Tumgik
#histoire fantastique
valienka · 7 months
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Chapitre 7
À peine sa cheville guérie, ils avaient repris leur routine d’avant. Sa semaine passée dans la maison de soin, lui avait permis d’observer plus attentivement Lundhyll et Umeigan. Les deux mâles semblaient proches l’un de l’autre et être appréciés de leurs patients, bien qu’une certaine distance fût visible avec le Diétio. Les deux cneguils les suivaient dans leurs déplacements et se couchaient…
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randomnameless · 5 months
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Tiens, on est le 21 avril aujourd'hui?
Ca va faire l'anniversaire des 22 ans de Jean-Marie au second tour et où pas mal de personnes censées se sont rendues compte qu'il y avait toute une frange de cons en France : "moi pas content moi mettre coup de pied dans fourmilière alors moi voter pour vieux monsieur qui a formé son parti avec des anciens Waffen-SS et qui a torturé en Algérie et compare les homosexuels au "sel dans la soupe" parce que moi vraiment pas content "
Et depuis on a de plus en plus de cons à tous les niveaux - mais bon, je reste un blog fandom donc parler trop de politique ça va me transformer en bloc de sel géant.
Par contre, avec le fandom actuel sur Fodlan, ben je vois que c'est une tendance de fond apparemment, et ça dépasse nos frontières (ouais on est pas les seuls cons au monde! Youpi!) et c'est toujours aussi inquiétant - je ne parle pas des délurés dans leur caniveau dans un certain serveur de Discord(e) - mais juste un commentaire banal genre :
"J'ai vraiment aimé ta fic du coup j'ai écris la mienne!"
Je me sens un peu flattée qu'un des trucs randoms que j'avais posté ai pu rendre des gens contents ?
"Du coup j'ai aussi repris l'idée de Lycaon l'hybride Nabatéen"
Cool, enfin c'est pas juste moi, les demi dragons, c'est un peu une tradition dans FE et les mondes de fantasy, et puis Fodlan le sous-entend avec certains persos et dialogues et...
"Alors dans mon idée, les hybrides tombent tout le temps malade, jusqu'à que leur descendance ait moins de sang de Nabatéen parce que c'est ça qui les rend fragiles"
... Attends, quoi ??
(gros gros sel sous la coupure)
Moi dans mes délires c'est l'histoire clichée du "il a du sang de créature magique donc ça les rends plus forts/demi-dieux etc etc" avec l'analogie traditionnelle du "ben s'ils peuvent faire des bébés c'est qu'ils ont pas si différents et les deux peuples peuvent s'entendre au lieu de se foutre sur la gueule tout le temps" - il n'a jamais été question de "oui ben l'hybride est mal foutu génétiquement parce que le sang d'une des races n'est pas bon et il survit que s'il se débarrasse de sa partie "autre" " !
Et puis merde, je sais qu'on est dans une fanfic et une oeuvre de fiction, mais c'est super inconfortable de lire ce genre de trucs! Sans rentrer dans les "théories" à la con, ce genre de saloperies a été utilisé dans la vraie vie pour justifier de la merde!
Enfin quoi, on est sur de la fiction, mais on explique que "il est malade parce qu'il n'est pas de sang pur ??" Et ça c'est censé être, genre, normal, et pas un twist où en fait c'est un super raciste qui a "créé" cette maladie pour garder des gens "purs"? C'est juste, euh, "naturel"????
oui bon j'ai relu bleach récemment
Comment un de mes posts a pu inspirer ça?
Tiens, ça me fait penser à cette autre fic qui m'intéressait bien aussi :
Guerre des Héros? Check
Willy ? Check
Lycaon est un hybride? Triple check
Et puis dans les notes de l'auteur "ah oui c'était compliqué pour l'élever en tant que bébé, mais une fois qu'il avait passé sa phase de nabatéen* ça passait"
*Ok, c'est de l'anglais et j'ai peut-être mal compris le "grew out of his nabatean traits" ???
Bordel ça commençait tellement bien, et ça finit comme les épinards de la cantine.
Encore une fois, on est sur de la fanfic alors bon, si quelqu'un écrit sur quelque chose ça ne veut pas forcément dire qu'il est d'accord avec tout ce qu'il écrit ou veut les promouvoir, j'entends bien.
Mais tout de même, je trouve que parler de ça, dans un fandom qui comporte des latrines comme ce fameux sous-serveur, et dont l'oeuvre principale est centrée autour d'une "waifu qui est en fait méchant mais trop kawaii alors tu te sens tristoune de la dégommer mais comme elle trop kawaii personne va lui dire de la boucler ou tout ceux qui le font sont dépeints comme des vilains pas beaux méchants qui à la fin trouvent qu'elle avait pas tort" dont le leitmotiv reste tout de même la volonté de débarrasser le monde du "sang de dragon" (Et personne dans le jeu ne tique ou ne remarque ça pour sortir - à l'époque ce que j'aurais appelé une tarte à la crème mais vu le fandom et les temps actuels ce n'est en fait pas si commun??? - "le racisme ce n'est pas bien" et que tous les persos mettent à leur sauce des "oui mais c'est vrai que le sang de dragon ce n'est pas bien"!) franchement c'est très très bof.
Est-ce que ces "théories racialistes" sur les "hybrides Nabatéens" c'est juste de la liberté littéraire dans le genre de la "darkfic" ou du "dead dove do not eat", ou est-ce que ce sont des effluves nauséabondes qui émanent des toilettes, ou des personnes qui ont joué au jeu et ne se rendant pas compte des énormités de Dedel - qui sont malgré tout passées sous silence par les développeurs et scénaristes eux-mêmes parce qu'il faut vendre des goodies ?
Ça me gonfle parce que normalement, je me dis toujours qu'il faut consommer des choses auxquelles on est pas forcément attirés dès le départ pour élargir ses horizons et peut-être apprécier d'une autre manière quelque chose - mais avec cet univers, avec un fandom (et des jeux) qui nous bassinent en long, en large et en travers "ouin ouin tout ce qui ne va pas dans le monde c'est à cause du sang de Nabatéens" et chie sur, ben, les persos Nabatéens eux-mêmes, une fic qui a part sur un postulat "les hybrides Nabatéens existent, mais ne sont pas viables/en bonne santé/gérables s'ils ont trop de sang Nabatéen", je ne peux/veux plus les lire/voir/écouter.
Comme pour l'utilisateur de Tumblr que j'avais bloqué, sans avoir jamais interagit avec cette personne, mais parce que j'avais lu un billet en mode "oulala rien que de penser à Dedel qui aurait du sang de Nabatéen [encore dans un contexte de demi-nabatéens] ça me rend physiquement malade!" parce que, non seulement, ben ça veut dire que cette personne n'a visiblement pas compris ce qu'est un Emblème dans le jeu, et surtout, parce que ce genre de trucs avec le fandom de FE16, avant même que je ne découvre le trou à fange qu'est le sous-serveur de la Discorde, c'est un gros gros signe que cette vision qu'à cet utilisateur du jeu et la mienne sont tellement incompatibles qu'on ne pourra jamais discuter sereinement dessus, donc blocage automatique.
Je vois le "fandom" comme quelque chose de relaxant où j'ai envie d'être chill et de juste, apprécier des trucs plutôt que de râler (j'ai déjà la vraie vie pour ça), mais là c'est juste, je pense, de la déception (une origo gentis sur les Hresvelg! Un des trucs sur lesquels j'avais déblatéré il y a longtemps! C'est tellement génial de voir que quelqu'un d'autre a eu l'idée d'en faire une! Si seulement il n'y avait pas eu ce foutu commentaire "et en fait les métisses sont malades parce qu'ils ne sont pas viables à cause du sang de l'un de leurs parents mais si ce sang se dilue ils vont mieux"...) et la simple coincidence qu'aujourd'hui on est le 21 avril qui vaut ce bloc de sel.
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Le petit dragon 🐉
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Layana était en train d’observer le petit dragon aux larges écailles vertes bleutées avec beaucoup de curiosité lorsque celui-ci sembla vouloir lui dire quelque-chose…
Quelque-chose d’important où serait-ce plutôt l’œuvre de son imagination fertile qui lui jouait encore des tours ? Quoi qu’il en soit elle le saurait bien assez tôt…
Pour l’heure, totalement hypnotisée par cet être des plus étrange et fascinant, elle continuait à l’examiner sur toutes les coutures sans éprouver la moindre peur…
D’ailleurs, elle finit même par oser tendre sa main pour lui caresser le dessus de la tête tout en espérant qu’à cet approche, il ne tenterait pas de s’enfuir.
Mais non, il ne détala pas et sembla même apprécier ce contact inopiné qu’il n’avait sans nul doute encore jamais connu de sa vie…
Layana se félicita d’avoir osé ce petit geste qui pourrait peut-être créer plus tard un lien de confiance entre elle et lui…
Mais quel étrange hasard tout de même de s’être retrouvée nez à nez face à cet animal et plus particulièrement aujourd’hui, un certain Vendredi 13 dans cette immense forêt de pins odorants. Une forêt qu’elle appréciait tant, très éloignée de la ville tumultueuse où elle habitait un petit appartement qu’elle n’hésitait jamais à la moindre occasion à s’en échapper pour venir ici, seule, se ressourcer, se vider la tête…
Car oui, elle adorait plus que tout s’aventurer ici, sac à dos sur le dos, explorant alors infatigablement toute cette magnifique et luxuriante nature qui l’entourait.
Et comme le hasard fait toujours bien les choses, elle était même tombée sur cet étrange animal, ce petit dragon aux écailles toutes vertes bleutées…
Il fallait croire que la chance tournait enfin en sa faveur !
Et dire qu’elle avait déjà imaginé ce genre de rencontre insolite mais uniquement dans ses rêves d’enfant, pas dans la réalité et encore moins aujourd’hui, à l’âge qu’elle avait…
Et là, tout devenait soudainement bien réel…
De quoi halluciner ! Mais pour combien de temps le rêve durerait ? Enfin, s’il s’agissait bien d’un rêve et non d’un cauchemar…
****
Si vous souhaitez lire la suite de cette histoire, il vous suffit de cliquer sur ce lien :
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e-c-guyot-blog · 6 months
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Orient-Express : les wagons-lits
Les Wagons-lits de l’Orient Express en 1883 (source image : La compagnie des Wagons-Lits, Histoire des véhicules ferroviaires de luxe, Gérard Coudert, Maurice Knepper et Pierre-Yves Toussinot, Ed. La vie du rail, 2009) Si le wagon-restaurant est le lieu principal de rencontre pour mes personnages, les wagons-lits (aussi appelés “sleeping-cars”) sont le théâtre de scènes plus tranquilles, mais…
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afrenchaugurey · 2 years
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My second contribution for the NewTina event. In French. I hope I'll can manage to translate until the end of the week.
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An other picture (close up) because one of the things I love in the process is making the pictures for each chapter, and, when I need it (and if I can manage), the paper props.
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atmani-jilani · 1 year
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Bonjour à tous. Je viens de publier mon premier roman fantasy sur Wattpad. N'hésitez pas à aller jetez un œil.
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hana-ko56 · 1 year
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L’Éclipse Des Cœurs
Dans un royaume lointain, deux terres se faisaient face, séparées par une mystérieuse éclipse qui survenait une fois par an. À l'Est, se dressait le royaume ensoleillé de Lumina, réputé pour ses vastes prairies verdoyantes et ses châteaux éblouissants baignés de lumière. À l'Ouest, se trouvait le royaume lunaire d'Umbrus, un endroit envoûtant enveloppé d'une brume nocturne où les étoiles brillaient d'un éclat mystique.
Depuis des siècles, ces deux royaumes étaient en conflit, cherchant à étendre leur territoire et à s'affirmer comme le royaume suprême de la contrée. La haine entre les deux nations était profonde, et chaque royaume interdisait strictement tout contact avec l'autre.
Cependant, au-delà de la haine et des querelles, un phénomène mystique et inexpliqué se produisait pendant l'éclipse annuelle. Pendant ces moments fugaces, quand le soleil et la lune semblaient se toucher, une force magique permettait une brève ouverture entre Lumina et Umbrus.
C'est pendant l'une de ces éclipses que les destins de deux âmes brisées se sont croisés. La princesse Isabella, héritière du royaume de Lumina, se sentait étouffée par les attentes pesantes de la cour royale. Sa passion pour l'art et l'exploration était constamment réprimée par les règles strictes de l'étiquette.
De l'autre côté de l'éclipse, le prince Alexander d'Umbrus, faisait face à des responsabilités similaires, mais son cœur aspirait à la liberté et à l'aventure au-delà des sombres murs du château.
Alors que l'éclipse approchait, tous deux ressentaient une irrésistible attraction vers l'inconnu. Ils se retrouvaient incapables de résister à la tentation de découvrir ce qui se cachait de l'autre côté du voile magique. Guidés par le mystère de l'éclipse, Isabella et Alexander se lancèrent dans une quête secrète qui changerait à jamais le destin de leurs royaumes et de leur propre cœur.
Lorsque l'éclipse atteignit son apogée, un étrange phénomène enveloppa les royaumes de Lumina et d'Umbrus. Une douce lumière dorée se mêla à la lueur argentée de la lune, créant un halo envoûtant autour du voile magique qui les séparait. C'était le signe que l'éclipse était arrivée, et que le moment propice pour la rencontre était venu.
Isabella, habillée d'une cape sombre pour se fondre dans l'obscurité, s'était éclipsée discrètement du château royal de Lumina. Elle avait gardé secrètement la connaissance de l'éclipse des cœurs, une légende familiale transmise de génération en génération, qui racontait la possibilité de rencontrer un être spécial de l'autre royaume pendant cette nuit magique.
De son côté, Alexander avait attendu des années l'arrivée de l'éclipse, espérant que cette fois serait différente. Il avait fait des recherches sur les anciennes chroniques d'Umbrus pour percer le mystère de l'éclipse des cœurs. Grâce à ces écrits, il avait finalement découvert le lieu où l'éclipse ouvrait un passage entre les royaumes.
Sous le couvert de la nuit, Isabella et Alexander se retrouvèrent face à face au milieu d'une clairière secrète, nichée à la frontière des deux royaumes. Leurs regards se croisèrent, et un frisson d'électricité parcourut leurs échines.
« Je ne m'attendais pas à vous voir ici », murmura Isabella, les yeux pétillants d'une curiosité intrépide.
Alexander lui sourit, un sourire énigmatique qui dissimulait à peine son cœur qui battait la chamade. « Moi non plus, princesse. Mais je suis enchanté que le destin nous ait réunis. »
Au cours de cette nuit magique, ils parlèrent de leurs passions et de leurs rêves les plus profonds, réalisant qu'ils avaient plus en commun que les barrières artificielles qui les séparaient. Isabella partagea ses œuvres d'art, tandis qu'Alexander dévoilait ses connaissances sur les mystères anciens d'Umbrus.
Les heures s'écoulèrent comme des instants fugaces, et ils étaient à peine conscients de l'aube qui pointait à l'horizon. Le lien qui grandissait entre eux était inexplicable et intense, comme si leurs cœurs avaient toujours été liés.
Cependant, les premières lueurs du jour les rappelaient à la réalité. Ils savaient que rester ensemble était dangereux, car la découverte de leur rencontre interdite déclencherait inévitablement la colère de leurs royaumes.
Le cœur lourd, ils échangèrent un dernier regard empreint de promesses muettes et se séparèrent, chacun retournant à ses responsabilités dans leurs royaumes respectifs.
Mais à partir de ce moment, Isabella et Alexander savaient que leur destin était lié par une force qui dépassait le pouvoir des royaumes. Ils se trouvaient face à un dilemme : préserver leur amour naissant malgré les risques ou renoncer à cette relation interdite au nom de la loyauté envers leur peuple.
Et ainsi, leur aventure romantique, au-delà des contraintes de Lumina et d'Umbrus, était en marche. Ils avaient survécu à leur premier rendez-vous caché, mais ce n'était que le début d'une épreuve qui les mettrait à l'épreuve et les rapprocherait encore davantage.
Au fil des éclipses suivantes, Isabella et Alexander se retrouvèrent régulièrement dans leur clairière secrète, cherchant des moments de répit et de passion au milieu des conflits de leurs royaumes respectifs. Leur amour grandissait en intensité, devenant un lien indestructible qui transcendait les différences de Lumina et d'Umbrus.
Cependant, leur relation clandestine n'était pas passée inaperçue. Des rumeurs commençaient à circuler dans les cours royales, alimentant la méfiance entre les deux royaumes rivaux. Les conseillers royaux d'Isabella et d'Alexander avaient leurs soupçons, et ils ne reculeraient devant rien pour découvrir la vérité.
Isabella se retrouva confrontée à un choix difficile : continuer à se risquer à des rencontres secrètes avec Alexander, ou sacrifier leur amour au nom de la sécurité et de la paix entre Lumina et Umbrus.
De son c��té, Alexander était déterminé à protéger Isabella, même si cela signifiait se tenir loin d'elle pour préserver la paix fragile entre les royaumes. Mais son cœur le poussait dans une direction différente, car il savait que l'amour qu'ils partageaient pouvait être la clé pour réunir leurs peuples divisés.
Alors que les tensions entre Lumina et Umbrus s'intensifiaient, une ancienne prophétie refit surface, parlant d'un amour interdit entre les héritiers des deux royaumes. La prophétie prédisait que cet amour serait à la fois une bénédiction et une malédiction, apportant à la fois la paix et la discorde.
Les conseillers royaux d'Isabella et d'Alexander virent cette prophétie comme une confirmation de leurs soupçons. Ils décidèrent de les séparer définitivement, convaincus que c'était la seule façon de sauver leurs royaumes.
Pourtant, Isabella et Alexander refusaient de se plier à la volonté de leurs conseillers. Ils savaient que leur amour était plus fort que toute prophétie ou barrière magique. Ensemble, ils décidèrent de rechercher la clé qui pourrait unir Lumina et Umbrus, brisant ainsi le sort qui les maintenait séparés depuis des siècles.
Leur quête les conduisit à travers des paysages enchantés et des épreuves dangereuses. Ils firent face à des créatures magiques et à des énigmes énigmatiques, mais leur détermination ne faiblit pas. Au contraire, elle grandit encore plus, renforcée par l'amour qu'ils se portaient l'un à l'autre.
Au sommet d'une montagne sacrée, ils découvrirent un ancien autel où le pouvoir de l'éclipse était le plus fort. Là, ils comprirent qu'ils devaient sceller leur amour par un acte d'unité, mettant ainsi fin à la malédiction et ouvrant la voie à la paix entre Lumina et Umbrus.
Main dans la main, Isabella et Alexander firent appel aux forces de l'amour pour briser le voile magique qui les séparait. Une lumière éblouissante émana de leur étreinte, et l'éclipse s'évanouit lentement.
Soudainement, la clairière secrète s'illumina alors que la barrière entre les royaumes tombait. Les deux peuples, émerveillés, virent que l'amour d'Isabella et d'Alexander avait triomphé.
Le roi et la reine de Lumina et d'Umbrus comprirent qu'ils ne pouvaient plus s'opposer à cet amour. Au lieu de cela, ils décidèrent de réunir leurs royaumes en un seul, où la magie de l'éclipse des cœurs perdurerait pour toujours.
Ainsi, Isabella et Alexander devinrent les souverains d'un royaume uni, où la force de leur amour éclairerait la vie de leur peuple, créant une ère de paix et d'harmonie.
Et dans cette nouvelle ère, chaque éclipse annuelle serait célébrée comme le symbole de l'unité entre Lumina et Umbrus, rappelant à tous que l'amour a le pouvoir de transcender les frontières et de réaliser l'impossible.
FIN
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n-a-colia · 2 years
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Luna
Chapitre I :
         Dans cet immense désert de glace, je cherchais à me réchauffer les mains en frottant mes gants l’un contre l’autre, en vain… À cause de la neige qui recouvrait leurs visages, on ne pouvait lire les émotions qui traversaient mes camarades mais j’imaginais qu’ils désiraient tous rentrer chez eux. Néanmoins, rentrer chez soi n’était pas la solution. Le froid de ce lieu nous faisait oublier qu’il imprégnait aussi nos foyers. Qu’il empêchait nos femmes et nos enfants de dormir. Qu’il dévorait les imprudents qui sortaient la nuit. Qu’il réveillait notre plus grande source de danger, jusqu’alors endormie : Les déshonorés. C’était pour cela que nous marchions…
« Pause… » supplia une voix étouffée derrière moi.
         Je me retournai et vis l’homme à bout de souffle s’effondrer sur la glace recouverte de neige. Je hurlai au convoi de s’arrêter. L’homme devant moi hurla au suivant et ainsi de suite jusqu’à ce que tout le monde s’immobilise car il n’était pas facile de s’entendre dans ce torrent de neige. Je m’approchai de l’homme à terre et tentai de le relever en le prenant par le bras.
« Allez, debout ! »
Mais l’homme ne tenait plus sur ses jambes. Il était à deux doigts de s’évanouir. La personne devant moi vint à ma rescousse et tenta de le tenir de l’autre côté. À deux, nous arrivions à le transporter, ses bras au-dessus de nos nuques, malgré ses pieds qui trainaient au sol. Mais nous perdions trop de calories.
« Qu’est-ce qu’il se passe ? cria Berni en nous rejoignant.
— Il n’arrive plus à avancer !
— On n’a pas le luxe de se soucier de lui ! »
Arrivé à notre hauteur, Berni poussa le corps de l’homme inconscient et il chuta derrière nous. Il repartit ensuite vers l’avant du convoi. La personne qui était venu m’aider se rua sur le corps de l’homme à terre pour le soulever de nouveau, mais j’avais compris, lorsque Berni le poussa, que j’allais manquer de forces pour le porter… Je me tournai vers lui.
« Berni n’a pas tort ! On mourra tous les trois si on essaye de le secourir ! »
L’homme qui tentait de le sauver eut un bref moment d’étonnement, puis il secoua la tête en grognant. Seul, il releva le corps de son compagnon. Je partis un peu plus en avant pour rattraper le convoi qui ne nous attendait plus.
         Les secondes s’écoulaient lentement. Les minutes étaient des heures et après une heure qui m’eut sembler durer une éternité, je constatai que la nuit allait bientôt tomber. Je ne sus dire si le froid était plus intense qu’avant ou si ce n’était qu’une impression, mais nous allions devoir trouver refuge rapidement. C’est alors qu’elle me parla :
« Tarian, tu vas bien ? »
Sa voix était douce et d’un réconfort inégalable mais elle semblait distante. Elle n’était pas encore assez haut dans le ciel pour pouvoir me parler distinctement.
« Luna ! m’exclamai-je. Qu’il est bon de t’entendre à nouveau…
— Tu m’as manquée aussi. »
Je marchai en regardant mes pas s’enfoncer davantage dans la neige mais j’étais rassuré. Je savais qu’avec elle à mes côtés, nous allions nous en sortir. Sa voix imprégnait mon esprit et résonnait dans mon corps. Elle et moi ne formions plus qu’un à la nuit tombée.
« J’ai craint de mourir aujourd’hui…
— C’est normal, mon amour… Il n’y a pas plus périlleux voyage que le vôtre. »
La buée qui sortait de ma bouche obstruait ma vision. Je soufflai :
« Et… Comment se porte le Sud ?
— Il s’est reposé. Ils sont dans de meilleurs conditions que vous. Tu ne devrais pas t’en soucier.
— Oui… Tu as raison. »
Soudain, une main vint me taper l’épaule. C’était Grimar qui m’avait rejoint sans que je m’en aperçoive.
« Alors ? Tu te mets à parler tout seul mon bon vieux Tarian ? Le froid te monte à la tête !
— Haha ! Oui… J’essaye de me remonter le moral. »
Il renifla puis respira par la bouche. Après un court instant, il reprit :
« Moi aussi, parfois, je pense au Sud. C’est agréable de se dire qu’ils s’en sortiront grâce à nous. Tu ne trouves pas ?
— Oui. Mais c’est encore plus réconfortant de se dire qu’on les rejoindra tôt ou tard.
— Bien dit ! Bon. Trouvons une planque avant de mourir congelés… »
Il accéléra le pas vers l’avant du convoi.
         C’est alors que j’entendis un bruit derrière moi. Je m’arrêtai et me tournai lentement. L’homme qui avait tenté de secourir l’évanoui s’était effondré. Il était à plat ventre, la tête dans la neige et ne bougeait plus… La mort allait s’emparer de lui pour sa bravoure irréfléchie. C’était injuste, mais c’était ainsi. Les plus courageux mourraient, les plus lâches survivaient… Cependant, je ne pus m’empêcher de penser qu’il aurait peut-être réussi à tenir la marche si j’avais été à ses côtés pour l’épauler. Serions-nous tous les trois morts ? Ou aurions-nous survécus ? Je me retournai et continuai d’avancer.
« Tarian, me dit Luna, je vois une tempête de neige venir sur vous.
— As-tu un abri en vue ?
— Oui… Une grotte. Tournez à droite au sommet de la colline enneigée que vous gravissez. »
J’utilisai mes dernières forces pour courir à l’avant du convoi. La montée était rude mais il fallait faire vite, alors je dépassai tous les membres de notre expédition avec détermination. Luna gardait toujours une voix détendue, même lorsqu’un danger de mort était proche et je savais que je ne pouvais me fier à sa tonalité apaisante. Le temps pressait.
« Berni !
— Quoi ? dit-il en se retournant vers moi.
— Il faut tourner à droite ! Une grotte nous attend pour la nuit, là-bas. »
Étonné par mes talents divinatoires, il pouffa :
« Ah ! Es-tu déjà venu dans le coin ?
— Non mais…
— Alors laisse-moi me préoccuper de l’abri. D’accord ? »
Je me retrouvais démuni. Je ne pouvais leur confier que je m’adressais à la Lune en cachette, car ils m’auraient pris pour un fou. De plus, cela aurait remis en question toute l’expédition. Nous étions partis du Sud vers le nord sur mes conseils. J’avais prétendu que, selon mes études des textes anciens, la solution au cataclysme de l’hiver noir se trouvait au Nord, au pied d’une effigie ancienne. S’ils apprenaient que c’était la Lune qui me l’avait appris, ils se retourneraient contre moi à coup sûr…
         Je pris alors la décision de partir devant Berni et le convoi entier. Je courus dans la direction indiquée par Luna et Berni m’ordonna de m’arrêter mais je n’y fis pas attention… Ils avaient besoin de moi pour connaitre le chemin vers l’effigie et je m’en servais pour prendre le commandement lorsque c’était absolument nécessaire. Ils coururent tous après en hurlant pour que je les rejoigne mais mon obstination n’avait pas de limites.
« Plus que quelques pas, Tarian. » m’assura Luna.
J’arrivai enfin à destination. C’était une caverne creusée naturellement dans une grande colline pentue. Des stalactites recouvraient le sommet de l’entrée et l’intérieur était plongé dans une obscurité profonde. Je pénétrai à l’intérieur et, alors que la neige arrêta de me fouetter le visage, j’eus enfin un sentiment de sécurité… Les autres me suivirent.
« Allumons un feu ! me pressai-je. Avez-vous de quoi…
— Bon sang Tarian ! s’insurgea Berni. Ne nous refais plus jamais ça ! Si tu crèves, on crève tous ! Tu piges ? Je pensais que ça serait évident pour un érudit, mais apparemment je me trompais…
— Désolé Berni, mais… »
Il mit son avant-bras contre ma gorge et me poussa contre les parois de la grotte pour me coincer.
« “ Mais ” ?! Mais quoi ? Refais ça encore une fois, et je te coupe la main pour que ça rentre… »
Je restai muet, terrifié et étranglé par ce mastodonte qui me menaçait. Il me relâcha et je pus enfin respirer. Les autres restèrent silencieux mais je voyais bien à leur mine apaisée qu’ils étaient heureux de ma trouvaille.
         Quand nous allumâmes le feu, la température remonta drastiquement et nous pûmes retirer nos capuches chaudes sans crainte. En outre, nous y vîmes enfin plus clair. La grotte n’était pas très profonde mais il y avait suffisamment de place pour tous les sacs de couchage. Le crépitement du feu résonnait dans l’enceinte chaleureuse de notre abri. La pierre de l’intérieur caverneux était lisse comme de la glace mais il s’agissait bien de roche. En regardant de plus près le fond de la grotte, quelque chose m’interpela. C’étaient de nombreuses peintures noires et rouges qui formaient des symboles divers. Les dessins semblaient encrés dans les murs et ils avaient été tracés à l’aides d’outils rudimentaires. Étonnamment, malgré l’évidence des faibles moyens de ceux qui avaient peint, les représentations étaient très bien dessinées.
« Les… Des vestiges ! m’écriai-je. Des vestiges d’une civilisation passée ! »
Les autres me regardèrent, mais ils n’eurent que peu d’attrait pour ce que je leur montrais. Cependant, moi, j’étais au paradis… Je voyais ce qu’aucun autre historien n’avait vu avant moi et cela me comblait de fierté et d’enthousiasme.
         Je passai mes doigts sur un soleil au visage d’homme qui dormait, levé au-dessus de ce qui me semblait être du bétail en enclos. Puis, je me tournai vers un autre dessin qui me fit vibrer le cœur. C’était celui d’une lune, au visage d’une belle femme, les yeux ouverts et rivés vers un homme seul au milieu des montagnes du sud. Sur le dessin, on aurait dit que la lune était heureuse de le voir… Mais des symboles que j’imaginai représenter de la neige ensevelissait presque l’homme au centre de la peinture.
« Le cataclysme de l’hiver noir… Il… il a déjà eu lieu. Et nous sommes proches de la fin. »
Le reste du groupe était resté près du feu et ils sortaient de la nourriture de leur sac à dos pour reprendre des forces. Je regardai davantage ce qui était peint, puis je me dirigeais vers la sortie en prétextant :
« Il faut que j’ailles prier.
— Ouais c’est ça ! se moqua un homme. Va prier ton dieu imaginaire !
— Demande-lui qu’il m’apporte un bon gigot rôti pendant que t’y es ! »
Et tous rirent à ces remarques idiotes et insensibles qui se voulaient intelligentes.
         Je me plaçai à une dizaine de mètres de la caverne et observai le ciel. Je la voyais enfin pleinement… Elle était magnifique dans ce ciel bleu marine qui s’assombrissait peu à peu. Sa taille immense me donnait l’impression que je pouvais la toucher en tendant le bras. D’un blanc éclatant, elle brillait dans mes yeux.
« Luna…
— Tarian ? J’avais fini par croire que tu allais me laisser seule ce soir… »
Elle semblait rassurée qu’il n’en fût rien. Je m’assis sur un rocher enneigé.
« Ma belle Lune, j’ai une question à te poser.
— Qu’y a-t-il, mon amour ?
— Dans cette caverne, des gravures montraient des choses… que tu m’avais caché.
— Ah… »
Je lui souris d’un air résigné, les avant-bras tombants sur mes genoux.
« Ce n’est pas grave. Je m’attendais un peu à cette issue. Mais, une question me tourmente ma douce… As-tu déjà aidé un autre homme avant moi ? »
Elle prit un temps avant de me répondre. Puis elle emprunta une intonation qui trahit un soupçon de mélancolie.
« Tarian… Ce que vous appelez “ le cataclysme de l’hiver noir ” n’est pas un phénomène nouveau. De nombreuses époques avant la votre ont dû y faire face… Cependant, malgré de brèves bribes de souvenirs, je n’ai pas gardé l’entière mémoire de ces évènements. Je ne me souviens plus des autres, mais il est probable que tu ne sois pas le premier homme avec qui j’arrive à entrer en contact… »
Ces mots me tiraillèrent l’estomac.
« Je te remercie pour ta franchise. »
L’air ambiant devint plus frais. J’étais pris dans les tourments de n’être le premier homme à partager son intimité. Après un long silence, je trouvai la force de la regarder de nouveau et elle me susurra :
« Tu devrais te mettre à l’abri. La tempête est proche. »
Je me relevai et, sur le chemin vers la caverne, elle ajouta d’une voix miniature :
« Tarian ? »
Je me retournai vers elle.
« Je t’aime…
— Moi aussi je t’aime… Moi aussi. Malheureusement. »
Je retournai auprès des autres, après quoi, une vague blanche recouvrit la nuit à l’extérieur de la grotte dans un vacarme grotesque.
         Je rejoignis mon sac de couchage et mangeai un bout de viande séchée avant de m’endormir, car je savais que la journée du lendemain allait être plus éprouvante que celle-ci. Comme ce fut le cas pour tous les jours précédents…
Chapitre II :
         Le lendemain, nous nous réveillâmes à l’aube. Je ne pouvais déjà plus entendre Luna et il me tardait de traverser cette journée pour de nouveau lui parler. Dans la grotte, l’homme qui s’était moqué de ma foi dormait encore. Berni lui donna des coups de pieds pour le réveiller mais cela n’eut aucun effet… L’homme était mort de froid durant son sommeil.
         Le nombre de survivants à cette expédition baissait à vue d’œil depuis quelques jours. Nous étions 30 au départ, au réveil de ce matin, nous n’étions plus que 23. Malgré le fait que je fusse habitué à la mort à cause du cataclysme de l’hiver noir, les premiers à tomber lors de notre expédition m’eurent procuré le même sentiment que lorsque je fus confronté à la mort pour la première fois. Un sentiment troublant, semblable à une bête parasite noire qui déséquilibre son hôte et lui tord les tripes… Peut-être était-ce l’impression que si les autres étaient tombés, j’allais inévitablement finir par mourir moi aussi.
         Sans plus attendre, Berni lança l’ordre de faire marche vers le nord et nous le suivîmes, laissant l’athée sarcastique à son tombeau. Dehors, la neige avait totalement cessé de tomber. La température était toujours très basse et nous sentions nos joues geler lorsque nous avancions, mais nous n’étions plus sous les torrents de glace qui nous déchiraient le visage. À la place, un silence de mort résonnait dans le désert blanc.
         Après quelques heures de marche, nous arrivâmes à un immense lac gelé. Il était recouvert par la neige, mais nous sentions la glace sous nos pas. Berni s’arrêta pour examiner l’épaisseur de cette dernière. Il s’agenouilla et retira la neige devant lui, puis il observa attentivement l’eau gelée. Après un court instant, il dégaina son fusil et il envoya un coup de crosse violant sur le givre. Celui-ci ne fut même pas fissuré et Berni nous fit signe de le suivre. Il guida le convoi en direction du centre du lac.
         Alors que j’étais en avant dernière position de notre file indienne, Grimar vint me rejoindre, le sourire aux lèvres. Il avait ce don pour relativiser toutes choses et garder la bonne humeur en lui. Je ne comprenais pas comment il faisait et je l’admirais en l’enviant secrètement.
« Ça va Tarian ? Tu tiens le coup ?
— Je crois… Enfin, je ne sens plus mes pieds.
— Haha ! Moi non plus. Mais ils marchent. C’est le principal, non ?
— Tu as sans doute raison. »
Il parlait presque en chuchotant, comme pour ne pas déranger ceux qui étaient concentrés sur leurs bruits de pas pour avancer. Il me mit la main sur l’épaule et me sourit silencieusement. Avait-il vu que j’étais démoralisé ? Était-ce pour cela qu’il venait me parler ? Je ressassais en effet la discussion d’hier avec mon aimée… Je me posais tout un tas de questions.
« As-tu déjà vu plus beau paysage que celui-ci ? me demanda-t-il.
— Quoi ?
— Je te vois, à regarder tes pieds à l’arrière du convoi. À errer dans ta mémoire pour te détacher de la situation. Mais as-tu au moins relevé la tête depuis ce matin ? »
J’étais perplexe. Je ne compris pas immédiatement ce que voulait me dire Grimar, mais lorsque je relevai les yeux, je sus ce qu’il voulait me transmettre.
         Le lac que nous traversions était un grand bassin blanc. Autour de lui, d’immenses montagnes de roche bleue et de glace montaient jusqu’au ciel qui était d’un bleu si clair qu’on aurait dit de la neige. Nous avancions vers une gigantesque fente entre les deux montagnes au nord du lac. C’était comme si les monts s’étaient séparés d’eux même pour laisser un passage aux voyageurs. Le paysage était magnifique… En me retournant, j’estimai que nous étions au centre du lac blanc.
« Je comprends mieux…
— Et maintenant, voici la leçon du père Grimar : Si tu arrives à contempler, tu ne pourras jamais sombrer.
— L’âme d’un poète… J’essaierai de m’en souvenir. »
Il lâcha mon épaule pour me donner une tape amicale en riant, puis il reprit les devants et me laissa seul à mon admiration. À trop contempler la Lune, j’en avais oublié le monde.
Le cœur plus léger, un sourire se dessina sur mes lèvres et j’avançai confiant, tenant les bretelles de mon sac à dos en bombant le torse. L’air ne me brûlait plus les narines, mais il m’oxygénait d’un second souffle tandis que je regardais les courbes naturelles des montagnes alentour.
C’est alors qu’un bruit de craquement se fit entendre derrière moi… Je ne réalisai pas directement et me tournai lentement, toujours heureux de connaitre un nouvel air. L’homme qui me suivait était à quelques mètres de moi, immobile et la terreur au visage. Il leva prudemment les yeux vers moi, avant de crier de toutes ses forces :
« Les déshonorés ! Ils sont… »
D’un coup, la glace se brisa sous ses pieds et une main l’aspira dans les eaux profondes et gelées du lac blanc. S’ensuivit une autre explosion dans la glace, plus loin que celle-ci, puis une autre, et encore une ! Quand je me retournai vers les autres, tous étaient happés par ce déluge infernal. Je criai : « Courez ! » avant de m’élancer moi-même vers le nord.
         J’entendais les cris des déshonorés qui remontaient à la surface. C’était le cri d’une horde qui avait prit en chasse un groupe d’humains. Leurs hurlements étaient comme noyés dans l’eau qu’ils avaient dans leurs poumons. Pourtant, ils étaient bien plus puissants que ceux qu’émettaient les déshonorés du Sud. Le froid les réveillait, le Nord les enrageait.
         Dans ma course, je passai à côté de l’homme qui était devant moi dans le convoi. Il était resté bouche bée face à cette nouvelle menace. Je tentai de le tirer pour qu’il me suive :
« Viens ! On n’a pas le temps ! »
Mais la peur le pétrifiait sur place… Il chuta en arrière et, en me retournant, je sus qu’il était trop tard pour lui. Les déshonorés recouvraient la glace derrière nous. Ils étaient tellement nombreux que l’on aurait dit une masse noire de chair informe qui se déplaçait à toute allure. Ils couraient en biais, à quatre pattes dans la neige, tel des animaux, le regard planté dans les nôtres alors que leurs orbites n’étaient plus que des cratères sombres. Comme ceux du Sud, leurs lèvres étaient arrachées et des dents acérées sortaient de leur bouche, pour remplacer celles qu’ils avaient de leur vivant.
         Je laissai l’homme tétanisé sur place et courrai aussi vite que je le pouvais. J’entendis un hurlement d’agonie et j’eus le malheur de regarder au-dessus de mon épaule… L’homme à terre se fit recouvrir de ces choses qui lui sautèrent dessus puis lui arrachèrent les membres et des parties du visage à l’aide de leurs dents. Heureusement, les cris de l’homme cessèrent rapidement.
         J’étais le prochain à subir cette sentence ignoble. Le convoi avait commencé à courir en même temps que moi et ils avaient une avance d’une dizaine de mètres. Il nous restait une longue course avant d’arriver au passage du Nord dans la montagne. Je priai en silence pour que quelque chose se produise, mais il n’y eut rien… Je pensai alors à Luna. Que m’aurait-elle dit dans pareille situation ? Aurait-elle trouvé une solution ? J’entendais les bruits d’os qui se brisent des déshonorés qui se rapprochaient de moi. La mélancolie s’empara de mon cœur lorsque je m’aperçus que je n’avais même pas fais mes adieux à ma Lune. La nuit passée, nous nous étions quittés en de mauvais thermes et je compris, en cet instant, toute la stupidité dont j’avais fait preuve… Éprouver des regrets à l’heure de notre mort était certainement la pire chose qui pouvait nous arriver, mais c’était ainsi. J’avais vécu dans la peur, il était normal que je meure dans le regret.
         Résigné à ce que ma vie se termine, les yeux rivés sur la neige devant moi, je décidai de suivre une dernière fois le conseil de Grimar avant que les déshonorés ne me rattrapent. Je levai les yeux vers les montagnes qui n’étaient plus très loin.
         C’est alors que je vis Berni courir vers l’arrière du convoi, fusil à la main… Il me fixait du regard, d’un air colérique. Il brandit son arme devant lui, la mire devant son œil droit, puis il tira dans le tas de déshonorés. Un cri perçant retentit sur le lac tandis que je continuai ma course, presque à bout de souffle.
« Fonce, enfoiré ! » me hurla-t-il en tirant un autre coup de fusil.
         Une fois à sa hauteur, il courut avec moi. Nous arrivions presque au passage convoité et ses coups de fusil avaient retardé l’arrivée des déshonorés mais ils nous rattrapaient peu à peu. Grimar était devant nous. Moins endurant, il commençait à faiblir. Quand j’arrivai à ses côtés, je le poussai dans le dos pour lui donner un second souffle. Il eut l’air surpris, puis, les traits de la compassion reprirent le dessus. Lui aussi priait pour notre survie. Mon intervention lui redonna de la force et il se mit à courir aussi vite que nous. De l’autre côté de Grimar, je remarquai que Berni avait sorti un explosif à retardement de l’une des grandes poches de son manteau. Il jeta un œil derrière nous, m’envoya un regard noir, puis, il cogna le visage de Grimar d’un coup de coude. Le pauvre s’écroula au sol et Berni déclencha le compte à rebours de son explosif avant de le lâcher sur le buste de Grimar.
« Non ! m’écriai-je en me ruant vers lui.
— Arrête de jouer aux héros ! »
Berni me tira par le bras tandis que je tentai de me débattre… Mais la horde s’approchait dangereusement. Grimar allait être submergé dans quelques secondes et il fallait que j’avance si je ne voulais pas finir comme lui. Dans ma course, je le regardai une dernière fois. Comme d’habitude, il souriait. Il brandissait l’explosif lancé par Berni, comme un drapeau que l’on admire.
         Nous entrâmes dans le passage de la montagne, puis une explosion nous perça les tympans… Essoufflés, nous nous arrêtâmes pour observer le lac. Un immense trou dans la glace était à l’emplacement de Grimar et les quelques déshonorés restant souffraient sur la neige ou se dispersaient pour nous fuir. Le silence de mort refit surface. Nous avions survécu, mais à quel prix ? La haine prit possession de moi et je poussai violement Berni mais il ne recula que d’un mètre.
« Pourquoi as-tu fait ça ?! »
Il m’envoya un coup de la crosse de son fusil au visage et je m’effondrai sur la neige.
« Combien de fois t’ai-je déjà demandé de marcher vers l’avant du convoi ? Grimar est mort par ta faute, Tarian ! »
Je me relevai difficilement, le nez en sang. Debout, je vacillai et personne n’osait rien dire. Ils étaient tous sous le choc de ce qu’ils venaient de vivre. Je regardai de nouveau ce cratère dans la glace et le poids de la culpabilité me terrassa. Berni avait raison. Je m’étais toujours obstiné à marcher à l’arrière du convoi afin de repérer les hommes qui faiblissaient pour en informer le groupe. Si j’avais marché à l’avant, Grimar m’aurait rejoint et il aurait survécu. Après cette pause au gout amère, je poursuivis la marche à l’avant du convoi.
         Berni me suivait de près désormais et j’avais perdu le second souffle que Grimar m’avait insufflé. Mes forces me lâchaient et je le sentais… Dans mes tourments, je ne trouvais plus que le désir de revoir Luna. J’épiai le ciel en chaque instant pour y chercher ma Lune dans ses eaux claires et dévoreuses…
Chapitre III :
         La journée avait paru plus longue que les autres. Personne n’avait osé parler après l’incident du lac. Nous étions démoralisés et la fin du chemin semblait inatteignable. Nous marchions sur des plaines blanches, encore et toujours, tandis que le ciel commençait à s’assombrir. Le calme de l’endroit était perturbant mais nous avions fini par nous y habituer.
         J’étais toujours à la tête du convoi, Berni derrière moi mais j’avais fait en sorte de le distancer de quelques mètres pour pouvoir parler à Luna lorsqu’elle se montrerait. Nous allions devoir trouver un abri rapidement, car la nuit, les températures étaient impossibles à tenir à l’extérieur. J’épiai le ciel, quand soudain, elle me contacta d’une voix distante :
« Tarian ?
— Luna… Je suis désolé pour hier soir ! »
À l’annonce de ces mots, un soulagement m’envahit.
« Tarian… Tu as vécu une dure journée, n’est-ce pas ?
— Oui… Grimar est mort. Nous nous sommes fait attaquer par une horde de déshonorés. J’ai eu si peur de ne plus jamais t’entendre… J’ai bien cru ne pas avoir la force de tenir jusqu’au soir.
— Mais tu l’as trouvée. »
Je respirai bruyamment. Sa voix me soulevait l’estomac comme lors des premiers jours de passion d’une amourette. Je relevai le regard de mes pieds dans la neige et je la vis au loin. Elle se montrait timidement, mais elle n’allait pas tarder à nous illuminer de sa douce lumière.
« Mais je l’ai trouvée… »
         Soudain, Berni arriva à mes côtés alors que nous étions face à une colline de neige. Je ne l’avais pas entendu arriver. Il resta muet un petit moment et moi aussi, puis il me questionna :
« Tu parles souvent tout seul. Pourquoi ?
— C’est une sorte de prière.
— Ah. Et dans ta prière, tu entends quelqu’un, puis tu lui réponds ?
— Je… »
Il empruntait un ton inquisitoire. Il se posait des questions et je commençai à craindre qu’il ne me prenne pour un fou. Depuis combien de temps m’espionnait-il dans mes discussions avec Luna ?
« C’est juste que j’imagine les réponses. J’imagine avoir un dialogue avec un être supérieur…
— Intéressant. Et tu te fies à ce que cet être inventé te dit pour savoir où aller dans ce désert de glace ?
— Non, je…
— Est-ce que tu mets nos vies en danger pour la simple raison que ton petit copain imaginaire te donne des ordres ?
— Je… »
Il s’arrêta brusquement et il jeta son sac à dos au sol. Puis il me confronta en me poussant d’un geste brusque. Je m’effondrai sur la neige et, tandis que les autres du convoi se rapprochaient de nous, Berni m’accusa encore :
« Tu trouves ça drôle hein ? Nous mener en bateau parce que t’es taré te fait bien marrer, n’est-ce pas !? »
Il sortit son fusil et le pointa sur moi. À ce moment, la personne qui était derrière nous s’interposa en hurlant :
« Berni ! C’est toi qui pètes les plombs !
— Ah oui ? J’ai dû sacrifier Grimar pour cette ordure ! En réalité, je ne pense même pas qu’il sache où il nous emmène. »
L’homme qui prenait ma défense se rapprocha de Berni pour lui ôter le fusil des mains, mais ce dernier lui envoya un violent coup de crosse dans la joue. Il me reprit dans sa ligne de mire, le regard perçant alors que j’étais allongé au sol et sans défenses. La haine se lisait dans ses yeux et mon sang se mit à se geler d’une sombre terreur.
« Tarian ! s’inquiéta Luna.
— Berni, arrête ! Je te dis que ce ne sont que des prières ! Je ne mettrai jamais…
— Tais toi ! Grimar en valait dix comme toi ! »
Soudain, l’homme que Berni avait attaqué vit rouge et il lui sauta dessus. Les deux tombèrent et s’ensuivit une lutte vigoureuse dans la neige. Je me relevai et tentai d’intervenir, mais les deux hommes bougeaient trop pour que je tente quoi que ce soit. Ils se disputaient le fusil, roulant dans tous les sens pour prendre le dessus. Des coups de poing et des coups de tête étaient envoyés et le reste du convoi restait sans réagir. Luna me confia alors :
« Mon amour, vous êtes proche de votre but. L’effigie n’est pas loin !
— L’effigie… Berni, nous sommes… »
Mais avant que j’eusse le temps de finir ma phrase, un coup de feu retentit… L’homme qui avait tenté de me sauver se l’était pris en plein ventre, lui laissant un trou béant… Il s’écroula sur la neige, la teintant d’un filtre rouge cramoisi qui s’étalait autour de lui. Il n’eut pas le temps de souffrir qu’il était déjà parti.
Berni se releva, la haine toujours accrochée au cou tandis que nous étions tous choqués par cette scène. Berni avait-il sombré dans la folie ? Allait-il vouloir tous nous décimer… Je remarquai cependant la culpabilité sur son visage durant un bref instant mais elle fut rapidement remplacée par une colère noire à mon égard. Il sortit une machette de l’étui qu’il avait sur le côté gauche de sa ceinture, puis il s’approcha lentement de moi…
C’est alors qu’un cri perçant éclata dans la vallée de glace. Les déshonorés… Le coup de fusil les avait réveillés. Il fut suivi d’un autre cri, puis, avant que ce soit au tour du troisième de nous glacer le sang, Luna m’épaula :
« Courrez ! Ils sont proches. Guide-les au son de ma voix, mon amour… »
         Je vis une faille dans l’agressivité de Berni qui commençait à craindre le pire et j’en profitai pour gravir la colline en face de nous en criant aux autres de me suivre. Je guidai alors le convoi dans une course pour la survie. Une fois le petit mont franchi, je m’apercevais que nous nous trouvions au milieu d’un cimetière de collines. Nous ne pouvions voir plus loin que la prochaine sur notre route et elles nous encerclaient. Heureusement, avec Luna auprès de moi, je ne cédai pas à la panique.
« Tourne à droite Tarian.
— Ok ! »
Je suivais ses ordres à la lettre tandis que les 19 personnes restantes me suivaient.
« Ne grimpe pas cette colline. Les déshonorés y sont enterrés sous ses neiges. »
Grâce à l’adrénaline, je ne sentais plus le froid. Je savais que si les collines obstruaient notre vision du terrain, il en était de même pour les déshonorés. Nous avions l’avantage. Durant ma course, je regardai le ciel de nouveau. Luna était plus proche que jamais. Elle était resplendissante dans le ciel noir et j’eus même l’impression qu’elle me sourit…
         Nous pourfendions les neiges des monts morts jusqu’à ce qu’elle me dise que nous étions tirés d’affaire. Je m’arrêtai pour souffler un peu et le groupe me rejoignit. Berni était parmi eux. Silencieux dans la honte, il tenait toujours son fusil en mains mais c’était surtout pour dissuader les attaques des autres membres de l’expédition… Il s’était condamné à se transformer en déshonoré à sa mort, et il le savait…
« Mon amour, l’effigie… Je la vois comme je te vois. Monte la colline du Nord.
— Quoi ? Enfin ? … »
Les autres ne comprirent mon enthousiasme, mais une fois la colline franchie, nous fûmes tous sans voix.
         Au loin, au sommet du dernier petit mont de neige, un titan de glace reposait assit. Il observait le sol d’un air triste. Sa longue barbe était recouverte de stalactites et il avait posé sa main droite sur le sol devant lui. Il était gigantesque. Il touchait les nuages du haut de son crâne. Je reconnus alors, l’homme dessiné dans la caverne. C’était le visage qui était peint dans le soleil.
         Sans plus attendre, nous nous hâtâmes de le rejoindre. La marche fut longue et silencieuse, bien que certains eurent l’enthousiasme de s’adresser aux autres d’une voix joyeuse.
         Une fois au pied du colosse de givre, je relevai la tête pour mieux l’examiner. Il était inerte, seul et mélancolique au Nord du monde. Je m’adressai alors à Luna :
« Et… Comment va le Sud ?
— Il est dans une mauvaise posture. Mais il sera sauvé ce soir… »
Je regardai alors dans la main du titan, posée dos contre le sol. Il y avait un pilier de pierre à hauteur d’homme sur lequel des branches et des brindilles de bois reposaient. Malgré l’humidité environnante, elles étaient totalement sèches. Sachant ce qu’il allait se produire, la tristesse gagna mon cœur. Je m’adressais de nouveau à Luna, faisant fi du regard des autres :
« Ma chérie… T’avoir eu à mes côtés fut la plus belle chose qui me soit jamais arrivée. Dans mes livres et durant mes études, j’étais si seul… Mais ce soir-là, le soir où tu m’as parlé pour la première fois, j’ai enfin ressenti une chaleur humaine au milieu de l’hiver. Je me délecte des souvenirs de ces longues nuits passées à tes côtés, à te contempler par la fenêtre de mon bureau…
— Je t’aime… »
Sa voix me sembla plus féminine que jamais. Elle résonnait en moi et ses mots furent comme ceux d’un adieu dont on se souvient pour la vie.
« Je t’aime aussi, ma belle Lune. »
Je m’approchai alors du pilier, la larme à l’œil. Je retirai mon sac de mon dos et j’y pris une torche et une boite d’allumettes. J’allais allumer la torche, quand soudain, j’entendis un bruit de métal, juste derrière moi. Berni posa son fusil sur le haut de mon dos.
« Recule de là. » me glissa-t-il dans l’oreille.
Je fus sans voix. Figé par la peur. Allait-il plonger le monde dans les ténèbres pour une histoire d'égo ? Selon la prophétie, j’étais le seul à pouvoir accomplir le rituel et, les jours passants, le temps pressait. Bientôt, la terre serait recouverte par les glaces. Il reprit la parole d’une voix sombre :
« Je ne comprends pas comment tu as su nous guider jusqu’ici, mais une chose est sûre : tu ne me doubleras pas. Tu croyais peut-être que je ne verrais pas ton petit manège ?
— Berni ! » intervint un autre.
Mon bourreau se retourna sans réfléchir et il lui tira dans le visage. L’homme courageux s’effondra sur le coup et tout le monde se recula alors que Berni replaçait son canon au niveau de mes poumons.
« Tu croyais pouvoir m’avoir ? Tout le long du voyage, tu semblais désolé pour les autres membres de l’expédition… Comme si tu allais nous sacrifier.
— Non, tu te méprends… »
La lune se mit à briller davantage. Progressivement, elle devint de plus en plus blanche tandis que la température chutait drastiquement.
« Celui qui sera réellement sacrifié, ce sera moi.
— Ah oui ? Un lâche qui se sacrifie ? Et tu crois que je vais avaler ça ? »
Il mit son doigt sur la gâchette de son arme et je sentis la mort se rapprocher. Mes joues me faisaient souffrir à cause du gel et je regardai une dernière fois ma Lune. Elle me prodigua un dernier conseil :
« Tarian, mon amour, tu devrais cacher tes yeux de tes mains… Il est parfois préférable de ne pas voir les monstres de la nuit. »
Je fermai les yeux et mis mes gants devant.
« Haha ! Même dans la mort, tu es pitoyable… Adieu ordure. »
Berni appuya sur la queue de détente de son arme… Mais il n’y eut rien que le vide. Le givre avait envahi le canon du fusil et il était inutilisable.
         Après un court moment de surprise, Berni s’aperçut que la lune était plus brillante que jamais. En tournant le regard vers elle, il hurla d’un cri effroyable. Il souffrit tellement fort qu’aucun mot ne put être prononcé, seulement des râles d’agonie. Il balança son fusil et se mit à genoux, puis il retira ses gants dans une folie crasseuse et il planta ses doigts dans ses yeux pour les arracher. Du sang giclait de sa bouche tandis que ses cris étaient désormais noyés dedans. Il ne ressemblait dès lors plus à un humain, mais à une créature de douleur inimaginable. Il se roulait par terre pour faire sortir une vision d’horreur de sa tête.
         C’est alors que je m’emparai de la torche tombée à terre et que je l’allumai rapidement à l’aide de mes allumettes. Sans y réfléchir davantage, je mis le feu au flambeau de l’effigie. En me retournant, je constatai que Berni n’était plus qu’un déshonoré de plus, encore conscient de sa vie d’avant. Mais quelque chose m’interpela. Un craquement assourdissant résonna entre toutes les montagnes du Nord. Derrière moi, la main de l’effigie se referma sur le flambeau et un grondement retentit. L’homme titan se réveillait. Une forte chaleur émana de son corps alors qu’il commençait à se relever. Il se frotta les yeux de ses mains gigantesque et, peu à peu, la glace qui le recouvrait fondit.
         C’était un dieu à la peau claire et brillante. Ses yeux bleus ne regardaient que moi et je sus que l’heure était venue. Autour de moi, les autres explorateurs coururent se mettre à l’abri plus loin, mais leur sort était déjà scellé. Le géant posa de nouveau sa main sur le sol et je la gravis avec difficultés. Il me porta à hauteur de son visage, puis, il prit la parole d’une voix roque et imposante :
« C’est donc toi qui m’as réveillé… Comment te nommes-tu, petit homme ?
— Tarian… »
J’étais terrifié et je voulais adresser mes dernières paroles à Luna, mais je n’en eus pas la force.
« Tarian hein ? C’est un joli nom. Apprends à l’oublier. »
Il prit une mine plus triste en regardant le monde autour de lui.
« Tarian… Je prie pour que tu saches mieux que moi inculquer à tes enfants l’importance du spirituel et des valeurs… »
Il semblait désespéré. Les traits de son visage âgé s’effondraient dans un tourment que je ne comprenais pas.
« Mais… C’est aussi ce que m’avait dit mon prédécesseur. Bon courage, Tarian. »
Il se tourna ensuite vers la lune pour lui adresser ses dernières paroles.
« Luna, mon amour… Tu m’as tellement manqué. »
Sans attendre de réponse, le géant referma ses doigts au-dessus de moi, m’enfermant dans sa main chaude. Luna me dit alors :
« Adieu, mon amour… Je ne t’oublierai jamais. »
Et une implosion de flamme recouvrit le monde.
         Les autres expéditeurs furent anéantis sur le coup tandis que les glaces du cataclysme de l’hiver noir se mirent à fondre partout de par le monde. Le géant qui me tenait se consuma peu à peu dans la douleur, tandis que je me sentais grandir… La flamme avait été ravivée. L’hiver était passé, le printemps se levait sur le monde.
         Je m’endormis dans une sérénité particulière. Quand je me réveillai, je voyais la terre depuis l’espace. Je pouvais voir chaque partie de l’hémisphère Sud en détails et je l’éclairai de ma lumière chaude et solaire… Je vis des enfants qui s’amusaient ; des amoureux sur un banc ; des rivières de verdure et des arbres vivants. J’avais l’impression de revivre mes jeunes années… Au centre de mon village natal, je pus apercevoir des habitants brûler une effigie de bois me ressemblant. Je sentis leur foi m’enivrer d’une fierté nouvelle. J’étais piégé dans cet astre du firmament, mais je ne m’étais jamais senti aussi vivant. La joie que je contemplais dans ce monde était tout ce dont je rêvais… Mais une pensée sombre me condamna à la mélancolie… Alors que j’arrivai au nord du monde, je compris que jamais plus je ne verrai la nuit…
La Lune, mon amour, ne croisera plus jamais ma route. Je n’entendrai plus jamais sa voix. Cette sentence est celle des hommes courageux, après tout… C’est ainsi. Telle est ma damnation pour avoir un jour croisé son chemin… Et, bien que la mélancolie ne me quittât jamais, je gardai son visage au cœur de ma mémoire… Dans une chaude larme, je fis pleuvoir l’amour sur le monde en l’imprégnant d’un doux souvenir réconfortant :
Luna.
Nouvelle du : 18_19_20 / 10 / 22
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Cycle 1 - Les Glycines Pourpres
✴︎ Chapitre 1
MS MR - Dark Doo Wop
Les rayons de la lune éclairaient à eux seuls le paysage urbain parisien. Outre les lumière des néons et des lampadaires, il nʼy avait quʼeux pour percer lʼobscurité de cette nuit pour la rendre mystique et y dévoiler le jardin de l’énorme manoir d’inspiration normand de l’avenue Foch. Ses colombages contrastaient avec le béton et la pierre des ses voisSophie. C’était un quartier chic, un quartier que la matriarche du coven avait toujours connu. Et elles voulaient que ses filles en bénéficie aussi. Tout semblait calme, il ne fallait pas déranger cette quiétude. Hortense se baladait dans le petit cimetière du coven qui se trouvait dans un renfoncement au fond de ce jardin. Il se délimitait par quelques colonnes en ruines. Les stèles étaient naturellement fleuries de belles amarantes qui retombaient en cascade, fournissant un abri à la demeures des morts. La jeune femme encapuchonnée rendit un dernier hommage à ses aînées décédées avant de tourner les talons et se diriger vers l’entrée de l’espace vert. Là, son amie Sophie l’attendait sous une arche séparant l’intérieur du petit château et la promenade. 
— On y va ? Sophie invita son amie à la suivre.
Hortense garda le silence et emboita le pas de sa sœur jusqu’à arriver à sa hauteur. Les deux amies se rendirent dans la grande salle où elles retrouvèrent leurs semblables en âge de participer à cette réunion. Elles s’installèrent sur l’un des bancs pas encore bondé et regardèrent autour d’elles. Beaucoup d’entre elles, ainsi qu’Sophie, se demandaient quelle était la raison de cette convocation . La présence massive des Hespérides - chargées de la sécurité du coven - indiquait que la situation était grave et inquiétante. Hortense se sentait oppressée par cette ambiance particulière et le regard d’Sophie posé sur elle.
— Tu te sens bien Hortense ?
— C’est un peu stressant.
Et pas seulement. Hortense savait quelle était l’objet de cette assemblée. Quelques jours auparavant, elle fut convoquée par la supérieures des Hespérides : Camille. Hortense était une Limoniade : les guérisseuses du coven. Ce sont des sorcières spécialisées dans la botanique, la médecine par  les potions et les plantes qu’elles pouvaient contrôler. Dans la citadelle, elles étaient trois — Hortense, Marjorie et Laurène — et la Grande Hespéride demanda à toutes de venir. Les Limoniades se retrouvèrent dans une antichambre quand la porte s’ouvrit brusquement sur Camille et son bureau. Cette dernière les invita à entrer et referma aussitôt la porte derrière la dernière. 
— Je vais vous demander de faire preuve de la plus grande discrétion. Il ne faut pas que la nouvelle s’ébruite pour le moment car la matriarche ne veut pas inquiéter nos soeurs. Et nous ignorons comment vont évoluer les choses. 
Hortense, Marjorie et Laurène se regardèrent avec interrogation et hochèrent la tête en guise de réponse, toujours dans un silence des plus religieux. 
— Mona est malade ? Se risqua de demander Marjorie.
— Hélas. J’imagine que vous avez remarqué ses absences répétées cet été. 
— Oui. Son absence lors des des célébrations de Lughnasadh ne passa pas inaperçue, remarqua Laurène.
Camille hocha la tête.
— Au début, on pensait que c’était bénin mais son état se dégrada. Elle fut hospitalisée un temps pour écarter une atteinte somatique.
— C’était si flagrant que ça pour qu’elle passe directement à la médecine moderne ? S’étonna Laurène.
— Oui je sais, ce n’est pas quelque chose de très conventionnel notamment venant de Mona. Qu’elle me pardonne mais vue son âge avancé, elle voulait s’assurer que son corps ne la lâchait pas. Personnellement, je pensais à un empoisonnement mais aucune trace d’un quelconque poison dans son organisme.
— Au final ? Intervint Hortense.
— Ils ont trouvé une insuffisance rénale qu’ils ont traité lors du séjour et elle semblait tirée d’affaire mais de retour ici, son état s’est dégradé. On surveille tout et ses prises de sang sont plus ou moins normales … sauf sa fonction rénale.
Un long silence s’installa. Hortense fixa le vide et réfléchissait aux propos de sa consœur.
— Ce n’est pas improbable que ce soit un empoisonnement notamment s’il y a de la magie derrière, conclut Hortense.
— D’où votre présence ici, termina Camille.
— Et quels sont ses symptômes actuellement ? Interrogea Marjorie.
— Extrême pâleurs, des sueurs nocturnes, des nausées et des vomissement. Se rajoutent à ça maintenant une photosensibilité accrue, de violentes céphalées, faiblesse dans les jambes … 
Plus la liste s’allongeait, plus les Limoniades palissaient à leur tour.
— Ça fait beaucoup …, s’inquiéta Hortense.
— Nombreux sont les poisons et les plantes donnant un ou plusieurs de ces symptômes mais là … ça me dépasse.
— Tu peux toutes nous inclure Marjorie. Tu parlais de sueurs nocturnes mais avait-elle de la fièvre à ce moment ? Demanda Laurène.
— Pas à notre connaissance. 
— Bon, j’imagine qu’il nous faut la voir pour que nous puissions l’ausculter, conclue à son tour Hortense. 
À ces mots, Camille se leva et se dirigea vers une porte au fond de son bureau. Elle posa la main sur la poignet en récitant une incantation. D’un geste de la main, elle incita les trois Limoniades à venir la rejoindre. Ensemble, elles franchirent la porte pour se trouver instantanément dans les appartements de la Matriarche Mona. Les volets étaient fermés et ne laissait passer uniquement des filets de lumière. Au fond de son lit, Mona semblait à moitié endormie. Quand elle entendit ses petites soeurs arriver, elle ouvrit les yeux et essaya de se relever. Camille accéléra le pas pour vite arriver au chevet de celle qu’elle protège afin de l’aider à faire face. Hortense, Laurène et Marjorie s’avancèrent lentement et présentèrent leurs respects. Il leur fallut un temps avant que leurs yeux ne s’habituèrent à l’obscurité de la pièce. Quand elles purent distinguer plus clairement leur aînée, la stupeur les saisit. En effet, la pâleur marquée, ses yeux vitreux et le visage creuser par la fatigue indiquaient que Mona était au plus mal. Hortense sentit une bouffée de stress s’emparer de son corps, son estomac se noua et lui fit mal. Voir la fondatrice dans cet état donna un coup de massue sur les trois sorcières car Mona était le pilier centrale du coven depuis son élection. Une matriarche est élue par l’entièreté de la sororité et reste à sa tête jusqu’à la fin de sa vie. Cette femme marqua profondément Hortense, entre autre, car ce fut grâce à Mona qu’elle put trouver dans le coven une seconde famille. 
Par la suite, les filles commencèrent à l’examiner sous toutes les coutures sans que la matriarche n’ouvrit la bouche. En sortant de là, les jeunes sorcières s’échangèrent des regards et se disaient qu’il fallait travailler d’arrache pied pour trouver un remède au mal qui sévissait dans les entrailles de leur Mona. Hortense voulait partir sur la base du poison mais ce n’était pas un empoisonnement banal avec des plantes et des incantations magiques. Camille les rejoignit peu de temps après. 
— Alors, qu’en pensez-vous ?
— Difficile à dire. Ce n’est pas si simple, si les médecins n’ont rien trouvé …
— On va déjà se pencher sur ce que nous connaissons et traiter les différents symptômes. On va concocter différents remèdes mais certaines plantes mettront du temps à pousser malgré nos aptitudes, intervint Hortense.
— Même si nous n’avons pas de notion du temps, j’imagine qu’il nous en manque …, Camille semblait sceptique.
— Nous allons déjà traiter les symptômes. Mais il faudrait que l’ensemble de nos sœurs soient au courant, il est important qu’elle se sente soutenue dans ce genre d’épreuve, même si ça lui coûte qu’on la voit ainsi, continua Hortense
— Je vais lui en parler, j’espère la convaincre, finit Camille après avoir hocher la tête.
Cela lui prit plusieurs jours afin de convaincre Mona d’admettre que ses cadettes étaient en droit de connaître la situation et de rédiger une sorte de communiquer pour les rassurer. De plus, il avait été décidé de ne rien dire sur la possible intoxication car s’il y a envie de nuire, il ne fallait pas que ça se sache. Du moins, feindre l’ignorance était capitale pour mener l’enquête. Pendant ces quelques jours, Hortense et ses acolytes avait déjà commencé à travailler sur quelques remèdes pouvant soigner ses symptômes. Mais la durée d’effet était limitée, si elle ne les prenait pas régulièrement, sa santé déclinait aussitôt et si la situation continuait ainsi, Mona aurait une accoutumance au potion. En d’autre terme, plus rien n’aurait d’effets sur la matriarche. 
De retour à l’instant présent, Hortense observa Camille montant sur l’estrade et fit face à l’assemblée. Elle s’éclaircit la voix et commença à lire le message de Mona. Tout le monde commençait à s’agiter et des chuchotements s’élevèrent dans la salle. Camille invita ses soeurs à se calmer et les rassura comme elle le pouvait. Hortense se dandinait sur le banc ce qui interpella Sophie.
— Tu savais ce qu’il se passait avoue. 
Hortense se tourna vers elle et se sentait un peu soulager que Sophie découvrit seule le pot aux roses. 
— Ne m’en veux pas, on devait garder ça secret. On a été convoquée avec les filles et … c’est préoccupant.
Sophie se mit debout un instant et balaya l’immense pièce du regard.
— Je ne vois pas Marjorie.
— On se relaye … je t’expliquerai quand on sera dans un endroit plus tranquille. 
Sophie ne posa pas plus de questions et se doutait que la situation inquiétait pas mal Hortense. Cette dernière réalisait que quelque chose de louche se passait. Pour que Mona se retrouvait empoissonnée volontairement, quelqu’un voulait prendre sa place ? Était-ce une tentative des chasseurs ? Hortense balaya ces questions de son esprits car bien qu’elle aimerait avoir des réponses à ces questions, ce n’était pas son rôle d’enquêter et elle le laissait volontiers aux Hespérides.  Quelque temps plus tard, les sorcières se dispersèrent, encore secouer par l’annonce de Camille. Hortense et Sophie regagnèrent leur chambre afin de discuter de la situation et histoire d’être tranquille. 
Les deux amies pénétrèrent dans le couloir principal. Elles se faisaient aussi discrète que possible afin d’éviter à Hortense de répondre à des questions indiscrètes. Les sorcières se contentaient dʼun simple signe de tête en guise de salutation dès quʼelles croisaient le regard d’une de leur sœur. Ne pas attirer lʼattention était leur mot dʼordre jusquʼà ce quʼelles soient dans leur antre. Même si Hortense nʼétait pas du genre à faire parler dʼelle, cette nouvelle eut l’effet d’une bombe. Plus elle se fondait dans les murs, mieux cʼétait. L’ambiance du coven avait bien changé depuis cette réunion. La plupart de ses soeurs n’étaient pas plus crédules qu’une autre, elles trouvaient bien que quelque chose clochait. Pourquoi s’en prendre à Mona maintenant alors que la vie était si douce et respirait la tranquillité ? Les temps tranquille perduraient depuis quelques siècles maintenant bien que les femmes étaient toujours oppressées. Humaine, chasseuse, vampire, louve-garou ou sorcière, les hommes ne savaient pas vraiment faire la différence. Les chasseuses ne vivait que pour perdurer les lignées. Rares étaient ceux qui arrivaient à les croire toute aussi compétente qu’eux. Concernant les sorcières, les lycanthropes et les vampires, il suffisait de regarder l’Histoire et bon nombre d’humaSophie avaient payé la peur des hommes. À partir du moment où nous appartenons au « sexe faible », les différences ne sont pas qu’infimes et elles se transforment en ravin infranchissable. Mais Hortense s’estimait heureuse : elle vivait dans une ère de paix … mais pour combien de temps encore ?
Ressassant les derniers évènement en tête pour ne rien omettre à Sophie, elles regagnèrent leur chambre dans lʼaile ouest. Instinctivement elles se faufilèrent dans les couloirs, monta les escaliers en prenant soin de ne croiser personne. Cʼétait plus simple dʼéviter les regards dans le château quʼà lʼextérieur car il était plus difficile de se mettre à couvert. Une fois devant la porte de la chambre, Hortense jeta un coup dʼœil derrière elle. Sa main virevolta devant la serrure et un cliquetis se fit entendre. La porte sʼouvrit sur une chambre suffisamment spacieuse et haute de plafond pour deux jeunes étudiantes en magie. 
Des tapisseries épiques mettant en scène des chevaliers et dʼautres personnages fantaisistes recouvraient les murs pour garder la chaleur émanant de la cheminée. En face du foyer reposait un tapis persan au ton chaud sur lequel étaient déposés deux voltaires avec une petite table en bois de chêne entre les deux. Une lampe art nouveau trônait sur cette dernière. Entre cette cheminée et ces voltaires se trouvait une petite table basse dans le même bois noble où étaient exposés quelques livres et babioles les aidant pour lʼapprentissage de la magie : un petit chaudron, des fioles, un kit de potion, des ustensiles, un herbier, une vitrine pour les gemmes d’Sophie, etc. Non loin de ce petit coin tranquille, contre le mur et à côté de la grande fenêtre en vitrail donnant sur la ville, une imposante bibliothèque fait de chêne également, se dressait au fond de la chambre. Elle était remplie de livres et de carnets. De lʼautre côté du grand vitrail, des lits superposés épousant parfaitement le coin de la chambre, dont les draps étaient paré de végétation grimpante. Au dessus de la couette, une couverture patchwork était pliée. Une descente de lit toute molletonné accueillait les pieds des jeunes sorcières lors de leurs réveils très matinaux. Tout comme les autres meubles, la table de nuit était fait du même bois. Dessus se trouver une petite lampe de chevet champignon. Un tiroir fermé où se trouvait des effets personnels complétait le meuble. Au pied de ces lits douillets se trouvait un grand et large bureau sur lequel traînaient des fournitures de peinture, de dessin, de calligraphie, un nécessaire de création de bijou, des gemmes qui traînaient etc. Hortense avait un goût plutôt prononcer pour les arts et elle aimait sʼy retrouver. Cʼétait son échappatoire. Pour Sophie, elle était une Oréade. Ce sont les minéralogues du coven. Spécialisées dans la lithothérapie, elles étudient et notent les effets que les pierres peuvent avoir sur les sorcières. Elles fabriquent les talismans, chargent les pierres de protections et elle savent contrôler la roche. D’où la présence de gemmes un peu partout dans la chambre. Le bureau était plutôt commun. Rien de particulier en soit et il était fonctionnel : des tiroirs, du rangement, une lampe de bureau éclairant suffisamment les travaux des jeunes femmes quand elles sʼacharnaient dessus chacune leur tour. Hormis les tapisseries massives, quelques unes des œuvres d’Hortense était placardé sur le peu dʼespace libre. Sinon des épaisses ficelles et des guirlandes traversaient la chambre. Des bougies se trouvait ici et là, procurant une ambiance tamisée quand Hortense et Sophie méditaient. 
Les lattes de parquet brillaient grâce aux flammes dansantes du foyer. Cet endroit, la jeune femme lʼaimait bien. Cʼétait son cocon, sa bulle de protection. Ici, elle était tranquille, apaiser quand ça devenait tendu. Les filles s’installèrent l’une en face de l’autre. Hortense prit un grande inspiration et dévoila les récents évènements.
— Camille nous a convoqué pour nous parler de Mona. Tu sais déjà les grandes lignes : Mona est souffrante. Et bien que nous, Limoniades, sommes à son chevet pour lui prodiguer les soins nécessaires … l’état de notre Mère est grave.
Sophie fixait Hortense avec attention.
— Avant tout ça, elle a fait un séjour à l’hôpital, ils n’ont rien découvert hormis un affection des reins et le fait qu’elle vieillissait. Camille espérait un empoisonnement mais rien ne se vérifiait sur les prises de sang et avec les filles, on a affirmé cette hypothèse en soulignant que c’était peut-être induit par la magie. Ou du moins, si Mona avait avalé quelque chose, il aurait été ensorcelé mais bon. 
— Difficile de le détecter, en conclut Sophie, mais vous avez trouvé quelque chose ?
Hortense hocha lentement la tête. 
— C’est une bonne nouvelle alors ! S’exclame l’Oréade.
— Pas vraiment. On a découvert que son organisme recèle en réalité un nombre inimaginable de substances toxiques en tout genre. Elles peuvent être sécrétées par le corps ou d’un aliment ou plante nocive. On ne soigne que les symptômes et éventuellement l’intoxication mais son état ne s’améliore pas vraiment. On en finit pas.
Hortense se laissa tomber sur son lit. Les derniers détails contés pompa l’énergie de cette dernière qui repensait au bourbier que le cas de Mona était. Sophie réfléchissait et essayait de comprendre.
— Vous soignez Mona au fur et à mesure, ça ira mieux non ?
— Le problème c’est que son corps en est imbibé. Les poisons non identifié la tuent à petit feu. Ça avance à une vitesse fulgurante. Tu l’aurais vu Sophie, elle est dans un piteux état. Son corps la lâche complètement, il ne se bas même plus, il la tue. Et on ne sait pas combien de temps il lui reste. De plus, on manque de ressources.
Sophie soupira et comprit la gravité de la situation. Elle rejoignit Hortense sur son lit et posa une main sur son genou.
— Vous allez y arriver.
— Je l’espère.
Un long silence s’en suivit. Hortense regardait le plafond, se triturant les méninges, imaginant les pires des scénarios qu’elle ne voulait pas envisager. L’anxiété la gagnait de plus en plus au fil des jours et les nuits sont courtes. Sophie le remarqua et se dit qu’elle pouvait lui donner un coup de main. 
— Tu as dit qu’il te manquait des ressources … de quel genre ?
— D’ingrédients principalement … même si des ustensiles ne seraient pas de trop.
— Quoi comme ingrédient ?
— Un peu de tout. Nos plants ne sont pas encore mûr, on essaye de mettre à contribution l’entièreté de nos dons mais il y a une limite : notre énergie vitale n’est pas inépuisable. Le stock est en péril mais on a pas le temps de sortir et personne ne peut le faire à notre place.
— Il faudrait que tu demandes à Laurène et Marjorie d’assurer toutes les deux pour le moment. Je t’emmène en ville pour trouver ce qu’il te faut. 
Hortense se redressa sur ses coudes et gratifia son amie d’un sourire.
— Merci, ce contenta-t-elle de répondre.
Sophie lui fit un clin d’oeil en retour et se releva. Elle décida de confectionner un anneau serti d’une obsidienne aussi noire que les ténèbres. L’Oréade voulait en faire cadeau à Mona pour encourager sa guérison. Hortense décida de se coucher même si elle se doutait que le sommeil repartira aussitôt qu’il est venu. Le reste de la soirée se poursuivit dans le calme, la prière et la méditation. Toutes les sœurs priaient pour que leur mère spirituelles et de cœur se remette au plus vite. 
La nuit s’étendait sur l’entièreté de la capitale. Son effervescence atteignit son paroxysme en quelques heures mais les vitraux — adaptés au fil des époques — empêchaient les sons de parvenir à Hortense qui se trouvait là. La sorcière observait d’une des fenêtres du petit château posé à flanc de la colline Montmartre. De là, elle parvenait à distinguer une partie du jardin entouré de haut mur et derrière, l’avenue commerçante. Les néons des enseignes éclairaient son visage qui se perdait dans le vide. Elle n’avait plus sommeil, Morphée étant partit dans d’autres draps. Elle s’était éclipsée discrètement de la chambre pour ne pas réveiller Sophie. Elle marcha un peu au hasard dans les couloirs et se retrouva devant cette fenêtre. Comme un papillon hypnotisé par une source lumineuse, Hortense fut sûrement attiré par les lumières urbaSophie. Jusque là, l’endroit était silencieux et désert. Mais quand elle tendit un peu plus l’oreille, elle put distinguer des bruits de pas qui venaient dans sa direction. La jeune femme tourna la tête et tomba nez à nez avec Marjorie.
— Tu n’es pas couchée Hortense ?
— Je te renvoie la question, dit l’intéressée étonnée de voir sa sœur dans les couloirs à une heure aussi tardive.
Marjorie laissa échapper un petit rire et vint se placer à côté de sa semblable. Elles ne parlèrent pas tout de suite, le silence traduisait quelque chose qu’Hortense pensait saisir.
— Ça se présente si mal que ça ? Finit-elle par dire.
— Oui. Plutôt. J’ai terminé les derniers remèdes que l’on pouvait faire en attendant la maturation et le prochain ravitaillement. Ça va être de plus en plus compliqué car cela va nous demander beaucoup plus de temps et d’ingrédients or, nous manquons de tout. Si on ne trouve pas ce que Mona a …
— Je sais, je sais … coupa Hortense d’un ton grave.
Un autre silence s’en suivit mais il dura moins longtemps que le précédent. Hortense ne mit pas longtemps à chercher ses mots.
— J’irai en ville demain. Je trouverai ce qu’il manque pour nous donner justement plus de moyens à défaut de nous donner du temps. 
— Tu sais où tu vas trouver ce genre de denrée ? s’inquiéta Marjorie.
— Sophie a ses adresses. Elle me guidera.
Marjorie grimaça un court instant et fixa de nouveau le vitrail. 
— Soyez prudentes quand même. Les temps ont peut-être changé mais les rues ne sont pas spécialement sûres. 
— Allons, les humains ne sont pas si terribles que ça.
— Je ne parle pas que d’eux Hortense. Même si les mentalités ont évolué, les peuples et leurs dogmes restent inchangé. 
Hortense soupira. Vu de cet angle, la Limoniade n’avait pas tort. Les guerres entre les différents peuples ésotérique existaient toujours mais c’était comme une sorte de guerre froide. Les sorcières du coven sortaient peu. Non pas par interdiction mais elles n’avaient pas suffisamment confiance au monde qui s’étendait par delà les murs de la citadelle. La peur d’être catégorisée, méprisée et marginalisée les dictait. Cependant, Hortense ne pensait pas de cette façon et se terrer participait à cet isolement. Qu’on le veuille ou non, le mal était fait et il n’appartenait qu’à elles de donner le change. Mais elle le gardait pour elle car la plupart de ses soeurs pensaient comme Marjorie. Elle ne pouvait en parler qu’à Sophie qui, à côté de ses préoccupation du coven, suivait des cours dans l’école de joaillerie de Paris. Et ce, au grand damn de certaines. Cela dit, Hortense pouvait faire confiance à son amie qui connaissait la ville presque comme sa poche. Leur conversation prit fin après un échange de banalités et dans un dernier regard, Hortense observa sa collègue disparaitre dans la noirceur de la nuit. 
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christinechrystie · 28 days
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"L'envoûteur" - Jules Lermina (1839-1915)
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lesparaversdemillina · 3 months
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Fantastique histoire d'amour de Sophie Divry
c'est ma première participation à un prix littéraire et je suis ravie de faire partie du jury. Le livre de Sophie Divry m'ont sortie de ma zone de confort avec son mélange de genres captivant.
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valienka · 7 months
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Eridani
Venez découvrir les nouvelles illustrations de notre Saga !
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lapetiterosenoire · 5 months
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︵‿︵‿୨ 🥀 ୧‿︵‿︵
𝐿𝑒 𝑓𝑢𝑡𝑢𝑟 𝑎 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝐻𝑎𝑏𝑖𝑡𝑢𝑑𝑒
𝐷𝑒 𝑛𝑒 𝑝𝑎𝑠 𝑡𝑒𝑛𝑖𝑟 𝑠𝑒𝑠 𝑝𝑟𝑜𝑚𝑒𝑠𝑠𝑒𝑠
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L'ᴀʀᴛ 🎨 ᴅᴇ ᴍᴇɴᴇʀ ʟ’ᴏʙsᴄᴜʀɪᴛᴇ́ ᴅᴀɴs ᴜɴᴇ ᴄᴇʀᴛᴀɪɴᴇ ғᴏʀᴍᴇ ᴅᴇ ʙᴇᴀᴜᴛᴇ́…
C'ᴇsᴛ ᴇɴ ᴛʀᴀᴠᴇʀsᴀɴᴛ ʟᴇs ᴛᴇᴍᴘᴇ̂ᴛᴇs ʟᴇs ᴘʟᴜs ᴅᴇ́ᴠᴀsᴛᴀᴛʀɪᴄᴇs ϙᴜᴇ ʟ'ᴇɴғᴀɴᴛ ɢʀᴀɴᴅɪᴛ ᴇᴛ ᴅᴇᴠɪᴇɴᴛ ᴜɴ ʜᴏᴍᴍᴇ.
Aᴜ ᴄᴏᴜʀs ᴅᴇ sᴀ ʀᴏᴜᴛᴇ, ɪʟ ᴄʀᴏɪsᴇʀᴀ ᴅɪғғᴇ́ʀᴇɴᴛs ᴘᴀʀᴛᴇɴᴀɪʀᴇs ϙᴜɪ ғᴇʀᴏɴᴛ ᴘᴀʀᴛɪᴇ ᴅᴇ sᴏɴ ᴠᴏʏᴀɢᴇ ᴍᴀɪs ᴘᴀs ᴅᴇ ʟᴀ ᴅᴇsᴛɪɴᴀᴛɪᴏɴ ғɪɴᴀʟᴇ
À ʟᴀ ᴄʀᴏɪsᴇ́ᴇ ᴅᴇs ᴄʜᴇᴍɪɴs A̸l̸e̸s̸s̸i̸o̸ Cᴀʟʟᴜᴍ ᴅᴇᴠʀᴀ ᴄʜᴏɪsɪʀ ᴇɴᴛʀᴇ ʟᴀ sᴀɢᴇssᴇ ᴏᴜ ʟᴀ sᴇʀᴠɪᴛᴜᴅᴇ ᴅᴇs ᴛᴇ́ɴᴇ̀ʙʀᴇs.
Aᴜ ɢᴏᴜ̂ᴛ ᴘʀᴇɴᴀɴᴛ ᴅ'ᴜɴᴇ ғᴏʀᴍᴇ ᴅᴇ ᴊᴜsᴛɪᴄᴇ ᴇᴛ ᴅ’ᴇ́ϙᴜɪʟɪʙʀᴇ ᴅᴜ ᴍᴏɴᴅᴇ
L’ʜᴏᴍᴍᴇ ϙᴜ'ɪʟ ᴇsᴛ ᴅᴇᴠᴇɴᴜ ᴄʜᴏɪsɪʀᴀ-ᴛ-ɪʟ ʟᴇ ᴄʜᴇᴍɪɴ ᴅᴇ ʙɪᴇɴsᴇ́ᴀɴᴄᴇ ?
Oᴜ ᴄᴇʟᴜɪ ᴅᴇs ᴘᴀʀᴀᴅᴇs ᴀᴜx ᴍᴜʟᴛɪᴘʟᴇs ᴍᴀsϙᴜᴇs ? 🎭
Cᴀʀ ʟᴇ ᴍᴇssᴀɢᴇ ʟᴇ ᴘʟᴜs ғᴏʀᴛ ϙᴜ’ɪʟ ᴀɪᴛ ʀᴇᴄ̧ᴜ, ᴇsᴛ ᴄᴇʟᴜɪ ᴅᴇs ғᴀᴜx-sᴇᴍʙʟᴀɴᴛs.
Dᴇʀʀɪᴇ̀ʀᴇ ʟᴀ ʙᴇᴀᴜᴛᴇ́ ᴘᴀʀғᴀɪᴛᴇ ᴇᴛ ʀᴀғғɪɴᴇ́ᴇ ᴅ’ᴜɴ ᴊᴏʟɪ ᴍᴀsϙᴜᴇ ᴅᴇ sᴏɪʀᴇ́ᴇ ᴍᴏɴᴅᴀɪɴᴇ, ɪʟ s’ʏ ᴛᴀᴘɪᴛ ʟᴀ ᴘʟᴜs ʀᴇᴅᴏᴜᴛᴀʙʟᴇ ᴄʀᴇ́ᴀᴛᴜʀᴇ ᴅᴇ ᴄᴇᴛᴛᴇ ɴᴏᴜᴠᴇʟʟᴇ ᴇ̀ʀᴇ…
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𝐉𝐞 𝐯𝐨𝐮𝐬 𝐢𝐧𝐯𝐢𝐭𝐞 𝐚̀ 𝐯𝐞𝐧𝐢𝐫 𝐝𝐞́𝐜𝐨𝐮𝐯𝐫𝐢𝐫 𝐦𝐞𝐬 𝐫𝐞́𝐜𝐢𝐭𝐬 𝐬𝐮𝐫 𝐖𝐚𝐭𝐭𝐩𝐚𝐝 & 𝐈𝐧𝐤𝐢𝐭𝐭.
𝐍'𝐡𝐞́𝐬𝐢𝐭𝐞𝐳 𝐩𝐚𝐬 𝐚̀ 𝐯𝐨𝐮𝐬 𝐚𝐛𝐨𝐧𝐧𝐞𝐫 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐝𝐚𝐯𝐚𝐧𝐭𝐚𝐠𝐞 𝐝𝐞 𝐜𝐨𝐧𝐭𝐞𝐧𝐮𝐬.
𝐁𝐨𝐧𝐧𝐞 𝐥𝐞𝐜𝐭𝐮𝐫𝐞 !
⚠️ 𝐌𝐞𝐫𝐜𝐢 𝐝𝐞 𝐧𝐞 𝐩𝐚𝐬 𝐜𝐨𝐩𝐢𝐞𝐫.
𝐂𝐞𝐭𝐭𝐞 œ𝐮𝐯𝐫𝐞 𝐞𝐬𝐭 𝐥𝐚 𝐦𝐢𝐞𝐧𝐧𝐞 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐬𝐨𝐧 𝐢𝐧𝐭𝐞́𝐠𝐫𝐚𝐥𝐢𝐭𝐞́.
𝐓𝐨𝐮𝐬 𝐝𝐫𝐨𝐢𝐭𝐬 𝐫𝐞́𝐬𝐞𝐫𝐯𝐞́𝐬.
𝐉𝐞 𝐯𝐨𝐮𝐬 𝐞𝐧 𝐫𝐞𝐦𝐞𝐫𝐜𝐢𝐞 𝐩𝐚𝐫 𝐚𝐯𝐚𝐧𝐜𝐞
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sweetdaisyrelax · 5 months
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this is my story , is about the girl had a coma accident car crash and she had another world fantasy
(c'est mon histoire, c'est à propos de la fille qui a eu un accident de voiture dans le coma et elle avait un autre monde fantastique)
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e-c-guyot-blog · 8 months
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Croissant ou baguette?
Mais où donc un petit déjeuner pouvait bien coûter si cher?? Eh bien, dans l’Orient-Express, le train de luxe où il fallait absolument être vu. En octobre 1883, un petit déjeuner y coûtait 1,50 francs, soit plus d’une journée de travail pour une domestique comme Quatresous! Mais que mangeaient-ils donc de si formidable?! Et bien, pratiquement la même chose que nous aujourd’hui! Depuis le 18e…
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2 notes · View notes
playvod-cameroun · 11 months
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Explorez l’univers de Blanche-Neige sur PlayVOD Cameroun
Sur le portail de VOD PlayVOD Cameroun, vous pouvez retrouver le film « LA FANTASTIQUE HISTOIRE DE BLANCHE-NEIGE ». Le site offre la possibilité de visionner cette œuvre cinématographique de Rachel Goldenberg. Vous pourrez également la télécharger pour une visualisation ultérieure.
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