Tumgik
#je veux récupérer mon ex
quicklymag · 4 years
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Baiser comme un mec et être seule.
Voilà une des choses que j’aime le plus à Aix-en-Provence : les jours d’automne où il fait bon, mais pas chaud et où les arbres commencent tout juste à se déshabiller ; les hommes avec leurs longs manteaux, les femmes avec leurs manteaux encore plus longs dissimulant leurs cuissardes, le ciel nuageux et le son de la pluie lorsque la nuit tombe. C’est dans ces jours-là qu’il m’est le plus facile de dire “Aix, je t’aime”, ou de dire “je t’aime”, tout simplement. Mais à qui le dire dans une ville où les gens se frôlent, se regardent, se saluent et puis se séparent ? 
Je n’ai plus dit je t’aime avec sincérité depuis tellement de temps que je ne m’en souviens plus. Oh, bien sûr, je l’ai dit à mon ex-petit-ami que l’on surnommera Igor. À cette époque, je pensais réellement être amoureuse de lui. Il était doux, gentil et toujours là pour moi. Mais il faut se méfier des hommes trop parfaits les filles ! Peu de temps avant notre séparation, j’ai découvert qu’il avait envoyé son ex-petite-amie à l’hôpital avec un traumatisme crânien quand elle l’a quitté et qu’il trouvait presque normal qu’il n’ait pas eu de sanction pour ça. Sérieusement ? Igor était un givré et j’ai découvert que j’aimais l’illusion d’être amoureuse -enfin après tout ce temps à souffrir à cause de Monsieur A !- mais que jamais mon coeur n’avait battu pour Igor. Il n’avait été qu’une sorte de plan cul que j’ai présenté à mes parents. Woopsi.  Mon dernier amour remonte à des années maintenant. Monsieur A. Mon plus bel amour sans doute, mais le plus destructeur aussi. Vous voyez Mister Big ? En version aventurier parisien. Séduisant, intelligent, attentionné, doux, fantastique au lit et avec juste ce qu’il faut d’arrogance. L’homme parfait à mes yeux. On s’était rencontrés pendant un séjour au Mexique avant la majorité et ça a été un coup de foudre si violent qu’il dura sept ans. J’étais sa chérie et peu importe ce qu’il pouvait dire, j’étais accrochée à lui comme une moule à son rocher. Il était incroyable et un vrai dieu au lit. Malheureusement, cette relation n’était faite que de “on se verra plus tard, je pars huit mois en Indonésie, mais tu n’es qu’à moi” ; “On peut se voir un weekend quand je reviens de Thaïlande ? J’arrive le mercredi à Paris, le jeudi je peux être à Aix et je prends mon avion pour le Laos mardi depuis Marseille.” Ta mère ! En sept ans, je n’ai vu Monsieur A qu’une poignée de fois et ça me suffisait. Ces quelques jours étaient fantastiques. Nous les passions au lit où il me faisait vibrer de la tête aux pieds. Nous ne nous levions que pour les besoins vitaux ou encore aller au cinéma et puis je vibrais à nouveau jusqu’à ce que je ne fonde en larmes une fois Monsieur A déposé à la gare. C’était une relation si puissante qu’il m’a fallu des mois pour me rendre compte que Monsieur A n’avait pas autant d’importance à me donner dans sa vie que ce que je pensais.  Mais si Monsieur A réapparaissait dans ma vie après tout ce temps, comment réagirais-je ? Je crois qu’Aix-en-Provence m’a changé. Je ne crois plus en l’amour ni au coup de foudre, même pas en voyant mes amis. Je suis presque la seule célibataire du groupe, et la plus vieille pour couronner le tout, mais j’ai souvent l’impression que leurs relations sont bancales, qu’ils ne sont pas réellement épanouis. Il y a toujours quelque chose à redire, toujours quelque chose qui ne va pas et toujours de quoi se plaindre, mais jamais je ne vais les entendre dire à quel point c’est génial, à quel point ils s’aiment et s’éclatent. Alors pourquoi sont-ils en couple ? Est-ce que l’amour est devenu matière à se plaindre ? Je vis seule depuis mon arrivée sur Aix-en-Provence en 2015 et en dehors d’Igor et Monsieur A, personne n’a jamais visité mon lit. Je me suis concentrée sur mes études et sur rien d’autre. En intégrant mon école, j’ai pris ma vie sociale, les soirées mondaines et ma vie sentimentale et je les ai laissées dans une boîte scellée pour ne les récupérer que lorsque j’aurai terminé mon Master. Mais est-ce que ça en vaut vraiment le coup ? Est-ce que c’était la bonne solution ? Aujourd’hui, je me démarque dans mes études, je suis dans les premières de la classe et je n’ai pas à me plaindre, autant au niveau scolaire qu’au niveau reconnaissance professionnelle. J’ai eu des opportunités que j’ai su saisir et j’en suis ravie. Mais suis-je plus heureuse que mes ami(e)s en couple qui se plaignent sans cesse ? Je vis seule avec mes deux chats dans un des plus beaux quartiers de la ville. J’ai un 30 m² avec deux places de parking dans une résidence de haut standing. Mon appartement fait baver mes amis, la résidence est très belle, je suis bien logée, l’appartement est bien décoré et j’ai une baignoire (oui, c’est un détail important) mais je suis seule. 
Quand je rentre chez moi, je n’ai personne à qui raconter ma journée, à qui me plaindre. Personne pour qui cuisiner, contre qui me blottir la nuit. Je n’ai que mon bel appartement, mes chats et mes bouquins. Mais si je me mettais à baiser comme un mec ? Ne pas avoir d’attache, juste s’envoyer en l’air et rien d’autre. Je l’ai déjà fait avec Igor, alors pourquoi pas recommencer ? Tout simplement parce que je ne peux pas. Enfin, je crois. Avant, quand j’étais blonde, brune ou rousse, on me regardait, on me complimentait, me draguait. Quand j’allais boire un verre à l’Estello, le serveur complimentait ma tenue et me demandait mon numéro. J’avais le droit à des regards, des mecs qui apparaissaient devant mes yeux pour discuter avec moi. C’était agréable, flatteur. Je ne me prenais pas la tête, j’étais bête, je ne savais pas ce que je voulais et m’en foutais. Aujourd’hui, je sais ce que je veux et on ne me regarde plus. Je fais partie des meilleures de ma classe, j’ai acquis une intelligence que personne ne remet en cause, je suis devenue indépendante et surtout : j’ai coupé mes cheveux. C’est idiot, mais vous ne devriez pas minimiser l’impact que se couper les cheveux peut avoir sur votre vie. Je suis passée de cheveux longs et colorés à une coupe garçonne avec ma coloration naturelle. Tout à coup les gens me voyaient plus indépendante, plus sûre, plus intelligente, plus professionnelle, plus intimidante alors que rien d’autre que mes cheveux n’avaient pas changé. Je m’étais juste séparée d’Igor et avait coupé mes cheveux. Moi, j’étais pareille. Rien n’avait changé. Alors du coup, est-ce qu’il faut que je me mette à baiser comme un mec pour me sentir moins seule ? Je n’ai aucune attente de quelconque mec aujourd’hui, je veux juste construire ma vie, mais ça ne veut pas dire que je veux être seule. C’est juste que je n’ai aucune attente, je veux juste que quelqu’un me plaise et plaire à quelqu’un. Mais j’ai l’impression que les hommes cherchent des mannequins nouvelle génération : gros seins, gros cul, mais une taille 0. Les Kardashian, version Lidl qui parcourent le Cour Mirabeau de haut en bas. Du coup, une fille qui n'a pas ces formes ne peut pas trouver de mâle à la hauteur ? Quand, et pourquoi les hommes ont décidé de se farcir ce genre de femme, délaissant toutes les belles Kate Moss, Vanessa Paradis et Charlotte Gainsbourg ? On devrait réussir à vivre dans une société moderne où on ne peut instaurer un standard de beauté sous prétexte d'un nombre de followers conséquent. On ne devrait pas avoir à se juger les unes et les autres, ni sur notre tour de hanche, ni sur notre tour de poitrine (même si j'enfermerai bien les Kardashian dans une salle sans wifi avec toutes ces Gigi Hadid et autre Doja Cat). 
Une femme qui ne passe pas dix heures par semaine à la salle à faire des squats doit forcément se faire refaire une partie de son corps pour espérer plaire ? Comment des filles naturelles peuvent être attirées, voir intimidés, par ces filles plastifiées de partout ? Mais ma plus grande question : une femme se définit-elle par sa chevelure ?
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metoo-emma · 4 years
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Histoire de sexisme banale d’une jeune fille de 21 ans
#metoo
Mes premiers souvenirs d'agressions sexuelles remontent à ma très jeune enfance, je vais parler de ceux dont je me rappelle.
Mes parents m'emmenaient fréquemment à des concerts, et dans la foule, il pouvait arriver que des hommes adultes me fassent des attouchements ou collaient leur sexe contre moi. Des fois, ça pouvait être des garçons de mon âge, comme cette fois de mes 13 ans où je suis allée à un concert avec un ami et j’y ai rencontré un garçon d’environ 1 an de plus que moi qui me plaisait. Mon seul souvenir de cette soirée est d’avoir été tétanisée tout le long du concert car j’avais sa main qui tâtait mes fesses.
A mes cours de natation, mon prof me faisait faire des exercices spéciaux en dehors de la piscine pour apprendre un mouvement spécifique d’une nage: je devais m'asseoir par terre, écarter les jambes et les bouger de manière répétitive vers l’extérieur. Lui se mettait debout face à moi et ça lui permettait d'admirer mon entre-jambe à chacun de ses cours. J'avais 11 ans, j'adorais nager et j'ai dû dire à mes parents que l'eau me faisait mal aux oreilles pour pouvoir arrêter d'aller à ses cours. Aujourd’hui, je n’arrive plus à remettre les pieds dans une piscine.
A l'école, les garçons soulevaient nos jupes et nous touchaient les fesses. C’était un jeux pour eux, pas pour nous.
Novembre 2015, un homme me drogue au GHB à une soirée. Je suis complètement défoncée et, bien mon profond désintérêt de départ pour lui, je lui propose qu'on aille chez lui. Mes seuls souvenirs sont d'avoir eu des rapports non protégés avec lui, de vouloir rentrer chez moi le plus vite possible et de ne pas savoir comment car je ne pouvais même plus marcher droit. Je me réveille dans un train entourée d'une dizaine d'hommes et effrayée car je savais que j'aurais été incapable de me défendre dans mon état. Plus tard, j’apprends que le GHB provoque du désir sexuel. 1 an après, je décide de porter plainte pour viol. Je suis pendant 1 heure dans une pièce avec une psychologue qui, au lieu de prendre des notes, dort (et même ronfle) et un policier qui me pose les questions du genre: "aviez-vous bu ? et combien aviez-vous bu ? pourquoi venir déposer plainte avec 1 an de retard ? et pourquoi pensez-vous qu'il s'agit d'un "viol" comme vous dites ?".  A la fin de l’entretien, la psychologue et le policier en question entament une conversation sur des cas de pédophilie graves sur lesquels ils sont en train d’investiguer, en face de moi, pour bien décrédibiliser mon histoire et me rappeler ce que c’est vraiment un “viol grave”. J’avais 16 ans, et l'affaire n'a eu aucune suite.
Aout 2017, suite au choc d’une agression que j’ai subie par 6 hommes dans la rue, je décide de partir me réfugier dans les bras de mon ex copain qui habitait Paris. Nous logions dans le quartier de La Chapelle, où j’étais regardée, suivie et insultée tous les jours en y marchant dans la rue. Un soir, fatiguée de ces harcèlement incessants, j’explose en pleurs. Je veux prendre une douche, mais suis beaucoup trop mal pour pouvoir me déshabiller en face de quelqu’un, surtout un homme, même si cet homme est mon copain. Mon ex le remarque, pique une crise et me juge. Je suis dégoûtée de sa réaction, je ne suis plus à l’aise dans cet appartement en sa présence alors je décide de sortir, tout en sachant que la nuit était tombée et qu’il ne fallait pas se promener seule dans les rues la nuit. Je marche et une voiture commence à me suivre pendant bien 5 minutes, alors je me réfugie dans la réception d’un hôtel où j’explique au réceptionniste pourquoi je suis là et me dit que je peux rester me cacher dans la réception autant de temps que je veux. On parle de tout pendant bien 20 minutes, notamment du contraste entre son homosexualité et la famille conservatrice qu’il a. Il me propose d’aller fumer un joint dans une des chambres pour sa pause. Je refuse, et après encore 20 minutes de discussion il re propose, j’hésite, et finalement j’accepte. On fume le joint, on parle. Il me dit qu’il doit descendre au sous-sol car des amis à lui y sont en train de jouer aux cartes et il veut voir comme ils vont. J’attends 5 minutes et je me dis qu’il faudrait que je rentre car je commence à être fatiguée, mais que je préfère attendre qu’il revienne pour pouvoir le remercier pour le joint et le saluer. J’attends encore 5 minutes, et il n’est toujours pas revenu. Je décide alors de descendre à la réception de l’attendre là-bas. En y étant, j’entends des voix qui viennent du sous-sol. Je m’approche pour écouter et j’entends sa voix dire: “si je la prends, je la prends par le cul”, et d’autres voix rirent: “ahah, si tu fais ça, elle va te dénoncer à la police, et tu vas perdre ton boulot”. J’ai fui en courant, et je pense n’avoir jamais couru aussi vite que ce soir-là. Si je n’étais pas descendue à la réception et n’avais pas entendue ces voix, la pire des choses me serait arrivée ce soir-là dans cette chambre.
Août 2019, je me sépare de mon copain pensant que c’était pour de bon, que la séparation était définitive. Je me retrouve à être logée pendant quelques jours chez un de ses amis car je dois donner un DjSet lors d’un événement qui se trouve chez lui quelques jours plus tard. Il est gentil, il me réconforte quand je pleure de ma rupture et me fait des compliments. Et un jour il me dit que je lui plais. Jusqu’à là, je ne m’étais jamais rien imaginé avec lui, mais après sa déclaration je me suis dit: “pourquoi pas”. Le soir, nous dormons ensemble, et au milieu de la nuit il m’embrasse, mais se retire en disant “c’est mal, j’ai une copine et je suis ami avec ton ex”. Je dis: “ok”. Le soir d’après, nous couchons ensemble. Je me suis laissée porter par le désir, et ça m’a fait du bien. Je m’étais dit que ça allait juste être une histoire de flirt qu’allait durer un week-end, et après c’est tout. Après ça, il ne se passe plus rien, jusqu’au dernier jour où je décide de dormir dans son lit car je n’en peux plus de dormir par terre dans son salon trop froid. Le matin, s’apercevant que je me réveille, il se met à m’embrasser me faisant comprendre qu’il avait envie de moi, je me dis à nouveau “pourquoi pas”. On s’embrasse, je lui fais une fellation, et tout d’un coup, il se met à se masturber, tout seul. Et moi je suis assise, là, en face de lui, en train de me demander qu’est-ce qu’il est en train de se passer…Jusqu’à ce qu’il me dise: “suce-moi” et qu’il prenne soudainement ma tête pour mettre sa bite dans ma bouche et y jouir. Je suis sous le choc, et en suite je me dis que moi aussi, je veux du plaisir. Je monte sur lui, je me frotte et le caresse, et il ricane en me disant: “mais… j’ai plus envie moi, haha”. Je suis sous le choc, je ne comprends pas ce qu’il vient de se passer, mais je sais que ce n’était pas ok.
Après ça j’essaie de lui expliquer en quoi c’est pas ok d’utiliser les gens pour son propre plaisir, que le sexe à 2 personnes se fait à 2 personnes, que ce qu’il venait de se passer, c’était violent. Il le prend mal, il est sur la défensive, et après admet qu’il pense qu’il a fait ça inconsciemment pour me dégoûter, car il voulait que ça s’arrête entre nous. La première personne à qui j’en parle m’avait vue fuir de chez lui en pleurs, et j’ai juste eu le droit à un: “Emma, t’arrives tout juste à Bruxelles, ne te mets pas dans des histoires comme ça.” J’ai pleuré pendant des jours, je me sentais agressée, déshumanisée, salie, humiliée.
Pendant les mois qui ont suivis, je l’ai recroisé à plusieurs évênements, et à chacune de ces fois-là il est venu me parler. Soit pour me crier dessus, en pleurs, en me disant que je suis immonde par mon comportement car je l’évitais, et que ça faisait de lui une victime. Soit pour me dire que j’ai gâché sa vie, qu’à cause de moi il pensait “qu’il était un violeur” et qu’il n’en dormait plus. Chacune de ces fois-là, c’était une agression de plus. J’ai jamais rien demandé, j’ai jamais voulu qu’il vienne me parler.
Janvier 2020, je vais chez lui récupérer des plantes que son coloc m’offrait, j’étais certaine qu’il n’allait pas être là. Il me voit sur le pas de sa porte prête à partir et évidemment, encore une fois, il vient vers moi, et c’est à 3 cm de mon visage qu’il commence son palmarès d’enchaînement d’insultes: “Si je t’avais vraiment violée, tu ne serais pas revenue ici.”, “T’étais juste frustrée que je ne veuille plus te baiser alors t’as inventé des histoires de viol.”, ça ne s’arrêtait pas, il me criait dessus, j’avais des plantes trop lourdes dans la bras qui m’empêchaient de partir et je lui demandais de se taire, de me laisser tranquille, j’ai demandé de l’aide à son coloc qui m’a dit que ça ne le regardait pas. Je me refaisais agressée une fois de plus, mais une fois de trop: suite à ça, impossible de sortir de chez moi pendant des mois, par peur de le recroiser. Mon copain a reçu un mail de lui qui disait que si il m’avait vraiment violée, je ne serais pas allée baiser avec tous ses amis, dressant une liste de noms d’amis de mon copain à qui j’avais à la limite parlés quelques fois. C’était devenu du harcèlement. Mon copain a dû lui demander de me laisser tranquille, pour qu’il me laisse vraiment tranquille. Ce qu’il ne semble même pas vraiment avoir compris, car juin 2020, je l’ai croisé dans la rue et il m’a suivie avec son vélo. J’ai dû me mettre à courir pour qu’il décide de partir.
Dans toute cette histoire, j’ai jamais utilisé le mot viol, j’ai jamais partagé cette histoire publiquement par peur des représailles, j’ai même essayé d’entamer conversation avec lui au début, mais rien n’a y fait. Par la suite, tout ce dont j’ai toujours voulu, c’était qu’il me laisse tranquille, et ce simple souhait a été violé et re-violé sans relâches.
Aujourd’hui, j’ai 21 ans, et je ne peux plus compter le nombre d’hommes qui m’ont suivie dans la rue, ni le nombre d’insultes sexistes que j’ai reçues sur les réseaux sociaux, je ne peux plus compter le nombre d’hommes qui ont mis leur main sur ma tête, pensant que j’étais au service de leurs désirs, et je ne peux plus compter le nombre de fois où on a minimisé ce que j’ai vécu. Mon histoire est banale, mon histoire est semblable à la vie de n’importe quelle fille de 21 ans. Les agressions sexistes dans nos vies sont continues, quotidiennes. Et tant que je serai en vie, ce texte sera inabouti. 
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lecameleontv · 5 years
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Le personnage de Mlle Parker dans la série Le Caméléon (V.O. : The Pretender) est interprété par l’actrice Andrea Parker. 
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Elle travaille au Centre, dirigé par son père, et est chargé de retrouver Jarod .
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- Mlle Parker : “C’est tout petit une balle de 9 mm, mais celle-là a changé ma vie” [...] “De quelle vérité parles-tu ? Ce n’est pas clair Jarod !” [...] “C’est moi. Je veux la vérité. Je veux savoir comment ma mère est morte.” (Ep. 1.02)
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Mlle Parker se fait sévèrement rappeler à l’ordre par M. Raines (Ep. 1.03) concernant ses tentatives infructueuses de capture du caméléon Jarod. Mlle Parker prend très au sérieux cette réprimande, qui l’intimide.
- Mlle Parker : “ Je te coincerai un jour ! “ (Ep. 1.04)
- Mlle Parker : “ les méthodes de Sydney ont toujours confiné à la folie” [...] “Personne ne sort de mon niveau de compétence” (Ep.1.09)
Mlle Parker reçoit de Jarod un cahier rouge à son nom concernant un certain Bernie Sanders (Ep. 1.09). En suivant la piste de Jarod, Mlle Parker découvre une enveloppe kraft “Rescapés” dans les anciennes affaires de sa mère.
Mlle Parker pratique l’escrime 3 fois par semaine (Ep. 1.10), et apprend à ses dépends la roublardise de M. Raines qui recrute sans le lui dire l’un de ses ex-petit-ami, avec qui elle renoue en le revoyant, pour la devancer dans la capture de Jarod. Elle écoute Sydney quand sous l’impulsion de la révélation elle pense se venger.
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Mlle Parker enquête sur un orphelinat de Dover (Ep.1.13), grâce à l’enveloppe kraft, et découvre que le mois où sa mère est morte, l’orphelinat a subi un incendie détruisant ses archives. Quant à celles de la Mairie, Jarod a eu le temps de les récupérer, pour le plus grand déplaisir de Mlle Parker, qui a ainsi des infos à échanger.
Mlle Parker reçoit alors la visite surprise de Sydney qui la met en garde contre ses recherches secrètes. Elle reçoit cet avertissement comme une menace...
Mlle Parker se rappelle sa 1ère rencontre avec Jarod, au Centre, à l’occasion d’un appel téléphonique de Jarod à Sydney, qui ressent pour la 1ère fois des sentiments amoureux et a besoin de mettre des mots sur ce qu’il ressent (Ep. 1.14).
- Acupuncteur : “Je suis très doué pour réduire toutes les tensions du corps” - Mlle Parker : “ C’est drôle… moi je suis douée pour les créer” (sourire) (Ep. 1.15)
Après le fiasco de Boston, et les écarts répétés de Raines , Mlle Parker s’énerve contre son père, lui hurle dessus pour la 1ère fois en exigeant des réponses concernant le meurtre de sa mère et l’implication de Raines (Ep.1.22).
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Son père lui demande de redevenir ‘nettoyeuse’ suite aux assassinats perpétrés par Lyle dans une Annexe du Centre (Ep. 2.13) et découvre finalement des informations qui contredisent les apparences concernant sa ‘mission’ :
Mlle Parker : “Il y a des codes génétiques sur la plaquette qui a été volée.”
M. Parker : “oh mais ne t'inquiète pas, ce n'est pas important.”
Mlle Parker : “suffisamment important pour que tu me fasses tuer un homme.”
M. Parker : “mais c'était un ennemi ! Tu as fais ce qu'il fallait.”
Mlle Parker : “pour qui ?”
M. Parker (exaspéré) : “ahhh Respire ce bon air bon sang ! Tu n'en auras jamais trop dans cette vie ! … (se détournant de sa fille) Et va prendre un peu de repos, tu as une tête effrayante….. (à la porte de son bureau, le quittant et changeant d’humeur, s’esclaffant) je plaisantais ahahahahaahahahaahahahaha.”
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Elle reçoit des lettres jamais réceptionnée de sa mère (Ep. 2.20) par Jarod, qui lui apprend par la même occasion que Fenigor est toujours en vie et que les lettres de sa mère était cachées dans le coffre de son mari M. Parker.
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- “Si seulement le meurtre était légal.” Mlle Parker (Ep.3.09)
- "Si seulement Hitler avait appris le yoga" Mlle Parker
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- "Un vieil homme chinois, une poufiasse et une limousine, ça ne peut pas passer inaperçu" Mlle Parker
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Mlle Parker prend connaissance de la position de sa mère concernant le projet Gémeaux (Ep. 3.22) et décide de faire aboutir les plans de cette dernière.
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Elle a passé sa dernière de lycée à Rome (Ep. 4.12).
“Dieu lui pardonne. Moi c’est trop dur.”
L’Ep. 4.19 est pour elle plein de surprises...
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Sa famille
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GeekFest 2020 en parle.
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devonis · 5 years
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Chapitre 3 : Par Elle
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Tallulah
Je me réveillai de bonne heure, bien avant que mon réveil ne sonne. Je pouvais toujours entendre Yeleen dormir profondément alors je me préparai sans faire de bruit. Une fois dehors, je me dirigeai vers mon lieu de travail. Clémence n'arriverait que dans l'après-midi, nous nous retrouvions donc seuls avec Hyun pour tenir le café.
-Wah, t'es matinale dis-moi, s'enjoua mon ami qui vint me faire la bise.
-Bonjour Hyun ! Oh…je n'ai pas cessé de me retourner dans mon lit. Je pense à mon rendez-vous, j'ai appelé le propriétaire de l'annonce, tu sais.
-Morgan m'a dit, oui. Je n'ai pas eu le temps de te contacter j'ai passé beaucoup de temps à réviser.
-Pas de souci…fis-je, peu sûre de moi. J'enfilai mon uniforme.
-Euh, tout va bien ?
-Disons que j'essaie de me souvenir quand est-ce que j'en ai parlé à Morgan, avouai-je en comprenant peu à peu qu'Alexy avait dû lui en parler. Je commençai à préparer les tables.
-Oh…t-tu ne voulais pas en parler ?
-Justement, si, mais j'aimerai bien qu'on me laisse le TEMPS de parler, rétorquai-je d'une voix enrobée d'un rire nerveux. Je soupirai avant de reprendre : Enfin bon, du coup, je vais visiter l'appartement avec Chani. Comme ça, si l'annonce s'avère être la plaisanterie du diable, elle saura quoi faire !
-Q-quoi !?
Hyun stoppa son geste tandis qu'il préparait l'écriteau à l'entrée. Je ris face à son air ahuri.
-Haha ! Désolée, une blague entre elle et moi !
-J'aurais bien voulu t'accompagner, mais je suis de service toute la journée. Tu me tiendras au courant pour la réponse ?
-Bien sûr ! En espérant qu'Alexy ne joue pas la commère haha !
Nous continuâmes à discuter dans la cuisine, le temps de préparer les pâtisseries et autres collations que proposait notre enseigne. Nous dérivâmes sur nos inquiétudes au sujet des partiels qui arrivaient à grand pas. Hyun préparait un oral pour le début du mois de décembre, et semblait en stress.
-Je devrais être habitué depuis le temps, mais c'est plus fort que moi, peut-être que si ça s'appelait autrement qu'un « oral », je ne sais pas…
-On ne croirait pas en te voyant si à l'aise au café, avec les clients, que tu balises à l'idée de passer un oral.
-Ma prestation au café n'a pas de répercussion sur mes crédits ! s'agita-t-il en tirant désespérément sur les bretelles de son tablier.
Je ris aux éclats tout en apportant les pâtisseries en salle de service. J'examinai l'heure sur ma montre, les clients n'allaient pas tarder à arriver. Même si je m'habituai au sale caractère de Clémence, je devais bien avouer que je me sentais vraiment plus à mon aise sans l'avoir sur mon dos. Mon service se passa sans encombre, je reconnaissais même les clients familiers avec l'établissement tout comme eux qui m'appelaient par mon prénom. Hyun se sentait moins seul et cela donnait un côté un peu famille. Ça me plaisait bien !
-Ma serveuse préférée ! entendis-je tandis que je préparai un chocolat chaud.
-Priya ! Comment vas-tu ? m'enjouais-je en voyant mon amie prendre place au comptoir.
-Mais très bien merci, et toi ? Je pourrai avoir un cappuccino à la vanille ?
-Tout de suite ! (Je sortis une tasse que je posai à côté de moi avant d'aller servir mon autre client) Bah écoute, ça va, je suis sur un coup pour m'évader de prison !
-Haha ! Toujours à la recherche d'un autre logement ? J'ai des contacts si tu veux, je peux toujours demander.
-Figure-toi que j'ai trouvé un appartement qui semble valoir le coup, (je parlais plus fort) mais comme je me fais traiter de naïve… !
-Je n'ai pas dit ça ! intervint Hyun presque outré qui s'en aller servir des clients en terrasse : Je te dis juste que tu ne te méfies pas suffisamment des gens…
Sa silhouette disparut.
-J'ai raté quelque chose ? osa demander Priya. Je lui servis son cappuccino : Merci ma belle.
-Tiens, attends…On a trouvé cette annonce au supermarché avec Alexy.
Priya s'accorda quelques instants pour la lire en silence.
-Il n'y a pas de photo ? Juste ce papier ? Hmm…j'veux pas faire mon Hyun, mais essaie de poser un maximum de question, histoire d'être sûre et certaine dans quoi tu t'engages.
-C'est gentil de t'inquiéter, mais oui je vais tout passer au peigne fin. Et puis c'est juste une visite, je n'ai encore pris aucune décision.
Priya me sourit, les lèvres pincées sur le rebord de sa tasse. Mon service se termina à quinze heures, et après avoir salué Hyun je décidai de passer un coup de fil à mes parents à qui je n'avais pas pris le temps de parler de mon rendez-vous. Je conversai, tout en me rendant à la fac, ma main libre dans la poche de ma veste en similicuir. Le froid mordait de plus en plus, et le vent avait décidé de se lever aujourd'hui. Mon crâne frissonnait sous Les parties tondues très coutes de mes cheveux, même voilées sous le reste de ceux bien plus longs. Je ne vais peut-être pas retourner arranger ma coupe tout de suite, me dis-je en écoutant mes parents se disputer sur qui viendrait m'aider pour le déménagement si je trouvai un appartement.
-Mais ne vous dérangez pas, je peux toujours louer un camion pour la journée.
« Ah oui ? Et ta voiture, tu comptes la laisser chez nous encore longtemps ? Là t'étais au dortoir, donc j'étais d'accord pour que tu la laisses ici et que tu utilises les bus pour tes courses et les trains pour revenir nous voir. Mais bichette…imagine que tu te trouves un studio trop loin des bus ? Puis avec les manifestations, on ne sait jamais, tu pourrais ne pas pouvoir prendre de train pour les vacances ! Non, ton père et moi te ramenons ta voiture ! Pourquoi t'être payée le permis sinon ? »
-Ouais…ta raison Moune…Mais et vous ?
« Il faudra bien qu'on te ramène tes affaires, le garage commence à être petit depuis que tu as ramené ce qu'il y avait dans ton ancien studio. Du coup, ton père hésite à prendre les deux voitures plutôt de repartir en train. »
-Je vous referais un plein. Sinon, t'as lu mon message au sujet de la bourse ?
« Ouiiii ! Rah, bah oui on s'y est pris tard, va falloir que tu gères avec tes économies des deux dernières années et ton salaire ma puce…Bon, t'as été sérieuse l'année dernière, je sais que ça va bien se passer. (Elle renifla bruyamment, un peu agacée) Mais je savais que tu n'aurais pas pu rester au dortoir cette année ! Ecoute ta mère ! »
-Oui moumoune…marmonnai-je d'une moue penaude.
Nous restâmes à discuter ensemble jusqu'à ce que je passe le portail de la fac.
-Bon, je vais bosser mon mémoire, je te recontacte après le rendez-vous, d'accord ?
« Avec plaisir ma chérie, allez, ton père et moi on t'embrasse ! »
Je pus entendre au loin la voix de mon père qui m'embrassait. Le sourire aux lèvres, je rangeai mon téléphone dans mon sac et me rendis dans ma chambre récupérer mes cours.
-Tu quittes la chambre ? me lança subitement Yeleen, laquelle je pensais être occupée à lire son manuel.
-Je vais réviser à la BU, pourquoi tu veux savoir ça ? demandai-je, sincèrement surprise de la voir s'intéresser à moi autrement que pour me faire un reproche.
-Mais non…(elle désigna la pile de catalogues sur ma table de chevet) Tu t'en vas ? Sa voix se fit étrangement mielleuse. Un peu comme la fois où elle s'était mise en tête de décaper notre chambre ! Méfiance Tallulah, méfiance…
Je croisai son regard un instant sans rien dire. Je répondis avec prudence, pour le coup, je n'avais pas l'impression qu'elle ressentait l'envie d'entamer un nouveau conflit.
-Je vie mal la transition entre mon indépendance de l'an dernier et cette année. Je pensais que le dortoir me suffirait mais j'ai besoin de mon espace…
-Dis tout de suite que je prends trop de place !
Ça y est, les conclusions hâtives ! Et elle se dit être ouverte d'esprit ? Je terminai de rassembler mes affaires et ouvris la porte pour m'en aller. Avant de partir définitivement, je lui dis :
-Non, mais tu fais trop de bruit avec tes commentaires intempestifs !
Je refermai la porte derrière moi, et partis en direction de la BU. Ma démarche énervée raisonnait dans tout le couloir. Jusqu'au bout on ne parviendra pas à s'entendre ! me dis-je en bourrinant le bouton d'appel de l'ascenseur. Je me demandais vraiment comment Yeleen ne pouvait pas comprendre que je décide de partir. Et qu'est-ce que ça peut lui faire de toute façon ? Elle qui répète chaque jour que ma présence est indésirable !
-Tallulah, attends !
Je fis volte-face et bloquai les portes sans même savoir qui venait de m'appeler. Jusqu'à ce que je voie sa frimousse !
-C-Chani ?
-Je t'ai appelée mais tu semblais sacrément remontée, encore une dispute avec ta futur ex' colocataire ?
-Noon, fis-je en prenant un air détaché : Mais on arrive au bout de notre début de relation.
Dire que j'ai quand même pris sa défense devant sa mère l'autre jour ! Pas que j'eus fait cela pour attendre quoi que ce soit en retour, mais elle qui ne cesse de clamer qu'elle sait faire preuve de bon sens, elle en manque cruellement ! Je chassai Yeleen de mon esprit et reportait mon attention sur mon amie.
-Alors alors, bientôt l'heure fatidique ! Je comptai réviser à la BU, tu veux venir avec moi ?
-Haha, nous étions faites pour nous rencontrer dans ce cas !
Je souris, comprenant qu'elle s'y rendait également. Mes tracas avec Yeleen se volatilisèrent en moins de deux grâce à Chani. Nous nous posâmes sur une table dans le fond. Je sortis mon ordinateur portable afin de poursuivre l'avancée dans l'organisation de mes recherches.
-Je dois absolument me trouver un superviseur…marmonnai-je pensivement.
-La même, mais il faudrait déjà que je me décide.
-Tu hésites encore sur ton sujet, c'est ça ?
-Oui…(Elle se pencha vers mon écran) Je peux voir tes recherches ?
-Oui vas-y, je vais trier mes fiches en attendant… dis-je, le nez déjà plongé dans mon sac : Mince ! J'ai oublié mon manuel. Je vais voir s'ils en ont un en stock dans les rayons.
-Il y a beaucoup de couleurs dans tes cours, j'aime bien ! me fit mon amie qui se remit à lire ses propres cours. T'as déjà vu tous les documentaires là ? Chani désigna les vidéos que j'avais stockées sur mon ordi pour consolider ma thèse.
-Oui, j'en ai besoin pour mes fiches, ris-je doucement en m'éloignant de notre table. Et non, pas toutes encore, il m'en reste trois je crois et leur analyse à faire.
Les bras croisés, je jetai un coup d'œil dans la section d'art moderne. Allez, juste un seul ! Je passai ma tête entre les rayons pour chuchoter à Chani.
-T'as pas le tiens par hasard ?!
Elle me sourit d'une mine désolée en secouant la tête. Je lui fis comprendre que ce n'était rien et me remis à chercher.
-Pff…bon bah je vais faire sans.
-Un souci ?
Surprise, mes épaules tressautèrent et je plaquai ma main contre ma bouche pour atténuer mon couinement. Ce fut nerveux, mais je me mis à glousser en levant les yeux sur Castiel qui me regardait étrangement.
-T'es pas possible.
-Oh ça va ! râlai-je un chouïa trop fort. Nous entendîmes quelqu'un demander le silence. Je rougis, mais mon sourire toujours aux lèvres. Je fis la bise à mon ami et lui demandai s'il était venu réviser lui aussi.
-Oui et non, je cherchai un livret de références musicales pour m'aider à compléter un cours, mais je ne comptai pas non plus attaquer tout de suite. Puis j'ai reconnu ta silhouette. Alors, qu'est-ce qui t'arrive ?
-Oh, rien de grave, j'ai oublié mon manuel je voulais simplement voir s'il leur en restait. Mais visiblement ce n'est pas le cas.
Nous sortîmes du rayon et mon regard vint aussitôt se poser sur la carrure d'un homme qui se tenait dos à nous. Posté debout face à notre table, Monsieur Zaidi discutait avec Chani. Mes yeux restaient fixés sur lui. Peu importe où il se trouvait, j'avais l'impression que c'était tout bonnement impossible pour moi de l'éviter ou l'ignorer. J'étais tellement tiraillée entre le désire d'aller lui parler et celui de mettre bien plus de distance…
Bon sang, nous avions beau être tous les deux des adultes nos statuts parvenaient à introduire le doute et l'hésitation en nous. En tout cas, j'ai beau me dire qu'on ne fait rien de mal, je sais qu'il risque beaucoup si je commettais un faux pas dans l'enceinte de la fac. Et je lui avais peut-être demandé qu'on se voit en dehors des cours…mais ce n'était pas comme si nous pouvions également aisément se rencontrer. Pas de numéro, pas d'adresse… Mais je déraille ! Agacée par mon comportement, je fis mine de chercher dans un autre rayon sans même regarder où j'allais. Je ne veux pas qu'il me voie. Non, la vérité était que je ne voulais pas lui parler, de peur d'aller trop loin.
-Tu joues à quoi ?
-Hein ?
Castiel faisait des allers-retours du regard entre moi et la table où se trouvaient Chani et Monsieur Zaidi.
-C'est quoi le souci, ça fait peut-être quelques années qu'on ne s'est pas vu, mais t'as toujours les mêmes mimiques quand t'as un pépin.
Je souris, malgré moi. M'adossant contre le mur, je croisai les jambes et fixai mes pieds.
-T'es déjà tombé amoureux d'une personne inaccessible ? demandai-je sans vraiment réfléchir.
-C'est quoi cette question ? fit-il, confus. Il prit ensuite un air amusé : On a le petit cœur brisé ? En fait ton histoire de manuel c'est du bidon.
-Mais non, j'ai vraiment oublié mon livre ! Laisse tomber, je ne sais pas pourquoi je t'ai posé cette question, excuse…
Je lui souris gentiment et pris un roman au hasard. Je le feuilletai et me rendis compte que c'était écrit en Russe ! Je suis bilingue mais faut pas pousser…
-Je ne sais pas ce qui t'arrive, mais ce n'est pas en restant là que tes révisions vont avancer.
-Castiel ? T'as de la fièvre ? me moquai-je en posant une main sur son front. Il me pinça les côtes.
-Hé, tu m'as dit que t'étais là pour bosser, je te le rappelai simplement fillette.
Je levais les yeux au ciel en le contournant.
-T'as raison, t'as qu'à te poser avec nous ?
-Nous ?
-Je suis avec une amie, viens je vais te présenter.
-Euh, attends…
-Ne t'en fais pas, Chani n'est pas du genre à créer un scandale. Elle aime bien ce que tu fais mais elle a du savoir-vivre.
-Toi, t'as vraiment pas peur de te faire mordre.
-Quoi ? Par une hyène aux hormones échauffées ? J'ai connu pire au lycée… dis-je en me souvenant du comportement exécrable d'Ambre.
-Haha, pas faux ! Au fait, t'as retrouvé tes marques ?
Je haussai une épaule.
-Pour être franche, pas vraiment. Je ne suis restée qu'un an et demi finalement, et revenir ici quatre ans après… Je me sens un peu paumée par moment. Et toi, tu t'en sors entre les tournées et les révisions ?
-J'ai parfois l'impression de manquer d'espace, entre mes devoirs de chanteur et ceux d'étudiants mais je parviens à gérer pour l'instant.
Je lui souris avec tendresse en ayant une petite pensée pour Lysandre. Je ne préfère pas parler de lui devant Castiel… Je savais que ce fut tout aussi dur pour lui de le voir quitter la ville. Je me souvins qu'ils avaient gardé contact, et que Castiel était parfois venu voir son meilleur ami à la ferme, mais le manque de temps avait fini par prendre le dessus. Se parlent-ils encore ?
Lorsque nous rejoignîmes Chani, je fis les présentations entre eux deux. Castiel resta un peu froid, tiré entre l'indifférence et la fascination. Chani joua de son charme naturel avec sa répartie propre à elle et je crois que cela intrigua un tantinet notre Rockeur ! Je revins à ma place en constatant que notre professeur n'était plus dans les parages. Mon cœur se mit à battre plus fort dans ma poitrine quand je sentis les effluves de son parfum qui flottaient encore sur son passage. Je me raidis sur mon siège en voyant un manuel d'art moderne et contemporain…
-Ah ! Monsieur Zaidi passait par là, et on est venu à discuter du fait que je révisai avec toi mais tu cherchais un manuel. Il a bien voulu laisser le sien, il doit repasser bientôt, il est parti faire des photocopies.
Le cœur amouraché, j'effleurai le livre du bout des doigts. Ce n'était peut-être pas grand-chose, mais sa bienveillance me toucha. Ce n'est pas comme ça que je me le sortirai de la tête. Tous les trois nous poursuivîmes nos révisions. Ma problématique avançait pas à pas, mais je n'étais jamais satisfaite de mes formules. Je m'éparpillai par moment, entamant la rédaction d'autres paragraphes pour lesquels je me sentais plus inspirées. Puis ma concentration s'égarait parfois. Mon regard se posait en direction de l'arrière pièce où se trouvait les imprimantes. Il ne revient pas. Et ça allait bientôt être l'heure de mon rendez-vous avec Monsieur Castillon.
-J-je reviens, les prévins-je en me levant sous leurs regards curieux.
Le manuel de Monsieur Zaidi en main, je me rendis dans l'arrière salle. La porte était entrouverte mais personne ne s'y trouvait. Il est parti ? Mal à l'aise, je glissai une mèche de cheveux derrière mon oreille et observait le reste de la salle. Pas là. Je ne peux pas garder son livre quand même ! Je revins vers Chani qui rangeait ses affaires en parlant avec Castiel.
-On va y aller ? Je vois que c'est bientôt l'heure, le temps qu'on trouve l'adresse…
-O-oui, justement tu ne saurais pas où Monsieur Zaidi est passé ?
-Euh, non, enfin je sais qu'il devait faire des photocopies mais…(elle regarda le manuel entre mes mains) Tu lui rendras Lundi. S'il en avait vraiment besoin, il ne te l'aurait pas prêté.
J'inspirai en pesant le pour et le contre. Je devais vraiment y aller si je ne voulais pas rater une chance de trouver un nouveau logement. Mais je ne voulais bloquer mon aîné dans la préparation de son cours…
-Respire fillette, c'est un prof, il va savoir se débrouiller sans ce genre de manuel, intervint Castiel en refermant son classeur : C'est quoi cette histoire de rendez-vous ?
-Oh, je compte quitter le dortoir, et j'ai une visite à passer bientôt.
-Bah vas-y, c'est quand même plus important que de rendre un livre. (Il se leva) Moi je vous laisse, à plus.
-Ça m'a fait plaisir de te voir, lui dis-je en le saluant d'une main.
Avant de passer les portes, il me sourit en coin.
-Je suis d'accord avec lui, allez, t'as autre chose à faire que de penser à Monsieur Zaidi. Go, go !
Chani me poussa vers l'extérieur tout en portant mes affaires. Je ris avec légèreté en récupérant mon sac. Je rangeai précautionneusement le manuel de mon professeur dans mon sac, et ressortis l'adresse de l'immeuble. Je lui rendrai Lundi.
-Bon, on va prendre la ligne B, ce bus dessert l'arrêt le plus proche de l'immeuble. Par contre on va devoir marcher longtemps après.
-Un peu de sport ça ne va pas nous tuer, me sourit Chani. Quoi que, j'ai des petites quilles, des petits poumons et une petite endurance…(Elle me fit des yeux de chiens battus) Tu me porteras ?
-Invoque un démon ou deux, j'ai déjà du mal à traîner ma couenne ! ris-je en m'asseyant sur le banc dessous le porche de l'arrêt de bus.
J'ignorai si mon amie s'en doutait mais j'étais vraiment contente de la savoir avec moi pour la visite. Bon, pas que je paniquai vraiment pour ce rendez-vous, -même si je redoutai de plus en plus que ça ne soit une arnaque- mais le simple fait qu'elle soit là pour partager cela avec moi, ça me comblait !
Pendant le trajet du bus, Chani me montra des photos de l'endroit où elle avait prévu de s'aventurer. Je lui eus dit que je trouvai l'espèce de « cabane » assez glauque et elle rit avec une pointe de moquerie. « L'urbex, ce n'est pas visiter le salon du chocolat ! » Certes, mais je la trouvai bien courageuse quand même…j'étais également très curieuse, et nous nous promîmes de planifier cela ensemble une autre fois.
Une fois que le bus nous déposâmes au bon arrêt, j'inscris l'adresse de l'immeuble sur le GPS de mon téléphone et je pris la marche en tête.
-Ça à l'air d'être plutôt loin de la fac quand même.
-Mes parents doivent me ramener ma voiture, et puis l'arrêt de bus n'est qu'à 5 minutes à pieds. (Je fis mine de réfléchir) J'ai juste à installer trente réveils autour de moi !
-Haha ! Je t'appellerai tous les matins à cinq heures, comme ça je suis sûre que tu ne seras pas en retard, plaisanta mon amie.
-Houlà, c'est rude cinq-heures ! Et sinon, à quand ta première journée de boulot ? Pas trop angoissée ?
-Angoissée ? Surexcitée surtout ! Je commence mardi prochain, je n'ai pas les mêmes options que toi, et je n'ai rien l'après-midi. Ensuite, c'est le jeudi après-midi, le samedi toute la journée et le dimanche matin. La boutique est fermée le lundi et n'ouvre pas de bonne heure les autres jours.
-J'ai hâte de te voir à l'œuvre ! Et tu m'as bien aguichée avec tes articles vintages.
-Je m'en doutai tellement, haha !
« Vous êtes arrivées à destination. »
Chani et moi nous stoppâmes net en plein milieu du trottoir, et fixâmes mon portable qui venait d'annoncer notre arrivée. Nos regards se croisèrent dubitativement, puis, lentement, nous les levâmes sur l'immeuble à côté de nous. C'est là… Je regardai autour de nous plus attentivement, et remarquai que nous étions proches de la grande place de la ville où se dressait le marché de Noël et les autres événements festifs. Trois autres immeubles entouraient celui-ci, mais finalement, l'aire restait vaste et pas trop envahie par le trafic.
-Il est magnifique… murmurai-je dans un souffle, tout bonnement stupéfaite.
-Tu m'ôtes les mots de la bouche, renchérit Chani sur le même ton.
L'immeuble arborait une architecture assez classique des façades en pierre blanche mais se mêlait à une touche de gothique avec ses hauts vitraux fenêtres. Elles semblaient toutes représenter quelques choses de différents. Le toit était plat, et l'on semblait pouvoir y accéder par un escalier de secours. Des gravures ressortaient timidement de la pierre, disposées sur chaque balcon, et représentaient un héron en pleine envolée. Ma fascination se ternit un peu lorsque je constatai, vers les appartements plus en hauteur, que deux fenêtres étaient cassées et que des plaques abîmées avaient été disposées.
Mon amie et moi échangeâmes un regard suspicieux, puis, nous nous décidâmes à entrer. Quelques marches étaient à gravir pour atteindre le porche d'entrée. A l'instar de dessus les balcons, un héron était gravé sur les deux battants de portes et il se scindait en leur milieu.
-L'Architect de cet immeuble devait avoir une sacrée passion pour cet oiseau !
-J'ai cru comprendre, (je désignai le carrelage marbré en vert d'eau strié de liserés blancs) j'ai vraiment du mal à croire que le bas loyer vaut la beauté des lieux.
-L'immeuble ne semble pas tout jeune non plus, la façade est salle et marquée par le temps. Puis, le plafond semble d'époque, regarde les craquelures.
-En effet, tout comme l'escalier en pierre. Les rambardes ne semblent pas très solides non plus…
Pour confirmer mon hypothèse, je m'appuyai un peu sur la plus proche barrière, faite de bois, qui grinçait et remuait légèrement sous ma poigne.
-Ce n'est pas du tout adapté pour les personnes handicapées. Ni même pour une personne âgée.
-Ça peut jouer sur le loyer, et puis, t'as vu les fenêtres des étages supérieurs ? me demanda-t-elle avec une pointe d'appréhension.
J'opinai. Nous avions beau parler à voix basse, le silence presque religieux qui régnait dans le hall, le haut plafond et l'espace peu occupé par des installations diverses exposaient librement l'écho de nos voix.
-Nous sommes un peu en avance, je vais appeler le propriétaire pour le prévenir.
Monsieur Castillon me prévint qu'il était déjà arrivé depuis quinze minutes et qu'il m'attendait dans l'appartement. Je fis signe à Chani de me suivre, je ris en la voyant soupirer face à cette ribambelle de marches que nous devions gravir ! Quoi que, une fois arrivées au troisième étage, je fus la première à m'asseoir sur le palier en lâchant un long soupire.
-Allez, allez ! m'encouragea-t-elle, hilare.
-Ah oui, je commence à comprendre pourquoi le loyer est bas ! râlai-je en me relevant comme un vieux robot rouillé.
-C'est quel numéro ?
-Le 21…mais ça ne rapprochera pas l'étage, tu sais ?
J'entendis Chani glousser avec une voix complètement désespérée.
Lorsque nous atteignîmes le bon étage, nous soufflâmes un bon coup avant de nous engager sur le palier.
-Une porte est grande ouverte, c'est là-bas.
J'arrivai devant l'appartement 21 quand je ne sentis plus la présence de Chani près de moi. Je fis volteface et la retrouvai devant la porte de l'appartement d'en face.
-Chani ?
-J-j'arrive !
Je lui souris en lui demandant ce qui n'allait pas mais elle ne fit que secouer la tête en m'incitant à entrer. Bon, c'est l'heure ! Je frappai quelques coups à la porte grande ouverte et osai un premier pas à l'intérieur. L'entrée était séparée par un mur de plus ou moins deux mètres trente de long de ce qui devait être le séjour. La fraîcheur des lieux nous assaillit et je tapotai mes mains pour les réchauffer un peu. Timidement, je passai l'arche qui menait au séjour, et un autre s'ouvrait directement sur notre droite sur un long couloir qui devait mener aux chambres.
-Monsieur Castillon ? hélai-je. Ma voix se répercuta entre les cloisons. Je fis un tour sur moi-même pour avoir une vue d'ensemble et manquai de faire une véritable syncope lorsque mes yeux tombèrent sur…
-Une cheminée ! Chani regarde, regarde il y a une cheminée !
-Tu n'as pas fait attention aux évacuations qui dépassaient du toit ?
-Mais pas du tout ! Oh m…une cheminée…
-Vous devez être Tallulah Loss ?
Une voix sage et aimable m'interpella. Tressautant, je refis demi-tour pour me retrouver face à un homme d'un grand âge, qui se tenait à deux mains sur le pommeau d'une canne en bois lustré. Il était aussi grand que moi, mais se tenait légèrement voûté sur lui-même. Malgré son âge, il gardait une belle toison blanche sur son crâne ! Tallulah, t'as pas autre chose à faire que de regarder ses cheveux !?
-Ahem, oui ! Bonjour, Monsieur Castillon c'est ça ? (Je tendis une main pour le saluer) Enchantée ! Je ne suis pas trop en retard ?
Il me serra la main avec autant de force qu'il pouvait tandis que son sourire dégageait beaucoup de chaleur.
-Enchanté Mademoiselle, et ne vous en faites pas, vous êtes pile à l'heure ! Mais comme vous avez pu le constater par vous-même, nous sommes au dernier étage et les marches sont rudes pour mes vieilles jambes. Je suis arrivé un peu plus tôt pour prendre le temps de monter l'escalier.
Oh, bon sang…j'aurai dû proposer un lieu de rendez-vous !
-Nous redescendrons ensemble si vous le voulez bien, dis-je d'une voix rassurante.
-Avec nous deux vous serez bien entouré, renchérit Chani qui se présenta au propriétaire.
-J'ai proposé à mon amie de m'accompagner, ça ne vous dérange pas ?
-Pas du tout, pas du tout ! Et puis, cet appartement et idéal pour deux personnes.
-Oh, je ne suis pas là pour visiter, assura Chani avec douceur.
-Je vois, (Il me sourit) donc tout repose sur vous ? Haha ! Bon, si nous commencions ?
J'acquiesçai d'un timide hochement de tête.
-Bon, en soit cet appartement n'est pas très vaste. D'autant plus qu'en refaisant l'électricité, nous avons dû doubler le plafond et l'abaisser. A cet étage, le froid et l'humidité sont plus ressentis, mais grâce à l'isolation refaite il y aura une petite amélioration. Vous avez vu l'entrée ? Vous avez de la place pour installer un meuble à chaussures, le mur est simplement là pour séparer le seuil avec le séjour. (Il se tourna vers un carré de pièce situé entre le mur de l'entrée et la cheminée, je vis une bibliothèque encastrée) Je ne l'ai pas précisé, mais il y a déjà quelques meubles dans l'appartement. Ce n'était pas très pratique de tout transporter en dehors. Je ne voulais pas les jeter non plus, je préfère laisser les locataires voir sur place.
-Oui, j'ai vu la table et les chaises là-bas.
Dans un angle de la pièce, derrière un demi mur assez haut, se trouvait une table en bois massif entourée de quatre grosses chaises assorties à son design. Sur notre gauche, au fond de la vaste pièce, une grande porte fenêtre donnait sur le petit balcon. La lumière qui s'infiltrait à l'intérieur faisait se refléter sur le parquet laqués les couleurs du vitrail dont les lignes représentaient une immense carpe koï colorée. Cela jurait un peu avec le bois gris perle des cloisons haussmanniennes. Mais ce mélange décalé s'harmonisait avec le concept de l'immeuble. Puis cette cheminée…Tallulah, concentration !
-La cheminée est d'époque, mais elle est toujours aussi vaillante ! s'exclama-t-il en tapotant fièrement la pierre légèrement couverte de suie. Son regard se fit plus tendre et j'eus l'impression qu'il se laissait submerger pas ses pensées. Sa voix tremble lorsqu'il me décrit les pièces… Cet endroit devait abriter de bien précieux souvenirs.
Nous continuâmes la visite et Monsieur Castillon me montra la cuisine, pour laquelle j'eus un véritable coup de cœur ! Elle n'était vraiment pas large, mais tout en longueur. Il y avait une gazinière et même un réfrigérateur en plus des autres équipements. Les comptoirs au plan de travail blanc et aux meubles laqués de couleur émeraude ressortaient parfaitement bien avec le mur du fond briqué ! Les trois autres murs étaient peints en un jaune très pâle. Il n'y avait pas de fenêtre, juste deux gros néons plafonniers qui s'épousaient parfaitement avec le style rétro de la pièce en guise d'éclairage.
Toute en joie, je tirai sur la manche de mon amie en sautillant à côté d'elle.
-J'ai vu, j'ai vu ! rit-elle.
-La pièce vous plaît ? Ce n'est pas du tout d'époque, on a refait la déco il y a quelques années maintenant en plus de la tuyauterie récemment. Vos prédécesseurs n'étaient pas très attirés, la cuisine et très petite et le fait de devoir acheter une bouteille de gaz n'intéresse plus personne de nos jours.
-Pourtant l'espace est bien utilisé, fit remarquer Chani qui découvrait avec moi les lieux, ouvrant les placards, inspectant la gazinière et le reste des équipements.
-Et vous laissez un réfrigérateur, renchéris-je abasourdi par les dires de mon aîné : L'appartement est bien équipé pour le loyer que vous proposez ! (Je croisai le regard de Chani) Je vois nos chambres au dortoir, c'est quasiment ce prix-là et on n'a pas le même espace.
-Ah pas du tout ! rit mon amie.
-Vous êtes toutes deux étudiantes, c'est ça ? A Antéros ?
-Oui, en Art, et on peut vous assurer que le bâtiment nous a charmé !
-Je suis content de l'apprendre, j'ai passé une grande partie de ma vie ici, et je sais à quel point c'est atypique mais ça n'a fait qu'égailler davantage nos vis à ma défunte épouse et moi.
J'allais répliquer, mais je restai sans voix à l'entente de cela. Chani sembla aussi troublée que moi et se frotta nerveusement le bras en fixant le sol. Monsieur Castillon remarqua notre malaise et nous adressa un sourire bienveillant en nous assurant qu'il allait bien.
-Cela fait des années maintenant, ma Dame n'aurait pas aimé vous voir faire ces tristes mines. Elle adorait cet appartement et regrettait ne pas pouvoir y passer plus de temps. Son travail de journaliste lui demandait de faire beaucoup de voyages. Ce ne fut qu'une fois à la retraite qu'elle s'est entièrement investie à la copropriété. Quant à moi, je suis bien trop vieux pour ces escaliers, je ne peux plus me déplacer si vivement qu'autrefois. J'ai déménagé il y a peu, mais je me refuse de vendre l'appartement. Comme je sais qu'il n'est pas facile pour des jeunes gens comme vous de trouver des logements, j'ai préféré le mettre en location en espérant qu'il fasse le bonheur de quelqu'un d'autre…
Bon sang, c'était fichu, je sentais mon émotivité m'assaillir au grand galop. Plus la visite avançait, moins j'eus l'impression que ceci était une arnaque. Les pièces n'étaient pas grandes, mais comme l'eut fait remarquer Chani, tout l'espace était très bien utilisé, et cela donnait l'impression que tout était spacieux. Le couloir avait effectivement besoin d'un coup de peinture, tout comme la pièce qui servait de bureau. Au fond du couloir, une penderie était incorporée au mur, seulement, les portes ne fermaient plus et des traces d'humidité noircissaient les plaques et les étagères.
-Vous pouvez toujours installer un petit radiateur dans le couloir, vous avez une prise ici (il pointa son doigt plus loin) et une autre là-bas. En revanche, elles se trouvent près du sol. Vous avez des enfants ? me demanda-t-il subitement.
-Oh là ! N-non…
Je ne pus m'empêcher de penser à Rosalya. Même si j'étais très heureuse pour ma meilleure amie, de mon côté, je me voyais très mal être maman à cet âge-là. Nous terminâmes par les toilettes, la salle de bain et la chambre.
-Oh ce lit ! s'époustoufla Chani qui fonça la première à l'intérieure de la pièce : Et la coiffeuse assortie !
Quand je pus enfin entrer dans la pièce, je compris aussitôt d'où provenait l'émerveillement de ma petite camarade. Trois meubles se trouvaient dans la pièce, et tous étaient assortis aux autres. Le lit, bien trop lourd à déplacer -et compliqué à démonter d'après les dires de Monsieur Castillon-, arborait une tête de lit capitonné, entouré d'un cadre au bois épais aux gravures baroques. Les pieds formaient des pattes de lion. Lysandre aurait adoré lui aussi, ne pus-je m'empêcher de me dire. La table de chevet à sa droite et la coiffeuse en face étaient du même aspect. Le tout, peint en un noir profond et laqué.
On pouvait tout de même voir quelques marques d'usure, des écorchures, dues au temps et au manque d'entretien. La pièce avait été repeinte en blanc, mais la moisissure s'était installée également ici. Tout comme pour le bureau et le couloir, le parquet était abîmé. Ici, les courbes sur la fenêtre représentaient le profil d'un papillon nuancé de mauve et de bleu sombre.
Voir Monsieur Castillon et Chani échanger énergiquement et joyeusement au sujet du mobilier me donna une idée qui mec contredirait sûrement vis-à-vis de la conversation que j'eus avec Morgan, Alexy et Hyun…Ne restait plus qu'à trouver le bon moment pour en faire part à mon amie. Nous finîmes notre visite et nous retrouvâmes tous les trois au séjour. Chani continua son éloge au sujet de la chambre ainsi que la salle de bain qui avait également eue raison d'elle. Elle est mignonne… Ne pus-je m'empêcher de me dire en souriant.
-Vous vous entendez vraiment bien ! Bien mieux que les précédents visiteurs que j'ai pu avoir. Ils n'ont pas cessé de se plaindre de tout et même d'eux même, haha. Je sais que cet appartement a ses défauts, mais en tant que propriétaire, je suis prêt à voir avec vous ce que vous désirez changer. Tout ce que je demande c'est que vous y preniez soin et animiez cet endroit isolé des autres logements.
J'ai tellement envie de lui faire un câlin ! me hurlai-je intérieurement. Chani et moi nous échangeâmes un regard complice. Puis, la voyant se pincer soucieusement les lèvres, je l'interrogeai.
-Tu veux rentrer au dortoir peut-être ?
Il était tard, la nuit pointait déjà le bout de son nez et je me dis qu'elle voulait peut-être se mettre au chaud sous sa couette avec un bon livre.
-Après avoir vu un tel endroit, difficile de vouloir rentrer dans un tel box que le dortoir, marmonna-t-elle en balayant de nouveau des yeux le séjour.
Mon cœur se mit à battre plus vite…Je me demandai si ce n'était pas le bon moment pour lui faire part de mon idée.
-Pourquoi ne pas faire une colocation mesdemoiselles ?
-Hein ? fîmes-nous en cœur en portant notre attention vers notre aîné. Ah, il a été plus rapide.
Si au début Chani avait précisé qu'elle ne faisait que m'accompagner, cette fois-ci, je la sentis hésitante. Curieuse, elle m'adressa un regard.
-Honnêtement, j'y ai songé lorsqu'on a vu la chambre, avouai-je en me passant une main dans les cheveux. La partie longue recouvrit la partie tondue : Après, s-si tu ne me veux pas comme colocataire, j-je peux comprendre…baragouinai-je en triturant nerveusement la pointe d'une mèche. Je m'adressai ensuite à Monsieur Castillon : Pour ma part, l'appartement me plaît beaucoup et pour en avoir parlé avec eux, mes parents sont prêts à se porter garants.
-Je dois passer trois autres visites la semaine prochaine. Je vais être honnête, le courant passe bien entre nous, je serais prêt à vous dire oui si je n'avais pas déjà ces rendez-vous. Cela pourra laisser le temps à votre amie de…
-C'est ok.
Monsieur Castillon et moi fixâmes étrangement Chani qui rougissait.
-Franchement, je serais bête de refuser une telle proposition. Certes, je n'ai pas les mêmes soucis que toi par rapport à nos coloc' au dortoir, mais je commençai à me demander si on ne pouvait se faire un arrangement entre nous, changer de chambre tu vois. Mais là…se partager un tel loyer, et avec toi, c'est clairement notre bonne étoile qui nous envoie un signe où j'vois pas ce que c'est !
-A-Alors…tu accepterais d'emménager avec moi si Monsieur Castillon venait à dire oui ?
Avec bien plus de confiance, mon amie hocha la tête et nous sourit à notre aîné et moi. Cette fois, mon trop plein d'émotions prit le dessus sur le peu de calme qu'il me restait et je me jetais sur elle pour l'enlacer avec force. Elle rit aux éclats en répondant aussi vigoureusement à mon embrassade, puis, nous ouvrîmes nos bras pour enlacer également le propriétaire qui ricana gaiement. Nous fîmes tout de même attention à ne pas trop le brusquer…
Après avoir tous repris contenance, Chani et moi vînmes à poser d'autres questions à Monsieur Castillon. Au sujet de la caution, des charges, des règles de la copropriété… Nous sûmes que les charges étaient prises en compte dans le loyer, et que, bien évidemment, il y aura une première avancée de loyer. Mais avant de nous inquiéter de tout ça, nous devions attendre la semaine prochaine pour avoir sa réponse. On ne sait jamais, il pourrait rencontrer des locataires avec des finances plus importantes que nous deux… Je ne pourrai que comprendre son choix s'il changeait d'avis pour cela.
-Et les voisins ? demanda Chani tandis que nous aidions notre aîné à refermer les volets.
-Oh, votre étage n'est pas habité, les autres appartements sont à vendre ou à l'abandon.
Chani oscilla un coup de tête, l'air entendu, et je poursuivis :
-On a vu des fenêtres cassées…
-Au quatrième ? Oui, il y a eu du grabuge, ces appartements aussi sont vides. Lors d'une réunion, nous nous sommes mis d'accord pour améliorer la sécurité, d'ici le mois de Janvier, un boitier devrait être installé pour entrer dans l'immeuble avec un code… là…(il agita sa main déductivement en cherchant le mot) mince…
-Un digicode ? tentai-je.
-Oui ! Ah…fichue mémoire.
-Vous allez bientôt vous reposer, vous habitez loin ?
-Des amis m'hébergent le temps de finir mes visites. Ensuite, je repartirai chez ma petite fille.
J'espérai sincèrement que les prochains locataires potentiels aient l'idée d'aider notre aîné à descendre les marches. Après quelques pauses, nous parvînmes à rejoindre la sortie. Chani et moi restâmes avec Monsieur Castillon, le temps que le taxi qu'il eut appelé vienne le chercher. Après quoi, j'explosai au milieu du trottoir.
-Je n'en peux plus, je n'en peux plus ! Oh, bon sang Chani j'ai tellement hâte d'être à la semaine prochaine !
Sautillant sur place, mon amie vint agripper mon bras et m'entraîna avec elle pour rejoindre l'arrêt de bus.
-Je dois avouer que l'idée de quitter le dortoir m'emballe de plus en plus. J'espère juste que tu ne m'as pas trouvé trop envahissante…
-Hein, pourquoi ça ? demandai-je, sincèrement étonnée par ses propos.
-C'est quand même toi qui as trouvé l'annonce. De base, je ne faisais qu'accompagner.
-Et alors ? Je te l'ai dit, j'y ai pensé pendant la visite. Je ne savais pas comment aborder le sujet, j-je crois que moi aussi…j'avais peur d'être envahissante avec mon caprice.
-Haha, tu parles ! (Elle soupira de bien être) Quelle journée… Tu comptes l'annoncer aux autres ?
-Bien sûr, en fait on va le faire toutes les deux. On va se poser en salle de repos et appeler tout le monde un par un ! Enfin, on va d'abord appeler nos parents je crois…
-Bonne idée oui, les miens ne s'y attendaient pas du tout.
Nous continuâmes à discuter ainsi et je profitai du trajet pour expliquer à mes parents comment la visite s'était déroulée. Chani en fit de même, mais sa conversation dura plus longtemps que la mienne. En même temps, quitter le dortoir n'était pas dans ses projets avant ce jour. Nous passâmes devant mon lieu de travail, où je vis Hyun nettoyer quelques tables sur la terrasse presque vide de monde. Je le désignai du doigt, sans dire un mot pour ne pas déranger Chani qui comprit où je voulais en venir.
Nous avançâmes vers le café, et nous installâmes à l'intérieur. Hyun nous vit une fois de retour au comptoir. Tout sourire, il trottina à notre table.
-Le boulot te manque à ce point ? plaisanta-t-il en sortant son carnet : Bonjour, Chani je suppose ?
Mon amie sourit, acquiesça du menton. Hyun s'excusa presque aussitôt tandis qu'elle raccrochait enfin.
-J-je n'avais pas vu, désolé…
-Pas de souci. Donc oui, je suis bien Chani. On n'a jamais eu l'occasion de se rencontrer mais Tallulah m'a déjà parlé de toi. Hyun ?
Il opina à son tour, semblant intimidé.
-Je vous sers quelque chose ?
-Oh que oui ! m'exclamai-je en tapotant sur la table : mais on va y aller doucement ce soir, en espérant pouvoir se lâcher la semaine prochaine ! Hiii !
-Haha, j'ai comme l'impression que ton rendez-vous s'est bien passé.
Je nous désignai Chani et moi en étirant un petit sourire malicieux. J'expliquai ensuite que « mon rendez-vous » avez fini en « notre » et que, tout déprendrait de la réponse de Monsieur Castillon la semaine prochaine, Chani et moi avions de fortes de chances de devenir colocataire.
-Honnêtement, même s'il venait à changer d'avis et à donner les clés à d'autres personnes, je parlerai à ma coloc' actuelle de ma proposition de changer de chambre, pour que Yeleen soit avec elle, et toi avec moi. Elle peut toujours refuser bien sûr, mais ça ne coûte rien de demander.
Les mots de Chani me touchèrent plus qu'elle ne pouvait le savoir. Nous commandâmes deux cappuccinos à mon collègue qui s'empressa de nous les ramener. Clémence passa dans le coin en me demandant en quoi s'était productif de rendre mon salaire en consommant ici pour le récupérer à la fin du mois. Je n'eus pas le temps de répondre qu'elle repartit en cuisine.
-C'était qui ? osa demander Chani avec une pointe de méfiance dans le regard qu'elle eut posé en la direction que venait de prendre Clémence.
-Ma patronne ! Maintenant tu connais tout le monde au café.
-Décidément, tu sais comment t'entourer toi ! rit-elle.
Pendant que nous buvions nos boissons, Chani m'informa du fait que ses parents pourraient venir nous aider à transporter nos affaires du dortoir jusqu'à l'appartement si les choses se concrétisaient. Elle n'entra pas plus dans les détails de leur conversation, mais cela me suffit de savoir que cette idée un peu soudaine ne soit pas une source de conflit entre elle et sa famille.
Après quoi, nous saluâmes Hyun et prîmes la direction de la sortie. Au même moment, un client voulut entrer. Par reflexe je me glissai sur le côté et ouvris la porte en grand, afin de l'accueillir comme il se devait et ce, avec le sourire.
-Bienvenu Monsieur, merci d'avoir choisi le Cosy Bear Café pou-…Oh…
Il est donc venu… Souriant d'un air charmé, Monsieur Zaidi passa le seuil en me remerciant.
-Quel accueil ! (Il vit Chani) Re-bonsoir.
-Re-bonsoir, oui.
C'est vrai qu'ils se sont vus à la bibliothèque. Je réagis aussitôt, tandis qu'il allait prendre la parole, je l'interrompis.
-Bonsoir à vous Ta-
-Merci pour votre livre ! m'empressai-je, d'une voix sûrement trop forte, puisque tous les clients présents à l'intérieure détournèrent leur attention sur nous. Reprenant un ton normal, je fis comme si de rien n'était et le saluai aussi calmement que possible : Bonsoir Monsieur.
Le portable de Chani se mit à sonner. Pour ne pas déranger les clients, elle sortit en me disant qu'elle m'attendrait devant la terrasse.
-Q-quoi ? mais…
Elle m'adressa un clin d'œil dont je ne compris pas vraiment le sous-entendu, mais j'eus l'impression que ça avait un lien avec notre aîné qui se tenait toujours debout devant la porte. Je me décalai un peu plus, puis, machinalement je lui demandai où il désirait s'installer.
-Au comptoir, ça sera très bien.
-Bien…
Alors que je n'étais absolument pas de service, voilà que je me retrouvai à tenir le comptoir. Mais je n'osais lui dire, j'avais presque envie que Clémence me hurle qu'elle avait besoin de mon aide pour ce soir.
-Qu'est-ce que je vous sers, Monsieur ?
-Un café serré, avec un sucre s'il vous plaît.
-Tout de suite.
Je ne l'avais même pas regardé en répondant. Mes bras et mes mains bougeaient tous seuls et je ne parvenais absolument pas à rester calme face à lui. Il m'a prise au dépourvu, j'aurai tant voulu être de service et lui offrir ce verre que je lui ai promis ! ne pus-je m'empêcher de me dire à regret. Je désirai tant passer un moment avec lui.
-De rien, pour le manuel, me dit-il soudainement.
Je relevai le nez de ce que je faisais, et repris d'une voix que lui seul put entendre :
-Pardonnez-moi d'être partie avec, mais j'avais un rendez-vous important et comme je ne vous trouvai nulle part… (je m'accroupis pour fouiller dans mon sac et sortir le manuel) Tenez. Et encore merci.
Il le rangea dans sa mallette. Il doit tout juste quitter la fac.
-J'aurai bien voulu vous accorder plus de temps à bibliothèque, tout à l'heure, me confia-t-il : Je dois avouer que j'ai jeté un coup d'œil à vos recherches, je pourrai peut-être vous aiguiller. Non, en fait c'est mon rôle de vous aider, mais seulement si vous le désirez. En tout cas, ça me semble très engagé…
-Tous vos conseils seront les bienvenus. (Je sortis une tasse) Pour être honnête, j'aimerai interviewer l'artiste qui m'a inspirée pour ce sujet. Dans son pays, la liberté des artistes est bridée au point qu'elle a dû fuir sa propre patrie pour s'exiler au Québec. Et sans entrer dans la comparaison pompeuse, j'aimerai établir un lien avec nos propres artistes du 19e et de leurs œuvres engagées qui ont résulté sur un bon nombre de procès qui apporteront finalement la gloire qu'ils ne connurent qu'après leur mort.
-Ahh, j'ai peut-être de quoi v-
-Mais qu'est-ce que tu fais ? l'interrompit une voix derrière lui.
Hyun se tenait au milieu de la salle, un plateau vide dans les mains alors qu'il venait déposer une commande en cuisine. Enfin prêt, j'allais pour servir son café à Monsieur Zaidi mais Hyun fit rapidement le tour du comptoir pour me rejoindre. Mon professeur porta aussitôt son attention sur lui. Mon ami le remarqua également et je le vis arborer la même expression défiante que l'autre nuit. Doucement, il me bouscula d'un coup de hanche et chuchota :
-Je n'ai pas encore parlé à Clémence pour tes heures sup', rentre chez toi avant qu'elle ne te voie.
-M-mais je dois encore lui servir son ca-
Hyun versa le breuvage chaud dans la tasse que j'eus sortie et la déposa sous le nez de Monsieur Zaidi qui me toisait en fronçant les sourcils. Il ne semblait pas comprendre ce qu'il se passait et c'était normal. Il devait croire que je travaillai…
-Puis-je avoir un sucre avec mon café s'il vous plait ?
-Bien sûr, sourit Hyun aussi poliment qu'à son habitude. Il se tourna ensuite vers moi : On se voit Lundi ?
-O-Oui, bien sûr.
Mon ami repartit en cuisine non sans fustiger des yeux mon professeur. Tandis que je récupérai mes affaires d'une mine penaude, ce dernier m'interpella doucement.
-Tallulah, je vous avais pourtant dis que je ne voulais pas vous ajouter plus d'heures que vous n'en avez. (Il se passa une main dans les cheveux, l'air agacé) J'aurai pu m'en douter aussi, vous ne portiez pas d'uniforme…
-Je sais, mais je ne m'attendais pas à vous croiser et j-j'ai…
-Il ne fallait pas vous sentir obligée, coupa-t-il un peu froidement.
Si mon sang ne fit qu'un tour à l'écoute de ses paroles, mes mains elles, devinrent moites et ma gorge nouée. Je soupirai, ne sachant que dire de plus.
-Passez une bonne soirée Monsieur Zaidi.
Je n'ajoutai rien d'autre qu'un sourire forcé et partis. Me sentir obligée ? Je retrouvai Chani, encore au téléphone qui m'accueillit par un regard curieux. Peut-être était-ce l'expression de mon visage qui l'inquiétait. Honnêtement, je ne savais même pas quelle tête je pouvais tirer, mais ça ne devait pas être très guilleret… Il me croit si influençable que ça ? Il n'a vraiment pas compris ?
Désabusée par ce qu'il venait de se passer, je reconnus avoir besoin de réconfort. Tandis que Chani était au téléphone, nous reprîmes notre chemin en direction de la fac. Le nez fourré dans le col de mon pull, je me demandai qu'elles eussent bien pu être les intentions de mon aîné à me dire cela. Et plus j'y repensai, plus je me trouvais ridicule d'essayer de le comprendre. Mon comportement avait dû le déstabiliser, mais finalement, il ne me voyait que comme une étudiante lambda. En même temps, c'est ce que tu es ma petite Tallulah !
Ça y est, je sentais que la déprime allait me rendre visite. Je sus que pour éviter cela, je devais m'efforcer de faire comme tous mes autres camarades, et ne le voir comme un professeur. Oh pire, je pouvais toujours agir aussi vulgairement que certaines filles de ma classe, qui lâchai parfois deux-trois commentaires libidineux en cours en reliant son physique attrayant à la problématique abordée. Ce n'est pas vraiment dans mes habitudes d'agir ainsi… Mais il était peut-être temps pour moi et mes faux espoirs d'être moins naturels avec lui.
Soudain, une petite main glacée vint enserrer la mienne. Tressautant sous le contact, je posai de grands yeux tout étonnés sur mon ami qui s'apprêter à raccrocher. Une fois cela fait, elle m'adressa un sourire plein de chaleur qui gonfla ma poitrine d'affection.
-T'es bien morose depuis qu'on a quitté le café. Le prof t'en a voulu d'avoir kidnappé son manuel ?
-C'est ça…pouffai-je en ne regardant pas vraiment le route.
Chani serra plus fort ma main. Ce que je pouvais apprécier, la faculté qu'elle avait de savoir quoi faire ou dire pour me sortir de mes sombres pensées sans pour autant imposer sa curiosité. Là-dessus, je devais admettre que Rosalya était parfois épuisante. Mais je ne tenais pas non plus à imposer mes soucis à Chani pour le moment…
Une fois de retour au dortoir, nous nous séparâmes un peu à contre cœur, mais l'épuisement de la journée riche en émotions appelait nos lits. De retour dans ma chambre, je saluai Yeleen qui était penchée sur un catalogue. Elle me salua d'abord brièvement, puis, après quelques minutes de silences, elle m'interpella :
-On peut discuter ?
Assise à mon bureau, je stoppai mon activité pour croiser son regard. Elle s'était retournée entièrement dans ma direction, mais son regard me fuyait.
-Alors, on peut parler ou pas ? reprit-elle un peu sèchement. Mais j'eus l'impression que ce fut son embarras qui l'eut poussée à paraître ainsi. Un peu fatiguée, je lui demandai de quoi elle voulait qu'on discute : Eh bien, ces catalogues d'agences immobilières je suppose que ce n'est pas pour ton mémoire…(Elle croisa enfin mon regard) Tu quittes vraiment le dortoir ?
Pour une fois que je ne la sentais pas mesquine, je ne me sentis pas le cœur à dresser des barrières. Calmement, je lui expliquai donc la vérité.
-L'an dernier, j'étais dans un studio avec une amie. En venant ici, j'ai pensé qu'une chambre de dortoir me suffirait mais…pas vraiment, non. Je ne sais pas si tu as déjà eu un studio, mais clairement l'intimité y est différente.
Elle secoua la tête.
-Non, j'ai fait toutes mes années fac ici, ma mère…(sa voix vrilla un peu) n'a pas jugé utile que j'ai mon un chez moi, à proprement parler.
Je grimaçai un sourire désolé, en repensant à sa mère et l'attitude presque acerbe qu'elle eut avec sa fille l'autre jour.
-Mais t'as déjà trouvé quelque chose ? reprit-elle, semblant à la fois soucieuse et intriguée.
-Peut-être. A vrai dire, j'ai passé une visite aujourd'hui, je dois avoir une réponse la semaine prochaine. Ne t'en fais pas, si jamais c'est positif, tu seras la première au courant et le responsable administratif aussi. (J'eus un rire sarcastique) Tu pourras fêter ça dignement.
-J-je ne m'inquiète pas ! s'offusqua-t-elle en fronçant les sourcils. Et je ne vois pas en quoi je m'en réjouirai, hein.
Elle est sérieuse ? Haussant les sourcils d'une mine stupéfaite, je dévisageai Yeleen longuement en me demandant ce qui avait changé chez elle. Désinvolte, je haussai une épaule et repris :
-J'sais pas, tu n'arrêtes pas de dire que tu serais mieux sans m'avoir dans tes pattes. Je m'attendais à ce que tu sautes au plafond.
Elle ouvrit la bouche comme pour parler mais sa voix resta coincée. Détournant à nouveau les yeux, je la vis secouer la tête, l'air désabusée, et se retourna face à son bureau. Le silence s'installa à nouveau entre nous et dura le reste du week-end.
A suivre…
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unsisypheheureux · 6 years
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Week-end ex
J'avais rien prévu ce week-end.
Enfin rien... J'avais pas les gosses, j'étais claqué, alors j'ai annulé mes plans de concert métal en Espagne pour me recentrer sur l'essentiel : passer le week-end à marcher dans des broussailles, chercher à voir un maximum d'animaux, et lire jusqu'à plus soif.
Mon petit frère m'a prêté une tonne de gallmeister, ça tombe bien.
J'ai appliqué mon programme à la lettre.
Et puis samedi en fin d'après midi message de A., mon ex-femme en devenir (divorce en cours...).
"Numéro 2 veut pas venir faire les courses, t'es dispo ?"
2 heures de skate dans la brume qui tombe sur le village.
Et quand la maman vient récupérer sa terreur enfoncée sous une couette sur mon canapé le nez dans un Asterix :
"On fait raclette ce soir, tu veux venir ?"
On a passé la soirée avec A. et les gosses, dans une ambiance tranquille et détendue. Étrange dans ce genre de circonstances, mais on a de la chance je crois de pouvoir faire ça.
Le lendemain j'ai repris ma routine lecture balade lecture.
L'ex plan câlin: tu veux venir voir bohemian rhapsody?
Ciné, sushis, discussions, tendresse mutuelle profonde mais platonique , et je suis retourné dans mon petit appart.
C'était bon, un peu triste parce qu'il y a plein d'occasions perdues qui flottaient dans ma tête, mais ça faisait du bien.
En rentrant 3 notifs tinder de matchs.
Je désinstalle cette appli de merde, c'est vraiment pas ça que je veux.
#Ex
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emiliemagnan-blog · 6 years
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13ème weekend et 12ème semaine de cours
Ce samedi 3 Novembre 2018, nous avons eu deux représentations s'étant déroulées respectivement à 14 et 18 heures 30. Ce matin là, je suis restée au lit jusqu'à 10 heures!!! Ensuite, nous sommes allés au magasin où j'ai acheté les cadeaux pour mon “secret pale” : des chausettes et une bague. Nous sommes également allés dans un fast-food chinois. C'était un long contoir où de nombreux plats était présentés et avant de prendre sa décision on pouvait goûter!!! Evidemment, le poulet aux annanas m'a charmée. Et selon le mot de mon fortune cookie, mon future est brillant… hum pas très précis tout ça mais encourageant. 😌 Cette après midi là, mes parents d'acceuil sont venus voir le spectacle. Du coup, ils ont assisté à la chute de ma casquette. Pas facile de faire des claquettes en douceur même si le chapeau est mal fixé … Entre les deux représentations, nous avons eu de la pizza et dans la soirée tous les acteurs sont allés chez “I HOP”, un restaurant de petit-déjeuners ouvert 24 heures sur 24. L'ambiance était chouette. Tashi et moi avons partagé nos plats: gauffres avec poulet fri et pancakes. La sauce des pancakes ne m'a pas trop plu. Heureusement que Tashi aimait bien. Et pour couronner le tout, un chocolat chaud. 🥞🍗☕ Le restaurant était immense, comme la pluparts des endroit ici. Nous étions tous dans une salle du fond et juste à côté les jeunes acteurs de Longvieuw High School, l'autre école de la ville, étaient là. Ils jouent “ Belle et la Bête”. D'ailleurs les écoles se sont mises d'accord pour échanger des tickets et nous pouvions aller voir leur spectacle mardi et eux venait lundi. En résumé, très chouette soirée.
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Dimanche, après l'église, direction l'école pour une representation à 14 heures. Chaque fois, nous devions être trois heures à l'avance pour les maquillages et costumes. Je me la suis jouée ninja et je suis arrivée chaque fois une heure en retard car même si le maquillage prenait du temps, après il restait toujours une heure trente d'attente. 💃 Ce jour là, j'avais la tête dans les nuages et j'étais très fatiguée. À un moment, j'étais sensée être sur scène mais mes cheveux s'étaient bloqués dans la fermeture éclaire de mon costume et tout mon changement était en retatd. Alors qu’ils étaient tous en scène, je suis arrivée et en quelques millième de seconde, j'ai du decider ce qui était le pire: arriver en reatrd sur scène ou ne pas arriver du tout. La première option l'a emporté et j’ai tenté de passé inaperçue tout en me dirigeant vers ma place. A mon avis ça devait ressembler à un éléphant dans un magasin de porcelaine… Lol 🐘🍽 Ma coordonnatrice est venue assister a la représentation et elle à adoré. Après le spectacle, nous avons eu une petite fête. Tout le monde avait apporté à manger et nous avons échangé nos cadeaux en decouvrant les noms!!! Mon secret pale était Tashi ( bon j'ai décidé d'écrire les noms parce qu'Aurore le fait ( de un) et que personne mis à part vous ne lit ce blog ( de deux) ) . Elle m'a offert des lotions, des snickers et des chausettes! Mais ce qui m'a fait le plus plaisir, c'est son petit mot. La professeur a aussi distribué des petites cartes et nous avons tous dit un petit mot. Bon évidemment, trop émue rien n'est sorti. 😜
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Lundi, la fatigue m'a accompagnée toute la journée mais j'ai survécu telle une “ warrior”. 👸 C'était également le dernier show.😢 Le prof de cross country et sa femme étaient là et ils ont apprécié. D’ailleurs en fin de soirée dans son message journalier annoncant l’entraînement du lendemain, le coach à mentionner notre prestation. À la fin, nous avons rangé et trier tous le costumes avant de rentrer. Finalement, j'ai beaucoup râlé à cause des répétitions mais ça en valait la peine! Je n’oublierai jamais ces moments.
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Mardi, nous avons fait des lettres de remerciements pendant le cours de théâtre pour remercier tous les sponsors. C'est inimaginable les coûts d'un tel spectacle: les droits de représentations pour les musiques, le script, le logo,… ensuite les costumes, les fascicules…. En cours d'art, j'ai enfin fini mon dessin! 🦐 Ce jour là a été un jour de révélations dans bien des domaines pour moi. Dans l'école, chaque fois, je croisais des gens avec des yeux de couleurs magnifiques: des métisses aux yeux bleux, des mexicaines aux yeux doré,… Bref, vous comprenez. En fait ils portent tous des lentilles de couleurs! Aussi depuis que je suis ici, je n'ai à aucun moment utiliser de couteau: tout à la fourchette! Déjà que je me faisais reprimender à la maison... Papa maman, quand je vais rentrer vous aurez une petite sauvage à table. Ce soir-là, j'ai repris le bus avec Tashi et nous avons fait nos devoir jusqu'au repas. Ensuite, nous sommes allés à Longvieuw High School, l’autre école publique de la ville. L'endroit est immense, séparé en deux campus par une route et connecté par un pont. Évidemment, nous sommes descendues du mauvais côté et avons du courir pour arriver à temps. Pfff, c'était moins une. Le musicall était “ Belle et la Bête” et la représentation a été impressionnante. Nous étions une quarentaine de mon école à aller. En raison du nombre d'élèves bien plus élevé, la section de théâtre est plus subventionnée, les élèves plus nombreux et l’infrastructure du théâtre était très grande, sûrement le double de notre salle. Le spectacle était grand diose. Tous nous n'avons pas pu nous empêcher de compaer et notre point de vue n'était sans doute pas très objectif. Je vais quand même vous en faire part. Niveau costumes et décors, il n'y a pas photo, les leur étaient magnifique. Des costumes aux couleurs chatoyantes et des sets d'une qualité impressionnante. Pour la partie chant et jeux des acteurs, j'étais un peu perplexe. Mais après tout c'est un niveau scolaire et bien que je suis un peu informer pour la partie théâtre, la partie chant, je ne peu pas vraiment juger. Je serais même incapable de sortir une note juste pour l'instant. En tout cas, j'ai beaucoup aimé et j’espère que un jour nous aurons la chance d'avoir de telle production en Belgique. J'ai également reçu une lettre d'Aurore!
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Mercredi 7 Novembre, j’ai e cross country. Bon être honnête , c'est le seul jour de la semaine pendant lequel j'ai été. Après une heure de musculation, mon corps a souffert pendant deux jours. Et encore, normallement, ont ajoute des poids sur les bars qu'on soulève… Dans la soirée, nous sommes allés à l'église pour un office mensuel destiné au baptême. Ce soir-là, il y avait 12 baptisés âgés de 8 à 70 ans. Dans cette communauté, le baptême peut être renouvelé et est vu comme un renouveau dans ça relation avec le christ. Chaque participant explique les raisons de son choix ( ex: “j'ai ignoré Jesus et maintenant je sens qu'il m'appelle”, “J'ai été baptisé enfant et seulement maintenant je prends conscience de ce que ça signifie”, “ je veux que mes enfant grandiissent avec un père exemplaire”). Entre pleurs et soutient, le pasteur évoque son ressentit et baptise. Le baptême se fait dans un espace de plus où moins 3 metre sur 1,5 situé derrière la scène et donc en face du public. C'est une sorte de piscine miniature donc remplie d'eau jusqu'à la taille et ouvert au dessus pour qu'on puisse voir les baptisés. Le baptême consiste a immergé pour quelques instants la personne. Pour ce faire le pasteur la soutient dans le dos et l'aide à plonger en arrière. Après cela, il y a eu une prise de parole du pasteur et des chansons.
Jeudi, je me suis endormie directement après etre rentrée et me suis réveillée de justesse pour preparer des crêpes.
Vendredi, nous avons eu un pep really game très spécial car destiné au seniors. Tous les clubs ont fait un petut mime de leur activité comme un faux match pour tennis le tout filmé par les professeurs. Avec le groupe des séniors de théâtre, nous avons fait un petit cercle de motivation. Ensuite, tous les seniors de cette année (nous sommes à peu près 300, je crois), avons fait un grand cercle bras dessus bras dessous et avons tanguer d'un côté à l'autre. Après nous être tous assis sur le terrain de basket, nois avons regardé avec toute l'école des photos de tous less seniors. J'en avais envoyé mais j'ai du me tromper addresse mail car elles ne sont jamais passées. 😢 Une fois à la maison, j'ai aidé à préparé les Piroskis. Et oui, on a réessayer avec une autre recette et ça a fonctionner. Par contre je n'ai eu le temps que de gouter et pas de souper car je suis allée au dernier match de football americain de la saison pour l'école. J'ai mangé sur place du coup mais je n'avais aucune idée de ce que je commendais et je me suis retrouvée avec un sandwich de poulet frites pour 9 dollars. Ouinnnn 🌭😒 Finalement, il faisait tellement froid que nous sommes partis peu après la mi temps. Et une fois rentrée, je me suis logée sous les couverture pour récupérer tout le sommeil que j'ai manqué ces dernier temps. Dédicace à Justine, non je ne suis pas un vampire il m'arrive de dormir. 📿🛏
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Je vous aime
Emilie😘🇺🇸
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frenchhobbit · 2 years
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Entre rêve et cauchemar - Chapitre 7 : Suckerpunch
Le lendemain matin, le réveil fut difficile pour Chryséis. Elle se sentait honteuse et nauséeuse. Quand elle se redressa, elle sentit les douleurs sur son ventre.
« Allez Chryséis, on va être en retard. »
La Serpentard s'efforça de prendre son souffle, mais elle ne savait quoi dire. Il lui fallait plus de temps pour se remettre et se recomposer une figure.
« Chrys ! »
Ellana ouvrit les rideaux du lit de son amie. Quand elle vit l'état de Chryséis, son ton descendit directement.
« Oh merde, qu'est-ce que t'as fait ? » Chryséis leva vers elle des yeux suppliants. « Bon allez, c'est pas si grave que ça. Tu va prendre une douche express, je reviendrai te maquiller après le petit-déjeuner. Ça te va ? »
« Merci Ellana. Je... »
« Non c'est bon, dis rien. Tu m'expliqueras pendant le camouflage. Parce que vu ta tête y a beaucoup à camoufler. »
Chryséis ne put que lui rendre son sourire.
********
La Grande Salle se vidait peu à peu : les cours allaient bientôt commencer. Et Sirius ne cessait de regarder dans tous les coins, affichant un sourire de façade qui, à défaut de convaincre, éloignait les gens trop curieux.
« Padfoot, mange un peu ou tu vas commencer à râler dès le premier cours, » lui dit James.
« Pancake ou pas, il va se plaindre dès le premier cours : c'est celui de Slughorn, » fit remarquer Peter.
« Au moins y en a un qui suit, » ironisa Remus. « Allez les enfants, on y va. Pad, prends un fruit avant de partir. »
Sirius soupira bruyamment et obéit.
Pendant qu'ils marchaient vers les cachots, James s'approcha de Remus.
« C'est grave, je me trompe ? » Le regard du roux lui répondit. « Merde. Tu crois que ça va exploser pendant le cours ? »
« Y a des chances, si Chryséis se pointe. »
« Si ? Tu penses qu'elle va l'éviter ? »
« Je pense surtout qu'elle doit pas être assez en forme pour subir une journée de cours qui débute avec la tronche de son ex. »
« Et quel ex... Elle aurait mieux fait de le remballer ! » se moqua James.
« Dixit le mec qui épouserait Sirius dans la seconde s'il était gay ! »
« Nous n'avons pas tous cette chance, Moony, » lui répliqua James avec un sourire entendu.
La porte du cachot allait se fermer quand Chryséis et Ellana se glissèrent dans la salle. Leur arrivée ne fut pas trop remarquée, aussi elles s'installèrent à une table de Serpentard. Tout le monde sortit ses affaires pendant que le professeur Slughorn expliquait en quoi la potion Poussevite était difficile à préparer.
Chryséis était en train d'ouvrir son livre à la bonne page lorsqu'Ellana lui fit du coude.
« Discret : regarde Sirius. Il est à deux doigts de baver. »
Sirius en effet avait la bouche légèrement ouverte et regardait fixement son ex-petite-amie de ses yeux ronds. Il l'avait rarement vue si bien maquillée et, il devait l'admettre, si classe. Il la préférait le matin au réveil quand elle avait les cheveux en bataille au milieu de leurs draps (même si cela n'était arrivé que deux fois). Mais il fallait bien le reconnaître, Chryséis ne ressemblait pas à une fille dépressive et effondrée par sa récente rupture.
« Si tu veux mon avis, » glissa James à Sirius, « ta copine pourrait illuminer le cachot avec un sourire. Je te conseille de t'excuser rapidement, quoi que t'aies fait, si tu veux la récupérer avant qu'une horde de mecs se mette entre vous. »
« Potter, tu veux pas la fermer ?! » lui souffla Lily Evans à la table d'à côté.
James la gratifia d'un sourire provocateur alors que le professeur annonçait le début de l'exercice. Et malgré tous ses efforts, Sirius fut davantage concentré sur Chryséis que sur son chaudron.
De l'autre côté de la salle, les Serpentards se faisait une petite compétition à qui finirait le premier. Ellana était partie pour être en tête, mais personne n'était dupe : Severus lui piquerait la place au dernier moment. Chryséis quant à elle n'était pas de reste.
« Ellana, tu peux me passer une noix de cropsquire s'te-plaît ? »
« Bien sûr ma chérie, » lui dit son amie lui tendant une noix, le nez plongé dans son livre.
De sa main gauche, la droite remuant sa mixture, Chryséis attrapa l'ingrédient. Mais le sentant remuer et la piquer dans l'instant, elle laissa échapper petit cri en lâchant sur la table ce qui était en fait un scarabée griameur. Les regards se tournèrent vers elle et Ellana qui riait à gorge déployée. Mais Chryséis ne se démonta pas et prit son couteau. Une seconde plus tard, le scarabée cessait de remuer, la pointe de la lame plantée dans la carapace.
« Bien rattrapé, Miss Daley. »
Et si la petite séquence avait déconcentré la plupart des élèves, elle eut le don de faire revenir Sirius sur terre. Mais la fin du cours ne lui apporta pas la place dans le top 3 qu'il ne manquait jamais de rafler, celui se composant d'Ellana, Severus et James.
Les élèves se pressèrent dans le couloir pour rejoindre leurs cours respectifs. Sirius, encouragé par un regard de Remus, se dirigea vers Chryséis. Celle-ci parlait avec son amie.
« J'ai pas envie Ellana. »
« Je sais, et c'est pour ça que je te le propose. Viens d... »
« Chryséis, » interrompit le Gryffondor. « Je peux te parler ? »
« Dégage Black, on a rien à se dire. Je veux plus te voir. »
« Je suis sérieux Chrys, me prends pas de haut. »
« Qu'est-ce que tu comprends pas dans 'dégage' ? Tu veux un sort ? »
Severus, qui passa près d'eux, lâcha un petit rire face à la colère de son rival. Il n'avait jamais trop apprécié sa collègue de maison, mais la voir envoyer paître Sirius la faisait remonter dans son estime.
Chryséis ne laissa pas son ex répliquer et tourna les talons. Ellana jeta un regard entendu au jeune homme, lui déconseillant de les suivre. Mais Sirius, trop fier pour être humilié de la sorte, les suivit dans le couloir où il sortit sa baguette et s'en prit à sa cible préférée. Il jeta un sort de nausée à Severus Snape. Mais le sort fut lancé avec une telle violence que le jeune Serpentard s'effondra et cracha une vague de sang dans un bruit de régurgitation.
Tout le monde se retourna et Sirius réussit à capter le regard de Chryséis, la pointe toujours pointée sur un Severus à l'agonie.
« Mais ça va pas ?! » lui lança la jeune femme.
« Sirius arrête ! » cria Lily Evans. « Enlève le sort ! Tu vas le tuer ! »
La jeune rousse voulut désarmer Sirius mais James se mit en travers, trop heureux d'aider son ami aux dépends de Snape.
« Chryséis, » dit Sirius sur un ton menaçant. « Soit tu me parles soit il en paie le prix. »
« Baisse ta baguette Sirius, c'est bon je vais te parler. »
Le Gryffondor fut assez surpris de l'acceptation si rapide et en oublia son sort. Severus eut quelques secondes de répit pendant lesquelles Lily l'aida à se relever. Mais alors que Sirius s'avançait vers Chryséis sous le regard de dizaines d'élèves, celle-ci lui lança le sort du saucisson. Une stupeur totale paralysa la foule deux secondes. Puis Remus se précipita sur Sirius et James avança pour venger son ami. Chryséis se tint prête à parer.
Mais la bagarre fut avortée par la main autoritaire du professeur McGonagall qui abaissa de force la baguette de James.
« Potter je vous en prie ! Miss Daley veuillez lever votre sort. Miss Evans et miss Caldin, emmenez Snape à l'infirmerie. Tous les autres, n'avez-vous pas un cours qui commence ? »
La foule se dissipa en quelques secondes tandis que Remus aidait Sirius à se relever. Chryséis avait la tête baissée sous le regard accusateur de McGonagall. Puis lorsque le couloir fut à nouveau tranquille, la professeur reprit la parole.
« Mr Black comment vous sentez-vous ? »
« Je vais bien. »
« Alors suivez-moi dans mon bureau tous les trois. Lupin et Pettigrow, allez à votre prochain cours. Et ce n'est même pas la peine de protester. »
Le trajet, plutôt court, se passa dans un silence de plomb. Sirius fulminait dans son coin, rouge de rage, et Chryséis gardait le regard bas. Mais James, qui la regardait, n'avait pas manqué de la voir blêmir malgré son maquillage.
Une fois assis dans le bureau du professeur McGonagall, elle les observa quelques instants en silence.
« Que Potter et Black se retrouvent ici, ce n'est pas une surprise – la semaine avait trop bien commencé. » James et Sirius accueillirent la remarque avec un sourire. « Mais vous, Daley, c'est bien la première fois que je vous vois dans une telle situation. On aurait pu croire que la fréquentation de notre cher Black ici présent vous mènerait sur des chemins moins discrets, mais ces derniers mois nous ont démontré le contraire. Alors pourquoi vous en prendre à lui ? Maintenant ? »
Chryséis n'avait aucune réponse à ces questions. Ou du moins, rien d'avouable : elle avait voulu se venger tout simplement, lui rendre une partie du mal qui lui avait fait. Alors elle ne dit rien, baissa les yeux.
« Tu peux lui dire, » lança tout à coup Sirius.
Chryséis le regarda, fronça les sourcils pour lui indiquer qu'elle ne comprenait pas. Mais son meilleur ami, plus habitué à leurs stratagèmes trop nombreux, fut plus prompt à réagir.
« Elle a fait ça pour contrecarrer le sort de Sirius, pour délivrer Sevi... Snape. »
« Et un expelliarmus n'aurait pas pu suffire ? » interrogea la professeure.
« Si. L'action a eu raison de mon raisonnement, » répondit la jeune femme.
« Je vois... »
Aucun des trois ne sut jamais si McGonagall avait cru leur mensonge.
« J'enlèverai donc 50 points à Gryffondor et 10 à Serpentard. Black, vous viendrez m'aider à faire du tri dans les parchemins en retenue le soir pendant un mois. Daley quant à vous, vous me rédigerez un devoir supplémentaire sur les contre-sorts. »
« C'est même pas une punition pour elle... » murmura Sirius dans sa barbe.
« Vous avez dit quelque chose Mr Black ? »
« Rien du tout, professeure. »
« Je préfère. Maintenant sortez tous les trois et rejoignez vos cours respectifs dans le calme. Est-ce clair ? »
« Comme de l'eau de roche, professeur, » répondit James.
Elle soupira et leur fit signe de déguerpir, ce qu'ils firent sans plus attendre.
Aussitôt sortie du bureau, Chryséis se dirigea vers les escaliers.
« Et un merci ? C'est trop demandé ?»
« Fuck off, Black. »
Et la jeune femme continua son chemin, sa gorge se contractant sous l'effet de la rage et de la tristesse. Avait-il mérité un merci pour un si petit mensonge après tout ce qu'il avait dit ?
« Laisse tomber Sirius, c'est pas la peine, » dit James, désormais loin derrière le dos de Chryséis.
Le pire dans cette histoire était qu'elle commençait sérieusement à croire la rumeur : l'amour de Sirius semblait si faible comparé à sa fierté et à la gêne qu'il disait subir de leur relation aux relents de dépression.
Chryséis l'avait toujours su : personne ne pouvait aimer quelqu'un qui ne s'aime pas soi-même. Mais le vivre était atrocement plus douloureux.
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hopeforbetterdays9 · 3 years
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Premières turbulences
Durant ce mois d’août 2018, nous passons pas mal de soirées ensemble. Nous faisons aussi beaucoup l’amour. Tu es même l’une des premières filles depuis un bon moment à me donner des surnoms affectueux pendant nos ébats. Je me souviens d’un « t’es mon bébé » lancé en plein milieu de la nuit alors que j’étais au-dessus de toi.
Je ne sais pas tellement comment gérer autant d’affection de ta part. J’en ai peur. Tu sors de 6 ans de relation avec un autre homme, qu’est-ce qui me garantis que tu ne penses pas toujours à lui ? Comment savoir si tu ne te réfugies pas dans ce que nous vivons pour ne pas affronter le fantôme de cet ex ? Surtout que tu me parles de lui et du fait qu’il t’envoie des messages fréquemment pour te récupérer.
J’ai bien trop souffert du rejet avec mon ex-copine deux ans auparavant. Je ne veux pas ressentir à nouveau ce que j’ai vécu après ma rupture qui m’a mis plus bas que terre et dont je porte encore les stigmates. À vrai dire, j’ai rejeté un paquet de filles depuis elle. Peur de l’engagement, peur de l’attachement, peur d’avoir mal encore une fois, peur de devoir encore une fois me relever. Je ne laisse personne entrer dans ma vie plus de deux-trois semaines. Je me suis transformé en quelqu’un de froid, qui ne laisse rien transparaître et complètement détaché à l’égard des femmes.
Et cela se passe de la même façon avec toi. Je te précise à plusieurs reprises que je n’ai pas tellement envie de m’attacher, que je préfère laisser les choses se faire « step by step ». Et j’ai bien l’impression que ça t’énerve. Tu me lances souvent des ultimatums en me prévenant qu’on arrêtait de se voir si ça devait continuer ainsi. Je te réponds à chaque fois que tu es une « drama queen » et que tu exagères.
Avec le recul, tu avais toutes les raisons du monde de ne pas accepter la situation. Je savais ce qu’il y avait au fond de moi et je te le cachais volontairement. Ma blessure de rejet revenait en permanence. Je suis incapable de penser qu’une fille peut m’apprécier pour ce que je suis et veuille rester avec moi. Je préfère ne rien dire, ne rien montrer. Et puis après tout mon expérience de célibataire endurci m’a prouvé que moins j’en donnais, plus les filles me voulaient. Alors je continue de suivre ce même schéma idiot. Avec toutes celles que je rencontre.
Mais malgré tout ça, je sens une légère différence avec toi. La manière que tu as de me caresser, ton affection, la façon dont nous faisons l’amour comme si on se connaissait depuis toujours me perturbe. Je me rappelle de cette fois où tu m’avais envoyé par message le lendemain « Was it real ? ». Tout cela me trouble, j’aime passer du temps avec toi mais je n’ose jamais te le dire. Puis je suis à nouveau rattrapé par mes démons.
J’arrive à me rappeler à peu près des raisons qui m’ont poussé à stopper notre relation la première fois. Ma blessure de rejet entre en compte bien sûr, mais il n’y avait pas que cela. Comme je l’ai dit précédemment, je traversais une période assez rude dans ma vie. Absolument aucun projet professionnel, même pas de quoi me payer un restaurant avec mes potes ou de nouveaux habits. Je me souviens de ce moment où tu me caresses la cuisse et remarques que mon pantalon était troué, j’avais tellement honte. Me vient alors cette question à l’esprit : mais qu’est-ce qu’une fille aussi sophistiquée, belle et intelligente foutrait avec un minable fauché et sans emploi comme moi ? Lorsqu’on fait l’amour c’est magique, mais une fois l’euphorie passée ne va-t-elle pas me jeter comme elles l’ont toutes fait dans ma vie ?
Pour éviter d’avoir la réponse à cette question, je fais ce que je sais faire de mieux à l’époque : prendre la fuite. Je suis très dur dans mes mots. Je te dis que je n’ai plus envie de te voir et que je n’en peux plus de tes scandales en permanence. Je mens, je me cache, comme d’habitude. La vérité est juste que je ne me sens pas à la hauteur pour toi et je crains que tu m’éjectes de ta vie.
Ce premier chapitre aura duré un mois et demi, jusqu’à mi-septembre. L’attachement n’a pas été très fort de mon côté, cela me permet de passer plus vite à autre chose. Mais je continue de penser à toi et ce beau mois d’août que nous avons vécu ensemble.
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amycaulfield · 3 years
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Things I’m grateful for in 2021 (2)
1. L'ombre des avocats sur le plancher 2. Recevoir un appel pour l'hypnose 3 Quand il fait le premier pas après une dispute 4. How well the Tantric Women Circle went 5. Homemade veggie burgers 6. Quand Nora nous appelle "les enfants" 7. My amazing savory muffins 8. Gus' "you are my family and we need to smell the same" (the paw thing) 9. A moment of presence, outside 10. Sharing my cupcakes with Jeff 11. Hearing the story about his daughter's name 12. Listening to podcasts while drinking coffee 13. When Nora told me she wanted us to be friends forcer 14. The relief that can come with vulnerability 15. Wanting to share things with people 16. Hearing Sipan and Nora's voice through vocals (better than nothing!) 17. The smell of a newly printed magazine 18. Finding a kind of therapy that could really help 19. Jouer a un jeu de société 20. The Vibe of Ginny and Georgia, Gracie et Frankie 21. "Tu sais comment je te cherche dans mon téléphone ? Je tape "sœur" ou "pipi" (Sipan) 22. "Si il cherche à faire quoi que ce soit, tu n'es pas seule" (Marion) 23. Le réconfort de Véro 24. Tout le soutien que je reçois 25. Etre sortie de cette relation !!! 26. Etre prête à guérir ce qui m'a fait accepter ça 27. Papa qui fait plusieurs allers retours pour que j'aille chercher un sac poubelle chez mon ex... 28. It can only get better from now on 29. La manière dont Bandit me regarde 30. "Si il fait quoi que ce soit, j'ai plus de ressources que lui" (Sipan) 31. Savoir que je retomberai amoureuse un jour 32. L'énergie paisible du parc 33. Me sentir sociable 34. Sentir le lien coupé 35. Sentir un grand sourire se dessiner mon le visage 36. Que ce soit si naturel de passer du temps avec Steve 37. Amanda qui prend de mes nouvelles tous les jours 38. Le soleil 39. The life lesson 40. Me sentir libérée et légère 41. Écouter de la musique sous la douche 42. "Attention, premier degré : j'aime bien ce que tu dégages. J’aime bien l'apparente douceur et délicatesse qui émane de ton énergie. Je trouve ça très apaisant et confortable. Et beau. Et ça donne envie d'en prendre soin." 43. Coming out of a depression 44. Redescovering sleep without nightmares 45. Charlie Kornblum's music 46. "Tu surmontes un truc dingue comme une déesse... et tu as su l'identifier avec beaucoup d'acuité" (Nora) 47. Faire du yoga en ligne avec Amanda et ses amies, toutes dans un pays différent 48. Les vidéos apaisantes (vlogs...) 49. Le goût du poisson 50. Etre invitée à New York par Pumkin 51. Accepter d'être fatiguée 52. Mais réussir à trouver l'énergie pour ranger ma chambre 53. Que Nico soit venu me chercher à Lille 54. Avoir rendu la meilleure traduction pour le job à Malte 55. L'énergie du Airbnb 56. Brûler le calendrier de l'avant et récupérer tellement de pouvoir ! 57. Pleurer très peu 58. Ne plus pleurer du tôt 59. Recevoir des pâtisseries orientales 60. Les partager 61. L'impression de facilité de nouvelles rencontres sur Lille 62. La réaction SI POSITIVE de Nora à l'idée que je m'installe dans le coin 63. Avoir du temps pour moi 64. Cette exaltation à l'idée de pouvoir être auto entrepreneure 65. La bonne vibe du caissier 66. Élise qui dit que je suis "une perle" 67. La douceur de ma psy 68. Avoir a nouveau un niveau d'énergie normale 69. Officially sharing my first hypnosis youtube video 70. Le feedback de ma validation: "technique incroyablement bien intégrée" "je vais rajouter des lauriers sur la tête d'Amandine" "je suis bluffée" "je sais pas si c'est toi qui habite l'hypnose ou l'hypnose qui t'habite" "voix porteuse" qualité exceptionnelle" "j'en ai pris plein les yeux et les oreilles" "je suis éblouie" "aisance, fluidité, justesse" "tu es une warrior naturelle" "talents de compteuse" 71. Self-partnership/dating myself 72. Arriver à exprimer ce que je veux et ce que je n’accepte plus 73. Taking time for self-care and self-massages 74. Recevoir des vidéos de Marion d'arbres dans lesquelles "on dirait un GIF" 75. La réponse de Nora, mettant un terme à une anxiété peu rationnelle 76. L'énergie du vendeur de café 77. Apprendre à faire de moi ma priorité 78. Voir mon dossier validé par l'URSAFF 79. Le mari de Pumkin qui veut que je chante dans son groupe 80. Le projet de faire du yoga et le tour des salons de thé avec Charlotte 81. L'envie de visiter des librairies avec Nora 82. La beauté du parc de la citadelle 83. Pouvoir rester plus longtemps que prévu au Airbnb 84. L'enthousiasme de Raj par rapport à sa fille 85. Les photos trop mignonnes d'elle qu'il m'envoie 86. Prendre le temps d'écrire cette liste 87. Prendre de le temps de guérir et d’y mettre l'énergie nécessaire 88. Le subreddit sur la dépendance affective 89. Que Steve me laisse de l'espace 90. Le test covid negatif 91. How nice my colleagues seem to be 92. How fast my first afternoon went 93. How chill my morning was 94. How quickly my days of work go 95. Vouloir se faire tatouer le printemps 96. La visio avec Didine et Marion 97. Notre câlin individuel à la fin 98. Se sentir comme la définition du mot résilience 99. Parvenir a garder ma candeur malgré tout ce qui a pu arriver de difficile dans ma vie 100 Quand mon moi passé a déjà nettoyé la Moka pot
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lelivredecoco · 3 years
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CHAPITRE HUIT
Vous voyez ce moment dans les reportages, où l’antilope réussit à échapper aux lions?Cet instant de soulagement, quand enfin elle est hors de danger? Et puis d’un coup, elle traverse la rivière, et là elle se fait dévorer par un alligator. Tous ces efforts pour finir morte, quelle belle conclusion. Et bien c’est la conclusion que j’ai voulu éviter. Moi l’antilope, j’ai réussi à échapper à l’attaque du lion, en juin. Mais je le savais, après le lion allait se transformer en alligator. Alors je devais redoubler d’efforts, et réussir à traverser la rivière sans mourir. Ma liberté était là, juste après ce torrent de boue.
*
1,2,3 Action! Me voilà comédienne, le plan B. Je ne devais surtout pas oublier le plan B.
Plan B
De septembre à novembre, tous les jours, je me demandais comment partir. J’avais peur que si je lui annonçais en face, il s’énerverait et qu’il deviendrait violent jusqu’à me tuer. Je savais que quand j’allais le quitter, il fallait que je changes de numéro de téléphone, que je déménages, puis j’allais devoir le bloquer de tous les réseaux sociaux. Je notais toutes les choses auxquelles je devais penser, pour être sûre qu’il me laisse en paix. C’était mon nouveau quotidien, être ce qu’il voulait que je sois devant lui, et puis en backstage j’organisais mon évasion. 
A partir de Septembre, je suis devenue irréprochable, je lui disais oui à tout, je faisais tout comme il le voulait, et je pense que c’est pour ça qu’il ne m’a plus jamais relever la main dessus. J’étais sa chose, je ne me sentais plus humaine, j’étais clairement son objet. Il choisissait toute dans ma vie, de ma culotte jusqu’à ce que je mangeais. Mais là c’était différent, je jouais un rôle. J’étais devenue actrice dans ma propre vie.
En novembre, je suis partie quatre jours chez ma mère, il ne pouvait pas venir car il avait des obligations. J’ai su que c’était le moment, le plan B j’allais enfin le quitter. Je suis partie un samedi, et je devais revenir le mercredi. Durant mon séjour, je ne lui ai ni écrit, ni téléphoné, il m’a harcelée de messages et d’appels lui. Il devait sentir que je n’allais plus jamais revenir, il n’arrêtait pas de me dire qu’il m’aimait, qu’il avait changé pour moi, que j’étais son âme soeur. Comme à son habitude, quand il voyait que je lui échappait, il faisait tout pour reprendre le contrôle. Mais je vous l’ai dit, ce fameux jour en juin, le jour où il m’a crachée au visage après m’avoir tabassée, ce jour là, j’ai su que je devais le quitter.
Le mardi soir, je lui ai envoyé un message, je lui expliquais que nous deux ce n’était plus possible, et que quand j’allais revenir je ne voulais plus de lui chez moi. Je lui ai demandé de partir avant mon arrivée le lendemain car je ne voulais pas le voir. J’ai attendu sa première réponse, et puis j’ai bloqué son numéro. J’ai passé la soirée chez un « ami », ni ma mère, ni aucun de mes proches ne savaient où j’étais. Je savais qu’il allait chercher à savoir où j’étais, et comme personne ne le savais, personne ne pouvais lui dire. D’ailleurs à cause de ça, le lendemain soir, mon père était à deux doigts de déposer un avis de disparition. J’avais vraiment disparu durant 48H. 
  Deux jours après le message, le jeudi je suis enfin retournée chez moi. Il m’avait assuré qu’il serait parti avant mon arrivée. Mais comme je m’y attendais quand je suis rentrée, il était là. Assis sur le canapé, en pleurs, je ne savais pas comment réagir. Je le savais que c’était de la manipulation, je suis restée le plus froide possible. Je lui ai expliqué très calmement que lui et moi ce n’était pas possible, que j’avais peur de lui. Que je ne le contredisais plus, que je disais oui à tout, juste pour éviter ces coups. C’est là qu’il a arrêté de pleurer, soudainement, il m’a regardé avec son regard noir, l’habituel regard avant les coups. J’ai cru que c’était le dernier jour de ma vie, je me suis dit "Ca y est, il t’avait prévenue, si il ne peut pas t’avoir personne ne le peut. » Ma seule défense a été la provocation, je lui ai hurlé dessus, lui ordonnant de me frapper, que de toute façon il ne savait faire que ça. Et avant qu’il puisse me répondre, quelqu’un sonna. Son ami qui venait le récupérer, était là. Je ne cesse de penser depuis ce jour, qu’il m’a sûrement sauvé, grâce à son arrivée je n’ai pas eu à subir la réponse de mon ex, à mes attaques.
La fin de la journée s’est déroulée normalement, je veux dire le vrai normalement, pas ma vie habituelle. Il était parti, enfin. Après quatre mois à réfléchir à comment partir, j’avais réussi. Bizarrement je pensais que j’allais me sentir revivre une fois la porte fermée, mais au contraire, j’ai fondu en larmes. 
*
J’aimerais revenir sur cette fameuse soirée chez un « ami ». La réalité, et pour la première fois de ma vie je vais enfin la révéler: c’est la première fois que je rencontrais cet ami. Je ne souhaites pas que cet ami soit un « il » dans mon histoire, donc je vais l’appeler symboliquement Ange. C’est comme si cette lumière qui m’avait envahie en juin, venait de se transformer en un homme. Pourtant je ne le connaissais pas, la première fois qu’il est apparu dans ma vie c’était en septembre. Ange m’a simplement envoyée un message sur Facebook. Une discussion banale d’un homme attirait par une femme. Je lui ai fermé les portes, je lui ai dit que j’étais en couple. Malgré ça, malgré mon refus à ses avances, il resta gentil et bienveillant. Et sans le savoir, ce fameux Ange m’envoya un message durant mon plan B. Il avait appris que j’étais de retour dans ma ville natale, il m’a seulement écrit pour me dire « Si tu veux je fais un apéro entre amis chez moi, tu es la bienvenue ». C’était la soirée parfaite, personne de mon entourage ne connaissait cet homme, personne, même moi. Je pouvais disparaître. 
Je me suis donc rendue chez lui, pleine d’appréhension. Je connaissais le prédateur que je fuyais, mais je ne savais pas chez lequel je me rendais. Les hommes étaient tous des prédateurs à mes yeux, mais lui c’était un prédateur gentil. Il m’a accueilli comme aucun homme ne l’avait jamais fait. Simplement, sans drague, sans méchanceté, il a pris mon manteau, m’a servie à boire. J’étais une princesse, il prenait soin de moi. Même si il était comme ça avec son autre invité aussi, pour moi c’était nouveau et précieux. La soirée passa, et sans que je m’en aperçoive j’étais la dernière à partir. J’étais seule avec lui, et la assise sur son canapé, on parla, durant des heures, de lui, de moi. Je me sentais en sécurité et bien. C’est à ce moment là que j’ai trouvé la force d’envoyer mon message de rupture, puis trouvé encore une fois cette force de le bloquer après sa réponse. Il y avait mon déclic en personne avec moi, un homme plein de lumière. Je savais que ses intentions étaient de me draguer car je lui plaisais. Mais il ne forçait pas, et puis là, il a tout découvert. Je ne sais pas comment il a réussi a savoir. Son discours commença par « Si tu es là, chez un inconnu à qui tu plais et tu le sais, c’est que tu n’es pas heureuse dans ton couple » Puis il continua en me disant que j’avais un sourire de façade, qu’il le sentait que j’étais triste au fond, que je cachais quelque chose, il supposa même que j’étais victime de violences commises par mon homme. Je ne sais comment il a fait, mais tout ce que j’ai pensé le jour de mon déclic, il me l’a dit. Il m’a dit que je méritais mieux, que j’étais une très belle femme, intelligente, que je ne devais pas me laisser subir ça. A la fin de son discours, je lui ai avoué des choses dont je n’avais jamais parlé. J’ai confirmé ses dires, et puis il m’a embrassé, tendrement. J’ai alors compris que ça y est je n’étais plus sous l’emprise de mon ex. Je ne défends pas l’infidélité, c’est mal. Seulement dans mon cas, le fait d’avoir réussi à être infidèle me prouvait que je n’avais plus peur des représailles, ni de lui. J’étais libérée officiellement par cet acte.  On a continué à parler encore un bon moment, et puis j’ai décidé de rester dormir avec lui. J’étais dans ma bulle, évaporée de ma vie, tous mes proches s’inquiétaient pour moi. Mais moi j’étais là, dans ses bras, durant 48h. Il a pris soin de moi tout ce temps, il m’a fait à manger, m’a massée, câlinée, écoutée. Il m’a même donné du courage au moment de partir de chez lui, en me rassurant concernant ma rupture. Il m’a poussée à ne pas faire machine arrière. Et sincèrement, j’avais été infidèle, je ne pouvais plus faire demi tour, pour mes propres valeurs. Jamais je ne me pardonnerai d’avoir été infidèle, jamais je ne pourrais continuer une relation en sachant ce que j’ai fait. Il était trop tard. 
Bien entendu, je n’ai jamais avoué mon infidélité. A l’heure actuelle, il ne le sait toujours pas. D’ailleurs si, toi mon prédateur, tu lis mon livre et bien te voilà au courant. Je t’ai trompée! Et je ne le regretterai jamais.
Petite information: Je ne me suis pas mise en couple avec Ange, il a été présent dans ma vie durant quelques mois après ces belles 48h. Nous étions amis, je n’étais pas prête à être en couple. Et encore moins avec mon ange gardien, malgré toute l’affection que je lui portais.
*
Psychologiquement ces quatre derniers mois on était les plus durs, même si il ne me levait plus la main dessus. Tous les jours je devais vivre avec un homme qui me dégoutait, et me rabaissait. Je devais faire semblant chaque seconde. Je devais le laisser m’embrasser, me toucher, je devais accepter tous ces gestes de tendresse. Je ne suis pas fière d’avoir jouer avec lui pendant ces quatre mois, il pensait que tout le reste était derrière nous, que je lui appartenais encore. Mais moi je n’ai jamais pu oublier ces coups, ces insultes, les actes forcés, je ne pouvais pas passer à autre chose. Et je savais qu’après sa tentative de suicide, je ne pouvais pas le quitter maintenant. Il m’avait coincé psychologiquement. Malgré tout ce qu’il m’a fait, il a toujours pu compter sur moi, je n’ai jamais pensé à un autre homme, je ne l’ai jamais dénigré. Il savait que si je voyais sa détresse j’allais rester. Je savais pertinemment que c’était de la manipulation, j’en était consciente. Peu importe tout ce qu’il m’a enlevé, il ne m’aura jamais enlever ma lumière. 
*
Il faut savoir qu’il y a uniquement deux issues dans une relation avec des violences conjugales, soit on fini morte, soit on fini par s’échapper. Un jour, j’en ai pris conscience. Je savais que cet homme pourrait me tuer, et j’en était sûre après cette fameuse dispute de juin. L’homme, avec qui je partageais ma vie, allait me tuer. C’était ma réalité, je ne savais juste pas quand. C’est sûrement ce détail que le déclic change en nous. On ne se dit plus il peut me tuer, mais il va me tuer. De la possibilité de mourir, on passe à la certitude de finir tué par notre conjoint.
Si vous aussi vous êtes dans mon cas, je vous rassure, c’est possible de partir. Ce n’est pas facile, loin de là. Je sais les doutes, les peurs, et les questions qu’on peut se poser. Mais il faut simplement garder en tête que si vous restez, vous allez mourir. Un jour où l’autre, vous ne vous réveillerez pas après être tomber à terre. Et comme je le dis souvent, si on est assez forte pour supporter des insultes, des gifles, des coups de poings, des rapports forcés, on est assez forte pour dire stop à tout ça. Encore une fois, je vais revenir sur le manque de confiance qu’on a, sachez que le jour où je l’ai quitté je n’avais aucune estime de moi. Je me suis sentie inexistante après son départ, je me disais qu’il avait raison que sans lui je n’étais rien. Je crois que si je ne suis pas retournée vers lui c’est uniquement grâce à ma perte de mémoire. Je ne remercierai jamais assez mon cerveau de m’avoir fait oublier tous nos bons moments, je me souviens que du pire. C’est grâce à ça que je n’ai pas changé d’avis, sinon ma vie sans lui je ne l’aimais pas, et je ne m’aimais pas.
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LoveLisa
CHAPITRE 1
Lisa se réveilla en sursaut. Elle était étendue sur son lit, les cheveux emmêlés et regarda son oreiller humide.
Elle avait pleuré toute la nuit. En entendant son téléphone sonner When the days are cold, la jeune fille sentit son cœur se serrer, cette chanson lui rappelait de bien mauvais souvenirs celui de son ex Alex. Il faudrait vraiment qu’elle pense à la changer, elle le nota dans un coin de sa mémoire.
Elle se leva péniblement de son lit, mis ses chaussons et gravit les quelques marches qui la séparait de la cuisine. Une odeur de caramel fondu flottait dans l’air et elle sourit en regardant sa mère qui n’avait pas encore remarqué sa présence, s’affairer autour du poêle. Elle en profita pour se sécher les joues. Elle ne voulait que personne ne s’inquiète à son sujet , surtout pas sa mère qui avait déjà suffisamment de soucis.
Sa mère se retourna avec une assiette de gaufres au caramel. Un grand sourire illumina son visage lorsqu’elle aperçut sa fille.
- Bonjour ma chérie bien dormi ?
- Comme un bébé bailla- t -elle en serrant sa mère dans ses bras et s’attaquant aussitôt à l’assiette que sa mère avait gentiment posée devant elle
- Hum c’est délicieux, merci maman tu es la meilleure des cuisinières fit- t -elle la bouche pleine,
Sa mère réprima un sourire :
- Ne parle pas la bouche pleine c’est mal élevé. Elle désigna d’ un air pincé la tache jaune proche de son assiette.
- Mais ce n’est qu’une tache protesta-t-elle, comprenant où sa mère voulait en venir.
Une sonnerie retentit, sa mère se précipita et Lisa se dépêcha de finir son assiette, qu’elle rangeât rapidement dans le lave-vaisselle.
Puis, elle prit sa douche, enfila la tenue qu’elle avait préparée la veille et noua son ruban vert dans ses cheveux ; se considérant quelques instants dans le miroir : elle avait des cheveux bruns et de jolis yeux noisettes, et la peau mate comme pratiquement toutes les filles de son ancien collège.
Son alarme sonna lui rappelant qu’il était déjà 7h et qu’elle devait se dépêcher car le bus passait toujours à 7h30 précises. Aujourd’hui était un jour important ; elle débarquait dans son nouveau lycée et ne connaissait personne. Il fallait qu’elle se fasse au moins un ami et elle savait que ce ne serait pas facile.
Elle soupira, peut-être que cette fois-ci serait différente. Les autres fois n’avaient été pas très commodes.
Elle en avait parlé avec la psy tout l’été sur le fait d’essayer et d’avoir confiance en elle. Malheureusement, sa confiance en elle s’évanouissait dès qu’elle rencontrait un inconnu, elle se renfermait et devenait asociale même si elle avait un caractère impétueux.
Ça aussi elle en avait parlé avec la psy. Elle soupira, il fallait qu’elle essaie… Elle l’avait promis à sa mère lorsqu’elles avaient aménagé, trois mois plus tôt avec sa petite sœur qui dormait encore pour l’instant.
La seconde sonnerie retentit : 7h25 trop tard ! Lui, était toujours ponctuel. Elle n’avait plus le temps. Elle sortit, prit une profonde inspiration, elle allait devoir l’affronter de nouveau…
Elle ouvrit la porte et se retrouva face-à-face avec lui. Si elle avait espéré une seconde plus tôt qu’il l’attendrait à l’arrêt de bus, c’était raté. Elle ne pourrait pas s’échapper. Le sweat-shirt négligemment posé sur ses épaules, ses yeux bleus pétillants, ses cheveux blonds et le sourire narquois.
Il n’avait pas changé depuis l’été dernier songea-t-elle, c’est comme si rien n’avait changé pour lui. Son cœur manqua un battement mais soudain elle se rappela qu’il l’avait trompée et un gout de bile monta dans sa gorge. Pas possible, il me fait  toujours cet effet songea de nouveau Lisa  agacée.
- Salu…. commença Alex
- Ne te fatigue pas le coupa- t -elle violemment je ne te pardonnerai jamais. L’étonnement apparut sur son visage mais il se ressaisit aussitôt.
- Quoi ? Mais je sais que tu m’aimes toujours persifla -t- il
- Toujours aussi arrogant ! pensa -t- elle dans son for intérieur, ça oui, il n’avait pas changé.
- Non, répliqua- t -elle sèchement le cœur battant un peu trop vite, beaucoup trop vite. Elle était sensée le détester. Elle devait se reprendre.
- Si ajouta- t -il d’un air si sûr de lui qu’elle eut envie de l’étrangler.
- Non. Bon, je dois y aller je vais être en retard dit- t-elle en l’écartant.
Alors qu’elle s’éloignait d’un bon pas, il lui lança :
-Tu montes avec moi ? désignant une Toyota grise , garée tout juste en face de  sa maison .
Elle lui jeta un regard noir.
- Non je prends le bus et je dois ME dépêcher articula -t -elle de façon à ce qu’il comprenne bien qu’elle n’avait pas l’intention de monter avec lui .
- Allez … lui sourit-t-il
- Non, tu peux toujours courir et elle continua de marcher sans se retourner
-S’il te plait …. insista-t-il
Elle ne répondit pas. Il s’apprêtait à insister lorsqu’elle en eu assez et relâcha toute sa colère.
- NON - hurla-t-elle je refuse de te voir j’en ai assez de toi on n’est PLUS ensemble tu ne comprends pas ?!. Elle marqua une pause le temps de respirer. Elle vit qu’Alex lui adressait un regard suppliant ce qui ne fit que l’énerver davantage. Elle avait le droit de s’énerver, après tout ce qui lui avait fait subir, pour qui se prenait -il ????? S’il s’attendait à ce qu’elle le préserve de sa propre colère il pouvait toujours se taire.
- Tu m’as trompée explosa -t -elle avec MA meilleure amie et tu oses venir me voir comme si de rien n’était ???Comme si rien n’avait changé ??? Sa voix résonnait dans tout l’arrêt de bus, mais elle s’en fichait. Désormais, elle se sentait mieux .
Elle l’observa pendant qu’elle respirait bruyamment. Que va-t-il répondre ? Rien ?
Il y eut un silence durant lequel ils se dévisagèrent. Alex resta interloqué et ne dit mot jusqu’à ce que le bus arrive. Elle monta sans regarder en arrière, marmonna un bonjour au chauffeur et s’assit à sa place habituelle celle contre la vitre, alluma son téléphone et lança une playlist. Les garçons sont de vrais imbéciles se dit-elle. Elle en était certaine maintenant. Elle préférait être une romantique célibataire plutôt qu’être avec des imbéciles. Il valait mieux.
Le bus s’arrêta soudainement. Devant elle se dressait une bâtisse grise qui semblait vielle mais néanmoins moderne. Il y avait une cour brune et quelques bancs sur lesquels des jeunes étaient assis. Elle descendit du bus son cœur battant intensément jusque dans ses tempes. Elle traversa la cour où personne ne fit attention à elle et remarqua quelques pancartes : BDI , salle de cours , administration.
Hum, il fallait qu’elle aille à la réception c’était ce que sa mère lui avait indiqué hier. Elle ferma les yeux et pu presque entendre le ton sérieux que sa mère employait sur tout ce qui s’apparentait à l’école, résultats scolaires, ou devoirs. Elle chaussait alors ses lunettes ce qui lui donnait un air d’institutrice et toute son attention était alors concentrée sur ses notes. Jamais moyen d’y couper.
-Une fois arrivée à l’école, tu devras trouver l’administration qui te donnera ta carte et ton emploi du temps, ainsi que tes livres , tu devras y être au plus tard  à 9h sinon tu seras en retard et ne saura pas ou aller
-TU ne veux quand même pas être en retard pour ton premier cours ? ajouta- t -elle en scrutant sa fille.
Lisa s’apprêtait à dire quelque chose, mais elle savait que ça ne servirait à rien de discuter pour de telles futilités : sa mère était lancée, il valait mieux ne pas faire d’objection…..
- D’accord maman ….
-Hum ça va ? dit une voix claire et un peu grave derrière elle, ce qui la fit sursauter et revenir à la réalité.
Un jeune garçon la regardait. Yeux verts cheveux noirs et quelques taches de rousseurs constellaient ses joues , il était beau remarqua- t -elle.
Ressentant tout à coup, une grande chaleur elle vit qu’il l’a dévisageait. Elle en avait l’habitude mais là c’était troublant.
- Oui je vais bien tenta- t- elle de répondre sans bégayer pendant que son embarras augmentait à mesure qu’il continuait de poser les yeux sur elle ainsi…
Il me prend pour une folle c’est sûr pensa- t -elle, pas étonnant qu’il m’ait demandé si j’allais bien. Après tout, si j’avais vu quelqu’un les yeux fermés, debout, devant une pancarte, moi aussi je me serais poser des questions.
-Tu cherches l’administration ? demanda-t-il en remarquant la pancarte devant laquelle elle était debout.
- Je peux te montrer ou c’est si tu veux  -et voyant qu’ elle hochait la tête- il ajouta tu es nouvelle ?
Du calme se disait- t- elle ce n’est qu’un regard et surtout sa réaction était stupide par rapport à d’habitude. Elle ne se troublait pas aussi facilement.
- Euh oui dit- t -elle en regardant droit devant elle et serrant son sac. Elle se calma.
- Tu étais dans quel lycée avant ?
Qu’ est ce que ça peut te faire avait envie de répondre Lisa pendant qu’ ils traversaient les bâtiments.
-Au Cours Perrault.
Il ne répondit pas. Ca l’agaçait mais bon c’était son problème après tout elle ne le connaissait pas et elle ne le reverrait peut être jamais .
Et toi dit- t -elle brusquement comment tu t’appelles ?
Il se retourna, ne répondit pas et partit sous les yeux interloqués de Lisa . Elle le regarda s’éloigner jusqu’à que la colère prenne le dessus. Il n’était pas censé me montrer où était l’administration ? fulmina t-elle.
Tandis que sa colère augmentait elle réalisa que c’était bientôt l’heure des cours et qu’ elle n’avait encore trouvé ni sa classe ni l’administration ou elle devait récupérer son emploi du temps et ses livres. Son cœur se serra elle sentit une boule dans sa gorge se former et les larmes monter dans ses yeux. Non je ne dois pas pleurer pas mon premier jour songea-t-elle en s’essuyant les yeux.
Tout à coup, elle vit l’administration ca y est je l’ai trouvée hurla t elle de soulagement. Quelques groupes d’ados la regardaient bizarrement mais elle n’eut pas le temps de s’inquiéter sur les rumeurs qu’ils pourraient lancer. Elle entra dans l’administration et tout de suite elle vit un bureau couleur acajou rempli de feuilles et de tracts où,une petite dame était assise. Elle portait une robe rose, des fleurs dans ses cheveux gris et avait des traits doux qui donnaient envie de lui faire confiance. Lisa se sentit aussitôt soulagée et elle expliqua à la dame qui se prénommait Anne qu’elle était nouvelle dans ce lycée et qu’elle venait chercher son emploi du temps car elle ne connaissait pas sa classe. Anne sourit et demanda doucement son nom.
-Lisa Fullheart.
Anne se leva et fouilla dans quelques tiroirs de l’armoire puis elle prit un gros dossier marron, l’ouvrit et consulta une liste de noms :
- Voilà je t’ai trouvée tu es en 4ième 5. Ton emploi du temps dit- t-elle en tendant une feuille
Lisa le prit et le fourra dans son sac à dos, ne prenant pas le temps de le regarder, elle devait se dépêcher. Elle tortilla ses doigts dans  son t-shirt elle était mal à l’aise
- Excusez moi mais je ne sais pas où c’est.
- Effectivement, dit précipitamment Anne, son regard se posant sur Lisa j’ai oublié de te le dire tu vois le bâtiment D ? elle pointa du doigt le bâtiment d’à côté il était d’un blanc cassé et une grosse lettre D était peinte en bleue .
- Oui
-Eh bien c’est à l’intérieur, premier couloir à gauche. Lisa n’osait pas dire qu’elle avait du mal à se repérer.
- Merci.
- Pas de quoi, ne t’inquiète pas tout va bien se passer sourit doucement Anne.
Elle sortit et se dépêcha, la cour était bondée et plusieurs fois elle trébucha. Elle arriva enfin mais après s’être trompée quatre fois de place et elle était de mauvaise humeur lorsqu’elle entra dans sa salle de cours. Arrivée en retard elle n’eut d’autre choix que de s’assoir sur la première chaise vide qu’elle trouva.
Elle poussa un soupir de soulagement, enfin...
Sauf que le garçon était là, celui qui l’avait plantée et laissée seule à ses tourments. Il l’a dévisagea de nouveau de ses yeux verts. Une colère froide, puissante, d’abord imperceptible mais qui grandissait à chaque instant alors qu’elle marmonnait des propos incohérents. Alors une fille s’assit à cote d’elle. Elle était blonde aux yeux bleus très jolie et elle avait une queue de cheval qui bondissait à chacun de ses mouvements.
-Salut dit -t- elle moi c’est Émilie et toi ?
-Salut lui répondit -t- elle moi c’est Lisa et elle ajouta prenant une grande inspiration ça te dirait d’être mon amie ?
OUPS ! j’ai gaffé et si elle refusait pensa Lisa en sentant ses joues s’empourprer. Elle s’attendait à ce qu’elle refuse.
-Oui, je suis d’accord dit Émilie le regard rempli de gentillesse.
Soulagée, Lisa lui sourit. Il se pourrait que cette année se passe mieux qu’elle ne l’avait espérée. Le garçon l’observait toujours.
-Oh, fit Émilie en suivant de regard de Lisa . C’est Jérémy. Mon Ex petit ami…
Quoi ?! Lisa parut s’étouffer et Émilie s’empressa de lui taper le dos.
-Ça va ? dit -t- elle l’air soucieuse.
- Oui dit Lisa Merci. Elle remarqua le regard amusé de Jérémy et elle lui lança un regard glacial.
Mais soudain la porte s’ouvrit et une jeune femme apparut. Brune mince une fine pochette rose dans une main et une paire de lunettes de soleil assortie et un petit sac à main pour compléter le tout. Elle portait de jolis talons. Rien à voir avec les portraits austères de prof que sa mère lui décrivait. Elle a la classe songea Lisa admirative.
- Bonjour Madame Roselith dit toute la classe sauf Lisa
-Bonjour à tous . Appelez moi Rose ça suffira  .Elle posa son sac à main sur son bureau.
-Oui Madame Rose répondit toute la classe cette fois ci avec Lisa.
-Bon, alors faisons l’appel.
  A SUIVRE
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papercrownxyz · 4 years
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Momentum
Jour 46 - Jeudi 19 Novembre 2020, 22h20
Samedi dernier on s’était vus pour des raisons médicales de mon côté, dimanche elle a relancé la conversation et j’ai fait le mort jusqu’au lendemain, pas tant volontairement mais juste parce que je traçais ma vie, quoi.
Au vu de son approche de lundi matin j’ai lancé ma ligne, tout ça pour finir par se voir lundi PM jusqu’à mardi PM, puis hier, mercredi PM pour appart-shopping-chiro-bouffe-split, et aujourd’hui elle me relance encore pour une n-ème visite d’appartement.
L’élan est là, l’ambigüité se dissipe. Le bouquin Fanfan me dirait d’approcher ça avec prudence, dans le sens où certes, il est clair qu’on revient dans une dynamique de date, et qu’on s’est clairement dit que si on ne pouvait/voulait pas se voir, qu’on se devait de rester franc. Ce sont les non-dits et les interprétations hâtives qui détruisent tout, lèvent le voile trop vite ou le brûlent.
J’ai dit non aujourd’hui, tout simplement parce que j’avais un truc de mon côté, pas tant par manigance, manipulation ou autre. C’est juste la bonne chose à faire, et c’était le plan initial : me remettre au centre, changer la personne que j’étais, me transformer pour parler au Manu que j’ai toujours voulu être et devenir.
L’excitation des premiers gros projets est passée. L’opération des yeux, la retraite zen, la méditation, l’éveil spirituel. Maintenant, il me faut construire sur cet élan, tel des dominos qui en font chuter de plus grands, jusqu’à ce qu’ils deviennent inarrêtables.
J’ai sign up pour un programme de 30 jours de backflip de Pigmie, un type que je suis sur YouTube depuis peut être 6/7 ans. Le gars est cheeky, cool et a tellement donné de contenu gratuit sur sa chaîne que 23$ bah putain, c’était un steal, je les lui file avec plaisir.
En annulant ma séance solo de roller hier, j’ai fait un choix : doubler la mise sur le momentum de la dynamique avec J, mais en mettant de côté mon momentum perso, temporairement. “Battre le fer tant qu’il est chaud” comme on dit. La chose que je veux surtout éviter et d’overdoser de l’autre, et c’est sur cette voie qu’on se dirige. On se doit aussi d’être pas à 100% disponible pour l’autre, nous restons des exs, après tout. On en a parlé hier, les bras l’un dans l’autre, après le couvre-feu, devant notre appartement. Être séparés nous force à ne pas prendre l’autre pour acquis, à devoir se battre à chaque seconde, à apprécier chaque seconde avec l’autre car nous ne savons pas si ça sera la dernière. C’est un peu sans issue et non durable sur le moyen terme, clairement, mais ça à le mérite de créer cette ambigüité, cette sensation que l’autre n’est pas à notre portée, pas entièrement. De devoir le/la chasser un peu, car c’est nécessaire pour reconstruire cette flamme qui s’est éteinte petit à petit.
Mais ce n’est pas durable. Si j’avais dit oui aujourd’hui, on se serait vus 5 jours sur 6, dont 4 d’affilée. Hello. Toutes les excuses sont bonnes ceci dit. Une lessive, récupérer un colis, célébrer son nouveau taff, chiller pour un repas maison, mater un film en grand écran à deux, faire l’amour, dormir avec Ed, qu’en sais-je.
J’ai switch à demain, pour une propale intialement de son côté, de faire un petit Baluard V2 en fin d’aprèm. Encore une fois, aucune attente, on verra au flow et à comment on sent la vibe du moment.
Pour l’instant, c’est un homerun, mais il me faut faire attention à ne pas la remettre au centre, ne pas remettre notre couple, notre relation au centre de ce qui est important, mais que j’occupe cette place qui se doit d’être immuable.
Ce qui compte, ce qui prime, est de grandir, de continuer mes projets, de faire de la place pour le sport régulièrement, d’apprendre à cuisiner, à follow through sur les projets que j’ai commencés, à démarrer le programme de 30 jours, qu’en sais-je. Continuer sur cet élan, et ne pas le stopper parce qu’elle re-rentre doucement dans ma vie de nouveau.
Godspeed.
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toiledrone · 4 years
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Attention, je vois clair, j'ai vu neiger
Ta mère m’a serré la main en me demandant si on se connaissait j’ai dit non je voulais dire par là que non mais que j’aurais pu être sa fille et mourir moi même mille fois au travers de son ventre par ta volonté de revivre au travers de mon ventre et que par ton écriture tu l’as forcée un peu à être la mère de toutes les drôles de choses qui se traînent en talon ou avec leur crayons dans la ville.
Orane dit “allo le chat”.
Nous écoutons le NOUS? de Pol Pelletier et je voudrais vomir tous les frissons de mon dos sur le tapis au moment ou le vidéo se termine Blaise entre à son tour dans l’appartement et ça me rend mal il dit “ah oui ça” en regardant le vidéo et j’ai envie qu’il se tourne vers moi et qu’il dise “ah oui toi” je veux qu’il me reconnaisse ça fait une semaine qu’on a couché ensemble et puisque je suis celle que je suis construite de ses détours pas clair et de cette impulsivité terrible j’ai mal de ne pas avoir déjà re-couché tous les jours avec lui et à chacune des microsecondes qui passe qu’il soit ou non dans mon champ de vision je m’éloigne et me sens arrachée à cette seule impression de bonheur unique semblable à toutes ces autres impressions de bonheurs uniques que j’ai pu ressentir à un moment ou à un autre avec un garçons ou un autre par exemple JP il y a une semaine et un jour avait encore ce rôle là mais voilà c’est terminé donc oui un garçon ou un autre c’est vraiment une question de minute un garçon et puis un autre ou une fille des fois quand mes amies dont je suis amoureuse veulent bien de moi parce qu’elles ont bu et se sentent toute ben fofolles et exploratrices je prend tout sur mon dos le temps la patience leur seins leur sacs je les emmène très haut je les ramène en bas les jambes attachées solidement autour de mes jambe let’s go gurls come on gurls demain vous me ferez de la peine quand vous partirez ou me direz de partir et nous arrêterons de nous voir un moment pour lécher les plaies du plaisir infligée par ces hésitations ces spasmes ces idées confuses. 
Blaise sur le balcon peut voir à travers ma lumière et tout le monde fume et je suis en équilibre sur la chaise très haute en bois un peu pour bébé mais c’est pour adulte et me voilà perchée là haut de toute ma hauteur parfaitement au niveau du nuage de fumé et ma respiration siffle et je suis un oiseau et je ne reste là que pour être quelques minutes dans le même air ambiant et étouffant que mon ami et il me regarde et il me parle et je n’arrive pas à l’écouter parce que je veux sauter de ma hauteur sur ses genoux et l’enlacer et lui dire que la vie c’est un oiseau qui vole très haut mais que lorsqu’on a couché ensemble j’ai cru pouvoir l’atteindre et les plumes m’ont chatouillé les doigts les plumes m’ont fait pousser cette tête dans la fumée étourdissante. 
Je ris bien de moi je me moque de moi j’aime beaucoup m’embarquer dans ces concours d’équilibre entre le monde et mon corps et tu savais parfaitement que tes lieux communs étaient un dépotoir ou un cimetière à jeunes filles belles et folles qui sont mes amies et qui sont moi aussi et qu’à chaque fois qu’on te lirait on te ressusciterait un peu. 
“Moi aussi”, fuck you. 
“Moi aussi” shit fuck cunt. Fuck.
Blaise me regarde et me dit qu’il s’en va vivre en appartement avec Emrick au dessus du Gros Luxe dans le Mile End je répond que j’ai volé une figurine de chèvre dans ce resto la dernière fois que j’y suis allée et que ça va peut être être sketch qu’ils vont peut être me reconnaître quand j’irai le visiter mais en réalité ce que je pense dans ma tête pendant qu’il me regarde dans les yeux c’est que mes exs et amants disparus vont tous vivre dans le Mile End Ludo Emrick Antoine caliss je me dis que ce qui va me poursuivre ce ne sera ni les serveurs ni la chèvre en plastique mais bien cette espèce de goût écoeurant et dommage des choses spéciales qui m’arrivent et qui ne sont spéciales que dans ma tête de petite folle fatigué et malade et amoureuse de tout le monde tu dis Vickie que tu t’offre et que de ton coin tu regarde ces filles que tout le monde désire osti je ne me pense même pas offerte je me déshabille je me dépèce en espérant qu’on me range dans le ventre de quelqu’un d’autre je suis gore je sais mais ça fait des heures que ces mots là tournent dans ma tête j’ai passé la journée à tourner sur moi même dans mon appartement puis dans la rue en ayant peur d’avoir oublié le four et les rats et la lumière allumée et j’ai tourné en rond sur internet j’ai écrit des poèmes j’ai essayé de me filmer je me suis cassé la tête à me rappeler de me laver de m’habiller de sortir et voilà j’ai fait la toupie vers ce magasin de photo pour récupérer les commandes parce que je fais de l’art et que donc je me vend à défaut de m’offrir mais pour cela il me faut un contenu il me faut quelque chose de physique et palpable qu’on pourra salir avec les mains le papier photo est tout le temps abimé je ne prend même plus le temps de faire les tirages moi même à cause de l’asthme et de tous les produits chimique j’ai couru parce que j’étais en retard j’avais fait trop de ronds de cerise dans ma bouche sur ma langue comme une pute et de noeuds dans mes lacets sur mes bottes sans lacets en écoutant du karkwa pis du gros rap américain fâché une fois le rouleau sous le bras je suis allé au café dans lequel je suis allé chercher cette délicieuse soupe de carotte avec Blaise quand on en a eu fini de baiser et de se dire des belles choses la semaine dernière et j’ai bu de l’eau en regardant Maël me regarder au dessus de son comptoir je sais que Maël me baiserait bien encore mais ça ne me tente vraiment pas je suis pas encore rendue à ce point là de la chose. 
“Moi aussi” j’ai d’autre chats à fouetter d’autre minous à malmener un doigt pour un trou et un corp à remplir sans arrêt. 
Quand je suis trop bien avec quelqu’un et que ça me surprend ça prend rapidement des dimensions du domaine du sacré et ça envahit tout l’espace vacant chacune de mes pensés chacunes des odeurs je m’en rend compte trop tard je tombe enceinte des événements je vomis sans cesse et j’ai des nausées je dis à ma mère qui vient souper chez moi que je suis malade parce qu’en amour et elle me regarde et elle sait que par là je veux juste dire que je suis encore mal tombée dans un piège doux et jaune et peut être même rose si la journée est belle les draps propres et la relation réciproque elle finit de manger son poulet et ma mère qui est la mienne ne me raconte pas d’histoire ou ne tient pas ma cuillère et elle doit bien se douter de mes transactions de mon corps sur internet ou dans les rues ou dans les bar et de mon art et de chaque main que je laisse trainer un instant de trop sur l’épaule des hommes qui ont assez d’argent pour les verres à remplir et les billets d’autobus toujours trouver un moyen d’aller plus loin de rentrer à la maison ou de fuir la maison.
Je dirai à ma mère que je suis amoureuse au dessus de notre assiette de poulet que j’aurai sans doute fait cuire comme à l’habitude au four en emboucannant tout mon appartement minuscule qu’un poète that I used to fuck too m’a refilé quand il a déménagé pis oui on en fourre encore des poètes qui s’en criss de nous je fuck du monde jeune et prometteur ou des gens vieux qui ont cessés de promettre c’est leur privilège des poètes qui ne promettent rien avec qui tu couchais aussi d’ailleurs dans ton temps il n’y a décidément pas d’entre deux il n’y a que nous au travers d’eux et c’est un poison sans fin c’est une sphère parfaite tu le savais déjà et tout le monde le savait déjà tu l’as juste écrit comme il le fallait au bon moment et c’est l’une de ces choses mortes comme toi qu’on ramène à la vie avec chaque expiration avant la porte du métro qu’on ouvre trop vite et du trop plein d’air qui s’engouffre en nous. 
Je dirai à ma mère que je suis amoureuse et à ce moment là ma soeur et mon frère riront et je me rappellerai tout d’un coup que si ça se trouve je suis amoureuse maintenant comme à chaque fois et que si ça se trouve cet état aura disparu dans quelques heures si je me fais toucher par quelqu’un de suffisamment séduisant pour me faire tourner la tête ou bien qu’au contraire l’amour n’es même pas là et n’aura jamais été là et que je me complique la vie à force de donner d’autres noms à l’obsession cette coquine cochonne cette obsession qui si elle est su transformera tout me rendra l’humiliée ou la honte ou la crazy-fine-ass-good-fuck-d’ex-girlfriend de femme de vie de femme de jour de femme de nuit de femme de ménage et de remue et de ce qui remue au fond des lits que je refaits et défait sur mon passage. 
C’est ça tsé c’est un état changeant c’est un mot c’est quelque chose d’étrange qui me détruit et me rend malade le temps que ça dure puis aussi vite que c’est venu ça disparait et ça me fait douter de toutes mes bonnes intentions alors voilà le truc c’est de m’entretenir c’est de ne pas tout de suite se retourner vers moi et me dire “ah oui c’est toi je te reconnais” non il ne faut pas tout de suite s’abaisser à mes dessins d’âge mental ou mes projections divines j’imagine que le but c’est de me grounder suffisamment pour me garder auprès de soi c’est de dire oui à l’aventure mais non aux ongles trop longs qui brisent le dos et aux marques qui font fuir les autres femmes ça à la limite je comprend et ça me va très bien je partage super bien je suis moi même du genre écartelée je me sépare en plusieurs morceaux au travers de toutes ces choses que je ressens trop fort et trop intensément entre les gens les lieux communs ces livres lus ces livres écrit et toutes ces autres énumérations qui semblent être des problèmes mais qui n’en sont pas si souvent ils prennent cette force des débalancements chimiques de mon cerveau qui me joue des tours malgré tout l’effort que je dépose pour lui sur les bancs d’école où j’attend mes amies qui finissent leur cours et mon dieux que je les aime elles sont d’une intelligence terrible elles me rendent fière je le vis par procuration je les attend sur mon petit banc avec ma petite jupe d’écolière qui pour moi n’est qu’un uniforme de travail tout pour moi est dans l’apparence et c’est peut être ça aussi le problème je reste coincée dans l’image de mon identité internet dans l’image de la webcam dans la lumière du balcon de Marius sur ma petite chaise trop haute et dans le souffle du chat qui a faim et qui miaule et qui pisse toujours dans les vêtements de Blaise qui l’a malmené une fois de trop 
“Je suis un chat moi Blaise attention je te pisserai dessus pour le territoire pour la protection du territoire comme dit Pol Pelletier et aussi parce que clairement il n’y a pas d’échappatoire tu voudrais bien faire Blaise tu ne pourrais pas vraiment c’est dans ma tête que ça se passe. 
L’un de tes 6 prénoms c’est Rival et je trouve ça magnifique d’avoir su tout de suite que tu serais un adversaire dans la fierté de ton corps et de tes proportions.”
C’est une journée qui se transforme en semaine puis en mois facilement c’est la rue Lanaudière qu’on descend dans le noir en guettant les moufettes je répète à Orane ce que j’ai dit plus tôt au téléphone à Chloé parce que bien sûr la vie c’est une répétition et bien sûr que c’est important pour moi de jouer ce rôle jusqu’au bout sinon sans atteindre ce bout des choses dont je ne connais pas encore le nom il est là mon malheur rien ne fait plus vraiment de sens je répète à Orane en parlant forte de la nuit dans ma voix que mon dieu ce que je veux c’est qu’on m’emmène à Cancun ou aux Bermudes ou me baigner dans une chute d’eau que fuck le mieux ce serait de n’avoir pas d’autres difficultés que l’existence des moustiques dans ma bulle personnelle et quand je l’ai dit au téléphone à Chloé je remontais l’escalier et Emrick a tout entendu et le frère de Marius aussi et ils m’ont regardé avec tristesse et j’ai marmonné des affaires sur Dalida et son suicide avec son chien triste et ses salades du midi Orane me dit qu’elle aussi l’avait entendue enroulée autour de Marius et qu’eux aussi m’auraient regardé avec tristesse si le mur n’avait pas été là alors à la place ils se sont regardés eux avec tristesse dans les yeux de l’un et de l’autre mais bon ils étaient ensembles et enlacés ça devait être plutôt pas mal c’est ça c’est la seule raison pour laquelle ma perception du temps peut encore être utile je peux offrir plus de temps à mes amis et leur nouvelle idylle je peux les prolonger dans les yeux l’un de l’autre je peux encore avoir raison d’être et quand je vois le pied léger d’Orane contre la rue Laurier je ne regrette pas une seconde d’avoir perdu la notion du temps. 
Je suis libre de remâcher encore les vidéos youtubes formidable interrompus par l’entrée de Blaise ce soir je suis libre de me rendre compte de ma prison de chair attachés autour de mon cou comme un collier dont je fais un très long poème choisis comme intro d’un manuscrit envoyé aux maisons d’éditions trop edgy pour mon âge dont j’attend fébrile les réponses probablement négatives absentes ou encore pire je prend le poème je l’attache avec une petite boucle qui va me lâcher en cour de route dans les détours de langue je ne suis pas libre quand je désire encore plaire et exister dans ces regards là quand je désire encore entendre ce petit ding de la notification de mon téléphone ou de mon facebook qui sera peut être un message de Blaise qui m’invite chez lui ou celui d’un ex qui s’excuse ou d’un nouveau poète que j’aurai diverti au moins 5 minutes ou d’un artiste prometteur on ne s’en lasse pas j’ai tendance à être plutôt turn on par les gens pauvres et sales qui ne ressemblent pas à mes clients qui laissent ce goût de merde dans ma bouche et qui me font penser qu’un jour peut être moi aussi on m’aimera assez pour vouloir de ce goût là servie par ma bouche ouverte j’attend encore le ding je vais voir mon instagram en me disant que si jamais mon ami a aimé une de mes photos ou manifesté son existence par une couleur ou un son peut être que tout ce texte et toute cette journée poche s’effacera et que je pourrai recommencer le processus du sommeil au complet je pourrai à nouveau me gâter de nuits pleines sans migraines sans somatisation sans crampes d’émotions dans les côtes sérieux c’est puéril je le sais et je me fatigue moi même davantage.
“Tu pourrais facilement être quelque chose de cool et ton nom ce n’est pas Fatal il me rigole au nez je le trouve plein de bonté et de prophétie et quand j’aurai fini de chialer et de râler je me rappellerai de la courbe de tes fesses de cycliste et je trouverai des blagues à faire sur le sujet je te promet qu’à lire je suis violente et peut être même que je le suis dans la vie de tous les jours dans cette nourriture que je prépare et dont je nourris les animaux du bar mais voilà c’est ça ma maladie c’est ça être toujours sur la limite une vrai artiste une vraie poète une vraie conne bien comme il se doit c’est ça vivre dans ma tête avec le peu de temps que je donne à la chance de bien faire son oeuvre c’est ça chercher ses mots et chercher à ressentir more and more en se foutant bien des conséquence puisque la conséquence c’était la naissance de base c’était ce qui nous a mis au monde et sur la route l’un de l’autre et nous mettra sur encore bien d’autres routes que les nôtres il y a toujours des détours il y a toujours de nouveaux croisements c’est ce qui nous serre la main et nous demande si on se connait la vérité c’est que j’ai besoin d’être aimée pour me sentir libre de mourir tranquille j’ai besoin qu’on m’invite au party pour pouvoir refuser et me cacher au fond du lit confortable.”
J’en suis à cette étape j’en suis au shit fuck cunt en boucle j’ai atteint l’appartement fait du bruit dans l’escalier ma voisine m’en veut à mort j’imagine les pièges qu’elle pourrait m’avoir tendu en haut de l’escalier mais j’ai réussit à rentrer et à accrocher mes clés et accrocher mon manteau au cintre et déposer le petit sac qui sera bientôt brisé comme tous les autres petits sacs. 
J’écris un texte qui prend du temps à cracher.
J’ai le lit j’ai la pomme grenade et la bouteille d’eau glacée du frigo une peau ready au démaquillage un téléphone déchargé de ses forces du bruit et des livres en anglais de poésie.
J’ai la folie profonde et verte et ces lèvres gercés par le rythme du clavier qui me permet toutes les fautes tous les délires interminables qui en lecture arracherait le toit du lieu choisi.
Mes rats se désaltèrent dans le sel de la cage. 
La pomme grenade est pourrie je suis déçue.
Je suis fâchée de ne pas parvenir à remplir cette existence suffisamment pour ressembler dans mes perceptions à ces hommes qui m’utilisent et qui n’ont pas de temps à me consacrer de par leur trop grande importance et leur trop grande promesse de beauté et de culture et de musique et de l’angoisse qui en résulte et qui me revient dans la face puisque je suis le baume puisque je suis ce petit bateau moelleux où s’échapper entre deux courses à la montre puisque je ne suis pas le studio l’instrument le papier et les autres outils de création et que j’en ai moi même de moins en moins je vide les réserve c’est une idée de l’explosion.  
Cette année la neige est tombée et restée au sol pour la première fois pendant que je relâchais tous ces mots furieux et à l'atterrissage je me retrouve moi même flocon c’est ça la beauté c’est ça je peux encore revenir au calme et au silence de la neige de cette première neige pour la première fois de ma vie je suis seule témoin pendant que la ville dort je vis seule cette année pour la première fois et je vais m’y enterrer dans cette ville on voit clair parce qu’on a vu la neige ça aussi c’était dans le vidéo de Pol et ça aussi ça nous ramène à ce qui sommeille en nous ce sera joli d’être seule et blanche et congelée et la bonne nouvelle c’est l’ampoule de magie toujours fidèle et évidemment ce sont ces couleurs là dans le sens du dos des draps heureusement le chauffage je remercie l’électricité je remercie les textes d’Orane d’où je puise toujours quelque chose je remercie le web et l’araignée de mes amants et de mes petites émotions de mes huits pattes de rage sourde et de grandeur nature je suis un oiseau je suis sur ce banc en hauteur au dessus de cette rue qui cruise mon balcon useless je suis cet oiseau dont les ailes faibles trouvent toujours refuge dans le coeur chaud et dans ce qui lui reste d'habitable. 
J’attend l’étoile noire du doc. Son go pour aller dormir. Elle seule peut venir à bout de l’écriture la dure mauvaise vicieuse. Elle est une onde de choc un clin d’oeil de ton nuage voisin, Vickie, l’un de tes petits clins d’oeils. 
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payetoncouple · 7 years
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T'as vraiment pas de cul, tu devrais faire du sport.” “Maquille toi, tu serais mieux!” “Habille toi mieux!” “Non je veux pas que tu parles à d'autres garçons, quand un garçon parle à une fille il veut coucher avec elle.
Il insistait toujours quand il avait envie de moi, même si c'était pas réciproque. Tellement qu'il réussissait à me faire culpabiliser et qu'il obtenait ce qu'il voulait. Mais le pire, c'est qu'il me quittait pour revenir toujours quelques mois plus tard. Étant vraiment amoureuse de lui, je lui pardonnais.  Un jour il a voulu que je revienne le voir, juste pour une dernière nuit. J'ai refusé lui expliquant que ça me ferait trop de mal. Il a insisté encore et encore. J'ai fini par lui dire oui, pour lui mettre un lapin et lui dire de me laisser tranquille s'il ne voulait pas que je fasse un scandale au lycée (ce n'était pas officiel nous deux). Il m'a dit qu'il me casserait le bras, que j'étais une salope, et qu'il balancerait les photos de moi nue que je lui avais envoyé. J'étais terrorisée. Il m'a renvoyé un message quelques mois plus tard, pour s'excuser, et a tenté encore une fois de me revoir. Je l'ai repoussé. Après avoir reparlé quelques mois plus tard j'ai cru qu'il avait changé, et je l'ai revu. Quand il a appris que j'avais couché avec d'autres garçons depuis, il m'a dit que je ne me respectais pas, que je ne l'aimais pas etc... J'ai finalement rencontré un autre garçon avec qui je suis depuis un an. Mon ex a encore essayé de me récupérer plusieurs fois, malgré le fait qu'il avait aussi une nouvelle copine et qu'il emménageait avec elle. J'ai peur pour cette fille.
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**Jamais comme prévu**
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Il était une fois, l’histoire d’une jeune femme dont la vie était bien rangée. La vingtaine, un emploi, une maison, des dizaines d’ami(e)s, la famille, une voiture, des beaux meubles, un amoureux de longue date et même un chien !
Pas mal remplie cette vie pour seulement 23 ans, on partait pour la descente d’un long fleuve tranquille, sur un beau canot de bois, avec une cargaison de bouée de sauvetage en cas de tempête.
D’ailleurs en parlant de tempête, une séparation amoureuse après 8 ans, s’en est une de force 10…genre Ouragan qui détruit pas mal tout sur son passage, donc mes bouées de sauvetage n’ont pas vraiment été d’une grande aide on ne va pas se mentir.
Je me retrouvais seule, dans une maison de 2 étages vide, avec seulement un lit, une table de salon, 4 chaises et une télé à la veille de noël, mais libre !
La liberté, te donne du temps pour toi-même, et lorsque tu commences à avoir le temps pour introspecter toutes les petites choses de ton quotidien, et bien les imperfections te sautent au visage ! BOUH ! Et ta vie te paraît des plus chiantes à souhait.
Au fur et à mesure des mois, je voyais que mon destin était déjà tout tracé, j’allais rester dans cette ville, vivre au même endroit, côtoyer les mêmes personnes, faire les mêmes choses chaque soir et week-end, aller faire mes courses chaque lundi, le ménage chaque dimanche, regarder les mêmes émissions débiles à la télé, se coucher, dormir, partir travailler etc, etc… jusqu’à mon dernier soupir ? et seule ? sans compagnon de fortune ? vu que je suis grillée dans ce patelin car mon ex est connu comme le loup blanc et que très peu d’âmes courageuses osent défier les lois des petites villes, à savoir draguer ou tenter quelque chose avec l’ex d’un mec que tu connais…
On en était là, bientôt 24 ans seulement, et ma vie me semblait d’un ennui mortel.
Loin de moi de vouloir critiquer ce mode de vie que l’on appelle la ‘’routine’’. Je vous assure qu’elle revient au galop à un moment donné, tu ne peux pas vraiment la rayer du paysage, et elle est capable même d’être rassurante. Seulement, à cet instant précis, c’est tout ce dont je n’avais pas besoin.
Nous sommes en 2008, Facebook commence à faire son apparition en France, et comme la plupart des gens public cible à savoir ceux dans la vingtaine, je me créée mon compte en ligne. Ce sont les prémices de l’application, et on devient tous accrocs. Tu peux jaser en live avec un de tes amis qui se trouve à l’autre bout du monde. Tu peux poster des photos, commenter, analyser, débattre, afficher etc… une révolution dans le domaine des technologies (maintenant on en paie les frais de tout cet étalage public !!).
Je retrouve donc plusieurs personnes que j’avais perdues de vue, dont l’un de mes amis de collège avec qui j’avais fait les 400 coups, et que je n’ai pas revu depuis genre…quoi… 9 ans au bas mot !
On s’ajoute et première photo qui me pop dans mon fil, c’est l’opéra de Sydney, des plages au sable fin et une eau turquoise à couper le souffle. Lui tenant un bébé crocodile dans sa main, les buildings qui grattent la cime des arbres. J’ai des étoiles dans les yeux, mon cœur s’emballe, je voyage par procuration, je ressens une très grande jalousie. Comment cela se fait-il que Bastien soit en Australie? Lui est à l’autre bout du monde à vivre de multiples aventures, pendant que moi je me contente de la routine grise berruyère.
Je décide donc de lui écrire et de lui poser moi-même la question.
Il m’explique qu’il est parti sur un coup de tête, après s’être fait larguer par sa copine…copine pour laquelle lui-même avait plaqué son ex après 5 ans de relation… #KARMA.
Il voulait aller le plus loin possible de Paris pour n’avoir rien qui le ramènerai à un seul souvenir de cette fille. Puis il a entendu parler des permis vacances-travail, des visas pour les personnes âgées de moins de 31 ans à un prix dérisoire. Un ensemble de visas temporaires permettant à leurs détenteurs de voyager dans différents pays étrangers tout en y travaillant. L’Australie faisait partie de la liste de ces pays, et pour Bastien c’était à l’autre bout de la Terre donc la perfection ! Même si la langue anglaise et lui font quarante-deux mille….
Je suis fascinée par son audace. Je suis envieuse de sa situation, mais je n’ai nullement le courage à ce moment-là de me dire que moi aussi je peux le faire…
Durant un passage éclair en France, Bastien me fait l’honneur de me rendre visite pour un week-end.
Pendant ces deux jours, nos discussions ne sont centrées que sur l’Australie, sa manière de vivre, les différences culturelles, ses nouveaux amis, son job, sa maison de rêve qu’il partage avec 7 autres personnes, la météo idyllique, les plages et les eaux bleues. La graine est implantée dans ma tête et se met à germer doucement mais sûrement.
- Allez come on !! Marine, fais ton passeport et viens ! prends tes congés, je te réceptionne sur place. Tu seras nourrie, logée et blanchie ! t’as juste à payer ton billet d’avion ! Ce n’est pas le meilleur des plans vacances de toute ta vie ?
- Si clairement ! Ça me donne l’eau à la bouche ! mais j’ai la frousse ! je ne sais pas si je suis capable de partir aussi loin toute seule !
- Toute seule ? tu m’oublies ?
- Non, mais je veux dire faire quoi… ?? 30 heures d’avion ?! avec une escale, où il va falloir que je me débrouille pour manger, récupérer mes bagages, me réenregistrer…en anglais !! Rien que de le dire à voix haute, j’ai la nausée. Après je sais que tu seras au bout de la porte quand j’atterrirais ! N’empêche que je ne sais pas si je serai capable…pis je n’ai même pas de passeport…
- Dès lundi, tu vas à la préfecture, faire ta demande de passeport direct ! Ça va prendre genre 1 mois maximum avant que tu l’obtiennes. On sera en avril, donc cela te laisse un bon mois et demi pour prendre un billet et t’organiser. Puis tu viens fêter tes 24 ans en bonne et due forme, comme tu le mérites, à l’autre bout du monde sous 40 degrés !
- Et puis merde…t’as raison, qu’est-ce que je crains ! je vais enfin vivre ce que je rêve de vivre depuis toujours! C’est mon cadeau à moi-même ! après tout, avec la fin d’année pourrie que je viens de passer, j’ai vraiment besoin d’air et d’aventures.
- Ça c’est ma girl !!
En seulement 48 heures, un pote que je n’avais pas vu depuis 9 ans m’avait convaincue de prendre 2 mois de vacances, faire mon passeport, payer un billet d’avion à je ne sais pas combien d’euros, et de m’envoler pour l’autre côté du globe, dans un pays anglophone, alors que je ne savais même pas aligner deux mots !
Quand certains ou certaines décident juste de suivre une thérapie après leur rupture pour comme extérioriser et accepter l’échec, dans le canapé d’un psy qui se trouve à 20 minutes de chez toi en voiture, moi je décide de cramer ma carte de crédit et de me payer la traite d’une vie sale dans le Pacifique…chacun ses remèdes !
Passeport en poche, billets achetés, compte à rebours enclenché…
Deux semaines, avant mon départ, je reçois un message de Bastien sur Facebook :
Chérie appelle-moi au plus vite dès que tu lis ce message ! URGENT !
J’ai une espèce de montée de fièvre, mes mains deviennent moites, j’ai le souffle court… Ce message pue ! oh mon dieu, il va me dire que je ne peux plus venir, qu’il y a un souci, je vais me retrouver avec un billet à 900euros dans le derrière ! Je savais que je ne devais pas lui faire confiance ! Putain Bastien !
Je prends mon téléphone et compose son numéro illico presto. Répondeur…je retente…Répondeur…
Ahhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh !! j’hais ça ! Quand tu demandes à quelqu’un de te rappeler de toute urgence et que tu n’es même pas foutu de décrocher ! C’est le genre de choses qui me fait monter en l’air très vite.
Au bout du dixième essai, j’entends enfin la voix de Bastien à l’autre bout du fil.
-  Allo ?
- Enfin !!!! fait une heure que j’essaie de te joindre Bastien !
- Ouais excuse j’étais dans la piscine.
- Dans la piscine ? ça a l’air de bien aller alors…c’est quoi ton message d’urgence si t’es tranquille mimile le cul dans l’eau !
- Oh ouais, c’était pour savoir si tu pouvais changer ton billet ?
-  ……..
- Allo ? tu m’as entendu ?
- Attends, je crois j’ai une douleur dans le bras, et dans la poitrine, je pense que je fais un début de crise cardiaque…
-  Hahaha ! n’importe quoi, t’es conne !
- Moi je suis conne ? non mais c’est grave la Bastien ! c’est quoi ce délire de devoir changer mon billet à deux semaines de mon départ ? Tu te fous de ma gueule ou quoi ?
- Non, je sais chérie, calmes toi laisse-moi t’expliquer. En faîtes, mon pote Jules doit quitter l’Australie car il n’a plus de visa valide depuis déjà un mois. Je ne vais pas le laisser dans la merde tout seul, donc on a décidé d’aller en Nouvelle-Calédonie, c’est proche de l’Australie et puis c’est un territoire français donc on peut s’y rendre et rester sans problèmes. T’aurai juste à nous rejoindre là-bas au lieu de Perth.
- ……………
- T’es encore en crise cardiaque ?
- Non, je passe en crise de nerfs !! C’est une blague ? C’est une mauvaise joke rassures moi ? tu veux juste me faire marcher ? me faire paniquer ? ce n’est pas vrai ton histoire l`?
- Je te jure que malheureusement je suis très sérieux.
- Non mais Bastien, ton pote il n’est pas assez grand pour y aller tout seul en Nouvelle-Calédonie? Je veux dire, toi tu as une amie qui s’en vient, et qui déjà flippe à l’idée de se taper les 30 heures d’Avion solo. Tu m’as quand même bourré le crane pour que je fasse ce voyage et maintenant tu me laisses à mon sort ? mais tu te fous de ma gueule sans déconner ! t’as de la chance de pas être en face de moi parce que je te jure que je te ferai bouffer tes dents !!
- Non mais écoute…regarde le plan…
- Je m’en tape de ton plan loulou! Carre-le-toi ou je pense ton plan !
- Oh oh oh…calmes toi chérie. Respire et écoute-moi !
- Je vais le buter, je vais me le faire, ce n’est pas possible …c’est incroyable. J’hallucines, non mais le foutage de gueule putain de merde, espèce de salopard…
- Je t’entends là…calmes toi sérieux t’es en train de me rendre ouf !
- J’espère bien que tu m’entends parce que je te jure que quand je te vois je te gifle ! Bon vas-y je t’écoute…
- Si tu ne peux pas changer ton billet d’avion, ce n’est pas la fin du monde. A chaque problème sa solution ! Très simple, check : tu vas à Perth comme c’était prévu au départ, mes collocs vont venir te récupérer à l’aéroport, tu vas aller à la maison…de là tu regardes les billets pour Nouméa : je te le paie, c’est pour moi, j’assumes le délire. Tu reprends l’avion, je te réceptionne, à nous la belle vie et tu feras le chemin inverse au retour : Nouméa/ stop à Perth pour deux jours puis retour en France. Pas compliqué non ?
- Dis-tu !! Je dois faire confiance dans le fait que des personnes que je ne connais ni d’Eve ni d’Adam viennent me chercher dans un aéroport où les gens ne parlent pas ma langue, dans un pays situé à 30000 km de ma maison, pour ensuite reprendre un avion – quoi, deux jours plus tard ? - pour finalement me retrouver ‘’en territoire FRANÇAIS’’. Oui c’est très simple c’est clair !
- Je te jure tu fais une montagne de pas grand-chose, je te connais et j’ai confiance en toi. Tu vas te débrouiller comme une chef parce que tu es capable ! Et tu vas être fière de toi après ça je te le promets. Je t’emmènerai au resto all on me chérie pour me faire pardonner !
- Te faudra plus qu’un resto mon gars pour que je me calme les nerfs… bref regarde, mets-moi en contact avec tes amis de Perth s’il te plait, envoie-moi TOUTES les informations nécessaires : adresse, téléphone, noms. Puis ensuite dès que tu seras à Nouméa, on avisera. Je vais voir comment je vais m’organiser. J’ai juste besoin de décanter et de me boire un verre maintenant tout de suite…je ne sais pas dans quoi tu m’embarque Bastien mais putain… bref. Bisous.
- Oui on se parle plus tard. Nous, on quitte Perth dans 5 jours. Prends soin de toi et pas de stress…
C’est un peu l’histoire de ma vie. À chaque fois que j’organise des choses, que je planifie, que je prévois…rien ne se passe comme prévu : JAMAIS !
Le jour J arrive à grands pas. Mes bagages sont prêts. Plus arrive l’échéance finale, plus je me chie dessus pour parler poliment. Je stresse, j’angoisse…mais je suis trop fière pour le dire et encore moins pour faire machine arrière. Bastien a tenu sa parole : il m’a envoyé toutes les informations nécessaires pour que je puisse contacter ses amis de Perth et qu’ils viennent me récupérer…jusqu’à ce que je reprenne un vol pour Nouméa les jours suivants mon arrivée.
EMBARQUEMENT IMMÉDIAT PORTE 65, À DESTINATION DE DUBAI, crie une voix au micro dans l’aire d’attente.
Je suis dans la file, mon passeport en main, attendant sagement mon tour pour entrer dans le long corridor qui mène à l’avion. Je ne réalise pas que je vais traverser le globe en moins de 24h. J’ai une escale dans sept heures, à Dubaï. Je n’ai aucune idée de comment cela se passe pendant une escale…Dois-je récupérer mes bagages, me réenregistrer…me rendre dans un autre Terminal : j’avoue que je suis totalement novice en matière de gestion de voyage de cette ampleur…on va y aller au feeling, freestyle, on avisera !
Je voyage avec la compagnie Emirates, dans le nouveau airbus à 2 étages ! Même en classe éco, c’est pas mal le luxe… J’ai la chance qui me sourit : je me retrouve à avoir 3 sièges juste pour moi. Je peux m’allonger, prendre mes aises et commencer à souffler, à me détendre pour ce premier set de 7 heures de vol.
Bye Bye France, on se revoit dans 6 semaines.
« Mesdames et Messieurs, nous allons commencer à entamer l’atterrissage en direction de Dubaï. Merci de bien vouloir regagner vos places, d’attacher vos ceintures blablablabla »
Putain déjà ? my god, je n’ai rien vu passer. Je colle ma tête au hublot pour me délecter de la vue du ciel de la ville. Peut-être vais-je réussir à entrevoir la Burj Khalifa ?! Apparemment c’est la plus haute Tour jamais construite, selon les journaux…Je ne peux pas croire que je survole Dubaï…je ne peux pas croire que dans à peu près 15h, je foulerai le sol Australien. Il y a encore deux mois je n’avais même pas de passeport.
Je retiens un cri intérieur de joie et de frénésie. Puis ensuite je prie fort ma bonne étoile légendaire, pour qu’il y ait réellement quelqu’un m’attendant à l’aéroport de Perth en Australie...sinon j’ai 15 heures de temps pour imaginer ce que je ferai à Bastien si ce n’est pas le cas !
À suivre ...
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aelnaute · 7 years
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Mettre des mots sur les petits bouts de passé - Décembre 2013
J'ai fait la liste sur un papier que je cache dans mon bordel scolaire. Les vêtements que j'emmène, les papiers importants qui ne faut pas oublier. Les objets que je ne veux pas laisser. Les choses à faire avant de partir. Les livres à donner aux copines… 
J'ai 18 ans et demi.
Mes parents (ma mère et mon beau-père) ne se doutent de rien.
Dans quelques jours, je fugue.
J'ai rencontré une fille sur internet, Pauline, elle a accepté de m'aider à fuire ce lycée de merde, et ces parents oppressants qui ne comprennent pas vraiment mes crises d'angoisse, les problèmes que j'ai pour me construire etc… Ils ne m'écoutent pas. Ils ne m'entendent même pas. Mais pour me dire que je vais finir caissière à Carrefour parce que je vais pas avoir mon bac, ça, y'a du monde. 
Je sèche la plupart de mes cours. Je ne me sens pas à ma place dans ce lycée, dans cette classe, dans ces cours… J’ai l’impression d’être une ratée, que je ne réussirai jamais, alors que je pensais avoir les capacités.
Quand je ne vais pas en cours je vais au Grand Large, c’est un espèce de lac artificiel près de Lyon et tout proche de mon lycée, là bas je me sens bien, contrairement au lycée et “chez moi”. 
Dans quelques jours, je fugue.
J'ai fait croire à ma mère que j'avais trié mes vêtements dans mon armoire, elle était soulagée “Ah enfin ! C’était tellement le bordel ! Maintenant t’as plus qu’à ranger le reste de ta chambre…”. Mais en réalité, j'ai juste fait une pile “j'emporte” et une autre “je laisse”.
J'ai rassemblé mes papiers sous mon lit.
Le reste, je ferai au dernier moment.
Pauline a acheté les billets de train. Je l'ai jamais vu. On est “ensemble” depuis quelques mois, mais on ne s'est jamais rencontrées. J'suis pas certaine de l'aimer comme j'ai aimé mon ex, mais je l'affectionne, elle est gentille, plutôt avenante pour le moment. Et elle est dingue de faire ce qu'elle s'apprête à faire.
J'ai besoin de partir, de liberté. Je veux me sentir libre. Pour de vrai. J'agis en opportuniste égoïste mais tant pis.
Tous les soirs avant de m’endormir je me refais la liste dans ma tête de ce que je laisse et de ce que j’emporte. Je répète mon plan dans mes pensées, tout les soirs.
Je vois mon ex aujourd'hui, pour lui annoncer que je pars. Ça faisait longtemps que je ne l'avais pas vu, et mon cœur s'est un peu emballé quand je l'ai vu. Tout le monde autour de moi la traîte de connasse parce qu'elle m'a fait du mal, mais j'arrive toujours pas à passer à autre chose à 100%. Cependant sur le moment, j'essaie de m'auto-convaincre que j'aime Pauline.
Je lui explique tout, le fait que je vais partir, chez une fille, que je n'ai jamais vu. Elle me regarde avec des yeux ronds. J’espérais secrètement qu'elle me dise ou fasse comprendre de rester. Mais elle s'est inquiétée pour mon futur professionnel, et m'a dit que si c'était ce que je voulais alors c'était bien.
Aujourd'hui Pauline vient me chercher à la gare. Claudie m'accompagne, elle sèche un cours d'anglais pour ça, mais elle s'en branle, parce qu'elle a pas vraiment besoin d'être présente en cours pour réussir.
Mes parents sont sortis de la maison, je suis censée aller en cours. Je n'irai pas. Je fonce récupérer ma valise dans une autre pièce dès qu'ils ont fermés la porte d'entrée. Je remplis mes sacs à dos. Je vérifie une dernière fois, je relis la liste, encore une fois…
Je fais une connerie. Je fais une connerie. Je fais une connerie.
Pauline est arrivée à Lyon. On est allées boire un verre avec elle et Claudie. On revient ensuite dans la gare. Le train est annoncé. Ça y est. J'ai le cœur qui bat fort, j'ai l'impression que je vais exploser.
Pauline va composter les tickets de train. Le sien, et le mien. Pendant ce temps je reste avec Clo’ et je lui chuchote “j'suis en train de faire une énorme connerie là”, elle me répond “C'est un peu trop tard là”.
Oui c'est trop tard Léa.
J'ai laissé une lettre tout à l'heure à la maison pour leur dire que je partais. Je n'ai pas dit où, ni comment, ni avec qui. J'ai éteint mon portable.
Je monte dans le train.
J'ai fait une connerie.
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