#Intersectionnalité
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decolonisonslapsychologie · 10 months ago
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Podcast - Qui est Djamila Ribeiro, la féministe antiraciste la plus connue
Nous sommes fortes car nous avons besoin d'affronter une réalité violente. Internaliser cette image de guerrière à vrai dire peut-être une façon supplémentaire de mourir. Reconnaître ses fragilités ces douleurs et savoir demander de l'aide sont des façons de restituer notre humanité niée nous ne voulons ni être subalternisée ni naturellement guerrière seulement humaine
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initiales-bd · 8 months ago
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La Sorography est une science social permettant la mesure de la sororité. L’échelle est quelque peu différente en milieu des centre ville, péri-urbains, rural et bien sûr dans La France Périphérique.
Cela permet en outre de mesurer finement la trahison de genre, les intersectionnalités municipales et rend caduc les idées de droites.
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harriet-de-g · 2 years ago
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Elles sont là, elles sont de toute beauté et me rendent très fièr·e. Ça faisait longtemps que j’en avais envie et ça y est ! Les textes du blog ont enfin une forme papier ! Un format brochure existe pour chaque texte et un joli zine compile un certain nombre d’entre eux. Tout ça est disponible à prix libre ou gratuitement.
Où les trouver?
Première option : M'envoyer un message privé en précisant sa commande, le prix qu’on veut payer, son mail & selon le mode d'envoi : une adresse. Sauf grosse commande, les expéditions sont faites une fois par mois.
✉️ Pour la poste, le coût d'envoi est entre 1,70€ & 2,90€ selon le volume.
Les sous, en plus de la marque de soutien symbolique que ça représente, me permettront de continuer à faire ce que je fais sans que les finances soient un obstacle. Plus concrètement ça veut dire, frais d’impressions, hébergement web, déplacements, tisane, et autres projets décadents 💅 (et j’en ai pleins)
Deuxième option : Tout est dispo en lien ci-dessous ! prêts à être imprimés, distribués ou jalousement gardés.
Ces textes sont faits pour vivre leur vie, jamais pour faire de la thune, alors si l’envie vient de les diffuser : c’est toujours gratuit ou à prix libre.
Merci à celleux qui pourront y contribuer 🤍
Dans le futur, peut-être qu’une troisième option sera de répertorier les endroits où ces zines passent, n'hésitez donc pas à transmettre le mot aux bibliothèques autogérées, kiosque ou autres librairies alternatives. De façon générale, tout ce qui peut permettre de partager l’info est vraiment bienvenu.
Version imprimables en format A5 (page par page)
Intersectionnalité, entre émotions et obstacles
Et à la fin, tout le monde perd. pourquoi il faut arrêter avec les comparaison entre validisme et racisme
Conquérir le monde, une place de parking à la fois.
Pour un validisme « fun et innovant » : à propos des exercices de sensibilisation aux handicaps.
Ma plus grande ambition dans la vie n’est pas de guérir.
Féminisme et anti-validisme : la convergence des luttes à l’épreuve du covid.
Militantisme ou marketing – le piège de l’activisme performatif.
Et toi, tu fais quoi dans la vie? ou comment le capitalisme a bousillé le sens de notre propre valeur.
Introdution à la Disability Justice
En finir avec la charité sexuelle
À qui profite la chasse aux “faux handicapés” ?
Encore des rêves indociles de justice handie pour la fin du monde
Les crip à l'assault de la ville : l'espace repensé par les luttes antivalidistes est disponible sous ce lien en PDF.
Hollow
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Intersectionnalité, entre émotions et obstacles
Et à la fin, tout le monde perd. pourquoi il faut arrêter avec les comparaison entre validisme et racisme
Conquérir le monde, une place de parking à la fois.
Pour un validisme « fun et innovant » : à propos des exercices de sensibilisation aux handicaps.
Ma plus grande ambition dans la vie n’est pas de guérir.
Féminisme et anti-validisme : la convergence des luttes à l’épreuve du covid.
Militantisme ou marketing – le piège de l’activisme performatif.
Et toi, tu fais quoi dans la vie? ou comment le capitalisme a bousillé le sens de notre propre valeur.
Introdution à la Disability Justice
En finir avec la charité sexuelle
À qui profite la chasse aux “faux handicapés” ?
Encore des rêves indociles de justice handie pour la fin du monde
Hollow
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Ps : Et si c’est pas une évidence, le fait que je ne mettes pas de prix sur ce que je fais ≠ ça n’a pas de valeur donc que c’est ok de s’approprier ce travail sans en citer l’origine. Nope nope.
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mag-at-the-g · 7 months ago
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Mon Club Scolaire
À UNCG, je suis la coordinatrice d'événements junior pour un club scolaire appelé “No Labels”. Nous sommes un club à concentre sur LGBTQ+ et POC sujets, parce que nous sommes à concentre sur intersectionnalité. Nous nous retrouvons souvent et j'adore d'autres personnes dans le club.
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genie-francais · 4 years ago
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Incohérence de la gauche...
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dsirmtcom · 4 years ago
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La guerre des cultures a un pedigree français (El País)
La guerre des cultures a un pedigree français (El País) via @marcbassets @el_pais #Philosophie #Filosofía #Culture #Société #Fanon #Foucault #Derrida
Écrits, nouvelles et contes philosophiques (ou pas) Article original en espagnol : La guerra cultural tiene pedigrí francés, Marc Bassets, El País, 4 juillet 2021. Source : https://elpais.com/cultura/2021-07-04/la-guerra-cultural-tiene-pedigri-frances.html Comptes Twitter : @marcbassets, @el_pais Traduction : Patrick Moulin, alias @dsirmtcom Michel Foucault, avec un mégaphone, et Jean-Paul…
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ladyniniane · 6 years ago
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Je suis sans mots. Visiblement pour Emma “Un certain regard” c’est ne voir que certains problèmes et nier des réalités.
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lecturesdefemmes · 6 years ago
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The Master’s Tools Will Never Dismantle the Master’s House, Audre Lorde
Ce sont les premiers textes que je lis d’Audre Lorde, autrice, poétesse afroféministe lesbienne américaine, qui a vécu de 1934 à 1992.
Je les ai lus en quelques heures à la terrasse d’un café, et, dans ce moment de pause de la vie quotidienne, je me suis gorgée autant de la lumière du soleil que de ses mots. Dans ces cinq essais, elle écrit sur la poésie, la sensualité, le racisme, les racines historiques et spirituelles des femmes. Vous voulez lire ces textes quand vous avez besoin d’intensité, de la poésie la plus vivante et la plus quotidienne à la fois, d’une parole politique, militante et littéraire.
Survol.
« La poésie n’est pas un luxe » (Poetry is not a luxury)
La poésie dont parle Audre Lorde n’est pas le jeu rhétorique stérile des pères blancs ; mais bien la poésie « comme révélation, ou distillation de l’expérience. »
« Pour les femmes, la poésie n’est pas un luxe. C’est une nécessité vitale de notre existence. Elle forme la qualité de lumière au sein de laquelle nous affirmons nos espoirs et rêves de survie, de changement, d’abord au travers du langage, puis de l’idée, et enfin de l’action plus tangible. La poésie est la voie qui nous aide à nommer ce qui n’a pas de nom, afin de pouvoir le penser. »
La poésie en ce sens n’est pas une fantaisie d’oisif, mais bien une « attention disciplinée au sens véritable du : « ça me semble juste ». » C’est l’entraînement au « respect de nos sentiments et à leur transposition au sein d’une langue qui soit partageable ».
« Usage de l’érotisme » (Uses of the Erotic)
L’érotisme tel que le peint Audre Lorde est une ressource des femmes, fortement « ancrée dans le pouvoir de nos émotions non-exprimées ou non-reconnues » ; qui émerge de « notre connaissance la plus profonde et non-rationnelle. » Ce pouvoir offre des forces nourrissantes. Il est très loin de la pornographie, qui met l’accent sur la sensation sans l’émotion : au contraire, l’enjeu de l’érotisme ne tient pas dans « ce qu’on fait » mais combien précisément nous ressentons les choses lorsqu’on fait. »
« Mais quand nous commençons à vivre de l’intérieur vers l’extérieur, en connexion avec le pouvoir de l’érotisme qui est en nous, et en permettant à ce pouvoir d’informer et d’éclairer nos actions sur le monde qui nous entoure, alors nous commençons à être responsables envers nous-mêmes de la manière la plus profonde qui soit. »
La fonction de l’érotisme est une ressource à plusieurs niveaux :
D’abord, elle procure la joie du partage : qu’elle soit physique, émotionnelle, psychique, intellectuelle, il s’agit de construire un pont entre deux personnes.
D’une manière encore plus générale, l’érotisme souligne notre capacité à éprouver de la joie, sans crainte. Et « avec cette connaissance profonde et irremplaçable de ma capacité de joie vient une exigence que ma vie tout entière soit vécue au sein de cette connaissance. »
La vie tout entière, c’est-à-dire la manière dont mon corps réagit aux rythmes d’une musique, c’est-à-dire la danse, mais aussi la construction d’une étagère, l’écriture d’un poème, la réflexion autour d’une idée…
Cet érotisme nous donne ainsi accès à notre «��plus profonde source créative », et nous dote d’une puissance d’auto-affirmation face à une société raciste, patriarcale et anti-érotique. 
« Les outils du maître ne déconstruiront jamais la maison du maître » (The Master’s Tools Will Never Dismantle the Master’s House)
Cet essai part d’un vécu personnel sur la manière dont les études, les séminaires et la réflexion académique féministe en général se fait en l’absence des points de vue des femmes noires, pauvres, lesbiennes, sans tenir compte de leur point de vue, de leur voix ni de leur différence de vécu de femme.
Il ne s’agit pas de faire preuve de « tolérance », qui n’est que « la forme la plus grossière du réformisme », mais bien de prendre conscience de la fonction créative de nos différences dans la société.
« Les différences ne doivent pas simplement être tolérées, mais être vues comme une fondation des polarités nécessaires entre lesquelles notre créativité étincelle, comme une dialectique. »
Il s’agit donc bien de changer de paradigme, de ne pas « utiliser les outils du maître pour déconstruire la maison du maître ». Audre Lorde écrit :
« L’échec des féministes académiques à reconnaître la différence comme une force essentielle est un échec à dépasser la première leçon du patriarcat. Dans notre monde, diviser et régner doit devenir définir et empouvoirer. »
« Usages de la colère : les femmes répondent au racisme » (Uses of Anger: Women Responding to Racism)
« Ma réponse au racisme est la colère. »
La colère de l’exclusion, du privilège pris pour acquis, des distortions raciales, du silence, des stéréotypes, de la trahison, de la position défensive, de la cooptation….

Avoir peur de cette colère ne nous apprend rien. La culpabilité et la défensive ne sont d’aucun usage pour construire l’avenir.
Audre Lorde énumère de nombreuses situations dans lesquelles la colère des femmes victimes de racisme n’a pas droit de cité. Typiquement, le message transmis est : « dis moi ce que tu ressens mais adoucis le ton, sinon je ne peux pas t’entendre. »
Or la colère est pleine d’informations, d’énergie et de potentialités. « Si on la concentre avec précision, elle peut devenir une puissante source d’énergie au service du progrès et du changement. » Quand elle se traduit en actions qui servent notre vision et notre futur, elle est libératrice et clarifiante.
Si une soeur nous manifeste avec colère qu’on participe à son oppression, lui répondre avec notre propre colère ne sert à rien et gaspille de l’énergie. Et « oui, il est très difficile de se tenir tranquille et d’écouter la voix d’une autre femme décrire un tourment que je ne partage pas, ou auquel j’ai moi-même contribué. »
Pourtant, nous n’avons pas d’autre choix que de nous atteler à cette tache difficile de « creuser pour mettre à jour l’honnêteté. »
« Pour les femmes noires et les femmes blanches, faire face à leur colère respective sans déni ni immobilisme, ni silence, ni culpabilité, est en soi une idée hérétique et créatrice. »
Pourquoi sans culpabilité ? Parce que « la culpabilité n’est pas une réponse à la colère ; elle est une réponse à notre propre action ou manque d’action. » Qui plus est, la culpabilité est « une autre forme d’objectification ». De manière implicite ou explicite, la culpabilité exige que les opprimé.e.s créent le pont, qu’iels comblent eux-mêmes le fossé entre l’aveuglement et l’humanité.
Par ailleurs, il faut aussi distinguer entre la colère et la haine. « Si je t’ai parlé avec colère, au moins t’ai-je parlé. Je ne t’ai pas mis un pistolet sur la tempe et tué dans la rue. » Or, en tant que femme, nous avons pu être élevées dans la peur de la colère : « au sein de la construction masculine de la force brute, nous avons appris que nos vies dépendaient de la bonne volonté du pouvoir patriarcal. Il nous fallait éviter la colère des autres à tout prix, parce qu’aucun apprentissage ne pouvait en être tiré autre que la souffrance (…) ». Or, conclut Audre Lorde en une énumération glaçante,
« Ce n’est pas ma colère qui lance des missiles, dépense plus de soixante mille dollars par seconde en missiles et autres instruments de guerre et de mort, massacre les enfants dans les villes, fait provision d’agent innervant et de bombes chimiques, sodomise nos filles et notre terre. Ce n’est pas la colère des femmes noires qui corrompt en pouvoir aveugle et déshumanisant (…) »
G.C.
The Master’s Tools Will Never Dismanthle the Master’s House, Audre Lorde. Penguin Modern, 2017.
Audre Geraldine Lorde (Harlem, 18 février 1934 - Sainte-Croix dans les Îles Vierges, 17 novembre 1992) est une femme de lettres et poétesse américaine noire, militante féministe, lesbienne, engagée contre le racisme. En tant que poétesse, elle est connue pour sa maîtrise technique et son expression émotionnelle, ainsi que pour ses poèmes exprimant la colère et l'outrage envers les injustices civiles et sociales qu'elle observe tout au long de sa vie. Ses poèmes et sa prose sont centrés sur les questions des droits civiques, le féminisme et l'exploration de l'identité féminine noire. (Source: Wikipedia)
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feministesvscyberh · 7 years ago
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Un grand merci à Rokhaya Diallo, aux modèles et à l’illustration Cessdy pour cette merveilleuse collection de tote bags et Tshirts dont une partie des fonds nous est reversée : Nous sommes très reconnaissantes !!
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lemeufx-blog · 7 years ago
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/A VENIR\ Réunion du 07/12/18: Art et sexisme
Holà chikas!
Cette semaine on met à mal les artistes que l’on aime et que l’on admire: Egon Schiele, The Beatles, Woody Allen, Bertrand Cantat, Roman Polanski, Quentin Tarantino, Céine, Nieztsche, Einstein, Michel Sardoux, Orelsan...(liste non-exhaustive) Peut-on admirer leurs oeuvres sans cautionner leurs déboirs sexistes? Peut-on concilier l’amour de l’art et les féminismes? 
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joguestin · 7 years ago
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Angry is the new Black (2/2)
“On se calme pourquoi ?”
   Les afro-féministes du collectif Mwasi s’étaient donné rendez-vous à 13h30 au 4 place de la Nation à Paris. Le cortège se mettrait en branle dès 14h et, pour ne pas le louper, je devais partir de la maison à midi. J’ai plié ma pancarte en deux pour la ranger dans mon sac à dos en tissu ouest-africain orange. Avec mes vêtements noirs et ce sac à dos, je respectais le dresscode de Mwasi. Tonton passait la serpillère au salon, unique tâche ménagère à laquelle il s’adonne pour les grandes occasions. Tata et lui recevaient de la famille ce dimanche midi et voilà deux jours qu’elle était aux fourneaux. Tonton m’a vue me dépêcher :
   – Tu pars où ?
   – La Marche des fiertés, ai-je répondu dans ma précipitation.
   – La quoi ?
   Je n’étais pas bien sûre de ce que je venais de dire : avais-je dit « fierté » ou « dignité » ?
   – Je vais à la Marche pour la dignité ! La manif contre le racisme systémique… les violences policières… Adama, Théo…
   Tonton a secoué la tête, comme pour dire : « T’as vraiment rien d’autre à faire de ta vie ? » Je lui ai demandé :
   – Tu as vu le film The Butler ? Le Majordome ! 
   – Hein ? Non…
   – Tu sais, le film sur un esclave affranchi qui devient le premier majordome Noir à la Maison Blanche !
   – Ah oui !
   – Dans ce film, son fils avait rejoint le mouvement des Black Panthers. Il s’habillait en noir, il allait manifester pour les Civil Rights auprès de Martin Luther King, et il se faisait arrêter, tabasser, emprisonner… Et ses parents lui disaient : « Mais tu es fou ? Mais arrêtez ! Et arrêtez de vous plaindre ! Arrêtez de faire du désordre ! L’esclavage est aboli, vous n’avez même pas connu ça ! Nous sommes enfin libres ! Montrons-leur qu’on le mérite ! » Les parents qui ont connu pire se disent que ça y est… ils sont arrivés… qu’il n’y a plus d’injustice à rectifier. Mais heureusement, les jeunes sont têtus, ils ont un idéal qu’ils savent atteignable, et ils vont manifester pour l’atteindre. Je serai rentrée vers 19h30. 
   Mon petit discours m’avait mise en retard, et pour ne pas rater le RER de 12h15, je devais courir comme s’il en allait de ma vie. 
   J’ai pris place, hors d’haleine, à l’étage supérieur du RER de 12h15. J’ai retiré mon sac à dos et deux couches de vêtements noirs. À travers le col entrouvert de mon sac, je voyais un bout de ma pancarte. Elle était mon secret et j’étais fière de l’avoir. Je la voyais comme une arme que je pouvais dégainer à tout moment et qui ne laisserait personne indifférent. Sa présence me donnait un sentiment de puissance mais aussi de danger, comme un revolver au fond de ma poche, un stimulateur clitoridien au fond du tiroir. 
   En gare de Juvisy, mon wagon fut soudain noir de monde. Il s’est rempli d’Afro-descendants qui se ruaient vers les dernières places assises ou s’agglutinaient devant les portes. Une échauffourée qui avait sans doute éclaté sur le quai, a poursuivi son cours dans l’entassement des passagers devant les portes du RER. Un homme Noir, dont je n’ai pu situer l’accent, rugissait devant une Camerounaise qui ne se laissait pas faire. L’homme aurait mis des claques à un enfant devant tout le monde, et ça mettait la Camerounaise hors d’elle :
   – Non, vous ne frappez pas votre enfant comme ça, en public, je suis désolée ! Vous n’humiliez pas votre enfant en public, je suis désolée ! Vous attendez d’être à la maison pour régler vos comptes, si vous voulez ! Mais vous ne pouvez pas me demander de ne rien dire quand je vois un enfant se faire frapper en public, même si c’est par son père. 
   – Madame, fermez votre bouche, vous n’avez aucune autorité ! La manière dont j’éduque mon enfant ne vous a jamais regardée. Savez-vous seulement qui je suis ? On m’appelle Carter, je viens du Wisconsin, madame ! 
   L’homme semblait un peu ivre. Je me suis retournée pour les voir. La Camerounaise se décapait la peau et portait une casquette Burberry ; Carter, plus jeune qu’elle, ressemblait à Lil Wayne, mais sans les locks. Ses dents n’étaient pas en or, juste jaunes. L’altercation verbale était violente dans son ton, mais dépourvue des injures qui auraient sans doute fusé si les deux protagonistes avaient grandi en France. Je trouvais cette dispute entre Africains très noble. Néanmoins, j’étais irritée par les propos de l’homme qui haussait la voix sur la femme pour lui demander de se calmer, alors que lui ne le faisait pas. Pourquoi était-ce à elle de baisser d’un ton quand il était le premier à tempêter ? Elle lui répondait :
   – Non, je ne me tais pas, je sais très bien ce que je dis.
   Et il essayait de la faire passer pour une folle. Moi, voyant, le train bondé d’autant de Noir∙e∙s (il y avait à tout casser trois blancs à l’étage de mon wagon), j’étais fortement tentée de me lever pour faire un discours mobilisateur et convier ce beau monde à me suivre à la Marche pour la Dignité. Mais l’homme s’en prenait violemment à la femme, et je m’en voulais de ne rien pouvoir faire. Une quadragénaire Noire, en tailleur noir, assise non loin de moi, a gueulé :
   – Oh, ça suffit là ! Vous allez vous calmer, oui ? On aimerait voyager en silence !
   Et la Camerounaise de rétorquer :
   – On se calme pourquoi ? C’est le train de ton père ?
   Et tout le wagon s’est mis à rire, y compris Carter, et la dispute a continué, cette fois de façon plus plaisante.
   Je m’étais attendue à ce que la femme en tailleur prenne la défense de la Camerounaise, et que dans un élan de solidarité afro-féminine, nous fassions taire Mr. Carter. En fait, non, elle s’est retournée vers le blanc le plus proche pour présenter ses excuses au nom du continent africain :
   – Ils véhiculent une mauvaise image de l’Afrique. Excusez-les, nous ne sommes pas tous comme ça !
   Ce n’était pas le train de son père, c’était le train des trois Blancs présents là, qui avaient vraisemblablement plus de légitimité que nous autres négroïdes pour s’asseoir sur ces sièges. C’était la quiétude de ces blancs que nous, représentés par la Camerounaise et par Carter du Wisconsin, interrompions. Nous nous devions d’être sages dans ces trains de France dans lesquels on avait bien voulu nous laisser monter. Comment reconnait-on deux Français blancs dans le métro de New-York ou de Tokyo ? Ce sont ceux qu’on entend gueuler en français comme s’ils étaient dans leur salon. Et personne ne dira : « Ils ternissent l’image des Européens… Excusez-les, nous ne sommes pas tous comme ça ! » Et puis, je ne voyais pas ce que cette dispute dans mon RER avait de particulièrement africaine pour qu’elle véhicule une mauvaise image de l’Afrique. Il n’y avait aucune vulgarité, personne ne crachait « nique ta mère et ta grand-mère si elle est toujours en vie », c’était un point de gagné pour tout le continent ! Une femme qui prend la défense d’une personne agressée physiquement par son père, ça n’a rien de honteux : un autre point pour le continent ! Mais au lieu d’être fier∙e∙s de ces démonstrations de respect et d’humanité, nous (en la personne de la dame en tailleur) nous confondions en excuses devant les trois blancs qui ne nous calculaient même pas. 
   Avec le temps, la dispute devenait divertissante, la Camerounaise et Carter semblaient eux-mêmes s’en amuser. L’intervention de la femme en tailleur les avait bel et bien rapprochés. Le RER est arrivé à Bibliothèque François Mitterrand, je descendais là, presque tout le monde descendait là. J’ai perdu la Camerounaise de vue, j’aurais aimé lui dire merci. 
   J’ai pris le métro pour me rapprocher de la station Nation, qui était « fermée en raison d’une manifestation sur la voie publique ». Je posais la main sur mon sac à dos en bandoulière devant moi, pour sentir la forme de ma pancarte. Je n’en pouvais plus de la cacher, je l’ai sortie et tenue en main. À Nation, j’ai tout de suite cherché une boulangerie où m’acheter un sandwich et prendre des forces pour la Marche. J’en ai trouvé une, un couple de quinquagénaires blancs me précédait dans la file d’attente. L’homme ressemblait à Renaud, la femme à Martine Aubry, et ils prenaient un temps fou à se décider : 
   – J’vous prendrai… un sandwich thon-crudités… mais avec du fromage à la place du thon. Vous avez quoi comme fromage ?
   – Et moi, je veux un dessert. Tu prends un menu, toi ? Moi, ça dépend de la taille du sandwich. Hein ? Je veux un dessert léger, moi. Léger, mais gros. 
   – Madame, excusez-nous, on prend un peu de temps, a dit l’homme souriant, en se retournant vers moi.
   J’ai répondu :
   – Non, ça va ! 
   Ça n’allait pas du tout, j’allais rater le départ du cortège. L’homme a vu que je tenais une pancarte. Moi, j’ai vu le pin’s anarchiste sur son vieux blouson jeans, un signe d’appartenance religieuse, politique ou philosophique qui ne lui causait, à mon avis, aucun trouble au quotidien. 
   – Vous manifestez dans quel cortège ? m’a-t-il demandé.
   – Mwasi ! Un collectif afro-féministe.
   Il a paru un peu embêté :
   – Afro-féministe… Vous savez… C’est pas méchant ce que je dis, mais… 
   Oh, oh…
   – C’est pas toujours bien d’être communautariste comme cela…
   J’ai répondu :
   – Mais les blancs, ici, se réunissent entre eux tout le temps et personne ne leur reproche d’être communautaristes.
   Il a sursauté, son trouble était palpable. J’avais dit « blancs », le nouveau N-Word ! J’ai essayé de me rattraper :
   – C’est pas parce qu’il y a des divisions qu’on crée des groupes… Non. Si. Non. C’est parce qu’il y a des groupes qu’on crée… Attends. C’est pas parce qu’il… Tsiup.
   Renaud et Martine Aubry me regardaient en clignant des yeux.  
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phrenosphere · 4 years ago
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L'#intersectionnalité est le mot d'ordre des luttes actuelles : féminisme, antiracisme, luttes LGBT+... Etendard ou repoussoir, qu'est-ce que ce concept, quelle est sa portée subversive ? Comment les diverses récupérations militantes l'ont-elles trahi ? Et surtout, comment le repenser, en revenant à ses fondements, dans une perspective émancipatrice ? Voilà les questions abordées dans cet article.
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gay-impressionist · 7 years ago
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Qu'est-ce que vous aimeriez qu'une asso féministe étudiante fasse ?
Dans ma fac on est en train de créer une asso féministe inclusive et on réfléchit à ce qu'on pourrait faire (pédagogie dans et à l'extérieur de la fac, actions, prises de positions, conférences...). Vous, qu'est-ce que vous aimeriez qu'une asso étudiante féministe fasse ?
(si vous avez des idées de noms cools je suis preneuse aussi héhé)
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thomas-querqy · 5 years ago
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La première marche, film réalisé par Hakim Atoui & Baptiste Etchegaray
Très sympathiques et rajeunissant ces quatre jeunes embarqués dans le projet un peu fou d’organisation de la première marche de fiertés à Saint Denis en 2019.
Étudiants en sciences po à Paris VIII, ils ont fait leur, tous les nouveaux concepts de la sociologie des minorités, en particulier l’intersectionnalité comme angle de revendication et l’homo-nationalisme comme repoussoir. Le vieux pédé qui écrivait il y a 13 ans un billet “Banlieue pas gay” n’a pas manqué de remarquer que leur crainte de récupération par le RN, et par là même l’idéologie (et peut être aussi l’instinct de survie), leur interdisait d’évoquer les racines notamment religieuses de l’homophobie “en banlieue”. Même lorsque la question leur est posée par Brahim Naït-Balk d’Homomicro, découvert à l’occasion du documentaire “Banlieue gay”, là de nouveau, Yanis botte en touche. Le 2e animateur de la radio choisit donc la voie œcuménique en pointant cette fois-ci la responsabilité de toutes les religions dans l’homophobie. “Sauf, que le catholicisme ne dirige plus depuis longtemps la majorité des consciences françaises (même s’il en reste des traces)”, a fortiori dans les banlieues des métropoles françaises.
Le podcast de l’émission d’Homomicro avec les deux réalisateurs
Le nouveau nationalisme est-il gay ?Jean Birnbaum dans Le Monde du 28 juin 2012
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unshaded-chronicles · 8 years ago
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“ Le racisme nourrit le sexisme, en stigmatisant celles qui sont à l’intersection de plusieurs logiques de domination. Les femmes racisées, et en particulier, dans le contexte français, les femmes musulmanes qui portent un foulard, sont exclues du discours féministe dominant et sont l’objet d’un discours d’injonctions profondément paternaliste, anti féministe et sexiste qui leur nie la possibilité de faire des choix. Le racisme encourage par ailleurs des logiques de défense chez les racisés qui vont jusqu’à la négation des violences faites aux femmes. Dans un climat islamophobe, on préférera croire à un complot plutôt que d’imaginer que « l’un des siens » puisse se rendre coupable de violences sexuelles, qui pourront être instrumentalisées à des fins racistes. “
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