Tumgik
#enfin j'espère surtout que ça vous plait
lilias42 · 8 months
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Teasing
(et surtout, j'ai eu pas mal de temps à passer à midi cette semaine alors, j'en ai profité pour dessiner et vu que je suis plutôt contente de l'ébauche, je voulais partager ^^)
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+quelques infos en plus qui devait être dans les tags à la base :
J'apprend beaucoup avec cette BD, il y a beaucoup de pose que je n'avais jamais fait, et j'avais vraiment hâte de dessiner cette partie avec Pyrkaïa qui croise un mage noir pour la première fois de sa vie !
Elle a déjà entendu parler de cette magie de la part de Metaheta les rares fois où elle l'a croisé mais, elle les pensait morts ou qu'ils n'existaient plus.
Son humeur est passée de "bon on va calmer tout le monde et ramener Lonato au gamin en entier" à "il est ce c*nnard ?!" en 2 minutes vu que bon, elle sait garder son calme mais, devant une magie maléfique pareille, aussi près de sa descendance et de gosses qui n'ont rien à faire sur un champ de bataille... évidemment, elle va s'énerver et ne pas le louper avec ses flammes... et elle a une réaction relativement calme, d'autres auraient pu être bien pire et promesse devant les dieux ou pas, ils vont juste foncer défoncer Lonato s'il utilise une magie sacrilège pareille ! (kof ! kof ! Metaheta... kof ! Daphnel... kof ! kof ! Pertinax... et karf ! Kelon quand on appuie sur son syndrome de stress post-traumatique et son traumatisme de la guerre de Troie...)
En plus, ça permet de l'imposer comme une vraie menace vu qu'au début, elle est plutôt sympa... mais là, elle est juste furieuse et ne va louper personne pour stopper la bataille avant qu'il n'y ait plus de mort... enfin, vous verrez bien quand j'aurais fini... dans mille ans surement mais, on va y arriver ! ^^
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laurierthefox · 9 months
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J'espère que vous avez toustes passé de bonnes fêtes de fin d'année, ou à défaut, pas trop épuisantes. Les miennes ont été sereines et joyeuses avec ma famille choisie, même si je suis complétement épuisé maintenant
Je profite de cette note pour faire un petit point annuel sur mon travail ! BILAN 2023
Cette année à été très riche en terme de rencontre, marchés, dédicaces, interventions, commandes ! Un atelier BD et une conférence dans une université à Amiens, le début de mes streams sur Twitch, des interventions auprès de lycéen'nes à Nantes, des dédicaces en Belgique, des marchés de créateurices à Nantes et au Havre, un salon du livre queer à Metz, Quai des Bulles à St Malo...etc
Cela fait 11 ans que je suis à mon compte et 2023 à été la première année ou j'ai pu enfin me dégager un vrai salaire ! Et c'est aussi en grande partie grâce à mes mécènes sur Patreon qui me soutienne depuis un an déjà. Ce soutien me permet de mieux choisir mes commandes ou interventions, de refuser du travail gratuit sous prétexte de visibilité et de pouvoir -parfois- prendre mes week end pour me reposer.
Dans les points moins joyeux, le stress et la fatigue m'ont amené à une crise violente de ma maladie de Crohn pendant les mois de Mars-Avril-Mai 2023 et j'ai dû changer de traitement, l'ancien ne faisant plus effet. Le nouveau est plus efficace mais à aussi plus d'effets secondaires du fait que c'est un immuno-modulateur. Il défonce mes défenses immunitaires, ce qui fait que le moindre rhume risque de me clouer au lit pour 15 jours.
Je vous parle de tout ça, non pour faire pleurer dans les chaumières mais juste pour vous tenir au courant.
RECONNAITRANS
Mon but en ouvrant une page Patreon, en plus de pouvoir payer mes factures pendant les mois ou je n'avais pas de commandes/BD/marchés..etc, était de pouvoir finir les derniers témoignages de ReconnaiTrans qui patientent dans ma boite mail depuis des mois et mettre un point final à ce projet (en tout cas pour l'instant). Mais comme cette année à été, de façon très positive, assez intense en terme de travail (mais aussi des soucis de santé) je n'ai pas réussi à atteindre cet objectif.
Je ne vais pas abandonner pour autant, ce projet est très important pour moi et surtout je ne veux pas laisser tomber les témoignant'es qui patientent pour que je fasse leur récits. Je vais donc essayer cette année de mieux maitriser mon emplois du temps pour pouvoir mener cela à bien et poster au moins tous les 2 mois un nouveau témoignage.
NOUVEAUX PROJETS ET RÉSOLUTION
Cette année j'aimerais beaucoup réussir à faire quelques unes des notes de blog / webcomics qui remplissent mes tiroirs. Niveau sujet il y à pèle-mêle : tranche de vie, sujets féministes, sujets LGBTIA+, sujets peronnels/autobio, fiction medfan (médieval fantastique).
Mon agente est toujours en train de démarcher plusieurs de mes projets BD et jeunesse mais pour l'instant cela n'a pas l'air d'intéresser les éditeurs. Je me dis que si ça continue je vais peut être devoir publier uniquement en ligne gratuitement, quitte à faire un Ulule si cela plait.
On viens enfin de nous installer la fibre, donc je vais pouvoir refaire des lives twitch de temps en temps. Mon objectif est surtout de streamer des dessins ou illus que j'aurais en cours, mais pour cela il faut que je me dégotte un meilleur micro que celui de mon casque et que je teste mon set up actuel. Donc si tout va bien (et selon mes finances pour le micro) peut être que je pourrais streamer correctement vers Mars/Avril.
CONCLUSION
Je sais qu'il ne faut pas que je me fixe des objectifs trop haut, qui du point de vue de ma santé et de ma vie quotidienne (gestion de la maison, ménage, animaux, administratifs, rendez vous médicaux, gestion de mon shop, dédicaces, commandes, relations amicales et amoureuses...) serait juste impossible à réaliser. Mais je vais faire du mieux que je peux ^^
Je vous souhaite une belle année 2024, pleine de promesses, douceur, bienveillance mais aussi de manifs, militantisme et d'humanité.
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street-japan-style · 4 years
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Les Street Styles du Harajuku Market: Poulpette (Poulpi)
Samedi:
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Dimanche: 
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★ Peux-tu nous présenter ton style ? J'ai pas vraiment de style qui rentre dans une case. J'aime porter des couleurs, surtout des couleurs pastel ; je pense qu'on peut dire que j'ai un look un peu enfantin. Avant tout j'aime être à l'aise dans mes vêtements (ma tenue préférée c'est quand même mon pyjama) donc je porte souvent des choses larges et simples.
★ Comment cela t'est venu ? J'ai jamais vraiment eu un style conventionnel, quand j'étais petite mon ère me disait "ce qui compte c'est d'être original". Je suis passé par beaucoup de phases vestimentaire différentes ado : skateuse, punk, métal, emogothique, hippie, et j'en passe. Puis un jour j'ai découvert la couleur, j'ai commencé par m'inspirer des cyber punk, j'adorais ces look plastifiés aux couleurs très pop, puis ensuite ce sont les décoras qui m'ont passionnés. Petit à petit, chemin se faisant, j'ai crée mon propre style en piochant ce qui me plaisait à droite à gauche et je crois qu'aujourd'hui j'ai enfin un style qui me correspond vraiment.
★ quelles sont les réactions dans ton entourage ? J'ai jamais eu de réactions désobligeantes. Ma grand mère comprend pas trop pourquoi mes cheveux sont roses et les couleurs de mes tenues la font souvent rire mais elle est trop mignonne pour que je lui en veuille. La plupart de mes proches sont un peu admiratif du fait que je porte ce que je veux sans me soucier de rien. J'ai même beaucoup inspiré ma sœur de 15 ans qui depuis quelques années porte tout ce qu'elle veut sans se soucier des réactions des autres et je suis super fière d'elle pour ça !
★ Portes-tu ton style tous les jours ? Oui bien sur ! mon style c'est moi, je suis mon style. L'avantage de porter des formes simple c'est que c'est pas compliqué de s'habiller. Je fais attention à assortir les couleurs de ma tenue et hop je sors. et puis à la maison c'est glandouille et pyjama
★ La pièce maîtresse de ta garde-robe ? Je n'ai pas vraiment de pièce maîtresse. Je crée mes look selon mes envies au réveil (une envie de couleur, une pièce qui me titille l'esprit) puis je compose mes tenues en fonction de ça.
★ Des bonnes adresses ? poulpi ? Blague à part, je vais pas vous être très utile, depuis que j'ai crée ma marque je n'achète presque plus rien (et avant j'avais juste du mal à trouver des pièces vraiment sympa). Je craque souvent chez les copains créateurs (les salons sont très mauvais pour ma carte bleue). Et sinon quand je fais les boutiques (ce qui est super rare) je vais dans des magasins "normaux" genre forever 21, new look, h&m etc. je trouve souvent des vêtements avec des coloris sympa prêt à intégrer ma garde robe.
★ Si tu avais un conseil à donner à un.e débutant.e/nouveau.elle, quel serait-il ? Alors mon conseil le plus précieux c'est : ne fait pas attention aux autres ! porte ce qui te plait, ce qui te fait envie, teste, ose, ne te restreint pas. Tu trouveras petit à petit ton propre style, tu as le droit de faire des erreurs de parcours n'aie pas honte de toi, de tes envies, de tes choix. Sois toi même, le regard des autres n'est pas important.
★ Les personnes qui t'inspirent ? Alors la personne qui m'a le plus inspirée dans ma vie c'est AI Yasawa (l'auteure du manga Nana) j'ai dévoré tous ces mangas ado, et c'est elle qui m'a donné ce goût pour la mode alternative. j'ai eu envie de m'habiller plus "punk" en lisant Nana, j'ai eu envie de faire une école d'art en lisant Gokinjo, j'ai eu envie de monter ma marque de vêtement en lisant paradise kiss. Je crois que c'est la personne qui a inspiré ma vie ;)   Sinon mes inspirations quotidienne je ne pourrais pas vraiment vous citer de nom, je suis pas mal d'instagrameuses connues ou non aux styles alternatifs tous différents (du plus dark au plus kawaii) je trouve de l'inspiration partout et principalement dans l'inconnu (l'espace et les fonds marins me passionnent)
★ Présente un peu ta tenue ?  Samedi: Ma tenue, si je devais lui donner un titre ça serait "pink streetstyle". En ce moment j'adore porter ce look (dès que mon t-shirt rayé est propre j'ai envie de m'habiller comme ça). c'est un t-shirt que j'ai acheté sur assos avec dans l'idée de le couper pour en faire un crop top pour cet été (à porter avec un short en jean) mais au final a peine reçu j'ai eu envie de le porter avec ma veste Kayo (vous pouvez la trouver dans mon catalogue) et je trouve qu'il va trop bien avec, ça lui donne un côté super chill je trouve de la porter avec un t-shirt long. Pour le bas j'hésitais un peu, j'aurais pu casser le rose du haut avec une couleur plus neutre  en bas mais j'ai eu envie d'un total look rose alors j'ai enfilé mon jegging Rika dots (trouvable aussi sur mon catalogue). 
D'ailleurs, c'est pas pour me lancer des fleurs mais j'aime tellement mes jeggings, sous leurs allure de pantalon ils sont tout aussi confort qu'un legging et ça c'est pas donné à tous les pantalons. Pour tout vous dire, j'ai maintenant beaucoup de mal à porter de vrais pantalon avec bouton zip et tout ;) Dimanche: Bon allez, je vous poste quand même un petit look aujourd'hui, j'adore cette tenue ! Le t-shirt vient de chez Lora zombie (c'est une artiste peintre elle a fait beaucoup de street art) il y a 2/3 ans elle a décidé de faire des mini collections de vêtements avec ses tableau elle vendait chaque collection pendant seulement quelques jours puis stoppait la vente. Un peu avant Noël elle remettait en vente toutes ses collections pendant 1semaine (ça fait donc deux ans que je m'offre des t-shirt ^^) elle a arrêté il y a quelques mois malheureusement :'(  j'espère qu'elle reprendra plus tard. Sinon ma jupe c'est une qui vient de Poulpi : la Rina Galaxy (elle est dispo dans mon catalogue) Et mes baskets holographique YRU que j'aime tant ! Elles ont les semelles qui clignotent quand je saute !!
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elhawulqaff · 6 years
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Le Cœur de Kahinaad, une histoire interactive.
Au royaume de Noumidia humains et dragons vivent en harmonie.
Ou du moins c'était le cas tant que la famille royale et ses sujets respectaient un pacte conclu entre un dragon ancestral et leur ancêtre, la reine Kahina.
Mais intrigues politiques et sorciers maléfiques existent pour gâcher la journée de tout le monde. Surtout celle d'un groupe de jeunes gens qui viennent de milieux très différents, et auraient continués à marcher sur des routes complètements opposées, si rien n'avait interféré.
Qui deviendra l'élève de la mystérieuse sorcière des sables, Kezo ? Qui entrera dans l'Ordre des chevaliers dragons et protégera Dihya, la princesse héritière ? Qui libérera Binu de sa malédiction ? Quelle est cette senteur, de la Romance dans l'air ou du poison envoûtant dont la tante d'Anjali est spécialiste ?
La cité-capitale de Kahinaad renferme plus d'un secret, et ce n'est jamais simple de sauver le monde quand on a encore beaucoup à apprendre et les hormones qui font vaciller votre humeur entre mélancolie et euphorie... Ou encore quand on est coincé dans un corps d'oiseau, et qu'on essaye vaillamment de ne pas succomber à cet instinct qui vous dit que ce ver-de-terre là-bas est sûrement délicieux.
Mais une chose est sûre, c'est que c'est à toi lecteur de leur donner un coup de main.
Destins Croisés I
            La cité de Kahinaad logée dans une vallée verdoyante, contrastant avec le Grand Désert au sud et le bleu de la Mer Intérieure au nord, capitale du royaume de Noumidia, fut fondée il y a plus d'un demi millénaire par la reine Kahina.
Il est dit de cette reine légendaire qu'elle fit un pacte avec un dragon ancien et très puissant pour assurer la prospérité de son peuple et de ses terres. Nul ne connaissait les termes exacts de ce pacte, mais tous savaient que sa promesse de toujours honorer les descendants du dragon et vivre en harmonie avec eux, était cruciale... Et que l'enfreindre, causerait la chute du royaume.
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Mais bien du temps a passé, et ceux qui s'affrontent pour le pouvoir et la richesse, profitant de la maladie du monarque actuel, n'ont que faire de vieux mythes.
Heureusement, sept êtres vont s'élever contre leurs intrigues pour protéger les gens qui leur sont chers, humains ou dragons, leur foyer, et leur avenir.
Nazha est la fille unique de deux marchants qui voyagent à travers toutes les terres du Nord d'Ifriqia, le Continent Mère. Cette vie de voyages incessants lui pèse de plus en plus, et elle aimerait pouvoir s'arrêter et vivre quelque part où elle se ferait enfin des amis, mais aussi où elle pourrait apprendre, un métier, un art, quoique ce soit qui serait utile aux gens. Chaque soirs, ses longs cheveux bruns bouclés, attachés par une cordelette pour ne pas gêner sa lecture des quelques ouvrages qu'elle ait pu convaincre ses parents de garder, elle rêve de pouvoir être acceptée dans une de ces grandes universités. Et maintenant qu'elle est assez âgée pour pouvoir entrer en apprentissage, il se pourrait que ce ne soit plus qu'un simple rêve.
Guisella a 15 ans, les cheveux châtains, le sourire malicieux quand il n'est pas timide, et un avenir tout tracé. De milieu aisé, de part la spécialité de sa famille en médecine depuis des générations, elle sait déjà que bientôt elle sera en âge d'être mariée, sûrement à un bon parti que ses parents auront choisis. Son grand frère sera sans aucun doute celui qui prendra la tête de la famille, et deviendra médecin royal comme leur père, et leur oncle laissera sans doute la place à l'un de ses fils pour s'occuper de la clinique familiale. Elle-même aura le devoir sera d'assister en bonne épouse son époux dans ses affaires et lui assurer une descendance. Mais... est-ce vraiment ce qu'elle désire ? A-t-elle ne serait-ce que le droit d'aspirer à autre chose ?
Yann et Sehid sont amis de longue date. Yann, ses cheveux roux en bataille et ses vêtements dépareillés, et Sehid, aux courts cheveux noirs et vêtu de riches broderies, n'auraient dû rien avoir en commun. Mais les circonstances ont fait qu'ils se soient rencontrés par hasard et liés d'amitié alors que Sehid accompagnait son père, un noble diplomate, auprès d'un important chef de tribut gauloise. La famille de Yann n'étant pas de haute lignée guerrière, ils n'avaient qu'un petit lopin de terre, trop rocailleur pour être vraiment cultivable. Mais cela n'empêchait pas l'enfant de manier fièrement un bout de bois, défiant qui que ce soit qui osait dire qu'il ne deviendrait pas un grand héros, un héros qui rendrait fiers ses pauvres parents et leur offrirait une meilleur vie. Sehid qui passait par là - pas du tout fuyant les cours barbants de son tuteur - n'avait simplement voulu que lui rendre service, en lui faisant remarquer que sa posture était mauvaise - définitivement quelque chose que lui rabâchait son tuteur à longueur de journée. Après tout il ne risquait pas de vaincre ses ennemis, s'il risquait de perdre l'équilibre à la moindre pichenette. Péripéties s'en suivirent. Tous deux ont le cœur partagé entre leur responsabilités envers leur famille, et leur désir de liberté, mais ils savent au moins qu'ils peuvent compter sur leur meilleur ami.
Anjali est la plus âgées de la petite horde d'enfants que ses artisans joailliers de parents ont emmenés avec eux jusque dans ces terres, au loin de leur pays natal en Orient. Sa longue tresse noire volant derrière elle, elle s'affaire dans tous les sens, tous les jours à s'occuper de ses jeunes frères et sœurs, ses grands parents, et même du nourrisson de sa tante, pendant que les adultes actifs de la famille travaillent dans l'atelier, ou tiennent la devanture du magasin.
Chiyembekezo, Kezo pour les intimes, et Binu voyagent ensembles depuis plus d'une année. L'une est une sorcière manieuse de sables, à la peau noire d’ébène et aux yeux profonds et intelligents, bien plus âgée qu'elle en a l'air, elle est à la recherche de l'apprenti·e dont un oracle lui a dit pouvoir trouver en traversant le Grand Désert vers le nord et qui sera vital dans son combat contre un ancien et dangereux rival. L'autre est un adolescent, qui fut maudit trois ans auparavant, prisonnier d’un corps de petit oiseau omnivore au plumage sombre et aux reflets bleus, il est impatient et étrangement hautain, et semble être à la recherche de la même personne...
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Malheureusement pour nos héros, les nobles avides de pouvoir ne sont pas les seuls à menacer la paix. Et aucun d'entre eux ne sait encore qu'ils vont devoir s'armer de plus que du courage pour faire face à une puissant sorcier qui ne menace pas seulement le royaume, mais tout le monde connu.
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Votez ici pour le(s) personnage(s) qui vous intéresse(nt) le plus ;)
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Merci d'avoir lu cette petite mise en bouche et salut le monde ! J'ai bien failli faire la blague sur la Nation du Feu dans la description/résumé, je vais pas mentir.
Mais revenons à nos dragons j’ai 2-3 choses à dire. Je vous propose une histoire “interactive”, où non seulement vous allez pouvoir choisir (pour ceux qui voteront dans le temps) la direction que prendrons les personnages et l'intrigue, mais aussi sur quels personnages la dite intrigue se concentrera à la base.
Bon à savoir : je compte faire grandir les héros, il devrait se passer 3 à 4 ans entre le début et la fin de l'histoire. Je préviens tout de même, que je n'ai malheureusement jamais fini une histoire, et c'est en grande partie pourquoi j'aimerais tenter cette expérience : j'espère qu'avec les commentaires, critiques constructives, et le vote pour la direction à prendre, cela me donnerait un minimum de motivation pour continuer aussi longtemps que possible. Une autre raison pour laquelle j'utilise ce format, c'est que j'aimerais me forcer à sortir de ma manie de rendre mes personnages trop ou presque parfaits. En proposant non seulement certains personnages que je n'aurais sans doute pas choisis comme protagonistes, mais aussi des choix que je n'aurais pas voulu donner à mes héros. De faire le challenge de sortir de ma zone de confort, et me permettre de m'améliorer en tant qu'auteur en devenir.
En espérant que mon histoire puisse intéresser suffisamment de gens pour que le système de vote fonctionne - le lien à la fin du texte au-dessus est un "easypoll" pour vous faciliter la tâche, vous n'aurez même pas à commenter si vous ne voulez pas, et les votes sont anonymes, en deux clicks et vous êtes bons - et que je ne vais pas louper trop de fautes même après moult relectures... Normalement je vais vous laisser quelques jours pour voter, donc en comptant le temps qu'il me faut pour écrire une nouvelle partie qui collera avec les 1-2 choix préférés des lecteurs, j'espère poster une nouvelle partie chaque semaine - n'hésitez pas à me crier dessus si je mets trop de temps par contre, ça ne plait pas à tout le monde (avec raison) mais perso cela m'arrangerait.
Merci encore et bonne lecture ;)
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viniciusleal2121 · 4 years
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Ben moi je mens passionnément
à mes amis à mes parents
Au marchand à mr l'agent
Je mens tellement que c'en est gënant
Je fais croire que j'ai connu Brad Pitt
D'ailleurs il a pas une si grosse... enfin
J'aurais su j'aurais pas venu
En plus il est pas si beau tout nu
A mes amis rien que je mens
A mes amants j'ai tout appris
Finalement me disait johnny Que je t'aime
"Toi t'as du talent hein!"
"Ah moi? ah bon? Merci"
Ben moi je mens depuis je ne sais plus quand
Je me suis dit vaut mieux faire semblant
Plutôt que de passer pour une cruche
Je fais croire que je suis l'autre fille de mr Mitterand
Et pour alimenter le mythe
Je fais croire que c'est moi qui ai largué johnny deep
Et ben il s'en remettra
Et ben il est grand
Il était mielleux il était chiant
A mes amis rien que je mens
A mes amants j'ai tout appris
Et même si c'est pas trés joli
Je vois pas comment faire autrement
Biensur tout compte fait c'est pas facil
De pas perdre le fil
Des fois je voudrais fuir
Partir de là
Etre seule sur une île
Ben moi je mens mais pas à toi
Parce qu'à toi je parlais de moi
J'espère que tu ne feras pas comme les autres
Qui rient et qui me montrent du doigt
Parfois je mens et même si ça ne vous plait pas
Vous qui faites comme si vous ne saviez rien
Au moins là c'est donnant donnant
Je suis pas toute seule à faire semblant
A vous mes amis rien que je mens
A mes amants j'ai tout appris
Et même si c'est une vraie folie
C'est promis c'est plus fort que moi
Biensur que je le sais je suis pas débile
Mais pour le moins fragile
Et si ça pourrait
Je voudrais pas
Finir à l'asile
Ah je veux pas y aller làbas
ça pue non
Laissez moi sortir
Ok ne me touchez pas
Ah ben moi je mens plus depuis ce matin
Depuis que j'ai fait du chemin
Je me suis dit que c'était vraiment nul
Et surtout que ça rime à rien
J'ai plus qu'a appeler tous mes potes
Histoire de remonter ma côte
Et on rigolera comme avant
Avant que je leur fasse perdre leur temps
A vous mes amis rien que je mens
A mes amants j'ai tout appris
Finalement c'est comme ça c'est ma vie
Je vois pas comment faire autrement!
Fonte: Musixmatch
Fui buscar a letra da minha música preferida no Google, e apareceu isso aqui na letra correspondente a cantora que eu também tinha digitado o nome junto e portanto não foi eu que coloquei numa música com o título igual de artista diferente
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lizziebonnefoy · 7 years
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Prepare for Trouble
Chapitre 3 - Le match retour
Fandom : Pokémon - animeverse - Team Rocket
Genre : collaboration, humour, romance, général
Rating : T pour l’instant
Personnages/Pairing : Victoire Morgan (OC de Chacha), Clyde Peverell-Ackerman (OC de Lizzie), Jessie & James, Cassidy & Butch… Et tout le reste des familles ;) (cf. Index des personnages)
Timeline : dix-sept ans après Alola environ
La fanfic qui va suivre est un peu particulière, il s’agit d’une collaboration entre Chacha et moi-même. Nous allons suivre les pas des enfants de Jessie et James ainsi que ceux de Butch et Cassidy, grâce à plusieurs points de vue (POV)
Points de vue de Chacha : Victoire, James, Jessie, Satine, Miaouss
Points de vue de Lizzie : Clyde, Butch, Cassidy, Thelma, Moka
POV Clyde
Quasiment dès que j'avais atterri, une bande de nanas que je connaissais à peine m'avaient accosté en disant à quel point j'avais la classe sur Libégon. Est-ce que ça fait péteux de dire que je le savais déjà ? Bon bah soit, j'étais peut-être un peu un péteux. Mais peu importe, je n'avais guère le temps de profiter de ma popularité envers ces filles puisque Mathias et Raphaël me rejoignirent. Je ne sais pas si c'est la peine de préciser que Mathias faisait son beau gosse devant les filles, mais je le fais quand même... Franchement, j'espère qu'il suit les conseils que ma mère m'avait donné quelques années plus tôt. Parce sinon, j'vous dis pas le nid à saloperies. Cette pensée m'arracha un frisson de dégoût : imaginez, vous avez quatorze ans, bientôt quinze ans, votre mère vous assoit et se met à vous expliquer que les rapports sexuels ne sont pas une mauvaise chose à condition d'être consentants et protégés. Et là, elle se retourne vers votre père qui attendait de toute évidence son heure de gloire, sort un superbe "Butch, banane, s'il te plait" (évidemment, vous insérez le nom de votre père à la place du mien, vous n'êtes pas teubés. Du moins, je crois), cet inconscient qui vous a engendré lui donne et vous observez avec un effroi non dissimulé votre daronne vous montrer comment mettre un préservatif à un fruit. Voilà, il fallait que je partage ce moment de malaise, chers lecteurs de ma future autobiographie.
Notre groupe se dirigea vers le bâtiment où allait avoir lieu notre prochain cours. Mathias faisait l'abruti à faire la démonstration de ses "impressionnants" - comprenez inexistants - biceps et les filles, qui étaient de toute évidence assez saoulées essayaient de filer. Mon pote m'exaspérait franchement, en fait et j'en venais à me demander ce que je foutais avec lui. Heureusement que Raphaël relevait le niveau de la conversation. C'était le genre de mec avec qui j'aimais parler, musique, surtout. Néanmoins, j'avais d'autres idées en tête pour ce matin : je ne pouvais pas rendre mon DM illisible et je n'avais pas franchement le temps de tout refaire par moi-même...
"Dis, t'es fort en bio Pokémon, mec ?"
Pas la peine d'y aller par quatre chemins et de toute façon, je pouvais peut-être lui faire un truc en échange. Je n'avais pas franchement envie de demander à cet abruti de Mathias et Arthur n'était ni là, ni un cador en biologie... Un petit sourire en coin s'afficha sur le visage de Raphaël, criblé de tâches de rousseurs.
"J'en connais un qui a peur qu'on appelle de nouveau sa mère parce qu'il n'a pas fait son taf !"
Je lui expliquai la véritable raison, car même si je préférais faire envie que pitié, je n'avais effectivement pas envie de recevoir un nouveau sermon de ma mère, surtout sous prétexte que j'avais eu le malheur de m'endormir en ayant presque terminé ! Heureusement, Raph' était un chouette type, je pourrais copier ses réponses en l'échange d'une clope. J'ignorais qu'il fumait, mais si c'était ça son prix, franchement, banco.
On arriva finalement près de la salle où allait avoir lieux le cours. Arthur était en fait arrivé avant nous et se précipita vers moi, son meilleur pote, avec un sourire de vainqueur jusqu'aux oreilles. Dès le matin, c'était chelou ce genre d'expression faciale !
"Eh, j'ai demandé à la p'tite Morgan un match retour !"
Je haussai un sourcil, mais ce fut Raphaël et Mathias qui me coupèrent l'herbe sous le pied :
"Mais je croyais que tu avais gagné ?
- Celle qu'est bonne ?"
Je vous laisse deviner qui avait dit quoi et c'était finalement à mon tour d'ouvrir la bouche en lui demandant de continuer, un peu en mode "et alors ?". Parce que franchement, je trouvais ça un peu crétin, surtout qu'il n'avait pas eu une victoire si prononcée ce brave Arthur.
"Bah j'vais me la faire. Elle était encore plus rouge que sa robe quand je lui ait fait un petit compliment de derrière les fagots* !"
Une fois encore, je pataugeais dans l'imbécilité. Est-ce que c'étaient eux qui avaient un problème ou moi qui n'était pas normal, sans doute traumatisé par le cours d'éducation sexuelle de maman ? En tous cas, je ne résistai pas à l'envie de tourner la tête vers l'objet de notre conversation, qui portait effectivement une robe rouge qui lui allait plutôt pas mal. M'enfin c'était un peu abusé pour aller au lycée, non ? C'était Cendrillon qui allait au bal, ou bien ? Je ne pu m'empêcher de m'esclaffer à cette pensée, fallait absolument que je partage ma vanne, elle était trop drôle. C'est ainsi que je me détacha du groupe, pour aller saluer mon binôme d'histoire, à qui je n'avais d'ailleurs toujours pas envoyé mon adresse. Mais ça pouvait encore attendre. En plus, fallait que je négocie avec Thelma ou papa pour que maman ne soit pas là demain, sinon ce serait vraiment trop la honte.
"Je reviens les gens, j'vais saluer la dame des pensées d'Arthur, qui est quand même d'abord mon équipière d'histoire !"
Je me marrais comme un con en voyant rougir Arthur comme un puceau, tandis que je me dirigeais vers la donzelle. Franchement, pour une gueuse élevée par les Grahyena, ça changeait. Je me demandais si ça avait un rapport avec la conférence de ce soir... Elle avait quand même bien maté l'éternel ado qui nous avait servit d'intervenant...
"Salut Victoire ! Dis, j'me posais une question... La robe, c'est pour aller danser au bal parce que t'as cru que Sacha était un prince ?"
Franchement, c'est bas de se moquer et je sais que la reine des pestes elle-même (ma génitrice), m'aurait foutu une claque à l'arrière de la tête, Poussifeu ou pas. Mais j'pouvais pas taire ma vanne géniale, artiste incompris que je suis ! Et pour ma défense, je ne l'avais même pas appelée "Mam'zelle" pour une fois...
POV Victoire
J'étais concentrée sur ma stratégie pour ENFIN terminer ce niveau hyper dur de Rondoudou Crush qui me bloquait depuis le depuis de la semaine, quand Clyde s'était avancé vers moi avec sa démarche de crooner débile en me provoquant ouvertement, critiquant la robe de maman.. J'avais envie de peter un câble : pour UNE FOIS que je m'étais fait belle, il fallait que ce crétin vienne me rabaisser, ENCORE! Il en manquait vraiment pas une. J'avais relevé la tête vers lui, prenant un air nonchalant en repensant aux paroles de papa, même si je préférais l'option de maman et que l'envie de lui envoyer une bonne correction dans les dents me rongeait. Il pouvait parler avec sa chemise rouge! Il fallait que je sois plus intelligente que lui, et que je le mette mal à l'aise. En plus, c'était une robe de marque que Papa avait offert à maman il y a longtemps, quand j'étais petite, et elle était toute simple, au dessus du genou, avec un col rond, avec un décolleté dans le dos. Bon ok, ça faisait PEUT ÊTRE un peu trop, mais je l'emmerdais profondément, lui et ses petites réflexions.
"Et bien QUOI Clyde, elle te plait pas ma robe? Tu la trouves moche? Moi au moins je ressemble pas à un minet prétentieux déguisé en toréador!"
Je croisais les bras en relevant le menton : ce crétin commençait vraiment à me courir sur le Cradopo...
POV Clyde
J'étais pas trop surpris de la voir s'agacer, quoique j'aurais pensé à plus de virulence de sa part. Après tout, elle demeurait élevée par les Grahyena, même si elle se maquillait et portait une robe ! Par contre, j'étais plutôt offusqué par sa pique sur ma magnifique chemise ! Ça se voyait que cette donzelle n'était pas habituée à en voir d'aussi belle ! En même temps, les Grahyena ne portaient sans doute pas de chemises, ça ne devait pas être très pratique au niveau mouvements et tout... Mais je divague ! Je croisais les bras à mon tour, sans pour autant m'énerver, arquant simplement le sourcil et gardant mon air arrogant.
"On s'calme, Mam'zelle, tu vas devenir aussi rouge que ta robe et ça fera ton sur ton... Ce serait ballot, quand même."
Mes paroles signaient le retour du "Mam'zelle", mais j'avais pas fini de lui mettre la misère à cette gourgandine. J'ignorais pourquoi ce terme me venait spontanément à l'esprit, mais peu importe, je raconte encore ce que je veux !
"En plus, j'ai jamais dit qu'elle était moche. Je soulignais juste le fait que d'habitude, t'étais plus... Nature que ça."
Nature signifiant : "d'habitude, tu ressemble à une gueuse surmontée d'une serpillière en guise de cheveux. Du moins, c'était ça hier.
"C'est que t'en pince pour les trentenaires à casquette ?"
Mon sourire s'agrandit, même si je ne voyais absolument pas ce que Sacha pouvait avoir de particulier. A part le fait d'être un peu ringard. Bon ok, il était cool et bon dresseur, je devais l'avouer. Je décidai de ne même pas lui répondre pour "minet prétentieux déguisé en toréador", rien que pour la faire bouillir, parce que je savais qu'elle n'attendait que ça. J'étais diabolique, que voulez vous...
POV Victoire
J'étais tellement en RAGE, j'avais envie d'le gifler! J'avais encaissé en silence les remontrances qu'il débitait de sa voix sirupeuse insupportable, avant d'enfin lui répondre d'une voix faussement calme. Bon j'avoue, j'avais répondu d'un air véner, mais en même temps, c'était impossible de ne pas partir au quart de tour avec un con pareil!
"En pincer pour QUI!? Tu m'as pris pour un Krabby? Sache que je m'apprête si je veux, où je veux et quand je veux! J'ai pas besoin de ton avis Peverell! Tu me demandes mon avis toi avant d'te déguiser en paquet cadeau? NON! Bah moi non plus!"
Mr Germignon était arrivé en même temps, de même que quasiment toute la classe qui était restée devant le portail a paresser ou fumer des cigarettes, et s'était hâtée en le voyant garer son Drattak. J'avais alors lâché ce sale petit bouffon et avait mis mon sac sur mon épaule avant de m'engouffrer dans la salle de classe. On avait contrôle de maths, alors je m'étais mise à côté de Victor car on avait des échanges de bons procédés dans les matières où on avait le plus de mal et il se trouvait qu'en maths, j'étais franchement nulle, alors il allait m'aider. En échange, je lui laissais le loisir de recopier mon TD de bio Pokémon. Apres une heure de triche fructueuse qui allait sans doute me valoir une bonne note sans effort, on avait enchaîné avec anglais, et ce crétin de Clyde m'exaspérait avec son accent hyper exagéré à mourir et ses :
"-Eeuuuuhhhhhmm yea! So euhmm... yeaaah of cuuuurssse!"
Il me sortait par les yeux aujourd'hui, et quand enfin ce fut la récré, je sorti rapidement devant les grilles avec Jenny qui voulait fumer, pensant enfin être tranquille, mais c'était sans compter sur Black et sa chemise parfaitement repassée (décidément, cette bande de potes abrutis ne jurait que par cet accoutrement ou quoi? On aurait dit les fringues de mon père!) qui était ENCORE venu me réclamer son match retour tandis que Clyde, Matthias et les autres clowns restaient en retrait derriere..
"-On s'le fait quand ce match Vicky? À la pause déjeuné, dans le jardin derriere l'école?"
J'avais levé un sourcil, exaspérée, tandis que Jenny pouffait de rire.
"Ne m'appelle pas Vicky, on a pas élevé les Mammochons ensemble."
J'avais finalement accepté son offre, bien que dans un sens, ca me fasse perdre mon temps : c'était avec Mangriffe et Girafarig qu'il fallait que je m'entraîne, ils avaient plus de difficultés que les autres et même si je perdais, tout entraînement était bon à prendre. Repti et Phyllali n'avaient pas que ça à faire, et moi le midi, j'avais envie de manger, pas de me battre (surtout quand mon bento contenait une salade de riz si appétissante). Enfin bref, Jenny s'était mise à me raconter une histoire à propos de sa mère qui était sur une affaire un peu spéciale...
"-T'en parle pas Vic, j'suis pas sensée divulguer ce genre d'info, ok? Même pas à Alice!"
J'avais obtempéré, de toute façon je disais plus rien à Alice, c'était une vraie langue de Seviper. La mère de Jenny était à la recherche de criminels qui auraient autrefois appartenu à la célèbre Team Rocket, des mafieux ou quelques choses du genre.. Ces gens seraient apparemment entrain de tramer des trucs louches au Casino de la ville, du genre des détournements de fonds ou du blanchiment d'argent pour refonder leur organisation... Mais ma plongée au cœur de l'enquête avait coupé court quand Peverell était ENCORE venu fourrer son nez dans nos affaires en demandant à Jenny si elle avait du feu. Je ne savais même pas que cet imbécile fumait, encore un stratagème pour se la jouer beau gosse rebelle, probablement! Quoi qu'il en soit, ma copine n'avait pas de briquet, elle en avait demandé un à quelqu'un, et comme j'étais un peu idiote, j'avais envoyé Reptincel lui allumer sa clope...
"-Viens Repti, c'est juste pour dépanner (j'avais envie de dire "cette grosse baie Tomato" mais je trouvais ça gratuit et en plus, j'étais en rouge moi aussi) Môssieur Peverell."
Je faisais une tête blasée mais mon Pokémon m'avait obéit et avait laissé Clyde le crâneur allumer son tube de tabac dans la flamme dansante du bout de sa queue.. tandis que Jenny avait commencé à lui taper la discute...
"-Tu seras là toi aussi à la conférence, Clyde? J'hésite à y aller, y a l'match de baseball ce soir et ma mère a des pass VIP, comme la brigade y est chargée de la sécurité.."
D'habitude, le Eoko sonnait en deux secondes, mais aujourd'hui, les 15minutes de récré, je les sentais passer...
POV Satine
Des champs, des champs, une forêt, des champs, la nature... Le paysage monotone et barbant de Kanto défilait par la fenêtre de ce vieux train TER qui avançait plus lentement d'un Ramoloss, et qui en plus, avait du r'tard. J'imaginais déjà maman crier comme un Brouhabam sur les cheminots pour qu'ils y fassent quelques choses... Mais bon ça servait à rien. J'avais fini par m'endormir à un moment parce que j'étais vraiment trop fatiguée par le voyage de nuit en train, j'avais dormi que trois heures et là il fallait que je refasse une sieste si je ne voulais pas tomber de fatigue toute la journée et être en forme pour le match de ce soir! Je somnolais en pensant au concours d'hier : ma copine Chloé n'avait pas remporté le ruban, en même temps, elle était désavantagée et ne pouvait rien faire face à un Pokémon psy, avec un type électrique... Enfin, au moins ça ralentissait une concurrente potentielle pour moi! C'était pas gentil mais bon... Le principal finalement, c'était pas qu'elle gagne ou qu'elle perde, c'était d'avoir pu voir Drew! QUOI, vous l'connaissez pas?! C'est le plus talentueux coordinateur du monde, le plus génial et classe, mais aussi le plus beau et le plus... waw! J'étais complètement raide dingue de lui, d'ailleurs je collectionnais les posters, les cartes et les articles de presses des coordinateurs qui m'intéressaient mais... ceux de Drew avaient leur place spécial dans un porte revue orné de cœurs ! Et il m'avait dit hier que j'étais très douée et que gracieuse! ET TOC! Ça vous en bouche un coin pas vrai!? En même temps c'était évident : j'étais réellement douée et gracieuse, je faisais tout pour, je travaillais dur! Pas de jour de congé pour Satilina, qu'il pleuve, qu'il vente ou qu'il neige, je m'entraînais sans relâche pour un jour devenir la reine de Kalos et même du monde! Mais avant, il fallait que je descende du train...
"-Allez tout le monde, retour!"
J'avais rappelé Feuforeve, Phione, Farfuret et Prismillon dans leur Pokéball. Inutile de me demander où sont Tortank et Ponyta, cet imbecile d'agent m'a interdit de les sortir car apparemment, ils étaient soit disant trop lourds et encombrant! J'avais vite pris ma valise et m'étais admirée une dernière fois dans la vitre : PAR-FAITE! Ma combishort noire à pois était décidément trop belle, et je m'étais fait une queue de cheval haute à cause de la chaleur étouffante de ce vieux train miteux. Enfin à quai, j'avais laissé sortir le troupeau et était allée rejoindre maman qui m'attendait sur le quai avec la poussette.
"MAMAAAAN!"
J'avais couru faire un câlin à mamounette avant d'embrasser aussi mon petit frère chéri : trop bien de rentrer à la maison!
"-Eh bah ils en ont mis du temps! C'était quoi l'excuse cette fois? Un Ronflex endormi sur la voie?"
Maman était agacée, tout comme moi! Et on était partie faire les courses pendant que je lui racontais tout le déroulé du concours génial d'hier. Arrivés au supermarché, maman avait mis Oliver dans le siège exprès du caddy et on faisait les rayons, à savoir que j'aidais maman à choisir. Ensuite on était rentré à la maison et on avait mangé une glace sur la terrasse sous l'arche en palmiers avec Qulbutoké pendant que les Pokémons s'amusaient tous à se rafraîchir autours de Tortank qui envoyait hydrocanon dans les airs en tournoyant... Les Pokémons de l'élevage allaient bientôt partir et j'étais triste parce que je les aimais bien, mais les gens allaient venir chercher leurs œufs enfin éclos. En fait parfois, les gens voulaient pas s'embêter et il fallait qu'ils aient évolué avant qu'ils viennent les récupérer, et là on avait déjà 3 Empiflors alors... La fin de cette session était dimanche, et y avait un Chetiflor qui évoluait pas, pourtant Victoire et papa le faisait combattre mais ça marchait jamais, et moi j'avais pas trop trop envie de m'amuser à titiller ce Pokémon trop moche et son odeur de pourri... Maman venait de me demander d'y faire quelques choses mais j'avais pas envie, alors j'avais proposé d'aller dans la piscine plutôt, et elle avait dit OK. J'avais plongé la première puis maman était venue avec Oliver : mon frère était trop marrant dans sa petite bouée Octillerie! On avait joué un peu puis j'étais sortie pour ranger ma valise pendant que maman faisait à manger pour le midi une salade de tomates. Y avait pas à dire, j'adorais le printemps!
POV Clyde
D'accord, en plus d'avoir été élevée par les Grahyena, elle n'avait aucune notion d'expressions... Ou alors elle faisait volontairement l'idiote pour détourner l'attention. Bwarf, les deux étaient plausibles franchement ! En même temps, je la comprendrais, c'était un peu la honte de faire la fangirl avec un mec de 30 piges portant une casquette. Enfin d'après moi, en tous cas. Après, je m'en foutais, si ça l'amusait après tout... N'empêche, j'étais plutôt fier de Thelma par rapport à ça : elle n'avait jamais eu ce genre de comportement avec des célébrités et/ou beaux mecs ! Ni avec aucun mec, d'ailleurs, si ce n'était ses auteurs favoris. Mais ma sœur n'est pas chelou au point de tapisser sa chambre de posters de Victor Hugo. Bref. Victoire continuait à rager tout seule, même si c'était d'une voix calme. Par contre, mes yeux s'agrandirent lorsqu'elle me traita de paquet cadeau ? De quoi est-ce qu'elle me parlait, cette gonzesse ? En fait, la première hypothèse comme quoi elle était juste un peu simplette gagnait en crédibilité !
Je n'eus pas le temps de lui répondre puisque le prof arriva, ainsi que tout le reste de la classe. Il avait peut-être un nom totalement ridicule et pas crédible, mais je devais reconnaître que son Drattak avait du style. Moins que Libégon qui était plus gracieuse, mais je suppose qu'il fallait bien compenser le fait de s'appeler "Germignon" et d'être aussi petit que chauve. Les vrais Germignon avaient au moins leur feuille pour cacher la misère... C'était peut-être pour ça que ce passionné de calculs kiffait Moisinville : un vrai Drattak, cette vieille peau ! Quoiqu'il en soit, j'étais meilleur en maths qu'en bio et ce contrôle ne fut qu'une formalité. Le cours d'anglais fut tout de même plus posé, je savais que la prof m'adorait : c'était un peu malaisant parce qu'elle devait avoir l'âge de ma daronne... Mais bon, même avec mon accent pourri, elle me mettait la balle de bonnes notes, alors peu importe les moments gênants ! Remarque, y avait que mon accent qui était un peu dégueu, je m'en sortais plutôt bien en dehors de ça, sans vouloir m'la péter.
A la pause, Arthur s'était mis en tête de revenir à la charge avec Miss Grahyena. J'avais essayé de lui dire que c'était pas une bonne idée, que cette meuf était déjà à fond sur les vieux ados... Mais non, il n'avait pas écouté Bibi et était parti se foutre la honte en l'appelant "Vicky". J'avais beau être en retrait, je me sentais super mal à l'aise pour lui et je n'avais qu'une envie, facepalmer avant d'aller me cacher sous une table*. Surtout quand la "Vicky" en question lui déclara qu'ils n'avaient pas gardé les Mammochons ensemble. Je devais avoué que son expression me plaisait assez, je la ressortirais bien à l'occas', même si ça me faisait mal de l'admettre puisqu'elle venait de cette donzelle. Malgré tout ça, Arthur avait au moins pu avoir sa promesse de match retour et il était revenu vers nous en souriant comme le bon gros niais qu'il était. Je me disais que des fois, j'étais franchement pas aidé...
"Vicky. Sérieusement, mec ? Tu veux la pécho ou lui montrer que t'es un bouffon ringard ?"
Raphaël et Mathias s'esclaffèrent, visiblement d'accord avec moi, même si venant de ce dernier, je trouvais ça franchement mal placé.
"Roh ça va. Trouve-toi une meuf et on en reparle !"
Je haussai un sourcil. C'est qu'il prenait la confiance ce bon Arthur. Les deux autres semblaient impatients de voir ce que j'allais répondre. Mais franchement, c'était trop évident.
"J'crois pas que "Vicky" soit ta meuf."
Mes potes étaient visiblement déçus que ma réponse n'ait pas plus de piquant, pas plus de... Enfin vous voyez ce que je veux dire, j'avais juste énoncé la vérité pure et simple. Et visiblement, ça avait suffit pour rabattre le caquet d'Arthur. Trop facile. Il me semblait que c'était le moment opportun pour sortir la clope, pour parachever mon image de coolitude à ce moment. Seulement, j'avais les cigarettes, mais pas de briquet. Voyant que Jenny était en train de fumer, je me dirigeai naturellement vers elle, plus que vers "Vicky", dont je me serais bien passé. J'aurais assez à la supporter les quelques semaines à venir pour notre projet d'histoire, merci encore M'sieur Goiyo !
"S'cuse moi, t'as pas du feu ?"
Évidemment, la réponse était négative, j'allais partir sans demander mon reste quand l'autre Miss Grahyena ramena une fois de plus sa fraise alors que je lui avais rien demandé en sortant son Reptincel de façon totalement random. Nan mais franchement, il me semble qu'elle était vraiment un peu idiote, c'était p't'être pas un si mauvais match avec Arthur tout compte fait... Et puis je me rendis compte qu'elle voulait que j'allume ma clope avec son feu à lui. Bon, jok, peut-être pas si débile que ça, la bougresse ! J'utilisais donc le feu de Reptincel et lui sourit, prenant soin d'ignorer Mam'zelle Morgan.
"Merci Repti, puisque c'est comme ça que tu t'appelles."
Pendant ce temps, Jenny avait commencé à me parler. Je ne la connaissais pas beaucoup, mais elle me semblait cool comme nana. Je savais que sa mère était flic - d'ailleurs, j'avais jamais compris le délire dans leur famille de toutes s'appeler pareil et de faire le même métier, ça devait être la grosse ambiance pendant les repas de famille, elle sont 10 à se retourner quand on demande à une de nous passer le sel-, et je m'étais toujours demandé si mes darons avaient eu affaire à elle. Je me demandais souvent ce qu'ils avaient accomplis comme méfaits, ils n'avaient jamais été très clairs là dessus. Ils m'avaient juste assurés qu'ils n'avaient tué personne. Merci papa, merci maman pour ces précisions très rassurantes. A priori, c'étaient plutôt des voleurs, sans doute de Pokémon, qui avaient fini par renoncer je ne savais trop pourquoi au crime. Quoique c'était pas totalement sûr qu'ils aient payé tout ce qui se trouvait dans notre maison.
"Ouais, Sacha lui-même m'a proposé d'y aller !"
Ouais, bon. Il a d'abord proposé à l'autre nœud-noeud, mais Jenny n'avait pas besoin de le savoir. Surtout qu'elle le savait peut-être déjà, j'suis sûr que la donzelle s'était empressée de le lui dire.
"C'est vrai que des pass VIP, y a de quoi hésiter ! D'un autre côté, c'est pas tous les jours qu'un génie extrême fait une conférence."
C'était chouette le baseball, mais je n'étais pas forcément fan des équipes qui s'affrontaient ce soir et puis... Nan, y a pas à tortiller du cul pour chier droit, même si la fashion police devait faire quelque chose concernant la casquette de Sacha, ça valait quand même grave le coup d'y aller.
"Ton équipe fétiche joue ce soir ? Parce qu'autrement, j'suppose que ta mère aura des pass pour d'autres matchs, non ?"
J'ignorais totalement Victoire, comme s'il n'y avait que Jenny et moi qui fumions comme deux potes près de la grille. C'était pas poli du tout, mais je m'en battais un peu les steaks. Sa pote était cool et je sais pas pourquoi je cherchais vaguement à marketter la conférence, mais ça avait l'air de marcher, puisqu'elle semblait de plus en plus intéressée pour y aller. J'serais pas aussi modeste, je dirais que c'était parce que j'avais un charme tel que je l'avais convaincue, mais je vais simplement dire qu'elle s'était dit que ça pourrait être sympa de voir sa pote Mam'zelle Grahyena en dehors du bahut avec un génie extrême et un beau gosse en chemise en prime. Vous avez cru quoi, j'étais bien modeste, mais y a des limites quand même !
POV Victoire
"- Ouais justement je préfère aller voir les Farfurets le mois prochain, elle a des pass pour tous les matches qui se déroulent à Celadopole.. D'ailleurs tu me diras si t'en veux Vic pour tes parents, je peux leur en filer s'ils veulent.."
Jenny avait tiré sur sa clope pendant que je la remerciais, lui disant que maman serait sûrement contente. En plus, elle aimait bien Jenny, c'était même probablement parmi mes copines celle qui était le mieux accepté à la maison, apres Alice bien sûr.. Mais en réalité, cette greluche commençait à m'agacer à ne plus penser qu'aux mecs! Depuis qu'elle avait perdu sa virginité avec un type du lycée d'Argenta, elle passait son temps à nous prendre pour des gamines et à fanfaronner, et franchement je trouvais ça non seulement débile, mais aussi profondément navrant... Je ne voyais pas le rapport entre le fait d'être cool et celui d'avoir un hymen déchiqueté. Non mais serieux ça intéressait qui (à part Matthias)? Je préférais mille fois me concentrer sur d'autres choses plus palpitantes plutôt que d'aller m'amouracher d'un type d'une autre ville, surtout qu'elle n'était pas vraiment du genre fidèle.. En réalité, je ne comprenais même pas à quoi lui servait son guignol, à part s'envoyer en l'air. Enfin bref, Clyde essayait de persuader subtilement Jenny de venir assister à la conférence, mais elle ne semblait pas vraiment opé.. Est ce qu'il la draguait?!
"-Ca a l'air pas mal mais je vais plutôt essayer de bosser avec mon binôme d'histoire, d'ailleurs t'es avec qui toi Clyde? Moi j'fais équipe avec le nouveau, il m'a l'air un peu con-con, mais j'vais l'bouger!"
Le "nouveau" était arrivé au LIPC en novembre suite au déménagement de ses parents d'Alola à Kanto mais pour tout le monde, il restait le "nouveau", même après plusieurs mois parmi nous. Il fallait dire qu'il ne parlait qu'aux autres "autochtones" d'Alola, comme si c'était une secte privée et que personne ne pouvait comprendre leur délire de capacité Z, ou qu'on était trop débile pour avoir déjà vu un Grotadmov arc en ciel ou un Goupix blanc. Le truc c'est que mes parents avaient des Pokémons de là-bas, mais j'avais pas vraiment envie de discuter avec ces gens chelou.
"-Et toi Vic t'y vas avec qui?"
J'avais rien écouté de leur conversation.
"Hein, où?"
Ils parlaient encore de la conférence, quel ennui...
"Avec mon père, t'imagines bien qu'il veut voir l'arène, en plus il doit peut être y bosser cet été, enfin il a répondu à un appel d'offre.."
L'Eoko avait sonné la fin du malaise et on était retourné en cours, et comme vous pouviez vous en doutez, Arthur me collait aux basques..
"-J'ai entendu une bride de votre conversation, ton daron travaille dans l'arène?"
Il commençait vraiment à me gaver!
"Non, il va juste s'occuper du design, il est horticulteur. Enfin c'est pas encore sur."
"-Hm je vois, c'est pas mal. Mais vois tu, mon père est PDG d'une grande et prestigieuse industrie d'électro-mécanique alors tu sais moi, les pâquerettes, les roses, tout ça..."
J'avais tiré une tête de six pieds de longs : quel intérêt de me raconter que son père avait un poste à responsabilité et de l'argent? S'il savait que ma famille du côté de papa était parmi les plus riches du pays! Même les "pâquerettes" avaient plus d'intérêt que cet imbécile à mes yeux!
"C'est bien. Bon maintenant tu m'excuseras, mais je parle avec Jenny. On se voit tous à midi pour le match."
Direction la salle bio Pokémon, youhou...
POV Clyde
"On a toujours le droit à du beau jeu avec eux !"
Mon opinion de Jenny s'améliora encore plus quand elle dit supporter les Farfuret : même si je ne suis pas un grand fanboy, ça reste une de mes équipes préférées. C'était une raison supplémentaire pour moi d'être un peu déçu qu'elle choisisse de ne pas venir à la conférence de ce soir. Bon, entendons-nous : je m'en serais remis dans tous les cas, hein. Je n'étais pas comme ce tocard d'Arthur à coller aux basques d'une nana sous prétexte qu'elle me plaisait. Et encore, je ne savais absolument pas si Jenny me plaisait, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit. M'enfin je devais avouer que ça aurait été une bonne occasion de faire peut-être plus ample connaissance. Contrairement aux apparences, j'étais pas un mec si superficiel que ça et la nana pouvait être aussi jolie qu'elle le voulait, si elle était bête comme un manche à balais et aussi intéressante qu'observer un Ramoloss dormir, bah... Y avait pas moyen, quoi. Mais bon, y en aura d'autres des occasions et peut-être même sans Victoire dans les pattes ! D'ailleurs, heureusement que Jenny lui parlait, parce que j'en avais presque oublier sa présence à Mam'zelle Grahyena ! D'ailleurs, Jenny évoqua le projet d'histoire, me demandant avec qui j'étais... Un petit sourire qu'on pouvait qualifier d'ironique s'afficha sur mes lèvres.
"J'suis vexé que ta copine t'ait pas décrit le bonheur que c'était de m'avoir comme équipier... Ou même le malheur, d'ailleurs. Vous avez réussi à définir un sujet au moins, avec cette flèche ?"
En vrai, non, ça m'était plutôt égal, mais tant pis. C'était plus cool que de dire bêtement "je suis avec Victoire". Ou Vicky pour les intimes, évidemment, ahem... D'ailleurs, nous étions revenu sur la conférence de ce soir. Apparemment, Victoire allait à la conférence avec Papa Graheyna, j'allais donc voir le bonhomme qui avait pu engendrer une telle donzelle. J'en venais à m'imaginer un type sans gêne qui laissait sa femme tout faire à la maison, conduisant un pickup tout pourri et se tapant les barrières en cherchant à se stationner... Fallait que j'arrête d'imaginer de telle choses, c'était juste chelou. Surtout qu'apparemment, son paternel était horticulteur. Remarque, ça n'était pas forcément incompatible avec le fait d'être relou. Bref, faut croire que je verrais ce soir et de toute façon, la cloche Eoko mettait fin à la pause. Ca n'empêcha pas Arthur de ramener sa fraise une fois de plus. Décidément, ce mec était encore plus collant qu'un chewing gum et il me saoulait avec ses chemises de luxe dans toutes les nuances possibles de bleus... Ouais, voilà, Arthur était un chewing gum bleu. Il me faisait presque penser au Qulbutoké de tata Moka, en fait... Collant, un peu con-con sur les bords. Sauf qu'Arthur se payait en plus le luxe d'être un abruti fini se vantant du statut de son daron. Genre il a besoin de parler de son père pour pécho ? En descendant celui de sa target dans le processus ? Nan mais fallait qu'il prenne des cours de drague, là. Pas possible. Même Mathias s'y prenait mieux... Je levais les yeux au ciel, préférant sourire à Jenny qui se marrait toute seule. J'étais plutôt satisfait qu'elle me sourit en retour : c'était un peu chelou de se dire qu'elle était une photocopie parfaite de sa mère en plus jeune, mais je devais avouer qu'elle était plutôt mignonne, même si ça ne suffisait pas en soi.
Une fois les deux nanas entrées dans la salle, je me tournait vers Arthur.
"Mec. J'sais que t'espère entrer dans la boîte de ton père après, mais il t'embauchera jamais au marketing en tous cas. Tu sais pas te vendre. Faut arrêter d'lui coller aux basques, hein. Fais-toi désirer."
J'sais pas si Victoire le désirera s'il arrêtait de la saouler, mais je supposais que ça pouvait pas être pire que de faire du forcing, de toute façon. On entra ensemble dans la salle. A la base, je comptais me mettre à côté de Raphaël, mais Arthur posa ses fesses sur le siège à côté du mien.
"Si j'te connaissais pas aussi bien, je dirais que tu veux me mettre des bâtons dans les roues...
- Tu te les mets tout seul en étant chiant. Elle s'en fout que ton père soit un grand PDG."
Je levais levais les yeux au ciel. Franchement, la bio Pokémon, c'était déjà assez relou comme ça pour que mon pote en rajoute une couche. Mais j'étais pas au bout de mes peines.
"M'sieur Clyde est en binôme avec elle en histoire et ça y est, il la connaît personnellement !"
Il semblait super vexé et j'avais du mal à croire qu'il fasse preuve de plus de mauvaise foi que ma daronne quand elle engueulait mon père ou même moi...
"J'dis pas ça. Je sais pas si t'as capté que j'essaie de t'aider. Et encore, j'm'en branle, mais t'es mon pote et ça me fait mal de te voir te ridiculiser."
En vrai, j'aurais pu arrêter ma phrase à "je m'en branle", mais bon. Arthur n'eut pas le temps de répliquer puisque le prof nous rappela à l'ordre de façon assez radicale...
"Messieurs, je vous saurais gré de bien vouloir vous taire. D'ailleurs, je vais ramasser vos devoir maison et nous procéderons à la correction. Monsieur Peverell-Ackerman, vous corrigerez la première question, puis ce sera au tour de votre voisin et ainsi de suite."
Non seulement je n'aimais pas plus cette matière que ça, mais en plus, le prof était péteux à n'en plus finir avec son langage châtié. Et puis c'était p'têtre le seul à m'appeler par mon nom complet, trop fatigant... Heureusement que la première question était la plus simple et que c'était une des seules que j'avais bien réussie sans l'aide de Raph' ! Je répondis donc juste et ce vieux Cabriolaine me laissa tranquille, de même qu'Arthur, qui passa le cours à mater Victoire de la façon la plus gênante qui soit.
POV Victoire
Une fois arrivés en cours, Arthur, le fils de Môssieur le Grand PDG de mon cul piaillait comme un Piafabec avec Clyde, ce qui avait agacé le prof qui, par conséquent, avait décidé qu'on corrigerait chacun notre tour dans l'ordre à une question après avoir rendu notre DM. Je fit donc passer les copies des autres au prof, puisque j'étais au premier rang, pendant que Jenny était entrain d'écrire sur un papier au crayon de bois. J'écoutais le speech barbant de ce vieux crétin à moitié chauve avec ses deux épis de cheveux blancs sur les cotés de son large crane de Noeunoeuf, puis Clyde ouvrit les festivités en répondant à la première question, tandis que Jenny m'avait donné discrètement le papier sur lequel elle griffonnait depuis le début.. "Ce que je voulais te dire c'est que dans les recherches de ma mère au sujet de la Team Rocket j'ai vu un truc qui parlait de ta mère sur un papier genre officiel je crois, mais la mienne m'a surprit et m'a dit de ne pas regarder la dedans, que c'était une affaire en cours alors j'ai pas insisté mais je crois que ta daronne a eu un problème avec eux ou avec la justice. Ca parlait aussi d'une Peverell et d'un Ackermann, ça fait beaucoup de coïncidences...". Comme vous pouviez vous en douter, j'étais carrément choquée, mais il fallait que j'en sache plus. D'un coté, ça ne m'étonnait pas tant que ça que maman ait eu des soucis avec les flics, elle avait surement du provoquer un accident de voiture, ou insulter un agent, franchement c'était bien son genre. Mais les parents de Clyde? La... Team Rocket? Je ne connaissais même pas ce truc, juste qu'il existait des sortes d'organisations chelou genre Mafia, mais ce nom ne me disait rien et je le trouvais plutot ridicule, à croire que c'était des fans de salade ou de navettes spatiales. Pourtant, j'avais un peu de mal à relativiser et je voulais à tout prix savoir exactement ce qu'elle avait lu... "Tu sais quoi d'autres?" Elle n'avait pas répondu à l'écrit, seulement esquissé un haussement d'épaules pour me dire qu'elle avait pas plus d'infos sur maman.. avant de reprendre le critérium. "Black te mate depuis qu'on s'est assise, il te kiffe c'est sur" J'avais laissé un peu couler cette histoire et fait rouler mes yeux vers ce crétin : en effet, il me regardait d'un air insistant... Mais qu'est ce qu'il avait avec moi à la fin?! Le match retour, sa nouvelle lubie de me coller aux basques, et voilà qu'il me regardait comme si j'étais un extraterrestre! Jenny pensait que je lui plaisais, mais franchement, ça me semblait un peu bizarre : qui insisterait comme un lourdingue pour un match qu'il avait déjà gagné une fois, et rabaisserait la fille qui lui plait en la traitant limite de cassos? Absolument personne, sérieux c'était douteux comme approche, même moi qui drague comme un pied je savais quand même que le minimum syndical pour susciter l'intérêt c'était AU MOINS d'être sympa! Enfin bref, j'allais répondre lorsque le vieux savant fou m'interpella de sa voix nasillarde proche de celle d'oncle Miaouss.
"-Morgan, question suivante : Un Pokémon chromatique garde t il sa coloration spécifique après évolution? Justifiez"
"Oui alors... Euh.. Lors d'une évolution, la structure d'un Pokémon se modifie et la couleur change : il suffit d'une micro différence dans la taille et l'écartement des cellules de l'épiderme pour changer la longueur d'onde lumineuse qui est réfléchie et donc, la couleur du Pokémon. C'est pour ça que la coloration du Pokémon chromatique ne reste pas la même tout au long de sa vie, mais change d'un stade évolutif à l'autre."
"-Bien. Jenny s'il vous plaît, question suivante"
J'avais pas stressé, je savais que c'était la bonne réponse puisque j'avais bossé sur ce truc sur les "shinies" toute ma soirée d'hier avec papa, maman et Miaouss (et Qulbutoké mais... bon, voilà quoi.) Pourtant, le vieil oeuf m'avait dévisagé d'un air chelou avant de faire tomber son stylo avec lequel il jouait nerveusement depuis le début de l'heure par terre, puis il s'était baissé pour le ramasser en... EHHHHHH! Je REVE ou ce vieux pervers dégueulasse regardait sous ma robe?! J'avais croisé les jambes plus fermement en tirant sur ma robe d'un geste écoeuré : sérieux ce vieux Groret me dégoutait grave, non mais sans rire, c'était immonde! C'est vrai qu'Alice me l'avait deja dit mais bon, cette greluche avait tendance à voir du sexe de partout, jusque dans un Empiflor qui avait, selon elle, une forme très phallique, enfin vous voyez l'genre. Il avait fini par m'ignorer et reprendre la correction qui finalement, dura toute l'heure. L'Eoko nous libéra de cette ambiance glauque et malsaine, avant de tous nous replonger dans une atmosphere encore pire en Culture Générale, notre prof étant aussi stimulant qu'un Hypnomade.. Il n'avait pas écopé de ce surnom pour rien puisque je m'endormais littéralement, sentant mes yeux se fermer tout seul et ma tete peser une tonne entre mes mains, mes coudes glisser sur la table... Mon estomac gargouillait encore pire que celui d'oncle Miaouss qui a sauté un repas, franchement j'étais trop faible, je crevais tant la dalle que j'aurai pu avaler un Tauros rôti en entier sans mâcher. Et finalement, Monsieur Soporifik nous avait laché un quart d'heure plus tot : un MIRACLE, une bénédiction! Je m'étais levée de ma chaise presque en courant, ne pensant qu'à mon déjeuner... lorsque Black était revenu à la charge, me barrant la route tel un Ronflex dans le couloir pour presque m'obliger à livrer mon match non mais quelle PLAIE!
"-J'ai pas Mangriffe avec moi aujourd'hui, désolée une autre fois..."
J'avais pris un petit air navré alors qu'en fait, j'en avais rien à fiche de ce combat, tout ce que je voulais c'était rejoindre mes amis et MANGER! Je pensais que ça suffirait pour qu'il me fiche la paix mais ce crétin était plus opiniâtre que je ne l'aurai cru, et face à tant d'insistance, j'avais fini par céder parce que comme d'habitude, j'étais une bonne poire qui n'osait pas dire non, un peu comme mon père qui était toujours là à tout accepter en baissant les yeux comme un Caninos battu "Oui Jessie, d'accord chérie...". Enfin... il acceptait tout à une petite exception près : maman n'avait pas le droit de prendre la voiture. Il savait que c'était un vrai danger public et par conséquent, elle n'avait les clefs que du vieux pick up, et encore, même avec ce tas d'ferrailles elle avait le chic pour nous mettre tous en danger, ne serait ce qu'en tapant tous les jours la barriere du lycée comme un gros Hariyama véner. Quoiqu'il en soit, j'avais fini par suivre ce bolosse et sa bande de chemisiers jusqu'au parc derrière l'école pour me battre...
"-Méganium, c'est à toi!"
Un petit sourire avait fendu mon visage : encore lui avec son fouet liane plus mou qu'une mémé?
"Allez Repti, je te choisi!"
Évidemment, il commençait avec un gros désavantage, et cette fois j'avais un peu plus de chance de gagner, mais quand même, c'était louche, il avait clairement vu que j'avais Reptincel avec moi ce matin, est ce qu'il avait un stratagème derrière la tête?!
"-Je te laisse commencer ma jolie..."
Ma jolie? Quel baratineur, il se foutait vraiment d'moi! Avec plaisir tiens! J'allais le battre et lui faire fermer son clapet à ce sale gosse de riche!
"Trop d'honneur! Reptincel attaque lance flamme!"
Étrangement, sans vraiment savoir pourquoi, c'était Clyde que je regardais du coin de l'oeil, appréhendant ses réactions, comme si c'était lui que je me devais de battre et que c'était sur cet imbécile qu'il fallait que je prenne ma revanche. Dans un sens, c'est lui qui m'avait appelé "Défaite" hier et qui s'était le plus moqué de moi, et je me surprenais à être "vexée" qu'il accorde plus d'attention aux beaux yeux de Jenny qu'à mon match...
POV Clyde
Une fois qu'Arthur et moi avions répondu aux questions, le cours se passa sans trop d'encombre. Mis à part le fait que la table de mon pote avait probablement manqué d'être noyée sous la bave tant ce type avait l'air d'être en Ponchien. C'était assez répugnant, on aurait dit Mathias quand il était en manque de nana, là... On parlait de Victoire Morgan, hein. Ok, c'était pas un cageot, mais justement. C'était une nana, pas un steak tartare, fallait se calmer, par Arceus ! C'était d'autant plus gênant que du coup, je matais aussi sans même le vouloir, ce qui me fit remarquer que Jenny avait elle-même remarqué. Malaisance, bonjour ! M'enfin c'était au tour des nanas de parler et j'étais rassuré de constater que Raphaël avait jusqu'à présent bien fait son taf et que du coup, j'aurais une bonne note... Maman ne me fera pas tout un cake et je pourrais avoir la paix. Peut-être même que je pourrais négocier une avance sur argent de poche pour m'acheter une guitare... Mais je divaguais. Vaguais. (oui je suis drôle)
Dans tous les cas, le calvaire du cours de bio Pokémon prit fin, mais ce n'était que pour marquer le début d'un autre calvaire : le cours de culture générale avec le prof le plus assommant du lycée. Cette fois, je pu me mettre à côté de Raphaël. De toute façon, Arthur ne semblait pas vouloir avaler ce que je lui avais dit et s'était posé à côté de Mathias... Derrière nous. Apparemment, fallait pas pousser mémé dans les Ortides. Le pire, c'est que même sans regarder, je savais que ce kéké des plages continuait à mater Mam'zelle Grahyena et c'était franchement la honte. Non, vraiment, j'en venais à avoir honte de trainer avec un mec pareil. Il avait de la chance d'être fort en imitation et plutôt cool le reste du temps. Le point positif d'avoir un prof qui a deux de tens', c'était qu'on pouvait faire ce qu'on voulait. Du coup, on parlait musique avec Raph : je l'amadouais pour qu'il commence à m'apprendre la guitare et il viendrait chez moi prochainement pour la batterie. J'étais trop enjaillé d'apprendre un nouvel instrument : je n'étais peut-être pas expert, mais j'aimais beaucoup jouer, ça détendait. Alors certes, la guitare, c'était cliché, mais ça restait pas si compliqué à apprendre et plus mobile que la batterie. On avait d'autres sujets de conversation que les nanas, nous !
Mais c'était pas le cas des deux guignols derrière... Que j'entendais parler de choses peu catholiques alors qu'on savait tous qu'Arthur était aussi puceau que moi. Sauf que pour moi, les gens l'ignoraient. Bref. De toute façon, dans le cas d'Arthur, c'était assez simple à comprendre : il faisait tout de travers. Il avait beau avoir un joli minois, il était con comme un manche quand il s'y mettait. Me concernant... C'était plus que je n'avais jamais été aussi loin. J'avais embrassé des filles, j'avais même peloté des poitrines, mais... Traitez-moi de pucelle, mais j'avais pas envie de faire ça avec n'importe quelle gonzesse. Plus tard, j'disais pas, mais pour le moment, ça me disait moyen. J'me dégoûtais un peu avec ces histoire de "la bonne", mais c'était un peu l'idée : une nana qui me fait confiance et en qui j'ai confiance. Bon, on ça suffit les niaiseries, on revient à nos Wattouat.
Une fois le cours terminé avec quinze minutes d'avance - parce que ouais, au lieu de mater les filles, je mate l'horloge, pas plus intéressant, en fait ! -, je plaquai ma main contre mon front en voyant ce bon vieux Thutur harponner la donzelle aux cheveux magenta pour son fameux combat. N'écoutant que mes devoirs de pote, je m'approchai. Raphaël me talonnait et Mathias n'avait pour une fois sans doute pas envie d'aller manger autre chose que son repas... J'avais la méga dalle et ça me saoulait carrément que ce glandu d'Arthur colle aux basques de Victoire, alors que j'allais déjà me la coltiner ce soir et demain... Mais je m'aperçut bien vite que y avait peut-être moyen de rendre les choses plus intéressantes : Victoire n'était pas la seule à détonner dans le "gang des chemises", il y avait aussi Jenny...
Je me disais qu'on aurait peut-être la paix une fois qu'Arthur aurait son combat. En vrai, j'espérais presque que Mam'zelle Grahyena lui foute une déculottée, que M'sieur Black soit trop atteint dans sa fierté et qu'on en parle plus. On se mit sur le côté tandis que les deux se positionnaient face à face dans le parc derrière le lycée pour le combat. Sans grande surprise, Arthur choisit son fidèle Méganium, alors qu'il aurait carrément pu choisir un autre de ses Pokémon, genre Léviator... Ce mec me laissait franchement pantois par sa débilité. Mais bon, il en serait bien puni, puisque Victoire sortit son Reptincel. Le match n'avait même pas commencé que ça me saoulait déjà ! Je tournai les yeux vers Jenny, qui s'était mise à côté de moi. Je ne sais pas si c'était volontaire, mais peu importe, j'allais pas passer l'occasion.
"Dis j'prépare les mouchoirs pour Arthur, là ?"
Bon, c'était pas très spirituel. J'avais jamais dit que j'étais super doué pour parler aux nanas, mais au moins, j'étais pas creepy. Et puis je pris un peu la confiance en voyant Jenny sourire.
"C'est beau la confiance que t'as en ton pote, dis donc !
- Certes, il se bat mieux qu'il ne drague, m'enfin..."
Ma réflexion sembla la faire rire. En même temps, Arthur était vraiment un sketch à lui tout seul.
"On en parle du "Vicky" ?"
Ok, j'étais un salopard de me moquer ouvertement de mon pote devant la pote de sa target, mais à la guerre comme à la guerre. Par contre, en disant ça, j'avais l'impression de parler un peu trop de "Défaite Morgan", alors que c'était pas forcément d'elle dont j'avais envie de parler, là. Je pris une clope pour me donner une certaine contenance, mais...
"J'me fous de sa gueule, mais en attendant, j'ai toujours pas de feu, moi."
Au moins, ça semblait captiver Jenny, qui m'accordait plus d'attention qu'au match de sa pote. D'un côté, rien que ça, ça me mettait grave la confiance. A tel point que je voyais même pas Mathias et Raphaël nous mater tel des Timon et Pumba humains.
"C'est vrai qu'on a été un peu interrompus toute à l'heure. T'es donc avec Vic' pour l'histoire. T'as de la chance, tu te tape pas un boulet."
Ça me rassurait un peu qu'elle dise ça, même si j'attendais vraiment de voir. Parce que je ne savais pas trop si Jenny était vraiment objective en parlant de sa copine. En tous cas, je remarquais qu'elle ne me quittait pas des yeux et je devais avouer que c'était plutôt cool. On parla encore un peu du projet d'histoire, ce qui m'amena à ré-évoquer la conférence de ce soir.
"C'est quand même dommage que tu puisses pas venir.
- Ouais, j'aurais aimé poser des questions à Sacha, en plus.
- J'peux le faire pour toi, si tu veux."
Ouais, j'étais comme ça, bon prince. C'était surtout sorti sans que je réfléchisse trop. En plus, je me sentais un peu con, parce que Victoire avait sans doute déjà du lui proposer...
"Ce serait chouette de ta part, merci !"
Ou pas. En tous cas, elle me donna quelques questions plutôt bateau à poser au génie extrême. J'me sentais pousser des ailes, c'était encore plus facile que je ne l'aurais cru.
"Pas de problème, je lui demanderais.
- Je compte sur toi, tu me raconteras lundi... Ou au pire, ajoute-moi sur Pokébook ?
- Ouais, "au pire"..."
J'acquiesçai, plongeant mon regard violet dans le sien - à cet instant, j'étais franchement ravi de ressembler à ma daronne, le coup des yeux, ça marchait à chaque fois. Si j'avais été seul dans ma chambre, j'aurais probablement commencé une petite danse de la joie. Mais j'étais en public, je savais me tenir, tout de même. D'ailleurs, en parlant de public... Arthur, ou plutôt son Méganium était en piètre posture. Je surprenais malgré tout le regard de la Mam'zelle Grahyena, mais je suppose qu'elle devait chercher du soutien auprès de sa pote.
"Magnez-vous d'en finir, j'veux juste grailler, moi..."
Je vis Arthur lever les yeux au ciel à l'emploi du terme "grailler", mais ça m'étais égal, je voulais juste qu'il perde et vite, qu'on aille bouffer. Même si la compagnie de Jenny était plutôt agréable et qu'elle, au moins, savait ce que ça signifiait.
POV Victoire
Apres 10 minutes de combat, j'avais franchement plus de patience : j'avais VRAIMENT faim, genre à la limite du malaise, pire qu'un Goinfrex qu'on a privé de nourriture, surtout qu'on avait qu'une heure pour manger et j'avais deja perdu assez de temps comme ça! Clyde s'était mis à râler lui aussi, et pour une fois je dois dire que j'étais d'accord avec lui (événement à marquer d'une pierre foudre). L'autre guignol d'Arthur avait levé les yeux au ciel avant de me lancer un petit sourire à glacer le sang digne d'une attaque blizzard (trop creepy ce mec) et s'était ENFIN décidé à utiliser Lance Soleil : il était temps, à croire qu'il avait envie d'perdre! Apres cette attaque, son Méganium allait être trop fatigué pour réagir, c'était donc le moment d'en finir et surtout d'aller MANGER!
"Utilise tunnel!"
Cet imbécile ne pouvait pas se douter que mon Pokémon connaissait cette attaque, et il évita le lance soleil de justesse, avant de sortir de terre juste devant la grosse fleur pour lui balancer une attaque en pleine poire
"SURCHAUFFE!"
Il était tout près et comme vous le savez tous (enfin j'espère, sinon vous êtes carrément naze en combat Pokémon), la première attaque surchauffe étant la plus puissante, j'avais directement envoyé ce ringard... au tapis? Raphaël qui faisait office d'arbitre avait levé sa main droite
"-Méganium est hors combat, c'est donc Victoire qui remporte ce match... et maintenant on va bouffer."
J'avais eu envie de faire une danse de la joie mais c'était plutôt ridicule, alors je m'étais contenté de sourire avec le même air de peste que ma soeur puis remis mes cheveux en place, avant de balancer une baie Oran à ce crétin d'Arthur qui continuait de faire le fier malgré sa défaite...
"Tiens, tu donneras ça à Méganium avant de l'emmener au centre Pokémon.."
"- Merci mais j'ai des potions. -avait il dit calmement avant de me la relancer- Pas mal Morgan, tu as eu de la chance. C'est dommage que ton Reptincel n'évolue pas, un Dracaufeu ça envoie du lourd, bien plus que ton lézard. Tu devrais utiliser une pierre feu, un stade d'évolution intermédiaire ne te servira de toute façon pas à grand chose lors de la ligue Indigo.."
J'avais levé un sourcil : de quoi il parlait encore ce gros con?! Comme si j'allais participer à la ligue Pokémon, n'importe quoi! C'était pas du tout mon délire, et en tant normal, je préférais m'arrêter avant que le Pokémon adverse ou le mien ne finisse KO. C'était sensé être un jeu, rien de plus. Il croyait avoir la science infuse avec ce genre d'info? J'avais envie de le claquer, mais valait mieux l'ignorer
"Ouais ouais j'y penserai, je peux manger maintenant?!"
Et comme si ça ne suffisait pas d'avoir perdu tout ce temps sur ma pause, il s'était assis à côté de moi en sortant son bento, de même que Clyde, que Matthias... QUOI?! Bon et bien, on allait devoir manger avec eux, pour le plus grand bonheur de Clyde qui semblait vouloir choper Jenny... D'ailleurs lorsque je m'étais assise, elle s'était retournée vers moi en ouvrant son bento
"-C'était bien joué Vic, eh tu fais quoi demain? Tu vas t'entrainer pour les Pokévollaneau? Ma mère bosse, on aurait pu se voir..."
J'avais haussé les épaules en sortant les Pokéblocs et Phyllali, puis ma salade, un peu vexée qu'hier tout le monde ait été attentif à ma défaite mais qu'aujourd'hui, absolument toute la bande s'en fiche complet de ma revanche...
"Non, demain je vais chez Clyde pour travailler sur l'exposé.."
Jenny avait délibérément piqué dans mon bento avec sa fourchette avant de me répondre la bouche pleine, s'adressant également à Clyde qui semblait être devenu son grand pote de toujours. D'ailleurs en le voyant jouer nerveusement avec sa clope éteinte, je lui avais fait un signe de tête
"Tu peux allumer ta clope avec Reptincel si tu veux.."
"-Bah pourquoi vous allez pas chez toi? Franchement ce serait carrément plus posé de travailler sur la terrasse, et vous pourrez faire des pauses piscine!", avait reprit Jenny
"-Hm tu as une piscine? Pas mal, enfin si c'est une creusée bien sûr, sinon j'appelle pas ça une piscine..."
Je vous laisse deviner qui avait lancé cette petite réflexion cinglante... Dans le mille : Arthur, le roi du pétrole!
"Oui elle est creusée, mais demain ça va être un peu le feu à la maison, dimanche les dresseurs viennent récupérer les Pokémons de la pension.. Mais euh, si tu préfères venir à la maison, tu peux hein Clyde..."
"-Et nous alors, on est pas invité?"
J'étais vraiment saoulée par Black qui voulait encore s'incruster, mais aussi par Jenny : elle me faisait quoi là!? Elle avait qu'à inviter tout le lycée a une pool party chez moi tant qu'elle y était! J'avais commencé à manger en faisant la tête, complètement blasée par le comportement de tous ces crétins sans gêne.. avant que Raphaël ne relève un peu le niveau..
"-Tu prépares le tournoi Pokévollaneau?! C'est cool, moi aussi j'kiffe ça, tu t'entraines où?!"
J'avais laissé tomber les autres pour discuter avec lui seulement, et bien trop rapidement, l'Eoko avait sonné...
POV Clyde
Non seulement Arthur se fatiguait à essayer, mais il nous fatiguait aussi beaucoup NOUS... Bordel, j'avais juste envie que le Reptincel de la donzelle crame la tronche de Méganium et qu'on BOUFFE. Là en plus, j'étais sûr d'avoir mon bento, pas de scène dérangeante offerte par mes parents ce matin ! Cet abruti d'Arthur se décida à utiliser Lance-soleil seulement après dix minutes de combat, à croire qu'il n'avait jamais fait de match Pokémon de sa vie entière... Nan mais je vous jure que y avait des baffes de perdues. Sans grande surprise, Victoire lui flanqua une raclée, à croire qu'il avait fait exprès. Sérieusement, même pour draguer, c'est naze de laisser gagner quelqu'un... Mais j'avais franchement des doutes sur le "exprès", avec Arthur, on pouvait se poser la question.
Je papotais toujours gaiement avec Jenny quand Raphaël marqua la fin du combat. Fallait bien que l'un de nous soit sérieux et ça devait être ce bon vieux Raph ! En vrai, j'étais super surpris qu'il soit toujours célibataire. D'un côté, je comprenais, il avait d'autres Miaouss à fouetter, mais de l'autre, c'était quand même le genre de type plutôt cool, en plus de pas être désagréable à regarder. Bah quoi ? J'pouvais bien dire ça d'un pote sans que ça soit chelou, nan ? En tous cas, Arthur continuait à déconner quand il refusa la baie Oran de Victoire. Sérieux, j'disais pas que fallait à tous prix avoir la langue marron, m'enfin être un peu conciliant, je crois que ça aidait pas mal, quand même... Voilà que j'parlais comme papa. Lui pour le coup, c'est le type bien conciliant vu comme est maman... Et l'autre couillon trouvait pas mieux que de lui donner des conseils de dressage sur un ton limite paternaliste alors qu'il venait de perdre. J'en pouvais plus de lui, franchement. Son pâpâ était PDG donc Môssieur Arthur ne se sentait plus péter, c'est ça ? 'Fin bref, c'était le moment de casser la croûte au moins !
Le perdant posa ses fesses vers nous tandis qu'on ouvrait tous nos bento. J'étais plutôt content que Jenny semblait tout à fait disposée à rester avec nous... Elle se mit gaiment à bavarder avec Mam'zelle Grahyena quand elle arriva enfin vers le groupe, ne semblant pas ravie de devoir manger avec nous. Bah, tant pis pour elle, tant que je bouffais, je m'en foutais un peu franchement ! J'écoutais vaguement le conversation sur les Pokévollaneau - c'est drôle, j'voyais pas Miss Grahyena faire ça - et ne relevai la tête que lorsque j'entendis mon nom, ma clope toujours sur ma cuisse. Jenny ne se gênait pas pour se servir dans le bento de sa pote qui s'adressa directement à moi, me voyant jouer avec le cancer en tube. J'eus un petit sourire gêné, pris au dépourvu.
"Hm, trop aimable, merci. Ça sera la p'tite cibiche du dessert."
Je ne sais pas ce qui me prenait de dire ça, j'avais l'impression d'entendre papa parler là... Mon daron n'était pas forcément le plus ringard du monde, m'enfin "cibiche du dessert"... Étonnamment, ça fit quand même sourire Jenny qui semblait chaude elle aussi pour m'accompagner. j'kiffais assez le rapprochement, là. Genre j'ignorais toujours si elle me plaisait vraiment, mais j'avais plutôt l'impression que y avait moyen et ça illuminait assez la journée. D'ailleurs, elle parla d'une piscine chez Victoire. Peut-être qu'elle n'avait pas été tant élevée chez le Grahyena que ça, en fait. J'observais avec des yeux un peu rond, comme un pauvre con, sans trop savoir quoi dire. Mais mon expression se transforma bien vite en yeux levés au ciel à la petite réflexion d'Arthur. Quel con, franchement. On dirait un gosse qui essayait de draguer et qui se montrait le plus imbuvable possible au lieu de se servir de son bon sens !
"J'sais pas, t'avais pas l'air si chaude que ça, hier. Moi j'm'en fous, j'ai Libégon, de toute façon. Mais j'avoue que j'ai un peu la flemme d'aller à perpette les oignons..."
En plus, j'avais le sentiment que ça la malaisait que tout le monde veuille s'inviter chez elle. Or, même si je m'en branlais un peu, une petite voix intérieure me disais que je pouvais bien la sortir de ce mauvais pas et insister un peu pour qu'elle vienne chez moi plutôt.
"Chez moi, y a pas de piscine juste une mare au fond du jardin, mais ce sera plus posé pour bosser, j'pense."
Mathias s'esclaffa comme un con en me traitant d'intello. Bah désolé, moi je tenais un peu à mon diplôme, je voyais pas trop le rapport avec un quelconque statut d'intello. Je levas les yeux au ciel, quelque peu irrité. Raphaël dû se sentir obligé de voler à mon secours puisque ce fut son tour de ramener sa fraise :
"Y a peut-être pas de piscine, mais y a une batterie que Bibi veut bien essayer..."
Ouais, "voler à mon secours", c'était vite dit. Ces gens me fatiguaient tous en fait, même si Raphaël relevait clairement le niveau, même Mam'zelle Grahyena l'avait compris, puisqu'elle ne parlait plus qu'avec lui. Le petit "oooh t'es musicien !" de Jenny fit quand même bien plaisir et je ne pu réprimer un petit sourire plein de fierté en acquiesçant. Mais finalement, l'Eoko de l'école mit fin à la pause.
"Si l'offre tient toujours, je veux bien du feu."
J'avais genre deux minutes pour fumer, mais ça n'empêcha pas le Reptincel de la Miss d'allumer ma cigarette que je tirais avec avidité, sans toutefois avaler la fumée. Il était temps de se diriger vers les cours de l'après-midi : je n'avais qu'une hâte, que la journée se termine et que je puisse retrouver papa à l'arène de Céladopole pour la conférence. Après avoir entendu que Victoire s'y rendait avec son père, je me sentais moins seul dans ce cas... L'après-midi passa finalement relativement vite, malgré des cours assez peu passionnant : à vrai dire, j'étais trop occupé à penser à la conférence, je serais presque incapable de dire de quoi avaient bien pu parler les profs. Ils auraient pu nous raconter qu'ils avaient passé leurs vacances à poil à à Alola, j'aurais raté ça. Ça me travaillait quand même un peu de ne pas avoir croisé du tout Thelma, même si c'était plutôt fréquent. Ma sœur me manquait un peu et j'étais inquiet pour elle. Mais pour l'heure, il était tant de dire au revoir au lycée, c'était enfin le weekend ! Dans l'aprem, j'avais reçu un SMS de papa me disant qu'il viendrait me chercher en moto pour qu'on aille à l'arène ensemble. J'étais plutôt enjaillé, car même si le trajet en Libégon avait la grande classe, la moto, c'était pas mal non plus. J'aurais bien voulu un scooter étant plus jeune, mais maman n'avait jamais voulu céder. La cohérence voulait qu'elle était plus sereine de me savoir dans le ciel sur un Pokémon plutôt que sur un engin approuvé par papa en personne. Ca l'avait un peu vexé, mais en même temps, maman lui avait déjà fait tout un flan (sans doute moins savoureux que ceux de tata Moka, je suis drôle²) quand il s'était acheté sa moto il y avait 2-3 ans maintenant. Elle avait invoqué la crise de la quarantaine, inutile de dire que ça ne lui avait pas plu, à papa... Y avait que la vérité qui blessait, après tout ! Bref, le cours était fini, je me dirigeais vers la sortie en même temps que Victoire et Jenny. Évidemment, Arthur ne pu pas se résoudre à se la fermer :
"Bon weekend Vic' !"
J'avais envie de lui demander si Jenny et moi on puait le vieux Smogo, mais il était déjà parti tout fier vers la grosse voiture et le chauffeur qui l'attendaient... J'adressai un sourire un peu gêné aux filles.
"Bon bah... J'te tiens au courant, Jenny. Et Victoire, à toute à l'arène ! Salut !"
Papa était déjà là, m'attendant adossé à sa moto en fumant. J'devais avouer qu'il avait plutôt la classe. Contrairement à certains types de son âge qui en faisait des tonnes pour paraître jeune, ça faisait naturel, il n'y avait que quelques rides qui trahissaient son âge. Il me foutait quand même moins la honte que maman qui m'appelait "Poussifeu" devant tout le monde et qui faisait tourner la tête de tous les mecs présents !
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cecile-voyage · 8 years
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Les classiques de Londres
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lilias42 · 1 month
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Quelques dessins préparatoires pour ma prochaine idée d'histoires
Là, pour le coup, c'est plus des gribouillages comme ça avec quelques liens entre eux mais, pas grand chose. Je voulais surtout vous montrer le premier alors, j'en profite pour en mettre d'autres au passage :
Tumblr media
ça, c'est le portrait de personnage d'une des figures les plus puissantes de ce monde et qu'il ne faut CLAIREMENT pas énervé, Rosine (pas encore de nom de famille... peut-être Plantagenêt étant donné que même si c'est un arbre utile, il est également toxique), Dame de son état et excellente chimiste entre autres qualité... et dernière femme au monde à provoqué sinon, votre thé sera le dernier, comme c'est le cas ici où elle vient de se débarrasser de tous ses ennemis. Niveau fleurs sur l'image :
Celle dans ces cheveux sont de la digitale, donc plante qu'on peut utiliser en médecine mais, qui est également un poison
sur ses manches, c'est de l'hellébore ou rosier de Noël, auparavant utiliser pour traiter la folie, c'est en réalité une plante toxique.
Elle jette derrière elle une Aconit tue-loup car, on disait qu'un pied pouvait tuer un loup
Dans les angles, c'est du pavot noir, soit une sorte de pavot à opium donc, à la fois une plante "médicinale" et une puissante drogue
La fleur au pointe violette, c'est la fleur du pommier de Sodome, tout est dans le nom et pourquoi je l'ai choisi, surtout que c'est aussi une plante dont le poison (surtout celui du latex) se rapproche de la digitale
Les ronces parce que pourquoi pas et pour rappeler qu'elle a des épines
Les fleurs qui servent de verre sont des pieds d'alouettes, une plante dont l'intégralité est toxique également.
Et les dernières fleurs sont des muguets, et je ne pense rien vous apprendre en disant que c'est également une plante toxique qu'il ne faut jamais mettre à la bouche
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Elle, c'est Esther, un être capable de manipuler le temps mais, qui s'ennuie alors, elle passe le temps en jouant des tours aux mortels car, ça la fait bien rire de nous voir nous débattre pour rester en vie mais, je ne suis pas sûre qu'elle va apparaitre. Son collier est un cadran solaire, les motifs de son col des sablier, elle a un astrolabe au bout d'un de ses rubans et elle tient une montre à gousset pour rappeler son lien avec le temps en plus de ses yeux qui ont des aiguilles à l'intérieur (mais elles n'indiquent pas la même heure car, elle est elle-même pas très équilibrée)
Et ensuite, c'est deux petites scènes qui sont quelques part dans ma tête mais, je ne suis pas sûr qu'elles apparaitront, sous cette forme en tout cas. Je sais que ça ressemble encore beaucoup à FE mais, c'est quand même la base que j'avais quand j'ai commencé à parler de cette histoire.
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Et deuxième scène où le "prince ignorant" rencontre ce fameux roi.
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lilias42 · 1 year
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Jour 1 : Introduction
Merci beaucoup à l'extraordinaire @ladyniniane / @hortus--deliciarum pour la traduction en anglais ! N'hésitez pas à aller voir sa propre présentation d'OC, elle participe aussi à la @fe-oc-week ! (et en anglais pour elle !) Promis juré, ce sera génial ! Et bon début de semaine spéciale OC de Fire Emblem à tous !
Many thanks to the extraordinary @ladyniniane /@hortus--deliciarum for the English translation! Don't hesitate to check out her own OC presentation, she's also taking part in @fe-oc-week! (and in English for her!) I promise, it'll be great! And have a great start to your Fire Emblem OC week!
(for non-French speakers, the translation of the pages is noted below, enjoy your reading! / Pour les non francophones, la traduction des pages est notée en-dessous, bonne lecture)
(suite sous la coupe)
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"Tell me, mum? Where does the Sun come from?"
"The great Agastya is the origin of everything."
"Mu…mum…mum!"
"Quick, hurry up! A plague!"
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"A plague?"
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" A plague sent by the Fell Star!
She.. She will… !"
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"Damn you!
We shall return!
I swear itl!
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We will have our revenge!
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Sothis !!!"
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"Where is mum?"
"Dead."
"Why?"
"Don’t ask questions, Number 4."
"Why is there no sun?"
"Don’t ask questions."
"But one of its plagues is…"
"Don’t ask questions, Number 4."
"But if Agastya created everything… why doesn't he…"
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"No more! Number 4!"
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"But I only wanted…"
"Silence!
For your rebellion…
You will be thrown to the beasts!"
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"He won’t survive without Shambhala!"
"His beloved Sun will burn his eyes!"
"The beasts will fear him!"
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"The beasts will kill him! They will!"
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"He will beg to return to the Agastya!"
"Stop this! Stop at once!"
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"But… Lord Loog… he is…"
"No matter. Nobody deserves that!"
"The... The Sun..."
"Eh? Are you all right? We're going to get you out of here! What's your name?"
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"My… M… Pan… My name's Pan…
I think mum used to call me that..."
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lilias42 · 7 months
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Inspiré de ces deux billets de Ladyniniane et utilisant ce picrew, les designs de certains de mes OCs version Picrew !
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Félicia et Ivy
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Héléna et sa soeur Myrina, sa soeur préférée et mère de Catherine (qui a un rôle plus important dans l'histoire que je suis en train de tenter d'écrire)
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Amalia, la mère de Ferdinand, avant et après son accident qui l'a rendu aveugle.
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Fregn (même s'il faut avouer, ce n'est pas très ressemblant mais, c'est le jeu avec les picrew) et Jihane, la grande soeur ainée de Claude (qui devrait bientôt apparaitre dans un petit texte avec son frère)
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lilias42 · 11 months
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Acte 5 de “Tout ce que je veux, c'est te revoir…”
Bon, retour à l'histoire des Fraldarius avec la suite de cette histoire... et retour du running gag "j'avais dis dans le dernier billet que le prochain serait le dernier mais en fait non", il va encore avoir un autre billet car cette histoire fait maintenant 600 pages alors qu'elle était censée être courte. Je sais, moi aussi.
Enfin bon ! On reprend juste après les derniers évènements du dernier billet : Lambert est de plus en plus isolé avec Gautier qui s'allie à Sreng et fait sécession, Ivy et Oswald qui prennent les choses en main de leur côté tout comme Ludovic et les habitants de Fhirdiad, Lambert qui a ce qu'il mérite, et Félix qui a enfin retrouvé Rodrigue et Alix.
Comme toujours avec cette histoire, fans de Lambert, Rufus et Gustave, ou ceux qui voient le Royaume comme un gros bloc monolithique avec tout le monde qui suit le roi sans réfléchir, passez votre chemin. Ils sont très clairement antagonistes dans cette histoire, et Lambert va tomber encore plus bas dans la partie 6 alors, ne vous faites pas de mal en lisant cette histoire. Il y en a plein d'autres qui vous correspondront surement mieux ailleurs sur Tumblr et AO3.
Et comme toujours, coucou à @ladyniniane ! J'espère que ça te plaira !
Lachésis fit craquer sa nuque sur sa monture, épuisée alors que le soleil se couchait derrière Fhirdiad. Sa sœur et elle avaient passé des semaines à courir dans tout le domaine royal pour récupérer les ordinaires, et elles avaient dû arracher les sommes réclamées pièce de cuivre par pièce de cuivre !
« Déesse ! Quelle plaie ! Heureusement que nous étions en mission pour les Blaiddyd sinon, le nom de notre famille aurait été terni à jamais… encore plus chez les nobles qui ne veulent même pas mettre la main à la bourse… râla Thècle, épuisée. Et Déesse ! Quelle mauvaise gestion !
– Nous sommes d’accord, nos petits gèrent mieux leur argent de poche, marmonna Lachésis. Pour les baillis qui ont été nommé par Sa Majesté Ludovic ou quand Nitsa était encore là pour éviter les catastrophes, pas de problème, c’était propre, mais pour ceux nommés par Lambert, je préfère éviter de commenter de peur d’être impolie.
– C’était gérer avec les pieds oui… Nitsa serait morte de honte… comment elle a pu tomber amoureuse d’un homme pareil ? Maman n’avait pas tort quand elle disait qu’avoir donné Héléna en mariage à Lambert, c’était comme donner de la confiture à un cochon, sauf que le cochon à l’excuse d’être un cochon pour mettre ce qui est bon pour lui partout, pas Lambert.
– Fallait surtout demander à Myrina vu qu’elles ne se cachaient rien toutes les deux mais, si j’ai bien compris de mon côté, c’était surtout grâce à l’année à Garreg Mach où ils se sont beaucoup rapprochés… et puis, sur la fin, ça sentait mauvais leur mariage, même elle commençait à se détacher… elle lui a même interdit d’entrer dans sa chambre alors qu’elle accouchait, c’est Myrina qui lui a tenu les mains avec Effrosyni alors qu’elle mettait son fils au monde, ça veut tout dire…
– Ça aurait été mieux si Sa Majesté Ludovic avait pu mettre en œuvre son idée de monarchie élective… et si Nitsa avait eu le temps d’envoyer les papiers du divorce dans sa tête d’ahuri…
– Tout ce qu’il méritait si tu veux mon avis. Il l’a épuisée jusqu’à l’os, » gronda l’ainée, les mauvais souvenirs et la peur pour sa sœur refaisant surface, la voyant perdre des forces de jour en jour, comme une chandelle n’ayant plus ni cire ni mèche. « Nitsa avait toujours eu la santé de maman… je m’en souviens, elle n’était jamais tombée malade… pas une seule fois… mais quand elle s’est mariée… je ne sais pas, c’était comme si Lambert était un vampire et lui aspirait la moindre goutte de sang et de vitalité… elle était épuisée et affaiblie tout le temps… enfin, normal quand elle avait son travail et celui de son mari à faire car, elle devait toujours passé derrière lui…
– Quand on sait ça, ce n’est pas étonnant qu’elle ait eu autant de mal à mettre le petit prince au monde… elle qui voulait tant avoir un enfant…
– Et encore, il ne serait peut-être jamais né si Dame Félicia n’avait pas été aussi prévenante avec elle et Sa Majesté Ludovic aussi soucieux d’elle… enfin, on en reparlera plus tard, on doit retourner supporter « l’ahuri en chef » directement à Fhirdiad… les ramena à la réalité Lachésis.
– Je m’étais contenté de l’appeler « l’ahuri » mais, ça lui va bien aussi. En tout cas, je plains Rodrigue qui a dû le supporter tout ce temps ! Surtout qu’on ne peut pas l’ouvrir avec Rufus ! Râla Thècle.
– S’il croit que je vais la boucler sur la gestion de leurs comptes, il se met le doigt dans l’œil jusqu’au coude et continue à s’enfoncer, grogna l’ainée de la fratrie. C’est un gosse immature et irresponsable mais, il va falloir le faire grandir à coup de pied au cul à ce stade. Autant l’un que l’autre.
– Si toi, tu commences à devenir grossière, c’est qu’ils sont fichus. Enfin bon, je propose qu’on passe à la taverne avant d’aller au palais, histoire de voir comment les choses ont évoluées à la capitale. En plus, il est tard, les enfants se couchent tôt.
– Hum… tu as raison, faisons ça, » accepta Lachésis. « Les citoyens de Fhirdiad seront surement plus bavards loin des larbins de Rufus. »
Les deux sœurs se turent en entrant à la capitale, se faisant discrètes, même si les gardes des portes les reconnurent tout de suite. Cependant, ils acceptèrent très vite de ne pas les annoncer – même trop vite – et les encouragèrent plutôt à aller à la taverne dit du père Mercier ce soir.
« On vous jure ! Si vous voulez avoir l’avis de la personne la plus lucide de tout Fhirdiad sur la situation du Royaume, il faut aller là-bas ! Lui assura le soldat avec un gros accent de Dominic, surement un qui avait été levé en masse par Rufus. Vous ne serez pas déçues, croyez-nous ! Et il faut que vous entendiez tout ce qui s’est passé ici ! C’est juste à peine croyable ! »
Les deux sœurs esquivèrent son insistance en jurant qu’elles allaient y réfléchir, même si elles se méfiaient de cette proposition. Vu les antécédents de Rufus, cela pouvait être un guet-apens… mais d’un autre côté, cette taverne était très fréquentée par des soldats de Fraldarius et de Charon, et le propriétaire serait fiable alors, peut-être… elles iraient peut-être avec quelques gardes… surtout qu’elles savaient se défendre, en particulier dans des espaces confinés… et quand elles virent l’état de la capitale, elles se dirent qu’elles n’avaient rien à perdre à connaitre l’avis des habitants…
Les rues étaient sombres et mal entretenues, avec des ordures qui bouchaient les égouts et transformaient la chaussée en mare de boue putride. Les seules personnes bien nourries étaient les rats festoyant au milieu des immondices, et les ratiers chargés de les chasser, même s’ils manquaient très clairement de chat pour tous les exterminer. Sinon, les faces étaient émaciées, creusées par la faim et la fatigue, les yeux vides d’usure après tout ce qui s’était passé ces dernières semaines… le terrain parfait pour le développement d’une épidémie…
« Un seul malade… un seul… et la peste est de retour… c’est pas vrai ! Enragea Lachésis. On avait dit et répété que la somme qu’on laissait à l’entretien des égouts ne devaient pas être utiliser pour autre chose ! On court à la catastrophe ! »
Les deux sœurs passèrent sur la place principale pour voir si rien n’y était placardé, n’espérant même plus que Rufus n’y fasse pas étalage de sa cruauté et de son incompétence. Une grande affiche s’y trouvait bien, juste à côté du gibet où se balançait un corps balloté par le vent, se décomposant déjà. Il aurait dû être dans une fosse commune depuis longtemps… même pas par compassion envers un criminel (et les Charon seraient curieuses de savoir si ce crime en était un aux yeux de la loi ou de ceux de Rufus), juste par mesure de salubrité public histoire que la pourriture ne contamine par l’eau ou les personnes qui passaient à côté… et à la lecture du placard, cela les étonna presque qu’il n’y ait pas plus de monde pendu au gibet… Déesse, Rufus était allé jusqu’à ressortir la réglementation de Clovis ! Heureusement que les juges ne devaient pas la respecter sinon, ce serait une véritable boucherie ! Comment Rodrigue avait pu laisser passer ça ?! Enfin, connaissant Rufus… et si…
« On y va ce soir ? Proposa Thècle.
– Ça me semble plus que nécessaire… » marmonna Lachésis.
S’équipant tout de même d’une armure sous leur manteau et leurs habits de fonctionnaires, ainsi que de gantelets rapides à mettre, les deux sœurs se rendirent à la taverne du père Mercier en compagnie de quelques gardes de confiance. L’établissement était plein à craquer, toutes les tables discutant vivement entre elles, même si le ton se fit plus bas quand leur groupe passaient à portée de voix. Le soldat de la porte les vit passer depuis sa table, sauta de sa chaise et les conduisit au bar où se trouvait le patron de l’établissement, le hélant sans hésiter.
« Eh ! Mercier ! Elles sont là !
– Ah ! Bonsoir mes dames. Je vous sers un verre d’eau ? Leur proposa-t-il simplement. Je n’ai plus rien d’autre.
– Bonsoir, et ne vous en faites pas pour cela, lui assura Lachésis. On aimerait surtout vous poser des questions sur ce qui a bien pu se passer à Fhirdiad, et ce n’est surement pas Rufus qui nous dira la vérité alors, on aimerait avoir la version des citoyens de la ville.
– Elle pourrait parler à l’albinois, il sait de quoi il parle. Et c’est les Charon, elles crachaient aussi sur le Lambert et le connard.
– Hum… je sais pas, il a pas mal toussé… et imagine si…
– Non, c’est bon, ne t’en fais pas, ça ira. C’est juste mes poumons qui sont fragiles… et l’air ambiant en ville ne m’aide pas…
Un jeune homme d’un peu moins de vingt ans sortit de l’arrière-boutique, enveloppé dans une couverture mais, la main qui la tenait était couverte d’encre. Au nom de la Déesse… c’était fou à quel point il pouvait ressembler à Sa Majesté Ludovic dans sa jeunesse ! Lachésis était petite à l’époque du coup d’État contre le roi Clovis mais, elle était sûr que ce jeune albinois aurait pu se faire passer pour le roi à cette époque… le père Mercier se tourna vers lui, le soutenant doucement, prévenant avec inquiétude.
– Fait tout de même attention Ludovic, l’air de Fhirdiad semble être encore plus mauvais pour toi que pour nous autres… ça doit te changer de celui d’Albinéa…
– Oui, il est bien meilleur là où je vivais avant mais, ne t’en fais pas, je peux tenir. On m’a prévenu de votre arrivée, j’imagine que vous êtes les filles de la matriarche Catherine Charon, Lachésis et Thècle, les salua-t-il. Ludovic Hange, albinois et scribe au palais, on m’a beaucoup parlé de vous.
– Enchanté Citoyen Hange, le salua Lachésis à la manière charonis. Nous aurions des questions à vous poser sur l’état de la capitale. Que s’est-il passé pendant notre absence ? On se croirait de retour à l’époque de Clovis ou d’avant les grands travaux d’assainissement.
– Une décision de Rufus, les sommes allouées à l’entretien des canalisations et des égouts ont été redirigés vers le maintien de l’unité du Royaume, et la future expédition punitive contre Gautier… déclara-t-il en s’asseyant face aux deux sœurs, ajoutant en les voyant écarquiller les yeux, elles n’avaient pas dû avoir de nouvelles de la capitale pendant plusieurs semaines. Enfin, commençons par le commencement avec ce qui s’est passé après votre départ…
Ludovic et les fhirdiadais résumèrent les derniers évènements aux charonis, détaillant seulement les éléments les plus importants. À la fin de leur histoire, Thècle passa sa main sur son visage, fatiguée rien qu’à entendre tout ceci…
– Déesse… quelle honte pour Faerghus… il est tellement incompétent qu’il vaut mieux être transformé en loup que de le subir ! Et pauvre Félix quand il va voir son père et son oncle arrivés devant lui en étant des loups ! Et ces méthodes de gouvernement… c’est pas le fils de son père, mais de son grand-père… autant pour Rufus que pour Lambert… c’est une honte d’aussi mal géré ses caisses et son Royaume… qu’est-ce que je dis, il ne doit même pas savoir ce qu’il se passe dans son propre palais alors, dans tout Faerghus, n’y pensons même pas ! Tu m’étonnes que les Gautier se soient barrés chez les srengs ! Et bien en plus si le nouveau margrave a accepté d’espionner le roi pour que leurs émissaires puissent mesurer à quel point il est incompétent ! Et pour qu’il admette nous avoir espionner, il ne doit plus en avoir rien à cirer de Faerghus ! On se retrouve avec le garde-frontière du côté ennemi à cause des conneries de Lambert et Rufus !
– Nous sommes bien d’accord… déclara Ludovic en hochant la tête. J’imagine que la situation dans le domaine royal n’est guère plus reluisante.
– Non… pour résumer rapidement, il n’a plus un sou en caisse dans une bonne partie du domaine royal et on a dû arracher la moindre pièce de cuivre à tous les commerçants et bourgeois vu que Rufus veut des espèces sonnantes et trébuchantes, pas des paiements en nature, sauf si c’est des fournitures militaires. Au moins, on a pu épargner les paysans les plus pauvres qui n’ont pratiquement jamais vu une pièce de monnaie de leur vie mais sinon, on a fait raquer tout le monde, du bailli au commerçant en passant par le curé. Autant vous dire que cela a encore plus sali l’image du roi…
– Et encore Lachésis, ça, c’est pour les ordinaires, image ce que cela aurait été si on avait dû récolter les extraordinaires dans tout le Royaume, lui rappela sa sœur. Là, c’est bon, tout le monde ressortait encore plus les fourches qu’ils ne le font déjà avec les levées en masses d’hommes et de vivres, et on reviendrait à l’époque des Grandes Jacqueries d’avant l’indépendance. On se dirige vers ça de toute manière… enfin, on devait déjà engueuler Lambert mais, on va encore plus lui arracher le crâne…
– Il invoque Héléna pour nous dire de nous calmer comme il l’aurait fait avec Sylvain, je ne réponds plus de rien… ajouta l’ainée. Tenter de le convaincre de parler en invoquant son ami Félix, alors que c’est Lambert lui-même qui a mis la famille de ce gosse en miettes. On va avoir du boulot pour relever le niveau de la capitale… au moins pour éviter que notre sœur soit la femme de l’homme qui a mené Faerghus à sa perte, il a déjà assez souillé sa tombe comme ça…
– Hum… si je puis me permettre, je crois que ce n’est pas la peine de vous démenez pour cette raison…
Les deux sœurs se tournèrent vers une femme de l’âge de Lachésis, proche de la cinquantaine, accoudée au bar alors qu’elle serrait son verre dans ses mains. Un jeune bucheron blessé à la tête s’approcha d’elle, posant sa main sur ses épaules.
– Que veux-tu dire maman ? Tu sais quelque chose en rapport avec la reine ?
– La question, c’est plutôt quelle reine… la femme tourna la tête vers les sœurs et Ludovic, l’air sombre et blasé quand elle annonça. Le roi s’est remarié, ça fait déjà des années à présent. Le petit prince avait trois ans quand c’est arrivé…
Lachésis et Thècle n’en crurent pas leurs oreilles quand cette femme leur annonça une nouvelle pareille. Non… c’était pas possible… leur famille gérait tous les papiers et l’administration du Royaume, ils étaient les gratte-papiers de la couronne depuis des générations ! Ils auraient forcément dû voir les papiers d’un maudit mariage ! Même morganatique !
– Quoi… ne put s’empêcher de lâcher la cadette avant de demander. Comment pourriez-vous être au courant ? Nous n’avons jamais rien vu qui allait dans ce sens ! Avez-vous une preuve de ce que vous avancez ?
– C’est parce que la Dame numéro deux vivait en recluse, même si elle apparaissait parfois officiellement. C’était Patricia Arnim, la « sœur » de Cornélia Arnim, marmonna-t-elle en faisant des guillemets autour du mot sœur. Hein… connerie, elles sont aussi sœurs que vous et moi. Tout ce qui existe dans le Royaume sur cette femme est faux. Je suis bien placé pour le savoir, j’étais une de ses servantes, et croyez-moi que si la paye était suffisamment généreuse pour que je ne révèle jamais son secret, vu le tempérament de chien de cette femme et comment le roi mène sa barque en ce moment, j’en ai plus rien à cirer. Et comme preuve, je dirais simplement qu’une nourrice normale n’a pas un carrosse attitré pour un voyage dans un autre pays, alors que toutes les autres s’entassent avec les autres domestiques. Elle avait eu le droit à une voiture pour elle toute seule car, elle a tanné le roi pour en avoir une afin de voyager avec plus de confort, et en privé, elle disait que c’était également pour donner plus de travail aux ducs de Fraldarius. Sa Majesté les avait mis dans la confidence pour avoir leur avis apparemment. Ils étaient contre mais, Lambert ne les a pas écoutés, évidemment… Patricia et eux ne s’appréciaient pas de base d’ailleurs, avant que cela tourne à la guerre ouverte après ce qui est arrivé au louveteau de la famille, quand il a failli être brûlé vif par Volkhard von Arundel.
– Patricia Arnim… marmonna Lachésis, pesant les arguments et informations qui arrivaient en essayant de ne pas se laisser influencer par son propre ressenti envers Lambert. Je voie de qui il s’agit et certes, le mariage avec une adrestienne de rang aussi modeste aurait pu être l’objet de contestation. Nous n’ignorons pas que nombre de grandes familles ont voulu succéder à notre sœur mais, malgré cette différence de rang, le mariage avec une roturière n’est pas interdit pour le roi. Cela aurait été d’un ridicule consommé quand le roi Loog lui-même était un fils bâtard ayant passé tout le début de sa vie à gagner sa pitance comme laboureur, et quand la quasi-totalité de ses proches alliés étaient également des enfants illégitimes ayant vécu comme des roturiers et étaient mariés à des roturiers. Même si nos relations avec l’Empire sont tendues, si cette Patricia Arnim a coupé tous les liens avec Adrestia et qu’elle a épousé tous les intérêts de Faerghus, il n’y aurait eu aucun problème à ce qu’elle convole avec le roi, surtout si elle est roturière, ce n’est pas la haute noblesse adrestienne, et Cornélia a rendu de grands services à la capitale et a une position considérable. Ils se seraient mariés de manière morganatique, certes, au moins pour éviter des problèmes de succession avec notre neveu mais, Dimitri restera toujours le premier-né du roi, avec un emblème et sa mère est la fille de la quatrième famille du Royaume en importance, et à octante-quatorze voix près, ça aurait été notre ancêtre Sybille qui aurait été élu reine à l’indépendance. Sa position d’héritier est donc complètement inattaquable, sauf si la nouvelle reine était une fille d’empereur, de roi ou de shah, ce qui ne semble pas être le cas, et qu’elle aurait eu un enfant avec un emblème majeur, ce qui n’est jamais arrivé, la Déesse soit louée. Quel intérêt a autant caché cette union ? Nous l’aurions certes mal pris sur le coup dans notre famille mais, la période de deuil était passé et si elle était digne de succéder à Héléna, nous l’aurions accepté, même si je doute qu’elle le soit si même les ducs de Fraldarius ne l’appréciaient guère. Et vous avez également dit qu’elle n’était pas vraiment la sœur de Cornélia Arnim, c’est exact ?
– Oui Dame Charon, elle prétend être sa sœur pour se cacher, et c’est justement là le problème, c’est qu’elle est une membre de la famille impériale d’Adrestia mais, pas par le sang, par alliance. C’était une ancienne concubine de l’empereur Ionius, Anselma von Arundel, ainsi que la mère d’une de ses héritières, la princesse Eldegard qui a l’emblème de Seiros. Cependant, Anselma a fui l’Empire suite à une crise et des tensions au sein du harem et elle est venue se réfugier auprès du roi. Ils se sont rapprochés et sont tombés amoureux l’un de l’autre, ce qui les a amenés à convoler ensemble. C’est pour ça qu’elle a défendu Arundel bec et ongle alors qu’il a failli brûlé vif un gosse, d’un parce que c’était son grand frère, et de deux parce qu’il avait ramené dans ses bagages la fille d’Anselma, Eldegard, pour la protéger d’une autre période de crise à Embarr et la ramener à sa mère. Sans cette sombre affaire, Sa Majesté aurait même souhaité qu’Eldegard reste indéfiniment à Fhirdiad pour faire plaisir à sa femme.
– Attendez… la coupa Thècle. Vous voulez dire que non seulement, Lambert est marié à une épouse de l’empereur et donc, c’est de la bigamie vue que ses concubines sont attachées à lui à vie, qui est aussi la mère d’une potentielle future impératrice… cinquième dans l’ordre de succession mais quand même, c’est tout à fait possible qu’elle le devienne étant donné que les empoisonnement sont monnaie courante dans le harem… qu’elle est la sœur d’un noble frontalier qui a été exilé à vie de Faerghus après une tentative d’homicide sur mineur avec circonstances aggravantes… qu’elle est ici sous un faux nom et avec de faux papiers, ce qui est complètement illégal… le tout pour la cacher de son premier mari, ce qui est compréhensible aux demeurants vu ce qu’elle a dû vivre mais, on n’aurait jamais pu nier être au courant de sa situation si sa véritable identité était découverte un jour, ce qui aurait été un casus belli de premier choix pour Ionius, encore plus si Lambert refusait de la renvoyer de l’autre côté de la frontière… et en plus, il voulait garder la propre fille d’Ionius, qui a les dents longues comme pas possible, qui ne nous a pas attaqué à son arrivée sur le trône uniquement parce qu’il avait peur de Sa Majesté Ludovic même s’il avait la tuberculose et a dû très vite faire face à de grandes oppositions en interne, dans le Royaume ? Dans son propre palais auprès de son fils qui plus est alors, si Ionius décide dans sa grande mansuétude de ne pas nous attaquer pour retenir sa fille en otage, il se contente de l’enlever, il pourrait enlever le fils de notre sœur au passage ? C’est bien ce que vous venez de nous dire ?!
– Oui, même si tout est au passé, elle est morte dans la Tragédie de Duscur… enfin, c’était bien mérité, elle poussait le roi à y aller… elle s’était éloignée de lui après qu’il ait exilé son frère pour tentative de meurtre…
– …Après qu’on lui ait mis la décision de justice dans les mains pour le forcer à prendre une décision vous voulez dire, la corrigea Lachésis en maugréant, comprenant mieux le bourbier où c’était enfoncé Lambert quatre ans auparavant. On ne l’aurait pas forcé à se décider, il serait encore en train de réfléchir si oui ou non, il fallait exiler un homme qui a tenté de tuer un gosse de neuf ans sans raison. Enfin, si c’était le frère de sa… de sa femme… pas étonnant qu’il ait autant hésité à le bannir, même si c’était une sentence extrêmement clémente pour son cas… nous qui croyons que c’était à cause de son habitude de détester mettre les mains dans la boue et se les salir, c’est encore plus pathétique qu’on ne le pensait… il délègue toujours ce genre de jugement, que ce soit aux Fraldarius ou nous… Déesse, Nitsa doit se retourner dans sa tombe ! Arundel mettait même son fils en danger ! Il aurait très bien pu recommencer et brûler vif Dimitri après avoir été à deux doigts de tuer Félix ! Tout ça pour les beaux yeux de cette femme ?! Et c’était quoi son rapport avec Duscur qu’on en finisse ?
– Et bien, elle a dit qu’elle voulait le suivre en Duscur, et que ce serait l’occasion de renouer ensemble pendant ce voyage… si j’ai bien compris, le seigneur Alix est venu lui voler dans les plumes à ce sujet et le seigneur Rodrigue a aussi tenté de le faire revenir à la raison concernant Son Altesse mais, rien à faire, le roi n’écoutait que Patricia et son frère… alors…
Le bruit du poing de Thècle qui s’abattit sur le comptoir la fit taire, son visage furieux éclairé par son emblème. Elle était hors d’elle… tout… tout…
– Tous ces morts… ma grande sœur… mon petit frère… ma propre fille… mes neveux et nièces, mes beaux-frères et belles-sœurs… nos citoyens… tous ces gens… tous ces gens sont morts parce que cet abruti voulait absolument renouer avec sa femme, femme qui est un risque pour la sécurité nationale au passage, qui a eu le culot de le pousser dans cette direction parce qu’elle n’était pas contente car pour une fois, Lambert a agi en roi et banni quelqu’un de dangereux et encore, uniquement parce que notre famille était sur ces talons avec une Myrina furieuse derrière l’épaule ! C’est ce que vous êtes en train de nous dire ?!
La servante hocha la tête, provoquant encore plus l’ire des deux sœurs. Se reprenant un peu, Lachésis demanda, même si elle ne se faisait guère d’illusion là-dessus, histoire de voir à quel point Lambert avait craché sur tout, autant son rôle de roi, de père et de mari.
– Au moins… est-ce qu’au moins, elle était digne d’Héléna ? Lambert, je n’en parle pas, seule une truie est digne de lui, et se serait insulté la truie de lui imposer un mari pareil mais, est-ce qu’au moins humainement, cette Patricia ou Anselma était digne de la grande reine qu’était ma sœur ? Est-ce qu’elle était digne d’être la belle-mère du fils d’Héléna et a été une aussi bonne mère pour lui que notre Nitsa l’aurait été ?
– Hélas non… au début, ça allait mais, je pense qu’elle était un peu intimidée et encore choquée par ce qu’elle avait fui, elle tentait même de se lier d’amitié avec les Fraldarius. Mais assez vite, sa vraie nature est ressortie… elle était capricieuse, il fallait sans cesse que tout ce qu’on faisait corresponde exactement à ce qu’elle voulait, même si c’était impossible à réaliser. Ça devait être pile ce à quoi elle pensait et ce qu’elle voulait sinon, elle n’acceptait rien, que ce soit sa nourriture, ses vêtements, la décoration de ses appartements ou même la réalité. Les Fraldarius lui disaient souvent non et la ramenaient sur le sol de Fodlan alors, elle ne les aimait pas, point. Et elle était aussi extrêmement jalouse, même des gens qui ne peuvent plus rien lui prendre… je pense que c’est une habitude qu’elle a pris au harem impérial mais, elle ne supportait pas que Lambert parle de sa première femme devant elle, même si c’était au prince, alors que Sa Majesté Héléna est sa mère. Un autre point de friction avec les Fraldarius d’ailleurs, ils ne se gênaient pas pour parler de Dame Héléna devant elle. Donc non, elle n’était pas digne de lui succéder à la place d’épouse de roi… c’est pour ça que j’en ai plus rien à secouer de balancer tout ça, j’ai été chassé sans salaire maintenant qu’elle est morte, c’était une patronne horrible et Lambert fait n’importe quoi, il ne mérite pas que je me taise !
– Cette femme est jalouse au point d’envier une morte ? Et au point d’interdire à son mari de parler à son enfant de sa mère qui ne l’a jamais connu ? Mais achevez-nous à ce stade d’indignité !
– J’ignorais également tout cela, marmonna Ludovic après Thècle, attentif sans rien laisser transparaitre. Enfin, en cherchant un peu, on devrait retrouver ce qui est lié à cette Patricia, Anselma ou peu importe. En tout cas, Lambert prouve une fois de plus qu’il pense plus à ce qu’il veut lui et son entourage proche, qu’à ce dont le Royaume a besoin. Il y a eu un conflit avec l’Empire autour du plateau de Brionnic, n’est-ce pas ? Alors, autant éviter un maximum de donner plus d’argument à Ionius pour convaincre son ministre des armées de nous attaquer, encore moins pour « sauver » une personne ou deux au détriment de milliers d’autres.
– Dans les deux cas, il aura de nos nouvelles dès demain, croyez-nous sur parole, menacèrent les deux sœurs, furieuses et humiliées.
Elles descendirent d’une traite leur verre qu’avait rerempli le père Mercier pour se calmer, puis les remercièrent pour ses informations et de repartirent, elles avaient une longue nuit qui les attendaient, surtout qu’elles avaient bien l’intention de prendre Lambert au saut du lit. L’élément crucial d’une embuscade était l’effet de surprise qui empêchait de s’organiser correctement et de se défendre, faute de renseignement ou de préparation insuffisante.
Cette caricature de roi avait envoyé leur famille à la mort dans une embuscade à cause de sa stupidité, il méritait de se prendre un retour de bâton équivalent.
De son côté, le père Mercier regarda Ludovic poser encore quelques questions à la femme, tout en prenant des nouvelles du bucheron avec qui il avait combattu au marché noir, Tristan, même s’il lui passa une tisane avec un peu de menthe forte trouvée à l’orée de la forêt. L’odeur fraiche lui débouchait bien les bronches, même si c’était mettre un bandage sur une jambe de bois. L’air même de la ville attaquait ses poumons sans pitié, comme s’il les pourrissait à l’intérieur même de son corps… ça devait le faire souffrir horriblement mais, Ludovic ne montrait rien et gardait la tête haute malgré tout…
« Le drame de Ludovic, c’est d’avoir un corps aussi fragile et d’être mal-né malgré son emblème… songea-t-il en lui donnant le breuvage tout chaud. Il serait né dans une grande famille, il aurait fait un excellent seigneur, même s’il aurait eu un règne court si sa santé ne suivait pas… »
Le jeune homme prit le verre en le remerciant, le tavernier décryptant son sourire si discret mais reconnaissant.
« Je vous rendrais votre gentillesse, je vous le promets, » souffla Ludovic une fois ses bronches dégagées.
Le connaissant, le père Mercier n’en doutait pas une seconde.
*
Quand il ouvrit les yeux, Lambert mit un peu de temps à comprendre où et quand il était. Il faisait sombre, la nuit ne devrait pas tarder à tomber et des nuages recouvraient le soleil, plongeant le ciel dans l’obscurité profonde et dans un torrent de pluie démentielle… on se croirait en plein milieu de la nuit…
Une petite flamme s’alluma dans le coin de ses yeux, éclairant tout son monde alors qu’il se rendait compte qu’il était dans la grande salle de Garreg Mach… Héléna la tenait dans sa main, illuminant une table où était assis Rodrigue et Alix côte à côte en se partageant un livre, faisant face à sa première épouse et Félicia ainsi qu’Ivy qui était assis à l’envers sur une chaise, les bras croisé sur le dossier et la tête dessus… c’était à la fois si proche et si lointain… à peine vingt ans pourtant et tant de chose avait changé… Lambert se souvient alors de ce jour-là, à l’académie des officiers… un orage de tous les diables les avaient obligés à passer leur dimanche à l’intérieur alors, en se perdant dans la bibliothèque en cherchant de quoi lire pour passer le temps, les jumeaux étaient tombés sur un recueil de chant de Faerghus. Ils s’étaient donc amusés à chanter les différents airs du recueil une bonne partie de l’après-midi pour tout le monde, une petite troupe finissant par se former autour d’eux pour les écouter. Leur voix avait toujours été magnifique…
La lumière de la flamme éclaira le visage halé d’Héléna, faisant revivre ses yeux d’aigue-marine et sa longue chevelure blonde tressée, notant avec nostalgie et regret qu’elle partageait sa crinière indomptable avec leur fils… son visage était à la fois si semblable et si différent de celui de Patricia… comme éclairé par une chandelle, on ne pouvait que voir son calme, son sérieux et son doux sourire à la fois si rare et si précieux… elle rayonnait force et de santé dans chaque morceau de son être…
« Héléna… »
Le veuf leva la main, la tendit vers sa première épouse, cherchant à se rapprocher de sa douce chandelle qui lui avait réchauffé les mains tant de fois, le guidant sur le bon chemin avec sa lumière rassurante…
Les jumeaux changèrent alors d’air, se mettant à entamer la « Supplique de Fraldarius », même si aucun des deux n’aimaient les hypothèses autour de cette chanson. Ils appréciaient la chanter pour toutes les émotions à l’intérieur mais, trouvait que l’interprétation des érudits autour ne collait vraiment pas à ce qu’ils ressentaient dans les paroles…
« Dans la nuit sans étoile, le vent mugit dans le noir,
Les ronces m’écorchent et m’enserrent en riant,
Les chaines cruelles boivent sans soif mon sang,
Ô dieux, à la lune je ne peux que hurler mon désespoir, »
La voix des jumeaux s’immisça dans ses pensées, les parasitant avec leurs paroles étranges et inquiétantes alors que la flamme dans les mains d’Héléna faiblissait…
Deux yeux bleus d’eau percèrent la pénombre, avant qu’en n’émerge une silhouette longiligne, forte et presque invisible dans l’obscurité, avant qu’il ouvre une gueule écarlate, remplie de longs crocs comme d’immenses croissants de lune, coupants comme des sabres… Lambert s’écria alors, même s’il le reconnut tout de suite, mort de peur pour son épouse.
« Héléna ! Attention ! »
« Dans le froid de l’hiver, la bise se moque de moi,
Tous mes os se figent un par un,
Ils se pétrifient jusqu’à la fin,
Ô dieux, à la lune je ne peux que hurler mon effroi,
Cependant, le loup se contenta de lui donner un petit coup de truffe à la jeune femme, attirant son attention avant de lui montrer un chemin. Sans hésiter malgré sa méfiance naturelle, peut-être parce qu’elle reconnaissait ses yeux d’eau, Héléna le suivit sans hésiter, s’enfonçant dans un couloir sombre avec lui.
Fou d’inquiétude et de peur que ça dégénère après sa crise de colère, Lambert les suivit en courant, essayant de les rattraper mais, quand il sortit du boyau, il n’était plus à Garreg Mach… non… non… il était de nouveau entouré des corps Duscur…
Héléna portait à présent sa longue robe blanche et bordeaux, brodé de son emblème et de l’astre céruléen, ses longs cheveux dénoués battant en silence dans le vent à la fois brûlant et glaciale, portant ses mots étranglés alors qu’elle se baissait vers les morts…
« Nia… Momon… »
Elle se releva, ses gestes saccadés faisant penser à ceux d’une poupée désarticulée, choquée en découvrant d’autres corps portant leur emblème, des visages d’adultes qu’elle n’avait connu que pendant leur enfance, des gardes et des fidèles de sa famille…
« Tous… tout le monde… »
Sa voix s’étrangla d’un coup alors qu’elle s’élançait vers la dernière personne que Lambert aurait voulu qu’elle voie, n’arrivant pas à la rejoindre avant qu’elle ne trouve la tâche bleu roi dans cet océan de blanc et de brun-rouge…
« Oh non ! Dimitri ! »
Héléna se précipita vers lui en enjambant les corps comme elle pouvait, le prenant tout de suite dans ses bras en utilisant la magie de soin, murmurant à leur fils, même s’il ne pouvait pas l’entendre, brûlé et étranglé de fumée…
« Dimitri… tient bon… tient bon… je vais te soigner… Mitsos… »
« Dans le noir des ténèbres, même le soleil cruel est ennemi,
Mes yeux déjà asséchés de larmes brûlent,
À sa vue dont ils ne supportent plus la férule,
Ô dieux, à la belle lune j’hurle, elle est ici ma seule amie. »
Le loup réapparut, s’asseyant à ses côtés en passant sa truffe sur les cheveux calcinés du blessé… Héléna se tourna vers lui, le fixant droit dans les yeux, telle qu’elle était avant sa mort. Sa peau semblait livide malgré son teint halé, des cernes sombres et profondes balafrant son visage, ses longs cheveux hirsutes et cassants comme de la paille… tel que la peste l’avait laissé…
« Tel que toi, tu l’as épuisée… susurra le loup sans qu’Héléna semble l’entendre, cette dernière lui demandant sans hésiter.
– Qui… qui a fait ça à mon fils ?
Sans un mot, le loup tourna alors son regard vers Lambert, retroussant ses babines dans un sourire satisfait quand Héléna se redressa, fixant son mari alors que son visage choqué changeait, s’enflammait de colère, le criblant du regard avec fureur.
« Ô Lune, grande lune si belle qui m’écoute toujours chaque nuit,
Ce soir, malgré les ronces qui m’étranglent et toujours me lacèrent,
Je te hurle mon désespoir, je te hurle ma rage, je te hurle ma prière,
Ô Lune, entend mon sort hurler au fond de cette prison de suie ! »
– Lambert… comment as-tu pu… comment as-tu pu emmener notre fils ici… comment as-tu pu emmener mon fils dans une expédition aussi dangereuse ?! Tu aurais dû le laisser au palais en sécurité ! Il n’avait rien à faire dans une expédition pareille !
– Héléna… je… je te jure que je ne pensais pas que ce serait aussi dangereux pour lui… lui promit-il en essayant de s’approcher d’elle, ouvrant ses bras. J’aurais su, jamais je ne l’aurais…
– Tout le monde t’a prévenu, le coupa-t-elle en se fermant, se mettant entre Lambert et Dimitri, comme pour le protéger. Myrina t’a dit et répété que ce passage était très dangereux et qu’il ne fallait surtout pas t’attarder dans ce piège à rat. Kimon t’a dit que tes lettres étaient mal faites et tes promesses irréalistes alors, il fallait travailler à nouveau avec les ambassadeurs pour trouver des accords plus réalistes mais que dans tous les cas, cela allait abimer nos relations avec Duscur, ce qui incitait à encore plus de vigilance. Lachésis t’a dit plusieurs fois qu’il fallait faire arrêter Kleiman et le mettre sous les verrous afin d’éviter qu’il n’aggrave encore plus la situation, et Thècle qu’elle avait besoin de plus de temps pour examiner son cas pour le juger. Tu as refusé et résultat, il continue à massacrer d’autres êtres humains sur la frontière sans que tu ne remarques rien et avec l’accord de Rufus. Rodrigue t’a répété plusieurs fois à quel point c’était dangereux pour Dimitri de l’emmener, et à quel point ils n’avaient pas le temps de tout préparer correctement pour assurer au maximum la sécurité de tout le convoi, Alix aussi te l’a encore répété avec force. Mais tu n’as écouté personne et maintenant, tout le monde est mort par ta faute ! Tu as le sang de notre propre enfant sur les mains !
– Héléna… je… je…
« Même si je suis prisonnier, je m’évaderai !
Même si je ne suis plus que mon désespoir, je m’en servirai !
Même couvert de chaines, jusqu’à la dernière je les lacérerai !
Ô lune ! Au pire des maléfices je me sacrifierai ! »
Il tenta encore de s’approcher malgré tout mais, sa première épouse enflamma ses mains avant de les serrer en poing, prête à frapper pour défendre Dimitri derrière elle, tout semblable à plusieurs représentations de la Flamme Passionnée, protégeant les siens en s’enflammant elle-même. La douce chandelle semblait être tombé dans l’huile, se propageant partout autour d’eux pour plonger la vallée étroite dans des flammes bleues, embrasant un grand bûcher funéraire pour les morts et un cocon protecteur pour Dimitri.
Lambert paniqua, sentit ses doigts fondre dans cette fournaise de plus en plus infernal, emportant Héléna à qui Dimitri s’accrochait à présent, le laissant seul. Il crut entendre la voix de Patricia au loin, l’appelant vers elle mais, ses appels ne firent que rendre les flammes encore plus fortes, plus cruelles, creusant sa peau alors qu’il tentait en vain de trouver une issue, un passage, une échappatoire… n’importe quoi qui pouvait le faire sortir d’ici !
« Que les dieux qui m’abandonnent me haïssent aujourd’hui,
Car moi la pauvre créature enfermée sort ses crocs acérés,
Même si devenir une bête est le pire des sorts à redouter,
Je suis prêt à en être une pour sortir de cette prison honnie ! »
En levant les yeux, suivant l’origine du chant qui résonnait tout autour de lui, l’homme vit à nouveau le loup le fixer depuis le sommet des ravins, la tête sur ses pattes, souriant toujours à pleines dents en le voyant se débattre, se tortiller dans les flammes en essayant en vain de s’échapper.
« Toi… ! »
Emporté par sa propre colère de la farce grotesque que lui imposait le loup qui avait remplacé son ami, Lambert arriva à trouver assez d’élan pour sauter, attraper le rebord de la falaise et à se hisser là où était la bête cruelle, rien que pour lui faire ravaler son sourire après avoir monté Héléna contre lui. C’était sa faute s’il cauchemardait à ce point ! C’était sa faute si elle était aussi en colère et fatiguée !
Cependant, quand il arriva à se hisser au sommet battu par le blizzard, le loup s’était un peu éloigné, riant toujours à la manière de Foa alors qu’il se relevait, un rire saccadé et malade, comme s’il se moquait de lui, le trouvait pathétique de tenter de l’attraper.
« Reviens ! Reviens et rends sa place à…
– Seulement si tu arrives à me rattraper ! Ghia ! Ghihi ! Ghihihi ! Que la Lune voie qui gagne ! »
Il repartit en riant, tâchant la blancheur éclatante des lieux avec sa noirceur de ténèbres, le forçant à s’enfoncer dans le blizzard. Lambert le suivit comme il pouvait mais, il était bien plus lourd que lui, ses pas s’enfonçant dans la neige épaisse, le noyant presque dans la poudreuse tranchante, alors que le loup courrait à vive allure sur le manteau neigeux et craquant, seules de légères traces de pattes vite recouvertes par le blizzard marquant son passage alors qu’il chantait à nouveau.
« La roue du destin tourne et tourne,
Les routes se mêlent et s’entremêlent,
Les saisons passent et vite trépassent,
On ne reconnait plus rien du tout !
Je cherche mon chemin ! S’écria le pauvre fol,
De quel chemin parles-tu ? Répondit la Lune
Le glorieux chemin que m’a destiné la fortune !
Qu’il est orgueilleux ! Ce pauvre fol est frivole !
Car notre chemin n’est jamais par un autre tracé,
Il est toujours fait de milles et milliers de pas bien décidés,
Il est toujours soigneusement pavé par notre seule volonté,
Tu as toi-même décidé par tes choix de te blesser !
Mon pauvre fol orgueilleux ! Ta pitoyable errance…
…n’est que le résultat de ta propre ignorance ! »
« Tais-toi ! C’est faux et tu le sais ! Je n’ai jamais décidé que tout tournerait ainsi ! Jamais je ne voulais que…
– Mais tu as tout de même décidé que tu mènerais le Royaume à sa perte.
Lambert s’arrêta net, figé en découvrant son père au sommet de la montagne, Areadbhar luisant dans ses mains, en grand habit de monarque, la couronne d’or de Loog ceignant son front, illuminé par la Lune… après avoir rencontré Blaiddyd en personne, Lambert ne pouvait que voir que Ludovic avait exactement les mêmes yeux que leur ancêtre… le loup était là aussi, allongé aux côtés de l’ancien roi, toujours aussi satisfait de lui-même, le narguant toujours… c’était encore plus cruel de sa part en sachant ce que son père allait lui faire remarquer…
– Regarde Lambert, lui ordonna son père en montrant la vallée en contrebas. Regarde le résultat de ton indécision et de tes décisions. Regarde les conséquences de tes actes.
Bien obligé d’avancer, l’homme obéit et regarda au bas de la colline. Tout était sombre, tout était plongé dans le noir sans aucun soleil à l’horizon… comme sans lendemain… il n’y avait personne aux alentours, juste des ombres indéfinis, comme vidé de toute vie…
– Non… il y a encore de la vie en Faerghus… on arrivera à se relever… on…
– Tu répares ce que tu as brisé toi-même, répliqua Ludovic avec sa voix froide, serrant Areadbhar entre ses mains. J’avais laissé derrière moi un Royaume sain, prospère après tant d’année de guerre et de terreur… toute ma vie, j’ai travaillé afin que le règne de mon père ne se répète pas… que tant de personnes ne subissent pas à nouveau de telles atrocités…
– Mais je n’ai jamais voulu faire le moindre mal à mes sujets ! Je ne les ai jamais entrainés dans des guerres sanglantes !
– Non, en effet. Mais tu méprises leurs vies tout autant que lui, bien que ce soit de manière différente. Clovis se moquait éperdument de la vie des autres, seule la sienne comptait, et il les envoyait à l’abattoir sans hésiter ou remord. Toi, à cause de ton inconscience et de ta naïveté, tu agis sans prendre en considération les risques qu’encours tout le monde, car tu es persuadé que tout se passera bien et que sinon, ce sera possible de réparer ce que tu as brisé, alors que rien ne peut rendre une vie perdue ou réparer cette absence… le tout en écoutant de moins en moins les voix qui s’élevaient contre toi et te conseillaient d’être plus prudent, et en n’écoutant que les personnes qui ne cherchaient qu’à profiter de la situation… souffla-t-il en passant sa main sur la tête du loup, avant de le fixer droit dans les yeux. Et vois où tout ceci t’a mené… mon plus grand regret est d’être mort aussi tôt, trop vite pour t’empêcher d’accéder au pouvoir. Tu n’as pas les épaules pour être roi, tu n’es pas fait ni digne d’une telle tâche, » sanctionna-t-il alors que du sang tuberculeux coulait de sa bouche, comme quand il retenait ses toux avant de mourir, mais il restait malgré tout droit et ferme, seuls ses poings tremblant de colère. « À cause de ma propre faiblesse, j’ai laissé le Royaume entre les mains d’un inconscient qui a tout détruit sur son passage en étant persuadé de bien agir, et cela l’a conduit à sa ruine. Le Royaume est meurtri par le deuil, la colère et le ressentiment, la faim le gangrène, la maladie guette dans la pénombre, attend son heure pour tourmenter encore plus notre peuple… il se délite même, Gautier est déjà en train de faire sécession vers Sreng où ils ne seront plus obligés d’obéir à tes ordres lunaires, et que crois-tu qui se passera quand Fraldarius apprendra ce que tu as fait à ses ducs ? Quand ils verront Rodrigue et Alix revenir sous la forme de loups tourmentés par le désespoir ? Que pensera Galatéa en voyant que Rufus les a déjà abandonnés ? Charon en voyant ta mauvaise gestion et quand ils apprendront l’affront que tu as fait à leur sœur ? Que penses-tu ce qui va arriver à Faerghus après tout ce que tu as fait et laissé faire ?
Lambert ne répondit pas, regardant son père sans savoir quoi dire… à part pour le fait que les Charon n’apprendront jamais pour Patricia, encore plus maintenant que… il avala sa salive en repoussant tout ce qui avait pu lui arriver…
– Et elle, elle est partie volontairement dans un voyage qu’elle a voulu. Elle n’a pas été arraché de force à ses proches.
L’homme jeta un regard au loup, à présent debout en regardant au loin, semblant chercher quelque chose dans les flammes. De près, on voyait ses côtes saillantes, des blessures sanguinolentes tachant sa fourrure de nuit, que ses grands yeux de chat étaient rougis de larmes… Ludovic se baissa vers le loup pour passer ses mains sur la tête du loup, doux et calme, moins froid avec lui qu’il ne l’avait jamais été avec presque personne d’autre… même si Lambert savait en son for intérieur que son père avait été chaleureux avec lui, souvent même avant que la politique et la question de la succession n’envenime leur relation, il ne put empêcher la jalousie de ronger son cœur, sachant à quel point Ludovic aurait préféré que ce soit ce loup son héritier plutôt que lui…
– Que de vies perdues et ruinées à cause de ton inconscience et de ma propre faiblesse…
Le loup passa un coup de langue sur la joue de Ludovic, avant que l’ancien roi ne se relève et le regarde dans les yeux, sa colère gelant Lambert sur place.
– Que pensais-tu accomplir en te comportant en tyran n’écoutant que ses ennemis ?
Lambert n’eut pas le temps de répondre, Ludovic disparut dans un tourbillon de neige, le lacérant de toute part alors que tout devenait de plus en plus sombre tout autour de lui… le plongeant dans les ténèbres les plus froides et terrifiantes…
Un fredonnement incompréhensible grouilla dans l’obscurité humide, le glaçant malgré sa familiarité…
Les ténèbres se dissipèrent à peine, alors que Lambert échouait dans une forêt noueuse et sombre… il faisait tellement humide, on se serait cru dans l’eau tellement l’air en était saturé… ces bois n’étaient pas éclairés par le soleil, seule la lune, l’Astre Céruléen et les étoiles tâchaient la nuit, éclaboussant les branches noires et emmêlées les unes les autres de leur lueur blafarde… ce n’était même pas ce qui illuminait vraiment sa vision, mais une forme blanche au fond du chemin, appelant encore et encore quelque chose mais, Lambert ne comprenait pas un seul mot de ce que disait la silhouette, floue comme un reflet dans une flaque… il s’approcha, hésitant avant de vraiment de retrouver le loup qui reprenait forme humaine en chantant toujours…
« Au clair de la lune, le vent chante,
Tu pleures dans cette forêt de cendres,
Les nuages vont alors tous descendre,
Pour que plus jamais, le mal te hante.
Au clair de la lune, les loups murmurent,
Sans un bruit, ils s’approchent de tes blessures,
Ils t’entourent, te réchauffent avec leur fourrure,
Cette protection si douce te rassure.
Au clair de la lune, la forêt te protègera toujours ici,
Aux hurlements des loups, la brise te réconforte,
Tous pansent tes blessures et au loin les emporte,
Dans leur rassurante étreinte, enfin tu t’endors guéri. »
Rodrigue était apparu face à lui, tout différent de celui qu’il était avant de se transformer. Ses joues étaient de nouveau pleines, ses gestes plus assurés et précis, ses pas bien plus stables, son dos bien droit, son maintien fier et royal… il semblait à nouveau en pleine santé, comme avant… une grande peau du loup recouvrait ses épaules comme une grande cape, cachant un peu son habit sarcelle et blanc pur, le rendant presque lumineux au milieu des ténèbres. Son chapelet était autour de son cou plutôt que sur son poignet droit, l’emblème de Fraldarius reposant sur son cœur, de nouveau en bon état alors qu’avec le temps, l’homme l’avait tout abimé à force de faire rouler les perles et de serrer les breloques dans ses prières… Un cercle d’argent orné de pierres de lune ceignait ses boucles noires, vibrant presque avec sa peau si pale… il avait l’air d’un meneur de loup, comme un être de légende sorti tout droit d’une chanson de geste… le roi de la forêt et de la nuit venant voir en personne qui avait osé franchir la frontière de son Royaume…
Ses yeux de chat se posèrent sur Lambert, profond comme le lac, illisibles… ce n’est qu’à ce moment-là que l’homme se rendit compte que le loup… l’homme face à lui… Rodrigue… peut-être… avait un foulard autour de lui, fait pour porter un enfant, vide, ainsi qu’une besace surement remplie de quoi soigner… il devait encore le chercher partout…
« Que… que veux-tu ? Demanda Lambert. C’est toi qui as provoqué tout ceci, n’est-ce pas… ?
– Quoi donc ?
– Tout ce qui vient de se passer ! Héléna ! Ludovic ! Duscur ! Dimitri ! Même la voix de Patricia ! C’est toi qui me les as montrés ! C’est toi qui les as amenés ici et les monter contre moi !
– Toi ou moi ?
– Qu’est-ce que tu veux dire ? Explique-toi à la fin ! Et pourquoi tu te riais de moi tout à l’heure ?!
– Est-ce tes actions ou les miennes qui les ont rendus furieux ? Personnellement, j’ai ma réponse, se moqua-t-il avec un sourire qu’il n’avait jamais vu sur le visage de Rodrigue. Dans tous les cas, c’est bien mérité. Ce mépris et ce rejet sont tout ce que tu mérites.
Lambert eut un mouvement de recul face à son ami. Même s’il était redevenu humain, tout son comportement ressemblait à celui d’un loup tournant autour de sa proie, l’épuisant avant de sauter sur elle et lui rompre le cou pour la dévorer…
Rodrigue voulait le dévorer… il attendait le moindre signe de faiblesse pour lui sauter dessus et finir de le décapiter, il en était sûr… !
– Comment as-tu pu changer comme ça… osa demander Lambert. Nous… nous étions amis…
– Amis… répéta-t-il en posant sa main sur son menton, l’étudiant avec un mélange de mépris et de sarcasme, jouant encore avec lui en le faisant attendre. Amis ou outils… tu n’as fait que m’utiliser pour faire ton travail à ta place, tout comme Rufus… m’épuiser jusqu’à la dernière goutte de force et d’espoir… comme tu l’as fait pour Héléna… puis tu m’as tout pris… tout… tu m’as pris tout ce qui comptait pour moi, le tout en souriant tout le temps et en étant persuadé de le faire pour le bien de tous, alors que tu ne faisais que satisfaire tes propres désirs et ton égocentrisme…
– Tu sais bien que je ne pensais pas à mal… marmonna encore Lambert en détournant le regard, ne pouvant pas supporter de voir ce qu’était devenu son ami, ce regard froid et cruel sur son visage d’habitude si gentil et chaleureux. Je ne pensais pas que je te faisais souffrir au point de te… !
– Allons, relève la tête, lui ordonna-t-il sur un ton amical et enjoué, encore plus terrifiant que tout le reste ici, comme si tout ceci n’était qu’un jeu pour lui. Ait au moins le courage de regarder tes victimes en face quand elle vienne te demander des comptes. Et tu ne savais pas que tu me faisais souffrir ? Répéta-t-il. Tu ne savais pas qu’emmener mon enfant et mon compère de force dans un voyage aussi dangereux me faisait souffrir ?
Il fit un premier pas de loup dans sa direction.
– Tu ne savais pas que nous forcer à tous la main d’envoyer nos sujets et nos proches à la mort nous faisait souffrir ?
Un autre pas.
– Tu ne savais pas à quel point être obligé de te laisser autant de pouvoir sur Glenn me faisait souffrir ?
Encore un autre pas.
– Tu ne savais pas qu’agir comme si la mort de son père n’était pas importante pour Dimitri, que tu traites la mort aussi à la légère me faisait souffrir ?
Malgré la menace, Lambert était incapable de bouger, happé par le tourbillon de question de l’entité face à lui, harponné par ses yeux si bleu posés sur lui.
– Tu ne savais pas que devoir tout faire pour encore réparer tes erreurs à ta place me faisait souffrir ?
Rodrigue était maintenant face à lui, posant encore et encore des questions avec ce sourire de loup, de plus en plus sombre et menaçant, semblant immense malgré sa plus petite taille.
– Tu ne savais pas que travailler pour l’homme qui a tué mon fils et mon compère me faisait souffrir ?
Rodrigue leva ses mains, armées de longs ongles semblables à des griffes, souriant toujours, la lune se reflétant sur ses crocs blancs.
– Tu ne savais pas que m’arracher mon louveteau et mon frère me faisait souffrir ?
Il enroula ses doigts griffus autour de sa gorge, le tirant jusqu’à ce qu’il soit front contre front en crachant la dernière question.
– Tu ne savais pas à quel point je te hais pour m’avoir tout prit ? À quel point je te hais de toute mon âme depuis ce jour où tu es rentré sans eux ? Que tu es naïf… c’est à vomir…
Il serra en grognant, son sourire et son masque abandonné, ne laissant qu’une émotion brute de haine, de dégout et de détestation gravé au plus profond de sa voix et de son être.
– Rends-les-moi… rends-les-moi ! Rends-moi tout ce que tu m’as volé !
– Rodrigue ! » Protesta Lambert en tentant de se libérer, accrochant ses propres mains à celles de l’homme en échouant à le faire lâcher prise malgré sa force… est-ce qu’il était vraiment devenu un être surnaturel pendant qu’il s’était transformé ?! Il semblait sortir d’un autre monde ! « Je t’en supplie ! Calme-toi !
– Rends-les-moi ! Je veux mes enfants ! Je veux ma famille ! » S’écria-t-il, tout croc dehors, en serrant encore plus fort, assez pour le griffer… du sang coulait le long de sa gorge… il était sur le point de l’égorger ! « Tu as répandu le sang de Glenn et de Nicola pour survivre comme le vampire que tu es ! C’est à cause de toi qu’ils sont morts ! Rends-les-moi tous les deux !
– Je ne peux pas ramener les morts !
– Il fallait y penser avant ! Tu nous demandes l’impossible alors, fait-le aussi ! C’est leur sang qui te permet de vivre aujourd’hui ! Rends-le-leur ! Rends-leurs tout le sang que tu leur as volé !
– Rodrigue… tu m’étrangles !
– Rends-moi Glenn ! Rends-moi Nicola ! Et surtout, rends-moi Félix ! Rends-moi mon louveteau ! Tu es allé jusqu’à me prendre mon seul enfant qui me restait ! La dernière personne que Félicia a rencontrée et aimée plus que sa vie avec Glenn ! Tu nous as pris notre dernier petit ! La personne que j’aime le plus au monde ! Tu as même osé m’arracher Félix par caprice après avoir tué Glenn par inconscience ! Je veux retrouver mon louveteau ! Rends-le-moi !
– Rodrigue ! Je… Lambert haleta, ayant du mal à parler, perdant de plus en plus d’air. Je ne peux pas le récupérer comme ça… Dimitri doit vou…
– Rends-moi mes fils ! Rends-moi le seul fils qui t’a échappé ! Rends-moi Félix ! Arrête de te comporter comme un enfant gâté et rends-moi Félix ! Je veux ma famille ! Lui, tu ne pourras pas me le voler ! Pas lui aussi ! Je ferais tout pour récupérer mon enfant ! Tout ! » Lui jura-t-il en serrant encore plus fort ! Il allait finir par faire sauter sa tête en déchirant son cou ! « Alors, rends-le-moi ! Maintenant !
– Rodrigue ! Par pitié ! Arrête ! »
Lambert se réveilla d’un coup en hurlant, reprenant son souffle à grandes bouffées sans pouvoir s’empêcher de presser ses mains contre sa gorge, s’attendant pratiquement à sentir du sang et des entailles profondes sous ses doigts… il sentait encore les mains de son ami la saisir et serrer… lui hurler de lui rendre sa famille… lui hurler sa haine… non… ce n’était pas possible… Rodrigue ne pouvait pas le considérer ainsi… le haïr avec autant de force… ce n’était qu’un cauchemar… rien qu’un cauchemar… rien de plus…
Pourtant, il entendait encore le cri, le hurlement du loup résonné dans la nuit alors qu’il s’échappait enfin de ce rêve étrange…
« Je te hais ! »
L’homme fit tout pour repousser ce mensonge… c’était un mensonge, c’était forcé… Rodrigue ne pouvait pas…
Malgré tout, le rêve continua à le hanter une bonne partie de la matinée, tellement qu’il finit par se résoudre par aller voir Rufus pour en parler malgré tout… il avait beau jurer qu’il n’avait rien à voir avec les exactions de Kleiman, que c’était juste un appui de circonstance pour une situation très tendue qui demandait tous les bras disponibles pour s’en sortir, Lambert ne pouvait s’empêcher de ressentir une certaine appréhension avec lui… comme si quelque chose dans ses mots sonnaient faux… cependant, Rufus restait son grand frère… son grand frère à qui il pouvait tout dire et tout partager, même les choses les plus inavouables ou gênantes… son grand frère qui l’avait toujours mis en confiance, pour le meilleur comme pour le pire mais, c’était déjà beaucoup quand on passait derrière un roi de la stature de Ludovic… il ne pouvait pas s’empêcher de lui faire confiance pour quelque chose d’aussi étrange qu’un rêve pareil… même si ça concernait Rodrigue et qu’il n’ignorait pas leur antipathie réciproque…
Lambert alla dans le bureau de son frère mais, en voyant qu’il n’était pas là, il décida de l’attendre, il ne devrait pas s’absenter bien longtemps… Rufus travaillait bien plus qu’avant la Tragédie, il avait aussi droit de prendre une pause de temps en temps…
« Même s’il aurait pu en accorder aussi à Rodrigue… enfin, c’est fait maintenant… »
Une petite cassette dans un coin du bureau attira l’attention de l’homme. Elle était tout simple, décoré de quelques vrilles végétales mais, il la reconnaitrait entre mille… Rufus y tenait beaucoup… la seule fois où il avait disputé Dimitri, c’était quand il avait voulu la récupérer pour qu’elle soit le coffre au trésor d’un roi maléfique dans un de ses jeux… même Lambert n’avait jamais vu ce qui avait à l’intérieur… il s’était toujours imaginé qu’il s’agissait de la correspondance intime de son frère, d’où son angoisse que qui que ce soit voit le contenu de cette cassette… même si Rufus avait aussi promis avec aplomb de lui montrer son contenu quand il reviendrait triomphant de Duscur… bon, pour le triomphant, c’était raté mais…
« Non… c’est à lui… c’est sa vie privée… il me le montrera quand il voudra… »
Mais c’était si tentant… et Rufus lui avait dit qu’il lui montrerait en plus…
Il ne perdait rien à juste la manipuler un peu…
La première chose qui étonna Lambert en la prenant dans ses mains était le poids de la boite. Elle semblait pleine à ras bord s’il se fiait à son poids, alors qu’elle semblait plus légère quand Rufus lui avait montré la dernière fois…
« Qu’est-ce qui a bien pu… »
Il ne put résister et força la boite, l’ouvrant sans souci avec sa force.
La cassette ne contenait que du papier, des lettres mêmes à première vue mais, ce qui étonna Lambert, c’était qu’il ne s’agissait pas de l’écriture soignée de Rufus… non… elle était bien plus biscornu, comme écrite par quelqu’un de plus jeune ou un gaucher étalant l’encre avec sa main en rédigeant… et il y avait plusieurs scriptes…
Même s’il se força à penser qu’il s’agissait des lettres de ses amants, des soupçons empoisonnèrent le cœur de Lambert alors qu’il dépliait une missive au sceau déjà cassé…
« Papa, pourquoi tu ne m’écris plus ?! J’ai plus de nouvelles de toi depuis des semaines ! Qu’est-ce qui se passe ?! »
« C’est l’écriture de Félix ! Mais qu’est-ce qu’une de ses lettres pour son père fait là ?! »
Lambert en sortit une autre, reconnaissant l’écriture d’Alix, le début de la lettre étant dans le même ton que la précédente.
« Rodrigue, je sais que tu ne vas pas bien, je le sens, je sens que tu es mal et que ça ne s’améliore pas… je ne sais pas pourquoi je n’ai plus de lettre de toi, est-ce que c’est à cause de ça ? »
Son sang se gelant de plus en plus, Lambert en sortit deux autres, portant cette fois l’écriture de Rodrigue, destinées à son fils et à son frère, également décachetées comme si elles avaient déjà été lues. Son ami parlait de ses mêmes inquiétudes, des lettres qui n’arrivaient pas et de son inquiétude… Même demande, même inquiétude… Déesse ! Qu’est-ce qu’elles faisaient là ?!
« Non ! On m’a volé mes lettres ! Alix a demandé à Ivy de lui faire passer une lettre de sa part où il disait qu’il n’en recevait plus de ma part, alors que je lui écris tous les jours et lui aussi ! Quelqu’un vole les siennes et celles de Félix ! C’est pour ça que je n’ai plus de nouvelles ! »
Il entendait encore le gémissement paniqué de Rodrigue, tout le désespoir qu’il n’avait pas perçu au départ dans sa voix, toute l’inquiétude et la peur qui se mêlaient ensemble à l’intérieur…
« Rufus ne peut tout de même pas être… »
Cependant, malgré tous ses efforts pour trouver des excuses à son frère, Lambert dut se rendre à l’évidence en se rendant compte que toute la correspondance volée de Rodrigue était là… les lettres qu’il avait envoyées, celles qu’il avait reçu… tout… tout était là ! Tout était ouvert ! Rufus n’avait tout de même pas tout lu ?!
Aucun doute, c’était lui le voleur de leur correspondance… mais… mais pourquoi ? Pourquoi faire ça ? Pourquoi faire quelque chose d’aussi cruel ?! Rufus détestait Rodrigue et Alix de toute son âme à cause de Ludovic mais, pas à ce point tout de même !
Lambert pensait ne pas pouvoir être plus horrifié mais, quand il vit des papiers roulés tout au fond de la cassette, semblant plus anciens et usés, même tâchés de sang pour certains, un doute noir lui dévora le cœur… non… non… non…
Il attrapa un rouleau et le déroula en tremblant…
« À mon Royaume, que j’ai toujours désiré servir au mieux… »
L’homme ne put que reconnaitre l’écriture de son père, la plume tremblante de Ludovic… le parchemin était même tâché de ses crachats de sang à cause de sa tuberculose…
Comme happé par le rouleau, Lambert ne put s’empêcher de continuer à lire les mots, même s’il se doutait du contenu… voir même le redoutait plus encore que les fantômes et les cauchemars…
« Malgré l’horreur, je n’ai jamais oublié le règne de mon père. Toute ma vie durant, je n’ai jamais oublié ces rues couvertes de sang, la terreur et la faim mais, ce qui me marqua le plus était son aplomb. Clovis était persuadé d’être dans son bon droit et ne le cachait pas. Même si ces actes étaient immoraux, il s’appuyait sur la loi en la détournant à son profit, devenant inarrêtable dans sa position de roi pour commettre toutes ses exactions. Dès lors, mon seul objectif fut de mettre Faerghus à l’abri d’un autre souverain tel que lui. « Protéger et servir le peuple du Saint-Royaume de Faerghus », tel a été la devise qui a guidé chacun de mes pas avec l’aide de mes proches pour que jamais, je n’en dévie un seul instant…
Lambert sentir son cœur battre à toute vitesse dans sa poitrine. Ce… ce parchemin… c’était le testament de son père… c’était le testament de Ludovic ! C’était Rufus qui l’avait pendant toutes ses années ?!
Cependant, une grande crainte demeurait : comment empêcher un autre Clovis d’arriver ? Comment empêcher qu’un autre souverain tel que lui ne monte sur le trône ? Ne soit imposer par le hasard cruel de la naissance ? Clovis était le fils ainé de sa mère et malheureusement pour l’orgueil de notre lignée, elle n’était guère plus recommandable que son fils. Elle était seulement qu’un peu plus discrète que lui mais, possédait les mêmes torts, centrant de plus en plus de pouvoir sur elle-même au détriment de ses contradicteurs mais, par ce geste, elle détruisait de précieux garde-fous qui pouvaient endiguer les exactions du pouvoir royal, soigneusement construit par Loog le Lion et sa fille Sophie la Sage. Ces deux souverains ont été élus avec peu d’avance, savaient qu’ils devaient composer avec l’ensemble de leur royaume et de leur peuple pour faire grandir Faerghus sans plus de violence après la guerre, que des contradicteurs n’étaient point des ennemis à anéantir mais, des personnes nécessaires à toute remise en question de chaque action, afin de peser le pour et le contre puis, changer d’avis ou camper sur ses positions une fois que nous ayons entendu tous les arguments.
Le passage à la succession filiale nous a assené un coup majeur, nous avons commencé à nous croire tel les Hresvelg, choisis par la Déesse pour régner et le pouvoir nous ait monté à la tête. Notre objectif n’était plus de servir notre peuple comme l’avait voulu le roi Loog, mais que notre peuple nous serve afin de gagner de plus en plus de pouvoir, centralisant toujours plus les fonctions de commandement sur notre propre personne et dépouillant nos adversaires des armes qui leur permettait de nous arrêter quand nos actions devenaient dangereuses pour notre peuple. Au comble de notre hubris, nous avons même commencé à traiter toute une lignée comme des objets jetables, des boucliers qui ne servent qu’à prendre les coups à notre place pour que nous puissions survivre, pendant que cette famille portait perpétuellement le deuil de tous ses membres sacrifiés aux Blaiddyd… Nos ancêtres doivent rougir de honte devant notre décadence…
J’aimerais dire que tout ceci s’est arrêté avec la mort de mon père mais, je ne me fais guère d’illusion. Le hasard fait qu’à chaque fois, à chaque naissance, à chaque génération, il y aura toujours un risque qu’à nouveau, un autre Clovis naisse. Je n’ai échappé à la décadence de ma famille que grâce à mon corps faible malgré mon emblème, inapte à la guerre et facilement malade, ce qui m’a permis de vivre au sein d’une famille aimante et normale, pour qui je ne ressent que de l’affection, et que je ne remercierais jamais assez pour leur accueil et leur amour, même si je les ai à mon tour meurtri d’un deuil dont je porte la responsabilité et la culpabilité chaque jour.
J’ai tout fait pour bien éduquer mes enfants, pour les emmener au plus loin des conceptions de leur grand-père et leur inculquer que ce n’est pas le peuple qui doit servir le roi, mais le roi qui doit toujours servir son peuple en premier lieu. Cependant, je me suis rendu compte que cela ne faisait pas tout… Mon fils Lambert est un homme au grand cœur, gentil et chaleureux, ainsi qu’un guerrier accompli à la force extraordinaire. Je suis fier de ses prouesses au combat et heureux d’être son père malgré notre relation compliquée. Il reste mon fils et je l’aime de tout mon cœur mais, cette amour ne peut masquer l’ampleur de ses défauts moraux.
Il est chaleureux mais, également négligent et naïf. Malgré tous mes efforts, jamais je ne suis arrivé à lui faire comprendre qu’on ne peut aider tout le monde, qu’il fallait choisir qui aider car, tout le monde n’a pas besoin d’aide de la même manière et qu’il fallait concentrer le soutien au plus faible mais, dans une vision naïve de l’égalité, il reste persuadé que le mieux à faire est d’aider tout le monde à part égale, sans se soucier du contexte de départ, ce qui le rend très inefficace et indécis dans des situations où il doit justement trancher un conflit sans pouvoir satisfaire tout le monde. Sa négligence envers ses proches combinée à cette naïveté et son entêtement pousse ces derniers à devoir ajuster tout ce qu’il fait, rattrapant avec les quelques pouvoirs que nous leurs avons laissés ou rendus ce qu’ils peuvent pour éviter de léser le Royaume.
La première victime de cette situation est malheureusement ma belle-fille, Héléna. C’est une femme brillante, avec un grand avenir devant elle, sachant convaincre même les plus entêtés comme son mari mais, cela est se fait au prix de grands efforts et de longues négociations qui ont malheureusement eu raison de sa santé. Puisse-t-elle me pardonner un jour de lui avoir imposer un tel époux, elle qui méritait de pouvoir monter bien plus haut que de se contenter d’être l’ombre balayant derrière le roi. Elle attend à présent leur enfant, et j’espère pouvoir vivre assez longtemps pour pouvoir rencontrer ce petit être que mon cœur sait déjà être exceptionnel, que j’aimerais de tout l’amour qu’il reste dans ma carcasse rongée par la tuberculose, mais mon esprit ne cesse de me rappeler à l’ordre, de me demander s’il ne risquerait pas d’avoir hérité des défauts de son père plutôt que des qualités de sa mère… et dans le même souffle, m’excuser envers lui et sa mère de leur imposer un père que je sais être aussi négligent. Je prie pour que la paternité le rende au moins responsable et prudent avec la santé de son enfant pour que jamais, il ne le mette en danger.
Au fil du temps, il s’est imposé à moi une chose : jamais mon fils ne doit monter sur le trône. Cette nouvelle position peut autant le rendre plus responsable, enfin lui faire prendre conscience des choses mais, je sais que cet optimisme n’est nourri que par mon affection, et je ne puis m’appuyer uniquement sur elle pour confier le destin de Faerghus à qui que ce soit. Ma raison ne peut que me rappeler à quel point le risque qu’il prenne encore plus confiance en lui ne le mène sur une pente glissante, une pente où il n’écoutera plus personne, même ses amis les plus chers à son cœur et ne se fassent manipuler par des ennemis qui sauront profiter de ses failles. Héléna s’épuise bien assez chaque jour pour éviter que cela arrive, je ne veux pas lui causer encore plus de tort.
Aussi trouverez-vous dans les papiers accompagnant ce testament la procédure complète à suivre pour que le prochain souverain soit élu, à la manière de Loog le Lion et de sa fille Sophie. C’est un projet qui me tient à cœur depuis des années et que je voulais mettre en place depuis mon accession au trône mais, mon corps me trahit avant que je ne puit l’organiser moi-même. Il est à peine fini mais, mes poumons me tuent lentement, rongent ma vie et l’absorbent pour nourrir la tuberculose qu’ils abritent. Je vous prie de pardonner mon inconscience et mon retard, tout le temps que j’ai mis avec mes proches à conclure ce système et de ne pouvoir le mettre en place moi-même. Ainsi, ce sera aux citoyens de Faerghus de choisir eux-mêmes le souverain qui leur convient, et ainsi, ils échapperont aux cruels hasards de la naissance, ainsi que de nouveaux garde-fous pour éviter tout débordement tel que le pays en a connu sous trop de mes ancêtres.
Ainsi, en mon âme et conscience, je me dois de l’admettre et reconnaitre que dans la situation actuelle, si je devais voter pour élire le prochain roi, ma voix irait aux jumeaux Rodrigue Achille Fraldarius et Alix Persée Fraldarius. Selon mon expérience, mon esprit et ma propre réflexion, ainsi que l’observation de leurs parcours et décisions antérieurs, ils sont les plus à même de prendre soin du Royaume pour le mener vers un jour meilleur.
Quant à mes fils, je me doute que Rufus ne me pardonnera surement jamais de refuser le trône à son frère. Lambert est de loin la personne qu’il aime le plus au monde, et je remercie la Déesse que mes fils s’entendent si bien mais, la raison doit l’emporter sur l’affection. Bien que je ne puisse pas arracher notre domaine à son contrôle, il sera au moins entouré par des conseillers et des baillis dont la fidélité est acquise à notre peuple et non à notre famille, et je ne doute point que les Charon sauront fournir des personnes compétentes et fidèles à Héléna. Je ne puis qu’espérer qu’elle trouvera quelqu’un qui l’aidera à échapper à tout ceci et si la situation s’empirerait encore, la force de quitter une personne ne lui apportant rien d’autre que de l’épuisement malgré ses sentiments pour Lambert.
Beaucoup diront sans doute que ces lignes ne sont que folies, nourries par la tuberculose qui me rongerait l’esprit mais, je jure devant la Déesse avoir encore toute ma tête. Toute ma vie, j’ai travaillé pour être digne des habitants du Saint-Royaume de Faerghus, digne de ce peuple fort et courageux qui s’est révolté contre l’injustice et la cruauté de l’empereur pour faire nation et vivre selon ses propres aspiration, digne de ce hasard qui m’avait élu roi d’un si grand peuple. Je suis conscient que l’élection du roi ne règlera pas tous les problèmes de notre pays, beaucoup de travail doit encore être fait avant que les sujets… que dis-je, les citoyens de Faerghus vivent dans un pays sain et absout des difficultés que nous connaissons à présent. J’ai commencé à tracer cette voie tout en reconstruisant le Royaume à partir des décombres qu’a laissé Clovis dans son sillage, je regrette de ne pouvoir plus avancer alors que mon corps me trahit. Je garde cependant l’espoir que les prochains souverains qui me suivront sauront tous avancer dans cette direction. Si tel que je l’espère, Rodrigue Achille et Alix Persée Fraldarius, sont élus, j’ai peu de doute sur le fait qu’ils sauront être dignes de cette mission.
Je vous souhaite une vie longue, heureuse et en sécurité à tous. J’espère de tout mon cœur que mes fils continueront à grandir et s’amélioreront avec le temps, bien malgré tous mes doutes. On dirait bien que ma raison ne peut pas complètement prendre le pas sur mon affection, et me pousse à croire à un avenir radieux pour eux. Je prie également pour que mon successeur connaisse un long règne de paix, une paix que mérite ce Royaume si résilient malgré toutes les difficultés qu’il a vécues.
En mon âme et conscience.
Ludovic le Troisième Clodomir Blaiddyd, dit le Prudent. »
Lambert se laissa tomber sur la chaise au fur et à mesure de la lecture, ne pouvant s’empêcher de relire plusieurs fois tout le rouleau. L’écriture était tremblante, saccadé comme si Ludovic s’était arrêté plusieurs fois à cause de ses toux, le parchemin tâché de sang témoignant qu’il avait encore dû en cracher, rendant la fin pratiquement illisible sous le sang, les tâches et l’encre baveuse, comme si on avait roulé le testament avant qu’elle n’ait fini de sécher…
« Ainsi, en mon âme et conscience, je me dois de l’admettre et reconnaitre que dans la situation actuelle, si je devais voter pour élire le prochain roi, ma voix irait aux jumeaux Rodrigue Achille Fraldarius et Alix Persée Fraldarius. Selon mon expérience, mon esprit et ma propre réflexion, ainsi que l’observation de leurs parcours et décisions antérieurs, ils sont les plus à même de prendre soin du Royaume pour le mener vers un jour meilleur. »
L’homme ne pouvait s’empêcher de relire ce passage encore et encore. Les noms étaient recouverts d’une énorme tâche de sang assez épaisse, ce serait surement illisible dans quelques années quand le parchemin aura encore vieilli mais, malgré tout, Lambert ne pouvait que les décrypter, les relisant encore et encore.
Son père l’avait complètement déshérité au profit de Rodrigue et Alix.
Des souvenirs parasites refaisaient surface, rappelant des séances de travail les réunissant tous, autant Héléna que les jumeaux. Lambert parlait beaucoup mais, se faisait souvent rappeler à l’ordre et réexpliquer les choses. Face à lui, Rodrigue analysait les situations en a rien de temps, devinant facilement l’origine des tensions, pendant qu’Alix proposait des solutions et Héléna le cadre pour les mettre en place. L’impression d’être à la traine malgré toutes les explications… le regard fier de son père qui couvait les jumeaux en disant qu’ils ressemblaient à leurs parents… même si Lambert n’avait jamais voulu ressembler à Ludovic à cause de leurs différences de caractère, encore moins à sa mère assoiffée de sang, il ne put s’empêcher de les envier… de vouloir entendre le même compliment sur son travail… comme eux deux… voir son père être fier de lui ainsi…
Ludovic lui faisait si peu confiance qu’il aurait préféré confier aux jumeaux de Fraldarius son précieux royaume, ce à quoi il tenait le plus au monde et pour lequel il s’était battu comme un lion depuis toujours… disait même qu’il s’excusait envers Héléna de l’avoir marié à lui… qu’elle aurait mérité mieux que balayer derrière lui…
À cette lecture, plusieurs souvenirs prirent une teinte différente, même les plus anodins. Même si Ludovic l’avait enlacé plusieurs fois pendant son mariage, Lambert ne put que noter qu’il l’avait aussi fait une fois avec Rodrigue et Félicia, leur souhaitant quelque chose qu’il n’avait pas entendu, même si le sourire de Rodrigue trahissait que c’était des vœux plutôt que des recommandations… sa proximité bien plus calme avec les jumeaux, ainsi qu’avec Héléna, les longues heures où ils pouvaient discuter tous les deux, alors que Lambert avait du mal à lui parler longtemps, cela finissait souvent en dialogue de sourd des deux côtés… même des souvenirs d’enfance prenaient un gout amer, les fois où son père se penchait vers eux pour leur parler, son regard attentionné…
Est-ce que… est-ce que Ludovic… est-ce que son propre père…
« Non… faut que je me reprenne… c’est la tuberculose… elle lui a fait perdre tous ses sens… Ludovic m’aimait aussi… il le dit dans son testament alors qu’il n’a aucun sens… et quand nous étions petit, c’était surtout de la culpabilité pour les jumeaux… Ludovic ne s’est jamais pardonné la mort de Guillaume. Il en a toujours pris la responsabilité… même ici, il le dit… ce qu’il ressentait, c’était surement de l’affection, mais aussi de la pitié et de la culpabilité… il s’en voulait pour la mort de leur père… »
« C’est ma faute… j’aurais dû être plus prudent et mieux anticipé les risques… Guillaume aurait survécu et les Fraldarius n’auraient pas été encore endeuillé par notre faute… à cause de mon inconscience, Guillaume est mort… lui avait déjà dit Ludovic sur la fin de sa vie, le visage encore plus sombre que d’habitude, son deuil ressortant encore vingt ans plus tard. J’espère que tu n’auras jamais à porter une telle responsabilité… autant ce deuil que la mort d’un de tes sujets. »
« Porter une telle responsabilité… le deuil d’un Fraldarius et d’un de mes sujets… si tu savais père… si tu savais ce que j’ai fait… »
Lambert relisait encore et encore le testament, ainsi que les autres travaux cachés dans cette cassette, presque compulsivement pour tenter de comprendre son père, l’entendre peut-être le sermonner pour ce qu’il avait fait, vouloir le faire parler même depuis sa tombe pour savoir quoi faire de ce testament dans une situation pareille, s’il devait le révéler et l’appliquer dès maintenant même si c’était évident que tout avait été écrit sous la dicté de la tuberculose mais, est-ce que cela ne ferait pas exploser le Royaume à un moment pareil ?! Enfer ! Il ne savait même pas s’il voulait que Rodrigue, Alix ou Héléna soient là pour en discuter vu comment Ludovic parlait d’eux ! Mais il avait tellement besoin de leurs bons conseils !
Cependant, la seule personne qui passa la porte n’était ni le Rodrigue qu’il connaissait qui saurait gérer la situation, ni Alix prêt à lui remettre les pendules à l’heure, ou Héléna lui présenter les différents chemins possibles en le conseillant pour le pousser vers le bon, mais c’était Rufus. Rufus qui avait…
Récupérant plus d’énergie que jamais depuis la Tragédie, Lambert se redressa d’un coup en montrant les lettres et le testament, fou de rage et de trahison.
« Rufus ! Tu peux m’expliquer ?! Qu’est-ce que ça faisait dans ta cassette ?!
– Tu l’as ouverte ?! Couina pratiquement son frère, pris au dépourvu par la question furieuse.
– Tu m’avais dit que tu me la montrerais après le voyage ! Et n’essaye pas d’esquiver la question ! Qu’est-ce que la correspondance de Rodrigue, Alix et Félix fait dans ta cassette ?! Et pourquoi le testament de notre père et ses travaux sur la monarchie élective y sont aussi ?! C’est toi qui as appelé les secours quand Ludovic s’est effondré à cause de sa tuberculose ! Est-ce que tu en as profité pour voler son testament et ses travaux ?!
– Calme-toi Lambert, je peux t’expliquer. Ludovic ne m’a pas laissé le choix… il ne savait plus ce qu’il faisait…
– Comment ça ? En quoi ? Et ça ne me dit pas pourquoi tu as cette correspondance ! Rodrigue l’a cherché partout !
– Ludovic allait te déshériter pour donner le pouvoir aux fils de Guillaume ! Il allait détruire notre famille pour préférer celle de son soi-disant grand frère ! Il n’avait aucun respect pour toi ! Il ne pensait qu’à ces foutus jumeaux qu’ils mettaient sur un piédestal en te dénigrant, car il aurait voulu qu’ils soient à ta place ! C’était pour te protéger !
Rufus l’avait pratiquement craché avec tout le venin, toute la haine qu’il ressentait pour Ludovic et pour les jumeaux. Il continua, incontrôlable.
– Ludovic te détestait ! Tu viens de le lire non ?! Il n’avait aucune confiance en toi ! Il te crache dessus dans tout ce foutu papier ! Tu es roi ! C’est toi qui devais devenir roi ! C’est ton héritage ! ça nous appartient ! Notre famille est la famille royale de Faerghus depuis le début du Royaume ! C’est Loog qui a mené la révolte des Bâtards et en a fait la guerre du Lion et de l’Aigle ! C’est lui qui a gagné ! C’est lui qui a été acclamé vainqueur ! Personne d’autre ! Et lui, parce qu’il a rencontré un mauvais roi dans toute sa vie, il en fait une généralité et il a voulu tout détruire sur son passage ! Et il a voulu donner le pouvoir à ces foutus jumeaux car c’était les fils de Guillaume ! Il se cachait derrière son petit doigt en disant qu’ils étaient plus compétents que toi mais, c’est de la connerie ! Il ne voyait que les fils de Guillaume en eux ! Rien d’autre ! C’était les fils de son grand frère alors, tout devait leur revenir ! Il ose même cracher sur ton mariage ! Soi-disant que tu avais épuisé Héléna et fait perdre la santé ! Il était malade et il a perdu l’esprit ! Tu n’as jamais fait ça ! Tu y tenais à Héléna même si elle était trop bien pour toi ! C’était juste la petite créature de Ludovic et de la matriarche Catherine là pour te faire faire ce qu’eux voulaient ! Et même si c’était sa créature, tu ne lui aurais jamais fait de mal ! Il délirait ! Et il a osé me dire de faire ce qui est bon pour le Royaume et pas pour moi-même ! C’était lui qui faisait tout avoir ce que lui voulait au dépend du Royaume ! Tout ce que j’ai fait, c’était pour te protéger ! …
Lambert le fit taire en posant ses mains sur les épaules, le regardant droit dans les yeux en lui demandant.
– D’accord pour le testament. Je veux bien comprendre ton raisonnement, même s’il est complètement faux. Notre père appréciait les jumeaux mais, pas plus que nous. On était ses fils et il nous aimait tous les deux, je le sais. Pour les jumeaux… c’était compliqué… tu sais bien qu’il s’est toujours senti coupable de la mort de Guillaume alors, il tentait de compenser envers eux mais, ce n’était pas de l’affection… juste de la culpabilité… rien de plus, j’en suis sûr… tout comme Héléna, il pensait juste qu’elle ferait une bonne reine pour Faerghus et il a vu juste, pas la peine d’en faire sa créature… mais, je te comprends aussi. Tu es mon grand frère, tu pensais que Ludovic voulait me faire du mal en me déshéritant, même s’il avait sans doute ses raisons à lui et que tu n’avais pas à voler son testament. J’aurais voulu le lire honnêtement, même si ça m’a fait très mal de voir à quel point il ne me faisait pas confiance vis-à-vis du Royaume, encore plus maintenant… je ne sais même pas si je l’aurais appliqué, c’est évident que c’est la tuberculose qui lui a fait écrire tout ça… je veux dire, regarde un peu l’état du parchemin ! Il est couvert de crachat de sang ! Il ne savait plus du tout ce qu’il faisait ! ça aurait été facile de le faire casser… Mais ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi tu as volé la correspondance de Rodrigue, Alix et Félix ? Pourquoi tu as fait ça ? Elle est même ouverte alors, tu l’as surement lu… pourquoi ? C’était inutile et cruel…
Le visage de Rufus s’assombrit, essayant d’éviter le regard de Lambert alors qu’il marmonnait.
– Il te conseillait mal et te poussait à prendre de mauvaises décisions, comme quand tu as envoyé Dimitri à Charon. Il aurait dû rester ici. Je pensais qu’il finirait par partir si je le fatiguais assez alors, je lui ai pris ces lettres, pour le motiver encore plus à rentrer chez lui.
– C’était mon idée d’envoyer Dimitri à Charon, et on a bien fait, il guérit bien mieux avec le bon air de la montagne qu’ici. Et si tu voulais le faire partir, pourquoi tu as dit que c’était une bonne idée qu’il se soigne ici ? Tu aurais plutôt dû l’encourager à partir, non ? Rufus… il soupira, n’en pouvant plus de tout ceci, trop de question tournant dans sa tête et voulant juste une réponse. Écoute… je t’ai toujours fait confiance et ta parole est vraiment très importante pour moi. Tu es mon grand frère et je sais que je peux toujours compter sur toi. C’est pour ça que je suis très souvent ce que tu me conseilles de faire, car je sais que je peux te faire confiance mais… mais en ce moment, j’ai l’impression que… que c’est plus compliqué. D’abord, il y a la manière dont tu as traité Rodrigue, puis tu as remis des peines de Clovis pour la justice, puis il y a Kleiman qui arrive au palais et prend part à tout alors que c’est lui qui a commencé toute cette histoire, puis on retrouve un sac rempli de têtes humaines dans leurs appartements et ils repartent en trombe, et maintenant, je retrouve la correspondance volée de mon meilleur ami et le testament de notre père dans ta cassette. Par pitié Rufus, dit moi la vérité, qu’est-ce qui se passe dans ta tête ? L’implora-t-il en redoutant le pire. J’aimerais te faire confiance mais, ça devient très difficile avec tout ça !
– Tu ne voyais pas le vrai visage Rodrigue… marmonna-t-il.
– C’est-à-dire ? Explique-toi à la fin !
– C’était un enragé lui aussi ! Toujours à faire ce qu’il voulait et à avantager son fief, toujours à te dire non, toujours à nous mettre des bâtons dans les roues, toujours à être apprécié de tous et de Ludovic le premier ! Je ne sais pas par quel maléfice il réussissait, autant lui qu’Alix mais, ils ont toujours eu la faveur de tous, ils ont toujours réussi partout et charmé tout le monde à tes dépends ! Alors qu’ils ont toujours été plus faible que toi et ce ne sont que des ducs ! Ce ne sont que des ducs et que fait cet imbécile de Jacque quand il leur demande de les prendre à leur service, pour réparer sa « faute » d’avoir laissé Félix seul avec Arundel sans imaginer qu’il pourrait l’attaquer ? Il s’agenouille devant eux en leur demandant à rentrer dans leur garde pour rattraper son erreur, alors qu’il est à ton service ! Ils se comportaient quasiment comme des rois ! C’est pas qu’ils sont devenus des loups, c’est que leur apparence ressemble enfin à ce qu’ils sont vraiment ! C’était tout ce qu’il méritait !
Lambert eu alors un mouvement de recul, comme si son grand frère c’était transformé d’un coup en monstre, comprenant d’un coup tout ce qui était arrivé à son ami et pourquoi il avait dû subir tout ceci, tout son corps fondant d’un coup comme neige au soleil.
– Tu leur as volé leurs lettres par haine… tu voulais le faire souffrir… c’est ça ? Tout ce que tu voulais, c’est faire souffrir Rodrigue… tout ça car… car…
Sans attendre de réponse et un nouveau mensonge de la part de Rufus, Lambert partit sans se retourner, ne voulant pas en entendre plus, serrant la cassette et son contenu contre lui, s’y accrochant presque comme à une ancre, même si elle le noyait par sa simple existence. Comment… comment son frère avait-il pu… comment avait-il pu être aussi ignoble juste parce que… parce que leur père appréciait beaucoup les jumeaux ? Tout ça pour ça ?! Pour un ressentiment envers quelqu’un de mort depuis quatorze ans et alors le Royaume était au plus mal ?! Toute cette souffrance pour ça ? Par haine ?! Qu’il ait vu ça comme une petite mesquinerie ne l’étonnerait même plus à ce stade !
« Alors, même mon propre frère peut me trahir… Rufus… alors qui… qui est encore… »
« Est… ta… faute… ! »
« Tu n’as écouté personne et maintenant, tout le monde est mort par ta faute ! Tu as le sang de notre propre enfant sur les mains ! »
« Que pensais-tu accomplir en te comportant en tyran n’écoutant que ses ennemis ? »
« Je te hais ! »
Seuls les cris et le jugement lui répondirent… les doigts des fantômes finissant le travail de cette hache en l’étranglant encore et encore…
En arrivant dans son bureau avec l’espoir de pouvoir se poser une seconde et réfléchir à tout ce qui c’était passé, il trouva Lachésis et Thècle, visiblement furieuses malgré la façade de froideur.
L’homme avait l’impression d’observer la scène de loin, comme s’il n’en faisait pas partie, spectateur de cette farce qu’il avait écrit lui-même.
Les deux sœurs l’informèrent que l’état des comptes était catastrophique et que les baillis qu’il avait choisis lui-même étaient des incompétents.
« Je comprends… je ferais plus attention…
– Il fallait le faire avant… »
Lachésis lui apprit qu’elles savaient tout ce qui s’était passé à la capitale pendant leur absence, à quel point c’était une honte pour tout Faerghus et qu’elles avaient donc décidé de retourner dans leur famille.
« Ce serait préférable pour le Royaume que vous restiez…
– Pour finir transformer en loup nous aussi et user jusqu’à la corde par votre incompétence ? Il en est hors de question. »
Thècle ajouta que comme le voulait la coutume pour les magistrats en fin de carrière, elles rapporteraient à Charon tous leurs documents, leurs notes et leurs archives de la capitale, ainsi que leurs hommes et une grande partie de leur vivre selon le précédent instauré par Sylvain le Renard.
« Les Gautier en ont eu le droit, je me voie mal vous le refuser…
– Bien. »
Et enfin, elles enfoncèrent un dernier clou dans son cercueil en lui crachant au visage qu’elles savaient pour Patricia, qu’elles savaient ce qu’il avait osé donner comme belle-mère à leur neveu, tous les dangers auxquels il avait exposé le Royaume en l’épousant, et que les Charon n’oublieraient pas cette insulte envers deux d’entre eux.
« Pourquoi ? Finit par demander Thècle, essayant de comprendre. Pourquoi avoir exposé le Royaume à de tels danger pour une seule femme indigne de succéder à notre sœur ?
– Je l’aimais… répondit l’homme dans un souffle sans énergie.
– Si vous l’avez traité comme Héléna, pauvre femme, cracha Lachésis. Et ce n’est guère une raison suffisante pour faire planer un risque d’invasion sur la tête de tous vos sujets. Notre sœur rougirait de honte en voyant votre déchéance. »
Et qu’est-ce qu’il pouvait bien répondre à ça ? Qu’est-ce qu’il pouvait bien répondre d’autre ? Comment il pouvait se justifier ? Toutes ses décisions lui semblaient faciles, bancales et inutiles maintenant qu’on lui demandait des comptes sur chacune d’entre elles…
Devant son silence, les deux sœurs lui jetèrent à nouveau un regard mauvais avant de se détourner, partant en claquant la porte.
Lambert leva les yeux vers la chaise face à lui, même s’il savait qu’elle était complètement vide, espérant trouver quelqu’un, une âme bienveillante, un peu d’aide comme il en avait toujours trouvé à ses côtés.
Seul le Rodrigue de son cauchemar répondit à sa supplique, le toisant de haut avant de lui grogner au visage, le lacérant de ses griffes, gravant ses mots dans sa peau avec ses crocs à chaque souffle, chaque morsure…
« Il fallait y penser avant. »
Pour la première fois de sa vie, Lambert se sentit terriblement seul…
*
Rodrigue passa sa main sur sa fourrure, l’approchant pour la première fois depuis qu’ils s’étaient retransformés quelques jours auparavant. Alix et lui s’étaient reposé et avaient recommencé à prendre en main le duché, reconnaissant envers l’excellent travail de Loréa qui avait su le maintenir et résister aux insistances de Rufus. Mais depuis cette nuit, il ne l’avait toujours pas touché à nouveau, contrairement à son frère… ni même se regarder dans un miroir sans col, son cou à présent recouvert d’une grande marque sarcelle, l’entourant tout entier comme un collier… il n’avait pas trop de séquelle à part ses sens plus forts, surtout sa vue de nuit, son gout pour la viande encore plus prononcé, et il était encore plus dans la tête de son jumeau, plus souvent, même s’ils n’étaient pas sûr que c’était à cause de leur état d’esprit actuel ou si ce serait permanent… pour ce qui était positif…
La fourrure était douce sous ses doigts, épaisse et moelleuse, comme pour accueillir un petit voulant faire sa sieste dans un endroit chaud où il serait en sécurité… bien plus rassurante que ce collier gravé dans son cou, apparut un jour après qu’il ait retrouvé sa forme humaine… en regardant au niveau de la gorge de sa fourrure, il arrivait à distinguer le même motif que sur sa propre peau…
« Tu peux attendre encore un peu si tu ne te sens pas près, lui assura Alix, comme toujours à ses côtés. Ça n’a eu aucun effet sur moi mais, c’est toi le magicien et la source de la transformation. Tu es resté en loup bien plus longtemps que moi. On ne sait pas comment tu vas réagir avec ta magie…
– …je ne préfère pas… j’ai peur de la fuir si je repousse trop… les semaines qui ont passé sont déjà flous, je ne veux pas avoir l’impression que l’avenir le sera aussi à cause de cette fourrure… au moins, on sait comment me ramener si je me transforme à nouveau en l’ayant sur les épaules…
– Dans tous les cas, on va mettre un moment avant de se remettre complètement de tout ça mais, si c’est ce que tu veux, c’est toi qui te sens.
Le père lui serra la main en réponse, comme quand ils étaient petits pour ne pas se séparer, cherchant de la force dans sa présence avant de draper la fourrure noire sur ses épaules. Elle n’était pas très lourde malgré son ampleur, l’enveloppant complètement des pieds à la tête… malgré ses craintes, il y avait un côté… apaisant à ce poids, comme un bouclier qui le protégeait… mais, rien ne se passait, rien d’étrange, il restait bien humain… au moins, cela confirmait que cela ne ferait pas comme avec celle des selkies, il ne se transformerait pas dès qu’il mettait cette peau…
– Il n’y a rien… souffla-t-il de soulagement. Il n’y a rien…
– C’est déjà un bon début, lui assura Alix.
Voulant en finir aussi avec cette crainte, Rodrigue fit craquer un éclair dans sa main, faisant un exercice simple en le passant d’une paume à l’autre, avant de le faire disparaitre et de le remplacer par un sort de foi, le nosferatu brillant entre ses doigts avant qu’il ne l’étouffe. Rien non plus pour la magie de base… et il ne pourrait pas tester la magie de plus haut niveau aujourd’hui, Pierrick lui interdisait encore et son corps sortait d’une rude épreuve, il ne devait pas le maltraiter encore plus…
Ses épaules retombant de soulagement, l’homme s’autorisa un instant de répit, se laissant tomber sur son lit avec la fourrure. Alix mit aussi la sienne sur ses épaules, avant d’en mettre un pan sur celle de son frère, ce dernier faisant exactement la même chose avant de se laisser tomber épaule contre épaule côte à côte.
– Il ne s’est rien passé… la Déesse soit louée… il ne s’est rien passé…
– Ouais, on va rester humains pendant un bon moment on dirait… tant qu’on est tous les trois, on le restera…
– Oui… arriva à sourire une seconde l’ainé avant d’avouer, redevenant plus sombre. Je ne me souviens presque rien de ces dernières semaines… juste de quand je t’ai retrouvé, quand on a retrouvé Félix et mon envie de le revoir… de tous vous revoir… tous… souffla-t-il, le cadet comprenant que trop bien le « tous ». Le reste… impossible de le voir correctement…
– …Comme si c’était baigné de brume… compléta Alix. C’est pas bien plus net de mon côté… aucune idée si c’est une bonne ou une mauvaise chose… d’un côté, j’aimais courir partout avec toi mais, je n’ai pas envie de me souvenir de tout ce que j’ai déchiré avec les dents… bon, baffer Rufus, c’est pas mal comme souvenir mais, d’avoir le gout de son sang dans la bouche quand je lui déchiquetais le bras, moins … ni de quand je t’entendais pleurer et chanter tous les soirs en suppliant car, tu étais seul et qu’on voulait se revoir…
– Ça, c’est difficile à oublier… surtout tout ce qui s’est passé avant qu’on se transforme… Rodrigue se recroquevilla dans sa fourrure, comme si elle le protégerait à nouveau de cet homme. Ô Déesse et Lune… cela faisait si mal… je… c’était comme si cela les amusait tous de me déchiqueter le cœur… je n’en pouvais plus… cette transformation… c’était plus une cachette et un échappatoire qu’une vraie solution… juste pour ne plus souffrir…
– C’est normal… tout depuis des mois… c’était juste un cauchemar éveillé, autant en tant qu’humain que loup… enfin, c’est fini maintenant… on ne les reverra pas de sitôt… je ne les laisserais plus te faire plus de mal, c’est promis, lui jura Alix sans hésiter.
– Moi aussi, je te protégerais… d’eux tous et de leurs ordres absurdes… autant toi que Félix… plus rien ne vous arrivera… pas tant que je serais là…
Ils restèrent encore quelques instants l’un contre l’autre, quand ils flairèrent l’odeur du louveteau, arrivant à grands pas, une bonne odeur de groseilles fraiches avec lui… c’était la saison après tout et ils aimaient tous ces fruits dans la famille…
« Papa ? Alix ? Vous êtes là ? Demanda Félix en passant la tête dans la chambre de son père.
– Oui, entre Félix, » l’autorisa en souriant Rodrigue, toujours soulagé de le voir, son instinct lui répétant encore et encore de le garder auprès de lui, lui rappelant à quel point il avait été proche de le perdre, encore plus renforcé par la perte de Glenn si peu de temps auparavant… leur famille avait subi trop de chose en trop peu de temps…
« Il y a encore plein de groseilles dans la forêt, même si vous avez surement déjà deviné, anticipa-t-il, avant de se refermer un peu en voyant les jumeaux dans leur fourrure. Tu l’as mise ?
– Oui… je devais le faire… pour savoir… et pour le moment, rien n’a changé et cela n’a aucun effet sur moi, même quand j’utilise de la magie faible, ne t’en fais pas, lui jura-t-il. Pour le moment, je la contrôle…
– D’accord… mais fait attention quand même. »
Il les rejoignit et Rodrigue ne put s’empêcher de le tirer sur ses genoux, voulant juste rester au plus près de son fils… même s’il faisait tout pour ne pas devenir envahissant, il était devenu très collant une fois redevenu humain, cherchant toujours une trace récente du passage de ses proches, le simple fait de les savoir près de lui, qu’il pourrait arriver rapidement pour les aider et les protéger… heureusement que ses sens étaient devenus aussi aiguisés que ceux des loups, cela aidait dans ce genre de situation… pas plus tard que la semaine dernière, il n’avait pas vu Félix de toute la matinée alors, le père s’était mis à paniquer en l’appelant de toutes ses forces et à retourner toute la pièce où il était afin de trouver une trace de son petit… heureusement que Loréa avait pu vite lui remettre les idées en place, Rodrigue priant pour que Félix n’ait pas vent de ce qui s’était passé… il avait trop peur que son petit culpabilise comme quand il l’avait retrouvé… mais Félix avait senti que quelque chose n’allait pas et avait fait si attention au moindre de ses faits et gestes que Rodrigue lui avait avoué… tout le monde portait des pommes de senteurs avec un parfum spécifique à présent, histoire que l’odeur soit plus présente et que les jumeaux ne fassent pas une autre crise… c’était presque une obsession à ce stade, encore plus que pour Alix… d’après Pierrick, c’était à cause de la séparation trop violente avec sa famille, surtout aussi peu de temps après la mort de Glenn… il les avait déjà perdu une fois alors, son esprit refusait et craignait plus que tout que cela recommence…
« Là aussi, seul le temps vous permettra à tous les deux de guérir… »
Rodrigue priait pour que le médecin dise vrai… au moins, les pommes de senteur les avait un peu aidés, c’était un début…
Pour oublier son angoisse et plus profiter de la présence de son fils, le père croqua dans une des baies fraichement cueillies et passé à l’eau du lac, souriant en retrouvant le gout acide qu’ils aimaient tous.
« Elles sont très bonnes, merci beaucoup Félix.
– Avec tout ça, on avait manqué le début des fruits rouges ! On a du retard à rattraper ! En plus, depuis qu’on envoie plus rien à Fhridiad, étrangement, on a des rations plus grosses pour manger, qui l’eut cru ? Se moqua un peu Alix.
– Tout le monde, et tout le monde mange mieux maintenant, c’est mieux, répliqua Félix en avalant une baie. On est allé en chercher avec Cassandra avant qu’elle n’aille aider la patrouille aérienne…
Cependant, malgré tout, Rodrigue ne pouvait que voir l’air sombre sur le visage de son fils, un peu ailleurs.
– Il y a quelque chose qui ne va pas Félix ? Lui demanda-t-il alors, sachant que le laisser tout seul avec des pensées sombres n’apporterait rien de bon.
– C’est rien… c’est juste que… d’habitude… il fit une pause, cherchant ses mots avant de dire, ces mots si simples qui étaient aussi les plus difficiles. C’est avec Glenn…
Les jumeaux ne comprirent que trop bien, entendant presque l’ainé des deux louveteaux dire à quel point son petit frère était adorable de leur apporter des baies, juste pour le voir s’énerver à cause des taquineries, puis de le remercier en appréciant les fruits avec eux, même tous les jours… encore plus une fois revenu alors que du côté de Fraldarius, les choses commençaient à se tasser après la Tragédie, les gens étaient surtout remonté contre les dernières exactions de la capitale et tournaient toute leur rage contre la famille royale rendu responsable de tous les deuils, et même s’ils étaient dans une situation périlleuse de quasi révolte contre le pouvoir royal, les choses allaient mieux en interne. La disette s’éloignait de plus en plus de leurs foyers mais, les fantômes demeuraient, plus présent que jamais après le choc et les semaines mouvementés pour survivre… il devait encore plus hanté Félix… c’était la première fois qu’il vivait le deuil de quelqu’un d’aussi proche de lui… il était trop petit pour celui de Félicia… il l’était encore… la mort arrivait toujours trop tôt…
Rodrigue posa alors sa main dans son dos, protecteur, alors qu’il murmurait.
– Oui… il devrait y avoir Glenn…
– C’est pas juste… il devrait être là… pourquoi c’est sa chambre à lui qui est vide ?
– C’est toujours injuste, encore plus dans une situation comme celle-ci, souffla-t-il en lui frottant le dos, sentant que ses larmes n’étaient pas loin. C’est toujours dur et ça fait mal… il n’y a que le temps et le soutien qui peuvent guérir ce genre de plaie, même si elle reste toujours…
– Combien de temps ?
– Cela dépends des gens… et tu n’as pas besoin de ne plus avoir mal tout de suite… il faut que tu prennes le temps qu’il te faut pour guérir… pour ne pas être obsédé par la mort de la personne, et arriver à se raccrocher aux bons souvenirs…
– Mais ça fait mal… je veux Glenn… je veux qu’il revienne… mais je ne veux pas avoir mal… marmonna Félix en se serrant un peu plus contre son père, se cachant dans son étreinte, comme si la tristesse et le deuil ne le trouveraient pas à l’intérieur.
– Mais si tu bouches tes émotions ou fait tout pour ne pas être triste, ça va exploser un jour ou l’autre, ajouta Alix en passant sa main sur la tête de son neveu. On a mis un an avant d’accepter que notre père ne reviendrait pas, ça pourrait prendre plus de temps, et c’est pas grave. Le tout, c’est que tu ne te noies pas tout seul dedans, et que tu ne t’isoles pas sinon, ça va te dévorer aussi. Le tout, c’est que ton deuil ne te tire pas vers le bas et que tu arrives à aller mieux.
– Le principal, c’est de ne pas rester seul avec sa propre souffrance et sa tristesse, c’est le meilleur moyen pour sombrer. Tant que nous restons tous ensemble, nous arriverons à surmonter cette épreuve… qu’en penses-tu louveteau ?
– D’accord… moi aussi, je resterais avec toi papa… et avec toi aussi Alix… leur jura Félix, restant encore dans l’étreinte rassurante. « La meute est forte ensemble »… c’est ce que disait Glenn…
– Il avait bien raison, » sourit un peu Rodrigue malgré la tristesse, essayant de s’accrocher aux souvenirs de son fils ainé souriant alors qu’ils étaient en famille.
Ils passèrent un peu de temps ensemble, les jumeaux n’ayant pas encore retrouver assez de force pour travailler toute la journée, même s’ils avaient repris. Ils ne pouvaient pas laisser tout le travail de gestion du duché uniquement à Loréa, ils devaient le reprendre en main mais, Pierrick les mettait en garde contre le risque de rechute. Mieux valait éviter de trop forcer pour le moment.
Félix continuait de leur montrer les leçons qu’il avait pu faire pendant ces dernières semaines. Rodrigue sourit en voyant tout le travail de son fils, fier de voir qu’il s’était accroché malgré tout pour continuer à être assidu dans ses études. Tout ceci lui serait très utile quand il serait grand…
Ils entendirent tous un grondement sortir de sa poitrine.
Sur le coup, l’homme ne comprit pas trop, commençant à s’inquiéter de ce que cela voulait dire qu’il pouvait faire ce bruit et comment il avait pu le faire physiquement, jusqu’à ce qu’après avoir été étonné comme eux, son louveteau se mette à sourire en déclarant.
« Tu ronronnes comme un chat !
Il sourit alors, passant sa main sur la tête de son petit en soufflant, moins anxieux que tout à l’heure à cause de ce grondement.
– C’est parce que je suis très fier de toi… »
*
Quand les côtes de Kleiman sortirent de l’horizon, Ivy regarda tout autour d’elle, tentant d’évaluer encore une fois les forces en présence. Il y avait son navire autant fait pour le commerce que pour les combats maritimes, mais aussi tout un tas d’embarcations diverses et variées, autant de pêche en haute mer que de cabotage, de grands commerces ou fluviales qui avaient osé les suivre sur des eaux bien plus houleuses. Tout le monde savait que Kleiman était dangereux, c’était évident, et plus personne ne pouvait entrer dans sa ville sans que plusieurs marins ne disparaissent alors, entre ça, la colère générale contre l’inaction du pouvoir royal, et les talents d’orateur d’Oswald, les marins de toute la côte nord-ouest de Faerghus les avaient rejoints. Plusieurs langskips srengs glissaient à toutes vitesses devant eux, ayant même eu le temps de se rendre en Duscur pour rendre les têtes des morts à leurs frères afin qu’ils puissent avoir les hommages funéraires, mais aussi les informer de l’objectif de cet escadron de marine hétéroclite, autant pour avoir des renforts que pour éviter qu’ils ne croient à une autre invasion. Bon, officiellement, les duscuriens n’avaient rien répondu pour ne pas encore plus compliqué leurs relations avec Faerghus mais, plusieurs navires de grandes guildes commerçantes avaient pris la mer avec des cargaisons diverses pour les rejoindre, avec la complaisance discrète d’un chef local.
Même après une vie entière à parcourir toutes les mers, Ivy avait rarement vu une compagnie aussi hétérogène, une bonne partie parlant mal la langue des autres mais, le langage des ports permettait de se comprendre entre eux afin de manœuvrer efficacement tous ensemble.
Tout ce monde acceptait de coopérer dans un seul but : arrêter Kleiman et sa soif de sang, autant duscurien que des simples passants dans sa ville.
« Qui aurait pu croire que tout ceci pourrait arriver et qu’on serait entrainé dans une histoire pareille… marmonna Ivy.
– Recommencer est un meilleur mot qu’arriver…
Elle regarda Oswald, son regard sombre braqué vers la côte. Il était en habit simple d’archer, bien protéger par son armure, son carquois rempli de flèche, comme un soldat ordinaire, à l’exception de la capuche tout autour de sa tête pour éviter qu’on le reconnaisse. Elle ne l’avait jamais vu aussi renfermé sur lui-même, même si ses yeux restaient déterminés.
– Les cinq messagers ne sont pas revenus. Ils auraient dû revenir depuis au moins trois jours alors qu’on demandait juste à Kleiman de s’expliquer sur la disparition de vingt-sept personnes. Ma main au feu, nous retrouverons leur tête sur une pique au-dessus des portes du port… ou alors, il va nous les renvoyer couper en morceaux… c’était dans les « bonnes » habitudes de Clovis… j’espérais que tout ceci se serait terminé une fois que Clovis a été décapité et envoyé dans le caveau des criminels… Justine aussi disait que c’était terminé… qu’on aurait pu se dire que nos enfants ne vivraient jamais des choses pareilles, mais tout recommence encore… il serra le poing sur son carquois. Ludovic doit se retourner dans sa tombe en voyant la déchéance de son sang.
Ivy hocha la tête, comprenant le tourment qui l’habitait. Oswald avait surement vu plus de choses dans sa vie que bien des gens avec qui il avait grandi, leur avait même survécu pour la plupart, et il avait survécu au règne de Clovis sans que l’Alliance ne soit envahi avec Justine von Daphnel. Il aurait surement préféré finir sa longue vie sans devoir affronter tout ça.
– On a ça maintenant alors, mieux vaut le régler maintenant avant que ça n’empire et tant qu’on le peut encore. En plus, les espions srengs ne se sont pas fait repérer depuis qu’ils sont infiltrés et ils ont pu saboter les chaines qui protègent l’entrée du port. On est aussi arrivé à avoir une bonne idée d’à quoi ressemble l’intérieur des murailles avec les corbeaux des srengs, et comme vous l’avez dit, on voit d’ici que Kleiman est un seigneur mineur avec juste une grosse maison qui n’est pas construite comme une forteresse, ça devrait nous simplifier la tâche, même si on doit faire attention à ce qu’il nous réserve.
Oswald hocha la tête, arrivant à fendre un léger sourire.
– Vous avez raison. Si les messagers ne reviennent pas, raison de plus pour se dépêcher avant que les espions n’y passent aussi. Nous devons arrêter tout ceci, au moins en coupant la tête du pire, et je fais confiance aux faerghiens pour finir d’arracher les racines du mal. Pour le moment, concentrons-nous sur la bataille qui nous attend. Merci capitaine.
– C’est normal.
– Eh ! Les leicesters !
Oswald baissa la tête vers le navire duscurien juste en-dessous de lui, la capitaine leur hurlant que c’était l’heure. Ivy répondit qu’ils étaient prêts.
Les navires se mirent alors en ordre de bataille comme ils pouvaient malgré leurs différences de structures et d’expérience, celui d’Ivy et des quelques corsaires expérimentés menant les autres afin de les protéger, leur coque étant faite pour résister à des assauts. Entre eux, les navires srengs avaient rangé leurs voiles afin d’être plus discrets, se cachant pour que les défenseurs ne les voient pas foncer vers les chaines sabotées. Derrière, en seconde ligne, les navires plus fragiles se tenaient prêts. Dotés de rames, ils seraient chargés de tous les emmener dans le port, plus rapide et maniable que les grosses caravelles à voiles. Leur objectif était au moins d’atteindre le port, puis s’enfoncer en ville jusqu’à la maison seigneuriale. Une fois là-bas, il faudrait capturer Kleiman et ses hommes de confiances au plus vite et le mettre aux arrêts avant qu’ils ne puissent s’enfuir.
Ils devaient être rapide, précis et tout faire pour éviter de trop grosses pertes à cause de leurs forces limitées et très diverses. Il n’aurait droit qu’à un seul essai sinon, la corde tendue qui les tenait tous ensemble cèderait et ils se disperseraient surement sur le champ…
« Comme quand on a une proie qui ne nous a pas repérés dans notre ligne de mire… »
Oswald empoigna plus fermement son arc, faisant une prière aux Braves et à sa bonne amie Justine. Il ne louperait pas sa cible.
Les navires s’étaient approchés à portée de voix quand un homme leur hurla depuis le haut des remparts.
« Halte-là navires ! Que faites-vous ici !
– Nous sommes de la corporation des marchands de Faerghus et des navigateurs venus d’autres horizons ! S’écria la capitaine qui avait été élue pour les représenter, une pure faerghienne, afin de mettre les gardes plus en confiance que si c’était des étrangers qui arrivaient en masse sans aucun représentant faerghien. Nous avons envoyé cinq messagers auprès de votre seigneur afin de lui demander pourquoi des matelots et des civils disparaissaient aussi souvent dans ce port ! Etant donné qu’ils ne sont pas revenus depuis trois jours, nous sommes venus en masse lui demander de répondre à nos questions et de faire en sorte que ces disparitions cessent !
– Et notre seigneur les a envoyés paitre ! Nous n’avons à répondre que devant son seigneur Mateus et le roi !
– Mais un seigneur, aussi petit soit-il, se doit aussi d’assurer la sécurité sur ses terres ! S’il ne remplit pas ce devoir, nous pouvons venir directement lui demander des comptes ! En vertu de ce droit, nous voulons lui parler tous autant que nous sommes ! Et s’il les a repoussés, où sont passées ces cinq personnes ?!
– Ce n’est pas notre problème ! Foutez le camp maintenant ! Ou nous emploieront la force contre vous ! Que vous soyez faerghiens, leicesters, ou des meurtriers de duscuriens ! Nous sommes déjà très cléments de ne pas avoir incendié les navires qui transportent les assassins de nos frères !
Il eut quelques minutes de concertations entre les bateaux, autant pour vérifier que tous étaient prêt discrètement, que pour éviter que les défenseurs se méfient, ainsi que pour donner un peu plus de temps aux espions à l’intérieur de finir leur travail. La femme finit par hurler, en cœur avec tous les autres navires qui hurlèrent dans leur langue respective.
– Nous refusons !!! Nous rentrerons !!! Et nous libérerons nos camarades !!!
– Vous choisissez donc de finir par le fond ! Arbalétriers ! En position !
– Navigateurs du Midgard ! Cria Oswald en sreng. À vous !
– On a vu ! Que Thor combatte à nos côtés ! RAMEZ !!!
Tous les capitaines srengs abattirent le dos de leurs armes sur le tambour des rameurs, donnant le signal de départ.
Les navires cachés filèrent tout de suite vers les portes, glissant à toutes vitesses sur les eaux vers les dessous de la porte, s’attaquant tout de suite à la chaine qui le fermait. Normalement, des assommoirs étaient placés juste au-dessus des chaines pour contrer ce genre d’attaque sans devoir passer la tête au-dessus des créneaux mais…
– Les assommoirs ont été bouchés ! On a été saboté !
« Les espions srengs n’ont pas volé leur réputation d’être plus redoutables à dix qu’une armée de dix mille soldats ! »
Un énorme trait passa tout près d’eux, endommageant le bastingage. Le prochain tir atteindrait leur coque, c’était sûr ! Oswald repéra aussi vite qu’il put la meurtrière où devait être caché une arbalète de tour, prête à enfoncer leur pont. Il leva tout de suite son arc, se concentra sur la trajectoire qu’avait emprunté le trait, et tira sans hésiter. La flèche arriva à passer la meurtrière et étant donné qu’aucun carreau d’arbalète ne suivit le premier, il avait dû toucher le responsable de l’arme. Kleiman était officiellement un seigneur sans beaucoup de ressource, il ne devait pas avoir les moyens d’avoir plusieurs engins de guerre aussi puissant et couteux qu’une arbalète de tour, ni beaucoup d’homme aptes à la manier. Les assaillants devraient être tranquilles un moment avant que les défenseurs n’arrivent à trouver quelqu’un d’autre pour la réarmer et l’utiliser.
Au bout de quelques minutes, le cri rauque d’un cor se fit entendre.
– Le signal ! Aux navires à rames ! S’époumonna Ivy en quittant son poste en rassemblant ses hommes, Noce répétant ses ordres en volant de partout.
Oswald obéit, sautant lui-même dans le premier navire qui arriva avec la capitaine. Une fois la chaloupe pleine, les marins se mirent tous sur les rames, ramant au rythme du tambour pour s’harmoniser entre eux. Les minutes sans pouvoir rien faire d’autres qu’attendre paraissaient interminables, à la fois dans l’attente d’arriver et prêt à contre-attaquer dès qu’un ennemi était à portée de flèche.
Une fois les portes et les chaines passées, l’archer put mieux voir l’aspect de la ville. Effectivement, petite ville sans trop de moyens et avec des voisins pas trop agressifs… il n’y avait même pas de quais pour débarquer, seulement une jetée où s’échouaient les bateaux de pêche mais, ça les arrangeait.
Les marins attendirent à peine que la coque des chaloupes soient à terre, sautant sans hésiter au sol pour continuer à avancer vers la maison seigneuriale.
« Navires srengs ! Navires duscuriens ! Occupez-vous de tenir les rues ! » Leur rappela Oswald avant de descendre à terre. Les habitants sortiraient moins pour se défendre en voyant des ennemis occuper le terrain, ce qui éviteraient des heurts avec la population de la cité.
Suivant Ivy qu’il couvrait avec ses flèches et remerciant son emblème de l’empêcher d’être trop fatigué malgré ses os qui vieillissaient, Oswald et les autres fodlans s’élancèrent dans la rue principale avant d’entrer dans la maison seigneuriale, peu empêcher par la garde déjà occupée sur le port, et la quelque vingtaine d’hommes restant n’était guère suffisante pour arrêter une grosse centaine de marins déterminés.
Une odeur de cadavre et de corruption piqua les narines des assaillants dès qu’ils rentrèrent dans la cour.
« Cette odeur… Attention ! Les mages noirs sont ici ! Restez sur vos gardes ! Rappela le grand-duc alors que son emblème se calmait une seconde, ayant déjà prévenu tous les navires que Kleiman pourrait utiliser une magie interdite.
– Oswald ! Là-haut !
L’archer regarda dans la direction qu’Ivy lui disait, réagit au quart de tour quand il vit un éclat de magie noire se former et décocha une flèche dessus, la faisant exploser au-dessus d’eux avant que le sort ne touche qui que ce soit. Dans le même temps, Ivy passa sur le côté de l’archer, embrochant un ennemi fonçant sur lui sur le fil de son épée, surveillant derrière son épaule pendant qu’Oswald surveillait le ciel en ordonnant.
– Par ici ! Vite ! Ils sont surement à l’intérieur !
Après avoir enfoncé la porte, les marins entrèrent en trombe dans la grande salle où ils trouvèrent Kleiman, entouré de ses conseillers et de plusieurs mages étranges, avec des motifs qui disaient quelque chose à Oswald…
« Les mages noirs de l’époque de la guerre du Lion et de l’Aigle ! Ils portaient ses motifs-là ! Méfiez-vous des gens en noir ! C’est les plus dangereux ! »
Comme pour souligner ce qu’il venait de dire, une magicienne commença à charger un sort et le lança en vitesse, balayant un marin en un instant, puis un autre qui tentait de l’attaquer par derrière. Le sort ne toucha qu’eux mais, il ne laissa que des sortes de momie complètement desséchées, comme vidées d’eau, de sang et d’énergie vitale, tombant au sol dans un fracas d’os morbide, provoquant la panique et la fuite d’une partie d’entre eux pour éviter d’être le suivant.
Ivy tira Oswald derrière un escalier pour se protéger des sorts, l’aidant alors que la fatigue retenue par l’emblème commençait à l’engourdir et brûler ses muscles vieillissants… C’était pas vrai ! Pile au pire moment ! Sans l’Infaillible pour continuer à le stimuler même pendant un temps calme de la bataille, il disparaissait de plus en plus vite ! Il ne devait pas lâcher maintenant ! La magicienne noire s’approcha comme si elle ne craignait pas de se prendre une flèche ou un projectile, observant tout autour d’elle avec un petit sourire vicieux, les provoquant sans vergogne. Elle empestait la magie noire…
« Les insectes tentent de se débattre à ce que je voie… susurra-t-elle avant d’ajouter en regardant dans leur direction. Enfin, on a aussi un insecte plutôt rare… ça fait longtemps que je n’avais pas eu l’occasion d’attraper un emblème majeur… allons petit emblème majeur… montre toi… »
« Merde ! C’est quoi cette femme ?! Enragea à mi-mot Ivy. Votre emblème a disparu avant qu’on entre ! Et elle a fait quoi à ces gars ?! C’est ça les effets de la magie noire ?!
– Elle porte les mêmes motifs que ceux du bataillon puant… haleta Oswald. Et c’est bien elle qui sent la magie noire…
– Ah ça pour puer, elle pue… elle comme tous les autres qui ont ce motif d’œil… »
« Allons… lequel d’entre vous est l’emblème majeur ? Honnêtement, il m’intéresse plus que vous tous réunis alors, on peut faire deux choses. Soit, je vous attrape un par un et je vous transforme tous comme les deux insectes qui tombent en poussière sur le plancher pour faire le tri, l’emblème majeur résistera mieux à mes sorts, soit vous me livrez et je vous laisse tous partir en vie.
Un silence retentissant tomba dans la pièce, juste occupée par Kleiman et ses hommes en train de se débattre contre la porte de la trappe qui devait leur servir à s’enfuir, bloquée par une hache qui avait volé quand les assaillants étaient entrés. Ivy et Oswald échangèrent un regard lourd alors que la femme continua, s’échangeant la même question ainsi que la même réponse.
– Cela me semble un marché correct. De toute façon, de misérables insectes tel que vous ne pourrez jamais battre un être qui vous est aussi supérieur tel que moi, vous venez de le voir par vous-mêmes alors, saisissez donc votre chance de survivre et de continuer votre pitoyable existence. Il suffit juste de me donner l’emblème majeur. Vous avez la parole de Bias, la Meneuse Érudite…
Elle fut exaucée quand Ivy poussa aussi violemment qu’elle put Oswald hors de leur cachette, le plus loin possible d’elle. Le vieil homme se recroquevilla sur lui-même, la face tournée vers le sol, sa capuche défaite laissant voir ses cheveux gris et sa fatigue rendant le moindre de ses mouvements tremblants et incertains, se tenant la poitrine comme si son cœur était sur le point de lâcher à cause de toutes ses émotions.
La femme eut un sourire carnassier, s’approchant du vieillard en déclarant.
– Évidemment, vous préférez vivre, c’est bien. Vous avez un minimum d’instinct de survie mais bon, c’est la base pour les bêtes. Et dommage, l’emblème majeur est décrépit et ancien, il ne va plus survivre longtemps et n’a sans doute plus la force de sa jeunesse… les bêtes de votre genre vieillisse si vite… marmonna-t-elle en se baissant vers lui. Enfin, c’est devenu si rare les majeurs à présent, on fera avec… vient donc…
Avant qu’elle n’ait pu finir sa phrase, Oswald se retourna d’un coup et lui envoya le pot minuscule autour de son cou en plein visage, libérant toute la poudre urticante qu’elle contenait, puis l’homme enfonça la pointe d’une de ses flèches en plein dans l’œil, lui transperçant surement le crâne. Bias siffla de douleur en se redressant mais, avant qu’elle n’ait pu s’en débarrasser ou attaquer à nouveau, une épée lui traversa tout le dos pour ressortir de sa poitrine.
– Pour un être supérieur, t’es aussi fragile que les « insectes » qu’on est, marmonna Ivy.
Elle serra le manche de son épée puis, la ressortit d’un coup du corps de la magicienne, laissa un sang rouge très sombre, presque noir s’écouler sur le sol alors que Bias s’effondrait, morte comme tout le monde le serait après une blessure pareille. Les autres mages avec les mêmes motifs qu’elles se mirent tous à paniquer, laissant le temps aux autres assaillants de les maitriser avec Kleiman et le reste de ses sbires.
Reprenant son souffle, Ivy s’approcha Oswald en lui demandant.
« Tout va bien ?
– Oui, ça va, même si ce genre de cabriole n’est plus de mon âge, répondit-il en cherchant un peu son équilibre à cause de la fatigue.
– Bah, pour un gars de quatre-vingts balais, vous vous en sortez plutôt bien, lui assura-t-elle en l’aidant à se rester debout avant d’avouer, même si j’ai eu peur que vous ne vous repreniez pas assez vite.
– J’ai encore quelques ressources on dirait… il eut un sourire en voyant Kleiman ligoté avec ses sous-fifres, alignés le long du mur et désarmés. Au moins, nous les avons attrapé… J’ai bien fait de vous faire confiance. »
*
Une fois Kleiman capturé, la plupart des gardes s’étaient rendus sans trop de difficultés, épuisés par les derniers évènements, même si une partie s’était battue jusqu’au bout en visant particulièrement les duscuriens ou toutes personnes avec une peau un peu sombre, soit à peu près n’importe qui qui passait son temps dehors. Ceux-là avaient refusé de se rendre et avaient préféré se faire tuer plutôt que capturer. Bon, au moins, c’était déjà un problème de régler pour le coup, aussi sordide la conclusion pouvait l’être. Leur patron était tout aussi loquace qu’eux, refusant de dire quoi que ce soit quand Oswald, Ivy et tous les autres le pressèrent de question, se murant dans le silence. On le menacerait de lui arracher la langue qu’il ne parlerait pas, même au sujet de cette Bias.
Et enfin, il restait le groupe de mages étranges avec ce motif d’œil sur eux, rendus inoffensif grâce à des menottes duscuriennes bloquant leur magie. Au début, Ivy crut qu’il faisait partie d’un peuple vivant à Morfis à cause de leur peau extrêmement pale, pratiquement cadavérique, combinée à leur couleur d’yeux et de cheveux très rares mais, ils ne parlaient pas la même langue qu’eux. Enfin, ils semblaient comprendre le fodlan mais, pas moyen de les faire parler eux aussi.
« Rrrrhhhaaaa… ! Pas moyen de les faire passer à table ! Enragea Ivy après une nouvelle tentative de les interroger. Soit ils restent muets comme des carpes, soit ils nous insultent en nous traitant d’insecte !
– C’est vrai qu’ils n’ont pas l’air de vouloir parler mais, restons patient, une partie semble plus se taire par peur que par défi. Ils sont tout maigre et dès qu’on les approche ou élève un peu la voix, ils se recroquevillent sur eux-mêmes quand on arrive comme des personnes battues, fit remarquer Oswald. Les deux qui nous insultent constamment semblent être les sous-chefs après cette Bias et encadrer les autres. Tant qu’ils seront là, ils ne diront rien.
– Hum… alors, autant les séparer et tous les séparer, au moins les chefs de file. Les langues devraient se délier un peu sans eux.
– Oui, et il faut également bien les traiter, cela les mettra en confiance pour qu’ils nous expliquent ce qui se passe ici et nous ouvrent les portes qui nous résistent encore… avec ce genre de personne, un bon repas et de l’attention est le meilleur moyen de les faire parler… »
Sans hésiter, ils isolèrent les chefs de file, puis firent attendre un peu les autres en leur donnant un repas maigre pour le midi. Ce temps seuls avec eux-mêmes et sans nouvelle les angoisseraient sans doute, ils se demanderaient ce qui allait arriver à leurs chefs d’un côté et à eux de l’autre, ce qui rendraient tout geste bienveillant à leur égard plus fort.
Le soir, Oswald leur fit apporter une miche de pain chacun, un grand bol de soupe et une pomme, tout en précisant à ceux qui leur donnerait d’être agréables avec eux. Le petit groupe de sept personnes se tenaient recroquevillés dans un coin, évitant la lumière du soleil couchant, fuyant même la lumière de la bougie en mettant leurs mains sur leurs yeux. Après tout ce qu’il avait vu ces dernières semaines, Oswald devait avouer qu’il serait presque prêt à croire qu’ils étaient comme les vampires des légendes craignant la lumière mais, s’il se fiait à leur réaction quand ils avaient été emmenés ici, c’était plus qu’ils étaient très sensibles à la lumière, comme des créatures des cavernes.
« Veuillez m’excuser, je ne voulais pas vous faire mal, s’excusa-t-il en soufflant sa chandelle, la remplaçant par une petite boule lumineuse plus tamisée. Cela vous convient mieux ?
– … oui… c’est pour nous ? Demanda un homme en montrant les plateaux avec méfiance.
– Oui, c’est votre repas pour ce soir. Vous pouvez manger à votre saoul, leur assura-t-il, ne vous gêner pas.
– De la nourriture d’inférieur, marmonna une femme, le nez retroussé de dégout.
– C’est ça ou vous sautez à la corde alors, fait pas la fine bouche, grogna Ivy, son poignard et son épée à sa hanche afin de dissuader le moindre soupçon d’attaque sur Oswald.
– Une bête qui n’a même pas d’emblème n’est qu’un insecte, rétorqua-t-elle avec bravache.
Cependant, à part ses deux-là, les autres prirent leur propre assiette, tremblant un peu d’appréhension avant de gouter leur soupe. Une d’entre elle eut l’air étonné, regardant son simple bol de brouet comme si elle tenait le plus grand festin de tout Fodlan entre ses mains, avant d’en reprendre une cuillère sans hésiter.
– Vous appréciez on dirait, lui sourit Oswald, affable. C’est encore meilleur si vous mettez du pain avec.
Elle le regarda avec des yeux ronds, se recroquevillant à nouveau quand il lui adressa la parole mais, elle l’écouta, plongeant sa miche dans sa soupe avant de le croquer, ayant à son tour un grand sourire en disant quelque chose dans sa langue qui devait se traduire par « c’est bon », avant de déclarer en fodlan.
– C’est bon.
Elle se fit cependant tout de suite reprendre par la femme qui avait traité Ivy d’insecte, la réprimandant sévèrement à son ton mais, l’homme à côté de celle qui appréciait son repas dû la défendre car, l’orgueilleuse se tut et se résigna à manger son propre repas en ronchonnant. Ils parlaient entre eux une langue étrange… ça ne ressemblait ni au fodlan, ni à l’almyrois, ni au sreng, ni au duscurien, ni à aucune langue qu’Oswald avait entendu pendant sa vie. Soit ils venaient vraiment de contrées reculées, soit ils avaient développé leur propre langage pour communiquer discrètement ensemble.
Celle qui les avait remerciés finit la première en savourant sa pomme après avoir demandé ce que c’était, puis déclara.
– Merci pour ce repas. C’était très bon…
– C’est normal. Je suis content que cela vous ait plu… est-ce que je peux vous demander votre nom ?
– … matricule 456.
– Un matricule ? Vous n’avez pas de prénom à vous ?
– Non, l’Agastya et les grands Meneurs nous interdisent de dire notre nom.
– Ah ? Et pourquoi donc ?
– C’est ainsi, ils nous l’interdisent. Ils sont les seuls à avoir le privilège d’en porter un. Les ouvriers comme nous ne portent qu’un matricule. C’est déjà un grand honneur pour des inférieurs tel que nous d’avoir un numéro attribué par le Grand Agastya…
– C’est débile, ça vous réduit à un numéro alors que vous êtes des humains, comme eux, marmonna la capitaine. Y a que les bagnards et les criminels qui ont des matricules, et c’est pour bien leur rappeler que leurs actes sont tellement horribles qu’ils sont à peine humains.
– Un insecte ne peut pas comprendre que l’on doit le respect aux esprits supérieurs tel que les grands Meneurs et surtout envers l’Agastya, grogna l’orgueilleuse en faisant mine de les regarder de haut, même si Ivy la reprit à nouveau.
– Alors, si nous, on vous appelle par votre matricule, on vous est supérieur étant donné que c’est les « esprits supérieurs » qui vous appelle par des numéros et on est leur ait supérieur car en plus d’avoir un prénom avec un titre, on a en plus un nom de famille alors qu’eux n’en ont pas. Si on est des insectes à ce point, on peut vous appeler par un prénom, et c’est plus agréable pour tout le monde.
– De plus, chez nous, c’est très impoli d’appeler quelqu’un par un numéro, c’est comme ça qu’on parle des criminels comme vient de le dire le capitaine Drake. Par exemple, je m’appelle Oswald, enchanté de faire votre connaissance, déclara-t-il en levant sa main droite. Et vous ?
L’orgueilleuse foudroya la plus bavarde du regard, lui interdisant de parler mais, au bout de quelques secondes et hésitations, elle leva à son tour sa main pour la poser sur son front en déclarant, avant de serrer celle de l’homme.
– Alors… Pomme… ou Soupe… c’est bon… enchanté de faire votre connaissance Oswald.
– Moi de même. Et Pomme est un joli prénom.
L’homme qui l’avait défendu écarquilla les yeux en la voyant serrer la main d’Oswald, lui demandant quelque chose dans leur langue en paniquant, même si Pomme répondit en lui montrant sa paume.
– Bah non… y a rien, tu voies ?
Il eut l’air étonné, puis demanda, visiblement sans voix par cette simple poignée de main.
– Je… je peux aussi ?
– Bien sûr. Enchanté… ?
– Je ne sais pas… Ivy ? C’est joli… si deux personnes ont le droit de porter le même prénom…
– Bien sûr, on ne s’en sortirait plus sinon mais, c’est plus un prénom de femme mais, tu pourrais t’appeler Vivian ? Lui proposa la capitaine. On reste dans les mêmes sonorités comme ça.
Il hocha la tête avant de serrer à son tour la main d’Oswald avec appréhension, avant de la retirer avec étonnement en voyant qu’elle était toujours comme avant. Les trois qui n’avaient rien dit suivirent aussi en se présentant en utilisant apparemment des mots de leur langue, qui eurent la même réaction.
– On… on nous avait toujours dit que pour des ouvriers tels que nous, toucher une bête avec un emblème majeur nous brûlerait… surtout les tarés comme moi et matri… Vivian… avoua Pomme en regardant leurs mains à tous. Que le sang des enfants de la Noyeuse nous dévorerait les mains si on le faisait… quand c’est l’emblème mineur, ça piquerait comme du salpêtre mais, que les emblèmes majeurs brûleraient comme le soleil… que seuls les esprits supérieurs comme les grands Meneurs et l’Agastya étaient assez forts pour résister…
– Et bien, je dois avouer que c’est la première fois que j’entends une telle histoire ! Je vous rassure, je n’ai jamais brûlé personne en leur serrant la main ! » S’esclaffa Oswald, riant à moitié noir. Ces personnes avaient été maintenus dans l’ignorance, surement pendant des années afin de mieux les contrôler, comme dans les sectes les plus dangereuses. Qu’ils ne se rendent même pas compte de ce qu’ils faisaient ne l’étonnerait même pas vu ce qu’il avait devant le nez. Enfin, ça les rendrait plus facile à manipuler maintenant qu’ils voyaient de leurs yeux des preuves de ces mensonges.
Ils finirent tous de manger, le remerciant dans leur langue et en fodlan, avant que le grand-duc ne leur avoue, l’air sombre.
« Merci pour votre confiance. Je dois être honnête avec vous, l’heure en ville est très grave. Énormément de marins ont disparus dans ce port et nous avons des raisons de penser que votre employeur, Kleiman, est à l’origine de ses disparitions. À l’origine, nous sommes venus ici pour retrouver ces disparus et éviter qu’il y en ait d’autres. Après la démonstration de force de cette femme, Bias, nous sommes tous très inquiets pour eux. Étant donné que vous étiez en train de vous enfuir avec lui, nous avons toutes les raisons de penser que vous êtes leurs complices, et vous risquez d’être punis de la même façon qu’eux, même si vous n’étiez que des exécutants… leur apprit-il, voyant leurs joues blêmir de plus en plus au fil de ses mots. Cependant, si vous acceptez de nous aider, on pourra s’arranger pour vous éviter de finir comme lui. Par contre, il va falloir nous aider à retrouver les disparus et nous dire tout ce que vous savez.
Oswald les observa, voyant toute l’hésitation se peindre sur leurs visages anxieux. Pomme finit par ouvrir la bouche, tremblante comme une feuille.
– D’acc…
– Non !!! …
Celle qui les avait traités d’insecte s’énerva, reprenant violemment la jeune fille qui se décomposa, morte de peur mais, Oswald intervient, alors qu’Ivy faisait reculer la femme en colère.
– Cause correct aux tiens, c’est pas des chiens.
– La capitaine Drake a raison, on ne parle pas comme ça aux autres. Écoutez, je voie que vous avez peur et qu’elle vient de vous menacer mais, si vous nous aider et nous avouez tout ce qui s’est passé ici, nous vous aiderons et vous ne serez pas en danger, vous avez ma parole.
Pomme le dévisagea, demandant en tremblant, Vivian se tenant à elle en serrant leurs mains ensemble.
– Même contre l’Agastya ? Même contre l’être le plus puissant ? L’Agastya est l’Agastya, l’incarnation de la connaissance et de la puissance sur terre, le chef suprême des terres de la Grande Sphygi qu’il dirige… per… personne ne doit lui désobéir, le questionner ou lui résister…
– Oui, même contre lui s’il veut vous faire du mal ou vous forcer à faire des choses que vous ne voulez pas. C’est lui qui vous a raconté l’histoire que si vous touchiez quelqu’un avec un emblème mineur, vous serez brûlé ?
Pomme se mordit la lèvre avant d’hocher la tête.
– Pour quelqu’un qui sait tout, il vous a dit de sacrés mensonges, leur fit remarquer Ivy avec un air narquois après Oswald. Et s’il est aussi fort que cette Bias, on devrait s’en sortir, on a eu qu’à lui balancer de la poudre urticante dans la gueule et à l’embrocher avec une épée pour la battre. Même si votre Agastya est plus fort, on devrait arriver à le battre en faisant fonctionner nos neurones. Alors, faites ce que vous pensez être juste selon vous, pas selon votre Grand Con si génial qu’il est obligé de mentir en permanence pour se faire obéir car, un peuple qui réfléchit, c’est chiant à gérer.
– Agastya… crrrrétin… marmonna Noce sur son épaule.
La jeune femme finit par craquer, hochant la tête alors qu’elle prenait peut-être une des premières décisions de sa vie.
– Je vous montrerais et vous dirais tout… maintenant que la Meneuse Érudite est morte, sa magie ne devrait plus rien verrouiller… Juste… juste je ne veux pas retourner à Shambhala.
– Moi aussi, je veux bien vous aider, ajouta Vivian. Mais par pitié, ne nous renvoyez pas là-bas… ils nous tueront pour vous avoir parlés…
– Cela devrait pouvoir se faire, leur assura Oswald.
Les deux mages se levèrent, sous le regard effrayé des trois qui avaient serré la main du descendant de Riegan, et celui désapprobateur des deux derniers mais, ils restèrent fermes sur leur décision et les suivirent hors de la pièce. Les deux amis – peut-être… ça ressemblait à de l’amitié selon le grand-duc mais, il n’était pas sûr qu’ils sachent même ce que c’était… – les ramenèrent dans la grande pièce centrale, leur disant que leur « laboratoire » était sous la grosse dalle par où Kleiman et eux-mêmes avaient tenté de s’enfuir. Avec l’aide de plusieurs forgerons et tailleurs de pierre de la ville, ils arrivèrent à la forcer malgré les déformations, puis des hommes en armes descendirent les premier, suivit d’Ivy, Oswald, Pomme et Vivian.
Le boyau était assez étroit, à peine large comme un chevalier en armure, mais pour des personnes aussi maigres et de petite taille que les deux mages, cela restait praticable. Aucune torche n’éclairait l’endroit, remplacé par des sortes de longs rubans luisant, encastrés de chaque côté du couloir, indiquant le chemin dans la pénombre. Si c’était les lumières auxquels ils étaient habitués et qu’ils passaient beaucoup de temps sous terre, ce n'était pas très étonnant qu’une flamme leur fasse mal aux yeux, manque d’habitude… une odeur de plus en plus nauséabonde envahissait leurs narines alors que les deux mages baissaient la tête, gagnés par la honte… une odeur de cadavre et de fumée… de magie noire…
Le groupe marchait depuis quelques minutes quand Oswald commença à entendre les hoquets de stupeurs des hommes d’armes devant eux, avant qu’il ne voie le laboratoire de lui-même, ne pouvant contenir son incompréhension mêlée d’horreur à son tour. Le boyau débouchait dans une énorme cavité éclairée par des pierres semblables aux veines luisantes, éclairant un ensemble de table semblable à celle des chirurgiens mais, avec d’énormes attaches pour tenir les membres, l’odeur de sang séché et de chair putrifié rendant l’air pratiquement irrespirables prenant tout son sens en les voyant. Plus au fond, il y avait un couloir avec deux côtés bien distincts : à leur gauche, il y avait des rangées de dizaine de tubes transparentes comme du verre où flottaient des sortes de boules, et à droite, un damier de pressoirs énormes, de sorte de cuves surplombés de cheminé, et de grands casiers entre les deux.
C’était ordonné au cordeau… presque scientifiquement…
« Qu’est-ce qu’il y a dans les cuves et les casiers ? Osa demander Oswald, son sang se gelant de plus en plus en devinant ce qu’ils contenaient.
– Vos semblables qu’on a récupéré encore vivant au projet Delta qui a eu lieu quelques lieux plus à l’ouest, et des personnes sur le port, dont je m’occupe, répondit Pomme avec une toute petite voix, les yeux baissés, serrant sa tresse rose vif dans ses mains. Dans les casiers, c’est les corps des morts dont s’occupe Vivian. On est deux défaillants alors, on a la tâche de s’occuper de vos semblables, que ce soit pour les maintenir en vie pour moi ou se débarrasser des restes pour Vivian… c’est ce qui est le plus dégradant.
– Et qu’est-ce qui est pas dégradant pour vous ? » Demanda un soldat duscurien en regardant la scène avec horreur, conscient que plusieurs de ses frères et sœurs avaient dû passer par cette sale macabre. Au nom des Braves, heureusement que les murs ne pouvaient pas parler, même si le simple fait d’imaginer tout ce qui avait pu se produire ici rendait ce silence encore plus insupportable et dérangeant… c’était presque… bien trop calme…
« Assister la Meneuse Érudite… répondit difficilement Vivian.
– C’est-à-dire ? Demanda Ivy, tenant quelques minutes Noce contre sa poitrine pour qu’il se calme malgré l’odeur atroce et le manque de lumière.
– Projet Alpha… continua le mage. Endurcissement des corps et transformation des métabolismes… étude de sujets vivants pour comprendre leur fonctionnement interne et l’utiliser afin de faciliter les expérimentations des Meneurs…
– Attendez… vous êtes en train de nous dire que vous découpiez des gens vivants ?! Mais quel être humain peut être assez tordu pour faire une chose pareille à ses semblables ?! S’énerva-t-elle, Noce contre elle.
– Nous ne sommes pas humains… pas comme vous en tout cas…
– Oui, esprits supérieurs, inférieurs, insectes… tout ça, on connait, vos copains nous l’ont dit tout à l’heure, les coupa Ivy, furieuse et dégoutée, regardant de partout autour d’elle comme si elle cherchait quelque chose. Mais personne ne se sent mal de juste découper des gens encore en vie ?! Vous n’avez pas d’empathie pour eux ?!
– C’est quoi l’empathie ?
Ivy dévisagea Pomme, ne sachant pas si elle devait être en colère ou compréhensive. Aux yeux de cette mage, c’était une question parfaitement normale, elle la posait presque en toute innocence, ne sachant même pas ce que c’était alors que pour la plupart des gens, c’était tout de même la base les émotions et les sentiments. Vu le niveau, c’était même limite énorme qu’elle ait juste osée la poser sa question…
– L’empathie, c’est la capacité à se mettre à la place des autres pour les comprendre et agir en conséquence, expliqua-t-elle lentement en laissant Noce regagner son épaule. Par exemple, quand quelqu’un a mal, tu comprends ce que ça fait et tu tentes de l’aider normalement.
– Ah, c’est comme pour les défaillants comme nous deux alors, comprit Vivian. C’est pour ça qu’on s’occupe des… des « stocks »… c’est pour corriger nos défaillances et nos tares à force…
– Vous voulez dire que l’empathie, c’est pas normal chez vous ? Demanda une guerrière sreng, sans voix.
– Non, c’est les défaillants et les insectes qui s’en font pour les autres. Quand des ouvriers comme nous tombent, tu les laisses par terre, ils n’étaient pas dignes du Grand Plan de l’Agastya… même les Meneurs… nous avons échoué, on sera juste remplacés par d’autres matricules… en particulier ceux comme nous qui sont tarés…
– C’est-à-dire ? Vous avez des problèmes physiques ou mentaux ?
– Non, on serait inepte au travail, on serait déjà mort depuis longtemps, on ne servirait à rien à la cause, c’est notre âme notre problème… on ne sait pas pourquoi… juste… ça fait mal de voir tout ça… marmonna Vivian, complètement perdu, tordant ses longs doigts blancs ensemble alors qu’il secouait la tête, agitant ses boucles orange qui cachait ses yeux de la même couleur perdus dans le vague. On ne sait pas… on ne sait pas… mais, on ne peut pas s’en empêcher… c’est comme si on avait des épingles dans la poitrine… ça fait un peu moins mal quand on leur ferme les yeux et on les met correctement mais, ça fait toujours mal de les entendre… même quand on les entend depuis toujours… et on arrive pas à se concentrer uniquement sur le Grand Plan selon le désir de l’Agastya… on ne sait pas ce qui ne va pas chez nous… on est comme le Traitre Abominable dont on doit taire le nom… on arrive pas à être ce qu’on nous demande être…
– C’est pas une tare alors, c’est juste que vous n’avez pas été cassé par cet Agastya, répliqua Oswald sans hésiter. C’est normal de ressentir de l’empathie pour les autres et d’être mal quand des choses horribles leur arrivent comme… comme tout ce qui a pu se passer ici. Ce Traitre Abominable devait être comme vous et être capable de ressentir de l’empathie malgré tout ce qui lui était arrivé… au contraire, soyez fier de lui ressembler.
Pomme et Vivian échangèrent un regard, perdus, mêmes s’ils firent un signe de tête qui ressemblait à un acquiescement pour eux. Déesse… des êtres vivants incapables de ressentir de l’empathie ou faisant tout pour l’éliminer… c’était la première fois qu’il voyait une telle chose…
Une fois à peu près remis de ce qu’ils venaient d’apprendre, ils se mirent à prendre possession des lieux et à s’organiser pour sortir les rescapés de cet enfer au plus vite. D’après Pomme, le liquide où ils étaient les maintenait en vie et évitait que leurs blessures s’aggravent mais, elle comprit à peu près pourquoi c’était important pour eux de les extirper de ces bocaux.
« Quel était le but de ce « plan Delta » dont viennent toutes ses personnes ? Lui demanda Oswald pendant qu’Ivy et un soldat tiraient une des messagers qu’ils avaient envoyés auprès de Kleiman de sa cuve, étalant lui-même une couverture où l’allonger.
– Je ne connais pas les détails mais, si j’ai bien entendu ce que disait la Meneuse Érudite, ce n’était pas pour nous faire des stocks de cobaye… d’après elle, c’était pour plonger cette partie des protégés de la Noyeuse dans la discorde et le chaos, afin de mieux les infiltrer et de pouvoir faire avancer le Grand Plan. Une autre meneuse est dans votre capitale à vous alors, le chaos l’aidera à avoir plus d’influence… expliqua Pomme en déplaçant des pierres sur une surface rocheuse, semblant actionner des mécanismes par ses quelques gestes alors qu’elle ne pouvait toujours pas utiliser de magie.
– Et vous connaissez le nom de cette meneuse ? Son vrai nom je veux dire, comme Bias.
– … nous, nous l’appelons « Grande Savante » et son prénom, c’est Périandre mais, ce n’est pas sous ce nom que vous la connaissez… et qu’elle a pris la place de quelqu’un d’important… on peut prendre l’apparence des autres de… je vous expliquerait après mais, vous la prenez pour quelqu’un d’autre dont elle a volé le visage et l’identité… je n’en sais pas plus, je n’ai jamais été sous ces ordres, cela fait des années que je suis dévouée au service de Bias… la Meneuse Érudite ! La Meneuse Érudite ! Pardon !
– Allons, ne vous en faites pas, elle est morte à présent, elle ne pourra plus vous faire de mal car, vous l’appeler par son prénom. Et merci, c’est déjà beaucoup d’informations qui nous seront très utiles, » lui assura Oswald, déjà bien content d’avoir trouvé quelqu’un d’un peu plus bavard que Kleiman.
Ils continuèrent à avancer et à tirer les rescapés de Duscur et des enlèvements à Kleiman, quand Ivy se figea, regardant une cuve un peu plus loin.
« Ivyyyy… appela Noce, solidement accroché à l’épaule de son amie.
Elle courut alors d’un coup vers cette cuve, appelant tout de suite Pomme qui arriva sur ses talons avec Oswald.
– Il est en vie ? Par pitié, dit-moi qu’il est en vie et qu’il va vivre… déclara-t-elle, entre le grognement et la supplique, jetant des regards angoissés à celui qui dormait dans ce bocal.
Il s’agissait d’un jeune homme recroquevillé sur lui-même, ses bras forts entourant ses jambes pour les tenir contre sa poitrine pale et couverte de cicatrice de brûlures, surement mortelles si la technologie des « agarthans » – soit le nom de leur peuple ou de leur secte si Oswald avait bien compris – ne l’avait pas sauvé. Sa peau était très pale, contrastant avec ses longs cheveux noirs et bouclés, retenus dans une épaisse tresse qui flottait autour de lui. En le voyant, il comprit tout de suite la raison de la panique d’Ivy…
« C’est fou ce qu’il ressemble à son père… »
– Oui, il l’est. De peu mais, il vivra. Périandre et Myson avaient dit qu’on aurait bientôt d’autres membres de la même famille avec un emblème mineur et un emblème majeur alors, il fallait le laisser de côté pour comparer les trois alors, je l’ai mis au fond…
– D’accord, tu m’expliqueras en détail tout ce que tu sais après mais avant, il faut qu’on le tire de là !
– Bien sûr.
Pomme répéta la même série de mouvements sur la plaque que tout à l’heure, pendant qu’Ivy et l’autre soldat tiraient l’homme inconscient de sa prison de verre, enlevant dans un ordre bien précis les tubes qui le reliaient à sa cuve en trouvant heureusement une respiration qui agitait encore sa poitrine.
La capitaine l’allongea délicatement sur la couverture qu’avait étendu Oswald, l’installant bien avant de lui tourner la tête, comme un noyé pour éviter qu’il ne recrache le liquide de la cuve sur lui ou qu’il reste bloqué dans ses poumons. Puis, tout doucement, les deux leicesters le tournèrent sur l’épaule, l’aidant à vomir.
– Allez… grogna Ivy, tendu comme un cordage de navire. Crache…
– … k… kof ! Kof ! Kreuf !!! Kra…
Le jeune homme rendit tous le liquide bleu luisant présent en lui, crachotant encore alors qu’il essayait de parler.
– Attention, te presse pas trop, t’étouffe pas alors que tu as encore de l’eau dans les poumons…
– I… Ivy… c’est… mais que… les yeux de chat du jeune homme s’écarquillèrent encre plus, même si leurs iris bleu d’eau restaient encore floues, s’affolant à cause des dernières choses qu’il avait vu, surement induit en erreur par l’odeur de sang omniprésente. Non… non… tu dois… les flammes… le sort… Dimitri… tout… ce… krreeeuufff… ! Kof ! Kof !
– Eh ! Je t’ai dit de ne pas t’étouffer ! Le rappela-t-elle à l’ordre alors qu’il crachait encore. Déjà que t’es une vraie pierre, va pas t’étouffer même à terre ! Pour résumer très vite, même si ça c’est mal fini, Dimitri va bien, et même si t’as dû en voir, tu es en sécurité maintenant.
– En… mais… mais comment… ? Je… qu’est-ce… qu’est-ce qui s’est passé… ? Où… où est-ce qu’on est ? Mon… mon père est là ? Et… et Félix ? Tu sais s’ils vont bien… ? Et Alix…
– Là aussi, très longue histoire mais, on va tout te raconter mais pour l’instant, tu dois te reposer. Je te raconterais tout quand tu te seras un peu remis. D’accord Glenn ?
Les yeux du jeune homme rencontrèrent ceux de la meilleure amie de sa mère, cherchant quelque chose de familier et de rassurant… il voulait presque l’entendre raconter ces dernières anecdotes de voyage, leur décrire ses mésaventures dont elle se tirait toujours et si tout c’était passé comme ça l’arrangeait à Almyra… juste pour retrouver quelque chose de normal… tout était tellement flou dans sa tête… la dernière chose dont il se souvenait, c’était des flammes de partout, des cris, et des mages étranges qui le tiraient du mélange de boue, de suie et de sa propre mare de sang… de la sorte de potion immonde qu’ils lui firent boire… puis, plus rien, un grand noir vide et glaçant… il avait tellement de questions… mais Glenn n’arriva qu’à supplier Ivy avant de s’évanouir à nouveau…
– Je veux rentrer chez moi… je veux mon père… Félix… et Alix… je veux retrouver… ma famille…
– Bien sûr, je te ramènerais chez toi, je te le promets, lui jura Ivy en passant sa main sur sa tête.
Glenn se laissa alors happer à nouveau par le sommeil, assez confiant en Ivy pour savoir qu’elle tiendrait parole…
#fe3h#écriture de curieuse#route cf + divergente canon#plus ou moins#j'espère que ça vous plait surtout !#on reprend en douceur après la FE OC Week !#C'étais prêt depuis un moment mais je voulais faire que 5 billets à la base jusqu'à voir le nombre de page et oui...#mieux vaut faire ça en un billet supplémentaire... ce sera mieux et moins condensé en reblog#La distribution de claque recommence ! J'ai beaucoup aimé écrire la scène de rêve ! J'espère qu'elle vous plaira !#(c'est les scènes que je préfère en général : les scènes de rêve ou irréalistes où les persos sont en plein trip#On peut mettre la réalité au placard et y aller à fond sur les symboles et les choses irréalistes tout en gardant la logique propre des rêv#diatribe des avertissements inspirée par une conversation avec un ami hors Tumblr qui a passé +30 minutes à cracher sur un jeu#auquel il n'a pas joué depuis 20 ans et qu'il déteste mais qu'il ne peut pas s'empêcher de cracher dessus en disant que c'est de la m*#avec quelqu'un -moi- qui aime ce jeu vu que c'est sa série de coeur alors pas très agréable à vivre et ça donne envie de rappeler :#Eh... [nom censuré]... ou le dernier jeu est mal fichu. Et si tu n'aime pas cette licence on peut parler d'autre chose...#donc bref : vous aimez pas un truc ou vous n'adhérer pas à un truc soit ne lisez pas soit évitez de le tartiner à la figure de gens l'aiman#ou alors assumez que vous avez donné une chance à quelque chose que vous doutez ne pas aimer pour voir#Enfin fin du négatif bonne lecture à tous !
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lilias42 · 6 months
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Deux petits textes : Jihane et Khalid + un vieux truc retrouvé mais qui va bien avec le précédent billet
Bon, ça fait un moment que je disais que j'allais le sortir celui-là mais, le voilà "enfin" on va dire : un petit OS où on voie l'enfance de Claude (alors Khalid) à Almyra ainsi que sa soeur ainée - et première héritière du trône de shah - Jihane (ainsi qu'un autre personnage qui s'est rajouté à la dernière minute). Dans mon fanon, c'est la seule ou une des seules personnes de sa famille en-dehors d'Oswald avec qui Claude a une bonne relation, la décrivant souvent comme "la seule personne saine d'esprit dans une maison de fous" quand il sera adulte alors, j'avais envie de vous la présenter un peu.
Par contre, fans de Tiana qui la voie comme une girlboss badass et une bonne mère pour Claude, je vous conseille de passer votre chemin. Je ne la considère pas très bien (tout comme son cher et tendre qui ne s'appelle pas Sélim [comme Sélim II le Blond ou l'Ivrogne] et qui n'a pas accédé au trône comme l'empereur romain Claude pour rien) alors, cette version du personnage sera conforme à ces descriptions dans les supports de Claude : une femme qui rit en voyant son fils être attaché à la selle de son père, et qui doit courir derrière un cheval quand il est puni (petit rappel, un cheval au trot, c'est 14 km/h en moyenne, au galop, c'est 21 km/h en moyenne, jusqu'à plus de 60km/h pour les plus rapides et Alexandre le Grand a tué Bétis, chef de la ville de Gaza, en accrochant une corde à ses talons et en le faisant trainer derrière un char jusqu'à mort s'en suive).
De plus, il y a également de la maltraitance d'enfant et une situation où Claude a l'impression d'être mis à nu devant tout le monde car, Tiana a arraché son turban, les cheveux étant associé à une certaine pudeur qu'il faut couvrir quand on sort de la petite enfance dans cette partie d'Almyra.
Et pour le deuxième texte, je l'ai retrouvé parmi d'autres petits écrits de mes brouillons, "vraiment petits trucs écrits comme ça", qui sont des textes courts et que je ne finis pratiquement jamais. Etant donné que cela collait avec mes derniers billets, c'était l'occasion de le sortir de son trou sans en faire un billet entier vu qu'il est assez vieux. Ce texte était pratiquement fini (il manquait littéralement les 4 dernières phrases et la relecture) et il doit avoir un an, un an et demi alors, il ne doit pas être très à jour avec mon lore actuel alors, ne vous étonnez pas si des choses ne colle plus.
Il s'agit d'une histoire centrée sur la famille Gautier, où Miklan pense avoir réussi à se débarrasser de Sylvain. D'ailleurs, un des personnages de ce texte est Adeline, une précédente version de "maman Gautier" étant donné qu'il y a eu trois étapes avant d'arriver à Fregn. Elle est beaucoup plus semblable aux autres mères Gautier du fandom dans le sens où elle est très soumise et effacée, notamment face à Isidore, avant que son personnage n'évolue vers Fregn qui est - à mon avis - bien plus intéressant étant donné qu'elle est bien plus proactive et avec beaucoup de compétences.
Enfin bon, maintenant que tout est clair, bonne lecture et suite sous la coupe !
1 : Enfance de Claude
Khalid se glissa dans l’écurie des wyvern, attendant que le palefrenier s’en aille pour se glisser un peu plus loin. Les grandes bêtes couvertes d’écailles passèrent leur tête au-dessus de la clôture de leur stalle, regardant distraitement l’origine des petits pas les dérangeant pendant leur sieste, leurs yeux sombres le suivant dans sa course vers le fond de l’écurie.
« Bonjour Bavqar, bonjour Halqe… les salua-t-il tous à mi-voix, ne devant pas se faire remarquer, même s’il prit un peu de temps pour saluer les chefs de la horde, deux immenses wyverns brunes avec des zébrures sur les écailles, couvertes de cicatrices après avoir survécu à bien des batailles. Nader lui avait toujours dit de bien la respecter et c’était les montures de ses parents après tout. « Bonjour Nyrv, bonjour Brutal… ne dites pas à Père et à Mère que je suis venu, d’accord ? Il me gronderait… »
Les deux bêtes massives le fixèrent une seconde avant de retourner dormir, sans doute bien plus intéressante que lui.  Khalid poussa un soupir de soulagement avant de repartir en courant, ne devant pas se faire prendre. Normalement, il devrait être à l’entrainement à la lance mais, il n’aimait pas du tout cette arme alors, il avait échappé à son instructeur pour venir ici. Sa mère lui avait également interdit d’aller aux écuries, elle disait qu’il était de trop haute naissance pour mettre les pieds dans le foin et le sable. Il se ferait gronder mais, si c’était par Nader ou les autres janissaires, ça irait. Si c’était son père ou pire sa mère par contre… le jeune garçon essaya de ne pas y penser, ses pieds et ses mains s’en souvenant encore que trop bien, se concentrant plutôt sur la recherche de la stalle d’Arezu.
Après quelques minutes de recherches, il finit par la retrouver, enroulée sur elle-même tout au fond de l’écurie, toute seule dans la paille et du sable, devenant un gros pois blanc au milieu d’un océan de jaune. Défaisant sans problème le nœud sur la porte, Khalid entra, l’appelant doucement en priant Ahura Mazda pour ne pas se faire remarquer.
« Eh… ! Arezu ! Pssst ! Viens ! »
La petite bête releva la tête, avant de foncer vers lui en le reconnaissant, le poussant dans le sable alors qu’elle le couvrait de coup de langue, le faisant rire, même s’il essaya de ne pas faire trop de bruit.
« Oui, moi aussi, je suis content de te voir, sourit-il en lui faisant un câlin, sortant un gros fruit rouge de son cafetan. Je t’ai apporté des grenades, on va pouvoir les manger ensemble ! »
Arezu poussa un grognement joyeux, cassant sans problème la peau épaisse pour dévorer les grains acides à l’intérieur, tout comme Khalid avec la sienne, heureux de la partager avec son ami. La mère d’Arezu l’avait rejeté et les autres petites wyverns s’amusaient à la mordre car, elle était toute blanche avec des ailes veinées de rouge au lieu de brune comme sa mère alors, elle était toujours toute seule, comme lui à cause de sa peau plus claire et de ses yeux verts étrangers, surtout que sa mère ne l’aidait jamais, ça créait des liens…
Quand ils eurent fini de goutter, Khalid et Arezu s’amusèrent ensemble, d’abord en silence puis, plus il riait avec la petite wyvern, oubliant complètement sa prudence alors qu’il sautait partout dans la paille, n’entendant pas les pas s’approcher de plus en plus de lui, préférant s’amuser à qui tirera le plus fort sur la corde avec son ami à écailles.
« Eh ! Qu’est-ce que tu fais là gamin ?!
Khalid releva la tête d’un coup, voyant un palefrenier le foudroyer du regard depuis la porte de la stalle. Son corps bougeant tout seul, Khalid fonça sans réfléchir se cacher dans un tas de foin avec Arezu mais, c’était peine perdu, l’homme le tira bien vite de sa cachette en criant, bien malgré les morsures d’Arezu mais, c’était peine perdue, elle n’avait pas encore de dent et l’homme semblait habitué à dompter des wyverns bien plus grosse. Il hurla sur Khalid, furieux avant de réaliser.
– Qu’est-ce que tu fiches là ? Voleur hein ? T’essayais de voler une des wyverns de notre vénéré shah ?! Je vais t’apprendre sale gosse… mais attend, bien habillé comme ça… t’es pas un enfant des janissaires toi ? Mais qu’est-ce qu’un enfant du shah vient faire dans… aïe !
Profitant de son étonnement et d’une morsure plus forte que les autres d’Arezu dans sa cuisse, Khalid échappa à son étreinte et se mit à courir à toute vitesse en direction de la caserne des janissaires, évitant le plus possible de se faire attraper par qui que ce soit. Sale comme il était, on le prendrait sans doute pour un voleur alors, il fallait qu’il trouve Nader avant qu’un garde plus bas que lui ne lui mette la main dessus ! Il se ferait gronder, et Nader le punirait surement en lui rajoutant des corvées à la caserne mais, ce serait toujours moins pires que si c’était sa mère ou son père qui lui tombait dessus ! Il n’avait pas envie de courir à nouveau derrière un cheval au galop ! Il avait fini trainé dans la boue sous les rires de sa mère et de ses demi-frères et sœurs, et il avait eu de la chance de finir avec juste une épaule déboitée et une cheville foulée ! Non ! Il ne voulait pas que ça recommence !
Paniquant en entendant la voix de sa mère au loin, Khalid se retourna une seconde pour voir si le palefrenier le poursuivait toujours et où elle était, quand il rentra dans quelqu’un, la violence du choc le faisant tomber par terre.
« Aïe ! D… Désolé, j’ai pas fait exprès !
Il releva le nez et vit une très belle femme qu’il reconnut comme sa demi-sœur Jihane, constatant les dégâts sur son « sari », la robe traditionnelle du pays de sa mère, recouvert du sable et de la boue de l’écurie d’Arezu là où Khalid était rentré, tachant le jaune éclatant tranchant avec sa peau brune très sombre et les quelques cheveux noirs dépassant de son voile avec du brun sale. Bon, au moins, c’était la meilleure personne sur qui tomber avec Nader mais, il devait quand même dégager en vitesse avant que sa mère n’arrive ! Il entendait sa voix s’approcher de plus en plus !
– Khalid… commença Jihane, posant ses yeux noirs comme la nuit sur lui. Mais qu’est-ce… qu’est-ce qui t’es arrivé ? Pourquoi tu…
– Je… je suis désolé… mais s’il te plait, je dois vraiment filé avant que…
– Khalid !
Le jeune garçon paniqua encore plus en entendant la voix furieuse de sa mère l’appeler, tentant de s’enfuir mais, il fut bloqué par le garde de sa grande sœur, l’empêchant de partir alors que Tiana arrivait, folle de rage. Avant que Jihane n’ait pu dire quoi que ce soit, elle lui attrapera le poignet, le serrant à l’en broyer, le tirant sur ses jambes alors qu’elle lui hurlait dessus.
– Khalid ! Qu’est-ce que tu as fait pour finir dans cet état ?! Tes vêtements sont fichus ! Tu es sale comme un paysan ! Et j’ai aussi appris que tu avais sauté ton cours de lance ! Tu es allé te rouler dans la boue à la place d’étudier ?! C’est ça Khalid ?!
– N… non… ! J’ai rien fait ! Je le jure devant Ahura Mazda ! J’ai rien fait de mal !
– Non seulement tu es sale, mais en plus, tu mens ! Devant un dieu avec ça !
Avant qu’il n’ait pu reculer pour l’éviter, Tiana le gifla, lui lacérant la joue avec ses ongles, avant de lui arracher son turban, exposant sa tête devant tout le monde. Non ! Il ne voulait pas qu’on voie ses cheveux ! Il ne voulait pas être tête nue devant tout le monde ! Mais il n’eut pas le temps de penser à sa honte d’être vu ainsi en public, que sa mère lui attrapait son oreille pour la tirer, lui hurlant encore plus dessus, furieuse.
– Tout ton habit est ruiné ! Un habit presque neuf ! Et tu sautes les entrainements et tu me mens avec ça ! Tu te rends compte de ce que tu fais ? Tu te rends compte de ce que tu fais ?! N’ose même pas croire que ton père ne va pas être au courant !
– Aïe ! ça fait mal ! S’il vous plait mère ! Lâchez-moi ! J’ai pas fait exprès ! Je… je voulais juste jouer avec Arezu ! Finit-il par avouer en espérant que ça ferait arrêter sa mère.
Khalid sut qu’il avait commis une énorme erreur en la voyant se figer, avant d’exploser encore plus fort, ses yeux semblant sortir de ses orbites, rouge de colère.
– Tu es allé jouer avec les wyverns ?! Je t’avais interdit de t’en approcher ! Je vais t’apprendre à te rouler dans la crasse comme… !
– Tiana, arrêtez immédiatement. Lâchez Khalid. Je vais le corriger moi-même.
Jihane s’était mise entre eux, passant son bras entre Khalid et sa mère. Tiana se figea, perçant sa belle-fille du regard alors qu’elle lui ordonnait.
– Ne t’en mêle pas Jihane. Tu n’as pas à me faire la leçon sur la manière d’éduquer mon fils ou à me donner d’ordre.
– Ce n’est pas mon intention. Simplement, c’est moi qui aie été lésée. C’est mon sari qui a été sali, il est donc normal que je m’occupe de corriger celui qui m’a fait du tort. De plus, vous n’avez pas à l’exposer tête nue en place publique. C’est indécent et choquant pour toutes les personnes dans ce jardin.
– Tu es choqué par une tête nue ? Ne te fiche pas de moi ! Ce n’est que des cheveux ! Et tu n’as pas à me donner des ordres ! Je suis ta belle-mère !
– Je sais que c’est surement difficile pour une étrangère telle que vous de comprendre mais, il est regrettable qu’après douze ans à vivre dans notre pays, vous ne compreniez toujours pas nos codes. Vous êtes dans la même situation que ma propre mère, vous auriez dû également vous adapter et comprendre que nous avons une notion de la décence différente de celle de votre pays d’origine. De plus, même si vous êtes un autre bijou pendu au cou de mon père, notre vénéré shah, comme toutes ses autres concubines, je reste la fille ainée du shah Sélim le deuxième et de Pari à présent Delaram, le cœur calme, sœur du raja de Pratihara Anil, héritière légitime du trône d’Almyra, » Jihane releva la tête, toisant Tiana de haut, nullement impressionnée par elle. « En cette qualité, je vous ordonne de lâcher votre fils pour me laisser le corriger par moi-même.
Il eut un long instant de silence entre elles, juste rompu par les halètements de douleur de Khalid, jusqu’à ce que sa mère le libère enfin de son emprise, lui laissant enfin reprendre pied alors qu’elle s’éloignait, finissant par accepter de se soumettre à Jihane. Cette dernière la jugea du regard avant de reprendre la parole, ordonnant cette fois à son petit frère.
– Khalid. Recouvre-toi et suit moi. »
Le petit garçon obéit immédiatement, enroulant aussi vite qu’il put son turban sur la tête pour se couvrir à nouveau, retrouvant sa décence avec soulagement avant de suivre sa grande sœur jusqu’à ses appartements. Jihane n’était pas très grande, ni très assidue à l’entrainement mais, elle marchait vite, à une cadence quasi militaire. Elle gardait toujours son dos très droit, lui donnant un maintien parfait. Il avait entendu une fois une autre enfant des janissaires raconter que leur sœur ainée pourrait se balader avec vase sur la tête toute la journée, qu’il ne tomberait jamais tellement elle restait droite et digne en toutes circonstances. Ça la rendait vraiment impressionnante malgré sa silhouette très fine et menue… elle était déjà si belle… leur père la désignait comme « le plus beau bijou de sa couronne » et vantait tout le temps sa beauté devant tous les ambassadeurs…
Au bout de quelques minutes, ils arrivèrent dans les appartements de l’héritière, immense par rapport à celui de Khalid qui n’avait qu’une chambre à la caserne étant donné qu’il ne vivait pas avec sa mère. Là, c’était pratiquement une maison entière dans le palais, avec une grande pièce à vivre gorgée de soleil et avec tout ce qu’il fallait. À l’odeur, le jeune garçon parierait même qu’elle avait sa propre cuisine personnelle pas loin.
Dès qu’elle fut à l’intérieur, Jihane se retourna pour la première fois vers eux, donnant ses ordres avec calme, mais aussi fermeté. Contrairement à Tiana, d’autres concubines ou leurs autres frères et sœurs, elle n’élevait jamais la voix mais, elle arrivait quand même à obtenir tout ce qu’elle voulait juste en parlant… c’était assez impressionnant à voir…
« Farnaz, allez chercher des habits propres pour Khalid, puis prévenez Nader que je m’occupe de lui. Informez-le aussi de la dernière colère de Tiana. Jabiz, apportez-moi la boite des premiers secours ainsi que de quoi se laver les mains et le visage. Assieds-toi Khalid, je vais m’occuper de toi.
– Mais je vais tâcher tes coussins… marmonna Khalid en frottant sa joue blessée, se souvenant des colères de Tiana quand il salissait quelque chose.
– Ce n’est pas grave, lui assura sa sœur. Le tissu, ça se lave. Ta plaie à la joue par contre risque de s’infecter à cause de la saleté si on ne s’en occupe pas rapidement, surtout si tu la frottes. Vous nous apporterez aussi de quoi manger Jabiz, », ajouta-t-elle alors que la servante revenait avec une grande boite assez simple, débordant de petits flacons, de pots et de bandes. « Tu as faim Khalid ? Une course pareille a dû t’ouvrir l’appétit…
Khalid lui jeta un regard méfiant, sachant que même si Jihane était de loin sa sœur la plus gentille, il fallait toujours se méfier quand on lui offrait de la nourriture… deux fils de concubines importantes étaient déjà morts après avoir accepté l’invitation d’un troisième, avant que ce dernier ne soit également retrouvé mort, chute dans les escaliers… il ne devrait même pas accepter de toucher un onguent venant de quelqu’un de sa fratrie ou d’une autre concubine…
Cependant, comme si elle lisait dans ses pensées, sa grande sœur lui assura.
– Le repas ne sera pas empoisonné, les potions aussi, ni les bandages. Je n’ai aucun intérêt à ta mort, je n’ai pas envie d’avoir le sang d’un de mes demi-frères sur les mains inutilement, et ta mort ne m’arrangerait pas non plus. Maintenant, assieds-toi, il faut qu’on regarde ta joue.
La fatigue lui faisant baisser sa garde, le jeune garçon accepta, s’installant sur le divan, observant tout autour de lui. Un autel décoré d’une statue d’un homme avec une tête d’éléphant était dans l’angle de la pièce, les bâtonnets d’encens le décorant embaumant encore la pièce de leur parfum, même si Khalid reconnaissait aussi des éléments almyrois dans sa conception. Tout dans cette pièce ressemblait à un mélange entre les deux cultures de Jihane, les murs reflétant celle de leur père, et une grande partie de la décoration celle de sa mère… mais ce qui l’intéressait le plus, c’était sa bibliothèque, recouvrant un pan entier du mur, tellement grande que Jihane devait utiliser une petite échelle pour accéder aux étagères les plus hautes, débordant de livres et de rouleaux. Il rêverait de pouvoir lire au moins une toute petite partie tout ça…
– Au nom des dieux, Tiana ne t’a vraiment pas raté…
Jihane s’assit à ses côtés, observant les griffures sur sa joue et les marques sur son poignet, laissé par les ongles de sa mère. Après avoir demandé l’autorisation d’un regard, elle lui prit doucement le visage pour le tourner, exposant sa joue blessée avant de se mettre à le débarbouiller, retirant la saleté avec un linge doux, puis elle nettoya la plaie avec un tissu imbibé de potion, le piquant un peu mais, il ne put s’empêcher de se détendre grâce à ses soins, apaisé par l’attention que lui portait Jihane, ses gestes doux… c’était rare qu’on s’occupe de lui comme ça…
– Et voilà, mieux… souffla-t-elle après avoir fini de s’occuper de ses plaies et lui avoir nettoyé son visage et ses mains. Comment va ton oreille ? Elle te fait mal ? Tiana n’y est pas allée de main morte…
– Un peu…
– Umh… on ferait mieux de vérifier si elle ne t’a pas déchiré quelque chose… enfin, même si on est de la même famille, tu préféreras sans doute que ce soit Nader qui s’en occupe, je comprendrais que tu ne veuilles pas relever ton turban devant moi… surtout après ce qui vient de se passer…
Khalid hésita un peu, n’ayant pas très envie de se montrer encore plus quasi nu à qui que ce soit. Cependant, malgré tout, il hocha la tête, imposant seulement pour condition.
– … Non… non, c’est bon, toi, tu peux… il est mal fait de toute façon… mais tu ne le relèves pas trop… vu que… tu sais…
– Je comprends, je ferais attention.
Prudemment, elle releva un peu le tissu serré, marmonnant quelque chose dans la langue de sa mère avant de prendre un nouveau tissu propre.
– Elle t’a aussi blessé là… ses ongles sont un vrai fléau… ne bouge pas.
Elle nettoya la plaie avant de la recouvrir d’un pansement, alors que Farnaz revenait avec des habits tout propres, s’inclinant devant sa maitresse alors qu’elle lui donnait.
– Cette fois, cela devrait être bon… merci Farnaz. Va te changer dans la pièce d’à côté, tu ne seras pas dérangé comme ça. Il ne devrait y avoir personne à cette heure-ci.
Khalid prit tout de suite les habits propres et alla se changer dans la chambre que lui avait indiqué Jihane. C’était étrange… la chambre ressemblait à celle d’un enfant de shah mais, il y avait plusieurs lits, séparés par des rideaux pour donner un peu d’intimité à leurs potentiels occupants… et ce n’était surement pas celle de Jihane ou de ses suivantes, étant donné qu’il y avait un foyer pour Ahura Mazda, des tapis de prières orientés vers la ville sacrée du prophète du Seigneur des Levants et des Couchants, et même un petit autel pour les adorateurs de la secte de Seiros, mais pas de statuettes des dieux de l’Est… il y avait même tout ce qu’il fallait pour vivre ensemble… ça ressemblait à la salle commune de la caserne…
Khalid enfila en vitesse son habit neuf avant de rattacher son turban, le serrant assez solidement pour que personne ne puisse l’arracher, puis retourna dans la pièce principale de la maison où se trouvait Jihane avec un nouveau sari propre, un grand plateau recouvert de collation devant elle, remerciant d’un signe de tête Jabiz et Farnaz qui se retirèrent toutes les deux. Elle se tourna ensuite vers lui, lui demandant :
« Tu te sens mieux ?
– Oui, merci Jihane… mais dit, c’est quoi cette pièce ? On ne dirait pas ta chambre, ni celles de tes domestiques… il y a l’air d’avoir beaucoup de gens qui y vivent mais, il n’y a pas d’autel comme celui avec l’homme-éléphant, alors que beaucoup de tes servantes viennent du pays de ta mère…
– En effet, ce n’est pas ma chambre ou celle de mes préposées, c’est celle des invités. Beaucoup d’enfants des janissaires, de concubines de bas rang ou d’aventure d’un soir avec une servante viennent vivre avec moi. Ils savent qu’ils ne seront pas menacés par qui que ce soit ici. Comme je te l’ai dit, je n’ai aucun intérêt à tuer mes demi-frères et sœurs, encore moins ceux d’un rang inférieur au mien ou avec des mères qui ne sont guère ambitieuses. Je leur ouvre donc ma porte et les laisse vivre ici.
– Tu fais ça comme ça ? Sans rien demander en retour ? » La questionna-t-il sans vraiment y croire. Même si Jihane était très gentille et bonne avec ses cadets, même elle ne pouvait pas être aussi généreuse… pas ici en tout cas…
« Assez peu de choses, seulement qu’en échange, ils ne tentent pas de s’en prendre à moi et d’être compréhensif si je leur demande une faveur. Il est parfois plus utile et efficace de ne rien demander en échange d’un service rendu et d’agir sans arrière-pensée immédiate. Bien traiter les autres en continue est bien plus utile sur le long terme et surtout, bien plus sain pour le corps et l’esprit, » lui expliqua-t-elle calmement, « même si c’est surement difficile à comprendre quand on a vécu toute sa vie dans le harem où tout se monnaie immédiatement et avec une mère comme la tienne qui demande toujours des comptes sur le champ. Enfin, tu comprendras surement quand tu seras plus grand et que tu auras rencontré des gens en qui tu pourras avoir une pleine confiance… enfin, je te félicite pour avoir compris tout de suite que ce n’était pas la chambre de mes servantes en te basant sur ce qui s’y trouvait, tu es très observateur… même si Ganesh, le Meilleur des Guides, n’est pas le seul dieu que le pays de ma mère adore, c’est celui que je préfère et dont je voudrais suivre l’exemple, nota-t-elle en désignant respectueusement l’autel dans le coin de la pièce.
– Ganesh ? Le dieu à tête d’éléphant ? Pourquoi c’est celui que tu préfères Jihane s’il y en a plusieurs ? Lui demanda-t-il, se demandant pourquoi ce dieu était aussi spécial pour elle.
– Ces fonctions sont multiples mais, il est avant tout le dieu de sagesse, de l’intelligence, de l’éducation, du succès et de la prudence. C’est également le protecteur de ceux qui travaillent pour approfondir leur savoir. En tant qu’héritière au trône et en tant que personne, j’espère pouvoir agir avec autant de sagesse que lui en est capable et de rester prudente vis-à-vis des personnes dépendant de moi, souffla-t-elle, le regard sérieux et solennel, avant de dire d’un ton légèrement plus léger, même si elle gardait toujours la dignité qui la caractérisait. Et aussi parce que j’aime beaucoup apprendre de nouvelles choses alors, il est le dieu qui veille sur mon apprentissage et celui de tous les écoliers et étudiants.
– Un dieu de l’intelligence… mais pourquoi il a une tête d’éléphant ? Et ta statue est cassée ? Il lui manque une défense ! Et pourquoi il est assis sur un rat sur ton autel ? Et si c’est un dieu qui n’est pas associé à la guerre, pourquoi il tient une hache, un nœud de pendu et une grosse aiguille ? Et pourquoi il tient un bol remplit ? Et c’est quoi la guirlande tout autour de son cou ? Et il a plein de fonction ! Mais s’il en a autant, ils font quoi les autres dieux ? Ils ont autant de fonction que lui ? Et…
– Du calme Khalid, une question à la fois ! Ria de bon cœur Jihane devant l’avalanche de curiosité du petit garçon. Je vais tout expliquer si tu veux. En plus, mieux vaut que tu restes ici le temps que Tiana se calme et que Nader vienne te chercher. J’ai une version des védas traduite en farsi, tu devrais pouvoir mieux suivre si je te l’explique avec… songea-t-elle en se relevant, lui tournant le dos alors qu’elle cherchait dans sa bibliothèque. Une seconde… il doit être quelque part par-là…
Khalid ne put s’empêcher de penser qu’elle n’était pas très prudente de lui tourner le dos ainsi… lui, il évitait toujours de tourner le dos à qui que ce soit à part Nader, même avec sa mère… mais cette pensée s’échappa de son esprit, éjecté par sa curiosité quand sa grande sœur tira un livre de sa bibliothèque et l’invita à côté d’elle pour le lire ensemble. Trop curieux, le petit garçon accepta, écoutant Jihane lui raconter l’histoire de Ganesh, le fils que Parvati avait conçu seule quand son mari Shiva était parti méditer sur une très haute montagne, lui tenant compagnie et surveillant la maison de sa mère, jusqu’à ce que Shiva revienne et ne le décapite de rage car, il lui avait interdit d’entrée pendant que sa mère se baignait, ignorant son identité, projetant sa tête tellement loin qu’on ne put la retrouver. Pour consoler son épouse et se faire pardonner, le dieu à la peau bleu aurait remplacé sa tête par celle du premier enfant qui passait et que sa mère ne surveillait pas, qui fut un éléphanteau dont la mère dormait en lui tournant le dos. Par cet acte, Shiva acceptait Ganesh comme son propre fils, acceptant de réparer sa faute et de s’occuper de lui comme s’ils partageaient le même sang en devenant un père aimant. Cela pouvait également symboliser le fait que Ganesh se débarrassait de son propre égo afin de s’élever spirituellement mais, Khalid préférait la version où c’était Shiva qui acceptait de réparer ses erreurs en s’occupant de Ganesh… c’était une historie qui lui faisait du bien…
Sans s’en rendre compte, l’après-midi entière passa à une vitesse folle, Khalid écoutant sa sœur lui raconter les histoires du pays de sa mère tout en grignotant des en-cas salé et épicé, posant des milliers de questions auxquelles Jihane répondait patiemment. Le petit garçon était en train de lutter pour rester éveiller, pratiquement plus pour entendre la suite que par méfiance, quand on frappa à la porte. Farnaz alla ouvrir et vit Nader, saluant respectueusement Jihane en s’inclinant devant elle :
« Votre Altesse Jihane, je vous prie de bien vouloir m’excuser pour cette interruption impromptue. Je suis venu chercher votre petit frère, le prince Khalid, afin de le ramener à ses quartiers. Il est l’heure pour lui de regagner sa chambre afin de respecter le couvre-feu.
– Je comprends Nader, c’est vrai qu’il commence à se faire tard. Il est temps de conclure…
– Mais on était au milieu de l’histoire ! Protesta-t-il, ne voulant plus partir même s’il fatiguait. Et t’as pas fini de m’expliquer cette histoire de réincarnation ! Comment un esprit peut sauter d’un corps à un autre ? ça marche comment ? Je veux en savoir plus !
– Et bien, tu pourras revenir un autre jour pour que je te raconte la suite, qu’en dis-tu ? Comme ça, tu auras bien le temps de digérer tout ce que tu as entendu aujourd’hui, et tu pourras mieux comprendre ce qu’on verra la prochaine fois. Ma porte est toujours ouverte, et Tiana ne pourra pas venir te tirer d’ici par la force, tu seras tranquille comme ça, lui proposa-t-elle d’une voix douce, semblant plus détendue qu’au début de l’après-midi elle aussi.
– D’accord ! Répondit Khalid sans vraiment réfléchir, voulant juste continuer à en apprendre plus et pouvoir dévorer la bibliothèque de sa sœur. Je peux venir demain matin ? Ah non, c’est l’entrainement de tir à l’arc et ça, c’est bien… ou la prochaine fois que c’est le cours de lance ?
– Je ne pense pas que Dame Tiana votre mère accepterait de vous voir sauter l’entrainement prince Khalid… souffla prudemment Nader en posant sa main sur son épaule. Je comprends que tout ceci vous intéresse énormément mais, votre mère tient à ce que vous excelliez dans la pratique des armes…
– Hum… cependant, il serait bienvenu qu’un fils de shah et petit-fils de grand-duc sache aussi bien manier les armes de l’esprit que celles de fer, fit remarquer Jihane, pensive, ses yeux ténébreux posés sur son petit frère. De plus, si j’ai bien compris, Tiana vous fait complètement négliger sa formation intellectuelle, même si ce n’est guère étonnant de sa part, cette femme ne réfléchit qu’avec ces poings… ils se sont bien trouvés avec notre père… enfin, c’est ainsi. Je pense que sauter quelques entrainements ne lui fera pas de mal si cela lui permet de s’instruire un peu plus.
– Vraiment ?! Tu penses que je pourrais faire ça ? Mais… mais tu voudrais quoi en échange Jihane ? ça ne t’apporterait rien… lui fit-il remarquer, essayant de rester méfiant, l’offre semblant bien trop belle pour être vraie, même s’il voudrait croire que Jihane était sincère.
– Bien sûr, tu es fils de shah, il ne faut pas que tu négliges ta formation intellectuelle, elle te sera d’autant voir plus utile que celle par les armes. Et toujours avec ça… hum… alors, la prochaine fois que tu vas jouer avec les wyverns, demande l’autorisation à Nader ou à notre père. Cela évitera que tu salisses de nouveau mon sari parce que tu t’es fait prendre et que tu t’enfuis comme un voleur. Ainsi, mes domestiques ne devront pas enlever du sable maculé de crottin de wyvern de la soie. Cela te semble un échange de bon procédé correcte ?
– Tu dis ça sur l’entrainement parce que t’aimes pas ça aussi, arriva à la taquiner un peu Khalid. Et d’accord, ça me semble bien alors… et pardon pour ton sari… je n’ai pas fait exprès…
– Je sais, ne t’en fais pas. C’est surtout que ça t’évitera de t’attirer les foudres de Tiana. Le tissu se lave en quelques heures, les plaies se referment bien plus lentement. Je ne veux plus la voir t’exposer la tête nue devant tout le monde, personne ne mérite de subir une telle humiliation pour une simple bêtise d’enfant.
– D’accord… merci Jihane, parvient-il à sourire, rassuré par les mots de sa sœur, ne voulant que plus personne ne le voie sans son turban ainsi.
– Soyez-en remercier, Dame Jihane, ajouta Nader après une révérence profonde.
– C’est normal… ah ! Par contre, j’y pense, j’aurais encore quelques mots à vous dire Nader, pourrais-je m’entretenir avec vous quelques minutes ? Farnaz peut raccompagner Khalid jusqu’à la caserne.
Il eut un instant de silence avant que le général ne s’incline à nouveau, sachant qu’il ne pouvait rien refuser à Jihane quand elle lui demandait quelque chose, même ainsi.
– Bien Ma Dame. Farnaz, je vous confie le prince Khalid. Il sait ce qu’il doit faire en rentrant. Et n’oublie pas…
– Mes ablutions et remerciez Ahura Mazda pour cette nouvelle journée, je sais. T’en fais pas Nader, je m’en souviens ! Lui assura-t-il, avant de lui faire un câlin rapide puis de partir. À tout à l’heure à la caserne ! Et à une prochaine fois Jihane.
– À la prochaine Khalid, reviens vite, et je te tiendrais informer de cet entretien avec notre père, » lui jura sa sœur.
Farnaz emmena le jeune garçon avec elle, posant sa main sur son épaule avec douceur en le menant vers la caserne. Jabiz referma la porte derrière eux, puis servi un verre de thé au général avant de disposer sur ordre de sa maitresse. Cette dernière but une traite de son propre verre, laissant à son invité le temps de boire comme le voulait la politesse avant de demander, sérieuse et impénétrable, sachant à l’attitude de son petit frère avec lui que c’était le mieux placé pour lui répondre. Bien plus que Tiana ou leur père en tout cas.
« Est-ce que Khalid étudie beaucoup en-dehors des armes ?
– Il suit les cours élémentaires avec les autres enfants de la garde de son âge. Il apprend à bien lire les textes administratifs ou religieux, à écrire correctement, les rudiments des langues principales de l’Empire ainsi qu’un peu de fodlan étant donné que sa mère en vient, avec évidemment une formation en mathématique. Cependant, sa formation est principalement militaire sur demande de sa mère Tiana, ce à quoi votre père a donné sa bénédiction. Il est très bas dans l’ordre de succession et vous restez son héritière principale, il a dû penser qu’une formation intellectuelle plus poussée serait inutile, surtout qu’il n’est pas très assidu en cours, et cela ne se passe pas forcément très bien avec ses autres demi-frères et sœurs pour des raisons… des raisons que vous pouvez sans doute aisément comprendre… souffla tristement Nader, visiblement affecté par tout ceci. Il les saute assez souvent pour aller jouer avec les wyverns.
– Oui, j’imagine qu’il doit s’ennuyer mortellement, cela n’aide pas à rester concentrer, il comprend extrêmement vite. Il n’a surement jamais entendu parler des principes des croyances de Pratihara mais, il a très vite saisi plusieurs concepts pourtant assez éloignés du culte d’Ahura Mazda, et il est arrivé à identifier quel signe correspondait à quel son seulement en m’écoutant et en regardant les mots que je désignais. Il doit être très bon en langue. Et oui, je voie très bien de quelles difficultés vous voulez parler… il est difficile d’être de deux mondes si différents, surtout vu les relations avec Fodlan. J’imagine sans peine toute les insultes qu’il doit supporter, surtout qu’il n’a personne à part vous pour le protéger j’imagine, marmonna-t-elle, devinant aisément tout ce que son petit frère avait dû endurer à cause de son métissage, surtout sans personne pour le protéger. Saviez-vous qu’il avait un esprit aussi vif ? Sa mère et notre père sont au courant ? Autant pour ses capacités que pour ses brimades de la part de ses frères et sœurs. Pour ces dernières, je connais parfaitement les réactions de notre père mais, Tiana pourrait tenter de défendre son fils plutôt que l’enfoncer en l’humiliant.
– Oui, je sais depuis longtemps pour ces capacités… Vous devriez le voir quand il se sent en sécurité, il est capable de vous résoudre des problèmes et des énigmes que des enfants plus âgés et même des adultes ont bien plus de mal à résoudre ! Et il adore la petite wyvern blanche qui est née pendant la dernière couvée, Arezu ! C’est justement parce qu’il est allé la voir qu’il a séché l’entrainement aujourd’hui… c’est un petit coquin quand il n’est pas sur ses gardes mais, c’est un gamin formidable ! S’exclama-t-il avec affection, arrivant à faire légèrement sourire Jihane, même si son regard si noir restait toujours impénétrable, bien que le visage de Nader se rassombrit assez vite. Enfin, ça, c’est quand il se sent en sécurité… je crois que vous l’avez remarqué mais, il est souvent sur ses gardes, ce qui est assez normal vu qu’il est pratiquement tout seul dans le harem… Tiana se désintéresse de lui à part quand il lui fait honte et refuse de le laisser étudier comme il le voudrait. Elle veut que ce soit un bon guerrier car elle pense que cela est plus respecté… mais sans comprendre qu’un bon général doit aussi avoir une tête bien faite… plusieurs janissaires l’ont entendu croasser à ses dames de compagnie que le petit ressemblait trop à son grand-père, et au ton qu’ils m’ont décrit, ce n’est pas un compliment.
– Le grand-duc Riegan ? Je n’ai pourtant entendu que des éloges à son sujet, c’est un homme d’État reconnu et un fin diplomate. Honnêtement, j’ai toujours voulu le rencontrer, afin de vérifier si sa réputation n’est pas usurpé… enfin, cela ne m’étonne pas que Tiana ne l’apprécie pas, il n’est pas connu pour être cruel à sa différence… et pour les brimades que subit son fils, j’imagine qu’elle s’en fiche… la connaissant, ça pourrait même l’amuser… » gronda-t-elle, pleine de rancœur et de ressentiment, se souvenant des rires mesquins de cette femme quand, pour le punir d’avoir exploré une aile condamnée du palais, leur père l’avait attaché à la selle de son cheval et fait courir tout autour de la cour d’entrainement. Ce n’était même pas Tiana qui l’avait tiré de ce bourbier mais, sa propre mère Delaram qui avait fondu en larmes devant un tel spectacle et réclamé la grâce du petit, au grand désarroi de Tiana en voyant sa « punition » écourté pour les beaux yeux d’une de ses principales rivales.
« Pas exactement mais, elle pense que les brimades l’endurciront et le rendront plus fort… marmonna Nader sans cacher son inimitié envers cette concubine qu’il avait dû laisser gagner lorsqu’elle l’avait défié en duel, histoire de ne pas briser l’égo de Tiana et sa carrière par la même occasion. Et quant à votre père… comment dire… vous savez comment il est…
– …s’il s’est retrouvé sur le trône, c’est pas tant parce qu’il est un fin politicien mais, parce que tous les autres héritiers de sa génération s’étaient entretués pour le trône mais, qu’ils l’ont oublié tellement il était incompétent… je connais très bien les habitudes de mon incapable de père… le condamna-t-elle sévèrement. Autant dire que Khalid est coincé entre la peste et le choléra… un tel potentiel… ce serait du gâchis de ne pas l’aider à s’épanouir… une telle intelligence ne peut être que bénéfique pour Almyra, et nous manquons d’enfants de concubines supérieurs qui ne sont pas bouffis d’orgueil et impotents… non, pour le bien du royaume, il doit recevoir l’éducation qui sied à son rang et à ses capacités… elle se releva, regardant Nader dans les yeux, l’aspirant dans leurs ténèbres dont ils étaient impossible de se détourner. Je parlerai à mon père. Pour le meilleur ou pour le pire, il ne me refuse presque jamais rien, je devrais arriver à le convaincre de lui donner une meilleure formation intellectuelle.
– Bien Dame Jihane… cependant, pardonnez-moi si cela peut vous semblez direct mais, j’aimerais savoir pourquoi l’aidez-vous ainsi ? La questionna-t-il sans détour, ayant appris à décrypter les habitudes de l’héritière du shah. Désiriez-vous en faire un de vos fidèles ?
À force, il savait comment Jihane procédait : elle aidait très souvent les enfants de concubines de bas rang, maltraités pour diverses raisons ou ayant perdus les faveurs du shah, leur octroyait sa protection, ainsi que ce dont ils avaient besoins. Elle ne demandait jamais rien en échange mais, la plupart d’entre eux devenaient de fidèles alliés dans les luttes intestinales du palais. Nader ne se doutait pas que plusieurs d’entre eux étaient en réalité ses hommes de mains les plus dévoués… elle était suffisamment intelligente pour savoir que dans sa position, sa gentillesse pouvait être une arme redoutable.
La princesse garda le silence une seconde, réfléchissant avant de répondre, tout aussi franche avec lui et sans en prendre ombrage. Ce n’était pas dans son intérêt de se brouiller avec le principal général de son père et le chef de la garde du palais, surtout qu’ils semblaient avoir des opinions assez similaires aux siennes d’après ses sources.
– Ce serait mentir de dire que je n’aimerais pas le compter parmi mes fidèles quand il sera un peu plus grand. Il a un bel avenir devant lui et son intelligence pourrait m’être très utile pour maintenir la paix dans l’empire. De plus, j’aimerais pouvoir enfin résoudre nos différents avec Leicester au sujet des terres des opportunistes de Goneril. Ce conflit a déjà fait couler bien trop de sang alors que la principale responsable est morte depuis quatre cents ans. L’héritage mixte de Khalid pourrait être utile pour commencer à avancer sur cette question en prenant un premier contact, surtout s’il a pu entrer en contact avec sa famille maternelle. Cependant, je doute que cela arrive un jour. Il est déjà extrêmement méfiant pour son jeune âge et fait très attention à tout ce qu’on lui propose, il ne se laissera pas manipuler si facilement. Dans ces conditions, même s’il devient un concurrent un peu plus sérieux pour le trône, je préfère ne pas entrer en conflit avec lui. Qu’il soit ou non avec moi, son devoir de prince reste de servir le Royaume, et comme je vous l’ai dit, je pense qu’avec la bonne éducation, il sera un excellent élément pour l’avenir d’Almyra quand je deviendrai shahbanou à la mort de notre père. Il m’est donc bien plus utile vivant, bien traité et éduqué que mort, maltraité et ignare. Cela répond-t-il à vos inquiétudes pour votre petit protégé général Nader ?
– … oui… merci pour votre mansuétude Dame Jihane… je n’oublierais pas non plus ce que vous avez fait pour lui… qu’Ahura Mazda veille sur vous…
– Merci à vous. Qu’Il veille sur nous tous, et continuez à prendre aussi soin de mon petit frère Nader, souffla-t-elle. Maintenant, si vous le voulez bien, Khalid doit vous attendre…
– Oui. Dame Jihane. »
Il la salua avec révérence avant de s’éclipser, retournant à son poste à la maison des janissaires. Peu de temps après, plusieurs de ses protégés revinrent passer la nuit dans leurs appartements, chacun se racontant leur journée, plusieurs lui posant des questions sur Khalid après avoir entendu qu’il avait passé l’après-midi avec elle.
« Tu penses qu’il va venir dormir ici Jihane ? Lui demanda un de leur frère un peu plus âgé que le fils de Tiana, le fils d’une conquête passagère avec une concubine de bas rang dont leur père devait ignorer jusqu’à son nom. Il parait qu’il adore les wyverns mais, il est bizarre… sa peau est toute pale, ses yeux sont trop clairs et il parait que sous son turban, ses cheveux ressembleraient à de la laine de mouton…
– Oui, c’est un demi-fodlan, c’est pour ça qu’il est pas normal. Il doit être un couard fourbe, comme Eudoxie l’Opportuniste, ajouta une fille de son âge, fronçant le nez. Il parait qu’il rase toujours les murs pour ne pas se faire voir. C’est ce que font les traitres non ?
– Je ne pense pas mais, j’espère pouvoir m’entendre avec lui. Et c’est que c’est difficile de s’intégrer dans une famille aussi grande, surtout qu’il y a beaucoup d’idées reçus sur les fodlans. Et ne parlez pas ainsi, un peuple n’est pas juste défini par un seul de ces représentants et tous les fodlans ne sont pas ainsi. Ce sont des êtres humains comme vous et moi. Si on suivait cette logique, je devrais être complètement lymphatique et passer mon temps à dormir, étant donné que c’est le stéréotype qu’on les almyrois des pratiharans, les rappela à l’ordre Jihane avec un ton sévère. C’est surement pour ça qu’il a dû mal à s’intégrer alors que vous pourriez vous entendre, parce que vous le jugez avant d’apprendre à le connaitre à cause de son métissage. Je ne veux plus entendre de tel propos sous mon toit, est-ce que je me suis bien fait comprendre ?
– Oui Jihane… marmonna sa sœur en baissant les yeux, honteuse. Je le dirai plus…
– Moi aussi, je ferai attention…
– Bien mais, que je ne vous y reprenne plus. Allez-vous débarbouillez tous les deux maintenant, et vous irez aider Konstandia à faire la vaisselle cette semaine. Cela lavera toutes ses idées nauséabondes et passer un peu de temps avec quelqu’un originaire de la frontière de Fodlan vous fera le plus grand bien. Filez maintenant, ordonna-t-elle en les congédiant.
Les deux plus jeunes filèrent sans demander leur reste, allant vite se cacher dans la chambre des invités après leur sermon. Jihane soupira, sachant qu’il faudrait bien plus pour arriver à éradiquer ses préjugés, que ce soit dans sa famille ou dans tout son empire. Enfin, il faudrait bien commencer un jour alors, autant tenter de commencer par-là, surtout que ce genre de propos était déjà interdit dans ses appartements.
– Pour le coup de la flemmardise, c’est en partie vraie. Tu fais tout pour que les gens croient que tu ne t’entraines jamais en public. Et j’ai appris pour le petit Khalid. Ta bonté te perdra, tu le sais ça ?
Jihane se retourna en entendant Hamza, son premier petit frère, malgré le fait qu’il soit bien plus grand et large qu’elle, et qu’ils n’avaient en réalité que quelques semaines d’écart tous les deux. Fils de servante, si leur père s’était un peu occupé de lui au début, il l’avait aussi vite oublié que la couche de sa mère pour aller batifoler avec d’autres jolies concubines mais, les deux enfants s’étaient bien entendus malgré tout ce qui les séparaient. Delaram leur avait raconté une fois que la seule crise de colère que Jihane avait faite, c’était pour que son frère vienne en cours avec elle car, ce n’était pas juste que seulement elle y aille et pas lui… avec le recul, elle dirait que c’était surement parce qu’elle n'avait pas envie d’aller à l’école toute seule mais, Hamza la taquinait souvent sur le fait que c’était plutôt qu’elle n’avait pas changé d’un pouce depuis qu’elle était petite et ne se couvrait pas encore les cheveux. Elle lui fit signe pour qu’il s’isole, sachant que personne ne devrait entendre leur conversation. Une fois seuls, elle rétorqua en le fixant, même si son regard très noir ne fonctionnait jamais sur lui, la force de l’habitude.
– Je n’allais pas laisser Tiana le battre et l’humilier ainsi en public. Tu aurais vu l’état dans lequel elle l’a mis en à peine quelques minutes… je ne pouvais pas le laisser comme ça. En plus, tu sais que ce serait contre-productif pour nous de nous le mettre à dos. Son intelligence ne pourra qu’être utile, il est très loin derrière moi dans l’ordre de succession, et même si je n’aime pas le reconnaitre, son ascendance fodlan le disqualifie encore plus. Il ne peut pas me faire d’ombre pour le moment.
– Je sais et je connais la chanson, surtout qu’elle a très bien marché sur moi. Évidemment, on ne peut pas le laisser comme ça mais, si Tiana se fiche de son fils car il ne lui sert pas à grand-chose pour le moment, cette vipère risque de se réveiller quand elle se rendra compte que maintenant qu’on lui donne des cours dignes de ce nom et qu’on ne l’enferme pas dans une cour d’entrainement, c’est qu’il a un esprit qui fonctionne le gamin. En plus, je crois qu’il a ce que les fodlans appellent un emblème, je l’ai déjà vu briller et se soigner instantanément après des brimades, même s’il apparait rarement. Ça va encore plus la motiver à enfin faire quelque chose d’autre que de juste être un autre bijou autour du cou de notre cher paternel adoré. En plus, je suis sûr qu’elle va adorer voir la fille de sa plus grande rivale le prendre sous son aile. Autant dire que ce serait comme s’il trainait avec moi, c’est pas des bonnes fréquentations pour le gamin.
– Je m’en doute, c’est pour ça qu’il va falloir la jouer finement pour éviter qu’elle ne prenne la mouche, même si on risque de devoir se plier un peu devant elle pour endormir sa méfiance.
– T’es sûre que je peux pas juste l’étouffer, l’empoisonner ou lui faire avoir un accident comme les autres cons ? Marmonna-t-il en fronçant le nez avec dégout. Pas envie de la voir avec son petit sourire mesquin en croyant avoir triompher et qu’on lui mange dans la main, comme quand elle pensait avoir vaincu Nader dans un combat « à la loyale ». Ça pourrait également entacher ton image de te soumettre à ses caprices en plus…
– Non, trop risqué, le calma tout de suite sa sœur. Tiana est quand même une fodlan de haut-rang et même si d’après nos informations, personne ne sait qu’elle est ici, je n’ai pas envie qu’ils l’apprennent avec sa mort, et la prendre dans un complot pourrait aussi retomber sur Khalid à cause de la réputation des fodlans. En plus, c’est un des bijoux préférés de notre père alors, il va soit la défendre si elle est prise dans un complot, soit tout faire pour découvrir qui est responsable de sa mort si elle se fait assassiner. Il va donc falloir arriver à la garder sous contrôle ou au moins avoir de bonnes relations avec elle, avant qu’elle ne tue son fils de négligence. Alors, patience Hamza. Après toutes les couleuvres qu’on a dû avaler, une de plus ne devrait pas changer grand-chose.
– Bien, bien, c’est toi la politicienne de nous deux, pas moi. Par contre, je proteste, c’est toi qui te les enfiles les couleuvres, moi, je les utilise pour étrangler les personnes qui tentent de me les faire manger. En tout cas, je te crois et si mes informations sont justes, ce serait dommage que Khalid se fasse prendre dans ses histoires, il a l’air sympa et prometteur. En plus, je sais que si tu le considérerais comme une menace, tu ne serais pas aussi gentille avec lui.
– Tu compenses sur le plan physique et le reste. Ce que tu fais, je ne saurais pas le faire et inversement. Et exactement, même si on va attendre quelques années avant de parler de lui comme ça, c’est encore un enfant. S’il devient comme les autres et une menace pour le pays, on avisera mais pour l’instant, il a l’air bien parti pour être un bon élément pour le futur d’Almyra alors, autant en faire un allié dès que possible. En plus, tu sais que je ne laisserai pas échapper le trône comme ça. On s’est bien trop battu pour le protéger des incapables pour le laisser filer entre nos doigts. En tout cas, j’espère que tu seras là la prochaine fois qu’il vient, je suis sûre que vous pourriez vous entendre, lui sourit-elle.
– Si tu le dis… en attendant, on va tenter de te faire rattraper ton « retard » physique, tout le monde à l’entrainement ! Tu retourneras à tes livres plus tard !
Jihane soupira mais, se rendit tout de même à l’entrainement même si contrairement à sa mère et Hamza, cela ne la passionnait pas, sachant qu’elle devait savoir se défendre, même si peu de gens étaient au courant qu’elle maniait des amulettes, soigneusement cachées dans ses manches. Même si certains critiquaient sa faiblesse, cela évitait également que qui que ce soit ne la défie au combat sans passer pour un lâche de défier un « joyau » fragile, ou alors craignaient d’affronter Hamza qui la défendait dans ses cas-là. Elle n’aimait guère ce surnom mais, il pouvait être très utile malgré tout. Enfin, il fallait bien passer par l’entrainement…
Quelques jours plus tard, Jihane revit le petit Khalid toqué à sa porte accompagné d’un janissaire proche de Nader, armé de mille et une question, même s’il restait toujours sur ses gardes, mais son regard restait curieux. Comme elle lui avait promis, leur père avait accepté de lui donner une formation plus poussée en lui enlevant un peu d’entrainement. Tiana avait très mal pris son intervention mais, Jihane l’avait amadoué en faisant mine de la respecter tout en la complimentant, minaudant que Khalid était aussi brillant que sa mère, et lui offrant un ensemble d’armes typique de Pratihara finement travaillés afin d’acheter la paix. Comme après sa « victoire » contre Nader, la concubine se pavanait en claironnant qu’elle avait réussi à soumettre l’héritière du trône mais, Jihane la laissait s’agiter toute seule. Si elle arrivait à utiliser correctement l’orgueil de Tiana, elle devrait arriver à garder une marge de manœuvre suffisante afin d’aider Khalid à développer son potentiel et lui éviter de mourir à cause de ses mauvais traitements…
De son côté, le petit garçon avança prudemment. Il savait que Jihane était gentille mais, malgré tout, n’importe quoi pouvait arriver… il paraissait qu’elle était très proche d’Hamza, le deuxième enfant de leur père, qui lui obéirait au doigt et à l’œil… c’était un homme qui ressemblait à leur père avec ses yeux bruns rouge et ses courts cheveux noirs mais, également très grand et large, encore plus que Nader, une vraie force de la nature que peu de gens avaient déjà vaincu et même si c’était mal de sa part de le juger ainsi, il devait avouer qu’il le trouvait très impressionnant aussi… c’était comme Jihane, c’était difficile de dire ce qu’il avait dans la tête, sauf quand on s’en prenait à elle…
Essayant peut-être de le mettre plus à l’aise, sa grande sœur lui montra le livre qu’ils avaient commencé la dernière fois, lui demandant s’il voulait qu’elle lui réexplique certains points. De nouveau happé par sa curiosité, Khalid se détendit et s’approcha, s’essayant à côté d’elle pour l’écouter et la questionner sur le pays de sa mère.
Petit à petit, venir la voir devient une habitude, les deux ayant la même passion pour les livres et apprendre, pouvant discuter pendant des heures, étant également à l’abri des brimades de Tiana ou des autres enfants du shah avec elle. Hamza devenait également plus sympathique à force de le voir chez Jihane. Pas bavard du tout et implacable avec les ennemis de sa sœur, il ne lui tournerait clairement pas le dos s’il était l’ennemi de l’héritière mais, plutôt gentil envers ceux qu’il ne considérait pas comme une menace. Plus il grandissait, plus son intelligence croissait également, arrivant très vite à cerner des situations complexes et à les résoudre. Par contre, Jihane regrettait qu’il ait encore du mal avec les relations humaines. À part avec Nader, le petit restait très solitaire et secret, même avec elle, préférant largement la compagnie des wyverns, en particulier sa petite blanche préférée qui l’accompagnerait partout s’il pouvait, Arezu, et des livres à celles d’autres humains… enfin, cela ne l’étonnait guère non plus… être métis n’était pas facile à porter, encore plus en étant à moitié Fodlan en Almyra… surtout que Tiana n’aidait clairement pas en délaissant son fils ainsi, ne s’intéressant à lui que pour ce qu’il pouvait lui apporter… ce n’était guère étonnant que Khalid ne fasse confiance à personne…
« Espérons qu’un jour, tu trouveras la force de t’ouvrir aux autres… pria-t-elle alors qu’il lui montrait un livre qu’il avait trouvé à la bibliothèque du palais, un recueil de croquis d’un certain Maitre Claude, un peintre verrier de renom ayant réalisé parmi les plus beaux vitraux de tout Leicester, avant à mi-mot qu’il aimerait bien se rendre à Derdriu un jour pour voir tout ça de ses propres yeux. Qu’une divinité, qu’importe son origine ou les croyants qu’Elle protège, te donne la chance de te faire des amis et de rencontrer des personnes en qui tu pourras enfin avoir pleinement confiance… »
2 : Miklan pense avoir gagné mais, le retour du karma fait mal.
Miklan regarda le voleur, un peu plus bas, en train de jouer avec un chien en riant. Il avait toujours eu un bon contact avec les animaux, les apprivoisant en quelques paroles et caresses à chaque fois qu'il en croisait un. Même les chevaux les plus nerveux s'arrêtaient de piaffer et de mordre quand c'était lui, devenant doux comme des agneaux quand Sylvain tentait de s'occuper d'eux. "Un don de Gautier" que les gens disaient, "C'est bien le fils de Gautier" disait d'autres, "Il domptera les srengs aussi facilement que les bêtes" en rajoutaient encore certains des généraux...
Connerie.
C'était juste que son voleur de petit frère voulait lui pourrir la vie encore plus que sa simple existence ne le faisait déjà.
« Un chien féroce... il était censé le mordre jusqu'au sang ! Il a déjà tué un voleur celui-là ! Il n'était pas censé se mettre à quatre pattes devant lui aussi ! Enragea-t-il en voyant Sylvain câliner le chien, ce dernier remuant la queue comme un toutou à sa mémère au lieu d'un animal d'attaque, le morveux de onze ans éclatant de rire quand l'animal passa sa langue sur son visage. Bon, il va falloir que je passe à l'autre plan... »
Le vrai héritier avait hésité à être plus direct que le poison, même s’il devait se méfier de cette méthode, trop facile à détecter, ou juste mettre des raclées à son frère dès qu'il pouvait mais, si rien ne marchait, il devait y aller plus franchement…
Son père lui donna l'occasion parfaite quelques temps plus tard, organisant une grande chasse peu de temps avant qu'une tempête de neige ne les empêche tous de sortir. Le porte-emblème détestait tirer à l'arc, encore plus la chasse qui faisait du mal à ses amis les animaux mais, leur père l'avait obligé à suivre le mouvement pour s'endurcir. Si le temps était en plus avec lui, ce serait parfait.
Le groupe s'enfonça dans la grande forêt de sapin, d'abord en rang serré avant que des petits groupes se forment. Allant moins vite sur son poney qu'avec un cheval plus grand, Sylvain pris du retard, et ce fut l'occasion ou jamais. Miklan s'approcha alors de lui, lui soufflant à voix basse, sautant à terre.
« Eh, débile, je vais là-bas, l'informa-t-il en montrant un coin où les buissons et les branches des arbres s'emmêlaient plus, rendant le passage difficile.
– Mais Père nous a dit de ne pas nous séparer du groupe... lui fit-il observer, se mettant presque en boule à ses mots, Sylvain avait juste assez d'esprit pour avoir peur de lui à raison.
– Je m'en fous, j'ai vu tout un tas de renard là-bas, derrière ses buissons. Il y a une petite rivière qui se jette dans la mer là-bas, ils vont surement y boire.
– Mais on doit chasser que des animaux comestibles, ça ne se mange pas.
– Non, je me contenterais de les écorcher, leurs fourrures feront un bon manteau, répliqua-t-il en accrochant son cheval à un arbre. A tout à l'heure débile. »
Miklan s'enfonça dans les buissons, comptant jusqu'à trois avant de voir Sylvain tenter de le suivre. Évidemment que cela allait marcher, surtout pour des renards, c'était les animaux préférés du porte-emblème, être roux devait rapprocher.
Une fois très loin des autres, trop loin pour qu'on les entende, l'héritier légitime finit par se cacher et le laissa s'enfoncer jusqu'au ruisseau qui n'existait pas, cherchant sur la côte des renards imaginaires pour les sauver de l'écorchement. Miklan récupéra une grosse pierre sur le chemin, traquant sans un bruit le voleur de place. Dès qu’il se mit à chercher les bêtes dans un buisson, ce fut le moment.
Miklan abattit le rocher en plein sur le crâne du voleur à emblème.
Il n'eut même pas le temps de supplier.
Il lui ouvrit le front dès le premier coup mais, il recommença, encore et encore histoire d'être sûr qu'il était bien mort.
Quand il eut fini, le corps de son frère ne bougeait plus, la tête fracassée à coup de pierre. Il respirait encore malgré tout, c'était résistant un porte-emblème mais, il n'en avait plus pour longtemps. Si ce n'était pas la perte de sang qui le tuait, ce serait soit le froid soit les bêtes affamées qui finirait le travail.
Miklan ne put s'empêcher de rire en pensant à l'ironie qu'un « fils de Gautier » finisse dévorer par une bête comme lui.
Il fit vite demi-tour pour rejoindre le groupe, récupérant une bête qu'il avait tué plus tôt pour justifier le sang sur lui, avant d'aller dire à son père que Sylvain avait disparu, remerciant le ciel quand la neige commença à tomber à gros flocons.
Son père chercha son précieux héritier de partout mais, rien à faire, Miklan l'avait emmené trop loin et la neige recouvrait tout, personne ne penserait à chercher là-bas, et il fit en sorte de fouiller cette zone seule avec un chien. Ce dernier pleurnicha quand Miklan l'empêcha d'approcher trop près du corps de sa victime mais, il le fit taire d'un coup sec sur son collier.
La tempête faisait rage, interrompant les recherches pour la nuit et le jour suivant.
Quand on les reprit leur surlendemain, Miklan retourna là où il avait laissé le corps de Sylvain. Il ne retrouva que son manteau et des tâches de sang au sol, pas de corps. Il sourit tout seul en pensant que son frère était dans le ventre d'un ours ou d'une meute de loup.
Il prit le manteau et le ramena à son père comme preuve de la mort de Sylvain.
Après encore quelques jours de recherches, Isidore finit par laisser tomber, déclarant officiellement la mort de son héritier et Miklan eut enfin ce qu'il voulait.
*
Tous les amis de son frère furent présents aux funérailles. Dimitri et Glenn soutenaient Ingrid qui pleurait à chaudes larmes la mort de leur ami, pendant que Rodrigue tenait Félix dans ses bras, braillant aussi toute sa peine. Quels faiblards... et ça prétendait avoir un emblème, majeur même pour le nabot aux cheveux noirs... Normalement, il devait encore être en train de se remettre de ses brûlures mais, il avait insisté pour venir apparemment, ne croyant pas que son ami Sylvain était mort…
Miklan fit tout pour ignorer le regard tranchant de Glenn, poser sur sa gorge comme une épée invisible. Il mettrait sa main au feu qu'il avait compris ce qui c'était vraiment passé. Il était assez con pour ne pas vouloir se débarrasser de son petit frère, alors que lui aussi avait tout perdu quand ce braillard de Félix était né en tuant leur mère au passage mais, pas à ce point. La reine Héléna, représentant le roi Lambert qui était tombé gravement malade quelques jours auparavant, aussi lui jetait des regards en coin, méfiante quant à sa version des faits mais, elle n'avait pas de preuve de sa culpabilité. Quoi qu'elle tente, sauf si elle interrogeait le fantôme de Sylvain, Miklan était blanc comme la neige du Nord, point.
Dès qu'il put quitter la cérémonie sans faire de vagues, il le fit. Sa mère Adeline était inconsolable, pleurant la mort de son petit à chaudes larmes en oubliant encore que l'ainé existait. Elle avait déjà assez de soutien de la part des autres parents, et pour son père, Miklan ne savait même pas ce à quoi il pensait. Il s'en foutait en fait.
Il dériva jusqu'à la grande salle seigneuriale, et contempla la Lance de la Destruction, accroché au mur à côté de la chaire margravine. Elle remuait toujours malgré les liens, se tordant sur sa hampe.
« Maintenant, même si je ne peux toujours pas te toucher, tu es à moi, » lui annonça fièrement Miklan.
La gemme à la base du fer en os brilla d'un éclat lugubre, alors que les épines sur le côté s'agitaient de plus belles, comme pour protester contre la réalité. Miklan eut un air narquois avant de s'en aller, se moquant de la lance de son ancêtre qui avait eu le culot de le renier pour son frère. C'était surement le signe qu'il se sentait très con maintenant que le sans-emblème avait tué le porte-emblème malgré tout.
*
Rodrigue tenait Félix contre son épaule, son fils pleurant encore et encore. C'était dur pour lui... quelques semaines plus tôt, il se remettait de ses blessures avec Sylvain à ses côtés pour le faire rire et oublier sa peine et maintenant, il ne le reverrait plus... c'était une épreuve bien trop dure pour un enfant de son âge. Pour n'importe qui à n'importe quel âge... surtout qu'à l'attitude de Miklan... ce n'était surement pas un « accident »… pas après tout ce qu’il avait déjà tenté d’infliger à son petit frère… mais il n'avait pas de preuve...
Fatigué de le porter depuis des heures, Rodrigue se permit de s'asseoir dans la salle seigneuriale, tentant de calmer son cadet alors qu'il niait encore ce qui s'est passé.
« Il n'est pas mort... il n'est pas mort... il a promis... il m'a promis... il avait mon écaille pour le protéger... il m'avait promis qu’on vivrait et mourrait ensemble ! Il ne peut pas être mort ! Pour ça, Sylvain n’est pas un menteur !
Rodrigue ne sut quoi répondre, frottant le dos de son fils en l'entourant d'une étreinte protectrice. Si seulement cela pouvait être aussi simple...
Ce fut alors qu'ils virent tous les deux la Lance de la Destruction s'agiter, son éclat d'habitude sanglant devenant plus doux, plus chaleureux, alors que ses pointes bougèrent toutes ensembles, comme pour dire quelque chose. Félix fixa le fer, comme s'il arrivait à comprendre le message, avant de s'exclamer avec un grand sourire.
– Il n'est pas mort ! Sylvain n'est pas mort ! C'est Gautier qui l'a dit ! Il va revenir papa ! »
Sans trop savoir pourquoi, Rodrigue savait aussi au fond de son cœur que c'était vrai, comme convaincu par la relique elle-même.
*
Une dizaine d'année passa et Miklan se crut au paradis : il avait le titre d'héritier du margrave, sa mère n'arrivait pas à pondre un autre héritier, étant trop âgée pour le faire, et même s'il avait pris une maitresse pour tenter d'avoir un bâtard à emblème, son père avait également échoué à produire un autre enfant de Gautier. Miklan était donc assurer d'avoir tout ce qui lui revenait par droit d'ainesse, avec tous les avantages que le titre apportait : la richesse, le pouvoir, l'importance, les femmes... tout pour être au paradis ! En plus, l'empire qui avait tenté de conquérir Fodlan sous les ordres d'Eldegard s'était brisé les dents sur la résistance de Faerghus et Leicester. Une alliance de circonstance conclut par la régente Héléna avec les Riegan, Daphnel et Goneril avant que les autres seigneurs de l'Alliance ne suivent, tout ce petit monde ayant finalement réussi à briser les assauts adrestiens, donc il serait aussi tranquille au sud. Il n'aurait qu'à se préoccuper des srengs et eux, ce n'était que des sauvages faciles à mater alors, cela ne lui faisait pas beaucoup de travail.
Bon, sa mère était toujours aussi inconsolable, pleurant presque tous les jours depuis dix ans. Le seul réconfort qu'elle trouvait, c'était dans un petit chien de poche qu'elle avait commencé à élever avec son fils préféré, une petite créature toute carrée, blanche et rousse avec de grosse oreilles tombantes et bouclées. Sinon, elle passait son temps quasi seule dans le silence en compagnie d'animaux. Elle disait que cela lui rappelait son fils perdu.
Son père – comme toujours – ne disait rien mais, il semblait plus s'enfermer dans le travail qu'avant, comme pour compenser son échec d’avoir donner un héritier à emblème à leur fief. Miklan s'en fichait en fait, il faisait son boulot à sa place. On avait fini par le retrouver mort de vieillesse dans l'écurie, peu de temps après qu'on ait annoncé qu'un espion sreng étrange aurait été aperçu dans une ville proche, avec des détails que Miklan ne connaissait pas. Il avait voulu s'en charger lui-même mais, il était trop faible pour cela et son corps n'avait pas supporté. Alors après des funérailles formelles, Miklan se retrouva donc avec le titre bien mérité de margrave Gautier, le premier de l'histoire sans emblème. Il n'aurait pas été officiellement en période de deuil, il aurait fait une grande fête pour célébrer tout ça comme il se le devait.
Évidemment, les relations entre lui, Fraldarius, Galatéa et la famille royale ne commençaient pas sous les meilleurs auspices. Tous étaient persuadés que c'était lui qui avait tué Sylvain, à raison mais, ils n'avaient aucune preuve pour le prouver alors, ils l'avaient tous dans le cul. Ils l'accusaient aussi de mal s'occuper de son fief, ayant dû mater plusieurs révoltes frumentaires mais bon, un coup d'épée dans la gueule des bouseux suffisait à les faire taire. Ce n'était pas forcément bien pour le margraviat mais, l'important était qu'il avait tout ce qui lui revenait par droit d'ainesse, c'était tout ce qui comptait pour Miklan. Il se fichait d'eux, qu'ils soient princes héritier, à emblème, ou roturier. Il était margrave depuis trois ans et c'était tout ce qui comptait.
Le seul qui pourrait lui faire un peu peur, c'était Félix. La Lance de la Destruction agissait toujours bizarrement à chaque fois qu'il l'approchait, et à chaque fois, l'héritier des Fraldarius disait la même chose, comme une prophétie.
« Sylvain n'est pas mort. Il reviendra récupérer ce que tu lui as volé un jour. Et ce jour-là, Lui se chargera de ton sort. »
Puis il partait sans plus d'explication. Non pas que Miklan en ait quoi que ce soit à foutre de l'héritier des Fraldarius mais, à chaque fois qu'il le disait, c'était étrange... ses yeux d'ambre semblaient capter la lumière de la Lance de la Destruction pour la réfléchir sur lui, assez fort pour l'aveugler. Il ne savait même pas qui était ce "lui" mais bon, ce n'était que des paroles en l'air. Le margrave légitime n'avait pas peur d'un pauvre gosse incapable de finir son deuil, même après s'être illustré pendant la guerre contre l'empire comme le meilleur fossoyeur de tout Fodlan au côté de son frère.
Un jour qu'il devait se coltiner des visites de doléances, on annonça la venue d'un scalde, un poète sreng. Il serait venu afin de renouveler les vœux de paix entre leur peuple qui durait un peu plus longtemps que d'habitude. C'était plutôt lui qui allait les taquiner, avant que la reine-mère Héléna ne hausse le ton et le menace d'agir contre lui s'il s'en prenait encore à leurs voisins. Enfin, le sreng avait encore le réflexe d’être effrayé de la Lance de la Destruction, toujours accrochée à côté de la chaire de margrave, même si celui-là semblait un peu moins apeuré que les autres en sa présence. C'était un homme aux cheveux bruns assez longs pour être liés en tresse mais, avec de larges bandes blanches sur les tempes, ainsi qu'une grosse cicatrice sur le front. À son allure, il devait avoir une petite quarantaine d'année. Mouais... Miklan n'aimait pas beaucoup l'art sreng mais bon, fallait bien se plier à ce genre de corvée. En plus, les gens diraient qu'il négligeait sa mère s'il ne la laissait pas se changer un peu les idées... alors, il accepta de laisser le scalde déblatérer ses légendes pourries.
L'homme le remercia, s'installant pendant qu'un serviteur allait chercher Adeline, le temps d'accorder sa lyre. Quand elle arriva dans la pièce avec son toutou, l'animal se mit à aboyer en remuant la queue, tout content alors qu'il se précipitait vers le scalde. Ce dernier sourit en le caressant, mettant juste son instrument loin de ses pattes pour ne pas l'endommager.
« Gentil petit, gentil, ria-t-il avec son gros accent alors que le chien lui faisait la fête, comme s'il le connaissait depuis toujours.
– Oh ! Excusez-moi ! Rustine ne fait jamais ça d'habitude, je ne sais pas ce qui lui a pris, s'excusa Adeline en tentant de reprendre le chien avant qu'il n'abime l'instrument du scalde. Il n'est aussi affectueux qu'avec moi et... et avec mon fils cadet, même s'il nous a quitté depuis des années.
– Ne vous en faites pas ma Dame, j'ai l'habitude des animaux, il y a beaucoup de chien chez moi, lui assura-t-il alors que le toutou s'installait sur ses genoux. Et toutes mes condoléances, la perte d'un enfant est toujours une épreuve bien dure. Nous la connaissons bien, la faim emportant plusieurs des nôtres à chaque hiver. Alors, je vous chanterais une histoire que nous nous racontons pour apaiser nos âmes en deuil. Celle de la Déesse Frigg qui elle aussi, a connu la douleur de perdre son fils malgré tous ses efforts pour le sauver de son destin et qui à présent, veille sur les âmes de chaque enfant mort trop tôt… »
Il se mit alors à déclamer en vers une histoire par rapport à un grand arbre où neuf mondes s'accrochaient, de lieux où les morts festoyaient en attente de la fin du monde en compagnie des dieux, se préparant pour la grande bataille qui la précéderait, ainsi que d'un lieu pour les morts de faim et de froid toujours chaud et accueillant, loin des manigances d'un dieu maléfique dont le nom était une honte pour tout ce qui vivait et mourrait qu’on ne le disait pas, celui ayant tué le fils de cette Frigg... Miklan devait avouer qu'il s'était endormi en cours de route mais, s'il se fiait aux applaudissements, ça avait plu au moins à la foule. Adeline pleurait même un peu (encore…), alors qu'elle le remerciait…
« Merci beaucoup, c'était magnifique... faites-lui apporté un sac rempli de pièce d'or de ma propre cassette, avec également un collier d'ambre et des bracelets de pierres de lune.
Miklan laissa passer, ce n'était pas sur son argent à lui. Le scalde se releva après avoir fait descendre Rustine de ses genoux, baissant bien bas son chapeau à la Fodlan alors qu'il déclarait avec un sourire ravi.
– Merci pour votre générosité ma Dame, un simple scalde tel que moi ne pouvait imaginer recevoir autant après cette modeste prestation. Ma reine entendra parler de votre générosité, je vous le jure.
– C'est bien normal, vous l'avez amplement mérité... déclara-t-elle en le regardant étrangement, alors que Rustine remuait toujours la queue à ses côtés.
La prédiction du porte emblème de Fraldarius lui revient en mémoire, son esprit lui jouant des tours en essayant de coller le visage de son frère sur celui de cet homme… puis Miklan se ressaisit. Non, impossible, Sylvain était mort, il lui avait enfoncé le crâne avec une pierre, il ne pouvait pas avoir survécu à ça. S'il n'avait pas retrouvé de corps, c'était parce qu'un animal l'avait trainé dans sa tanière pour le dévorer, fils de Gautier ou non. En plus, cet homme avait bien quarante ans, impossible que ce soit lui. Sa mère se berçait juste de trop d'illusion.
Elle lui demanda son nom, trop d'espoir résonnant dans sa voix, avant de surement perdre ce qui lui restait quand l'homme déclara :
– Je m'appelle Snorri Fregnosson ma Dame, on me surnomme le Musicien, du royaume de Sa Majesté la reine Thorgil. Si vous voulez faire de nouveau appel à mes services, envoyer un messager là-bas, j'accourrais ! Leur jura-t-il.
– Bien... souffla-t-elle. Je vous contacterais alors surement un jour. »
Le scalde lui embrassa la main, fit une dernière caresse sur la tête de Rustine, puis s'inclina profondément devant le margrave. Bien, au moins, il savait où était sa place. Miklan ignora juste la manière dont il fixait la Lance de la Destruction, le mettant sur le dos de sa crainte et de la présence impressionnante de la Relique.
Miklan crut entendre un rire à côté de lui alors qu'il était seul.
*
« Alerte ! Alerte ! On est attaqué ! Les srengs ! »
Miklan se réveilla en sursaut, sortit de son sommeil par les hurlements d'alerte. Il s'habilla aussi vite qu'il put, passant son armure et prenant sa hache en vitesse avant de demander ce qui se passait à un de ses rares hommes de confiance.
« C'est la catastrophe ! S'écria-t-il malgré son calme légendaire. Des bateaux srengs se sont infiltrés jusqu'à la capitale margravine sans que personne ne sonne l'alarme ! Puis une fois près de nous, les soldats ont fait défection et nos gens leur ont ouverts les portes ! Seule la forteresse résiste encore ! Il y a toute une coalition et ils ont emmené leurs valravens avec eux !
Le margrave légitime jura dans sa barbe. Quelle poisse ! Quelle mouche avait piqué les srengs ?! ça faisait bien six mois qu'il n'était pas allé les taquiner, et il avait même envoyer leur scalde là, Snorri Fregnosson quelque chose, pourquoi ils les attaquaient d'un coup ?! Bon, c'était des sauvages donc, il imaginait qu'il n'avait pas vraiment besoin de justification. Il jura alors, donnant ses ordres en vitesse.
– Protégez la salle du trésor et empêcher n'importe qui de l'approcher. Pour les srengs, éradiquez-moi tout ça et toutes les personnes les aidant avec ! »
Il n'attendit même pas de réponse avant de courir à la rencontre des envahisseurs. Miklan avait tout fait pour avoir ce margraviat, ce titre qui lui revenait de droit en tant que fils ainé, jusqu'au meurtre de son propre frère, il n'allait pas laissé une bande de sauvage tout lui prendre !
Il courrait vers la cour pour les empêcher d'entrer, quand ils entendirent tous un grand bruit de chute, comme après qu'une bricole détruisait un pan de mur. Merde ! Ils avaient des engins de sièges en plus ?! Non, c'était trop lourd pour leurs bateaux ! Un autre soldat vient au rapport, mort de peur.
« Ils ont pris leurs magiciens avec eux ! Ils viennent de détruire un pan de murs pour pouvoir entrer dans le fort ! Nous sommes perdus !
– Non ! Pas encore ! Je suis enfin margrave, je les sacrifierais tous pour conserver ce titre, j'en fais le serment ! »
*
Quand les srengs enfoncèrent sa porte pour piller la pièce, Adeline n'eut même plus la force d'avoir peur. Elle se sentait vide depuis la mort de Sylvain, depuis la perte de la seule personne qui lui avait témoigné de l'affection sincère... son petit rayon de soleil dans ce nord froid et ce mariage sans amour... le fils qu'elle avait perdu aux mains de son autre fils... elle le savait elle aussi sans avoir de preuve et à quoi bon ? Sylvain était mort là-bas, dans le froid et la neige, et son corps assassiné avait été dévoré par les animaux sauvage, le laissant sans tombe... elle ne supportait plus cette situation... Si elle devait mourir maintenant, ainsi soit-il. Au moins, elle retrouverait la seule personne qu'elle aimait sincèrement. Elle prit donc Rustine sur ses genoux, calant son seul réconfort contre elle et ferma les yeux, s'attendant à tout et priant pour rencontre l'acier.
Cependant, aucune violence ne lui fut faite, une voix familière résonnant à la place, en fodlan.
« Eh ! Mais je vous reconnais !
Il eut alors un ordre en sreng et quand elle rouvrit les yeux, Adeline vit un guerrier sreng donner des ordres à ses hommes, habillé comme un chevaucheur de valraven. Il portait un casque à masque typique de son peuple mais, elle ne put que reconnaitre sa voix. Rustine aboya et sauta pour trotter à ses côtés, récompensé par une caresse sur ses oreilles. Snorri ajouta de nouveau en fodlan alors qu'il l'approchait, prudent, comme pour ne pas l'effrayer.
– Ne vous en faites pas ma Dame, ils ne vous feront rien. Vous avez été tellement gentille avec moi, je vous jure qu'il ne vous arrivera rien.
Il enleva alors son casque, dévoilant une tresse de cheveux roux en bataille dont les boucles encadraient le visage d’un jeune homme d’une vingtaine d’année, et le cœur d'Adeline s'arrêta. C'était... c'était bien... Déesse... non, c'était impossible... Déesse...
– Déesse... suis-je morte et au paradis ? Demanda-t-elle, ne pouvant empêcher ses doigts de passer ses doigts sur la grosse cicatrice sur son front... elle était à la fois si grande et si petite... comme faite sur le front d'un enfant...
– Ah non ! Bien sûr que non ! Vous allez bien, promis, on veut juste donner une leçon à ce roi sans yeux de Miklan ! Il attaque sans même avoir besoin de nourriture des gens qui n’ont déjà pas un sou alors, réaction solidaire entre srengs et avant qu'il s'en prenne à d'autres. Surtout qu'on est calme en ce moment… les récoltes ont été assez bonnes ces dernières années, et votre reine est clairvoyante, tout comme son héritier alors, pas de raison qu’on s’en prenne à vous. Et oui, vieille histoire cette cicatrice mais, c'est un peu long à raconter, peut-être plus tard... Hum, tenez ! » Il posa son propre manteau sur ses épaules et les attacha avec une grande fibule finement travaillée, le cœur saignant d'Adeline reliant les points entre eux pour créer une image claire de ce qui avait pu se produire, sans pouvoir quitter du regard ces yeux inchangés en dix ans et cette cicatrice. Malgré tout, il était toujours aussi attentionné et gentil... « Avec ça, on saura que vous êtes protégée. La reine Thorgil le Kaenn, c'est ma tante alors, les gens y réfléchiront à deux fois avant de s'en prendre à vous. On fait juste le tour, on trouve Miklan pour s'expliquer et on s'en va surement. En tout cas, c'est le plan. Vous, vous ne vous bougez pas, d'accord ?
– D'accord...
– Bien ! Et Rustine vous protège aussi non ? Sourit-il en reposant le petit chien dans ses bras, ce dernier aboyant avec enthousiaste, la queue remuant toujours en regardant l'homme qu'il avait reconnu dès le premier regard.
– Oui, il est très courageux et fort, comme son premier maitre... Adeline hésita une seconde avant de déclarer, voulant juste arrêter Miklan à ce stade. Dans la grande salle seigneuriale, il y a une lance qui est enchainée juste à côté de la chaire du margrave. Vous devriez essayer de la prendre Snorri.
– Quoi ?! C'est les crocs de Fenrir non ? Enfin, la Lance de la Destruction pour vous mais, dans les deux cas, c'est une arme maudite qui détruit le destin de tous ceux qui l'approchent ! C’est l’arme de la Dévoreuse de Cadavre qui est né après qu’elle ait assassiné le Bavard ! Je ferais mieux de la jeter au feu !
– Je ne pense pas qu'elle vous fera du mal, simple pressentiment. Vous devriez au moins essayer, l'encouragea-t-elle en priant pour ne pas lui donner trop d'information d'un coup et ne pas faire remonter quelque chose au pire moment.
Snorri la regarda, sceptique quant à sa supposition, avant qu'on l'appelle plus loin. Il répondit alors en sreng, puis lui répéta en fodlan avant de partir, remettant son casque sur sa tête.
– Restez ici en sécurité, et si qui que ce soit vient vous piller, dites-lui que Snorri Fregnosson le Renard, fils de Fregn l'Ombre et neveu de la reine Thorgil le Kaenn, vous a pris sous sa protection, ça les fera reculer.
– D'accord, merci beaucoup le Renard, » le remercia-t-elle à la sreng, en utilisant son surnom plutôt que son nom... elle ne savait même pas si elle aurait pu à nouveau l'appeler "Snorri"...
Le guerrier lui sourit avant de repartir après un dernier signe de main. Rustine aboya sur les genoux d'Adeline, tout aussi heureux qu'elle de l'avoir retrouvé, même si lui le savait depuis plusieurs mois contrairement à elle.
« Ne t'en fais pas Rustine, tout va bien se passer, je le sais... il est bien plus résistant qu'il n'en a l'air, n'est-ce pas ? » Sourit Adeline sans pouvoir s'arrêter de joie.
*
Snorri partit en courant dans les couloirs, tâtant son sac de butin en faisant la liste de ce qu'il avait récupéré : surtout de la nourriture qui pouvait se conserver longtemps, des médicaments et des potions, ainsi des objets précieux à revendre en cas de nouvelles disettes afin d’éviter de faire d’autres raids. Avec tout ce qu’il allait pouvoir récupérer, cela devrait les aider à tenir… au moins jusqu’à la belle saison… même s’ils avaient été tous assez déçu en découvrant un aussi petit trésor mais bon, ce n’était guère étonnant, l’argent brûlait les doigts du margrave apparemment, et le plus important pour eux, c’était la nourriture.
Il rejoignit la salle seigneuriale, dominée par les crocs de Fenrir mais, ils étaient inoffensifs maintenant que plus personne ne pouvait les manier. Ils avaient explosé le mur de cette pièce afin de pouvoir pénétrer plus facilement au cœur du château et s'en servir de point de ralliement, leurs magiciens bien aidés par leur espion qui avait mis une potion explosive entre les pierres. D'ailleurs...
« Mamma ! » S'écria-t-il en voyant Fregn aux côtés de son valraven à lui, Igie.
Il ne savait pas ou plus d'où il avait tiré ce nom mais, quand il avait vu cet adorable créature à la fois déterminé et autoritaire tout en étant gentille, ce nom s'était imposé comme une évidence. C'était comme pour son chien Dima et son chat Filix. Aucune idée d'où venait les noms mais, ça lui semblait familier alors, il les utilisait.
Sa mère répondit à son signe de main, avant de l'enlacer, aussi soulagé l'un que l'autre de se retrouver en vie. Fallait dire, cela faisait bien six mois qu'elle était infiltrée et il l'avait à peine vu quand il était aussi venu prendre le pouls de la forteresse alors, il s'inquiétait pour elle.
« Je suis content de te revoir. Ça va ? Tout s'est bien passé ?
– Moi aussi mon petit. Et ne t'en fais pas, ça va. C'était l'infiltration la plus facile de ma carrière.
– Vraiment ?! À ce point ? S'esclaffa-t-il. Faut dire, ça n’a pas l'air d'être une flèche leur margrave Miklan.
– Une brute épaisse oui. Il n'en fiche pas une et quand les gens disent qu'ils ont faim trop fort, il les nourrit à coup d'épée dans le ventre. C'est un vrai tyran même pas capable de bien gérer son argent et son peuple. Je n'ai même pas eu à les pousser à la révolte, tout le monde était furieux de base et veut juste le chasser d'ici, expliqua-t-elle posément, habituée à ce genre de situation quand ce n'était pas elle qui semait la zizanie. D'ailleurs, tu t'es très bien débrouillé quand tu t'es infiltré à ton tour. Ton maquillage était très réussi et même s'il y a eu des imprévus avec ce chien qui semblait te reconnaitre, tu as très bien su les gérer tout en ne trahissant pas ta couverture. Vraiment, un sans-faute.
– J'ai eu un excellent professeur l'Ombre, la complimenta-t-il sincèrement, sa mère était de loin la meilleure espionne de tout Sreng et même de Fodlan.
– Tu as bien su te débrouiller aussi. Le seul problème, c'est cette cicatrice, elle est trop grosse pour être caché mais bon, c'est ainsi. ... et toi ? Comment tu te sens ? Lui demanda-t-elle, attentive, lui tenant les mains pour le maintenir, alors qu'Igie frottait sa tête contre son compagnon d'arme.
– ça... ça va... je crois... ça fait comme des flashs quand je suis ici... avoua-t-il. Je suis déjà venu ici avant de m'infiltrer mais, je n'arrive pas à me souvenir comment... C'est comme si quelque chose voulait remonter à la surface mais, n'y arrivait pas. Il me manque quelque chose mais, je ne sais pas quoi...
– C'est normal, les souvenirs sont quelque chose de difficile à récupérer, surtout vu l'état où on t'a trouvé... ces pêcheurs seraient venus quelques minutes plus tard et Huld n'aurait pas été avec eux, tu serais mort dans la neige, souffla sa mère en ordonnant ses mèches, et tant pis si ce n'était pas par le sang, Fregn était la seule qu'il reconnaissait comme sa mère avec ses tantes.
– Vive le braconnage, on sauve des vies grâce à ça, arriva à en rire Snorri, posant ses doigts sur sa cicatrice, un des seuls vestiges de sa vie d'avant avec son porte-bonheur. Après, je ne sais pas trop si j'ai vraiment envie de me souvenir de certaines choses... je veux dire, ça me semble familier ici mais, j'ai pas vraiment envie de retrouver ceux qui m'ont abandonné dans la neige avec le crâne ouvert et plusieurs fractures car, ils m'ont surement fracassé à coup de pierre. Limite, je préfère m'en souvenir pour comprendre, puis tout oublier pour juste refermer la boucle et ce chapitre de ma vie.
– C'est ta mémoire, c'est à toi de voir ce que tu veux en faire. En tout cas, je ne te forcerais pas à te souvenir si ce n'est pas ce que tu veux.
– Merci Mamma... lui sourit-il, avant d'ajouter après un regard en coin. En fait, ce qui m'intrigue le plus... tu vas me prendre pour un fou...
– Dis toujours, histoire que je fasse ma propre opinion, répliqua Fregn.
– Ce qui m'intrigue le plus, c'est les Crocs de Fenrir, souffla-t-il en montrant l'arme enchainé dans la pièce, personne ne s'en approchant à moins de dix pas. Je sais, tout le monde se pose des questions sur ce truc mais, c'est pas de la peur... en fait... elle m'intrigue et... et elle me dit vraiment quelque chose...
– C'est ce qui t'intrigue le plus ? Comment cela ? Elle te semble familière ?
– Oui, comme si je l'avais toujours connu... elle... elle a un lien avec ma mémoire, j'en suis sûr... et... et j'ai vraiment envie de la toucher... admit-il, presque honteux de vouloir toucher une telle abomination capable de briser le destin, Igie continuant à se serrer contre lui pour le rassurer. Quand j'ai croisé la margravine-mère, elle m'a aussi dit que je devrais tenter de la prendre et... et ça me donne encore plus envie de tenter...
Fregn resta silencieuse une seconde, avant de déclarer en posant sa main sur son épaule, toujours ce roc inébranlable à ses côtés et sur qui il pouvait compter. Que sa famille de sang rejoigne Fenrir et sa sœur Hel pour se faire dévorer, Fregn, c'était une vraie famille à elle toute seule !
– Je suis aussi sceptique que toi sur le fait que ce soit une bonne idée mais, si c'est ce que tu ressens et que tu penses que cela te rendra peut-être la mémoire, alors je ne peux que te soutenir si c'est ce que tu veux. Si tu ne la touches que quelques instants, elle ne devrait rien te faire et de toute façon, elle mord toute personne qui n'a pas d'emblème. Parfois, tu as une lumière qui s'active autour de toi quand tu combats, comme l'emblème des fodlans alors, qui sait ? Tu en as peut-être un et cela te protégera surement de son influence ?
Snorri lui sourit, rassuré par ses mots. Timidement, il s'avança avec sa mère vers la chaire du margrave et les Crocs de Fenrir. Dans le fond de sa tête, ce décor lui disait quelque chose mais, il était incapable de dire quoi... peut-être quelqu'un qu'il n'avait jamais vu et qu'il ne connaissait pas sur la chaise... mais pas sûr... mais ce qui l'attirait le plus, c'était cette lance, comme des insectes autour d'une bougie la nuit...
Elle était terne, inerte, desséchée comme un cadavre mort depuis des siècles mais, malgré tout, une force au fond de sa poitrine et de son sang le poussait vers elle... sans qu'il sache pourquoi... le jeune homme ne savait plus.
Il jeta un dernier regard à sa mère et à son valraven, embrassa le sachet où se trouvait son porte-bonheur de toujours, accroché à son cou. Puis, après avoir pris une grande inspiration, il effleura la gemme écarlate des doigts.
Snorri recula un peu en la voyant s'illuminer à son contact.
La chaleur d'une présence rassurante, une protection au-dessus de son épaule...
C'était quoi ça ?! Il n'avait jamais pensé ou ressenti quelque chose comme ça ! Il sentait sa cicatrice pulsée, quelque chose en ressortant enfin après tout ce temps. Engaillardi par ce premier contact, Snorri recommença, prenant la lance entre ses doigts.
Des moments avec trois personnes de son âge et quelqu'un plus âgé... des adultes aux regards bienveillant... leur départ trop rapide à tous... la protection éphémère de bras... une main sur sa nuque qui l'arrache d'elle... l'épuisement... des bruits flous, des images mélangés entre elle... des coups, des coups, des coups, du froid... immobile... s'enfuir... impossible... les chaines des blessures et de la neige... une présence toujours aussi forte au fond de son cœur, toujours là malgré l'oubli... le protégeant encore malgré tout... lui jurant quelque chose... l'appelle... son nom... son vrai prénom...
« S... »
« Grand-père... »
« S... Snorri ! Tu es encore avec nous ? Reviens ! Snorri ! »
S... Snorri se réveilla d'un coup, se rendant compte qu'il s'était noyé un instant dans l'étreinte de la lance. Elle n'était plus sur son présentoir, il l'avait détaché sans s'en rendre compte et la serrait à présent contre son cœur, comme pour s'y accrocher. Il tourna des yeux exorbités vers Fregn, tout tremblant après ce qu'il venait de vivre, sa mère le regardant avec inquiétude.
« Je... je me souviens... elle... la lance... elle fait revenir des choses... pas tout mais... mais c'est la première fois... c'est net... mais c'est aussi flou... je... je ne comprends pas... c'est... je crois... ma tête...
– Du calme, prends ton temps... souffla-t-elle en posant ses mains froides sur ses joues, l'ancrant un peu dans la réalité, même s'il était incapable de lâcher cette lance. Ne t'en fais pas, on est en sécurité ici, les troupes ennemies sont pratiquement maitrisées. Souffle un grand coup et prend le temps de te reprendre. Là... chut... ça va aller... tenta-t-elle de le rassurer en le prenant dans ses bras, se fichant d’approcher cette lance malgré le danger, Snorri commençant à pleurer alors que tout se bousculait dans sa tête. On est avec toi, les dieux aussi veillent sur toi.
– Mamma... merci... ça... ça fait tellement de chose d'un coup... cette lance... c'est celle de mon grand-père mais, pas de mon grand-père... c'est plus au sens... d'ancêtre, quelque chose comme ça... je... ça va tellement vite...
Il souffla un grand coup, essayant de se reprendre comme il pouvait en faisant le point, jusqu'à ce que tout se calme. L'amnésique arrivait à retrouver un peu pied, la lance toujours contre lui, blottit au creux de l'aile de son valraven avec sa mère à ses côtés, quand ils entendirent un coup de sifflet venant des airs, puis un cri demandant des renforts sur le toit. Aussi vif qu'il le pouvait malgré son crâne qui martelait toujours, Snorri enfourcha sa monture pour aller en renfort et compris pourquoi ils avaient besoin d'aide. La garnison avait trouvé refuge sur le toit, avaient bloqué les escaliers et les valravens étaient les seuls à les atteindre, les troupes de Miklan refusant de se rendre.
Snorri trouva sa cousine Hlif, en train de manœuvrer avec sa propre valraven contre trois pégases, l'homme en faisant tomber un pendant qu'elle descendait le second, avant qu'ils n'achèvent le troisième tous les deux d'un coup de lance.
« La situation ?! Lui cria-t-il et en faisant courir son regard sur elle, heureux de la voir en entier, même si elle semblait proche de la surchauffe de magie.
– Ils refusent de se rendre ! Miklan surtout ! Hurla-t-elle pour se faire entendre en montrant le margrave au milieu de ses troupes, protégé par ses hommes au lieu de les défendre lui-même, puis elle posa la question évidente. Et Snorri, qu'est-ce que tu fous avec les Crocs de Fenrir ?! Tu es fou ?! Ils vont te dévorer et briser ton destin !
– Pour le moment, ça va ! Et longue histoire, je te raconterais ça après la bataille ! Pour faire simple, ces crocs ne peuvent rien me faire de mal on dirait !
– J'espère, reste en vie ! »
Ils refoncèrent dans la bataille, attaquant un côté de la garnison. Les Crocs de Fenrir semblaient agir tout seul dans sa man, lui indiquant où était le danger comme s'il le sentait et voulait le protéger. Comment une arme aussi maléfique pouvait-elle être aussi prévenante avec lui ?! ça n'avait pas de sens ! Enfin, il avait déjà assez de question qui attendrait la fin de la bataille...
« Regardez ! S'écria un soldat. Un sreng a volé notre Relique !
– Il ne l'a pas que volé, elle le reconnait comme son maitre ! Ajouta un autre.
– Mais comment c'est possible ?! »
« J'aimerais bien le savoir aussi, » songea Snorri en les voyant aussi étonnés que lui.
Miklan se tourna alors vers lui, le foudroyant du regard sous son casque, comme s'il voulait lui arracher la tête de loin, encore plus en le voyant manier cette lance.
« Non... non, c'est impossible ! Plus personne ne peut manier cette foutu Lance ! Il est mort ! Il est mort ! Il est mort ce salopard !
– Honnêtement, j'en sais rien mais, rends-toi ! Tout le château est sous notre contrôle et la ville s'est déjà rendue ! C'est fini margrave ! S'écria Snorri en fodlan. Rends-toi !
– Jamais ! Je suis margrave ! Le seul margrave ! Le titre est à moi ! À moi ! Jamais je ne le laisserais à des sauvages comme vous !
Il lui envoya une hachette sur lui mais, le chevaucheur de valraven l'esquiva sans souci, Igie agile comme la brise dans le ciel, avant d'en repousser une autre du bout des Crocs. Voyant qu'il refusait de se rendre, il descendit en piqué pour tenter de lui arracher sa hache des mains et la faire tomber par-dessus les créneaux, ce qu'il arriva à faire mais, Miklan s'accrocha à sa (leur ?) lance, hurlant comme un possédé que les Crocs était à lui seul et pas à un sauvage sortit d'il ne savait où.
« La Lance de la Destruction m'appartient ! S'époumona-t-il, alors que Snorri sentait l'arme hurlé le contraire, essayant de forcer son « propriétaire légitime » à la lâcher en lui mordant les doigts, le sang suintant de ses gantelets.
– Elle n'est clairement pas d'accord mais bon, très bien, comme tu veux. Igie ! »
Son valraven hurla en reprenant de l'attitude. Elle était assez forte pour porter deux personnes sans problèmes et même si Miklan devait pesé son poids avec son armure lourde, elle arriva à s'élever dans les airs, même s'il s'accrochait obstinément aux Crocs de Fenrir comme de la poix sur les mains. Snorri aurait préféré qu'il lâche mais bon, il ferait avec. Le plus dur, c'était de ne pas lâcher la lance avant le bon moment mais, il sentait Hlif utiliser sa magie pour lui donner plus de force. Il lui devrait un bain bien glacé après la bataille.
Ils étaient à plusieurs pieds au-dessus du sol à présent, Miklan suspendu au-dessus du vide, criant toujours que la Relique lui appartenait. Et bien soit.
« Elle est à toi cette lance ? Et bien garde-la ! » S'écria-t-il en lâchant tout simplement l'arme, Igie partant d'un coup plus vite en l'air sans ce poids mort, tellement qu'il en perdit son casque mal accroché dans la précipitation.
Le margrave tomba en faisant un fracas de casseroles qui chutaient de leur étagère, s'écrasant contre la pierre. Il n'avait même pas de sort pour amortir les chutes de trop haut ce con... la Lance de la Destruction roula à côté de lui, inerte alors qu'il gémissait un ordre, peut-être de continuer l'attaque mais, plus personne ne l'écoutait. Sans aide, il ne pourrait même pas se relever à cause de son armure une fois sur le dos, comme une tortue retournée et de toute façon, plus personne ne faisait attention à lui. Tous les regards étaient tournés vers Snorri, incrédules, comme s'il voyait un fantôme.
Puis l'un jeta son arme.
Puis un autre.
Puis encore un autre.
Puis tous se rendirent.
« Par les Vanes et les Ases, jura Hlif alors qu'ils redescendaient tous les deux au sol, les soldats ne tentant rien contre eux quand ils le firent. Qui es-tu Snorri ?
– Je ne sais pas, souffla-t-il à sa cousine, récupérant la Lance de la Destruction qui semblait ronronner entre ses doigts, brillant à nouveau avec lui, comme rassurée que ce soit lui qui la tienne plutôt que Miklan, alors que des souvenirs de plus en plus clairs de l'origine de sa cicatrice remontaient en lui. Mais je crois qu'on va bientôt le savoir. »
Il se releva, tenant fermement les Crocs de Fenrir en regardant les hommes de Gautier, hésitant un peu avant de se décider de crier en fodlan aux hommes autour d'eux, imitant sa tante et reine dans les moments graves ou face à un ennemi, s'excusant auprès d'elle de lui prendre son rôle quelques instants.
« Les Dieux et le destin ont décidé, le combat est à présent achevé. Que les glaives et les épées soient rengainés, que les blessés et les morts puissent se reposés. Notre armée guidée par Thor a triomphé, aux ennemis de s'agenouiller ! »
Les soldats obéirent, mettant sans trop discuter un pied à terre à ses ordres. Au moins, ils se rendaient sans violence, c'était déjà ça. Snorri s'approcha alors de Miklan, gémissant par terre dans son armure, puis pointa le fer d'os vers lui en déclarant, les souvenirs tapant assez fort dans sa tête pour faire exploser son crâne.
« On a des choses à se dire. »
*
Dès qu'ils surent ce qui s'était passé à Gautier, Dimitri, Félix et Ingrid partirent sur le champ à la place de leurs parents avec plusieurs régiments de soldats. S'ils se fiaient à ce qui était écrit, les habitants avaient ouvert les portes et rejoint volontairement les srengs à condition qu'ils les débarrassent de Miklan, et le messager avait confirmé mais mieux valait être prudents. Cela ne leur plaisait pas d'aider l'assassin de Sylvain, mais ils devaient également penser à la sécurité aux habitants de la capitale margravine. Ils se préparèrent donc à affronter les srengs ou à tomber dans une embuscade, de plus en plus sur leur garde quand ils entrèrent sans souci en ville avec leurs hommes. Les gautiens vivaient comme d'habitude, mais avec quelques srengs qui partageaient la nourriture de la réserve seigneuriale, ceux parlant le fodlan les saluant cordialement. Les niches dédiées à Sothis et aux Braves aux quatre coins de la ville étaient même déjà remplis de statuettes de dieux srengs. Cela faisait plus d'un mois que l'attaque avait eu lieu et que les srengs avaient visiblement établis un début de camp ici, mais quand même, c'était rapide...
Quand ils arrivèrent aux portes, ils tombèrent sur Dame Adeline, en grande conversation avec des marchands à la porte du fort. La mère de Sylvain rayonnait, semblant en bien meilleure santé et bien plus heureuse que pendant les dix dernières années. Elle avait repeigné ses boucles rousses et son habit noir de deuil avait été remplacé par une robe colorée typique de Sreng, avec deux grosses broches sur la poitrine. Rustine n'était pas à ses pieds aussi, même si les trois amis sentirent qu'il était encore en vie. Le petit chien était presque la raison de vivre d'Adeline, elle ne pourrait pas être aussi joyeuse s'il était mort.
Elle les salua tous d'une révérence quand elle les vit arriver, respectueuse de l'étiquette.
« Votre Altesse, Bouclier du Royaume et Ailes de Faerghus, c'est un honneur de vous voir en notre ville. Je voie que vous avez une escorte importante. Je comprends cette précaution mais, cela est inutile. Nous vivons en paix avec les srengs depuis quelques semaines à présent. Il y a encore des échauffourées mais, la chasse de Miklan nous a donné l'occasion de trouver un accord de paix temporaire, le temps que les choses se calment un peu après une telle frénésie.
– Salutation Dame Adeline. Mais pouvez nous nous expliquer précisément ce qui s'est passé ? Demanda Dimitri. J'avoue que nous avons un peu de mal à comprendre...
– C'est une longue histoire mais, je vous la raconterais après vous avoir introduit auprès du nouveau margrave. Il a très envie de vous voir, même si je dois vous prévenir que cela vous fera un choc. »
Intrigués, les trois amis descendirent de selle pour la suivre, accompagnés de leurs gardes et toujours armés par précautions. Ils traversèrent les couloirs où tous les ajouts macabres de Miklan avaient été retirés, enlevant tous les trophées de renards morts des murs. Depuis la mort de Sylvain, il adorait mettre partout la peau de cet animal, surement parce que sa fourrure avait la même couleur que les cheveux de sa victime... Félix aurait rêvé de tout arraché devant Miklan mais bon, les relations diplomatiques, tout ça... cependant, il se sentait assez léger, sa marque pulsant dans son dos, sachant au fond de lui quelque chose sans oser le dire à voix haute.
Adeline les annonça alors qu'ils entraient dans la grande salle. Tous les trophées et les armures des Gautier précédent avait été retiré, remplacé par de grandes tables où s'accumulaient des papiers en tout genre, surement des rapports de comptes, des terriers, des registres de lois et d'impôts à la tête. Ils virent d'abord une petite femme blonde aux yeux très bleus debout, en train de plancher sur une liasse de parchemin qui semblait être le terrier de la ville. Les trois amis la reconnurent comme la reine Thorgil le Kaenn, la plus puissante reine des srengs qu'ils avaient déjà rencontré pendant des pourparlers diplomatiques. Cela devait être son Royaume qui avait dirigé l'expédition contre Gautier, Adeline leur ayant expliqué entre temps que l'attaque avait été un coup de semonce pour punir Miklan de ses précédents assauts. Ils se demandèrent une seconde si c'était elle « le nouveau margrave » avant de voir un homme assis à la table d'à côté, en train de discuter avec elle dans leur langue.
Félix, Dimitri et Ingrid n'en crurent pas leurs yeux en le découvrant mais, ils le reconnurent tout de suite : ils reconnurent ses cheveux roux rouge presque sanglant, ses yeux miel affutés et doux, son nez piqueté de tâches de rousseurs et de plus encore aujourd'hui... même sa voix était familière, bien qu’il ait mué comme eux tous entre temps... ils ne purent pas non plus ignorer la grosse cicatrice en forme d'étoile sur son front, signe qu'on lui avait sans doute fracassé le crâne. Mais Déesse... Déesse...
Quand l'homme tourna la tête vers eux, ses yeux s'exorbitèrent à son tour, tout aussi incrédule qu'eux. Doucement, après avoir fait descendre Rustine de ses genoux, il se leva, pour mieux les voir, avant de s'avancer vers eux, sans un mot. Il était plus âgé qu'eux de deux ans alors, quand ils l'avaient perdu, il était plus grand mais, s'il l'était toujours pour Ingrid et Félix, Dimitri le dépassait à présent de quelques centimètres... ça... c'était presque étrange, même s'ils l'oublièrent assez vite... leur esprit crut une seconde qu'on leur jouait un tour, que c'était une mauvaise farce du destin ou alors un rêve trop beau pour être vrai.
Mais le nouveau margrave sortit alors un très vieux sachet qui pendait autour de son cou, toujours le même depuis des années, puis en sortit une minuscule écaille sarcelle. Une de Félix... la trace du miracle de Fraldarius qui lui avait sauvé la vie… il ne se séparait pratiquement jamais de ses écailles sauf pour les donner à quelqu'un de confiance qui ne la revendrait pas... et elle était si petite... cela ne pouvait qu'être celle qu'il...
« Je... je crois que c'est toi qui me l’as donné, déclara-t-il en regardant Félix, la voix tremblante, son autre main allant sur son crâne et sa cicatrice. C'est... c'est encore très flou mais, j'ai l'impression... non, je sais que je vous connais... désolé si c'est pas grand-chose de plus mais, ma mémoire vient à peine de revenir depuis que j'ai touché les Crocs de Fenrir alors, c'est un peu compliqué...
En réponse, le jeune homme aux cheveux noirs s’approcha du rouquin en confirmant, refermant ses doigts sur son écaille.
– C’est bien une des miennes. Je savais que tu reviendrais… comme on se l’était promis Sylvain…
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lilias42 · 1 year
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Série de portrait : la génération des grands-parents !
Bon ! ça fait un moment que je travaille sur eux alors, les voici : les principaux personnages de la génération des grands-parents !
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Ces deux-là auront une petite scène qui leur sera consacré mais, pour le moment, voici déjà leur visage en gros ! Il s'agit des grands-parents de Sylvain du côté de son père Isidore : Erika Gautier, héritière puis margravine de leur marche, et Halfdan qui est un commerçant et ancien soldat sreng. Personne ne connait le père d'Isidore à part les plus proches amis d'Erika, surtout sous Clovis où elle sait que le tyran aurait tué son fils mais, le secret est resté dans la famille malgré toutes les pressions qu'elle a subi. Sylvain n'a su qui était son grand-père que quand il est devenu adulte de sa mère (car évidemment que Fregn est arrivé à retrouver la vérité et à recoller les morceaux), car Isidore refuse de parler à qui que ce soit de son père et préfère traiter sa mère de p*te et de traitresse à Faerghus, plutôt que d'admettre qu'elle n'a aimé qu'un homme dans sa vie, soit Halfdan, et donc qu'il est à moitié Sreng, même s'il adorait son père quand il était petit. Ici, j'ai tenté de donner la même position qu'académie!Sylvain à Halfdan pour marquer le lien de parenté, ainsi que leurs couleurs mais, en inversé, histoire de marqués qu'ils sont en couple.
Fun fact : sur mon carnet, les cheveux d'Halfdan (en crayon de couleur "sanguine" pur) ont plus la couleur de ceux de Sylvain qu'Erika qui les a orange plus vif malgré les deux couches de rouge mais là, ils font plus bruns et ceux d'Erika font plus roux-rouge comme Sylvain donc, on s'y retrouve !
+le motif au feutre sur le torse d'Erika était censé être l'emblème de Gautier mais, je me suis emmêlé les pinceaux en la passant au noir alors, ça ressemblait plus à celui de Gloucester alors, je l'ai retravaillé pour que le motif ressemble à un soleil stylisé avec une lune à cause d'Halfdan qui lui disait qu'au soleil, sa chevelure semble prendre feu et briller. Pour ses deux grains de beauté sous l'oeil, même si ce n'est pas du tout une légende scandinave, j'avais entendu dire qu'au Japon, un grain de beauté sous l'oeil symboliserait une larme et un destin tragique, ce qui irait bien à Erika qui n'a jamais pu vivre son amour avec Halfdan au grand jour, puis qui s'est vu rejeté par son fils à cause de cet amour. Par contre, elle aurait beaucoup aimé voir son petit-fils se rapprocher des srengs et embrasser complètement ses origines grâce à Fregn (avec qui elle s'entendait très bien).
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Deuxième couple : Guillaume et Aliénor ! Si je suis un peu déçue de l'expression de Guillaume qui manque de mordant comparé à celui qu'il pouvait être, je suis plutôt contente d'Aliénor sur laquelle j'ai expérimenté plein de trucs ! (notamment les lunettes, c'est une des première fois que j'en fais !) Normalement, elle a un reflet roux dans les cheveux mais après une couche de jaune, puis une d'orange clair, puis une autre de jaune pour la rendre plus blonde que rousse, puis encore une autre d'orange pour tenter de lui redonner un peu de reflet, j'ai jeté l'éponge et passer une dernière couche de jaune pour qu'elle soit blonde, tant pis. Son foulard aussi est une expérimentation. Les photos qui m'ont servi de modèle reprennent des modes plus anciennes que pour Guillaume mais, je trouvais que ça lui allait bien vu qu'elle est la magicienne du groupe et que son style est un peu vieillot, il vise surtout le pratique.
Pour les couleur aussi, j'ai utilisé les deux même crayons pour leurs vêtements mais, en inversé. Aliénor ne porte même pas de couleur la liant à la famille Dominic car, elle a complètement épousé les intérêts des Fraldarius donc, elle porte leurs couleurs, notamment sur son voile où c'est le plus voyant et son chapelet porte l'emblème de Fraldarius. Pour Guillaume, il a les cheveux noirs de sa famille qui partent dans tous les sens domestiqués avec sa tresse, et il porte son alliance autour du cou pour éviter de la perdre ou qu'elle ne le gêne au combat quand il tire à l'arc ou manie Moralta, même si son rôle de protecteur est plus mis en avant avec Aegis à son bras ici (bras droit vu que comme quasi tous les Fraldarius, il est gaucher)
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Ensuite, on a Nicola à gauche, et la matriarche Catherine Charon de l'autre !
Nicola n'est pas colorié car, je n'ai pas pile le bon brun pour ses cheveux alors, il attendra que je mette la main sur un bon crayon de bonne qualité pour avoir des couleurs. Ils sont censé être brun très foncé à la limite du noir, ce qui lui permettait de se faire passer pour Guillaume quand ils étaient petits et que des assassins de Clovis ou d'autres tentaient de le tuer, même si Guillaume lui a toujours formellement interdit de se faire passer pour lu afin d'éviter qu'il ne se fasse tuer par erreur (et ceux qui auraient touché à un cheveu de son meilleur ami et quasi frère adoptif auraient tous signé leur arrêt de mort) Quand ils seront plus vieux, Nicola aura le visage bien plus carré et sera plus grand que lui alors, cela évitera à Guillaume de s'inquiéter pour ça. Dans l'idée que j'en ai, physiquement, il ressemble un peu à Gilbert mais, en vraiment bon compagnon et chevalier malgré ses origines roturières et le fait qu'il ne sera jamais adoubé pour rester au service des Fraldarius.
Pour la matriarche Catherine, elle a les cheveux verts des nabatéens, mais ses yeux sont aussi bleu que ceux de sa petite-fille Cassandra / Catherine. Cette dernière reprendra d'ailleurs son nom pour lui rendre hommage : c'est un prénom relativement courant donc, elle ne se fera pas pincer dessus, ça permet de rappeler son affiliation aux Charon, et de montrer son respect pour sa grand-mère. Plus femme de loi que de guerre, c'est elle qui a mise en place une très grande partie de l'appareil idéologique justifiant le coup d'Etat de Ludovic, notamment en s'appuyant sur les travaux de ses ancêtres de la guerre du Lion et de l'Aigle, Sybille et Irina Charon-Ordélia. Malgré tout, c'est une combattante à mains nues confirmés, ce que j'ai tenté de rappeler avec les cicatrices qu'elle a sur les mains : ne vous fiez pas à son air de bureaucrate très souvent enceinte (elle a eu douze enfants après tout et blague elle-même sur le fait qu'elle a défié les statistiques en ayant onze filles d'affilés [ce qui est l'idéal pour une famille très matriarcale comme celle des Charon] et pour sa dernière grossesse, elle a eu son seul garçon avec Kimon, qui est devenu le petit frère le plus gâté et embêté par ses soeurs de l'histoire !), elle casse aussi des bouches comme sa fille Héléna qui lui ressemble beaucoup de caractère en moins cassant, et sa petite-fille Cassandra qui casse autant des bouches qu'elle !
(pas de dessin de son mari par contre, les hommes Charon sont inexistant dans ma tête sauf par obligation scénaristique ou quand c'est Théo qui a un passe-droit)
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Et enfin, faites entrer le roi pour le dernier avec Ludovic ! Ici, il est un peu plus âgé que pour les autres qui sont plus de l'époque du coup d'Etat contre Clovis. Ici, je dirais que Ludovic est à la fin de sa vie quand il est rongé par la tuberculose mais, il restera jusqu'à la fin un roi fort et fier qui regarde droit devant lui et continue à avancer pour le bien de son Royaume malgré son propre corps qui le trahit !
Comme Simplex, il a les yeux vairons : un bleu roi comme tous les Blaiddyd, l'autre bleu d'eau comme l'oeil qu'à donné Pertinax à Simplex après la révolution contre les maitres et la fin de l'esclavage. Pour lui, ça peut aussi montrer son lien privilégié avec les Fraldarius. D'ailleurs, lui aussi est habillé au couleur de Guillaume et Aliénor : il ne porte que du sarcelle ou du bleu-vert, aucun bleu tout court un peu sombre comme Dimitri ou Lambert, pour bien montrer son lien avec la famille du Loup et le fait qu'il est contre la manière de penser de sa famille et surtout de Clovis.
Et voilà ! J'espère qu'ils vous ont plu !
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lilias42 · 1 year
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Deux reines opposées : Héléna Alexane Charon et Anselma Von Arundel dit Patricia Arnim
Deux nouvelles têtes qui ont un visage ! Héléna et Patricia sont là ! A la base, je voulais les faire sur les modèles des dames comme sur une carte à jouer avec Patricia qui est la dame de coeur et Héléna la dame de pique mais, j'avais que des feuilles A4 alors, ça aurait été compliqué de faire tous les détails et ça ne rendait pas bien dans ma tête alors, je suis partie sur un dos à dos.
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(je les ai dessiné sur deux pages différentes alors, c'est pour ça que la qualité de lumière est différente, surtout que bon, vu la chaleur qui fait, les fenêtres sont bien verrouillées pour ne pas la laisser entrer... et on voit aussi Patricia par transparence sous Héléna, le papier est fin...)
Pour plus de détail et mieux les voir toutes les deux :
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Dans mon histoire, elles se ressemblent beaucoup toutes les deux de traits, et avec mon trait qui fait tous les visages identiques, c'est le cas ici aussi avec leurs yeux dans le même bleu et de même forme, et aussi avec leurs cheveux dans tous les sens et épais mais pour le reste, j'ai vraiment essayé de les faire les plus opposées possibles, et vu que je me suis bien amusé avec la symbolique, petite explication !
Héléna est toute en bleu pour marquer qu'elle est faerghienne, bien sûr, mais aussi la reine et qu'elle se dévoue à son pays. Même si ses manches sont légèrement bouffantes, elles restent assez près du corps et pratique, épousant plus la forme de ses avant-bras qui laisse voir sa musculature. La dame est une Charon, elle sait se battre. Elle n'a d'ailleurs en bijou qu'un collier qui a la forme de l'emblème de Blaiddyd autour de son cou et une simple couronne assez légère pour marquer son statut de reine régnante.
Elle tient une épée dans la main où il est écrit sa devise "Por regnum per Lex", "Pour le Royaume par la Loi" (normalement, si j'ai pas fait de faute de latin) et avec l'emblème de sa famille car, c'est le glaive de la justice, sa famille étant de la très haute noblesse, mais surtout une famille de juristes et d'homme de loi, elle-même connaissant parfaitement la loi et pouvant rendre la justice comme juge ou défendre les innocents comme avocate. La main qui tient son épée est protégée par un gantelet pour rappeler qu'elle se bat à main nue et elle a des ongles assez courts car, elle les use à l'entrainement et que c'est plus pratique pour tenir une plume. Elle a également ses longs cheveux attachés en tresse pour éviter qu'elle ne la gêne, même s'ils s'échappent un peu (Dimitri et elle ont tous les deux des cheveux assez rebelles qui partent dans tous les sens). De base, elle devait avoir la peau blanche mais, étant donné qu'elle est une Charon et qu'elle s'entraine à l'extérieur, je l'ai colorié pour lui donner une peau bronzée.
Elle est également enceinte de Dimitri ici, qu'elle protège en posant sa main sur son ventre, et elle regarde droit devant elle sans se détourner et imperturbable. J'ai essayer de faire en sorte qu'elle ait l'air de regarder vers l'avenir sans faiblir, autant pour son Royaume que pour son enfant à naitre.
Enfin, il y a une fougère avec une bougie au premier plan. La fougère, c'est parce que dans le langage des fleurs, cela signifie "confiance et sincérité", ce qui lui correspond très bien, surtout dans sa relation avec les autres et dans ce qu'elle renvoie (Dimitri est vraiment le fils de sa mère). Au début, il devait aussi avoir une fleur de digitale devant elle car, ça signifie "ardeur, travail" et que là aussi, ça colle bien à son histoire, surtout que c'est comme la digitale qui est surtout une fleur toxique malgré ses vertus médicinales, c'est son travail et son épuisement de toujours balayer derrière Lambert qui finit par la tuer. Elle n'apparait pas au final car, ça aurait déséquilibrer tout en rajoutant une pauvre fleur mal dessinée sur le côté. La bougie, c'est également une référence à Lambert qui la compare à une bougie qui éclaire son chemin.
Côté Patricia, c'est totalement l'inverse ! Même si ça rend assez marron, c'est normal du rouge Bordeaux plus ou moins clair et sombre qu'elle porte pour rappeler son lien avec l'Empire. Ses manches sont tellement bouffantes qu'elles sont assez gênantes pour travailler / se mouvoir et contrairement à Héléna, elle porte beaucoup de bijoux, que ce soit ses colliers avec des rubis, ses bracelets ses bagues (même si elle n'en a aucune sur l'annulaire), sa ceinture de plaque en métal dorée ou sa pomme de senteur à sa taille. D'ailleurs, j'ai essayé de faire ressembler sa pomme de senteur à un emblème de Seiros stylisé pour rappeler qu'à la base, elle est mariée à Ionius et qu'elle est la mère d'Edelgard mais bon, c'est pas flagrant... au moins, ça ressemble à une fleur comme pour CF...
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Elle, elle tient des fleurs de tubéreuses qui signifient "volupté, liaisons dangereuses" à cause de son histoire avec Lambert qui va mettre tout le Royaume en danger car, le roi est tombé amoureux d'elle et qu'il va faire passer les sentiments et la sécurité de Patricia avant tout son Royaume et ses habitants (notamment en l'épousant et en l'écoutant aux pires moments).
Patricia est à moitié tourné vers l'arrière pour faire comme si elle regardait Héléna en rongeant son frein de jalousie avec son visage à moitié dans l'ombre. Elle ne supporte pas cette femme à qui elle ressemble en apparence mais pas du tout en caractère, même si elle ne l'a jamais connu, et que tout le monde chante ses louanges après sa mort pour être une reine formidable, ce qui provoque des crises de jalousie de sa part.
Elle a une peau très pale et des ongles plus longs qu'Héléna (au point qu'elle ne peut pas fermer le poing sans se piquer, d'où le fait qu'elle ne serre pas son poing gauche) pour souligner qu'elle travaille moins qu'elle, ne s'entraine pas et pour rappeler que techniquement, elle vit en recluse donc, elle ne doit pas souvent sortir dehors en plein soleil pour ne pas se faire trop voir.
Enfin, au premier plan, c'est des fleurs de cigüe, soit une des plantes les plus toxiques de l'hémisphère nord (c'est comme la digitale en pire, n'en touchez jamais). Dans le langage des fleurs, elle est tout aussi sympathique car, elle signifie "perfidie, poison, trahison", ce qui colle bien à son histoire vu qu'elle est très active dans la Tragédie de Duscur de mon côté. Pour les flammes, c'est aussi à cause des comparaison de Lambert : il compare plus sa relation avec Patricia à un feu de forêt, très passionnelle mais, qui est aussi imprévisible et très destructrice alors, j'ai essayé de le représenter avec des flammes qui brûle la page où elle est dessinée, vu que son côté destructeur va aussi finir par la tuer à Duscur quand elle deviendra inutile aux agarthans et en découvrant que son frère s'est fait remplacé par Thalès.
Voilà ! Désolé pour les pavés mais, j'avais mis pas mal d'idée de symbole dedans alors, j'avais envie de tout expliquer ! J'espère en tout cas qu'elles vous plaisent toutes les deux !
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lilias42 · 13 days
Note
Coucou :) Pour le jeu des questions sur les persos je te propose : 1 (Apparence) pour Gwilim, 3 (objets) pour Esther, et 10 (météo et nature) pour Metaheta si ça t'inspire :D
Coucou ! Merci beaucoup pour les questions ! :D
👕 1. Quel est le trait physique préféré de votre personnage ?
Pour Gwilim, ce serait sans doute ses cheveux. Ils sont très doux, souples, et même s'ils sont noirs, ils sont plutôt brillants alors, il les trouve plutôt beaux alors, même s'il sait que ce serait plus pratique d'avoir les cheveux très courts, il les garde aussi longs qu'il le peut alors, ils tombent pratiquement jusqu'à ses hanches. Il n'a pas forcément le temps et il trouve que c'est surtout de la coquetterie mais, il essaye de les peigner correctement tous les jours, rien que pour les dégraisser un peu et les démêler, tout en faisant la chasse au poux même s'il a de la chance, il n'est pas une tête à poux ou à puces, et vu qu'il est médecin de base, il sait que bien se laver est une des bases pour rester en bonne santé. Par contre, ce serait le genre de personne qui détesterait qu'on les touche sans autorisation ! Encore plus qu'on lui coupe ! Il les garde toujours tressé, parfois en chignon quand il travaille mais, il les entretient toujours lui-même, même quand il coupe les pointes abimées. En fait, il n'y a que sa femme (je n'ai pas encore son nom mais, peut-être Siofra vu qu'elle est très cultivée, soit Finnén, "blanc", Geilis, "cygne brillant", ou Luaire, "Lune", car elle est très blonde à la peau très pale) qui a le droit à les toucher, ce qu'elle aime beaucoup le faire alors, il ne lui refuse pas ce plaisir ^^ Il aurait sans doute un peu de mal à les voir blanchir avec l'âge mais, il se dit que c'est le signe qu'il a vécu vieux et qu'ainsi, sa femme et lui ont maintenant la même couleur de cheveux ainsi.
Sinon, ce serait sa voix si on peut la considérer comme faisant partie de son physique. Vu qu'il est inspiré de Guillaume (et que pas mal de mes héros / héroïnes sont de bons chanteurs afin de coller des chansons au milieu des histoires, faut être honnête ^^'), il a une voix magnifique qu'il peut facilement moduler et changer de ton en restant toujours juste alors, ce serait sa plus grande fierté, surtout que c'est un don de famille alors, ils chantent tous en choeur !
Esther : elle aime beaucoup son physique, c'est même un de mes rares personnages qui pourrait être considéré comme sexy et qui met son apparence en avant. C'est une belle femme alors, elle est fière de l'être et si ça peut lui permettre de faire tourner les gens en bourrique pour s'amuser, elle l'utilisera, même si elle préfère les stratégies plus tordues. Mais sa caractéristique qu'elle aime le plus et de très loin, c'est ce qui serait considéré comme son seul défaut : ses iris qui ressemblent à des horloges indiquant des heures différentes, la trace de son pouvoir sur le temps. Elle peut les cacher grâce à ses pouvoirs mais, elle adore les montrer quand elle tient quelqu'un à sa merci et ils ont tendance à apparaitre quand elle s'amuse alors, si vous la voyez avec ses iris d'horloge à découvert, courrez très vite.
Metaheta : ses fiertés quelle qu'elle soit, de très loin. C'est la preuve de son travail, de tout ce qu'elle a accompli pour protéger son peuple alors, elle en est extrêmement fière et les garde toujours visible, même quand elle est parvenu à modifier son apparence grâce à sa sorcellerie. Elle aime tout particulièrement son immense oeil qui courre tout le long de sa colonne vertébrale car il est très impressionnant pour ses ennemis, tout en lui permettant de surveiler ses arrières au sens propre, et celui sur son front pour les mêmes raisons, surtout qu'elle a l'impression que c'est par cet oeil là qu'elle arrive à lire dans les pensées.
📦 3. Quel type d’objet est susceptible d’attirer l’attention de votre personnage ?
Tout ce qui est un peu mécanique plus ou moins complexes et tout ce qui touche aux nouvelles technologies en général. Tant qu'elle peut le disséquer puis le remonter pour voir comment ça marche ou ce qui est un peu nouveau, Esther va adorer vu que ça l'occupera pendant quelque temps, et elle pourra aller jusqu'à voler l'objet en question pour l'avoir. Etant donné qu'elle arrive à discerner les différents futurs possibles et qu'à force, elle arrive à deviner lequel du lot a plus de chance de se réaliser, elle n'a pas vraiment de surprise du quotidien non plus vu que bah, elle a déjà anticipé tout ça alors, tout ce qui peut la distraire et l'étonner un peu est bon à prendre.
C'est vraiment le truc avec Esther : elle s'ennuie et est très blasée alors, elle fera tout pour se distraire un peu et s'amuser, quitte à ce que ce soit au détriment des autres, le tout en n'en faisant qu'à sa tête et en ne suivant aucune faction, juste la plus divertissante sur le moment, quitte à ficher les problèmes elle-même pour provoquer des évènements intéressant (raison pour laquelle - si elle apparait dans ma prochaine histoire - elle serait sans doute une antagoniste vu qu'elle veut juste voir tout le monde se débattre pour se sortir dans les situations qu'elle empire, soit un électron libre qui aide un camp puis l'autre à sa guise).
Par contre, si on lui apporte une belle mécanique à démonter et à analyser qui lui prendra du temps à comprendre, elle pourrait accorder une faveur à la personne qui lui apporte. Elle connait le futur et les évènements qui vont s'enchainer mais, elle n'apprend pas comment les nouvelles techniques marchent, elle voie et entend ce qui se passe sans lire dans les pensées des gens présents ou ne le vit pas à travers eux alors, elle aime bien apprendre à peu près tout et n'importe quoi pour mieux comprendre ce qu'elle voie (ma main au feu, quand l'imprimerie a été inventée, elle en a récupéré une de quelque façon que ce soit rien que pour la disséquer et comprendre comment elle marche !).
Sinon, elle aime beaucoup cuisiner aussi, notamment car c'est une des rares choses qu'elle ne peut pas se divulgacher en voyant l'avenir (à part les nouveaux aliments) alors, elle aime passer le temps en cuisinant un bon petit plat, même si ses recettes sont assez originales la plupart du temps et ne plairont clairement pas à tout le monde vu qu'elle cherche souvent de nouvelles saveurs et textures.
Gwilim : étant donné qu'il étudie la médecine et fabriquent ses remèdes autant que possible, ce serait sans doute les nouveaux outils et tout ce qui peut être utilisé en chimie afin de pouvoir améliorer ses médicaments et rendre les processus de fabrication plus sûrs et efficaces. Il aurait aussi des livres de médecine mais, comme au début de sa vie, il n'a pas encore trop d'argent, c'est surtout des notes qu'il a prise avec d'autres médecins de passage mais, assez peu de livres officiels et publiés et surtout, ils sont attachés au mur afin d'être sûr que personne ne les lui vole (vrai anecdote pour les livres avant l'imprimerie quand les livres étaient fait à la main)
Metaheta : étant donné qu'elle a vécu très longtemps, je pense que comme Esther, elle aime les choses nouvelles mais d'un autre côté, les objets anciens l'attireraient sans doute beaucoup car, ça lui rappellera sans doute pas mal de souvenirs. Même si sa mémoire s'adapte à sa longévité de sorcière, elle prendra toujours soin de tout ce qu'on lui a offert pour les conserver le plus longtemps possible car, ça l'aide à se souvenir plus clairement des choses qu'elle a vécu avec la personne qui lui a offert ou le jour où elle l'a eu.
🌤️ 10. Comment votre personnage réagirait-il à la neige ?
Metaheta voie assez souvent de la neige en hiver étant donné qu'elle habite en montagne mais, au départ, elle n'aimait pas du tout quand elle arrivait. C'était à l'époque où ils y avaient les agarthans qui ruinaient la vie de sa cité, leurs réserves pouvaient être pillé par les voisins, les maisons brûlés et ceux travaillant dan les champs pouvaient se faire chasser par les hommes de Thalès alors, les hivers pouvaient être vraiment difficiles, ce qui la faisait détester les hivers en espérant qu'il passe vite, surtout que les nuits plus longues permettaient aux agarthans de passer encore plus inaperçus, et c'est sans parler des avalanches qui pouvaient les faucher à tout moment.
Mais une fois que les agarthans ont disparus et que sa cité a pu prospérer sans eux pour ruiner tout leur travail, elle a commencé à apprécier les hivers et à trouver une certaine beauté à la neige qui recouvre toute sa cité et tout ce qu'elle voie au loin depuis les flancs de la montagne. Elle aime bien voir les plus jeunes de sa cité s'amuser avec et elle pourrait se laisser prendre au jeu en leur compagnie.
Gwilim : lui aussi voie souvent de la neige en hiver et même si une fois adulte, il l'aime moins car, c'est la période où les gens tombent plus facilement malade et où la nourriture se fait plus rare, il arrive à encore aimer quand la neige tombe, et il ne serait pas le dernier à participer à une bataille de boules de neige avec ses proches, ou à jouer dans la neige avec ses enfants et sa femme.
Esther : elle a l'habitude de voir de la neige aussi, même si elle a beaucoup voyagé et a vu plein de climats différents mais, elle aime bien en revoir en hiver, autant parce que c'est la saison où elle peut se faire des boissons chaudes assez variées sans mourir de chaud comme en été. Elle aime bien aussi quand les lacs gèlent afin de pouvoir patiner dessus pour s'amuser.
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lilias42 · 3 years
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Retour à l'UA "bye !" avec Kronya ! (avec nouveau design car bon, voilà quoi, est-ce que j'ai besoin d'expliquer ?)
A la base, j'avais prévu de continuer avec Lambert mais, j'ai traversé une grosse période "Tu es trop idiot quand tu t'y mets ! Pourquoi t'allumes et éteint ton cerveau quand ça arrange le scénario ?! Pense à la raison d'Etat ! Crétin de chien idiot !" alors, au lieu d'être trop sévère avec lui, je préfère y revenir plus tard quand je serais calmée pour ne pas être trop méchante ou méprisante avec un personnage qui ne le mérite pas, même si c'est "je t'aime, moi non plus" avec lui. ça m'est passé mais, mieux vaut faire un billet où je pourrais mordre un peu et pour ça, quoi de mieux que de parler de Kronya ? Alors, on va continuer avec notre clown assassin qu'on adore tous détester ! En plus, je voulais refaire son design alors, je vais en proposer une nouvelle version avant de passer à son histoire dans cet UA !
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Bon, on va pas se mentir, le design de Kronya est... est... est très orienté vers un public cible bien précis : le male humain en pleine puberté ou adulte. Même les angles de la caméra mettent sa plastique en valeur ! Un détail remarqué lors de ma partie et que maintenant, je ne peux plus m'enlever de la tête
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C'est bon ? Vous avez compris qu'elle a une paire de sein tellement grosse qu'elle doit avoir des maux de dos affreux ? Elle est bien visible lors d'une scène censé être forte où on doit avoir peur pour Byleth ? Où elle vient de se faire littéralement arraché le coeur par son propre allié ? Vous auriez pas pu mettre la caméra ailleurs ? Genre la faire tomber sur le côté, la tourner du côté de Byleth pour faire comme si c'était lui / elle qui la voyait tomber, au-dessus pour les montrer dans le même piège et donc, dans le même panier ? Non ? Personne ? Le chargé du cadrage était un mec ? T'as pas quelque chose à nous dire?
Alors que bon, elle fait son taf en tant que personnage ! Elle est insupportable, on la déteste, elle nous déteste, elle s'amuse à tuer, est ravie d'avoir tué Jeralt et te narguer pour l'avoir fait, puis elle se comporte comme une lâche une fois qu'elle est en difficulté ou face à Solon où elle te supplie de l'aider... tout pour faire un clown psychopathe qui adore le sang et la mort ! Avec un jeu qui a autant de mal à juste assumé sa méchante principale, ça fait du bien ! (Faut être agarthan visiblement pour qu'il te laisse t'assumer comme méchante si tu es une femme...) Mais bon, son design... quelqu'un a compris le sens de ce... truc ?
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On a une sorte de combinaison avec des gants qui révèlent les endroits stratégique de la peau (seins, ventre, épaules et le haut d'une cuisse), de gros pics sur les gants avec des rubans qui tiennent en apesanteur, je crois que ça représente des serpents ou des queues de scorpions mais j'en suis pas sûr... par contre, j'aime beaucoup son détail de la larme sous son oeil : j'aime bien me dire que ça représente une larme de joie en voyant la souffrance des autres ou de sang après un meurtre sur son visage. J'apprécie aussi que ça fasse très futuriste à la limite de la combinaison des espions dans les films. ça tranche bien avec toooouuuuut les autres designs des humains et va bien avec les autres design des agarthans (même si celui de Cornélia est tout aussi raté et encore plus étrange...)
J'ai donc essayé de refaire le design mais, pour la distinguer des autres et vu que les agarthans sont censé être une ancienne civilisation disparu grâce à Sothis car, ils ont juste ravagé le continent à coup d'arme nucléaire, je me suis plus inspiré de la mode antique grecs avec quelques touches plus fantaisistes (+ pardon si elle n'a pas l'air méchante, j'ai toujours du mal à rendre la méchanceté quand je dessine avec mon trait assez rond et pas super bon).
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J'ai gardé son maquillage et logiquement, sous son capuchon, c'est sa coiffure de base dans le jeu, avec les mèches qui partent dans tous les sens. Son apparence en tant que Monica change pas aussi. C'est écrit sur sa figure qu'elle va te poignarder dans le dos mais, c'est ce qui est bien et ça va être utile. Bon, je crois qu'on a fait le tour de ce que j'ai conservé de son apparence d'origine. Pour le reste...
Commençons par sa tunique : pour la coupe et la manière de l'attacher, je me suis inspiré des péplos de mode grecque classique, qui était l'habit des femmes, drapés sur le corps et accrochés avec des fibules :
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Au second plan de la deuxième image, vous avez une femme portant un péplos accroché sur les bras avec des fibule, comme pour le bras gauche de Kronya. Elle attache le côté qui retombe afin d'être plus libre de ses mouvements mais, le grand pan de tissu lui permet de cacher un petit poignard. Elle en a aussi un attaché autour de sa cheville sous le bas de sa tunique. Kronya garde toujours des lames et des armes plus ou moins empoisonnés pour les humains partout sur elle. Elle est également attaché avec la fibule qui est en haut à gauche et qui représente un serpent, tout comme ses foulards et sa ceinture. Ces fibules ont toujours une forme de serpent ou d'oeil.
Normalement, les péplos de femmes tombent jusqu'au sol et son très long mais, vu qu'elle est quand même un assassin, je l'ai raccourci comme un chiton d'homme afin de la rendre plus libre de ses mouvements et ajouté un pantalon pour protéger ses jambes. Au besoin (et vu que je me suis mal débrouillée sur le cadrage), elle peut le compléter avec une paire cnémides, soit des jambières de métal qui remonte jusqu'aux genoux qui peuvent être décorés de symboles agarthans ou de méduse dans ce genre-là, et elle les porte avec des sandales modernisés pour les rendre plus pratique et protectrices. Le dessin est assez difforme et effrayant justement pour faire peur à ses adversaires mais, elle ne les porte pas en infiltration et quand elle doit se faire discrète (et qu'elle n'a pas de corps d'emprunt).
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Quand elle doit être discrète sans le corps de Monica comme couverture, elle porte une écharpe qui entoure sa tête, dont les bouts rappelles des têtes de serpents, avec une grande cape noir et passe-partout qui recouvre tout son corps afin de passer inaperçu. Elle recouvre aussi son tatouage avec de la poudre pour ne pas être trop reconnaissable, même si elle est très fier de porter le symbole de son peuple gravé dans sa peau. Elle porte également des vêtements de civils normaux du jeu. Le meilleur moyen d'être discret sans trop d'effort, ce n'est pas en étant inaperçu, mais en se mêlant à la foule sans se distinguer des autres. Là, c'est son habit normal d'argathan mais, elle peut en changer selon les besoins. J'ai séparé les deux éléments car, comme ça, si on attrape son manteau, son écharpe est plus difficile à attraper et ça lui permet de garder la tête couverte et cachée. Sa grosse écharpe est également très chaude et lui permet de cacher des petits objets en tout genre dans les plis ou la capuche. Je lui ai également donné une écharpe pour rappeler les rubans en apesanteur de sa tenue canon, vu que c'est ce qu'on remarque le plus (ils peuvent également donner l'air de flotter un peu, afin de les rendre plus serpentin, notamment quand elle bouge)
Sa ceinture fait bouffer sa tunique mais, ça permet de dissimuler sa protection (proche d'une cuirasse grecque composé de plusieurs couches de tissu, la linothorax, et c'est beaucoup plus solide qu'on peut l'imaginer pour une armure de tissu aujourd'hui, elle peut même arrêter des flèches). Son armure est également décoré de motif d'yeux et de serpent typique des agarthans, autant pour effrayer que pour des raisons esthétiques (ça fait des milliers d'années qu'elle vit, elle a eu le temps de personnalisés son armure et ses habits avec le temps). Le fait que ce soit bouffant cache également ses muscles, afin de la faire passer pour plus inoffensive qu'elle ne l'est. Elle peut aussi se servir de sa ceinture pour étrangler quelqu'un, nouer les mains ou le bâillonner. Le nœud est fait pour être défait très vite en cas de besoin.
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(source image : https://gregorysaldrete.com/hompage/linothorax-project/ )
Enfin, ses protections aux poignets sont bien plus fantaisiste et inspiré des protections plus moderne, en cuir pour la légèreté avec un petit compartiment pour cacher des couteaux. Kronya doit avoir des armes partout sur elle. Elle se protège bien ses bras car, c'est ses outils de travail, et vu que ça approche forcément des personnes qu'elle doit éliminer, c'est là que les coups arriveront en premier. Sur le haut de son bras droit, elle a un bandeau avec des aiguilles empoisonnés donné par Solon, dont elle se sert pour assassiner discrètement ses cibles, surtout que le poison est inoffensif pour les agarthans, mais mortel pour les humains.
Pour ce qui est des couleurs, je garde sa palette de base : principalement du noir avec des détails en orange bien flashy pour tranché.
Voilà ! Je crois qu'on a fait le tour de son nouveau design. J'ai essayé de lui donner un habit plus cohérent avec les inspirations grecques, et moins taillé juste pour qu'elle soit une sorte de bonbon pour les yeux. Son habit est pratique, elle peut bouger sans problèmes dedans et cache tout un arsenal d'armes pour assassiner ses cibles pour la gloire d'Agartha. Maintenant qu'on a rectifié son apparence (en espérant qu'elle ne fait pas trop "Robin des bois"), passons à son histoire dans cet univers !
Donc ! Elle est toujours une agarthan, et fière de l'être ! Elle est très zélée à sa tâche et est chargé des opérations extérieurs (genre, chercher des ressources humaines pour les scientifiques de la ville pour faire des expériences). Elle sait très bien infiltré les milieux humains et est très friande de l'emprunt de corps pour se cacher parmi eux. Elle a même développer une technique d'assassinat pour abimer le moins possible les corps pour le réutiliser facilement. Odesse lui a même appris à préparer le corps pour pouvoir les transformer en déguisement seule, pour qu'elle puisse en changer facilement en mission. Elle adore son boulot et en est très fière, c'est un peu l'électron libre d'Agartha. Bon, son boulot, c'est tuer des gens et elle s'amuse en tuant des gens, faut pas l'oublier. Elle l'assume complètement d'ailleurs.
Par contre, elle reste assez impulsive et elle a un peu de mal à planifier ses assassinats quand ce n'est pas pour récupérer un nouveau corps (elle n'abime pas ses "jouets") alors, en règle générale, elle se contentera d'un coup de couteau en pleine poitrine ou d'un étranglement, ou d'un étouffement avec un coussin s'il ne faut pas faire de bruit... enfin bref, c'est pas elle qui va spontanément utiliser du poison pour être discrète. C'est Solon qui lui a donné ses aiguilles et souvent, vu qu'elle est sous ses ordres, c'est lui qui planifie ses assassinats après qu'elle ait collecté des informations sur la cible. Malgré son impulsivité, elle reste très spontanée et agréable, bien qu'étrange, ce qui la rend moins suspect. Les gens ne se doutent pas trop que quelqu'un qui dit tout ce qui lui passe par la tête et qui est aussi peu réfléchi puisse être capable de les tuer, surtout qu'elle cache son physique athlétique.
Etant donné qu'Edelgard collabore activement avec les agarthans et les utilisent sans broncher, elle leur donne Monica en pâture afin que Kronya puisse rester à ses côtés en toute discrétion. Dans ce monde, Monica est une dame de compagnie d'Edelgard, au même titre qu'Hubert est son serviteur attitré mais, contrairement à lui, elle n'était pas au courant de leurs plans pour Fodlan. Etant donné qu'Edelgard a besoin de quelqu'un qui la renseigne plus efficacement et qui peut s'infiltrer facilement, elle donne à Kronya le corps de Monica pour pouvoir passer inaperçu à la cour et afin qu'elle puisse l'approcher. Vous allez me dire, elle a déjà Hubert mais, Hubert n'est qu'un homme et Kronya a l'immense avantage de pouvoir changer d'apparence à volonté, ce qui est parfait pour passer inaperçu ou ne pas se faire remarquer à fureter : si elle surveille quelqu'un, elle va souvent changer de corps pour qu'il ne se méfie pas (et elle a plus de gens à tuer comme ça alors, elle est contente). En plus, elle a bien plus d'expérience en la matière et elle sait aussi s'infiltrer dans les milieux roturiers, plus qu'un fils de marquis comme Hubert. Donc, il a un coup de main pour accomplir ces basses besognes, et elle le forme aussi un peu pour tout ce qui est espionnage, même si étant un Vestra, il a déjà un bon réseau à travers tout l'Empire (c'est pour les renseignement extérieurs qu'il va avoir besoin d'un coup de main au début, et il va utiliser ceux des agarthans). Ils simulent donc un accident avec une grave blessure à la tête pour justifier les changements de personnalité et les choses que Kronya ne saurait pas, ce qui lui permet de lui voler son identité sans que personne ne le remarque. A noter que le Baron Von Ochs ne le sait pas, il croit toujours que c'est sa fille mais, que son changement d'attitude vient de son accident et du fait qu'elle a eu le crâne enfoncé. Il ne saura jamais qu'elle a été assassiné et remplacé jusqu'à sa mort.
Kronya part donc pour Garreg Mach un an auparavant pour faire du repérage, autant pour connaitre les endroits où la sécurité est moins forte que les recoins qui pourraient leur servir à se cacher ou à cacher des gens en cas de besoin. Elle est également chargée de repérer les nabatéens les plus faciles à capturer, afin de pouvoir leur voler leur sang pour les expériences de Solon, Odesse et tous les autres. Elle hésite au départ entre Sitri qui est celle qui sait le moins se battre et Byleth qui est plus jeune, puis finit par jeter son dévolu sur Flayn quand elle arrive au monastère. Sur les conseils de Thalès, elle fait également tout pour donner l'illusion qu'elle est mauvaise au combat, toujours dans le but de se rendre moins menaçante. Elle a beaucoup de mal vu que c'est beaucoup moins amusant que de juste se donner à fond mais, Jéritza est le maitre d'arme alors, ça passe. Elle travaille beaucoup avec lui pour préparer l'arrivée d'Edelgard l'année prochaine, même si elle l'envie car, lui, il peut aller "s'amuser" en ville (comprenez tuer des gens et l'histoire le rappelle bien). Enfin bon, l'année s'écoule relativement tranquillement pour eux et elle finit par avoir son diplôme. Etant donné qu'elle est destinée à être une dame de compagnie de la future impératrice, on se préoccupe surtout qu'elle ait une tête bien faite avec des notions d'autodéfense et, vu que ça passe relativement, le baron Ochs est tout de même fier de sa "fille". Oui, il ne sait toujours pas que c'est plus la vraie Monica... et ça sentira le sapin pour lui quand il l'apprendra.
Donc ! On passe aux évènements du jeu. Si vous choisissez Edelgard, vous commencez avec elle qui part au monastère en compagnie d'Hubert bien évidemment et de Kronya. La première scène révèle à mot couvert les plans d'Edelgard et de son père mais, si c'est votre première partie, vous ne pouvez pas savoir ce qu'ils planifient : cela tourne surtout autour du fait de bien faire son travail, d'être digne de son statut d'impératrice (en précisant "de Fodlan" pour faire un gros drapeau rouge mais, ça peut encore passer pour un titre honorifique obsolète qu'on garde pour rappeler le passé de l'Empire) et que ce sera à elle de rendre à Adrestia sa grandeur d'antan (sauf qu'à ce moment-là, on ne sait pas encore que pour la rendre celle-là, va falloir conquérir et tuer tout le monde). En sortant, ils discutent tous les trois, et Hubert ou Edelgard demande comment va le baron d'Ochs va. Elle répond alors que "le pauvre homme" est très inquiet pour "sa fille" car, elle est de nouveau loin de la maison mais, qu'il comprend qu'elle doit rester avec sa future impératrice. Elle parle bien de lui comme d'un "pauvre homme" et de ce qui est censé être elle-même comme "sa fille" pour mettre d'autres drapeaux rouges bien visible (je sais, je suis pas subtile quand je m'y mets) mais, ça passe encore quand on se souvient qu'elle sort à peine de l'adolescence, elle a l'air assez taquine donc, peut-être que c'est juste sa façon de parler.
Lors de l'année, elle se comporte comme la servante d'Edelgard et fait beaucoup de choses pour elle mais, elle a le niveau d'interaction minimum avec les autres Aigles de Jais et les autres personnages en général à l'exception de Jeritza, de Tomas et du traitre des Lions de Saphir, Murglaie (qui va garder ce nom finalement, au moins le premier, même si j'hésite entre Ephialtes et Alcibiade pour le second [et foncez vous renseigner sur Alcibiade, vous allez halluciner en voyant le parcours de ce neveu de Périclès qui, pendant la guerre du Péloponnèse qui oppose Sparte et Athènes, a fait le camp d'Athènes, qu'on soupçonne d'avoir trempé dans l'affaire de la mutilation des Hermès, puis celui de Sparte qu'il a dû fuir après s'être surement tapé la femme d'un des rois, puis la Perse puis de nouveau Athènes... bref ! Son histoire est limite un roman, avec une fin satisfaisante pour lui donc, je vous conseille de vous renseignez sur ce gars, même si vous allez avoir envie de l'étrangler vu tout ce qu'il fait]).
Là, ça permettra de mettre la partie avec El en opposition avec celle de Dimitri qui reste relativement la même à ce moment-là (même si des répliques pourront changer selon votre niveau de proximité avec Murglaie ou avec les autres). Je pense que dans la partie avec Dimitri, il y aurait beaucoup de moment où les CdO et les LdS discuteraient ensemble et échangeraient, même pendant les évènements scriptés vu que les deux classes fusionnent forcément (et le lien ne casse que quand vous choisissez la route de la vengeance). Le joueur verrait donc souvent les personnages secondaires et auraient beaucoup d'interactions avec eux, même avec ceux des AdJ qui s'inviteraient aussi à plusieurs occasions. Alors que du côté d'Edelgard, tout est fait pour leur parler le moins possible car, El est persuadé de savoir tout ce dont elle a besoin de savoir et ne veut pas confronter son point de vue pourrie avec ceux des autres, même celui de ses propres camarades. L'élève en plus de sa classe est un fils de soldat qui a toujours vécu dans une garnison et donc, sait ce que c'est un combat mais, quand il lui dira que la guerre, c'est moche et que son peuple a faim, ainsi que ce qui est perçu comme le plus injuste par la population mais, elle ne l'écoutera pas et assurera que SA solution à ELLE est forcément la meilleure, soutenue par Hubert et Monica.
Quand vous jouer Dimitri, je pense que vous aller vous lier très tôt à Claude, et par le plus grand des hasards. Pour le moment, je pense qu'il le rencontrerait sur le chemin de l'académie, ou alors quand il vient d'arriver. Avant le début des cours, Dimitri serait en ville avec juste Dedue et Murglaie puis, tomberait sur Claude par hasard qui aurait des problèmes avec des bandits dans les rues de la ville. Il se serait retrouvé isolé et les brigands tenteraient de le détrousser, alors Dimitri voudrait l'aider le temps que la garde arrive. Là, vous avez deux choix de dialogue : soit vous écouter Murglaie qui vous dit de ne pas vous en mêler et de le laisser se débrouiller seul puisqu'après tout, vous ne le connaissez pas et que ce n'est pas votre problème (et gagner des points de soutien avec lui), soit vous écoutez Dedue qui vous conseille surtout la prudence et de tout faire pour que les bandits ne blessent personne (et vous gagnez aussi des points de soutien avec lui). Si vous écoutez Murglaie, les bandits vont se mettre à vous attaquer, ce qui lance le combat qui sert de tutoriel. A la fin, Alois et Jeralt arrivent pour finir de balayer ce qu'il reste de bandits, et vous pouvez commencer à discuter avec Claude a tête plus calme et faire sa connaissance.
Côté El, vous n'aurez pas ce combat. Vous verrez qu'il y a du grabuge en ville, vous verrez que des gens sont en danger mais, le groupe d'El décide tout simplement de passer son chemin et de s'en ficher car, ce ne sont pas leurs affaires, avec un discours très proche de celui de Murglaie (ce qui permet de lever des drapeaux rouges tout autour de sa tête si vous faites la route de Dimitri en seconde partie). Il pourrait y avoir des options de dialogues mais, ce serait essentiellement pour critiquer Claude de s'être attiré des ennuis car, "il a lui-même pas l'air très net" (à ce moment-là, elle l'a juste vu en train de filer pour ne pas se faire voler sa bourse, avec une tenue de civil lambda qu'on trouverait aussi dans l'Alliance et peut-être deux trois trucs qui rappellent ses origines almyroise [peut-être un bandeau et au moins ces pompons porte-bonheur à sa ceinture, les püskül je crois], je vous laisse deviner sur quel critère elle se base pour dire qu'il n'est pas net...), ou pour taxer Dimitri de trop gentil d'aider un inconnu comme ça quitte à s'attirer des ennuis au passage. Le tutoriel de combat serait pendant la simulation de bataille.
Elle n'a pas de lien non plus avec les bandits de Kostas. Vous allez effectivement combattre des brigands au Canyon Rouge mais, ce serait plus pour une question de protection de la ville et d'entrainement. Cela permettrait à Byleth de parler un peu de ce lieu à mi-mot, tout en disant que même si elle n'est jamais venu ici avant. Cela intriguerait la curiosité de Claude et Dimitri, et mettrait la puce à l'oreille d'Edelgard et Hubert qui demanderaient à Kronya de la prendre en filature dès que possible, ce qui mènerait au bout du compte à l'assassinat de Jeralt s'il se rend compte de quelque chose ou si Kronya a compris que sa belle-famille est nabatéenne, ce qu'elle voie comme une monstruosité.
Lors des phases d'exploration, "Monica" aurait souvent des répliques avec des sous-entendus assez violents ou suspect pour le joueur, vu qu'on ne joue pas Byleth dans cette histoire, mais Edelgard. Notamment dans le mois d'anniversaire de Byleth / enlèvement de Flayn, elle serait plutôt "taquine" avec elle en disant que le visage de Byleth n'a pas changé d'un pouce depuis l'année dernière et que c'est dur de dire son âge, ou celui de ses parents. Histoire de l'entourer encore plus de drapeaux rouges, et je vais en rajouter une couche.
Un truc que je trouve dommage dans le jeu, c'est qu'on ne voie pas beaucoup les effets des évènements sur la population. On a des dialogues, des éléments qui nous permettent de dire "ouais, ils prennent cher", des PNJ qui en parlent mais, on ne le voie jamais vraiment par nous-même, à part à Remire. Je propose donc de profiter que le jeu soit découpé en semaine pour que des évènements aient lieu entre les cours. Pas besoin que les élèves participent directement, mais plutôt des personnages qui gravitent tout autour de l'intrigue qui pourrait revenir dans les différentes fins, notamment les négatives, là où la fin du roi juste conclut l'histoire en se débarrassant pour de bon des agarthans et de Némésis, avec surement quelques scène de quotidien pour bien montrer que c'est bon, le pire est derrière eux.
Par exemple, j'ai déjà parlé d'elle dans le billet pour les jumeaux mais, on pourrait avoir un évènement où on verrait Ivy Drake ayant jeté l'encre dans un port d'Adrestia. Elle serait alors approché par des agents d'Ionius et d'Edelgard qui lui proposeraient de travailler pour eux contre une forte somme d'argent, notamment en attaquant l'ile de Brigid pour la mettre encore plus à la merci des différentes attaques extérieures, la rendre plus dépendantes de l'Empire qui bouteraient les pirates loin de ses côtes et faire encore plus pression sur Petra pour la forcer à rester du côté de l'Empire, surtout qu'elle connait la mer comme sa poche. Cependant, elle refuse car, elle est tout de même fidèle à l'Alliance. C'est une corsaire, elle est donc employé par l'Alliance pour attaquer les autres navires en temps de guerre, et vu qu'on est en temps de paix, elle est surtout négociantes et les affaires marchent bien en ce moment. Elle devrait alors combattre les agents qui tentent de la recruter de force, avec d'autres personnes dans la même galère et qui avait été convoqué pour la même raison, même si ce ne sont pas tous des corsaires ou des pirates mais, de simples marchands pour certains. Cela permettrait de voir l'atmosphère à Embarr et que l'Empire amasse des troupes, alors qu'on est en temps de paix.
Autre exemple, au lieu que ce soit Seteth et Rhéa qui nous apprennent la rébellion de Lonato, on pourrait avoir des scènes avec deux enfants d'une dizaine d'année qui marcheraient dans les rues de Fort Gaspard, afin de voir les discours enflammés de l'Eglise Occidental (soit des discours bien racistes et fanatiques car leur version des Ecritures est truffée de fautes qui les arrangent) avec "l'appel à s'engager" dans l'armée, avec une file de volontaire plus ou moins enthousiaste mais, qui font confiance à leur "seigneur" sans qu'on le nomme. On ne sait rien de ces gamins, on a juste leur apparence physique et ce qu'ils se racontent : ils sont tout frêles avec des cheveux gris un peu bouclés et ils sont frère et soeur. Le duo filerait alors dans la forteresse pour prévenir "papa / beau-papa" de ce qui se passe en ville mais, il tient exactement le même discours que les fanatiques et dit même qu'ils vont anéantir l'Eglise centrale et l'archevêque pour venger son fils. Là, ils sont terrifiés, vont se cacher dans leur chambre pour écrire une lettre à "grand frère" et le prévenir que quelque chose ne va vraiment pas ici. Ils font la lettre mais, ils se font surprendre par un petit groupe de fanatique de l'Eglise Occidentale qu'ils devront fuir pour confier la lettre à un homme de confiance.
Pour se faire, ils vont devoir courir dans les couloirs de la forteresse, tout en disposant des pièges avec ce qu'ils ont sur eux : une ou deux cordes pour qu'ils se prennent les pieds dedans, des noix pour les faire glisser dessus, et une fronde avec quelques projectiles (un bon frondeur est capable d'abattre un oiseau en vol donc, à ne surtout pas sous-estimé mais, leurs munitions sont trop petites et ils ne la maitrisent pas assez pour vraiment blesser, c'est juste qu'il faut pas louper la tête pour les ralentir s'il y en a un qui se rapproche trop d'eux, surtout que c'est un peu long pour lancer le projectile). Ils iraient plus vite que les adultes grâce à leurs connaissances de la forteresse, ce qui permettrait de poser les pièges à des endroits stratégiques et de les ralentir. En arrivant au messager, on comprendrait alors qui ils sont car, ils lui demandent de porter cette lettre aussi vite que possible à leur grand frère Ashe qui étudie à Garreg Mach. Et c'est comme ça qu'on comprendrait que Lonato se rebelle, avec des informations donnés en plus par Seteth quand il confie la mission. Cet évènement ne serait disponible que sur la route de Dimitri, vu qu'on ne connait pas Ashe sur celle d'El étant donné qu'elle s'en fiche de lui (c'est un roturier, il vient du Royaume, il en a rien à cirer des emblèmes, il est bien trop fidèle à son roi et il va à l'Eglise, tout ce qu'elle déteste, même si elle dit qu'elle se soucie des gens comme lui).
Pour en revenir à Kronya, elle aurait également un évènement dans ce genre, uniquement sur la route d'Edelgard. Elle sortirait le soir, et elle irait "assommer des brutes" après une conversation avec Hubert, et peut-être Tomas, car "il" a besoin d'aide. Elle irait alors attaquer seul des civils en ville, et finirait en riant qu'Odesse sera content (je crois que je vais lui donner le rôle de scientifique du groupe à celui-là... avec Thalès en chef et Solon en second du chef ou ancien du groupe) car, elle a bien travaillé. Et on retrouverait ces personnes lors de l'évènement à la chapelle ou dans un autre chapitre où on affronte des bêtes démoniaques, avec "Monica" qui rit en voyant le "beau travail d'Odesse".
Je ne sais pas encore si je le fais revenir celui-là mais, j'aime bien l'idée qu'après avoir travaillé avec Loog et tous ses compagnons, Pan ait fini par se repentir et rester auprès d'eux (bon, ça rend le Royaume moins moralement ambigu à la sécession mais bon, je crois que vous connaissez mon avis sur les sécessions quand elles sont justifié à la vue de mon traitement de celle de Guillaume et Aliénor + ça laisse le rôle de fauteurs de troubles professionnels en Fodlan aux agarthans quand même vu que le continent est bien fracturé en deux). Il changerait surement souvent d'identité à la manière des nabatéens vu que les agarthans vivent des siècles mais, il pourrait être resté auprès des Blaiddyd pendant des siècles plus discrètement que les Fraldarius, la plupart du temps sous l'identité d'un soldat lambda ou d'un sage de passage pour ne pas se faire repérer par les autres agarthans. Bon, après Clovis et surtout avec Rufus, il n'y arrive plus alors, il reste un peu plus loin et donnerait des avertissements de temps en temps.
Ici, il pourrait avoir un évènement qui serait en miroir selon la route : il serait au courant de ce qui se passe à Remire et irait prévenir Rhéa de ce qui se passe pour dire "venez vite ! Ils sont en train de s'entretuer à Remire ! Ils sont tous devenus fous et c'est surement l'oeuvre de vous savez qui ! + je crois que vous avez été infiltré par eux !". Sur celle de Dimitri, on devrait l'aider à atteindre le monastère sans se faire tuer par Kronya et Jeritza déguisé en chevalier macabre. Pan est très puissant mais, je le voie comme un canon de verre qui s'écroule s'il utilise trop ses pouvoirs (rappel à la sorcellerie des Braves qui provoque beaucoup de séquelles physiques, et aussi qu'il utilise la magie noire que j'ai tendance à voir comme ayant un effet négatif sur l'organisme [là où si la sorcellerie est rude, elle renforce le corps si vous arrivez à la maitriser]). Il faudrait donc arriver au bout de la carte avant de ne plus avoir de point de vie ou de sort, et vous réussissez à transmettre votre message à Rhéa. Sur la route d'Edelgard, vous devrez tout faire pour le tuer afin de l'empêcher de délivrer son message. A défaut que ce soit Pan si son personnage est superflu et apporte plus d'incohérence qu'autre chose (ce qui est surement le cas mais j'avais envie de parler un peu de lui), cela peut-être un habitant lambda de Remire ou quelqu'un qui passait par là par hasard, et qui décide de les aider en prévenant l'archevêque.
A noter que pendant ces évènements / sorte de paralogue, Kronya apparait avec son apparence d'agarthan, même si sa capuche et sa cape cachent les éléments les moins humains d'elle comme sa peau violette, même si sa voix reste très semblable à la sienne ainsi que sa manière de bouger. (quoi ? Le budget pour faire tout ça ? Bah, il existera jamais ailleurs que dans ma tête ce jeu alternatif donc, fait péter le budget Marcel !)
On a donc Kronya qui passe son temps à l'académie à être plus que suspect, mais Edelgard agit comme tout était normal car, ça l'est pour elle. Kronya fait ce qu'elle lui ordonne de faire, point. Pas de faux semblant, pas de jérémiade sur le fait que son chemin est tâché de sang, qu'elle est toujours toute seule et que c'est dur, qu'elle veut juste se poser et manger du gâteau... non. On bazarde tout ça et on garde une Edelgard qui sait ce qu'elle veut et fera tout pour accomplir son objectif : reconquérir Fodlan et l'unifier sous la bannière adrestienne ! Quitte à tuer tout le monde au passage ! Elle peut se cacher derrière son petit doigt en parlant des emblèmes qui oppriment les personnes méritantes et de l'Eglise qui contrôle tout, des nabatéens qui contrôlent le monde en sous-main MAIS, ça reste clair et net dans le cadrage, la musique, la mise en scène et son ton que c'est une excuse pour ses actes et que le plus important, c'est de conquérir le continent. Elle se gêne pas d'ailleurs pour multiplier les insultes envers tout le monde, même envers ses camarades de classe même si c'est plus discret mais, c'est open-bar pour les membres des autres classes et du monastère ! Elle respecte un peu Byleth pour ses capacités au combat et l'admire même pour cela, pour son côté sans émotion, qui ne laisse pas tromper par eux... mais dans ce monde, elle est en tord. Byleth a des sentiments, elle les exprime et les montre à plusieurs occasions, notamment avec sa famille, même si elle n'est pas très extravertie. Cela permet de bien souligné à quel point Edelgard voie seulement les éléments qui l'arrangent et réarrange la vérité comme elle le veut. C'est bon ? Tout le monde a compris que c'est elle la méchante ? Non ? Bon, on va monter tout ça d'un cran alors (et elle va de toute façon tuer Byleth dans le tombeau sacré alors, ça finira de la désigner comme LA méchante de l'histoire... normalement).
On arrive donc au chapitre de la chapelle. Là, Kronya a attiré des étudiants pour tester les gemmes emblématiques d'Odesse. Comme dans le jeu d'origine, elle se fait surprendre et elle tue Jeralt, autant car il est gênant et commence à se douter de quelque chose, que parce qu'il a épousé une nabatéenne et engendrée une métisse. Si ces déclarations étonnent Claude et Dimitri, Edelgard était déjà au courant sur sa route, même si elle nie encore qu'elle soit vraiment une nabatéenne. Etant donné qu'elle l'admire beaucoup (pas pour les bonnes raisons mais bon, Edelgard est Edelgard, elle voie que ce qui l'arrange), elle refuse de complètement croire que c'est une nabatéenne malgré ses liens avec l'Eglise et dit simplement que si Byleth est vraiment métisse, elle tient de son père et donc, qu'elle est plus humaine que nabatéenne si c'est vrai (et on retombe sur l'injonction faite aux métis de "choisir leur camp" et de ne pas pouvoir juste être des deux, ou dans le leur, ou de juste vivre leur vie : non, tu te mets dans une case et tu y restes). Kronya se moque alors d'elle en disant qu'elle se voile la face, puis repart avec Thalès en disant qu'elle a accompli sa mission, avec son chef qui annonce qu'ils se débarrasseront de tout ce qui risque de se mettre en travers de leur route (sous-entendu Byleth vu qu'elle a l'emblème des flammes naturellement, et qu'ils se doutent bien qu'il y a anguille sous roche). Bon après, Edelgard ne fait pas tout son discours sur le fait qu'ils sont horribles devant eux vu qu'ils sont utiles, elle le garde pour elle. Puis on coupe pour la retrouver avec Hubert en train de discuter de créatures répugnantes qu'elle anéantira jusqu'au dernier quand elles ne lui seront plus utile.
Vient celle du mois suivant où on la traque. Edelgard fait comme si elle n'était au courant de rien bien sûr et est très dure avec Byleth, ce qui permet de lever encore plus de drapeau rouge (surtout que c'est SA dame de compagnie qui a poignardé son père). Elle joue clairement double jeu et fait tout pour vous empêcher de découvrir la vérité, là où Claude et Dimitri sont en train de retourner tout Garreg Mach pour tenter de trouver des indices et aider Byleth quand vous êtes sur leur route (si vous n'avez pas choisi Dimitri, ils ne se rapprochent pas autant qu'ils le pourraient pour les raisons expliqués dans le billet de Byleth, et on peut aussi faire jouer l'influence de Murglaie, qui est le seul à approcher Edelgard avec qui il complote, même s'il échoue à faire chuter Dimitri vu que le complot de Cornélia échoue).
Cependant, malgré tous les efforts d'Edelgard et Hubert, Kronya a quand même été retrouvé dans la forêt interdite. Pour enfoncer le clou sur le fait que les agarthans sont méchants, ça pourrait même être Solon qui a fait exprès de lui donner un plan où il était sûr qu'elle se ferait repérer afin de piéger Byleth. Tout se déroule comme dans le jeu, Solon sacrifie Kronya pour crée le sortilège interdit de Zahras afin de piéger Byleth et d'enfermer "l'astre déchu" loin de Fodlan. J'aime beaucoup le fait qu'il va jusqu'à sacrifier une des leurs pour atteindre son objectif, ça montre bien jusqu'où ils sont prêts à aller et l'horreur de leur magie (surtout quand je mélange ça à mes fanons et hypothèses autour des Braves et de la sorcellerie où il ne faut jamais sacrifier les autres pour sa magie et sa soif de connaissance, seulement soi-même et son propre corps, quitte à mourir dans le processus si tu ne supportes pas). J'aime bien aussi que Kronya supplie de ne pas mourir. Cela la rend encore plus détestable à mon avis : elle s'amuse à donner la mort et prend du plaisir à tuer mais, elle a aussi peur de mourir, ce qui la rend très lâche à mes yeux. Jéritza est sans doute le PIRE personnage du jeu toute catégorie confondu, mais lui au moins n'a pas peur de mourir après l'avoir distribué à tour de bras. Je sais pas... ça le rend un peu moins hypocrite je trouve... après, c'est juste mon avis.
Evidemment, le sacrifice de Kronya ne permet pas à Agartha de se débarrasser de Byleth. Bien au contraire, cela lui permet de réveiller tout son vrai pouvoir et de sortir de la dimension de ténèbres avec toutes ses capacités (même si son pouvoir reste encore énergivore, il lui faudra du temps pour que son corps soit capable de bien l'encaisser). Elle tue aussi Solon comme dans le jeu original, avant de s'évanouir en disant qu'elle a vu Sothis et qu'elle a compris. Si Dimitri et Claude s'inquiètent surtout pour elle et l'aident sur leur route, Edelgard est horrifiée en comprenant que c'est vraiment une nabatéenne, comme j'en ai déjà parlé dans le billet sur Byleth. Elle est également un peu dégouté d'avoir perdu un aussi bon élément que Monica vu qu'elle était douée pour tuer et s'infiltrer, histoire de mettre encore plus le drapeau rouge sur elle et bien l'agiter.
Après la mort de Kronya, on informe le baron Ochs de ce qui s'est passé à Garreg Mach, et il va confronter Edelgard et Hubert lors de son couronnement après avoir recollé tous les morceaux. C'est à ce moment-là qu'on apprend toute l'histoire de Monica, comment elle a changé après son accident, qu'elle n'était plus la même commence à accuser Edelgard d'y être pour quelque chose car, elle n'a jamais été étonné par son comportement et là même encouragé (avec le joueur qui a déjà dû comprendre qu'El était au courant de tout depuis un bail maintenant). Elle lui rétorque sans broncher que c'était un sacrifice nécessaire afin de rendre à Adrestia sa splendeur, et qu'elle a été très utile à Kronya pour accomplir ces objectifs. Sans s'expliquer plus, elle demande à Hubert de le faire sortir se reposer car, il a l'air nerveux et de bien s'occuper de lui, ce qu'il fait avec grand plaisir. Là, la caméra reste sur El alors qu'Hubert fait sortir le baron de force alors qu'il exige plus d'explication tout en la traitant de monstre, puis le bruit de la porte qui se ferme, et un dernier cri d'horreur du baron d'Ochs avec Edelgard qui se remet au travail en disant qu'elle a un problème en moins sur son chemin (et pour le paralogue d'Hapi et Balthus - si j'y pense à cela vu que je n'ai pas fait le DLC - on pourra toujours le remplacer par quelqu'un de plus lambda tout aussi désespéré que lui)
Et voilà pour Kronya ! Elle pourrait être réévoqué à quelques occasions, comme lors de la discussion sur la vengeance à Myrddin. Ce ne serait pas qu'entre eux, ce serait surement aussi avec Claude qui cherche à éviter trop de mort des deux côtés, pour ne pas créer encore plus de ressentiments et risquer de provoquer des révoltes à la fin de la guerre (et qui sert aussi de tête à l'armée pour le moment vu que Dimitri est clairement pas en état). Félix reste et dit en substance la même chose, sauf que Dimitri ajoute qu'eux aussi, ils ont empilé des cadavres vu qu'ils ont provoqué une guerre de sécession pour rejoindre l'Alliance. Là, il le prend très mal et lui rétorque qu'eux au moins, ils l'ont fait avec l'aval de leur duché dans son ensemble, et que c'était ça ou empiler encore plus de cadavre de la disette, de la maladie, du brigandage et de la guerre quand un roi comme lui ou Rufus serait sur le trône. Ils se sont battus pour que leur duché n'ait plus jamais à subir un mauvais roi sans avoir aucune solution pour se défendre (justice ou révolte), avec Guillaume et Aliénor qui avait de bonnes raisons de vouloir leur indépendance dans l'Alliance après ce qu'ils avaient subi, et c'est également la raison de sa présence ici : arrêter l'Empire pour protéger sa famille et son duché d'un mauvais souverain, que ce soit un empereur ou un roi. Cela lui permet d'embrailler sur les raisons de chacun d'entre eux de se battre et sa mise en garde (surtout qu'elle risque de bien résonné dans la tête de Dimitri sur la route de la vengeance, vu que Félix est forcément mort pour le protéger et que c'est sa mort qui signe le fait qu'il ne pourra plus jamais remonté avec Murglaie qui lui tient la tête au fond de l'eau [là où il arrive à s'en remettre si ça arrive sur la route du bon roi, notamment dans son soutien avec Glenn], même s'il ne verra jamais Félix en fantôme, sauf à la toute fin, quand il a tué Edelgard et qu'il s'écroule lui-même pour mourir de ses blessures avec son fantôme / hallucination / interprété cela comme vous voulez qui lui dit "tu ne devais pas agir ainsi" ou quelque chose du genre d'un ton triste), avant de se faire couper par Murglaie, qui se moque de lui pour être quand même revenu sous la bannière royale (sous-entendu très fort "sous la bannière d'un mauvais roi" qu'ils voulaient à tout prix éviter pour leur duché et leur famille) et annonce qu'ils peuvent partir pour conclure la scène, même si Claude et Byleth tentent encore de lui conseiller de faire attention à ne pas se faire entrainer par la rage.
Après ça, elle pourrait être réévoqué quand ils vont en finir une bonne fois pour toute avec les agarthans, notamment en remontant la piste de Kronya et en essayant de comprendre ce qui s'est réellement passé à Duscur.
Et voilà l'histoire de Kronya dans l'UA "bye !" ! J'espère que ça vous aura plus / pas trop dérangé pour ceux qui sont arrivé en lisant mon autre histoire sur CF. J'avais très envie de lui refaire son design parce que juste... que le responsable de ce truc se dénonce et très honnêtement, je le déteste (comme celui de Cornélia qui aurait pu être bien pu intéressant que juste "boobs ! T'as vu mes boobs ! Ils peuvent me servir de flotteurs ! Quand ils ne me cassent pas le dos !"). J'espère simplement que ce n'était pas trop agressif sur le travail du créateur. Je trouve juste dommage qu'on déshabille un personnage comme ça juste pour faire plaisir aux yeux du joueur qu'on s'imagine type, surtout pour un personnage qu'on est censé détester. Ce jeu a déjà bien assez de problème de complaisance avec le joueur comme ça ! En plus, elle fait vraiment tâche au milieu des autres personnages féminins qui ont un design bien plus décents et intéressants. En bref, c'est vraiment dommage... En tout cas, j'espère que les modifications de son histoire vous aura plus, et qu'il n'y a pas trop de fautes.
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