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#délire
alexar60 · 10 months
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Le corps
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La découverte marqua les esprits dans la région.
Jamais un pauvre vieux n’aurait pensé trouver ce panier au milieu de la forêt. Il se promenait pour cueillir des champignons et il découvre un panier contenant quatre bras. En bon citoyen, il prévint la gendarmerie qui enquêta sans trouver la moindre trace de sang, ni le reste des corps.
Trois jours plus tard, c’était un couple en randonnée qui tomba nez à nez avec deux nouvelles paires de bras dans un sac. Dès lors, les médias s’empressèrent d’alerter de l’existence d’un tueur en série dans le coin. Ce fut la panique. Surtout qu’on trouva six autres bras dans une clairière en forêt. Et aucun corps, aucun cadavre pour identifier leurs propriétaires, aucun signalement de disparition ; aucune piste sur ces sept morts pour aider à retrouver le criminel.
En raison de mon expérience, et de la connaissance de la région, j’avais été appelé pour diriger l’enquête. C’est rare qu’un policier de la criminelle soit appelé sur une enquête de la gendarmerie. Toutefois, je ne m’attendais pas à me retrouver avec une enquête aussi compliquée.
Le lendemain de mon arrivée, j’ai demandé à lire les résultats des autopsies. Et jamais je n’aurais pensé lire ce que j’avais lu. J’appelai le légiste qui confirma ses examens, signalant qu’il les avait recommencés trois fois avant de donner ses conclusions. Les bras avaient les mêmes empreintes, le même ADN et ont été arrachés du vivant des victimes.
Sauf erreur, dit le médecin, ce sont des clones.
Le clonage humain n’ayant jamais été réalisé, je ne voyais pas par où enquêter. Je m’intéressai aux professeurs, scientifiques du coin. Cependant, pourquoi abandonnerait-il son travail au milieu de la forêt ? J’enquêtai donc dans ce monde, sans obtenir d’indice permettant d’avancer. Il existait bien une sorte de savant fou, mais il n’avait rien à voir avec la médecine. Il ne faisait que construire une machine à remonter dans le temps.
Trois jours plus tard, je fus appelé en forêt. Nous avions enfin notre premier suspect. Quand j’arrivai sur les lieux, je pensais rencontrer un schizophrène ou une sorte de malade à l’apparence tordue. Mais, c’était un jeune homme d’une trentaine d’années. Il était calme, respectueux avec les collègues. On me raconta qu’il avait même tenté de rassurer la femme qui l’avait dénoncée. Elle se promenait avec son chien et l’a croisé alors qu’il transportait un panier contenant deux bras.
Le légiste présent, confirma immédiatement que les empreintes correspondaient aux autres bras. Ses mains gantées récupérèrent le panier. Il passa devant le tueur qui souriait maladroitement.
Et le corps ? Vous avez fait quoi du corps ? demanda-t-il.
Le prisonnier, encerclé par deux agents, ne répondit pas. Il se limitait à sourire poliment, comme s’il avait entendu une phrase choquante mais il voulait rester courtois.
Une heure plus tard, nous étions dans un bureau servant de salle d’interrogatoire. Il était assis, le poignet gauche menotté à la chaise. Il était toujours calme. Je le dévisageai avant de m’installer en face. Je posai le dossier de photos sur la table et commençai l’audition. Son casier était vierge, il n’était pas connu pour des actes de délinquance. Je n’avais rien contre lui en dehors de s’être promené avec une paire de bras dans un panier. Il m’écouta, je laissai passer un long silence en espérant qu’il réagirait.
Qui étaient ces gens ? Où sont les corps ? questionnai-je. Ils ont certainement de la famille qui aimerait savoir ce qu’ils sont devenus. Ils voudraient des réponses.
Il respira profondément et se mit à rire. Il m’observait avec des yeux humides. Je sentais qu’il était prêt à tout avouer. D’ailleurs, il n’avait rien d’un dur-à-cuir. Il n’avait rien d’un tueur en série habituel.
Où sont les corps ? répétai-je en montrant les photos des bras.
Ici, répondit-il. Il est ici.
Je ne m’attendais pas à une réponse pareille. Pourtant je lisais de la sincérité dans son regard de plus en plus humide. Il allait pleurer. Mais tout à coup, il inspira fortement retenant son envie de sangloter. Il regarda le plafond et se lança dans une incroyable plaidoirie :
Depuis quelques mois, il m’arrive quelque-chose de bizarre. Je ne sais pas à qui en parler et je ne sais pas comment vous allez le prendre. Ces bras sont les miens. Je perds mes bras dès qu’un effort devient trop dur. J’allais en forêt pour les enterrer parce que je ne savais pas quoi faire de tous mes bras en putréfaction. Ça chlingue un corps, surtout quand vous habitez en appartement.
Vous me dites qu’il existe d’autres bras enterrés ? Donc d’autres corps ?
Vous ne m’écoutez pas, dit-il. Ce sont mes bras ! Je les perds dès que je fais un effort surhumain.
Tu te fous de ma gueule ! criai-je
Il bondit tout-à-coup de sa chaise, me surprenant. Je me relevai pensant être attaqué. Il me regarda, sourit et d’un geste brutal, il tira sur son bras menotté. Je reculai d’un pas, abasourdi en découvrant le bras tomber sur le sol. Il n’y avait aucune goutte de sang. Il serra les dents et dit :
Vous comprenez maintenant ? Affirma-t-il.
Je réagis en appelant des secours. Les gendarmes regardèrent avec un air médusé le suspect qui sortit tranquillement du bureau avec un bras en moins. Il refusa qu’on l’aide, mais réclama un verre d’eau. Les pompiers l’emmenèrent à l’hôpital pendant que j’observai le bras longeant la chaise. Cet enfoiré avait eu le temps de faire un doigt d’honneur.
Lorsque j’entrai dans sa chambre surveillée par un gendarme, je fus stupéfait de voir que son bras avait repoussé. Il a fallu trois jours pour qu’il retrouve son membre. Il n’a jamais su me dire pourquoi cela lui arrive. Il sait juste qu’il peut perdre ses bras s’il ne fait pas attention. Il expliqua qu’il avait été obligé d’abandonner les paires de bras trouvées par peur d’être vue. Durant ces moments, les promeneurs étaient trop proches de lui. J’ai trouvé son attitude un peu stupide. Mais qu’aurai-je fait à sa place si mes membres se détachaient et repoussaient comme une queue de lézard ?
Je me décidai de relâcher le corps des membres trouvés. Par la suite, j’ai appris qu’il avait été contacté par des médecins et des scientifiques ainsi que par l’armée. Et depuis, il parait qu’on a fait des progrès en médecine.
Alex@r60 – août 2023
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purplebonestoughts · 3 days
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SOUVENIRS
Mes souvenirs sont un océan d'abysses. Insondables, ils demeurent dans une obscurité inaccessible jusqu'à ce qu'une vague s'écrase sur les rochers acérés de ma conscience, qu'elle explose en écume et me jette ses embruns. Je suis hapé, projeté au fond de l'eau. Parfois, je me noies presque. Enfermé dans le petit théâtre étroit de mon esprit, les scènes se rejouent, elles coulent, dégouttent le long de ma nuque. Ce sont les violentes, surtout. Les pénibles. Souvent, ces souvenirs ne m'appartiennent même pas. Pourtant, c'est presque comme si j'y étais et, cette fois, pathétique réceptacle que je suis, sur la toile vierge de mes émotions, la douleur qu'on ne s'est pas autorisé-e-s à ressentir s'épanouit comme une tâche d'encre sur le papier humide. De mes yeux de plastique s'écoulent alors les larmes qu'on n’a jamais versées. Elles se joignent à la mer de ténèbres. Le souvenir étend ses vates tentacules d'indicibles maux obscures sur mon crâne impuissant et y plante son drapeau. Les sanglots sont comme des flux et des reflux. Je suis pris dans la tempête. Je supplie je ne sais quel-le Déités. Ô, puissent-t-iels cesser de me maudire ! Je tiens mes cheveux, donne des coups sur cette tête de plomb, qu'elle puisse être de linotte, à nouveau, cervelle d'oiseau. Oublie, oublie, arrête, je t'en supplie ! S'il te plaît, laisse-moi retrouver la paix. Et puis, la tempête se calme, lentement, les eaux refluent, les vagues s'apaisent en même temps que les battements frénétiques de mon coeur de métal chauffé à blanc par la douleur. J'inspire un pénible hoquet, encore tremblant de suffocants sanglots. Je ferme les yeux. Je ne me suis pas noyé. J'ai survécu.
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leehamwriting · 10 days
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Alone in Tokyo - Thierry CLECH - 2023 - Serge Safran Ed.
Quatrième de couverture Un critique de cinéma s’envole pour le Japon en vue d’un reportage sur le tournage d’Alone in Tokyo, film d’un grand réalisateur japonais dont le rôle principal est tenu par la star du cinéma français, Aurore Granger. La veille de son départ, il rend visite à sa mère à Gentilly, qui est atteinte de la maladie d’Alzheimer. C’est dans ce trouble de la mémoire et de…
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soulthom · 15 days
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C’est parce que je suis fou que je dé-lyre celui des autres.
L’amour c’est comme les mouches : c’est pas qu’il n’y en ait pas, c’est pas ce qu’on voulait.
A propos de la toile (inspiré par https://youtu.be/y94ADJcvUnc?si=LoUIOQjhbvgdaByP ), qui a fini par tous nous capturer, n’oublions pas qu’elle fait partie de l’illusion du semblant de La réalité, lorsqu’elle semble encore permettre d’y échapper.
Anthippolyte Saingouin
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information-2-0 · 8 months
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Cet entier abandon de soi-même, ce délire de la volupté où le plaisir s'épure par son excès,
— Pierre Choderlos de Laclos, Les Liaisons Dangereuses, Lettre V
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teritelnirbenothing · 2 years
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Le suicide européen par le délire idéologique - Politique & Eco n°357 av...
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soeurdelune · 2 months
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avatars (400 x 640): kali uchis, signés lune/soeurdelune
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gay-impressionist · 2 years
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⚠️ À l'intention du french side of tumblr
Marguerite Stern (fondatrice, maintenant écartée, du mouvement des colleuses) et Dora Moutot (du compte TasJoui), connues pour leurs positions transphobes, ont inventé un nouveau terme. Considérant le féminisme comme trop inclusif aux personnes trans, elles ont décidé de lancer un nouveau mvt en tant que "femellistes". Oui. Elles s'appellent elles-mêmes des femelles, c'est même pas une blague.
Femelliste = TERF
Je vous mets que la première page de leur manifeste mais pas plus parce que rien que lire en diagonale le début me rend malade perso. Mais si vous voulez plus d'infos, allez checker les comptes insta et twitter de @/lecoindeslgbt
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Je fais passer l'info, parce que know your ennemy et tout ça, c'est important de reconnaître le vocabulaire utilisé par les transphobes.
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purplebonestoughts · 29 days
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Délires
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Se réveiller, avoir les membres raides, un poids dans la poitrine, une douleur sourde de rouille, des rouages qui tournent mal. Tout tire, tout grince. Et puis, croiser nos parents, ne plus prendre la peine de leur dire bonjour parce qu'ils ne répondraient pas, de toute façon. On n'existe pas vraiment, pas pour de vrai. On n'est pas de réelles personnes. On peut nous ignorer, nous maltraiter et, parfois, je suis à peu près sûr qu'on ne nous voit même pas, qu'on ne nous perçoit même pas, qu'on a oublié jusqu'à notre existence. C'est comme d'être un objet, moins qu'un objet, une machine tantôt concrète, tantôt moins tangible qu'un hologramme, un fantôme misérable et, parfois, quand nos émotions débordent de notre coeur de métal rouillé, quand on hurle presque de douleur, on saisit alors que quelque chose ne va pas dans notre poitrine - une anormalité - qu'on se doit de l'ouvrir, de regarder ce qui ne va pas, de réparer. Qu'on doit se fendre en deux, écarter nos côtes et aller chercher dans nos entrailles de machines la cause de ces émotions qui n'ont rien à foutre là. On existe que si ça arrange bien les autres. Quand iels se sentent seul-e-s, on est là. Quand iels ont besoin d'un bouc-émissaire, on est là. À chaque fois qu'on voit une preuve qu'on n'existe que dans certains contextes, sous certaines conditions, voire pas du tout, je la note. Je ne sais pas si on délire ou pas. Après tout, il y a plusieurs conditions qui pourraient expliquer ces perceptions, pas vrai ? La dépersonnalisation et la dissociation, d'abord... mais aussi, pourquoi pas, l'identité de genre ou l'alter humanité. On se considère comme otherkin, mais à quel point est-ce qu'on a conscience de notre humanité ? Ça dépend franchement des moments. Et puis il y a ces moments où, pour le moindre signe d'hostilité de la part d'une personne, que ce soit réel ou perçu, notre psyché se déchire et il ne reste que la peur. C'est une sombre masse noire qui dégouline sur nos épaules et esserre notre poitrine de vieux métal rouillé. On ne peut plus penser correctement. On devient obsédé-e-s par l'idée que la personne est en train de chercher un moyen de nous nuire. Qu'elle va nous faire du mal, c'est sûr et certain. Si cette personne est dans le même habitat que nous, on est terrifié-e-s à l'idée qu'iel vienne nous agresser durant notre sommeil. Parfois, plutôt rarement depuis qu'on a des médicaments pour gérer ce genre de crises, on bloque notre porte en espérant que ça sera suffisant pour survivre. Et ça non plus, on ne sait pas si c'est un délire. Je ne sais pas non plus si on a une pensée désorganisée lors de ces crises. Je pense que c'est très possible, vu comme dès qu'on a une émotion un peu forte, qui nous échappe un peu, on peine à "attraper" nos pensées. On peine à s'exprimer parce qu'on ne parvient plus à structurer ce qu'on veut dire et c'est affreux parce que justement, dans ces moments-là, on a désespérément besoin d'être compris-e-s. Et ça n'arrive jamais parce que : 1 - Les personnes qui nous écoutent veulent rarement aider 2- Ça devient plus difficile de nous comprendre, vu qu'on n'arrive pas à s'exprimer et à organiser notre propos. Avant, quand on était en "crise émotionnelle", on avait un petit carnet dans lequel on jettait nos maux. Quand on se relisait, ça ne faisait même pas de sens pour nous.
En une phrase : On doute de notre diagnostic. C'est un peu dur, mais grâce à quelques-un-e-s de nos ami-e-s on l'accepte petit à petit. Il est sans doute fondé. Surtout que le psychiatre nous a bien précisé que, pour lui, on est dans une sorte d'entre deux entre l'autisme et le trouble schizoaffectif, ce qui pourrait expliquer les symptômes fluctuants et pas tout à fait nets. Et puis je suppose que les représentations que les médias font des schizophrénies nous affectent malgré nous. La vie n'est pas un stéréotype de cinéma ! Au moins, si on veut voir le bon côté des choses, ce diagnostic nous donne l'opportunité d'en apprendre plus sur nous même et c'est toujours ça de pris ! PS : Je suis vraiment reconnaissant qu'on ait des personnes qui en ont vraiment quelque chose à faire de notre existence. Ça compense pour toutes les fois où on se sent perdre en substance.
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leehamwriting · 4 months
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Tentacule - Khalid EL MORABETHI - 2023 - Atelier de l'agneau
Quatrième de couverture “Bientôt je vais pondre mon premier œuf, je suis heureux comme un innocent guillotiné.” “Tentacule menace la réalité”. “Tentacule a dévoré la systématique pour qu’elle soit vivante. C’est mon frère. On va devenir ce que l’on mange” Mon Avis Au début, j’avoue que j’ai été un peu déroutée par le style d’écriture. Par le passage du “je” à “on“. Puis, au fil de la lecture,…
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basilepesso · 3 months
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Flicards : je vous l'ai dit hier soir, vous pratiquez un harcèlement intense et totalement criminel sur moi et mes amis et notamment ma compagne et collaboratrice Anne Pangolin Guéno, et mon ex-compagne.
J'ai prévenu que nous vous attaquerions collectivement en justice, et j'ai donné le chef d'accusation. Vu les circonstances votre carrière est LITTÉRALEMENT TERMINÉE.
Cela dit vous avez la possibilité de vous arrêter immédiatement, et nous réfléchirons aux suites à donner à vos agissements. L'IGPN va de toute façon être saisie en France, et les organes identiques dans les autres pays.
Basile Pesso.
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twoboysacar · 10 months
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Mother Nature is Team J2 !!!
C'est la fin des vacances. Et pour se remonter un peu le moral, étant donné que J2 ne semblent pas décidés à le faire, on laisse notre imagination s'emporter avec les informations de la journée.
Comme le titre le mentionne, nous avons la preuve que Dame Nature est autant sensible au conte de fées J2 que nous...
Le 16 février 2016 déjà, elle nous l'avait montré sur la photo IG postée par JA.
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Vous le voyez, le nuage en forme de cœur entre les deux ?
Et en ce début août 2023, à peine une semaine après avoir appris que JA semblait avoir abandonné Austin pour s'installer en Nouvelle Angleterre, voilà qu'une tempête meurtrière balaie la Côte Est des Etats-Unis, faisant 2 morts et laissant des centaines de milliers de personnes sans électricité.
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Coïncidence ? Ou signal clair que tant de kilomètres entre JA et JP ne convient pas dans les hautes sphères ? Surtout que le Texas doit gérer une situation extrême lui-aussi...
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On est bien d'accord que ceci est un pur délire d'une âme romantique cherchant un peu d'émotion, n'est-ce pas ? Ainsi qu'une preuve qu'on peut toujours trouver une signification à un phénomène si on le veut vraiment !
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laggam · 10 months
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Quand j’ai dû appeler une trentaine de médecins généralistes pour obtenir un rendez-vous…
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information-2-0 · 8 months
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girafeduvexin · 10 months
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Sachez que cet article a été écrit par une FEMME, help.
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