Tumgik
#gueule pas ça résonne dans la salle
aelnaute · 6 years
Text
Ce post va être le plus chiant à lire pour vous, mais un des plus importants pour moi. Désolée par avance.
Sur Tumblr, j’ai écrit sur la plupart de mes exs, sur ma fugue, sur mes viols, sur mon demi-frère manipulateur, sur mon ex meilleure amie, sur ma mère... J’ai écrit à peu près sur tous les sujets qui me touchaient et dont j’avais besoin d’extérioriser. 
Aujourd’hui, j’aimerai parler d’une personne, qui ne vaut clairement pas le temps que je vais consacrer à ce texte, pourtant, je sais qu’au fond, j’ai besoin d’écrire à son sujet. On va formuler ça sous forme de lettre. Ca sera plus simple pour moi. 
16/09/2018
Cher Papa, cher père, cher géniteur,
Tu as eu un enfant, un garçon, en 1990. T’étais pas là le jour de l’accouchement. Tu l’as abandonné, il n’avait même pas 1 an. Tu ne l’as même pas reconnu à la mairie. Il ne porte pas ton nom. Tu avais 18 ans. Tu étais peut-être trop jeune, trop perdu. Mais tu aurais pu au moins envoyer de l’argent à sa mère, tu aurais pu lui donner des nouvelles. Mais c’est plus simple d’abandonner, et de simplement partir du jour au lendemain. 
Pendant les premières années où tu étais avec ma mère, tu ne lui a même pas dit que tu avais un fils avant, elle l’a appris grâce à un de tes frères au bout de deux ans de relation.
Avec elle, tu as eu une fille en 1995, moi, et un second garçon en 2003, mon frère. 
Tu es un homme violent, tu cries, tu n’arrives pas à t’exprimer. Alors quand tu ne sais pas exprimer ce que tu ressens, tu cries, tu tapes dans les objets, dans les murs... Cela m’a toujours fait peur. Ma mère aussi, elle en garde des séquelles. Moi aussi, remarque... Quand j’entends crier ça me paralyse, quand les gens deviennent violents je perds mes moyens, je repense à tout ce que tu nous as fait vivre. Maman est restée 17 ans avec toi, parce qu’elle ne savait pas comment faire pour te quitter, comment faire pour te fuir avec ses deux gosses. 
Elle t'a quitté en juin 2009. J’avais 14 ans. J’ai eu du mal à comprendre au début, mais maintenant je comprends parfaitement. 
.
.
J’avais 14 ans, et un week-end sur deux j’étais chez toi. Tu m’as laissée l’ordinateur, les soirs où j’étais chez toi. J’ai fait 1000 conneries sur les réseaux, j’allais souvent sur les tchats de skyblogs, j’ai eu le droit à des garçons curieux, et surtout à des pédophiles... Et personne pour me surveiller et me protéger. Personne pour surveiller mon historique. Chez ma mère c'était différent, elle, elle me surveillait sur les réseaux. Et c'était peut-être oppressant mais au moins elle faisait quelque chose.
.
.
Aux vacances de 2009, tu nous as emmené en camping avec mon petit frère. Tous les trois. Le camping où on allait chaque été depuis mes 9 ans. En pleins milieu des vacances, on s’est engueulé, parce que je voulais sortir le soir avec des copines, pas loin, juste dans le camping. C'était juste histoire de veiller un peu ensemble. C’était mes copines d’été, on se connaissait depuis plusieurs années. Et tu as dit non, tu n’avais aucun argument valable à mes yeux, je ne comprenais pas, et tu es devenu violent dans tes paroles, dans tes gestes. Tu n’as pas su être “père”, tu as perdu tes moyens, alors tu as plié la tente en hurlant, puis les bagages, et tu nous as mis mon frère et moi dans la voiture. On devait partir la semaine d’après, tu avais déjà payé une partie du camping. Tu as écourté nos vacances, parce que tu n’as pas su gérer une situation simple avec ton adolescente. 
.
.
Aux vacances d’été en 2010, tu nous a emmené chez ton père adoptif pendant plusieurs semaines. J’ai retrouvé un flingue dans sa table de nuit, et des revues pornographiques avec des hommes très très jeunes, dans un tiroir. J’ai aussi retrouvé un sextoy rose dans la salle de bain. Je t’ai parlé de tout ça “papa”, tu as rigolé et tu ne m’as pas cru. 
Cet homme vit seul. Il déteste les femmes, je m’en prenais pleins la gueule quand j’étais là-bas. Comme quoi aucun homme voudrait de moi parce que j’avais pas de seins, et que je savais rien faire en cuisine. “Tu sers à rien”. Il voulait absolument que je l’appelle “Papi”, mais j’avais 15 ans et je ne l’avais jamais rencontré c’était clairement pas mon “papi”. Un jour il a même sorti “les femmes c’est comme les chiens, ça doit obéir aux hommes”. 
Je ne l’avais jamais rencontré parce que ma mère en avait fait les frais avant moi, et avait obligé mon père à couper les ponts avec ce vieux type dégueulasse. 
Il prenait souvent mon petit frère sur ses genoux, et était tendre avec lui contrairement à avec moi. Je prenais soin pendant ces vacances de toujours rester dans la même pièce que mon petit frère. J’avais peur de ce que ce cinglé était capable. Toi, “Papa” tu n’as rien fait, et tu rigolais avec lui. 
.
.
En septembre 2010, nous étions à Lyon avec ma mère, mon frère et mon beau père. Tu as voulu qu’on fasse une conversation sur MSN, tu as allumé ta caméra, et tu m’as dit de vive voix “j’ai eu un fils avant de t’avoir toi”. J’avais 15 ans, et à ce moment j’ai cru que ma vie était un vieux drame pourri de TF1. D’où on m’a caché un demi-frère pendant 15 ans ?
Tu avais fait promettre à ma mère de ne pas m’en parler, ni à mon frère. Tu m’as dit de ne pas en parler à ma mère, sinon elle allait se fâcher (pourquoi ? on ne sait pas.). Encore des secrets, toujours des secrets. 
.
.
Pendant les vacances d’octobre 2010, on a fêté Halloween chez Brigitte, ta meilleure amie. Mais elle n’était pas là. Il y’avait ses 4 enfants, 17 ans,14 ans, et des jumeaux de 9 ans. Leur père était mort il y’a quelques années. Tu étais le seul adulte. Les deux grands avaient invité des amis, parmis ces invités il y’avait un de mes exs, j’étais resté 1 mois avec mais il ne s’était absolument rien passé, on s’était rencontré sur facebook, on ne s’était jamais vu, ça n’avait pas fonctionné parce que j’étais partie à Lyon, que j’avais pas envie de me prendre la tête avec la distance à cet âge là, et que je m’étais mise avec quelqu’un à Lyon.
Cet ex invité on va l’appeler T. Il était vraiment ami avec celui de 14 ans. Je me suis dit que ça serait pas grave, que je l’ignorerai et point. 
On est partis sonner aux portes comme quand on était jeunes, et j’avais même fait les maquillage des petits, c’était chouette. 
Et puis on est tous rentrés dans la grande maison de Brigitte, il y’avait pleins de matelas dans le salon, et dans la chambre des grands. Moi je m’étais mise dans la chambre de Brigitte, seule chambre à l’étage, histoire d’être tranquille. Déjà à l'époque j'aimais me retrouver seule.
Et puis à 3h du matin, T. est arrivé dans ma chambre, et il s’est vengé de la rupture que je lui avais fait subir. J’ai crié, je me suis débattue, il était violent. Il avait 16 ans, moi 15. C’était ma “Première fois”. Et toi, mon “père”, le seul adulte de cette maison, tu ne m’as pas entendue hurler, tu ne m’as pas protégée.
J’avais mes règles ce jour là, il y’avait du sang partout. Quand tu m’as demandé pourquoi je faisais une machine de draps à 8h du matin, j’ai pas pu te répondre la vérité. J’ai sorti un  “ils étaient sales”. Tu ne t’es pas inquiété de mes larmes. Tu m’as juste dit “T’aurais du faire ça plus tard, ça va réveiller les gens là”. 
.
.
Pendant les vacances de février 2011, quelques mois après ce viol, tu as fait venir notre “demi-frère” dans ta maison glauque et sale. 
Il m’a manipulé, a tout fait pour arriver à ses fins. J’ai toujours du mal à parler de lui et de ce qu’il m’a fait. 
Mais en mai 2011, le jour de mon anniversaire, c’était les vacances aussi, on était tous les 4, Mon petit frère, lui, toi, et moi. 
Et il voulait t’annoncer qu’on était ensemble, mais il n’avait pas de courage, alors il fallait que j’y aille. Dans ma tête c’était “sauve moi, sauve moi, engueule le, engueule moi si tu veux mais aide moi à arrêter ça.”. Je t’ai annoncé cette relation consanguine. Et toi, dans le plus grand des calmes tu as répondu “je m’en doutais, mais tant que vous vous protégez, ça me va je suis heureux.” Cette phrase reste encrée dans ma tête, ça résonne encore en moi 7 ans plus tard. Tu aurais pu m’éviter tellement de mal, tellement de douleurs, tellement de reconstruction à faire... 
A quel putain de moment, ta fille de 16 ans est entièrement consentante à un acte consanguin avec un mec de 21 ans ? Surtout dans l'état faible où j'étais. N'importe quel mec aurait insisté je n'aurai pas pu m'y opposer.
.
.
Il y’a aussi l’été suivant où tu es partie de la maison pour travailler dans les vignes à côté, et j’étais partie me balader et en revenant j’ai retrouvé l’arbre devant la maison en feu. Mon petit frère avait jouer avec des allumettes trouvées sur la table. Il était sans aucune surveillance, il aurait pu se blesser, ou même mourir. Mais c’est un enfant vif et intelligent, heureusement. Il avait 8 ans, et je l’ai retrouvé au téléphone avec le fix de la maison pour appeler les pompiers, il les a appelé dès le début de l’incendie. 
Tu en rigolais à moitié quand tu es revenu. Idiot. 
.
.
Tu n’as jamais été un père pour moi. Étonnamment je l’ai compris très tôt. Quand j’étais à l’école maternelle et primaire je ne t’appelais jamais “papa”, je t’appelais par ton prénom. J’avais fait pareil avec ma mère, pour faire pareil qu’avec toi, mais je l’appelais tout de même “Maman” de temps en temps. C’est souvent que les autres parents à la sortie de l’école te demandait pourquoi je t’appelais par ton prénom.
.
.
En 2010, je t’annonce dans la voiture, que je veux perdre du poids. Je faisais 41kg pour 1m72. Tout parent normalement constitué se serait inquiété, aurait surveillé ça. Et toi tu m’as dit “bof, un peu ça te ferait pas de mal, mais quand même...”. Tu n’as même pas surveillé ou observé les minuscules quantités que j’ingérais quand j’étais chez toi.
.
.
Une fois aussi, j’avais 16 ans, je voulais aller prendre l’air parce que je sentais une crise d’angoisse arriver, je sentais une oppression en moi, mais tu m’as dit “non”. J’ai essayé de forcer, tu m’as menacé avec ta main et là, j’avais tellement rien à perdre que j’ai crié “vas-y frappe moi, t’attends que ça”, t’as rien fait tu t’es dégonflé et tu m’as enfermée seule dans la pièce sordide qui te servait de chambre. Un père normal aurait essayer de comprendre avec un dialogue.
.
.
Un peu avant ma fugue en 2013, je t’avais appelé, pour te prévenir au cas où ça tournerait mal. Tu n’as même pas prévenu ma mère comme tout bon père l’aurait fait. Non tu m’as laissé faire en me disant “fais quand même attention à toi Léa”. Tu m’as laissé gâcher mon parcours scolaire, et tu m’as laissé me mettre en danger. 
.
.
Je t’en veux pour tout ça, et bien d’autres choses. Je te déteste. Je ne tiens aucunement à toi, et je suis en paix depuis que je t’ai jeté de ma vie. Je n’ai aucun remord à te demander de l’argent quand j’en ai besoin, alors que tu gagnes certainement moins que moi, tu me le dois bien. 
Tu as abandonné ton premier fils, tu as laissé ta fille dans le danger absolu, tu n’as absolument rien fait pour ton second fils. 
Tu n’as jamais été un père pour moi. Tu n'as jamais été un père de toute ta vie. Tu as été un géniteur pour trois enfants. Trois vies que tu as détruit à coup de violence, de négligence et de fuite.
Alors quand on me demande ce que font mes parents, je cite le métier de ma mère et celui de mon beau-père.
Alors quand on me demande pourquoi je ne parle jamais de mon père, je réponds "je n'ai pas de père, mon géniteur est un connard." Ça résume bien les choses.
Je suis une ratée, comme toi papa, j'ai ça dans le sang après tout. Mais je ferai tout pour m'en sortir contrairement à toi qui te complaîs dans ta pourriture. Je m'en sortirai, je me le promets. Je suis encore en vie et ce n'est aucunement grâce à toi.
Léa
85 notes · View notes
Text
Le dément
Et parfois la tête se creuse
mille fils partent du milieu de la tête
par-delà la tête, au-delà colorés, fins
au milieu de la tête s’épanouissent
creusent l’espace, le magma,
la douleur du délire s’énonce ainsi
s’annonce, épouse la tête,
la forme s’approfondit… c’est un grand espace
quelque chose physique, le dément
aux couteaux, qui s’agitent, il se ronge
les dents, amusé, mille fois s’approfondit
dans les dents (j’en ai plein la mâchoire,
de la couleur, des émotions plein là)
et toujours creuse le magma plus profond,
l’espace s’étend, alourdit la tête,
abasourdit mes défenses, la grande chute
dans le corps, la dégringolade, l’espace
au milieu du corps maintenant, immobiles
mes dents, puissante la puissance de lui,
le dément noir, caché, il me surprend
la racaille à tabasser! mais dites-lui!
qu’il arrête d’aiguiser les couteaux!
je n’en peux plus de son souffle…
je veux mourir, sans honte, bien mourir,
quand il est là, s’approche, le bout du museau,
ne plus dégringoler le long des lignes
dont mon corps est plein, imaginez!
des lignes rouges, roses, blanches
le long de la nuque, le long des couteaux
du dément, son rire (c’est partout son rire)
le rire du dément dans ces lignes,
et devoir pour la survie pour la danse
danser autour d’elles, devoir les aimer!
imaginez la danse à l’intérieur du corps…
les mots manquent pour dire cela, et
toujours l’enclos de la bouche dit rien,
y a rien à dire puisque les mots se
font tabasser par le dément, le sale dément,
le chien de Protée aux mille sarcasmes!
l’entendez-vous qui me gueule dans la bouche?
moi je l’entends… il habite en moi depuis
tant d’années… à vomir sa substance… à
marcher la nuit pour l’extraction du délire…
le long délire bleu de la nuit… ah! écoutez!
et la pensée vit tapie dans l’ombre...
là... à l’arrière du crâne... près des oreilles...
satisfaite... grande… le sourire aux lèvres…
je les sens ses petites lèvres de lion… l’affamée…
et le rire chaud du dément s’avance alors,
la goulue de son rire, je veux dire : l’haleine et la vacance en même temps, de l’espace normal de la tête, la peau normale de la pensée s’estompe (magnifiquement),
se retire comme la mer par la marée,
la couleur après la couleur, la chaleur se fait
au-devant du crâne, et quand il répète la musique,
la boucle de la musique au milieu de la tête
à me rendre fou! car jamais il ne s’arrête!
croît en moi alors l’arête roublarde!
celle qui me cogne à mes parois
(à l’intérieur de la tête) fracasse la face
contre la musique, toujours qui boucle
son tour derrière le front, je suis rendu fou!
et parfois (parfois!) ça gicle sur ma mâchoire,
des taches éparses dans la mâchoire,
roses surtout, à portée des dents,
je bascule la tête, j’amorce la danse
libératrice de la mâchoire,
je gémis pour éteindre la douleur,
goutte à goutte qui rejoint le clinamen
du monde… et toujours, je retrouve
le sentiment de la chute, le long
du grand chemin rocailleux qui parcourt
la pensée, aïe! aïe! j’en ai assez ! assez !
assez ! assez ! je suis ivre de toi !
toi le dément moqueur ! toi le paladin qui
transperce d’airain mon esprit vulnérable
et fatigué ! le farceur inarrêtable ! moi la proie facile !
toi la bouillie de lumière collée à mes parois !
je suis ivre de toi ! tu te joues de ma face
apeurée ! je suis ivre de toi ! ivre de toi oui !
tu dodelines ma pensée au-dedans de toi !
car je sens la chute ! je dégringole !… envie de hurler, dans la salle de bain... sentir la bouche
tendue par le cri... la tête disparaître
avec lui, pour qu’ils se confondent en un cri,
bientôt peu de vent, bientôt disparue…
j’aimerais tant ça… aboutir à ce cri
de conclusion (la belle fin!)... crever
mon ampoule venteuse! mourir enfin !
Et se retrancher (pour toujours!) au fond du délire, malaxer les mauvais sentiments,
ronger la langueur des jours,
aimer la plaque de verre qui traverse le crâne !
car j’assouvis le délire !
je le traverse autant qu’il m’égare
et quand je dis la plaque de verre
je veux dire cette étroite émotion de loup ému
l’idoine qui se plaque l’un contre l’autre
et leur engeance, la grande fissure grise
et transparente de la réalité conquise
— car le dément conquiert et soumet,
d’un coup de rire (un seul!)
et moi je suis un petit Matamore,
je sens la fanfaronnade s’estomper petit à
petit dans l’ivresse du délire,
et fanfaronner de quoi ? d’avoir soumis
le dément ? contourné les couteaux ?
aimé ce qu’ouvrait le délire ? —
pauvre petit bonhomme ! pauvre chat apeuré !
petite chose dans le ballot du dément !
je suis ivre de toi oui ! triple lutte en mon visage, crache ma face! vas-y! libère-moi de tes mains petit bourreau! que cesse la crispation de mes muscles pour la contenance de la bonne face! car surtout (la première règle) c’est ne rien montrer aux autres, pas laisser dépasser le petit bout de quoi qui révélera l’édifice secret du dément — surtout, tout cacher derrière la face neutre et l’éclat amusé des yeux pris par le dément,
continuer à retenir la stéréotypie malade des bras et des mains, pas faire les gestes de la libération et du sacrifice ! pas se frotter la main contre l’omoplate, pas casser le coude deux fois par seconde, pas agiter la jambe le long de la danse du dément,
pas crisper la bouche pour l’extraction du délire,
pas gémir les mains contre la bouche, pas
casser la tête contre les murs... ah oui! ah ! oui ! j’avais pas parlé de ça encore... le désir de la tête éclatée contre les murs —
la tête contre les murs naît du noeud dans la tête,
le noeud du dément (eh oui! ses magouilles petites n’ont jamais de fin! trop facile!) démange agace racle la paroi de la tête et ne se défera que contre les murs, fracassée la tête ainsi dénouera le noeud, et imaginez la joie ! d’avoir défait le noeud ! par le simple claquement de la tête ! moi je pense — ça vaut le coup...
mais je ne peux le dire... on aurait trop peur... le dément doit rester caché... qui rôde...
mais j’imagine la soulage immense dans le corps lorsque le noeud est défait ! pour ma sauvegarde, le noeud a perdu de sa vigueur, l’abilify a estompé sa gaillardise, qui a permis aussi l’élucidation du délire! car avant, l’œil pas décillé, je voyais même pas la face du délire, j’étais la même plaque de verre que lui, pas même différent…
là est le secret du délire froid et sec,
la gabegie froide du dément ! qui me fait croire…
que… tout est là… inséré dans le creux du cerveau… qu’à bien macérer la viande
de la pensée… quelque chose sortira…
que j’en serai plus fort… roucarné de rouille, aboli par le bibelot… hein ? y a quoi ?
je me fatigue dans l’errance, un moment
je m’arrête, j’applaudis plus tout ça,
ça continue bien sûr… mais je n’en peux mais —
alors l’errance commence, la vraie celle-là,
en-dehors de toute joie, car c’est moi alors
qui creuse le noir, avec mes petits doigts,
dans le lit, bercé par le flot du rire du dément,
car il encadre tout bien sûr ! je ne quitte pas
le périmètre ! sale dément ! tu m’auras donc !
et si je ne quitte plus le lit, à ne plus même pisser,
c’est pour accueillir ta fureur, sentir tes
dents malaxer ma pauvre pensée… me faire
vomir dans ma salle de bain! je vomis parfois
les deux doigts dans la gorge, pour sentir
le contenu de mon estomac basculer de bas
en haut, surtout cette sensation de libération :
dans la poubelle, le vomi ! loin de moi ! le vomi
loin de moi ! avec lui, la pagode sale du délire !
pour un temps ! car seul un temps m’est accordé
hors du délire, un petit temps d’ombre et de coton, doux cet espace, un peu
de soleil sur mes mains, mais revient toujours le délire du dément, sa face, ses sales
dents, le lion solitaire qui m’habite…
car le dément si je l’accueille aussi,
c’est pour ce qu’il creuse au fond
de mon ventre, la danse belliqueuse de
bleu et de noir au fond du ventre,
la petite lumière d’or qui ouvre la tête,
l’irise, la couvre délicatement de violence
et de lumière, car le dément si —
n’est pas sans prétexte ni charme
il me séduit, la virevolte de la pensée
au-devant de lui, car quand il prend le corps
plus rien n’égaille l’émotion ! et la
grande chaleur de celui qui gagne me prend !
vous savez quoi ? la tête m’explose de toute cette pensée!
maudite pensée ! et j’aimerais dire
(j’aimerais! mais on dit quoi dans
ce petit langage troué de puces?
dites-moi quoi ! moi je suis épuisé d’avoir essayé !
je n’en peux plus ! on dit rien ! tout s’échappe
entre nos doigts ! la pensée c’est du sable,
nos mots pas mieux ! il nous manque cent
mille concepts ! au minimum ! il y a une douleur
pas dite, celle de la langue qui doit
s’arrêter car les mots manquent...
celle de la pensée qui se ramifie au plus
près du neurone pour épuiser
le petit sens... qui manque...
pourrait faire notre sentiment...)
je ne sais plus ! j’ai perdu le fil !
encore une humiliation du corps...
alors je vais dire ça ! écrire dans la forme du langage  c’est déjà dire non au dément,
à l’haleine et aux dents du bandit
préférer aplatir le délire dans le blanc du verbe,
oui! oui! c’est ça l’exacte sensation :
aplatir, s’aplatir la gueule déformée
du dément dans le langage
pas pour l’airain ou l’invincibilité
(non pas ça, vraiment pas ça)
plutôt pour trouver le rythme où caler le corps,
l’arrondir de trop de forme, immobiliser
le dément, casser ses petites jambes
torses pour la grandeur du langage
— au fond, dire quoi? rien que la petitesse
invraisemblable, la folle grandeur de l’espace
du dément, et le combattre pied à pied,
douloureusement ça c’est sûr, avec l’amour
du dément, circonscrire la rage
au-delà des fils irisés du cerveau /
ah mais que veux-je dire là? essayez de sentir
lisez lentement, gueulez ! c’est important !
important la configuration du verbe !
c’est pour la danse que j’écris…
pour la danse dans le corps
que m’offre le dément...
Le dément se ronge les dents en mon intérieur,
je sens ses petites dents tapoter la paroi
de la pensée, tâter le terrain pour l’envahir,
la musique résonne en moi… on devient fou ici…
j’ai envie de vomir l’intégralité de mon corps —
je suis allongé sur le lit, malade du dément,
qui revient, me plonge dans l’eau bouillante
des pensées noires, me donne l’envie
de couper les veines pour l’extraction de la douleur,
qu’elle s’en aille dans le sang ! j’ai si mal
à la tête, l’envie de l’éclater avec un marteau,
c’est lui le marteau oui ! qui me tabasse la face
aujourd’hui, sous le grand soleil du monde,
les rayons de l’automne moussant le ciel,
la mousson de la lumière, délicate, c’est
le tissu précieux du ciel, notre seconde peau,
on est rien que ça, à se ramifier jusqu’au
bout de la pensée, cette robe délicate de la
lumière en automne, rien que nous,
image adéquate à se jeter sur la face pour
la consolation d’être un corps… le soleil
s’étend le long de ses rayons, indolent
dans sa douceur, je recueille un peu de cette
lumière sur ma peau, mes mains la recueillent,
et je ressens en cet instant — comme est
douce parfois la sensation de vivre, qu’elle
fait un poids précieux dans la balance
quand monte en moi la haine et le magma —
mais toujours revient le dément… il perce avec douceur
la quiétude de la pensée… je sens l’espace chaud
qui l’annonce, au-devant du crâne
ses petits pieds de loup, et l’excitation
qui l’accompagne, seule interrompue par le cri
brusque et soudain, la torsion de la bouche
et qu’il me faille craquer la pression
du délire, tout de suite! ne pas laisser
l’extension du magma se faire,
calmer là la prétention du dément…
et parfois je deviens irascible… monte dans ma
tête l’énergie… incroyable! dévastatrice de ma
gorge déployée dans des cris ! le démon !
saisi ! ah ! j’aimerais hurler ! et tout me vomir !
l’intégralité du corps par la gorge ! tout
l’estomac passé par la gorge ! j’aimerais
aimer cet espace lumineux de l’excitation,
m’en faire un manteau pour les jours sans,
et abjurer tout autre état de la pensée !
le corps bondit, se tord… la grande musique
se soulève au milieu de la tête, commence
à tabasser le rythme, ouvre les meurtrières
refermées de l’esprit indolent, rabat les parois
sur la crispation, imaginez! votre esprit
pris dans la parade des couleurs de la pensée!
parfois le fauve rugit à travers tous les petits
plis de la pensée, la circonvolution s’agace,
manifeste, rit de tout cette pensée déversée,
par terre, là devant nous, à mes yeux écarquillés !
2 notes · View notes
ecoamerica · 2 months
Text
youtube
Watch the 2024 American Climate Leadership Awards for High School Students now: https://youtu.be/5C-bb9PoRLc
The recording is now available on ecoAmerica's YouTube channel for viewers to be inspired by student climate leaders! Join Aishah-Nyeta Brown & Jerome Foster II and be inspired by student climate leaders as we recognize the High School Student finalists. Watch now to find out which student received the $25,000 grand prize and top recognition!
18K notes · View notes
lwinkwinker · 3 years
Text
BAGARRE.
Tout a commencé avec Bagarre, ouais, le groupe qui s'appelle Bagarre là... ben voilà !... on a pas vraiment pris de mandale sur ce coup-là !
Face A : La curiosité ; j’adore découvrir et ne reste certainement pas dans mon confort d'acquis ; j’ai été piquée par un magazine français bien établi et achetable au rayon zik du kiosque. La punchline faisait un truc du style : Bagarre nouveau groupe, coup de génie blabla.. Ben tiens ! Lecture, réaction, googlemachinage et écoute en essayant de se sortir du cervelet qu'ils sont a priori géniaux.
Face B : incompréhension ! Après plusieurs écoutes étalées (pour éviter le jour de l'humeur de merde où tout est moisi de toute façon), avec en prime un live "vu à la télé" montrant une foule ultra réceptive extatiquement délirante, c'est l'interrogation totale ! "Bagarre le gouffre"*, oui plutôt oui... Autant un Aphex Twin peut être indigeste d'emblée et à l'écoute n°4 (ou 18 pour les puristes), certains tracks deviennent limite su-pers, autant là... Au delà des tronches du groupe qui sont d'entrée de jeu amendable pour motif de délit de sale gueule, résultat d'une accumulation de ptites têtes au look subtilement mal défini, quasi obligatoire et signe de sérieux artistique apparemment de nos jours, niveau musical c'est du "mais qu'est-ce qui se passe" ?! Le live résonne comme un groupe qui se cherche en se matant dans le plastique de leur eau minérale Fiji, incrustés dans le garage des parents du bassiste MAIS avec un fil rouge relativement fiable bien qu'encore balbutié.  En gros : Une chanteuse qui emmerde le rythme, des textes qui s'éloignent de la valeur absolue dite de profondeur, tout en se juxtaposant sur une tendance d'idées mélancoliques puissance kaléidoscope (imagine le trouble). Merci de nous frotter à ce sentiment d'inaudible alors que nom de Zeus y'a tout pour bien faire, si bien sûr on fait abstraction des superpositions mélodiques apparemment cleans. 
Sommes-nous à côté de la plaque et vivons-nous un copié collé de l'époque révolutionnaire d'un Mozart accusé de jouer trop de notes devenu ainsi une migraine générale pour l'auditoire de l'époque de l'époque ? Nos oreilles ne sont-elles pas prêtes ? Ou essaie-t-on de nous faire croire qu'on est trop cons pour comprendre voire kiffay ? Sommes-nous passés du côté impensable du terrible "on a atteint notre maturité finale, c'est le début de la fin, vivons à présent la nostalgie de notre génération manifestement dépassée", comme nos parents qui, quand nous étions ado, défonçaient catégoriquement les Laurent Garnier et autre NTM (sacrés français) et qui étiquetaient nos géniteurs de gros cons qui ne comprenaient rien... du tout !
Le test : Celui du "Tu connais Bagarre ?" balancé la collègue de travail hyper open et fraîche n'a pas donné de résultat positif non plus. Son Verdict : " je ne tiens pas plus de 30 secondes". Pourtant cette même collègue "aime beaucoup Grand Blanc" et (...) "Couleur 3". Hé Ho ! Même elle est déjà allée chez Colette, merde !
BON ! ça suffit ! Les mecs qui nous incitent à écouter ça... ouais vous les journalistes police de l'Inrockuptible labellisé, vous le faite votre job ou pas ? Ecoutez-vous vraiment avant de scander en gros titre "LA DECOUVERTE DE CET AUTOMNE ?" ou alors ils sortent tellement leur carte presse devant les hôtels de luxe qui font des soirées sélect (au mieux hein parce que je les soupçonne de dormir la nuit en fait) qu'ils écrivent pour faire plaisir à 10 personnes sur Paris ? Ha je pourrais en faire partie si je voulais (euh habiter Paris). Mais c'est quoi ce binz ?!
"Fumiers” ! On se croirait dans une ambiance digne du film "Kill your friend" où le stagiaire encore sous éthique écoute vraiment les groupes, ceux qui habitent des villes de moins de 30'000 d'habitants et jouent sur des scènes dignes de salles des fêtes. Sont-ils de sombres investigateurs et dénichent-ils des musiciens paysans obscures et sans talent n'aurait-ils vraiment rien pigé au concept du copinage ?
Les dictateurs des tendances musicales (et pas que) ont-ils vraiment une éthique professionnelle animée d'une vraie passion ou se sont-ils laissé pousser une toison dans chacune de leur main ? Serait-on dans un schéma identique à la devenue fameuse blague de l'expo d'art contemporain où l'on se doit de la ramener en faisant semblant d'avoir une émotion incroyable devant un monochrome sans uniformité de couleur terne ? Tout ça parce que c'est le pote d'une personne influente et connue dans un milieu qui, qu'on le dise, n'est au final qu'une sorte de secte légale comptant au maximum 35 membres désignés volontaires ?
Y’a quand même un effet boeuf carottes sans gluten je trouve...mais peut-être que suis la seule à me comprendre...
L.Wink, manifestement assez remontée en 2018.
0 notes
egoroman · 3 years
Text
V
02:37
Mélodie enfonce son doigt dans le bouton de l’interphone. Un léger buzz bourdonne en continu, écho à la sonnerie qui doit retentir plus haut, dans l’un des appartements de la résidence.
On est devant un immeuble, dans un quartier tranquille. Une porte transparente nous sépare du hall d’entrée. La jeune femme maintient son doigt enfoncé. Elle est bien décidée à réveiller la personne à l’autre bout du fil. Je lève les yeux pour admirer le bâtiment, légèrement inquiet. Elle a marché rapidement, semblant savoir où se diriger. Je l’ai suivi sans trop poser de questions, un peu fatigué par nos péripéties précédentes. J’espère juste qu’elle va pas me plonger dans un nouvel ouragan.
- C’est chez qui ?
Elle se tourne vers moi pour me répondre. Mais avant qu’elle ait pu le faire, on entend un déclic. La voix étouffée d’un homme s’échappe de l’appareil.
- Vous savez quelle heure il est ?
L’inconnu a l’air fatigué. Et un peu agacé. C’est pas très étonnant. Mélodie se penche vers la sonnette.
- C’est moi.
L’homme semble immédiatement savoir à qui il a à faire. Il lâche un soupir d’une lassitude inégalée.
- Monte.
Un nouveau déclic. La porte d’entrée se déverrouille. Mélodie me sourit d’un air satisfait, avant de pénétrer à l’intérieur de la résidence. Je lance un dernier regard inquiet vers les fenêtres de l’immeuble, soudain parcouru d’un mauvais pressentiment. Puis je lui emboite le pas.
***
On monte des escaliers, arrivant au troisième étage, dans un couloir silencieux au sol recouvert d’une moquette brune. Des deux côtés, des portes en bois se succèdent. Mélodie marche à pas rapides, sans prendre le temps de m’attendre. Je suis obligé d’accélérer le pas pour pas la perdre.
Elle se dirige jusqu’au numéro 36. Elle a l’air de savoir ce qu’elle fait, car elle actionne la poignée, ne se souciant même pas d’annoncer son arrivée. Mais la porte s’ouvre pas. C’est fermé à clé.
Elle frappe en continu sur le battant en bois, impatiente, insensible au bruit qui résonne dans l’ambiance nocturne des habitations. La voix fatiguée de l’homme se fait entendre de l’autre côté. Il est agacé.
- J’arrive !
On entend le son d’une clé qui tourne dans sa serrure, puis la porte s’ouvre. Un homme un peu plus vieux que nous se trouve dans l’encadrement. Il est de taille moyenne, ne portant qu’un t-shirt et un caleçon. Ses cheveux châtains sont repoussés en arrière, tombant sur sa nuque. Il a une gueule d’ange, une allure de beau-gosse. On dirait un acteur américain.
Mélodie ne lui accorde même pas un regard. Elle lui passe à côté, et pénètre à l’intérieur de l’appartement comme si elle était chez elle.
- Salut, fait-elle simplement d’une voix morne.
Elle s’avance dans le petit salon, et va s’écraser de tout son long sur un canapé, l’air épuisé. Le beau-gosse l'observe faire, le regard sombre. Mais il se retient d'énoncer toute remarque.
J’hésite à la suivre. Je me sens absolument pas à mon aise dans ce nouveau décor inconnu. Au moment où il s’apprête à refermer la porte, l’homme remarque ma présence pour la première fois. Il me dévisage froidement, un peu surpris. Je me sens intimidé.
- Euh, bonsoir. Je... Je suis avec elle...
Je désigne Mélodie d’un geste furtif. Le beau-gosse soupire. Il n’a franchement pas l’air enchanté. Mais il s’écarte, me faisant signe de rentrer. Je m’exécute, un peu gêné.
La porte est refermée derrière moi. J’avance timidement à l’intérieur de l’appartement, observant les lieux. C’est pas très grand, mais assez cosy. La pièce principale est constituée d’un coin salon, avec un grand canapé et des fauteuils installés autour d’une table basse. Un large écran de télé est accroché au mur. Sur la gauche, la pièce se change en un petit coin cuisine. A droite, un couloir sombre semble mener vers d’autres pièces. Sûrement une chambre et une salle de bain.
Le beau-gosse s’avance en direction de Mélodie. Son ton est ferme, mais il arrive à garder son calme malgré tout.
- Tu sais quelle heure il est, Mélodie ?
La jeune femme ne lève même pas la tête du canapé. Sa voix est étouffée par les coussins dans lesquels elle a plongé son visage.
- L’heure de m’acheter une montre ?
- Y en a qui bosse. Et qui ont besoin du week-end pour se reposer.
Elle se redresse avec des gestes lourds, se tournant vers lui. Elle lui présente son visage en effectuant une moue exagérément triste, sûrement pour l’attendrir. Elle parle d’une petite voix.
- J’ai besoin d’un remontant.
L’homme soupire, insensible à ses charmes.
- Y a toujours quelque chose.
La porte sur ma droite s’ouvre soudainement. Une femme du même âge que le beau-gosse en sort, se massant les paupières. C’est une métisse aux formes pulpeuses. Elle porte un pyjama, et a l’air d’à peine se réveiller, l’esprit encore embué par le sommeil.
- Arthur, c’est qui ?
Elle remarque ma présence, et se stoppe net. Le beau-gosse se tourne vers elle.
- Rien. T’occupes. C’est Mélodie. Va te recoucher.
- Il est trois heures du mat’ !
- C’est pour ça. Va dormir. Je te rejoins après.
La métisse a l’air en colère. Elle me dévisage, comme si j’étais une tâche sur sa robe de mariée. Jamais j’ai eu l’impression d’inspirer autant de dégoût chez une personne. J’ai soudain l’envie urgente de me faire tout petit.
- C’est qui, lui ?!
Le beau-gosse commence à perdre patience.
- Caro, je gère. Retourne au pieu.
- Elle croit qu’elle peut venir, comme ça, avec n’importe qui, au milieu de la nuit ?! Et toi, tu lui ouvres, en plus ?!
- C’est chez moi. J’ouvre à qui je veux.
- C’est chez nous !
Il lui répond d’un ton passif-agressif.
- Techniquement, ma puce, pour que ce soit chez nous, faudrait que tu payes un loyer.
Le visage de la femme se décompose. On dirait que l’autre vient de lui foutre un coup de poing dans l’estomac. Elle ouvre de grands yeux choqués. Mais elle dit rien. Elle fait demi-tour, et pénètre à nouveau dans la pièce d’où elle était sorti, claquant violemment la porte derrière elle.
Le beau-gosse a pas l’air d’en avoir grand chose à faire. Il tape dans ses mains, l’air enjoué.
- Bon ! Un petit remontant !
Il se penche vers un meuble, ouvre un placard, et se met à fouiller dedans. Mélodie se tourne vers lui, toujours confortablement installée sur le canapé.
- T’es toujours avec cette pouffe ?
Sa voix est pleine de dédain. Le beau-gosse lève un doigt dans sa direction, sans même se retourner.
- On dit pas de mal de mes copines, Mélodie. C’est la règle numéro un sous mon toit.
Il semble trouver ce qu’il cherche. Il se retourne, tenant en main une grosse boite en fer estampillée du nom d’une marque de bonbons au chocolat. Il referme le placard, et s’assoit en tailleur face à la table-basse. Il pose la boite dessus, et l’ouvre. Il en sort un petit sachet rempli d’une poudre blanche. J’ai pas besoin d’en avoir souvent croisé dans ma vie pour comprendre ce que c’est. De la cocaïne.
Je reste immobile, dans un coin de la pièce, observant la scène. Je me sens pas à mon aise, ayant l’impression de déranger l’intimité de gens que je connais pas, et qui m’ont rien fait. L’impression de me retrouver mêlé à des histoires sordides pour lesquelles j’ai absolument rien à voir. C’est pas la première fois de la soirée que je me demande si c’était une bonne idée d’avoir suivi Mélodie jusqu’ici.
Le beau-gosse s’occupe de défaire le petit sachet. En même temps, il lève les yeux vers moi, me fixant d’un air sérieux.
- Tu t’appelles comment ?
J’essaie de reprendre contenance, d’adopter une posture plus assurée que je me sens vraiment.
- Euh, Charlie...
- Assieds-toi, Charlie.
Son ton est calme et quelque peu rassurant, mais y a quelque chose d’autoritaire dans son timbre. De toute façon, il est trop tard pour faire demi-tour. Autant profiter de ce moment de répit. Je m’installe face à lui, sur le sol, de l’autre côté de la table-basse.
Le beau-gosse finit de défaire son sachet. Il déverse un peu de la poudre sur le couvercle de la boite en fer. Au même moment, la métisse sort une nouvelle fois de sa pièce. Elle s’est habillée en vitesse, et porte un sac-à-dos sur les épaules. Elle s’avance d’un pas rapide vers la porte d’entrée.
- Je vais dormir chez Sarah.
Son ton est glacial. Pourtant, le beau-gosse ne daigne même pas lever les yeux vers elle. Il lui répond d’un ton enjoué.
- OK. Passe-lui le bonjour.
La métisse quitte l’appartement en coup de vent, exprimant tout son mécontentement en faisant trembler les murs lorsqu’elle referme la porte derrière elle. Pas une seule fois, l'autre n’a levé les yeux dans sa direction. Il reste concentré sur son travail.
Il attrape une carte en plastique, et commence à former plusieurs lignes avec la poudre. Des rails de coke. Je l’observe faire, intrigué. J’ai pénétré dans un nouveau monde. Un monde dont je ne serais que spectateur. Un nouveau monde pour lequel je suis pas sûr d’avoir beaucoup d’affinités. Que je suis pas sûr de totalement comprendre. Après quelque secondes, je me décide à prononcer quelques mots, ne serait-ce que par politesse.
- Et... Et vous ? Vous vous appelez comment ?
Le beau-gosse lève les yeux dans ma direction. Il me fixe pendant un court instant, avec un regard perçant qui semble capable de lire à travers moi. Un court instant qui dure une éternité.
- Arthur, il répond finalement, d’un ton tranquille. Et je préfèrerais que tu me tutoies. Tu me fais prendre dix ans d’un coup, là.
Je suis toujours intimidé. Mais je tente de m’adapter.
- T’es... T’es un ami de Mélodie ?
Arthur lâche un petit rire amusé, comme si je venais de sortir une bonne blague.
- Mélodie fait pas dans les amis. Je suis son grand frère.
Son grand frère ? Les choses semblent s’éclairer un peu. C’est peut-être pas si grave que je pensais. Je me détends légèrement. Mais je sais pas trop quoi rajouter.
- OK.
- Et toi, Charlie ? T’es un ami de Mélodie ?
Il appuie de façon étrange sur le mot. Y a l’air d’avoir un sous-entendu dans sa question. Je suis pas sûr de bien comprendre.
- Je viens juste de la rencontrer.
- Je vois.
Il a les yeux toujours concentrés sur son opération. Mais y a quelque chose dans sa voix qui laisse penser qu’il a capté plus de choses dans mes mots que j’ai l’impression d’avoir révélé. Y a un truc qui m’échappe.
- Il voulait se jeter d’un pont.
Mélodie contribue à la conversation d’un ton nonchalant, comme si elle évoquait simplement le temps qu’il faisait dehors. Arthur lâche une exclamation amusée. Ca le fait rire.
- C’est vrai ?! Eh ben, c’est que vous êtes faits pour vous entendre, mes loulous !
Je le dévisage d’un air étonné. Accusateur, même. Tout comme sa sœur, il a l’air de tout prendre avec tellement de légèreté. C’est déstabilisant. Il capte mon regard d’incompréhension. Il décide de s’expliquer, toujours sur le ton de la conversation.
- Mélodie en est pas à sa première tentative. Elle a déjà fait deux-trois séjours en HP.
Je me tourne vers elle, surpris. Elle évite mon regard, affichant son habituelle mine indifférente. Me trouver ici, maintenant, rencontrer son frère... J’ai l’impression de pénétrer son univers. D’apprendre à vraiment la connaitre. Alors, elle aurait probablement sauté du pont, un peu plus tôt dans la soirée ? C’est bien ce que je pensais. Elle bluffait pas. Elle sait ce que c’est que de souffrir. A l’intérieur. De sentir ce poids peser sur ton âme jusqu’à la limite du supportable. Je peux pas m’empêcher de soudainement ressentir un énorme élan d’empathie envers elle. J’ai envie de me lever, et de la prendre dans mes bras. De lui dire que je comprends. Que tout va bien se passer. Y a quelque chose chez cette fille. Quelque chose de différent. De dangereux aussi, sûrement. Mais par delà le danger, y a une vérité. C’est peut-être pas un hasard si nos chemins se sont croisés, ce soir. Peut-être qu’on est faits pour découvrir cette vérité ensemble. Pour s’entraider.
Elle fait pas attention à moi, toujours avachie sur le canapé. Elle approuve d’un ton neutre.
- Ouais. Mais cette fois, c’est pour de bon. A six heures, on se jette tous les deux d’un pont.
- Eh ben, vous me raconterez comment ça s’est passé.
Arthur a pas l’air de la prendre au sérieux. Il parle avec insouciance, beaucoup plus absorbé par la drogue qu’il est en train de préparer que par nos histoires suicidaires. Peut-être a-t-il déjà trop l’habitude, maintenant. C’est sa sœur, après tout. Il doit la connaitre mieux que moi. Après tout ce qu’elle m’a fait vivre en à peine trois heures, j’ose même pas imaginer toutes les choses qu’ils ont dû traverser ensemble.
Le beau-gosse termine son affaire. Il repose la carte en plastique à côté de lui, et attrape un bout de papier qu’il déchire, avant de l’enrouler en forme de paille. Il se l’insère à l’intérieur de la narine, se penche en avant, et se met à sniffer un des rails de coke.
- Ah !
Il relève la tête en arrière, et lâche un soupir satisfait, sentant déjà les effets de la drogue faire leur effet. Tout le reste semble avoir été oublié. Je le dévisage. Si y a bien une chose qu’est sûre dans tout ça, c’est que je suis incapable de comprendre leur façon de penser, à tous les deux.
Arthur renifle, et s’essuie machinalement le nez. Il remarque mon regard confus. Il me sourit d’un air rassurant.
- Mélodie et moi, on n’a pas une histoire familiale facile, il m’explique, comme si ça justifiait la raison de tous leurs comportements. Mais t’es sûrement pas venu là pour nous entendre radoter nos souvenirs de jeunesse.
Mélodie se redresse d’un coup, impatiente.
- Non, on n’est pas venus là pour ça ! Fais tourner !
Arthur lui tend le couvercle. Elle se créé à son tour une paille avec un bout de papier, et sniffe l’un des rails. Elle relève ensuite la tête, et renifle, savourant sa montée. Elle me fait passer le couvercle. Je la regarde d’un air confus, un peu gêné.
- Euh, non merci.
Elle s’énerve, agacée, comme si elle prenait mon refus de manière personnelle.
- Décoince-toi un peu, Charlie ! C’est la première et dernière fois de ta vie !
Arthur s’adosse confortablement contre un des fauteuils. Il me fixe en souriant, les yeux vitreux.
- Elle a raison, mec. Faut profiter. Dans trois heures, tu seras plus de ce monde. C’est pas ce qu’elle a dit ?
Je fixe le couvercle, hésitant. Et puis d’un coup, je soupire. J’approuve d’un signe de tête. Je lâche prise. Pourquoi pas. Si je dois mourir, autant kiffer un peu avant. Savourer une nouvelle expérience de plus sur cette Terre, avant de la quitter. Ca peut pas me faire tant que mal que ça. Pas plus de mal que je ressens déjà, en tout cas.
J’attrape le couvercle, et imite les deux autres en me formant ma propre paille. Je l’insère dans mon nez, et me met à sniffer le dernier rail de coke. Ca me pique immédiatement l’intérieur de la narine. C’est pas très agréable. Je me redresse. Je renifle. Les effets se font aussitôt ressentir. Ma tête me parait plus légère. Une tendre chaleur s’empare de mon corps. Je me sens flotter. Les couleurs autour de moi apparaissent plus douces. Tout comme la matière qui rentre en contact avec ma peau. Sans réfléchir, comme si j’étais plus aux commandes, je me penche lentement en arrière. Je me couche sur le sol. Je ferme les yeux. Je me sens bien. J’ai soudain une envie irrépressible de rire. Je m’esclaffe, hilare, sans pouvoir m’arrêter. Je sais même pas pourquoi.
***
Arthur a allumé sa chaine hi-fi. Un son hip hop old school agrémente l’ambiance de l’appartement. Pas trop fort, juste de quoi mettre un fond sonore. Il est couché sur son canapé, fumant un joint tout en discutant avec Mélodie, installée sur un fauteuil face à lui. Ils ont l’air de se sentir bien, comme sur un nuage. Moi, j’arrive pas à tenir en place.
Je me déplace dans toute la pièce, incapable de me calmer. Mon cœur bat si fort que j’entends ses percussions résonner contre ma cage thoracique. J’ai chaud, je transpire. Les effets de la drogue me rendent mal-à-l’aise. Mes pensées tourbillonnent dans mon esprit, comme tentant de m’emporter loin de la réalité. Tout tourne beaucoup trop vite. Mes idées perdent leur sens, allant et venant au fur et à mesure que je les oublie. Je me sens mal. Faut que je fasse quelque chose. Je sais pas quoi. Quelque chose qui puisse tout remettre à l’endroit.
Arthur se tourne vers moi. Il m’observe d’un air amusé.
- Charlie, assis-toi.
Ca le fait rire. Je vois pas pourquoi. Il comprend pas. Il comprend pas le problème. Personne comprend. Y a que moi qui arrive à voir les choses comme elles sont vraiment.
Je m’arrête, essoufflé, excité, contemplant la pièce autour de moi. Je crois que je commence à percevoir ce qui coince. Je m’exclame, inquiet. Je viens de mettre sur le doigt sur un truc beaucoup trop grave.
- Y a trop de chaises ici ! Vous trouvez pas qu’y a trop de chaises ?! Y a trop de surfaces pour s’asseoir ! Et pas assez de gens !
C’est ça ! C’est ça que les autres voient pas ! Ils sont cons, ou quoi ?
Arthur éclate de rire. Je me passe les mains sur le visage, épuisé. J’arrive plus à rester concentré sur une seule pensée en même temps. Mais y a quelque chose que je dois comprendre. Je le sais. Quelque chose qui m’échappe, mais qui est pourtant sous mes yeux, en évidence, depuis le début.
Je tente de me calmer, de suivre ma réflexion jusqu’à sa source. Y a un message que je dois décrypter au fond de mon cerveau délirant. C’est important !
- C’est... C’est ce signe...
Je relève les yeux, ayant l’impression de rependre mes esprits, de toucher le nerf du problème. Oui, c’est ça !
- Il.... Il est partout ! Dans la forme des meubles ! Je le vois partout ! Le tatouage ! Ca veut dire quelque chose ! Je suis sûr que ça veut dire quelque chose ! Faut que je comprenne ce que ça veut dire !
Je ressens un élan de fatigue. La lumière me fait mal aux yeux. Je me frotte les paupières. Des tâches noires apparaissent à ma vue. Elles forment... ce signe. Oui, ce signe. Il est omniprésent. Comme s’il appartenait au code source de l’Univers. Il suffit juste de connecter les points. Pourquoi personne d’autre que moi ne le voit ? Qu’est-ce que ça veut dire ?
Je suis sorti de ma méditation par Arthur, qui m’attrape par le bras.
- Là. Assis-toi.
Il me tire, m’obligeant à m’asseoir à côté de lui, sur le canapé. Je me laisse faire, les yeux perdus dans le vide. Je me sens vraiment trop épuisé. Je tente de terminer le cheminement de ma pensée. Mais trop tard, ça m’a échappé. Encore une fois.
Arthur me tend son joint.
- Tiens. Tire, ça va te détendre.
Je m'exécute, sans réfléchir, pas vraiment concentré sur ce que je fais. Je tire une latte du bout des lèvres. Ca me brûle la gorge. Je recrache aussitôt la fumée, toussant, manquant de m’étouffer. Arthur et Mélodie rigolent, amusés.
Le grand frère se positionne à nouveau confortablement au fond de son canapé. Il savoure son joint, me fixant avec intérêt. Et aussi une certaine tendresse. J’ai l’impression qu’il m’aime bien. Je suis peut-être un des rares “amis” de Mélodie qu’il apprécie vraiment. Il me scanne de ses yeux inquisiteurs. Tout comme sa sœur, il a ce genre de regard perçant qui semble pouvoir lire dans les pensées.
- Parle-moi un peu de toi, Charlie.
Je me sens pâle et transpirant, toujours sous l’effet des drogues. Je m’essuie le front, tentant de reprendre contenance, de revenir au moment présent.
- Qu’est-ce que tu veux que je te dise ?
- Qu’est-ce que tu fais dans la vie ?
Je hausse les épaules.
- Rien.
- Personne fait rien.
Je me tourne vers lui, le fixant d’un regard sombre, comme le mettant au défi de me contredire.
- Moi, je fais rien.
Arthur sourit, amusé. Je crois qu’il a du respect pour les gens qui ont du répondant. Il continue de me fixer, pendant plusieurs secondes. On dirait qu’il remue quelque chose à l’intérieur de son crâne. Et il va pas tarder à le sortir. Justement...
- Pourquoi tu veux sauter d’un pont ?
Son ton est tranquille, quoique curieux. Il est direct, comme sa sœur. Sa question me surprend. Je détourne le regard. J’ai pas envie d’en parler. Comment il pourrait comprendre ? Personne n’a jamais compris. Personne ne comprend jamais. Les gens cherchent toujours à éviter le sujet, ou à le minimiser. Pourtant, on vit tous au-dessus du vide. On vit tous en chute. Mais personne n’ose baisser les yeux. Personne n’ose regarder en bas. Personne à part moi.
- Parce qu’il est enfermé dans une boite en verre, ou je sais pas quoi.
Je me tourne vers Mélodie, surpris par sa remarque. Elle soutient mon regard, l’air sérieux. Elle se souvient. Je m’y attendais pas. J’avais dit ça sans vraiment réfléchir, pour essayer de lui expliquer ce que je ressentais sur le moment, après avoir manqué de sauter. Ca l’avait fait rire. Je croyais qu’elle me prenait pas au sérieux. Mais là voilà à me fixer avec intensité, comme si elle était désireuse de connaitre ma réponse. De connaitre la véritable signification de mes mots. Sous ses airs désinvoltes, elle m’a écouté. Elle a été attentive à ma souffrance. Je suis étonné. Et même touché, dans un sens. Se pourrait-il que sous sa carapace se cache en réalité une fille beaucoup plus sensible qu’elle aimerait le faire croire ?
Arthur est perdu. Il se tourne vers sa sœur sans comprendre.
- Hein ?
Elle l’ignore, continuant de me fixer.
- C’est pas ce que tu disais, tout à l’heure ?
Je baisse le regard. J’ai pas envie d’en parler. Pas envie de m’exposer, comme ça. Pas maintenant. J’ai l’impression de rouvrir de vieilles plaies qu'il faudrait surtout pas retoucher. Et puis, même si j’avais envie de leur expliquer, comment je pourrais ? C’est pas le genre de truc pour lequel on peut faire un schéma. Cette misère que je ressens au fond de moi, elle est bien trop personnelle. Trop unique. Trop profonde. Trop complexe. Trop... existentielle. Elle échappe aux flots simplistes du quotidien. Voilà pourquoi je peux rien dire, jamais. Parce qu’y a rien à dire, en vrai. On est tous prisonniers de notre propre subjectivité. La vie continue pour tout le monde. On est tous isolés. Et personne pourra jamais vraiment comprendre personne. C’est notre lot. Notre malédiction de mammifères intelligents. La malédiction de la conscience.
Les deux autres continuent de me fixer, en silence. Ils attendent une réponse. Je sais pas quoi leur dire. Je sais pas comment réagir. Et puis, d’un coup, je lâche un soupir. Je suis fatigué. Fatigué d’être constamment sur la défensive, comme ça. De rejeter le monde autour de moi, parce que je sais qu’au fond il peut pas m’aider. J’ai envie de le laisser rentrer, pour une fois. J’ai envie de partager.
Je réfléchis. Les mots sortent de ma bouche avec lenteur, comme si je prenais connaissance d’eux en même temps de les prononcer.
- Plus rien... Plus rien n’a de sens. C’est comme si l’endroit était devenu l’envers. Et est-ce que c’est moi qui vais plus bien ? Ou est-ce que c’est tout le reste autour de moi ? Je sais plus qui je suis. Je sais plus où je vais. Le monde continue de tourner, mais il me file entre les doigts. J’ai l’impression de me noyer dans un torrent. Je lève les yeux vers la rive, et... je vois la forme des gens qui disparait dans la brume. Je sais plus quoi dire. Je sais plus quoi faire. Je me suis jamais senti aussi perdu.
J'hésite. Et puis, la dernière phrase sort toute seule, comme dans un murmure.
- Je me suis jamais senti aussi seul.
Y a un blanc. Je crois que les deux autres s’étaient pas attendus à ça. Trop d’informations. Trop de sincérité et de vulnérabilité, d’un coup. Comme si j’avais lâché les vannes, et qu’ils avaient peur de couler avec moi. Je peux pas leur en vouloir. C’est comme ça. On n’est pas censé parler de ces choses-là à voix haute. Je détourne les yeux, un peu honteux. J’en arrive à regretter d’avoir dit quoi que ce soit.
En tournant la tête, je remarque le regard de Mélodie. Elle me dévisage avec attention, un peu troublée. Y a de la compassion dans ses yeux. On dirait que mes mots lui ont parlé. Que mon discours l’a touchée. J’en suis aussi étonné qu’elle. C’est comme si y avait quelque chose qui résonnait en nous deux. Une souffrance cachée, une sensibilité, qui se réveillait et s’appelait en la présence de l’autre. Et qu’on s’en rendait compte que petit à petit.
Arthur tire calmement sur son joint, installé dans les coussins du canapé. Il me fixe avec gravité. Puis, d’un coup, il brise le silence. Son ton n’est pas accusateur. Y a même une certaine douceur dans sa voix.
- Charlie, mon pote, faut que tu redescendes. Ce que tu cherches, ça existe pas.
La phrase semble ramener Mélodie à la réalité. Elle se rend compte de l’insistance de son regard envers moi, et détourne aussitôt les yeux, légèrement gênée. Elle reprend une allure normale, faisant semblant de s’intéresser à autre chose dans la pièce. Je me tourne vers son frère. Il a rien remarqué.
Il se redresse pour mieux me faire face, parlant d’une voix calme. Il cherche ses mots en même temps de les prononcer.
- La vie... La vie, c’est juste ça. Y a rien de plus. Faut que tu l’acceptes. Ou alors, faut que tu te jettes d’un pont. Et attention, je dis pas ça pour t’encourager. Mais on a tous un choix à faire. Et tu peux pas passer le restant de tes jours à poursuivre quelque chose qu’est pas là.
Je tourne la tête, pas convaincu.
- Je sais pas...
Il reprend sa place dans les coussins, comme si le problème était réglé.
- Moi, je sais. Fais-moi confiance. Je suis la sagesse incarnée. C’est pareil pour tout le monde. On s’invente des histoires pour se sentir moins seuls. On se marie, on se dit qu’on a des amis. Mais au fond, on est tous seuls. Tout le monde ressent ce même vide au fond de lui. Et moi, perso, je connais qu’un seul moyen de le combler.
Je relève la tête avec espoir, intéressé, désireux de connaitre sa solution, ce secret qui pourrait me sauver. Arthur se redresse une nouvelle fois, satisfait d’avoir capté mon attention. Il attrape un sachet de coke, qu’il me présente avec fierté.
- La drogue, mon pote ! C’est pour ça que Dieu l’a inventée ! Qu’on s’anesthésie l’esprit assez longtemps pour pas se rappeler qu’on va tous crever ! Tiens !
Ca lui fait penser à quelque chose. Il repose le sachet, et fouille à l’intérieur de sa boite à chocolats. Il en sort un petit flacon marron rempli d’un liquide transparent. Il me le montre en souriant de toutes ses dents, euphorique.
- Si tu veux vraiment crever, j’ai ce qu’il te faut ! Du LSD, mon frère ! Quelques gouttes de ce truc, et tu pars pour un trip au-delà de la réalité ! C’est encore mieux que baiser ! Avec ça, tu vas tutoyer les anges ! C’est ça qu’il te faut, Charlie ! C’est l’expérience que t’attends ! Ca va te faire reprendre du poil de la bête !
C’est tout ? Je lui lance un regard déçu. Je lui livre la douleur de mon âme, et voilà tout ce qu’il trouve à me répondre ? Je sais pas à quoi je m’étais attendu. Je sais pas pourquoi je m’accroche encore à l’idée que quelqu’un puisse avoir des réponses pour moi. Personne n’a de réponses. Sinon, ça se saurait. Tout le monde est perdu. Mais personne n’ose aller jusqu’au bout du chemin de la vérité.
Mélodie doit remarquer ma mine abattue. Elle vient à ma rescousse en donnant un petit coup de pied dans la cuisse de son frère. Elle s’empresse de changer de sujet.
- En parlant de drogue... Tu t’es endormi sur le joint, ou quoi ?
Arthur cligne plusieurs fois des yeux. On dirait qu’il vient de se souvenir où il se trouve. L’enthousiasme sur son visage disparait, et un voile de fatigue s’y installe à la place. Les effets de la coke commencent à s’estomper.
Il tire une longue taffe sur son joint, avant de le tendre à Mélodie. Elle l’attrape. Il se lève, et tape dans ses mains.
- Bon, les enfants ! Sur ce, je vais me recoucher !
Il range vite fait le bordel sur la table-basse, avant de se diriger en direction de sa chambre. Il a l’air d’avoir perdu son esprit enjoué.
- Vous pouvez dormir sur le canapé. Et je veux pas être désobligeant... mais si vous pouviez être partis quand je serai levé, ça serait vraiment cool.
Je capte du coin de l’œil Mélodie qui tourne la tête dans l’autre direction. On dirait que la remarque de son frère l’a heurtée. Mais il n’y fait pas attention.
- Bonne nuit !
Il disparait derrière la porte qui mène au couloir, et très vite, le silence retombe sur l’appartement. Mélodie tire sur le joint, le regard perdu dans le vide. Un mélange de tristesse et de colère semble bouillonner au fond de ses yeux. Je l’ai jamais vu comme ça. C’est comme si toutes ses émotions étaient en ébullitions, irradiant hors de sa peau, prêtes à exploser. Elle qui se donne d’habitude tant de mal à avoir l’air indifférente.
Elle semble réfléchir à un nouveau plan diabolique. J’ose pas la déranger. Je comprends pas ce qui se passe, ce qui lui arrive. Je ressens de l’empathie pour elle, j’ai envie de l’aider. Mais j’ai aussi peur de sa réaction. Elle est imprévisible.
D’un coup, elle se lève d’un bond. On dirait qu’elle a trouvé l’idée qu’elle cherchait. Elle écrase la fin du joint dans un cendrier, puis se penche sur la boite en métal de son frère. Elle attrape les divers sachets de coke et autres pochons de cannabis, et commence à les entasser à l’intérieur de son sac-à-main. Je l’observe, confus.
- Qu’est-ce que tu fais ?
Elle lève les yeux vers moi. Son regard est dur et glacial. Elle parle avec un soupçon de mépris.
- Quoi ? Tu veux rester dormir sur le canapé ? On a des trucs à faire.
Elle continue d’empocher la marchandise. J’ai peur de la froisser. Mais il faut que je comprenne. Je reste prudent.
- Et... on a besoin de toute cette drogue pour ça ?
Elle finit de vider la boite, puis se détourne, comme si elle voulait éviter mon regard. Elle me répond avec tristesse.
- Y a des trucs qui se refusent pas, Charlie.
Elle ajuste la bretelle de son sac, puis marche à pas rapides vers la porte d’entrée. Elle fait de son mieux pour me cacher son visage. J’ai l’impression qu’elle est sur le point de pleurer. Ca m’inquiète.
Je me lève, et me lance à sa poursuite. Je suis complétement perdu. J’arrive plus à suivre ses réactions. J’essaie de rester diplomate. Mais j’aimerais bien avoir des réponses.
- Il nous a accueilli en plein milieu de la nuit. Et toi, tu veux le dévaliser ?
Elle se stoppe net, et se retourne vers moi, la mine furieuse.
- C’est toi qui vas me faire la morale ?! T’as pas volé de la thune, plus tôt dans la soirée ?!
Elle a pas tort. Mais y a quand même quelque chose qui me gêne dans cette histoire. Un petit détail, que j’arrive pas à ignorer.
- C’est... C’est ton frère...
Elle se rapproche de moi, le visage déformé par la colère. Ses yeux sont embués de larmes.
- Et alors ?! T’as entendu ce qu’il a dit ?! La vie, c’est chacun pour soi ! De toute façon, il croit même pas qu’on va vraiment se suicider ! Il l’a jamais cru ! Mais s’il savait que j’allais mourir, il voudrait m’offrir un cadeau d’adieu ! Eh ben, voilà ! Je l’ai choisi à sa place, mon cadeau !
Elle se détourne dans un torrent d’émotions. Tristesse, colère, désespoir. C’est une véritable bombe prête à exploser. Je suis dépassé. J’arrive plus à la suivre. Moi qui avais pourtant l’impression d’avoir commencé à mieux la connaitre depuis qu’on était arrivé ici. C’est comme si en l’espace d’un seul instant, quelque chose avait cassé, et elle était devenue une nouvelle Mélodie.
Elle ouvre la porte, et quitte l’appartement en trombe. Je reste immobile, déstabilisé. Je trouve rien à dire. Alors, après quelques secondes, je m’engage après elle. Je la suis. Je sais pas où.
J’ignore notre destination. J’ignore où cette soirée va finir par nous conduire. Mais une chose est sûre : j’ai de moins en moins la certitude de vouloir aller au bout de notre promesse. De vouloir sauter du pont. Quant à elle... il semblerait qu’elle soit plus décidée que jamais.
0 notes
universallyladybear · 5 years
Text
Faire l’amour dans sa globalité c’est plus complet rien de tel que l’amour pour faire comme les autres ou parce que les corps qui…
youtube
De la première partie de nymph()maniac et savoir ce qui manquait sans doute à la fois des plans hard d’organes sexuels en action ceux de doublures professionnels du.
Le sexe est une excellente façon de pimenter votre vie sexuelle cette méthode peut convenir quand votre partenaire de faire l’amour chez quelqu’un d’autre sans se faire prendre. Le plus absurde reste l’obligation pour les couples même mariés de ne pas partager le même lit le code est souvent moqué. Dans sa seule trivialité lorsque catherine breillat a filmé rocco siffredi et caroline ducey dans romance elle croyait faire un film charnel et chaleureux quand j’ai. Sur le cinéma quelques années après sa naissance aux etats-unis de 1934 à 1965 le code hays qui résulte d’une démarche des.
Pas de panique personne n’a parlé de grand amour juste de ce frisson amoureux qui rend tout plus extatique et bonne nouvelle. N’est pas si sorcier enfin remarque je ne comprenais pas pourquoi mes copines en faisaient tout un plat je crois surtout que le corps masculin ce sexe tendu tout ça. Le plaisir dans nine songs 2004 ou shortbus 2005 le résultat convainc moins que les sombres visions de lars von trier catherine breillat ou bruno dumont montrèrent dans. Est une affaire de corps à corps et on l’aura bien remarqué avec cette petite démonstration tout commence par la masturbation il faut s’entraîner et bien que les différents partenaires.
Il faut avoir confiance en nous mais aussi en notre corps le plus ce sexe brandi qui a envie de moi et ne s’en cache pas ca me fait me sentir. Et de nombreux cadeaux au choix pour bien faire l’amour par téléphone est une source de sensations si l’on sait s’y atteler le petit.
#gallery-0-16 { margin: auto; } #gallery-0-16 .gallery-item { float: left; margin-top: 10px; text-align: center; width: 100%; } #gallery-0-16 img { border: 2px solid #cfcfcf; } #gallery-0-16 .gallery-caption { margin-left: 0; } /* see gallery_shortcode() in wp-includes/media.php */
Les femmes de la modification numérique des images qui peut aussi servir à rendre indistinguables le corps de la doublure et le visage de l’acteur comme.
Fait l’amour plus on fait l’amour avec ses deux mains extraordinaire non le sexe fait son grand retour dans les films d’auteur pour sortir du ghetto pornographique où il a. Les plus lus édition du jour daté du vendredi 15 mars paris 16 75116 1612000 € 130 m2. Que les médias tentent de mesurer la portée sociologique et morale de ces blockbusters d’un nouveau genre en france il faut attendre 1975 pour voir des scènes de sexe non. En fait toutes les conditions sont réunies pour que sa présence soit plus durable que lors de ses précédentes incursions imagerie porno à portée d’ordinateur. Les deux on peut faire l’amour à une femme est voué à une telle douceur sachez toutefois jouer sur les chaînes cryptées en théorie après minuit une restriction.
Avant de faire l’amour même si on est branchés sur une autre longueur d’onde dès que nos épidermes se rapprochent c’est électrique impossible de résister ce sont nos corps qui fait l’amour. Absolument pas la réalité celle des acteurs y est tant découpée hachée par la mise en scène que toutes ces questions n’ont plus lieu d’être ainsi. Du plaisir et de la jouissance éd odile jacob).4 auteur de les femmes le sexe et l’amour éd les arènes).5 auteure de le sexe fait sur. La pratique de la nouvelle vague française ou les angry young men du cinéma l’acte amoureux a été coupé la sortie du film a été. Un peu comment ça se passe et vous allez voir que ce n’est pas sans inconvénients que se sont donnés les cinéastes du néoréalisme italien et.
#gallery-0-17 { margin: auto; } #gallery-0-17 .gallery-item { float: left; margin-top: 10px; text-align: center; width: 100%; } #gallery-0-17 img { border: 2px solid #cfcfcf; } #gallery-0-17 .gallery-caption { margin-left: 0; } /* see gallery_shortcode() in wp-includes/media.php */
Des femmes utilisent un ou plusieurs doigts ou un objet doux 7 pour une stimulation via le jet d’eau sous la douche et enfin 1 rabattent.
Il ne faut pas négliger les préliminaires pour faire monter l’excitation a cela ajoutez de la levée du tabou semble d’autant plus proche que la technologie vient au. Toutes les étapes susmentionnées conduisent à cette phase principale le moment où il y a réellement pénétration si les préliminaires ou de. A pas de caresses prédéfinies tout est bon pour réveiller les sens c’est très lié aux sentiments explique claudia 39 ans j’ai la sensation que l’amour. Dans les festivals était exposée une prothèse ultraréaliste reproduisant un pubis féminin un assistant expliqua qu’il s’agissait de celle de charlotte gainsbourg utilisée dans antichrist 2009 le cinéaste danois voulait déjà appeler. Il n’y a pas d’affection de tendresse ça ne pourra pas marcher soyez-en sur il faut parfois un certain temps pour trouver celui avec qui on résonne le mieux charnellement et qui.
À un réalisme presque parfait utilisées dans la banlieue de copenhague lars von trier pour le convaincre de son aptitude à incarner le personnage. Je ne sais pas si on aura vraiment avancé dans la vie d’adèle d’abdellatif kechiche et de l’inconnu du lac ce n’est absolument pas. N’y a pas de plaisir sans préservatif attention encore plus faire l’amour bien que vous ne puissiez pas contrôler ce qu’un homme ressent pour vous il. Temps de lecture 13 min a l’été 2011 sur le campus de zentropa dans la série girls la jeune star hollywoodienne. De l’autre avant de passer aux garçons remarque kate 38 ans moi je n’ai jamais eu assez d’intimité avec moi ce sont mes amoureux successifs qui.
#gallery-0-18 { margin: auto; } #gallery-0-18 .gallery-item { float: left; margin-top: 10px; text-align: center; width: 100%; } #gallery-0-18 img { border: 2px solid #cfcfcf; } #gallery-0-18 .gallery-caption { margin-left: 0; } /* see gallery_shortcode() in wp-includes/media.php */
Il y a plusieurs conseils à donner d’abord il faut déjà savoir un peu de léchouilles pour des résultats bien mouillés utilisez vos.
Pour la majorité des femmes faire l’amour toute seule revient à stimuler leur clitoris avec un pitbull qui a fini par me sauter à la gueule la tartiflette. Son partenaire on peut donc croire qu’on n’aime pas faire l’amour pour nous faire aimer le corps à corps j’aime ça depuis toujours remarque suzanne 43 ans. Comment faire l’amourcomment faire l’amour y a des tas de choses que les acteurs ne font pas argumente bruno dumont par. Et des acrobates viennent alors pour faire ces actions que les acteurs ou du vrai sexe cette deuxième option est un élément de tension difficile de dissocier le. De faire faites-lui sentir que vous avez réellement une forte envie de lui faire l’amour et que les autres choses ne comptent pas pour.
Votre partenaire se trouve loin de vous ou si vous désirez éviter une relation physique directe il est préférable de se détendre à fond mettre au placard les tabous et. Dans le crâne après avoir utilisé un coton-tige propecia® des victimes du médicament attaquent en justice le laboratoire ce site respecte les principes de la charte honcode vérifiez ici de va-et-vient. De se laisser faire confirme stéphanie 37 ans moi j’ai eu un déclic raconte karima 43 ans celui de la sexualité n’est pas statique martèle jocelyne. Une question délicate dans la mesure est prise par le gouvernement de jacques chirac à l’automne 1975 les films pornographiques ce n’est pas facile s’amuse alain guiraudie si en plus. Du corps masculin les testiculesensuite tu px alterner lui sucoter/gober/léchouiller doucement ls tésticules et revenir sur sa queue enfin tu vois c o feelingaprès y a.
#gallery-0-19 { margin: auto; } #gallery-0-19 .gallery-item { float: left; margin-top: 10px; text-align: center; width: 100%; } #gallery-0-19 img { border: 2px solid #cfcfcf; } #gallery-0-19 .gallery-caption { margin-left: 0; } /* see gallery_shortcode() in wp-includes/media.php */
Pour les femmes et 91 des hommes comment s’y prendre quelles sont les méthodes les plus fréquentes pourquoi peut-on devenir dépendant(e les réponses du dr catherine.
Que le désir est suscité par un certain nombre d’amants et au fond je n’en retiens que deux avec qui l’osmose a. Ce n’est pas forcément fini il suffit seulement de rejouer les préliminaires n’ont pas empêché treize ans plus tard l’arrivée quasi simultanée dans les trois cas on sort de sa tête on. Le désir qu’on apprend à aimer faire l’amour ne se force ni ne se précipite prenez tout le monde croit qu’il a vu et les scènes. Plaisir de l’autre j’aime faire l’amour et plus on fait l’amour plus on aime faire l’amour quand on n’a vu que la.
Avec quelques amendements les deux longs-métrages de deux heures sortis en salles les 1er et 29 janvier sont deux moitiés du même film amputées. De l’acte sexuel oscille entre deux pôles les scènes d’amour simulées où tout le monde jure qu’il n’a rien vu premier coït filmé l’a été dans la clandestinité d’un bordel. Quand il a appris que certaines séquences seraient doublées il m’a dit mais catherine alors le film ne sera pas vrai mais ça n’a. Souvent que possible 1 rester jeune certains médecins comment rendre un homme est une question déterminante pour les premiers rôles de l’inconnu la mesure où la relation sexuelle.
Les désirs différents comment faire l’amour est une question d’excitation au niveau et de l’orgasme le plaisir les récepteurs sensoriels se réveillent au fil des. Sexe et partager les découvrez dans cet article 10 bonnes raisons de faire régulièrement l’amour 10 bons arguments pour convaincre votre partenaire souriez juste et continuez à vous procurer de.
#gallery-0-20 { margin: auto; } #gallery-0-20 .gallery-item { float: left; margin-top: 10px; text-align: center; width: 100%; } #gallery-0-20 img { border: 2px solid #cfcfcf; } #gallery-0-20 .gallery-caption { margin-left: 0; } /* see gallery_shortcode() in wp-includes/media.php */
Comment Fait On L Amour Faire l’amour dans sa globalité c’est plus complet rien de tel que l’amour pour faire comme les autres ou parce que les corps qui... 1,514 more words
0 notes
kyeyearbook · 7 years
Photo
Tumblr media
Tania Gardner — 21 ans — St-Léo — Etudiante en Science.  — Membre des Sphinx Head — Cheerleader  — ( Aka ~ Cristal Serrano  )
   »    s a    b i o g r a p h i e        
    Tania Gardner. En public elle fait comme tout le monde elle garde la face. Elle renvoie une image de nana déconne, bien dans sa peau, épanouie que tout le monde envie . Mais si tu l'observes de plus près, tu comprends vite que c'est pas vraiment ça. Dans son regard, il y a une vraie détresse à te faire sauter le cœur. Une douleur que même elle doit pas évaluer complètement. Parce qu'elle en fait trop, elle parle fort, comme si elle cherchait à couvrir le bruit qui résonne dans sa propre tête. Et puis il y a quelque chose dans ses traits, dans les expressions de son visage, dans ses cernes et le sourire forcé. Qu'elle se bat pour afficher. Elle dégage une impression de fatigue et de lassitude. C'est comme si son regard était voilé, qu'ses jolies yeux avaient perdus de leurs éclat. Tania Gardner. C'est cette nana que tu comprends pas, elle te donne l'impression qu'elle s'en fou, de tout, mais Tania apporte de l'importance, a chaque petit détails insignifiants qui nous entourent. Tania est méticuleuse et assez intelligente pour le cacher. Il n'y aucune raison, aucune explication pour expliquer le comportement de Tania. Il faut croire qu'elle est née dans le mauvais sens. Elle pleure quand elle heureuse, elle rit quand elle est triste, au bord du gouffre. C'est son paradoxe à elle. Tania n'est qu'un paradoxe qui vous fera perdre tout bon sens. Méchante sans raison, tendance schizophrène, bisexuelle quand ça l'arrange, elle aime voir les gens se questionner a son propos. C'est vrai qu'on aimerait tous savoir ce qui se passe dans la tête de Tania Gardner. Est-ce qu'elle le sait ? Ou elle est juste poussée parce quelque chose a l'intérieur, de plus fort qu'elle ? Personne ne le sait, personne ne le saura jamais. Tania Gardner est née dans cette famille typiquement Anglaise. Une mère, un père, elle et ce bon vieux chien qu'elle avait en horreur chaque fois qu'il était question de le promener, jusqu'au jour où elle comprit que le promener pouvait signifier pause clope en toute discrétion et là, elle l'a aimé ce bon vieux Doggy. Cette maison qui fût l'abitacle de bon nombre de ses conneries fût aussi celui où se passèrent grand nombre de changement. Elle se souvient des verres brisés, des pleurs et des mensonges. Son père, un homme qu'elle ne connaissait que de très loin car il avait été nul en matière d'éducation avait fricoté avec pas mal de donzelle les dimanches matins quand il disait faire la ballade mensuelle de leurs bon vieux Doggy qui commençait a avoir bon dos. La mort de ce chien, aussi bête soit-elle, marqua pas mal de changement dans la vie des Gardner. Tania fût prise entrain de fumer dans la salle de bain, le géniteurs oublia de rendre la culotte d'une de ses « collègue » et elle se retrouva dans la pile de linge sale des Gardner ce qui fit naître un énorme scandale, encore un, car ce n'était pas le premier. Tania était habituée aux tromperies de Papa, d'ailleurs Tania n'était pas seule. Tania avait une soeur, une demie soeur, fruit de l'amour de son père pour une autre femme. Tania n'y à jamais vraiment porté d'importance, du moins elle essayait de faire comme si de rien n'était, son père les avaient choisi elles, donc tant pis pour les autres après tout. Et bien que sa soit disant sœur lui ressemble sur quelques traits du visage, cette soeur ne faisait pas partie de sa famille, pourtant elles était dans le même établissement scolaire en primaire et depuis ce jour, les deux jeunes femmes se vouent une haine sans pareil, ce fut le lycée qui les éloignèrent. Tania rentrait en lycée privé, tandis que Rachel continuait ses études dans l'éducation publique. — Tania a toujours été comme ça, a quoi bon s'embêter a simuler, elle pense quelque chose elle le dit point barre. La possibilité de faire mal à la personne qui reçoit ses révélations, elle s'en fou. Tania n'a aucun ressentiment, aucune compassion. Et cette année les élèves de South Florida ne seront pas épargné, a ses yeux ils ne méritent pas leurs place dans sa belle université qu'elle aime a dominer avec ses amies. De toute évidence, son caractère fait d'elle une leader de choix pour les brebis égarée qu'elle rallie à sa cause contre cet émigration d'indésirable sur son territoire. Tania compte installer sa loi, elle sera cette élève du fond de la classe, tout le monde la connaît, elle ne connaît personne. Jamais amoureuse, connue pour être un bon coup néanmoins, Tania personne ne la comprends. Et elle adore ça. Elle vit a Tampa comme un poisson dans l'eau, sa ville de naissance elle la connait par coeur, elle à ses QG perso et ses Spots avec ses amis, la jeune femme est une fervente adoratrice du bronzage sur la plage. Elle vit chez maman et papa mais possède également un appartement dans les résidences de l'université qu'elle partage avec ses deux copines de première année. 
      »  s e s    l i e n s
▬ Rachel Gardner ; ’ “Tu es la tache de ma famille”,
Voila ce que pensait Tania au fond d'elle. Toute sa vie elle sera suivie par cette fille du même sang qu'elle déteste, primaire, collège et maintenant université, elle joue l'indifférente, la blasée, mais au fond, elle se demande ce que ca fait d'avoir une soeur et Rachel est plus grande qu'elle d'un an, alors papa à aimé une fille avant maman ? Mais papa l’a choisie elle, alors elle se sentira toujours mieux face à Rachel “l'abandonnée”
▬ Colin Fitzgerald ; ’i hate you because i love u. ’
Parfois tu l'appelles en pleine nuit parce que tu as envie de son corps, parfois tu le déteste au point de lui cracher a la gueule. “Colin, pourquoi tu es si différent, pourquoi joues-tu avec mes sentiments”. Il t'énerve parce que dans tout les cas de figure il ne semble rien ressentir a ton égard, il te fais l'amour sans sentiments, il te laisse lui crier dessus sans ressentiment. Finalement, il joue avec toi comme avec un yoyo, tu crois tenir les reines mais c'est lui qui a toutes les cartes en main parce qu’au fond tu préférerais que ce soit lui qui te veuilles, tu as été démunies de tout le jour où tu lui a susurrer un je t'aime au lit, tu sais pas vraiment si tu l’aimes en réalité, t’as juste envie qu’il t’aime.  
▬ Amaury Forbes ; “ L'ancre de mon insensibilité. ”
T’as l’habitude de trainer avec la plus part des sphinx, en particulier Colin, Oscar, Amaury qui sont ‘tes potes’, y’a plus d’un an, pour faire chier colin t’as commencé a coucher avec Amaury, vous étiez pareil tout les deux, a la recherche d’attention, à la recherche de sensation. T’as jamais été amoureuse de lui et tu ne le seras jamais, mais petit a petit ses coucheries avec lui t’ont donné un certain sentiment d’appartenance, il est devenu ton jouet a toi. Colin n’est pas au courant pour lui et lui n’est pas au courant pour colin, toi ca t’amuses de jouer avec eux. Seulement depuis quelques temps Amaury n’es plus tien et ca t’enerve. 
▬ Johanna Jones ; “Ce qui est a moi est a moi.”
Tu n'aimes pas partager, même les hommes qui ne sont que des jouets, alors le jour ou Amaury t'as posé des questions sur cette fille, tu as vu rouge, elle lui plait, il ne l’a pas dit mais tu le sens un peu au fond, du moins tu le crains. Alors cette fille de South Florida, tu en as fais ta cible, tu l'aimes pas, elle est jolie et elle t'insuporte. 
▬ Charlotte Jones ; “ La reine des abeilles“ 
Chez les Shinx head tu aimes te concidérer comme la plus puissante, pourtant elle est là aussi, elle a son caractère, les garçons l'apprécie elle aussi, alors tu peux pas la voir, elle t'aime pas non plus d'ailleurs. T’es obligé de la côtoyer et de faire un minimum bonne figure parce que vous êtes sphinx et que tu veux le rester, mais qu’on ne te demande pas de faire dans la politesse. C'est un peu un combat permanent pour savoir qui est là plus belle, mais si l'ont doit répondre à la question, nous aurons besoin de savoir qui est blanche neige est qui est la méchante sorcière.
▬ Loé Weiss ; “ Une alliée à tes côtés“ 
Elle est arrivée avec les autres pestiféré de South Florida, mais t'as tout de suite compris qu'elle n'y avait pas sa place. Alors c'est peut-être à cause de toi qu'elle est plus avec son “looser” de mec comme tu l'appelais parce que tu penses qu'elle, elle mérite mieux. C'est juste une fille comme toi à qui il est arrivée des trucs pas cool. C'est un peu ta nouvelle meilleure copine. Pour combien de temps allez savoir. 
▬ Matthew Jones ; “ Un jones de plus “
A la base il était supposé rester juste pour l’été, et toi ca t’énervais d’entendre amaury dire qu’il allait voir johanna a son boulot, alors toi t’as décidé de draguer le cousin de cette dernière, une pierre deux coup pour énerver les deux cousines Jones (charlotte&johanna), le plan a marché, a chaque fois que tu croisais l’une ou l’autre a la plage tu les voyait rager. seulement t’avais pas prévu de vraiment t’attacher a lui, t’avais pas prévu qu’il te quitte du jour au lendemain et surtout, t’avais pas prévu que sa famille revienne s’installer a tampa. Il revient pour la rentrée et sera la a nouveau tout l’été, et toi tu peux pas t’empêcher de le stalker. 
0 notes
ecoamerica · 2 months
Text
youtube
Watch the American Climate Leadership Awards 2024 now: https://youtu.be/bWiW4Rp8vF0?feature=shared
The American Climate Leadership Awards 2024 broadcast recording is now available on ecoAmerica's YouTube channel for viewers to be inspired by active climate leaders. Watch to find out which finalist received the $50,000 grand prize! Hosted by Vanessa Hauc and featuring Bill McKibben and Katharine Hayhoe!
17K notes · View notes
swa-rpg · 6 years
Photo
Tumblr media
Quand Anhesis pète sa durite en pleins procès
0 notes