ecoleplonevez · 7 months ago
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Noah, MS nous raconte : "Va-t'en grand monstre vert !" d'Ed Emberley
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mmsbp · 5 years ago
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Électre
L'Argos bienveillant du temps des innocents.
Oh Électre, tu n'es qu' une petite fille que déjà tout te fascine et t'attire, depuis la beauté de la ville aux paroles des plus nobles personnes qui t'entourent. Une infinité d'auteurs ont pu décrire Argos, la ville et ses gens, mais aucun ne saura jamais la percevoir comme Électre du fond de ses entrailles.
Ce ne sont que des souvenirs. Ils sont nombreux et flous, ils flamboient dans ses plus vieux rêves. Parfois Électre se retrouve dans d'autres villes, mais sans en apprécier réellement les formes, si éloignées de la nature vibrante de l'Antique cité.
« Électre, viens ici !
-Oui père.
-Tu as bien suivis tes cours aujourd'hui ma fille?
-Oui, tous.
-Bien, bien. Allons nous balader alors. »
La gamine que tu as été souris, ses yeux explosant de joie dans le silence de sa posture altière. Ton père, c'est l'homme de ta vie. Il s'ancre en toi par le seul amour que tu as pour lui. C'est celui qui t'aidera à survivre. Mais aujourd'hui ce n'est encore qu'une partie de bonheur. Et cet inestimable trésor de gaieté sait tout à fait comment s'infiltrer en chaque morceau de ton être.
« Père ?
-Oui ma fille ?
-Est-ce qu'Oreste va vraiment grandir ?
-Évidemment, comme toi tu l'as fait ! »
Et il rit. Ton père n'est pas si ouvert d'habitude. Alors tu exultes encore plus et brilles de sourires éclatants. Évidemment tout n'était pas beau et parfait, mais certains instants te permettaient de redevenir l'enfant que tu étais.
Commencer par le dégoût et finir dans les fleurs.
Tu avais neuf ans depuis quelques jours et le soleil frappait, tapait de plus en plus fort sur ton crâne dénué de chapeau. Mais tu devais courir loin de ça, d'ici, de ce palais d'horreur qui devenait un peu plus repoussant à chaque pensée affluant dans ton cerveau.
Il y avait encore ces quelques images, que ton esprit te restituait, à ta plus grande horreur. Vraiment, les échos puants que ces souvenirs te lançaient griffaient ton semblant de logique. Tu te sentais perdue dans une espèce de bouillie infâme qui bousillait tous tes piliers. C'était piquant et toxique, et ça te prenait à la gorge aussi fort que les offrandes matinales qu'on avait l'habitude de faire à Argos.
Ce que tu avais vu, tu voulais l'oublier. Ta mère et ses cris répugnants, sur un homme.. un.. un homme fichtrement nu. Ça, tu rêvais de l'oublier pour toujours. T'en peux plus de courir, t'en peux plus de penser, alors tes jambes cèdent sous le poids de tes larmes.
Le soleil brille, l'herbe est bien verte, et tes genoux se noient sous le sang et le sel de tes sanglots devenus grinçant et bruyants. Il y a cette multitude de sensations, de sentiments, et de réflexions enfouies juste là, sous ta boite crânienne, que le monde entier ne pourrait pas contenir tant elles bourdonnent.
Cette femme. Cette femme tu ne la voulais plus comme mère. Tu la voulais au cachot, tu la voulais invisible et disparue. Pas ici, pas là-bas dans ce lit. Pas à gâcher l'amour de ton père.
Chacun ses horreurs, ses fureurs.
La guerre battait son plein, et en ton fort intérieur tu n'étais sûre ni certaine d'apprécier tellement cette animation. Il y a à peine quelques années, tu étais l'innocente qui pensait que ce serait éphémère, comme les papillons. Mais ça n'avait rien à voir. Ça ne s'arrêtait pas. Comme un sablier aux grains de temps infinis.
Un petit rire glacial s'échappa de tes pauvres lèvres roses. Heureusement que les gens ne te voyaient pas, ils auraient peur de la fausse enfant que tu constituais. De toute manière on te cloisonnait dans une pièce ou deux, pour te.. protéger. Cette fois c'est ta tête de poupée qui se secoua.
Tout ceci était ridicule. Tu savais comment ça allait finir.
Mal.
Des bruits de pas frappèrent violemment tes oreilles habituées au silence des couloirs d'été. Il te suffit de sortir pour glisser ton regard un peu partout. Alors tu te faufiles, sans bruit, avide d'action. Mais tu aurais adoré ne pas voir ce qui se déroulait.
Cet homme qui parle au détour de tes pas, il te fait vomir depuis que tu l'as surpris. C'est Égisthe. Tu peines encore à supporter la propre idée qu'il vive ici bas. Puis il y a cet autre homme, un des rare que tu aimes. Ton seul allié ici. Et les deux s'affrontent, tombent et se relèvent de mille et une façons. Un énième coup et une chape de rouge s'étale dans ton champ de vision. Ton coeur implose quand toutes tes veines se cristallisent. C'est de la terreur dans ton cœur.
Parce que c'est le cou de ton père qui est à moitié déchiré devant toi.
C'est son sang qui s'échappe.
« Il est mort ?
-Oui, une bonne chose de faite. »
Il ne te restait plus qu'à tomber, encore.
Merci Maman.
Énumération de désastres.
Tu étais restée plantée une éternité dans ce champ de mort, sans savoir que faire ni que penser. Sans savoir si tu devais te réveiller. Rouvrir ta conscience, ce serait libérer la boite de Pandore et ses mille maux. Tu n'avais pas envie de souffrir encore plus.
Tu frissonnes quand de nouveaux sons atteignent ton esprit décomposé. Il y a ton nom quelque part dans ce palais qui fait écho à ta terreur. Et ça te fait enfin bouger, relever les genoux et courir vers celui qui t'appelle, le plus vite possible.
Oreste est là, entouré de gens aux regards implacables, entouré de ta mère et son amant. Deux meurtriers. Il t'appelle mais on te tient, il hurle et on le frappe. Il va être exilé. Et Argos a un nouveau régent. Quelle belle vie.
On grandit, mais dans la folie.
On aurait pu chanter tes aventures dans les épopées. Mais ça n'aurait été qu'un amas d'où dégringolent rêves et malheurs. Rien de bien fascinant ou vivifiant. Non, ta vie n'était pas faite pour autant de nobles choses n'est-ce pas Électre ?
Après la mort de ton bien-aimé père et l'exil de ton frère, il n'y avait plus que toi entre le trône et le couple de ta mère. Elle avait tout essayé. Le chantage, l'assassinat, les promesses.
Tu aurais peut-être préféré y passer. Mais on avait su t'aider à éviter les lames, alors tu avais décidé de ne pas gâcher les chances qu'on t'avait donnée. Tu essayait de vivre. Les auteurs n'en parlent pas tellement, mais les habitants d'Argos et les nobles voyaient bien le jeu dans lequel tu étais emmêlée. Certains t'avaient pris sous leurs ailes. Ils t'avaient formée.
C'était indéniablement l'une des meilleure chose de ta pauvre existence. Tout ne tournait alors plus qu'autour de survivre, venger ton père, obtenir Justice. Peu importe l'illégalité, ça t'importait peu. Les dieux étaient de ton côté. Tu le sentais à chaque instant dans les temples et dans tes prières.
Cher Père, Je vous aime toujours plus qu'hier et moins que demain, mais rien n'est et ne sera plus profond que mon attachement à votre personne. Vous m'aidez en tout, j'aimerais pouvoir vous tenir une dernière fois contre moi et oublier le monde autour. J'ai seize années derrière moi et votre assassin régit toujours Argos sous l'emprise de ma génitrice. Pauvre de vous.. cette femme est monstrueuse. Je n'aurais jamais été comme cela avec vous. J'aurais été une meilleure épouse. Demain je serais unie à un plébéien. Rien de bien incroyable, au contraire. J'en ressens une horreur puissante et terrifiante. Il n'a rien de semblable à vous, rien d'appréciable. Il est dégoutant et.. l'union sera affreuse. Je n'ose penser à la façon dont je vivrais ensuite. Pensez-vous que tuer ma génitrice soit une bonne chose ? Je le crois en tous cas. Mais je rêve de connaître votre avis, si précieux à mon âme. J'attendrais une brillante occasion de la punir et de vous rendre Justice mon tendre père. Le temps est si vaste sans vous.. Je vous veux près de moi, contre moi, dans le jour comme la nuit. Vous me manquez. Puisse les dieux vous protéger. Votre fille qui vous aime du plus lointain de son cœur, Électre.
Dépliage de vérité sur la ville des mensonges
C'est le moment favoris des dramaturges. Tu n'en raffoles pas tellement. Franchement, être à un point de rupture et voir différents miracles arriver ne t'avais pas rendu si euphorique qu'on pourrait le penser. Tu détestes le décor qui accueille ces évènements..
Sans penser, tu grattes à sang ta cuisse avant qu'une main râpeuse embarque douloureusement ton poignet. Il serre fort comme un monstre et tu te gardes simplement de couiner de douleur. Mais la nausée est là, comme à chaque contact. Avec cet étouffement intérieur constant et mauvais.
« Tu fais un bruit monstre femme, arrête de bouger ! »
Et cette chose te balance vaguement au bout de votre couche. Si tu pleurais, il entendrait. Si tu osais mettre un pied hors de la couverture, tu te ferais lyncher. Alors tu t'immobilises simplement pour ne pas pleurer ni hurler.
◊ ◊ ◊
Tu avais reconnu ton frère sans aucune hésitation et vous aviez parlé de tout. Sa colère contre votre mère et son amant avait jailli du fond de ses entrailles et tu avais eu un espoir fou et puissant de Justice pour votre père.
Ça n'avait pas raté, mais le suicide d'Oreste se sentant coupable de son matricide avait brisé le peu de joie que cela restituait en toi. Un mal pour un bien, ça ne te rendait que plus vide. Mais la ville entière avait enfin tout su, et avait été libéré de toutes les magouilles du Régent et de ta génitrice. De mille mensonges et faux-semblants pour une Justice claire et meilleure. Mais toi, tu n'avais rien de changé, tu restais enchaînée.
Tout était si fatiguant.
Tu avais continué de chercher justice pour tout ce qu'on t'avait fait. C'est comme ça qu'il était mort, ton mari. De tes propres mains rougies et de ton cœur battant plus vite que le galop des chevaux. Mais cette euphorie était volage. Elle s'enfuyait rapidement.
Tu t'étais juste laissée faire quand les corinthiens sont entrés pour de bon dans la ville, des mois plus tard. Tu ne t'étais ni débattue, ni défendue. Tu attendais de rejoindre les bras de ton Père, loin d'ici.
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luma-az · 5 years ago
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Fanfic My Hero Academia : Ambition masquée #12
Début de la fic ici, ici ou ici.
Résumé : Bakugo Kastuki, né Sans-Alter, déteste les héros et leur arrogance. Devenu policier, il met un point d'honneur à arrêter les vilains avant eux, même si les risques qu'il prend lui valent des reproches de sa hiérarchie. Malgré son sale caractère, il n'effraie pas le héros Red Riot, qui le séduit peu à peu… mais leur relation ne sera pas si simple.
Pairing : Bakugo Katsuki x Kirishima Eijirou
Avertissement : jurons. Beaucoup.
Taille : 30k mots
Publication d'un nouveau chapitre tous les mercredis
Chapitre 12 : le Mollusque
   Ils grimpent les escaliers quatre à quatre, puis arrivés au bon palier Bakugo fait signe à Kirishima de rester tranquille et avance à pas de loups jusqu'à la bonne porte. Au lieu de la défoncer à coups de pieds, comme Red Riot s'y attendait, il prend quelques secondes pour crocheter la serrure et entre sans un bruit. Le héros lui emboîte le pas sans trop comprendre. Ils n'ont pas établis de plan, Bakugo a juste dit "suis-moi", et depuis Kirishima le suit.
Le policier a dégainé son taser. C'est une version améliorée pour vaincre certains Alter récalcitrants, et il fera très bien l'affaire. Se glissant dans le salon aussi silencieusement qu'une ombre, il arrive dans le dos d'Hidoineko, assis sur son canapé, en train de pianoter sur un ordinateur portable. Le blond plaque son arme dans le cou de son coéquipier tout en annonçant tranquillement :
" Salut, le Mollusque. J'avais quelques mots à te dire.
Hidoineko hurle mais ne bouge pas d'un millimètre, tétanisé par la menace. Il bredouille :
— Comment... Que... quoi ? Que... Ce n'est pas ce que tu crois !
— Ah, vraiment ? On va voir ça. Red, tiens-moi ce truc gluant solidement !
Le blond balance l'autre policier dans les bras du héros, qui l'agrippe avant d'utiliser son Alter de durcissement : si le Mollusque veut s'enfuir, il a intérêt à avoir planqué un marteau-piqueur dans sa manche. Pendant ce temps Bakugo fouille le contenu de l'ordinateur. Il ne met pas longtemps à trouver les fausses preuves que son coéquipier lui a mis sur le dos. Le blond jure tout ce qu'il sait et s'exclame :
— Cet enfoiré en a même fait sur toi ! Je ne sais pas ce qui me retient de...
— Non, pleurniche Hidoineko, je t'en supplie Bakugo, pitié ! C'est eux qui m'ont obligé, je n'avais pas le choix ! Sinon, ils...
— La ferme, Mollusque ! Tu savais pour moi et Kirishima et t'as voulu qu'il plonge avec moi, sale petite ordure !
Surpris, Red demande :
— Il savait ? Tu lui as dit ?
— Bien sûr que non, mais ce sale petit fouineur est un flic à peu près correct quand il s'agit de mettre son museau là où on n'en a pas besoin... Il avait deviné depuis longtemps. Et c'était le seul dans toute la brigade. Donc c'était forcément toi qui m'a vendu, sale rat...
— Pitié ! Pitié ! Ce n'est pas ma faute, je...
— Écoute, Mollusque, on sait tous les deux que ces putains de yakuzas n'ont menacé personne et que tu n'en a rien à foutre de qui que ce soit d'autre que toi. Mais je te propose un marché. Je fais comme si je croyais à ton histoire de menaces, on met en place une protection de témoin, tu nous livres l'emplacement du QG du Serpent en signe de bonne volonté, et tu es libre. Vu ?
Immédiatement Hidoineko cesse de se débattre et de gémir, prêt à marchander. En dépit de sa trahison, Bakugo le connait bien.
— Je ne peux pas vous donner l'emplacement du QG. Ils ont toujours été très prudents. Mais pas aussi prudents qu'ils le pensaient, on peut remonter leur piste à partir des messages qu'ils m'ont envoyé. Ça vaut plus qu'une simple protection, Bakugo.
Kirishima s'exclame :
— Vous avez trahi Bakugo et maintenant vous voulez vendre vos camarades ? Mais comment est-ce que vous pouvez...
— Qu'est-ce que tu crois, le rouquin, on vit dans un monde de merde et le métier de flic ne paie pas. Tout ce qu'on a, c'est un salaire de misère et un job ingrat, pendant que vous les héros vous récupérez tout ! A quoi ça sert de se casser le cul quand on a tiré le mauvais numéro à la loterie des Alters ? Tu peux bien me prendre de haut, mais ton petit blond préféré sera exactement d'accord avec moi d'ici quelques années, quand il sera déçu, usé et aigri, comme nous tous.
Bakugo gronde :
— Ne met pas tous les Sans-Alters dans le même sac, connard. Tu es un rat qui se vend au plus offrant. Je suis celui qui va tous vous botter le cul. C'est clair ?
Le sourire d'Hidoineko ne s'efface pas devant la fureur glacée du blond - preuve qu'il est bien plus courageux qu'il n'en a l'air et surtout que lui aussi connait bien Bakugo. Il se contente de demander :
— Je veux que vous me laissiez m'enfuir avec mes affaires. Je me suis fait un paquet dans cette opération, c'est hors de question de laisser la police saisir mon fric pour me "protéger". Je veux que vous me laissiez disparaitre et me mettre au vert. Promit, plus d'opération avec la mafia, juste moi en train de dilapider mon fric sur une île à touriste. En échange du moyen de laver ton honneur et de rattraper le coup sur l'enquête. Tu vas être couvert de médailles, si tu aimes tellement ça... Alors, deal ?
Un sourire cruel s'étale sur les lèvres de Bakugo.
— Donc tu veux une plus grosse carotte... Tss. Non, je ne crois pas que ça m'intéresse. Par contre, j'ai un plus gros bâton, si c'est ça qui peut te motiver. Devine qui d'autre est en train de m'aider à laver mon putain d'honneur ? Le putain de monstre numéro 1 lui-même. Deku.
Cette fois le Mollusque tique clairement. Il ne s'y attendait pas, et proteste :
— Foutaises, Deku te déteste !
— Va savoir pourquoi, mais non. Il pense que je suis un connard, mais pas un traitre, et il accompagne les flics sur mes traces. Tu penses qu'il va réagir comment en découvrant qu'on a perdu la trace du Serpent aux Yeux d'Or à cause de toi ? C'est un putain de héros. Il ne passe pas de marché, lui. Il détruit des immeubles à coup de poings et pose les questions ensuite. Alors, Mollusque... est-ce que tu te sens en veine ?
— ...
— Oh, remarque, pas la peine d'attendre la tête de brocoli. Un héros, j'en ai un sous la main. Grâce à toi, Mollusque. Red ?
— Ou... oui ?
— Si tu serrais les doigts avec ton Alter, tu penses que tu arriverai à lui exploser le crâne d'une seule main ?
Un air horrifié passe dans le regard de Kirishima - décidément trop pur pour sa propre puissance monstrueuse - mais celui-ci se reprend et joue le jeu :
— Je crois qu'il me faudrait les  deux mains. Avec une seule je ne pourrais arracher que la moitié du crâne.
Hidoineko commence à s'affoler et s'écrie :
— Tu ne peux pas faire ça ! Tu es un héros !
— Plus maintenant qu'on m'accuse de complicité avec des meurtriers. Foutu pour foutu...
Red n'est pas l'acteur le plus convaincant du monde, mais Bakugo enfonce le clou :
— Ne présume pas trop de la santé mentale d'un gars qui a décidé volontairement de sortir avec moi. Tu serais surpris.
Avec un frisson d'horreur, le Mollusque craque :
— C'est bon, Bakugo. Je prends ton deal. La protection de témoins et c'est tout. En échange, je vous trouve le Serpent.
— Excellent choix."
Une fois l'information en sa possession, Katsuki n'attend pas qu'Eijirou lui demande d'être raisonnable : il l'envoie à Deku. Il faut mettre tout le monde sur coup pour enfin capturer les yakuzas. Lorsqu'il redresse la tête, les grands yeux de Kirishima semblent plus lumineux que jamais tandis que le héros dit avec un grand sourire :
" Je suis fier de toi, Bakugo ! Tu n'as pas hésité à demander de l'aide et à travailler avec les autres ! On va vraiment les avoir cette fois !
Le blond tente de calmer les battements de son cœur et surtout le rougissement qui commence à s'emparer de son visage. Non, ce n'est pas le moment de retomber amoureux.
Ah. Retomber. Comme s'il avait jamais cessé de l'être.
En tous cas ce n'est pas le moment de s'ouvrir sur ses sentiments, absolument pas. Il grommelle :
— Il y a pas de quoi être fier. J'ai prévenu l'autre abruti parce qu'il faut bien ramener la cavalerie, mais le temps qu'il les rameute tous, ce sera juste pour me voir choper le chef avant lui.
Il hésite une demi-seconde et tente :
— Tu veux venir ?
L'éclat du sourire d'Eijirou pourrait l'aveugler alors que le héros frappe ses deux poings l'un contre l'autre et s'exclame :
— Bien sûr que je viens ! On va leur montrer de quel bois on se chauffe !"
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fallenrazziel · 6 years ago
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Les Chroniques de Livaï #350 ~ LA CHUTE DE LA DEESSE (juin 845) Heiner Jorg, soldat de la garnison
L'histoire de Livaï comme vous ne l'avez jamais lue. ​Le personnage le plus populaire de L'Attaque des Titans, le soldat le plus fort de l'humanité… Qui est-il vraiment ? Qu'a-t-il dans le coeur ? Qu'est-ce qui a fait de lui ce qu'il est ? Je me suis mise en devoir de répondre à ces questions en vous livrant ma propre vision de sa vie, de ses pensées, des épreuves qu'il a traversées, ainsi que celles des personnes qui l'ont côtoyé, aimé, admiré, craint, détesté. Si j'essaie le plus possible de respecter le canon, quelques libertés seront prises sur les aspects de sa vie les plus flous. Quelques personnages seront également de mon invention. Livaï, un homme que l'on croit invincible et inatteignable… Est-ce bien sûr ? Jugez-en par vous-mêmes.
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Je vais pas suivre les autres ; ils sont trop nombreux et si ces monstres parviennent à traverser la ville, c'est sur eux qu'ils se jetteront en premier. J'aurai plus de chance en traçant tout seul jusqu'à Trost. Ils ont qu'à se débrouiller.
Merde, j'ai pas signé pour affronter des titans ! J'en ai vus assez pour le restant de mes jours ! Je savais qu'il fallait pas aller si loin ! Mais ces satanés explorateurs écoutent jamais rien !
J'ai bien cru que cette demi-portion allait m'étaler par terre. Heureusement j'ai pu lui échapper. Il a qu'à rester là-bas, s'il veut ! J'ai pas l'intention de crever, j'ai du monde qui m'attend.
Il pleut très fort et cette pluie est anormalement glacée, comme si le temps se détraquait aussi. Je ne tarde pas à grelotter. Même si je connais le chemin du retour, je laisse mon cheval tracer sa route, ces animaux savent retrouver Trost. Je rentre ma tête dans les épaules sous l'assaut du vent humide, et m'éloigne de la colonne de réfugiés sur ma droite. Ils ne m'ont pas vu. Ils avancent lentement mais ils ont réussi à dégoter des véhicules pour les plus faibles. Ils vont peut-être s'en sortir finalement.
C'est plus mon affaire, je suis pas du genre à me sacrifier.
Je perçois un autre galop derrière moi. On essaie de me rattraper au coeur de la nuit. Serait-ce l'un des autres, qui a décidé de suivre mon exemple ? Je jette un oeil par-dessus mon épaule ; je distingue dans le noir une cape vert sombre volant au vent... Non, pas possible, ça peut pas être lui ?! Il va pas me lâcher ! Je talonne ma monture et double ma vitesse. Mais il est là dans mon dos, pire qu'un titan qui voudrait me bouffer ! Je revois son regard de tueur de tout à l'heure, planté dans mes yeux si profondément qu'il me les a presque arrachés ! S'il me chope...
Un poids tombe sur moi et me pousse de côté. Le cheval de ce monstre entre en collision avec le mien et nous chutons tous au sol comme des sacs. Je sens ses mains agrippées à mon cou, qui serrent un peu afin de me maintenir au sol. Puis il attrape mon col et me met à genoux.  Son visage blême est aussi effrayant que celui de ces géants... J'ai envie de crier aux réfugiés que je me fais agresser, mais aucun son ne sort de ma gorge. Tout ce que je peux faire, c'est rester digne face à lui.
Il halète très rapidement et ses pupilles sont réduites à deux billes noires. Une fois son souffle retrouvé, il prononce lentement et distinctement "file-moi ton gaz". T'as pas compris, le nabot !? Je te donnerai rien du tout ! Ce matériel est ma seule chance de revenir vivant à Trost ! Il me secoue fortement et répète sa demande. Vas-y, tu attends quoi ? Tu vas me le prendre de force ?
M'assommer et me laisser ici à la merci des titans ? Pourquoi tu me tuerais pas directement, hein ? Tu me fais moins peur qu'eux, et tu auras fait le boulot plus vite !
Ses doigts se dirigent vers mes yeux, et pendant un moment, j'ai une trouille monstre. Il va me les arracher ?! Merde, mais c'est qui ce type ? J'ai bien vu qu'il était exceptionnellement fort et tuait les titans par dizaines, il doit pas être humain... Mais je m'en fous ! Vous, les explorateurs, vous vous prenez pour des héros, vous prenez les autres soldats pour des sous-merdes ! Mais vous en avez rien à foutre des autres, bien sûr ! Tu veux aller sauver ton amie, et moi, tu t'en fous ?!
Je tente de me relever en repoussant ses mains menaçantes. Bordel, j'ai une femme et un fils qui m'attendent à Trost ! Tu crois que c'est moins héroïque ?! Sa poigne se resserre autour de mes bras et il me plaque au sol, en m'assénant au passage un coup de pied dans les côtes. Merde, mais si tu veux tellement mon gaz, prend-le ! Pourquoi tu le fais pas ?! Tu attends que je le fasse de bonne grâce ? Tu peux rêver ! Si tu fais ça, tu condamnes ma famille ! Tu te sens bien avec ça ?! Et toi, tu as quoi dans ta vie ?! Pourquoi tu te bats, putain ?!
J'éructe mes questions, le visage à moitié dans la boue, en n'attendant pas de réponse. Ce type est au-delà de la raison. Sa botte m'écrase la mâchoire mais je sens plus la douleur. Je préfère que ce mec me tue plutôt que d'être bouffé par un titan. Mais il me tue pas. La pression sur ma tête se relâche et je peux me redresser. Je regarde en l'air et il me paraît soudain si grand. Il ne fait plus attention à moi, son visage est tourné vers autre chose. Une chose qui apparaît enfin dans mon champ de vision.
Un titan, avec un sourire si effrayant que je me soulage immédiatement dans mon froc... De toute façon, je suis trempé... Il se dirige vers nous et l'explorateur reste immobile, à le regarder approcher. Il semble pétrifié. Mais moi, j'ai toute ma tête. Je m'éloigne en trébuchant, siffle mon cheval et remonte vite en selle. La colonne de réfugiés a disparu. Pendant combien de temps a duré notre confrontation ? Quelle heure est-il ?
Je galope loin d'ici tout en observant ce que va faire l'explorateur. Putain, bouge de là ! Tu as pas compris ?! Si ce titan est ici, c'est que ton amie a échoué ! Ou alors elle s'est tirée, et elle a bien eu raison ! Tu devrais faire pareil avant que ce soit trop tard !
La dernière vision que j'ai de lui est celle d'un homme seul faisant face à son destin. Un homme qui ne m'a ni tué, ni volé mon équipement. A sa place, j'aurai pas hésité. Je me détourne, ne voulant pas assister à sa fin inéluctable.
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fallen-swallow · 8 years ago
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Wastefell
Le soleil éclairait quelques recoins des ruines, faisant luire quelques cristaux au passage. La roche était recouverte de neige et de glace, le sol très sec ne laissait rien pousser. Quelques oiseaux de mauvais augure volaient dans les parages, croassant les malheurs de ceux qui osaient s'aventurer sur leur territoire. Ces ruines n'étaient que des couloirs, un véritable labyrinthe géant. Cet endroit, qui était jadis un nid de rivières, avait fint par se tarir au fil du temps. Les parois rocheuses, immenses, donnaient l'impression qu'elles se resserraient au fur et à mesure que l'on avançait. Ce lieu n'avait plus rien de majestueux. Pourtant, deux âmes parcouraient ces terres vides et froides. Deux squelettes, vêtus de noire et de rouge, longeaient un des anciens cours d'eau. Ils déambulaient en inspectant chaque recoin. Sans, le frère aîné, était emmitouflé dans sa grande veste noire. Il n'est pas bien grand comparé à son frère Papyrus qui lui, mesurait dans les 1m83. Il portait un tabar noir avec un étrange emblème du côté gauche qui reluisait avec la lumière des cristaux. Sa longue écharpe rouge virevoltait autour de son cou dû à la légère brise qui se faufilait dans ces ravins. Ils avançaient en silence, ressassant leur passé. Ces deux-là avaient assistés à la destruction de l'humanité. Ils savaient pertinemment qu'ils ne reverraient plus jamais le monde dans lequel ils avaient vécu, avant que tout ne dégénère.
- Il n'y a aucun humain dans les environs, déclara Papyrus en , les mains dans les poches, le regard vide "Ça fait longtemps qu'ils ont détruit leur monde, boss. Les humains sont des imbéciles. Après tant d'années à la surface, ce n'est pas ce à quoi nous nous attendions."
- Continuons notre route. Papyrus marcha calmement, laissant échapper un râle. Il ajouta d'un ton las : « C'est étrange… même les monstres ne semblent plus être aussi nombreux. » Sans, haussant les épaules : "Bizarre, ouais."
Les frères squelettes se déplaçaient, les bruits de leurs pas résonnaient dans ce couloir rocheux. Un peu plus loin, ils arrivaient à la sortie de leur parcours. Une bourrasque de vent vint balayer leurs vêtements. Devant eux se dressait un paysage désertique où seul le sable et la roche les accueillaient. La faune et la flore avaient disparu depuis bien longtemps.
- Vous ne vous seriez pas trompé de chemin par hasard, boss ? Dit-il un sourire en coin.
- Tais-toi Sans ! S'écria t-il. Je sais pertinemment où nous allons…
- J'ai comme un léger doute.
Papyrus lui jeta un regard noir. Ils empruntèrent un autre chemin qui débouchait sur leur droite. Le frère aîné heurta un amas de roches et tomba au sol.
- Regarde où tu mets les pieds, fainéant ! Mais … attend voir …
Il s'approcha et épousseta avec ses mains squelettiques l'amas que Sans avait percuté. Divers symboles apparaissaient, des sortes de hiéroglyphes ainsi qu'un grand numéro. Sans et Papyrus venaient de faire la découverte d'une porte blindée cachée sous la roche. Tous deux essayèrent diverses techniques pour l'ouvrir mais, il n'y avait ni serrure ni mécanisme.
- Je vais tenter quelque chose, déclara Sans.
Celui-ci leva les bras au ciel « O-PUN THE DOOR ! »
Rien ne se passa. Papyrus laissa un silence pesant avant de s'exprimer en hurlant « SAAAAAAAAAANS ! » Des corbeaux s'envolèrent en croassant.
- Boss, j'ai l'impression qu'il va falloir utiliser la manière forte.
- Je te laisse t'en charger.
L'oeil rouge de Sans se mit à éblouir et fit apparaître une sorte de tête de dragon à ses côtés. Terrifiante et bestiale, l'animal émit un jet de lumière rouge qui créa une énorme bourrasque et détruisit la porte avec fracas. Sans le remercia et le fit disparaître. Les deux frères empruntèrent le passage souterrain. Il s'agissait d'un long couloir obscur. Heureusement pour Sans et Papyrus, leur regard leur permettait d'illuminer la galerie. Sur le sol, ils découvrirent des tas de feuilles volantes, quelques débris et des fils électriques pendus de part et d'autres. Papyrus prit un des papiers au hasard :
« PROJET X221
Le directeur a ordonné de faire des tests psychologiques aux résidents. Il semblerait que certains aient eu du mal à rester sous terre durant ces quelques mois. L'enfermement aurait fini par les rendre fous. Nous allons également vérifier les fonctions vitales de chacun des sujets. Nous pensons que les injections du produit auront pour effet de les rendre plus résistant aux troubles post- traumatiques du projet X221… » Le reste n'est que du blabla sans , en fouillant, finit par dénicher un levier qui rétablit le courant, sûrement un générateur de secours. Ils observèrent longuement la salle. Ils pensaient à une sorte d'abri souterrain qui avait permis aux humains de se tenir à l'abri lors des assauts et des bombes à l'époque.
- On dirait un laboratoire, déclara Papyrus en jetant le papier en boule. Ce lieu semble avoir été abandonné depuis des années. Continue de fouiller Sans et appelle moi au besoin. Je vais aller jeter un coup d'oeil par là-bas.
Il désigna une porte sur sa droite avec une vitre teintée. Sans hocha la tête et s'en alla sur la gauche, nonchalamment. Des câbles sortaient encore de part et d'autres du plafond, de diverses couleurs et en mauvais état. Un peu plus loin, il aperçut une grande salle de teinte grisâtre où d'énormes machines étaient à l'abandon. Le sol était jonché de verres et de poussières. Sans admira une sorte de boîte qui paraissait encore active. Une lumière clignotait sur un tableau de bord. Il s'approcha doucement et découvrit une vitre pleine de glace et de poussières. Il y avait également de la rouille et des égratignures sur cet étrange objet. Il nettoya le carreau d'un revers de main et son regard s'illumina, un sourire en coin.
- Boss ! Boss ! Venez vite ! S'écria Sans.
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- Qu'est-ce que tu as découvert ? Demanda Papyrus qui arrivait en courant.
Sans pointa du doigt la vitre. Papyrus rapprocha son visage et fit un sourire en coin.
- Et bien, ne serait-ce pas ce que je crois ? Uhm… la porte semble verrouillée.
Il chercha un accès, un bouton ou quoi que ce soit qui lui permettait d'ouvrir cette porte. C'est alors qu'il décida de suivre les branchements de la machine et remonta la piste jusqu'à pouvoir actionner un étrange mécanisme. Il appuya sur un voyant rouge qui passa au vert. Un bruit sourd et un déclic se fit entendre, Papyrus revint sur ses pas. De la vapeur s'échappa de l'étrange boîte, la porte se décoinça dans un râle d'agonie. Les frères squelettes aperçurent le corps d'une jeune fille qui décongelait à la vitesse de l'éclair.
- Allez là ! Chill, Pap' ! déclara Sans les mains dans les poches. J'ai besoin que vous gardiez la tête froide sur la situation. Je vois que vous n'êtes pas fringale de mes jeux de mots glacés ? Ne soyez pas fâché de ne pas être congelé à sa place ! Restez de glace ! Il se me met à glousser.
Papyrus allait lui hurler dessus, mais la jeune fille semblait se relever avec difficulté, tenant sa tête d'une main. Elle fit un pas mais manqua de tomber. Heureusement, Sans la rattrapa à temps. Elle écarquilla ses yeux couleur noisettes, son corps grelottait et il lui était difficile de retrouver son équilibre.
… : Où suis-je ? Que … Que s'est-il passé ?
Elle regarda autour d'elle et aperçut des cryostases détruites, ainsi que les frères squelettes qui lui faisaient face. Elle tenta de se relever mais Sans la retenait toujours. Papyrus croisa les bras et se mit à rire aux éclats.
- Cela fait une éternité que j'attendais de pouvoir dire cette phrase ! Moi, le grand Papyrus, te capture humain ! En tant que membre de la garde royale, je vais me faire une joie de pouvoir ramener cet enfant à Dreemurr.
- Et moi Sans. Dit-il à la gamine, la fixant du regard avec cet étrange sourire. Sans le squelette.
- En… ? Je … Uhm …
Il était difficile de communiquer après des années congeler. Elle essaya de se souvenir, de comprendre ce qu'il s'était passé avant sa cryogénisation mais rien. Sa mémoire était vide et sans souvenir. Rien ne lui revenait, même pas son nom. Elle voulait pleurer mais son corps était trop faible pour faire quoi que ce soit. Elle tenta de comprendre pourquoi elle s'était retrouvée dans cette situation. Sans la releva doucement. Le remerciant, elle ne sut trop quoi penser de ces deux énergumènes. Ils dégageaient une certaine aura de malveillance et de puissance.
- Sans, occupe toi de l'humain. Nous avons du chemin à faire pour retourner voir Dreemurr.
Le ventre de la petite se mit à gargouiller. Elle se mit à gémir et bredouilla quelques mots, avant que son estomac continue à émettre des bruits gutturaux. Les deux squelettes se regardèrent et soupirèrent.
- Et si on regardait les environs encore, boss ? Il doit bien y avoir une salle de stockage pour la nourriture. S'il s'agit bien d'un abri ou … même d'un laboratoire, on devrait pouvoir trouver une salle à manger.
- Passe moi la gamine, on va continuer par là-bas.
Sans déposa la jeune fille dans les bras de Papyrus. Celle-ci avait les yeux a demi clos. Sa vue était trouble et son corps, froid. Ses vêtements étaient trempés dû au changement de température entre sa congélation et l'intérieur de l'abri. Elle portait un haut noir avec des bandes rouges ainsi qu'un short et des baskets. Il fallait trouver quelque chose pour la réchauffer et vite. A l'arrière de cette grande salle se trouvait une porte. Celle-ci s'ouvrit lorsqu'ils s'approchèrent. Cette technologie était celle des années 20X3, ils s'en rappelaient bien. Sans et Papyrus découvrirent une cuisine avec des chaises et des tables éparpillées n'importe comment. Papyrus déposa la jeune fille sur une des tables et demanda à Sans d'aller quérir une serviette ou quelque chose qui s'en rapprochait. Dans la salle, on distinguait des grandes étagères qui contenaient de la vaisselle ou des ustensiles de cuisine. Soudain, Papyrus trouva quelques boîtes de conserve. Il utilisa ses dents acérées pour ouvrir le couvercle. C'est alors que Sans le rejoignit à pas de loup.
- Boss, vous savez que vous aviez un ouvre-boîte à côté ? …
- … FUCK YOU SANS ! FUCK ! YOU ! S'exclama t-il avec fureur.
Il se retourna vers l'amnésique qui était recouverte d'une couette blanche, tandis que Sans ricanait dans son dos. Il tenta d'ouvrir la bouche de la fille mais ses dents étaient trop serrées. Elle semblait ne pas pouvoir encore mâcher quelque chose car, ses muscles étaient encore trop contractés.
- SANS ! Plutôt que de ricaner, viens m'aider à nourrir cette petite !
- 'Sur. Uhm … Peut-être qu'avec une paille…
- OUI ! Une paille ! Et où est-ce qu'on va trouver une paille, Sans ? Crois-tu VRAIMENT qu'on va avoir une paille dans un endroit pareil ?
Sans ouvrit un autre tiroir et trouva une paille. Il la tendit à Papyrus qui le toisa du regard.
- Donne-moi ça ! Il lui prit la paille des mains avec violence. Bon … Allez gamine, essaie d'avaler.
Il la releva et lui donna la paille. Elle essaya d'aspirer et fit une grimace.
- Quoi ? C'est pas bon, c'est ça ?
- Vous avez regardé la date de péremption ?
- … 23/07/2055 … M'en fous. Y'a que ça. Alors avale et fais pas chier !
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wastefell · 8 years ago
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Chapitre 1 : Cryostase
Le soleil éclairait quelques recoins des ruines, faisant luire quelques cristaux au passage. La roche était recouverte de neige et de glace, le sol très sec ne laissait rien pousser. Quelques oiseaux de mauvais augure volaient dans les parages, croassant les malheurs de ceux qui osaient s'aventurer sur leur territoire. Ces ruines n'étaient que des couloirs, un véritable labyrinthe géant. Cet endroit, qui était jadis un nid de rivières, avait fini par se tarir au fil du temps. Les parois rocheuses, immenses, donnaient l'impression qu'elles se resserraient au fur et à mesure que l'on avançait. Ce lieu n'avait plus rien de majestueux. Pourtant, deux âmes parcouraient ces terres vides et froides. Deux squelettes, vêtus de noir et de rouge, longeaient un des anciens cours d'eau. Ils déambulaient en inspectant chaque recoin. Sans, le frère aîné, était emmitouflé dans sa grande veste noire. Il n'est pas bien grand comparé à son frère Papyrus qui lui, mesurait dans les 1m83. Il portait un tabar noir avec un étrange emblème du côté gauche qui reluisait avec la lumière des cristaux. Sa longue écharpe rouge virevoltait autour de son cou dû à la légère brise qui se faufilait dans ces ravins. Ils avançaient en silence, ressassant leur passé. Ces deux-là avaient assistés à la destruction de l'humanité. Ils savaient pertinemment qu'ils ne reverraient plus jamais le monde dans lequel ils avaient vécu, avant que tout ne dégénère.
- Il n'y a aucun humain dans les environs, déclara Papyrus en soupirant.Sans, les mains dans les poches, le regard vide "Ça fait longtemps qu'ils ont détruit leur monde, boss. Les humains sont des imbéciles. Après tant d'années à la surface, ce n'est pas ce à quoi nous nous attendions.“
- Continuons notre route. Papyrus marcha calmement, laissant échapper un râle. Il ajouta d'un ton las : « C'est étrange… même les monstres ne semblent plus être aussi nombreux. »Sans, haussant les épaules : "Bizarre, ouais.“
Les frères squelettes se déplaçaient, les bruits de leurs pas résonnaient dans ce couloir rocheux. Un peu plus loin, ils arrivaient à la sortie de leur parcours. Une bourrasque de vent vint balayer leurs vêtements. Devant eux se dressait un paysage désertique où seul le sable et la roche les accueillaient. La faune et la flore avaient disparu depuis bien longtemps.
- Vous ne vous seriez pas trompé de chemin par hasard, boss ? Dit-il un sourire en coin.
- Tais-toi Sans ! S'écria t-il. Je sais pertinemment où nous allons…
- J'ai comme un léger doute.
Papyrus lui jeta un regard noir. Ils empruntèrent un autre chemin qui débouchait sur leur droite. Le frère aîné heurta un amas de roches et tomba au sol.
- Regarde où tu mets les pieds, fainéant ! Mais … attend voir …
Il s'approcha et épousseta avec ses mains squelettiques l'amas que Sans avait percuté. Divers symboles apparaissaient, des sortes de hiéroglyphes ainsi qu'un grand numéro. Sans et Papyrus venaient de faire la découverte d'une porte blindée cachée sous la roche. Tous deux essayèrent diverses techniques pour l'ouvrir mais, il n'y avait ni serrure ni mécanisme.
- Je vais tenter quelque chose, déclara Sans.
Celui-ci leva les bras au ciel «  O-PUN THE DOOR ! »
Rien ne se passa. Papyrus laissa un silence pesant avant de s'exprimer en hurlant « SAAAAAAAAAANS ! » Des corbeaux s'envolèrent en croassant.
- Boss, j'ai l'impression qu'il va falloir utiliser la manière forte.
- Je te laisse t'en charger.
L'oeil rouge de Sans se mit à éblouir et fit apparaître une sorte de tête de dragon à ses côtés. Terrifiante et bestiale, l'animal émit un jet de lumière rouge qui créa une énorme bourrasque et détruisit la porte avec fracas. Sans le remercia et le fit disparaître. Les deux frères empruntèrent le passage souterrain. Il s'agissait d'un long couloir obscur. Heureusement pour Sans et Papyrus, leur regard leur permettait d'illuminer la galerie. Sur le sol, ils découvrirent des tas de feuilles volantes, quelques débris et des fils électriques pendus de part et d'autres. Papyrus prit un des papiers au hasard :
«  PROJET X221
Le directeur a ordonné de faire des tests psychologiques aux résidents. Il semblerait que certains aient eu du mal à rester sous terre durant ces quelques mois. L'enfermement aurait fini par les rendre fous. Nous allons également vérifier les fonctions vitales de chacun des sujets. Nous pensons que les injections du produit auront pour effet de les rendre plus résistant aux troubles post- traumatiques du projet X221… » Le reste n'est que du blabla sans importance.Sans, en fouillant, finit par dénicher un levier qui rétablit le courant, sûrement un générateur de secours. Ils observèrent longuement la salle. Ils pensaient à une sorte d'abri souterrain qui avait permis aux humains de se tenir à l'abri lors des assauts et des bombes à l'époque.
-On dirait un laboratoire, déclara Papyrus en jetant le papier en boule. Ce lieu semble avoir été abandonné depuis des années. Continue de fouiller Sans et appelle moi au besoin. Je vais aller jeter un coup d'oeil par là-bas.
Il désigna une porte sur sa droite avec une vitre teintée. Sans hocha la tête et s'en alla sur la gauche, nonchalamment. Des câbles sortaient encore de part et d'autres du plafond, de diverses couleurs et en mauvais état. Un peu plus loin, il aperçut une grande salle de teinte grisâtre où d'énormes machines étaient à l'abandon. Le sol était jonché de morceaux de verre  et de poussières. Sans admira une sorte de boîte qui paraissait encore active. Une lumière clignotait sur un tableau de bord. Il s'approcha doucement et découvrit une vitre pleine de glace et de poussières. Il y avait également de la rouille et des égratignures sur cet étrange objet. Il nettoya le carreau d'un revers de main et son regard s'illumina, un sourire en coin.
- Boss ! Boss ! Venez vite ! S'écria Sans.
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- Qu'est-ce que tu as découvert ? Demanda Papyrus qui arrivait en courant.
Sans pointa du doigt la vitre. Papyrus rapprocha son visage et fit un sourire en coin.
- Et bien, ne serait-ce pas ce que je crois ? Uhm… la porte semble verrouillée.
Il chercha un accès, un bouton ou quoi que ce soit qui lui permettait d'ouvrir cette porte. C'est alors qu'il décida de suivre les branchements de la machine et remonta la piste jusqu'à pouvoir actionner un étrange mécanisme. Il appuya sur un voyant rouge qui passa au vert. Un bruit sourd et un déclic se fit entendre, Papyrus revint sur ses pas. De la vapeur s'échappa de l'étrange boîte, la porte se décoinça dans un râle d'agonie. Les frères squelettes aperçurent le corps d'une jeune fille qui décongelait à la vitesse de l'éclair.
Sans : Allez là ! Chill, Pap' ! J'ai besoin que vous gardiez la tête froide sur la situation. Je vois que vous n'êtes pas fringale de mes jeux de mots glacés ? Ne soyez pas fâché de ne pas être congelé à sa place ! Restez de glace ! Il se me met à glousser.
Papyrus allait lui hurler dessus, mais la jeune fille semblait se relever avec difficulté, tenant sa tête d'une main. Elle fit un pas mais manqua de tomber. Heureusement, Sans la rattrapa à temps. Elle écarquilla ses yeux couleur noisettes, son corps grelottait et il lui était difficile de retrouver son équilibre.
… : Où suis-je ? Que … Que s'est-il passé ?
Elle regarda autour d'elle et aperçut des cryostases détruites, ainsi que les frères squelettes qui lui faisaient face. Elle tenta de se relever mais Sans la retenait toujours. Papyrus croisa les bras et se mit à rire aux éclats.
- Cela fait une éternité que j'attendais de pouvoir dire cette phrase ! Moi, le grand Papyrus, te capture humain ! En tant que membre de la garde royale, je vais me faire une joie de pouvoir ramener cet enfant à Dreemurr.
- Et moi Sans. Dit-il à la gamine, la fixant du regard avec cet étrange sourire. Sans le squelette.
- En…enchantée ? Je … Uhm …
Elle essaya de se souvenir, de comprendre ce qu'il s'était passé avant sa cryogénisation mais rien. Sa mémoire était vide et sans souvenir. Rien ne lui revenait, même pas son nom. Elle voulait pleurer mais son corps était trop faible pour faire quoi que ce soit. Elle tenta de comprendre pourquoi elle s'était retrouvée dans cette situation. Sans la releva doucement. Le remerciant, elle ne sut trop quoi penser de ces deux énergumènes. Ils dégageaient une certaine aura de malveillance et de puissance.
- Sans, occupe toi de l'humain. Nous avons du chemin à faire pour retourner voir Dreemurr.
Le ventre de la petite se mit à gargouiller. Elle se mit à gémir et bredouilla  quelques mots, avant que son estomac continue à émettre des bruits gutturaux. Les deux squelettes se regardèrent et soupirèrent.
- Et si on regardait les environs encore, boss ? Il doit bien y avoir une salle de stockage pour la nourriture. S'il s'agit bien d'un abri ou … même d'un laboratoire, on devrait pouvoir trouver une salle à manger.
- Passe moi la gamine, on va continuer par là-bas.
Sans déposa la jeune fille dans les bras de Papyrus. Celle-ci avait les yeux a demi clos. Sa vue était trouble et son corps, froid. Ses vêtements étaient trempés dû au changement de température entre sa congélation et l'intérieur de l'abri. Elle portait un haut noir avec des bandes rouges ainsi qu'un short et des baskets. Il fallait trouver quelque chose pour la réchauffer et vite. A l'arrière de cette grande salle se trouvait une porte. Celle-ci s'ouvrit lorsqu'ils s'approchèrent. Cette technologie était celle des années 20X3, ils s'en rappelaient bien. Sans et Papyrus découvrirent une cuisine avec des chaises et des tables éparpillées n'importe comment. Papyrus déposa la jeune fille sur une des tables et demanda à Sans d'aller quérir une serviette ou quelque chose qui s'en rapprochait. Dans la salle, on distinguait des grandes étagères qui contenaient de la vaisselle ou des ustensiles de cuisine. Soudain, Papyrus trouva quelques boîtes de conserve. Il utilisa ses dents acérées pour ouvrir le couvercle. C'est alors que Sans  le rejoignit à pas de loup.
- Boss, vous savez que vous aviez un ouvre-boîte à côté ? …
- … FUCK YOU SANS ! FUCK ! YOU ! S'exclama t-il avec fureur.
Il se retourna vers l'amnésique qui était recouverte d'une couette blanche, tandis que Sans ricanait dans son dos. Il tenta d'ouvrir la bouche de la fille mais ses dents étaient trop serrées. Elle semblait ne pas pouvoir encore mâcher quelque chose car, ses muscles étaient encore trop  contractés.
- SANS ! Plutôt que de ricaner, viens m'aider à nourrir cette petite !
- ‘Sur. Uhm … Peut-être qu'avec une paille…
- OUI ! Une paille ! Et où  est-ce qu'on va trouver une paille, Sans ? Crois-tu VRAIMENT qu'on va avoir une paille dans un endroit pareil ?
Sans ouvrit un autre tiroir et trouva une paille. Il la tendit à Papyrus qui le toisa du regard.
- Donne-moi ça ! Il lui prit la paille des mains avec violence. Bon … Allez gamine, essaie d'avaler.
Il la releva et lui donna la paille. Elle essaya d'aspirer et fit une grimace.
- Quoi ? C'est pas bon, c'est ça ?
- Vous avez regardé la date de péremption ?
- … 23/07/2055 … M'en fous. Y'a que ça. Alors avale et fais pas chier !
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feluz9 · 5 years ago
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Mais le passé s'en va. Regarde-nous ; nous sommes Un autre Adam, une autre Ève, de nouveaux hommes Nous bénissons quand nous souffrons. Hier vivait d'horreur, de deuil, de sang, de fange ; Hier était le monstre et demain sera l'ange ; Le point du jour blanchit nos fronts.
L'œuvre du genre humain, c'est de délivrer l'âme ; C'est de la dégager du triste épithalame Que lui chante le corps impur ; C'est de la rendre, chaste, à la clarté première ; Car Dieu rêveur a fait l'âme pour la lumière Comme il fit l'aile pour l'azur.
Nous ne sommes plus ceux qui riaient à la face De l'ombre impénétrable où tout rentre et s'efface, Qui faisaient le mal sans frayeur, Qui jetaient au cercueil ce cri : Va-t'en ! je nie ! Et mettaient le néant, le rire et l'ironie Dans la pelle du fossoyeur.
Nous croyons en ce Dieu vivant ; sa foi nous brûle ; Il inspire Brutus sur la chaise curule, Guillaume Tell sous le sayon ; Nous allumons, courbés sous son vent qui nous pousse, Notre liberté fière à sa majesté douce Et notre foudre à son rayon.
Il fait germer le ver dans sa morne cellule, Change la larve affreuse en vive libellule, Transfigure, affranchit, construit, Émeut les tours de pierre et les tentes de toiles, Et crée et vit ! c'est lui qui pénètre d'étoiles Les ailes noires de la nuit.
Sa tiare splendide est une ruche immense, Où, des roses soleils apportant la semence Et de l'astre apportant le miel, Essaim de flamme ayant les mondes pour Hymètes, Mouches de l'infini, les abeilles comètes Volent de tous les points du ciel.
Le Mal, le glaive au poing, voilé d'un voile d'ombre, Nous guette ; et la forêt que la broussaille encombre, L'âpre rocher, le flot ingrat, L'aident, complices noirs, contre la créature, Et semblent par moments faire de la nature L'antre où rêve ce scélérat.
Mais nous luttons, esprit ! nous vaincrons. Dieu nous mène. Il est le feu qui va devant l'armée humaine, Le Dieu d'Ève et de Débora. Un jour, bientôt, demain, tout changera de forme, Et dans l'immensité, comme une fleur énorme, L'univers s'épanouira !
Nous vaincrons l'élément ! cette bête de somme Se couchera dans l'ombre à plat ventre sous l'homme ; La matière aura beau hurler ; Nous ferons de ses cris sortir l'hymne de l'ordre ; Et nous remplacerons les dents qui veulent mordre Par la langue qui sait parler.
Quand nous aurons fini le travail de la vigne, Quand au Dieu qui fit l'aigle et l'air, l'onde et le cygne, La tourmente et Léviathan, Nous aurons rapporté toutes nos âmes anges, Nous ferons du panier de ces saintes vendanges La muselière de Satan.
Satan, c'est l'appétit, pourceau qui mord l'idée ; C'est l'ivresse, fond noir de la coupe vidée ; Satan, c'est l'orgueil sans genoux ; C'est l'égoïsme, heureux du sang où ses mains trempent ; C'est le ventre hideux, cette caverne où rampent Tous les monstres qui sont en nous.
Satan, c'est la douleur, c'est l'erreur, c'est la borne, C'est le froid ténébreux, c'est la pesanteur morne, C'est la vis du sanglant pressoir ; C'est la force d'en bas liant tout de ses chaînes, Qui fait dans le ravin, sous l'ombre des grands chênes, Crier les chariots le soir.
Nous allons à l'amour, au bien, à l'harmonie. Ô vivants qui flottez dans l'énigme infinie, Un arbre, auguste à tous les yeux, Conduit votre navire à travers l'âpre abîme ; Jésus ouvre ses bras sur la vergue sublime De ce grand mât mystérieux. 
Derrière nous décroît le mal, noire masure. Bientôt nous toucherons au port, le flot s'azure. L'homme qu'en vain le deuil poursuit, Ne verra plus tomber dans l'ombre sur sa tête L'effroi, l'hiver, l'horreur, l'ouragan, la tempête, Ces vomissements de la nuit.
Nous chasserons la guerre et le meurtre à coups d'aile, Et cette frémissante et candide hirondelle Qui vole vers l'éternité, L'espérance, adoptant notre maison amie, Viendra faire son nid dans la gueule endormie Du vieux monstre Fatalité.
Les peuples trouveront de nouveaux équilibres ; Oui, l'aube naît, demain les âmes seront libres ; Le jour est fait par le volcan ; L'homme illuminera l'ombre qui l'environne ; Et l'on verra, changeant l'esclavage en couronne, Des fleurons sortir du carcan.
Et quand ces temps viendront, ô joie ! ô cieux paisibles ! Les astres, aujourd'hui l'un pour l'autre terribles, Se regarderont doucement ; Les globes s'aimeront comme l'homme et la femme ; Et le même rayon qui traversera l'âme Traversera le firmament.
Les sphères vogueront avec le son des lyres. Au lieu des mondes noirs pleins d'horribles délires, Qui rugissent vils et maudits, On entendra chanter sous le feuillage sombre Les édens enivrés, et l'on verra dans l'ombre Resplendir les bleus paradis.
Dieu voudra. Tout à coup on verra les discordes, La hache et son billot, les gibets et leurs cordes, L'impur serpent des cieux banni, Le sang, le cri, la haine, et l'ordure, et la vase, Se changer en amour et devenir extase Sous un baiser de l'infini.
Dieu met, quand il lui plaît, sur l'orage et la haine, Sur la foudre, forçat dont on entend la chaîne, La sainte serrure des cieux, Et, laissant écumer leurs voix exténuées, Ferme avec l'arc-en-ciel courbé dans les nuées Ce cadenas mystérieux.
Au fond du gouffre où sont ceux qui se font proscrire, Des plus profonds enfers, stupéfaits de sourire, L'amour ira baiser les gonds, Comme un rayon de l'aube, à l'orient ouverte, Va dans la profondeur de l'eau sinistre et verte Jusqu'aux écailles des dragons.
Les globes se noueront par des nœuds invisibles ; Ils s'enverront l'amour comme la flèche aux cibles ; Tout sera vie, hymne et réveil ; Et comme des oiseaux vont d'une branche à l'autre, Le Verbe immense ira, mystérieux apôtre, D'un soleil à l'autre soleil.
Les mondes, qu'aujourd'hui le mal habite et creuse, Échangeront leur joie à travers l'ombre heureuse Et l'espace silencieux ; Nul être, âme ou soleil, ne sera solitaire ; L'avenir, c'est l'hymen des hommes sur la terre Et des étoiles dans les cieux.
- Victor Hugo, Tout le passé et tout l’avenir
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Terribles Vacances
Vladimir avait 10 ans lorsqu'il a écrit cette nouvelle fantastique
PROLOGUE
J'aime écrire des histoires /dans lesquelles il y a des monstres et autres créatures fantastiques. Mes parents m'y encouragent, ce qui m'aide beaucoup. Mona, ma soeur, n'aime pas mes histoires. Elle me joue de mauvais tours sournois. Un jour, elle a aspergé les murs de ma chambre de crème solaire, et j'ai dû tout nettoyer !
Mais une question : croyez-vous aux monstres ? Ou plutôt devrais-je dire : avez-vous déjà vu un monstre ?
Hé bien moi, je n'y croyais pas, et pourtant j'en ai vu un !
Aimez-vous les histoires qui font peur ? Si oui, lisez ces pages. Sinon, refermez vite ce livre avant qu'il soit trop tard...
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CHAPITRE I
- Qu'est-ce que tu fais, Thomas ? s'enquit Mona.
- Les bagages, grommelai-je.
-  C'est bien ? railla-t-elle.
- Non, imbécile ! répondis-je sèchement.
Elle me tira la langue, puis s'en alla. Elle ne rate aucune occasion de me pourrir la vie, cette peste !
Je finis de préparer mes bagages, puis me couchai.
J'ai douze ans, elle n'en a que sept. Comment est-il possible de se faire martyriser à ce point ?
Après cette réflexion, je m'endormis.
- Debout, marmotte ! dit ma mère en entrant dans ma chambre, ouvrant les volets au passage. Debout, mister Olsen ! insista-t-elle.
- Ok, j'me lève... répondis-je un peu vaseux.
Je me tournai et regardai ma montre : 5 heures du matin. Je me levai. J'avais la tête qui allait exploser.
Je descendis et rejoignis Mona la Terrible à table. Je pris une cuillerée de corn flakes avec du lait. Beurk ! Le lait avait un goût d'urine ! Je crachai dans mon bol, puis me retournai vers ma soeur, qui riait aux éclats.
Ca fait sept ans que ça se passe comme ça !
J'étais furax. Je m'approchai de Mona, la main levée, prêt à lui donner une bonne leçon !
- Tu t'en souviendras ! criai-je.
Mona riait toujours. Mais au moment où je voulus la claquer, maman entra dans la cuisine.
- Thomas ! s'indigna-t-elle, tu n'allais pas la frapper ?
- Non... mentis-je.
- Si, c'est vrai ! répliqua Mona, victorieuse. Même qu'il voulait me mettre dans le trou des WC !
- Menteuse ! m'écriai-je.
- Ca suffit ! siffla ma mère. Allez vous laver !
CHAPITRE II
Après m'être lavé, je montai dans ma chambre pour m'habiller. Ensuite, je rejoignis papa, maman et Mona dans la voiture.
Là... la querelle !
- Lucas, c'est moi qui conduis ! commença ma mère.
- Hélène, je t'en prie, c'est moi qui conduis ! riposta mon père. En plus je conduis depuis vingt ans, et toi quatorze !
- Mais quatorze ans de conduite, c'est suffisant !
Mona hurla, ce qui obligea mes parents à hausser le ton.
- La dernière fois que tu as pris le volant, tu as foncé dans une voiture ! cria mon père.
- Non, je l'ai tamponnée, et en plus je faisais une marche arrière ! vociféra ma mère.
Ce fut comme cela pendant une bonne quinzaine de minutes. Je vous fais grâce des détails, car cela m'inciterait à écrire des grossièretés... Finalement, papa conduisit.
Le trajet se passa "bien".
Nous arrivâmes en Bretagne, à Piriac. Papa se gara devant un portail bleu. Nous prîmes le chemin de cailloux qui donnait accès à une grande bâtisse. Maman sonna. La sonnerie émit le "ding dong" classique. Les propriétaires nous ouvrirent, c'était un couple. Ils expliquèrent toutes les règles à respecter, puis s'en allèrent.
Il était midi. Pizza !
- J'aime pas les champignons ! geignit Mona.
- Ce n'est pas grave, ma chérie, dit maman.
Mona par-ci, Mona par-là... Il n'y a que Mona sur terre ? m'interrogeai-je.
- Si tu ne sais même pas enlever les champignons d'une pizza, tu est bonne pour la Maternelle ! m'emportai-je.
Je regrettai aussitôt. Je savais ce que Mona allait répliquer.
- Oh ! Tais-toi ! Va voir Sarah, ta petite copine ! répliqua-t-elle.
J'avais envie que le sol se dérobe sous mes pieds. C'est vrai que j'aime Sarah, mais que Mona en parle de cette manière à mes parents, ça, je n'aime pas !
Je devins rouge écarlate.
- Tu t'es fait une petite copine ? demanda maman.
- Oui, répondis-je timidement.
Je lançai un regard noir à Mona, qui me fit une horrible grimace.
- Laisse-le, Hélène, dit papa.
CHAPITRE III
Après le déjeuner, je lus. Plus tard dans la soirée - après le dîner -, je me couchai. J'étais éreinté et pourtant, je n'arrivais pas à trouver le sommeil. Je regardai le radio-réveil sur la petite table de chevet. Il était 2 heures du matin. J'entendis du bruit. Une respiration rauque. Ce ne pouvait être ni maman, ni papa, ni Mona. Car la respiration n'était pas humaine...
J'essayai de me rendormir. Rien à faire. La respiration rauque persistait. Elle me semblait venir d'en bas. Alors, à contre-coeur, je me levai, ouvris la porte et descendis l'escalier à pas de loup.
En bas, la respiration me semblait être tout près. Mais, malgré le noir, je ne voyais rien. Alors, je me mis à chercher. Je ne trouvais rien et commençais à perdre espoir. Et le garage ? Avais-je cherché dans le garage ? Non. Je n'y trouvai rien.
Jusqu'au moment où... je découvris une porte dérobée ! Jack pot ! J'ouvris la porte - qui bien évidemment devait grincer pour réveiller la parentèle - et vis un escalier couvert de mousse. L'endroit avait l'air vermoulu ! Mais comment pouvais-je descendre cet escalier sans lumière ? Je courus la chercher. Je passai par le petit couloir, contournai le placard contenant aspirateur et médicaments, et arrivai derrière le bar de la cuisine. Je tirai le premier tiroir parmi les trois, contenant outils et autres babioles. Je m'emparai de la lampe torche, refermai le tiroir, puis rebroussai chemin. J'allumai la lampe, puis entamai ma descente. J'avais peur que l'escalier ne puissent soutenir mon poids. A chacun de mes pas, il grinçait.
En bas, la respiration se faisait plus proche. Alors, évidemment, il y avait moultes toiles d'araignées. J'en vis même une qui rebondissait sur sa toile. Je frémis. N'étais-je pas allé trop loin ? Fallait-il que je remonte ? Mais non. La curiosité l'emporta. Je continuai. Cette fois-là, j'étais à côté de la respiration rauque. Je fis volte-face... et je me trouvai nez à nez avec un monstre. Au début, je crus que c'était une hallucination, mais en clignant des paupières, je m'aperçus que c'était malheureusement vrai ! Un cri aïgu fusa de ma gorge. C'était... IMPRESSIONNANT ! Sa tête faisait la moitié de mon corps, ses yeux étaient obliques, en amande avec une lame noire au milieu, ses naseaux, sa mâchoire de mégalodon ornée de dents acérées... et le reste de son corps était celui d'un serpent. C'était à vous glacer le sang. Mais le pire était à venir...
Il me fit un sourire signifiant : "Tu ne m'échapperas pas, c'est trop tard."
- Qu'est-ce qui t'amène ici ? me demanda-t-il d'une voix doucereuse.
J'étais terrorisé.
- C'est... Heu... une respiration ! répondis-je, paniqué.
On aurait dit un reptile. En fait, il faisait penser à un alien.
- Appelle-moi Marv, me dit-il. Et une dernière chose avant que tu partes : tu as intérêt à venir demain, sinon tu le regretteras !
Je pris mes jambes à mon cou pour rejoindre mon lit. Mon coeur battait la chamade.
CHAPITRE IV
J'étais épuisé, mais le lendemain se passa bien. Je n'avais pipé mot de ce que j'avais vu.
Je me réveillai, une douleur au bras. Des fourmis ? Non. Le bras foulé ? Certainement pas ! Alors, quoi ? Avant de répondre à cette question, je me rappelai que j'avais complètement oublié de voir Marv, et qu'il m'avait prévenu que si je n'allais pas à son rendez-vous, je le regretterais ! Mon coeur battait fort. Cela ne pouvait être que mon châtiment ! Je retirai vivement mon bras, et y découvris une tache verte.
J'essayai de l'enlever frénétiquement. Impossible. Mais le pire était à venir... Je descendis, penaud. Mona me flanqua une claque, que je reçus en plein sur la joue. Je la regardai, le regard creux. Elle eut peur et alla voir papa. Je tournai la tête vigoureusement, comme pour chasser une mouche de mes cheveux, puis revins à mon état normal.
Pourquoi avais-je agi ainsi ? Pourquoi avais-je été insensible à la claque de ma soeur ? Pourquoi avais-je retrouvé mon état normal d'un coup ? Et pourquoi ne m'étais-je pas contrôlé ? Etais-je devenu fou ? Je me posais des milliers de questions, sans réponse.
Après le petit-déjeuner, je me lavai. J'essayai en vain d'enlever cette tache verte.
- Thomas, ça va aller pour le judo ? Tu n'as pas l'air d'être dans ton assiette, dit ma mère en me voyant mal à l'aise.
- Ca va, répondis-je.
- Bon, alors on y va !
En fait, ça n'allait pas du tout. Si quelqu'un remarquait cette tache, que devrais-je dire ?
- Nous voilà arrivés, dit maman en me faisant sortir de mes pensées.
- A tout à l'heure, maman.
Dans les vestiaires*, Clément, mon ami, remarqua ma tache malgré la rapidité dont j'avais fait preuve pour ne pas la montrer.
- C'est quoi, la tache que t'as au bras, Thomas ? demanda -t-il.
- Oh ! Heu... ma tache de naissance, mentis-je.
Il ne semblait pas convaincu, mais n'insista pas. Nous allâmes sur le tatami* pour le salut. Je devais affronter Clément. Lui qui est un dur à cuire, je l'immobilisai avec tant de facilité que j'en fus surpris. Je le battis à plates coutures, menant 9 à 0. Il fut impressionné.
Je me positionnai pour le salut et... j'eus une pensée négative, puis tout dégénéra. Ma tête enfla pour devenir celle d'un démon, des cornes poussèrent sur mon crâne, mon torse s'élargit pour avoir la taille d'un tonneau, mes bras avaient la taille de mes cuisses, qui étaient incroyablement musclées, mes mains devaient avoir une poigne de fer, mes pieds étaient grands et larges, et il me poussa une queue fourchue d'environ 50 centimètres ! Dans mes yeux dansaient des flammes rougeoyantes. Je devais ressembler au colosse de Rhodes, en plus diabolique ! Les gens avaient été tellement surpris, qu'ils n'avaient pas dit un mot.
Ce fut le professeur qui prit la parole.
- Thomas... tu... c'est bien toi ? Demanda-t-il, sous le choc.
Je poussai un rugissement, et tout le monde s'enfuit en hurlant de terreur.
Je ne me contrôlais pas. Je me dis alors que si j'avais une pensée positive, je redeviendrais normal. Je me concentrai, et tout le processus se déroula à l'envers. Bouleversé, je courus jusqu'à la voiture où maman m'attendait. Bien sûr, je ne lui dis rien de ma métamorphose diabolique.
- Alors, tu as battu Clément ? me demanda-t-elle.
- Oui, 9 à 0, lui répondis-je, non sans fierté.
- Vraiment !? S'exclama-t-elle en démarrant, visiblement impressionnée.
* Au judo, on enlève ses habits pour revêtir un kimono
* Surface souple permettant d'amortir les chutes
CHAPITRE V
Le soir, je tournais et me retournais dans mon lit.
"N'aie pas de pensée négative ! N'aie pas de pensée négative ! Pense au jour où tu as goûté ta première barbapapa... "
Difficile de ne pas en avoir, hein ?
Soudain, une idée me vint à l'esprit. Si je me transformais en démon pour détruire Marv ?
Il fallait combattre le mal par le mal. De toute façon, je n'avais guère le choix. Je regardai le radio-réveil. Il était 1 heure du matin.
Je descendis l'escalier à pas de loup, courus dans le salon, passai devant le bar de la cuisine et pris le couloir menant au garage.
La porte était là. Je l'ouvris tellement vite, qu'elle n'eut pas le temps de grincer.
- A nous deux, Marv ! pensai-je. Mon pouvoir est certainement plus puissant que le tien !
Du moins, je l'espérais !
J'amorçai ma descente. La porte se referma derrière moi. J'étais tellement diabolique que je voyais dans le noir !
Arrivé en bas, je regardai autour de moi. Pas de Marv.
- Montre-toi ! criai-je.
Il arriva en rampant prestement.
Je lui adressai un sourire que je ne me connaissais pas. Un sourire diabolique.
- Tu es venu t'excuser, Thomas ? jeta-t-il d'une voix rauque.
- Non. Je suis venu te détruire.
Je lus une seconde de frayeur et d'incompréhension dans ses yeux. Sans attendre davantage, je pensai au jour où je m'étais grièvement blessé en tombant. La métamorphose débuta. La tête qui enflait, les cornes, les bras... tout mon corps se transformait.
Je poussai un rugissement. Qu'est-ce que Marv allait faire ? C'était un serpent.
Je lui envoyai un coup de poing exceptionnel. Du sang noir lui coulait de partout. Il me regarda, sans émotion.
Je poussai un nouveau rugissement, de rage cette fois. J'allais lui donner le coup de grâce. Je joignis mes mains et les relevai au-dessus de ma tête, puis les abattis de toutes mes forces démoniaques ! Il me regarda, ferma les yeux et tomba lourdement sur le sol. J'avais réussi !
Je pensai alors à ma première barbapapa et retrouvai mon état normal.
Soudain, une question me traversa l'esprit. Est-ce que les propriétaires de la maison étaient au courant de l'existence de Marv ? Si oui, pourquoi ne pas nous avoir prévenus ?
Je m'endormis dans mon lit.
CHAPITRE VI
- Si, maman, je dois à tout prix aller à l'église ! insistai-je.
- Non, tu n'iras pas ! me rétorqua-t-elle fermement. Pourquoi tiens-tu tant à y aller ?
- Pour la visiter, mentis-je.
Elle réfléchit, puis lâcha :
- File ! Mais reviens à 5 heures, d'accord ?
J'opinai du chef, puis je partis.
A l'église, je courus vers le bénitier. Un prêtre en prière me jeta un regard étonné.
Je trempai mes doigts dans l'eau bénite, et poussai un cri. Les créatures démoniaques sont allergiques à cette eau ! Le prêtre, de plus en plus perplexe, se dirigea vers moi.
- Mettez-moi de l'eau bénite sur cette tache ! lâchai-je avec empressement en lui montrant mon bras.
- Pauvre petit ! dit-il.
Il mit de l'eau bénite sur ma tache.
Je hurlai. Mes pieds quittaient le sol. Il émanait de moi une lueur diabolique. Un cri fusa de la gorge du prêtre. Il était paralysé. Je tombai lourdement sur le sol. La lumière diabolique avait disparu, la tache également.
Soudain, je me bouchai les oreilles, agressé par un cri strident. Mais c'est de ma tête qu'il venait. Puis le cri cessa. Une petite brume sortit de moi. Je m'aperçus que c'était Marv. Le cri venait de lui ! La brume se dissipa.
La dernière image que je vis était celle du prêtre penché sur moi. Puis tout devint noir.
Je me réveillai, j'étais dans mon lit. Il devait être tard, car les volets étaient fermés. Soudain, j'entendis quelque chose ramper.
Ce devait être mon imagination, j'étais encore sous le choc. Mais non ! Je ne rêvais pas... Pourtant, je pensais l'avoir détruit !
Puis brusquement, je l'entendis :
- Thomas... Thomas Olsen... la vengeance... je suis venu chercher ma vengeance... elle sera terrible... tu souffriras...
FIN
Auteur : Vlad, 10 ans et demi
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lesgommettesdemelo · 7 years ago
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Toutes mes excuses je conçois que cette image peut faire peur 😂😂 J'ai fait un petit projet "va t'en grand monstre vert" avec mes élèves et c'est toujours un succès 👍🏻 (Imprimé sur du papier un peu plus épais -90g- Double A c'est parfait !! À shopper sur Direct Fournitures comme d'hab 😉) Quant au projet Savane, il va prendre tout son sens demain 🐯🦁🐅🐆🦏 #photobylgdm #vismaviedemaitresse #vismaviedinstit #vismaviedeprof #maternelle #vatengrandmonstrevert #doubleA #directfournitures #projet #petitesection
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altriviera · 7 years ago
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Interview de Rubin Steiner*
* Entretien réalisé dans le cadre du Festival Easter in the Sun, Édition 2017 (Nice)
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Le moment tant espéré est arrivé : notre Président des Artistes EITS 2017 va te parler, va nous parler... Lisons cela, et... en marche (arrière) !
Quel est ton premier (ou plus ancien) souvenir musical ?      
Vu que je réponds toujours la même chose à cette question, je ne vais pas te parler de ce 45 tours vert transparent que ma grand-mère m'avait rapporté de son travail, ce 45t de Barry Manilow que j'ai beaucoup écouté dans mon mange-disque en 1978 (Copacabana, si si, tu connais). Je vais plutôt te parler d'un 33 tours d'Anne Sylvestre, qui reste encore aujourd'hui quelqu'un que j'aime beaucoup. L'avantage avec Anne Sylvestre, c'est que tu peux écouter ses chansons pour enfant quand tu es enfant, et ses chansons pour adultes quand tu es adulte. Et cette sensation mêlée de joie et de profonde tristesse s'opère à tous les âges. Je crois que cette femme est formidable, ça me fait plaisir de parler d'elle ici.
Un artiste ou un disque t'a-t-il donné l'envie de te lancer en solo ?
Là c'est un peu plus compliqué que ça, parce que ce n'est pas à proprement parler un artiste ou un disque qui m'a donné envie de faire de la musique tout seul, mais plutôt l'arrivée chez moi d'un ordinateur (au milieu des années 90). En y repensant, c'était quand même un sacré truc les ordinateurs. Pour moi c'était y a pas si longtemps que ça, j'étais à la fac, j'étais barman, j'organisais des concerts, je jouais dans un groupe, je faisais de la radio et un fanzine, et tout ça sans jamais avoir besoin d'un ordinateur. J'habitais en coloc' et c'est dans ces appartements que se faisaient les choses, avec des ciseaux, une machine à écrire, un 4 pistes cassette et tous les instruments qu'on pouvait se faire prêter. Mes seuls potes qui avaient des ordinateurs alors ont fait ingénieur-informaticien par la suite. C'était quelquechose d'assez... spécial. C'est dingue quand on y repense. Et je ne te parle même pas d'internet, dont j'ignorais l'existence avant 1999/2000. Quand j'ai eu cet ordinateur, en 1997 ou 1998 je crois, je ne savais vraiment pas quoi en faire, sinon pouvoir m'enregistrer avec un petit logiciel (Soundforge dans mon souvenir). J'ai fait mon premier album avec cet ordinateur la première semaine où je l'ai eu. Et je ne voyais pas à quoi pouvait servir d'autre un PC. Ensuite tout a été très vite, en même pas deux ans cette machine est devenue une chose indispensable à ma vie. Rien que d'y repenser ça me fout le vertige. Comme beaucoup de musiciens, l'arrivée des PC et des logiciels de son ont été une sorte de miracle. Tout était « gratuit » (les pirates existaient déjà) et pour un étudiant fauché comme moi, c'était une porte qui s'ouvrait sur un horizon de possibles. Après, j'étais avant tout un furieux mélomane, et ce n'est pas un disque qui m'a donné envie de faire de la musique, mais plutôt une centaine. Si tu fouilles bien sur le net, tu tomberas peut-être sur un blog que je faisais il y a 10 ans, sur lequel je m'étais amusé à mettre les playlists de mes émissions de radio et mon fanzine de l'époque. Tu verras ce que j'aimais, peut-être que ça va te faire flipper.
Quel matériel utilises-tu sur scène ? Es-tu un amateur de vintage, un « geek » ?
Alors non, je ne suis pas du tout un geek ni un amateur de vintage : tout simplement parce que je n'ai pas les moyens financiers. Et puis sur scène, ça change tout le temps. Au début des années 2000 j'avais des MPC, après j'ai utilisé un laptop, des synthés, j'ai repris ma guitare (j'ai toujours eu des amis sur scène avec moi, à la basse, à la batterie etc.), et aujourd'hui, pour ce nouvel album, j'ai juste un laptop, des contrôleurs et un clavier midi, et je fais en même temps la musique et de la vidéo. Sinon je joue de la basse dans Drame, et tu vas être content il y a des synthés vintage ! Un Juno 60, un MS10, un Polyvoks, une 808 : tes lecteurs geeks vont être aux anges. Sinon la batterie est une batterie tout à fait normale. Une simple batterie quoi. Et ma basse coûte 150 euros mais elle est belle. Malgré tout, parce que je sens que tu as envie que je te parle de matos, je prépare une autre forme de live solo qui se prête à l'improvisation avec une TR808, un JEN, un Poly800 et quelques autres trucs D-I-Y.
Qu'as-tu pensé de l'accueil du public ? Modules-tu ton live en fonction de lui ?
Cette soirée était super, le lieu magique et l'organisation parfaite. Contrairement à Drame qui est un groupe de musique très libre et à moitié improvisé, quand je fais du Rubin Steiner, et surtout sur ce live-là, je ne « module » pas en fonction du public. C'est très écrit, déjà du fait des vidéos, et mes impros ne sortent pas des moments prévus pour ça. En revanche, d'un live sur l'autre, je prépare des choses différentes en amont. Notamment sur les vidéos, et le texte projeté comme tu as pu le voir. C'est un spectacle, en fait. Même si ça danse comme en club.
Que nous conseillerais-tu d'écouter en ce moment, en électro ou dans d'autres styles ?
J'arrive jamais à répondre à cette question... je suis en train d'écouter Stereolab en ce moment-même, comme toujours depuis quasiment 25 ans. Sinon j'écoute beaucoup de musique que je joue quand je fais le DJ. Pareil, si tu fouilles sur le net tu trouveras des playlists et des mixtapes je pense (genre sur mixcloud). Sinon j'écoute du jazz et là je te conseillerai rien, sinon d'en écouter. Je me surprends à ne plus aimer le hip-hop, je ne me l'explique pas. Ni le rock en général. Trop de musique partout tout le temps. Si j'ai le courage je te ferai une playlist de ce que j'ai écouté et aimé ces derniers temps. Là tout de suite j'ai pas le courage.
Es-tu amateur de livres ? Que lis-tu en ce moment ?
Alors là oui ! En réalité, je préfère les livres aux disques, et je lis plus que je n'écoute de la musique. J'ai particulièrement accroché sur "Les Premiers" de XabiMolia, et tous les romans de Tristan Garcia (pour parler d'auteurs jeunes et français). Comme tout le monde j'ai adoré les Vernon Subutex et City On Fire, et pour faire rapide, je suis un grand fan de Tom Robbins, de Philip K.Dick et je suis assez fasciné par David Foster Wallace, Thomas Pynchon et Antoine Volodine, entre autres. Et puis, dans le désordre, je suis assez friand des livres de Claro, Douglas Coupland, Joy Sorman, Hubert Selby, Donna Tartt, Alain Damasio, Emmanuel Carrère... J'ai même relu du Kerouac et du Burroughs récemment. Bref, je pourrais t'en parler des heures. J'aime bien les gros livres en général.
Quelles sont tes prochaines dates de concert ?
Aïe je les ai pas en tête, le mieux c'est de me pister sur Facebook !
As-tu un souvenir marquant de concert à nous raconter ?
Le concert le plus dingue pour moi, c'était il y a pas loin de dix ans. IlhanErsahin, un saxophoniste fabuleux, m'a invité pour jouer à Istanbul, avec lui et un de ses groupes I Led 3 Lives. J'arrive donc à Istanbul les mains dans les poches et je me retrouve dans une loge avec lui, Juini Booth (le bassiste du Sun Ra Orchestra) et Kenny Wollesen (batteur qui joue avec John Zorn, Tom Waits, Bill Frisell entre autres). On doit jouer deux sets d'une heure complètement improvisés, et Juini n'a pas envie de répéter : je me suis donc retrouvé pendant deux heures, une guitare de location entre les mains, avec ces trois monstres sur la scène du Babylon devant une salle comble. Je n'ai aucun souvenir de ce qui s'est passé, une sorte d'hallucination totale, mais je crois que c'était assez génial. Ah oui : je ne suis pas à proprement parler un « bon » guitariste. C'est rien de le dire. Avec eux j'ai aussi fait un workshop et un concert dirigé par Butch Morris, avec une dizaine des meilleurs musiciens de jazz du monde. Je ne sais toujours pas comment je me suis retrouvé là-dedans avec ma guitare, moi qui déteste cet instrument. C'était complètement dingue. Je vous conseille de taper Butch Morris et IlhanErsahin dans Google.
Merci, Président ! 
Propos recueillis par Arnauld H.
Photo : Julien Griffaud       
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ecoleplonevez · 9 months ago
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Simon, Ms nous raconte : "Va t'en grand monstre vert !" d'Ed Emberley.
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philonhisway · 8 years ago
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Maman, j’veux une épée (exercice, mai 2016)
Cinq heures de l'après midi. Le ciel de novembre crache ses tourments aqueux sur les vitres d'un maison en briques rouges du Nord. On aurait pu être en mai, en juillet ou en novembre que le ciel aurait été le même, me direz-vous, médisant que vous êtes. Mais c'est bien un ciel de fin novembre : il y a, en plus des cumulonimbus, un soupçon de rêve et de tension caractéristique de la période des premières publicités pour les cadeaux de Noël au dessus des têtes. Joie pour les enfants et turpitude pour les parents, évidemment.
Le marmot de la maison qui nous intéresse – pas la peine de vous la décrire : elle ressemble à toutes les autres – échappe une fois de plus à la vigilance de ses parents et se glisse vers le canapé sans débarrasser la table du goûter, satisfait de son méfait. Un coup d'oeil vers la cuisine, un autre vers la chambre : personne pour lui faire la morale sur « Non-mais-qu'est-ce-que-c'est-que-ces-manières-dis-donc », la sacro-sainte télévision est à lui, et rien qu'à lui. Il tend l'oreille : rien que le bruit de la machine à laver. Doucement, il s'approche de la télécommande, comme si le fait de s'en emparer trop brutalement le condamnait à voir son père en colère apparaître dans le salon. L'objet béni entre ses mains, le voilà fin prêt : l'écran s'allume, et projette plein ses mirettes des couleurs, des réclames pour des montagnes de jouets, des promesses d'aventures et de joie pour toute une vie et même plus.
Puis, lentement, après une publicité rigolote pour une peluche animée, son sourire s'efface, ses yeux se font ronds, il a la bouche assez grande pour y faire entrer tous les choux de Bruxelles qu'il a refusé de manger la veille. C'est la première fois qu'il voit ça : un jeune blondinet en tenue verte sur l'écran, parcourant de grandes plaines au profil polygonal, des monstres effrayants, une princesse au joli minois, et, comble de l'ahurissement extasié, baignée d'une lumière dorée et flottant doucement dans le ciel, elle apparut. Une garde indigo, des rubans verts sur la fusée, une lame gravée d'un triangle à sa base, une lame à laquelle aucune créature ne semblait pouvoir résister, forgée d'un métal plus pur que le regard de la princesse déjà oubliée… Jamais une telle beauté n'avait osé se manifester devant les yeux du jeunot, qui, hypnotisé, ne pouvait se résoudre à quitter l'épée des yeux. D'ici une poignée de secondes, le nom du jeu allait lui être dévoilé, et… Néant. Écran noir.
Furieux et consterné, il fait volte-face pour découvrir ses parents, avec leur tête de « Papa-maman-sont-déçus-alors-on-met-les-poings-sur-les-hanches ». Trahison. Disgrâce. Qu'eux, qu'il aime tant, aient pu lui porter un tel coup dans le dos, alors qu'il était tout absorbé par sa contemplation, il ne le comprend pas. Il pense à pleurer. Non. Il est fort. Plus fort même que le héros vert de la télé. Il va leur montrer. Sa sentence tomba, terrible, le plus dramatiquement possible du haut de ses sept ans :
« Maaaaiiis Maman ! » Voilà. Un bon début. Et ensuite ? Un signal s'enclenche dans sa tête : « Alerte ! Pas d'argument ! » Tant pis, le tout pour le tout. Il s'apprête à enchaîner, lorsqu'il est interrompu par la figure paternelle.
« Y a pas de mais, bonhomme. Tu débarrasses ta table et tu vas faire tes devoirs. T'en a mis partout, cochon. Allez ! lui lance son père, inconscient de la condamnation qu'il vient de proférer. Regard boudeur.
- … Papa, j'peux avoir une épée ? 
Stupeur. Incompréhension des parents. Quoi ? L'avons-nous donc si-mal éduqué pour qu'il réclame un instrument de guerre pour aller verser du sang ? Il va falloir agir.
- Quelle drôle d'idée, mon grand. Je sais bien que c'est bientôt Noël, mais tu n'as pas mieux à faire que de regarder les publicités, surtout pour en retirer des idées si saugrenues ?
Il ne sait pas ce que veux dire « saugrenu », mais il sens que c'est méchant, que ça le rabaisse.
- C'est pas saugrenu d'abord, c'est une épée ! Comme le héros de la télé !
Pour appuyer son propos, il tourne le doigt vers l'écran. Vide. Évidemment, comment avait-il pu oublier ? Il cherche du regard ce à quoi se raccrocher, en vain
- Dis, mon grand, je vois pas de quoi tu parles, mais tu ne peux pas avoir une épée. Tu vas te couper, tu vas casser plein de choses dans la maison, et tu vas faire peur aux voisins. Donc c'est non »
Horreur. Le « donc c'est non », point final utile d'une conversation, plus puissant encore qu'un 49.3 puisqu'il ne tolère aucune motion de censure. Il va falloir la jouer fine. Probabilité d'être privé de dessert ce soir : 35 %. Le jeu en vaut la chandelle.
« C'est pas grave, j'ai déjà fait de l'escrime une fois à l'école. Et je jouerai avec juste dans le jardin ! Ça fera mon cadeau de Noël et d'anniversaire en même temps ! » Cette carte, il la joue tous les ans. Elle n'avait jamais marché, mais il se dit que ça finira forcément par passer un jour. Il sent que ça ne suffira pas. Nouveau tour de regard pour trouver une idée, n'importe quoi. Et soudain, Maman. Maman qui sourit, qui trouve ça drôle. Peut-être qu'elle l'imagine déjà avec son épée, qu'elle va lui faire un costume. Maman qui est d'accord, c'est évident ! Attention, prépare soigneusement tes prochains mots, tout va se jouer là, dans l'intonation. Trouve le juste milieu entre le pathétique et l'adorable. Un coup d’œil à Papa : son regard s'est plissé. Il a compris. On vient de passer à 75 %, d'un coup, avec un risque de devoir ranger sa chambre non négligeable si l'échec est retentissant. Il se lance :
« Maman, s'il-te-plaît ! »
Déshonneur du père, qui voit son autorité de chef de famille en prendre un coup. Si elle dit oui, c'est le chemin ouvert à la décadence, l'échec scolaire, la drogue ! Il ose à peine imaginer ce qui se passera si son fils obtient ce qu'il veut, il deviendra certainement rôliste et écoutera du métal… A cette pensée, il frissonne.
« Dis donc, jeune homme ! Jusqu'à preuve du contraire c'est moi qui te parle ! Je n'aime pas beaucoup ton regard », dit-il alors que son fils fronce les sourcils, vitupérant intérieurement contre son père qui l'a encore battu à ce petit jeu. « Tu vas me faire le plaisir d'aller ranger ta chambre, dit-il en montrant l'escalier du doigt, et si tu n'es pas calmé tu n'auras pas de dessert ! » Sentence finale. Jeu, set et match. C'est pas encore ce soir que le coup d’État du foyer aura lieu. Refusant l'échec et de ravaler son honneur, l'enfant martyr décide de jouer le semi-soumission : un « Si c'est comme ça je vais dans ma chambre ! » est lancé, sans grande conviction, la voix tremblante, tandis qu'il se précipite sous ses couvertures.
Accablé, le monde s'effondre autour de lui. Il entend des pas dans les escaliers, légers, feutrés. Maman entre dans sa chambre et pose une main sur sa tête, caressant ses cheveux. Il décide de pleurer. Tant pis, il réessaiera demain. Il veut quand même du dessert ce soir.
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ecoleplonevez · 4 years ago
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Enora, Grande section raconte : “Va t’en grand monstre vert !” d’Ed Emberley.
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feluz9 · 7 years ago
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Chanson des oiseaux
Victor Hugo
Vie ! ô bonheur ! bois profonds, Nous vivons. L'essor sans fin nous réclame ; Planons sur l'air et les eaux ! Les oiseaux Sont de la poussière d'âme. Accourez, planez ! volons Aux vallons, A l'antre, à l'ombre, à l'asile ! Perdons-nous dans cette mer De l'éther Où la nuée est une île ! Du fond des rocs et des joncs, Des donjons, Des monts que le jour embrase, Volons, et, frémissants, fous, Plongeons-nous Dans l'inexprimable extase ! Oiseaux, volez aux clochers, Aux rochers, Au précipice, à la cime, Aux glaciers, aux lacs, aux prés ; Savourez La liberté de l'abîme! Vie ! azur ! rayons ! frissons ! Traversons La vaste gaîté sereine, Pendant que sur les vivants, Dans les vents, L'ombre des nuages traîne ! Avril ouvre à deux battants Le printemps ; L'été le suit, et déploie Sur la terre un beau tapis Fait d'épis, D'herbe, de fleurs, et de joie. Buvons, mangeons ; becquetons Les festons De la ronce et de la vigne ; Le banquet dans la forêt Est tout prêt ; Chaque branche nous fait signe. Les pivoines sont en feu ; Le ciel bleu Allume cent fleurs écloses ; Le printemps est pour nos yeux Tout joyeux Une fournaise de roses. Tu nous dores aussi tous, Feu si doux Qui du haut des cieux ruisselles ; Les aigles sont dans les airs Des éclairs, Les moineaux des étincelles. Nous rentrons dans les rayons ; Nous fuyons Dans la clarté notre mère ; L'oiseau sort de la forêt Et paraît S'évanouir en lumière. Parfois on rampe accablé Dans le blé ; Mais juillet a pour ressource L'ombre, où, loin des chauds sillons, Nous mouillons Nos pieds roses dans la source. Depuis qu'ils sont sous les cieux, Soucieux Du bonheur de la prairie, L'herbe et l'arbre chevelu Ont voulu Dans leur tendre rêverie Qu'à jamais le fruit, le grain, L'air serein, L'amourette, la nichée, L'aube, la chanson, l'appât, Occupât Notre joie effarouchée. Vivons ! chantons ! Tout est pur Dans l'azur ; Tout est beau dans la lumière ! Tout vers son but, jour et nuit, Est conduit ; Sans se tromper, le fleuve erre. Toute la campagne rit ; Un esprit Palpite sous chaque feuille. - Aimons ! murmure une voix Dans les bois ; Et la fleur veut qu'on la cueille. Quand l'iris a diapré Tout le pré, Quand le jour plus tiède augmente, Quand le soir luit dans l'étang Éclatant, Quand la verdure est charmante, Que dit l'essaim ébloui ? Oui ! oui ! oui ! Les collines, les fontaines, Les bourgeons verts, les fruits mûrs, Les azurs Pleins de visions lointaines, Le champ, le lac, le marais, L'antre frais, Composent, sans pleurs ni peine, Et font monter vers le ciel Éternel L'affirmation sereine ! L'aube et l'éblouissement Vont semant Partout des perles de flamme ; L'oiseau n'est pas orphelin ; Tout est plein De la mystérieuse âme ! Quelqu'un que l'on ne voit pas Est là-bas Dans la maison qu'on ignore ; Et cet inconnu bénit Notre nid, Et sa fenêtre est l'aurore. Et c'est à cause de lui Que l'appui Jamais ne manque à nos ailes, Et que les colombes vont Sur le mont Boire où boivent les gazelles. Grâce à ce doux inconnu, Adam nu Nous souriait sous les branches ; Le cygne sous le bouleau A de l'eau Pour laver ses plumes blanches. Grâce à lui, le piquebois Vit sans lois, Chéri des pins vénérables, Et délivrant des fourmis Ses amis Les cèdres et les érables. Grâce à lui, le passereau Du sureau S'envole, et monte au grand orme ; C'est lui qui fait le buisson De façon Qu'on y chante et qu'on y dorme. Il nous met tous à l'abri, Colibri, Chardonneret, hochequeue, Tout l'essaim que l'air ravit Et qui vit Dans la grande lueur bleue. A cause de lui, les airs Et les mers, Les bois d'aulnes et d'yeuses, La sauge en fleur, le matin, Et le thym, Sont des fêtes radieuses ; Les blés sont dorés, les cieux Spacieux, L'eau joyeuse et l'herbe douce ; Mais il se fâche souvent Quand le vent Nous vole nos brins de mousse. Il dit au vent : - Paix, autan ! Et va-t'en ! Laisse mes oiseaux tranquilles. Arrache, si tu le veux, Leurs cheveux De fumée aux sombres villes ! Celui sous qui nous planons Sait nos noms. Nous chantons. Que nous importe ? Notre humble essor ignorant Est si grand ! Notre faiblesse est si forte ! La tempête au vol tonnant, Déchaînant Les trombes, les bruits, les grêles, Fouettant, malgré leurs sanglots, Les grands flots, S'émousse à nos plumes frêles. Il veut les petits contents, Le beau temps, Et l'innocence sauvée ; Il abaisse, calme et doux, Comme nous, Ses ailes sur sa couvée. Grâce à lui, sous le hallier Familier A notre aile coutumière, Sur les mousses de velours, Nos amours Coulent dans de la lumière. Il est bon ; et sa bonté C'est l'été ; C'est le charmant sorbier rouge ; C'est que rien ne vienne à nous Dans nos trous Sans que le feuillage bouge. Sa bonté, c'est Tout ; c'est l'air, Le feu clair, Le bois où, dans la nuit brune, Ta chanson, qui prend son vol, Rossignol, Semble un rêve de la lune. C'est ce qu'au gré des saisons Nous faisons ; C'est le rocher que l'eau creuse ; C'est l'oiseau, des vents bercé, Composé D'une inquiétude heureuse. Il est puissant, étoilé, Et voilé. Le soir, avec les murmures Des troupeaux qu'on reconduit, Et le bruit Des abeilles sous les mûres, Avec l'ombre sur les toits, Sur les bois, Sur les montagnes prochaines, C'est sa grandeur qui descend, Et qu'on sent Dans le tremblement des chênes. Il n'eut qu'à vouloir un jour, Et l'amour Devint l'harmonie immense ; Tous les êtres étaient là ; Il mêla Sa sagesse à leur démence. Il voulut que tout fût un ; Le parfum Eut pour soeur l'aurore pure ; Et les choses, se touchant Dans un chant, Furent la sainte nature. Il mit sur les flots profonds Les typhons ; Il mit la fleur sur la tige ; Il apparut fulgurant Dans le grand ; Le petit fut son prodige. Avec la même beauté Sa clarté Créa l'aimable et l'énorme ; Il fit sortir l'alcyon Du rayon Qui baise la mer difforme. L'effrayant devint charmant ; L'élément, Monstre, colosse, fantôme, Par Lui, qui le veut ainsi, Radouci, Vint s'accoupler à l'atome. On vit alors dans Ophir L'humble asfir Vert comme l'hydre farouche ; Le flamboiement de l'Etna Rayonna Sur l'aile de l'oiseau-mouche. Vie est le mot souverain, Et serein, Sans fin, sans forme, sans nombre, Tendre, inépuisable, ardent, Débordant De toute la terre sombre. L'aube se marie au soir ; Le bec noir Au bec flamboyant se mêle ; L'éclair, mâle affreux, poursuit Dans la nuit La mer, sa rauque femelle. Volons, volons, et volons ! Les sillons Sont rayés, et l'onde est verte. La vie est là sous nos yeux, Dans les cieux, Claire et toute grande ouverte. Hirondelle, fais ton nid. Le granit T'offre son ombre et ses lierres ; Aux palais pour tes amours Prends des tours, Et de la paille aux chaumières. Le nid que l'oiseau bâtit Si petit Est une chose profonde ; L'oeuf ôté de la forêt Manquerait A l'équilibre du monde.
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