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Carnet de bord et écrits aléatoires
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partoutautour · 8 years ago
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HASHIMA, l’île navire-de-guerre
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L'étrange et fascinant cas de l'île japonaise d’Hashima, découverte dans le film sud-coréen coup-de-poing THE BATTLESHIP ISLAND :
Hashima est une île qui se situe au large de Nagasaki, au Japon, et dont la superficie atteint 6.3 hectares. Son surnom d’"Île Navire-de-guerre" (Gunkanjima) lui vient de sa forme quasi-semblable à celle des cuirassés japonais de classe Tosa, utilisés notamment durant la Seconde Guerre Mondiale.
Son histoire commence en 1810, lorsqu’un fort gisement de houille y est découvert. 80 ans plus tard, Mitsubishi achète l’île et fait venir la main-d’œuvre nécessaire à l’exploitation de ce gisement. Sur la surface de l’île, tous les éléments d’une ville sont construits (immeubles d’habitation, commerces, écoles, aires de jeu, services administratifs, un hôpital, etc.), alors qu’en sous-sol s’étendent plusieurs mines et raccordements labyrinthiques. Après la guerre, le rendement minier de l’île connaît une forte progression, en adéquation avec l’évolution de la population qui grandit d’années en années, atteignant une densité record de 84 100 hab/km2 en 1959, soit la plus haute densité urbaine jamais enregistrée au monde.
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Mais si Hashima est célèbre pour sa géographie et sa densité, elle l’est tout aussi pour les crimes de guerre dont elle fût le théâtre, notamment lors de la Guerre du Pacifique. Alors que la Corée (depuis 1910) et une partie de la Chine (depuis 1937) sont toutes deux sous occupation japonaise, plusieurs milliers de travailleurs forcés sont envoyés sur l’île pour participer aux efforts de guerre. Plus de 1300 d’entre eux y mourront, soit des suites des conditions de travail inhumaines (malnutrition, accidents miniers, fatigue), soit des suites de tortures extrêmes, souvent infligées suite aux nombreuses tentatives d’évasion. Les conditions se dégradent encore plus dès 1940 et jusqu’à la fin de la guerre en 1945. Un rapport gouvernemental tardif (2012) révèle que sur les 800 Coréens à y avoir été envoyés durant cette période, 120 y trouvèrent la mort. Ce sont sur ces faits que se base le très réussi film THE BATTLESHIP ISLAND, dont je vous parlais plus haut.
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Puis, avec l’industrialisation de l’exploitation pétrolière dans les années 1960, les mines de houille d’Hashima diminuent leurs activités, jusqu’à fermer en 1974. Ce n’est qu’en 2002 que Mitsubishi revend l’île à la ville de Takashima qui, en 2005, sera intégrée à la ville de Nagasaki. Cette dernière réaménage alors un ponton d’accès à l’île, construit un pont sécurisé traversant une portion de l’île et ouvre Hashima aux touristes, en 2009. Cette même année, le Japon présente Hashima comme candidate pour acceptation sur la liste du Patrimoine Mondial de l’Unesco. Mais les Corées, autant celle du Sud que du Nord, posent leur veto, refusant cette acceptation tant que le Japon n’aura pas reconnu les crimes de guerre qui s’y sont déroulés.
Il faut alors attendre 2015 pour que le gouvernement japonais reconnaisse ces faits, promettant la mention de cette sombre période dans ces programmes touristiques. L’île d’Hashima figure ainsi désormais sur la liste du Patrimoine Mondial de l’Unesco. Cependant, suite à la réunion de l’Unesco décidant de cette acceptation, le ministre des Affaires Étrangères japonais Fumio Kishida revint en partie sur ses paroles et le site de l’Office du Tourisme de Nagasaki ne mentionne toujours pas ces faits historiques…
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partoutautour · 8 years ago
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SUR LE PERRON
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Il fait bleu aujourd'hui. Du même bleu que nos premières nuits. Il fait vert aussi, mais je n'arrive plus à l’apercevoir. Mes yeux s'y sont trop plongés. La route est calme, le vent silencieux. Seuls les geais piaillent en tournoyant au dessus de nous. Au loin, un moteur rugit, mais sa férocité ne pourra jamais arriver jusqu'ici. Car nous sommes protégés de la modernité. Plus haut, le ciel se peuple de guimauve mouvantes, rares signes du temps qui s'écroule. La lumière voyage, d'un bord à l'autre de nos regards.
Puis, à force de rêver tout haut, la nuit déjà accélère son arrivée. Bleue, elle aussi, mais sombre comme le jais. L'heure est alors celle des ombres, froides et glaciales. Mais, au milieu, notre feu réussit à les repousser. Nous sommes ici protégés de l'obscurité. Enfin, les flammes se consument et nous survivons seuls, dans le noir, avec pour seul espoir le soleil qui peut-être ne réapparaîtra jamais.
19.05.2017 - Lac Grenier, Chertsey, Canada
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partoutautour · 8 years ago
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ORCHIDÉE
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Cette orchidée qui poussait sur ton pied Est l'ultime preuve de ton amour.
Les vapeurs ont eu raison d’elle. De ses couleurs, il ne reste qu’un noir nacré, Envahissant ta peau, jusqu’au cœur.
Tes dents se déracinent gentiment. Ton sourire n’arrive plus à cacher le vide.
Tu n’es plus belle. Seuls tes yeux le sont encore un peu, Cachés derrière la brume éternelle.
Tu as tant pleuré que tes joues s’en sont creusées. Leur désert s'est crevassé, Depuis que l’orchidée s’est fanée.
Tu t’es développée, Devenue ce que tu ne voulais plus être. Tu te l’étais pourtant promis.
Pour ne plus rêver en vain, Pour ne plus les laisser te toucher.
Tu flottes alors enfin, lisse de marbre, À travers la laideur assumée.
Ton corps est statue. Ton âme ne devrait pas tarder.
Pourtant, un pétale est toujours là Et en ce jour, ton amour ne sera plus.
Sa mort sera noyée de fleurs.
20.04.2014 - Entre Lausanne et Genève, Suisse
14.05.2017 - Montréal, Canada (reblog)
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partoutautour · 8 years ago
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CHUT(E), la nouvelle que j’ai écrite pour le concours de nouvelles de l’Association Vaudoise des Écrivains, sur le thème « à l’aveugle”, et qui s’est classée dixième ex-aequo, vient d’être publiée dans la revue littéraire SILLAGES n°90, parue il y a quelques jours. En voici la première page (ainsi que la couverture de la revue) pour vous mettre l’eau à la bouche. La suite est disponible pour CHF8.50 à Payot Lausanne et Payot Montreux, au rayon littérature suisse. Je vous invite donc à la découvrir sans plus attendre :-D !
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partoutautour · 8 years ago
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Voici ce que voyait Henry David Thoreau chaque matin, lorsqu’il sortait de sa petite maison isolée, dans laquelle il vécut quasi-reclus durant deux ans (de 1845 à 1847), ne supportant plus le consumérisme galopant de son pays. Il écrit alors WALDEN, un des grands classiques de la philosophie transcendantaliste. Presque deux siècles plus tard, nous nous sommes laissés submerger/aliéner par ce même consumérisme. Thoreau en serait sûrement devenu fou.
“The morning wind forever blows, the poem of creation is uninterrupted; but few are the ears that heart it.” (”Le vent du matin souffle éternellement, le poème de la création ne s’interrompt jamais ; mais peu sont les oreilles qui l’entendent.)
29.04.2017 - Walden Pond, MA, USA
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partoutautour · 8 years ago
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SI LAUSANNE AVAIT ÉTÉ PARIS
Avec le temps du voyage, il arrive que mes pensées, elles aussi, voyagent, vers d’autres temps, vers d’autres endroits. Ici, aux États-Unis, la tension des récents attentats n’existe pas. C’est, je l’avoue, plutôt reposant. Mais plus le mal du continent grandit et plus il se rappelle à mes émotions passées. Je me suis alors souvenu de ce texte que j’avais écris à chaud, après les attentats du 13 novembre 2015, et que j’ai voulu repartager ici. Il s’agit d’une transposition romancée des événements, à Lausanne. Un texte qui n'avait pas eu sa place sur les blogs auxquels je participais d'habitude.
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“On veut nous faire peur. Mais nous laisserons nous faire ? Pour ne pas céder, il nous faut d'abord exorciser cette peur, lui faire face, avant de retrouver l'espoir et le courage qui sont nôtre. C'est ce que je vous propose ici, en transposant fictivement ces événements à notre ville bien aimée. Et si ces attentats étaient arrivés à Lausanne ?
Café-Restaurant Tribeca / 13.11.2015 / 21h34 – Le poids d'Adèle Ça faisait longtemps que je n’avais pas vu la terrasse du Tribeca aussi pleine ; mais avec le redoux qui dure depuis début novembre, plus rien ne m’étonne vraiment. À part peut-être le retard systématique d’Adèle. 15 minutes maintenant. Je ne comprendrais jamais, je crois. Elle appelle ça la liberté, moi j’appelle ça du manque d’organisation. Mais bon, Adèle on l’aime ou on la quitte, comme elle dit. Heureusement, j’entends le bruit de ses talons approcher. Elle marche à son rythme, toujours avec grâce et nonchalance. Je me lève. Elle arrive devant moi et me sourit. Elle m’offre ses lèvres. Je me penche pour l’embrasser, mais son corps perd soudain sa droiture. Je la rattrape par les épaules. Elle est plus lourde que je ne l'aurais pensé. Je la plaque contre moi pour la maintenir. Je comprends alors le bruit sec que je viens d’entendre et qui est très vite suivit par beaucoup d’autres. Je vois des silhouettes floues bouger dans tout les sens. J’entends des cris. Tout va très vite. Je redresse la tête d’Adèle et la regarde dans les yeux.
Le Romandie / 13.11.2015 / 21h41 – La balle qui pleure C’est quand je vois la vie s’effacer de ses yeux, que les miens s’ouvrent. Ils sont déjà autour de nous, et parmi nous. Ils crient leur amour, haut et fort. Ils le distribuent à tous ceux qui n’en n’ont jamais voulu. Moi aussi, j’aimerais crier le mien, à celle qui tombe soudainement devant moi et qui s’écrase sur le sol aspergé de bière et de sang ; celle qui encore quelques secondes plus tôt était l’amour de ma vie. Elle sera désormais celui de ma mort. Puis, une détonation plus proche que les autres fait naître le feu dans mes entrailles. Je n’entends alors plus que le larsen de la guitare restée branchée, déchirant mon tympan. Je voudrais que le concert reprenne, que ce goût métallique s’en aille de ma bouche, que je puisse à nouveau respirer normalement. Puis, une nouvelle détonation accélère ma chute. Je m’écrase à côté d’elle, nos visages face à face. Elle est morte sur le coup, moi pas. J’aimerais l’embrasser, mais je n’arrive plus à bouger. Pourtant le rouge de ses veines se marie si bien à celui de ses lèvres. Elle est si belle et je l’aime comme jamais je n’ai aimé. Dans quelques instants, dans l’ambulance, je la rejoindrai. Je le sens déjà. Je le souhaite même. Alors je retrouve le sourire… à défaut de ne plus voir le sien. En attendant, je regarde les murs du Romandie. Ces gros morceaux de pierre brute et grisâtre ne m’ont jamais parus aussi fascinants. Les giclures de sang qu’ils les strient leur donne un nouveau charme et semble réchauffer l’atmosphère. Quelques douilles voltigent au-dessus de moi. Certaines retombent aussi vite qu’elles se sont élevées, d’autres ricochent contre la pierre. Elles tintent toutes au rythme des salves, sauf une. Celle qui, sous mes yeux, s’accroche au sang qui coule des murs et qui me fixe alors de son regard de plomb. Elle non plus n’a rien demandé à personne et pourtant elle se retrouve ici, à regarder son autre moitié traverser la chair d’un inconnu. Pourtant, sa destinée a été accomplie, elle devrait en être fière. Mais, restée là sur ce mur, prisonnière du sang qu’elle a expulsé, elle assiste à l’œuvre de ses maîtres. Une larme coule alors de sa surface argentée. Elle pleure. Je cligne des yeux. Elle pleure toujours. La raison doit m’échapper. Mon esprit n’arrive plus à former d'idées. Je ne peux plus expliquer ce qui se passe, ce que je ressens. Je jette un dernier regard à celle qui n’est plus. J’y mets tout l’amour qu’il me reste. Puis, ma vie s’en va, plus vite qu’elle n’est arrivée. L’ambulance n’est même pas là. Et enfin, le vide. Je ne suis pas Charlie. Je ne suis pas Paris. Moi, je suis juste mort.
Hub Flon / 13.11.2015 / 22h27 – La froideur du Combox Je reprends progressivement mes esprits. Autour de moi, il fait froid. Je suis assise contre le rayon frais du Hub, seule porte ouverte que j’ai pu trouver, après être sortie du Romandie. Je ne sais pas si mes jambes peuvent encore me porter. Je ne veux même pas essayer. Je suis encore sous le choc. Je ne sais plus combien de fois j’ai entendu le message Combox de David, mon copain. Il était devant la scène, quand ils ont commencé à tirer. Moi, j’étais aux toilettes et j’ai réussi à sortir par les coulisses. Lui était encore dedans. Je ne sais pas s’il est encore en vie. Mes joues n’arrivent pas à sécher. Je le rappelle une nouvelle fois. Encore le Combox… Je le rappelle. Seule ma batterie pourra m’arrêter. Combox. Ma respiration est toujours aussi chaotique. Quelqu’un me parle. Je lui dis que je vais bien. On me prend par les épaules. Je me lève difficilement. On me rassoit ailleurs. Il fait moins froid ici. Je dis merci. J’essaie de rappeler David, mais mon téléphone vibre avant que je n’aie pu lancer l’appel. Son nom s’affiche sur l’écran. Je réponds. Ma respiration se bloque. Il me dit qu’il a réussi à sortir, avec d'autres personnes, par une sortie de secours. Il est blessé à la jambe, alors il a du sautiller jusqu’au P’tit Central. Ça le fait rire, car il n’y était jamais entré avant. Je ris aussi un peu, mais rapidement je craque. Je ne peux plus retenir mes larmes. David me dit qu’il m’aime et durant un instant, la réalité s’échappe de mon esprit, juste assez pour entrevoir un espoir.
Rue Madeleine / 17.11.2015 / 17h50 – Tout n'est pas si facile Je n’ai jamais connu d’attentat et espère ne jamais en connaître. La recrudescence de ces derniers m’a cependant poussé à réagir. Bien-sûr, les attaques de Paris me touchent plus particulièrement, car les victimes étaient culturellement plus proches de moi que celles, toutes aussi tragiques, de Beyrouth et Garissa (pour ne citer que les attaques les plus récentes). La Suisse n’est peut-être pas la cible privilégiée d'organisations terroristes, comme Daech, mais est-ce que Paris s’attendait à être ré-attaqué aussi vite après l’attaque de Charlie Hebdo ? Je ne sais pas. Tout est apparemment devenu possible : une prochaine attaque était prévue à La Défense, et on se souvient des attentats orchestrés par le « Groupe du 9 juin » en 1981 à Lausanne et Genève. Le problème est si vaste et ses conséquences si aléatoires qu’il m’est impossible de m'y retrouver, encore moins d’émettre un avis. Tout ce que je sais, c’est que des gens sont morts, que d’autres mourront encore bientôt, ailleurs ou ici, dans des circonstances similaires, ou pire. Et pour être honnête avec vous, j’ai peur. Ce que je raconte ici n’est donc qu’une manière, entre réalité et fiction, d’exorciser ce sentiment et d'engager ceux qui ont tout autant peur que moi à faire de même. Et si nous ressentons ça ici, je n’ose à peine imaginer comment doivent se sentir les Parisiens et Parisiennes en ce moment même. Enfin, je me dis que dans tout ce chaos et dans tout ce que l’avenir peut nous réserver de sombre, seul l’amour sera capable de nous sauver. Alors aujourd'hui plus que jamais, il nous faut le cultiver et le protéger, aussi naïvement et amoureusement que possible.
17.11.2015 - Lausanne, Suisse”
16.04.2017 - Grand Rapids, MI, USA (reblog)
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partoutautour · 8 years ago
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GÉNÉRATION
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Le signal d’alarme, enfin, s’est éteint et c’est comme si tu voyais pour la première fois que ta génération n’était pas celle que tu croyais, qu’elle n’était pas aussi condamnée que tu ne le pensais. Qu’au delà de l’alcool et des drogues, il y a autre chose de plus grandiose. Que loin derrière, tu peux encore voir les grandes et belles lumières des dernières guerres. Et qu’au devant, s’étend l’élégance d’un avenir sans prétention, fait de sourire qui n’attendent pourtant que le pire pour s’épanouir. Ce sera alors à toi de savoir reconnaître le juste du traître et d’enfin lui ouvrir tes bras. Car personne, pas même nous, ne l’aura fait avant toi.
J’ai cru néanmoins faire de mon mieux, mais cela n’a pas suffit. Tout ce qui m’était précieux est parti. Et maintenant, il n’y a plus que toi, mon enfant roi, celui auquel je crois, celui qui saura ne plus être une proie.
03.04.2017 - Madison, Wi, USA
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partoutautour · 8 years ago
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Ma NOUVELLE CONTRIBUTION pour le très bon site de critique cinématographique Film Exposure ! (ça faisait longtemps)
Alors, BEAUTY AND THE BEAST, c'était mieux avant ? Malheureusement, oui.
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partoutautour · 8 years ago
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Un jour comme les autres à Chicago. A day like others in Chicago.
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partoutautour · 8 years ago
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ÉTOILE DU SOIR
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Chère étoile du soir, Dis-moi comment te redonner espoir, Comment te faire à nouveau croire. Car j’ai beau te raconter cent fois Les belles et mêmes histoires, Je ne vois plus, dans ton regard hagard, Q’un reflet suranné De ce que tu étais.
Y aurait-il encore quelque chose, Un endroit où s’asseoir et s’émouvoir, Par delà ce triste et pâle miroir ? Aurais-tu encore une dernière dose Pour qu’enfin renaisse ton ancienne gloire, À laquelle je courrai m’abreuvoir.
Car au-delà de mon humble prose, Je ne vois presque plus de cause, Plus d’osmose et trop de morose, Plus qu’une multitude de trottoirs Recouverts d’existences aléatoires Et tristement provisoires.
Je ne peux plus les supporter. Je n’arrive plus qu’à les entrevoir, Errant dans cet immense mourroir.
Chère étoile du soir, Raconte-moi une dernière histoire. Redonne-moi l’espoir de pouvoir À nouveau te croire.
23.03.2017 - Monkey Monkey Coffee & Tea, New Orleans, USA
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partoutautour · 8 years ago
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DE LA RÉALITÉ DES MÉMORIAUX
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Les tombes ou les endroits de recueillement ont toujours eu, pour moi, quelque chose de frustrant et d'inachevé. Je m'en suis pour la première fois rendu compte, de manière plutôt inconsciente, lors de ma première visite sur la tombe de Marcel Proust au cimetière du Père Lachaise. Aujourd'hui, en voulant rendre hommage à Kurt Cobain, je m'en suis à nouveau rendu compte, mais cette fois en toute conscience.
J'étais à Seattle il y a quelques jours et je ne pouvais pas passer par là sans m'arrêter devant le fameux banc de Viretta Park, où Kurt Cobain venait souvent s’asseoir pour méditer, face au Lake Washington, durant les derniers mois de sa vie. C'est à cinq minutes de ce parc que se trouve, en effet, la maison dans laquelle il vécut avec sa femme Courtney Love et leur fille Frances Bean, de janvier 1994 au 5 avril 1994, jour de sa mort. Conformément à ses souhaits, son corps fut incinéré et ses cendres furent séparées en trois : le premier tiers fut dispersé sur les bords de la Wishkah River à Olympia, le deuxième au monastère bouddhiste de Namgyal (dans l'État de New York) et le troisième repose dans la maison hollywoodienne de sa veuve. Kurt Cobain n'a donc pas de tombe et les fans n'avaient pas d'endroit où se recueillir jusqu'à ce que le banc de Viretta Park devienne de facto un mémorial à l'honneur du défunt leader de Nirvana.
Arrivé à Seattle vers début mars, je tombais malheureusement pile entre la célébration de son anniversaire, le 20 février, et celle de celui de sa mort, le 5 avril. Mais après tout, il n'y a pas forcément besoin de date symbolique pour se recueillir, non ? Et me voilà donc devant le fameux banc, l'après-midi du 11 mars, entre pluie et éclaircies.
Mais là où apparemment beaucoup de gens ressentent de la tristesse, de la mélancolie ou d'autres formes d'émotions romantiques, je ne ressens, pour ma part, presque rien. Tout ce que je vois, c'est un banc avec des messages gravés de tous côtés, quelques bougies éteintes et des roses fanées. J'essaie alors de m'imaginer Kurt Cobain assis ici-même, pensant à sa vie, à sa famille, à sa musique ou à toute autre chose qui lui passait par la tête. J'essaie de trouver l'émotion intérieure qui me fera sentir normal dans cette situation car, en tant qu'admirateur de Nirvana, j'ai l'impression de devoir ressentir de la tristesse. Au lieu de ça, je me sens plutôt comme un intrus, à essayer d'imaginer quelqu'un que je ne connaissais pas (qui plus est dans un moment intime), à essayer de me sentir proche de lui, de trouver une connexion quelconque entre lui et moi.
Kurt Cobain était un être humain et il est mort. Quelques personnes seulement le connaissaient, mais apparement pas suffisamment, car presque tous ont été surpris d'apprendre son suicide. Se connaissait-il lui-même ? Je ne le pense pas non plus ; car qui se connait vraiment ? Son corps aurait pu être enterré sous ce banc que ça n'aurait rien changé au fait que les tombes et les mémoriaux sont érigés pour les vivants et non pour les morts. Les morts sont morts et si leur âme est vraiment devenue libre, j'espère pour eux qu'elle ne traîne pas toute la journée dans un cimetière. Le banc de Viretta Park n'est donc devenu ce qu'il est que sous l'impulsion d'un fort et brutal manque de la part des fans de Cobain.
Quoi qu'il en soit, aller voir ce banc était important pour moi, mais fut en même temps décevant, car je n'ai définitivement pas besoin d'un endroit pour pouvoir rendre hommage à quelqu'un. J'ai ainsi été beaucoup plus touché par n'importe quelle écoute de Something In The Way ou Where did you sleep last night que par ma visite à Viretta Park.
Ne saurais-je donc pas rendre hommage aux morts ? C'est bien possible, dans le sens où la morale veut nous le faire entendre, du moins. Je me sens bien plus proche des défunts en repensant à eux de leur vivant, des émotions qu'ils ont provoquées en moi lors de moments partagés et passés (pour les proches) ou grâce à leurs créations (pour les artistes), sans forcément avoir besoin d'un endroit désigné pour le faire. Car quand on y pense de manière pragmatique, un mémorial ou une tombe n'est finalement qu'un bout de pierre planté dans la terre.
D'autres personnes vivraient-elles l'hommage aussi de cette façon ? Sûrement. J'imagine que beaucoup de personnes (plus qu'on ne le croit), ne ressentent pas grand chose lors d'une visite dans un cimetière ou dans un mémorial, mais le font néanmoins pour répondre à leur curiosité ou tout simplement à une envie culturelle et de connaissance.
Ceci étant dit, si ce banc est toujours autant décoré et visité aujourd'hui, c'est qu'il réussit encore à combler un certain besoin émotionnel encore présent, comme le font depuis des millénaires chaque tombe de chaque cimetière du monde entier.
17.03.2017 - New Orleans, USA
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partoutautour · 8 years ago
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COMME DES DOMINOS
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Un à un, Je les regarde tomber Dans la lumière du matin, Dans l’abîme de l’oubli, Tristes rebus de l’humanité, Par la vie, à jamais affaiblis.
Que serait-il advenu d’eux, Si sur eux Nous avions plus souvent posés Les yeux ?
Ces hommes, ces femmes, ces enfants Qui, de bouts de terre poisseux En carrés de bitume crasseux, Ne cherchent sans cesse Qu’une nouvelle caresse, Qu’une ultime dose Ou seulement quelque chose À quoi se raccrocher À quoi se rattraper.
Mis au ban Par nous autres faibles petites gens Et par ces soi-disant Grands dirigeants, Bien pensants.
Un à un, Je les regarde désormais tomber Comme de gros et lourds dominos, Du haut de leurs opprimantes tours Jusqu’au fond de nos gras caniveaux.
Les sentir enfin pourrir Comme ils ont fait souffrir, Est un véritable plaisir. Car ce sont leurs grands airs de bon goût Qui, en nous, ont provoqué tant de dégoût, Tant de sentiments d’humanité sacrifiée, De bêtise et de cruauté auto-proclamées.
Mais j’entend alors la morale, Grande prêtresse de l’accable, Me crier en plein visage, De toute sa sagesse sans âge :
« Est-ce bien moral de vouloir la fin de ceux Qui laisseront femmes et enfants derrière eux ? La vie d’autrui a-t-elle si peu D’importance à vos yeux ? »
Sans bégayer, j’ai Plaisir à lui susurrer : « Est-ce bien moral de laisser la vie À ceux qui s’amusent à détruire celle d’autrui, Au nom du Saint-Billet que vous-même soutenez ?
Toutes ces familles De pauvreté, D’affamés, De déstabilisés, De drogués, De déséquilibrés. Ces familles qui doivent mendier Pour pouvoir seulement manger. Ces familles qui doivent, Chaque jour et pour toujours, Se prostituer pour continuer À vivre et à survivre, Face à ces Grands Qui s’enivrent quotidiennement De leur déchéance Et de leur insolente malchance.
Que mériteraient, selon vous, Ces humains, trop humains De ne pas aider leur prochain ?
Puisque nous sommes tous des dominos, Sur ce trop vide et trop grand plateau, Ne serait-ce pas à eux De tomber les premiers ? Du haut de leurs sommets Qu’il n’ont atteints, justement, Qu’en écrasant femmes et enfants.
N’auraient-ils pas d’autre choix Que de redescendre Pour redevenir cendres, S’écrasant les dents en avant Sur le bitume immaculé De nos jadis belles cités ?
Mais je vous l’accorde, Notre tour viendra en ordre. Coupables malgré nous De la misère de ceux d’en-dessous, Nous rejoindrons les rangs Des traîtres encore agonisants, Sur les trottoirs auparavant brillants Mais dorénavant imbibés de sang. »
Il n’y aura alors plus aucun survivant. Si ce n’est peut-être le dernier des mendiants Qui deviendra le premier Grand Innocent Instigateur inconscient D’une théorie si veille Qu’elle en paraîtra nouvelle. Je parle, bien-sûr, de celle Qui, de bas en haut, Fait et fera de chacun de nous Un domino.
14.03.2017 - Entre Seattle et New-Orleans, USA
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partoutautour · 8 years ago
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PLUIE
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Les gouttes tombent en mitraillette Sur les trottoirs devenus paillettes.
Sur le bitume souillé, nous avançons Chacun traînant ses propres raisons. Plus haut, le ciel est aussi pâle Que sont fortes les rafales.
Je te regarde enfin, mais de biais, Restant encore sur mes gardes. Les lourds nuages portent en eux Nos beaux et mauvais présages Et dans tes yeux sentencieux, la pluie luit de tout son ennui. Ils ne font plus aucun doute Et les miens soudain les redoutent.
Tu te tournes vers moi et m’afflige De toute ta voix et de toute ta loi. Le froid m’arrache alors à toi Et m’emporte dans ses long bras. Je ne vois plus qu’un rideau humide, Recouvrant tes tristes pupilles. Le sel se mélange au goût du ciel.
Un éclair m’assiège Et ta vérité m’allège Du divin sortilège Devenu sacrilège.
Je me laisse glisser dans le caniveau Et, nous laissant rivaux, tu t’effaces Comme l’encre au contact de l’eau, Comme l’ancre qui s’écoule sous l’eau.
Nous nous sommes si souvent dit « Je t’aime » Que nous n’en sommes devenus qu’un poème.
10.03.2017 - Seattle, USA
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partoutautour · 8 years ago
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Twin Peaks, c’est une atmosphère bien particulière, mystérieuse et humaine, tout ce que l’on retrouve dans les alentours de Seattle, entre les petites villes de Snoqualmie et North Bend, où la série a été partiellement tournée en 1989 et il y a deux ans, en 2015, pour la très attendue troisième saison.
En tant que grand admirateur de cette série, je ne pouvais pas aller à Seattle sans prendre une demi-journée pour aller sur les traces de David Lynch. Autant vous dire que j’étais comme un gosse, un gosse heureux !
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partoutautour · 8 years ago
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DEVIL IN A BOX
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I can not really say If I’m here to stay.
Living lifeless in this cold little house, Laying among books and shattered glass, Like a poorly self-modeled Christ.
I just need to feel numb again, So I picture myself in bed, Swimming without restrain Through the stream of my brain.
But then I see That the sheets are torn And I can feel his horns Picking at my feet From underneath.
Without too much thinking, I decide to embrace him With all my love, But that doesn’t change him Into a dove.
Instead, he fights back, With all his reddish might, Against all that could have been, Letting through his blacken skin All the spells that light the night, Leading the way to the lower tracks.
Being locked in this cage For so long Must have fueled his rage With a sinister song.
The same he deeply Sings to me, Using his gritty grips To smash my smile Into an untwined exile.
That is, at least, What he tries To achieve. But my teeth Always resist To his angry fist, Leaving him with Only a hiss.
I’m still wondering If either him or I Will ever win?
And now and again, Lying in the living room, Another window has failed To the sound of our doom, The shattered glass going high All around my bloodied thighs.
My wounds are fresh. But soon they’ll heal Until the next feel Of his raging flesh.
Because in the end, All I ever wished to offer Were my plain aching pride And my simple loving smile.
07.03.2017 - Portland, USA
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partoutautour · 8 years ago
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À UN AMI
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J’ai tant pensé à lui aujourd’hui Que j’en ai pleuré.
Sa détresse s’est extraite du fond De mes pâles entrailles Et s’est hissée le long de mon tronc Pour s’arrêter au bord de mes yeux.
Je n’ai rien vu venir Mais je n’ai eu aucun mal à me souvenir, De lui, de moi, de notre amitié. Son essence scellée Au sein du sel de mes sanglots, Parcourant par vagues Mon triste visage contorsionné, Pour enfin retomber Sur le sol froid du café Jusqu’à l’entamer.
Mon père m’a appris qu’il ne fallait pas pleurer, Mais pour lui je n’ai pas pu résister.
27.02.2017 - Vesuvio Cafe, San Francisco, USA
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partoutautour · 8 years ago
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FIVE MINUTES OF WAITING
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And here, in the center of his Square, Washington is watching me. Up high, on its white rocks, the Golden Cross is facing the clear blue sky. While, down to earth, a Chinese man is walking in cercles, along the Square path.
But as I observe him, a young latino woman, wearing the usual SF cap, approaches me and explains that tomorrow is Mardi Gras and that the newly opened Cole Hardware store will have a special 50% sale on all the items, and free sangria, « if it’s more of your thing ». She says that with a smile and doesn’t notice that I’m not from here. Even my French accent isn’t enough of a clue for her.
So, perhaps, I could have been from here. To her anyway, I was. For a brief moment at least.
Could I have been a boy from San Francisco? Who knows? In another life, perhaps.
27.02.2107 - Washington Square, San Francisco, USA
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