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Twilight & l’Etalon Spartiate

L'Histoire et MLP ne se rencontrent que rarement, c'est un fait. Cela peut s'expliquer assez facilement dans le sens où cela demande un minimum de connaissances de la période choisie, et où un déséquilibre se fait vite sentir si le mélange est mal dosé. Un bon exemple de fic MLP historique est illustrée dans mon billet consacré au Fils de l'Empereur.

Pour l'Etalon Spartiate, dont il sera question ici, le cas est assez différent. Mais ne brûlons pas les étapes et recontextualisons.

Dans cette fic de 90 000 mots, écrite par Aegis Shield, Twilight, en visite au musée greco-romain de Canterlot casse un morceau d'une statue, qu'elle répare d'un sort magique. Ledit sort lève en fait un charme plus ancien qui avait emprisonné dans la pierre un étalon spartiate, Spartan Shield, membre de la garde prétorienne de Celestia, officiellement disparu avec ses frères lors de la guerre contre Nightmare Moon

Se retrouvant comme un poisson hors de l'eau, plus de mille ans après son époque, Spartan va essayer tant bien que mal à se faire à son nouvel environnement, et à laisser le passé...dans le passé.

L'intention de cette fic n'est pas mauvaise. Vraiment. Laisser voir au lecteur une image du passé d'Equestria, descendre le conflit sororal à un niveau de base, de celui des soldats des princesses, le tout enrobé dans des situations comiques propres au trope du voyageur temporel, voilà qui s'annonçait bien.

Mais hélas, le traitement est faible, très faible. La fic est avant tout bien trop longue pour ce qu'elle veut raconter : les aventures de Spartan se condensaient facilement en 50 000 mots, quel besoin d'en faire le double ? Mais c'est surtout sur la cohérence interne que cette histoire s'égare : l'auteur essaye à la fois de jouer sur le registre du tragique, en soulignant les conditions de vie des soldats spartiates, de l'horreur de la guerre, de Spartan et se ses blessures psychologiques qui ne guériront jamais...mais en même temps, va décrire avec force les petits oiseaux qui tournent autour de son personnage, quand celui ci s'est pris trois fois de suite une porte dans la figure. En fait, si je devais rester dans une citation historique appropriée, je rappelerais les mots de Catherine de Médicis dans la bande dessinée Henriquet : « Quand donc comprendras-tu qu’il te faut choisir ? Tu ne peux être Philippe II d’Espagne et César Borgia en même temps ! »

C'est bien là tout le souci du récit. A courir deux lièvres à la fois, aucun n'est attrapé, et la fic se retrouve vide. Il n'y a pas d'enjeu, pas de sentiment de danger, et donc pas d'implication du lecteur. Pire, la logique et la continuité sont tellement agressées dans cette fic qu'il est difficile de la lire sans hausser un pérpétuel sourcil. Un exemple parmi d'autre, qui sera parlant : arrivant à Ponyville en  chariot volant avec Twilight, Spartan s'étonne de trouver un terrain vallonné, rempli de collines et de relief. L'idée encore une fois n'est pas mauvaise, la géographie change en mille ans, et il aurait été logique que le poney soit choqué...si on ne nous décrivait pas avec force la bataille qu'il avait livré contre les forces de Nightmare Moon dans UN CANYON ce qui implique un tout petit peu un relief par nature du terrain. Et la fic grouille de moments comme cela, s'entre-contredisant d'un chapitre à l'autre, au sein du même chapitre, voire à quelques paragraphes d'écart.

Spartan lui même est un simili mary sue, à la fois capable d'envoyer valser dix autres poneys à sabots nus, mais trop inepte pour empêcher les CMC de voler ses jambières ou Rainbow Dash de fureter la nuit dans la bibliothèque de Twilight, car elle désirait le casque du guerrier.

L'apport de connaissances apporté au lecteur sur la culture héllénique et surtout spartiate est enfin très lacunaire, puisque on voir clairement que sorti du film 300 (jusqu'à reprendre presque toutes les scènes, ralentis à outrance y compris), l'auteur n'a fait aucun travail de recherche sérieux : Spartan ne peut pas traiter Pinkie Pie « d'arlequin » quand le personnage a été inventé par la Comedia dell arte, près de 2000 ans après la bataille des Thermopyles ;  bataille où il est censé avoir péri !

En conclusion, si je ne peux que saluer l'idée de base, qui était la rencontre de la Grèce Antique et de MLP, l'exécution est bien trop maladroite pour qu'on s'y attarde réellement, et tant qu'à faire, on préférera jouer à Assassin's Creed Odyssey en imaginant un poney à la place de nos héros, pour que le travail soit un minium fait, ce qui n'a clairement pas été le cas ici.

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Twilight et l’Etalon Spartiate (VO)

Twilight et l’Etalon Spartiate (VF)

Une vidéo sur les clichés spartiates au cinéma

Source d’image de couverture

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Fallout Equestria

J’avais l’habitude, quand je parlais des trois fanfictions les plus connues du fandom (pour rappel, Cupcakes, Rainbow Factory et My little Dashie) de les désigner sous le sobriquet humoristique de Sainte Trinité. L’idée étant que ces textes étaient si célèbres que même celles et ceux qui ne lisent pas de fanfiction, connaissent, ne serait-ce que de nom au moins l’une des trois oeuvres.

Mais il y a un autre texte qui est absolument incontournable quand on parle de fanfiction MLP, j’ai nommé Fallout Equestria, alias FOE, écrite par KKAT.

FOE est plus qu’une fanfiction dans le fandom, c’est une institution. Elle est célèbre de par sa taille, plus de 600 000 mots; et par la place qu’elle a pris dans le paysage fandomique poney. On ne compte plus les fanfictions autour de FOE, dont la plus célèbre, Projet Horizon, compte plus du triple de mots; les fanarts, les audiobooks, les livres papier...même si aujourd’hui, le brasier FOE est bien sage, encore quelques années en arrière, impossible de faire un pas sans en croiser un lien, une référence, ou un avis dithyrambique.

L’histoire de FOE, c’est celle de Littlepip, jeune licorne vivant dans un Abri, bunker conçu pour résister à une guerre nucléaire; plusieurs siècles après l’apocalypse et la fin du monde de MLP tel que nous le connaissons, dans une guerre zébro-équine qui a tout emporté. Sortant de l’Abri pour retrouver Velvet, jument dont elle est amoureuse, Littlepip va être embarquée dans de bien tristes aventures dans les terres désolées.

Si le pitch vous rappelle peu ou prou celui des jeux Fallout, c’est normal, puisque jusque dans le nom, FOE n’est qu’une ponyfication de cette saga. Néanmoins, là où les Fallout restent dans la mémoire pour leur lecture à double niveau de la crise atomique, pour les questions éthiques que le joueur peut se poser (je ne parlerais ici que du dilemme du Jardin de Fallout 3) ou pour son tragique (la quête du père de Fallout 3, la quête du fils de Fallout 4); FOE rate à peu près partout là où Fallout réussit.

Le personnage de Littlepip est une marysue insuportable, ses compagnons, pourtant tous des vétérans des terres désolées se plient en quatre pour que l’on comprenne bien que c’est elle qui a raison, les méchants sont tous très méchants, et les gentils, tous très gentils, et je ne parle pas de l’OOC général qui semble avoir frappé tous les personnages du show, que l’on peut observer au travers de flashbacks. Les mane 6, ministres d’un gouvernement en guerre aux ressources limitées qui dépensent leurs crédits dans des murs en marbre et des ascenseurs en or...

Je ne vais pas élaborer outre mesure, puisque je pense qu’on peut résumer FOE ainsi : ce n’est pas une très bonne fanfiction, et ses seuls éléments positifs ont été empruntés à la saga Fallout qui les traite mieux. A dire vrai je ne comprends pas vraiment comment, ni pourquoi FOE a réussi à se hisser au piédestal suprème des fics MLP. Je pense que KKAT a bénéficié d’un bon coup de chance, de l’impulsion naissance du fandom (FOE a été écrite entre la S1 et la S2) et surtout, la taille impressionnante des 600 000 mots à très bien pu agir comme un miroir aux alouettes, et impressionner des lecteurs peu habitués à un tel mastodonte. Une rumeur faisait également état d’une chasse aux sorcières de KKAT contre les critiques négatives, mais je n’ai pas réussi à réunir de preuves matérielles.

Précisons également que j’ai lu la traduction française de la fanfic, rédigée par Vuld Edone, qui est en soi d’un très bas niveau, bourrée de coquilles, de fautes, et d’altérations volontaires en dépit du bon sens; mais qu’il ne s’agit là que d’un coup de scie dans une branche déjà bien branlante.

Si l’univers des poneys et celui de Fallout vous intrigue, je ne puis que vous conseiller de vous tourner plutôt vers les fanfics issues de FOE plutôt que la fic mère, très décevante, à quasiment tous les points.

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Fallout Equestria (VO)

Fallout Equestria (VF)

La liste des fanfics de FOE

Une critique très détaillée de FOE, par Plénitude

La source de l’image de couverture 

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The drake for her

On a toujours remarqué la promptitude des fandoms à produire.

On pensera par exemple à tous les tomes fanons d’Harry Potter écrits par les lecteurs de JK Rowlings quand celle-ci à mis un an de plus que d’ordinaire à livrer les aventures du sorcier anglais.

Néanmoins, les choses étaient ce qu’elles sont, tout cela a tendance à s’accélérer, et encore plus dans le cas de séries courtes, et appréciées de leur public : il n’aura pas fallu attendre des fins de saisons de séries comme Star VS Evil; Steven Universe ou encore Gravity Falls pour voir fleurir sur le net des épisodes supplémentaires imaginés par leur public, ou des aventures complètement différentes.

MLP FiM n’échappe bien sûr pas à la règle, et couplée à une autre règle, bien plus connue, dite “34″ vous ne serez pas étonnés de voir la profusion de fics PWP (Porn without Plot; autrement dit purement pornographique) qui apparaissent dès que les fans sont titillés par une scène, une réplique ou un nouveau personnage.

Ce dernier cas est sans doute le plus systématique : si un nouveau personnage apparait dans une série, soyez sûrs qu’avant la fin de l’épisode, vous trouverez quelqu’un pour en avoir fait une version érotique et diffusée au plus grand nombre.

Le cas de la princesse Ember, apparue dans la S6 de MLP FiM ne fait pas exception, cela étant facilité par sa proximité avec Spike, seul personnage masculin d’importance de la série, et son caractère soupe-au-lait (que des fans d’animation orientale qualifiraient plus justement de “tsundere”).

Je ne m’attendais donc pas, en découvrant The drake for her à quelque chose de bien fameux. Les récits pornographiques entre les deux dragons; très vaguement justifiés par la convocation de Spike auprès d’Ember; sont légions.

A première vue, rien pour me détromper : le récit s’ouvre sur une Ember consternée par le niveau intellectuel global de son peuple, et à se demander pourquoi le petit Spike lui semble si différent. L’enchaînement est alors plutôt classique puisque elle va le voir, et ce qui doit se passer, se passe nécéssairement.

Mais là où Bricklayer, l’auteur, tire son épingle du jeu, c’est que sur les 5000 mots qu’il nous propose, seule une quinzaine de lignes est consacrée à l’acte en lui même. En d’autres termes, nous frôlons la fic de sexe sans sexe, ce qui avait été un des tours de force du très bon Advice from Pinkie Pie.

Je salue également la bonne articulation de ce oneshot avec les éléments du film (Tempest est mentionnée) et un élément pas si utilisé que ça, le fait que Spike parle de Twilight comme sa “mère” au sens strict du terme. L’idée n’est certes pas neuve et germe sûrement dans la date depuis bien des auteurs depuis la S1, mais dans la grande majorité, cette idée est un point central dans les fics où Spike est à la recherche de son identité, et de sa famille. Ici, glissée naturellement dans les dialogues, l’effet est le même, mais bien plus habilement transmis.

Nous n’avons pas ici la fic la plus extraordinaire du fandom, mais elle fait extrêmement bien son travail, sans vulgarité aucune, ce qui n’était pas gagné au vue de son coeur de sujet, et cela mérite d’être salué.

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The drake for her (VO)

Le deviantart d’El Yeguero, artiste dont l’oeuvre illustre ce billet, dessinant régulièrement la princesse des dragons.

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Le Miroir de Spike

On l'oublie parfois, quand on voit la masse impressionnante de fanfics consacrées à la romance, mais la série principale a elle aussi, dès son premier épisode, commencé à traiter ce sujet. Bien sûr, pas au sein des Mane 6, comme c'est le cas dans l'essentiel des fics d'amour. Cela concerne toutefois des personnages principaux : Spike le dragon et Rarity la licorne. Cette relation est surtout traitée dans les premières saisons, principalement comme un élément comique : le béguin de Spike pour la couturière est source de gags, et uniquement de gags. Les auteurs traitèrent la chose de façon plus sérieuse dans la saison deux, où l'on comprend que Rarity est consciente depuis le début de l'attachement du petit dragon à son égard.

A l'heure actuelle, bien sûr, entre Shining et Cadence, entre Twilight et Flash Sentry, le couple de Spike et Rarity est quelque peu passé à l'arrière plan. Il fut un temps cela dit, étant le seul couple « officiel » de la série, les écrivains de fanfics s'étaient emparé du sujet et l'avaient traité à l'envie.

C'est le cas de Saldana, auteur du Miroir de Spike.

Le point de départ est assez simple : Spike se rend compte que jamais il n'aura toutes ses chances avec la licorne, et que la barrière des races est impossible à franchir. Acculé au désespoir, il pense trouver le salut dans une sorte de pacte faustien : il doit abandonner son corps de dragon et son identité de Spike pour renaître en tant que poney terrestre. Ce dernier accepte et devient le jeune et charmant Scale.

Sachant exactement comment plaire à Rarity, il ne lui faut pas longtemps pour la séduire, et entamer une glorieuse carrière dans la mode masculine. Tout se passe dans le meilleur des mondes jusqu'à ce que la princesse Luna soumette Spike à un ultimatum. Soit il révèle la supercherie, ou bien la jument nocturne le fera pour lui. Face au dilemme de dire la vérité et perdre celle qu'il aime, ou bien la préserver au prix d'un mensonge, l'ancien dragon doit faire un choix.

Le Miroir fonctionne pour une raison toute simple. L'essentiel des fics Sparity balayent la barrière des races par le pouvoir de l'amour. Même la très bonne Yours Truly traite le problème par dessus la jambe. Le Miroir pose cela comme un véritable problème, et la solution qu'il propose pour le résoudre n'est pas exempte de questions morales : est-il sain de mentir pour obtenir ce que l'on veut ? Est-ce moral de manipuler ceux qu'on aime ?

La fic est très prenante lors de certaines scènes, je pense note-ment au monologue de Spike en fin de fic, qui frappe droit au cœur de toute personne ayant déjà connu des déboires amoureux. On peut regretter une chute d’intérêt après le climax, et une fin en demi-teinte, causée par la présence de l'épilogue, qui oriente l'achèvement de l'histoire dans une certaine direction, là où la fin originelle était laissée à l'entière discrétion du lecteur.

Le Miroir est une fic pour laquelle j'ai une énorme faiblesse. C'est la première « vraie » fic MLP que j'ai lue, et elle m'a enchanté à l’époque. Aujourd'hui, la magie fonctionne moins, je ne peux m'empêcher de relever ses erreurs, et d'être moins séduit qu'auparvant.

Elle reste une fic de référence dans les première fanfics MLP françaises, à donner cette pointe de maturité qu'il manque au show original et ne serait-ce que pour cela, se doit d'être lue au moins une fois dans sa vie.  

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Le Miroir de Spike (VF)

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A brief history of Equestria

Le passé d'Equestria reste un sujet assez peu abordé dans la série. On a bien ici et là quelques éléments, comme l'opposition entre Celestia et Luna, citée dès l'épisode un de la saga (et illustrée dans un flashback pendant la saison quatre), la guerre entre le roi Sombra et les Princesses, ainsi que d'autres événements, mais la plupart du temps, ces éléments tournent justement autour des alicornes, éternellement liées à l'histoire de la nation.

Il n'y a qu'un fait, illustré dans la saison deux, qui se détourne de ce schéma.

L'épisode de Noël cette saison, intitulé Hearth's Warming Eve nous apprend que dans l'ancien temps, equestria était encore une terre inhabitée, sur laquelle trois colonies de peuplement se rencontrèrent : les licornes, dirigées par la princesse Platinium ; les terrestres, par le chancelier Puddinghead, et les pégases, par le commandant Hurricane.

Les relations entre les trois races sont déjà extrêmement tendues, et il n'en faut pas plus pour qu'une situation de quasi-guerre n'éclate entre les parties.

La situation en fait, profite aux maléfiques windigos, qui se nourrissent de colère et de rancune. Ils étendent leurs pouvoirs glaciaires sur Equestria, et ne doivent leur défaite que dans l'alliance de fortune entre les seconds des chefs poneys. Cette alliance deviendra la base de l'Unification, qui conduira à la fondation de l'Equestria moderne.

En lui-même, l'épisode ne va pas au delà de ça. Certains fans, cela dit, on voulu creuser un peu plus le sujet.

C'est le cas de K9 The First auteur de Brief history of Equestria.

La fic est écrite in universe, c'est à dire qu'elle a une réalité propre : c'est un livre d'Histoire sur Equestria, dans Equestria. Mieux, ses auteurs in universe ne sont autre que les princesses Celestia & Luna elles-mêmes, ce qui permet à  K9 The First de jouer entre les styles, concis et accessible quand c'est l’aînée, ampoulé et complexe quand c'est la cadette.

Assez complète, la fic éclaire plusieurs zones d'ombres ou maladresses de l'épisode originel. Par exemple, le 1ère classe Pansy est éternellement avec le Commandant Hurricane tout simplement parce que c'est son fils naturel. De même, c'est pour ses frasques que l'officier pégase a été chassé avec ses troupes dans les terres du nord.

Composée principalement de chapitres courts, la fic se donne pour mission de relier l'épisode au reste de la série, expliquant comment les Princesses arrivent au pouvoir.

On regrettera bien sûr que  K9 The First n'ait pas achevé sa fanfic : à l'heure où j'écris ces lignes, le dernier chapitre en date, a été publié en juillet 2014. Le très bon style de l'auteur, l'humour, et la volonté de crédibiliser la fic in universe compense cela dit, ce dernier défaut.

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A brief history of Equestria (VO)

L'épisode duquel tout est parti, Hearth's Warming Eve

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Un cadeau pour Maud

Comme je l’indiquais dans un précédent billet, le cas des familles des Mane 6 est traité différement selon l’interéssée. A ce jour, hormis Fluttershy, nous connaissons tous les parents des héroïnes, ne serait-ce que de vue.

 Maud est un personnage rajouté en cours de série. En effet, si l’on regarde à nouveau l’extrait de la saison un où Pinkie parle de sa famille, elle n’a que deux soeurs, Marble et Limestone. Maud a été incluse plus tard, dans l’épisode qui porte son nom de la saison quatre.

On la retrouvera ensuite dans un petit rôle dans la saison cinq, ainsi qu’un court moment dans Equestria Girls 2.

Le personnage a durablement marqué les fans, et sans nécéssairement se propulser en tête des poneys préférés de tous, elle a su s’assurer une place solide par son flegme légendaire, tout en opposition avec le caractère explosif de Pinkie, sa petite soeur.

L’autre élement qui caractérise le plus Maud aux yeux du fandom, c’est son attachement aux cailloux, faisant de la géologue une réelle obsédée des roches, et la source d’incalculables jeux de mots sur la polysémie de “rock” en anglais.

C’est en partie autour de l’amour de Maud pour les pierres qui a poussé BroSparkle à écrire Un cadeau pour Maud, source du billet d’aujourd’hui.

L’anniversaire de l’aînée de Pinkie approche à grands pas, et les Mane 6 hésitent sur quel cadeau lui offrir. L’affaire prend un peu plus d’importance quand elles décident d’organiser un petit pari entre elles, le meilleur présent étant censé faire sourire Maud et offrir la victoire à son instigatrice.

La fic n’a pas la prétention de voler très haut, et ne reste au final qu’une sympathique tranche de vie, émaillée de quelques scènes comiques. Au final, un peu comme un épisode de la série mère. Cela dit, on peut souligner les efforts de l’auteur pour essayer de donner une personnalité à Maud qui sorte quelque peu du “tout caillou” qu’on a trop l’habitude de voir, dès qu’on voit le personnage pointer le bout de son museau.

En résumé, une histoire agréable et sympathique, un bon exemple de petit slice of life réussi.

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Un cadeau pour Maud  (VF)

Pour info, le très sympathique blog de Fou du Bulbe, où il imagine qu’une romance entre Maud et Trixie concourt aux évènements du retour de la magicienne dans la saison trois. (VO)

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Something like laughter

Le cas des méchants secondaires est assez intéressant dans le monde de MLP FiM. Contrairement aux méchants cardinaux (Nightmare Moon, Discord, Chrysalis, Sombra, Tirek, pour ne citer qu'eux), les antagonistes mineurs ne veulent que rarement dominer le monde. Le plus souvent, ils sont plus dans une posture rivale d'avec les héroïnes, jouant sur le même terrain qu'elles, dans un schéma de pensée opposé. 

Prenons Lightning Dust, rivale de Rainbow Dash, qui apparaît dans la saison trois. Son objectif est de rejoindre l'escadrille des Wonderbolts, elle est téméraire et extrêmement rapide, et quelque peu garçon manqué. Ces qualificatifs peuvent tout aussi bien s'appliquer à la pégase arc-en-ciel. Elles diffèrent toutefois fondamentalement sur le plan de la loyauté : là où Dust ne pense qu'à elle-même, Dash reste fidèle à ses amies, et est prête à voir échouer son rêve de rejoindre les Wonderbolts pour sauver ses camarades.

On peut également opposer les frères FlimFlam et Applejack. Des personnages très commerçants, dont la richesse est le but principal, mais là où la fille Apple reste honnête, droite et travailleuse, les FlimFlam sont des filous qui se reposent sur la mécanique.

On ne saurait clore cette liste non exhaustive sans citer celle autour de qui tourne ce billet : Beatrix Lulamoon, dite Trixie, l'illusionniste.

Introduite comme antagoniste mineure dans la saison un, opposée à Twilight Sparkle, elle revient dans la saison trois avant de se racheter et de rejoindre le camp des gentils.

Trixie fait partie des personnages extrêmement appréciés par les fans, et il n'est pas anodin selon moi, quelle soit la seule méchante à revenir dans le show, en tant que telle (du moins jusqu'à la fin de l'épisode), ainsi que de manière plus discrète, dans le film Equestria Girls 2.

Pour les fans, quelques qualités propres restent attachées à Trixie, son ego bien sûr, son tic de langue qui lui fait employer la 3e personne du singulier (bien qu'elle perde cette habitude dans la série mère), et les fans sont nombreux à lui accorder une attention immodérée pour Twilight Sparkle, son éternelle rivale, jusqu'à bien entendu les shipper dans un nombre incalculable de fics.

Il s'agit bien de la relation Twilight/Trixie que nous décrit Dubs Rewatcher dans son Something like laughter, la romance en moins. Dans cette fic, se plaçant six mois après la défaite de Tirek dans la saison 4, Trixie est encore marquée par sa rencontre avec le centaure, et souffre clairement de stress post-traumatique. Dévorée par les cauchemars, rongée par un ressentiment envers Twilight, qu'elle accuse de l'avoir laissée tomber, Trixie a transformé sa vie en fuite en avant, jusqu'à ce que tout la rattrape finalement.

Dubs Rewatcher est très bon dans les textes comiques, il est l'auteur de l'excellent et loufoque But the kitchen sink, qui décrit l'histoire d'amour entre Rainbow Dash et un évier de cuisine. Oui, réellement. Ici pour lire ce bijou, là pour sa fiche sur FINTE.

Il est donc surprenant de le retrouver dans un texte très sérieux, perclus de poésie, fortement inspiré de la musique de Reese Roper, musicien américain.

C'est peut-être le fait que cette fic est quelque part entre la songfic, le poème, l'hommage et la pure idée originale qu'elle pèche sur la fin, ne parvenant pas à retranscrire aussi bien que dans le premier chapitre, l'oppression des cauchemars de Trixie. Le fait que les chapitres deux et trois soient extrêmement courts, là où le premier chapitre est une taille ordinaire, crée également un sentiment de déséquilibre malvenu.

Dubs Rewatcher reste une formidable plume, et la toute dernière phrase de la fic est magnifiquement bien tournée à titre d'exemple, mais l'on peut reprocher une qualité finalement inégale sur cette fic, probablement dû à un premier chapitre trop au dessus des autres.

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Something like laughter (VO)

Le blog de Reese Roper, le musicien dont les sons ont inspiré Dubs Rewatcher pour cette fanfic.

La chanson éponyme

Un tumblr comique sur Trixie et Twilight, pour alléger ce billet un peu trop sérieux :)

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Why do apples taste so sweet ?

Il est amusant de constater à quel point certains thèmes sont indémodables de la littérature, quelle que soit l'époque. Les contes de fées ne sont-ils pas remplis d'histoires d'amour entre princes et princesses, les romans de la collection Harlequin ne se vendent-ils pas par palette, et n'est-ce pas révélateur que ces dernières années, ce sont des fanfictions sentimentales, tirées de la saga adolescente Twilight, qui furent éditées sous les titres de 50 nuances de gris et d'After ?

Il en va de même pour la production littéraire amatrice. Les premières fanfics reconnues comme telles furent écrits pour l'univers Star Trek, développant presque immédiatement une liaison entre le capitaine Kirk et monsieur Spock. Je ne peux compter les milliers d'histoires d'amour tirées de Twilight, ou de Hunger Games, et bien sûr My little pony friendship is magic n'échappe pas à la règle.

Il aurait été compliqué de le faire du reste, quand la série se centre sur six héroïnes principales, permettant une kyrielle de couples pour tous les goûts. On peut néanmoins distinguer quelques shippings plus populaires que d'autres, qui fonctionnent souvent par l'alliance des contraires : le Flutterdash entre la timide Fluttershy et la téméraire Rainbow Dash, pairing soutenu par le fait que ce sont celles qui se connaissent le plus longtemps parmi les six ; le Twidash, entre la cérébrale Twilight, et la sportive Rainbow, ou celui dont nous allons traiter dans ce billet, le Rarijack, entre la très chic Rarity, et la paysanne Applejack.

On peut faire remonter l'intérêt des fans pour ce couple à décembre 2010, suite la diffusion de l'épisode Look before you sleep, où les deux amies sont coincées par un orage chez Twilight. L'ambiance est bien sûr électrique, et il ne faut pas longtemps pour que la soirée tourne au vinaigre.

Les fans adorant l'idée des amants qui cachent leur affection sous une surface de rivalité (allez donc taper Harry/Drago dans le fandom Harry Potter si vous voulez quelques preuves), il ne fallut guère longtemps pour que le Rarijack se fixe dans le headcanon de certains.

Une artiste, comme White Diamonds, dont j'utilise ici un dessin pour illustrer ce billet, consacre d'ailleurs un blog entier à ce shipping, et essaye de l'alimenter quotidiennement.

Why do apples tates so sweet ? de Wellspring (à qui nous devions l’inégal All about Rarity) est un petit peu dans ce cas là. Le scénario est assez passe-partout : Rarity travaille sur un nouveau type de tissu, fait à partir de crin. Chaque crin ayant ses propriétés uniques, elle va rendre visite à Applejack pour vérifier son hypothèse : sent-elle vraiment la pomme, oui ou non ?

On l'aura compris, ce n'est qu'une excuse de scénario pour nous justifier des scènes de séduction, mais Wellspring est largement assez doué pour que cela fonctionne. Certaines scènes sont plutôt touchantes (je pense surtout à celle du lac) et malgré sa profonde nature à n'exister que pour le ship, cette fic collerait presque à l'ambiance d'un épisode de la série.

Il est également amusant de relever que dans All about Rarity, la licorne était aussi en couple avec la fermière, ce qui semble indiquer la prédisposition de Wellspring à exploiter ce pairing.

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Why do apples tates so sweet ? (VO)  

Rarijack Daily, le blog de Withe Diamonds

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Flammes, Lames, Ames

Quand on pense aux histoires matures de MLP, sortis des romances (ou des clopfics, qui ne sont au final qu'un sous genre de la romance), on se retrouve bien souvent avec des fics d'action, envisageant généralement les poneys confrontés à la guerre, ou à tout type d'acte violent. Cela permet de traiter le sujet sur un terrain neuf, de tirer des parallèles avec la société humaine, comme dans un Pony War Chronicles, par exemple.

Il y a pourtant un genre littéraire populaire, très populaire même, qui est sous-représenté dans le fandom MLP (et dans la majeure partie des fanfics par ailleurs). C'est le genre du roman policier.

Alors très techniquement, cela a déjà été traité dans le show lui-même. Mais on ne peut pas vraiment dire que l'affaire du Friendship Express, au delà des clins d’œil à l'univers d'Agatha Christie, ait vraiment creusé le style. L'histoire tourne quand même autour de la disparition de pâtisserie, on a vu mieux comme mystère à résoudre.

On aurait pu penser que devant un tel boulevard, les fans se seraient pressés pour écrire des pages, et des pages d'intrigue. Mais étrangement, le genre semble boudé par l'essentiel des bronies.

Norlf, auteur de Flammes, Lames, Ames (FLA), a pourtant relevé le défi.

FLA s'ouvre par une soirée d'études à Canterlot, où Twilight Sparkle, sous le tutorat de la Princesse Luna, parfait ses connaissances en astronomie. La leçon est cependant rapidement interrompue lorsque elles se rendent compte qu'au loin, le verger de Sweet Apple Acres est en feu.

L'incendie ravage complètement la ferme, épargnant cela dit la vie de la famille Apple. Une fois le feu maîtrisé, les premières interrogations et soupçons se portent sur Rainbow Dash et Pinkie Pie, les deux dernières ponettes a avoir été vues quittant le verger. Twilight est alors mandatée par la Princesse de la Nuit pour lever le voile sur cette affaire.

Affaire qui prend un tournant des plus dramatiques quand des meurtres commencent à frapper Ponyville.

FLA partait d'une idée particulièrement alléchante. L'incendie comme base de l'histoire, accompagné de crimes qui empirent la situation, Twilight déchirée entre son devoir d'enquêtrice et sa fidélité pour ses amies quand elle voit que les preuves convergent vers elles...vraiment, tout partait magnifiquement bien dans cette fic. Mais le grand souci des histoires policières, c'est bien évidement la chute. Sans elle, toute l'intrigue tombe à l'eau.

Sans aller jusqu'à dire que c'est le cas dans FLA, le souci se pose. Non pas en tant que crédibilité de la chute, elle est techniquement possible. Mais le choix de l'auteur risque de décevoir de part sa facilité. Je n'en dirais pas plus afin de ne pas gâcher le scénario.

En résumé, malgré une fin qu'elle ne méritait pas, Flammes, Lames, Ames réussit néanmoins bien son pari, celle de s'imposer dans le fandom trop désert des fics policières françaises de MLP.

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Flammes, Lames et Ames (VF)

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All about Rarity

Il est curieux de constater à quoi une simple scène dans l’œuvre originale peut conduire les fans de celle-ci. Prenez le dialogue entre Celestia et Discord au début de la saison deux : quelques lignes de texte, de la rancœur de la part du draconequus envers l'alicorne pour l'avoir transformé en pierre. Rien de plus.

Il n'en fallait pourtant pas plus aux fans pour souscrire à l'idée que les deux personnages se connaissaient depuis bien longtemps, et étaient amis – voire amants – avant que leurs vues politiques ne les opposent, mille ans avant l'ère de l'Harmonie moderne.

A partir de là, naissait tout le fandomat dislestien, avec toute ses œuvres, de Memory Lane à Discordantly, pour ne citer que les bandes dessinées, et un nombre impressionnant de fanfics.

Cela peut s'entendre toutefois : la scène est par nature, très interprétable. Pourtant, il existe le même effet, sur des scènes bien moins populaires. Prenez la fin de la saison deux, quand Rarity saute sur le bouquet de Cadence, lorsque le carrosse des nouveaux mariés quitte Canterlot.

En elle-même, la scène ne sert à rien d'autre que faire rire. Et elle réussit plutôt bien son but cela dit.

Mais la licorne est elle si empressée à se saisir des fleurs de la mariée ? Pour Wellsprig, auteur d'All about Rarity, la raison est simple : la styliste est tout simplement folle amoureuse de Shining Armor, et ne rêve que d'une chose : prendre la place de Cadence à ses côtés, d'où le vol symbolique du bouquet.

J'ai conscience que le pitch de l'histoire peut en déstabiliser plus d'un. J'ai moi-même encore du mal à me faire tout à fait avec ce postulat de départ.

Donc, dans All about Rarity, nous suivons donc la licorne, de son coup de foudre pour le grand frère de Twilight lorsqu'elle le rencontre au mariage, à tous ses efforts pour concrétiser cette relation, même si cela veut dire entamer un adultère. En effet, lorsque Rarity et le capitaine de la garde commencent à devenir amants, chacun d'eux est engagé auprès d'un autre poney. Shining auprès de Cadence, bien sûr, et Rarity, elle, a commencé à bâtir une liaison avec Applejack.

All about Rarity raconte donc principalement les efforts de la couturière pour garder son amant près d'elle, tout en conservant le secret, au risque de mettre en péril son amitié avec les autres Gardiennes de l'Harmonie.

Sur la forme, la fic est plus que correcte : la plume est bonne et l'histoire plutôt abondante. Mais elle souffre d'un défaut de chapitrage qui, in fine, la dessert amèrement. Concrètement, malgré des chapitres de quinze mille mots, ce qui est une taille plus que correcte, les événements donnent l'impression de se succéder à une vitesse folle. A prendre pour exemple le chapitre deux, où Rarity met fin à une grave dispute qu'elle a eu avec Applejack, se rapproche de Cadence, se rend à une fête donnée par Fancypants, se déclare à Shining, est repoussée, avant de se consoler dans les bras d'Applejack.

Même le chapitre est long, les événements font précipités. Et cela ne fait qu'empirer avec le temps.

Sur le fond...disons que la fic commence sérieusement à faire hausser les sourcils à compter du chapitre trois. Rarity se montre de plus en plus out of character, même si Wellspring fait son possible pour justifier cette évolution. Et de même, la répétitivité des actions lors des chapitres postérieurs (concrètement une scène de sexe/une scène narrative/une scène de sexe), nuit aussi à l'histoire.

Mais malgré tout, la fic arrive à accrocher. Et on en vient à attendre malgré tout la suite, ne serait-ce que pour voir jusqu'où peut sombrer Rarity dans l'immoralité, ou bien alors espérer la voir punie pour ses mauvaises actions.

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All about Rarity

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Une fissure dans le temps

Parmi les éléments de la sous-culture MLP, certaines sont nées d'erreurs d'animation (Derpy), de détails (la position assise de Lyra qui en a faite une anthropologiste dans le fandom) ou encore de parodies plus adultes (comme Molestia). Mais il existe quelques éléments, plus proches du pastiche qu'autre chose. Des éléments qui ont été au final, à peine ponyfié, gardant toute leur saveur d'origine. Et un de ces éléments est incontestablement celui du Docteur.

Docteur comme Docteur Who, de la série britannique du même nom. Je ne vais pas ici, me lancer dans une longue explication concernant celle-ci. Premièrement parce que l'univers du Docteur est complexe et dur à aborder et tout simplement parce que je ne suis pas du tout whovien. Tout ce que vous avez à savoir, est que le héros, le Docteur est un extraterrestre, un Seigneur du Temps, qui voyage au travers de celui-ci et de l'espace. Capable de se régénérer lorsque il est mortellement blessé, au prix d'un changement de corps, cela explique les différentes apparences du Docteur au cours de la série.

Et il se trouve que le Docteur existe dans MLP. Sobrement surnommé Docteur Whooves par les fans (ou Time Turner si on s'en tient au nom officiel), les avis divergent parmi la communauté quand à savoir s'il s'agit du même Docteur sous apparence de poney ou bien une version ponette du Docteur, semblable aux autres Seigneurs du Temps, mais simplement équidée.

Invariablement, on verra Derpy aux alentours du Docteur. Parfois amoureuse de lui, quelquefois en couple avec l'étalon, elle reste la compagne principale de ses voyages. Et une Fissure dans le Temps, nous en raconte une.

La fic s'ouvre sur l'anniversaire de Derpy et du Docteur. La jument demande en cadeau, à son amant, de lui montrer l'Equestria d'avant, au temps où les Princesses étaient encore jeunes et où la menace de Nightmare Moon était encore loin. Le Docteur accepte et employant le Tardis, l'appareil qu'il utilise dans ses voyages, remonte le temps jusqu'à cette époque. Le couple parvint à s'infiltrer jusqu'à la cérémonie où Celestia et Luna vont être confirmées dans leurs charges d'héritières du trône. Hélas, la maladresse de Derpy provoque un accident et pas des moindres puisque sans le vouloir, elle pousse Celestia sur sa soeur, corne en avant. Luna est tuée sur le coup.

Aussitôt, la réalité commence à s'effondrer autour du Docteur et de Derpy, à cause du point de divergence crée par la pégase. Luna morte, le monde ne sera jamais comme ils l'ont connu.

Le Docteur et sa compagne parviennent à rejoindre l'Equestria moderne, qu'ils trouvent régie sous la coupe d'une Celestia folle et tyrannique. Dans cette uchronie, les poneys qu'ils connaissaient n'ont pas leurs cutie marks habituelles et le chaos déchire la nation.

Le Seigneur du Temps n'a pas le choix, il doit réparer l'erreur de Derpy et corriger le paradoxe tant qu'il le peut encore. Au risque de voir sa Derpy effacée de cette réalité.

Une fissure dans le temps correspond à l'archetype de ce qu'on peut attendre des fics MLP basées sur le Docteur. Un événement grave modifie le cours du temps et l'étalon fait son possible pour rétablir la réalité. La fic n'est donc pas très originale. Elle est en revanche efficace et plutôt bien maîtrisée, bien qu'on regrettera une certaine précipitation dans la plume. Les élements whoviens comme le Tardis ou les anges pleureurs (ici des poneys) sont assez bien amenés pour que des néophytes y trouvent leur compte, et en terme d'uchronie, celle choisie par l'auteur se défend. On notera même une réflexion intéréssante sur le rôle des cutie marks, écrite des mois avant le final de la saison trois qui pose le problème.

En résumé donc, Une fissure dans le temps est idéale pour se mettre aux aventures du Docteur et de la pégase grise pour les curieux, comme de voir le Docteur évoluer pour celles et ceux qui le connaissent un peu mieux. 

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Une fissure dans le temps (version forum)

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Five things that never happened to Twilight Sparkle

Dans mon billet sur le Lunaverse, j'avais évoqué le principe de l'uchronie, où l'histoire telle qu'on la connait dévie de sa base pour devenir une autre réalité, alternative, où les personnages occupent des postes différents et sont parfois bien loin du caractère qui leur a été donné dans le canon. Il est également intéréssant de noter qu'il existe des uchronies à tiroirs, en d'autres termes, des uchronies d'uchronies. Pour rester dans l'exemple du Lunaverse, si dans cet univers, quelqu'un écrivait une histoire où c'est Luna qui devient Nightmare Moon, comme dans le vrai canon MLP, cela serait considéré comme une uchronie du point de vue lunaversien. Notre réalité devient leur réalité alternative. Pour terminer sur cette introduction, il existe même des uchronies à tiroir plus poussées, comme dans le Maître du Haut Château de Philip Dick, où dans un monde où l'Axe a remporté la Seconde Guerre Mondiale, circule un livre où non seulement ce sont les Alliés qui ont gagné la guerre, mais où en plus, c'est l'Angleterre qui triomphe de la guerre froide.

Quand on aborde une histoire alternative, il est commun de ne prendre qu'un point de divergence. Etant donné que le reste de l'histoire dévie à partir de là, il est inutile de se recaler sur l'histoire réelle. De cette façon, rares sont les uchronies multiples. C'est pourtant à cela que s'est essayé Obabscribbler, auteur de Five things that never happened to Twilight Sparkle. Comme le titre le signale, on va donc découvrir Twilight dans cinq situations dont nous connaissons le point de départ, mais où la licorne va opter pour tel ou tel choix, chamboulant profondément le futur de MLP tel que nous le connaissons.

Première maladresse à mon sens, les cinq histoires tiennent sur un seul chapitre. Le chapitre est divisé en cinq, une partie pour chaque histoire. Sachant que la fic totale fait un peu moins de 4500 mots, c'est d'autant plus réducteur. On a à peine le temps de se plonger dans l'histoire qu'elle est finie et qu'on doit passer à une autre. Mais au delà de la longueur, la fic charrie un profond défaut : elle ne va pas assez loin. Au risque de spoiler, je prendrais comme exemple la première uchronie : dans celle-ci, Twilight se rend à la fête de Moondancer, à Canterlot. De fait, elle rate la Célébration Solaire de Ponyville et ne peut empêcher Nightmare Moon de faire son retour et de promulguer la nuit éternelle. On pourrait se dire que c'est une excellente idée de départ, de voir comment Twilight pourrait faire pour faire chuter l'alicorne noire, aidée pourquoi pas de ses amies canterlotiennes. On aurait donc un nouveau groupe d'Héroïnes.

Mais la fic ne va pas jusque là, terminant simplement l'histoire quand le soleil ne se lève plus.

Et ces maladresses se retrouvent dans les cinq histoires. L'auteur nous montre le choix de Twilight, la déviation qu'il en suit, mais pratiquement pas ce qui se passe après. De fait, l'attrait même de l'uchronie qui repose énormément sur la découverte pour le lecteur du monde alternatif est éventé. On regrettera aussi ce choix prononcé pour des uchronies qui se terminent tragiquement. Cinq fins malheureuses en moins de 4500 mots, cela sonne plus comme une répétition que comme des chutes appropriées.

On peut toutefois mettre au crédit de l'auteur l'idée de la seconde uchronie, assez Stephan King dans l'âme.

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Five things that never happened to Twilight Sparkle (VO)

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The Snailmancer and the long winter

Dans une univers construit comme celui de MLP, il est averé que les fanfictions vont raconter la vérité. Aussi étrange que puisse être un crossover (qu'il mette en place James Bond qui se réveille en Equestria), aussi loin que peuvent aller les pitreries de Pinkie Pie, nous savons que ces faits sont véridiques. Même les fics qui choisissent la mise en abîme en étant en elles-mêmes des livres, se basent encore et toujours sur le même postulat : ce qu'on nous raconte est vrai.

The Snailmancer and the long winter au contraire, prend le contre-pied de cet idée. Mais il faut avant tout replacer cette fic dans son contexte. Son auteur est Hare Trinity, une britanique, fandraweuse de MLP. Dans sa BD "Tales of the Snailmancer", elle met en scène Snail, le meilleur ami de Snip, peu de temps avant qu'il n'obtienne sa cutie mark. Chaque soir avant de s'endormir, sa mère lui raconte des contes et des légendes. La préférée du jeune poulain étant celles du Snailmancer.

The Snailmancer and the long winter fait partie de ces histoires, racontée par la mère de Snail. Elle raconte comment la Princesse Celestia, alors que son atelage était figé par le froid hivernal, a été sauvée par le mystérieux Snailmancer.

Cette fic est très courte, mais il ne faut pas oublier qu'elle a été écrite comme bonus à la bande dessinée d'Hare Trinity. Il faut donc la prendre pour ce qu'elle est, une prolongation par les mots d'un récit basé sur l'image.

Elle permet d'explorer la mythologie equestrienne et de voir quel traitement donne t-on à une histoire, dans une histoire.

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The Snailmancer and the long winter (VO)

La BD où l'histoire est évoquée, Tales of the Snailmancer 

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Carousel

Quand on écrit sur une série en mouvement, comme l'est MLP, il y a forcément un moment où ce qui a été posé par la fanfiction va devoir plier devant le canon officiel. On peut penser à toutes les fics qui faisaient de Soarin le capitaine des Wonderbolts avant que le poste ne soit définitivement attribué à Spitfire dans la saison deux.

Et la fic dont je parle aujourd'hui suit un peu le même processus.

Il serait faux de dire qu'on en sait finalement relativement peu sur la famille des Héroïnes de MLP. Les Sparkle font de nombreuses apparitions et Shining Armor est devenu un personnage secondaire important; on découvre la famille de Pinkie à la ferme...mais toutes les familles n'ont pas étés révélées en même temps. Notament celle de Rarity et de Sweetie Belle.

De fait, avant qu'on découvre Magnum et son épouse dans la saison deux, Rarity restait comme Rainbow Dash ou Fluttershy : vide de famille. Ce qui explique pourquoi certains auteurs comme Vanner ont choisi de combler ce blanc. 

L'histoire de Carousel commence lorsque Fluttershy curieuse, mêne sa petite enquête afin de savoir où est-ce que la licorne a appris à coudre aussi bien, sa cutie mark concernant des gemmes et non un travail de couture. Sweetie Belle répond à la pégase que c'est "son" père qui lui a appris, voici des années. Intriguée par la précision de la pouliche, Fluttershy pousse plus en avant ses investigations et découvre que Rarity et Sweetie Belle ne sont pas soeurs mais demi-soeurs, liées par la même mère. Ce qui expique leur différence d'âge.

Rarity finit par parler de son père à Fluttershy : ce dernier était un tailleur de Ponyville, avant que l'âge et la maladie ne le forcent à ralentir son activité. Il s'était efforcé d'apprendre à sa fille à coudre, afin qu'elle puisse reprendre la boutique une fois qu'il prendrait sa retraite. Chose malaisée quand la jeune Rarity préférait vivre son adolescence et aller danser aux bals du village en compagnie des plus beau partis de Ponyville, plutôt que de s'user les sabots sur une machine à coudre.

 Approche justement la Fête du Printemps, et Figaro, un des plus beaux étalons de Ponyville, l'approche pour lui demander d'être sa cavalière. Rarity s'efforce donc de se confectionner la robe qui fera d'elle la plus belle de la fête, quite à devoir se mettre à travailler à quelque chose qu'elle n'aime guère : la couture.

Carousel n'est pas une fanfiction très longue, ni révolutionaire. On est ici dans une tranche de vie, avec tout un pan sur la jeunesse adolescente de Rarity et de comment elle a pris goût à la couture. Mais elle réussit son pari, parvenant également à bien faire rire à une scène de la fête, sans oublier son principal intérêt  : nous montrer comment les fans voyaient la famille de Rarity avant que le show lui-même ne nous donne la réponse.

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Carousel (VO)

Carousel (VF)

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Petite sélection 2013 des fics Brony / French Brony ?

Le blog se veut en lui-même une sorte de sélection. Ecrémer encore par au dessus, ça ne laisserait plus grand chose.

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Ah, To Love a Goddess. Cette fic tient une place particulière dans mon cœur. Tout d'abord, appréciant particulièrement Celestia et encore plus sa relation avec les mortels et plus encore avec ses gardes et plus plus encore une liaison qui en découlerait, on peut comprendre que je me sois jeté sur TLaG quand je l'ai découverte sur FimFiction. Et lorsque, après sa lecture, j'ai vu qu'elle a atteint EQD, j'ai enfin compris: finalement, EQD aussi a des goûts de merde. Mais bon, subjectivité, ha.

C'est amusant de voir à quel point Celestia est partagée entre deux idées très différentes quand les auteurs décident de la shipper. Elle est mise soit avec Discord, dans le cadre des amants millénaires, soit avec des simples mortels.

Et quelquefois avec Twilight mais je pense que c'est là une façon pour les auteurs de verser dans l'interdit de l'inceste sans en écrire techniquement un.

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To love

Il est souvent très intéressant de se pencher sur le cas du shipping pour en apprendre plus sur les personnages choisis comme héros de l'histoire par son auteur. En effet, ce qui définit avant tout un personnage, c'est une personnalité, un caractère. Et les fics de shipping permettent particulièrement bien de creuser le caractère des personnages en question.

Mais le choix des couples en eux-mêmes est rarement neutre. Comme je l'ai expliqué dans des billets précédents, le couple Cadence/Shining Armor par exemple, permet de poser la question de l'immortalité.

C'est en partie le cas traité par la fanfiction de Brony 2893, présentée dans ce billet, To love. Dans cette histoire, nous découvrons Artémis, membre de l'armée royale de Canterlot et garde personnel de la Princesse Celestia. Au fil des années, le pégase a fini par tomber amoureux de l'alicorne solaire, tout en sachant parfaitement que l'éternelle Celestia ne peut s'encombrer de pareils sentiments pour de simples mortels.

Encouragé par son capitaine et meilleur ami Shining Armor, Artémis décide malgré tout de confesser son amour à la Princesse. Il lui écrit une lettre et se rend, la nuit dans la salle du trône, la déposer sur le fauteuil de Celestia.

A peine a t-il quitté le palais, que la Princesse le convoque dans ses appartements.

Résumée ainsi, l'histoire peut sembler basique. Et ne nous mentons pas, elle l'est assez. Le garde du corps qui tombe amoureux, la relation impossible, nous sommes dans des thèmes plusieurs fois traités. Et pourtant, To love arrive à faire mouche.

Pas seulement parce que Celestia y est dépeinte parfaitement IC, tour à tour joueuse et sérieuse, pas seulement parce que la plume de l'auteur est bonne, mais parce que la réponse à la question "un mortel amoureux d'une déesse" sonne juste. Amère, mais juste. Nous ne sommes pas ici dans une fic qui balayerait d'un revers de la main les barrières qu'elle pointe du doigt. Nous sommes dans une fic qui apporte une réponse sérieuse à une question qui mine de rien, n'est pas si bête.

A noter que la fanfiction To love est en fait la compilation de trois histoires. To love a goddess, la première, est celle dont je vous parle dans ce billet. To love a mortal, la seconde, est le récit de la première, du point de vue de Celestia. La troisième histoire est pour le moment encore non terminée.

Et c'est là que To love prend vraiment sens. L'échange entre Celestia et Artémis, ce qu'elle affirme au pégase prend une autre couleur pour le lecteur une fois qu'il sait où la Princesse ment et où elle dit la vérité.

La fanfiction permet une plongée dans les pensées de l'alicorne solaire et de lui donner l'éclairage qu'on oublie souvent de lui donner : celui d'une ponette comme les autres.

  Foire aux liens

To love a goddess (VO)

To love a mortal (VO)