Tumgik
#un homme blessé peut il revenir
claudehenrion · 3 months
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Pour parler d'autre chose... ''Et si on parlait d'autre chose ?''
Un week-end récent, par curiosité et par ennui (les dimanches sont un peu longs, parfois, aux veufs non-encore habitués à la solitude), je feuilletais les pages des bouquins faits de chacune des années regroupant les ''billets'' de ce blog (à raison d'un Tome par année, ça en fait, du volume et des volumes !). Une chose m'a frappé : le nombre de ''billets'' qui parlaient de Syrie, dans les années 2013/2015...
La Syrie fut longtemps un pays que j'ai beaucoup fréquenté et beaucoup aimé. J'y retournais fréquemment, ''par gourmandise'', si l'on peut dire, comme au Liban voisin, mon cher Liban, presque une ''autre patrie''. La vie est ainsi faite –ou est-ce nous qui l'avons détournée de sa vocation ?-- qu'elle nous donne souvent l'impression de se présenter à nous sous la forme étonnante de pages qui se tournent et qui doivent être oubliées. Il en va ainsi des amis qui ont disparu : un être vraiment très cher laisse dans votre mémoire une empreinte ineffaçable, tandis qu'un ami (mais alors : en est-ce un ?) plus ''superficiel'' (''copains'' de promo, fréquentations de travail, anciens voisins, relations de voyage ou de vacances) va se ranger presque naturellement dans les cases d'un pré-oubli, en chemin vers l'effacement total : le temps qui passe crée de grands vides sombres dans les carnets d'adresses, dans les noms sur les photos, et dans les souvenirs...
La Syrie, donc, et le Liban aussi, nous l'avons dit. Mais il y a tant d'autres pays merveilleux, où on se promet de revenir... sans concrétiser jamais cette envie d'un moment. Dans mon Panthéon (puisque la panthéonisation est une idée fixe de notre président), il y a le Maroc de mon enfance, ce petit coin de ''mon éternité'', qui ne disparaîtra qu'avec moi. Mais il y a aussi la Grèce, ce jardin béni de mes premières extases artistiques où, été après été, je retournais retrouver tout ce qui ne se trouve que là, dans ces deux mondes si différents que sont la Grèce continentale et les îles... et retrouver, surtout, la langue grecque, magique, ''mère'' de toutes nos langues, belle, riche, précise, à en être intraduisible...
Et puis, bien sûr, il y a l'Italie, qui a fasciné les jeunes français, génération après génération, depuis ''nos ancêtres les gaulois'', colonisés mais comme ensorcelés –et comme c'était intelligent !-- par leur colonisateur, au point d'abandonner leur civilisation celte pour devenir des ''gallo-romains''... jusqu'à nos romantiques transportés dans leurs rêves de beauté et plus récemment, à certains hommes politiques contemporains (mais pas meilleurs pour autant), qui, au lieu d'étaler sans talent leurs fantasmes pornographiques (n'est-ce pas, Bruno Le Maire ? Avec tes 1800 opuscules péniblement vendus, arrête donc d'écrire : tu ne seras jamais Chateaubriand !), avouent une ''Tentation de Venise''... comme Juppé qui, pour une fois honnête, expliquait que cette escapade lui permettait de mesurer les limites et les insuffisances de sa propre vie … ce que nous avions fait longtemps avant lui. Sans compter que chacun de nous cache un petit ''coin'' secret, à lui tout seul, dont Rimbaud disait : ''Je sais que je serais mieux ailleurs... Je ne sais pas où c'est, mais je sais que c'est ailleurs''.
Depuis une dizaine d'années, un mal puissant s'est imposé à moi et s'est mis à créer des ravages dans l'exercice de ma mémoire : je ne retrouve plus la France... Vous rendez-vous compte de ce que cela veut dire pour l'ancien (lire ici : ''le très ancien''!) enfant de la guerre --je parle de celle de 39-45-- qui avait appris de ses bons maîtres, eux-mêmes gazés et multi-blessés de la précédente (celle de 14-18) que la France (on disait, d'une voix qui avait vite fait de devenir frémissante : ''la Patrie'' !) était une personne de chair et de sang qu'il fallait aimer plus que tout... Sic transit gloria mundi...
Car la savoir défaite, envahie, humiliée, occupée... la rendait encore plus ''désirable'' à nos huit ou dix ans : elle avait besoin de nous, et nous n'avions donc pas le droit de la décevoir ! En ces temps, de nos jours prétendus démodés par ceux qui ne les ont pas connus et n'en savent rien que les quelques éléments négatifs disponibles, ceux que la sale ''propaganda'' de gauche a retenus puisqu'ils étaient ''à charge'', la vérité ne se résumait pas à tricher sur les chiffres et à mentir sur leurs causes –ce à quoi elle ressemble de plus en plus, aujourd'hui-- mais était (n'était que ?) la recherche des devoirs qu'imposait celui de profiter du peu qui nous était laissé... C'était dur ? Non : c'était beau !
Comme les ravageuses et débilitantes méthodes faussement dites ''pédagogiques'' n'avaient pas encore été con-coctées (le choix du tiret est mûrement réfléchi) par les ''pédagos'' criminels qui ont fait du ministère de l'instruction publique (nom qu'il faut reprendre au plus vite) une redoutable machine à décérébrer, à désinformer, à déconstruire et... à déconner, le ''par cœur'' avait conservé le poids qu'il mérite (NDLR : je n'ai jamais compris pourquoi le fait qu'internet permette l'accès à une information plus rapidement que nos anciens dictionnaires... forcerait à ne plus entretenir ce merveilleux outil qu'est notre mémoire, au moment où la ''muscu'' semble chère à notre ''le plus jeune président etc...'' qui s'exhibe en photo, ''photoshoppé'' avec les biceps de Rambo ! NDLR-bis : tout de même.... 'faut oser ! De cette ''gonflette'' de très mauvais goût à sa dissolution au pire moment, il n'en aura pas raté une !). Toujours est-il que le fait de chercher ''ma France'' sans plus être capable d'en retrouver la moindre trace, est vécu, par moi, comme un drame, que j'ai conscience de partager avec nombre d'amis (de ma tranche d'âge, notamment).
Il n'a pas fait beau, aujourd'hui... Cela joue-t-il un rôle dans la nostalgie qui m'étreint, ce soir ? Je me sens apte à rejoindre tous les vieillards de tous les temps, pour murmurer, comme eux... mais sans être entendu (car il est très mal vu de dire la vérité, dans notre pays où la Liberté n'est plus qu'un slogan sans contenu, mais répété ''ad nauseam''), que... ''C'était mieux, avant !'' : les franches horreurs dont la Gauche-en-folie et ''extrême'' en tout nous menace, en cet instant précis, ne semblent pas de nature à me donner envie de changer ce slogan ou de m'écarter de son sens prophétique...
H-Cl.
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fleur-de-violette · 1 year
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Dans ma vie antérieure, tu étais ma mère
Dans ma vie antérieure, tu étais ma mère.
Peut-être que tu ne te considérais pas comme telle, mais tu l'étais, tu étais la première personne que j'aie vue en naissant, la première personne pour qui j'ai ressenti de l'amour.
Tu étais ma mère.
Bien sûr, tu étais trop jeune pour t'occuper de moi, trop jeune pour m'élever convenablement. Ça, tes parents n'ont pas cessé de te le répéter. Ils t’ont dit qu'il valait mieux que tu te sépares de moi.
Pour notre bien à tous les deux.
Mais tu n'as pas voulu, tu t'es battue, tu as crié, encore et encore, jusqu'à ce qu'ils cèdent. Tu t'es battue et, têtue comme tu es, têtue comme je te connais, tu as gagné.
Tu m'as donné un nom. Tu m'as nommé, et je n'ai jamais été si heureux que ce jour. Tu m'as accepté comme ton fils. Ce nom, toutes tes amies le trouvaient ridicule, et les gens riaient à l'entendre, mais moi, j'en étais fier. C'était mon nom. C'est la première chose que tu m'as donnée.
Et tu ne t'es pas arrêtée là, tu m'as donné plein d'autres choses. Tu m'as fait des cadeaux, tu m'as offert des câlins et des mots doux. Tu m'as offert ton amour.
Tout n'était pas parfait. Tu m'as donné de la douleur aussi, de la peine, de la terreur.
J'ai eu peur de toi.   
J'ai eu peur de toi et je me suis caché, je me suis enfui, plusieurs fois. Et ça te rendait triste. Ça te rendait si triste que j'aie peur de toi, alors que toi, toi, tu ne voulais que me couvrir d'affection. Tu ne voulais que me montrer ton amour. Et tu ne comprenais pas. Tu ne comprenais pas que nous n'avions pas la même manière de nous aimer.
Je t'ai blessée.
J'ai fait couler ton sang. J'ai laissé une marque dans ta chair. Puis plusieurs. Tu as pleuré. Mais ça ne t'a jamais empêché de m'aimer, de revenir vers moi. Encore et encore.
Tu t'es remise en doute. Tu t'es demandée ce que tu avais fait de mal, ce que tu avais raté en m’élevant. Et tu en avais raté des choses, dans mon éducation. Tes parents n’arrêtaient pas de te le faire remarquer. Tu étais trop jeune. Mais tu m'as toujours aimé, et ça, tu ne l'as pas raté.
Tu as grandi. Tu as donné ton amour à d'autres gens. Tu as été déçue. Tu as pleuré.
Tu as pleuré pour tout et n'importe quoi. Tu as pleuré pour un mauvais résultat, pour tes parents, pour tes amis, pour les garçons que tu fréquentais...
Et moi, j'étais toujours là.
J'étais toujours là, et tu mettais ta tête contre mon cou, et tu pleurais, et moi, je restais là, et je t'écoutais pleurer. Et tu finissais par te calmer, et j'étais toujours là.
Et les amis, et les garçons, et les chagrins se succédaient, et j'étais là, comme une éternelle constante dans ta vie.
Et je ne te disais rien par ce que je n'ai jamais su quoi te dire, je n'ai jamais pu te parler.
Nous avons déménagé. Tu as déménagé, et je suis venu avec toi. Je t'ai suivie. De toute façon, je n'aurais rien pu faire d'autre. Je ne voulais pas être séparé de toi. Tu ne voulais pas être séparée de moi.
J'ai grandi. J'ai découvert le monde extérieur. J'ai découvert qu'il y avait des tas d'autres choses, à part toi, et tu as eu peur.
Tu as eu peur que je ne parte, tu as eu peur que je ne t'abandonne. Tu n'as pas voulu me laisser voir ce qu'il y avait au delà de toi. Mais tu as renoncé. N'y a-t-il que face à moi que tu aies déjà perdu un combat ? Peut-être. Tu as compris qu'il fallait me laisser libre, que c'était normal. Que quoi qu'il arrive je reviendrais toujours vers toi. Tout comme toi tu étais toujours revenue vers moi.
Tu as rencontré un homme. Je ne l'aimais pas. Je ne l'aimais pas par ce qu'il était différent des garçons. Par ce qu'il vivait avec nous. Par ce que tu lui donnais de l'amour.
Tu lui donnais des câlins et des mots doux, et ça sonnait faux, par ce que c'était moi, et moi seul, qui devait recevoir de l'amour de toi.
Je ne l'aimais pas et je lui ai montré, mais lui, lui a compris que s’il voulait rester avec toi, il faudrait rester avec moi. Alors il a fait des efforts. Des efforts pour me supporter, et c'était dur.
Et j'ai compris qu'il t'aimait, qu'il t'aimait vraiment, et qu'il fallait que je l'accepte. Alors je l'ai accepté. Et j'ai même presque commencé à l’apprécier. Presque.
Et puis... et puis les choses se sont déroulés très vite.
Je ne sais pas si je n'avais pas vu le camion, ou si je n'ai juste pas été assez rapide pour l'éviter, mais durant un instant, j'ai eu peur, et l'instant d'après, j'étais mort.
Tu as pleuré.
Tu as pleuré et tu as crié mon nom, le nom que tu m'avais donné. Et l'homme à eu beau te serrer dans ses bras, tu n'as pas cessé de pleurer. Tu continuais à pleurer, et ce qu'il te disait ne changeait rien. Il te disait que c'était normal, l'ordre des choses. Que si ça n'avait pas été par le camion, je serais mort autrement.
Qu'à dix-sept ans, un chat était déjà vieux et que j'avais eu une belle et longue vie, remplie d'amour.
Et pourtant, moi, je ne te l'ai jamais dit. Je n'ai jamais pu te le dire.
Dans ma vie antérieure, tu étais ma mère.
Et nous voilà face à face l'un avec l'autre, et tu as l'air épuisée, là, allongée dans ton lit, dans ta chemise d’hôpital, mais tu me souris.
Et de nouveau, tu es celle que je vois en premier lorsque j'ouvre mes yeux.
L'homme sourit aussi. Il me sourit, il te sourit.
Tu places ton auriculaire dans le creux de ma main, et je ferme celle-ci de manière tout à fait instinctive.
Et tu ris, et tu ris et je ne regrette pas d'avoir sacrifié mes huit autres vies pour cet instant.
Pour renaître humain. 
Pour enfin, enfin, pouvoir te le dire.
Je t'aime, maman.                  
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mindinganother · 13 days
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'C'est la nuit. Dans la vieille ville, des adolescents avancent et frappent de leurs tennis les portes de fer fermées. Ils marchent vite, blousons de skaï, blue-jeans, les yeux qui ne voient rien. Leurs coups de pied résonnent dans les dédales. Ils croisent trois soldats israéliens, ils ralentissent, fusils nonchalants, on dirait deux mondes qui glissent l’un sur l’autre. Ils frappent contre les rues qui se vident à 7 heures du soir, pas un seul cinéma, pas un dancing, pas un café, rien, on a éteint la lumière sur eux. Ils frappent contre les boutiques cadenassées des commerçants, leurs parents.
Ils avaient dix ans et l’Intifada a commencé, seize à présent. Ils se sont beaucoup amusés, surtout la première année. C’était un jeu avec de vrais morts et de vrais blessés. Ils ont défié l’autorité suprême, celle de l’occupant, qui faisait baisser la tête au père, au professeur, au notable. Ils ont perdu le respect, triché ouvertement aux examens, bousculé leur mère, quitté la maison. Ils ne se sentaient bien qu’au milieu de leur bande, face aux soldats. Maintenant ils sont analphabètes, ou presque. A cause des grèves à l’école, du manque d’envie, de leur puissance sans limite. Combien sont passés par les prisons, combien ont versé dans la drogue et la délinquance, combien n’ont plus aucun repère dans la tête ?
Mais ils ont gagné, c’est la seule chose sûre. La poignée de main n’aurait jamais eu lieu sans les pierres q u’ils ont jetées. Ils avaient donc raison. Ils sont les héros de l’histoire, n’est-ce pas qu’ils le sont ? D’où vient alors que cette violence en eux ne s’apaise pas ? Et pourquoi frappent-ils contre les portes fermées comme s’ils frappaient contre leur victoire même ?
La boutique est noircie par la fumée, trois marches descendent vers le petit four où, depuis 1928, le vieil homme cuisine. Il porte la calotte des musulmans pieux et sa tunique bleue est serrée par une ceinture de cuir noir. Le même feu le regarde tous les matins depuis soixante-cinq ans. Son grand corps desséché se déploie au rythme de l’imprécation, il incarne le sentiment dans le mouvement de ses bras, le jeu de ses longs doigts.
Ce n’est pas une paix, où voyez-vous la paix ? Arafat a tout vendu pour une bouchée, pour une tasse de café. Où voyez-vous la paix ? Et où la justice ? Il n’y a pas d’autre Dieu que Dieu. Celui qui a perdu sa maison sur la côte ne peut toujours pas y revenir mais un Russe arrivé hier a le droit de s’y sentir chez lui. Le vieil homme pleure. Il n’y a pas d’autre Dieu que Dieu. Moi, j’essaye seulement que mon cœur soit plus blanc que la chemise que je porte, je gagne mon pain à la sueur de mon front, je ne peux pas dormir rassasié si mon voisin a faim. Je vis comme ça, pas autrement, la tête droite, pour qu’au jour de ma mort on puisse dire : Que Dieu ait pitié de lui.
Oui, il mourra comme ça, debout, avec sa croyance intacte. Les temps qui viennent ne sont pas pour lui. Son petit-fils est rentré de l’école, tennis blanches, sac à dos phosphorescent. Il n’a pas salué, pas dit un seul mot. Il s’est simplement assis pour écouter son grand-père, les yeux ouverts.
Comme si, au moment de toucher au but, « le peuple » volait en éclats
Ce sentiment, tous les Palestiniens l’ont. Pas aussi pur, pas aussi net, mais ils l’ont. Tous sans exception, ceux des villes et ceux des camps, les réfugiés de 1948 et ceux de 1967, les « modérés » et les « extrémistes ». Il es t la Palestine même, la blessure d’origine, le sacré, le fonds commun plus ou moins trahi. C’est par ce sentiment qu’ils se sont dit un peuple. Et ils l’ont finalement sacrifié pour que la poignée de main soit possible.
C’était dur mais ils l’ont fait. Et la fête a duré une journée. Mais dès le lendemain, dans le secret des maisons, chacun a mesuré précisément les conséquences de l’accord pour lui-même et les siens. Comme si, au moment de toucher au but, « le peuple » volait en éclats, se scindait en groupes alignés dans une interminable file d’attente. Moi, je suis de Gaza, ou de Jéricho, on sera les premiers servis. Moi, de Cisjordanie, ce sera pour un peu plus tard. Tu verras, les soldats disparaîtront du paysage, nous serons librement chez nous, l’air sentira différemment. Mais il faut parler bas. A côté, il y a ceux de Jérusalem, ceux qui vivent dans des camps depuis 1967. Plus loin, ceux de 1948, réfugiés à Gaza, au Liban, en Syrie, en Jordanie, les vrais dépositaires du sentiment. On préférerait pour l’instant ne pas croiser leur regard.
Voilà pourquoi les gorges sont nouées. Parce qu’on a gagné, parce qu’on a perdu. Parce qu’on a acquis quelque chose, mais pas pour tous. Tant qu’il n’y avait pas d’accord, on pouvait puiser au même imaginaire, ça ne coûtait rien. Chacun avait perdu quelque chose qui le rattachait à la « grande perte ». Maintenant, les cartes sont abattues et il s’agit d’aller changer ses jetons à la caisse. Et il en est qui ont les mains vides, ou presque. Aujourd’hui, un commando-suicide a jeté sa voiture contre un autobus chargé de soldats, sur la route de Ramallah. Pas de mort, une vingtaine de blessés. Aujourd’hui, un militant du Front populaire pour la libération de la Palestine venant du sud du Liban à bord d’un scooter des mers s’est fait abattre avant de toucher la côte. Aujourd’hui, deux auto-stoppeurs israéliens ont été assassinés à Wadi-el-Kilt, dans le désert de Judée. Aujourd’hui, les islamistes de Hamas ont tué deux soldats et promis de répéter cela. C’est tous les jours comme ça.
A Gaza, les gens ont recommencé à se marier au grand jour. Dans la petite maison du camp de réfugiés, la promise est en robe blanche, cheveux découverts, brune, pas très jolie, mais visage intense, nerveux, avec de grands yeux noirs et un long sourire. L’époux est un moustachu un peu replet. Tous deux sont assis à la place d’honneur, dans la pièce réservée aux femmes. L’une d’elles joue du tambourin, d’autres dansent en frappant dans leurs mains. Les vieilles retiennent leur voile blanc du bout des dents, les jeunes rient nerveusement, le foulard glisse de leur tête, leur sensualité déborde comme un fluide qu’elles ne retiennent plus. Ce sont les mêmes que l’on croisait hier dans les rues de Gaza, les cheveux strictement cachés, le regard fixé au sol. Mais aujourd’hui est un jour spécial. La mariée voile l’éclat de ses yeux, son compagnon semble effrayé comme s’il brisait un tabou. Qu’est-ce qu’on y peut ? La joie et le deuil vont ici main dans la main.
Seuls les commerçants ne perdent pas le nord, la Cisjordanie est un pays de commerçants. L’argent qui circule aveuglément entre leurs doigts parle un langage différent. Moi, on m’avait proposé de louer des entrepôts à Amman en vue d’écouler des produits agricoles. J’ai refusé. La Palestine ne sera pas l’entremetteur d’Israël dans le monde arabe, je ne mangerai pas de ce pain-là. En revanche, je connais quelqu’un, un cousin éloigné, qui n’a pas hésité, lui. Il a acquis plusieurs milliers de mètres carrés. Il est prêt. Des gens achètent, des gens vendent, des gens profitent de l’occasion pour marquer des points, des territoires. Deux groupes d’hommes armés de barres de fer se dirigent vers un terrain pour lequel leurs familles respectives s’affrontent depuis plus de cent ans. Ils croient que celui qui l’occupera le jour de l’indépendance aura gagné. Un loueur de voitures envoie ses hommes casser à coups de gourdin celles de son vieil ennemi et concurrent. Il avait prêté quelques véhicules aux dirigeants locaux de l’OLP, il se croyait couvert.
Tous ces conflits finissent chez M. Fayçal Husseini, à la Maison d’Orient, siège symbolique de la future autorité nationale. Si vous vous entre-tuez pour un terrain, les Israéliens vous mettront d’accord en le confisquant. Si vous pensez démolir impunément les biens d’autrui en vous réclamant de nous, détrompez-vous, vous payerez jusqu’au dernier sou.
Des cris montent de la cour. Les femmes et les mères de prisonniers y sont rassemblées, serrant contre leur cœur des portraits encadrés. Elles chantent des mélopées terribles. Mon fils dans le cachot enfermé, j’ai entendu ta voix m’appeler. Il faut descendre leur parler. Et celui qui est condamné à perpétuité, celui qui a du sang sur les mains, que va-t-il devenir ? Nous sommes responsables de chacun, c’était l’occupation et l’occupation va finir. Mais moi, je suis une mère de martyr, il avait vingt-quatre ans, qu’est-ce qu’on me donnera en échange du sang de mon fils ? M. Husseini la regarde. Si vous voyez une différence entre une mère palestinienne qui a perdu son fils et une mère israélienne qui a perdu le sien, expliquez-la-moi. Parce que moi, je n’en vois pas.
Les yeux se détournent. Lentement, la foule s’effiloche. L’autorité, on ne lui connaît pas d’autre visage, un chef de village recevant les doléances sous son arbre. Mais le vrai pouvoir n’est pas encore là, chacun le sait. On dirait qu’il doit être livré de l’extérieur, clés en main. Il franchira le pont avec M. Arafat, installera ses bureaux, ses fonctionnaires, son administration. Le futur chef de la Palestine est un réfugié de 1948, lui seul pouvait imposer le compromis au peuple tout entier, même les Israéliens ont fini par le comprendre. Il viendra avec ses soldats, les durs à cuire de son armée, rescapés d’Amman, rescapés de Beyrouth, qui deviendront policiers. Ce sera un régime arabe comme les autres, un père fondateur tenant tous les fils, les cordons de la bourse aussi. Mais avec assemblée élue, opposition, façade électorale.
Il faudra de la démocratie, on ne pourra pas vivre sans. Il faudra de l’autorité, sinon on finira par s’entre-tuer comme au Liban. Attendons, il n’y a rien d’autre à faire pour l’instant. Mais si l’on devait dire le rêve, si l’on osait, il n’aurait rien à voir avec tout ça. Le rêve, c’est que l’étudiant puis se redevenir étudiant et le boutiquier boutiquier. Trouver du travail, se marier, avoir le droit de construire, prendre de la place, se sentir chez soi. Vivre et c’est tout. Marcher dans les rues, ne plus être bousculé, fouillé, arrêté, offensé à chaque passage du pont, ne plus avoir peur. Les enfants, on a mis ses yeux en eux, c’est pour eux qu’on veut la paix.
Dans la foule, il y a pourtant des gens qui ne ressemblent pas aux autres. Cet accord, nous l’avons obtenu in extremis, c’était le meilleur possible, arrêtons de rêver. A celui qui prétend qu’on laisse tomber les réfugiés de 1948, je réponds qu’on ne les aidera pas plus en s’enfonçant avec eux. A celui qui croit que la Palestine sera l’entremetteur d’Israël, je dis que si le monde arabe est une putain, il n’a pas besoin de maquereau. Voilà, c’est tout. Et maintenant. il faut s’occuper des problèmes qui viennent ; empêcher que le clientélisme et la corruption ne s’installent en maîtres. Moi, par exemple, je m’intéresse à la télévision. Je crois que ce peuple est affamé d’images de lui-même produites par lui-même, un miroir où il puisse se reconnaître. Moi, je suis architecte, j’appartiens à la commission désignée par l’OLP. Je sais qu’il faudra construire vite et beaucoup, c’est évident. Mais pourquoi ne pas faire participer les habitants à la finition de leur propre maison ? Ils y mettraient leur goût, leur sueur, ils se sentiraient chez eux…
Mais qui prendra ces décisions, qui dirigera ? Comment obtenir que le vieux militant qui se bat depuis trente ans soit écarté au profit d’un jeune homme sans passé glorieux, mais compétent ? Tant pis, parons au plus pressé, adressons-nous directement aux bailleurs de fonds, Banque mondiale, Union européenne, UNESCO, soufflons-leur des idées. Peut-être retrouverons-nous celles-ci dans les programmes d’aide, les plans de financement. On aura fait ce qu’on a pu.
Moi, j’enseigne l’histoire à l’université de Bir-Zeit. J’ai demandé à mes étudiants d’aller dans leurs familles, les bibliothèques, les municipalités afin de répondre à une question simple : que s’est-il passé ici en 1948 ? Ils sont revenus gênés. Les documents et les témoignages qu’ils avaient recueillis tendaient à prouver que la majorité de la population n’a pas quitté la Palestine sous la pression directe de l’armée juive, c’est la vérité. Mes étudiants étaient révoltés. Avec vos finasseries, vous donnez raison aux Israéliens. Mais pas du tout, au contraire. Quelle que soit la façon dont l’occupé sort de son pays, il a le droit d’y revenir. Il est important de faire la différence entre fait historique et droit. Revenir dans la réalité, c’est aussi cela. Selon moi, c’est dans cet esprit qu’il faudrait rédiger les livres d’histoire destinés à nos futures écoles. Mais est-ce qu’on le fera ?
Le psychiatre et l’indépendance : une lutte, une chose très violente
Une jeune femme expose le cas dont elle s’occupe. C’est un gamin de quatorze ans. Depuis plusieurs mois, il devient obèse. Son père l’a traîné de médecin en médecin, ils n’ont rien trouvé. Finalement, au dispensaire, on leur a montré ma porte. Le père conduisait le fils, il est pourtant aveugle et manchot, une histoire ancienne de grenade lacrymogène explosée dans sa main. Je les ai fait parler. J’ai cru comprendre que le fils se sentait responsable de ce qui était arrivé au père. Je les ai revus plusieurs fois. A la maison, quand le vieux s’énerve et veut corriger le petit, il ne peut pas l’attraper parce qu’il n’y voit pas. Alors, il se frappe lui-même, il se donne des gifles jusqu’à ce que le fils vienne se mettre à portée de main. C’est comme s’ils avaient le même corps. Mais ils n’ont pas le même corps. L’enfant a atteint l’âge de la puberté, il aurait dû prendre son indépendance, mais ça lui est impossible. Alors il gonfle, voilà.
La discussion dure deux heures. A un moment, le psychiatre, un Arabe israélien diplômé de Berkeley, dit ceci : N’oublions pas qu’à l’origine nous sommes nés dépendants, beaucoup plus dépendants que les autres animaux. Le petit du cheval se tient sur ses pattes au bout de quelques heures, le petit de l’homme a besoin de plus d’un an. Devenir indépendant est une lutte terrible, une chose très violente.
Une chose si violente que certains reculent devant elle. Pendant des siècles, nous avons été successivement gouvernés par les Mamelouks, les Ottomans, les Anglais, les Jordaniens, les Israéliens. Jamais nous n’avons été nos propres maîtres, jamais. Peut-être que nous ne savons pas. Il aurait été plus prudent de prévoir une forme de tutelle, au moins pendant un temps. Nous avons un problème avec le pouvoir. Peut-être que nous ne sommes pas faits pour ça.
Ce point de vue se murmure parfois, minoritaire, honteux, « politiquement incorrect ». Mais la question qu’il pose n’est pas résolue pour autant. Comment construire un Etat ? Comment faire pour que la société civile s’irrigue d’elle-même, se plie à une discipline, donne son avis, accepte la sanction de la loi ? Par quel chemin arrive-t-on à cette alchimie d’identité, de liberté et d’autorité qui fait un pays ? En fait, personne ne sait… sauf peut-être les Israéliens, qui ont fondé leur Etat en 1948. Mais on crèverait plutôt que de leur demander.
En revanche, le monde extérieur est accueilli à bras ouverts, l’Europe tout spécialement. A Jéricho, des milliers de jeunes ont envahi le terrain de foot rocailleux, ils sont entrés vivants dans le nuage de poussière soulevé par leurs pieds. Les corps se sont entrechoqués dans le brouillard d’où n’émergeaient que les couleurs rouge-noir-vert des drapeaux, et les cris. Le maigre service d’ordre a gardé ses matraques à la ceinture. Saoulée de clameurs, la masse a fini par refluer d’elle-même, dégageant un espace suffisant pour que les joueurs puissent s’aligner au garde-à-vous. A gauche, l’équipe de France des vétérans, dirigée par Michel Platini. A droite, l’équipe de Palestine. Silence soudain. Les deux drapeaux sont montés lentement le long des mâts pendant qu’un micro serré convulsivement contre une radiocassette a transmis depuis la tribune un enregistrement crachotant de la Marseillaise suivi de Biladi, l’hymne national palestinien. La foule a tangué, avalé la poussière, bombé le torse. C’était la première fois.
Le déracinement, les guerres, la Jordanie, le Liban, le siège de Beyrouth, les balles tirées vers le ciel, les bêtises commises, les occasions ratées, la longue, l’interminable marche finit ici, dans cette purée informe et généreuse. Et demain quelque chose d’autre commence, dont on ne sait rien, ou si peu. Pour l’instant, on reste dans l’entre-deux, épuisés, incrédules, contents, dans la seconde interminable où il est donné aux Palestiniens ce sentiment simple, désespérément attendu, d’être enfin admis au monde. Il était grand temps.
Sélim Nassib
Auteur, notamment, du Fou de Beyrouth, Balland, Paris, 1992.'
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zenon413 · 7 months
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Guillaume Apollinaire, LA JOLIE ROUSSE
Me voici devant tous un homme plein de sens Connaissant la vie et de la mort ce qu'un vivant peut connaître Ayant éprouvé les douleurs et les joies de l'amour Ayant su quelquefois imposer ses idées Connaissant plusieurs langages Ayant pas mal voyagé Ayant vu la guerre dans l'Artillerie et l'Infanterie Blessé à la tête trépané sous le chloroforme Ayant perdu ses meilleurs amis dans l'effroyable lutte Je sais d'ancien et de nouveau autant qu'un homme seul pourrait des deux savoir Et sans m'inquiéter aujourd'hui de cette guerre Entre nous et pour nous mes amis Je juge cette longue querelle de la tradition et de l'invention De l'Ordre de l'Aventure Vous dont la bouche est faite à l'image de celle de Dieu Bouche qui est l'ordre même Soyez indulgents quand vous nous comparez A ceux qui furent la perfection de l'ordre Nous qui quêtons partout l'aventure Nous ne sommes pas vos ennemis Nous voulons nous donner de vastes et d'étranges domaines Où le mystère en fleurs s'offre à qui veut le cueillir Il y a là des feux nouveaux des couleurs jamais vues Mille phantasmes impondérables Auxquels il faut donner de la réalité Nous voulons explorer la bonté contrée énorme où tout se tait Il y a aussi le temps qu'on peut chasser ou faire revenir Pitié pour nous qui combattons toujours aux frontières De l'illimité et de l'avenir Pitié pour nos erreurs pitié pour nos péchés Voici que vient l'été la saison violente Et ma jeunesse est morte ainsi que le printemps O Soleil c'est le temps de la raison ardente Et j'attends Pour la suivre toujours la forme noble et douce Qu'elle prend afin que je l'aime seulement Elle vient et m'attire ainsi qu'un fer l'aimant Elle a l'aspect charmant D'une adorable rousse Ses cheveux sont d'or on dirait Un bel éclair qui durerait Ou ces flammes qui se pavanent Dans les roses-thé qui se fanent Mais riez de moi Hommes de partout surtout gens d'ici Car il y a tant de choses que je n'ose vous dire Tant de choses que vous ne me laisseriez pas dire Ayez pitié de moi
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yes-bernie-stuff · 8 months
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◀ 31 JANVIER ▶ 365 jours pour ranimer la flamme
Joab se rendit auprès du roi et lui fit un rapport. Le roi fit appeler Absalom qui vint auprès de lui et se prosterna face contre terre devant le roi. Alors le roi embrassa Absalom. 2 Samuel 14.33 (TOB)
Pardonner, mais pas à tous prix
Je vous explique en quelques lignes ce qui s’est passé. Absalom a une sœur appelée Tamar. Son demi-frère Amnon la viole. Deux ans plus tard, Absalom la venge en tuant Amnon. Ensuite Absalom s’enfuit à Guéchour. Après trois ans, Joab, le chef de l’armée, incline le cœur du roi David, le père d’Absalom, pour faire revenir celui-ci à Jérusalem. David accepte sa demande mais refuse de voir Absalom. Il se passe encore deux années. Absalom ne veut pas se plier à cette situation, il fait incendier le champ de Joab, celui qui l’a fait revenir, pour mettre la pression. Finalement David accepte de le rencontrer. Et juste après cet épisode... Absalom fomente un coup d’État pour prendre le pouvoir à son père. Il y a, dans le peuple de Dieu, une incompréhension par rapport au pardon. Pardonner, pour beaucoup, est synonyme de « renouer la relation ». Or, l’exemple d’Absalom vient nous montrer tout le danger qu’il y a à agir de la sorte. Absalom était un homme très beau à l’extérieur, mais son cœur était très mauvais. À aucun moment il ne s’est repenti pour le meurtre qu’il a commis. Joab prend son parti et en « reconnaissance » il fait incendier son champ. Il fait « l’enfant gâté » pour obtenir une audience auprès du roi pour mieux le « poignarder dans le dos » ensuite... Si la Parole de Dieu nous invite à pardonner, c’est parce que cette décision est une puissance libératrice pour nous. Mais attention, renouer la relation avec notre offenseur ne peut s’envisager que si celui-ci change et s’il démontre un repentir sincère. Si nous ne prenons pas cet avertissement au sérieux, nous serons blessés à nouveau au point peut-être d’être anéantis. Mes bien-aimés, nous sommes appelés à vivre en paix. Paul dira : « Autant que cela dépende de vous » (Romains 12.18), cela sous-entend que cela n’est pas toujours possible. Si vous êtes tributaires d’une relation destructrice, coupez cette relation, elle ne vous fera que du tort. N’acceptez pas la culpabilisation que l’on va mettre sur vos épaules en disant : « Tu n’as pas pardonné » ! Pardonner et restaurer une relation sont deux choses très différentes. - Lire plus ici :
https://chretien.news/meditations-bibliques/?Tid=31&t=4
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christophe76460 · 1 year
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La puissance atomique du pardon
Joseph a beaucoup pleuré. Sa famille, tout particulièrement, l’a fait pleurer. Certains de vous se reconnaîtront certainement en lui.
Joseph a pleuré quand il a revu son père pour la première fois après vingt ans. Quand son père est mort, il a pleuré. Il a crié grâce quand ses frères au cœur de pierre ont voulu le vendre en esclavage.
Après de nombreuses années, il a retrouvé ses frères et il a pleuré. Les méchants frères de Joseph l’ont fait pleuré, mais quelque chose de puissant l’a empêché de sombrer dans les larmes et la rancœur.
Il a pardonné.
La haine d’Absalom
Un beau jeune homme nomméAbsalom haïssait son demi-frère Amnon parce qu’il avait violé sa sœur.
Absalom n’a jamais essayé de régler le problème de son manque de pardon et je crois que c’est en partie à cause de cela que sa vie a mal tourné. Meurtre, exil, rébellion contre son père, David. Il a fini pendu à un arbre par ses propres cheveux, des flèches de guerre plantées dans le cœur.
Le manque de pardon ouvre la porte à des choses vraiment moches.
Joseph a pardonné. Qu’est-ce que cela lui a rapporté ?
Dieu l’a utilisé pour sauver de la famine sa famille et une région entière. Tu veux que Dieu t’utilise ? Pardonne.
Il a hérité d’une double part à la mort de papa Jacob (le patriarche a pris les fils de Joseph, Manassé et Ephraïm, pour fils. Donc, quand les tribus d’Israël se sont partagé Canaan, Joseph a eu deux parts).
Son être intérieur s’est réjoui. Le manque de pardon déchire profondément notre repos. On ne peut pas trouver la paix si on ne pardonne pas. Dieu me pardonnera-t-Il si je refuse de pardonner ? Et je sais que j’ai souvent besoin de Son pardon : « Si vous pardonnez aux hommes leurs offenses, votre Père céleste vous pardonnera aussi; mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père ne vous pardonnera pas non plus vos offenses » (Matthieu 6:14-15 LSG)
Il a obtenu tout ce que Dieu lui avait promis quand il était jeune (Il avait reçu des rêves prophétiques de grandeurs. Pour les voir s’accomplir, il a dû passer par l’esclavage et la prison.)
Il est devenu un type de Jésus.
En tant que type de Jésus, il a pleuré quand ses frères ont douté de son pardon. Est-ce qu’Il arrive à Dieu de pleurer parce que nous n’avons pas confiance en Son pardon ? Genèse 50:17 : « Vous parlerez ainsi à Joseph: Oh! pardonne le crime de tes frères et leur péché, car ils t'ont fait du mal! Pardonne maintenant le péché des serviteurs du Dieu de ton père! Joseph pleura, en entendant ces paroles. »
Cinq faits à propos du pardon :
Le pardon est un fait, non un sentiment. Quand tu dis devant Dieu : « Je pardonne », c’est fait. En réalité, je crois que si tu essaies sérieusement de pardonner, tu as déjà pardonné. Les sentiments vont et viennent. Je peux avoir le sentiment d’avoir un million de dollars, mais mon compte en banque me dit que ce n’est pas la réalité. Quand je pardonne devant Dieu, des sentiments de colère peuvent revenir, mais je ne les laisse pas me dominer. Évacuer ces émotions est un processus. Il peut être sage d’en parler à quelqu’un de mature dans le Seigneur.
Le pardon met la balle dans le camp de Dieu. Il y a des gens qui ne regrettent pas les mauvaises choses qu’ils ont faites. La Bible dit que la vengeance appartient à Dieu. Quand tu pardonnes, tu les confies à Dieu pour qu’Il s’occupe d’eux avec sagesse.
Pardonner, ce n’est pas permettre à la personne de te refaire encore et encore les mêmes choses. Ça, ce n’est pas le pardon. C’est du masochisme, ou un truc du genre. Oui, nous donnons aux autres plusieurs chances de changer et nous sommes super patients, comme le Seigneur est patient avec nous, mais nous devons poser des limites. Par exemple, un conjoint qui abuse physiquement de l’autre est un danger.
Le pardon nous libère et nous délivre. Quand nous ne pardonnons pas, nous rejouons ce qui nous est arrivé de mauvais dans notre cœur. C’est comme si la personne ne nous avait pas blessés une seule fois : nous la laissons nous blesser plusieurs fois dans la journée, tous les jours. Quand nous pardonnons, la chaîne qui nous liait à cette blessure se brise et nous sommes libérés. Nous pouvons aller de l’avant dans notre vie. La colère peut nous sembler bonne, au début. La juste indignation aussi. J’ai découvert que, si je m’accroche à cette « juste » colère à cause d’une chose qu’on m’a faite, très vite, ce n’est plus moi qui contrôle cette colère, c’est la colère qui me contrôle !
Dieu nous aide à pardonner. Il nous aide à pardonner autant de fois qu’il faut pour nous libérer. Nous devons lutter contre nous-mêmes pour pardonner. Quand nous avons chasser la colère ou la rancune, nous devons claquer la porte et la fermer à double tour pour qu’elle ne puisse pas revenir.
Quand nous pardonnons, nous devenons comme Joseph. Nous devenons comme Jésus, qui a pardonné à ceux qui L’ont crucifié.
Pardonne...
… à ton époux/épouse, à ton papa, à ta maman, à ton frère, à ta sœur, à ton pasteur, à ton responsable, à ton patron, à ton meilleur ami, aux démocrates, aux socialistes, aux chiens, aux chats et aux poulets.
Le pardon. A qui as-tu besoin de pardonner ?
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psychoticfr · 1 year
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01.07.23 | Berlin Tu n'es pas attiré par les "femmes folles", tu es attiré par les femmes folles de toi.
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Dans un épisode de la série animée Disney Hercule (1998), Aphrodite, sous les traits de Lisa Kudrow (le chat malodorant Phoebe de Friends), crée Galatée afin que Hercule ait une cavalière pour le bal. Malheureusement, Hercule, étant un loser chétif, ne pouvait pas obtenir une vraie femme, alors il a prié la déesse de l'Amour et de la Beauté pour en faire surgir une... à partir d'une statue en pierre. C'est comme la version grecque antique d'une petite amie IA futuriste, comme on peut le voir dans Blade Runner (2017). Hercule demande que Galatée soit grande et pulpeuse, et lorsque Aphrodite lui fait remarquer qu'il oublie sa personnalité, Hercule répond simplement : "Rends-la FOLLE DE MOI". La "Femme Folle" est un récit aussi vieux que le temps, qui pour certains hommes se traduit par le fait qu'elle soit folle de passion au lit ou folle amoureuse d'eux. Comme l'a écrit un utilisateur masculin sur Reddit : "Les femmes folles vous admirent comme une sorte de divinité (...) et ne vous demandent même pas grand-chose, juste de jouer le jeu". Ainsi, comme le dit Katie Davies, si vous êtes un homme en manque dans plusieurs domaines (comme l'Hercule timide et maladroit), une femme "folle" qui semble fascinée par vous est formidable. C'est parce que vous recherchez une montée d'adrénaline (qu'il s'agisse d'infatuation ou de stimulation externe) lorsque vous êtes au plus bas. Le fait qu'elle semble vous aimer est ainsi la façon dont elle semble aimer tous les autres gars qui sont en manque et attirés par les femmes folles (qui sont également en manque) - ces groupes de personnes ont tendance à s'attirer mutuellement.
Dans une interview de 2004 avec Howard Stern à propos de l'actrice Lindsay Lohan, l'ancien président américain / tête de pomme de terre Donald Trump s'exclame que ce sont les femmes "profondément, profondément perturbées" qui sont "toujours les meilleures au lit". À quoi Stern répond : "Parce qu'elles recherchent l'amour, l'approbation positive, une figure paternelle (...), et peu importe combien de fois vous leur dites qu'elles sont belles et que vous les aimez, elles en veulent toujours plus." Un autre ancien président américain, John F. Kennedy, aurait eu des aventures avec de nombreuses actrices "folles", dont Gene Tierney (qui souffrait de troubles bipolaires et de thérapies par électrochocs) et Marilyn Monroe (problèmes de dépendance et de santé mentale bien documentés). JFK les accompagnait-il lors de leurs rendez-vous chez le psychiatre ou le thérapeute ? Était-il là lorsqu'elles traversaient une crise ? Est-ce que les hommes attirés par les femmes "folles" ont réellement été présents lors de moments réellement fous ? Non, ils sont là pour s'amuser, pas pour une relation durable (comme dans la chanson de Drake). C'est un code pour dire : "J'aime les filles intenses et obsessionnelles qui créent du drame pour me garder, car non seulement je suis émotionnellement contrôlant et donc incapable d'être blessé, mais je me sens aussi en droit d'avoir cette montée d'émotions".
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Toute personne connaissant la mythologie grecque sait que lorsque Aphrodite vous donne une femme, tout l'enfer se déchaîne - la guerre de Troie a commencé lorsque l'héritier de rechange Paris (alias le Prince Harry de Troie) s'est vu donner la belle mais déjà prise Hélène. Galatée devient peu à peu obsessionnelle, dépendante et complètement névrosée. Finalement, Hercule se lasse d'elle et l'abandonne sur une île isolée, mais elle parvient à revenir. Hercule supplie Aphrodite de changer la personnalité de Galatée, et ainsi, Aphrodite lui accorde le libre arbitre. Cela conduit à ce qu'elle perde tout intérêt pour Hercule et le quitte, car lorsqu'une femme a véritablement une volonté propre, elle voit sa propre valeur ainsi que celle de son partenaire. Dans le mythe, Héraclès est décrit comme le fils demi-dieu de Zeus qui relève des défis pour devenir immortel. Au fur et à mesure que Hercule achève son voyage de héros dans la série/film, devenant si discipliné et déterminé qu'il n'a plus besoin de cette montée d'émotions, il change physiquement et paraît plus "viril". Il attire ainsi une meilleure correspondance (bien que pas parfaite) appelée Mégara. Elle a des défauts et des besoins, a connu des épreuves sur son chemin et a vendu son âme à Hadès, le seigneur des Enfers. Le point est qu'elle a une personnalité et est probablement "folle" en termes de vulnérabilité, de maltraitance et d'un brin de badass. Une chose que le film Disney Hercule a bien comprise, c'est lorsque Hercule dit de la rendre folle de lui. Pas la rendre folle. Chacun, dans sa singularité, a sa propre version de la "folie" ; c'est juste que tout le monde n'est pas fou de vous, chérie.
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atelier-naginata · 2 years
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Amnesia Rebirth : horreur cryptique et invincibilité maternelle
Pour le deuxième jeu d'Halloween 2022, j'ai décidé de jeter mon dévolu sur Amnesia Rebirth, présent dans le Gamepass PC. J'en avais déjà vu aussi un bout de let's play chez Atomium, et il avait l'air de bien apprécier son expérience. Je pensais donc mettre la main sur une valeur sûre, dernier épisode d'une série relativement aimée par les fans de jeux d'horreur. Je n'avais jamais touché à un Amnesia jusque là, et pensais vivre une séance de walking simulator classique, à grosse ambiance et gros jumpscares. Dernière précision avant de rentrer dans le vif du sujet : détestant particulièrement les courses poursuites et les parties de cache-cache, j'ai arpenté le jeu dans son mode "walking simulator" (proposé avant de lancer une partie), c'est à dire sans monstre (ou presque) et sans besoin de gérer la santé mentale (ou presque).
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Dans Amnesia Rebirth, nous incarnons Tasi, dessinatrice technique française, partie pour une expédition archéologique en 1937 en Algérie, en compagnie de son mari entre autres. Tout commence par le réveil de Tasi, seule, au milieu du désert et de la carcasse de leur avion fraichement écrasé. A partir de là, il va falloir tenter de comprendre où sont les autres et comment sortir de cet enfer. On tente de reconstituer le puzzle à coup de flashback et d'écrits trouvés sur la route, et rapidement... le récit se met à coincer.
Avant de défoncer le jeu continuer mon analyse, je me dois de revenir sur une notion très importante en particulier pour les oeuvres fantastiques : la suspension de l'incrédulité. Un petit lien wikipedia sur le sujet ne fera pas de mal, mais pour faire court, c'est notre capacité à accepter les choses incroyables ou les incohérences dans les récits pour leur donner de la crédibilité. Et s'il y a bien un genre où il est nécessaire de volontairement fermer les yeux sur tout un tas de détails stupides, c'est le JRPG ; en ce sens, j'estime que je suis souvent bonne spectatrice du fait de ma tendance à ne pas trop remettre en question ce que je vois, et à accepter les incohérences irréalistes qu'on rencontre dans tous types de fictions.
Et malgré ça, je n'ai jamais réussi à rentrer dans Amnesia Rebirth, à cause d'un point en particulier. Après avoir fini le jeu, comme à mon habitude, je me suis plongée sur Youtube à la recherche d'une bonne grosse analyse bien musclée, histoire de confronter mon opinion à celles d'autres joueurs. Je vous recommande d'ailleurs chaudement la plus longue et la plus détaillée que j'ai pu trouver :
EDIT : J'allais vous partager cette vidéo, et on m'a fait remarquer, à juste titre, qu'au milieu de plein de remarques tout à fait valables, l'auteur faisait preuve d'une misogynie assez dégueulasse. Entre autre, il permet de répondre à la question que je me posais en jouant, à savoir "comment un homme peut réagir au fait d'incarner un perso féminin enceinte ?". Réponse : mal. Je ne rentre pas dans le détail, mais pour en revenir à la vidéo, j'ai bien réfléchi au fait de la linker ou non, et j'en suis arrivée à la conclusion que je ne voulais pas promouvoir ce type de contenu. Vous aurez donc uniquement ma réflexion brute.
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Attention, c'est là qu'on va commencer à spoiler. Assez rapidement dans le jeu, on découvre que Tasi est enceinte, de 3 mois. Il lui arrive moultes aventures, composées principalement de chutes, parfois vraiment hautes, et de plein de choses beaucoup trop lourdes qui lui tombent dessus. Sauf que notre personnage n'est jamais blessé, jamais en danger. Que ce soit l'écroulement d'un tank, des chutes de plusieurs mètres, des gros blocs qui nous tombent sur le ventre, Tasi s'en sort toujours sans la moindre égratignures. Et en plus de ce détail, sa grossesse avance régulièrement de 3 mois, comme par magie, lors des changements de lieux.
A cause de ces faits tout à fait étranges et irréalistes, j'ai très rapidement mis en doute ce que nous montrait le jeu. L'action d'Amnesia Rebirth se passe à moitié dans le monde réel, dans le désert, et à moitié dans une dimension parallèle où aurait vécu une civilisation très avancée technologiquement, dont seule la reine serait actuellement vivante, tirant son énergie d'humains enfermés dans des tombeaux et donc techniquement transformés en pile. Sauf que ce monde parallèle n'est jamais crédible. On pourrait fermer les yeux sur les bidons d'huile pour la lanterne et les allumettes qui sont disséminés dans ce monde : on reste dans un jeu où il faut gérer des ressources et bon, soit, on retrouve les mêmes allumettes dans le désert et dans le monde parallèle mais tant pis.
Là où ça me dérange plus, c'est quand on se retrouve face à une civilisation hyper avancée, qui arrive à créer des portails de téléportation et à extraire de l'énergie pure des corps humains, mais qui s'éclaire à la bougie et utilise un système de pyramides complètement stupides pour gérer la distribution d'énergie. Ce n'est pas un monde crédible, mais un monde de jeux vidéo fait pour enchaîner les énigmes. Je ne parle même pas des tablettes en langage inconnu qui se traduisent automatiquement pour que Tasi puisse les lire...
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Je soulève donc ces deux points pour dire qu'à aucun moment, le jeu n'était crédible pour moi. Outre que l'intrigue était décousue et difficile à suivre (pour ne pas dire incompréhensible), je n'ai jamais réussi à prendre au sérieux l'héroïne invincible à la grossesse express, et le monde parallèle de jeu vidéo. Du coup, je me suis très vite convaincue qu'on était dans un jeu type Little Hope ou Martha is dead : nous voyons le récit par les yeux du héros, qui nous ment, volontairement ou non. Et de ce fait, j'étais enchantée par mon expérience car j'adore ce type de procédé. Non seulement il force à rester vigilant à chaque détail, mais en plus, il invite à réfléchir à toutes les possibilités les plus farfelues pour tenter de comprendre ce qui se passe réellement. Mais j'aurais dû me méfier : si dès le début on commence à douter de la véracité de l'expérience racontée par le protagoniste, cela signifique soit qu'on se trompe, soit que c'est très mal écrit...
Aux deux tiers du jeu, Tasi se retrouve à nouveau dans le désert, avec l'accouchement qui démarre. Elle finit par donner naissance à sa fille (mais en 5 minutes parce qu'on est dans un jeu vidéo), le docteur lui vole son enfant et hop, la revoilà instantanément debout, à poursuivre à grandes enjambées le bougre. Encore une fois je me suis retrouvée à me gratter la tête en me demandant quand la chute arriverait... Est-ce que Tasi était en pleine hallucination ? Peut-être enfermée dans une de ces piles qui forcent les émotions en rapport avec la famille pour fournir de l'énergie ? N'importe quoi, s'il vous plait, mais ne me dites pas tout simplement avec l'air détaché que tout ça est bien réel...
Eh bien si. J'ai passé 12 heures à attendre une vraie explication solide sur toutes les incohérences qui m'ont sauté au visage et m'ont empêché de rentrer dans l'histoire, et au final, il n'y en avait pas. Je ne sais même pas quoi écrire de plus tellement la déception a été gigantesque quand j'ai compris qu'il n'y avait pas de grande révélation. Mon seul but à ce moment était de terminer au plus vite et de passer à autre chose. Quant à la fin...
Il serait peut-être temps d'ailleurs de faire un petit récapitulatif de ce que j'ai compris de l'histoire. Tasi et son équipe sont partie en Algérie pour effectuer des fouilles concernant des vestiges d'une ancienne civilisation. Ils se retrouvent accueillis par la reine de cet autre monde, qui les fait boire à une fontaine les transformant doucement en monstre. En position de force, elle leur propose un marché : que Tasi accouche et lui donne sa fille, en échange de la vie de tous ses camarades. Voilà. C'est tout. Sauf que Tasi refuse (et ne s'en rappelle qu'à la fin du jeu parce que... ?), toute son équipe meurt et il ne reste qu'elle.
Il y a trois fins possible : soit on s'échappe du monde parallèle, sachant que notre enfant porte une maladie incurable qui la tuera dans quelques années, soit on se fait transformer en monstre mais notre fille restera dans l'autre monde où la maladie ne se déclarera pas, soit on meurt en détruisant la reine maléfique. Que du bonheur, n'est-ce pas !
Rah vous savez quoi ? J'écris tout ça et je suis énervée. J'ai la même sensation d'arnaque que lorsque j'avais fini Little Hope, jeu pour lequel j'ai d'ailleurs gagné en tendresse avec le temps et le recul. Mais mazette ! Je me suis forcée à finir Amnesia Rebirth en espérant qu'il y avait un truc pour racheter le tout, mais pas du tout. Je pense que je n'aurais pas été si dépitée si le jeu avait duré quelques heures de moins, mais là, c'était trop.
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L'épilogue de tout ça (en reprenant l'écriture un jour plus tard en m'étant calmée, et après quelques nouvelles recherches) est qu'Amnesia Rebirth m'a déçue par son manque de crédibilité, mais m'a tout de même permis de me mettre (ainsi que ma commu en stream) dans une position tout à fait inédite : celle d'un personnage féminin enceinte. Là où ça devient comique, c'est que le scénariste est un homme. Et malheureusement, je rappelle que nous sommes dans un jeu d'horreur ; j'ai bien peur, en y réfléchissant, que la grossesse ne soit qu'un élément supplémentaire pour rajouter de la shock value, pour faire horreur un maximum, alors que ça devrait rester une donnée neutre. Sentiment renforcé par le fait que cette grossesse se passe en ultra accéléré parce que TGCM (ta gueule c'est magique).
Je vous parlais plus haut d'une vidéo finalement pas linkée car trop misogyne pour être partagée. L'auteur de la vidéo (de même que ma commu pendant le stream) a été choqué par le passage de l'accouchement, et par le fait qu'on nous le fasse jouer, tout en se plaignant que "c'est trop long". Alors que de mon côté, la scène a perdue en crédibilité justement pour son côté ultra expéditif (il n'y a que dans les jeux et les séries qu'on accouche en 2 minutes). Mais soyons honnête : la seule raison pour laquelle cette scène d'accouchement existe est pour choquer et rajouter à l'horreur sauf que... pour moi ça n'a rien d'horrible, c'est une chose tout à fait naturelle et neutre.
Peut-être que je suis médisante, peut-être que l'ajout de cet élément partait d'un bon sentiment, pour tenter de titiller l'empathie des joueurs... Mais je doute que les intentions soient si nobles quand elles sont injectées dans un jeu d'horreur.
Bref, vous l'aurez compris, Amnesia Rebirth, de la même façon que Le suicide de Rachel Foster est un jeu que j'ai parcouru avec plein d'innocence mais dont ma haine grandit crescendo plus j'y pense après coup. Je pourrais disserter stérilement pendant des heures sur tout ce qui ne va pas, en finissant par tourner en rond dans mon ressenti énervé et dégouté.
Je vous propose donc de poser dans un coin ce jeu, et de ne plus jamais y penser, pour notre santé mentale à tous...
Et si j’ai réussi à piquer votre curiosité, vous pouvez retrouver la collection de toutes les VOD de mon let’s play complet sur Twitch : 
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agonglo · 3 years
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RITUEL DE RETOUR D'AFFECTION EFFICACE, RITUEL D'ARGENT ET BIEN
RITUEL DE RETOUR D’AFFECTION EFFICACE, RITUEL D’ARGENT ET BIEN
RITUEL DE RETOUR D’AFFECTION EFFICACE, RITUEL D’ARGENT ET BIEN Affection d’amour, Chance, Voyance, Richesse ,Désenvoutement, Justice,Consultations, Anti-balle,Voyages, Gloire , Valise magique , Promotion dans ta vie , Achat Commerce , Médecine moderne,Pacte avec le Diable ,Maladies incurables Sida,Voyance pure,Médiumnité , Puissantes protections Aide aux Entreprises , Impuissance sexuelles ,…
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bullesetplumes · 2 years
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(22.2) Brouillon
Le dos est blessé, comme à l’accoutumé, à trop se pencher. L’index et le majeur difformes, à force d’écrire, de noircir un papier qui n’a pas la vocation d’être relu. Juste derrière lui, la grande fenêtre est ouverte, les volets fermés malgré le jour ; il s’éclaire d’ailleurs d’une lampe de chevet qui trône fièrement sur un bout du bureau. Les cheveux, relevés, attachés à la va-vite, laissent voir sa nuque, qui souffre également de cette étrange position de scribe, mais qui ne se lasse pas du vent qui souffle à travers les interstices de la persienne. Les jambes recroquevillées, il ne ressemble presque plus à un homme, ainsi juché sur sa chaine, la précédente ayant cédé d’usure. Sous ses yeux, les poches sombres du manque de sommeil ; le jour et la nuit se confondent à la lumière du chevet ; le tirent vers le bureau, inexorable. Du mouvement, dans le coin de son œil, mais il n’y prend pas garde. Le roulis de son regard est trop concentré, attiré par les feuilles qui défilent sous ses mains fébriles, noircies d’encre, tordues par l’effort. Chaque page qu’il froisse le rapproche de son but, mais l’éloigne de sa condition. Il se redresse, à un moment, pour compléter la cruche désormais vide, asséchée, comme lui. Les pages de brouillon défilent, défient les lois, au grès du temps qui passe. Chaque bout de feuille se recouvre d’un symbole, d’une formule ; peut-être cherche-t-il la vérité, après tout, pour être si frénétique, à changer l’eau en vin, le plomb en or. Peut-être s’accroche-t-il comme il peut à un rêve effiloché auquel il croit de moins en moins. Un instant, ses pensées s’égarent, revoient la lumière, indolente, qui embrase un regard céruléen ; il s’échappe de l’obscurité pour écouter le roulis des vagues sur les galets épais, il se sent semblable à la côte escarpée que le sel et l’iode rongent. Il peut sentir la lavande, et entendre les grillons au soir, qui chantent une mélopée qui lui semble destinée. La sensation de l’icosaèdre sous les doigts et d’un papier qui n’a pas vocation à être sacrifié dans l’obscurité ; des rires lointains qui sonnent comme les cloches de la Cathédrale. Sans s’en rendre compte, il réalise que la feuille est terminée, qu’il ne peut plus écrire. Alors, sans même poser le stylo si blessant, sans même hésiter, il reprend une nouvelle feuille, qu’il annote, comme un espoir d’y revenir, de garder un ordre dans ce chaos qui s’affranchit du jour et de la nuit, puis redémarre à écrire ; loin de l’or et du vin de ses pensées.
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fallenrazziel · 4 years
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Les Chroniques de Livaï #505 ~ TREPAS, ME VOICI (juin 846) Erwin Smith
L'histoire de Livaï comme vous ne l'avez jamais lue. ​Le personnage le plus populaire de L'Attaque des Titans, le soldat le plus fort de l'humanité… Qui est-il vraiment ? Qu'a-t-il dans le coeur ? Qu'est-ce qui a fait de lui ce qu'il est ? Je me suis mise en devoir de répondre à ces questions en vous livrant ma propre vision de sa vie, de ses pensées, des épreuves qu'il a traversées, ainsi que celles des personnes qui l'ont côtoyé, aimé, admiré, craint, détesté. Si j'essaie le plus possible de respecter le canon, quelques libertés seront prises sur les aspects de sa vie les plus flous. Quelques personnages seront également de mon invention. Livaï, un homme que l'on croit invincible et inatteignable… Est-ce bien sûr ? Jugez-en par vous-mêmes. 
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Je pousse mon étalon en avant, la lame au clair. Je ne suis pas censé aller au combat, mais savoir que mes hommes, à l'arrière, livrent bataille sans pouvoir les rejoindre me fait grincer des dents... La garde de brigadiers qui m'entoure n'a pas prononcé un seul mot depuis que le signal a été donné, et je me sens de plus en plus seul dans cet enfer qui se déchaîne.
Je ne peux pas me retourner, mais j'entends les hurlements des civils, le claquement des jets de gaz, le hennissement des chevaux... Je sais qu'ils sont tous terrifiés, mais je dois rester ferme et continuer droit devant. A encore quelques kilomètres, il y a un avant-poste qui pourra nous abriter et donner aux explorateurs plus de possibilités pour défendre et attaquer. Nous devons l'atteindre...
Combien sont déjà tombés ? Nous filons si vite qu'il est impossible que les réfugiés arrivent tous à destination. Je le savais, j'ai décidé de passer outre, de relever ce défi déraisonnable, et maintenant, tant de gens sont sans doute morts de façon si vaine... Mais je continue d'avancer. Je ne peux pas encore me résoudre à faire autre chose, je ne peux m'avouer vaincu. Je décide de fermer mes sens au vacarme qui règne sur la plaine - dans mon coeur aussi - et de galoper encore en avant, sans un regard en arrière. Notre refuge ne doit pas être loin... au bout de cette route. Je la connais bien, pour l'avoir empruntée d'innombrables fois. Notre ancienne forteresse est toute proche...
Des titans, droit devant ! Ils nous attendaient, et se jettent sur nous ! Aucun moyen de les déborder... Un brigadier s'élance alors vers nos ennemis afin de tenter de les arrêter, mais ils sont trop nombreux. Il se fait bientôt capturer par plusieurs mains décharnées et affamées qui se disputent alors son corps gigotant... Il faut y aller ! Suivez-moi ! Je m'éjecte à mon tour, suivi des autres soldats, vers le malheureux qui ne crie même pas grâce ; c'est peine perdue face aux titans... Je sectionne une des mains, et évite de peu des mâchoires béantes qui claquent juste derrière moi.
Ne perdez pas de temps, tranchez les nuques ! Mes camarades obéissent, et bientôt, trois géants tombent face contre terre. Nous parvenons à arracher le brigadier aux crocs d'un douze mètres, avant qu'il ne l'engloutisse. Ses jambes sont sérieusement blessées. Nous nous replions, quand je comprends enfin que la situation est sans issue.
Devant nous se dresse un rempart titanesque, marchant au pas vers nous. Leur lenteur est terrifiante ; comme s'ils savaient qu'il n'est pas nécessaire de se presser... Nous sommes les proies qu'ils ont décidé de dévorer, et aucun de nous ne passera cette ligne. C'est la mort assurée qui nous attend là-bas... Et aussitôt, un souvenir pas si lointain me revient à l'esprit. Je me vois, tentant d'empêcher Keith de mener nos hommes vers la mort, vers les titans qui nous encerclent... Ce jour-là, j'ai pris la bonne décision, elle a sauvé de nombreuses vies. Puis-je en sauver au moins quelques-unes aujourd'hui ?
Je me retourne sur ma selle et contemple enfin la plaine vers le nord, le chemin parcouru au prix de nos dernières forces. Il n'y a presque plus personne. Nos rangs ont été quasiment décimés. Quelques fuyards courent pour leur vie, tentant de se cacher derrière des arbres, des rochers, ce qui ne les mènera nulle part. Les vétérans se sont dispersés dans la forêt qui me semble à présent si loin, mais quelques recrues livrent encore bataille sur le terrain, protégeant de petits groupes éparpillés...
Je dois décider... La plainte sonore du brigadier blessé me ramène à la réalité brutalement. Il faut battre en retraite. Nous n'avons aucune chance. Je dois... sauver ce qui reste. Nous rentrons à Valburga ! Mon ordre résonne sur la plaine déserte, et je sens mon coeur se soulever face aux pertes humaines innombrables... Nous devons récupérer ceux qui restent, les rassembler... Faites-le ! Je vais envoyer un signal de rassemblement, en espérant que les explorateurs le voient. Demi-tour, vite !
La rangée de titans est déjà sur nos talons. J'ai pris trop de temps à réfléchir... Ils sont si nombreux ! Pourquoi ? Pourquoi ne puis-je atteindre Maria !? Seront-ils toujours entre moi et mon but ?!
Je lève le bras et les brigadiers restants se dispersent afin de retrouver les survivants et les regrouper. Je relance ma monture à bride abattue, sentant la chaleur habituelle qui émane des corps des titans juste derrière moi. Livaï, Mike, Hanji, vous tous... Êtes-vous toujours en vie, ou vous ai-je infligé la mort la plus inutile qui soit ? De nouveau, mon coeur se serre à cette pensée. Aucun de vous ne méritait ça... Vous m'avez fait confiance, vous m'avez suivi, et je vous ai trahis...
Quelque chose fonce alors sur moi, venant du nord. Une chose qui ressemble à un grand oiseau noir aux ailes déployées... Il ne s'écoule qu'une seconde jusqu'à ce que je comprenne que c'est un explorateur. Je n'ai pas besoin de me demander de qui il s'agit, sa manière de voler est inimitable. Un poids énorme quitte alors mon coeur et je me retiens de crier son nom. Il me survole sans me regarder un instant, et je n'ai pas besoin de me retourner pour savoir qu'il s'est jeté sur les titans qui me poursuivent. Le son des lames qui vrombissent comme des scies fouette mon étalon qui redouble encore de vitesse. Je croise sur la route la petite jument noire qui attend son cavalier, fidèle et patiente comme à son habitude. Elle se met à galoper un peu à mon côté, et je me prends à lui parler, comme pour me calmer moi-même. Il va revenir, il revient toujours...
Les brigadiers me rejoignent et m'informent qu'ils n'ont pas trouvé beaucoup de monde. Ils sont peut-être déjà en route pour Valburga, allez après eux ! Ils écarquillent les yeux en constatant ce qui se passe derrière moi. Ne restez pas là, vous voyez bien que le renfort est arrivé ! Vous ne feriez que le gêner ! Dispersez-vous ! Ils disparaissent de nouveau de mon champ de vision, et me laisse seul ; je tente alors de me concentrer sur la présence de cette force de la nature qui se déchaîne derrière moi... La violence de chacun des coups qu'il donne me parvient à travers la terre et le vent, par des vibrations qui font trembler mes muscles, et envoie des jets d'adrénaline dans mes membres qui me font redoubler de vitesse.
Un poids s'abat furieusement sur la croupe de mon cheval mais il vacille à peine. Je sais que c'est lui. Pourquoi ne remonte-il pas en selle s'il en a finit ? Mais je n'ai pas le temps de lui poser des questions. Il s'arc-boute face à moi, sans un mot, et je remarque alors que ses lames sont brisées. Ce sont ses dernières, son fourreau est vide. Il n'a pas besoin de m'expliquer quoi que ce soit, nos regards se croisent rapidement, et il fait sauter ses lames inutilisables. Je dégage mes bras pour lui laisser le champ libre jusqu'à mes fourreaux. Il enclenche ses poignées dans chacun d'eux et les ressors avec des lames neuves, prêt à retourner combattre. Comme à chaque fois, je suis subjugué par son endurance. Il déploie tant de puissance que l'air paraît crépiter autour de nous.
Il n'a rien besoin de me dire, je sais ce qu'il va faire. Alors, je contracte les muscles de mes épaules afin de le soutenir le mieux possible, et lorsque son pied s'appuie sur ma clavicule, c'est comme si tout mon corps essayait de le projeter, vers les titans, le danger, la mort qu'il a choisi d'affronter. Je ne peux pas encore l'en empêcher, tout ce que je peux faire, c'est l'aider du mieux possible à leur faire face. Et lorsque son poids quitte mon corps, envoyant une onde douloureuse dans chacun de mes os, je ne peux m'empêcher de lâcher un sourire.
Nous allons survivre, Livaï. Nous devons survivre, pour tous les morts, pour le bataillon, pour tout ce que cela représente. Je dois nous ramener à Rose.
Je constate que d'autres cavaliers nous ont rejoints. Il y a également deux chariots qui ont survécu à l'attaque. J'aperçois au loin des civils à pieds qui courent vers le nord ; si nous parvenons à garder les titans sur nos traces, ils ont peut-être une chance de s'en tirer. Je porte mon regard au loin et les silhouettes noires des ferries sur le fleuve me paraissent en difficulté. Mike... fais ce que tu peux pour sauver ce qui peut l'être...
De nouveau, mon cheval sursaute suite à l'atterrissage brutal de Livaï sur sa croupe ; cette fois il s'accroche à moi et attend que je lui donne mes ordres. Fais attention, il ne vas pas tenir longtemps si tu continues de t'en servir comme perchoir ! Il ne répond pas, et reste tourné vers le sud, les lames déployées, prêt à y retourner si nécessaire. Je te fais confiance, je suis sûr que tu as fait ce qu'il fallait là-bas. Il me dit qu'il en reste encore qui viennent de l'est, et qu'ils ont l'air d'avoir faim. De l'est ? Bon sang, je dois aller aider Mike ! Toi, tu retournes auprès de tes hommes ! Ils doivent livrer bataille dans les bois ! Va te ravitailler et ordonne-leur le repli ! Pas de discussion !
Il me scrute un instant, cherchant tout au fond de mon âme à savoir comment je me sens, mais je lui oppose un regard ferme et déterminé. Je ne vais pas m'écrouler maintenant... alors va ! Ils ont besoin de toi ! Sans y penser, je serre sa main agrippée à mon torse - cette main si forte constellée de durillons - comme pour lui communiquer ma conviction, et il accepte de se détacher de moi. Il saute sur le dos de sa jument au moment où de nouveaux titans se présentent pour nous attraper, mais les recrues sont déjà en train de s'en charger. Il a un instant d'hésitation...
Va-t-en d'ici, tu en as assez fait ! Nous allons nous en charger en déviant vers le fleuve ! Rejoins-les, vite !
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furiefrancaise · 4 years
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Charles NUNGESSER
Tête brulée, aventureux, charmeur, hâbleur, anti-conformiste, flambeur…  Tel était le lieutenant Charles Nungesser. Né à Paris en mars 1892, il  n’a que 17 ans quand, criblé de dettes de jeu, il part au Brésil pour y  rejoindre son oncle, puis en Argentine. Il exerce des petits boulots aussi  variés que manœuvre, cow-boy, dresseur de chevaux, mécanicien, boxeur ou  pilote de course automobile. Sportif accompli, Charles participe à l’un  des premiers raids automobiles dans la Cordillère des Andes et se  passionne pour l’aviation naissante.
La déclaration de guerre le fait revenir en France où il intègre le  2e régiment de hussards dans la cavalerie légère. Son dixième jour de  combat à la frontière est un coup d’éclat. Nungesser parvient à  traverser seul la ligne ennemie et après avoir tué les quatre officiers  qui l’occupaient, à s’emparer d’une quarante chevaux Mors dans laquelle  se trouvent les plans de guerre des Allemands. Il gagne la Médaille  militaire et le surnom de « hussard de la Mors », un clin d’œil à  l’escadron des Hussards de la Mort, créé en 1792. Le jeune soldat  demande à incorporer l’aviation, faveur qui lui est accordée en 1915.
Il participe à une cinquantaine de raids de bombardement et gagne sa  Croix de guerre en abattant un Albatros ennemi, avant d’être muté à  Nancy dans l’escadrille de chasse. Tête brulée, l’adjudant aime terminer  ses missions par des acrobaties à bord de son biplan « Nieuport 11  bébé », ce qui lui vaut une mise aux arrêts de huit jours. Cependant,  l’armée ne peut se passer de ce casse-cou brillant dont l’avion devient  légendaire avec son blason signature : un cœur noir frappé d’une tête de  mort et de tibias argent sous un cercueil entouré de deux chandeliers.
Charles multiplie les exploits et les citations. Grièvement blessé en  1916 au cours d’un décollage manqué, il refuse sa réforme et reprend du  service le mois suivant malgré une mâchoire fracassée et deux jambes  brisées. A la bataille de la Somme, notre as réalise la prouesse de  toucher trois appareils allemands en un seul raid. En août 1917, il  remporte sa trentième victoire, en juin 1918, sa trente-sixième qui lui  vaut une nouvelle citation et la Légion d’honneur : « Après ça, on peut  mourir ! », dit-l’intrépide. Malgré ses blessures et un état de  santé précaire, « l’Indestructible » termine la guerre le palmarès de  quarante-trois succès homologués, ce qui fait de lui le troisième as des  as français et l’officier le plus décoré du XXe siècle.Après-guerre, le héros de la Grande guerre monte une école de pilotage à  Orly, se marie avec Consuelo Hatmaker, une milliardaire américaine.
Toujours en quête de dépassement, et alors que l’aviation  sollicite des records, le hussard de la Mors se lance le défi d’un vol  sans escale de Paris à New York. C’est avec François Coli, ancien de la  Marine, qu’il s’associe pour réaliser cette performance. Le 8 mai 1927 à  l’aube, les deux hommes embarquent dans leur biplan monomoteur PL 8  conçu par Pierre Levasseur, estampillé du blason de l’aviateur et  baptisé « L’oiseau blanc », en hommage à un chef indien rencontré dans  le Montana. L’avion n’atteint jamais New York, et n’est jamais retrouvé...
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tournevole · 4 years
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La jolie rousse
Me voici devant tous un homme plein de sens

Connaissant la vie et de la mort ce qu'un vivant peut connaître

Ayant éprouvé les douleurs et les joies de l'amour

Ayant su quelquefois imposer ses idées

Connaissant plusieurs langages

Ayant pas mal voyagé

Ayant vu la guerre dans l'Artillerie et l'Infanterie

Blessé à la tête trépané sous le chloroforme

Ayant perdu ses meilleurs amis dans l'effroyable lutte

Je sais d'ancien et de nouveau autant qu'un homme seul

pourrait des deux savoir

Et sans m'inquiéter aujourd'hui de cette guerre

Entre nous et pour nous mes amis

Je juge cette longue querelle de la tradition et de l'invention

De l'Ordre de l'Aventure

Vous dont la bouche est faite à l'image de celle de Dieu

Bouche qui est l'ordre même

Soyez indulgents quand vous nous comparez

A ceux qui furent la perfection de l'ordre

Nous qui quêtons partout l'aventure

Nous ne sommes pas vos ennemis

Nous voulons vous donner de vastes et d'étranges domaines

Où le mystère en fleurs s'offre à qui veut le cueillir

Il y a là des feux nouveaux des couleurs jamais vues

Mille phantasmes impondérables

Auxquels il faut donner de la réalité
————————————————————————————
Nous voulons explorer la bonté contrée énorme où tout se tait

Il y a aussi le temps qu'on peut chasser ou faire revenir

Pitié pour nous qui combattons toujours aux frontières

De l'illimité et de l'avenir

Pitié pour nos erreurs pitié pour nos péchés

Voici que vient l'été la saison violente

Et ma jeunesse est morte ainsi que le printemps

O Soleil c'est le temps de la raison ardente

Et j'attends

Pour la suivre toujours la forme noble et douce

Qu'elle prend afin que je l'aime seulement

Elle vient et m'attire ainsi qu'un fer l'aimant

Elle a l'aspect charmant

D'une adorable rousse

Ses cheveux sont d'or on dirait

Un bel éclair qui durerait

Ou ces flammes qui se pavanent

Dans les roses-thé qui se fanent

Mais riez de moi

Hommes de partout surtout gens d'ici

Car il y a tant de choses que je n'ose vous dire

Tant de choses que vous ne me laisseriez pas dire

Ayez pitié de moi Guillaume Apollinaire,
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taciturn3 · 3 years
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3
J’ai lu,
J’ai tout lu, plusieurs fois.
L’espace d’un instant j’ai eu l’impression pour une fois d’être dans ta tête,
Et dans le flou de tes lettres, tout était clair.
J’ai tout lu.
Plusieurs fois parce que je ne voulais rien manquer,
Et tout savoir.
Tout ce que je ne comprenais pas,
Mais j’ai compris.
Tout ce que je ne voyais pas,
Mais j’ai vu.
Tout était clair à présent.
Certains mots m’ont blessé,
D’autres m’ont heurté dans mon propre avis que je me faisais de la situation.
Mais, dans cet amas sombre, bordélique,
J’ai entrevue l’éclaircie.
Elle traversait mon écran comme la lumière de la lune traverse les nuages.
Invisible et pourtant bien là,
J’avais l’impression de revenir 3 ans en arrière.
Le pourquoi, du comment,
Ce qui a fait de nous ce que nous étions,
Et pourquoi on en est là.
J’ai énormément douté
Sur des sujets tellement diverses.
Mais je ne doute plus.
Avant de tomber sur tes mots,
J’étais tombé par terre.
J’étais au milieu de ma chambre,
Sur le sol, assis,
Et je pleurais.
Cette situation me détruit tellement,
J’ai l’impression de ne plus savoir pourquoi j’existe,
Ni si ça vaut le coup que je continue.
Dans un dernier élan d’espoir, sûrement,
Comme un dernier geste avant de sombrer,
Comme une main tendue
Qui s’agite hors de l’eau avant de me noyer,
J’ai cherché de l’aide.
Un dernier espoir d’avoir des nouvelles de toi.
Et je l’ai trouvé,
Cet espoir m’a guidé jusqu’à ta tête,
Tes pensées.
Je me détruit à ne pas te parler,
À petit feu,
Je brûle de l’intérieur de ne pas pouvoir savoir ce que tu fais,
Ce que tu penses,
Où tu es,
Si je te manque.
« J’ai l’impression », je disais,
Mais désormais, c’est plutôt « j’avais ».
Maintenant,
Je ne doute plus.
J’étais au fond,
Je l’ai touché, le fond,
J’ai même gratter le sol dans l’espoir de m’enterrer un peu plus.
Mais à la fin,
Peut-être que c’était pour mieux ressortir?
Non,
C’est pour mieux ressortir.
Je veux aller de l’avant.
Je ne veux pas oublier, non,
Je veux me souvenir, au contraire.
Tous ces sentiments,
Je veux m’en rappeler,
Pour ne jamais oublier mes erreurs,
À quel point j’ai pu être idiot,
Et à quel point j’ai réalisé que je voulais passer le restant de mes jours avec toi.
Je suis passé par toutes les émotions,
Pour au final revenir à l’essentiel,
Qui est que je t’aime.
Je nous ai vu, tu sais?
Tu étais au milieu d’un jardin,
Il faisait beau, et,
Tu portais une longue robe d’été,
Une comme celles que tu mets dans le sud.
Tu portais quelque chose dans les bras,
Et tu regardais au loin, devant.
Tu brillais, tu brillais tellement.
J’étais derrière toi,
Et en regardant autour de moi,
Je réalisais que c’était notre jardin,
Que c’était notre maison,
Un chez nous,
Comme si je me réveillais et que la mémoire me revenait petit à petit.
Et en m’approchant,
Que ce quelque chose que tu portais
Te ressemblais comme deux gouttes d’eau.
Puis, arrivé à seulement quelques pas de toi,
Le réveil.
La réalité,
En pleine face.
Mais j’ai tout vu,
Pendant plusieurs nuits j’ai vu les mêmes images.
Et j’aimerais les voir le jour aussi,
Maintenant, ces images.
Je le sais, au fond de moi,
Que je les verraient.
Je m’en frotterais sûrement les yeux,
Je me pincerai pour être sur.
Mais au moment venu,
Je pourrais suffisamment m’approcher de toi
Pour être sûr que je ne rêve plus.
Tu m’en veux,
Et tu as raison de m’en vouloir.
J’ai été horrible, je m’en rend compte,
Je n’ai pas su peser le poids de mes mots,
De mes actions,
De mes sentiments.
J’ai perdu le contrôle, et,
J’ai lâché prise.
Dans tout ça, je n’ai pas su m’inquiéter
De ce que tu pouvais ressentir, toi.
Je me déteste
Pour ça et pour tellement d’autres choses.
Si seulement tu savais.
Je sais que ce n’est peut-être pas encore le bon moment,
Que tout est encore brouillé pour toi,
Mais j’ai envi de croire qu’on peut reprendre,
Qu’on peut ne plus se faire de mal.
Haïe moi autant qu’il le faudra, mais je t’en supplie
Il faut que tu me pardonnes,
D’être un homme faible
Et incertain.
Je veux que tu me crois,
Lorsque je te dis que je changerai n’importe quoi de moi, pour toi.
Mieux,
Je te le montrerais.
J’effacerais tout tes doutes,
J’essuierais toutes mes fautes,
Je laisserais des mots, des notes
Dans ta tête,
Pour que tu ne doutes plus un seul instant,
Que c’est toi qui est dans la mienne.
Je me battrai,
Contre moi-même et les autres,
pour que tu n’ai plus à le faire et,
Pour que tu vives.
Parce que tu es vivante,
Et plus encore, tu fais vivre les autres.
Tu me fais vivre.
Tu as apporté tellement de couleurs dans ma vie,
Avant toi j’étais vide, et tu m’as comblé.
Je veux que tu sois,
Pas que tu t’adaptes.
Et j’ai trop besoin de toi,
Sans toi ça vaut pas la peine,
Parce que tu es l’être le plus cher à mes yeux
Et je veux faire ton bonheur.
Pas de promesses en l’air,
Et cette bague que je t’ai offerte
N’en était pas une.
Regarde-la et souviens toi.
Souviens-toi de ce moment où,
Tout gêné que j’étais,
Je t’ai tendu cette boîte
Sans savoir formuler une phrase correcte
Et sans savoir ce que je devais faire non plus.
Alors crois-en moi, s’il-te-plaît.
Crois-en ce gamin qui, pour t’impressionner,
Faisait genre qu’il savait grave faire des prods,
Et de la guitare,
Et aussi du skate.
Et qu’il avait une voiture jaune,
Et que comme par hasard tu adorais le jaune.
Crois en ce p’tit con qui,
La première fois qu’il a été en contact physique avec toi,
A essayé de te jeter par dessus le rebord du premier étage.
Crois en ce débile profond,
Qui te prenait pour acquise,
Et qui n’avait pas réalisé la chance qu’il avait de t’avoir
Avant que tu ne puisses plus le supporter.
Cet énorme con.
Mais ne lui en veut pas, s’il-te-plaît,
Car crois moi qu’il s’en veut déjà assez à lui-même comme ça.
Laisse-le te serrer dans ses bras,
Car tout ce qu’il souhaite
C’est sentir ses mains dans tes cheveux,
Ton odeur lorsqu’il se blottit dans ton cou,
Tes lèvres lorsqu’il t’embrasse.
Ta nuque, ton ventre, ta langue, tes joues, tes mains.
Tout ce qui fait de toi ce que tu es.
C’est un sombre idiot, un débile,
Certes,
Mais une chose est sûre,
C’est qu’il t’aime à en crever.
Je t’aime à en crever.
Parce que ce n’est pas seulement toi, ni moi,
Ni toi et moi,
Mais nous.
On est à quelques jours de nos 3 ans.
J’ai le cœur serré, et le ventre noué,
Car depuis des jours
Je redoute l’arrivée de ce 19 avril. Qu’est-ce que je ferais? Tout ce qu’il me sera possible de faire Pour passer cette journée près de toi.
Je suis taciturne,
Du moins je l’étais.
Pardonne-moi,
Car si cela te fait du mal, Je ne veux plus l’être.
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Charles NUNGESSER
Tête brulée, aventureux, charmeur, hâbleur, anti-conformiste, flambeur…  Tel était le lieutenant Charles Nungesser. Né à Paris en mars 1892, il  n’a que 17 ans quand, criblé de dettes de jeu, il part au Brésil pour y  rejoindre son oncle, puis en Argentine. Il exerce des petits boulots aussi  variés que manœuvre, cow-boy, dresseur de chevaux, mécanicien, boxeur ou  pilote de course automobile. Sportif accompli, Charles participe à l’un  des premiers raids automobiles dans la Cordillère des Andes et se  passionne pour l’aviation naissante.
La déclaration de guerre le fait revenir en France où il intègre le  2e régiment de hussards dans la cavalerie légère. Son dixième jour de  combat à la frontière est un coup d’éclat. Nungesser parvient à  traverser seul la ligne ennemie et après avoir tué les quatre officiers  qui l’occupaient, à s’emparer d’une quarante chevaux Mors dans laquelle  se trouvent les plans de guerre des Allemands. Il gagne la Médaille  militaire et le surnom de « hussard de la Mors », un clin d’œil à  l’escadron des Hussards de la Mort, créé en 1792. Le jeune soldat  demande à incorporer l’aviation, faveur qui lui est accordée en 1915.
Il participe à une cinquantaine de raids de bombardement et gagne sa  Croix de guerre en abattant un Albatros ennemi, avant d’être muté à  Nancy dans l’escadrille de chasse. Tête brulée, l’adjudant aime terminer  ses missions par des acrobaties à bord de son biplan « Nieuport 11  bébé », ce qui lui vaut une mise aux arrêts de huit jours. Cependant,  l’armée ne peut se passer de ce casse-cou brillant dont l’avion devient  légendaire avec son blason signature : un cœur noir frappé d’une tête de  mort et de tibias argent sous un cercueil entouré de deux chandeliers.
Charles multiplie les exploits et les citations. Grièvement blessé en  1916 au cours d’un décollage manqué, il refuse sa réforme et reprend du  service le mois suivant malgré une mâchoire fracassée et deux jambes  brisées. A la bataille de la Somme, notre as réalise la prouesse de  toucher trois appareils allemands en un seul raid. En août 1917, il  remporte sa trentième victoire, en juin 1918, sa trente-sixième qui lui  vaut une nouvelle citation et la Légion d’honneur : « Après ça, on peut  mourir ! », dit-l’intrépide. Malgré ses blessures et un état de  santé précaire, « l’Indestructible » termine la guerre le palmarès de  quarante-trois succès homologués, ce qui fait de lui le troisième as des  as français et l’officier le plus décoré du XXe siècle. Après-guerre, le héros de la Grande guerre monte une école de pilotage à  Orly, se marie avec Consuelo Hatmaker, une milliardaire américaine.
Toujours en quête de dépassement, et alors que l’aviation  sollicite des records, le hussard de la Mors se lance le défi d’un vol  sans escale de Paris à New York. C’est avec François Coli, ancien de la  Marine, qu’il s’associe pour réaliser cette performance. Le 8 mai 1927 à  l’aube, les deux hommes embarquent dans leur biplan monomoteur PL 8  conçu par Pierre Levasseur, estampillé du blason de l’aviateur et  baptisé « L’oiseau blanc », en hommage à un chef indien rencontré dans  le Montana. L’avion n’atteint jamais New York, et n’est jamais retrouvé…
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alexar60 · 4 years
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Le vélo
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Malgré son jeune âge, Jules était passionné de mécanique. Hélas, sa famille n’avait pas les moyens d’acheter une voiture. Alors, il se contentait de son vélo, l’améliorant comme il pouvait en ajoutant tantôt des pneus de meilleure adhérence tantôt un câble plus solide. Il avait trouvé sa passion et avait décidé de devenir mécanicien quand il sera en âge de travailler. Mais avant, il dut s’instruire, partir à l’école ; utilisant son vélo pour y aller que ce soit en hiver ou en été, sous la neige, la pluie ou sous un soleil caniculaire. Il pédalait tout le temps, grimpant, descendant, sprintant parfois. D’ailleurs il connaissait la ville comme sa poche et tout le monde le connaissait comme le gamin au vélo.
Durant un cours de physique, il découvrit  l’électricité. Son professeur s’intéressait fortement à cette nouveauté qui n’existait pas encore dans la région en cette année 1890. Ici, tout était au gaz ou au bois. Il avait expérimenté une dynamo grâce au ruisseau passant au bout de son jardin, et obtint des résultats prometteurs. Alors, il eut la bonne idée d’apporter sa dynamo dans le but d’expliquer à ses élèves comment produire facilement cette ressource encore inexistante et ainsi épater les parents. Jules posa une question pertinente qui captiva la curiosité du maitre : Est-ce que cela pourrait faire avancer un vélo ? Le professeur réfléchit dans le silence, les élèves respectueux l’observèrent impressionnés de le voir ne pas répondre de suite alors qu’il avait toujours réponse à tout. Puis, il dit tout simplement : « C’est à essayer » avant de proposer à Jules de passer chez lui le dimanche  afin de travailler dessus.
La recherche intrigua aussi deux autres camarades de Jules. Ainsi, le prof et les trois élèves purent s’amuser à inventer un procédé nouveau et après trois mois, ils créèrent le premier prototype de la bicyclette électrique. Fonctionnant à l’aide d’un générateur relié au pédalier ainsi qu’aux freins, le système était simple. Il suffisait de pédaler pour faire de l’électricité et ainsi avancer plus vite. Jules fut excité à l’idée de commencer un parcours se limitant au pâté de maison. Il grimpa sur sa machine après avoir été photographié par l’épouse du professeur tel un pionnier des temps modernes, puis il avança tout en tremblotant, de peur de casser le système électrique. Tout foutre en l’air à cause d’un stupide accident l’énerverait éperdument. Toutefois, encouragé par ses amis, Jules accéléra après une vingtaine de mètres et retrouva une cadence classique. Il fit un premier tour avant de lever les pieds et laisser sa récolte électrique  continuer à tourner le pédalier.
Il passa une seconde fois devant l’effarement ravi de ses copains, du professeur, son épouse, ses enfants et de quelques voisins curieux. Ils applaudirent en voyant Jules, raidissant les jambes volontairement afin de montrer que leur projet fonctionne. Mais, sentant que le vélo ralentissait, il se remit à pédaler plus vite… accélérant de plus en plus à chaque cadence. Avec l’électricité encore présente dans le pédalier, il n’arriva plus à contrôler la vitesse, n’osant pas freiner d’un coup sec car il ne voulut surtout pas chuter la tête la première. Il avait en esprit un accident rapporté dans le journal par sa mère toujours inquiète. Un jeune homme s’était fracassé le crane en tombant d’un vélo. L’anecdote suffit à traumatiser la maman qui imagina le blessé grave comme étant son fils. Alors, Jules voulut arrêter de pédaler et laisser le vélo s’arrêter de lui-même mais ce n’était pas possible. Ses jambes étaient comme ensorcelées, elles réclamaient plus de vitesse ou peut-être son inconscient voulait connaitre ses limites. Et puis, il y avait cette atmosphère soudainement orageuse autours de lui.
Quoi qu’il en soit, le petit groupe devant la maison de l’enseignant s’inquiéta de ne pas voir Jules revenir. Un de ses amis, prit sa bicyclette et chercha Jules en pensant qu’il soit tombé. Mais après un tour, il admit qu’il semblait avoir disparu. Dès lors, la panique prit le dessus, on chercha à savoir où il pouvait être passé. On fouilla les jardins, on appela Jules partout dans les rues adjacentes, on interrogea les résidents sortis pour savoir de quoi il s’agissait. Mais personne ne put répondre et dire où il était passé. Cela faisait une bonne heure lorsqu’un cri retentit soudainement : « Le voilà ! »
Jules n’était pas essoufflé malgré son apparence fatiguée et ses cheveux en bataille. Ils étaient même  pleins d’électricité statique collant à une feuille de papier déposé sur sa tignasse par son meilleur pote. On lui demanda ce qu’il avait fait. Il parut surpris et répondit simplement avoir fait le parcours prévu. Toutefois, la femme du prof insista afin de moraliser Jules au sujet sa conduite inquiétante. Elle persista sur sa disparition qui dura près d’une heure. Le garçon, ne comprenant pas, fit ses excuses et insista sur le fait qu’il n’avait fait que le tour du quartier avec le même temps qu’au premier tour.
Le professeur sortit sa montre à gousset de sa poche et affirma qu’il était déjà plus de quatre heures de l’après-midi. Ainsi, pour calmer tout le monde, il proposa aux élèves de rentrer chez lui prendre un goûter mérité. Un gâteau en train de refroidir sur la table de la cuisine attendait patiemment. Contents de cette invitation, les jeunes ne se firent pas attendre. Seul Jules resta encore dehors pendant un instant. Il regarda son vélo et chercha à comprendre ce dernier tour. Il avait encore en tête cette espèce de bulle noire qui l’avait encerclé quand ses pieds refusaient de s’arrêter. C’était une sorte de mini-orage autours de lui, il avait vu des éclairs, juste devant ses yeux mais cela ne dura que quelques secondes. Il se souvint avoir vu l’heure sur l’horloge de l’église au coin de la rue juste avant cet étrange événement. Elle indiquait trois heures cinq. C’était il y a dix minutes ! Il n’osa pas l’avouer, mais ils avaient raison : qu’a-t-il fait pendant tout ce temps ? Ou plutôt, où était-il passé ? Lui-même n’en savait rien.
A sa demande, il voulut conserver son vélo en état, proposant de continuer de travailler sur une autre bicyclette. Le professeur accepta au plus grand plaisir d’un de ses camarades dont le vélo devenait le nouveau prototype. Durant la collation, Jules ne parla pas de cette heure perdue, se contentant d’hocher la tête ou de sourire bêtement dès que quelqu’un blaguait. Puis, le soir, il quitta le groupe et s’élança sur son vélo électrique après avoir salué tout le monde. Il pédala à fond pendant quelques secondes, puis sentant le générateur se mettre en marche, il profita de l’arrivée de l’électricité pour accélérer tout à coup. Il espérait revoir cette bulle sombre et fut soulagé son apparition. D’abord, petite et flou, elle emprisonna vite Jules et sa bécane. A ce moment, il augmenta la cadence, heureux de revoir les éclairs devant lui, rassuré de sentir des picotements sur sa peau au point de dresser les quelques poils fins de ses bras. Il était content car il n’avait pas rêvé. Alors, il continua encore plus vite, plus déterminé. Il se sentait bien dans cette boule qui se remplissait de brume et d’étincelles. Il ne vit plus rien du paysage, il ne vit rien des rues ni des façades qu’il connaissait par cœur. Il devina se situer entre le parc et le pavillon en brique d’une amie de sa mère.
Alors, il ralentit en arrêtant de pédaler. Petit-à-petit, le brouillard se dissipait et déjà il reconnut le kiosque à journaux, étonné de n’avoir fait qu’une cinquantaine de mètres. Le vélo avançait tout seul de plus en plus lentement, jusqu’à presque faire du surplace. Jules recommença à pédaler mais plus lentement. La bulle avait entièrement disparut, il passa une main sur ses cheveux pour ressentir l’énergie électrique au-dessus de sa tête. C’était comme faire pression sur un aimant. Puis, il repensa à cette heure perdue, se demandant encore ce qu’il avait fait. Pendant le trajet, il ne remarqua pas de suite un homme en train de se promener devant le parc le fixant du regard avec étonnement. Par contre, il se retourna lorsqu’il hurla : « Mais c’est lui ! ». L’homme, le montrait du doigt tout en regardant une affiche placardée sur le portail.
Contrarié par ces appels qui agitèrent les autres passants, Jules fit demi-tour, saluant le monsieur au visage ébahi. Il tenait en laisse un bulldog à la mine pathétique et aux yeux désintéressés. L’homme l’observa de nouveau, regarda l’affiche et affirma en la montrant du doigt: « Mais oui, c’est bien toi, petit ! ». Jules descendit de son cycle et fut horrifié de voir son portrait imprimé sur l’affiche. C’était une photo qu’il n’avait jamais vue et prise, en début d’après-midi avant l’expérience, par l’épouse de son professeur. Son cœur se mit à battre fortement lorsqu’il lit sous la photo qu’il était porté disparu depuis deux mois. Il ne sentit pas la main du propriétaire du chien se poser sur son épaule, ni l’entendre dire : «Tu vas venir avec moi ». Il n’entendit pas non plus, les réactions des autres témoins mêlant stupeur, joie et interrogations. Il ne répondit à aucune question. Il ne comprit qu’un chose : En utilisant son vélo, il avait avancé dans le temps. Dès lors, il prit sa précieuse bicyclette et accompagna l’homme au chien jusqu’au commissariat. Pendant que l’un imaginait ce qu’il allait faire de sa récompense, l’autre se demandait si en pédalant en arrière, il était possible de remonter le temps.
Alex@r60 – juin 2020
Photo : Jeune inconnu et son vélo, Suède, 1916
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