épingler dessus, des pages de livres déchirées pleine de surligneur et cette phrase : Tell me the story about how the sun loved the moon so much he died every night to let her breathe, d’écrite, dans une bulle en forme de nuage, grossièrement traçée au plomb, dans le coin d’une napkin de restaurant. Je gage que malgré tous ces détails, t’ignore toujours de quoi je parle. C’est dans ta nature de faire semblant qu’il ne se passe rien du tout, que même si je suis à moitié nue devant toi, en train de hurler des chansons qui t’énerve, tu restes immobile, à chasser ce qui t’étourdie dans ta tête. T’es conscient que je suis là mais on dirait que t’es ailleurs, comme si une partie de toi se questionnait à faire un choix entre me faire taire avec des mots durs ou en utilisant ta main sur ma bouche lorsque t’es entre mes cuisses.
Je rêvais d’une histoire qui n’a jamais été et ne sera jamais la nôtre. Celle où l’on se réveille ensemble et tombe endormis en plein milieu d’après-midi après un gros pot de crème glacée. T’as agis comme si t’étais bébé cupidon, c’était wise de ta part. Tu te promenais dans l’appart en titubant, les pantalons descendus aux chevilles, à travers les nuages d’enscent, conscient de la faiblesse que ça me causait dans les genoux. Tes yeux me perçait l’âme au grand complet. Tu t’es toujours mis tout nu au lieu de te mettre à nu, ça m’énervait pas avant. J’me disais que t’allais baisser ta garde un jour, ou que j’allais devenir distante, froide pis me tanner, qu’aucun de nous n’allait avoir mal. T’embrassais mes imperfections, je trouvais ça beau et touchant, comme une pluie de confettis. T’étais pas fort fort en matière de compliment mais ça ne me dérangeait pas. On jouait à ça souvent, se dire qu’on se trouvait laids et caves. T’as réussi à me briser en toutes petites miettes avec ta délicatesse quasi inexistante. Tu m’as perforé le péricarde avec ta grande flèche pointue, tes mains pas toujours habiles, toi qui avait de la misère à viser la majorité du temps. Tes petites boucles étaient juste une façon de me faire digérer ton je-m’en-foutisme plus facilement. T’as réussi à passer à travers les trois couches de glace qui m’enveloppait le coeur. T’as foutu le feu partout à l’intérieur de moi, je me consummais sous l’influence de tes belles paroles dénudées de sens. C’était comme utiliser une allumette près d’un barbecue, ce n’était qu’une question de temps avant que j’explose. 
T’étais aveuglé par ton égo surdimensionné, par l’ombre de tes propres ailes abîmées par toutes les autres qui avaient été là avant moi. T’étais aveuglé du brillant reflet que j’avais dans les yeux quand je croyais encore que t’étais différent des autres. T’étais aveuglé par l’amour mais c’est pas grave, un jour ça va être ton tour de te sentir tout petit, vide, décalissé de l’intérieur à ne plus savoir comment te gérer. Tu vas avoir l’impression d’être en train de te noyer de l’intérieur, tu vas crier de toute tes forces mais personne va t’entendre. Tes joues finiront irritées de larmes, rougies par le frottement de tes mains qui ne savent plus où donner de la tête. Tu vas rêver à moi les nuits où tu vas être capable de fermer les yeux. Je vais faire danser les démons dans ta tête, jongler avec tes souvenirs. Je vais devenir ton pire cauchemar. Je vais te garder éveillé avec une douleur à la poitrine, une sensation de torchon humide qui se plie en douze et qui brûle dans ton estomac, un goût amer en bouche. Tu vas rêver à moi, pour toutes les fois que t'avais pas confiance en toi sauf quand y'était temps d'utiliser ce que t'avais entre les jambes. Pour quand tu t’entêtais, que tu m’obstinais que je me servais de toi, pourtant, moi, c’qui m’intéressait encore plus que ton corps sur le miens, c’t’ait ce qui avait entre tes deux oreilles, c’t’ait l’univers dans lequel tu me transportais quand tu déblatérais sur des sujets pas possibles. Quand j’avais une sensation de voyager partout en même temps pis rapidement, lorsqu’on était allongés l’un à côté de l’autre. C’qui m’intéressait c’est ce qui battait de plus en plus vite sous ta peau brûlante, ce gros organe-là qui me transmettait de faux signaux. Cet organe-là que j’aurai retiré de ma poitrine pour te dire d’en faire ce que tu voulais. Me pitcher dans le vide pour espérer le pire.
J’avais pris l’habitude de dire adieu à mes heures récupératrices de sommeil depuis un bout. Mes nuits, je les passaient à overthink, à transformer les moments passés avec toi en toutes petites graines pour en construire le plus gros et solide château de sable au monde. Je regardais la flamme de la chandelle brûler durant des heures, les chansons défiler. J’me rappelle à quel point j’y croyais fort à tout ça avant que je me fatigue de la complexité des sentiments, avant que tout devienne gris, qu’on se conte des menteries. J’y croyais jusqu’à ce qu’on joue les innocents, qu’on se comporte comme si rien de ça, c’t’ait important. J’y croyais avant qu’on devienne trop lâches, trop occupés pour se dire quoi que ce soit. J’avais le coeur coincé dans un étau, prêt à exploser.
Les nuits deviennent de plus en plus froides, même en été. Elles deviennent plus longues. Les couchers de soleil n’ont plus le même goût sans toi. Je trouves que ça ne fait aucun sens, l’idée de devoir vivre avec l’absence de ton visage. Ton visage si doux et serein que je contemplais et admirais de la même manière qu’un ciel rose barbe-à-papa. Y’a des fois où je t’aurai dis de me sacrer patience, fâchée contre mon moi sensible qui a peur de te perdre mais qui dit toute de travers juste parce que de m’accorder autant d’importance, ça mettrai mon âme en péril. Tu sais autant bien que moi que j'avais l'impression d'exister seulement quand tu me privais d'air. Autant que quand tes mains me serraient la gorge que quand j’en avais le souffle coupé de te voir sourire. Des fois c’est comme si on était dans la tune de Kanye où y dit, When I grab your neck, I touch your soul. Je trouve ça presque romantique, faut l’faire pareil.
2 notes · View notes
lalignedujour · 1 year
Text
-Il est sale un peu mon torchon.
Elles essuient des verres à l'infini. L'une plus vite que l'autre.
-Ils sont tous sales.
-Nan mais le mien il est gras.
-Ils sont tous gras.
-Mais du coup, c'est sale.
-T'es nouvelle ici, toi, non ?
-Oui.
-Bien ce que je pensais. Alors, c'est quoi que tu trouves sale ?
-D'essuyer des verres propres avec des torchons sales.
-De toute façon, les types qui viennent ici, tu les verrais, ils sont pas propres non plus.
-J'ai l'impression que tu portes un jugement, là.
-Pardon ?
-Est-ce que tu veux qu'on se pose ensemble pour t'aider à observer ces personnes telles que tu les vois, sans porter de jugement ?
-...
-Puis, si tu le souhaites, je t'inviterai à t'aménager un temps pour toi, pour te relier à ton ressenti.
-Si je te donne un torchon propre, tu te tais ?
-T'as eu une enfance heureuse ?
-Quoi ?
-T'es lesbienne ?
-Bon ok, je me le gardais pour la fin de semaine, mais voilà le torchon propre.
-Merci.
1 note · View note
stracciatessa · 4 years
Text
Tumblr media
Brioche vegan sans robot, super moelleuse et facile
- vegan
Hello ! Aujourd’hui je vous propose une recette vegan, facile et sans besoin de robot plier une super brioche moelleuse.
Les ingrédients :
260ml de lait végétal tiède
380g de farine
60g de sucre
70ml d’huile d’olive
Un sachet de levure boulangère
1 pincée de sel
Sucre en grain
La recette :
Faites tiédir le lait et délayez la levure dedans (Le lait ne doit pas être trop chaud, au risque que la pâte ne gonfle pas).
Dans un saladier, mélangez la farine, le sucre et le sel.
Ajoutez l’huile d’olive et pétrissez à la main pendant environ 10min (La pâte est assez collante, farinez bien vos mains !).
Couvrez d’un torchon propre et laissez lever la pâte pendant 1h.
Dégazer la pâte et divisez la en trois pâtons égaux.
Sur votre plan de travail bien fariné, faite un boudin assez long avec chaque pâton.
Tressez les trois boudins ensemble.
Déposez la pâte à brioche sur du papier cuisson et laissez pousser d envoie au une heure.
Badigeonnez la pâte de lait et ajoutez du sucre en grain par dessus.
Enfournez à 160° pendant une demi heure.
Il ne vous reste plus qu’à déguster cette brioche pour le goûter ou le petit déjeuner !
Retrouvez moi sur Instagram 📸 @stracciatessa !
1 note · View note
Slow Burn, BatB fic, StanFou, chap 7
Il y a quinze ans...
La charrette arriva devant la maison vide, devant plusieurs villageois. Clothilde marmonnait dans sa barbe « Des parpaillots… Qui n’iront même pas à l’office avec nous… Je ne les saluerai pas. »
Les Laurent n’étaient pas loin. Stanley s’accrochait aux jupes de sa mère. C’était la maison de Gervais. Et ces gens l’avaient prise. Il ne le leur pardonnerait jamais.
Le père Robert sourit aux nouveaux arrivants et donna la main à la dame pour l’aider à descendre.
- Bonjour et bienvenue à Villeneuve, mes amis.
Le couple parut fort étonné d’un tel accueil de la part du curé, mais sourirent et répondirent à son salut.
- Bonjour mon père, et merci. Nous sommes les Durand. Je suis Thérèse, et voilà mon mari Michel. Et voilà nos enfants : Samuel et Renée. Venez dire bonjour, les enfants !
Stanley vit alors un petit garçon et une petite fille descendre de la charrette, aidés par leur père. Le petit garçon avait une dent en moins, et de beaux yeux noirs. La petite fille était plus jeune, ses cheveux bouclés étaient séparés en deux couettes retenues par des rubans blancs, et elle avait une jolie poupée dans les bras. Le père Robert les salua chaleureusement. Madame Laurent fit un signe de tête à son mari et ils s’approchèrent.
- Bonjour ! Je suis Eliabel Laurent, la modiste. Voilà Guillaume, mon mari.
- Bonjour ! Je suis le drapier. Nos boutiques sont juste là, fit le père de Stanley en désignant les deux façades à vitrine, de l’autre côté de la place.
- Et voilà nos deux fils, Richard et Stanley, et nos trois filles. Élise, Éloïse et Eliana.
Dick s’approcha, en attrapant le collet de Stanley pour le forcer à s’approcher. Il souffla à l’oreille de son cadet « dis bonjour ! », et l’enfant obtempéra de mauvais gré. Les triplées firent une petite révérence avec un sourire irrésistible.
Mais il se sentit rougir quand le petit garçon lui sourit largement en lui rendant son salut. Les quatre fillettes se mirent à jouer ensemble sans plus de cérémonie, courant et riant sur la place.
- J’ai apporté une tarte aux blettes ! Annonça la modiste en tendant à la femme un plat enveloppé dans un torchon. Pour que vous n’ayez pas à vous soucier du repas de ce soir.
- Et nous prêterons nos bras pour vous aider à remonter vos meubles ! Annonça Guillaume.
Le couple rosit de plaisir.
- Oh, nous ne pouvons accepter…
- Bien sûr que si ! Nous savons ce que c’est de s’installer dans une nouvelle maison. Et à plusieurs mains, ça ira plus vite. Vous voulez que je garde les enfants pendant ce temps ?
- Et je ne suis pas seul, Dick n’a pas les mains dans les poches, il a de la ressource ! Lança Guillaume, approuvé par son aîné.
- J’aiderai aussi, renchérit le prêtre en retroussant ses manches.
- Mais… Mon père, nous ne sommes pas…
- Catholiques ? Qu’importe ! Tous les nouveaux arrivants sont les bienvenus ! Allons ! Faites-nous plaisir en acceptant notre aide !
Le couple se regarda, puis accepta en souriant. Plusieurs badauds se mirent à imiter les Laurent, et commencèrent à décharger la charrette. Si même le prêtre n’était pas gêné par la différence de religion des nouveaux venus, on ne pouvait se faire plus royaliste que le roi… Eliabel rentra avec Thérèse et les fillettes, qui envahirent aussitôt la chambre des filles et jouèrent à la poupée. Samuel et Stanley se retrouvèrent à peu près seuls.
- Tu as l’air triste, constata Samuel.
Stanley hocha la tête.
- C’était la maison de mon ami. Il est parti pour une autre ville.
- Ah…
Instant de silence. Samuel regarda Stanley.
- On joue ?
- J’ai des épées à la maison.
- Des vraies ?
- Non, en bois. Mais je sais me battre !
- Montre-moi ! S’écria le garçon.
La glace était rompue. Stanley apporta deux épées en bois, et les deux enfants jouèrent avec entrain. L’aide plus ou moins spontanée de quelques solides gaillards permit aux Durand d’être meublés en moins de trois heures. Les dames s’occupèrent de nettoyer et d’accommoder tentures, rideaux, ranger les vêtements dans les armoires, etc.
Le soir venu, les Durand remercièrent chaleureusement les villageois venus les aider et les Laurent rentrèrent au logis.
Guillaume ébouriffa les cheveux de Dick.
- Tu n’as pas les deux pieds dans le même sabot, mon garçon ! Tu es fort comme un bœuf !
- Merci papa.
- Et toi, Stanley ? Tu les trouves comment, les nouveaux voisins ?
- Oh, ils sont bien, fit l’enfant d’un ton qui se voulait détaché.
- « Bien », seulement ? Toi et Samuel, vous avez joué toute la journée !
- Il est gentil, concéda Stanley d’un air boudeur.
Guillaume et Eliabel se regardèrent. Leur cadet allait peut-être surmonter son chagrin plus vite que prévu, en fin de compte.
OoO
Sept ans plus tard…
Stanley sortit en maugréant de sa maison.
La semaine avait mal commencé. Les nouvelles de la guerre étaient mauvaises. On parlait de batailles sanglantes, et les Laurent, comme les Déroulède, comme quasi-toutes les familles de Villeneuve, tremblaient pour l’être cher qui servait sous les drapeaux. Dick était parti depuis quatre ans déjà, laissant Magdeleine et leurs enfants aux bons soins de ses parents, et Stanley ressentait avec une acuité affreuse l’absence de son grand frère. D’ordinaire, il écrivait avec abondance, une lettre arrivant au courrier au moins deux fois le mois pour ses parents, sa femme et parfois son cadet, mais ces derniers temps, ses courriers s’étaient raréfiés, raccourcis. De temps à autre, une tache de boue souillait le papier et l’adolescent craignait toujours que ce soit du sang séché. Partagé entre l’admiration pour le courage de Dick et la peur affreuse d’une mauvaise nouvelle, Stanley se faisait un souci terrible, partagé par sa famille.
Eliana, Élise et Éloïse cherchaient à distraire leur inquiétude en se plongeant à corps perdu dans les falbalas et la toilette, ou en harcelant leur frère sous couvert de le seconder dans son rôle d’homme de la maison, lorsque leur père s’absentait pour ses affaires.
Dernièrement, les triplées s’étaient mis en tête de lui trouver une fiancée. Et Stanley haïssait qu’on se mêle ainsi de ses affaires. Elles l’avaient accablé de recommandations, vantant les qualités de l’une, la beauté de l’autre, sans lui laisser en placer une. Il avait finir par sortir en trombe de la maison après leur avoir crié de le laisser tranquille. Marcher lui ferait du bien. Ses pas le conduisirent à la ferme des Durand. Samuel était en train de nettoyer le poulailler, il lui fit de grands gestes.
- Eh, Stan !
Les deux garçons bavardèrent longuement pendant que le jeune homme achevait sa tâche. Samuel alla se laver un peu avant de s’affaler sur le tas de foin où Stanley s’était assis.
- Elles sont bizarres, tes sœurs. Pourquoi te demander de choisir une femme maintenant ?
- Elles veulent que je me marie, je ne sais pas pourquoi. Déjà, c’est trop tôt ! Je n’ai que quinze ans ! Et puis… Ça ne m’intéresse pas, moi, d’avoir une femme.
- Moi, dit Samuel d’un ton qui trahissait un long passé de réflexion sur la question, je trouve dommage qu’on ne puisse épouser qu’une personne à la fois. Je ne pense pas que j’arriverais à n’en aimer qu’une seule. Et pourquoi se limiter aux filles, d’ailleurs ? Il y a des garçons que j’aurais bien épousés, aussi !
Stanley rougit violemment à cette réflexion.
- Heu… Mais, heu… Ton église et la mienne…. Ne trouvent pas ça bien…
- Oui. Et c’est dommage. Franchement, quel mal il y aurait à épouser un homme ? Deux fois plus de bras pour faire les gros travaux. Et puis, il y a des garçons qui sont aussi beaux que des filles, et je ne vois pas pourquoi je ne pourrais pas les courtiser aussi. Toi, par exemple, tu es très beau, fit Samuel en mâchouillant un brin de paille, l’air de rien.
Il sourit en voyant le trouble croissant de Stanley. Il s’approcha de lui, avec un air à faire des confidences.
- Tu sais quoi ?
- Quoi ?
- J’ai embrassé un garçon la semaine dernière. Un du village d’à côté.
Stanley était de plus en plus troublé. Le cœur battant, il avait du mal à suivre son propre fil de pensée face à l’immensité du champ des possibles que venait d’ouvrir Samuel devant ses yeux.
- Oh ? Et, heu.. C’était… C’était comment ?
Samuel se rengorgea.
- Oh, c’était bien. Différent d’avec les filles. Il avait un peu de barbe qui piquait, et il serrait plus fort dans ses bras.
- Je vois, murmura Stanley, l’air absent.
- Tu as déjà embrassé des filles ?
- Heu, oui, une ou deux.
- Et des garçons ?
Stanley jura que le village entier l’avait entendu déglutir. Samuel, étendu à côté de lui dans la paille, le regardait avec des yeux à demi-clos, un petit sourire entendu sur les traits.
- Ça te dirait d’essayer ?
Stanley ne savait même pas comment dire oui. Il se contenta de hocher la tête, pris de vertige.
Samuel se redressa, s’approcha de Stanley, qui était assis, raide comme un piquet. Il le prit par les épaules, ôta un brin de paille de ses cheveux, et posa les lèvres sur les siennes.
Stanley crut défaillir. Si les baisers qu’il avait échangés du bout des lèvres avec quelques filles ne lui avaient laissé qu’un souvenir médiocre, celui-là le transporta quasiment dans un autre monde. Ses bras se levèrent automatiquement pour s’enrouler autour du cou et du dos de Samuel, et il inclina la tête sur le côté pour que leurs nez ne se cognent pas. Samuel approfondit le baiser et fut surpris du son qu’émit Stanley, mi-gémissement mi-cri de surprise, avant de s’accrocher à lui comme si sa vie en dépendait. Surpris et très, très excité. Leurs langues vinrent à la rencontre l’une de l’autre et se mêlèrent, sans grâce, mais avec passion.
La main de Stanley s’accrocha dans les cheveux de Samuel et pressait leurs deux têtes l’une contre l’autre, tandis qu’il lui dévorait la bouche avec une frénésie désespérée. Il poussa un autre cri de surprise quand Samuel lui attrapa une fesse tout en insinuant un genou entre ses cuisses. Il avait une érection monumentale qui menaçait déjà de tacher son pantalon. Stanley sentait que se profilait à l’horizon l’orgasme le plus violent de sa courte vie. Encore quelques secondes et...
- Samuel ? Où es-tu ? Cria une voix lointaine.
C’était son père qui l’appelait.
L’enthousiasme des deux garçons fut douché en un temps record. Ils se séparèrent aussitôt et s’époussetèrent pour retirer les brins de paille accusateurs.
- Je suis dans la grange, papa ! Je déplace le foin !
- Mais c’est trop lourd pour toi !
- Ne t’inquiète pas, j’y vais à mon rythme !
- Tu es sûr de ne pas avoir besoin d’aide ?
- Certain papa. Je nourrirai les chevaux tout à l’heure.
- Bon garçon. Ta mère me fait dire que le dîner est prêt dans une heure !
- Oui papa !
Stanley se redressa comme un automate, se dirigea vers l’auge que Samuel venait de remplir pour les chevaux, et y plongea sa tête entière. Samuel le regarda faire un peu stupidement avant de s’inquiéter du temps qu’il passa sans respirer. Le jeune homme finit par sortir la tête de l’eau, ruisselant, mais calmé. Il s’essora les cheveux et s’essuya la figure avec la manche de sa veste.
- Pourquoi tu as fait ça ? Demanda Samuel, éberlué.
- Parce que je préfère encore me balader les cheveux mouillés qu’avec un chapiteau dans le pantalon, répliqua Stanley.
Le jeune fermier eut un regard amusé.
- Je ne pensais pas te faire un effet pareil.
- Moi non plus, en fait.
Silence.
- Tu voudrais qu’on recommence, plus tard ?
- Tu es libre quand ? Demanda Stanley, l’air avide.
- Je pense que je pourrais arranger le coup samedi prochain, à la tombée de la nuit. Tu pourrais me rejoindre ici ?
Stanley hocha la tête.
- J’y serai.
OoO
Il en fut ainsi pendant quelques mois. Stanley faisait régulièrement le mur pour aller retrouver Samuel, et ils volaient quelques heures en étreintes maladroites, baisers affamés et cris étouffés. Stanley sentait qu’il commençait à s’attacher, et que c’était un gros, gros risque. Cette petite histoire prit fin un beau jour, quand Samuel décida d’ajouter la fille du savetier à son tableau de chasse. Stanley n’était pas aussi enclin à partager son amoureux et son amour-propre souffrait de voir que visiblement, ses charmes ne suffisaient pas à retenir le cœur du jeune homme. Il finit, un soir, par s’expliquer auprès de Samuel, qui prit relativement bien la chose. Ils se serrèrent dans leurs bras, jurèrent de rester amis et rentrèrent chacun de leur côté. Stanley pleura en cachette pendant quelques semaines, puis finit par reprendre le cours ordinaire de sa vie.
Les trois années suivantes se passèrent, entre inquiétude pour Dick, qui parvenait de temps à autre à obtenir quelques jours de court répit au village, apprentissage chez le tailleur du village voisin et tentatives infructueuses de trouver un nouvel amoureux. Soit les candidats manquaient, soit il ne savait pas les voir. Stanley n’avait guère à se mettre sous la dent que des souvenirs qui commençaient déjà à décolorer et la triste perspective d’une échappatoire par un mariage classique, une fois adulte, qui le rendrait, il le savait déjà, infiniment malheureux. Tout pesé, mieux valait la solitude que partager son lit avec une pauvre fille qu’il ne parviendrait pas à rendre heureuse, elle non plus ! Le travail lui donnait au moins l’occasion de se focaliser sur autre chose. Au cours des rares permissions de Dick, il s’était exercé à prendre ses mesures et pour s’entraîner, avait quasiment refait la garde-robe de son aîné pendant son temps libre. Son maître le félicitait souvent pour sa rigueur et sa méticulosité, et l’assurait qu’il serait un excellent ouvrier sous très peu de temps. Cette perspective rassurait Stanley, qui se disait qu’au moins, il réussirait professionnellement, ce qui était toujours ça de pris.
Il pensait que sa vie sentimentale, en revanche, se profilait comme un océan de triste solitude et de vide existentiel, jusqu’au jour où la fin de la Guerre de Sept Ans sonna le retour des hommes du front. Dick et Tom le forgeron rentrèrent les premiers et furent acclamés –Tom était un excellent ami de la famille Laurent-, mais le lendemain, un triomphe fut réservé à Gaston, le capitaine.
Cependant, ce jour-là, Stanley aurait été bien incapable de dire si ce Gaston était un homme, une armoire ou un cheval… Il n’avait d’yeux que pour le Plus Bel Homme du Monde qui chevauchait à ses côtés. Ses sœurs se pâmèrent d’extase devant le capitaine, Stanley regrettait de ne pouvoir en faire autant devant le lieutenant.
Dans les premiers jours, les premières heures de leur retour, il grappilla avec voracité le moindre renseignement sur le nouveau venu ; son nom, sa famille, où il demeurait, ce qu’il avait fait… Il s’étonna de reconnaître l’adolescent replet qui n’avait pas plus que ça capté son attention, plusieurs années auparavant. La perfection absolue qu’était cet homme à ses yeux l’empêchait d’aller lui adresser la parole. Lui, Stanley, simple apprenti tailleur, ne pouvait décemment déranger Mr Le Folliet pour le prétexte futile d’entendre le son de sa voix !
Il fallut un heureux coup du sort et la première sortie de ses sœurs à la taverne pour l’approcher de plus près. Stanley avait été assigné comme chaperon, et eut fort à faire lors de cette soirée. Dick avait, charitable, pris le relais pour quelques minutes. Du reste, elles étaient faciles à retrouver, elles étaient toujours au même endroit : suspendues aux lèvres du capitaine. Stanley allait mettre à disposition ce temps de répit pour s’offrir une bière. Mais lorsqu’il se retourna pour surveiller ses sœurs, il sursauta en voyant devant lui Mr Le Folliet. Qui lui souriait.
- Bonsoir ! Oh, tu dois être le frère de Dick Laurent ! Dit-il en lui tendant la main.
Stanley, au bord de l’apoplexie, arriva à grimacer un sourire et serrer la main devant lui. Ce n’était pas une voix. Aux oreilles de Stanley, c’était des chœurs angéliques, doux comme une caresse.
Ce sourire avec les dents du bonheur, c’était une vision du paradis.
- Bonsoir… Oui, je suis le frère de Dick. Je suis…
- Stanley, c’est bien ça ?
Stanley luttait pour ne pas couiner de façon hystérique. Il connaissait son nom !!
- Oui, c’est exact.
- Ton frère ne tarissait pas d’éloges sur toi. Il nous a souvent parlé de toi. Tu étais jeune, encore, quand nous sommes partis. Tu es tailleur, il paraît ?
- A… Apprenti encore, précisa Stanley, avant de le regretter. Mr Le Folliet allait le prendre pour un gamin !
- Je suis sûr que tu feras un excellent tailleur ! Moi, je suis Étienne Le Folliet, mais tout le monde m’appelle LeFou.
- Le… LeFou ?
- Oh, c’est un surnom que j’ai gagné à l’armée ! Tu as des projets pour l’avenir ?
- Ah, heu.. Hé bien… Eh bien je pense que dès que je serai devenu tailleur, je resterai auprès de mes parents pour travailler avec eux. J’aime travailler en famille.
- C’est admirable ! Je pense que j’en aurais fait autant s’il m’en restait une.
Stanley sentit un élan de compassion le traverser. C’était vrai qu’il avait perdu ses parents jeune, par la faute d’une épidémie de fièvre, et que son aïeule avait trépassé pendant son adolescence.
- Mais trêve de mélancolie, c’est la fête ce soir ! Dit LeFou en lui adressant un sourire éblouissant.
Stanley lui sourit aussi, par mimétisme, et l’espace d’un instant, se crut réduit dans l’univers à l’ombre des deux délicats points de perfection que formaient les fossettes sur les joues de LeFou.
- LeFou ! Tonna une voix de l’autre côté de la taverne.
LeFou se retourna et appela :
- J’arrive, Gaston !
Puis retournant à Stanley :
- Eh bien, à bientôt Stanley.
Il repartit, deux bières aux mains, laissant Stanley sur un petit nuage.
Ce soir-là, Stanley étouffa ses gloussements dans son oreiller, euphorique. Cela ne dura pas. Car Stanley eut rapidement conscience du redoutable concurrent dans les affections de LeFou, en la personne de Gaston lui-même. Déjà, on s’étonnait de la relation étrange entre les deux hommes. Ni l’un ni l’autre n’était marié, et ils menaient encore une vie de régiment : levés aux aurores, patrouillant aux alentours du village régulièrement, Gaston et LeFou s’étaient imposés comme une sorte de milice privée au sein du village. L’hiver qui suivit leur retour fut très rigoureux et le pain vint à manquer. Gaston s’employa alors à chasser voracement dans les bois et rapporta régulièrement des proies dont la chair et la peau furent mis à contribution pour nourrir et réchauffer les habitants. Des bandits, poussés par la misère, avaient tenté un raid pour voler les provisions du village, mais le Duo, comme on commençait à les appeler, établit un plan d’action et chassa les importuns, leur apportant une aura supplémentaire. Ils persistèrent dans leurs efforts en escortant les expéditions pour aller couper du bois de chauffage dans la forêt. Cet hiver-là, ils avaient sauvé les plus vulnérables, dont la fille bien-aimée du patron de la taverne. Celui-ci fit peindre le portrait du héros sur ses murs, asseyant la réputation de Gaston dans tout Villeneuve.
Encore peu sûr de ses charmes et de ses capacités, mal servi par sa timidité naturelle, Stanley se vit contraint de se couler dans le modèle du soupirant de loin, n’osant adresser la parole qu’épisodiquement à l’objet de son affection, sans se rendre totalement compte que ce dernier faisait exactement la même chose pour la vedette de la ville.
Il en fut ainsi pendant les cinq années qui suivirent. Stanley gardait soigneusement le secret de son inclination envers LeFou, et rapidement il prit l’entière mesure du poids que celui-ci représentait. Il n’avait personne à qui en parler, que ce soit pour s’attrister des périodes où il ne parvenait pas à capter son attention, ou pour s’extasier d’un échange de bons mots ou d’un geste. Il n’osait pas partager cela avec Samuel, avec qui ses relations, quoique cordiales, s’étaient allongées d’une salutaire indifférence pour faire passer l’épreuve de son mariage. Dick ? Il n’osait ! Stanley ne savait pas les opinions de son frère en particulier et de sa famille en général sur les gens de sa, disons, condition, et l’amour qu’il portait à son frère, ajouté à sa crainte, l’empêchaient de s’épancher auprès de lui. Plutôt s’arracher un membre que de perdre l’affection de Dick ou de quiconque de sa famille.
Assez vite, l’amabilité naturelle de LeFou et les nombreux gestes de gentillesse qu’il avait envers les habitués de la taverne, dont Stanley faisait partie avec Tom et Dick, lui firent gagner dans le cœur du jeune homme des marques d’une attirance de plus en plus forte. Le coup de foudre n’avait pas changé d’intensité, et tout ce que pouvait faire ou dire LeFou était merveilleux au regard énamouré de Stanley. Quelle torture cela pouvait être de ne pas pouvoir le dévorer des yeux quand il dansait, de feindre l’inattention quand il chantait, de se forcer à compter les fois où il osait l’aborder, et pour ne parler que de futilités ! Combien de fois il avait eu envie de lui avouer cet amour qui le rongeait de plus en plus, pour renoncer, forcément.
Stanley se prenait à imaginer des scénarios de moins en moins sages où il imaginait LeFou lui faire découvrir l’amour physique, et lorsqu’il assouvissait comme il pouvait ses pulsions les plus urgentes, il se sentait écrasé de solitude, en songeant que l’objet de sa tendresse n’était même pas au courant de ce qu’il ressentait.
Stanley lui-même ne savait quelle avait été la goutte d’eau qui avait rendu cette situation insupportable, après plusieurs années passées à contenir ses sentiments aux yeux de tout le monde, famille, amis et LeFou inclus. Était-ce cette énième fois où il avait vu Gaston entourer les épaules de LeFou d’un bras possessif ? Était-ce ce soir où il avait vu une voyageuse lorgner sur LeFou d’un air gourmand et se dire qu’il n’aurait aucune chance face à cette rivale ? Était-ce à cause de cette discussion avec ses parents où ils parlaient de lui acheter ou lui louer une petite maison, une fois qu’il serait marié ? Il ne pouvait le savoir. Mais ce soir-là où la boisson lui avait enfin fait avouer ses sentiments à LeFou, Stanley avait simplement renoncé à vivre plus longtemps ce calvaire.
OoO
3 notes · View notes
slythraven · 5 years
Text
Pour le Pride Month, j’ai envie de raconter comment s’est passé mon coming-out.
Mon coming-out bisexuel a eu lieu il y a quelques années. Cela faisait deux ans que j’avais déménagé à Tulle. Quand j’y repense, je me suis dit que c’était cocasse, parce que la façon dont ça a été fait est drôle.
J’ai compris que j’étais bisexuelle progressivement. Au départ, je pensais que je m’imaginais que je n’étais pas hétéro, que c’était juste dans ma tête. Mais l’attirance que j’ai pour les hommes et les femmes n’était pas dans ma tête. J’ai mis un long moment à faire mon petit chemin personnel tout seul. 
Avec ma mère, on avait ce rituel qui consistait à prendre le café ensemble devant ses programmes télés de l’après-midi et de discuter. Et la conversation s’est dirigée vers une amie à elle, qui a eu un problème avec son ex-mari et père de sa fille. Et j’en viens à me questionner sur pourquoi certaines femmes acceptent de se laisser traiter comme des serpillières par certains hommes de son entourage. Et ma mère m’explique que de son point de vue, c’est souvent des femmes qui ont des problèmes à régler avec leur père (manque d’affection, etc.) et qui tombent souvent dans les bras du premier homme qui leur donne de l’attention. Elle ajoute aussi que la société à son époque forçait à mort sur relation amoureuse + mariage + enfant = finalité, objectif ultime à atteindre dans la vie d’une femme. Du coup, en mixant tout ça, ça ne la surprenait pas qu’autant de femmes (dont elle) se retrouvaient dans des mariages qui ne leur convenaient pas et où dans certains cas, le mari traitait sa femme comme un vieux torchon. Ayant moi-même certains problèmes avec mon père et la famille de ce dernier qui m’a un peu rempli la tête avec ce genre de connerie, j’ai pas pu m’empêcher de me dire que ça risquait de m’arriver si je ne faisais pas attention. 
Et sur le ton de la plaisanterie, j’ai alors dit “Ouais donc moi, avec tous les problèmes que j’ai avec mon père, je peux facilement reproduire le schéma sans même m’en rendre compte. P’tain, j’vais sortir qu’avec des meufs si c’est ça, hein.” 
Ma mère m’a alors regardé d’un ton très sérieux pour m’annoncer : “Mais je sais qu’il faut une femme pour toi. J’en ai jamais douté.” Ah. 
Ah.
Ma mère savait donc avant moi. 
“Euh, dis voir ? Tu dis pas ça parce que j’ai jamais été en couple, hein ?”
“Non, je dis ça parce que je te connais, voyons !”
“Mais t’es au courant que je suis attirée par les hommes aussi ?”
“T’es bisexuelle, ouais. Comme ton frère.”
Bon bah. Bah... Bah ouais. Ma mère m’a grillée avant même que je lui dise sans faire exprès que les femmes m’attiraient autant que les hommes. 
19 notes · View notes
pupurpupull · 5 years
Text
Violences / 21 m²
Le blog a changé de nom pour des questions paranoïaques d’anonymat  mais il est toujours là
J’ai publié un texte, 21 mètres carrés dans la revue Violences de Luna Beretta 
6 euros + 3 de frais de port à commander il y a vraiment des trucs biens dedans ici https://berettaviolences.wordpress.com/violences-2/
Je propose le texte en lecture ici si jamais tu ne peux pas commander le zine, il se base sur des textes qui avaient déjà été publiés ici
Vingt et un mètres carrés
La cage
J’habite depuis 7 ans dans ce studio moisi adossé à la cage d’escalier. Lorsque Jean-Baptiste, mon voisin du deuxième étage ouvre et ferme sa porte, le mur tremble. Lorsqu’il allume la lumière des espaces communs, un long grésillement s’enclenche. Il descend d’un pas saccadé en se cognant parfois aux murs. Il gémit, râle ou mugit. Il marque un arrêt au premier étage. Il reprend sa descente. Et puis un silence. Je sais qu’il est derrière ma porte. Je l’entends respirer. Il sort vérifier si mon volet est ouvert et revient derrière ma porte. Je l’entends murmurer des choses pour lui.  Puis il frappe. Il me demande cinq balles, des feuilles à rouler, un peu de tabac : « je reçois mon argent le mercredi ». Un jour il me demande si j’ai du doliprane car il s’est cassé une côte. Une autre fois à 4 heures du matin, goguenard il me tend un billet de cinq euros pour que je lui vendre une bouteille de rosé.  Je le trouve en train d’errer dans la rue en espérant trouver quelque chose par terre. Je connais toutes les nuances de son souffle et de sa démarche. Je guette pour savoir s’il est dans un bon jour ou dans un mauvais jour, pour savoir ce que je vais trouver derrière ma porte quand il va frapper.
Il y a quelques années, il m’avait invité au PMU pour une bière, j’avais accepté, « en tout bien tout honneur », mais je sais bien qu’il avait cristallisé quelque chose. De la cage d’escalier j’entendais son copain lui dire « alors tu l’as invitée ? » et sa voix se faisait triste « oui mais maintenant c’est fini ». Pendant cette bière au PMU avait surgi le gouffre insondable qui sépare une RSAiste mondaine et un alcoolique sous curatelle, une vie de serviettes et une vie de torchons, un  tonneau de pisse et un baril de merde.
 L’hippodrome
C’est à cause de cette nuit que Jean-Baptiste a vrillé.  Ce soir-là, alors qu’une population surréaliste champignonnait dans tous les recoins du Grrnd zéro on ricanait dehors avec un copain, devant une table imbibée de flyers. Deux individus invraisemblables s’étaient générés spontanément à nos côtés. Hutch  fraîchement vêtu d’un  gilet jaune flambant neuf récitait une logorrhée confuse et enthousiaste, Starsky, affublé de lunettes de soleil et d’un blouson de moto chatoyant semblait animer en permanence une émission hits radio dans une version fictive des années 1980.
« Tu veux pas qu’on rentre ensemble après ?».  J’avais très rapidement fait du rentre dedans à Hutch. C’était un plaisir rare et simple : offrir à un inconnu aléatoire la possibilité de foutre sa bite quelque part et voir son visage s’illuminer. A cinq heures il m’a retrouvé vers le bar après m’avoir cherché quelques temps, inquiet : est-ce que j’étais toujours d’accord pour qu’on rentre ensemble ?  Je lui  ai dit « Ok mais faudra que je me douche, j’ai passé toute la soirée à me pisser dessus ».
A peine notre trajet entamé, on a entendu Starsky nous appeler. On s’est retournés et on l’a regardé nous rejoindre en courant mollement. Après quelques pas, il a feint de découvrir la situation : « ah mais d’accord en fait vous allez baiser c’est ça ! ». Il a commencé à bougonner : « non mais je vais vous laisser hein, je vois bien hein que vous allez baiser ». Il a  fait  mine de faire demi-tour vers le Grrnd Zéro. Dix secondes plus tard, il est revenu dans nos pattes, cette fois un peu cabotin : « Non mais merde tant pis, je sais bien que vous allez niquer mais je marche avec vous hahaha ». Moi, ça m’arrangeais bien, je savais plus trop si j’avais envie de me taper Hutch.
« Bon bah on n’a qu’à faire une after chez moi » j’ai dit. Proposer des afters c’est toujours un bon moyen de temporiser.  « Eh ça vous dit pas on baise tous les trois ? » a lancé Starsky. Il élaborait à haute voix une chorégraphie de baise à trois, demandant à Hutch son approbation virile. J’ai répondu (même si personne ne m’avait posé de question) : « écoutez on fait une after chez moi, j’ai quelques bières, après on verra hein, je sais pas trop, je réfléchis,  je réfléchis, je sais pas trop là,  pourquoi pas… Je sais pas ». Toute cette petite brigade marchait un peu surprise de ce malentendu généralisé qui peut-être aboutirait à une baise à trois. Je m’imaginais faire surface à  la station de métro Cusset tel un poney  escorté par ses deux jockeys. Je pensais aux gars qui tiennent le mur de ma rue et s’écartent tous les jours pour me laisser passer en disant « bonjour madame ». Est-ce qu’ils étaient déjà là?  
Arrivés au métro Carré de Soie,  Hutch  a commencé à se tâter le corps frénétiquement à la recherche de son sac à dos. Je n’arrivais pas à croire qu’une clownerie pareille était réellement en train de se produire. Il a fini par annoncer ce qu’on avait évidemment deviné.
«J’ai laissé mon sac au Grrnd Zéro ». Starsky esquissa un grand sourire. « Y’a tous mes papiers, toute ma thune ». Starsky exultait.
« Je dois y retourner, je suis dégouté».
 Nous fîmes nos adieux à Hutch à l’ombre d’un des palmiers de la station de métro.
 Starsky jubilait sans aucun filtre dans la rame. « Ah putain, j’ai gagné, on va niquer haha, oublié son sac, il a oublié son sac, je vais trop baiser ce soir ». Sur les escalators, il débouclait déjà sa ceinture. Il émit un « comment on va trop baiser » qui résonna dans ma cage d’escaliers tandis que je faisais tourner la clé dans ma porte. Dans mon lit, pendant que j’enchaînais les clopes,  il répétait ébahi « j’ai oublié mon sac, j’ai oublié mon sac ».  
Au matin du 1er janvier, Starsky me dit sur facebook « Va te faire foutre, en faciale de préférence » sous  les vœux de bonne année d’Hélène Rollès que j’avais partagés.
Après cette nuit, Jean Baptiste n’a plus frappé chez moi pendant près d’un mois. Cela n’arrivait jamais, il venait beaucoup plus souvent. Je n’y ai pas pensé tout de suite, j’ai fait le recoupement après.
 Derrière la porte
Le 15 janvier trois coups ont frappé chez moi et quand j’ai ouvert la porte je savais. Je ne savais pas exactement ce que je savais, mais je le savais. Jean-Baptiste m’a demandé d’une voix funèbre si j’avais des feuilles à rouler. Je me suis retournée chercher mes OCB. Je l’ai entendu dégringoler contre ma porte. Il brandissait un couteau. Un vieux laguiole de table de merde. J’ai saisi son bras pour tenter de l’éloigner. Pendant ce bras de fer de trente secondes, il me regardait avec une fatalité triste et son visage petit à petit se disloquait en une expression inconnue. J’ai lâché un sépulcral « à l’aide » d’une étrange voix sourde, j’ai dit « j’appelle la police ». Il a fait « ok, ok »,  a eu un mouvement de recul puis j’ai refermé la porte sur lui, puis le loquet, puis la serrure.
Les jours suivants je me sentais très mal, il n’y avait objectivement rien de « si grave » mais une pièce s’était brisée. Quand on est sur le qui-vive pour quelque chose d’indéterminé et que cette chose «arrive», c’est une bascule vers le réel qui touche au monstrueux.
L’inquiétude est une sensation imprimée. Quand j’étais enfant j’écoutais mon père à travers le mur de ma chambre comme aujourd’hui je guette le voisin. Mon père m’a transmis un regard taciturne, désordonné (celui de ma mère est acéré, caustique). Il est mort il y’a 18 ans. Dans mes souvenirs, Il tortille constamment un élastique. Sa démarche est  spastique à cause d’une maladie héréditaire (elle se déclenchera peut-être chez moi je m’en préoccupe peu, je composerai si ça arrive). Et puis il boit. Il ne va pas bien, il va se suicider, il insulte ma mère, elle l’insulte. Dans mon lit, je respire le moins fort possible pour ne manquer aucun bruit, pour être sûre que tout va bien. Je cherche des régularités : les ronflements de ma mère qui dort tandis que lui rumine et geint. Un jour, en rentrant de l’école  à midi, en le voyant sortir des chiottes en titubant, je me mets à pleurer. Repas, purée. Il énonce avec détermination et saccade  des noms d’animaux en souriant « un zébu/   un zébre / un cheval ». Ma mère part travailler. Puis lui aussi. Par la fenêtre, je le regarde entrer dans l’Opel. Il fait  une  marche arrière de quelques mètres en poussant la voiture derrière. Je repars à l’école.
L’inquiétude est devenue un sentiment habitable et liquide. Une latence marécageuse que vient trouer un évènement, quand le soir j’ouvre la porte et qu’une difformité surgit. Son corps malingre, la tête dans une flaque de sang. Il est conscient, me dit « le poignet, ouvert veines poignet». Pas de veines taillées finalement, juste la  mâchoire ouverte. 3,12 grammes mesuré à l’hôpital. Rien de grave, mais quelque chose a rompu.
J’appelle le travail
Quelques jours après l’histoire du couteau, mon voisin est venu s’excuser en se cachant derrière son tuteur. “Je m'excuse, je suis désolé, j'avais bu j'ai pété un câble, on se connaît depuis des années, jamais je vous veux du mal, je vous veux aucun mal, je sais pas ce qui m'a pris”. Le mec de sa  tutelle m’a dit “voilà, il voulait vous le dire avant mais il a pas osé”. Je ne l’ai plus revu. Je me demande s’il voulait me planter ou me violer. A la réflexion je pense qu’il voulait peut-être juste entrer chez moi, trouver quelque chose qui n’est ni par terre ni chez lui. Je me demande parfois si je vais le revoir et s’il va mourir
Après sa chute, mon père a réduit l’alcool quelques temps, puis il a repris et arrêté, je ne me souviens plus vraiment. A partir du collège, il a enchaîné les cancers, gorge, poumons, et tout le merdier. Mon inquiétude était cette fois rythmée, je pouvais l’apprivoiser en me fixant sur dse balises apaisantes : la télé de sa chambre, la netteté circulaire du canule en plastique trouant sa trachée, le  menu quick n toast qu’on mangeait dans le train en rentrant de l’hôpital. J’appréciais cette routine du souci, dans ces lieux tiers, loin des murs de ma chambre. Avant sa dernière entrée à l’hôpital,  il faisait 32 kilos. À la télévision, un match de handball, une rediffusion des quatre filles du docteur March. La télévision et les burgers sont ce qu’il y a de plus apaisant quand il n’y a plus rien à dire. Mon père meurt à trois heures du matin. Dans la journée qui suit mon estomac se dénoue comme mécaniquement sous l’effet de Vanina de Dave qui passe sur France 5.
J’ai peur des portes, des battants, des couvercles. Je ne veux pas savoir ce qui grouille derrière, dessous. Quand je sors de chez moi  je m’imagine trouver à mes pieds les  corps plaintifs de Jean Baptiste et de mon père. Ils ont décidé de s’éclater la tête contre le mur dans le hall d’entrée pour que quelqu’un s’occupe d’eux. Starsky danse au milieu en retirant sa ceinture. J’appelle mon nouveau travail pour dire « je ne peux pas venir, mon voisin et mon père se sont éclaté la cervelle dans mon hall d’entrée. Et en plus y’a un con qui veut que je le suce par-dessus le marché !» Je raccroche et j’entreprends de tout nettoyer, je m’applique, c’est ma façon de prendre soin, de faire de mon inquiétude une activité et de m’y adonner avec véhémence.
Epilogue
En rentrant seule du Grrnd Zéro, je fais une rencontre apaisante sous le petit tunnel souterrain à Laurent Bonnevay.  Par terre à côté d’une flaque de différentes pisses, les emballages éventrés d’un énorme menu Mc Donald’s. Et au milieu de tout ça, la proéminence d’un cheeseburger bombant le papier qui l’enveloppe. J’ai pris le truc, je l’ai déballé, intact, immaculé, froid. Je l’ai mangé.
Tumblr media
11 notes · View notes